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Full text of "Nouveaux supplémens au recueil de traités"

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t. 


AU 

R   E   eu   El  L      ' 

DE  * 

TRAIT  JE  S 


ET 


lyAUTRES  ACTES  REMARQUABLES,   . 

servant  a  la  connaissance  des  relations 
étrangères  des  Puissances  et  Etats  dans  leur 

rapport  mutuel^ 

DEPUIS  1761  JUSQU'À  PRÉSENT  ; 

FOIfDE 

GEORGE  FREDERIC  de  MARTENS. 


GonTimjE 


PAR 

FRÉDÉRIC  MURHARD. 


Tome      III. 
1806  — 1839. 


À  GOETTINGUE, 
DANS  LA  LIBRAIRIE  DE  DIETERICH. 

1842. 


HARVARD  COLLCâtf  UMARY 

H.  NUMN  aAY 
MOtaMEUTd  COLLECTION 

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■toi^^ 


1806 


Dèclfiration  de  la  Grande -^  Bretagne 
contre  la  Prusse  sur  l'occupation  des 
Pays  Hanovriens  effectuée  par  celle^ 
ci  y  diaprés  une  convention  conclue 
entre  le  Maréchal  Duroc  et  le  Comte 
de  Hausivitz  à  Schoenbrunn  après 
la  bataille  d^ Austerlitz.  En  date  de 
Windsor r  le  20.  Avril  1806. 

Geerge  Trois  par  la  Grâce  de  Dieu^  Roi  du  Royaume 
uni  de  la  Grande-Bretagne  et  d'Irlande ,  Dëfensenr  de 
la  Foi,  Duc  de  Brunswic  et  Lunebourg,  Archi -Trésorier 
et  Electeur  du  St.  Empire  Romain  etc.  etc. 

La  Conr  de  Prasse  vient  d'ayouer  des  intentions 
hostiles  qu'elle  avait  cru  cacher  par  les  protestations  les 
plus  amicales. 

La  note  verbale  remise  le  4.  Avril  par  TEnvoy^  de 
Prusse  y  Baron  de  Jacobi  Rloest,  au  ministère  britanni- 
que, annonce  la  prise  de  possession  de  l'Electorat  d'Ha- 
novre et  la  clôture  des  ports  de  la  mer  d'Allemagne  et 
de  Lubeck  au  pavillon  britannique. 

Cette  déclaration  donne  le  démenti  \  toutes  les  as- 
surances,  par  lesquelles  le  cabinet  de  Berlin  a  jusqu'ici 
iroalo  d^iser  se»  procédés ,  auxquels  il  ajoute  encore 
la  prétention  que  Sa  Majesté  Prussienne  s'est  acquis  par 
son  système  politique ,  des  droits  à  la  reconnaissance  dcf 
tous  les  Etats  du  Nord. 

I  Dépossédé  ainsi  de  fait  de  l'ancien  beritage  de  ma 

famille,   et  insulté  dans  mes  droits  de  Souverain,  j'ai 
Eait  prendre  les  mesures  qu'exigeait  l'honneur  de  ma 

'       couronne.     Mais  je  me   dois  epcore  ]^  moi- même ,   à 

'       l'Europe  et  à  mes  sujets,  de  manifester  publiquement 
mes  sentiments  en  ma  qualité  d'Electeur  de  Brunswic- 

[       \MMboaTgy    aur  l'u8\irpation  injuste  de  mes  Etats  en 
ilkmagoe* 

Jfwtr.  SuppUm.  Tan.  III.  A 


/ 


2       Déclaration  de  la  Grande -^Bretagne 

1806  n  ne  6'agtt  pas  ici  de  prouver,  combien  ce  fait  est 
contraire  au  droit  des  gens,  ou  aux  lois  de  TEmpire 
Germanique.  Leur  infraction  est  trop  criante  pour  de- 
mander des  preuves.  Ce  sont  les  principes  les  plus  sacres 
de  la  bonne  foi,  de  la  loyauté  et  enfin  de  tous  les  liens 
sur  lesquels  repose  la  sûreté  réciproque  des  différens 
Etats  entre  eux,  et  de  chaque  société  civile  en  elle-même, 
qui  sont  foulés  aux  pieds  à  un  point  dont  le  public 
aurait  peine  à  se  convaincre,  si  on  ne  mettait  sous  ses 
yeux  les  faits  constatés  dans  le  précis^  dont  j'ai  ordonné 
la  rédaction. 

Les  procédés  de  la  cour  de  Berlin  à  Poccasion  de 
Poccupation  de  PElectorat  par  ses  troupes  en  1801,  sa 
conduite  peu  amicale  durant  la  négociation  sur  les  in- 
demnités, qui  suivit  la  paix  deLuneville,  sa  déclaration 
faite  lorsque  la  France  allait  envahir  TEleclorat,  et  enfin 
les  conditions  onéreuses  sous  les  quelles  elle  avait  tâché 
d'en  obtenir  l'évacuation  pour  remplacer  les  troupes  fran- 
çaises par  les  siennes,  avaient  fourni  trop  d'expériences 
au  Gouvernement  d'Hanovre  pour  qu'il  n'eut  du  tâcher 
d'éviter  toute  espèce  d'intervention  de  la  part  de  cette 
puissance,  même  au  moment  qu'elle  allait  se  brouiller 
avec  la  France.  Les  évènemens  qui  retardèrent  l'arrivée 
dç  l'expédition  concertée  entre  la  Grande-Bretagne,  la 
Russie  et  la  Suède  pour  le  pays  d'Hanovre,  fournirent 
aux  troupes  prussiennes  le  moyen  de  les  devancer  après 
que  l'armée  française  eut  été  obligée  d'abandonner 
l'Electorat. 

Cette  démarche  fut  accompagnée  de  protestations  ami- 
cales de  la  part  de  la  Prusse;  elle  invita  le  ministère 
hanovérien  de  reprendre  èes  fonctions  en  mon  nom  et 
de  rassembler  les  débris  de  l'armée. 

Le  pays,  déjà  si  malheureux.  Sentit  doublement  le 
poids  des  réquisitions  nombreuses  extorquées  pour  le 
corps  Prussien,  sans  égard  à  la  situation  où  Pavaient 
laissé  les  Français. 

Après  l'issue  malheureuse  de  la  campagne  des  Alliés 
dans  le  Sud  de  l'Empire,  il  fallait  s*attendre  l  une 
attaque  dans  le  Nord.  Sa  Majesté  Impériale  de  Russie 
pour  prévenir  les  dangers  auxquels  la  Prusse  aurait  pu 
être  exposée,  à  la  suite  de  la  convention  de  Potsdam 
avait  confié  ses  troupes  sous  le  Comte  de  Tolstoy  et  le 
i;orps  du  général  de  Bennigsen  aux  ordres  de  Sa  Majesté 
Prussienne ,  en  lui  promettant  d'aiUeurs  Tous  les  secours 


contre  ta  Prusse.  3 

doDt  EUe  pouTrait  avoir  besoin.  On  ne  devait  pas  a'aU  18Q6 
tendre  à  voir  la  Prusse  profiter  de  cet  avantage  et  de 
celui  qui  lui  donnait  la  promesse  des  subsides  demandés 
à  la  Grande-Bretagne,  pour  obtenir  de  la  France  des 
condiilona  contraires  aux  intérêts  que  ces  ressources  étaient 
destinëes  à  défendre.  C'est  cependant  ce  qui  arriva. 
Le  traite  secret  dont  on  commence  à  voir  les  résultats 
fut  sign^  par  le  Comte  de  Haugwitz  et  le  Général  français 
Dttroc  le  15.  Dec  1805,  époque  fixée  comme  terme  où 
la  Prusse  aurait  dû. se  déclarer  contre  la  France,  au  cas 
que  cette  puissance  aurait  rejeté  les  propositions  que  le 
Comte  de  HaugMritz  devait  lui  faire  d'après  la  conven- 
tion de  Potsdam. 

Sept  jours  plus  tard,  le  22.  Dec,  le  cabinet  de  Berlin 
proposa  à  l'Ambassadeur  Britannique  les  arrangemens  ^ 
preadre  en  commun  avec  les  Généraux  Prussiens  pour 
les  positions  des  armées  alliées  en  Basse-Saxe  et  expédia 
en  conséquence  le  Lieutenant  Colonel  Baron  deKrusemark 
svec  une  lettre  au  ministère  d'Hanovre  pour  l'engager 
à  foornir  des  vivres  à  la  garnison  française  de  Hameln. 
U  fallait  se  prêter  \  cet  arrangement  (qui  ne  fut 
cependant  que  provisoirement  terminé  le  4.  Janvier)  par- 
cequ^il  devait  empêcher  les  troupes  françaises  de  ne  rien 
entreprendre  contre  l'Hanovre  pendant  la  durée  de  la 
négociation. 

La  cour  de  Berlin  ignorait»elle  alors  de  quelle  ma-* 
nière  le  Comte  Haugwitz  avait  terminé. cette  négociation? 
ne  savait -elle  pas,  avant  la  signature  du  Traité,  la 
tournure  qu'elle  allait  prendre?  ou  bien  le  Ministre 
disposait-il  à  son  gré  de  la  bonne  foi  de  son  maître? 

Ce  ne  fut  que  le  27.  Janvier  que  le  cabinet  de  Berlin 
anwmça  au  Ministre  d'Hanovre,  que  d'après  un  traité 
''signé  et  ratifié  par  les  deux  Parties ,  -  mes  Etats  en 
y,  Allemagne  ne"  seraient  plus  occupas  par  les  troupes 
„ françaises,  qu'ils  seraient  entièrement  évacués  par  celles 
^qoi  i^y  trouvaient  encore,  et  remis,  jusqu'à  ce  que  la 
ytfoix  future  entre  l'Angleterre  et  la  France  aurait  dé- 
icide oe  leur  sort,  à  la  garde  de  celles  de  Sa  Majesté 
„  Prussienne  et  \  Son  Administration  exclusive."  Le 
Ministre  Hanovérien  fut  requis,  mais  en  vain,  d'intimer 
\  tous  les  employés  de  l'état,  de  se  considérer  désormais 
comme  responsables  en  dernier  ressort  \  la  commission 
administrative  du  Roi  de  Prusse,  \  l'exclusion  de  tout 
rapport  étranger. 


4       Déclaration  de  la  Grande -- Bretagne 

1806  La  dépêche  adressée  le  25.  Janvier  au  Ministre  de 
Prusse  et  destinée  II  justifier  cette  mesure  fut  signée  de 
la  propre  main  du  Roi^de  Prusse,  Elle  finit  par  ces 
paroles:  ^^Je  crois  ne  pas  avoir  besoin  d'observer  com- 
^bien  les  contrées  dont  il  s'agit  devront  être  satisfaites 
yyde  ce  changement  de  scène  et  mes  voeux  seraient  rem- 
,,plls,  si  d'après  les  pues  désintéressées  qui  m'animent, 
^,r Administration  dont  fai  d&  me  charger  tourne  au 
yy  bien -être  du  pays  et  de  ses  habitans  et  par  A  même 
^à  la  satisfaction  de  Sa  Majesté  Britannique ^  ^  la 
,y quelle  |e  ne  demande  pas  mieux  que  de  donner  à  cet 
„egard  comme  à  tout  autre  toutes  les  preuves  de 
y, considération,  de  Référence  et  d amitié  dont  les  cir- 
Inconstances  me  laisseront  le  maître." 

L'expérience  du  passé  et  un  juste  pressentiment  de 
Pavenir  ne  m'avait  pas  laissé  balancer  sur  le  parti  qu'il 
convenait  de  prendre  et  mon  Ministère  électoral  fut  in- 
struit de  ne  se  prêter  à  aucune  négociation  qui  pourrait 
avoir  pour  objet  d'éviter  une  nouvelle  Invasiod  Française 
en  admettant  une  Occupation  Prussienne. 

La  protestation  faite  dans  ce  sens  par  mon  Ministre 
d'Etat  Electoral  resta  sans  effet.  Le  Roi  de  Prusse  fit 
occuper  la  majeure  partie  du  pays  au  moment  que  mes 
troupes  se  rembarquèrent  et  ^^  mesures  furent  exécu- 
tées sans  ménagement. 

Il  n'était  que  trop  aisé  de  prévoir  que  le  Comte  de 
Haugwitz  trouverait  moyen  à  Paris  de  ramener  à  sa 
première  teneur  l'arrangement  entre  la  Prusse  et  la  France, 
annoncé  ici  comme  ratifié  par  les  deux  parties  con- 
tractantes. 

C'est  ce  qui  arriva  et  les  troupes  françaises  prirent 
possession  d'Anspach,  l'un  des  objets  de  compensation 
d'après  le  traité  du  15. Dec,  le  même  jour  que  le  Mar- 
quis de  Lucchesini  put  arriver  en  courrier  à  Berlin  pour 
annoncer  que  la  France  voulait  l'exécution  des  articles 
arrêtés  \  Vienne. 

La  réponse  faite  par  le  Cabinet  Britannique  \  la 
Commission  du.  25.  Janvier  n'arriva  à  Berlin  qu'après 
que  le  Ministre  d'Etat  Baron  de  Hardenberg  eut  annoncé 
à  l'Envoyé  Britannique  les  mesures  hostiles  qui  m'ont 
engagé  k  suspendre  mes  relations  avec  une  cour  qui  a 
pu  s'oublier  à  un  tel  point. 

La  note  prussienne  du  4.  Avril  n'a  pu  fournir  de 
bons  argumens  pour  colorer  un  procédé  injustifiable. 


contre  la  Prusse.  5 

EDe  commeoce  par  vanter  les  dispositions  pacifiques  1806 
de  la  Prusse.  Cette  disposition  nVst  sincère  que  lors- 
qu'elle a  pour  base  des  principes  dUine  juste  neutralité* 
La  note  remise  par  le  Cabinet  de  Berlin  au  Ministre  de 
France  le  14.  Octobre,  au  moment  où  la  Prusse  parais- 
sait sentir  Paffront  qu'elle  venait  d'essuyer  par  la  vio- 
lation du  territoire  d'Anspach,  avoue  que  sa  mardie, 
suivie  jusqu^alors  ar  été  à  davantage  de  la  France. 

Ses  actions  portaient  bien  moins  le  caractère  de  Fim- 
partialit^.  Après  avoir  permis  aux  troupes  françaises 
qui  envahirent  TElectorat  d'Hanovre  le  passage  par  le 
territoire  prussien ,  elle  se  dëclara  prête  à  s'opposer 
rép^e  à  la  main  à  celui  qu'avait  demande  TEmpëreur 
de  Russie  pour  ses  armées. 

I.a  France  força  eUe  même  le  passage,  elle  fit  sem* 
blant  de  vouloir  excuser  cette  démarche,  mais  ce  fut 
d'une  manière  également  ofTensante. 

Elle  avait  trop  bien  prévu  ou  finirait  le  ressentiment 
de  la  Prusse,  qui  en  eiSet  paraissait  assoupie  lorsque 
Sa  Majesté  Impériale  de  Russie  se  mit  en  rapport  per- 
sonnel avec  le  Roi. 

La  Prusse  alors  demanda  des  subsides  à  la  Grande- 
Bretagne  qui  lui  furent  promis,  et  elle  signa  la  conven- 
tion de  Potsdam,  dont  sans  doute  elle  aurait  été  plus 
disposée  à  remplir  les  conditions ,  si  T avais  pu 
oublier  mes  devoirs  au  point  de  consentir  d  la  pro^ 
position  de  lui  céder  F Electorat  d'Hanovre  en  échange 
de  quelque  Province  Prussienne. 

La  Prusse  assure  que  depuis  les  évènemens  de  la 
guerre  elle  n^a  plus  eu  le  choix  des  moyens  d'assurer 
U  sûreté  de  sa  monarchie  et  des  Etats  du  Nord;  elle 
veut  faire  sentir  qu'elle  a  été  forcée  à  s'agrandir  et  à 
devenir  l'instrument  plus  que  l'objet  de  la  vengeance  de 
Mes  ennemis. 

Ce  n*est  pas  là  un  aveu  qui  convienne  à  une  grande 
puissance.  Toute  l'Europe  sait,  qu'il  aurait  dépendu  de 
la  Pnisse,  avant  la  bataille  d'Austerlitz ,  de  rendre  le 
repos  à  l'Eurofie,  si  elle  avait  pris  le  parti  que  ses 
véritables  intérêts  et  l'honneur  outragé  de  Sa  monarchie 
lai  dictaient.  Sa  conduite  cesse  d'être  excusable,  après 
avoir  manqué  une  telle  occasion,  et  même  depuis  l'évé- 
nement du  2.  Décembre.  Ne  commandait-elle  pas  uue 
•armée  de  250  mille  hommes  qui  se  souvient  encore  de 
ses  victoires  sous  le  grand  Frédéric  »  qui  était  dans  les 


6       Déclaration  de  la  Grande -^Bretagne 

J806  meilleures  dispositions  et  soutenue  par  toute  Parmée  russe, 
dont  deux  corps  se  trouvaient  encore  sous  les  ordres  du 
Roi  de  Prusse. 

Elle  aurait  sans  doute  couru  quelmies  risques;  mais 
elle  se  trouvait  dans  le  cas  oii  il  faut  s'exposer  à  tous 
les  dangers  I  pour  sauver  l'honneur  de  l'Etat.  Le  Prince 
qui  hësite  sur  le  choix  dëtruit  le  principe  qui  sert  de 
base  à  une  monarchie  militaire ,  et  la  Prusse  doit  déjà 
commencer  à  sentir  le  sacrifice  de  son  indépendance. 

La  Note  du  4.  Avril  assure  ^' que  la  France  avait  con- 
,,sidërë  FElectorat  comme  sa  conquête,  que  ses  troupes 
;,  avaient  été  sur  le  point  d'y  rentrer^  pour  en  disposer 
,,  définitivement." 

L'Electorat  d'Hanovre  comme  partie  intégrante  de 
TEmpire  Germanique ,  est  étranger  a  la  guerre  entre  la 
Grande-Bretagne  et  la  France,  il  a  ^té  injustement 
envahi  par  cette  puissance,  qui  cependant  a  souvent  in- 
diqué Toljjet,  pour  lequel  elle  serait  disposée  à  le  rendre. 

La  France  fut  forcée  ensuite  d'abandonner  le  pa5's, 
et  quarante  mille  hommes  de  Mes  troupes  et  de  celles 
de  Mes  Alliés,  se  trouvaient  établies  lorsque  le  Comte 
de  Uaugwitz  signa  le  traité  qui  dispose  de  Mes  Etats. 
Il  est  vrai  que  lé  corps  russe  se  trouvait  alors  à  la 
disposition  de  S.M.Prussienne,  mais  son  chef,  en  vrai 
homme  d'honneur ,  n'en  était  pas  moins  décidé  à  se 
battre  si  les  Alliés  de  son  Maître  eussent  été  attaqués. 
On  ne  parlera  pas  de  la  garnison  française  restée  à 
Hameln,  insuffisante  en  nombre,  dépourvue  de  moyens 
de  défense  et  prête  à  être  assiégée  lorsque  les  promesses 
de  la  Prusse  firent  abandonner  ce  plan. 

L'intention  de  la  France  de  vouloir  disposer  défini- 
tivement de  TEIectorat  eut  été  contraire  II  ses  assertions 
tant  de  fois  répétées:  elle  l'eut  été  d'avantage  aux  usages 
de  la  guerre,  puisqu'on  ne  dispose  pas  définitivement, 
même  d'une  conquête,  avant  la  paix,  surtout  air  moment 
où  on  veut  montrer  des  dispositions  pacifiques. 

11  n'appartient  pas  ^  la  Prusse  de  juger  si  la  Grande- 
Bretagne  avait  des  moyens  de  porter  obstacle  à  la  ren- 
trée de  Mes  ennemis  dans  l'Electorat.  Sa  puissance  lui 
fournit  des  moyens  pour  conduire  la  guerre  à  une  fin 
honorable  pour  les  intérêts  qu'elle  défend;  mais  il  est 
difficile  de  concevoir  en  quel  sens  la  Pnisse  prétend  que 
ses  mesures  éloignent  les  troupes  étrangères  de  l'Electorat» 
et  assurent  le  repos  du  I^ord. 


contre  ta  Prusse»  7, 

Ses  troupes,  après  la  conduite  perfide  de  son  Cabinet,  1806 
resteront  tout  aussi  étrangères  \  r£lectorat  que  les  troupes 
françaises. 

La  Prusse  ne  devrait  pas  parler  de  ses  sacrifices  au 
noDient  ôii  elle  ne  cherche  qu'à  s'agrandir,  à  moins 
quVlle  ne  sente  celui  de  son  indépendance,  et  combien 
elle  manque  \  ses  devoirs  en  abandonnant  la  ppas  an- 
cienne possession  de  sa  maison  et  des  sujets  qui  implo- 
raient en  vain  son  secours*  D'ailleurs  ces  sacrifices  sont 
étrangers  à  Ma  conduite  politique  et  ne  lui  donnent  aucun 
droit  pour  usurper  le  gouvernement  de  Mes  sujets  alle- 
mands, dont  rien  n'a  jusqu'ici  ëbranlë  la  fidëlitë  qu'ils 
conserveront  pour  Ma  personne  et  pour  une  famille  de 
Princes  qui  depuis  tant  de  siècles  n'a  voulu  que  leur 
bonheur. 

n  est  évident  que  la  conduite  présente  de  la  cour 
de  Berlin  n'est  pas  le  résultat  libre  des  voeux  de  son 
Souverain ,  mais  la  suite  de  l'influence  que  mes  ennemis 
exercent  dans  le  cabinet  de  ce  Prince.  Cependant  toutes 
les  cours  et  tous  les  Etats  qui  sauront  juger  les  circon- 
stances et  tout  ce  qu'elles  doivent  au  système  suivi  par 
la  cour  de  Berliu,  conviendront  que  l'acte  commis  conti'e 
un  Souverain  uni  avec  Sa  Majesté  Prussienne  par  les 
liens  du  sang  et  jusqu'alors  par  ceux  de  l'amitié,  com- 
promet bien  plus  la  sûreté  de  l'Europe  que  tout  acte 
d'hostilité  de  la  part  d\me  Puissance  avec  laquelle  ou 
se  trouve  en  guerre  ouverte. 

Persuadé  de  la  justice  de  Ma  cause,  j'en  appelle  à 
toutes  les  Puissances  de  l'Europe  intéressées  à  ne  point 
voir  se  consolider  un  système  qui,  en  menaçant  l'exi-* 
stence  politique  d'une  partie  intégrante  de  l'Empire  d'Alle- 
magne, compromet  la  sûreté  de  tous.  Je  reclame  plus 
particulièrement  l'assistance  constitutionelle  qui  M'est  due 
comme  Electeur,  par  .l'Empire,  par  son  auguste  Chef, 
et  par  les  Puissances  garantes  de  sa  constitution,  la 
Russie  et  la  Suède,  qui  déjà  ont  manifesté,  et  montrent 
encore  \tB  dispositions  le»  plus  honorables  pour  la  con- 
servation de  Mes  Etats. 

Finalement  je  proteste  de  la  manière  la  plus  solem- 
oelle  pour  Moi  et  Mes  héritiers  contre  tonte  atteinte 
portée  à  Mes  droits  sur  l'EIectorat  de  Brupswic-Lune- 
boorg  et  ses  dépendances,  et  je  repète  en  Ma  qualité 
d'Electeur  la  déclaration  faite  par  le  Ministre  de  ma 
couronne  à  la  cour  de  Berlin,  qu'aucun  avantage  d'ar- 


I 

8       Déclaration  de  la  Grande -- Bretagne 

1806  rangemeos  politiques  ^  bien  moins  encore  no  offre  quel- 
conque d*indeninittf  ou  d*&[uiTaIent  ne  m'engageront 
jamais  d'oublier  ce  que  )e  dois  à  ma  dignité,  à  Tattacbe- 
ment  et  &  la  fidëlitë  exemplaire  de  mes  sujets  hanovëriensi 
au  point  de  consentir  à  l'aliënation  de  mon  Electorat. 

Donne  au  Palais  de  Windsor  ce  20»«  jour  d'Avril 
1806,  de  mon  Règne  le  46"'«« 

Gkoroi  R. 

(L«  S.)  E.  COMTX  DE  Mt^ffSTER. 


2. 

Déclaration  de  la  Grande-Bretagne 
contre  la  Déclaration  du  cabinet  de 
St.Petersbourg  faite  en  vertu  d'enga-- 
gemens  secrets  lui  imposés  dans  le 
traité  de  la  paix  de  TÙsit.  En  date 
du  ±S.  Décembre  1807* 

La  déclaration  faite  \  St.  Petersbourg  par  8a  Majesté 
TEmpereur  de  Toutes  les  Russies,  a  excHë  dans  Fesprit 
de  Sa  Majestë  Britannique  les  plus  viyes  sensations,  d'ëion- 
nement  et  de  regret. 

Sa  Majestë  n'ignorait  pas  la  nature  des  engagements 
secrets  imposes  à  la  Russie  dans  les  conférences  de  Tilsit. 
Mais  Sa  Majesté  a  conserva  l'espérance  qu'une  revue  des 
transactions  de  cette  malheureuse  négociation,  et  un*  juste 
calcul  de  ses  effets  sur  la  gloire  ainsi  que  sur  les  intérêts 
de  l'Empire  Russe  aurait  porte  Sa  Maiestë  Impériale  à 
se  soustraire  aux  embarras  de  ces  nouveaux  conseils  et 
de  ces  liaisons  qu'EIIe  avait  adoptés  dans  un  moment  de 
découragement  et  d'alarme,  et  à  revenir  vers  une  poli- 
tique plus  analogue  aux  principes  dont  Elle  avait  con- 
stamment fait  profession,  et  plus  conforme  à  l'honneur 
de  sa  couronne  et  à  la  prospérité  de  son  Empire. 

Cette  espérance  a  dicté  à  Sa  Majesté  une  retenue  et 
une  modération  extrême  dans  toutes  ses  relalioos  diplo- 
matiques avec  la  cour  de  Saint  Petersbourg  depuis  la 
paix  de  Tilsit. 

Sa  Majesté  ne  manquait  ni  de  sujet  de  soupçon  ni 
de  fondement  à  de  justes  plaintes,  mais  Elle  s'est  interdit 


contre  la  DécL  du  cabinet  de  St  Peterabourg.    9 

k  kagage  da  reprocbe.  8a  Majesté  s'est  crue  dans  la  1807 
aécestité  de  demander  une  explication  spécifique  à  iVgard 
de  ces  arrangemens  avec  la  France,  dont  le  caractère  et 
l'obiet  lui  ayaient  fait  une  impression,  que  les  réticences 
dont  on  usait  à  IVgard  de  Sa  Majesté  ne  pouvaient  que 
foitifier.  Sa  Majesté  cependant  a  fait  adresser  la  demande 
de  celte  explication  non  seulement  sans  âpreté  et  sans 
aucon  indice  d'une  disposition  hostile,  mais  même  avec 
celte  considération  et  ces  ^ards  pour  les  sentiments  et 
pour  la  situation  de  l'Empereur  de  Russie  qui  résultaient 
da  souYenir  de  leur  ancienne  amitié  et  d'une  confiance 
interrompue  mais  non  luiéantie» 

La  déclaration  de  l'Empereur  de  Russie  prouve  que 
cette  retenue  et  cette  modération  de  la  part  de  Sa  Ma- 
jesté ont  manqué  leur  objet.  Elle  prouve  malheureuse- 
ment que  l'influence  d'une  Puissance  également  et  essen- 
tiellement ennemie  tant  de  la  Russie  que  de  la  Grande- 
Bretagne  a  acquis  une  prépondérance  décidée  dans  les 
conseils  du  cabinet  de  Saint  Petersbourg,  et  a  pu  exciter 
a  une  inimitié  sans  objet  deux  nations  aux  quelles  d'an- 
ciennes liaisons  et  des  intérêts  mutuels  prescrivaient 
Fanion  et  la  coopération  les  plus  intimes. 

8a  Majesté  voit  ayec  nne  profonde  douleur  Pexten- 
sioD  des  odamités  de  la  guerre.  Mais  appelée  2^  se  dé- 
fendre contre  un  acte  d'hostilité  nullement  provoqué  de 
sa  part.  Elle  s^nt  vivement  le  désir  de  réfuter,  devant 
Funivers,  les  prétextes  dans  lesquels  cet  acte  doit  trouver 
Sâ  justification. 

La  déclaration  affirme  que  Sa  Majesté  l'Empereur  de 
Russie  a  deux  fois  pris  les  armes  pour  une  cause  qui 
intéressait  plus  directement  la  Grande-Bretagne  que  Son 
propre  Empire,  et  sur  cette  affirmation  se  fonde  la  charge 
alléguée  contre  la  Grande-Bretagne  d'avoir  négligé  de 
seconder  et  de  soutenir  les  opérations  mililSdres  de  la 
Russie. 

Sa  Majesté  rend  volontiers  justice  aux  motifs  qui 
dans  Porigine  ont  engagé  la  Russie  dans  la  grande  lutte 
contre  la  France.  Sa  Majesté  avoue  également  Pinterét 
qu'a  toujours  pris  la  Grande-Bretagne  aux  destins  et 
aox  fortunes  des  Puissances  du  Continent.  Mais  il  serait 
assurément  tràs  difficile  de  prouver  que  la  Grande-Bre- 
tagne, qui  se  tsouvait  Elle-même  en  état  d'hostilité  contre 
la  PruMe,  au  moment  oh  la  guerre  s'est  allumée  entre 
la  Prusse  et  la  France ,   avait  un  intérêt  et  un  devoir 


10     Déclaration  de  la  Grande  ^^  Bretagne 

1807  plus  direct  à  épouser  la  querelle  de  la  Prusse  que 
l'Empereur  de  Russie ,  Allié  de  Sa  Majesté  Prussienne, 
Protecteur  du  Nord  de  l'Europe  et  Garant  de  la  Con- 
stitution Germanique. 

Ce  n^est  pas  dans  une  déclaration  publique  que  8a 
Majesté  peut  discuter  la  politiaue  d'ayoïr,  \  une  période 
marquée  de  la  guerre,  effectué,  ou  omis  d'effectuer,  des 
débarqueraens  de  troupes  sur  les  câtes  de  Naples.  Mais 
il  est  bien  singulier  qu'on  ait  choisi,  pour  démontrer  la 
coupable  indifférence  de  la  Grande-Bretagne  aux  intérêts 
de  son  Allié,  l'exemple  de  sa  guerre  contre  la  Porte 
Ottomanne;  guerre  entreprise  par  la  Grande-Bretagne  à 
rinstigatton  de  la  Russie  et  dans  la  seule  Tue  de  soutenir 
les  intérêts  de  cet  empire  contre  Pinfluencfe  de  la  France* 

Si,  cependant,  la  paix  de  Tilsit  doit  être  envisagée, 
en  effet,  comme  la  conséquence  et  la  punition  de  la 
prétendue  inactivité  dç  la  Grande-Bretagne,  sa  Majesté 
ne  saurait  cacber  son  regret  que  FEmpereur  de  Russie 
ait  eu  recours  à  une  mesure  aussi  précipitée  et  aussi 
fatale,  dans  le  moment  même  où  il  recevait  l'assurance 
positive  que  Sa  Majesté  faisait  les  efforts  les  plus  vigoureux 
pour  remplir  les  désirs  et  l^attente  de  son  Allié  (Assurance 
que  Sa  Majesté  Impériale  a  paru  recevoir  et  reconnaître 
avec  confiance  et  satisfaction)  et  où  Sa  Majesté  dans  le 
fait  Se  préparait  à  employer  pour  l'avancement  des  ob- 
jets communs  de  la  guerre,  ces  forces  dont*,  après  la 
paix  de  Tilsit,  Elle  s'est  trouvée  dans  la  nécessité  de  Se 
servir  pour  déconcerter  une  combinaison  dirigée  contre 
Ses  propres  intérêts  et  Sa  sûreté  immédiate. 

La  vexation  du  commerce  russe,  de  la  part  de  la 
Grande-Bretagne,  n'est  dans  la  vérité  qu'un  grief  imagi- 
naire. D'après  l'examen  le  plus  attentif  des  archives  de 
la  cour  d'amirauté  Britannique,  fait  par  ordre  de  Sa 
Majesté,  on  n'a  trouvé  pendant  tout  le  cours  de  la  guerre 
actuelle,  qu'un  seul  exemple  de  la  condamnation  d'uo 
vaisseau  véritablement  russe,  vaisseau  qui  avait  porté 
des  munitions  navales  à  un  port  de  l'ennemi  commun. 
On  trouve  peu  d'exemples  de  vaisseaux  russes  détenus, 
et  aucun  d'un  déni  de  justice  à  une  partie  portant  plainte 
de  telle  détention.  Ce  ne  peut  donc  que  fournir  à  Sa 
Majesté  un  sujet  d'étonnement  et  de  chagrin  que  Sa 
Majesté  l'Empereur  de  Russie  a  daigné  mettre  en  avant 
une  réclamation,  qui  ne  pouvait  être  sérieusement  avouée 
par  ceux,  dont  on  suppose  les  intérêts  blessés,  a  l'air 


contre  la  Déel  du  cûbiriet  de  Si.  Petetsbourg.    it 

de  TOttloir  appuyer  ces  dëclararions  exag^i^eé  par  les-  I80t 
qu'elles  la  France  s'efforce   sans  cessre   d'enflammer  la 
jalousie  des  nations,  et  de  {nsiifiér  sa  faieiine  inyéterëe 
contre  la  Grande-Bretagne, 

La  paix  de  Tilsit  fut  suivie  par  tiné  oiTre  de  m^ 
dîation  de  la  part  de  l'Eitipeteut  dé  Russie  pour  la  con» 
dusion  d'une  paix  entre  la'GrAnd^- Bretagne  et  la  France; 
oflre  qu'oh  affirme  avoii^  ét^  X«jett^e  |iar  Sa  Majesté.  • 

Sa  Majesté  n*li  auciitiement  t^éjetë  la  m^diatioiî  de 
l'Empereur  de  Russie  ,<  malgré  lès  circonstances  mjsté^ 
rieuses  qui  accompagnaient  cette  offre^  et  qui  en  auraient 
pleinenaent  justifié  le  refus.     Les  articles  du  traité  de 
Tilsit  âe  furent  point  communiqués  à  Sa  Majesté ,  et 
spécialement  cet  article  du  traité  en  vertu  duquel  on 
proposa  la  médiation,  et  qui  priescrivit  un  tems  illimité 
pour  le  retour  de  la  réponse  de  Sa  Majesté  à  cette  pro* 
position.     Cest  ainsi  que  Sa  Majesté  a  eu  l'air  de  se 
prêter  à  une  limitation  tellement  offensive  à  la  dignité 
d'un  Souverain  indépendant.     Mais  la  réponse  rendue 
par  Sa  Majesté  ne  fut  point  un  refus.     Elle  fut  même 
une  acceptation  conditionelle.     Les  conditions  que  de* 
manda  Sa  Majesté,  furent  un  exposé  dé  la  base  sut 
laquelle  l'ennemi  se  disposait  à  traiter,  et  une  commu- 
nication dea.  articles  de  la  paix  de  Tilsit.    La  première 
de  ces  conditions  fut  précisément  celle  que  l'Empereur 
de  Russie,  quatre  mois  auparavant,  avait  lui-même  an- 
nexée à  sa  propre  acceptation  de  la  médiation  de  l'Em* 
pereur  d'Autriche.     La  seconde  en   était  une   que  Sa 
Majesté    aurait  eu  le  droit   d'exiger  même  en  qualité 
d'Allié  de  Sa  Majesté  Impériale ,  mais  qu'elle  ne  pouvait 
omettre,  sans  un  excès  d'imprévoyance,  lorsqu'elle  était 
invitée  à  confier  ^  Sa  Majesté  Impériale  le  soin  de  son 
honneur  ft  de  ses  intérêts. 

Mais  quand  même  ces  conditions  (dont  ni  l'une  ni 
l'autre  n'a  été  remplie,  malgré  les  instances  réitérées  de 
l'Ambassadeur  de  Sa  Mi^eslé  à  Saint  Petersbourg)  n'eus- 
sent pas  été  en  elles-mêmes  parfaitement  naturelles  et 
nécessaires;  il  ne  manquait  pas  des  considérations  qui 
auraient  justifié,  de  la  ^art  de  Sa  Majesté  une  sollicitude 
plus  qu'ordinaire  de  s'assurer  des  vues  et  des  intentions 
de  FEmpereur  de  Russie,  ainsi  que  de  la  nature  précise 
et  de  Feflêt  des  nouvelles  relations  que  Sa  Majesté  im- 
périale avait  contractées. 

L'abandon  complet  des  intérêts  du  Roi  de  Prusse  (qui 


12     Déchiration  de  la  Grande '-^  Bretagne 

1807  avait  deux  foia  rejeté  des  propositions  de  paix  aeparëe^ 
afin  de  remplir  avec  fidâitë  ses  engagements  envers  son 
Allié  Impérial))  et  le  caractère  de  ces  provisions  que 
PEmpereur  de  Russie  s'est  contenté  de  faire  en  faveur 
de  ses  propres  intérêts  dans  les  négociations  de  Tilsit, 
tt€  présentaient  point  une  perspective  très  encourageante 
du  résultat  des  efforts  que  Sa  Majesté  Impériale  serait 
disposée  à  faire  en  favei^r  de  la  Grande-Bretagne. 

Ce  n*est  pas  dans  un  moment  où  une  armée  française 
occupe  et  consume  les  restes  des  Etats  du  Roi  de  Prusse^ 
malgré  les  stipulations  du  traité  Prussien  de  Tîlsit;  où 
la  France  arrache  à  ces  restes  de  la  Monarchie  Prua- 
sienne  des  contributions  arbitraires  et  telles  que  cette 
Monarchie  dans  son  état  le  plus  entier  et  le  plus  floris- 
sant n'aurait  guères  pu  fournir;  où  Ton  demande  en 
tems  de  paix  la  reddition  des  forteresses  Prussiennea, 
dont  on  n'a  pas  pu  s^emparer  pendant  la  guerre;  et  où 
*  la  France  exerce  sur  la  Prusse  une  tyrannie  tellement 
sans  pudeur  qu'elle  reclame  et  dévoue  à  Téchaffaud  des 
particuliers,  sujets  de  Sa  Majesté  Prussienne  et  habitana 
de  ses  Etats,  sous  le  prétexte  d'avoir  manqué  de  respect 
envers  le  gouvernement  français;—  ce  n'est  pas  pendant 
que  toutes  les  choses  se  font  et  se  souffrent  sous  Tes 
yeux  de  l'Empereui^  de  Russie,  et  sans  intervention  de 
sa  part  en  faveur  de  son  Allié,  que  Sa  Mafesté  peut  se 
sentir  responsable  devant  l'Europe,  de  ce  qu'elle  a  hésité 
de  se  reposer  avec  une  confiance  aveugle  sur  la  média- 
tion efficace  de  Sa  Majesté  Impériale. 

Et  quand  même  cette  médiation  eut  eu  son  plein 
effet,  qu'une  paix  en  eut  été  la  suite,  et  que  cette  paix 
eut  été  garantie  par  l'Empereur  de  Russie,  Sa  Majesté 
ne  pouvait  guères  compter  avec  entière  confiance  sur  la 
stabilité  d'un  pareil  arrangement,  lorsqu'elle  a  vu  Sa 
Majesté  Impériale  ouvertement  transférer  à  la  France  la 
Souveraineté  de  la  Republique  ionienne»  après  en  avoir 
garanti  l'indépendance  par  un  Acte  récent  et  solemnel. 

Mais  pendant  qu'on  établit,  comme  fondement  valable 
du  ressentiment  de  Sa  Majesté  Impériale,  le  prétendu 
refus  de  sa  médiation»  la  demande  de  cette  médiation 
qu'invoquait  Sa  Majesté  à  fin  de  rétablir  la  paix  entre 
la  Grande-Bretagne  et  le  Daneniarc,  est  représentée 
comme  une  insulte  que  Sa  Majesté  impériale  ne  pouvait 
endurer  sans  dépasser  les  bornes  qu'ÉlIe  avait  mises  à 
sa  modération. 


contre  la  DécL  du  cabinet  de  Si.  Petersbourg.    13 

Sa  Majesté  ne  se  sent  nullement  oblige  cPoffrir  à  I80T 
FEmpereur  de  Russie  une  justification,  ou  m^me  -Atê 
excuses,  sur  fexp^dition  contre  Copenhague.  Il  n'ap- 
partient pas  aux  parties  contractantes  dans  les  arrange- 
ments secrets  de  Tilsit,  de  demander  raison  d'une  mesure 
à  laquelle  ces  arrangemens  ont  donné  lieu,  et  par  la* 
quelle  un  de  leurs  objets  a  été  heureusement  dtfjoué. 

li'Exposé  des  motifs  de  Sa  Majesté  relativement  à 
f  expédition  sur  Copenhague  est  déjà  deyant  i'UniTers. 
La  déclaration  de  PËmpereur  de  Russie  pourrait  sup« 
pléer  à  ce  qui  y  manque;  s'il  pouvait  y  manquer 'quelque 
chose  pour  couYaincre  les  plus  incrédules  de  rui:gence 
de  cette  nécessité  qui  y  porta  8a  Majesté.  - 

Mais  jusqu'à  ce  que  la  déclaration  de  la  cour  de 
Russie  fut  rendue  publique,  Sa  Majesté  n^a  eu  nulto 
raison  de  soupçonner  que  le  jugement  quer  porterait 
FEmpereur  sur  Paffaire  de  Copenhague  put  être  tel  qu'il 
lui  défendit  d'entreprendre,  &  la  requête  de  la  Grande-  * 
Bretagne,  ce  même  office  de  Médiateur  qu'il  avait  ac- 
cepté avec  tant  d'empressement  en  faveur  'de  la  FrancCé 
£t  Sa  Majesté  ne  saurait  oublier  que  les  premiers  indices 
d^une  confiance  renaissante,  depuis  la  paiit  de  Tilsir^ 
Fanique  perspective  de  succès  qui  encouragea  l'Ambas- 
sadeur de  Sa  Majesté  à  espérer  le  rétablissement  de  l'an- 
cienne intelligence  entre  la  Grande-Bretagne  et  la  Russie» 
ont  paru  \  Saint  Petersbourg  après  la  nouvelle  qui  an* 
nonçait  le  siège  de  Copenhague. 

L'inviolabilité  de  la  mer  baltique,  et  les  garanties 
réciproques  des  puissances  qui  l'avoisinent,  garanties 
que  l'on  prétend  avoir  été  contractées  de  l'aveu  du  Gou- 
vernement Britannique,  sont  citées  dans  la  vue  d*ag« 
graver  la  conduite  de  8a  Majesté  à  l'égard  de  la  mer 
baltique.  On  n'a  guères  pu  avoir  l'intention  de  repré- 
senter Sa  Majesté  comme  ayant  en  aucun  tems  ac<|(uiescé 
aux  principes  sur  lesquels  on  fonde  l'inviolabilité  de  la 
mer  bahîque  ;  a  quelque  point  que  8a  Majesté ,  dans  de 
certaine  tems,  ou  par  des  raisons  spéciales  qni  influen- 
çaient sa  conduite  dans  ces  occasions,  se  soit  abstenu 
de  s'y  opposer.  Un  telle  retenue  n'a  pu  jamais  se  rap- 
porter qu%  un  état  de  paix  et  de  neutralité  réelle  dans 
le  Nord;  et  assurément  l'on  ne  peut  s'attendre  que  Sa 
Majesté  revienne  à  une  telle  retenue,  après  qu'on  a 
permis  à  la  France  de  s'établir  en  Souveraine  sur  toute 
la  cAte  de  la  mer  bsiltique  depuis  Danzic  jusqu'à  Lubec 


14    .Déclaration  de  la  Grande-Bretagne  \,  , 

1807  \  :]ME|U  ptufl^  FEmpereur  de  Russie  4ilUcIiie'  d^impoctftnce 
ftUx  ^ogagements  ireUtife  à  la  tranijiiiUitë  de  la  mer  bat* 
tiqWy  engagements  qu'il  assure  avoir  hérité  de.  rifnp.ë* 
rauiç^t  Catherine,  et  .d^PEmpereuir  Pau)^  ses  Prëdècea- 
aeurs.iimmitfdiatft)  moins  peut' il  s'offenser ;de  Tappel  que 
Sa  Maje^t^  lui  a  f^t  comme  garant  de  la  paix  à  con- 
cluj^er»^ti(re,l«,<GrftQde-Blietagne  et  le  Danémarc. 

^5l^:iMc|)est((  A  répondu  dans  cet  Expose  à  toutes  les 
aSSétent^  :aecuSatiotia  par  lesquelles  le  .GouYérnemeiit 
russe  is'efforce  -de  justifier  la  rupture  d'une  liaison  qui 
^ttbsûitf  d^puift  4es,  «iicles,  à  Tafvantage  réciproque  de  la 
Çirandei-iBceiagiienât  de  la  Russie;  eA  cherche  à  déguisev 

-  l'opération  de .fQstl^  influence  extérieure,  par  laquelle  la 
Russie  est.  Ifonsëe. à:  des  actes  d'hostilité  injustes  pour  des 
intérêts,  qui.  Jui:wnt  étrangers. 

La.sjLiilqf  de?|.a  déclaration  russe  annonce  les  condt-» 
fions  iquivdoirQUt  seules   faire   cesser  ces   hostilités ,   et 

'    rétÀMir.  l?s  UaisQt^s  entre  les  deux  pays. 

.  ,.3iL  Majesté  a  déjà' eu  lieu  d'affirmex  qu'il  ne  s'est 
fait  ep!  aincun  «CHS  un.défti  de.  justice  aux  réclamations 
des  sujets  «de  »Sa  Majesté  Impériale. 
.<.;  liA  termijQtatiof^  de  la  guerre  coutr^  le  Dunemarc  a 
été  ai.  vivement  reicheï'chée  par  S^  Majesté  qu'il  lui  est 
inutile  de  renouv^l^t  i  ses  profession)»  A  ce  sujet.  Mais 
Sa  Majesté  s'efforce  ;  en  vain  de  concilier  la  sollicitude 
pour*  la  réussUç.id'an  tel  arrangement,  que  ntarque  ac« 
tuellemçnt  l'Empereur  de  Russie,  avec  son  refus  très 
récent  Ay  contribuejc;  par  Ses  bons  ^fSçeiBié 

La  réquisition;  pat  laquelle  TEilipereur  de  Russie  a 
sommé  Sa  Majesté  dt  conclure  Sans  délai  une  paix,  avec 
la  France,  est  non  itioins  extraordinaire  par  le.  fond 
qu'dle  est  offensive'  par  les  formes.  Sa  Majesté  ne  s'est 
}àmfds  refusé  k  traiter  avec  la  France,  lorsque  la  France 
à  profession  de  vouloir  traiter  sur  une  base  admissible. 
Et  rEmp^reur  de  Russie  ne  saurait  manquer  de  se  sou- 
venir, que  la  dernière  négociation  .  entrQ  la  Grande* 
Bretagrie  et  la  France  a  été.  rompue  par  une  discussion 
qui  regardait  immédiatement,  non  les  intérêts  de  Sa 
Majesté ,  <  maii  \ci^vot .  de  son  Allié  im'périaL  Mais  Sa 
Majesté  À'enfcéiid  ni  n'admettra  jamais  la  prétention  de 
rEmpereut  de  Russie  dj»  dicter  soit  le  tems,  soit  les 
formes  y  de  ses  négociatitas  pacifiques  avec  d^autrea 
Puissances*  Jamais  Sa  Màjiesté  ne  permettra  à  aucun 
GottvernèiQent  de  se  'dédommager  de'  l'iiiuniliation  de  sa 


contre  la  DécL  du  cabinet  de  St.  Petersbourg.   15 

tonmissioD  âi  la  France,  par  Padoption  d'un  Ton  insul-  1807 
tiDl  et  peremptoire  yers  la  Grande-Bretagne. 

Sa  Ma)e8të  proclame  de  nouveau  ces  principes  du 
droit  maritime I  contre  lesquels  la  neutralité  armëe,  sous 
les  auspices  de  l'Impératrice  Catherine ,  fut  originaire» 
oent  dirigée  et  contre  lesquels  la  Russie  dénonce  les 
hostilités  actuelles.  Ces  principes  ont  été  reconnus  et 
suivis  dans  les  meilleures  périodes  de  Phistoire  de  TEu» 
rope  et  aucune  Puissance  ne  les  a  suivis  avec  |dus  de 
rigueur  et  de  sévérité,  que  la  Russie  même  sous  le  règne 
de  l^lmperatrice  Catherine. 

n  est  du  droit  et  du  devoir  de  Sa  Majesté  de  main- 
tenir ces  principes.  Et  en  dépit  de  toute  Confédération, 
Sa  Majesté,  à  Taide  de  la  providence  divine,  est  résolue 
de  les  maintenir.  Us  ont  en  tout  tems  contribué  essen- 
tiellement au  soutien  de  la  Puissance  Maritime  de  la 
Grande-Bretagne,  mais  leur  valeur  et  leur  importance 
sont  devenues  presqu'inapréciables  dans  ce  moment,  où 
la  puissance  maritime  de  la  Grande-Bretagne  forme  le 
seul  rempart  qui  s'oppose  encore  aux  usurpations  dé- 
vastrices  de  la  France,  Tunique  asyle,  où,  dans  des 
tems  plus  heureux,  les  autres  nations  pourront  encore 
se  réfugier  et  redamer  assistance  et  protection. 

Aussitôt  que  Poccasion  se  présentera  de  rétablir  la 
paix  entre  la  Grande-Bretagne  et  la  Russie,  Sa  Majesté 
h  saisira  avec  empressement.  Les  arrangemens  d  une 
pareille  négociation  nel  seront  ni  difficiles  ni  compliqués.  . 
Sa  Majesté  n'a  aucune  cession  k  faire,  aucune  demande 
i  proférer:  il  lui  suffira  que  la  Russie  manifeste  une 
disposition  à  reprendre  son  ancienne  amitié  pour  la 
Grande-Bretagne,  une  juste  estimation  de  ses  propres 
ioteréts,  et  un  sentiment  de  Sa  dignité  comme  nation 
iad^Jpendaote* 


l6        Notes  échangées  entre  Jf  Angleterre 
1813  — — — 


3- 

Notes  échangées  entre  le  Ministre 
plénipotentiaire  de  la  Grande  "Bre-- 
tagne  à  la  cour  de  Rio  de  Janeiro 
et  le  Ministre  des  affaires  étrangè- 
res du  Brésil,  concernant  les  relations 
de  commerce  entre  la  Grande-Bre- 
tagne et  le  Portugal. 

(Présentées  au  Parlement  d'Angleterre  1830.) 
Lord  Strangjord  io  the  Conde  Dos  Galveas. 

(Extiact)  Rio  de  Janeiro  t  I2th  June^  1813* 

The  first  and  leadîng  point  upon  wbich  the  Court 
of  London  has  to  complaîn ,  oF  a  positive  breach  of 
faith  on  the  part  of  Portugal  is,  the  persévérance  ^ith 
vrhich  every  application  is  rejected  which  might  relîcre 
the  British  Merchants  in  Portugal  from  the  burthen  of 
the  monopolies,  exclusive  privilèges,  and  jurisdiction  of 
the  Wine  Company  of  Porto. 

The  Undersigned  is  authorized  to  State ,  distinctty,  to 
His  Royal  Highness  the  Prince  Régent  of  Portugal»  ^^^5' 
unless  immédiate  satisfaction  shall  be  given  upon  this 
point,  and  that  British  Subjects  shall  be  permitted  hen- 
ceforward  .(^nd  particularly  before  the  next  vlntage,) 
to  buy  and  sell,  when,  where,  and  how,  they  m^y 
think  proper,  and  to  re-sell,  transport,  and  export, 
wines,  vinegar,  and  brandies,  and  freely  to  make  their 
own  brandies  and  vinegar,  without  any  impediment, 
interférence,  or  control,  on  the  part  of  the  Company 
or  others,  according  to  the  plain  intent  and  meaning 
of  the  Treaty,  His  Majesty's  Government  is  fuUy  re- 
solved  to  propose  Measures  to  Parliament,  for  encoura- 
gîng  the  importation  into  the  *  British  Dominions  of 
wines  from  other  foreign  Countries,  together  with  such 
further  législative  Acts  .  ajs  may  be  calculated  Io  recall 
the  Portuguese  Government  to  a  sensé  of  justice,  and 
to  évince  to  the  World  that  His  Royal  Highness  the 
Prince  Regenf   of  the  United  Kingdom  will  not  sutTer 


el  le  Brésil  concern.  le  Portugal      .17 

tke  Treiâes  of  Great  BriUiii  with  othev  Powers  tq  h%  1813 
violated  with  impuoity. 

The  Britiah  GoVemment  has  aiso  an  equal  rîght 
to  demand,  and  the  Undersigned  is  accordÎDgJy  ia* 
stnicted  to  demand,  that  tlie  monopolies  of  aoap»  ruoi^ 
and  pla jlng  -  cards  ^  shall  cease  to  operate  to  the  dis- 
ad^antage  of  the  British  Mèrchants  in  the  Fortaguege 
Dominiona* 

II'  seenis  that  the  Fortuguese  GoTernment  résista  the 
abolition  of  thèse  yarlous  monopolies,  on  two  prin* 
cîples:  firsty  that  the  Treaty  does  uol  specifically^  and 
bj  name,  stipulate  their  extinction,  —  and  secondly, 
that  it  is  répugnant  to  the  dignity  of  the  Frince  of  Bra- 
zfl  to  effect  that  extinction  in  compliance  with  the  de- 
mand  of  a  Foreign  Fower. 

It  is  true  that  the  abolition  of  thèse  Contracta  is 
not  spedfied  Verbatim  by  the  Treaty.  But  it  is  equaliy 
true  that  they  are  not  enumerated  perbatim  among 
those  Contracts  which  are  to  be  retained,  and  of  which 
a  list  is  appended  to  the  VlIIth  Article.  And  the  same. 
Artide  expressly  provides ,  that  contracts,  monopolies, 
or  exclusive  privilèges,  not  named  in  that  list,  are  not 
to  operate  against  British  Subject^ 

Under  what  pretext,  therefore,  are  they  still  per- 
niitted  to  do  so? 

In  justice  to  himself,  the  Undersigned  takes  this  op- 
portanity  to  explatn  the  reasons  which  prevented  a 
spécifie  mention,  in  the  VlIIth  Article,  of  thèse  mono- 
polies, and  more  particularly  of  the  Porto  Company, 
in  référence  to  which  latter  the  Article  was  mainly  pro- 
posed.  It  was  bécause  the  violent  and  angry  spirit 
with  which  the  Treaty  was  opposed,  (even  in  those 
parts  most  manifestly  advantageous  to  the  Crown  of 
Portugal,)  did  not  leave  the^  Undersigned  a  hope  of 
passiog  that  Article,*  if  speciÇc  mention  were  made  in 
it  of  a  Contract ,  to  which  so  many  powerful  Indivi* 
daals  were  attached  by  feelings  of  private  interest.  He 
therefore  contented  hiniself  with  excluding  the  wine 
monopoly  from  the  list  of  those  which  only  were  to 
y  be  retaioed,  without  specifically  stating  that  it  was  to. 
be  abolisbedy  although  the  obligation  to  abolish  it,  or 
«t  least  lo  oullify  its  opération  on  commerce,  was  thus 
Wudly  implied;  and  for  the  exécution  of  this  oblige- 
6on,  the    Undersigued   trusted  (be  hopes  not  without 

Vwi..  Série.      Tome  7/1.  :  B 


r 


18         Notes  échangées  entre  P Angleterre 

1813  k'eason)  to  tlie  ultimate  triumph  of  public  spirh,  and  ôf 
common  sensé. 

The  ground  of  the  second  objection  appears  little 
more  tenable  than  ihe  former.  In  tiHith,  if  it  be  con- 
ridered  as  derogatorjr  to  the  dignity  of  a  State,  that 
aoother  Power  should  require  it  to  make  changes  în 
its  internai  administration ,  ail  Treatîes  of  Commerce 
mu.st  be  considered  as  oiFensive  to  the  dignitjr  of  the 
Parties  condiiding  them  ;  because  they  ail  involve,  more 
or  less  9  certain  altérations  in  the  Laws  and  Régulations 
ôf  the  respective  Countries,  required  by  one  Govern- 
inéut  for  the  benefit  of  its  Subjects ,  and  agreed  to  bjr 
the  other.  If  the  British  Government  vrere  now  to 
State  that  it  could  not  admit  Pgrtuguese  Ships  on  the 
footing  of  British  Ships,  because  such  an  admission 
would  be  contrary  to  the  législative  enactments  of  Great 
Britain,  «nd  that  those  enactments  could  not  be  repea* 
led  at  the  désire  of  the  Portuguese  Guvernment,  and 
in  virtue  of  the  Treaty,  because  it  would  be  contrary 
to  the  dignity  of  the  Court  of  London  to  acquiejBce  in 
fhe  demanda  of  a  Foreign  Powei;;  it  is  évident  that 
Great  Britain  would  ,be  guilty  of  a  scandalous  violation 
of  good  faith.  But  the  case  of  the  Porto  Company  is 
the  same  as  that.which  the  Undersigued  hasthus  stated. 
Portugal  binds  herself  by  Treaty,  not  to  suiTer  that 
Company  to  operate  to  the  préjudice  of  British  Com« 
nierce,  and,  vrhen  called  upon  to  fulfil  this  Engagement^ 
she  refuses  to  comply  with  the  just  réquisition  of  the 
other  Çontracting  Party,  because  she  discovers,  on  soi- 
cond  thoughts,  that  such  a  step  is  contrary  to  her 
dignity. 

The  Undersigned  well  remembers  that  a  similar 
plea  of  offended  dignity  was  set  up ,  ivhen  the  Article 
relative  to  tlie  suppression  of  the  Inquisition  of  Goa 
was  introduced.  And  yet,  perhaps,  there  is  not  any 
Person  at  this  Court  who  is  not  convinced ,  that  to  the 
friendly  and  disinterested  suggestions  of  Great  Britain 
upon  that  occasion,  the  Portuguese  Possessions  in  India 
are  indebted  for  the  hap{^iest  and  niost  glorious  day 
which  bas  shone  upon  them  for  Centuries  past,  and 
that  the  popularity  of  the  Soveréign  (the  true  basîs  of 
lus  dignity)  viras  thus  most  effectually  augmented  by 
his  Ally. 

But   it  is  idle   to  suppose   that  thèse  are  the  real 


0 

et  le  Brésil  concern.  le  Portugal.        19 

«  » 

aothres  which  cleter  the  Court  oF  Brasil  from  exlin*  1B13 
futsliing  thèse  odîoiis  and  unprofitable  niODopolies.  It 
0  no  loDger  possible  for  the  Court  of  London  to  con* 
ceal  hs  belief ,  that  the  ^views  of  iuterested  Individuals 
ire.  In  thîs  case,  opposed  to  the  true  policj  of  the 
Porliiguese  Empire,  aud  that,  for  tbis  cause  ool/i  the 
jost  profits  of  the  Portngnese  Cultivator  are  redîiced, 
tbe  national  industry  paralysed ,  the  supply  of  Mrines 
rendered  unequal  to  the  demand,  a  necessitjr  created 
for  seeking  that  supply  from  other  sources,  and  for 
encouraging  a  formidable  rival  to  tbe  Portuguese  vrine 
trade,  nod,  above  ail  things,  the  relations  between  tbe 
two  Crowns  brougbt  into  a  state  of  perilous  uncer- 
tainty;  and  tbe  iJndersigned  is  compelled  to  déclare,  by 
order,  and  in  tbe  name  of  bis  Master,  that,  unless  the 
Court  of  Brazil  sball  fulfil  its  Engagements,  as  ex« 
pressed  in  tbe  VlIIth  Article  of  the  Treaty,  Brazil  may 
forfait  a  great  part  of  her  future  daims  to  the  benefits 
of  British  AQiance*  • 

SnUlOFORD. 

The  Conde  dos  Gaheas  to  Lord  Strangford.  — 

(Translation.) 

(Bxtnct)         -  Rio  de  Janeiro^  29'A  Decemher^  1813' 

His  Royal  Highness  the  Prince  Régent  bas  been 
pleased  to  order  the  Undersigned  to  addrçss  a  proper 
Answer  to  Lord  Strangford,  on  tbe  subject  of  bis  Note 
of  the  12th  of  June  of  the  présent  year,  whicb  the 
Undersigned  now  does,  answerlng  each  Proposition  in 
the  same  order  in  which  they  were  arranged  in  his 
Lordahip's  Note. 

1.  The  abolition  of  tbe  Wioe  Company  of  Porto,* 
ar,  according  to  bis  Lordsbip's  expression  (wbîcli 
raeans  the  same  thing)  a  free  and  uorestratned  permis- 
lion  to  British  Subjects  lo  buy  and  sell,  when,  wbere, 
and  in  whatever  manner,  they  may  think  most  proper 
and  conyenient,  and  that  they  may  be  allowed  to  re* 
Mil,  transport,  and  export,  wines,  vinegars,  and  bran» 
dies,  and  aiso  manufacture  thèse  several  articles,  without 
aaj  sort  of  impediment. 

Laying  aside  the  question  (^hich  is  unconnected 
wîth  the  présent  case,  and  which  bas  been  much  exa- 
Biined,  wîth  a  great  variety  of  opinions  for  and  against,) 

B2 


20       Noies  échangées  entre  ^Angleterre 

ISiSwbether  tBe  existence  of  the  Porto  Wine  Companj  is 
advantageous  or  not  to  tlie  interests  of  Portugal;  oc 
whelher  the  vrelEare  of  the  Portuguese  CuUivalors,  and 
the  prosperity  of  the  trade  of  His  Hoy&l  Hightiess's 
Sab)ect8y  require  its  abolition  ;  it  is  proper  to  limit  the 
examination  of  this  first  Proposition  of  his  Lordriiip's 
Note,  to  its  connexion  with  the  Stipulations  of  the 
Treaty  of  the  19th  of  February,  1810;  and  to  an  ia- 
qiiiry  ^hetfaer^  accorjing  to  the  spirit  and  literal  ex- 
pression of  the  aforesaid  Treaty,  His  Royal  Highness 
the  Prince .  Régent  of  Portugal  is  bound  to  abolish  the 
Porto  Wine  Companj,  or  (which  means  the  «ame  thing,) 
to  allovr  Brilish  Subjects  the  unrestrained  freedom  de- 
mandéd  in  the  above^mentioned  first  Proposition. 

The  reasons  which  the  Court  of  London  allèges  to 
ground  its  detnand  of  the  abolition  of  the  Company^ 
or  of  its  exclusive  privilèges ,  are  the  gênerai  terms  of 
the  VlIIth  and  XXVth  Articles  of  the  Treaty,  yielding, 
perhaps,  in  this  instance,  to  -the  inconsistent  and  exag- 
gerated  clameurs  and  complaints  of  some  of  the  Mein- 
bers  of  the  ancient  (and  now  abolished)  Factory  of 
Porto,  and  which,  with  great  reason ,  and  a  true  un- 
derstanding  of  the  case.  Lord  Chatham  and  Mr.  Pitt 
fornnerly  termed  '4he  murmura  of  interested  Persons, 
anxîo\is  to  remove  every  obstacle  that  might  obstruct 
their  own  unfair  practîce  of  adulterating  the  wine/' 
And  what,  moreover,  seems  a  sufficient  proof  that  such 
complaints  are  ungrounded,  is,  that  a  much  larger  nuin- 
ber  than  that  of  the  Petitiouers  ,s  composed  of  the  most 
respectable  Wine  Merchants  in  England,  bave  sponta- 
neously  come  forward,  with  the  greatest  energy,  in 
support  of  the  Wiue  Company,  desiring  and  asking 
for  its  contitinance»  in  direct  opposition  to  the  demanda 
of  the  olber  Party,  ^ 

But,  let  this  be,  or  not,  the  cause  which  déterminée 
the  Briiish  Government  to  require  the  abolition  "of 
this  Establishment;  as  the  reason  al^eged  for  the*  pro- 
priety  of  this  measure,  is,  that  it  was  so  stipulated, 
by  the  VlIIth  and  XXVth  Articles  of  the  Treaty;  ~ 
if  the  contrary  be  proved ,  and  it  should  be  shown, 
in  a  satisfactory  manner,  that  no  such  abolition  was 
ever  meant  or  intended  hy  the  said  Articles,  the  Court 
of  London  will  readily  acknowledge  the  }ust  grounds 
which  His  Royal  Highness  bas,  for  not  acceding  to  th^ 


et  le  Brésil  coneern.  le  Portugal       2i 

obiect  requiretl  by   the   first  Proposition  «f  his  Lord»  1813 
8hip'«  Note. 

The  verf  «xpressions  of  the  VlIIth  Article  prote, 
tkar  the  extioction  of  the  Wine  CompeDy  was  never 
^^reed  to  in^  the  Treatjr  ;  for  this  Article,  cited  a«  the 
principal  foundation  upon  which  the  abolition  is  de- 
mandedy  does  not  contain  one  aingle  expression  relative 
to  the  Company,  whîch  was  confirined  by  the  Decree 
of  the  lOth  of  September,  1756  ^^  and  tiontin^ied  in  its 
poTOeges  by  those  of  the  28th  of  August,  1776  aod 
20th  of  (H^ober,  179 1,  and  which  since  thàt  tîme  has 
exBSted  in  Portugal;  and,  consequently ,  to  stretch  the 
meaning  of  the  abore  Article,  so  as  to  make  it  com» 
prehend  the  abolition  of  the  Company ,  though  nevei 
meiiltoned  nor  intended,  woold  be  to  force  into  this 
transaction  such  objects  as  were  never  thought  of ,  or 
taken  into  considération,  during  the  Negotiation  ;  which 
woold  be  contrary  to  reason ,  -^  as  it  is  an  inconte- 
stable trtrth,  that  what  was  never  implied  nor  intended 
caa  never  be  a  pariK)f  any  Convention;  for  an  Agrée- 
nent  supposes  consent ,  and  of  course  knowlegde,  vrit- 
hoat  both  which  no  valid  stipulations  ean  take  place, 
elther  between  Mener  Governments;  and  the  recogni- 
zed  principles  of  universal  jarisprudence  support  this 
argument* 

Nor  can  it  be  alléged  that  the  consent  of  His  Royal 
Higbnesa  was  nnderstood  in, the  VIlIkh  AHick,  since 
the  promise  which  it  indiides  is  e^pressed  in  the  fol-, 
lowing  very  remarkable  terms,  vis.: 
''Thaï  the  Commerce  of  British  Subjects  within  hts 
Dominions  sbail  not  be  restrained,  interrupled,  or  other* 
wise  affected,  by  the  operatioti  of  any  monopoly,  con- 
tract,  or  exclusive  privilège  of  sale  or  purchase  wha- 
tevêr;  but  that  the  Subjects  of  Oreat  Britain,''  etc.  etc. 
Therefore  no  obligation  is  entered  into  but  sùch  as 
is  rdative  to  a  future  time  (as  the  late  Count  de  Lin- 
hares,  one  of  the  Negotiators,  positively  déclares,  in 
his  Note  of  the  12th  of  January,  1812,  addressed  to 
his  Lordship,  in  answer  to  his  Note  of  the  2d  of  the 
same  month  and  year,  in  which  hé  expresses  himself 
by  the  words  sitall  ha^e^  êhall  be,  which  indicate 
that  His  Royal  Hîghness  would  not  establish,  a^a 
future  period,  any 'monopolies,  contraclsi  or  privilè- 
ges,  in   his   Dominions,  disadvanlageous  to  the  Com- 


22       Notes  échangées  entre  P Angleterre 

1813  merce  of  Gviat  Britaia.  Therefon»,  as  the  Wine  C!oiii« 
paoy  of  Porto  exiêted  at  the  time  the  Treaty  waa  coii- 
cludedy  and  had  doue  so  for  many  years  before,  It 
neeessarîly  folio ws,  that,  eveo  though  recourse  should 
be  had  to  the  exteoded  and  forced  interprétation  of 
the  VlIIth  Article»  by  wfaich  His  Royal  HighnesaV  con- 
sent is  supposed,  it  cannot  be  said  that  he  ever  bound 
himself  by  it  to  abolish  the  Wine  Company,  nor  aoy 
of  its  privilèges;  since  the  whole  Article  uiust  be  un- 
derstood»  as  it  is  clearly  expressed,  to  be  relative  nie- 
Tt\j  \o  future  Establishments!  and  more  particularly 
so  as  the  Company  is  never  mentioned  in  it,  though  in 
légal  or  officiai  Acte  it  is  always  called  by  that  deno« 
i&ination« 

It  is,  besideSy  another  well-known  rule  of  the 
Laws  of  Nations»  that  presumed  consent  is  never  ad- 
mitted,  in  the  cases  where  it  would  be  to  the  disad- 
vantage  of  those  who  are  supposed  to  acquiesce:  as  it 
would  not  be  reàsonable  to  suppose  that  any  Person 
could  willlngly  acquiesce  in  that  which  diredly  acted 
in  opposition  to  bis  own  interests;  though  this  suppo* 
eed  consent  may  be  looked  upon  as  valid,  whenever 
undoubted  advaotages  may  resuit  from  it  to  those  who 
wouU  willingly  agrée  to  the  proposai  if  it  were  made 
to  them. 

Thèse  are  equally  the  grounds  upon  which  it  is  proved, 
that  even  the  XXVth  Article  does  not  compreheod  the 
abolition  of  the  Company»  not  only  as  it  stipulâtes  for 
the  future,  but  because  it  speaks  of  Commercial  Com- 
panies,  which  the  Wine  Company  is  not;  it  being  esta* 
blished  for  the  improvement  of  the  cultivation  of  the 
Viues»  and  being  therefore  priocipally  agriculturalj  as 
the  Decrees  for  its  foundation  and  confirmation  suffi- 
ciently  prove»  foc  which  reason  it  was  most  justly  not 
comprehended  in  the  Article. 

When^  the  Colonial  System  was  abolished,  by  which 
ail  the  Ports  of  this  Continent  had  been  shut  to  the 
Engltsh  Nation  as  well  as  to  every  other  \  when  English 
manufactured  cottons  and  other  articles  were  admilted 
into  Portugal^  ail  that  was  said  in  the  Treaty  concerning 
mooopolies»  exclusive  privilèges»  and  Commercial  Com- 
.  papies»  must  necessarily  be  understood  only  of  what  h 
relative  to  this  new  concession  of  free  trade»  which  such 
Establishments  were  not  to   be  permitted  to  obstruct» 


et  le  Brésil  concern. ,  le  Portugal       5^3 

hol  this  GoTernineiit  aever  meant  to  abolUh  wbatevèr  ^8(3 
was  not  dearlj  speciCed  aod  expressed  iii  the  Treaty^ 
wbich  18  nôt  altogetfaer  unlloiited  in  ils  opération  ^  as 
aome  oC  the  Members  of  tbe  ancient  and  oow  abolished 
Factoiy  of  Porto  «  by  a  forced  ÎDterpretatîoD^  présuma 
to  suppose  I  who.y  at  the  time  that  tbe/  tea«ed  the  Britisli 
GoTernfnent  by  their  exorbitant  claimSi  did  oot  ad  vert 
to  tlie  Preamble  of  the  Treaty  upOn  which  it  is  cbiefly. 
founded ,  and  in  yrhich  it  is  positively  expressed  tba|^ 

^^His  Majesty  the  Kipg  of  the  United  Kingdoai,  ^f 
Great  Britain  and  Irelandi  and  His  Royal  Hi^hness^  (h^ 
Prince  Begent  of  Portugal ,  being  equally  animaled  yfï^ 
the  désire,  not  only  of  consolidating  ^ad  strengtbefiing 
the  ancient  friendship  and  good  undersianding  which., sjp. 
happily  subsista  and  bave,  during  so  many  âges,  snb* 
nsted^  bet\f een  the  two  Crovrns ,  but  alsp  of  improying 
and  exiending  the  bénéficiai  effects  thereof,  to  the  mûiMsl 
adTantage  of  their  respeiStive  Subject^,  hâve  thoi^t  that 
the  most  efficacious  means  for  obtaining  tbese  objecta 
would  be  to  adopt  a  libéral  System  of  Conunerce,  found^^d 
,  upon  the  basis  of  reciprocity  and  muti|al  conyefkj^epcjç  j 
which,  by  discontinuing  certain  probibitjpnp  apd.probi^ 
bitory  Duties,  nûgbt  procure  th^  most  solifi  .adyantagefli 
•n  hoth  sides  to  tbe  natiopal  productions  Jjipà  in^ustr^^ 
and  give  due  protection,  at  the  same  time,  to  the'Pubhc 
Rievenue,  aM  to  tbe  iqterests  pf  fair  and  labial  trade.^ 
*  Now  certain  restrictions  and  prohibjtip^  do  npt 
mean  ail  those  tb^lt  might  exist  in  the:  .Kiifj^dom  aw 
Dominions  of  His  Royal  Hîgbness  (as  certain  is  a  U- 
mited  and  not  a  gênerai  expression,  at^jl  serves  m^e\y^ 
ta  dénote  exoepiiop) ,  but  only  suçh  as  s^pi^ld  clearly 
be  qpecified  in  tbe  Treaty,  which  the  Agrici^l^ural  Çpm- 
pany  of  Port  Wines  clearly  is  npt. 

Ali  thèse  prpcedif)g  reasons.  seem  to  be  corjrfBborated 
by  tbe  expressions  pf  hV.Lord»Mp'?  Note,  who,  as  His 
Britannic  Majesty's  Plenipptentlar)f.  and  io- his  name, 
proposed,  stipulâtes/ copduded;  a'^asigned^  tne  Treaty, 
and  decljk'es  that  be,omitted  meqtioniDg,  ip  acl^arand 
direct  manner ,  tbe  abo|îti9p  of  t)ie  Porto  ÏVini^  Com- 
pany in  the  VlIUh  4r|icle,  tWigJh  }t  wastie  principal 
ob}ect  he  hadiin.  vipw,  b'ecaiise  he  cpuld  not  entertain 
the  bopes  of  ôbt^iaing  easily,  by  a  direct  and  positive 
Stipulation  ,  the  abolition  of  a  Corporation  supported 
and  defended  by  so  many  interestecl  Individuals.    The- 


24      Notes  échangées  entre  IfAngUterfe 

1813  l'eForey  For  this  Terjreason  oF  it8  haviiig  been  ômhtêd, 
it  10  beyood  tîie  scope  oF  the  Convention,  according 
to  the  vrell-known  princtples  of  public  jurisprudence. 
'This  powerful  argument,  which  hj  itselF  is  alobe 
décisive,  will  still  Further  be  strengthened  bj  another 
èF  the  same  nature,  irrésistible ,  and  completely  convin« 
cîng,  vrhich  is,  the  positive  déclaration  v^hich  the  late 
Count  de  Linhares,  Plénipotentiary  and  Negoliator  of 
the  Treaty,  on  the  part  oF  His  Royal  Highness,  made 
to.  his  Lordship ,  in  his  Note  oF  the  2nd  oF  December, 
idll ,.  in  answer  to  his  Lordship^s  of  the  20lfa  of  No- 
▼efalber  oF  the  same  Year,  relative  to  the  intelligence 
oF  tklQ  VlIIth  ând  XXYlh  Articles  oF  the  Treaty.  Thèse 
are  the  vrords  oF  that  Minisler  co^cerning  the  Xl^Vth 
Article:  -—  ^And  thongh  it  was  often  tnade  a  subject 
oF  distussion  during  the  Negotiali<yh,  v^hether  His  Royal 
Highness  might  aboliéh  the  Wii}e  Company,  the  Under- 
$i%ti^^  never  rèceived  any  order  which  cogld  authorize 
him  io  ,stipulate  such  a  concession ,  but  only  to  pro- 
ràièe  .tliat  âfl  oppressive  and  unjust  proceedings  shoûid 
be?  p^t.'a  stbp  to,  iF,  under  any  pretence  whatçyeip, 
fhe  PèftQ  Wine  Company,  abnsing  its  exclusive  privi* 
léges,  shoMld' àttempt  any  such,  to  the  disadvantage  of 
E^'glish  Merchants  engaged  in  the  wine  trade.  And 
though  thesè  exclusive  privilèges  were  ndt  abolislréd, 
care  was  feikeii  that  the  Company  were  not  thencéFot^« 
wârd  to  make  an  unjusfifiable  use  oF  them;  on  atcbunt 
eF  Ibis  conc^'ésion  (which  is  unquestionably  very  essen* 
tial,  as  well  as  in  considération  that  His  Royal  Hîgli* 
nesé  iF  in  Future  tiûie  he  should  think  it  convenient  to 
a1>o1i^h ,  in  Favour  oF  the  trade  oF  his  Subjets,  the  prî*^ 
Vllëges  oF  the  Wine  Company  at  the  expiration  pi  tfaeir 
présent  Charter,  would  then  equally' permit  the  samo 
Free  trade.  t6  British  Subjects),  it  was,  that  the  Und^- 
sîgned  had  orders  to  stîpulate  the  extinction  oF^the 
Factories ' in'  Portugal,  as  they  only  served  to  excite 
jpalousies  among  Britîsh  Subjects,  without  procuring 
them  any  permanent  advantage.  The  Undersigned  be- 
lieves  that  bis  Lordship  will  readily  agrée  to  the  truth 
of  thèse  Facls,  and  will  admit  that  the  Undersigned  often 
repeated  to  him  that,  whatever  might  be  his  private 
opinion  respecting  the  course  most  convenient  to  the 
.  interests  oF  his  August  Master ,  he  had  never  rèceived 
any  order  to   warfant  him   in  conceding  the  abotition 


et  ie  Brésil  côncern.  le  Porfugat       25 

ef  tlie  pmtlegea  oF  the  Wi<ie  Company;  and  tbis  îs  1813 
erîdent  from  fhe  expreMons  af  the  XXVtli  * Artrclé, 
which  does  nôt  'by  anj  '  means  '  establlsli  *  ôr  8tip{idsie 
tbe  extinction  of  the  Company,  or  of  ifs  privilèges/ 
From  wbence  it  appears,  in  tbe  plaidiêst  manner,  that 
the  Company  not  only  was  not  incladefd  in  tbe  Tteaty, 
bf  any  positive  Stipulation ,  but  ^as  not  eveii  coinpre* 
tended  indirectiy  ;  iind  that  no  sort  of  agreement  ever 
cxisted  concerning  its  abolition;' 

Nor  caû  it  be  said  with  reaton  that  the  aboKtion 
-wms  underitood  by  the  VlIIlh  Article/  beçâuse  such 
wsi  the  private'  intention  of  one  of  the  Negddàtor^; 
wfcea  he  drew  ap  tbe  Article  ;  for  tbe  màjdfa]  i^eceived  ^ 
by.the  Wrîters  on  fbe'Laws  of  Nations,  with  regard 
1o  thé  proper  interprétation  of  Trèaties/ fê,  that  ndr 
nt^ital  restrictions  or  amplifications  càn  b#alIovired  in 
stfth  Conventions,  as  they  vroùld  be  an  endless  source 
of  représentations,  qnarrets^  wairs,  and  ail  the  l^niU 
merable  miseries  that  afflict  the  human  species;  and 
that  because,  if  sach  amplifications  or  restrictions  vrercf 
afterwards  insisled  upon  by  one  of  tbe  High  Cohfractihg 
Parties ,  they  migbt  léad  to  that  vrhich  ih  it^elf  £i  ab- 
sord,  namely,  an  agreement  ^nrithout  mutua!  consent. 

Nor  is  the  argument  drawn  from  the  omission  of 
tbe  Company  in  the*  List  ànnexed  to  the  VlIIthAttitle 
eitfaer  cenclusive  or  sufficient,  to  mttke  tip  for  the'wànt 
of  a  positive  and  spécifie  déclaration,  ftfr.tvfëvel'y' Ob- 
vions reasons: 

Ist.  Because  it  is  proved,  by  the  contents  of  hls 
Lordship^s  Note,  that  it  was  v^ell  known  that  His 
Royal  Highness  vrould  never  consent  to  the  extinction' 
of  the  Company  if  it  v\rere  proposed  to  him  ;  so  thât 
when  the  Treaty  was  concluded  and  signed,  it  was  in 
the  full  persuasion  that,  even  though.  the  aboliliob; 
sbould  hâve  been  mentioned,  it  never  woold  bave  been 
admitted  es  any  part  of  tbe  YlIItb  Article;  so  that  it 
may  ^ith  the  greatest  Justice  be  alleged',  that^  it  was 
then  notortous  His  Royal  Highness  had  never  given  bis 
consent  to  any  such  agreement.  % 

2ndly.  Tbe  second  reason  is,  that  the  List  annelied 
to  the  Vini|i  Article  i^  only  relative  to  Royal  Monof^o^' 
lies,  or  Coniracts  of  the  Crown,  amongst  which  the 
Porto  Wine  Company  cannot  bè  inçluded»  as  ils  opé- 
rations are  not  carried  on  for   the  account  of  Govern- 


26      Notes  échangées  entre  I? Angleterre 

1813ineat,  but  for  tbe  privute  iaj^est  ofall  those  who  hâve 
entruftted  their  capitals  to  its  management  ;  80  that  eyexi 
though  the  Lût  should  be  binding,  (wbich  we  deny,} 
it  would  noty  even  in  that  caseï  by  anjr  means  in- 
fluence the  preaent  question. 

And  shpuU  it  be  coosidered  under  another  point  of 
YieW|,,and,  tbe,  abolition  x^commended  as  advantageous 
to  HÎ8  Royal  Higbness's  Subjects,  adding  besideé  that 
it  may  aometimes  be  oppresaive  to  Englisb  Traders; 
not  even  v^A^v  this  pretepce  can  the  réquisition  be  ad- 
mitted«  Tbe  Company  was  establîshed  in  conséquence 
of  the  Peti^on  of  tbe  principal  Proprîelors  of  the  vine- 
yards  of  tfae^Douro»  and  of  many  of  the  most  re- 
apectable  Citizens  of  Porto i  and*  no  Persons  of  this  de- 
scription hare  petitioned  Goy^rnment  to  grant  tbe  abo- 
lition.;, bot  «ren  tbough  that  should  baye  been  the  case, 
such-  a  measure  ,  could  not  be  adopted  without  being 
the.  ruin  of  the.  fortunes  of  thousands,  i|nd  perhaps 
even  affecting  the  State.  But  far  from  soIiciUng  this 
résolution}  the  Nobility,  Landbolderaij  Inbabîtanls,  and 
Muniçipalities  of  16  Districts  vitbin  the  limits  of  the 
Wine  Company,  hare  presented  to  His  Royal  Highness, 
througb  the  cbanpel  of  tbe  Governors  pf  the  Kingdom, 
their  earnest  Pétition  |  requesting  that  be  may  be  plea- 
sed  to  grapt  them  the  continuation  «of  tbp  Company;  a 
step,  which  evidently  pyroYes  how  Yery  advantageous  to 
thqr  interyt«|  tbey  belieye  it  to  b^.  This  must  greatly 
preponderate  in  His  Royal  Highness's  mind»  and  déter- 
mine his  résolution  not  to  abolish  the  Wine  Company^ 
Yirithoiit  weighing  and  minutely  examining  eyery  pa|*ti- 
cular  relative  tO'i^  and  hearing  vrhatever  may  be  re« 
presented  by  those  amongst  His  faithful  Subjects  who 
bave  a  direct  interest  in  the  ajSairs  of  the  Company^ 
a}  whosç  request  it  \ri^  formerly  established;  and  ibe 
V>ng  period  of  its  duratiqn  recommends  it  yet  more  to 
participial  notice. 

Besidef ,  the  oppressions,  of  whîch  the  British  Mer- 
chants  complain  as  practised  by  tbe  Company,  âppear 
to  be  exaggerated,  and  ratber  imagînary  tban  reai;  for 
it  must  be  owned,  that  they  bave  the  full  power  of 
buying  v^ine,  even  cheaper  than  the  Natives,  and  of 
eaqporting  it  in  wbatever  quantities  they  may  tliink  pro* 
per,  without  any  opposition  from  the  Company,  wbich 
only  requires  that  it  should  not  be  adulterated;  so  that 


et  le  Brésil  eoncern.  le  Portugal.       27 

•t  fini  8%bL  iC  eyid^ndy  appears  that  tbia  Establishment 
so  Car  frooa  beiog  prejudicial  to  tbem  4>perate8  much  to 
tbeir  adTaniége^,  as  it  aecures  ta  thain  a  aupply  Qf  wi* 
iiea  in  tbeir  pore  State;  from  yrbence  anses  the  good 
réputation  whicb  tbe.  Port  wines  baye  :conslantly  bad 
smce  tbe  establishment  of  tbe  Companjc^  i^  circumstance 
yrhicb  bas  since  that  date  yery  considerably  incn^ased 
tbe  damand  for  that  article,  and  whicb  npl  only  ensu- 
res  conaiderable  profits  to  tbe  BrHish  Merchants,  but 
eyen  adda  to  tbe  Income  of  Great  Qritain,  aa'its're-» 
pntation  makes  it  support  the  bea^y  taxes  yrith  vrbicb 
it  ia  cbarged,  and  .its  ^od  qualitji  enablea  it  to.bear 
ToyageSi  and  continue  for  mfoy  years  unakered« 
Finally»  without  lajring  any  birtber  strfiss.|ipon  thèse 
reaaoDS,.  thougb  unanswerable,  and  of  fi^^V  <>Hievs 
whicb  might  be  adduced,  if  tbe  limita  of^aNote  would 
permit  it,  the  Undersigned  will  only  add^f/tbat^  .e?en 
though  it  iboiild  be  possible  to  allow  tbaft  thê  Company 
vaa  tacitiy  included  in  tbe  gênerai  Stipulations  of  tbe 
Vintb  and  XXVtb  Articles  of  the  Treaty,  even  in  tba| 
sof^poaition  tbe  abolition  coold  npt  be  granted;  nor 
coidd  it  be  said  that  His  Royal  Higbness  was  bound 
to  déprive  tbis  Comporation  of  iss  «exclusive  privilèges, 
nor  indeed  any  oth^  that  mi^t  bave  existed  before  tbe 
conduaion  of  tbe  Xreaty,  as  tbe  foundation  of  tbit 
Treaty  was  mutuel  advanfaga  and  perfect  reciprocity; 
Hia  Britannic  Majeaty  baving  bound  b|mself,  (in  conse* 
qoence  oî«  tUs  basis  of  mtural.  rigbts,)  vrithout  any 
reatriction,  by  the  VlIItb  Article  |  to  observa  faitbfuUy 
on  bia  part  this  {ffinciple,  achn^iHvledged  and  agreed  to, 
an  obligation  in  every  reiSp^ct  aqual  to  that  whicb  His 
Royal  Higbness  admits,  Parliajnent,  bowever,  modified 
and  ezplained  tbe  agr^eem^ent  so  stipulaled,  by  tbe  Act 
oC.  tbo  51ste  of  tbe  Sang,  passed  on  theSlateofMarcb, 
iSit,  in  the  9tb  paragraph  of  whicb  it  establisbes, 
that  Aie  transaction  shall  not  revoke  or  anywise  alter 
any  privilèges  or 'exemptions  whicb  any  Person  or 
Persons,  Body  Poliiic,  or  Corporations,  may  baye  a 
rigbt  to  byLaw;  ail  tbe  afbresaid  privilèges  and  exem- 
ptions being  understood  to  continue  as  beretofore;  which 
détermination  «of  Parliament  abundantly  establisbes  tbe 
princîple,  that  no  privilèges  granted  by  Law  to  Persona 
or  Corporations,  (before  the  conclusion  of  the  Treaty,) 
h  ail  be  abolisbed,  as  it  is  with  justice  understood  that 


28       Notes  échangées  entre  P Angleterre 

1813  tliey  were  not  sncluded  in  the  gênerai  Stipulations  of 
the  VlIIlh  and  XXVlh  Articles ,  ^hkh  had  refeirence 
only  to  a  future  period,  Vitbout  altering  by  any  means 
|)re-eri8tiog  EataMtêhments. 

This  intention'  being  sapposed,  tbe  principle  oF  re- 
ciprocity  mèkea'it  applicable  to  the  prÎTiieges  and  re- 
gfilationa  of  the  Porto  Wine  Company ,  whether  tt  be 
Gonsidered  ae^  a  public  Corporation ,  or  the  property 
of  private'Individuàk,'  in  cotiforhiitj.mth  the  décision 
of  the'Brilish  Parlfaihènt;  èstpressed  in  the  abové-men- 
tionfcfd  Act.  /    •  !  .     ,  * 

*  Nôr  cottld  the"  Parliament  bave*taken  anj  other  re^ 
solution  concerning  thèse  Articleà ,  '  x^scllved  as  it'was 
to  continue  the  East  India  Company  in  îts  privilèges, 
(tbottgh  râost  unqûestionably  a  perfect  nionopoly)  not  to 
nîentioil  niatty  others  that  continue  to  exist  in  Oreat 
Britain;  "^kicli  côuld  not  be  the  case  if  the  abolition 
of  the  Porto  Wrae  Company  hadbeên  stipulated;  as  it 
would  be  contrary  to  the  principle  ofrecîprocity,  whick 
is  the  groand-woric  of  the  Treaty,  and  would  be  appli- 
cable to  the  East  India  Company ,  and  ail  other  ext— 
stin^  monopolies  in  Engtand. 

Nor  can  the  argument  by  any  means  be  admitted, 
(if  it  ever  should  be^  otfered,)  that  no  parallel  can  h€ 
drawn  between  the  East  India  Company  and  the  Agri-» 
eultural  Wine  Cèmpany  of  the  Douro,  —  the  first 
being  the  Sovereiçn  Administrator  of  an  extensive  Em-^ 
pire;  as  this  reasboing  MroUld  only  mean  that  vrhen  a 
reciprocal  Engagement  is  contràcted,  of  removing  twa 
obstacles  to  the  Ireedom  of  tradsi  the  most  important 
is  to  be  conlinubd,  becatjse  more  powerfully  snpported, 
and  because  such  is  the  pleasure  of  the  Oovernment 
upon  vrhich  it  dépends;  and  the  one  of  inferîor  conse» 
quence  (and  if  attended  vrîth  inconvemetice ,  chiefiy  so 
to  the  Natives  y)  is  to  be  «bolisbed,  because  a  few  Mer- 
chants  déclare  it  to  be  their  interest:  ail  which  would 
^  be  evidently  répugnant  to  the  châràcteristic  jnsttce  of 
the  British  Government* 

Therefore^  as  by  a}i  thèse  reasons  it  is  more  than 
sufGciently  proved  that  the  Porto  Wine  Company  vras 
not  included  in  the  Treaty  of  Commerce  of  the  19thof 
February,  1810,  it  is  évident  that  His  Royal  Highness 
is  no  way  bound,  by  this  Treaty.  to  abolish  it;  nor 
can  an  extinction  of  its  privilèges  be  insisted  upou ,  in 


et  te  Brésil  coHcern.  le  Portugal.        29 

ciiii8M|ueiioe  oF  the  VlIIth  and  XXVth  Articles,  as  it 
kas  beeo  already  demoostrated  that  thèse  Articles  do 
BOl  oompreheDd  thein. 

Ho^ever,  not^rithstanding  ail  thèse  reasioos,  as  His 
Rojal  Highness  desires  to  show  his  aneient  and  faithfal 
Allf  ho^r  much  he  is  inclined  to  meet  his  wishes,  and 
prore  fais  disposition  to  accède  to  whatever  may  be 
conducive  to  the  interests  of  the  British  Nation ,  when* 
erer  tbejr  do  not  oppose  those  of  his  own  Subjects, 
or  fais  daties  as  Soyereign  of  the  Portuguese  Monarchy. 
he  liaa  gÎTen  y  with  ready  anticipation ,  the  necessary 
Ordcrsy  Powers,  and  Instructions,  to  his  Anibassador  în 
Loodon,  to  agrée  with  the  British  Government  in  everj 
thing  whîch  may  be  relative  to  this  object,  as  far  as 
the  reciprocal  advantage  of  the  two  Nations  wOl  permit, 
witbout  going  beyond  the  limits  whîch  it  is  properHis 
Royal  Highness  should  observe,  wtth  regard  to  an  £sta« 
bHshment  deserving  the  utmost  considération,  in  conse* 
qociice  of  its  circumstances  and  tong  duration. 

And  His  Royal  Highness ,  being  further  désirons  of 
proving  to  His  Royal  Highness  the  Prince  Régent  of 
The  United  Kingdom^  the  sincerity  of  his  sentiments^ 
is  williog  to  consent  that  aninspector,'  of  known  abi« 
lities,  undoubted  probity,  impartiality ,  and  other  ne* 
cessary  qualifications,  should  be  named,  to  examine  the 
Laws  and  Proceediogs  of  the  Company,  and  to  propose 
*  tbe  means  that  may  best  tend  to  remove  ail  grievances» 
if  any  such  should  be  found  to  exist.  His'  Royal  High- 
aess  engages,  moreover,  1o  anthorize  him  fuHy,  and 
give  him  ail  the  neciessary  means  of  obtaining  know- 
Icdge  of  the  truth,  by  facilitating  his  enquiries  and 
examinations,  so  that  every  abufe  may  be  corrected, 
and  those  measures  adopted  which  may  essentially  con-  . 
tribole  to  ameliorate  the  cultivation  of  the  vioes,  and 
iacrease  the  prosperily  of  the  wine  trade.  His  Royal 
Highness  will,  besides,  order  him  to  attend  particu« 
larly  to  any  complaints  which  British  Subjects  may  be 
disposed  to  make,  examining  ^them  impartially,  and 
dedding  upon  ail  such  Cases  impartially  ^  not  only  ac« 
cording  to  tbe  principles  of  justice ,  but  with  that  de- 
grée  of  partieular  regard  which  His  Royal  Highness  is 
slwaya  desiroua  of  showing  towards  a  Nation ,  in  the 
andent  Alliance  of  which  he  has,   al  ail  times,    found 


1 

30      Noies  échangées  entre  f  Angleterre 

1813  tLe    mo8t   constant  assistance  ^   and  the  most  generous 
siipport. 

As  to  the  three  Additional  Articles  which  his  Lord- 
sliip  annexes  to  bis  first  Proposition  ^  oamely,  that  ail 
English  Subjects  sbould  be  relieved  from  the  restrictions 
^hicfa  resuit  from  the  Royal  Contract  of  soap,  carda, 
and  ruin,  the  Underaigned  must  observe  to  bis  Lord« 
ship,  that  soap  was  reserved,  by  the  VlIIth  Article  of 
the  Treaty,  as  being  joined  to  the  Contract  for  tobacco, 
ever  since  1766,  by  a  Decree  of  the  20th  of  December 
of  that  Year,  and  is^  therefore,  expressly  mentioned 
as  one  of  the  Royal  Monopolies  to  be  retained^  the 
Contracts  for  tobacco  and  soap  being  epgaged  to  the 
aame  Individual ,  and  comprehended  uuder  the  same 
dénomination;  so  that,  by  the  common  ruies  of  juris^ 
prudence»  where  the  principal  object  is  ix^cluded,  its 
component  parts  are  understood  to  be  so  too.  Butbad 
it  been  His  Royal  Highness's  intention  to  abolish  this 
part  of  the  Contract ,  it  would  bave  been  indispensably 
necessary  to  bave  declared,  in  the  aboYe  -  mentioned 
Article,  thaï  this  could  only  take  place  at  the  expira- 
tion of  the  Contract;  because  His  Royal  Highness,  on 
bindtng  himself  to  the  observance  of  such  a  disadvan- 
tageous  Agreement,  would  bave  been  obligea,  in  justice, 
to  deduct,  by  a  calculation  not  easily  made,  the  value 
of  thaf  remainîng  term  of  the  Contract ,  together  with 
its  probable  profits,  from  the  sums  to  be  received  from 
the  Contractor ,  vrho ,  in  good  faith ,  could  not  be  de-  * 
prived  of  his  légal  profits. 

This  sacrifice  would  be  distressing  at  a  moment 
When  many  of  the  sources  of  public  Revenue  are  great- 
ly  exbausted ,  so  that  it  cannot  be  supposed  His  Royal 
Highness ,  at  the  very  time  thèse  reflections  made  him 
*  détermine  to  préserve  other  monopolies,  would  hâve 
consented  to  the  extinction  of  this  one»  Résides,  it  is 
a  principle  in  the  Laws  of  this  Nation,  derived  from 
public  jurisprudence»  that  no  property  belonging  to  the 
Crown  can  be  alîenated ,  or  otherwise  disposed  of , 
without  an  express  Rayai  Decree. 

Concerning  the  2d  Article,  that  is,  cards,  the  Un- 
dersigned  must  observe  to  his  Lordship,  that  it  is 
equally  to  be  considered  amongst  those  that  were  re- 
tained.  For,  besides  what  bas  been  already  said  con- 
cerning the  unalterable  forma,  indispensably  necessary, 


et  le  BrésH  concern.  le  Portugal.       3± 

lo  legjftfixe  the  aliénation  of  any  property  belonging  to  1818 
Ù»  Crown  9  it  could  «never  be  supposed  that  such  an 
axtide  was  to  be  understood  as  making  an  object  in  a 
Trealjr  of  Comoierce,- as  it  neverhasbéen  amongst  the 
Portuguese  an  article  of  trade;  nay^  by  its  nature ,  it 
Buy  be  said  not  to  be  in  rerum  commercio ,  being 
forbidden  by  the  Laws  of  the  Nation ,  Liv.  5,  Tit.  52, 
as  it  bad  already  beeo  by  the  Law  of  King  Emanuely 
Lit.  5,  Tit.  48,  that  détermine  not  only  pecuniary,  but 
eveo  corporal,  punishinent  to  be  inflicted  ou  such  as 
shottld  use  cards  or  painted  cloths  for  the  purpose  of 
gaaùag,  or  should  manufacture  or  import  them.  This 
ofTence  bas  stnce  been  dooe  away,  and  the  use  of  cards 
alJowed,  provided  they  should  be  the  produce  of  the 
Royal  Manufoctory,  established  for  the  benefit  of  the 
Royal  Revenue  by  the  Decrees  of  the  17th  of  March, 
1605,  and  30th  July,  1669,  and  28th  May,  1808,  which 
ia  now  under  Royal  Administration.  So  that  from  al! 
ibat  bas  been  stated,  it  is  évident  that  this  object  of 
trade  vras  never  intended  to  be  granted  to  British  Sqb- 
îects,  as  it  never  was  a  commercial  article  amongst  the 
Porttigaese;  nor  can  the  Englisb  Traders  prétend 
greater  concessions  than  the  Subjects  of  His  Royal 
Uighoess.  "^ 

The  3rd  Article,  mm,  is  much  in  the  same  predi- 
cament,  and,  perhaps,  more  strictly  so  than  the  other 
two  articles,  for  it  is  not  restrained  by  any  particular 
Contracta  and  every  Person  is  free  to  buy  or  sell  it 
as  they  tbink  fit;  the  difficulty  therefory  arîsés  only 
front  the  particular  l^egi^Iations  of  this  Excise ,  '  which 
détermine  tbe  mannei^  of  receiving  the  Royal  Di|ties 
upofl  tbe  article.  It  is,  of  course,  no  monopolyi  nor 
csn  it  be  complained  of  as  such. 

CovDE  Das  Galveas. 


32    Mémoire  qdressé  au  Congrès  de  tienne 
1814    -—■ ^-" 


4.  ; 

Extrait  d^un  Mémoire  adressé  aux 
Hautes  Puissances ,  réunies  au  Con- 
grès de  Vienne,  par  les  Vicaires  gé- 
néraux de  Gancif  en  absence  et  sui- 
vant l^  intention  expresse  du  Prince 
de  Broglie,  Euêque  de  GancL    Daté 

du  3  Octobre  1814. 

(Iinprioié  80118  ce  titre  à  Gand,  20  p.  d'imp.) 

Depuis  rétablissement  de  la  religion  protestante  en 
divers  pays  de  l'Europe,  on  connaît  aucun  peuple,  qui 
devant  être  gouverné  par  un  Prince  d'une  religion  dif- 
férente de  la  sienne,  n'ait  pris  auparavant  toutes  les 
précautions  possibles  pour  mettre  T  exercice  libre  de 
son  culte,  tous  les  Droits  et  les  privilèges  qni  y  étaieut 
attacbés ,  hors  de  toute  atteinte  de  la  part  du  Souverain. 
Les  Belges  sont  d'autant  plus  fondés  à  solliciter  des- 
Hautes  Puissances  cet  acte  de  justice,  que: 
1^  La  religion  luthérienne  et  la  reformée  ne  sont,  à 
proprement  parler,  que  tolérées  en  Allemagne  par  les 
Constitutions  de  P  Empire  germanique,  ainsi  que  la  re- 
ligion  catholique,    attendu   qu'il  répugne    au   bon   seua 

-d'approuver  des  religions  qui  se  contredisent.  Mais 
dans  la  Belgique  la  religion  catholique  a  été  constam- 
ment et  authentiquement  approuvée  de  tous  temps.  Les 
Belges  sont  donc  à  bien  plus  forte  raison  fondés  à  in* 
voquer  un  droit  de  garantie,  formel  en  faveur  d*uDe 
religion  qui  n'a  jamais  cessé  d' élre  la  leur  depuis  leur 
conversion  au  christianisme,  et  dont  l' exercice  exclusif 
leur  a  été  constamment  assuré  par  les  Traités  les  plus 
solemnels. 

2^o  Tel  est  d'ailleurs  le  véritable  intérêt  de  S.  A.  R. 
le  Prince  diOrange;  car  on  ne  peut  le  dissimuler  une 
assez  longue  expériense'a  prouvé  combien  les  Belges 
sont  attachés  à  leur  religion  et  en  même  temps  très 
chatouilleux  sur  cet   article.     Dès    le    règne  de    Marie 

^  Thérèse  ils  curent  à  se  plaindre  plusieurs  fois  de  l' in- 
fluence de  la  philosophie  moderne. sur  les  mesures  de 
l'administration.    On   sait   que  Joseph  U.  u*ayant  plus 


par  les  VicmreS'- généraux  de  Gand.      33 

pïié  de  mesure  9  employa  Tainetnent  des  Tùiet  d^aiito- 1814 
rké  pour    obliger  les   Belges  à    adopter   ses  nouveaux 
plans  inconciliables  avec  l'indépendance  de  la  jurisdiction 
KcWtîastiqae ,  et  qu'après  une  assez  longue  lutte  ils  en 
tinrent  enfin  jusqu'à  secouer  ouvertement  le  joug.     Un 
PHnce   plus   puissant  et  plus  redoutable  ne  rëussit  pas 
mieux   i   subjuguer  leurs   esprits.     La  terreur   de  son 
nom  et  la   multitude   de  ses  troupes  aguerries  maintin- 
rent les   Belges   dans  la  dure   oppression;    mais    il   ne 
parvînt  jamais  à  leur  faire  recevoir  les  institutions  im* 
pénales,    celles  de  T  université,   le  catéchisme  de  PEm- 
pire,    ni  même  les  quatre  articles  du  clerg^  de  France 
....     On   ne   peut   nier   que  S.   A.  ÎL   le  Prince       ' 
d*  Orange  9  ne  Wunisse  en  sa  personne  toutes  les  quali- 
té propres  à  lui  concilier  les   coeurs  de  ses  nouveaux 
sujets.    Mais  les  qualités  les  plus  distinguées  et  les  plus 
aimables    d'un    Souverain    ne    sauraient    être    pour   le 
peuple  qu'il  doit  gouverner,  une   garantie  suffisante  de 
la   conservation   de    ses    droits    en  matière   de  reUgion. 
11  n'est    pas   impossible  que   ses   successeurs    ne  soient 
pas  aussi   favorablement   disposés  que    lui.     D'ailleurs 
les  principaux  dépositaires  de  son  autorité  ne  peuvent-    « 
ils  pas  exercer  sur   V  esprit  du   Prince    une   influence. 
tris -pernicieuse  aux  vrais  intérêts  de  la  religion?  ...  • 
La  plupart  des  hommes  d'J^tat  n'attachent  plus  de  nos 
jours,  au  maintien  de  la  religion  de  leur  pays^  la  même 
importance   qu'on    y    attachait    autrefois    ....      Au 
lieu  de  se  borner  à  protéger    la  religion  y  ~  à  faire  exé- 
cuter les  lois  de  T église,  à  punir  les    actes  extérieurs 
nuisibles  It  la  société  religieuseï  ils  s'immiscent  témérai- 
rement   dans   les  aifaires   de   la  religion.    Le  véritable 
iùiMt  de  8*  A.  R.  le  Prince  d'Orange  est  donc  qu'un 
pacte  inaugural  assure  aux  peuples    de  la  Belgique,    la 
conservation    de   leur  religion   dans    toute  l'étendue  de 
bon  anciens  pactes  inauguraux. 

So  C  est  aussi  V  intérêt  de  V  Europe  ....  Il  im- 
porte infiniment  aux  succès  du  nouveau  système  politi- 
que que  la  Belgique  soit  aussi  tranquille,  aussi  heureuse 
qu'elle  peut  Têtre;  et  que  par  conséquent  on  ne  laisse 
point  germir  dans  l'esprit  des  hebitans  des  semences 
it  défiance,  de  division  et  de  trouble,  dont  il  serait  un 
jour  extrêmement  difficile  d' arrêter  le  funeste  dévelop- 
pement,   si   Ton    ne   pourvoit  d'avance    à  la   stabilité 

ioaliérable   de   l'état    de   la  religion,  tel  qu'il  existait 

• 

Ifoat^.  8érU.      TomÊ  III.  C 


34    Mémoire  adressé  au  Congrès  Je  yienne 

1814  autrefois.  Pour  cet  effet,  il  eutrerait  dans  les  plans 
d'une  saine  politique  de  rétablir  dans  ces  provinces  lea 
ianciennes  constitutions  «  •  .  •  Nous  ne  pouvons  cal- 
culer les  résultats  d'un  autre  système;  mais  si  Fon  ne 
jugeait  pas  à  propos  de  rendre  à  la  Belgique  ses  anti- 
ques et  vénérables  constitutions  •  •  •  •  nous  supplions 
les  Hautes  Puissances  assemblées  dans  le  Congrès  de 
Vienne ,  de  stipuler  dans  le  Traité  définitif:  de  cession 
de  ces  Provinces  à  S.  A.  R.  le  Prince  d'Orange,  les 
articles  suivans  de  garantie  en  faveur  de  notre  sainte 
religion:  .  . 

i^  Tous  les  articles  des  anciens  pactes  inauguraux, 
constitutions,  chartes  etc.  seront  maintenus  en  ce  qui 
concerne  le  libre  exercice,  les  droits,  privilèges,  exe- 
mptions, prérogatives  de  la  religion  catholique  •  •  •  •  des 
évéques,  prélats,  chapitres,  avec  cette  exception,  que  le 
Prince  souverain  et  son  auguste  famille  seront  libres 
de  professer  leur  religion  ^t  d'en  exercer  le  culte  dans 
leurs  Palais,  châteaux  et  maisons  royales,  ou  les  Seig- 
neurs de  sa  cour  auront  des  chapelles  et  des  ministres 
de  leur  religion ,  sans  quUl  soit  permis  d' ériger  des 
temples  hors  de  V  enceinte  de  ces  Palais,  sous  quelque 
.prétexte  que  <e  soit. 

2^0  Les  affaires  ecclésiastiques  resteront  en  mains 
dea  autorités  spirituelles,  et  ce  sera  aux  autorités  ecclë- 
aiastiques  >  que  T  on  devra  s'  adresser  pour  tout  ce  qui 
tient  a  la  religion,  sauf  à  recourir  dans  les  affaires 
mixtes  au  Conseil  d'  £tat. 

3^  Le  Conseil  d' Etat  ne  sera  composé  que  de'  Ca- 
tholiques, et  il  sera  extrêmement  important,  pour  ne  dire 
pas  nécessaire,  qu'il  hy  trouve  au  moins  deux  évéques. 

4^o  La  nonciature  sera  rétablie  à  Bruxelles.  Le  Con- 
seil d' Etat  traitera  seul  avec  le  Nonce  au  nom  du  Sou- 
verain ,  des  affaires  ecclésiastiques  dont  ce  prélat  devra 
Gounaitre,  la  nomination  des  évéques  etc. 

50  II  y  aura  un  nouveau  concordat  avec* le  St.  Siège. 

6lo  II  est  absolument  nécessaire  que  la  dotation  du 
clergé  soit  irrévoquablement  fixée  et  qu'elle  soit  indé- 
pendante de  l'autorité  oivile.  Pour  cet  effet  il  suffirait 
^e  rétablir  la  dime.  .En  revanche  la  contribution  fon- 
cière pourrait  être  diminuée  d'un  cinquième  et  la 
dîme  imposée  d'un  cinquième. 

7^0  L'  université  de  Louvain  sera  rétablie. 

8^0  L' entier  rétablissement  de  la  religion  catholique 


par  tes  F^icaires^  généraux  de  Gand.      35    ' 

iTCG  tons  les  droits  et  prorogatives  y  attacha ,  suppose  1814 
la  liberté  donnée  aux  corporations  religieuses  de  se 
néanir  et  de  vivre  suivant  leur  vocation.  Un  des  plus 
excellens  mojens  et  peutétre  le  seul  qui  existe  aujour* 
Shxâj  d*assurér  aux  jeunes  gens  une  éducation  qui  rëu- 
nit  tout  Si  la  fois  V  esprit  de  la  religion  et  les  talens  les 
plus  éminenSy  serait  de  rétablir  les  lesuites  dans  la 
Be^tqae. 


5- 

Extrait  d'une  Note  concernant  la  Po-^ 
iogne,  adressée  de  la  part  des  Plénir 
potentiaires  de  la  Grande-- Bretagne 
au  Congrès  de  Vienne,  {présentée  par 
Lord  Stuart  et  probablement  com-^. 
muniguée  à  V Autriche  seule.)  Au 
mois  de  Novembre  18  f 4* 

Si  S.  M.  P  Empereur  Alexandre  veut  faire 

des    es^MÎB   philantropiques   en    amëliorant  la    condition 

des  Polonais,  il  n'est  pas   nécessaire,    pour  une  expë- 

rienee   de   cette    nature,    quelque    bienfaisante    qu'elle 

puisse  être,  qu'elle  soit  encore  payëe  d'un  aggrandisse* 

ment  aussi  énorme  et  aussi  menaçante  qu'EUe  a  en  vue, 

en  Ikveur  d'un  Empire,  qui  dans  son  iiat  actuel  suffit 

amplement  à  tous  les  projets  d'ambition,  et  plus  encore 

l  ceux  d'amélioralion.    Pourquoi  n'aimer  pas  mieux  de 

i6ablir  toute  la  Pologne  en  pleine  liberté  et  indépen- 

daoce?     Ce  seroit  à  la  vérité  un  sacrifice  de  la  part  de 

la  Russie    dans  le  sens   du    calcul  ordinaire  des  Etats; 

mais  à  moins  que  Sa  Majesté   Impériale   ne  soit  dispo- 

iée  i,  faire  à  son  devoir  moral  de  pareils  sacrifices  aux 

Upeas  de  son  Empire,  Elle  n'a  aucun  droit   moral  de' 

tùrt  de  telles  expériences  au  détriment  de  ses  Alliés  et 

Vciiiios. 


C2 


36          *      Note  tlu  Plénipotentiairt 
1814 -"■ [ 

J^ote  partant  des  plaintes  sur  la  mar- 
che des  délibérations  au  Congrès  de 
Vienne  y  adressée  aux  premiers  Fié-- 
nipotentiaires  de  V  Autriche  et  de 
la  Prusse  par  les  Plénipotentiaires 
du  Roi  de  Wurtemberg.  En  date 
du  16  Novembre  1814* 

Les  Boussîgnës  plénipotentiaires  de  S.  M»  le  Roi  de 
Wurtemberg  ont  porte  à  la  connaissance  parfaite  du 
Roi  leur  maître  la  marche  des  dëlibérations  du  Con- 
grès, tant  en  mettant  sous  les  yeux  de  S.  M.  le  proto- 
cole des  séances  y  que  par  leurs  rapports  ultérieurs.  Sa 
Majesté  n*a  pas  pu  se  défendre  d'en  être  profondément 
affligée.  Animé  du  désir  le  plus  sincère  de  voir  ac- 
complir le  but  principal  de  ce  Congrès,  savoir  Tordre 
et  la  tranquillité  dans  T  intérieur  et  la  sûreté  extérieure, 
le  Roi  en  a  accueilli  les  premières  communications  ver- 
bales, ainsi  que  les  premiers  projets  en  toute  confiance 
et  avec  le  dessein  de  contribuer  de  toutes  ses  forces  à 
r exécution,  et  quoiqu'au  premier  coup  d*oeIl  S.  M* 
fût  convaincu  que  bien  des  modifications  auraient  en- 
core lieu,  Elle  crut  cependant  devoir  suivre  la  règle  gé- 
nérale qui  avait  été  adoptée;  mais  déjk  les  premières 
séances  donnaient  à  S.  M.  la  triste  conviction  qu^il  n'en 
serait  pas  ainsi. 

A  peine  les  délibérations  sur  le  premier  projet 
avaient -elles  commencées,  que  ce  projet  fut  remplacé, 
sous  une  influence  étrangère,  par  un  autre  très  éloigné 
du  premier,  bientôt  après  encore  par  un  autre  et  ainsi 
de  suite.  Les  points  mêmes  sur  lesquels  on  étoit  géné- 
ralement tombé  d'accord,  furent  déplacés  par  de  nou- 
velles vues;  et  \  fous  ces  projets  séparés  il  manquait 
constamment  la  chose  qui  pouvait  seule  déterminer  s'il 
fallait  l'adopter  ou  le  rejeter:    P Exposé  du  tout. 

Les  membres  mêmes  de  la  Confédération  ne  sont  pas 
exactement  connus,  ni  l'étendue  de  leur  terHtoire,  en- 
core moins  les  limites  physiques  et  politiques  de  la 
Confédération,   qui  seules  peuvent  fournir  une  idée  de 


_  » 

de  Wurtemberg  au  Congrès  de  F'ienne.     37 

tts  forces  militaires  ;  et  cependant  Ie8  demandes  qui  ont  1814 
M  faites  aëpar^ment  imposent  des  obligations  et  exi- 
gent de  renoncer  à  des  droits  incontestés ,  à  quoi  rien 
ae  pourra  certainement  décider  que  la  considération 
dM  avantages  qu^on  pourrait  obtenir  par  là  d'un  au- 
tre cdtë. 

Le  but  de  la  Confédération  n'étant  d^  autre,  comme 
Q  a  été  dit  plus  haut,  que  la  tranquillité  et  Tordre  in« 
térieure  et  la  sûreté  extérieure,  comment  serait -il  ^os« 
sible  de  savoir  si  ce  but  sera  atteint  quand  on  ne.  con- 
naît pas  les  parties  dont  elle  va  être  composée,  les  rap- 
ports que  celles-ci  ont  entr*  elles,  les  forces  particu- 
lières et  générales,  quand  on  ne  sait  pas  avec  qui  on 
doit  contracter  et  prendre  des  engagemens? 

Le  Roi  est  resté  à  ce  sujet  dans  la  plus  parfaite  ig- 
norance, et  puisque  ^empressement  avec  lequel  plusieurs 
membres  de  ce  Congrès  ont  accédé  à  des  propositions 
si  différentes  et  même  contradictoires,  pourrait  faire 
croire  \  S.  M.  qu'ils  ne  partagent  pas  avec  Elle  cette 
ignorance,  S.  M.  se  trouve  par  cette  raison  hors  d'état 
de  montrer  le  même  empressement. 

Elle  a  donc  chargé  les  soussignés  plénipotentiaires 
de  déclarer  aux  plénipotentiaires  des  Cours  alliées  que, 
quelque  grand  soit  son  désir  de  continuer  2i  contribuer 
an  ooble  but  qui  est  la  tendance  de  la  Confédération^ 
Elle  trouve  cependant  que  ce  soit  hors  de  la  possibi- 
lité et  incompatible  avec  les  devoirs  envers  Fétat  et 
envers  sa  maison  de  se  déclarer  dorénavant  sur  rien 
que  des  objets  séparés^  et  de  prendre  des  engagements 
avant  que  le  plan  de  ^ensemble  et  les  *  explications 
ci-  dessus  mentionnées  ayent  été  communiquées  \  S«  M. 
Ccst  par  là  seul  que  S.  M«  serait  mise  à  même  de 
donner  son  avis* 

S.  M.  croit  prouver  de  nouveau  par  cette  déclare- 
tion  sa  confiance  et  ses  sentimens  sincères'  envers  les 
hautes  Puissances  ses  Alliées. 

Les  soussignés  etc. 

Vienne,  le  16  novembre  1814. 

Le  comte  de  fVinzingerode.  Le  baron  de  Lmden. 


4 


38      Réponse  des  Princes  de  Metternich 
1814    " 


1. 

Réponse  des  Princes  de  Metternich 
et  de  Hardenherg  à  la  note  précé- 
dente. En  date  du  %%  Novembre  1814* 

Lei  soassignës  plénipotentiaires  ont  pris  en  consi- 
dération »  conjointement  avec  le  plénipotentiaire  d*  Au- 
triche ^  la  Note  remise  9  en  date  du  16  de  ce  mois,  par 
Mr.  le  ministre  de  Wurtemberg  au  Comité  pour  les 
affaires  de  PÂllemagne;  ils  ont  d^autant  plus  cru  devoir 
la  prendre  en  considération  que  la  déclaration  qu'elle 
contient  menace  de  mettre  de  nouvelles  entraves,  très 
critiques  sous  les  circonstances  actuelles,  \  l'achèvement 
tant  désiré  du  projet  d'un  Acte  de  Confédération  pour 
l'Allemagne. 

Cette  note  contient  l'imputation  qu'on  s'est  écartée 
plusieurs  reprises  du  plan  proposé  au  Comité;  notam- 
ment dans  la  déduction  des  points  de  délibération 
en  détail;  elle  blâme  le  manque  d'un  Exposé  gé- 
néral, et  termine  avec  la  déclaration:  y» que  le  Roi 
de  Wurtemberg  croyait  incompatible  avec  ses  de-- 
pairs  de  se  déclarer  à  l'avenir  sur  des  objets  en  dé- 
tail*^; en  y  ajoutant:  „qu'avant  qu'on  n'eût  mis  devant 
Sa  Majesté  ce  qui  lui  plait  à  nommer  le  plan  entier, 
Elle  ne  se  croirait  pas  autorisée  è  donner  son  suffrage". 

Il  a  été  dit  en  outre:  „que  rien  ne  saurait  disposer 
Sa  Majesté  k  se  charger  d'engagemens,  à  renoncer  à 
des  droits  incontestés,  que  l'examen  bien  réfléchi  des 
avantages  à  obtenir  de  l'autre  côté". 

En  traçant  le  plan  d'un  système  fédératif  pour  PAl- 
lemagne, les  plénipotentiaires  de  Prusse  et  d'Autriche 
n'ont  pas  pu  perdre  de  vue  qu'il  y  avait  deux  points 
principaux  k  considérer,  savoir: 

1^  l'état  de  territoire  des  Etats  destinés  à  former  la 
Confédération  allemande; 

2^  la  Constitution  politique  de  la  Confédération  même. 

Quant  sru  premier  qui  concerne  les  rapports  de  ter- 
ritoire, comme  il  y  est  question  de  reconstruire,  con- 
formément au  traité,  les  monarchies  Autrichienne  et 
Prussienne,  ce  point  fait,  sans  contredit,  partie  des 
grandea  affaires  de    P Europe,    qui   ne  sont   point  de 


'et  de  Hardenherg  à  la  note  de  Wurtemberg.    39 

compëtence   du   Comité  %]lemand.     La  demande  qae  la  1814 
Note  de  Wurtemberg  renferme,   de  diiFërer  la  questioQ 
politique  jusqu'à  T  applanissement    définitif  des  affiiires 
dit  territoire,   exprime  <k>nc  le  désir  que  l'organisation 
importante   de  l'alliance     politique    de   PAIlemagne   fût 
différée  jusqu'à  la  fin  du  Congrès.    Une  pareille    inten^ 
tioo  devrait  paraître^  dans    ce   moment-ci,  aux  pléni- 
potentiaires de  Prusse  et  d'Autriche  d'autant  plus  étrange, 
qaHls  ne   sauraient  dissimuler  que  la  conclusion  défini- 
tÎTe  si  désirable  des  affaires  du  Comité  allemand  (comme 
ie  protocole^  des  séances  le  prouve)  «.a   été  arrêtée  prin« 
dpalement  par  l'opposîtton  de  la  part  dit  Wurtemberg 
à  la  plupart  des  propositions  ou  par  les  réservations  qui 
ont  resté  sans  être  délivrées,  et  parcèque*  le  long  retar- 
dement qui  a  eu  lieu  a  causé   du  mécontentement  aux 
princes  allemands  qui  ne  sont  pas  membres  du  Comité, 
et  dans  bien  des  distric'ts  de  rÂlIemagne  d'un  côté  une 
irritation^  et  de  l'autre  une  conduite  arbitraire  qu'on 
ne  pourrait  plus  endurer. 

De  la  part  de  l'Autriche  et  de  la  Prusse  on  est 
d'avis  que  la  connaissance  spéciale  du  détail  des  chan- 
gemens  de  terrritoire  en  Allemagne  n'est  nullement  né-  * 
cessaire  pour  déterminer  l'Acte  de  Confédération,  d'au- 
tant moins  que  les  relations  majeures  qui  vont  avoir 
Ûeu,  sont  suffisamment  connues  du  Comité,  et  qu'il 
s'agit  moins  de  petites  irrégulsrités  des  relations  de  ter- 
ritoire que  de  «la  réunion  des  Etats  fédératifs  dans  un 
Corps  solide.  Comme  la  rédaction  de  l'Acte  de  Con- 
fédération aura  lieu  ensuite ,  on  y  ajoutera  les  change*^ 
mens  qui  pourraient  devenir  nécessaires  durant  le  Con- 
grès. 

Après  ces  prémisses,  les  plénipotentiaires  de  Prusse 
et  d'Autriche  croient  devoir  répondre  à  l'imputation 
qu'on  s'est  constamment  écarté  du  premier  plan  proposé 
au  Comité,  et  particulièrement  dans  la  déduction  eu 
détail  des  points  de  délibération;  ils  croient  devoir  y 
répondre  en  observant  que  cette  déviation  est  moins 
fondée  dans  le  fait  que  dans  l'idée  qu'on  parait  avoir 
formée  de  la  part  du  Wurtemberg,  surtout  au  commen- 
cement, en  supposant  que  le  dessein  de  ce  plan  avait 
été  d^accorder  aux  membres  du  premier  conseil  projeté 
une  autorité  sur  les  Etats  intéressés,  qui  ont  été  re- 
connus cdmme  tels  à  l'unanimité  par  les  autres  mem- 
bre^ du  Comité,    autorité   qui  serait  aussi   peu  compa- 


40      Réponse  de f  Princes  de  Metternîch 

1814  lible  aTec  les  droits  des  autreè  Pria  ces  de  rAUemagiie 
que  favorable  pour  arriver  au  but  proposa.  De  moin- 
dres déviations  ont  éié  adoptées  sur  Tinitialive  de  la 
part.de  la  Bavière,  du  Hanovre  et  du  Wurtemberg 
méine^  Puisque  la  tendance  des  délibérations  est 
d'examiner  les  propositions,  les  Puissances  qui  les  ont 
faites,  s'exposeraient  au  juste  reproche,  si  elles  voulaient 
résister  à  des  observations  raisonnables  et  s^oppoaer  à 
tout  changement  du  plan. 

Les  plénipotentiaires  de  la  Prusse  et  de  TAutricbe 
ne  peuvent  pas  s'empêcher  de  saisir  cette  occasion  pour 
observer  finalement  ,  que  l'affaire  importante  pour 
l'avancement  de  laquelle  le  Comité  s'est  constitué,  ferait 
certainement  des  progrès  plus  rapides,  si  la  question 
touchant  la  Confédération  de  l'Allemagne  était  envisa- 
gée sous  son  véritable  point  de  vue  et  si  elle  était 
dignement  appréciée. 

Cette  question  ne  pourra  jamais  être  considérée  uni- 
quement dépendante  de  la  volonté  de  ceux  qui  ont  ra- 
mené la  paix,  au  point  qu'un  Etat  allemand  serait  libre 
d'accéder  à  la  Confédération  ou  de  s'y  soustraire,  ou 
*  bien  qu'il  faudrait  d'autres  avantages  que  celles  qui  ré- 
sulteront de  la  Confédération  pour  la  totalité  de  la 
Nation  allemande,  afin  d'être  porté  à  faire  les  résigna- 
tions et  les  sacrifices  que  le   bien -être  général  exige*  ' 

Le  but  de  la  grande  alliance  qui  s'était  proposé  et 
qui  a  accompli  la  délivrance  de  l'Europe  d'un  joug 
honteux,  ce  but  prononcé  publiquement  et  solemnelle- 
ment  par  les* Puissances  alliées  ne  fut  autre  que  Tabo- 
lissement  de  la  Confédération  du  Rhin  et  le  rétablisse'^ 
ment  de  la  liberté  de  rjillemagne  et  de  sa  Constitu- 
tion Sous  certaines  modifications. 

Oest  pour  ce  but  '  que  les  peuples  ont  pris  les 
armes^  et  les  Etats  qui  ont  accédé  à  l'alliance  se  sont 
déclarés,  par  cette  accession  pour  le  même  but.  Enfin 
la  paix  de  Paris  a  stipulé,  d'un  commun  accord  de 
toutes  les  Puissances  qui  ,  avaient  pris  part  \  la  guerre, 
que  l'Allemagne  serait  réunie  par  un  lien  fédératif. 
LHntéret  de  P Europe  exige  que  r Allemagne  soit 
tranquillisée  et  consolidée  par  un  pareil  lien  »  et  il 
serait  aussi  peu  compatible  avec  l'intérêt  bien  entendu 
de  l'Europe,  si  l'on  voulait  consentir  i^  ce  qu'un  Etat 
allemand ,  en  s'excluant  de  la  Confédération ,  «se  mit  en 
contradiction   avec  le   bien-être   général,   ou  si  Ton  y 


ef  de  Hardenberg  à  la  n^ie  de  Wurtemberg.    4 1 

voulait  acquiescer  d'une  manière  indirecte  en  consentant  1814 
a  Toir  les   mojens  rejeta  qui  seuls  peuvent  conduire 
au  but. 

Vienne,  le  22  novembre  1814.  « 


8e 

Protestation  du  Comte  de  Bentheim- 
Steinfurt  contre  la  cession  fait^  1729 
par  la  maison  de  Bentheim-Techlen^ 
bourg  de  ses  droits  sur  les  comtés 
de  Tecklenbourg  et  de  Lingen.  Adres- 
sée au  Congrès  de  Vienne  le  4  Dé- 

cerhbre  1814. 

Seiner  MaîestSt  dem  Kônige  von  Preussen  wurden, 
Ton  SeiCen  des  grSflichen  Hauses  Bentheim-Teck* 
len'bnrg  -  Rheda,  die  Rechtb  auf  die  Grafschaften 
Tecklenburg  und  Lingen  abgetreten  ^). 

Gegen  dièse  Abirelung  protestirte  das  grafliche  Haus 
Bentbeim^)i  und  reservirte  sieh  aile  Rechte;  vresbalb 
dièses  Haus  dem  Reichsoberhaupte  seine  an  die  gedach- 
len  Grafschaften  babenden  gerechten  Anspruche  vortrug, 
vrie  die  abschrifllich  anitegende  Vorstellung  aus* 
fubrlich  darstellL 

In  der  gegenwiîrtigen  Lege,  vo  in  Hinsicht  der 
Lander  neue  Bestimmungen  erfolgen,  findet  der  Unter- 
zeichoete  nSthig,  den  Inhalt  jener  Vorstellung  zur 
Conservation  der  Gerechtsame  seines  Hauses  zu  vrie- 
derholen. 

Gestntzt  auf  die  Gérechtigkeitsliebe  der  allerhSchsten 
Mâcbte,  darf  der  Unterzeichne(e  gegrûndet  hoiFen,  dass 


i)  Dorcb  eioen  Vertnig  nebêt  einem  Separat-Artikd,  gescfalossto 
sa  Berlio  an  80.  und  sa  Rheda  am  80»  Aag.  1729,  awischen 
Kôoig  Friedrich  l¥ilhelm  I.  nnd  dem  Grafea  Moria  Cuimir 
Ton  Beotbeîm-Hohenliaiburg.  Beitâtigt  ward  dieser  Yertrag 
Ton  Kaiser  Cari  VI.  am  0.  J&noer  17S0. 

2)  Die  Protestatioa  gescbah  tob  dem  im  Jahr  1803  Terstorbenen 
Grafea  Friedrich  Cari  Ton  Bentheim-^Bentheim,  mit 
wdcfaeai  die  benthaîm  r  beatbaimische  Liaîe  erlotdi. 


\ 


42         Réclamation  du  Comte  de  Salm- 

1815  hieraof  bei  der  Regulirung  der  teutscben   Angelegen* 
heiten   Riicksicht  genommen ,  ^und    den   Gerechtsamen 
seines  Hauses  nicht  zu  nahe  getreten  vrerde. 
Wieii|/iiQ  4.  Dec.  1814. 

Alexis  Erbgraf  zu  Beotb^eim. 


9. 

Réclamation  du  Comte  Josephe  Fran- 
çois   de    Salm.^Reifferscheid"  Dyck 
adressée    aux    Plénipotentiaires    de 
la  Prusse  au  Congrès  de  Vienne. 
Avant  le  mois  de  Juin  18 15» 

La  famille  de  Salm  -  ReilTerscbeid  divisée  aujour- 
d'hui en  quatre  branches,  n*en  formait  qu'une  seule  avant 
Tan  1639.  Deux  de  ces  branches  sont  établies  dans 
les  états  héréditaires  de  l'Autrichei  (l'une  d'elles  possé- 
dait seulement  le  comté  de  Nieder-Salm  dans  le  pays 
de  Luxembourg)  les  deux  autres  avaient  toutes  leur 
possessions  en  Allemagne* 

Les  deux  blanches  |  celle  de  Bedbourg  (aujourd'hui 
Krautheim)  et  cdle  de  Dycky  possédaient  sur  la  rive 
gauche  du  Rhin  les  comtés  immédiats  de  Reifferscheid 
et  de  Dycki  outre  plusieurs  autres  seigneuries. 

La  voix  curiale  qu'elles  avaient  sur  le  banc  des 
Comtes  de  la  Westphalie,  était  exercée  par  l'atnée  des 
deux  branches.  • 

Telle  était  leur  heureuse  position ,  reconnue  et  re- 
spectée par  tout  le  monde,  lorsq'en  1794  les  armées 
françaises  vinrent  occuper  la  rive  gauche  du  Rhin ,  et 
introduire  leur  gouvernement  et  leurs  lois  dans  cette 
partie  de  l'Allemagne.     . 

L'Empire  ne  .s'occupa  du  sort  de  ces  contrées  et 
ne  convoqua  soUemnellement  une  diète  en  1802  que 
pour  obéir  en  tout  à  l'influence  étrangère,  qui  essayait 
et  préparait  des  bouleversemens  plus  grands  encore. 

En  1806  enfin  s'accomplit  la  grande  catastrophe. 
L'Empire  Germanique  s'écroula  et   la  Confédération  du 

IRhiu,  et  la  réunion  des  4  nouveaux  départements  à  la 
France I  portèrent  ses  limites  bien  au-delà  du  Rhin,  et 


Reifferêoheid-JSyêi  au  Congrès  de  p^ienne.    43 
100  Empire   Jusq'aux  frontières   de  TAutriche   et  de  le  l6l5 

I  La   providence  vonlut   mettre  un   ternie*  à  tant  de 

maux  y  et  la  paix  de  Paris  replaça  la  France  et  TÂlle- 
magne  dans  leurs  limites  de  1792. 

Les  différentes  époques  depuis  1794  jusqu'en^  1814, 
où  la  domination  française  fut  expulsée  du  territoire 
germanique  peuvent  être  plus  ou  moins  remarquables, 
plus  ou  moins  désastreuses;  mais  dans  la  rëalité  elles 
D>n  forment  *q'nne  seule  |  celle  de  la  soumission  de 
TAUemagne  au  jou^  de  la  France.  —  Les  malheurs 
de  cliacune  dé  ces  époques  ont  préparé  ou  consommé 
le  malheur  général,  et  entrent  aujourd'hui  dans  la 
niaase  des  injustices  auxquelles  on  veut  poiier  remède, 

La  médiatisation  de  tant  de  familles  illustres  est  un 
de  ces  actes  arbitraires  et  violents,  qui  ont  signalé  la 
décadence  et  la  ch&te  de  l'Empire  germanique ,  et  qui 
ont  excité  Fintéret  le  plus  général. 

Dans  cette  circonstance  la  Prusse  s'est  acquis  les 
droits  les  plus  sacrés  a  la  reconnaissance  et  au  dévoue- 
ment de  ces  familles  par  la  manière  grande  et  géné- 
reuse dont  elle  s'est  prononcée  à  leur  égard.  Le  sous- 
signé, dont  le  sort  politique  va  être  lié  à  la  Prusse, 
se  croirait  vraiment  coupable  d'ingratitude  en  témoig- 
nant le  moindre  manque  de  confiance  dans  la  stricte 
justice,  qui  honore  tous  les  actes  de  ce  gouvernement 
éclairé. 

11  lui  suffira  donc  d*exposer  clairement  sa  position 
pour  lever  tous  les  doutes,  que  l'ignorance  de  cette 
position  pourrait  faire  naître  un  moment. 

Les  trois  branches  de  la  famille  de  Salm -Reiffer- 
sdieid,  qi||  avaient  des  possessions  sur  la  rive  gauche 
du  Rhin,  devaient  obtenir,  d'après  le  premier  plan 
soumis  \  la  diète  en  1802,  une  partie  du  pays  de  Mun- 
ster. Il  fut  prouvé,  que  cette  portion  ne  suffirait  pas 
i  leur  indemnité.  Le  plan  fut  donc  changé,  et  la  ré- 
daction définitive  du  Récès  général  porta  ces  mots, 
sa  f .  5  : 

„La  maison  de  Sajm-Reififerscheid-Bedbourg  reçoit 
ff^le  hêiiliage  mayençois  de  Krauthejm,  avec  les  droits 
,«i«de  jurisdiction  de  l'abbaye  de  Schônthal  au  dit  bail- 

32        .      ' 
„„lUgf,  et  en  outre  une  rente  perpétuelle  de  —  florins 

e 

sur  Amorbacli'^* 


•I 


44         Réclamation  du  Gomte  ^e  Salm- 

1815        iM>^^  Prince  de  Salm-ReiflEerscheid-Dyck  pour  le 

12 

„ifComté  de  Niedereal/n  une  renie  perp^tiielle  de  — 

m 

i,i,florin6  8ur  Schônthal*'. 

i,„Le  comte   de   Salm-Reifferscheid-Dyck  pour  la 

fyjfperte  des  droits  Jéodaux  de  son  Comtés  une  rente 

28 
.^•,perfiëtuelle  de  —  florins  sur  les  biens  des  chapitre» 

m 

yiiide  Francfort'*» 

L'on  vàit  ici  clairement  trois  exemples  diiTérentes^ 
deux  branches  cèdent,  à  des  conditions  différentes,  tou- 
tes leurs  possessions  sur  la  rive  gaucbe.  Le  soussigné 
seul  ne  reçoit  une  indemnité  que  pour  une  portion  dé-- 
terminée  de  sa  fortune,  et  conserve  ses  propriétés  fon- 
cières et  ses  droits  éventuels  dans  un  avenir  plus 
heureux.  Il  se  résigna  \.  son  sort,  avec  la  triste  con- 
viction et  la  pçesquecertitude  que  la  France  ne  faisait 
ici  que  le  premier  pas  vers  un  vaste  plan  d*envahis8e- 
ment^  dont  il  était  impossible  de  calculer  toutes  les 
conséquences,  et  il  trouva  une  espèce  de  consolation  i 
penser  que,  n'ayant  du  moins  plus  rien  à  perdre,  les 
chances  de  Tavenir  ne  pourraient  être  qu^en  sa  faveur. 
Il  y  avait,  certes,  pour  le  moment ^  une  grande  diffé- 
rence entre  le  sort  des  branches  de  Bedbourg  et  de 
Pyck ,  dont  les  droits  étaient  les  mêmes  ;  mais  cette 
différence  ne  fut  pas  de  longue  dur^e;  car  peu  après  la 
principauté  de  Krautheim  fut  médiatisée  de  nouveau  au 
profit  du  Roi  de  Wiirtemberg,  des  grand-Ducs  de  Baden 
et  de  Wûrzbourg. 

Le  soussigné  a  déj^i  eu  Phonneur,  an  mois  de  no- 
vembre dernier  (1814),  d'instruire  de  sa  position  Son 
Altesse  le  Prince  de  Hardenberg  et  les  Ministres  des 
puissances  qui  formaient  le  Comité  des  affaires  de  l'Al- 
lemagne,  et  il  a  prouvé,  en  outre,  que  la  soi -disante 
indemnité  qu'il  a  reçue,  loin  d'avoir  la  valeur  des  droits 
féodaux  qu'elle  devait  remplacer,  ne  lui  a  pas  même 
payé  les  intérêts  arriérés. 

Si  d'une  part,  donc*  la  position  des  deux  branches 
de  Salm- Bedbourg  et  de  Salm-Dyck  étaient  les  mêmes 
en  1803,  si  de  l'autre  la  médiatisation  delà  principauté 
de  Krautheim  a  rétablie  de  nouveau  la  parfaite  simili- 
tude, en  réduisant  cette  branche,  comme  celle  àe  Dyck, 
k  4a   simple  jouissance  du  revenu   de   ses  biens  -  fonds 


MfferBcheid-JDyci  au  Congrès  de  f^ieimè.    45 

■ 

rti«  tes  droits  fëodaux;  quels  sont  donc  leurs  droits  X815 
iii}ottrd^l&m ,  où  la  sagesse  et  la  Justice  entreprennent  la 
RcoBStruclion  '  d'un  édifice  social  en  Allemagne^  où  les 
prorinces  arracliëes  ^  leur  patrie  lui  sont  restituées^  et 
oà  tous  les  actes  d'une  puissance  et  d'une  oppression 
étrangère  ont  cesse  d'exister? 

Le  soussigné  ne  croit  pas  que  la  réponse  puisse  être 
douteuse.  —  Chacune  de  ces  branches  doit  rentrer 
dans  l'exercice  des  droits  que  la  constitution  germanique 
accordera  aux  familles  qui  ont  été  la  victime  des  circon- 
stances; l'une  dans  ses  nouvelles  possessions  à  Kraut- 
heim,  et  l'autre  dans  , ses  antiques  possessions  à  Dyck» 
puisqu'elle  n'a  jamais  obtenu  ni  indemnité  pécuniaire, 
ni  d'autre  territoire  en  «remplacement  de  celui-là. 

L'expérience  a  prouvé,  .en  outre  «  que  le  soussigné 
n'eut  pas.  mieux  réussi  à  garantir  une  existence  politi- 
que, quand  bien  même  le  sort  l'eût  transplanté  dans 
quelqu'  autre  coin  de  l'Allemagne.  —  Il  est  aujourd'hui 
aasex  indifférente  la  Prusse,  que.  le  Comté  de  Dyck 
soit  situé  entre  Diisseldorf  et  Aix-la-Chapelle  ou  entre 
Dosseldorf  et  Munster»  Sa  surface  et  sa  population 
sont  trop  insignifiantes  poui;  rien  changer  aux  calculs 
politiques;  il  réclame  une  justice  commune  à  tous  les 
points  da  territoire  germanique,  et  il  se  félicite  d'avoir 
à  la  réclamer  près  du  Ministère  prussien,  puisq*il  est 
assuré  de  trouver  près  de  lui  appui  et  protection,  et 
que  la  rédaction  même. de  ses  propositions  lèverait  déjà 
tous  les  doutes,  s'il   en  pouvait  existe^. 

Le  sonssigné  se  résumera  donc,  et  aura  l'honneur 
d'exposer  : 

1)  Que  toutes  les  époques  de  la  longue  humiliation 
fc  TAllemagne  sont  aujourd'hui  parfaitement  indifféren- 
tes; chacune  d'elles  a  été  sanctionnée  pat  des  traités 
ou  des  garanties  qui  obt  cessé  d'exister;  l'une  n'est  pas 
ploss  sacrée,  que  l'autre.  Les  injustices  de  1803  sont 
aussi  injustes  que  celles  de  1806  ,  et  une  population  de 
deux  millions  d'Allemands,  sacrifiée  en  1803,  a  re- 
couvré aujourd'hui  les  mêmes  droits  que  ceux  de  leurs 
autres  concitoyens. 

2)  Qu'il  a  démontré,  qu'il  n'a  jamais  cédé  son  Comté 
'e  Djck,  ni  reçu  d'autre  indemnité  quelconque,  que 
celle  ponr  la  suppression  de  ses  droits  féodaux  (qui 
MVflt  à  jamais  impossibles  è  rétablir  àu-delè  du  Rhin). 

3)  Que  ce  serait  une  véritable  injustice  que  de  sou- 


4ê  Réclamât  du  Comte  de  Salmr-Reifferacheid  etc. 

1815  tenir,  que  pour  n^avoir  pas  obtenu  en  1803  une  in- 
demnité territoriale  et  complète,  et  pour  avoir  fait  en- 
fin dès  1803  les  mêmes  pertes  que  celleé  devenues  gë- 
nërales  en  1806,  il  n'a  pas  les  mêmes  droits  à  la  ju- 
stice, qui  renaît  en  Allemagne.  —  Les  victimes  de 
l'acte  du  12  juillet  1806  étaient  aussi  perdues,  sans  les 
grands  ëvèoemens  de  1814.  Chacune  d'elleis  avait  été 
forcée  de  capituler  le  mieux  possible  avec  la  nécessité. 
Mais  cette  soumission,  cette  résignatiou  de  la  faiblesse, 
*  que  celle  à  la  force,  n'est  pas  une  renonciation  à  des 
droits  aacrës,  contre  lesquels  il  n'existe  point  de  pre- 
scription légitime. 

4)  Que  si  donc  l'époque  de  1806  est  plus  célèbre 
qu'une  autre  par  le  grand  nombre  des  médiatisations 
qui  y  ont  eu  lieu,  il  y  en  a  eu  néanmoins  d'antérieu- 
res ,  et*  de  postérieures ,  —  et  que  par  conséquent  la 
dénomination  de  Mittelbar  gewordene  ehema- 
lige  Reichsstande  doit  s'appliquer  k  toutes  les 
classes,  sans  distinction  de  date. 

5)  Que  la  question  se  réduit  à  savoir,   si  le  sous- 
,  signé  a  reçu  un  équivalent   pour  la  perte   de  son  exi- 
stence politique  ;   et   ir  a  «prouvé  clairement  et  pérem- 
ptoirement que  non. 

6)  Enfin  qu'il  s'est  réservé  ses  droits  avant  que  le 
sort  de  la  rive  gauche  du  Rhin  ne  fût  fixé;  que  per- 
sonne u*a  fait  alors  la  plus  légère  objection  II  sa  de- 
mande, et  qu'  aujoud'hui,  où  Sa  Majesté  le  Roi  cle 
Prusse,  le  prote,cteur  de  taqf  de  familles  opprimées» 
peut  seul  prononcer  sur  cette  question ,  le  soussigné  la 
regarde,  avec  d'autant  plus  de  confiance,  comme  décidée 

.  h  sa  faveur ,  que  lui  seul  est  sur  toute  la  rive  gauche 
du  Rhin  dans  celte  position  *  Unique  et  particulière,  et 
qu'aucune  considération  quelconque  de  politique  ou 
d'administration  ne  peut  fournir  la  plus  légère  objection 
contre  la  réintégration  d'un  territoire  aussi  peu  étendu 
que  celui  de  Dyck. 

Vienne,  le    .    •    .    1815. 
(Signé)  Joseph  Comte  de  Salm^Reifferscheid-Dyel. 


47 

~    1815 


10. 

Protestation  du  Comte  Alexis  de 
Bentheim  -  Steinfurt  contre  la  sou- 
mission stipulée  dans  Vacte  duCon^ 
grès  de  sa  maison  et  de  ses  posses- 
sions à  la  souveraineté  de  laJPrusse 
et  contre  V article  i4  de  l'acte  de  la 
fédération  allemande.    En   date  du 

11  Juin  1815. 

Nach  der  fiir  Teutschland  verfassten  neifen  Gonsti- 
tutioQsacle  vereiabaren  sîch  vormalige  teutache  Reichs* 
•lande  als  Bundes-Staaten  tiber  EîgeDthum  iind  Rechie 
Dritter,  i?rie  zur  Zeit  der  franzosischen  Vereinigung 
der  RheidbuDdesglieder  zu  disponiren,  und  um  diesen 
angeblichen  Rechtsznstand  bleibend  gleidiformig  zu  ma* 
clieDy  soU  die  Kôniglichbaierische  Verordoung  vom  Jahr 
1807  eine  Folge  des  Rheinbundea  ^  jedoch  bei  weiten 
harter  wîe  jene  pariser  Usurpation,  als  Basis  und  Norm 
UDterlegt  werden,  welcbes  eînleuchtend  keinen  Rechts- 
zuetand  Tielmehr  eine  neue  Gewalttbat  auf  das  scbreek* 
lichste  gegen  ihre  sonstigen  Reichsmitstande'festsetzf.  - 

Wenn  die  Minîster  am  Congress  —  unter  denen  ei«^ 

DÎge    die    Antrâge   jener   Slîinde,   wofâr   offeutlich  der 

Daok   dargebracht   wird,   fur   recbtlich    begrundet   er* 

kannten,    dennoch   den    Art.  14    der  Constitutionsacte 

fir    die    Yon    usurpatoriscber    Souyertfinitat     befreiten 

Stlnde  des  nôrdlicheu  Teutscblands   in  WeMpbalen  an-* 

weodbar  balten  môcbten,  so  wtirde  fur  dieselben,  wie 

in  mebreren  Noten  uater  Anfiîhrung  der  im  Plan  pour 

U  reconstruction    de  la  Prusse  entbalténen  GrundsStze 

gezeigt  worden,  eine   neue  Unterjochung  herbeigefahrt 

«nd  dem  Unterzeicbneten  die  Pflicbt  auferlegt,  im  An- 

gesielile   ron  ganz  Europa,   yrie    hierdurcb   fur.  diesen 

Fali  geschiebff  mit  Bezug  auf  die  Ton  ihm  und    seinen 

MitstindeD    in    Westphalen   am    Congress    eingereichto 

Aoit  r.  s.  d»  fàv  dieselben,  fur  sein  Haus,  Nacbkom- 

ttco  ond  XJnterAantJi  gegen  jede  usurpirte  Gewalt  und 


4B  Confèrencéa  tenues  à  Londres 

É 

1817  ihre  Folgen  feierlichst  zit  protestiren  und  aile  RecliU  su 
bewafareo. 

Wien,  am  il  Junius  1815. 

Alexis  Ebbgraf  zu  Bkbthkim, 


11. 

Conférences  entre  les  Plénipotentiai- 
res deV^éutriche^  de  la  Finance  ^  de 
la  Grande-Bretagne ,  de  la  Prusse  et 
de  la  Russie,  tenues  à  Londres  y  re- 
lativement à  la  traite  des  nègres. 

(CommUDication  faite  au  Parlement  d'Angleterre*) 

No.  !•  —  Protocole  de  la  Conférence  tenue  à  Lon* 

drea,  le  4  Décembre^  1817» 

(Exlraît.) 

Prësens  :  —  Lord    Castlereagh ,    Plénipotentiaire    de   la 

Grande-Bretagne  ; 
Le  Comte    de  Lieven,  Plénipotentiaire   de 

Russie  ; 
Le  Baron  de  Htimboldty  Plénipotentiaire  de 

Prusse  ; 
Le     Prince     Esterhazy  i     Plénipotentiaire 

d'Autriche; 
Le  Comte  de  Caraman,  Charge  d'AiFaires 
de  France. 
Messiuths  les  Plénipotentiaires  de  la  Grande  «Bre- 
tagne, de  Russie,  de  Prusse,  et  d'Autriche,  et  Monsieur 
le  Charge  d'Affaires  de  France,  étant  convenus  entre 
eux  de  se  réunir  pour  donner  suite  aux  Conférences 
relatives  à  Fabolition  de  la  Traite  des  Nègres,  Lord 
Castlereagh  présente  2  Conventions  conclues  par  son 
Gouvernement  dans  le  couriqit  de  cette  année.  Tune 
avec  le  Portugal,  l'autre  avec  l'Espagne,  relativement  à 
l'abolition  de  la  Traite  des  Nègres«  Son  Excellence 
demande  de  remettre  à  un  autre  )Our  Pexamen  de  ces  2 
transactions  pour  les  mesures  ultérieures,  qu'il  y  aurait 
encore  à  prendre  à  l'égard  de  cette  question  dans  les 
circonstances  présentes» 


à  Zjondrêê,  telatip.  à  la  traite  des  nègres,    4Q 

L«0  2  Plices  8iiâ-inent!onn^es  se  troiiTent  {ointes  au  1817 
prient  Protocole ,  sub  litt.  A  et  B. 

Oo  fait  ensuite  lecture  d'une  Note  adressée  par  Mf 
le  BAInistre  de  Portugal  en  date  du  19  Fëyrier,  18I7| 
à  Messieurs  les  Plénipotentiaires ,  sur  la  question  de 
rabolition  de  la  Traite  des  Nègres,  et  leurs  Excellen- 
ces cooTieonent  d'en  prendre  en  considération  le  con- 
tenu,  aussitôt  que  cette  affaire  sera  reprise  par  elles,  et 
ea  ordonnent  en  attendant  l'insertion  au  Protocole,  où 
elle  ae' trouve  )ointe,  sub  litt.  C. 

En  suite  de  quoi  la  présente  Séance  a  ^t^  leytfe. 
HuMBOLoT.         LiXYXv.        Castlkaiaoh,         Estxehazt, 

G.  DX    CikHAMAV. 

{Annexe  A.)  —  Convention  jidditionnelle  entre  la 
Grande-Bretagne  eu  le  Portugal,  conclue  à  Lon-* 

ares  y  le  28  Juillet,  1817. 
(Vojr.  NouT.  HecueU  T,  IV.  p.  438). 

{Annexe  B.)  —  Traité  entre  la  Grande-Bretagne 
et  P Espagne  9  conclu  à  Madrid,   le  23  Septenwre, 

1817. 
(Vojr.  Nouv.  Recueil  T.  III.  p.  135. 

{Annexe  C.)  —  Le  Comte  de  Palmella  aux  Pléni* 

potentiaires  des  S  Cours. 

A  Londrêê^  ce  19  FiprUr^  1817. 

Le  Soussigné,  Envoya  Extraordinaire  et  Ministre  Plé- 
nipotentiaire de  Sa  Majesië  Très  Fidelle,  ayant  reçu 
de  sa  Cour  les  Instructions  demandëes  par  son  Prédé- 
cesseur, M.  de  Freirey  sur  l'invitation  qui  lui  aTait  élé 
adressée  par  leurs  Excellences  Messieurs  les  Plénipoten- 
tiaires des  Puissances  signataires  de  l'Article  Addition* 
oel  du  Traité  de  Paris ,  du  20  Novembre,  1815,  il  se 
bit  un  devoir  d'en  porter  le  contenu  à  la  connoissance 
de  leurs  Excellences;  dans  la  persuasion  qu'elles  y  trou- 
veront une  preuve  satisfaisante  de  la  marche  simple  et 
franche  que  Sa  Majesté  le  Roi  son  Maître  a  suivi  de- 
pub  le  commencement  de  cette  Négociation. 

Sa  Majesté  le  Roi  de  Portu^l»  n*ayant  point  signé 
r Article  Additionnel  du  Traité  de  Paris,  du  20  Novem- 
bre, 1815,  ne  se  croit  point  engagé  à  prendre  part  aux 
Conférences  établies  à  Londres  en  vertu  de  cet  Ar- 
ticle, d'autant  plus  que  lorsque  ces  mêmes  Conférences 

Kouv.  Sitpplém.   Tom,  TIT.  D 


50     Conférences  des  Grandes  Puissances,  tenues 

1817  CiireDl  proposées  par  le  Congrès  de  Vienoe  |  les  Pléni- 
potentiaires Portugais  refusèrent  positivement  d*y  con- 
courir. 

Sa  Majesté  cependant,  voulant  donner  encore  cette 
nouvelle  preuve  du  désir  qu'elle  éprouve  de  concourir 
avec  les  Hautes  Puissances  signataires  de  TArticle  Ad- 
ditionnel» à  Taccomplisseinent  du  voeu  proclamé  par  la 
Déclaration  du  Congrès  de  Vienne  du  8,  Février,  lHt5y 
malgré  les  efforta  et  les  sacrifices  qu'il  en  a  déjà  coûté 
et  qu'il  en  coûtera  euQore  au  Brésil  pour  y  parvenir, 
a  autorisé  le  Soussigné  à  accepter  l'invitation  de  Mes- 
sieurs les  Plénipotentiaires  des  Puissances  Signataires 
de  l'Article  Addionnel  susmentionné^  et  è  se  joindre  à 
leurs  Conférences ,  dès  que  leurs  Excellences  auront 
bien  voulu  lui  donner  la  certitude  que  cette  Négociation 
sera  fondée  sur  les  principes  suivans: 

1^.  Que,  conformément  à  la  Déclaration  solennelle 
du  Congrès  de  Vienne,  on  aura  égard  dans  la  cause  de 
Tabolition  de  la  Traite  des  Nègres,  aux  intérêts,  aux 
habjtud.es^  et  mémo  aux  préventions  des  Sujets  des  Puis- 
sances qui  permettent  encore  ce  trafic. 

2^.  Que  chacune  de  ces  Puissanceis  ayant  le  droit 
d'effectuer  l'abolition  finale  à  l'époque  qu'elle  jugera 
convenable,  la  fixation  de  cette  époque  sera  délercninée 
entre  les  Puissances  par  voie  de  Négociation. 

3^.  Que  la  Négociation  générale  qui  pourrait  s'établir, 
ne  nuira  point  à  la  stipulation  de  l'Article  4me.  du 
Trailé  du  22  Janvier,  1815*),  entre  Sa  Majesté  Très 
Fidelle  et  Sa  Majesté  Britannique,  par  lequel  il  est  dit 
que  l'époque  où  le  susdit  commerce  devrait  cesser  univer* 
sellement  et  être  prohibé  dans  les  Domaines  Portugais, 
serait  déterminé  par  un>  Traité  Séparé  entre  les  2  Hau- 
tes Parties  Contractantes. 

Les  principes  ci-dessus-  exposés  paraissent'  au  Sous- 
signé si  clairs  et  si  conformes  à  tout  ce  que  Messieurs 
les  Plénipotentiaires,  auxquels  il  a  l'honneur  de  s'adres- 
ser, lui  ont  eux  mêmes  communiqué,  qu'il  n'hésite  pas 
a  droire  qu'ils  voudront  bien  les  ratifier  explicitement 
dans  la  réponse  qu'il  à  reçu  l'ordre  du  Roi  son  Maître 
de  leur  demander,  et  en  conséquence  de  laquelle  il  se 
croira  dûment  autorisé   à  accepter  l'invitation   adressée 


')  Voy.  Nour.  fteeeeil  T.  il.  p.  96. 


à  Londres,  relaiw.  à  la  traite  des  nègres.     51 

par  leurs  Excellences  \  son  Prédécesseur,   el  à  prendre  1817 
part  à  la  Négociation  proposée  dans  la  Séance  du  Con« 
grès  de  Vienne  du  20  Janvier,   1815» 

Le  Sotissignë  saisit  avec  empressement  cette  occa« 
sion^  etc. 

Le  Comtk  de  Palmella.  « 

j1  Messieurs  les  Plénipotentiaires   des  Puissances 
Sgnataires  de  V Article  Additionnel  du  Tfaité  Dé* 
finitif  de  Paris ,  du  20  Nopembre,  1815. 

No*  2.  —  Protocole  de  la  Conférence  entre  les  Plé^ 
nipotèntiaires  des  5  Cours^  du  5  Féi^rier^  1818. 

Présens  :  Le  Prince  Ësterhasy  ;  le  Marquis  d'Osmond  ; 
le  Baron  de  Humboldt ,  le  Comte  de  Lieven ,  Lord 
Castlereagh* 

Lord  Castlereagh  fait  lecture  d'une  Note  Verbale,  ' 
contenant  une  proposition  de  la  part  de  son  Gouverne- 
ment,  ayant  pour  but  de  faire  une  Convention  entre 
les  Puissances  représentées  par  Messieurs  les  Plénipo- 
tentiaires réunis  y  \  l'effet  d'abolir  la  Traite  illicite  des 
Nègres,  et  invite  en  conséquence  Messieurs  ses  Collè- 
gues de  demander  au  plutôt  à  leurs  Cours  respectives 
At%  instructions  \  cet  égard,  dans  le  cas  où  ils  n'en 
eussent  pas  de  suffisantes  pour  négocier  une  pareille 
Convention. 

Lord  Castlereagh  fait  ensuite  lecture  de  plusieurs 
renseigoemens  provenant  des  différentes  Sociétés  occu- 
pées de  l'abolition  de  la  Traite  des  Nègres ,  et  relatifs 
a  rétendue  et  à  la  nature  de  ce  trafic  sur  les  Câtes 
d'Afrique,  et  dépose  au  Protocole  la  proposition  sus- 
mentionnée avec  les  dits  renseiguemens ,  servant  d'An- 
nexés à  cette  proposition.  Tous  ces  Documens  s'y  trou- 
vent placés,  sub  litt.  A.  B.  C.  B. 

Messieurs  les  Plénipotentiaires  conviennent  de  faire 
ioviter  verbalement ,  M.  le  Comte  de  Palmella,  Ministre 
de  Portugal,  d'assister  à  la  Conférence  prochaine  sur 
Fabolîtion  de  la  Traite  des  Nègres,  et  ajournent  la  suite 
à  donner  à  leurs  délibérations, 

Casujuikagh.  Libysit.  Esterhazy.  Osmohd. 

Humboldt. 

[Annexe  K^^ Mémorandum  of  Viscouni Castlereagh. 
Note.— The  proposition  niade  by  Viscouni  Casile* 

D2 


52     Conférences  des  Grandes  Puissances,  tenues 

Igljreagby  în  this  Mémorandum,  was  immediately  transmît- 
ted  by  the  several  Plenîpotentiariea  for  the  considera- 
lioD  of  their  Courts,  but  do  Answer  vras  received  from 
the  respecllve  Goyernménts  previous  to  the  meeting  of 
the  Conférences  at  Aix-la-Chapelle,  in  Septemb^,  1818. 

(Annexe  B.) — Queriea  proposed  by  Viscount  Cast-- 

lereagh  %o^   and  jinawera  of  ^   the  African  Society 

in  London.  —    December  1816. 

Query  I.  What  number  of  Slaves  are  supposed  at 
présent  to  be  annually  carrîed  from  the  Western  Coast 
of  Africa  across  the  Atlantic? 

jin'SiSfer  1.  It  vrould  be  impossible  to  give  anj 
other  than  a  conjectural  answer  to  this  question.  It 
bas  been  calculated,  but  certainly  on  loose  and  uncer- 
tain  data,  that  the  number  of  Slaves  at  présent  carried 
from  the  Western  Coast  of  Africa  across  the  Atlantic, 
amounts  to  upwards  of  60,000. 

Query  2.  State  as  far  as  you  can  the  comparative 
numbers  annually  withdraWn  for  the  last  25  years, 
eitber  by  giving  the  probable  number  vrithdrawu  in 
each  vear,  or  upon  an  average  of  years? 

Answer  2,  The  number  of  Slaves  withdrawn  from 
Western  Africa  duriug  the  last  25  years  is  also  neces- 
sarily  involved  in  considérable  uncertainty.  It  bas  pro* 
bably  amounted  to  upwards  of  1,500,000.  During  many 
of  the  early  years  of  that  period,  the  number  annually 
withdrawn  is  stated,  on  crédible  authorityi  to  hâve 
amounted  to  near  80,000. 

This  agrées  with  the  resuit  of  the  évidence  taken 
before  the  Privy  Council  in  1787  and  1788.  Even  this 
enormous  amount ,  however ,  is  more  likely  to  fall 
below  the  real  export  than  to  exceed  it;  for,  in  the 
spécification  contained  in  the  Privy  Council  Report,  the 
Porluguese  are  supposed  to  bave  carried  off  only  15,000 
annually,  whereas  there  is  reason  to  believe  that  their 
export  was  much  more  considérable.  The  number  car- 
ried off  by  Ships  of  The  United  States  is  also,  it  is  ap- 
prehended,  rated  too  low. 

The  abolition  of  the  British  Slave-trade  in  1808, 
must  of  course  hâve  materially  lessened  the  exiend  of 
the  Slave-trade. 

The  diminution  in  the  price  of  Slaves  on  the  Coast, 
Lowever,  which  folio wed  that  measure,  appears  in  no 


à  Londres^  relatiç.  à  la  traite  des  nègres.   '  53 

V»(  lune  to  baye  had  the  effect  of  teoiptiog  other  Na-  1817 

lîocM  to  enlarge    tbeir  purchases,   and   to   crowd  tbeîr 

Sbîps  ;  and  British  capital  also  grndually  foiind  ita  way 

ioto  tliis  branch  of  Trade  tbrough  tbe  médium  of  For- 

e^'Houaes.     On  tbe  wbole^    it   le   supposed  that    tbe 

average  export  of  the  last  8  years  may  bave  aomewbal 

ezceeded  tbe  rate  of  50,000  anniially. 

Query  3.  From  wbat  parts  of  tbe  Coast  bave  tbeae 
ftopplica  been  drawo?  State  aa  far  as  may  be,  tbe  ap* 
prcndiiiated  distribution  of  thèse  numbers,  with  respect 
to  dUETerent  parts  of  the  Coast  of  Africa. 

^n9wer  l.  Previously  to  tbe.year  1810,  tbese 
supplies  were  drawn  from  ail  parts  of  tbe  AfricaD  Coast, 
wÛiout  distinction. 

About  a  fourtb  part  of  tbe  wbole,  it  Is  supposed, 
waa  drawn  from  tbat  part  of  tbe  Coast,  extending  from 
the  River  Sénégal  to  tbe  eastern  extremity  of  tbe  Gold 
Coast*  Of  tbe  remaiDiog  tbree-fourths,  one  balf  is  siip- 
poscd  to  hâve  been  drawn  from  Whydawi  tbe  Biglit 
of  Bénin,  tbe  Rivera  Bonny,  Calabar ,  Gaboon,  and 
the  intermediate  districts  north  of  tbe  Equator;  and  the 
olber  faalf  from  Congo  ^  Angola,  Benguela,  and  otber 
parts  aoutb  of  tbe  Equator* 

Subaequently  to  tbe  year  1793 ,  tbe  Slave -trade» 
between  tbe  Sénégal  and  tbe  eastern  extremity  of  Ibe 
Gold  Coast ,  was  divided  almost  exclusively  between  tbe 
Eogtish  and  tbe  American^,  probably  more  tban  three- 
foortbs  of  it  being  engrossed  by  tbe  former.  Tbe  con* 
tejsporaneous  abolition  of  the  Slave-trade,  tberefore, 
by  thèse  2  Nations  tended  greatly  to  diminish  tbe  ex- 
port of  Slaves  from  tbat  line  of  Coast.  Tbe  Portuguese 
bad  previously  confined  tbeir  Slave-trade  almost  entirely 
to  tbe  Bight  of  Bénin,  and  the  Coast  to  tbe  southward 
of  it ,  bot  in  conséquence  of  tbe  réduction  in  tbe  priée 
of  Slaves  on  the  Windward  and  Gold  Coasts,  which 
followed  tbe  abolition  of  tbe  *British  and  American 
Siave-trade^  they  were  gradually  drawn  tbither.    Before,  ' 

bowever,  their  expéditions  to  this  part  of  the  Coast 
bad  become  very  fréquent,  they  were  checked  by  the 
fvomoigatioo  of  the  Trealy  of  Amity  between  Great 
Britsjo  and  Portugal  of  February  1810,  confining  tbe 
Porfaguese  Slave-trade  to  places  under  the  dominion  of 
'ie  Crowo  of  Portugal.  The  Windward,  and  aiso  the 
Géi  Coast  ^ere    lUiu  preserved  for   some  years  from 


54     Conférences  des  Grandes  Puissances,  tenues 

1817  auffering  80  severely  by  the  rayages  of  the  Slave«trade, 
as  would  otherwUe  probably  bave  been  tbe  case.  Con* 
siderable  CargoeS)  it  is  triie,  were  occasionally  carried 
away  from  thèse  districts  diiring  tbe  years  in  question, 
especially  when  it  could  be  ascertained  tbat  there  were 
no  BritiflJi  Cruîzers  în  the  way  to  obstruct  their  progress. 

But  stiil,  from  the  year  1808  to  theyear  1815,  the 
Slaves  carried  from  Western  Africa  were  principally 
taken  from  Whydaw,  the  Bight  of  fieniiii  .and  the 
Coast  southward  of  it»  and  the  Coast  nortb  of  that 
line  was  comparattvely  exempt  from  the  «ravages  of  this 
TrafEc. 

Query  4.  By  what  Nations,  and  in  vrhat  propor- 
tions, is  it  understood  that  the  gross  «nnual  eupply 
bas  been  purchased  and  carried  avray? 

Answer  4.  Previous  to  the  RevoUitionary  War 
the  number  carried  away  in  British  Ships  waa  estimated 
at  38,000  annually.  About  40,000  or  42,000  more  were 
supposed  to  be  carried  away  by  the  Portuguese,  Frencb, 
Dutch,  Danes,  and  Americaos. 

This  estimate,  however,  probably  falls  below  the 
truth,  as  there  is  reason  to  believe  that  the  annual  ex- 
port of  the  Portuguese  alone  usually  amounted  to  25,000, 
and  the  number  of  Slaves  introduced  into  St.  Domingo 
by  the  Frencb,  for  some  time  before  the  Révolution  in 
ihat  Island,  is  known  to  bave  been  very  large. 

For  about  2  years  afler  the  breaking  out  of  the 
Maritime  War  of  1793,  the  Slave -trade  on  the  West 
Coast  of  Africa  suffered  a  considérable  interruption. 

The  Frencb  and  Dutch  were  entirely  driven  from 
it,  and  the  captures  made  from  the  English  greatly  dis- 
couraged  their  trade  on  that  open  and  unprotected  Coast. 
Our  maritime  successes,  and  the  capture  of  Dutch 
Guiana,  combfned  to  revive  it,  and  the  English  share 
of  Siave-trade  rose  to  .the  enormous  amount  of  55,000 
Slaves  in  a  single  year.  The  only  other  Nations  tbat, 
during  this  period,  and  down  to  the  year,  1810,  were 
cngaged  in  the  Slave-trade  of  Western  Africa,  were  the 
Portuguese  and  Américans.  The  number  carried  off 
by  the  Portuguese  bas  been  estimated  at  from  20,000 
to  25,000  annually,  and  by  tbe  Àmericans  at  about 
15,000.  Notwithstanding  the  Prohibitory  Act  of  Ame- 
rica, which  was  passed  in  1807,  Ships  bearing  the 
American  Flag  continued  tO  trade  for  Slaves  until  1809, 


à  Londres,  relatif,  à  la  traite  des  nègres,     55 

wlieo,  ia  eonsequence  of  a  décision  in  tbeËogliBh  Prize  1817 
Appeai  Courts ,  wfaich  rendered  American  Slave-ships 
liible  to  capture  and  condemuation  ,  that  Flag  sud* 
deoly  disappeared  from  the  Coast.  Its  place,  bowever, 
was  almost  înstaDtaneously  supplied  by  the  Spanish 
Flag  y  whlch,  with  one  or  t^ro  exceptions,  yfM  now 
seen  for  the  first  time  on  the  African  Coast,  engaged 
in  coTering  the  Slave-trade. 

Tfais  sudden  substitution  of  the  Spanish  for  the  Ame- 
rican Flag,  seemed  to  confirm  ^hat  was  established  in 
a  Variety  of  instances  by  more  direct  testimony ,  that 
Ihe  Slate-trade,  which  now  for  the  first  time  assamed 
a  Spanish  dress,  was  in  reality,  ooly  the  trade  of  otber 
Nations  in  disguise. 

Query  5.  To  what  parts  of  the  Continent  of  North 
or  South  America,  or  the  Islands  in  the  West  Indies, 
baTe  thèse  Slaves  been  carried? 

jiatwer  5.  The  Slaves  formerly  taken  fron\  the 
Coaat,  by  Ibe  Frënch,  Dutch,  and  Danes,  were  almost 
exclusively  for  the  supply  of  their  own  Colonies. 

Until  the  abolition  of  the  British  and  American 
Slave-trade,  the  Fortuguese  carried  the  Slaves  taken  by 
them  from  the  Coast,  v?ith  scarcely  any  exceptions,  to 
the  Brazils. 

Subaequently  to  that  event,  the  Fortuguese  Flag 
was  for  some  years  employed  in  carrylng  Cargoes  of 
Slaves  to  the  Spanish  Colonies. 

Thi#  practice  ,  bowever ,  was  greatly  checked  ,  at 
least ,  if  not  wholly  suppressed ,  in  conséquence  of  In« 
stniclioas  issoed  to  British  Cruizers,  authoriziog  them 
to  brÎDg  in  for  Adjudication ,  such  Fortuguese  Ships 
as  mîght  be  found  carrying  Slaves  to  places  not  sub- 
)ect  to  the  Crown  of  Portugal. 

For  the  last  2  or  3  years,  therefore,  the  Fortuguese 
Flag  bâs  been  again  almost  exclusively  used  in  carrying 
%ves  to  the  Brazils. 

Before  the  abolition  of  the  American  Slave-trade,  a' 
considérable  number  of  Slaves  were  constantly  intro- 
daeed  into  South  Carolîna  and  Louisiane.  The  chief 
fait,  bowever,  of  the  American  Slave-trade  before  that 
tfent,  aod  nèarly  the  whole  of  it  afterwards,  was  car- 
ned  on  for  the  supply  of  the  Spanish  Colonies. 

From  the  year  1810,   as  bas  beeul  already  noticed, 
"^^^^^tr   Slave-trade    may   bave  been    carried   on   by 


56     Conférences  des  Grandes  Puissances,  teïiues 

1817  American  Capital,  bas  been  under  tbe  disgniit  oF  ettber 
the  Portuguete  or  Spanish  Flag,  bot  chieflj  of  tha 
latter. 

Tbe  Englith  for  manjr  years  were  in  tbe  babit  of 
auppljring  tbe  Colonies  of  Spain  witb  a  sonsiderable 
number  of  Slaves.  Tbe  reoiainder  of  tbe  Slaves  they 
carried  from  tbe  Coast  was  distributed  tbrougbout  tbeir 
own  Colonies.  Between  the  years  1795  and  1805,  tbe 
largest  sbare  of  tbeir  Slave-^trade  was  carried  on  for 
tbe  supply  of  Dutcb  Guiana,  tben  in  tbe  possession  of 
Greal  firitain,  Trinidad»  and  tbe  conquered  Colonies. 
Cuba  aiso  continued  to  receive  a  considérable  sappljr 
of  Slaves  from  tbe  Eoglisb. 

In  1805,  Great  Britain  probibiled  tbe  Slave  «trade 
for  tbe  supply  of  tbe  Colonies  sbè  bad  captured  durlng 
tbe  War,  and  in  tbe  following  year  probibited  tbat 
for  tbe  supply.  of  tbe  Colonies  of  any  Foreign  Pow^r 
^  vrhatever.  Tbe  wbole  of  tbe  Slaves,  tberefore  taken 
from  Africa  by  tbe  EngUsb,  in  tbe  years  1806  and  1807^ 
excepting  wbal  may  bave  been  smuggled,  must  b^ve 
been  distributed  amoog  ber  old  Colonies,  and,  in  tbe 
prospect  of  tbe  approacbiog  abolition  of  tbe  British 
Slave-trade,  tbat  number  vras  very  considérable. 

Query  6.  Wbat  is  tbe  présent  extent  and  nature 
of  tbe  contraband  Trade  in  Slaves? 

Query  7.  By  vrbat  description  of  persons ,  under 
wbat  Flag,  upon  vfbat  part  of  tbe  Coast,  and  for  tbe 
supply  of  wbat  market,  is  tbis  illicit  Trade  caitiéd  on? 

Answers  6. 7.  It  would  be  impossible  by  any. 
probable  estimate  to  distinguisb  at  tbe  présent  moment 
tbe  contraband  Slave-trade  from  tbat  wbicb  may  be 
considered  as  légal.  Tbe  wbole  of  tbe  Slave  •  trade, 
wbetber  légal  or  contraband,  wbicb  is  now  carried  on 
from  Western  Africa,  passes,  wilb  a  very  few  excep* 
tiens ,  under  tbe  Spanisb  and  Portnguese  Flagi  ;  tbe 
former  being  seen  chiefly  to  tbe  north  of  tbe  Equator, 
and  tbe  latter  to  tbe  soutb  of  it.  Tbe  Flag,  bowever, 
affords  but  a  very  sligbt  presumption  of  tbe  real  natio- 
nal cbaracter  of  tbe  adventure.  In  tbe  case  of  a  very 
great  majority  of  the  Vessels  detained  by  oor  Cruizers, 
it  lias  proved  a  disguise  assumed  by  tbe  contraband 
Trader  in  order  lo  escape  détection.  Of  tbe  Slaves 
exported  from  tbe  Western  Coast  of  Africa,  at  tbe 
présent  time,  estimated|  as  bas  been  already  said>   at 


à  Londre«9  rmiaiiv.  à  la  traite  dsê  nègres.    57 

«pwttd»  ot  50,0009  probaMy  about  a  lialf  it  carried  1817 
off  ttnder  tba  Spanisky  and  Ibe  olber  balf  under  tlia 
Portogueae  Flag.  During  tbe  last  montbs  of  18 14,  and 
tbe  fini  montbt  of  1815»  several  Ships  bearing  tba 
Frcoch  Flag  appeared  on  tbe  African  CoasI  and  carried 
off  Cai^oea  of  81a vea.  WUbin  tbe  last  12  montbs  also, 
aérerai  Veesels  bearing  tbe  American  Flag  bave  come 
npoB  thé  Coaat,  professedlj  for  tbe  purpose  of  carrjr- 
iag  «n  its  innocent  and  legitimate  commerce;  meeting» 
boWover,  as  tbej  conceWed»  with  a  couvenient  oppor- 
Imity  of  carrTing  off  a  Cargo  of  Slaves  for  Tbe  Ha- 
iraïuudi  market,  tbey  bave  nol  scriipled  to  take  tbeni 
on  board.  Tvro  Vessels,  under  tbese  circumstances» 
aaBeil  irom  the  Rio  Nunez  full  of  Slaves,  in  Januarj» 
1S16 1  '  and  it  is  supposed  »  reacbed  tbe  place  of  tbeir 
dcslinatioit  in  safetjr.  Anotber  Vessel  of  tbe  same  de- 
scription was  captured  in  tbe  Rio  Fongas,  in  April, 
1816,  wbilo  empioyed  in  takingtbe  Slaves  on  board. 

mrith  thèse  exceptions 9  tbe  virbole  Slave- trade  of 
Western  Africa,  for  tbe  last  6  or  7  years,  bas  been 
cerried  on,  it  b  believed,  under  tbe  Flags  of  Spain  and 
PortugaL 

Tbe  Spanish  Flag,  boweveri  is  probably,  in  alroost 
everj  case»  a  mère  dîsguise,  and  envers  not  honàfide^ 
Spenish  propertj,  but  tb^property  of  unlavrful  traders, 
wiiether  Englisb,  Amerif(!n,  or  otbers. 

it  U  a  welUknovrn  fact,  tbat,  until  tbe  year  1809 
or  1810,  tbe  Spanisb  Flag  liad  not  for  a  long  tîme  been 
engaged  in  tbe  African  Slave -trade,  except  in  one  or 
two  instances.  Its  sudden  and  extensive  appearance 
sobsequently  to  tbat  period  furnisbes,  as  bas  already 
been  remarked,  a  very  strong*  presumption  of  tbe  frau* 
dttlent  cbaracter  of  tbe  adventures  vrbicb  it  is  empioyed 
lo  protect*  • 

Tbe  ordinary  course  of  proceeding  is  this:  tbe 
Aip  belonging  to  tbe  unlavrful  trader  calls  at  Tbe  Ha- 
vannab  or  Teoeriffe,  —  for  tbe  niost  part  at  tbe  former 
Port  A  nominal  sale  of  Sbip  and  Cargo  is  tbere  ef- 
feeted  to  some  Spanisb  House,  and  regular  Spanisb  Fa- 
pers»  end  a  nominal  Spanisb  Captain,  baving  been  ob- 
taiaed,  and  ker  real  Captain  baving  taken  tbe  cbaracter 
citbcr  of  Supercargo  or  Passenger,  sbe  sails  on  ber 
Slave- trading,  expédition  as  a  Spanisb  Sbip. 

Since  tke  Portuguese  bave  been  restricted  by  Trealy 


58     ConféreHCes  des  Grandes  Pûiasances,  tenues 

1817  froni  trading  for  Kares  oa  certain  parU  of  tlie  AMcan 
Coast,  they  hâve  resorted  to  aioiîlar  expédients  for  pro- 
tectiog  iheir  Slave^tradtog  expéditions  to  places  within 
ihe  prohfibited  district.  And  at  the  présent  moment 
tliere  is  lit'tle  doubt,  that  a  considérable  part  of  the 
apparently  Spanish  Slave  Trade,  which  is  canyîng  on 
to  the  north  of  the  Equator ,  v^here  the  Fortuguese  are 
forbidden  to  buy  Slaves  ^  is  really  a  Porttiguese  trade. 

A  further  tiae  is  now  found  for  fhe  Spanish  Flag, 
in  protecting  the  French  Slave  «traders;  and  it  is  affiroied 
that  the  French  Ships  fitted  ont  in  France  far  the  Slave- 
trade,  call  at  Corunna  for  the  purpose  of  effeotinig  a 
nominal  transfer  of  the  properly  engaged  in  the  illégal 
vojagCy  to  some  Spanish  House,  and  thus  obtaining 
the  reqaisite  évidence  of  Spanish  ownership. 

In  conséquence  of  thèse  uses  to  yrhîch  the  Spanish 
Flag  bas  been  applied,  a  great  increase  of  the  appa- 
rently  Spanish  Slave-trade  bas  taken  place  of  làte.  And 
as  the  Flag  of  that  Nation  is  permitted  to  range  over 
ihe  whole  extent  of  the  African  Goast,  it  seems  to  keep 
aiîve  the  Slave -trade  in  places  from  which  it  vrould 
otherwise  bave  been  shut  out;  and  it  bas  of  late  revi- 
ved  that  trade  in  situations  wbere  it  had  been  previ- 
ously  almost  vrbolly  extinguisbed. 
(  The  Fortuguese  Flag  is  now  chiefljr  eeen  to  the 
south  of  the  Equator  |  although  sometimé^s  the  Fortu- 
guese traders  do  non  hesitate  still  to  resort  to  the  Hi- 
vers between  Wbydaw  and  the  Equator,  even  without 
a  Spapîsh  disguise.  The  only  2  Cruizers  which  bave 
recently  visited  that  part  of  the  Coast,  found  several 
Ships  under  the  Fortuguese  Flag,  openly  trading  for 
Slaves,  in  Lago,  and  the  Bight  of  Bénin. 

In  a  great  variety  of  cases,  the  Fortuguese  Flag  bas 
been  f^und  to  cover  the  property  of  British  or  Ameri- 
,  can  Slave  Traders.  It  will  doubtless  be  now  employée! 
toprotect  also  the  Slave  traders  of  .other  Nations  hy 
which  the  trade  is  prohibited.  The  limitation  of  that 
Flag  to  parts  south  of  the  Line ,  renders  it  less  dési- 
rable for  a  gênerai  voyage  to  the  uniawful  trader,  than 
the  Spanish  Flag  which  is  under  no  local  restriction. 

The  extraordinary  facility  with  which  a  change  may 
be  effected  in  the  national  character  of  a  Ship  and 
Cargo,  intended  to  be  employed  in  the  Slave  Trade, 
bas  been  judicially  established  in  a  great  variety  of  in- 


0  Londres^  rekttiç.  à  la  traite  des  nègres.    59 

«UncM.    Tk«  BraEilê,  and  tira  Island  of  Cuba,  form  tb«  1817 
greftt  oiarts  of  Ihe  sale  of  the   Skvea  carried    frcmi  tha 
westeTD  Coaat  of  Africa,   exclusive   of   itiose  thot  may. 
Le  amuggled   into   the  B^itîsh  and  restored  French  and 
Dutch  Colonies. 

Query  8.  Has  this  trade  been  lately  carried  on  to 
a  eooaîderable  extent  on  the  Coast  north  of  the  Equator. 

jtaswer  8.  The  Slave -trade,  under  the  circani- 
ataacea  atated  in  the  aoawer  to  the  last  question ,  bas 
ccrtaiBly  been  carried  on  during  the  last  2  years,  to  a 
greftt  axtent  on  the  African  Coast  north  of  the  Eqiiator. 

Query  9.  By  what  description  of  Persons,  and 
uoder  ^at  Flag? 

JÊnewer  9.  This  question  bas  been  already  ans- 
vrered. 

Query  10.  Hâve  those  fraudulent  Slave -traders 
corne  in  armed  Vessels,  and  bave  tbey  employed  force 
in  order  to  effeltuate  their  purposes? 

Anmwer  10.  During  the  last  2  years  many  Çlave 
Sbips  bave  corne  to  the* Coast  armed,  and  hâve  em- 
ployed force  to  eifectuate  their  purposes. 

Query  11,  'When  interrupted,  bave  they  threatened 
to  relurn  witb  armed  Ships  of  a  larger  class? 

Anet»er  11»  They  bave,  and  in  some  instances 
h«Te  cxecuted  their  tbreals. 

Query  12.  From  vrhence  are  those  armed  contra- 
bandists  chiefly  fitted  out?  • 

Anewer»  12.  A  few  of  thèse  armed  Ships  bave 
come  firom  the  Brazils,  and  one  or  two  from  Martini- 
qoo;  but  for  the  most  part  they  bave  come  from  The 
United  States,  having.  first  obtained  a  Spanish  disguise 
al  The  Havannab.  They  bave  consisted  chiefly  of  Va$- 
sck  vrbicb  bad  been  employed  as  American  Privateers 
duting  the  war,  and  which  sail  uncommonly  fast.  In 
■•ore  tban  one  instance  they  bava  come  in  small  Squa- 
drona  of  2  or  3  Vessels ,  for  the  purpose  of  attacking 
aod  carrying  any  armed  Vesael  which  might  obstnict 
tbeir  proceedings. 

Query  13.  What  bas  been  tbe  effect  produced  by 
their  déprédations  on  the  Coast  north  of  the  Line? 

Anêwer  13.  Tbe  effect  of  thèse  proceedings  has 
been  bigfaly  detrimentral.  Exclusive  of  ail  the  evils 
which  ara  ioaeperable  from  a  Slave  Trade,  uuder  any 
ciKumsIancoa^  tbey  bave  dîscouraged  aad  iu  some  cases 


60    Donférenees  des  Grandeif  PùisswiceSf  Unues 

1817cruthedy  th«  fini  efforts  to  exteod  ngricultiire  andJe- 
gîtimate  commerce  »  which  had  been  produced  io  this 
quarter  hj  the  cessation  for  a  lime  of  the  Slave-trade. 
£ven  the  innocent  commerce  o(  Sierra  Leone  with  the 
surrounding  districts^  which  had  tended  more  than  anj 
thiog  else  to  give  a  steadj  impulse  to  the  industry  of 
the  neighbouriog  Natives,  has  been  subjected  to  outrage 
and  spoliation  I  attended  in  some  cases  with  the  loss 
of  life*  They  operate  most  fatallj  in  another  point  of 
view«  The  native  Chiefs  and  traders  who  began  at 
length  to  be  convinced,  hj  the  évidence  of  factSy  thaï 
the  abolition  was  likelj  to  be  permanently  maintainedi 
and  thaf  il  was  therefore  absohitely  necessarf  to  en- 
gage heartilj  in  schemes  of  cultivation  if  they  would 
préserve  their  influence,  hâve  learnl  from  récent  events 
to  distrusl  ail  such  assurances.  Notwithstanding  ail 
Ihat  had  been  said  and  done,  thejr  now  see  the  Slave- 
traders  again  sweeping  the  whole  range  of  CoasI  wit- 
bout  molestation ,  nay  with  the  air  of  triumph  and  dé- 
fiance. Il  will  be  long  therefore  before  thej  are  likelj 
to  yield  to  the  same  conviction,  respecting  the  purpose 
of  the  Européen  Powers  to  aboUsli  the  Slave  Trade, 
vrhich  they  had  been  led  to  admit.  Even  if  effectuai 
means  should  now  be  adopted  for  totally  and  finallj 
aboUshing  thi^  traffic,  years  will  probably  elapse  before 
they  will  be  induced  to  forego  the  expectalion  of  its 
ravivai.  Il  wpuld  be  difficull  fuUy  to  appreciate  the 
deep  and  lasting  injury  inflicted  on  Northern  Africa  by  ' 
the  transactions  of  the  lasl  2  or  3  years.  And  this  in- 
{ury  will  be  the  greater  on  this  account,  that,  in  the 
interior  of  thaï  Couniry  at  least,  they  do  noi  dSscrinii- 
nate  with  aoy  accuracy  between  the  différent  Nattons 
of  Europe.  They  only  know  in  gênerai,  that  the  While 
Men  who  had  ceased  to  trade  in  Slaves,  and  who  they 
uoderstood  were  to  trade  no  more  in  that  commodity 
except  as  smugglers ,  liable  to  be  seized  and  punished, 
hâve  now  resumed  the  open,  avowed,  and  uncontrouled 
practice  of  that  traffic» 

Query  14.  What  System  do  you  conceive  b^t  cal- 
culated  to  repress  this  evil? 

AnBwer  14.  I  do  not  apprehend  that  the  evil  can 
be  repressed,  or  even  very  materiallj  alleviated,  unless 
the  abolition  be  made  total  and  universel,  and  not  evéu 
Ihen  unless  the  Slave -trade  be  pronounced   to  be   fe* 


à  Londres,  relatiu.  à  la  traite  des  nègres.    6l 

loDioof  and  punlshed  as  sucli.  At  présent  no  check  1817 
whateter  exista ,  not  eYen  that  veiy  inadéquate  one» 
vhick,  in  a  tinie  of  vrar,  anses  from  tbe  rigkt  of 
searcb  exercised  by  Belligerents.  It  may  be  expected 
therefore^  that  tbe  Slave -trade,  instead  of  being  dînii- 
aUhed,  will  increase  from  day  to  day.  Mère  probibi« 
tory  Acte ,  eyen  should  tbey  be  adopled  by  ail  tbe  Po- 
wert  o(  Europe,  vrould  be  eluded,  unless  régulations, 
•dapted  to  tbe  Tery  peculiar  circumstaocea  of  tbe  case, 
were  deviaed  for  eonfirming  tbem. 

Query  15.  Wbat  progress  bad  there  been  made 
durtng  tbe  war  to  exclude  tbe  Trade  in  Slaves  from 
the  Goaat  of  Afriça,  nortb  of  tbe  Lioe? 

Jnêii^er  15.  The  progress  bad  been  Yéry  const« 
jerable  aa  haa  been  sbewn  above,  and  as  vras  sbevrn 
more  largely  by  autbentic  Documents  communicated  to 
Lord  Castlereagh  and  tbe  Duke  of  Wellington  in  18t4« 
The  restoratton  of  peace  in  Europe  bas  been  attended 
vrith  very  disastrous  effects  to  tbia  part  of  Africa. 

Query  16.  What  effect  can  be  traced  to  bave  ariseii 
from  sucb  exclusion  upon  tbe  interior  civilisation  of 
iodntiry,  or  upon  tbe  extemal  comoieree  of  this  part 
of  the  Coaat|  compared  vrith  vrhat  .existed  20  yeara 
before? 

Atiêwer  16.  In  sonie  Remarks  dravirn  up  in  August 
t8U|  on  tbe  subject  of  the  legitlmate  commerce  of 
Africa,  it  was  very  dearly  sbewn  that,  at  that  period, 
•  very  considérable  effect  had  been  produced  by  tbe 
exclusion  of  tbe  Slave -trade  from  Northern  Africa,' 
ioperfect  aa  that  exclusion  was,  on  the  external  com- 
merce, and  cousequently  on  tbe  indusiry ,  of  that  part 
of  the  Coast,  as  compared  wich  what  existed  20  yeare 
before.  Since  1814,  the  Skve- trade  in  Northern 
Africa  bas  unhappily  experienced  a  very  considérable 
revival,  and  it  is  to  be  apprebended  that  a  correspon* 
dîng  cbeck  may  bave  been  given  to  the  progress  of 
industry  and  legitimate  commerce. 

Il  is  obviously  only  wben  the  Slave- trade  bas  been 
cîidîcated,  that  any  marked  progress  in  civilisation  can 
be  expected.  Tbe  existence  of  that  trade  is  necessarily 
<^  htr  to  improvemènt.  Supposing,  however,  that  it 
sbouM  be  effectuatly  abolished,  we  are  aiready  in  pos* 
^nioD  of  very  satisfactory  évidence  to  shew,  that  there 
tt  Qothiog  in  the  local ^ircumslances  of  Africa,  and 


$2    ConférenCêB  de»  Grandes  PuUeanoeè,  tenues 

49^7  Utile  m  the  cbaracter  of  lier  Inb&bitans;  whîch  would 
pi^eyeat,  in  thetr  çaae  at  leaat,  as  rapid  an  advance  în 
^  the  arte  of  civilôed  life,  aod  in  the  acquisition  of  mo- 
ral and  religîouSr  habits ,  as  the  world  has  witnessed  in 
any  other  similar  instance.  A  pat>t  of  this  evidenee  is 
derired  fro^iithe  Colony  of  Sierra  Leone*  The  Popu« 
latipn  of  that  iColony  in  1809,  did  not  exceed  1500 
soûls  ^  chiefly  A^ici^ns*  Since  that  time  it  has  swelled 
to  .up.ward.s  of  lOyCOO.  This  large  increase  consists, 
almost  entirely,  of  persons  vrho,  having  been  rescued 
al  différent  période  during  the  lasi  7  years  from  the 
holds  of  Slave-shipSy  may  be  supposed,  at  the*  lime  of 
their  introduction}  to  hâve  stood  at  the  Yevy  lôwest 
point) o{  iiiet^al  and  moral  depreMÎoD. 

The  Population  of  Sierra  Leone  therefore^  at  this 
time»  e^lbihiits  ail  the  varying  shades  of  civilisation, 
(f  arying  partly  according  to  the  time  that  has  elapsed 
since  their  introdoctîpn  into  the  Colony,  and  partly  ac- 
cording to  the  chacacler  aiyd  the  opfK»rtunities  of  each 
Individual),  fvom  the  enterpri^ing  trader,  skiiful  raecha- 
nie,  or  induftrâous  far^fier)  supportiog  himself  and  his 
tamtly.io  comforti.  and  perfonniiig  reapectably  his  social 
and  even  religious  duties,  to  the  almost  brutish  state  of 
the  recently  liberated  captive. 

Of;  thèse  10,000  Africans ,  ail,  excepting  those  who 
may  yet  be  too  ypung  to  labour ,  or  who  inay  bave 
b#en  too  recently  iniroduced  into  the  CoJony  to  be  able 
%i:,yet  to  reap>  the  fruit  of  their  labours,  maintain 
thatttselves  by  their  own  îodustry,  chiefly  in  the  culti- 
vation  of  farms  of  their  own.  Making  due  allowance 
fw  previous  habits  and  the  difficulties  arising  from  dif- 
férence of  langiiagei'  they  are  found  to  be  as  percept- 
ible of  .moral  and  iuteilectual  culture,  as  any  People 
wimiever.  .In  the  month.  of  October  last,  ibe  schools 
in  the  Colony.  contaiued '1237  scholars,  whose  advan- 
cernent  in  knowledge  was  satisfactory  to  their  In- 
stroctors  and  to  the  Government,  and  it  is  said  that  a 
grealî  eagerness  existed  amoog  them  to  avail  themselves 
of  the  me<Bns  of  instruction  v^ithin  their  reach.  The 
gênerai  conduct  of  the  liberated  Captives  has  been  sucb 
as  to  m^ril  the  approbation  and  confidence  of  their  Go- 
vemors,  and  not  a  few  bave  already  so  far  improved 
their. advantages,  as  to  be  capable  of  dîschargiog  suclt 
subordînate  judîcial  fuoctions  as  jurors,  constablesi  etc. 


à  Loistdre«>  reiativ.  à  h  traite  dêê  nègrea.    63^ 

f tQm  \be  fouodalloii  of  the  CalOny  indeed  «  thèse  1017 
fuoctîoDs  bave  been .  aloiost  .exclusively  discliarged  by 
Afrïcans  ;  and  Sierra-  Leoae  exhibits  tJhe  îio|)ortant 
exaople  of  a  Cotnmunitj  of.  Black.  Meo  living  asFree* 
neo,  en)oyiag  tbe  benefito  of  the  Britiah  ConatitutionV 
maioiaining  themselves  by  the  ordljiary  pursuits  of 
cooimerce^  agriculture,  or  some  inechaiiîcal  art;  fulfil- 
ling  tbeir  various  social  and  civil  relatioDAf  by  meaiHi 
ooly  of  8uch  sanctions  as  the  administration  qf  British 
Lawj  and  the  preceots  of  charity ,  impose  upop  theni, 
and  gradually  improving  by  means  of  schools  and  other 
institutions  in  knowledge  and  civilization. 

tyA  Population  of  10,000  Freemen'^  observes  Dr* 
Hogan,  the  Chief  Judge  ot  the  Colony,  in  a  Letter 
dated  in  October  1816 ^  „conected  upon  one  spot  ao 
favourablf  situated^  and  guided  and  gov^rned  with  a 
vievr  to  such  noble  and  ennobling  qbîéctSi  forms  too 
grand  a  stride  in  the  moral  march  pi  hum^n  affairsi 
oot  to  fix  the  attention  of  an  enlîghtened  observer,  I 
take  this  Colony  then  as  it  is,  and  looking  steadily  to 
the  great  objects  which  it  was  from  its  first  settlement 
intended  to  promote,  ani  well  content."  He  afterwards 
add9,  that,  with  so  much  to  déplore  as  there  necessa- 
rîly  must  be  in  a  Population  such  as  bas  been  descri- 
bed,  he  distinctly  perceives"  ail  the  principal  éléments 
of  aocial  order  and  effectuai  civHîzation  in  existence 
and  vigour,  requiring  only  the  care  of  a  skilful  hand 
to  mould  them  into  form,  and  to  coUect  from  the  early 
fruits  of  a  successful  and  rapid  cultivatioh''. 

Tbe  caae  of  Sierra  Leone,  bas. been  adduced,  chiefly 

for  ihe  parpose  of  sliewing^  that  the  Afrfcan  character 

ia  susceptible  of  improvement  and  civilization,  in  a  de* 

gre«  perbapa  not  inferior  to  any  other.    It  was  ia  that' 

part  of  the  Coast  adjoioiog.  to  Sierra  Leone,    that   the 

SlaTe-trade  was»  for  a  tiinei  most  effectually  extinguis* 

hed;   and    the  conséquence    of  that   suspension  of  the 

Slave  -  trade ,    was  a  very    considérable  increase  of  in- 

Bocent  commerce,  and  particularly  of  the  export  of  rice: 

of  that  article  considérable  quantilies  were.  carried,  du*  • 

ring  ibe  Peninaiilar  war,  to  Portugal  and  Spain,   and 

Bany  cargoes  hâve  also  been  carried  to  Madeîra ,  Te- 

Bcriffe,    and    the  West  Indies.    The  trade  in  rice  waa 

Mie  which  mighl  bave  bee»  indefinitely  exlended,  pro- 

▼îded  the  Slave  «trade  had  not  revived.    There  is  rea- 


64     Confimnees  tUs  Grandes  Puissatêoes,  tenues 

1817  «on  to  fear,  that  ils  reviral  maj  dtstroy  in  the  biid 
bia  promîsiog  branch  of  commerce. 

Query  17.  State  vrhat  measorea  are  now  io  pro- 
greBS  for  the  improvement  of  Africa,  and  how  tbey 
are  likely  to  be  affected  by  the  continuance  or  discon- 
tinaance  oF  this  trade,  partially  or  generally? 

An9wer  17.  Tbia  quettion  bas  received  a  partial 
answer  aboyé. 

Sierra  Leone,  and  ils  immédiate  neighboiirhoody 
inay  be  considered  aa  the  onljr  fiart  of  the  African 
Coait  where  plana  of  improvement  can  be  piirsued, 
wilhout  immedtatety  encoiintering  the  maligoant  in- 
fluence of  the  Slave -trade.  It  ia  almost  uecestarjry 
Iherefore,  to  confine  vvithin  that  sphère,  at  least  for 
the  présent,  the  direct  efforts  made  for  the  civilîzation 
and  improvemept  of  Africa.  Even  the  establishment 
formed  in  the  Rio  Pongas,  for  the  instruction  of  tho 
Natives,  it  is  feared  must  be  withdrawn,  in  conse« 
qiience  of  the  revîval  of  the  Slave -trade, 

At  Sierra  Leone,  between  12  and  1300  Afrlcati 
yoiilbs,  of  both  sexes,  most  of  them  rescued  from  the 
holds  of  Slare-shîps,  are  now  tinder  instruction.  Thèse 
hâve  been  brougbt  to  Sierra  Leone  from  M  parts  of 
Africa,  from  Sénégal  to  Benguela,  so  that  there  is 
scarcely  a  languagb  spoken  in  that  extensive  range  of 
Coasts,  which  is  uot  spoken  by  some  of  the  Sierra 
Leone  Coionists. 

In  instructing  thèse' liberated  Captives,  the  yiews  of 
their  benefactors  are  by  no  means  confined  to  the  be- 
nefits  which  they  themselves  raay  dérive  from  the  in* 
siruction  afforded  them,  but  extend  to  the  possibilité 
that  individuais  may  hereafter  arise  from  among  them, 
who  may  convey  to  théir  own  native  régions  that  light 
which  they  bave  acquired  at  Sierra  Leone. 

Query  18.  Is  there  any  reason  to  appreheod,  that 
the  contraband  trade  may  become  extensive  in  time  of 
peace,  even  on  the  Coast  north  of  the  Line,  where  so 
considérable  a  progress  had  been  made  to  suppress  the 
Slave -trade  geuerally,  if  some  décisive  measui^es  are 
not  adopted  by  the  Powers  coojointly,   to  repress  tbe 


same  ? 


Anèwer  18.    There   is  éhe  strongest  reason  to  ap* 
preheod  this  conséquence.     Intleed  the  event  hère  onl/ 


à  Ij9fndre9j  relaiiv.  à  la  trqke  défi  nègres,     65 

inpposed  posaible,  ia  aetuâlljr^  al  Ibis  momant,   matter  lgi7 
of  Àiâtory. 

Query  19.  20»  Has  it  not  beeo  foiind,  tbat  the 
Irade  U  conducted  wilh  peculiar  inhumanity  and  wafite 
of  lîfe  bj  thèse  illicit  traders?  State  ibe  iustajices  that 
bave  latterljT  occurred  to  illuatrate  the  fact. 

^nswer  19.  20.  Uiidoubtedly.  The  Slave -ships 
are  now  crowded  to  excess^  and  the  mortality  is  dread- 
ful»  Tbe  folloY?iDg  are  some  of  the  iostapces  whlch 
bave  come  to  our  knowledge. 

t.  Tbe  Venua  Havanntra^  under  Spanisb  Colours, 
of  the  burdeo  of  about  180  t0D8>  carrîed  off  from  the 
RiTer  Boony  530  Slaves*  When  captiired  -on  ber  pas- 
sage to  The  Havannahy  and  carried  into  Tortola,  the 
mortality  on  board  was  found  to  hâve  amouuted  to  120. 

2.  Isa  ^  Manuella^  a  Shîp  of  the  biirden  of  272 
tons,  saîled  under  the  Spanisb  Flag,  and  took  on  board 
tu  tbe  Rîvér  Bonny,  642  Slaves.  The  deaths  on  the 
passage  to  the  West  Indies,  previous  to  ber  capture 
amounted  to  140. 

3.  The  Gerirudesj  a  Sbip  salllng  under  the  Spa- 
ttisfa  Flagy  took  on  board  upwards  of  600  Slaves.  Thîs 
Sbip  was  taken  while  yet  on  the  African  Coast,  and 
brougfat  to  Sierra  Leone  for  adjudication.  But,  not- 
witbstanding  the  short  time  that  had  elapsed  since  the 
Slaves  were  taken  on  board  ^  sitcb  was  the  dreadful 
State  of  crowdîng,  that  about  200  died  before  the  Sbip 
waa  brougbt  In,  or  within  a  short  time  after  ber  arri- 
vai; maby,  even  of  those  who  survived,  were  so  mucb 
debilitated  by  their  sufferingSi  as  never  to  be  likely  to 
eojoy  Sound  health. 

4.  Nueua  Conslitucion,  a  Vessel  under  the  Spa«* 
aisb  Flag,  of  only  30  tons  burden,  had  on  board  81 
Slaves,  but  baving  been  brougbt  in  within  a  few  days 
aCter  tbe  Slaves  had  been  taken  on  board ,  the  sad  ef- 
fects  wbich  aiust  bave  foHowed  such  a  state  of  crow- 
dÎDgy  on  a  rery  long  passage ,  were  prevented. 

5.  Tbe  Maria  Primeira/  a  Ship  under  Porlu- 
gnese  Colours,  took  on  board  upwards  of  âOO  Slaves. 
This  Buiober  was  reduced  to  403 ,  in  conséquence  of 
extrême  crov^dingi  before  she  was  brougbt  into  Sierra 
Leone  ^  and  nearly  100  more  died  suou  after ,  in  con- 
lemience  of  tbe  diseases  con\racted  on  board. 

6.    Portugueae    Brig    <San  Antonio j    of   120  tons, 


66     Conférences  des  Grandes  Pàissances,  tenues 

1817  took  on  board  600  Slaves  ;  wbeo  c(iptared  y^  'attlioitgh 
ahe  liad  oaly  sailed  80  leagneS;  30  Slaves  had  alreadj 
diedî  and  many  more  ^erè  found.  to  be  in  a  dying 
•tafte,  and  died  soon  àfter.  The  capUiring  Officer  took 
150^  of  the  Slaves  on  board  his  own  Ship ,  to  prevent 
the  aluiost  universel  morlality  he  appreheoded.  Wken 
he  first>yent  on  board  the  Slave -ship  he  found  a  dead 
body»  in  a  state  of  absolute  iHitridity,  lying  aniong 
the  sick,  »      .1   . 

7.  The  Spanish  Ship  Carhs^  iinder  200  tons  bur- 
den^  took  on  board  512  Negroes,  in  addition  to  a  Crew 
consisting  of  84.  About  80  Slaves  had  died  previous 
to  her  capture,  and  the  rest  vrere  in  a  most  def^lorable 
state«  Many  more  instances  inight  be  added;  but  the^e 
may  be  considered  as  e:{chibiting  the  ordinary  raté  of 
mortality  on  board  the  Ships  engaged  in  the  illicit 
Slave  -  trade* 

Query  21,  What  has  been  the  gênerai  influence 
observable  on  the  interior  of  Africa,  by  the  successive 
acts  of  abolition  on  the  part  of  différent  States? 

Answer  21.  Very  little.  is  known  of  the  iiiterior 
of  Africa,  or  of  the  moral  or  pplitical  chapges  which 
take  place  there.  Our  knovvledge  is  almost  entirely 
confined  to  the  banks  of  navigable  Rivers»  and  to  the 
line  of  the  Sea  Coast*  There  indeed  the  influence  has 
been  very  observable,  of  ail  the  variations  in  the  pplicy 
of  European  Nations  in  respect  to  thç  Slave  -  trade  ^  and 
perhaps  some  corresponding  effect  may  be  assumed  to 
be  produced  in  the  interior  régions  vrhich  are  remôved 
from  observation.  Many  proofs  might  be  given  of  the 
evil  effects  pro.dnçed  on  the  Coast  of  Africa  by  thé  va- 
cillation ana  uncertainty  which  hâve  otteoded  the  n^ea- 
sure  of  abolition.  Ane)  if  any  truth  be  more  than  ano- 
ther  fuUy  denionstrated  by  expérience^  wilh  respect  to 
Africa ,  it  is  this ,  that  without  an  effective  aboliljon  of 
the  Slave  -  tfade  by  ail  the  Powers  of  Europe»  it  will 
be  in  vain,  to  ex{iect  the  developemçint  of  thq  jmmense 
agricuUural  and  commercial  facullies  of  thaï  Continent, 
or  that,  except  in  very  partial  instances,,  the  many  mil- 
lions of  men  by  whom  it  is  peopled  should  rise  a  single 
step  in  the  scale  of  civilizatiou  abovetheir  preseot  de« 
graded  level. 

Query  22.     What  do   you   conceive  vrould  be  the 


à  Londres,  retatip.  à  la  traite  des  nigreê.    67 

paf licahr  eflMl  of  ao  abolition  of  tbe  Sla?e  •  trade,  oo  1817 
the  part  of  Spain  ?, 

Answer  22*  An  abolition  on  the  part  of  Spain 
would  at  onca  deliver  the  wbole  pf  Northern  Afriçn 
from  the  Slave -tradei  prpvided  effectif  al  iiif»«iire8  irere 
tiken  to  «eize  aod  puniih  tbe  ilUcit  traders.  — *  The 
Spanîsh  Flag  beiog  now  the  ooly  Flag  that  can  show 
itielf  in  Northern  Africai  engaged  in  tbe  Slaye-trade, 
tbe  bénéficiai  e£Eects  oE  such  an  arrangeinent  may  be 
infentd  from  vrhat  faaa  been  aireadj  stated* 

Another  effect  would  be  tbis.  No  Slaye  -  trade 
would  be  lawful  but  wbat  waê  found  movfng  in  tbe 
Une  between  Sotithern  Africa  aud  the  Braails,  and  no 
Shte  trader,  therefore,  could  navigat^  nnj  part  of  the 
Atltolic  nortb  oF  tbe  Equator  ;  —  to  *  that  the  riik  lot 
smoggliog  into  the  West  India  Islande  would  be  great- 
iflessened,' 

Bjr  the  prolongation  of  the  Spanish  Slave -Iradey  on  - 
the  coahraiy,  not  only  is  the  wbole.  of  Northern  Africa,  • 
which  would  .otherwise  be  exempt  V  glven  up  to  the 
mages  of  that  traffic,  and  the  ppôgress  already  made 
in  improvement  sacrificed,  but  facllîties  are  afforded  of 
smug^ng  intô  every  Island  of  the  West  ludies;  which 
could  Dot  otherwise  exist,  and  which,  Wbile  Slave- 
tfaipt  amy  lawfully  pass  from  Africa  to  Cuba  atid  Porte 
Hico,  it  would  perhapi  be  impossible  \6  prevent. 

Qwry  2^r  Whif  amount  çf  Slaves  do  tbe  Portu- 
fseie  mwn  im^ually  Jotjo  the  î^lpgdoni  Qf  Braaîl  ? 

Aiutwer  ^Z.  Ttici  nmnber  baa  be|^  estimatfdat 
bon  20,000  ;t«99,0Çl9i;finaM^lly. 

(Année  C.)  -«    jtneitfêrê'  from  Sierra  Leone  to  the 
Queries  af  Fieeount  Caeilereagh.    Jpril  lil7. 

Query  6.  Wbat  ia  tfie  pressai  ei^fent  and  nature 
otthe  coatraband  trade.  jn  Slftves? 

Jaawer,  6.  Fo>r  apme  time  past,  éspectally  àfleé 
tbe  Mttlemeot  waii  formed  in  the  Gambie,  and  previoua 
^  the  récent  transfer  of  Sénégal  and  6oree  to  France, 
the  c4|trabaiid  Slave  «  trade  w^  confine^  to  the  part 
oflbe'Coast  8o^thward  of  tbe  River  SherMi  it^  l^^* 
?•  Nonh^  witb.  thé  exception  of  a  few  Vessels  which 

£2 


68     Conférences de^'Gr'andes  Puissances,  tenues 

1817  now  and  then  took' ofF  Slaves   from  Bissao^   and    the 
trade  carried  on  in  tbe  Rio  Pongas.. 

The  expédition'  of  1814  'crushe  tbe  trade  in  the 
Rio  Pongas  for  2yea'r8  y.t>ut  âè  maiiy  of  the  Rio  Pon- 
gad  traders  hav4'ëèttlèd  in  The  Halannafa  /  the]r  hâve, 
sinèe  tlieir  recoVery'  froth  that  shock,  returned  to  ît 
vrith  more  '  eagei'ness  rand  rapacity  than  ever. 

From  Sherbru  and  the  Galifnas  to  Cape  Appolonia^ 
a  niosV  extéMivfe ,  and  by  far  the  most  abominable, 
Slave •  trade  ié  carried  on:  in  tblè  district  the  practice 
cf.  kidnapping  ttie  J>fatives  who  go  off.  in  canoës  is 
dhiefiy  pursued:  ,ihe  Vessels  employed  for  this  pan  of 
the  Coast  être  genefally  under  tbe  Spanish  Flag»  but 
connected  wiUi  forn^er.iand  presieDl  3Iave  Factors  on 
that  part  of  theCoasU    ... 

It  is  supposed  that  very  litlly  îf  aoy  Slave -trade  is 
carried  on  betweeu  Cape  Appolonia  and  Popo,  where 
the  Portuguese  Factories  commence,  and  fi*om  whîch 
place  to  their  môst  southêrn  Seltlèments  a  very  exten- 
èive  trade  il  carried  on. 

It  is  generally  carried  on  in  large  .Scbooners  and 
BrigSy  well  armea  and  n^aniied,  and,  from  thè  circuni-. 
stai^ce  of  Slaves  being  cbe^per  on  the  Côast  than  vyhilst 
the  Slave -trade  was  permitted  *by  Great  Britain  and 
America,  aacjl.  from  the  rîsks  run  in  each  voyage,  they 
crowd  their  Yessels  to  an  inhutnan  and  destructive 
degree. 

The  Veiêels  A^4  ch^oéen  f6t  ttièii<  forcé  and  swift- 
ness,'  ^tliout  the'teast'  regard  to  tbe  Mconhmodation  or 
tbe'  eomforfs  ^f  tbe  Slavtes;  and  the  Persbns  chosen  to 
man  and  command  thèse  Ves'selsarbçertainly  far  more 
celebrated  for  their  ferocityand' daring-^irit,  Ibstn  fer 
their  humanîty. 

'y\\\  There  cab  be  no'  doubf  bulvAhal  a  very  great  pto-^ 
pofliéd  àf^tbe  Slaves  ^eatried^  from  ihe  Coast  are  fatrly 
purchased  from  the  Factories  by  the  Slave -captains, 
fioWéVer  tmjustly  they  mby  haVe  cbme  into  the  posses- 
sioii  of  the  Factors,  stîH  il 'is  é(|ûaliy  i^otoHous  that 
¥lVe  Havannab  trisders  do;  vrhénever  theré  ii^  an  oppor- 
tiitiHy,  kidàap  and  carry  èff  the  free  Natives. 

ÎQuery  7m    By  wbat  description  »ol  Persous,   tinder 

wbàt  FlagS|  upoti  wbat  jf^art  bf'thé  CoaSt,  and  fyr  tbe 

stipply  of  what  m'arket,  is'  tfals  illicit  f rade 'carried  on? 

'     Anaa-'er'  ^.   Thé  gt\?atest  .part  of,  indeéd  neariy  the 


i 


I 


a  Loiidr««,  relatif,  à  la  traite  des  nègres.     69 

mst  SlaNe-lrode  on  tlie  Windward  Coa«t,  U  carmd  1817 
oabyVeftftels  fiited  oui  from  The  Havannak  aûd  otbet* 
TotU  în  ibe  laland  of  Cuba^  thougli  many  VesseU  come 
ior  Slaves  from  Old  Spain  and  Teneriffe;  but  their  ul* 
tctior  destination  is  oslensibly  for  The  Havannak. 

Several  Vessels  bave  been  fitjTed  out  frooi  France, 
as  the  Rôdeur  from  Nantes ,  and  from  the  Frexi«k 
West  Indien  Islands,  as  the  Louis» 

Thoii^li  tke  Settlements  of  Sénégal  and  Goree  bave 
becD  detivered  op  so  veiy  lateiy  to  France,  yet  tliere 
is  wk  igttj  active  and  exteusive  Slave-trade  alreadj  car- 
ryiag  on  from  those  places  and  the  adjacent  Countries; 
sonse.  of  the  ^Vessels  are  from  France,  some  from  Tene- 
rifie»  and  there  can  be  no  doubt  but  that  tbis  last  men- 
tioiDed  place,  from  its  vicioity  to  thèse  Setllemei|tS|  wîllf 
in  .a  very  short  time,  become;  Uie  depût  for  Vessels 
intended  to  be  employed  in  this  trade  on  the  Wind- 
ward  Coast. 

JFrom  expérience  in  the  ti-ade  it  bas  now  become 
tke  practice  ^o  bave  their  Vessels  nianned,  etc.  as  much 
as  posùble  with  Spauish  subjects,  and  the  voyage  uqder 
ike  controul  of  a  Spaniard.'  But  this  is  far  fi;pm  beiog 
universaliy  the  case.  It  bas  been  dearly  proved  in 
maoj  instances,  that  the  property  was  not  Spaoish: 
for  instance,  the  Dolores  proved  to  be  Eoglish;  the 
Pas^  Eoglish  and  American;  tke  Teresa  Eoglisk  and 
Frenck;  tke  Triumphante^  Fortuguese,  etc.  etc.  ^itk 
many  otkers,  besîdes  the  .Vessels  sent  out  by  several 
FngUsk  Subjets  résident  in  The  Havannah. 

Tke  jilexander  and  Triumveraùa  wer^  botk  un- 
der  tke  conimand  of  American  Subjects,  and  Came  di- 
redly  from  Nortk  America  to  tke  Coast,  tkougk  docu- 
meaied  witk  Spanisk  Papers  from  tke  Spanisk  Consuls 
rcsîdiog  in  tke  Forts  from  wkence  |hey  saîled, 

Tke  exertions  of  Captain .  Irby  aiid  Captain  Scobeli 
îodoccd  tke  Portuguese  traders  to  confine  tkemselves  to 
làeir  owo  Factories  in  tke  Bigkt  of  Bénin,  or  ratker 
te  tkœe  parts  of  tke  Bight  vvkick  are  cousidered  as 
Portuguese.  ,1- 

With  fke  exception.  ,of  tkose  places  w.kere  1  fancy 
little  but  Portuguese  Slave -trading  is  carrîed  on,  the 
pealeet  part  of  tkat  trade .  from  Sherbrd  tp  Cape  Appo- 
loaia,  and  aoiong  tke  Hivers  on  tke  Coast,  as  weU  as 
K  Cape  Formcfsa  and  Gaboon ,   is   under  the  Spanisk 


70     Confétences  des  Grandes  Puissances,  tenues 

1817  Flag;  and  there  is  evety  reason  to  believe  that  three- 
Tourths  of  Ihe  Slavea  carried  from  tlie  Coast  north  of 
the  Litae  (except  bjr  the  Portuguese  in  the  Bight  of 
Benîn)  are  procured  in  the  extensive  RiTera  of  Calabar, 
Cameroons,  Bonnj^  Gaboon,  etc. 

A  yery  extensive  Portuguese  Slave -trade  la  carried 
on  in  the  Bight  of  Bénin  and  Biafra,  especiallj  aboul 
Popo,  WbydaW)  and  the  Cameroona,  and  those  Vessels 
Mrishing  to  trede  in  Slaves  from  the  Gaboons  and  the 
places  a,d|oifiing,  lie  at  Cape  Lopea  in  about  I^  south, 
and  send  their  lerge  Launches  to  thèse  places  to  trade, 
and  small  Craft  are  aiso  constantly  entployed  in  carry- 
ing  Slaves  from  those  places  to  St.  Thomas'Sy  from  vrhich 
they  are  shipped  across  the  Atlantic:  thèse  facts  hâve 
been  repeatedly  proved  in  the  Court  ofVice  Aâmiralty 
hère,  for  instance,  \n  the  case  of  the  Ceres,  Joanna, 
Caroline  f  Vos  Amigos^  etc. 

The  Islands  of  Cuba  and  Porto  Rico  are  held  out, 
by  the  Vessels  under  the  Spanish  Flag,  as  their  Ports 
of  destination,  though  there' can  be  very  little  doubt 
but  that  many  are  intended  for,  and  actually  do  anload, 
at  the  French  West  India  Islands.  What  beeomes  of 
the  Slaves  afier  iheir  arrivai  at  the  Island  of  Cuba  is 
no  part  of  this  question. 

The  Portuguese  carry  the  gréa  test  part  of  their 
Slaves  to  BrastI,  though  many  Vessels,  as  the  Gejieral 
Siheira  and  the  Temerario,  vrere  intended  for  The 
Havannah.  It  clearly  appears  from  the  Cases  of  the 
In  trépida  and  others,  that  a  very  considérable  Trade 
in  Slaves  is  carried  on  between  the  Brazils  and  that 
Place.  It  may  also  be  proper  to  remark,  that,  from 
the  open  confessions  of  ail  the  Masiers  and  Supercar- 
goes  of  Slave  Vessels  brought  in  hère,  a  most  extensive 
Slave  Trade  is  carried  on  at  every  part  of  the  Coast 
distant  from  a  British  Settlement.  So  eager  are  the 
Slafe- traders  to  carry  on  this  trade,  that,  after  the 
cession  of  Goree  and  Sénégal  to  France,  but  before  the 
British  Troops  had  M  left  the  former  Placé ,  200  Sla- 
ves vrere  aciually  exported  from  it.  The  Moorish 
Princes  are  already  ravaging  the  Negro  Towns  vrithin 
their  reach. 

Query  8.  Has  this  trade  been  ktely  carried  on 
to  a  considérable  extent  on  the  Coast  north  of  the 
Equalor? 


à  LondreHy  relatif,  à  la  traiie  tles  nègres.     71 

Aa9f4Mer    8.      The    precediiig    observatioDt     applj  1817 

cUefly  lo  Ihe  Irade  carried  on  norlh  of  Uie  Line;  few 

of  onr  Cruisers  go  to  the  soutk  of  if,  and  consequanllj 

▼erj  few  V«6ael8  from  that  pari  of  the  Coast  are   de- 

tôned  or  sent  in  hère.    On  ihia   account  it  is  difficult 

to  ibnn  any  opinion  al  thîs  Place,  on  the  trade  carried 

oo  tkere,  although  no  doubi  can  be  entertained  that  it 

is  aaill  inore  exteneire'  than  that  carried  on  to  the  norih. 

Neaxij  ail  thèse  observations  are  thérèfore  intended  for 

tkm  trnde  north  of  the  Line;  the  extent  and  niisery  of 

wiiicfay    though  dreadful,  are  not  one  half  of  what  îs 

cnteiled  on  the  Western  Coast  of  this  Continent. 

Query   9.      By   what   description    of   Perspns   and 
uoder  what  Flag? 

jtnswer  9.     It   is  impossible,    from    the  art  with 
wrliich  expérience  bas  taught  them  to  cover  their  Ves- 
•elsy  to  say   how  much  of  the  Slave  «trade  carried  ou 
is  bond  fide  the,  property  of  the  Nation  whose  Flag  it 
bears;    bat,  from    the   proportion   of  Vessels  amongst 
tbose   sent  to  this  Port    for  adjudication,   which  bave 
been  dearly  proved  to  be  fraudulently  disguîsed,  there 
is  no  doubt  that   much  English,   but   more    American, 
properfy  is  êngaged   in   it.      The  Capfain   and  Super- 
cargo are  generally  also  Spanish  Subjects,  though  many 
isstaoces  bave  occurred  to  the  contrary,  and  during  the 
War  the  Sailors  were  oflen  of  that  Nation.    Since  the 
War,    however,   this  practîce,    is   altered.     The   large 
American  Privateers  hâve  been  completely  fitted  out  in 
America,    with  the  exception    perbaps  of  the  gratings, 
sud  bave  corne  toThe  Havannah  fully  manaed,  where, 
a  sale  or  pretended  sale  having  taken  place,  a  Spauish 
SebiecC  or  two  are  put  on  board,  whilst  the  American 
Mate    and   Sailors  remain  ^    engage  for  a  new  voyage, 
snd  corne  upon  the  Coast;  and  there  is  too  ïnuch  rea- 
sen  to  believe,    at  présent,  that  many  English  Sailors 
Mn  also  engaged  in  thèse  Vessels.    "With  the  exception 
of  tbe  Portuguese  Flag  in  the  Bight  of  Bénin  and  Bia- 
firs,  and  ihe  Rivers  near  the  Line,  the  trade  carried  on 
Is  the  oortb  is  chiefly  under  the  Spauish  Flag;  thoifgh 
I  hw   Vessels  ,    like    the    Louia   (French ,)    Rebecca 
(AmerirMDf)  «nd  two  Schooners  (French,)  nowr  said  to 
te  mdiùg  tn  Sloves  in  tbe  Gaboon,  do  now  and  then 
ippear    anàer  tbeir  own  Flag.    Some  Vessels  y  as  the 
CaUUina    bare  been  abo  filted  out  from  Jamaica. 


« 

72     Conférences  dee  Grandes  PuissaneeSj  tenues 

1817  Qaery  10.  Hâve  thèse  fraudulent  Slave  «Indets 
corne  in  armed  Vesseh,  and  hâve  they  emplojed  force 
to  effectuate  their  purpose? 

jénsufer  10.  The  fact  is  so  notorious  that  Ihe  beat 
auswer  to  this  querj  may  be  an  enumeration  of  aonie 
catei  concerning  vrhich  vre  hâve  certain  information* 

Ist.  The  Schooner,  name  uoknown  which  destrojeci 
the  Brig  Kiity  of  Liverpool,  murdered  the  Maater 
(Roach)  and  carried  the  Black  People,  2  of  whom  vrere 
caplured  Negroes  of  Sierra  Leone ,  as  Slaves  to  Th» 
Uavannah. 

2d.  The  Camperdown^  a  Brig  of  16  guns  and  a 
large  complément  of  men,  commanded  bj  the  aame 
Person  as  the  preceding.  She  destroyed  the  Sloopa 
Rambler  and  Trial  belonging  to  this  Port,  and  car» 
rîed  the  Blacks  off  as  Slaves.  It  is  supposed  that  sho 
carried  off  at  least  200  Free  Blacks  in  her  différent 
voyages,  as  she  made  Slaves  of  ail  the,PeopIe  goîng  off 
iu  canoës.  She  had  several  skirmishes  wiih  the  Pri/i-- 
cesê  Chariot  te  i  and  was  once  chased  by  the  Créole 
and  Aâtrea. 

dd.  The  Santa  Anna^  taken  in  the  Rio  Nunez, 
virhere  they  vrere  obliged  to  promise  the  Sailors  their 
wages  to  prevent  an  action, 

4th.  The  Venganza^  vrhich  fought  the  party  sent 
to  the  Gambia  after  her,  and  at  last  blew  up  whilst 
engaging. 

5th  The  Mulatta^  a  lai^e  black  Schooner  from  The 
Havannah,  which  made  2  or  3  voyages  to  the  Coast, 
carried  off  a  great  number  of  free  Negroes ,  and  beat 
the  Princess  Charlotte  off« 

^       6th.      A    large    black   Schooner,    her    companîon^ 
which  also  beat  the  Princess  CJiarlotte  off. 

7kh.  The  Paz^  which,  tinder  the  American  Flag, 
beat  off  the  Princess  Charlotte  ^  and  killed  several  of 
her  men. 

8th.  The  Leal  Portuguese^  a  large  Brig  under 
Portuguese  Colours,  with  12  or  14  guns,  fought  the 
Princess  Charlotte  off  Lagos  iiir  a  long  time,  but 
was  taken. 

9th.  The  Rosa^  forroerly  the  American  Privateer 
Commodore  Perry^  fiited  out  in  America  and  manned 
with  Americans,  but  supposed  to  be  the  property  of  an 
Englishman  f  who  was  an  old  Slave  -  trader  j   and  Part* 


à  hmdrem^  rekuAw*  ^  Ja  iraiis  iUê  nègres.    73 

Mt  oE  Booslock   at    Meinrado,   fougbt  tli«  Boats   of  18 17 
Nil  M»)esly*s  Sbip  JBann,  and  the  commisaioned  sloo^ 
Mary  for  some  time,  but  was  at  lengih  captured.  ' 

iOih.    The  Schooner^  Guadaloupe^    taken.  by  tba 

Yatàng   Princeaê    Charlotte  z     besides    their.  regiUar 

cbarge  of  2  round  shot,   ber  10   guna    were  eacb    of 

tbcm  loaded  -with  baga  of  500  musket  balls.     She  waa 

taken  by  boardiog. 

11  th.  Brigi  TemerariOf  from  Brazil.  She  wat 
biiik  00  p^rp08a  for  thia  forced  trade,  haa  18  guna, 
whidi  inrere  caat  un  purpoae»  vrith  ber  name  on  tbem. 
She  oiade  00e  vojrage  to  the  Coaat,  vrhen  ahe  vraa 
chaaed  by  ihe  Princeas  Charlotte  9  but  eacaped»  On 
ber  aeeond  voyage  aiie  yraa  taken  after  an  action  of  2 
lioura  by  Hia  Majeaty^a  Ship  Bann»  She  bad  a  corn* 
plenient  of  80  Men. 

12tfa«  Schooner,  Dolorea,  formerly  tbe  American 
Sebooner,  Commodore  M Donough  ^  t^ià  to  belong  to 
an  English  bouse  in  The  Havannab ,  taken  after  a  ae- 
vere  action  by  Hia  Majealy'a  Ship  Tbrreat.  * 

13th.  Brigy  Nueva  Paz^  formerly  the  American 
Privateer  Argua^  filted  from  America,  tbough  auppoaed 
in  part  to  be  Britiah  property,  and  manned  with  Aine- 
ricana  and  Engliah.  She  took  and  plundered  tbe 
Scbooner  Apoïlo  of  thia  Port  9  and  made  an  attack  on 
tbe  Prince  Régent  j  but  waa  captured  by  boarding, 
after  a  abort  but  aevere  action, 

14th.  Scliooner  Carmen  from  Brazil  ;  taken  by 
Sir  Jamea  YeO|  for  Slave -tràdiog  to  the  north  of  tbe 
Line* 

15th.  Scbooner  Triuviphante  from  Havannabi  late 
the  American  Privateer  Criterion^  of  16  guua,  com- 
maoded  by  a  Portugueae  Subject;  taken  by  the  Boata 
of  tbe  Prince  Régent^  after  a  aevere  action  in  tha 
Hirer  Cameroona. 

16tb«  American  Scbooner,  Doraet^  from  Baltiinore 
feect,  called  the  Spaniah  Scbooner  'J^riumvirate^  wilh 
ta  Ameiicaii  Supercargp,  a  Spaniah  Captain,  and  Ame* 
ricao,  Freochy  Éngliah  and  Spaniah  Crew^  taken  after 
ft  imait  action  in  tbe  Rio  Pongaa  laat  January,  by  a 
Vcaael  from  tbia  Place. 

17lb*  A  large  Scbooner,  name  unknowu,  auppoaed 
bva  Tbe  Havannab ,  took  and  plundered  tbe  Brig  hi^ 


74     Confdrencêa  des  Grandes  Pmasawes^  tenues 

1817  dasiry   of  thla  Port  lasl   NovembM'y    aud  carrfed  tfae 
^reatest  part  of  the  Crew  off  as  81a vas. 

18th.  Saucy  Jackf  an  American  Privateer^  wliich 
cat1*ied  off  a  Cargo  of  Slaves  in  1814 ,  and  I  believe 
coDVoyed  several  Vessels  to  and  from  tfae  Coast  ;  he 
boarded'^  but  did  not  molest^  a  Sloop  from  this  Place 
to  Goree  with  rice. 

There  are  spécifie  instances,  which  hâve  ail  been 
proved  before  some  Court  of  Justice,  and  it  ts  noto- 
rtous  that  tbese  are  not  one«'eighth  part  of  the  Vessels 
of  this  description  which  come  on  Àe*  Coast,  for  the 
purpose  of  carrying  on  this  trade. 

It  bas  also  lately  become  the  practice  of  theseVes- 
sels  to  saii  in  Company.  Captaiu  Lawson ,  of  the  Ship 
Diana,  vvished  last  year  to  seize  one  fu  the  River 
Bonny  (or  Calabar)  but  durst  not;  and  Captain  Ha- 
gan  durîng  bis  last  cruize  in  the  Prince  Régent^  loo- 
ked  into  those  Hivers,  but  durst  not  go  in,  though  he 
had  a  crew  of  120  men. 

Query  IL  When  interrupted,  bave  they  threatened 
to  return  vfith  armed  ships  of  a  larger  class? 

jinswer  IL  Yes,  almost  uniformly,  although  from 
the  uoiversality  of  the  trade,  it  is  difficult  to  remem- 
ber  every  particular  instance* 

The  Nueua  Paz  vras  one  ^here  the  threat  was 
put  in  exécution  ;  and  one  of  the  most  violent  of  the 
Slave-traders  bas  very  lately  returned  to  the  Gallinas, 
and  sent  up  a  message  by  an  American ,  that  he  was 
waiting  for  the  Prince  Régent;  unfortunately  she 
was  unrigged  and  repairing  at  Bance  Island,  which  gave 
an  opportunity  to  the  Trader  of  carrying  off  a  cargo 
of  Slaves  :  the  Dolores  and  Temerario  were  avowedly 
fitted  out  for  the  destruction  of  the  Colonial  Brig,  and 
there  can  be  no  doubt  but  that  very  violent  and  po* 
werful  attempts  will  be  made  for  that  purpose,  as, 
from  the  great  annoyance  she  has  been  to  the  Slave- 
traders,  *^  the  cogstant  terror  which  has  existed  of  her 
being  found  between  Cape  Verd  and  Cape  Palmes,  a 
circumstanee  which  has  prevented  many  Veâsels  from 
carrying  on  the  Slave -Trade  in  thèse  limits,  •—*  and 
from  the  number  of  Vessels  she  bas  captured,  —  she 
is  the  grealest  object  of  hatred  and  deteslation  to  the 
Slave  Merchants. 


à  LondtêBy  relatîp.  à  la  traité  deê  nègres.     75    . 

Query  12.    From  inrbence  are  thèse  ârmed  Contra*^  tBVt 
baiidbts  chieflf  fit  tel  ont? 

^n9wer  12.  The  Uavannab  is  the  Port  from  whick 
tbe  mafority  of  thèse  Vessels  are  fitted  out,  thoagh 
inajij  of  them  »  as  Ihe  old  American  Prîvateers ,  are 
fitted  out  in  America,  and  dolj  go  to  The  Haranâsh 
for  Papers  ;  and  whilst  some ,  likcr  the  Triùtnvirate^ 
aUo  Dorset^  hâve  the  Papéra  carried  from  Tbe  Havaii- 
nah  to  America ,  a  few  like  the  Louié ,  afë  fitted  ont 
firom  the  French  Islands;  and  the  Portuguesé  corne  from 
Ihe  Brazils. 

Query  13.  What  has  been  the  effect  produced  hj 
their  déprédations  on   the  North  Coast  of  tbe  Line? 

jtnê$i^r  13.  The  worst  conséquence  of  this  con- 
traband  trade ,  as  far  as  respects  tbe  cîvilitation  of  the 
Coast,  and  the  turniog  of  tbe  Natives  from  this  inhu- 
maji  and  destructive  trade  to  tbe  arts  of  social  lîfe  and 
tha  porsuits  of  an  innocent  commerce,  is,  that  the  Na- 
tives vrill  never  believe  that  tbe  abolition  is  really  to 
take  place;  and  as  long  as  one  Slave  Sbip  is  allovred 
to  visit  tbe  Coast ,  tbe  Natives  mUI  always  be  looking 
Ibrvrard  to  more^  and  vnll  never  believe  it  to  be  for 
their  interest  to  change  their  présent  pursuits. 

There  can  be  no  doubt  but  that  the  Natives,  im- 
medialelj  afker  tbe  EngHsb  Abolition  Act  took  place, 
vrere  more  inclined  to  believe  in  tbe  probability  of  au 
oniveraal  abolition  of  the  trade  than  tbef  are  now.  A 
stop  was  pot  to  tbe  trade  for  some  time,  and  it  was 
nearlj  2  years  before  tbe  Slave -traders  took  to  other 
Flags ,  and ,  in  this  intérim ,  the  Natives  began  to  took 
ferward  to  some  other  means  of  procoring  the  luxu- 
rics  and  necessaries  of  life:  a  few  Vessels,  vrith  Ame- 
rican and  Englisb  Men  and  Papers,  and  a  Foreign 
Fbg,  began  at  last  to  appear;  and  the  hopes  of  the 
Slave  Factors  for  a  renewal  of  this  trade,  to  revive; 
aad  il  bas  now  increased  to  sucb  an  extent ,  that  the 
Slave -traders  i^ho  fréquent  tbe  part  of  the  Coast  near 
Serra  Leone  dcstroy  every  Vessel  tbey  meet,  unless 
tf  verj  considérable  force,  and  thèse  tbey  drive  away. 
TUs  af  first  bad  mereljr  tbe  efiTect  of  infuring  the 
Owners  of  thèse  Vessels ,  bnt  the  pra^tice  being  con- 
tisoed,  and  tha  Slave  -  traders  haviog  dedared  their  de- 
tmmnatiOB  to  persist  in  it,  vrhatever  migbt  be  the  con- 
•Sfoenoe^    oc   Englisb   Vessel,  especialty   if  conoeded 


76     Omférencts  des  Grandes  Puàfsuncest  tenues 

1817  ^îrti  tliii  Place  f.  dftre  ahew  iteelf  on  tke  aeîghbotiritig 
Coast:  tlie  resuit  of  which  i$  cleary  — »  ail  tfaeianoceut 
cpasting  trade  la  completely  deatrojed,  notbing  b[Ut  large 
Eugliah  Yeaaela  dare  go,  thèse  go  bat  seldom^and  the 
Natives,  thus  deprived  of  every  other  ineana  of  aequî- 
riag  what  to  them  bave  by  habit  become  necesaarîea 
of  lîfe,  must  engage  ia  the  Slave  -  trade. 

Querv  14.  What  System  do  you  cpoceive  beat 
calculated  to  repair  tbis  evil? 

Jlnsfifer  14.  This  cerUinly  is  a  question  which 
requires  the  greatest  considération,  and  which  wiU  be 
very  difficult  to  solve;  aa,  however,  we  bave  the  ad- 
vantage  of  some  expérience  to  guide  us,  vre  may  be 
Riore  able  to  décide  it  now,  with  a  prospect  of  success, 
than  any  Person  could  hâve  done  in  1807. 

The  foUowing  points  must  be  firmly  established  be- 
fore  any  adéquate  success  can  be  expected  to  foUow  the 
greatest  efforts  : 

Ist.  That  the  prohibition  be  positive  and  universel^ 
and  that  ail  Persons  agrée  in  the  sanie  régulations  for 
its  extinction, 

2d.  That  the  penalties  inflicled  on  Persons  and 
Property  engaged  in  it,  be  severe  and  certain. 

Sd.  That  power  be  given  to  ail  the  Contracting 
Parties  to  enforce  thèse  régulations;  that  the  forcQ  ein- 
ployed  for  this  purpose  be  adéquate  to  the  object  for 
vrhich  it  is  intended,  and  that  the  rémunération  offered 
1o  the  Persons  employed  in  this  Service,  be  certain  and 
eaaily  obtained. 

It  must  be  clear  and  évident,  that  j  whilst  any  one 
Power  is  allowed  to  carry  on  the  trade,  the  Subjects 
of  the  other  Powers  (wishing  to  be  engaged  init)  will 
cover  themselves  uuder  the  Flag  of  the  perniitting  Power; 
and,  froni  the  expérience  thèse  Men  bave  had  in  the 
art  of  fraudulent  disguise,  will  cover  theniselves  beyond 
the  possibility  of  détection.  We  need  look  no  further 
for  a  proof  of  this,  than  to  the  différence  between  the 
Slave* trade  before  the  War  in  the  Years  1808,  1809, 
and  now. 

It  is  also  clear,  that  to  make  this  a  conimon  cause, 
and  net  the  cause  of  each  State  entering  into  the  agrée* 
nient,  the  régulations  «  provinons,  'knà  penalties,  atta* 
ched  to  it,  should  be  the  saine  in  ail;  and  tha^  it 
shoold  ^not   bnly  be  agréed   upon  between  the  States, 


à  Londres,  rélMip.  à  la  traite  des  nègres.    79 

« 

not  oaè  t&irdl,  perhaps  not  ooe  qutfrter,  oC  the  trtde  i81T 
^s  10  Eaglandy  «nd  tlien.  some  idea  may  be  formed 
o{  tlM»  capabilîlties  6f  the.  Coast.  of  Afirica'to  carFjr  eo 
an  iQimense  traffie  in  inpocenl  aifticleé.  -  A  complète  ex- 
clusion would  do  .more  to  proipote.  tbia  .objeck  in  .  5 
yearsy  than  a  partial  one  ih  50^  /        .  .! 

Query  17.  State  \rbat'  meeènrea  atae  ,noyr  in  pror 
gress  for  the  improvement  of  Africa^  and  bow  tbey 
•re  likelj  to  be  affected  by  tbe  confinuance  of  the  trade^ 
pdrtially  or  geûerally?  .      "^    * 

jinswer  17.  Little  can  bé  hère  said  upon  the  mea- 
sores  in  progreiâfolr'  ihe.ciirilîzktion  of  Africa,  whibb 
îa  DOt  known  dreailj.  i'£incè  âenegal  and'  Goceè  haTe 
been  tranaferred|  tba^e  -oieaauree  are  neàrly  coofined 
io  Sierra  Leone»  Uere  the  greatesst  improrements  baVe 
been  and  are  etill  piiakiog,  and  hence  muet  the  civiti* 
zatioD  of  Africa  |>roceed*  Witb  common  attention  a 
lai^  oomber  oif  Persotia  niay  be  edacatedy  anxiouk  and 
capable  of  spraading.  tbe*  bleesings  tbey  bave .  ilecetved 
llurougbouttheir  Native  Cabtihent*  But  where  the  Siayç^ 
Trade  ia  aUoweâi  ao  im^DotFementa! can  corne:  ita  pea^ 
tiferoui  brtelh  blasta  at  pq ce  '  thé  fa«pea  of  tfaia  Philan- 
thropiat  and-ibe  Mîaaiooary^.and  a/4ndn  of  deablation; 
barbariiy,  and  flBiaery,'foUowi  doaè  on  tbe  atepa  of  Ihe 
Slare-dealer*.!!  i  t'. 

Queiy  18.  la.  Ibère  any  reaaoo  to  apprebendtbat 
the  coDtteband- trade  majr  become  extenaÎTe  in  lime  of 
peace,  eTon  oà^thé  <3âaati  n#rdi'<of  tbe  Line,  ^faera 
M>  cooaiderabla  e.-prograaa  bad  been  madeto.^nppreaa 
tbe  SlaTe-tnade  genarally,  if  aome  deciaiTO  meaatnrea 
u«  not  adoptèd  by  .«tboh  Fowèra  oonjointly  to  cepreaa 
tbe  same?  .  .         -  ».      • 

Jnswer.A^^jxCH  thia,  not  a  dôubt  ttm  exièl.  It 
will.be  caUrâéd  on  more  extenaively  and  more  fero- 
cîomly  tban  érer»  It  ia  aince  tbe.  cnndtiaion  of  tbo 
War,  that  the  large  armed  Veiaeb .  bave  inereaaed  ao 
vary  coBaîdarjaMy.  •  ^Wbilat  lbe/,War)exialed  »  and  eon- 
demnatioD  f oliowad  rvaialancey  thoaePereona^bo  tboaght 
their^property  aecuitet  if  taken  befbre  CoOrla  of  Jualiee* 
sent  oui  unarmed  and  beavy-^ailitKg  Veaaela:  now  tbat 
Ihere  ia  no  penalty  attacbed'to  it,  e^ery  Peraon  «engag- 
ÎQg  in  tbe  tûde,  wiii  aend  lo  tbe.  Coaat  Veaaela  well 
umei  anA  manned,  witb  ordera  to  fight  tbeir  way 
iibroogb  ereryt  obatade:  tbe  wagea  tbey  gîve  are  enor* 


80     Conférences  des  Grimde9*W0is9ances,  tenues 

ISlTiA^ufty  from  7  to  10  poiinj»  per  monlfa;  and^  in  con* 
«eqii«iice^  tlieir  VeMelavrill  soon  be  inanned  witfa  en- 
tire  Crews  of  American  and  Ënglish  Sailors,  the  great- 
eet  enormities'  wlll  -be  perpetrated,  and,  unless  not  only 
t4ie  iriglit  of  eeârchy  .wilh  condemnadon  •  for  résistance, 
be  altowed,  bqt  also  very  vigorotis  Dièawres  be  adopted 
tO'tnforce  it,  thèse  orimea  must  ail  péss  uApuaished. 
Sierra  lÉCone.  April^  1817.      : 

\jinnex  D.)  —  Z.  Macaulay^  Esq,  to  ViscQ{mt  Casi^ 
.  .  '       lereagh.,  .  ■  [  ^ 

Mjr  Lord,  tLondon^  20ih  December^  J8i7. 

'  I  hwf9  been  honoured  ^wkh  .yti»r.Lordslwp*s  Note 
of  the '13th:  instant  f  acknowkdgiog-  the  reoeipt  of  the 
Aoswers  inmide  onthe  26ifa  Decekttber  1816 ,  to  the 
Qaeries'whîch  your  Lordship  had  ptoposed  relative  to 
the  lben*Mate  of  the  Afrkan .  SlaTe*trade  j  and  request- 
iog  Ihe  communication  of  sucli  farthër  inteUigeoce  as  I 
might  bave-  stnce  ebtaiaed.  The'  Answers  to  the  same 
Queirles  v?hich  I  delivered  Jast  iveek  to  Mr.  Planta  y 
^veere  wntten  on  the  Goast^oC  Afriea  ni  <the  raonth  of 
April  last^i  and  't|mi*efore  apply  to>-aipeitiod  6  montfas 
later  than  tbat  tovrhicfar  xnj/AosVreils  ref^r.*  Siticelhat 
lime  I  bave  notreceived  foeoi' Afriea  anf  detaiied  cooi-- 
munications  on  this  subject.  Such  as  I  bave  receiyed, 
I  .will  now  lay  before  jourLords&ip» 

Colonel  Mac  Carthy,  the  Governor  of  Sierra  Leone^ 
in  ÂLelter  dated  20lh  Aprii  1817,'  obserres,  ,|I  atn 
grieved.  to  say  thatthere  is  nothing  favourable  to  state 
wîth  respect  •  to  the  Stave^trade ,  which  bas  not  only 
been  renewed  in  Ihose  places  from  which  iti  had  been 
driven,  but  actually  extended  3  times  as  far  as  at  any 
pleriod  during  the  late  War."  This  représentation  bas 
been  fnlly  confirmed  to  me,  aod  it  is  added^  ,,that  the 
Slave-trade  is  now  openly  and  undiftguisedly  carried 
on  both  at  Sénégal  ànd  Goree.'' 

Governor  Mac  Gerthy,  iti  a  subse<}ttent  Letter,  dated 
lOlh  June  1M7,  says,  ^The  81eye«trade  tia  carried  on 
ittost  vigorously  by  the  Spaniards,  Fortugnese,  Araeri-» 
caiiSy  and  French.  '  I  haye  had  it  affirnrad  from  seyeral 
quarters,  and  do  belteve  it  to  be  a  fàcty  thaï  there  is 
.a  greater  mimber  ^  of  Vesselt  employed  in  that  traffic 
than  at  any  former  periùd."  To  the  same  '  effect  are 
the  Letters  I  baye  receîved  fKX>m  Sierra*  Leene^  'Whicb^ 


à  Londres^  rmlativ.  à  la  traite  des  nègres.     81 

imdw  date  of  the  28th  June  1817 ,  state  as  follows: —  1817 
i,Tlie  Coast  is  crowded  witb  Slave  SLips,  and  no  trade 
can  be  done  mrhere  tbey  are.  We  could  get  rice  to 
Leewardy  but  dare  not  go  tberei  as  we  are  certain 
of  being  plundered  by  tbeui.  I  saw  it  mentloned  in  a 
London  newspaper,  that  a  Cartbagenian  Pirate  bad 
been  planderiug  our  W^Méin.  .  It  .was  au  HaTannab 
Slave  Sbipy  aod  ail  tbe  Spaniards  wbo  corne  on  tbe 
Coast  swear  to  do  tbe  same  wbenever  tbey  bave  it  in 
tbeir'povrer.  If  tbis  sbould  be  suffêredy  we  must  give 
up  ail  tbe  trade,  and  leave  tbe  African  Coast  to  tbe 
Slave  dealers.'' 

On  tbe  20tb  of  July  1817,  .it  is  furtber  stated  as 
foUows:  —  »Tbe  Slave-trade  is  raging  dreadfully  on 
tbe  Coast.  Goree  bas  become  quîte  an  emporium  of 
tbis  traffic.  Our  mercbants  are  losing  tbe  whole-  trade 
of  tbe  Coast.  Tbe  wbole  beoefit  of  it  accrues  to  tbe 
Slave-dealers.  No  otber  trade  can  be  carried  on  wbere 
tbe  Slave-trade  prevails." 

Tbis  view  of  tbe  snbject  is  confirmed  in  a  Report 
recently  pobllsbed  by  the  Church  Missiouary  Society 
in  Âfrica  and  tbe  East.  Tbe  Committee  of.  that  So- 
ciety, in  communicating  to  its  Subscribers  the  sub- 
stance of  tbe  information  recently  receîved  from  tbeir 
Missionaries  on  tbe  windward  Coast  of  Africa,  observe 
as  follows:  —  nThe  Natives  saw  the  Missionaries  sit 
down  in  tbe  midst  of  thein  while  the  Slave-trade  was 
yet  a  traffic  sanctioned  by  the  Laws  of  tbis  Country 
aod  of  tbe  civilized  World.  Tbey  utterly  disbelieved 
at  first  tbe  professions  of  the  Missionaries,  and  wben 
at  lengtb'  brought  by  tbeir  patient  and  consistent  con- 
duct  to  believe  tbem,  yet  so  debased  were  tbeir  oiinds 
by  tbat  traffic  wbicb  our  Nation  in  particular  ^bad  so 
long  jnaintaiiied  among  theui,  tbat  they  bad  no  otber 
value  for  tbe  éducation  offered  to  tbeir  children  than 
as  tbey  conceived  it  would  make  them  more  cunning, 
tbaa  tbeir  neighbours.  But  the  Missionaries  gladly  be- 
caïae  tbe  teacbers  of  tbeir  children ,  in  tbe  bope  tbat 
tbey  sbould  ouUive  the  difficulties  whicb  then  opposed 
Ibcir  mission.  The  Act  ,of  Abolition  seemed  to  open 
a  bright  prospect  to  the  friends  of  Africa.  Tbe  nume- 
roos  Slave  Factories  wbicb  crowded  tbe  Rio  Pongas 
taoished,  and  Christain  Churcbes  began  to  spring  up 
ia  tbeir  room.     The  Country    was   gradually  opening 

1SMt9,  Supplem,     Tome  IlL  F 


82     Conférences  des  Grandes  PuiesanceSf  tenues 

1817it8elf  tQ  the  instructioa  of  tbe  Missionaries,  vrlien  the 
revival  of  the  Slaye-trade  by  somé  oF  the  European 
Powers  proved  a  teoiptation  too  great  to  be  resîsted. 
At  the  momeot  when  the  Natives  began  to  assemble 
to  hear  the  Missionaries  preach,  and  even  to  erect 
bouses  for  the  worship  of  God,  —  at  this  momeot 
thetr  ancient  enemy  cornes  in  like  a  flood\  andf  it  is 
to  be  fearedy  wiU  drive  away  our  Missionaries  for  a 
time.  80  great  is  the  demoralizing  effect  of  the  Slave- 
trade ,  and  so  inveterate  the  evil  habits  which  it  gene« 
rates  y  that  it  is  not  improbable  it  may  be  necessary  to 
withdraw  wholly  for  the  présent  ^  the  Society's  Settle- 
ments  formed  beyond  Ihe  precincts  of  the  Colony  of 
Sierra  Leone."  Subséquent  accounts  render  it  proba* 
ble  that  this  anticipation  bas  been  actually  realized. 

In  addition  to  the  facts  already  adduced  to  shovr 
the  prevalence  of  French  Slave-trade,  a  Letter  front 
Dominica,  dated  7th  January  18 17,  states  that  „in  the 
month  ofNovember  1816,  a  Portuguese  Brig,  the  Eleo- 
nora  of  Lîsbon,  veith  265  Africans  from  Gaboon,  arcî- 
yed  o£f  St.  Pierre  in  Martinique ,  and  on  the  25th  of 
the  same  month  landed  them  at  Carlet,  between  St. 
Pierre  and  Fort  Royal,  the  Brig  afterwards  returning 
to  the  former  Port.''  It  was  also  known,  that  2  Ves- 
sels  had  been  fitted  ont  and  despatched  from  St.  Pierre 
to  the  Coast  of  Africa  for  Slaves,  and  that  at  the  same 
time  a  fast  sailing  Schooner  was  about  to  départ  for  a 
similar  purpose.  ,,The  impunity,"  if  is  added,  „which 
thèse  infractions  of  Treaties  meet  witfa  in  the  French 
.  Colonies  wiU  no  doubt  increase  the  répétition  of  them 
to  an  unbounded  degree."  In  a  subséquent  Letter,  da- 
ted Dominica,  4th  September  1817.  it  is  observed,  „A 
few  weeks  ago  a  large  Ship  arrived  from  the  Coast  of 
Africa  aud  landed  at  Martinique  more  than  500  Slaves  ; 
they  were  disembarked  some  little  distance  from  St. 
Pierre  I  and  marched  in  by  twenties.'' 

In  addition  to  thèse  instances  of  French  Slave-trad- 
ing, I  bave  to  state,  that  a  Gentleman,  vrho  returned 
about  a  fortnigbt  since  from  a  voyage  to  the  Coast  of 
Africa,  informed  me,  that  vrhile  he  was  (about  3  or 
4  months  ago)  in  the  River  Gambia,  2  French  Vessels 
navigatiug  under  the  white  Flag  carried  off  openly  from 
that  River  350  Slaves. 

The  foUowing  Extract  of  a  Letter  from  Cape  Coast 


à  Londres,  relatiu.  à  la  traite  des  nègres.    83 

Catde,  Stb  March  1817,  shews  that  the  Dutch  Fudc- 1817 
tionaries  in  that  quarter»  notwithstanding  the  Decrces 
of  their  GoyerDinent,  are  activelj  engaged  in  the  Slave- 
trade.  9|We  deem  it  our  duty  to  inform  you  of  the 
eondact  of  the  Governor  of  Elniina  :  we  are  well  aware 
that  a  partÎGular  feature  of  the  Dutch  GoYernment  at 
thia  time  is  thê  désire  of  preVenting  the  Slaye-trade, 
which  their  Représentative  in  this  Country  takes  every 
opportunity  of  aiding  and  ab^tting.  Portuguese  Ves- 
seb  are  furnished  with  Canoës,  and  Spaniards  supplied 
with  yrater.  The  beginning  of  last  month  a  Spanish 
Ship  was  4  days  at  anchor  in  Elmina ,  receiying  water 
aod  barterîng  dollars  for  such  goods  as  were  suited  for 
the  purchase  of  Slav-es.  Tliis  Vessel  proceeded  a  short 
distance  to  leeward,  and  came  to  anchor  oif  Opam,  a 
place  aboat  8  miles  to  the  eastward  of  Tantum,  M^here 
the  Master  pnrchased  to  the  number  of  400  Slaves,  and 
carried  them  ofi  to  the  Coast:  —  a  Spanish  Schooner 
also  took  Slaves  off  from  the  same  neîghbourhood  about 
3  mcMithi  ago." 

1  hâve  the  honour  to  be,  etc. 
Viêcount  Castlereagh ,  K.  G»  Z,  Macaulat. 

No.  3.  —  Protocole  de  la  Conférence  entre  les  Plé- 
nipotentiaires des  5  Cours,  du  7  Février,  1818. 

Prësens:  *-—  Le  Baron  de  Hnmboldt,  Lord  Castle- 
reagh ,  le  Comte  de  Lieven ,  le  Marquis  d'Osmond ,  le 
Prince  Esterhazy. 

Lecture  ayant  été  faite  du  Protocole  de  la  dernière 
Confërence,  Messieurs  les  Plénipotentiaires  l'ont  ap- 
proavë  et  signé. 

M.  le  Comte  de  Palmella  s'étant  rendu  à  l'invitation 
verbale  qui,  conformément  à  ce  qui  avait  été  convenu 
à  la  Conférence  du  4  Février  dernier,  lui  a  été  faite 
de  la  part  de  Messieurs  les  Plénipotentiaires,  Lord 
Castlereagh  lui  fait  communication  de  la  Convention 
coodue  entre  son  Gouvernement  et  celpi  d'Espagne,  le 
23  Septembre,  1817,  sur  labolition  du  Commerce  de 
h  Traite  des  Nègres,  et  Tinvite,  de  concert  avec  Mes» 
tkats  les  Plénipotentiaires  ses  Collègues,  de  vouloir 
bien  joindre  ses  efforts  aux  leurs  »  afin  d'atteindre  un 
but  qui  intéresse  autant  l'humanité,  et  qui  ne  sera 
complet  que  lorsque  Sa  Majesté  Très  Fidelle  aura  adopté 
^  semblabfee  mesures* 

F2 


84     Conférences  des  Grandes  Puissances^  tenues 

# 

1817  Le  Comte  de  PalmeDa  a  répondu ,  qu^en  acceptant, 
par  8a  Note  du  17  Février,  1817,  rinvitation  qui  ayait 
ëté  .adressée  à  son  Prédécesseur,  pour  prendre  part  aux 
Conférences  qui  avaient  Heu  ,  en  conséquence  de  l'Ar- 
ticle Additionnel  du  Traité  de  Paris  du  20  Novembre, 
1815,  il  avait,  par  ordre  de  sa  Cour,  énoncé  les  con- 
ditions d'après  lesquelles  il  étoit  autorisé  à  assister  à 
ces  Conférences;  et  qu'il  ne  doutait  pas,  d'après  l'invi- 
tation nouvelle  qu'il  venait  de  recevoir  de  la  part  de 
Messieurs  les  Plénipotentiaires,  que  ces  bases  ne  fus- 
sent acceptées ,  d'autant  plus  qu'elles  étaient  toutes  fon- 
dées sur  les  principes  les  plus  justes. 

Le  Comte  de  Palmella  a  ajouté  qu'il  s'empresserait 
de  transmettre  \  sa  Cour  la  communication  du  nouveau 
Tmité,  qui  venait  d'être  conclu  entre  les  Gouvernemens 
Britannique  et  d'Espagne,  pour  l'extinction  de  la  Traite 
'  des  Nègres  de  la  part  des  Sujets  de  Sa  Majesté  Catho- 
lique; et  que  Sa  Majesté  Très  Fidelle  ne  pourrait  que 
voir  avec  une  véritable  satisfaction  les  avantages  qui  en 
résulteroient  pour  la  cause  de  l'humanité,  d'après  les 
principes  qu'elle  professoit  elle-même,  que  ces  Plénipo- 
tentiaires avaient  solennellement  déclarés  au  Congrès  de 
Vienne,  et  auxquels  le  Comte  de  Palmella  se  référait 
entièrement,  ainsi  qu'aux  explications  qui  ont  été  don- 
nées à  la  même  époque,  pour  ce  qui  regarde  les  cir- 
constances particnlières  du  Brésil.  ^ 

Sur  quoi  la  présente  Séance  a  été  levée. 

HUHBOLDT.     ESTERIUZT.     OSMONO.     LiEVXV.     CaSTLERXAGH. 

No.  4.  —  Protocole  de  la  Conjérence  entre  les  Plé- 
nipcftentiaires  des  5  Cours,  du  ii  Février ^  1818. 

Présens:  —  Lord  Castlereagh ,  le  Gomte  de  Lieven, 
le  Baron  de  Humboldt,  le  Marquis  d'Osmond,  le  Prince 
Esterhazy. 

Lecture  ayant  été  faite  du  Protocole  de  la  dernière 
Conférence  du  7  Février,  il  a  été  approuvé  et  signé. 

Le  Comte  de  Palmella  ayant  déclaré,  dans  la  Con- 
férence du  7  Février,  qu'il  serait  prêt  à  recevoir  et  à 
transmettre  à  sa  Cour,  la  communication  de  la  Con- 
vention conclue  entre  la  Grande-Bretagne  et  l'Espagne, 
en  date  du  23  Septembre,  1817,  Messieurs  les  Plénipo- 
tentiaires sont  convenus  de  la  lui  adresser  par  une  Note 
qui  est  consignée  au  ^présent  Protocole,  sub  litt.  A. 


à  Ifindrea,  relaiiu.  à  la  traite  des  nègres.     85 

Messieurs  les  PleDipotenliaires  ne  se  croyent  pas  ap-  1817 
pelés  à  entrer  acIueUeoient  en  discussion  sur  les  con- 
ditions mentionnées  dans  l'OfEce  de  M.  le  Comte  de 
Paloiellâ  du  17  Février,  1817,  auxquelles  il  s'est  référé 
à  la  dernière  Conférence,  croyant  devoir  s*en  rappor- 
ter, quant  au  principe  et  au  but  de  leur  démarclie  ac- 
tuelle, entièrement  à  ce  qui  a  été  consigné  aux  Proto- 
coles des  Conférences  tenues  sur  cet  objet  au  Congrès 
de  Vienne,  ainsi  qu'à  la  Déclaration  solennelle  des  Puis- 
sances en  date  du  8  Février,  1815,  faite  au  dit 
Congrès. 

Sur  quoi  la  Séance  a  été  levée. 

HvMBOLDT.     ESTKRHAZY.     OsMOVO.    LlEVEV,     CaSTLEEKAOH. 

{Annexe  A.)  —  Les  Plénipotentiairet  des  S  Cours, 
à  M.  le  Comte  de  Palmella. 

Londres^  le  \\  Février  1818. 

Les  Soussignés,  en  suite  de  la  communication  faite 
à  Monsieur  le  Comte  de  Palmella,  dans  la  dernière  Con- 
férence, en  date  du  7  Février  de  cette  année,  s'empres- 
sent d'avoir  l'honneur  de  transmettre  ci-inclus  à  son 
Excellence,  le  Traité  conclu  entre  Sa  Majesté  Britan- 
nique et  Sa  Majesté  Catholique,  qui  stipule  de  la  part 
de  PEspagne  l'abolition  définitive  de  la  Traite  des  Noirs, 
et  pr&ente  ainsi  un  résultat  bien  satisfaisant  de  là  sol- 
licitude quêteurs  Cours  respectives  apportent  a 'rem- 
plir rengagement  qu'elles  ont  contracté  par  l'Article  Ad- 
dionnel  du  Traité  de  Paris,  du  20  Novembre,  1815. 
La  réalisation  entière  de  ce  but  intéressant,  ne  tenant 
plus  qu'à  la  renonciation  de  la  Cour  de  Portugal  \  cette 
partie  du  Trafic  des  Nègres  qu'elle  s'est  encore  réservée 
an  sud  de  l'Equateur,  les  Soussignés  ont  l'honneur  d'in- 
viter Monsieur  le  Comte  de  Palmella  è  solliciter  de  ia 
Cour  des  Pleinpouvoirs,  qui  le  mettent  è  même  de  tra- 
vailler de  concert  avec  eux,  aux  moyens  d'atteindre  un 
résultat  aussi  désirable. 

Ils  ont  en  même  tems  l'honneur  d'ajouter  ci-joint 
les  Extraits  des  Protocoles  des  deux  dernières  Confé- 
rences sur  cet  objet,  pour  l'information  de  son  Excel- 
teoee,  et  tfhisissent  cette  occasion,  etc. 

Lovnr.    Humboldt.   Castlersagh.    Osmovd.   Esterhazy. 
U^  le  Comte  Palmella. 


86     Conférences  dea  Grandes  Puissances,  jtemtes 

1817  JVo.  5.  —  Protocole  de  la  Conférence  entre  les  Plé- 
nipotentiaires  des  5  Cours,  du  14  Février^  1818. 

(Extrait). 

Pr&eDS  :  —  Le  MarquU  d^OsmoncI^  Lord  Castlereagh, 
le  Baron  de  Humboldt,  le  Prince  Esterhazy,  le  Comte 
de  Lieven. 

Messieurs  les  Plénipotentiaires  ayant  approuva  le 
Protocole  de  la  dernière  Conférence  du  11  Février ,  il 
a  été  signe. 

On  fait  lecture  de  la  Réponse  du  Comte  de  Palmella 
}l  la  Note  que  Messieurs  les  Plénipotentiaires  lui  ont 
adressée  le  11  Février  de  cette  Année,  et  elle  est  con- 
signée au  présent  Protocole,  sub  lit.  A. 

OSMOVD.    CaSTLKEKAOH     HuMBOLDT.     ESTXIIHAZT.     LxKTKV. 

{Annexe  A.)  —  Le  Comte  de  Palmella  aux  Pléni^ 

potentiaires  de  5  Cours. 

Londres^  m  1S  Février^  1818. 

Le  Soussigné  a  reçu  la  Note  que  Messieurs  les  Plé- 
nipotentiaires des  Cours  signataires  de  l'Article  Addi- 
tionnel du  Traité  de  Paris  du  20  Noyembre,  1815 ,  lui 
ont  fait  l'honneur  de  lui  adresser  en  date  d'hier. 

Il  s'empressera  de  porter  à  la  connoissance  de  sa 
Cour,  le  Traité  conclu  entre  Sa  Majesté  Britannique  et 
Sa  Majesté  Catholique ,  dont  leurs  Excellences  ont  bien 
voulu  lui  faire  la  communication  officielle,  ainsi  que 
les  Extraits  des  Protocoles  de  leurs  2  dernières  Confé- 
rences sur  cet  objet. 

Le  Soussigné  se  trouTant  déjà  actuellement  muni 
des  Plein-pouvoirs  et  des  Instructions  nécessaires  pour 
assister  aux  Conférences  de  leurs  Excellences,  et  pour 
y  discuter,  de  concert  avec  elles,  les  moyens  d'atteindre 
le  but  désirable  dont  il  s'agit,  ne  se  croit  pas  dans  le 
cas  de  devoir  demander  de  nouveaux  Plein-pouvoirs,  à 
«^  moins  que  la  question  ne  change  absolument  de  nature 
par  le  refus  (auquel  le  Soussigné  ne  peut  s'attendre  de 
la  part  de  Messieuts  les  Plénipotentiaires)  d'admettre  les 
principes  énoncés  dans  la  première  Note  qu'il  a  eu  l'hon- 
neur de  leur  adresser.  Lorsque  leurs  Excellences  se 
croiront  appelées  à  entrer  en  discussion  sur  ces  prin- 
cipes, elles  verront  qu'ils  découlent  tpus  évidemment 
et  immédiatement  de  la' Déclaration  du  Congrès  de 
Vienne  du  8  Février,  1815,  et  du  Traité  conclu  entre 


o  Londres,  relatip.  à  la  traite  des  nègres.    SJ 

SaMaîeslë  Très  FideUe  et  3a  Majesté  Britannique,   à  1818 
l'époque    du   joiéoie  Congrès ,   pour   rextioction    de   la 
Traite  au  nord  de  l'Equateur. 

Le  Soussigné  profite  de  cette  occasion ,  etc. 

Le  Comte  de  FauikliiA. 

jim  MM.  les  Plénipotentiaires  des  5  Cours. 


12. 

Actes  et  conférences  au  Congrès 
d'AiX"  la-  Chapelle ,  concernant  la 
Traite   des  ]\ègres.      24   Octobre  — 

19  Novembre  1818. 

(Communication  faite  au  Parlement  d'Angleterre.) 

f^iscount  Castlereagh  to  Earl  Bathurst. 

Mj  Lord,  jiiX'Ja'Chapelle,  2d  Nouember,  1818. 
In  the  Conférence  of  the  24th  October,  I  opened 
to  the  Plenipotenfiaries  the  existiag  state  of  the  Trade 
in  Slayes,  and  the  progress  made  bj  the  Flenipotentia- 
rtes  in  Ijondon  in  proposîng  further  measures  for  ac- 
complishing  its  final  abolition. 

As  the  further  examination  of  this  question  required 
that  the  Ministers  should  bave  dme  to  peruse  the  yo- 
laminous  Documents  connected  wilh  it,  I  gave  notice 
tbat  I  should ,  on  a  futuc^ .  day,  submit  to  them  2  Pro- 
positions; >'r   . 

The  Ist,  for  addr«ssing  a  direct  Appeal  on  the  part 
of  the  5  Courts  to  the  King  of  Portugal,  founded  upon 
tbe  Déclaration  made  in  His  Majesty's  name  by  his 
Plenipotentiary  at  Vienna,  and  urgiog  His  Majesty  to 
giye  effect  to  that  Déclaration  at  the  period  fixed  by 
Spain  for  final  abolition ,  viz.  on  the  20th  May  1820. 

The  2d  would  be,  that  the  Powers  there  represented 
sboold  accept  the  principle  of  a  qualified  right  of  mu« 
tuai  risit ,  as  adopted  by  the  Courts  of  Great  Britain, 
Spain,  Portugal  and  The  Netherlands,  and  should  apply 
the  same  to  the  case  of  their  respective  Flags,  as  cir- 
caoMtances  migbt  point  out. 

It  waa  impossible  not  to  perceive ,  in  the  short  dis* 
CQSston  wbich  ensued ,  that  there  vras  considérable  he« 


88    Conférences  au  Congrès  d^Aix^la-^Ctiapellêy 

1818  sitatioa  ,  especlally  in  tbe  French  Plenipotentiarjr ,  vrif h 
regard  to  the  principle  of  the  latter  measiire.  Uoder 
thèse  cîrcumstanceSy  I  thoiight  h  better  to  avoid  a  pro- 
longation of  the  conversation.  I  bad  an  intetyiew  wilh 
the  Duke  de  Richelieu  on  the  following  day,  for  tbe 
purpose  ol  urgîng  bis  Excellencj  to  a  more  favourable 
view  of  this  important  question.  Thîs  led  to  a  verj 
full  examitiation  of  the  measure  in  ail  its  bearings;  and 
though  I  cannot  say  tbat  I  sncceeded  in  shakin'g  his 
Grace's  opinion,  1  flatter  mjself  I  reduced  the  weigbt 
and  number  of  bis  objections;  and  that  I  brought  his 
mind  to  feel  thé  extrême  inconvenience ,  as  well  aa 
moral  objection,  to  leaving  the  question  Mrhere  it  is* 

It  is  due  to  the  Duke  de  Richelieu  that  I  should 
State,  that  1  bave  found  his  Excellency  uniformly  an- 
xious  to  render  the  measures  of  his  own  Goyemment 
effectuai  to  its  object;  and  that  be  bas  been  cordiallj 
dîsposed  to  receîve  and  follow  up  everjr  information 
which  I  bave  laid  before  him  concerning  the  màl-prac« 
tices  of  tbe  Subjects  of  France  in  tbis  traffic;  but  he 
seems,  as  yet,  under  great  appréhension  of  the  effeci 
in  France  of  any  concession  of  the  nature  above  sug- 
*  gested. 

Tbe  Duke,  bowever,  gave  me  eyery  assurance  of 
its  being  fully  considered;  and  as  a  means  of  doing  80> 
bis  ExcellQncy  desired  me  to  furnish  him  with  a  Mé- 
morandum, stating  the  substance  of  those  explanations 
which  1  had  given  him  of  the  question.  I  now  bave 
to  transmit  to  your  Lor^hî^  a  Copy  of  tbis  Paper, 
and  to  assure  you,  that  I  shall  lose  no  opportunity,  in 
cnnjunctîon  vrith  the  Duke  of  Wellington,  of  foUowiog 
up  with  zeal  and  persévérance  tbis  important  part  of 
my  Instructions. 

I  bave  the  honour,.  etc. 
Earl  Bathurst,  K.  G.  Castlkrxagh. 

(Enclosurei.)  —  Protocole  de  la  Conférence  entre 
les  Plénipqtentiairea   des  5  Cours.  —  jUx^la^Cfia-' 

pelle,,  le  24  Octobre^  1818. 

Lord  Castlereagh  a  fait  part  îi  la  Conférence  des 
résultats  obtenus  jusqu'ici  par  les  mesures  adoptées  pour 
l'abolition  générale  de  la  Traite  des  Nègres,  et  de  l'état 
actuel  des  choses  par  rapport  à    cette  question  intéres- 


xiànàern»  la  iraiie  thê  nègres,  89 

unie  9  m  ^lEiigaànr  entre  la  Traite  licite  et  la  Traite  1818 
illidte. 

Son  Eiccelletice  a  ôb&ervtf ,  que  depuis  la  Conven- 
tion du  23  Septembre^  1817^  par  laquelle  l^spagne  a 
ixé  l'Année  1820  pûu^  terme  final  de  ce  trafic,  le  Por- 
tugal éioit  la  seule  Puissance  qui  n^  se  f&t  pas  expli^ 
quée  sur  l'ëpoqde  de  Tab'olitioti^définitiTe. 

Lord  Castlereagh  jsl  ajput^  qi^^e  tant  qu^il  j  a  voit  un 
£tat,  dont  les  Lois  i^ulôriserpieot  la , Traite,  ne  f&t-ce 
que  partiellement  ',  et .  ujd  Pavillon  giii  pût  la  protéger, 
il  ne'seroit  guères  pôj^i^le  d^^empécher  la  continuation 
de  ce  commerce  pair  les  voles  de  la  contrebande ,  .dont 
Paccroissement  avoiti  éli  tfîs  çonisidérable  dans,  les  def- 
nierea  années,  et  que  lors  même,  que  la  Traite  des 
Nègres  serqit  défendue  par  les  Lois  de  tous  les  Pays 
civîiiséis,  une  surveillairpe  ^!^^  ^^  permanente,  pour- 
roil  seule  garantir  Pexécution  ae  ces  Lois. 

A  la  suite  dé  cet  e^cpoéé*,  Lord  Castlereagh  a  com- 
Diuniqné  plusieuré •  Pièces  relatives  à  la  question,  en  se 
référant  aux  .d'étaib  déjè  soumis  aux  .Ministres  réunis 
à  Loadres.  11  a  en  même  lenss  développa  ses  idées; 
1^1  sur  le  moyen  de  poursuivre  l'application  du  prin- 
cipe de  Pabolition  légale  de  la^ITraite;  i2^p  sur  les  mos- 
yeos  d'assurer  l'exécution  des  Lois  et  Conventions  qui 
s'y  rapportent  •<  •^  ,    , 

Rdativemenl  au  premier  objet,  'Lord  Casilereagb  a 
proposé  de  convenir  d'une  démarche  tis-ài>vis  de  la 
Cour  de  Rio  de  Janeiro ,  -povhr  FeiVgager  à  s'expliquer 
le  plutdt  possible  sur  le  terme  qu'elle  comptoit  fixer 
pour  l'abolition  finale  de  la  Traife; 

Relativement  au  second  objet,  son  Excellence  pro- 
pose d'adopter  généralement,  et  dans  une  forme  obli- 
gatoire ,  les  Ji^esures  arrêtées  par,  les  derniers  Traités 
entre  la  Grande-Bretagne,  l'Espagne',  le  Portugal  et  le 
Royaome  des  Pays-Bas.  ^''' 

Ces  propositions  ont'  été  pris  ad  référendum ,  et 
on  est  convenu  de  reprendre  la  délibération  dans  une 
Séance  prochaine. 

MrmaincH.      Richklibv*     Castlvhsaoh.      HAnnKVBERo* 
BEBSSTOiunr*    NassuacDE»'    Catodistrias. 


90     Conférenùea  au  C&ngràs  d!Ai9>4a^ChapeUej 

1^18  {Eadomrc  2.)  '*-  V^iscoimt  Casiler^agktQ  pf^  Duke 

de  Richelieu, 

Lord  Castlereagh  bas'the  nonoûr  .to^  enclose  to,,the 
Duke  de  Richelieu,  tbe  Mémorandum  vhich  be  yêalerday 
promised  îo  submit  to  bis  ExceAency'a. considération* 

Lord  Castlereagh.i^ill  ba  ..inQ$t  ^baii^PK  tp  repljr, 
vrithout  loss  of  time,  to  anj  queries  wbich.the  Duke 
de  Richelieu  y  ifrijl  baÎTè  ibe'goodbess  to  put  td.bim  ou 
this  êubject;  or  to  procure.  f6*r^  'Kis  Ejdcetlency  âny  in- 
formation wbicU'^inay  ^ppbfi^'tô  hitn  ifiàferiàl,^  and 
whîck  Lord  Qistlereagh  in'a.7''ïiot  ,bave  tbe  means  of  im* 
mediately  bimself  suppt;|rihgf  '  ,  .     ;  * 

Lôi'd  Caçtlereagh  rechiesti^  tbre  Duke  de  Richêïièu  to 
accept,  etc.  ,  :    ,  '  '. , 

l^AStLZIUEAQH. 

B.  F:  The  Duhe  de  Rich^Uèu. 


<  .  a  .   I 


{Enclomre  3.)  —  Mémorandum  of  the  Britieh  Go^ 

i^er/wnw^.  — iM  (A.) .  ■' : 
'  FirsU  —  Righi  of  Vidt. 
'  None  of  <tbe  d'  Conrentions  signed  by  Great  Brtiain 
^hb  Spaîn,  'Portugal,  and  HoAand,  gives  tbi^  rigîit  to 
K{Ag*s  SbipS)  Sndistoinlînately,  lù  ail  it  i»  oonfined  to 
'King's  Sbips  bairing  >  tbe  expr<esê  instructions  and 
authority^  as  specified  in  tbe  Treaty.      < 

The  ^rotisiAnis,;  in  ail  cases,  reciprocal;  but  tbe 
Treaty  wiCb  The  Netberlands  restricts  the  exercise  of 
tbis  right  to  a  specified  mimber  of  Skips  of  eacb  Fower^ 
Dot  exceeding  12  in  tbe  wbole.  Eacb  Power,  as  soon 
as  it  grants  thèse  Instructions  to  aoy  of  its  Sbips  «of* 
Warj.  18  bound  to  notify  tp  thé  other  the  name  of  tbe 
Vessel  so  authorized  to  tislt. 

r 

Second.  — ^    Right  oj  Détention^  • 

No  visit  or  détention  can  take  place,  except  by  a 
Commissioned  Officer  baving  the  Instructions  aboyé  re- 
ferred  to ,  as  bis  spécial  autbority  for  tbe  same  ;  nor 
can  be  detain  laùd  carry  into  Port  any  Vesstjl  so  visited, 
except  on  tbe  single  and  simple  fact*  of  Slaves  jound 
on  ooard.  There  is  a  iaying  Clause  to  distioguish 
Domestic  Slaves,  acting  as  Servants  or  Sailors,  frotn 
those  stictly  appertaining  to   the  traffic.     The  Powers 


•  .  concern,  la  traite  des  nègres.  91 

_  • 

motually  engage  to  maké  the  OCEcer  personally  reapon- 1818 
sîble  for  anj  abusive    exercise  of  authortty,  indepen- 
dent  of  the  pecuniary  iDdemnity  to  be  paid,  as  hereaf- 
ter  8tated>  to  the  Owoer,   for  tbe  improper  détention 
of  hia  Yesêei. 

TTiirdn —  jfdjudication» 

The  YÎsiting  Officer  findîng^  Slaves  on  board,  as  he 
conceÎTeSy  contrary  to  Law,  niây  carry  tbe  Vessel  into 
wUchever  of  the  2  Ports  is  the  nearest,  vrhere  tbe 
Mixed  Commission  belonging  to  the  captnring  and  captu- 
red  Vessels  shall  réside  ;  but  by  doing  so  ^  be  not  only 
renders  himself  personally  responsible  to  hb  ovirn  Go- 
vernment for  the  discrétion  of  tbe  act,  but  he  alfo  ma- 
ket  bis  Government  answerable  to  the  Government  of 
the  State  to  whom  the  Vessel  so  detaîned  belongs^  for 
tbe  fuli  compensation,  in  pecuniary  damage,  vrhich  the 
Mixed  Commission  may  award  td  the  Ovrners  for  the  , 
détention,  if  unjustifiably  made. 

The  Mixed  Commission  bas  no  jurisdiction  of  a  cri- 
minal  character,  and  consequently  can  neîtber  detain 
nor  pîinish  the  Fersons  found  on  board  Ships  so  de- 
tained,  for  any  offences  they  may,  by  sucfa  Slave-trad- 
iog,  bave  commîtted  against  tbe  Laws  of  their  parti- 
cular  State.  The  Mixed*  Commission  bas  no  other  au- 
thonty,  than  summarily  to  décide,  whetber  the  Ship 
bas  been  properly  detained ,  or  not ,  for  having  Slaves 
illîdtly  on  board.  If  this  is  decided  in  the  affirmative, 
the  Ship,  and  cargo  (if  aoy  on  board)  are  forfeited, 
the  proceeds  to  be  equally  divided  between  the  tivo 
Slaves;  the  Slaves  to  be  provided  for  by  th  StatQ  in 
whose  Territory  the  condemnation  takes  place. 

If  the  Mixed  Commission  orders  the  Vessel  to  be 
rdeesed,  it  is  required  at  the  same  moment  to  àvrard 
sech  pecuniary  compensation  to  tbe  Owners  for  tfae 
détention  as  appears  to  them  reasonable. 

A  Table  of  Demurrage  is  given  in  the  Treaties,  and 
d»e  Goveronient  of  the  detaining  Officer  is  bouiid  to 
diacharge  the  Sum  so  awarded ,  vr ithout  appeal,  within 
12  montbe. 

The  Mixed  Commission  is  composed  of  a  Commis- 
Miy  Jodge ,  and  a  Commissary  Ârbitrator  of  each  Na- 
tîoo,  as  was   provided  tn  the  Convention  signed  be- 


t 

92     Conférences  au  Oongrè:s  cPJlix^la^ChapeUej 

I8I8tween  Great  Britain  and  France   in  1815 ,   for  ad|udi- 
catiog  tbe  ptivate  claima. 

Fourth.  —  Sphère  of  Opération. 

In^the  Çpanîsh  and  Fortuguese  Conventions,  tbere  is 
no  otber  restriction  as  to  the  liniits  within  which  de* 
tentîon,  as  above,  may  Iake  place,  tban  wbat  arose 
naturalij  ont  of  the  state  of  tbe  Laws^  vis*  —  Tbat 
80  long  as  eitber  Power  m.igbt  l^twflilly  trade  in  Slaves 
to  the  aouth  of  the  Equator,  no  détention  sbould  take 
place  witbîn  those  limits.  s 

In  the  Convention  witb  Holland,  a  liue  is  drawn 
frooi  the  Straits  of  Gibraltar  to  a  point  in  Tbe  United 
States  I  so  as  to  except  ont  of  the  opération  of  the 
Convention  what  may  be  called  tbe  European  Seas. 

In  ail  the  3  Conventions,  the  v^bole  range  of  voyage, 
from  tbe  coast  of  Africa  to  tbe  opposite  shores  of  both 
AmericaSy  including  tbe  West  Indies,  is  subjected  to  tbe 
regulàted  surveillance  tbus  establisbed. 

Obserpations, 

Upon    the    Ist   head ,    it  does   not  occur  tbat  any 
fiirtber  restrictions  tban  those  provided  in   the  Nether-  ' 
lands'  Convention,  can  be  required.    But  tbis  is  alwaya 
open  to  negotiation. 

Tbe  same  observation  appears  applicable  to  tbe  2nd 
liead. 

Tbe  same  observation  applies  also  to  the  3rd  head, 
vrilh  tbîs  distinction:  tbat  a  State,  such  as  Aiistri^  for 
exemple,  agreeîng  to  the  measure,  but  having  little  or 
no  «trade  on  tbat  coast,  instead  of  immediately  goiog 
to  tbe  expence  of  constîtuting  Commissions,  niight  re- 
serve tbe  power  of  doiog  so  whenever  she  thougbt  fit  ; 
or  mtght  be  enabled,  if  she  sbould  prefer  it,  to  autho* 
rîze  the  Commissioners  of  any  otber  State  to  take  co- 
gnizance  in  ber  name,  of  any  cases  in  which  tbe  pro- 
perty  of  Austrian  Subjects  might  be  concerned, 

The  4th  head  seems  most  susceptible  of  comment, 
as  it  admits  the  possibility  of  search  over  the  yrhole 
surface  of  tbe  Atlantic,  and  in  the  West  Indian  Seas, 
v^bere  tbe  trading  Vessels  of  commercial  States  are 
more  numerous  tban  on  the  Coast  of  Africa. 

Great   Britain    was  herself  so   fu^ly  satisfied,    tbat 


concern.  la  traite  des  néfgres.  93 

under  Ibe  cbecks  eêtabGshed ,  abuse  is  so  Utile  to  be  1818 
presnoed,  that  ebe  dîd  uot  besitate  to  expose  faer  own 
comiDCffee  ior  tbose  seas,  however  extended,  to  this,  as 
fbe  coDceives,  imaglnary  inconvenience  ;  considerîng  that 
so  urgent  a  claiai  upon  her  huilianity  would  not  only 
{usiirjr,  but  impose  upon  ber  as  a  moral  duty,  even  a 
greater  sacrifice. 

But  notwiifastandiog  what  Great  Britain  bas  alreadj 
doue  9  in  ber  Treaties  wilb  tbe  3  Powers  with  whom 
she  bas  éontracted,  and  is  ready  to  do  witli  ail  other 
eivilised  States,  -^  nainely,  .to  ruti  some  risk  of  in« 
convenience  for  so  noble  a  purpose;  there  is  a  dislîn* 
clion  wbicb  may  reasonably  be  taken  between  giviog 
effect  to  tbis  System  upon  the  Coast  of  Afrîca,  and  foc 
a  certain  distance ,  say  200  leagues  from  that  particular 
Coast,  and  tbe  extending  the  same  over  tbe  eotire  of 
tbe  Atlantic  and  West  Indian  Seas,  Tbe  latter,  as  the 
most  effectuai  measure,  Great  Britain  bas  preferred, 
witb  whatever  of  inconvenience  it  may  be  connected 
in  ils  opération  ;  but  she  ^would  not  be  the  less  disposed 
to  altacb  ^alue  to  the  more  limited  application  of  tbe 
priodple. 

It  may  be  stated ,  tbat  so  long  as  tbe  Laws  of  any 
one  State  shall  permit  a  trade  in  Slaves,  or  that  any 
Flag  sball  extst  in  the  World  whicb  is  not  compreben- 
ded  in  tbis  System  of  maritime  Police  against  the  con* 
trahand  .Slave -trader,  the  evil  v^ill  continue  to  exîst. 
This  reasonin^,  altbougb  plausible,  sbould  not  discou* 
F^e  a  common  effort  against  the  abuses  committed,  and 
upon  close  examination  it  will  be  found  fallacious. 

Ist.  The  whole  of  the  African  Coast,  north  of  tbe 
Lise,  is,  at  tbis  moment,  emancipated  from  tbe  trafficy 
fay  the  Laws  of  ail  States  having  Colonies. 

2dly.  By  the  20tb  May,  1820,  no  Flag  of  any 
soefa  State  will  be  enabld  legally  to  carry  on  the  traffic, 
aoy  where  to  the  north  of  the  Line  on  either  side  of 
tlie  Atlantic';  nor  any  Flag,  other  than  the  Portuguese, 
be  autfaorized  so  to  trade,  south  of  the  line. 

Supposing,  for  a  moment,  that  Portugal  sbould  not 
aboHsb  to  tbe  soutb  of  the  Line,  till  the  expiration  of 
the  8  years  complète ,  from  the  Déclaration  of  Vienne, 
rà.  1823,  wbat  an  immense  sphère,  nevertheless ,  of 
nlutary  opération ,  would  not  tbis  conservative  alliance 
luve  in  tbe  interval? 


94     Conférences  au  Congrès  d'Aix-Ja^Chapelle, 

1818  The  other  braoch  of  tlie  objection  iê  not  more  solid  ; 
it  18  true,  thaï  the  .Ship  and  Flag  of  the  smallest  Power 
mîghty  in  légal  Iheory^  coTer  thèse  transactions;  but 
vrhere  the  property  is  not  belongtng  to  a  Subject  of 
that  Power  y  but  of  a  State  that  bas  abolished,  the  Flag 
of  that  Power,  so  used  in  fraad  y  would  be  no  cover, 
and  the  property  thus  masked  would  be  condemned, 
whilst  the  Sovereign,  whose  Flag  was  thus  prostituted, 
neither  could  nor  would  complain. 

But  so  long  as  any  of  the  great  Powers,  such  as 
France I  having  a  considérable  extent  of  commerce  on 
those  coasts,  shall  refuse  to  adopt  the  System,  not  only 
their  example  will  discourage  other  States,  whose  ioter- 
est  is  merely  nominal,  from  taking  a  part,  but  it  will 
furnish  the  ilHcit  Slave -trader  with  a  Flag,  not  only 
so  rouch  to  be  respected  in  itself,  but  so  presumably  to 
be  found  on  the  Coast  for  purposes  of  innocent  corn* 
merce ,  that  no  Commissioned  Officer  will  run  the  risk 
of  looking  into  such  a  Vessel,  at  the  hazard  of  înTol* 
ving  himself  and  bis  Goyernment  in  a  question  with  a 
foreîgn  Power.  The  practical  as  well  as  the  moral 
effects  of  the  principal  maritime  States  making  common 
cause  upon  this  subject  is  incalculable.  In  fact  it  must 
be  décisive:  without  it,  their  Flags  must  be  made  the 
instrument  of  reciprocally  withdrawing  the  Subject 
from  the  authority  of  the  Sovereign,  when  committing 
this  offence. 

This  latter  point  will  appear  clear,  when  we  consi- 
der  the  working  of  the  System  iinder  the  2  alternatives. 
If  ail  the  great  maritime  States  adopt  the  priociple, 
their  Croizers  fora  but  oneSquadron  against  the  illicit 
Slave -traders,  and  none  of  their  Flags  can  be  made 
,  to  cover  the  frauduleot  transaction  ;  the  immédiate  effect 
o|  which  would  be  considerably  to  multiply  the  num« 
ber  of  the  Cruizers,  sonsequently  the  change  of  captu- 
res, whilst  it  would  reduce  the  number  of  the  Flags 
which  the  illicit  Slave -traders  could  assume.  Whereasy 
if  France  acts  alone,  the  danger  to  the  French  illtcit 
trade  is  reduced  to  the  chance  of  what  her  own  Crui- 
zers may  be  enabled  to  effect  along  the  immensity  of 
that  coast;  and  even  when  a  French  armed  Ship  falls 
in  with  a  French  Slave  -  trader»  by  hoisting  English, 
Spanishi  Portuguese,  or  Dutch  colonrs,  the  French 
OfGcer,  supposing  him  anxious  to  do  bis  duty,  willbe 


concern.  la  traite  des  nègres.  95 

verj  caotious  in  hazarding  a  Yinit^   wbere  there  18  so  1818 
reasoaable  a  presamptiûii  that  the  Vessel  may  be  what 
the  Flag  announces. 

But  take  the  other  supposition,  —  that  ail  the  prin« 
cîpal  maritime  Powers  shall  act  in  concert,  and  that  the 
Vessd  auspected  of  having  Slaresoa  board,  hoiets  the 
Flag  of  some  other  State,  — ^  suppose  the  Hanseatic 
Flag;  the  presumption  is  so  conclusive  against  a  Ham- 
burg  Vessel  trading  in  Slaves,  on  her  own  account, 
tbat  no  Officer  would  hesitate  I0  search  the  Vessel  in 
order  to  detect  the  frand. 

It  may  be  further  coofidentljr  assertedy   that  if  the 
Powers  haTiog  a  real  and   local    interest,  corne  to   an 
understanding  and  act  together,    the  other  States  wili 
cbeerfully   come    into    the   measure,   so    far  as  not  to 
suffer  Iheir  Flags  to  be   so  nionstrously    perverled  and 
abused.     The   accession    of  France  is  aboyé  ail  others 
important  y  both  from  its  station  in  Europe,  and  from 
its  Possessions  in  Âfrica  ;  its  séparation  froin  the  coni- 
mon  eifort,  more  especially  if  imitated  by  Russia,  Au- 
stria,    and   Prussia,    will  not  only   disappoint  ail   the 
hopes  which  the  World  bas  been  taught  to  fonn,  with 
respect  to  the  labours  of  the  Conférence   established  in 
LfOndoo  under  the  Illd  Additional  Article  of  the  Treaty 
of  NoYember,    1815,    but    will   introduce    schism   and 
mormur  into    the    ranks  of  the   friends   of  Abolition. 
The  States  haying  abolished,   will  no  longer  form  one 
compact  and  unanimous  Body,  labouring  to  affiliate  the 
State  irrhich  bas  yet  to  abolish,   to  a  common   System, 
aod  to  render  their  own  acts  efficacious;  but  they  wilI 
compose  2  sects,    one    of  States,    that   haye   made  the 
possible  inconyenience  of  a  restricted  yisit  of  their  mer« 
chant  Ships^    bend  to    the  greater  claims  of  humanity, 
—  the   other,    of  States;    considering   the   former    ob- 
jection as    so  far  paramount,    as  not  to  admit    of  any 
qualification,   eyen  for  the  indisputable  advantage  of  a 
cause,  to  the  importance  of  whîch  they  hâve  at  Vienne 
gîfen  a  not  less  solemn  sanction.   This  must  materially 
têtard  the  ultimate  success  of  the  measure,  and  it  may 
ia  ihe  interyal  keep    aliye  an  inconvénient   degree  of 
(OBtroyersy  and  agitation,    upon   a  subject   which   has 
cootributed    above   ail  others   seriously  to    excite    the 
Boral  and  religioas  sentiments  of  ail  Nations ,  but  espe- 


96     ConJéreneêS  au  Congrès  â'^ix^kh-Chapel/e, 

1818  cially  oF  the  BriHsh  People,  by  wfaom  tbe  question  ha» 
long  been  rcgarded  as   <m9  of  ihe  deapest  iuterest. 

No.  10.  —    F'isfiount  Caatlereagh  *to  Earl  Balhurst» 

Aix 'la-Chapelle  ^  12ih  Novemhèr^  1818 

I  bave  tbe  bonour  to.  enclose'  16  yoiir  Lordsbip  tbe 
Protocol  of  tbe* Conférence  of  tbe  4tli- instant. 

TbiSi  Protocol  détails  the  furlber  proceedtngs  upon 
tbe  Slave-trade,  and  bas  annexed  loit  the  Mémoran- 
dum drawn  up  by  me  on  the  same  subject,  whîcb  was 
commanicated  to  your  Lof*d8bîp  in  my  Despatch  of  tbe 
2d  instant.  I  bave,  etc. 

Earl  Bathursi,  K,  6.  Castli:reagh. 

(JEnclosure).  —    Protocole  de  la  Conférence  entre  les 
Plénipotentiaires  des  5  Cours.  —  Aix~la^Ghapelle^ 

le  4  Novembre^  1818. 

A  la  suite  des  Communications  faites  à  la  Confé- 
rence le  24  Octobre,  Lord  Castlereagh  a  développé 
aujourd'hui  ses  propositions  relatives  à  TAboUtion  de 
la  Traite  des  Nègres,  propositions  dont  le  but  est,  d'un 
cOtë  de  compléter  et;  d'étendre  les  mesures  adoptés  jus- 
qu'ici pour  parvenir  à  l'extinction  définitive  de  ce  com- 
merce ,  et  de  l'autre  côté  d'assurer  Texécution  et  Teffi-» 
,  cacité  de  ces  mesures.  Quant  au  premier  objet ,  Lord 
Castlereagh*  a  proposé,  qu'il  soit  faite  une  démarche 
auprès  de  Sa  Majesté  le  Roi  de  Portugal  et  du  Brésil, 
moyennant  une  Lettre  rédigée  au  nom  des  Souverains, 
dans  les  termes  les  plus  pressens,  et  en  même  temps 
les  plus  affectueux,  pour  engager  Sa  Majesté  Très  Fi- 
dèle, en  lui  rappellant  la  part  qu'elle  a  eu  à  la'  Dé- 
•      claration  de  Vienne  du  8  Février,    1815,    à  fixer  sans 

Îlus  de  délai  l'époque  de  TAbolition  définitive  de  la 
raite  dans  la  totalité  de  ses  Possessions,  époque  qui, 
d'après  les  eng.igemens  pris  par  les  Plénipotentiaires  de 
Sa  dite  Majesté  à  Vienne,  et  consigné  au  Protocole  dtt 
20  Novembre,  18 15,  ne  pourroit  outrepasser  Tannée 
1823;  mais  que  les  Souverains  Alliés  désireroient  dans 
l'intérêt  de  cette  grande  cause,  voir  coïncider  avec  celle 
que  Sa  Majesté  le  Roi  d'Espagne  avoit  adoptée,  eu 
fixant  au  30  Mai,  1820,  le  terme  final  de  la  Traite: 
cette  proposition  a  été  reçue  à  l'unanimité. 

Lord  Castlereagh,  en  portant  l'attention  de  la  Con- 


concern.  h  iraiie  des  nègres.  97 

tirence  \  la  D^hrallon  de  Meaiteura  les  Plëoipoten-  1818 
tîaires  de  Sa  Majesté  Très  Fidèle  émise  \  Vienne ,  le 
6  Férrier,  1815|  ,,qu'ils  éioient  forcés  d'exiger,  comme 
une  condition  indispensable  pour  TAbolilion  finale,  que 
Sa  Ma>esté  Britannique  se  prélat  de  son  cdté  aux  chan- 
gemens  quUls  a  voient  proposés  dans  le  système  commer-* 
cial  entre  le  Portugal  et  la  Grande-Bretagne;''  a  re« 
Douvelé  l'assurance  que  Sa  Majesté  le  Roi  de  la  Grande- 
Bretagne  était  prête  à  accéder  à  toutes  les  modifications 
raisonnables,  que  Ton  proposeroit  aux  Traités  actuels 
de  Commerce  avec  le  Portugal;, —  assurance  qu'il  avoit 
donnée  à  plusieurs  reprises  au  Ministre  de  Portugal  à 
Lon&«s«  Lord  Castlereagh  a  surtout  désiré  de  faire 
remarquer  2i  la  Conférence  l'expression  j^modiflcaHons 
raisonnables^  dont  il  s'étoit  servi,  parcequ'il  ne,  sau^ 
Toit  supposer ,  que  le  Ministère  Portugais  eût  Finten* 
tton  d'exiger,  de  la  part  d'une  seule  Puissance,  des  sa*> 
crlfices  qu'un  Etat  ne  peut  guères  attendre  d'un  autre» 
comme  conditions  indispensables  d'une  mesure  générale, 
n'ayant  pour  but  que  le  bien  de  l'humanité* 

Quant  au  second  objet.  Lord  Castlereagh  a  commu- 
niqué uo  Mémorandum  (A.)  renfermant  des  éciaircisse* 
mens  sur  les  Traités  conclus  en  1817  entre  la  Grande- 
Bretagne,  l'Espagne  et  le  Portugal ,  et  le  Royaume  des 
Pays  Bas,  établissant  le  droit  de  «isite  contre  les  Vais- 
seaux évidemment  suspects  de  se  livrer  à  la  Traite,  en 
contravention  directe  des  Loix  déjà  existantes,  ou  à 
porter  plus  tard  par  les  diiTérens  Etats.  Persuadé  qu'- 
après les  explications  dopnées,  et  les  modifications  pro- 
posées  dans  le  dit  Mémorandum,  une  mesure  pareille 
pourroît  être  adoptée  sans  aucun  inconvénient  grave. 
Lord  Castlereagh  a  invité  Messieurs  les  Plénipotentiai- 
res de  s'en  occuper  dans  le  sens  le  plus  favorable  au 
succès  de  l'Abolition,  et  à  l'accepter,  ou  si  non,  à  y 
substituer  au  moins  quelque  Contre-projet ,  propre  à 
prévenir  efficacement  l'abus  que  le  commerce  clande- 
stin oe  manquerait  pas  de  faire,  du  Pavillon  des  Puis- 
sances qui  repugneroient  à  concourir  à  la, susdite  mesure 
générale.  Le  Mémorandum  de  Lord  Castlereagh  a  été 
consigné  au  Protocole,  sub  Lit.  A. 

Lord  Castlereagh  a  ajouté  à  ces  propositions  que  se- 
lon l'avis  de  plusieurs  Personnes,  dont  lautorité  était 
i'na  grand  poids  dans  cette  question,  il  serait  utile  et 
peul-élre   nécessaire ,   de   considérer    la  Traite  sous    le 

5(wr.  SupfMém.  Tom.  IIL  G 


98       Conférences  au  Congrès  d'Aix^^^Or*  Chapelle, 

1816  point  de  vue  d'un  crime  contre  le  droit  dee  gens»  et  de 
i'Asaimiler  à  cet  effet  à  la  Piraterie ,  dès  que  y  par  '  l'ac- 
cession du  Portugal,  rAbolition  de  -ce  trafic  seroit  de- 
venue une  mesure  ImiTerselle.  Il  a  prie  Messieurs  les 
Plënîpotentîairies  de  preudre  cet  avk  en  considération., 
sans  en  faire  pour  le  moment  l'objet  d'une  ptoposilioa 
formelle. 

M&TTKKiriCH.        RieBELIEU.        CaSTC1:1^EAOH«        WELtnfÔfOtf. 
HaRDEJIIIEAO.      BeRNSTORFF.        NESSELRODE4      CArODISTHlAS. 

Vùcqunt  Castlereagh  to  Earl  BathurH* 

(Extradé)        Aix-la-Chapelle^  25rd  November,  18! 8. 

I  hâve  thé  'honour  to  transmit  to  ydur  Lordship  the 
Votes  of  the  Russian ,  French ,  Austrian  and  Prussian 
Plenipoteotiaries ,  upon  the  2  Propositions  which  wére 
brought  forvfard  hy  the  British  Plenlpotenliaries,  end 
earnestly  pressed  upon  their  aUentioâ,  as  stated  in  the 
Protocol  of  Ihe  24th  ultimo. 

The  resnlt  of  thèse  Votes  beîng  lextremely  *  discour- 
agîng  to  our  hopes ,  it  was  determined  to  review  the 
ob|ections  brought  forward  to  the  ineasure  of  mutually 
concediug  the  Rîght  of  Visit  y  especialiy  by  the  Pleni- 
potentiàry'  of  France. 

After  prdsenting  this  review  to  the  considération  of 
the  Conférence  9  in  ihe  Mémorandum  B.'  (ot-  vehich  a 
Copy  is  ènclosed);  and  in  an  audience  with  iwhich  I 
v^as  honoured  by  the  Emperor  of  Russia,  I  took  octsa* 
sion  to  represent  to  Hîs  Impérial  Majesty ,  in  the  strong* 
est  terms,  the  necessity  of  taking  some  efTective  nîeasure 
^î  this  nature ,  without  delay,  and  wïthout  "«vaitiog  for 
fhe  Decree  of  final  Abolition  on  llie  part  of  Portugal. 

His  Impérial  Majesty  listened  with  his  accustotned 
ibterest'to  ttiy  représentations  on  this  subject,  and  pro« 
mised  me  to  give  directions  to  his  Ministers,  to  pro^ 
pose  that  the  considération  of  the  question  should  be 
re-opened  in  London ,  under  fresh  Instructions, 

The  modification  which  hâve  finally  urged  ùt  this 
measure ,  and ,  I  trust  vrith  considenable;  hope  of  sUc-> 
cess,  is,  that,  in  addition  to  the  limitation  of  the  rigfat 
of  visit  to  the  Coast  of  Africa,  and  to  a  spécifie  num^ 
ber  of  Ships  of  each  Power,  the  duration  of  the  Con- 
vention should  be  for  a  limited  number  of  years-^say 
7;  —  at  the  end  of  which  period,  the  se veral  Pokers 
would  again  kave  it  in  their  povrer  to  review  their  de*? 


concern.  la  traite  des  nègres*  99 

• 

ciiioa,  aAer  «orne  expérience  of  Jts  convenience  or  in-  1848 
conTeDieDCCi  of  ite  efficacj  to  the  object,  and  for  the 
necesskjr  of  its  being-renewed,  regard  being  liad  to  the 
tben  5late  of  the  ilHcit  Slave-trade.  Tbis  arrangement 
would  suCBciently  meet  our  most  pressing  wants,  whilst 
Il  would  go  les8  permanently  to  disturb  tbe  acknovr- 
lejged  principles  of  Maritime  Lawy  as  regulatiog  the 
Rigfat  of  Viait.  Bj  the  aid  of  this  latter  expédient ,  I 
flatter  mjself  tbat  I  ha?e  made  a  considérable  impres* 
ttOD  in  remoying  tbe  strong  répugnance  wbich  was  at 
fini  fell  to  the  measure* 

A  Projet  of  tbe  Lettérs  to  be  ^ddressed  by  the  80* 
rcreigns  to  theKîng  of  Portugal  oti  this  lubject,  ié  aUo 
forwarded  *in  tbis  Dêspatch-^  and  I  liave  to  reqUest, 
Ibat  your  Lordship  wtU  reçoive  the  Prince  Regent's 
pleasure,  as  to  makîng  a  similar  appeal  to  Hîa  Most  • 
Falthral  Ms}esty  on  His  Royal  Hîghness's  part,  taking 
roeasurei  for  forwarding  the  whole  to  the  Braziis^  by 
the  fint  Packet 
Earl  Bathurst,  K.  G*  Castx.krkaoh. 

[Enclosure  1.)   —  Opinion   du  Cabinet   de  Russie, 
sur  la  Traite  de  Nègres. 

jlix^la^Càapelle^  le  7  Novembre^  Ifilg. 

Le  Cabinet  de  Russie  a  mis  sous  les  yeux  de  r£m- 
pereur,  et  pris  d'après  ses  ordres  en  mûre  considéra- 
tion, les  diverses  Communications  fjaites  aux  Confëren- 
cei  d'Aix-la-Chapelle  par  les  Plénipotentiaires  de  Sa 
Haiefté  Britannique,    an  sujet  de   la  Traite  des  Nègres. 

11  n'est  point  de  question  à  laquelle  Sa  Majesté  Im- 
périale prenne  un  plus  vif  intérêt,  et  dont  elle  ait  plus  à 
coeur  de  voir  la  décision  répondre  à  la  fois  aux  commande^» 
B)(Ds  de  la  Religion  Chrétienne ,  au  voeu  de  Thuma- 
ui4  et  aux  droits  et  convenances  soigneusement  mena- 
ça de  toutes  les  Puissances  appelées  à  prendre  part  li 
loeuvre. 

Si  Ton  ne  peut  se  dissimuler  que  des  mesures  dans 
bqaelles  se  trouvent  réunies  ces  conditions  indispensa- 
ble!, ne  sont  point  sans  difficulté,  Sa  Majesté  Impériale 
^  plait  toutefois  ^  espérer ,  que  les  obstacles  ne  seront 
pat  iosurmontables:  Elle  n'a  pu  que  donner  une  pleine 
et  entière  adhésion  îi  Vidée  proposée  par  le  Cabinet 
^nUnnicpe,  d\ine  démarche  amicale  adressée  à  la  Cour 
'u  BrésU,    pour  l'engager   \  mettre  un  terme  final   et 

G2 


100     Conférences  au  Congrès  dfAix^la^ClMpelle, 

1818  «ris  rapproche,  à  la  facullë  qu'elle  s'est  rëserv^,  d'exer- 
cer la  Traite.  La  force  des  motifs  sur  lesquels  s'appuye 
le  voeu  des  Puissances  Alliëes,  et  celle  de  Texeinple 
qu'elles  ont  d^jà  donne,  suffira  »  sans  doute  y  pour  in* 
fiuer  sur  la  dëiermination ,  d'ailleurs  parfaitement  libre, 
que  le  Portugal  est  appelë  h.  prendre.  Le  Cabinet  de 
Russie  s'est  empresse  de  rédiger,  d'après  l'invitation  qui 
lui  a  été  faite  par  les  Plénipotentiaires  Britanniques,  le 
Projet  de  la  Lettre  qui  pourroit  être  adressée  dans  ce 
sens  au  'Roi  de  Portugal.    Ce  Projet  se  trouve  joint-icî. 

C'est  avec  satisfaction  que  Ton  envisage  la  réussite 
probable  de  cette  démarché,  dont  le  succès  complétera 
pafr  lé  fait,  l'accession  de  tous  les  Etats  Chrétiens  k 
l'Abolition  entière  et  à  perpétuité  de  la  Trtfite. 

Ce  n*est  que  lorsque  cette  Abolition  aura  été  ainsi 
formellement  prononcée  pourtant  et  sans  nulle  réserve» 
que  les  Puissances  pourront  promulguer  à  son  sujet, 
sans  être  démenties  par  des  exceptions  fâcheuses  et  con- 
tradictoires, le  principe  général  qui  caractérisera  la 
Traite»  et  la  placera  au  rang  des  afttentats  les  plus. gravés* 

Alors  et  prenant  ce  principe  pour  base,  pourront 
être  pratiquées  les  mesures  qui  4ui  serviront  d'applica- 
tion. Le  Cabinet  de  Sa  Majesté  Britannique  a  fait  cou- 
noitre  celles  par  lesquelles  il  a  déjà  commencé  à  don- 
ner suite  au  principe  de  l'Abolition,  cl'est  à  dire,  les 
Conventions  avec  le  Portugal,  l'Espagne,  et  les  Pays  Bas. 

Il  propose  en  outre  de  généraliser  parmi  les  Puis- 
sances Maritimes  l'adoption  des  règlemens  établis  par 
ces  3  Conventions,  et  plus  particulièrement  de  statuer 
eti  principe  général  le  droit  réciproque  de  visite  à  exer- 
cer par  les  Croiseurs  respectifs. 

Le  Cabinet  de  Russie,  en  rendant  hommage  aux 
intentions  qui  ont  présidé  2i  ces  dispositions,  arrêtées 
^  entre  le  Gouvernement  Britannique  et  celui  des  3  Cours 
susmentionnées,  et  en  appréciant  toute  leur  efficacité, 
dans  la  supposition  que  ces  mesures  fussent  universel- 
lement adoptées,  n'auroit  à. former  qu'un  voeu:  ce  se- 
roit  de  pouvoir  se  convaincre  que  lès  convenances  par- 
ticulières et  de  la  première  importance,  que  chacun 
des  Etats  Maritimes  est  dans  le  cas  de  consulter ,  ne 
s'opposeront  pas  à  ce  qu'elles  obtiennent  une  adhésion 
générale..  Car  autant  il  est  vrai  que  rétablissement 
universel  du  droit  de  visite  récipro(|ue ,  contribueroit  à 
faire  atteindre  ce  but;  jutant  il  est  également  inconte- 


concern.  la  traite  des  nègres.  ]01 

stable  que  le  concert  des  mesures  en  question  devient  1818 
illwoire,  pour  peu  qu'un  seul  Etat  Maritime,  de  quel- 
que cathégorie  que  ce  soit ,  se  trouve  dans  Timpossibi^ 
lité  d'j  adhérer»  C'est  donc  à  produire  ce  consenter 
neot  universel  et  sans  exception ,  que  devroient  tendre 
In  efforts  des  Puissances  Âlliëes,  si,  parvenues  à.  s'ac- 
corder entr'elles  sur  le  principe  du  droit  de  visite ,  el* 
les  pouYoieot  présumer  d'obtenir  la  libre  adhésion  de 
toutes  les  autres,  à  cette  base  qu'elles  auroient  dëler- 
mio^e.  C'est  avec  regret  que  le  Ministère  de  Sa  Maje- 
siH^Empereur  de  Russie  se  voit  dans  riinpossibîlitë  de 
prévoir  une  accession  aussi  unanime.  Il  lui  paroit  hors 
<ie  doute  )  qu'il  existe  des  Etals  qu'aucune  considération 
ne  pourra  décider  à  soumettre  leur  navigation  à  un 
principe  nouveau  d'une  aussi  haute  importance.  Dès  « 
lors  on  ne  peut  se  dissimuler,  que  ce  n*est  point  dans 
ce  principe  qu'il  paroit  possible  de  chercher  la  résolu- 
tion de  la  difficulté. 

On  s'est  demandé  s'il  ne  pourroi^  être  proposé  quel- 
qu'aatre  mode  également  sûr  dans  ses  effets,  et  dont 
oo  pût  prévoir  plus  aisément  l'admission  générale  de 
U  part  de  tous  les  Etats. 

Sans  préjuger  sur  les  résultats  que  pourront  avoir 
In  ouvertures  du  Cabinet  Britannique ,  on  expose  ici, 
pour  le  cas  où  elles  ne  seroient  pas  admises ,  sans  ex- 
ception \  regard  du  droit  de  Visite,  un  mode,  qui 
;<ut-étre  obtiendra  le  .  suffrage  des  Etats  non  moins 
sincèrement  pénétrés  du  désir  d^accomplir  un*  saint  de- 
voir., en  mettant  fin  aux  horreurs  de  la  Traite.  Ce 
-'"^oyen  consisteroit  dans  une  dissociation  spéciale  entre 
m  les  Etats,  ayant  pour  but  la  destruction  du  Trafic 
•2î  Noirs.  Elle  prononceroit ,  comme  principe  fonda- 
-eoial  et  servant  de  lien,  la  Loi  qui  caractériseroit  ce 
n«aiidage,  odieux  en  le  qualifiant  de  Piraterie,  et  eu 
'  rendant  punissable  comme  tel.  11  paroit  évident 
;^e  la  promulgation  en  commun  d'une  Loi  semblable 
*•  sauroit  avoir  lieu,  avant  que  l'Abolition  ne  f&t 
tiTersellenient  prononcée,  c'est  à  dire,  avant  que  le 
^rtiigal  n'eût  renoncé  en  tout  et  partout  à  la  Traite. 

L^exëcutîon  de  la  Loi  seroit  confiée  a  une  Institu- 
vû  dont  le  siège  seroit  dans  un  point  central  des  Cu- 
')  d'Afrique,    et  à  la  formation    de   laquelle    tous    les, 

Us  Chrétiens    prendroient  part.      Déclarée    neutre  ii 
^tutt^y   étrangère  à  tous  les  inlécéis  politiques  lu- 


•> 


102     Conférences  au  Congrès  d^Aix-la^Chapeue, 

1818  eaux  9  ainsi  que  rallîaiice  fraternelle  et  Chrétienne  dont 
elle  aeroit  une  manifestation  pratique,  cette  institution 
poursuiyroit  le  seul  but  de  maintenir  strictement  l'éxe- 
cution de  la  Loi.  Elle  consisterait  en  une  Force  Mari- 
time composée  d'un  uombre  suffisant  de  Vaisseaux  de 
Guerre  appropries  à  la  destination  qui  leur  seroit  as- 
signée; en  un  pouvoir  judiciaire  qui  jugeroit  tous  les 
dëiits  en  matière  de  Traite,  suivant  uAe  législation  éta- 
blie \  ce  sujet  par  une  Loi  Commune,  en  un  Conseil 
Suprême»  en  qui  résiderait  l'autorité  de  l'institution, 
qui  régleroit  les  opérations  de  la  Force  Maritime,  re- 
viseroit  les  Sentences  du  Tribunal,  les  feroit  exécuter, 
surveilleroit  tous  les  détaib,  et  rendroit  compte  de  sa 
gestion  aux  futures  réunions  Européennes.  Le  droit 
t  de  visite  et  de  détention  seroit  accordé  à  cette  institu- 
tion comme  moyen  de  remplir  son  but;  et  peut-être 
aucune  Nation  Maritime  de  l'Europe  ne  refusera-t-elle 
de  soumettre  son  Pavillon  à  cette  Police  exercée  d'une 
façon  limitée,  clairement  définie,  et  par  un  pouvoir 
trop  foible  pour  se  permettre  des  vexations,  trop  des- 
intéressé dans  les  questions  maritimes  et  commerciales, 
et  surtout  trop  sagement  combiné  dans  ses  élémens  pour 
,  ne  pas  observer  une  justice  sévère  mais  indistincte  en- 
vers tous. 

Ne  pourroit-on,  ainsi  qu'on  vient  de  le  dire,  com- 
poser cette  institution  d'élémens  si  divers, /que  la  seule 
tendance  où  elle  pût  marcher  sans  se  désunir,  seroit 
celle  du  devoir?  Les  frais  qu'elle  occasionneroit^  re- 
partis sur  tous  les  Etats  Chrétiens ,  ne  sauroient  être 
extrêmement  Wéreux,  et  sa  durée  se  régleroit  sur  le 
temps  nécessam  pour  que  le  développement  de  la  civi- 
lisation Africaine,  qu'elle  protégeroit,  puisse  amener  un 
heureux  changement  dans  le  système  de  culture  des 
Colonies. 

En  soumettant  ces  vues  à  la  sagesse,  des  Cabinets 
Alliés,  celui  de  la  Russie  se  réserve  pour,  le  cas  où  ils 
désireroient  les  examiner  et  approfondir,  d'entrer  à 
leur  sujet  en  de  plus  amples  explications. 

{Endosure  2.)  -^  Mémoire  Français^  sur  la  Traite 

des  Nègres. 

La  France  a  prouvé,  de  la  niauiàre  la  plus  évidente, 


cancer n.  la  iraiie  des  nègres.  j[03 

qu'elle  Touloit  concourir  efficacement  à  TAbolilion  coni'^  1818 
plette  de  la  Traite  des  Noirs.  Engagée  par  la  D^cla« 
ration  qu'elle  a  soucrile,  le.  8  Février,  1815,  à  Vienne, 
avec  les  Puissances  signataires  du  Traite  du  30  Mai,  à 
laire  usage,  pour  atteindre  ce  but,  y,De  tous  les  mojeos 
qui  fie  trouyeroient  à  sa  disposition,  et  à  agir  dans  l'euiploi 
de  ces  moyens  avec  tout  le  zèle  et  toute  la  persévérance  due 
à  une  si  grande  et  belle  cause^^  —  Elle  se  flatte  d'avoir 
satisfait  à  cet  engagement;  en  effet  peu  de  mois  après  la 
Déclaration  de  Vienne»  elle  a  renoncé  \  la  stipulation 
de  1814,  qui  lui  avait  donnée  un  délai  de  5  années 
pour  effectuer  la  cessation  dé  la  Traite.  Elle  a  déclaré 
le  30  Juillet,  1815*),  qu'à  partir  de  ce  )our,  la  Traite 
cesseroit  de  sa  part  partout  et  pour  toujonra.  Les  ac- 
tes de  ion  Administration  ont  été  conformes  à  cette 
déclaration.  Les  instructions  données  dans  les  Forts 
de  France  et  dans  les  Colonies  ont  précédé  une  Ordon- 
nance Spécials  du  Roi  portant  prohibition  de  la  Traite, 
Cette  Ordonnance  a  été  fortifiée  par  une  Loi  y  rendue 
en  Mars  [Avril,]  1818  ,  qui  prononce  contre  les  in* 
fracteurs  des  dispositions  arrêtées  par  les  Gouvernemeus', 
les  peines  les  plus  sévères  que  puisse  comporter  la  Lé- 
giftlation  de  France.  Des  mesures  de  surveillance  ont 
été  prescrites  dans  la  Yue  d'assurer  l'exécution  de  la 
Loi;  et  une  Croisière  a  été  par  ordre  du  Roi  établie 
sur  la  câte  occidentale  de  TAfrique,  pour  visiter  les 
Bâtimens  qui  seroient  soupçoiAiés  de  continuer  le  Com- 
merce, dont  la  prohibition  est  consacrée. 

Tels  sont  les  Actes  du  Gouvernement  Français;  ils 
prouTent  clairement  qu'il  a  fait  usage  „des  moyens  qu'il 
avait  \  sa  disposition"  pour  reprimer  la  Traite.  Il  y 
a  mis  du  zèle  puisqu'il  a  créé  les  moyens  qui  lui  man* 
quaient  à  cet  ^ard  en  provoquant  l'adoption  d'une  Loi 
formelle.  Cependant  le  Gouvernement  de  Sa  Majesté 
Britannique,  qui  met  pour  parvenir  à  la  repression  de 
la  Traite  une  ardeur  qui  ne  peut  qu'ajouter  à  la  gloire 
que  s'est  acquise  la  Nation  Anglaise,  en  accueillant  tou- 
tes les  idées  qui  ont  pour  objet  le  bien  de  l'humanité, 
a  M  informé  que  le  but  de  ses  efforts  et  de  ceux  des 
antres  Puissances  n'était  point  encore  atteint  |  et  que  le 
coamerce  des  Noirs,  fait  en  contrebande,  et  en  dépit 
des  mesures  prises  contre  lui,  enlevait  encore  sur  la 
cale  d'Afrique  un  grand  nombre  d'Esclaves. 

Le  Gouvernement  de  Sa  Majesté  Britannique  a  pensé 


104    Conférences  au  Congrès  éP Aix-la-Chapelle, 

1818  que  les  infractions  aux ,  ordres  donnas  de  tontes  parts» 
|)Ouvaîent  tenir  à  l'insuffisance  des  dispositions  fîaites 
pour  en  assurer  l'éxecution.  Il  a  cru  que  des  mesures 
combinées  entre  les  principales  Puissances  engagées  d'ail- 
leurs >  par  une  Clause  du  Traité  du  20  Novembre,  iS15« 
à  se  concerter  à  cet  égard,  pourrotent  extirper  le  mal 
dans  sa  racine.  Il  a  propose,  entr'autres  mesures  de 
visiter  rigoureusement  les  bâtimens  qui  navigueraient 
sur  la  câte  occidentale  d'Afrique;  et,  pour  qiie  cette 
visite  p&t. avoir  tout  son  effet,  il  a  jugé  qull  convenait 
que  chacune  des  Puissances  accordât  aux  autres  le  droit 
de  Fexercer  sur  les  bâtimens  portant  son  propre  Pa- 
villon. La  .création  de  Commissions  Mixtes,  chargées 
de  prononcer  sur  la  légitimité  des  expéditions  suspec- 
tées de  fraude,  forme  la  seconde  partie  du  Projet  â« 
TAngleterre. 

IL  seroit  impossible  de  ne  pas  reconnaître  qu'en  pro- 
posant une  telle  mesure,  le  Gouvernement  de  Sa  Maje- 
sté Britannique  a  fait  tout  ce  qui  a  dépendu  de  lui, 
pour  raccompagner  de  précautions  propres  à  en  préve- 
nir l'abus. 

Ainsi  le  soin  de  déterminer  le  nombre  des  bâtimens 
de  guerre  chargés  de  la  visite,  les  lieux  ou  ellf  peut 
être  exercée,  le  rang  des  Officiers  qui  peuvent  seuls  y 
procéder,  fait  foi  de  son  respect  pour  l'indépendance  et 
les  droits  de  chacun. 

Trois  Puissances ,  l'Espagne ,  le  Portugal ,  et  le  Ro- 
yaume   des  Pays  Bas,  ont  souscrit  à  ces  propositions* 

Le  Gouvernement  de  8a  Majesté  Très  Chrétienne  sui- 
vrait avec  empressement  un  tel  exemple,  si,  portant  ex- 
clusivement ses  regards  sur  le  but  de  l'entreprise,  il  pou- 
vait ne  point  apercevoir,  dans  les  moyens  indiqués  pour 
l'atteindre ,  des  dangers ,  qui  se  rattachent  peut-être  à 
sa  position  particulière,  mais  qu'il  est  de  son  devoir  de 
prévenir. 

Il  serait  iautile  de  discuter  ici,  sous  le  rapport  du 
droit ,  la  question  de  la  visite  sur  mer  en  pleine  paix. 
Le  Gouvernement  Anglais  a  rendu  hommage  au 
-  principe  qui  assure  à  cet  égard  l'indépendance  de  tout 
Pavillon  ;  et  ce  n'est  que  comme  \me  dérogation  à  ce 
principe,  et  non  une  dénégation  de  son  existence,  qu'il 
propose  d'accorder  à  chaque  Puissance  la  faculté  d'ar- 
rêter les  bâtimens  portaus  le  Pavillon  des  autres,  et  de 
s'assurer  de  la  légitimité  de  leurs  expéditions» 


concern.  la  traite  des  nègres.  105 

Mais  déjà  sur  ce  pointi  le  Gouvernement  de  8a  Ma-  1818 
Jette   Très   Chrétienne   trouverait  \   la  proposition   de 
FAngleterre  un  obstacle  invincible. 

La  France,  par  cela  seul,  qu'elle  a  éprouvé,  dans 
ces  derniers  tems  des  revers  et  des  maux,  qui,  s'ils 
n'ont  point  effacé,  ont  du  moins  obscurci  la  gloire 
qu'elle  s'était  acquise,  est  fondée  à  se  montrer  plus 
jalouse  de  sa  dignité  que  si  la  fortune  ne  Feût  point 
trahie.  La  nation,  heureuse  de  se  retrouver  sous  le 
sceptre  de  son  Roi  légitime,  ne  regretterait  point  de 
vaines  conquêtes,  mais  le  sentiment  de  son  véritable 
honneur  a  pu  n'en  devenir  que  plus  vif,  et  son  Monar- 
que doit  craindre  de  toucher  à  ce  dépAt. 

Sans  doute  une  concession ,  faite  avec  toutes  les 
précautions  qui  peuvent  l'adoucir,  avec  cette  clause  de 
réciprocité  qui  devrait  sauver  la  dignité  de  chacun,  peut 
être  proposée  sans  crainte  de  blesser  la  vanité  de  personne. 
Mais  c'est  toujours  une  concession^  et  Topinion  d'une 
Nation,  habituée  à  trouver  dans  la  vivacité  de  sou 
imagination  le  jugement  qu'elle  porte  des  actes  de  son 
Gouvernement,  peut  s'effrayer  de  lui  voir  abandonner, 
même  avec  toutes  les  modifications  possibles,  un  droit 
qu'elle  regarde  arec  raison  comme  l'un  des  plus  pré- 
cieux. Elle  peut  y  voir  compromis  l'honneur  du  Pa« 
Villon,  ce  point  délicat  qui  a  tant  et  depuis  si  long 
tems  excité  sa  susceptibilité.  Elle  peut  voir,  enfin, 
dans  l'abandon  de  ce  droit,  un  sacrifice  nouveau,  atta- 
ché, comme  une  condition  indispensable,  à  l'évacuation 
«Je  son  Territoire,  et  comme  un  monument  de  l'état  de 
dépendance,  dans  lequel  elle  s'est  trouvée  momentané- 
ment  placée.  Il  n'y  a  aucun  doute  qu'en  donnant  un 
généreux  exemple,  en  se  soumettatit,  par  réciprocité,  à 
la  visite  qu'elle  regarde  comme  propre  k  atteindre  le 
but  qu'on  se  propose,  FAngleterre  garantit  que  la  vi- 
site n'est  point  incompatible  avec  l'honneur  du  Pavillon. 
Hais  placée  dans  des  circonstances  différentes,  soutenue 
par  Popinion  de  la  Nation  Anglaise,  qui  depuis  25  ans 
appelait  l'abolition  de. la  Traite,  la  Grande-Bretagne 
conserve  tous  ses  avantages,  même  en  paraissant  en 
abandonner  l'exercice  absolu,  et  elle  ne  peut  craindre 
qu'on  rattache  à*  la  concession  qu'elle  fait,  l'idée  d'un 
sacrifice  qu'elle  ne  pouvait  éviter. 

Mais  quand   le   Gouvernement   de   Sa  Majesté  Tris 
ChrétieoDe    se  croitail  autorisé  à  passer  par- dessus  'de 


106     ConférençeB  au  Congrès  d^Jlix-'la^ChapeUe^ 

18B1  si  puisBantea  considérations,  et  à  adopter ^  malgré  le 
danger  qu'il  y  trouve  en  the'oi:iey  le  p(>ojet  relatif  à  la 
visite,  il  verrait  encore  dans  lappÛcation  de  graves  sujets 
d'inquiétude. 

Ce  serait  trahir  la  vérité ,    sans  espoir  d'en  Imposer 
à  personne,    que    de   nier  qu'il   existe  entre  les  Sujets 

'  de  l'Angleterre  et  de  la  France ,  et  comme  mêlé  à 
Testime  qu'ils  s'inspirent  réciproquement,  un  sentiment 
de  rivalité,  qui,  exalté  par  de  nombreuses  et  malheu- 
reuses circonstances,  a  souvent  pris  le  caractère  de 
l'animosité.  11  est  malheureusement  trop  probable  que 
Texercice  mutuel  du  droit  de  visite  en  mer,  lui  fourni- 
rait de  nouveaux  alimens.  En  effet,  quelques  précau- 
tions qui  soient  prises,  quelquie  douceur  qui  y  soit  em- 
ployée, la  visite  est  une  chose  incommode,  et  qui  est 
regardée  par  les  navigateurs  comme  un  acte  vexatoire. 
Feut-on  penser  que  le  Bâtiment  qui  croira  pouvoir  Té- 
luder,  n'en  cherchera  pas  tous  les  moyens?  Il  sera 
donc  nécessaire  que  le  Vaisseau  visiteur  y  ùiette  une 
certaine  rigueur.  Cette  rigueur  peut  amener  de  la  ré- 
sistance, des  voies  de  fait.  Dans  de  hautes  mers  éloi- 
gnées de  toutes  relations ,  les  Sujets  ,des  '2  Puissances 
peuvent  être,  portés  à  ne  se  croire  plus  liés  par  les  or- 
dres de  leur  propre  Souverain,  mais  à  écouter  la  voix 
d'un  faux  point  d'honneur,  et  en  venir  aux  mains  pour 
le  défendre.  En  vaii^  les  mesures  les  plus  sages  auront 
elles  été  prescrites.    Le  capitaine  du  Vaisseau  de  guerre, 

•  chargé  de  la  visite,  consentira-t-ii  à  montrer  sa  Corn» 
mission  au  petit  Bâtiment  de  commerce  qu'il  soumettra 
ai  cette  épreuve?  S'il  ne  le  veut  point,  comment  l'y 
contraindre,  et  quelle  garantie  aura  le  Bâtiment  arrêté 
que  la  visite  n'est  point  uniquement  un  acte  arbitraire? 
Comment  prévenir,  de  même,  les  infractions  possibles 
des  réglemens  convenus  pour  adoucir  la  visite  ?  Il  rea* 
tera  donc  à  s'en  plaindre  et  à  en  réclan^r  la  punition. 
Mais  on  sait  par  expérience  combien  ces  sortes  d'abus 
sofit  difficiles  à  préciser.  L'opprimé  ne  sera-t^l  pas 
souvent  hors  d'état  de  savoir,  quel  est  le  Capitaine  qui 
aura  abusé  envers  lui  du  droit  réservé,  aux  Croiseurs, 
ou  qui  se  le  sera  arrogé  induement?  Quelles  preuves 
apporter  d'incidens  qui  se  passent  loin* de  tous  témoins, 
et  que  chacune  des  parties  est  maîtresse  de  représenter 
sOMS  un  jour  dffFérent.  Le  Gouvernement  Anglais  sait 
<|ue,  quand  il   »  lui-mêaie  vouli^;  punir  ,quelqij^  abus 


concern.  ki  traite  des  nègres.         107 

commis   par   ses  Bâtimens  sur  la  cdle  de   France,    ou  1818 
dans  les  limites  de  sa  mer  territoriale,  il  en  a  été  em* 
péchë    par   Timpossibilitë    de    recueillir  des   Documens 
assez  positifs  pour  trouver  les  Coupables. 

Ces  inconyëniens,  qu'il  serait  imprudent  de  ne  pas 
prëroir,  ont  d'autant  plus  d'importance,  qu'Si  la  longue 
ils  porteraient  de  l'exaspëration  dans  l'esprit  des  Peuples, 
et  l'on  sait  trop  que  de  tels  sentimens  entre  les  Sujets  ont 
souvent  troubla  la  Paix  entre  les  Gouvernemens.  Si 
un  tel  malheur  devait  s'en  suivre,  l'Europe  ne  serbit-elle 
pas  en  droit  de  demander  aux  Puissances  un  compte 
rigoureux  de  ces  mesures,  qui,  eoncertëes  pour  le  bien 
de  l'hunanittf,  auroient  compromis  ce  bien  prëcienx,  en 
troublant  sa  tranquillité? 

U  est  une  autre  considération  qui  arrêterait  encore 
le  Gouvernement  de  Sa  Majesté  Très  Chrétienne,  quand 
il  ne  verrait  point  déjk  l'impossibilité  d'admettre  la 
proposition  de  la-  visite;  c'est  celle  qui  se  rapporte 
Il  l'institution  des  Commissions  Mixtes  chargées  de 
)ttger  les  Prises  faites  par  suite  des  Réglemens  contre 
la  Traite»  La  coosëqueuce  immédiate  d'une  telle  Insti- 
tution, est  de  soustraire  les  Sujets  de  Sa  Majesté  à 
leurs  Juges  naturels;  et  sa  conscience  ne  lui  permet  pas 
de  croire  qu'elle  en  ait  le  droit*  La  Jurisdiction  est, 
de  tons  les  droits  de  la  Souveraineté,  celui  qui  est  le 
plus  essentiellement  destiné  à  la  défense  du  Sujet ,  et 
l'on  peut  dire  qu'il  est  presque  uniquement  dans  l'in- 
térêt de  ce  dernier.  Il  est  des  circonstances  dans  les- 
quelles le  droit  commun  de  l'Europe  admet,  que  la 
jurisdiction  du  Souverain  cesse  de  droit,  parce  qu'elle 
ne  peut  s'exercer  de  fait  ;  c'est  lorsqu'un  Sujet  commet, 
sor  no  Territoire  étranger,  un  délit  contre  les  Lojs  du 
Pays  dont  dépend  ce  Territoire.  U  est  passible  de  l'ap- 
plication de  ces  Lois,  et  son  Souverain  qui  ne  peut  s'y 
opposer  y  la  tolère.  Mais,  hors  de  ces  circonstances,  le 
Souverain  né  peut  consentir  k  ce  que  son  Sujet  passe 
sous  une  jurisdiction  étrangère.  En  vain  all4guerait-on 
que  la  Commission  Mixte  n'exerce  pas  de  jurisdittion 
sa  criminel,  et  qu'elle  ne  fait  que  prononcer  "sur  la 
Ugaitté  de  la  saisie  du  Navire,  ayant  illicitement  des 
Eiclaves  à  son  bord*  Prononcer  sur  la  légalité  de  la 
Prise,  c'est  juger  la  question  autant  qu'il  est  possible  de 
le  faire;  e'eat  décider  qite  le  Capturé  a  ou  n'a  pas  en- 
csuru  les  peines  portées  contre  le  délit  qu'il  a  eomoiis. 


108     Conférences  au  Congrès  (PAix^la-  Chapelle^ 

1818  Son  6ort  est  dè$«Iors  fix^«  Il  importe  peu  que  les 
peioeSi  qu^ii  a  ou  n*a  point  encourues, -soient  défermi*- 
nëes  par  le  Code  de  son  Pays,  ou  par  celui  d^un  autre. 
Quand  il  a  subi  l'examen  de  la  Commission ,  il  ne  s'agit 
plus  que  d'une  application  de  ce  Code,  ou  de  sa.  mise  en 
liberté;  il  est  donc  véritablement  jugé>  et  il  ne  Pa  point 
é\i  par  ses  Juges  naturels. 

Sa  Majesté  Très  Chrétienne,  on  le  répète,  ne  se 
croiicait  point  en  conscience  le  droit  de  consacrer  un 
tel  changement  dans  la  Législation  de  son  Royanme,  et 
quand  elle  penserait  que  ce  droit  peut  lui  appartenir, 
ii  est  hors  de  toute  probabilité  que  les  pouvoirs  dont 
U  co  •  opération  lui  serait  nécessaire  pour  que  ce  chan- 
gement fut  admis,  vo^ilussent  le  Uii  reconnottre. 

U  résulte  de  ce  qui  précède,  que  la  France  a. fait 
tout  ce  qui  dépendait  d'elle  pour  parvenir  à  Pab^litioa 
complette  de  la  Traite  des  Noirs;  qu'elle  voit  dans  le 
Projet  proposé  par  l'Angleterre  pour  reprimer  toute 
continuation  possible  de  cet  odieux  commerce,  des 
dangers  qui  ne  lui  permettent  pas  de  l'admettra;  qu'en 
un  mot,  il  lui  semble;  que,  pour  parvenir  à  un  but 
fort  désirable  à  coup  sûr  dans  l'intérêt  d'une  portion 
de  l'humanité,  on  courrait  le  risque  de  compromettre 
des  intérêts  plus  précieux  encore,  puisqu'ils  se  rappor* 
lent  au  maintien  dé  la  paix  et  du  repos  de  l'Europe. 

Elle  émet  d'autant  plus  librement  son  opinion  à  cet 
égard,  qu'elle  a  une  franche  volonté  d'atteindre  le  but 
qu'elle  a  fixé  par  les  Actes  de  son  Administration,  qu'elle 
ne  se  sent  aucune  des  arrières  -  pensées  qu'aurait  du 
laisser  un  sacrifice,  auquel  elle  n'avait  pu  se^préparer, 
et  qu'elle  a  l'espoir  que  les  mesures  qu'elle  a  prises, 
auront  un  eiTet  salutaire.  En  effet,  les  rapports  qui 
annoncent  que  la  Traite  se  coutinuait  avec  une  sorte 
d'activité  sont  antérieurs  \  l'époque  ou  la  Croisière 
Française  a  été  établie  sur  la  cale  d'Afrique,  et  où  des 
Instructions  nouvelles  ont  été  envoyées  aux  Autorités 
Françaises  du  Sénégal,  pour  qu'elles. eussent  à  rédou- 
bler d'activité  contre  tout  commerce  frauduleux. 

C'est  peut-être  ici  le  lieu  de  reinarquer,  que  l'on 
pourroit  ne  pas  accorder  une  (oLin^pUctte  «ux  rapports 
parvenus  contre  les  Autorités  du  Sénégal. 

Ces  rapports,  qui  les  impliquent  d'une  manière  tel- 
lement grave,  que  la  bonne  foi  devrai^,  faire  aux  ac- 
cufAt.eurs  Ui  jl<pi  d'eu  produire  le^  preuvQf^  sont  réd^g^'s 


coneern.  la  traite  des  nègres.  109 

eo  quelques  parties/  par  des  personnes  qui,  sous  d^au-l^^^ 
très  rapports,    ont  cru   d'avoir  à  se  plaindre    de    ces 
Autorités. 

Au  eurpUts,  la  France  ne  crotroit  point  ayotr  «ssez 
ppouTé  son  désir  de  co-opërer  aux  mes^ires  de  repres* 
eion  contre  la  Traite  y  si  elle  n'indiquait  à  son  tour  dé 
nouveaux  niofens  d'y  parvenir.  ' 

Jusqu'il'  prient   les   disposilions  faites  à   cet   ëgard 
OBt  i\é  dirigées  contre  le  trivvsport  îles*  Esclaves^   puisr 
que  c'est  principaleinent  sur  la  manière  d^rréleren  mer 
les  Nftvircffr  qui  s'émployent  à  ce  commerce,  'qu'on  a 
ckerclié  a  se  concerter,  'Cette. voie  est  bonne,  piiîsque  la 
longueur  du  tifa|et  ofiVei  une.  certaine  probaUIitrf ,'  poiur 
que  la  contrebande  •  soit>  snlerceptéeJ    Mais   d'un   autre 
cûiiy  l'incertitude  de  la  mer,  et  conséquemment  l'espoir 
d'ëcbapper  à  la  surveillance ,    de   même    que  l'éqormité     ^ 
des  bénéfices,  offrent  assea  de.  chances  et  un app&t  M^es 
puissant,  pour' que  les  Marchandad^Esclaves  ne  soient 
pas  totalement  découragés. .  Des  mesures  qui  tendraient 
a  frapper  le  commerce  des  Noîrs,   non  dans  son  cours 
moyen,  si  l'on  ^eût  appeler  a^nsi  le  traivsport    des  Es- 
claves, mais,  k  sa  naissance,  et  à  son  terme»  c'est-Si-dîre 
sur  les  points  ou  se  consomment. Pacfiât  et'  la  vent.e  des 
Nègres,   pourroient    avoir    un    genre,  d'ef&cacKé,    qui, 
)oiat  aux  autres  dispositions,  serait  propre  3  consommer 
l'œuTre   salutaire    que  l'on  ,  se,  propose.     On    pourroit 
donc  établir  dans   les    comptoirs  ou  se  font  Habituelle* 
ment  les  acliÂls  de  Noirs  ^  des  Commissaires  chargés  dé 
les  signaler  à  l'autorité,  ^et  investis,  comme  le  Ministère 
public,  du  droit  d'en  poursuivre  la  punition  devant  les 
Tribunaux. 

On  pourrait  également  JTaîré  daiîs  toute  Colonie  oif 
les  Propriétaires  sont  ihtéressés'l  reciruter  'des  Négresj  * 
des.  Règlement  \  l'instar  du  '^Regisjry  Bill,"  pour  con- 
stater le  nombre  de' Noirs  existapC  sur  chaique  habita- 
tion, et  s*assurer  par  des  dénémbremens  périodiques 
que  la  Loi  n'a  point  été  éludée.    '  •     , 

La  confiscation  des  Noirs  trouvés  sur  chaque  habita* 
tion  en  sus  du  nombre  pre'cédemment  déclaré  (sauf 
Faugmentation  qu'aurait  pu  pràdnire  l'uAibn  des  Es- 
claves») '  et  une  forte  ameode'par  tête  de  Noir  furtive- 
ment introduit,;  seraient  la  punition  inflig^p  aux  déltn^ 
quens.'  \         '  "^  '    -i*  '  •   •'    ' 

Les  mesures  qtii  rentrent   dans   l'administration  in* 


ii(y    Conférences  au  Congrès  iP^i^s-rla^CTiapeUe, 

1818  ti^d^ro  de  diaquè  Gmiyèrnèm^nt,  peuT^til  ^et>«ndiipt 
être  concertées  eiHre  toii^;  et  au  lieu  de  CommissiaQf 
Mixtes  chargées  de  prononcer  sur  la  culpabilité  deslu- 
jdividua  qui  tD»tisp6rteat  les  Noirs,  oïl  poarrott  établir 
d«s  Goniités  qui .  auroient  la  mission  dé  jBurv^ili^r  Jfif 
individus  qui  ies<  ilchèieni,  et  de  fait^  conoottre  aux 
Autorités  Supérieures  du  Pays ,  les>  Uifracilons  que.  les 
A^ôs  leo  abus  bl}dre>  pourraient  mettre  i^At  tiédeur  à 
poursuivre.'  CesMidiapojûtioiis  aont  d^ns  la  ineéii1re..4e 
celle»  qtie  le  GouYernemeot  de^SarAS^^çatéi  Très  Chré* 
tienne  peut  prendre,  sans  craindre,  d^  blesserli^  droits 
de  ses  Sujets^juet  IL  est  prêt  :  à  ,s'emendr*e  à  )Cet..égaetl 
«req  les  '  Piôssteuiqes  ^ui:  unissent  teura  ^JSorts  p^Hir  ftart- 
Tenir  k  rentîèi:e  abolition  dii  oOoiinetjce  odieux  signalé 
à  r^Diinadveralon 'générale.,     n  »!     ..  Vi 


l;. 


ÇEricloaure  3.)  —   Opinion 'du  Cabinet  cPjétitri(Ae^ 
'  "  sur  la  Queêtiom  de  la  Traite*  des-*  Nèffrea. 

./Depuis  que  TAboIition  dé  la  'traWe  des  Nègres  est 
Tobiet  des  délibérations  communes'  des'  Puissances  de 
TEurope^  le 'Cabinet  d'Autriche  n'a  cessé  de.  vouer  à 
cette  question  tÔMt  Kntérét  qu'elle  mérite,  dans  ses 
grands  rapports  avec  le  bien  de  rhun^anité,  ainsi  qu^avec 
les  préceptes  ^e  ^la  saîne  morale,  et  de  la  religion.  Fi» 
dèle  aux  princiEie^jB6lennel|ement  proclamés  à  cet  égard 
9.répoqM^  clu  , Congrus' de  Vienne )  et  aux  engagemens 
Sficçessifs  fondas  sur  ces  bases,  i'Autriche,  quoique  peu 
en*  état  y  vu  sa  position  géographique ,  de  co- opérer 
directement  au-  succès  d'une  aussi  belle  et  noble  entre- 
prise, n'en  a  pas  moins'  concouru  avec  empressement  à 
tout  ce,  qui  pourroît.  l'avancer  et  la  perfectionner;  et 
c'est \en  partant  de  cette  disposition  immuable,  que  le 
Ministre  d'Autriche  a  exan)iné .  avec  l'attention  la  plus 
sérieuse,  les  propositions  faites  par  Messieurs  les  Plé- 
nipotentiaires de  Sa  Majesté  Britannique  aux  Conféren- 
ces actuelles,  tant  pour  compléter  et. étendre  le  système 
poursuivi  jusqu'à  présent ,  pour  parvenir  à  l'extinction 
finale  de  la  Traite,,  que  pour  assurer  Texécutipn  et 
Feicacit^é  de.  ce  système» 

Sa  Majesté  rEmpereur  est  prétji  prendre  part  aux 
dânarches  qi»Çii«$  So^iyêrains  Alliés  vont  faire  .avprès 
du  Cabinet  de  Rio  de  Janeiro,  pour  l'engager  à  fixer 
le  platAt  possible  le  terme  de  l'Abolition  définitive. 


concern.  la  imite  dés  nègres.  Ijl 

Sa  Majesté  ne  pefut  que  reconnaitre  que  le  Sotiveraift  ISlë 
da  Brésil  doit  rencontrer  dans  cette  route  des  difficultés 
plus  réelles  peut  «être  et  plus  fortes  que  n*en  avoit  \ 
suriDonter  aucune  autre  Pi^issance  ^ui  ont  consent)  à 
cette  mesure  salutaire-  <  Mais  elle  compte  trop  '«ur  la 
lojauté  de  ce  SouTeraîo,  pour  admettre-  que  des  ob- 
stacles quelconques  l'empêcheraient  à  donner  suite  à  un 
engagement  sacre*  tel  que  celui  qu'il  a  contracte  \  la 
face  du  monde,  par  la  D&laratîon  du  8  Fëvrier,  1815. 

Quant  aiix  '  njesures  propos^jea  par  Mesï^i.eiirs  les 
Pf^nipotentîaires  Brîtanniqtiee  pour  mettre  fin  ^la.Traite 
inirite,  comme  il  semblait  admis  de  toute  part  qti'uh 
sjstéme  de  surveillance  permanente  ne  saurôit  être  élfiL 
cacement  ëtabli,  que  lorsque  T Abolition  de  la  Traite 
aura  i\é  généralement  et  dëfinitivement  prononcée  par  ^ 
toutes  les  Puissances ,  le  Cabinet  d'Autriche  est'  d'avis, 
qu'en  a|oumant  \  cette  ëpoque  la  discussîoi!!  ultérieure 
des  mesures  à  adopter  pour  cet  effet|  on  pourroît  titile- 
ment  employer  le  tems  intermédiaire  à  aplanir  et  \ 
concilier  toutes  les  opinions;  persuada  que,  pourvu  que 
le  principe  fondamental |  celui  d'arriver  \  TAbolition 
universelle  et  efficace  dé  là  THiitè,  ne  soit  jamais  perdu 
de  vue,  et  que  chaque  Puissance  continue  à  seconder 
de  ses  soins  et  ifi  ses  efforts  ceux  que  le  Gouvernement 
Britannique  a  consacre  Jusqu'ici  à  une  causé  aussi  ho- 
norable, on  finira  par  s'accorder  sur  les  moyens  d'exé- 
cution les  plus  propres  ^  la  faire  complettement  réussie. 

Le  Cabinet  d'Autriche  dësire  en  outre  ^  que  la  Con«- 
ference  Ministérielle  établier  à  Londres  pour  s'occuper 
de  cette  question ,  continue  ses  travaux  .  dana  le  sens 
le  plus  conforme  aux  principes  qui  les  ont  guidtfs 
juiquUci. 

É 

{Eaeloêure  4.)   —  Opinion  du  Cqbinet  de  Prusse, 

sur  là  Traite  des  Nègres. 

Invariablement  attache  aux  principes  de  morale  et 
dlinmailtë  qui  depuis  longtems  avoîent  reclann^  •  l'Abo- 
lition de  la  Traite  des  Nègres,  et  idèie  aux  eiigâgem^ené 
qn^îl  a  pris  à  cet  effet,  le  Gouvernement  Prussien  est 
constamment  prêt  à  concourir  à  tout  oe  qui  peut  servir 
s  f accomplissement  définitif-  de  ce  noble  but. 

Il  n'hésite,  par  conséquent,  pas  \  accéder  à  la  fto* 
position  d'une  démarche  collective  }l  taire  auprès  de   a 


^12     Confèren^sau  Congrès  à^Jlm^4ar-  Chapelle, 

iM8Co^r.âu  Brésil  I  pour  rengager  à  aocA^reri  autant  que 
lea  circonstances  et  les  besoins  de  sa  situation  pourront 
le  lui  permettre,  l'Abolition  entière  de  la  Traite, 

'  Quant  aux  mesures  de  police  générale  que  l'on  pour* 
roit  adopter^'  pmir  prévenir  ou  pour  faire  cesser  la 
Traite  illicite  i  le  Gouvernement  Prussien  ne  sauroit  se 
dissimuler  les  inconvéniens  inséparables  de  la  coacca» 
sioh  d'un  droit  de  visite ,  exercé  en  mer  ouverte ,  con* 
cession  qui  ne  deviendroit  que  trop  facilement  une 
source  d*abus  et  de  malentendus,  et  OMi  assujéfteroit 
des  navigateurs  paisibles  et  innocens  à  des  molestatîons^ 
dont  la  seule  idée  les  indisposeroient  peut-être  encore 
plus  que  la  réalité  même. 

Le  Gouvernement  Prussien  croit  par  eoniéquent  de« 
voir  accorder  la  préférence  à  tout  moyed  de  pféiiaution 
et  de  surveillance*  qui,  pour  être  borné  au  point  de 
.départ  et  au  point  d'arrivée,  savoir  à  la  câte  d'Afrique 
«t  aux  Colonies  .intéressées  %,  favoriser  ces  entreprises 
illicites,  n'en  admettroit  q'une  exécution  plus  rigoureuse 
et, plus  décisive» 

{Enclosure  5;)  —  Memçrofidum  of  ihe  BritisfkGo^ 

.  pernmeni.  (B»)  .    ,      , 

The  Plenipotentfaries  of  Oreat  Brhain,  after  attentî- 
vely  perusing  ihe  Votés  emttted  by  the  several  Cabinets^ 
on  the  measures  brought  forward  on  tbe  part  of  tlie 
Prince  Régent,  for  effectuating  the  abolition  of  theSlave- 
trade,  cannot  dissemble  their  pi^ofound  regret  that  the 
délibérations  o/  the  august  Assembly  which  is  now  about 
'  to  termînate,    are   not   destined    to  be    marked  in  the 

page  of<  history  by  somè  more  décisive  interposition, 
than  is  llkely  to  take  place ,  in  relief  of  the  sufferinga 
of  Âfrica. 

They  had  persuaded  themselves,.  that  it  was  reser- 
ved  for  the  SoVereigns  and  for  the  Plénipotentiaires 
assembled  at  Aix-la-Chapelle,  to:  bave  completed  at 
once  the  work  of  peace  in  Europe,  and  to  huve  laîd 
a  broad  and  lasting  foundation,  on  VKhich  the  delive** 
rance  of  another  great  Quarter  of  the  Globe  from  a 
scourge  far  more  severe  than  European  warfare,  iu 
its  most  aggravated  forms ,  might  have  been  eifectualed 
by  establishing  an  alliance  whîch  sbould  for  ever  deny 
to   the  fraudulent   Slave- trader^    of  whatever  Nation 


coneern.  ta  traite  des  nègres.  113 

Ae  coTer  of  their  respecthre  Flags  for  the  purpoaes  of  1818 
this  iniquitous  traffic.  Although  disappointed  in  thi8. 
hope  y  thej  will  not  despair  of  ultimatelj  arriving  at 
tlieir  objecty  vrhilst  they  hàye  so  powerfui  a  cause  to 
adrocate,  aod  whilst  ihey  can  address  themseWes,  not 
lésa  to  the  «nderstandings ,  than  to  the  hearts  of  those 
SoTareigoS;  who,  when'assemhled  in  Congress  at  Vietina, 
solemnlj  pronounced  upon  this  question ,  and  devoted 
their  fature  exertions  to  the  eonsummation  of  this  work 
of  peace. 

They  dérive  addttional  consolation  from  the  perusal 

of  the  Documents  aboyé  referred  to,  for,  although  they  ^ 

fait  them  for  the  présent  In  their  conclusion ,   thej  ne* 

Terthelesa  bear  in  ail  the^  reasonings  such   homage  to 

the  prioQpley  and  in  some  of  their  détails  so  fully  évince 

the  atrong  sensé  of  duty   which   animâtes   the  August 

Sovereîgos  in  the  prosecution  of  this  measure,  as  to  be 

regarded  rather  as  the  precursors  of  some  decided  effort 

for  potting   an   end   to  this  great  moral  evil,   than  as 

iodtcatiog   on  their  part   any  abandonment  of  a  cause, 

vrhich,  in  the  face  of  mankind,  they  bave  taken  under 

thev  especial  protection.    It  bas   been   the  fate  of  this 

question,  in  every  stage  of  fts  progress,  to   haye   diffi- 

culties  represeoted  as  insurmountable ,  which  in  a  little 

tîme  bave  yielded  to  the  persévérance,  and  to  the  more 

matured  impulses,  of  humanity. 

The  language  in  every  Country  has  been  at  timea 
discooraging ,  and  yet  in  ail  the  principles  of  truth  and 
of 'justice  hâve  ultimately  triumphed,  so  as  to  bave  left 
ooly  one  great  blot  in  the  civilized  World  at  this  day 
uoremoved.  Every  Nation,  .one  only  excepted,  has 
•evered  itself  from  tbis  pollution  ;  and  Hîs  Most  Faithful 
Majesty  bas  taken  steps  sufficiently  décisive  in  the  same 
direction,  to  afford  the  most  encouraging  earnest  of  bis^ 
détermination  to  deliver  bis  People,  without  loss  of 
time,  from  a  practice  which  must  dégrade  them  in  the 
scale  of  enlightened  policy,  so  long  as  it  sball  continue 
to  be  toierated  amongst  them.  It  is  against  the  fraudu- 
Ud|  Slave- trader,  for  the  welfare  of  Africa,  that  more 
deastve  measores  are  urgently  called  for:  were  itnot 
for  hb  pestilentiel  influence,  more  than  half  of  that 
great  Continent  would  at  this  day  baye  been  consigned 
to  peaceful  habits,  and  lo  the  pursuits  of  industry,  and 
of  ioooceot  commerce.    But  it  is  bis  piratical  practicea 

Ncur.  SuppUm.    Tom  IlL  H 


tl4     Conférençea,  au  Cùngrèa  ^Ai^^la-ChapeUe^ 

19ljli9^9  ^®  Coasto  of'  Africa,  io'tbpeacb  of:itli€  LaWiS  0f 
0very  civilized  Government  ^i  .^vhiph  not  QvXy  y^X  th^t 
extended  portion  of  the  Globe / but  ^hkU/ha¥q,uQdooe 
the  work  o£.|iiauy  yearft  of  8low<)  but.-sujccessful  ïm* 
provement.      .•'.-,,  .     .     .  .  •  i 

]t  was  the  frafudulent  $lave*  trader  .^^^  iatrajuced 
ane^  on  those  Coasts,  on  the  retarn.  of  Peaea*  the 
tr^fficj  with  ail  ^ts.  desolalinginfloence  on  the  interior 
qi(  the  Couotry:}  f^à  -wbich!,  U  aot -^Pon  cbecked  by 
measiires  of  a  décisive  characler^  vrili  banîsh  .not  only 
tMAfY  trace  of  imprQvementy  bMltHU  coBt^mbrçe  other 
tliaa  tliat  of  Slaves.  .   -  .     v    .       •      ♦ 

^  On  the  eve  of  the  departùte  oflbe  IlluètHbrus  60^ 
vèreigns  from  this  place ,  and  after  the  ample  deiibe^ 
rations  which  bave  alreâdy  tftken  place  oa  thia  subjèet^ 
the*  firitish  Plenipotentiaries  cànnot  flatter'  themselves 
vrith'lhe  hope  ol  obtainin^  àt  this  tîme  a  inore'fav6a« 
rable  décision;  butr  they  t^ould  nbt  safîsfy  théît  owd 
sensé  of  duty ,  were  they  nôt  to  record  their  observa- 
tions upon  the  objections  v^hich  hâve  been  hr^tight  for- 
"ward  to  the  measurés  which  théy  wer6  directiéd  to 
propose,  huinbly,  but  confidently  submittlng  them  on 
the  part  of  their  Court  to* the  Hlore  matured  considéi^à- 
tioo  of  the  différent  Cabinets.  And  as  it  is  the  spedei 
of  measûré  best  calcfiiated  to  suppress  this  greàt  evil, 
upon  which  they  are  aione  divided  in  sentiments,  as 
ail  are  agreed  in  the  enormity  of  the  offence,  and  ail 
equally  animated  w^ith  a  détermination  -  effectually  to 
suppress  it,  they  indulge  the  confident  expëctation  t&at 
the  subject  may  be  resumed  at  no  distant  period ,  iti 
the  Conférences  in  London,  and  persecùted  under  more 
favourable  auspices  to  some  décisive  resuit. 

And  first,  with  respect  to  the  Memoir  presenited  by 
the  Plenipotentiaries  of  Russia.  The  Plenipotentiaries 
of  Greàt  Britain  do  homage  to  the  sentiments  of  én- 
lightened  benevolence  which  on  this^  as  gn  every  other 
occasion ,  distinguish  the  eley^ted  views  of  the  August 
Sovereign  of  Russia. 

é 

They  only  lament  that  the  Russian  Cabinet,  in  the 
contemplation  of  other  measurés  to  be  hereafter  taken, 
should  bave  been  discouraged  with  respect  to  the  great 
good  which  lay  vrithîn  their  reach^  and  thht  His  Im« 
perial  Majesty  should  tbus  hâve  abstained  for  the  pre-* 


concerh.  ta  traite  des  nègres.    '     il5 

$eot  lo  tbroMT  into  tbe  scale  of  tfae  proposed   measurè  1^6 
tJiîs  illustrions  and  powerful  exainple. 

* 

It  appears    that   tlie  Russian  Government  looks  for- 

ward  to  tbe   moment  when  Portugal  shall   bave    fînâlly 

abolîsbed  the  trade ,   for   foundiog.  a  System    iipou  tbe 

Coast  of   Africa,  whicb  shall  be  anthorized  oot  rnerely 

to  pronounce   upon  tbe  property    of  tbe.  Slave  -  trader^ 

bat  wliîch    6 bail    be   compétent   to    proceed   crimûially 

agaÎQSt    htm    as   a   Pirate,    and    whicb ,    in  addition  to 

those  high   functions,   sball  bave   a  Naval    Force  at  its 

disposition ,    and   be  invested    witb    a   gênerai  rigbt    of 

vUit  of  ail  Flags,   at    least  upon  tbose  Coasts;  —  tbat 

iVi8  inatilutîon  sbould  be  composed  of  éléments   dr^wn 

from  aU  cîyilîzed  States;  —  tbat   it  sbould    bave  a  dî- 

reciln^  Council ,  and  a  judîcîal   System:   in  short,    tbat 

it  should  form  a  Body  Politîc,  neutral  in  its  cbaracter, 

but   exercising  tbese  bigb    autborities    over   ail   States» 

The  Brittsh  Government  will^  no  doubt,  be  most  anxious 

to    receive    from    (be    Russîan  Cabinet  tbe  furtber  de^ 

velopement  of  tbis  plan  wbicb  is  promised;  but,  as  thé 

prospect  of  some  institution  of  tbîs  nature  may  fqrm  a 

serions    obstacle    ta  the    adoption   of  what  appears  tp 

ibem  tbe   more    pressing    measure,   the   British   Pleni- 

potentîaries  cannot  delay  to  express  their  doubts   as  to* 

tbe  practicability  of  foundîng,  or  preserving  in  activity, 

io  novel  and  so  complicated  a  System.  , 

If  tbe  moment  should  bave  arrived  wben  tbe  Traffic 
ia  Slaves  sball  bave  beeu  universally  prohibited,  and  if, 
uoder  those  circumstances ,  tbe  mode  sball  bave  been 
devised  by  ^vbîch  tbis  ofTence  sball  be  raised  in  tbe 
Criminal  Code  of  ail  civilized  Nations  to  tbe  standard 
of  Piracy;  tbey  conceive ,  tbat  tbis  species  of  Piracy,  , 
Uke  any  otber  act  falling  withîn  tbe  same  légal  pria- 
dple,  will,  by  tbe  Law  of  Nations,  be  amenable  to 
tbe  ordinary  Trîbunals  of  any  or  every  particular  State  ; 
—  that  the  Individiials  cbarged  witb  tbe  Piracy  can 
plead  no  national  character  in  bar  of  sucb  jurtsdiction, 
whetber  takea  on  tbe  Higb  Seas  or  '  on  the  African 
Coast. 

If  they  be  Pirates,  they  are  *^ Hostes  humani  ge- 
nerii:**  tfaey  are  undèr  tbe  protection  of  no  Flag,  and  > 
Ae  veriicatîoQ  of  tbe  fact  of  Piracy,  by  sufficient  évi- 
tée,  briogs    them  at   once  witbin  tbe    reacb  of  tbe 

H2 


Il6    Conférences  au  Congrès  ^Aixr-la-Chapellej 

1818  first  Criminal  Tribunal  of  compétent  authority ,  before 
which  they  may  be  brougbt, 

It  seems  equally  unnecessary  to  bave  recourse  to  so 
new  a  System  for  arriving  at  a  qualîfied  and  guarded 
rigbt  of  yîsit* 

In  tbis ,  as  in  tbe  former  instance,  tbe  simplesl 
means  wIU  be  found  tbe  best,  and  tbe  simplest  ^wîll 
generally  be  found  to  consist  in  some  modification  of 
-wbat  tbe  establisbed  practice  of  Nations  bas  for  âges 
sanctîoned.  ^ 

*  Rigbt  of  visit  is   known  and  submilted   to   by  ail 
Nations  in  time  of  war:  — 

Tbe  Belligerent  '  is  autborized  to  yisît  tbe  Neutraî, 
and  even  to  detain  upon  adéquate  cause. 

I!  tbe  rigbt  of  visit  be  to  exist  at  ail,  and  tbat  It 
must  exist;  at  least  upon  tbe  Coast  of  AÎrica,  in  aonie 
sbape,  or  to  some  extent,  seems  to  be  fuUy  admîtted 
by  tbe  Russian  Memoir,  it  is  iufinitely  better  it  sbould 
exist  in  tbe  form  of  a  conventîonal ,  but  mitigated  ré- 
gulation of  tbe  establisbed  practice  of  Nations,  for  tbe 
due  administration  of  "whicb  evèry  Government  is  re- 
sponsible,  tban  tbat  it  sbould  be  confided  tO  a  new 
institution,  which  to  be  neutral  nitist  be  irresponsible, 
and  wbose  very  composition  would  place  it  wholly 
*beyond  tbe  reach  of  controuL 

Thèse  observations  apply  to  tbe  period  when  ail 
Nations  sball  bave  abolisbed  tbe  trade  :  but  vfhy  sbould 
tbe  Russian,  Austrîan ,' and  Prussian  Governnients  un- 
neoessarîly  postpone  tbe  taking  some  measure  of  tbis 
nature ,  for  an  indefinite  period ,  and  until  Portugal 
sball  bave  universally  abolisbed  it? 

Hâve  they  not  more  tbau  two  thirds  of  tbe  whole 
Coast  of  Afrîca,  upon  which  it  might  at  once  operate» 
and  as  beneficially  as  if  tbat  much  wished  for  epoch 
was  arrived? 

Has  not  Portugal  herself  given  unanswerable  proofs 
upon  tbis  point,  by  conceding  tbe  rigbt  of  visit  north 
of  tbe  Equator,  where  tbe  Abolition  bas  been  comple- 
ted,  as  well  by  her,  as  now  by  Spain  and  ail  other 
Powers  ? 

Perbaps  it  is  because  no  instance  can  be  quoted, 
tbat  any  Slave -trader,  under  either  tbe  Russjan,  Au- 
strian,  or  Prussian  Flags,  bas  yet  appeared  on  tbe 
Coast  of  Africa,  tbat  thèse  Powers,   ttom  a  sentiment 


cancer n.  la  traite  des  nègres.  117 

of  delicacy  tovrards  States  more  directly  iuterested  botli  1818 
ÎQ  the  local  and  maritime  question ,  bave   felt  sonie  rè- 
luctance  to  take  a  lead  in  givîng  their  sanction  to  this 
prÎDcipIe. 

The  Russiau  Memoir  seems  expressif  to  vrithliold, 
or  ralfaer  to  delay  its  adhérence ,  until  there  is  reason 
to  présume  that  a  gênerai  concurrence  is  attainable; 
but  sureljy  in  ail  such  cases  9  the  most  certain  mode 
of  obtaining  a  gênerai  concurrence,  is  to  augment  the 
ranks  of  the  concurring  parties. 

The  United  States  aod  France  are  probably  alluded 

to  as  the  dissenting  Powers;  but,  even  in  those  States, 

how  much  might  noi  the  chance  of  success  bave   been 

impro^ed,  had  the  3  Powers  in  question  foUowed  the 

example  of  those  that  baye  already  adopted  this  systemj; 

and  liow  narrowed   would  hâve   been    the   chance  of 

fraud^  had  the  sphère  of  the  Alliance  been  thus  exten- 

(led  hj  their  accession?    It    is  still  to   be  hoped  that 

their  présent    doubla    will  yield    to   more   mature  re- 

flection  upon  the  nature  of  the   proposition.     The  first 

instance  îo  which  either  of  their  Flags  should  be  made 

the   coyer  of  abuse,  the   British   Plenipoten lianes  are 

satisfied,   would    be  the  signal  ior  their  vindicating  its 

character,  bj  taking  an  immédiate  and  décisive  step  on 

tfan  subject;  but,   \rithout  vraiting  for  such  a  stimulus, 

tbey  trust  that  the  minds  of  those  illustrions  Sovereigns 

rcmain   still  open  to   every   suggestion  on  thir  subjecf, 

wbich  can  inoprove  the  chances  of  gênerai  success^  and 

that  the   opinion    hitherto    given  on    the    part  of  their  ^ 

respective  Cabinets,    vrill   form  in  itself  no  obstacle  to 

the  adoption,  on  their  part,  of  that  measure,  whatever 

il  may  be,  which,  under  ail  the  circumstances  of  the  case, 

•hall  appear  to  them  most  effectuai   to  the  suppression 

of  the  mischief. 

In  advertiog  to  the  MemoSr  which  bas  been  pre- 
woted  to  the  Conférence  by  the  Plenipoten tiaries  of* 
France,  the  British  Plenipotentiaries  are  ready  to  bear 
their  testimony  to  the  spirit  of  fâirness  with  which  the 
«ubject  has  been  met,  and  to  the  auspicious  protection, 
which  the  cause  of  Abolition  has  progressively  received 
from  His  Most  Christian  Majesty. 

The  French  Plenipotentiary  has  candidly  conceded, 
—  lit  That  the  proposed  measure  cannot  be  consi- 
dered  as  any  infraction  of  the  Law  of  Nations  ;  that  it 


1  Id     Conférences  au  Congrès  ^Ai9>4ar^Chapeltey 

1818  confirmai  on  the  contrary,  that  Lavr,  in  aé  much  as  it 
eeeks  to  obtain  a  new  power  as  a  Conventional  ex- 
ception from  tlie  admitted  priuciples  of  the  gênerai  La'w, 

2i\j.  That  ît  can  be- regarded  as  no  exclusive  sur- 
render  of  the  Maritime^  Rights  of  anj  particular  State, 
as  its  provisions  are  strictly  reciprocal  »  and  for  an 
object  in  which  ali  feel  and  avow^  that  they  hâve  a 
commoa  interest. 

3d]y.  That  the  principle  of  reciprocity  may  be  stîU 
further  giiarded  by  confining  the  right  of  visît ,  as  in 
the  Treaty  with  Holland,  to  an  equal  and  limit'ed  num- 
ber  of  the  Ships  of  War  of  each  Slate. 

4thly.  That  every  endeavour  has  been  made,  strictly 
to  limit  the  exercise  of  the  power  to  the  immédiate 
purpose  foc  which  it  is  granted;  and  by  suitable  regu- 
ktions  to  guard  il  against  abuse» 

5thly.  That  in  order  still  further  to  distinguish  this 
System  from  the  ordinary  right  of  visit,  \?luch  every 
Belligerent  is  entitled  to  exercise  in  time  of  war;  it 
has  been  proposed  to  confine  its  opérations^  if  desired» 
to  the  Coasts  of  Afrîca^  and  to  a  limited  distance  fiom 
those  Coasis. 

'  The  objections  on  the  part  of  France  are  of  a  more 
gênerai  description,  and  such,  as  it  is  hoped,  time  will 
in  itself  serve  to  remove:  and  — ^  Ist,  As  to  the  ob- 
jection vrhich  seems  to  weigh  so  strongly,  viz.  that 
the  measure,  if  now  taken,  n^ight  be  falsely  regarded 
by  the  French  Nation  as  a  concession  imposed  upon 
tbeir  Government  by  the  Powers  of  Europe,  as  the 
price  of  the  évacuation  of  their  Territory,  it  is  impos- 
sible to  contend  in  argument  againsi  such  a  delusioo  ; 
but  it  may  be  observed,  that,  had  the  others  Powers 
been  pressed  to  adopt  the  arrangement  in  concert  wiih 
France,  it  does  not  seem  possible  that  such  an  invi- 
dious  interprétation  could  bave  been  given  to  so  gêne- 
rai and  so  benevolent  a  measure  ;  but  this  happily  is 
one  of  those  objections  which  a  short  time  must  serve 
•to  remove,  ' 

The  second  objection  is ,  tliat  there  is ,  as  it  were, 
some  moral  incompetency  in  the  French  Nation  to  con- 
form  themselves  to  this  measure  ;  ^-  that  what  is  felt 
by  the  Crowns  of  Spain  and  Portugal,  and  The  Nether- 
lands,.  to  be  no  dîsparagenient  of  the  honour  of  their 
FlagSf   nor  any  inconvénient  surrender  of  the  commer« 


concern.  la  irùite  des  nègres.  H^ 

cial   rights    and    interesis    of    their    People,    Wotild    in  1818 
Fraiftce    work   nothing    but    a  eense  of  humilîatîdn  àTfd 
discontent. 

With  great  defereuce  to  the   autborîty    iipon  >vhich 
this  conclusion  is  stated,   the  Plenipotentraries  of  Gneat 
Britaio  canoot  refrain   from  indulgîng  the  hope,   that, 
althoogh  in  France  there  may  at  first  sîght  exist  préju- 
dices against  this  measure,  when  viewed  in  an  exagge» 
rated  shape,  and  without  the  necessary  explanatious, — 
allhough  there  may  be  also   a   feeling  ip?ith  respect  to 
possible  ineonTeniences   which^    notwithstanding   every 
exerlion    on    the   part   of  the    respective    Govei'nnients, 
might  occasîonally  attend  it  in  the  exécution;  yet^  they 
confidently  persuade  themselves,    ihat   a  People  so  en- 
lightened  would  not  faii  cordially  to   answer  to  au  ap* 
peal    made  by   their   Government  to  the  generosity  of 
their  feeUngs  upou  such  a  point;    and    that  the  French 
Nation   would    never  shrink   from  a   compétition  with 
the  British  or  any  other  Nation ,   in    promoting    what*' 
ever  might  conduce   to  an  end   in  which    the  great  in- 
terests  of  humanity  are  involved.    It  is  true  that  Great 
Britaîn  and  France  hâve  been  regarded  as  rival,  as  well 
as  neighbonring y   Nations;    but  if  they  bave  had  occa*' 
BÎoDally  the  misfortune    to  cpntend   against   each  other       * 
ia  armsy  nothing  bas  arîsen  in  the  resnlt  of  those  con- 
tests  whict  should  create  a  sensé  of  inferiority  on  either 
iide. 

Both  Nations  hâve  well  sustained  their  national  ho- 
Dour,  and  both  hâve  learnt  to  respect  each  other.  Why 
tben  should  the  Fretich  People.  feel  that  as  derogatory 
to  Iheir  dignity,  which  is  viewed  by  the  British  Nation 
in  so  différent  a  lîght?  Let  us  raiher  hope,  that,  after 
Iheîr  long  and  common  sufFerings  in  war,  both  Nations 
vill  feel  the  strong  interest  they  hâve,  in  drawing 
doter  those  lies  of  friendship  which  now  happily  unité 
tkem;  and  in  cultivating  those  relations  în  peace  which 
may  render  their  intercourse  ùseful  to  each  other,  and 
to  the  World.  What  object  more  worthy  of  their 
common  counsels  and  efforts  than  to  give  peace  to 
Africa;  and  could  their  rivalship  take  a  more  ennobling 
uid  anspicious  character? 

Shonld  a  doubt  or  murmur  at  the  first  aspect  arisê 
among  the  People  of  France,  they  may  be  told,  that  4 
«f  the  mosf  considérable  of  the  Maritime  Powers  of  the 


120     Conférences  €UiCongrès,(Pji»^'Chapellej 

18IS  World  haye  cheerfully  unltecl  theîr  exerllons  in  thîs 
System ,  for  the  delirerance  of  Africa  ;  fhey  -wili  learn 
that  the  British  People,  so  sensitively  alive,  as  tfaej 
are  known  to  be,  to  erery  circumstance  that  might 
impede  their  commercial  piirsuits»  or  expose  the  Natio- 
nal Flag  to  an  unusual  ioterferencei  liave  betrayed  no 
appréhension  in  the  instance  before  us  ;  — -  not  a  single 
remonstrance  has  beenheard,  either  in  Parliament,  or 
from  any  commercial  body  in'  the  Empire,  not  even 
from  any  individual  Marchant  or  Navigator.  If  tbe 
doubt  should  turn  upon  the  préjudice  vrhich  such  -  a 
measiire  might  occasioh  to  the  French. commercial  in- 
terests  on  the  Coast  of  Africa ,  they  will  on  enquiry 
findy  that  y  if  France  wishes  to  préserve  and  to  ini« 
prove  her  legitimate  and  innocent  commerce  on  that 
Coast,  she  cannot  pursue  a  more  effectuai  course,  than 
by  uniting  her  efforts  to  those  of  other  Powars  for 
putting  down  the  iliicit  Slave -trader,  vrho  is  now  be- 
come  an  armed  Freebooter,  combining  the  plunder  of 
Merchant  Vessels  of  v^hatever  Nation,  with  his  illégal 
spéculations  in  Slaves* 

If  the  idea  should  occur,  that  French  Merchant 
Ships  frequenting  that  Coast  may  expérience  inter- 
•  ruption  and  delays  by  such  visits;  —  that  OEGcers  may 
possibly  abuse  their  trust,  and  that  disputes  may  occur 
between  their  Subjects  and  those  of  Foreign  Povrers; 
--"  let  them  reduce  this  objection  calmly  to  its  true 
value;  let  them  estimate  it  according  to  the  extent  of 
trade  on  that  Coast,  and  the  chances  of  such  accidents 
occutring.  Notwithstandiog  every4>recaution  taken  by 
the  respective  Oovernments,  let  them  set  this  eVil,  taken 
at  the  highest  computation,  in  compétition ,  vrith  the 
great  moral  question,  —  Mrhether  a  whole  Continent, 
in  order  to  avoid  thèse  minor  inconveniences;  shall  be 
suffered  to  groan  under  ail  the  aggravated  horrors  of 
an  iliicit  Slave  «trade:  and  then  let  the  Government  of 
His  Most' Christian  Majesty  judge,  virhether  it  is  pos* 
sible  that  the  French  Nation  would  hesitate  in  the 
décision  to  which  it  vfould  wish  to  conie,  upon  such 
an  alternative. 

If  any  instance  of  abuse  should  occur  for  a  moment 
to  occasion  regret,  it  will  be  remembered  that  this  is 
the  prier,  and  how  inconsiderable  a  price»  which  a 
humane  and  enUghtened  Peuple  are  deliberately  vrilling 


concern.  la  traite  des  nègreê.  121 

10  paj  for  Ihe  attaîament  of  6ticb  an  objecl  :  it  mil  be  1818 
looked  at  in  contrast  with  the  African  Villages  that 
vrould  haTe  beea  plundered  ;  with  the  Wars  that  would 
baye  been  waged  in  the  interior  of  that  unhappy  Con- 
tinent; -with  the  number  of  human  Yktioia  that  would 
baTO  been  sacrificed  to  the  cupidity  of  the  Slave-trader^ 
if  cÎTilised  Nations  had  not  combined  their  exertiona 
for  their  protection. 

The  French  Memoir  argues  against  the  priociple  oC 
tttb)ecting  the  property  of  Frencb  Subjects  to  aoj  other 
jarîadiction  than  that  of  their  own  Tribunals;  but  it 
will  appear  that  tbis  practice  is  hy  no  means  unusal, 
in  time  of  War,  and  for  the  securitj  of  the  Bellige- 
rent  tbis  ia  coastantly  the  case. 

The  Neotral  is  ^  in  ail  cases ,  anienable  for  alleged 
infiractioas  of  the  rights  of  the  Belligerenis,  in  matters 
of  Blockade,  Contraband  of  War^  etc.  to  the  Tribunals 
of  the  Bellîgerent;  —  not  to  bis  own  or  to  any  Mixed 
TribunaL 

If  it  is  said,  that  tbis  is  not  a  case  of  War,  but  a  re- 
galation  introduced  in  Feacei  and  for  the  first  time; 
tke  obvious  answer  is  y  -—  does  the  case  warrant  the 
ianovation? 

If  it  does,  the  novelty  of  the  practice  ought  to  form 
DO  décisive  objection  to  its  adoption  :  but  it  is  hy  no 
means  true  that  tbis  is  the  first  instance^  in  time  of 
Peace,  wbere  the  property  of  the  Subject  bas  been 
brouf^t  under  a  jurisdiction  other  than  the  ordinary 
Tribunals  of  hb  own  State.  Claims ,  botb  of  a  private 
and  public  nature ,  bave  frequently  by  Conrentional 
Lawa  been  made  the  object  of  such  a  proceediog,  whicb 
is  made  to  operate  as  a  species  of  Arbitratîon.  Can  we 
qaote  a  more  décisive  example  than  the  2  Conventions 
wbîeh»  in  November  1815 1  referred  the  Private  Claims 
iipOB  the  French  Governmenti  immense  as  they  were 
in  amounty  to  the  décision  of  a  Mixed  Commission 
limilarly  constituted? 

It  is  also  to  be  observed,  that  the  Subject  gains  a 
âogalar  advantage,  by  baving  bis  case  disposed  of  be- 
fore  sach  a  Commission,  which  be  would  not  obtain, 
w»e  he  to  hâve  to  proceed  either  in  his  own  Courts, 
or  10  that  of  the  Capturing  Power,  for  the  restitution 
of  ]m  property  :  uamely ,  that  the  Commission ,  in  de- 
cidiog  upon  hia  cause,  not  only  bas  the  power  of  pro« 


1 22     Conférences  du  Congrès  fPjiix-^-  Chapelle, 

1816iioimcuig'iipon  Iris  wrongs/ -bùl  can  give  him,  tj  its 
décision,  ample  damages,  for  the  dîscharge  of  whîch 
the  State  of  the  Capturiag  Ship  is  made  answeraèle; 
whereas ,  in  an  ordioary  case  of  Capture ,  he  would 
liave  a  dilalory  and  expensWe  auit  to  carry  on,  against, 
perbaps,  an  însolvent  Captor. 

Having  noitced  the  principal  objections  bronght  for^ 
ward  in  the  French  Memoir,  vrhich  thej  venture  to 
«persuade  themselves  are  not  insurmountable ,  tbe  Bri- 
tish  Plenipotentiaries  bave  observed  with  satisfaction 
tbe  exertions  wbich  the  French  Government  bave  made, 
and  are  still  prepared  to  make^  for  combating  this  evil, 
at  least  so  far  as  it  can  be  alleged  to  subsista witbia 
their  own  limits ,  and  to  be  carried  on  by  French  Sub- 
îects;  but  they  feel  persuaded  that  the  Government 
of  His  Most  Christian  Majesty  will  take  a  more  enlaiv 
ged  view  of  their  power  of  doing  good ,  and  that  tbey 
will  be  disposed  to  extend  the  sphère  of  their  activity* 
to  the  suppression  of  the  niischief,  wherever  it  can 
be  reached  by  their  exertions. 

The  British  Governmeot  also  does  full  justice  to 
the  manner  in  which  the  French  Government  bas,  on  ail 
occasions,  sought  from  them  such  information  as  mtght 
enable  them  the  better  to  enforce  the  Law  of  aboli- 
tion. They  bear  testimony  with  pleasure,  not  only  to 
the  sincerity  of  their  exertions,  but  to  the  arrangements 
lately  made,  by  stationing  a  Naval  Force  on  the  Coast 
of  Africa  for  the  more  effectuai  suppression  of  tbe 
Slave-trade ,  so  far  as  it  is  carrîed  on  by  French  Ships 
and  Subjects.  They  also  view  with  the  highest  satis- 
faction, the  détermination  now  announced  of  introdu- 
cing  into  ail  the  French  Colonies  a  Regîstry  of  Sla- 
ves: —  ail  thèse  b^neficent  arrangements  may  be  ex- 
pected  to  operate  powerfully ,  so  far  as  the  mischief 
bas  decidediy  a  French  character;  but  until  ail  the 
principal  Powers  can  agrée  to  bave,  as  agaiqst  the  illi- 
cit  Slave-trader,  at  least  on  the  Coast  of  Jlfrica, 
but  one  common  Flag,  and  co-operating  Force,  they 
will  not  bave  gone  to  the  full  extent  of  their  means 
to  effectnate  their  purpose,  in  conformîly  to  their  Dé- 
claration at  Vienna. 

With  thèse  observations  the  British  Plenipotentia- 
ries will  conclude  their  statement,  submitting  it  to  the 
candid  examination  of  tbe  several  Cabinets. 


canc0rn.  Iq  traite  des  nègres.  123 

Il  woald  be  a  great  satiafactidb  to  them  to  be  as-  1818 
sured)  tbat  the  représentations  which  they  hâve  feit  it 
tbeir  duty  to  niake,  were  likely  to  receive  thelr  ear- 
liest  considération  y  and  tbat  the  Minîsters  of  the  aeve- 
rai  Powers  in  London  night  expe^ct  to  receive  such 
further  Instructions  as  might  enable  theniy  without  foc- 
ther  loss  of  time,  to  résume  tbeir  labours  with  effect:  — 
it  being  humbly  submitted  tbat  the  final  Act^  whicb 
the  Sovereigns  are  about  to  soUcit  from  His  Majesty 
the  King  of  Portugal  y  is  not  an  indispensable  prelimi- 
nary  towards  establishing  by  common  consent  on  tlie 
Coast.of  Africa,  at  least  norih  of  the  Equator,  soine 
efficient  System  for  the  suppression  of  the  illicit  Traf- 
fie  io  SlayeSy  which  is  at  this  moment  carried  on  to  a 
most  alarming  extent,  and  under  the  most  aggravaling 
circumstances^  such  as  loudly  to  call  for  the  spécial  and 
autfaoritative  interférence  of  the  illustrions  Sovereigns 
to  whom  thèse  remarks  are  respectfuUy  submitted. 

{JEnclosure  6.)  —  Projet  de  Lettre  de  Cabinet,  des 
Souverains  êH Autriche^  de  France^  de  la  Grande'- 
Bretagne  y  de  Prusse^  et  de  Russie,  à  Sa  Majesté 

le  Roi  de  Portugal. 
Monsieur  Mon  Frère , 

A  répoque  du  Congrès  de  Vienne,  la  voix  de  la 
religion  et  les  plaintes  d'une  humanité  souffrante,  ont 
obtenu  le  plus  consolant  succès.  Lé  moude  a  vu  en 
perspective  le  terme  d'un  fléau  qui  a  si  long  temps 
désolé  l'Afrique;  et  Votre  Majesté  s'est  justement  acquis 
des  droits  à  l'éternelle  reconnoîssance  des  Nations,  en 
proclamant,  de  concert  avec  ses  Alliés,  le  principe  de 
l'abolition  universelle  de  la  Traite  des  Nègres.  Depuis 
lors  les  Actes  conclus  à  Paris  en  1815,  et  l'heureuse 
issue  de  plusieurs  Négociations  vouées  à  l'exécution 
progressive  de  cette  mesure,  ont- fortifié  les  généreuses 
espérances  du  siècle,  et  présagé  le  parfait  accomplisse- 
meot  de  la  transaction  qui  les  avoit  solennellement 
consacrées. 

Si  les  résultats  des  Conférences  d'Aix-la-Chapelle 
qui  consomment  la  pacification  et  garantissent  les  pros- 
pérités de  r£urope,  laissent  encore  un  voeu  à  former; 
c'est  cehiî  de  voir  assurer  le  triomphe  final  de  la  Dé- 
dsralton  du  8  Février,  iS%5f  au  moyen  d'un  Acte  dé- 
crétant l'abolition  .  du  Commerce   dea  Nègres   en    tous 


124     Confireneesau  Congrèa  d^jUx-^la-Chapellej 

ISlSlienx  et  pour  toujours.  Qu^il  nous  soit  donc  permis,  a 
Mes  Allies  et  à  Moi,  d€  ne  nous  séparer  qu^en  tour- 
nant des  regards  confians  vers  la  Puissance  à  laquelle 
le  Suprême  Arbitre  des  destinées  'de  la  Terre,  a  ré^ 
serve  la  gloire  de  mettre  fin  aux  dottleurs  d'une  popu- 
lation infortunée. 

Ce  succès  définitif  sera  sans  doute  le  fruit  des  rap- 
ports intimes  qui  subsistent  entre  nous  9  parce  qu'un 
concours  d'intentions  conciliantes  et  de  concessions  ré- 
ciproques ne  manquera  pas  de  faire  prospérer  une 
oeuvre  également  méritoire  devant  Dieu  et  aux  jeux 
des  hommes. 

C'est  à  la  suite  de  cette  dernière  Négociation,  que 
des  mesures  de  surveillance  mutuellement  arrêtées  pour 
la  stricte  ekécution  d'une  Loi  devenue  ^nérale,  cou- 
ronneroient  les  nobles  efiForts  de  toutes  les  Puissances 
appelées  à  régir  les  différentes  parties  du  Globe  par  le» 
mêmes  sentimens  de  fraternité,  de  justice  et  de  religion. 

Je  ne  doute  pas  rencontrer  à  cet  égard  les  sentimens 
de  Votre  Majesté,  et  je  la  prie  d'agréer,  etc. 
Monsieur  Mon  Frère,  le  Roi  de  Portugal  et  du  Brésil. 

No»  12.  —  T^iscount  Castlereagh  toJEarl  BathursL 

My  Lord,  Aix-la-Chapelle^  24/A  Novemherj  1818. 

I  have  the  honour  to  transmit  to  your  Lordship 
tlie  enclosed  Protocols  of  the  Conférences  of  the  Ittli 
and  19th  îAstant,  contaîning  the  Votes  of  the  différent 
Powers  on  the  subject  of  the  Slave-trade,  which  I  have 
already  forwarded  to  your  Lordship. 

I  have  the.  honour,  etc. 
JEarl  Batliurst,  K.  G.  Castlereagh. 

{Enclosure  l.)  —  Protocole  de  la  Conférence  entre 

les  Plénipotentiaires   des   5  Cours,  —  jUx^la^Clia^ 

pelle,  le  ii  Novembre,  1818. 

M.  le  Duc  de  Richelieu  a  fait  lecture  de  ses  obser- 
vations sur  les  moyens  proposés  par  Messieurs  les  Plé- 
nipotehtiaires  de  la  Grande-Bretagne  pour  surveiller  et 
réprimer  la  Traite  illicite  des  Nègres.  Les  observations 
de  M.  le  Duc,  ainsi  que  TOpinion  du  Cabinet  d'Autri- 
che et  celle  que  le  Cabinet  de  Prusse  avoit  fait  con- 
noître  dans  une  Séance  précédente,  se  trouvent  anne- 
xées au  Protocole.  ^ 
Mettervich*  Richelieu.  Castlkreagh.  Wellutotoit. 
Uardehbeao.     BEHVSTORrf,     Nkssklrodx.    Cafodistrus. 


concern:  la  traite  des  nègres.         125 

(Endoêure  2;)  —  Protocole  de  la  Co/tférenee  entre  1818 
le»  Plénipotentiaires  des  5  Cours,  —  ^ix-^arCha^ 
pelle  ^  le  19  I^otfembre,  1&18. 

Poar  résumer  la  discfiBston   des  mesures  nltërieurcfs 
à  adopter   contre   la  Traite   des  Nègre» ,-  Lord  Castle* 
reagh  a  donné  lecture  d'un  MëmoranduAi ,  dans  lequel, 
en  s*expliquant  sur  les  diffërentss  propositions  dont  on 
s'étoit   occupé   dans  les  Conférences   précédentes ,    il  a 
exprimé  ses  sincères  regrets  de  ce  que  la  présente  réu- 
nion n'ait  pas  amené  un    résultat  plus  décisif  pour  le 
succès  final  de  Tabolition^  ni  surtout  quelque  résolution 
directement  applicable  à   la  répression   des  abus  cruels, 
par  lesquels  le  Commerce   frauduleux  a  éludé  jusqu^ici 
et  frustré  de  leur  effet  les   mesures  déjk  unanimement 
arrêtées  y   et  les  Lois  et  réglémens  en  vigueur  dans  les 
différens  Etats*     Après  avoir  analysé   et  discuté  en   dé- 
tail les  objections    mises    en    avant   pour  combattre  le 
système  de  la  visite  réciproque   des   bâtimens   suspects 
de  se   livrer  è   la  Traite  illicite,    et    notamment    celles 
qui  ont  été  développées   dans  la  Vote  de  M.  le  Pléni- 
potentiaire de  France,  ainsi  que  les  moyens  d'exécution 
proposés  par  Messieurs  les  Plénipotentiaires  de  Russie^ 
Lord  Castlereaghi   en   appelant  de   nouveau   l'attention 
U  plus  sérieuse  des  Puissances  sur  une   cause  auèsi  di- 
gne de  leur  intérêt ,  a  demandé,    qu'il  soit  enjoint  aux 
Ministres  des  Cours   prenant    part  aux  Conférences  de 
Londres,  de  donner  suite  II  leurs  délibérations  sur  cette 
question,  sans  attendre  l'effet  que  pourrait  produire  la 
démarcbe   solennelle,    qtie  les  Souverains   viennent    de 
faire  envers  Sa  Majesté  le  Roi  de  Portugal  et  du  Bré- 
sil, d'autant   plus    que    le    résultat    de  cette    démarche 
n'étoit  pas  un  préliminaire  indispensable  des  résolutions 
à  adopter  d'un  commun  accord ,  pour  supprimer  effica- 
cement le  Trafic  illicite  sur  les  cAtes  au  Nord  de  la 
Ligne. 

Le  Mémorandum  de  Lord  Castlereagh  a  été  annexé 
au  Protocole,  et  Messieurs  les  Plénipotentiaires  sont 
convenus  d*instruire  les  Ministres  des  Cours  à  Londres, 
dans  le  sens  de  cette  dernière  proposition. 

Lùts  de  la  lecture  de  ce  Protocole,  Messieurs  4es 
Pléaipotentiaires  de  Russie  ont  ajouté,  qu'indépendam- 
ment de  l'instruction  convenue*  entre  les  Cours,  l'Am- 
bassadeur de  8a  Majesté  l'Empereur  è  liOndres  seroit 
informé  du   désir   de  Sa  Majesté  Impériale  de   voir  la 


i  26     Confër,iffce$  au  Congrès  (Pyiix'-la-ChapeUe, 

1818  Gt>nflfrènce  ^tiiêtërielle  de  Londres  s'occupei")  non 
s^ùlènient'  de  la  question  gëoërale  relative  aux  bases 
du  système  4  UflopPiet  contre  la  Traité' îlHcite,  mais  en 
m^iné  tems  de^ia,, question. pratique  .de. l'envoi  detf  for- 
ceU.nëcQSsairei^  cpour.  l'ex^ution  des.  oieaux'es  communesi 
SaL'IVIajestë  TEmpereur  de  Russie  Pliant  prêt  à  fournir 
soUvCObtiDgent,  >as8jtôfc  que  fon  se  .seroit  entendu  sur 
k^i  principes  réglementaires  à  établir  pour  cet  effel. 
Mêttsunich.     Huskbueu».:    GASTiiSiasiiiéH.     HARDSNBsaa. 

NeSSELRODK,      WxJUtlIiGTQH.  •'    fiEJLSSTORFF.      CikPODlSTRIAS.. 

Viscoùnt  Castlereagli  io  EarL  Bathurst. 

Mj:  Lord,    .    .   i  iV»>>  Wà  Vecimhtr,  1818» 

éiocia  I  arriy^d  hère  y.  I  bave  deemed  It  mj  iuty 
t.o  renew  wilh  ^he  Duke  de  'Richelieu  thei  subject  of 
the  abolition,  in  otdeï  that  I.might  be  .better  eoabled 
to  >udge;  aa  tothe  course  :it  vfoùld  be  ôiost  advisabie 
lo  pursue,  for  rdsuming  ioi  London^^  iinder  the  Proto- 
col sîgned.iat  Aûc-la-ChapeUe  on.ihe  19th  November, 
tke  délibérations  on  tfaia  que^tioow  .  • 

In  Conférence  .  v¥iih  his  £xceUency;  it  vras  agreed 
thaï  l  should  jbia.v^  :an  interview  with  the  Mînister  of 
the  Marine  ainl  Colonies,  the  Gount.  de  Mole,  and 
wiih  tb«  Count  deLaisnë,  the  Mînister  of  the  Interior« 
aa  the  2  Departi^ents  Sn  the  Government  the  most 
compétent  to  advise  !tbe  King  upon  thé  propriety<,  aa 
well  as  upon  the  eilbct  wliich  those  régulations  mîght 
be  exp^cted  to  produce  upoh.  the  public  mind  in  France, 
which  I  had  béea  directed,  in  cpnjunction  vrith  the 
Duke  of  Wellington  ,  to  '  press  at  Aix^-la-Chapelle.     . 

I  had  accordiilgly  a  Conférence  with  thèse Mihistek^a 
of  nearly  3  hours,  in  which  I  was  ënabled  to  go  through 
with  them,  in  the  utmoat  détail,  the  whole  of  this  im- 
portant..sobject;  to  ail  the  bearîngs  of  which  they  ap- 
peared  to  me  to  gîve  their  utmost  attention,  and  with 
à  désire  that  the  difficulties,  which  they  conceived^  at 
least  for  the  preisent,  to  stand  in  the  way  of  their 
adopting  the  meaisure,  might  be  found,  in  ihe  end,  not 
to  be  insurmountàble. 

•  It  is  unoécessary  that  I  should  a ttempt.  to  report  to 
youi^  Lordshtp  the  partîculars  of  tliis  extehded  conver- 
satioh,  as  théy  Would  not  vary,  in  ahy  essentiel  point, 
from  the  arguments  brought  forward  by  the  Duke  de 
Richelieu  I   and  which  are  already  so  fuUy  before  tlie 


concern.  la  traite  des  nègres.         .  1^7 

Prince  Regeut's  GoverDioent.  I  bt^veno:  rtfâUBoa  iO'JBlB 
draw  any  more  unfavoyrable  .iDfereiice..frQB|  tt>e  niajk^ 
ner  in  vrhldi  thèse  Miaistérs  treliled  the^uhject,  taod 
thej  as8ured  me  of  theîr  dispiOsilioo  to  ■  r en d^r- public 
in  France  «.  every  infonmation  iii?iiÎ9fa'!iii^i^bt  tend  10 
throw-  ligbt  OD  thÎ8  interesliog  queatioo  |  .aod  to  atreogl' 
tben^itio  X\)fi  public  favour^ ,  -       .       . 

UpoD  tbe  whole,  niyXoJ*^;.  "whilst  J  caîmqt  ^|y^ 
you  hopèa  of .  apy  immedi^tp  .progfesQi  I  veiturp^,  i;i,ç- 
verthele;i$i  t^  indulge  a  sjàï^kxiine,  'ÇXpeC^atÎQJ? 9 ,  îhal  if 
tbe  oJb)ççt  1^  pursued/>y^it^  tnÇç.sanie  perseV^rlpg  and 
concillating ,  temper  on  >tlie  partpf  preat-Ç^i^itajln^  whicb 
has.already  achieved  so*  n^uch  for  the-  cause  of  abolU 
tîon,  the  French  Govcurament  may  be  broMghty  at  no 
distant  period,  to  unile  their  Naval  exertions  with.thoçe 
of  tbe  otber  Allied  Poyvers ,  for  the  suppression  of  the 
illicit  Slave^trade,  under  the  modifî.eâ  régulations  sub- 
roîtted  for  this  j)urpose  to  the  I^lenffibtentiatîea  assem- 
bled  at  Aix-la-ChaiieHe;  ' 

I  hâve  tbebonour  to  ^t^  etc. 
Barl  Bathurst.  K.  G^       >  Castleiikagh.   • 


i>  I  I  I  >  I 


,     ;  .  .  . 

Convention  entre  le  Hojrçtume  des 
Pays-Bas  et  te  Grand ^Ihiché  de 
Hesse,  relativémer^  à  Paholition  re- 
ciproque  du  Droit  de .  Détraction 
et  de  Vlnipôt  d'IEmigrationi  -^ ,  Con-- 
clue   à   Franèfori   èur    Mêin\:  le  7 

Janvier,  1819. 

Sa  Majestë  le  Roi  des  Pays  Bas^  Prince  d'Oràngii 
Nassau,  Grand-Duc  de  Luxembourg ,  etc.  etc;  ;  et  Son 
Altesse  Royale  le  Grand  -  Duc  de  Uesse  '  et  du.  RJiiO| 
etc.  etc.;  ayant  trouve,  convenable  d'adopter  pour:  louta 
retendue  présente  et  future  de  leut'S  Etats,  les  princi"» 
pes  fixés  par  la  Diète  Germanique,. y elatiyeinént  à  Tex- 
portatloi^  des  biena  des  Sursis  respectifs  dHin  Etat  à 
l'autre,  ont  nomme  à  cet  efiPet,.  dés  Plënipotentiaivasi 
<«Toir:  Sa  Majesté  le  Roi  dee.  .Pays-^Baa ,  etc..  etc»,  le 


138       Conçeniion  entre  les  Pays-^Sas 

1819  Sieur  CIiariM  Marie  Joseph  de  Hemricourl,  Comte  de 
Gruoney  etc.  etc.;  et  Son  Allesse-Royale  le  Grand-Duc 
de  Hesse,  le  Sieur  Henri  Guillaume  Charles  de  Har- 
nier,  etc.  etc.  ;  lesquels  après  avoir  échange  leurs  Pleins 
Pouvoirs  I  trouvés  en  bonne  et  due  forme  9  ont  arrêté 
les  Articles*  suivans  : 

.  Art.  I.  Les  Droits  connus  sous  le  nom  de  Jus  de^ 
tractus,  Gabellà  hereditaria  et  Cenaua  emigrationis, 
ne  seront  réciproquement  plus  exigés  ni  perças  à  l'ave- 
nir,  lorsqu'en  cas  de  succession,  donation ,  vente,  émi- 
gration ou  en  tout  autre  cas,  il  7  a  lieu  à  une  trans- 
lation de  biens  du  Royaume  des  Pays-Bas  dans  les 
£tats  de  Son  Altesse  Royale  lé  Grand -Duc  de  Hesse, 
et  de  ceux-ci  dans  les  Etats  du  Royaume  des  Pays-Bas  ; 
toutes  les  impositions  de  cette  nature  étant  abolies  en- 
tre les  deux  Pays. 

IL  Cette  disposition  s'étend  non  seulement  aux  droits 
et  autres  impositions  de  ce  genre,  qui  font  partie  des 
Revenus  Publics ,  mais  également  à  ceux  qui  jusqu'ici 
pourroîent  avoir  été  levés  par  quelques  Provinses,  Vil- 
les, Jurisdictions,  Corporations,  Arrondissemens  ou  Com- 
munes; de  manière  que  les  Sujets  respectifs,  qui  ex- 
porteront des  biens,  ou  auxquels  il  en  échoiroit  ^  un 
titre  quelconque  dans  Tun  ou  l'autre  Etat,  ne  seront 
assujettis  sous  ces  rapports,  h,  d'autres  impositions  ou 
taxes,  qu'il  celles  qui,  soit  è  raison  de  droit  de  succes- 
sion, de  vente  ou  de  mutation  de  propriété  quelconque, 
seroient  acquittées  par  les  Habitans  même  du  Royaume 
des  Pays-Bas  ou  du  Grand-Duché  de  Hesse,  d'après 
les  Réglemens  et  Ordonnances  qui  existent  ou  qui  éma- 
neront par  la  suite  dans  les  2  Pays. 

IIL  La  présente  Convention  est  applicable  jion  seu- 
lement  ii  toutes  les  sussessions    à  écheoir'  à  l'avenir  et 
à  celles  déjà  dévolues,  mais  à  toutes  les  translations  de 
biens   en  général    dont   l'exportation  n'a  point  encore 
^       ^té  effectuée  jusqu'à  ce  jour» 

IV.  Comme  celte  Convention  ne  regarde  que  les 
pro|>riëtés'et  leur  libre  exportation,  toutes  les  Lois  re- 
latives au  Service  Militaire  restât  en  pleine  vigueur 
dans  les  2  Pays»  et  à  ce  même  égard  les  Gouverne- 
mens  Contractans  ne  seront  nuellement  restreints  dans 
leur  future  Législation. 

V.  La  présente  Convention  sera  ratifiée^  et  les  Rati* 


ei  la  Hesse  -  Grandducale,  129 

ficaltOBS    seront  échangées  \  Francfort  sur  Mein ,  .dans  1819 
le  terme  de  6  semaines,   ou  plutât  si  Faire  se  peut. 

En  foi  de  quoi,  les  Plénipotentiaires  respectifs  Pont 
signée  et  Tout  munie  du  Cachet  de  leurs  Armes. 
Fait  à  Francfort  sur  Mein,  le  7  Janvier»  18 1 9. 

(L.8.)  Harsticr. 

(L.S.)    DK  GanirirKy  Lieutenant -Gënëral. 

(Cette  Conveolion   a  éié  ratifiée   par  le  Gouvernement 

du  Graod-Duchë  de  Hesse,  le  20  Janvier,  1819,  et  par 

celui  des  Pays  Bas,  le  21  Janvier  méme-annëe.) 


14. 

Pièces  concernant  un  Projet  secret 
d^ établir  un  throne  royal  dans  V Amé- 
rique du  Sud  en  faveur  du  Prince 

de  LiUcca. 

(Traduction  anglaise  autenthique.) 

(!•)  —  The  Suprême  Director  to   the  Congrese  of 

Buenos  j^yrea. 
.     (Most  Priva  le). 

Sovereiga   CongresS,  Buenos  jiyres,  26ih  Oetobêr^  1819. 

The  enclosed  Communication  from  Don  Josë  Valen- 
tin  Gomez,  our  Envoy  Extraordinary  in  France,  was 
received  a  few  days  ago. 

About  the  same  time  arrived  the  American,  Don 
Mariano  Gutierrez  Moreno,  virho  announced  himself  as 
the  bearer  of  Despatches  for  the  Government  of  Chife, 
from  its  Depuly  at  the  same  Court,  Don  Josë  Yrizarri^ 
with  simiiar  propositions ,  and  particular  directions  to 
make  this'  Government  acquainted  with  the  ob|ect  of 
hîs  Joumey.  This  induced  me  to  delay  the  transmis- 
sion to  you  of  the  Communication  of  the  Envoy  Don 
Gomez,  uniil  I  could  inform  you  of  the  resuit  of  the 
Conférence  with  Don  Gutierrez  Moreno.  It  took  place 
on  the  23rd  of  this  month,  when  the  ob}ect  of  bis 
Mission  was  confirmed;  and  be  furtber  declared ,  tbat 
tbs  Depnttes  Rivadavia  and  Gomez  bad  specially  en« 
ioined  him  to  endeavour  to  induce  this  Government  to 
svail  itself  of  so  favorable  an  occasion  to  obtain  such 
great  advantages  for  this  Country. 

JVbtfr.  SuppUm.     Tome  UT.  L 


130     Projet  d^éiablir  un  throne  'dans  Pj4màriq, 

1819  I  now,  therefore,  transmît  tlie  Cominnnîcation  to 
yoiir  Sovereîgnty ,  and'  in  callîng  yoiir  attention  to  'the 
unforlunate  situation  of  the  Provinces,  and  to  tlie  fate 
wliich  impends  over  them ,  I  intreat  yoii  to  take  tlie 
aubject  into  your  immédiate  consicleratioo ,  tlie  moment 
havîng  arrived  when  Instructions  sbould  be  given  to 
the  Envoy  Gomez  on  thîs  matter;  becaiise ,  by  means 
df  the  Resolution  'which  may  be  adopted ,  the  Spanish 
Expédition  intended  against  this  part  of  America  may, 
perhaps,  be  pfcvenled  ;  and  because  the  Envoy  Gulier- 
rez  Moreno  is  vraiting  only  for  thè  décision  of  your 
Sovereignty  to  pursue  hîs  journey  to  Chile. 

May  God  préserve  your  Sovereignty  many  years. 

JosE  Rondeau. 
To  the  Soifereign  National  Congress  of  thé  United 
Provinces  of  South  jimerica»    . 

(2.)  —  Don  José  Valentin  Gomez  to  the  Sectetary 

of  State*  ' 

Most  Excellent  Sir,  Paris j  ISfh  June,  1819. 

In  my  Officiai  Letter  of  the  15th  of  the  last  month» 
I  stated  to  you ,  tbat  I  had  been  invited  to  a  Confé- 
rence by  his  Excellency  the  Minister  for  Foreign  Af- 
fairs.  Several  circumstances  prevented  îts  taking  place 
before  the  Ist  of  the  présent  monfh.  Though  I  had 
before  deeply  reflected  on  the  object  to  which  it  might 
be  directedy  I  never  could  hâve  foreseen  the  real  one, 
^hich  I  DOW  cpmmunicate  to  you,  for  considération. 

After  His  Excellency  hadspoken  at  length,  both  on  the 
«nxious  vrish  ofthe  Minîatry  for  the  happy  resuit  of  the 
glorious  struggle  in  which  thèse  Proyinces  are  engaged,  and 
on  the  great  obstacles  which  prevented  them  froni  taking 
a  decidedy  active,  and  open  part  in  tlieir  support,  lie 
aaid  that ,  on  reflecting  on  their  true  interests,  he  waa 
convinced  that  thèse  entifely  depended  on  the  form  of 
the  G&vernment ,  under  whose  influence  they  niight 
hope  to  enjoy  the  advantages  of  peace  ;  and  that  he 
firjiily  believed ,  tliat  such  a  Government  could  o^ly 
be  found  in  a  Constitutional  Monarchy ,  with  a  Prince 
of  Enrope  at  ita  head,  whose  connexions  might  com- 
niand  and  increase  a  respect  for  the  State,  and  facili* 
tate  the  récognition  of  their  National  Independence. 
That,  impressed  with  thèse  ideas,  he  had  in  his  mind, 
what  he  considered  happy  thought,  and  he  wonld  ex- 


du  Sud  en  faiseur  du  Pr.  de  Lucca.     131 

pUin  it   to   me  with  the   greatest  sincerîty:  -*-   it'^wasy  1S19 

the  proposîng  a  Prince  of  the  Throne,  whoM  pérsônal 

good    qnaliltee    and   position   were  tlie   most  Hkely   to 

OTertome  ail  the  obstacles  which  might    be  opposedto 

such  a  pro)ect;    taking  into   considération  thé  dilFereitl 

interests  of   the  principal  Nations  of  Europe,    and   the 

▼ariooa    polîtical   views    of    their   respective    CabînetSi 

Thaï  Buch    a  Person    was  the  Prince  of  Lucca,    lateljr 

the  heir   of  the  Kingdom  of  Eiruria,    atid   diescended; 

hy  the  maternai  line,    from  the  aiigusl   d^rnasty  ofthe 

Bourbons.    That  his  élévation  would   not   awaken  any 

îealotisy  in  the  principal  Courts;   but,  on  the  contrary, 

«rould  meet  with  the  approbation   of  their 'Sovërelgnsf 

more  parttcularly  the  Eniperors  of  Au.stria  and  Russîa, 

who  'were  decîdedly  friends  to  him ,  and  were  wartt/ly 

interested  in  the  gênerai  welfare  of  the  Continent.   That 

England  could  not  oiTer  any  just  or  reasonable  gronnd 

for  resisting  il.      That  His  Catholic  Ma}esty   woiild  ùài 

be  displeasedy    at   seeing    his  Nephew   seated    on    the 

Tbrone  of  Provinces  which  had  belonged   to  his  domi^ 

Dion,   an  arrangement  from  which  he    might    hope   to 

obiain  many  advantages  to  the  trade  of  the  Peninstiliii 

at  leasl  snclv  as  were  not   inconsîstent  with   the   abse^-^ 

lute  independence  of  the   new  Nation ,    or    the   poHcy 

of  its  Government  j  and  that  His  Most  Christian  Maje» 

sty,  in  partictilar»   whose   opinions    were   wellknown 

to  hioi,    would   be    gratified  by  il,    and  would  employ 

in  its  support    ail    his  weîght,*   and    use   Lis    powerfut 

influence  with  those.  Sovereigns;    while    he  would    not 

Util  lo  use  any  of  the  means  which  are  at  his  disposai, 

for  hit  protection;  either  by  furnishing  him  with  every 

kind  of  assistance  which   might*  be    necessary,   or   by 

endcavouring  to  prevaii   upon  His  Catholic  Majesty  to 

desist  from  the  War  which  he    has  undertaken  agâiitst 

the  Provinces. 

His  Excellency  made  niany  other  observations,  which 
it  would  be  difficult  to  repeat,  but  he  dwelt  particularly 
on  the  Personal  characler  of  hts  Highness  the  Prince 
of  Lucca,  extolling  the  principles  of  his  éducation, 
which  were  analogous  to  the  présent  enlightened  state 
of  Europe  ;  and  upon  the  liberality  of  bis  seotiments, 
vhich  were  eo  différent  from  ihose  entertained  by  His 
Catholic  Majesty:    and  throughout  his  whole  discdurse 

12 


132     Projet  d^éiahlir  un  ihroné  dans  Ifjimériq. 

1819  he  expatialed  largely  upon   tlie   pollcy   adopted  by  tlie 
olher  Sovereigns  for  tlie  goverumeot  of  their  People. 

•  I  must  candidly  confe86|  that  I  vras  aatoaished  at 
heariog  a  Prince  proposed,  wbo  possessed  neîlber  po- 
wer,  iuBuence,  nor  considération,  to  rule  tbe  destinies 
of  a  People  wbo  bave  excited  tbe  înterest  of  ail  Eu- 
rope, and  bave  acbieved  tbeir  liberly,  by  80  maoy  and 
8ucb  esçtraordinary  sacrifices;  and  wbile  bis  Excellency 
contînuedi  to  îndulgei  in  bis  re&ectîoi\s,  I  coosidered  of 
an  answer,'  wbîcby  witbout  directly  woiinding  bis  seU« 
love  migbt  eiFectually  guard  our  sacred  inlerests,  and, 
at  .Ibeaame.time^  carry  iolo  effisct  tbe  7tb  Arlicle  of 
iny  l-n^tpuetions. 

:  1  n&plied  tô  bis  Excellency,  tbat  uniorlunalely  my 
pow^ra  did  not  extend  to  tbe  object  be  had  just  spo- 
Ken  of  )  and  tbat ,  inoreover,  I  was  persuaded  tbat  no 
proposition  would  be  acceptable  to  tbe .  Government  of 
tbe  United  Provinces ,  wbicb  sbould  not  be  grounded 
on*  tbe  essentîal  bases  of  tbe  cessation  -of  tbe  War  witU 
Spaio:,  of  tbe  integrity  of  tbe  Territory  of  tbe  late  Vi- 
ceroyalty,  (includiog  particularly  tbe  Banda  Oriental,) 
and 9  if  possible,  of  obt$ining  tbe.  sii^'ponrs  necessary 
to  ^  render  more  respectable  tbe  présent  condition  oC 
tbe  State.  Tbat  neitber  of  tbese  base»  could  be  reaso* 
nably  expected  froin  tbe  sélection  Qf  lus  Higbness  tbe 
Prince  of  Lucca,  wbo  besides  laboured  under  tbe  un- 
favorable,  circiimstance  of  being  unniarried,  and  wbo 
was  tberefore  witfaout  an  beir;  wbicb  migbt  expose 
tbe  Provinces  to  an  interregoum ,  always  dangerous, 
and  generally  dîsastrous,  to  a  Monarcby. 

I  flattered  myself,  tbat  I  bad  tbus,  indirecUy,  de- 
feated  tbe  project,  by  the  force  of  reasons  wbicb  could 
not  but  bave  weigbt  with  tbe  Minister;  but,  before 
uiy  answer  was  concluded,  bis  Excellency  proceeded 
to  say ,  tbat ,  far  from  finding  any  obstacle  created  by 
\xiy  judicious  remarks,  bis  attention  bad  been  more  parti- 
cularly called  by  tbem  to  otber  great  advantages,  which 
he  would  immediately  point  out.  He  observed,  tbat 
Hîi  Most  Cbristian  Majesty  would  specially  uodertake 
ta  employ  bis  good  offices  and  influence  with  His  Ca- 
tbolic  Majesty^  to  put  an  end  to  tbe  War,  and  to  obtain 
hîa  récognition  of  tbe  Independence  of  tbe  Provinces. 
Tbat  the  Prince  of  Lucca  might  marry  a  Priocess  of 
Brasil,  on  the  express  condition  of  tbe  évacuation  of 


du  Sud  en  faveur  du  Pr.  de  Lucca»     133 

tbe  Banda  Oriental,   and   the  renuncSatîon  of  ail  dlaim  1819 
to  indemnity  on  the  part  of  that  Govrenment;  hy  Yihich 
means  ihe  succeBsion  to  the  Crown   would  be  secured. 
That  His  Most  Christian  Mzyesty  vrould   contribute 
every  kind  of  assistance,    the   same   as   he  would  if  it 
were  for    a  Prince    of  his    own  fainily,    and   that    no 
meana  would  be  left  untried  to  accomplish  the  project, 
and  thereby  to  insure  the  prosperity   of  the  Provinces. 
After    I  had    listened' to  thèse    new   reflections,    1 
tbought  proper  to  repeat   to  his  Excellency  that  I  was 
DOt  atithorized  to  corne  to  any  détermination;  but  that 
I  would  make  my  Government   acqu^inted  with   every 
circumsiance ,    and    ask   for   the  necessary  Instructions. 
The  Mioister  agreed  with   me,    and   said  that,   in  the 
mean  tîme,  while  I  was  waiting  for  orders,  he  would 
forward  the  Negotiation  as  much  as  possible,  and  that 
he  -was  in  hopes  of  being  successful   with  ail  the  Ca- 
binets interested  in  it«  • 

I  send  you  a  Mémorandum  upon  the  same  subjeçt, 
whîch  was  delivered  tq  me  afterwards,  as  containîng 
ibe  ideas  of  the  Baron  de  Kayneval,  who  is  considered 
at  tbis  Court 9  (as  I  bave  before  intimated  to  you,)  as 
at  tbe  bead  of  the  French  diplomacy. 

I  bave  described  to  you,  with  ail  possible  exactness, 
the  principal  points  of  tbis  Conférence.  It  would  not 
become  me  to  Judge  whether  this  Project  would  be 
favorable  or  otberwîse  to  the  interests  of  the  United* 
Provinces  of  South  America.  The  Chief  Magistrates, 
to  whom  their  destiny  and  prosperity  bave  been  con- 
ided,  wUl  weigb  it  with  that  wisdom  and  prudence 
which  distinguisb  their  délibérations  ;  and ,  as  soon  as 
Iheir  décision  sball  reach  me,  I  sball  punctually  corn* 
ply  with  it ,  and  emply  ail  the  means  in  my  power 
to  cause  it  to  be  duly  executed.  I  sball,  bowever,  of- 
fer  some  observations  upon  the  effect  which  may  re- 
solt  from  this  unexpected  overture,  and  on  tbe  degree 
of  sincerity  which  attaches  to  the  Prpject. 

In  my  Officiai  Note  of  the  28th  April,  I  intimated 
to  you  that  the  diminution  of  Republican  Governments 
was  one  of  the  bases  of  tbe  policy  to  be  adopted  by 
the  Holy  Alliance  for  the  préservation  of  Thrones;  and 
that,  ia  conséquence,  the  Republics  of  HoUand,  Venicot 
and  Genoa,  were  extinguisbed  by  tbe  Congress  at  Vi- 
cona,  altbdiigh,  at  thé  same  time,  it  affected  to  restore 


134     Projet  (Rétablir  un  throne  dans  PAmeriq. 

1819  ail  the  States  of  Europe  to  the  same  situation  in  wliicli 
they  were  before  the  Frencb  Révolution* 

I  also  expressed  a  belief^  that  the  Sovereigns  as* 
sembled  at  Aix-la-Chapelle  had  secretly  agreed  to  in* 
vite  the  People  of  America  to  }oin  them  in  this  policjr» 
when  Spain  shpuld  be  uadeceived,  and  hâve  renouoced 
the  Project  of  reconquering  the  Provinces;  and  thaï 
the  Kiug  of  Portugal  warmly  prouioled  it  through  hia 
Ministers;  and  I  added,  that  I  thought  it  impossible  iu 
this  case  to  agrée  to  the  sélection  of  a  Prince  of  the 
dynasties  of  the  5  great  Powers  ;  so  opposite  were  their 
interests  y  and  so  great  was  their  jealousy  of  each  other^ 
that  I  feared  their  choice  would  fail  ou  some  other 
Priuce  of  a  Nation  of  the  second  or  third  ra«lk,  to 
vvhom  they  could  promise  such  a  co-operation  as  would 
ensure  the  success  of  the  project,  1  formed  this  opi-> 
nion  when  I  first  contemplated  the  Cabinets  of  Europe, 
and  began  to  obsei^ve  their  poliiical  niovements*  Those 
ideas  appear  to  me  to  be  coufirnied  at  this  moment, 
by  the  récent  proceediugs  of  the  Freuch  Cabinet ,  and 
its  présent  proposition  to  be  only  au  anticipation  of 
the  period  which  is  fast  approaching ,  of  the  ultimate 
triumph  of  our  Provinces,  aud  the  despair  of  Spain, 
which)  in  the  Expédition  now  filting  out,  is  rapidly 
exhausting  ail  its  resources ,  aud  must  finally  be  com- 
pelled  to  abandon  even  the  bope  of  any  effort  worthy 
of  that  nanie* 

The  Prime  Minister  communicated  to  me  his  Pro- 
position, without  exhibiting,  accordiug  to  my  judgment, 
that  warmth  which  is  generally  excited  in  trealing  of 
affaires  of  such  great  interest;  and,  upon  my  observing 
to  hini  that  I  was  not  authorized  to  do  any  tbing  in 
relation  to  it,  he  readily  agreed  that  we  should  wait 
the  necessary  time  for  the  arrivai  of  Orders  upon  the 
subject,  which  ioterval  his  Excellency  would  employ 
in  gradually  forwarding  the  Negotiation  with  the  olher 
Cabinets  which  might  take  an  interest  in  it. 

As  an  Expédition  is  now  preparing  at  Cadiz,  against 
the  Provinces,  the  first  step  to  be  Iakeu  would  be,  to 
endeavour  to  induce  His  Catholic  Majesty  to  order  an- 
other  direction  to  be  giveu  to  it.  The  Minister  assu- 
red  me  that  this  was  already  in  hand,  that  he  had 
not  yet  learnt  the  resuit ,  but  that  it  would  not  be  au 
easy  matter  to  persuade  the  Kiug  to  this  mtasure.    The 


du  Sud  en  /apeur  du  Pr.  de  Lucca.     135 

fact  18,  tliat  the  Vessels  for  the  Facîfic  hâve  sailed,  (md  1810 
liiat    tbe    préparation    of  a  Fleet  contiàues  to    be  car- 
ried  on  with  the  saine  activity. 

The  course  bitherto  pursued  by  the  French  Govern- 
meol    is  far  from  consistent  vrith  those  ^ishes  for  the 
freedom  of  the  Provinces  of  South  America  which   his 
Exceliencj  has  so  often  expressed  to  me.    At  Bordeaux 
several   armed   Vessels    hâve   been    built>     and   others 
freighted  9  for  the  Expédition ,   notwithstanding  the  re- 
présentations   of  the  Chaniber   of  Commerce;    and   at 
6enegal  they   hâve   detained    the   value  of  a  Shîp   and 
Cargo  y   prize  to  one  of  our  Cruîzers,    notwithstanding 
the    applications   of  tbe   Chevalier  Rivadavia^   in    con* 
junctioa   with  mine,   for   its  restitution  ;    —   no  argu- 
ments   bave    been  suCficient  to   induce    the  Ministry  to 
appoint  a  Consul  to  réside  at  the  Capital ,  or ,  at  ieast^ 
officiai//  to  confirm   the  Ferson  who  performs,    provi- 
sionally,    the  functions   of  an  Agent  for  commerce;  — 
and,  more  than  once,  the  suggestions  hâve  been  checked 
of  some  of  the  Members   of  the  Chamber  of  Deputies, 
who  wished  the  Ministry  to  be  more  decided  in  its  con- 
ilucty    ajid   to  gîve  encouragement  to   the  Freucb  trade 
with  Ihe  Provinces  of  the  Rio  de  la  Plata. 

An  apology  for  this  inconsistent  course  of  policy  is 
uifered,  by  alleging  the  difficult  situation  of  France. 
Bttt,  who  knows  whether  family  interests  do  not  pre- 
\ail  over  the  King,  and  whether,  after  ail,  his  Cabi- 
net has  not  been  acting  in  perfect  concert  with  Spain 
to  counteract  the  preponderancy  of  England,  which 
is  an  object  of  jealousy  to  ail  the  Governments  of  the 
Continent,  but  more  particularly  to  France?  However 
reasonable  the  suspicions  may  be ,  which ,  under  exist- 
iog  circumstances,  are  created  by  the  principal  project^ 
—  that  Project  wili  be  promoted  with  no  less  zeal, 
when  the  undertaking  of  Spain  shall  begin  to  fail  of 
'succe&s,  because  then  the  greatest  interests  will  be  awa- 
kened.  AU  the  States  of  the  Continent  woiild  be  plea- 
scd,  that  a  Throne  should  be  erected  in  the  Provin- 
ces of  the  Rio  de  fa  Plata ,  on  which  should  be  seated 
aMonarch  iodependent  of  the  influence  of  England;  who 
iDÎgbt,  hereafter,  counterbalance  her  colosal  po.wer  on 
the  Océan,  and  dîminish  the  importation  into  those  Fron- 
ces of  Eoglish  Me/chandize ,  by  granting  a  free  ingress 
to  that  of  other  Nations.     France,  particularly,    would 


136     Projet  çPétahlir  un  throne  dans  PAmériq. 

1819  vrish  to  bave  this  market  for  her  manufactures,  in 
préférence  to  the  Englîsh.  The  Most  Christian  King 
inight  hope  to  obtain  every  advautage  from  a  Prince 
of  hîs  own  House ,  raised  to  the  Throne  through  Lis 
influence,  and  by  means  of  the  powerful  assistance 
^hich  he  promises.  It  is,  perhaps,  the  intention  of 
Hîs  Majesty  to  présent  the  Emperor  Francis  with  the 
Territory  of  Lucca,  which  might  1>e  given  to  the  Dukei 
of  Reichstadt,  son  of  the  Ex-Emperor  Napoléon  and 
the  Empress  Maria  Louisa.  The  inost  Christian  King 
would  be  gratified  at  seeing  the  destinies  of  hîs  Rival 
thus  fixed  f  and  the  Emperor  of  i^stria  compromised 
by  a  Treaty  to  that  elFect. 

The  cession  of  the  Floridas  to  The  United  States 
bas  proved  acceptable  to  ail  the  Governments  of  Eu- 
rope, Mrith  the  exception  of  England,  and  bas  been 
eifected,  perhaps,  through  the  influence  of  the  Minisler 
of  Russia  at  the  Court  of  Madrid.  Europe  vrould  be 
equally  pleased  with  the  élévation  to  the  Throne  of 
South  America  of  a  Prince  of  a  Dynasty  of  the  Conti- 
nent* This  seems  indeed  to  be  the  principal  motive  of 
the  proJect  of  the  Prime  Minister,  the  parliculars  of 
which  1  bave  had  the  honour  of  relating  to  you  ;  and, 
since  the  period  cannot  be  far  distant,  when  the 
future  destiny  of  the  Nation  may  be  a  sub)ect  of  more 
serions  délibération,  it  is  necessary  that  1  should  re- 
ceive  timely  Instructions  from  you  upon  the  subject. 
1  thought  that  to  entertain  the  propositions  of  a  King, 
under  the  circumst^nces  described,  was  in  some  mèa- 
sure  contrary  to  the  7th  paragraph  of  those  v^hich  I 
bave  already  reçeived;  and,  allhough  I  did  not  décline 
10  receîve  them,  I  deemed  it  proper  to  object  to  theni 
indirectiy»  with  a  view  both  to  the  critical  state  of  af- 
faires at  this  moment,  and  to  the  orders,  of  whatever 
nature  they  may  be  transmitled  to  me  bereafter* 

I  request  that  you  will  bave  the  goodness  to  ac- 
quaint  the  Suprême  Director  with  mf  proceedings  in 
this  ma.tter,  and  to  inform  aie  wbether  they  bave  met 
with  bis  approbation,  God  préserve,  etc. 

Valbktqi  Gomez. 

To  the  Secretary   of  State  of   tlie  Department  of 
Gi}i>ernment  and  Foreign  ji^aire. 


.  du  Sud  en  faveur  du  Pr,  de  Lucca.     1*37 

{JSnclosure,)   —  Mémorandum    of   The  Baron  de  1819 

RaynevaL  -  OJ^ransIatien). 

The  French  Government  takes  the  greatest  interest 
in  the  présent  situation  of  that  of  Buenos  Ayres^  and 
is  disposed  to  do  ail  that  is  in  its  power  tô  facilitate 
ibe  meaiiis  by  whicb  the  Provinces  may  be  erected  intç 
a  Coostitutional  Monarchy;  —  this  being  the  only  form 
of  Goyernment  suitable  to  their  recîprocal  interests, 
and  vhich  côuld  affbrd.Jo  tbem  ail  the  necessary  gua- 
rantees,  both  with  respect  to  the  Powers  of  Europe, 
and  to  those  in  the  neighbourhood  of  the  Rio  de  la 
Plata. 

The  French  Govemment  being  obliged,  owing  to 
poUdcal  circumstances,  to  act  with  great  circunispection, 
in  order  td  avoid  the  obstacles  which  may  impede  the 
progress  of  so  important  a  Négociation ,  and  whîch 
may  be  expected  principally  from  England,  cannot  ma- 
nifesta at  présent,  in  any  open  manner,  its  désire  to  •« 
establish  a  friendly  intercourse  with  the  Government 
of  Buenos  Ayres  ;  but  it  will  neglect  no  favourable 
opportunity  to  testify,  in  an  unequivocal  manner,  the 
bterest  which.it  takes  in  its  welfare. 

With  a  view  to  the  aftainment  of  an  object  so  dé- 
sirable to  the  South  Americans ,  as  their  Independence 
of  the  Crown  of  Spain ,  and  to  procure  for  them  a 
Constitution  on  a  solid  and  permanent  basis,  by  which 
ibey  might  be  enabled  to  treat  with  every  other  Po- 
wer, the  French  Governmeat  ofiers  :to  undertake  the 
task  of  obtaioing  the  assent  of  ail  the  Courts  thereto, 
upOD  the  élévation  of  the  Prince  of  Lucca  and  Etruria 
to  the  Throne  of  South  America;  —  for  the  accom- 
•  plisbment  of  which  latter  object  ail  the  i^quisite  aid 
shoald  be  aiforded,  both  in  Naval  and  Military  For- 
ces, so  as  to  enable  him  not  only  to  command  respect, 
but  even  to  repel  any  Power  that  might  oppose  itself 
to  his  élévation* 

This  Prince,  who  is  18  years  of  *  âge ,  is  of  the 
Hoose  of  Bourbon ,  and  although  a  relative  of  that  of 
Spain,  it  is  not  apprehended  that  his  principles  would 
be  repugpant  to  those  of  the  Americans;  whose  Cause 
lie  woald  undoubtedly  espouse  with  enthusiasm.  He 
is  posseased  of  eminent  qualities ,  which  highly  distin- 
euisb  him;  and   his  abilities,    as   well  as  his  military 


138     Projet  d'établir  un  throne  dans  l^jiméçiq, 

181j9  ediicalion,  which  has  been  theobject  of  particuldr  care, 
oiier  tiie  most  ilattering  prospects* 

lu  order  to  secure  and  consolidate  bis  Dynasly, 
sbould  this  PrÎDce  be  accepted  by  Tbe  United  Provin- 
ces »  it  is  proposed  to  solicit  for  bîm  an  alliance  witli 
a  Princess  of  BraziU  Tbis  \vould  be  of  incalculable 
ad^antage  to  tbe  two  Governinents,  whicb,  being  tbeu 
bound  by  family  ties,  would  fiud  tbeîr  interest  ia 
being  more  and  more  firmly  connected.  Another 
advaotage  ,  and  of  not  less  considération ,  as  one  of 
the  principal  conditions  of  this  Alliance,  would  be, 
that  firazil  sbould  renounce  the  possession  of  the  Banda 
Oriental^  together  with  ail  claim  to  indemnity?»  and 
sbould,  moreover,  agrée  to  enter  înto  a  Treaty  of  Al- 
liance, offensive  and  défensive,  with  the  new  Monarcby. 

Wi(h  respect  to  The  United  States,  as  they  hâve 
no  Ënemy  to  fear  but  England ,  and  as  it  is  their  in- 
terest that  they  should  be  on  friendly  terms  wîth  South 
America,  it  is  évident  that  any  objection  which  they 
might  hâve  to  olFer  to  the  establishment  of  a  Monarcbi- 
cal  Government  would  be  easily  removed. 

Tbe  French  Government  agrées  to  take  charge  of 
the  Diplomratic  Negotiations  upon  the  subject;  and  pro- 
mises to  grant  to  the  Prince  of  Lucca  ail  the  support, 
assistance,  and  protection,  which  would  be  granted 
even  to  a  French  Prince. 

I  entreat  you,  Sir,  to  convey  thèse  Proposais,  which 
1  think  advantageous,  to  your  Government,  in  order 
that  it  may  décide  whether  this  may  not  be  the  best 
form  to  be  given  to  it.  It  is  well  known  that  a  po- 
werful  Party  wishes  that  The  United  Provinces  should 
constitute  themselves  into  a  Republic.  *  Upon  this  point, 
permit  me  to  make  an  observation ,  which  I  believe  to 
be  pecultarly  applicable ,  because  it  describes  the  real 
circu instances  of  the  case.  I  shall  not  dwell  upon  the 
essential  différence  between  The  United  States ,  as  a 
Country,  find  South  America;  you  are  perfectly  ac- 
quainted  with  it,  and  it  would  be  superfluous  to  employ 
any  argument  to  convince  you  of  the  fact.  You  are 
awart,  also,  that  a  State  cannot  well  be  constîtuted 
into  a  Republic,  but  when  it  is  y^ry  limited  in  ils 
extent ,  and  its  People  are  refined  in  their  manners, 
and  for  the  most  part  civilised.  The  streogth  of  a 
Republic ,  if  not  its  yevj  existence ,  dépends  upon  the 


du  Sud  en  faueur  du  Pr.  de  Luoca.     139 

harmooy  betweeo  ail  classes,  and  the  cordial  co- ope*  1819 
ration  of  every  individual  in  the  gênerai  prosperity; 
in  a  wordy  it  is  necesssary  that  it  be  dintinguished  for 
virtues  which  are  rarely  to  be  found  in  the  présent 
âge.  From  thîs  view  of  the  question,  it  is  évident 
that  South  America  y  viz.  Buenos  Ajres  and  Chile,  are 
not  possessed  of  the  indispensable  éléments  of  a  Repu* 
blic:  tbe  exteot  of  the  Provinces  is  very  great  ;  civili- 
zation  is  in  its  infancy;  and  the  passions  and  spirit  of 
Party,  far  from  haviog  reached  the  wished^for  end, 
are  continually  produciog  fresh  commotions  :  in  short, 
atiarchy  still  exercises  ail  its  power  in  many  Districts, 
^hicb  ought  to  be  subject  to  Buenos  Ayres;  amongst 
them,  the  £astern  Bank  of  the  Rio  de  La  Plata,  whtch, 
from  its  situation,  cannot  be  separated  from  it,  wilhout 
produciog  interminable  Wars* 

Thîs  being  the  case;  —  inorder  to  make  theCoun* 
try  happy ,  to  cbeck  ail  those  couflicting  powers  whose 
collision  paralyzes  the  afTairs  of  the  Government,    and 
to  unité  ail  parties  in  onè  common  cause,  which,    for 
9  years  past,    bas  been  the  object   of  such  great  sacri^ 
fiées,   there  appears  to  be  but  one  measure,  "and  that  is, 
the  establishment  of  a  Constitutional  and  libéral  Monar- 
chy,   whicb,  by  securing   to  the  People  their  riglits   as 
veU  as  their  happiness,    would   lead  to   a  friendly  in- 
tercourse vith  ail   the  Powers   of  Europe;    a   benefit 
whicb  is  not  to  be  neglected,  vrhen  the  advantages  me- 
rely  of  a  commercial  intercourse   are  taken  into  consi- 
dération.     The  Country  would  then    liave    a  Govern- 
ment, well  constiluted,  and  acknowledged  by  the  other 
Powers  Zvagriculture,  of  which  it  stands  in  need,  would 
sooo  become  a  source  of  riches  and  plenty:    the    arts 
and   sciences  would   fiourish:   Emigrants  from  Europe 
would  increase  the  Population ,    which  is   now  whoUy 
disproportîoned   to   the    extensive  Régions    which   they 
inhabit;    and  the  Territory  which  now  présents  to  the 
eye  of  the  Travellet  the  aspect  only  of  a  barren  wasie, 
would    be    couyerted   into    a  fertile  Country.     A  great 
source  of  weallh  also  exists  in  the  mines  of  every  kind, 
from  which  not  only  immepse  Revenues   would  be  de- 
rived,    biit    even    the   prosperity  of  many  olher  Coun- 
tries  would  be  promoted. 

Thèse   various   considérations    are    such    as    should 
induce   your  Government   to  adopt  the  Plan  proposed: 


i  40     Projet  dP établir  un  throne  dans  tAmériq. 

1819  becauBe ,  to  establish  the  happîness  of  one's  Countiy, 
18  to  be  entitled  to  its  gratitude i  and  to  immortal  famé, 
the  most  glorioas  and  the  only  reward  worthj  of  tbe 
ambition  of  virtuous  Men. 

It  is  known  that  the  Englisb  bave  a  considérable 
Party  in  United  Provinces;  and  I  beg  to  be  permitted 
to  offer  some  reflectîons,  and  to  make  some  suggestions, 
upon  that  point. 

Suppose  that  England  should  place  a  prince  o F  faer 
own  upon  the  Throne  of  South  America,  by  meaos  of 
the  influence  whicb  she  bas  acquired  in  Europe,  during 
the  long  Wars  for  which  she  has  paid,  and.in' "which 
her  most  important  interests  were  involved  ,  .  — -  ber 
object  having  been  to  shield  berself  from  the  blows 
wbich  threatened  her:  she  might,  for  a  tîme,  save  tbe 
Country  from  a  fresh  War,  and  supply  the  Government 
with  the  physical  force  necessary  to  consolidate  ils  po- 
wer;  but  is  it,  therefore,  to  be  supposed  that  the  Na- 
tion would  be  more  happy? 

In  what  consists  the  happiness  of  a  People;  and 
particularly  of  such  a  People  as  that  of  The  United 
Provinces,  who  bave  been  labouring  so  many  years 
for  the  attainment  of  their  indépendance  ,  on  vrhicb 
tbeir  glory  dépends,  and  for  that  happiness  to  which 
their  numerous  sacrifices  entitle  them? 

Ist.  In  the  establishment  of  those  rigbts  whicb  na- 
ture daims,  and  therefore  approves. 

2dly.    In    the  free  exercise    of   the  religion  whicb 
.   they  profess,   and  wbose  truths  they   know    and  ap- 
preciate. 

3dly.  In  the  national  character,  which  forma  the 
social  tie,  and  by  which  the  Inhabilants  of  South 
America  are  distinguished  from  many  other  Nations, 
who  bave  not  yet  reached  that  degree  of  civilization 
in  which  the  gênerai  happiness  of  the  People  is  found 
to  consist. 

What  could  be  expected ,  as  regards  ail  thèse  con- 
sidérations, from  England,  or  from  Prince  passionately 
attached  to  the  principles  of  tbat  Nation?  The  People 
would  bave  to  fear  even  the  overthrow  of  the  Catho- 
lie  Religion,  the  dominant  one  of  the  Country  y  or  at 
least  its  contemptuous  treatmeut,  or  perhaps  Religious 
Civil  Wars,  whicb  would  produce  uiisery  in  the  Na- 
tion ;  besides ,  bis  national  character^  so  entirely  oppo- 


du  Sud  en  faiseur  du  Pr.  de  Luoca.     141 

sed  to  that  of  the  civilized  Americans,  would  indoce  1819 
him  to  act  contrary  to  their  social  happiness  :  the  con- 
séquence of  which  would  be,  that,  hated  by  the  Na- 
tives, be  would  gratify  his  personal  feelings,  and  exer- 
cise hia  revenge ,  if  oot  to  the  destruction  of  the  Na- 
tion which  excited  it,  at  least  to  the  exteot  of  enfeeb- 
ling  it  so  far  as  to  enable  him  to  rule  over  it  des- 
policallj. 

By  this  picture ,  which  is  a  faithful  ono  »  y  ou  wili 
see  that,  far  from  having  erected,  upon  a  soKd  foun- 
dation  I  the  édifice  so  happily  begun,  its  bases  would 
soon  be  destroyed ,  and  the  People ,  so  deserving  of  a 
better  fate ,  would  fall  again  Into  slaverj» 

If  therefore   the   prosperity   of  those   Countries.  be 
the  ob)ect  sought  for,   they    should   not  be   trusted  to 
hands  which  could    not   but   felter  them,    and   destroy 
their  rising  happîoess,  whicli  bas  been  so  dearly  bought* 
On   the  other  hand ,    by  acoepting  for  their  Sovereign  ^ 
the  Prince  proposed  by  France,  they  would  hâve  noth- 
ing  to  apprehend  with  respect  to  their  religion  ;  it  would, 
on  the  contrary,    meet  with  a  solid  support  from  him, 
at  the  same  tlme  that  it  would  be  divested  of  fanaticism, 
so  bjurious  to  ail  religions  ;  a  libéral  spirit  would  *pre« 
vail,  opposed  to  licentiousness,   so  pernicious  to  a  ci- 
vilized State  ;  ail  the  rights  which  could  insore  a  pei> 
fect  felicity   to  South  America  would   be  enjoyed;  and 
they  would ,  in  a  word ,  possess  a  Prince  who,  having 
become  an  American,    neither  would    non   could  thave 
aoy  other  object  in  vlewUhan  that  of  promoting  agri- 
culture,  the  arts,  sciences,  an.d  commerce,  and  of  fbn- 
dliating ,  by  his  kîndness ,  the  affection  -of  his  Subjecta. 
Under  ail  the  circumstànces  ^    the  Government  miKt* 
détermine  expeditiously,  if  they  willoot.Iose  tlie  most 
favorable  opportunity  which  can  présent  itself,    for  sep 
curing  the  happiness  of  the  Couniry ,   and  the  prospe* 
rily  of  its  trade. 

(3.)  —  FirU  Secret  Sitting  oj  Congress. 

Buenos  Ayr^ê  ^  Vlth  Octuber^  iai9« 

The  Deputies  havbg  met  in  the  Hall  of  Sittings^  at 
10  o'dock  in  the  morning  of  this  day,  on  ihe  invita» 
tion  of  the  Président,  a  Note,  marked  most  privale, 
was  opened  and  read ,  from  the  Suprême  Director  of 
the  State ,  dated  the  day  before ,   enciosiug  a  Comnu- 


142     Projet  (PéiahKr  un  throne  dans  VAmèriq. 

18rl9  nicatîon  from  Don  Josë  Valentin  GMiez ,  Envoy  Ex« 
traordînary  to'  the  European  Powers ,  and  daled  at  Pa- 
ri^y  on  the  18th  of  Juoe  laBt,  addreBsèd  to  the  Secre- 
taiy  of  State  of  the  Department  of  Government  and 
Foreign  Affaira»  The  saîd  Note  havtng  been  read,  the 
Communication  from  the  aboTe-named  Envoy  vras  alao 
read. 

After  slattng  that  he  had  been  invited  to  an  inter» 
view  by  His  Most  Christian  Majesty-s  Minister  for  Fo- 
reign Affairs,  whicfa  took. place  on  the  lat  of  the  month 
ia  whicfa  his  Communication  was  dated  i  he  submita 
tlie  Proposai  then  made  to  him  by  that  Minister,  of 
eçtablishirig  a  Constitiitiôital  Monàrchy  in  thèse  Protin* 
céSy  and  placing  on  the  Throne  the  Prince  of  Lu cca, 
the  late  Successor  to  the  Kingdom  of  Etruria,  and  de^ 
sceiided,  by  the  maternai  Une,  from  the  House  of 
Bourbon*  That  Minister  declared:  - —  that  the  élection 
of  that  Prince  vroUld  meet  with  the  most  perfect  ap- 
probation of  the  Sovereîgns  of  the  Principal  Courts^ 
and  parlicularly  of  ihe  Emperors  of  Austrîa  and  Rus- 
sia  y  who  were  avowedly  altached  to  the  person  of  the 
Prince,  but  slill  more  so  to  the  promotion  of  the  ge- 
neval  interesls  of:  this  Continent;  — -  that  His  Most 
Cliristian  Majésly  >vould  vievr  this^measure  with  parti- 
etilar -sattsfaclion ,  and  use  ail  his- influence  wllli  the 
ot^r: Sovereigns  tb  proniotie>  il;  -«  and  that  he  vrould, 
at'the  same  time,  «mploy  such  means  as  niîght  be 
found  réquisite,  to' protect  the  newMonarchy,  whether 
by  jBuCcours  of.every  «descriplion,  or  by  his  médiation 
with  Mis  Calholic  Maîesty,  to  induce  him  io  desist  fronv 
ihë' hostîHiSes  in  which  he  i^  engaged  against  thèse  Pi*o- 
vinices.  The-finvoy,  in  reply,  explained  the  conside- 
i^atî^ons  tliat'»iO|ip08sd  his  proceding  in  such  a  matter, 
nMnely,  the  wânt^.  of  snFfîcîent  authority;  and  stated 
furttiet*;  tliat  no  Proposai  would  be  accepted  by  his 
.Government,  which  had  not  fot  its  bases  the  discontt- 
nuance  of  the  war  on  the  part  of  Spain ,  the  integrity 
of  the  Terrîtory  of  the  former  Viceroyalty,  partie» larly 
thât  of  the  Banda  Oriental,  and  the  alfordiug  such  aid 
d»  wès  :nec«8sary  to  render  the  présent  condition  of 
the  Slâte  more  respectable,  —  which  could  not  reason- 
ably  be  hoped  for  from  the  élection  of  the  Prince  of 
Lucca ,  who  was  moreover  objectionable,  as  being  un* 
inarried,  and^  consequently,  without  an  heir. 


du  Sud  en  faveur  du  Pr.  de  IfUoca.     143 

Tli€  Minister,  after  faaving  opposed  thèse  refleciSons,  1819 
proceeded  to  8tote,  that  His  ^lost  Ciirisrian  Majesty 
vrould  niâke  a  specml  point  of  endeavout^ing  to  obtain 
from  Hîs  Catholk  Majesty  t)ie  cessation  of  hostilities, 
and  tlie  acknowledgment  of  the  Independence  of  thèse 
ProviDcea-;  —  that  ihe  Prince  of  Lacca  mîght  contract 
a  matrimonial  alliance  -wilh  ane  of  the  Princesses  of 
Brazil,  (under  the  express  condition  of  the  évacuation, 
hy  Brazil,  of  the  Banda  Oriental  y  and  of  the  relin- 
quishment  of  ail  claim  of  indemnily  for  the  same,)  by 
whicb  nieans  the  succession  to  the  Crown  vrould  be 
secured;  —  that^  in  this  case,  His  Most  Christian  Ma* 
jesty  would  aiso  alTord  every  description  of  aid,  the 
saine  as  he  would  bave  done  in  favor  of  a  Prince  of 
his  blood,  and  would  especially  exert  ail  his  efforts  to 
effect  the  project^  and  proinote  the  welfare  of  this 
People. 

Tlie  Deputy,  Goniez,  concludes  by  observlng,  tbat> 
after  listeniog  to  thèse  renewed  remarks  of  the  Mini* 
8ler,he  again  replied  to  hiui»  that,  being  unable,  for 
want  of  stifficicint  authority,  to  corne  to  ^  décision  hiin- 
seif,  he  \¥0u1d  give  an  account  of  ihe  whole  to  his 
Goyernment,  and  request  the  necessary  Instructions; 
to  wbich  th»  Minister  readily  asseuted,  oiTering,  at  the 
same  lioie^  tq  conduct  the  Negotiatîon^  in  .the  inean 
wbile,  wilh  a  view  to  place  it  in  thainost  favorable 
State.  The  Minister  afterwards  niade  ^eyeral  observa- 
tions upon  this  important  and  délicate  subject,  and  aU 
luded  to  a  Mémorandum  In  support  of  the  same  senti- 
ments, wbich  was  delivered  to  the  Dèputy  afterwards 
by  another  Indivldiial,  and  whiçh,  he  assùred  liitiii 
coDtaiuéd  the  views  of  the  Baron  de  Rayneval^,  wl|9 
was  considered,  by  His  Courte  as  the  Head^  of  the 
Frcnch  Diplom^acy.  '  .  . 

Bolh  of  tbéèe'Docnments  Uaving  been  read,  the 
Chamber  resblved  t6  defer  the  considération  of  them 
iinltl  the  Saturday  foUowing,  in  orderto  give  tîme  for 
*  fuU  examinatîoo  of  this  momentous  question,  and  to 
SQOMiion  the  attendancû  of  such  Mettibers  of  tlie  Cham- 
ber as  huà  httn  absent  at  the  présent  Sitting. 

Another  Private  Note  from  the  Suprême  Director 
wai  then    read ,   of  the  same  date  as  the  former  y    and 


144     Projet  ^^tablir  un  throne  dans  PAmériq. 

1819  eD<2lo6ing  tbe  Communications  requested  oF  General  San 
Martin 9  and  the  GoYernment  of  Chîle^  (in  1816,)  ex* 
planatory  of  tlie  causes  of  the  suspension  of  tbe  pro- 
jected  Expédition  against  Lima;  whlcb  Communications 
were  referred  to  a  Committee,  composed  of  the  Senors 
Deputies,  Funes  and  Saenz,  in  order  that  they  might 
report  there  lipon  to  tbb  Chamber. 

Upon  whicb  tbe  Sitting  was  dosed. 
DepUties  présent. 

The  Président.  The  Vice  Président  *), 

Màlayu.     Bustauante.  ZiTDAiffEz.  Pachcco.  Funes. 
Carrasco.  Lascavo.         Viamoitt.  Rivera.    Diaz  Vêlez. 
Cborroariv.  Azeysdo.      Gallo.       Saevz.      Gu8HA!r« 

(4.)  —  Second  Secret  Sitting  of  Congress. 

Buenos  jiyres^  Zrd  Hovember^  1819. 

Tbe  Members  baying  met  in  their  Hall  of  Sittings, 
at  the  usuai  hour,  they  proceeded  to  take  into  their 
considération  the  Proposai  which  had  previously  been 
foefore  them ,  of  tbe  Minisier  for  Foreign  Affaira  at 
Paris,  to  Doctcftr  Don  José  Valentin  Gomez,  Enyoy  Ex- 
traordioary  of  tbis  Government  to  the  European  Po- 
wers,  for  the  érection  of  a  Constitutional  Monarchy  in 
thèse  Provinces,  under  the  Sovereig^ty  of  the  Prince 
of  Lucca,  as  stated  more  at  lengtb  in  tbe  Secret  Sit- 
ting of  tbe  27th  of  October  last^ 

Tbe  Coogress,  deeply  impressed  wîtb  the  impor- 
tance, the  delicacy,  and  the  momentous  conséquences, 
of  ibis  question ,  and  closely  altending  to  the  terms  in 
v^bich  it  is  communicated  to  it,  in  the  Officiai  Note 
of  the  Suprême  ExTecutive  Power  of  the  26th  October, 
immediately  submilted  for  considération,  on  the  one 
hand,  the  incompatibility  of  the  proposai,  wîtb  the 
Political  Constitution  of  tbe  State,  which  had  been  re- 
cently  sanctioned  and  published,  apd  uji^himoualy  ac- 
cepted  by  the  People,  and  which  the  Congress  had 
solemniy  sworn  to  maintain'  and  observe;^  and,  on  the 
other,  tbe  power  so  to  change  it  not  beiog  consistent 
with  tbe  forms  which  it  prescribes,  in  ordei^  the  bel* 
ter  to  provide  for  its  stability  and  permanency* 


0  Pedro  Francisco  de  Uriarte. 


du  Sud  en  faveur  du  Pr.  de  Lucca.     145 

Considering,  liovrever,  that  tke  proposai  rêfeired  lg]9 
to  of  the  French  Minieter  of  State  might  <be  viewed  as 
not  going  beyond  the  sphère  of  a  simple  project  of  a 
Negotiation,  which  would  unquestionably  be  opposed 
bj  Great  Britain,  —  ^ith  whose  interests  it  would  bj 
no  means  accord  ^  that  a  Continental  Power  of  tlie 
first  rank  like  France,  faer  ancient  Rival,  (whosé  poU- 
tical  and  commercial  interests,  combined  wilh  those  of 
Austria,  Prussia»  and  Russia,  would  tend  most  ob- 
TÎously  to  counterbalance  the  preponderancy  of  the 
Britisb  power,)  should  acquire  a  decided  ascendancy  in 
tbese  ProTÎnceSi  by  the  establishment  of  a  Prince  who, 
from  wbat  bas  hicheiio  appeared,  holds  out  the  ex- 
pectalîon ,  that  he  will  be  supported  by  the  above 
mentioned  Powers,  and  who  would,  of  course,  seek 
to  concile  the  interests  of  America  with,  or,  more  cor- 
rectly  speaking,  render  them  subordinate  to,  the  policy 
of  the  Continent  of  Europe;  «—  it  was  not  difficult  to 
perceive  that,  as  the  présent  discussion  did  not  tum 
upop  the  Acceptance  or  Ratification  of  a  Treaty,'  by 
which  the  Constitution,  lately  adopted,  would  be  eitfaer 
chaoged  or  subverted,  butmerely  upon  the  pro)ect  of 
a  Negotiation,  —  a  due  regard  to  the  interests  of  the 
Counlrv,  policy,  and  the  exceedingly  critical  circum- 
ilances^  which  we  are  placed,  destitute  as  we  are 
of  the  resources  necessaiy  to  bring  to  a  close  the  long 
and  disastrous  struggle  in  which  we  bave  been  enga- 
ged,  wfcilst  we  are  threatened  anew  by  the  formidable 
Force  preparing  by  the  implacable  pride  and  obstlnacy 
of  Spaio  ;  —  ail  concurred  in  making  it  our  duty  to 
take  every  possible  advantage  of  tbis  Proposai ,  in  fa- 
Tor  of  tbe  Polilical  Indépendance  of  the  Country;  -— 
by  urgiag  the  Court  of  France  to  employ  ils  powerful 
influence  with  the  Cabinet  of  Madrid,  to  put  a  stop  • 
to  the  préparations  of  the  grand  Expédition  destined 
ibr  the  aubjugation  of  thèse  Provinces,  so  obstinately 
persisted  in  by  the  Catholic  King;  —  by  disposing  the 
Governmeot  of  France,  already  inclined,  in  relation  to 
this  particular  interests,  to  open  Communications  with 
our  Government,  to  proceed  stlll  furlher,  and  gra- 
daaily  to  acknowledge  it;  (thus  overcoming  the  ré- 
pugnance of  the  Mînisters  of  Crowned  Heads  to  enter* 
tain  a  Correspondence  with  the  Envoys  of  an  Infant 
Republic,  to  whom  the  greatest  favor  they  shew  is  ba« 

Vouv,  Suppiém.     Tome  III.  ^ 


146     Projet  d?itablir  un  trône  dans  Pjimériq. 

4 

1819 rely  to  ajmit  ils  existence,  de  facto;  while  it  is  évi- 
dent that  tbe  'Goyernmènt  of  France ,  hj  tbe  simple 
fact  of  its  Proposai 9  supposes  us,  tacitly  at  least,  to 
be  in  a  condition  whicb  autborizes  us  to  dispose  of 
our  h>t  y  and  tbat  of  tbe  Provinces ,  by  oieans  of  a 
Treaty;)  — -  by  so  far  counteuancing  tbe  Proposai  of 
France,  and,  at  tbe  same  time,  judiciously  laying  it 
before  Great  Bxitain,  so  as  to  induce  tbe  iatter  Power 
to  acknovrledge  our  absolute  Independence,  and  to  en- 
gage it  to  aid  us  in  supporling  it;  —  and,  finally,  by 
gaining  for  us  tbe  tiine  (at  least  so  long  as ,  by  Nego- 
tiation,  we  are  able  to  divert  or  suspend  tbe  Spanisb 
Fleet  or  Expédition,)  necessary  to  produce  trauquilUly 
in  tbe  ioterior,  to  prépare  for  our  defence,  ànd  to 
establisb  our  crédit  abroad  ;  and  tbereby  to  place  our- 
selves  upon  sucb  a  respectable  footing  as  may  give  us 
greater  advantages  in  tbis  or  any  otber  Treaty,  —  tbe 
stipulations  of  v?bicb  niust  finally  be  submitted  to  tbe 
Senate,  two-tbirds  of  v^bom  are  required,  by  tbe 
Constitution,  to  concur  in  order  to  its  acceptance; 
vrbicb  Constitution  cannot  be  altered ,  in  any  of  its  Ar- 
ticles ,  especially  in  tbose  wbicb  constitute  tbe  essential 
form  of  tbe  Government,  but  by  tbe  concurrence  of 
botb  Cbambers,  in  tbe  form  and  manner  prescribed  by 
tbat  Constitution. 

Tbese  and  severa!  otber  prudent  and  deliberate  sug- 
gestions, calculated  to  provide*  for  tbe  welfare  of  tbe 
Country,  to  maintain  tbe  Constitution,  and  to  leave  tbe 
succeeding  Législature  perfectly  free  to  enter  upon  tbis 
most  important  question ,  in  tbe  manner  best  calcula- 
ted to  fix  tbe  fate  of  tbe  Provinces ,  and  to  establish 
tbeir  prosperity  upon  a  solid  and  permanent  basis,  ba- 
ving  been  duly  ^considered  ;  tbe  foUov^idg  Motion  viras 
put  to  tbe  vote  :  —  Sball  tbe  Proposai  under  discus- 
sion be  admitted,  conditionally,  or  not?  The  votes 
bring  counted ,   it  was,  resolved  in  the  affirmative. 

Senors  Zudanez  and  Villegas  explained  theîr  votes, 
in  vrriting,  and  tbe  Cbamber  directed  that  tbe  Senors 
Dias  Vêlez,  Azevedo,  and  Lascano,  wbo  were  not  pré- 
sent at  the  Sitting,    be  invited  to  transmit  tbeir  votes. 

It  tben  proceeded  to  appoint  a  Committee  to  pré- 
sent ,  in  tbe  form  of  a  Project ,  tbe  conditions  upon 
vrbich  the   vote   of   tbe  Cbamber  was  to   be   admitted. 


du  Sud  en  fauêur  du  Pr.  de  Lueca.  .  147 

whep  it   was  decîded   that  the  Senors  Deputiea  Busta-  1819 
mante 9  Funes,  and  Saenz,  be  cliosen  for  that  purpose. 

Upon  which  tbe  Sittîng  was  closed. 

Deputies  présent. 
The  Président.  The  Vice-Président.  • 

PaCHECO.       UriARTE.  SoRILLA.      VlAHONT.         GuzMAir. 

ZuDANEz.     BxtstAïiavtk.  Fuses*.        Rivera.  Saehz. 

Choeroariv.  Gallo.        Carrasco. 

• 

In  the  Sitting  of  the  3rd  of  NoTember,  1819 ,  in 
which  the  Proposai  niade  hy  the  French  Governmenfy 
for  receiving  the  Prince  of  Lucca  as  King  of  thesè 
Provinces  9  was  discussed  and  decided^  mj  vote  was 
as  follo^^s  : 

Not  being  authorized  to  act  in  corttradiction  lo  the 
vrish  expressed  hy  my  Province ,  for  a  Republican  60- 
veromeoty  as  declared  in  the  Instructions  given  to  its 
Deputies  to  the  General  Constituent  Assembly,  or  to 
change  in  its  fundamental  principle  the  Constitution  of 
the  State,  I  am  opposed  to  the  Proposai  of  the  French 
Governmenl,  of  accepting  the  Prince  of  Lucca  as  Ring 
of  the  United •  Provinces.  And,  although  I  am  persua- 
ded.that  this  Project,  degrading  and  prejudicial  as  il  is 
to  the  national  dîgnity  and  prosperity,  must  prove  aboiv 
tire,  even*  in  France  itself,  yet,  on  consîdering  the 
•drantagea  that  may  be  derived  from  communicating  it, 
togelher  vrith  a  Copy  of  the  Mémorandum  of  the  Ba«- 
roo  de  Rayneval,  to  the  British  Cabinet  and  to  the 
United  States  of  North  America ,  I  am  of  opinion  that 
the  communication  should  be  immediately  made  to  them, 
accompanied  .by  an  exposition  of  the  probable  motives 
for  roaking,  and  the  conséquences  to  be  expected  from, 
this  Proposai;  r-«  that  the  Charges  d'Affaires,'  Gomez 
and  Rivadavia,  with  a  view  to  gain  time,  should  con- 
tinue* to  entertain  the  subject  with  the  French  Govern- 
maot  as  long  as  may  be  practicable,  without  disclosing 
themselves;  but  that,  vrhen  they  shall  find  it  expédient 
to  communicate  the  Ultimatum  of  the  Sovereign  Con- 
Sress,  they  should  proceed  to  Englaud,  a  Nation  of 
more  importance  to  America  than  the  vrhole  of  the 
Continent  of  Europe,  for  the  purpose  of  putting  into 
motion  the  precious  springs  placed  within  their  reach 
by  this  Negotiation  ;  —  and  that  the  Deputy  despatched 
to  the  Government   of  Chile,    by  ils  Envoy   at   Paris, 

K-2. 


i48     Projet  dPêtablir  un  trône  dans  Pjimériq. 

9 

I 

1819'vv^ith  Despatches  relating  to  the  same  subject,  should 
continue  his  journey,  withoiit  being  iDformed  of  the 
décision  >vhich  lias  been  corne  to  hère.  I  explain  my 
vote ,  under  niy  hand,  Jatme  de  Zudanez. 

In  the  same  Sîtting , .  the  Deputy  Don  Alexo  Ville- 
ga8  voted  as  follows:  —  Without  eçteriug  at  présent 
into  an  examination  of  the  advantages  or  dîsadvanta- 
•ges  of  the  Project,  it  is  my  opinion,  that  as  its  admis- 
aioa  would  be  dia^etrically  opposed  to  the  Constitu- 
tion y  to  which  we  baye  recently  sworn,  the  Congress 
hae  not  the  power .  to  admit  it  ;  and  I  am  further  of 
opinion,  that»  if  the  Project  yvexe  admitted  as  advan- 
tageous  to  the  Country,  it  would  be  invalid  from  the 
simple  fact  of  its  beîng  admitted  by  the  présent  So- 
vereign  Congress,  without  the  observance  of  the  rules 
prescribed  by  the  Constitution,  in  the  Chapter  which 
treats  of  its  reform ,  more  particularly  as  the  meeting 
of  the  Constitutional  Législature  is  so  near  at  hand. 

Alexo  Yillegas. 

In  the  same  Sitting,  and  upon  the  same  question, 
'  my  vote  was ,  that  the  Project  should  be^  admitted  èon- 
ditionally ,  under  Instructions  to  be  given  to  the  En- 
voy;  my  vote  beiiig  in  the  affirmative ,  with  absolute 
référence  ta  the  conditions ,  which  I  consicfer  most  es- 
^ential;  and,  in  case  they  be  not  approved  by  the  gê- 
nerai sanction,  I  vote  for  the  négative;  and  I  hereby 
explain  my  vote*  ,       José  Miguel  Diaz  Vêlez. 

(5.)  —    Third  Secret  Sitting  of  Congress. 

Buenos  jiyreê^  12/ A  Nopenther^  1819* 
The.Deputies  baving  met,  at  the  usual  hour,  io 
the  Hall  of  Sittings,  the  Committee  charged  with  fra- 
ming  the  Project  of  the  Conditions,  iipon  which  shoiild 
be  admitted  the  Proposition  made  by  the  Minister  for 
Foreign  Aflairs  at  Paris,  to  establîsh  in  The  United 
^Provinces  a  Constitutional  Monarchy,  (which  subject 
had  been  discussed  with  the  greatest  attention  in  the 
preceding  Sittings,)  being  présent,  and  it  having  been 
ultimately  resolved  to  admit  the  same,  conditionally, 
they  announced  to  the  Chamber,  that  they  were  ready 
to  présent  their  Report. 

The  Project,  presented  in  writing,  was  then  read  3 
several  times,  and  gênerai  observations  were  made  upon 


flu  Sud  en  ja\>eur  du  Pr.  de  Lucca.     J49 

il;  after  whîch,    each   oF  the  9  CondlUons  of  wlûcii  it  1819 
liras  compofted  ;    vraa  singly  and    separately  considered; 
as  folloyrs:  — 

The  Ist  that:  ^'Hls  Most  Cbristian  Majesty  takes 
upon  bimself  tbe  charge  of  obtaioîng  the'  consent  of  the 
5  High  Powers  of  Europe,  and  even  that  of  Spaîn," 
was  approved,  with  the  spécial  addition,  that  the  assent 
of  Eogland  thereto  be  obtained. 

Seniors  21udaneZ)  Dias  Vêlez,  Urîârte,  and  Rivera 
explained  their  votes ,  as  recorded  in  the  fiook  of  the 
Session.  ' 

The  2iid  Condition,  that:  '^After  having  obtained 
this  consent ,  His  Most  Christian  Majesty  shall  facililate 
the  marriage  of  the  Prince  of  Liicca  Yrith  a  Princess 
of  Brazil;  a  conséquence  of  which  should  be  the  re- 
nonciation, by  His  Most  Faithful  Majesty,  of  ail  pre- 
tensions  to  the  Territories  possessed  by  Spain,  accor- 
ding  to  the  last  demarkation,  and  to  any  indemnity 
wkich  be  might  daim  for  the  expense  of  his  présent 
enierprize  against  the  Inhabitants  of  the  Northern  Bank 
ol  the  Rio  de  la  Plata",  vras  approved,  with  the  amend- 
ment  that,  instead  of  Northern  Bank,  should  be  sub« 
stttuted  Eastern  Banh,  omitting  the  werds  —  *'of  the 
Rio  de  la  Plata\ 

The  3rd  and  4lh  Conditions  vrere  then  considered, 
in  their  order,  and  wi^re  approved  of  in  the  folio wing 
ternis: —  3rd. ''France  shall  undertake  to  afFord'  to  the 
Prince  of  Lucca,  ail  the  necessary  assistance  to  establisb 
theMonarchy  in  thèse  Provinces,  upon  a  respectable  foo- 
ting; and  it  shall  coinprize  not  only  the  Territory  vrithin 
the  ancien t  Jimits  of  the  Viceroyalty  of  the  Rio  de  la 
Plats,  but  alsa  that  of  the  Province  of  Montevideo, 
together  with  ail  the  Banda  Oriental,  Entrerios,  Cor- 
rientes,  and  Paraguay;  — ^  4th.  ''Thèse  Provinces  shall 
ackowledge  as  their  Monarch  the  Prince  of  Lucca,  sub- 
)<ct  to  the  Poittical  Constitution  to  which  they  bave 
sworn;  tbose  Articles  excepted,  which  may  not  be 
adaptable  to  the  form  of  an  hereditary  Monarchical 
Govemment:  which  Articles  shall  be  amepded  in  the 
cODstitotional  tnanner  preïcribed  by  the  Constitution.'' 

The  5lb  Condition,   that  „The   highest  Powers   in 


150     Projet  cÇétahlir  un  trône  dans  VAmèriq. 

1819  Europe  haviog  agreed  upon  the  eleyatioo  to  tbe  Throne 
of  the  Prince  of  Lucca,  this  Project  shall  be  realîzed» 
even  should'Spaîn  persévère  in  the  attempt  to  recon« 
quer  thèse  ProTincea/'  "was  in  Itke  manner  approved. 

The  Deputy  Zudanez  recorded  his  vote. 

Tlie  6kh  Condition,  that,  „In  the  latter  caseï  France 
aball  either  hasten  the  arrivai  of  the  Prince  of  Lucca, 
with  ail  the  Forces  required  for  such  an  undertaking» 
or  shall  place  this  Government  in  a  condition  to  resiat 
the  Forces  of  Spainj  \xj  furnishing  it  with  Troopa» 
arms ,  Ships  of  war  »  and  a  Loan  of  3  or  4,000,000  of 
dollars,  to  be  repaid  after  the  War  shall  be  ended, 
and  the  Country  restored  to  tranquillity**'  was  appro* 
yed  ;  —  wilh  the  Amendaient,  that,  instead  of  3  or 
4,000,000 ,  the  words  3  or  more  millions ,  should  be 
substituted. 

The  Deputy  Diaz  Vêlez  recorded  his  vote. 

The  7th,  8th,  and  9th  Conditions  were  in  due  or« 
der  examined,  and  approved,  in  the  foUowing  terme  :  •*- 
7th.  „Thi8  Project  shall  be  without  elTect,  if  there 
be  reason  to  apprehend  that  England  would  see  with 
uneasiness  the  élévation  of  the  Prince  of  Lucca ,  and 
might  be  disposed  to  resist  or  fnislrate  it  by  force.**  — 
ftth.  „The  Treaty  concluded  between  the  Minister  for 
Forëign  Affairs  of  France  and  our  Envoy  at  Paris, 
ahall  be  ratified  within  the  tîme  to  be  agreed  upon  for 
that  purpose,  betv^een  His  Most  Christian  Majesty  and 
the  Suprême  Director  of  this  State,  with  the  previoua 
consent  of  the  Senate ,  according  to  the  constitutional 
forma."  —  9th  „Our  Envoy  shall  obtain  the  time  that  may 
be  necessary,  in  order  that  an  alTair  of  such  great  im- 
portance may  be  negociated  hère;  and  shall  use  ail  the 
circumspection  and  précaution  required,  by  the  déli- 
cate nature  of  the  transaction ,  as  vrell  to  prevent  the 
failure  of  the  Project,  as  to  guard  against  the  fatal 
conséquences  vrhich  (were  it  to  transpire  prematurely) 
vrould  be  the  eifect  of  the  malignant  commentaries  upon 
it  of  the  Enemies  to  the  prosperity  of  our  Country.  ' 

The  votes  of  the  Deputies,  "who  vrere  not  présent 
at  the  last  Sitting ,  having  been  requested ,  on  the  pro- 
]iosition  whether  the  Project  should  be  accepted  condi* 
tiuiially,  or  not,   they  presented  thems^es  in  the  Hall 


du  Sud  en  faueur  du  Pr.  de  Lucca.     151 

foc    tbat  purpose.     The  Deputj  Diaz  Velez  recorded  1819 
hit  Tote. 

Thus  ended  the  Sitting. 

Deputies  preaent. 

The  Président.  The  Vîce-Preaidenl. 

LAZCilVO.      ZUDASEZ.  SoRILLA.      UrIAATI. 

Pachkco*     Bustamahte.  Azkyedo.   GuziiAV» 

CABiiAftco.  Chorboariv.  Ritera.      Duz  Yxlzz. 

Sarxz.        Gallo.  Fuvzs. 


15. 

Circulaire  du  Cabinet  de  Berlin, 
adressée  à  ses  ^ambassadeurs ^  Mi- 
nistres et  Agens  Diplomatiques ^  près 
les  Cours  Lirangeres,  sur  Vètat  poli- 
tique de  V Allemagne.  En  date  de 
Berlin,  le  28  Septembre,  1819- 

Messieurs  ^ 

Vous  aTez  àé}K  vu  le  Message  prësidial  qu'à  la  suite 
des  Confëreoces  de  Carlsbad ,  l'Autriche  a  présenté  à 
la  Diète  Germanique;  vous  savez  aussi  dëjà  que  toutes 
les  propositions  qu'il  contenait  ont  été  converties  i  par 
celle  Assemblée,  en  Décrets,  et  que  ces  Décrets,  j  ont 
passe  à  Funanimitë.  Mais  comme  il  importe  beaucoup 
que  toutes  les  Puissances  de  l'Europe  envisagent  et  ju- 
gent ces  Résolutions  sous  leur  véritable  point  de  vue, 
je  crois  devoir  vous  mettre  à  même  de  les  leur  pré- 
senter dans  le  jour  le  plus  favorable ,  et  .de  les  •  leur 
faire  connaître  dans  leurs  causes ,  leur  nature  et  leurs 
effets. 

Il  7  a  loDg-tems  que  l'état  politique  et  moral  de 
PAUemagne  pouvait  donner  de  légitimes  alarmes  à  tous 
les  amis  de  l'ordre  social  et  de  la  tranquillité  pu- 
blique. Quelque  saine  que  f&t  en  général  la  masse  du 
Peuple,  et  quelqu'attacbée  qu'elle  fût,  dans  les  diffé- 
rens  Etats  de  Ja  Fédération ,  Il  ses  Souverains ,  on  ne 
pouvait  se  déguiser  à  soimême  qu'il  régnait  dans  les 
esprits  une  inquiétude  secrète  et  une  fermentation  sourde, 
entretenues  et  aigries  par  la  licence  effrénée  des  dis- 
coura  et  diea  écrits.    Cette  fermentation  des  esprits  était 


152       Circulaife  du  Cabinet  de  Berlin 

l@19en  pftTlie  naturelle,  et  on  pouvait  Texpliquer,  par  les 
ëvëneinens  extraordinaires  quij  pendant  la  guerre  de  la 
dëltvrance^  avaient  tiré  les  hommes  de  toutes  les  clas- 
ses des  ornières  de  Thabitude;  par  les  sacrifices  que 
Paffranchissemebt  de  TAIlemagne  avait  coûtes  aux  Peu- 
ples y  et  qu'ils  sentaient  plus  dans  le  calme  «qu'ils  ne 
les  avaient  sentis  pendant  l'orage  ;  par  les  espérances 
exagërëes  des  esprits  exaltes  j  qui  avaient  rêvé  Fâge 
d'or,  et  se  flattaient  de  le  voir  naître  du  sein  même 
de  rage  de  fer  qui  venait  2i  peine  d'expirer;  enfin,  par 
la  crise  violente  de  l'industrie  et  du  commerce  qui,  sor- 
tis d^un  ordre  de  choses  force  et  contre  nature,  ne  pou- 
vaient pas  se  mettre  tout  à  coup  au  niveau  de  circon- 
stances nouvelles ,  et  qui  souffraient  à  la  fois  du  passé 
et  du  présent.  Le  mécontentement  naturel  résultant  de 
ces  causes  réunies  était  plus  triste  que  dangereux,  et 
devait  céder  à  l'action  lente  du  tems  et  à  Tactivité  bien- 
.  veillante  et  éclairée  clés  Gouvernemens  qui,  trop  long- 
tems  distraits  de  l'intérieur,  s'en  occupaient  sans  relâche 
avec  autant  d'am^^r  que  de  zèle. 

Mais  à  cdté  de  ce  mécontentement  naturel  existait 
un  mécontement  artificiel  et  factice  qui,  prenant  sa 
source  dans  des  principes  erronés,  des  théories  ambi- 
tieuses et  chimériques ,  des  vues  secrètes  et  coupables, 
des  passions  basses  et  intéressées,  créé  et  répandu  par 
las  écrits  et  les  discours  d'un  parti  révolutionnaire,  pou- 
vait former  avec  le  premier  une  alliance  dangereuse,  et 
le  nourrir  avec  art,  pour  égarer  les  esprits  et  les  por- 
ter aux  plus  funestes  excès*  Quiconque  observait  d'un 
oeil  impartial  et  attentif  la  situation  des  esprits  en  Al- 
lemagne, soupçonnait  depuis  long-te(ns  l'existence  d'un 
parti  répandu  sur  toute  la  surface  de  cette  vaste  Con- 
trée, tirant  son  origine  d'affinités  électives  d'opinions  et 
de  sentimens ,  et  fortifié  par  des  associations  formelles 
qui  tendaient  à  bouleverser  l'Allemagne ,  et  à  substi- 
tuer à  son  état  actuel  une  République  une  et  itidi visi- 
ble, ou  telle  autre  chimère  qui  ne  pouvait  même  être 
tentée  que  par  des  révolutions  violentes,  et  dont  le 
préalable  aurait  été  le  renversement  de  toutes  les  dy- 
nasties régnantes. 

Un  attentat  atroce  donna  la  mesure  de  l'audace  et 
de  laî  frénésie  du  parti  révolutionnaire.  Cet  attentat, 
commis  par  le  bras  d'un  seul  Individu,  qui  peut  être 
même  n'avait  pas  de    complices  proprement  dits,   n'en 


sur  Piiai  politique  de  t Allemagne*     153 

était  pas  moios  le  fruit  d'une  façon  de  penser  générale  1819 
d'une  certaine  classe ,  Teffet  visible  et  le  signe  frappant, 
le  symptôme  indubitable  d\ine  maladie  sérieuse,    pro* 
fonde,  étendue,  qui  se  révélait  de  cette  manière  \  TAl- 
lemagne  effrayée.    Pour  achever  de  s'en  convaincre^  ii 
suffisait  de  recueillir  le  jugement  de  la  Classe  enseignante, 
des  Etudians,  des  Ecrivains,  et  de  tous  ceux  qui  étaient 
soumis  à  leur  inflnence,  sur   cette   action   affreuse  qui 
excita  l'indignation  des  Peuples,  et  qui  trouva  des  apo- 
logistes parmi  les  esprits  développés;  tandis  qu'elle  in- 
spirait de  l'effroi  aux  uns,  elle  excitait  l'admiration  des 
autres* 

Les  enquêtes  qui   eurent   lieu    sur   le   théâtre   du 
crime  en  provoquèrent  ou  en*  amenèrent  d'autres  dans 
différentes   parties    de   l'Allemagne.     La  Prusse    sentit 
aussi  la  nécessité  d'éclairer,   par  des  moyens  extraordi- 
naires, les  ténèbres  dans  lesquelles  se  préparaient  l'al- 
liance formidable  des  fausses   doctrines  et  des  besoins, 
celle  des  maximes  en  apparence  désintéressées ,  avec  les 
passions  personnelles.     Le   résultat   de   ces  enquêtes  a 
été  partout  le  même.    Partout  les  faits  ont  constaté  des 
suppositions   qui   n'étaient   que   trop    fondées;   tout   a 
prouvé  l'existence    et    l'activité  d'un    parti  qui   semait 
dans  l'ombre 9^ pour  un  avenir   plus  ou  moins  éloigné», 
des  germes  de  Révolution.     Les  meneurs  sont  liés  par 
l'identité   des  principes   et   des  sentimens,    tiennent   les 
uns  aux  autres   par  une  attraction  naturelle,  communi- 
quent ensemble  par  Lettres ,   mais  plus  encore  par  des 
voyages  fréquens  et  par  des  missionaires  politiques;  ils 
se  soutie.onent   sans   se   connaître  personnellement,    et 
souvent  s'entendent  sans  s*être  expliqués  d'une  manière 
formelle.    Leur  but  est  de  refondre  la  société,  d*effacer 
toutes   les    différences  politiques   qui  se  trouvent  entre 
les  Peuples  de  l'Allemagne,   de  substituer  l'unité  réelle 
de  ce  Teste  pays  à  l'union  de  ses  membres,  et  d'arri- 
ver, par  les  ruines  de  l'ordre  actuel,  \  un  nouvel  or- 
dre de  choses.    Leurs  moyens  sont  de  s'emparer  de  la 
généjfation  qui  s'élève ,    eh    lui   donnant   dans   tous   les 
Instituts  d'éducation,   depuis   les  Ecoles  jusqu'aux  Uni- 
versités, un  même  esprit,  les  mêmes  sentimens,  les  mêmes 
habitudes.   Cet  esprit  est  un  esprit  d'indépendence  et  d'or- 
goeil,  des  principes  subversifs  entés  sur  une  métaphysique 
abstruse  et  sur  une  théologie  mystique,  afin  de  fortifier 
Je  fimatisme  politique  par  le  fanatisme  religieux.     Ces 


154       Circulaire  du  Cabinet  de  Berlin 

1819  BentiniMis  aont  le  mépris  de  ce  qui  existe ,  la  haine 
pODtre  les  Rois  et  les  Gouvernemens ,  Penthousiasine 
pour  le  fantdme  qu^ils  appellent  liberté ,  et  l'amour  des 
choses  extraordinaires;  ces  habitudes  sont  celles  de  la 
force  physique  y  de  Fadresse  corporelle ,  et  surtout  le 
goût  des  associations  secrètes  et  mystérieuses ,  comme 
autant  d'armes  dont  on  pourra  se  servir  au  besoin  con- 
tre lasociélë.  Le  turnu^eaen  et  la  burschenschaft, 
tendant  à  faire  de  toute  la^  jeunesse  un  Etat  dansPËtat» 
n'avaient  pas  d'autre  objet.  Dans  quelques  années  d'ici, 
les  jeunes  gens  façonnés  de  cette  manière,  instrumens 
dociles  de  leurs  maîtres,  placés  dans  le  Gouvernement, 
doivent  se  servir  de  leurs  places  pour  le  renverser.* 
La  doctrine  de  ces  Sectaires,  telle  que  le  crime  com- 
mis à  Manheim  et  les  apologies  de  ce  crime  l'ont  ré- 
vélée ,  peut  se  réduire  \  deux  maximes,  l'une  plus  per- 
nicieuse que  l'autre;  la  première,  que  le  but  légitime 
les  moyens  ;  la  seconde ,  que  les  actions  sont  indiffé- 
rentes ,  que  leur  prix  dépend  uniquement  des  idées  qui 
les  inspirent,  et  que  ces  idées  sont  toujours  louables, 
quand  elles  ont  l'indépendence  et  la  liberté  de  l'Alle- 
magne pour  objet. 

Telle  est  la  nature  du  mal  que  les  enquêtes  ont  ma- 
•nifesté.    On  voit  qu'il  ne  s'agissait  pas  de  conspirations, 
qiais  d'acheminement  &  une  Révolution,  non  de  la  Prusse 
seule  ou  principalement,  mais  de  TAUemagne  toute  en- 
tière; non  du  moment  actuel,  mais  de  l'avenir. 

Du  moment  ou  les  Gouvernemens  de  l'Allemagne 
eurent  découvert  et  sondé  la  place,  il  était  de  leur  de- 
voir de  s'occuper  des  moyens  de  combattre  les  progrès 
du  mal,  et  de  tâcher  de  l'extirper  dans  sa  racine.  Il 
tient  \  des  causes  générales  ;  on  ne  pouvait  donc  aussi 
le  conjurer  que  par  des  mesures  générales  concertées 
entre  tous  les  Etats  de  l'Allemagne,  et  unanimement 
consenties.  Sévir  simplement  contre  des  individus  qui 
avaient  été  arrêtés  comme  les  plus  instruits  des  vues 
et  des  menées  du  parti,  et  non  comme  les  plus  coupa* 
blés,  et  qui  avaient  dû  principalement  servir  de  moyen 
de  perquisition ,  eût  été'  une  mesure  partielle  et  insuf- 
fisante; c'était  dans  |es  causes  qu'il  fallait  prévenir  les 
effets. 

Tel  a  été  l'objet  unique  des  Conférences  -  de  Carls- 
bad;  elles  n'avaient  d'autre  but  que  de  concerter,  entre 
tous  les  intéressés,  les  moyens  les  [Jus  propres  à  créer 


sur  Mai  politique  de  P Allemagne.     155 

des  garanties  de  Tordre   social  en  Allemagne,  soit  en  1819 
donnant  plus  de  force»  de  dignité  et  pouvoir  à  la  Diète 
Germanique,   soit  en  convenant  de  principes  communs 
à  suivre  par  tous  les  Etats  Fëdërës,    relativement  aux  ^ 
deax  grands  véhicules   de  l'opinion,   la   presse  et  l'in- 
stroction  puplique.      Les  Ministres  de  toutes  les  Cours 
principales  de  l'Allemagne,  réunis  \  Carlsbad,  ont  été. 
paiiaitement  unis  de  sentimens  et  de  vues.     Le  mal 
s'annonçait  d'une  manière   si  évidente  et  sous  des  for- 
nses  si  alarmantes,  que  tous  les  esprits  en  ont  été  saisis 
et  pénétrés.    Les  mesures  les  plus  faîtes  pour  l'éloigner 
et  le  prévenir  étaient  à-la-fois  si  simples  et  si  palpables, 
tellement  indiquées   par  les  causes  du  mal  elles-mêmes, 
et  tellement  conformes  aux  principes  de  la  justice  et  de 
Thamanité  qui  dirigent  tous  les  Princes  de  l'Allemagne, 
que    les  propositions  à  faire  à  la  Diète  n'ont  pas  ren- 
contré de  contradicteurs,   et  ont  été  faites  avec  l'assen- 
timent  général    des  Souverains  et  de   leurs  Ministres. 
Ce  qui  achève  de! prouver  que  ces  mesures  étaient  à-la- 
fois  urgentes  et  dictées  par  l'intérêt  commun,  c'est  qu*il 
a  presque  suffi  de  les  présenter  à  la  Diète. pour  les  lui 
faire  adopter,   et  que   ces  propositions  ont  été  couver^  ' 
tiea  en  Résolutions  à  l'unanimité.    Cette  unanimité  pré- 
cieuse et  vraiment  admirable  met  l'union  des  Etats  de 
l'Allemagne  dans  tout  son  jour;  cette  union   qui  a  fait 
adopter  les  mesures   proposées ,    garantit    encore  plus 
leur  succès  et  la  sûreté  de  l'Allemagne  que  ces  mesures 
elles  mêmes.     Cette  union  est  la  seule  unité  possible  ;  et 
comme  c'est  une  unité  vivante,  non  pas  de  nom,  mais 
d'effet;    non  de  forme,    mais  de  sentiment  et  d'intérêt; 
on  peut   et  on  doit  en   attendre  les   plus  heureux  ré- 
sultats. 

Il  serait  inutile  d'entrer  dans  de  longues  discussions 
sur  les  raisons  et  leS'  motifs  qui  ont  réuni  tous  les  suf- 
frages sur  les  moyens  prop9sés  ;  ils  parlent  assez  d'eux*» 
mêmes,  et  se  trouvent  aussi  en  partie  énoncés  dans  le 
Message  présidial.  Cependant  je  crois  encore  devoir 
y  ajouter  les  considérations  suivantes: 

Lorsque  lés  Souverains  d'Allemagne ,  au  Congrès  de 
Vienne,  déclarèrent,  par  l'Article  13  de  l'Acte  Fédéral, 
({u'il  y  aurait  une  Constitution  d'Etats  dans  les  différen- 
tes parties  intégrantes  de  la  Fédération  Germanique, 
ils  ne  promirent  en  effet  que  ce  qu'ils  pouvaient  et 
voulaient  accorder   à  leurs  Peuples;  ce  qu'ils  auraient 


156       Circulaire  du  Cabinet  de  Berlin 

1819  dëjà  tous  réalise  9  m  les  travaux  préparatoires  de  cette 
institution  le  leur  avaient  permis  ;  ce  qu^ils  vont  exécu- 
ter sans  diffërer  davantage.  Mais  il  est  sue  que  cet 
Article  ëtait  énonce  d\ine  manière  vague ,  et  ce  vague 
a  été  saisi  par  les  novateurs ,  et  ils  s'en  sont  servis 
pour  substituer  leurs  propres  idées  creuses  ou  leurs 
espérances- fantastiques  à  l'idée  des  Souverains.  Il  im- 
portait donc  beaucoup  de  s'expliquer  sur  cet  objet  d'une 
manière  plus  précise  ^  afin  de  reprimer  les  prétentions 
des  Sectaires,  et  de  prévenir  des  erreurs  de  fait  et  d'ac- 
tion de  la  part  des  Gouverneolens.  C'est  ce  que  la 
Dièle  vient  de  faire. 

Les  Souverains  ont  promis  une  Représentation  d'Etats 
à  leurs.  Peuples;  institution  ancienne  qu'il  s'agit  de  ra- 
viver :  institution  véritablement  Nationale  et  Germanique  : 
institution  qui»  donnant  aux  différentes  classes  des  Pro- 
priétaires Un  moyen  légal  d'éclairer  le  Souverain  y  et 
prêtant  une  voix  organique  aux  voeux  et  aux  besoins 
de  la  Nation  9  est  en  efTet  une  institution  monarchique. 
Mais  les  Princes  de  TAIlemagne  n'ont  jamais  voulu ,  ou 
ne  se  sont  pas  du  moins  engagés  à  donner  à  leurs  Peu- 
ples une  Représentation  Nationale  |  dans  le  sens  mo- 
derne du  mot,  sur  les  principes  et,  sur  l'échelle  d'autres 
Constitutions  jusqu'ici  étrangères  à  l'Allemagne;  une  Re- 
présentation Nationale  qui,  calculée  sur  l'étendu  du 
Territoire  et  de  la  Population,  et  investie  d'attributions 
Souveraines  dénaturerait  les  Gouverneméns  existanSi  et 
.introduirait  la  démocratie  dans  la  Monarchie.  La  ma- 
ladie politique  qui  attaque  une  partie  de  l'Allemagne, 
et  qui  menace,  si  l'on  n'y  porte  remède ,  de  gagner  de 
plus  en  plus  du  terrain  ,  est  née  en  grande  partie  de 
Tabus  de  la  presse  et  du  mauvais  esprit  du  corps  en- 
seignant dans  plus  d'une  Université.  C'est  là  que  se 
trouve  la  source  du  venin  des  fausses  doctrines.  Ici 
surtout,  les  mesures  communes  étaient  nécessaires,  car, 
que  servirait-il  à  un  Gouvernement  Allemand  de  pré-> 
venir  la  license  de  la  presse,  si  tel  autre  l'encourageait 
ou  la  tolérait?  Que  gagnerait-on  à  dter  sa  place,  en 
Prusse,  à  un  professeur  qui  en  abuserait  pour  perver- 
tir l'esprit  de  ses  auditeurs,  s'il  pouvait  espérer  d'être 
placé  dans  une  autre  Université?  Il  fallait  donc  éta- 
blir partout  à  cet  égard  une  police  assise  sur  leS'mémes 
principes.  C'est  ce  que  la  Diète  a  }&ché  de  faire.  Le 
problème  n'était   pas  facile.     Il  a  été  résolu,  pour  la 


sur  Péiai  politique  de  V Allemagne.     157 

liberté  de  la  presse,  de  manière  à  concilier  l'intérêt  de  1819 
la  science  9  qui  tient  à  ce  que  les  ouvrages  savans  et 
les  recherches  sérieuses  et  profondes  soient  affranchis 
de  toute  entrave,  avec  IHntérét  de  l'opinion  publique, 
et  celui  de  la  réputation  des  .gouvexnaos  et  des  gouver- 
nés, qui  exig#nt  que  les  Gazettes  et  les  Pamphlets  soient 
soumis  à  la  censure^  afin  de  ne  pas  corrompre  le  Peuple 
par  le  poison  de  leurs  mensonges  et  de  leurs  fausses  . 
doctrines ,  et  de  ne  pas  déshonorer  les  Citoyens  par 
leurs  médisances  et  leurs  calomnies. 

Quant  aux  Universités,  on  n'a  pas  touché  \  tout  ce 
qui  les  rend  avec  raison  chères  à  l'Allemagne,  à  la  vé- 
ritable liberté  de  l'enseignement  scientifique,  à  l'étendue 
des  études  que  l'on  peut  y  faire,  à  leurs  formes  parti- 
entières  et  originales;  mais  on  les  a  soumises  à  une 
surveillance  plus  sévère,  et  l'on  a  cru  que  le  moyen  le 
plus  sûr  de  réprimer  les  écarts  politiques  et  anti-reli- 
gieux des  Professeurs,  était  de  leur  annoncer  les  con- 
séquences graves  que  leurs  fausses  doctrines  auraient 
pour  toute  leur  existence;  et 

Quant  aux  Etudians,  on  a  renouvelé  une  défense  \ 
laquelle  on  tiendra  la  main,  et  qui  empêchera  qu'ils  ne 
soient  autre  chose  que  ce  qu'ils  doivent  être,  des  jeu- 
nes gens  qui  se  préparent  à  la  fois  à  la  vie  savante  et 
à  la  vie  active. 

La  Diète  aurait  i>eau  décréter  ces  résolutions,  si  elle 
continuait  à  manquer  d'une  puissance  coactive  capable 
de  les  faire  respecter.  Un  mode  d'exécution  assurée  et  • 
par  conséquent  munie  d'une  force  suffisante,  manquait 
à  la  Fédération;,  c'était  une  des  principales  lacunes  de 
l'Acte  Fédéral.  Cette  lacune. vient  d'être  remplie.  Les 
Etats  de  l'Allemagne ,  les  plus  grands  comme  les  plus 
petits  >  ont  tellement  reconnu  la  nécessité  d'organiser 
dans  la  Fédération  une  puissance  coac.tive,  qu'ils  n'ont  | 
pas  balancé  à  sacrifier  \  la  dignité ,  \  la  consistance ,  à 
Faction  de  la  Diète,  les  craintes  que  la  faiblesse  pou- 
.vait  inspirer  aux  uns ,  et  celles  que  la  supériorité  pou- 
vait suggérer*  aux  autres.  Dans  cette  Loi  d'exécution, 
on  a  tâché  de  ménager  l'indépendance  de  chaque  Etat, 
autant  qu'on  le  pouvait,  sans  compromettre  l'existence 
de  l'association.  La  force  ne  se  montre  que  dans  le 
fond  du  tableau,  et  n'agira  qu'après  que  toutes  les  res- 
sources auront  été  épuisées.  Comme  les  fils  des  trames 
révolutionnaires  se  croisent  dans  leurs  directions,  et  s'é* 


158       Circulaire  du  Cabinet   de  Berlin 

1819  tendent  dans  beaucoup  de  Payé  où  les  enquêtes  parti- 
culières les  ont  découverts  et  signales,  sans  pouvoir  les 
suivre  y  on  a  cru  «qu'un  Comité  Général  d'Enquêtes, 
purement  temporaire,  saisirait  et  lierait  mieux  tous  les 
faits ,  afin  d'en  présenter  F.ensemble  à  l'Allemagne,  pour 
la  leçon  des  Peuples  et  la  gouverne  des  Princes.  La 
manière  dont  cette  Commission  sera  formée,  l'esprit  des 
Gouvernemens  qui  la  nommèrent,  et  sa  durée  limitée, 
suffisent  pour  rassurer  les  esprits  les  plus  prompts  à 
s'efiaroncher  de  toute  mesure  de  sûreté  qui  paraît  le 
moins  du  monde  menacer  la  liberté  individuelle.  * 

Tel  est.  Monsieur,  le  sens  dans  lequel  vous  pré- 
senterez au  Ministère  de  la  Coui:  près  laquelle  vous 
êtes  accrédité,  les  mesures  qui  viennent  d'être  prisés  ^ 
la  Diète. 

Les  considérations  que  je  viens  de  vous  communi- 
quer suffiront  pour  vous  mettre  eu  état  de  lui  faire 
sentir  que. ces  mesures  tiennent  les  unes  aux  autres; 
qu*elles  sont  les  conséquences  des  mêmes  principes; 
qu'elles  tendent  au  même  but ,  et  qu'elles  forment  uu 
ensemble  qui  doit  inspirer  la  plus  grande  confiance  dans 
leurs  résultats  et  les  effets  qu'elles  ne  manqueront  pas 
de  produire. 

U  importe  surtout  que  vous  rendiez  le  Ministère  at- 
tentif \  deux  résultats  de  ce  nouveau  système ,  qui  se- 
ront un  bienfait  pour  l'Europe  tout  elitière. 

Les  Puissances  de  l'Europe  qui  ont  réuni  leurs  ef- 
forts contre  les  bouleversemens  comme  contre  les  prin- 
cipes de  la  Révolution  Française;  qui  ont  assis  sur 
leurs  antiques  bases  la  légitimité  et  la  propriété;  qui» 
par  des  Traités  solepnels ,  se  sont  garanti  réciproque- 
ment cet  état  de  choses;  sont  aussi  plus  que  jamais  so- 
lidaires pour  tout  ce  qui  tient  à  leur  tranquillité  inté- 
,  rieure.  Un  pays  ne  peut  être  aujourd'hui  révolutionné 
ou  menacé  de  révolution,  sans  que  les  autres  soient 
ébranlés  ou  frémissent  de  l'être.  Les  Ennemis  de  l'or- 
dre social,  dans  les  différentes  Contrées  de  l'Europe, 
sont  liés  entr'eux,  non  seulement  par  l'identité  des  prin- 
cipes, mais  par  des  communications  intimes.  Leurs  joies 
coupables ,  leurs  douleurs  scandaleuses ,  leurs  craintes 
et  leurs  espérances,  sont  partout  les  mêmes;  et,  à  cet 
égard,  il  règne  entr'eux  une  parfaite  communauté  de 
biens.  Les  premiers  amis  et  protecteurs  de  l'ordre  so- 
cial, les  Souverains,   ne  peuvent  se  flatter  de  combat- 


sur  Pétai  politique  de  F  Allemagne.     159 

tre  leurs  Ennemis  avec  succis,  s'ils  ne  sont  pas  unis  1819 
dans  le  même  respect  à  professer  les  principes,  dans  les 
mêmes  mesures  vigoureuses  pour  les  dërendre.  Ce  n'est 
pas  pour  eux,  c'est  pour  les  Peuples;  ce  n'est  pas  par 
amour  du  pouvoir,  c'est  par  attachement  pour  là  li- 
berté, qu'ils  doivent  tout  employer  pour  maintenir  leur 
autorité  tutëlaire.  Ils  doivent  donc  applaudir  à  ce  que 
l'Allemagne  vient  de  faire,  et  marcher  dans  le  même 
sens»  On  peut  le  dire  sans  exagération ,  c'est  \  l'Alle- 
magne et  à  son  repos  que  tient  la  tranquillité  de  l'Eu- 
rope. Par  sa  position  géographique,  ce  Pays  en  est 
le  centre ,  ou  pour  mieux  dire  le  coeur  ;  et  le  coeur 
ne  saurait  être  vicié  ou  malade,  sans  que  l'on  s'en  res- 
sente bientôt  jusqu'aux  extrémités  du  corps  politique. 

Les  mesures  prises  pour  donner  à  la  Fédération 
Germanique  plus  d'unité,  de  force  et  d'action,  bien  loin 
d'inspirer  aux  Puissances  voisines  de  l'Allemagne  des 
appréhensions  on  des  jalousies,  doivent  au  contraire 
les  réjouir,  et  elles  doivent  y  voir  de  nouvelles  garan- 
ties de  la  conservation  de  la  paix  générale.  La  force 
de  la  Fédération  Germanique,  comme  celle  de  toutes 
les  Fédérations  placées  entre  des  Puissances  du  pre- 
mier rang ,  ne  sera  jamais  que  défensive  ;  elle  main- 
tiendra ses  droits  et  son  indépendance,  elle  ne  mena- 
cera jamais  celle  des  autres;  et  plus  la  force  défensive 
de  l'Allemagne  sera  grande,  et  plus  elle  préviendra  dans 
leur  naissance,  ou  arrêtera  dans  leurs  développemens, 
tous  les  Projets  qui  seraient  contraires  au  lien  de  fra- 
ternité^ à  la  Sainte-* Alliance  qui  unit  les  Etats  de  TEurope. 

Receves  ,  Monsieur,  l'assurance,  etc. 

BnuiSTORiv. 


l60    Mémoire  sur  la    Politique  de  la  Prusse 
1822 ,  '" 

16. 

Mémoire  sur  la  politique  de  Ici  Prusse^ 
écrit  en .  1822,  pour  la  cour  de  Berlin, 
par  un  de  ses  agens  diplomatiques  à 

Francfort. 

^  (Traduit  de  raliemand). 

Les  bases  de  l'ancien  système  de  la  Prusse  vIs-^-vIs 
des  autres  Etats  de  Pempire  germanique  établies  par 
Frédéric  II,  après  la  paix  de  Hubertsbourg ,  et  restées 
depuis  presque  les  mêmes  jusqu'au  traité  de  Lunévllle, 
ont  subi  y  depuis  le  recès  j|e  la  députatioa  de  l'£mplre 
et  le  congrès  de  Vienne  ^   des  modifications  essentielles. 

1»  Par  la  sécularisation  des  Etats  ecclésiastiques  et  la 
médiatisation  de  la  plupart  des  petites  principautés,  ce 
qui  produisit  à  l'époque  de  la  Ligue  du  Rhin  Tagraii* 
dissement  et  l'augmentation  des  forces  de  la  Bavière, 
du  Wurtemberg ,  de  Bade,  de  Darmstadt  et  de  Nassau. 

2»  Par  la  cession  des  Pays-Bas  et  des  différentes 
possessions  allemàîndes  de  l'Autriche,  qui  perdit  ainsi 
son  caractère  de  puissance  englobant  l'Allemagne ,  tan- 
dis que  la  Prusse ,  par  son  établissement  politique  et 
militaire  sur  le  Rhin ,  la  Saar  et  dan3  la  Tfauringe,  non 
seulement  cerna  en  quelque  sorte  toute  l'Allemagne 
septentrionale  et  centrale,  mais  fut  mise  en  contact 
territorial  immédiat  avec  TAUemagne  méridionale. 

3.  Par  le  paftage  de  la  Saxe. 

4.  Par  la  supériorité  marquée  qu'acquit  le  principe 
du  protestantisme  en  Allemagne  par  suite  des  divers 
changemens  survenus  depuis  1803. 

5.  Par  la  naissance  d^un  parti ,  favorisé  aujourd'hui 
par  le  Wurtemberg,  qui,  outre  -  passant  les  principes 
du  protestantisme,  prend  pour  drapeau  les  idées  con- 
stitutionnelles et  démocratiques. 

Grâce  aux  changemens  indiqués  sous  le  numéro  1, 
il  faut   avoir   désormais  plus    de   considération  sout  le 


par  un  Agent  diplom.  Prussien.       l6l 

— — — — 1822 


16, 

Denkschrift  ûber  die  Politik  Ereus-- 
sens  in  Bezug  aufDeutschland,  dem 
Ministerium  des  Ausivàrtigen  in 
Berlin  ubersandt  von  einem  preussi-- 
schen  Diplomaten  in  Frankfurt. 

(Originahext). 

Die  Grundlagen  des  frâhern  Systems  Preussens»  wie 
es  in  Bezug  auf  die  deutschen  Reichsstaateo  Friedrich 
II.  nach  dem  Hubertsburger  Frieden  feststellte,  und  wie 
solches  seitdem  im  Wesentlichen  bis  zum  Liineviller 
Frieden  bestànd^  haben ,  seit  dem  Reicfas-Deputations- 
Rezesse  nnd  dem  Wiener  Kongresse,  wesentliche  Ver« 
ânderungen  erfahren: 

i.  Durck  die  Sekularisirung  der  geisllicben  Staateu 
uod  die  Medialisirung  der  meisten  kleinen  Reichsst&ndet 
uod  die  daraus  und  aus  dem  Rheinbunde  hervorgegan* 
genen  Vergrdsserungen  und  bessere  Bewaffnung  Baierns, 
WârtembergSi  Badens,  Darmstadts  und  Nassaus. 

2.  Durch  die  Abtretung  der  Niederlande  und  der 
io  Deutschland  zersireuten  Besitzungen  Oestreichs, 
welehes  dadurch  aufhôrte  umfassende  Macjit  zu  sejn, 
wMhreod  Preussen  durch  sein  militairisches  und  politi- 
scbei  Etablissement  am  Rheine,  an  der  Saar  und  in 
TMuingen,  nicht  allein  Nordr  und  Mittel- Deutschland 
mIKtairisch  umzîngelte,  sondern  sogar  mit  Sâd-Deutsch* 
laad  in  unmittelbare  Territorial  -  Beriihrung  kam. 

3.  Durch  die  Theilung  Sachsens. 

4.  Durck  das  entschiedene  Uebergewichty  welches  in 
Foîge  der  seit  1803  skattgefundenen  Um&nderungen  al- 
ler Art,  daê  protestantische  Prinzip  in  Deutschland 
erhielt. 

5.  Dnrch  das  Enlstehen  einer  yorzoglich  jetzt  von 
WSrtemberg  begânêtigten  Partei,  welche^  die  Grund- 
sifze  des  Protestantismus  iibertreibend ,  die  représenta- 
tiven  und  demokratischen  Ideen  als  Feldzeichen  wâhlte. 

Die  Folgen  der  ad  1  entwickelten  Verânderungen 
diirfien  eine  weit  grdssere  Beachtung  seyn,  dîe  Jetzt  in 

Wouv^  SuppUm,  Tom,  HT,  L 


j6i2     Mémoire  sur  la  Politique  de  la  Prusse 

1822  point  de  .vue  politique,  pour  les  Etate  que  nous  y 
avons  mentionnes. 

Ces  mêmes  Etats  sont  devenus,  d*apràs  la  remarque 
numéro.  2,  beaucoup  plus  indëpendans  de  TAutriche, 
tandis  que  celle-ci  vient  de  perdre  le  vrai  noyau  de 
son  parti  en  Allemagne  pur  les  sécularisa  lions  et  me* 
diatisations. 

La  Prusse  a  obtenu,  au  contraire,  riufluence  mili- 
taire la  plus  décisive  aur  TAUemagne .  septentrionale  et 
centrale  par  sa  position  sur  le  Rhin,  ses  forteresses  de 
Coblentz,  de  Saar-Louîs  et  d'Erfiirth,  ainsi  que  par  sa 
co-occupation  de  Mayence,  Mais  d'un  autre  côte  on 
ne'pept  se  dissimuler  que  le  partage  de  la  Saxe  et  l'ex- 
tension des  fh)ntières  prussiennes  vers  Poccident  a  eu 
pour  résultat  d'inspirer  à  la  plupart  des  Etats  de  TAl- 
lemagne  septentrionale  et  centrale  une  sorte  de  méfiance 
difficile  à  vaincre  contre  la  Prusse,  qui,  de  la  sorte* 
se  trouve  avoir  sous  *  ce  rapport  changé  de  râle  avec 
rAutriche ,  dont  les  projets  d'agrandissement  réels  ou 
•  supposés  dirigeaient  autrefois  ces  mêmes  Etats  vers  l'aU 
liance  prussienne. 


Les  rudes  coups  qu'a  subis  le  parti  catholique  en 
Allemagne  sont  indubitablement  tout*à-fait  dans  l'inté- 
rêt de  la  Prusse.  .81  l'on  «o. considéré  et  si  Ton  doit 
conudérer  toujours   ce  dernier  Etat  comme  la  tête  du 

rrotestiintisme,  on  peut  affirmer  que  toute  rAUemagae, 
l'exception  de  l'Autriche,  s'est  aujourd'hui  tellemeot 
protestantisée ,  que  même  la  Bavitee. catholique,  4Bna 
ses  institutions  et  son  oinganisatipa  militaire,  devra  sa 
rapprocher  d'avantage  de  la  Prusse  que  de  l'Autriche. 

Enfin,  potfr  ce  qui  concerne  le  parti  révolutioonaire 
favorisé  à  présent  par  le  W.urtemberg*,  il  est  très  pro- 
bable que  quoiqu'il  mérite  une  sérieuse  attention,  comme 
moyen  d'opposition  et  comme  instrument  propre  à  ser* 
vir  une  influence  étrangère,  il  ne  jouera  pas  en  défi» 
nitif  un  râle  particulier,  mais  il  se  fondra  de  nouveau 
dans  le  protestantisme,  qui  lui  prête  aujourd'hui  se- 
cours, surtout  si  le  principe  monarchique  continue  à 
se  consolider  en  France. 

Mais  le  système  de  la  Prusse  à  l'égard  de  l'Alle- 
magne,   tel  qu'on  le  formerait  d'après  toutes  les  con- 


par  un  Agent  diplom.  Prussien.        l63 

polidscher  Hinsichi  die  genanoten  Hofe  verdieuen,  weU  1823 
che  zugleich  durch  die  ad  2  auseinandergesetzf e  n  Terri- 
torial-*  Verbâltoisse  weit  unabhSngiger  9  als  es  friiher 
der  Fall  ^ar,  von  Oesterreich  geworden  sind,  wSlirend 
dièse  letztere  Macht  gleichzeitig  durch  die  Sekularisa- 
tionen  tind  Mediatisaiionen  den  eigentlichen  Kern  ibrer 
Partei  in  Deutscbland  rerloren-  bat. 

Dagegen  bat  Pretissen  durch  seine  Festsetzuug  am 
Mittel-Rheiny  durch  den  'Besitz  von  Kofblenz ,  Saarlouis 
und  Erfurt,  und  durch  seinen  Mitbesitz  von  Mainz 
allerdings  den  entschîedenstén  militaîriscben  Einfluss  auf 
Nord  -  and  Mil  tel  -  Deutscbland  gewonnen ,  zugleich 
aber  auch  durch  die  Theilung  Sacbseos  und  durch  seine 
Abgrenzung  gegen  Westen ,  welcfa^  seine  Neider  nur 
aie  die  Marksteine  seiner  kânftigen  &usseren  Grenzen 
des  Reicbs  darzustellen  sich  bemiihen ,  den  meisten 
nord  -  und  mittel*  deutschen  Staa^en  ein  gebeimes,  scbwer 
auszurottendes  Misstrauen  eingeflôsst,  und  im  Wesent- 
licben,  wenigstens  binsicbtlich  Nord  ^  und  Mittel-Deutscb- 
landes,  die  friibere  Rolle  mit  Oesterreich  gewecbselt, 
gegen  dessen  wirkiiche  und  Yorgesetzte  Vergrësserungs* 
Absichten  die  meisten  Reichsstânde  damais  Scbutz  bei 
Preiissen  sucbten. 

Die  barten  ScbISge,  welche  die  katholiscbe  Partei 
in  Deutscbland  erfabren  bat,  sind  unbezweifelt  ganz 
ira  Intéresse  Preussens.  Wenn  Preussen  aïs  das  Haupr 
des  Protestantismus  in  Deutscbland  angeseben  wurde 
and  wtrd,  so  ist  gegenwMrtig  ganz  Deutscbland,  mit 
Ansoabnie  Von  Oesterreich ,  in  dera  Grade  protestaiiti- 
sirt  "vrCHxieo,  dass  selbst  das  katholiscbe  Baiern,  in  sei* 
neni  Verfassiings  -  und  Militair-Zustandey  mehr  sich 
Preussen  als  Oesterreich  nëhern  dârfte. 

Was  endiich  das  Entsieben  d.er  Jetzt  von  Wiirtem* 
l>erg  begiinstigten  revolutionaren  Partei  anbetrifft,  so 
ist  es  vrohl  sebr  wahrscbeinlicb,  dass  dieselbe,  obgleich 
als  Oppositions «Mittel  und  aïs  sich  fremden  Einflusse 
darbtetendes  Instrument  gegen wSrtig  eine  grosse  Auf« 
merksamkeit  verdieneod,  doch  im  letzten  Resultaté ,  vor- 
zogilicb  wenn  das  monarchische  Prindp  in  Frankreich| 
zunehmend  an  Festigkeit  gewinnt,  keinen  besondern 
Plalz*  neben  dem  Protestantismus  eintaebmen  ,  sondern 
sich  im  Laufa  der  Zeit  wieder  mit  ibm  verscbmeizen  wird. 

Das  aus  diesen  verschtedénen  Elementen  berauszu* 
biOtgende   Sjrstem    Preussens    hinsicbtlicb   Deulscblands 

L2 


l64     Mémoire   sur  la  Politique  de  la   Prusse 

1^2  sid ^rations  ënoucëes  ci  dessus ,  aurait  toujours  besoin 
d'être  subordonne  aux  exigences  de  la  politique  gtfnrf* 
raie  et  europ^nne,  exigences  qui,  sous  dn  point  de 
vue  supérieur,  veulent  que  la  Prusse  cultive  encore 
assez  long-temps  Talliance  intime  de  VAutriche:  le  but 
du  système  prussien  paraîtrait  donc  devoir  être  dabord^ 
de  travailler  de  concert  avec  PÂutriche  pour  qu'au  )our 
de  la  crise  européenne  la  plus  prochaîne,  PAUemagne 
se  trouve  aussi  bien  unie  et  armée  que  possible;  en-^ 
suite  dé  tacher  de  rétablir,  de  consolider  et  d'étendre 
peu  k  peu  et  sous  main  Tinfluence  directe  de  la  Prusse 
sur  PAUemagne. 


De  ce  point  de  vue  principal,  qu^il  nous  soit  permis 
d'examiner  la  politique  allemande  de  la  Prusse  sous  les 
trois  rapports  suivans,  fondés  sur  la  nature  des  circon- 
stances: 

I.  Vis-à-vis  des  différens  Etats   en    paiiiculier; 

II.  A  la  Diète  de  Franéfort; 

III.  Vis-à-vis  de  la  nation  allemande  en  général. 

I.  En  ce  qui  regarde  les  différens  Etats  allemands 
en  particulier,  il  semblerait  que,  tout -à- fait  dans  l'io« 
térét  de  la  Prusse ,  on  pourrait  admettre  le  Mein  comme 
ligne  de  partage  de  Tinfluence  à  exercer  sur  l'Altemagoe, 
ainsi  que  le  prince  de  Metternich  l'avait  témoigné  au 
congrès  de  Vienne;  car  ce  n'est  qu'en  repoujssant  hau* 
tement  Tidée  d'avoir  quelque  action  directe  sur  les  Etats 
au-delà  du  Mein,  qu'on  parviendrait  à  j  conserver  les 
moyens  de  Texercer  un  jour. 

L'Allemagne  au  nord  du  Mein  est  déjà  cernée  (pour 
nous  servir  d*une  expression  militaire)  par  la  Prusse. 
La  situation  du  Hanovre  et  de  la  Saxe  sont  connues. 
A  l'exception  donc  de  la  Hesse  électorale  (dont  nous 
allons  parler  séparément),  il  paraîtrait  qu'à  l'égard  de 
tous  les  autres  petits  Etats  de  l'Allemagne  septentrionale 
et  centrale  la  Prusse  pourrait  réclamer  un  certain  droit 
général  de  protection ,  qui,  sous  les  formés  les  plus 
adoucies,  deviendrait  cependant  le  meilleur  moyen  de 
diriger  tous  ces  petits  gouvernemens  avec  lenr  aouve* 
raineté  vaniteuse  et  avec  leur  désir  remuant  pour  les 
diverses  alltauces,   dans  le  sens  du  système  prussien. 


par  un  jigfni  diplom.  Prussien.        165 

moBSle  aber  freilich  noch  imnier  wesentlich  den  Bâck-  1822 
sicfaten    der   allgemeinen   europSUchen  PoHttk    unterge- 
ordnet  werden;    und  wenn  dièse  aus  bôh^rn  Grunden, 
auf  wahrscheîoHch  iSngere  Zeit,  eîne  eoge  YerbîiiduDg       , 
mit  Oesletreich  erheischt ,    so  diirfte    sich  als  Ziel  daa 
g^enwlirtigeD  deutschen  Systems  Freussens  ergeben: 

Einmal  gemeinschaftlich  mit  Oesterreicli 
dahin  zu  arbeiten^  dass  die  sSchste  eu- 
roplîische  Krise  Deuschland  so  vie!  als  mog- 
licfa  einig  und  bewaf Inet  finde. 

Ferner  dabei,  doch  allinShlig  nnd  upter 
der  Hand,  den  unmittelbaren  Einfluss  Preus- 
seos  in  Deutschland  wieder  herzustellen, 
su  begrnnden  und'zu  erweitern. 

Nach  diesen  Hauptgesichtspuukten  sey  es  erlaubt, 
die  déutsche  Politik  Preussens  in  den  drei  ibr  durch 
die  Natur  der  Yerbâilnisse  gegebenen  Beziehungen  : 

1.  Gegen  die  Terscbiedenen  einzelnen  Hëfe; 

2*  Am  Bundestage;  f 

S.  In  Hinsicht  der  dentscben  Nation  iiberhaupt ,  na- 
faer  zu  untersuchen. 

Was  die  einzelnen  mittelbaren  deutschen  HôFe  an- 
betrîflk  9  so  scbien  es  ganz  dem  preussischen  Interesse 
aogemessen,  in  die  «yoo  dem  Fnrsien  Metternich  auf 
dem  Wiener  Congresse  ausgesprochene  Theilungslinie . 
des  EinfiussMi  in  Deutscbland  durch  den  Main  einzuge- 
hen ,  ond  indem  man  laut  jede  Idée  eines  sudlich  des 
Main's  auszniibenden  direkten  Einflusses  ^vreit  wegge- 
wieeen,  gerade  dadurch  den  geeignetsten  Scbritt  zur 
moglichen  Erhaltnng  desselben  zu  thun. 

Der  n^rdlich  vom  Méin  gelegene  Tbeil  yon  Deutsch-^ 
land  isl  milttaîrisch .  Ton  Preussen  umfasst.  Sachsens 
ttod  Hannovers  Verfaâltnisse  sind  gegeben,  lodem  man 
ferner  also  Rurbessen  (woYon  noch  besonders  die  Bede 
ssyo  wird)  von  der  Berechnung  ausschiôsse,  schiene 
Preussen  mnsicfatlich  der  iibrigen  kleineren  nord-  und 
fliittel  -  dentscben  Staaten  ein  gewisses  allgemeines»  in 
die  mildeslen  Formen  gekleideteSy  sonst  ausgeubtes 
Schotzrecht  ofane  Nachtheil  faktisch  anspreehen  zu  kdn- 
nen,  und  diirfte  darin  vielleicht  das  beste  Mittel  fin- 
den,  dièse  kleineren  Begierungen  mit  ihrer  Souveraiiie- 
tits  -  Eitefkeit  und  ihrem  unruhigen  Streben  nach  Ver- 
bindnogen ,  im  Sinne  seines  Systems ,  zu  leiten. 


196     Mémoire  sur  61  Politique   de  la   Prusse 

1822  Dans  TAllemagne  méridionale  existenti  diiFërence  gar- 
dée dea  intérêts,  deux  masaea^  dont  Tune  est  rëprëaen- 
tëe  par  la  Bavière,  Tautre  par  lé  Wurtemberg  et  le 
grand-duchë  de  Bade,  sans  que  ces  deux  derniers  Etats 
soient  exempts  de  jalousie  entre  eux»  Il  paraît  que  la 
Prusse  devrait  tourner  de  prëfërence  toute  son  atten- 
tion vers  la  Bavière  et  tâcher  de  contracter  avec  elle 
une  alliance  aussi  intime  que  possible;  cette  alliancei 
semblable  au  pacte  de  fiimille  *des  Bourbons ,  serait 
d'ailleurs  aussi  dans  Tintërét  bien  entendu  de  la  Ba* 
vière  |  et  PAutricbe  aurait  d'autant  moins  droit  de  s^en 
montrer  Jalouse  ^  qu^on  n*aurait  fait  sous  ce  rapport 
que  suivre  l'exemple  de  ses   relations  avec  la  Saxe. 


A  Punion  ainsi  consommée  avec  la  Bavière,  nulle 
autre  ne  devrait  mieux,  s'ajuster  que  l'union  avec  les 
deux  maisons  régnantes  de  Hesse.  En  parvenant  à  les 
rallier  décidément  au  système  prussien,  on  aura  formé 
une  telle  jonction  territoriale  avec  la  Bavière  et  jeté 
une  chaîne  si  serrée  autour  de  l'Allemagne,  que  sans 
parler  ici  du  Hanovre  et  de  la  Saxe,  le  Wurtemberg, 
le  pays  de  Bade,  le  Nassau  et  la  Thuringe,  se  trou- 
veraient militairement  cernés  et  soumis  de  fait  au  sy- 
stème prussien. 

Dans  cette  position,  la  Prusse  n'aurait  besoin  que 
d'observer  une  sorte  de  neutralité  à  Fégard.du  Wur- 
temberg, et  d'entretenir  avec  Bade  des  relations  aussi 
amicales  que  le  permettrait  l'union  avec  la  Bavière,  et 
qu'il  serait  nécessaire  pour  empêcher  Bade  de  se  lier 
'  trop  intimement  avec  un  autre  Etat  quelconque.  Nas- 
sau ,  complètement  environné  par  les  possessions  de  la 
Prusse  et  de  la  Hesse,  serait  amené  plus  tAt  ou  plus 
tard  à  renoncer  à  des  alUsinces  plus  lointaines;  de 
même  que  le  duc  d'Oldenbourg,  entouré  par  le  terri- 
toire de  Hanovre  I  ne  saurait  chercher  ailleurs  un  ap- 
pui quen  Prusse*  Quant  au  Hanovre,  ce  gage  impor* 
tant  des  relations  avec  PAngleterre,  il  faudrait  le  mé- 
nager, même  le  flatter,  tout  en  s'elForçant  en  secret  de 
f  isoler*  La  Saxe  doit  être  surveillée  et  isolée,  mais 
traitée  aussi  sous  tous  les  rapports  avec  modération  et 
douceur,  pour  pouvoir  peut-être  avec  le  temps  se  for- 
mer un  parti  à  Dresde,    qui,   comme  après  la  guerre 


par  un  AgenV  diplom.  Prussien.        167 

Im  sâdlichen  DeuUcblaDd  besteheo  ;  dem  latereste  1822 
nacby  zwei  Massen,  Mrovon  Baiern  die  eine,  Wiirtein-- 
berg  und  Baden ,  obgleich  nlcbl  ohne  wecbselseitig^ 
Eîbrsucbt  uDtereinànder,  die  andere  bilden.  Es  scbiene^ 
dasaPreuMen  bier  vorzugsweise  seine  Augen  aufBaiero 
KU  ricbten  Mtte»  und  dass  eine  moglichst  enge  Ver- 
bindung  mit  diesem  Staate^  dessen  wohWerstaDdenes 
Intéresse  gadz  damit  ubereinstimnite ,  selbst  in  der  we* 
sentlichen  Ausftibrung  des  ehemaligen  Bourboni'schen 
Familien  -  PakteSy  das  unyeranderlicbe  Ziel  der  preussi* 
scben  Politik  seya  miis^e^  woruber  Oesterreich  um  so 
weniger  Eifersuchl  zù  Kussero  berecbtigt  ware ,  aïs 
Preussen  dabei  nur  dem  Beispiele ,  welches  Oesterreicb 
mit  Sacbsen  gegeben,  zu  folgen  scbiene ,  und  dadurch 
die  so  wesentlicbe  Befestigung  Baierns  in  dem  gemein- 
samen  Système  sicberte. 

Ao  dièse  Verbindung  liniipfte  sich  wobl  keine  pas- 
aender  uod  natiirlicher,  als  die  mit  deu  beiden  hessî- 
schen  Hausern  an.  Diircb  eia  uobedingtes  Heriiber- 
zieben  derselben  iu  das  preussische  System  vriirde  eine 
Territorial  -  Verbindung  mit  Baiern  gefunden,  und 
Deutscbland  dergestalt  wie  mit  einer  Kette  umzogen, 
so  daaa,  obne  HannoTers  und  Sachsens  zu  erwahnen, 
Wârtembergi  Baden,  Nassau  und  Thuringeu  voUkom- 
men  militairisch  umfasst^  und  jenem  Système  unterwor- 
fen  MrareOé 

la  dies«(r  Stelluog  Idiirfte  Preussen  ferner  sicb  gegeu 
Wtirtemberg.nur  wesentlich  zu  neutralisiren  brauchen. 
&lit  Baden  kônnte  ein  allgemeines  freundschaftlicbes 
VerbiiltniBS ,  so  weit  es  die  baief^ische  Verbindung  ge- 
stattete,  uoterhalten,  und  dazu  benutzt  werdeu,  ein  zu 
engea  Anschliessen  Badens  an  irgend  einen  andern  Slaat 
zu  hinlertreiben.  Das  von  Preussen  und  Hessen  gaaz 
umscblossene  Nassau  wîirde  vielleicbt  frtiber  oder  spëter 
auch  dabin  gebracbt  werden ,  auf  jede  engere  Verbin- 
dung mit  eotfernteren  Staaten  zu  yerzichten  ;  so  wie 
der  von  Uannover  umgebene  Herzog  von  Oldenburg  in 
der  Regel  wobl  nur  eine  Stiilze  in  Preussen  sucben 
konnte.  Uannover  selbst,  ein  kostbares  Unterpfand 
der  Verhâltnisse  mit  England  »  diirfte  zu  scbonen,  auch 
zu  schmeicheln,  dabei  aber  doch  im  Gebeimeu  zu  iso* 
liren  seya,  Sachsen  yrlîrezu  surveilliren  ,  zu  isoliren,  da- 
bei aber  doch  mit  Mâssigung  und  Schonung  iu  alleu 
BeziebuDgen,    su   behandelo,    um    vielleicbt   im  Laufe 


168     Mémoire  sur  la   Politique  de  la  Prusse 

♦ 

#  1882  de  sept  ans,  oublierait  le  passe ,  et  en  caa  d'tfftfoe- 
menti  conaeillerait  de  se  rallier  au  plus  puissant  voi- 
sin. La  position,  i*habîtude  et  Talliance  de  famille,  pa« 
rabsent  rattacher  pour  bien  long-temps  les  dttcbës»de 
Aiecklenbourg  à  la  Prusse» 


II.  Le  système  prussien  à  la  diète  de  Francfort^ 
tant  que  durera  l'alliance  avec  rAutriche,  paraîtrait  de- 
voir principalement  consister  à  poursuivre  les  résultats 
auivans:    ' 

ji.  A  donner  k  l'Allemagne,  de  concert  avec  TAu- 
triche,  iine  organisation  militaire  et  des  formes  fédéra- 
les qui  permettraient,  à  la  crise  européenne  la  plue 
prochaine,  de  disposer  avec  énergie  et  rapidité  du  con- 
tingent des  autres  membres  de  la  Confédàration,  et  d'ea 
«  tirer  le  plus   de  secour^  en  troupes  qu'il  sera  possible. 

B*  A  veiller,  en  commun  avec  TAutnche,  sur  lo 
maintien  de  la  tranquillité  en  Allemagne;  à  y  combat- 
tre en  même  temps  le  système  représentatif  et  démo- 
cratique, et  agir  sans  relâche  sur  les  autres  gouveme- 
mens  de  la  Confédération  pour  les  porter  à  prendre  et 
a  exécuter  les  mesures'  convenables  dans  Tintérieur  de 
leurs  Etats» 

Cm  A  s'opposer  avec  la  plus  grande  force  et  eon- 
Jointement  avec  TAutriche  à  l'influence  des  autres  puis- 
sances européennes,  qui  s'efforceraient  de  gagner  plus  on  ' 
moins  directement  les  membres  séparés  de  la  Confédé- 
ration, et  à  travailler  à  dissoudre  les  alliances  quel- 
conques entre  les  Etats  allemands  moyens  et  petits,  qui^. 
par  leur  nature,  deviendraient  un  jour  l'objet  des  in- 
trigues des  cours  étrangères. 

Dm  A  tout  préparer  enfin  de  manière  que  lorsqu'un 
jour  la  Prusse  se  séparerait  de  l'Autriche,  et  qu'une 
division  éclaterait  en  Allemagne,  la-  partie  prépondé- 
rante des  Etats  de  la  Confédération  fût  disposée  à  se 
rallier  à  la  Prusse,  et  empéchftt  que  les  formes  fédéra- 
les existantes  ne  pussent  tourner  i  son  désavantage. 


Si  pour  atteindre  les  buts,  indiqués  sous  ^,  B  et  C, 
il  fallait  une  coopération  régulière  et  énergique  de  la 
Prusse  et  de  l'Autriche,  la  première  de  ces  puissances 
aura  le  mieux  atteint   le   but  marqué  par  la  lettre  D^ 


par  Un  Agent  diplom.  Prussien.        169 

der  Zeit  eine  Parte t  in  Dresden  zu  bildeû,  die,  wie  18S2 
jiach  dem  eiebeojSbrigen  Kriege,  klâglleh  die  Vergan- 
genheit  Tergessend,  im  Falle  des  Ereignieses,  den  Ââ-- 
schluas  an  dea  umgebenden  mSchtigen  Nachbar  anriethe. 
Lage,  OewohDheit  und  Verwandtscbaft  scbeinen  die 
Mecklenbui^r  for  eine  lange  Zeit  an  Preuasen  feasein 
zo  mussen. 

Ad  2.  Das  Sjstem  PreuSMns  am  Bundeslage,  ttSIi* 
rend  der  Dauer  der  ôaterreichiscben  AUianz,  diîrfle 
folgende  Zweeke  vorziiglich  zu  yerfolgen  haben* 

A.  GemeinscbafUich  mit  Oeaterreich  Deatscbland  eine 
kriîltige  Miliiair-Verfassung  und  solche  Bundesformen 
za  geben,  nm  bei  der  nficbsten  earop&ischen  Kriae  iiber 
dia  Streilkrâilte  der  âbrigen  Bundesstaaten  rasch  und 
kvëftig  diisponiren,  und  von  denselben  eine  grOsstmdg- 
liche  Unteretiitzung  an  Truppen  zieben  zu  konnen. 

B.  GemeinecbaftUch  mitOesterreieh  nber  die  Erbal-  . 
toog  der  Rube  in  Deutschland  zu  vrachen ,  zugleich 
daa  repriisentativ  -  demokratiscbe  Sysleià  zu  bekKmpfeni 
und  auf  die  iibrigen  Bund^sstaaten  tbunlichst  in  deni 
Sinne  einzuwirken,  um  m  zur  Ergreifung  und  Ver- 
loignng  der  angemessenen  Maaeregein  im  Innern  zu 
vermogen* 

CJ  Gemetnechafllich  mit  Oeaterreicb  und .  kraftîgst 
dera  Einfluase  der  fremden  europ&iscben  Mëcble,  die 
mehr  oder  weniger  direkt  andere  Bundesstaaten  zu  ge- 
vrinnen  trachteu  kC^nnten,  entgegen  zu  arbeiten  und  auf 
die  Aufldsung  aller  Séparât -Verbindungen  unter  den. 
imtderen  und  kleinra^n  deuttcben  Staaten  binzuwirkeni^ 
die  ihrem  Wesen  nacb ,  immer  frtiber  oder  spSter  der 
Gegentland  der  Intriguen  fremderMScbte  werden  mîisêen. 

D.  Dabei  aber  docb  môglicbst  ailes  so  yorzuberei* 
tes,  dass,  Wenn  einst  eine  Ttennung  Preussens  von 
Oesterreicb  erfolgen  und  demzufolg^  eine  Spaltung 
Deotschlands  stattfinden  soUte,  der  îiberwiegende  Theil 
der  Bandesstaaten  sich  fôr  Ersteres  erkliîrte ,  und  dass  ; 
aladann  die  Torbandenen  Bundesformen  nicbt  zu  sebr 
znra  Nachlheile  der  preussischen  Partei  benutzt  werden 
kônnten. 

Wenn  jdie  Erreicbung  der  Zweeke  ad  A,  B  und  G 
cÎD  krSftiges  und  gleicbformiges  Wirken  mit  Oester- 
reicb erheiscbte ,  so  scbîfene  die  fiiicksicbt  ad  D  durch 
uichts   mebr  befordert   zu  werden^   als   wenu   man 


170    Mémoire  sur  la    Poiitique  de  la  Prusse 

t8X!  en  abandonnant  poloniairemeat  à  P Autriche  Hini" 
tiatii^  par  ^e  recherchée  de  toute  PacfUfité  ei  la 
direction  extérieurCf  et  en  se  ménageant  seulement, 
quant  aux  points  essentiels  » .  des  conjérences  par^ 
ticulières  entre  Vienne  et  Berlin.  Or  comme,  selon 
la  politique  invariable  des  Etats  moyens  et  petits  de 
rAllemagne,  leur  jalousie  de  souverainetë  se  dirigera 
toujours  contre  la  puissance  qui  réclame  une  sorte  de 
suprématie  »  le  vrai  secret  de  consolider  l'influence  prus- 
sienne en  Allemagne  sera  de  détourner  la  jaloufie  dont 
nous  venons  de  parler  de  la  Prusse ,  et  de  la  refouler 
contre  FAutricbe» 


Plus  la  Prusse  paraîtra  ne  Jouer  ainsi  qu^un 
rôle  passif^  plus  elle  aura  tair  de  ne  faire  que 
suivre  P  Autriche  sous  plusieurs  rapports^  plus  en^ 
fin  elle  parviendra  à  garder  toute  cette  apparence 
{en  inspirant  toutefois  cette  conviction  aux  conjé-- 
déréSf  que  jamais  la  cause  du  protestantisme  9  de 
la  sécurité  territoriale  des  petits  Etats  et  de  tin>' 
tégrité  de  la  Constitution^  ne  manqueront  de  trou» 
ver  dans  la  Prusse  un  puissant  soutien) ,  ei  plus 
elle  pourra  compter  un  jour  sur  là  majorité  à  la 
Diète,  dès  que  celle-^i  sera  délivrée  de  la  pression 
qu^exerce  sur  elle  à  présent  le  poids  réuni  et  for-^ 
,midable  de  la  Prusse  faisant  cause  commune  avec 
l*  Autriche* 

Le  côté  faible  du  système  de  TAutrichey  qui  ne  se 
découvrira  qu'au  moment  de  sa  séparation  avec  la 
Prusse,  c'est  que  depuis  la  ddture  de  la  députation  de 
l'Empire»  l'Autriche,  a  .perdu,  avec  la  formation  de  la 
Ligue  du  Rhin,  tous  les  anciens  éiémens  de  sa  prépon- 
dérance en  Allemagne;  et  aujourd'hui,  l'unique  point 
d'appui  solide  à  ses  prétentions  de  suprématie  ne  con- 
siste ^qe  dans  son  union  avec  les  forces  et  les  avanta- 
ges de  position  territoriale  de  la  Prusse. 


Les  objets  w^/,   JS,   C,  ne  peuvent  pas  cerlaiuemeut 


par  un  Agent  diplom.  Prussien.        17] 

• 
Oesterreieh  bel  }e|iem  W.irken  die  von  dein-1882 
selben  systematisch  gesuchte  Ausiibung  der 
Initiative  in  seinem  eigenen^Namen  und  die 
damit  yerbusdene  formelle  GeacbSfUfiih» 
rung  bereitwillig  iiberliessiB)  und  our  hin- 
eicbllicb  der  weeetitlicben  Punkteeine  frii- 
liere  gebeime  EiDverstSndiguog  swischen 
Berlin  andWien  in  Anapruch  nl&hme.  Nacb 
der  unTerinderlicben  Politik  der  milileren  und  klein»» 
ren  Staaten  wird  etets  ihre  Souverainetata-Eiferaucfat 
gitgen  die,  die  Suprématie  in  Ansprucb  nehmende  Macht 
gericbtet  werden ,  und  bei  den  eben  auseinandeineeetz- 
len  Verbi&lUiiMen  dorfte  es  yielleicbt  das  einzige  Mit- 
tel ,  den  preussischen  Einfiuss  wieder  in  Deutscbland 
lierzuelellen  I  «ejn,  |ener  SouTerainelMIs-Eifersucht  ei- 
nen  andem  Gegenstand  ak  Preaasen  su  geben. 

Mag  Preaseen  dabei  éiae^  paeeive  Rolle 
apielen^.und  in  mancben  Pnnkten.nur  der 
osterreicbiechen  Politik  zu  folgen  aehei- 
nen;  }e  mebr  es  )enen  Scbein  zn  gewinnen 
glnckt,  (vorausgesetzty  dass  es  dabei  die  Ue-  ^ 
berzeugung  aufrecbt  erh&lty  dass  O'ine  jede 
Geflihrdang  des  Protestantismus  und  jede 
Territorial-Verletzung  der  scbwMcbem  Staa- 
ten  in  ihm  einen  unbeugsamen  Widersacher 
finde,  und  dass  es  nie  eine  Verletzung  det 
conatitutionellen  Bundesf ormen  begunsti- 
gen  wnrde)  desto  sicherer  vrird  ibm  einst 
die  Mehrheit  der  Bundesstaaten  zufallen, 
wenn.  das  Aufhdren  der  preussisch-îlster- 
reichischen  Allianz  aach  den  Druok,  den 
îbr  Tereintes  und  umfassendes  GeVricbt  aus- 
nbtei  anfbëren-lSsst.  Der  freilich  erst  bei  einer 
dereînstigen  Trennung  von  Preussen  sicbtbar  werdende 
Febler  des  feizigea  osterreicbiscben  Systems  binsicbt* 
licli  Deutschlands  liegt  darin ,  dass  dièse  Macbt  sait 
dem  Beicks-Deputations-Hauptscblusie  mit  dem  Rbein- 
bonde  fast  aile  fombern  Elemente  einer  innem  Partbei 
in  Deutscbland,  und  die  Vorkbeile  einer  umfassenden 
laflitatriscben  Lage  verloren  bat,  und  also  for  seine 
Leitungs-»  Ansprncbe  einen  wahren  und»  soliden  Sliitz- 
punki  nur  durch  die  Vereinigung  mit  dem  Gewicble 
und  der  Territoriallage  Preussens  erbalt. 

AUerdiugs  durften  die  obigen  Zwecke  ad  A|  B  und 


172    'Mémoire  sur  la    Politique  de  la  Prusse 

1822  ^tre  atteints  sans  une  marche  énergique  et  conséquente, 
il  serait  donc  important  de  s^assurer  sous  ce  rapport 
de  la  franche  coopëratioa  de  la  Bavière  et  du  Hanovre. 
Il  serait  bien  ,  qu^à  cet  effet,  on  eût  Pair  de  communi- 
quer ostensiblement  à  l'approbation  de  ces  deux  cours 
tout   ce  qu'on  aurait  résolu  de  proposer  à  Francfort, 

*  et  qu^en  général,  on  tftchât  de  leur  persuader  quMles 
ont  une  certaine  part  à  la  direction  des  affaires  de  PAl- 
lefnagne.  Par-là ,  on  augmenterait  le  poids  de  son  sy- 
stème, on  isolerait  ces  deux  cours  des  autres  Etats  pe« 
tits  et  moyens,  parmi  lesquels  elles  pourraient  facile^» 
ment  se  créer  une  espèce  de  parti,  et  on  diviserait  d^a- 
vantage  la  jalousie  qui  existe  contre  PAutriche,  niais 
qui  pourrait  aussi  s'étendre  en  partie  à  la  Prusse.  11 
ne  faudrait  pas  s'associer  un  plus  grand  nombre  d'Etats, 
car  la  réunion  de  ces  quatre  cours  devrait  pleinement 
suffire  à  atteindre  le  but  proposé;  et  puis,  on  multi- 
plierait inutilement  la  complication  des  rapports  diplo- 
matiques, et  l'on  donnerait  à  certaines  cours  une  im- 
portance qui  ne  se  trouve  pas  dans  l'intérêt  de  la  Prusse. 


Il  est  évident  que  le  Wurtemberg  a  établi  depuis 
assez  long-temps  un  système  politique  qui,  par  un  plan 
d'alliance  non  avouée,  mais  indubitable,  avec  l'étranger, 
Toppose  méthodiquement  aux  projets  de  la  Prusse  et 
de  l'Autriche,  et  en  profitant  de  la  jalousie  de  quel- 
ques Etats  moyens ,  a  su  gagner  plus  ou  moins  leurs 
favorables  dispositions.  Le  système  du  Wurtemberg 
est  directement  opposé  à  la  politique  de  la  Prusse, 
puisqu'il  penche  essentiellement  vers  quelque  alliance 
étrangère,  puisqu'il  tend  è  former  en  Allemagne  une 
sorte  de  ligue  contraire  à  la  Prusse;  puisqu'il  lui  veut 
arracher  son  rAie  de  représentant  du  protestantisme  et 
son  influence  sur  des  Etats  qui,  comme  par  exemple 
la  Hesse  électorale,  ne  paraissent  pas  pouvoir  subir 
d'autre  influence;  puisque  enfin,  pour  la  marche  gou- 
vernementale è  l'intérieur,  il  soutient  des  principes  qui 
sent  incompatibles  avec,  les  maximes  fondamentales  de 
la  monavchie  prussienne  et  ne  peuvent  que  provoquer 
des  mécontentemens  parmi  les  sujets  de  cette  monarchie. 


par  un  jégeni  diplom.  Prussien.        173 

C  ohD«  KrafI  und  obne  eiu  coDMqaentes  Verfahren  1822 
nicht  zu  erreichen  sejo,  und  daher  schiene  es  lenter 
wichdgi  aiich  der  offeoen  MîtwirkuBg  Bayerns  und 
HannoYers  aich  dazu  zu  yersichern.  Es  dûrfte  vielleicbt 
ein  gutes  Mittel  fiir  diesen  Zweck  abgeben,  dasa  man 
diesen  Hi^fen  das  zsvlsehen  Berlin  und  Wîén  hinskhl* 
lich  der  deutschen  Angelegenheîten  Verabredete^  ehe 
es  nach  Franfcfiirl  gebrackl  wurde^  anacheinend  zur 
BiUigung  Yorlegte,  und  ibnen  uberhfUpt  aine  gewiasa 
TheUnabine  an  der  Leitung  der  deutocben  Gescbafte 
tioKUT^Wfnen  achieoe.  Dadurcb  lourde»  einmal  daa  Ge* 
i?icht  dea  Sjstehs  bedeutend  Termebrt,  dîese  beiden 
Hôfie  Yon  den  mittlern  und  kleinern  Staaten,  unter  de- 
oen  aie  aonst  leicbt  aicb  eineParthei  zu  machen  trach» 
feu  k^nntèn ,  isolirt  ^  und  die  Eirersucht  y  die  neben 
Oeaterreich  mOiglicber  Weia e  aucb  anfPreuascn  zuruck* 
fiele,  noch  mehr  vertheilt.  Auf  noch  inebrere  H6£b 
aber  dièse  Theilnahme  auszudehnen,  scbiene  nacbthei- 
lig  f  weil  die  Vereinigung  jener  tier  H&fe  zqr  Errei» 
cbang  dea  fesigesetzten  Zweckea  yoUkommen  liinrei* 
chend  sejrn  diirfte,  und  ein  Zuzieheo  mebrerer  nur 
die  Weitikuftigkeit  der  Geschliftsfiihrung  vennehrkey  und 
diesen  letzteren  HSfen  eine  Art  von  Wichtigkeit  gUbe, 
die  ihnen  zu  Theil  werden  zu  lassen^  es  nicbt  im 
Preusciscben  Intéresse  ^eyn  mëcbte. 

Es  iat  in  die  Augen  springend,  dass  sait  lëngerer 
Zeil  acbon  Wiirtemberg  ein  politiaches  System  au%e^ 
stelll  bat)  welches  mit  der  jiicbt  ausgesprocbenen ,  aber 
UDTM^Lennbaren  Abêicht  eines  AnscMusses  an  eine  fremde 
Hadity  den  Plânén  der  preussisch-dsterreicbiscbenAl* 
iiaiiz  metkodiscb  io  allen  Punkten  entgegen  zu  arbeitea 
sncbt,  und  durch  Benutzung  dèr  gegen  die  beiden-  gvo-« 
ssea  MXcbte  bestebenden  Eifersucbt  dèr  mittlern  Staa- 
tetty  nianchen  derselben  mebr  oder  wentger  fiic  aich 
gewonnen  bat.  Dièses  System  ist  insbesondere  auch 
der  preussiseJien  Politik  durcbaus  entgegengesetzty  weil 
es  aich  einmal  wesentlich  zum  Ansdilosse  an  irgend 
eme  ftuslSndiscfae  Macbt  binneigt ,  yreil  es  unter  frem- 
dem  Einflusse  eine  Verbindung  der  mittlern  Staaten 
auch  Preussen  entgegen  zu  setzen  tracbtety  weil  es  die 
Rolle  des  eigentlieben  Repr&sentanten  des  protestanti- 
Bcben  Deutschiands  Preussen  zu  entreissen  und  dessen 
Einfluas  auf  Staaten  zu  entzieben  tracbtet,  die  nach  geo* 
grapbiacfaen  Riicksicbten  ^   vrie  Kurhessen   und   andere. 


174     Mémoire  êur  la  PvlUique  de   la  Prusse 
1822 


'  11  parattrait  que  la  Prusse,  quoique  toujours  dans 
un  râle  aecoadaire  en  apparence,  ne  saurait  agir  ki 
avec  trop  de  d^olûon  et  d'énergie;  il  lui  impolie  de  se 
lier  sérieusement  avec  l'Autriche  et  de  profiter  de  ,la 
première  conjoncture  favorable  pour  abattre  ui^ système 
avec  lequel  il  n'y  a  aucune  transactibn  possible.  Le 
moyen  le  plus  efficace  serait  de  forcer  Wurtemberg  et 
Bade  à  changer  les  ministres  qui  ont  crëë  et  soutenu 
ce  système,  et  qui  se  sont  montra  le  plus  accessibles 
à  des  influences  étrangères;  on  les  remplacerait  pat 
des  hommes  professant  des  principes  opposes. 

En,  tout  cas,  il  ne  faudrait  tourner  des  mesures  dë- 
eisîves  que  contre  Tes  deux  Etats  dont  nous  venons  de 
parler ,  et  particulièrement  contre  le  Wurtemberg,  en 
déployant  sous  ce  rapport  autant  d'énergie  qu'on  mon- 
trerait de  douceur  à  l'égard  de  tous  les  autres  petits 
Etats  qui  auraient  pu  se  laisser  entraîner  sans  avoir 
subi  véritablement  l'infiuepce  de  l'étranger. 

Pour  empêcher  qu'à  l'avenir  un  système  pareil  ne 
pèt  reparaître  au  sein,  de  la  Diète,  il  serait  bon  d'in- 
troduire parmi  les  membres  de  la  Confédération  l'usage 
de  se  communiquer  réciproquement  les  nominations  diaa 
représentaos  qu'on  envoie  à  Francfort,  avant  que  ces 
nominations  ne  «oient  annoncées  officiellement.  €e  qui 
ne  serait  sous  ce  rapport  qu'une  simple  formaKié  poar 
les  grandes  cours,  pourrait  donner  è  celles«ci  une  réelle 
influence  sur  les  choix  faits  par  les  Etats  moyens  et 
petits,  et  une  heureuse  composition  de  la  Diète  fédé- 
rale réagirait  puissamment  sur  la  marche  des  affaires 
de  l'AUeAagne  en  général,  puisque  la  plupart  des  pe- 
tits Etats  et  même  plusieurs  Etats  moyens  ne  reçoivent 
leur  direction  politique  que  de  Francfort. 


* 

par  un  Agent  aiplpm.  Prussien.        J75 

gaosibai  at?geh<îreii  eoliten,  wei)  es  eadlich  in  B«zug  IJS^ 
auf  die  iiwere  Suats  -  Regieruog  solche  Grundefttze  ver* 
folgt ,  die  mit  den  Fundamental  •  Maximen  der  preussi- 
schen  Moàarchie  imVertrëglich  sind,  und  Dur  Missver* 
gnâgeo  uDier  den  kdniglichen  Unterthan^n  «nsoregen 
abzwecken. 

Es  schietie ,  daas  Pretissen  geaieinechafilich  mit  Oe- 
sterreicby  immer  unter  der  oben  erwlihnten 
Vorauesetzung  einer  an8thein«4id  sekundë- 
ren  Rolle,  aber  oicbts  desto  weniger  entscbieden  und 
krSftigy  auf  die  Anflësung  diesee  Systems^  mit  welcbeiii 
keioe  Transaction  mOgtiçb  ersobeint ,  binarbeiten ,  und 
daau  die  ersteti  sicb  etwa  darbiétenden  giinstigen  euro* 
pStschen  KoD|unkturen  benutcen  iniisste.  Das  wirk*- 
samste  Mittel  zu  diesero  Zwecke  scbiene  eine  Ndtbigung 
Worteaibeigs  und  Badens  zu  sejn»  dte^enigen  Personeny 
welche  jenes  System  tiufgesteHt  uiid*  Yerfofgt  y  und  die 
sicb  vorztîglicb  fremden  Einilussc^'  zugXnglich  gezeigt 
baben,  in  den  Gescfaëften  durcb  andere  unter  den  Au- 
spicien  anderer  Grundsiize  an*8  Ruder  irerende  M&i- 
ner  zu  ersetzen*  Auf  )edett  Fail  diilrfte  es  angemessen 
sejiÈf  die  Hauptmaasregel  nitr  gegen  genannté'  zwei 
Staalen ,  und  vorzuglicb  gegen  -Wurtemberg  zu  rîchten 
und  gegen  dieselben  ndtbigenfaDs  ebenso  viel  Kraft,  als 
KoncUiatiou  und  Schonung  gegen  die  iibi%en  zu  zei- 
gen ,  welche  sicb  nur ^  mit  fortreissen  Ifestfen  »  uâd  ei« 
gentHcb  dem  fremden  Einflusse  ireind  blieben.  Um 
iibrigens  nacb  Erreicbung  dièses  Résultats  dem  Wie* 
derauflebeu  eines  abnlicben  Systems  am  Bundestage 
m5gUchst  vorziibeugen,  dlirfte  unter  attUeit»  éin  beach- 
tungswertbes  Miltel  die  Einfiibrttng  des  Gebrauchs  un* 
ter  den  Bundes^taalèn  afogëben,  iiber  die  designîrléil 
Bundestag^eSandten ,  ebe  ihré  ErUennung  ôfientlicb  be* 
kaont  gemtfcht  urtirde ,  regelmassîg  die  Meinung  der 
ubrigeû  Bundesstaaten  aazubôren.  Was  bei  den  Er*  ' 
nenoungen  der  gf ossen  Hôfe  nur  éinc  blosse  Formai 
liât  w&re ,  kdnnte  diesen  auf  die  VlTableh  der  mittlern 
und  kleittern  Staaten  eihèn  wesentlicben  Einflass  geben; 
und  eine  gute  ZtisSfmiiienselzuitg  dei^  Bttndesversamm<^ 
luog  vtirda  andrerseits,  da  die  meisteti  der  kleinen^  und 
seibst  maacbe  mitllern  HGfe   ilirè  politîScben  Ansiditen 

aus  Frankfurt  bëkiiniéti,  eine  um  so  fKbt- 


barere  Bâckwirkung  auf  den  Gang   der  dentschen  Ani> 
gelegenbêiteti  iiberbauptàiiMberi. 


176    Méf noire  sur  ta  Politique  dé  la  Prusse 

]8t2  Ici  se  prësenté  une  question  *  impotDinte ,  qu'on  ne 
saurait  examiner  avec  assez  de  soin;  il' s'agit  de  savoir: 
S*U  est  dans  V intérêt  de  la  Prusse  de  fortiûer  un 
développement  complet  de  la  législationr  fédérale 
relativement  cua^  affaires  intérieures  de  V Alle- 
magne. Dans  L'esprit  du  système  que  nous  avons  re- 
tracé jusqu'ici  9  il  faudrait  répondre  \  cette  question 
par  une  négative  :  car  d'une  part,  tant  qfue  Talliance 
de  la  Prusse  «vec  TAutriche  subsistera^  la  suprématie 
de  fait  de  cette  dernière  puissance  peut  mieux  attein* 
lire  à  ses  fins  sous  l'empire  de  formes  moins,  strictes  et 
par  conséquent  plus  flexibles,  tandis  qu'une  législation 
trop. positive  prêterait  souvent  à  l'opposition  des  moyens 
d'arrêter  les  affaires;  de  l'autre  cdté,  et  dans  la  suppo* 
«ition  d'une  scission  entre  la  Prusse  et  TAutriche,  ces 
mêmes  formes  sévères  fourniraient  une  arme  à  la  puis- 
sance qui  se  trouverait  en  possession  de  la  direction 
de  la  Diète,  et  lui.  permettraient  facilement  d'entraver 
la  réussite  des  mesures  que  la  Prusse  se  verrait  dans 
le  cas  de  favoriser  pour  échapper  aux  ineonvéniens  d4i 
mécanisme  fédéral,  qu'on  pourrait  tourner  contre  elle. 
Ce  qui  vient  d'être  dit  s'applique  surt^jMJt  à  la  îmridictiou 
fédérale  en  matières,  contentieuses^  où  la.  politique  prus* 
sieAne  doit  veiller  sur  ïe  double  but  de  ne  pas  se  lais- 
ser entraîner  dans  trop  de  procès  semblables ,  et  d'en 
laisser  suffisamment  aux  petits  Etats,  qoe  cette  position 
ramène  toujoiirs  squs  l'iailuence  des   grandes  cours. 


L'attitude  de ,  la  Prusse  à. la  Diète,  attitude  corn- 
pUquéiB  et  exigent  Tattention  et  Tbabilité  la  plus 
grande,  paraîtrait  donc  en  résumé  être  celle-ci:  il 
lui  faut  neutraliser  l'action  de  la  Diète  autant  qne 
possible ,  conserver  sa  position  de  puissance  bien  supé- 
rieure aux  Etats  moyens  et  placée  de  niveau  avec  l' Au- 
triche; ne  jamais  risquer  nulle  proposition  qui  pourrait 
échouer;  par  rapport  aux  affaires  politiques  de  la  Confé- 
dération, arr^iig^r  se^  différences  avec  l'Autriche  par  des 
communications  entre  Vienne  et  Berlin ,  et  ne  paraîtra 
d^ja  2^  Francfort  que  son.  alliée;  y  montrer  dans  la  rè- 
gle une  adhésion  au  système  autrichien,  sauf  à  l'adoucir 
eft'à  faire  preuve  dl&ns  quelques  cas  exceptionnels  d'une 
indépendance  ostensible,  d'ailleurs  abandonner  à  l'Au* 
triche  l'initative    formelle    et  matérielle  ^   en  .t&cbaut  de 


par  mn  Agent  diplom.  Prussien.        177 

Esbielet  sich  hier  tod  selbat  dî^  wichlige,  gewiss  ]g22 
eioe  sehr  vreisliche  ErwSgUDg  verdieùeode  Frage  dar: 
Ob  es  im  InterreMe  Preussens  liegt,  besonders  auf  eine 
▼olUtândige  Eatwickelung  der  Bundesgesetzgebung  in 
Bezug  auf  die  innern  Bundesangelegenheileo  bînzuar* 
beilen?  Sie  scheint  im  Sione  des  oben  entwickelten 
Systems  yerneint  werden  zu  mâsseoy  weil  solânge  die 
ôsterreicbiscbe  Allianz  besteht.  die  von  derselben  auszuiU 
bende  faktische  Suprématie  weit  besser  unterBegiinstiguAg 
oichl  ganz  geuau  bestimmter  und  noch  scfawankender 
Formen  zu  ihrem  Ziele  gelangen  kann,  und  im  Gegen- 
theile  scharf .  vorgezeichnete  Gescbafls-Normen  Ton  der 
Opposition  bei  allen  Veranlassungen  als  Hemmungs- 
mittel  (wie  die  Erfahrung  es  schon  gelehrt),  benutzt 
werden  kônnen ,  vrahrend  in  der  Hypothèse  einer  der* 
einstigen  Spaltung  Deutschlands  sehr  genau  und  scharf 
bestimmte  Bundesformen  stets  wesentliche  Vorlheile  der 
im  Besitz  der  forroellen  Geschëftsieitung  befindlichen 
Machk  gew&hren,  und  die  nôthigen  Maasregeln  unend- 
licb  erschweren  konnteni  vrelche  Preussen  dann  im 
Bunde  zu  ergreifen  angemessen  finden  diirfte ,  iim  eine 
Abwendung  des  Bundesmechanismus  gegen  sich  selbst 
ZD  aeutralisiren.  Man  môchte  das  Gesagte  besonders 
and  namentlich  auch  auf  die  AustrSgalswege  ausdehnen, 
wobei  der  preussischen  Politik  sich  der  doppelte  6e- 
sicbtspunkt  darbôte,  mcht  selbst  in  zuviel  dergleiçhen 
Prozesse  Yerwickelt  zu  werden,  und  den  kleineren  Staa- 
ten  Sloff  zu  Streidgkeiten  unter  einandery  die  sie  immer 
wieder  den  grossen  Machten  zufiihren^  zu  lassen. 

Aus  allem  Obigcn  schiene,   als  Recapitulation  y  fol- 
gende,  aUerdings  komplicirte  und  bei  der  richtigen  Be« 
haoptung  die  grSsste  Aufmerksamkeit  und  nicht  geringe 
Geschicklichkeit  erfordernde  Stellung  Preussens  am  Bun- 
destag  hervorzugehen  :  Im  Allgemeinen  môglichste  Neq-    * 
traKsirung,  |edoch  stets  mit  der  Haltung  einer  iiber  die 
miltleren  Bundesstaaten  erhabenstehenden  ,  mit  Oester- 
reich    auf   gleicher  Linie    stehenden  Macht,    also    Tor-    . 
zuglicb  sorgrâltîges  Vermeiden  y  Yorschliîge  zu  macheni 
die  sp&ter  nicht  durcbgefiibrt  werden  kônulen;   in  den        ^ 
allgemeinen    politischen    Bundesbeziehungen ,     Ausglei- 
chopg  der  etwaigen  Differenzen  direckt  zwischen  Berlin 
und  Wien ,    aber   zu  Frankfurt  enges ,    in    der  Regel 
mildemdes  Anschliessen   an  Oesterreich,   wobei  zuwei- 
len  aber  nicht  zu  oft  y  in   popuUren  Gegenstânden  eiu 

Jfouif,  SufpUm,    Tome  III.  M 


178       Mémoire  sur  la  Politique  de  la  Prusse 

1822  ne  jamais  l'accorder  à  un  Etat  moyen  ;  dans  les  que* 
relies  privées  entre  les  membres  de  la  ConfëdëratioO| 
témoigner  toujours  des  opinions  franches  et  appuyées 
^sur  le  droit  dans  toute  sa  rigueur;  n'accorder  une  pro- 
tection particulière  que  1^  oit  des  relations  intimes  Téxi* 
géraient;  montrer  en  apparence  un  grand  zèle  pour 
toutes  sortes  de  réformes  fédérales  (parmi  lesquelles  on 
ne  favoriserait  sérieusement  que  ce  qui  aurait  trait  i 
Forganisation  militaire  et  l'attitude  envers  l'étranger)  ;  se 
former  enfin  ,  peu  à  peu  et  avec  les  plus  grandes  pré- 
cautions ^  une  forte  cÛentelle  dans  le  sein  de  la  Diète 
dle«méme. 


III.  Il  est  indubitable  qu'une  des  bases  fondamenta- 
les de  la  politique  prussienne  doit  être  de  s'assurer 
une  influence  sur  la  nation  allemande  |  en  se  faisant 
envisager  par  elle  méine  comme  la  puissance  allemande 
par  excellence  y  et  comme  le  vrai  représentant  du  ger« 
manisme.  La  Prusse  a  acquis  y  par  sa  délimitation  la 
plus  récente,  plus  de  droits  à  ce  râle  que  Jamais,  mais 
de  l'autre  cAté,  toutes  ses  démarches  dans  ce  sens  se 
trouvent  subordonnées  aux  exigences  de  l'alliance  avec 
l'Autriche.  La  nature  de  ^  la  forme  de  gouvernement, 
qui  peut  seule  assurer  la  grandeur  et  l'influence  de  la 
Prusse ,  l'empêche  déjè,  sans  toucher  ici  à  d'antres  con- 
sidérations, de  favoriser  les  idées  constitutionnelles  et 
démocratiques,  qui  ne  laissent  pas  d'exercer  aujour- 
d'hui beaucoup  d'empire  en  Allemagne.  La  Prusse  ne 
peut  que  les  combattre  dans  toutes  leurs  nuances  et 
conséquences.  Mais  il  faut  qu'elle  se  garde  de  se  don- 
ner dans  cette  lutte  l'apparence  même  de  favoriser  l'au- 
tre extrémité,  c'est-à-dire  les  principes  hiérarchiques 
d'une  monarchie  catholique,  principes  que  l'Allemagne 
protestante  aura  toujours  en  aversion.  Soutenant  avec 
énergie  l'autorité  des  gouvernemens ,  il  faut  que  la 
Prusse  conserve  le  râle  de  cheJP  du  protestantisme  en 
Allemagne  et   sur  le  continent,   et    qu'elle   se  présente 


par^  wi  Agent  dîplom.  Prussien.        179 

berechneter ,  ostensibler  und  eklatanter  Akt  von  Selb«  1822 
stUoâigkeit  zu  zeigen,  iibrîgens  die  formelle  und  rnafe* 
rîelle  Initiative  sjstematisch  Oesterreich  zu  uberlassen, 
dièse  letztere  aber  um  jeden  Preis  von  den  Hënden  der 
mttlleren  Staaten  entfernt  zu  halten  ware;  bei  reinen 
Privatetreitigkeitenvon  Bundesstaaten  untereinanderi  wo- 
bêi  keine  allgemein  politischen  Beziebungen  in's  Spiel 
traten,  ohne  Riicksichfc  auf  die  Ansicht  Oesterreichs, 
eine  unabbangige,  môglichst  auf's  strengeRecht  gegrun- 
dete  Meinung;  Privat-Protektionen  eelten,  und  nur  wo 
aie  hôchst  vresentliche  Rûçksichten  auf  die  mit  Preussen 
beaonders  eog  verbundenen  Bundesstaaten  erheischen  ; 
ein  anscheinend  reger  £ifer  fiir  die  Befestigung  und 
Entwickelung  der  Reformen^  die  unter  der  Haod  aber^ 
mit  Ausnahme  derjenigen,  welche  auf  die  Militairver* 
fassuog  und  die  Stellung  des  Blindes  gegen  das  Aus« 
land  Bezug  habeui  so  lose  als  môglich  zu  erhalten  wa« 
ren;  endllch  eine  freilich  nur  sebr  allmàhlige  mit  der 
ëassersten  Vorsicht  einzuleitende  Bildung  einer  festea 
preussiscben  Clientèle  in  der  Bundesversammlung. 

Ad  3*  Wohl  unbezweifelt  diirfte  es  eine  der  Grund- 
lagen   der  PoUtik  Preussens   seyn ,   sich    einen  Einfluss 
auf  die  deutsche  Nation  iiberhaupt  dadurch  zu  sichern, 
dass  es  als  die  eigentlicbe  deutsche  Macbt   und  als  der. 
wahre    Reprasentan^    Deutschiands    angesehen     werde. 
Preusaen  bal  durch    seine   letzte  Gebietsregulining  dar- 
auf  grossira  Anspriiche ,   als    es   jemals   friiber    besass, 
erworben  ;  auf  der  ^ndern  Seite  vrerden  aber  auch  aile 
dahin    abzweckenden    Schritte    durch    die   AUianz    mit 
Oesterreich  bedingt.  Die  Natur  der  einzigen  Regierungs- 
form,  die  allein  Preussens  Grosse  und  Einfluss  sichern 
kaon ,  scfaliesst  schon,  ohne  andere  Verhiîltnisse  zu  be* 
rnhren  9   unwiderruflich  die  BegûnstJgung  der  demokra- 
tisch  -  reprSsentativen  Ideen  aus,  welche  jetzt  noch  so 
vielen  Einfluss  in  Deutschland  ausnben.    Preussen  kann 
sie  wohl  in  allen  ihren  Nuancen  und  Folgerungen  nur 
lebhaft  bekampfen.     In  diesem  Kanipfe  aber  scheint  es/ 
dass  aehr  sorgfaltig   selbst   der  Schein    des   andern  Ex* 
trems  y  des  ^înneigens  zu  den  hirarchischen  GrundsStzen 
der  katholischen  Monarchie,   die    dem  protestantischen 
Deutschland  stets  zuwider  seyn  werden,  zu  vermeiden 
wSre.     Fest  den  Grundsatz  der  AutoritSt  der  Regierun- 
gen  vertheidigend ,  wiirde  Preussen  doch  stets  die  Rolle 
des  Chefs  des  Protestantismus  in  Deutschland  und  auf 

M2 


180       Mémoire  sur  la  Politique  de  la  Prusse 

1822  comme  TEtat  monarchique  qui  9  quoique  opposa  aux 
formes  d'un  gouvernement  populaire  9  admet  la  plupart 
des  principes  essentiellement  libéraux,  favorise  toujours 
et  partout  les  vraies  lumières  et  la  véritable  civilisatiob| 
possède  l'administration  la  plus  active ,  la  plus  énergi* 
que  et  la  plus  éclairée,  ouvre  enfin  de  préférence  à 
chaque  talent  la  carrière  qui  lui  est  propre. 

U  serait  à  désirer,  et  il  n'est  pas  impossible,  même 
k  cdté  de  Palliance  avec  PAutriche,  de  voir  considérer 
la  Prusse  comme  une  sorte  d'Etat  modèle  et  ses  écri* 
vains  donner  le  ton  à  toute  l'Allemagne  ;  c'était  le  catf 
avant  le  commencement  de  la  Révolution  française,  et 
ce  résultat  aurait  lieu  dé .  nouveau ,  dès  qu'on  serait 
parvenu  à  dépopulariser  Tagitiition  démocratico  -  révo- 
lutionnaire ,  ainsi  que  la  comédie  constitutionnelle  dans 
les  Etats  méridionaux  de  TAllemagne*  II  faudrait  exa* 
miner  sous  ce  rapport,  si,  puisqu'on  ne  peut  pas  em- 
pêcher Tautre  parti  de  faire  valoir  ses  théories  devant 
le  public ,  on  ne  gagnerait  pas  \  le^  soumettre  aussi 
comme  Pont  fait  les  gouvernemens  de  France  et  d'An- 
gleterre; à  une  discussion  énergique  et  contradictoire  ; - 
d'autant  plus,  qu'il  ne  serait  point  trop  difficile  de 
mettre  en  jeu  l'amour-propre  et  l'honneur  national  de 
tous  les  Allemands  contre  des  principes  et  des  institu* 
tiens  puisées  chez  une  nation  rivale ,  et  qui  n'agissent 
par  la  formation  des  partis  que  dans  l'intérêt  de  l'é* 
tranger. 


18. 

» 

Correspondance  diplomatique  entre 
les  Etats-  unis  de  t  Amérique  septen- 
trionale et  l'Espagne. 

(Présentée  au  Congrès  américain  1829). 

Message  from  tlie  Président  of  The  United  States 
to  Congress ,  communicating  Correapondence  rela^ 
tive  to  Claims  of  Citizens  of  The  United  States 
on  the  Government  of  Spain.  —  7th  January  1829, 

To  the  House  of  Représentatives  of  The  United  States. 

ff^ashingfon  ^  7th  Jamiary  ^  1829. 

.  In  compliance  with   a  Résolution  of  the  House  of 


par  un  jugent  diplom.  Prussien.        181 

dem  festen  Lande  festziiliahen ,  d,  h«  ala  diejenige  Mo-  1825 
narcfaie  atifzatreten  haben,  die  den  popalâren  Formen 
enigegengesetzt  y  doch  die  meistea  eigentlichen  liberalen 
RegieruDgs  -  GroDdsatze  hlilte ,  die  atels  und  ûberall 
wahre  Intelligent  und  Aufklârung  begunstigte,  welcbe 
die  thiîlîgstey  festèste  und  einsichtvolkte  Verwaltung 
besSaae,  die  endlich  yorziigavreise  jedem  Talent  die  ibm 
angemessenate  Laufbahn  ôffnete. 

£a  achiene  wiinschenswerth  ^  und  aelbat  beim  Feat- 
hallen  an  der  ôsterreicbiscben  AlHanz  nicht  unerreicb^ 
bar  y  daaSi  wie  es  vor  dem  Beginnen  der  franzôaischen 
Révolution  der  Fali  war,  Preussen  ala  der  deutscbe 
Muaterstaal  angesehen ,  und  seine  Scbriftsteller  wieder 
die.  tonaogebenden  in  Deutscbland  wiirden ,  und  diea 
Résultat  diirfte  unyernieidlich  seyn  y  sobald ,  wie  sçhon 
erwëbnt,  das  demokratisch  -  revolutionare  Treiben  und 
die  siiddeutache  Schein  •  Konstitutionalitât  depopularisîrt 
worden  ware.  Es  yerdiente  dabei  eine  reifliche  Priî- 
fuog,  ob,  da  |ene  Farthei  nun  doch  ^nmal  an  der 
Entwickelung  und  Geltendmachung  ihrer  Tbeorie  vor 
dem  Fublikum  nicht  gebindert  'werden  mag^  es  nicht 
•rathsam  ^ware ,  sie  gleichfalls ,  nach  dem  Beispiel  der 
englischen  und  franzôsischen  Regierungen ,  in  ihren 
Grundsatzen,  in  ihren  Leitem  und  in  ihren  Organen 
eioer  indirekten ,  aber  kr&ftigen  ëiEentlichen  Diskussion 
zu  unterwerfen  y  als  es  nicht  allzuschwer  seyn  diirfte 
gegen  jene  GrundsMize  und  Einrichtungen  bei  den  be« 
sonnedern  und  richtig  urtheilenden  Deutschen  die  Na* 
tional-Eitetkeit  und  Ehre  in's  Spiel  zu  bringen^  indem 
man  dieselbe,  von  einer  nebenbnhlerischen  Nation  aus- 
gehend,  durch  Bildung  von  Farteien  im  Sinne  dea  Aus- 
hndea  wirkeud,  darstellte. 


Représentatives,  of  the  19th  May  last;  reifuesting  a 
Copy  of  the  Correspondence  betvreen  the  Minister  of 
The  United  States  at  the  Court  of  Madrid,  and  the 
GoTernment  of  Spain ,  on  the  subject  of  Claims  of  Ci- 
lizens  of  the  United  States  against  the  said  Govern- 
uieot;  I  transmit,  herewith,  a  Report  froni  the  Secre- 
tary  of  State ,  vvith  the  Correspondence  desired  by  the 
Resolution.  John  Quihct  Adabus. 


182       Correspondance  diplomatique  entre 


1825  Departnmni  ûf  8tai§^  ^oêhington,  5ih  January^  1829. 

The  Secretary  of  State ,  to  Whom  has  been  refer- 
red  a  Résolution  of  the  House  of  Représentatives,  of 
the  19th  May,  1828,  requesting  the  Président  to  „com- 
municate  to  that  House  (if  the  public  interest  sbould 
permit)  a  Copy  of  the  Correspondence  between  the 
Minister  of  The  United  States  at  the  Coutt  of  Madrid, 
and  the  Government  of  Spain,  on  the  subject  of  Claims 
of  Gîtizens  of  The  United  States  against  the  said  Go* 
yernment,'*  has  the  honour,  in  compliance  with  the 
wish  of  the  House ,  respectfully  to  submit  to  the  Pré- 
sident, the  accompaying  Copies  and  Translations  of 
Notes  interchanged  between  the  Minister  of  the  United 
States  at  Madrid,  and  the  Office  of  Foreign  Affaires  of 
the  Government  of  Spaii^,  which  comprehend  the  Cor* 
respondence  called  for  by  the  Resolution. 

H.  Clat. 

(1.)  *—  Mr»  Everett  to  the  Duke  of  Infantado^ 

Sir,  Madrid^  6th  Nopember  1826. 

Since  the  date  of  the  conclusion  of  the  Fiorida  Treaty, 
by  which  ail  the  claims  and  pretensions  of  the  two 
Contracting  Parties  upon  each  other  were  definitively 
settled,  up  to  that  time,  varions  Cases  hâve  occurred, 
in  which  the  Property  of  Citizens  of  the  United  States 
has  been  îliegally  and  violently  seized  by  Agent  of  Hi& 
Catholic  Majesty,  sometimes  under  false  pretences  of 
right,  sometimes  without  any  pretext  whatever,  and 
always,  I  trust,  in  opposition  to  the  Instructions  and 
intentions  of  His  Majesty's  Government,  as  well  as  to 
the  common  Law  of  Nations,  and  to  the  Treaty  exist- 
ing  between  the  two  Countries.  The  Persons  affected 
by  Seizures,  and  other  acts  of  violence,  are  entîtied 
to  claîm  an  Indemnîty  for  their  losses  and  sufferings 
from  His  Maje^ty's  Government;  and  that  of  The  Uni- 
ted States  is  bound,  by  ira  duty  to  the  Nation  which 
it  représente,  to  urge  thèse  Claims,  and  to  obtain  the 
satisfaction  of  them.  The  Cases  alluded  to,  exceptîng 
aome  that  are  of  récent  date,  hâve  accordingly  been 
brought  to  the  notice  of  His  Majesly's  Ministers ,  from 
time  to  time ,  as  they  occurred  ;  and  it  would  be  su* 
perfluous  to  trouble  your  Excellency,  on  this  occasion» 
with  a  recapitulation  of  their  détails.  The  character 
of  them  is  fully  stated  and  explained  in  the  Notes  trans* 


tAtnerique  et  P Espagne.  183 

oiitted  by  mj  Predecessor  on  the  2dd  of  JaDuarjr,  29th  1825 
of  Marcb,  and  7th  of  September,  of  the  last  Year. 
Thèse  Cases  hâve  now  become  veiy  niimerous;  and  it 
îs  considered  indispensable  by  the  Government  of  The 
United  States ,  that  a  gênerai  arrangement  should  be 
nade  of  them  ail,  by  a  Convention  framed  for  thîs 
spécial  purpose.  I  bave  accordingly  been.  entrusted  by 
Ibe  Président  with  a  FuU  Power  to  conclude  siich  a 
Convention»  and  instructed  by  faim  to  présent  the  sub-> 
{ect  to  the  considération  of  His  Majesty's  MinisterSi 
immedialely  afier  my  arrivai;  ànd  to  request  of  them» 
as  a  thing  .  particularly  desired  bj  the  Government  of 
Tbe  United  States  y  that  it  may  be  taken  up  and  arran* 
ged  without  unneoessary  delay. 

Upon  my  arrivai  at  tbis  Court ,  a  few  weeks  since, 
I  accordingly  communicated  thèse  facts  to  your  Esecel- 
lency's  Predecessor,  and  informed  him  that  I  was  ready 
to  exhibit  my  Powers  to  bîmself,  or  alny  other- Persoti 
vrbo  might  be  named  by  His  Catholic  Majesty  to  con^- 
dact  the  Negotiatîon,  and  that  I  was  prepared  to  enter 
upon  it  immediately;  observiog  to  him,  at  the  same 
tîme,  that  I  was  désirons  to  proceed  in  it  in  the  man» 
ner  which  might  be  most  agreeable  to  His  Majesty's 
Government,  M.  de  Zea  Bermudez  assured  me ,  in 
reply,  that  His  Majesty's  Government  were  also  pre- 
pared to  enter  at  once  upon  this  Negotiation,  and  ex« 
pressed  bis  satisfaction  that  I  bad  been  invested  with 
powers  to  conclude  the  arrangement  hère.  He  wished 
me,  however,  as  a  preliminary  step  to  the  commence- 
ment of  any  formai  proceedtngs ,  to  state  to  him  in 
wTÎting,  in  a  gênerai  way,  the  nature  of  the  Claims 
advanced  by  The  United  States,  and  of  the  principles 
opon  which  the  Président  desired  that  they  shail  be 
setlled. 

lo  complîaoce  with  this  request,  andreferring  your 
Excellency  to  the  above-mentioned  Notes,  transmitted 
by  my  Predecessor,  for  the  description  of  the  nature 
of  the  most  important  of  the  Claims,  I  bave  now  the 
bonour  to  propose,  that  a  Convention  should  be  con- 
duded  between  the  two  Govemments ,  providing  for 
the  liquidation  and  settlement  ,  by  Commissiouers  to 
be  appointed  for  the  purpose,  of  ail  demands  whîch 
Citizens  or  Subjects  of  either  Power  may  bave  upon 
the  Government   of  the  other ,   on    account   of    illégal 


184    Corresfondanae  diplomatique  entre 

1825  «eiziiT^  y  e«pture%  comdemnationa,  or  confiscationSi  hj 
the  A jealB  of  such  Government,  during  the  period  which 
Las  elapsed  since  the  conclusion  of  tl^  Florida  Treaty. 
The  Convention  for  the  liquidation  and  settlement  of 
Claimsy  concluded  by  the  Government  of  His  Catholic 
Majesty  with  that  of  Great  Britain^  on  the  12th  of 
March  1823 ,  may  be  coqveniently  taken  as  a'model, 
especially  as  a  great  part  of  the  Claims  provided  for 
in  that  Convention  were  precisely  similar  to  those  novr 
urged  by  the  Government  of  the  United  Statea,  and 
involved  the  same  principles  of  kw  and  justice*  Any 
variation  from  the  form  of  this  Convention  ,  that  shaU 
appear  expédient,  may  be  suggested  and  adopted  in  the 
course  of  the  Negotiation. 

The  Government  of  The  United  States  are  not  pre- 
cisely acquainted  with  the  nature  of  the  Claims  which 
His  Majesty's  Subjects  are  represented  as  having  upon 
thém,  «tn  account  of  seizures  or  other  acts  of  violence 
committed  by  their  Agents.  It  is,  however,  the  Presi* 
dentés  vrish,  that  such  Claims,  as  far  as  they  may  be 
substantiated ,  should  be  provided  for  in  the  same  Con- 
vention; and  I  am  autborized  to  agrée  to  any  princi« 
pie  that  shall  be  suggested  by  His  Majesly's  Government, 
ia  relation  to  them,  which  may  bave  been  founded  on 
justice  and  equity.  I  bave,  accordingly,  no  hésitation 
in  saying ,  that,  upon  the  consent  of  His  Majesty's  Go- 
vernment to  satisfy  the  Just  demands  of  The  United 
States ,  I  shall  be  ready  to  stipulate ,  on  their  part,  for 
the  allowance  of  à.  fair  compensation  for  the  damages 
which  may  hâve  beeu  done  to  Individuels  by  the  un- 
autborized  proceediog  of  Captain  Porter,  upon  the 
Island  of  Porto  Rico,  agreeably  to  the  désire  manifested 
by  your  Excellency,  in  your  late  Note  of  the  28th  of 
October. 

I  bave  the  honour  to  be,  etc. 

A.  H.  EVXRXTT. 

(2.)  —  Mr/Eiferett  to  the  Duhe  of  Infantado. 

Sir  Madrid^  80/A  Nopember,  1825. 

I  have  the  honour  to  transmit,  hère  with,  to  your 
Excellency ,  a  Project  of  a  Convention  of  Indemnities, 
which  will  give  y  ou  a  more  dfstinct  view  ol  the  na* 
ture  of  the  Claims  nude  by  The  United  States,  and  of 
the  manaer  in  which  the  Président  wishes  that  they 


Vj^mérique  et  PEspagnê.  185 

luay  be  settled^  than  was  conveyed  by  my  Note  of  the  1825 
Sthy  to  which  I  also  beg  leave  to  refer  yoa. 

It  is  novr  3  or  4  Years  since  the  occurreoce  of  tbe 
captures  that  gave  rise  to  tbe  mosl  importaDt  of  thèse 
Claims,  It  is  more  than  2  Years  since  Claîins  of  pre- 
ctsely  tbe  sam»  description  bave  been  allowed  to  tbe 
British  Govemment;  and  it  is  2  fiiU  Years  since  tbe 
Government  of  tbe  United  States  applîed  to  His  Catbo- 
lic  Majesty  for  an  equal  measure  of  justice.  It  was, 
Iherefore,  witb  mucb  satisfaction  tbat  I  learnt  from 
your  Exeellency's  Predecessor,  M.  dé  Zea  Bennudes, 
that  His  Majesty*s  Government  were  now  ready  to  en* 
ter  upon  tbis  Négociation;  and  I  venture  to  bope  tbat 
it  may  be  concluded  to  the  satisfactîoii  of  bolb  Parties, 
"without  fnrtber  delay« 

I  propose  to  bave  tbe  honour  of  calling  upon  your 
Excellency,  at  your  Office ,  on  Tuesday  next,  for  tbe 
purpose  of  conversiog  upon  tbis  subject,  if  I  should  not 
hear  furtber  from  you,  respecting  it,  before  tbat  time;  , 
and  i  trust  tbat  your  Éxcellency  will  then  be  ready  to 
conne  to  some  arrangement ,  in  regard  to  tbe  prelimi** 
nary  proceedings. 

I  beg  your  Excellency  to  accepta  etc. 

A.  H.  Etseett. 

(Enclosure.)  —  Project  of   a   Convention  hetween 
His   Catfiolic  Majeaty  and  the    United   States  oj 

America. 

Tbe  gênerai  object  of  the  CouTention  is  to  provide 
for  making  compensation  to  tbe  Citizens  and  Subjects 
of  eacb  of  tbe  High  Contracting  Parties,  for  losses  oc- 
casioned  by  illégal  captures,  seizures,  condemnations, 
and  confiscations,  by  Agents  of  the  other.  it  might, 
therefore,  consist  of  the  foUowiog  Articles  |  and  sucii 
others  as  may  appear  necessary  : 

Art.  L  His  Catholic  Majesty  engages  to  indemnify 
the  Citizens  of  Tbe  XJnited  States ,  wbo  bave  sustained 
losses  by  tbe  illégal  proceedings  of  bis  Agents,  since 
the  conclusion  of  the  Florida  Treàty  ;  and  The  United 
States  9  in  tbe  like  manner,  engage  to  indemnify  tbe 
Subjects  of  His  Catholic  Majesty  for  losses  of  a  similar 
kind,  sustained  by  them  during  tbe  same  period. 

U.  For  the  purpose  of  llquidatiog  thèse  Claims,^  a 
Board  of  Commissioners  sball  be  constituted ,  consisting 


186     Corre^ondance  diplomatique  entre 

1825  of  2  Penons^  one  U>  be  appointed  by  His  Catholic 
Majesty,  and  the  other  by  the  GoTerninent  of  The 
Uaited  States,  and  shall  faold  it8  sittings  at  the  City 
of  Washington*,  Should  eitber  Party  faîi  to  appoint  a 
Commissîoner .' or  should ,  the  Commîssioner  who  sball 
be  named  by  eitber  Farty  fail  to  appear  at  the  City 
of  Washington ,  wtthia  6  months  after  the  exchange 
of  the  Ratification  of  this  Convention,  the  vacancy  thus 
occasioned  in  thé  Board  shali  be  filled  by  Ihe  other  Oo« 
Ternment  ;  and  the  doings  of  the  Board  thus  coustituted 
shall  be  as  valid  against  both  Goyernments  as  they  i^oold 
hâve  been  if  each  had  appointed  a  Comsiissîoner. 

III.  The  Cases  laid  before  the  Commissionere  shall 
be  determined  according  to  equily  and  the  acknowIed« 
ged  principles  of  the  Law'  and  usage  of  Nations. 

IV.  In  order  to  aTOtd  any  doubt  or  disagreement 
that  might  arîse  respecting  certain  classes  of  Claims,  the 
Commissioners  are  hereby  authorized  to  allow  those  of 
the  Citizens  of  The  United  States ,  on  account  of  los« 
ses  occasioned  by  the  captures  made  by  Naval  Officers 
bearing  His  Catholic  Majesty's  Commission ,  nnder  pre- 
text  of  the  Decrees  of  General  Morales,  of  1821/1822, 
declaring  a  Blockade  of  the  vtrhole  Cqast  of  the  Gulf 
of  Mexico,  and  interdictiug  ail  trade  vrith  the  Spanish 
Settlements  in  America* 

y.  The  Commissioners  are  authorized  to  allow  the 
Claims,  on  account  of  losses  eustaîned  by  His  Catholic 
Majesty ,  or  his  Subjects ,  in  conséquence  of .  the  pro- 
ceedings  of  Commodore  Porter  in  the  Island  of  Porto 
Rico,  in  the  Year  1824. 

VI.  The  Commissioners  are  authorized  to  settle, 
upon  principles  ofequityand  naturel  justice,  the  Claims 
of  certain  Citizens  of  The  United  States,  on  account 
of  Church  Lands  purchased'  by  them  of  His  Catholic 
Majesty  during  the  period  of  the  Constitution,  and 
paîd  for  at  that  time,  and  which  His  Catholic  Majesty 
nas  since  taken  from  them ,  vrithout  repaying  them 
their  money. 

VIL  The  Commission  shall  meet  at  the  City  of 
Washington ,  within  6  months  •  or  as  much  sooner  as 
may  be  cûnvenient,  after  the  exchange  of  the  Ratifica- 
tion of  this  Convention,  and  shall  immediately  give 
public  notice  that  their  Board  is  organized,  and  ready 
to  proceed  to  business  ;  and  no  Claim  shall  be  admitted 


fj^mérique  et  PEspagrUè. .  187 

vrhich    ia  not  présentée  to  the  Commissioners   within  1825 
tbe  term  of  6  months  after  the  givirig    of  such  public 
notice. 

YIII.  In  order  to  présent  any  Imnecessary  delay 
in  the  accomplishnient  of  the  objects  of  this  Conveotiony 
it  ia  agreed  that  ail  Claims  agaiost  elther  Government^ 
which  shall  be  presented  in  due  time  to  the  Commis- 
atonersy  and  thall  not  be  allowed  or  finally  rejected 
witbin  2  Yeara  after  tbe  organisation  of  the  Board^ 
thall  be  considered  as  Talid;  and  paid  accordingly. 

IX.  The  décision  of  the  Commissioners^  in  ail  cases 
in  Vrhich  they  are  agreed^  shali  be  final.  In  the  cases 
iipon  whioh  they  may  differ,  each  Commissioner  shall 
reduco  bis  opinion  to  writing,  specifyîng  the  reasons 
upon  which  it  is  founded;  and  the  case  shall  be  refer- 
red  to  the  décision  of  the  Mînister  of  sonie  Power,  in 
amity  wtlh  both  the  Contracting  Parties ,  résident  at 
Washington,  vrho  shall  be  named  by  agreement  between 
the  Spanisfa  Minister  at  Washington,  and  the  Secretary 
of  State  of  The  United  StaleSy  and  who  shall  décide 
the  case  upon  a  view  of  the  two  written  opinions  of 
tbe  Commissipners,  exclusively  of  ail  other  évidence  or 
argument  ;  and  nis  décision  shall  be  final. 

X.  After  liqnidating  ail  the  Claims  that  may  be  laid 
before  them,    the  Cemmissioners    shall    draw    up  and 
présent  to  both  Govemments  a  Report  of  their  Procee« 
dioga,   specifyîng  the  Claims  that   bave   been    allowed,        i 
the  8um  due  in  each  case,    and   the  total   amount  due 

by  each  Government  to  Citizens  or  Subjects  of  the 
other.  The  balance  that  may  resuit  from  a  comparison 
of  thèse  two  sums  total,  shall  be  paid  by  the  Govern- 
ment against  which  it  may  be  found,  within  the  term 
of  6  months  from  the  date  of  the  Report;  and  the  ac« 
acount  being  thns  settled  betweeq  the  two  Contracting  . 
Parties,  each  Government  shall  satisfy  the  Claims  of 
its  own  Citizens  or  Subjects. 

XI.  Should  the  debtor  party  fail  to  pay  the  balance 
which  it  niay  be  found  to  owe,  within  the  time  limi- 
ted  by  the  preceding  Article,  the  party  to  whom  it 
inay  be  due  is  hereby  authorized  to  take  the  property 
of  the  Citizens  or  8ub}ects  of  the  debtor  party,  wh  ère  ver 
it  may  be.  found,  to  an  amount  sufficient  to  satisfy  the 
debt,  according  to  the  principles  of  reprisais  admitted 
by  the  Law  of  Nations  ;   and   the  Individoak ,    whose 


/ 

188     Corrjsspondance  diplomaiique  entré 

1826  propertj  maj  be  thiis  taken  ,   sfaall  look  for  iademaity 
to  their  own  Government* 

XII.  Provides  for  the  Ratification. 

(3.)  —  The  Duke  of  Infantado  to  Mr.  JEperetL  — 

(Translation). 

Sir^  Aranju9z^  6lh  May^  1626. 

It  18  now  about  a  year  and  a  balf  since  the  Kiiig, 
mj  Aiigust  Mastery  upon  view  pf  the  différent  Notes 
transmitted  hj  jour  Fredecessors  to  this  Department, 
respecting  the  Ciaims  of  certain  Citizena  of  the  United 
States  y  who  consider  themselves  «ntitled  to  indemnity 
fromSpaini  for  lossea  sustaioed  on  the  aeas  in  America* 
aubse.quently  to  the  Treaty  of  the  22nd  of  February, 
1819  ;  and  being  also  informed  of  the  existence  of  si- 
milar  Ciaims  of  certain  Spanish  Subjects  upon  the  6o- 
yernment  and  Citizens  of  The  United  States,  was  plea- 
sed  to  appoint  Don  Joseph  de  Heredia  bis  Minister  Fie* 
nipotentiary  to  The  United  States,  yrith  authority  to 
settle  this  délicate  question ,  by  an  amicable  arrange» 
ment,  that  mîght  concîHate  the  rights  and  pretensions 
of  the  two  Governments.'  Heredia,  while  preparing 
for  bis  departure,  was  attad^ed  by  a*  serious  illness, 
which  made  it  daogerous  for  him ,  in  the  opinion  of 
the  Physicians,  ti)  undertake  the  voyage:  and  the  King 
thought  proper ,  in  conséquence ,  to  dtscharge  him ,  àt 
hts  désire,  from  the  honourable  employment  in  question^ 
But  being  anxious  y  at*  the  same  time ,  that  this  unfor- 
tuoate  and  unforeseen  accident  should  not  ioterrupt  the 
progress  of  the  affair,  His  Majesty  was  pleased  to  no« 
minate  ,  as  his  Successor,  Don  Francisco  Tacon,  at 
that  time  résident  at  London  ;  of  which  new  appoint* 
ment,  information  was  given  to  your  Fredecessor  on 
the  12th  of  July  of  last  Year.  The  important  business 
in  which  this  Ferson  was  employed  at.the  time  of  hia 
nomination,  is  not  yet  settled  :  and  he  bas,  consequently, 
not  been  able ,  hitherto ,  so  set  off  for  his  destination  ; 
80  that  the  upright  intentions  of  His  Majesty  baye  been, 
in  this  way,  again  dîsappointed. 

But  the  King,  my  Master,  being  still  désirons  to 
see  them  accompHshed  as  soon  as  possible,  and  also 
to  give  to  the  Government  you  respresent  a  new  and 
incontroyertible  proof  of  his  ardent  désire  to  adopt 
evçiy  meaêure  that   may  contribute  tO   slreogthea  the 


P Amérique  et  P Espagne.  Id9 

bonds  oF  iriendship  which  uuite  the  two  Nations,  bas  1826 
thought  proper  to  authorize  Don  Manuef  Gonzales 
Salmon,  and  the  aforesaid  Don  Josepb  de  Heredia,  Per- 
sons  entilled,  by  their  distinguisbed  talents  and  esti- 
mable qualîtles,  to  His  Majesty's  confidence,  to  confer 
irith  you  upon  the  subject  of  the  aboyementioned  Claîms* 
I  bave  now.the  honour  to  give  you  notice  of  tbis 
Appointaient,  and  also  te  inform  you  tbat  the  neces- 
sary  orders  wili  be  passed  this  very  day  to  the  Persons 
appointed,  in  order  that  they  may  enter  immediately 
upon  the  discbarge  of  the  duty  committed  to  tbem* 

I  ayail  myself ,  etc.  Thb  Duke  del  Ikfastado. 

(4.)  —  Mr.  Everett  to  the  Duhe  of  Infantado. 

Sir,  Madrid t  8M  May  ^  1836. 

.  I  learn  with  nrach  pleasure,  from  the  Note  which 
your  Exceilency  did  me  the  bonotir  to  address  to  me, 
under  date  of  the  6th  of  the  présent  month,  that  His 
Ma)esty  had  been  pleased  to  appoint  Messrs.  Heredia 
and  Salmon,  Commissioners ,  to  treat  with  me  upon 
the  Claims  of  the  Government  of  The  United  States  on 
that  of  Spain  for  indemnity  on  account  of  spoliations 
committed' on  the  property  of  their  Citizens,  by  Mili- 
tary  and  Civil  Agents  of  His  Majesty,  sihce  the  con* 
duiion  of  Treaty  of  February  22,  1819,  and  upon  the 
Claim  of  a  similar  kind ,  which  the  Spanish  Govern- 
meot  is  represented  as,  authorized  to  make  upon  that 
of  The  United  States. 

The  high  réputation  of  the  Persons  appointed,  and 
their  familiar  acquaintance  with  the  sub{ect,  inspire  me 
vrith  fuU  confidence  that  His  Majesty's  Government  bave 
adopted  this  measure  with  a  view  of  bringing  the  ques- 
tion to  a  prompt  and  satisfactory  settlement.  I  shall 
immediately  transmit  information  of  it  to  my  Govern- 
ment ;  and  am  sure  that  it  will  be  regarded  by  the 
Président  as  a  yery  acceptable  proof  of  His  Majesty's 
respect  for  justice,  and  friendly  disposition  towards 
The  Uoîted  States.  It  will  afford  me,  on  my  part, 
great  satisfaction  to  communicate  with  Gentlemen  so 
îiutly  distingaished  for  their  merit  and  talents,  as  the 
Persons  appointed  ;  and  I  indulge  a  hope,  that  the  Ne- 
gottations  upon  which  we  are  to  enter,  will  shortly 
resull  io  the  conclusion  of  an   arrangement  that  shall 


iÇO     Correspondance  diplomatique  entre 

18S6  be    at    once  adraDtageoui     and   agnesbie   to  bolh  tb« 
Parties. 

I  avail  myteli  of  this  occasion,  etc. 

A.  H.  Etibitt. 

(5.)  —  Mr.  Eferett  to  Don  Manuel  Gonsalea  Salmon. 
°''  Madrid,  lOM  SepU/obtr,  16S0. 

.the  hoDoar  to  transmit  herewilh  to  your 
,  anolber  Copy  oF  Ihe  Project  of  a  CoDveD- 
idemnities,  wliich  I  took  tbe  liberty,  some 
ice ,  bj  order  of  my  GoTernmeot ,  of  sith- 
tbe  considération  of   your  Excellency's  Pre- 

made  a  fevr  altérations  in  some  pf  tbe  Arti- 
cles ,  agreeably  lo  subséquent  Instructions  from  my  Go- 
vemment;  and  bave  snbstîluted  tbe  Article  vrLicb  1 
bad  tbe  bonour  of  cowinuaicating  to  you  yesterday, 
iuatead  of  the  one  which  slood  in  tbe  former  Copy  of 
Ihe  Project  as  the  IVth. 

I  avail  myself  of  tbia  occasion ,  etc. 

A.  H.  Etkmtt. 

(Bnclosure).  —  Project  of  a  Convention  to  be  con~ 
cluded  betiveen  Hia  Catholic  Majesty  and  j/ie  Uni- 
ted States  of  America. 
Art.  I,  His  Catholic  Maiesly  engages  to  indemnîfy 
tbe  Citizens  of  the  United  States,  who  bave  sustained 
losses  by  the  illégal  proceedings .  of  his  Agents ,  since 
Ihe  conclusion  of  the  Treaiy  of  February  22,  1819^; 
and  The  United  States  engage  to  indemnify  the-Sub- 
jects  of  His  Catholic  Majesiy,  for  losses  of  a  slmilar 
kini),  sustained  by  them  duriog  the  same  period. 

II.  For  tbft  purpose  of  liquidaling  ihese  Claims,  a 
Board  of  Commisiioners  shall  be  constiiuted,  consiajltng 
of  3  PersoDS,  one  of  wboo)  shall  be  eppointed  by  Hia 
Caibolic  Majesiy,  another  by  the  Président  of  Tbe  Uni- 
ted States,  and  the  thîrd  by  the  2  Commissioners  ibua 
named,  provided  ibey  can  agrée  upon  a  cboîce.  Should 
they  be  nnable  to  agrée,  eacb  of  them  shall  propose 
some  PersoD ,  and  lots  sbali  be  cast  in  Iha  présence  of 
the  2  first  named  Commissioners ,  to  détermine  whicb 
of  the  2  PersoDB  thus  designated  sball  act. 

III.  Should  eitber  Govemment  faîi  to  appoint  a 
Commissioner ,  or   should  tbe  Commissionar  who  shall 


PAmérique  et  PEspagne.  IQl 

b«  Damed  by  either  Covernineiil  fail  to  appear  at  the  1826 
Citj  of  Waahiogtoi)»  ^ithin  9  months  from  the  ex- 
change  of  the  Ratifications  of  this  Convention,  the  other 
Commissioner  ahall  proceed  albne  ;  and  hîs  doings  shall 
be  as  valid  against  both  Government  a»  if  each  had 
appointed  a  Commissioner. 

IV.  The  cases  laid  before  the  Commissioners  shall 
be  determined  according  to  equity  and  the  acknowled- 
ged  priociples  of  the  Law  and  usage  of  Nations* 

V»  In  order  to  avoid  any  doubt  or  disagreement 
that  might  arise,  respecting  certain  classes  of  Claims, 
the  Commissioners  are  hereby  authorized  to  allow  those 
of  Citîzena  of  The  United  States  j  on  accotint  of  Ships 
and  Cargoes  belonging  to  them ,  vrhich  may  bave  been 
captured  and  condemned ,  under  the  authority  of  His 
Catholic  Majesty ,  for  entering  a  Port  declared  by  Hia 
said  Majesty  ^  or  any  of  his  Officers ,  to  be  in  a  state 
of  blockade,  ifvhenever  such  blockade  shall  not  bave 
been ,  at  the  time  of  such  entry  ^  actually  sustained  by 
the  présence  of  one  or  more  armed  Vessels  of  His  Ma- 
jesty's  Navy,  cruizing  oiF  such  Port. 

VI.  The  Commissioners  are  authorized  to  submit 
to  examination  and  adjudication  the  Claims  of  His  Ca- 
tholic Majesty,  or  his  SubjectSi  on  account  of  losses 
sustained ,  in  conséquence  of  any  proceedings  of  Com- 
modore Porter,  on  the  Island  of  Puerto  Rico,  in  the 
Year  1824 ,  vrhich  may  bave  been  in  contravention  of 
Public  Law. 

VIL  The  Commissioners  are  authorized  to  settle,  on 
prindplea  of  equity  and  justice,  the  claims  of  certain  le 
Citizena  of  The  United  States ,  on  account  of  Cburch 
Lands,  parchased  by  them  of  His  Catholic  Majesty  dur- 
ing  the  period  of  the  Constitution,  and  paid  for  at 
that  time ,  the  sales  of  which  may  bave  since  been 
aonulled  by  His  said  Majesty. 

VIII.  The  Commissioners  shall  meet  at  the  City  of 
Washington  wlthin  9  montbs»  or  as  much  sooner  as 
may  be  convenient ,  after  the  exchange  of  the  Ratifi* 
cations  of  this  Convention»  and  shall  give  public  notice 
of  the  time  when  the  Board  is  organized  and  ready  to 
proceed  to  business:  and  no  Claim  shall  be  admitted, 
whicb  ia  not  presented  to  the  Commissioners  vrithin 
tbe  term  of  12  months  after  the  giving  of  auch  public 
notice. 


192     Correspondance  diplomatique  entre 

18B6  IX.  The  Cominissioners  sliall  proceed  with  ail  con- 
venient  despatch  in  the  exécution  of  theîr  dutiea;  and 
it  18  agreed  that  the  sittings  of  the  Board  shall  not  be 
extended  beyond  the  term  of  3  Years  from  the  time 
of  its  organization,' 

X.  After  liquidating  ail  the  Claims  that  may  be  laid 
before  them,  the  Coinmissioners  shall  draw  up  and 
présent  to  both  Governments  a  Report  of  their  Procee* 
dings,  specifying  the  Claims  that  hâve  been  allowed» 
the  sum  due  in  each  case,  and  the  total  amount  due 
by  each  Government  to  Citizens  and  Subjects  of  the 
other.  The  balance  that  may  resuit,  from  a  compart- 
sou  of  thèse  2  sums  total,  shall  be  paid  by  the  Govern- 
ment,  against  which  it  may  be  found  y  to  the  other 
Government)  within  the  term  of  one  year  from  the 
date  of  the  Report;  and  the  account  being  thus  settled 
between  the  2  Contracting  Parties,  each  Government 
shall  satisfy  the  Claims  of  its  own  Citizens  and  Subjects. 

(6.)  —  Don  M.  G.  Salmon  to  Mr.  Et^erett»  —  (Trans- 
lation). 

Sir  y  Palace^  Xeth  January  $  1828. 

The  Notes  transmitted  by  your  Excellencyi  and 
your  Predecessors  I  on  the  lOth  and  20th  of  January, 
1824^  the  30th  of  November,  1825  ^  and  the  lOth  of 
September,  1826  ^  bave  been  received  in  succession  at 
this  Department. 

The  purpose  of  their  contents  is,  in  substance ,  to 
show:  Isty  that  certain  Vessels  of  The  United  States 
vrere  plundered,  some  years  ago^  by  a  swarm  of  Pira- 
tes proceeding  from  the  haunts  which  they  fréquent, 
and  which  are  only  known  to  themselves,  in  the  unin- 
habited  parts  of  the  Island  of  Cuba,  and  that  the  spoil 
acquired  by  thèse  Outlaws  was  sold  openly  and  witk 
Jmpunity  at  The  Havane;  2d,  that  a  small  Squadron 
having  been  sent  by  The  United  States  to  cruize  ofF 
Puerto  Rico,  and  the  Commander  of  it  having  sent  one 
of  his  Officersy  Mr.  Cocke,  into  the  Port  of  St.  John's, 
said  Officer  was  fired  upon  by  the  Battery  of  the  Fort; 
3d,  that  the  Spanish  Authorities  bave  occasioned  se- 
rious  in}uries  to  your  Excellency's  Fellow-Citizens  ;  by 
arrogating  to  themselves  powers  incompatible  with  the 
Law  of  Nations,  by  declaring  Blockades,  which  your 
Excellency  deems  unjusty  because  of  the  want  of  a  ne* 


V Amérique  et  t Espagne,  I93 

cessarj  Force  to  maînlaln  them  ;  by  establlsliiiig  prohi-  1828 
bitions  injurioas  tp  the  Commerce  of  Neutrals  with  the 
Continent;  and,  finally^  by  granting,  at  Puerto  Rico 
and  Puerto  Cabelloi  Letters  of  Marque  to  CfuizerSy 
wbo,  under  colour  of  tbem,  bave  committed,  as  ia 
saidy  excesses  of  every  kind. 

The  Government  of  The  United  States  demands,  in 
conséquence:  Ist^  that  the  Spanish  Qfficer,  who  gave 
the  order  for  firing  on  Mr.  Cocke,  should  be  severely 
punished;  Sd,  that  the  Authorilies  at  Cuba  should  be 
directed  to  take  the  most  vigorous  measures  for  the 
destruction  of  the  Pirates  ;  3d ,  that  an  Arrangement, 
similar  to  that  which  was  made  with  Great  Britain  in 
1823,  should  be  entered  into  with  The  United  States, 
in  order  to  indemnify  the  Cit^eens  of  the  same,  for 
the  déprédations  committed  on  their  property  by  tb^ 
aforesaid  Cruizers  ;  and ,  that ,  for  this  purpose,  a  Con- 
vention should  be  concluded,  agreeably  to  the  Draft 
transmitted  by.your  £xcellency« 

T|ie  Ring,  my  Master,  who,  as  yopr  Excellency 
must  be  aware,  is  sincerely  désirons  .to  maintain  the 
aoiicable  relations  that  happily  exist  between  his  Go-« 
rernment  and  tfiat  of  the  United  States  of  America,  en-< 
tered  forthwith  into  a  seriotis  and  minute  considération 
of  the  abôve  Communicatious;  but  perceiving,  at  first 
view»  the  importance  of  the  subject,  determined ,  be-* 
fore  adoptiog  aoy  définitive  resolution,  to  take  the 
opinion  of  various  Persons ,  whose  integrity  and  wis- 
dom  bave  given  them  a  title  to  his  confidence.  Not 
satkfied  vrith  having  taken  this  step,  and  in  his  anxiety 
to  adhère  strictly  to  justice,  His  Majesty  directed *that 
the  question ,  with  ail  the  Documents  relating  to  it, 
should  be  referred  to  the  Coiincil  of  State,  who,  after 
a  seriona  consultation,  were  to  recommend  whatevei^ 
measures  might  appear  to  them  most  conformable  to 
jastice* 

The    Council'  accordingly    proceeded    to   deliberate 
upon  the  subject;  and  the  priociples  aad  reasoning,  on    ~ 
which  their  Report  is  grounded ,   bave  afforded  a  new 
basis  to  the  décision  taken  by  His  Majesty. 

In  regard  to  the  request  first  made,  which  is,  that 
the  OfBcer  who  gave  orders  for  firing  on  Mr.  Cocke 
shouM  be  punished,  it  is  not  possible,  for  the  présent, 
to  wj  anything  in  addition  to  the  Communication  made, 

NiMir.  Supplem,     Tome  TiT,  ff 


194     Correspondance  diplomatique  entre 

1828  on  thé  14th  of  Auguste  1824,  to  jour  Excellency'8  Pre- 
decessor  to  whom  were  then  given  ail  the  ^xplanations 
and  information  which  had  been  obtaîned^  with  res- 
pect to  this  unfortùnate  occurrence.  Should  any  othera 
be  received  henceforward ,  I  shall  not  fail  to  commu- 
nicate  thein  to  your  Excellency. 

As  respects  the  second  request,  which  is,  that  or- 
ders  shôuld  be  communicaled  to  the  Authorities  of  Cuba 
for  adopting  the  most  vigorous  measures  for  the  extir- 
pation of  the  Pirates ,  the  wishes  of  the  American  Go- 
vernment on  this  head  will  bave  been,  by  this  time, 
completely  satisfied  :  for  it  does  not  appear  that  any 
more  effectuai  means  couI4  bave  been  resorted  to,  for 
attaîning  this  object ,  than  the  expediting  and  equip- 
ment  of  a  Squadron  which  bas  been  sent  to  cruize  in 
those  seas,  under  the  orders  of  Admirai  Laborde* 

This  measure  will,  no  doubt,  be  sufEcient,  if  the 
Gbvernment  of  The  United  States  adopt,  on  their  part^ 
such  as  may  be  necessary  for  preventing,  in  future, 
the  construction ,  armament^  and  equipment  of  Vessels, 
which,  ndtwithstandîng  the  reiterated  remonstrances  of 
His  Majesty's  Représentative  in  Philad^Iphia ,  and  the. 
assurances  given  of  a  strict  Neutrality ,  hâve  been  em- 
ployed  in  the  service  of  the  Pirates.  Upon  this  subject, 
your  Excellenty  will  permit  me  also  to  observe,  that, 
agreeably  to  the  information  obtaiued  by  His  Majestés 
Government,  the  Authorities  of  theHavana  and  Puerto 
Rico  ,  so  far  from  proceeding  against  the  Pirates  with 
the  lenity  that  is  imputed  to  them,  liave  exhibited  the 
grealest  energy  in  suppressing  their  déprédations ,  and 
in  more  than  one  instance  hâve  inflicted  on  them  the 
punishment  of  death. 

But,  as  relates  to  the  proposition  of  a  Convention 
for  indemnifying  the  Citizens  of  The  United  States,  for 
losses  incurred  by  the  capture  of  their  property  by 
thèse  Cruizers,  His  Majesty  is  under  the  necessity  of 
declining  to  accède  to  it. 

The  King,  my  Sovereign,  notwithstanding  the  sa- 
tisfaction it  would  hâve  given  him  to  gratîfy  the  Go- 
vernment of  The  United  States,  has  been  constrained 
to  adopt  this  resolution,  from  a  sensé  of  the  duty  in- 
cumbent  on  him,  to  act  according  to  the  dictâtes  of  a 
religions  conscience,  and  with  a  due  regard  to  the  wel- 
fare  of  his  People.    He  has  ordered  me  to  statê  to  you, 


tjimérique  et  PEsptigne.  195 

summariljr,  the  motivea  by  wbich  be  bas  been  actuated  igjg 
on  this  occasion. 

Hit  Ma)e8ty  cannot  fot*get  that  tbe  rigbt  oF  pro* 
perty  is  one  of  the  most  sacred  known  among  men. 
No  one,  \vitbout  committing  an  injustice,  can  prohibit 
or  hinder  anotber  from  disposing ,  according  to  bis 
pleasure*,  of  that  wbich  belongs  to  biin,  nor  prevent 
him  from  excluding  ail  otbers  from  a  participation  in 
what  be  possesses»  unless  there  exist  an  express  stipii* 
lation  to  the  contrary.  This  is  one  of  tbe  most  im- 
portant rigbts  of  men;  a  princîple  uniformly  maintained 
by  ail  GoYernments,  and  so  generally  acknowledged 
that  if  bas  become  a  ytilgar  axiom.  It  is  this  incon* 
troYcrtible  princîple  wbich  bas  afPorded  a  groiind  for 
tbe  conduct  of  Spain ,  as  relates  to  ber  American  Pos-  ^ 
sessions  ;  tbe  Commerce  of  wbich  bas  at  ail  times  been 
interdicted  to  other  lïations,  under  the  seyere  penalties 
expressed  in  tbe  Statutes  of  India.  And  this  same  prin«> 
ciple ,  wbich  bas  also  been  adopted  by  other  Maritime 
Powers  wifli  regard  to  their  Colonies  ^  bas  newly  and 
recenlly  been  recognized  by  thèse  Powers»  at  the  time 
wlien  tbey  solicited  in  so  earnest  a  manner,  and  re-  . 
cei^ed  with  so  mucb  satisfaction,  the  Royal  Decree  of 
ihe  9th  February,  1824,  by  wbich  Hîs  Majesty,  for 
the  first  time,  admitted  Foreigners  to  a  participation 
in  tbe  Commerce  of  those  Countries. 

Tbe  multiplicity   of    adverse  political    combinations  \ 

wbich  bave  barassed  tbe  Péninsule,  made  it  impossible  j 

for  tbe  Ring  to  act  with  tbe  promptitude  and  vigour 
tbat  were  necessary  to  cause  bis  rigbfs  in  America  to 
be  respected ,  as  well  by  the  Rebel  Inhabttaiits  of  tbat 
Part  of  tbe  Spanish  Dominions ,  as  by  Foreigners,  who 
asfiisted  tbem  by  their  cô*operation ,  botb  moral  and 
physicaL  But  this  was  no  reason  >vby  Spain  sbould 
be  deprivéd  pf  tbe  privilèges  wbich  she  biad  enjoyed 
for  âges  past;  nor  could  she  be  supposed,  on  this  ac* 
coont,  to  bave  lost  tbe  rigbt  of  remindiog  bolh  friendt 
and  foes  of  restrictions  wbich  had.  not  been  -  revoked, 
oor  of  raaking  every  effort  in  ber  power  to  enforce 
tbe  observation  of  tbem;  This ,  and  only  this,  is  wbat 
bas  been  done  by  General  Morales,  in  adopting,  for 
tbe  altainment  of  this  object,  tbe  measures  egainst 
wbich  your  ExcelUnty  bas   reprodoced  varieus   argu- 

N2      * 


196     Correspondance  diplomatique  entre 

* 

1828tnent8,   which    hâve    not  appeareâ  conyinciog  eitker  to 
His  Majesty  or  to  the  Coiincil. 

Your  Excellency^s  Fellow  -  Citizens   vrere  not  igno- 
rant of  thèse   prohibitions:  they  well  knevf  the  risk  to 
which  they  exposed  themselves  ;  and,  consequently,  hâve 
^  no  ground  on  which  to  rest  a  daim  for  indemnification 

for  anylosses  or  damages  which  they  aiay  h^ve  suiFe- 
red;  the  more  especially  as  they  also  knew  of  the 
existence  of  the  Treaty  of  Amity  and  Bouodaries,  con- 
cluded  on  the  27th  of  October,  1795 ,  and  exppessly 
confirmed  by  the  12th  Article  of  that  which  was  signed 
on  the  22d  February,  1819;  in  both  which,  the  oub- 
jects  of  the  two  Powers  are  prohibited  from  c^rrying 
arms,  ammunîtion  ôr  other  cootraband  articles  ^  to  the 
Dominions  of  any  Nation  at  war  \nth  eîther  of  the 
two  Contracting  Powers.  And  although  it  is  not  the 
intention  of  the  Government  of*  Hîs  Catholic  Majesty 
tQ  make  any  récrimination^  they  caXnot  refrain  (rom 
ôffering  an  observation  which  nattirally  occurs  on  this 
occasion;  naniely,  that  the  American  Government  lias 
too  much  good  faith  not  to  be  sensible  that  His  Maje- 
sty might  entertain  some  displeasiire ,  on  account  of 
the  proceedings  of  some  of  the  Cîtizeus  of  Thê  United 
States,  who,  in  cpntempt  of  the  most  solemn  and  ex- 
plicit  Compacts,  and  stimulated  by  an  eagerness  for  in- 
dividuai  gain,  hâve  directly,  and  with  împunity,  added 
fuel  to  the  fiâmes  of  insurrection. 
/  It  18  true  that.  His  Majesty   assentedto    the  Claîms 

S^  of  Gre^  «Brîtain  in.  1823;  fout  your  ExceUency,  and  ail 

Europe ,  are  wel!  acquainted  with  the  drcumstances  of 
that  disastrous  epoch,  when  atumultuous  faction  seized 
tipba  th€  Gavernndeot  of  Spain  ând  extorted,  by  means 
of  the  povvev  which  ^it  had  !usurpéd,  and  in  .&  time  ,of 
confusion  «md  tercor /•  looncesaîons  that  were  made  with 
precipîtafiopi  andy  besides  bein§  grievously  burdenâonte, 
are  far  froni  -  being  just.  His  Majesty,  yfho  is  ;uow 
restored  to  the  rights  v^ch.he  inherited  from  his  An- 
castors ,  '  and .  isi  at  XhA  head '  of  a  *  just .  ând  prudent  Ad- 
minlstratioD  ^  'caunot  agreë  a  second. ttine  to  an  act  of 
thia  nature ,  ^whiçh  v^outd  mot  only  'be  extremely  op- 
pnesfivè  tô  Ibe:  Stalte,  and  is  unwlarranted.  by  any  le- 
gitimate 'fe^le', '.  but  would  open.an  eudless  field  to  sîmi- 
lar  Giaims  on  the  part  ,of  IhoseilViwerSy  whose  sab- 
jecis  may  hâve .  «suffered    losses   of  the   saroe  kiud,   by 


P Amérique  et  P Espagne.    •  197 

^a$OD  of  their  faaiÎDg  continued  to  maîntain  their  com-  1828 
mercial  relations  with  the  reyolted  Dominions  in  Ame- 
rica, nothwitlistandiog  those  of  amîty  and  alliance  vrfaich 
subsisled  between  them  and  Spain. 

I  bave  the  bonour  to  commit  nicate  tbe  above  to  yoiir 
Excelleiicy,  bj  order  of  tbe  King;  my  August  Master; 
and  avail  myself ,  etc. 

Mahusl  Goszales  Salmov. 

(7.)  —  Mr.  Etferett  to  Don  M.  G.  Salmon. 

Sir,  Madrid^  \%ih  Fehruary^  1828. 

I  baye  had  tbe  bonour  lo  receive  your  Excellency's 
Note  of  tbe  16tb  u\timo,  purporting  to  be  an  Answer 
to  tbose  vrbich  bave  been  successively  transmitted  by 
this  Légation,  on  tbe  lOth  and  20tb  of  January,  1824, 
tbe  30tb  of  November,  1825,  and  tbe  lOtb  of  Septem- 
ber,  1826. 

In  tbe  two  first  of  tbis  séries  of  Notes,  tbe  Mini- 
ster  of  Tbe  United  States  submitted  to  His  Majesty's 
GoTernment,  by  order  of  tbe  Président,  a  succinct  ac- 
count  of  the  déprédations  committed  upon  the  com- 
merce of  those  States  in  the  Gulf  of  Mexico,  subse- 
quently  to  tbe  renewal  of  theWar  between  this  King- 
dom  and  her  American  Colonies,  in  tbe  Year  1821, 
as  well  by  tbe'  Pirates  which  then  infested  the  coasts 
of  Cuba  and  Puerto  Rico ,  as  by  Privateers  bearing 
Commissions  from  His  Majesty,  or  bis  Agents  in  Ame- 
rica; and  earnestly  solicited  His  Majesty's  Government 
to  take  tbe  neccessary  measures  for^  putting  a  stop  to 
thèse  outrages,  and  «for  indemnifying  such  Citîzens  pf 
'fhe  United  States  as  had  suffered  by  tbose  already 
committed,  so  far  as  the  Spanish  Government  was 
}tistly  responsible  for  their  eifects. 

The  augmentation,  which  took  place  soon  after,  in 
the  efficiency  and  vigilance  ^of  His  Majesty's  Military 
and  Naval  Armaments  on  this  Statidn,  and  the  pré- 
sence of  a  Squadron  which  The  United  States  employed 
upon  the  same  service,  happily  effected,  in  a  great  de- 
gree»  the  suppression  of  the  Pirates;  while  tbe  judi- 
cioos  détermination  of  the  King,  not  to  grant  any  more 
Commiasinns  for  private  armed  Vessels,  afforded  seco- 
rity  against  the  renewal  of  the  other  class  of  the  ou- 
trages alluded  to  above/  The  only  remaining  deniand 
presented  in  the  two  above  meiitioued  Notes ,  was  that 


198     Correspondance  diplomatique  entre 

1828  of  indemnitj  for  the  losses  occasioned  by  preylous  io^ 
juries.  Tfais  was  ju^tly  coDsidered  byboth  theGovern- 
menU  as  a  matter  of  high  importance.  About  the  same 
lime  y  or  soon  after,  other  déprédations,  of  a  siniilar 
kindy  had  been  conimitted  eUewherey  upon  Citizens  of 
The  United  States  j  by  the  Agents  of  Uis  Majestj  ;  and 
it  was  intimated,  on  the  other  hand,  to  the  GoTern- 
menl  of  tbose  States,  that  Subjects  of  His  Catholic 
Majesty  were  aiso  entitled  to  bring  against  them  a  Claim 
of  indemnityy  on  account  of  injuries  of  the  same  de- 
scription. Althoughi  in  a  great  measure,  unacquainted 
witn  the  existence  or  character  ofsuch  supposedClaimSi 
the  Président  vras,  nevertheless ,  jinxious  to  give  to 
eyery  suggestion  of  this  kind,  on  the  part  of  friendly 
•  GoTernmenti  the  most  respectful  considération;  and 
considered  it  expédient  that  thèse  mutual  and  conflict- 
ing  demands  should  be  made  the  subject  of  a  spécial 
Negotiation  between  the  Parties,  to  the  end  that  they 
inight  be  liquidated  and  balanced  without  delay.  The 
Spanish  Government  concurred  in  this  view  of  the  sub- 
ject; and  officiai  notice  was  given  to  the  Miuister  of 
The  United  States,  that  Don  Joseph  de  Heredia  and 
Don  Francisco  Tacon,  who  vrere  successively  appointed 
His  Majesty's  Ministers  in  The  United  States,  were 
fuUy  empowered  to  settle  ail  the  questions  pending 
between  the  two  Governments,  of  which  this  was 
distinctly  understood  to  be  one  of  the  principal.  Cir- 
cumstances ,  the  nature  of  which  was  satisfactorily  ex- 
plained  to  the  Government  of  The  United  States,  pre- 
vçnted  both  thèse  Persons  from  •  entering  immediately 
upon  thir  functions:  and  the  Minister  of  The  United 
States,  then  accredited  at  this  Court,  being  about  to 
return  to  his  Couotry,  it  was  intimated  to  him  byHis 
Majesty's  Government,  that  it  would  be  agreeable  to 
them  that  his  Successor  should  be  authorized  to  con- 
duct  the  Negotiation  at  this  Place. 

Upon  my  departure  from  home,  I  was  accordingly 
entrusted  with  a^FuU  Power  to  negotiate  and  conclude 
an  Arrangement  upon  this  subject.  Soon  after  mj  ar- 
rivai at  this  Court,  and  présentation  to  His  Majesty,  I 
gave  notice  of  the  fact  to  the  Secretary  of  Slate  ;  aud, 
on  the  30th  of  NQvember,  1825,  I  addressed  a  Note 
to  the  Duke  del  Infantado,  conveying  the  same  infor- 
mation in  an  officiel  form ,    and  inviting  Hîs  Majesty^s 


t Amérique  et  f Espagne.  199 

» 

Government  to  enter  upou  the  Negotlatiôn.  Tfais  Noie  1^8 
forma  the  Ihird  in  the  séries  of  those  to  which  jour 
Excellency  now  professes  to.repl7.  It  referred,  U)r  a 
gênerai  statement  of  the  nature  of  the  subject,  Ip  the 
two  preceding  Notes  of  the  lOth  and  20th  of  January, 
1824;  and  endosed  an  outline  of  the  views  and  wishes 
of  the  Government  which  I  hâve  the  honour  to  repré- 
senta digested  in  the  form  of  a  i^roject  of  a  Convention, 

The  pro^^osal  contained  in  this  Note  v?aS|  after  some 
delajy  accepted  hj  His  Majestj's  Government.  In  the 
Note  which  the  Duke  del  ^Infantado  did  me  the  honour 
to  address  to  me  on  the  6th  of  May,  1826,  his  Excel- 
lency,  âfter  stating  the  intention  and  wish  of  His  Ma- 
)esty  to  adjust ,  by  amicable  Negotiation ,  the  mutual 
Claims  of  the  two  Governments  and  their  Subjects; 
mentioning  that  Don  Joseph  de  Heredia,  and  Don  Fran- 
cisco Tacon ,  who  had  been  successively  ai]ppointed  Mi- 
niaters  to  The  United  States,  would  hâve  been  empo- 
wered  to  settle  the  question;  and,  recapitulating  the 
circumstances  which  had  prevented  thèse  Gentlemen 
from  repairing  to  the  Post  assignèd  to  them,  and  thus 
defeated  the  uprigfat  intentions  of  the  King;  concluded- 
by  informing  me  that  His  Majesty,  being  stitl  intent 
upon  the  saine  purpose,  and  anxious  to  give  a  strong 
proof  of  his  amicable  disposition  towards  the  Govern- 
ment of  The  United  States,  had  appointed  your  Excel- 
lency  and  Don  Joseph  de  Heredia,  his  Commissioners, 
to  treat  with  me  upon  the  subject  in  question,  and 
that  the  corresponding  orders  would  be  transmitted  to 
you  on  the  same  day. 

Immediately  aiter  receiving  this  information,  and  on 
several  subséquent  occasions ,  I  made  known  to  your 
l^cellency,  and  to  Mr.  Heredia,  my  readioess  to  enter 
upon  the  business  with  which  we  were  charged  by  our 
respective  Governments;  but  no  progress  whatever  had 
been  made  in  it,  when  your  Excellency  was  called  by 
His  Majesty  to  the  distinguished  Post  which  you  now 
so  honorably  filL  Soon  after  this,  your  Excellency  did 
me  the  honour  to  inform  me  that  the  Commission  by 
which  you  had  been  authorized,  in  conjunction  with 
Mr.  Heredia,  to  treat  with  me  upon  this  subject,  was 
slill  in  force.  Finding  this  to  be  the  case»  I  took  the 
lîberty  of  transmitting  to  your  Excellency,  with  my 
Note  of  the  iOth  of  Septem  ber  following,  another  Copy 


200     Covre^ondance  diplomatique  entre 

1828  of  the  Project  of  a  Convention ,  enclosed  in  my  pre- 
ceding  Note  of  November^  1825 ,  whîch  l'had  altered 
in  ^ome  particulars,  in  conséquence  of  the  verbal  8ug« 
gestions  of  your  Excellency^  and  of  Instructions  subse- 
quendy  received  from  iny  own  Government.  This 
Note  is  the  fourth  ând  last  in  the  séries  of  those  enu- 
merated  above. 

Your  Excellency  wiU  perceive  from  this  détail  that 
ail  thèse  Notes  hâve  already  been  ansv^ered  ,  >and  in  a 
inanner  satisfactory  to  The  United  States.    The  propo- 
sai for  a  Negotiation^  contained  in  the  third  of  the  sé- 
ries |   which  embraced  by  référence  the  two  fiirst,   and 
to  which  the  last  was  supplementary,  was  accepted''^l)y 
HIs  Majesty,  and  Commissioners  appointed  acccH^dingly» 
Nothing  remained  but  to  enter  upon   the  Negotiation, 
and  to  bring  it,    in  one  way  or  another,    to   a  close. 
No  requèst  nas  since   been  made  by  me  for  -any  fur- 
ther    reply  to   thèse  Notes;   and  the   only   subséquent 
Communications  which  hâve  taken  place  betvreen  your 
Excellency  and  myself  upon   the   subject,   hâve  been, 
on   my   part,   urgent    instances   that   your  Excellency 
would  proceed  without  delay  to  the  completion  of  the 
•     business,  in  the  form  already  arranged;  and  on  that  of 
your  Excellency,   the  most  explicit  assurances,   officiai 
.    and  unofGcial,   that  it  should  y    in  fact,   be   settled  as 
soon  as  possible.    The  ]>fote  which  I  hâve  had  the  ho- 
uour  to  receive  from  your  Excellency,  under  date  of 
the  16  ult. ,  purports ,   nevertheless ,   to  be  a  reply  to 
thèse  same  Notes  ;   and  in   this  Communication ,    your 
Excellency,  after  making  some  remarks  upon  the  ques- 
tion of  Piracy,    which  has   ceased   to  be   a  subject  of 
immédiate  intereat,  and  upon  the  unfortunate  death  of 
Lient.  Cocke,  proceeds,  without  alluding,  in  any  w^, 
to  the  affirmative  answer  that  has  long  since   been  gi- 
ven ,   to  the  proposa!  for   a  Negotiation  upon  the  mu- 
tuai  Claims  of  the  two  Countries  for  indemnities,  or  to 
the  arrangements  which  had  been  made  in  conséquence, 
to  inform   me   that   the  King   déclines   to    conclude   a 
Convention,  for  indemnifying  the  Citizens  of  The  Uni- 
t    ted  States  for  the  losses  they  hâve  sustained,  in  consé- 
quence  of  Captures  made   by  Spanish  Privateers,    for 
certain reasons    which    your   Excellency   is   pleased   to 
détail. 

With  every  disposition   to  put  the  most  favourable 


V Amérique  et  PEspagne.  201 

coustructiou  upon.  ail  the  proceedings  oF  His  Majesty^s  1828 
Government,  in  their  relations  with  tbat  which  I  bave 
the  honour  to  représenta  I  find  myself  unable  to  reconcile 
tbe  détermination  announced  in  your  Excellency's  Note, 
not  only  witbMbe  one  tbat  wentbefore.it,  and  the  sub- 
stantial  justice  of  tbe  case,   but  witb  tbe  forms  usually 
observed  in  tbe  intercourse  of  civilized  and  cbristian  Na- 
tions.   I  am  avrare  tbat  tbere  is  notbing  binding  in  tbe 
prelifiinary  steps   wbicb  may  bave  been  taken  by  two 
Governments   towards  a    Negotiation    on  any   subject, 
and  tbat  eitber'  is   at  liberty  to   witbdraw  from   such 
an  arrangement,    at  any  period  previous  to  the  actual 
conclusion  and  ratification  of  tbe  Treaty.    But  tbe  usage 
of  Nations  in  such  cases   requires ,   tbat  tbe  Party  in- 
tendiag  to  witbdraw  should  give    some    notice   to   tbe 
otber  of  bis  change  of  purpose,   accompanied  witb  an 
explanation  of  tbe  reasons  tbat  bave  led  to  a  measure 
vrbicb  niigbt  otberwise  wear  an  unfriendly  appearance. 
It  is,  tberefore,  witb  strong  surprise,   as  well  as  deep 
regret ,  tbat  1  £nd  your  Excelleucy  replying  in  an  un- 
satisfactory  manner  to  several  Notes,    to  which  satis- 
factory  answers  bad  already  been  given,  and   conc^er- 
ning  whicb  no  new  application  bad  been  made  by  The 
United  States;  —  rejectiug  a  proposai  for  Negotiation, 
whicb    was  made  witb   the  previous   concurrence   and 
approbation  of  the  King,  who  bad  himself  taken  seve- 
ral steps  towards  the  promotion  of  it;  which  bad  been  > 
already    accepted   by   His   Majesty's   Government;    and 
iinder  .which  Commissioners  bad  been  named,  of  whom 
your  Èxcellency  was  one:   and  ail  this  without  giving         ' 
any  explanation   whatever  of  so    extraordinary   a   cir- 
cumetance,   or  appeariug  to  recollçct  tbat  any  such  ar- 
rangement bad  ever  taken  place,  or  been  contemplated, 
I  repeat  to  your  Excellency,  tiiat  I  wish  to  put   the 
niost  favourable  construction  possible  upon  ail  tbe  acts 
of  His  Majesty's   Government,  which  I    am   called    to 
notice  ;    but  I  can  bardly  flatter  myself  tbat  this  proce- 
dÎDg  will  be   viewed,  by  tbe  Président  and  Congress  of 
The  United  States,    as  a  proof  of  the  friendly  disposi^ 
4ioD8  towards  them,  which  are  uniformly  professed  by 
the   Spanisb  Government,    and   whicb   your  Exellency 
continues  to  repeat  on  ,the  présent  occasion. 

Your  Excellency  will  also  excuse  me  for  reroarking, 
tbat  tbe  détermination  announced   in  your  Note  is  pot 


202'    Corre^ondance  diplomatique  entre 

1828  only  at  variaoce  whh  tha  form9  usually  observed  in 
the  intetcouae  between  civilized  Nations,  and  with  tbe 
previous  proc'tedings  of  His  Majesty's  Governoient  uppn 
the  .saine  tubject ,  but  with  the  ténor  of  the  Notes  to 
which  your  Excellency  professes  to  reply.  'The  propo- 
sai made  to  His  Majesty's  Government  in  thèse  Notes 
îs ,  not  to  allow  certain  Claims  presented  by  the  Prési- 
dent of  The  United  States,  in  the  name  of  his  Fellow- 
CitîzenSi  but  to  open  a  Negotiation  upon  the  mutual 
Claims  of  this  description ,  made  by  the  two  Goyern- 
ments  upon  each  other,  with  a  yiew  to  4he  liquidation» 
balanciog,  and  final  settlement  of  the  same.  The  only 
regular  answer  which  can  be  given  to  such  a  proposai, 
is  an  acceptance  or  refusai  of  the  proiSerred  Negotia- 
tion. It  is  impossible  for  the  Spanish  Government, 
proceeding  in  the  ordinary  method  of  transacling  busi- 
ness ^  to  déclare,  in  answer  to  this  proposai,  that  they 
will  not  allow  the  Claims  put  forward  by  The  United 
States;  for  they  are  not  sufGciently  informed  of  the 
détails  of  thèse  Claims  to  be  able  to  judge  whether  or 
not  they  ought  to  be  allowed. 

In  the  Notes  containing  the  proposai,  and  in  the 
'  Project  of  a  Convention  accompanying  it,  some  gênerai 
indications  are  given  of  the  nature  and  grounds  of  some 
of  the  Claims;  but  thèse  are  not,  and  were  not  inten- 
ded  to  be,  stated  with  the  extent  and  accuracy  neces- 
sary  to  establish  their  validity:  others  of  the  Claims 
are  not  even  mentioned.  It  is,  in  fact,  neither  usual 
nor  convenient  to  inèumber  the  diplomatie  Correspond 
dence  of  Nations  vfith  thèse  particulars,  which  are  al- 
ways  necessarily  voluminous. 

The  précise  object  of  the  proposed  Négociation  is 
to  give  the  two  Parties  an  opportunity,  of  comparing 
their  views  upon  the  subject  of  their  respective  demands, 
and  ascertaining  whether  it  be  practicable  to  agrée  upon 
some  gênerai  principles,  by  which  a  liquidation  and 
settlement  of  them  may  be  obtained.  Should  they  suc- 
ceed  in  this,  the  détails  may  be  referred,  with  conve- 
nience,  to  a  Spécial  Commission;  and  it  is  only  in  ibip 
last  stage  of  the  process  that  either  Government  will 
hâve  the  means  of  judging,  whether  the  particular 
Claims  presented  by  the  other  are,  or  are  not,  of  a 
nature  to  be  allowed  :  unless  this  course  be  taken ,    or 


t Amérique  et  VEspagne.  203 

iinlesa  the  Ckims  are  distinctly  explained  to  the  Spaniah  1828 
Governmeiit  in  some  other  way,  it  \%  impossible ,  as  1 
remarked  above,  for  that  Govemment  to  judge  vrhe« 
tker  thejr  ougbt  to  be  alloivedy  because^  untii  theo, 
they  do  not  know  vrhat  they  are.  If  the  mode  of 
Negotiation  proposed  by  Tbe  United  States  were  coosi- 
dered  inexpedient  by  His  Majesty's  Government»  the 
regular  course  vould  be  to  décline  it,  and  to  indîcate 
aome  other,  by  which  substantiel  justice  might  be  bet- 
ter  effected.  A  refusai  to  allow  the  Claîms  of  The 
United  States,  in  answer  to  a  proposai  to  negotiale 
upon  those  of  the  two  Countries,  is  obviously  irregu* 
lar  in  form.  It  amounts,  in  substance ,  to  a  refusai  to 
uegociate;  that  is,  a  refusai  to  hear  the  représentations 
of  a  friendly  Power,  presented  in  a  respectful  and 
amicable  form,  upon  subjects  important  to  the  intèrests 
of  both  GoYernments.  Such  a  refusai  leaves  the  corn- 
plaining  Pàrty  no  means  of  obtaining  redress,  but  an 
appeal  to  force.  I  submit  it ,  with  confidence,  to  your 
£xcelleacy>  to  décide  "whether  this  mode  of  receivîng 
the  suggestions  of  The  United  States  be  consistent  with 
tbe  friendly  relations  which  hâve  always  happily  existed 
belween  the  two  Goyernments,  and  which  both  hâve 
•o  deep  an  interest  in  preserving. 

I  venture  to  hope  that  your  Excellency  vnll  feel 
the  force  of  the  above  remarks,  and  that  they  will  lead 
to  a  reconsideration  of  the  décision  announced  in  your 
Excellency's  Note,  which,  from  its  singular  inconsistency 
with  the  previous  proceedings  of  His  Majesly*s  Govern- 
ment, as  well  as  with*the  usual  forms  of  international 
intercourse,  and  the  jdst  pretensions  of  The  United 
Statea,  must,  I  think,  bave  been  the  resuit  of  surprise 
or  accident.  The  naturel  method  of  terminating  this 
business  ia,  to  pursue  the  course  already  market  out, 
and  open  the  Negotiation,  for  which  ail  the  arrange- 
menta  were  long  since  made  by  the  concurrence  and 
co-operation  of  the  two  Governments.  This  is  the  mode 
of  proceeding  which  was ,  with  reason ,  expected  by 
The  United  States,  .and  the  onQr  one  which  holds  out 
a  fair  prospect  of  bringing  the  question  at  issue  to  au 
early  and  amicable  conclusion.  In  the  mean  time,  with 
the  Tiew  of  satisfying  your  Excellency  that  the  subject 
is  not  incumbered  with  so  many  difficulties  as  His  Ma* 
îeeiy'a  Goverament  appçar  to  suppose,  t  will  take  the 


204     Correspondance  diplomatique  entre 

1828  liberty  of  6ub)oIiiiug  hère  a  few  rem^rks-  upon  the  rea- 
sons  giveo  by  your  Excellency  for  refusing  ta  consider 
thèse  Claiitis ,  and  upon  the  nature^  of  the  Claims  them* 
selyes. 

Thèse  reasons  résolve  themseWes  lata  the  proposi- 
tion 9  that  the  King  possesses  the  right  of  interdictlog 
ail  Foreign  Commerce  with  his  American  Colonies  ;  that 
the  measures  adopted  by  General  Morales ,  at  the  ope- 
iiing  of  the  War  in  1821,  were  nothing  more  than  au 
exercise  of  this  right;  and  that,  as  their  natural  resuit» 
was  the  capture  and  condeni  nation  of  theNeutral  Ves« 
sels  which  contravened  their  provisions,  the  Parties 
înterested  hâve  no  just  grounds'for  complaint,  or  title 
to  claim  compensation.  The  objection  supposes ,  of 
course  y  that  the  Claim  presènted  by  the  United  States 
is  that  of  compensation  for  the  loss  of  Yessels  wbicb 
liad  been  captured  and  condemned,  for  carrying  on  a 
prohibited  Trade  with  His  Majesty's  American  Colonies^ 

The  nature  of  this  objection  singulary  illustrâtes  the 
inconvenieuce  of  the  method  adopted  by  His  Majesty^s 
Government ,  of  forming  a  décisive  judgment  of  the  na- 
ture and  merits  of  this  question  upon  the  scanty  and 
whoUy  preliminary  notions  furnished  by  the  proposais 
inade  by  The  United  States  to  negotiate  upon  it.  Of 
the  Claims  presènted  by  The  United  States,  one  class 
is  founded  in  the  illégal  proceediogs  of  Privateers,  bear* 
ing  His  Majesty's  Commission  ,  and  for  vfhose  conduct 
His  Majesty's  Government  are,  of  course,  responsible. 
It  is  also  the  opinion  ot  the  Government  of  The  United 
States,  for  reasons  '  which  I  shall  presently  mention, 
that  the  capture  of  a  Neutral  Vessel  for  trading  vrith 
the  Spanish  Main ,  at  the  tîme  in  question ,  would  bave 
been  illégal.  But  it  is  very  much  doubted  by  my  Go- 
vernment, whether  this  question,  or  any  other  of  a 
political  character,  will  arise  in  the  course  of  the  in- 
vestigations and  discussions  to  which  the  settleoient  of 
thèse  conflicting  Claims  will  lead.  The  proceediogs  of 
the  Privateers  were  tainted  at  every  stage,  and,  it  is 
believed,  in  almost  every  case,  with  gross  irregularities, 
the  nature  of  which  will  be  illustrated  by  a  Statement, 
which  I  shall  presently  lay  before  your  Excellency,  of 
the  particulars  of  one  of  thèse  captures,  and  which 
jiistify  the  Claim  for  indemnity,  without  a  reeurrence^ 
on  eilher  «ide,    to   any  gênerai   or  dispiited   priuciple. 


1^ Amérique  et  t Espagne  205 

In  the  fir$t  Project  ûf  a  Convention ,  \^hlch  I  hà,i,  ihe  ISZ8 
lionour  of  transmitting  to  Hi»  Majesty's  GoVemmenf, 
an  Article  Wasc  '  introduced ,  declaring ,  in  substance, 
tbat  such  condeni nations  of  VeMels  as  had.itaken  place 
aV  tfais  période' on  the  ground  of  their  liaving  carried 
^n*a  prohibîted  Trad^  with  tho  Spanish'Main,  sliould 
be«  considered  iUegal ,  and  -  entitle  the  interested  Party 
\o  indemnity.  This  j^rtiçle^  by  which  the  Government 
cf  The  United  >States  did  not  infend ,  in  the  least,  to 
«aU  in  questlorif  the  Kiiig's  right  to.  prohibit  ail  Foreign 
Trade  ^ilh  hifr:  Amei^ican  Colonies  ^  (as  would  hâve 
aoiply  appeared.  in  the  course  of  the  Negotiation)^  vtras 
put  forward  aaiong  the  preliniinary  propositions ,  as 
oue  which,  if  agreeable  to  His  Majesty's  Governipent^ 
migbt  save  trouble. to  the  Commissioners  of  Liquida- 
tion yshould  any  case  occur  which  required  a  seule- 
ment of  the  piinciple  decided  by  il.  It  is,  however^  as 
I  bave  airéady  observed ,  eônsidered  doubtful  by  the 
Gpvernment  of  .The  United  States ,  whether  any  such 
cases  will,  in  fact,  occur;  and  the  Article  was,  the- 
refore,  not  regarded  as  one  of  an  essentiel  character. 
When  I  found ,  îrom  the  verbal  connàunications  I  ha4 
with  your  Excellehcy,  that  it  was*  apparenlly  viewed 
kere  as  objectionable,  I  felt  no  difficulty  in.  striking  it 
eut  of  the  Project,  of.  which  *1  sûbmltted  an  ametidcfd 
Copy,  with  this,  among  otber  altérations,  with  niy 
Note  of  the  lOth  of  Séptembef,  i«826.  It  appears,  the;- 
refore,  however  singulnr  the  fact  may  be,  that  the 
only  objection  now  stated  by  yonr  Excelleocy,  to  the 
conclusion  of  a  Convention  in.  theform  proposed,  ap^ 
plies  to  an  Article  wliich  wasrkiserted  in  thû  'fi^-sf: 
flcheme,  but  ,'tvhich,  upon  beiog  represented  by  yonr 
Excellencyas  inadmissible,  was  not  insisted  on ^  :an.c} 
was  actually  struck  out  of  the  second  Project,  i 

Should  the  question  of  the  legality  of  Neutral  Coiit-^ 
merce  with  the  Spanish  Main ,  at  the  peridd  when  thesç 
Captures  were  made,  in  fact  conte  up,  it  is.oot  ,anti- 
cipated  by  the'.iGovernment  of  The  United  States  -^hat 
tkere  wiU  be'  any  material.  divergence  between  their 
views  respecting  it,.and  tliose  of  His  Catholic  JMajesty's 
Ministers*  It  is  not,  and  never  bas  been,  thé  intention 
of  The  United  States  to  call  in  question  the  '  right  of 
the  King  to  interdict  ail  Foreign  Triide  with  his  Ame- 
rican Possessiobs» .    The   right   of  regulaling  «commerce 


208     Correspondante  diplomatique  entre 

182B  jcoiif^QAV^^^''  ^^^^  ^°J  pi*operty  justly  condemnej^  ^  as 
Coutmbtnd  o£  ,War*  But  a  specv^^prohiMtioxi.  oF  the 
tradeJn  article.  Contraband  of  ;W^j'. {supposes  the  li- 
ber ly  of  commerce  in  gênerai ,  vrlû^^in  also  expressly 
slipulated  by  the  Treaty.  ^'It  shall  be  lawfuli  for  ail 
^nd  singular  the  Subjects  bf  His  Ç^holic  Majesty,  and 
.the  Citizens ,  Feople  9  ançl  Inhabitants  of  TUe  United 
States^  to  sail  with  their  Ships  .from  any  Port  to  the 
Places  of  Ihose  whp  now  are,  or  faereafter  nuiy  bè|  at 
enmity  vrith  His  Catholic  Majesty,  or  the  said  United 
States^  and  to  proceed  from  one  Enemy's  Fort  to  ano- 
ther'^  Afler  this  stipulation,  foUowSi  in  the  next  Ar- 
ticle^.  the  usiial  exception  of  articles  Contraband  of 
War,  to  vrhich  your  Excelleocy  alludes. 

In  representing  thèse  provisions  as' applicable,  at  )he 
same  tioie.^to  thé  t rade  between  The  Uniied  States  and 
the  Provinces»  on  the  6ulf  of  Mexico,  your  Excellency 
recogoîses  the  général  legality  and  freedom  of  that 
trade,'  unless  (which  can  hardly  be  the  case)  your  £x« 
«ellency  be  of  opinion  that  those  parts  of  the  Treaty 
only  are  bînding,  which  impose  obligation  upon  The 
United  States,  wh3e  those  vrhich ' cûntain  stipulations  iii 
tlieir  fa^our  are  of  no  validity.  ' 

Yout  Excellerïfcy  witl  perceive,  from  the  aboyé  ex- 
planatîons,  that,  qhould  he  question  of  the  legality^  of 
the  trade  With'the  Spanîsh  Provinces  on  the  6ulf  of 
iVIéyicè,  arîse  in  the  course  of  this  discussion,  it/is  not 
likely  to  lead  to  any  différence  of  opiniQn'  bètween  the 
GoVérnments,  of  a  i^aturé  to  embatrass  the  liquidation 
of  the  Claims.  In  reality,  however,'  it  is  not  tbought 
prpbablie:  by  the  Governmeut  of  The  United  States, 
thât  this  or  any  other  question  of  a  political  charactec 
\vill  côme  op.  The'  proceedings  t)f  the  Privateers  and 
Prize  Courts  at  this  period  ,  were,  in  gênerai,  as  I 
bave  remarked  before,  so  grossly  irregular,  at  every 
stage,  as  to  violate,  dîrectiy,  the  univer^ally  acknowled- 
ged  principle  of  national  Law  and  Justice,  which  se*^ 
curés  to  Neutrals,  under  whatever  pretext  they  may 
be  captured,  a  fair  and  impartial  trial ,  and  entitles 
them  to  clàim*  indemnity  from  the  capturing  Power,  if 
it.be  not  granted. 

In  proof  of  this  remark,  and  \v\  illustration  of  the 
nature  of  thiç  class  pf  the   Claims  on  the  part  of  The 


P Amérique  et  PEspagne.  209 

Uoited  State^y   Mrhich   form  the  subject  of  tbe  présent  |ggji 
Negotiâtion ,  I  take  the  liberty  of  stating  to  your   Ex- 
cellency  the  particulars  of  the   Case  of  the    Brig   Ja- 
nie8  tjawrence  9  which  is   one  of  the  number.  ' 

The  Brig,  James  Lawrence^  belonging  to  faînes 
Ray  I  a  Citizen  of  The  United  States ,  residing  at  Wil- 
mingtooi  in  the  Stale  of  Delaware^  sailed  from  the 
Port  of  Philadelphie  on  the  14th  of  December,  1822, 
for  Laguayra,  where  she  arrived  early  in  the  foUomng 
month.  She  eutered  the  Port  without  interruption  frem 
any  quarter;  and  baving  taken  on  board  a  Cargo,  con- 
•îsting  of  coffee,  cocoa,  and  other  articles ,  cônsigned 
and  belonging  to  Citizens  of  The  United  States,  sailed 
from  Laguayra,  on  the  16th  of  February,  1823^  for 
Philadelphie.  On  the  day  succeeding,  she  was  captu- 
red  by  .the  Spanish  Priyateer  Eaperanza,  and  ordered 
for  St.  John's,  Puerto  Rico,  vrhere  she  arrived  on  the 
27th  of  the  same  month.  She  was  hère  libelled  before 
the  Âdmiralty  Court,  on  the  charge  ôf  baying  on  board 
property  belonging  to  the  enemies  of  Spain.  Upon 
this  charge  only,  the  trial  came  on.  On  the  7th  of 
March  foUowing,  a  Deeree  was  made,  by  which  the 
Cargo  was  condemned  as  enemies'  property,  and  the 
Ship  acquitted.  The  Master  of  the  Brig  immediately 
applied  for  a  new  trial,  which  he  obtaided;  and  in 
the  course  of  which,  he  sucdeeded  in  proying  to  the 
satisfaction  of  the  Court,  that  the  Cargo  belonged  wholly 
to  Citizens  of  The  United  States,  and  that  the  Ceptors 
had  taken  from  him  and  sêcreted  Lis  Papers ,  in  «order 
to  preyent  him  from  establishing  this  fact  upon  the 
former  trial.  The  Court,  after  this  second  hearing, 
and  on  the  7th  of  April  foUowing,  reversed  the  Sen- 
tence, and  condemned  the  Captors  to  pay  a  fine  of 
200  ducats  for  thelr  fraudulent  proceedings  in  regard 
to  the  Papers. 

The  Captors  I  howeyer,  not  deterred  by  this  check 
from  pursuing  their  purpose,  appealed  from  this  Sen- 
tence to  the  Suprême  Audiencia,  which  sits  at  Principe, 
in  the  Island  of  Cuba,  and  were  ordered  by  the  Judge 
to  giye  security,  in  the  sum  of  62,010  dollars,  that 
they  would  obtain  a  reversai  of  the  Sentence  within  8 
months  from  the  16th  of  August,  the  day  on  which 
the^ security  was  given.  The  Captors,  it  appears,  re- 
tained  possession  of  the  Cargo;    and  tbe   Appeal,    like 

Abtfif.  Supplém,     Tome  UL  O 


210     Correspondance  diplomatique  entre 

1828  the  original  Libel,  alleged  no  other  cause  of  aciion 
against  the  Brig  or  her  Cargo^  excepting  the  latter  was 
enemiea'  propertj*  Notbing  was  said  of  Blockades  or 
*  of  interdicted  Trade;  and  it  is  évident  that  neilher  of 
thèse  fretences  bad  tben  been  thougbt  of,  since,  on 
thèse  grounds,  the  Ship  would  hâve  been  equally 
liable  to  confiscation  v?ilh  the   Cargo.^ 

The  Master  of  the  Vessel  arrivêd  at  Principe  on 
the  20th  of  December,  1823,  for  the  purpose  of  answe- 
riing  the  Appeal.  The  Gaptors ,  however ,  did  not  ap- 
pear;  and  after  waitîng  till  the  liinited  time  of  8 
months  bad  expired,  the  Master  obtained  from  the  Court 
a  Certificate  of  their  default,  and  departed 

Hère,  according  to  ail  the  ordinarj  principles  of 
proceeding  in  such  affairs,  the  Case  veas  closed  for 
ever,  and  in  favour  of  the  Vessel.  The  Captors,  by 
failing  to  sustain  their  Appeal,  bad  forfeited  the  aecu- 
ritj  vrhich  they  bad  given  at  St.  Jobn^s,  and  nothing 
remained  but  for  the  Court  to  order  the  pajment  ot  it 
for  the  benefit  of  the.Owners.  In  the  mean  time,  ho« 
wever,  the  Court  at  8t*  John's  had  instituted  a  new 
séries  of  proceedings  in  the  same  Case,  entirely  at  va- 
riance  Yrixh  their  own  previous  acts,  and  in  open  vio- 
lation of  ail  the  rules  of  Law  and  Justice.  After  gran- 
ting  to  the  Captors,  in  the  matiner  which  I  bave  de- 
scribed,  an  Appeal  to  the  Superior  Court  at  Principe, 
of  which  Appeal  thé  Owners  had  received  due  notice, 
and  to  which  they  appeared,  the  Judge  of  Admiralty 
at  St«  Johii'Sy  upon  a  subséquent  application  of  the 
Captors  to  bave  the  place  of  hearing  the  Appeal  chan-> 
gedy  granted  their  request,  and  ordered  the  Case  to 
f  be  tried   before  the  Marine  Court  or  Junta,  sitting  at 

The  Havana.  The  Owners  received  no  notice,  either 
of  the  application  for  a  change  in  the  Court  of  Appeal, 
or  of  the  granting  of  that  application,  and  learned  the 
facts  only  in  a  private  manner.  This  circumstance 
alone  staoïps  the  subséquent  condamnation  with  the 
character  of  complète  iUegality:  but  this  was  not  the 
only  one  of  the  same  description.  The  appeal  was  to 
hâve  been  prosecuted  within  8  months,  commencing  on 
the  i6(h  of  Auguêt,  '1823.  The  Appeiiants  did  not  ap- 
pear  until  the  16th  of  May  folio wîng  —  a  month  after 
the  limîted  time  had  ezpired  ;  but  although  the  Owners, 
who  had  received  private  information  of  the  change  in 


1^ Amérique  et  t Espagne.  211 

the  Coorti  and  had  an  Agent  présent,  represented  that  |g2g 
tfae  Captors  were  not  in  time ,  the  objection  was  over- 
ruled,  and  the  Caose  tried.  Finally,  by  an  act  of  in* 
justice  still  more  open  and  glariog,  if  possible,  than 
either  of  the  others,  the  Court,  on  the  17th  of  Sep- 
tember,  1824,  reyersed  the  former  Sentence,  and  con-  • 
demned  the  Ship  and  Cargo,  not  as  enemjr's  property, 
the  charge  upon  which  thej*  had  been  tried»  but,  in* 
crédible  as  it  roaj  appear,  for  a  \fholly  différent  one 
—  that  of  trading  ^ith  a  blockaded  Port.  Thus  the 
propertjr  of  the  Owners  was  taken  from  them  under 
prelext  of  an  offence,  not  only  in  itself  entirelj  ima** 
gînarjr  and  groundless,  but  "which  had  never  been  im- 
puted  to  them  up  to  the  moment  of  the  décision  ;  against 
which  they  had  no  opportunity  to  défend  themseives, 
and  of  which  the  Court  had ,  of  course,  under  the  cir- 
cumstances,  no  more  rîght  to  déclare  them  guiltj,  than 
of  treason,  mnrder,  or  any  other  crime  entirelj  foreign 
to  the  nature  of  the  Case,  and  the  previous  course  pf 
the  Proceedings. 

Such  were  the  forme  observed  in  the  trial  and 
condemnatioo  of  this  Vessel  and  her  Cargo;  or 
rather,  such  was  the  contempt  which  the  Court  ex* 
hibited  for  ail  th^  forms  usually  observed  on  simi- 
lar  occasions  in  civilized  Countries.  In  order  to 
found  a  {ost  claim  upon  the  Spanish  Government  for 
iodemnîty  on  account  of  the  loss  occasioned  by  thèse 
Proceedîngs,  it  is  wholl^  unnecessary,  as  your  Excel* 
lency  must  perceive,  to  enqoire  into  the  legality  of  the 
Blodkade,  under  pretext  of  violating  which,  the  Vessel 
was  finally  condemned.  Supposing  her  to  bave  viola* 
ted  a  regular  Blockade ,  it  was  the  duty  of  the  Captors 
to  prove  the  fact  against  her  in  a  légal  way:  and  jf 
this  was  not  done,  the  condemnation  was  equally  in* 
iurious,  whether  the  offence  charged  were  real  or  ima* 
ginary.  lu  this  Case,  there  had  been  four  or  five  suc* 
ceMÎve  irregularities  in  the  Proceedîngs,  aoy  one  of 
which  was  suCGcient  to  invalidate  the  Sentence,  and 
entitle  the  Owners  to  indemnity.  It  is  believed  by  tbe 
Government  of  The  United  States,  that  most,  if  not 
ail  the  other  Cases  are,  in  this  respect,  similar  to  that 
of  the  James.  Lawrence;  and  that  it  is  very  doubtful 
wbether  it  would  be  necessary  for  the  idecision  of  aoy 
of  them,  even  to  raise  the  question  ho w  far  the  Blockade 

02 


212     Correspondance   diplomatique  entre 

1828  ^^  ^^  Coasts  of  tlie  Spaniah  Main,  declared  bj  General  Mo- 
rales, was  entided  to  the  respect  of  Neutral  Governiuents. 
Shoùld  it,  'ho we ver  9  be  neceasary  to  examine  this 
question,  it  is  not  apprehended  by  the  Government  of 
The  United  States,  that  there  could  arise  any  material 
différence  of  opinion  respecting  it  between  the  two  Po- 
vers.  The  principles  of  National  Law,  which  regu- 
.  latei  the  subject  of  BlockadélB,  are  perfectly  well  knowo, 
and  generally  acknowledged  ;  nor  is  it  understood  that 
it  is  the  wish  or  intention  of  the  Spanish  Government 
10  set  iip  new  ones.  The  most  important  of  thèse  were 
too  openly  violated  in  the  case  of  the  pretended  Blockade 
of  General  Morales ,  to  leave  room  even  for  an  argu- 
ment in  favour  of  its  legàlity.  A  Blockade ,  in  ordec 
to  be  légal,  must  be  publidy  dedared  by  the  Govern- 
ment of  some  Belh'gerent  Power,  and  formally  notified, 
under  the  authority  of  such  Government,  to  those  of 
Neutrals.  The  pretended  Blockade  in  question  was  ne- 
ver  delared  or  notified  to  Neutral  Govemments  by 
that  of  Spain.  This  defect  alone  was  sufficient  to  de- 
prive  it  of  ail  prétentions  to  a  regular  character.  Se- 
condly,  a  Blockade,  having  been  regularly  declared  and 
notified,  must,  in  the  next  place,  in  order  to  be  en- 
titled  to  respect,  be  duly  enforced:  that  is,  a  suificient 
Naval  Armament,  consisting'  of  at  least  one  or  two 
Ships  of  War,  must  be  actually  staiioned  at  the  en- 
trance  of  the  Port  which  it  is  intended  to  dose.  But 
it  is  perfeclly  notorious  that  the  Spanish  Authorities 
had  not;  at  the  time  in  question,  above  one  or  two 
armed  Ships  in  the  whole  extent  of  the  Gulf  of  Mexico> 
and  that  thèse  were  not  stationed  at  the  entrance  of 
any  one  particular  Harbour.  The  pretended  Blockade, 
there  fore,  as  it  was  never  either  regularly  declared  or 
notified,  was  also  never,  for  a  moment,  or  at  any 
point,  regularly  enforced,  and  was,  of  course,  destitule 
of  every  appearance  of  a  légal  character*  It  seems  to 
havè  been  intended  by  General  Morales  as  an  imita- 
tion, in  a  small  way,  upon  his  own  authority,  of  the 
extravagant  prétentions  advanced  by  some  of  tbe  great 
Maritime  Powers  during  the  iale  European  Wars;  and 
had  il  not  been  made  a  pretext  for  the  wanton  and 
cruel  spoliation  of  many  «innocent  Individuals,  would 
hâve  been  a  fit  subject  for  dérision ,  rather  than  ice- 
spect  or  observance. 


Pjimérique  et  f  Espagne.  213 

'  The  principles  and  facU  which  I  hâve  hera  sUted,  1626 
in  regard  to  the  Blockade  by  General  Morales ,  are,  of 
course ,  familiar  to  the'  Spanish  Goyernment ,  whicb  is 
toc  )ast  and  enlightened  not  to  acquiesce  in  t)ie  eon- 
dasion  .  which  has  been  drawn  from  tbem  by  tfaat  of 
The  United  States.  There  is ,  indeed ,  the  less  reasoa 
for  insisting  at  great  length  upoh  tbis  point,  that  it 
may  not  only  probably  not  come  up  in  the  course  of 
the  NegotiatioD,  but  that  the  Blockade  Ynkt  reyoked  by 
the  Kiog  hirnself,  under  circumstançes  amôuntiug  fb  an 
admission  of  ito  illegality.  B7  his  Decree  ôf  )31st  'De«> 
cember,  19213,  His  Majesty  raised  the  Blockide^  iri 
compliance,  as  is  expressly  stated,  wtth  the  représen- 
tations of  the  Neutrâl  Powers  who  had  euffered  b^âts 
opération,  and  recogi^zed  the  liberty  of  neuiral'irade 
with  the  Independent  Provinces,  under  thé>us(iai  ek^ 
ceptioD  of  articles  Cdntraband  of  War.  At  afak>atf  the 
aame  time,  a  Couyention  of  mutuel  IndemuîUes'Tras 
conduded  by  His  Majesty  with  the  Britbh  GoyerniMent, 
the  prkiGipal  ob)ect  of  which  is  understood'  tè  Haye 
been  y  to  protide  for  makiog  compensation  to  Brilie|i 
Sab|eèts,  whose:  Property  had  been  «eised  >and  ciii* 
dkained  under  pretext  of  the  Blockade  in  queitiôii. 
Thèse  Proceedings  amount  to  a  disavowal  of  itj-  and 
iare  oonsidered  by  the  Government  of  The  U&ftediiSlSH 
^lea  as  afibrding  a  précèdent  which  entitles  >théto  (iiide- 
pendently  of  the  essential  justice  of  iheir  Claims)  to 
expect  a  simSar"  arrangement  in  h^half  of  their  F^loif^ 
CItisena.  In  regard  to  this  subject,  your  Enèellency 
remarks,  in  the  Note  before  me,  that  the  Convention 
with  Great  Britain,  now  alluded  to,  was  cbncluded'by 
His  Ma|esty*s  Government  during  fhe  period  of  the  Con- 
stitution, aud  is  -therefore  to  be  viewèd  as  nnll  and 
void ,  and  as  not  furnishing  a  précèdent  for  suhilar 
Plroceedings  towards  othei^  Powers.  I  must  be  allowed 
to  express  my  surprise  that  your  Excellenqr  shi^uld 
coDsider  siich  an  explanation  as  likely  to  be  satisfactory 
10  Ihe  Président  and  Congrest  of  The  United  States, 
stnce  you  '  cannot  suppose  them  to  be  nninformed  that 
ose  of  His  Mafesty's  earliest  Aets,  after  the  overthrow 
of  the  Constitution,  was  the  formai  confirmation  of  the 
Convention  alhided  to;  that  its  preliminary  provisions 
were  iromedtately  carried  into  efiTect  by  the  appoint- 
aient of  Commissioners  on  both  sides,   to  liqutdate  the 


314     Correspondance  diplomatique  entre. 

i 

1S2B  reipcKstivo  Clatms  of  Ihe  CoDfracting  Parties;  and  tint 
NegotiatioDS  for  the  adjuêtment  of  difficultîes  thaï  oc- 
curred  io  the  course  of  the  Proteedings  hâve  been  re* 
peatedly  reaumed^  and  al^  at  this  moment  actuallj  in 
progreas  at  London.  AU  thèse  subséquent  acts ,  perfor- 
med  since  His  Majesty's  recoTery  of  hia  absolûte  Po- 
ynretf  and  whed  he  has  been,  at  jour  Excdlencjr  re^ 
marks,  at  the  head  of  a  légal  and  drcumspect  Admi- 
iiistvation  /  are  so  many  confirmations  of  the  justice  of 
the  l^riginal  Convention ,  and  so  manj  new  admissions 
of  the  Captures  for  which  it  was  iotended  to  afPord 
compensation.  It  is  impossible  for  the  Government  of 
The  United  States  not  to  consider  thèse  Proceedings 
tomrds  another  Nation;  under  circumétances  preciaely 
ahnilar,  as  greatly  strengthening  Ikeir  esséntially  rightful 
daim.  tO' the  same  measure  of  justice. 

In  the  case   of  the  James  Lawrertce,   of  which  I 

hâve  taken  the  liberty   to  give  your  Excellency  an  ac- 

couAt  in  détail ,   there  was   this  addttional  irregularity 

•and  injustice  in  the  Proceedings  of  the  Court ,  fhat  the 

pi^elended  Blockade,   for  a  violation  of  which  the  Vea- 

sel'Was  condemned,' had  been  formally  revokediby  the 

King^  and  declared  by  the  Spanish  Authôrities  in    the 

•West  Indiea  to  be  no  longer  in  force,  bdPore  the  tiitte 

of  the  Capture.    The  Decree  of  Revocation  was  brou§ht 

out  to  Puerto  Rico  by  a  British  Frigate;    and   it  uras 

'declwed  by  the  Authôrities   of  that  Island,   npon   the 

arecqitioii  of  it,  tha^it  was  to  be  coneidered  astaking 

effect  from   the  day   of  ita  date,   which,   as.I  atirted 

above,  was  2ist  December,  1822*    Two  or  tbree  Voa* 

aels  belonging  ta  Citizens  of  The  United  Stalea,  wbich 

had  been  condemned  for  breaking  the  supposèd  Bloc- 

kade  at  période  subséquent  to 'that  date^  were  accord- 

ingly  restored  at  once.  The  James  Lawrence  waa  then 

on  ttial  befbne  ,the  Admiralty  Court  a  St.  lohn's  ;   but 

no^being  charged,    as  I  bave  already  observed,   with 

a  breach  of  the  Blockade ,   she    could  vtot  take  advan- 

tage  of  the  Decree  of  Revocation.    Whea  the  case  waa 

brought,    by  Appeal ,  before   the  Marine  Junta  at  The 

Havana ,  in  the  way  I  hâve  deacribed ,   that  Tribunal, 

with  the  same  open  disregard   for  the  fortils  and  priii« 

ciples   of  justice,    which   had   taarked    every  stage  of 

their  Proceedings^  dedared  the  Blockade  to  be  in  f(Hrce, 

nothwithstanding  the    King's  Decree  by  which  il  waa 


Puimirique  et  iEspitgne^ .  315 

tevoked.  The  prèleoce  alleged  was ,  that  the  Decree  1828 
did  not  take  ejffect  untii  it  had  been  published  by  'Ge^ 
neral  Morales»  which  vras  not  until  the  Sth'of  March, 
1B23  9  aa  if  the  Court  could  be  suppoted  to  be  igtio- 
tant  that  Notifications  of  the  commeDcement  and  termi* 
nation  of  Bldckades  are  regularly  made  by  GoYernments 
to  each  other,  throogh  the  médium  of  their  Ministars 
of  State  y  and  in  that  way  only;  or  as  if  the  attesta- 
tion of  General  Morales  ^  a  personage  uaknown  to 
Foreign  Powers,  could  add  any  Mreight.to  that  ôf  the 
Seesetary  of  State  ^  whose  officiai  character  they  were 
aathorised  and  bound  to  acknowledge.  .  It  was  in  tAio 
that,  thèse  consideratioDS^  howaver  obvions,  were  urged 
upOD  the  attention  of  the  Marine  Junta.  It  was  in 
«aio^  that  their  own  officiai  Counsellori  the  Oidor  .of 
Marine  )  adnsed  them  strongly  to  confirm  the  Decree 
of  the  Judge  of  Admiralty  at  -St.  John's,  Puerto  Rico» 
and  acquit  the  Vessel»  assuring  them  that  the  .Port  of 
Lagaayra  was  not  in  a  state  of  BloidiLade  wheo  she  en* 
lensd  ï\m  In  vain  .did  two  of  the  most  respectable  Mem- 
bers  ol  the  Jutita  express  the  same  opinion.  The  ma«» 
jerity  were  bent  upon  their  purpose,  and  the  Jaunes 
JLawrence  was  finally  condemned. 

It  only  reoMRnrà  for  the  Court,  in  order  to  £11  up 
the  .measure  6f  their  iniquity,  to  attempt  toldej^rive  * 
the  Owners  of  the  edyantage  of  an  Appeal^v  which,  ûiey 
did,  and  wtth  suocess.  The  Owuârs*  Were  entitkd  by 
Law  to  an  Appeal  to  th?  Suprême  Court  sitting  at  this 
l^âce,  without  giving  securjty  to  the  Captors;  but  the 
Juota  refu^sd  to  allow  them  ttiis  pritilege ,  and  cOm- 
pelled  them  tO  enter,  into  Bonds  to  indemoUy  ihe.Cap* 
torSi  in  the  event  of  failure;  for  ail  the  damages  which 
thegr  might  suffer  by  the  further  prosecatioo  ol  thç 
Clause.  The  Ot^fer  again  inierposed,  and  asBured  the 
Court  that  their  proceedings  were  iUegal,  and  the  Court 
a  second  time  set  at  défiance  the  advice  of  their  own 
OfScial  Couniallor*  Tbe  Owners,  meanwhilei,  being 
unable ,  in  the  state  of  impoverisfament  to  which  they 
had  been  rêdùced  by  the  loss  of  their  Ship  and  Cargo, 
to  pay  the  enormous  cosis,  and  furnish  the  large  se- 
cority,  which  were  so  uo)ustly  required,  were  com- 
pdled  to  abandon  their  Appeal,  and  throw  themselves 
upon  the  protection  of  their  own  Government. 

Sucby  Sir^iire  the  cireumstances,  in  détail  >  of  one 


\ 


216     Correspondance  diplomatique  entre 

of  the  casea  of  spoliation  oit  whicli  tbe  Claims  of  The 
United  States  are  founded.  Thej  will  serve  to  gire 
j-ou  an  idea  of  the  gênerai  -complexion  of  the  rest  ;  and 
vrill  enable  Via  Majesty's  Goremment  to  )udge-  how 
far  the  reasons  assigned  in  your  Excellency's  Note  for 
refnting  to  accède  to  the  propositions  of  The  United 
States,  can  be  regarded  as  satisfactoiy. 

You  urill  perceive  that  the  gênerai  question*  of  tbe 
King*s  right  to  interdict  the  trade  yrith  the  Colonies  is 
not  in  anjr  way  inroWed  in  tbe  merits  of  '  the  case, 
which  rest  upon  the  gross  -and  repeated  irregularities 
in  the  forma  of  the  proceedings.  You  will  percei^ei  in 
this  case ,  that  the  Ship  was  capttired  y  in  the  first  in- 
stance^  in  the  most  vexatious  manner,  and  brought  to 
trial  upon  a  charge  for  which  there  was  not  a  shadow 
of  fonndation,  under  circumsiancea  of  fraud  and  oppree* 
sioui  on  the  part  of  the  Captors,  which  called  forth  tbe 
animadvMTsion  of  the  Court  itself  ;  that,  baving  obtained 
an  acquittai  with  costs  and  damages,  the  Owners  w«re 
again  brought  to  trial ,  and  without  notice  ;  coudemned 
for  an  offence  with  which  they  were  not  charged;  cOn- 
demned  for  breaking  a  blockade  which  had  been  re* 
Toked  beifore  thejr  lefi  The  United  States;  and,  finally, 
deprired  of  their  right  of  Appeal;  while  the  Captors, 
whose  cottduct  had  been,  from  the  beginning,  fraudu« 
lent  and  rexatioifs»'  and  had  been  recogniaed  and  pu* 
nished  as  such  by  tbe  Court  itself,  were  treated  al 
erery  subséquent  stage  of  the  process  with  illégal  tn« 
dulgence.  In  ail  thèse  proceedings,  there*  is  no  ques- 
tion conceming  gênerai  or  disputed  principles  of  Public 
Law.  When  the  Spanish'Governmeot  refuse  to  grant 
satisfaction  in  cases  of  thiis  kind,  on  the  grousd  that 
the  King  bas  a  right  to  interdict  trade  with  bis  Colo«* 
nies,  it  can  only  be  because  they  baye  somewbat  bas- 
tily^  pref udged ,  upon  a  mère  proposai  to  negotiate ,  the 
merits  of  Claims,  conceming  which  they  could  baye, 
and  had  in  fact,  no  correct  information  in  détail. 
Without  eontesting  the  King's  right  to  interdict  trade 
with  bis  Colonies,  it  is  equally  certain  that  Neutrals, 
when  captured  by  Spanish  Priyateers,  baye  a  right  to 
a  fair  trial  ;  and  that,  if  they  be  depriyed  of  their  pro* 
perty  without  it,  they  baye  a  right  to  claim  compen- 
sation of  the  Spanish  Goyemment.     Such   is  the   cha« 


P Amérique  et  P Stagne.  217 

radw  of  tke,  grêtter  part ,  and  probablj*  of  tbe  whola  1828 
of  tbe  Claima  now  présentée  by  Tbe  Imited  8tateê. 

Your  ExceUencf  will  noi  contider  tt  unnatnral  tbat 
acit  ol  injuaCîce,  *  80  ^laring  as  tbose  vrbicb  I  bave  noW 
delailedy  commitked'  in  time  of  profonnd  Peace  by  tbe 
Agents  of  a  professédtjr  liiendlj  Power  ^  in  tbe  neigb- 
bourhood  and  abnost  witbin  view  of  tbe  Coasts  of 
T%e  United  •  Suites  9  àpon  tbeir  unofiFendîng  Oitfzens, 
AouM  haYB'elcciteé  à  strong  eentinient  of  indignation 
and  «lami  tteougboM  '  tbe  Coantry.  As  nn  évidence 
ofthe  ebaràcVer  and  degree  cffibis  feeling,  1  take  tbe 
liberty  of  informing  your  Exeeilency'  of  fbe  proceedings 
tbat  took  place  in  regard  to  tbe  same  case  of  tbe  Jb- 
me«  léaun^encêf  of  wbicb  I-  bare  stated  tbe  détails 
aboTO.  The  Parties  ioterested  in  tbis  Vessel  addressed 
a  Memoral  lo  tbe  Senate  of  Tbe  United  8titeS|  refwe« 
tcnting  tbe  iajoriies  >tb^  bad  suffered  from  tbe  Spanish 
Aatboritîes,  'wbitb  vras  referted  by  tbe 'Sedateto 'tbe 
Secretary  of  State  ^  (now  Président  of  The  United  Sla»  ' 
tes)  who  made  tbereiipon  tWe  follow  Report: 

i  '  '  .  "      t  •  'm 

^ptpartment  of  Stqtt  ^  JVashington^^  2nd  Ftfbruary ,  1825. 

yyThe  Secrehiry  of  State,  to  wbom*;  by  a  Résolu- 
tion of  tbe  Senate  6f  The  United  States^,  wàs  referred 
tbe  Mémorial  of  James  Ray  abd'  othersy  Owners  of 
tbe  Brig  JMtêê  Lats^reneë  atld  Gar^è,  'cittptared  by  a 
Spanbh  Prirstéëry  and  èairied  in  St.  Jobn's/  Puerto 
Rico,  pniyiii;|;  tbè <tiVérpOÛtion  of tbeOôrernibent,  witb 
Ibe  DocOlmitj^  àccômpaaying  tbe  same>  |l6  conéider  and 
report  tbereéû ,' faak  Ait  bonoor  qf  reportiikg:    "    • 

,,Tbat  tbe  Cûfté  of  ^ê  Jamêa  '£àtPhênte  is  ône  of 
tbose  of  flagram  oMragcf  upM  tbe  pi^ttyof  tbe  Gi<» 
tôeoe  of  The  UMled'SVates  tit^èn  wbkWtliè  fixeèutlve  Gcm 
▼emment  of  riM  Uilifed  Stateë  bave;  for  tbe  last'  S  Years, 
conatantly  applted ,  neat  tbe  Spanisb  Autboritiés»  exer- 
tiona  fôr  Te^arâticrii''é€fuàlly  strenoo^s  and  iiniavailing. 
Tbat  tbe  Capture»  in  thé  firstinManceSwtfs  illégal;  ami 
tbat  tbe  proceedings  of  tbe  Court  of  Appéali  cotademn^^ 
iog  tbe  property»  were  irregular,  cannbt  be  doubted. 
A  last  J/ppecU  to  justice  of  Hîs  Catbolic  Majesty  is  ail 
tbat  remains  praelicable  ih  tbis  Case,  short  of  measures 
which,  by  antborising  repriêali^  »would  assnme  upùn 
Tbe  United  States-  tbemseWes  tbe  task  of  dnpensing  to 


mS     CorrespomjUmee  diplomatique  entre 

182B  tbeir  CStizenr  that  ju«tioe  wbich  Las  hilbe;rto  be«a  aoiighr 
from  the  Spaniafa  Âuthoriliea  io  yaisu" 

With  tUs  /aal  Appealj  haTÎDg.  beaq  appoioted  bj 

Ihe  Preaident  of  Xba.  UQite4  Stataa  tbair  Minisler  ai 

tbia  Coiirt  a  faw ,  vrajdka ,  aller   tbe(  abpva  Report   wâa 

made  y   1  bad  ihe  bf  oour  lo  be  eairnsled  ^    and  bave 

now  beeo  urgiog  ii  'witbunreadtted  tfasiduity  for  nearlj 

3  Yaara  or  luore*     Th?  aco^tanca.  by  Hia  ^  Majestyr's 

Governoieiity  aooa  after  mj  arrivai  i  «fiibe.  prépoaala 

of  Tha  U^iitid  States  to  negotîaie  upoo,  ibiB.;aub|eol» 

a«tbori9e4  tbe  expeictalioii  that  }t   would  bo /amiéabiy 

aeltled  .without  delajr.i-  tf|id  preYenied»  for  tbe  time,  tha 

farthar  cootamplatîoji  of-the  more,  vigoroas  meaaiirea 

alludad  to  at  tna  dose  of  tha  abova  Report.    Thaun- 

accouDtable  dalay  that  bas  noce  occiuEDêd  in  tbe  pro- 

grass  of  tbe;  Negotiatioa  bas  graduaUj/dimiiiisbed   that 

expiectaiiOA; ,  ajad  tbe  Aoswer  v^4kb  1  'bat<  now  récai^ 

ved'froin  your  Ezcelietiaj,  if  regardcdéafioaly  destroys 

it  altogatber*     .Sudi»  bOwaVeri  is  tha  isingular' incon^ 

sistency  o^tbis  Answar  wilh  tbe  foroier  proceedîngs  in 

tbe  same  affaire   with  tbe  usual  modea  of  internatioDal 

intercoiirse  «  and  with  tbe  teaor  of  tbe  Notes  to  wbich 

it  professes  to  teply ,  as  wéll  as  with  ihe  )ust  deikianda 

of  ihe  Gov^EfDinfoat  of  The  Unitaf)  «^talaty  ^bat»   as  I 

bave  ahready  reu^arkedp  I  cannot.bul  viaw   it  as  tbe 

resiilt   ol^  surpi^set  ;Oq.iaqcîdaat;    ^^ài  liav^.  ^cçprdingly 

feli  fnysalf  Juslifi^d   in  iiddressiog  ^p  y<Hir  £xceHeiicy 

iiiis  .final  RépresentaAioq*    .(  f ti|l(  Y^iitusçk.  y^  ihqpe  that 

His  Ma)a9ly's.poTec|uaant|  ,iipoi^,pp;epaiYiii0,.aS:.^  tbinfc 

1  •  bave.  di8tUi<;tly.  sbowa  #bpve ,  4^ ,  tbct  ;Aa9ver  ;dow 

given  by  ypui;  J^cellency  .dpes  ngt  ineet  ufi  4|oy  degcee, 

tbe.m^rjts  oC.Uia.Çijùois^r  ApdjyB  fçvu^d  upof>  aa!i  en- 

tira  owscppcepti^i  of  tbaMT'fibarv^cï^,»  wi^  be  iuduced 

to  give  the.isnbîfct  a;  r^pçiiaidaratioD^  aindi  by  fcq«tiiiuirtig 

tbe  Negotiation  :  agreeaUy.  io  tbe  «rrjSP§sf|ieats.  abfvidy 

made ,   to  obtata  an  opperti^piity  4)S  ^^juiripg  tbe  oor» 

rect  aod  defailedoolionsuppii.  wbîcbi^aloM.  jt  is   poa* 

sible  to  ii^aka  VP  a  Just  aad  aatisfaçiory  ju^gmeDtv    AU 

ter   tba.JcjHg  delay  tbait'bas  ahrfsi^y  occurrçd,    yoiir 

J^çellaacy  yrill  OQt,  I  hopa^  be  siirprised  iCI.  add  that 

I  shall  wait*  witb  aome  impatieiMe  for.  a  fi^ap^y- 

Before  I  close  ibis  Commuoicatioa»  I  vriU  hriefly 
advert  ,to  ooe  or.two  passa*gas  in  .your  Excellency'a 
Aoswjer}  .wbich  seam  ta  re(|i|ira  souie  notice,  althougb 


Pj^miriqUe  et  i^Sspagnei  219 

tbejr  hare  no  immédiate  coimexioft  >  «vritli  the  priocipal  IttB 
aubject*  In  one  of  ihe  two  to  whicb  I  alludey  jour  Ex^ 
ceilency,  wbile  disciaiming  any  intention  to  recrimioale 
upon  tbe  Goverfiment  of  The  United  States ,  remafksy 
that  tbat  Gorerninent  bas  too  mocb  good  fait  h  not  to 
admit  tbat  tbe  King  migbt  justl^  take  offence  at  tbe 
conduct  of  certain  Gitizens  of  Tbe  United  States  î  ^bo, 
in  contrayention  of  tolemn  Treaties,  and  for  tbe  eake 
of  private  émolument,  bave  ditectlf^  andvrith  iaipu- 
aitjy  Dourisbedtbe  flame  of  insurrections  in  tbe  Co- 
lonies* In  die  otber,  it  is  stated  tbat  tbe  «measoree 
adopted  hj  Hfs  Majesty's  OoTemment  for  «the  supprea- 
sioa  .of  .fîracytwiU  probablj  beéffectual)  «(iivfided  tbe 
GoTerolâent  of  Tbe  trnited  States ,  ont  Ibfaf  r  side ,  trice 
care  tO  preyent  tbe  répétition ,  wilbin'  tb?br  }urisdielion 
of  lbe> building,  equipment|  and  armamèbt  of  YesseM, 
for  tbe  use  of  tbe  Pirates,  wbicb  bas  fteretofora  takep  pkoe, 
iirilbin,  as  jrour  Excellencjr  ta  pleased."'to  aay,  iliy 
Knowledge,  notbwitbstandiog  tbe  vôntinad'remonstran- 
ces  of  His  Majesty's  Légation  in  •  Pbiladeipbia ,  and  in 
YÎolation  of  tbe  Nèutrality  pronriâed  ^yTiie' United 
States.  f  r.     ♦■     •♦  •  •  V.    ."  • 

I  cannot  but  remisd.  jouv  Exce11encgry>âib.reffréoce 
to  tbese  passages,  tbat  !  Vague*,  and  gen^ml' «barges  of 
tbis  description,  unaccompanfad^by  eyidèbte-,  or  evè^ 
detailed  statemeats  df/anjr.i^rliculai&)fiiictd,)fcaii  bardly 
lead  to  any  «isefAI  resulti^'^ânid^bave^  nioi<iéndency  to 
promote  a  good  undentèofin^  betwiont'tbetvro  Conn- 
tries.  Tbey  canKynly  bei'niet^byt  ëqt^âllyiîndéfinile'as^ 
aorances,  tbat  it  bast  al^ys  beeti  tbe^îsb  aod  intea^ 
tioo  of  Tbe  United 'States 'to  observe  a  :fair  Neutrality 
in  tbe  War  between  Spain  and  bèr  ^Colootëli.  Far 
'from  admilting,  as^your  Esccéllency  scems  to  supposé 
tbey  do,  tbat  tbeûr  Fellow-Citizem  bave 'directly,  -and 
witb  iinpunity,  fed  tbe- fire  of  insafrectian^'they  Imh- 
lieve,  on  tbe  contrary,  tbat  mucb  less  dii^cfencourap 
gement  bas  been  given  to  tbe  cause  of  tbe  Ihdependent 
Provinces  tban  migbt  fairly  bave  been  considered ,  uu- 
der  tbe  circumstances  of  tbe  case ,  as  naturel  and  una- 
voidable.  Any  Représentations  whicb  may  be  made  to 
tbe  Government  of  Tbe  United  States»  by  order  of 
His  Majesty,  against  their  own  immédiate  acts,  or  tbose 
of  Agents  for  wbose  conduct  tbey  are  responsible,  will 
alwàys  reçoive  tbe  most  respectful  attention  ;  and,  wben 


220     Correipondanee  diplomatique  entre  etc. 

ISBproperly  mbttâiiliailecl ,  will  be  foUowed  by  suitable 
measures  of  redreaé.  In  the  proposais  now  made^  lo 
negotiàte  on  the.^ubiect  pf  tbe  œutual  Claiois  of  tba 
two  Ooyemnients  for  indemnitiea  ^  it  is  one  of  the  ob- 
|ecta  of  the  GoTentosLent  of  The  Uolled  States  to  gÎTe 
a  fair  considération  to  .  anj  well-grounded  complaints 
of  the  description  alludéd  to,  vrhich  His  Catholic  Ma« 
îestjr  majr  baye  to  ofler;  and  it  appears  singulàr' that 
your  Excdlenoy,  at  iba  moment  ofxejecting  thesè  pro- 
posais, and  widi  them-  the  tender  of  honorable  a^tis>- 
faction '.for  any  real  inî%irîes  that  maj  hâve  been  sus- 
tatned  by.  Spain,  ishould  deem  it.  proper  to  rené w  tbe 
jfiame  ieemplfdnts  in  the  same  vague  ahdr  indefiiuf»  'terme. 
'Ae.irespects:thè  passage  in  wbich  your  EKceîlency  is 
ipleaaedt  ta  appeal  to.my  personal  knowledge,  in  con- 
finnatibn  of  tfaer  aaserdon  that  Vessels  haye  been  buBt, 
,ecpdpped,,i  and  fitted  out,  in  tbe  Ports  of  The  United 
JBtatesufor  thé  use  of  the  Pirates,  in  violation,  of  the 
pronused  I^feutfality^  and  notwithëtanding  the  répeated 
remonstranc^^  of  His  Majest/s  Légation  at  Philadelphie, 
I  dan  only  reply ,  that  I  an»  yvhoilly  unable  to  form 
any  con)eGture  of  the  circumstances  to  wbich  your  Ek« 
ceUency:  attudeeai  I.  am  tnot  awdre  that  any  Vessels  baye 
ever  beeti  btiîlt,  equippedv  or^fitted  ou^  io  tbe  Ports  «f 
•  The  United. States ,  fori  tbeLi^se  of  tbe  Pirates,  or  that 
thenâpaiftish,  Lotion 'AtifWevhington  baye  eyer  made 
<aiiy/  .complaiiiti  to  that'  effect;  and  the  intimation  that 
tbe»GoyertifliiÉntr:of  The  Uiâted  States  baye  promised  to 
•«bseryéilSetttiifllity  towatds.itbci  Pirates  is  of  so  extra* 
ordinary  a  character^  that  ilvtnnst  présume  it  to  be 
ihé  resvlt  et  .some  accidentai  erroi  :in  the  composition 
of  ithe  .NèteJ  )ShQiidd  your  Excellency  thînk  propér  to 
fur^h  me  mtli  a  mot»  précise  statement  6f  the  facts 
Entended  undei&iAbese  général  charges,  I  shall,  yrith 
4i»dch  pleasur'e ,  giye  :  you  in  relorn  any  addiironal  ex- 
^anations  thM  may  be  yrithin  my  powen 
i  I'  ayail  myselC  of  this  occasion ,  etc. 

.       A.  H*  EycaETT. 


■^^MMMBMiÉi 


221 
189S 


18. 

Correspondance  diplomatique  entre 
le  Comte  de  Munster  et  le  Prince 

de  MetternicJu 

(t.  Horma]rr'8  Lebensbilder  aus  dem  Befreiiingiikriege. 
Abthea.  II.    Jeoa  1841.    S.  297  u.  f.) 

Le  Ministre  (tEtat  et  du  Cabinet  Comte  MunsteràMr. 
le  Comte  de  Merveldt  Envoyé  Hannovrien  à  f^ienne» 

à  Londn*  ce  14  Nmfembre  1896. 

Les  dépêches  que  Vous  avez  adressées  aa  Roi  me 
soDt  exactement  parvenuesi  jusqa^à  celle  du  28  Octobre 
iodusivement.  Je  n^ai  pas  tardé  à  les  soumettre  à  Sa 
IVIajesté,  qui  les  a  lues  avec  tout  Tinterét  que  réclament 
les  circonstances  compliquées  qui  agitent  les  régions 
orientales  et  occidentales  de  TEurope. 

Le  Prince  de  Metternich  continue  donc  d'être  'mé- 
content de  la  conduite  de  la  Grande-Bretagne.  Je  n'ai 
pas  hésité  à  lire  au  Roi  la  communication  dont  S.  A. 
Vous  avait  chargé  le  25  Septembre ,  et  dont  Elle  avait 
eu  l'intention  de  m'entret^ir  si  je  m'étais  présenté  au 
Johaonisberg. 

Je  Vous  avouerai  que  favais  prévu  que  ce  thème  y 
ferait  le  sujet  principal  de  nos  conversations  y  et  que 
c*est  même  ce  qui  m'a  engagé  à  éviter  l'entrevue.  Vous 
connaissez  Mr.  le  Comte,  la  correspondance  que  j'eu$ 
avec  le  Prince  sur  le  même  objets  lors  de  son  dernier 
séjour  à  Paris.  Mon  opinion  n'a  pas  changé  depuis. 
Je  ne  puis  que  rendre  hommage  à  la  justesse  des  rai- 
sonnements qui  guident  le  Cabinet  Britannique  dans 
les  affaires  du  moment. 

Je  n'en  regrette  pas  moins  sincèrement  une  diver- 
gence dans  les  opinions  de  deux  cabinets,  qui  pour, 
le  bonheur  de  l'Europe  ne  devaient  jamais  agir  que 
de  concert. 

Le  Pripce  de  Metternich  en  impute  la  faute  au  Mi- 
nistre qui  dirige  dans  ce  moment  les  rapports  politiques 
de  la  Grande-BreUgne.  Sa  prévention  contre  lui  n'a 
pas'dimiouéy  malgré  les  efforts  que  celui-ci  a  faits  pour 
montrer  en  toute  occasion  aux   cours  alliées  dans  leur 


222     Correspond,  diplom.  entre  le  Comte 

IflW  T^rjUble  )our  les  '  vues  et  les  motib  qui  dirigent  la  pû- 
litique  du  cabinet  de  Londreft*' 

Si  les  raisonnemente  sur  lès  quels  ils  sont  bastfs  ne 
sauraient  être  réfutes  »  il  ne  me  parait  pas  juste  de  lui 
siipposw  des^Tues  cachëes  et  sinistres,  cooune  celle  de 
fomenter  secrètement  la  guerre  lorsqu'on  prétend  tra- 
vailler Il  rétablir  un  repos  durable  dans  l'Orient.  Cer- 
.  teS|  notre  Roi  n'est  pas  homme  à  se  laisser  trooiper 
par  des  paroles,  et  rien  ne  Lui  ferait  consentir  à  des 
instructions  par  lesquelles  un  ministre  voudrait  circon- 
venir les  principes  connus  qui  guident  sa  politique. 

On  peut  vouloir  lé  même  but,  et  différer  grande- 
ment sur  les  moyens  d'y  parvenir.  Le  système  politi- 
que de  la  Grande-Bretage  est  moins  sujet  à  varier  d'a- 
près les  opinions  personnelles  des  ministres  qui  se  suc- 
cèdent, que  ce  n*est  le  cas  ailleurs.  Les  intérêts  de 
rCmpire  sont  publiquement  discutés,  et  la  constitution 
britannique  prescrit  des  bornes  qu'on  ne  saurait  outre- 
passer arbitrairement. 

Je  crois  ne  pas  me  tromper  en  observant  un  chan- 
gement frappant  dans  la  politique  du  Prince  de  Met- 
ternîcb,  depuis  les  dernières  années.  Le  Comte  de 
Bernstorff  me  fit  la  même  observation  et  en  data  l'é- 
poque après  xelle  du  congrès  de  Laibach. 

Ce  changement  me  parait  .de  nature  à  ne  pouvoir 
qu'augmenter  de  jour  en  jour  la  divergence  dans,  la 
marche  politique  des  cabinets  de  Londres  ^t  de  Vienne 
que  noù)  regrettons  sincèrement,  car  quel  que  soit  le 
ministre  qui* se  trouverai  au  timon  des  affaires  de  l'An- 
gleterre ,  il  lui  serait  impossible  de  suivre  la  marche 
que  le  Prince  de  Metternich  parait  a'être  tracée  depuis 
l'époque  dont  je  parle. 

Le  maintien  du  système  monarchique  a  -  de  tout 
tems  été  un  but  principal  d^e  la  politique  de  l'Autriche* 
Ce  but  a  dû  mettre  le  Prince  en  opposition  directe 
avec  ceux  qui  veulent  le  renverser.  Mais  faut-il,  pour 
le  soutenir,  devenir  absolutiste,  devenir  le  défenseur 
de  tous  les  abus,  et  l'ennemi  acharné  de  tout  ce  qui 
ressemble  è  une  garantie  quelconque  contre  le  pouvoir 
arbitraire?  Ce  n'était  pas  la  foi  politique  du  Prince 
Metternich,  après  le  rétablissement  de  l'ordre  en  Eu- 
rope. 11  a  changé  de  système.  Relisez  ses  déclarations 
faites  au  Congrès  de  Vienne,  à  l'égard  de  l'acte  fédéral 
de  r Allemagne,  et  comparez  les  à  la  marche  tenue  j>ar 


de  Munster  et  U  Prince  ile  Meiternich.      233 

la  cour  directoriale  à  la  Diète.  Quel  est  Pabos  contre  18S6 
lequel  une  plainte  ait  jamais  puprëfaloir,  et  y  a*t-il 
encore  une  ame  vivante  en  Allemagne  qui  s'imagine  que 
les  droits  confirmes  par  Tacte  fédéral  et  garantis  par 
toutes  les  puissances  de  l'Europe ,  seraient  soutenus  et 
garantis  par  la  Diète  fédérale  lorsque  le  prince  le  plus 
insignifiant  trouverait  è  propos^  de  les  violer?  Il  est 
inutile  de.  Vous  citer  des  exemples.  Ils  Vous  sont  suf* 
fisamment  connus. 

Quelle  serait  la  euite'  du  mépris  que  cette  marche 
des  affairés  a  excité  contre  une  Constitution  dont  devait 
dépendre  la  stabilité  de  l'oi^anisation  politique  de  l'Al- 
lemagne i  si  jamais  Tordre  actuel  serait  menacé  d'un 
bouleversement?  Certes  »  dans  la  plupart  des  Etats  de 
l'Alleniagne»  on  ne  saurait  plus  compter  sur  ce  soutien 
de  la  nation  au  quel  on  est  principalement  redevable 
des  succès  obtenus  contre  la  France.  Et  à  quoi  a*t-on 
sacrifié  cet  immense  avantage  de  l'opinion  publique  ! 

Etendons  cette  même  observation  aux  vicissitudes 
que  le  reste  de  l'Europe  a  subies  depuis  la  même  épo- 
que. On  trouvera  toujours  que  le  cabinet  de  Vienne  a 
été  disposé  à  prendre  une  part  active  dans  les  troubles 
qui  ont  éclaté  dans  d'autres  pays.  Je  ne  voudrais  pas 
lui  en  faire  un  reproche,  Car  je  ne  prétends  pas  que 
toute  autre  puissance  devrait  suivre  en  cas  pareil  le 
système  dé  la  Grande-Bretagne.  Comme  elle  n'oserait 
jamais  admettre  une  ingérance  étrangère  chez  elle,  elle 
ne  doit  pas  s*en  arroger  dans  l'étranger.  Les  intérêts 
des  Etats  continentaux  peuvent  leur  prescrire  une  autre 
marche  y  parceque  les  troubles  excités  dans  un  pays 
voisin  peuvent  facilement  se  répandre  au*delà  de  ses 
frontières.  Mais  dans  un  tel  cas  d'urgence ,-  il  ne  de- 
vrait pas  seulement  être  question  de  réprimer  les  trou- 
bles,  maïs  plutât  de  remonter  à  leur  source  9  afin  de 
prévenir  leur  retour.  Une  Cour  étrangère  ne  saurait 
avoir  le  droit  de  punir  les  auteurs  des  troubles,  bien 
que  la  sûreté  peut  exiger  de  les  calmer.  Elle  devrait 
donc,  pour  ses  propres  intérêts,  s'efforcer  d'agir  contre 
la  cause  du  mal,  non  contre  les  troubles,  qui  n'en  sont 
ordinairement  que  le}  ^ymptâmes.  ou  les  suites. 

Le  Prince  de  Metternicb  au  contraire  se  trpuve  tou- 
jours sous  la  bannière  de  l'absolutisme.  Ferdinand  VII 
le  compte  parmi  ses  défenseurs ,  comme  le  Sultan.  A 
Madrid ,    ou  sur  54  Evêques   50  se  sont  déclarés  pour 


324     Correspond,   diplom.  entre  le  Comte 

1826  !•  rctaUissemeiit  de  Tinquisition  »  où  dut  soi-disant  vo- 
lontaires royaux  font  la  loi  au  Monarque  lui-m^me ,  il 
n'hésiterait  pas  à  favoriser  le  parti  apostolique,  tout 
comme  à  Paris  il  voudrait  se  servir  des  Jésuites  pour 
réprimer  les  abus  de  la  presse,  que  la  Ministre,  de 
France  croit  devoir  considérer  comme  la  soupape  qui 
empêche  une  pompe  \,  feu  à  éclater.  Le  pouvoir  ro« 
yal  même  n'est  plus  à  Tabri  de  ses  attaques,  dès  que 
le  souverain  qui  en  est  revêtu  parait  pencher  du  cdté 
de  ceux  qui  croient  le  raffermir  en  voulant  lui  donner 
une  base  constitutiopnelle. 

Passons  sur  tout  ce  qu'on  ^a  tenté  pour  faire  modi- 
fier les  constitutions  données  à  leur  pays  par  plusieurs 
des  membres  du  Corps  Germanique,  au  Sud  de  PAlle-* 
magne.  Ce  qui  arrive  aujourd'hui  en  Portugal,  prouve 
ce  que  je  viens  d'avancer.  Le  souverain  l^itime  de  Por- 
tugal renonce  conditionnellement  à  cette  couronne,  en 
faveur  de  sa  fille  et  de  son  frère  en  lui  octroyant  une 
constitution*  La  grande  majorité  de  la  nation  porfu*- 
gaise  se  montre  satisfaite  de  cet  acte,  et  la  plupart 
des  principales  Cours  de  TEurope  croient  devoir  la 
reconnaître  comme  émanant  de  la  volonté  souveraine* 
Il  n^  a  que  l'Espagne  qui  employait  jusqu'ici  tous  les 
moyens  pour  y  mettre  obstacle.  Ses  mesures  devenaient 
même  tellement  hostiles  qu'elle  réfusait  à  recevoir  le 
*  Ministre  de  Portugal ,  comme  tel,  à  sa  cour,  et  de. 
rendre  les  armes  des  déserteurs  portugais  p  auxquels 
Elle  avait  accordé  asyle  en  Espagne.  Ce  n'est  qu'après 
que  la  Grande-Bretagne  lui  fit  sentir  qu'EUe  se  verrait 
obligée  \l  défendre  le  Portugal  si  l'Espagne  causerait  une 
rupture,  et  que  le  Ministre  Britannique  quitterait  Ma- 
drid,  que  le  Roi  d'Espagne  a  enfin  cédé.  U  faut  ob- 
server ici  que  la  dépêche  adressée  au  Ministre  d'An- 
f^eterre  contenant  cette  déclaration,  n'était  pas  arrivée 
à  Madrid  lorsque  le  Roi  Ferdinand  y  ctfda.  Le  Mar- 
quis de  Moustier  a  appuyé,  dans  son  rapport  au  gou- 
vernement français,  sur  l'assertion  que  la' résolution  de 
S.  M.  Catholique  avait  été  entièrement  l'effet  de  sa 
propre  volonté.  Mr.  Canning  ne  doute  pas  cependant 
que  l'expédition  anglaise ,  dont  .  il  avait  donné  con- 
naiséance  au  cabinet  français,  avait  communiqué  par 
le  télégraphe.  Mais  le  repos  de  Portugal  n'en  reste 
pas  moins  menacé.  La  Reine  qui  a  si  souvent  con- 
sjâré,  a  tftché  de  gagner  les  soldats  qui  étaient  de  garde 


de  MuiUier  et  le  Prince  de  Metternich.      225 

\  ton  palais,  et  son  digne  fils  Tlnfant  Don  Miguel  sert  1^6 
de  mot  de  ralliement  aux  ennemis  de  la  Régence. 

D'après  les  dëpéches  du  13  Octobre  >  il  a  iié  pro- 
clame Roi  absolu  par  le  Marquis  de  Chaves»  piès  de 
Viila-ReaL  Cette  tentative  a  ëchoué»  mais  une  plus 
sérieuse  s'est  opërëe  en  Algaryes,  où  des  troupes  se 
sont  dëclarëes  en  faveur  de  l'Infant.  Le  Gouverneur 
de  la  Province,  CTomte  Alva,  a  éié  arrête  un  moment. 
Il  a  fallu  envoyer  des  troupes  pour  combattre  les  re« 
yçiléê,  et  la  Régente  s'est  vue  obligée  à  reclamer  la 
protection  des  troupes  de  marine  des  vaisseaux  anglais 
dans  le  Tage,  pour  la  sûreté  de  la  famille  royale*  Qr 
celte  guerre  civile  n'est-elle  pas  provoquée  par  la  con- 
duite de  llnfant  Don  Miguel^  qui  à  son  tour  est  dirigé 
par  le  cabinet  d'Autriche? 

.  Ce  prince  ne  saurait  avoir  «ucun  droit  au  trdne, 
tant  qu'existe  son  frère,  l'Empereur,  et  sa  descendance 
mile,  qu'en  vertu  de  l'acte  auquel  il  a  si  long-tems 
refusé  son  assentiment.  Pour  le  soustraire  au  danger 
qui  pourrait  en  résulter  pour  lui,  on  lui  a  cependant 
fait  prêter  secrètement  et  conditionnellement  le  serment, 
et  au  lieu  de  le  faire  partir  pour  le  Brésil,  où  TEmpe- 
reur  l'a  invité  de  venir,  y  expédia  le  Baron  Neumann^ 
pour  négocier»  des  modifications  à  la  Constitution  qui 
deplait  'k  Vienne. 

Cette  manière  de  faire  prêter  le  serment  à  D.  Mi- 
guel ne  saurait  guère  convenir  \  l'Empereur  du  Brésil, 
et  moins  encore  au  repos  du  Portugal,  qui  reste  com- 
promis tant  que  le  parti  de  la  Reine  et  de  l'Infant  et 
de  l'Espagne  pourra  se  prévaloir  de  son  nom  pour  fo- 
menter des  troubles.  Ce  n'est  aussi  qu'avant  le  départ 
des  dernières  dépêches  de  Sir  H.'  Wellesley,  que  le 
Prince  de  Metternich  a  mis  cet  Ambassadeur  au  fait 
de  cette  prestation  de  serment  de  lui,  qu'on  a  tâché 
d'expliquer  en  alléguant  qu'il  fallait  attendre  la  dispense 
du  Pape  pour  le  mariage  projeté  entre  D.  Miguel  et 
sa  nièce.  Mr.  Canning  m'a  dit  depuis  que  cette  dépêche 
était  écrite,  qu'il  ignore  si  le  serment  a  été  prêté  con- 
ditionnellement. Mais  comment  expliquer  que  cet  acte 
nous  soit  resté  inconnu  le  28  Octobre ,  et  qu'on  ait 
encore  alors  différé  de  s'expliquer  vis-a-vis  la  cour  de 
Naplea,  sur  la  politique  que  l'Autriche  allait  observer 
contre  le  Portugal?  Comment  expliquer  la  politique 
de  TAutricbe,   dans   ce   conflit  entre   l'Empereur  Don 

Sauy*  SuppUm»    Totim  III.  P 


226      Correspond,  diplom.  entre  le  Comte 

1826  Pedro  et  8on  frère?  L'acte  du  premier  est  une  ëma* 
nation  de  sa  puissance  souyeraine^  applaudie  par  la  ma- 
jorité des  Portugais. 

Cet  acte  eù  peut  être  mal  avise,  mais  il  est  capable 
d'être  modifia  et  corrigé  par  Fautorhé  légitime.  Dé 
Fautre  cdté,  nous  voyons  un  prince  qui  n'est  connu  à 
l'Europe  que  sous  les  couleurs  les  plus  noires ,  com- 
plice de  trahison  contre  son  père,  et  de  Tassasiuat  de 
•ou  favori. 

Croit-on  ce  personnage  revêtu  d'une  autorité  abso- 
lue, moins  redoutable  pour  le  Portugal,  qu'une  Régence 
limitée  par  une  Constitution,  sans  contredit  plus  facile 
à  corriger  que  ne  le  sera  D.  Miguel? 

Faut-il  une  autre  preuve,  qu'on  protège  l'absolu- 
tisme, lorsqu'on  se  déclare  même  contre  l'autorité  royale, 
là  où  on  les  croit  en  opposition?  Et  que  penser  des 
efforts  tant  vantés  pour  le  maintien  de  la  paix,  lors- 
qu'on favorise,  pour  ainsi  dire,  Téclat  d'une  guerre 
daus  la  Péninsule? 

J'en  reviens  à  la  question  orientale,  qui  fournit 
principalement  matière  de  doléance  contre  l'Angleterre. 
L'Autriche  se  plaint  que  l'Ambassadeur  d'Angleterre  ne 
communique  plus  avec  Tlnternonce  d'Autriche.  Ici  on 
observe  au  contraire  que  ce  Ministre  n'a  jamais  favo- 
risé les  vues  de  l'Angleterre.  Ce  n'est  pas  là  la  ligne 
sur  laquelle  devraient  se  trouver  les  Agents  de  deux 
Cours  amies.  Mais  elle  est  encore  la  suite  de  la  di* 
vergence  des  vues,  sur  le  chemin  à  choisir  pour  réta- 
blir le  repos  dans  l'Orient. 

La  décision  de  la  Porte  sur  l'Ultimatum  Russe  ne 
saurait  mettre  un  terme  aux  inquiétudes  que  sa  posi- 
tion inspire.  Elle  vient  d'acéepter  les  conditions  qu'on 
lui  dicte;  mais  elle  tardera  à  les  accomplir.  En  atten- 
dant, la  lutte  contre  les  Grecs  insurgés  tiendra  le  dé- 
nouement de  la  question  en  suspens.  La  communica- 
tion officielle  du  protocole  de  St.  Petersbourg  du  4 
Avril  a.  c,  faite  de  concert  par  la  Grande-Bretagne  et 
la  Russie  aux  cours  alliées  à  la  fin  d'Ao At,  Vous  prou- 
vera qu'on  jugeait  trop  légèrement  à  Vienne  cet  arrange* 
ment»  concerté  entre  deux  des  plus  puissantes  cours  de  l'Eu- 
rope, en  le  qualifiant  de  l'appellation  d'un  enfant  né-mort. 

Les  Cours  alliées  n'avaient-elles  pas  déclaré  elles- 
mêmes,  à  l'ouverture  des  conférences  de  St.  Petersbourg, 
sur  le  sujet  de  la  Grèce,  que  l'intérêt  de  leurs  peuples 


de  Munster  et  le  Prince  de  Metternich.      227 

et  de  TEurope  entière  exigeait  qu'on  mit  fin  à  une  lutte  i  ûq^s 
qui  laisse  l£urope  daus  uo  ëtat  d'ioquiëtude  ? 

Cependant  ces  conférences  n'ont  eu  aucun  résultat 
satisfaisant.  C'est  à  elles  que  devait  s'appliquer  l'ëpi- 
thète  susmentionné,  et  on  voit  continuer  une  lutte  qui 
excite  tant  de  passions  y  qui  par  les  cruautés  qui  Font 
provoquée  et  dont  le  spectacle  révoltant  se  repète  sans 
tt^e,  réunit  les  voeux  des  peuples  pour  le  succès  des 
opprimés  y  et  expose  les  gouvernements  qui  ne  préten* 
dent  voir  y  dans  des  esclaves  qui  poussés  à  bout  tâchent 
de  rompre  leurs  chaînes,  que  des  libéraux  qui  se  ré- 
voltent contre  un  gouvernement  légitime. 

Ce  que  l'Angleterre  a  prédit  en  leur  accordant  le 
caractère  de  belligérants ,  et  ce  qu'elle  a  désiré  éviter 
par  ce  moyen  est  arrivé.  Le  commerce  maritime  de 
la  Méditerranée  souffre  par  une  nuée  de  pirates  grecs, 
et  les  malheurs  de  la  Grèce  se  sont  accrus. 

Le  Prince  de  Metternich  s'est  même  acharné  contre 
lea  efforts  dictés  par  l'humanité,  entre  autres  ceux  faits 
en  Prusse  pour  racheter  des  esclaves  grecs.  La  corre- 
spondance à  ce  sujet  avec  la  Cour  de  Prusse  est  même 
devenue  si  aigrie  que  Mr.  de  Maltzahn  a  eu  ordre  de 
déclarer  sèchement  à  Vienne,  que  la  Prusse  ne  préteu- 
doit  pas  contrôler  les  démarches  du  cabinet  de  Vienne, 
mais  qu'elle  ne  s'en  laisserait  pas  non  plus  faire  la  loi. 

Il  faudra  voir  maintenant  à  quel  point  la  Cour  de 
Vienne  voudra  concourir  avec  l'Angleterre  et  la  Russie, 
pour  faire  entendre  raison  à  la  Porte,  après  avoir  aug- 
menté son  obstination  par  l'appui  qu'elle  lui  a  fait 
espérer. 

A  quoi  a  mené  un  système  qui  a  isolé  l'Autriche, 
que  Popinion  publique  place  à  la  tête  de  l'absolutisme  7 
Le  Prince  de  Metternich  est  devenu  un  objet  de  haine 
pour  la  Cour  de  Russie,  qui  lui  attribue  entre  autres 
la  marche  lente  et  vacillante  qui  n'a  i\\\%  trop  alimenté 
une  révolte  qui  a  manqué  renverser  l'Empire. 

Eu  France,  ce  sentiment  est  moins  vif,  mais  il  est 
partagé  par  tout  le  parti  qui  n'est  pas  nbsoluttste  lui- 
mtme.  11  n'est  que  trop  naturel  que  le  Cabinet  anglais 
s'éloigne  d'un  Ministre  qui  se  montre  hostile  à  tout  ce 
qui  ressemble  à  une  liberté  civile  la  plus.raisotiuable  et 
l  plus  modérée,  car  c'est  un  pareil  système  constilti- 
tionnel  qu'on  regarde  ici  comme  le  plus  sûr  soutieu 
des  trônes ,   tout  comme  on  croit  que  l'arbitraire  abso« 

P2 


228      Correspond,  diplom.  entre-  le  Comte 

1826  lu  doit  finir  par  les  renverser,  en  provoquant  les  révo- 
lutions* C'est  entre  ces  deux  systèmes  que  s'est  ëtablt 
aujourd'hui  la  lutte ,  et  non  entre  la  Monarchie  et  les 
révolutions.  Le  Moniteur  du  18.  a  très  bien  démontre 
que  ce  n'est  plus  des  révolutions  ou  le  républicanisme 
que  désirent  les  hommes. 

Il  est  inutile  que  je  m^étende  sur  les  rapports  dans 
lesquels  le  Prince  de  Metternich  se  trouve  avec  les 
principales 'cours  de  PAllemagne»  ou  le  degrë  de  con- 
fiance dont  il  jouit  parmi  la  Nation.  Vous  être  à  même, 
Mr.  le  Comte,  d'en  juger  sur  les  lieux,  et  Vous  deplo- 
rerez  avec  moi  qu'une  Cour  qui  réellement  mërite  la 
plus  grande  confiance,  et  un  Ministre  aussi  habile  et 
tellement  fait  pour  être  aime  »  comme  Test  incontesta- 
blement le  Prince  de  Metternich,  s^est  laisse  extraîner 
par  un  désir  trop  vif  de  se  mettre  à  la  tête  du  parti 
qui  voudrait  soutenir  le  systèWie  monarchique,  a  en 
outrepasser  les  bornes.  Peut-il  servir  sa  cause  en  tâ- 
chant, d'établir  l'opinion  comme  si  le  Cabinet  Britan* 
nique  se  trouvait  placé  au  premier  rang  du  parti  libé- 
ral? La  faveur  dont  jouit  ce  cabinet  pourrait  par  Ik 
ennoblir  une  mauvaise  cause,  et  éloigner  de  ce  qu'on 
nomme  la  bonne  cause? 

J'ai  lu  tout  récemment  une  dépêche  du  Ministre 
d'une  Cour  royale  à  Paris,  qui  contenait  l'observation, 
que  le  séjour  du  Prince  Metternich  dans  cette  capitale 
avait  alarmé  l'opinion  publique,  et  que  la  présence  de 
Mr.  Canning  l'avait  visiblement  raffermie. 

J*ai  a  peine  besoin  de  Vous  dire  que  cette  dépêche 
n*est  pas  faite  pour  être  communiquée.  Son  contenu 
pourra  peut-être  servir  à  expliquer,  dans  une  conver- 
sation avec  le  Prince  de  Metternich ,  ce  qui  me  parait 
la  cause  du  manque  de  concert  dont  il  se  plaint.  Je 
l'ai  détaillé,  parcequ'il  m'a  fait  l'honneur  de  me  com- 
muniquer ses  plaintes,  et  parce  que  je  crois  me  rendre 
digne  de  sa  confiance,  en  ne  pas  cachant  mes  véritables 
sentiments,  dont  il  ne  révoque  pas  en  douté  (je  m'en 
flatte  du  moins)  la  pureté,  quant  k  ma  profession  de 
foi  politique  qui  lui  est  dis  long-tems  connue,  et  qui 
n'a  jamais  varié. 

J'ai  Phonneur  etc. 

E.  6.  Mtl^vsTBiu 


de  JUiinêter  ei  te  Prince  de  Metternich.     229 

Le  Chancelier  Prince  de  Metiernich  à  Pjimbaasa^ 
deur  Prince  Bsterhazf  h  Londres. 

Vienna  le  26  Décembre  1826. 

Mr.  le  Comte  de  Merveldt  est  venu  me  trouver  cet 
jours  derniers.  U  m'a  prévenu  qu'il  était  chargé,  de 
la  part  de  Mr.  le  Comte  de  Miinsteri  de  me  parler 
de  ses  regrets  au  sujet  de  ce  qui  venait  de  se  passer  à 
Francfort^  relativement  au  rappel  de  Mr.  Cathcart,  en 
qualifiant  le  fait  d'erreur.  Je  me  suis  empressé  d'as- 
surer Mr.  TEnvoyé  de  Hanovre  ^  que  nous  en  jugions 
de  même. 

Mr.  de  Merveldt  me  dit  en  suite  qu'il  était  encore 
chargé  d'une  commission  qui  portait  le  caractère  le  plus 
confidentiel.  Je  l'invitais  à  bien  vouloir  me  mettre  au 
fait  de  son  objet,  le  priant  d'être  assuré  d'avance  de 
la  haute  valeur  qu'il  me  trouverait  -toujours  prêt  à  at* 
tacher  à  ce  qui  nous  vient  de  sa  Cour.  Mr.  le  Comte 
de  Menreldt  me  donna  alors  à  lire  une  dépêche  de 
Mr.  le  Comte  de  Munster  en  date  du  14  Novembre  ^ 
dr.y  dont  il  me  laisse  la  copie. 

Je  prévins  Mr.  de  Merveldt  que  j'aurais  l'honneur 
de  faire  passer  ma  réponse  à  Mr.  le  Comte  de  Munster, 
dans  la  même  forme  dans .  laquelle  m'était  venue  sa 
communication.  C'est  ainsi  à  Vous,  mon  Frincei  que 
j'adresse  la  présente  dépêche. 

Vous  trouverez,  dans  l'annexé,  celle  que  m*a  con- 
fiée Mr.  FEnvoyé  d'Hanovre. 

.La  démarche  de  Mr.  le  Comte  de  Munster  poun*ait, 
à  certains  égards,  me  mettre  dans  unes  orte  d'embarras. 
Non  pas ,  mon  Prince,  qu'il  puisse  y  avoir  de  difficulté 
\  répondre  aux  accusations  que  l'on  adresse  à  notre 
Cour,  et  à  moi  en  particulier,  mais  par  rapport  \  la 
forme  que  j'aurais  à  donner  ii  une  réponse ,  pour  que 
d'une  part,  elle  ne  paraisse  pas  s'affranchir  des  égards 
que  j'ai  toujours  aimé  à  témoigner  à  l'homme  d*Etat 
respectable,  que  j'ai  au  surplus  une  longue  habitude 
de  regarder  comme  mon  ami,  et  dans  lequel  dans  tant 
de  circonstances  importantes  j'ai  rencontré  le  collabora- 
teur le  plus  sûr  et  le  plus  éclairé  ,  et  pour  que ,  d'au- 
tre part  ma  réponse  ne  donne  pas  lieu  à  supposer  qu'- 
un sentiment  de    foiblesse   ou   de   mauvaise   conscience 


230     Correspond,  diplom.  entre  le  Comte 

1826  retiendrait  ma  plume ,    et    paralyserait   mes  moyens  de 
défense. 

Ce  qui  ajoute  ekicore   en   singularitë  à  l'altematiye 
dans  Uquelle  je  me   Tois  place,    c'est  que  j*ignore  aous 
quel  point   de  vue   je   dois  envisager  la  communication 
de  Mr.  le  Comte  de  Merveldt,  quel  caractère  lui  attri- 
buer, quelle  valeur  y  attacher.     Il   m'est  impossible  de 
regarder  la  dépêche  de  Mr.  le  Comte  de  Munster  comme 
une  pièce  officielle  >   pas  même  comme  une  communica« 
tîon  roinistërielle.     Je  n'ai  fait  ni  directement ,    ni  par 
rintermëdiaire   de   Mr.   l'Envoya  d^Hanovre   \  Vienne, 
aucune  communication    qui    aurait   pu   provoquer   une 
déclaration  telle  que  Test  celle  sur  laquelle  portent  mea 
remarques.     Il  n'est   rien   survenu ,    dans   lea  affaires 
d'Allemagne ,  qui  pourrait  justifier  ou  même  rendre  rai- 
son  du  jugement  que  Mr.  le  Comte  de  Munster  porte 
sur  la  conduite  de   notre  Cour,    et   sur   ses  relations» 
heureusement  aussi  satisfaisantes  qu'amicales ,   avec  les 
Etats  de  la  Fëdëration  Germanique.    Les   autres  griefs 
articules  dans  sa  -dépêche   sont   si   ëtrangers  aux  rap- 
ports   de   notre   Cour   avec    celle  d'Hanovre,   rapports 
qu'une   longue  et    heureuse   habitude    nous  a   toujours 
fait  regarder  comme  des  plus  satisfaisants,    que  j'aurais 
lieu  d'être  surpris  de  me   voir  dans  le  cas  de  défendre 
ou  de  justifier  envers  elle  la   marche  de  notre  Cabinet, 
et.  jusqu'aux  principes  qui  lui  servent  de  guide.     Il  ne 
me  reste  donc  qu'à  prêter  à  la  dépêche  en  question  la 
valeur  d'une  lettre  confidentielle,    à  y  voir  un  avertis- 
sement amical,   adresse  non   pas  par  un  Ministre  à  un 
autre   Ministre,   mais  bien   une  explication   de  Mr.  le 
Comte  de  Munster  envers   moi  personnellement;  k   la 
prendre  dès-lors  en  considëration  au    titre  que  l'amitié 
et  la  confiance  permettent,   d'y   avoir  ^gard  lors  même 
que  des  explications  prennent  le  caractère  de  la  censure. 
Je  dois  relever   avant   tout    une  accusation    qui    se 
trouve  renfermée  dans  les  mots  A* absolutisme  et  d'^fr- 
solutiste^    consignés  dans  la  dépêche  de  Mr.  le  Comte 
de^  Munster ,    et  qui   y  sont  reproduits  à  plusieurs  re« 
prises.     Ces  mots,  mon  Prince,   ne  nous  vont  en  ma- 
nière quelconque,     lis    ne  sont   point  applicables  à  un 
Prince  qui  regarde    la  légalité   comme  la  seule  base  de 
ses  actions,  et  le  droit  public  comme  celle  de  sa  poli- 
tique; ils  ne  vont  pas  à  son  Ministre,  et  ma  carrière   en- 
tière est  là  pour  le  prouver.    Lorsque  ce  mot,  qui  se- 


de  Munster  et  le  Prince  de  Metternich.      231 

> 
rait  odieux   si   en  réalité  il  n'était  vide  de  sens ,    dans  1826 

son  application    aux   yues    et   aux    principes  de   notre 

Gouvernement^    est    journellement   mis   en  avant  de  la 

part  de  factieux,    qui   pour   nous   attaauer  dénaturent 

sciemment   nos    principes   et   notre  conduite ,   sous    ne 

.trouvons  en  cela  rien   qui  doive  nous  surprendre»      Il 

cesse  d'en  être  de  mâme,  quand  nous  voyons  ce  même 

reproche  sortir  de  la  plume    d'un  homme   tel   que  Mr. 

le  Comte  de  Munster. 

Cette  seule  remarque  pourrait  suffire ,  \  notre  ju- 
gement; la  profession  de  foi  qu'elle  renferme,  et  dont 
ce  Ministre  ne  saurait  méconnaître  la  sincérité,  pour- 
rait même  me  dispenser  d'entrer  dans  des  explications 
de  détail  sur  un  reproche  qui  embrasse  la  situation 
morale  et  politique  toute  entière  de  TEmpereur  et  de 
son  Cabinet.  Je  crois  toutefois  devoir  donner  quelque 
attention  à  deux  points  tirés  de  la  dépêche  de  Mn  le 
Comte  de  Merveldt,  dont  je  regarde  le  premier  comme 
la  base  des  récriminations  qu'eUe  renferme  et  dont  je 
relète  Tautre»  parce  qu'il  tient  à  des  questions  dans 
les  quelles  l'opinion  de  ce  Ministre  a  une  valeur  toute 
particulière  \  nos  yeux. 

Cest  une  position  bizarre  que  celle  où  le  Minisire 
d'Autriche  se  voit  appelé  à  répondre  à  une  accusation 
qui  part  du  fait ,  que  depuis  quelque  années  tout,  prin- 
cipes ,  dispositions ,  marche ,  aurait  changé,  sous  un 
Souverain  régnant  depuis  trente  ans ,  et  un  Ministre 
appelé  depuis  dix-huit  ans  à  diriger  les  relations  ex- 
lérieuresr  de  la  Monarchie,  tandis  qu'en  Angleterre  il 
ne  se  serait  opéré  dans  ce  même  laps  de  tenis  aucun  chan- 
gement. Le  successeur  du  Ministre  anglais  décédé  en  1822, 
admettrait-il  lui-même  la  thèse,  que  rien  ni  dans  les  idées, 
ni  dans  la  marche  du  Gouvernement  Britannique,  n'au- 
rait varié  dans  l'attitude  et  dans  la  marche  des  affaires 
confiées  à  ses  soins?  Nous  sommes  tellement  convain- 
cus du  contraire,  que  sans  prétendre  nous  établir  en 
aucune  manière  juges  de  la  valeur  des  faits  qui  offrent 
de  la  divergence  entre  le  passé  et  le  présent,  il  doit 
nous  être  permis ,  provoqués  comme  nous  le  sommes, 
de  déclarer  à  la  fois  dans  l'intérêt  de  la  vérité,  et  pour 
l'acquit  de  notre  conscience,  que  si  depuis  l'année  1822 
il  s'est  opéré  quelque  changement  dans  les  relations  en- 
tre les  deux  Cours,  ce  n'est  poiut  \  Vienne  qu'il  serait 
juste  d'en  chercher  la  cause. 


•      232     Correspond,  diplom.  entre  le  Comte 

i826  Aussi  les  accasaiions  que  la  faction  libérale»  dou^ 
d'un  instinct  souvent  assez  sûr,  lance  journellement 
contre  TAutriche ,  n'ont-elles  jamais  porte  sur  la  versor^ 
tilité  de  notre  politique,  mais  bien  sur  notre  ennu- 
yeux et  obscur  système  de  stabilitë«^  Vous  devez  com- 
prendre,  mon  Prince 9  la  surprise  que  nous  avons  dû* 
éprouver  en  apprenant  que  le  reproche  oppose  nous 
est  adressa  de  Londres* 

Four  ce  qui  est  des  affaires  Germaniques,  j'avoue 
franchement  ignorer  sur  quelles  données  peut  être  Ibndë, 
ou  à  quels  faits  peut  se  rapporter  le  passage  de  la*  dé- 
pêche de  Mr.  le  Comte  de  Munster ,  relatif  \  la  perte 
que  nous  aurions  faite  de  la  confiance  des  Etats  alle- 
mands. Les  faits  sont  opposés  à  celle  supposition,  et 
des  preuves,  que  je  pourrais  qualifier  de  journalières, 
viennent  à  leur  appui. 

Je  ne  connais  pas  de  Gouvernement  allemand  qui 
ne  regarde  Tesprit  de  justice  et  d'entière  modération  de 
notre  auguste  maître  comme  une  des  premières  garan- 
ties du  repos  politique  et  intérieur  de  la  Fédération. 
Des  relations  intimes  et  journellement  renforcées  exi- 
ste'nt  entre  •  le  Cabinet  impérial  et  les  Gouvernements 
allemands.  Nous  ne  voyons  rien  qui  pourrait  être  qua- 
lifié d'esprit  d'opposition  contre  les  vues  généralement 
et  uniformément  conservatrices  de  TEmpereur. 

L'accusation  que  nous  eussions  tenté  d'engager  l'un 
ou  l'autre  des  Gouvernements  qui  ont  introduit  chez 
eux  un  régime  représentatif,  si '  essentiellement  différent 
de  celui  des  anciens  Etats  allemands ,  tel  que  S.  M.  Bri- 
tannique a  eu  la  haute  sagesse  de  le  rétablir  dans  ses 
domaines  allemands,  \  renverser  une  oeuvre  qui  de  la 
part  de  plus  d'un  prince  a  été  le  fruit  d'une  précipita- 
tion bien  regrettable,  cette  accusation  est  fausse  et  de 
toute  fausseté,  on  chercherait  en  vain  un  seul  fait  qui 
la  confirmât.  Ce  qui  est  vrai,  c'est  que  dans  certains 
moments  de  crise  que  l'Allemagne  a  déjà  eu  à  traverser 
au  sein  de  la  paix  politique  de  l'Europe,  plusieurs  d'en- 
tre ces  Gouvernements  se  sont  adres9és  à  nous  pour 
s'assurer  de  nos  dispositions  relativement  \  d'importants 
changements  a  opérer  dans  l'étendue  des  concessions 
faites  par  eux,  et  que  chaque  fois  nous  leur  avons  con- 
seillé de  ne*  point  se  livrer  à  une  entreprise  pareille*. 
En  Vous  citant  ce  fait,    mon  Prince,   je   me   sens  dis- 


de  Munster  et  le  Prince  de  Metternich.    233 

penaë   de  toute   autre  réfutation  d'une   thise  manquant  1826 
de  toute  base» 

Quant  à  la  confiance  des  peuples  Allemands,  il  me 
semble  strictement  nécessaire  d'établir  une  diÎBPérence 
entre  ce  que  Ton  voudrait  entendre  par  cette  qualifi- 
cation. 

Entend-on  parier  du  peuple  véritable^  nous  ne  som- 
mée pas  en  doute  que  ses  regards  sont  tournés  avec  une 
entière  confiance  vers  la  grande  puissance  conservatrice. 
Entend-on  parler  de  la  gent  libérale,  nous  ne  sommes 
pas  assez  ingénus  pour  avoir  la  prétentation  d'eu 
être  aimés*  ' 

Les  mêmes  hommes  qui  ont  fait  vingt  appels  \ 
l'Empereur  pour  l'engager  a  les  aider  \  effacer  les  sub- 
divisions territoriales  en  Allei^agoe,  et  \  se  mettre  ^  la 
tête  d'une  grande  Nation  Allemande,  ces  hommes,  dés- 
appointés dans  leur  projet  favori,  et  certains  de  ne 
jamais  trouver  en  nous  de  l'appui  pour  aucune  de  leurs 
idées  subversives,  ne  peuvent  pas  être  les  amis  du  Gou- 
vernement Autrichien.  Mais  ces  mêmes  hommes  9  por- 
lent-ils  une  affection  plus  réelle  à  quelque  gouverne^ 
ment  que  ce  soit  qui  sait  se  respecter  lui-même,  et 
les  droits,  Tlndependance  et  l'existence  d'autres  Etats? 
Nous  ne  le  croyons  pas. 

Après  Vous  avoir  fait  part  de  ces  observations,  que 
Vous  êtes  autorisé  de  montrer  à  Mr,  le  Comte  de  Mun- 
ster, )e  puis  passer  sous  silence  le  reste  de  sa  dépêche 
\  Mr*  le  Comte  de  Merveldt. 

Les  passages  de  cette  dépêche  concernant  les  affai- 
res du  Portugal  et  du  Levant,  se  trouvent  répondus 
par  nos  actes  publics,  ainsi  que  par  les  explications 
les  plus  circonstanciées  dont  nous  avons  fait  part  au 
Cabinet  de  Londres. 

Comme  je  puis  supposer  que  Mr.  le  Comte  de  Mun- 
ster pourrait  être  privé  de  plusieurs  données,  et  que 
je  sois  toujours  prêt  à  faire  un  appel  aux  actes  mêmes 
qui  émanent  de  notre  Cabinet,  je  n'hésite  pas,  en  lui 
ouvrant  les  archives  de  notre  ambassade  à  Londres,  à 
lui  offrir  toute  facilité  de  prendre  une  connaissance  ex- 
acte des  faits,  qui  mieux  que  tous  les  raisonnements 
font  ressortir  la  vérité.  Veuillez,  mon  Prince,  porter  ii 
sa  connaissance  telles  pièces  dont  l'inspection  pourrait 
lui  être  utfle  pour  prononcer  un  jugement  entre  Jios 
actes  et  de  simples  suppositions  sur  notre  compte.   Plus 


234     Correspond,  diplom.  entre  le  Comte 

1826  Mr.  le  Comte  de  Munster  voudra  vouer  de  loisir  k  cette 
recherche 9  et  plus  nous  eh  éprouverons  de   satisfaction. 

Le  seul  passage  de  la  dëpéche  en  question  qu'il  me 
serait  impossible  de  ne  point  toucher  avant  de  termi- 
ner la  pr&ente,  est  celui  qui  renferme  la  citation  de 
l'exemple  de  la  Girande- Bretagne,  ^'n'admettant  }amaia 
d'ingërence  étrangère  chez  elle,  mais  aussi  ne  s'en  ar* 
rogeant  jamais  chez  les  autres  "• 

Je  Vous  avouerai  franchement,  mon  Prince,  que  je 
ne  saurais  accorder  cette  thèse  avec  l'expérience  de 
tous  les  jours.  Je  suis  loin,  très  loin  de  faire  un  re- 
proche à  la  Grande-Bretagne  de  Faction  que  nous  lui 
voyons  exercer  sur  les  affaires ,  dans  les  cinq  parties 
du  monde.  Nous  concevons  qu'il  doit  en  être  ainsi,  vA 
rétendue  imnîensé  de  ses  relations  politiques  et  commer«^ 
cielles.  Mais  accuser  l'Autriche  ^'de  prendre  part  dans 
les  troubles  qui  éclatent  dans  d'autres  pays",  ce  n'est 
certes  pas  juste. 

Ce  n*e8t  pas  l'ambition  de  l'Empereur,  ce  n'est  pas 
une  activité  inquiète  de  son  Cabinet,  c'est  sa  position 
centrale,  ce  sont  ses  nombreux  points  dé  contact  a'vec 
d'autres  états,  qui  ne  nous  ont  que  trop  souvent  obli- 
gés d'intervenir  dans  dès  questions  que  nous  eussions 
beaucoup  mieux  aimé  ne  devoir  aborder,  et  l'histoire 
des  vingt  années  dernières  atteste  que  nous  ne  nous 
sommes  occupés  des  troubles  que  l'esprit  révolution- 
naire a  fait  naître  autour  de  nous,  que  lorsque  l'interél 
direct  de  notre  conservation  ou  des  dangers  qui  nous 
ont  menacés  en  commun  avec  d'autres  puissatices,  nous 
en  imposèrent  la  loi. 

Quant  aux  principes  d'après  lesquels,  dans  d'aussi 
pénibles  occurrences,  le  Gouvernement  Autrichien  a 
constamment  agi,  nous  ne  les  désavouerons  jamais,  et 
peut-être  même  les  motifs  qui  ont  décidé  de  l'expédi- 
tion du  présent  Courier,  fourniront  -  ils  des  preuves 
nouvelles  du  système  de  modération  inviolablement  suivi 
par  notre  auguste  mattre,  et  lequel,  s'il  était  adopté  gé- 
néralement, offrirait  peut-être  à  l'Europe  une  per- 
spective plus  rassurante  pour  sa  tranquillité,  que  ne 
l'est  celle  que  kipus  avons  en  réalité  devant  nous. 

Recevez,  mon  Prince,  l'assurance  de  ma  considéra- 
tion la  plus  distinguée.  * 

Mkti'iiisiich. 


I 

de  Munster  et  le  Prince  de  Metternich.     235 

m.  1827 

/>  Ministre  d^Etat  et  du   Cabinet  Comte  Munster 
à  9on  jiltesee  le  Prince  Paul  Éater/uizy  (Ambassa- 
deur d'Autriche  à  Londres). 

à  Putney-HéUca  l  Février  1827. 

Retenu  au  lit  par  une  maladie  rheumatique  que  je 
me  suis  attirée  h.  Fenterrement  du  Duc  d'Yorck,  je  suis 
prirë  de  l'honneur  de  me  prèaenter  ohea  Votre  Altesse 
pour  Lui  rendre  la  dépêche  d- jointe,  qu'Elle  a  eu  la 
bont^  de  me  communiquer  d'après  la  Tolontë  de  S.  A. 
le  Prince  de  Metternich. 

Je  ne  Lui  cacherai  pas  que  la  lecture  m'a  cause 
une  Yive  peine,  —  Bien  qne  8.  A.  ait  juge  avec  rai- 
son qu'£lle  ne  saturait  prêter  à  la  communication  qui 
Lui  avait  été  faite  par  le  Comte  de  Merveldt,  ^^que  la 
valeur  d'une  lettre  confidentieUei  à  y  voir  un  avertis- 
aement  amical ,  adressé  non  par  un  Ministre  à  un  autre 
Ministre,  mais  bien  une  explication  du  Comte  de  Mun- 
ster adressée  au  Prince  de  Metternich  personnellement, 
et  de  la  prendre  dès- lors  en  considération  au  titre  que 
Tamitié  et  la  confiance  permettent  à*y  avoir  égard'%  je 
remarque  pourtant  que  ma  franchise  a  eu  le  malheur 
de  déplaire  à  Son  Altesse ,  que  le  Chancelier  de  l'Em- 
pire d'Autriche  se  fait  entrevoir  dans  son  langage,  et 
qu'il  fait  même  allusion  à  la  personne  sacrée  de  l'Em- 
pereur,  dont  je  n'ai  jamais  cessé  d'admirer  les  hautes 
et  éminentes  qualités. 

J'ai  donc  mal  jugé,  mon  terrein ,  et  je  ne  saurai  dé- 
sormais mieux  faire  que  de  ui'interdire  toute  réplique, 
pour  vouer  d^autant  plus  tdt  nta  démarche  à  l'oubli* 

Il  me  sera  cependant  permis,  sans  m'écarter  de  cette 
résolution,  d'adresser  quelques  mots  à  Votre  Altesse, 
pour  ne  pas  paraître  è  ses  yeux  coupable  de  l'indiscré- 
tion impardonnable  qu'il  y -aurait  ea  d'avoir  chargé  le 
Comte  de  Merveldt  de  la  communication  en  question, 
sans  y  avoir  été  engagé  par  quelque  communication  de 
la  part  du  Prince -Chancelier. 

Si  8.  A.  s'exprime,  dans  la  dépêche,  de  la  manière 
suivante:  'Me  n'ai  fait  ni  directement  ni  indirectement, 
jii  par  l'entremise  de  l'Envoyé  de  Hanovre  a  Vienne, 
aucune  communication  qui  aurait  pu  provoquer  une 
déclaration  telle  que  l'est  celle  sur  laquelle  portent  mes 
remarques",  il  faut  que  S.  A.  ait  voulu-  dire  qu'Elle 
juge  que  je  me  suis  écarté  de  l'objet  d'une,  commuuica- 


236     Correspond,  diplom.  entre  le  Comte 

1827  lion  confidendelU  qu^EUe  a  bien  youIu  me  faire  ptrve* 
nir  par  le  Comte  de  Merveldt,  d'aprèa  une  dépêche  du 
27  Septembre,  que  je  suis  prêt  à  mettre  eoue  lei  jreux 
de  Votre  Altesse.  Cette  communication  explique  éga- 
lement pourquoi  )^ai  cru  deyoir  faire  parvenir  ma  ré» 
ponse  par  la  même  voie  que  8.  A.  avait  jugé  à  propoa 
de  choisir. 

La  conversation,  dont  elle  contient  le  résumé,  avait 
été  amenée  assez  naturellement  par  la  circonstance  que 
j'avais  chargé  le  Comte  de  Merveldt  à  faire  agréer  au 
Prince  mes  regrets  et  mes  excuses,  de  ce  que  je  m'étais 
vu  privé  de  Tfaonneur  de  Lui  faire  ma  cour  au  Jo« 
hanoisberg. 

D'après  ce  que  le  Comte  de  Merveldt  m*a  rapporté 
à  ce  sujet,  le  Prince  avait  eu  la  grâce  de  témoigner  à 
son  tour  des  regrets  de  ne  pas  m'avoir  revu,  en  ajou- 
tant qu'il  aurait  désiré  m'entretenir  sur  plusieurs  des 
événements  des  dernières  années,  de  renouveler  les  biens 
de  confiance  mutuelle,  et  de  faire  représenter  par  mon 
entremise  au  Roi.,  mon  mettre,  ^^so  Manches,  was  ifim 
au/  dem  Herzen  liege^ 

Aucun  des  sujets  touchés  par  S*  A*  en  cette  oCca« 
sion  ne  concernait  la  Confédération  Germanique,  et 
pourtant  on  parait  vouloir  me  reprocher  de  m'étra 
écarté  des  rapports  que  le  Royaume  de  Hanovre  pour- 
rait avoir  avec  r£mpire  d'Autriche.  Votre  Altesse  sait 
que  j'ai  servi  dlntérmédiaire  dans  les  communications 
de  l'Autriche  avec  la  Grande-Bretagne,  tant  que  les 
communications  directes  entre  les  deux  puissances  res- 
taient interrompues.  Ces  rapports  datent  du  Ministère 
du  Comte  de  Stadion  et  ils  ont  été  continués  par  Mr. 
le  Prince  de  Metternich.  V.  A.  connait  d'ailleurs  la 
correspondance  que  j'eus  avec  le  Prince,  durant  son 
dernier  séjour  à  Paris,  lorsqu'à  l'occasion  d'une  invi* 
tation  que  j'avais  été  chargé  de  lui  faire  parvenir  au 
nom  du  Roi,  S.  A.  accompagna  son  refus  de  l'observa- 
tion, à  quel  point  devaient  avoir  été  poussés  les  erre- 
ments du  Cabinet  Britannique,  pour  empêcher  le  Mi- 
nistre d'Autriche  de  se  rendre  à  Londres  pour  ne  pas 
les  sanctionner  par  sa  présence.  Cette  observation  alors 
engagea  le  Roi  à  m^ordonner  d'adresser  au  Prince  de 
Metternich  une  lettre,  qui  avait  poqr  but  de  justifier 
les  démanclies  qui  avaient  attiré  sa  censure. 

V.  A.  a^eu  communication  de  cette  correspondance. 


c/éf  Munster  et  le  Prince  de  Mettérnich.     237 

et  Elle  ne  saarait  plus  être  surprise  cle  ce  que  fai  cru  1827 
devoir  en  cette  occasion  m'expliquer  avec  une  entière 
franchise  sur  la  cause  de  ces  froissements  qui  pour- 
raient  nuire  à  ritarmonie  entre  deux  Cabinets,  dont  la 
bonne  intelligence  est  si  désirable.  D'ailleurs  9  censu- 
rer les  démarches  du  Cabinet  Britannique  1  c'est  cen- 
surer, du  moins  indirectement,  la  conduite  politique 
du  Rov  , 

Sans  doute,  8.  M.  ne  saurait  être  considérée  comme 
ayant  part  k  tout  ce  qui  peut  échapper  à  Ses  Ministres, 
dans  les  débats  du  Parlement.  Cela  est  clair,  par  la 
seule  circonstance  que  les  Ministres  ont  différé  entre 
eux,  sur  des  questions  importantes. 

Mais  dès  qu'il  s'agit  de  prendre  des  mesures  par 
rapport  à  la  politique  étrangère,  toutes  les  dépêches 
sont  soumises  d'avance  à  la  sanction  du  Roi.  En  An- 
gleterre, on  peut  attaquer  un  Ministre  responsable; 
mais  vis-a-vis  les  puissances  étrangères,  ce  n'est  que  le 
Roi  qui  est  censé  avoir  agi ,  et  non  son  Gouverne- 
ment, et  moins  encore  un  Ministre  individuel. 

Il  n'en  est  pas  moins  certain  que  les  piquantures 
personneiJes  qui  pourraient  s'élever  entre  les  Ministres 
qui  dirigent  les  Cabinets  de  différents  Empires,  peu- 
vent avoir  une  influence  bien  nuisible  sur  les  affaires. 
J'ai  cru  devoir  les  indiquer,  de  même  que  le  danger 
qu'il  Y  aurait  dans  la  tentative  de  placer  aux  yeux  du 
public  la  Grande-Bretagne  au  premier  rang  du  parti 
libéral.  J'ai  dit  que  cette  opinion  donnerait  une  popu- 
larité peu  méritée  à  ce  parti,  tout  comme  les  tentatives 
des  Cabinets  étrangers  pour  perdre  le.  Ministre  qui  leur 
déplaît ,  ne  sauraient  mener  en  Angleterre  qu'à  le  rendre 
tout -puissant. 

Je  me  suis  interdit  la  réfJique,  mais  j'ose  appeler 
Tatteotion  de  V.  A.  à  la  date  de  ma  dépêche,  pour  ex- 
pliquer la  vivacité  avec  laquelle  je  me  suis  expliqué. 

Elle  était  au  14  Novembre ,  époque  qui  allait  dé- 
cider sur  l'éclat  d'une  guerre  civile,  qui  allait  im- 
manquablement provoquer  une  expédition  Anglaise  en 
Portugal. 

N'était -il  pas  de  la  plus  haute  importance  d'avoir 
engagé  l'Espagne  \  éviter  une  complication  qui  menace 
d'avoir  les  suites  les  plus  graves?  C'est  en  ce  moment 
que  nous  e&mes  à  Vienne  les  rapports  sur  ce  qui  s'é- 
tait passé  à  l'égard  de  la  prestation  du  serment  de  l'In- 


238     Négociât*  entre  P Angleterre  et  fAniirlq. 

1827  fant  de  Portugal,  et  que  le*  Comte  de  Villa  Real  lit 
entendre  ses  plaintes  de  ce  que  plusieurs  Ministres  des 
Cours  alliées  y  entre  autres  celui  d'Autriche,  qu'il  avait 
requis  d'appuyer  près  du  Cabinet  d'Espagne  -les  démar- 
ches qui  seules  pouvaient  prévenir  l'ëclat  de  la  guerre, 
n'avaient  point  obtempéré  à  sa  sollicitation  si  analogue 
aux  sentimens  professés  par  ces  Cours. 

J^ai  Phonneur  d'être,    avec  la  plus  haute  considéra- 
tion «  etc. 


19* 

Négociations  entre  la  Grande  -  Bre- 
tagne et  les  Etats  unis  de  VAméri^ 
que  septentrionale  sur  l'extradition 
des  esclaves  fugitifs  et  déserteurs. 

(Présentées  au  Congrès  des  Etats-Unis). 

Message  of  the  Président.     To  the  House  of  Jîe- 
presentatwes  of  the    United  States. 

Washington^  \bth  Vecemher^  1828. 

In  compliance  v^ith  the  Resolution  of  the  House  of  • 
Représentatives  of  the  8th  Instant,  referring  to  a  Ne- 
gotiation  with  the  British.  Government,  by  virtue  of  a 
Resolution  of  the  House  of  the  lOth  of  May  last,  re- 
lative to  the  surrender  of  Fugitive  Slaves ,  I  transmit, 
berewith,  a  Report  from  the  Secretàry  of  State,  witii 
Copies  of  Instructions  and  Correspondence  containing 
the  desired  information. 

JoHS  QunrcT  Adams. 

Report  of  the  Secretàry  of  State. 

Department  ûf' State ^  Washington ^  \Zth  Decefnber,  1B28. 

The  Secretàry  of  State,  to  whom  bas  been  referred 
the  Resolution  of  the  House  of  Représentatives ,  of  the 
8th  instant  y  requesting  the  Président  ^4o  inform  tbat 
House  9  whether ,  by  virtue  of  a  Resolution  passed  on 
the  lOth  day  of  May  last,  he  has  entered  into  any, 
aud  if  any,  what  Negotiation  with  the  British  Govern- 
ment» relative  to  the  surrender  of  Fugitive  Slafves  vrho 
may  hâve  taken  refuge  within  the  Canadian  Provinces 
belonging  to  said  Government*' ,  has  the  honour  to  re- 
port to  the  Président,  that,  presuming  it  vrill  be  ^alit- 


sur  textraSition  des  esclaves.  239 

factory  to  the  House  to  be  informed  of  tbe  Instructions  1626 
-whkh  were  givep  to  the  late  Minister  of  the  United 
States  at  the  Court  of  St.  James  y  on  the  subject  mat- 
ter  of  the  Resolution  ^  and  of  the  resuit  of  the  Nego- 
tîation  ^hich  vras  opened  in  conséquence  of  them^  Ex- 
tracts are  herewith  submitted  from  Instructions  given 
to  Mr.  Gallatin  y  on  the  19th  of  June,  1826,  and  the 
24tb  of  February,  1827  ^  and  a  Copy  of  a  Letter  ad* 
dressed  to  him  on  the  24th  of  Msgr  1827,  together 
yvhûï  Extracts  from  the  Despatcbes  of  Mr«  Gallatin^  un- 
der  date  the  21st  of  December,  1826^  the  5th  of  July, 
1827,  and  the  26th  of  September^  1827. 

The  Secretary  of  State  bas,  also,  the  bonour  to 
report,  tbat  in  pursuance  of  tbe  House  çî  the  lOtb  of 
May  last,  an  Instruction  was  given,  on  the  13tb  of 
June  last  y  to  Mr.  Barbour ,  a  Copy  of  which  is  no w 
laid  before  the  Président,  together  with  a  Copy  of  the 
only  Communication  which  bas  been  yet  received  from 
bim  on  that  subject. 

H.  Clat. 

(1.)  —  27ie  Secretary  of  State  to  Mr.  Gallatin. 
(Exiract).  19/A  Jum,  1826. 

You  are,  accordingly,  authorized  and  instructed  to 
propose  a  Stipulation  : 

Ist.  For  the  mutual  surrender  of  Deserters  from 
the  Military  and  Naval  Service,  and  from  the  Merchant 
Service,  of  the  two  Countries.  Persons.'who  bave 
been  naturalized  by  the  Lav^s  of  either  Psrty  must  be 
excepted  from  the  opération  of  the  Article.  The  6th 
Article    of   our  Convention   vrith  France  >   of  1822 ''')| 


*)  (Eztrict).  — -  Convention  hetween  The  United  States  and 
Tronc:  fFashington,  lAth  June^  1822.  —  VI.  The  Cootracting 
Pifties  wisbtng  to  livoer  tbeir  mutnal  Commerce,  by  affording  la 
tbeir  Ports,  every  necessary  auistance  to  tbeir  respective  YeMeli, 
bave  Bgreed  that  tbe  Consuls  aod  Vice -Consuls  oiay  caose  to  be 
arrested,  the  Sailocs  belng  part  of  the  Crews  of  the  Vessels  of 
tbeir  respective  Nattons,  who  sball  bave  deserted  from  the  said 
VeaseU,  in  order  to  send  them  back  and  transport  them  ont  of 
tbe  Coimtry.  For  which  poi^ose ,  the  said  Consnis  and  Vice- 
Consals  ahall  nddress  themselves  to  tbe  Courts,  Judges,  and  Ofn> 
cers,  compétent,  and  sball  demand  tbe  said  Deserters  in  writtng, 
proring,  by  an  exhibition  of  ihe  Registers  of  tbe  Vessels,  or 
Ship^a  Roll,  or  other  Officiai  Documents ,  tbat  those  Men  were 
part  of  said  Crews;  and»    on  tbis  demand,  so  proved,   (saving. 


240     Négociât  entre  t Angleterre  et  Pxlmériq. 

1826  will  furnîsh  suggestions  for  ihe  preparatioo  of  an  Ar- 
ticle on  this  subject. 

And,  secondly,  a  mutual  surrender  of  ail  Fersons 
held  to  service  or  labor,  under  the  Laws  of  one  Paety, 
who  escape  into  the  Territories  of  the  other.  Our  ob- 
ject,  in  this  stipulation ,  is  to  provide  for  a  growing 
evily  which  has  produced  soine,  and,  if  it  be  not 
shortly  checked^  is  likely  to  produce  much  more  irri- 
tation. Persons  of  the  above  description  escape ,  prin- 
cipally  from  Virginia  and  Kentuckyi  into  Upper  Ca- 
nada,  whither  they  are  pursued  by  those  who  are 
lawfuUy  entilled  to  their  labor;  and,  as  there  is  no 
existing  régulation  by  which  they  can  be  surrendered, 
the  attenipt  to  recapture  thein  leads  to  disagreeable  col- 
lisions. In  proportion  as  they  are  successful  in  their 
retreat  to  Canada,  will  the  number  of  Fugitives  in- 
crease ,  and  the  causes  of  collision  multiply.  They  are 
generally  the  inost  worthless  of  their  class,  and  far, 
therefore,  from  being  an  acquisition  which  the  Britisli 
Government  can  be  anxious  to  make,  the  sooQer,  wo 
should  thinky  they  are  gotten  rid  of,  the  better  fçr 
Canada.  It  may  be  asked,  why,  if  they  are  so  worth- 
less, are  we  désirons  ofgetting  them  back?  The  motive 
is  to  be  found  in  the  particular  interest  which  those 
hâve  who  are  entitled  to  their  service ,  and  the  désire 
which  is  generally  feit  to  prevent  the  example  of  the 
Fugitives  becoming  contagions.  If  it  be  urged  thaC 
Great  Britain  would  make,  jn  agreeing  to  the  proposed 
Stipulation ,  a  concession  without  an  équivalent ,  there 
being  no  corresponding  class  of  persons  in  her  North 
American  Continental  Dominions,  you  will  reply: 

Ist.  That  there  is  a  similar  class  in  the  British 
West  Indies,  and  although  the  instances  are  not  nume- 
rous,  some  hâve  occurred,  of  their  escape,  or  beiiig 
brought,  contrary  to  Law,  into  The  United  States; 


howevery  wbere  the  contrary  is  proyed) ,  the  delivery  shall  not  be 
refused;  aod  there  ihall  l>e  giveo  ail  aid  aod  assistance  to  the 
said  Consuls  and  Vice- Consola,  for  the  search,  seisure,  and  arrest 
of  said  Désertera  •  who  shall  even  be  detained  and  kept  in  the 
Prisons  of  the  Conntry  i  at  their  reqoest  and  eipense ,  ontil  they 
shall  hâve  fonnd  an  opportanity  of  sending  them  bacic.  Bat  if 
they  l>e  not  sent  iMck  within  S  months,  to  be  covnted  from  the 
day  of  their  arrest ,  they  shall  be  set  at  Uberty ,  and  ihall  be  no 
more  arrested  for  the  same  cause. 


\ 


sur  la  tradition  des  esclat^es^  241 

2âly.  Tbat  Great  Brîtain  would  probablj  obtain  1826 
an  adrantage  over  U8|  in  the  reciprocal  restoration  of 
military  and  maritioie  Désertera ,  wbich  vrould  coui- 
penaate  any  that  we  migbt  secure  over  her  in  the  prac- 
tical  opération  of  an  Atticle  for  tbe  mutual.delivery  of 
Fugitives  from  labor:  and, 

3dly.  At  ail  e?e|it8,  the  disposition  to  cultivate  good 
neigbbourhood,  which  such  an  Article  would  imply^  could 
not  fail  to  find  a  compensation  in  tbat,  or  in  some 
other  way,  in  tbe  already  immense ,  and  still  increas* 
ing  intercourse  between  the  two  Countries.  The  Sta- 
tes of  Virginia  and  Kentucky  are  particularly  anxious 
on  tbis  subject*  Tbe  General  Assembly  of  the  latter 
bas  repeatedly  invoked  the  interposition  of  the  Govern- 
ment of  The  United  States  vrith  Great  Britain.  You 
wili,  therefore,  press  tbe  matter,  whilst  there  exista 
any  prospect  of  your  obtaining  a  sati^factory  arrange- 
ment of  it«  Perhaps  tbe  British  Governmenti  'wbilst 
they  refuse  to  corne  under  any  obligations  by  Treaty, 
might  be ,  at  the  same  time ,  willing  to  give  directions 
to  the  Colonial  Autborities,  to  afford  facilities  for  the 
recovery  of  Fugitives  from  labor;  or,  if  they  should 
oot  be  disposed  to  disturb  such  as  hâve,  heretofore, 
taken  refuge  in  Upper  Canada,  (few,  if  any,  are  be- 
lieved  to  find  tfaeir  way  into  the  Lower  Province),  they 
might  be  willing  to  interdict  the  entry  of  any  others 
in  future.  Any  such  régulations  would  bave  a  favo- 
rable tendency,  and  are,  therefore,  desirablei  if  nothing 
more  effectuai  can  be  obtained." 
AuiKRT  GAiiLATiir,  etc.  etc.  *  H.  Clat. 

(2.)  —  Mr.  Gallatin  to  "Mr.  Clay. 

(Extract.)  *  London,  Ut  Vecember  ^  1826. 

if  rom  what  fell  in  conversation ,  I  had  an  oppor- 
tunity  to  state  what  I  waS  instrucled  to  ask,  respecting 
the  surrender  of  runaway  Slaves.  That  they  were  no 
acquisition  to  Canada  was  acknowledged  ;  and  no  ob- 
jection was  made  to  the  principle  ;  but  several  vrere 
suggested  by  Mr.  Huskisson ,  arisiog  from  the  difEcul-  i 
ties  thrown  in  the  way  of  every  thing  of  that  kind  hj^-^ 
^the  Courts,  and  by  the  British  Abolition  Associations. 
Tbe  Hon.  H.  Clat.  Albert  Gallatut. 


Nouv.  Supplém,  Tom,  IfL  Q 


242     Négociai,  entre  F  Angleterre  et  PAmériq. 
ISaS  (30  —  Mr.  Clay  to  Mr.  Gallatin. 

(Extract.)  Department  of  State  ^  24/A  Fehruaryy  18âT. 

The  General  Assembly  of  Kentuckyi  one  of  States 
vrhich  is  most  affected  by  the  escape  of  Slaves  into 
Upper  Canada,  bas  again,  at  their  Session  vvhich  bas 
just  terminated,  invoked  the  interposition  of  the  Gene- 
ral Government.  In  the  Treaty  which  bas  been  re- 
cently  concluded  with  the  United  Mexîcan  States,  and 
which  is  now  under  the  considération  of  the  Senate, 
provision  is  made  for  the  restoration  of  Fugitive  Sla- 
ves. As  it  appears  from  your  statement  of  virhat  pas- 
sed  on  that  subject  with  the  British  Flenipotentiaries, 
that  they  adniitted  the  correctness  of  the  principle  of 
restoration ,  it  is  hoped  that  you  vrill  be  able  to  suc- 
ceed  in  making  a  satisfactory  arrangement.  ' 

Albkrt  Gallatin  9  etc.  etc.  H.  Clat. 

(4.)  —  Mr.  Clay  to  Mr.  Gallatin. 

Sir,.  Department  of  State  %  Wathih^ton^  84M  May^  1887. 

I  herewith  transmit  to  you  a  Copy  of  certain  Re« 
solutions,  adopted,  in  the  commencement  of  the  pré- 
sent Year,  by  the  General  Assembly  of  Keotucky ,  in 
respect  to  Fugitive  Slaves,  who  make  their  escape  from 
their  Proprietors  in  that  State,  and  take  refuge  in  Ca- 
nada; and  submitting  to  the  Président  the  prbpriety 
of  opening  a  Negotiation  with  the  British  Government, 
to  provide  an  adéquate  remedy  for  the  evîl.  Already 
charged  with  such  Negotiation,  thèse  Resolutions  are 
forwarded,  that  you  may,  in  the  course. of  conducting 
it,  make  such  use  of  them  as  may  appear  best  adapled 
to  the  accomplishment  of  their  object. 

Albkrt  Gallatut,  etc.  etc.  *  H.  Clat. 

'  (5.)  —  Mr.  Gallatin  to  Mr.  Clay. 

(Extract).  London^  bth  Jufy,  1887. 

Mr.  Addington  says,  that  fae  does  not  know  who 
ia  Gontemplated  to  succeed  Mr.  Huskisson  in  the  Nego- 
tiation. He  toldme  that,  on  one  point,  the  Government 
had  come  to  a  conclusion.  It  was  utterly  impossible 
for  them  to  agrée  to  a  stipulation  for  Ahe  surrender  of 
Fugitive  Slaves. 

The  fion.  H.  Clat.  Albkiit  Gallativ. 


sur  la  tradition  des  esclaves.  243 

« 

(6.)  —,Mr.  Gallatin  to  Mr.  Clay.  1826 

(Extract).  Department  of  State ,  26/A  Septemher  ,  1827* 

At  my  last  Conférence,  whîch  took  place  jreaterday, 
the  British  Plenipotentîaries  took  up  the  aubject  of  tba 
,^ine  Articles*'.    • 

They  reiterated  the  déclaration  which  they  bad  al- 
ready.  iotimated ,  that  their  Government  would  not  ai- 
cède  to  the  proposai  of  à  mutiial  surrender  of  Fugitive 
Slaves,  taking  refuge  in  any  part  of  America,  withiu 
the  Dominions  of  the  otber  party.  When  thé  propo- 
sai was  first  mentioned ,  1  bad  thought ,  perhaps  etro- 
Deously,  that  it  was  not  unfavourably  received,  and  that 
the  objections  applied  only  to  the  mode  oi  exécution. 
The  reason  alleged  for  refusing  to  accède  to  a  provi* 
sion  of  that  kind,  is,  that  they  cannot,  with  respect  to 
tbe  British  Possessions,  where  Slavery  is  not  admitted, 
départ  from  the  principle  recognized  by  tbe  British 
Court,  that  every  nian  is  free  who  reaches  British 
grouud.  I  do  not  believe  that  there  bas  been  any  .dé- 
cision extendîng  that  principle  to  Canada,  and  other 
ProT&ices  on  the  Continent  of  North  America;  and  I 
do  oot  koow  wbether  the  fact  is  strictly  correct,  that 
Slavery  is  forbidden  in  Canada.  But  it  bas  been  inti- 
mated  to  me,  informally,  that  such  was  the  state  of 
public  opinion  bere  on  that  subject,  that  no  Admini- 
stration could  or  would  admit  in  a  Treaty  a  Stipula- r 
tion  such  as  was  asked  for.  No  spécifie  reason  bas 
been  entered  on  the  Protocol  by  the  British  Pleoipo- 
teotiaries. 
The  Hon.  H.  Clat.  Albert  Gallatut. 

■ 

(7.)  —  Jtfr.  Clay  to  Mr.  Barbour. 

(Extract).  Department  of  State,  13th  June  1828. 

I  transmit,  berewith»  a  Copy  of  a  Resolution  of 
the  House  of  Représentatives,  requesting  the  Président 
to  open  a  Negotiation  with  the  British  Government, 
for  the  recovery  of  Fugitive  Slaves,  who  make  their 
escape  from  The  United  States  into  Canada-  On  that 
snbîecf,  Mr.  Gallatin  found,  in  bis  Conférences  with 
the  British  Ministers,  that  they  were  unwilling  to 
treat.  You  wîU  ascertain,  if  tbe  same  indisposition 
continues  to  exist.  The  evil  is  a  growing  one;  and  iê 
well  calcidated  to  disturb  the  good  nei^bourhood  wliich 

Q2         , 


244     Négociât  entre  P Angleterre  et  PAmèriq. 

1826  we  are  deairous  of  cultivating  with  tbe  adjacent  BritisU 
Provinces.  It  îs  almost  impossible  for  tke  two  Govern- 
mentSy  however  well  disposecl»  to  restrain  individual 
'  excesses  and  collisions,  which  will  arise  out  of  tbe 
pursuit  of  property ,  on  tbe  one  side ,  and  tbe  defence, 
on  tbe  otber,  of  tbose  wbo  baye  jfbund  an  asylum. 
You  will  fiud  in  tbe  Instractions  to  Mr.  Gallatin ,  of 
tbe  19tb  June,  1826,  and  of  tbe  24tb  February,  and 
24tb  May ,  1827 ,  ail  tbat  was  communîcated  to  bim 
on  tbis  subject,  from  tbe  Department.  And  if  you  as- 
cerlain  tbat  tbe  Britisb  Government  is  in  a  favorable 
disposition ,  you  are  autborized  to  renew  tbe  proposai 
wbich  be  was  instructed  to  make,  embracing  Fugitive 
Slaves  and  Deserters  from  tbe  Miiitary,  Naval,  and 
Mercbant  Service  of  tbe  two  Countries. 

Tb9  Hon.  Jabces  Barbour.  H.  Clat, 

(8.)  —  Mr.  Barbour  to  Mr.  Clay. 

(Extract).  London ,  2cf  October^  18S8. 

In  tbis  Conférence ,  I  opened  tbe  subject  of  Slaves 
taking  refuge  in  tbe  Britisb  Nortb  American  Possessions» 
by  representing  tbat  our  conterminous  Possessions  bad 
been  attended  witb  tbe  usual  border  iDCOnveniences» 
alluding  to  tbe  cases  of  Refugees  from  justice,  Deser- 
ters and  persons  beld  to  service;  in  otber  words  run- 
away  Slaves.  Wben  I  mentîoned  tbe  border  inconve- 
niences,  be  instantly,  before  I  explained  my  object, 
and  witb  apparent  interest,  spoke  of  our  difEcultJies  in 
tbe  nortb-east.  I  at  once  undeceived  bim,  by  stating 
tbat  I  bad  received  no  communication  from  my  Govern- 
ment on  tbat  bead,  (owiog  I  suppose,  to  tbe  del^s 
of  navigation),  and  proceeded  to  state  wbat  I  bad  in 
view.  I  endeavoured  to  impress  on  bim  tbe  impor- 
tance of  tbe  subject,  stating  tbat  one  Member  of  tbe 
Confederacy ,  and  tbe  House  of  Représentatives  of  Tbe 
United  States,  bad  urged  upon  tbe  Executive  tbe  ne* 
cessity  of  making  some  arrangement ,  by  wbicb  facili- 
ties  should  be  given  to  tbe  losers  of  Slaves,  in  regain- 
ing  tbem.  Tbat  tbe  miscbief  was,  by  no  means,  con- 
fined  to  the  number  tbat  escaped ,  but  acted  on ,  and, 
uiucb  impaired,  tbe  value  of  tboSe  wbo  remained;  tbe 
successful  attempts  at  elopement  constituting  a  strong 
allurement  witb  ail  to  abscond.  Lord  Aberdeen  re- 
marked,  that  similar  com  plaints  bad  been  preferred  by 


sur  la  tradition  des  esc  tapes.         245 

other  Powers  having  West  India  Possessions:  *that,  1826 
^hilst  he  would  be  happy  to  grant  the  most  substan* 
tial  remedj ,  yet»  in  the  présent  state  of  public  feeling 
on  this  subjecty  wfaich,  he  said,  might  properly  be 
calied  a  nianîa,  the  application  of  the  remedy  \ras  an 
affair  of  some  deHcacy  and  difficulty;  that  the  Law  of 
Parliamenl  gave  freedom  to  every  Slave  vrho  effected 
his  landiug  on  British  ground.  I  remarked  to  his  Lord- 
ship,  that  he  was  labouring,  I  thought^  under  a  mis- 
take;  as  this  was  the  resiilt  of  a  judicial  décision,  tather 
than  of  parliamentary  enactment.  He  insisted  that  there 
was  a  statutory  provision  to  the  effect  spoken  of  ;  but 
addedy  that  Sir  George  Murray,  the  head  of  the  Colo- 
nial Department,  intended  to  bring  the  subject  before 
Parltament,  when  he  hoped  the  evil  complained  of 
vrould  be  obviated  |  as  he  could  not  conceive  that  any 
People  would  wish  to  see  their  numbers  increased  by 
such  Snbjects. 
The  Hon.  H.  Clat.  Jabiks  BÂrbovr. 


20. 

Dépêche  du  Comte  Pozzo  di  Borgo, 
Ministre  plénipotentiaine  de  la  Rus-- 
sie  à  Pains  y  adressée  au  cabinet  de 
St.  Petersbourg  sur  la  situation  de 
la  France.    En  date  du  ^  Décembre 

1826. 

(Portfolio  T.  I.   Nro.  5.    1836.)  - 

Les  circonstances  générales  i  celles  qui  se  réfèrent 
en  particulier  aux  relations  entre  les  cabinets  de  Lon- 
dres et  de  Paris,  eu  ^gard  à  la  péninsule,  Pouverture 
des  Chambres,  et  la  manière  différente  et  souvent  op- 
posée dont  les  journaux  et  les  autres  productions  de  la 
presse  représentent  tous  ces  objets,  me  font  un  devoir  ^ 
de  soumettre  à  Votre  Excellence  quelques  observations  * 
sur  l'ensemble  de  toutes  ces  affaires,  ainsi  que  sur  la 
siloation  de  la  France,  et  celle  des  hommes  qui  la 
gaaTerneol* 

Maigre  les  alarmes  qui  s'ëlèvent  de  toules  parts  pour 


246      Dépêche  de  M.  de  Pozzo  di  Borgo  sur 

• 
1826  annoncer  des  dangers  et  des  troubles  intërieurs  dans  ce 
pays,  quiconque  veut   bien   apprécier   sa  position,   par- 
viendra à  se  convaincre  qu  il  n^existe  aucun  motif  grave 
de  les  partager  pour  le  moment. 

La  France  est  forte  du  nombre  de  ses  habitans ,  de 
la  contiguitë  de  son  territoire |  de  ies  ressources,  el 
j'ajouterai  de  ses  institutions,  surtout  si  elles  Paient 
exëcutëes  et  entendues  dans  un  esprit  de  bonne  foi 
d'un  cât^  et  de  modération  de  Tautre. 

Ces  avantages  sont  contre*balancës ,  \  la  vérité,  et 
même  affaiblis  par  une  sorte  d'inefficacité ,  si  j'ose  m*ex- 
primer  ainsi,  dans  laquelle  le  Roi  se  laisse  choir  insen- 
siblement; par  l'encouragement  donné  au  zMe  inconsi- 
déré d^un  clergé  exalté  et  encore  ignorant;  par  l'action 
des  hommes  désignés  sous  le  nom  de  congréganisies,  qui 
allient  l'ambition  à  upe  sorte  de  piété  affectée ,  et  qui 
compromettent  la  personne  du  Roi,  censé  de  les  favo» 
riser  en  secret;  par  le  manque  de- dignité  et  de  consi- 
dération dans  le  premier  ministre,  par  la  jalousie  in- 
quiète avec  laquelle  il  éloigne  les  talens  dont  il  pour- 
rait s'aidir;  par  la  condescendance,  dégénérée  en  abjec- 
tion, des  Chambres,  et  enfin  par  la  malignité  avec  la- 
quelle toutes  ces  fautes  sont  présentées  et  exagérées  aux 
yeux  du  public,  moyennant  les  cent  bouches  de  la  cri- 
tique et  de  la  haine,  qui  les  proclament  tous  les  jours. 

Les  inconvéniens  dont  je  viens  de  faire  l'énuméra- 
tion,  ôtent  au  gouvernement  une  partie  ee  ses  forces, 
mais  ils  ne  parviendront  pas  à  le  renverser.  La  parti 
même ,  qui  tâche  de  s'en  prévaloir ,  ne  l'espère  pas, 
quoique  ce  soit  pour  ce  motif  seulement  qu'il  n'ose  pas 
le  tenter. 

La  session  qui  vient  de  s*ouvrir  ne  manquera  pas 
de  discussions  vives  et  amères,  mais  la  conclusion  sera 
conforme  au  désir  du  ministère.  La  majorité  des  Cham- 
bres est  composée  de  telle  manière,  qu'elle  ne  saurait, 
et  surtout  ne  voudrait  pas  lui  échapper. 

Cet  avantage  est  grand,  et  dans  un  gouvernement 
représentatif  il  est  même  une  condition  de  l'existence 
de  tout  ministèi^,  quel  qu'il  soit»  mais  il  ne  remplit 
pas  toutes  les  conditions  de  sécurité  et  de  force.  Les 
majorités  dans  les  Chambres»  pour  être  utiles,  doivent 
répondre  aux  sentimens  des  peuples  qu'elles  représen- 
tent, ou  leur  inspirer  ceux  qu'elles  professent  et  servir 
de  modèle  et  d'exemple,  pour  faciliter  au  gouvernement 


la  situation  de  la  France.  24l|i 

la  libre  disposition  des  ressources  de  la  nation.  Sans  1826 
ce  résultai  elles  ne  sont  qu'une  simple  formule ,  ntfceS* 
saire  à  la  confection  de  lois^  regardées  comme  indilS^- 
rentes  ou  odieuses.  Malheureusement  ces  iuconvëniens 
se  réalisent  ici  en  partie,  et  ils  sont  en  effet'  la  cause 
de  toutes  les  inquiétudes  qui  dtent  à  la  royauté  son  ^ 
énergie  y  et  prêtent  des  armes  à  ceux  qui  ne  visent  qu'à 
la  compromettre  et  à  l'attaquer. 

Dans*  un  temps  de  paix,  et  lorsque  d'un  cdté  on  ne 
demande  aucun  sacrifice  extraordinaire ,  et  que  de  l'au* 
tre  il  n'existe  aucun  besoin  {ournalier  qui  ne  soit  satis- 
fait, il  est  difficile  que  le  mécontentement  aille  jusqu'à  la 
révolte ,  et  que  la  critique  dégénère  en  rébellion  \  mais 
si  les  circonstances  devenaient  plus  sévires,  quel  qu'en 
f&t  le  motif  y  alors  on  reconnaîtrait  sa  propre  faiblesse 
morale,  au  milieu  des  immenses  ressources  matérielles 
dont  on  dispose. 

Le  discours  du  Roi  a  signalé   les  objets  qui  forme-*     . 
ront  le  sujet  des  débats  et  des  délibérations  des  Cham- 
bres,    Des  personnes   bien   intentionnées  et   prudentes 
auraient  désiré  de   ne  pas   agiter  les  questions  relatives 
à  la  justice  militaire.      L*armée    était  habituée    à  celle 
qui  existe  et  qu'elle  a  conservée  avec  la  tradition  de 
ses  victoires.    Les  nouveaux   règlemens,   même  en  les 
envisageant  comme  meilleurs,  donneront  lieu  à  des  dis- 
cussions délicates.      Les  ennemis  de  Tordre  en  général, 
et  peut-être  ceux  des  ministres  en  particulier,  s*en  pré- 
vaudront pour    pervertir  l'esprit  des  militaires   autant 
qu'il  sera  en  leur ,  pouvoir  ;  et  malgré  qu'ils  ne  parvien- 
dront pas  à  opérer  tout  le  mal  qu'ils  désirent,  la  moin- 
dre portion  sera  d'autant  plus  nuisible,  qu'elle  ne  sera 
contre-balancée  par  aucun  avantage  ;  et  qu'il  nMtait  pas 
indispensable  de  s'y  exposer. 

La  loi  sur  la  liberté  de  la  presse  deviendra ,  je 
crains ,  un  autre  brandon  de  discorde.  Votre  Excel- 
lence sait  combien  j'ai  toujours  pensé  que  la  faculté  il- 
limitée d'en  user  était  encore  de  long-temps  incompati- 
ble avec  l'ordre  en  France.  Le  duc  de  Richelieu  et 
ses  collègues,  quoique  accusés  de  modérantisme ,  ont 
constamment  soutenu  cette  doctrine,  et  leur  persévé- 
rance \  ce  sujet  a  été  une  des  armes  dont  les  soi-disant 
royalistes  par  excellence,  réunis  aux  libéraux  et  aux  ^ 
révolutionnaires,  se  sont  servis  pour  les  faire  tomber. 
Le    chef  des  fauteurs  de   cette  dangereuse   doctrine 


1^48     Dépêche  de  M.  de  Pozzo  di  Borgo  sur 

1826^talt  le  roi  actuel.  Du  vivant  de  son  frère,  fl  voulait 
un  ministère  ^elon  son  coeur,  et  pour  Tobtenir  il  se 
compromettait  dans  une  question  plus  forte  que  tout, 
lorsqu'une  fois  elle  serait  admise.  Ce  funeste  triomplie 
le  mena  au  pouvoir  avant  d^arriver  au  trâne.  Cepen- 
dant Louis  XVIII  rëtablit  de  nouveau  la  censure.  Elle 
existait  lorsque  Charles  X  prit  la  couronne. 

Les  engagemens  antérieurs,  les  professions  de  foi, 
le  manque  d'ënergie  qui  empêche  d'avouer  et  de  corriger 
une  faute  commise,  lorsque  sa  continuation  en  aug- 
mente les  inconv^niens,  entraînèrent  le  Roi  à  rétablir  la 
liberté,  contenue  par  une  loi  destinée  à  en  arrêter  ou 
à  en  punir  les  écarts. 

Dans  la  situation  où  la  ]F*rance  se  trouvait  et  où  elte 
est  encore  ;  la  loi ,  pour  ce  qui  concerne  la  presse, 
n'est  qu'un  moyen  subsidiaire.  Le  principal  consiste  k 
gouverner  avec  une  grande  supériorité  de  vues,  à  ne 
pas  déchoir  par  des  défauts  de  caractère,  par  des  faus- 
setés et  des  puérilités  habituelles  dans  la  considération 
du  public:  à  ne  pas  contracter  l'esprit  de  secte  qui  n'est 
pas  celui  de  la  religion;  \  abstenir  de  traiter  la  France 
comme  si  elle  était  païenne  ou  idolâtre ,  et  surtout  à 
s'affectionner  les  tribunaux  en  général,  et  la  Cour  de 
Paris  en  particulier ,  parce  que ,  ne  pouvant  pas  user 
du  pouvoir  absolu  et  n'ayant  d'autre  arme  contre  les 
roéchans  que  celle  de  la  magistrature,  il  fallait  la  met- 
tre dans  ses  intérêts,  et  adopter  un  système  auquel 
elle  aurait  pu  s'associer  sans  blesser  les  devoirs  de 
son  état. 

Ces  règles  de  conduite  ont  été,  ou  négligées  en  gfande 
partie,  ou  bien  on  en  a  suivi  d'autres  diamétralement 
opposées.  De  le  la  licence  et  la  confusion,  a  laquelle 
on  voudrait  remédier  aujourd'hui  Tous  les  bons  esprits 
sentent  qu'il  est  indispensable  d'arrêter  le  débordement 
actuel,  mais  ils  craignent  en  même  temps  qu'en  donnant 
trop  au  Roi,  —  dans  les  dispositions  qu'on  lui  sup- 
pose, de  vouloir  en  user  pour  agrandir  le  jésuitisme, 
et  pour  se  barricader,  pour  ainsi  dire,  dans  le  cercle 
étroit  ou  il  s'est  renfermé  au  milieu  de  la  France ,  un 
pareil  abus  n'eu  amène  d'autres ,  qu'ils  appr.éhendent 
encore  davantage  que  ceux  qui  existent  et  qu'ils  avouent. 

Une  loi  présentée  et  débattue  sous  de  tels  auspices 
sera  molle ,  ambiguë  et  par  conséquent  inefficace.  Une 
plus  grande  conlSance ,    de  la  part  du  public  et  des  tri- 


la  situation  de  la  France.  249 

bunauxy  dans  les  hommes  qui  gouverneht  .et  dans  le  1826 
Roi|  pourrait  seule  lui  donner,  dans  le  cours  de  son 
exécution  I  IVnergîe  qui  manque  à  sa  conception  pre- 
mière ;  mais  cette  confiapce  est  encore  loin  d'exister, 
et  je  4oute  qu'en  continuant  dans  les  erremens  suivis 
depuis  environ  quatre  ans,  elle  parvienne  Jamais  2i 
s'âablir  à  un  point  désirable. 

Les  finances  sont  dans  un  état  suffisamment  pros- 
père^ si  Ton  considère  la  grandeur  des  recettes  et  leur 
progression  successive;  cependant.il  existe  tanlr>de  dë« 
penses  non  nécessaires,  devenues  habituelles,  qu'il  ne 
reste  que  des  supplémens  incomplets  pour  d'autres  qui 
sont  indispensables  et  vitales.  Les  forteresses  anciennes 
sont  reparées  avec  une  lenteur  qui  les  tient  encore  dans 
un  état  d'imperfection  et  par  conséquent  de  faiblesse, 
surtout  en  égard  au  perfectionnement  de  celles  élevées 
sur  la  frontière  opposée;  les  grandes  routes  se  dégra- 
dent; l'armée  elle-même  et  la  marine  sont  sur  un  pied 
qui  attend  des  augmentations  et  des  améliorations ,  sans 
lesquelles  il  deviendrait  impossible  de  les  faire  agir 
avec  Vensemble  et  la  force  indispensable  à  leur  action 
el  &  leurs  mouvemens. 

J'ajouterai  que  les  finances  d'un  royaume  tel  que 
celui-ci,  qui  se  composent  de  ressources  réelles  et  de 
crédit,  dépendent  beaucoup  du  sentiment  de  la  sécurité 
politique,'  de  la  tranquillité  intérieure,  et  par  consé^ 
quent  de  la  stabilité  de'  son  gouvernement.  Sans  doute 
celui  de  la  France  remplit  une  partie  de  ces  conditions, 
même  malgré  ce-  que  je  viens  d'observer  sur  ce  qu'il 
laisae  à  désirer  ;  mais  cette  position  est  dépendante ,  en 
quelque  sorte,  de  la  continuation  de  la  paix.  Une 
guerre  sérieuse  et  les  sacrifices  qu'elle  imposerait,  don- 
nerait lieu,  je  crains,  Il  tous  les  effets  de  la  frayeur 
des  capitalistes,  de  l'indifférence  d'une  grande  portion 
<lt  la  nation  et  des  sentimens  révolutionnaires  de  beau- 
coup d'autres. 

Les  événemens  de  la  péninsule  sont  survenus  et  ont 
compliqué  encore  davantage  une  situation  aussi  délicate. 
M*  Canning,  qui  Ta  examinée  durant  son  séjour  à  Pa- 
ris, et  qui  l'a  peut-être  jugée  plus  faible  et  plus  dan- 
gereuse qu'elle  n'est,  vient  d'abuser  des  connaissances 
qu'il  avait  acquises  en  insultant  la  France  avec  audace 
cl  mépris. 

Sans  doitte  le  gouvernement  français   agit  prudem- 


250      Dépêche  de  M.  de  Pozzo  di  Borgo  sur 

1826  ment  en  dlsainiulaDl  les  injurea  qu'on  lui  adreaM,  et 
,  ea  ëvitant  de  ae  compromettre,  maia  cet  aveu  nëcea- 
aaire  de  aa  faibleaae  eat  loin  de  le  rendre  populaire  ou 
reapeclable* 

Ceux  qui  aont  oubliëa  ou  froiaaéa  ne  manquent  paa 
de  lui  imputer  Fabaiaaement  de  la  France,  non  pas 
parce  que  aes  malheura  paaaëa  Font  dépouillée  des  mo« 
'  yena  capablea  d'obliger  aa  rivale  à  la  ménager,  maia 
parce  que  aelon  leur  dire  et  leur  aentiment,  le  Roi 
n*-eat  patf  dana  la  natioti,  placée,  par  la  faute  de  aon 
chef  légitime,  entre  l'humiliation  et. la  révolte. 

Ausai  long-tempa  que  cea  germea  de  mécontentement 
ue  aeront  paa  fécondée  par  la  guerre,  l'adminiatration 
auffira  pour  tenir  lea  cboaea  et  lea  hommea  dana  l'état 
où  lia  aont.  Noua  yerriona  le  contraire  ai  la  nation 
était  exposée  à  dea  dangera  qu'elle  ne  pourrait  aurmon- 
ter  que  par  dea  aacrifices. 

Sana  doute  le  roi  d'Eapagne  ou  aea  conaeillera  ont 
lea  torta  lea  plua  évidena,  maia  leura  torta  ne  font  que 
rendre  plua  aenaiblea  lea  coupa  qu'on  leur  porte. 

Loraque,  par  une  combinaison  de  circooatancea  mal- 
lieureuaea ,  le  chef  de  la  famille  dea  Bourbona  eat  ob« 
lige  à<  a'éiever  contre  aea  membrea ,  non  paa  comme  un 
aupérieur  qui  avertit  et  corrige  lea  ai^na  dea  erreurs 
qn'ila  commettent,  maia  comme  Pinatrument  d'une  puia* 
santtB  qui  lea  menace  et  lea  avilit  toua,  leur  considéra- 
tion commune  a'amoindrit,  et  l'exiatence  même,  a'use 
au  point  de  ne  pouvoir  plua  aoutenic  le  choc  d'aucun 
événement  extraordinaire. 

Cet  état  de  choaea  éat  d&  en  partie  au  relflchement 
du  système  européen ,  après  l'heureuae  victoire  rem- 
portée par  lea  monarchîea  contre  lea  revolutiona  dans 
la  péninaule;  il  eat  d&  encore  plua  directement  au  man- 
que de  capacité  de  M.  de  Villèle  qui,  malgré  aon  intel- 
ligence naturelle,  n'a  jamaia  pu  ni  voulu  comprendre 
que  la  liberté  des  mouvemens  politiques  de  la  France 
dépendait  de  la  manière  dont  aérait  adminiatrée  l'Eapagne, 
Maintenant  il  avoue  l'inconvénient,  aana  convenir  de  la 
faute,  et  de  pense,  avec  raison,  qu*à  s'accommoder 
avec  la  crise  du  moment,  parce  qu'il  s'est  mis  dans 
l'impossibilité  d'agir  plus  largement. 

A  mesure  que  la  situation  est  délicate,  il  faudra 
augmenter  d'intérêt  et  de  soiu  pour  la  garantir  des 
maux  qui  la  menacent.    La  Ruaaie  a  rétabli  la  monar- 


la  situation  de  la  France.  251 

chiaffançaise  par  ses  armes;   elle  a  continatf  à  la  pro-  1826 
t^er  par  sa  g^ntfrosit^,    elle  la  préservera ,   fose  espë^ 
rer,  des  embarras  et  des  malheurs  même  qui  semblent 
la  menacer  y  par  son  influence  et  sa  politique* 
J*ai  l'honneUr,  etc,,  etc. 


21e 

Dépêche  du  Comte  Pozzo  dî  Borgo 
concernant  VEspagne  et  le  Portugal^ 
adressée  au  Comte  de  Nesselrode  à 
St.  PetershOurg.  En  date  de  Paris, 
le  ^  Décembre  1826,  Nro.  141# 

J'ai  rhooneur.iÂe  ti^nsmettre  \  Votre.  E^i^ell^nce  la 
correspondance  que  j'ai  reçue  des  missions  impënaleê 
en  Espagne  et  en  Portugal, 

Mon  premier,  désir  ^'  en  la  voyant  paraître ,  était  de 
renvoyer  immédiatement  au  cabinet  impérial  ;  mais  d'un 
cdté,  il  aurait  été  impirudent  de  confier  à  la  poste  des 
dépêches  qui  contenaient  souvent  des  observations  déli- 
cates ,  qu'il  n'aurait  pas  été  sage  d'exposer  à  la  perlus« 
tration  de  toute  l'Europe  $  et  de  l'autre,  ie  me  faisais 
un  scrupule  d'envoyer»  pour  ainsi  dire»  à  chaque  in- 
stant des  courriers  extraordinaires  pour  porter  des  do- 
cumens  qui  ne  me  semblaient  pas  justifier  entièrement 
et  la  forme  et  la  dépense  d'une  pareille  transmission. 

'Afin  de  remédier  autant  qu'il  était  en  mon  pouvoir 
aux  inconvéniens  du  retard,  si  toutefois  il  en  existait, 
je  me  suis  empressé  de  conter  à  Y,  Ex.  les  nouvelles 
lefi  plus  importantes,  et  j'ose  espérer  que  le  cabinet 
impérial  n'a  été  privé  dans  l'intervalle  d'aucun  renseigne- 
ment essentiel,  digne  d'intéresser  sa  juste  curiosité  ou 
de  fixer  son  attention. 

L'ensemble  de  cette  correspondance,  telle  qu'elle 
est  maintenant  soumise  \  Y.  Ex.,  contient  la  démon* 
stration  que  les  ordres  de  S.  M.  l'Entpereur  ont  été 
exécutés  a  Madrid  et  à  Lisbonne  avec  une  exacte  poDC« 
tualité  ; 

Que  le  langage  tenu  par  les  rejMrésentans  de  la  Rus- 
sie et  les  directions  subsidiaires  qui  leur  sont  parvenues 
de  ma  part,    basées   sur   les   instructions  générales   du 


252    Dépêche  de  M.  de  Pozzo  di  Borgo 

1826  rainiatèra  impérial ,  ont  çu  constamoieDt  pour  but  dfin- 
culquer  la  justice  et  la  modération  aux  deux  gouTerne- 
mens  de  la  péuinsule^ 

Que  la  France  et  l'Angleterre  y  quoique  ayant  dea 
rapporta  et  affectaqt  des  intérêts  différens,  sont  unani- 
mement satisfaites  de  l'attitude  et  de  la  conduite  de 
tous  les  serviteurs  de  Sa  Majesté  ^  chargés  d'exécuter 
ses  hautes  volontés,  soit  à  Madrid  et  à  Lisbonne ,  soit 
Si  Paris  et  à  Londres,  t%  que  ce  sentiment  se  manifeste 
par  des  aveux  publics  et  par  des  témoignages  de  re- 
connaissance. ' 

Ce  résultat  i  M.  le  Comte ,  a  son  prix  :  première- 
ment, jparce  qu'il  méritera.,  j'ose  l'espérer,  l'approba- 
tion de  S.  M.  l'Empereur  ;  et  en  seolnd  lieu ,  parce 
qu'avi  milieu  d'opinions  çt  de  .passions  discordantes,  la 
politique  de  la  Russie  conserve  ce  juste  milieu  conve- 
nable à  l'intérêt  général  et  \  sa  position  spéciale  par 
rapport' à  ce  genre  d'affaires*  '*-^ 

La  satisfaction  que  nous  potivottt  tirer  de  la  con- 
viction d'avoir  agi  conformément  aux  règles  de  la  sa* 
gesse  et  de  l'impartialité,  ne  «aurait  cej^endant  diminuer 
le  sentiment  de  peine  que  doivent  causer  les  progrès 
que  le  désordre  a  déjà  faits  au-délà  dés  Pyrénées,  les 
mesures  périlleuses  qui  en  ont  été  la  suite,  et  cellea 
qui  peuvent  être  prises  à^  l'avenir. 

En  soumettant  mes  observations  au  cabinet  impérial 

dans  mon  rapport  sous  le  n®  123,  en  date  du  : r-r 

je  n'avais  pu  m'empêcher  de  prévoir  que  nonobstant 
la  confiance  dans  laquelle  vivaient  M.  Canning  et  *M. 
de-Villèle,  de  pouvoir  empêcher  les  collisions  entre. 
l'Espagne  alarmée,  violente  et  obstinée-^  et  le  Portugal 
dans  le  fait  révolutionnaire,  j'iqppréhendais  des  résullata 
différens  et  déplorables.  Les  motifs  de  mes.  craintea 
étaient  fondés  d'un  côté  sur  l'incompatibilité  des  intérte 
dès  deux  pays,  et  de  l'autre  sur  l'erreur  des  deux  ca- 
binets, savoir:  celui  de  Londres |  de  ne  pas  se  pronon- 
cer favorablement  sur  le  sort  de  D.  Miguel,  et  celui  de 
Paris,  de  se  faire  représenter  par  le  marquis  de  Mou- 
stier,  instrument  odieux  aux  représentans  de  tous  lea 
souverains  de  l'Europe  à  Madrid,  et  infi4èle  à  son 
propre  gouvernement; 

Ces  craintes  ne  se  sont  que  trop  «  réalisées.  Tan- 
dis que  le  roi  d'Espagne  promettait,   par  des  notes,  de 


concern.  tEnpagne  et  le  Portugal.      255 

s«  condnire  selon  le«  rigles  de  la  prudence,  et  de  met-  1826 
tre  à  profit  lee  conseils  qui  loi  étaient  offerts  ^  de  ne 
pas  manquer  à  la  bontie  foi,  et  de  se  garder  de  se 
donner  des  torts  que  personne  n^aurait  ose  ni  défendre. 
ni  dissimuler,  ses  agens»  ou  ceux  de  la  faction  qui  le 
domine,  organisaient  un  corps  ji'armée  de  militaires 
portugais,  qui  auraient  dû  être  dispersés  et  désarmés,  et 
préparaient  sans  ménagement  et  sans  pudeur  l'invasion 
du  territoire  portugais  par  le  marquis  de  Chayes .  et  au- 
tres chefs  réfugiés.' 

Ce  plan  était  d'autant  plus  insepsé  qu'il  devait  pro- 
duire l'effet  contraire  à  celui  que  ses  auteurs  en  atten- 
daient. En  effet ,  en  laissant  la  constitution  de  D.  Pe- 
dro \  ses  propres  défauts,  elle  aurait  rencontré  par  soil 
exécution  de  véritables  obstacles  en  Portugal  même. 
Ces  obstacles,  venant  de  l'intérieur,  ne  fournissaient 
pas  \l  l'Angleterre  le  motif  de  la  défendre,  et  peot-étre 
qu'elle  aurait  été  obligée  de  la  laisser  périr,  ou  de  la 
modifier;  tandis  que,  du  moment  que  les  Espagnols 
l'attaquaient,  avant  que  ses  vices  fussent  reconnus,  cette 
attaque  devenait  une  cause  d'intervention  pour  la  Grande- 
Bretagne,  et  la  constitution  elle-même  un  objet  d'inté- 
rêt et  d'union  pour  les  Portugais,  dès  qu'il  s'agissait 
de  la  défendre  contre  l'influence  espagnole. 

Nous  n'avons  cessé  d'inculquer  et  de  prêcher  ces 
vérités  dis  l'apparition  de  la  charte  de  D.  P^^dro,  mais 
la  cour  de  Madrid  et  ses  conseillers  n'ont  jamais  voulu 
en  tenir  aucun   compte.     La  France ,    de  son  cAté,    a  ^ 

perdu  trois  mois  en  remontrances  mal  présentées  et  s'est 
laissée  surprendre  par  des  événemens  qui  lui  ont  été 
signalés,  lorsqu'il  était  encore  temps  de  travailler  avec 
plus  de  sens  et  d'efficacité  à  les  prévenir.  ' 

A  peine  la  nouvelle  de  l'invasion  était  arrivée  \ 
Londres ,  que  le  cabinet  se  décida  \  envoyer  au  Par- 
lement le  message  déjà  connu.  M.  Canning  fit  faire  la 
communication  à  M.  de  Yillèlç  la  veille  de  l'ouverture 
des  Chambres,  ce  qui  motiva  la  phrase  qui  termine  le 
discours  du  Roi  et  qui  rappelle  les  vertus  guerrières 
de  la  France,  si  elles  étaient  appelées  à  se  montrer 
pour  défendre  l'honneur  national. 

Dans  les  entrefaites,  les  ordres  donnés  \  M.  Lamb 
changeaient  de  ton  \  chaque  instant;  tentât  ils  étaient 
p^remptoires,  pour  qu'il  eAt  à  quitter  Madrid,  et  tantôt 
pour  qu'il  différât  de  prendre  ce  parti  définitif. 


254     Dépêche  de  M.  de  Pozzo  di  Borgo 

1826  Nous  apprtoies  en  même  temps  que  la  R^ente  avait 
fait  notifier  au  comte  de  Casa-Florès  ^  ministre  d^Espa- 
gne,  que  sa  qualité  diplomatiaue  cessait  d'être  re- 
cooDuei  et  qu'elle  avait  ordonné  a  son  charge  d'affaires 
à  Madrid  de  demander  et  d'obtenir  la  reconnaissance 
de  la  régence  ou  de  partir  dans  les  vingt-quatre  heures. 

  cette  nouvelle  le  baron  de  Damas  expédia  un 
courrier  pour  conseiller  au  Boi  catholique  de  faire  dft>it 
à  la  demande  du  gouvernement  portugais^  et  je  profitai 
de  cette  occasion  pour  adresser  la  «dépêche  ci-annexée 
à  Mi  d'OubriL  L'espoir  qu'elle  servirait  à  prouver  à 
Londres  que  nous  ne  négligeons  aucun  moyen  de  con- 
jurer l'orage,  me  décida  à  en  envoyer  immédiatement 
copie  au  prince  de  Lieven. 

Les  esprits  étaient  dans  Fattente  et  en  quelque  sorte 
alarmés  de  ce  qui  allait  arriver ,  lorsque  le  discours  de 
M.  Ctnning  k  la  Chambre  des  Communes  vint  les  sur- 
prendre de  la  manière  la  plus  pénible. 

Si  jamais  ceux  qui  ont  examiné  le  caractère  politi- 
que de  ce  ministre  ont  jugé  avec  sévérité  ses  maximes 
et  ont  pronostiqué  qu'il  était  capable  de  ^e  respecter 
ni  la  justice  ni  les  convenances ,  lorsque  son  intérêt  ou 
son  amour-propre  lui  en  demandait  le  sacrifice,  certes 
il, a  ajouté  dans  cette  circonstance  la  preuve  la  plus 
complète  et  la  plus  propre  à  justifier  ce  douloureux 
pressentiment. 

C'est  lorsqu'il  avoue  qu'il  est  convaincu  de  la  sin- 
I  cérité  des  intentions  et  des  efforts  de  la  France  pour 
contenir  TEspagne  dans  les  limites  du  devoir  et  de  la 
modération ,  qu'il  se  vante  d'avoir  causé  à  cette  France 
tout  le  mal  qui  était  en  son  pouvoir,  en  loi  rendant 
la  garde,  encore  plus  que  l'occupation  de  la  Péninsule, 
nuisible  et  désastreuse. 

M.  Canning  ajoute  que,  pour  se  venger  de  la  guerre 
faite  aux  révolutionnaires  d'Espagne ,  il  a  consolidé  la 
révolte  de  l'Amérique  et  en  a  assuré  l'indépendance. 

Non  content  de  limiter  l'influence  du  mal,  dont  il 
se  glorifie  d'être  l'auteur,  aux  deux  monarchies  qu'il 
désigne  nominativement,  il  annonce  qu'il  en  tient  en 
réserve  une  plus  forte  dose  pour  tout  le  monde.  Il  dé- 
clare que  l'Angleterre,  assise  sur  la  grotte  des  vents  ré- 
volutionnaires, est  inattresse  de  les  déchaîner  pour  qu'ils 
confondent  le  ciel  et  la  terre,  tous  les  trânes  et  toutes 
les  institutions,  et  qu'ils  fassent  de  cette  Europe ^    dont 


concern.  f Espagne  et  le  Portugal.       355 

* 

il  tient  les  destinées ,    un  vaste   champ  de   désordre   et  1826 
de  dësolalion.    C'est  h.  ne  pas  le  mettre  dans  la  néces- 
site d'ouvrir  les  cataractes    de    ses   fureurs   qu'il  nous 
conjure  tous  de  nous  occuper,  si  nous  ne  voulons  pas  en 
être  les  victimes. 

Lorsqu'on  pense  qu'un  tel  langage  est  sorti  de  là 
bouche  d*un  tel  homme  et  dans  une  pareille  circon- 
stance ,  qu'il  ne  s'est  pas  é\e\é  une  seule  voix  pour  le 
contredire^  que  toutes  l'ont  répété  au  contraire  avec  un 
enthousiasme  égal  à  celui  qui  entonnait  ce  cantique  de  '  • 
vengeance  non  provoquée ,  on  est  obligé  de  faire  des 
réflexions  pénibles,  mais  nécessaires,  et  de  s'avouer 
unç  triste  et  terrible  vérité,  —  savoir:  qu'il  s'opère 
en  Angleterre  une  révolution  dans  les  esprits,  contraire 
à  la  tranquillité  des  monarchies  du  continent ,  et  que 
si  une  lutte  quelconque  allait  s'établir  entre  la  Grande- 
Bretagne  et  quelque  autre  puissance,  l'homme  qui  pré- 
side au  cabinet  de  Londres ,  et  la  nation  en  général, 
auraient  recours  aux  moyens  les  plus  noirs  pour  ac- 
complir leur  but,  savoir:  celui  de  satisfaire  l'orgueil  et 
la  rapacité  insatiable  qui  les  caractérisent. 

Quant  à  la  vérité  des  assertions  de  M.  Canning,  elle 
est  heureusement  plus  que  problématique ,  et  il  n'j  a 
que  ses  mauvaises  intentions  qui  soient  évidentes.  Il 
est  faux  qull  ait  aggravé  la  situation  des  Français  en 
Espagne.  Il  n'est  pas  exact  de  dire  qu'il  est  l'auteur 
de  la  séparation  des  colonies  espagnoles.  Cinq  ans  de 
révolte,  sans  presque  rencontrer  de  résistance,  les  mal- 
heurs et  l'imbécillité  des  conseils  de  l'Espagne  en  sont 
les  véritables  causes  immédiates,  sans  chercher  les  plus 
lointaines.  La  rhétorique  de  M.  Canning  dans  cette 
affaire,  et  sa  précipitation,  ont  coûté  à  la  Grande-Bre- 
tagne la  crise  commerciale  et  financière  la  plus  forte  et 
la  {ÉDS  sévère  qu'elle  ait  Jamais  soufferte ,  et  dont  elle 
est  bien  loin  de  s'être  relevée.  Ces  faits  soift  évidens, 
mais  personne  ne  e'en  rappelle,  parce  que  la  rage  de 
peser  sur  les  monarchies  du  continent  la  rend  moins 
sensible  à  ses  propres  maux. 

Pour  ce  qui  concerne  la  facilité  d^exciter  des  révo- 
lutions, J'espère  et  J'ai  la  conviction  qu'elle  est  infini- 
ment moins  grande  que  celle  dont  les  Anglais  se  van- 
tent. Ils  pfeuvent  parvenir  à  provoquer  des  troubles 
00  Ik  former  des  conspirations,  si  de  tels  moyens  leur 
paraissent  si  préférables;  mais  ils  exposeront  leurs  vic« 


'• 


256    Dépêche  de  M.  de  Pozzo  di  Borgo 

1826  times  sans  pouvoir  les  défendre ,  parce  qu'ils  n'ont  pas 
d*arfnëes  pour  les  soutenir,  et  parce  que  oeux  qu'ils 
voueront  a  la  destruction  ne  manqueront  ni  dMnergie 
ni  de  moyens  de  se  préserver. 

Ce  discours  a  provoqué  une  indignation  générale; 
mais  comme  les  passions  mettent  tout  à  profit  dans  le 
sens  qui  leur  est  propre,  les  partis  ont  associé  les  torts 
de  M.  Canning  à  ceux  de  M.  de  Villèle,  de  manière 
que  la  désapprobation  du  premier  a  été  atténuée  par  le 
désir  de  faire  servir  son  langage  au  détriment  du  second. 

Quant  à  moi,  malgré  la  juste  appréciation  que  je 
ne  pouvais  me  dispenser  de  faire  d'une  circonstance 
a^issi  signifiante  et  aussi  digne  de  blâme,  je  me  suis  ap- 
pliqué à  en  parler  avec  le  président  du  conseil  et  le 
baron  de  Damas  d'une  manière  calme  et  réfléchie,  et 
à  les  exhorter  à  ne  pas  donner  dans  le  piège  par  des 
récriminations,  seul  moyen  d'éviter  une  rupture  immé- 
diate, au  point  ou  les  choses  étaient  ié)k  arrivées. 

Je  dois  II  ces  deux  ministres  la  justice  de  dire  qu'- 
ils étaient  dans  les  mêmes  dispositions,  et  qu'il  ne  s'est 
agi  entre  nous  que  de  les  mettre  en  pratique  d'une  ma<« 
nière  conforme  a  la  dignité  du  Roi  et  du  pays,  et  pro- 
pre h.  contenir  ceux  qui  auraient  voulu  par  imprudence 
ou  par  malignité  tout  confondre  et   tout  compromettre. 

Nous  étions  dans  ces  termes,  lorsque  le  prince  de 
Lieven,  pénétré  des  dangers  de  la  situation  et  du  besoia 
de  s'entendre  sans  perte  de  temps,  m'envoya  l'assesseur 
de  collège ,  Labensky ,  avec  ses  ij^pports  en  date  des 
13>  14  et  15  décembre  n.  st^  accompagnés  d'une  lettre 
particulière  contenant  les  informations  confidentielles, 
dont  j'aurais  pu  faire  usage,  afin  de  donner  au  cabinet 
français  une  direction,  sage ,  comme  le  moyen  le  plus 
s&r  de  tenir  celui  de  Londres  dans  la  modération*,  et 
par  conséquent  d'éviter  la  guerre  entre  les  deux  pays. 

Cette  expédition  m'arriva  dans  la  nuit  du  6  (18), 
lorsque  le  ministère  venait  de  quitter  l'hdtel  de  l'am- 
bassade, où  le  jour  du  nom  de  Sa  Majesté  l'Empereur 
avait  été  célébré.  J'allai  immédiatement  chez  M.  de 
Villèle  pour  renforcer  mes  argumens  précédens  par  les 
lumières  et  les  raisonnemens  qui  m'étaient  arrivés  de 
Londres.  Le  président  du  conseil  se  confirma  encore 
d'avantage  dans  les  résolutions  déjà  prises,  et)  me  fit 
l'exposition  du  discours    que  le  baron   de  Damas  pro<- 


r. 


concern.  f  Espagne  et  le  Portugal.      257 

noncerail  le  lendemain  à  la  Chambre  des  Pain,  à  Tocca-  1826 
tion  de  l'adresse  qui  devait  être  yot^e  au  Roi. 

Tout  ëtant  ainsi  combine,  ce  discours  fut  en  effet 
prononaë  le  lendemain  ;  V*  Ex.  en  lira  la  teneur  dans 
la  feuille  ci-incluse.  £n  examinant  l'ensemble  des  faits 
et  de  la  position  ,  il  me  semble  qu'il  contient  tout  ce 
qui  peut  offrir  à  M.  Canning  une  occasion  d'arrêter 
ses  violences.  La  question  est  maintenant  réduite  \  la 
conduite  de  TEspagne.  Avec  la  certitude  où  l'on  est 
que,  maigre  les  intrigues  de  la  cour  de  Madrid,  elle 
n'osera  jamais  faire  passer  un  Espagnol  arme  sur  le  ' 
territoire^portugais ;  le  cabinet  de  Londres,  s'il  désira 
éviter  une  rupture  avec  8.  M.  C.  comme  il  faut  l'espé« 
rer,  l'évitera  à  plus  forte  raison  avec  la  France. 

Tout  porte  donc  à  croire  que  nous  éviterons,  du 
moins  pour  le  moment,  la  conflagration  dont  le  midi 
de  l'Europe  est  menacé. 

Tel  est,  M.  le  Comte,  la  perspective  que  faime  à 
envisager ,  quoique  nous  ayons  besoin  encore  de  quel- 
ques leurs  pour  attendre  des  évéoemens  qui  sont  pro- 
bables, c'est-à-dire  la  présertation  de  Lbbonne  de  la 
présence  des  insurgés  et  Tarrivée  des  troupes  anglaises, 
la  défaite  des  réfugiés  portugais,  rentrés  du*  cdté  d'Alen- 
t^o,  le  manque  de  progrès  de  ceux  du  nord,  avec  les 
circonstances  qui  doivent  naturellement  accompagner  et 
caractériser  ces  mouvemens.  Si  les  ennemis  de  la  Ré- 
gente s'affaiblissent  et  que  leur  ruine  soit  suffisamment 
indiquée,  la  commotion  s'apaisera,  les  conseillers  du 
Roi  d'Espagne  reconnaîtront  leur  impuissance,  M.  Can- 
ning se  calmera,  et  nous  aurons  encore  le  temps  de 
respirer  et  de  voir  s'il  est  possible  de  parvenir  à  un 
accommo4^0MDt  qui  rende  compatible  l'existence  des 
deux  gouTernemes  de  la  péninsule. 

Cette  tâche  sera  dure  et  laborieuse,  mais  il  en  sur« 
viendra  une  autre  qui  ne  le  cédera  en  rien  à  la  pre- 
mière. Je  veux  parler  de  la  lutté  directe  qui  s'établira 
entre  la  France  et  l'Angleterre  |  sur  l'évacuation  de  la 
péninsule  par  leurs  troupes. 

Sans  doute,  les  drapeaux  anglais  ne  quitteront  pas 
le  Portugal  sans  que  ceux  de  la  France  abandonnent 
l^pagne»  La  réciprocité  semble  de  droit;  cependant 
il  n'y  a  nulle  parité  dans  Tétat  de  la  question.  En 
évacuant  liisbonne,  le  gouvernement  anglais  est  sAr  d'y 
retourner   à  volonté,   parce  que  le   pays  est   dans  sa 

Jiouv,  SuppUm.    Tonu  IIL  R 


* 
s 


258     Dépêche  de  M.  de  Pozzo  dl  Borgo  etc. 

1826  maia  et  qu'il  le  lient  sous  la  domination  de  ses  esca- 
dres; mais  en  quittant  Cadix,  la  France  le  liTre-  au 
Roi  d'Espagne,  qui  n'est  pas  sûr  de  le  garder.  Une 
révolte  locale,  aisée  ^  provoquer  dans  une  villes  appau- 
vrie et  habitée  principalement  par  une  population  d'ori- 
gine étrangère,  motivera  la  présence  dHin  agent  de 
commerce  anglais  pour  la  soutenir,  et  enfin  l'occupa- 
tion de  la  conquête* 

L'Angleterre  a  des  prétentions  pécuniaires  envers 
l'Espagne.  M.  Canning  menace  à  chaque  instant  de  se 
payer  à  main  armée.  Le  jour  peut  arriver ,  ou  il  sur- 
prendra ce  boulevard,  comme  nantissement  des  indem- 
nités, qu'il  n'obtient  pas  par  les  négociations.  Un  dis- 
cours qui  flatte  les  passions  du  public,  les  amplifica« 
tiohs  sur  les  avantages  qu'en  retirera  le  commerce,  sur 
les  malheurs  qu'en  éprouvera  l'Espagne,  sur  l'humilia* 
tion  que  doit  en  ressentir  la  France,  sur  les  dangers 
qui  en  résulteront  pour  la  famille  des  Bourbons,  non 
seulement  justifiera  la  violence,  mais  sera  une  occasion 
de  triomphe»  et  les  entrailles  de  l'Angleterre  tout  en- 
tière tressailleront  de  jdie  \  la  vue  d'une  injustice, 
grande,  utile  et  commise  impunément. 

En  anticipant  la  question ,  je  suis  loin  de  l'admettre 
aujourd'hui  parmi  celles  que  nous  avons  à  débattre. 
Elle  ne  se  présentera  que  trop  tdt,  et  si  j'ai  pris  la 
liberté  d'en  parler,  c'est  pour  préparer  le  cabinet  im« 
périal  à  la  voir  paraître  en  son  temps  et  pour  lui  en 
indiquer  toute  l'importance. 

Cette  dépêche  contient  tout  ce  que  j'ai  pu  recueillir 
relativement  aux  affaires  de  la  péninsule  et  aux  com- 
plications qu'elles  ont  amenées  par  l'intervention  de 
l'Angleterre  et  de  la  Fraocei  Elles  sont  encore  de  na- 
ture &  ne  pas  désespérer  de  la  paix.  C'est  dans  ce 
but,  M.  le  Comte,  que  je  ne  cesserai  d'employer  toua 
mes  efforts,  comme  celui  qui  est  conforme  aux  inten- 
tîons  et  aux  ordres  de  notre  auguste  maître. 

J'ai  l'honneur,  etc. 


259 
— — 1Ç87 

22. 

Instruction  adressée  par  le  cabinet 
de  St.  Petersbourg  à  M.  de  Severin, 
Envoyé  de  la  Russie  auprès  de  la 
confédération  Helvétique.     En  date 

du  14  Janvier  1827. 

(Portfolio.  T.  IV.  Nro.28  et  29.  1837.) 

MoDsieur , 
La  confiance  de  l'Empereur  vous  appelle  à  Phonneur 
de  le  reprësenter  en  Suisse ,  et  vous  trouverez  ci-)oint 
les  lettres  qui  accréditent  auprès  des  autorités  de  ce 
pays.  A  ces  lettres  nous  ne  pourrions  pas  ajouter  d'in* 
structions.  Vos  longs  travaux  au  ministère  des  affaires 
étrangères,  les  services  que  vous  y  avez  rendus,  la  con- 
naissance que  vous  y  avez  acquise  des  principes  qui 
président  \  la  politique  du  cabinet  de  Russie,  nous  dis- 
pensent du  soin  de  vous  développer  des  ma^âçnes  géné- 
rales dont  vous  êtes  pépétré  depuis  long-temps,  et  que 
vous  avez»  au  reste,  étudiées  dans  leur  application  par- 
ticulière Si  la  Suisse,  depuis  le  jour  où  j'ai  eu  le  plaisir 
de  vous  annoncer  votre  nouvelle  et  honorable  destina- 
tion. Si  donc,  au  moment  de  votre  départ,  nous  vous 
traçons  un  rapide  aperçu  des  intentions  de  Sa  Majesté 
Impériale,  relatives  à  ses  rapports  avec  la  Confédération 
helvétique,  c'est  moins  pour  vous  donner  des  directions 

Îue  pour  vous  fournir,   en   vous   exprimant  les  voeux 
e  notre  auguste  maître,  une  preuve  de  la  bienveillante 
soUidtude  que  vous  ne  cesserez  de  lui  inspirer. 

Par  sa  position  géographique,  la  Suisse  est  la  clef 
de  trois  grands  pays.  Par  ses  lumières  et  ses  moeurs, 
•elle  occupe  un  rang  distingué  dans  la  civilisation  euro- 
péenne. Enfin,  par  les  actes  des  Congrès  de  Vienne 
et  de  "paris ,  elle  a  obtenu  la  garantie  de  son  organisa- 
tion pi^ésente,  de  sa  neutralité,  et  de  son  indépendance» 
Ce  peu  de  mots  suffit  pour  caractériser  les  intérêts 
auxquels  vous  aurez  à  veiller  dans  l'exercice  de  vos 
fonctions. 

Dès  que  la  diplomatie,  participant  aux  améliorations 
de  toat  genre  qui  s'opéraient  en  Europe,  .eut  pour  but 

R2 


260       Instruction  pour  tEnuoyé  de  la 

1827  dans  ses  combinaisons  les  plus  profondes  et  les  ploe 
utiles,  dMtablir  entre  les  diverses  puissances  un  ëqui- 
Hbre  qui  assurât  la  durëe  de  la  paiz^  Pindëpendance  de 
la  Suisse  devint  un  des  premiers  axiomes  de  la  poli- 
tique. Les  traitas  de  Westphalie  la  consacrèrent,  .et  il 
est  facile  de  prouver,  Thistoire  à  la  main,  qu'elle  ne 
fut  jamais  violëe  sans  que  l'Europe  n^eftt  à  gëmir  de 
guerres  et  de  calamités  universelles*- 

Lors  de  la  révolution  française,  la  Suisse  éprouva 
'fortement  la  secousse  qui  vint  ébranler  les  deux  mon- 
des.  Son  territoire  fut  envahi ,  des  armées  le  franchi- 
rent, et  des  batailles  ensanglantèrent  un  sol  que  les 
discordes  des  états  avaient  long-temps  respecté.  Lors 
de  la  domination  de  Bonaparte,  la  Suisse  eut  sa  part 
du  despotisme  qui  pressait  sur  le  continent.  Finalement 
apparut  l'Alliance  avec  ses  nobles  triomphes,  et  la  Suisse, 
qui  avait  été  bouleversée  pendant  la  tourmente  révo« 
lutionnaire,  et  asservie  pendant  le  régime  des  conquêtes, 
redevint  indépendante  et  neutre  du  joor  où  les  droits 
des  nations  recouvrèrent  leur  empire,  et  où  la  paix  fut 
le  voeu  du  monarque  dont  ce  changement  était  le  sa* 
Itttaire  ouvrage. 

Ce  fut  alors  que  la  Confédération  helvétique  occupa 
la  pensée  de  l'empereur  Alexandre  de  glorieuse  mémoire, 
et  alors  aussi  que  son  indépendance  reçut,  par  les  ac- 
tes de  1814  et  1815,  une  sanction  solennelle,  qui  com-^ 
pléta  et  assura  le  rétablissement  solide  de  la  tranquil- 
lité générale.. 

La  Suisse  est  par  conséquent,  on  peut  le  dire,  un 
des  points  sur  lesquels  repose  l'équilibre  de  l'Europe: 
le  mode  d'existence  politique  dont  elle  jouit,  forme  ua 
des  élémens  du  système  conservateur  qui  a  succédé  a 
trente  années  d'orages,  et  la  Russie  doit  souhaiter  que 
cet  état  continue  à  ne  relever  et  à  ne  dépendre  d'aucun 
autre. 

« 

Elle  y  est  intéressée  comme  puissance  que  ses  prin-* 
cipes  et  le  sentiment  de  son  propre  bien  portent  à  vou- 
loir la  paix.  Elle  en  a  le  droit  comme  puissance  qui 
a  signé  les  actes  de  1814  et  1815. 

Ces  considérations  vous  guideront,  Monsieur,  dans, 
vos  rapports  avec  les  autorités  fédérales.  Vous  n'aurez 
pas  de  peine  à  convaincre  les  magistrats  et  les  hommes 
les  plus  considérés  de  la  Suisse ,  que  leurs  voeux  s'ac- 
corderom  toujours  avec  les  nâtres  pour  le  maintien  des 


Russie  en  Suisse.  26l 

prérogatives  politiques  de  kur  patrie,  qu'elle  insjpire  l  1827 
r£Hipereur  une  soUicilude  héréditaire,  et,  qu'afin  de 
ae  trouTer  conformes  aux  désirs  de  Dotre  auguste  mo- 
narque, les  relations  que  vous  êtes  chargé  d'entretenir 
avec  elle  doivent  être  des  relations  d'amitié  et  de  mu- 
tuelle confiance* 

Mais  ce  n'est  pas  seulement  Tindépendance  extérieure 
de  la  Confédération  helvétique  que  les  actes  du  congris 
de  1814  et  1815  ont  stipulée.  Comme  tous  les  autres  * 
pays,  la  Suisse  n'avait  pu  se  préserver  'do  la  lutte  que 
la  révolution  française  a  ouverte  entre  les  idées  ancien- 
nes et  les  idées  nouvelles. 

Les  principes  constitutifs  de  son  gouvernement  s'en 
étaient' ressentis.  Un  partage  plus  égal  de  pouvoir  en- 
tre les  divers  cantons  dont  elle  se  compose  fut  TeiFet 
nécessaire  de  cette  influence,  et,  dès  l'époque  o\x  la 
Suisse  se  rangea  en  1813  sous  les  drapeaux  libérateurs 
des  alliés,  il  devint  évident  que  l'organisation  intérieure 
qui  y  avait  existé  autrefois  n'y  serait  plus  applicable, 
que  les  vingt  dernières  années  y  avaient  mis  au  jour 
des  intérêts  qui  réclamaient  de  justes  égards,  et  qu'une 
sage  transaction  entre  le  passé  et  le  présent  pouvait 
seule  rendre  à  ses  contrées  le  repos  et  le  bonheur. 
Elle  eut  lieu;  les  bases  d'un  nouveau  parte  fédéral  fu- 
rent posées,  et  ce  pacte  revêtu  d'une  formelle  garantie 
dans  les  traités  négociés  au  congrès  de  1815  et  désor- 
mais aussi  inviolable  que  ces  traités  mêmes,  dut  être 
considéré  dès  lors  comme  faisant  partie  intégrante  du 
nouveau  système  européen.  La  Russie  est  donc  dans 
l'obligation  de  contribuer,  autant  que  cela  lui  est  pos- 
flflble,  niais  sans  exercer  un  droit  d^ingérance,  ^u'- 
elle  ne  s'attribuera  jamais  dans  les  affaires  qui  ne 
la  concernent  pas  directement,  à  la  stabilité  du  ré- 
gime actuel  de  la  Suisse,  et  votre  premier  soin.  Mon- 
sieur, sera  de  prouver  que  la  Russie  reconnaît  et  rem- 
plit cette  obligation.  Vos  explications  à  ce  sujet  avec 
vos  collègues,  les  représentans  des  autres  cours ,  comme 
avec  les  fonctionnaires  du  pays,  seront  aussi  positives 
qae  les  clauses  dont  vous  invoquerez  l'autorité.  Elles 
ne  laisseront  aucun  doute  sur  l'intention  de  l'Empereur, 
que  la  Conjédiration  Iieluétique  se  soutienne  et  pros- 
père  telle  que  les  actes  de  1814  et  1815  Vont  dé- 
finitii^ement  constituée. 

Mais  il  existe  pour  elle   deux  écueils  que  notre  dé- 


262      Instruction  pour  VEnuoyé   de  la 

1827  Air  de  coopérer  \  son  bien-être  nous  engage  \  lui  s!gD««- 
1er  par  votre  organe,  et  avec  une  entière  francbiâe. 
Placée  entre  des  ëtats  oà  fermentent  encore  des  levains 
de  révolution,  entre  le  Piémopt  où  les  ëvénemens  de 
1821  n'ont  que  trop  véséié  le  secret  et  la  puissance 
d'une  secte  ennemie  de  tout  ordre  légitime,  la  France 
où  de  nombreux  artisans  de  troubles  s^ejforcent  de 
communiquer  le  mouvement  qui  les  agite  y  et  le 
midi  de  T Allemagne  où  se  retroussent  les  ramificom 
tions  du  même  complot,  la  Suisse,  avec  ses  formes 
républicaines ,  aura  toujours  à  craindre  que  ces  bommes 
de  malheur  ne  cherchent  à  établir  dans  son  sein  le 
foyer  de  leur  activité  coupable,  et  que,  comptant  sur 
les  institutions  qui  la  régissent,  et  sur  la  neutralité*  de 
son  territoire,  ils  ne  se  flattent  d'y  préparer  sans  in* 
quiétude  l'accomplissement  des  projets  qu'ils  trament 
contre  les  peuples  et  les  Rois. 

Déjà,  au  congrès  de  Vérone,  les  réclamations  du 
gouvernement  sarde  ont  appelé  sur  ce  danger  l'atten» 
tion  des  principaux  cabinets  de  l'Europe.  Elles  ont  dé- 
montré les  graves  inconvéniens  du  séjour  que  fendent 
en  Suisse  des  hommes  contraints  de  fuir  une  patrie 
dont  ils  avaient  conspiré  la  ruine  ^  et  les 'protocoles 
du  congrès,  ainsi  que  les  décisions  subséquentes  de  la 
conférence  de  Paris,  ont  fixé  \  cet  égard  des  principes 
que  les  autorités  helvétiques  ne  sauraient  appliquer  avec 
trop  de  scrupule*,  et  d'exactitude. 

Nous  leur  rendons  ici  la  justice  de  dire  que  les  dé- 
marches faites  auprès  d'elles,  à  la  suite  des  voeux 
énoncés  par  la  cour  de  Turin:  ont  été  couronnées  de 
snccès;  que  toutes  les  représentations  de  votre  prédé- 
cesseur, dans  cette  occasion  et  dans  plusieurs  cas  de 
même  genre»  ont  reçu  un  favorable  accueil;  et  que  les 
réponses  qu'il  nous  a  transmises  aux  communications 
dont  il  avait  été  chargé,  concernant  la  découverte,  le 
jugement  et  la  punition  du  complot  horrible  qui  s'était 
formée  en  Russie,  respiraient  des  sentimens  dont  l'ex- 
pression honore  les  vues  et  l'esprit  du  gouvernement 
fédéral.  Mais  nous  le  dirons  également,  les  appréhen- 
sions des  états  amis  de  la  paix  à  Fégard  des  menées  ré- 
volutionnaires qui  se  poursuivaient  en  Suisse  ne  sont 
pas  entièrement  dissipées,  et  si  aucune  preuve  maté- 
rielle n'atteste  encore  qu'elle  est,  à  son  insu  peut-être, 
le  centre  de    sociétés   secrètes  qui   méditent   et  Pinsu- 


Russie  en  (Suisse»  263 

rectioo  et  le  rëgkîde  y  il  n'en  est .  pas  inoios  yrsi  que  1827 
des  ayertissemens  rëpiélés*  et  des  présomptions  de  plus 
d'une  espèce  ne  nous  permettent  pas  de  regarder  cette 
opinion  comme .  dénuëe  de  tout  fondement.  Vous  ne 
manquerez  pas.  Monsieur,  de  suivre  d'un  oeil  attentif 
les  indices  de  ce  âoiiveau  përil.  Vous  ne  manqueres 
pas  de  le  signaler  à  la  ^vigilance  des  -magistrats  appelés 
a  le  pr^Yenin  Déclarez* leur ,  avec  toute  cette  focce 
que  donne  la  conscience  d'intentions  bienveillantes  et 
pures  y  que«  pour  oflrir  le  gage  d'une  keureuse  duréci 
l'existence  de  la  Svissie  doit  être  inoiTeBsive.  Faites* 
leur  comprendre  Qu'elle  ne  porterait  plus  ce  caractire» 
si  les  libertés  helvétiques  devaient  protéger  les  efforts, 
du  génie  des  révolutions,  si  les  moKfs  dès  inquiétudes 
qu'on  manifeste  n'élaient  pas  spprofoodîs,  si  la  voix 
amicale  des  cabinets  qui  les  expriment  n'était  pas  écou« 
tée.  Observez  «leur  enfin,  et  obset'vek  à  tous  ceux  qui 
cônseirvent  en  Suisse  :  un  Sincère  patriotisme ,  .que  les 
intérêts  qui  leur,  tiennent  le  plus  à  coeur,  les  intérêts 
de  leur  indépendance  et  de  leors  institutions  nationales, 
sont  d'accord  «vecnoS  conseils,  que  la  Suisse  serait  la 
première,  victime  des  machinations  dont  elle  aurait  im« 
prudemment  toléré  le  cours,  qu'une  démocratie  hideuse 
remplacerait  la  sagesse  et  les  lumières  du  gouvernement 
qui  préside  aujourd'hui  à  ses  destinées,  qu'il  est  donc 
urgent  de  sonder  la  plaie  et  de  la  guérir,,  de  constater 
les  menées  criminelles  et  de  les  réprimer  avec  énergie. 

Ajoutez  qu'à  ces  conditions  la  Suisse  peut  être  sûre 
de  trouver  dans  l'Empereur  Nicolas  les  sentimens  i^eo* 
tueux  de  l'empereur  Alexandre,  le  même  soutien  aiix 
jours  de  danger,  la  même  résolution  de  lui  garantir  la 
jouissance  paisible  des  droits  que  les  traités  lui  ac^ 
cordenim 

Si  ce  langage  rallie  les  hommes  de  bien,  s'il  les 
détermine  à  étendre  de  tout  leur  pouvoir  le  cercle  des 
opinions  modérées  qu'ils  professent,  et  à  s'opposer  aux 
progrès  de  l'esprit  de  changement  et  de  désordre,  la 
bonne  cause  et  la  Confédération  lielvétique  elle-même 
vous  seront  redevables  d'un  grand  service. 

L'Eoipereur  n'ignore  pas  qu'on  remarque  dans  quel- 
ques-uns des  cantons  les  symptômes  d'une  autre  ré- 
action menaçante,  et  il  paraît  hors  de  doute  qu'il  y 
existe  un  parti  qui  cherche  à  modifier  le  présent,  non 
pour  réaliser  des   innovations,   mais  pour  ramener  le 


0 

264      Instruction  pour  P  Envoyé  de  la 

\99St  paisé  I  et  poar  faire  revirre  les  formes  admiaistratiTes 
et  la  constitution  qui  gouvernèrent  la  Suisse  il  7  a 
près  de  quarante  ans. 

Sa  Majestë  Impëriale  ne  saurait  favoriser  de  telles 
intentions  plus  qu^elle  ne  favorisera  jamais  les  tentati* 
ves  dont  il  a  ëte  question  plus  haut.  La  politique  de 
la  Russie  est  tout  entière  dans  ses  traités  ^  et  dans 
tm  juste  milieu  entre  les  opinions  extrêmes;  or 
les  traités  n*€ulmettent  pas  cette  marche  rétrograde^ 
qui  serait  aussi  une  révolution  dans  les  circonstances 
où  la  Suisse  est  placer.  Et  d'ailleurs  on  se  dissimule- 
rait en  vain  que  de  tels  projets;  Tabus  fait,  pour  les 
répandre,  de  ce  qu'il  7  a  de  plus  parmi  les  hommes, 
d^une  religion  essentiellement  conserpatrice  ;  les 
moyens  mis  en  oeuvre  pour  engager  ces  gouvernemens 
è  Y  souscrire j  ou  pour  les  exécuter  maigre  eux,  con- 
duisent TEurope  tout  droit  aux  résultats  que  lai  prë* 
parent  les  travaux  des  révolutionnaires  9  et  qu'encoura<» 
ger  les  premiers  c'est  prêter  la  main  aux  seconds. 

Ainsi  I  Monsieur,,  vous  désapprouverez  paiement,  et 
la  tendance  qui  aurait  pour  but  le  triomphe  de  la  dé* 
mocratie,  et  celle  dont  l'objet  serait  de  rétablir  en 
Suisse  un  ordre  de  choses  qui  ne  s'accorde  désormais 
ni  avec  ses  voeux  et  ses  besoins,  ni  avec  les  actes  qui 
ont  pacifié  le  monde. 

Telles  sont  les  instructions  que  l'Empereur  nous 
charge  de  vous  adresser.  Nous  nous  sommes  borné  à 
des  observations  généralesi  parce  que  nous  n'avons  pour 
le  moment  aucun  intérêt  particulier  à  discuter,  aucune 
négociation  spéciale  à  suivre,  avec  la  Confédération  hel- 
vétique. 

11  ne  vous  sera  pas  difficile  de  démontrer  que  les 
ordres  dont  vous  êtes  munis  sont  dictés  par  un  sincère 
et  vif  désir  d  assurer-  la  tranquillité  et  la  prospérité  de 
la  Suisse  et  Vous  conceverez  aussi,  Monsieur,  qu'ils 
donnent  une  importance  réelle  è  Vos  fonctions.  Cette 
importance  augmente  encore  si  l'on  considère  que  vous 
allez  occuper  un  poste  où  le  midi  de  l'Allemagne,  le 
nord  de  Tltalie  et  les  provinces  orientales  de  la  France 
se  présenteront  à  vos  regards,  où  ils  doivent  même  les 
attirer  constamment,  et  ou  vous  ne  poqvez  que  trou* 
ver  Toccasion  de  nous  transmettre  des  informations 
utiles: 

Vous  justifieopz,  nous  n'en  doutons  pas,  la  confiance 


Russie  en  Suisse.  265 

de  8«  M«)6»të  Impëriale ,   et  ainsi  que  votre  ftéàiceê»  18Stf 
seur,  TOUS  saurez  acquérir  par  votre  gestion  de  nouveaux 
titres   à  la   satisfaction   et  à  Pestime    de  notre  lingùste 
Souverain.  \ 

Recevez  etc. 

'  (Signé)    NxssKlRODr. 


23, 

Dépêche  du^  Comte  de  Nesselrode  au 
Prince  de  Liéven  à  Londres,  datée .  de 
St. - Péiers bourg ,  le  ••••  janvier  1827. 

Mon  Prince, 

Par  nos  dëpéches  du  -^f  de  ces  mois»  nons  nous 
sommes  réserva  de  répondre  séparément  aux  rapporte 
de  Votre  Excellence  qui  rendaient  compte  des  opinions 
du  ministire  britannique  sur  les  affaires  de  la  Pénin*^ 
Bule,  et  des  mesures  qu'il  a  prises,  à  la  nouvelle  de 
Vinsurrection  du  marquis  de  Chaves,  et  de  son  entrée 
sur  le  territoire  portugais, 

La  présente  traitera  des  questions  qui  se  rattachent 
à  ces  déplorables  événemens.  •  ' 

L'Empereur  en  a  été  profondément  affligé.  Ils  sont 
venus  surprendre  la  Pénitisule  dans  un  moment  où  des 
promesses  positives  semblaient  lui  offrir  d'heureuses  ga« 
ranges  d'union  et  de  tranquillité. 

En  voyant  ces  promesses  vioMes,  la  guerre  civile, 
aliomëe  en  Portugal|  des  passions  irveugles  présider  aux 
conseils  deFEspagncy  des.  forces  anglaises  se  transporter 
sur  le  théâtre  de  cette  lutte  ^  la  Fiance  et  TAngletêm 
arriver  subitement  à  une  position  délicate  pour  Funé 
et  l'autre  »  il  est  impossible  de  ne  pas  éprouver  un  sen* 
timent  de  regret  et  d'inquiétude,  dont  le  cabinet  de 
SainWames  lui-même  n'aiura  sans  doute  pu  se  défendre» 
Jamais ,  depuis  douze  ans ,  la  paix  de  l'Europe  n'dvait 
coiini  de  plus  grands  périls.  Elle  se  maintient  encore; 
mais  à  cAté  de  ces  complications  si  graves,  de  ces  maU 
heure  ei  réels  et  des  craintes  trop  fondées  qu'ils  inspi* 
rent,  tout  l'espoir  des  monarques  dont  la  paix  n'a 
csss^  d'être  le  premier  voeu  repose  sur  la  modéitetion 
et  la  sagesse  qui  ont  prévenu  l'explosion  d'une  guerre 
générale. 


2,6^      Dépêche  du  Comte  de  Neeselrode 

tà27  Sqw  ce  rapport  9  les  décisiws^de  U^JFmnt^  f^ 
laU^nt  rien  à  désiren  La  ii^o.litique  du  cabinet  dç« 
Tuileries  esl  restée  loyale  envers  fEspugoe  autant  qii« 
son  langage  a  été  conciliant  envers  l'Angleterre*  .11  n'est 
pas  moins  juste  de  dire  que  le  message  de  &  M*  Bri- 
tannique au  Parlement  annonçait  cet  esprit  de  prudence 
et  cette  mesure  qu'on  est  toujours  heureux  de  trouver 
dans  les  déclarationVd^uù  grand  Etal ,  et  que  l'exposé 
des  conventiops  existantes  entre  l'Angleterre  et  le  Por- 
tugaly  en  établissant  là  nécessité  d'un  envoi  de  troupes, 
C<«ibli|ït  établir '.aussi  q<|tt  1?' mMe  resy^ci^  des  tràîtés, 
qui  ivpgageait  le.  ^Ciabipiet  ^^eSaint-Jamts.à.  jp^oléger  la 
cour  de  Lisbonne,  le  porterait  a  observer  les  principes 
de^n  linftm  aV^toutes  les  autres.*  Nous  ne  parlerons 
pas  des  explications  ultérieures  du-  nûnistère  anglais  ; 
et') :xoo«aincuâ  qu'il: Iroufirerfli  dans  son  empressement  à 
les.  adoucir  I  .  et  i dans  notre  r  amîli^i  les  jseuls  motifii  de 
«ntre  silence  y  v^us  passerons,  ai  Vexameti  du  râle  de  la 
Russie,  au  milieu  de  la  crise  qim  menacé  les  destinées 
de  la  Féniusule. .  -  i 

Ce  râle  est  tout  tracé.  Les  opinions,  de  l!£mpereur 
sur  la  conduite.}  qu:e  l'Espagne  devtût  tenir  envers  le 
Portugal  font  assez  connaîtra  son  jugement  sur  la  con- 
duite ^'elle' antenne ,  et  les  invariables  maximes  de  Sa 
Majesté  indiquent  d'avance  le  but  dsi  seseiForts^  Aver* 
tir<  franchement  l'a  cour  de  Madrid,  qu'elle  force  les  al- 
liés à  déplorer  sa  marcbé  et  à  abandonner  rsa  cause  ; 
applyjrer  k^*  utÂlès^miiaures  qu'on  Tinvite  à  prendre  pour 
lecouvrtfr  ses  titueS'-»  lat  sôÛijcitude  .dont  elle  a  toujours 
été:l'ohjet;  demaricil$r<:au  Portugal  >.  assisté,  des  troupes 
anglaises 9  de  ne  .point  éteaidre. ses  succès  àu-dela  des 
UmîleS' de<  :SQn  territoiiré;  fortifiée  les  dispositions  .pacifi- 
4}tte8  iqne  les  cabinets  de  Londres  et  de  Paris  se  té- 
0duoigne«it  mutuellement;,  s^oonder  et  faciliter  l'acoom* 
pliàflement  des  voeux  qu'ils  forment  polir  le  maintien 
de /leurs  rapports  de  bienveillance  réciproque ,  tdle  a 
éléi.et  telle  sera  eneore  la  tâche  du  cabinet  de  Saiht« 
fiétersboui^.  Afin  de  noua, acquitter  des  devoirs  qu'eUe 
dqus' impose  envers  l'Espagne  et  le  Piortugal,  nous  ex- 
piions à  M.  d'Ûubril .  et  de  Palença  les  instructions 
d-jotiiles.  Afin  de  manifester  nos  intentions  à  l'égsrd 
des  cours  d'Angleterre  et  de  France,  nous  vous  char- 
geons y*  ainsi  que  le  comte  Pjozzo  di  BorgOi  de  commu- 


au  Prince  de  LUçeri.  267 

niqtter  la    prësent^  a^ec  ses  annexes   au  ministère   de  IfiSf 
8.  M.  Britannique  et  à  celui  de  S.  M.  T.  C. 

Mais  il  ne  suffit  pas  de  mettre  un  terme  aux  dis- 
cussions qui  se  sont  ëlevées  entre  les  deux  Etats  de  la 
Péninsule,  il  faut  en  provenir  le  retour.  11  ne  suffit 
pas  de  rétablir  la  tranquillité  en  Portugal,  il  est  non 
moins  essentiel  de  la  consolidei:. 

Le  premier  de  ces  résultats  sera,  nous  le  pensons, 
l'effet  des  représentations  unanimes  que  les  premières  cours 
de  PEurope  adressent  è  r£spagne>  l'effet  de  l'expérience 
qui  lui  révèle  la  vapité  des  tentations  qui  lui  inspiraient  uu 
si  malheureux  espoir;  l'effet  de  la  position  critique  où 
son  système  l'a  jetée,  des  leçons  sévères  qu'elle  a  reçues, 
de  son  adhésion  aux  demandes  qui  lui  ont  été  présent 
tées  de  la  part  de  rAngleterre,  de  la  certitude  enfin,  que 
si  elle  violait  de  Jiouveau  ses  promesses ,  elle  aurait  à 
soutenir  et  une  lutte  appuyée  par  la  Qrande-Brelagnei 
et  le  poids  d'une  improbation  européenne.  A  cet  égard,  * 
toutes  les  puissances  alliées  ne  sauraient  que  poursuivre 
un  bot  commun  •'  car  un  commun  intérêt  les  unit. 

Elles  reconnaissent  toutes  que  des  complications*  se* 
rieuses  entre  l'Espagne  et  le  Portugal  peuveoît  en  occa- 
sioner  de  plus  sérieuses  encore  entre  l'Angleterre  et  la 
France.  Elles  éweat  quelles  en  seraient  les  suites»  El- 
les doivent  donc  toutes  chercher  à  les  prévenir  ;  elles 
doivent  toutes  âioncer  à  Madrid' les  mêmes  voeux  ^  y 
montrer  une  éjgalft  sincérité,  y  déployer  une  égale  éqer- 
gie.  Quant  an  rétablissement  d'ukie  tranquillitié  solide 
en  Portugal,  â  est  (pour  ne  rien  dissimuler)  entre  les 
mains  de  l'Angleterre.  C'est  è  elle  que  la  Providence 
propose  en  quelque  sorte  ce  problème.  C'est  è  eHe  de 
le  méditer  et  de  le  résoudre.  Et  si  notre  politique 
pouvait  être  indîlKvciite  au  repos  des  autres  pays,  si 
la  paix  inèériedréMctont  jouissent  les  gouvë^nemens  et 
les  peuples  n'était  aux  -yeux  de  8a  Majesté  un  'bieofdt 
\  la  conservation  duquel  la  Russie  est  obligée  de  veiller 
par  égard  pour  ses  engagemens  positifs,  comme  pour 
ieà  avantages  qu'elle'*  en  retire,  nous  pourrions  nous 
dispenser  d'agiter  dette  question.  Mais  le  témoignage 
irrécusable  des  évéhemens  est  le  pour  démontrer  deux 
vérités  qui  nous  semblent  d^ine  haute  importance.  La 
première  est  que,  dans  l'état  actuel  de  TEurope,  il  n'ex- 
iste plus   de  malheur  isolé.     Les  derniers   troubles  de 


268      Dépêche  4u  Comte  de  Nessetrode 

1827  Portugal  ont  éié  ujia  secouMe  doot  U  contre-^coup  s'est 
fait  reasentlr  en  Italie  comme  en  Espagne  ^  eu  Finance 
comme  en  Angleterre.  UEtpagne  a  vu  un  parti  exalte 
a'âancer  dans  la  lice  ;  Tltalie  ^  ses  anciens  sectaires  se 
rémuer  ;  la  France  ,a  été  forcée  d'adopter  des  mesures 
dVclat;  l'Angleterre  f  <[e  recourir  aux  jarœes;  TAutriche 
elle-même  de  sauver  d'un  pi^ge  dangereux  le  jeune 
prince  dont  les  destins  lui  ont  éié  confias. 

Tant  il  est  vrai  q[ue  de  nos  jours  les  liens  des  mo- 
narques et  le  contact  des  peuples  ont  confondu  pour 
eux  et  les  biens  et  les  maux.  Une  autre  vérité  de  fait 
non  moins  prouvée  >  c'est  qu'autant  la  tranquillilë  fu- 
ture du  Portugal  intéresse  le  reste  de  l'Europe ,  autant 
elle  semble  dépendre  elle-même  du  sort  de  l'infant  don 
Miguel  y  et  des  résolutions  dëfinitires  qui  seront  prises 
a  son  ëgard. 

Cest  en  eiFet  son  nom  qu'intoquent  les  perturba- 
teurs; et  c'est  également  sur  lui  que  les  amis  de  la 
paix  fondent  leurs  espérances.  Cest  lui  que  Farmée 
attend ,  et  lui  que  cherchent  déjà  les  regards  de  ceux 
mêmes  qu'avaient  effrayés  et  aliénés  les  erreurs  de  sa* 
pxiemière  jeunesse. 

L'avenir  de  ce  prince  est  donc  l'avenir  de  sa  patrie. 
En  émettant  ces  opinions ,  notre  objet  n'est  nullement 
de  contester  à  la  6rande*»Bretagne  le  râle  principal  qui 
lui  appartient  dans  ce  grand  drame  politique;  Bien 
loin  de  là,  nous  soutei&ons  que  le  dénoùment  ne  peut 
s'op&ec  que  par  elle ,  et  nous  savons  que  si  le  cabinet 
de  Saint-Jaroés  n'était  trop  juste  pour  écarter  entière* 
meni  les  considérations  de  droit,  il  pourrait  tout  déci- 
der en  Portugal  par  l'autorité  seule  de  la  force.  Mais 
notre  confiance  dans  ses  principes,  l'intimité  qui  carac- 
térise nos  mutuels  rapports,  et  les  communications  spon- 
tanées qu'il  vous  a  faîtes ,  nous  lAoniMnt  lieu  d'espérer 
qu'il  accueillera  des  observations  dont  Famour  du  bien 
est  l'unique  source.  Et  puisque  le  sort  de  l'infant  don 
Miguel  se  rattache  en  dernier  résultat  à  son  voyage  aa 
Brésil  >  puisqu'à  ce  même  voyage  viennent  se  lier  les 
destinées  de  la  monarchie  portugaise,  nous  aborderons 
la  question  de  savoir  si  l'infant  doit  accepter  ou  non 
l'invitation  de  se  rendre  à  Hio-Janeiro. 

Cette  question  se  présente  sous  un  double  point  de 
vue,  sous  le  point  de  vue  dea droits  et  sous  celui  cbe 
intérétêm       .    . 


au  Prince  de  Liepen.  269 

*  En  di^it ,  il  nous  semble  que  les  d^Jtermioatioos  de  ISgff 
don  Pedro  la  d^ident*  Ce  prince  -  a  abdiqué  la  cou- 
ronne de  Portugal  en  faveur  de  Pinfanle  dona  Maria 
^  Gloria I  sous  deux  conditions;  il  a  voulu:  1^.  que 
le  Portugal  prêtât  serment  à  la  Charte  qu^il  lui  octro« 
yait  ;  2^.  que  Tinfant  don  Miguel  fdt  fiancé  à  IHn^ 
Jante  dona  Maria  da  Gloria  ^  et  que  le  mariage 
fut  conclu.  Ces  deux  conditions  sont  remplies.  La 
nation  portugaise  a  prêté  serment  à  sa  nouvelle  loi 
fondamentale.    L'infant  don  Miguel  a  suivi  cet  exemple. 

Les  Portugais  qui  se  sont  réfugiés  en  Espagne,  pour 
ne  pas  prêter  ce  serment,  et  qui  tentent  aujourd'hui, 
les  armes  à  la  main>  de  renserver  la  Charte  de  don 
Pedro,  ne  peuvent  être  considérés  et  traités  que  comme 
des  rebelles.  LUmmense  majorité  des  habitans  du  ro« 
yaume  se  range  sous  les  drapeaux  du  gouvernement 
légitime.  ^ 

Il  y  a  plus,  la  Charte  a  été  mise  en  exécution. 
La  Chambre  des  pairs  et  celle  des  députés  ont  été  con« 
voqnées,  assemblées  et  constituées.  Elles  ont  délibéré 
et  voté  librement. 

Finalement ,  don  Miguel  a  été  fiai\cé  h  tinfante 
dona  Maria  da  Gloria*  Le  mariage  est  conclu,  et 
il  ny  manque  que  la  célébration  des  noces  j  dont 
Tacte  d'abdication  ne  parle  pas.  Ainsi  donc,  nous  le 
répétons,  les  deux  conditions  mises  par  don  Pedro  à 
l'abdication  de  la  couronne  de  Portugal,  sont  remplis 
dans  touto  leur  étendue,  et  cette  abdication  à  jaain* 
tenant  pleine  et  entière  valeur. 

La  première  conséquence  de  ce  fait  irréfragable 
est,  qu'i  dater  du  jour  où  les  conditions  mentionnées 
d-dessos  se  sont  trouvées  remplies,  don  Pedro,  d'après 
les  termes  mêmes  de  ses  propres  décisions,  a  cessé 
d'être  roi  de  Portugal. 

La  seconde f  qu'à  dater  de  ce  jour,  comme  il  est 
de  principe  que  la  souveraineté  n'éprouve  jamais  d'in- 
terruption,  c'est  l'infante  dona  Maria  da  Gloria  qui 
règne  dans  ce  royaume. 

La  troisième  qu'à  dater  de  ce  même  jour ,  les  rap- 
ports de  souverain  à  sujet  ont  cessé  entre  don  Pedro 
et  don  Miguel,  pour  faire  place  uniquement  aux  rap- 
ports de  frère  atné  à  frère  cadet. 

La  quatrième f  enfin,  que  le  frère  atné  peut  bien 
inviter  le  frère  cadet  à  se  rendre  auprès  de  loi,   mais 


270        Dépêche  du  Comte  Nesselrode 

1827  qu^il  n^a  plus  !•  droit  de  lui  en  donner  PordrOi  et  que 
pour  celui-ci  Fexëeution  de  cet  ordre  n'est  plus  un  de* 
▼oir  rigoureux. 

D^autre  part,  il  est  constant  que  le  roi  de  Portugal 
Jean  VI^  en  fibcant  h,  Tienne  le  séjour  provisoire  de 
Finfant  don  Miguel^  avait  use  de  son  autorité  paternelle 
pour  confier  ce  prince  à  8a  Majesté  Pempereur  d'Au- 
triche. Or,  dans  Pétat  des  droits  respectifs  tel  que 
^  nous  venons  de  l'établir  ^  Pempereur  d'Autriche,  exer- 
çant le  pouvoir  discrétionnaire  qui  lui  a  été  délégué 
par  le  roi  Jean  VI,  est-il  dans  l'obligation  d'engager  ce 
prince  à  se  rendre  à  Rio-Janeiro  sur  l'invitation  de  don 
Pedro? 

Nous  ne  le  pensons  pas,  et  il  nous  semble  au  con- 
traire que  les  observations  exposées  plus  haut  démon- 
trent que  cette  obligation  ne  saurait  exister. 

A  nos  doctrines  sur  le  droit,  on  opposera  peut-^tre 
la  qualification  de  roi  donnée  jusqu'à  présent  en  Portu- 
gal a  don  Pedro ,  quoiqu'on  j  qualifie  aussi  de  reine 
l'infante  dona  Maria  da  Gloria.  —  La  réponse  est  fa« 
cile.  Il  ne  peut  y  avoir  deux  souverains  en  même 
temps  dans  un  pays»  Le  père  ne  peut  encore  être  roi 
quand  sa  fille  est  déjà  reine.  Cette  qualification  accor- 
dée à  don  Pedro  est  donc  évidemment  un  abus. 

En  outre ,  don  Pedro  n'a  point  à  nos  yeux  le  droit 
de  retenir  indéfiniment  auprès  de  sa  personne  l'infante 
dona  Maria  da  Gloria;. car ,  d'un  câté,  il  a  fixé  dans 
son  acte  d'abdication  le  terme  du  séjour  de  cette  prin- 
cesse au  Brésil,  à  l'époque  où  il  recevrait  la  nouvelle 
officielle  de  ses  fiançailles  et  du  serment  prêté  à  la 
Charte  portugaise;  de  l'autre,  l'infante,  devenue  reine, 
appartient  à  l'£tat  qu'elle  doit  gouverner,  et.  son  ab« 
sence,  occcasionée  par  le  fait  seul  d'une  volonté  pater- 
nelle, il  est  vrai,  mais  déjà  étrangère ,  ne  semblerait 
assurément  ni  libre  ni  légale. 

L'empereur  du  Brésil  ne  paraît  pas  non  plus  avoir 
le  droit  de  donner  des  ordres  au  nom  de  la  reine  de 
Portugal  sa  fille  ;  car  cette  reine  étant  mineure  ne  peut, 
aux  termes,  de  la  Charte  de  don  Pedro,  administrer 
que  par  l'intermédiaire  d'une  régence ,  et  l'empereur  du 
Brésil  ne  saurait  ni  représenter  cette  régence  ni  même 
en  être  membre  ,  en  sa  qualité  de  souverain  désormais 
étranger.  —  £nfin  les  droits  de  l'infant  don  Miguel 
aux  titres  et  aux  fonctions  de  régent  sont  indépeudane 


au  Prince  de  Lieven.  271 

de  sa  qualité  de  fiance  et  d*^poux  futur  de  dona  Maria.  1827 
Il  les  puise  dans    les   droits  de    sa    naissance   et   dans 
ceux  de  plus  proche  parent 'de  la  r#ine  mineure;  il  les 
t>uise  dans  Tart.  92  de  la  Charte    que    son  frère  vient 
de  donner  au  Portugal. 

Mais  maigre  toutes  ces  circonstances  ^  les  cours  al- 
liées et  l'Autriche  à  leur  tête  ne  devraient-elles  point  par 
d'autres  motifs  engager  l'infant  don  Miguel  à  se  rendre 
au  Brésil.  C'est  ici  que  se  présente  la  question  des 
intérêts. 

Nos  intentions  ne  seront  certainement  'pas  suspectes 
au  cabinet  de  Londres  ^  si  nous  adoptons,  relativement 
îi  ces  intérêts  j  les  opinions  qu'il  a  lui-même  émises. 
Depuis  deux  mois  ,  pendant  sou  séjour  à  Paris ,  à  l'oc- 
casion de  la  mission  du  chevalier  de  Neuman,  et  dans 
ses  explications  avec  Votre  Excellence,  le  principal  se- 
crétaire d'Etat  de  S.  M.  Britannique  a  constamment  re- 
connu et  déclaré  qu'une  séparation  définitive  entre  le 
royaume  de  Portugal  et  Fempire  du  Brésil  était  ih»> 
dispensable. 

C^est  une  des  thèses  que  nous  avons  soutenues  plus 
liaut.  Nous  pouvons  donc  affirmer  qu'à  cet  égard  les 
droits  sont  d'accord  avec  les  intérêts. 

La  cour  de  Londres  semble  également  être  d'avis 
qu'il  est  urgent  que  la  reine  mineure  de  Portugal  se 
transporte  en  Europe.  — '  Elle  a  approuvé  ce  point  des 
instructions  de  M.  de  Neuman,  et  a  même  chargé  lord 
Ponsonby  de  l'obtenir.  Nous  croyons  avoir  prouvé  tout 
a  l'heure  la  légalité  absolue  de  cette  mesure.  Donc,  à 
cet  égard  aussi,  le  même  accord  se  manifeste  entre  les 
intérêts  et  les  droits. 

Mais  il  nous  semble  que  cette  heureuse  identité  en- 
tre ce  qui  est  légitime  et  ce  que  la  Grande-Bretagne  re- 
garde comme  avantageux,  s'étend  beaucoup  plus  loin. 
Et  d'abord,  puisqu'une  séparation  définitive  entre  le 
Brésil  et  le  Portugal  est  indispensable;  puisqu'il  est  ur- 
gent que  la  reine  dona  Maria  dâ  Gloria  se  transporto 
en  Europe;  puisque,  d'après  l'acte  d'abdication  de  don 
Pedro,  elle  ne  devait  rester  au  Brésil  que  jusqu'au  mo- 
ment où  le  souverain  de  ce  nouvel  Empire  recevrait  la 
nouvelle  de  ses  fiançailles  et  du  serment  prêté  \  sa 
Charte;  quel  serait,  nous  le  demandons,  -le  motif  du 
voyage  de  Piufant  don  Miguel  à  Rio -Janeiro?  Ce 
prince   traverserait -il   l'Atlantique  pour  demander  des 


272      Dépêche  du  Comte  de  Nessetrode 

182T  GooseiU^  Mais  esl-ce  Patiteur  d'une  Charte,  qae  le  mi- 
nistère anglais  a  qualifiée  de  défectueuse  et  àHnoppor-^ 
tunej  qui  peut  ea|OfiPrir  de  salutaires? 

Irait-il  prendre  des  ordres?  Mais  Pempereur  du 
ferësil^  ayant  cessé  d'être  roi  de  Portugal,  a-t-il  le  pou- 
voir de  lui  en  donner?  La  bénédiction  nuptiale  serait- 
elle  l'objet  de  son  arrivée?  Mais  Pacte  d'abdication  de 
son  frère  ne  lui  impose  pas  l'obligation  de  la  recevoir 
au  Brésil.  —  Son  but  pourrait-il  être  d'obtenir  la  ré- 
gence? Mais  l'article  92  de  la  Charte  portugaise  la  lui 
assure.  Ce  voyage  ne  serait  donc  pas  l'eiFet  d'une  né- 
cessité, et  dès  lors  quel  est  l'intérêt  qui  le  commande? 
Quel  est  le  bien  qui  pourrait  en  résulter?  Le  vrai 
bien  qu'il  s'agit  d'espérer,  l'intérêt  majeur  qu'on  ne 
saurait  perdre  de  vue,  consiste  à  rendre  au  Portugal 
une  tranquillité  durable.  C'est  là  sans  nul  doute  la  no- 
ble intention  de  la  Grande-Bretagne,  c'est  là  son  dé- 
sir, puisque  M.  Canning  ne  vous  a  pas  dissimulé,  Mon 
prince,  que  le  gouvernement  anglais  voudrait  abréger 
autant  que  possible  le  séjour  des  troupes  qu'il  envoie 
dans  ce  pays,  et  néanmoins  il  ne  pourra  les  retirer 
tant  que  des  dissensions  imminentes  y  feront  craindre 
de  nouveaux  malheurs.  —  Mais  le  départ  de  Tinfant 
don  Miguel  ne  suffirait-il  pas  pour  exciter  ces  troubles? 

Si  pendant  que  l'infant  se  trouvait  à  Vienne  les 
voeux  dont  il  est  l'objet  et  les  inquiétudes  répandues 
sur  le  sort  de  ses  droits  ont  essentiellement  jaciliti 
la  coupable  entreprise  du  marquis  de  Chapes ,  ces 
inquiétudes  ne  vont-elles  pas  s'accroître  et  provoquer 
bien  d'autres  périls,  à  la  nouvelle  d'un  voyage  loin- 
tain, qu'aucun  motif  plausible  ne  justifie?  La  malveil- 
lance les  transmettra  à  la  crédulité  ;  mille  bruits  divers 
s'accréditeront  sur  les  dangers  qui  vont  environner  l'io- 
fant  don  Miguel  à  Rio-Janeiro;  mille  soupçons  injustes, 
mais  fâcheux  et  importans  à  prévenir,  s'élèveront  con- 
tre la  régence  et  le  gouvernement  qui  la  protège.  De 
là  une  fermentation  inévitable,  un  redoublement  d'acti- 
vité dans  le  parti  fanatique  en  Espagne,  peut-être  des 
révoltes  et  une  guerre  civile,  dans  la  meilleure  suppo- 
sition, un  état  de  choses  qif  une  force  étrangère  pourra 
seule  conserver?  Le  gouvernement  anglais  aura-t-il 
alors  les  moyens  de  réaliser  ses  vues  et  de  rappeler 
ses  troupes?  Aura-t-il  même  ceux  de  garantir  le  re- 
tour de  l'infant  don  Miguel  et  l'agitation    naissante  du 


au  Prince  de  Lieven.  273 

Portugal  ne  ppurra-t-ellft  pas  se  commuDiquer  au  reste  1826 
de  l'Europe?  , 

Plus  nous  mëditons  ces  question^  plus  nous  croyons 
reconnaître  les  avantages  d'une  autre  mesure  que  nous 
avons  àéyk,  indiquée  confidentiellement*. —  L'infant  don 
Miguel,  au  lieu  d'a\ler  au  Brésil^  pouricait  se  rendre 
en  Angleterre;  il  7  recevrait  sans  doute  l'accueil  le 
plus  empresse,  le  plus  amical^  et  aucun  obstacle  ne 
s'opposerait  à  l'accompliBsement  de  ce  projet;  car  autaut 
il  nous  paf attrait .  difficile  de  vaincre  les  scrupules  que 
S.  M.  l'empereur  diAutriclie  éprouverait  à  conseiller  au 
prince  portugais  de  partir  pour  Rio-Janeiro,  autaut 
nous  avpns  lieu  de  penser  que  S«  M,  I.  et  R.  A,,  se 
prêterait  a  lui  recommander  un  voyage  à  Lçndres,  si 
elle  pouvait  lui  donner  le  légitime  «espoir  dfy  rencontrer 
des  dispositions  favorables*  Far  cette  dëmarcke,  fin* 
faut  prouverait  sa  ferme  intention  d^uaer  de  ses  droits 
sous  l* influence  tutélaire  de  la  Grande-Bretagne» 
La  Grande-Bretagne  les  reconnaîtrait,  puisqu'elle  re- 
connait  la.  Charte  qui  les  confirme.  Elle  en  con- 
certerait avec  lui  l'exercice  pour  l'ëpoque  de  sa  majo- 
rité Elle  concerterait  encore  avec  Tinfant  les  résolu- 
tions dont  l'expërience  a  révélé  la  nécessite  en  Portu- 
gal, le  mode  d'administration  que  réclament  les  vrais 
besoins  de  cet  Etat^  les  garanties  qui  préviendraient 
toute  réaction  personnelle,  le  choix  de  conseillers  les 
plus  dignes  de  confiance  par  leurs  principes  et  leurs 
lumières.  Les  artisans  de  troubles  au  dedans  et  au  de- 
hors verraient  ainsi  tomber  de  leurs  mains  leur  arme 
la  plus  dangereuse;  la  conduite  de  l'infant  don  Miguel^ 
âéjz  si  noble  dans  une  conjoncture  récente,  où  une 
criminelle  intrigue  cherchait  à  surprendre  sa  religion, 
achèverait  de  lui  concilier  tous  les  suffrages.  L'Espagne 
ne  pourrait  que  suivre  désormais  dans  ses  relations 
avec  la  cour  de  Lisbonne  la  politique  qu'elle  aurait  dA 
adopter  dès  l'origine,  et  l'Europe  sortirait  d'une  des 
complications  les  plus  graves  qui  aient  occupé  la  sa- 
gesse des  principaux  cabinets. 

Quant  è  l'empereur  du  Brésil,  la  cour  de  Londires 
pourrait  facilement  lui  représenter  que  vu  la  position 
actuelle  du  F%>rtugal  et  l'intérêt  que  don  Pedro  prend 
à  la  paix  intérieure  de  son  ancienne  patrie,  l'Angleterre 
a  elle-même  invité  l'infant  a  ne  pas  faire  une  longue 
absence,  et  par  conséquent  à  ne  pas  se  rendre  k  Rio* 

9foui^.  SuppUm.     Tome  IIL  ^ 


274'      Dépêche  adressée  par  le  Comte   de 

1827  Janeiro.  Cette  observation  serait  accompagnée  ^  en  cas 
de  besoin^  de  Pexposë  des  principes  de  droit ,  qui  ne 
permettent  plus  d^  considérer  la  couronne  portugaise 
comme  appartenant  à   don  Pedro. 

Pour  ce  qui  «st  de  la  séparation  définitive  des  deux 
monarchies  et  de  Tenvoi  de  la  reine  dona  Maria  da 
Gloria  en  Europe ,  ces  deux  mesures  résultent  évidem- 
ment des  termes  de  Pacte  d'abdication  fait  par  l'-empe* 
reur  du  Brésil,  et  en  sont  la  suite  nécessaire.  Le  mo- 
ment nous  semble  si  décisif,  que  nous  n'hésitons  pas  it 
entrer  dans  ces  explications  avec  le*  ministère  britanni« 
que.  Nous*  aurions  cru  manquer  aux  devoirs  de  Tami** 
tié  en  lui  déguisant  les  opinions  de  l'Empereur,  «t  nous 
avons  un9  trop  haute  idée  des  qualités  qui  distinguent 
M.  Canning,  pour  douter  qu'il  n'apprécie  le  sentiment 
qui  nous  porte  à  lui  exprimer  sans  détour  la  pensée 
tout  entière  de  8.  M.  I. 

Votre  Excellence  voudra  bieA  placer  la  présente 
sous  les  yeux  du  principal  secrétaire  d'Etat. 

Recevez ,  *  etc. 


24. 

Dépêche  adressée  par  le  Comte-  de 
Nesselrode  à  M.  de  Ribeaupierre^ 
envoyé  extraordinaire  de  la  jRussie 

à  Constantinople. 

Saint-Péiersbourg y  le  \l  Janvier  18S7. 

En  adressant  à  Votre  Excellence  l'instruction  osten- 
sible qu'elle  reçoit  par  le  courrier, de  ce  jour,  noua 
avons  rempli  *nos  engagemens  avec  le  cabinet  de  Lon- 
dres ,  et  profité  d'une  occasion  favorable  pour  exposer 
le  système  général  de  notre  politique  envers  remplre 
ottoman. 

Plus  nous  avons  lieu  de  croire  que,  malgré  la  no- 
ble modération  de  l'empereur  Alexandre  et  les  princi- 
pes qui  dirigent  notre  auguste  souverain,  des  opinions 
fausses  accréditent  encore  de  secrètes  inquiétudes  sur 
nos  intentions  à  l'égiM^d  de  cet  empire,  plus  il  nous 
importait  de  faire  connaître  avec  franchise  et  les  gra- 
ves intérêts  que  nous    ne  pourrons  jamais  y  abandon- 


Nésselrode  à  M.  de  Ribeaupierre.     27$ 

ner  et  les  avantages  téd^  que  nous  offrira  Pordre  de  1827 
choses  qui  s'y  trouve  établi  /  dès  que  nous  verrons, 
d'un  câtéy  s'exëcuter  fidèlement  la  convention  d*Aker- 
man,  et  de  Pautre^  la  Grèce,  tranquille  et  florissante, 
contribuer  comme  autrefois  à  la  prospérité  des  provin- 
ces russes,  dont  les  produits  s'écoulaient  à  bord  de  ses 
vaisseaux  et  par  Fentremise  de   ses  commerçans. 

Tel  est  le  double  ^but  de  notre  précédente  dépêche. 
Elle  développe  des  vérités  dont  nous  ne  saurions  trop 
convaincre  les  autres  puissances  et  nous  pénétrer  noMS- 
mémes* 

Mais  il  en  est  d'autres  qui  appellent  aussi ,  Mon- 
sieur,  votre  attention  particulière. 

Vous  avez  pris  lecture  des  annexes  de  la  .dépêche 
confidentielle  que  nous  avons  dernièrement  adressée  à 
M.  de  Mînciak/y  et  vous  aurez  été  frappé  sans  doute 
de  la  différence  qui  existe  entre  les  communications  que 
le  ministère  britannique  nous  a  faites^  concernant  la 
question  de  la  Grèce,  à  deux  époques  très  rapprochées, 
entre  les  instructions  dont  il  a  muni  M.  Stratford  Can- 
ning,  le  4  septembre  1826,  et  celles  qu'il  vient  de  lui 
envoyer  au  mois  de    décembre  suivant. 

Les   premières,  «expédiées  pendant  les    conférences 
d'Akerman ,  lui  prescrivaient  d'entamer  avec  vigueur  les 
négociations  destinées  à  rétablir  en  Grèce  une  Leureuse 
tranquillité;  les  secondes   lui    enjoignent  de  rester  dans 
l'inaction,  de  temporiser,  d'attendre  que  les  autres  cours 
alliées  se   prononcent  sur   la  marche  que  le  gouverne- 
«lent  anglais  avait  naguère  indiquée  comme  indispensa- 
ble.   Le  même   contraste  .se  reproduit   dans   les  ouver- 
tures qu'il  fait  directement  à  ces  cours.    Son  langage, 
au   mois  de    septembre,    avait   été  positif;    au  mois  de 
décembre,   il  est  incertain  et  timide.    La  Grande-Bre- 
tagne articule   les  propositions    qu'elle   nous   avait  sou- 
mises et  que  nous  avions  approuvées,  mais  elle  les  ar- 
ticule de  manière  à  laisser  entrevoir  que  leur  rejet  ne 
provoquera  pas  son  mécontentement.    Aussi  le  cabinet 
de  Paris  et  -le  cabinet  de  Vienne  ont-ils  exprimé  dans 
leurs  réponses    {yoy^z   les  annexes  A   et  B)   des  idées 
nouvelles   dont   l'adoption   pure  et  simple    ne   pouvait 
qu'entraver  encore  davantage  les  progrès  de  cette  affaire, 
oJt  tant  de  difficultés  s'unissent. à  tant  d'importance*    Au 
reste,  pour   expliquer  ce  cliangement,  il  suffit   de.  coq*'         * 
sulter  les  dates.    Pendant  que  P^Bgleterre  a  craint  une 

82 


376    Dépêche  addressée  par  le  Comte  de 

1827  rnpture  entre  la  Russie  et  la  Porte  ^    elle  a  craint  éga- 
lement de  perdre  le  râle  que  Pacte  du lui   avait 

laisse  dans  les  affaires  de  la  Grèce.  Dis  que  la  conclusiott 
du  traita  d^Akerinan  lui  a  offert  la  perspective  de  la  paix, 
elle  est  revenue  à  ses  anciens  erremens.  Elle  a  trahi  le  dësir 
de  ne  plus  exécuter  qu*à  demi  le  protocole  signe  par  le 
duc  de  Wellington,  de  ne  plus  ouvrir  avec  la  Porte  que 
des  négociations  stériles.  Sa  tendance  secrète  ne  pou- 
vait échapper  aux  autres  cours  alliées,  et  leur  empres- 
sement a  suivre  cette  impulsion  de  la  politique  anglaise 
n'a  aucun  droit  de  nous  surprendre. 

Mais  vous  sentirez,  Monsieur,  que  ce  n'est  pas  dans 
une  question  à  laquelle  se  rattachent  de  grands  inté* 
rets  russes ,   que  ce   n'est  pas   dans    un  moment  joù  le 

protocole  du  — ^^  se  trouve  déjà  connu  de  l'Europe 

entière,  qu'il  était  possible  à  l'Empereur  d'encourager 
des  tentatives  dont  le  premier  résultat  serait  de  noua 
exposer  à  tous  les  effets  préjudiciables  que  nos  enga« 
gemens  peuvent  avoir  pour  nous,  en  nous  cfompromet* 
tant  envers  les  Turcs  et  les  Grecs,  sans  nous  assurer 
les  avantages  qu'ils  devaient  nous-  garantir  en  opérant 
la  pacification  de  la  Grèce»  Sur  ce  point,  nos  explt* 
cations  avec  la  Grande-Bretagne  ont  été  catégoriques. 
Pour  les  faire  connaître  \  Votre  Excellence,  nous  lui 
transmettons  {ifoyez  les  annexes  C.  D.  E.)  les  instruc- 
tions ostensibles  et  les  instructions  réservées  que  noua 
avons  eu  ordre  d'adresser  au  prince  de  Lieven.  EUe§ 
vous  prouveront  qiie  nous  n'avons  négligé  aucun  moyen 
de  produire  une  impression  forte'  siur  le  gouvernement 
anglais,  et  que  M.  de  Lieven  est  autorisé ,  si  ses  pre« 
mières  ouvertures  ne  recevaient  pas  un  accueil  favo- 
rable, à  laisser  comprendre  que  ne  pouvant  admettre 
la  prolongation  indéfinie  des  troubles  du  Levant,  nous 
serions  obligés  de  les  terminer  séparément,  d*après  la 
lettre  même  des  stipulations  du  protocole.  Au  reste, 
notre  langage  est  assez  positif  pour  nous  inspirer  l'es* 
]yoir  que  cette  insinuation  sera  superflue,  et  si  nous 
Rappelons  que  dans  toutes  les  périodes  des  longues  né- 
'gotîiations  dont  la  Grèce  est  l'objet,  aussitôt  que  la 
Ol*ande- Bretagne  a  entrevu  en  nous  les  seuls  arbitres 
des  destinées  de  ce  pays ,  elle  n'a  jamais  manqué  de 
nons-olArir  une  'coopération  qui  devenait  dès  lors  em- 


Nesêûlrode  à  M.  de  RibeaupUrre.      277 

pretsëe  et  sincère;  nous  avons  lieu  de  ftous  flatter  que  ÎSB3 
Tambassacleur  ^e  Sa  Majesté  Impériale  réussira  ^  soit  à 
signer  avec  le  cabinet  de  Londres  le  traité  proposé  par 
la  France  et  accompagné  des  clauses  auxquelles  l'Empe* 
reur  eii  subordonne  la  conclusion ,  soit  a  convenir  des 
mesures  décisives  que  réclame  l'exécution  du  protocole  du 

"^  "*^  et  à  le  faire  adopter  sans  nouveau   délai.    Mais 

nous  ne  reviendrons  pas  ici  sur  des  matières  que  nous 
croyons  avoir  épuisées  dans  nos  dépêches  à  M.  de  Lie- 
ven^  et  notre  tâche  se  borne  à  bien  définir  l'attitude 
que  vous  prendrez  à  Constantin ople  pour  favoriser  la 
prompte  réalisation  des  voeux  de  notre  auguste  souverain. 

L'Empereur  désire  pacifier  la  Grèce  avec  le  concours 
de  l'Angleterre  et  de  ses  alliés. 

Or,  parmi  les  moyens  qui  se  présentent  d'engager 
la  cour  de  Londres  à  poursuivre  cette  entreprise,  nul 
doute  que  celui  de  la  placer  dans  une  position  oii  la 
retraite  lui  devienne  à  peu  près  impossible ,  ne  soit  un 
des  plus  efficaces.  Si  PafFaire  est  une  fois  entamée»  si 
la  Grande-Bretagne  v  )oue  un  râle  plus  ou  moins  actif 
par  l'intermédiaire  de  son  ambassadeur  à  Constantino- 
pie,  certes  il  lui  sera  difficile  de  ne  pas  se  décider  à 
la  terminer  d'une  manière  honorable)  et  par  conséquent 
de  ne  pas  suivre  les  seules  voies  qui  paraissent 
conduire  au  succès» 

C'est  par  ce  motif  et  dans  ce  but  que  notre  dépê- 
che ostensible  vous  autorise ,  Monsieur,  Il  saisir  la  pre- 
mière occasion  de  faire  connaître  confidentiellement  au 
rejs  effendi  qu'un   des  principaux  objets  de   votre  mis- 
sion sera   de  contribuer   à  rendre    la  paix  au  Levant. 
Dans    le    cas  où  M.  Stratford  Canning,   profitant   d'un 
moment  qu'il  jugerait  propice  et  des  pouvoirs  que  nous 
avions  donnés  à  M.  de  Minciaky,   aurait   déjà  fait    des 
démarches  à  la  Portei  cette  occasion  se  présentera  d'elle- 
même,   et  Votre  Excellence  sera  en  quelque  sorte  obli- 
gée de  déclarer  qu'elle  a  ordre  d'appuyer  les  ouvertures 
de  l'ambassadeur  d'Angleterre,  et  d'inviter  sérieusement 
le  ministère  turc  \  les  prendre  en  mûre  considération. 
Supposé,    d'autre   part,    que  M.  Stratford  Canning   ait 
changé  d'avis  ou  reçu  les  instructions    qui  lui  prescri- 
vent le  silence  I  avant  que  M.  de  Minciaky  ne  se  trou- 
vât   autorisé  à  soutenir  ses  propositions,  il  n'est    pas 
moins  vrai  qu'à  une  époque  antérieure,    il   a   fait  con- 


278     Dépêche  addreêsée  par  le  Comte  de 

1827nattr9  an  diran  rexistence  du  protocole^  et  que  euirant 
toute  probabilité  I  le  divan  possède  iné|ne  une  copie  de 
cet  acte»  Il  ne  serait  donc  ni  de  notre  dignité  ni  de 
notre  franchise  de  lui  dissimuler  nos  engagemens. 

D'ailleurs ,  plus  votre  sëjour  à  Constantinople  se  pro- 
longerait y  sans  que  la  Porte  f&t  informée  par  vous  des 
vues  de  l'Empereur  quant  à  la  pacification  de  la  Grèce 
et  de  l'accord  existant  à  cet  égard  entre  la  Russie  et 
l'Angleterre  I  plus  cette  communication  deviendrait  em- 
barrassante, plus  elle  serait  difficile  à  motiver»  plus  la 
Porte  devrait  être  et  surprise» et  alarmée  de  notre  po- 
litique. Toutefois,  comme  l'ambassadeur  d'Angleterre 
n'a  point  la  latitude  de  quitter  Constantinople,  comme 
nous  ne  croyons  même  pas  que,  dans  Pétat  actuel  des 
choses,  il  puisse  recourir  ii  la  déclaration  qui  menace- 
rait les  Turcs  d'un  rapprochement  entre  les  cours  al- 
liées et  les  Grecs,  votre  langage  avec  le  reis  effendi 
sur  les  affaires  de  la  Grèce  doit  être  purement  confindentiel. 
Dans  les  deux  hypothèses  dont  il  a  été  question 
plus  haut,  vous  devez  éviter  tout  éclat,  ne  pas  provo* 

Siier  une  crise,  et  vous  contenter  d'habituer  le  miniè- 
re ottoman  à  vous  entendre  parler  de  la  pacification 
qui  fait  le  constant  objet  de  nos  désirs,  et  à  savoir  que 
noua  la  regardons,  non  seulement  comme  un  bien,  mais 
comme*  une  nécessité. 

Dans  ces  deux  hypothèses  aussi ,  vous  pourrez  pré- 
senter notre  insistance  comme  Peffet  de  nos  engage-^ 
mené  avec  Pjingleterre$  observez  qu'ils  sont  formels, 
qu'ils  ont  précédé  la  convention  4'Akerman,*  que  noua 
sommes  dans  l'obligation  absolue  de  les  remplir,  et  que 
nous  ne  pouvons  manquer  de  foi  au  cabinet  de  Londres. 
L'Anglete^e  ne  pourra  nous  faire  un  reproche  du 
soin  que  nous  montrerons  è  exécuter  des  stipulations 
conclues  avec  elle,  et  se  verra  dans  l'alteruative,  ou  de 
nous  désavouer,  ce  qui  est  impossible,  ou  de  s'expliquer 
comme  la  Russie. 

La  Porte  à  son  toiir  appréciera  mieux  et  notre  po- 
sition et  la  sienne.  Ce  sera  donc  agir  à  la  fois  sur 
ces  deux  puissances,  engager  l'une  plus  avant  dans  la 
question,  et  avertir  l'autre  qu'elle  doit  se  résigner  à  la 
laisser  résoudre. 

Puisqu'il   s'agit    d'exécuter    le   protocole    du      j^^^ii 
et  que  cet  acte  est  connu   des  Grecs,   il   nous  importe 


Nesselrode  à  M.  de  Rïbeaupierre.      279 

aMurémeot  de  reciteilKr  dés  informations  positÎTes  sur  1827 
i*âat  intérieur  de  la  Grèce ,  sur  les  ressources ,  sur  les 
moyens  qu'elle  possède,  de  réaliser  les  arrangemens 
dont  nous  sommes  convenus  dans  son  intérêt.  Dès  le 
règne  de  l'empereur  Alexandre,  de  glorieuse  mémoire, 
M.  de  Minciakjr  avait  été  autorisé  à  profiter  des  rap- 
ports qu'il  pourrait  renouer  dans  ce  pays,  à  la  suite 
du  long  séjour  qu'il  y  a  (ait ,  pour  nous  procurer  se- 
crètement des  notions  directes  relatives  aux  événemens 
dont  la  Grèce  est  le  théâtre*  et  aux  dispositions  qui 
raniment.  Il  est  parvenu  à  y  organiser  une  correspon- 
dance, à  laquelle  nous  devons  des  renseignemens  qui 
ne  manquent  pas  d'utilité.  Vous  la  continuerez  et  vous 
userez  de  toui»  les  pouvoirs  accordés  à  M.  de  Minciaky, 
et  même  de  sa  coopération  personnelle ,  pour  rendre 
cette  correspondance  plus  active  et  plus  régulière.    £lle 

pourra  irouler   sur  le  meUleur  mode    d'exécution    dont 

s3  mus  ^ 

le  protocole  du  — — ^  soit  susceptible  et  sur  les  limi- 
tes du  territoire,  ainsi  que  les  noms  des  iles  auxquel- 
les les  arrangemens  de  paix  seront,  applicables;  indiquer 
les  idées  des  hommes  les  plus  considérés  parmi  les 
Grecs,  touchant  les  formes  administratives  qui  pourront 
être  introduites  dans  leur  patrie,  et  ne  laisser  ignorer 
ni  les  opérations  des  armées  et  les  mouvemens  des  flottes, 
ni  les  intrigues  étrangères  qui  aggravent  encore  les  in- 
fortunes de  ces  contrées  déjà  si  malheureuses. 

Il  s'entend  de  soi-mém^  que  vous  entretiendrez'  les 
relations  les  plus  amicales  avec  M.  Stratford  Canning. 
L'intérêt  de  l'affaire  que  vous  aurez  à  conduire  ensem- 
ble, et  les  liens  qui  se  sont  formés  entre  la  Russie  et 
l'Angleterre  vous  en  font  un  devoir.  Cette  tâche  ne 
sera  néanmoins  pas  exempte  de  difficultés.  Froid ,  ré- 
servé et  souvent  minutieux ,  M.  Stratford  pousse  la  sus- 
ceptibilité jusqu'à  l'extrême.  Son  caractère  est  un  peu 
sombre  et  il  n'est  aisé  ni  d'acquérir  sa  confiance  ni  de 
lui  en  inspirer.  Beaucoup  de  franchise  jointe  à  une 
égalité  constante  dans  votre  manière  d'être  è  son  égard 
seront,  à  notre  avis,  les  plus  sûrs  «noyens  d'atteindre 
votre  but;  vous  pourrez,  dès  votre  arriv.ee  à  Constan- 
tinople,  mettre  sons  les  yeux  de  l'ambassadeur  de  S. 
M.  Britannique  Tinstruction  patente  dont  vous  êtes 
mnni  et  lui  développer  les  principes  qu'elle  vous  invile 
à  suivre.      11  y    est   parlé  des  explications   ultérieures, 


280     Dépêche  addresiée  par  h  Comte  de 

1827  qoo  nous  allons  ayotr  avec  la  Grande-Bretagne*  Votre . 
Excellence  ne  saurait  paraître  en  ignorer  Tobjet ,  et  il 
ne  sera  d'ailleurs  pas  inopportun  que  M.  Stratford  Can- 
ning  le  connaisse.  Vous  voudrez  donc  bien.  Monsieur, 
lui  faire  part  de  notre  dëpéche  ostensible  au  prince  de 
Lieveuy  de  Tesquîsse  du  traite  que  nous  proposons  de 
condure,  et  de  notre  instruction  à  M.  de  Tatlstcheff. 

Nous  avons  lieu  de  croire  que  nos  ouvertures,  et 
les  remarques  dont  elles  sont  accompagnées,  exciteront 
toute  Tattention  du  représentant  de  la  cour  de  Londres» 
S'il  observe  en  même  temps,  que  dans  vos  entretiens 
confidentiels  avec  Iq  reis  efFendi,  vous  abordez  les  af- 
faires de  la  Grèce,  s*il  vous  voit  informé  des  événemens 
de  ce  pays»  et  décidé  à  en  bien  connaître  le  véritable 
état,  .si  enfin  avec  l'habileté  qui  vous  caractérise,  sans 
.  )amaîs  lui  parler  des  moyens  de  négociation  mis  \  la 
disposition  du  prince  de  Lieven ,  vous  les  lui  faites  de- 
viner par  votre  attitude,  nul  doute  qu'il  ne  se  hAte  de 
communiquer  au  gouvernement  anglais  ces  premières 
im.pressions  tou)Ours  vives,  toujours  avidement  recueil- 
lies, et  qu'elles  ne  produisent  à  Londres  un  effet  salu- 
taire. Ce  sera  un  éminent  service  que  vous  aurez  rendu. 
Vos  relations  avec  l'ambassadeur  de  France  doi- 
vent être  également  amicales  avec  une  nuance  d'in- 
timité de  moins,  et  une  nuance  que  M.  Canning  puisse 
apercevoir.  Le  comte  Guillemînot  a  reçu  des  instruc- 
tions (voyez  l'annexe  F.)  qui  l'autorisent  à  s'associer 
aux  .démarches  des  représentans  de  la  Russie  et  de  l'An- 
gleterre pour  la  pacification  de  la  Grèce.  Vous  pour- 
rez par  conséquent  extraire  de  vos  instructions  osten- 
sibles le  passage  qui  concerne  cette  négociation  et  lui 
en  donner  lecture,  afin  qu'il  ne  se  méprenne  pas  sur 
la  ligne  de  conduite  que  vous  avez .  ordre  d'adopter. 
Il  .connaît  aussi  la  proposition  de  la  cour  des  Tuileries, 

1  •  .      •   #    «  ,      1      S3  Mars 

de  convertir  en   traité  le    protocole  du  et  pro- 

bablement les  opinions  émises  par  le  cabinet  autrichien. 
11  est  donc  nécessaire  qu'il  n'ignore  pas  celles  de  lEm- 
pereur»  Pour  les  lui  faire  apprécier.  Votre  Excellenco^ 
lui  communiquera  notre  dépêche  à  M.  ^de  Tatistcheff. 

Avec  tous  les  autres  ministres  des  Etats  européem, 
vos  rapports  seront  bienveillans.  Ils  le  seront  aussi 
avec  l'internonce  d'Autriche  et  le  ministre  de  Prusse, 
quoique   celui-ci    ne    puisse   malheureusement   inspirer 


Nêéselrodé  à  M.  de  JUibeaupierre.       381 

d'estime  personiraUe;   ils   attesteront  les  sentinieDS,  ils  1827 

inapqueront    les   liens  qei   nous   unissent   à  ces    deux 

cours.       Celle   de  Vienne    nous   a   fait   parvenir   Fin* 

atruction    qu'elle  adresse   à  M.   d'Ottenfels.      Vous  la 

trouverez   ci-)ointe  (lettre  1).     Elle   vous  autorisera   à 

faire    k  l'internonce ,   les  mêmes    communications   qu'à  <. 

Tambassadeur  de  France ,   et  vous  ne  négligerez  aucun 

moyen  de  profiter  de  sa  coopération  et  de  lui  imprimer 

le  caractère  le  plus  propre  à  en  assurer  l'efScacité. 

De  toutes  les  capitales^  Constantinople  est  peut*étre 
Ifli  seule  ou  Tancienne  politique  ait  encore  conservé  ses 
traditions  et  tout  son  empire.    De  nombreuses  intrigues 
8*7  poursuivent,   des  agens  secrets  ne  cessent  d^  être 
employés  j    des   insinuations  mystérieuses   j  sont  faites 
loua  les  jours  à  la  Porte ,   et  nous  savons  que  la  Rus« 
aie  en  est  1^  plus  souvent  l'objet.     Mais  noa  intentions 
envers  le  gouvernement  turc  sont  si  pures,  nos  droits 
ai  clairement  définis  par  le  traité  d'Akerman ,  noire  po- 
sition si  évidente  dans  les  affaires  grecques ,  que  d'ob- 
acures  manoeuvres  ne  peuvent   ni  changer  les  résultats 
de   nos  conventions   récentes ,   ni  long«temps   entraver* 
ceux  que  nous  avons  encore  besoin  d'obtenir.     Etran* 
ger  à  ce  mouvement,  vous  vous  contenterez  donc^  Mon- 
sieur, d*en  être  le  spectateur  attentif.    Les  informations 
ne  BOUS  manqueront  pas,  et,    quelle  qu'en  soit  la  na- 
ture,  elles -ne  doivent  pas  influer  sur  vos  relations  of- 
ficielles avec  vos  collègues  ;  mais  la  vérité  est,  toujours 
utile,  et  vous  aurez  soin  de  nous  la  faire  connaître. 

Les  moyens  que  vous  offre  votre  poste  de  signaler 
souvent  la  vraie  politique  des  autres  cabinets  i  notre 
égard,  relèvent  l'importance  de  vos  fonctions  et  augmen- 
teront rimérêt  de  vos  dépêches. 

Un  autre  champ  s'ouvre  à  vos  observations.  Vous 
allez  arriver  à  Constantinople  dans  un  moment  où  le 
Souverain  y  opère  des  réformes  qui  attaquent  à  la  fois 
et  toutes  les  institutions  de  ses  Etats,  et  les  moeurs 
de  ses  peuples,  et  les  intérêts  individuels  de  plusieurs 
millions  de  ses  sujets.  Elles  ont  coûté  le  trâne  et  la 
vie  Ik  son  prédécesseur.  Le  Sultan  actuel  les  poursuit 
avec  plus  de  force,  et  ses  moyens  sont  la  terreulr  ou  la 
mort.  Mais  la  réaction ,  si  jamais  elle  a  lieu ,  portera 
le  même  caractère.  Elle  entraînera  l'extermination  de 
la  dynastie  régnante,  elle  produira  une  efiroyable  anar- 
chie; et  si  l'oiL  considère  que  les  réformes  ont  été  corn- 


292    Dépêche  addreaéée  par  le  Comte  etc. 

l8Xf  oiencëei  avec  des  finances  dâabvéeSy  au  rnUieii  des 
«ymptâmea  d'une  dëcadence  prC^ressivOi  et  que  lé  giyuid 
seigneur  étouffe  dans  des  flots  de  sang  des  projets  de 
révolte  qui.sepiblent  nëanmoins  renaître  tous  les  jours, 
il  est  difficile  de  croire  à  la  longue  durëe  de  son  règne 
et  de  son  gouverneifteDt. 

Dans  aucune  hypothèse ,  la  Russie  ne  peut  considé- 
rer d'un  oeul  indifférent  cette  vaste  entreprise,  et  un 
de  vos  premier*  devoirs  sera  d'en  observer  les  divers 
effets  avec  la  plus  grande  attention.  Si  elle  réussit ,  ce 
succès  peut  retremper  pour  ainsi  dire  le  gouvernement 
turc  et  lui  donner  une  confiance  dans  ses  forces  9  dont 
la  Russie  éprouverait  aussitôt  les  suites. 

C'est  une  raison  de  plus  d'accoutumer  dès  à  présent 
les  Turcs  à  nous  témoigner  un  juste  respect,  de  noue 
assurer,  par  l'exécution  scrupuleuse  de  no^  traités ,  la 
considération  qui  doit  toujours  être  notre  apanage*  à 
Constantinople,  et  d'accélérer  la  pacification  de  la  Grèce. 

Si  cette  même  entreprise  manque,  elle  peut  amener 
la  chute  de  l'empire  ottoman.  Nous  verrions  alors  s'ac* 
complir  un  des  plus  grands  événemens  de  l'histoire,  un 
événement  auquel  se  lient  pour  nous  des  intérêts  majeurs. 

Il  est  de  toute  nécessité  qu'une  telle  révolution  ne 
nous  prenne  pas  au  dépourvu ,  et  vous  aurez  bien  mé- 
rité, Monsieur,  de  votre  souverain  et  de  votre  patrie, 
si  vous  nous  faites  connaître  les  signes  précurseurs  de 
cette  catastrophe  assez  à  temps  poyr  que  l'Empereur 
puisse  préparer  %e%  mesures  et  exercer  une  influence 
analogue  à  la  dignité  et  aux  besoins  de  la  Russie,  sur 
les  combinaisons  politiques  qui  remplaceraient  l'empire 
du  croissant.  * 

Nous  aurons  soin  d'adresser  à  Votre  Excellence  des 
instructions  ultérieures  dès  que  nous  connaîtrons  les 
résultats  de  nos  explications  avec  le  cabinet  de  Londres. 

Recevez,  etc 


283 

m 

^ 1827 

25. 

Dépêche  confidentielle  du  Comte 
Pozzo  di  BorgOy  adressée  au  Comte 
de  Nesselrodcy  en  date  de  Paris,   le 

tV  ^vril  1827. 

Votre  Excellence  a  éié  aYertie  par  la  dëpéche  que 
)'ai  eu  rbonneur  de  lui  adresser  ^  aub  n^  38 1  que  le 
cabinet  espagnol  paraissait  disposé  à  demander  la  re- 
traite des  troupes  françaises  et  anglaises  .de  la  pënin^ule, 
en  offrant  9  si  cette  retraite  avait  lieu^  de  dissoudre  les 
armemens  qu'il  s'était  cru  oblige  d'assembler ,  attendu 
rëlat  du  Portugal ,  et  durant  les  dernières  commotions 
qui  Tenaient  d'agiter  ce  pays.  Je  me  fais  un  devoir  de 
soumettre  maintenant  au  cabinet  impérial  le  développe» 
ment  que  celui  de  Madrid  a  donné  depuis  à  sa  pro- 
position. 

Lorsque  la  France^  efirayée  de  voir  l'Espagne  se 
précipiter  dans  une  guerre  avec  le  Portugal  et  l'Angle- 
terre, /Ordonna  aux  deux  régimens  suisses  à  son  ser^ 
vice  de  quitter  Madrid,  le  roi  catholique,  craignant  que 
la  même  mesure  ne  fût  adoptée  relativement  aux  autres 
troupes  françaises  qui  occupent  différentes  places  de 
ses  Etats,  présenta  la  note,  dont  copie  ci-induse,  sub 
litt.  A,  dans  laquelle  il  demandait  s'il  était  dans  l'inten-  ' 
tîon  de  Sa  Majesté  Très  Chrétienne  de  retirer  égale- 
ment, au  mois  d'avril,  les  garnisons  des  places  susmen- 
tionnées. 

Le  cabinet  français  répondit,  par  l'office,  litt.  B, 
qu'en  effet  des  charges,  que  l'occupation  militaire  de 
quelques  forteresses  espagnolet  faisaient  peser  sur  le 
,  trésor,  l'avaient  déterminé  à  fixer  au  mois  d'avril  l'épo- 
que de  la  retraite  de  ses  troupes;  mais  que,  les  événe- 
mens  ayant  apporté  de  nouvelles  complications  dans  les 
relations  entre  l'Espagne  et  le  Portugal,  il  s'était  décidé 
à  différer  cette  mesure,  laquelle,  en  tout  cas»  n'aurait 
jamais  lieu  avant  le  mois  d'octobre  prochain. 

Il  est  évident  que  la  démarche  du  cabinet  de  Ma- 
drid, envers  celui  des  Tuileries,  avoit  pour  but  de  son- 
der les  .dispositions  de  ce  dernier  sur  la  durée  de  Toc- 
copation ,   qu'il  désirait  de  voir  se  prolonger.    .  De  son 


284       *  Dépêche  confident,  de  M.  de 

■ 

1827  c^ttf,  la  France,  ne  vetdaDt  ni  inspirer  trop  de  confiance 
à  rÉspagne  en  lui  promettant  la  durée  indéfinie  de  la 
présence  des  troupes ,  ni  l'abandonner  à  la  \ue  des 
dangers  que  la  situation  du  Portugal  faisait  encore  ap- 
préhender j  se  décida  à  ne  point  agir  brusquement  9  fit 
entrevoir  la  possibilité  de  l'évacuation  au  mois  d'oc- 
tobre,  et  crut  s*Jtre  ménagé  le  temps  nécessaire,  soit 
pour  voir  venir  les  .événemens,  soit  pour  s'entendre 
avec  r£spagne  sur  une  mesure  qui  dépendait  d'une  in- 
finité de  circonstances  et  d'éventualités  qu'il  était  alors 
impossible  de  définir. 

Ayant  été  moi-même  invité,  par  l'ambassadeur  d'Es- 

>  pagne,  à  seconder  ses  démarcheSi  c'est  dans  l'esprit  que 
}e  viens  d'indiquer,  c'est«à«dire ,  dans  l'intention  d'obte- 
nir  la  prolongation  de  l'occupation  militaire ,  qu'il  me 
pria  d'agir;  et  lorsque  je  lui  annonçai  que  la  France 
s'y  prêterait,  il  regarda  la  réponse  de  celle-ci  comme 
satisfaisante  et  conforme  au  désir  de  son  gouvernement* 
Cette* affaire  semblait  donc  ou  terminée  ou  ajournée, 
de  l'agrément  des  parties  intéressées,  lorsque  le  roi  ca- 
tholique s'est  ilécidé,  d'une  manière  inattendue,  à  de- 
mander l'évacuation  entière  de  la  péninsule  par  les 
troupes  françaises  et  anglaises.  Cette  détermination  a 
été  simultanée  avec  celle  du  rappel  de  son  ambassadeur 
de  Paris;  et  c'est  cependant  à  ce  même  ambassadeur, 
ainsi  rappelé,  qu'il  a  donné  ordre  de  présenter  l'office, 
litt.  C,  dans  l'intervalle  qui  s'est  écoulé  entre  la  notice 
qui  lui  annonçait  la  cessation  de  ses  fonctions  .et  la 
présentation  de  ^e%  lettres  de  recréance.  Le  comte 
d'Âlcudia  a  fait  la  même  demande  au  gouvernement 
anglais  y  et  le  comte  OFalia  est  envoyé  en  mission  ex- 
traordinaire \  Paris  et  \  Londres ,  pour  la  soutenir  et 
en  négocier  l'adoption.  La  première  impression  que  la 
note  espagnole  a  faite  siir  le  cabinet  français  a  produit 
la  conviction  qu'elle  était  suggérée  par  M.  Canning. 
Ce  ministre  a  témoigoé  une  extrême  irritation  à  l'occa- 
sion de  la  guerre  portée  en  Espagne  contre  la  révolu- 
tion, et  il  a  vu  depuis  avec  inquiétude  la  présence  des 
troupes  françaises  dans  les  forteresses  les  .  plus  impor- 
tantes de  ce  pays.  Les  éyénemens  l'ayant  autorisé  à 
expédier  des  troupes  anglaises  pour  le  Portugal ,  et  la 
France  ayant  dû  blesser  la  faction  dominante  àlHIadrid, 
afin  d'empêcher  la  guerre,  que  l'Angleterre  elle-même 
appréhendait  plus  qu  auciuie  autre  puissance,   M.  Can- 


Pozzo  di  Borgo  à  M.  de  Nessetrode.     Qgs 

ning  a  choui  ce  moment  pour  proposer  à  cette  même  182^ 
faction ,  qui  domine  le  ministère  espagnol  j  l'ëvacnatioii 
entière^  de  la  péninsule.  Telle  est,  da  moins  à  cet  . 
tfgardy  la  persuasion  de  M.  de  Villète  et  de  ses  collé* 
gués.  —  Lorsque  le  président  dti  conseil  m'a  exprimé 
cetie  manière  de  voir^  f  ai  hésité^  ou  du  moins  suspendu 
mon  Opinion;  il  a  ajouté  que  je  verrais  bientôt  la  sienne 
«e  confirmer  par  Faccneil  favorable  que  le  ministère 
anglais  ferait  a  la  demande  de  l'Espagne.  Cette  suppo* 
sition  s'est  vérifiée ,  selon  les  informations  reçues  do 
Londres. 

Malgré  cet  accord  apparent,  s'il  existe  entre  les  apo* 
stoliques  et  M.  Canning;  tous  les  deux  ont  le  projet 
de  se  tromper  mutuellement.  Les  premiers  voient,  dans 
le  départ  des  forces  étrangères ,  la  facilité  d'opérer  à 
main  armée  la  contre-révolution  en  Portugal.  Le  se- 
cond attend  de  pouvoir  se  vanter  qu'il  a/  par  sa  dexté- 
rité, obligé  Içs  Français  à  quitter  TEspagne  avec  l'ar- 
rière-pensée  que,  si  la  faction  apostolique  renouvelait 
ses  tentatives ,  il  aurait  le  droit  de  réoeeupet  le  Porlu* 
gai ,  sans  que  la  France  eût  celui  de  porter  des  trout 
pes  en  Espagne,  parce  que,  celle-ci  étant  routée  Tagres* 
seur,  l'Angleterre  agirait,  autorisée  par  les  obligations 
qu'elle  a  contractées  de  défendre  son  allié;  tandis  que 
la  France  ne  pourrait  se  déclarer  en  faveur^ de  la  cour 
de  Madrid  sans  s'associer  à  ses  torts,  et  rendre  lairé* 
sistance  de  l'Angleterre  contre  elle  entièrement  légitime. 

Le  résultat  de  ces  manoeuvres,  dans  l'état  d!incer* 
titude  où  se  trouve  la  péninsule ^  ne  sera' que  .trouble 
et  confasion'.  Au  lieu  de  profiter,  pour  ainsi  dire,  de 
l'armistice  que  nous  sommes  parvenus  à'  établir  entre 
les  passions,  afin  déterminer  d'une  manière  plausible 
ies  affaires  rèlatit^ea  à  la  souveraineté  en.  Portu^ 
galj  à  la  régence  i  tui  mode  définitif  de  gouiferne* 
ment  qui  devra  régir  le  pays-;  au  .lieu  de  reater^ar» 
mes.  dans  la  péninsule ,  €rfin  de  parvenir  à  ce  but  eq- 
lutaire  et  indispensable  ^  on  propose  d'abandoiin;er, 
pour  des  considérations  que,  si  elles  existent,  je  nolb- 
merai  coupables,  le  sort.de  ce  pays  à  toute  la  fureui^ 
des  passions,  dans  >l'itttention  sans  doute  d*interv«mr  au 
milieu  .de  ces  troublés,  et  de  les  tourner  \  sott  profit, 
si  toutefois  il  y  aura  profit  pour  qui  que  ce  soit  daiis 
cette  oeuvre  d'iniquité  et  de  désordre* 

Prétendre  que  PEspagne  et   le  Portugal ,   dans  leur 


5)9é  Dépêche  confident  de  M.  de 

tflSf  Aal  actuel  et  dftos  la  position  relatÎTO  où  ils  sont  pla- 
ces l'un  envers -l'autre,  resteront  en>  paix  après  que  les 
troupes  étrangères  les  auront  quittées ,  c'est  mentir  à 
Hyidence  et  è  sa  propre  conscience. 

L'évacuation  ne  sera  que  le  signal  de  la  guerre  et 
le  renouvellement  des  commotions  qu'on  a  eu  tant  de 
peine  et  qu'on  nous  a  si  fortement  invités  à  calmer.  — - 
Convaincue  de  cette  vérité/*  des  conséquences  inévitables 
déjè  mentionnées  y  et  de  la  fSkcheuse  situation  dans  la- 
quelle elle  se  trouverait  placée  lorsqu'elles  viendront  à 
se  réaliser,  la  France  est  décidée  à  faire  à  M.  d'OFalia 
les  observations  que  )e  viens  d'indiquer.  MM.  de  Vil- 
lèle  et  de  Damas  se  sont  déjà  acquittés  de  ce  dévoir 
dans  les  conférences  qu'ils  ont  eu  avec  lui,  et  le  Roi, 
auquel  il  a  l'honneur  d'être  présenté  aujourd'hui,  lut 
témoignera  les  mêmes  sentimens. 

M.  d'Ofalia  est  venu  me  voir;  il  m'a  entretenu  de 
cet  obîet.  Sans  prendre  sur  moi  les  squpçons  conçus 
par  M.  de  Villèle,  relativement  &  la  part  que  M.  Can- 
ning  pourrait  avoir  dans  cette  munoeuvre,  )e  lui  ai  ce- 
pendant observé  à  quel  point  la  demande  du  ministère 
espagnol  étajt^  intempestive,  contraire  aux  intérêts  de 
l'ésipagne,  k  la  paix  de  la  péninsule,  et  même  au  but 
secret  que  i^es  auteurs  se  proposaient,  parce  que  jamais 
l'Angleterre  tie  laissera  établir  en  Portugal  une  influence 
par  le  fait  de  TËi^agne  «et  opposée'  à  la  sienne,  et 
qu'au  lien  d'éloigner  les  armes  britanniques  de  Lis- 
bonne» .la  tonduite  du. cabinet  de  Madrid  les  y  fera 
retourner,  sans  que  la  France  puisse  raisonnablement 
venir  au  secours  du  roi  catholique  ^  qui  '  se  trouvera 
ainsi  prîvé  de  celui  de  ses  alliés  lorsqu'il  en.  aura  le 
pliis  besoin  envers  oeux  qui  ne  le'  sont  pas.  M.  d'Ofa- 
lia partage  entièrement  cette  opinion,  et  désire  que  le 
cabinet*  >f rançais.. et  le  roi  lui  fournissent  l'occasion  de 
la' soumettre  è  sa  cour,  sans  se  dissimuler  néanmoins 
que  la  rectitude  de  ses  idées  et  de  ses  sentimens  .peut 
lui  attirer  une  disgrâce  complète. 

Sans  doute  la  France»  qui  a  dépensé  enwon  300 
millions  dans  l'expécUtion  d'Espagne,  et  qui  en  sacrifie 
12  tons  les  ans  pour  y  entretenir  des  garnisons,  désire 
dé  se  délivrer  de  ce  fardeau;  mais  elle  a  la  prudence 
de  ne  pas  en  ;ppéqîpiter  le  moment  aux  dépens  de  la 
paixy  et  en  vue  de  dangers  et  de  complications  futures. 
Que  V  Angleterre  rende  au  Portugal  tordre  ^  la 


Pozzo  di  Èorgû  à  M.  de  Nesêelrode.    287 

cofiêtitutian  imporiée  par  ses  agens  y  a  détruit  ;  1887 
que  la  souperaine  paraisse  dans  le  pays  qv^eUe  doit 
goiêperner  ;  que  le  prince  destiné  à  être  mari  et 
régent  ptenne  sa  place  ;  Enfin ,  que  la  nation  por^ 
tugaise  et  P Europe  en  général  applaudissent  à  ce 
qui  aura  été  établi ,  et  alors  les- forces  étrangères 
partiront  f  parce  qu^elles  ne  seront  plus  nécessaires 
à  la  conservation  de  la  tranquillité*  Leur  aban-- 
don ,  tel  qu*il  est  demandé  maintenante  ouprira  les 
portes  à  fous  les  genres  de  discordes;  et  M,  Can^ 
nùig,  s'il  en  est  le  complice^  ne  fera  que  dSeçhainer 
sur  ce  malheureux  pays  les  vents  révolutionn^iires  . 
qu*il  croit  tenir  à  ses  ordres. 

L'objet  en  question  .m'a  paru  trop  grave  pour  ne 
pas  l'exposer  tel  <[ue  je  le  vois  à  M.  le  prince  de  Lie<- 
veuy  dans  une  lettre  particulière  que  j'ai  eu  soin  de  lui 
adresser  par  une.  occasion  sûre^  laissant  \  sa  sagesse  de 
faire'  Fusage  qu'il  jugera  à  propos  des  faits  et  des  q[>î- 
nions  que  j'ai  cru  devoir  porter  à  sa  connaissance.  En 
attendant,  le  mioîstère  français  suspendra  toute  d^çision^ 
et  laissera  au  temps  que  la  question  soit  plus  raison* 
nablement  et  plus  loyalement  :  envisagée  par  l'Espagne 
et  par  l'Angleterre ,  et  que  les  autres  puissances  en 
soient  également  informées»  dans  l'espoir  qu'elles  par* 
tageront^  à  cet  égard,  ses  vues,  qui  ne  sont  en  effet 
que  des  sacrifices  faits  à  la  paix  de  la  péninsule. 

•  Persuadé  que  les  moyens  les  plus  cffficaces  de  iajre 
rerenir  le  ministère   espagnol   de  son  infaluation.  son^ 
dans  les   obstacles   qu*il  rencontrera  à  Paris  et  à  Lon« 
dresy   ai  M..  Cannîng  est  sincère,  et  que  des  .tentatives 
faites   à  Madrid  seraient   non  seulement  infructueipises, 
mais   qu'elles  ajouteraient  encore    aux   malentendus,  et 
aux  jalousies  qui  compliquent   ai  souvent  les  affaires, 
et  dénaturent  les  meilleures  intention»  sur  ce  théâtre» 
je   me   suis   abstenu    de   prier  M.  le   conseiller  privé 
d'Oubrtl   de  se  donner  -du  mouvement,  afin  dé  repré- 
acnter  leur  faute   aux   ministres   du  Roi,   tandis  qu'ils 
sont  persuadés  probablement  que   leur  conduite    est   If  , 
comble  de  la  finessie  et  de  la  politique.    La.  coirespon* 
dance  de  M»   d'Ofalia,   fondée    sur  lea  observations  qui 
lui  sont    faites  par  le  ministère  français,   est  certain e«. 
ment  plus  propre  à    éclairer  le  gouvernement  dont  il 
est  l'agent  .que  toute  autre  intervention  latérale  et  moins 
directe. 


288  Dépêche  confident,  de  M.  de 

1827  AI*  le  comte  4e  LaCfronn&ys  entretienclra  probable* 
ment  Votre  Excellence  sur  ce  sujet.  iVaUleuTS,  Tarrri- 
vée  do  courrier  espagnol  qui  a  passe  par  Vienne  et 
Berlin,  et  qui  devait  se  fendre  à  Saint-Pétersbourg, 
aura  donn^  lieu  à  des  explications.  S'il  ne  nous  appar- 
tient pas  d'élever  une  opposition  définitive  au  plan  de 
la  cour  de  Madrid,  il  est  du  moins  de  notre  droit,  puis« 
quMle  nous  consulte,  de  lui  exposer  tous  les  dangers 
qui  résulteraient  de  la  mesure  proposée,  si  elle  était 
exécutée,  sans  avoir  préalablement  arrêté  et  fixé  à  la 
satisfaction  commune  les  causes  de  discorde  et  de  guerre, 
qui  ne  sont  suspendues  que  par  fa  présence  des  forces 
qu'on  voudrait  éloigner.  ,. 

Munis  de  pareilles  directions,  les  serviteurs  de  PEm- 
péit^ur  auprès  des  cours  plus  particulièrement  intéres- 
sées dans  cette  affaire  agiront  avec  tout  le  zèle  et  l'effi- 
cacité qui  sera  possible,  et  si  par  malheur  leurs  .con- 
seils n'étaient  pas  écoutés,  la  responsabilité  des  évé- 
némens  serait  tout  è  la  charge  de  ceux  qui  n'auraient 
^   pas  voulu  les  prévoir. 

La  nature  des  instructions  précédentes  et  l'opinion 
émise  par;  le  cabinet  impérial  au  sujet  du  Portugal, 
semblent  en  attendant  nèus  autoriser,  l'ambassadeur  de 
8a  .Majesté  à  Londres»  ses  représentans  à  Madrid,  ^ 
Lisbonne,  et  moi,  à  tenir  un  langage  conforme  aux 
vues  énoncées  dans  la  présente'  dépêche,  et  \l  inviter  les 
cabinets  dont  la  qirestion  dépend  plus  directement,  *  à 
l'examiner  sous*  tous  les  rapports ,  et  à  ne  pas  la  pré- 
juger par  uue  résolution  qui  la  rendrait  infiniment  plus 
grave  et  .qui  serait  inévitablement  la  source  de  troubles 
et  de  désordres  beaucoup  plus  difficiles  k  calmer  que 
ceux  que  nous  venons  à  peine  de  suspendre. 

La  mission  du  comte  Ofalîa  à  Londres  a  également 
pour  objet  de  reprendre  la  négociation  relative  aux  ré- 
clamations des  sujets  anglais,  qui  ont  droit  d'être  in- 
demnisés de  certaines  pertes,* dont  PEspagne  s'est  dé- 
clarée responsable  en  vertu  du  traité  dicté  par  M. 
Canning  aux  Cortès  révolutionnaires,  et  dont  la  ratifi- 
cation fût  imposée  an  Roi  au  moment  de  sa  délivrance, 
sous  peine  de  voir  l'Angleterre  lui  déclarer  la  guerre 
et  chercher  dans  la  force  le  paiement  de  ses  préten- 
tions. Lorsque  cette  ratification  eut  lieu,  on  supposait 
que  les  réclanlatiotts  sus-énoncées  pourraient,  se  monter 
à  douze  millions  de  francs;    la    modicité   de  la  somme 


Pozzo  di  Borgo  à  M.  de  Neasetrode.    289 

fui   même   un  argument   dont  le  chevalier   A^Court  se  1727 
servit  pour  décider  le  roi  catholique  à   reconnattre  les 
engagemens  que  les  Cortès  lui  avaient  fait  prendre* 

De|>uis  cette  époque,   les   deux   cours   ont   nommé 
une  commission  de  liquidation ,  qui  n*a  rien  arrêté*    Il 
est  yrai  que  par  un  article  du  traité  il  était  dit  qu'en 
cas  de  différence  d'opinion ,   on  tirerait   au  sort;   celte 
clause  inepte  ou  barbare  n'a  pu  ^'exécuter;  rAngleterre, 
en  mettant  en  avant  une  demande  injuste  ou  douteuse, 
était  sûre   d'une   chance  .de  50  pour  cent  y   puisque   le 
résultat  du   sort  devait   être  nécessairement  dans   cette 
proportion.     Fatiguées   de  leurs   propres   supercheries, 
les  parties  sont   convenues  de   s'arrêter  à  une  somme 
déterminée  en  bloc*    Pour  la  fixer,  des  conférences  ont 
été  tenues  à  Péris,    dont   la  conclusion  a  été  la  signai 
ture  d'une  convention  par  l'ambassadeur  d'Espagne,  por^ 
tant  reconnaissance   \  la  charge  de  sa  cour  d'une  dette 
de  80  millions  de   francs.     Transmis  Ji  Madrid ,  Pacte 
n'a  pas  été  ratifié;   le  comte  Ofalia  doit  justifier  à  Lon- 
dres ce  refus.     La  différence  énorme  entre  la  première 
réclamation  des  Anglais   et  la  somme  qui  leur  a  été  al- 
louée par  la  convention ,   consiste   dans  la  légitimation     * 
d'une  dette  qui,  loin  d'être  prévue,    était  virtuellement 
exclue  par  l'esprit  du  premier  traité.    On  accuse  le  pre- 
mier secrétaire  de  la  légation  espagnole,  le  colonel  Cor- 
dova,   d'avoir  induit  en  erk*eur  l'ambassadeur;   l'un   et 
Tautre  assurent  qu'ils  ont  exécuté  strictement  leurs  in- 
structions. 

Cette  circonstance^  Monsieur  le  comte,  ajoute  aux 
preuves  que  le  monde  avait  déjà  de  l'ignorance  et  de 
la  confusion,  je  n'oserai  pas  dire  de  la  corruption,  qui 
infectent  toutes  les  opérations  du  gouvernement  espagnol. 
Les  malheurs,  les  pertes  de  ce  grand  empire,  l'anarchie 
de  son  administration,  la  faiblesse  de  ses  princes,  offrent 
un  exemple  lamentable  à  tous  ceux  qui  sont  appelés  à 
le  contempler,  et  découragent  le  zèle  même  des  plus 
hardis  et  des  plus  coofians  qui,  animés  du  désir  du 
bien  et  exaltés  par  la  noblesse  de  l'entreprise,  n'ont 
rien  épargné  pout  le  préserver  ou  du  moins  poiu:  arrê- 
ter le  cours  de  ces  calamités. 

J'ai  l'honneur  d^être,  etc.,  etc. 

P,  S.  Lé  comte  Ofalia  vient  de  m'entretenir  de 
nouveau  sur  la  demande  de  l'Espagne,  relative  à  la 
retraite  des  troupes.     11  m'a  dit  qu'avant  de  partir  de 

Noav,  SuppUm»    Tome  III,  T 


290  Dépêche  confident,  de  J/.  de 

1727  Madrid,  il  a  coiupUtemeut  igoorë  la  déteriniaaUoii  de 
8a  cour  à  cet  égard ,  et  que  les  instructions  qu'il  en  a 
reçues  se  réfèrent  uniquement  à  la  liquidation  de  la 
dette  anglaise  et  à  la  non  ratification  de  la  convention 
dont  je  fais  mention  dans  la  dëpéchè;  qu'à  la  véritë 
son  ministre  lui  a  envoyé^  cheiuin  faisant,  copie  d^  la 
note  présentée  à  la  France  par  l'ambassadeur ,  simple» 
ment,  pour  son  ioform>ition ,  et  sans  y  ajouter  d'autres 
directions;  qu'ayant  bien  médité  cette  note,  il  a  vu  qu'il 
s'agissait  d'établir  une  négocia tton  entre  l'Espagne,  la 
France  et  l'Angleterre,  pour  Févacuation  de  la  péninsule, 
et  que  si  cette  négociation  avait  lieu ,  il  était  naturel 
d'y  comprendre  l'état  futur  du  Portugal,  comme  une 
condition  de  l'évacuation  proprosée  et  de  là  cessation 
des  mesures  militaires  extraordinaires,  prises  par  le 
cabinet  de  Madrid  ;  que  ce  mode  lui  paraissait  le  plus 
propre  à  amener  une  conclusion  satisfaisante,  et  qu'il 
se  confirmait  d'autant  plus  dans  cette  opinion  après 
l'audience  qu  il  venait  d'obtenir  du  Roi.  Sa  Majesté 
lui  ayant  dit  qu'elle  désirait  ardemment  de  voir  arriver 
le  moment  ou  les  troupes  pourraient  quitter  la  pénin- 
sule sans  inconvénient,  mais  que  dans  l'état  actuel  des 
choses,  l'intérêt  du  roi . d'Espagne  et  le  sien  exigeaient 
la  continuation  de  l'occupation  jusqu'à  tant  que  les  re* 
lations  entre  l'Espagne  et  le  Portugal  fussent  rétablies 
sur  un  pied  sûr  et  inaltérable  —  M.  d'Ofalia  écrira 
donc  demain  à  sa  cour  pour  demander  d'être  autorisé 
à  donner  le  développemeut  sus-mentionné  à  la  propo- 
sition de  la  retraite  des  troupes,  de  manière  à  la  faire 
dépendre  des  arrangemens  qui  se  rapportent  à  Tétat  fu- 
tur du  Portugal,  pour  ensuite  faire  usage  de  cette  au- 
torisation lorsqu'il  se  rendra  à  Londres. 

Sans  ajouter  une  foi  implicite  à  l'iguorauce  où  il 
'prétendait  être  de  la  proposition  de  son  cabinet,  ^au 
moment  de  son  départ  de  Madrid,  je  lui  ai  dit  que 
puisque  le  Roi  lui  avait  parlé  d'une  manière  si  expli- 
cite, il  me  semblait  indispensable  de  prendre  en  grande 
considération  les  paroles  de  Sa  Majesté  Très  Chrétienne, 
et  d'en  faire  le  texte  de  nouvelles  explications  dans  le 
sens  le  plus  |Sropre  à  donner  à  la  démarche  de  l'Espagne 
le  caractère  de  raison  et  de  prudence  qu'elle  ne  parais- 
sait pas  avoir  du  premier  abord.  La  marche  que  le 
ministre  espagnol  se  dispose  d'adopter  annonce  déjà 
qu'il  a  renoncé   ou  qu'il   n'a  jamais   entendu  de  hâter 


Pozzo  di  Borgo  à  M.  de  Nesselrode.     391 

la  d^ision.  Noos  verrons  les  réponses  qu'il  recevra  de  1727 
sa  cour  et  les  communications  ultérieures  qu'il  fera»  • 
Les  affaires  avec  ce  gouvernement  prennent  toujours  un 
caractère  de  lenteur  y  de  tergiversation  et  d'intrrgup, 
qui  les  rend  fastidieuses  et  désagréables  ;  mais  il  faut  ne 
pas  se  décourager  ou  se  dégoûter  1  parce  que  de  grands 
intérêts  en  dépendent. 


26. 

Correspondance  diplomatique  dû  ca- 
binet de  St.  James  relativement  aux 
Vaudois,    Sujets  protestans   du  Roi 

de  la  Sardaigne. 

(Présentée  au  Parlament  d'Angleterre  le   15  Mai  1832.) 

No.  !•  Lettre  du  Duo  de  Newcastle  à  M*  Hedges^ 
Envoyé  de  la  Grande-'Bretagne  à  la  cour  de  Jïiri/i^ 

(Extract.)  Whitehall,  16lA  Febriaty^  1T2T.      * 

I  send  jou  enclosed.  Copies  of  a  Letter  the  King 
bas.received  from  tbe  Protestant  Cantons  of  Switzer^ 
land,  with  a  Mémorial  of  the  Protestants  in  the  Val- 
ley of  Pragelas  ^  desiring  His  Majesty's  interposition  in 
tfaeir  behalf;  and  also  of  a  Letter  from  a  -private  hand 
to  my  Lord  Archbîshop  of  Canteri>ury,  by  which  Pa-* 
pers  you  will  be  apprised  of  tbeir  compassionate  Case. 
h  isy  indeed  9  very  cruel ,  that,  vrhilst  the  Roman  Ca«* 
tholics  in  His  Majesty's  Dominioas  are  used  so  tenri 
derly ,  tbough  of  principles  most  peroicious  to  ou^  Gor 
vernment ,  and  9  generally  speaking»  most  avowed  en'e« 
mies  to  it,  the  Povrers  of  that  Religion  in  ail  Countriea» 
should  oppress  their  Protestant  SûbjecISi  and  that  they 
should  be  treated  nowhere  wltb  greater  severity  than 
under  the  King  of  Sardinia^s  Government;  who  ia  un- 
der  particular  obligations  to  the  contrary.  The  Kîng'B 
zeal  for  Religion  ^  and  great  goodness  and  humanily, 
cannot  but  lay  hini  under  great  concern  for  thèse  poor 
Pedple,  and, His  Majesly  vrould  bave  you  represent 
their  Case  to  the  Cotirt  where  you  are,  and  endeavour 
to  obtain  redress  of  their  grievances.  HoweveF,  thougk 
His  Majesty  has  this  \tty  muciî  at  heart,  yet^  conside- 

T2  5 


292     Négociations  entre  fjingjleterre  et  la 

1727  ring  the  very  great  importance  of  tlie  main  businesB  ia 
vrbich  you  are  employed ,  Hia  Majesty  would  bave  you 
make  this  application  in  behalF  of  thèse  poor  Sufferers, 
in  such  manner  as  may  not  giye  offence  to  the  King 
oF  Sardînia,  and  renderhim  less  disposed  to  corne  into 
the  mèasures  of  the  two  Crowns.      Holles  Newcastle. 

No,  2.     Dépêche  de  Mr.  Bedges  adressée  au  Duc 

de  Newcastle. 

(Extract.)  Turin  ^  fHd.March^  1727. 

According  to  your  Grace's  commanda  to  me,  in  yoiir 
Despatch  of  the  16th  of  February  last^  I  waited  on 
the  Marquis  del  Borgo,  and  acquainted  him  vriùi  the 
Complaints  His  Majesty  had  received  i  concerning  the 
seyerities  used  to  the  Inhabîtauts  of  the  Valley  of  Pra- 
gelas.  I  reminded  him  of  the  assurances  gîven  by  Hié 
Sardinian  Majesty  to  Queen  Anne^  in  a  Letter  under 
his  own  hand,   that   they   shoiild   be  treated   with   ait 

*  humanîtyy  and  bave  the  free  exercise  of  their  Religion  ; 
and  represented  to  him  the  several  facts  wbich  bave 
happenéd.  lately  so  very  contrary  to  those  promises.  - 1 
acquainted  him  that  thèse  great  instances  of  the  utmost 
seyerîty  had  already  alarmed  the  Protestant  Cantons,  who 
had  laid  the  matter  before  His  Majesty  that  they  had  beg« 
ged  his  interposition  in  it,  which  His  Majesty  had  orde- 
red  me  to  represent  with  ail  the  earnestness  so  corn* 
passionate  a  Case  deserved,  and  vrhich  he  found  him- 
self  obliged  to  by  the  care  he  must  alvrays  take  that 
the  Protestant  Religion  be  not  unjuslly  oppressed,  and 
the  example  he  himself  showed  to  the  Roman  Catho- 
lies  in  England,  though  generally  his  professed  enemies, 
jmd  by  thé  promises  His  Sardinian  Majesty  had  him- 
sel  made ,  to  tolerate  thein ,  free  and  unmolested ,  in 
the  exercise  of  their  Religion.  The  Marquis  del  Borgo 
seemed  at  first  unwilling  to  own  the  truth  of  the  facts 

il  Iflild  before  him;  but,  .upon  my  telling  him  the  par- 
ticulars ,  did  not  deny  them  ;  but  answered  in  gênerai, 
that,  by  the  Treaty  of  Utrecht  they  were  obliged  only 
to  use  the  Inhabitants  of  that  Valley  in  the  same  man- 
ner that  the  French  had  done,  who  did  not  suffer  the 
exercise  of  their  Religion.  I  told  him  that  that  Article 
must  of  necessity  suppose  them  to  baye  had  the  free 
exercise  of  their  Religion ,  or  otherwise  tiie  Protestant 
Powers  could  neyor  baye  agreed  to  a  Treaty  implying 


Sardaignej  concern.  les  f^audois  protesU     293 

« 

the  desiraction  oF  part  oF  the  Protestant  Religion.  I  1727 
lIiereFore  desiréd  liim  to  represent  their  Case  to  the 
Kiog  of  Sardinîa,  and  tolet  faim  know,  that  it  was 
what  Hia  Majesty  desired  he  ^ould  please  to  bave  re- 
gard *to.  I  then  told  him  I  had  likewise  Orders  to 
renew  my  application  for  the  recalling  the  Edict  for 
layiog  new  Duties  on  our  WooUen  Manu  Factures ,  to 
which  I  hoped  I  should  hâve  a  more  favourable  an- 
«wer  than  I  had  before.  He  again  endeavoured  to  per- 
suade me  that  the  Treaty  of  1669  never  subsisted;  but 
at  last  promised  to  represent  both  thèse  affaira  to  the 
King,  and  to  return  me  an  answer  as  soon  as  he  could. 
I  acquainted  the  Marquis  de  St.  Thomas  ^ith  the  same 
business  in  the  afternonn  oF  that  day;  and  he  likewise 
assured  me  he  would  acquaiqt  the  King  with  it.  And 
yesterday  morning,  at  Court,  M.  del  Borgo  acquainted 
me  that  he  had  communicated  it  to  the  King;  who  had 
told  him  he  would  consider  both  points»  and  should 
be  glad,  on  ail  occasions  ^  to  show  bis  respect  and 
f riendship  to  His  Majesty  ;  and  as  soon  as  1  receîve  the 
Answer,  I  shall  do  myself  the  honour  to  acquaintyour 
Grâce  with  it« 

J.  Hedoes. 

No»  3.    Mr.  Hedges  au  Duc  de  Neu^castle* 

(Extxact,)  Turin  ^  9rd  May  ^  1T27. 

Hearing  that  the  Marquis  del  Borgo  was  in  town, 
I  went  to  him  to  know  what  answer  I  might  expect^ 
conceming  the  Edict  for  laying,  new  Duties  on  our 
Manufactures  9  and  the  complaints  oF  the  Protestants  in 
the  Vallies;  and  after  discoursing  him,  much  to  the 
same  purpose  I  baye  already  acquainted  y  our  Grâce 
with,  he  told  me,  I  belleve,  this  once  fairly,  that  the 
reason  he, delayed  giving  me  an  answer  so  long,  and 
avoided  explaining  himselF  as  I  could  wish ,  was ,  that 
wben  he  fonnd  he  should  not  be  able  to  give  a  plea- 
sing  answer,  it  was  natural  enough  to  put  it  off  as 
long  as  he  could.  I  told  him  they  were  both  matters 
of  so  great  importance,  both  to  them  and  to  us,  that 
1  must  however  insist  upon  one;  and  I  hoped  that  it 
would  be  such  a  one  as  was  consistent  with  that  re- 
gard which  they  had  formerly  shown  in  those  cases  to 
His  Majesty^sjust  desires.  He  said  he  would  speak  to 
the  King  again  about  it,  but  doubt  I  shall  not  advance 


294     Négociations  entre  P Angleterre  et  la 

1727  any  futther  in  eitlier  of  thèse  matters  ^  unless  tbey  are 
pressed  more  strongly  tliao  1  tfaink  myself  at  présent 
at  liberty  to  do.  I  ehall  in  ail  things,  as  near  as  I 
possibly  can»  conform  myself  to  the  orders  I  baye  the 
iionour  to  receiye  from  your  Grâce. 

J.  HeD6B8> 

No.  4.    Mr^  Hedgea  au  Duc  de  NetPcastle, 

(Extract.)  Turin  ^7th*  Jane  ^  1787. 

Having  lately  received   seyeral  complâints   frooi  the 
Inhabitants  of  the  Valley  of  Pragelas,  of  new  hardships 
anâ  vexations  laid  upon  them,  notwithstanding  th«  re- 
monstrances  I  had  made  by  His  Majesty's  order  on  that 
^    9ub}ecty    I   went  on  Sunday   last  to   the  Marquis   del 
BorgOy    to  acquaint  him  with  them,    and   to   let    liim 
know  at  the  same  time  the  concern  I  was  under,  that 
the   représentations    I  had   made  should   hâve   had    so 
contràry  an  affect  to  vrhat  1  had  hoped  from  them,  as 
to  leave  those  poor  People  still  exposed   to  the  conti- 
nuai vexations  they  laboured  under.    I  showed  him  at 
the  same  time  the  Article  in  their  favour,  in  theTrealy 
coDcluded  in  the  Year  1704  y   wherein   it   is    expressly 
mentioned,    that   the  Inhabitants  of   this    Valley   sliall 
enjoy    the   free    exercise    of    their    religion.      1    like- 
v^ise  showed   him    a  Copy  of  a  Letter  wrote  by  the 
King  of  Sardinia^  then  Duke  of  Savoy,  to  Queen  Anne, 
promising  her  to  show  them   ail  manner  of  indulgence 
in  that  respect.    To  this  he  answered,  that  the  promise 
was  conditionaly  in  case  the  Queen  obtained  that  Val- 
ley,   and  other  Places  mentioned  in  it,   for  them,   but 
that  they    had  not  obtained   it  by  our  means,    but  by 
exchange  of  the  Valley  of  Barcelonette  vrith  theFrench, 
and  were  obliged  by  that  exchange  to  use  them  in  the 
manner  the  French  did  when  that  exchange  was  made, 
which  was,   in    suffering   the    exercise    of   no  religion 
there  but  the  Roman  Catholic.     I  used  many  arguments 
to  him^   to  endeavour  to  show  him  the  wrong  way  of 
reasoning  he   was  in,    with  which  I  will   not   trouble 
your  Grâce  ;  but  finding  him  immoveable ,    I  asked  him 
if  this  was  the  answer  I   should  send   to  His  Majesty, 
who  had  had  the  compassion  to  interpose    in  their  be- 
half.     He  told  me  that  he  had  not   as  yet  received  the 
King  of  Sardiuia's  last  orders  on  this  head ,  and  there* 
fore  spoke  this  as  liis  owu  opinion,   but   gave    me    uo 


« 

Sardaigne ,  concern,  les  fraudais  proies f.     295 

bopes  oF  tny  obtaiutng    a   more   favourable   an«wer  as  1727 
to  the  inhabtiaifts  of  tliis  Valley.     As  to  tbe  Vaudoîs, 
hesaidy    tbéir  case   was  differeoty   aod    nvbatever  just 
grievances  tbey  had  they  sbould  bé  relîeved. 

I  had  not  |ust  at  this  {uncture  pressed  this  affaSr 
again  to  them  9  but  thaï  I  was  obliged  to  it  bj  the 
reiterated  cooiplainta  and  compassionate  cases  of  thèse 
People,  whîch  the/  took  the  pains  to  lay  before  me 
by  Iheir  Depaties»  whom  they  sent  hither  three  times; 
and  I  thought  I  coiild  do  no  less  than  represent  theîr 
Complaints ,  which  were  of  a  yery  extraordînary  na- 
ture^  aûd  with  vrhich  I  do  not  trouble  your  Grâce  be* 
cause  of  ihe  length  of  them. 

I  purposely  abstain  from  unentioning  anylhing  of 
this  to  the  King  of  Sardinla  hirnself,  un  less  I  bave  your 
Grace's  orders  so  to  do,  perceiying  how  ungrateful  a 
subject  it  is  to  them;  but  if  some  relief  be  not  ob- 
lained  for  this  Valley,  it  is  certain  that  the  Protestants 
wiU  be  entirely  rooted  out  of  it. 

J.  Hedoes. 

No.  5.    Mr»  Hedges  au  Duc  de  Newcaslle. 

(Extract.)  Turin,  2Ui  June,  1727. 

.  As  the  Kipg  seemed  to  be  in  good  humour,  I  took 
the  opporlunity  to  acquaint  him  with  the  little  success 
I  had  met  with  in  my  représentations  to  the  Marquis 
del  Borgo,  concerning  the  distressed  condition  bis  Pro- 
testant Subjects  of  the  Vallies  were  now  in,  and  which 
had  been  aggravated   by   new  hardships,   even  since  I 
iiad  desired  redress  ;  and  I  àcquainted  hIm  that  I  could 
not  help  being  mortified  that  I  should  find  so  liltle  pro- 
spect  of  obtaining  so  just  and  reasonablë   a  request, 
wlien   I  belîeved  His  Majesty    was  inclined    to    oblige 
him  in  anything  which  should  lay  in  his  power;    and 
thaï  I   believed    the  Marquis  del  Borgo  had  not  repre- 
sented  to  him  the  case  of  thèse  poor  People,  and  that 
I  found  so  much  difïïculty   to   make   him   hear  reasou 
on  this  subject,    that  I  doubled    very   much  of  success 
Ifarough  his  channel,   and  therefore  took  the  lîberty  to 
speak  of  it  to  him  in  Person.    The  King  smiled  at  my 
objection  to  M.  del  Borgo,  and  said,  he  belieyed  I  had 
found  out  that  he  had   been  designed  for  the  Church; 
that  he  believed  he  niigbt  be  for  that  reason  less  fit  to 
lalk    with  me  on  that  subject,  but  that,  therefore,  if  1 


\ 


296    Négociations  entré  Pjingleterre  et  la 

1727  would  lét  the  Marquis  de  St.  Thomas  know  mj  desi- 
res ,  he  believed  he  would  be  more  tfgreeable  to  fne; 
aad  that  as  he  thought  I  woiild  ask  nothing  but  what 
VTM  )u8t  and  reasonabiei  so  he  should  always  be  ready 
to  agrée  to  what  vras  so.  I  am ,  therefore ,  tnj  Lord, 
in  some  hopes  of  obtaioing ,  by  my  application  to  the 
Marquis  de  St.  Thomas ,  (who  is  a  much  more  reaso- 
nable  Ferson  to  deal  ^rith  than  the  other)  some  alle- 
'  yiation  of  the  extrême  hardships  which  thèse  pbor  Peu- 
ple BOvr  sufiper;  and  as  I  shall  set  down  their  princi- 
pal complaints  in  writing ,  as  soon  as  they  are  well 
,  attested  to  me  i  I  will  deliyer  them  in  to  the  Marquis 
de  St  Thomas ,  and  send  your  Grâce  a  Copy  of  the 
Paper  by  the  next  post;  and  I  believei  if  the  Mar- 
quis d'Aix,perceiyed*an  earnest  désire  in  England  of 
haying  this  affair  remedied  9  it  y?ould  yery  much  faci- 
litate  ity  especially  at  this  juncture,  yrhen  the  King  of 
Sardinia  seems  to  hay^  founded  some  hopes  on  the 
good  offices  Hîs  Majesty  may  do  him  at  the  Congress, 
and  out  of  vrhich  he  is  yery  uneasy  to  be  excluded, 
as  he  seems  to  fear  he  shall. 

J.  HlBSES. 

No.  6.    Mr.  Hedgea  au  Duc  de  Newcaatle. 

(Extract.)  Turin ,  hth  July ,  lT«r. 

The  endosed  is  a  Copy  of  a  Mémorial  y^hich  I  haye 
deliyçred  to  the  Marquis  de  St.  Thomas.,  representing 
the  distressed  condition  of  the  Protestant  Inhabitants 
of  the  Valley  of  Pragelas.  I  had  receiyed  their  Com- 
plaints often  since  my  coming  hither,  and  had  as  often 
represented  them  to  the  Marquis  del  Borgo,  the  Se- 
cretary  of  State  ;  but  not  being  able  to  obtain  from 
him  any  hopes  of  their'  relief ,  I  took  the  liberty  to 
let  the  King  of  Sardinia  know  the  little  success  I  met 
vrith  from  him,  who  thereupon  desired  me  to  apply  to 
the  Marquis  de  St.  Thomas  ;  y?hich  I  haye  done  the 
best  I  could,  by  collecting  yvhat  yvas  mpst  material 
from  the  loose  Papers  vrhich  had  been  deliyered  to  me 
at  différent  times.  I  haye  endeayoured  to  set  them  in 
the  clearest  lîght  I  could,  and  haye  recited  at  the  same 
time  the  Article  of  the  Treaty  made  in  the  Year.1704, 
in  their  fayour,  together  with  a  Letter  yvrilten  by  the 
King  of  Sardinia  to  Queen  Anne,  in  the  Year  1709. 
As  I  cannot  but  be  seiwible  how   little  agreeable   any- 


Sardaigne^  concern.  les  fraudais  proiest    297 

thing  on  thîs  subject  h  \o  thU  Court ,  I  havt  avoided,  1727 
1  hope,  adding  anything  that  might  make  it  lest  80|  as 
far  as  was  consistent  with  what  I  thought  mj  duty  in 
layiog  the  unhappj  condition  oF  thèse  poor  People  be- 
fore  theniy  vrhose  only  hopes  of  relief  dépend  upon 
His  Ma)esty's  intercession  «with  tbe  King  of  Sardinia. 
1  repeated  ak  the  same.tioie,  bjr  yrorà  of  mouth,  my 
instances  for  taking  off  the  new  Duties  leyied  upon  some 
of  our  WooUen  Manufactures. 

He  promised  me  he  vrould  lay  both  thèse  affaira 
before  the  King  of  Sardinia;  and  I  shall  endeaYOur  to 
obtain  an  answer  as  soon  as  1  can. 

J.  Hedoes.^ 

No.  7.    Le  Duc  de  Netçcastle  à  Mr.  Hedgea^ 

(Extract.)  fThitehaH,  6th  July^  1T27. 

I  have  recetved  the  fayour  of  your  Letter  of  the 
5lh  instant,  N.  8.  wilh  the  eoclosed  Mémorial,  vrhich 
you  delivered  to  the  Marquis  de  St.  Thomas,  in  be- 
half  of  the  distressed  Protestants  of  the  Valley  of  Pra« 
gelas,  which  His  Majesty  entirely  approTed.  The  King's 
zeal  for  the  Protestant  religion,  and  gênerai  benevo- 
lence  to  mankind,  have  so  far  moved'his  compassion 
for  thèse  poor  People  under  oppression,  that. His  Ma- 
jesty vrould  have  you  continue  to  do  them  ail  the  good 
offices  you  can,  and  make  use  of  the  interposition  of 
his  oame  whenever  you  shal  find  it  necessary. 
i  HoLLBs  Newcastle. 

No.  8.    Mr,  Hedgee  au  Duc  de  Neiycastle. 

(Extract.)  Tunn,  86M  Juîy^  1787. 

'  I  have  not  yet  received  an  answer  to  the  Mémorial 
I  delivered  to  the  Marquis  de  .St.  Thomas,  concerning 
the  King  of  Sardinia's  Protestant  Subjects,  he  excusiog 
himself,  with  telling  me  that  he  was  busy  in  examin- 
iog  the  facts  I  have  mentioned  in  it.  As  he  does  this 
to  gain  time,  and  to  defer  talking  about  what  is  not 
to  be  justified ,  I  am  afraid  I  shall  find  it  very  diffi- 
cuit  to  get  a  satisfactory  answer  from  him ,  unless  he 
perceives  that  His  Majesty  is  absolutely  determined  to 
have  one,  and  then  I  believe  it  will  be  given.  I  have 
heard  that,  even  since  my  delivering  the  Mémorial, 
there  have  been  new  vexations  offered  to  those  unhappy 
People,   but  1  bave  taken  no  notice  of  it  to  the  Court 


298    Négociations  entre  fjingleterre  et  la 

1727  here*y  dioosîng  not  to  aggravaU  the  matter  any  further^ 
Dor  to  shock  theœ  too  much  with  complainte  for  which 
thej  can  make  no  excuae. 

J.  Heboes. 

No*  9.    Zte  Duc  de  Newcastle  à  4ifr.  Hedges. 

(Extracl.)  WfUtehall,  ^Ut  July,  irî7. 

His  Majestj  doea  greatly  cominiserate  tbe  condition 
of  the  King  of  Sardinia^s  Protestant  Subjects^  and  does 
not  doubt  of  your  having  used  yonr  beat  endeatours 
to  obtain  them  some  relief  from  the  oppression  and 
vexations  they  suffer  so  undeservedly. 

HoLt.x8  Newcastle. 

No.  10.    Mr.  Hedges   au  Duc  de  Neu^caêtle. 

(Extract.)  Turin  ^  2d  August,  ITSr. 

I  have  receiyed  the  honour  of  your  Grace's  Despatch 
of  the  6th  of  July  last,  by  which  His  Majesty  is  plea- 
sed  to  approve  of  mj  solicitatîoos ,  in  behaif  of  the 
distressed  Protestants  of  the  Valley  of  Pragelas,  and 
of  the  application  uiâde  for  the  taking  off  the  new  Du- 
ties  on  some  of  our  WooUen  Manufactures.  I  have 
been  lately  to  wait  on  the  Marqnis  de  St  Thomas 
on  that  affîiir,  but  fae  excused  himself  that  he  could 
not  yet  gîve  me  an  answer ,  being ,  he  said  y  engagée! 
in  examining  the  truth  of  the  several  facts  I  had  re- 
presented  to  him. 

A  day  or  two  after»  when  I  was  at  Court,  the 
King  of  Sardînia  told  me  that  he  was  examining  into 
the  affair  ôf  the  Valley  of  Pragelas,  and  that  an  an- 
swer should  be  returned  me  in  a  short  time,  and  ad- 
ded  gênerai  expressions  of  his  désire  to  oblige  His  Ma-  ^ 
jesty  in  every  thing  that  lay  in  his  power.  But  he 
dîd  this  in  such  a  manner  that  I  believe  nothing  elTec- 
tuai  will  be  done  in  eîther  case,  unless  he  is  persua- 
ded  that  His  Majesty  insists  strongly  on  both  thèse  affaira. 

J.  Hedges. 

No.  11.    Mr.  Hedges  au  Duc  de  Newcastle. 

(Extract.)  Turin  ^  30th  4ugust  ^  1727. 

An  ertraordinaiy   case  having   happened   in  relation 
to  a  Alinister   of  the   Vaudois»   for   whose    protection,' 
agaittst  a  very  unjust  prosecution^  (as  it  seems  to  me). 


Sar daigne j  coneern.  Us  f^audoiê  prctest    299 

]  tfaougbt  it  my  dutj  to  interpose  in  His  Majesty'a  ^^^ 
iiame;  I  taka  the  libarty  to  étale  the  fact,  as  ahorl  as 
I  can ,  to  your  Grâce ,  which  will  i  I  hope ,  of  itself 
excuse  my  not  owning  as  yet  the  receipt  of  my  révo- 
cation,  silice,  with  the  cliaracter  in  which  I  hâve  the 
honour  to  appear  at  this  Court  9  1  hâve  not  been  able 
as  yet  to  obtain  any  redress  of  the  grievances  the  Pro- 
testants hère  labour  under.  I  justly  feared,  that  without 
it  I  should  not  be  able  to  procure  even  a  suspension 
of  a  prosecution  which  vrould  hâve  been  ended ,  b^  a 
very  quick  dispatch  9  in  the  banishment  of  the  Minister 
and  the  confiscation  of  ail  his  goods,  for  having  only 
,  baptized  a  child  born  in  the  Parish  where  he  officiated 
as  Minister. 

I  hâve  several  times,  since  the  delivery  of  the  Mé- 
morial vrhich  I  had  the  honour  to  send  to  your  Grâce, 
pressed  the  Marquis  de  St.  Thomas  for  an  answer  to 
it,  but  never  could  obtain  any,  though  at  the  same 
tîme  I  acquainted  him  that  I  still  received  fresh  infor- 
mationB  of  new  hardships  laid  on  the  Protestants  of 
the  Vailles,  which  I  told  him  ought  at  leàst  to  hâve  ^ 
ceased  out  of  common  regard  to  the  interposition  I  had 
made  in  His  Majesty's  name.  He  owned  to  me  the 
hardships  the  Inhabitants  of  those  Vallies  laboured  un- 
der,  but  pleaded  in  excuse,  that  they  were  obliged  not 
to  sttffer  the  exercise  of  the  Protestant  Religion  in  them, 
by  the  Treaty  made  with  France  for  the  cession  of 
those  Vallies  to  them  in  exchange  for  the  Valley  of  ' 
Barcelonelte;  but  as  I  had  carefuUy  looked  over  that 
Treaty,  and  could  find  no  one  word  relatiog  to  the  not 
aulFering  of  the  Protestant  Religion  in  it,  but  on  the 
contrary,  as  it  appeared  to  me,  that  the  Inhabitants 
should  be  maintaîoed  in  ail  their  privilèges  and  immu- 
nities,  1  told  him  that  I  could  not  possibly  imagine  it 
was  capable  of  receiving  any  such  construction.  He 
desired  me  to  hâve  patience,  and  that  he  would  con- 
vince  me  of  it  by  a  statemeut  he  would  give  me  of  ail 
the  Treaties  relating  to  that  affair.  I  desired  to  hâve 
it  soon,  which  he  promised  me;  and,  at  the  same 
time,  that  ail  further  vexations  might  cease,  which  I 
could  not  any  ways  bring  him  to  assure  me  of. 

''Whilst  I  was  waiting  for  this  answer  to  the  Mé- 
morial I  had  delivered  to  him,  one  of  the  Chief  Mi- 
liislers  of  the  Vaudois  (against  whose  free  profession 


300    Négociations  entre  fJlngieterre  et  la 

1737  ^^à  exercise  of  Religion  thej  prétend  to  no  objection), 
came  to  mei  and  begged  of  me  to  procure  the  deli^erj 
of  the  enclo8ed  Pétition  to  the  King  of  Sardinia;  the 
Senate  of  Pigoerol  (uuder  whose  jurisdietion  he  liyes), 
having  caused  a  Process  to  issue  out  against  him  for 
baptizing  a  cbiid ,  born  in  the  Parish  wherein  he  of- 
iiciated ,  of  a  woman ,  a  Native  of  the  same  Valley, 
and  who  was  returned  thither  to  seillè,  but  whose 
husband  was  an  Inhabitant, of  the  Valley  of  Fragelas, 
fot  which  fact  he  was  to  suffer  banishment  and  the 
confiscation  «of  ail  his  goods,  the  King  of  Sardinia  ha- 
ving some  time  ago  ordered ,  that  ail  the  children  born 
in  the  Valley  of  Pragelas  should  be  baptized  by  the 
Roman  Catholic  Curâtes  wîthin  the  space  ,of  24  hours, 
under  severe  penaltieSi  and  that  none  of  the  Vaudois 
Ministers  should  présume  to  christen  any  of  those  chil- 

^  dren,  or  sufFer  any  of  the  Inhabitants  of  that  Valley 
to  fréquent  divine  service  in  their  Churches. 

Your  Grâce  will  see   by  the  Pétition,   that* the  Mî- 
iiister  thought  himself  ont  of  the  meaning  of  the  Order 

^  (unjust  of  itself ,  being  directly  contrary  to  the  Article 
ot  the  Treaty  made  with  England  in  1704),  the  mother 
of  the  child  being  a  Native  of  the  Valley  where  he  is 
Minister,  and  wherein  she  was  resettled  to  inhabit  at 
the  time  of  her  delivery.  Ât  the  Ministères  earnest 
request,  I  delivered  the  Pétition  to  the  Marquis  de  St. 
Thomas ,  and  desired  the  favour  of  him  to  présent  it 
to  the  King  of  Sardinia  the  next  morning,  which  he 
promised  me  to  do;  but  dîd  not,  telling  me  the  next 
clay  that  it  was  faulty  in  the  drawing  it  up.  I  imme* 
diately  had  it  altered,  and  gave  it  him  again;  but  on 
niy  waiting  for  an  answer,  he  told  me  that  he  had 
found  the  King  in  no  good  humour,  and  that  he  be« 
lieved  justice  must  take  its  course.  I  then  told  him 
that  1  could  not  but  be  extremely  surprized  at  the 
little,  attention  that  was  shown  to  His  Majesty's  inter- 
cession, founded  upon  solemn  Treaties,  which  were 
worded  in  a  manner  not  possible  to  be  misunderstood  ; 
that  l  thought  it  my  duty  to  tell  him  in  the  respect- 
fullest  manner  1  could,  that  I  must  agaîn  intercède 
for  the  suspension  of  the  Sentence,  in  His  Majesty^s 
name,  and  desired,  at  the  same  time,  the  repeal  of 
ail  Orders  contrary  to  the  Treaties  made  with  us  ;  in 
doiog  which,   I   thought  I  did  nothing  but   my   indis- 


^Sar daigne,  concern.  les  F audoU  protest    301 

pensable  dutjr.  He  owned  he  thougfct  I  did  weH;  but  1727 
added  at  tl|e  same  tinte,  that  if  a  zeal  for  ouït  Religion 
was  commendable  in  us,  il  was  so  in  them  for  their's. 
I  again  pressed  for  hb  good  offices  in  this  affair,  and 
told  bioi  tbat  I  wbuld  again  attend  bira  to  know  tbe 
erent  of  it,  before  I  wrote  a  vrord  of  it  to  your  Grace^ 
and  accordingly ,  yesterday  morning  at  Court,  I  ap* 
plied  myself  to  him,  but  received  only  a  cold  ansi^er,^ 
that  DOthing  as  yet  had  been  done  in  it. 

I  tberefore  think  myself  obliged  to  lay  tbîs  inatter 
before  your  Grâce,  and  hope  I  hâve  not  doue  amiss 
eitber  in  pressing  tbxs  affair,  in  order  to  save,  if  I  can, 
a  Minister  who  bas  done  notbing  but  bis  duty ,  from 
a  hard  and  undeserved  Sentence;  or  in  postponing  for 
some  days  tbe  delivery  of  His  Majesty's  Lelter  to  tbe 
King  of  Sardinia,  ¥rbo  would,  I  apprebend,  lay  bold 
of  that  excuse  for  not  stopping  tbe  Process,  which 
must  be  determined  one  vray  or  otber  in  a  short  time, 
and  will  tben  leave  me  at  liberty  to  acquaint  tbe  King 
of  Sardinia  wiib  my  revocation,  eitber  having  obtained 
tbe  withdrawing  tbe  Process,  or  finding  myself  of  no 
furtber  use  in  endeavourlug  to  preyent  tbe  çonse. 
qiiences  of  it. 

J.  Hedoes* 

TVo.  12.    Mr.  Hedges  au  Due  de  Netpcastle. 

(Exiract.)  '  Turin  ^  Bth  Septemher^  1727. 

I  was  in  Bopes  tbat  I  sbould  bave  obtained  a  sus- 
pension of  tbe  Process  issued  out  against.  tbe  Protestant 
Vaadois  Minister  mentioned  in  my  last.  I  bave  tbrice 
since  put  tbe  Marquis  de  St.  Thomas  in  mind  of  it» 
but  bave  still  received  sucb  answers  as  confirm  me  in 
tbe  opinion,  tbat  they  are  determined  at  tbis  Court 
to  do  ail  they  can  to  put  an  end  to  tbe  exercise  of  tbe 
Protestant  Religion  in  tbe  Vallies. 

Last  nigKt  I  Vent  to  Monsieur  de  St.  Thomas,  and 
pressed  faim  so  much  that  he  could  not  help  telling  me 
that  he  could  do  little  in  this  affair;  tbat  tbe  King 
was  in  an  ill  humour,  and  put  bim  off  vrhenever  be 
spoke  to  him  about  it,  and  tbat  tbe  Process  must  take 
ils  course. 

J.   HXDQBS.^ 


302     Négociations  entre  t Angleterre  et  la 
1727     No.  la.     "Le  Duc  de  Nea^éastle  à  Mr.  Hedgee. 

(Extract.)  tf^hitehalî^  19/A  Septemher^   1727. 

My  absence  from  Town,  the  hurry  of  business, 
and  an  indisposition  I  bave  bad  since  my  return,  bave 
obliged  me  to  delay  my  tbanks  for  tbe  fayour  of  seve- 
ral  Letters  I  bave  received  from  you ,  tbe  freshest  of 
wbicH  is  dated  tbe  13tb  instant,  N.  S. 

They  bave  a)l  been  laid  before  the  King,  wb0|  I 
can  assure  you  ,  is  entirely  satisfied  witb  your  conduct 
in  every  particular,  and  approved  your  haviog  defer- 
red  a  few  days  tbe  delivery  of  your  Letters  of  Revo- 
cation to  tbe  Kirig  and  Queen  of  Sardinia,  in  ho- 
pes  to  bave  saved  a  poor  Protestant  Minister  from  an 
uujust  and  vexatîous  prosecution,  by  your  înterpositioa 
in  His  Majesty^s  name ,  in  à  Case  so  wortby  of  His 
Majesty^s  zeal  for  the  Protestant  Religion,  and  his  bu- 
manity  and  compassion  for  the  distressed. 

HoLLZs  Newcastle. 

No.  14.    Mr.  Hedges  au  Duc  de  Newcastle. 

(Exlraçt,)  ,  ,       ^         Turin,  Ut  Kovemher^  1727. 

It  is  thie  greatest  bappiness  in  tbe  world  for  me 
that  His  Majesty  bas  been  pleased  to  excuse  wbatever 
bas  been  wanting  in  me  during  my  stay  at  this  Court, 
and  80  graciously  ta  approve  the  instances  I  made  iii 
His  name  for  tbe  relief  of  tbe  Protestants  of  the  Vallies, 
and  in  particular  tbose  ^i  bebalf  of  one  gî  their  Mîni- 
sters,  wbo  |ay  under  a  ihost  sevete  and  unjust  prose- 
cution.  I  at  first  tfaonght.,  by  tbe  answers  I  received, 
that  T  should  not  bave,  been  able  to  bave  prevailed 
for  iti  cuspensioti;  but  they  bave  since  thought  better 
of  itf^and  tbe  King  lef  me  know,  by  the  Marquis  de 
St.  Tdomas ,  that ,  '  althougb  he  was  determioed  to  ob- 
serve tbe  strictnè^i  be  bas  làtely  done  witb  respect  to 
tbose  poor  People ,  j^t  out  of  personal  regard  to  me, 
and  fVotn  what  be  bad  bimself  observed  of  my  baving 
it  so  mucb  at  beart,  be  would  for  this  time  forgîve 
the  fault  be  safd  tbe  Minister  was  guilly  of.  I  told 
the  Mai-quis  tbat  l'was  glad  to  bear  that  an  innocent 
Person  bad  been  saved  from  an  undeserved  punishmeul, 
for  what  reason  soever  that  justice  bad  been  granted; 
but  that,  however  it  might  flatter  me,  I  hoped  His 
Sardician  Ms^jesty  had  still  a  mucb  better  reason  for  it. 


Sardaigne,  concern.  les  F audoU  protest    303 

which  was  the  regard  I  expectêd  ta  Hia  Majesty^s  iO"»  1727 
terposilion ,  and  which  1  hoped  he  would  show  to  faû 
own  soleihn  promises*  To  this  he  made  me  little  an-» 
swer  more/  than  that  the  King  acted  as'  he  did^  ouf 
of  conscience  ;  and  at  the  same  time  gave  me  the  an- 
swer  which  he  had  long  agb  promised  to'  return  me  to 
the  Mémorial  1  had  delivered  to  him.  TJpon  reading 
it,  1  told  him  I  thought  it  by  no  means  a  satisfactory 
one^'  and  llable  to  such  a  reply  as  might  not  be  so 
acceptable  to  them  as  I  could  wish.  He  said,  that  such 
as  it  was  I  must  take  It»  which  I  did;  butas.I  thonght 
the  communicatiDg  it  to  the  Minister  of  the  Vaudois 
might  be  proper,  and  that  I  might  receive  some  lighta 
from  him  which  I  could  not  othérwise  corne  at,  I  en- 
trusted  him  with  it,  and  bave  nôt  yet  received  it  back 
from  him,  which  is  the  reason  I^  do  .not  now  send  it 
enclosed  to  your  Grâce ,  but  will  do  it  from  Paris ,  if 
I  do  not  stay  hère  anolher  post-day,  which  I  believe 
1  shall  not. 


27. 

Actes  relatifs  à  la  transplantation 
de  40,000  Arméniens  de  la  Province 
Persane  d^Aderbaidschan  en  Russie. 

(Nach   einer   îd  Deutschland   erschienen  Druckschrift). 

I. 

• 
Inatructionen  fur  den  Ohristen  Lazarew^  vorA  Gra- 
fen  pon  Pastewitsçh  JEriu^ansli,  General  en  Chef 
der  Russischen  Armée  in  Persien» 

(In  russischer  Sprache). 

Herr  Obrist  Lazarew! 
Eurer  Hochwohlgeboren  ist  bekaoni  ^  '  dass  beinahe 
aile  io  den  \erschiedenen  Chanaten  von.Aderbaîdschan 
wohnenden  Armenier  und  aile  Griechen  in  der  Stadt 
Ormi  bald,  nachdem  unsere  Truppen  Tauris  beselzt 
hatten,  ihre  BereitwiUigkeit  erklarten,  auszuwandern, 
dass  sie  deashalb  wahrend  meines  Aufenthaltes  in  De- 


304    Actes  reUU.  à  la  traïuplaniaU  de  40>dOO 

1M8  charchan  Deputirte  daU»  sandten,  um  dazu  die  Edaub-^ 
nias  zu  erhalten.  Um  sie  in  diesem  Vorfaaben  za  be« 
festigen ,  wurden  hernach  vom  armeûischen  Erzbischof 
Nerses  der  Bîschof  Stepban  und  der  Archimandrît  Ni* 
koiai  abgeschickt,  die  Yon  mir  an  aile  Militarbebôrden 
Befehle  erhielten»  ihnen  bei  dieser  Sache  àuf  jede  mog* 
lîche  Weise  beizuatehen»  Bis  zur  Slunde  sind  abec 
noch  keine  Nachricfaten  eingetroffen,  ob  sie  in  ihtem 
Unternebniea  ForUchritte  gemacht  haben ,  oder.  nicht, 
und  was  sie  eigetatlich  gethan  haben. 

Man  darf  aunehmeny  dass  die  stl*enge  Këlle,  und 
vielleicht  auch  die  HofEhung,  ganz  Aderbaidschan  wtirde 
uns  auf  immer  angehoren,  die  dort  wohnenden  Cbi*i« 
sien  veranlassten ,  sich  nicht  zur  Ausvranderting  anzu- 
scbicken.  Doch  jetat,  da  es  bekannt  geworden,  dass 
unsere  Truppen,  dem  Friedenstractate  zufolge,  bald 
'  Aderbaidschan  raumen  dûrften»,  ausgenommen  Choi, 
Ormi  und  Maracha^  die  uns  aïs  Unterpfand  der  fie* 
zahlung  von  1^  Crore  auf  die  uns  jetzt  von  der  persî- 
schen  Regîerung  schuldigen  8  bleiben  ;  und  da  mit  der 
AnniLherung  des  Friibliogs  die  Wanderung  mit  keinen 
besondern  Schwierigkeiten  verbunden  ist,  so  ist  kein 
Zweifel,  dass  der  grosste  Theii  der  Christen  AderbaiJ-* 
scban  veriassen  ^wird.  Damit  nun  dièse  Auswanderuug 
stalt  habe ,  die  Christen  bei  dieser  Gelegenheit  von  den 
Perteïn  keine  Bedriickung  erleiden  môgeUi  und  damit 
ihnen  endlich  in  unumganglich  noihwendigen  Falleu 
Hulfe  geleistet  werde,  habe  ich  dafiir  besondere,  be« 
stimmte  Instructioneu  eniworfen,  und  beauftrage  dem- 
gemâss  Euer  Hochwohlgebpreny  sich  darnach  zu  richten, 
und  zu  verfahreuy  wie  foigt. 

1)  Sie  haben  sich  aïs  GehiiUen  zur  ErfuUung  Ihres  Auf- 
trages  zwei  hoffnungsvoHe  StabsofBciere  und  einige 
Officiere  hohern  Ranges  zu  vrahleui  die  Sie  mir  zue 
BestStigung  vorstelien  vrerden.  Sie  haben  sie  unver- 
ziiglich  nach  den  am  meisten  von  Armeniern  und 
Christen  anderer  Confessionen  bewohnten  Bezirken 
abzusenden,  zuerst  aber  nach  der  Umgegeud  von 
Maracha ,  von  vfo  unsere  Truppen  nicht  spater  j  als  • 
den  8.  Mai,  abziehen  durfen^  um  dort  von  dem 
Commandanten ,  Generalmajor  Pankratjew,  dem  Sie 
'  dièse  Instruction  vorzuzeigen  haben,  die  nothige  Hîilfe, 
und  *ein  fiir  sie  bestimmtes  Commando  von  25  Co- 
saken  mit  einem  Officier  hôhern  Ranges  zu  forderia; 


40^000  Arméniens  de  la  Perse  en  Russie.    305 

r 

icli  vrerde  dem  General  Panlsratjew  desshalb  beson-  1828 
dere  Befehie  ertfaeilen» 
2)8ie  und  die  uoter  Ihnen  stehenden  Beamten  alnd, 
sobald  aie  an  Ort  und  Slelle  angekommen  aind,  ver- 
pflicbtet,  die  wabre  Gesinnung  der  Christen  zu  er- 
forschen ,  und  sich  zu  uberzeugen  j  ob  sie  wirklich 
zu  uns  au8zuwandern  wunschten» 

3)  Die  Auswanderung  darf  nicht  durch  besondereZwangs- 
masaregeln  bewirkt  werden;  man  bediene  sich  bloss 
der  Rîinste  der  Ueberredung.  Man  êtelle  ihnen  vor, 
welche  Vortheile  aie  ak  Untertbanen  eines  christlî- 
chen  und  in  Europa  mâcbtigsten  Kaisers  geniessen, 
Trelch  eines  friedlîchen  und  gliicklichen  Lebens  sie 
sich  unter  dem  Schutze  der  wohltbatîgsten  Gesetze 
Russlands  zu  erfreuen  haben  werden. 

4)lbnen  und  den  Beamten  unter  Ihnen  erfheile  icb  das 
Recbt,  die  Christen  im  Namen  der  Regîerung  zu  ver- 
sichern ,  dass  diejenigen,  die  sich  mit  Handel  be- 
scbUftigen,  nach  der  Auswanderung  in  unser  Gebiet, 
in  den  Stadten  sich  niederlassen  konnen,  und  dass  sie 
dieselben  Rechte,  wie  die  dortigen  Kaufleutey  ge- 
niessen  werden.  Den  Landleuten  werden  hinlSng- 
liche  und  guteAecker  angewiesen;  sie  sind  iiberdiess 
6  Jahre  von  Staatsabgaben  und  3  Jahre  auch  von 
Frovincîalabgaben  frei. 

5) Von  den  Dôrfern  und  Familien,  die  den  bestimmten 
Wunsch  Sussern,  zu  uns  iiberzugehen,  nach  der  hier 
beigelegten  Formel,  sind  Verzeichnisse  zu  entwerfen^ 
in  welchen  diejenigen  Familien,  welche  aus  gSnzli- 
cher  Armuth  bei  der  Uebersiedelung  Hiilfe  vonnO- 
then  haben,  besonders  angefâhrt  werden.  Die  Ver- 
zeichnisse sind  mir,  und,  im  Falle  meiner  Abwesen- 
heit  von  Aderbaîdschan ,  dem  Anftihrer  des  Heeres, 
vrelcher  hier  bleiben  wird,  zuzustellen. 

6)  In  den  Bezirken,  welche  unsre  Truppen  bald  ver« 
lassen  werden,  vopztiglich  in  Maracha  und  dessen 
Umgebung,  sollen  Sie  die  Armenier  zu  bewegen  su- 
chen  ,  schon  jetzt  die  Wanderung  zu  begihnen,  oder 
wenigstens  es  so  einzurichten,  dass  sie  den  Truppen 
folgen  kônnen  ;  denn  nach  dem  Abzuge  der  Russen 
'werden  sie  nicht  allein  Bedriickungen  und  Beleidi- 
gungen  von  den  Fersern  auszustehen  haben,  sondern 
sie  kdnnten  auch  unter  verschiedenen  Vorwanden 
ganz  zuriickgehalten  werden. 

Jfpuv,  Supplém»  Tom.IIJ.  U 


306     Actes  concern.  la  transplantation  de 

1828  7)1"  den  Chanaten  yon  Oruù  und  Choi,  welclie,  dein 
Tractate  gemasSi  als  Unterpfand  ftir  die  Bezablung 
von  1^  Grore  bleiben,  sind  die  Clirislen  aufzufor- 
dern,  nach  uud  nacb  bis  gegen  Ende  Mai  aliszuwan- 
dern.  UebrigeDs  baben  Euer  Hocbwoblgeboren  und 
die  Beainten  unter  Ibnen  in  dieser  Beziebung  ganz 
uacb  den  Umstânden  zu  verfahren* 

8)  Familien  y  oder  ganzen  Dôrfern  ^  welcbe  bereit  aind, 
auszuwandern ,  sind  Sicberbeitsbrfefe  fîir  den  Marscb 
imd  Scbutzbriefe  von  Abgaben  nacb  den  bier  beige- 
legten  Formularen  zu  geben. 

9)Man  bat  das  Recbt,  in  jedem  Dorfe  einen  Bevoli- 
niacbtigten  zu  lassen ,  der  den  Verkauf  des  den  aus- 
v^andernden  Christen  gebiirenden  Vermogens,  in  deni 
durcb  den  Tractât  festgesetzten  Termin  ,  zu  besorgen 
bat.  Dièse  BevoUmacbtigten  sind  mit  gebdrigen,  uacb 
dem  bier  beigelegten  Formular  abgefassten  Zeugnis- 
sen  zu  yerseben  >  und  nebenbei  an  den  bei  Abbas- 
Mirza  sicb  befindenden  Commissâr,  oder  an  den  di- 
plomatiscben  Beaniten  in  Tauris^  zu  adressiren,  der 
diesen  BevoUmacbtigten  allen  Schutz  und  Hûlfe  lei* 
sien  wird. 

10) Um  die  Verpflegung  unterwegs  zu  erleicbtern,  iiifd 
vorzûglicby  um  dem  Mangel  an  Viebfutter  zu  begeg- 
nen ,  solleu  die  Auswanderer  in  Abtb^ilungen  ,  oder, 
wie  Sie  es  sonst  am  bequemsteu  finden ,  abgelbeilt 
werden,  so  dass  jede  Abtheilung  aus  150  bis  300 
Familien  bestebt. 

11)  Dièse  Abtbeilungen  sind  auf  verscbiedeuen  Wegen 
in  unsere  Grânze  zu  fiibreu,  damit  die  eine  nicbt 
mit  der  andern  zusammentrefTe. 

12)£s  ist  jeder  Familie  erlaubt,  besonders  auszuwan- 
dern  ;  jedocb  kann  nian  uiiter  diesen  Verbâltnissen 
uicbt  fur  Sicberbeit  Bùrgscbaft  leisten. 

13)  Sie  baben  ûberbaupt  die  Cbristen  zu  bewegen,  nacb 
den  Gebieten  von  Nacbitscbewan  und  Eriwan  zu  zie- 
ben,  w'O  uiau  die  Bevolkerung  der  Cbristen  zu  ver- 
grossern  wtinscbt.  Uebrigens  ist  den  Bewobuern  des 
Dorfes  Usumtscbi  und  der  drei  sicb  dabei  befinden- 
den armeuischen  Dorfer  zu  erlauben^  nacb  Karabach 
zu  v>'anderu,  da  dièse  Provinz*  ibnen  nliber  ist. 

14)Fur  die  Begleitung  einer  jedeu  Abtbeilung  baben 
Sie  eluen  der  Ûfficiere^  v^elcbe  Ihnen  bcigegeben  sind, 
zu  beordern^  und  dazu  solcbe  von  dem  Befeblshaber 


40^000  Arminiens  de  ta  perse  en  Russie.    307 

su  forâeroy  die  der  armenbchen  Sprache  kundig  8iud«  1823 
Zu  jeder  Abtfaeiliuig  gehoren  auch   2  bis  5  Cosaken. 

15)Sobald  in  irgend  einem  Bezirke  eine  Abtheilung  der 
Auswanderer  aus  ihrer  Heimath  aufbricbti  habeii 
Euer  Hochwohlgeboren  ^  oder  einer  von  den  Ihnen 
zur  Hiilfe  mîtgegébeDen  Beamten,  eogleich  die  lem-' 
porMre  Regîerung  zu  Eriwan  davon  zu  benacbricbti- 
gen.  8ie  baben  die  Zabi  der  Familien,  die  Famib'e 
des  Aufsehers,  den  Ort  an  âer  Granze/  wo  die  Ab- 
theilung eintreffen  wird,  die  Zeit,  wann  dièses  un- 
gerdhr  gescbehen  kônnte ,  zu  bestimmeo  ^  welche  ^ 
Plâtze  die  Auswanderer  in  ihrer  Heimath  bewofanteny* 
ob  heisse,  gebirgige^  oder  kalte  Gegenden ,  was  fur 
ein  Geschafty  oder  was  fiir  Wirthschaft  sîe  fuhrteuy 
uod  mit  wie  viel  Yieb  aie  verseben  sind,  genau  an- 
zugeben. 

16)  Fiir  die  IlDterstiitzung  ganzlich  armer  Familien  und 
fiir  unYorhergesehene  Ausgaben  baben  Sie  'von  deni 
temporaren  Generalintendanteni  deih  wirkiichen  Staats- 
rathe  Schukowski,  25^000  Silberrubel  zu  empfangen, 
Yon  welcben  ^ie  nach  Ihrer  Einsicht  jedem  nach  ei- 
nem besondern  Bezirk  abgescbickten  Beamien  eiueu 
Theil  abgeben  werdeo.  Jedoch  niuss  die  Austheilung 
der  Unterstiitzung,  welche  nicht  10  Silberrubel  liber- 
steigen  darf,  jedesmal  von  einer  Quittung  der  £m- 
pfaogenden,  und  mit  BestStigung  der  Aeltesten  und 
eines  Geistlicben  des  Dorfes^  welchem  die  Armen  an- 
gehôren ,  bescbeinigt  seyn.  Sie  baben  auch  von  der 
Verwendung  dièses  Geldes  eben  sowohl,  aïs  von  den 
UDter  Ibrem  Befehle  stehenden  Beamten  die  geh6ri^e 
Rechenschaft  zu  geben. 

17)lhre  Verpflichtungen  und  die  der  Ihnen  zugegebenen 
Beamten,  mit  Ausuahme  derjenigen,  die  bloss  zur 
Begleitung  der  einzelnen  Abtheilungen  dienen,  dauern 
so  lange  fort,  bis  die  Auswanderer  innerhalb  der 
GrSnzen  unserer  Provinz  angekommen  seyn  werden. 
For  die  Bestîmmung  der  Plâtze,  welche  an  die  Aus- 
wanderer ausgetheilt  werden»  fiir  die  Leistung  aller 
mëgltchen  Hiilfe,  und  die  Mitwirkung  bei  der  An« 
siedlung  wird  bei  der  temporaren  Regierung  von 
Eriwan  ein  besonderes  Comitë  errichtet  werden»  un« 
ter  dessen  Leitung  jede  Abtheilung  der  iibergesiedel- 
ten  Armenier,  sobald  sie  auf  unsere  GrSnzen  kom- 
men ,   treten  wird.     Es  werden    von  diesem  Comité 

V2 


308     ^ctes  concern.  la  transplantation  de 

1828  .  an  jede  Abtheilung  Expresse  abgeschickt  werden, 
welche  die  Auswanderer  mit  dem  bei  jeder  Abthei- 
lung sich  befîndenden  Aufseher  zu  dem  Ort  ihrer  Be« 
stimmung  begleiten  werden.  In  Karabach  wird  diè- 
ses der  Fîirsorge  des  dortîgen  Kriegs-Verwalters  Ab- 
chasow  ûbertragen. 
18)Wenn  Sie  Ihre  Geschâfte  gUnzlich  beendet  habeo, 
so  belieben  Sie,  mir  eîne  vollstandige  Rechenschaft 
yon  Ibrem  Thua  und  Treiben  abzulegen,  besonders 
aber  von  den  Summen,  die  diirch  Sie  und  dielhtien 
-  beigegebenen  Officiere  verwendet  wurden. 

Unterz.  Paskswitsch, 

General  der  Infanterie. 

II. 

Proclamation  des  Ohriâten  Làzarew   an  die  Ar-- 

menier. 

(In  .armenischer  Sprache). 

Ch^risten! 

Es  kam  zu  meinen  Ohren^  dass  Uebelgesinnte  sich 
bestreben^  nicbt  allein  falsche  und  ungegrtindete  Nach- 
richten  zu  verbreiten,  sondern  auch  sogar  denfenigen 
grosse  Furcht  einzuflôssen ,  die  nach  dem  gesegneten 
Russland  auswandern  wollen^  und  auf  dièse  Weise  sich 
bestrebeni  euch  von  dem  lieben  Wunsch  eures  Her- 
zens  zuriickzubringen. 

Um  dièses  Ailes  niederzuschlagen  j  so  erklare  ich 
hiermity  sowohl  wegen  der  Geschâfte,  die  mir  vom  Ge- 
neral aufgetragen  wurden,  aïs  wegen  der  AnhSnglich- 
keit  zu  meinemVolke,  dass  der  hochherzige  Selbstherr- 
scher  aller  Russen  denjenigen,  welche  auswandern  wol- 
len,  ruhige^  friedliche  und  gliickliche  Wohnplatze  in 
seinem  grossen  Kaiserr^eiche  anweisen  wird» 

In  den  Cantonen  Eriwan,  Nachitschewan  und  Ka- 
rabach, die  ihr  ench  zur  Niederlassung  wahlen  werdet, 
wird  man  euch  fette  und  fruchtbare  Aecker  anweisen, 
welche  jetzt  theil weise  schon  besaet  sind  ,  und  Yon  de- 
ren  Ertrag  ihr  bloss  den.  zehnten  Theii  der  Herrschaft 
abzugeben  braucht.  Auf  sechs  Jahre  seyd  ihr  ubêrdies 
von  allen  Abgaben  befreit,  und  die  sehr  Bedûrftigen 
werden  sogar  unterstîitzt  werden. 

Diejenigen,  welche  Felder  und  andere  unbewegliche 
Habe,  nachdem  sie  ihre  Familie  iibersiedelt  haben,    îm 


40,000  Arméniens  de  ta  Perse  en  Russie.     309 

Lande  (Persien)  zuriicklassen ,   kuunen  ^    îiacli  den  Be-  1828 

stinimungen    des  Frîedens   zu  Turkinentschai  ^   wahrend 

eînes  Zeitraums  von  fuiif  Jaliren  Leute  dabei  aufatelleD, 

um  eie  zu  verkaufea.     £in  Verzeichoiss   von  dem  Na- 

men    uod   der  Anzabl  der  Giiter,    die  ihr  zuriicklasst, 

werde  ich  alsbald   dem  Geschâftstrager  bei  dem  Kron- 

prinzen  Abbas-Mirza  ûbersenden,  damit  aie   unter  den 

Schutz  der  kaiserlichen  Hoheit ,   deren  Unterthanen  ihr 

werdet,    gestelU .  aeyen.    Von  Russland  konnt  ihr  voll- 

kommene  Duldung  aller  eurer  religiosen  Gebrâuche  er- 

warten;    aile  anderO'  Unterthanen   des   Kaisers  haben 

dieselben  Rechte^  vrie  die  Russen  selbst.     Hier  werdek 

ihr  aile  Leiden  vergessen  y    die   ihr  ausgestanden  habt  ! 

Hier  werdet  ,ihr  unter  den  Christen    ein   neues  Vater- 

land  findeui   und   die  heilige  Religion  niemals  gedriickt 

sehen!    Hier  werdet  ihr  unter  deni  Schatten  der  Ge- 

setae  leben,    und   alsbald  ihren   wohhhâtigen  Einfluss 

fiiblen!    Ihr  werdet  daselbst^    mit   einem  Worte,   ein 

vortreffliches  Loos   findeui    und  das  Wenige,    was  ihr 

verliert,  wird  euch  hundertfach  zurîickerstattet  werden  ! 

Wahr  isl's,    ihr  verlasset  die   heimatbliche  Erde^    die 

jedem  theuer  ist ,  —    aber  bedenket,   dass  ihr  Bewoh- 

oer   aeyd    der 'Herrschaft    Christi,    und   dass    ihr    das 

grosse  Heimathhand  im  Sinne  fiihren  miisst! 

0^  ihr  Christen,  die  ihr  zerstreut  seyd  in  den  ver- 
schiedenen  Froyinzen,  ihr  werdek  euch  durcli  Gottes 
Hiilfe  an  einem  Orte  yereinigt  sehen ,  —  undwisst 
ihr  wobl;  wie  der  Selbstherrschër  der  Rus- 
sen eure  Hingebung  belohnen  wird? 

Eilet  desshalb,  o  ihr  Freunde ,  die  Zeit  ist  kostbar, 
unsere  Heere  werden  alsbald  die  Proyinzen  Persiens 
yerlassen.  Ist  dîess  geschehen^  so  werden  euch  yiel- 
leicht  viele  Hindernisse  entgegentreten ,  und  uns  sind 
die  Mittel  genommen  euch  beizustehen,  und  wahrend 
der  IJebersiedlung  zu  beschiitzen.  Opfert  das  Wenige, 
und  in  kurzem  werdet  ihr  reichlich  Ailes  wiederum, 
und  diess  immerdar,  besitzen. 

Der  Obrist  und  Cayalîer  des  Kaisers  der  Russen, 
Chasaros  Lasareanz  *).  Am  30.  Marz  1828  in  der 
Sladt  Ormi. 


*)  Die  Armenier  baben  aocb  keiae  besoodeni  Familiennamen; 
ihre  FamiliennameD  siad  bloss  Patronymika,  Chaparos  ist  so 
tiel,  aïs  Lasar;   die  Verwecbselaag  des  Cb  mit  L  ist  ganz  ge- 


310     Actes  concern.   la  transplanation  de 

m 

1828  m. 

Schreiben  des  persiachen  Kronprinzen  Abbas^Mirza 

an  den  Obersten  JuazareiP. 

Dem  ausgezeichneten^  hochwohigebornen ,  glorrei- 
khen  und  unter  dea  christlichen  Grossen  auserwèLhlten 
Obrtsten  Lazarew*  Es  sey  zii  wisseu  getlian ,  dass  das 
Geld  von  der  Reaidenzstadt  Téhéran  fur  die  Râumung 
CLors  und  Ormi's  angekommen  ist,  und  vrir  vermei- 
nen ,  dass ,  der  mit  dem  General  der  Infanterie  (Paake- 
'witsch)  abgeschlossenen  Uebereinkunft  gemassi  die  er- 
wahnten  Districte  mit  Goltes  Hulfe  gerSumt  werden*  — 
Gewiss  ist  Euer  Hochwohigeboren  die  in  Betreff  der 
Armenier  gemachte  Verordnung  bekannt^  .dass,  wer  an 
seiném  Orte  zu  bleiben  vrnnscht,  zur  Ueberaiedlung 
nicht  gezwungen,  «und  dass  demjenigen,  der  von  iiier 
auswandern  wiil,  kein  Hinderniss  entgegengeselzt  werdé. 
Da  nun  in  Betreff  der  Rëumung  |ener  Districte  .eioe 
Vorkehrung  getroffen  wurde ,  so  finde  ich  es  von  nô-> 
then^  zur  Aufsicht  und  Erfiiilung  jenes  Gegenstandês 
einen  treuen  und  zuverlassigen  Menschen  dahin  abzu- 
schicken^  und  ich  wShIte  meinen  ausgezeichneten  Ver- 
wandten  y  Mahmmed  Tahir  Chan ,  dass  'er  sich  dorlhin 
begebe,  und  auf  die  Erfiiilung  der  Verordnung  sehe. 
Euer  Hochwohigeboren  vrerden  daruber  wachen^  dass 
Niemand  die  Armenier  zur  Uebersiedlgng  zwinge,  und 
eine  Bedrohung  und  Verfiihrupg  anwende  ;  denn  wer 
abzureisen  wunscht^  kann  gehen,  und  wer  es  uicht 
beschlossen  hat,  hat  das  Recht,  zu  bleiben. 

(Im  Monatç  Schawal  1243  der.  Hedschra). 

IV. 

Antivortachreiben  dea  Oberaten  Latarew* 

Hoheit!  Ich  hatte  das  Gliick,  von  Mahmmed  Tahir 
Chan  die  Anzeige  Eurer  Hoheit ,  in  Betreff  der  Geld- 
zahlung  fiir  das  Chanat  Ormi  und  der  Wanderung  der 
Christen,  zu  erhalten.  Ich  beeUe  mich,  das  Gerecble 
meines  Verfahrens  durch  den,  kraft  des  15.  Artikels 
des  Friedens  zu  Turkmentschai,  von  Seiner  Durchlaucht, 


wôhnlich;   Lasareanz  Ut  Geniti?  Pluralis  und  heîsst:   der  La- 
varier. 


40>000  Arméniens  de  la  Perse  en  Russie.     311 

dem  Grafen  Paske witsch  -  Eriwaoski  y   mit  gewordenen  1828 
Auftrag  Eurer  Hoheît  darzulegen. 

Um  bei  diesem  Unlernehinen  ineinen  personlichen 
Eînfluss  «nlferiit  zu  halten,  {ibertrug  ich  zuverlassîgen 
Slabsof&cieren  die  Annahinen  d.er  Bittschriften  von  den« 
jenigen,  die  freiwîllig  in  das  russische  Reich  auswan- 
dern  woUten.  Wûnscheud,  jedes  Midsverstandniss  zu 
cDtfernen^  verlangte  ich  «elbst  Ton  dem  Begler-Beg  von 
Ormi  persiache  Beamte,  die  auf  das  Verfahren  meiuer 
Officiere  Acht  geben  sollteny  —  und  dies  geschah  auf 
mein  dringendea  Ansucben, 

Zu  gleichér  Zeit  bat  ick  auch  den  englischeu  Capi- 
talo  y  Herrn  Wiilok,  bei  allen  Vorgangeu  gegenwârtîg 
zu  eeyD.  Herr  Willok  anlwortete  aber,  dass  er  aeiue 
Gegenwart,  da  er  sahei  dass  der  Wunsch  zur  Aus- 
wanderuDg  fast  allgemein  sey^  fîir  ûberfiussig  finde. 

Es  zwangen  nûch  unterdessen  die  fur.  die  russische 

Regîerung  hochst  betnibendea  Gerîichte,   von    welchen 

îch  UQsern  Comniissar  bei  Eurer  Uoheit  beoachrichljgte, 

dieselben  in  ibrer  Liigenhaftigkeit  darzustellen ,  das  ge« 

rechte  Verfahren    bei    der  Auswanderung  auseinander 

zu  setzeoi  und  die  Ouade  meines  Kaisers ,  der  den  Lei- 

dendea   immerdar   bulfreîche  Hand   darbietet,  zu    ver- 

kaDden.     Die    mir  zur  Unterstiitzung  derjenigen,    die 

keioe  Mittel  zur  Erfiillung  ihrer  Wiiusche    baben ,    an-  * 

vertrauten    Geidsuminen    bezweckten    bloss    eine   meu- 

scheuliebendey  keineswegs  aber  eine  geseizwidrige  Mass- 

regel.    Um  jede  uugerechten  Vorwiirfe,  welche  in  der 

Folge  noch  entstehen  konuteD,  zu  beseitigen,  befahl  ich 

iuGegenwart  des  Beamten  Eurer  Hoheit,  Herrn  Semioo 

uad  des  Secretars  Mîrza-Massudi  Mlrza-Mustapha,  dass  in 

der  Festung  Diloiau  nochinals  ôiTenUich  verkûndet  wiirde  : 

^Denjenigen,   welche   auszuwandern  wûnscheny    ist   es 

aicht  verboten  ;  jeder  dem  Friedenstractat  zu  Turkmeu- 

tschai  zuwiderlaufeude  Zwang  wird  aber  streog  besiraft 

werden."     Ich  halte  es  fur  meine  Pflicht,  Eurer  Hoheit 

zu  erklâren ,   dass  ich  in  Salmas  und  Ormi  die  schon- 

sleu  Gegenden  und    das   fruchtbarste  Land   angetroifen 

babe;  dasssich  aber  nicht  umhin  konnte,  iiber  die  Un- 

gerechtigkeit  der  Beamten  i  welche  das  Zutraueû  Eurer 

Uoheit  uiissbrauchen,  mich  zu  verwundern*    Indem  sie 

jetzt  fiirchteu  ,    fiir  ihr  grausameé ,    den  grossmiithigeu 

und    mildthaligen  Gesiunungen   Eurer  Hoheit  zuwlder- 

laufendes  Verfahren  zur  Verautwortlichkeit  gezogen  zu 


312     Actes  cùncern.  la  transplanation  de 

1828  âen,  geben  aie  vor,  die  Uebeniedlung  geschehe  durcb 
Zwang.  Diess  ist  aber  nicbt  der  Falîi  wie  folgendes 
Beispiel  zeigt.  Mahmined  Tabir  Chan  kam  na€b  Ormi, 
und  behauptete,  dass  die  Auswaoderer  de^  Dorfer 
.  DscbawaloWy  Karis,  Hulioag,  Swatlu  und  Lulustoa, 
wdche  ihm  anterwegs  begegnel  wlîreQ  ^  mit  TbrKoeo 
in  den  Augen  uber  deu  Zvrang  der  Uebersiedliing  ge- 
klagt  bâtten.  Ich  befabl  diesen  Answanderern ,  alsbald 
Hait  zu  macben.  Wiinschendi  dièse  meinen  Befehien 
znwiderlaufende  Tbat  persônlich  zu  untersucben,  bat 
ich ,  dass  mir  zugleicb  Beamte  snitgegeben  wiirden ,  um 
die  sich  Beklagenden  wiederum  zariÎGkzafâbren.  As- 
kar  Chan  y  dem  die  erw&hnten  Dorfer  untergeben  wa* 
reui  schickte  mir  einen  seiner  85hne  und  mehrere  Be- 
amten,  welche  in  meiner  Gegenwart,  eine  Meile  von 
der  Festung  Cfaoi  entfernt,  die  Einwohner  eines  jeden 
Dorfe^  einzeln  fragten,  und  einstimmig  die  Antwort  er* 
liielten,  dass  aie  aus  freiem  Willen^  ohne  den  minde- 
sten  Zwang  gingen;  und  sollte  es  auch  dahin  kommen, 
dass  sie»  statt  Brod^  Gras  essen  miissten,  so  vrârden 
aie  auch  in  einem  solchen  Falle  nicbt  zuruckkebren. 
Als  Mahmmed  Chan  die  Einwohner  der  Dorfer  Kizil- 
dscha,  Achtiachan»  Bakschikend,  Agismeil,  durcb  Ver- 
sprechungen  grosser  Vortbeile  zum  Zuriickkebren  be- 
reden  vroUte,  so  gaben  aie  dieselbe  Antwort.  Auch 
zeigte  mir  Herr  Semino  an,  dass  er  in  den  Dorfern 
Sawra,  Choarowa,  Awtawan  und  Padscbuk  gèwesen, 
und  ihre  Bewohner  den  festen  Entschluss  habea  zur 
Uebersiediung. 

'  Aus  alleni  dem  oben  ErwHhnten  werden  Eure  Ho- 
helt  die  Beweggriinde  zur  Auswanderung  deutlich  se- 
hen  I  und  mit  der  ihr  eigenen  Gerecfatigkeit  die  Ibrem 
menschenliebenden  Herzen  zuwiderlaufenden  Vergehen, 
so  wie  die  falschen  Anzeigen  Tabir  Chans  nicbt  unbe- 
achtet  lassen.  Uebrigens  ist  es  Eurer  Hobeit  bekanpf, 
dass  ich  in  Tauris  und  Dechargan,  wo  ich  die  Stelle 
eines  Commandanten  begleitete,  mir  die  Liebe  der  dor- 
tigen  Einwohner  erwarb,  und  eine  fiirmich  sehrschmei- 
chelhafte  Belohnung  erhieU,  ~  Eurer  Hobeit  Dankbar- 
keit.  Jetzt  auch,  indem  ich  punctlich  und  mit  reioem 
Gewissen  den  Willen  der  verbiindeten  Monarchen  er- 
ftiile,  habe  ich  ein  Recht  auf  die  Gerechtigkeit  des  be- 
nihmten  und  aufgeklârten  Kronprinzen  Persiens,  und 
mir  zugleich  zu  scbmeicheln,  dass  ich  dadurch  die  be- 


40^000  Arméniens  de  la  Perse  en  Russie.    313 

sondere  Aafmerksamkeit  Seiner  Malestât ,   des  Schacbà,  1828 
etregen  M'erde. 

Zum  Schiusse  bitte- ich  Gott,  dass  er  die  Tage  Eu- 
rer  Hoheit  erhalten  môge  etc»  etc. 

Ormi,  dea  21.  April  1828. 

V. 

Zweiter  BrieJ  dea  persischen  Kronprinz^n  an  den 

Oberêten  Lazarew 

Dem  ausgezeiclineteDi  hochgeehrten,  hochweisen  und 
unter  den  christlichen  Grossen  auserwahlten  Obrist  La- 
sarew  unsere  Gnade»  -^  Den  Brief  Eurer  Hocbwohl* 
g^boren  erbielten  wir,  ersaben  dessen  Inbalt^  «nd  den 
Ibnen  vom  General  Paskewitscb  in  Betreff  der  Arme- 
nier  und  ibrer  Uebersiedlung  ertbeilten  Auftragy  —  diess 
sey  nun  die  Antwort  und  Recbtfertigung  Ibrer  Thaten. 
Wabr  ist'Sy  was  aucb  ^r  wissen,  dass  nach  Yonchrift 
Ibrer  Regierung  dieser  Auftrag  Ibnen  ertbeilt  isty  und 
dass  die  Bedingungen  der  Tractate  der  beiden  MScbte 
tmd  der  freundlicbe  Bund  *  der  beiden  Monarcben  for- 
dern,  dass  demjenigeni  der  in  eîn  anderes  Reicb  aus-* 
zuwandern  -wunscbt,  kein  Hindemiss  gemacbt  werde; 
sô  dass  einige  Armenier  der  Stadt  Tauris,  naeb  Alï- 
zag  des  russiscben  Heeres  und  nacb  unserm  Einzuge 
in  die  Residenz ,  vrelcbe  den  Wunscb ,  auszuwandern, 
âusserten,  ungebindert  auszogen.  «Daruber  baben  wir 
kein  Wort  zu  sagen*  Sie  fitbrten  aber  im  Gegentbetl 
die  Armenier,  da  wo  ibr  Heer  war,  welcbes  die  Ue- 
bersiedlung leiten  soOte,  bloss  unter  demScbeine 
eines  ireiwilligen  Wunscbes  TOn  dannen;  denn 
"wie  ist  es  m^^glicb,  dass  einige  tausend  Familien  mit 
aufricbtigem  und  freiwilligem  Wnnscbe  dea  tausendj&b* 
rîgen  Geburtsott  ibrer  ViLtet  \ind  Abnen  |  Vermdgeny 
Garten,  Hlinser  verlaseen,  um  obne  Heimàffa  und  obne 
Ailes  zu  bleiben!  Nacb  Ihren  Worten  wiinscben  die 
Armenier  attszuwandern  ;  docb  ein  Wunscb  kann  zweier^ 
lei  Art  sejn:  Entweder,  dass  die  Einwobner  ibn  von 
freien  Stiicken  aussprechen ,  oder ,  dass  er  bloss  durcb 
Scbrecken  und  gewaltsames  Verfahren  ausgesprocben  wird, 
und  jetzr,  wie  icb  sehe,  ist  im  glucklicben  Tractate  der 
erste  dieser  Wiinsche'  enthalten,  und  Euer  HocbwobU 
geboren  sireben  sicb  auf  den  zweiten  Wunscb  au 
stutzen^  da  icb  doch  seibst  die  Armenier,  die  sîch  wabr- 


< 


314    Actes  concerna  la  iransplanaiion  de 

1828  hait  geaeigt  zeigten,  auszawanderUy  mit  Pa^sen  verse- 
lien  faabe,  als  aie  von  Tauris  abgîngent  Die*  Hauptur* 
eadie  ist  die  Uebersiedlung  der  Geistlicheni  oder  die 
Auswanderungen  aller  Geistlichen  eue  der  bîesîgen  6e« 
geud  f  was  durch  den  vornehmstèa  zu  Etachmiadsin 
(den  Katholikus)  bewirkt  wurde^  der,  wenn  sie  ea 
uicht  thaten,  drohetei  8Îe  yod  ihren  Wiirden  zu  ent* 
fernen ,  und  aus  dem  Glauben  auszuschiiessen.  Jetzt, 
da  Euer  Hobwohlgeboren  sich  in  Salmas  befinden,  iind 
auch  die  Truppen  dort  sind;  forderu  8Îe  von  jedeui 
Dorfe,  in  welchem  ea  keine  auawandernden  Armenier 
gîbt,  durch  den  Uaterhettmann  und  Cosake^  Geld,  und 
wer  auswandert,  dem  geben  Sie  daa  Geld*  Wo  bleibt 
nacb  allem  dieaem  freier  Wilie ,  und  welcher  Zwaog 
kaon  deutlicber  ecyn,  aU  dîeser?  In  die  Dorfer,  w^o- 
von  die  Armenier  nicht  angwandern*  vrerden  so  viele 
Soldaten  und  Coaaken  gescbickt,  dass  die  Einvrohner, 
den  groesten  Druck  leidend ,  ibren  Geburtsort  verlas- 
aen,  —  Euer  Hochwohlgeboren  werden  éa  selbst  be- 
zeugeuy  Sie  werden  aeibst  gesehen  habeui  dasa  in  jedem 
Dorfe  »  |eder  Stadt ,;  und  jedem  Orte  i  die  $ie  in  An* 
vireseniieit  dea  russischen  Heeres  bereislen,  da8S,  mil 
einem  Worle,  iiberall  Bednickung  stattgefunden  bat! 
Nùu  aber,  da  der  Krieg  beendîgt  iat,  Friede  und  Ein- 
tracht  unter  beiden  Reichen  beatehet,  entspricht  wohl 
ein  aolcbes  Bereisen  der  IK>rfer.u^d  Ai^fmuntern  zur 
Auawanderung  der  Freundschaft?  Solch  ein  Zwingen 
ist  eine  unanstandige,  den  Armeniern  zugefiigte  Tbat; 
>ay  dièEatfernung  voin  Geburtsort,  uqd  der  ihnen  da- 
durch  gewordene.Schaden  ist  Gott  zugegeo.  Wie  ich 
nacb  der  Gerechtîgkeitsliebe  un'd  Milde,  die  dem  groasen 
Kaiser  eigen  siud ,  urtheile  y  so  wird  ein  solches  Ver- 
fahren  mit.  eîner  verbiindet0Q  Macht  kejne  Zufriedenheit 
verachaffen  ; .  auch  der  General  PasKeyiritach ,  der  sich 
durch  gerechtes  Handelu  auszeichnet^  wird  damit  nicht 
Bufrieden  seyn.  Sie,  der  SHe  fselbst  bel  dieser  Sache 
vraren,  kônnen  in  Wahrheit  .niçht  laugnen,  dass  eiu 
Drohen  und  Zwingen  étaltgefunden  hat.  Mit  einem 
Worte,  ich  schwieg  von  Ihren  Thaten;  da  ich  aber  Ih- 
ren Brief  erhalten,  hielt  ;ich  es  fiir  nothig ,  Ihnen  kurz 
zu  antworten,  und  davon  auch  die  Commissare  der 
glSnzendea  rusaischen  Regieruog  zu  benachrichtigen. 
(Im  Monat  Schwal  1243  der  Hedscbra). 


40^000  Arméniens  de  la  Perse  en  Russie.     315. 

VI.  1888 

Schreiben  des  Oberaten  Lazarew  anMahmmed  !Ta^ 

hir  Chan. 

Ich  meiote  bis  ^etzl,  cIa88  Loge  dem  Range  eines 
liochyerehrten  und  hoeli^estelUen  Chan  nicht  sienne. 
Sie  8ind  aber  diirch  das  Zeugni8S  des  Sohnea  Aakar 
ChanSy  bei  der  Befragung  der  Eiowoliiier  der  DSrfer 
DschawaloWy  Karia  u.a.  w.,  derselben  iiberfâhrt  wor* 
den;  deon  die  Arineuier  klagten  iiber  9ie  zahlreicheD 
BedriickuDgen  der  Châtie,  und  eriilârten  eiustiminig : 
Sie  wollten  lieber  rusaiscbea  Gras,  ala  per^ 
aiachea  Brod  esaen.  Ich  balle  es  fui*  Pflicht,  Iboeni 
Cban,  zu  erki&ren,  daa  ich,  uach  diesem  Betragen,  mit 
Ihuen  keineu  VerJkebr  mehr  haben  'will ,  uud  daas  ich 
dîesa  Seioer  Hoheit>  dem  peraiachen  Erbpriozen,  mit- 
getheilt  faabe.  Ich  werde  Niemanden  erlauben»  uicht 
allein  die  Ebre  der  unter  mir  stehenden  Beamten,  son- 
dern  aach.  nicht  einmal  die  der  Coaaken  anzugreifen. 
Mein  Wirken  war  und  'Wird  ioimer  gerecht  seyn.  Waa 
Salmaa  betrifft,  80  befindet  ëich  hier  der  wiirdige  und 
geachtele  Mirza  *  Masaud ,  und  mit  ihm  Herr  Semino, 
welche  in  meiner  Gegenwart  sich  von  den  Betriigereien 
der  Schlechten  iiberzeugten.  Die  Erfafarung  lehrt,  daas 
Ruaaen  mehr,  ak  aile  Andern,  die  HeiUgkeit  einea 
Tractatea  kennen.  Sie  aber  diirfen ,  nâch  Ihrem  Ver* 
fahVen,  Sich  nicht  unteratehen,  davon  zu  aprechen. 

Den  27.  April  1828. 


vn. 

Anti4^ort  des   Obtisten   Lazarew   au}  das  zweite 
Schreiben  des  persiachen  Erbprinzen. 

Ich  batte  daa  Oliick,  daa  Sphreiben  Eurer  Hoheit 
zu  erhalten,  und  halte  ea  fur  meine  Pflicht,  zu  beiper- 
ken ,  daas  ich  nie  auchle,  mich  bei  Ihrer  hohen  Feraon 
zu  rechtferligen,  fndem  mein  Thun  imteer  gerecht  war» 
und  nicht  im  geringaten  von  der  dem  Oberfeldherrn  mir 
ertheilten  Instruction  abwich.  Was  die  unter  meinem 
Befehie  stehenden  Officiere  betriffi,  ao  wohnte  keincr 
von  ihnen  in  den  Dôrfern ,  ausser  der  Obriatlieutenant, 
Fnrat  Argutinski-Dolgoruki,  dem  ich,  um  Eurer  Ho- 
'  heit  zU  vrillfahren ,    auftrug ,  nach  der  Featung  Dilman 


\ 


31 6     Actes  concerna  la  iransplanaiion  de 

1826  2»  geken ,  vras  auch  8chon  gescheheo  ist.  Betreffend 
dieBefireiuog  yoo  Abgaben  derjenigen,  die  den  Wunach 
àussern  vrerden*,  auszuwandern ,  80  dient  zur  Antwort, 
dass  dièse  Verordnung  wâhrend  der  Ânwesenbeît  des 
Oberfeldherrn  in-Taiiris  von  ibm  selbst  gegeben  wurde. 
Die  GelduntersttilzuDg  fiir  Arme  géBcbiebt  durch  den 
Willea  meines  vrohltbiLligeQ  Kaisers. 

Bis  heule  sind  kaum  500  Familien  yon  Salmas  aus* 
getogeiiy  und  ich  reise^  nacbdem  ich  meioe  Verfugun» 
gen  werde  getroffen  haben,  aus  Acbtung  fiir  Ihre  hobe 
PersoQy  morgeo  frtib  aacb  der  Festung  Cboi»  Eure 
Hoheit  ^ werden  seben,  vrie  viele  Familien  in  der  Zu- 
kunft  nocb  freiwiHig  auswandem  werden,  woraus  Sie 
dana  entnebmen  kdnnen,  dass  nicbt  meine  Gegenwart 
sie  yeranlasst,  soodern  dte  yon  ibren  Herrn  den  Cbri« 
sten  sugefiigten  Beleidignngen  sie  zwingen ,  ibren  Ge- 
burrsort  zu  verlassen.  Indem  ieb  fede  vor  mich  ge- 
braclite  Klage  streng  nntersacbte,  yerbot  icb  sogar 
<las  Anratben  zùr  Uebersiediung«  Den  reicbsten  der 
Einwobner  sagte  icb  -  miindiioh  ^  dass  sie  lange  kein 
eolcbes  Vermogen,  wie  sie  «es  in  Persien  zu^klasseni 
•erwerben  vriirden.  Sie  acbteten  aber  ineinen  Rath 
nicbt^  und  bescblossen  nicbts  deeto  weniger,  aùszuwan- 
dern.  Was  die  Geîstliôbkeit  betriffÉ:,  welcbe  yon  dem 
Klbster  Etscbmiadsin  berbêikam,  so  gescbah  dies  nocb 
vor  dem  Friedensscbluss.  Wentl  dtese  n'un  durch 
Ratb  und  Drobungen  Ausv^andernagen  yeranlasste/  so 
werden  Eure  Hobett  eingesteben ,  dass  inan  im  Rriege 
aile  Mittel,  um  dem  Feinde  zu  scbaden ,  anwendet. 
Jetzt  aber ,  da  Friede  und  Eintracbt  zwiscben  den  zwei 
grossen  Mâcbten  bestebt,  béobacbte  ich  die  Geistlicb- 
keit  strengy  und  Niemand  kann  Sjiigen,  dass.  sie  es  jetzt 
wagt;  dem  Volke  drobende  Fredigten  zu  balten.  Die 
Verlegung  des  Militars  in  die  Dôrfer  und  das  Einsam- 
meln  der  Abgaben  sind  mii^  yôllig  fremd;  Beides  hëngt 
unmittelbar  vom  Général  Pankratjew  ab,  mit  vrelehem 
Mitrza^Massud  b&ufig  in  Relation  ist,  der  wabrscbein*- 
licb  Eùrer  Hobeit  Ailes  bericbtet.  Eure  Hobeit  erse* 
ben  bierauSy  dass  man  micb  ungerecbter  Weise  anklagt; 
icb  vrerde  nicbt  allein  furcbtlos  vor  dem  Antlitz  mei- 
nes grossen  Kaisers  erscbeinen  ^  sondern  bin  auch  be- 
reit^  von  der  Reinbeit  meines  Tbuns  Gott  Recbeuscbaft 
zu  geben.    Salmas. 


4O9OOO  jirménUns  de  la  Perse  en  Russie.    317 

ym.  1828 

Bericht  an  den  Commandanten   des   abgesonderten 

hauhasischen  Heerea^   den  Gêner aladjutanten  Gra- 

Jen  Pashewitsch  -  JEriwanshi. 

Im  Jafare  1827,  mitten  unter  den  glMozenden  Sié- 
gea des  abg^SûiiderteD  kaukasiscfaen  Corps ,  sahen  Eure 
Durchlagcht  die  Ergebenbeit  der  Armenier,  Seiche  an 
den  Fortschritten  der  russischen  Waffen  UDgemeinen 
Antfaeil  genommen  haben.  Als  ich  die  Stelle  einea  Coni'- 
mandanten  der  Stadt  Tauris  bekleidete,  bescbâftigte  ich 
mich,  nach  Ihrer  Vorschrift,  mit  den  Zubereitungeu 
fur  die  Uebersiedlung  dièses  Volkes.  Als  ein  yon  den 
Armeniern  geacbteter  Glaubensgenosse,  binterbracbte  ich 
Eurer  Durcblaucht  oft  ihre  Gefahie  der  Ehrfurcht  fiir 
den  heih'gen  Namen  des  russischen  Monarchen^  der 
das  Wofalergeben  meiner  Stammbriider  begriindet. 

Nach  dem  von  Ihnen  im  Jahre  1828  abgescfalosse* 
nen,  fiir  Russland  sehr  rufaroyollen  Frieden  fanden  Eure 
Durchlaucht  mich  wiirdîg,  der  YoUzieher  eines  fiir  das 
Valerland  Ton  Ihnen  entworfenen  nutzlichen  Planes  zu 
seyn)  nâmlich  die  Uebersiedlung  der  Christen  aus  dem 
persiscben  Gebiefe  in  die  von  Russland  neu  erworbenen 
Disiricte  Nachitscbewan  und  Eriwan  zu  leiten  9  jetzt 
durch  die  Gnade  des  Monarchen  Froyinz  Arménien 
genannt. 

Nach  der  Unterjochung ,  welche  die  Armenier  und 
ihre  Kirche  beinahe  vier  Jahrhunderte  laug  driickle, 
den  ersten ,  festen  Schritt  zur  Vereinigung  dièses  Vol- 
kes  unter  dem  Schutze  des  miicbtigen  Russlands  und 
seiner  milden  und  weisen  Gesetze  zu  machen,  —  diess 
ist  in  der  That  der  Anfang  *  eines  grossen  Ereîgnisses  ! 
Und  diess  ging  von  Ihnen  aus.  Mir  aber,  als  russi- 
scher  Officier,  der  von  Eurer  Durcblaucht  eines  so 
schmeichelhaften  Auftrages  vfiirdig  befunden  vrurde, 
bringt  es  ausgezeicfanete  Ehre,  und,  ab  Armenier/voll- 
kommnes  Gliick. 

Mir  sowohl,  als  vielen  Andern  schien  die  Sache  an- 
fanglich  keine  Schwierigkeiten  zu  haben ,  besonders  da 
noch  vor  dem  Friedensscfalusse  mit  Persien  einige  Ar- 
menier und  Nestorianer  von  freien  Sliicken  mit  Bilt- 
scbriften  zu  Eurer  Durcblaucht  kamen,  um  sie*in  das 
russische  Gebiet  zu  tibersiedeln.  Aber  in  der  Folge, 
aïs  sie  Von  ihren  Hausern ,  und  den  Grâbern  ihrer  ar- 


318     jicies  coneern.  la  4tansplanaiion  île 

m 

182S  beidiebenden  Vorfafaren,  welche  ihneo  grosse  und  fruchN 
reiche  Felder  zur  Erbschaft  hiuterlassen  katten ,  sich 
trennen  mussten  ;  als  die  Zeît  ankam  y  die  vieijahrigen 
Anstalten  mit  allen  ihren  Bequemlîchkeiten  zu  verlas- 
aen,  und  das  gegenwâlrtîg  Sichere  mit  der  unslchern  Zu- 
kunft  zu  vertauschen  :  da  verlangten  zuerst  die  Nesto- 
riauer^  dass  ihnen  die  zaruckgelasseoen  Gâter  sogleich 
bezahk  wurden;  und  bernach  baten  aucb  die  Armenier^ 
da88  ihnen  fiir  die  erste  Anbauung  in  ibrer  neuen  Hei- 
niatb  wenigstens  ein  Theil  des  Werthes  ibrer  unbe- 
vreglicben  Habe,  die  sie  in  Persien  zurucklassen  niuss- 
tten,  gegeben  werde. 

Ungeachtet  aller  dieser  Hindernisse  wurden  doch 
mebr  als  8,000  Familien  Arnienîer  in  das  von  Russland 
neu  erworbene  armeniscbe  Gebiet  durch  mich  binîiber- 
gefubrt.  Obgleich  ich  mich  unaufbôrlicb  bemiible,  auch 
die  Nestorîaner  zur  Auswanderung  2u  bewegen,  und  ibnen 
mehrer0  Geldunterstûlzungen  gew&hrte  ^  obgleich  ich- 
zwei  nestorianischen  Meliken  *),  Sarchosch  und  Alwerdl, 
welche  grossen  Einfluss  batten  auf  das  Volk,  das  ick 
iibersiedelte ,  bedeutende  Unterstûtzungen  gew&hrte;  so 
gelang  es  mir  doch  nur,  von  den  in  Aderbaidschaii 
zahlreich  vrohnenden  Nestorianern  ungePâbr  100  Fami^* 
lien  zu  ûbersîedeln.  Die  Nedtorlaner  erklèîrten  &e« 
stimmt,  dass  sie  sich  nicht  von  der  Slelle  riibren  wiir- 
den ,  bis  die  russiscbe  Regierung  sie  fiir  die  zuriickge- 
lassenen  unbeweglicben  Gûter  entschadigt  habe. 

Die  Besiegung  aller  dieser  erwShnten  Hindernisse 
und  den  schnellen  Erfolg  der  Uebersiedlung  habe  ich 
dem  Zutrauen  der  Armenier,  und  der  eifrigen  Theil- 
nahme  der  sich  bei  mir  befindenden,  aile  meine  Befehle 
piinctlich  vollziehenden  Herrn  Stabs  -  und  andern  Ober- 
officiere  —  die  am  Ende  des  Berichtes  zu  erwShneny 
ich  fur  meine  Pfiicht  halte  —  zu  verdanken. 

Am  26.  Februar  1828  erhielt  ich  von  Eurer  Durch- 
lAucht  die  Instructionen  in  Betreil  der  Uebersiedlung 
der  Armenier,  und-  der  andern  in  der  Provinz  Ader- 
baidschan  vrohnenden  Christen,  nach  den  Districten 
Eriwan  und  Nachitschewan.  Der  Instruction  gemiissy 
machte  ich  unverziiglich  eine  Auswahl  der  Herrn  Stabs- 


*)  So  werden  Jetzt  die  Ortsvoritefaer,  «owohl  der  Armeoîer, 
alf  der  Nettorianer  genaont.  Da«  Wort  Metik  \ti  ohoe  Zweifel 
•emitischeo  Uriprangs,  nod  bedeotet  unprûoglicfa  so  vîel,  aU  Kôaig. 


40)000  jirméniens  de  la  Perèe  en  Russie.     3i9 

und  Oberofficlere/  die  aucb  von  Eurer  Durchiauclit  be-  1828 
sIStigt  ^urde. 

Von  den  von  Eurer  Diirchlaucht  fur  dîe  Unter- 
Btâtzung  der  Auswanderer  as^ignirten  16,000  Ducaten 
erliielt  ich  in  kurzer  Zeit  8,000,  und  «cinckte  niicb 
alsdann  an,  den  mir  gewordenen  Auf^rag  zu  voUzieben. 

Der  Obrîstlîeutenant  des  41.  Jagerregiments ,  Ftirst 
Melikow,  sollle  sicb  mit  der  Uebersiediung  der  Arme-» 
nier  au8  Ormi  und  der  umliegenden  Gegend  befassen. 
Den  Obristlieutenant  des  grusinischen  Grenadierregî- 
lueuts,  Fûrst  Argutinski-Dolgorukiy  liess  ich  in  Tauris, 
die  Auswanderung  der  Annenier  in  dieser  Stadt  und 
den  umliegenden  Dorfern  zu  leiten.  Es  wurden  ihm 
mehrere  Officiere  beigegeben  und  Geld  zur  Unterstiitzung 
der  Armen, 

Ich  selbst  mit  mehreren  andern  Officieren  reiste  am 
29.  Februar  nach  dem  Cbanate  von  Maracba,  und 
langte  am  1.  Marz  in  der  Stadt  gleicben  Namens  an. 

Wabrend  der  ganzen  Zeit  der  Besorgung  der  Ue- 
bersiedlung  befanden  sich  verscbiedene  persîsche  und 
englische  Agenten  bei  mir.  Die  Uebersiedlung  geschab 
auf  Ibigende  Weise.  Ich  bestrebte  mich ,  von  der  auf* 
richtigen  Neîgung  der  Annenier  zur  Auswanderung  mich 
zu  liberzeugen,  und  bereiste  deshalb  aile  Stadte  und 
die  vorzuglicksten  Dorfer,  worin  Armenier  sich  befan- 
den. Nachdem  ich  die  fdhigsten  der  sich  bei  mir  be- 
findenden  Beaniten  ausgewahlt  batte,  iibertrug  ich  je- 
dem  von  ihnen  die  Leitung  einer  besondem  Abtheilung 
dei^  Auswanderer,  beorderte  unter  ihr  Commando  jun- 
gere  Officiere,  und  gab  ihnen  eine  Summe  Geldes  zur 
Unterstiitzung  der  Arnien.  Dièse  Beamten  veranstalte- 
ten  Register  von  den  FamiKen,  welche  auszuwandèrn 
wûnscLten ,  und  theilten  ihnen  gegen  Quittung  Unter- 
stiitzungen  zu.  Wenn  eine.  Abtheilung  zum  Auszuge 
bereit  war,  zog  der  Beâmte,  welcher  der  Uebersiedlung 
des  Chanats  vorstand ,  nach  den  Umstanden  entweder 
selbst  mit  ihr,  oder  beorderte  dazu  einen  der  Officiere, 
die  sich  bei  ihm  befanden.  Bei  jeder  Ablheiliing  w.ir 
eine  Çegleitung  von  Cosaken  oder  Infanterie;  in  £r- 
maugelung  derselben  wurde  dièse  bewaffnete  Bedeckung 
von  einer  Anzahl  bewalFneter  Auswanderer  ersetzt. 

Ich  war  beinahe  imnier  bei  dem  Abzuge  einer  )eden 
Abtheilung  zugegen,  oder  besichtigte  sie  auf  dem  Mar-* 
sche.      Da    ich   in  dem   Stadtchen   Sofiani   von    Eurer 


320     Actes  concern.  la  transplanation  de     * 

1828  Darchlàudit  die  mundliclie  Erlaubniss  erbiélt ,  in  Be« 
treff  der  Ausgaben  nach  meîner  Ansicht  zu  handelo, 
und  ich  unter  deç  Auswândererii  yerstûmmelte  mit  Fa- 
milien  belastete  Soldatea,  Frauen  nnd  Wittwen  sab, 
die  keioe  Mittel  batten,  Vieb  anzukaufen;  8o  tbetlte 
icb  diesea  Uoglacklicbeii  Unterstutzungen  zu ,  welcbe 
auch  den  grossten  Tbeil  der  Ausgabea  der  ausseror- 
dentlicben  Summe  ausmacbteo. 

Der  Aufseber  fiihrte  die  ihm  anvertraute  Colonne 
in  Ordnung  bis  zu  den  Granzen  Russlands;  dort  iiber- 
gab  er  sie  der  Ortsbebôrde  y  nacbdem  dièse  von  seiner 
Ankunft  benacbricbtigt  war.  Mir  aber  wiirden  Rap- 
porte Ton  der  Zabi  der  ausgewanderten  Familîen  und 
der  ausgetbeilten  Suminen  mit  der  Quittung  der  Ein* 
pfanger  zugestellt. 

Als  icb  mich  ans  Werk  machte,  traten  mir  die  gross- 
ten  Hindernisse  entgegen.  Die  Armenier  wiinscbteii 
zwar  in  aller  Aufrichtîgkeit ,  auszuwandern  ;  aber  ail 
ihr  Vermôgen  bestand  in  Hausemy  FrucbtgSrten  und 
vrohlangebauten  Feldern.  Da  sie  nun  Ailes  zuriicklas-. 
sen  musskeDi  glaubten  sie  fest,  dass  die  russiscbe  Re-« 
gierung ,  aus  Riicksicbt  ihres  grossen  Verlustes»  sie  ftir 
die  zuriickgelassenen,  unbeweglicfaen  Gciter  entschâdigen 
"werde,  und  sie  dadurch  Mittel  erlangen  "wiirden  zur 
bequemen  Uebersiedlung  in  die  GrUnzen  Russlands,  so 
vrie  zur  leicbtern  Anbauung  in  ihrem  neuen  Vaterlande^ 

Eure  Durcblancbt  glaubten  ^  dass  die  Armenier  ihre 
unbeweglicben  Gûter  an  die  in  ibrer  Heimatb  zuriick- 
bleibeoden  Christen ,  oder  an  die  Mabommedaner  wîir- 
den  Terkaufen  kônnen.  Im  Falle  eines  zu  schoellen 
Abzuges  befahlen  Eure  Durchlaucbt,  Bevollm&chtigte 
zuriickzulasseD*  Diess  ging  aber  nicbt  in  Erfullung* 
Die  persiscbe  Regierung  verbot  im  Gebeimen  ihrenUn- 
tertbanen  den  Ankauf  solcber  Giiter  i  und  glaubte  da- 
durch die  Armenier  zuriickzuhalteo.  WSre  dies  aber 
auch  nicht  der  Fall,  und  wanderten  die  Armenier  doch 
aus  y  so  wiirde  die  Regierung  die  im  Lande  zurtickge* 
lassenen  Gâter  umsonst  bekommen ,  und  dadurch  be- 
trâchtlicfae  Summen  erwerben.  Einige  Perser  ^aren 
schon  liber  den  Preis  einig,  den  sie  fiir  geyrisse  Be- 
sitzungen  der  Armenier  geben  woUten  ;  sie  traten  aber 
alsbald  wieder  zuriick,  sobald  der  Ankauf  wirklich 
statt  fittden  solite.    Konnten  nun  die  Armeuier  beî  dem 


40)000  Arméniens  de  la  Perse  en  Russie.    321 

<  • 

« 

Schutze   tiDserer  TWippen    niclits   ausriehten,   so   wird  lg28 
diess  noch  weniger  ihren  BevollinlîGhtrgteii  gelingen, 

Das  VermôgeD  cler  Armenier  'war  sehr  belrâGhtlIcfa^ 
und  die  ihnen  zur  tJnterstutzung  ertheîlte  Summe  darfte 
nicht  zelin  Sllberriibel  fiir  die  Fainilie  iibersteigen. 

Mit  Genauîgkeit  die  VorschrifteQ  Etirer  DarcUaucht 
erfullend ,  Yerfiihrte  ich  die  Armenier  keineftwegs  durcli  ' 
leere  Yersprechungen ,  sondern  sagte  ibnen  geradézu, 
dass  aie  auf  dem  russiscbem  Gebiete  nicbt  mit  einem 
Maie  ailes  das  finden  wiirden,  was  8ie  in  Persien  zuriick- 
liessen,  dass  sie  aber  unter  dem  Schutze  der  jederzeit 
vrohUbStigen  und  christlichen  Regierung ,  sowohl  die 
Woblfabrt  ihrer  Nachkommen,  als  ihre  eigene  Ruhe 
sicbern  vrurden.  Dièse  Ermabnungen,  von  dem  Eifer 
der  sich  bei  mir  befiudenden  OiBciere  untersttitzt ,  hat- 
ten  einen  solchen  ausserordentlicben  Erfolg,  dass  An« 
fangs  die  Armenier  des  Chanates  Maracba»  und  ber* 
nach  auch  die  Armenier  von  ganz  Aderbaidscban  sîch 
entschlossen;  Ailes  zurtickzulassen ,  -^  sie  wanderten. 
beinabe  sammtlich  nach  dem  russischen  Gebiete  aus. 
Ja  sogar  von  dem  entfernten  Chanate  Caswin  kamen 
einige  Familien  ohne  aile  Bedeckung  unseres  Militârsy 
und  vereinigten  sich  mit  den  Auswanderern,  Durch 
solche  unerborte  Opfer  vrurden  bfeinahe  aile  Armenier 
arm,  und  waren  der  Geldunterstiitzung  bediirftig.  Ob- 
gleich  ich  ihnen  nun  beinabe  slimmtlich  Unterstiitzun- 
gen  ertheilen  musste;  so  beôbachtele  ich  doch  die  strengste 
Oekonomie;  die  Summe  y  vrelcbe  jeder  Familie  gege- 
ben  vfurde,  betrâgt  im  Durcbschnitt  v?eniger  als  5  Sil- 
berrubel. 

Die  Armenier  von  Maracha  gaben  das  erste  Beispiel 
der  Ergebenheit.  Aber  im  Anfange  Marz  lag  noch 
Schnee  auf  den  Feldern,  und  ich  furchtete,  dass  das 
Zugvieh  der  Answanderer  dadurch  unterwegs  Mangel 
an  Futter  leiden  vrtirde.  Diess  bewog  mich,  ihre  Ab- 
fertigung  aufzuhalten ,  und  selhst  nach  Tauris  abzurei* 
seo  f  um  Eurer  Durcblaucht  personlich  Bericht  abzu« 
statten. 

Nachdem  ich  also  aile  nôtbigen  Anordnungen  getrof- 
fen,  und  die  Uebersiedluog  der  Armenier  des  Chanates 
Maracha  dem  Collégien  •  Assessor  Hamasow  und  dem 
Stabscapitan  des  koslowschen  Infanterieregiments,  Woi- 
nifcoW)  iibertragen  hatte,  rebte*  ich  am  7.  MSrz  von 
Maracha   ab,   und   erschien  am   10.  bei  Eurer  Durch- 

Nouv»  Suppiem,     Tome  III,  X 


322    Actes  conoem.  la  transplantation  de 

IfflB  laucht  in  Sofiani,  wo  ich  von  ibnen  eine  fnr  mich  sehr 
schmeichelhafte  Geoiehnrigung  ailes  dessen  erhielt,  vraa 
ich  bis  jetzt  gethan  hatte,  und  viele  mândUche  Auftriîge, 
die  mich  in  meinen  weitern  Unternehmungen  leîteten. 

Am  10.  Marz  kehrte  ich  nach  Tauris  zuruck,  ord- 
nete  Ailes  an  înt  die  Uebersiedlung  der  dordgen  Arme- 
nier ,  und  begab  mich  dann  nach  dem  Chanate  Salmas. 

Um  dièse  Zeit  begann  die  Auswanderung  von  stat- 
ten  zii  gehen  ;  aus  den  verschiedenen  Gegenden  Ader- 
baidschans  brachen  zahlreicfae  Abtheilungen  aûf,  und 
nahmen  ihren  Wegf  zum  Araxes.  Die  Mafaooimedaner 
zeigten,  dass  sie  von  dem  grôssten  Hasse  gegen  die 
Auswanderer  beseelt  warea;  sie  begleiteten  sie  mit 
8chmâhungen  y  und  an  manchen  Orten  warfen  sie  so« 
gar  mit  Steinen  nach  ihnen.  Die  Aufseher  waren  aber 
beinahe  immer  im  Stande,  den  gerechten  Zorn  und 
die  Rache  der  Auswanderer  zuriickzuhalten,  wodurch 
das  unvermeidiich  scheineiide  Biutvergiessen  verhindert 
vrurde.  Was  die  persische  Regierung  betrifflr^  so  schien 
sie  diesem  unsinnîgen  Verfahren  ihrer  Untertlianen  gar 
keine  Aufmerksamkeit  zu  schenken.  Vielleicht  hoffte 
sie,  dass  die  Armenier  dadùrch  abgeschreckt ,  und-  von 
der  Uebersiedlung  abgehalten  wiirden. 

Am  21.  langte  ich  in  der  Festung  Dilman  an«  Ich 
bereiste  die  armenischen  Dôrfer,  und  v^urde  mit  unbe» 
schreiblichem  Jabel  und  mit  Beweisen  dés  grëssten  Zu- 
trauens  empfangen.  Weil  ich  keine  Officiere  bei  mtr 
batte  y  so  iibertrug  ich  die  Ausfertigung  der  Register 
liber  die  Armenier  im  Chanate  Salmas  dem  hochwitr- 
digen  Enoch,  reiste  am  22.  wiedenim  ab,  und  langte 
atn  23.  in  Ormi  an ,  von  wo  aus  ich  dem  Obristlieute- 
nant,  Fiirsten  Argutinski*Do1goruki  auftrug,  aus  Tauris 
abzureisen,  und  die  Uebersiedlung  der  Armenier  von 
Salmas  zu  leiten.  Ich  setzte  mich  zu  gleicher  Zeit  in 
Verbiodung  mit  dem  Generalmajor  Pankratjew,  dessen 
Hiilfe  ich  mehr  als  einfnal  von  nôthen  hatte;  er  kam 
immer  nach  Môglichkeit  meinen  Wânschen  enlgegen. 

Bei  den  Armeniern  des  Chanates  Ormi  sah  ich  den- 
selben  Eifer  und  dasselbe  Zutrauen.  Die  persische  Re- 
gierung sah  meine  Fortschritte,  und  ermangelte  nicht, 
mir  neue  Hindemisse  zu  machen.  Sie  sah  wider  aile 
Vermuthung,  dass  beinahe  allé  Armenier  auswanderten, 
und  fiihlte,  wiç  gross  aer  Verlust  einer  grossen  Anzahl 
von  arbeitliebenden  Unterthanen  for  sie  sey.    Aller  Ue- 


4Q9OOO  Arménien»  de  la  Peree  en  Russie.    323 

bereiokuiift  entgegen,  fingen  deashalb  die  rerschiedenen  1828 
Ortsobrigkeiten,  uot^  die  flicli  bei  mir  Befindendeo  Agen- 
ten  an ,  den  Armeoiem  viel  Nacbiheîliges  gegen  die 
Uebersiedluog  zu  den  Russen  einzuflustern  ;  aie  verai- 
cberten  ihnen  y  dass  sie  bald  nacb  dem  Eiotrefifen  auf 
dem  ruasischen  Gebiete  zu  Leibeigeneo  gemacbt,  und 
dadurch  aller  Mittel  zu  einem  bequemen  Leben  ver- 
lustig  wârden ,  daaa  die  besten  jungen  Leute  unter  ih- 
nen  zu  Soldaten  genommen  u.  a.  w. ,  dasa  hingagen, 
wenn  aie  in  Persien  blieben,  aie  auf  lange  Zeit  yon 
aUen  Abgaben  belreit  wûrden.  Um  die  Armenier  in 
ihrer  Heimath  zuriickzuhalteny  boten  die  peraischen  Be- 
amten  ihnen  mehr  Geld  an,  ala  icb  ihnen  zur  Ueber- 
siedlung  geben  konnte,  waa  ich  achon  damais,  ala  ich 
die  Ehre  hatte^  Eure  Durchlaucht  zu  sprechen^  be- 
mèrkte*  Deasen  ungeachtet  traf  ich  aile  von  mir  ab- 
haugenden  Masaregeln^  und  das  armenische  Volk  war 
in  seinem  Yorhabeny  auszuvrandern ,  uner8chiitterlich« 

Ak  ich  nach  Ormi  kara,  waren  die  rusftiachen  Trup- 
pen  beînahe  aammtlich  achon  abgezogen.  Ich  iiberlrug 
die  Ueberaiedlung  der  Armenier  dieaea  Chanatea  dem 
von  Maracha  zpruckgekehrten  Collégien  -  Aaaeaaor  Ha- 
maaowy  mit  Auanahme  von  vier  Dôrfern»  die  dem  Ma- 
jor,  Fiiraten  Schalikow,  iibergeben  wurden.  Nach  der 
Featung  Choi  fertigte  ich  anfanglich,  da  dieae  nahe  an 
der  ruaaiachen  Grèinze  war,  den  Unterlieutenant  laa-* 
kritzki  aby  um  die  Armenier  zur  Auawanderung  vor- 
zubereiten.  Viel  friiher  achickte  ich'aua  dem  Chanate 
Maracha  zuverlaasige  Beamte  nach  Kurdistan.  £a  ge- 
lang  ihnen  mit  der  grôaaten  Gefahr,  von  dort  einige 
Familien  iiberzuaiedeln  ;  dadurch  stieg  aber  di^  Boaheit 
der  Kurden  aufa  hdchate.  Sie  fielen,  aelbat  zur  Tagea* 
zeit  y  die  kleinen  Hâuflein  der  auawandernden  Arme- 
nier an,  plunderten  aie,  und' lieaaen  aie  nicht  ziehen» 
Ich  weodete  mich  an  den  Generalmajor  Pankratjew,  und 
daa  gewaltthâtige  Verfahren  dieaer  Rauber  wurde  einî- 
germaaaen  eingestellt 

Am  5.  April  benachrichtigte  mich  der  Generalmajor 
Pankratjew,  daaa  von  der  Feraien  auferlegten  Conlri- 
bntion  achon  ein  Crore  in  Tuman  in  Tauria  in  Em- 
pfang  genommen  wurde,  und  dasa  wahracheinh'ch 
am  20.  die  ruaaiachen  Truppen  Ormi  r&umen  wiirdep. 
Dieaea  zwang  mich,  die  Auawanderung  nach  Môglich- 
keit  za  beachieunigen. 

X2 


324    Actes  cancern.  la  transplantation  de 

1828  Die  persische  Regîeriing  Dahm  nan  zu  dem  letzteii 
Mittel  ihre  Zuflucht.  Mahmmed  Tahir  Chan  kam  mit 
einem  Scbreiben  von  Abbas-Mirza  zu  mir,  und  bekiagle 
sich  y  als  ûb  er  von  ainer  aus  400  Familien  besteben- 
den  Ablheilung  Armenier  selbst  gehort  batte ,  dass  wir 
aie  zur  UebersîedluDg  zwSngen,  Ich  woUte  ibn  von 
seiner  Lugenbaftîgkeit  ^berfûhreo;  und  reiste  mit  einem 
Sohne  Askar  Cbans  am  12,  von  Choi  ab;  e)ne  Meile 
von  dort  bolten  v^ir  die  Abtbeilung  der  Armenier,  die 
gesagt  baben  aoUten,  dass  eie  zur  Auswanderung  ge« 
zwungen  wiirden,  ein,  und  befragten  sie  dessbalb.  Sie 
antworteten  einstimmig ,  dass  sie  freiwillig  auswander- 
ten.  „Wir  woUen  lieber  russiscbes  Gras,  als  persiscbes 
Brod  esaen,"  sagten  aie  dem  Sobne  Askar  Chan^,  Icb 
«liées  mir  dièse  Aiissage  scbriftlicb  bezeugen. 

Am  13.  kebrte  ich  nach  der  Festung  Choi  zuriick» 
machte  dort  die  nôthigen  Vorkehrungen ,  ûbertrug  ihre 
VoUziehung  dem  Major  Ftirsten  Scbalikow,  und  dem 
Unterlieutenant  Isskritzki,  und  kehrte  bierauf  am  18. 
nach  der  Festung  Dilman  zurûck. 

Am  20.  April  laugte  Mirza  -  Massud ,  der  ersle  Se- 
kretar  Seiner  Hobeit ,  des  persiscben  Kronprinzeu ,  in 
Dilman  an.  Er  sollte  bei  der  Auswanderung  der  Ar- 
menier aus  dem  Cbanate  Salmas  gegenwartig  seyn ,  und 
hlindigte  mir  ein  Scbreiben  von  Abbas-Mirza  ein,  worin 
der  Prinz  mir  vorwarf,  dass  icb  die  Armenier  zur  lie- 
bersiedlung  zwinge.  Icb  antwortete  sogleicb  Seiner  Ho- 
beit, und  bewies,*  dass  seine  Beamten  ihm  falscbe  Be- 
ricbte  iiber  micb  machten,  indem  ich  das  Zeugniss  des 
Sobnes  Askar  Cbans  meinem  Scbreiben  beifugte.  Mirza- 
•  Massud  iiberzeugte  sich  persônlicb  Vbn  der  Gerechtig- 
keit  meines  Yerfabrens.  — ^  Da  icb  zur  Fortsetzung 
meines  Wirkens  noch  mehr  Geld  von  niithen  halte,  so 
borgte  ich  vom  General  Pânkratjew  3,000  Ducaten,  aucb 
bei  andern  Personen  entlehnte  ich  gegen  2,000  Duca- 
ten, die  ich  sammtlicb  mit  dem  von  Eurer  Durcblaucht 
empfangenen  Gelde  -wiederum  abbezahlte. 

A  m  20.  rtickten  die  russischen  Truppen  aus  dem 
Cbanate  Ormi.  Die  Familien ,  die  noch  npthig  hatten, 
zu  bleiben ,  erlitten  aber  von  der  persiscben  Regierung 
mancherlei  Bednickungen ,  und  beklagten  sich  dariiber 
b^i  mir.  Dieser  Umstand  nothigte  mich ,  die  Armenier 
aus  den  Chanaten  Salmas  und  Choi  so  schleunig  aïs 
moglich  îiberzusiedeln,  damit  sie  dergleicben  Bedrûckun- 


1 

40^000  Arméniens  de  la  Perse  en  Russie.    325 

gen  nicht  erfahren  mocliten.     Und  80  beschleunlgte  ich  1828 
die  Uebersiediung  ;    eine  AblheiluDg    folgte  der  andern, 
und    die  BevolkeruDg   der  Provinz  Âderbaidscban    yer- 
ringerte  sîch  zusehends. 

Scbou  batten  sicb  mebr  als  5,000  Familien  dein 
Araxes  genabert,  aïs  icb  dea  ersten  Bericbt  der  provl- 
soriscben  Regieruog  der  Proyinz  Arménien  erbielt,  worin 
sie  erklarte,  dass  sîe,  ans  Mangel  nicht  im  Stande  sey, 
den  ankommenden  Uebersiedlern  die  notbige  Htilfe  zu 
leisten;  sie  bat.dessbalb  dièse  bis  zur  Aerndtezeît  auf- 
znhaUen.  Bald  nacbher,  namlicb  am  8.  Mai,  erbieit 
icb  die  Zuscbrift  Eurer  Parcblaucbt  vom  24.  April, 
des  Inbalts,  dass  icb  den  grôssten  Tbeil  der  Auswan- 
derer,  und  besonders  die  ârmsten ,  ûberreden  sollte^ 
nach  Karabacb  zu  geben,  wo  sie  mit  Allem  yersorgt 
seyn  wiirden,  einige  in  ibrer  Heimatb  zuriickzubalten, 
und  diejenigen,  welcbe  keine  eigene  Mittel  batten  zur 
Auswanderung  nicbt  zu  iibersiedeln.  Dièse  VorscbriHeD 
wurden  von  mir  ,in  der  Art  erfîiilt^  dass  diejenigen, 
die  den  Wunsch  âusserten,  auszuwandern ,  àber  arnx 
waren,  keine  Geldunterstiitzungen  mebr  erhielten. 

Am  8.  Mai  yerliess  icb  die  Festung  Dilman,  uAd 
laugte  am  10.  in  Choi  an. 

Zu  derselben  Zeit  yerkândete  mir  der  Generalmajor 
Pankraljew  den  Bescbluss  Eurer  Durcblaucbt,  vierStabs- 
ofGciere ,  oder  andere  zuverlassige  Beamte  fur  die  Be- 
scbîitzung  der  Armenier  in  den  Chanaten  Ormi,  Sal-  ^ 
mas  und  Cboi  zuriickzulassen.  XJuverzîiglich  macbte 
icb  aile  ausgewanderten  Armenier ,  und  die)enigen  ^  die 
nocb  auswandern  wolHen,  mit  dieser  Gnade  Eurer 
Durcblaucbt  bekannt,  und  befabl  dem  Obristlieutenant, 
Fiirsten  Argutinski-Dolgoruki,  mit  der  Abferligung  der 
iibrigen  Abtheilungen  der  Auswanderer  nicbt  zu  eilan^ 
sondern  sicb  Miibe  zu  geben,  sie  bis  zur  Aerndtezeit 
zuxîickzuballen. 

Gleich  darauf  erbieit  icb  aus  dem  Clianate  Nacbit- 
schewan  die  Nacbricbt,  dass  die  dort  angelangten  Arme- 
nier im  Lager  stiinden,  und  an  allem  Notbwendigen 
Mangel  litten.  Ich  beschlosSy  zu  versuchen,  ob  ich 
yielleicht  durcb  meine  persônlicbe  Gegenwart  ihr  Schick- 
sal  erleicbtern  kônnte  »  reiste  dessbalb  am  17.  Mai  yon 
Choi  ab,  und  kam  am  19.  nach  Nachitschewan.  Nach- 
dem  icb  die  Lage  der  Auswanderer  untersucfat  batte, 
fertigte  ich  den  Collégien  -  Assessor  Hamasow  nach  En- 


326     Actes  concern.  la  transplanation  de 

1828  wan  ab»  und  bat  die  armenische  Bezirksregierungi  den 
armenischen  Auswanderern  die  bestimmten  PlStze  an- 
zuweisetiy  uad  ihnen  so  schnell  als  môglicb  Hiilfe  zu 
leisten.  Da  es  in  dem  Chanate  Nachitacbewan  an  Kron* 
landereien  fehlte,  so  suchté  ich  Tiele  Armenier  zu  iiber- 
rèdeui  sich  in  den  Chanaten  Eriwan  und  Kara)>ach  nie- 
derzulassen.  Da  ich  aber  die  Abtheilung  in  dem  Cha- 
nate Nachitschewan  obne  aile  Mittel  sah  |  um  dièse 
weitere  Wanderung  bewerkstelligen  zu  kônnen^  theilte 
ich  unter  sie  niehr  als  2,000  Ducaten  aus. 

Am  21.  Mai  verliess  ich  Nachitschewan^  und  kehrte 
ani  22.  nach  Choi  zuriick.  So  yiel  als  môglich  die 
Vorschrift  Eurer  Durchlaucht  erfîillend ,  verschob  ich 
die  Auswanderung  vieler  Armenier  bis  zum  ganzlichen 
Abzuge  der  russischen  Truppen. 

Aïs  ich  das  Ende  meines  Wirkens  herannahen  sah, 
wiinschte  ich  Eure  Durchlaucht  miindlich  iiber  einige 
Détails  aufzuklaren.  Ich  iibertrug  desshalb  dem  sich 
bei  mir  befindenden  zuverlSssigen  Qeamten^  Fiirsten 
Argutinski-Dolgoruki ,  die  Aùfsicht  iiber  die  in  ihrer 
Heimath  iurtickbleibenden  Abtheilungen  der  Uebersied- 
lef|  yerliess  am  29.  Choi,  und  verweilte  mich  auF  dem 
Wege  nach  Eriwan  und  Nachitschewan.  Hier  traf  ich 
meine  letzten ,  Anordnungen  |  und  stiess  am  18.  Juni  zu 
der  activen  Abtheilung  des  Heeres  bei  Kars  *)• 

Nach  der  Einnahme  der  Festung  Achalzik  befahlen 
mir  Eure  Durchlaucht,  nach  Eriwan  zuriickzukehren, 
um  einen  umstandlichen  Bericht,  sowohl  iiber  mein 
Wirken,  als  iiber  die  ausgegebenen  Summen  zù  erstat- 
ten,  Bei  aller  Zerriittung  meiner  Gesundheit  reiste  ich 
alsbald  ab,  um  den  Befehl  Eurer  Durchlaucht  zu  er- 
ftilien  ;  doch  als  ich  in  Tiflis  anlangte,  verfiel  ich  in 
eîne  schwere  Krankheit,  Ton  der  ich  mich  bis  jetzt 
kaum  erholt  habe, 

Unterdessen  erhielt  ich  den  Rapport  von  dem  Fiir- 
sten Argutînski-Dolgoruki.  Obgleîch  die  beigelegten  Pa-« 
piere  nicht  aile  Nachrichten  und  Nachweisungen  ent- 
hielteni  um  einen  vollstandigen  Bericht  entwerfen  zu 
kônnen;  so  machte  ich  doch,  um  den  Befehl  Eurer 
Durchlaucht  unverziiglich  zu  erfûUen,  nach  dîesen  Pa-* 
pieren ,  und  nach  den  Nachrichten ,   die  ich  selbst  ein- 


*)  Nâffllicli  zu  der  Abtbeilunf^  des  Heeres,   welclie  den  Feld- 
sug  gegen  die  Tûrkei  mitmadite. 


1 

I 


40^000  Arminiens  de  la  Perse  en  Russie.    327 

gosogen  batte  9  eipen  Bericht«    Ich  befahl.dem  FârMen,  1828 
mir  80  schleunig  als   moglich   die  'weitem  Nach^feisun- 
gen  zukoiDmen  zu  lassen ,  die  ich  dann  Eorer  Darcli- 
laucht  vcNrzulegen  die  Ehre  haben  wiirde. 

Mein  Wirken  begann  am  2^.  Pebruar  1828,  und 
endigte  am  11*  Juni  desselben  Jahres,  -wobei  ich  abec 
1,500  Familien ,  die  auszuwandern  wilnschten,  in  ihrer 
Heimath  zuriicklassen  musste.  Wëhrend  der  ganzen 
Zeit  erbielt  ich  von  Eurer  Dorchlaucht  14,000  Duca- 
ten,  uod  400  Sllberrubely  und  mit  diesen  Mittein  iiber«> 
siedelte  ich  8,249  christliche  Familien.  Die.  Abtheiluog 
der  Auswanderer  in  dem  Chanate  Nachitschewan  er« 
liielt  allein  mehr  aïs  2,000  Ducaten.  Dièse  Summen, 
vrelche  ganz  meiner  Verantwortlichkelt  iibergeben  wa- 
fen ,  âbergab  ich  dem  Capitan  Derubenka.  Der  ausser- 
ordentllche  Eifer,  die  Ftinctlichkeît  und  Ordnung  in 
den  Geschaften  dièses  Officieres  verdienen  Eurer  Durch- 
laucht  besondere  Aufmerksamkeit. 

Aus  den  beigelegten  Fapieren  vrerden  Eure  Durch- 
laucht  ersehen^  wie  yiele  Familien  durch  einen  jeden 
der  sich  bei  mir  befindenden  Officiere  iibersiedeit,  und 
was  fîir  Summen  zu  ihrer  Unterstiitzung  yertheilt  wur- 
den;  eben  so,  wie  hoch  die  Tafel-  und  Postgelder  der 
Officiere,  und  die  ausserordentlichen  Ausgaben  nach 
Eurer  Durchlaucht  Bestimmung  sich  belauleu. 

Indem  ich  nun  Eurer  Durchlaucht  iiber  mein  gan- 
zes  Wirken  und  Thun  vollstandigen  Bericht  erstattet 
habe,  wage  ich,  hinzuznfiigen,  dass  Sie,  indem  Sie  die 
oeuerworbenen  Fjrovinzen  mit  mehr  als  8,000  Familien 
eines  industriôsen,  arbeitsamen  Volkes  bevôlkerten,  Sie 
for  das  Beich  eine  neue  Quelle  von  Reichthum  eroffnet  - 
haben.  Man  kann  mît  Bestimmtfteit  voraussagen,  dass, 
wie  gross  auch  die  Summen  seyn  mogen  ,  welcbe  fiir 
die  Auswanderer  gegeben  -wurden,  sie  doch  sehrschnell 
der  Regîerung  mit  Ueberschuss  werden  ersetzt  werden. 
Anstatt  der  Wiisten,  die  sich  jetzt  in  dem  alten,  grossen 
Arménien  vorfinden,  vrerden  reiche  Dorfer,  und  viel- 
leicht  auch  Stadte  entstehen ,  von  arbeitliebenden ,  ge*- 
werbsam'en  upd  dem  Monarchen  ergebenen  Bewohnern 
bevôlkert.  ^  ♦ 

Da  ich  Zeuge  war  von  den'maunichfachen  Aufopfe- 
ningen  und  der  Ergebenheit  der  Armenier  fiir  den  rus- 
sîschen  Thron ,  so  werde  ich  mir  die  Freiheit  nehmtn, 
Eure  Durchlaucht,   als  den  Begriinder  ihres  neuersian- 


328    Actes  concern.  la  transphnation  de 

1828  deoen  GlSckeS)  zu  eisuchen,  Ihre  beaondere  Aufoierk* 
aamkeit  auf  aie  zu  richten ,  und  ntcht  zu  unterlaasen, 
beim  allerdurchiauchtigsten  Kaiser  Fârsprache  einzale« 
geo,  da88  das  Schicksal  der  AuswaDderer  erleichtert, 
und  ihre  ueiiea  'Wbhnuogeii  dauerhaft  gegrandet  wer* 
den  mëchleoy  sowohl  ans  Meoschlichkeit,  als  auch  we- 
gen  des  eigenen  Yortheils  des  Reiches. 

Indem  ich  bemerke,  dass  die  Vollziehung  eÎDes  so 
achmeichelhaften,  von  Eurer  Durchlaucht  mir  ertheiltea 
Auftrages  in  meinem  Leben  Epoche  machl,  halte  ich 
es  fiir  meine  Fflichti  noch  hinzaziiftigen^  dass  ich  mich 
vollkommen  gliicklich  schâtzen  wiirde,  wenn  Eure  Durch- 
laucht die  Gnade  haben  wtirden,  Seiner  MajestSt,  dem 
Kaiser  9  die  aich  bei  mir  befiudeodea  8tabs«  und  Cher* 
officiere ,  zur  Belohnung  fiir  ihren  beîspiellosen  Eifer 
und  fur  die  oh  mit  Gefahr  ihres  Lebens  erftillten  Auf* 
trSge  f  Yorzuschlagen.  Dasselbe  bitte  ich  in  Betreff  der 
bôhern  Geistlichkeit ,  und  derjenigen  Einwohner,  vrel- 
che'  mir  eifrig  bei  der  Uebersîedhing  beistanden ,  und 
dass  einige  von  ihnen  in  die  Rechte  wiederum  einge» 
setzt  ifverdeny  deren  sie  sich  seit  langer  Zeit  in  Persien 
erfreuten. 

Tiflis  am  24.  December  1829. 


'Anmerlungen  zu  poraieJienden  jUtenatticien. 

Nach  den  Kindern  Israël  itt  kein  Volk  so  ia  allen  Gegendeo 
der  Erde  verbreitet,  aïs  die  Ârmenier.  Die  armeoifcbeo  Kaufleute 
bilden  grosse  und  wohlhabeDde  Gemeinden  in  Bombay,  Madras 
und  Kalliutta,  deren  AnzabI  susammen  auf  20,000  Pénonen  g^ 
schâtat  wird.  Ârmenîsche  Kaufleute  treiben  einen  grossen  Theil 
des  auswârtigen  UandeU  mit  den  Kdnigreicben  Jenseit  des  Ganges, 
in  Barma,  Siaro  nnd  in  den  englischen  Besitanngen  unter  den  in-> 
docbinesischen  Nationen  ;  die  angesehensten  und  reichsten  Kauf- 
leute der  l(anm  etwaa  mebr  ais  ein  Jahrsebend  gegrûndeten  Han- 
delsstadt  Singapnr  sind  Armenier,  nnd  von  hier  aus  besn^en  sie» 
des  Handels  wegea ,  die  grôssern  Insein  des  ôstlichen  Archipela- 
gus,  wie  Jaira,  Sumatra  nnd  Bornéo,  sowie  die  den  Fremden 
einzig  und  alleia  zngSngliche  Handelsstadt  Kanton.  Die  Arme- 
nier reisen,  und  betreiben  den  Handel  in  den  Chanaten  oder  Fur- 
stentliûmern  Mittelasiens,  wie  Bochara,  Kolcant  uud  Chiwa;  aaf 
Erwerb  ausgehcnd,  dnrchstreifen  sie  Kaschmir  ond  die  andern 
grossen  Besitzungen  des  Ranadschid  Singb,  des  Herrn  voa  Lahor, 


40>000  Arméniens  de  la  Perse  en  Russie.    339 

fo  wle  Afghanistan.  In  Didiolfa,  e!ner  naeh  dér  alten  ber&bmten  1828 
Stadt  Arméniens  benannten  Yorstadt  Upahans,  and  In  andern  Ge- 
genden  Persiena  finden  aich  nicht  unbedentende  Gemeindea  der 
Annenier.  Man  zâblte  daselbst  vor  der  Zeit  Nadir  Schaclia  unge- 
fabr  12,000  armeniaclie  Familîen,  die  aich  damais  dorch  ihren 
Handel  mit  Indien  za  einer  bedeatenden  Stufe  des  Reichtbomes 
imd  Wohlstandes  erboben  hatten,  wovon  die  Tielen  nnd  prachtvol- 
lenHioser  uodKIrchen»  die  jetit  tbeils  nnbenntst  dastehen,  tlieils 
in  Trtîmmem  zerfallen,  sprecbende  Zeugen  sind.  Piese  einst  so 
reiche  nnd  bevôllcerte  Kolonie  der  Armeoier  zfthit  jetzt,  nach  den 
nenesten  Nachricbten,  die  wir  den  tbatigen,  deutschen  MIssionft- 
rea,  Ton  der  Missionsgesellscbaft  zà  Base!  ansgesandt,  verdanicen, 
blMS  SOO  verarmte  Familien.  Annenier  sind  ftberdiess  die  wobi* 
iiabendsten  Kanflente  zu  Cairo  und  Alezandrien,  nnd  *selbst  daa 
Hanpt  der  Kirche  Ton  Abyssinien  ist  jetzt  ein  Armeiiier;  aucb 
der  erste  Gesandte,  der  ?on  Abyssinien  nach  Portugal  gescbicict 
wnrde»  war  ein  Armenier.  Dièse  Nation  bat  religiôse  nnd  Han- 
dcIstticMlerlassangen  in  alien  Theilen  Syriens,  in  der  europâiscben 
TnrI&ei,  in  Rnssiand,  Polen,  în  mehrern  Provinzen  des  ôsterrei*» 
cbiscben  Kaiserstaates  nnd  in  Italien. 

Arménien  nmfasste  in  alten  Zeiten  eine  welte  Lândentrecke 
von  Oat  nach  West;  es  erstreckte  sich  Tom  Eaphrat  bis  zu  dem 
ôstlieben  Theile  der  persischen  Provinz  Aderbaidschan  nnd  dem 
kaapischen  Meere.  '  Nicht  kleiner  war  die  Strecke  von  Siid  nach 
Nord ,  Ton  Mardin  nnd  Nisibis  bis  an  daa  alte  Chaldia  oder  dsa 
hentige  Pascballk  Trebisnnd,  bis  nach  Géorgien  hin,  und  dem 
Ijande  der  Achuank,  dem  Albanien  der  alten  Griechen ,  nnd  dem 
Daghestan  der  Neuem.  Ausserdem  werden  von  den  armeniscben 
Gcograpben  noch  mehrere  Lânder  Westasiens,  wle  Mesopotamien 
und  Cilicien,  im  weitem  Sinne  des  Wortes  zn  Armeniem  gerecli-* 
net,  weil  die  Armenier  zn  irgend  einer  Zeit  dièse  Lânderstriche 
theîls  in  zahireichen  Massen  bewohnt,  theils  anch  sogar  beherrscht 
hatten.  Ein  grosser  Theil  der  alten  Heimath  der  Armenier  ward 
in  der  jûngsten  Zeit  von  Russiand  erobert;  das  armenische  Volk, 
vorzôglicb  der  grôssere ,  nicht  mit  der  katholischen  Kirche  nnirte 
Theil ,  betracbtete  anch  schon  sait  einiger  Zeit  dièses  grosse  Kal- 
serreich  als  sein  nenes  Vaterland.  Seit  sechs  bis  acht  Jaliren  wan- 
dem  desshalb  die  Armenier  in  Masse  ans  den  benachbarten ,  von 
den  Russen  in  den  letzten  Kriegen  mit  den  Persem  nnd  Turken 
aaf  knrze  Zeit  in  fiesitz  genommenen  Provinzen,  ans  Brzernm, 
Aderbaidschan  nnd  Ghilan  nach  den  neuen  Besitznngen  der  Czaren, 
nach  Achalzik,  Kars,  Ërlwan  nnd  Nachitschewan.  In  den  Frie- 
densschlûssen,  die  Rnssiand  seinen  sûdlichen,  der  gegrundeten 
Bifersncht  der  enropâischen  Mâchte  ihr  Daseyn  verdankenden  Nach- 
baren  dictirte,  ward  gewôhniich  die  freie,  ungebinderte  Uebersied- 
Inng  der  cbristlichen  Bevôlkernng  ausbednngen,  —  ein  Artikel,  der, 
so  nnscheinbar  er  anch  gewôhniich  in  dem  Tractate  dastand,  doch 
die  innere  Macht  Persiens  und  der  Tûrkei  mehr  schwâchte,  aïs 
die  Abtretnng  einiger  Districte  Landes.  Die  Wiehtigkeit  dièses 
Artikels  der  Friedenstractate  mit  Persien  und  der  Tûrkei,  nnd  die 
in  Folgç  desselben  staitgefnndene  Auswanderung  einer  grossenAn- 
zahl  Christen,  vorziiglîcb  Armenier,  ans  den  benachbarten  Pro- 
vinzen  def  Pecser  und  T&rken   nach  Rnssiand,   ward  in  Bnropa 


330    Actes  concern.  la  iransplànation  de 

1818  ^'^^'^ff^  8**'  nîcht  bdcaont,  theîls  âbenehen.  Man  kann  nicbt  aa^feiH 
dass  die  Rusfen  im.  eigentlicben  Sinne  des  Wort^  deo  Penern 
ibre  Uaterthanaa  geiraltsam  eotfuhrt  hâtten  ;  wâra  dièses  aber 
auch  gescheliea,  so  wûrde  der  Gesicbtschreiber  in  dieser  Hand- 
laog  bloss  die  râcbeode  Nemesia  erkenneo.  Wie  grausam  nnd  un* 
erbiUlich  streog  verfubr  nicbt  im  Jabre  1605  Scbacb  Âbbas  I,» 
der  Grosse  genaont,  bel  der  gewaltsamen  VerpAanzoog  der  Arme* 
nier  nacb  dem  jenseitigen  Ufer  des  Arazes  oiid  deo  inoem  Pro- 
vinzen  des  persiscben  Reiches!  Um  der  Menge  Forcht  einsojagen, 
wurden  awei  der  angeseheosteo  Armenier  entbaaptet  nnd  mehrem 
andern,  die  Miene  macbten,  sich  den  grausamen  Befeblen  des 
Scfaacbs  zu  wîdersetzen,  Nasen  and  Obren  abgescbnitten.  Ob- 
gleich  einige  Uusead  «Armenier  bei  dem  eiligen  Debersetzen  ûber 
den  Araxes  nnd  aacb  sonst  aaf  dem  bescbweriichen  Zoge  zv  Grande 
gegangen  sind;  so  belief  sich  doch  die  auf  eine  acbt  despotiscbe 
Weise  nacb  Persien  verpflanzte  armeniscbe  Be?ôlkening  anf  nafae 
an  vier  nnd  zwanzig  tansend  F«miiien.  Die  Bescbrei- 
bang  aller  der  Scbrecknisse  und  CJnthaten,  welcbe  dièse  gewaltr- 
same  Bntfubrung  begieiteteo,  kann  man  bei  den  gleîcbzeitigen  ar- 
meniscben  Geschicbtscbreiber  nicbt  obne  Gransen  lesen. 

Es  bednrfte  anch  von  Seiten  der  Russen  gar  keiner  gewaltsa- 
men Massregeln.  Es  ist  gans  natûrlicb,  dass  die  betriebsamen 
nrmeniscben  Handelslente  lleber  nnter  dem  Scbntze  Rnsslands  le- 
ben,  ais  in  dem  von  Unordnnngen  nnd  Bedrficknngen  aller  Art 
heîmgesncbten  Reicbe  Persiens.  Man  hfitte  Sich  dessbalb  keine 
grosse  Mûbe  geben  durfen,  darzutban,  dass  die  Armenier  in  ei- 
gentlicbem  Sinne  des  Wortes  nicbt  znr  Auswanderung  gezwnngen 
wurden.  "Wûrde  nnr  die  rnssische  Regiernng  oder  Graf  Paske- 
witscb-Eriwanski  ancb  fur  den  Unterhalt  der  armen  Answanderer 
gesorgt  faabenl  Man  weiss  ans  dem  Munde  etnes  sebr  ehrenwer- 
tben  Mannes,  der  bei  der  Answanderang  zngegen  wor,  dass  mehr 
als  die  I^&lfte  der  armen  betrogenen  Answanderer  in  den  Cbnna- 
ten  Ëriwan  nnd  Nacbitscbewan  eines  furcbtbaren,  qnalvollen  Hnn- 
gers  gestorben  ist;  fur  dièse  Angabe  spricbt  ancb,  in  so  milden 
Ausdrucken  er  immer  abgefasst  ist,  der  Generalberiebt  des  Ober* 
sten  Laaarew  an  den  Fûrsten  Paskewitscb.  Ist  es  nnter  solcbea 
Umstânden  zu  verwnndem,  dass  die  Herzen  der  Armenier  sich 
von  Russiand  wegwenden  nnd  jener  zweiten  nicbt  weniger  grossen, 
aber  fienscbenfreundlicben  Macbt  in  Asien,  dem  frelen  England, 
znfliegen?  „Die  Armenier,"  was  freilich  angenscbeinlicb  ûbertrie- 
ben  ist,  beisst  es  in  einem  engliscben  Blatte  Indiens*),  nacb  der 
Anssage  eines  armeniscben  Priesters,  Isaac  Catnr,  „die  Armenier 
hassen  die  Rnssen  mebr  als  die  Mobammedaner,  nnd  es  ist  der  all- 
gemeine  Wnnscb  der  cbristlicben  Bevdikerung  Arméniens,  .dass 
England  sie  nnter  seinen  gûtigen  Scbntz  nebmen  môcbte." 

„Die  Rnssen,"  soll  dieser  Priester  ebenfalls  ansgesagt  baben» 
hatten  im  letzten  Kriege,  wâbrend  der  Hândel  mit  Abbas  Mirza, 
den  cbristlicben  Armeniern  vorgescblagen ,  ans  Persien  anszuwan- 
dern ,  nnd  sich  anf  der  linken  Seite  des  kaspischen  Meeres  nieder- 


*)  Siehe  den  Anszng  ans  dem  Meernt  Observer   in   dem   loo- 
doner  Asiatic  Jonmal.  April  1833.  Asiatic  Intelligence.  S.  134. 


40j000  Arméniens  de  la  Perse  en  Russie.    331 

zalaisen.  Man  zwang  die  Armeorer ,  hinter  der  rasslschen  Armée  1828 
fier  za  waodero,  nnd  verspracb  iboen,  aie  fur  Allés,  waa  aie  ver- 
laaaen,  fur  ihre  Hâiuer,  Aecker  nnd  andere  nDbewegliche  Habe  zu 
cntacbâdigen.  Die  armen  Armeoier  verlieaaen  demgeiii&sa  Haoa 
nnd  Hof;  nnd  wnHen,  bis  passende  Niederlassnngen  fur  sie  ge* 
funden  werden  konnten,  in  den  Stidten  aaf  dem  westlioben  13 fer 
des  luspischen  Meeres  einquartirt  Vergebens  harrten  sie  hier 
zwei  Jahre  ans;  nicbts  ward  fur  sie  gethan.  Die  anglfieklichen 
Answanderer  mossten  nacb  Verlauf  dieser  Zeit  wiederum  in  ihre 
Helmath  nach  Persted  zurûckkehren ,  wo  sie  ihre  Hàuser  geplûn* 
dert  und  ihre  Felder  als  Wiîstenéien  antrafen.^ 

Der  dieUebersIedelungleitende  Obritt  Lazare w,  Ist  einSpross- 
Iltt|f  der  Ton  der  ganzen  armenischen  Nation  bochgeacbteten  Fa- 
mille Lazarew.  Dieser  Famille  verdankt  das  armenische  Volk  eine 
der  ersten  und  virksatnsten  Erziehungsanstalten ,  um  die  enropâi- 
sche  Civilisation  nnter  den  onwiasenden,  .durch  die  Herrschaft  der 
Perser  nnd  Tûrken  balbverwilderten  Bewohnem  Arméniens  zu  ver- 
breiten. 


28. 

Note  du  Lord  Dudley  adressée  au 
marquis  de  Palmella. 

(Traduit  de  raoglais.) 

Londres^  Bureau  deê  affaires  étrangères  ^  22  avril  1828, 

Le  soussigné,  etc.  y  a  reçu  les  ordres  de  Sa  Majesté 
pour  accuser  la  réception  d'une  note  de  Votre  Excel- 
lence,  en  date  du  8  courant,  conjointement  avec  un 
extrait  d'une  lettre  du  vicomte  de  Santarem,  et  d'infor* 
mer  Votre  Excellence  que  Sa  Majesté  reçoit  -  les  assu- 
rances de  la  sincérité  des  intentions  -de  S.  A*  R«  Pin- 
faut  régent,  que  le  vicomte  de  Santarem  a  transmis  à 
Votre  Excellence  pour  en  faire  communication  au  gou-« 
vernement  de  Sa  Majesté,  comme  un  témoignage  du  dé- 
sir qu'a  S.  A.  R.  Pinfant  don  Miguel  de  cultiver  Pami- 
tié  et  de  se  concilier  la  confiance  de  Sa  Majesté.  -^  Le 
soussigné,  toutefois,  manquerait  à  son  devoir,  ainsi 
qu'à  la  franchise  et  \  la  sincérité  qui  doivent  régner 
dans  les  relations  entre  deux  pays  si  long-temps  et  si 
intimement  liés  comme  l'Angleterre  et  le  Portugal,  s'il 
voulait  cacher  à  Votre  Excellence  que  beaucoup  d'in- 
cidens,  qui  ont  marqué  l'avènement  de  la  régence  de 
S.  Au  II.,  ont  produit  dans  l'esprit  de  Sa  Majesté  des 
sentimens  d'inquiétude  et  de  désappointement. 


332       Note  du  Lord  Dudley  adressée 

1828  Selon  la  stricte  lettre  des  stipulations  en  Tertu  des- 
quelles S.  A.  R.  prit  en  main  le  gouvernement  du  Por- 
tugal,. S.  A.  R.  ëtait  obligée  d'y  maintenir  la  charte 
constitutionnelle;  par  suite  de  Pesprit  et  de  l'ensemble 
de  ces  mêmes  stipulations^  S.  A.  R.  devait  s'abstenir  de 
tout  ce  qui  aurait  pu  fournir  un  juste  motif  de  craintes 
et  d'alarmes  publiques.  Le  soussigné  se  voit  oblige  de 
remarque^,  avec  infiniment  de  regret ,  que  sous  aucun 
de  ces  deux  potnts  de  vue  il  ne  paraît  pas  qu'on  ait 
satisfait  a  ses  engagemens.  H  sera,  je  crois,  convena- 
ble de  rappeler  au  souvenir  de  Votre  Excellence  les 
|[)romeS6e8  que  fit  S.  A.  R.  avant  son  arrivée  en  Portu- 
gal ,  ainsi  que  les  circonstances  où  sa  conduite  n'y  a 
pas  répondu. 

En  1826,  S.  A.  R.  prêta  \  la  Constitution  le  ser- 
ment prescrit  par  la  charte  portugaise* 

Au  mois  d'octobre  1827,  S.  A.  R.  ayant  été  nom- 
mée par  son  frère  l'empereur  et  roi  don  Pedro,  lieute- 
nant et  régent  en  portugal,  ^^aux  termes  des  lois  exi- 
stant dans  cet  Etat  et  conformément  aux  institua 
lions  données  par  V Empereur  son  auguste  frère  à 
la  monarchie  portugaise  f**  déclara  pai^  ses  plénipo- 
tentiaires, le  baron  de  Yilla-Secca  et  le  comte  de  Vil- 
la-Réal,  sur  le  protocole  dressé  à  cette  occasion  à 
Vienne,  qu'il  avait  fait  écrire  une  lettre  à  sa  soeur,  la 
régente  d'alors,  dona  Maria  Isabel,  „c2e  manière  à  ce 
que  cette  lettre  pût  être  rendue  publique  y  et  à  ce 
qu^elle  ne  laissât  en  même  temps  aucun  doute  sur 
la  Jerme  volonté  de  ce  prince^  en  acceptant  la  lieu^ 
tenance  du  royaume  que  PEmpereur  son  frère  vient 
de  lui  conférer  f  d'en  maintenir  religieusement  les 
institutions  *)»  de  vouer  le  passé  à  un  entier  oubli, 
mais  de  contenir  en  même  temps  avec  force  et  fer-- 
m^té  Pespril  de  parti  et  de  faction  qui  a  trop  long- 
temps agité  le  Portugair 

8.  A.  R.  a  pareillement  adressé  à  S.  M.  une  lettre 

datée  de  Vienne,  du  19  octobre,  où  on  lit  les  paroles 

suivantes  :   ^^Convaincu  de  la  part  qu'elle  {S.  M.)  y 

prendra,  par  suite'  de  ^ancienne  alliance  entre  le 

.    Portugal  et  la  Grande-Bretagne ,   et  que  je  désire 


*)  11  est  évident  que  don  M îgnel  sons  -  entendait  ici  à  cette 
époque  les  institutious  des  Cortès  et  non  pas  la  Constitution  de 
don  Pedro.  (Note  de  l*£dit) 


au  Marquis  cte  Palmella.  '  333 

sincèrement  cultiver^  fose  me  flatter  qu^ette  f^u- 1828 
dra  bien  rnfaccorder  sa  bienveillance  et  son  appui, 
le  but  que  je  me  propose  étant  de  maintenir  mva^ 
riablement  la  tranquillité  et  le  bon  ordre  en  Por» 
tuffalj  au  moyen  des  institutions  octroyées  par 
V Empereur  et  Roi  mon  frère ,  —  institutions  que 
je  suis  fermement  résolu  de  faire  respecter»*^ 

Il  ëtait  impossible  à  S.  M.,  sans  soulever  les  soup- 
çons les  plus  injurieux  pour  le  caractère  et  la  dignité 
d'un  jeune  prince  agissant  alors  sous  la  direction  d'un 
sage  et  vertueux  souverain,  de  douter  de  l'intention  de 
S.  A.  R.|  quant  à  la  mise  II  exécution  de  promesses 
aussi  publiques  et  aussi  solennelles.  Aussi,  S.  A.  R« 
fut-elle,  à  son  arrivée  en  Angleteri'e,  reçue  par  S.  M, 
avec  les  honneurs  et  la  distinction  dus  à  son  rang  élevé. 

Pendant  le  séjour  de  S.  A.  R.  dans  ce  pays,  il  fut 
convenu  par  un  protocole  rédigé  le  12  janvier  1828, 
avec  l'autorisation  de  S.  M.,  de  faciliter  un  emprunt  à 
Fusage  de  S.  A*  R.,  et  de  permettre  que  les  troupes 
anglaises,  qui  devaient  quitter  immédiatement  le  Portu- 
gal, j  restassent  encore  un  certain  temps,  d'après  le 
désir  de  S.  A.  R*  Lorsque  S.  A.  R.  s'embarqua ,  une 
escadre  de  la  flotte  de  S*  M.  reçut  l'ordre  de  raccom- 
pagner, pour  témoigner  devant  tout  le  monde  combien 
S.  M.  se  trouvait  setisfaite  de  voir  la-'lîeutenancè  du 
Portugal  confiée  par  l'empereur  don  Pedro  à  l'infant 
don  Miguel  son  frère. 

L'influence  de  S.  M.  s'exerçait  à  la  même  époque 
à  Rio-Janeiro,  pour  persuader  ^  l'empereur  don  Pedro 
de  compléter  sa  renonciation  à  la  couronne  du  Portu« 
gai ,  et  d'envoyer  en  Europe  la  jeune  reine  dona  Maria 
da  Gloria. 

Tous  ces  actes  si  bienveillans  et  si  utiles  pour  S. 
A.  R.  découlaient  de  la  conviction  de  S.  M.,  que  S.  A. 
R.  l'infant  était  décidé  à  maintenir  la  charte  octroyée 
à  la  nation  portugaise  par  l'empereur  et  roi  don  Pedro, 
charte  que  S.  A.  R.  avait  promis  d'observer  par  les  let- 
tres adressées  de  Vienne  tant  i.  sa  soeur  qu^^  8.  M.,  et 
qu'elle  avait  jurée  avant  de  quitter  cette  dernière  capitale. 

S.  M.  ne  peut  voir  naturellement  qu'avec  faveur 
une  forme  de  gouvernement  qui  ressemble  en  principe 
à  celle  sous  laquelle  ses  propres  Etats  ont  joui  de  si 
longues  années  de  bonheur ,  et  ont  atteint  un  degré  si 
élevé  de  prospérité  et  de  gloire.     8.  M.   ne  saurait  ne 


334       Note  du  Lçrd  Dudley  adressée 

pas  désirer I  que  le  peuple  du  Portugal,  dont  le  sort 
l'intéresse  si  Tivement,  puisse  posséder  TaTantage  de 
semblables  institutions  i  octroyées  par  sou  souTerain 
dans  l'exercice  légitime  de  son  autorité ,  et  confirmées 
par  l'acceptation  et  ressentiment  national. 

S.  M.  ne  peut  donc  assez  déplorer  certaines  circon- 
stances qui  ont  eu  lieu  depuis  le  rçtour  de  S.  h*  R* 
en  Portugal I  et  qui  tendent  à  établir  l'opinion,  parta- 
gée aussi  par  S.  M.,  que  S.  A.  R.  entretenait  un  pro- 
jet fixe  de  ne  pas  suivre  les  injonctions  de  la  charte. 

Par  un  des  articles  de  cette  charte,  le  roi  ou  ré- 
gent de  Portugal,  qui  aurait  dissous  une  assemblée  des 
Cort^  est  tenu  d'en  convoquer  immédiatement  une  nou- 
velle* Il  est  évident  que  l'existence  de  la  charte  elle- 
même  dépend  de  la  stricte  observation  de  ce  précepte 
constitutionnel.  Si,  après  avoir  exercé  sa  prérogative 
de  dissoudre  les  Chambres,  le  souverain  pouvait,  soit 
directement,  soit  sous  un  prétexte  quelconque,  ne  plus 
les  convoquer  pendant  un  espace  de  temps  indéfini,  il 
est  clair  que  la  nature  du  gouvernement  subirait  une 
altération  complète,  et  qu'une  monarchie  limitée  se  chan- 
gerait en  monarchie  absolue. 

Dans  le  cas  actuel,  les  ministres  de  S.  A.  R.  lui 
conseillèrent, .  a.u  lieu  de  convoquer  immédiatement  les 
Cortès,  de  publier  un  décret  déclarant  que  ^cette  con- 
vocation immédiate  est  impraticable.  Us  donnent  pour 
raison  qu'il  n^  a  pas  de  loi  réglementaire  pour  les 
élections,  et  que  les  dispositions  provisoires,  portées  à 
cet  e£Fet  par  le  décret  du  7  août  1826,  sont  évidem- 
ment défectueuses.  Slï  A.  R.  les  abolit  donc  en  consé- 
quence, et  nomme  une  commission  composée  de  dix 
membres  pour  préparer  un  nouveau  règlement  et  le 
présenter  Si  son  approbation.  On  ne  fixe  aucune  épo- 
que à  laquelle  cette  commission  devra  s'acquitter  de  sa 
tâche  9  ni  à  laquelle  le  règlement,  après  avoir  été  sanc- 
tionné par  S.  A.  R. ,  sera  mis  à  exécution.  La  convo- 
cation des  Chambres  peut  donc  ^insi  être  remise  indé- 
finiment, en  opposition  directe  avec  la  volonté  formelle 
de  la  charte  dans  une  de  ses  clauses  fondamentales. 

Cette  irrégularité  si  frappante  ne  saurait  être  justi- 
fiée par  aucune  nécessité.  S.  A.  R.  aurait  pu  éviter  cette 
violation  de  la  charte  de  deux  manières  différentes: 

1^.  En  ne  prononçant  la  dissolution   drs  Chambres 


au  Marqiùs  de  Palmella.  335       \ 

3[u*aprè8  le  vote  d'ane  loi  8ur  le   mode   des   futures  1828 
lections  ; 

2^.  En  prononçant  la  dissolution  des  Chambres,  mais 
en  permettant  de  procéder  aux  Sections  nouvelies  selon 
le  règlement  de  1826. 

Chacune  de  ces  manières  d'agir  eût  été  préférable 
au  parti  que  S.  A.  R.  a  adopté  actuellement,  —  et  qui 
a  provoqué  si  généralement  des  alarmes  et  de  la  dé- 
fiance dans  ses  intentions. 

Mais  ce  n'est  pas  seulement  de  cette  déviation  de 
S.  A.  R.  des  engagemens  positifs  contractés  envers  la 
nation  portugaise  et  l'empereur  don  Ptedro ,  devant  les 
yeux  de  8.  M.  et  de  Fempereur  d'Autriche,  que  S.  M. 
croit  avoir  II  se  plaindre  depuis  l'avènement  de  S.  A. 
R.  à  la  régence.  La  manière  dont  S.A.R.  yient  d'exer- 
cer le  pouvoir  légitime  qui  lui  appartient  n'a  pu,  mal- 
heureusement ^  que  confirmer  les  craintes  déjà  éveillées 
par  des  actes  inconciliables  avec  l^s  institutions  du  pays 
et  avec  ses  propres  promesses. 

Le  but  du  gouvernement  de  S.  A.  R.  était ,  diaprés 
ses  propres  paroles  —  „c?0  maintenir  invariablement 
la  tranquillité  en  Portugal^  au  moyen  des  institua 
tiona  octroyées  par  t Empereur  et  Roi  9  etc."  S.  M. 
n'a  donc  pu  voir  qu'avec  surprise  et  regret,  que  le 
premier  pas  de  8.  A.  R.  vers  l'accomplissement  du  but 
indiqué  a  été  d'appeler  dans  ses  conseils  des  hommes, 
qui,  quelque  distingués  qne  puissent  être  leur  caractère 
et  leur  position  sociale,  étaient  généralement  connus 
pour  appartenir  à  des  opinions  hostiles  aux  institutions 
constitutionnelles. 

8.  A.  R.,  après  avoir  ôté  le  commandement  et  éloigné 
du  service  militaire  beaucoup  de  ceux  qui  ont  mené  les 
troupes  portugaises  à  la  victoire  contre  les  insurgés 
s'opposant,  les  armes  Ji  la  main,  \  la  volonté  de  leur 
souverain  l'empereur  don  Pedro  et  \  l'introduction  de 
la  Charte ,  —  les  a  remplacés  par  des  officiers  notoire- 
ment animés  d'un  esprit  incompatible  avec  la  Constitu- 
tion que  8.  A.  R.  est  dans  l'obligation  de  maintenir. 

Un  gouvernement,  d'ailleurs ,  doit  être  jugé  non 
seulement  ptir  ses  actes  patens,  mais  aussi  par  l'ensem- 
ble des  dispositions  qui  l'animent  et  par  les  impressions 
générales  qu'il  produit.  Celles-ci  sont  aujourd'hui,  en 
Portugal,  décidément  prononcées  contre  la  Charte,  qui 
non  seulement  y  est  déjà  regardée  comme  lettre  morte^ 


336       Note  du  Lord  Dudhy  adressée' 

m 

1838  mais  qui  paraît  même  toucher  au  terme  de  8on  exU 
atence  nominale.  L'ascendant  exclusif  et  hostile  d'un 
pbrti  est  visible  par  l'attitude  décontenancée  ou  la  fuite 
de  l'autre.  Peut  être  exagère-t*on  quelques  alarme^, 
mais  il  est  difficile  de  concevoir  comment  un  si  grand 
nombre  de  personnes  qui  ne  sont  entachées  d'aucun 
crime  chercheraient  leur  sûretë  dans  Pexil,  si  leurs 
craintes  du  përil  étaient  tout-à-iait  sans  fondement. 

En  vertu  de  traités  remontant  à  près  de  deux  siè- 
cles S.  M.  se  trouve  engagée  ^  défendre  le  rojraume  de 
Portugal  contre  toute  attaque  étrangèrej  et  de  .même 
que  hts  prédécesseurs^  S.  M.  s*est  montrée  toujours 
prête  ^  secourir  son  ancien  allié  dans  les  momens  de 
dangers  et  de  difficultés.  S.  M.  ne  peut  ne  pas  sentir 
que  la  meilleure  chance  pour  la  sécurité  et  la  tranquil- 
lité du  Portugal  consiste  dans  le  maintien  de  la  Charte 
octroyée  par  Pempereur  don  Pedro  et  dans  la  renon- 
ciation de  Sa  Majesté*  Impériale  à  ses  droits  à  la  cou« 
ronne.  Chaque  tentative  de  la  part  de  l'Infant  contre 
la  Charte  excitera  ses  partisans  à  considérer  l'empereur 
don  Pedro  comme  leur  protecteur  —  et  peut-être  leur 
vengeur.  Le  moins  à,  quoi  Ton  puisse  s'attendre  dans 
un  pareil  état  de  choses,  c'est  que  don  Pedro,  malgré 
les  sollicitations  les  plus  sérieuses  de  la  part  de  S.  M., 
retardera  son  abdication  et  donnera  des  ordres  de  Rio- 
Janeiro  pour  l'exécution  des  lois  dont  l'acceptation ,  en 
Portugal ,  devait  seule  déterminer  sa  renonciation  à  la 
couronne.  C'est  ainsi  que  seront  jetés  les  fondemens 
d'une  guerre  civile  entre  les  deux  grands  partis  dans 
l'Etat,  Tun  sous  la  direction  de  l'Empereur,  l'autre 
sous  celle  de  l'Infant,  et  le  Portugal,  ùinA  divisé,  af- 
faibli, épuisé,  deviendra  une  conquête  facile  pour  un 
ennemi  étranger.  Ce  n'est  pas  sous  l'empire  de  telles 
circonstances»  que  les  prédécesseurs  de  S«  M.  ou  S.  M. 
elle-même  s'est  alliée  avec  le  Portugal,  et  a  déployé  les 
forces  britanniques  pour  lui  porter  secours.. 

Le  soussigné  a  donc  reçu  l'ordre  de  S.  M.  d'infor- 
mer Votre  Excellence,  que  toutes  ces  circonstances  et  les 
conséquences  qui  en  découlent  évidemment  ont  excité 
chez  S.  M.  de  l'inauiétude  sur  le  sort  du  Portugal  et 
sur  le  bien  et  le  bonheur  de  tinfant  lui'-méme.  Le 
soussigné  ne  dissimule  point  à  V.  E.  que  cette  inquié- 
tude n'a  pas  été  écartée   de  l'esprit  des  ministres  de  S. 


ou  Marquis  de  Palmella.  337 

M.  par  Textraît  de  la  lethre  du  vicomte   de  Santarem  18SS 
incluse  dans  la  note  de  V.E.  en  date  du  8  du  couranu 

L'impression  qui  résulte  d'actes  tellement  inconcilia- 
bles avec  les  sermens  itérativemeut  prononces  et  les 
promesses  si  fréquemment  renouvelées  par  un  prince  — - 
se  saurait  être  détruite  par  la  déclaration  d*un  ministre 
^ue  rintention  de  son  mattre  est  autre  que  ce  que 
l'esprit  et  la  tendance  de  son  gouvernement  n'ont  que 
trop  clairement  prouvé  dès  l'origine. 

Dans  cette  situation  des  choses ,  S.  M.  attend  les  . 
résultats  de  ce  qui  se  passe  aujourd'hui  en  Portugal^ 
sans  impatience,  mais  non  sans  une  inquiétude  propor- 
tiennée  à  l'intérêt  qu'elle  a  toujours  pris  au  bonheur 
et  à  la  tranquillité  de  ce  Royaume  et  à  l'idée  que  S. 
M.  se  fait  sur  le  péril  que  courent  tous  ces  avantages, 
ainsi  que  la  sécurité  et  Phonneur  de  S*  A.  JR/  elle-- 
méme^  à  la  suite  de  la  conduite  du  gouvernement  por- 
tugais depuis  le  moment  du  retour  de  S.  A.  R. 

Le  soussigné  ^  etc. 

DVDI.XT. 


29. 

Dépêche  résef*vée  de  M.  de  Tatischeff^ 
Ambassadeur  de  la  Russie  à  Vienne^ 
transmise  à  St.  Petersbourg,  en  date 

du  29  Juin  1828* 

A  Son  Excellence,  M.  le  Comte  de  Nesseirode. 

rienne,  le  89  Juin  I8«l. 

Les  bruits  qui  se  sont  répandus  à  Varsovie,  et  qui 
doivent  être  parvenus  à  Saint-Pétersbourg»  semblent 
prêter  à  la  cour  de  Vienne  le  projet  d'exciter  en  GaU 
lide  un  esprit  de  nationalité. 

Nous  sommes  trop  intéressés  à  surveiller  la  marche 
de  notre  astucieuse  voisine  pour  que  j'aie  négligé  de  por- 
ter mon  attention  sur  un  point  aussi  rapproché  de  nous. 
Ayant  vérifié  les  faits,  et  les  ayant  examinés  sous  le 
rapport  des  intérêts  de  l'Autriche ,  je  crois  devoir  sou« 
mettre  l'opinion  que  je  m'en  suis  formée  au  jugement 
de  Sa  Majesté  Impérial^. 

Lorsqu'il  a  été  décidé  que  la  Gallicie  occidentale  et 

Nou¥.  SuppUm,    Tome  IJI,  Y 


338  Dépêche  de  M.  de  Tatischeff 

IBSBla  majeure  partie  du  duebë  de  Varsovie  devaient  tom* 
ber  en  partage  à  la  Russie ,  le  cabinet  de  Vienne  au« 
rait  prëfërë  que  ces  provinces  fussent  simplement  in- 
corporées à  Fempire.  Mais  n'étant  point  parvenue  h 
détourner  l'empereur  Alexandre  de  la  restauration  da 
royaume  de  Pologne ,  FAutriche  a  redouté  l'impressioa 
que  produirait  cet  événement  sur  les  Polonais  qui  res-« 
taient  sous  sa  domination.  Dès  lors  Tempereur  Fran- 
çois prit  à  tâche  de  se  populariser  en  Gallicie.  Dans 
cette  fin ,  le  voyage  que  Sa  Majesté  y  fit  en  1817  fut 
signalé  par  nombre  de  grâces  et  de  faveurs  répandues 
sur  les  personnes  notables  du  pays,  et  depuis  cette  épo- 
que on  n'a  point  négligé  de  cajoler  la  noblesse. 

La  nomination  du  prince  Lobkovitz  est  peut-être 
due  au  hasard,  qui  a  rendu  à  Léopold  la  place  de  gou- 
verneur vacante ,  au  moment  où  FEmpereur  voulait  l'a- 
vancer dans  sa  carrière;  néanmoins  on  n*aura  pas  né- 
gligé de  faire  usage  des  qualités  qui  lui  sont  propres 
^  pour  les  faire  tourner  à  l'avantage  du  service  qui  lui 
est  confié.  Etant  de  la  Bohême/  il  est  è  l'abri  de  la 
, répugnance  que  l'on  éprouve  en  Gallicie  pour  les  Alle- 
mands. Il  lui  a  été  facile  d'apprendre  la  langue  polo- 
naise, et  en  général  il  plait  è  ses  administt*és.  Flatté 
de  ses  succès ,  et,  croyant  se  rendre  plus  agréable  en- 
core, ce  jeune  homme  parle  souvent  de  son  extraction 
(l^s  Lobkovitz  descendent  dePopiel),  et  en  a  pris  pré- 
texte pour  paraître  à  quelques  fêtes  en  habit  polonais. 
Cependant  les  moyens  qu'on  a  employés  pour  captiver 
les  esprits  des  Galliciens»  l'élévation  de  la  Gallicje  au 
rang  de  royaume,  le  rétablissement  des  charges  de  cour, 
etc.,  etc.,  ne  doivent  être  considérés  que  comme  des 
mesures  défensives  et  de  conservation.  Je  ne  trouve 
,  aucune  concordance  entre  le  projet  dont  l'Autriche  est 
soupçonnée  et  sa  manière  d'administrer  la  Gallicie.  La 
justice  ne  s^  rend  point  en  langue  polonaise,  mais  en 
latin  ;  les  actes  de  l'administration  sont  publiés  en  allemand, 
et  la  Gallicie  ressent  pîus  que  les  autres  parties  de  la 
monarchie  autrichienne  le  poids  des  impôts.  La  coupe 
de  l'habit  du  g|ouverneur  serait-elle  suffisante  pour  com- 
penser ces  motifs  réels  de  doléance  ?  Les  habitans  de 
la  Gallicie  comparent  la  quotité  des  redevances  que  l'on 
paie  dans  le  royaume  de  Pologne  et  dans  nos  provin- 
ces, qui  les  avoisinent,  et  cette  comparaison  n'est  point 
à  l'avantage  des  charges  qui  pèsent  sur  eux.    Aussi  les 


transmise  de  tienne  à  St.  Petersbourg.      339 

habitaiis  de  Taroopol  et  de  Zalesczyki  b^nÎBseut  les  an*  I8BB 
jiéeê  qu'ils  OQt  yëcu  sous  le  sceptre  de  la  Russiei  et  re- 
grettent ce  temps  de  leur  prospërit^*  La  cour  de  Vieune 
ne  l'ignore  point  1  et  je  suis  convaincu  qu'elle  aurait 
^téîivéj  \  toute  autre  combinaison,  l'avantage  rëel  de 
germaniser  son  royaume  de  Gallicie  et  de  Lodomerie, 
Ce  n*est  qu'après  avoir  reconnu  Timpossibillté  de  pro- 
duire son  amalgame  absolu  avec  les  pays  allemands, 
qu'elle  s'est  rësign^e  à  la  conduite  que  )e  ^iens  de  dé- 
tailler. Les  inquiétudes  que  donne  à  l'Autriche  la  puis- 
sance de  la  Russie  lui  feront  sans  doute  voir  avec  une 
secrète  satisfaction  tout  embarras  qui  pourrait  nous  sur- 
venir; mais  sa  position  lui  interdira  toujours  d'y  con- 
tribuer en  excitant  des  troubles  en  Pologne  par  Tentre- 
mise  des  Galliciens,  plus  portés  à  se  rallier  a  leurs  an- 
èiens  compatriotes,  que  capables  d'arracher  ce  royaume 
à  Tempire  de  Russie. 

Ce  qui  me  confirme  dans  cette  idée,  c'est  que  l'on 
est  fort  mÀ:ontent,  ici,  que  le  prince  Lobkovitz  ait 
poussé  aussi  loin  ses  démonstrations.  Tout  récemment, 
Il  Toccasion  de  la  première  pierre  posée  au  bâtiment  de 
la  Bibliothèque  léguée  k  la  ville  de  Léopol  par  le  comte 
Ossolioski ,  le  gouverneur  et  le  prince  Henri  Lubo- 
fflirski  y  ont  paru  en  costume  pQlonais;  dès  que  la 
nouvelle  en  est  parvenue  ici  |  on  a  non  seulement  dés- 
approuvé ces  travestissemens  I  mais  ou  les  a  définitive- 
ment défendus»  Le  ministre  de  la  police  a  été  chargé 
d'exprimer  au  prince  Lobkovitz  \€  mécontetitement  de 
l'Empereur,  et  de  lui  enjoindre  de  faire  «ussi  quitter 
le  costume  polonais  au  prince  Lubomirski.  Le  comte 
Sedlnitzki  s'est  acquitté  de  cette  commission  dans  des 
termes  tellement  péremptoires ,  que  ces  mascarades  ne 
pourront  plus  se  renouveler.  La  mercuriale  que  l'on 
vient  d'adresser  au  gouvierneur  de  Léopol  ne  pourra 
pas  manquer  d'être  bientôt  connue  du  public,  et  dé- 
truira d'autant  mieux  les  illusions  qu'on  avait  provo- 
quées. Quel  que  soit  le  degré  d'habileté  que  Ton  peut 
supposer  au  cabinet  de  Vienne  dans  la  sciebce  des  ma- 
chinations, je  ne  saurais  admettre  que  ses  intrigues 
puissent  amener  quelques  dangers  pour  nous  len  Po- 
logne. Ce  cabinet  calcule  d'ailleurs  trop  exactement 
pour  88  lancer  dans  un  champ  où  il  ne  peut  récolter 
que  des  périls  pour  l'Autriche.  Néanmoins  j'aurai  soin 
d'observer  sa  conduite  envers   les  Polonais,  et  Je  ne 

Y2. 


340     Dépêche  de  Comte  Pozzo  ai  Borgo 

1628  manquerai  point  '  d'informer  Votre  Excellence  des  in< 
dices  gui  pourront  servir  à  nous  éclairer  sur  ses  in< 
tentions. 

Signe:    Tahschiff. 


30. 

Dépêche  très  réservée  du  Cointe  Pozzo 
di  Borgo  transmise  au  Comte  de 
Nesselrode  à  St.  Petersbourg.  En 
date  de  Paris,  le  28  Novembre  1828. 

La  notice  confidentielle  que  le  cabinet  impâîal  a 
Juge  k  propos  de  transmettre  à  ses  reprësentans  aupris 
des  quatre  cours  principales  de  l'Europe  y  relativement 
aux  evënemens  de  la  campagne  (en  Turquie)  et  à  la 
position  réciproque  dans  laquelle  se  trouvent  les  deux 
puissances  belligérantes  à  la  fin  de  la  saison  des  opëra- 
fions  militaires  y  donne  une  idëe  juste  et  complète  du 
caractère  de  la  guerre  et  de  la  manière  dont  elle  a  éii 
conduite. 

Comme  vous  Faves  observa,  M.  le  Comte,  rien  dans 
ce  tableau  ne  Justifie  les  espérances  odieuses  et  mal  fon- 
dées des  ennemis  de  la  Russie,  et  on  a  raison  de  s'é- 
tonner  que  la  jalousie  et  la  haine  se  soient  aveuglées 
au  point  de  mécqnnattre  si  grossièrement  la  vérité. 

En  se  décidant  à  obtenir  justice  par  la  guerre,  TEm- 
pereur  porta  dans  le  nombre  et  dans  l'emploi  de  ses 
forces  cet  esprit  de  modération  et  d'humanité  qui  était 
inséparable  des  motifs  et  du  but  qui  avaient  obligé  Sa 
Majesté  à  prendre  les  armes  dans  l'espoir'  que  d'un 
câté ,  l'ennemi ,  moins  obstiné  à  risquer  sa  ruine,  cherr 
cherait  son  salut  dans  la  paix,  et  de  l'autre  que  les  ca- 
binets intéressés  à  ce  résultat,  et  notamment  celui  de 
Vienne,  se  seraient  empressés  sincèrement  d'inculquer 
\  la  Porte-Ottomane  une  conduite  si  prudente  et  si 
nécessaire. 

Ce  calcul,  quoique  fondé  sur  des  données  plausibles, 
a  manqué,  nous  devons  l'avouer,  par  l'opiniâtreté  in- 
considérée du  Sultan,  et  par  la  politique  hostile  et 
fausse  du  cabinet  autrichien. 

Toutefois  ces  résistances  et  ces  menéea  n'ont  pu  ce- 


transmise  de  Paris  à  St.  Petershourg.     341 

pendaot  empêcher  les  succès  notables  de  la  cainpagot|'1828 
ni  les  conquêtes  que  la  seule  fractioo  de  Tarmëe  impé- 
riale, qui  y  a  pris  part  ^  a  pu  aciiever  au  milieu  des 
obstacles  que  la  valeur  ou  le  désespoir  de  Tennemi,  et 
encore  plus  l'âpreté  de  la  nature,  lui  ont  conslamnient 
opposés.  Dès  que  Fimpatience  du  public  et  les  illusions 
de  nos  adversaires  ont  donné  aux  événemens  le  temps 
de  paraître  et  de  se  présenter  tels  qu'ils  sont,  il  n'y  a 
nul  doute  que  la  force  de  la  vérité  n'ait  triomphé  des 
préventions  ou  des  erreurs,  et  que  notre  position  ne 
soit  maintenant  appréciée  avec  tous  ses  avantages.  Les 
sacrifices  que  nous  atons  faits  pour  les  obtenir,  quoi* 
que  considérables,  ne  sont  nullement  disproportionnés 
avec  les  résultats ,  et  la  grandeur  de  nos  ressources  se 
montre  encore  d'une  manière  formidable  à  ceux  tnéne 
qui  sont  le  plus  portés  \  les  révoquer  ea  doute. 

Ces  vérités,  M.  le  Comte,  sont  évidentes  pour,  le 
gouvernement  français,  qui  ne  les  a  jamais  méconnues, 
el  pour  les  personnes  impartiales  et  de  bonne  foi  dans 
ce  pays.  J*a)outenii  même ,  d'après  les  notions  qui  me 
sont  parvenues,  qu'elles  le  sont  également  pour  le  duc 
de  Wellington:  ce  grand  militaire  n*a  jamais  tiré  des 
conséquences  graves  des  succès  accidentels  et  de  la  ré- 
sistance inattendue  des  Turcs;  il  a  attribué  à  chaque 
événement  son  degré  d'importance  et  s'est  gardé  d'en 
exagérer  les  effets.  Dès  qu'il  a  connu  le  nombre  de 
troupes  impériales  qui  avaient  passé  le  Danube,  il  a 
cessé,  à  la  vérité,  de  s'attendre  à  des  évémens  décisifs; 
mais  il  ne  s'est  point  dissimulé  que  la  supériorité  re- 
lative resterait  \  nos  armes  et  que  la  discipline  triom- 
pherait de  Tenthousiasme.  C'est  dans  cette  conviction 
qu'il  voit  la  probabilité  et  presque  la  certitude  d'une 
nouvelle  campagne,  et  qn.'il  en  appréhende  les  suites 
les  plus  désastreuses  pour  l'empire  ottoman,  parce  qu'il 
croit,  avec  raison,  que  l'expérience  nous  dictera  les  pré- 
cautions, et  que  l'Empereur  est  à  même  de  n'en  négli- 
ger aucune.  Ces  renseignemens  me  sont  fournis  d*une 
manière  positive  par  M.  le  prince  de  Polignac,  qui 
vieot  d'arriver  de  Londres,  et  qui  en  a  fait  part  au 
Roi  et  aux  ministres;  et  je  suis  d'autant  plus  porté  à 
J  ajouter  foi,  qu'ils  se  trouvent  conformes  a  cett'e  sa- 
gacité innée  que  j'ai  toujours  reconnue  dans  le  Duc, 
lorsqu'il  s'est  agi  d'exercer  son  jugement   sur  des  ques- 


342     Dépèche  de  Comte  Pozzo  di  Borgo 

1828'tioDS  relatires  à  une  profeisidn   où  il  a   excelle    d*une 
manière  tranicendaote* 

Cette  nouyelle  campagne,  que  nos  adversaires  ou 
ceux  qui  sont  jaloux  de  notre  grandeur,  craignent  tant 
de  voir  commencer,  est  devenue,  M.  le  Comte,  néces- 
saire et  inévitable,  La  dignité ,  Thonneur  et  les  inii* 
rets  de  TEmpereur  et  de  TEmpire  Texigent, 

Lorsque  le  cabinet  impérial  a  examina  la  question 
si  le  cas  ëtait  arrivé  de  prendre  les  armes  contre  la 
Porte  à  la  suite  des  provocations  du  Sultan,  il  aurait 
pu  exister  des  doutes  sur  l'urgence  de  cette  mesure  aux 
yeux  de  ceux  qui  n'avaient  pas  assez  méAi\4  sur  les 
effets  des  réformes  sanglantes  que  le  chef  de  Pempire 
ottoman  venait  d'exécuter  avec  une  force  terrible ,  el 
sur  rintérét  que  la  consolidation  de  cet  empire  inspi- 
rait aux  cabinets  de  r£urope  en  général,  et  notamment 
à  ceux  qui  sont  moins  bien  disposés  envers  la  Russie  ; 
maintenant  Texpérience  que  nous  devons  faire  doit  ré- 
unir toutes  les  opinions  en  faveur  du  parti  qui  a  été 
adopté.  L'Empereur  a  mis  le  système  turc  à  Tépreûve, 
et  Sa  Majesté  l'a  trouvé  dans  un  commencement  d'or- 
ganisation physique  et  morale  qu'il  n'avait  pas*jusqti'à 
présent*  Si  le  Sultan  a  pu  nous  opposer  une  résistance 
plus  vive  et  plus  régulière,  tandis  qu'il  avait  à  peine 
réuni  les  élémens  de  son  nouveau  plan  de  réforme  et 
d'amélioration,  combien  l'aurions-nous  trouvé  formida- 
ble dans  le  cas  où  il  aurait  eu  le  ternes  de  lui  donner 
plus  de  solidité  et  de  rendre  impénétrable  cette  barrière 
que  nous  avons  tant  de  peine  à  franchir,  quoique  l'art 
ne  soit  encore  venu  qu'imparfaitement  au  secours  de 
la  nature. 

Puisque  les  choses  étaient  telles,  nous  devons  donc 
nous  féliciter  de  les  avoir  attaquées,  avant  qu'elles  nous 
devinssent  plus  dangereuses;  car  le  délai  n'aurait  fait 
qu'empirer  notre  situation  relative,  et  nous  préparer  de 
plus  grands  obstacles  que  ceux  que  nous  rencontrons» 

Si  je  devais  ajouter  une  preuve  de  plus  à  cette  vé- 
rité, je  la  chercherais  dans  l'ensemble  et  dans  les  rues 
de  la  notice  confidentielle  du  ministère  impériaL  Loin 
de  diminuer  les  exigences  et  les  conditioi^s  qu'il  met  à 
la  paix,  j'ai  observé  avec  une  vive  satisfaction  qu'il  lee 
augmente,  après  que  la  campagne  lui  a  donné  une  plus 
juste  idée  de  l'état  réel  dea  choses ,  et  l'a  convaincu  du 


troii^miêe  de  Paris  à  Si.  Peterèbourg.     343 

besoin  ^d'augmenter    lee  précautiona  pôar   diminuer  lés 
daogera  de  l'avenir*  i' 

GcUe  conviction  n'eat  pas  Peffet  d'un  raiaoutemeol 
spéculatif,  mais  de  l'expérience  acquise  sur  les  lieux  et 
au  milieu  des  combats;  elle  justifie  le  parti  pris  de 
faire  la  guerre  i  el  d^Montre  la  justesse  deé  motifs  qui 
KoBt' fait,  adopter. 

iILest  une  autre  raison  qui  rend  de  nouveaux  .Imio* 
cis  et  une  supëriorifé  plus  prononcée  en  .  notre  finveur, 
indispensables  f  si  nous  voulons  obtenir  le  but  de  la 
guerre.  Lorsque  r£mpereur  Ta  commencée ,.  TEurope 
a  éii  avertie  que  SaMajestë  s'abstiendrait  de  conquêtes 
et  ne  demanderait  qtie  d'être  indemnisée  de  ses  djfpen- 
ses,  et  d'obtenir  des  garanties  morales  pour  la  liberté 
de  stfn  commerce.  Il  est  naturel  que  les  cabinets  y  loin 
d'être  portes  à  donner  de  la  latitude  à  ces  expressions 
gënërales ,  ont  d&  désirer  d'en  circonscrire  Peffet  ^  aux 
plus  petits  résultats  possibles.  Supposons  .  maintenant 
que  y  lorsque  le  Sultan  a  eu  partie  surpasse  leurs  espé* 
rances.par  sa  résistance ,  lorsque  quelquun  d'entre  eux 
peut  encore  se  complaire  dans  l'idée  de  notre  tfaifadeès^ 
sous  mettions  en  avant .  les  conditions  :  articulées  'sage(> 
ment  par  Votre  Excellence  dans  sa  note  cenfidentielley 
tous  élèveront  leurs  .voix  contre  Ténormité  de  iios  prér 
tentions,  et  tous,  sans  exception ,  ks' trouveront  dures 
et  peutoétre  injustes.  J'ai  dit  sans  exception^  parce  que 
dans  ce  cas  je  n'en  exclus  ni  la  Frahoe  ni  la  Prusse. 
Ces  deux  cours  ont  sans  nul  doute  une  politique  aml^ 
cale  et  bienveîliante  envers  >la  Russie ,  elles  ne  s'asso*- 
deront  pas  à  ses  ennemis  et  ne  s'armeront  pas  contre 
elle,  mais  leur  désir  de  la  paix  est  tel,  et  le  liesoin  de 
voir  mettre  un  terme  aux  oomplicatîons  que  la  conti- 
nuation des  hostilités  peut  amener,  si  pressant,  qdeU 
les  croiront  ue  pas  pouvoir  s^mpécher  de  désapprouver 
tout  ce  qui  retarde  une  conclusion  si  désirable  à  leurs 
yeux,  dès  que  le  Sultan  aura  consenti  à  rétaUir  Fétat 
des  choses  ante  belluirif  et  à  céder  ce  qiie  l'opinion 
nous  a  déjà  sacrifié ,  les  forteresses  et  le  littoral  asiati- 
que de  la  mer  Noire. 

La  destruction  de  celles  qui  existent  sur  la  rive 
droite  du  Danube  et  sur  le  versant  de  Balkan  sera  re- 
gardée comme  ayant  pour  objet  la  ruine  prochaine  de 
l'empire  ottoman*  On  invoquera  nos  promesses ,  on 
refusera  d^admetlre  nos  explications,    et   il  se   formera 


344    Dépêche  de  Comte  Pozzo  di  Borgo 

nSB  utasi  *un  Toeu  g^n^ral  en  Europe  plua  ou  moiM  actif,, 
à  la  Yifiiéf  et  dans  des  intentions  différentes ,  mais  cë« 
pendant  contraire  dans  le  fond   ii  ce  que  nous  sommes 
dans  la  n^essitrf  d'obtenir. 

Ce  résultat  embarrassant ,  et  même  fâcheux  po«r 
nous,  serait  la  cons^uence  imm^iaté  et  inévitable  de 
toute  négociation  .dans  Fëtat  actuel  des  choèes.  Si  elle 
avait  lieu  y  nous  ne  pourrions  nous  dispenser  de  mettre 
au  Jour  nos  intentions.  Dès  Jors  les  Turcs  en  appelle* 
raient  \  l'Europe  cbrëtienney  qui,  sans  contredit,  ac- 
cueillerait leurs  réclamations I  quoique,  comme. je  Tai 
dëjii  observé,  avec  des  différences  dans  le  degrë  et  la 
nature  de  ses  sentimens;  cependant  cette  différence  dans 
l'action  n*en  établirait  pas  une  dans  la  manière  défavo- 
rable de  juger  moralement  et  politiquement  nos  pré- 
tentions. 

Une  telle  disposition  est  la  conséquence  toute  natu- 
relle de  cette  espèce  d'amalgame  européen,  auquel  nous 
avons  dû  associer  la  politique  spéciale  '  de  l'empire.  — 
L'intérêt  de  tous  les  autres  est  de  nous  y  tenir,  parce 
qu-'ila  ont  plus  de  chances  à  entraver  nos  démarches; 
le  nAtre  doit  tendre  à  nous  en  délivrer  insensiblement 
par  la  force  des  événemens,  et  sans  avoir  l'air,  s'il  est 
possible,  de  vouloir  leur  échapper. 

Le  plus  sAr  moyen  d'accomplir  cet  objet  essentiel 
\  notre  indépendance  présente  et  future,  et  d'éluder 
sans  affectation  la  négociation  intempestive  que  les  cours 
de  l'Europe  voudraient  amener  durant  l'hiv^er,  est  de 
udîis  mettre  en  mesure  de  commencer  la  campagne  pro- 
chaine avec  des  préparatifs  et  des  forces  qui  emportent 
tout  devant  elles. 

Cette  opération ,  f  ose  Tespérer,  n'est  pas  supérieure 
ik  nos  moyens. ,  L'Empereur  a  de  plus  l'expérience  ac- 
quise dans  la  campagne  qui  vient  de  finir.  Sa  Majesté 
a  vu  et  Jugé  les  obstacles.  Elle  a  connu  ce  que  la 
prévoyance  de  ses  subordonnés  n'a  pu  ou  même  n'a  su 
deviner.  Les  généraux,  les  chefs  de  corps,  les  officiers 
eux-mêmes  ne  seront  pas  surpris  de  la  manière  dont 
l'ennemi  s'est  opposé  k  leur  valeur;  on  connaîtra  d'a- 
vance le  matériel  qui  est  nécessaire  aux  opérations  qu'on 
se  propose,  et  on  y  pourvoira;  et  leur  marche  enfin 
ne  sera  plus  un  essai,  mais  un  combat  décisif,  soutenu 
par  tous  les  moyens  qui  doivent  nous  le  rendre  fa- 
vorable. 


où 


transmise  de  Paris  à  St  Petershaurg.    345 

Les  iiiéoageineo8  qui  û*ouI  8erv!  qu^l^  eofasrdir  l'en*  182Ô 
nemi  et  à  donner  aux  éenrîmetts  malTeillans  de  l'Au« 
triche  em  particulier ,  et  d'une  grande  portion  du  pu* 
blic  anglais,  l'occasion  de  noircir  par  dès  calomnies  les 
actes  de  la  plus  honorable  gëntfrosit^v  cesseront  entiè* 
rement.  Nous  laisserons  les  chrë|iens  combattre  leurs 
tyrans,  et  nou9  susciterons  ik  notre'  ennemi  toutes  les 
tempêtes  qu'il  provoque,  puisqu'elles  deriennent  une 
partie  de  notre  dëfense  naturelle  et  un  moyen  de  le 
contraindre  à  se  soumettre  aux  conditions  qu^il  est  de 
notre  honneur  et  de  notre  salut  de  lui  imposer. 

Votre  Excellence  connatt  que   du  premier  imoment 

il  sVst  agi  de  faire  la  guerre,  {'osai  lui  soumettre 
l'opinion  de  réduire  les  forteresses  principales  '  qui  gar* 
daient  l'entrëe  des  provinces  intérieures  de  l'empire  ot« 
toman^  et  par  cela  même  les  approches  de  la  capitale. 
Quelques  uns  de  ces  boulevards  sont  déjà  en  nos  mains; 
les  autres ,  principalement  ceux  qui  restent  sur  le  Da- 
nube, doivent  j  tomber.  En  les  ayant  en  notre  pou* 
voir,  non  seulement  nous  serons  libres  dans  tous  nos 
autres  mouvemens,  mais  nous  nous  serons  formé  une^ 
frontière  formidable  contre  les  attaques  de  rAutricbe. 
En  eiFet,  elle  ne  saurait  nous  porter  des  coups  incom- 
modes qu'en  débouchant  dans  les  principautés  et  eti 
menaçant  nos  communications.  Si  nous  sommes  une 
fois  établis  sur  les  deux  rives  du  Danube,  c'est  elle 
ui  manquerait  de  points  d'appui  si  elle  voulait  descen- 
re  dans  les  plaines,  tandis  que  nous  serions  les  maî- 
tres de  menacer  II  notre  tour  les  forces  qu'elle  aurait 
aventurées»  Ces  idées  sont  celles  que  j'ai  retrouvées 
dans  Fexposé  du  cabinet  impérial ,  ou  fai  pu  reconnaî- 
tre le  projet  d'opérer  à  la  fois  sur  le  Danube  et  de 
porter  une  armée  suffisante  en  avant,,  appuyée  par 
Varna  et  par  la  flotte,  et  garantie  par  un  corps  d'ob- 
servation contre  Choumla. 

Ce  plan,  soutenu  par  tous  les  moyens  propres  à  en 
assurer  la  réussite,  peut  mettre  dans  deux  mois  d'opé- 
rations l'empire  ottoman  à  découvert,  et  en  faire  dé- 
pendre le  sort  de  la  volonté  de  l'Empreur.  C'est  alors 
que  les  cabinets  de  l'Europe  redoubleront  d'efforts  pour 
forcer  le  Sultan  à  la  paix,  parce  qu'ils  verront  qu'ils 
ne  pourront  le  sauver  que  par  un  traité.  Leur  unani- 
mité ne  peut  exister  que  dans»  ce  cas  ;  car  dans  tout 
autre ,  et  s'il  s'agissait  d'hostilités  contre  la  Russie ,  l'ac- 


3 


346     DJpéche  de  Corhte  Porso  di  Bùrgo 

• 

IfiSBcord  eutre  eux  fsC  impossible.  Cette  situation  serait 
celle  qui  conviendrait  le  plus  \  l'empereur.  Pouvant 
faire  plus,  Sa  Majestë  consentirait  à  exiger  noins»  et 
ce  minimum  «e  réduirait  aux  propositions  contenues 
dans  Texposë  twnfidentiel  de  Votre  Èxcelience,  Parre- 
mr  k  ce  point  de  supériorité,  me  semble  devoir  être  le 
but  de  tous  nos  effortSé  Cette  supërioritë  est  derenue 
maintenant  une  coûtlîtion  Ap  .notre  existence  politique, 
telle  que  nous  devons  l'établie  et  la  maintenir  aux  yeux 
du  monde  et  aux  nâtres.  Nos  adversaires,  et  il  faut 
convenir  que  nous  en  avons,  ont  conÇu  des  espëran- 
ces  contraires ,  leuc  malveillance  a  triomphé  de  leur 
dissimulation  accoutumée;  nous  n*avons  plus  rien  \  ap«- 
prendre  à  cet  égard;  fl  nous  reste  simplement  à  les 
démentir  par  les  faits ,  et  nous  le  pouvons. 

Ce  serait  y  \  mon  avis,  une  erreur  grave',  si  nous 
voulions  affaiblir  nos  forces  sur  le  théâtre  réel  de  la 
guerre ,  pour  en  laisser  de  très  considérables  sur  d'au- 
tres points  éloignés,  oà  nous  devons  être  simplement 
en  observation*  L'Autriche  seiile  peut  nous  attaquer. 
Avant  qu^^e  s'y  dédde,  nous  en  serons  avertis  par  ses 
inotivemens;  s'ils  ont  lieu  contre  quelque  partie  de  nos 
frontièires  lointaines  du  Danube,  ils  ne  seront  pas  de 
longue  durée  et  lie  feront  pas  beaucoup  d'effet,  comme 
toutes  les  diversions  excentriques.  Si  au  contraire  ils 
sont  dirigés ,  comme  il  est  plus  probable  dans  l'hypo- 
thèse donnée,  de  manière  à  interrompre  par  leur  in- 
iluence  immédiate  nos  opérations  contre  les  Turcs,  alors 
nous  serons  &  portée  de  les  paralyser  à  mesure  que 
nous  aurons  sous  la  main  des  troupes  à  leur  opposer; 
car  il  ne  me  semblerait  pas  impossible  de  disposer  nos 
armées  de  sorte  qu'elles  fussent  en  même  temps  en  état 
de  .fournir  \  la  guerre  turque  et  d'en  imposer  à  la  cour 
de'  Vienne ,  si  elle  osait  se  compromettre  jusqu'au  poini 
de  nous  forcer  à  Tavoir  pour  ennemie. 

Ces  questions ,  M.  le  Comte ,  appartiennent  à  des 
autorités  plus  compétentes  que  la  mienne,  qui  ont  à  la 
fois  sous  les  yeux  et  l'ensemble  et  les  détails  propres  à 
régulariser  des  combinaisons  si  essentielles  et  si  délica- 
tes. Si  )'en  fais  mention ,  c'est  plutât  un  voeu  que 
l'exprime,  qu'une  idée  arrêtée  que  je  présente;  dans  la 
confiance  que  tout  ce  q«ii  sera  délibéré  sur  cet  impor- 
tant sujet  se  trouvera  conforme  à  la  nature  des  opéra- 


transmise  de  Paris  à  St  Petersbourg.     347 

tions  que  nous  avons  besoin  d'entrepreiidre,  et  aux  ob^-  1ÎÎ2Ô 
jets  quUl  nous  ioiporte  d'accomplir. 

Les  considérations  prëcëdentes  et  celles  pins  lumf- 
neoses  et  plus  dëeisiyes ,    déduites  dans  la  notice  confia  ^ 

dentielle  de  Votre  Excellence ,  que  j*ai  prise  constam** 
tuent  pour  guide,  me  paraissent  nous  conduire  naturel* 
lement  aux  conclusions  suivantes. 

1.  Que  le  rësultal  de  la  campagne  qui  vient  de  finii* 
n'est  pas  asses  décisif  pour  que  l'Empereur  puisse  trai*- 
ter  avec  proW^Hîtë  de  strccSsi  et  même  sans  nuire  au 
fout  politique  que  Sa  Majesté  se  propose, 

2*  Qu'une  seconde  carmpagne  est  indispensable  afiii 
d'acquérir  la  supërioritë  nécessaire  à  la  réussite  de  la 
négociation. 

3.  Qvk^  lorsque  cette  négociation  aura  lieu ,  nous 
devons  être  en  mesure  d*eu  dict^  les  conditions  d'une 
manière  prompte  et  rapidei  de  telle  sorte  que  -les  puis- 
sances de  l'Europe  en  apprennent  la  conclusion ,  s'il 
est  possible  y  eti  même  temps  que  le  tommencement. 

4.  Que  ce  dessein  doit  rester  secret ,  et  que  nous 
devons  le  dissimuler  *pAr  dés  raisons  qui  ne  seront  pas 
difficiles  à  trouver  j  et  que  probablement  l'orgueil  du 
Sultan  nous  offrira  abondamment* 

5.  Que  nos  amis  et  nos  ennemis  s'attendront,  chacun 
pour  ce  qui  les  concerne,  à  nous  voir  déployer  de 
grands  moyens  au  commencement  des  opérations  mili- 
taires y  et  que  l'impression  des  événemens  qui  arriveront 
dans  cette  seconde  campagne  influera  infiniment  plus 
sur  ridée  que  TEurope  se  formera  des  forces  de  l'em- 
pire et  du  talent  qui  les  guidera,  qu*ils  n'ont  influé 
dans  la  première ,  parce  que  celle-ci  n'a  été  considérée 
que  comme  un  essaie   tandis  que  la   suivante  sera  re- 

*  gardée  comme  le  noii  plus  ulira  de  nos  ressources 
morales  et  matérielles  applicables  à  la  guerre ,  et  que, 
par  conséquent,  c'est  en  face  de  toutes  ces  vérités  et 
de  ces  obligations  que  nous  devons  la  recommencer. 

Des  dispositions  des  puissances  enuers  la  Russie 
et  de  leur  conduite  probable  .  durant   Pliiver  et  au 

renoupeltement  des  hostilités. 

La  priorité  que  réclame  la  question  militaire,  et 
l'influence  qu'eUe  exercera  infailliblement  sur  toutes  les 
autres,  m'a  décidé  à  la  traiter  exclusivement,  car  f au- 
rais en  quelque  sorte  craint  de  l'affaiblir  ^  si  )e  Passo- 


348     Dépêche  de  Comte  Poz:so  di  Borgo 

• 

1828  ciais  même  à  la  politique  doot  elle  est  en  dernier  rë- 
sultat  la  règle  domînaute  )f(  cependant  il  nous  importe 
également  d'examiner,  et  le  cubinet  impérial  a  dësiré 
savoir  leâ  données  probables  que  les  sèrvîtenrs  de  PEm- 
pereur  otit  pu  oblenir,  pour  caractériser  la  conduite 
qiie  tiendront  les  autres  puissances ,  lors  du  conflit  qui 
ya  recommencer* 

Cette  matière  a  été  si,  sagemeni  et  si  profondément 
traitée  dan|8  la  notice  confidentielle  que  l'ai.si  a^uvent 
citée,  et  elle  a  fait  à  tant  de  reprises  Fobjet  de  mes 
rapports  antérieurs^  que  }«  aens  la  difficullé  4e:C^ou* 
mettre  à  V.  E  aucun  aperçu  bien  nouveau;  ni>  aucun 
renseignement  qui  ne  soit  le  corollaire  de  celui  qui  Ta 
précédé. 

Dans  tet  examen,  quel  qu*il  soit,  la  nature  de  ma 
position  .demande  de  commencer  par  la  France,  et  c'est 
sur  elle,  .avant  tout,  que  je  vais  fixer  l'attention  du 
cabinet  impérial* 

Les  dispositions  personnelles  du  Roi»  .les  déclara- 
tions et  la  correspondance  qui  les  ont  manifestées  à 
l'Empereur,  la  politique  du  minislire  actuel,  l'absence 
d'intérêts  diamétralement  opposés  à  la  Bvssie,  la  ré- 
pugnance d'épouser  ceux  de  l'Angleterre  et  de  l'A^tri*- 
che,  celle  de  les  soutenir,  sans' se  mettre  sous  la  ser-. 
vitude  humiliante  de  ces  deux  cours  ;  l'impossibilité  d'at- 
tendre d'elles  aucune  compensation  pour  les  sacrifices 
qu'on  leur  ferait,  et  l'espoir /'quoique  éloigné,  dans  le 
eus  d'une  guerre  générale,  de  trouver  plus  de  condes- 
cendance dans  la  Russie,  sont  autant  de  garanties  pour 
que  la  France  s'abstienne  de  toute  coalition  qui  lui  se- 
rait proposée  contre  notre  auguste  maître. 

Votre  Excellence  a  été  informée  par  M.  le  prince 
de  Lieve.i  de  la  tentative  du  prince  de  Metternich  au-' 
près  du  cabinet  de  Londres ,  afin  de  réunir  les  quatre 
puissances,  dans  une  démarche  à  faire  envers  l'Empe- 
reur, pour  déclarer  à  Sa  Majesté  qu'elles  intervenaient 
dans  la  querelle  entre  la  Russie  et  la  Porte,  avec  le 
projet  d'amener  l'une  et  l'autre  à  un  arrangement  pa- 
cifique; et  comment  le  chancelier  de  cour  et  d'Etat,  en 
conseillant  \  l'Angleterre  d'opérer  sur  la  France  et  de 
Teotralner  dans  cette  voie,  avait  donné  \  supposer, 
quoique  ce  ne  fût  qu'un  mensonge ,  qu'il  s'était  déjà 
assuré  de  la  Parusse. 

Lorsque  cette  ouverture  a  été  connue  ici   à  la  suite 


trafumUe  de  Paria  à  Si.  Peiershourg.     349 

de  Tayis  que  f en  avais  donn^  au  comte  de  Laf^roflaya,  1828' 
ce  mioietre  et  ses  collègues  m'ont  assuré,  que  ni  le  ca- 
binet de  Vienne ,  ni  celui  de  Londres,  ne  leur  avaienk 
fait  aucune  communication  \  ce  sujet,  mais  que  dans 
le  cas  oh  elle  aurait  lieu,  elle  serait  rejette  péremptoi- 
rement et  sans  réserve. 

Le  duc  de  Wellington  semble  avoir  senti  également 
rinconvenance ,  l'inutilUé  et  même  les  dangers  d'une 
telle  proposition,  parce  quHl  ne.  lui  a  donné  aucune 
suite,  du  moins  envers  la  France,  auprès  de  laquelle, 
selon  le  projet  autrichien,  il  devait  s'employer  plus  par-» 
tîculièrement. 

Le  comte  de  Lebzeltem  ayant  passé  quelques  jours 
à  Paris,  à  son  retour  de  Londres  pour  se  rendre  à 
Vienne,  a^emandé  à  M,  de  Laféronays,  au  moment 
où  il  preniW  congé  de  ce  ministre,  ce  qu'il  devait  dire 
de  nouveau  et  en  son  nom  .au  prince  de  MetterniclL 
M.  de  Laféronys  lui  a  répondu  (je  cite  ses  proprés  pa- 
roles): jjDites  au  prince  que  le  Roi  ne  se  prêtera  ja- 
mais à  aucune  démarche  collective  envers  l'Empereur 
de  Russie  pour  l'exhorter  à  faire  la  paix  ou  pour  in- 
tervenir d'une  manière  formelle  dans  ses  affaires." 

M.  de  Lebzeltern  observa  que  des  représentations 
officieuses  ne  devaient  pas  déplaire  à  notre  cour.  Le 
ministre  répliqua:  „A/î  officieuses  ^  ni  d^aucune  autre 
nature^  si  elles  doivent  assumer  le  caraàtère  iPun 
concert  entre  les  quatre  puissances.'^  M.  de  Lafé- 
ronays ajouta,  que  IVT.  de  Lebzellern  pouvait  également 
assurer  le  prince,  que  le  gouvernement  français  ne  fai- 
sait aucun  cas  de  l'importance  qu'on  paraissait  vouloir 
donner  depuis  quelque  temps  au  fils  de  Napoléon ,  ni 
du  soin  que  quefques  personnes  prenaient  ici  de  le 
rappeler  à  la  mémoire  de  la  France. 

,,Les  Français,  dit  le  Ministre,  ne  recevront  pas  de 
souverain  de  la  main  de  l'étranger,  et  encore  moins  ce- 
lui-là, ne  f&t-ce  quil  est  considéré  comme  un  Archiduc 
d^Autriche."  Prévenu  depuis  long-temps  que  le  prince 
de  Mettemich  cherche  à  alarmer  le  roi  de  Sardaigne 
contre  la  France,  et  \  le  disposer  à  faire  quelque  acte 
secret,  tendant  à  exclure  le  prince  de  Carignan  de  la 
succession,  M.  de  Laféronays  dit  également  II  ce  sufet 
à  M.  de  Lebzeltem,  qu'il  n'ajoutait  aucune  foi  à  ces 
bruits j^  d'autant  moins  que,  s'ils  venaient  i.  se  réaliser, 
le  prince   de  Metternich  amènerait   en  Italie   ce  qu'il  a 


^iO    Dèpéphe  de  Comte  Pozto  di  Borgo 

182S  raiaoD  de  vouloir  iikeT ,  c'est-à-dire  le  bouIeTertement 
de  ce  pays  à  la  vue  de  l'arinëe  française»  qui  devrait, 
dans  ce  cas,  paraître  sur  le  sommet  des  Alpes. 

Ces  particularitës,  M.  le  Comte,  paraîtront  étran- 
gères à  la  matière  que  je  traite  ^  cependant  )*espère  que 
V.  £•  ne  les  trouvera  pas  absolument  hors  de  leur 
place  ici,  parce  qu'elles  tendent  à  prouver  le  refus  pro- 
nonce du  gouvernement  français,  contre  le  système  col- 
lectif du  prince  de  Metternich,  et  les  dispositions  réci- 
proques des  deux  cabinets  de  Vienne  et  de  Paris  à  re- 
gard d'autres  questions  qui  les  concernent  encore  plus 
directement. 

Les  expressions  que  )'ai  recueillies  tout  dernière- 
ment  de  la  bouche  du  Roi,  relativement  à  ses  senti- 
mens  envers  TEmpereur,  ne  m'ont  également  rien  laissa 
\  désirer.  J*étais  convenu  avec  le  comte  de  Laféronays, 
que  j'entretiendrais  Sa  Majesté  en  particulier  avant  d'ex- 
pédier le  présent  courier.  La  présentation  de  la  lettire 
de  notification  de  la  mort  de  Sa  Majesté  Tlmpératrice 
mère,  d'auguste  et  de  vénérable  mémoire,  m'en  a  fourni 
l'occasion,  sans  avoir  recours  à  d'autres  motifs  extra* 
ordinaires.  Après  m'avoir  témoigné  combien^  il  s'asso- 
ciait è  la  douleur  qu'une  si  grande  perte  venait  de 
faire  éprouver  è  la  famille  impériale,  le  Roi  entra  lui- 
même  en  matière  sur  les  affaires.  Sa  Majesté  me  dit 
qu'elle  avait  vu  et  entendu  le  duc  de  Mortemart  avec 
le  plus  vif  intérêt,  et  qu'elle  avait  appris  avec  sattsfac* 
fion  d'un  témoin  aussi  respectable  et  aussi  compétent, 
le  véritable  état  des  choses,  et  la  réfutation  complète 
de  toutes  les  suppositions  erronées  qu'on  s'était  plu  à 
répandre  et  à  accréditer  jusqu'à  un  certain  point.  Le 
Roi,  d'après  la  manière  dont  il  s'est  expliqué,  apprécie 
les  avantages  remportés  par  l'Empereur  durant  la  cam- 
pagne qui  vient  de  finir,  et  s'attend  à  ceux  qui  arrive- 
ront pendant  celle  qui  suivra.  En  parlant  de  la  poli- 
tique de  la  France,  Sa  Majesté  m'a* répété  qu'elle  per«» 
sistera  dans  celle  qu'elle  a  adoptée,  et  par  conséquent 
dans  la  résolution  de  rester  unie  à  la  Russie.  Le  Rot 
s'est  explique  sur  le  prince  de  Metternich  avec  mesur^ 
mais  sans  dissimuler  sa  désapprobation.  Il  a  dit  que 
si  l'Autriche  s'était  associée  aux  trois  puissances,  et 
qu'elle  eût  pris  part  de  bonne  foi  aux  stipulations  du 
6  juillet,  le  Sultan  se  serait  rendu  plus  traitable,  et  la 
guerre  n'aurait  pas  eu  lieu;    que   la   cour   de  Vienne, 


transmise  de  Paris  à  Si.  Péiersbourg.     351 

tout  en  d&irani  la  paix,  a  constamment  agi  contre,  1828 
soit  par  las  encouragemens  qu'elle  a  donnés  à  la  Porte, 
ou  qu'elle  lui  a  fourni  occasion  de  stipposer;  qu'en  me 
parlant  ainsi,  ce  n'était  pas  par  amour  pour  les  Grecs^ 
mais  parce  que  c*était  une  affaire,  sous  quelque  point 
de  vue  qu'on  la  considère,  qu'il  fallait  termioer  avant 
les  complications  qui  sont  arrivées  et  qui  peuvent  se 
multiplier  à  l'aYenir;  que  dans  cet  esprit,  la  France  a 
fait  des  sacrifices  considérables,  qu'elle  continuera  tous 
ceox  qui  seront  possibles  pour  obvier  à  une  plus  grande 
confusion.  Sa  Majesté  s^est  répandue  en  éloges  sur  le 
duc  de  Wellington  ;  elle  a  dit  que  si  M.  Canniog  vivait, 
et  qu*il  eût  été  à  la  léte  des  affaires,  il  se  serait  laissé 
entraîner  par  les  préjugés  du  public  et  les  clameurs  des 
gazettes,  au  poin(  de  rendre  une  rupture  entre  l'Angle- 
terre et  la  Russie  inévitable,  que  le  Duc  sa  résisté  \ 
ce  torrent,  et  qu'il  a,  par  sa  fermeté,  rendu  le  plus 
grand  service  à  son  pays  et  i^  l'Europe  entière.  J*ai 
abondé  dans  ce  sens,  parce  qu'il  jr  a  du  vrai  dans 
cette  manière  de  voir,  et  j'ai  ajouté  en  même  temps, 
que  sans  diminuer  le  mérite  du  Duc,  je  voyais  la  ga*^ 
rantie  de  le  paix  principalement  dans  la  politique  et 
Tattitude  du  Roi,  et  comme  Sa  Majesté  avait  daigné  dire 
elle-même,  dans  Vidée  établie  à  Vienne  et  à  Lon*- 
dreSf  que  la  Russie  et  la  France  agiraient  de  con- 
cert dans  un  cas  extrême.  J'ajoutai  que  j'avais  rendu  ' 
compte.de  ces  paroles  à  l'Empereur,  et  que  j'avais  été 
cbaigé  de  témoigner  au  Roi  la  vive  satisfaction  avec  la* 
quelle  Sa  Majesté  Impériale  avait  reçu  ses  expressions 
à  la  fois  amicales  et  -utiles  aux  deux  pays ,  et  l'impor* 
tance  majeure  qu'elle  y  attache.  , 

Le  Roi  parut  flatté  de  ce  que  je  voyais  la  question 
sous  ce  point  de  vue  ;  U  me  remercia  du  soin  que  j'a« 
vais  eu  de  rendre  justice  à  ses  sentimeos  auprès  de  no- 
tre auguste  mattre,  et  me  répéta  qu'ils  étaient  encore 
et  seraient  toujours  les  mêmes. 

En  parlant  des  éventualités  qui  pouvaient  arriver 
daos  le  courant  de  l'hiver,  le  Roi  me  dit:  „Vous  savez 
que  nous  envoyons  quelqu'un  à  Constaotinople,  afin  de 
disposer,  s'il  est  possible ,  le  Sultan  à  la  paix  »  et  de 
lui  remettre  le  protocole  qui  contient  la  garantie  pro« 
visoire  de  la  Morée  et  des  lies,  mais  cet  homme  répè» 
tera  ]k  cette  occasion  ce  qu'il  a  dit  dans  les  précédentes. 
Dieu  a  arrangé  bien  vautres  affaires ,  et  il  pou^ 


352    Dépêche  du  Comte  Pozzo  di  Borgo 

m 

1828  dra  ausêi  pourwir  à  celle^L  ^'observa!  que  cette 
conclasion  était  la  plus  probable ,  et  que  les  insfoua- 
lions  auprès  A\in  caractère  tel  que  celui  du  Sultao,  au 
lieu  de  le  porter  à  la  réflexion,  augmenteraient  son 
orgueil  et  le  confiroieraient  dans  Fespoir  que  sa  rési* 
stance  lui  amènera  k  la  longue  le  secours  de  quelque 
puissance  chrétienne;  qu'au  lieu  d'envoyer  à  Constant!- 
nople»  c'est  à  Vienne  que  les  cours  neutres  devraient 
se  faire  valoir  et  menacer ,  parce  que  c'est  du  ca« 
bînet  autrichien  que  dérivent  en  grande  partie  les 
espérances  fatales  de  la  Porte,  et  toutes  les  préven* 
tîons  et  les  contradictions  qui  agitent  le  public  de  FEu- 
rope.  Le  Roi,  sans  combattre  cette  observation  et  me 
donnant  plutôt  it  entendre  qu'il  la  trouvait,  juste,  me 
dit  qu'en  effet  le  prince  de  Metternich  se  trompait, 
parce  que^dans  le  cas  d'une  conflagration  générale,  on 
d^une  lutte*  corps  à  corps  avec  la  Russie  PAutricJie 
serait  exposée  aux  plus  grands  dangers. 

C'est  ici,  M.  le  Comte,  que  je  terminai  notre  con« 
versafion  par  rapport  à  la  politique  étrangère.  Il  m'au- 
rait été  possible  d'amener  le  Roi  à  parler  plus  en  dé- 
tail du  projet  de  son  ministère,  de  traiter  avec  la  Porte 
conjointement  avec  l'Angleterre,  sans  la  présence,  quoi- 
que du  consentement  de  la  Russie,  et  de  rétablir  ainsi 
les  rapports  des  deux  cours  avec  le  Sultan,  pour  les 
faire  servir  è  la  paix  définitive;  mais  comme  j*auraia 
dû  le  combattre  directement,  ainsi  que  je  l'ai  d^à  fait 
envers  M.  de  Laféronays,  j'ai  jugé  qu'il  était  plus  pru- 
dent de  m'en  abstenir  dans  le  moment,  parce  que  le 
Roi  n'aurait  pas  manqué  de  voir  dans  mes  observations 
un  éloignement  pour  la  paix  et  pour  les  mesures  qu'il 
croit  pouvoir  y  conduire.  Cette  entente  de  la  part  des 
cours  d'Angleterre  et  de  France' sera,  à  mon  avis,  dé- 
jouée avec  moins  d'inconvénient  pour  nous ,  par  l'in- 
Uuence  réunie  de  notre  résistance  et  de  celle  du  Sultan, 
par  les  délais  et  enfin  par  le  commencement  des  hosti- 
lités, qu'elle  n'aurait  pu  l'être  par  une  discussion  que 
j'aurais  entamée  avec  le  Monarque,  déjà  prévenu  ^^ar 
ses  ministres  et  séduit  par  le  désir  qu'il  a  de  vo«7  .er- 
nûner  la  lutte  sans  une  commotion  plus  générale. 

Il  est  dans  l'habitude  du  Roi  de  ne  jamais  me  -con- 
gédier en  pareilles  occasions  sans  me  parler  des  aiiaires 
inlérieures.  Sa  Majesté  me  semble  satisfaite  de  son  mini* 
stère  et  surtout  de  la  manière  dont  celui  de  l'extérieur 


tranémUe  de  Paris  à  St.  Petersbourg.     353 

est  dirige.  Elle  n^iMiuiula  pas  les  agitations  et  les  intrigues  1828 
qui  Fattendent  à  la  session  prochaine^  et  dëplora  la  vîo« 
lence  et  les  fureurs  de  la  Droite,  qui,  selon  ses  pa*  * 
rôles,  peut  détruire,  sans  édifier.  Je  représentai  au 
Roi  la  nécessité  dVriter  tout  changement  essentiel  dans 
la  composition  de  son  cabinet  actuel,  et  lui  démontrai 
les  dangers  qui  résulteraient  d'un  ministère  nouveau, 
porté  par  une  faction  quelconque,  et  par  conséquent 
de  l'instabilité  et  de  Tincertitude  dont  son  conseil  et 
son  système  ne  manqueraient  pas  de  se  ressentir,  au 
moment  d^une  crise  qui  peut  intéresser  l'Europe  entière, 
sana  qu'il  soit  donné  à  personne  d'en  préciser  d'avance 
les  résultats.  Sa  Majesté  se  montra  persuadée  de  cette 
vérité,  et  m'assura  qu'elle  ferait  de  sa  part  tout  ce  qui 
était  en  son  pouvoir,  afin  d'empêcher  la  confusion  ou 
du  moins  l'incertitude  qui  naîtrait  d'une  altération  aussi 
hasardée  dans  des  circonstances  si  délicates. 

Après  l'audience,  je  me  rendis  chez  M.  le  comte  de 
Laféronays  pour  l'informer  de  ce  qui  s'était  passé,  et  . 
|e  m'en  suis  entretenu  avec  le  duc  de  Mortemart.  Tous 
deux  m'ont  assuré,  sans  hésiter,  qu'ils  avaient  trouvé 
le  Roi  dans  les  mêmes  sentimens  et  les  mêmes  disposi- 
tions, et  qtke  rien  ne  serait  négligé  de  leur  pari  pour 
l*y  confirmer  encore  davantage,  s'il  était  nécessaire. 

Tout  ce  que  je  viens  d'exposer  à  V.  E.  est  exact 
en  considérant  les  choses  en  général;  ce  n'est  que  dans 
l'application  de  quelques  points  particuliers  que  nous 
pouvons  rencontrer  de  la  divergence. 

Sans  doute  le  Roi  et  la  France  ne  se  mettront  pas 
en  hostilité  contre  la  Russie,  et  seront  portés  «u  con* 
traire  à  s'eptendre  avec  elle,  par  des  raisons  ou  déjà 
dites  ou  qu'il  est  aisé  de  concevoir^  s'il  s'agissait  d'une 
guerre  et  d'une  scission  en  Europe.  Cette  tendance  ' 
nous  a  été  jusqu'à  présent  très  utile,  soit  par  l'appui 
qu'elle  nous,  a  offert  souvent  à  la  conférence  de  Lon- 
dres,  soit  par  l'obstacle  qu'elle  met  à  une  coalition 
contre  nous  et  par  la  crainte  qu'elle  inspire  è  l'Autriche» 
mais  nous  ne  devons  pas  espérer  que  cette  déférence 
ira  jusqu  a  s'associer  sans  réserve  à  tout  ce  que  nous 
croyons  devoir  exiger  de  la  Porte,  et  à  justifier  l'insi* 
staoce  que  nous  mettrons  pour  l'obtenir. 

Le  Roi  et  son  Ministère  se  bercent  de  l'espoir  de 
porter,  avec  le  concours  de  l'Angleterre,  le  Sultan  à 
faire  la  paix  à  des ,  conditions  honorables  pour  la  Rus«» 

Nouv,  Suppiém,     Tome  III»  Z 


354    Dépêche  de  Comte  Pozzo  di  Borgo  ^ 

1828  816.  L'expression  de  condiifons  honorables  provient 
de  bonnes  intentions,  mais  elle  n'est  nullement  le  ri^ 
sultat  d'un  jugement  arrête  qui  spécifie  ces  conditions. 
Quel  que  soit  le  dësir  de  satisfaire  FKmpereur,  je  suis 
sûr  que  s'il  s'agissait  de  réduire  la  question  aux  con- 
ditions déduites  dans  la  notice  confidentielle  du  cabinet 
impérial  9  la  France  et  toutes  les  autres  puissances  les 
trouveraient  exorbitantes  et  nous  exhorteraient  à  y  re- 
noncer; je  dis  la  France,  non  pas  tant  par  jalousie  ou 
par  amour  pour  les  Turcs,  mais  par  le  désir  de  réta- 
blir la  paix  et  par  la  crainte  d'être  enveloppée  dans 
une  guerre,  s'il'en  arrive  autrementv  Cette  crainte  do- 
mine le  Roi ,  son  conseil  et  surtout  le  Dauphin,  a  un 
tel  point,  que  c'est  à  elle  seule  qu'on  serait  prêt  h,  sa- 
crifier bien  d'autres  considérations  et  notamment  à  se 
plaindre  de  la  ténacité  de  la  Russie,  si  la  question 
était  posée  en  ces  termes  dans  Tétat  actuel  des  choses. 

Placés,  comme  nous  sommes,  dans  une  situation  qui 
n'est  pas  encore  bien  définie,  attendu  l'incertitude  dans 
laquelle  les  affaires  sont  restées  à  la  fin  de  la  campagne, 
notre  politique  me  semble  exiger  d'éviter,  comnie  je 
l'ai  déjà  observé,  toute  négociation  avec  4a  Porte;  de 
ne  pas  nous  associer  à  ce  que  l'on  veut  faire  pour  l'y 
amener,  et  de  démontrer  sans  cesse  l'inutilité  et  les 
dangers  de  ces  moyens,  ou  indirects  ou  secondaires, 
que  les  deux  cours  de  Paris  et  de  Londres  se  plaisent 
ïk  employer»  afin  d'arriver  à  une  réconciliation  entre 
les  parties  belligérantes ,  qui  est  impossible  aujourd'hui 
parce  qu'il  n'existe  pas  dans  les  faits  des  élémena  suf- 
fisans  pour  la  déterminer. 

Après  avoir  fait  sentir  cette  vérité  h  M.  de  Laféro- 
nays,  je  lui  ai  prédit  que  l'envoi  de  M.  Jaubert  à  Con* 
stantinople  ne  produira  aueun  bon  effet,  parce  qu'il  a 
pour  but  d'entamer  avec  le  Sultan  une  négociation  sur 
le  sort  de  la  Grèce,  sans  le  Concours  des  Grecs  et  de 
la  Russie;  que  malgré  l'ordre  qu'il  a  donné  à  son  agent 
de  tenir  un  autre  langage  et  de  demander  ce  concours, 
la  Porte  sera  informée»  par  l'Autriche  et  par  l'Angle- 
terre, de  la  dernière  pensée  des  deux  cabinets  de  Pa- 
ris et  de  Londres,  et  en  fera  son  profit,  si  toutefois 
elle  cousent  à  les  attirer  dans  les  rapports  séparés  qu'- 
ils veulent  bien  lui  offi*ir,  et  que  tout  ce  plan  augmen- 
tera les  espérances  et  l'orgueil  du  Sultan  sans  terminer 


transmise  de  Paris  à  Si.  Petersbourg.     355 

les  a£Eaire8  de  la  Grèce,    et   en  a|outaiit  des  difficultés  VSHè 
nouTelles  à  la  conclusioa  de  la  guerre  avec  la  Russie. 

A  ces  obseryatioDS I  le  Ministre,  le  prince  de  Fo- 
lignac  et  M*  de  Rayneval,  qui  a  éii  l'inyenteur  de  cette 
combinaison^  répondent i  qu'il  ne  faut  pas  laisser  le 
Sultan  à  ses  propres  fureurs  et  aux  insinuations  exclu- 
sives de  l'Autriche;  qu'il  faut  que  les  puissances  amies 
de  la  paix  arrivent  jusqu'à  lui,  et  que  comme  il  n'existe 
aucun  autre  moyen  de  rapprocher  et  de  rétablir  les  re- 
lations diplomatiques  9  qu'en  terminant  l'affaire  grecque, 
c'est  à  ce  résultat  qu*il  importe  de  parvenir;  et  que  la 
Russie  devrait  y  coopérer,  si  elle  partage  le  besoin  et 
le  dësir  de  tous  les  autres,   de  mettre  fin  à  la  guerre. 

Cette  manière  de  raisonner  explique  et  confirme  en- 
core davantage  ce  que  je  viens  d'observer;  savoir,  que 
c'est  à  la  crainte  de  voir  commencer  une  seconde  cam- 
pagne que  le  cabinet  français  sacrifie  toutes  les  consi- 
dérations qui  lui  semblent  secondaires,  en  comparaison 
de  son  objet  principal,  sans  vouloir  ou  savoir  se  dire, 
que  même  le  chemin  qu'il  a  pris  et  les  ménagemens 
qu'il  veut  garder  envers  nous,  prolongent  et  affaiblis- 
sent sa  marclie,  de  telle  manière,  que  la  saison  du  re- 
nouvellement des  hostilités  arrivera  bien  avant  qu*il  soit 
possible  de  parvenir  à  aucune  conclusion  diplomatique 
dans  le  système  a  parte  qu'il  veut  suivre.  En  effet, 
Fémissaire  français ,  M.  Jaubert ,  parti  il  y  a  peu  do 
jours  pour  Constantinople ,  doit  y  arriver,  ensuite  por- 
ter le  divan  à  agréer  le  protocole  du  16  novembre,  qui 
garantit  la  Morée  et  les  Iles;  le  décider  à  négocier  sur 
cette  base  sans  promettre  qu'elle  sera  définitive  quant 
aux  limites  ;  obtenir  uue  réponse  favorable  et  la  man- 
der aux  deux  cours,  qui  la  communiqueront  sans  doute 
à  la  Russie,  laquelle  de  son  cdté  fera  les  observations 
qu'elle  jugera  convenables;  ensuite  et  en  supposant  que 
rien  n'arrête  la  marche  du  plan ,  nommer  des  plénipo- 
tentiaires ad  hoc  9  se  réunir  dans  une  tle  neutralisée, 
n^ocier,  se  trouver  d'accord,  etc. 

Tout  ce  procédé  exige  un  temps  bien  plus  long  que 
celui  qui  existe  entre  le  moment  présent  et  le  commen- 
cement de  la  campagne;  et  ce  seront  alors  les  événemens 
militaires  qui  caractériseront  la  situation  de  chacun  ,  et 
non  les  démarches  politiques  de  la  nature  de  celle  dont 
il  s'agit. 

La  démarche  de  la  France  envers   le  cabinet  impé- 

Z2 


356     Dépêche  de  Comte  Pozzo  di  Borgo 

182B  rîal  exigera  cepeDclant  une  réponse,  dont  il  sera  peut- 
être  convenable  de  lui  laisser  copie  souela  forme  d'une 
dépêche  pour  être  communiquée. 

Il  me  semble  que  Ton  pourrait  commencer  par  re- 
mercier le  Roi ,  avec  raison ,  de  Qe  qu'il  s'est  prononcé 
contre  le  projet  de  la  cour  de  Vienne ,  tendant  à  faire 
des  démarches  collectives  envers  l'£mpereur  pour  por- 
ter Sa  Majesté  à  la  paix,  qu'il  n*a  pas  dépendu  d'elle 
de  conserver,  et  qu'il  lui  est  infiniment  à  coeur  de  ré- 
tablir sans  l'intervention  de  qui  que  ce  soit. 

Que  quant  au  plan  de  négociation  avec  la  Porte  pour 
l'exécution  du  traité  du  6  juillet ,.  le  cabinet  de  Rus- 
sie s'y  est  toujours  prêté  autant  que  ses  alliés,  et  que 
c'est  à  cet  effet  que  son  plénipotentiaire  ne  s'est  jamais 
séparé  des  leurs. 

Que  lors  de  la  guerre  entre  la  Russie  et  la  Porte, 
et  quand  l'Angleterre  a  pt'étendu  qu'il  appartenait  à  elle 
et  \  la  France  de  se  charger  exclusivement  de  l'exécu- 
tion de  ce  traité 9  8*  M.  très  Chrétienne,  éclairée  par 
sa  justice  et  par  une  sage  politique,  a  combattu  cette 
doctrine  avec  succès  et  écarté  les  suites  qu'elle  aiH*ait 
entraînées. 

Que  depuis,  le  fond  et  la  nature  de  la  question  sont 
restés  les  mêmes  •  et  que  par  conséquent  il  n'existe  au-  « 
cun  motif  d'adopter  une   marche  différente  de  celle  te- 
nue jusqu'à  présent. 

Que  l'expédition  française  en  Morée  et  le  résultat 
honorable  et  heureux  sous  tous  les  rapports  qu'elle  a 
obtenu,  loin  de  donner  lieîi  à  des  combinaisons  diffé- 
rentes de  la  nature  primitive  du  traité,  fondées  sur 
l'union  des  trois  puissances,  a  rendu  cette  union  plus 
obligatoire  par  le  progrès  qu'elle  a  fait  vers  l'accomplis- 
sement de  son  but ,  moyennant  l'expulsion  des  Turcs 
du  Péloponèse. 

Que  cet  événement  a  permis  d'attendre  la  conclusion 
définitive  de  l'affaire  grecque,  et  par  conséquent  l'exé- 
cution du  ^traité  du  6  juillet,  lorsque  le  Sultan  se  ren- 
dra traitable  lui-même  et  qu'^l  consentira  à  des  condi- 
tions qui  rétablissent  la  paix  dans  cette  partie  de  sou 
empire,  mais  qui  assurent  en  Jbême  temps  aux  Hellè- 
nes les  avantages  et  le  sort  que  le  traité  leur  a  préparé. 

Qu'une  négociation  des  deux  puissances  avec  la 
Porte  ottomane,  sans  la  présence  du  plénipotentiaire 
russe,  sera  indubitablement  regardée  par  le  Sultan  comme 


transmise  de  Paris  à  St.  Petersbourg.     357 

la  preuve  d'une  division  entre  les  alliés,  et  qu'il  la  ju-  1828 
géra  comme  le  triomphe  de  son  système   et  s'y  confor* 
luera  d'autant  plus ,   qu'il   croira   avoir  obtenu  ce  qu'il 
a  demande  inVariablementi  l'exclusion  de  la  Russie  '  des 
affaires  de  la  Grèce. 

Que  cette  conviction,  loin  de  le  porter  à  la  paix, 
le  rendra  plus  confiant  dans  son  obstination  et  dans 
lei  espérances  d'être  soutenu  par  des  secours  étrangers. 

Que  ce  r^sultati  ëtant  diamétralement  oppostf  à  celui 
que  la  France  se  propose,  la  portera  à  considérer  de 
nouveau  les  inconvéniens  que  le  cabinet  impérial  lui 
indique ,  et  à  éviter  la  démarche  qui  pourrait  tourner 
contre  ses  propres  vues. 

Que  ;  par  le  traité  du  6  juillet,  les  Grecs  sont  ap- 
pelés à  intervenir  dans  la  négociation,  et  que  leur  ex- 
clusion ,  par  la  seule  raison  que  le  Sultan  l'exige ,  se- 
rait à  la  fois  une  injustice  et  un  motif  qui  pourrait  les 
décider  à  ne  pas  adhérer  à  ce  qui  serait  convenu;  cir- 
constance  qui  laisserait  la  question  indécise,  et  rendrait 
inutiles  six  années  de  sacrifices  et  de  soins  donnés  II 
cette  cause,  —  ce  qui  affecterait  la  dignité  et  les  inté- 
rets  de  trois  grandes  puissances  qui  se  sont  engagées  à 
la  terminer. 

Telles' sont,  ou  è  peu  près  pourraient  être,  selon 
mon  opinion,  les  observations  qu'il  serait  prudent  d'a- 
dresser à  la  France,  en  les  liant  en  même-temps  à  la 
conduite  constamment  amicale  qu'elle  a  tenue  envers  la 
Russie  dans  toutes  les  divergences  arrivées  avec  l'An- 
gleterre,  *ce  qui  lui  prouverait  que  sa  majesté  l'Empe- 
reur en  conserve  la  mémoire,  et  la  mettrait  dans  l'im- 
possibilité de  communiquer  en  entier,  si  elle  voulait, 
ce  document  II  la  grande  Bretagne. 

Il  me  paraîtrait  également,  qu'il  ne  serait  pas  inu- 
tile de  faire  allusion  h.  l'état  d'incertitude  dans  lequel 
la  question  se  trouve  dans  ce  moment ,  et  de  se  réser- 
ver de  la  traiter  même  plus  à  fond ,  lorsqu'il  existera 
des  données  moins  vagues  sur  ce  qu^  conviendra  de 
faire  dans  l'esprit  d'union  et  de  justice  qui  a  présidé 
ao  traité  du  6  juillet. 

Les  raisons  alléguées  ci-dessus  ont  été  articulées  par 
moi  ao  ministère  français,  qui  en  a  élé  ébranlé  sans 
cependant  avoir  renoncé  à  son  plan.  Il  les  appréciem 
sans  doute  davantage  lorsqu'elle  lui  parviendront  de  la 
part  du  cabinet  impérial. 


358     Dépêche  de  Comte  Pozzo  di  Borgo 

1828  La  conférence  de  Londres  ne  pourra  s^occuper  de 
cet  obfet  qu'à  la  rëception  des  reueeîgoemens  qui  atri- 
veront  de  Constantinople ,  à  la  suite  de  la  communica- 
tion du  protocole  du  16  novembre,  et  des  insinuations 
dont  l'agent  français  Jaiibert  est  charge,  c'est-à-dire, 
dans  deux  mois  environ  ;  c'est  alors  que  nous  serions 
de  nouveau  en  ëtat  de  reprendre  la  question  et  de  nous 
décider  avec  la  liberté  que  les  explications  dont  je  viens 
de  parler  nous  auront  ménagée. 

La  nature  des  faits  et  des  observations  que  je  viens 
de  soumettre  au  cabinet  impérial  sur  les  dispositions 
du  gouvernemetfl  français,  indique  suffisamment,  que 
pour  tout  ce  qui  concerne  la  politique  générale  son  in- 
tention est  de  s'unir  et  de  s'entendre  avec  la  Russie,  et 
que  c'est,  selon  sa  manière  de  voir^  afin  de  rendre 
cette  entente  plus  praticable,  qu'il  voudrait  terminer 
sans  trop  de  scrupule ,  la  question  grecque ,  parce  que 
la  continuation  des  engagemens  qui  s'j  rattachent ,  lui 
est,  à  son  avis,  incommode  et  gênante;  que  son  amour 
pour  la  paix  lui  fera  désirer  de  la  pai*t  de  la  Russie 
tous  les  sacrifices  possibles  afin  d'y  parvenir;  mais  qu'il 
ne  se  prêtera  jamais  à  aucune  démarche  qui  aurait  le 
caractère  le  plus  éloigné  de  coalition  ou  même  d'impor- 
tunité;  que  si  l'Angleterre  rompait  avec  nous,  le  Roi 
hésiterait  avant  de  se  compromettre ,  en  prenant  cepen- 
dant l'attitude  qu'il  jugerait  nous  être  la  plus  favorable; 
enfin  que  dans  le  cas  où  l'Autriche  seule  ou  conjoin- 
tement avec  la  Grande-^Bretagne  déclarerait  la  guerre  à 
la  Russie,  la  France  sera  disposée  et  même* entraînée 
a  prendre  un  parti  de  concert  avec  nous  contre  la  pre- 
mière, spécialement  si  la  Prusse  entrait  dans  cet  accord» 
ou  même  si  elle  ne  s'y  opposait  pas. 

Telles  sont.  Mi  le  Comte,  les  conjectures  les  plus 
probables  qu'il  me  soit  possible  de  former  sur  la  poli- 
tique du  cabinet  français.  Elles  deviendront  encore 
plus  solides,  si  le  ministère  actuel  se  conserve:  condi- 
tion qu'il  est  malheureusement  indispensable  d'ajouter 
dans  un  pays  où  les  changemens  sont  si  fréquens.  Il 
est  au  milieu  de  ces  hypothèses  une  vérité,  qui,  j'espère, 
restera  toujours  inaltérable,  savoir  que  la  France,  quel- 
les que  soient  les  mains  dans  les  quelles  elle  puisse 
tomber,  ne  s'armera  jamais  contre  la  Russie. 


transmise  de  Paris  à  St  Peiersbourg,     359 

DAngleUrre.  1828 

Le  mitiistère  impérial  est'  si  digoeuient  représenté  \ 
Londres  I  que  je  suis  obligé  de  me  faire  en  quelque 
sorte  violence  I  en  parlant  d'un  pays,  dont  le  prince  de 
Lieven  connaît  si  bien  les  dispositions  et  malheureuse- 
ment les  passions  et  les  jalousies  envers  la  Russie,  et 
dont  il  rend  un  compte  aussi  exact  et  judicieux  toutes 
les  fois  que  le  bien  ou  le  besoin  du  service  le  deman- 
dent.^ C'est  donc  bien  plus  pour  ne  pas  laisser  une 
lacune  aussi  essentielle  que  celle  qui  existerait  dans  ce 
rapport,  si  je  passais  entièrement  sous  silence  un  tel 
empire,  que  pour  ajouter,  en  quoi  que  ce  soit,  aux 
notions  que  le  cabinet  impérial  reçoit  plus  directement 
et  plus  complètement  de  l'ambassade  de  Londres. 

Au  commencement  de  la  guerre,  le  gouvernement  et 
encore  plus  le  public  anglais,  a  vu  dans  le  résultat  de 
la  campagne  le  bouleversement  de  Fempire  ottoman. 
L*idée  de  la  suprématie  ou  de  la  domination  russe, 
établie  sur  le  Bosphore  et  les  Dardanelles,  celle  des 
flottes  sortant  de  la  mer  Noire,  la  possibilité,  quoique 
lointaine,  de  leur  accord  et  de  leur  union  avec  la  ma- 
rine française,  et  toutes  ces  combinaisons  réunies  en* 
semble  ^nt  exalté  les  têtes  et  produit  un  ressentiment 
d^autant  plus  vif,  que  l'Angleterre  ne  se  croyait  pas  en 
mesure  de  s'y  opposer,  sans  exciter  une  guerre  géné« 
raie»  où  elle  n'avait  que  des  sacrifices  \  faire,  dans  une 
circonstance  qui  les  lui  aurait  rendus  très  pénibles,  par 
la  nécessité  d  aggraver  le  poids  de  ses  detles  sans  le 
moindre  espoir  d'ajouter  à  sa  puissance  ou  à  ses  ri- 
chesses. 

Les  événemens  de  la  campagne  sont  venus  délivrer 
le  gouvernement  britannique  et  la  nation  des  craintes 
qu^ils  avaient  conçues ,  et  je  suis  porté  à  croire ,  qu'ils 
se  félicitent  aujourd'hui  de  trouver  dans  les  Turcs  la 
résistance  qu'ils  n'auraient  pu  nous  opposer  eux-mêmes, 
sans  de  grands  embarras.  Dès  que  l'idée  de  la  ruine 
de  l'empire  Hice  cesse  de  les  dominer,  il  n'est  pas  «pré- 
sumable  qu'ils  veuillent  risquer  une  guerre  universelle 
pour  disposer  le  Sultan  à  accéder  à  telle  ou  à  telle  au- 
tre condition,  surtout  dans  l'état  où  les  choses  se  trou- 
veront au  commencement  de  la  campagne  prochaine, 
où  tout  sera  encore  incertain  et  indécis»  Ces  considé- 
rations  autorisent  à  croire,    que    nous   n'avons   pas   à 


360    Dépêche  de  Comte  Pozzo  di  Borgo 

lB28anindre  une  rupture  ouverte  de  la  part  de  la  Grande- 
Bretagne,  et  qu'elle  se  bornera  à  conseOler  à  la  Porte 
de  demander  la  paix  et  à  lui  prêter  tous  les  bons  offi- 
ces en  son  pouvoir  durant  la  négociation,  si  elle  a  lieu, 
sans  aller  plus  loin,  soit  que  le  Sultan  s^  refuse^  soit 
que  nous  persistions  dans  la  résolution  d'entreprendre 
une  seconde  campagne.  ' 

Le  duc  de  Wellington  a  besoin  et  désire  conserver 
la  paix,  riotërét  mercantile  ne  peut  pas  lui  être  con- 
traire,  parce  que  le  commerce  avec  la  Russie  consbtant 
pour  la  plus  grande  partie  en  matières  brutes ,  son  in- 
terruption lui  serait  aussi  nuisible  qu'à  nous-mêmes.  Il 
peut  approuver  les  armemens  de  TAutriche  et  cepen- 
dant la  dissuader  d'en  faire  usage,  parce  que  ce  serait 
appeler  toute  l'Europe  aux  armes» 

La  manière  dont  la  question  du  blocus  des  Darda* 
nelles  a  été  'terminée,  prouve  également  qu'il  existe 
dans  le  cabinet  anglais  une  grande  tendance  à  la  paix. 
Jamais  le  public  de  'ce  pays  n'a  montré  plus  de  préju- 
gés et  de  lalousie  que  dans  cette  occasion.  Le  Duc 
seul,  nonobstant  son  premier  mouvement,  paraît  avoir 
contenu  le  torrent.  Maintenant  le  tumulte  me  semble 
apaisé,  et  la  chose  réduite  à  l'état  et  au  cours  naturel 
qui  lui  est  propre. 

C'est  également  un  symptâme  favorable,  à  mon  avis, 
que  le  refus  de  la  part  du  cabinet  britannique  de  don- 
ner suite  à  la  proposition  faite  par  le  prince  de  Met* 
ternich,  d'intervenir  collectivement  auprès  de  l'empereur 
afin  d'exhorter,  mais  en  réalité  de  contraindre  Sa  Ma- 
jesté à  la  paix.  L'inconvenance  et  les  dangers  de  cette 
mesure  doivent  avoir  été  sentis  à  Londres,  puisqu'on 
s'est  abstenu  de  toute  explication  à  ce  sujet  envers  la 
France. 

Je  terminerai  ces   courtes  observations   en  répétant 

Sue  je  les  soumets  entièrement  à  celles  que  le  prince 
e  Lieven  aura  transmises  au  cabinet  impérial  sur  cet 
important  objet;  car  mes  raisonnemens  ne  peuvent  être 
comparés  avec  son  expérience  et  avec  IKnipression  qu'il 
reçoit  et  les  notions  qu'il  recueille  de  la  présence  et  de 
la  conversation  des  hommes  ^dont  dépend  la  dédûon 
d'une  question  si  grave. 

L*jiutriche. 
L'Autriche   est   la, puissance  de   laquelle    la  Rttssie 


transmise  de  Paris  à  Si.  PeUrsbourg.     SiSi 

avait  le  moins  de  raison  d'attendre  ce  qu'elle  en  reçoh«  18BB 
Rétabli  en  quelque  sorte  sur  son  trône  par  les  succès 
de  Fempereur  Alexandre  et  les  efforts  de  Farmëe  russe, 
Tempereur  François  retira  des  arantages  immenses  de 
la  magnanimité  de  son  plus  >  grand  AUië.  L^Italie  lui 
fut  livrée  tout  entière ,  soit  moyennant  des  acquisitions 
réelles  9  soit  par  la  faculté  qui  liii  fut  laissée  d'exercer 
une  influence  illimitée  sur  ce  qui  n'avait  pas  été  sou- 
suis  h,  sa  domination.  Il  augmenta  ses  frontières  du 
cAté  de  l'Allemagoei  selon  son  bon  plaisir i  et  obtint 
même  des  rétrocessions  et  des  avantages  en  Pologne, 
qoi  n'étaient  qu'une  pure  générosité  de  la  part  de  son 
Libérateur. 

Depuis  répoque  du  Congrès,  les  déférences  et  les 
bône  offices  n'ont  pas  eu  de  terme»  et  lorsque. le  mou- 
vement révolutionnaire  de  Naples  parut  menacer  la  su- 
prématie autrichienne  dans  tout  le  pajrs  depuis  les  Al- 
pes jusqu'en  Sicile,  ce  fut  encore  l'empereur  Alexandre 
qui  dissipa  cet  orage  par  son  intervention  sage  et  gé- 
néreuse. 

La  cour  de  Vienne  trouva  dans  ce  dénouement  la 
sécurité  de  ses  possessions,  celle  de  son  influence  sur 
le  reste,  et  Toccasion  de  tirer  du  royaume  de  Naples 
200  millions  de  francs  pour  prix  de  l'avoir  déliyré  des 
Carbonaris. 

L'insurrection  de  la  Grèce  éclata.  Le  prince  de 
Metternieh  décida  de  rétablir  Je  glaive  du  Sultan  sur  la 
tête  de  ce  malheureux  peuple;  pendant  quatre  ans,  il 
paralysa  et  défoua  les  plus  nobles  sentimens,  sans  égard 
ni  îi  la  délicatesse  de  la  position  de  la  Russie,  ni  à  ses 
intérêts,  abusant  constamment  de  la  confiance  qui  lui 
était  accordée,  et  ne  faisant  jamais  une  promesse  que 
pour  y  manquer. 

Enfin  le  moment  arrive ,  où  la  Russie ,  la  France 
et  PAngleterre  veulent  s'entendre  pour  faire  cesser  les 
massacres  qui  se  répétaient  sans  cesse  dans  cette  arène 
ensanglantée. 

L'Autriche  refuse  d'y  adhérer,  et  met  tout  en  oeu- 
vre, malgré  des  potestations  différentes,  pour  porter  le 
Sultan  à  rejeter  la  combinaison  qui  lui  était  proposée, 
dans  le  but  de  lui  conserver  son  empire  et  de  ne  pas 
Pexposer  à  de  plus  grands  dangers. 

Cette  tactique  funeste  a  duré  deux  ans;  elle  a  été 
déneocée  par  les  représentans  des  puissances ,    qui  en 


362     Dépécha  de  Comte  Pozxo  di  Borgo 

ont  TU  les  mouvemens  sur  les  lieax  et  de  mille  maniè- 
res. Enfin  le  Sultan  force  les  ambassadeurs  des  trois 
cours  à  quitter  Coastantînople.  Il  insulte  ^  il  provoque 
la  Russie  I  il  viole  les  traites.  UEmpereur  est  dans  la 
nécessite  de  se  faire  rendre  raison  par  les  armes. 

A  cette  résolution!  le  prince  de  Metternich  s'indigne 
et  se  conduit  comme  contre  une  révolte  envers  sa  su« 
prématie.  Dès  lors  tdut  est  mis  en  oeuvre  par  lui  pour 
nuire  à  la  Russie.  U  s'adresse  à  l'Angleterre  afin  de 
Parmer  contre  l'empereur,  et  il  répète  ces  tentatives  à 
chaque  phase  que  les  événemens  lui  présentent;  il  ae« 
crédite  l'idée  t  que  tous  les  gouvernemens  sont  exposés 
à  des  révolutions  intérieures ,  parce  que  la  Russie  veut 
obliger  le  Sultan  à  observer  les  traités ,  et  il  parvient 
à  en  intimider  plusieurs;  il  tente  le  ministère  français^ 
qui  lui  résiste ,  et  il  lui  suscite  des  querelles  înteetines 
à  cause  de  cette  résistance.  D'un  câté»  il  flatte  les  bo- 
napartistes et  les  encourage  à  faire  revivre  la  mémoire 
du  fils  de  Napoléon  ;  de  l'autre,  il  s'appropsie  la  Gazette 
de  France  et  la  Quotidienne 9  représentantes. préten- 
dues du  royalisme  pur  et  des  jésuites,  et  ces  feuilles, 
soi-disant  chrétiennes,  devenues  turques,  versenf  dana 
le  public  un  déluge  d'injures  et  de  fausseté^  contre 
nous.  Ces  vérités,  M.  le  Comte,  n'échappent  à  per- 
sonne ici;  le  ministère  français  en  est  convaincu,  il  me 
les  répète  et  me  les  confirûie  sans  cesse» 

A  son  passage  par  Vienne,  le  duo.de  Mortemart  a 
eu  avec  le  ministre  autrichien  une  longue  conférence. 
Le  duc  m'en  a  fait  le  récit  dans  les  termes  suivana, 
que  j'ai  mis  sur  papier  iiftmédiatement  après,  afin  de 
nie  garantir  d'oublis  ou  d'erreurs. 

Le  prince  de  Metternich  a  demandé  à  M.  de  Mor- 
temart quelle  impression  il  emportait  de  l'ai*mée  russe 
et  de  ses  généraux.  M.  de  Mortenart  répondit  qu'il 
avait  de  l'armée  la  plus  grande  opinion,  et  que  les  ta- 
lens  de  ses  chefs  variaient,  comme  il  arrive  dans  tout 
pays  et  dans  toute  armée  nombreuse.  Le  prince  ajouta: 
„Oue  pensez -ypus  des  pertes  que  celte  armée  a  esau* 
jrées?''  Le  duc  répliqua  que  celles  de  l'infanterie 
n'étaient  nullement  extraordinaires,  que  la  cavalerie 
avait  perdu  beaucoup  de  chevaux,  mais  que  le  tout,  ne 
portant  que  sur  une  fraction  minime  de  l'armée  en  gé- 
néral, pouvait  être  bientôt  réparé  et  n'affectait  nulle- 
ment les  forces  de  l'empire.     Le  prince   de  Meitemich, 


transmise  de  Paris  à  St.  Petersbourg.    363 

avec  un  sourire  de  pitiëi   continua   en   dbant:    j^Yous  1828 
autres  Français ^  vous  vous  laissez  éblouir;  rapportes* 
Yous-en   à  nous.     Nous   observons  et  connaissons   les 
Russes  depuis  cent  ans;   leur  force  n'est  que  d'apparat, 
et  elle  Test  encore  plus  que  jamais   dans    ce   moment. 
Quant  aux  pertes ,  elles  sont  immenses;  elles  ne  seront 
ni  facilement  I  ni  promptement  reparus ,   et  )e  ne  puis 
in*expliquer  comment  vous  ne  les  jugiez  pas  de  même/' 
lue  duc  dit  à  son  tour  qu'il  ëtait  permis  à  chacun  d'ap- 
précier les  forces  de   Tempire  russe  selon  qu'il  l'entenr 
daity  mais  que,  quant  aux  pertes  causées  à  l'armée  par 
la  campagne»  il  s'en  référait  aux  rapports  du  prince  de 
Hesse;  qui  les  lui  avait  fait  voir,  et  qu'ils  étaient  con- 
formes a   ceux  de  M.  de  Mortemart  lui-même  sur  ce 
8ujet|  ajoutant  que  le  prince  est  trop  homme  d'honneur 
pour  en  avoir  envoyé  de  di£Férens,    Le  prince  de  Met- 
temich  pat;^t  embarrassé  de   cette  observation ,   puis   il 
reprit  :    ,,Eh  bien  !  chacun  en  jugera  ii  sa  manière.    En 
attendant,  l'Autriche  se  croit  forcée  de  prendre  ses  pré- 
cautions; son  armée  est  prête  et  nombreuse,  et  si  une 
seconde  campagne  commence,  elle  prendra  poste  sur  la 
frontière   et  observera   la  Servie*"    Le   duc  répondit  a 
cette  dernière  menace:   „Dans  ce  cas,  chacun  aura  rai- 
son de  se  porter  sur  la  frontière  et  d'observer  celle  qui 
Tavoisine.    //  en  arrivera  ce  qui  pourra.   ^Ainsi  finit 
la  partie  essentielle   de   cette  conversation.     Le  prince 
de  Metternich  ne  parut  pas  satisfait  des  dispositions  du 
duc  de  Mortemart,  et  tous  les  deux  se  séparèrent  avec 
les    formes   et  les  politesses  d'usage.     J'ai  cru ,   M.  le 
Comte,  devoir  vous  informer  de  ces  particularités,  parce 
qu'elles  m'ont  semblé  prouver   encoitt  davantage  Finfa- 
tigable  soin  que  le  prince  de  Metternich    prend  à  nous 
susciter   des   ennemis   ou  à  diminuer  l'intérêt  que  nos 
amis  nous  portent. 

Le  plan  du  chancelier  de  cour  et  d'Etat  est  vaste. 
11  vent  se  montrer  menaçant  par  ses  armemens;  il  tra- 
vaille la  France  afiil  de  la  rendre  faible  ;  il  anime  l'An» 
gleterre  pour  nous  en  faire  une  enqemie;  il  voudrait 
séduire  la  Prusse  et  l'éloigner  de  nous;  il  propose  au 
roi  de  Sardaigne  de  se  mettre  en  mesure  et  même  de 
donner  un  autre  héritier  2é  la  couronne  que  le  prince 
de  Carignan,  d'après  la  conviction  qu'en  a  le  ministère 
français;  enfin  il  assume  le  caractère  de  protecteur  de 
l'ordre  public,    et  taudis  qu'il  emploie  toutes  ses  facul- 


364     Dépêche  de  Comte  Pozzo  di  Borgo 

VSXii^  en  faveur  ^es  Turcs ,  il  enrdle  sous  ses  drapeaux 
les  ultra -monarchiques  et  les  ultra  -  papistes  de  tous 
les  pays. 

Cette  conception  est  trop  vague  »  selon  moi,  pour 
prendre  une  consistance  solide ,  et  surtout  dans  rinter-*- 
valle  qui  sépare  le  moment  présent  de  la  campagne 
prochaine.  Lorsqu'elle  commencera-,  le  prince  de  Met* 
temich  n*aura  à  sa  disposition  que  lui*niéme  et  la  mo- 
narchie aatrichienne,  si  toutefois  il  en  est  le  maître^ 
comme  les  apparences  semblent  l'indiquer*  La  question 
sera  donc  réduite  alors  ^  s*il  osera  ou  non  attaquer  la 
Russie.  Ces  sortes  de  problèmeus  ne  sauraient  jamais 
être  résolus  d'une  manière  absolue ,  parce  que  les  don- 
nées ne  peuvent,  selon  la  nature  des  choses,  ,'étre  fon- 
dées que  sur  des* conjectures;  cependant,  comme  il  n'ex- 
iste pas  d'autre  règle,  c'est  à  elle  qu'il  faut  s'en  rap- 
porter, • 

Ce  n'est  pas  dans  les  combinaisons  étrangères,  M.  le 
Comte,  que  je  chercherai  cette  règle,  mais  dans  les 
mesures  et  les  moyens  intérieurs  de  l'empire.  L'Empe- 
reur,  notre  auguste  mattre,  est  monté  sur  le  trdne  lors- 
que la  Russie  jouissait  d'une  grande  considération,  et 
cette  considération  s'est  visiblement  augmentée  depuis 
son  heureux  avènement.  La  plus  noire  et  la  plus  dan- 
gereuse conspiration  arrêtée  par  son  courage  et  punie 
selon  la  justice  tempérée  par  la  clémence  et  l'humanité  ; 
les  Turcs  amenés  à  signer  la  convention  d'Akermanii; 
la  Perse  vaincue  et  rendue  tributaire  à  la  suite  de  ses 
provocations;^  l'Angleterre  et  la  France,  empressées  de 
trouver  un  moyen  de  terminer  \  la  satisfaction  de  Sa 
,  Majesté  les  troubles  de  la  Grèce;  le  prince  de  Metter- 
nich,  n'ayant  d'autre  ressource  que  l'intrigue  et  le  dé- 
pit,  et  la  Prusse  fortifiant  les  liens  du  sang  par  ceux 
de  la  politique. 

C'est  dans  cette  situation  des  choses  et  des  idées ,  à 
jla  face  du  monde  entier,  'que  l'Empereur  a  été  forcé 
d'entrer  dans  la  guerre  actuelle.  Presque  toutes  les 
puissances  en  ont  reconnu  la  justice,  et  il  n'en  est  pas 
une  qui  n'en  ait  attendu  des  succès;  c'était  l'empire 
russe,  après  deux  ans  d'observation  et  de  préparatifs, 
oui  se  mettait  en  mouvement  contre  l'empire  turc,  ri^ 
auit  à  la  population  musulmane  de  VEurope.  Il 
cet  aspect ,   tout  le  monde  avsùt  formé  d'avance  son  ju- 


transmise  (le^  Paris  à  Si.  Petersbourg.     ^5 

gemeot;  mais ,  il  faut  Tavouer,  ce  jugement  nVi  paa  été  1828 
confirme  par  l'ëv^nement. 

Cette  circonstance  a  dévoile  les  sentimens  que  cha- 
cun nous  portait*  L'explosion  s'est  faite  à  Vienne  |  et 
s'est  communiquée  plus  ou  moins  partout  ailleurs*  Ce- 
pendant, ceux  qui  jugent  avec  calme  voient  le  manque 
de  succès  dans  des  causes  secondaires,  et  pensent  qu'- 
elles ne  se  répétront  pas  à  la  campagne  prochaiDe.  De 
là  le  désir  de  Téviter  et  d'amener  la  paix»  si  la  Porte 
Aait  assea  sage  pour  la  demander  et  la  Russie  asseas 
découragée  pour  Taccorder  à  des  conditions  inférieures 
à  sa  dignité* 

Dans  cet  état  de  choses,  avant  de  demander  ce  que 
fera  le  prince  de  Metternich,  il  me  semble  plus  oppor- 
tun de  nous  demander  ce  que  nous  ferons  et  sous  quel 
aspect  nous  paraîtrons  à  ses  yeux.  S'il  nous  voit  pro- 
fiter de  l'expérience ,  augmenter  nos  moyens ,  y  intro- 
duire l'ordre  désirable ,  nous  mettre  en  position  de  ne 
pas  craindre  ses  attaques,  le  persuader  que  s'il  veut 
nous  avoir  pour  ennemis,  il  nous  trouvera  formidables,  ' 
inexorables  et  décidés  à  verser  sur  l'Autriche  toutes  les 
calamités  de  la  guerre  qu'elle  nous  suscite,  sans  lui  en 
épargner  aucunSy  le  prince  de  Metternich  restera  pro- 
bablement dans  sa  politique  et  en  adoptera  peut-être 
une  meilleure,  en  conseillant  au  Sultan  de  faire  la  paix 
et  de  se  soumettre  aux  sacrifices  qu'elle  doit  lui  imposer* 

Ce  n'est  pas  la  ^volonté  du  chancelier  de  cour  et 
d'Etat,  ni  celle  du  public  autrichien,  que  nous  avons 
besoin  de  deviner;  elle  s'est  montrée  assez  hostile^  pour 
qu'il  nous  reste  des  doutes  k  cet  égard.  Lorsqu'on  se 
réjouit  de  ce  que  la  peste  moissonne  l'afmée  russe,  lors- 
qu'à leurs  yeux  il  n'y  a  jamais  assez  de  fléaux  dans 
la  nature,  ni  de  moyens  de  nuire  dans  l'ennemi  pour 
satisfaire  leur  haine,  nous  sommes  dispensés  d'interpré- 
ter les  sentimens  de  ceux  qui  ne  craignent  pas  de  les 
professer  et  de  les  manifester  sans  réserve*  La  metl* 
leure  garantie  que  nous,  ayons  pour  les  arrêter  et  pour 
en  combattre  l'influence,  c'est  nous-mêmes;  c'est  dans 
notre  énergie,  dans  la  force,  la  direction  et  la  suite 
de  nos  déterminations  et  de  nos  mesures,  que  nous 
devons  chercher  notre  sécurité.  Le  patriotisme,  la  po- 
sition et  les  ressoiffces  de  l'empire  répondent  à  tout: 
qu'on  les  évoque;  qu'on  les  fasse  valoir,  avec  ordre  et 
de  la  manière  dont  ils  doivent  être  employés,  et  la  po« 


366    Dépêche  du  Comte  Pozzo.di  Borgo 

18tt  Ktique  cessera  de  nous  offrir  des  problèmes;  nous  ver- 
rons celle  de  nos  ennemis  devenir  aussi  traitable  qu'elle 
se  montre  aujourd'hui  orgueilleuse ,  parce  qu'elle  se 
plaît  à  magnifier  nos  pertes ,  à  rabaisser  nos  talens  et 
à  discréditer  nos  moyens^ 

Si  nous  nous  montrons  tels  que  nous  devons  et  que 
nous  pouvons  être,  le  gouvernement  et  la  plus  forte 
partie  de  la  France  nous  rechercheront  i  parce  qu'ils 
voudront  pourvoir  à  leurs  intérêts  et  entrer  dans  la 
lice^  si  l'Autriche  et  l'Angleterre  en  ouvrent  les  barriè« 
res.  La  Prusse  a  son  râle  tout  fait  et  les  objets  de 
son  ambition  sous  sa  main,  et  ce  n'est  pas  la  Russie 
qui  souffrira  de  ces  empiëtemens,  elle  restera  libre  d'ac- 
complir les  siens  y  si  son  intérêt  l'exige. 

Sans  doute  il  serait  pénible  d'avoir  ainsi  altéré  le 
statu  quo  de  rBurope»  mais  à  qui  en  attribuer  la 
faute  et  la  responsabilité ,  si  ce  n'est  au  cabinet  autri- 
chien, qui  veut  tout  risquer  et  tout  bouleverser  plutdt 
que  de  voir  PEmpereur  faire  une  paix,  qui  aurait  pour 
'  premier  but  son  honneur,  et  pour  second,  des  modi« 
fications  incapables  d'apporter  le  moindre  changement 
à  l'équilibre  réel  établi  par  le  congrès  de  Vienne? 

U  résulte  des  observations  précédentes  que  la  ques- 
tion sur  la  conduite  future  de  l'Autriche  ne  peut  être 
examinée  d'une  manière  abstraite  et  indépendamment 
de  celle  que  tiendra  la  Russie,  et  de  l'appareil  des  for- 
ces qu'elle  présentera  à  l'ouverture  de  la  campagne. 
Cette  campagne  est  devenue  indispensable,  à  mon  avis» 
parce  que  la  première  n'a  pas  produit  son  effet.  Nous 
l'entreprendrons  donc  avec  les  chances  et  ces  chancea 
seront  moins  dangereuses,  à  mesure  que  nos  efforts 
seront  grands  et  terribles. 

La  Prusse* 

La  Prusse  semble  avoir  annoncé  sa  politique  par 
la  conduite  qu'elle  a  tenue  et  par  l'attitude  qu'elle  a 
prise  dé)è.  Portée  à  conserver  la  paix,  ^lle  verrait,  )k 
mon  avis,  avec  satisfaction  la  fin  de  la  lutte  entre  la 
Russie  et  la  Turquie,  mais  elle  se  garde  de  la  provo- 
quer par  aucune  démarche  propre  à  gêner  le  cabinet 
impérial ,  et  s'est  prononcée  contre  celles  de  ce  genre, 
projetées  par  la  Cour  de  Vienne.  Son  maintien ,  son 
langage ,  ses  démonstrations  ont  été  jusqu'à  présent  fa- 
vorables à  la  Russie,  et  la  crainte  de  la  voir  s'entendre 


transmise  de  Paria  à  St  Petersbourg.     367 

Avec  elle ,  «dans  un  cas  extrême ,  en  impose  II  FAutriche  1828 
et  sert  à  la  France  ^^encouragement  pour  la  confirmer 
dans  les  sentîinens  fayorables  qu'elle  nous  t^moi^e. 
L«e  cabinet  imp^rîal  a  donc  le  plus  grand  intérêt  de. 
s'attacher,  comme  il  le  fait^  celui  de  Berlin,  de  le  cul- 
tiver et  de  lui  faire  entrevoir,  qui  si  FAotricbe  et  TAn- 
gleterre  voulaient  mettre  le  statu  qtw  territorial  exi- 
stant en  përil  par  une  attaque  contre  la  Russie,  Sa 
Majesté  prussienne,  en  faisant  cause  commune  avec  elle^ 
trouverait  des  avantages  qu'elle  ne  saurait  espérer 
ailleurs. 

La  notice  confidentielle  dont  Votre  Excellence  a  ac- 
compagné sa  dernière  expédition  contient  les  germes  de 
ce  système  ;  il  s'agit  donc  de  les  entretenir  et  pour  ainsi 
dire  de  les'  féconder  de  manière  qu'ils  soient  prêts  à  se 
développer,  lorsque  la  nécessité  l'exigera. 

Dans  toutes  mes  démarches  envers  le  cabinet  firan-. 
çais,  je  m'attache  à  le  tenir  en  bonne  intelligence  avec 
celui  de  Berlin.  Son  représentant,  le  baron* de  Wer- 
ther, s'en  occupe  également  de  la  manière  la  plus  zé- 
lëe.  Il  serait  peut-être  sage  et  utile  de  familiariser 
aussi  la  politique  prussienne  avec  Tidée  que  si  les  évé- 
nemens  lui  fournissent  l'occasion  de  s'agrandir,  la  France 
de  son  cAté  ne  peut  se  compromettre  et  se  battre  en 
pure  perte.  Je  suis  persuadé  que  dans  le  cas  où  les 
'trois  puissances,  la  Russie,  la  Prusse  et  la  France,  de- 
vraient s'entendre,  cette  dernière  n'exigerait  rien  qui 
serait  disproportionné  ii  ses  sacrifices  et  à  son  impor- 
tance, ou  qui  pourrait  donner  de  justes  alarmes  à  la 
Prusse. 

Lorsque  je  trace  de  telles  combinaisons,  M.  le  Comte, 
c*est  avec  le  désir  qu'elles  ne  puissent  jamais  devenir 
nécessaires;  il  a  fallu  la  conduite  inconvenable  du  prince 
de  Metternich  pour  être  forcé  à  chercher  dans  de  si 
grands  changemens  les  moyens  de  déjouer  cette  ligue 
générale  qu'il  travaille  \l  former  contre  la  Russie,  et  à 
contenir  les  coups  directs  qu'il  voudrait  lui  porter. 
Quand  la  question  est  réduite  à  la  défense  naturelle, 
tous  les  moyens  sont  non  seulement  permis  mais  com- 
mandés par  les  devoirs  qui  partent  de  plus  haut;  la 
conservation  et  le  salut  de  l'Etat. 

La  tendance  générale  des  observations  que  je  viens 
de  soumettre  à  Votre  Excellence  en  fait  pressentir  d'a- 
vance ces  conclusions.     La  fin   de  la   campagne  et  la 


358    DèpêcT^  du  Comte  Pozzo  di  JSorgo 

lg28  position  dans  laquelle  nous  sommes  rest&  envers  Pen- 
nemi  rendent  la  paix  impossii^le  pour  le  momenti  parce 
qu'elle  ne  peut  être  honorable. 

Une  négociation  entamëe  en  pareilles  circonstances, 
serait  tout  à  notre  détriment ,  parce  que  nous  serions 
obligés  de  la  rompre  et  d^attîrer  sur  nous  U'odieux  de 
cette  rupture ,  après  avoir  rëvélé  le  secret  de  nos  pré* 
tentions,  lorsque  nous  ne  sommes  pas  encore  en  me« 
sure  de  les  soutenir. 

Le  zèle  témoigné  par  la  France  et  par  PAngleterre, 
afin  d'entamer  cette  négociation  est  infempestif.  Je  ne 
cesse  d'en  avertir  M.  de  Laféronajs ,  et  de  le  disposer 
à  ne  point  se  compromettre  au  point  de  nous  forcer 
à  un  refus  dans  le  ^  cas  où  les  Turcs ,  conseillés  par 
PAutriche  et  la  Grande-Bretagne,  voudraient  nous  em- 
barrasser en  offrant  de  négocier,  non  pour  conclure, 
mais  pour  se  donner  la  réputation  de  sagesse  et  de 
modération. 

Le  pu>jet  de  PAngleterre  et  de  la  France,  de  traiter 
avec  la  Porte  pour  la  pacification  de  la  Grèce,  du  con- 
sentement de  la  Russie,  mais  sans  la  présence  de  soa 
représentant,  ne  peut  nous  convenir  par  les  raisons  déjà 
déduites;  cependant  dès  que  les  troupes  françaises  de- 
vaient se  retirer  de  la  Morée  et  qu'il  était  impossible 
au  Ministère  d'en  prolonger  le  séjour  sans  se  perdre,  il 
est  très  heureux  que  ce  pays  ait  été  mis  sous  la  ga- 
rantie des  trois  cours.  Cette  égide  est  la  seule  qui 
puisse  le  défendre  contre  une  nouvelle  invasion. 

Selon  toutes  probabilités  rien  ne  se  passera,  durant 
l'hiver,  qui  puisse  troubler  nos  préparatifs.  Ce  temps 
doit  donc  être  mis  à  profit  pour  nous  montrer  sur  un 
pied  formidable  à  l'ouverture  de  la  campagne  prochaîne. 

Cette  condition  est  vitale.  Elle  est  le  seul  moyen 
qui  nous  reste  pour  nous  rétablir  dans  Popinion  où 
nous  étions  au 'commencement  de  la  précédente. 

Quelles  que  soient  les  explications  que  nous  puis- 
sions donner  et  Pédat  qui  ait  rejailli  sur  nos  armes  par 
la  prise  de  Varna,  la  levée  du  siège  de  Silistrie,-réva- 
cnation  entière  de  la  Bulgarie,  excepté  les  points  forti« 
fiés  en  notre  pouvoir,  les  relations,  sans  doute  exagé- 
rées, sur  nos  pertes  et  le  désordre  qu'on  suppose  ré- 
gner dans  notre  administration  militaire,  ont  infiniment 
rabaissé  Popinion  conçue  de  notre  puissance  et  de  Por- 
ganisation  de  notre  armée  dans  toutes  ses  parties. 


transmise  de  Paris  à  St.  Petersbourg.     é69 

Le  mioistère  françaia  en  est  ^bratiltf  et  ton  existence  |^jg 
s^en  trouvera  jusqVi'à  un  certain  point  compromise  à 
Touverture  des  Chambres»  Les  intrigues  de  l'Autricbe 
se  multiplient*  L'ambassadeur  d'Angleterre  les  seconde, 
et  si  nous  ne  nous  hâtons  pas  de  remporter  des  suc- 
cès,  sitât  que  la  saison  des  opérations  arrivera  ^  nous 
risquons  de  voir  ici  des  cbangemeiis  qui  rendront  la 
continuation  de  notre  influence  plus  difficile. 

Notre  politique  est  de  faire  en  sorte  que  rien  n'ar- 
rive de  bien  nouveau  durant  les  quatre  mois  qui  vont 
suivre ,  et  f  espère  que  nous  y  parviendrons  9  parce  que 
les  hommes  aiment  en  général  a  attendre ,  mais  le  cin-  . 
quième  doit  élre  fécond  en  événemens.  Noire  entrée 
en  campagne  doit  étonner  par  les  succès  |  il  me  sem- 
ble que  nous  en  avons  les  moyens,'  si  nous  les  por- 
tons sur  les  lieux  I  et  s'ils  sont  raisonnablement  em- 
ployés. 

Le  projet  de  terminer  la  guerre  par  des  démonstra- 
tions menaçantes  sur  Constantinople  me  paratt  inappli- 
cable p  d'après  la  manière  dont  les  choses  ont  tourné. 
La  prise  des  places  du  Danube  fera,  une  impression 
durable,  en  imposera  à  l'Autriche ,  ouvrira  le  chemin 
des  provinces  lointaines  de  la  Turquie  1  et  nous  autori- 
sera à  en  exiger  la  destruction  à  la  paix^  dès  que  nous 
ks  aurons  en  notre  pouvoir. 

Conserves  M.  le  Comte,  conservez  Varna.  C'est 
un  trophée  qui  appartient  personnellement  à  PEmpe- 
reor.  ji  la  bonne  saison  et  appuyée  par  cette  station, 
la  flotte  pourra  inquiéter  l'ennemi  sur  tous  les  points 
du  littoral. 

MfJgré  qu'il  ne  soit  pas  probable  de  voir  une  flotte 
anglaise  dans  la  mer  Noire ,  il  sera  prudent  de  bien 
garantir  Sevastopol  contre  les  approches  par  mer.  Si 
{«mais  l'Angleterre  rompait  avec  nous,  c'est  sur  ce  point 
qu'elle  porterait  ses  attaques,  dès  qu'elle  les  croirait 
possibles. 

Les  progrès  du  général  Paskewitscb  ont  été  plus 
importans  que  le  public  de  l'Europe  ne  les  a  jugés, 
parce  qu'il  s'est  attaché  \  ce. qui  était  plus  à  sa  portée; 
mais  nous  qui  en  connaissons  la  valeur,  nous  devons 
nous  occuper  de  les  rendre  plus  considérables.  Ils 
feront   beaucoup  d^impression  à  Constantinople. 

Le  blocus  ne  sera  pas  aussi  indifférent  qu'on  a  voulu 
le  représenter.   Dès  quHl  en  a  été  informé,  le  Sultan  a 

Noup.  Supplém,  Tom,III,  Aa 


370       Dépêche  ultérieure  de  M.  Pozzo 

189B  ordonne  de  grands  approvisionnemens  en  Egypte,  aue 
les  Autrichiens  se  sont  chargés  de  transporter.  Pcspère 
que  Pescadre  impériale  en  fera  la  capture. 

Voîft,  M.  le  Comte,  le  tribut  de  mon  zèle  et  de 
mes  faibles  lumières  sur  les  questions  graves  qui  occu- 
pent le  cabinet  impérial'.  En  les  examinant ,  fe  ne  me 
sois  pas  déguisé  les  difficultés  qu'il  nous  reste  à  vaincre, 
mais  fai  recherché  aussi  les  moyens  que  nous  avons 
d*en  triompher.  Les  événemené  de  la  campagne  passée, 
loin  de  nous  décourager,  nous  auront  donné  l'expérience 
qui  nous  manquait.  8'îl  a  existé  des  obstacles  impr^ 
^us ,  l'Empereur  les  cpnnait,  pour  les  surmonter,  et  je 
vois  même  dans  la  nécessité  de  vaincre  où  nous  som- 
mes placés  un  principe  d'activité  et  d'énergie  qui  con- 
servera h,  l'empire  et  à  son  glorieux  chef,  dans  la  sphère 
qui  leur  est  propre,  cette  suprématie  dont  il  n'appar- 
tient à  aucune  force  humaine  de  les  faire  descendre. 

J'ai  l'honneur  d*étre,  etc. 


31. 

Dépêche  ultérieure  très  réservée  (lu 

Comte  Pozzo  di  Borgo.    lEln  date  de 

Paris,  le  14  Décembre  1828* 

Les  intentions  malveillantes  et  les  préparatifs  hosti- 
les de  la  cour  de  Vienne  contre  la  Russie  sont  une 
vérité  manifeste  à  toute  l'Europe.  Le  cabinet  impérial 
les  a  pénétrés  dans  leur  commencement ,  les  a  .suivis 
dans  leurs  progrès ,  et  les  serviteurs  de  l^Empereur  à 
l'étranger  en  ont  signalé  l'existence  et  combattu  les  effets. 

Ce  fut  après  avoir  inondé  le  public  de  faits  con- 
trouvés  ou  exagérés  sur  les  revers  supposés  de  l'arma 
russe  et  sur  les  succès  et  la  supériorité  des  Turcs,  que 
le  prince  de  Metternich  proposa  au  cabinet  de  Londres 
d'agir  de  concert  avec  lui,  afin  de  former  une  ligue  où 
seraient  attirées  la  France  et  la  Prusse  dans  le  but  d'in- 
tervenir entre  la  Russie  et  la  Turquie ,  et  en  résultat 
d'imposer  la  paix  à  Sa  Majesté  l'Empereur. 

Vous  êtes  informé,  M.  le  Comte,  que,  selon  le  plan 
du  chancelier  de  cour  et  d'Etat,  le  duc  de  Wellington 
devait  se  chargeir  de  travailler  la  France   et  de  la  cou- 


ili  Bor%o,   transmise  à    Si.  Petersbonrg.     371 

dttlre  à  set  fiii« ,  tandis  que  le  premier  répondait  de  la  1828 
Prusse, 

La  connaissance  de  ce  projet  m^^tant  parvenue,  je  m'ap- 
pliquai à  en  démontrer  l'inconvenance  et  les  dangers,  et 
}e  trouvai  le  ministère  français  dans  les  marnes  sentimens. 

En  attendant,  aucune  démarche  directe  n^avait  eu 
lieu  envers  celui-ci,  ni  de  la  part  de  l'Autriche ,  ni  de 
celle  de  l'Angleterre;  cepenciant  la  certitude  où  il  ëtàit 
que  le  projet  existait,  et  qu'il  pouvait  lui  être  présenté 
d'un  moment  2k  l'autre ,  le  portait  à  s'en  expliquer ,  et 
à  se  prononcer  dans  un  sens  Opposé,  toutes  les  fpis 
qu'il  en  trouvait  l'occasion;  ainsi  M.  de  Lebzelteru, 
lors  de  son  passage  par  Paris,  et  le  comte  d'Appony 
dans  leurs  différentes  conversations  avec  le  ministre  des 
afiaires  étrangères  ont  pu  se  convaincre,  que  Sa  Ma- 
jesté très  chrétienne  rejetterait  les  propositions  et  les 
insinuations  du  prince  de  Metternich,  dès  qu'elle  serait 
appelée  à  témoigner  ses  sentimens  à^  ce  sujet. 

De  son  câté  le  baron  de  Werther,  averti  par  son 
collègue  de  Londres,  des  desseins  de  la  cour  de  Vienne, 
se  Jiâta  de  connaître  les  dispositions  de  celle  de  France, 
et  les  ayani  trouvées  telles  que  je  les  lui  avais  annon- 
cées, en  informa  sans  perte  de  temps  son  gouvernement. 

Toutes  ces  circonstances  réunies ^  et  je  suis  porté  & 
croire,  le  jugement  et  l'expérience  du  duc  de  Welling- 
ton, le  décidèrent,  à  mon  avis,  à  s'abstenir  de  se  com- 
promettre envers  le  cabinet  des  Tuileries,  de  sorte  que 
la  tentative  de  M.  de  Metternich  se  trouva  paralysée  et 
arrêtée  dans  son  commencement. 

Une  dépêche  du  cabinet  de  Berlin  vint  ensuite  dé- 
truire les  mensonges  de  celui  de  Vienne.  Loin  de  se 
faire  le  satellite  du  prince  de  Metternich,  le  ministère 
prussien  déclarait,  qu'il  regardait  le  plan  projeté  comme 
dangereux  et  inapplicable,  et  que  loin  d'y  concourir, 
O  se  garderait  d'y  prendre  aucune  part. 

Tous  ces  faits,  dont  Votre  Excellence  a  été  informée 
en  son  temps,  semblaient  devoir  désabuser  la  cour  de 
Vienne  des  illusions  qu'elle  s'était  formées  de  réunir 
les  principales  puissances  de  l'Europe  contre  la  Russie; 
mais  le  prince  de  Metternich ,  qui  a  pour  maxime  de 
n^octer  toujours  et  surtout  de  ne  pas  se  décourager^ 
s5it  que  la  fausseté  de  ses  assertions  devienne  évidente 
soit  que  le  manque  d'une  promesse  lui  attire  des  re- 
proches mérités,    a  renouvelé  la  même  tentative  d'une 

Aa2 


0 
\ 


372       Dépêche   ultérieure  de  M.  Pozzo 

IBSB  manière  plus  formelle  et  avec  des  circoostauces  plus  of- 
fensantes pour  la  dignité  de  l'Empereur  et  plus  dange- 
reuses pour  Jes  intëx*éts  de  Tempire. 

Apres  avoir,  comme  d'ordinaire,  annoncé  que  la 
levée  du  siège  de  Silîstrie  et  la  retraite  de  l'armée  d^ob- 
servation  devant  Shoumla,  éiaient  des  désastres  inuueu- 
ses  et  irrémédiables  et  s'être  attaché  à  taxer  de  faiblesse, 
d'ignorance  et  d'inconsidération  nos  opérations  militai- 
res, le  prince  de  Metternich  expédia  un  courrier,  por- 
teur d'une  dépêche  au  prince  Esterhazy,  laquelle  de* 
vait  élre  communiquée  au  ministère  français  par  M« 
d'Appony  avant  d'être  envoyée^  à  celui  de  Londres,  au- 
quel elle  éutit  principalement  destinée* 

Ce  fut  le  Vis  courant,  que  M*  l'ambassadeur  d'Au- 
triche fit  lecture  de  cette  production  l'emarquable  au 
comte  de  Laféronays. 

Le  chancelier  de  cour  et  d'Etat  expose  et  fait  sa- 
voir que  le  Sultan  aspire  au  rétablissement  de  la  paix, 
avec  sécurité  et  bonne  foi.  * 

,,Que  Sa  Hautesse,  ayant  pris  en  considération  le^ 
événemens  passés  et  la  situation  de  son  empire,  est 
décidée  a  ne  plus  signer  de  traités  qui  ne  sont  que  âes 
trêves ,  et  qui  laissent  les  germes  de  nouvelles  guerres. 

„Que  la  paix  pour  laquelle  l'empire  ottoman  est 
en  armes  doit  être  rassurante  pour  liii  et  solide  pour 
tout  le  reste  de  l'Europe. 

„Que  ce  grand  but  ne  saurait  être  atteint  que  mo- 
yennant un  congrès,  formé  des  parties  belligérantes  et 
des  principales -puissances  de  l'Europe,  et  dont  le  ré- 
sultat serait  placé  sous  une  garantie  générale. 
^"^  „Tie  prince  de  Metternich  ajoutait  que  ce  plan  lu!-' 
semblait  le  plus  propre  à  conduire  à  la  paix  et  à  la 
rendre  durable. 

„Que  la  circonstance  actuelle  présentait  de  grands 
avantages  pour  agir  sur  l'esprit  de  Sa  Majesté  l'Em- 
pereur. 

„Que  l'armée  russe  est  en  ruine  et  en  décomposi- 
tion complète,  physique  et  morale,  que  les  troupes  sont 
découragées,  les  généraux  divisés  et  l'Empereur  abattu, 

„Que  les  Turcs,  au  contraire,  augmentent  de  force 
et  de  courage,  qu'ils  reprendront  Varna  durant  l'hiver; 
que  le  grand-visir  l'a  juré  sur  sa  tête,  et  qu'il  réunit 
mille  hommes  pour  cette  opération. 

^jEnfin,  qu'è  la  campagne  prochaine  300  mille  Turca 


di  BorgOy    transmise   à  St.  Petersbourg.     373 

%t  fetleront  sur  le  territoire  Ruste,  emporteront  et  dë«  1828 
trtriront  tout  devant  eux." 

Tous  ces  points I  M.  le  Comte,  d'après  et  que^  mVi 
dit  M.  de  Lafëronnajs,  forment  la  substance  d^tfifie*  d^t. 
p^cbe  très  longue,  où  ils  sont  développas  àvec^lii''pro« 
Uxiié  accoutumée  du  cabinet  de  Vienne.  .  *«  :<      \'[ 

A  la  fin  de  cette  lecture,  le  ministre  obsét'takau 
comte  d'Apponj  que  les  jugciinens  du  prince  de'Mtèti 
tèmich  sur  PEmpereur  et  l'mpire,  étaient  exprimés' ëii 
termes  si  extraordinaires,  qu'il  aurnit  de  la  péintf'} 
les  rendre  exactement  au  Roi,  et  II  le  porter  à  otftris 
qu'ils  étaient  tels  qu'il  venait  de  les  entendre',  même 
s'il  pouvait  sVn  souvenir;  que,  par  conséquent,  il  le 
priait  de  lui  donner  la  copie  ou  Textrait  de  cette  d^èéhe. 

M.  d'Appony  répondit  qu'il  n'était  autorité  ni  à  l'un, 
ni  à  l'autre,  mais  que  le  prince  de  Metternicb' désirait 
de  savoir  quelle  était  l'opinion  de  M.  de  Lafétt>tînays 
«ur  les  dispositions  de  Sa  Majesté  Impériale  au  milieu 
îles  grandes  calamités  où  elle  se  trouvait.  Le  ministre 
français  répliqua,  que  M.  de  Mett^nich  était  si  posî-^ 
ttf  dans  la  sienne  et  dans  ses  assertions ,  qu'il  n'avait 
besoin  de  celle'  de  personne;  qu'au  reste  ^  le  Koi  s'é-< 
ttint  refusé  ^  toute  combinaison  dont  le  but  serait  d'in* 
fervecir  dans  la  guerre  entre  la  Russie  et  la  Porte* ot- 
tomane ,  Sa  Majesté  persisterait  dans  la  même  résolu-* 
lion.  C'est  ainsi,  M.  le  Comte,  que  se  termina  leur 
conversation,  avec  les  formes  qui  devaient  avoir  con- 
vaincu M.  d'Appony  de  la  surprise  et  de  la  désappro^- 
bation  qu'avait  rencontrées  sa  communication  auprès  du 
cabinet  français. 

Averti  par  ce  dernier  de  la  démarcbe  de  l'ambassa- 
d'Autricbe,  Je  me  bâtai  d'en  informer  le  prince 
de  Lieven,  afin  de  le  mettre  à  portée  de  prendre  les 
mesures  qu'il  jugerait  convenables  pour  détruire  l'effet 
qu'auraient  pu  produire  sur  le  cabinet  de  Londres  l'ex* 
posé  et  les  suggestions  de  M.  de  Metternicb* 

Ayant  interpellé  depuis  le  comte  de  Laféronnajs, 
s'il  savait  de  quelle  manière  le  duc  de  Wellington  avait 
reçu  et  apprécié  les  nouvelles  insinuations  du  ministre 
autrichien ,  il  m'a  dit  que  M.  de  Roth  9  chargé  d'affai- 
res de  France  à  Londres  en  l'absence  de  l'ambassadeur^ 
lui  mandait  que  le  prince  Esterhazy  paraissait  avoir 
écarté  de  la  communication  qu'il  avait  ordre  de  faire 
la  propoeition   du  congrès,    et  qu'il  s'était . limité  sim- 


374       Dépêche  ultérieure  de  M.  Pozzo 

r 

1828plement  à  témoigner  les  dîspositioDS  du  Sultan  de  ne» 
gocter  et  de  conclure  une  paix  qui  ne  serait  pas  une 
trive  comme  toutes  les  précédentes ,  mais  qui  établirait 
au  contraire  un  système  de  sécurité  et  de  solidité  entr« 
les  deux  empires^  sous  la  sauvegarde  des  puissances  de 
TEurope. 

Immédiatement  apris  avoir  reçu  des  réponses  de 
Lptidres  et,  conseillé  probablement  par  son  collègue  d'at- 
ténuer la  mauvaise  impression  produite  sur  M.  de  La* 
fiérodnays  ipar  la  confidence  qu'on  lui  avait  jait»)  M. 
d'ikppoôy  est  allé  le  trouver  et  lui  a  pbservé,  qu'il 
craigoatt  qu-il  ne  fût  resté  dans  son  esprit  une  opinion 
inexacte  ou  exagérée  de  ce  que  le  prince  de  Metter- 
nich  aVait  exprimé  dans  la  dépêche  dont  il  lui  avait  fait 
lecture.  Le  Comte  répondit  qu'il  ne  le  croyait  nulle- 
ment »  mais  que  y  pour  éviter  tout  malentendu ,  il  lui 
suggérait  de  nouveau  de  lui  répéter  la  lecture  de  ce 
document  ou  de  lui  en  donner  la  copie.  M.  d'Apponj 
s'y  refusa  en  ajoutant:  y,Je  ne  sais  pas  même  si  fai 
bien  fait  de  vous  1(  faire  connattre  dans  son  entier.*^ 

Tel  est  9  M.  le  Comte ,  le  redt  fidèle  de  ce  que  fai 
recueilli  sur  la  nouvelle  tentative  de  M.  de  Metternic^,  et 
sur  le  mode  et  les  expressions  dont  il  s'est  servi  en>  s'y 
décidanL  Mon  opinion  est  que,  vu  l'intimité  qui  r^ne 
entre  le  cabinet  anglais  et  celui  de  Vienne,  le  prince 
Esterbasy  n'a  rien  cacb^  au  duc  de  Wellington  et  à 
lord  Aberdeen  f  mais  que  tous  ensemble  ont  senti  Tin* 
convenance  et  l'impossibilité  de  mettre  un  tel  projet  en 
pratique,  lorsque  la  France  venait  de  déclarer  ne  pas 
vouloir  y  concourir.  Ainsi  cette  trame  cpntre  la  Rus- 
sie restera  sans  effet,  comme  celle  ii  peu  près  du  même 
genre  qui  l'avait  précédée  et  qui  dérivait  de  la  même 
source. 

Il  est  un  autre  plan  que  le  duc  de  Wellington  tra* 
vaille  a  réaliser  et  auquel  M.  de  Metternich  contribue, 
quoique  avec  moins  de  réserve  et  d'une  manière  plus 
tranchante.  C'est  le  changement  du  ministère  actuel  en 
France  et  le  rappel  de  M.  de  Villèle  aux  affaires.  Le 
prince  de  Lieven  me  le  mande  en  termes  explicites,  et 
Je  n'ai  jamais  douté,  de  mon  cdté,  du  désir  et  des  des* 
seins  du  duc  à  cet  égard,  parce  qu'il  doit  être  coii« 
vaincu  que,  sans  avoir  un  instrument  à  la  tête  du  ca- 
binet dans  ce  pays,  il  ne  pourra  jamais  en  obtenir  la 
déférence  qui  lui  serait  nécessaire,  ou  pour  former  une 


di  BorgOy    transmise   à  St.  Petersbçurg.    375 

coalition  contre  la  Rusaie  ^   ou  pour  la  priver  de  Vap*  182^ 
pui  moral  qu'elle  en  reçoit,   en   atteodanl   la  coopéra- 
tion réelle   qui  pourrait  avoir  lieu   dans   le  cas    d'une 
guerre  civile.  , 

Afin  d'accomplir  son  objet ,  indépendamment  dai 
avantagea  qu'il  tire  de,  la  $upëripri(ë  de  sa  position  et 
de  l'babjtude  pfise  en  Europe  de  le  regarder  comme 
un  homme  bors  de  pai^r,  le  duc  s'annonce  également 
en  qualité  de  soutien  des.  principes  monarchiques  eu 
France,  quoique  aveç:plMf  de  modération  que.  le  prince 
de  Metternicb,  cerqpi  rend  pfm  ioiluence  encore  phis 
daogerei^e.  .  Aindr  par  un  mélange  de,  menaces  contre 
ce  qui  est 9  et  d'intérêt  sineècis  ei|.  faveur  de  ce  qui,  se- 
lon lui  9  devrait  ^tre,  il  flatte  ks  passions  'et  les  vues 
de  beaucoup  de  monde  à  la  cour,  ej^  met  en  ntouve- 
ment,  par  l'ambassadeur  qu'il  y  a'envpy4  ^  cet  effet, 
une  quantiié  d'intrigues  difliciles  à  déjouer* 

Ije  prince  de  Poltgnac ,  séduit  par  les  prévenances 
^du  premier  ministre  anglais  et  par  sa  propre  ambition, 
aime  à  se  mêler  dans  toutes  ces  combinaisons,  non  pas 
pour  contribuer  au  retour  de  M.  deVillMe  aux  aSbires,  . 
mais  pour,  y;  entrer  lui-^inéuie,  soit  à  la  tête  d'un  nou- 
veau ministèfe,!  soiti  cp9|me  ministre  des  aiTaires  étran- 
gères sous  la  pxéaidenos'd^  M.  de  liaféronnays. 

.  C'est  dans  ce  but  quHl  s'fist  rendp  à  Faris,  encou- 
rage, par  le  duc,  qui  trouva  son  intérêt  à  s'en  servir 
pour  jeter  le  trouble  dans  l'administration  actuelle.  Je 
ne  djdut^'  pas  non  plus  que  .^.  de  Polignac  n'ait  été 
chargé  de  «onder  et  d^  conpajttfQ  les  dispositions  réelles 
du  Roi,  ^1.  de  constater  si  son  système  de  politique 
amicale  envers  la  Russie  est  le  rSs^ltat  de  sa  volonté 
et  de  sa  conviction,  ou  bi^  des  insinuations  et  de  l'in- 
fluence de  son  ministère  et  ou  câhinet  impérial» 

Persuadé,  de  ces  vérit^Sy  M.  de.Laféronnays  a  voulu 
mettre  à  l'épreuve  M.  de  Polignac,  immédiatement  et 
sans  Ijti  laisser  le  temps  de  s'enfoncer  dans  les  intri- 
gues qui  étaient  Tobjet  de  son  voyage.  Ainsi  dans  leur 
première  entrevue  il  lui  a  dit  avec  la  familiarité  d'usage 
entre  eux:  „Si  tu  désires  le  portefeuille,  le  voici;  tu 
peux  le  prendre.  Ma  sortie  ne  sera  pas  un  grand  évé- 
nement, mais  ton  entrée  en  sera  un  immense.  Si,  dans 
Tétat  actuel  des  choses,  tu  as  la  confiance  de  gouver- 
ner la  France,  je  ne  serai  pas  un  obstacle  ;  si  non, 
ou  si  tu  hésites,   cesse  de  faire  croire  à  ceux  qui  veu- 


376      Dépêche  ultérieure  de  M.  Pozzo 

182dlent  te  porter  aux  affaires  l{iie  tu  vas  les  seconder,  parce 
qu'une  telle  conduite  serait  contraire^  au,  service  du  Roi 
et  au  bien  du  pays." 

Cette  allocution  produisit  Teffet  désirc^^  M.  de'Po* 
Itgoac  eut  raison  de  se  convaincre  que  M.  de  Lafërôn- 
najrs  n^entrerait  dans  aucune  combinaison  ministérielle 
.avec  lui.  Dès  lors,  abandonna  \  ses  propres  forces,  il 
sentit  toute  sa  faiblesse  et  n^osa  pas  se  charger  à  lui 
tout  seul  d'un  si  pesant  fardeau. 

Le  placer  datis  cette  alternative  ëtait  Tunique  mo- 
jen  pour  ddjouer  ses  intrigues  secondaires.  S'il  n*eâ| 
ixi  question  que  d'ëlevèr  M.  de  Laféi^onnays  k  la  prë* 
sidence  et  de  mettre  M.  dé  Polignac  aux  affaires  ëtran* 
gères  i  le  Roi  s'y  serait  prête  et  aurait  peut-être  dësird 
un  pareil  arrangement;  mais  dès  qu'il  s'est  agi  d'un 
changement  total,  la  confusion  qui  en  serait  rësultife 
aurait  é\i  si  grande  et  si  supérieure  aux  moyens  qtie 
M.  de  Polignac  aurait  eu  de  la  faire  cesser,  qu*il  n'a 
pas  osé  prendre  sur  lui  la  responsabilité  d'une  pareille 
épreuve.  Son  entrée  au  ministère  y  aurait  apporté  des 
altérations  sensibles.  Ambitieux  et  pusillanimci  endoc^ 
triné  et  subjugua  par  le  duc,  il  n'aurait  jamais  eu  le 
courage  de  lui  résister;  d'oii  Miserait  résulté  une  divi- 
aiou  dans  le  conseil  et  des  influences  opposées  auprès 
du  Roi,  inconvéuiens  qu'il  a  été  heureux  d^écarter^  au 
milieu  de  tant  d'autres  à  travers  lesquels  il  faut  réus- 
sir dans  ce  pays. 

L'arrivée  de  M.  de  PèKgnac  à  Paris  a  coïhcidé,  se* 
Ion  ce  que  M.  de  Laféhinnays  mV  dit,  avec  certains 
renseignemens  que  ce  ministre  s'est  procurés ,  et  qui 
prouvent  évidemment  les  intentions  sinistres  du  prince 
dft  Metternich  contre  la  France ,  et  avec  quelle  animo* 
site  il  cherche  à  élever  des  obstacles  au  Roi  et  k  sa 
famille  depuis  qu'il  ne  peut  les  entraîner  dans  ses  voies. 

Le  ministre  a  refusé  de  ni'en  dévoiler  la  source, 
parce  qu'elle  est  confidentielle  et  secrète.  Quant  ,à  leur 
nature ,  il  a  été,  soit  dans  ses  dernières  conversations^ 
aoit  dans  les  précédentes,  plus  explicite. 

Il  paraît  que  le  chancjelier  de  cour  et  d'Etat  flatte 
les  bonapartistes  de  mettre  en  avant  le  duc  de  Reicfa- 
stadt  dans  le  cas  d'une  rupture  entre  la  France  et  l'Au- 
triche ,  et  travaille  la  cour  et  les  apostoliques  d'un  au- 
tre cdté,  pour  susciter  des  embarras  au  ministère  en 
l'accusant  d'être  révolutionnaire  et  impie;  qu'il  a  ici  des 


di  BorgOj  iransinise  à  St.   Peiersbourg.    377 

• 

pcmnites  affié^eà  pour  cliacim  de  ces  rôles:   Tambas-^  1828 
aade  est  chargée  du   dernier  aoprès  des  .prêtres  et  d'un 
hoh  nombre  de  courtbanSi  le  premier  est  confie  J^  des 
g<ms  d'une  toat  autre  existence  et  d'opinions  opposifes; 

Ïu'il  excite  le  roi  de  Sardaigne  à  s*armer  contre  la 
'rance,  dont  il  lui  fait  craindre  l'inTasiony  et  qu'il  le 
porte  à  faire  quelque  acte  tendant  à  exclure  le  prince 
de  Garignan  de  la* succession;  enfin  que  *de  toute  part, 
do  l'AHèmagnei  coitîme  de  l'Italie  et  de  Vienne  mêmc^ 
il  arrire  des  rapports  ^  qui  d^montreiit  l'acti^i  malreit^ 
lanee  du  personnage  qt^i  préside*  le  cabinet  autrichien.  ' 
•  (Test  lorsque  le  Roi  se  ressentait  encore  des  justes 
impressions  'qu'une  conduite  pareille  lie  pourrait  man'i- 
quer  de  produire  sur  son  esprit  ^  que  M.  de  Polignac, 
ignorant  entièrement  toutes  ces  circonsiauces  ,•  a  entre- 
tenu le  monarque ,  relatiTement  à  la  u^cessitiS  de  s'en- 
tendre avec  l'Angleterre  et  l'Autriche  |  afin  d'aviser  aux 
moyens  d^exciter  iine  seconde  campagne  et  d'amener 
la  paix* 

Le  Roi  n^a  pas  donne  suite  a  ces  insinuations  et  a 
re|eté  toutes  les  idées  vagues  tendantes  à  former  une 
union  quelconque  dans  le  but  d^intarvenir  entre  les 
puissances  belligérantes ,  parce  qu'au  lieu  d'arrêter  la 
guerre  ce  serait  la  rendre  plus  animée*  Peur  ce  qui 
concerne  la  conduite  de  la  France  ^  Sa-  Majesté  a  dit 
ces  propres  paroles;  ^Me  veux  rester  uni  à  la  Russie. 
8i  Pempereur  Nicolas  attaqiïe  l^Autriche,  je  me  tiendrai 
en  mesure  et  mç  réglerai  selon  les  circonstances;  mais 
ai  l'Autriche  l'attaque  1  )e, ferai  marcher  immédiateinent 
contre  elle.  Peut-être  qii'une  guerre  contre  la  cour  de 
Vienne  me  sera  utile,  parce  qu'elle  fera  cesser  les  dis- 
sensions intérieures  et  occupera  la*  nation  en  grand 
comme  elle  le'  désire". 

Etonné  d'un  tel  langage  y-  M.  de  Pbltgnac  ^vint  tout 
consterné  en  rendre  compte  à  M.  de  Laféronuays  qui 
lui  dit  de  ne  pas  regarder  comme  chose  arrêtée  ce  qu'il 
venait  d'entendre;  que  c'aurait  été  plus  conséquent  si 
le  ministre  s'était  expKqité  de  la  sorte  par  ordre  du 
souverain ,  mais  que  cependant  la  manière  dont  Sa  Ma« 
jesté  s'était  exprimée ,  devait  lui  servir  de  ràgle  pour 
connaître  au  juste  et  à  fond  les  sentimens  du  monaiw 
que,  et  se  conduire  en  conséquence. 

Après  avoir  ainsi  a*econnu  que  Télat  des  choses  à 
Paris  était  bien  différent  de  ce  qu'il  avait  pu  se  figurer 


378      Dépêche  ultérieure  de  M^  Pozzo 

IBSgà  LQodres^  M.  de.PoUgnuc  TOuhiJL  ^'enftifttçiiir  avec  moi, 
6ur  i'«Dsen)ble^et  la  situatioQ  des  idFaires.  11  œo  dit 
que  le  duc  de  Wellingioqi  quoique  pein^  de- la  tiipture 
entre»  la  Rudate  et  la  Porte  i  n!avaît  pas'ccaiiit  les  o*n- 
séquences  qu'on,  appréhendait  géuéralemenf  au  coma^énr 
ceineal  de  le  campagne,  pai^ce  qi^ei»  lOU  le  «Sultan  aurah 
fait  la  paix  à^  la  vue  de  l'ariBfie  russ^,  ou  bien /celle-ci, 
«Vient  pas  en*  aombre  suffisant  ,poûç  produire cdee  ré- 
sultats décisifs  y  se  :seraitnrrd(ée,/,Iotfi  die  foule  j^Oâftîou 
dSpaMei  de  mettre,  en.  dapger  l'exîs^ea^e  de  IVmphie  ot- 
toman; mais  qufU  n^n  était  pa^  de. même  de. la  cam- 
pagne qui  ve.Sttivve»  parce  que  I|t  liiissie,  corri^0  par 
rexpérienoet  et  forcée  pajr  la  nécessité^  mettra  jeu  mou- 
vemeot  toutes  ses  forcées ^'  et  que  le  Sultan,  décidé  li  se 
défendre  k  outrance,  fera  de  même,  i 

Qu'il  nVst  .pas  permis  de  prévoir  exuctemenl  4e  qui 
résultera  de  ce.  combat  à. mort,  et  qu'il  est  impossible 
néanmoins  de  ne.  pas  y  eperoevoir  les  germes  dVvéne- 
mens  graves  et  capables  de  compromettre  la  paix  gié^ 
nérale.  . . 

Qne  poui5  empâcber  la  réalisation  d'un  si  grand 
malheur,  l6- Dm:.  Aurait  désiré  de  s'entendre  avec  les 
puissances  neutres,  afin  d'aviser  à  quelque  moyen  de 
faire  cesser  ce.  co^flil;  qu'à  la  vérité  ces  moyens  sont 
difficiles  à  trouver,  mais  quUl  en  est  un  facile  à  met* 
tre  en  pratique  et  qui  ne  serait  poial  sujet  à  ces  inr 
convéniens^  savoir.. celui  d'envoyer  les  ambassadeurs  de 
France  et  d'Angleterre  à  Gonstantinople  pour  influen- 
cer le  divan  et  le  soustraire,  à  la  directioli  e^^clusive  de 
l'Autriche*  t 

Convaincu  que  le.  prince  de  Polignao  répéterait  ma 
conversation  au.  duc  de  WeUJtigtoni  je  lui  répondis  que, 
sans  atténuer  l'importance  que  celui-ci-  ajoutait  aux  cir- 
constances actûeltH  et  aux.év.énentepe  qui  se  préparent, 
je  me  permèttah  ^l'obsèr^eni^fu'elle  .«le  semble  exagérée. 

Qu'au  lieu  de  présager, de4  iboujeversemeos  et  des 
catastrophes,  il  était  plus  «sage  lef.  plus  natuitsl  de  ne 
-  voir  dans  le  conflit  existaht  qu'une  guerre  entre  la 
Russie  et  la  Porte  comme  il  en  a  tant  existé  aupara- 
vant, et  de  s'attendre  que  la  paix  auifa  lieu  lorsqu'une 
des  parties  sentira  qu'il  lui  convient  mieux  d'en  faire 
les  sacrifices  que  de  continuer  à  s'exposer  à  de  plus 
grands   désastres.  « 

Que   les  akrmes  et  l'épouvante  dont  on   cherche  à 


di  BorgOy  transmise  à  SL    Peter ebourg.    379 

fatiguer  l'Europe  sont  Pouvrage  du.  prince  de,  AteUeEr^.liffl8 
iiich;  que  c'est  lui  qui  a  directement  ou  indirecAeineat 
amen^  cette  guerre  par  des  conaeib  imprudena  donnes 
an  Sultan 9  en  le  portant  à  tout  refuser  aux.  trois  puia** 
sancesy  lorsqu'elles  mendiaient,  poiir  ainsi  dire,  un  ac» 
coBamodement  aux  portes  du  Sëriiil;  .  .  ' 

Qu'après  avoir  iié  la  cause  de  la  guerre  il  n'a  r^ssë 
d'encourager  les  Turcs  à  la  soutenir  .et  de  les  informer, 
non  seulement  de  l'état  et  du  nombre  des  troupes  rusf* 
ses,  mais  de  déprécier  faussement  et. follement. les  res<- 
sourcea  de  TEmpereur  et  de  l'Empiré.     '       

Que  non  content  de  œs  procédA>:.il  importune  à 
tout  instant  Ja  France»  FAnglel^rre  e|  la  Pruspei  afin  de 
les  unir  par  des  prétexte^  %çéàlkm  eoiOre  la  Russie» 
sans  être  rëbutë  par  le»  refus  qu'il  m^ncontre  et  par 
rinipossibilitë  de  donner  la  moindre  solidîi^  i  /pe  système 
de  haine  et  de.  trouble.  .       -    .<  -j.  ;     •      .        < 

Que  tout  le  monde  voit  .d^is  le  doc  de  Wellington 
et  dans  %M  intentiona  les  oiém^^.  principes  df)  sagl^s^  el 
d'ëquitë  dont  l'Europe  a  souvent .  ^enti  les  .efieis  .salur 
taires  ;  mais  que  pour  qu'il  reprenne  sop  .asoendafit  ac* 
coutume»  il  doit  se  d^Uvrer  des  obaeéeîons  du  pripce  .de 
IVIetternich  et  convaincre  les  aujtres,  cours,  et  I4  Russie 
en  particulieri  qu'il  juge  la  .politique  itutricbienne  covame 
erronëe  et  de  nature,  si  elle,  iizj$,  suivie,  a  pr^piter 
PEuropci  dans  cette  guerire  g^nt^rale  que  nous  .voulonf 
tous  éviter.  .   .  ; 

Qu*au  lieu  de  laisser  Iç  chancetiedCs  4^^  cour  0t ,  d'Etat 
se  flatter  qu'il  deviendra  IC;  prësi^entr^M  Coêgrès  4lf 
son  imagination  et  qu'il  y  dictera  la  loi,,  il  faut  le  gué* 
vir  de  ces  illusions  et  le  corriger^  s'il  en.esl  besoin^  de 
ces  prëientions  hors  de  saison  et  de  mesure,. eti  qu'alors 
le  Duc  aura  éteint  la  cause  principala  de  discorde»  d0 
division  et  de  méfiance  qui  tient  l'Europa  ea.agils^ioo» 

J'ai  ajouté  que  le  retour  detr  ambassadeurs  tfe  Frâuce 
et  d'Angleterre  à  Constantinople ,  dans  le  momei^t  ac* 
tuel,  loin  de  tendre  le  sultan  plus  sage,  augmentera  son 
orgueU  et  flattetra  ses  espérances,  d'autant  plus  que  lè 
prince  de  Metternich  ne  manquera  pas  de  représenter 
cet  incident  comme  le  triomphe  du  systi^me  austro-turc 
et  d'y  voir  une  raison  de  plus  pour  y  pejnsister;  .i'ai 
donc  conclu  que  c'est  à  Vienne  qua  le  duc  doit  faire 
valoir  aon  ascendant  et  son  bon  esprit  d'une  maniàre 
prononcée  et  décisive ,    et  que   ce  préliminaire   est  •  jn* . 


380       Dépêche  ultérieure  de  M.  Pozzo 

l82B  diipensabie  pour  faciliter  les  Yolee  à  sou  influence  et  a 
ea' juste  cOfisidëration  partout  aîHeurs. 
'"Le  prince  delPoIignac  n'ëtant   pas  en  mesure ,  par 
Itf'tOnbaissaiice  qu'il  avait  dë)^  des  sentinieus  du  roi  et 
de  ses  ministres,  d*é)ever  des  objections  contré   le  lan- 
gage (jiie  je  lui  avais  tenu,  ne  manqua  pas  d'en  avouer 
la' justesse  et' 'la^  convenance,   et  me  dit   qu'en   effet  il 
^emplby^ralt  it  Son  retenir  à  Londres  à  fiaire  apprécier 
leé' dangers  de  la  politique  autrichienne.    Il  me  témoigna 
efi'méme  teropji  ses  regrets  de  ce  que  la  Russie  ne  vou- 
lait pas  consentir 'à  la   négociation    avec  la  Porte  rela- 
tivetAent  atf  Uraité  du'  6  juillet,    dans  le»  formes  suggé- 
rées par  la  Ft*ancè  et  l'Augleteite,  patce  que  ces  préli- 
nfinawes  detlnent  précéder  le'iteloat   des  ambassadeurs 
il  Constantinoplef ,  qui  seraient  devenus    des  auxiliaires 
puissans  auprès  du  divan  pour  le^p^orter  k  la  paix.    Ma 
jéplique  a  été  que  la  Russie  ne  pouvait  consentir  à  son 
exdosidn  li'aucunfc  dés  conséquences  du  traité  sus-mén- 
tromné,    parce  qu'elle  en   était' partie  intégrante;   mais 
qiie  le  cabinet  impérial  était   prât  à  négocier  et  à  con- 
i^ûui'lr  h.  ttrntCe   qui  se  ferait  à  cet  égatd  d'un  corn- 
'lÀum  accord,  dans  le  fond,  comme  dans  la  forme. 
'-  'Le  langage  que  j'ai  tenu  à  M.  de  Polignac  m'a  sem- 
Mé  le  plus  convenable.    Il  n'aurait  pas  été  prudent  de 
faire  la  critique  dé   lH  marche   indécise ,    équivoque    et 
peu  amicale   envers  la  Russie,   du  duc  de  Wellington, 
avec  un   homme  que   je  devais  considérer   en   quelque 
èorte^  comité  sotî'  émissaire.    J'ai  cru  conséquent  d'atlri- 
^er'pt4^ipàlèliient,  car  telle  est  la  vérité,  toute  l'agi- 
tation  qiii   rigne  en  Europe  au   prim5e    de  Metternich, 
ék  dé  faire  ^itvièager  an  duc  lui-même  que  la  déférence 
qu^it  aura  pour  le'  cabinet   de  Vienne  sera  un" obstacle 
ii  son  influence  envers  tous  les   autres.    Cette  manière 
de  {yHisenter  les  éhoses  à  en  outre  l'avantage  de  conve- 
nir k  la  France.    Le  roi,  son  ministère  et  la  nation  en 
géiiéral,    Mt  un  grand  éloignement  pour  l'Autriche,  el 
comme   ils   ne  la   craignent  nullement,   ils  ne  se  font 
aucun  scrupule  de  la-  traiter   sans   ménagement,   mais 
il  nVn  e9i  pas  de  même  de  l'Angleterre.    La  répugnance 
des'  Français  peur  ce    pays  est  arrêtée  par  la  terreur 
qu'il  inspire*.   L'idée  d'une  rupture  avec  lui  en  impose 
M  èottimerce,   k  la  bourse   et  à   tonte  la  portion  dite 
industrielle  de   la  nation,    c'est-Ik-dire  à  celle  qui  sym- 
pathise le  tnoins  avec  TAutriche;  il  faut  donc  sattaclier 


ili  Borgo,    transmise  à   St  Peterahourg.     381 

à  cette  dernière  et  réunir  contre  elle  tous  les  Juste»  1828 
ressentimens  ;  car  si  l'Angleterre  veut  la  défendre  \.  tout 
prix,  et  faire  cause  commune  avec  elle,  ce  ne  sera 
plus  la  Russie  qui  a  youlu  compromettre  la  France  avec 
la  Grande  -  Bretagne,  mais  celle  •  ci  qui  a  répudie  la 
France  pour  se  joindre  à  l'Autriche.  Toutes  ces  nuan- 
ces, M.  le  Comte,  sont  si  délicates  qu'elles  deviennent 
difficiles  à  expliquer  par  ëcrit,  on  les  sent  et  on  les 
apprécie  davantage  sur  les  lieux  et  dans  le  maniement 
des  hommes  et  des  affaires. 

Je  me  confirme  d'autant  plus  dans  cette  opinion 
qu'ayant  informe  le  comte  de  Lafféronnajs  de  ma  con- 
versation et  de  la  tournure  que  Je  lui  avais  donnée ,  il 
m^en  a  remercie  et  m*a  dit  que  c'était  exactement  dans 
le  mémt  esprit  qu'il  avait  parlé  \  M.  de  Polignac»  et 
que  les  instructions  qu'il  allait,  recevoir  en  retournant 
à  Londres  seraient  conformes. 

En  effet  l'ambassadeur  est  parti  avec  les  ordres  suî- 
vans:  1^.  de  détruire  toute  idée  qui  pourrait  s'élever 
dans  l'esprit  du  duc  de  Wellington  de  réunir  les  puis- 
sances neutres  pour  intervenir,  sous  quelque  forme  que 
ce  soit|  dans  la  guerre  entre  la  Russie  et  la  Porte. 

2^.  De  déclarer  que  la  France  ne  consentira  pas  II 
prendre  la  cour  de  Vienne»  ou  son  internonce,  pour 
intermédiaire  entre  les  alliés  et  le  sultan  sur  ce  qui 
concerne  l'exécution  du  traité  du  6  juillet.  Cette  pré- 
caution, M.  le  Comte,  est  motivée  par  le  manège  rais 
en  pratique  à  Constantinople,  afin  d'dter  à  M.  de  Zqjr-* 
len  tout  accès  auprès  du  divan.  Sans  justifier  la  con- 
duite passée  de  l'ambassadeur  de  Hollande,  il  est  évi- 
dent que  par  cette  exclusion  le  prince  de  Metternich  a 
Toulu  rester  seul  et  devenir  ainsi  le  conducteur  indis- 
pensable des  communications  des  trois  puissances  à 
la  Porte. 

3^.  De  rompre  le  silence  avec  le  duc  de  Wellington 
et  de  lui  demander  quelle  est  son  opinion  sur  les  insi- 
nuations si  souvent  répétées  du  cabinet  de  Vienne,  ten- 
dantes it  former  une  union  pour  intervenir  auprès  de 
la  Russie,  et  si  le  ministère  anglais  les  a  rejetées  aussi 
promptement  que  celui  de  France  Ta  déjà  fait. 

Quant  au  projet  mis  en  avant  par  les  deux  cabi- 
nets de  Londres  et  de  Paris,  sur  le  mode  d'entamer 
une  négociation  avec  la  Porte  relativement  aux  affaires 
de  la   Grèce,  il  n^en   sera  pas   fait  mention  jusqu'aux 


382       Dépêche  ultérieure  de  M.  Pozzo 

1828  nouvelles  de  Coastaiitinople.  Mais  dans  le  cas  o&  le 
duc  de  Wellington  deviendrait  pressant  sur  cet  objet, 
et  qu'il  voudrait  acc^Mrer  le  retour  des  ambassadeurs 
de  France  et  d'Angleterre  dans  cette  capitale,  M.  de 
Polignac  a  ordre  d'observer  que  cette  mesure  ne  pour* 
rait  s'effectuer  que  si  le  sultan  reconnaissait  la  garantie 
des  trois  puissances  en  faveur  de  la  Morëe  et  des  iles^ 
et  s'il  convenait  d'un  armistice  statu  que  pour  toutes 
les  autres  parties  du  territoire  où  il  existe  des  bostilU 
tés  entre  les  Turcs  et  les  Grecs.  Dans  cette  hypothèse, 
la  négociation  relative  à  l'application  du  traité  du  6  juil- 
let serait  suspendue  jusqu'à  la  fin  de  la  guerre  entre  la 
Russie  et  la  Porte,  événement  qui  permettrait  à  la  pre- 
mière d'y  intervenir  et  de  donner  ainsi  \  l'arrangement 
qui  s'en  suivra  le  caractère  définitif  de  stabilité  qu'il 
n'aura  jamais  sans  le  concours  de  toutes  les  parties. 

Les  instructions  que  je  viens  de  citer  apportent  de 
grandes  modifications  au  premier  projet  formé  entre  la 
France  et  l'Angleterre  de  terminer  l'affiiire  grecque  du- 
rant la  guerre  de  la  Russie,  et  en  quelque  sorte  con- 
tre son  consentement.  Le  sultan  ne  se  prêtera  jamais 
\  l'aiiftislice  tel  qu'il  vst  indiqué  et  qu'on  devra  le  lui 
proposer,  et  en  supposant  même  quil  voulût  l'accor- 
der, la  négociation  resterait  suspendue  jusqu'à  ce  que 
la  Russie  puilse  y  prendre  part,  condition  à  laquelle  ni 
la  Porte  ni  l'Angleterre  ne  voudront  accéder. 

Ce  changement  dans  le  cabinet  français  est  Teffet 
d'une  plus  mûre  délibération,  renforcée  par  les  nou- 
velles reçues  du  chargé  d'affaires  de'  France  à  Saint- 
Pétersbourg,  qui  annonce,  comme  je  l'avais  Aé)\  prédit, 
le  refus  que  le  cabinet  impérial  aurait  opposé,  quoi- 
qu'à  regret,  \  un  plan  qui  tendait  \  l'exclure  de  l'exé- 
cution d'un  traité  dont  il  est  partie  intégrante,  et  qui 
concerne  sa  dignité  et  ses  intérêts  les  plus  délicats. 

Les  modifications  sus-mentionnées,  et  en  général  le 
système  du  ministère,  rencontrent  quelque  opposition 
de  la  part  de  M.  le  Dauphin.  S.  A.  R.  a  déclaré  au 
dernier  conseil  qu'elle  aimait  \.  s'entendre  avec  le  due 
de  Wellington,  que  ce  ministre  était  personnellement 
attaché  aux  Bourbons,  qu'il  voulait  la  paix,  et  que  ce 
n'était  qu'en  se  concertant  avec  lui  que  la  France  la 
conserverait.  .  Le  comte  de  Laféronnays  &  répondu  que 
le  duc  faisait  la  politique  de  son  pays,  et  que  le  rot 
devait  faire  celle  de  la  France.    Il  a  ajouté,  en  censé- 


di  Borgo,    transmise  à   St.  Petersbourg.    383 

fltienee ,  que  c'est  dan»  cet  esprit  qu'il  agirait  a«$si  18SB 
loDg-lempe  qu'il  resterait  à  la  direction  des  aiFair«s 
étrangères;  que  la  cour  de  Vienne  voudrait  oompro- 
mettre  la  France  par  l'ÂDgleterre  et  Tattirer  dans  ses 
intrigues  9  afin  de  la  placer  à  la  kuite  de  l'une  et  de 
l'autre  ;  mais  que  ce  projet ,  dangereux  pour  les  inté- 
rêts do  royaume,  et  offensant  pour  la  dignité  du  roiy 
rencontrera  la  désapprobation  de  tout  ministère  fidèle 
et  éclaire  I  comme  il  a  mëritë  celle  de  Sa  Majesté,  Le 
roi  mit  fin  à  cette  discussion  en  adoptant  ce  que  M.  de 
Lafëronnays  venait  de  proposer;  mats  cette  parttcula-  - 
rite  dénote  assez  à  quel  point  la  cour  et  le  public  sont 
travaillés  ici,  afin  de  les  éloigner  de  la  Russie.  • 

Persuadé  qu'il  était  du  bien  du  service  d'informer  le 
fUÎuce  de  Lieven  de  toutes  ces  circonstances,  |'ai  expé« 
dié  pour  Londres  le  conseiller  de  cour  Lomonossoff. 

Tel  à  étë,  M.  le  Comte,  le  résultat  de  la  mission 
du  prince  de  Polignac  à  Paris.  Cest  ainsi  que  Je  ca- 
ractérise son  voyage  et  que  les  ministres  l'ont  consi- 
déré. Le  duc  de  Wellington  paraît  ne  pas  avoir  doute 
que  le  prince  s'insinuerait  dans  le  ministère,  et  qu'il 
serait  charge  dii  portefeuille  des  affaires  ëtrangères.  ' 
Dans  cette  conviction ,  on  m'assure  qu'il  lui  a  écrit  les 
paroles  suivantes:  ^'Quelles  que  soient  les  destinées  qui 
vous  attendent,  }e  Vous  prie  de  retourner  à  Londres, 
ne  fût-ce  que  pour  quinze  )Ours;  il  est  des  affaires  si 
dëKcates  qu'elles  ne  peuvent  se  traiter  qu'avec  vous*''. 
Si  M.  de  Polignac  veut  représenter  les  sentimens  de 
son  souverain  et  soutenir  les  intérêts  de  son  pays ,  il 
détruira  bien  des  illusions  à  Londres.  Je  suh  porté  \ 
croire  qu'il  le  fera,  quoiqu'à  regret,  et  sans  produire 
tout  l'effet  qui  provient  de  la  conviction  ;  même  dans 
ce  cas  le  résultat  n*en  sera  pas  entièrement  indifférent. 

La  résistance  du  roi  et  de  ses  ministres  contre  les 
tentatives  réitérées  de  l'Autriche  et  les  séductions  de 
TAngleterre  est  très  méritoire.  Que  Votre  Excellence 
veuille'  s'imaginer  la  puissance  d'un  tel  gouvernement, 
agissant  sans  cesse  et  de  mille  manières  sur  une  cour 
si  voisine  et  sur  un  pays  encore  si  faiblement  organisé 
pour  résister  à  une  action  aussi  constante.  La  per- 
sonne du  duc  de  Wellington,  k  la  tête  des  affaires,  est 
encore  un  ^and  moyen  d'influence.  Le  roi  a  besoin 
de  faire  des  efforts  pour  se  constituer  en  opposition 
avec  un  homme  qu'il  a  mis  au  premier  rang  parmi  ses 


I 


384      Dépêche  ultérieure  de  M.  Pozzo 

1828  Ub^rateura*  et  qui  hti  montre  au  doigt  de  ooiivellea  nS* 
Yolutioos  s'il  «e  livre  à  une  politique  qui  ne  lui  pro- 
met que  des  secours  lointains,  et  Texpose  à  des  ioiaiii* 
ti^s  et  à  des  dangers  immédiats. 

De  son  céké^  l'Autriche  tient  une  infinité  de  fils  qui 
l'attachent  aux  soi-disant  royalistes  purs,  au  parti  ap« 
pelé  prêtre  et  à  plusieurs  gens  de  cour ,  et  il  a  Talltt 
la  connaissance  certaine  de  la  malignité  et  des  mauvais 
desseins  du  prince  de  Metternich,  mis  au  Jour  par  l'im- 
prudente multiplicité  de  ses  intrigues,  pour  exciter  con- 
tre lui  le  ressentiment  prononcé  du  roi,  et  pour  impo« 
ser  silence  à  ses  partisans. 

A  cdté  de  ces  difficultés,  existent  et  pullulent,  pour 
ainsi  dire,  celles  qui  dérivent  de  Pambidon  et  des  pré- 
tentions sans  mesure  de  tous  ceux  qui  veulent  devenir 
ministres ,  et  qui ,  ayant  besoin  de  combattre  ceux  qui 
le  sont ,  blâment  et  passent  condamnation  sur  le  gou- 
vernement intérieur  comme  sur  la  politique  étrangère. 
Les  événemens  de  notre  campagne,  loin  de  les  avoir 
découragés,  leur  ont  Fourni  le  prétexte  de  déprécier 
l'alliance  que  le  gouvernement  préfère.  L'opinion  de 
l'Autriche  et  de  l'Angleterre  a  soutenu  ces  dispositions, 
et  Votre  Excellence  aura  jugé  à  quel  point  on  a  abusé 
de  ce  moyen  en  lisant  les  feuilles  périodiques  et  Jour- 
nalières, toutes  soldées  et  écrites  dans  ce  mauvais  esprit, 
presque  sans  exception. 

Lorsque  le  cabinet  impérial  voudra  bien  considérer 
tous  ces  obstacles  réunis,  il  se  formera  une  idée  de 
leur  importance  et  par  conséquent  du  prix  qu'il  doit 
ajouter  à  la  sage  résistance  d*un  roi  ftgé  de  soixante- 
douze  ans,  et  d'un  ministère  harcelé  par  les  attaques 
du  dedans  et  par  les  intrigues  du  dehors.  J'espère  que 
cet  état  de  choses  se  conservera  s'il  n'arrive  pas  quel- 
que changement  violent  qui  fasse  passer  l'administration 
dans  d'autres  mains.  L^vénement  n'est  pas  très  probable, 
quoique  loin  d'être  impossible.  La  France  serait  ex- 
posée à  de  grandes  inquiétudes  dans  le  cas  ou  il'  jurait 
lieu,  ce  qui  réunit  les  gens  bien  intentionnés  dans  le 
but  louable  de  l'éviter. 

Le  duc  de  Mortemart  partira  dans  quinze  jours  au 
plus  tard.  Ses  sentimens  et  son  langage  n'ont  cessé 
de  se  montrer  de  la  manière  la  plus  favorable,  et  ils 
ont  été  un  grand  contre-poids  en  opposition  à  toutes 
les  versions  sinistres  et  malignes  dont   les   ennemis  de 


di  B^rgo,    transmise  à  8L  Petershourg.    385 

la  Russie  ont  eu  l'art  d'inotider  PEarope.  Le  sQencé  IBBB 
de  noire  cabinet,  ni  celui  du  quartier  gênerai  ne  l'ont 
paa  décourage.  11  a  explique  les  ëvénemens  tels  qu'ils 
ont  dû  être  en  faisant  valoir  les  connaissances  qu'il  a 
acquises  sûr  les  localités  et  sui:  l'armée ,  et  en  fortifiant 
8on  opinion  par  une  conviction  qui  a  souvent  tenu  lieu 
d'autorité.  Je  ne  saurais  rendre  assez  de  justice  à  son 
sèle,  ni  trop  apprécier  le. bon  effet  qu'il  a  produit* 

Lorsqu'il  s'est  agi  de  l'élever  au  grade  de  lieutenant 
générai,  M.  le  Dauphin  »  qui  dispose  du  personnel  de 
Tarniéei  et  qui  paraît  ne  pas  avoir  une  forte  propen- 
sion pour  lui  à  cause  de  la  défaveur  avec  laquelle  S. 
A.  R.  traite  les  corps  privilégiés  dont  celui  dit  des  ceut- 
suisses  est  commandé  par  le  duc  de  Mortemart,  a  dé- 
claré qu'il  ne  pouvait  donner  son  consentement  j  parce 
que  c'aurait  été  lui  accorder  la  priorité  sur  d'autres. 
M.  de  Laféronnays  a  observé  que  cette  raison  devait 
être  écartée,  vu  la  campagne  faite  par  le  duc  à  l'ar- 
mée de  Russie  et  la  haute  approbation  dont  8a  Maje- 
sté l'empereur  l'avait  honoré.  Le  roi  n'a  pas  hésité  ^ 
se  rendre  à  de  si  justes  motifs,  et  le  Dauphin  les  a 
trouvés  également  décisifs.  J'ose  recommander  M.  de 
Mortemart  h  la  bienveillance  de  l'empereur,  il  en  est 
digne  par  le  dévouement  et  l'admiration  qu'il  professe 
envers   Sa  Majesté. 

Le  récit  que  je  viens  de  soumettre  au  cabinet  im- 
périal offrira,  j'ose  Pespérer,  une  idée  suffisaipment  ju- 
ste des  dispositions  de  celui  des  Tuileries,  de  ses  rap- 
ports avec  l'Angleterre  et  l'Autriche,  et  de  ce  que  nous 
avons  à  attendre  de  sa  politique;  mais  je  n'aurais  rem- 
pli qu'imparfaitement  mon  devoir  si  je  ne  prenais  la 
respectueuse  liberté  de  représenter  que  la  cause  la  plus 
puissante  de  sa  bonne  conduite  envers  la  Russie  sera 
dans  celle  que  nous  tiendrons  par  rapport  à  la  direc- 
tion de  nos  propres  affaires. 

Ce  serait  trahir  la  vérité  que  de  ne  pas  nous  avouer 
que  notre  considération  a  été  entamée  en  partie  par 
les  événemens  de  la  campagne,  et  beaucoup  plus  par 
l'acharnement  que  nos  ennemis  ont  apporté  à  les  re- 
présenter sous  des  couleurs  sinistres.  Leur  malignité 
n'a  pas  cependant  produit  tout  l'effet  qu'ils  en  espé- 
raient. La  France  n'a  pas  dévié  de  la  ligne  que  nous 
désirons  de  lui  voir  tenir,  et  ses  inquiétudes  n'ont  nul- 
lement influé  sur  8a  politique.    Mais  celte  position,  pour 

JVotft'.  Supplem,     Tome  IIL  Bb 


366     Dépêche  ultir.  de  M.  Pozto  di  Borfip  etc. 

1818  ^tre  durable,  a  besoia  que  la  nôtre  devieDue 'meilleure 
et  plus  rassurante. 

Quelles  que  soient  les  agitations  de  la  cour  de  Vi- 
enne pour  nous  forcer  à  la  paix  avant  que  nous  pre» 
nions  une  supërioritë  décidée  sur  l'ennemi,  il  n'est  pas 
une  personne  de  bonne  foi  et  de  bon  sens  en  Europe 
qui  ne  s^altende  à  une  seconde  campagne  avec  des  voeux 
différens,  selon  les  sentimens  qui  l'animent  envers  nous. 

Le  roi  de  France,  et  je  suis  heureux  de  pouvoir 
le  nommer  en  première  ligne,  y  met  Fintërét  le  plus 
amical.  Sa  Majesté  m^a  dit  au  dernier  cercle,  cbek 
madame  la  duchesse  de  Berry:  „Si  l'empereur  avait 
porté  cent  mille  hommes  de  plus  sur  le  théâtre  de  la 
guerre,  il  aurait  eu  raison  de  ses  ennemis."  J*ai  ré- 
pondu que,  ne  voulant  pas  pousser  la  guerre  à  ou- 
trance, sans  une  extrême  nécessité,  l'empereur  avait 
espéré  que  le  sultan  profiterait  de  sa  générosité,  mais, 
que  cette  épreuve  ayant  manqué ,  j'osais  assurer  le  roi, 
et  même  lui  répondre,  que  les  opérations  et  les  événe- 
mens  prendraient  un  autre  caractère  et  répondraient  à 
son  attente. 

L'ouiterture  de  la  campagne  va  donc  préparer  à 
l'Europe  un  spectacle  qui  fixera  son  attention  tout  en- 
tière. L'opinion  qu'elle  se  formera  de  l'état  de  l'em- 
pire de  Russie,  celle  de  la  sagesse  de  ses  conseils,  de 
la  force ,  des  talens  et  de  la  bravoure  de  son  armée, 
en  dépendent,  c'est-à-dire  que  nous  sommes  appelés  a 
justifier  la  Juste  idée  que  nos  amis  ont  conçue  de  no- 
tre importance,  et  à  détruire  les  espérances  et  les  com* 
plots  de  nos  ennemis. 

Aucun  obstacle  impossible,  et  j'espère  même,  diffi- 
cile à  surmonter,  ne  s'oppose  à  ce  que  nous  parvenions 
au  résultat  le  plus  honorable. 

La  grande  confiance  qu'inspirent  la  fermeté  et  la 
sagesse  de  l'empereur  a  fait  avorter  les  projets  que  les 
adversaires  de  Sa  Majesté  espéraient  accomplir  dans  le 
moment  de  la  crise;  c'est  par  conséquent  Tattente  de 
voir  arriver  des  événemens  plus  favorables  et  plus  dé- 
cisifs qui  a  donné  i  nos  amis  la  force  de  ne  pas  nous 
abandonner.  Os  ont  besoin  de  nos  succès  à  l'avenir 
pour  justifier  leur  conduite.  J'ai  répondu,  M.  le  Comte, 
que  le  temps  n'est  pas  éloigné,  où  nous  leur  en  offri- 
rons  des  plus  marquans. 

J'ai  l'honneur  d'être,  etc. 


<• 


387 

32. 

Explication  du  prince  Lubecki  de^ 
vaut  l'Empereur  Nicolas  sur  les  ac- 
cusations de  M.  de  JNovosiltzoff,  coin-- 
missaire  impérial  dans  le  royaume 

de  Pologne. 

Varsovie^  /«  28  décemhie  1828. 

Autorise  par  Votre  Majestë  Impériale  et  Royale  à 
m'adresser  directement  à  elle-même  toutes  les  fois  que 
je  le  jugerais  utile  au  bien  dû  service^  je  sentais  la  né- 
cessité de  le  faire,  comme  ministre  et  comme  sujets  bien 
que  je  n'eusse  encore  à  m'appuyer  que  sur  des  conjec- 
tures: quand  des  données  positives  m'ont  nâs  à  même 
de  m'exprimer  d'une  manière  plus  catégorique.  Je  sai- 
sis donc  *aYec  ardeur  cette'  occasion  pour  exposer  à  Vo- 
tre Majesté  tout  ce  que  ma  conscience  m'aurait  fait  un 
reproche  de  lui  taire*  Par  une  impulsion  naturelle  à 
la  noblesse  de  son  caractère,  S.  A.  L  le  grand-duc  cé- 
sarewitsch  vient  de  charger  le  général  Rozniecki  de  me 
manifester  de  sa  part  combien  elle  désapprouvait  ma 
conduite  dans  l'affaire  de  la  haute  cour  *)  ;  conduite 
qu'elle  attribuait  principalement  au  besoin  que  je  res- 
sentais, au  moment  où  les  finances,  complètement  dés- 
organisées par  ma  gestion ,  étaient  prêtes  à  s'écrouler, 
de  capter  l'opinion  publique  que  mes  mesures  fiscales 
m'avaient  rendue  absolument  contraire. 

En  outre»  elle  m'a  fait  exprimer  quMle  avait  Topi- 
nion  qu'il  ne  manquait  aux  sujets  polonais  qu'une  oc- 
casion favorable  pour  se  montrer  en  ennemis  ;  mais  que 
toutes  ces  menées,  ainsi  que  ma  conduite,  ne  resteraient 
point  ignorées  du  souverain. 


*)  D*8près  la  Charte  poloaaise  de  1816  «  les  accasëi  rie  hante 
tiahison  d«?aieat  être  jogés  par  le  Sénat  Cette  magistrature  ve- 
nait d'acquitter  hait  Polonais  accusés  par  le  gouvernement  mosco- 
vite d'a?oir  participé  à  un  complot  russe  contre  la  vie  de  Pem- 
pesenr  Alexandre.  L'empereur  Nicolas,  mécontent  de  cette  sen- 
teoce,  demanda  les  avis  de  ses  ministres  polonais.  Le  prince  Lu- 
becki s'attira  le  déplaisir  de  Sa  Majesté,  en  défendant  dans  cette 
oecnrence  les  privilèges  do  Sénat, 

Bb2 


388      Explication  du  Pr.  Lubecki  sur  les 

1828  Trouvant  dans  celte  communication  une  preuve  flal* 
teuse  que  Son  Altesse  Impërîale  daigne  m'ouvrir  une 
voie  pour  modifier,  s'il  se  peut,  les  impressions  défa«> 
vorables  qu'elle  a  reçucfti ,  faî  commence  par  manifester 
au  gënëral  le  sentiment  de  reconnaissance  que  fëprouvat 
pour  tant  de  bonté.  Puis  abordant  les  choses  en*  elles- 
mêmes,  j*aî  énonce  que  les  écrits  et  les  discours  de^M• 
le  commissaire  impérial  m'avaient  toujours  fait  craindre 
qu'il  ne  surprît  la  religion  de  Son  Altesse  Impériale,  el 
que  je  voyais  avec  d'autant  plus  de  douleur  se  réaliser 
ses  tristes  ressentimens,  que  rien  notait  plus  facile  que 
de  démontrer  la  fausseté  de  tout  ce  qu'il  àpait 
apancé.  En  effet,  la  question  me  semblait  se  diviser 
en  deux  grandes  catégories: 

1^.  Celle  qui  coucertie  la  gestion  des  finances,  et  mon 
opinion  personnelle  dans  l'affaire  de  la  haute  cour; 

2^  Cella  qui  a  trait  au  peu  de   fond  h  faire  sur  la 
fidélité  de  la  nation  polonaise. 

jid  1^.  Monseigneur  pense  que  fai  désorganisé  les 
finances;  or  comme  jusqu'à  ce  jour  le  service  ni  l'ar* 
mée  n^ont  éprouvé  aucuu  retard  dans  les  versemens,  et 
comme  les  affaires  administratives  ne  sont  point  portées 
par  le  conseil  h,  la  connaissance  de  Son  Altesse  Impé- 
riale, il  faut  que  cette  idée  de  désorganisation  lui  ait 
été  suggérée  par  la  seule  personne  appelée  à  lui  rendre 
compte  de  ce  qui  s'y  passe. 

Pour  voir  maintenant  jusqu'à  quel  point  cette  opinion 
pourrait  se  soutenir,  il  faut  examiner  ce  qu'étaient  les 
finances  avant  mon  arrivée  au  ministère;  et,  sans  aller 
plus  loin,  n'a  qu'à  jeter,  à  cet  égard,  un  simple  coup 
d'oeil  sur  les  comptes  de  Tan  1821 ,  époque  à  laquelle 
M.  le  commissaire  impérial  donnait  encore  l'impulsion 
à  toute  la  machine  financière.  jOn  se  convaincra  que 
la  solde  était  arriérée  d'un  mois  et  demi,  que  les  dé- 
pôts et  cautionnemens  des  particuliers,  qui  se  trouvaient 
dans  les  caisses  publiques,  avaient  été  absorbés;  enfin, 
que  les  recettes  à  percevoir  étaient  même  numérique- 
'  ment  inférieures  aux  dépenses  à  couvrir.  Celait  Tor- 
dre  d^alore.  Quant  au  désordre  d'aujourdMiui,  non  seu- 
lement les  comptes  rendus  prouvent  que  depuis  1822 
la  recette  s'est  constamn^ent  accrue,  en  ramenant  dans 
les  caisses  de  l'Etat  les  sources  de  revenus  qui  a'éga- 
raient  auparavant  dans  la  poche  de  certains  individus; 
mais  les  éiémens  de  prospérité  sont  tels,   et  vivifient  si 


accusations  de  M.  de  Novosilzoff.      389 

bien  dé)à  toutes  les  brancbes,  qu*on  peut  présager  un  1828 
accroissement  de  bien-âtre  incontestable  pour  tout  le 
paySy  tandis  que  le  gouvernementi  par  suite  de  diverses 
opérations,  arrivera  à  l'acquittement  de  sa  dette,  sans  au- 
gmenter la  cbarge  des  contribuables.  Dans  cette  matière, 
il  ne  s'agit  ni  de  pbrases  ni  de  mots;  les  argumenWiobs,  les 
insinuations ,  les  incriminations  n'ont  rien  à  faire  avec  les 
chiffres.  Qu'on  véri6e  les  livres,  qu^on  ouvre  les  coffres, 
et  les  faits  parleront  d'eux-mêmes,  £h  bien!  cVst  jus- 
tement la  facilite  même  d'une  vérification  de  cette  na- 
ture» qui  a  dft  induire  Son  Altesse  Impériale  à  ajouter 
foi  à  ce  que  lui  disait  M.  le  commissaire  impérial.  Com^ 
ment  croire f  en  effets  que  tlvomme  investi  de  la 
confiance  du  monarque^  et  qui  suit  -pas  à  pas  tour- 
tes les  opérations  du  gouvernement,  pourrait  ne 
pas  voir  les  dioses  telles  qu*elles  sont?  Comment 
soupçonner  qu'il  oserait  donner  à  Taugusle  frère  de  son 
maître  ses  cbimères  pour  des  réalités?  La  bonne  foi 
ne  se  méfie  pas  du  mensonge^  quand  il  se  présente 
avec  taudace  de  la  vérité»  Au  surplus,  les  actes  de 
mon  administration  prouvent  suffisamment,  je  crois, 
que  le  bien  du  service  a  plus  de  pouvoir  sur  moi  que 
cet  engouement  épl^émère  qu'on  nomme  opinion  publique  ; 
d'ailleurs  y  s'ils  me  cbaigent  d'une  responsabÛité  quel- 
conque, je  ne  prétends  nullement  l'éviter ,  et  j'en  ac- 
cepte toutes  les  conséquences.  Quant  à  mon  opinion 
dans  l'affaire  de  la  haute  cour,  j'aurais  cru  trahir  le 
monarque,  si  je  n'avais  obéi  à  ma  conscience;  et  mes 
pièces  sont  là  pour  expliquer  cette  opinion. 

jid  2^.  Son  Altesse  Impériale  voit  dans  la  nation 
polonaise  une  masse  d'hommes  inquiets,  qui  n'attendent 
qu'un  moment  favorable  pour  se  déclarer  ennemis  de 
leur  souverain.  Lorsqu'il  n'est  parvenu  à  la  connais- 
sance du  gouvernement  aucune  action  des  sujets  du 
royaume  qui  porte  ce  caractère  criminel,  comment  ne 
reconnaflrais-je  point  le  type  originel  de  cette  expres- 
sion de  Son  Altesse  Impériale  dans  les  paroles  qu'a 
prononcées,  en  plein  conseil ,  M.  le  commissaire  impé- 
rial, quand  il  a  déclaré  que  la  révolte  était  un  vice 
inné  chez  les  Polonais,  et  que  les  fils  l'héritaient  naturelle- 
ment de  leurs  pères?  Si  j'examine  maintenant  ce  qu'a 
fait  le  souverain  pour  exciter  ses  sujets  à  une  si  noire 
défection,  je  vois  que  sa  première  parole  aux  Polonais 
a  été  pour  eux  le  gage  de  la  conservation  des  insti- 


390      Explication  du  Pr.  Luhecki  sur  tes 

1829  tut  ions  que  l'empereur  rAlexandrei  de  glorieuse  mëmoire, 
avait  magDanimeuieut  accordées  au  courage  malheureux. 
Pour  oiieux  conserver  encore  le  souvenir  «d'une  si  tou- 
chante génërosité ,  Votre  IVt^jestë  a  voulu  que  la  mou- 
naîe  polonaise  le  perpétuât  de  règne  en  règne,  .avec 
Teffigie  du  régénérateur  du  royaume. 

L'égarement  de  quelques  individus  n'a  rien  changé 
à  ces  dispositions  paternelles,  et  ils  ont  été  livrés  au 
tribunal  que  la  constitution  leur  assignait.  Le  jugement 
de  ce  tribunal  est  de  nature  à  mécontenter  Votre  Ma- 
jesté; avant  toutefois  de  prononcer,  elle  demande  à  son 
conseil,  à  quels  motifs  on  peut  attribuer  cet  arrêt  dé- 
fectueux ,  dans  une  affaire  qui  avait  menacé  des.  insti- 
tutions dont  elle  se  déclare  le  gardien  inviolable.  Enfin» 
au  mOieu  même  de  tous  les  travaux  d'une  guerre  pé- 
nible, une  pensée  bienveillante  échappe  à  Votre  Maje- 
sté pour  ses  sujets  polonais.  Elle  veut  qu'un  monu- 
ment, élevé  dans  Varsovie,  constate  que  l'afi&ont  reçu 
sous  les  murs  de  Varna  par  un  roi  de  Pologne  vient 
d'être  lavé  dans  le  sang  ottoman  par  un  de  ses  succes- 
seurs *),  Voil^ ,  Sire ,  sous  quels  auspices  les  Polonais 
connaissent,  jusqu'à  ce  moment,  leur  monarque.  De 
qui  pouraient-ils  espérer  plus  de  bienfaits?  Se  montrer 
rebelle  à  un  tel  maître  serait  le  comble  de  l'ingratitude, 
comme  ce  serait  le  comble  de  la  déraison ,  si  l'on  con» 
sidère  la  question  sous  le  rapport  des  intérêts  person- 
nels et  politiques.  •  • 

Dans  cette  matière,  comme  dans  celle  des  finances, 
M.  le  commissaire  impérial  cherche  donc  à  accréditer 
des  erreurs;  et  à  cet  égard,  le  passé  m'est  un  gage  cer- 
tain du  présent,  puisque  fy  ai  toujours  vu  M.  le  com- 
missaire impérial  marcher  dans  les  mêmes  voies  d'in- 
quiétudes et  de  soupçons.    Citons-en  quelques  exemples  : 

En  1821,  au  moment  où  les  paroles  sévères  de  la 
décision  du  25  mai  retentissaient  encore,  et  lorsque  le 
trésor  vide,  les  dépots  dépensés,  la  solde  arriérée,  in- 
diquaient assez  les  plaies  véritables,  ceux  qui  les  signa- 


')  Le  prince  Lubecki  lait  ici  allii«loo  à  quelques  pièces  de 
canon  prises  par  les  Turcs  sur  les  Polonais  en  1444,  lorsque  le 
roi  de  Pologne  et  de  Hongrie,  Ladislas  Jagellon»  périt  à  la  ba- 
taille de  Varan.  Les  Russes  reprirent  ces  canons  en  18S8.  L'em- 
pereur Nicolas,  ordonna  d'en  foire  un  monument  à  Tarseual  de 
Varsovie. 


<iecusaiion8  de  M.  de  Noçosiizoff,       39I 

laicat   liaient  appel^a   alarmistes,   et   l'anticipatioii  qui  1828 
sauva  les   fioances   était   représeutëe   comme   propre    à 
compromettre  le  gouvernement*     Qui  donnait  ainsi   de 
fausses  notions  au  souverain?  M.  le  commissaire  im^ 
périal* 

En  1822|  je  portai  à  la  sanction  suprême  un  bud- 
get oii  les  recettes  surpassaient  les  dépenses,  ainsi  qu'un 
projet  pour  augmenter  les  ressources  du  trésor.  Le 
monarque  avait  été  prévenu  que  ce  budget  n'avait  point 
atteint  un  degré  de  maturité  qui  pût  en  garantir  les 
résultats^  et  que  le  projet  proposé  n'était  bon  qu'à  créer 
des  ennemis  au  gouvernement.  Qui  avait,  contre  Tévi* 
dence.,  avancé  des  assertions  dont  les  décisions  souve- 
raines prouvèrent  l'erreur?  M.  le  commissaire  im^ 
périaL  , 

En  1823 ,  le  conseil  administratif  *)  avait  déjà  tracé 
une  demande,  pour  supplier  le  souverain  d^annuler 
la>  constitution 9  dont  on. ne  savait  comment  dévelop- 
per .l'art.  146  **).  Qui  avait  découvert  ce  moyen  inouï 
de  lever  une  difficulté  imaginaire?  AL  le  commissaire 
impérial. 

Dans  les  années  suivantes,  le  système  de  crédit ,  l'éta-^, 
blissement  de  la  consommation  furent  vivement  contestés» 
Par  qui?    Par  M.  le  commissaire  impérial* 

Enfin,  dans  l'affaire  de  la  haute  cour,  je  ne  relève- 
rai pas  de  nouveau  tout  ce  que  M.  le  commissaire  im- 
périal a.  avancé,  parce  que  je  crois  les  écrits  que  j'ai 
déposés  au  conseil  pour  être  transmis  à  Votre  Majesté 
suffisans  pour  contre<*balaDcer  les  suggestions  et  les  in- 
criminations qui  naissent  constamment  des  opinions  de 
M*  le  commissaire  impérial.  Sans  doute  il  pourrait  être 
d'un  grand  intérêt  de  rechercher  les  mptijs  qui  exci^ 
tent  ainsi  M.  le  commissaire  impérial  è  semer  sans  cesse 
des  germes  de  mésintelligence  entre   le  monarque  et 


*)  Le  conseil  admiolstràtif  était  le  gonverhemeat  exëcntif,  corn- 
pasé  <)'employés  amovibles,  nomoiés  par  l'Empereur  et  payés  par 
le  tréftor. 

^)  Voici  le  texte  de  l'article  146.  ,,11  y  anra  des  magiatrata- 
rea  civiles  et  des  magistratures  de  police  dans  chaque  commune  et 
dans  chaque  ville  pour  juger  les  causes  dont  la  valeur  ne  dépasse 
point  500  florins."  Le  prince  Lubeckî  pouvait  je  récrier  ici  con- 
tre l'idée  d'abolir  la  Constitution,  parce  que  quelques  difficultés 
de  forme  s'opposaient  à  la  mise  en  pratique  d'un  article  aussi  in- 
aigoifiaot. 


392     Dépêche  du  Pr.  de  Lieven  sur  les 

lflS9  ses  enfans  ;  on  pourrait  croire  qu'il  faut  des  iotévéts  bien 
puissatis  ou  uu  ayeuglement  bien  profond  pour  se  com- 
plaire à  dëmentir  le  langage  paternel  du  premier  y  et  à 
incriminer  jusqu^aux  pensées  des  '  seconds.  Quant  à 
moii  je  ne  me  charge  pas  de  signaler  ces  motifs^  je  me 
contente  d'exposer  les  faits. 

Maintenant,  Sire,  je  dois  le  dire  à  Votre  Majesté, 
j'aurais  peut-être  encore 'garde  le  silence  ^  comme  |e 
l'avais  fait  jusqu^à  ce  jour ,  s'il  ne  8*ëtait  agi  que  des 
erreurs  de  M.  le  commissaire  impérial,  parce  qu'un  sé- 
rieux examen  en  aurait  défendu  le  trâne,  comme  il 
l'ayait  déjà  fait  tant  de  fois.  Mais,  quand  je  Tois  que 
ces  erreurs  ont  pu  un  instant  surprendre  la  loyauté 
de  Son  Altesse  Impériale,  mon  devoir  est  de  parler; 
l'organe  du  prince  {luguste,  qui  professe  le 'plus  ardent 
amour  pour  la  vérité  jeterait  un  trop  grand  poids  dans 
la  balance  ;  et  j'entrevois  trop  alors  »  dans  quelle  fune» 
ste  Aituation  se  trouverait  placé  le  monarque,  entre  le 
penchant  d'une  confiance  naturelle  pour  son  peuple,  et 
les  accusations  d'une  bouche  auguste  et  chère.  Mai 
une  fois  que  les  faits  sont  connus,  une  fois  que  la  ten- 
dance erïonée  de  M.  le  commissaire  impérial  est  dé- 
voilée ,  ses  effets  ne  sont  plus  à  craindre  ;  ils  n'influe- 
ront pas  plus  sur  les  décisions  du  souverain  que  sur 
les  sentimens  de  reconnaissance  et  de  dévouement  de 
son  peuple  j  et  une  méfiance  imméritée  n'ouvrira  pas  la 
porte  aux  incitations  d'une  influence  étrangère 


33- 

Dépêche  du  Prince  de  Lieveîij  Mi- 
nistre plénipotentiaire  de  la  Russie 
à  Londres  adressée  au  cabinet  de 
St.  Peters bourg ,  sur  la  situation  des 
affaires  intérieures  de  la  Grande- 
Bretagne.      En  date  du  ^  Janvier. 

1829. 

(Portfolio  T.  I.  Nro.  5.  1836). 

Pour  compléter  les  informalions   que    j'ai  l'honneur 
de  transmettre  aujourd'hui  au  ministère  iu^érial ,  je  crois 


'affaires  intérieures  de  f Angleterre.      393. 

de  mou  devoir  de  lui  tracer  en  peu  de  niote  le  tableau  1829 
de  la  situation  des  affaires  intérieures  du  pays^  au  mo- 
ment de  la  convocation  du  Parlement. 

Le  duc  de  Wellington  a  employé  Fintervalle  qui 
vient  de  s'ëcouler  entre  la  dernière  session  et  ceH» 
qui  se  prépare  à  grossir  de  tout  son  pouvoir  le  nom- 
bre de  ses  adbérens;  et,  dans  cet  intérêt  vital  ^  il  a  em- 
ployé pliis  de  soins  et  d^adresse  que  tous  ses  prédéces- 
seurs.  Ne  pouvant  se  dissimuler  l'insuEEsance  de  ses 
taleoe  d'homme  d'Etat  et  d'orateur^  pour  entratner  dans 
la  sphère  de  ses  opinions  la  majorité  des  Chambres ,  il- 
a  voulu  se  ménager  du  moins  le  nombre  des  votane* 
par  des  moyens  plus  stmpleâ»  et  qui  dans  ce  pays 
n'ont  pas  moins  d'efficacité  que  dans  tout  autre.  En  • 
effet,  il  prévoit  qu'il  lui  sera  impossible  de  laisser  pas- 
ser la  session  prochaine  sans  aborder  la  discussion  des 
questions  d'Etat  les  plus  importantes.  Ces  questions 
aivaient  été  afournées  dan^  les  deux  sessions  précéden- 
tes 9  par  suite  des  révolulions  ministérielles  qui  avaient 
désorganisé  les  partis.  Mais  aujourd'hui  les  choses  et 
les  hommes  ont  repris  leur  équilibre*  Tandis  que  le 
Duc  cherchait  à  fortifier  le  parti  du.  gouvernement,  le 
temps  n'a  point  été  perdu  par  ses  adversaires^,  et  s'il 
a  acquis  la  supériorité  de  nombre,  celle  de  talens  est- 
évidemment  contre  lui. 

La  question  catholique  est  sans  contredit  celle  qui 
lui  présentera  les  plus  graves  difficultés,  quel  que  soit 
le  parti  qu'il  embrasse.  On  sVst  occupé  long-temps  a 
déc^vrir  quel  plan  il  s'était  tracé  d'avance  sur  cet 
important  objet.  Mais  quoiqu'il  ait  fait  tous  ses  efforts 
pour  dissimuler  à .  cet  égard  ses  intentions ,  il  reste 
avéré  qu'il  n'a  formé  aucun  plan  quelconque,  sinon  ce- 
loi  d'attendre,  pour  adopter  enfin  Topiniou  qui  paraî- 
tra devoir  l'emporter.  Cette  conduite  indiquerait  sans 
doute  peu  d'énergie.  Mais  le  cours  de  son  administra- 
tion prouve  qu'en  effet  il  a* toujours  hésité  à  se  pro- 
noncer d'une  manière  positive,  et  que,  quand  les  cir- 
constances l'ont  forcé  à  prendre  une  résolution,  il  ne 
s'est  jamais  arrêté  qu'à  des  demi-mesures. 

La   marche   qu'il  a   suivie   dans  les  événemens  du 
Portugal  lui  occasionnera  probablement  des  discussions 
très  épineuses.     Les  rapports   qui  unissent   ce    pays  ^' 
l'Angleterre  sont  trop  intimes,  pour  que  sts  affaires  ne 
soient  pas  d'utf  intérêt,  pour  ainsi  dire,  national,  et  la 


394     Dépêche  du  Pr.  de  Liei^en  sur  les  eic* 

\9tè  politique  incertaine  et  timide  que  le  Duc  a  adopta  dans 
cette  question,  sera  difficile  à  dëfendre. 

Quant  à  notre  guerre  dans  POrient,  quelles  que  soient 
à  cet  ëgard  les  prëventions  du  pubKc  en  général ,  elle 
ne  manquerait  pas  néanmoins  de*  défenseurs  parmi  lee 
membres  les  plus  distingués  des  deux  Chantbres.  La 
position  favorable,  dans  laquelle  notre  Cabinet  Tient  de 
se  placer  à  l'égard  de  PAngleterre  leur  ofi&irait  même, 
s'il  le  fallait,  des  armés  puissantes  pour  *  combattre  le 
gouvernement,  et  il  leur  serait  facile  de  prouver  toute 
Fimpditique  des  encouragemens  donnés  aux  journafiçtes, 
pour  aveugler  la  nation  sur  la  véritable  position  respec- 
tive des  deux  puissances  beUigérantes* 

Une  circonstance  très  favorable  au  Duc,  c'est  l'amé- 
lioration qui  s^si  introduite  ,  dans  la  prospérité  oatio* 
nale,  d'où  résulté  un  excédant  de  revenu  de  plus  d*ttn 
millita  et  demi  sterling^  sur  celui  dé  Tannée  dernière* 
Cet  excédent  provient,  en  partie,  des  réductions  qui 
ont  eu  lieu  dans  le  service;  e» partie,  de  Taccroissement 
considérable  qu'a  subi  le  produit  dee  douanes  et  de 
l'accise;  or  c'est 'seulement  de  la  première  de  ces  cau- 
ses que  le  Duc  pourrait  s'attribuer  le  mérite,  quant  à  la 
aeconde,  Thonneur  en  appartient  aux  mesures  d'écono- 
mie politique  adoptées  pas  le  dernier  ministère.  Mais 
comme  la  nation  en  général  est  peu  susceptible  d'entrer 
dans  cette  distinction ,  et  que  la  question  financière  est 
pour  elle  la  question  vitale,  le  Duc»  selon  toute  appa- 
*  rence ,  recueillera  le  mérite  aussi  bien  que  le  finiit  de 
l'ouvrage  de  ses  prédécesseurs,'  et  cette  circonstance 
avantageuse  disposera  probablement  la  majorité  du  pu-> 
bltc  en  faveur  de  «on  administration. 

En  somme  donb ,  M.  le  Comte ,  quoique  le  duc  de 
Wellington  n'ait  point  précisémelit  de  craintes  Wrielisee 
à  former  de  la  stabilité  de  son  existence  ministérielle^ 
cependant  sa  position  est*  assez  hérissée  d'obstacles  pour 
qu'ilévîte  de  les  compliquer! grahiitement-^  et  |'oae  croire 
qu'il  sera  plutât  porté  à  concilier  qu'à  aigrir  les  esprits, 
à  calmer  qu^à  soulever  les  orages. 

J'ai  l'honneur  -d'être,  etc. 


395 


34/ 

Note  du  Comte  d'Aherdeen  adressée 
au  Marquis  de  Barbacena. 

(Traduit  de  TaDglais), 

Lonâr98^  Bureau  des  affairûs  étrangères ,  4  féprier  18S9. 

Le  soussignëy  etc.»  croit  inutile  de  rëpëter  ici  les 
explications  qu'il  a  eu  déjà  l'honiieur  d'adresser  au  mar- 
quis de  Barbacena,  en  réponse  aux  argumens  dont  8on\ 
Excellence  s'était  Servie  pour  établir  le  droit  de  Sa 
Majeslë  Très  Fidèle  à  recevoir  du  Roi  mon  maître,  en 
vertu  des  traités  existant  entre  la  Grande-Bretagne  et 
le  Portugal,  les  secours  nécessaires  pour  la  conquête  de 
son  Royaume;  car,  quoique  les  argumens  dont  il  s'a* 
gît  soient  présentés  de  nouveau  par  le  marquis  de  Bar-i 
baçena  dans  sa  note  du  27  janvier  dernier,  que  le  sous» 
signé  a  eu  Flionneur  de  recevoir,  comme  on  ne  s'est 
pas  dé)à,  antérieurement,  trouvé  d'accord  sur  leur  va- 
leur, le  soussigné  se  contente,  dette  fois,  d'abandonner 
ce  sujet  de  discussion  à  la  m&re  réflexion  du  marquis 
de  Barbacena  lui-même. 

On  peut  soutenir  que  les  stipulations  des  traités 
existant  entre  les  deux  couronnes  ne  donnent  point 
droit  aux  secours  en  question»  On  peut  soutenir,  nvet 
une  égale  justice,  que  la  conduite  de  Tinfant  don  Mi- 
guel, depuis  son  retour  à  Lisbonne,  ne  fournit  point 
de  motifs  suffisans  pour  imposer  à  la  Grande-Bretagne 
l'obligation  d'accorder  au  marquis  de  Barbacena  Vob^t 
de  sa  demande. 

Si  l'objet  de  la  note  du  marquis  de  Barbacena  eût 
iié  de  dépeindre  cette  conduite  et  de  provoquer  contre 
elle  le  ressentiment  de  S.  M.,  la  tâche,  quoique  peut- 
être  superflue,  n'aurait  pas  été  au  moins  difficile;  car 
en  fait,  S.  M.  a  dé)a  témoigné  sous  ce  rapport  tout 
son  déplaisir  de  la  manière  la  plus  solennelle  et  la< 
moins  équivoque,  mais  sans  avoir  recours  à  l'extrémité 
d'une  déclaration  de  guerre.  8.  M.  a  jugé  la  conduite 
de  llnfant  absolument  de  la  même  manière  que  l'em- 
pereur don  Pedro  lui-même,  qui  cependant  n'a  pas  fait 
cesser  les   relations  commerciales  entre   les  sujets    du 


396  JSfote  du  Comte  d*  jlberdeen 

1829  Brésil  et  du  Portugal,  quoiqu'il  ait  Interrompu  ses  re- 
lalîoDS  diplomatiques  avec  le  gouvernement  portugais. 

La  question  y  pour  le  gouvernement  de  Sa  Majesté, 
n'est  pas  le  degré  de  réprobation  que  peuvent  méri- 
ter les  mesures  adoptées  par  don  Miguel,  mais  tex^ 
amen  de  la  vérité  de  F  assertion  y  que  Sa  Majsté 
ait  donné  quelque  garantie  contre  finconduite  de 
r  Infant.  La  négative  y  quant  à  ce  dernier  objet,  est 
évidente  aux  yeux  du  soussigné,  et  l'absence  d'une  pa- 
reille garantie  contient  déjà  une  réponse  suffisante  aux 
représentations  du  marquis  d«  Barbacena. 

:Le  marquis  de  Barbacena»  entrevoyant  sans  doute 
qncf  ni  les  stipulation^ .  des  traités  existans ,  ni  la  cou» 
ddite  d'an  prince  mal  dirigé,  ne  lui  fournissent  point 
de  bonnes  raisons  pour  demander  à  Sa  Majesté  les  se- 
cours de  la  nature  de  ceux  auxquels  il  se  réfère,  pro- 
pose à  présent  que  Sa  Majesté  '  fasse  tin  nouveau  traité 
avec  l'empereur  du  Brésil,  dans  le  but  spécial  d'opérer 
la  conquête  du  Portugal.  Les  serviteurs  de  Sa  Majesté 
ne  peuvent  en  aucune  manière  lui  conseiller  d'adopter 
cette  proposition.  Une  telle  mesure ,  qui  n'est  pas 
sanctionnée  par  les  traités  existans,  serait,  dans  les 
circonstances  actuelles,  aussi  imprudent  qu'injustifiable. 
U  est  clair  aux  yeux  do  soussigné,  qu'un  traité  avec 
le  Brésil,  tel  que  le  propose  le  mar^is^  de  Barbacena, 
jetterait,  dans  le  fait,  tout  le  fardeau  de  la  conquête  à 
effec^ie'r  sur  le  Roi,  son  maître,  tandis  que  l'empereur 
du  Brésil  serait  nominalement  partie  principale  dans 
cette  guerre.  Lés  serviteurs  do'  Sa  Majesté  ne  peuvent 
aussi  né  pas  prévoir  que  leur  acquiescement  aux  propo- 
sitions du  marquis  entraînerait,  selon  toute  probabilité, 
plfis  tdt  ou  «plus  tard ,  l'Europe  entière  dans  la  lutte, 
malheur  le  plus  grand  qu'ils  puissent  se  figurer^  et  qu'- 
ils «oot'  décidés  à  conjurer. par  tous  les  moyens  en  leur 
pouvoir. 

La  prospérité  du  Portugal  et  de  la  maison  de  Bra- 
ganza  étant  des  objets  que  Sa  Majesté  à  constamment 
fort  à  coeur,  on  n'a  pas  perdu  de  temps,-  depuis  le 
désappointement  qu'éprouvaient  les  espérances  de  Sa 
Màfesté ,  par  suite  de  la  conduite  de  don  Miguel ,  pour 
envoyer  un  ambassadeur  a  la  cour  de  Rio-Janeiro,  avec 
des  instructions  que  les  circonstances  ]|>arais8aient  exi- 
ger, et  qui  pouvaient  devenir  efficaces  pour  opérer  une 
réconciliation  entre  l'empereur  don  Pedro  et  son  frère. 


adressée  au  Marq.  de  Barbacena.     397 

Le  soussigoë  croit  inutile  d'examiner  ici  les  motifs  1839 
qui  ont  porté  Sa  Majestë  impériale  à  clësirer  que  le 
siëge  des  négociations  fAt  transporté  de  Rio>Janeîro  à 
Londres  ;  mais  le  soussigné  vient  d'apprendre  avec  un 
plaisir  sincère ,  que  le  marquis  de  Barbacena  se  troMve 
investi  de  pleins  pouvoirs  et  d'instructions  suffisantes, 
pour  mener  les  points  en  litige  à  une  prompte  fin. 

Les  obstacles  que  la  conduite  de  Finfant  don  Mi- 
guel a  opposés  à  la  complète  réalisation  des  meflfui*es 
que  l'empereur  don  Pedro  avait  réglées  par  rapport  a 
la  souveraineté  future  en  Portugal ,  ne  sont  pas  assez 
grands  dans  Topinion  du  gouvernement  de  Sa  Majesté, 
pour  exclure  la  possibilité  du  succès  d'une  négociation 
amicale.  Des  propositions  modifiées  par  la  force  des 
circonstances ,  mais  basées  sur  des  principes  de  récon- 
ciliation et  de  paix,  seront  toujours  ce  que  Sa  Majesté 
approuvera  le  plus  vivement  dans  chaque  efiPort  tenlé 
pour  terminer  ces  malheureux  dissentimens. 

Le  soussigné  est  préparé  et  se  trouvera  empressé  de 
conférer  avec  le  marquis  de  Barbacena,  sur  ces  impor- 
tans  intérêts  dont  son  Excellence  est  chargée,  et  de  co* 
opérer  avec  elle  à  un  arrangement  qui  rétablirait  la 
tranquillité  et  le  bonheur  en  Portugal^  et  repon- 
drait, autant  que  possible,  à  la  juste  attente  de  l'Em- 
pereur, son  mettre. 

Le  soussigné,  etc. 

.    Aberdeev. 


Dépêche  réservée  de  M.  de  Tatistcheffj 
transmise  au  cabinet  de  St.  Peters- 
bourg.     En  date  de  Vienne,  le  5  /e- 

vrier  1829. 

Ajant  fait  connaître  au  général  Pozzo  di  Borgo  la 
dénégation  formelle  que  le  Prince  de  Metteruich  a  op- 
posée à  l'interpellation  que  j'avais  été  chargé  de  lui 
adresser,  relativement  au  projet  d'une  intervention  en* 
tre  la  Turquie  et  nous,  j^ai  reçu  de  notre  ambassadeur 
à  Paris,  par  un  courier  français,  des  notions  si  détail* 
\ée%  et  si  positives  sur  la  manière  dont  ce  projet  a  été 


398  Dépécke  de  M.  de  Taiistcheff 

communique  au  gouverneuient  français,  que  faurais  pu 
en  démontrer  Pexistence  au  prince  de  Metternich  lui» 
même  8i|  conformément  à  la  dëpéche  rëservtfe  de  Votre 
Excellence,  du  14  janYier  dernier ,  je  n'arais  cru  plus 
opportun  de  ne  pas  prolonger  nos  discussions  sur  un 
fait  qui  appartient  désormais  au  domaine  de  l'histoire; 
cependant  j'ai  été  bien  ake  de  pouvoir  lire  au  chance- 
lier la  réponse  que  le  comte  d'Alopeus  m'a  fait  à  ce 
sujet,  et  qu'il  m'avait  envoyée  par  la  poste. 

Il  y  remarqué  que  les  ouvertures  verbales  faites 
par  le  comte  de  Trautmansdorff,  et  mal  interprëiëes, 
%.  ce  qui  paraîtrait ,  à  Berlin ,  avaient ,  d'après  des  no^ 
tions  très  précises,  .ëtë  renouvelées  à  Paris  et  k  Lon- 
dres* En  retour,  le  chancelier  m'a  communique  une 
lettre  qu'il  a  reçue,  à  ce  sujet,  du  comte  Bernstorff, 
par  suite  de  l'interpellation  qu'il  lui  avait  adressée  dans 
le  but  de  se  justifier  envers  nous  au  moyen  de  sa  ré- 
ponsé.  Le  ministre  prussien  y  dit  que,  ne  voulant 
pas  revenir  sur  le  passé,  il  ne  parlerait  pas  des  ouver- 
tures faites,  au  mois  de  septembre,  à  Berlin,  d'autant 
plus  qu'elles  n'avaient  pas  étë«  exclusivement  adressées 
a  1&  Prusse;  qu'il  certifiait  que,  depuis  cette  époque, 
aucune  démarche  du  genre  de  celle  dont  nous  nous 
plaignions,  n'avait  eu  lieu  è  Berlin;  mais  qu'on  y  avait 
été  instruit  de  celles  qui  avaient  été  faites  plus  tard  à 
Londres  et  è  Paris,  et  qu'en  conséquence  on  iky  était 
pas  surpris  du  déplaisir  qu'elles  avaient  causé  à  notre 
cabinet. 

Le  chancelier  me  parut  assez  décontenancé  de  la 
teneur  de  ces  éclairdssemens ,  et  humilié  du  rdle  qu'il 
avait  joué  dans  cette  intrigue  manquée,  quoiqu'il  an- 
nonce toujours  l'intention  de  rendre  complète  sa  justi- 
fication envers  nous. 

Cependant,  pour  ne  pas  diminuer  les  chances  qui 
pourraient  s'offrir  à  lui  de  se  rapprocher  de  noua,  et 
de  répoudre  par  là  aux  magnanimes  intentions  de  no- 
tre auguste  maître  ;  je  n'ai  pas  fait  confidence  à  mes  col- 
lègues du  résultat  de  nos  explications,  et  je  n'ai  pas 
contredit  lord  Cowley  lorsque ,  ces  jours-ci ,  il  m'a  an- 
noncé que  lord  Aberdeen  lui  avait  écrit  une  dépêche 
pour  lui  parler  des  intentions  qu'on  avait  prêtées  à 
rAutriche  comme  dénuées  de  tout  fondement. 

Le  prince  de  Metternich,  après  ni'avoir  communi- 
qué le  rapport  de  Tinternonce  apporté  par  le  courrier 


à  f^ienne  transmise  à  St.  Peiershourg.      399 

français  arrifë  aujoard'hui,  et  qui  ne  contient  que  la  18SB 
confirmatioii  •  des  dépêches  de  M.  de  Zuylen ,  a  touIu 
m'insinuer  que  la  repense  de  la  Porte  n'éloignait  pas 
toute  possibilité  d'entente  avec  elle  et  les  deux  puissan- 
ces; je  lui  répondis  que  dans  mon  opinion,  c'était  plus 
à  Londres  que  l'un  devait,  àfin%  les  circonstances  ac- 
tuelles, s^occuper  des  affaires  de  la  Grèce.  Oui,  me 
dit-il,  c'est  à  un  parfait  accDrd  entre  les  puissances  qu'il  ' 
faut  s'efforcer  d'arriver  avant  tout,  pouvu  qu'on  ne 
veuille  pas  étendre  les  limites  de  la  Grèce  outre  mesure, 
car  la  Porte  n'7  consentirait  jamais  ;  et  ce  que  j'ai  dit 
n'est*  point  dicté  par  notre  intérêt  particulier,  car  il  . 
nous  est  indifférent  que  la  Grèce  finisse  à  l'isthme  de 
Corintbe,  au^deÛ  de  l'Attique,  ou  même  aux  golfes  de 
Volo  et  d'Arta.  —  Ne  pourrait-on  pas,  lui  répondis-je, 
se  passer  du  consentement  de  la  Porte,  au  moyen  d'une 
simple  déclaration  des  puissances  sur  les  bases  qu'elles 
donneraient  à  la  Grèce,  et  qui  seraient  suffisantes  pour 
en  assurer  l'existence. 

Le  chancelier  répliqua  qu'un  tel  mode  de  procéder 
pourrait  allumer  une  guerre  générale;  la  France,  pous- 
sée par  le  parti  révolutionnaire,  pourrait  prendre  les 
armes  pour  douner  à  la  Grèce  une  extension  de  terri- 
toire à  laquelle  l'Angleterre  n'acquiescerait  pas;  mais, 
ajouta-t-il,  même  dans  le  cas  d'un  pareil  conflit,  l'Au- 
triche ne  prendrait  aucune  part  \  la  lutte  ;  elle  resterait 
neutre  dans  tout  état  de  cause.  Je  vous  le  répète,  me 
dit-il,  je  n'admets  pas  la  possibilité  d'une  guerre  entre 
la  Russie  et  nous.  L'affaire  orientale  me  paraît  d'un, 
intérêt  secondaire  en  comparaison  des  dangers  dont 
Dous  sommes  menacés  dans  l'occident  de  l'Europe,  et 
qui  occuperont  toute  notre  attention  pendant  que  vous 
suivrez  votre  querelle  avec  les  Turcs  dans  une  seconde 
campagne,  durant  laquelle  vous  pouvez  vous  assurer  * 
que  nous  resterons  neutres  et  tranquilles  spectateurs^ 
comme  par  le  passé. 

J'ai  l'honneur  d'être,  etc.,  etc. 


400       Lettre  de  t Empereur  de    Russie 

m» -— — ^ 

36. 

Lettre  de  VEmpereur  de  Russie  à  sa 
majesté   l'Empereur  d'Autriche,   en 
date  Saint  "  Fétersbourg ,   du  iO  Fé- 
vrier 1829. 

Monsieur  mon  Frère , 

Parmi  les  lettres  que  le  comte  de  Fîcquelmont  m'a 
remises  de  la  part  de  Votre  Ma^estë  Impériale  fe  me 
trouve  plus  particulièrement  appelé  à  répondre  Îl  celle 
oîi,  dans  les  termes  les  plus  confidentiels  9  elle  ilki*a  fait 
connaître  ses  intentions  et  êes  voeux  au  sujet  des  gra- 
ves circonstances  du  moment.  M.  de  Ficqnelmont  j  a 
ajoute  do  vive  voix  les  développemens  que  l'importance 
des  questions  indiquées  dans  cette  lettre  pouvait  rendre 
nécessaires.  A  ces  explications  Votre  Majesté  impériale 
a  fait  présider  des  sentimens  d'amitié  et  de  confiance 
pour  lesquels  je  ne  saurais  assez  la  remercier*  Ils  com«> 
mandent  la  plus  entière  franchise  de  ma  part* 

Personne  plus  que  moi  n'apprécie  la  gravité  des  cir- 
constances où  nous  nous  trouvons:  elles  imposent^  à 
mes  peuples,  des  charges  directes,  des  sacrifices  réels,  et, 
comme  Votre  Majesté  le  dit  avec  tant  de  vérité,  elles 
embrassent  tout  un  avenir*  Si,  dans  de  telles  conjonc- 
tures, le  maintien  de  la  paix  générale  a  plus  que  ja- 
mais besoin  d'une  garantie,  celle-ci  ne  peut  se  trouver 
que  dans  Tùnion  des  principales  puissances  de  l'Europe. 
J'ai  la  conscience  de  n'avoir  négligé  aucun  moyen  de 
resserrer  cette  union  au  milieu  même  d'une  guerre  que 
je  n'ai  point  provoquée.  Les  protestations  que  j'ai  fait 
parvenir  II  Votre  Majesté  Impériale,  au  moment  où 
cette  guerre  a  éclaté,  lui  auront  fourni  la  meilleure 
preuve  que  les  obligations  que  m'imposent  les  mémora- 
bles transactions  auxquelles  le  monde  doit  déjà  quinie 
années  de  repos  seront  toujours  sacrées  à  mes  yeux. 
Toutefois  je  ne  saurais  dissimuler  à  Votre  Majesté,  que 
puisque  la  crise  dont  l'Orient  est  désolé  se  prolonge 
au-delà  de  mes  voeux  et  des  espérances  que  j'étais  au- 
torisé K  concevoir,  ma  bonne  volonté  et  mon  zèle  potir 
des  intérêts  qui   se  rapportent  à   la  politique  générale 


à  PEmpereur  â^Autriche.  401 

pourraient  souTent  se  trouver  encbato^s.  D  faat  donc 
avant  tout  qu'il  aoît  mis  un  terme  à  cette  funeste  coni- 
pUcation,  mais  il  importe  encore  qaele  d^ooùment  soit 
digne  de  la  Russie  ^  et  que  surtout  il  l'entoure  de  cette 
considëratiop y  de  ce  sentiment  de  sa  force,  qui  dans 
les  circoostaDces  décisives' ont  seuls  pu  rendre  son  appui 
moral  utile  à  ^%^  alliés*  Beaucoup  dëpeodra  sous  ce 
rapport. du  langage  et  de  l'altitude  de  Votre  Majesttf 
durant  la  campagne  qui  va  s'ouvrir ,  et  que  l'obstina* 
tion  de  la  Porte ,  dont  elle  a  fourni  tout  récemment 
encore  une  nouvelle  preuve^  rend  malheureusement  .iné- 
vitable. Cette  attitude  et  ce  langage  seront ,  j'aime. à 
croire,  conformes  aux  assurances  dont  le  comte,  de 
Ficquetmoni  a  éïé  l'organe;  dis  lors  ils  serviront  effi* 
eaoement  la  cause  de  la  paix  et  du  repos.  A  cet  ^ard 
îe.  paitage  bien  vivement  les  voeux  de  Votre  Majesté. 
Je  la  plie  d'en  être  persuadée ,  et  de  croire  au^  sen« 
timens  d'attacbement  et  de. haute  considération  avec  les- 
qtieU  je  suis, 

Nicoi.is.. 


'    I  1*1' 


•    37. 

Dépêche  du  Comte  de  Nesseli'ode  à 
M.  de  Tatistcheff  à  Vienneé 

Datée  de  Saint  -  Pétersbourg  ^'  du  12  Février  .IBt^. 

[\  Tti  mis  sous  les  yeux  de  PEmpereur  les  deux  de- 
piécbes  dans  lesquelles.'  Votre  Excellence  nous  rend 
compte  des  explications  que  lui  a  données  M.  le  prince 
de  Metternich ,  relativement  au  projet  de  «mettre  un 
terme  à  la  guerre  actuelle  moyennant  la  médiation  des 
principales  puissances  de  l'Europe  ;  le  comte  de  Ficquel- 
mont  m'a  répété  ces  mêmes  explications ,  en  me  don* 
nant  lecture  d'une  dépêche  qui  lui  a  été  adressée  a  cet 
effet»  Dans  celte  pièce,  comme  dans  ses  entretiens  avec 
Votre  Excellence,  le  chancelier  de  cour  et  d'Etat  nie 
formellement  l'existence  d'un  pareil  projet  et  le  frappe 
de  la  plus  forte  désapprobation.  D  suffît  it  l'Empereur 
que  rÂutriche  en  reconnaisse  l'inopportunité  d^ùne  ma- 
nière si  authentique  y  qu'elle  soit  pénétrée  de  la  con- 
viction que,  dans  auciine  hypothèse,  il  ne  saurait  être 
admis  par  la  R^ussie^  pour  que  Sa  Majesté  Impériale   ne 

Nout^.  Supplém,  Tom.  III,  Ce 


402      Dépêche  du  Comte  de  Nessehrode 

IBS9  donne  plus  aucune  suite  à  cet  incidente  D  a  fourni 
au  cabinet  autrichien  l'occasion  de  manifester  des  in- 
tentions qui  ont  cause  à  notre  anguste  mettre  une 
vive  satisfaction ,  et  dès  lors  Sa  Majeslë  ne  saurait  re« 
gratter  d'ayoir  fait  relever  une  supposition  que  parta* 
geaient  avec  nous  des  cabinets  auxquels  l'Autriche  avait 
adressa  directement ,  au  mois  de  novembre  dernier^ 
certaines  ouvertures  relativement  anx  affaires  de  la  Orèce^ 
comme  le  prouve  jusqu'à  l'évidence  la  nécessite  où  s'eot 
trouva  lé  prince  de  Metternich,  d'après  ce  qu'il  a  confie 
lui-même  à  Votre  Excellence,  de  rectifier  à  ce  sujet  les 
id^s  du  comte  de  Bernstorff,  J'ai  observa  à  M«  de 
Ficqiielmont  que  ces  ouvertures  ajant  M  adressées  par 
l'Autriche  à  deux  des  puissances  contractantes  an  traité 
du  6  juillet I  è  l'exclusion  de  la  troisième,  et  commua 
niqu^es  à  une  cour  qui  n'a  pris  aucune  part  ii  cette 
transaction ,  il  ne  fallait  pas  s'ëtooner  qu'elles  aient  fait 
naftre  chez  nous,  qui  ne  pouvions  être  que  très  incom- 
plètement informes  de  cette  circonstance ,  des  conjectu* 
res  ^pënibleê  pour  l'Autriche. 

Vous  vous  borneriez,  M*  Tambassadeur ,  è  repro- 
duire cette  observation,  s'il  devait  encore  être  question 
de  ce  fait  entre  vous  et  le  prince  de  Metternich.  Son 
désaveu  a.  rempli  notre  but,  et  il  n'est  pas  «de  Tipteo- 
tton'  dé  VEnipereur  dé  prolonger  une  discussion  V'^i 
dès  lore  ne  sauçait  plus  avoir  .aucune  utilité*.  Sa  Ma« 
jeslë  xie  veut  se  livrer  qu'agx  espërances  auxquelles 
l'autorisent  les  assurances  si  amicales  et  si  satisfaisan- 
tes que  l'empereur  d'Autriche  lui  a  fait  réitérer  encore 
tout  récemment  par  l'organe  du  comte  Strogonoff*.       '  ' 

Recevez,  etc. 


Dépêche  ultérieure  du  comte  de  Nés- 
selrode  à  M.  de  Tatistcheff. 

Bh  date,  de  Saint-Pétersbourg^  du  24  Féi^rier  1829. 

M.  le  comte  de  Ficquelmont  a  précédé   de  quelques 
jours  lé  courrier   que  Votre  ExceUence  m'a  expédié  le 

1er  février    ^*  *1^*  ^**   arrivé  ici   dsiis  la  journée  du  j^. 
Indépendamment   de*  sa  lettre  de  ci^ance/  le  général  a 


à  M.  de  Taiistcheff.  403 

é\é  porteur  d'une  lettre   coofidentielfe   de  son  souverain  |§H| 
à  Sa  Maiestë   l'Empereur.     Votre  Excellence   trouvera 
ci-prèe  une  copie  de   cette  lettre,  ainsi  que  la  réponse 
que  notre   auguste  maître  vient  d'y  faire,  et  que  vous 
voudrez  bien  remettre  à  Tempereur  François  dans   ui)e 
audience   que  vous  solliciterez  à  cet  effet.    Je  crois  de^ 
voir  également  joindre   ici  une   copie  de  cette  réponsii. 
Ces  deux  documens  vous  feront  connaître,  M.  l'angi- 
bassadeur,  la  nature  des   assurances  et  des  explications 
dont  M.  de  Ficquelmont   a  éié  charge.     Il  s'en  est  ac- 
quitté d'abord  auprès  de  l'Empereur  loi*roéme  dans  une 
audience  que  Sa  Majesté  a  daigné  lui  accorder,  et  en- 
suite dans  un  long  entretien  que  j'ai  eu   avec  lui.    Le 
l>ut  de  ces  explications  a  été  évidemment  de  justifier  la 
conduite  de   l'Autriche   depuis   le    commencement  de  |a 
guerre,  d'effacer  les  impressions  fâcheuses  que  son  vent 
elle  a  pu  produire,  enfin  de  désavouer  toute  démarche 
tendante  à  faire  adopter  un   plan  d'intervention   entre 
la  Russie  et  la  Porte.     A  cette  occasion  le  cabinet  au- 
trichien a  reproduit  tous   les  motifs  d/alarmes  que  lui 
donnent  la  fermentation  qui,  d'après  son  opinion  et  les 
informations  qu'il   possède,  règne  dans  plus  d'un  pays 
ainsi  que  les  progrès  qu'ont  fait  dans  les  derniers  temps 
les   tendances  révolutionnaires,  et   il  appelé    l'attention 
de  Sa  Majesté  sur  un  état  de  choses  qui  menace  l'avet 
nir  des   plus   grands  dangers.     Les    appréhensions   se 
trahissent  surtout    dans  la  lettre  même  -  de  l'empereur 
François.    Notre,  réponse  a   été  facile.     Nous  sommes 
loin    de   méconnaître   Inexistence   du    danger  que  nous 
signale  l'Autriche.     Les  déclarations  antérieures   de  Sa 
Majesté  Impériale  ont  plus  d'une  fois  développé  sa  penr 
sée  à  cet  égard;   ces  mêmes  déclarations  ont  dû  offrir 
aussi  les  plus  sûres  garanties  des  principes  sur  lesquels 
elle  réglerait  sa  politique ,  dans  le  cas  où  les  appréhen- 
sions du    cabinet   autrichien    viendraient   à  se  réaliser, 
mais  il  est  une  vérité  que  nous  n'avops  pas  cru  devoir 
loi  déguiser.     Tant   que   durera  la  guerre   de  Turquie, 
et    puisque ,  par    des  influences   étrangères ,   que  nous 
n'avons  que  trop  souvent  signalées,    la  résistance  de  la 
Porte  prend   un   caractère  d'opiniâtreté  qui  recule   au- 
delà  de   nos   voeux  et  de   nos  espérances  le   terme  de 
cette   crise ,   et   commande  même  de  notre  part  un  re- 
doublement d'efforts  et  de  nouveaux  sacrifices,  la  Rus- 
sie sera  forcée  de  vouer  plus  que  jamais  toute  soii  al- 

Cc  2 


404     Dépêches  du  Comte  de  Nesselrode 

1839  tendon  à  des  intérêts  qui  touchent  directement  son  hon- 
neur et  au  bien-être  de  ses  sujets:  dis  lors  les  moyens 
qu'elle  pourrait  opposer  au  débordement  de  Pesprit  ré- 
volutionnaire dans  le  reste  de  l'Europe  se  trouveront 
tiëcessaîrement  paralysés*  Aucune  puissance  ne  devrait 
donc  être  plus  intéressée  que  TAutriche  Si  la  conclusion 
de  Ta  paix,  mais  d'une  paix  glorieuse  pour  l'Empereur 
et  avantageuse  pour  son  Empire.  Car,  si  le  traité  au« 
qtfe!  nous  souscririons  ne  portait  pas  ce  caractère,  la 
considération  et  Pinfluence  politique  de  la  Russie  en 
éprouverait  une  funeste  atteinte  :  le  prestige  de  sa  force 
s'évanouirait  y  et  l'appui  moral  qu'elle  serait  peut-être 
appelée  à  prêter  dans  de  futurs  contingens  à  des  puis- 
sances amies  ou  alliées  serait  précaire  et  inefficace.  Or, 
par  une  de  ces  contradictions  dont  on  a  de  la  peine 
Il  rendre  raison,  l'attitude  que  TAutriche  a  cru  devoir 
adopter  depuis  le  commencemeut  de  la  guerre,  loin  d'ab- 
réger, devait  nécessairement  encourager  la  résistance  du 
Sultan;  sa  neutralité  n'^  pas  été  toujours  impartiale; 
ses  voeux  penchaient  évidemment  en  faveur  de  la  Tur- 
quie ;  le  langage  de  ses  Feuilles  publiques'  dénigrait  nos 
succès,  et  exagérait  quelques  revers  insignifians  que  nous 
avions  éprouvés.  Ajoutez  à  ces  moyens  indirects  em« 
ployés  contre  nous  des  armemens  si  inopportuns  dans 
les  circonstances  où  ils  ont  eu  lieu,  et  l'on  conçoit  que 
la  Porte  se  soit  souvent  livrée  aux  plus  dangereuses 
illusions  y  et  qu'elle  ait  entrevu  dans  les  dispositions  de 
PAiitHche  les  chances  d'une  puissante  diversion.  Comme 
l'Empereur  le  dit  dan^  sa  lettre  à  son  auguste  ami  et 
allié,  beaucoup  dépendra  de  l'attitude  et  du  langage  de 
son  cabinet  durant  la  seconde  campagne.  S'ils  conti- 
nuent à  être  les  mêmes,  nul  doute  qu'ils  n'entratnent 
les  mêmes  conséquences,  et  l'Empereur,  malgré  lui, 
sera  forcé  de  vouer  exclusivement  toute  son  attention 
et  ses  efforts  à  la  poursuite  d'une  guerre  qu'il  a  la 
conscience  de  n'avoir  pas  provoquée,  mais  que  ses  pre- 
miers devoirs  l'obligent  de  terminer  d'une  manière  ho- 
norable pour  lui  et  avantageuse  pour  les  intérêts  de 
son  Empire. 

Que  l'Autriche  renonce  donc  enfin  à  la  politique 
déplorable  qu'elle  a  suivie  jusqu'ici;  quelle  fasse  enten- 
dre }l  la  Porte  les  vérités  que  méritent  son  obstination 
et  la  mauvaise  foi  dont  le  gouvernement  turc  a  fourni 
encore  un  si  récent  exemple;  qu'elle  appuie  à  Londres^ 


à  M.  de  Taiistcheff.  405 

mais  franchement  et  sana  des  restrictions  qui  rendent  1829 
cet  apiiHii  illusoire»  des  propositions  dont  elle  ne  sau* 
rail  mëconnattre  la  modération  et  la  nécessite,  et  alort 
elle  aura  la  consolation  de  concourir  au  rétablissement 
de  la  paix  en  Orient,  de  s'assurer  des  tilres  à  la  re« 
connaissance  de  l'Empereur,  et  de  rétablir  ainsi  ses  an- 
ciens rapports  d^intimité  et  de  confiance  que  Sa  Ma- 
jesté «Impériale  a  si  vivement  à  coetir  d^entretenir  avec 
elle.  Notre  auguste  maître  aime  à  considérer  comme 
un  premier  pas  vers  un  retour  à  des  relations  moins 
pénibles  les  réponses  que  Votre  Excellence  a  obtenu  à 
nos  dernières  ouvertures.  L'appui  que  l'Autriche  nous 
promet  a  Londres  se  trouve  cependant  accompagné  de 
quelques  restrictions  que  vous  vous  serez  sans  doute 
^orcé,  M.  Fambassadeur,  de  faire  disparaître  au  d'af- 
faiblir dans  vos  entretiens  subséquens  avec  le  prince 
de  Metternich.  En  effet,  la  manière  dont  il  s'est  pro- 
noncé sur  lés  limites  futures  de  la  Grèce  ne  saurait 
nous  contenter;  car  elle  a  évidemment  pour  but  de  les 
borner  à  la  Morée  et  aux  Cyclades,  et  d'entretenir  l'An- 
gleterre dans  rintention  qu'elle  annonce  à  cet  égard, 
par  conséquent,,  de  contrarier  nos  efforts  à  Londres, 
au  lieu  de  faciliter  une  négociation  dont  Pobjet  princi* 
pal  est  précisément  de  faire  sentir  à  nos  alliés  la  né^-  * 
cessité  de  donner  au  nouvelEtat  des  limites  plus  éten- 
dues. Notre  opinion  à  ce  sujet  est  renforcée  par  le 
travail  de  la  Conférence  à  t'oros,  que  j'ai  Fhonneur 
de  transmettre  ci-joint  ^  V.  Exe,  et  dans  lequel  elle 
puisera  des  .informations  utiles  et  des  argumens  décisifs 
pour  ramener  le  cabinet  de  Vienne  à  notre  manière  de 
voir.  Elle  ne  négligera  aucun  moyen  pour  obtenir  ce 
résultat  et  en  y  réussissant  elle  sera  sûre  d'acquérir  de 
nouveaux  titres  à  la  bienveillance   de  l'Empereur. 

Des  dépêches  de  Londres  du  ^  janvier  nous  an- 
noncent l'arrivée  de  M.  le  comte  Matusze^ic  dans  celte 
capitale.  Ses  premières  entrevues  avec  les  ministres 
anglais,  auxquels  M.  le  prince  de  Lieven  s'est  empressé 
de  le  présenter,  nous  offrent  déjà  des  présages  favo- 
rables. Quoique  l'ouverture  des  conférences  formelles 
dût  être  ajournée  jusqu'au  retour  du  prince  de  Polignac, 
nous  avons  néanmoins  obtenu  l'assurance  que  le  duc 
de  Wellington ,  comme  lord  Aberdeen ,  nourrissent  sin- 
cèrement le  désir  de  terminer  par  un  heureux  et  com- 
l>Let  accord  sur  les  affaires  de  la  Grèce   les  îm|>ortantes 


406       Dépêche  du  Comte  de  Nesselrode 

1829  négociations  dont  le  prince  de  Lieven  et  le  comte  Ma- 
tuszewic  sont  charges*  Le  langage  des  ministres  an« 
glais  nous  a  fourni  de  plus  la  certitude  que  l'Angleterre 
n*a  pas  conçu  et  n'admettra  pas  Tidëe  d'intervenir  dans 
nos  différends  particuliers  avec  la  Turquie,  soit  isolé- 
ment i  soit  avec  d'autres  puissances;  que  les  ambassa- 
deurs de  rAngleteije  et  de  France  ne  retourneront  à 
Constantinople  qu'à  la  suite  d'une  décision  prise  eif  con- 
férence; que  dans  tous  les  cas,  et  quand  même  les 
deux  puissances  se  décideraient  à  les  renvoyer  avant 
qu'il  eût  été  possible  de  concerter  pour  eux  des  in- 
stntctions  communes  ^  ce  serait  avec  l'ebgagement  solen- 
nel que  les  affaires  de  la  Grèce  ne  seraient  pas  enta- 
mées dans  la  capitale  de  l'empire  ottoman  i  sans  que  les 
bases  définitives  de  la  négociation  n'eussent  été  arrêtées 
avee  la  Russie,  ou  que  celle-ci  ne  se  trouvât  en  mesure 
de  prendre  à  celte  négociation  une  part  .directe;  enfin 
que, nos  propositions  du  22  décembre  ont  produit  un 
effet  salutaire^  et  que  celles  qui  se  rapportent  plus  par- 
ticulièrement Il  l'avenir  de  la  Grèce  seront  prises  en 
mûre  considération. 

Lf  présente  dépêche ,  ainsi  que  Votre  Excellence 
y,  s'en  convaincra  aisément,  n'est  pas  de  nature  à  être  mise 
in  extenso  sous  les  yeux  du  ministère  autrichien,  et 
elle  est  d'autant  moins  destinée  à  cet  usage  qu'il  n'en- 
tre pas  dans  les  intentions  de  notre  auguste  mattre  de 
prolonger  un  état  de  scission  dont  Sa  Majesté  n'a  été 
que  trop  péniblement  affectée,  et  que  TAutriche  elle- 
même  témoigne  lé  désir  de  voir  enfin  cesser.  Mais  Vo* 
tre  Excellence  pourra  puiser  dans  cette  dépêche  les  ar- 
gumens  qu'elle  jugera  les  plus  propres  à  faire  une  im- 
pressiun  salutaire  sur  l'esprit  de  l'empereur  d'Autriche 
ou  de  son  ministère,  et  eUe  s'en  servira  utilement  pour 
développer  la  pensée  de  notre  auguste  mattre  exprimée 
.dans  la  lettre  à  S.  M.  I.  et  R.  Ap. 

Au  reste,  nous  fe  répétons  avec  une  vive  satisfaction^ 
l'Empereur  se  félicité  sincèrement  de  voir  approcher  le 
terme  de  ces  fâcheuses  complications.  La  mission  de 
M.  le  comte  de  Ficquelmont  lui  en  offre  un  heureux 
présage.  L'accueil  qu'il  a  trouvé  ici  et  la  franchise  qui 
a  pr^idé  à  toutes  nos  explications  avec  lui  prouveront 
à  la  cour  d'Autriche  combien  Sa  Majesté  apprécie  les 
motifs   qui  ont  dicté  Tenvoi  de  ce  général,  et  combien 


à  de  M.  Taiistcheff.  4ffj 

elle  dëairo  elle  •  même  venir  au  -  devant  des  voeux  dont  1829 
ileelPorgaue. 

Reeevez,  etc. 


39. 

Dépêche  du  Comte  de  Nesselrode 
adf^essée  au  Grand-Duc  Constantin  à 
Varsoviej  en  date  de.  St.  Petersbourg, 

le  24  Février  1829. 

Monteigneur, 

L'amvëe  du  Comte  de  Fiquelmont,  qui  eajt  veou 
remplacer  auprès  de  Sa  Maj.  l'Empereur ,  S.  A»  8,  le 
Prince  de  Hesse-Hombourg,  a  eu  surtout  poui^  objet 
de  fournir  des  explications  snr  la  conduite  politique 
que  l'Autriche  a  tenue  dans  les  derniers  temps,  et  de 
manifester  au  nom  de  cette  Puissance  le  désir  de  ré- 
tablir te»  anciens  rapports  d'intimité  avec  la  cour  de 
Russie.  Je  ne  saurais  mieux  faire  connaitre  \  Votre 
Altesse  Impériale  la  nature  de  ces  explications  et  l'ac- 
ceuil  qu'elles  ont  trouvé  ici  qu'en  Lui  soumettant  copie 
de  la  lettre  que  le  Comte  de  Fiquelmont  a  remise  de 
la  part  de  son  Souverain  à  Sa  Maj»  PEmpereur ,  de  la 
réponse  que  Sa  Maj*  vient  d'y  faire^  enfin  d'une  dé- 
p^he  confidentielle  adressée  à  cette  occasion  à  M.  de 
Tatistcheff  à  Vienne. 

L'Empereur  ne  pouvait  qu'apprécier  la  démarche  à 
laquelle  le  cabinet  de  Vienne  a  cru  devoir  se  poiter. 
Sa  Majesté  s'est  empressé  d'aller  au-devant  de  $e%  voeux 
de  rendre  aux  relations  entre  les  deux  cours  ce  ca*- 
ractère  d'intimité  qu'elles  avaient  autrefois.  Mais  elle 
n'a  pas  cm  devoir  lui  laisser  ignprer  les  conditions 
auxquelles  seules  cette  intimité  peut  renaître  et  les  ser- 
vices que  la  Russie  attend  de  la  part  de  l'Autriche,  non 
dans  son  intérêt  particulier,  mais  dans  celui  de  l'Eu- 
rope entière. 

Telle  est,  Monseigneur,  en  peu  de  mots,  la  sub- 
staoce  des  pièces  que  j'ai  l'honneur  de  mettre  soiu  les 
yeux  de  Votre  Altesse  Impériale.  J'ose  me  référer  au 
contenu  de  la  dépêche  de  M.  de  Tatistcheff  pour  les 
nouvelles  qui  nous  sont   parvenues  de  Londres  depuis 


l 


40g      Dépêche  du'  Comte  de  Nesselrode 

1829  rarriTée  du  Oomte  de  Matuszewic  dans  cette  capi- 
tale. Aux  premiers  résultats  que  cette  dëpéche  an- 
nonce,  et  qui  sont  d'un  heureux  présage  pour  les  né- 
gociations relati'ves  au  sort  futur  de  la  Grèce,  est  Tenu 
se  joindre  le  discours  d'ouTerture  du  Parlement.  Ce 
document,  si  on  le  compare  à  celui  de  l'année  passée, 
parait  être  aussi  satisfaisant  que  nous  aurions  pu  nous 
y  attendre  dans  les  circonstances  actuelles.  Les  ques- 
tions relatives  à  l'état  de  l'Irlande  et  à  l'émancipation 
des  Catholiques  semblent  devoir  exclusivement  occuper 
dans  ce  moment  la  sollicitude  du  gouyemement  britan- 
nique, et  par  conséquent  ne  pas  lui  laisser  les  moyens 
de  nous  créer  des  entraves  pendant  notre  prochaine 
campagne  en  Turquie.     D'autre    part,   les  dispositions 

iue  la  cour  de  Vienne  nous  a  annoncées  par  le  comte 
e  Fiquelmont,  son  désir  évident  de  se  rapprocher  de 
nous,  et  les  déclarations  qu'elle  nous  a  données  tout 
récemment  encore,  ainsi  que  Yotre  Altesse  Impériale 
daignera  s'en  convaincre  par  la  dépêche  ci-fointe  en 
copie  que  je  viens  de  recevoir  de  M.  de  Tatistcheff, 
paraissent  de  nature  à  nous  rassurer  entièrement  de  ce 
cdté,  de  sorte  que  tout  nous  autorise  à  espérer  que 
dans  nos  relations  politiques  avec  les  autres  Puissances 
de  TEurope,  il  n'y  aura  rien  qui  puisse  empêcher  l'Em- 
pereur de  poursuivre  les  opérations  d'une  seconde  cam- 
pagne contre  les  Turcs,  avec  toute  la  vigueur  néces- 
saire pour  amener  la  paix,  et  que  les  appréhensions 
que  nous  ne  pouvions  pas  nous  dissimuler  a  cet  égard, 
lors  de  la  clôture  de  la  dernière  campagne,  se  trou- 
vent prSsque  entièrement  dissipées. 

Votre  Altesse  Impériale  daignera  remarquer,  dans 
la  dépêche  de  M.  de  Tatistcheff,  les  explications  qu'il 
a  eues  avec  le  Prince  de  Metternich  relativement  au 
projet  d'intervention  européenne  que  la  cour  d'Autriche 
a  mis  en  avant  en. dernier  lieu,  projet  que  cette  même 
cour  frappe  aujourd'lmi  d'un  désaveu  formel.  L'Em- 
pereur a  parfaitement  approuvé  son  ambassadeur  de  ne 
pas  pousser  plus  loin  cette  fâcheuse  discussion.  La  dé- 
pêche ci  "jointe  que  je  venais  d'adresser  à  M.  de  Ta- 
tistcheff, lorsque,  sa  dernière  expédition  nous  est  par- 
venue, l'autorisait  déjà  à  ne  plus  donner  suite  k  cette 
affiôre,  par  la  raison  snr-tout  que  Sa  Maj.  Imp.  désire 
elle-même  éviter  tout  ce  qui  pourrait  envenimer  davan- 
tage ^$  rapports  avec  une   Puissance  qui  semble  enfin 


au  Granddtic  Constantin.  409 

reconnaître  lee  torts  qo-ette  s'est  si  gratiMtement  donnes  16M 
envers  nous. 

Il  me  reste  ati)0urd%ui  à  porter  à  la  connaissance  « 
dé  Votre  Altesse  Itnpëriale  la  proclamation  turque  ci- 
jointe  qui  9L  été  interceptée  par  nos  autorités  militaires 
en  Géorgie.  Le  Sultan  dans  cette  pièce  ne  vise  à  rien 
iMoins  qu'à  soulever  tous  les  sujets  mahométans  dé  TEm- 
pire,  et  il  appelle  nommément  à  la  révolte  les  habitana 
du  Daghestan  et  les  peuples  montagnards  des  environs. 
Les  cours  alliées  ont  reçu  communication  de  ce  docu- 
ment remarquable  9  dont  la  teneur  et  la  tendance  ont 
causé  de  viCs  regrets  à  l'Empereur;  car  il  voit  avec 
peine  que  par  Topinâtreté  et  Taveugle  fanatisme  de  la 
Forte^  la  guerre  actuelle  semble  devoir  prCndre  un  ca- 
ractère qui  est  étranger  aux  intentions  de  Sa  Majesté, 
et  qui  ne  fait  que  reculer  encore  T^^oque  de  la  paci- 
fication de  POrient.  ^ 

Je  suis  avec  un  profond  respect ,  'Monseigneur^  de 
Votre  Altesse  Impériale  i  le  très-humble  ^  très-dévoué  et 
tiès-obeissant  Serviteury 

NsssiLHOrà. 


40^ 

Rapport  adressé  à  ^Empereur  Nico-* 

las  par  le  général  Krasinshi  sur  une 

audience  auprès  de  l'Empereur 

d*  Autriche. 

Première  audience  auprès  de  tempereur  François, 

le  3  juin  iS29* 

Sa  Majesté  l'Empereur  et  Roi  de  Pologne  m'a  or- 
donné, Sire,  de  vous  assurer  de  sa  constante  amitié, 
de  vous  remercier  pour  l'envoi  du  prince  de  Hesse  à 
son  couronnement,  et  surtout  de  ce  choisc;  car  il  ré- 
garde le  prince  comme  son  ami,  et  il  sait  l'apprécier  et 
l'estimer. 

«  Je  l'ai  choisi  parce  que  j^ai  été  sûr  que  cela  plairait 
h  l'Empereur.  Comment  avez  vous  laissé  Sa  Majesté? 
se  porte-t-elle  bien? 

Elle  se  porte  tris  bien;   je  l'ai  laissée  donnant  des 


410    '    RapporU.da  Général  Mrasinsti 

18ilMtft»|.et  en  recevant, ,  çnloi^c^e  de  reothoûsiasme  deè 
PoloDais. 

Comment  sW  pasM  le  cotironnemept? 

Le  plus  beau  temps  nous  «  favorites^  tous  les  coeurs 
ont  Yol^  vers  leur  Souveraîb,  on  croyait  voir  un  ange 
descendu  du  ciel  pour  prier  l'Eternel,  pour  son  peuple. 

Tai  lu  le  programme,  cela  devait  être  long,  et  Plm- 
pératrice  a  dû  être  fatiguée.  On  dit  que  sa  santé  est 
chancelante? 

Son  courage  est  plus  grand  que  ses  forces,  et  on  a 
▼u  avec  ivresse  qu'elle  partageait  le»  sentimens  dé  son 
royal  époux.  L'Empereur  joint  à  tons  les  dons  de  la 
nature  quelque  chose  d'élevé  et  de  grand:  c*est  le  type 
d'un  roi  chevalier,  qui  a  ajouté  quelque  chose  d'idéal 
des  anciens  temps  2k  la  majesté  de  la  pourpre.  L'im- 
pératrice joint  a  une  figure  angélique  des  grâces  qui 
maîtriseï^  tous  les  coeurs,  et  Sa  Majesté  peut  être  sûre 
qu'il  n'y  a  personne  même  d'étrangers  qui  pourrait 
oublier  ce  jour. 

Cela  me  fait  grand  plaisir.  . 

Auésiy  Sire,  personne  ne  vous  est  plus  attaché,  et 
personne  n'admire  plus  vos  vertus* 

U  m'a  écrit  que  cette  amitié  est  un  héritage  que  lui 
a  laissé  son  frère,  et  vous  savez,  combien  l'empereur 
Alexandre  et  moi  nous  nous  aimions. 

Il  n^  a  que  la  réunion  de  Vos  Majestés  qui  peut 
sauver  le  monde  de  ce  souffle  de  vertige  qui  s'est  ré- 
pandu sur  le  midi  de  TEurope. 

Aussi  PEmpereur  peut  compter  sur  moi.  La  paix 
est  nécessaire,  il  est  temps  de  se  reposer.  La  guerre 
de  la  Turquie  doit  lui  donner  des  soucis,  je  crois  qu'il 
est  sur  ce  point  de  mon  avis,  cVst  un  mauvais  climat, 
je  l'ai  payé  de   mon  corps,  car  j'ai  fait  cette  guerre. 

Bien  souvept  les  Souverains  sont  forcés  de  faire  la 
guerre  contre  leur  gré,  et  peut-être  TEmpereur»  en  la 
faisant,  couvre  l'Europe  de  son  égide  pour  l'avenir; 
car  j'ai  vu  des  prisonniers  turcs  que  Sa  Majesté  a  en- 
voyés au  grand-duc,  de  Varna,  qui,  soldats  depuis  six 
semaines,  étaient  plus  formés  que  les  nôtres  dans  une 
année,  et  Sa  Majesté  connaît  l'aptitude  de  ses  sujets 
Polonais  à  la  guerre.  Ajoutez- y,  Sire,  une  conception 
facile,  l'exaltation  et  le  fanatisme  de  cette  réunion  de 
peuples  dont  l'ftme  est  ardente  comme  leur  soleil,  et  U 


à  FienM  à  VEmp.  Nicolas.  4}l 

senit  diffiefle  de  prévoir  les  coas^quences  de  leur  or*  18B9 
ganisatîon  militaire. 

Cela  m'y  fera  penser  i  car  le  Sultan  a  bien  de  Të* 
nergte. 

J*ai  oablitf  de  voua  dire  que  le  roi  de  Prusse  est 
malade  y  cela  contrariera  l'Empereur ,  qui  ira  peut-être 
y  Berlin. 

Quelles  campagnes  ayez  vous  faites? 

Celles  de  Prusse,  d'Espagne»  de  Portugal  et  de  Russie. 

Etiez-vous  ici  avec  NapoMon  en  Tannëe  1809? 

Je  voudrais  Toublieri  Siroi  en  approchant  Votre 
Majesté. 

Qu'est-ce  que  cela  fait;  vous  avez  fait  votre  devoir, 
moi  )'ai  fait  le  mien.  Je  vous  comiais  depuis  long- 
temps,  et  je  suu  bien  aise  que  TEmpereiur  vois  ait 
choisi  pour  vous  envoyer  chez  moi*  Quand  avez  vous 
quitte  *  Napoléon  ? 

Après  son  abdication. 
'  Vous  êtes  de  braves  gens)  vous  servirez  le  nouveau 
Souverain  avec  la  même  ûàétiïé  avec  laquelle  vous  avez 
servi  Tancien. 

Le  zeste  de  cette  audience  de  près  d'une  heure  n'a 
M  rempli  que  de  questions  sur  la  manière  d'être  et 
sur  les  guerres  de  Napolëon. 

Signe  9  le  gënëral  comte  Khasivski. 


41. 

Rapport  adressé  à  ^Empereur  Nico- 
las par  le  général  Krasinski,  sur  ses 
entrevues  avec  le  prince  de  Metter- 
nichy  les  4  et  6  Juin  1829- 

Reçu  par  le  prince  de  Mettemich,  une  très  ancienne 
connaissance  avec  laquelle  fai  été  lie  dans  ma  jeunesse, 
je  crois  de  mon  devoir  de  faire  mon  rapport  à  Votre 
Majesté  Impériale  sur  cette  conversation ,  en  ce  qu'elfe 
peut  toucher  les  affaires  du  temps. 

Le  4  juin  y  m'ayant  fait  entrer  avant  dîner  dans  ses 
appartemens  intérieurs»  et  après  m'avoir  parlé  du  cou- 
ronnement de  Votre  Majesté  et  de  l'effet  que  devait 
produire  cette  auguste  cérémonici  fl  m'a  demandé  si  j'a- 


412       Rapporta  du  Général -Krasinshy 

•  I 

• 

18B9  vais  lu  aotts  les  pampUets  «konf  le  parti  libéral  iuonde 
l'Europe;  et  puis  il  a  ajouté  qu'il  n'était  pas  étonné  que 
I0  parti  qui  vise  à  tout  détruire  le  poursuivît  de  sa 
^  haine;  mais  qu'il  était  surpris  que  lui,  sentinelle  placée 
depuis  vingt  ans  pour  la  sûreté  des  trônes,  se  ttf  mé- 
connu par  quelques  cabinets.  Voyant  qu'il  voulait  faire 
allusion  à  celui  de  la  Russie»  je  lui  ai  dit,  qu'éloigné 
par  mes  devoirs  militaires  de  tout  ce  qui  peut  toucher 
a  la  politique,  n'étant  envoyé  ici  qu'en  qualité  d'aide  de 
camp  de  Votre  Majesté,  je  n'avais  pas  d'autre  droit  de 
lui  parler  que  comme  homme  privé,  comme  son  ancienne 
connaissance,  et  comme  reconnaissant  pour  la  confiance 
qu'il  voulait  me  témoigner;  qu'avec  toute  franchise,  je 
lui  dirais  que  je  ne  pouvais  pas  concevoir  que  lui,  qui 
depuis  tant  d'années  combattait  tes  idées  destructives, 
qui  avait  même  sacrifié  Napoléon ,  quoiqu'il  soutint 
les  droits  des  trônes,  parce  qu'il  les  possédait  comme 
héritage  de  la  révolution,  voyant  ce  qui  se  passait  en 
France,  connaissant  les  idéologues  du  midi  de  TÂlle- 
magne,  ne  pouvant  pas  compter  pour  l'avenir  sur  la 
Prusse,  dont  le  souverain  a  mis  les  armes  enV^'e  les 
mains  du  peuple  par  la  landwehr,  au  lieu  de  jresserrer 
ses  liens  avec  Votre  Majesté,  qui  seule  pouvait  assurer 
la  stabilité  et  la  sûreté  des  trônes  de  l'Europe,  semblait 
marcher  en  sens  inverse  des  intérêts  de  la  Russie  dans 
la  guerre  de  l'Orient. 

Le  dtner  étant  annoncé,  il  me  dit  :  „Vous  avez  com- 
mencé une  discussion  qui  m'intéresse  beaucoup  trop  for- 
tement ;  et  ne  «voulant  pas  vous  laisser ,  comme  mon 
ajicien  ami ,  en  erreur ,  je  vous  prie,  de  passer  chez 
moi ,  entre  midi  et  deux  heures,  demain  5." 

Le  5,  m'étant  présenté  chez  lui,  il  m'a  amené  dans 
son  cabinet,  et  voici  le  résultat  d'une  conversation  de 
quatre  heures: 

„Vous  m'avez  dit,  commença*t-il ,  que  j'ai  reculé 
dans  nos  relations  avec  «le  cabinet  de  Saint-Pétersbourg. 
Je  vous  dirai  avec  franchise  que  le  bien-être  de  la  mo- 
luirchîe  autrichienne,  dont  le  cabinet  m'est  confié,  m*in* 
féresse  plus  que  tout  le  reste;  mais  que  je  ne  suis  pas 
Teuuemi  de  la  Russie  pour  cela.  J'ai  été  contraire  \ 
toutes  les  innovations,  parce  que  )e  craignais  que  le 
parti  libéral,  qui  profite  de  tout,  ne  trouve  pas  un 
champ  fertile  à  y  moissonner.  La  sainte  alliance  a  été 
une  alliance  de  vertus  et  de  stabilité.     Les  affaires   de 


à^  Vienne  à  fEmp.  Nicolas.  4J3 

Naple»  61  |ié^Rllnh  ^n  ont  proarë  rava^tage;  «tdaMlSM 
befancoiip  de  cfatfoiistanûea  qui  •n'apparttatiWe^t  ^ti'aii 
secret  deé  tMMtêf  elle  a  ea  les  t^Mtltatslet'pKiis  lièi»* 
reux^  en  arrêtant  dana  leur'naiaèaiiee  beaue^up  de -pro- 
jeta de  destructloB.  J'ai  M  contraire  à* faffirao^lnsjsciu 
mefot  de  la  Oràfie,  de  la  manière  dont  an^a'y  estprû^ 
parce  que  {e  pk^vojala  que  li^  guerre  en  serait  le  résul*^ 
t»t*  J^êi'M  contraire  au  départ  das^  ambossadeurs^idee 
puiasanëes  de  Constantinople,  parce  que  ce  d^arf^  coiMne 
iaàOfen  coeroitif y  nte  pouvait  faire"  TefFét  que  1*00' espé- 
rait sur  le  Sultan;  —  comme  je  suis  encore- eontrairë 
à  leur' retour;  car  )e  à^en  |iiH(?AiBattoun  bien,  et  je 
croie -que  l'efnpereurNicolas  eâr,:*sui^  'ee'point>  do  même 
afia^que  -nyoî*  '  ..    ; 

>,Cette  affidre>  est  extrêmement  compliquée.  Lc^ 
cours  do  Londres  et  de  Paris'  ne  voient  que  l'affavro 
de  la  triple  aDiaéee^-  la  cour  de  Pêteinbourg  Voit; deux 
a&ireec  une  y  celles  de;  la  Grèce; 'Paiitre^  sa  guerre*  eq 
Bulgarie;  ceHo  de  Coostanfînoplé  'ne  ftit  de  ces 'detix 
qu'une  séide  affaire^,  et  oli  lie  lui  •  persnadera  famaia 
qu'on  puisse  séparer  ces  deux  cfaoeea*      '     ' 

,,L'empereur  ïfieolae  dit  ce* 'que  vbUs  nous  répètes^ 
quHl  ne  veut  point  d^a^andissiettient  ^  ,^'î^  ^^^  artioun 
DOQVeaftt  priojer;  eb  bien  ! '^Oè  ^je  sache  quelles  sont  séa 
intentions,  et  )e  me  mettrai" en  qaatrrpour  faire  accep-* 
ter  aux  Turcs  la  volonté'* de  Sa  Majesté.  —  Je  sais 
que  l'empereur  Niéolaa> croit*  que  son-  honneur-  est-  in- 
téressé dans  cette  guerre^  et  l'empereur  d'Autrieho' no 
rot  lui  conseiller  qqe  ce  qu'il  pourrait  faire  lui^^inênio 
sa  place.  Personne  ne  désire  plus  que  l'Empereur 
et  m<H  un  coup  d'éclat ,  un  succès  décisif  des  troupe^ 
rueaes  ;  car  cela  «erait  un  aohemtnemetit  vers  la  paix, 
que  FÉmpereur  veut>  sincèrement.  Il  y  aurait  misfeul 
moyen  pour  y  pafrvenirf  c^eat  de  faire  deux*  propos»* 
tiona  :  ^—  une  •ibacceptabte ,  l'autre  acceptable^  *  Aveb 
la  première 9  je  ferais  peur  aux  Tores,*  et  je  tâcherais 
de  faire  accepter  la  seconde,  "^-^ 

hVous  me  dites  que  le  bmit  public  eft^que  eeiquè 
je  voua  dis  est  faux;  que  si  nous-  ne  donnooe  paa  de 
secours  matériels  à  la  Turquie,  «ous  lui  donnons  des 
secoure  moraux ,  par  l'espoir  qu'elle  -met  dans  notre 
cabinet.  Je  vous  dis  encore  que  cela  n'est  pas  vrat; 
car  mes  dépêches  sont  uniformes  pour  toutes  les  cours, 
et  le  dia  toujours  aux  Turcs  :    ,,Cédes  pour  ce  qui  est 


414       Rapports  du  Général  KrMinêki 

mj^  d«.  la  Grke ,:  parco  qua  Fou  yous  j  foWBt^  ;  et  fl  vaut 
miBiix  le  faire  de  boone  grftce  qa'aprèa;  avoir  ^àépensé 
des  milliers  d'hommes  et  des  millions  d'iirgent*" , 

lySi  j'avais  la  coafiance  de  Pempeteur  Nicolas,  je  lui 
dirais  :  ),Sire  »  Voire  Majesté  peut  avoir  des  Turca  ce 
qo'eUe  se  propose  i  et  il  vaut  mieox  le  faire  avant  la 
dépense  faîte  en  hommes  et  en  argent.  Dans  l'ancienne 
poUtique»  peoMtrey  on  serait  très  content  que  deux 
grandes. puissances  s'afiEaiblissent;  mais,  un  tel.  cafeul 
n'entre  ni  dans  la  façon  dé,  voir  de  l'Empereur  ni  daaa 
la  mienne."         ^  .     .  \ 

.  ^yVous  me  dil^s,  ^et  voi:|8  avez  dit  à  rÇntpereari  que 
les  prisonniers  turcs,,  qui.  n'çnt  été  que  six  semaines 
soldatSi  étaient  formés  comme  vos  vieux  guerriers»  aux- 
quels legraudrduc  4pone  tout  son  temps;  que.  leur 
haine  ardente,  l'exaltation,  Je  fanatisme,  réunis  à  Tor- 
dra qme  Je  Sultan  ipifoduit  et  à  la  tactique  européetinet 
pouvaient  les  rcindre.dang^eux  pour  l'avenir«.  Je  vous 
avoue  que,  ch^a^  mpi,  le  danger  présent  passe  avant  les 
dangers  deTavenif.  :  Il  faut  ^'occuper  de  Tun  à  l'instant} 
il  y  aura   du  temps  pour  Fautre. 

'„Je  sais  que  l'empereur  Nicolas  a. l'idée  que  je  mène 
à  ma  volonté  le  souverain  que  je  set:»*  L'Empereur 
d'Autridie  est  méconnu  >  sur  ce  pOitit;  car  il  a  une  vo- 
lenté  forte,  .et  pevsonne  ne  lui  fera,  faire  ce  qu'il  ne 
veut  pas.  SHl  me  comble  de  ses  bontés,  s'il  a  de  la 
confiance  en  mot,  c'est  que  je  marche  dans  le  chemin 
qu'il  me  trace;  mais  si  j'avais  le. malheur  d'en  dévier» 
le  prince  de  JVletternich  ne  serait  pas  vingt-quatre  heu- 
res- ministre  des  affaires  étrangères.  Nous  ne  changeons 
pas  de.  système;  nous  nous  arrêtons  quelquefois  devant 
les  ciroonstances  f  mais  nous  màrqbons  toujours  droit. 
L'Em^reur  a.  i^scnmpli  soixante  ana.  Il  a.  passé  par 
de  tfop  mauvais  moméns.  pour:  ne- pas  .tenir,  à  la  fin 
de  sa  carrière, ;i.  la  couservhtion*  de  la  paix^  et  il  ne 
fere  la-guenrê  que'pour  ea  défense* 

„Ce  que  vous  me  dites,  des  bruits  qui  pourraient 
donner  de  Timbrage  à  la  cour  de  Saint-Pétersbourg, 
donnes-m'en  unenoticer  et-  je  vous  répondrai  par  écrit. 

„Pour  ce  qui  est  de  k  France  »  on  ne  sait  par  sur 
quoi  se  baser;  ils- ne  savent  ce  qu'ik  font.  En  Prusse, 
il  y^a  deux  geuvevnemens ;  le  Roi  est  tout  ce  qu'il  y 
a  de  plus  vertuem  et  de  meilleur,  il  a  tous  les  priu» 
cipes  qu'un  souverain  doit: avoir;  mais  malheureusement 


.    à  f^ienne  à  fEmp.  Nicohfi*.  î|15 

les  ptnbiniei  ^ui  Pebtourât,  «it  plnaieiinr  personnes  jgjg 
qu^il  m  wpf9^é0i^  ikU''%ou^9VtttnHmV^  sMt '€Dtich^S''âela 
nouTellè  4na(iii5te<dii'{»eiièep  et  éè  foir. 

,yJe  éaif 'qae  ;  'pouw  ëteiodre^  !•  Tolean  éoÉop^,  une 
liaispb  indine  doit  exister  eiicre  rAuiriehé  et*  k  'seul 
souveraki  Tort>  grand,  'iCoaiiiièi  est  IWipereor  Nicolaf} 
mais  si  ao  sort  malheoMax  .Teat  xftxé  l^Einrope  «tibisso 
les  lois  des  idéologues  et  des  têtes  creuseSi  de  ceux  «qui 
ne  font  que  semblant  de  servit  les  sôaveralDSy  la'aeule 
chose  dont  }e  puisse  vous  assurer  >  t'est  que  PAutriche 
sera  la  dernièM  qui  croulera^     '    '    .' 

,,U  ne  s'agit  pas  «Te  guerres  de  conquêtes;  ^^  il  s'a- 
git  de  garder  ce  qu'on  possède ,  et  de  Soutenir  ïa  'inâ^* 
îestë  dee  tvftnes  et  la  paix  de  toùs^  tM$/^ 

*     ■   M 1  "l         I  I  I  fapMpll^Pi— — pi»— il    I  'il.  - 


•      42»  ■■:...[       .1 

Rapport  adressé  l'Empereur  NicôlûS 
par  le  'général  Krasinshi,  sur  .son 
entrevijie  ctuec  le  prince   de  Metter* 

nicfy.le  8  yWn  lÔ29i 

Aujotffd'bui y  le  8  Juin,  srfant^  p<>Hf  aii  prihce  de 
Metternich'  là  notice  ci^ointe  qu'il  m^a  demandée  des 
bruits  qui  pottrràiéntcodrir  sur  lés  armefmensde  TAu- 
triche,  et  auxquels  il  a*  voiihi  répondre  par  étAty  î'ai 
▼tfola  me  retirer,  quand  fl  m'amena  dans  sort  feabinet, 
en  nie  disant  qâ*il  n^avait  pas^fini  encore  dé  nie  parler; 
et  en  commençant  sur  ta  position  de  là  France  dont,  \ 
ce  que  )e  croiSi  il  a  envoyé  un  tableau  par  Pàmbassade 
d'Autriche  à  Saiat-Pétersbodrg,  il  «e  dit r 

yyVoos  avez  servi  en  France^  Vous  deves  la  connaî- 
tre. Napoléon  a  dit- avec  taison  qiie'là^PiNince  ne  véiit 
et  ne  voudra  {ânlais  être  libre  y  maiS'  qtt^elle  vent  P^iga^^ 
littf^  et  c^est  le  point  qui  doit  to^ottrs  éfrte  la  base  de' 
toutes  les  théories,  Cest  là  ce  qui  les  sape,  car  un 
souverain  fjui  seira  tonfôurs  en  contact  direct  avec  le 
peuple  n'aura  famàis  à'  s'appuyer  stfr  personife.''  Les 
masses  ont  leurs  fluctuations  comme  la  mer,  qui  ê'ë- 
meut  toujours  du  cdtrf  d'oà  le  vent  vient ,  et  l'intérêt 
du  trône  ne  peut  pas  toujours  donner  l'impulsion  qui 
doit  être  conservatrice  et  systématique.     L'i^alifé  n'est 


4l6       Rapporta  du  Général  JCrasinsty 

ISB^  vieil  d'iMifre  ^0;ilVnlqpi^thîevde.  MtoMsAonwilé  «ociale; 
elle.ipoftlQ.le  peupla  à  »••  recoonat^A'  d»  n^il^ea  ^iie 
dam  ses  flatteurs |.  en  laissant  le  chajtip-.libnti.à  -tous  les 
intrigaiis  «I  ii  toua. les: ambitieux.  .  De  oette  manière, 
au.  lieu  que  tout 'deiTi venir  du  trOney  'tout  .viefidra  de 
ceux  ipi  h  présent:  eu  plua  tard  powcroat;  entraîner  les 
peuples  diins.des  voies  quelconques,  connues  ou  in- 
oopnueiu.  ..:,•• 
'  y^L'empereur/  d'Àuliiobe  t  dans  sa  >  position  actuelles 
ne  connaît  qu'un  seuJL  eiMi^mi,  qui  esl  ennemi  égal  de 
tout  trône;  il  ne  connaît  que  deux  combattaoSi  la  foiicç 
destructivcb  et  la  force*  conservatrice»  .,CetIb  dernière  a 
4l4ila..baile.  d9  notre, sy^tènie»  ., 

^yMalheureu^e^^jdt. depuis  qud^uo  tempa  on  ne  veiil 
pas  nous  comprendre.  Quand  je  fis  présenter  à  la  cour 
de  Saint^PétersbooTsrfe  tableau  de  la  situation  oîi'nous 
nous  trouvons  tous  y  remper.eur>  avec  cet  abandon  et 
cette  loyauté  dont  vous  m'avez  parlé  si  souvent,  a  dit 
qu'en  cas  de.  besoin  il  offinrait:ses  ar|i^ée|  à  Pempioreur; 
nous  n'avons  pas  besoin  de  force  pbysique.      , 

/yL'empéreur  d'Autriche  a  sur  qui  s^appujer.  Mat* 
tre  de  trente  millions  de.  sujets  ;  voulant  garAor  ce  qu'il 
a ,  ne  demandant»  rien  à  per^onn^,  il  i^é  craint  pas  la 
guerre,  et  je  \oùs  donne  ma  parole  qu'il  ne  la  fera 
pas^  miiis  U.a  besoiii:pour  prévenir  le  mal  dans  Pave- 
nii^  dVme  réaniçind^ila  force  moral0  de  l\emp4reur  de 
Rva^icipour  arrêter  c0  torrent  dévastateur  «qui.  ^'insinue 
in4in$^:  jusqu'au  marcbd  pied  des  trônes*. 

iiLa  mysticité  du  prince  '  Galiuin ,  minisUre  jadis  des 
€^lf^J(  son  inadvertance  ou  ses  faibles  «noyensy.qui  ont 
(ait  accueillir  des  Lindel,  des  capucins  défroqués ^  — 
40US  c^^,  apôtres  d'hérésie  :  et  de .  libértJi^e  caché,  ont 
pu  faire  beaucoup  de  .mal  à  la  Ru^lif/ 

.  „La  trop  facile .  croyance  aqcoirdée  a^  Varsovie  aux 
agens  les  plus  mal  choisis  iintrigansi  a  pu.  donner  des 
idées  fausses  sur  nos.  vues.  On  a  eu  la  simplicité  de 
croire  qye  par  des  moyens  révolutionnaires  noua  vnu* 
drions  nuire  à  la  Russie. 

,jy.ous  avpns  demandé  en  grâce  .de  nous  montrer 
ces  lithographies  imaginaires  du  jeune  Napoléon  comme 
roi  de  Pologne,  et  jamais  on  ne  nous  les  a  montrées. 
Nous  aurions  traité  la  boutique  où  on  les  vendait  comme 
de  fauxmonoayeurs*  Il  y  a  un  parti  en  France  qui 
rêve  encore  cette  dynastie;,  mais  il  oublie  que  le    duc 


à  FUnne  à  FBmp.  Nieoku.  Ail 


de  Reiehatadt  est  en  Aatriehef  dont  le  devoir  et  le  sy- 
stème est  de  combattre  l'illëgitimitë  et  toute  révolution. 
L'Autriche  peut  se  défendre  ^  elle  n'attaquera  personne, 
et  elle  se  servira  bien  moins  encore  de  ces  armes^  q[tt'« 
elle^veut  au  contraire  briser  pour  toujours. 

y,Je  ne  vous  cache  pas  qu'elle  prendrait  de  l'ombrage 
sur  la  Russie  conquérante,  qui  est  dëjà  trop  forte; 
mais  les  sentimëhs  de  l'empereur  Nicolas  nous  oissureot 
qu'il  daignera  concourir  à  une  paix  gënërale.  Vous 
me  dites  que  la  gloire  de  législateur  lui  sourira  plus^ 
)e  n*en  douté  pas,  car  il  a  plus  de  conquêtes  à  faire 
dans  son  propre  pays .  qu'en  Europe ,  et  elles  lui  vau- 
dront plus.  Nous  savons  tout  ce  qui  se  passe  ailleurs, 
même  sans  le  demander ,  car  notre  monarchie  touche  à 
tous  les  points  presque  des  autres  nations;  quelquefois 
elle  appuie  le  malheur;  les  uns  nous  font  l'honneur  de 
uous  craindrai  d'autres  traitent  avec  nous  sans  nous 
rien  demander;  nous  sommes  à  une  hauteur  d'où  nous 
pouvons  tout  observer. 

lyJevous  dirai  avec  franchise,  comme  \  mon  ancien 
ami,  que  l'empereur  Nicolas,  au  moment  de  montrer 
sur  le  trône ,  n'ayant  vu  que  des  abus  dans  son  admi- 
nistration, a  eu  fortement  à  coeur  de  les  détruire. 
Presque  tout  le  monde  qui  l'entourait  profitait  de  ces 
abus  pour  diriger  ses  pensées  vers  un  autre  cAtë.  On 
a  présenté  le  cabinet  d'Autriche  comme  exclusif  dans 
^s  projets,'  ne  fondant  son  bien-être  que  sur  la  ruine 
de  ses  voisins,  le  prince  de  Mettemich  comme  influant 
sur  son  souverain  et  sur  l'empereur  Alexandre. 

„L'un  est  vrai  comme  Tautre;  l'empereur  d'Autriche 
û.  sa  volonté,  le  prince  de  Mettemich  ne  fait  que  la 
suivre  à  travers  quelques  détails  de  diplomatie  d'un 
moindre  intérêt.  L'empereur  Alexandre  daignait  quel- 
quefois croire  à  ees  observations  en  ce  qui  touchait  la 
majesté  des  trônes  et  leur  sûreté. 

„Ces  ennemis  de  l'ordre  ont  poussé  \  la  guerre  de 
l'Orient  pour  détacher  l'Empereur  de  son  idée  primitive 
de  mettre  fin- aux  abus  de  son  administration,  qui  les 
faisaient  vivre  et  spolier  autant  le  .trésor  que  les  sujets 
de  Sa  Majesté. 

„Vous  me  dites  que  le  bruit  court  que  l'Angleterre, 
qui  voudrait  ruiner  toute  industrie  en  Europe,  dont  les 
ministres  ne  sont  que  des  marchands  décorés  de  cordons, 
prendrait  pour  égale ,  guerre  de  religion,   de  prineipeS| 

Sou¥,  Suppléais    Toine  IIL  Dd 


418      Rapporta  du  Général  Krasinahy 

de  ccmquétMf  pourvu  qu'on  s^ëgorge,  qu'on  se  mine, 
^ue  Tempereur  ne  puisse  lui  apporter  que  ses  produo 
*  tîone  in  bruio;  que  TAngleterre  place  ses  subsides, 
.co^ime  un  usurier,  pour  avoir  cent  pour  cent;  —  j^ 
reconnais  récole  où  vous  ëtiez  ëievë,  et  cette  r^^pti- 
tion  des  idées  de  Napoléon  en  mauvaise  humeur.  Gomme 
nous  parlons  ici  en  amis,  et  que  vous  me  dites  n'avoir 
aocune  instruction  de  Tempereur,  je  "vous  pardonne 
cette  idée»  et  peut*étre  vous  Tavez  recueillie  au  milieu 
de.  la  petite  diplomatie  ou  de  vos  sociétés. 

,,Le  duc  de  Wellington,  qui  doit  tout  à  la  guerre, 
est  ennemi  de  la  guerre ,  et  c'est  natureL  Vos  mare- 
cl^ux  de  France,  après  avoir  été  beaucoup  enrichis 
par  Napoléon,  comme  Wellington  a  Àé  enrichi  par 
l'Angleterre  et  les  puissances ,  n'ont  pas  voulu  combat* 
tre  à  la  fin,  parce  qu'ils  possédaient  tout  ce  qu'ils  au» 
raient  pu  désirer.  De  même  les  puissances  d'aujourd'« 
htti,  comme  PAutriche  et  la  Russie:  la  première  ne 
veut  que  jouir,  la  seconde  ne  devrait  vouloir  qu^amé-' 
lioter  tout  ce  qu'elle  possède. 

„Vous  avez  passé  par  un  territoire  assez  grand  pour 
vous  persuader  des  immenses  progrès  que  nous  avons 
faits,  tant  en  agriculture  que  dans  l'aisance  des  habitans. 
Vous  voyez  Vienne ,  et  vous  devez  être  étonné  de  ce 
qM*il  est',  et  de  ce  qu'il  a  été  il  y  a  vingt  ans.  Vous 
êtes  reçu  à  bras  ouverts  dans  notre  haute  société.  Vous 
avez  trouvé  ici  des  parens,  d'anciennes  connaissances 
avez^vous  entendu  un  seul  mot  contre  le  souverain?' 
Je  suis  sûr  que  non,  et  cette  c  •  .  «  .  •  de  journalistes, 
troupes  perdues  de  la  petite  diplomatie  de  l'Europe, 
nous  appelle  des  obscurans,   des  ennemis  des  peuples. 

„L'£mpereur  envoie  le  comte  de  Ficqnelmont  à 
Saint-Pétersbourg ,  en  disant  dans  sa  lettre  que  son  am- 
bassadeur exposera  à  Sa  Majesté  toute,  sa  façon  de  voir, 
L'Empereur  dit  au  comte  qu'il  sent  l'amitié  que  l'empe- 
reur François  lui  porte,  et  qu'il  est  de  son  avis, 

„Le  courrier  retournant  apporte- uoè  plainte  du  ca- 
bipet  de  Saint-Pétersbourg,  que  l'Autriche- propose  une 
paix  déshonorante  ppur  la  Russie.  Il  y  a  de  quoi  se 
désespérer.  Nous>  prêchions  la  paix:  on  dit  que  le 
prince  de  Metternich  intrigue.  Fort  de  notre  expérience  ; 
après  tant  de  malheurs,  nous  parlons  pour  la  stabilité, 
nous  nous  donnons  toutes  les  peines  pour  soutenir  les 
trônes,  sans  la  stabilité  desquels  pous  ne  pouvons  pas 


'  à  tienne  à  PBmp.  Nicolas.  419 

exÎBltr:  on  dit  •  que  le  prince  de  Mettemieh  veut  régen- 
ter les  roi».  ^  Nous  proposons  à  droite^;  on  dit  que  le 
S  rince  de  Mettemieh  donne  un  mauvis  conseil;  on  te 
gauche:  qn  dît 9  ^yla  question  se  complique,**  et  «n 
'VOu4rait  qu'un  homme  qui  n'a  rien  à  désirer,  qui  pour- 
rait être  plus  heureux  dans  une  yie  privée  que  dans  sa 
place,  qui  sacrifie  tout  son  temps  aux  affaires,  soit  mis 
hors  la  loi  par  les  souyerains.  Si  les  rëyolutionnaires 
avaient  cette  idëe ,  ce  serait  extrêmement  juste  ;  mais 
qu^un  souverain  Paît,  je  vous  avoue  que  je  ne  le  com- 
prends pas.** 


43. 

Note  verbale  remise  par  le  général 

compte  Krasinski  au  prince  de  Met- 

ternichj  à  l^ienne^  le  6  juin  1829* 

Votre  Altesse  m'ayant  demanda  de  lui  exposer  les 
bruits  qui  courent  dans  le  public,  et  qui  peuvent  avoir 
donne  de  l'ombrage  \  ma  cour,  je  m'empresse  de  ré- 
pondre à  ce  désir  avec  cette  entière  confiance  dont  elle 
a  iié  la  première  à  me  donner  l'exemple. 

Les  mesures  qui  ont  é\6  successivement  prises  de- 
puis deux  ans  ayant  replacé  l'armée  Autrichienne  sur 
un  pied  de  paix  respectable ,  on  ne  voit  pas  quel  est 
le  but  du  nouveau  recrutement,  qu'on  dit  fort  con- 
sidérable. 

On  veut  en  même  temps  faire  revivre  la  landwehr^ 
restreindre  l6  nombre  des  individus  exempts  de  ce  ser- 
vice «  et  la  faire  réunir  pendant  deux  mois  en  automne. 
*  Dans  le  courant  de  l'année  passée ,  chaque  régiment 
de  cavalerie  a  re^u  250  à  400  remontes;  cette  année- 
ci  on  a  ordonné  'd'acheter  des  chevaux  d'artillerie  et 
de  train. 

Dans  la  capitale  même,  on  enrAte  avec  beaucoup 
de  sévérité  des  ouvriers  de  toute  espèce ,  pour  pouvoir 
confectionner  des  objets  d'équipement  et  de  harnache- 
ment pour  les  magasins  militaires. 

Dans  les  arsenaux  et  les  fabriques  d'armes,  il  règne 
nne  activité  extraordinaire. 

On  envoie  continuellement,  par  le  Danube,  de  l'ar- 
tillerie et  des  munitions  en  Hongrie;  on  les  embarque 
tonjours  de  nuit. 

•  Dd2 


w 


420     ^  Rapport  du  Colonel  Kainm^h 

18C9  Depuis*  l'annéo  passée  que  ces  envois  successiis  ont 
commencé  |  les  forteresses  de  la  Hongrie  doivent  être 
amplement  fournies  du  nécessaire.  11  pacattryU  donc 
qtte  ces  objets  reçoivent  une  autre  destination. 

La  plupart  des  commandans  généraux  ont  été  réunis 
à  Vienne  depuis  plusieurs  semaines,  et  ont  eu  des  con^ 
férences.  La  même  chose  a  eu  lieu  en  1809,  avant 
l'ouverture  de  la  campagne. 

Cela  indique  Pintention  de  prendre  une  mesure  mi- 
litaire fort  importante. 

On  pense  à  renforcer  les  régimens  Hongrois. 

Rassemblement  de  troupes  en  Transylvanie. 


44- 

Lettre  du  colonel  Kavanagh,  premier 

référendaire  du   conseil   auîique  de 

guerre^  au  prince  de  Metternich. 

Vienne ,  d  juin  1829. 

En  renvoyant  \  Votre  Altesse  la  liste  des  question» 
qui  m'ont  été  communiquées,  )'ai  l'honneur  d'y  joindre 
les  réponses  suivantes. 

L   Eteadae  du   recrutement  4^n9  les  années  1828 

et  1829. 

On  créa  en  Autriche  en  18Q8  un  système  appelé 
système  de  réserve,  d'après  lequel  on  levait  sur  les 
populations'*')  un  certain  nombre  d'honimes  pour  cha- 
que régiment,  on  les  exerçait  durant  trois  semaines 
par  an,  et  on  les  renvoyait  ensuite  pour  n'en  rappeler 
que  la  'partie  dont  le  régiment  respectif  avait  besoin 
pour  se  trouver  au  complet.  Sur  la  proposition  de  feu 
le  feld-maréchal  prince  de  Sch wartzemberg ,  ce  système 
prit  une  telle  extension,  que  la  réserve  se  monta  jus- 
qu'à 2300  hommes  par  régiment  ;  mais  d'un  autre  cAté 
on  réduisit  chaque  compagnie  à  cent  hommes,  sur  cent 


soixante  qu'elle  avait  toujours  eus,  sur  le  pied  de  paix» 
depuis  le  règne  de   l'impératrice  — 


Marie  Thérèse.     Par 


*)  D*ua  district  partlcutier  de  recrotemeot. 


'    au  Prince  de  Meiternich.  421 

suite  des  mesorea  dont  nout  venons  dé  parler,    il  n'j  1829 
a  pas  eu  de  recrutement  pendant  plusieurs  années. 

Cependant  ce  système  dé  réserve  entraînait  de  nom- 
breux inconvéniens  qu'on  n'avait  pas  prëvus,  et  dont 
le  plus  grand  consistait  dans  Tâge  trop  avance  qu'attei- 
gnaient les  hommes  de  la  réserve  pendant  la  paix^  avant 
d'être  incorporas  à  leur  tour  dans  les  r^gimens.  On 
voyait  s'accroître  ainsi  le  nombre  des  invalides  au  mu  • 
lieu  de  la  paix.  Far  un  billet  autographe  (hand-billet) 
du  10  décembre  1824,  sa  Ma)estë  l'Empereur  demanda, 
qu'on  lui  ftt  des  propositions  pour  remédier  à  ce  mal  : 
on  les  lui  présenta  sur  le  protocole  ci-joint  du  22  jan- 
vier 1825,  après  avoir  recueilli  là-dessus  les  avis  du  con- 
aeil  d'Etat.  Conformément  aux  opinions  émises  par  le 
conseil  Aulique  et  par  le  conseil  d'Etat,  8a  Majesté 
jugea  convenable  de  dissoudre  entièrement  l'établisse- 
ment  de  la  réserve,  qui  fut  par  conséquent  abolie  dans 
toute  la  monarchie* 

La  résolution  impériale  du  4  août  1827  (ci-jointe 
en  copie),  confirmative  des  propositions  du  protocole 
du  22  janvier  1825,  et  portant  abolition  du  système 
de  réserve,  rétablit  l'ancien  complet  de  Finfanterie  sur 
le  pied  de  cent  soixante  hommes  par  compagnie.  Ce 
retour  aux  anciens  usages  occasiona  les  recrutemens  de 
1827  et  de  1828,  qui  furent  nécessairement  plus  consi- 
dérables puisqu'il  fallait  donner  leur  congé  aux  soldats 
enrâlés  en  1813  et  1814  dont  le  temps  de  service  ve- 
nait d'expirer. 

L'obligation  du  service  militaire  n'étant  que  pour 
14  ans,  tous  les  soldats  enrôlés  en  1815  où  le  recrute- 
ment fut  très  considérable  à  l'occasion  du  débarquement 
de  Napoléon  à  Ântibes,  seront  renvoyés  chez  eux  dans 
le  courant  de  1829:  pour  les  remplacer,  il  faudra  donc 
également  avoir  recours  à  une  forte  levée  d'hommes. 

L'entière  tendance  de  ces  mesures  est  toutefois  pu- 
rement pacifique*),  comme  l'époque  de  leur  adoption, 
de  1824  à  1827,  bien  avant  la  bataille  de  Navarin  »  le 
prouve  suffisamment. 


*)  Le  premier  recratemeat  pour  porter  les  compagnies  d*in- 
faaterie  à  cent  soixante  hommes  fut  ordonné  le  4  août  1827,  l'an- 
basaade  russe  i'arait  mandé  dans  le  temps  à  sa  cour. 


422      ^  Rapport  du  Colonel  Kàvanagh 

182tt  II.   Rétahliësement  de    la  lundwehr  et   limitation 

des  affranchipaemens  du  service. 

  rëpoque  où  Ton  discutait  les  mesures  ci-dessus 
ëaoDcéeSy  on  adopta  aussi  de  nouveaux  principes  de 
recrutement  et  on  abolit  plusieurs  affranchissemens  du 
service  y  qui  dataient  encore  du  temps  ou  Pobligation 
du  seruice  militaire  s^étendait  à  la  pie  entière  du 
soldat.  Ces  cbangemens  remontent  au  plus  haut  à 
Tannée  1825.  Dans  le  protocole  déjà  cité,  on  avait 
traité  aussi  de  l'organisation  de  la  landw ehr,  abandonnée 
depuis  182t|  De  toutes  les  propositions  faites  sous  ce 
rapport  par  le  conseil  Aulique,  la  seule  que  Sa  Maje- 
sté approuva,  par  sa  résolution  du  2  mars  1829,  fut 
celle  qui  consistait  à  mettre  au  complet  sur  papier  les 
listes  de  la  landwehr,  pour  compenser  son  décroisse- 
ment  par  décès  et  autres  causes.  Le  projet  présenté 
en  1829  d'exercer  la  laodwehr  pendant  quinze  jours 
de  J'anuée ,  conformément  a  son  organisation  primitive, 
fut  rejeté  par  des  motifs  dMconomie  "') ,  aussi  bien  que 
le  projet  d'ajouter  un  officier  pensionné  à  chaque  com- 
pagnie, qui  n'en  compte  \  présent  qu'un  seul.  Dans 
les  seconds  bataillons  de  la  landwehr  toutes  les  places 
d'officiers  sont  vacantes,  comme  on  peut  s'en  convain- 
cre par  Talmanach  militaire,  et  même»  parmi  les  com- 
mandans  de  ces  bataillons,  on  en  trouve  plusieurs  âgés 
de  soixante-quatorze  ans  et  plu».  11  n'y  a  donc,  sous 
tous  ces  rapports,  aucune  indication  d'un  surcroît  d'ac- 
tivité militaire. 

IIL  La  Remonte. 

Par  économie,  on  avait  laissé  la  cavalerie  pendant 
dix  ans  sur  pied  inférieur  au  pied  de  paix,  et  on  gar- 
dait des  chevaux  bien  vieux  dans  les  régimens.  On 
sentit  enfin  le  besoin  de  la  remonter  l'année  passée, 
mais  sur  cJiaque  centaine  de  chevaux  nouvellement 
achetés  on  permit  d^en  prendre  quarante  âgés  seu- 
lement de  quatre  ans,  ce  qui  indique  suffisamment 
des  dispositions  pacifiques.     On  vient   d^arréter   tout  à 


*)  L'empereor  François  a?ait  penonnellement  commiioîqoé  à 
Son  Bxeelleace  l'ambasMilenr  (de  Rii«ie)  qa'on  rasieablerait  et 
ferait  exercer  la  landwehr.  Celui-ci  l*a  déjà  rapporté  à  sa  cour, 
et  le  poblic  croit  que  ce  fait  aara  lien. 


\ 


au  Prince  de  Metternich.  423 

fait  la  remonte  dans  les  rëgimens  ile' dragons  et  de  cui-  1829 
rassâers. 

On  la  recommencerai  peu  à  peu,  après  les  revues 
d^automne.  Le  transport  des  chevaux  qu'on  tire  de  la 
Russie  pour  cavalerie  Wgère  aura  Heu  dans  le  mois  de 
juillet  et  d'août.  Ce  qu'on  a  ayanctf  par  rapport  à  la 
remonte  du  train  de  rartillerie  est  de  pure  invention 
et  dénué  de  tout  ^fondement  *).  Dans  toute  la  mo- 
narchie on  n*a  pas  achète  cent  chevaux  pour  l'artillerie 
et  son  train.  On  emploie  au  service  des  caissons  les 
chevaux  de  dragons  et  de  cuirassiers  juges  incapables 
de  continuer  \  rester  dans  les  rëgimens. 

IV.  Sellerie  et  harnacJiement. 

On  s'est  occupe  de  cet  objet ,  puisqu'il  j  a  néces- 
sité d'avoir  toujours  une  quanfitë  suffisante  de  ces  ar- 
ticles dans  les  dépôts  du  train ,  de  même  qu'il  est  in- 
dispensable d'%voir  ses  arsenaux  bien  garnis.  Ce  .sont 
des  nécessités  communes  ^  toute  monarchie  bien  gou- 
vernée. 

Le  major  Aschbauer,  chargé  de  l'inspection  de  ces 
dépôts f  se  trouvait,  par  suite  de  maladie,  hors  d'état 
de  les  visiter  depuis  plusieurs  années.  Après  sa  mortj 
son  successeur  trouva  qu'il  y  avait  une  si  grande  quantité 
d'articles  de  sellerie  et  de  harnachement  endommagés, 
qu'il  fallut  procéder  è  les  faire  vendre  à  l'enchère  dans 
toutes  les  provinces  à  la  fois.  Par  une  simple  consé- 
quence, on  a  donc  dA  déployer  dans  cette  branche  plus  ' 
d'activité  pour  remplacer  successivement  tout  ce  qui 
manquait  et  tout  ce  dont  on  ne  s'était  pas  occupé  pen* 
dant  un  espace  de  temps  assez  long  **). 

V.  Arsenaux  et  fabriques  d^armes. 

Les  travaux  sous  ce  rapport  se  bornaient  à  la 
confection  d'un  nombre  fort  borné  d'armes  à  feu, 
dans,  le  but  de  donner  quelque  emploi  aux  ouvriers  et 


*)  Do  acbst  considérable  de  chevaux  avait  été  commBodé  en 
Bohénie:  on  le  faisait  monter  à  quarante  mille,  d'où  Ton  inféra 
qa'oae  partie  servirait  poar  l'artillerie  et  le  train.  Cet  achat  fut 
snspedda  le  4  mai  dernier. 

**)  On  reconnaît  donc  en  général  que,  par  rapport  à  Tinfante- 
rie,  à  la  laadwebr,  à  b  cavalerie  et  au  iiaraacbement,  l'armée 
avait  été  négligée  et  qu'on  y  a  réorganisé  simnâtanément  ces  quatre 
branches  du  service. 


n 


434       Rapport^  du  Colonel  Kaponagh 

}tt9  conipUter  la  r^sery»  nécessaire  pour  nn  double  re- 
change des  armes  k  feu  dahs  Tannëe.  On  a  eu  besoin 
de  bien  peu  d'activitë  pour  ceki  puisque  le  nombre  de 
fusils  de  l'ancien  et  de  nouveau  modèle  se  monte  à 
sept  cent  soixante  mille.  Pour  ks  canons  de  tout  ca- 
libre,  il  7  en  a  aussi  une  quantité  qui  excède  de  beau- 
coup la  demande.  Cette  ënumëration  ne  comprend  pas 
les  armes  qui  se  trouvent  dans  les  r^imens. 

VI.   Transport  d^artiUerie  et  de  munitions  en  Hon^ 

grie. 

J'ai  entendu,  moi-même,  a£Ermer  qu*on  avait  vu 
cent  quarante  pièces  de  canon  auxquels  ont  aurait  fait 
passer  la  Danube  il  Presbourg*)»  tandis,  qu'après  en- 
quête, il  s'est  trouvé,  que  cet  envoi  se  bornait  }l  dix 
pièces  de  nouvelle  construction,  destinées  à  des  épreu- 
ves qu'on  devait  faire  dans  la  plaine  de  Pesth. 

Comme,  d'après  les  rëglemens,  une  l^vre  de  poudre 
est  destinée  annuellement  par  soldat  d'infanterie  pour 
l'exercice  2i  feu,  et  deux  cents  quarante  charges  par 
compagnie  d'artillerie,  on  peut  facilement  calculer  que 
chaque  annëe  il  faut  plus  de  huit  cents  quintaux  de 
poudre  pour  toutes  les  troupes  qui  se  trouvent  en  Hon* 
grie,  Slavonie,  dans  le  Bannat,  en  Transylvanie  et 
sur  la  frontière  militaire.  Une  partie  de  cette  pou- 
dre est  fabriquée  en  Hongrie,  mais  la  maîeure  partie 
est  envoyée  des  magasins  situés  entre  Laxembui^  et 
Neustadt,  à  cause  de  la  facilité  du  transport  sur  le 
Danube. 

Si  nous  ajoutons  qu'une  partie  des  munitions  se  dé- 
tériore avec  le  temps  et  qu'il  faut  la  renouveler  dans 
les  dépots  des  forteresses,  on  comprendra  que  la  Hon- 
grie a  besoin  d'un  envoi  considérable  de  munitions  de 
guerre  tous  les  ans,  sans  qu'il  y  ait  en  cela  des  inten- 
tions hostiles  quelconques. 

Il  est  certain  que  des  articles  d'artillerie  n'ont  pas 
été  embarqués  de  nuit,  à  moins  que  des  opérations  qui 
se  sont  prolongées  dans  la  soirée  ou  ont  commencé  de 
très  grand  matin  n'aient  donné  lieu  2i  la  supposition  de- 
transports  nocturnes.     Il  serait  d'ailleurs  impossible  de 


*)  Cela  explique  lei  bruits  sur  les  transports  d*artHlerie.'  Du 
reste  que  Pou  affirme,  si  Ton  Faut,  TeoilNirqtteoieot  de  cette  artih- 
lerie  se  taisait  toujours  de  nuit. 


au  Prince  de  Meiternich.  425 

vouloir  faire   seorètemeDl  de   pareils  ienyoîs  'Jusqu'aux  lêM 
fronti&res  de  la  monarchie  f    puisque   la   population  de 
SlaYonie  se   compose  en  entier  de  Grecs  du  rit  schis- 
matique. 

y\l.   Réunion  des  généraux  commandans  en  chef 

à  Vienne. 

Cette  réunion  \  M  purement  accidentelle  '^) ,  comme 
il  est  prouve  par  les  demandes  de  congé,  dont  j'ai  l'hon- 
neur de  vous  transmettre  ici  les  originaux*  Le  com- 
mandant de  la  Gallicie,  prince  de  Hesse-Hombourg,  re- 
venait dej'arméey  le  comte  Giulaj  arrivait  de  la  Bo- 
hême pour  consulter  le  docteur  Marenzeller  sur  Pëtat 
de  santë  de  sa  femme,  le  comte  Harrach  ëtait  mourant, 
Farchiduc  Ferdinand  est  venu  vok  sa  mère  malade, 
Fresnel  alla  en  Gallicie  pour  voir  ses  terres  et  n'a  pas 
passé  par  Vienne.  Tomassich  de  la  Dalmatie  n'est  pas 
arrivé  jusqu'à  ce  moment;  Frimont  fut  appelé  à  siéger 
dans  une  commission  spéciale  \  après  le  départ  des  au- 
tres généraux.  Ainsi  l'apparence  d'une  combinaison  po« 
lîtique  s'évanouit. 

VIII.  Augmentation  des  régimens  hongrois. 

Elle  n*a  pas  eu  lieu  ^).  D'après  un  décret  de  la 
dernière  diète  ,  les  enrdlemens  volontaires  prescrits  par 
la  diite  de  1807  doivent  continuer.  Ils  suffisent  à  peine 
pour  couvrir  les  diminutions  successives  pendant  la  pais. 

IX.  Troupes  assemblées  en  Transylvanie. 

D'après  l'état  du  cantonnement  "des  troupes  dans 
cette  province,  dressé  par  le  général  commandant  lui- 
méme/^^),  des  trois  régimens  nationaux,  Mescery,  Wac* 

*)  Cette  réasioB  fat  aocidentsile ;  il  est  évident»  ma»  pour- 
quoi nier  que  ces  généraux  aient  tenu  des  conférences?  Il  est 
vrai  qu'ils  ne  sont  pas  tombés  d'accord  sur  l'objet  soumis  à  leurs 
délibérations ,  à  savoir  lldée  de  substituer  aux  commandemens  gé- 
néraux une  organisation  de  Tarmée  en  corps,  mais  ces  délibéra- 
tions n'ont  pas  moins  eu  lieu. 

**)  On  n'avait  pas  dit  qu'elle  eàt  en  Heu,  mais  qu^on  y  a  songé 
et  que  cette  idée  ne  fut  abandonnée  que  lorsqu'on  vit  l'impossibi- 
lité absolue  d'augmenter  les  enrôlemens  aux  frais  des  comitats» 
comme  on  en  avait  eu  l'intention. 

***)  Le  général  Krasinski  possède  une  copie  de  cet  état  de  can- 
tonnement, dont  l'original  communiqué  au  prince  de  Metternicfa 
était  signé  par  le  général  Molir,  et  daté  du  12  novembre  1828. 


426       Rapport  du  Colonel  Kapanagh 

mO  9MaM  ef'Leioiiigea  (autrefois  S^pienf)\  il  n'y  a  eo 
Traasylvanie  qu^ua  seul  rëgîment  entier  (Wacquaot), 
deux  bataiUoas  de  Leioiiigea  el  un  bataillon  de 
Mescery ,  en  tout  six  bataillons  d'infanterie  ^  un  ré* 
gimaot  de  dragons  et  un  régiment  de  hussards  station- 
nés en  permanence.  De  plus,  loraqae  le  corps  •mo- 
bile d'Italie  fut  placé  dans  les  provinces  où  son  en- 
tretien devenait  moins  coûteux  |  et  que  le  conseil  An- 
tique proposa  d'envoyer  un  bataillon  du  régiment  de 
Spleny  en  Transylvanie  pour  mettre  le  régiment  Bene- 
zur  dans  Temeswar,  et  porter  le  r^iment  Mazuchelli 
du  côté  de  son  district  de  recrutement  en  Gallicie ,  8. 
M.  l'Empereur  ne  confirma  point  cette  disposition,  ni 
celle  qui  avait  pour  but  de  rapprocher  le  régiment  Vey- 
der  de  son  district  de  recrutement. 

Il  est  donc  évident  que  rien  ne  justifie  les  supposi- 
tions d'intentions  hostiles  de  notre  part  et  que  noua 
avons ,  au  contraire ,  évité  avec  soin  tout  ce  qui  aurait 
pu  en  avoir  l'apparence. 

Dans  l'année  courante,  il  n'y  aura  même  pas  de  con- 
centration 'de  cavalerie  dans  le  but  de  manoeuvrer.  Sur 
les  annexes  A  et  B  relatifs  à  la  question  n^  1|  Votre 
Altesse  trouvera,  marquée  en  rouge,  la  date  de  l'ordre 
de  Sa  Majesté,  pour  faire  prendre  en  considération  les 
modifications  dans  le  système. du  recrutement ^  la  date 
des  conférences  qui  eurent  lieu  à  cette  occasion,  et  les 
qaeHions  posées  par  Sa  Majesté.  Ces  endroits  des  an- 
nexes prouvent  que  tout  ce  qui  a  eu  lieu  à  ce  sujet  a 
été  arrangé  bien  avant  l'époque  des  circonstances  aux- 
quelles on  voudrait  maintenant  attribuer  ces  mesures. 

La  première  page  contient  déjà  ces  indications  et 
rend  superflue  la  lecture  de  tout  le  reste  du  protocole. 

La  pièce  B  prouve  que  le  recrutement  a  commencé 
en  1827,  avant  la  guerre  de  la  Russie  contre  la  Tur- 
quie, et  sans  que  des  sommes  extraordinaires  aient  été 
affectées  à  ce  qu'on  a  jugé  nécessaire  à  ce  sujet.  Ces 
annexes  ne  sont  que  des  copies ,  mais  il  eSt  facile  d'a- 
percevoir qu'ils  n'ont  pas  été  fabriqués  pour  servir  de 
réfutation  aux  questions  qu'on  nous  fait  aujourd'hui. 

Les  annexes  qui  se  réfèrent  à  Ml  question  n^^II  con- 
tiennent soulignés  en  rouge  les  passages  remarquables 
suivans:  ji»  La  mention  de  Tfige  avancé  de  deux  chefs 
de  bataillon  de  la  landwehr,  ce  qui  prouve  que  cette 
troupe  n'est  pas  du  tout  prête  à  marcher.     B.  Une  ré 


au  Prince  de  Meiiernich.  427 

solution  impériale  de  1825 ,  ordonnant   dUKrentes   ré-  1919 
clacHons,  entre  autre  l'abolition  du  plàcemeitt  d'officiers 
dans  les  vingt  seconds  batttllona  de  la  landwehr. 

Ces  deux  preuves  se  trouvent  sur  des  pièces .  origi- 
nales. Je  pri^vab  Votre  Altesse  de  Jeter  les  yeux ,  it 
cette  occasion  )  sur  la  feuille  annexée  à  la  page  6  du 
protocole  mentionné  sous  le  n^  I. 

La  pièce  a9  IV  prouve  que  les  réorganisations  dans 
l'armée  reposent  sur  une  mesure  tout-à-fait  générale,  et 
ne  sont  aucunement  calculées  sur  les  besoins  du  moment. 

Si  l'on  voulait  appuyer  sur  des  documens  notre  ré- 
ponse à  la  troisième  question,  on  aurait  besoin  de  faire 
des  extraits  d'actes  trop  volumineux  pour  qu'on  puisse 
les  rassembler  bien  vite.  La  même  remarque  s'applique 
aussi  à  nos  réponses  aux  questions  IV,  V  et  VI.  Si 
toutefois  Votre  Altesse  désirait  avoir,  ces  extraits,  {e  les 
lui  enverrais  plus  tard. 

Les  annexes  au  n9  VII  contiennent  en  originaux  les 
demandes  de  coaigé  présentées  par  les  généraux  com- 
mandans  des  provinces  |  et  Ifis  décisions  de  Sa  Maje8|é 
à  leur  égard. 

Pour  prouver»  en  réponse  à  la  question  VIII,  que 
les  régimens  hongrois  n*ont  pas  été  renforcés ,  ^aurais 
dû  annexer  les  résolutions  de  la  dernière  diète,  mais 
}e  ne  les  «vais  pas  sous  la  main.  Du  reste,  elles  sont 
imprimées  et  n'ont  pas  été  du  tout  secrètes. 

Dans  l'état  de  cantonnement  des  troupes,  en  réponse 
à  la  question  n<>IX,  aussi  bien  que  dans  la  décision  de 
Sa  Majesté  qui  se  rapporte  aux  corps  retirés  d'Italie,  on 
a  marqué  en  rouge  les  passages  qui  peuvent  servir  de 
preuves  pour  épargner  la  peine  de  lire  les  documens 
en  entier.^ 

En  m'empressant  de  répondre  ainsi  aux  ordres  de 
Votre  Altesse,  je  la  prie  de  vouloir  bien  me  faire  re- 
stituer mes  documens,  et  fai  l'honneur  d'être,  etc. 

Signé:  Kavavach,  Colonel. 


428     Dépêche  des  Envoyés  Russes  à  Londres 

45. 

Dépêche  du  Prince  de  Lieven  et  du 
Comte  de  Matuszewitz  à  Landres 
adressée  au  Comte  Nesselrode ,  Mi-- 
nistre  des  affaires  étrangères  à  St. 
"  Petersbourg.  .  En  date  du   tV  Juin 

1829. 

Le  courrier  porteur  des  dëpéches  de  Votre  Excellence 
dat^s  du     ,  ,   ■   e8t  arrive  ici  le     •    ,   ■   dernier.    Nous 

I  jain  7  Juin 

attendions  son  arrivée  avec  la  plus  grande  impatieocei 
à  rapproche  de  la  clôture  de  la  session  présente 
du  Farlamenty  le  cabinet  anglais  nous  manifestait  le 
dësir  tous  les  )ours  croissant  i  de  savoir  si  le  Proto- 
cole du  2t  Avril  obtiendra  l'approbation  de  l'Empe* 
rêuri  et  si  S.  M.  J.  consentira  à  modifier  l'extension 
'  que  le  contre-amiral  Ricord  venait  de  lui  donner  par . 
rapport  au  blocus  des  Dardanelles. 

Ces  deux  circonstances  ne  pouvaient  qu'exercer  une 
influence  matérielle  sur  le  discours  de  clôture;  aussi 
Lord  Aberdeen,  presse  par  le  Duc  de  WelUngtoui  avait* 
il  fréquemment  insisté  dans  les  entrevues  confidentielles 
qu'il  eut  avec  nous  ainsi  qu'avec  le  chargé  d'Affai^^s  de 
France,  sur  la  nécessité  d'un  Protocole  y  qui  délivrerait 
le  gouvernement  anglais  des  embarras  occasionnés  par 
le  blocus  des  côtes  de  Roumélie.  Quoique  Lord  Aber- 
deen  se  soit  toujours  exprimé  \  ce  sujet  avec  une  gpande 
modération,  quoique  M.  de  Roth  ait  reçu  un  ordre  po- 
sitif de  lui  représenter  que  le  cabinet  des  Tuileries  con- 
sidérait tout  nouveau  Protocole  comme  entièrement  in- 
utile y  quoiqu'enfin ,  dans  le  développement  de  la  même 
opinion ,  nous  lui  ayons  prouvé  qu'il  nous  serait  im- 
possible f  avant  le  retour  de  notre  courrier ,  de  tenir 
un  langage  positif  sur  des  afTaires  si  délicates,  toujours 
était-il  que  nous  avions  raison  d'entrevoir  des  graves 
inconvéniens  dans  la  prolongation  de  tous  ces  délais, 
et  que  nous  devions  nous  attendre  à  voir  le  ministère 
anglais  dans  le  doute  s'il  doit  publier  nos  blocus  et  les 
rendre    obligatoires    pour   les  sujets    britanniques,   ou 


au  Comte  de  Neaselrode,  429 

bien  calmer  le  malabe  et  la  jalousie  que  de  pareilles  1889 
m&ures  proToqaent  ici»  nous  demander  saA  autire  re-» 
tard  des  réponses  précises,  également  difficiles  h  faire 
comme  à  refuser.  Le  courrier  de  Votre  Excellence 
a  mis  fin  à  cette  pénible  alternative,  et  nous  nous  sommet 
appliqués  à  remplir,  sans  perte  de  tempt,  les  ordres 
qu'il  nous  apporte. 

Nous  ne  pouvions  pas  nous  dissimuler  que  Fidée 
du  blocus  d*£nos  provoquerait  qaelquf  discussion  avec 
le  cabinet  de  Londres  ^  qu'elle  ne  répondra  pas  k  ses  *' 
espérances,  que  la  presse  publique  saisira  cette  occa* 
sien  pour  ameuter  de  nouveau  contre  nous  les  passions 
qui  animent  la  nation  anglaise  dès  qu'il  .s'agit  d'une 
question  maritime  ou  commerciale  quelconque,  et  que 
cette  discussion  pourrait  réveiller  la  .question  assoupie 
de  Texercice  dé  nos  droits  de  puissance  belligérante  dans 
l'Arcbipel;  cependant  afin  de  ne  faire  aucune  concession 
sans  une  nécessité  évidente  et  surtout  pour  contribuer 
autant  que  possiUe  II  la  réalisation  des  désirs  de  Sa 
Majesté  Impériale,  nous  nous  sommes  décidés  ii  insiste» 
sur  le  blocus  d'Enos,  à  développer  les  motifs  en  faveur 
de  cette  mesure,  et  à  n'user  de  notre  pouvoir  de  céder 
sur  ce  pwnt  qu'au  moment  oà  cela  deviendrait  indis* 
pensable  pour  ne.  pas  compromettre  des  intérêts  d'un 
ordre  s^upérieur.  <       . 

Nous  représentâmes  à  lord  Aberdeen  que,  d'un  côté, 
le  golfe  d'Enos  se  joint  2i  celui  de  Siaros,  et  qu^il  de- 
venait nécessaire  «de  bloquer  Tun  comme  l'autre  pour 
empécber  Fapprovisionnement  de  Constantinople  f  que, 
de  l'autre ,  Anidvinople  tirait  également  dea  provisions 
par  le  golfe  d'Enos,  et  que  nous  devions  considérer 
comme  une  Chose  essentielle  de  ne  pas  permettre  de 
faire  psirvenir  des  vivres  à  l'armée  camp^  aux  envi- 
rona  de  cette  dernière  cité.  Qu'ainsi,  cette  opénitioa 
nous  offrait  un  double  avantage.  Que,  par  snite  de  la 
proximité  d'Enos  avec  les  Dardanelles,  il  faulct>nsidé'4 
rer  acm  blocus  comme  une  conséquence  inévitable'  do 
blocQS  de  ce  détroit.  Nous  expliquâmes,  en  outre,  qu'en 
réalité ,  ce  blocus  n'en  était  pas  un  datfs  la  stricte  ac- 
ception du  mot,  et  qu'il  ne  faisait  subir  aucune  perte 
au  commerce,  car,  en  fait,  le  commerce  d'exportation 
continue  de  jouir  d'une  pleine  liberté,  et  qnant  aux 
bléa*  jamais,  ou  bien  rarement,  les  importait«on  ici  de 
la  Méditerranée.     Cette  sorte  d'importation  n'avait  lieu 


430    Dépêche,  dea  Envoyée  *  Russes  a  Londres 

lg29qu^en  tempB  de  guerre  ;  mais  le  commerce  pacifique^  le 
commerce  habituel  du  Levant ,  ne  se  trouvera  soumis 
è  aucune  restriction  par  suite  de  nos  blocus,  et  ne  prtf- 
•entera  par  conséquent  aucun  sujet  légitime  de  plaintes. 
Les  considérations  d'intérêt  commercial  n'ont  donc  rien 
à  démâer  avec  nos  mesures ,  auxquelles  nous  donnons 
au  reste  l'application  la  plus  restreinte,  et  nous  avons 
tout  Heu  de  croire  qu'une  politique  si  généreuse  ne 
pourra  qu'être  appréciée  pour  un  gouvernement  comme 
celui  de  la  Grande-Bretagne 

A  cette  déclaration,  dont  le  duc  de  Wellington  pa- 
raîesait  vouloir  .se  servir  comme  d^un  épouponiail,  nous 
opposâmes  des  .raîaonnemena  tirés  de  k  politique  de 
l'empereur,  telle  qa'elle  se  produit  dans  ses  actes  comme 
dans  ses  paroles.  «NouH  répétâmes  ce  ^ue  Sa  Majesté 
Impériale  n^auait  jitinais  cessé  de  dire  par  rapport  3k 
la  cbiute  de  l'empire  ottoman.  Nous  relevâmes  son  lan- 
gage si  plein  de  modétationi  ses  mesurés  tovjours  adop* 
tfes  sôus  la  même  influence,  les*  concessions  fakce  à 
l'égatd  des  craintes  les  plus  gratuites,  les  garanties  pré- 
seitfées  encore  dans,  les  derniiree  communications  offi- 
cielles; enfin,'  la  nécessité  ou  nous  noos  trouverions 
d'expliquer  d'une  manière  défavorable  l'inquiétude  qi\'on 
parait  vouloir  propager ,  lorsque  tant  de  motifs  portent 
à  l'aconfiance*    .        . 

Eli  résumant  donc  la  question  du  blocus  d'Enos,  et 
en  admettant  qufon  .a  dA  apprécier  le  soin  que  Fem* 
pereuc  met  à  la  disenter  avec  ses  alliés  et  à  leur  com- 
muniquer le  vrai  but  de  ses  déterminations,  nous  nous 
appliquâmes  à  reproduire,  etc.   •    •    » • 


- . .  Nous  cr&ines  utiliê  de  lui  faire  sentir  alors ,  ssns 
sfliêun  détour,  qu'autant  l'empereur  était  disposé  à  s'en- 
tendre  avec  ses  alliés,  et  empressé  dd  fiùre  spontané- 
ment toiis  les  sacrif  ces  compatibles  '  avec  ses  intérêts 
quand  on  les  lui  demanderait  d'amitié,  entant  il  était 
résidu  jiiue  jamais  transiger  avec  sa  dignité,  à  ne  ja- 
mais céder  à  dte  menaces,  et  nlême  à  ne  jamais  les  ad- 
mettse.»  Nous  àjoutâmeis  que  de  tels  mojras,  joints  a 
des  soupçons  injustes,   auraient  des  suites  incalculables. 

Je  sais,  répondîs-je,    quel  est  le  poids  de  l'opinion 
publique  en  Angleterre;   je  l'ai  vue  changée  en  peu  de 


k 


au  Comté  de  Nesselrode.  431 

jours.  Elle  est  disposée  contre  nous  dans  cette  guerre^  182§ 
parce  qu'elle  nous  croit  agresseurs,  tandis  que  c'est  nous 
qui  ayons  éxé  attaqua;  parce  qu'elle  nous  impute  VxAée 
du  renversement  de  l'empire  ottoman^  tandis  que  nous 
déclarons  que  ce  n'est  pas  iM>tre  but;  parce  que/enfin, 
elle  croit  que  nous  suivons  une  jpolitique  ambitieuse 
contre  laquelle  nous  protestons.  Eclairer  ropiniou 
publique  sur  ce  point  serait  le  meilleur  moyen  de  la 
rectifier.  .         •        •        •         •        .        •        • 

Je  répondis  que  dans  aucune  guerre  au  monde  on 
De  peut  calculer  d'avance  tous  les  rësultats ,  puisqu'ils 
dépendent  du  succès  des  armes.  Mais  les  dëclaratious 
de  Pempereur  ont  suffisamment  expliqué  les  vues  qui 
l'animent.  Les  indemnités  pécuniaires  qu'il  pourrait 
demander  ne  seront  point  exorbitantes,  be  dépasseront 
pas  les  moyens  d'arrangement  que  la  Porte  peut  raison- 
nablement présenter.  Quant  à  la  garantie  du  Kbre  pae- 
sage  du  Bosphore ,  cela  constituait  une  de  nos  n^essi- 
tés,  car 9  enfin,  la  libre  navigation  du  Bosphore  et  la 
prospérité  d'une  partie  des  possessions  de  l'empereur 
se  trouvent  liées  par  une  chaîne  iudissoltible.  Noue  ne 
pouvions  pas  permettre  que  le  caprice  d'un  visir  ou  ce- 
lui d^tfne  sultane  favorite  arrétftt  à  volonté  tout  le  mou- 
vement du  commerce,  tous  les  progrès  de  l'industrie 
publique  et  particulière  dans  un  grand  nombre  de  nos 
provinces.  Nous  ne  pouvions  pas  livrer  de  pareils  in- 
térêts à  la  dis^tion  d'un  gouvernement  barbare,  mais 
ces  intérêts  ne  sont  pas  uniquement  les  nôtres.  La  li-^ 
berté  du  commerce  dans  la  mer  Noire  importe  égale- 
ment à  toutes  les  puissances  européennes  et  en  parti- 
cuKer  à  l'Angleterre.  Ainsi,  au  lieu  d'avoir  quelque  • 
chose  à  objecter  à  nos  demandes,  on  sera  forcé,  après 
examen,   de  les  trouver  à  la  fois  utiles  et  justes.  '      ; 

On  pouvait  craindre  que  les  événemehs  n'entrafnas- 
sent  l'empereur  au-delà  des  bornée  qu'il  s'était  prescri* 
tes  lui-même,  ce  qui  occasionnerait  un  bouleversement 
en  Europe.  Mes  répliques  avaient  pour  objet  de  prou- 
ver que  ce  cas  était  inadmissible.  Je  déclarai  que  je 
ne  pouvais  pas  supposer  de  pareils  événemens ,  que 
fon  poussait  les  suppositions  au-delà  de  toute  pro^ 
babitîté.  Lord  Aberueen  ne  pouvait  ignorer  que  dans 
ce  cas  l'empereur  se  trouverait  dans   ^obligation  de 


432     Dépêche  des  Envoyés  Russes  à  Londres 

1829  consulter  ses  alliés ,  et  qu^un  état  de  choses  défi* 
nitif  ne  pourrait  s^établir  sans  leur  assentiment  et 
leur  participation.  Je  saisis  cette  occasion  pour  faire 
remarquer  à  lord  Aberdeen  que,  du  moment  où  l'on 
rendait  justice  à  notre  cabinet  y  il  serait  convenable  de 
le  manifester  en  public  et  de  s'abstenir  de  toute  me- 
sure directe  ou  indirecte  qui  fit  croire  à  des  dbpo* 
sitions  trop  favorables  \  la  Porte  de  la  part  de 
l'Angleterre  y  et  qui  Vencouragedt  ainsi  dans  sa  ré-» 
sistancSm  Nous  n'ayons  jamais  prononce  un  seul  mot 
de  plainte  à  ce  sujet,  mais  il  nous  serait  facile  de  prou- 
ver que  plus  d'une  démarche  du  gouvernement  anglais 
avait  produit  nécessairement  de  tels  effets  |  et  nous 
avons  au  moins  le  droit  de  compter  que  de  pareils  in- 
oidens  ne   se   renouvelleront  plus.        •        •        •        • 

Nous  avons  tenu  à  ne  pas  laisser  ignorer  à  Votre 
Excellence  tous  les  détails  de  ces  intéressantes  conver- 
sations* 

Persuadés  que  dans  le  moment  actuel  notre  intérêt 
principal  consiste  à  conserver  aussi  long-temps  que  pos« 
sible  les  dernierjS  anneaux  de  Palliance  établie  par  le 
traité  du  6  juillet,  qu'il  nous  faut  avant  tout  gagner  du 
temps  et  nous  assurer  la  sécurité  nécessaire  p^^  lo 
succès  de  nos  opérations  militaires;  nous  n'avons  pas 
hésité  un  moment  à  profiter  des  pouvoirs  dont  nous  ve* 
nons  d'être  munis,  pour  obtenir  ces  résultats  majeurs 
par  le  sacrifice  d'un  blocus  qui  n'a  aucune  importance 
relative. 

Nous  ajouterons  qu^en  méditant  le  langage  du  duc 
Wellington  et  de  lord  Aberdeen,  on  j  aperçoit- l'in- 
quiétude des  embarras  que  pourrait  susciter  tôpte  dis- 
cussion  parlementaire»  et  la  crainte  non  mouw  réelle 
de  *nous  indisposer  sérieusement.  Le  premier  ministl^ 
s'est  amendé  dès  qu'il  s'est  aperçu  que  ses  discours  et 
ses  bravades  me  serviraient  qu'à  troubler  la  paix  qui 
lui  est  nécessaire.  On  voit  qu'il  écarte  et  redoute  même 
l'examen  de  la  situation  où  il  se  trouve,  et  que,  sui- 
vant sa  coutume,  il  charge  les  événemens  du  soin  d'a- 
planir les  difficultés.  Mais  plus  cette  situation  est  cri- 
tique, plus  il  entrerait  dans  son  caractère  de  mettre  à 
profit  le  plus  léger  incident  pour  en  sortir  par  un  coup 
d'éclat,  étngulier  mélange  de  timidité  et  d'audace,  le 
duc  de  Wellington  provoque  souvent   les  chances  qu'il 


unis  et  les  coL  angl.  dans  les  Indes  occid    433 

apprtfheadey  el  dis  lors  il  les  alFronte,  sans  calculer  18Si9 
les  Traies  suites  de  ses  déterminations.  Il  eût  été  d'au- 
tant plus  imprudent  de  l'aigrir  après  èe$  protestations 
et  ses  excuses»  en  lui  refusant  une  concession  minime» 
que  les  questions  du  blocus  excitent  effectivement  Popi- 
nion  en  Angleterre  contre  uous^  blessent  l'orgueil  na- 
tional et  imposent  silence  même  à  ceux  qui  .auraient  la 
volonté  de  nous  défendre.  —  Les  nouvelles  que  le 
comte  Poxzo  di  Borgo  nous  a  fait  parvenir  sur  la  po- 
sition du  ministère  français,  dont  le  tnaintien  au  pouvoir 
devient  chaque  jour  plus  douteux,  nous  ont  portés 
aussi  à  ne  pas  nous  aliéner  complètement  le  cabinet  de 
Londres,  avant  que.  les  réponses  de  Constantinople  nous 
aient  dégagés  de  toute  inquiétude.  En  déGnitif,  tout 
nous  prouve  plus  que  jamais  que  la  tranquillité  géné- 
rale se  trouvera  maintenue  en  dépit  des  fautes  et  des 
passions  du  duc  de  Wellington.  Le  cri  de  paix  a 
retenti  à  la  Chambre  des  Communes  et  7  a  été  unani- 
mement répété  par  les  tories  aussi  bien  que  par  les 
vrhigs.  Votre  Excellence  aura  remarqué  que  le  minbtre 
n'a  osé  répondre  ni  à  cette  partie  des  observations  do 
sir  James  Mackintosh  concernant  le  danger  dune  ga- 
rantie quelconque  du  territoire  ottoThan,  ni  au  dis- 
cours par  lequel  lord  Palmerstoui  dont  le  nom  s'asso- 
cie dorénavant  à  ceux  des  premiers  orateurs  au  Parle- 
ment, a  insisté  sur  le  maintien  de  la  paix  générale,  et 
a  prouvé  qu^une  politique  turco^autrichienne  ne  eer- 
virait  qu'à  la  troubler^  MM.  Brougham  et  Baring 
ont  parlé  dans  le  même  sens»  au  milieu  de  nombreux 
cris  i'écouteZf  écoutez ,  et  il  est  probable  que  ces  dis- 
positions salutaires,  secondées  par  notre  modération, 
font  de- jour  en  jour  de  nouveaux  prosélytes. 

II  ne  vous  échappera  point,  M.  le  comte,  que  le 
duc  de  Wellington  et  lord  Aberdeen  ont  mis  tout  en 
oeuvre  pour  nous  arracher  »des  confidences  sur  les  con- 
ditions de  notre  paix  future  avec  les  Turcs.  Il  nous  a 
semblé  utile  de  répéter  les  assurances  que  renferment 
a  cet  égard  toutes  les  déclarations  de  l'empereur,  et  d'jr 
joindre  même  quelques  développemens. 

Nous  nous  bornerons  à  ces  généralités,  car  toute 
communication  circonstanciée  sur  un  sujet  si  délicat  en- 
tratnerait  des  dangers  réels,  et  si  une  fois  nous  discu- 
tions avec  nos  alliés  les  articles  d'un  traité  avec  la  Porte, 
nous  ne  les  contenterions  que  quand  ils  croiraient  nous 

Jfout^.  Supplém,     Tom€  UL  Ee 


434    Actes  relatiç.  mi  commerce  entre  les  Etatê^ 

1829  ayoir  im|^8^  d'irréparables  «acrificea.  C'est  au  milieu 
de  notre  camp  que  la  paix  doit  être  signée  ^  et  c'est 
quand  elle  aura  été  conclue  que  l'Europe  doit  eu  oon* 
/naître  les  conditions.  Les  rëclamations  seront  tardives 
alors  I  et  on  souffrira  patieminent  ce  qu'on  ne  pourra 
plus  empêcher. 

Nous  ne  pouvons  douter  que  tel  ne  soit  le  rânltat 
de  notre  campagne.  Le  ministère  anglais  ne  peut  rien 
entreprendre  9  à  moins  que  nous  lui  en  fournissions  les 
motifs  par  des  opérations  alarmantes  dans  la  Mëditerra- 
nëe.  Notre  sëcurittf  est  complète.  Nos  forces  sont  im- 
menses. 11  ne  s'agit  que  de  les  réunir  toutes ,  et  de 
les  employer  avec  énergie  sur  le  thëâtre  de  la  guerre* 
Ce  sera  là  que  nous  vaincrons  tous  nos  ennemis  connus 
ou  secrets^  là  que  nous  obtiendrons  la  considëration  qui 
nous  est  due,  là  enfin  que  nous  affermirons  l'influence 
de  la  Russie  sur  le  repos  intérieur  et  extérieur  du 
reste  de  l'Europe»  11  serait  dangereux  de  se  dissi- 
muler d'autre  paît  que  ces  évënemens,  faciles  à  ame- 
ner en  1829,  risquent  de  devenir  problématiques  et 
même  impossibles  en  1830. 

Nous  avons  l'honneur  d'être ,  etc. 


46. 

Correspondance  diplot;natique  et  ac- 
tes relativement  au  commerce  entre 
les  Etats-unis  de  V Amérique  septen-- 
trionale  et  les  Colonies  de  la  Grande- 
Bretagne  dans  les  Indes  occidentales. 

(Pièces  présentées  au  Parlament  d'Angleterre  i  Novem- 
bre   1830). 

Nro.  1.    Louis  Mac  Lane  à  Lord  Aberdeen. 

London,  12  Vecember  1889. 

My  Lord, 
I  had  flattered  myself  with  the  hope  of  receiving» 
before  this  time  a  décisive  Answer  from  His  Maîesljr'a 
Government  to  the  Propositions  which  I  had  the  ho* 
nour  to  make,  some  time  since^  for  an  arrangement  of 
the  Trade  between  the  United   States  and   the  British 


unis  et  les  coi.  angt.  dans  les  Indes  occid.    435 

American  Colonies  ;  but  Mrbile  I  regret  the  didaj  that  lg29 
haa  taken  place,  I  am  avrare  thai  it  has  ïiitherto  been 
unaToidable.  In  the  hope,  faoweyer,  tbat,  âfter  the, 
varions  conTersations  which  I  bave  bad  the  hononr  to 
hold  with  His  Majest/s  Miçisters  in  tbe  course  of  tbis 
Negotiation,  tbey  may  be  prepared  definitively  to  dis- 
pose oi  tbe  subject,  I  beg  leave  to  make  Your  Lord- 
sfaip  tbe  présent  communication. 

ïji  entering  upon  tbe  Negotiation>  I  sepany^d  tbis 
from  tbe  other  objecta  of  my  Mission,  and  presented  it 
aiogly  before  His  Majesty's  Ministère,  that  it  might  re- 
celée their  earhr  considération ,  and  prompt  décision; 
and  that  I  might  thereby  tbe  better  promote  the  yiewï 
and  wishes  of  my  Government.  I  early  informed  Your 
Lordsfaip  of  tbe  anxious  désire  of  the  Président  of  The 
United  States,  that  bis  question  may  be  put,  immedia-- 
tely  and  entirely,  at  rest.  In  tbis  be  is  influenced, 
ttot  merely  by  a  wish  to  liberate  and  ^ive  activity  lo 
such  portion  of  tbe  capital  of  his  Fellow  •  dtizens  as 
may  be  awaitiog  tbe  décision  of  ^his  question ,  but  aiso 
by  the  bigher  motive  of  speedily  terminating  a  state  of 
things  daily  becoming  *  more  prejudicial  to  the  friçndly 
relations  of  the  two  Countries.  t 

Disclaiming,  on  tbe  part  of  The  United  States,  in 
reply  to  certain  observations  of  your  Lordsbip,  ail  bosti* 
lity  to  tbis  Country,  in  their  System  of  protecting  Dn- 
ties,  and  disconnectiog  that  System  from  any  arrange- 
ment of  tbis  particular  question,  I  endeavoured  to  lay 
tbis  subject  before  His  Majesty's  Ministère,  divested  of 
ail  considérations  but  such  as  peculiarly  relate  to  tbis 
brancb  of  the  commerce  between  the  two  Nations. 

Conceiving  that  expérience  bad  already  proved  the 
existing  Colonial  Régulations  to  be  injurions  to  the  in- 
terests  of  both  Countries,  tbe  Président  was  induced  to 
hope,  that  true  policy  alone  would  dispose  His  Majesty's 
Government  to  change  them.  He  could  perceive  no 
good  reason  vrby  Great  Britain  sbould  now  refuse  ber 
assent  to  the  terms  of  arrangement  which  she  berself 
had,  heretofore,  voluntarily  proposed;  and,  as  the  Or- 
der  in  Council  of' July,  1826,  did  not  embrace  Russia 
and  Sweden  ;  thougb  both  were  within  the  scope  of 
tbe  Act  of  1S25 ,  and  as  it  bad  been  subsequently  re- 
scinded  as  to  Spaini  without  équivalent,  be  was  un- 
wilUng  to  suppose  that  any  unfiriendly  motive  could  in- 

Ee2 


436     Actes  relatiç.  au  commerce  entre  lee  EtaU- 

lfti9  duce  a  ptculiar  and  permanent  exclusion  of  The  Uni- 
ted States  from  participation  in  a  trade  thus  conceded 
to  the  rest  of  the  World. 

In  fact»  it  appeared  tbat  a  inaterial  altération  had 
taken  place  in  the  Colonial  System,  and  in  the  rela« 
tions  between  the  two  Countries;  produced  by  the  ré- 
cent relaxation  of  the  Order  in  Council  in  favotir  of 
Spain,  whîch  left  The  United  States  the  sole  excluded 
Power;  and  by  the  injurious  opération  of  the  existing 
Régulations  upon  the  interests  of  Great  Brîtain.  It  was 
not  unreasonable,  therefore,  to  suppose,  tbat  the  Ne- 
gotiation  might  be  adrantageousty  fesumed;  that  the 
British  Goyernment  might  be  induced  tô  rescinda  enti* 
rely,  their  Order  in  Council  of  1826»  and  that  a  sa- 
tisfactory  arrangement  might  immediately  be  made  by 
the  recîprocal  Acts  of  both  Governments. 

In  the  course  of  my  Negotiation,  howevery  I  bave 
met  with  dîfficulties  much  greater  than  had  been  anti- 
cipated.  Tbere  were  objections  opposed  to  any  arran- 
gement. Among  theni  were  the  measures  of  The  Uni- 
ted States  9  restricting  the  British  Colonial  Commerce) 
subsequently  to  their  faiiure  to  accept  the  terms  offered 
by  the  Act  of  Parliament  of  1825;  and  the  Claims  to 
protection  urged  by  tho8e  interests,  which  are  supposed 
to  bave  grown  up  in  faith  of  the  Act  of  1825,  and  the 
Order  in  Council  of  1826.  Indeed,  I  distinctly  under- 
stood  that  thèse  were  insuperable  obstacles  to  any  re- 
laxation in  the  Colonial  System  of  Great  Britain,  un- 
less  some  previous  change  should  be  mtde  in  the  Lé- 
gislation of  The  United  States. 

With  this  understanding ,  though  I  by  no  roeans  ad- 
mîtted  the  force  of  thèse  objections,  I  deemed  it  expé- 
dient, in  this  State  of  the  Negotiation,  to  make  the 
following  Proposition: 

That  the  Government  of  The  Uuited  States  should 
now  comply  with  the  conditions  of  the  Act  of  Parlia- 
ment of  July  5th,  1825 ,  by  an  express  Law ,  opening 
their  Ports  for  the  admission  of  British  Ve^els,  and  by 
allowing  their  entry,  with  the  same  kind  of  Brtlîsh 
Colonial  produce  as  may  be  imported  in  American  Vea- 
sels,  the  Vessels  of  both  Countries  paying  tbe  same 
charges;  suspending  the  Alien  Doties  on  British  Vessels 
and  Cargoes;  and  abolishing  the  restrictions ,  in  the  Act 
of  Côngress  of  1823 ,  to  the  direct  intercourse  between 


unis  et  les  col.  angl  dans  les  Indes  occid.     437 

Tht  United  States  nnd  the  British  Colonies;  and  that  1829 
snch  a  Law  should  be  imniediately  followed  bj  a  re- 
Tocation  of  the  British  Order  in  Coundl  of  the  27th 
of  Joly,  1826  ;  the  abolition  or  suspension  of  ail  dîscri- 
ininating  Duties  on  American  Vessels  in  the  British 
Colonial  Ports;  and  the  enjoyment,  by  The  United  Sta- 
tes ,  of  the  advantages  of  the  Act  of  Parliament  of  the 
5th  of  July,  1825. 

By  this  ofier  on  the  part  of  my  Government i  1  ho- 
ped  to  remoYe  even  the  pretence  of  complaint  against 
its  measures;  and  I  tmsted  that,  in  thus  throwing  opeu, 
by  its  own  act,  to  ail  of  His  Majesty*s  Subjects,  a  trade 
at  présent  enjoyed  by  but  a  few,  it  woiild  effectually 
silence  those  partial  interests,  v^hich^  springing  ont  of 
se  System  of  restriction ,  and  depending  as  much  upon 
Ihe^countervailing  Laws  of  The  United  States,  as  upon 
the  Régulations  of  their  own  Government,  subsist  en- 
lirely  upon  the  misfortunes  of  the  British  West  Indîa 
Planters,  and  the  embarrassments  of  the  gênerai  com- 
tnerctal  capital  and  enterprize  of  both  Nations. 

In  repeating  the  Proposition  ^  as  I  now  bave  the 
bonour  to  do,  and  in  renewing  my  solicitations ,  that 
it  may  be  taken  into  early  and  candid  considération, 
and  produce  a  prompt  and  favourable  Reply,  I  refrain 
firom  leading  to  further  discussion  and  delay,  by  a  more 
detailed  référence  to  the  various  suggestions  by  which, 
in  the  course  of  the  Negotiation,  I  hâve  had  the  ho- 
nour  to  recommend  it^ 

Entertainipg,  however,  the  conviction  I  bave  heretofore 
expressed,  of  the  wasting  effects  of  the  présent  Régulations 
upon  the  substantiel  interests  of  the  two  Countries,  I  can- 
not  close  this  Letter,  without  again  reroarking,  that  delay 
can  ouly  tend  to  increase  the  di£Piculties,  on  both  sides,  to 
any  future  adjustment;  and  that  it  wiil  be  difficult  for 
The  United  States  to  reconcile  the  marked  and  invi- 
diotts  relation  in  which  they  are  now  placed,  vrith 
their  idea  of  justice,  or  vrith  the  amtcable  professions 
of  this  Government.  That  relation  involves  consequen- 
cfS  reaching  far  beyond  the  immédiate  sub'ject  in  dis- 
cussion, and  of  infinitely  greater  importance  to  the  fu- 
ture intercourse  of  both  Countries  »  than  any  value 
which  the  trade ,  affiected  by  thèse  Régulations ,  may  be 
supposed  to  possess.  It  is  this  view  of  the  subfect 
which  unités  the  sympatby  of  dl  interests  in  The  Uni- 


438    j^ctes  relaiip.  au  commerce  entre  les  EtaÉe-- 

1819  t«d^  States  with  their  commercial  enterprize ,  -wliicli 
touches  the  pride  and  sensibility  of  every  class  of  theîr 
Population,  and  which,  I  trust,  ^ill  make  its  due  ap* 
peal  to  the  candour  and  libe^ality  of  His  Majesty'a  6o» 
vernment. 

I  prajr  your  Lordship  to  accapt,  etc. 

Louis  AFlahs* 

.  iVo.  2.  Lord  jiberdeen  au  Sir  Louis  Mac  Lane  JEsq. 

8ui,  London  Foreign  Office^  14M  Decemb^^  1829. 

I  haye  bad  the  bouour  to  receive  your  Letter  of 
the  12th  instant  y  formally  recording  the  désire  enter- 
tained  by  the  Government  of  The  United  States  >  (and 
previously  declared  by  you  in  verbal  Conférences)  for 
the  removal  of  the  existing  restriction  on  the  Intev- 
course  between  the  British  West  India  Colonies  and 
The  United  States  ;  with  the  view  of  placing  the  Com- 
merce of  the  two  Countries  on  a  footing  more  conso- 
nant  vrith  the  substantial  interests  of  both  Nations,  and 
with  the  amicable  relations  which  happily  subsist  bet- 
ween them. 

I  shall  lose  no  time  in  bringing  the  Proposition  con- 
tained  in  your  Letter,  under  the  considération  of  His 
Majesty's  Government. 

Whatever  may  be  the  resuit  of  their  délibérations 
on  this  question,  of  which  you  are  already  apprized  ot 
some  of  the  diffîculties,  you  may  be  assured  that  His 
Majesty's  Government  will  enter  into  tbe  considération 
of  it  with  the  most  friendly  feeliogs  towards  the  Go- 
vernment of  The  United  States. 

1  hâve,  etc» 

Abxedxsv. 

iVp.  3.  —  Louis  Mac  Lane,  au  Lord  Aberdeen. 

London  9    16fA  March,  1830. 

The  Undersigned,  Envoy  Extraordinary  and  Minister 
Plenipotentiary  from  the  United  States  of  America,  in 
calling  the  attention  of  the  '  Earl  of  Aberdeen ,  His  Ma- 
jesty's Principal  Secretary  of  State  for  Foreign  Affaics, 
to  a  Proposition  which  he  ^ad  |he  honour  to  subÀl 
in  vmtiog  on  the  12th  of  December  last,  for  an  ar^ 
rangement  of  the  Trade  between  The  United  States 
and  the  British  American  Colonies,  and  in  praying  for 
a  décision  thereupon,  is  influenced,  not  merely  by  con- 


uma  et  les  coL  angL  dans  lee  Indes  ocçid.    439 

ndwatioDS  of  duty ,   urgiiig  bim  to  avoid  furtber  delay,  1829 
but  by  a  bope ,  tbat  the  tioie  already  afforded  for  de* 
Uberation  p  baa  been  Buifîcient  to   eoable  His  ÎVIajeâty's 
Mioiâters  to  judge  of  tbe  reasonablenesa  of  bis  demanda. 

The  Earl  of  Aberdeen  is  already  aware  that^  what* 
ever  oiay  be  the  disposition  which  His  Majesty's  Go- 
vernaient  œay  dow  be  pleased  to  make  gf  this  subject^ 
îtinust  necessarily  be  finale  and  indicative  of  the  po- 
Itcy  to  vrhich  it  will  be  necessary,  in  future,  to  adapt 
the  commercial  relations  of  each  Country,  As  the  Re« 
gulations  on  the  part  of  The  United  States,  which  will 
follow  tlM  décision  of  this  Government,  can  be  adopted 
by  the  Gongress  alone,  it  becomes  the  duty  of  the  Un* 
desaigned  to  ascertain  and«  transmit  such  décision  du* 
ring  ibe  présent  Session  of  tbat  Législative  Body.  But, 
Vrhile  the  Undersigned  again  solicits  the  «arliest  conve* 
nient  Answer  to  his  Proposition ,  he  cannot  but  repeat, 
tbal  it  will  be  faappy  for  botb  Countries,  if  their  mea* 
sures  shall  coïncide  ih  cultivating  those  libéral  princi- 
plea  of  mutuel  accommodation,  which  are  the  éléments 
of  common  prosperity  and  united  strength. 

However  the  fact  may  be  regretted  and  condemned 
by  enlightitn^  Stsrtesmen,  it  cannot  be  concealed,  that 
aacient  préjudices  and  unworthy  animosities  do  still  lin* 
ger  among  the  People  of  botb  Countries;  and  the  Earl 
oC  Aberdeen  bas  been  too  dislinguished  as  observer  of  * 
events,  not  to  perceive  the  opération  of  those  causes, 
ia.fostering  a  spirit  of  commercial  jealousy^  espedaUy 
ia  relation  to  the  Colonial  Trade. 

It  should  be  the  désire ,  as  it  is  the  înterest,  of  both 
Governments,  to  extinguish  thèse  causes  of  mutuel  bitter- 
aess;  to  correct  the  errors  which  may  bave  interrupted 
tbe  barmony  of  their  past  intercourse;  to  discard  nrom 
their  commercial  Régulations  measures  of  hostile  mono* 
poly ,  and  to  adopt  instead,  a  gênerons  System  of  frank 
and  amicable  compétition. 

Tbere  bas  never  occurred  in  the  history  of  the  two 
Countries,  a  fairer  opportunity  than  tbe  présent  to  ef- 
fect  this  désirable  ol^ct,  and  the  Undersigned  feels 
pleasure  in  reinarking  the  favourable  disposition  pro* 
fessed  by  both  Governments  on  the  subject.  He  begs 
to  suggest,  however,  that  this  period  of  amicable  ex- 
pressions ,  deserves  aiso  to  be  signalized  by  acts  of  mu* 
tuai  concession,    which  may  remain    to   the  People  of* 


440     -^ctea  reUUiv,  au  commerce  entre  les  EUdê^ 

1SS9  both  Coiintries  as  earnests  of  tho8e  libéral  relttioot, 
vrbich ,  the  Governments  bave  resolved  to  eultivate. 
Sucb  would  be  embraced  ip  tbe  Proposition  ^  wbich 
tbe  Uodersigned  bas  already  bad  the  bonour  to  auboik; 
.  namely,  tbat  The  United  States  should  do  now,  tbat 
vrhich  tbey  might  bave  done  in  1825 ,  —  rescind  the 
measores  nvbich  oiay  be  alleged  to  ba^e  contributed  to 
tbe  présent  eyii,  and  repeal  the  Laws  Mrhicb  baye  beeo 
matters  of  complaint;  and  tbat  Eogland  should  assent» 
noW)  to  a  measure  ,  vrhich^  but  a  few  years  sincei  sbe 
berself  proposed. 

Tbe  Undersigned  is  unwilling  to  pass  froai  tbis  to- 
pic  without  reassuring  tbe  Earl  of  Âberdeen ,  tbat  it  is 
from  considérations  of  tbis  kind  tbat  the  subject  deriyes 
its  bighest  importance  in  tbe  view  of  bis  Goveroment. 
Tbere  is  nô  disposition  to  deny  thc(  injurious  eiFects 
of  tbe  existing  Régulations  upon  the  commercial  and 
navigating  enterprize  of  the  People  of  The  United  Sta- 
tes ^  associated,  as  it  evidently  is^  with  the  substantiel 
prosperity  of  the  British  West  lodia  Colonies;  much  of 
the  injury,  bowever,  and  especially  tbat  arising  from 
the  temporary  inactivity  of  a  portion  of  American  ca- 
pital,  might  soon  be  remedied  by  Acts  of  tbe  Législa- 
ture,  opening  new  cbannels  for  commercial  enterpriae. 
But  the  evil  most  to  be  apprebended  is,  tbat  in  recnr* 
ring,  'on  both  sides,  ta  the  remedy  of  Leglslatire  E- 
nactments,  a  spirit  of  compétition  might  be  immediat«ly 
awakeped^  wbich,  however  dispassionately  it  might  com- 
mence,  would  be  too  apt,  in  a  little  whik^  to  become 
angry  and  retaliating.  In  cases  of  the  kind,  as  baslieen 
too  well  proved  ^  one  step  necessarily  leads  to  another, 
each  tending  inore  and  more  to  estrange  the  two  Na- 
tions >  and  to  produce  mutuel  injuries',  deeply  to  be 
deplored  when  tbey  can  no  longer  be  remedied. 

It  is  far  from  the  intention  of  the  Undersigned  to 
intimate,  tbat  The  United  States  could  be  disposed  to 
complain  of  any  commercial  Régulation  of  Great-Britain, 
which  by  a  System  of  reasooable  préférence,  ebould 
consult  the  interests  of  her  own  Subjects;  proyided  it 
were  done  in  a  spirit  of  amity  and  impartiality ,  and 
tbat  it  should  place  ail  Nattons  on  an  equàl  footing. 
But,  when  The  United  States  ehall  thiok  tbey  baye 
grounds  to  consider  themselyes  singled  out  lirom  ail 
other  Nations  >  and  made  the  exclusive  obîect  of  an  in« 


unis  et  les  coL  angl.  dans  les  Indes  occid.     441 

iiirioQS  Régulation  ;  -when  thejr  sfaall  unagioe  it  leyel-  18B9 
Jed  at  their  prosperitj  alone^  either  in  retaliation  of 
past  deedSy  or  for  interested  purposes^  to  secure  soma 
adtentidoua  advantage,  or  to  encourage  a  hostile  contf- 
petition  hf  meana  of  commercial  monopoly;  however 
justifiable,  in  sucfa  case,  they  may  admit  the  Régulation 
to  be,  in  point  of  strict  right ,  they  will  hardly  be  able 
to  refrain ,  not  mereljr  from  complaint ,  but  from  a 
conree  of  measores^  cidcolated,  as  tfaey  may  tUnk,  to 
aTert  the  intended  in)ury;  thongh  pregnant^  perhaps, 
"With  eonseqnences  to  be  ulfimately  laineihted. 

WMe  the  Undersigned  would  in  no  degreé  impair 
the  fuU  force  of  thèse  considérations,  he  iifould,  at  the 
same  time,  be  distinetly  unterstood  as  not'  emplo]riog 
the  language  of  menace.  He  bas  conducted'  his  whole 
Negotiation  with  an  unfeigned  and  anxious  désire  to 
aee  the  relations  of  the  two  Coantries  plaeed  on  a  focK- 
ii^  eqtialiy  advlNitageous  and  honourable  to  both ,  as 
the  only  means  of  insuring  lasting  amity;  but,  betng 
profonndly  sensible  of  the  causes  by  ^hich  this  désir- 
able object  may  be  defeated,  he  has  framed  his  Propo- 
sition in  such  a  manner  as  to  enable  His  Majesty^s 
Ministers  to  co-operate  in  his  views,  without  departing  . 
from  the  principles  of  their  System  of  Colonial  Trade 
and  Gèvernment*  ^ 

To  this  eSect  the  Proposition  yrhich  he  has  had  tko 
honour  to  submit,  concèdes  to  Great-Britain  the  right 
of  regulating  the  trade  with  her  Colonies  according  to 
her  oyrn  interests ,  and  asks  no  exemption  from  the 
dtScriminatîng  Duties  "which  she  has  instituted  in  favour 
of  her  own  Possessions*  It  intites  a  participation  in  a 
direct,  rather  than  a  circnitous  trade,  upon  terifeis 
-wbich  Great-Britain  deliberâtely  adopted  in  i835^y*as 
benefidàl  to  her  Colonies;  and  which'she  continuM  to 
the  présent  day  to  allow'  to  ail  the  resl  of  World.  A 
réfection  of  it ,  therefore ,  would  appear  to  resuit ,  not 
from  any  condamnation  of  the  direct-  trade,  or  any 
conviction  of  the  impolity  of  periiritting  it  with  the 
West  Indhi  Colonies;  but  rather  from  a  détermination 
of  exeluding  from  it  the  Commerce  of  The  United  8ta- 
Ûê  alone. 

It  is  not  the  iif tetition  of  the  Undersigned  to  iindei^- 
take  hère  the  difficult  task  of  minutely  recapitiilating 
on  paper  the  Tarious   suggestions ,   by  wbkh ,  in   the 


444     Aci0s  rêiaiiif.  au  commerce  entre  les  Etais- 

18IB  of  tbeir  most  natural  and  profitable  tnaricel,  and  their 
iatereat  sacrificed  to  Ibe  adventitious  prosperify  of  Pos^ 
gessionsy  wbicb  already,  in  tbe  prÎTÎleges  heretofore 
alluded  to,  and  in  tbe  8cale  of  Dlscrimtnatîng  Dutiea 
provided  by  tbe  Act  of  Pariîament,  enjoyed  advaDtages 
eqtiiTalent  to  any  accord  by  tbe  protectîng  policy  of 
Great-Britain*  Much  le88  could  tbe  Undersigned  per« 
mit  bimaelf  to  suppose  ^  tbat  tbe  Act  of  1825  eontem- 
plaled  any  otber  objecta  tban  tbose  wbicb  it  ostensibly 
imported;  or  tbat  tboie  objecta-  could  be  permanently 
defeated  by  accidentai  causes. 

Tbe  Uodersigned  need  not  bere  enter  into  a  parti* 
cular  defence  of  tbe  omission,  on  tbe  part  of  Tbe  Uni- 
ted States ,  seasonâbly  to  embrace  tbe  oiTer  of  tbe  di- 
rect t rade  5  made  by  6reat*Britain  in  tbe  Year  1825| 
and  to  wbicb  dlosion  bas  so  frequently  been  made. 
Wbfstber  tt  be  »  subject  more  of  regret  or  of  censuf e, 
it  ougbt  to  be  enougb,  tbat  tbe  Clafans  advanced  in 
justification  of  it  baye  since  been  abandoned  by  tbose 
Y/ho  made  tbera  ;  bave  received  no  sanction  from  tbe 
People  of  Tbe  United  States ,  and  ihat  they  are  not 
now  revived.  If  it  be  tbe  intention  of  Great-Britain 
to  perpetuâte  tbe  présent  state  of  things,  from  a  belief 
tbat  it  is  more  for  ber  interest,  sbe  wili  require  no 
\irarrant  from  tbe  past;  and  if  sbe  intens  it  for  any 
other  purpose,  tbe  mistakes  of  tbe  past  will  not  josti^ 
a  policy  observed  towards  The  United.  States  alone, 
wbile  unenforced  against  otber  Nations,  cbargeable  witb 
aîrailar  nisglect.  '  If  thèse  mistakes  bave  led  to  tbe  mu- 
tuel injury  of  both  Countries,  there  ougbt  ratber  to  be 
inspired  a  dispositioQ  to  remedy  sucb  injury,  and  to 
présent  its  future  récurrence. 

The  Undersigned,  tberefore ,  may  be  content  to  ad* 
mît ,  tbat,  in  conséquence  of  tbe  failure ,  by  tbe  past 
Administration  of  tbe<  Government  of  The  United  Sta- 
tes ,  to  comply  with  tbe  Provisions  of  tbe  Act  of  Par- 
liament  of  1825 ,  by  repealing  certain  restrictions  in 
Iheir  l*aw8 ,  deemed  incompatible  with  tbe  interests  off 
tbe  Colonies,  Great-Britain  tbought  proper,  by  Order 
in  Council ,  to  exclude  them  from  tbe  direct  trade,  au- 
thorised  by  tbat  Act;  but  it  cannot,  tberefore,  be  sup- 
posed,  tbat  they  were  thus  excluded  because  Oreat- 
Britain  repented  of  tbe  Régulations  of  1025,  winch  sbe 
eontntneâ  to  extend  to  ail  otber  Nations,  tbough  some 


unis  et  les  col.  angl.  dans  les  Indes  oeeîd.    445 

of  them ,  too,  had  neglected  the  conditions  of  tbat  Act  ;  ]829 
Deither  could  it  be  supposed  that   the  iinporlance  of  a 
direct  trade   with  The  United  States  had^    in  any  de- 
gree,  diminished. 

It  is  not  a  fair  inference  from  any  measure,  neither 
18  it  ayowed  on  the  face  of  any  public  Document  of 
Great-Britain,  that  by  the  interdict  applied  by  tbe  Or- 
der  in  Coundli  she  intetided,  permanently  and  unchan- 
geably,  to  deprÎTe  The  United  States  and  her  West 
India  Islande  of  the  benefit  of  a  direct  trade ,  whick 
had  always  been  deemed  of  the  first  importance  to 
both.  The  opposite  is  the  natural  inference  »  and  it  is 
due  to  the  character  ofGreat-Britain,  and  to  her  Know- 
ledge of  her  true  interests ,  to  believe ,  that  the  adjust- 
inent  of  trade  with  her  several  Possessions,  by  the  Act 
of  1825 9  wasy  in  her  opinion^  salutary,  and  that  she 
•ought  to  secure  it  in  every  part,  and  to  gtve  it  more 
complète  efipect,  by  her  Order  in  Council;  the  true  in- 
tent  of  which  was,  to  exclude  The  United  States  from 
tbe  direct  trade,  merely  until  they  should  consent  to 
engage  in  it  on  terms  mulually  advantageous.  It  was 
thus,  whilst  her  other  Possessions  were  left  in  the  en- 
îoyment  of  their  privilèges,  Great-Britain  intentsi^  to 
secure  to  the  West  India  Islands  the  commercial  bene- 
fits  which  had  been  .designed  for  them  by  thèse  Régu- 
lations. 

Nor  are  the  Answers  heretofore  given  by  this  Go- 
Ternment ,  iû  the  course  of  preyious  Negotiations ,  in- 
compatible with  this  interprétation  ofthe  Order  in  Coun- 
cil. After  applying  the  interdict  for  the  purposes  of 
the  Act  of  1825,  it  was  not  unreasonable  that  the  lime 
of  its  removal  should  be  adapted  to  the  same  ends.  It 
might  haye  been  designed,  not  merely  to  évince  the 
prédilection  of  Great-Britain  for  the  Régulations  adop- 
ted  in  1825,  but  to  manifest  to  ail  other  Nations  tbe 
mutuel  adyantages  of  that  course  of  trade,  and  lo 
yield  to  a  libéral  spirit,  when  that  eiSects  hould  be  pro- 
duced. 

The  language  of  the  late  Mr.  Canning,  and  of  Lord 
Dadley,  authorizes  this  belief.  Mr.  Canning  said  no 
more  tban  that  the  British  Goyernment  would  uot  feel 
bound  to  renMive  the  interdict,  as  a  matler  of  course, 
whenever  it  might  suit  a  Foreign  Nation  to  reconstder 
her  measiiris;  —  implying,   surely,  Ihat,   under  other 


446    ^cUs  relatip.  au  commerce  entre  les  Eiats^ 

1829  circuniêUnces  y  our  overtore  would  not  be  rejected.  In 
the  Negotiation  with  Mr.  Canningy  moreover,  Ihe  Ame- 
rican pretensions,  which  before  that  lime  bad  embar- 
rassed  an  arrangement,  Trere  not  conceded,  and  on  tbat 
gronnd  particularly,  M.  Gallatin's  Proposition  was  tben 
declined.  At  tbe  time  of  the  Negotiation  witb  Lord 
Dudley,  neilher  Fartj  bad  feit  the  effects  of  a  state  of 
things ,  vrhich  neither  had  ew  contemplated  9  and  for 
which  6reat*Britaîn  had  never,  until  then,  manifested 
anjr  désire. 

Without  attempting  bere  to  point  out  the  error  of 
Lord  Dudley's  conception  of  Mr.  Gallatin's  Proposition, 
the  ITndersigoed  contents  himself  with  suggestîng  y  that 
his  Answer  most  particularly  referred  to  the  Proposi* 
tion ,  merely  in  regard  to  the  form  and  the  time.  U 
neither  said  nor  inlimated,  as,  had  such  been  the  inten- 
tion, it  unquestionably  would  bave  dpne,  that  6reat*> 
Brttain  designed  by  the  Order  in  Council,  permanently 
to  abandon  the  objects  of  her  Act  of  1825. 

It  must  be  admitted,  that  such  inference  would  be 
incompatible  with  the  yiews  entertained  by  the  présent 
Ministry,  as  expressed  in  the  Order  in  Coundl  of  1828, 
gralitttously  extendiug  and  continuing  to  Spain,  the  pri- 
vilèges granted  by  the  Act  of  1825,  which  she  also  had 
forfeited,  by  failing,  up  to  that  period,  to  comply  with 
the  conditions. 

On  no  supposition,  consistent  with  ordinary  impar* 
tiality  towards  a  friendly  Nation,  can  this  Order  be 
reconciled ,  than  that  the  whole  subject  rested  in  the 
discrétion  of  the  Ministry,  to  be  changed  and  modified 
at  aoy  time,  when  they  might  deem  it  expédient. 

The  Undersigned,  therefore,  takes  leave  to  suppose, 
that  the  présent  state  of  things  is  new  and  unexpected 
in  the  Colonial  history  of  Great-Britain ,  that  the  inter- 
ests  and  advantages  dépendent  upon  it  are  adventitious  ; 
subordinate ,  if  not  opposed ,  to  the  objects  of  the  Act 
of  Parliament  of  1825;  and  injurious  to  the  interest 
contemplated  by  that  Act  ;  and*  that  it  was  neither  in* 
tended  to  be  produced  nor  perpetuated  by  the  Order 
in  Council  of  1826.  He  is  induced,  therefore,  by  thèse 
considérations,  to  renew  fais  hope*,  that  the  real  pur- 
poses  of  that  Order  may  now  be.  fulfilled,  and  the  car- 
dinal  object  of  the  Act   of  1825  elFectually   promoted. 

He  would  venture  to  asfc>  moreover;  whetehr  thosn 


unU  et  les  col  ongL  dana  les  Indeê  oecid.    447 

ibterests ,  -which  haye  reoentijr  sprung  up  ont  of  this  1899 
adventidous  state  oF  things,  wbich  dépend  iipon  acci- 
dentai causes ,  and  sobsist  upon  tLe  snfferings  of  others^ 
more  ancient  in  standing,  and»  at  least^  equal  in  ma- 
gnitude, hâve  any  peculiar  claim  to  be  upheld?  They 
connected  themselves  vrith  a  course  of  trade^  subversive 
of  the  leading  motives  of  tbe  Act  of  1825,  and  neces- 
sarily  temporary,  and  wbich  it  would  be  unreasonable 
to  couvert  into  a  permanent  arrangement,  uniess  it  could 
be  proved  that  U  had  attained,  or  was  likely  to  attain, 
in  soroe  othei*  vray,  ail  the. objecte  contemplated  by 
that  Act. 

The  Regula^ns  of  the  6th  Year  of  His  présent 
Majesty's  Reign  v^ere  not  adopted  vrithout  reason,  or 
uncalled  for  by  the  condition  of  the  West  India  Colo- 
nies, The  improvident  législation  with  whieh  their 
trade  with  The  United  States  had  been  unbappily  re- 
*  striçted,  subseq[uently  to  the  Year  1822,. had  prodoced 
embarassments  wbich  ail  aeknowledged ,  and  wbich  the 
measuresrof  1825  proposed  to  obviate,  by  extending 
the  market  for  thei^  productions,  and  enlarging  the 
means  of  a  cheap  sopply. 

Such,  it  must  beadmitted,  wa$  the  obvions  remedy 
for  the  evil,  and,  if  their  own  pictùre  of  actual  distress  . 
and  embarrassment  bé  not  over  drawn,  the  situation 
of  the  West  India  Plantera  is  more  in  need  of  its  ap- 
plication at  présent ,  than  in  the  Year  1825.  Seldom,  . 
indfeed ,  if  ever ,  bave  their  distresses  been  more  in- 
tense, or  their  supplications  for  relief  more  urgent. 

It  is  also  true,  that,  according  to  usual  custom,  in 
période  of  public  distress,  the  evils  wbich  now  afflict 
the  West, India  Planters  bave  been  ascribed  to  causes, 
varions  in  their  nature,  and  not  always  consistent.  For 
evils  of  gênerai  prevalence,  however,  there  is  always 
some  cause  of  gênerai  and  uniform  opération,;  and  it 
certainly  is  not  unfair  to  argue,  that  the  same  circum- 
stances  wbich  bave  led  to  such  a  calamitous  state  of 
things  at  one  period,  may  lead  to  similar  effects  at  an- 
other;  therefore,  that  an  aggravation  of  those  causes, 
wbich  produced  the  embarrassments ,  prévalent  from 
1822  to  1825 ,  may  produce  the  same ,  in  a  still  more 
oppressive  degree,  at  présent,  and  may  render  them 
insupportable  hereafter. 

That  there  is  an  immense  réduction  in  the  value  of 


448     jictes  relatif,  au  commerce  enir^  les  Etats-- 

Colonial  Prodiice^  is  not  a  matter  of  coniectural  speeu- 
latioD.  It  wili  not  be  denied  thaï  it  bas  been  taking 
place  gradiially  since  Ihe  ioterruption  of  tbe  direct  trade, 
untii  it  may  be  affirmed  j  that  tbe  nett  proceeds  of  a 
single  bogsbead  of  sugar  are  leBs,  by  LlO  sterling»  than 
Ibey  were  in  tbe  last  Year. 

It  is  not  a  matter  of  doubt  to  tbe  Undersigned,  thaï 
tbe  total  losB  to  tbe  West  India  Plantera  of  a  direct 
trade  witb  Tbe  United  States,  tbe  most  naturel  source 
of  tbeir  supplies  »  and  tbe  most  profitable  market  for* 
tbeir  productions»  by  enbancing  tbe  price  of  tbe  one»  and 
Dot  merely  lowering  tbe  price ,  but  diminisbing  tbe 
quantity,  of  tbe  otber»  is  sufficient»  witbo'ut  tbe  aid  of 
otber  causes»  wbicb  migbt  be  cited»  to  produce  a  state 
of  distress»  greater  tban  tbat  of  wbicb  tbey  at  présent 
complain. 

Tbe  Earl  of  Aberdeen  will  scarcely  neèd  to  be  in- 
formed»  tbat  tbe  consumption  in  Tbe  United  States  oC 
West  India  Froduce  is  yery  considérable;  but  it  may 
not  be  superfluous  to  state»  tbat»  ofForeign  sugar  alone» 
it  is  certainly  little  less  tban  60»000,000  of  pounds 
per  Annum;  ofForeign  molasses»  it  is  not  less  tban 
1S»000,000  of  gallons;  and  of  Foreign  rum»  it  is  equal 
to  3»500,000;  and  yet,  in  conséquence  of  tbe  Présent 
embarrassments  of  tbe  direct  trade ,  tbe  importation  of 
Britisb  West  India  Produce  bas  substantially  ceased* 

It  does  not  appear»-  in  tbe  mean  time»  tbat  tbe  Plan- 
ter bas  been  indemnified  for  bis  loss  by  aoy  otber  mar- 
ket. In  tbat  of  London  be  certainly  bas  not;  for  it 
neitber  requires  tbe  surplus  produce  tbus  left  on  bis 
bands  ^  nor  offers  bim  an  equal  price  for  tbat  wbicb  it 
consumes.  Tbe  freîgbt  to  New  Ifork  is  1  sbîllinj»  and 
to  London  5  sbillîngs  per  cwt«;  tbe  différence  <bf  In- 
surance between  tbe  two  Places  also  »  is  as  1  to  6  per 
cent.  — •  tbe  price  of  sugar,  tberefore»  ougbt  to  be  pro« 
portionably  higber  in  tbe  London  market.  Tbe  Earl 
of  Aberdeen  will  perceiye»  bowever»  by  a  référence  to 
tbe  priées  current  of  Pbiladelpbia,  Boston,  and  London» 
aiready  submitted  to  bis  inspection  »  tbat»  instead  oF 
being  greater,  tbe  price  is  less  in  tbe  market  of  Lon- 
don »  tban  in  tbat  of  Tbe  United  States.  Tbe  sugar  of 
St.  Croix,  wbicb  is  of  an  inferior  quality  to  tbat  of 
Jamaica»  is  quoted  in  tbe  prices  current  ofTbe  Uoited 
Slates  at  from  8  to  10  dollars  50  cents  per  cwt.^    and 


^  unis  et  les  col.  angl  dans  les  Indes  occid.    449 

wbile  tbe  prlce  of  9  dollars  50  cents ,  after  deducling  1829 
freight  and  dutjr,  would  nett  25  shillings  sterling,  tlie 
priées  in  London,  it  is  believed,  do  not  nett  more  than 
22  shillings  per  cwt.  for  sugar  of  similar  quality.  The 
Undersigned  begs  leave  also  to  remark,  that  an  exami- 
naUon  of  the  aame  prices  current  y  for  tbe  purpose  of 
cODiparing  the  prices  of  the  lo^er  qualifies  of  sugar,  as 
Yrell  as  of  mm,  would  présent  a  mpre  striking  dispa* 
ritj  in  favour  of  the  market  of  Tbe  United  States. 

It  may  not  be  necessary  to  assert  tbe  impossibilité 
of  supplying  tbe  West  India  Islands  at  présent,  without 
the  aid|  directly  or  indirectly,  of  The  United  States. 
If  this  were  not  the  case ,  unless  tbe  supplies  could  be 
ârawn  from  other  Possessions  of  Great-Britaiii,  the  Un- 
dersigned wili  not  imagine  that  there  could  be  any  mo- 
tive or  pretence,  as  between  other  Nations,  to  exclude 
The  United  States;^  more  especiallj  as  tt  is  not  likely 
that  any  other  Nation  could  furnish  them  on  ternis 
equally  adyantageous. 

Bat  the  Undersigned  may  assert,  with  perfect  safety, 
that,  for  a  great  portion  of  their  principal  supplies, 
especially  flpur,  Indian  meal)  rice,  boards,  slaves ,  and 
shioglesy  the  West  India  Islands  must  be,  for  a  long 
time,  dépendent  upon  The  United  States;  —  for  rice, 
in  fact,  they  must  always  be  so.  The  proximity  of  the 
Ports  of  The  United  States  and  the  West  India  Islande 
to  each  other;  the  adaptation  of  their  productions  to  their 
mutual  wants;  the  capacity  of  The  United  States  to 
furnish  the  principal  articles  of  provisions  at  ail  seasons, 
in  a  fresh  state,  and  by  a  cheap  navigation;  and,  above 
ail,  the  extent  and  stedfastness  of  their  demand  for  the 
Island  productions;  not  only  constitute  them  the  best 
Customers  of  tbe  Plantera,  but  give  them  advantages 
for  such  a  trade,  not  possessed  by  any  other  Nation. 
Even  the  British  Northern  Possessions,  if  in  fact  they 
were  equally  capable  of  producing  the  necessary  arti- 
clés,  could  not  enter  into  compétition  upon  equal  terme. 
The  physical  impedimenta  which,  for  at  least  half  the 
Year,  embarrass  their  intercourse  with  tbe  Islande,  com- 
pel  the  latter  during  that  time,  to  look  elsewhere  for 
«ny  immédiate  supplies  of  which  they  may  stand  in  need. 

Not  to  dwell  too  minutely  on  this  point,  the  Under- 
signed will  content  himself  with  referriog  to  the  gêne- 
rai course  and  extent  of  tbis  trade  in  ail  past  tiroes;  to 

Nouy,  Suppîém,  Tom,  IJL  ^f 


450     Acie9  reUith.  au  commerce  entre  les  Etalé- 

1829  tlie  value  of  the  «upplies  uniformly  furoished  by  The 
United  States ,  under  ail  the  disadvantages  of  a  reatric- 
ted  and  embarrassed  intercourse  ;  and  to  the  vast  amount 
which  is  even  novC'  finding  ifs  -way ,  through  indirect 
and  difficulti  and,  consequentijr  expensivô^  channels, 
under  a  posiliv^  and  total  interdtct  of  i\^e  direct  trade. 
Surety,  if  other  parts,  vrhh  which  the  trade  is  not 
merely  '  direct  y  but  highly  favoured,  vrere  actually  able, 
from  their  own  resources  and  productions^  to  furnish 
thèse  supplies,  there  would  be  no  recourse  for  them  to 
The  United  States  ! 

The  Undersigned  is  unable  to  speak  vrith  précision 
of  the  àmount  of  provisions  and  olher  articles  actually 
supplied  from  The  United  States  >  in  the  présent  course 
of  business.  There  is  a  difficully  in  tracing  the  trade 
through  the  nuuierous  channels  into  vrhich  it  bas  been 
diverted  from  its  natural  course.  Tabuler  Statements 
are  not,  in  ail  respects,  fuU  and  accurate;  especially 
they  relate  to  merchandlze  transported  across  the  Fron- 
tîer  Lines,  and  passing  down  the  St.  Lavrrence  to  the 
Northern  Possessions;  ôf  such»  there  being  but  Utile, 
iF  any,  account  taken  in  the  Custom-houses. 

Thèse  circumstances  render  ail  conclusions  on  hia 
subject  more  or  less  matters  of  conjecture.  Il  is  the 
opinion,  however,  of  the  most  intelligent  Persons  en- 
g^ed  in  the  trade,  both  before  and  since  the  Order  ia 
Cônncil  of  1826,  —  and  an  opinion ,  vrhich  it  is  belie- 
ved ,  cannot  be  controverted ,  —  that  an  amount  equal 
to  more  than  a  half  of  that  heretofore  exported  through 
the  direct  channels,  still  continues  to  go  by  the  présent 
circuitous  routes-— It  bas  even  been  asserted,  by  intel* 
ligent  commercial  Men,  that  Jamaica  has  not  consumed 
less  of  the  flour  and  provisions,  generaliy,  of  The  Uni- 
ted States,  though  at  an  additional  and  oppressive  ex- 
pense,  than  vrhen  the  trade  was  direct. 

The  routes  through  which  thèse  supplies  now  paaa, 
comprehend  not  merely  the  Northern  Possessions,  which 
hâve  the  solitary  advantage  of  occasionally  affording  a 
betler  assortment  of  goods,  but  also  the  Islands  of  St. 
Thomas  and  St.  Bartholomew,  Martinique,  Guadeloupe, 
and  the  Port  of  St.  Jago  de  Cuba. 

It  iè  believed  that  thèse  facts  will  be  fuUy  sustained, 
so  far  as  certain  Officiai  Retums  in  the  Archives  of 
this  Government,    to    which  the  Undersigued    has  had 


-* 


unis  et  les  coLangL  dans  les  Indes  occid.    451 

acceas»  msy  be  relfed  on.  One  of  Uiesê|  being  a  Corn-  18B9 
parative  Account  of  the  quantitj  of  provisions  and  lum- 
ber  imported  into  the  Brîtish  West  Indies,  in  .ihe  Years 
ia25  and  1828^  the  Undersigned  bas  already  submitted 
to  the  Earl  of  Aberdeen,  as  deserving  of  particuli^  at- 
tention. 

It  would  appear  from  tbisy  that  of  the  cor^i  and 
grain  importéd  into  those  Islands,  in  1825,  âmounling 
to  383,S32  bushels,  237,248  bushels  were  i^troduced 
from  the  United  States,  7,012  from  the  Brîtish  Colo- 
nies ii^  North  America ,  9,249  from  the  JForeign  West 
Indies,  1,584  from  Foreign  Europe,  and  the  remainder 
from  the  United  Kingdoqn ,  and  the  Islands  of  Jersej 
and  Guernsej;  thus  constituting  The  United  States,  in 
the  réguler  course  of  trade,  the  naturel  and  cheapest 
source  of  supply.  It  also  appears  that,  in  the  Year 
1828,  of  the  aggregate  importation,  then  reduced  to 
351,832  bushels,  27  bushels  only  were  introduced  di- 
rectly  from  The  United  States;  but  from  the  Foreign 
Westindies  126,221,  from  theBrilish  Colonies  in  North 
America' 45,495,  from  Foreign  Europe  464,  and  froni 
Ihe  United  Kingdom,  etc.  172,718  bushels. 

In  1825  there  were  imported  into  the  same  Islands, 
202,737  barrels,  of  meal  and  flour,  of  which  Th6  Uni- 
ted States  supplied,  directiy,  161,568,  the  Britisli  Colo- 
nies in  North  America  4,232,  Foreign  Europe  400,  . 
Foreign  West  lùdies  21,090,  and  the  United  Kingdom, 
etc.  15,447  barrels.  In  1828  the  aggregate  importation 
of  the  same  articles  was  206,653  barrels,  of  which  The 
United  States  sent ,  directiy,  490  barrels ,  and  the  For- 
eign West  Indies  142,092,  the  Brîtish  Colonies  in  Nortel 
America  36,766,  Foreign  Europe  1,135,  and  the  United 
Kingdom  25,331. 

A  similar  resuit  is  more  strikingly  presented  in  the 
article  of  rice;  and  it  is  also  sfaewn,  by  the  same  Ac- 
count, that  of  the  amount  of  lumber  introduced  since 
the  interruption  of  the  direct  trade,  nearly  one  half  of 
the  most  valuable  kinds  which  previously  went  directiy 
from  The  United  States ,  passed  through  the  Foreign 
West  Indies;  of  shingles  considerably  more  than  one 
half,.  and  of  staves  a  greater  number  were  imported 
from  the  Foreign  West  Indies,  in  1828,  than  were  in- 
troduced directiy  from  The  United  States  in  1825. 

It  will  not  escape  the  attention  of  the  Earl  of  Aber- 

Ff2 


ti 


452     Actes  relaiiu.  au  commerce  entre  les  Etais- 

1829^®^'^»  that  the  Foieign  West  Indies  dérive  their  means 
of  exporting  thèse  Articles,  principally,  if  not  exclusi- 
w  yeiy  y  from  The  United  States;  and  that»  while  the  im- 
portance to  the  Plantera  of  their  direct  trade  with  the 
latteTi  is  thus  exemplified  by  thèse  statementSy  it  is  also 
shewn,  that  the  diversion  of  it  into  indirect  and  cîr* 
euitoua  channels  does  not  confer  equally  substantial  ad- 
vantages  upon  the  British  Nothern  Colonies. 

With  this  view  of  the  subject,  the  Undersigned  ta- 
kes  leave  to  ask,  vrhy  may  not  thèse  supplies,  which 
must  thus  necessarily  be  drawn  from  The  United  Sta- 
tes, be  furnished  by  means  of  a  direct  trade?  It  must 
be  admitted,  that  the  evils  of  the  indirect  trade  fall 
upon  the  Planters.  Among  thèse  may  be  considered, 
the  charges  of  double  freîght  and  insurance,  the  expen- 
ces of  transhipment ,  kiid  the  commissions  and  dulies 
in  the  Neutral  Islands,  estimated  at  50  per  cent*  on 
the  first  cost  of  lumber,  and  from  15  to  20  per  cent, 
on  provisions.  So  far  as  thîs  estimate  celâtes  to  lum- 
ber,  it  is  fully  warranted  bfr  the  Officiai  Account  of 
Ihe  comparative  prices  oi  that  article  in  Jamaicâ,  in  the 
Years  1825  and  1828,  already  submitted  to  the  Earl 
of  Aberdeen;  and,  as  it  respects  provisions,  the  duty 
of  5  shillings  per  barrel  on  flour,  and,  in  proportion 
on  other  articles,  as  completely  sustains  it« 

But  to  thèse  evils,  great  as  they  are,  must  be  ad- 
ded  the  total  loss  of  the  market  ofiEered  by  The  Uni- 
ted States,  under  a  direct  trade,  the  extent  and  advan- 
tages  of  which  bave  already  been  shewn,  and  would 
bave  conlinued  for  an  indefinite  length  of  time,  if  not 
interrupted  by  thèse  restrictions.  It  is  true,  the  culti- 
vation  of  sugar  had  been  commenced,  and  is  extending 
in  The  United  States,  butv  under  difficulties  and  impe- 
diments  arising  from  the  nature  of  the  Climate,  and  the 
fréquent  injury  of  the  crops,  by  the  variableness  of  the 
seasons.  It  hns  to  contend,  also,  with  the  superiority, 
if  not  the  indispensable  necessity,  of  Foreign  sugar,  for 
the  purpose  of  the  Refiner,  The  demand  of  the  latter 
is  stedfast  aud  encreasing,  betng  commensurate ,  not 
merely  with  the  consumption  of  refined  sugar  in  The 
Uniled  States,  but  with  the  growing  trade  in  it  with 
ail  parts  of  llie  World.  The  exportation  of  refined  su- 
gar has  also  been  further  encouraged  by  a  récent  Aug- 
mentation  of   the  Draw-back,    placing  it  on  an    equal 


unis  et  les  col.  arfgl.  dans  les  Indes  occid.  '  443 

footing  with  domestic  8ngar,  in  respect  to  Foreign  mar-  1829 
kets.  Under  thèse  circumstances ,  i^liile  the  direct 
trade  remained  open  ,  there  would^  as  lias  been  saîd, 
hâve  continiied  a  great  and  augnnenting  demand  for  the 
West  India  sugars  ,•  for  an  indefinité  length  of  time. 
The  présent  restrictions,  however,  menace  the  Planter 
wilh  ils  total  loss,  if,  in  fact,  they  hâve  not  aireadj 
insured  it.  In  proportion  as  they  augment  the  embarrass- 
ments  and  expense  of  the  trade  with  the  Brîtish  West 
India  Islands,  they  compel  The  United^  States  to  grow 
their  own  sugar,  and  act  as  bounties  to  encourage  and 
improve  ils  cultivation;  or  they  iudiice  them  to  look 
for  their  indispensable  supplies  to  other  Islands ,  more 
libéral  in  their  Commercial  Régulations. 

In  the  mean  time  the  Plantera ,  while  they  lose  a 
markety  ample,  constant,  profitable,  and  contiguous, 
find  no  indemnification  in  that  of  the  Northern  Posses- 
sions, whose  consumptioft  is  'comparatively  Hmited  ;  nor 
*  in  that  of  the  Mother  Couniry;  for  there,  in  addition 
to  the  low  priées  already  adverted  to,  they  must  en- 
connter  the  sugar  of  the  Mauritius ,  -whicli ,  beiog  novr 
placed  on  an  eqiiality  with  their  own ,  bas  encreased 
the  amount  of  its  Importation,  in  the  course  of  5 
Tears,  from  4,600,  to  Ûttle  less,  as  it  is  believed,  than- 
30,000  tons. 

From  this  state  of  things,  therefore,  serious  injury 
arises  to  the  trade,  both  of  The  United  States  nnd  of 
the  Brîtish  West  India  Islands.  So  far  as  that  injury 
presses  upon  the  latter,  it  is  confidently  submilted, 
whether  plenary  relief  can  be  folind*,  as  bas  been  sup* 
posed,  in  the  réduction  of  the  duties  upon  their  pro- 
dnce;  unless  it  be  in  a  manner  to  give  them  a  mono- 
poly  in  the  Home  market,  equal  to  that  of  which  Jthey 
bave  been  deprived  in  The  United  States;  oreven  theii, 
unless  the  réduction  be  in  proportion,  not  merely  lo 
the  I0.SS  of  the  market,  but  to  the  Jncreased  charges  in- 
cident to  the  indirect  trade  for  their  necessary  supplies. 

The  supply  of  sugar  is  already  greater  than  the  de- 
mand of  the  Home  market ,  and  the  amount  of  réduc- 
tion of  duty  could  not  be  a  clear  gain  to  the  Planter, 
hecause  it  would  be  also  attended  with  a  partial  fall 
of  the  prîce,  and  bis  gain  could  be  in  proportion  to 
the  latter  only.  This  mode  of  relief,  without  a  corres- 
pondent réduction  of  the  boubly  allowed  to  the  Refiiier, 


4é4     Actes  relatw.  au  commerce  entre  les  Etats^ 

1829  would  be  prejudicial  to  tbe  Revenue;  but,  with  sucb 
réduction  y  much  more  injurîous  to  the  Refiner;  and  if, 
as  it  majr  well  be  aupposed,  one  half,  at  least,  of  the 
augara  imported  from  the  Indies  are  niaoufactured  for 
exportation ,  it  is  not  likely  thaï  auch  mode  of  relief 
would,  in  aoy  event,  be  bénéficiai  to  the  Planter. 

It  is  auggested,  vrith  great  respect  and  déférence, 
that  the  more  obvious  and  natural  remedy  for  an  evil, 
vrhich  ail  must  a^mit»  would  be  to  remove  the  cause. 
This  would  be  done  hj  cheapening  the  supplies,  and 
extending  the  market  for  the  productions  of  the  Islands, 
and  bjr  authorizing  a  direct  trade  with  The  United  Sta- 
tes, to  a  degree  commensurate  with  the  inrerests  and 
necessities  of  the  Islands»»  and  on  such  terms  as  are 
now  allowed  for  similar  purposes  to  ail  the  rest  of  tbe 
World. 

The  partial  application  of  a  like  remedj  prodnced 
a  salutary  effect  from  1825  |d  1826,  and,  therefore, 
it  may  well  be  presumed ,  that  a  àiore  thorough  expe-  ' 
riment  ou  both  sides,  at  présent,  would  be  still  more 
bénéficiai.  At  that  tîme,  undoubtedly ,  the  firitish  Nor- 
thern Possessions  nêither  complained,  nor  faad  cause  of 
complaint;  still  less  can  any  such  cause  bave  arisen 
since,  as  their  monopoly  of  the  direct  trade,  instead 
of  relîeving,  bas  only  aggravated,  the  sufiTerings  of  the 
Plantera.  ' 

It  has  been  stated  to  the  Undersigned ,  however, 
as  the  opinion  of  Great-Britain ,  that ,  while  devising 
measures  for  the  relief  of  the  West  In&s,  it  is,*  at  the 
aanie  time,  indispensably  necessary  to  consider  the  claima 
of  the  Northern  Possessions,  to  be  protected  in  the  en- 
)oyment  of  certain  accidentai  advantages.  Though  the 
Undersigned  by  no  means  admits  the  justice  of  thèse 
claims,  he  would  observe,  that  if  they  are  to  recêive 
protection,  it  ought,  at  least»  to  be  effected  in  some 
way  not  inconsîstent  with  the  meditated  relief  of  the 
Plantera.  This  might  be  done  by  granting  greater  faci- 
lities  for  the  introduction  of  the  produce  of  the  Nor- 
there  Possessions  iuto  the  Mother  Country;  a  measure 
which  would  not  merely  benefif  them,  but  would  ensure 
important  advantages  to  Great-Britain,  by  increasing 
ber  Revenue,  and  augmenting  and  perpetuating  the  con- 
aumptiou  of  lier  manufactures  in  those  Possessions. 

But  the  Proposition  does  not  go  to  exclude  the  pro- 


.unis  et  les  c6L  angL  dans  les  Indes  occid.    455 

■ 

dactioDS  of  tbe  Northern  Colonies  i  or  even  to  expos»  1829 
them  9  withoot  protection  ^  to  a  compétition  with  those 
of  The  United  States.  It  supposes ,  on  the  contrary, 
that,  as  far  .as  the  former  are  capable  of  prodiicing  the 
articles  m  demandi  a  fair  préférence  is  already  secured 
to  them  in  the  West  India  market|  hy  the  scale  of  dii- 
ties.  prescribed  hy  the  Act  of  1825;  and  fuUjr  commen- 
surate ,  consistently  with  the  interests  of  tlie  Planters, 
with  that  object.  That  scale  could  only  proye  insuffi- 
cienty  if  the  capacity  to  produce  did  n8t  exist,  or  should  « 
dépend  for  its  existence  upon  an  exclusiTO  monopotyi 
rainous  to  ail  other  interests. 

It  is  not  for  the  Undersigned,  therefore,  to  object 
to  thaï  scale  of  duties  as  regulated  by  the  Act  of  18259 
though  it  must  be  allowed  tô  give  the  productions  of 
the  Northern  Possessions  of  <}reat-Britain  an  equal^  or 
eTen  a  better,  chance  in  the  West  India  market;  but 
he  requires  that  The  United  Stateii^  as  far  as  they  are 
capable  of  supplying  its  wants,  may  be  permitted,  in 
conunon  with  the  rest  ol^the  world,  to  contribute  sup- 
plies by  a  direct  trade,  and  that  they  may  be  the  car- 
riers of  such  of  their  own  productions  as  are  indispen- 
sable,  or  highly  necessaryi  to  the  Plantera. 

That  the  Northern  Possessions  haye  an  interest  in 
the  présent  state  of  things,  the  Undersigned  does  not 
mean  to  deny,  nor  particularly  to  state.  It  is  sufficient 
for  him  to  repeat,  what  bas  aiready  been  remarkedi 
that  the  interests  which  havè  grown  up  in  that  quarter  . 
are  adventitioip  in  their  character,  and  subordinate  to 
ail  the  great  considérations  connected  with  this  subject. 
They  may  be  of  some  importance  in  theniselves ,  and 
yet  there  may  be  yiews  of  higher  moment  and  grander 
scope,  lo  some  of  which  allusion  bas  aiready  been 
made ,  before  which ,  in  eyery  sensé ,  they  ooght  to 
giye  way. 

It  will  be  c|ifficult  to  maintain  the  propriety  of  the 
claim  by  the  Nortiiern  Possessions,  that  they  should  be 
secured  in  the  enjoyment  of  a  direct  trade  with  ail 
parts  of  the  World,  and  that  it  should  be  denied  to 
other  Possessions  of  Great-Britain  to  whom  it  is  more 
uecessary* 

Of  the  capacity  of  the  British  West  Indies  to  sup- 
piy  with  their  production  ail  the  demanda  of  the  Nor- 
thern Colonies,  there  can  be  no  doubt;    yet  those  Co- 


ii 


456    jictes  relatif,  au  commerce  entre  les  EiaiS'^ 

IfflOlon&eSi  by  a  direct  trade,  may  introduce  similar  pro* 
ductioDS  front  Foreiga  Couotrîes.  Why,  theoi  may  net 
the  British  blands  be  permitfed,  by  the  same  médium, 
to  introduce  those  articles  which  tbe  Nortbern  Possea- 
sioDS  cannot  supply,  and  for  vrhich  they  are  depeudent 
upon  others? 

If  the  Canadien  may  import  from  Foreign  Countcies, 
by  a  direct  trade,  merchandize  of  whicb  he  is  not  io 
need  for  bis  own  subsistence,  and  which  he  may  pro- 
^  cure  from  other  Colonies  of  Great-Britain ,  why  may 
not  the  West  Indian  receiye  from  The  United  States, 
in  the  same  direct  manner,  that  which  is  indispensably 
necessary  to  him ,  and  which  uone  of  His  Majesty's 
Colonies  can  supply? 

The  Undersigned  does  not  prétend  to  slate,  since 
be  b  unable  to  obtain  the  information  requisite  to  en- 
able  bim  to  state  with  accuracy,  the  précise  proportion 
which  the  productive  capacity  of  the  Northern  Posses- 
sions bears  to  the  wants  of  the  West  India  Islands.  It 
is  the  gênerai  opinion ,  that  |he  productions  of  those 
Possessions}  especially  corn  and  other  bread  stufiE^  but 
lîttle  exceed  the  quantity  required  for  their  own  con- 
sumption;  and  that  the  amount  of  those  articles  y  and 
even  of  lumber,  exported  by  tbem  to  the  Mother  Coun- 
try,  tbe  West  Indies,  and  to  other  parts,  is  de« 
rived  principally  from  The  United  States,  and  from 
some  Ports  of  Europe.  This  opinion  would  seem  fo 
be  confirmed ,  by  the  state  of  the  trade  between  those 
Possessions  and  The  United  States ,  and  4iy  the  encou- 
ragement given  heretofore,  and  at  présent,  by  low  du- 
ties ,  to  the  introduction  into  their  Ports,  from  the  lat- 
ter,  of  most ,  if  not  ail ,  of  the  (oregoing  articles. 

The  Exporte  from  The  United  States  to  the  British 
America  Colonies ,  contist  principally  of  flour,  mea), 
Indian  corn,  wbeat,  shîp  bread ,  rice^  pot  and  pearl 
ashes,  butter,  and  lumber,  amounting  annually,  accor- 
diiig  to  the  circumstances  of  the  Year,  to  from  2^  to 
3^  millions  of  dollars;  and  little  inferior  in  value  to 
the  aggregate  Exports  from  The  United  Stat^  to  the 
British  West  India  Islands,  in  an  open  trade» 

The  Earl  of  Aberdeen  bas  already  inspected  the  of- 
ficiai Tables  of  the  Exports  of  domestic  articles  from 
The  United  States,  during  the  Year  1827,  and  thougb, 
for  purposes    of  comparison,   similar  Tables   for  1828 


unis  et  ies  coL  angl.  dans  les  Indes  occid.     457 

vronldbe  more  précise^  it  is  believed  ihey  would  not  1829 
diminiah,  if  ihey  did  not  add  to,  the  weîght  of  those 
of  1827.'  From  tfais  etatement,  aod  a  récurrence  to 
the  Account  already  explained,  to  say  nothîng  of  the 
amount  of  produce  pasaing  down  the  St.  Lawrence,  oE 
vrhich,  as  has  been  observed,  little,  if  any,  account  is 
taken  in  Tbe  United  States,  the  Earl  of  Aberdeen  wHI 
perceiye  that  y  after  a  f uU  experiment  of  the  advantages 
alForded  to  the  British  Nothern  Colonies,  by  the  pré- 
sent course  bf  trade,  they  are,  in  fact,  dépendent  upon 
The  United  States  for  considerably  more  than  double 
the  amount  of  their  Exports  to  the  British  West  Indies. 

By  thèse  Statements  it  appears  that,  in  1828,  the 
British  Northern  Colonies  exported  to  the  British  West 
India  Islands  45,495  bushels  of  corn  and  grain  ;  and, 
as  far  as  the  trade  in  1827  may  be  considered  indica* 
tire  of  that  of  1828 ,  they  received  from  The  United 
States  88,456  bushels  of  thesame  articles;  that  of  flour 
and  meal,  they  received  from  The  United  States  136,770 
barréls,  and  exported  ta  the  West  Indies  only  36,766, 
and  that  a  like  proportion  is  observable  in  the  articles 
of  ship  bread,  and  biscuit,  and  rîce.  Of  lunfkber,  the 
officiai  Tables  of  The  United  States  are  not  supposed 
to  afford  any  satisfactory  Account,  and,  in  respect  to 
pot  and  pearl  ashes,  the  British  Statement  is  silent; 
though  it  wiU  probably  be  conceded,  that  the  supplies 
of  the  latter  articles  are  principally  from  The  United 
States. 

On  lookiott  to  the  large  amount  of  importation  from 
The  United  States,  by  the  British  Northern  Colonies, 
the  comparatîvely  small  exportation  from  the  latter ,  to 
Ihe  British  West  Indies,  cannot  escape  observation. 
That  thèse  Islands  rçquire  much  more  than  the  quan- 
tity  furnished  them  by  the  North  is  shevrn,  not  only 
by  the  Table  of  their  direct  trade  vrith  The  United 
States,  but  by  tbe  amount  furnished  at  présent,  under 
M  the  pressuré  of  the  discriminating  duties ,  from  the 
Foreign  West  Indies.  It  is  a  mat  ter,  in  fact,  that, 
does  not  admit  of  a  doubt.  That  the  Northern  Colo-  ' 
nies  do  not,  under  thèse  circumstances ,  send  more  of 
Ae  produee  received  by  them  from  The  United  States, 
most  be,  either  because  a  great  part  of  it  is  absorbed 
by  the  demands  tov  the  Home  consumption,  or  that  it 
is  necessary  for  their  export  trade  vr^th  other  parts  of 


458     Actes  relaiii^.  au  commerce  entre  les  Etats-- 

1829  the  World.  The  first  cause  satiafactorily  évinces  the  in- 
capacity  of  those  Possesftions,  even  ander  their  présent 
advantages,  to  augmenta  io  any  considérable  degree, 
tbeir  own  productions;  the  last  doea  not  merely  évince 
thisy  but  manifeste  more  strikingly  the  inexpediency  of 
their  claim  to  a  monopoly  of  ihe  trade  with  the  West 
IndieSy  to  the  exclusioo  of  The  United  States  i  upon 
whose  productions  they  are  themselves  dépendent,  not 
only  for  their  trade  with  tlie  Westindies,  but  also  for 
that  with  the  Mother  Country,  and  with  the  Foreign 
European  Ports. 

If  thèse  facts  should  be  eonsidered  as  requiring  fur» 
ther  confirmation  y  it  may  be  found  in  the  testimony  of 
several  of  the  most  intelligent  Inhabitants  of  the  Nor- 
thern Colonies  y  taken  in  1826,  before  the  ,,Select  Com* 
mittee  on  Emigration/'  by  which  it  appears  that,  at 
that  period,  and  previously,  Lower  Canada  did  not 
supply  any  flour  suited  to  the  West  India  Market,  and 
that  the  whole  of  the  Exports  of  the  Upper  Province, 
not  exceediog  40,000  barrels,  cwere  disposed  of  iil  the 
Ports  of  Newfoundland ,  New  Brunswick,  and  Halifax, 
aud  were  insufficient  for  their  wauts;  that  Québec  de- 
pended,  in  a  great  degree,  for  provisions,  upon  the 
supplies  furnished  by  The  United  States,  and  that  Ca- 
nada, at  the  time,  found  the  utmost.difficulty  in  sub- 
sisting  her  own  Population.  It  was  further  stated  in 
that  testimony,  that  there  was  not  sufficient  corn  grown 
in  Upper  Canada  to  induce  any  foreign  market  to  deal 
with  them;  and  that  it  would  be  extreaiely  désirable» 
for  some  years  to  corne,  to  introduca  American  flour 
into  the  Canadas ,  in  order  to  make  up  their  déficit  for 
tiie  supply  of  the  Westindies;  that,  in  fact,  their  own 
supply  to  the  West  Indien  Merchant  was  very  incon- 
siderable,  and  that  „they  formed  a  very  secondary  con- 
sidération in  his  estimation."  One  of  the  Persons  exa- 
mined  on  that  occasion,  a  Législative  Councillor  of  Lo- 
Vrer  Canada,  gave  it  as  his  opinion,  and  as  one  which 
he  thought  would*  be  taken  for  granted ,  that  the  Pro- 
vinces of  the  two  Canadas  would  not  be  able,  from 
tbeir  own  produce,  to  supply  a  single  batrel  of  flour 
to  the  West  India  market  for  the  next  20  Years. 

Without  presuming  that  any  of  thèse  opinions  are 
in  ail  respects  accurate,  but  makiog  every  allowance 
for  the  character  of  such  answers,  which  if  in  any  degree 


unislst  tes  coL  angl.  dans  les  Indes  occid.     459 

erroneouSy  are  li^cely  to*err  in  favour  of  the  Canadas;  1829 
it  maj  be  aafelj  and  confidently  assnmed  that  the  Nor- 
thern Possessions  do  not  now^  and  cannot  for  a  £reat 
ntimber  of  years,  however  thej  may  be  favoured  and 
encouragedy  produce  the  requisite  supplies  for  the  West 
Indies,  They  must  rely  upon  other  sources,  and  prin- 
cipaliy  upon  The  United  States,  not  merely  to  furniih 
the  deficiency,  but  as  Consumers  of  the  West  India 
Produce.  To  such  an  extent,  and  for  thèse  purposes, 
the  Proposition  of  the  Undersigned  asks  for  a  direct  in* 
tercourse. 

The  Undersigned  would  hère  observe,  moreoTer,  that 
the  Northern  Colonies  ofFer  as  Utile  advantage,  in  their 
demand  for  the  produce  of  the  British  West  India  Is« 
lands,  as  in  their  capacity  to  furnish  supplies*  He  is 
aware  of  the  erroneous  supposition ,  that  The  iTnited 
States/  in  their  direct  trade  yrilh  the  British  West  In- 
dies  9  heretofore ,  did  not  take  so  much  of  their  pro- 
duce, as  of  specie,  to  be  invested,  as  it  was  imagined, 
in  the  producé  of  other  Islands.  So  far,  however,  «s 
it  may  be  thought  to  argue  an  unfavourable  course  of 
trade  between  The  United  States  and  those  Islands,  he 
may"  confidently  rely  for  its  réfutation ,  not  only  upon 
its  obvions  iuiprobability,  but  upon  the  past,  and  even 
the  présent,  course  o^  the  trade. 

It  is  obvions  that  the  restrictions  bjr  which  the  trade 
of  The  United  States  v^ith  the  British  West  Indies  bas 
been  so  frequently  embarrassed ,  offered  peculiar  indu- 
céments  to  tke  importation  of  specie;  but  on  this  head 
the  Undersigned  may  venture  to  affirm,  that  the  amount 
of  specie  has  not  at  any  period  of  the  direct  trade  ex- 
ceeded  much  -more  than  one-fourth  of  the  importatfon 
into  The  United  States  from  those  Islands. 

Without  stopping  to  detect  the  error  oF  supposing 
any  thing  unfavourable  to  the  gênerai  result  of  trade 
frOm  the  exchange  of  specie  for  produce ,  which  Lord 
Aberdeep  is  aware  is  a  naturel  occurrence,  incident  to 
Coihmerce  in  ail  parts  of  the  World ,  it  will  be  suffi- 
cient  to  observe ,  that  as  the  advantages  of  the  direct 
trede  to  the  West  India  Planter  were  never  doubted, 
it  may  fairly  be  inferred'that  the*  exchanges  were  mu- 
Inally  made  in  the  most  profitable  médium.  That  spe- 
cie was  occasionally  received,  for  part  of  the  supplies 
furnished  by  The  United  States,  need  not  tberefore  be 


1 


460     Actes  relaiiv.  au  conitnerce  entre  les  Etais- 

ISSSdeniedy  wbîch  would  prove  only  that,  from  the  gène* 
rai  resuU  of  their  traffic  with  other  Parts,  the  West 
India  Planters  were  eaabled  to  deal  more  profitably  in 
specîe  for  the  produce  of  The  TJnited  States  ;  thus  af- 
fordÎDg  additional  ilhistration  of  the  mutual  advantage 
of  their  intercoiirse.-  But  the  Undersigned  takes  leave 
whoUy  to  doubty  that  specîe  was  *taken  in  sucb  trade 
instead  of  produce ,  when  the  latter  vras  to  be  had  on 
terms  equally  advantageous ,  and  that  specie  was  so 
taken  for  the  purpose  of  being  invested  in  sîmilar  ar- 
ticles in  the  Foreîgn  Islands.  \ 

Unless  an  occasion  al  instance  of  the  kind  has  been 
produced  by  the  pressure  of  those  restrictions  which 
it  is  now  proposed  to  aboHsh,  the  occurrence  of  tt 
would  argue  in  the  Merchant  the  unaccountable  foUj 
of  submitting  to  a  prolonged  voyage,  bût  reduced 
freîght,  and  to  the  other  disadvantages  of  a  circuitous 
trade,  in  the  search  after  commodities  whîch  lay  readj 
at  hand,  and  which  he  might  convey  immediately  to 
his'market  by  a  direct   voyage  and    at  a  better  freight. 

It  will  doubtlessy  however,  occur  to  Lord  Aber- 
deen,  that,  whatever  may  bave  been  the  course  or  na- 
ture of  the  exchanges  in  a  direct  trade,  they  were  not 
roerely  adapted  to  the  necessities  of  the  Planters,  but 
are  not  likely  to  be  improved  under  the  embarrassments 
of  an  indirect  trade,  or  that  more  produce  and  less 
specie  would  pass  off  through  the  circuitous  thaa  the 
direct  channeL 

Though  the  Northern  Colonies  may  become  the  car- 
riers, they  do  not  thereby  become  the  consumers,  ex- 
cept  to  a  limited  extent,  of  the  West  India  Produce. 
Tfceir  capacily  to  consume  in  produce  the  value  of  ail 
supplies  carried  by  them  to  the  West  Indtes,  or  even 
of  that  part  going  from  The  United  States,  will  not  be 
asserted;  and,  therefore,  it  is  not  perceived  how  such 
produce  can  be  received  by  them  unless  from  a  re- 
iiance  on  the  consumption  of  it  in  The  United  States, 
or  other  Foreign  Parts.  Indeed,  in  some  of  the  Oflî- 
cial  and  other  Statements  furnished  by  those  Provinces 
to  the  British  Government,  the  advantages  of  a  Crée 
transit  of  American  flour  thrôugh  the  Northern  Posses-* 
sions  are  argued,  from  the  expectation  that  those  Di« 
siricts  in  The  United  States  which  furnish  the  flour, 
will   receive   from   the   Canadians  Foreign   Produce   in 


unis  et  les  col.  angL  dans  les  Indes  occid.    46 1    ' 

barter.  Not  to  ad^ert  to  the  complète  annibilation  of  18tt 
sucli  expectatioDy  by  an  interdicl  of  the  supplj  through 
8uch  a  chaunel,  it  must  be  obvions  tbat  The  Uqited 
States  wUl  not  take  more  produce  or  less  specie  under 
the  embarrassmeots  of  an  indirect  intercourse.  It  is,  on 
the  contrary,  reasonable  to  infer,  that»  in  such  case^ 
for  tbe  more  bulky  articles  of  West  India  Pïroduce, 
they  would  be  led  to  rely  in  a  still  greater  degree  upon 
Foreign  Islands  with  augmented  facilities;  and  tbat  they 
vrould  requiré  specie  in  return  for  tbat  portion  of  their 
supplies  passing  through  the  Northern  Colonies;  the- 
reby  increasing  rather  than  diminiHhiug  the  drain  of 
tbat  article  y  so  far  as  it  may  be  supposedto  beaffected 
by  thèse  Régulations. 

The  XJndersigned  would  beg  leave  further  to  ob- 
serve, tbat  a  refusai  of  the  Proposition ,  whicb  be  bas 
had  tbe  bonour  to  make,  can  bave  no  otber  obvious 
pretence  tban,  by  means  of  a  monopoly,  to  give  a  for- 
ced  groyrtb  to  tbe  productions  of  the  Northern  P.osses- 
sions,  and  y  in  the  uiean  time,  to  compel  the  carrytng 
of  the  produce  of  The  United  States  ^  and  tbat  of  the 
British  West  Indies,  through  their  Forts. 

Tbe  very  necessity  of  a  monopoly  to  effect  sucb  a 
purpose,  however,  clearly  points  out  the  dlISculHes  of 
production  y  and  the  «mbarrassments  of  sucb  a  course 
of  trade,  and  shews  tbe  losses  and  distresses,  to  wbich 
tbe  Planter  must  be  subjected,  for  an  indefinite  length 
of  time. 

It  is  by  no  means  certain  i  however,  tbat  thèse  ob-* 
jects  are  consistent  with  each  otber,  and  tbat  the  abun- 
dant  supply  of  the*  productions  oftbe  United  States, 
through  the  Northern  Ports,  would  not  as  effectuail/ 
discourage  tbe  productions  of  those  Possessions,  as  the 
direct  trade,  and  in  this  way  perpetuate  the  monopoly. 
Such  a  resuit  is  shewn  to  be  more  than  probable ,  by 
tbe  foregoing  observations ,  and  by  the  officiai  state- 
ments  to  which  they  apply.  But  it  is  perfectly  certaiu, 
tbat,  if  this  monopoly  sbould  bave  tbe  intended  effect 
of  fostering  tbe  growth  in  Canada  of  the  articles  requî- 
red  for  the  West  India  market,  it  would  also  bave  the 
effect  af  impelling  The  United  States  to  the  cultivation, 
within  themselves,  of  the  articles  for  which  they  bave 
been  accustomed  to  dépend  upon  tbe  West  Indies,  and, 
consequently^  of  diminishing  their  demand  for  those  ar« 


462     jiciea  relatiç.  €ui  commerce  entre  les  Etais-' 

Ig2B  ticles.  The  abiiity  of  ihe  North  to  supply  the  Planteri 
therefore,  would  be  attended  witb  tbe  loss,  to  the  lat« 
ter^  of  the  means  of  purcbasing  the  8upply. 

The  reasonable  duty  propoeed  by^  the  Act  of  1825, 
eveu  yrithout  the  aid  of  the  addhional  privilèges  i  to 
which  the  Undersigned  bas  heretofore  presumed  to  al« 
lude,  by  gradually  and  reciprocally  >  developing  the  re« 
aources  aod  the  means  of  consumption  of  the  Northern 
Possessions;  by  providing  a  necessary  Revenue  for  the 
Pianters,  and»  in  the  intérim,  affording  them  an  ad- 
vantageous  market,  vrould  be  much  more  eflEectual  in 
attaining  ail  rational  and  désirable  ends* 

From  an  impartial  view  of  ail  the  considérations  in- 
volved  in  the  subjects ,  may  not  such  a  course  be  dee- 
med  worthy  at  least  of  an  experiment?  Whetber  v?e 
regard  the  gênerai  déductions  of  argument,  or  the  se* 
ries  of  indisputable  facts ,  arisîng  out  of  the  course  of 
trade  before  and  since  the  Order  in  Couocil  of  1826. 
it  can  scarcely  be  denied  that  the  présent  state  of  things 
bas,  thus  far,  produced  greater  injury  to  the  British 
West  Indies,  than  benefit  to  the  British  Northern  Pos- 
sessions; and  that  the  Régulations  of  the  Act  of  1825, 
wêuld  be  extremely  bénéficiai  to  the  Planters],  if  indeed 
not  absolutely^ remédiai  of  their  great  distress,  will  noi 
be  questioned.  From  récurrence  to  those  Régulations, 
therefore,  much  positive  good  is  certain  to  arise;  whe- 
reas  the  injury,  apprehended  to  others,  ezists  only  in 
conjecture,  can  be  ascertained  only  by  expérience,  and 
may  always  be  remedied  by  the  protecting  measures  of 
Great-Britain.  It  would  appear ,  therefore ,  to  tbe  Un- 
dersigned,  not  merely  courteous  to*  The  United  States, 
bift  )ust  to  the  various  Possessions  of  Great-Britain ,  to 
récur  to  the  expédient  of  trying,  under  the  favourable 
Législation  of  both  Countries,  the  real  utiiity  of  the 
adjustment  of  1825. 

If  the  encouragement  of  the  Northern  productions 
be  not  sufEcient  in  its  results,  to  justify  the  permanent 
exclusion  of  those  of  The  United  States  from  the  Bri* 
tish  West  India  klands,  it  is  equally  unreasonable  to 
insist,  that  the  latter,  and  the  produce  of  the  Islands, 
sliali  be  carried  cîrcuitously  through  the  Northerii'  Ports, 
al  a  loss  to  the  Producer.  The  présent  deuiand,  in  ad- 
dition to  the  indemnîties  acluaïly  enjoyed  by  the  Nor- 
thern Ports,  strips  the  W^sl  India  Planter  of  every  ad^ 


•  ■ 


unis  et  les  col.  angL  dans  les  Indes  occid.     463 

Tant  Age  .intended  for  hlm  by  the  AcI  of  1825;    takiog  1829 
from  him  not  merely  the  gênerai   benefits    of  a  direct 
trade  y   but  at  the  8aine  tinie  depriving  faim  of  the  Re* 
venue  provided  for  the  aupport  of  the  Local  Govemment* 

Tfaat  the  productiona  sent  through  the  Canadas  are 
not  cheaper  in  the  West  Indtes  than  those  going  through 
the  other  Ports,  is  shewn  by  the  fact,  already  made 
apparent  y  that  a  yery  important  part  of  the  supply  is 
carried  in  the  latter  vray,  and  especially  through  the 
Danish  Islands  ;  but  as  no  duty  is  collected  on  that  co- 
ming  from  the  Brltish  Possessions  ^  the  Planter ,  on  fais 
paying  the  same  price  as  for  that  charged  with  a  duty, 
must»  in  addition ,  make  up  by  some  other  means  the 
loss  to  his  Revenue. 

It  is  at  such  sacrifices  of  public  considérations ,  and 
of  important  interests  of  Great-Britftin  herself,  that  the 
présent  claim  is  madeyof  forcing  the  trade  of  The 
United  States  Mrith  the  British  West  India  Islands  through 
the  British  Northern  Possessions. 

The  Undersigned  might  hece  ask  the  question,  whe* 
ther  advantages  like  thèse  now  claimed,  uncertain  and 
contingent  as  they  must  necessarily  be^  deserve  to  be 
cherished  at  -the  risk  which  must  eventually  attend 
them?  Are  they  of  sufficient  magnitude  to  justify  the 
encouragement  of  a  spirit  of  jealousy  betw^en  tmro 
neighbouring  Nations  ^  whose  prosperity  it  is  admitted 
nould  be  beat  promoted  by  mutuel  good  will;  or  the 
sowing,  in  the  Population  of  thèse  Northern  Posses- 
sions,  the  seeds  of  Commercial  hostility,  vrhich  may 
produce  roots  of  bitterness ,  difficult  to  be  eradicated. 

The  Undersigned ,  however ,  hopes  to  be  excused 
for  askiog  Lord  Aberdeen  to  consider,  vrhether  thjs 
claim  be  not  as  difficult  of  attainment  |  in  fact,  as  it  is 
of  justification  in  reason  ? 

That  The  United  States  may  be  prevented  from  eu- 
joying  a  direct  trade  with  the  British  West  India  Is- 
lands |  is  not  to  be  queslioned;  but  it  does  not  follow 
that  they  can  be  compelled  to  carry  on  the  indirect 
trade,  through  the  British  Northern  Possessions,  in  pre<* 
ference  to  the  other  Ports ,  and  in  opposition  to  the 
interests  and  inclinations  of  the  American  People.  To 
ensure  a  continuance  of  such  a  constatned  state  of  things, 
would  require  a  far  greater  degree  of  fiivour  than  Great- 
Britain  gives  to  those  Possessions  at  présent ,   or  could 


464    ^ctes  relaiw.  au  cçmmerce  entre  les  États^ 

IgJdgive,  at  any  tlme,  wilhout  elleciiog  ilie  ruin  of  her 
West  lodia  Pkntej:8. 

The  présent  course  of  trade  tbrough  those  Colonies, 
iu  facli  owes  its  existence  ^  in  a  great  measute,  to 
the  toleratioa  and  forbearance  of  The  United  Sta- 
tes. They  hâve  submitfed  to  it  for  the  moment,  in 
the  expectation  that  the  régulations  of  the  Order  of 
1826  were  merely  temporary,  and  would  yield,  in 
duc  tîme,  to  a  libéral  regard  to  the  gênerai  interesis 
of  Commerce.  But  when  Great  •  Britain  shall  anrovr 
the  intention ,  permanently  to  exclude  The  United 
States  from  the  direct  trade  with  her  West  India  Is« 
landsy  and  to  compel  the  iuterchange  of  their  products 
to  pass  through  her  Northern  Possessions,  for  the  pur* 
pose  of  creating  or  sustaîning  rival  inlerests  in  thaï 
quarter,  it  vrill  tiren  be  for  The  United  States  to  dé- 
cide, ^hether  their  indirect  trade  may  not  Be  more  pro« 
fitably  conducted  through  other  channels. 

So  entirely  dépendent  are  the  Northern  Possessions 
iipon  the  wiil  of  The  United  States ,  for  the  advanta- 
ges  which  they  now  enjoy,  that  a  simple  repeal  of  the 
restrictions  aliuded  to  in  the  Proposition  which  the 
Undersigned  had  the  honour  to  snbmit,  <f  The  United 
States  could  be  supposed  so  entirely  unmindful  of  their 
navigation  interests  and  enterprize  as  to  make  'if,  with- 
out  any  act  on  the  part  of  Great-Britain,  would  effec- 
tually  destroy  their  monopoly.  And,  moreover,  if  Jt 
should  be  deemed  necessary  or  proper  to  aim  measn- 
res  at  thèse  Provinces  alone,  the  permission  of  a  direct 
trade  from  the  Ports  of  The  United  States  to  the  Bri- 
tish  Islands^  in  British  Vessels ,  other  than  tbose  owned 
in  the  Northern  Ports,  would  not  only  break  up  the 
existing  trade  in  that  direction,  but  would  for  ever  blight 
even    the  imaginary  prospects  of  future  production. 

The  advantages  to  The  United  States,  however,  of 
employing  their  own  navigation  in  a  part,  at  least,  of 
the  Trade;  of  enlarging  and  conciliating  their  interests 
in  the  Colonies  of  France,  Spain,  Sweden,  and  Den- 
mark,  and,  by  the  reciprocal  accommodations,  of  gra<- 
dually  encreasing  the  Market  in  those  Parts,  both  for 
demand  and  supply,  would  powerfuliy,  if  not  irresistî- 
bly,  tempt  their  trade  into  those  channels.  Indeed, 
the  Officiai  Returns,  lieretofore  explained,  sufBcienlIy 
shew  that  it  bas ,  in  fact,   been  already  invited  thither. 


unis  et  les  col  angl  dans  les  Indes  occid.    465 

là  a  considérable  degree  y  by  advantages  wbich  it  would  1829 
noi  be  diffiqiilt  to  augment,  uniil  the  commodities  could 
be  introducéi  a8  cheap  as  those  gf  Great-Britaîo  ;  un- 
less  tte  latter  should  be  protected  by  à  higber  scale  of 
Duties  than  wfis  contemplated  by  the  Act  of  18:25,  and 
one/  beyond  the  ability  of  the  Planters  to  endure. 

The  Earl  of  Aberdeen  wiil  do  the  XJndersigned  the 
justice  to  belieye  that,  in  discussing  the  contingent  po- 
licy  of  the  two  Countries,  in  the  arrangement  of  their 
commercial  entreprise,  he  holds  forth  no  apprehended 
event'with  a  view  to  intimidate,  br  through  a  désire 
that  it  may  take  place*  He  \fil\  aiso  perceive,  thaï  the 
Measures  last  alluded  to  would  not  necessarîly  iniply, 
oa  the  part  of  The  United  States,  either  resentnient 
or  retaliation;  but  vrould  be  resorted  to  fis  the  sysleni 
of  Commercial  Régulation ,  calculated ,  under  the  cir-  ^ 
cumstances  of  the  case,  to  give  the  best  direction  to  an 
important  branch  of  their  eiîterprize.  Ta  such  extent 
they  would  be  altogether  practicable,  and  might  be 
supposed  indispensably  necessaiy.  They  might,  indeed, 
from  the  uatural  tendency  of  such  Measures,  and  the 
peculiar  influence  of  events,  end  in  the  total  loss  of 
the  trade  betw^en  The  United  States  and  the  British 
Northern  Possessions. 

In  such  a  view  of  the  subject,  though  the  Under- 
signed  will  not  hère  undertake  to,pronounce  upoh  the 
vidue  of  the  trade  in  question  ,  he  would  suggest ,  that 
it  may  be  worthy  the  considération  of  those  who  daim 
the  advantages  of  monopoly ,  rather  than  of  fatr  com- 
pétition ,  whether  the  loss  of  it  »  with  the  chance  of 
contesting  with  the  Foreign  Islands  for  the  trade  with 
the  West  Indies,  be  préférable  to  a  reasonable  enjoy- 
ment  of  both? 

That  The  United  States  possess  the  àieans  of  cffec- 
tually  controling  their  trade  through  and  with  the  Bri- 
tish Northern  Colonies,  the  Undersigned  îs  fully  con-  ^ 
fident.  He  is  aware,  however,  that  a  contrary  idea 
has  heen  eutertained  by  some,  who  may  hâve  regar- 
ded  the  subject  in  a  narrow  or  interrested  point  ofview. 

In  advertiog  to  this  topic,  the  Undersigned  will  not* 
permit  himself  to  suppose,  that  the  possibility  of  eva- 
ding  the  Revenue  Law^  of  The  United  States ,  and  of 
producing  a  course  of  contraband  trade,  in  violation  of 
their  legitimate  Régulations,  can,  for  a  moment,    enter 

Nouv.  Supplem,     Tome  tll,  Gg 


4| 

466     Actes  relatîp.  au  commerce  entre  les  Etats- 

_  • 

1829  ioto  the  calculations  of  this  GovernmQOty  or  receive  tlie 
•  remotest  degree  of  encouragement  or  couiUtenance  froih 
its  ineasures  and  policy. 

If  no  other  motive  opposed  the  adoption  0f  such 
an  alternative,  Great - Britain  virould  find  a  auffident 
one  in  the  cerlainty  that,  however  for  the  moment  it 
might  ministcr  to  Ihe  jealousy,  or  appear  to  favoiir 
the  interests  of  her  Subjects  in  the  Colonies,  it  would, 
evenluaUy,  prodace  the  most  baneful  effects  upon  tbeir 
morals  and  their  habits.  Thiis  corrtipted,  the  skill  and 
hardihood  acquired  in  evading  and  transgressing  the 
Law8  of  a  neîghbouring  Coiintry,  wonld  aftenvards 
be  practised  against  those  of  their  own  Government. 
But  in  addition  to  the  gênerai  disfavour,  with  whîch 
,  any  expectation  of  benefit  from  a  contrâband  trade 
should  be  met,  Lord  Aberdeen  may  be  assured,  that 
it  would  not  be  difficult  for  The  United  States  to  pre- 
vent  such  a  trade  altogether.  A  more  efficient  Cordon 
of  Police,  and  a  greater  degree  of  vigilance,  might  be 
requisite  than  in  ordinary  times;  but  the  fidelity  of 
the  American  Custom-house  Officers  bas  been  thoroughiy 
proved  ,  and  their  exertions ,  even  upon  this  Frontier, 
hâve,  in  gênerai,  been  adéquate  to  al^  substantial  pur- 
poses.  Such  was  the  case ,  even  vrhen  they  were  cal- 
led  upon  to  en  force  the  Embargo  and  Non-intereourse 
Laws,    when  they   received  but  little  symp^thy  or  en- 

,  couragement  from  the  moral  sentiment  of  the  Commu- 
nity.  The  fact  is,  however,  too  clear  to  require  atv 
gument,  that  the  amonnt  of  trade,  to  be  carrîed  on  by 
smuggling,  however  successful,  would  be  inconsider- 
able  ,  in  comparison  with  the  extent  and  profits  of  a 
légal  and  regular  intercourse,  and,  therefore,  is  enlitled 
to  but  little  weight,  even  when  regarded  with  a  view 
to  pecuniary  results.  Lord  Aberdeen  will  not  require 
to  be  reminded,  that  to  prevent  illicit  trade,  it  îê  chiefly 
necessary  to  remove  the  temptation  of  high  prices,  or 
to  create  a  rîsk,  greatér  than  the  reward  to  be  gained 
by  successful  fraud.  Nothing  could  be  more  easy  tfaan 
this,  in  respect  to  the  mode  of  intercourse  now  under 
-  considération. 

The  interposition  of  the  Custom-house  Officer  would 
scarcely  be  requisite  to  prevent  the  introduction  of 
West  India  Produce  into  The  United  States,  through 
the  Northern  Colonies.    Arrangements  could  readily  be 


unis  et  les  col  angl.  dans  les  Indes  occid.    467 

made  with  the  Powers  to  vrhich  tfae  Foreign  Islands  1829 
beloogy  to  ftirnish  the  requisite  supplies  of  West  India 
Produce  from  those  Islands,  on  cheap  terms,  and  in 
steady  and  abundant  quantities.  Thèse  arrangements 
wouldy  of  themselves,  forbid  compétition.  But  whilst 
American  flour  can  be  carried  to  tfaè  British  West  In« 
diesy  as  cheap  from  The  United  States,  through  the  Foreign 
Islande  as  through  the  Northern  Possessions,  though  sub- 
ject  to  the  Discriminating  Dutj,  in  fayour  of  the  latter,  of 
5  shillings  per  barrel,  it  will  not  be  supposed,  that  the 
bulky  articles,  ofsugar,  rum,  and  molasses,  without  snch 
aid,  jcan  be  tempted  through  the  Northern  Possessions,  by 
the  risk  of  détection,  and  the  penalties  ofthe  Law« 

The  Undersigned  does  not  belieye  that  the  tempta- 
tions  and  facilities,  for  the  introduction  into  the  Nor* 
thern  Colonies,  of  flour  and  other  articles  from  The 
United  States,  are  materially  greater. 

So  far  as  the  trade  with  the  British  West  Indies 
can  operate  as  an  inducement,'it  has  been  seeù  already, 
that  American  produce  is  carried  thither  as  cheap  through 
the  Foreign  Islands,  as  the  Northern  Ports.  The  sup- 
plj  of  American  flour  in  the  Northern  Colonies  is  be- 
iieyed  to  be  princîpally  furnished  by  the  Genesee  Coun- 
try,  and  the  Country  borderîng  upon  Lake  Erie;  and 
it  stands  admitted,  in  the  Evidence  upon  the  Archives 
of  the  House  of  Commons,  that,  for  flour,  the  market 
at  New  York  is  generally  better  than  the  market  at 
Montréal  and  Québec.  Indeed,  so  important  is  the 
opération  of  thèse  facts,  that  the  most  intelligent  Mer- 
chants  suppose,  that  so  much  of  the  American  trade 
with  the  British  West  Indies,  as  passes  through  the 
Northern  Colonies,  instead  of  the  Foreign  Islande,  is 
chiefly  diverted  thither  by  the  greater  facilities  of  pro- 
curing,  in  those  Ports,  an  assorted  Cargo,  suitable  lo 
the  West  India  Market. 

In  the  testimony  aflbrded  by  the  Inhabitants  of  Lo- 
wer  Canada ,  to  the  Committee  of  Uie  House  of  Com- 
mons,  in  1826,  it  was  asserted,  and  remained  uncon- 
tradictedy  that,  against  „the  superintendence  of  the  Bri« 
tish  Custom-house  Officers  it  would  be  impossible  to 
smuggle  any  part  of  a  Cargo,  or  even  a  barre!  of  flour, 
into  the  Province  of  Lower  Canada." 

On  this  ground  they  were  epabled  to  encourage  the 
introduction  of  American   flour,   in  proportion   to   the 

Gg2 


468     Actes  relaiw.  au  commerce  entre  les  Etais-- 

1829anfiouat  of  theîr  exports,  to  Ihe  Weèt  ludiee  andother 
Places  y  without  danger  oF  its  being  brought  into  tlie 
home  consiimptioD  ;  and  the  encouragement  then  gîven 
shews  the  importance  attached  bj  His  Majesty's  Goveru* 
ment  to  that  évidence*  On  this  supposition,  Lord  Aber- 
deen  will  readily  acknowledge  the  facility  wîth  vrbich 
The  United  States,  through  means  of  a  Custom-house 
Police,  strengthened  and  exteuded  according  to  theîr 
means,  may  accomplîsh  the  same  end;  more  especially 

^  as  the  readier  interdiction  of  the  Retnrn  Trade  from  Ca- 
nada into  The  United  States,  by  diminishing  the  means 
of  payment,  would  also  diminish  the  motives  to  incur 
the  risk  and  penalties  incident  to  a  prohibited  trade. 

The  Undersigned  is  apprehensive  that  he  bas  already 
dwelt  longer  upou  thèse  considérations  than  is  neces« 
sary,  after  so  much  personal  explanation,  as  he  has 
'  heretofore  had  the  honour  of  yielding,  and  will  con- 
tent htmself ,  as  to  any  further  arguments  that  mîght 
be  oflered,  with  referring  to  the  various  other  sugges- 
tions, which  bave  been  made  by  him  in  the  course  of 
this  Negotiation.  He  cannot ,  however,  entirely  dismiss 
the  subject,  without  repeating,  for  the  last  tîme,  bis 
deep  solicitude  fôr  the  resuit,  and  without  most  ear- 
nestly  recalling  tlie  attention  of  His  Majesty's  Ministers 
to  the  State  in  which  the  relations  between  the  two 
Countries  would  be  left,  should  this  point  be  unfavour- 
ably  decided.  In  such  case ,  the  Government  of  The 
United  States,  while  disappointed  in  ils  cherlshed  ho- 
pes  of  an  Arrangement»  by  mutual  and  reasooable  con- 
cessions, would  find  notbihg  conciliating  in  the  rétro* 
spect  of  a  long  course  of  fruitless  Negotiation,  and 
uothing  cheering  in  the  future  prospect ,  darkened ,  as 
it  would  be,  by  the  possibility  of  a  récurrence,  by  the 
twb  Nations,  to  that  System  of  countervaillng  Measures» 
that  has  already  proved  so  detrimental  to  their  barmony 
and  welfare.     The  Undersigned  takes  this  occasion,  etc. 

,  Louis  M^Lase. 

jSo,  4.  —  Louis  MacLane,  à  Lord  Aberdeen. 

9,  Chandos-Sireet,  Poriland  Place^  I2/A  Jafy,  1830. 

The.  Undersigned ,  £pvoy  Ëxtraordinary  and  Minis- 
ter  Plenipotenliary  from  The  United  States,  bas  had 
the  honour  already,  in  a  personal  Conférence,  to  ex- 
plain  to  the  Earl  of  Aberdeen,    His  Majesty's  Principal 


unis  et  les  col.  aftgL  dans  les  Indes  occid.     469 

Secretary  of  State  for  Foreîgn  AfFaIrs ,  certain  Measures  1829 
adopted  by  the  Congress  of  The  Unîted  Slates,  durîng  tliefa* 
late  Session  y  wliich  hâve  an  immédiate  and  important 
bearing  ou  the  relations  of  the  two  Countries,  and  upon 
the  Proposition  heretofore  submitted  by  the  Uudersigned|  / 
respectiog  the  West  India  Trade.  Uaving  received  from 
the  Earl  of  Aberdeen  an  intimation  of  the  propriety  of 
comraunicaliug  those  Measures  in  a  more  formai  man* 
ner,  the  Undersigned  has  the  honoiir,  herewith,  to 
transmit  such  information  on  Ibe  subject^  as  he  is  uovr* 
in  possession  of. 

The  first  of  the  Measures  alluded  to,  îs  an  Act  of 
tbe  Congress  of  The  United  States^  duthorizing  the  Pré- 
sident, in  the  recess  of  Congress,  to  an  nul  ail  the  re- 
strictive and  discriminating  Measures  of  The  United  Sta* 
tea,  and  to  open  the  Ports  to  British  Vessels  trading 
with  the  British  West  Indies,  in  the  manner  particu- 
larly  pointed  out  in  the  Acf,  a  Copy  of  whîch,  ior  the 
better  explanation  of  the  case,  the  Undersigned  begs 
leaye  to  subjoin. 

The  Undersigned  has  tlie  honour  also  to  '  inform 
Lord  Aberdeen,  that,  during  the  late  Session  of  the 
Cobgress  of  The  United  States ,  several  other  Lavrs 
were  passed ,  by  which ,  '  in  Heu  of  thé  duties  itaiposed 
upon  certain  articles  of  the  West  India  Islands,  and  of 
the  Possessions  of  Great-Britain ,  by  pre^ious  Régula- 
tîons,'  the  following  Duties  only  are  to  be  collected, 
that  is  to  say: 

Upon  ail  Foreign  Molasses,  from  and  after  the  50th 
ol  September ,  1830 ,  a  duty  of  5  cents  instead  of  10 
cents  per  gallon;  allowing,  at  the  same  time  a  draw- 
back  of  the  duty  upon  ail  spirita  distilted  from  that  ar- 
ticle in  The  United  States,  on  ils  exportation  from 
the'  same. 

On  sait,  a  duty  of  15  instead  of  20  cents  per  bus-^ 
bel,  from  the  31st  of  December  next,  until  the  31st 
of  December  1831,  and,  after  that  time^  to  10  cents 
per  bushel. 

On  cocoa,  a  duty  of  1  cent  per  pound  on  ail  im- 
ported  after  the  31st  of  December  1831,  or  remaining, 
al  that  time ,  in  the  Custom  -  house  Stores ,  under  tlic 
bond  of  the  Importer. 

And  on  poffee,  a  duty  of  2  instead  of  5  cents  per 
pound,  from  and  after  the  .31st  of  December,  1830^  and 


47P     Actes  relativ.  au  commerce  entre  les  Etats- 

1890  oF  1  cent  per  poaud  from  the  3i8t  of  December,  1831; 
and  tfae  same  duties  to  be  taken  on  coffee,  remainingi 
at  the  respective  tiines  |  under  bond  j  in  the  Custom- 
house  Stores. 

The  Undersîgned  vrill  not  permit  himself  to  doubt 
*that>  in  the  first  of  thèse  Acts,  emanating  from  the 
frauk  and  friendly  spirit  which  the  Président  has  uni« 
formly  professed,  and  passed  wilh  an  ayowed  référence 
to  the  pendîng  Negotiation  y  the  Earl  of  Aherdeen  vrlU 
see  new  and  irrésistible  aiotives  for  concurring  in  the 
promotion  o(  the  end  to  vrhich  this  Measure  direcdy  leads. 

Such  a  Measure  could  not  hâve  been  recommended 
by  the  Président  without  incurring  a  deep  responsibi- 
lity  towards  bis  own  Country,  and  feeling  a  confident 
reliance  upon  the  justice  and  magnanimity  of  this. 

.It  is  a  voluntary  and  leading  step,  in  the  concilia- 
ting  policy  of  the  two  Nations,  taken  in  disdain  of  the 
restraints  of  form;  and  vrhich ,  if  met  in  a  correspon- 
ding  spirit,  cannot  fail  to  produce  that  friendly  inter- 
course and  real  harmony,  so  ardeotly  desired  by  those 
who  consuh  the  true  interests  and  glory  oFboth  Countries. 

It  concèdes  9  in  ils  terms,  ail  the  power  in  the  re* 
gulating  of  the  Colonial  trade,  and  authorizes  the  Pré- 
sident to  confer  on  British  Vessels  ail  the  prîvilegeSi 
as  well  in  th^  circuitous,  as  the  direct  voyage,  vrluch 
Great-Brltain  has  at  any  time  demanded  or  desired. 
It  bas  done  this  in  the  only  manner  in  which.  it  ^as 
possible  for  Congress,  at  the  présent  moment,  and,  un- 
der existing  circumstances,  to  act,  without  a  total  aban- 
donment  of  even  those  advantagea  conceded  by  the 
présent  Régulations  of  Great-Britaîn,  and  without  rais- 
ing  up  new  interests  tQ  oppose  or  obstruct  the  favour* 
able  disposition  expressed  by  this  Government. 

Nor  will  the  Undersigned  conceal  bis  hope  and  be- 
lief,  tliat  this  act  wiU  st(|mp  the  Negotiation  wkh  a 
new  and  more  favourable  character;  and  that  The  Uni- 
ted States,  having  thus  taken  the  first  step,  and  par- 
ticularly  defined  the  terms  of  their  Législation,  the 
mode  of  ac^ustment  may  be  disemcumbered  of  even 
those  objections  with  which  it  was  supposed  to  be  eni« 
banrassed,  when  submitted  to  Lord  Dudley,  and  by 
the  Answer  whîch,  on  that  occasion,  was  gîven  to  Mr. 
*  Gailatin. 

The  objections  suggested  at  that  period,  on  the  part 


unùi  et  les  colf  angl.  dans  les  Indes  occid.    471 

of  Great-Britaio ,  had  no  spécial  or  excluaÎYe  référence  18S0 
to  the  Measure  in  question ,  but  to  the  giving  of  any 
prospective  pledge»  by  vrhich  she  inight  commit  herself 
to  the  adoption  of  any  spécifie  line  of  conduct,  contin- 
gent on  events  wfaich  could  not  be  foreseen  ;  and  to 
tbe  entering  into  any  informai  agreement ,  as  to  mutual 
acts  of  Législation,  while  it  was  impossible  to  «ntici- 
pale  the  détails  with  which  those  acts  'mîght  be  accom- 
pauied,  or  tbe  position  and  circumstances  in  which  the 
two  Countries,  and  the  Commercial  Commonwealtby , 
generally,  might  be  placed,  at  the  time  when  theLaws 
enacted  should  come  into  effect.  If  thèse  6b|ectiona 
could  at  any  time  bave  been  essential  to  the  subject» 
which  the  Undersigned  by  no  means  admits,  they  c.er- 
tainly  are  not  so  at  présent. 

The  Act  of  Congress  bas  been  passed,  without  any 
pledge,  prospective  or- otherwise  ^  it,  therefore,  relieves 
the  adjustment  of  this  subject  from  Ihat  part  of  tbe 
difficulty.  The  détails  of  tbe  Colopial' Législation  ,  on 
the  part  of  The  United  States ,  are  precisely  defined, 
and  fally  explained  by  the  Law.  Frankly  announcîng 
ail  this^  it  leaves  to  Great^Britain  herself  the  sélection 
of  the  mode  and  time,  in  which^  according  to  ber  con- 
ception of  her  own  interests,  she  may  restore  the  di- 
rect trade  between  The  Upited  States  .  and  the  West 
Indies.  She  is  enabledi  deliberately,  to  do  this,  with 
a  fnll  Knowledge  of  the  before-mentioned  détails ,  and 
of  the  précise  position  and  circumstances ,  1^  well  of 
the  two  Nations  9  as  of  the  Commercial  Commonwealth 
in  gênerai^  at  the  time  when  tbe  MejiBurea  are  to  corné 
into  effect.  This  she  may  do  without  any  risk  as  to 
the  future;  and  with  the  certainty,  that»  while  doing 
an  act  if  justice  to  a  friendly  Power ,  and  relieving  it 
from  an  invidtous  exclusion  from  advantage»  allowed 
to  ail  other  Nations ,  she  is  contributing  materially  to 
the  prosperity  of  ker  Possessions  in  the  West  Indîes. 

The  Undersigned  will  not  dismiss  this  sqbject  witbout 
expressiog  the  hope  and  persuasion,  that,  in  the  other 
Measures  of  Congress  alluded  to,  the  Earl  of  Aber- 
deen  will  find,  not  merely  ail  the  considérations  here- 
tofore  urged,  for  giving  new  facilities  to  the  trade  be- 
tween The  United  States  and  the  British  West  Indies, 
materially  strengthened,  if  not  absolutely  confirmed,  but 
that  a  further   and   more  favourable  alternation  is  the- 


47S     j^Qies  relatw.  au  commerce  entre  les  Etats-- 

1810  reby  made  in  the  object  and  character  of  the  Nego- 
tiatioii. 

Tkeae  Measures  manifesta  at  least,  a  laudable  désire 
10  loo8e  tbe  shackles  of  Trade  and  Commerce ,  whicfay 
if  England  is  so  dispoaed  i  sbe  cannot  better  encourage 
than  by  a  relaxation  of  ber  own  restraints  upon  tbe 
parliciUar  brancb  of  trade  under  discussion. 

The  Earl  of  Âberdeen  bas  been  alreadjr  informed, 
tbat  the  consumption  of  Foreigo  Molasses  in  The  United 
States  is  not  less  tban  13,000,000  of  gallons^  even  under 
the  discouragements  of  the  high  rate  of  duiy,  and  a  déniai 
of  the  drawbacki  which  nearly  proTed  fatal  lo  the 
chief  source  of  consumption,  — -  the  distilleries  of  New 
^  Eugland.  It  is  obvions,  however,  tbat  the  réduction  of 
the  dutjr  to  its  présent  low  rate,  and  the  allowance  of 
the  drawback,  must  swell  the  demand  for  this  article 
eren  beyond  the  ordinary  amount,  vrhich,  in  the  regu- 
lar  course  of  a  direct  trade,  would  seek  its  principal 
supply  in  the  Brilish  West  Indies. 

Of  Coflee,  not  less  than  37,000,000  of  pounds  were 
annually  imported  into  The  United  Statesi  and,  of  those, 
in  a  regular  trade,  not  less  than  8^000,090  from  the 
British  West  Indies. 

Of  400,000  pounds  of  Cocoa,  annually  imported 
into  The  United  States,  Utile  less  than  one-fourth  was 
brought  from  the  British  West  Indies. 

The  Earl  of  Aberdeen  ^ill  readîly  perceive  tbat  the 
réduction  of  duly  on  Ihese  articles,  and  especially  on 
ColFee,  to  a  rate  which  \rill  soon  be  little  more  than 
niominal,  cannot  faiL  to,  at  least,  double  the  importation. 

Thèse  remarks  apply,  wilh  even  additional  force, 
to  tlie  article  of  Sait,  the  consumption  of  Mrhich  is 
more  dépendent  on  the  rate  of  duty,  than  thatof  any 
other  necessary  of  life. 

The  enormous  quantify  oF  this  article  requisite  lo 
supply  the  wants  of  12,000,000  of  People ,  is  too  ob* 
vious  to  need  any  conjectural  assertion  ;  but  it  is  wor- 
thy  of  observation ,  tbat,  notwlthstanding  the  extent  of 
the  home  supply,  encouraged  by  the  high  duty  of  20 
cents  per  busliel»  the  annual  importation  of  tbat  article 
from  Abroad  seldom  amounted  lo  less  than  5,000,000 
of  bushelfi.  or  this  amouiit,  more  than  3,000,000  came 
from  Great-Britaîn  and  4ier  Possessions,  •—  her  West 
Ittdia  Islauds  furnisbing  at  least  1,000,000. 


unis  et  les  eol.  angl.  dans  les  Indes  ocûid.    473 

To  wliat  extent  this  anioanl  may  be  enlarged^  by  18M 
tlie  encreased  consumptioii  arising  from  the  low  rate 
of  duty,  and  the'adyantages  of  an  easj  trade,  tbe  Earl 
of  Aberdeen  may  readily  conjecture.  It  sbould  be  re- 
marked  also,  that  whfle  tbe  consuitiptîoii  of  tbis  article 
is  tbu8  augmentedj  tbe  diminution  of  tbe  duty  muât 
proportipnably  >diniinisb  tbe  price  of  salted  proWaions  ; 
80  fer  a8%the8e)  tberefore ,  from  part  of  tbe  supplies  of 
tbe  Vyest  Indîea^  tbe  aubsiâtence  of  the' lalaiids  will  be 
cheapened,  wbile  tbe  demand  fortheirproduceisenereased. 

It  abould  noi  escape  the  attention  of  tbe  £arl  of 
Aberdeen,  that  the  ProvisioDs  of  tbese  Acts  of  tbè  Con*^ 
gréas,  so  far  as  they  relate  to  cocoay  eoffee/and  sait, 
confer  encouragements  on  tbe  tt*ade  of  tbe  West  In. 
dies  with  The  United  States,  ^hîch  did  not  exi^t,  and 
could  not  bave  been  contemplated ,  at  tbe  period  of 
passinç  tbe  Act  of  Pârliament  of  1825.  They  tbere- 
fore  superadd  new  and  important  motives  for  rëstoriog 
tbe  trade  tben  offered,  and  for  restoriog  it  upon  terme 
jiot  less  favonrable. 

While  the  participation  of  the  Brilish  Islands  is  in* 
vited  in  tbe  adyaptagçs  to  be  derived  from  lliis  enlar- 
ged  and  encreasing  demand  of  The  United  States  ^  for 
the  produce  of  the  West  Indies^.the  Undfersigned  takes 
leave  to  suggest  the  expediency  oF  securing  that  partie 
cipation,  before  thé  trade  may  be  teKèlu9i?eIy'dîveHed 
info  otber  channels'by  the  saperîoradvantages^of  adi-  ' 
]*ect  interconrse  with  othef  Islands»  *^'      ' 

In  cloistng  this  Communication  to'thé  Earl  of  Aber- 
deeui  the  Undersigned-vriU  take  the > Occasion  to  repeat 
bis  deep  interest  on  the  subjectj  and  a*  renewed  hope 
of  an-  early  and  favourable  issue.*  T^he  Earl  of  Ab^l*- 
deen  wfll  not  fait  to  âppredate 'Ihe^spirit  and  motri^; 
by  wbîch  the  Président  wâs' actualed,  in  reeotnnieiiding, 
afnd  tbe  Congress  in  passing,  the  A«É,  to  "Whieh  alto- 
sfon  was  first  made.  The  -effects  of  deley  upon  thé 
commetcial  entreprise  Of  Tbe  United  fiâtes,  and  tbe 
disappointment  of  interests,  désirons  of  a  différent  mea- 
sure  of  Législation,  though  they  ofihréd  embai^tassmefrts/ 
were  not  the  greatest  difficulties  attendant  upoi>  that  A^ct. 

To  glve  to  Great-Britain  the  fullést  time  to  cbnenlr 
her  own  interest  and  convenience  ;  lo  niake  a  furtber 
nnd  a  signal  eifort  to  place  the  commercial  relations-  o^ 
Ihe  two  Couotries  upon    a  footing  of  sure   and  lasti^f^ 


474    ^Giès  relaUp.  au  commerce  entre  Jee  EtaU- 

18S0  barnioayi  and  to  guard,  ia.a.  niaiaiper  consisteotlj  ^ijlh 
duty,  agaiost.delay  during  ther^qess  pF  Coogress,  oould 
ooly  be  done  by  a  Measure»  calculated  alao  to  awakeu 
al  once  the  apirit  of  conunerciiil  spéculation ,  and  to 
create  nisw  expectatioos  .of  £avÔQirable  dispositions  <^n 
tbe  part  of  tfais  Ooverninent. 

lîy  as  the  Undersigned  will  continue  to  hope,  tbe 
Brittsb  Govex'nineyt, shouU^find  it.their  înterest  to  réa- 
lise thèse  e^pectationa^  their  Measures  wili  dérive  ad- 
ditioniv^l  grâce  fcomthe  frankoess  and  promptitude  -witb. 
whicb.  they  may  be  adopted;  and  if^  uafortanately, 
thèse  hopes  are.  destii»ed  to  experieiice  a  .disappointmenli 
it.iia  opt  Iças  tbe  duty  of  His  Majesty*s  Govemment  to 
quiet  the  public  ex{ïectations  thus  excited,  and  lo  niiti« 
gat9,.as  far  as  may  be  in  its  power»  the  injurious  ef- 
fects;  Ibereof^  hy  giriag  an  early  Reply  to  ihe.Applica- 
V  tion  whicb ,  in  .behalf  of  his  Goveroinent  y  tbe.  Ùnder- 
siigiied  ^^bàs  had  tbe  honour  to  submit.         j 

The  Undersigned  avails  hîmself,  etc. 

ÇEaclosure?)  —  ^ct  of  Congress,  to  àménd .  the  uicts 
regulating  the  Commercial  Jntercour^e  between  T%e 
United  States  of  Great-Britain.  —  (Approved  May 

29^7^,  1830). 

'..Sec«il*  Be.it  eiiacted,  ,by  the  Sen^te/and  l^ouse  pf 
Representativea  .o/  tbe  United  SlatesofAm^i^a,  ip  Con- 
gress  assembled,  that  wheneyer.  the,  Président  ofThe. 
U^ted  States  sbnH  ir^ceiye  sati9ifac|ory  *  ev^lence .  that 
tbe  Governoient  .ot,|SreatrP?itainj..)yill  open  the  Pprts 
in  ,ita  Colonial  Po^f39sio.i)i^)iA,th^\Ye^t  Indicés ^  on  the 
CoAlMtic^Pt  of  3oatl|  Aip^ficay  tlp^ç  .Bâjl^^nia  Jslasids,  the 
Ce^os,  a^d  the,Beraii|da,:or  Somf^r.jslaq^dsi  to  Hke  Vee* 
sels  f»{  The  United  States,  for  an  iad«£tiite'  pr  for  a 
limj^d  temi)  tbat.fbe  Vess^ls  of  The  Unit^id»  States  and 
tb^ir  Cargoes»  on  eoteriog  t'he  Colonial  .Ports  aforesaid, 
sbaH  not  be  .|id>jeqt,;o  other,  QT)  hig|ier  Duties  ^f  Ton- 
nage oc.Impostff  or.lCbarges.of  eJiy:  other  deacription, 
than.  woiUd  bei  {mpoaed.  on  Briti^h  Vessels  or  their 
Oavgoesu  arriviQgi.ïvk  saidCplpnial  .Possessions  fi:om  Tbe 
United .  States  {  .  that  <  the  Vess^s  of  Tbe  United  States 
iiifl^yr  import  ioto  the  said  Colonial  Possessions  from  The. 
United  States  any  article  pr  articles  which  cpuld  be  im- 
p^lad   in    a   British  Vessel   into   the   said   Possessions 


unis  et  les  col  angh  dans  les  Indes  occid.    475 

from  The  United  States  ;  and  that  the  Vessek  of  The  19SS 
United  States  inay  export  from  the  British  Colonies 
aforementioned  9  to  any  Countrj  whatever,  other  than 
the  Dominions  or  Possessions  of  Great-Britaio  ^  any  ar- 
ticle ôr  articles  that  can  be  exported  therefrom  in  a 
British  Vessel,  to  any  Country  other  than  the  British  Do- 
minions or  Possessions  -as  aforesaid;  leaving  the  coin- 
niercial  intercoiirse  of  The  United  Statee  with  ail  other 
parts  of  the  British  Dominions  or* Possessions^  on  a  foo- 
ting not  less  favourable  to  The  United  States  than  il 
now  is;  and  that  then,  and  in  such  case,  the  Président 
of  The  United  States  shall  be,  and  he  is  hereby  autho- 
rized,  at  any  time  before  the  nçxt  Session  of  Cob- 
gieas,  to  issue  his  Proclamation,  declàring  that  he  has 
received  such  évidence  ;  and  thereupon ,  from  the  date 
of  sueh  Proclamation  y  the  Ports  of  The  United  Statea 
»haU  be  opened , .  indefinitely ,  or  for  a  term  fixed,  as 
the  case  may  be  >  to  British  Vessels  comitig'  from  the 
said  British  Colonial  Possessions.,  and  their  Cargoes 
subject  to  no  other  or  highec  Duty  of  Tonnage  or  Im»« 
post,  or  Charge  of  any  description  whatever,  titan  ^ould 
be  levied  on  the  Vessels  of  The  United  States^  or  iheir 
Cargoes,  arriving  from  the  aaid  British  Possessmis-;  and 
it  shall  be  lawful  for  tibe  aaid  British  Vessels  to  import 
ïnto  The  United  States,  and'to  export  therefr<)m,  any 
article  or  articles  vrhich  may  he  imported  or  exported  in 
Vessels  ofThe  United  Stetes  ;  and  the  Act  entitlcdj  ^,Ân  Act 
concerning  Navigation,''  passed  on  the  18th.  day  «f  April, 
1818,  an  Act  Supplemenfary  thèreto,  passed  the  15thi 
day  of  May,.  1830;  and  an  Act,  entiUed  „An  Act.  to 
regulâte  the  Commercial  Intercoursé  betweep  Tfae'Unif^ 
ted  States  and  certain  British  Ports;"  passed  onitbe.lst 
day  of  March  1823,  are,  in  such  case#  hereby.  dedâred* 
to  be  suapended»  or  absolutely  pepealéd,  as  the.  casé 
may  require*  •  i 

Sec.  2*  And  be  it  further  ebàcted,  that,  whenever 
the  Ports  of  The  United  States  aball  bave  been  opened,; 
under  the  authority  given  in  the  first  Section  of  thie* 
Acty  British  Vessels  and  their  Cargoes .  shall  be  admit- 
led  to  an  entry  iii  the  Ports  oi  The  United  States,  from 
the  Islands,  Provinces,  or  Colonies  of  Great-^Britain,  on 
or  near  the  North  American  Continent,  and  noftb  or 
east  of  The  United  States. 


-  476     Acie8  relatif,  au  commerce  entre  les  Etais-^ 
1810  ^0.5. —  LordAberdeen  à  Sir  Louis  MacLane^  £sq^ 

Foreign  Office,  17 th  Auguste  1880. 

The  Undersigned  y  etc.  lus  the  honour  to  ackuow- 
ledge  the  receipf  of  the  Note  of  Mr.  MacLane^  etc  da* 
led  the  12th  uhimo,  commuaicatîng  certain  Measures 
whîch  haye  been  adopled  by  Congrees ,  with  a  TÎew 
to  Temove  the  obstacles  -whîch  bave  hitherto  impeded 
the  ré-establishment  of  the  coiii*inercial  îotercourse  be- 
tween  The  Uaited  States  and  the  Brltîsh  West  lodia 
Colonies'. 

Previousif  to  the  receipt  of  this  Communication^ 
His  Majesty's  Government  had  already  had  nnder  their 
considération  Mr.  Mac  Lane's  Note  of  the  i6th  of 
March  lasl,  explanatorj  of  the  Proposition  contained 
in  his'Letter  of  the  12the  ofDecember^  1829,  with  Ire* 
ference  to  the  same  subject;  and  the  Undersigned  issures 
Mr.  MacLane,  that  His  Majesty's  Government,  in  the 
earoest  and  dispassionate  attention  vrfaich  they  beetowed 
upon  this  Proposition  9  were  actuated  by  the  mosi 
frieiidly  feelings  towards.  the  Goyemment  of  The  United 
States,  atfd  by  a  sincère  disposition  to  meet  the  Pro* 
posais  which  he  was  authoriieed  to  niake,  in  the  spirit 
with  M^hieh  they  were  ofiPèred.  ^ 

i  But  the  Undersigned  coosiders  it  unnecessary  now 
to  enter  into  any  detailed  discussion  of  the  points  em- 
braced  io  those  previous  'Communications  of  Mr.  Mac- 
Lahe,  because  they  are,  in  a  great  meàsure,  superseded 
by  the  mqré  spécifie,  and^  thereforci  more  satisfactory 
Ptopositions,  contained  in  his  Note  of  the  12th  ullimo; 
to  the  contents  of  which  Note,  *thei*efore,  the  Under- 
signed will  prinrcipally  confine  his  présent  observations. 
'  Of  the  character  and  effect  of  the  reoeist  Measure 
of  thie  American  Congress ,  Mr.  MacLavé  observes,  thaï 
,4t  concèdes  in  its  terms  ail  the  power  in  the  régula- 
tion of  the  Colonial  trade,  and  authorizes .  4the  Prési- 
dent to  confer  on  British  Subjects  ail  thdse  privilèges, 
as  well  in  the  cîrciiitotis ,  as  the  direct  voyage^  >^hicl^ 
Great-Britain  has  at  ariy  tlme  démanded  or  desired.'* 

In  this  déclaration,  the  Undersigned  ie  happy  to  ob- 
servé the  same  spirit  and  disposition  vvhich  dictaled 
Mr.  MacLane's  former  Communications,  wherein^  he 
annoifhced  the  readidess  aâd  désire  of  the  American 
Government  „to  comply  with  the  conditions  of  the  Act 
of  Parliament  of  1825;"  and  also  „that  the  claims  ad- 


unis  et  les  coL  angl.  dans  les  Indes  oecid*    477 

vtiiced  in  |ustificatioa  of  the  omission  of  The  United  1890 
SbteSy  to  embrace  the  offers  of  this  Country,  hâve  beeii 
abandoned  by  those  who  urged  them,  and  l^scve  recei- 
ved  no  sanction  from  the  People  of  The  United  States:*' 
and  *the  Undersigned  readily  admits,  that  if  the  Bill, 
passed  by.  the  American  Législature ,  be  well  calculatedy 
practically,  to  fulfil  the  expressed  intentions  of  îts  Fra- 
mers,  it  uiust  bave  the  effect  of  remoying  ail  Ihose 
grounds  of  différence  between  the  tyro  GovernmentSi 
with  relation  to  the  trade  between  The  United  States 
and  the  British  Colonies,  which  hâve  been  the  sub^ect  . 
of  so  much  discussion  y  and  which  hâve  constituted  the 
main  cause  of  the  suspension  of  the  intercourse ,  by 
ihose  restric|ive  Acts  of  The  United  States^  vrhich  the 
American  Government  is  noiP  prepared  to  repeal. 

The  Proposition  now  made  by  Mr.  MacLane,  for 
the  revocation  of  the  Order  ih  Council  of  1826,-  stands 
upon  a  ground  materially  différent  from  that  on  virhich 
the  same  question  was  brought  forward,  in  the  Notes 
of  Mr.  Gallatin,  in  1827,  and  even  in  the  more  expia- 
natory  Overtures  of  Mr.  MacLane,  contained  in  his 
Communications  of  December,  1829,  and  March,  1830. 

Those  several  Proposais  were  ail  of  them  invitations 
to  the  British  Govemment  to  pledge  itself,  hypotheti- 
cally,  to  the  revocation  of  the  Order  in  Council,  in 
the  event  of  a  re,peal  of  those  Acts  of  tlie  American 
Congress,  vrhich  gave  occasion  to  it.  Ilis  Majesty's  Go- 
vernment  dedined  to  give  that  prospective  pledge  or 
assurance ,  on  the  grounds  stated  in  Lord  Dudley^s  Note 
of  the  Ist  of  October,  1827.  But  the  objections  theu 
urged  are  not  applicable  to  the  présent  Overture;  pro- 
vision bas  now  been  made  by  an  Act  of  the  American 
Législature,  for  the  re-establishment  of  the  suspended 
intercourse,  upon  certain  terms  and  conditions;  and 
that  Act  being  now  before  His  Majesty's  Government, 
it  is  for  them  to  décide  whether'  they  are  prepared  to 
adopt  a  corresponding  Measure  on  the  part  of  Great- 
Britain  for  that  object. 

The  Undersigned  is  ready  to  admit  that,  in  spirit 
and  in  substance,  the  Bill,  transmitted  by  Mr.Mac^  . 
Lane,  is  conformable  to  the  view  which  he  takes  of 
it,  in  the  expressions  before  quoted  from  his  Noèe  of 
the  12lh  of  July,  and  that  it  is,  therefore,  calculated  to 
afford   to  Great-Britain  complète  satisfaction  on  the  se- 


478     Actes  rehtiv.  cui  commerce  entre  les  Etais- 

1830  veral  points  wbich  hâve  been  heretofore  in  dispute  be- 
tween  the  two  Couotries.  He  has  also  receiyecly  wfth 
rauch  satisfaction,  the  explanatioQ  which  Mr«  MacLane 
has  afforded  hinii  verbally,  in  the  last  Conférence  which 
the  Undersigned  had  the  honour  of  holding  with  him, 
iipon  those  passages  in  which  the  wordiog  gf  the  Btii 
appears  obscure,  and  in  which  it  seeros,  at  least,  doubt* 
fui  whether  the  practical  construction  of  it  would  fully 
correspond  with  the  intentions  of  the  American  Govern- 
ntent^  as  expressed  by  Mr.  MacLane:  but  it  is  never- 
theless  necessary,  in  order  to  remove  ail  possibility  of 
future  misapprehensioQ  upon  so  important  a  subject, 
that  he  should  recapitulaté  the  points  upon  whicii  those 
doubts  hâve  arisen,  and  distinctly  state  the  sensé  in 
which  the  Undersigned  considers  Mr.  MacLane  as  con- 
curring  with  him  in  the  interprétation  of  them. 

The  first  point  in  which  a  question  might  arise ,  is 
in  that  passage  of  the  fiill,  wherein  it  is  dedared  as 
one  of  the  conditions  on  which  the  restrictions  now 
imposed  by  The  United  States  may  be  removed ,  -^ 
,5that  the  Vessels  of  The  United  States,  and  their  Car- 
goes,  on  entering  the  Ports  of  the  British  Possessions 
as  aforesaid/'  (vis.  :  — -  in  the  West  Indies,  on  the  Con« 
tinent  of  America,  the  Bahama  Islands,  the  Caicos,  and 
the  Bermuda,  or  Somer  Islands)  „shall  not  be  sub}eot 
to  other  or  hîgher  Duties  of  Tonnage  or  Impost,  or 
Charges  of  any  other  description ,  than  would  be  im- 
posed on  British  Vessels,  or  their  Cargoes,  arriving  in 
the  said  Colonial  Possession  from  the  United  States 
of  America"  It  is  not  quite  dear  whether  the  con« 
duding  words,  —  „from  The  United  States  of  America," 
are  meant  to  apply  to  the  Vessels  of  The  United  Sta- 
tes and  their  Cargoes,  in  the  first  part  of  the  paragraphe 
as  well  as  to  those  of  Great-Britain ,  or  her  Colonies, 
in  the  latter  part. 

It  can  scarcely ,  indeed ,  hâve  been  intended ,  that 
this  Stipulation  should  extend  to  American  Vessels  co- 
ming  with  Cargoes  from  any  other  Places  than  The 
United  States,  becanse  it  h  well  known,  that,  under  the 
Navigation  Laws  of  Great-Britain ,  no  Foreign  Vessel 
could  bring  a  Cargo  to  any  British  Colonial  Port  from 
any  other  Country  than  its  own. 

The  next  condition  expressed  in  the  Act  is,  —  >|that 
the  Vessels  of  the  United  States  may  import  into   the 


unie  et  les  col.  angl.  dans  les  Indes  occid.     479 

add  Colonial  Possessions,  from  The  United  States,  any  1890 
article  or  articles   ^hich   coiild  be  imported  in  a  Bri- 
tish  Vessel  into    the  said  Possessions  from  The  United 
States^. 

In  tbis  passage  it  is  not  made  sufficientty  clear, 
that  the  articles  to  be  imported,  on  eqnal  terms,  by 
British  or  American  Vessels,  from  The  United  States, 
must  be  the  produce  of  The  United  States*  The 
Undersigned,  howerer,  cannot  but  suppose  that  such 
a  ^limitation  must  bave  Jbeen  contemplated ,  because  the 
Clause  of  the  Navigation  Âct,  already  adverted  to, 
vrhereby  an  American  Vessel  would  be  precluded  from 
bringing  any  article,  not  the  produce  of  America,  to 
a  British  Colonial  Port,  is  not  only  a  subject  of  uni- 
▼ersal  notoriety,  but  the  same  provision  is  distinctly 
made  in  the  Act  of  Parliament  of  1825,  virhich  bas 
been  so  often  referred  to  in  the  discussion  on  this 
subject. 

It  was  also  necessàry  that  the  Undersigned  sbould 
ask  for  some  explanation  of  that  Section  of  the  Bill 
vrhich  has  référence  to  the  entry  of  Vessels  into  the 
Ports  of  The  United  States  from  the  Continental  Co-  / 
lonies  of  Great  Britain  in  North  America.  Thèse  are 
not  placed,  in  the  terms  of  the  Act,  on  the  same  foo- 
ting as  those  Ships  coming  from  the  Colonies  of  the 
West  Indies. 

With  respect  to  the  latter,  the  express  provision 
made  for  the  direct  intercourse  with  those  Colonies, 
together  Mrith  the  simultaneous  repeal  of  the  several 
American  Acts,  vrhich  interdict  at  présent  the  carriage 
of  Goods  from  The  United  States  to  West  Indien  Ports, 
in  Ships  having  arrived  from  other  Ports  of  the  Bri- 
tish Dominions ,  appear  fully  to  warrant  the  expression 
before  quoted  of  Mr.  Mac  Lane,  ''that  the  Act  would 
confer  on  British  Vessels  ail  those  privilèges  ^  as  well 
in  the  circuitous  as  in  the  direct  voyage,  which  Great 
Britain  has  at  any  time  demanded'\  But,  with  regard, 
to  the  Continental  Colonies,  there  is  merely  a  provi- 
sion for  ''admitting  to  entry  in  the  Ports  of  The  Uni- 
ted States,  British  Vessels,  or  their  Cargoes,  from  tlie 
Islands,  Provinces,  or  Colonies  of  Great  Britain,  on 
or  near  the  North  American  Continent,  and  north  or 
east  of  The  United  States'*.  It  must,  indeed,  be  pre- 
suroed   that  Vessels  from  thèse  Colonies  are  intended 


480     Actes  relatif,  au  commerce  entre  les  Etats-' 

1880  ^^  ^  admitted  upoa  the  saine  terms  in  sSL  respects, 
and  to  be  entitled  to  Ihe  same  privilèges  9  as  Brhish 
Ships  from^any  otber  British  Colooy. 

The  Act  of  Congress  reqnires,  as  a  furtfaer  condi- 
tion 9  that  when  the  intercourse  vrith  the  West  lodia 
Colonies  shall  be  opened  by  Great  Britain  ,  'Hfae  Coni- 
mercial  Intercourse  of  tlie  United  States  with  ail  otber 
Parts  of  the  British  Dominions  or.  Possessions  9  shall 
be  left  on  a  footing  not  less  fayourable  to  The  United 
States  than  it  now  is". 

Although  it  may  be  most  truly  stated  that  there 
exists  at  this  time  no  intention  to  make  any  altération 
in  the  Commercial  Policy  of  Great  Britain ,  and  equally 
that  there  is  no  disposition  on  the  part  of  HIs  Ma- 
lesty's  Government  to  restrict  in  any  measure  the  Coui-* 
mercial  Relations  betvreen  this  Country  and  The  Uni- 
ted States;  yet  the  positive  condiiion,  to  maintain  uii- 
changed ,  or  upon  any  particular  footing  of  favour, 
every  part  of  our  System  of  trade ,  affeciing  our  inter- 
course America  9  could  not  with  propriety  be  made  the 
Bubject  of  any  spécifie  Engagement  connected  wilh  the 
renewal  of  the  Colonial  Intercourse.  Wliether  that  In- 
tercourse be  renewed  or  not,  it  ought  to  remain  at 
ail  times  as  free  as  it  now  is,  both  to  the  Govern*- 
meot  of  Great  -  Britain  and  to  that  of  The  United  Sia* 
tes ,  to  adopt  from  time  to  time  such  Commercial  Ré- 
gulations as  either  State  may  deem  to  be  expédient 
(or  its  own  interests,  consistently  with  the  obligations 
of  existing  Treaties. 

It  is  due  to  the  candour  witli  vrhicb  the  Communi- 
cations of  Mr.  MacLane  hâve  been  made  on  this  sub- 
|ect,  that  the  Undersigned  should  be  thus  explicit  in 
noticing  the  passage  in  the  Bill  to  vrhich  he  bas  now 
adverted. 

Mr.  Iklac  Lane,  in  bis  Note  of  the  12th  ultimo,  bas 
described  and  explained  the  material  diminution  wfaich 
lias  been  made,  in  the  Duties  payable  in  The  United 
States  on*  the  importation  of  certain  Articles  of  Colo- 
nial Produce.  This  measure  bas  been  viewed  by  His 
Majesty's  Government  with  sincère  satisfaction,  as  indi- 
cating  a  disposition  to  cultivate  a  Commercial  Inter- 
cour^  with  His  Ma}esty*s  Colonies,  upon  a  footing  of 
greater  freedom  and  reciprocal  advantage  than  has 
hitherto   existed.     But   the  Undersigned    must  frankly 


unie  et  les  coL  angl.  dans  les  Indes  occid.    481 

8Ute^  that/  in  the  gênerai  considération  of  the  question  18M 
now  to  be  determinedy  no  ^eîght  ought  to  be  assigned 
to  the  réduction  of  those  Dutîes,  aa  forming  any  part 
of  tbe  grounds  on  which  the  re-establîsbment  of  the 
Intercourse  may  be  acceded  to.  Those  changes  are 
part  of  the  gênerai  scheme  of  taxation  which  the  Go« 
vernment  of  America  may  at  ail  times  impose  or  mo« 
dify,  "vrith  the  same  freedom  as  that  'which  Great-Bri- 
tain  may  exercise ,  in  the  régulation  of  any  part  of  its 
aystem  of  duties;  and'it  is  the  more  essential  that  His 
Majesty's  Government  should  not  contract,  by  implica» 
tion/  any  Engagement  tov?ards  that  of  The  United  Sta« 
tes  vrith  respect  to  such  altérations,  because  His  Ma*- 
jesty's  Government  hâve  already  had  under  their  con- 
sidération the  expediency  of  introducing  some  modifica- 
tions into  the  Schedule  of  Duties  attached  to  the  Act 
of  Parli^ment  of  1825 ,  with  a  view  more  effectually 
to  support  the  interests  of  the  British  North  American 
Colonies.  To  those  interests,  fostered  as  they  bave  in- 
cidentally  been  by  the  suspension  of  the  Intercourse 
bet^een  The  United  States  and  the  West  Indies,  His 
Majesty's  GQvernment  will  continue  to  look  vrith  an 
earnest  désire  to  afford  them  such  protection,  by  Discri- 
minating  Puties,  as  may  appear  to  be  consistent  Mrith 
tte  interests  of  other  Farts  of  His  Majesty's  Dominions, 
and  vfith  a  sound  policy  in  the  Commercial  .Relations 
of  this  Country  with  ail  other  States. 

The  Undersigned  has  thought  it  désirable ,  that  this 
point  should  be  distinctly  understood  on  both  sides,  in 
order  that  no  doubt  should  .exist  of  the  right  of  Great- 
Britain  to  vary  those  Duties  from  time  to  time,  accor- 
ding  to  her  own  views  of  expediency,  unfettered  by 
any  obligation,  expressed  or  implied,  towards  The  Uni- 
ted States,  or  any  other  Country. 

The  Undersigned  adverts,  again,  vrith  satisfaction, 
to  the  verbal  explanations  vrhich  he  has  received  from 
Mr.  MacLane ,  of  those  passages  in  the  Act  of  Con- 
gress,  vrhich  bave  not  appeared  to  the  Undersigned  to 
be  literally  adapted  to  the  provisions  of  the  Act  of  Par- 
liament  of  1825.  He  concurs  vrith  Mr.  MacLane  in 
thinking,  that  thèse  vrill  be  found  to.have  been  merely 
apparent  déviations  from  the  conditions  of  that  Statute  ; 
because ,  the  vrhole  of  the  récent  proceedings  of  the 
American  Government  and  Législature^  in  this  matter, 

I^fmv,  Supplém,  Tom,  IIL  Hh 


48fi     Actes  relatif,  au  commerce  entre  les  Etats-- 

1880  l^&^o  ^c^°  nianifestlj  and  expressly  fouiiileâ  upon  a 
détermination  to  conform  to  it.  Any  other  view  of 
the  subject  would  be  entirely  at  variance  with  the  te- 
Dour  of  the  several  Communications  from  Mr.  MacLaue, 
before  adverted  to,  which  hâve  ail  been  conformable 
to  the  explicit  Proposition  contained  in  liis  Note  of 
the  12lh  December,  1829,  HhaX  the  Government  of 
The  United  States  should  noyr  comply  with  the  condi* 
tions  of  the  Act  of  Parliameni,  of  July  5,  1&25,  by  an 
express  Law,  opening  their  Ports  for  the  admission 
of  Brittsh  Vessels^  and  by  allowing  their  entry  vrith 
the.same  kind  of  British  Colonial  produce,  as  may  be 
imported  in  .American  Vessels,  the  Vessels  of  both 
Countries  paying  the  same  Charges;  suspending  the' 
Alien  Duties  on  British  Vessels  and  Cargoes;  and  abo- 
lishîng  the  restrictions  in  the  Act  of  Congress,  of  1823, 
to  the  direct  latercourse  between  The  United  States 
and  the  British  Colonies:  and  that  such  a  Law  should 
be  immediately  foUovred^  by  a  révocation  of  the  Bri- 
tish  Order  in  Council,  of  the  27th  July,  1829,  the  abo- 
lition or  suspension  of  ail  Discriminating  Duties  on 
American  Vessels  in  the  Btitîsh  Colonial  Ports,  and  the 
enjoyment,  by  The  United  States,  of  the  advantages  of  the 
Act  of  Parliament,  of  the  5th  July,  1825."  It  only  remains, 
thèrefore,  for  theUndersigned  to  assure  Mr.  MacLane,  tbKt, 
if  the  Président  of  The  United  States  shall  détermine  to  give 
effect  to  the  Act  of  Congress,  in  conformity  with  the  con- 
struction put  upon  its  Provisions,  both  by  Mr.  MacLane 
lindby  the  Undersigned,  ail  difiiculty,  on  the  part  of  Great» 
Britain,  in  the  v^ay  of  the  renewal  of  the  Intercourse 
betvfeen  The  United  States  and  the  West  Indies,  ac- 
cording  to  tlie  foregoing  Proposition  made  by  Mr.  Mac 
Lane,  will  thereby  be  removed.  The  Undersigned  etc. 
Louis  MacLane  9  Esq.  Aberdeev. 

No.  6.  —   Louis  MacLane  à  Lord  Aberdeen. 

9,  Cliandos  Street^  Portland  Place^ 

8d  Novemher^  1830. 

The  Undersigned,  etc.  bas  the  hooour  to  transmit, 
herewith,  to  the  Earl  of  Aberdeen,  etc.  a  Proclamation 
issued  by  the  Pr^ident  of  The  United  States ,  on  the 
5th  of  October  last ,  and  aiso  a  Letter  of  Instructions 
from  the  Secretary  of  the  Treasury,  in  conformity  the- 
reto,    to   the   several  CoUeclors    of  The   United  Siales, 


unis  et  les  coL  nngL  dans  les  Indes  occid.    483 

removing  tfae  restrîJHons  on  the  trade  in  British  Ves-  1830 
sels,  with  the  Ports  of  Tbe  United  Slates,  and  the  Co^ 
lonial  Possessions  of  Great  -  Britain  :  and  the  Under-. 
sîgned  takes  leave  to  add^  tfaough  thèse  Papers  appear 
to  be  suflîciently  clear  and  exph'cit^  he  wili  take  much 
pleasure  in  uiakîng  any  further  personal  explanatîon 
of  their  impûrt,  that  inay  be  considered   désirable. 

It  will  be  percèived,  however,  that,  by  virtue  of 
the  foregoing  Proclamation/  and  the  opération  of  the 
Act  of  Congressy  of  the  29lti  May,  1830,  the  restrictive 
Acts  or  The  United  States  are  absolutely  repealed  ;  that 
the  Ports  of  The  United  States  are  openéd  to  the  ad- 
mission and  entry  of  British  Vessels,  coming  froni  any 
of  the  British  Ports  mentioned  in  both  Sections  of  the 
satd  Act,  with  the  same  kind  of  British  Colonial  Pro- 
duce as  may  be  imported  in  American  Vess^s ,  and 
ypon  the  same  terms;  that  the  Alien  Dutîes ,  in  the 
Forts  of  The  United  States,  on  British  Vessels  and 
their  Cargoes,  and  also  the  restrictions  in  the  Act  of 
the  Congress  of  The  United  States  of  1823 ,  to  the  di- 
rect Intercourse  between  The  United  States  and  the 
British  West  India  Colonies,  are  abolished. 

The  Undersigned  bas  the  honour  ^o  state,  further,  that 
theae  Acts  bave  been  performed  by  the  Président,  in  con- 
forftity  with  the  Letter  of  the  Earl  of  Aberdeen,  of  the 
17th  of  August  last,  and  that,  by  accepting  the  assurance  of 
tbe  British  Government,  with  the  accompanying  explana- 
tîon, as  a  compHance  with  the  réquisitions  of  the  Act  of 
Congress  of  the  29th  of  May,  1830,  and  doing  ail  that  was  ^ 
necessary  on  the  part  of  The  United  States  to  efiect  the 
proposée!  arrangement,  he  bas  adopted,  without  reserve, 
the  construction  put  upon  the  Act  of  Congress,  both  by 
the  Earl  of  Aberdeen ,  and  the  Undersigned. 

In  communicating  thèse  Documents  to  the  Earl.  of 
Aberdeen,  the  Undersigned  is  instructed  to  inform  him, 
that  the  Président  bas  derived  great  satisfaction  from 
the  candeur  manifested  by  His  Majesty's  Ministêrs  in 
the  course  of  the  Negotiation;  and  that,  haviog  thus 
giyen  effect  to  the  arrangement  on  the  part  of  The 
Uoited  States,  he  does  not  donbt  that  Great-Britaio, 
acting  in  the  spirit  and  terms  of  the  Proposition ,  sùb- 
milted  by  the  Undersigned ,  and  accepted  in  the  Letter 
of  Lord  Aberdeen,  of  the  17th  of  Aujgust  last,  vrill  as 
promptiy  comply   with   those  terms   on  her  part,  and 

Hh2 


484     j4cte8  relaiiç.  au  commerce  entre  les  Etats-' 

1830  remove  the  existing  obstructions  '  tô  llie  renewal  oF  the 
intercourse  between  tbe  Ports  of  The  United  States, 
and  the  Brîtisb  Colonial  Possessions. 

In  conclusion,  the  Undersigned  takes  leave  to  state, 
that,  from  the  date  of  the  Proclamation  of  the  Prési- 
dent, the  Vessels  of  Great  Britain  bave  been,  and  are 
actuàlly,  in  the  enjoyment  of  ail  the  advantages 
of  the  proposed  arrangement,  -while  the  Vessels 
of  The  United  States  are,  and  must  remain,  exclu- 
ded  from  the  same,  until  the  requisite  Measures 
shall  be  adopted  by  this  GoYernment.  The  Under- 
signed has  the  bonour  to  ask .  therefore ,  that  the  Earl 
of  Aberdeen  will  enable  him  to  communicate  the 
adoption  of  those  measures  to  bis  Government,  by  the 
opportunity  vrhîch  will  offer  for  that  purpose,  on  the 
6th  ins!ant. 

The  Undersigned  avails  hîmself,  etc. 

•  *•  Louis   M'IiAHS. 

{Enclo$uré  1.)   —  Proclamation  oj  the  Président 

of  The  United  States^  opening  to  British  Vessels 

tlie  2  rade  between  tlie  British  Colonial  Possessions 

and  the  American  Ports.  —  bth'Octoher.  1830. 

By  the  Président  oj  tlie  United  States  of  America, 

A  Proclamation. 
Whereasy  by  an  Act  of  the  Congress  of  The  Uni- 
ted States,  passed  on  the  29>th  day  of  May,  1830,  it 
is  provided,  that  whenever  the  Président  of  The  Uni- 
ted States  shall  receive  satisfactory  évidence  that  the 
Government  of.  Great  -  Britain  ^w^ill  open  the  Ports  in 
its  Colonial  Possessions  in  the  West  Indies,  on  the 
Continent  of  Soitth  America,  the  Bahama  Islands,  the 
Caîcos,  and  the  Bermuda  or  Somer  Islands,  to  the 
Vessels  of  The  United  States,  for  an  indefinite  or  fot 
a  limited  term;  that  the  Vessels  of  The  United  States, 
and  their  Cargoes,  on  entering  the  Colonial  Ports  afo- 
resaid,  shall  not  be  subject  to  other  or  higher  Duties 
of  Tonnage  or  Impost,  or  Charges  of  any  other  de- 
scription ,  than  would  be  imposed  on  British  Vessels, 
or  their  Cargoes,  arriving  in  the  said  Colonial  Posses- 
sions from  The  United  States;  that  the  Vessels  of 
The  United  States  may  import  into  the  said  Colonial 
Possessions,   from   The   United    States,    any  article   or 


unis  et  les  coL  angL  dans  les  Indes  occid.    485 

articles  wbich  could  be  iniported  in  a  Brilish  Vessel  1830 
iuto  the  «aid  Posaeasions,  from  The  United  States;  and 
that  tbe  Vessels  of  Tbe  United  States  inay  export 
from  the  British  Colonies  aforementioned ,  to  any  . 
Country  whatever,  other  than  the  Dominions  or  Pos- 
sessions of  Great-Britain,  any  article  or  articles  that 
can  be  exported  therefrom  in  a  British  Vessel,  to  any 
Country  other  than  the  British  Dominions  or  Posses- 
sions as  aforesaid  —  leaving  the  Commercial  Inter- 
course of  The  United  States,  with  ail  other  parts  of 
the  British  Dominions  or  Possessions  |  on  a  footing  not 
less  favourable  to  .  the  United  States  than  it  now  is  j 
that  then,  and  in  such  case,  the  Président  of  The  Uni- 
ted States  shall  be  authorized,  at  any  time  before  the 
next  Session  of  Congress,  to  issue  his  Proclamation,  de- 
claring  that  he  bas  received  such  évidence;  and  that, 
thereupon,  and  from  the  date  of  «such  Proclamation, 
Ihe  Ports  of  The  Uuited  States  shall  be  opened  inde- 
finitely,  or  for  a  term  fixed,  as  the  case  may  be,  to 
British  Vessels  coming  from  the  said  [British  Colonial 
Possessions,  and  their  Cargoes,  subject  to  no  other  or 
higher  Duty  ot  Tonnage  or  Impost,  or  Charge  of  any 
description  whatever,  fhan  would  be  levied  on  the  Ves- 
sels of  The  United  States,  or  their  Cargoes,  arriving 
from  tbe  said  British  Possessions;  and  that  it  shall  be 
lawful  for  the  said  British  Vessels  to  import  înto  The. 
United  States,  and  to  export  therefrom,  any  article  or 
articles  vrbich  inay  be  imported  or  exported  in  Vessels 
of  The  United  States;  and  that  the  Act,  entitled  "An 
Act  concerning  Navigation,''  passed  on  the  18th  day  of 
April,  1818,  an  Act  supplementary  thereto,  passed  the 
15tb  day  of  May,  1820,  and  an  Act ,  entitled  '^An  Act 
to  regulate  the  Commercial  Intercourse  between  The 
United  States  and  certain  British  Ports,"  passed  on  the' 
Ist  day  of  March,  1823,  shal],  in  such  case,  be  suspen- 
ded,  or  ab'solutely  repealed,  as  tbe  case  may  require: 
And  whereas,  by  the  said  Act,  it  is  further  provi- 
ded,  that,  whenever  the  Ports  of  The  United  States 
shall  bave  been  opened  under  the  èuthorlty  thereby 
given,  British  Vessels  and  their  Cargoes  sball  be  ad- 
mitted  to  an  entry  in  The  Ports  of  The  United  States, 
from  the  Islands ,  Provinces ,  or  Colonies  of  Great- 
Britain,  on  or  near  the  North  American  Continent,  and 
north  or  east  of  The  United  States: 


486     ^ctes  relatiu.  au  commerce  entre  les  jStats- 

1890  And  whereas  satîsfactorj  évidence  ha$  been  recelved 
by  tlie  Président  of  The  United  States,  tbat,  wbenever 
he  ahall  give  efFect  to  the  provisions  of  the  Act  afore- 
•  said,  the  Governoient  of  Great  -  Britain  will  open,  for 
an  indefinite  period,  the  Ports  in  ils  Colonial  Posses- 
sions in  the  West  Indies ,  on  the  Continent  of  Soutb 
America  I  the  Bahama  Islands^  the  Caicos,  and  the 
Bermuda  or  8omer  Islands,  to  the  Vessels  of  The  Uni- 
ted  States  9  and  their  Cargoes,  upon  tbe  terms,  and 
according  to  the  réquisitions  of  the  aforesaid  Act  of 
Congress  :  ' 

Now,  therefore,  I,  Andrew  Jackson,  Président  of 
the  United  States  of  America,  do  bereby  déclare  and 
proclaim,  that  such  évidence  haâ  been  received  by  me; 
and  thaft  by  the  opération  of  the  Act  of  Congress,  pas- 
séd  on  tbe  29tb  day  of  May,  1930,  the  Ports  of  The 
United  States  are,  {rom  the  date  of  this  Proclamation, 
open  to  British  Vessels  coming  from  the  said  British 
Possessions,  and  their  Cargoes,  upon  the  terme  set 
,  forth  in  the  said  Act;  the  Act*,  eutitled  ''An  Act  con* 
cerning  Navigation,"  passed  on  the  18th  day  of  April, 
1818 ,  the  Act  supplemeotary  thereto,  passed  the  15th 
day  of  May,  1820,  and  the  Act,  entjtled  ''An  Act  to 
regulate  the  Commercial  Intercourse  between  The  Uni- 
ted States  and  certain  British  Ports,"  passed  the  Ist  day 
of  March ,  1823 ,  are  absolutely  repealed  ;  and  British 
Vessels,  and  their  Cargoes,  are  admitted  to  hn  entry 
in  the  Ports  of  The  United  States,  frôm  thé  Islauds, 
Provinces,  and  Colonies  of  Great  - Britain ,  on  or  near 
the  Nortb  American  Continent,  and  north  or  east  of 
The  United  States. 

Given  under  my  hand,  at  the  City  of  Washington, 
}he  5th  day  of  October,  in  the  Year  of  our  Lord  1830, 
and  the  55th  of  the  Independence  of  The  United 
States. 

By  the  Président:  Ahdiibw   Jacjuov. 

M.  Vav  Burkv,   Seeretary  of  State. 

{Enclosure  2  (A.)  —  The  Secretary  of  the  Treasury 
to  tJie  Secretary  of  State.     {To  tfie  Hon.  M.   van 

Bureri). 

Sir,  Treasury  Department  y  et  h  Ovtober^  f8S0. 

I  bave  the  honour  to  enclose  a  Copy  of  tbe  In- 
struction, bsued  this  day    to  the  Collectors  of  Custoois 


unis  et  les  col.  angl.  dans  les  Indes  occid.    487 

under  the  Proclamation   of  the  Président,    for  opening  1810 
the  Ports  of  The  United  States  to  Briiish  Vessels,  and 
their  Cargoes,  coming  from  the  Colonial  Possessions  of 
Great-Britaio.  I  hâve,  etc. 

S.   D.    IVOHAH. 

ÇEnclo8ure  2.  ^.)  —  Circular  of  the  Treasury  De* 
parement  to  the  Collée  tors  oj  the  Cas  tome» 

Sir  y  2'reasury  Department^  et  h  Octoher^  1880» 

You  will  perceive  ^  hy  the  Proclamation  of  the  Pré- 
sident f  herewith  transmitted ,  that  from  and  after  the 
date  tfaereof^  the  Act^  entitled,  ^,An  Act  concerniug  Na- 
▼igation,"  passed  on  the  18th  of  April,  1818;  an  Act, 
•upplementary  thereto,  passed  the  i5lh  of  May,  1820; 
and  an  Act  entitled  „an  Act  to  regulate  the  Commer- 
cial Intercourse  between  The  United  States  and  certain 
British  Ports,"  passed  on  the  Ist  of  March  1823;  are 
absolutely  repealed;  and  the  Ports  of  The  United  Sta- 
tes are  opened  to  British  Vessels  and  their  Cargoes, 
arriving  from  the  Ports  of  the  British  Colonial  Posses- 
sions in  the  West  Indîes,  on  the  Continent  of  South 
America,  the  Bahama  isiands,  the  Caicos,  and  the  Ber- 
muda or  Somer  Isiands;  aiso  from  the  Isiands,  Provin- 
ces,  or  Colonies,  of  Great-Britain,  on  or  neartheNorth 
American  Continent,  and  north  or  east  of  The  United 
States*  By  TÎrtue  of  the  Authority  of  this  Proclama- 
tion, and  in  conformtty  with  the  Arrangement  made 
between  The  United  States  and  Great-Britain,  and  un- 
der the  sanction  of  the  Président,  you  are  instructed 
to  admit  to  entry  such  Vessels ,  being  laden  with  the 
productions  of  Great-Britain,  or  her  said  Colonies,  sub- 
ject  to  the  same  Duties  of  Tonnage  and  Impost,  and 
other  Charges ,  as  are  levied  on  the  Vessels  of  The 
United  States,,  or  their  Cargoes,  arriving  from  the  said 
British  Colonies.  You  will  also  grant  Clèarances  to 
British  Vessels,  for  the  several  Ports  of  the  aforesaid 
Colonial  Possessions  of  Great-Britain,  such  Vessels  be- 
iog  laden  with  such  articles  as  may  be  exported  from 
The  United  States  in  Vessels  of  the  United  States.  'And 
British  Vessels,  coming  from  the  éaid  British  Colonial 
Possessions,  may  also  be'cieared  for  Foreign  Ports  and 
Places,  other  thau  those  in  the  said  British  Colonial 
Possessions,   being  laden  with  such  articles  as  may  be 


488     AcU$  relath.  au  commerce  entre  Ua  Etats- 

1880  éxported   From   Tbe  United   State8  in  Vessels  of  The 
United  States.  I  hâve,  etc. 

S.   D.  ISGHAM. 

No,  7.  —  LordAberdeen  à  Sir  Louis  MacLane,  Esq. 

Fàreign  Office  ^  Sih  Notwnber^  1830. 

Tbe  Undersignedi  etc.  bas  tbe  honour  to  acknow- 
ledge  tbe  reeeipt  of  tbe  Note  of  Mr.  MacLané,  etc.  of 
tbe  3rd  instant,  in  wbicb  be  encloses  a  Proclamation 
issued  by  tbe  Président  of  Tbe  United  States,  on  tbe 
5tb  uUimo,  and  also  a  Letter  of  Instructions  from  tbe 
Secretary  of  Treasury,  in  conformity  tbereto,  to  tbe 
several  CoUectors  of  Tbe  United  States,  remoying  tbe 
restrictions  on  tbe  trade  in  Britisb  Vessels  vritb  tbe 
Ports  of  Tbe  United  States  and  tbe  Colonial  Possessions 
of  Great-Britain.  , 

Mr.  MacLane  observes,  tbat^  hy  virtue  of  tbe  Pro* 
damation  in  question,  and  tbe  opération  of  tbe  Act  of 
Congress,  of  tbe  29tb  of  Majr,  1830,  tbe  restrictive 
Acts  of  Tbe  United  States  are  absolutely  repealedj  tbat 
tbe  Ports  of  Tbe  United  States  are  opened  to  tbe  ad« 
mission  and  entry  of  Britisb  Vessels  y  coniing  from  any 
of  tbe  Britisb  Ports  mentioned  in  botb  Sections  of  tbe 
'said  Act,  witb  tbe  same  kind  of  Britisb  Colonial  Pro- 
duce as  may  be  imported  in  Aijperican  Vessels,  and 
upon  tbe  same  terms  ;  tbat  tbe  Alien  Duties ,  in  tbe 
Ports  of  The  United  States,  on  Britisb  Vessels*  and 
^  tbeir  Cargoes^  and  also  tbe  restrictions  in  tbe  Act  of 
Congress  of  Tbe  United  States  of  1823 ,  to  tbe  direct 
Intercourse  between  Tbe  United  States  and  tbe  Britisb 
West  Indîa  Colonies»  are  abolisbed. 

Mr.  MacLane  adds,  tbat  in  performing  thèse  Acts, 
tbe  Président  of  Tbe  United  States  bas  adopted,  with- 
out  reserve,  the  construction  put  upon  tbe  Act  of  Con- 
gress of  tbe  29tb  of  May,  1830,  by  bimself,  and  by 
tbe  Undersigned  in  bis  Note  of  the  17tb  of  August  last. 

The  Undersigned  baving  stated  to  Mr.  MacLane,  în 
bis  aboyementioned  Note,  tbat,  under  sucb  circum- 
stances ,  ail»  difSculty  on  tbe  part  of  Great-Britain ,  in 
the  way  of  the  reneval  of  the  Intercourse  between  Tbe 
IJnited  States  and  the  West  Indies,  according  to  the 
Proposition  madé  by  Mr.  MacLane,  would  be  remo- 
ved,  be  bas  now  the  honour  to  transmit  to  Mr.  Mac- 
Lane  tbe   accompanyiog  Copy  of  an  Order*  issued   by 


unis  et  les  col,  angl.  dans  les  Indes  occid.    409 


is  Majesty   in   Coondl   this   day  ^   for  rcigaitting  tbe  18B0 
Commercial  Intercourse  between  Tbe  United  States  and 
Ui».  Majestj's  Possessions  Âbroad. 

The  Undersigned  cannot  omît  tbis  opportunity  of 
expressing  to  Mr.  MacLane  tbe  satisfaction  of  His  Ma- 
jesty's  Government  9  at  tbe  promptitude  and  frankneis 
witb  vrbicb  tbe  Président  of  Tbe  United  States  bas 
concurred  in  tbe  view  taken  by  tbem  of  tbis  question  ; 
and  at  tbe  conséquent  extension  of  tbat  Commercial 
Intercourse,  wWcb  it  is  so  mucb  tbe  interest  of  both 
Countries  to  maintain,  and  whîcb  His  Majesty  will  al- 
mrays  be  found  sincerely  desirous  to  promote  by  ail  tbe 
means  in  bis  power. 

Tbe  Undersigned  9  etc. 

(JEnclù^uré).  —  Order  in  Council,  for  regulating 
th&  Commercial  Intercourse  hetween  The  United 
States  and  the  British  Colonial  Possessions*  —  Sth 

Noueniber  y  1830, 


At  the  Court  of  St^  Jamê^s^   the  6th  day  of  Nopember^   1830  • 
Présent,   tbe  King's  most  excellent  Majesty  in  Council. 

Wbereas  by  a  certain  Act  of  Parliament,  passed  in 
tbe  6th  Year  of  Reign  af  HU  late  Majesty  King  George 
the  Fourtb ,  entitled ,  yjkn  Act  to  regulate  tbe  trade  of 
tbe  British  Possessions  Abroad,''  after  reciting  tbat,  „by 
the  Law  of  Navigation,  Foreign  Sbips  are  permitted 
to  import  into  any  of  tbe  British  Possessions  Abroad, 
f rom  the  Countries  to  which  they  belong,  goods,  tbe  pro- 
duce of  those  Countries,  and  to  export  goods  from  sucb 
Possessions,  to  be  carried  to  any  Foreign  Country 
vrbatever,  and  tbat  it  is  expédient  tbat  sucb  permission 
sbould  be  subject  to  certain  conditions;"  it  is,  there- 
fore,  enacted,  „tbat  the  privilèges  thereby  granted  to 
Foreign  Sbips  sball  b#  limited  to  tbe  Sbips  of  those 
Countries  which,  having  Colonial  Possessions,  shall  grant 
the  like  privilèges  of  trading  with  those  Possessions  to 
British  Snips,  or  which,  not  having  Colonial  Posses- 
sions, sball  place  the  Commerce  and  Navigation  of  tbis 
Country,  and  of  its  Possessions  Abroad,  upon  tbe  foo- 
ting of  the  most  favoured  Nation ,  unless  His  Majesty, 
by  bis  Order  in  Council»  sball,   in   auy  case,   deem  it 


490     Actes  relatif,  au  commerce  entre  les  Etaisr- 

1830  expédient  la  grant  the  whole ,  or  any  of  such  privilè- 
ges,  to  the  Ships  of  auy  Foreiga  Coontvy,  allhough 
the  conditions  afoi^said  shall  not  in  ail  respects  be  fui- 
fiUed  by  such  Foreign  Country  :  " 

And  whereas  by  a  certain  Order  of  His  said  laie 
Majesty  in  Councili  bearing  date  the  27th  day  of  July, 
isi6>  after  reciting,  that  tbe  conditions  inentioned  and 
refeirred  to  in  the  said  Act  of  Parliamenti  had  not  iii 
ail  respects  been  fulfilled  by  the  Oovernnient  of  the 
United  States  of  America^  and  that,  théfefore,  the  pri* 
▼ileges  so  granted  as  aforesaid  by  the  Law  of  Naviga- 
tion to  Foreign  Ships,  could  not  lawfully  be  exerdsed 
or  enjoyed  by  the  Ships  of  The  United  States  aforesaid, 
unless  His  Majesty/  by  His  Order  in  Council»  should 
grant  the  whole  or  any  of  such  privilèges  to  the  Ships 
of  The  United  States  aforesaid:  His  said  late  Majesty 
dîd ,  in  pursuance  of  the  powers  in  Hini  vested  by  the 
said  Act ,  grant  the  privilèges  aforesaid  to  the  Ships  of 
the  said  United  States;  but  dîd  thereby  provide  and 
déclare  )  that  such  privilèges  should  absolutely  ceasc 
and  détermine  in  His  Majesty's  Possessions  in  the  West 
Indies  and  South  America,  and  in  certain  ôther  of  Hia 
Majesty's  Possessions  Abroad,  upon  and  from  certain 
days  in  the  said  Order  for  that  purpose  appointed,  and 
which  are  long  since  passed: 

And  whereas,  by  a  certain  other  Order  of  His  said 
late  Màjesty  in  Council,  bearing  date  the  16th  of  July, 
1827)  the  said  last  mentioned  Order  was  confirmed; 
and  whereas ,  in  pursuance  of  the  Acts  of  Parliament, 
in  that  behalf  made  and  provided,  His  said  late  Majesty, 
by  a  certain  Order  in  Council ,  bearing  date  the  21«t 
day  of  July,  1823,  and  by  the  said  Order  in  Council, 
bearing  date  the  27th  day  of  July,  1826,  was  pleased 
to  order,  that  there  should  be  charged  on  ail  Vessels 
of  the  said  United  States,  which  should  enter  any  of 
the  Ports  of  His  Majesty's  Possessions  in  the  West  In- 
dies or  America ,  wîth  articles  •£  the  growth,  produce, 
or  manufacture ,  of  the  said  States ,  certain  Duties  of 
Tonnage  and  of  Customs  therein'  particularly  specified: 
And  whereas  it  hath  been  made  to  appear  to  His 
Majesty  in  Council,  that  the  restrictions  heretofore  im« 
posed  by  the  Laws  of  The  United  States  aforesaid, 
upon  Britîsh  Vessels,  navigated  between  the  said  States 
and  His  Majesty's  Possessions  in  the  West  Indies  and 


unis  et  les  coL  angl.  dans  les  Indes  occid.    49 1 

America ,  hâve  been  repealed ,  and  that  Ihe  Discrimina-  1880 
ting  Duties  of  Tonnage  and  of  Ctistoms,  heretofore  im- 
posed  by  tbe  Laws  of  the  saîd  United  Statea,  upon 
British  Vesiels  and  tbeir  Cargoes,  entering  tbe  Porta 
of  tbe  eaid  States  from  His  Majesty's  said  Possessions, 
bave  also  beeo  repealed ,  and  that  tbe  Ports  of  The 
United  States  are  now  open  to  Britisb  Vessels  and 
their  Cargoes,  coming  from  His  Majesty's  Possessions 
aforèsaid  ;  His  Majesty  dotb^  tlierefore,  witb  tbe  adrice 
of  His  Privy  Council,  and  in-  pursuance  and  exercise 
of  the  powers  so  vested  in  Him,  as  aforèsaid,  by  the 
said  Acty  so  passed  in  tbe  6th  Year  of  the  Reign  of 
His  said  late  Majesty»  or  by  any  other  Act  or  A.cts  of 
Parliament,  déclare,  that  the  said  reched  Orders  in  Coiin- 
dl,  of  tbe  2l8t  day  of  July,  1823,  and  of  tbe  27th  day 
of  July,  1826,  and  tbe  said  Order  in  Council,  of  the 
16th  day  of  July,  1827  (so  far  as  such  last  mendoned 
Order  relates  to  the  saîd  United  States),  sball  be,  and 
the  same  are,  hereby  respectively  revoked: 

And  His  Majesty  doth  further,  by  tbe  advice  aforè- 
said, and  in  pursuance  of  tbe  powers  aforèsaid,  déclare 
that  tbe  Sbips  of  and  belonging  to  the  said  Uniled  Sta- 
tes of  America ,  may.  import  from  Tbe  United  States 
aforèsaid,  into  the  British  Possessions  Abroad,  Goods 
the  produce  of  those  States,  and  may  export  Goods 
from  the  British  Possessions  Abroad  to  be  carried  to 
any  Foreign  Country  wbalever. 

And  the  Right  Honourable  tbe  Lords  Commissioners 
of  His  Ma}esty*s  Treasury ,  and  tbe  Right  Honourable 
Sir  George  Murray,  one  of  His  Majesty's  Principal  Se- 
cretariea  of  State,  are  to  give  the  necessary  directions 
herein,  as  to  them  may  Respectively  appertain. 

Jas,  Bvlusb.    . 


493    '  Pièces  relatives  à  la  réclamât,  de  la 
1890 ^ 


47. 

Pièces  relatives  à  la  Mission  du  Plé- 
nipotentiaire Espagnol  au  Port-au- 
Prince,  au  sujet  de  la  Réclamation 
dis  la  Partie  de  l'Est  d'Haïti,  par 
l'Espagne.  -^  Janvier  1830. 

(1.)  — -  Pouvoirs  du  Préaiàent  d? Haïti  aux  Corn- 

missairea  Haïtiens. 
Jkav-Pierke  BoYza,  Prësident  d'Haïti , 

Au  Général  de  Brigade,  Baltbazar  Inginaci  Secré- 
taire-Général, Jean-François  Lespinasse,  Sénateur  j  et 
Marie-Elizabeth  Frémont,  Colonel  ^ide-de-camp. 

Je  TOUS  préviens  que  je  vous  ai  choisis  pour  rece- 
voir les  Communications  que  Monsieur  l'Envoyé  de  Sa 
Majesté  Catholique-  est  chargé  de  faire  au  Gouverne- 
ment de  la  République  d'Haïti;  et  que,  confiant  dans 
votre  patriotisme,  je  voua  donne,  par  la  présente.  Pleins 
Pouvoirs  d'entrer  avec  lui  en  négociation  sur  tous  les 
points  qu'il  proposera  de  mettre  en  discussion,  promet- 
tant de  ratifier  tout  ce  que  vous  aurez  fait  et  arrêté 
dans  Pintérét  de  la  gloire  et  de  la  prospérité  d'Haïti, 

Donné  au  Palais  National  du  Port-au-Prince,  le  17 
Janvier,  1830,  an  27e.  de  l'Indépendance. 

B0Y£R. 

(2.)  —  Première  Entrevue  des  Commissaires  Haï* 
tiens  avec  PEnuoyé  d?Espagne. 

Sur  l'information  donnée  à  Son  Excellence  le  Prési- 
dent d^Haïti  de  la  part  de  Don  Felipe  Fernandez  de 
Castro,  Intendant  de  Cube,  de  ce  qu'il  avait  été  choisi 
et  appointé  par  Sa  Majesté  Catholique  le  Roi  d'Espagne, 
à  Teffet  de  faire  des  Communications  et  d'entrer  en 
négociation  .avec  le  Gouvernement  d'Haïti,  d'après  les 
Pleins  Pouvoirs  qui  lui  ont  été  conférés;  Son  Excel- 
lence le  Président  a  nommé  et  désigné  le  Général  de 
Brig;ade  B.  Inginac,  Secrétaire-Général,  le  Sénateur  J. 
F.  Lespinasse,  et  le  Colonel  Marie-Elizabeth-Eustache 
Frémont ,   son  Aide-de-Camp ,    pour  recevoir   les  Com- 


partie  de  PBst  (PHàiti  par  t Espagne.     493 

muDications  et  négocier  snr  tous  les  paints  que  Mon*  1810 
sieur  le  Plénipotentiaire  de  Sa  Majesté  Catholique  pro« 
posera  de  mettre  en  discussion. 

En  conséquence ,  les  parties  désignées  se  sont  réu- 
nies ce  )0ur,  à  une  heure  de  relevée;  et,  après  les  ci- 
vilités d*u8age,  Monsfeur  le  Plénipotentiaire  ayant  ex- 
hibé les  Pleins  Pouvoirs  dont  il  est  pourvu,  lesquels 
se  trouvant  suffisans  et  en  dues  formes ,  il  a  été  arrêté 
et  convenu  qu'une  nouvelle  réunion  aurait  lieu  demain, 
afin  de  faire  l'échange  des  pouvoirs  respectifs. 

En  foi  de  quoi^  nous,  Soussignés,  avons  clos  et 
arrêté  le  présent  Procés-verbal  en  double. 

Port-au-Prince,  le  17  jour  du  mon  de  Janvier,  Pan 
de  Notre  Seigneur,  1830. 

B.  Ihouiac.  Fklife  Favz.  dk  Castro.         Jv.  Fçois. 

Lespivasse.        Faemoht. 

_  • 

(3.)  —  Pouvoirs  du  Roi  cPEapagne  au  Piénipoten^ 

tiaire  Espagnol. 

(Traduction). 
Don  Ferdinand  VIL  par  la  grâce  de  Dieu,  Roi  de 
CastîUe,  de  Léon,  d'Arragon,  des  Deux-Siciles,  de  Jé- 
rusalem «  de  Navarre,  de  Grenade ,  de  Tolède ,  de  Va- 
lence, de  Galice,  de  Majorque ,  de  Minorque,  de  8é- 
ville,  de  Sardaigne,  de  Cordoue,  de  Corse,  de  Murcie, 
de  Jaën,  des  Algarves,  d'Algésiras,  de  Gibraltar,  des 
Iles  Canaries,  des  Indes  Orientales  et  Occidentales,  des 
Iles  et  de  la  Terre-Ferme  de  l'Océan;  Archiduc  d'Au- 
triche; Duc  de  Bourgogne,  de  Brabïint  et  de  Milan; 
Comte  d'Aspurg,  de  Flandres,-  du  Ferrol»  et  de  Barce- 
lone ;  Seigneur  de  la  Biscaye  et  de  Molina ,  etc.  ;  dési- 
rant trouver  un  moyen  d'entrer  en  communication  avec 
le  Président  actuel  de  la  République  d'Haïti,  ou  avec  mt 
celui  qui  occupe  sa  place,  afin  qu'il  facilite  les  habitans  '^ 
de  la  Partie  Espagnole  de  l'Ile  Saint-Domingue  à  rentrer 
sous  la  domination  ^e  ma  Couronne,  de  laquelle  ils 
ont  été  seulement  séparés  momentanément  par  des  cir- 
constances très-particulières,  j'ai  résolu,  pour  parvenir 
à  la  conclusion  de  cette  affaire,  de  nommer  une  per- 
sonne qui  eût  les  qualités  requises  à  cet  effet.  En  con- 
séquence ,  ayant  une  entière  confiance  en  vous,  D.  Fe- 
lipe Fernandez  de  Castro,  Intendant  actuel  de  Cube, 
pour  votre  capacité  et  zèle  reconnu,  j'ai  été  porté  à 
vous  conférer,  comme,  par  la  présente,   je  vous  con- 


494       Pièces  relatives  à  la  réclamât.  jAe  la 

1880  fère,  Plein  Pouvoir,  de  la  manière  la  plus  ëtendue, 
pour  cftie  vous  traitiez  avec  ledit  Président  actuel  y  ou 
avec  celui  qui  le  serait  \  votre  arrivée,  ou  avec  les 
personnes  par  lui  autorisées,  sur  le  mode  à  suivre  afin 
que  les  habitans  de  la  Partie  Espagnole  de  l'Ile  de  St»- 
Domingue  retournent  au  nombre  de  mes  vassaux;,  vous 
autorisant  à  prendre  possession,  en  mon  nom,  lorsque 
le  cas  écheoira ,  de  cette  Colonie,  et  à  y  rétablir  toutes 
les  autorités  et  toutes  les  branches  de  l'administration 
publique,  conformément  aux  Lois  dès  Indes;  et  }e  pro- 
mets, sous  la  parole  de  Roi,  que  tout  ce  que  vous  irai* 
terez^  conclurez  et  signerez,  je  Pobserverai  et  l'accom- 
plirai, Payant,  dès  à  présent,  comme  ratifié  et  agréable, 
.  de  la  même  manière  que  si  je  l'eusse  traité,  conféré, 
conclu  et  signé  moi-même.  Pour  ce,  Je  vous  donne 
toute  ma  faculté,  dans  la  forme  la  plus  étendue  et  né- 
cessitée en  droit.*  En  foi  de  quoi,  j'ai  fait  expédier  la 
présente,  signée  de  ma  main,  scellée  de  mon  Sceau  se- 
cret, et  contresignée  par  le  Soussigné,  mon  Conseiller 
Honoraire  d'Etat,  et,  par  intérim,  mon  Premier  Secré- 
taire d'Etat  et  des  Dépêches, 

Donné  en  ma  Maison  Royale  de  Plaisance  de  St. 
Tldephonse,  le  25  Août,  1829. 

Mavuex.  Gonzalez  Salmov.  Moi  lk  Roi. 

4.)  —  Procès   f^erbal  de  la  Deuxième  Entrevue 
es  Commissaires  Haïtiens  et  jde  V Envoyé  Espagnol, 

Ce  jourd'hui,  18  Janvier,  1830,  les  Soussignés,  le 
Plénipotentiaire  de  Sa  Majesté  Catholique  et  les  Com« 
missaires  nommés  par  Son  Excellence  le  Président  d'Haïti, 
se  sont  réunis,  en  vertu  du  Procès-verbal  arrêté  entre 
eux  le  jour  d'hier,  à  l'effet  de  faire  l'échange  de  leurs 
^  Pouvoirs  respectifs. 

Don  Felipe  Fernandez  de  Castro  ayant  déposé  sur 
la  table  l'Original  des  Pouvoirs  à  lui  conférés  par  Sa 
Majesté  Catholique,  et  le  Secrétaire-Général  Inginac,  le 
Sénateur  Lespinasse,  et  le  Colonel  Frémont,  ayant  aussi 
déposé  sur  la  table  le  Plein  Pouvoir  à  eux  accordé  par 
Son  Excellence  le  Président;  lecture  ayant  été  respecti- 
vement faite  des  susdits  Pouvoirs,  qui  ont  été  trouvés 
suffisans  et  en  bonne  forme,  les  parties  se  sont  échangé 
les  Copies,  certifiés  conformes  et  revêtues  de  leurs  Si- 
gnatures respectives. 

Cela  fait,   la  discussion  a  été  ouverte  par  Monsieur 


di 


partie  de  PBat  ^Hàiii  par  t Espagne.     495 

le  Plénipotentiaire  4e  8a  Mafesté  Cathplique,  et  api^ès  1830 
les  argumene  tendant  à  développer  les  motifs  de  sa  mb- 
sion,  pendant  lesquels  les  Commissaires  Haïtiens  ^  ont 
tour-à-tour  fait  leurs  objections^  il  a  conclu  par  deman- 
der à  former  sa  proposition  par  un.e  Note  Diplomatique 
basée  i^ur  ses  Instructions  ;  à  quoi  les  Commissaires  Haï* 
tiens  ont  consenti,  en  promettant  de  répondre,  sous  Je 
plus  bref  délai,  à  la  Note  promise,  après  qu'elle  aura 
été  en  leur  possession. 

En  foi  de  ce  que. dessus,  nous.  Soussignés,  avons 
clos  et  arrêté  le  présent  Procès  -  verbal  en  double ,  au 
Port-au-Prince,  les  jour,  mois  et  an,  comme  en  Tau- 
tre  part. 

B.  biGiHAc.  Felipe  Fritz,  de  Castro.       .  Js.  Fçois, 

Lesfiitasse.    Fremoht. 

(5.)  —  Le  Plénipotentiaire  Espagnol  aux  Commis^' 

saires  Haïtiens. 

(Traduction).  Port-au-Prince^  le  19.  Janvier^  1880. 

Le  Soussigné,  Plénipotentiaire  de  Sa  Majesté  Catho- 
lique, pris  le  Gouvernement  de  la  République  d'Haïti,' 
en  conséquence  de  ce  qui  a  été  convenu  dans  la  Con- 
férence d'hier,  18  du  courant,  a  Thonneur  de  manifes- 
ter à  Messieurs  les  Commissaires,  nommés  de  la  part 
du  Président  de  ladite  République,  que  le  Roi,  son  Maî- 
tre, désirant  faire  rentrer  bous  sa  domination  paternelle 
ceux  de  ses  Sujets  qui  résident  dans  la  Partie  Espagnole 
de  cette  Ile,  (selon  que  le  démontre  le  Plein  Pouvoir 
dont  il  est  autorisé),  et  qui  n'en  ont  été  séparés  que 
temporairement  et  pour  des  causes  tris  extraordinaires; 
il  est  dans  les  vues  bienfaisantes  de  Sa  Majesté  d'em* 
ployer  les  moyens  conciliaus  et  convenables  aux  senti- 
raens  qui  ont  toujours  animé  sa  Royale  Personne  envers 
le  Gouvernement  de  l'Etat  d'Haïti. 

Le  Soussigné  ne  croit  pas  qu'on  puisse  mettre  en 
doute  Jes  droits  notoires  et  légitimes  du  Roi  d'Espagne 
et  des  Indes,  son  Auguste  Maître,  sur  le  Territoire  de 
la  Partie  Espagnole  de  l'Ile,  lequel  Territoire  constitue 
une  partie  intégrante  de  ses  vastes  Domaines.  Si,  par 
le  Traité  de  Bâle,  (1795.)  il  fut  cédé  \  la  République 
Française;  en  1802,  il  fut  reconquis  par  les  armes  du 
Roi,  en  guerre  solennelle;  et  la  conquête  fut  sanction- 
née par  le  Traité  de  Paris  de  1814,  par  lequel  Sa  Ma- 
jesté Très-Chrétienne  a  renoncé,   en  faveur  de  Sa  Ma- 


496     Pièces  relatives  à  la  rMamat.  de  la- 

1830  lesté  Catholique,  à  tous  les  droits  qu'elle  pouvait  avoir 
par  celui  de  Bftle  sur  ledit  Territoire,  en  possession 
paisible  duquel  le  Roi,  son  Mattre,  a  éii^  jusqu'aux 
troubles  de  1821. 

Que  dans  l'intervalle)  la  République  d'Haïti  ait  fait, 
comme  on  dit,  une  Constitution,  dans  laquelle  on  com- 
prenait toute  l'Ile^  comme  son  Territoire,  cela  n'altère 
en  rien,  ni  ne  varie  les  droits  incontestables  de  Sa  Ma- 
jesté Catholique,  pour  être  un  acte  purement  municipal 
qui  n'oblige  ni  ne  produit  d'efiFet,  si  ce  n'est  avec  ceux 
qui  l'ont  contracté.  C'est  ainsi  que  Sa  Majesté  Catho- 
lique n'a  jamais  été  iaquiétée,  ni  aucune  réclamation 
ne  lui  a  été  faîte,  tant  a  l'époque  qu'elle  la . possédait, 
seulement  par  conquête,  depuis  1809  jusqu'en  1814,  ni 
depuis  cette  année  jusqu'en  1821,  intervalle  dé  plus  de 
12  années  en  bdnne  paix  et  harmonie,  et  en  observant 
strictement  et  mutuellement  les  règles  du  meilleur  voi-  , 
sinage  par  le  Gouvernement  de  Sa  Majesté,  et  par  les 
difPérens  Gouvémemens  de  cette  même  République  quiy 
en  ce  jour,  l'a,  dit-on,  déclarée  partie  de  son  Territoire. 
En  coAséquence,  cette  Constitution  ne  peut  en  rien  al- 
térer, répète  le  Soussigné,  le  droit  légitime  et  inconte- 
stable du  Roi,  son  Maître;  et  c'est  pourquoi,  ce  Ter- 
ritoire n'est  pas  compris  dans  celui  qui  constitue  légale- 
ment ladite  République,  par  le  Décret  de  Sa  Majeël^ 
Très  Chrétienne,  en  date  du.  17  Avril,  1825. 

Le  soulèvement  de  quelques  factieux  a  moins  pu 
altérer  les  droits  du  Roi,  son  Auguste  Maître.  Rs  s'é- 
taient laissés  entraîner  dans  les  exaltations  de'  ces  jours 
malheureux,  et  avaient  expulsé  les  Autorités  Locales, 
en  substituant  au  Pavillon  Royal  de  leur  Souverain  lé- 
gitime, celui  qui  n'était  pas  dans  le  rang  de  ceux  des 
Nations. 

Il  n'est  pas  dans  l'intention  do  Soussigné  Plénipo- 
tentiaire d'analyser,  pour  le  présent,  les  impulsions  et 
autres  causes  qui  ont  influé  directement  sur  cet  acte 
d'insurrection,  puisque  le  point  de  la  question  ne  varie 
en  rien,  car  ledit  acte  ne  put,  en  aucun  cas,  donner 
des  droits  au  préjudice  de  ceux  de  Sa  Majesté  Catho- 
lique; et,  par  suite,  les  transmettre  à  un  tiers.  Pren- 
dre possession  d'une  partie  des  Domaines  d'un  Souve- 
rain, par  une  insurrection  de  quelques-uns  de  ses  Vas- 
saux ou  Sujets ,  est  de  même  que  le  dépouiller  de  jbre 
force  dans  le  repos  de  la  paix;   ce   serait  abuser  de  la 


partie  de  -PEst  <PH<uti  par  PEepagne.    497 

• 

s^urit^  que  donnent  la  bonne  harmonie  et  les  relations  1880 
amicales;   un   procède  semblable   serait   en    opposition 
absolue  avec  le  droi^  sacre  qui  régit  tous  les  États ,   et 
par  conséquent  9  attaquerait  ce  même  droit  sans  lequel 
il  ne  peut  y  avoir  une  sécurité  politique* 

En  posant  c^s  principes  incontestables  y  il  n'est  pas 
dana  Pintention  du  Soussigné  de  nier  que  la  République 
d^Haïli  f  dans  ces  circonstances  critiques  y  put  y  pour  sa 
propre  sécurité ,  occuper  momentanément  un  Territoire 
neutre,  soit  pour  se  préserver  de  la  contagion  de  l'anar- 
chie,  soit  pour  éviter  qu'il  ne  devint  celui  d'un  ennemi; 
tout  au  contraire  de  cela,  il  suppose  que  c'est  ainsi  que 
l'occupation  de  la  Partie  Espagnole  a  eu  lieu  :  et ,  par 
suite,  les  effets  sont  et  doivent  être  conséquens  à  cette 
classe  d'occupation* 

La  République  d'Haliti  se  trouvant  sans  aucun  titre 
légitime  de  ceux  qui  donnent  droit  à  la  possession 
d'un  Territoire,  n'ajant  eu  heureusement  jusqu'à  ce 
}Our  aucune  Guerre  ni  hostilités  avec  la  Nation  Espagnole, 
8a  Majesté  Catholique  ne  considère  l'occupation  de  cette 
partie  de  ses  Domaines  par  la  République  que  comme 
la  jouissance  temporaire  qui  se  fait  d'un  Pays  neutre 
pour  sa  propre  sûreté,  selon  qu'il  est  dit,  et  Sa  Maje- 
Sit  est  disposée  à  donner,  par  un  accord  avantageux 
aux  intérêts. des  deux  Etats,  toutes  les  garanties  néces- 
saires* Elle  réclame  du  Gouvernement  de  la  Républi- 
que, (et  le  Soussigné,  en  son  nom  Royal,)  la  restitu- 
tion dudit  Territoii^  de  la  Partie  Espagnole.  A  cet 
effet,  on  pourra  faire  une  transaction  où  l'on  manife- 
stera toute  la  considération  et  les  intentions  particulier 
res  de  l'amitié  et  du  vrai  intérêt  qui  animent  sa  Per- 
sonne Royale  envers  le  nouvel  Etat,  son  voisin,  à  la 
solidité  et  à  l'accroissement  duquel  elle  désire  contribuer  : 
réclamation  qui,  dans  les  termes  dont  est  conçu  le  plein 
pouvoir,  et  sa  latitude  pour  les  cas  qu'il  embrasse,  dé- 
montre ouvertement  qu'elle  n'est  pas  une  pure  formule, 
comme,  peut-être,  quelqu'un  l'a  présumé* 

Le  Soussigné,  Plénipotentiaire,  espère  de  la  justice 
qui  doit  caractériser  le  Gouvernement  de  la  République 
d'Haïti,  que  celui-ci  le  mettra  h,  même  de  mettre  en 
oeuvre  les  dispositions  bienveillantes  du  Roi,  son  Au- 
guste Mettre,    par  l'acquiescement  à  une  si  juste  récla* 

Nouv.  Supplém,    TotM  IIL  U    - 


^ 


498     Pièc^â  relatives  à  la  réclamât  de  la 

18S0  mation ,   et   il  saUit  avec  plaisir  cette  occasion  de  rëit^ 
rer  à  Messieurs  les  Commbsaires  les  sentîmens,  etc. 

FniFB  Fhkz.  dk  Castro. 

(6.)  —  Les  Commissaires  Haïtiens  au  Plénipoten- 
tiaire Espagnol 

Port-au-Prince^  U  2\  Janvier  j  1880. 

Les  Soussignés I  Commissaires  nommés  par  Son  Ex- 
cellence le  Président  d'Haïti,  pour  recevoir  les  commu- 
nications de  Monsieur  le  Plénipotentiaire  de  Sa  Majesté 
Catholique,  et  conférer  avec  lui  sur  les  points  quHl 
soumettra  à  la .  discussion ,  ont  l'honneur  de  lui  accuser 
réception  de  la  Note  qui  leur  a  été  adressée,  en  date 
du  19  du  présent  mois,  dans  laquelle  il  est  établi  que 
„Sa  Majesté  le  Roi  d^Espagne^  désirant  faire  ren~ 
trer  sous  sa  domination  les  habitons  de  la  partie 
de  CEst  d? Haïti ,  réclame  la  remise  de  ce  Terri-' 
toire  comme  fesant  Partie  du  Domaine  de  sa  Cou^ 
ronnef  lequel  Territoire  Sa  Majesté  pense  que  la 
République  n'*a  occupé  que  temporairement  et  pour 
sa  propre  sécurité!* 

Les  Soussignés  s'empressent  d'objecter  à  la  réclama- 
tion qui  "est  faite  par  Sa  Majesté  Catholique,  que  la 
Partie  Est  de  cette  Ile,  ayant  été  cédée  par  l'Espagne 
^  la  France  dès  1795  par  le  Traité  de  Baie»  et  la  France 
l'occupant  depuis  1801,  s'est  trouvée  indispensablement 
comprise  dans  le  Territoire  que  les  Haïtiens,  pour  leur 
sûreté  et  leur  conservation,  ont  déclaré  le  1er  Janvier, 
1804,  libre  et  indépendant  de  la  domination  Française 
et  de  toute  domination  étrangère;  en  conséquence,  le 
Peuple  Haïtien,  en  proclamant  le  27  Décembre,  1806, 
sa  Constitution ,  devait  nécessairement ,  par  les  motifs 
ci-dessus  énoncés,  ne  reconnaître  pour  limites  de  son 
Territoire,  que  celles  tracées  par  la  nature.  Si,  ît  cause 
de  la  guerre  intestine  qui  a  existé  ici,  le  Gouvernement 
ne  s'est  pas  opposé  à  ce  que,  en  l'année  1809 ,  le  Pa- 
villon Espagnol  fût  arboré  dans  la  Partie  de  l'Est,  par 
une  portion  d'indigènes  qui  avaient  reçu  d'Alexandre 
Pétion  des  armes  et  des  munitions  pour  combattre  ceux 
qui  y  étaient  alors  les  ennemis  d'Haïti ,  il  ti'a  pu  résul- 
ter de  cette  circonstance  aucun  affaiblissement  des  droite 
de  la  Nation  sur  ce  Territoire. 

Si  les  argumens  des  Soussignés ,  quoique  fondés  sur 
des  faits  qui  ne  peuvent  être  méconnus,  étaient  repoua- 


pariie  de  PEai  tPHdiii  par  i^ Espagne.    499 

sëê  par  des  objections  qui  ne  poarraient  être  puisées  188Q 
que  dans  des  droits  perdus ,  ils  feraient  remarquer  à 
Monsieur  le  Plénipotentiaire  que,  de  1809  à  1821 ,  le 
Gouvernement  d'Espagne  n'a  jamais  fait  aucune  prote- 
station contre  l'Article  de  la  Gonstftution  Haïtienne  con- 
çue en  ces  ternies:  ^^t lie  (P Haïti ^  cidepant  appelée 
Saint-Domingue  y  avec  les  Iles  adjacentes  qui  en 
dépendent^  forment  le  Territoire  de  la  RepMlique^^^ 

En  vain  objecterait-on  comme  l'a  fait  Monsieur  le 
Plénipotentiaire,  aue  l'Acte  constitutionnel  d'Haïti  n'avait 
point  été  signifié  à  l'Espagne.  Les  Constitutions  se  pro« 
clament  et  ne  se  signifient  point;  le  Gouvernement 
d'Haïti^  à  cet  égard,  a  dû  se  conformer  l'usage  suivi 
par  toutes  les  Nations. 

Les  Soussignés  observeront  encore  à  Monsieur  le 
Plénipotentiaire ,  que  les  Habitans  de  la  partie  de  l'Est, 
et  non  pas  une  portion,  comme  il  l'a  dît,  avaient  si 
bien  compris  que  'le  territoire  qu'ils  habitaient  faisait 
partie  intégrante  d'Haïti,  qu'à  peine  le  Chef  qui  avait 
imposé  un  joug  tyrannique  sur  le  nord ,  en  menaçant 
de  rétendre  sur  l'Ile  entière ,  avait  disparu,  qu'ils  s'em- 
pressèrent de  faire  leur. soumission  au  Président  d^Haïli, 
en  jurant  fidélité  à  la  République.  Il  est  vrai  que  quel* 
ques  Habitans  de  la  Ville  de  Santo  -  Domingo ,  dirigés 
par  des  intérêts  personnels^  voulurent  faire  cause  com- 
mune avec  la  République  de  Colombie  et  qu'ils  décla- 
rèrent le  ter  Décembre,  1821,  l'Indépendance  de  la 
partie  de  l'Est,  en  la  fédérant  avec  cette  République; 
mais  dès  que  cet  Acte  fut  proclamé,  les  Citoyens,  en 
général ,  s'ea  indignèrent ,  et  par  un  mouvement  spon- 
tané, ils  appelèrent  le  Chef  de  l%tat  à  les  faire  jouir 
définitivement  des  bienfaits  de  l'Acte  Constitutionnel. 
Le  9  Février,  1822,  la  pri^e  de  possession  eut  lieu 
par  l'entrée  du  Président  d'Haïti  à  Santo-Domingo  ;  et 
déjà ,  depuis  un  mois ,  à  l'exception  de  la  Ville  princi- 
pale qui  ne  l'avait  arboré  que  depuis  quelques  fours, 
le  Pavillon  Haïtien  flottait  sur  tous  les  points  de  la 
partie  de  l'Est:  ce  qui  constate  quelle  était  la  volonté 
unanime  des  Habitans  de  cette  partie. 

Il  n'a  point  échappé  aux  Soussignés  que  Monsieur 
le  Plénipotentiaire  ait  voulu  leur  faire  remarquer  que 
l'Ordonnance  de  Sa  Majesté  Très  Chrétienne  du  17 
Avril,  1825,  relative  à  Haïti,  ne  regardait  que  l'ancienne 
Partie  Française  de  Saint-Domingue;  cette  circonstance 

li2 


500     Pièces  relatipes  à  la  réclamât  de  ta 

1880  ne  peut  ni  atlënuer  lee  droiu  d'Haïli,  ni  fortifier  ceux 
que  Sa  Majesté  Catholique  pense  avoir  conservifs  sur 
l'ancienne  Partie  Espagnole  de  cette  Ile.  Haïti  avait  la 
possession  de  fait  de  tout  le  territoire/  antérieurement 
a  rOrdonnance  dont  il  est  question.  > 

D'après  les  détails  des  faits  notoires  dans  lesquels 
les  Soussignés  sont  entrés,  Monsieur  le  Plénipotentiaire 
'  se  convaincra,  comme  Sa  JMajesté  Catholique  le  recon- 
naîtra ,  que  le  Gouv^ernement  d'Haïti ,  en  prenant,  il  7 
a  7  ans,  possession  de  la  partie  de  l'Est ^  n'a  agi  que 
d'après  un  droit  acquis  depuis  18  années;  qu'il  impor- 
tait à  la  sécurité  nationale  de  l'exercer  dans  toute  sa 
plénitude,  étant  d'ailleurs  soutenu  par  le  concours  un- 
anime et  la  volonté  des  Citoyens  habitant  le  Territoire, 
qui  se  sont  constamment  montrés,  par  un  louable  pa- 
triotisme ,  disposés  à  tout  sacrifier  pour  le  maintien  du 
bon  ordre  et  de  la  tranquillité  publique  dans  lea  lieux 
où,  pendant  long-temps,  l'esclavage  et  le  mécontentement 
subsistaient,  au  grand  désavantage  de  tous* 

Les  Soussignés  ont  donc  l'honneur  de  déclarer  for- 
mellement à  Monsieur  le  Plénipotentiaire  de  Sa  lAajesté 
le  Roi  d'Espagne,  que  le  Gouvernement  d'Haïti,  n'ayant 
rien  envahi  de  ce  qui  appartenait  à  Sa  Majesté  Catho- 
lique, n'a  absolument  rien  à  lui  restituer,  et  ne  lui  re- 
tt  stituera  non  plus  rien  de  son  Territoire,  et  que  jamais 

il  n'abandonnera  des  hommes  qui  se  sont  réunis  à  lui 
dan^  la  ferme  espérance  d'être  protégés,  tout  en  jouis- 
sant des  droits  que  leur  assurent  les  Lois  de  l'Etat. 

Les  Soussignés^  sont  chargés,  par  Son  Excellence 
le  Président  d'Haïti,  d'assurer  à  Monsieur  le  Plénipo- 
tentiaire de  Sa  Majesté  Catholique,  que  le  Gouverne- 
ment continuera  à  entretenir  le  désir  ardent  de  voir 
s^établir  entre  les  Peuples  d'Haïti  et  de  l'Espagne  les 
rapports  qui  doivent  exister  entre  les  Nations  civilisées, 
et  qu'il  sera  en  conséquence  toujours  prêt  à  entrer  dans 
toutes  les  Négociations  compatibles  avec  l'honneur  d'Haïti, 
et  qui  offriraient  en  même  temps  des  avantages  mutuels 
aux  deux  Nations. 

Les    Soussignés,    Commissaires    du    Gouvernement 

d'Haïti,   saisissent  avec  empressement  l'occasion  qui  se 

.    présente  pour  offrir  à  Monsieur  le  Plénipotentiaire   de 

Sa  Majesté  Catholique    l'assurance  de   leur  plus  haute 

considération. 

Faeïiost.    Jv.  Fçois.  LssFiHAssk.    B.  IvonrAc. 


partie  de  tEst  (t Haïti  par  t Espagne.     501 

(7.)  —  Le  ^Plénipotentiaire  Espagnol  aux  Commis^  1830 

aaires  Haïtiens. 

(Traduction.)  Port-au-Prince ^  le  24  Janvier^  1830. 

Le  Soussigné  y  Plëoipotentiatre  de  8a  Majefltë  Catho- 
lique près  la  République  d'Haïti,  a  Phonoeur  d'accuser 
réception  à  Messieurs  les  Commissaires  nommés  par 
Son  Excellence  le  Président,  de  leur  Note  du  21éf  qui 
a  été  remise  avant-hier,  à  4  heures  de  l'apràs-mi8i  ;  en 
réponse  à  sa  précédente  du  19,  par  laquelle  il  yoit  dveè 
peine  que,  nonobstant  la  conviction  tacite  des  droits 
authentiques,  imprescriptibles  et  sanctionnés  de  Sa  Ma- 
jesté le  Roi  d'Espagne,  son  Maître,  et  que*,  d'après 
cette  conviction,  «ucun  des  ai^gumens  a  priori  sur  les- 
quels il  appuie  la  justice  de  la  réclamation-  de  la  Partie 
Espagnole  de  l'Ile,  objet  principal  de  sa  discussion,  n'est 
repoussé,-  Messieurs  les  Commissaires  alléguant  seule- 
ment des  faits  imparfaits  et  défigurés,  auxquels  ils  sup- 
posent qu'on  ne  pourra  opposer  que  des  droits  perdus^ 
et  ils  finissent  par  dire  que  la  République  d'Haïti  n'a 
rien  à  restituer  au  Roi ,  son  Auguste  Mettre,  tu  qu'elle 
occupe  la  Partie  Espagnole  l'Ile,  et  qu'elle  ne  restituera 
rien  non  plus  du  Territoire  de  ladite  JRépublique  ;  quand 
on  ne  demande -que  celui  du  domaine  et  delà  seigneu- 
rie de  Sa  Majesté  Catholique ,  auquel  ladite  République 
n'a  aucun  titre  légitime;  et  finalement,  qu'elle  n'aban- 
donnera jamais  des  hommes  qui  se  sont  réunis  à  elle, 
dans  la  ferme  espérance  d'en  être  protégés;  tandis  qu'il 
ne  s'agit  que  de  restituer  à  la  domination  paternelle  de 
Sa  Majesté  Catholique,  ceux  de  ses  vassaux  qui  n'en 
ont  éié  séparés  que  temporairement  et  pour  des  cau- 
sea-lrès-extraordinaires. 

Ce  Soussigné  confesse  qu'il  ne  trouve  pas  d'appli- 
cation \  pouvoir  donner  \  l'expression  de  droits  per- 
dus,  lorsqu'il  s^agit  d'une  Nation  grande,  opulente  et 
magnanime,  dont  le  principe  et  l'origine  se  perdent 
dans  l'h&toire  des  siècles;  et  d'un  Etat  nouveau,  dont, 
l'existence  de  fait  peut  seulement  se  calculer  par  lustres, 
et  dont  celle  de  droit  sanctionné  n'en  compte  pas  en- 
core un  seul* 

• 

Cette  expression  et  cette  conclusion  autoriseraient 
suffisamment  le  Soussigné  à  considérer  toute  discussion 
coaime  terminée,  puisqu'elles  démontrent,  selon  l'opi- 
niod   de  Messieurs  les  Commissaires,  que  les  principes 


502     Pièces  relathés  à  la  réclamât,  de  la 


ï 


1830  du  droit  des  gens  sont  de  nulle  valeur^   et  quHls  dési- 
rent seulement  arrêter ,   liors   de   saison,    une  question 
jui  intéresse  autant  la  cause  publique  que  la  prospérité 
les  Etats ,   et  dont  la  conséquence  ne   pourrait  qu'être 
funeste  K  l'humanité. 

Mais  le  Soussigné  Plénipotentiaire ,  désirant  ne  rien 
omettf^  pour  remplir  les  vues  bienfésantes  du  Roi|  son 
MattH^i  envers  le  Peuple  Haïtien,  et  épuiser  les  moyens 
couçiiians  admis  entre  les  Nations  pour  terminer  leurs 
différends;  et  croyant  encore  que  l'Etat  d'Haïti,  comme 
une  personne  morak,  est  assujetti  aux  Lois  qui  régis- 
sent  les  autres  Nations  et  forment  le  droit  des  gens, 
qui  est  immuable,  et  que  sans  ê^  soiunettre  il  ne  peut 
faire  partie  de  la  société  que  la  nature  elle-même  a 
établie  entre  celles-là,  et  dans  laquelle  il  a  voulu  en- 
trer au  prix  d'une  .lutte  terrible  et  de  sacrifices  énor- 
mes; qu'il  désire  ardemment  sa  conservation  et  sa  per- 
fection ,  en  évitant  avec  soin  ce  qui  peut  causer  sa  de- 
struction; et  que,  dans  ce  premier  pas  authentique  d'ex- 
istence politique,  il  voudra  mériter  l'approbation  des 
autres  Etats  ou  membres  de  ladite  société,  auxquels  il 
servira  de  règle  pour  les  relations  qu'on  aurait  à  établir 
avec  lui,  il  aura  soin  d'éluder  tout  ce  qui  paraîtra  mé- 
connaître ou  atténuer  ce  droit ^  qu'à  l'avenir,  pour  son 
propre  intérêt ,  il  se  sacrifiera ,  s'il  est  nécessaire ,  pour 
le  soutenir,  comme  les  autres  le  font.  Pour  ce  motif, 
il  dit ,  et  dans  ladite  croyance,  il  prouvera  à  Messieurs 
les  Commissaires  les  faits  mentionnés,  non  par  des  ob- 
jections de  droits  perdus  ^  mais  par  des  raisons  solides 
et  positives ,  déduites  des  Lois  sus-mentionnées,  et  con- 
tre lesquelles  ne  servent  à  rien  des  faits  isolés  qu'elles 
réprouvent. 

Le  Soussigné  Plénipotentiaire,  en  reproduisant  tout 
ce  qu'il  a  eu  l'honneur  d'exposer  dans  sa  précéHente 
Note  du  .19  du  courant,  a  plus  que  suffisamment  satis- 
fait à  l'objection  qui  lui  est  faite  sur  le  droit  qu'on 
pense  déduire  de  la  Constitution  faite  par  la  Républi- 
que, en  1806;  objection  qui  ne  s'appuie  pas  seulement 
sur  la  non-communication  de  ladite  Constitution  aux 
Etats  avec  lesquels  elle  entrait  en  relations,  comme  cela 
se  pratique,  mais  sur  la  nature  de  l'Acte,  qui,  étant, 
comme  ou  l'a  dit,  purement  municipal,  ne  peut  pro- 
duire aucun  effet  sur  le  droit  des  Etats  indépendant 
qui  ne  reçoivent  de  Lois  que  celles  qui  émanent  de  la 


partie  de  (Est  ctHaiti  par  (Espagne.     503 

nature,  et  celle$  qu'ils  s'imposent  volontairement  par  1880 
des  Traites  et  Conventions.  Il  a  éié  également  dit  qae 
les  effets  du  Traita  de  Bâle  furent  détruits  par  celui  de 
Paris  daos  lequel  on  a  sanctionne  et  garanti  la  partie 
de  Pile  de  Saint-Domingue  appartenant  à  l'Espagne ,  et 
qu'elle  sera  dëvolue  à  Sa  Majesté  Catholique ,  sans  que 
le  Soussigné  croie  qu'il  puisse  y  avoir  quelqu'un  qui 
conçoive  qu'un  droit  affirmé  par  un  Traité  avec  toutes 
les  Nations  qui  détruisirent,  annihilèrent  et  firent  dis- 
paraître le  pouvoir  colossal  de  TUsurpateur  de  l'Europe,  « 
et  par  la  France  ménie,  puisse  perdre  sa  force  pour 
une  simple  Constitution  conçue  dans  l'exaltation  de 
l'animosité  d'une  guerre  cruelle  contre  la  France,  et  à 
\%n9  date  très-antérieure  audit  Traité. 

Le  Soussigné  ne  peut  s'empêcher  de  faire  remarquer, 
à  l'égard  de  l'assertion  que  contient  la  fin  du  paragra- 
phe auquel  il  se  réfère,  que  la  possession  par  l'Espagne, 
en  Tannée  1809,  de  la  Partie  Espagnole  et  de  sa  Ca- 
pitale, ne  fut  pas  par  un  des  indigènes  qui  reçurent 
des  armes  et  des  munitions  du  défunt  Président  d'Haïtij 
dont  la  mémoire  est  louable  et  dont  la  coopération  a 
fait  uattre  la  reconnaissance.  Ce  n'est  pas  .  la  mécon- 
naître que  d'exposer  que  la  reconquête  de  Santo- Do- 
mingo, après  une  lutte  cruelle  de  9  mois,  fut  entre- 
prise, soutenue  et  conclue,  par  une  capitulation,  par 
l'universalité  des  Espagnols  qui  résidaient  dans,  ladite 
partie,  avec  les  troupes,  les  chefs,  la  grosse  artillerie 
et  celle  de  campagne,  la  marine  et  autres  objets  qu'ils 
reçurent  du  Gouvernement  de  Sa  Majesté  Catholique, 
tant  de  llle  de  Porto«Rîco  que  de  celle  de  Cube;  ces 
secours  n'étant  pas  aiiïsi  les  seuls  qu'ils  reçurent  de 
l'ancienne  Partie  Française. 

N'étant  pas  l'intention  du  Soussigné,  dont  les  ywtt 
sont  purement  pacifiques  et  conformes  aux  sentlùiens 
du  Roi,  son  Maître,  de  récriminer  sur  les  faits,  il  n'a- 
nalysera pas,  comme  il  l'a  déjà  énoncé,  l'histoire  des 
troubles  politiques  de  la  Partie  Espagnole  jusqu'à  l'oc- 
cupation de  la  Capitale  par  les  armes  de  U  République  ; 
il  ne  désire  qu'annoncer ,  à  la  face  du  monde ,  ce  qui 
a  été  publié  dans  la  Lettre  du  Général  Prévôt,  du  5 
Mars,  1822,  et 'dans  le  Proêpectus  et  le.  No.  ier  du 
Propagateur  Haïtien ,  toutefois  que  la  conduite  des 
Vassaux  de  Sa  Majesté,  qui  s'adressèrent  au  Gouverne- 
ment d'Haïti,   est  tracée  dans  les  Lois  des  Nations;   ce 


504    Pièces  relatit^a  à  la  réclamai.  4e  la . 

18S0  sont  elles  qui  les  dénomment  ,yde8  déserteurs  infSmes 
que  TEtat  a  le  droit  de  punir  rigoureusement.''  "Elles 
tracent  la  conduite  des  Gouvernemens  en  tels  cas;  et, 
en  tou8|  elles  distinguent  que  ce  que,  dans  certains 
cas  9  un  Etat  peut  faire ,  en  aucun ,  une  fraction  du 
même  Etat,  c^mme  l'est  une  Province ,  et  encore  moins 
par  conséquent  une  minorîtëy  ne  le  peut.  Mais  de  tels 
individus  seraient  un  des  objets  de  transaction  pour 
qu'ils  ne  manquassent  pas  de  protection  qu'on  voudrait 
»  leur  accorder. 

Messieurs  les  Commissaires  voudront  bien  permettre 
au  Soussigné  de  leur  faire  observer  que  leur  assertion, 
relativement  au  Décret  d6  Sa  Majesté  Très-Chrétienne 
du  17  Avril  y  1825,  produit  un  effet  contraire  V  celui 
qu'ils  se  promettent.  Il  affaiblit  entièrement  les  préten- 
tions d'Haïti,  en  ce  qu'il  l'exclut  de  tout  droit  \  cette 
partie  du  Territoire,  et  qu'il  ne  légitime  la  propriété 
de  la  République  que  pour  l'autre.  Ce  sont  les  termes 
dans  lesquels  est  conçu  ledit  Décret,  limité  purement  à 
la  Partie  Française  de  l'Ile  de  Saint-Domingue,  de  la* 
quelle  partition  la  Partie  Espagnole  est  exclue,  malgré 
que  cela  ait  été  une  des  causes  qui  interrompirent  les 
Négociations  de  1824:  les  droits  de  Sa  Majesté  Catho- 
lique deviennent  par  conséquent  plus  forts  en  ce  que 
la  France  n'a  pu  acquiescer  à  la  demande  d'Haiti  à 
l'égard  de  la  Partie  Espagnole ,  quoique  cette  demande 
eut  été  une  des  conditions  sine  qua  non  qtii  se  pré- 
sentèrent dans  les  Conférences,  car  cela  eut  été  usur- 
per le  droit  d'autrui  et  de  son  Allié,  lequel  droit  la 
France  a  reconnu  de  nouveau  par  ce  fait;  et  ainsi  le 
Gouvernement  d'Haïti,  renonçant  à  sa  prétention,  a 
comme  confessé,  par  son  consentement,  k  légitimité  des 
droits  du  Roi,  mon  Maître,  audit  Territoire.  Le  Sous- 
signé désirerait  que  Messieurs  les  Commissaires  lui  ex- 
posassent les  foùdemens  sur  lesquels  ils  déduisent  un 
droit  légitime  de  la  simple  occupation;  quels  qu'aient 
été  les  moyens  par  lesquels  cela  a  eu  lieu,  et  mainte- 
nant qu'on  Vient  de  rendre  un  hommage  si  marqué  au 
droit  légitime,  lequel  à  été  d'obtenir  à  force  de  sacrifi- 
ces louables  la  sanction,  par  le  Roi  Très-Chrétien,  de 
la  possession  de  30  années,  comme  légitime  Souverain 
du  Territoire  qui  véritablement  constitue  la  République 
d'Haïti,  et  par  lequel  moyen  elle  est  entrée  de  droit 
dans  la  grande  société  des  Nations;    ced  doit  les  cou- 


partie  de  fEst  à?Hmti  par  t Espagne.     505 

GOnmocre  qu'ayec  beaucoup  plus  Je  raison  fls  poux^  18t0 
raient  obtenir  la  m  jme 'sanction  de  8a  Majestë  Catholique* 

Le  Soussigné  Plénipotentiaire  y  croit  aToir  convena» 
blement  satisJPait  aux  objections' de  la  Note  de  Messieurs 
lés  Commissaires,  à  laquelle  il  se  réfère,  résumant,  en 
même  tems,  celle  de  rayant-dernier  paragraphe  ;  devant 
faire,  en  faveur  <le  la  paix  et  de  la  bonne  harmonie, 
qui  est  son  constant  désir,  le  sacrifice  de  passer  sous 
silence  les  inductions  qui  s'en  déduisent  sur  le  Couver** 
nement  de  Sa  Majesté  Catholique  dans  la  Partie  Espa*  ^ 
gnolej  observant  seulement  que  Pesclavage,  dans  les 
termes  qu'il  subsiste ,  en  ce  jour ,  ches  les  Nations  ci* 
vilisées,  est  un'  droit  de  patrie  auquel  aucun  Etat  ni 
Puissance  Etrangère  né  peut  prétendre  intervenir,  sans 
attenter  \  Tln^épendance  des  Nations  ;  mais  le  Sous* 
signé,  ne  peut  non  pliis,  en  faveur  de  la  justice  com- 
mune )  que  faire  remarquer  que^  quelques  habitans  de 
la  Partie  Espagnole  se  sont  prononcés  en  invitant  le 
Gouvernement  d'Haïti  \  Poccuper,  cela  ne  conduit  pas 
à  la  persuasion  dans  les  matières  politiques,  ni  moins 
à  la  connoissance  que  cela  fût  la  volonté  générale, 
beaucoup  plus  quand  q|ielque8«nns  du  voisinage  de- 
vaient entendre  qu'on  traitait,  dans  la  Capitale,  ..de 
renverser  'le  Gouvernement  de  Sa  Majesté  Catholique, 
comme  cela  survint  en  j  établissant'  machinalemeot 
celui  de  Colombie*  S'il  n'en  était  pas  ainsi,  nous 
dirions  aussi  qu'après  que  le  Gouvernement  d'Haïti 
est  entré  en  cette  possession,  les  habitans  résistèrent, 
car  on  voit  les  oscillations  et  les  mouvemens  con- 
tre lesquels  il  lui  fallut  employer  ses  forces  pour 
soumettre  les  partisans  du  changement  en  faveur  ton- 
jours  de  l'Espagne;  de  plus,  quand  même  c'eût  été  la 
volonté  générale , ,  c'est  un  principe  incontestable  qu'une 
partie  seule  de  l'Etat,  comme  l'est  une  Colonie,  n'est 
pas,  par  le  droit  des  gens,  assez  autorisée  à  changer 
le  Gouvernement  sous  la  possession  duquel  se  trouve 
l'Etat  entier  auquel  elle»  appartient. 

Le  Sousrigné,  en  présentant  la  question  de  l'occu^ 
pation  de  la  Partie  Espagnole  de  Sa  Majesté  Catholique, 
désirant  ta  considérer  comme  celle  d'un  Pays  neutre 
pour  propre  sûreté,  pour  ne  pas  se  trouver  dans  la 
pénible  nécessité  où  le  met  la  Note  de  Messieurs  les  Com^ 
missaires  d'hier,  de  revenir,  au  nom  de  son  Souverain, 
à  l'injure  faite  par  la  République  \  t^ê  droits  parfaits» 


508    Pièces  relatiçes  à  la  réclamai,  de  la 

18M  n'ignorent  pas  que  les  Constitutions  n'obligent  que  4e8 
nationaux  y  fls  ne  se  sont  pas  ëcartës  du  droit  public 
en  opposant  à  Monsieur  le.Plëoipotentiaire  l'Acte  Con- 
stitutionnel de  leur  Pajs,  parce,  que  FArtide  mis  en 
arant  est  lui-même  base  sur  ce  principe  incontestable, 
yyQue  le  premier  deToir  d'une  Nation  est  de  veiller  h 
sa  conservation  et  de  garantir  sa  s^curit^/' 

Quant  ^  ce  que  Monsieur  le  Plénipotentiaire  avance 
j^iue  les  habitana  de  la  Partie  d^Èat,  en  êe  déta-- 
aiant  de' leur  ancienne  Métropole^  doiuent  Are  con-- 
sidérés  comme  des  Factieux^*  les  Soussignés  ne  pen« 
sent  pas  que  cette  accusation  soit  sérieuse,  et  puisse 
être  appliquée  à  ces  habitans  dont  la  grande  majorité 
s*est  réunie  à  la  Republique  d^Haïti,  à  moins  qu'il  ne 
veuille  aussi  traiter  de  factieux  les  Bataves,  les  Portu- 
gais, et  Jes  autres  Nations  qui  se  sont  soustraites  de  la 
domination  de  l'Espagne;  cette  qualification  appartient 
bien  mieux  au  petit  nombre  d'individus  qui,  -contre  le 
voeu  glanerai  des  h^bitans  de  TEst,  ont  tramé,  dans 
l'ombre,  une  contre-révolution ,  et  qui  ont  été  compri- 
més par  la  masse. 

Les  Soussignés,  en  résumé,  ne  peuvent  que  se  ren- 
fermer dans  leur  Note  du  21  du  présent  mois  et  dé- 
clarer de  nouveau  à  Monsieur  le  Plénipotentiaire,  que 
c'est  en  vertu  de  tout  ce  qu'ils  ont  développé  que  le 
Gouvernement  d'Haïti,  sans  vouloir  en  aucune  manière 
aigrir  Sa  Majesté  Catholique ,  se  croit  fondé  h.  conser- 
ver le  Territoire  de  l'Est  qu'il  occupe',  et  que  dans  le 
cas  malheureux  où  Sa  Majesté  ne  conviendrait  pas  de 
la  justice  sur  laquelle  est  fondée  la  détermination  du 
gouvernement  d'Haïti,  il  remettra  avec  confiance  l'arbi- 
trage de  sa  cause  entre  les  mains  du  Grand  R^ulateur 
des  destinées  des  Nations. 

Les  Soussignés  doivent  dire  avec  candeur  à  Mon- 
sieur le  Plénipotentiaire  y  que  s'il  n'est  pas  autorisé  à 
négocier  sur  d'autres  bases  ou  sur  d'autres  points  que 
sur  ce  qui  est  relatif  à  la  remise  de  l'ancienne  Partie 
Espagnole,  ils  considéreront  leur  tâche  comme  terminée, 
parce  qu'ils  ont  épuisé  les  principaux  argumens  qui  lé- 
gitiment la  possession  actuelle  d'Haïti  du  territoire  qu'- 
elle ne  peut  pas  remettre. 

Les  Soussignés  s'empressent  de  réitérer,  etc. 

• 

Fabiiovt.    Jv.  Fçois.  Lbsfivassk.    B.  Inoivac. 


partie  de  l'Est  (Pffculi  par  ^Espagne.    509 

(9.)  —  Le  Plénipotentiaire  J&pagnol  aux  Commis^  1888 

^saires  Haïtiens. 

(Traduction),  Port-au-Prince ,  le  30  Janvier^  1890. 

Le  Soussignë^  Plénipotentiaire  de  8a  Majesté  Catho- 
lique,  a  l'honneur  d'accuser  réception,  à  Messieurs  les 
Commissaires  nommés  par  Son  Excellence  le  Président 
de  la  République  d'Haïti,  de  leur  Note  d'hier,  en  ré- 
ponse  à  sa  précédente  du  24,  et  cette  Note  ayant  été 
faite  afin  que  les  négociations  ne  s'entendissent  sur 
d'autre  base  que  celle  de  la  dévolution  de  la  Partie 
Espagnole  de  l'Ile,  ils  donnent  leur  mission  pour  ter- 
minée; celle  dudit  Plénipotentiaire  Test  également,  ré- 
putant  pour  l'ultimatum  demandé  ladite  réponse,  et  en 
conséquence ,  il  a  arrêté  de  partjr  demain  après-midi, 
et  il  a  donné  ses  ordres  à  cet  effet. 

Le  Soussigné  renouvelle  à  Messieurs  les  Commissai- 
res, en  se  retirant,  les  sentimens  de  considération  qu'il 
a  pour  eux. 

Fklite  Favz.  de  Castro. 

(10.)  —   Proclamation  du  Président  dfHaytiy  en 

date  du  6  Février  1830. 

Jean  Pierre  Boyer  ^  Président  ^ Haïti. 

Haïtiens , 

•Le  Roi  d'Espagne  a  réclamé  du  Gouvernement  de 
la  République  la  remise  de  la  Partie  de  l'Est  d'Haïti. 

La  réponse  à  cette  demande  ne  pouvait  être  dou- 
teuse; elle  découlait  naturellement  de  «notre  Constitution 
de  Décembre,  1806,  qui  s'exprime  ainsi:  L^ Ile  (ff Haïti 
(ci-deyant  appelée  Saint-Domingue^  avec  les  lies 
adjacentes  oui  en  dépendent,  Jorment  le  Tertitoire 
de  la  Répuolique  d^ Haïti. 

'  Les  fondateurs  du  pacte  social  qui  nous  régit,  en 
proclamant  ainsi,  n  cette  époque,  le  voeu  national,  n'a- 
vaient aucunement  anticipé  sur  les  Possessions  de  Sa 
Majesté  Catholique;  ils  n'ont  fait  qu'exercer  un  droit 
que  l'exemple  de  tant  de  Nations  civilisées  avaient  déjà 
consacré,  et  qui  résulte  nécessairement  du  principe  con- 
servateur qui  a  fondé  l'existence  et  garanti  la  sécurité^ 
de  la  plupart  des  Peuples. 

L'ancienne  Colonie  Espagnole,  abandonnée  en  qnel» 


510     Pièces  relatives  à  la  réclamai,  de  la 

que  sorte  depuis  long-teins  à  elle-même,  '^tait  de^emie 
en  1795,  par  le  Traite  de  fiâle,  partie  intégrante  de  la 
Colonie  Française  de  Saint-Domingue.  Lorsqu'en  i802« 
une  expédition  funeste  fut  dirigée  ici,  dans  le  but  de 
ravir  la  liberté  à  ceux  qui  Pavaient  acquise  au  prix 
de  tant  de  sacrifices ,  la  proscription  s'ëtendait ,  per- 
sonne ne  rignore,  jusque  dans  la  Partie  orientale  de 
rUe.  Là,  comme  dans  les  Provinces  occidentales,  les 
rivages  et  les  mers  ont  é\é  ensanglantés  des  restes  de 
nos  infortunés  Compatriotes.  Ainsi,  lorsque  avec  l'aide 
de  la  Providence  la  glorieuse  résistance  des  Haïtiens 
força  les  ennemis  à  capituler,  n'était-il  pas  incontesta- 
ble que  le  Peuple  régénéré  dût  considérer  et  déclarer, 
dans  Tintérét  de  sa  conservation  et  de  sa  sûreté  future, 
tout  le  Territoire,  dans  son  intégrité,  comme  sa  pro- 
priété indivisible? 

Cette  Ile,  jadis  habitée  par  une  seule  race  indigène, 
devint  le  théâtre  de  guerres  longues  et  sanglantes,  dis 
que  les  Espagnols  l'eurent  envahie;  car  ils  furent  obli- 
gés bientât  après  d'en  défendre  la  possession  contre  les 
Français ,  qui  cherchèrent  et  parvinrent  à  s'y  établir. 
Les  liens  .du.sang  qui  unissaient  les  Souverains  fie^  deux 
Nations ,  les  Traités  même  les  plus  solennels  ne  furent 
point  capables  de  contenir  leur  rivalité. 

6i  deux  Peuples,  a)rant  la  même  forme  de  Gouver- 
nement, n'ont  pu  vivre  ensemble  sur  cette  terre  dans 
la  paix  du  Toisioage,  cette  leçon  ne  doit  pas  être  per- 
due pour  nous;  elle  nous  apprend  qu'un  Peuple  nais- 
sant, créé  par  la  liberté,  ne  polirrait,  saqs  danger  pouc 
son  existence  nationale,  rester  en  contact  avec  une  Na« 
tion  gouvernée  par  dss  institutions  contraires. 

Citoyens  de  la  partie  de  l'Est,  habitans  de  Santo- 
Domingo,  de  Sain-Yague,  de  Neybe,  de  la  Vega,  Porto- 
Plate  et  autres  lieux  de  cette  dépendance,  vous  qui,  ea 
1820,  austitdt  la  chute' de  l'Oppresseur  du  nord  de 
nie,  vous  êtes  empressés  de  députer  vers  moi  pour 
m'appeler,  et  manifester  votre  impatience  de  jouir  des 
bienfaits  de  la  Constitution  de  la  Républiqne,  vous  n'a- 
vez pas  oublié  les  paternelles  recommandations  que  je 
fis  alors,  en  égard  aux  circonstances,  à  l'efifet  de  mo- 
dérer votre  empressement  et  de  prévenir  les  suites  fu- 
nestes et  ordinaires  desmouvemens  produits  par  Texal- 
tation.  Vous  avez  ^té  k  même  d'apprécier  la  sollicitude 
et  la  prudence  du  Gouvernement,  pour  vous  préserver 


partie  de  PEst  iPHaiti  par  P Espagne.    511 

des  dangers  doût  vous  ëtiez  menacés»  et  pour  vous  pro»  18M 
citrer  la  jouissance  paisible  des  vvantages  inappré- 
ciables dont  vous  êtes  en  possession  depuis  8  an- 
nées. Vous  serez  fidèles  cfu  voeu  que  vous  avez  pro- 
noncé; et 9  coitime  tous  les  Eofans  d'Haïti,  votre  ori- 
gine vous  rappellera  toujours  que  le  sang  Africain  coule 
dans  vos  veines.  Malheur  a  celui  qui  serait  assez  pus- 
sillanime  pour  se  laisser  prendre  aux  suggestions  de  la 
perfidie;  il  deviendrait  infailliblement  victime  de  son 
aveugle  créduUtël  Que  l'accomplissement  du  serment 
de  défendre  la  Patrie  soit  constamment  pour  vos  coeurs 
un  devoir  sacré,  et  qiie  l'arbre  de  la  liberté,  que  )'ai 
eu  le  bonheur  de  planter  au  milieu  de  vous ,  pousse  à 
jamais    de    racines  fécondes  et  indestructibles! 

Haïtiens!  d'après  les  faits  incontestables,  constatant 
les  droits  de  la  République  a  l'occupation  et  à  la  con- 
servation de  tout  le  Territoire  d'Haïti,  ce  serait  vaine- 
ment, aujourd'hui  que  l'on  prétendrait  que  la  ^Partie 
de  l'Est,  s*étant  trouvée  accidentellement  sous  le  Pavil- 
lon de  l'Espagne  depuis  1809  jusqu'en  1821,  ne  saurait 
être  considérée  comme  nous  étant  acquise.  En  eifet, 
par  l'émancipation  de. cette  Partie,  en  brisant  les  liens 
de  leur  ancienne  métropole,  par  son  incorporation  vo- 
lontaire à  notre  Constitution,  n'est-il  pas  constant  qu'- 
elle n'a  usé  que  des  mêmes  prérogatives  dont  s'étaient 
prévalus ,  dans  le  tems ,  les  Bataves  ,  les  Portugais ,  les 
Citoyens  de  PAmérique  du  Nord,  pour  obtenir  leur 
indépendance?  Quelle  que  soit,  au  reste,  Pobstination 
de  Vabsurde  préjugé  qui  conteste  à  notre  contrée 
les  titres  que  nous  avons  acquis  par  les  mêmes  mo* 
yens  que  ces  Etats  reconnus^  la  résolution  que  noue 
avons  prise  de  le  défendre  jusqu^à  extinction ,  est 
invariable» 

Nous  avons  déclaré  à  l'Univers,  que  notre  désir  est 
de  vivre  en  paix  avec  toutes  les  Nations;  nous  nous 
en  sommes  imposé  la  Loi  par  notre  Constitution;  nous 
sommes  toujours  dans  la  détermination  de  respecter  la 
sécurité  des  Etats  qui  ne  troubleront  pas  la  nôtre  ;  mais 
si, jamais  notre  Territoire  était  violé,  nous  serions  dé- 
gagés envers  nos  agresseurs ,  et  nous  remettrions  les 
destinées  d'Haïti  entre  les  mains  du  Souverain  Arbitre 
des  Peuples  et  des  Rois. 

Donné  au  Palais  National  du  Port-au-Prince,  le  6 
Février,  1830,  an  27e  de  l'Indépendance  d'Haïti.    Boter. 


512       Proclamation  de  la  Régence  du 


-%- 


48. 

Proclamation  adressée  aux  Portu- 
gais par  les  membres  de  la  Régence 
créée  par  Décret  de  Don  Pedro,  Em- 
pereur du  Brésil  du  15  Juin  1829 
et  chargée  d^ administrer  le  Royaume 
de  Portugal  au  nom  de  la  Reine 
Donna  Maria.  Signée  et  publiée  à 
Terceira,  le  20  Mars  1830. 

(Traduction  authentique). 

« 

Portugais ,  la  Régence  txiée  pour  gouverner  les  ro- 
yaumes de  Portugal  et  des  AlgarveSy  au  nom  de  Dona 
Maria  II,  notre  légitime  reine,  est  installëe  sur  le  ter^ 
ritoire  portugais. 

L'usurpation  I  qui  en  1828  a  annulé  tous  les  actes 
par  lesquels  D.  Pedro  IV  a  abdique  la*  couronne  de 
Portugal,  l'autoriserait  k  reprendre  la  souveraineté  de 
ces  royaumes  sans  stipulation  ni  condition.  Méanmoins, 
constamment  animé  du  désir  de  faire  le  bonheur  da 
peuple  confié  par  la  divine  Providence  à  son  gouver* 
nement  paternel,  et  voulant  éviter  même  la  plus  légère 
apparence  de  l'union  du  Portugal  avec  le  Brésil,  S.  M« 
renonce  à  son  droit,  maintient  son  abdication  en  fa- 
veur de  sa  chère  et  bien-animée  fille,  maintenant  notre 
reine;  et  en  sa  qualité  de  père,  de  tuteur  et  de  pro- 
tecteur naturel ,  il  a  institué  une  régence  dont  le  pre- 
mier devoir  est  de  maintenir  et  de  défendre  les  droits 
inallérables  de  S.  M,  notre  auguste  souveraine; 

Portugais,  vous  serez  reconnaissans  de  tant  de  bien- 
faits. Le  monde  entier  connaît  votre  inaltérable  fidélité 
\.  vos  souverains  légitime^ ,  et  Pinsurmontable  courage 
qui  vous  a  caractérisés  dans  tous  les  temps;  et  si  d^s 
circoDStances  malheureuses  ont,  pour  un  temps,  affai- 
bli l'action  de  tant  de  vertus  sublimes,  la  régence  espère 
les  voir  bienlôt  manifestées ,  en  vous  unissant  au  cen- 
tre commun  et  légal  d'autorité,  qui,  au  nom  de  votre 
légitime  souverain,  est  heureusement  installée  dans  cette 


troubles  éclatés  en  Belgique.  513 

partie  dii  territoire  portugais  i  contre  laqueUe  sont  ve-  1880 
nu8  échouer  toutes  les  forces  des  enneuns  du  trâue. 

La  rëgence  du  royaume,  dtfterininëe  à  conserver  in- 
tact le  dëpdt  sacre  des  droits  de  TOtre  reioe  légitime»  et 
des  institutions  du  pays  y  '  espère  que  tous  les  Portugais 
uniront  leurs  forces  pour  nous  aider,  rappelant  à  leur 
mémoire  l'exemple  rëcent  de  l'Espagne  et  de  la  Grèce, 
réduites  à  un  seul  boulevard ,  et  cependant  triomphant 
de  toute  la  puissance  de  leurs  oppresseurs;  tant  est 
grande  la  force  de  la  persévérance  qui  défend  la  Justice 
et  l'indépendance  nationale. 

Portugais,*  c'est  du  gouvernement  légitime  seul  que 
peuvent  résulter  la  tranquillité  publique  et  la  sécurité 
particulière;  c'est  le  gouvernement  légitime  qui  peut 
seul  réunir  toutes  les  classes  de  citoyens  sous  un  scep- 
tre paternel;  calmant  la  violence  des  passions,  il  peut 
seul  guérir  les  blessures  de  notre  patrie,  tandis  qu'un 
gouvernement  in}rus  et  illégal  ne  peut  s^appuyer  que 
8ur  la  violence  des  factions,  sur  la  rigueur  et  la  cruauté 
de  la  persécution  individuelle* 

4  la  voix  de  la  légitimité ,  nous  verrons  tous  les 
coeurs  généreux  s'armer  en  notre  faveur;  les  souve- 
rains de  l'Europe  applaudiront  h.  nos  efforts,  et  Dieu 
qui,  en  1826,  a  reçu  nos  ser mens;  bénira  notre  cause. 

Au  palais  du  gouvernement  (Angra),  le  20  Mars  1830. 
Le  marquis  nx  Paimella»      Le  comte  dv  Villafloa. 

JosK  AxTosio  GuxaanRv. 


49. 

Actes  hollandais  relativement  aux 
troubles  qui  ont  éclaté  en  Belgique, 
en  date  au  6  Septembre  —  20  Octo-- 

bre  1830. 
I. 

Proclamation  du  Roi  des  Pays-Bas,  à  Poccasion 
des  troubles  qui  ont  éclaté  dans  quelques  Contrées 
du  Royaume.  —  La  Haye^  le  5  Septembre,  1830. 

Noos  Guillaume,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roi  des 
Pays-Bas,  Prince  d'Orange-Nassau,  Grand-Duc  de  Lu- 
xembourg, etc.  etc.  etc. 

Noup.  Supplem.    7*otne  III*  '^ 


514  Actes  hollandais  relaiiu.  aux 

1880  ^  <ous  ceux  qui  les  présentés  verront  ou  enteo- 
dront ,  aalut! 

La  ProvideDce  Divine  qui  a  daigne  accQrdqr  à  ce 
Royaume  15  Ânnëes  de  paix  avec  TEurope  entière, 
d^ordre  intërieur  et  de  prospëritë  croissante  ^  vient  de 
frapper,  deux  Provinces  de  calamités  sans  nombre ,  et 
le  repos  de  plusieurs  Provinces  limitrophes  a  été  ou 
trouble  ou  menacé. 

A  la  première  nouvelle  de  ces  désastres  nous  nous 
sommes  hâtés  de  convoquer  extraordinairement  les  Etats- 
Généraux  qui,  aux  termes  de  la  Loi  Fondamentale^ 
représentent  tout  le  Peuple  Belge,  afin  d'aviser,  de  con- 
cert avec  leurs  Nobles  Pubsences,  aux  mesures  que 
réclament  Tétat  de  la  Nation  et  les  circonstances  pré- 
sentes. 

En  même  temps  nos  Fils  bien-atmés  le  Prince  d'O- 
range et  le  Prince  Frédéric  des  Pays-Bas,  ont  été  char- 
gés par  nous  de  se  rendre  dans  ces  Provinces,  tapt 
pour  protéger ,  par  les  forces  mises  à  leur  disposition, 
les  personnes  et  les  propriétés,  que  pour  s^assurer  de 
l'état  réel  des  choses,  et  pour  nous  proposer  les  n^su- 
res  les  plus  propres  à  calmer  les  esprits. 

Cette  mission,  remplie  avec  une  humanité  et  une 
générosité  de  sentimens  que  la  Nation  appréciera  y  noua 
a  confirmé  l'assurance  que  là  tnéme  où  elle  se  montre 
la  plus  agitée,  elle  conserve  et  proclame  l'attachement 
à  notre  Dynastie  et  à  l'Indépendance  Nationale,  et  quel- 
qu'affligeantes  que  soient  pour  notre  coeur  les  circon* 
sitnces  parvenues  à  notre  connaissance,  nous  n'aban* 
donnons  point  l'espoir  qu'avec  l'aide  de  la  Puissance 
Divine,  dont  nous  invoquons  le  secours  dans  cette  oc- 
casion grave  et  douloureuse,  et  la  coopération  de  toua 
les  gens  de  bien  et  les  bons  citoyens  dans  les  différen- 
tes parties  du  Royaume  nous  parviendrons  à  ramener 
l'ordre  et  à  rétablir  l'action  des  pouvoirs  légaux  et  le 
règne  des  Lois.  « 

Nous  comptons  à  cet  ejSet  sur  le  concours  des  Etats- 
Généraux,  nous  les  inviterons  à  examiner,  si  les  maux 
dont  gémit  la  Patrie,  tiennent  à  quelque  vice  dans  les 
Institutions  Nationales,  et  s'il  y  aurait  lieu  de  modifier 
celles-ci,  et  principalement  si  les  relations  établies  par 
les  Traités  et  la  Loi  Fondamentale  entre  les  deux  Gran- 
des Divisions  du  Royaume,  devraient,  dans  l'intérêt 
commun,  changer  de  forme  ou  de  nature- 


•  troubles  éclatés  en  Belgique.  5 15 

Nous  cl&irons  qne  ces  importantes  questioas  soient  18W 
examinées  avec  soin  Qt  une  entière  liberté ,  et  aucun 
sacrifice  ne  .coûtera  à  notre  coeur  lorsqu^il  s'agira  de 
remplir  les  voeux  et  d'assurer  le  bonheur  d'un  Peuple 
dont  la  félicite  a  fait  de  notre  part  l'objet  des  soins  les 
plus  constans  et  les  plus  assidus* 

Mais  disposés  à  concourir  avec  franchise  et  loyauté, 
et  plur  des  mesures  larges  et  décisives,  au  salut  de  la 
Patrie  y  nous  ne  sommes  pas  moins  résolus  à  maintenir 
avec  constance  les  droits  légitimes  de  toutes  les  parties 
du  Royaume ,  sans  distinction ,  et  à  ne  procéder  que 
.par  des  voies  réguKères  et  conformes  aux  sermené  que 
nous  avons  prêtés  et  reçus. 

Belges!  Habitans  des  diverses  Contrées  de  .ce  beau  . 
Pays»  plus  d'une  fois  arraché  par  la  faveur  céleste  et 
l'union  des  Citoyens  aux  calamités  auxquelles  il  était 
livré,  attendez  avec  calme  et  confiance  la  solution  des 
graves  questions  que  les  circonstances  ont  soulevées. 
Secondez  les  efforts  de  l'autorité  légale,  pour  maintenir 
l'ordre  intérieur  et  l'action  des  Lois  là  où  ils  n'ont  pas 
été  tiDublés ,  et  pour  les  rétablir  là  où  ils  ont  souffert 
quelque  .atteinte. 

Prêtes  force  à  la  Loi*  afin  qu'à  son  tour  la  Loi 
protège  vos  propriétés,  votre  industrie,  et  votre  sûreté 
personnelle. 

Que  les  distinctions*  d'opinion  s^effacent  devant  les 
dangers  croissants  de  l'anarchie,  qui  dans  plusieurs  lo- 
calités se  présente  sous  les  formes  les  plus  hideuses, 
et  qui,  si  elle  n'est  prévenue  ou  répoussée  par  les  mo- 
yens que  la  Loi  Fondamentale  met  à  la  disposition  du 
Gouvernement,  joints  à  ceux  que  fournit  le  zèle  des 
Citoyens,  portera  d'irréparables  coups  au  bien-éire  in- 
dividuel et  a  la  prospérité  nationale.  Que  les  bons  Ci- 
toyens séparent  partout  leur  cause  de  celle  des  agita- 
teurs, et  que  leurs  généreux  efforts  pour  le  rétablisse- 
ment de  la  ^ranqoiUité  publique  là  où  elle  est  encore 
\l  chaque  instant  menacée,  mettent  enfin  un  terme  à 
des  maux  si  grands  et  permettent  d'en  effacer,  s'il  se 
peut  jusqu'aux  traces. 

Les  présentes  seront  partout  publiées  et  affichées 
dans  les  formes  ordinaires,  et  insérées  au  Journal  Officiel. 

Fait  à  La  Haye,  le  5  Septembre  de  l'An  1830,  et 
de  notre  Règne  le  17e  GtraLAUM». 

Par  le  Roi,  J.  G.  oe  Met  de  Streefkerk. 

kK2 


5l6  Actes  hollandais  relcUiv.  aux 

18S0  II. 

Discours  du  Roi  des  Pays-Bas ,   prononcé  à  POu^ 

verture  de  la    Session   Extraordinaire  des  Etats-- 

Généraux.  —  La  Haye^  le  13  Septembre ,  1830. 

Nobles  et  Puissans  Seigneurs, 

Votre  Session  Extraordinaire  ^  que  j'ouvre  aujourd'* 
hui  9  a  éié  rendue  nécessaire  par  des  circonstances*  de-* 
plorables  et  impërieuses. 

L'Etat  I  en  paix  avec  tous  les  Peuples  de  TEurope, 
venait  de  voir  la  guerre  heureusement  terminée  dans 
ses  Colonies.*  11  florissait  dans  un  heureux  repos,  par 
Tordre,  le  commerce,  et  l'industrie.  Je  m'occupais  d'al- 
léger les  charges  du  Peuplé  et  d'introduire  successive- 
ment dans  l'administration  intérieure  les  améliorations 
2ue  Pexpérience  avait  indiquées*  Tout-à-coup  une 
meute  éclate  à  Bruxelles,  et  cet  exemple  est  imité  dans 
SLielques  autres  localités;  l'incendie  et  le  pillage  Mgna- 
rent  ces  désordres,  trop  affligeans  pour  mon  coeur, 
la  Nation,  et  l'humanité,  pour  que  j'en  offre  à  cette 
Assemblée  le  triste  tableau. 

En  attendant  le  concours  de  vos  Nobles  Puissances, 
dont  la  convocation  a  été  ma  première  pensée,  j'ai  pris 
sans  délai  toutes  les  mesures  qui  dépendaient  de  moi 
pour  arrêter  les  progrès  du  mal,  protéger  les  bons  Ci- 
toyens contre  les  malveillans,  et  détourner  du  Ro- 
yaume le  fléau  de  la  Guerre  Civile. 

Remonter  aux  causes  de  ce  qui  s'est  passé,  en  exa- 
miner avec  Vos  Nobles  Puissances  le  véritable  caractère, 
la  tendance,  et  les  suites  probables,  est  moins  urgent 
dans  l'intérêt  de  la  patrie ,  que  de  chercher  les  moyens 
de  rétablir  Tordre,  la  tranquillité,  et  l'empire  des  Lois, 
non  seulement  pour  le  moment,  mais  d'une  manière 
assurée  et  durable. 

Mais  au  milieu  du  choc  des  opinions,  Texaltalioo 
des  passions,  des  vues  et  des  intérêts  qui  se  croisent, 
c'est  une  tâche  bien  difficile.  Nobles  et  Puissans  Sei- 
.gneurs,  que  de  concilier  mes  voeux  pour  le  bonheur 
de  tous  mes  Sujets,  avec  les  devoirs  que  j'ai  contrac^ 
tés  envers  tous,  et  que  j'ai  consacrés  par  mes  sermens. 

J'invoque  donc  toute  votre  sagesse,  tout  votre  calmSi 
toute  votre  fermeté,  afin  que,  fort  de  l'assentiment  des 
Représentans  de  la  Nation,  je  puisse  prendre,  de  con- 
cert avec  eux,  les  mesures  que  réclame  le  salut  de  la  Patrie. 


troubles  éclatés  en  Belgique.  517 

De  plus,  d'une  part  s^est  manifesl^e  ropinioD,  que,  1830 
pour  atteindre  ce  but,   il   conviendrait  de  procéder  à 
une  révision  de  la  Loi  Fondamentale,    et  même  à  une 
séparation  des  Provinces,  que  les  Traités  et  la  constitu- 
tion ont  unies. 

Cette  question  néanmoins  ne  peut  être  résolue  que 
dans  les  formes  prescrites  par  cette  même  Loi  Fonda- 
mentale, que  nous  avons  solennellement  juré  d'observer. 

Elle  sera  l'objet  principal  des  délibérations  de  Vqs^ 
Nobles  Puisaances.  Je  désire  que  leur  opinion  se  forme 
et  soit  manifestée,  avec  le  calme  et  l'entière  franchise, 
que  réclame  une  question  d'un  ordre  aussi  élevé.  De 
mon  cdté,  animé,  par  dessus  tout  autre  sentiment,  du 
désir  d'assurer  le  bonheur  des  Belges,  que  la  Provi- 
dence Divine  a  confié  à  mes  soins,  je  suis  prêt  à  con« 
courir  avec  cette  Assemblée  aux  mesures  qui  pourront 
y  conduire. 

Cette  réunion  a  en  outre  pour  objet  de  vous  faire 
connattre,  que  les  circonstances  exigent  impérieusement» 
que  la  MUice  reste  réunie  au-delà  du  temps  pendant 
lequel,  aux  termes  de  la  Loi  Fondamentale,  die  doit 
Are  exercée  annuellement  au  maniement  des  armes* 

Les  moyens  de  pourvoir,  aux  dépenses,  qui  résul- 
teront de  cette  mesure  et  de  beaucoup  d'autres  suites 
funestes  des  troubles,  se  trouveront  pour  le  moment 
dans  les  crédits  déjà  ouverts;  la  régularisation  en  sera 
soumise  à  vos  délibérations  dans  la  prochaine  Session 
Ordinaire. 

Nobles  et  Puissans  Seigneurs,  je  compte  sur  votre 
fidélité  et  sur  votre  patriotisme. 

En  butte  avant  ce  jour  aux  tempêtes  des  révolutions, 
je  n'oublierai  pas  plus  le  courage,  l'attachement,  et  la 
fidélité,  qui  ont  secoué  le  joug  étranger,  rétabli  l'exi- 
stence nationale,  et  mis  le  Sceptre  entre  mes  mains,  que 
la  valeur,  qid,  sur  le  champ  de  bataille,  a  afTermi  le 
Trône,  et  consolidé  l'indépendance  de  la  Patrie. 

Entièrement  disposé  à  satisfaire  à  des  voeux  raison- 
nables, je  n'accorderai  rien  à  l'esprit  de  faction,    et  ne  - 
consentirai  jamais  à  des  mesures ,   qui  sacrifieraient  les 
intérêts  et  la  prospérité  de  la  Nation,   aux  passions  ou 
à  la  violence. 

Concilier,  s'il  se  peut,  tous  les  intérêts,  tel  est  l'uni- 
que voeu  de  mon  coeur. 


518  Actes  hollandais  relatw»   aux 

1830  m. 

Message  du  Roi  des  Pays-Bas  aux  Etats^Généraux^ 

au  sujet   de  la  modification    des  Institutions  Na^ 

tionaies.  —    La  Haye^  le  13  Septembre^  1830, 

Noble»  et  Puissans  Seigneura! 

A  PoccasioD  des  circonstances  que  Nous  ayons  fait 
connaître  aux  Chambres  y  à  l'ouverture  de  YOtre  pré- 
sente Session  Extraordinaire,  et  à  tous  les  habitans  des 
Pajs-Bas,  par  notre  Proclamation  du  5  de  ce  mois, 
nous  dësirons  qu'il  soit  incessamment  pri$*en  consid^ 
ration  particulière  par  Vos  Nobles  Puissances: 

1^.  Si  l'expërience  a  démontre  la  nécessite  de  mo» 
difier  les  Institutions  Nationales. 

2^.  Si  dans  ce  cas,  les  rapports  établis  par  les  Trai- 
tes et  par  la  Loi  Fondamentale!  entre  les  deux  gran- 
des Divisions  du  Royaume ,  doivent  être ,  dans  l'intérêt 
commun,   changes  dans  leur  forme  ou  dans  leur  fond. 

11  nous  sera  agréable  de  recevoir  l'expression  fran- 
che et  entière  des  sentiments  des  Représentans  do  Peo- 
ple  des  Pajrs-Bas  sur  ces  deux  points  importants,  aussi 
promptement  que  le  comporte  la  nature  de  cette  que- 
stion, afin  de  pouvoir  ensuite  arrêter  ^au  besoin  con- 
jointement avec  Leurs  Nobles  Puissances,  les  mesures 
qui  devraient  étr6  prises  pour  la  mise  à  exécution  de 
leur  décision. 

Et  sur  ce,  Nobles  et  Puissans  Seigneurs,  nous  tous 
remettons  à  la  garde  âe  Dieu. 
La  Haye,  13  Septembre,  1830.  GinLiuàum, 

IV. 

Décret  du  Roi  des  Pays-Bas  ^  portant  nomination 
de  Membres  d*une  Commission  d^Etat^  pour  rap^ 
porter  sur  les  cJiangemens  qui  doivent  être  faits 
dans  la  Loi  Fondamentale  ^  et  dans  les  relations 
qui  existent  entre  les  deux  grandes  Divisions  du 
Royaume.  —    La  Haye,  le  1  Oc/.  1830. 

Nous,  Guillaume,   par  la  grâce  de  Dieu,   Roi  des 
•  Pays-Bas,  Prince  d'Orange  -  Nassau,  Grand-Duc  de  La- 
xembourg,  etc.  etc.  etc. 

Considérant  notre  Message  du  13  Septembre  du 
mois  passé,  par  lequel  nous  avons  signifié  aux  Etats. 
Généraux  notre  désk  d'apprendre  l'opinion  des  Repré- 
sentans  du  Peuple,  concernant  les  points  suivans  \  savoir  : 


troubles  écUiiés  ett  Belgique.  519 

t^.  Si  Pexptfrieaee  a  dëmoûtrë  la  nécessite  de  modt-  1880 
fier  les  luslitutîons  Nationales. 

2^.  Si  dans  ce  cas,  les  rapports  établis  par  les  Trai- 
tés, et  par  la  Lot  Fondamentale ,  entre  les  deux  gran- 
des Divisions  du  Royaume ,  doivent  être,  dans  l'intérêt 
commun^  changés  dans  leur  forme   ou  dans  leur  fond. 

Considérant  que  la  réponse  à  ces  deux  questions, 
qui  nous  a  été  mise  cejourd'hui  par  les  Etais-Généraux, 
est  affirmative;  et  désirant  adopter  les  mesures  les  plus 
propres  à  réaliser  cet  objet,  de  la  manière  la  plus 
prompte  et  la  plus  légitime; 

Nous  avons,  après  avoir  entendu  les  Chefs  des  dif- 
férens  Départemens  du  Gouvernement  Général,  résolu 
et  décrété  ce  qui  suit: 

Art.  I.  Une  Commission  d'Etat  sera  chargée  de  dé- 
terminer les  limites  et  les  principes  légaux,  jugés  né- 
cessaires pour  effectuer  les  changemens  dans  la  Loi  fon- 
damentale ,  et  dans  les  relations  qui  existent  entre  les 
deux  grandes  Divisions  du  Royaume,  qui  sont  deman- 
dés par  Pintérét  général  aussi  bien  que  par  Pintérét 
particulier  des  deux  Dissions. 

IL  La  dite  Commission  d'Etat  consistera  des  Mem- 
bres suivans:  Le  Sieur  R,  W.  J.  van  Pabst  Bingerden,  « 
C.  là.  0.  J.  Baron  van  Keverberg  van  Kessel,  Mr.  A. 
J.  Borret,  J.  d'Olîslager,  Membres  du  Conseil  d'Etat; 
Le  Sieur  F.  G.  Baron  van  Lynden  van  Hemmen ,  J. 
Prîns  van  Chimay,  Le  Sieur  F.  C.  de  Jonge,  Mr.  P. 
F.  Nicolai,  Membres  de  la  Première  Chambre  des  Etats- 
Généraux;  Le  Sieur  P.  J.  M.  G.  Huysman  d'Annecroix, 
E.  C.  de  Gerlache;  Le  Sieur  J*  van  Crombrugghe,  C. 
le  Hon,  Le  Sieur  G.  G.  Clifford,  Mr.  W.  B.  Donker 
Curtius  van  Tienhoven,  Mr.  H.  M.  A.  J.  van  Asch  van 
Wyck,  Mr.  P.  T.  Sypkens,  Membres  de  la  Seconde 
Chambres  des  Etats-Généraux. 

La  présidence  sera  confiée  à  celui,  qui  sera  du  rang 
le  plus  élevé,  .parmi  les  Conseillers  d'Etat  qui  seront 
prÀens  aux  délibérations. 

La  Commission  sera  assistée  des  Secrétaires  suivans  : 
Messrs.  W.  G.  Piepers,  Référendaire  de  la  Première 
Classe,  et  Le  Sieur  C.  de  Thysebaert,  Référendaire 
de  la  Seconde  Classe,  dans  le  Conseil  d'Etat,  qui  rédi- 
geront les  Protocoles  des  Séances. 

111.  La  Commission  s'assemblera,  pour  le  présent, 
à  la  I^aye,  afin  de  commencer  les  discussions. 


520  Actes  hollandais  relaiw.  aux 

1880  IV.  La  Commission  nous  rendra  le  plustdt  possi* 
ble,  compte  de  èea  actes,  pour  nous  mettre  en  étax  de 
soumettre  aux  Etàts-Gënëraux ,  dans  les  premiers  jours 
de  leur  Session  prochaine ,  les  mesures  que  nous  juge- 
rons àpropos  ;  et  après ,  si  cela*  est  possible  |  pour  les 
présenter  \  la  Conyention  d^s  Etats  Proyinciaux,  con- 
formément à  l'Article  CCXXX.  de  la  Loi  Fondamentale. 

V,  La  Commission ,  dans  toutes  ses  dâibërations, 
ne  doit  jamais  oublier  9  que  nous  voulons  que  la  Loi 
Fondamentale  soit  révisée ,  de  telle  manière  que  cha- 
cune des  grandes  Divisions  du  Royaume  puisse  obtenir 
les  sécurités  les  plus  fortes  possibles  contre  la  prépon- 
dérance de  l'une  ou  de  l'autre» 

Copies  du  précédent  seront  remises  \  nos  Fils  bien- 
aimés,  le  Prince  d'Orange,  et  le  Prince  Frédéric  des 
Pays-Bas,  aux  Chefs  des  différens  Départemens  du  Gou- 
vernement Général ,  et  à  chacun  des  Membres  de  la 
susdite  Commission,  comme  aussi  è  ses  Référendaireai 
pour  leur  information  et  direction. 

Donné  à  la  Haye,  ce  i  Octobre,  1830,  le  17  de 
notre  Règne. 

Par  le  Roi ,  GuiLLAmu. 

J.  G.  nE  Met  oe  Strezfkerk* 

V. 

Discours  du  Ministre  .de  t Intérieur  ^  au  nom  du 
Moi  des  Pays^Bas^  à  la  Clôture  de  la  Session  Ex^ 
traordinaire  des  JEtats-^Générau^.  -^     Zm  Hayet  le 

2  Octobre,  1830» 

Nobles  et  Puissans  Seigneurs, 

Le  Roi  a  bien  voulu  me  charger  de  clAre  la  Ses- 
sion actuelle  de  Vos  Nobles  Puissances. 

La  réunion  extraordinaire  de  la  Milice  Nationale 
rendait  nécessaire  cette  Session.  Elle  a  été  cotfvoquée, 
principalement,  pour  examiner  deux  questions  d'une 
importance  majeure. 

Le  Roi,  informé  du  désir  exprimé  par  Vos  Nobles 
Puissances  à  cette  occasion,  et  désirant  prendre  les  me- 
sures les  plus  convenables  pour  remplir  ce  désir  d'une 
manière  prompte  et  régulière,  a  nommé  une  Commis- 
sion d'Etat,  pour  concerter  sur  les  dispositions  l^ales, 
nécessaires  à  l'exécution  de  ces  changemens  dans  la  Loi 
Fondamentale,   et  dans  les  relations  «actuelles  des  deux 


troubles  éclatée  en  Belgique.  ^21 

grandes  Otvisions  clu  Royaums,  que  requièrent  leurs  1880 
intérêts  généraux  et  particuliers. 

Le  tems  qui  surviendra  entre  la  Session  actuelle, 
et  la^  prochaine  Session  Ordinaire  de  Vos  Nobles  Puis- 
sances» sera  employé  aux  travaux*  de  cette  Commission. 
U  sera  aussi  employé  à  améliorier  la  condition  des  Fi- 
nances du  Royaume ,  et  à  maintenir  le  crédit  public. 

Soutenu  par  la  sincâ'ité  de  ses  intentions  et  par  la 
justice  de  sa  cause ,  le  Roi  se  servira  de  tous  les  mo- 
yens possibles  peur  terminer  les  désordres  qui  affli- 
gent une  partie  du  Royaume,  et  surtout,  pour  défen- 
dre et  protéger  vigoureusement  les  Provinces  qui  en 
eont  libres  jusqu^à  présent. 

Portez.,  Messieurs;  ces  assurances  dans  vos  foyers, 
ainsi  que  le  témoignage  de  la  satisfaction  que  le  Roi, 
au  milieu  de  tant  de  troubles,  a  senti  aux  preuves  que 
vous  avez  données,  dans  cette  Assemblée,  de  votre 
patriotisme  et  de  votre  loyauté,  et  à  la  tranquillité  qui 
a  régné  pendant  vos  délibérations. 

*  Au  nom  du  Roi,  }e  déclare  que  cette  Session  Extra- 
ordinaire des  Etats-Généraiix  est  terminée  et  clAse. 

VI.  . 

Décret  du  Roi  des  PaysSas,  qui  charge  le  Prince 
^Orange  du  Crouuernement  temporaire  des  Propin'- 
ces  Méridionales.  —  La  Haye ,  le  4  Octobre,  1S30. 

Nous,  Guillaume,  par  la  grftce  de  Dieu,  Roi  des 
Pays-Bas,  Prince  d*Orange-Nassau,  Grand-Duc  de  Lu- 
xembourg, etc.  etc.  etc. 

Considérant  que  dans  la  situation  actuelle  des  Pro- 
vinces Méridionales  du  Royaume ,  l'action  du  Gouver- 
nement ne  peut  s^exercer  que  difficilement  de  la  rési- 
dence de  La  Haye,  sur  les  parties  de  ces  Provinces  ou 
Tordre  et  la  tranquillité  ont  été  conservés  jusqu'ici; 

Désirant  pourvoir  à  cet  inconvénient  et  faire  naître 
en  même  tems  l'occasion  de  .seconder  plus  immédiate- 
ment les  efforts  d'Habitans  bien  intentionnés  de  ces 
Provinces,  pour  rétablir  l'ordre  et  la  tranquillité  1^  où 
ils  se  trouvent  troublés; 

Vu  l'Adresse  qui  nous  a  été  présentée  le  1er  de  ce 
mois  par  plusieurs  Habitans  notables  de  ces  Provinces; 

Nous  avons  arrêté,  et  arrêtons: 

Art.  1er.  Notre  Fils  bien-aimé,  le  Prince  d'Orange, 
est  chargé,  par  nous,  de  gouverner  temporairement,  en 


522  j^ctes  hollandais   relaiiu.  aux 

1830  notre  eeèm^  toutes  les  parties  des  Pravinces  Mtfridiooa- 
leSy  dans  lesquelles  Tautorité  lëgale  e^t  reconnue. 

II.  Il  fixera  sa  résidence  dans  la  Ville  d'Angers. 

III.  Il  secondera  et  appuiera  ^  autant  que  possible, 
par  des  moyens  de  conciliation,  le^  efforts  des'Habi- 
tans  bien  intentionnés,  pour  rétablir  Tordre  dans  les 
parties  des  Provinces  dans  lesquelles  il  est  troublé. 

'  IV.  Notre  Ministre  -  d'État  le  Duc  dllrsel,  àotre 
Ministre  de  Waterstaat,  de  PIndustrie  Nationale  et  des 
Colonies  9  et  celui  de  rintérieur/  sont  adjoints  à  notre 
Fils  bien -aimé  le  Prince  d'Orange ,  à  l'effet  de  travaii!- 
lët  $ùus  ses  ordres,  et  de  l'assister  temporairement  dané 
le  Gouvernement  qui  lui  est  confié. 

V.  Nos  Conseillers-d'Etat  Baron  d'Anetban,  T.  Van 
To«^,  O.  Sullivan  de  GrasS;  V.  M.  T.  Dubois,  L.  A« 
Rej^pbins,  T.  Dotrenge,  et  0.  Le  Clercq,  soivroat  à 
Anvers  ilotre  Fils  bien-aimé  le  Prince  d*Orange>  pour 
lui  servir  de  conseil  dans  toutes  les  affaires  qui  doivent 
être  soumises  au  Conseil-d'Etat ,  ou'  sur  lesquelles  il 
désire  les  consulter. 

Les  Référendaires  de  seconde  classe  au  Consefl* 
.d'Etat,  C.  Hunghe,  et  H.  Comte  de  Baillet,  et  les  Corn» 
mis-*d'Etat  E.  L.  Ûe  Chestret,  de  Haneffe,  et  E.  Joos 
de  tes  Beesty  seront  attachés  Îl  ce  Conseil  en  leurs  qua- 
lités respectives. 

Copies  du  présent  Arrêté  seront  transmises  à  notre 
File  bien-aimé  le  Prince  d'Orange,  à  notre  Fils"* bien- 
aimé  le  Prince  Frédéric  des  Pays-Bas;  Amiral  et  Colo- 
nel Général,  à  notre  Ministre  d'Etat  et'^  nos  Ministres 
susmentionnés,  à.  nos  Conseillers  d'Etat,  aux  Référen- 
daires et  Commis  d'Etat  susnommés,  ainsi  qu'aux  Chefs 
des  Départemens  Ministériels,  et  à  la  Chambre  Gén^ 
raie  des  Comptes,  pour* information  et  direction. 
, Donné  à  La  Haye,  le  4  Octobre,  1830. 

Guillaume. 


'# 


vn. 


Proclamation  du  Prince  d-Orange  aux  Habitans^ 
à  r occasion  éCétre  chargé  du  Gouvernement  des 
Provinces  Méridionales ,  des  Pays-Bas,  —  Anvers^ 

le  5  Octobre,  1830. 

Chargé   temporairement   par  le  Roi  notre  Auguste 
Père,    du  Gouvernement    des   Provinces  Méridionales, 


troubles  éclalês  en  Betgiqiàe.  523 

nous  revenons  au  milieu  de  vous,  âyec  l'espoir  d'^ 
concourir  au  rëtabHssemenI  de  Tordre,  au  bonheur 
de  la  Patrie* 

Notre  coeur  saigne  des  inauip  que  vous  avez  souf- 
ferts. Puissions-nous  9  seconde  des  efforts  de  tous  les 
bons  Citoyens ,  prévenir  lias ,  calamités  qui  pourraient 
vous  menacer  encore  f 

En  Yous  quittant,  nous  ayons  pointé  aux  pieds  du 
TrAne  tes  voeux  ^mis  par  beaucoup  d'entre  vous,  pour 
une  séparation  entre  les  deux  parties  du  Royaume,  qui 
néanmoibs  resteraieat  soumises  au  même  Sceptre.  Ce 
voeu  a  été  accueilli.      • 

Mais  avant  qiie  le  mode  et  les  conditions  de  cette 
grande  mesure  puissent  être  déterminés  dans  les  for- 
mes constitutionnelles,  accompagnées  d'inévitables  len-^ 
leurs,  déjà  Sa  Majesté  accorde  provisoirement  aux  Pro- 
vinces Méridionales  une  Administration  distincte  dont  je 
suis  le  Chef,  et  qui  est  toute  composée  de  Belges.  Les 
affaires  s'y  traiteront  avec  les  Administrations  et  les 
particuliers  dans  la  langue  qu'ils  choisiront.  'Toutes 
les  Places  dépendatftes  de  ce  Gouvernement  seront  don- 
nées aux  Habitans  dés  Provinces  qui  le  composent- 
La  plus  grande  liberté  sera  laissée  relativement  à  l'in- 
struction de  la  jeunesse. 

D'autres  améliorations  encore  répondront  aux  yeeux 
de  la  Nation  et  aux  besoins  du  tems.  ^Compatriotes, 
nous  ne  vous  demandons  pour  réaliser  ces  espérances, 
que  d'unir  vos  efforts  aux  nôtres,  et  dès  lors  nous 
garantissons  Toubli  de  toutes  les  fautes  politiques  qui 
âurotit  précédé  là  présente  Prodamation. 

Pour  mieux  atteindre  le  but  que  nous  nous  propo- 
sons, nous  invoquerons  toutes  les  lumières,  nous  irons 
au  devant  de  tous  les  avis  utiles.  Nous  nous  entoure- 
rons de  plusieurs  Habitans  notables  et  distingués  par 
leur  patriotisme.  Que  tous  ceux  qu'anime  le  même  sen- 
timent s'approchent  de  nous  avec  confiance.  Belges! 
c'est  par-  de  tels  moyens  que  nous  espérons  sauver  avec 
vous  cette  belle  Contrée  qui  nous  est  si  chère. 

Douné  à  Anvers,  le  5  Octobre,  1830. 

GuiLi^UMEy  Prince  d'Orange. 


524         jictea  hoUandâig  rekUip.  aux 
1880  YIU. 

Proclamation  du  Prince  à^O range  ^   reconnaissant 
t Indépendance  de  la  Nation  Belge*  —    Anvers^  le 

16  Octobre,  1830. 
.  JBelgcs , 

Depuis  que  Je  me  suis  adresse  k  vous,  par  ma  Procla- 
mation du  5  du  présent  mois^  )'ai  étudie  ayec  soin  vo- 
tre position  y  )e  la  comprends  et  vous  ^reconnais  comme 
Nation  Indépendante  ;  c^est  vous  dire  que  dans  les  Pro- 
vinces même  où  fexerce  un  grand  pouvoir,  je  ne  m'op* 
poserai  en  rien  à  vos  droits  de  Citoyens;  choisissez  li- 
brement, et  par  le  même  mode  que  vos  Compatriotes 
des  autres  Provinces ,  des  Députes  pour  le  Congrès 
National  qui  se  prépare,  et  allez  y  débattre  les  intérêts 
de  la  Patrie. 

Je  me  mets  ainsi  dans  les  Provinces  que  je  gou- 
verne, k  la  tête  du  mouvement  qui  vous  mené  vers  un 
état  de  choses  nouveau  et  stable  dont  la  nationalité 
fera  la  force. 

Voilai  le  langage  de  celui  qui  versa  son  sang  pour 
l'indépendance  de  votre  nationalité  politique. 

Donné  à  Anvers,  le  16  Octobre,  1830. 

GuiLLAUMa.,  Prince  d'Orange. 

IX. 

Discours  prononcé  car  le  Roi  des  Pays-Bas,  à  POu^ 
verture  de  la  Session  des  Etats^Généraux.  -^    JCa 

Haye,  le  iS  Octobre,  1830. 

Nobles  et  Puissans  Seigneurs, 

Le  zèle  qui  a  caractérisé  vos  délibérations,  pendant 
la  dernière  Session  Extraordinaire  des  Etats-Généraux, 
la  sagesse,  la  prudence  et  Tamour  de  la  Patrie,  dont 
vous  avez  donné  de  nouvelles  preuves  en  cette  occasion, 
n*ont  pas  été  suivis  d'un  résultat  qui  remplit  mes  espé* 
rances;  f avais  lieu  d'attendre,  surtout  après  Paccord 
parfait ,  qui  s'était  manifesté  entre  le  Souverain  et  les 
Représentans  de  la  Nation ,  qu'un  examen  immédiat  et 
constitutionnel  des  voeux  et  des  plaintes  élevés,  aurai! 
exercé  toute  l'influence  morale ,  nécessaire  pour  rétablir 
partout  en  attendant ,  le  repos  et  Tordre.  Mon  attente 
a  été  trompée  d'une  manière  déplorable.  Jusques  là, 
Fobéissance  aux  Loix,  et  la  conservation  des  formes 
légales,  avaient  toujours  été  mises  en  avant  par  ceux 


troubles  éclatés  en  Belgique.  525 

mêmes ,  qui  favorisaient  prindpalemeDi  ces  voeux  et  tSIO 
ces  plaintes.  Plus  tai^d  cette  marche  réflëcfaie  n'a  plus 
répondu  aux  passions  impétueuses  des  meneurs  d'une 
multitude  aveugle  et  excitée;  jIb  allumèrent  une  Rébel- 
lion violente  y  et  les  effort»  de  TArmée  de  l'Etat  pour 
seconder  l'espoir  des  bien  intentionnés^  ont  été  insuffi- 
sans  pour  dompter  la  Révolte* 

Déjà  avant  leur  arrivée  à  Bruxelles ,  les  Forces  Mr^ 
UtaireSy  destinées  à  la  protection  des  Habitans^  avaient 
été  assaillies ,  quoique  précédées  d'une  assurance  solen- 
nelle d'indulgence  et  de  paix;  dans  cette  Ville ,  elles 
éprouvèrent  la  résbtance  la  plus  meurtrière. 

Depuis  lors,  la  défection  armée  contre  le  Gouverne- 
ment légal  s'est  étendue  de  plus  en  plus  dans  les  Provinces 
Méridionales,  et  ses  progrès  ont  été  si  rapides  et  si  effra- 
yansy  que  pour  la  défense  des  Provinces  fidèles  du  Nord 
et  la  sécurité  de  leur  commerce,  }'ai  pris  les  mesures 
nécessaires  concernant  les  Forces  de  terre  et  de  mer, 
âédaré  mobile  une  partie  des  Gardes  Communales,  pré- 
paré remploi  de  la  levée  en  masse,  et  fait  un  appel  à 
l'armement  volontaire  des  Habitans  de  ces  Contrées. 

L'enthousiasme  avec  lequel  on  répond  à  cet  appel, 
et  les  nouvelles  marques  d'attachement  à  ma  Maison,  * 
que  j'ai  recueillies  dans  cette  occasion,  ont  apporté 
quelque  adoucissement  aux  peines  dont  mon  coeur  est 
afltgé ,  par  la  pensée  qu'une  poignée  de  Rebelles  a  pu 
parvenir  à  détacher  une  Popiàbtion  aussi  favorisée  et 
aussi  intéressante,  d'un  Gouvernement,  sous  lequel  elle 
avait  atteint  un  degré  de  prospérité  et  de  richesse  qui 
lui  était  inconnu  jusqu'alors,  et  joui,  tant  dans  ses 
droits  publics  et  particuliers,  que  dans  ses  libertés  poli- 
tique, civile,  et  religieuse,  de  la  plus  large  protection. 

L'attente  que  la  plus  grande  partie  de  cette  Popu- 
lation devait,  après  mûre  réflexion,  souhaiter  le  retour 
de  ces  bienfaits,  m'a  porté  à  la  résolution  d'investir  mon 
Fils  bien  aimé,  le  Prince  d'Orange,  du  Gouvernement 
temporaire  des  Parties  des  Provinces  Méridionales  qui 
étaient  restées  fidèles,  et  de  lui  confier  le  soin  de  faire 
rentrer,  autant  que  possible,  dans  l'ordre  légal,  par 
des  moyens  de  persuasion,  les  Provinces  révoltées. 

J'ai  de  cette  manière,' par  une  séparçition  administra- 
tive, préparé,  autant  qu'il  dépendait  de  moi,  le  dé- 
veloppement de  l'opinion  manifestée  par  les  Etats-Géné- 
raux dans  leur  dernière  Session  Extraordinaire;  et  par 


526  AcUs  holtandcM  relatif,  aux 

ISSQlà,  )e  me  suis  mis  à  même  de  porter  plus  exclasire* 
ment  mes  soins  sur  les  Provinces  Septentrionales  »  et 
dVmplojer  leurs  forces  et  leurs  ressources  aniquemeot 
dans  leur  intérêt  ;  en  n^éme  tems  y  )'ai  donné  à  tous 
mes  Sujets,  et  à  l'Europe  entière ,  la  preuve  que  rien 
n'a  é\i  négligé  pour  ramener  les  esprits  égarés. 

Fort  du  sentiment  intime  d'avoir  rempli  le  serment 
solennel  que  )'ai  prêté  sur  la  Loi  Fondamentale  ^  et 
d*aToir  travaillé  sans  relâche  II  coopérer  de  tout  mon 
pouvoir  à  la  prospérité  du  Peuple  des  Pays-Bas,  l'attend» 
avec  calme  le  résultat  de  ces  mesures,  et  l'issue  des  dé* 
libérations  sérieuses,  auxquelles  les  évènemens,  qui  se 
passent  dans  les  Provinces  Méridionales,  dontient  lien 
en  ce  moment  de  la  part  de  mes  Alliés,  garans  de  l'exi- 
stence de  ce  Royaume. 

En  général,  l'Armée  par  sa  bravoure  et  sa  modéra- 
tion ,  a  rempli  dignement  mon  attente  :  cependant  |e 
dois  déplorer  amèrement  qu'en  dernier  lieu  une  si  grande 
partie  des  Troupes,  séduites  par  des  opinions  erronées 
ou  des  promesses  trompeuses,  se  soit  laissée  entraîner 
au  point  de  trahir  ses  sermens,  d'oublier  ses  devoirs 
et  d*abandonner  ses  drapeux. 
*  Les  circonstances,    si    diiférentes  de  Tétàt  de  paix, 

dans  lesquelles  se  trouve  le  Royaume,  m'ont  obligé 
d'ouvrir  votre  Session  actuelle  à  la  Haye  ;  il  m'est  agré- 
able de  pouvoir  vous  communiquer,  à  cette  occasieti, 
que  je  continue  \  recevoir  des  Puissanses  Etrangères 
l'assurance  de  la  part  sincère  qu'elles  prennent  aux  maux 
qui  affligent  notre  Patrie ,  et  de  leurs  sentimens  d'amitié. 

Il  ne  m'est  pas  moins  agréable  de  pouvoir  informer 
Vos  Nobles  Puissances,  que  le  courage  et  la  persévé- 
rance de  l'Armée  ont  mis  fin  à  la  guerre  qui  désolait 
l'Ile  de  Java ,  et  que ,  d'après  les  derniers  rapports ,  la 
tranquillité  désirée  régnait  dans  les  autres  parties  de 
nos  Possessions  d'outre-mér. 

Les  pluies  continuelles  ont  nui  en  général  à  la  ré- 
colte ;  fai  pris  toutes  les  précautions ,  qui  étaient  en 
mon  pouvoir,  pour  assurer  pendant  l'hiver)  qui  s'ap- 
proche, les  besoins  de  pauvres  et  des  classes  peu  aisées. 

La  situation  intérieure  du  Royaume  forme  pour  le 
moment  un  obstacle  insurmontable  à  l'évaluation  fondée 
des  Recettes  et  des  Dépenses  pour  l'Année  prochaine. 
En  conséquence,  il  m'a  paru  opportun,  quant  à  présent, 
d'assurer,    autant   que  'possible,   la  continuation  de  ce 


9 

troubles  éclatés  en  Belgique.  537 

qui  exiate*.    Va  Projet  de  Loi  y  tendant  à  cette  fin ,   et  1880 
en  vertu  duquel  tous  lea  changemens  qui  devaient  avoir 
Heu»    dans  les  Recettes  ordinaires ,  resteront  sane  éxe- 
cution 1  sera  incessamment  présente  à  Vos  Nobles  Puis- 
sances. 

Par  suite  de  la  déclaration  faite  lors  de  l'ouverture 
de  votre  dernière  Session  Extraordinaire ,  j'ai  pris  une 
mesure  propre  à  pourvoir  provisoirement  aux  besoins 
pressens  du  Trésor;  le  patriotisme  des  Citoyens  me  fait 
espérer  qu'elle  aura  un  plein  succès.  Cependant  cette 
mesure  devra  être  rëgularisëe  par  des  dis]positions  \é» 
gislatives,  qui  seront  mises  sous  les  yeux  de  Vos  No- 
bles Puissances ,  dans  le  courant  de  leur  Session  actuelle. 

Quelles  que  puissent  être  les  difficultés  du  moment, 
il  est  de  toute  nécessité  de  satisfaire  aux  engagemens 
pris  y  relativement  à  l'amortissement  de  la  Dette  dTtat, 
et  je  me  propose  'en  conséquence  de  présenter  à  votre 
Assemblée  und  Projet  relatif  à  Tachât  et  au  rembourse- 
ment de  la  Dette  Publique. 

Des  moyens  énergiques  de  répression  et  de  punition 
sont  nécessaires  pour  prévenir  les  actions  et  les  menées 
que  des  malintentionnés  pourraient  se  permettre,  afin* 
à*  agiter  les  esprits  et,  s*il  était  possible,  d'étendre  la 
Révolte,  jusque  dans  les  Provinces  et  les  Cantons  re- 
stés fidèles;  j'invoquerai  à  cet  effet  la  coopération  de 
Vos  Nobles  Puissances.  En  attendant,  j'ai  été  obligé 
par  l'urgence  du. moment,  de  prendre  à  cet  égard  des 
dispositions  préparatoires,  et  d'ordonner  des  mesures 
de  précaution  et  de  surveillance,  à  regard  des  étrangers 
et  des  Toyageurs. 

Pour  satisfaire  au  juste  désir  manifesté  en  plusieurs 
occasions  par  Vos  Nobles  Puissances,  j'avais  fixé  au 
1er  Février  de  l'Année  prochaine,  l'époque  de  l'intro- 
duction de  la  Législation  Nationale  et  des  Institutions 
Judiciaires.  La  Révolte ,  qui  a  éclaté  dans  les  Provin* 
ces  Méridionales ,  empêche  en  ce  moment ,  de  réaliser 
ce  désir  pour  l'époque  fixée  ^  et  par  suite  l'établissement 
préalable  de  la  Haute  Cour  ne  pourra  pas  non  plus 
s'effectuer. 

Nobles  et  Puissans  Seigneurs,  le  cours  rapide  des 
évènemens,  par  lesquels,  depuis  quelques  semaines,  ce 
Royaume  est  ébranlé,  peut  influer  sur  plusieuvs  autres 
de  nos  Institutions;  l'issue  de  cesévènemens  ne  se  pré- 
voit pas  encore,  et  les  nouvelles  tout  à  fait  inattendues. 


528  Actes  hollandais  relath.  aax 

18ID  reçues  aujourd'hui  d'Anvers,  donnent  encore  une  preuve 
des  progrès  journaliers  d'une  séparation  rëelle  entre  les 
deux  Grandes  Divisions  du  Royaume. 

Cependant  j'attends  cette  issne  avec  confiance,  car 
ma  conscience  est  tranquille;  je  puis  toujours  compter 
sur  votre  concours,  sur  celui  des  fidèles  Provinces  du 
Nord ,  ainsi  que  sur  Tappui  de  mes  Allies ,  qui  main- 
tiendront le  svstérae  politique  de  l'Europe,  et  je  me 
trouve  encore  a  la  tête,  d'un  Peuple ,  dont  le  sens  reli- 
gieux offre  la  meilleure  garantie  de  la  protection  tutë- 
laire  du  Tout  Puissant. 

I 

X. 

Message  du  Roi  des  PctysSas  aux  Etais  ^Géné- 
raux, au  sujet  de  la  Séparation  des  Provinces  Mé^ 
ridionales  du  Royaume*  — *    La  Haye^  le  20  Oeto-- 

bre,  1830.       • 
Nobles  et  Puissans,  Seigneurs , 

Les  motifs  qui  ont  donn^  lieu  à  la  Proclamation 

faite  à  Anvers  le    16    de   mois,   par  notre  Fils  bien- 

aime  le  Prince  d'Orange ,   nous  sont  aussi  peu  connus 

•que  nous  sommes  loin  de  pouvoir  en  calculer  les  suites 

probables. 

Toutefob,  elle  porte  la  preuve  incontestable  que 
l'empire  du  Pouvoir  Constitutionnel  est  entièrement  sus- 
pendu dans  les  Provinces  Méridionales. 

Dans  cet  ^tat  de  «hoses,  nous  devons  dorénavant 
borner  nos  seins  aux  Provinces  fidèles  du  Nord,  afin 
que  non  seulement  leurs  ressources  et  leurs  forces 
soient  uniquement  employées  dans  leur  intérêt,  mais 
aussi  pour  que  toutes  les  mesures  du  Pouvoir  Consti« 
ttttionnel  se  rapportent  exclusivement  à  elles. 

Les  Propositions  que  nous  adresserons  à  Vos  No« 
blés  Puissances,  pendant  la  Session  actuelle,  partiront 
de  ce  principe;  aussi,  desirons-nous  que  ces  Proposi* 
tiens  soient  examinées  et  traitées  par  vous  sous  ce  point 
de  vue,  et  que  dès  à  présent ,  en  attendant  ce  qui  sera 
décidé  ultérieurement  avec  nos  Alliés  par  rapport  aux 
Provinces  du  Midi,  Vos  Nobles  Puissances  se  considè- 
rent comme  représentant  uniquement  et  excTusivement 
des  Provinces  Septentrionales. 

Et  sur  ce,  Nobles  et  Puissans  Seigneurs  i  nous  prions 
Dieu  qu'il  vous  ait  en  sa  sainte  et  digne  garde. 

La  Haye ,  le  20  Octobre ,  1830.  Guiulaume. 


troubles  éclatés  en  Belgique.  529 

XI.  I8S0 

Décret  du  Roi  des  Pays-Bas ,  qui  déclare  cessé 
le  Gouvernement  temporaire  du  Prince  d^Orajiige 
tlans  les  Propinces  Méridionales.  —  Haye^   le   20 

Octobre  f  1830. 

Nous  Guillaume,  par  la  Grftee  de  Dieu,  Roi  des 
Pays-Bas,  Prince  d'Orange-Nassau ,  Grand-Duc  de  Lu- 
xembourg, etc.  etc.  etc. 

Vu  notre  Décret  du  4  de  ce  mois,  par  lequel  nous 
ayons  chargé  notre  bien  aimé  Fils,  le  Prince  d'Orange, 
du  Gouvernement  temporaire  et  en  notre  nom^  de  tou- 
tes les  parties  des  Provinces  Méridionales  où  la  Loi 
Fondamentale  est  reconnue; 

Et  considérant  que  les  divers  Actes  de  ce  Gouver- 
nement prouvent  que  Tordre  légal  a  complètement  cessé 
dans  les  Provinces  Méridionales; 

Nous  avons  décrété  et  décrétons;  — 

Art.  L  Le  pouvoir  conféré  à  notre  bien  aimé  Fils, 
le  Prince  d'Orange,  par  notre  Décret  du  4  de  ce  mois, 
a  cessé, 

IL  Notre  Gouvernement,  conformément  à  la  Loi 
fondamentale  se  bornera  désormais  aux  Provinces  sep- 
tentrionales et  au  Grand-ddché  de  Luxembourg,  et  cela 
jusqu'à  ce  qu'il  soit  ultérieurement  décidé  à  Pégard  des 
Provinces  méridionales,  de  concert  avec  Nos  Alliés. 

IIL    Néaumoins  les  Forteresses  d'Anvers,  Maestricht 
et  Venlo    doivent    rester  occupées  par  Nos  troupes  et      ^ 
mises  en  état  de  siège,   si  elles  ne  le  sont  pas  encore, 
et  si  les  conjmandans  de  ces  Places  le  jugent  nécessaire* 

Copies  de  ce  Décret  seront  envoyées  à  Notre  bien- 
aimé  Fils  le  Prince  Frédéric  des  Pays-Bas,  Amiral  et 
Colonel-général,  aux  Chefs  des  Départemens,  au  Con- 
seil d'£tat,'  et  à  la  Chambre  générale  des  comptes,  pour 
information  et  avis. 

Donné  à  la  Haye,  le  20  Octobre  1830,  de  Notre 
Règne  le  17me. 

Par  le  Roi  Guillaume. 

J.  .G.  DX  Met  de  Streefkerk. 


Noup.  SuppUm.     Tonw  HT,  Ll 


530       Dépêche  du  Prince  de  Meiternich 

i8se : ""    

50- 

^  Erlass  des  Kaiserl.  Oestreichischen 
Hof"  und  Staats-Canzlers  Fursten 
V*  Metternich  an  den  Grafen^  Collo- 
redo,  Oestreichischen  Gesahdten  zu 
Dr  es  den.     Datirt  Presburg,  den  28 

Septemb.  1830. 

Ew.  Hochgeboren  Berichte  bis  indusÎTe  y*  208leD 
dièses  Monats  sind  mir  richtig  zugekommeD.  Deren 
Inhak  ist  yon  der  bedauerlichsten  Art.  Se.  Maj.  der 
Kaiser  haben  mir  zur  Pflicht  gemacbty  das  Kôpiglich 
Sèichsische  Kabinet  durch  Ew.  Hochgeboren  in  die  voile 
Kenntniss  Allerh(Jchsldero  Gefuble  und  Ansichten  setzen 
zu  lassen. 

Es  ist  schon  lange  her,  dass  S.  k.  k.  MaJestSt  die 
Leiclitigkeit  zu  bedauern  Ursache  hatten ,  mit  welcber 
die  dortige  Regierung  dem  Aufkeimen  leidiger  Sjmptome 
dec  Bearbeitung  des  Volksgeistes  die  Hand  geboten  bat. 
Kein  deutscher  Staat  konnte  ein  besseres ,  dem  regie- 
renden  Hause  ergebeneres  Volk  aufweisen,  als  der  k. 
sachsische.  Kein  Staat  war  seinerseits  mehr  mit  vSter* 
lichen  Regenten  ^fesegnet,  als  eben  dieser  Staat!  Dass 
sich  Ereignisse,  wie  die  gegenw&rtigeui  ergeben  konn- 
ten,  vriirde  unerklarbar.  seyn  y  wenn  es  nicht  deutlich 
vor  Aygen  liige,  dass  die  Regierupg  das,  was  voi^iog 
nicht  beachtete  und  demnach  am  Tage  des  Ausbruches 
vôllig  unvorbereitet  war. 

Vnter  den  Ereignissen  unserer  verhSngnissvoUen  Zeit 
kônnten  wir  uns  kaum  eines  denken,  welches  in  seiner 
'  Veranlassung  seichter,.  und  in  den  Folgén  schwerer 
seyn  kdnnte.  Von  jeher  gewôhnt^  das  Konigreich 
Sachsen,  Regierung  und  Volk,  als  ein  Muster  deutscher 
Sitte  zu  betrachten,  wie  ungedeihlich  mtissen  uns  nicht 
die  Folgen  von  Begebenheiten  erscheinen,  welche  in 
Ursprung  und  Form  das  reine  Nachbild  der  Ereignisse 
in  fremden  Staaten  sind,  deren  Geschichte  und  Volks- 
geist  so  weseptUch  von  dem  deutsch  -  vaterlandisohen 
abweicht  ?  Welches  Beispiel  liefert  heute  nicht  Sachsen 
andem  deutscben  Stammen?    S.  M.  der  Kaiser ,  als  er- 


au  Comte  de  CoUoredo  à  Dreede.      531 
— 18S0 


50. 

Dépêche   du  Prince   de  Metternich 

adressée  a  ^ambassadeur  autrichien 

comte  de  CoUoredo ,   à  Dresde.     En 

date  du  28  Septembre  1830. 

Vos  rapports  jusqu'à  celui  date  du  20  courant  iu- 
dusivement  me  sont  parvenus  avec  exactitude. 

Leur  contenu  est  de  la  nature  la  plus  alàrmanle. 
S.  M.  TEmpereur  m'a  ordonné  de  communiquer  ses 
vues  et  ses  sentimens,  par  votre  organe,  au  cabinet 
rojal  de  Saxe. 

Il  7  a  déjà  bien  long*temps  que  Sa  Majesté  Impériale 
et  Royale  avait  occasion  de  déplorer  la  légèreté,  avec 
laquelle  le  gouvernement  saxon  prétait  les  mains  au 
développement  des  sjrmptdmes^  d'agitation  parmi  son 
peuple^  Aucun  Etat  allemand  ne  pouvait  cependant  se. 
▼anter  d'avoir  un  peuple  meilleur  et  phis  attaché  à  la 
maison  régnante  que  la  Saxe.  Aucun  autre  pays  n*eut 
aussi  le  bonheur  d'avoir  des  souverains  animés  d'un* 
esprit  plus  paternel.  Il  serait  donc  même  inexplicable 
que  des  événemens  tels  que  sont  les  derniers  fussent 
arrivés,  s'il  n'était  pas  évident  que  lé  gouvernement 
n'a  fait  aucune  attention  à  ce  qui  se  passait  autour  de 
lui,  et  s?est  trouvé  surpris  par  une  explosion  contre 
laquelle  il^  ne  s'était  point  préparé. 

Parmi  les  événemens  d'une  époque  aussi  importante 
que  la  nôtre,  à  peine  en  trouverait-on  un  dont  les  cau« 
ses  fussent  plus  futiles,  mais  dont  les  conséquences  pus- 
sent devenir  plus  graves.  Habitués  à  considérer  le  ro- 
yaume de  Saxe,  son  gouvernement  ainsi  que  son  peuple,^ 
comme  une  sorte  de  modèle  moral  en  Allemagne,  com- 
ment poarrions«nous  ne  pas  y  envisager  avec  douleur 
les  événemens  récens,  dont  l'origine  et  la  forme  trahis- 
sent une  pure  imitation  de  ce  qui  est  arrivé  dans  des 
pays  étrangers,  pays  qui,  en  fait  d'histoire  et  de  disposi- 
tions, diffèrent  si  essentiellement  de  noire  commune  pa- 
trie allemande?  Quel  exemple  aujotfrd'nui  la  Saxe  of- 
Ire-t-elle   aux  autres  tribus  germaniques?    Sa  Majesté 

I4I2 


\ 


532  Manifestes  Russes. sur  les 

1890  stcr  Biindesfïïrsl  und  ak  Nachbar,  konnen  das  Vorge- 
fallene  nie  genug  bedauern. 

Icli  erfulle  demnacb  racine  Pflicht^  ipdem  icfa  Ew* 
Hoheit  den  Auftrag  ertheile,  sich  ûber  die  Gefâhle  Un- 
serea  allerhôchsten  Herrn  gegen  den  k.  aachsischen  Hof 
sowobl  9  ah  gegen  das  Kabioet  rund  und  unumwundea 
aiiszusprecheu, 

Wenn  Ew.  H.  nîcbt  frtiher  Weîsungen  erbielten,  so 
war  unaer  StilUchweigcn  nur  die  Folge  der  grenzenloa 
anarcbiscben'Lage  der  DInge  zu  Dresden.  In  solcben 
.  Momenten  iat  jcder  Rath  unnûtz;  beute  wo  die  Dinge 
entweder  zur  ganzlicben  Niederlàge  der  koniglicben  Ge- 
walt*od.er  zur  Riickkebr  zur  Ordnung  fûbren  mâssen, 
vriirden  wîr  unser  SlîUscbweîgen  als  die  Versaumnîss 
einer  beiligen  Pflîcht  betrachten.  8.  M.  woUen  und 
kônnen  es  nicbt  als  moglicb  betracbten,  dass  die  ko- 
DÎglîcbe  RegieruDg  sicb  Gesetze  durch  einen  aufgereg- 
ten  Pôbel  oder  durch  irregefiihrte  Biirger  vorschreiben 
lasse, 

Presburg,  den  28.  September  1830. 

(Gez.)  METTERtaCH. 


51- 

Manifestes   de  Sa  Majesté  VEmpe-^ 

reur   de  Russie,   sur  les  Euènemens 

qui  viennent   de  se  passer  à  Voj^so- 

vie.  —     Décembre  y  183Ô* 

(1.)  Proclamation  aux  Polonais. 

Polonais  ! 

L'odieux  attentat  dont  votre  Capitale  a  éié  témoin 
a  trouble  la  tranquillilë  de  votre  Pays.  Nous  l'avons 
appris  avec  une  juste  indignation.  Nous  le  ressentons 
avec  une  douleur  profonde.  . 

Des  hommes  qui  dëshonorent  le  nom  Polonais ,  ont 
conspira  contre  les  jours  du  Frire  de  votre  Souverafaiy 
ont  entraîne  une  partie  de  votre  Armëe  à  Toubli  de 
ses  sermens  i  et  ëgarë  la  multitude  sur  les  intérêts  les 
plus  chers  de  votre  Patrie. 


evènemens  en  Pologne.  533 

l'Empereur  9    conime  premier  membre  de  la  ConFédéra-  1830 
lion,   aioat   que  comme  voisin ,    ne  saurait  jamais  tro^ 
dëplorer  ce  qui  vient  de  se  passer. 

Je  ne  m'acquitte  donc  que  de  mon  devoir  en  voub' 
recommandant  de  vous  exprimer  sur  les  sentimens  de 
notre  auguste  maître ,  devant  la  famille  royale  comme 
devant  le  cabinet  de  Saxe,  avec  toute  la  franchise  et 
toute  l'ënergie  possible. 

Si  nous  ne  vous  avons  pas  donne  plus  tât  Fordré 
d*agir  ainsi  >  il  ne  faut  attribuer  notre  silence  qu^à  Ta^ 
narcbie  complète  de  IMtat  de  choses  existant  à  Dresde. 
Dans  de  pareils  momens^  tous  les  conseils  deviennent 
inotîles^  mais  aujourd'hui,  où  les  ëvtfnemens  doivènl 
amener  ou  une  catastrophe  pour  l'autorité  royale^'^oi» 
bien  un  retour  complet  à  l'ordre ,  nous  manquerions  à 
nos  devoirs  les  plus  sacrés ,  si  nous  nous  taisions  plus 
long-temps.  Sa  Majesté  l'Empereur  ne  veut  et  ne  peut 
admettre  la  possibilité  que  le  gouvernement  royal  de  ^ 
Saxe  subisse  la  loi  ni  de  la  part  d'une  populace  ameu* 
tée ,  ni  de  celle  de  citoyens  induits  en  erreur. 

I  Signé,  Metterhicb. 

Presbourg,  le  28  septembre  1830. 


Il  est  encore  tems  d'expier  le  passé.  Il  est  encore 
tems  de  prévenir  d'immenses  malheurs.  Nous  ne  con-, 
fondrons,  pas  ceux  qui  abjureraient  l'erreur  d'un  mo- 
ment ceux  qui  persisteraient  dans  le  crime.  Polonais, 
écoutez  lès  Conseils  d'un  Père ,  obéissez  aux  ordres  de 
votre  Roi. 

*    Voulant   vous   faire   connaître  nos  intentons  d'une 
manière  précise,  nous  ordonnons: 

1^.  Tous  ceux  de  nos  Sujets  Russes  qui  se  trouvent 
détenus  seront  immédiatement  mis  en  liberté. 

2^.  Le  Conseil  d'Administration  reprendra  ses  fonc- 
tions dans  sa  composition  primitive,  et  avec  l'autorité 
dont  il  ^sl  investi  par  notre  Décret  du  31  Juillet  (12 
AoAt)  1826. 

d9.  Toutes  les  Autorités  Civiles  et  Militaires  de  la 
Capitale  et  des  Palatinats  obéiront  ponctuellement  aux  Dé- 
crets, rendus  en  notre  nom  par  le  Conseil  d  Admini- 
stration ainsi  constitué ,  et  ne  reconnaîtront  aucun  pou- 
voir illégalement  établi. 


534  Manifestes  Russes  sur  les 

1830  ^^*  ^^  1a  réception  de  h  présente  »  tout  Chef  de 
Corps  de  notre  Armëe  Royale  PoloDaise  est  tenu  de 
rëunir  immédiatement  sa  Troupe,  et  de  marcher  sans 
délai  sur  Plock,  lieu  que  nous  avons  désigné  comme 
point  de  réunion  de  notre  Armée  Royale. 

5^.  Les  Chefs  de  Corps  sont  tenus  de  nous  présen- 
ter immédiatement  l'état   de  situation  de  leurs  Troupes. 

6^  Tout  Armement^  formé  par  suite  des  troubles  de 
Varsovie,  et  dont  Fextstence  est  étrangère  it  notre  Ar- 
mée, telle  qu'elle  est  fixée  par  les  Etats,  est  dissous. 

En  conséquence,  les  Autorités  Locales  sont  chargées 
de  faire  déposer  les  armes  k  ceux  qui  les  auront  prises 
iH^lement,  et  de  les  remettre  à  la  garde  des  Vétérans 
tt  Gendarmes  du  lieu. 


Soldats  de  V Armée  Polonaise: 

De  tout  temps  vous  avez  eu  pour  devise:  honneur 
el  fidélité. 

Le  brave  Régiment  des  Chasseurs  à  cheval  de  notre 
garde  en  a  donné  récemment  une  preuve  à  jamais  mé- 
morable. 

Soldats,  imitez  cet  exemple.  Répondez  à  l'attente 
de  votre  Souverain,  qui  a  reçu  vos  sermens. 

Cette  Proclamation,  Polonais,  dira  à  ceux  qui  nous 
sont  restés  fidèles,  que  nous  savons  compter  sur  leur 
dévouement,  comme  nous  savons  nous  fier  à  leur  courage. 

Ceux,  parmi  vous,  qui  ont  pu  se  livrer  à  l'égaré* 
ment  d^un  instant,  apprendront  aussi  par  cet  appel,  que 
nous  ne  les  repoussons  point,  s'ils  se  hfttent  de  rentrer 
dans  la  ligne  du  devoir. 

Mais  ji^mais  les  paroles  de  votre  Roi  ne  sâuraieAt 
s'adresser  aux  hommes  sans  foi  et  sans  honneur,  qui 
conspirent  contre  le  repos  de  leur  Nation. 

S'ils  ont  pu  se  flatter,  en  prenant  les  armes,  d'ob- 
tenir des  concessions  pour  prix  de  leur  crime,  leur 
espérance  est  vaine.  Ils  ont  trahi  leur  Patrie*  Les 
maux  qu'ils  lui  préparent  retomberont  sur  enx. 

Donné  à  Saint-Pétersbourg,  le  ^  Décembre,  de  l'an 
de  grâce  1830,  et  de  notre  Règne  le  6e. 

Par  l'Empereur  et  Roi:  Nicolas. 

Le  Ministre  Secrétaire  cFEtat , 

Comte  Etuhne  Grabowski. 


euènemens  en  Pologne.  535 

1880 

(2.)  —   Manifeste  aux  Hahitans  de  f Empire. 

A  tous  nos  fidèles  sujets^  savoir  faisons: 

Le  Royaume  de  P6logoe^  que  des  liens  indissolubles 
unissent  à  la  Russie,  vient  d'être  profondément  ëbranlë 
par  une  odieuse  trahison. 

La  malveillance  de  quelques  hommes  pervers  n'avait 
pu  être  dësarm^  par  les  bienfaits  de  l'Empereur  Ale- 
xandre,  de  glorieuse  mémoire  ^  restaurateur  magnanime 
de  leur  Patrie  ;  c'est  à  l'abri  des  Lois  qu'il  leur  avait 
données  I  c'est  au  sein  de  la  prospérité  due  à  sa  solltci-  . 
tude  paternelle,  qu'ils  tramaient  dans  le  mystère  le  ren- 
versement de  l'ordre  de  choses  ëtabli  par  luL  Et  le 
17  Novembre  dernier,  ils  signalèrent  leurs  premières 
tentatives  par  une  sanglante  sédition,  par  le  massacre 
eft  par  un  criminel  attentat  contre  les  jours  de  notre 
Frère  bien-aimé,  le  Césarévitch  et  Grand-Duc  Constasi 
tin.  A  la  faveur  de  la  nuit,  ils  dirigèrent  contre  son 
Palais  la  tourbe  effrénée  d'une  populace  qu'ils  avaient 
^oolévée,  et  propag^eant  simultanément,  dans  les  divers 
quartiers  de  Varsovie,  le  bruit  absurde  que  les  troupes 
Russes  égorgeaient  les  hahitans  paisibles,  ils  parvinrent, 
à  l'aide  de  cette  déception,  à  entraîner  le  Peuple  et  à 
remplir  la  Ville  de  toutes  les  horreurs  de  Tanarchie. 
Accompagné  des  Troupes  Russes  qui  s'étaient  ralliées 
autour  de  sa  personne ,  et  de  celles  des  Troupes  Polo- 
naiseë  restées  fidèles  à  leur  devoir,  le  Grand-Duc  CS- 
^arévitch  se  porta  à  quelque  distance  de  Varsovie,  et 
prit  la  résolution  de  s'abstenir  de  toute  démonstration 
hostile ,  afin  d'enlever  tout  motif  à  une  nouvelle  effu- 
sion de  sang.  En  faisant  ressortir  ainsi  d'une  manière 
encore  plus  éclatante  la  fausseté  et  la  perfidie  des  bruits 
qu'on  avait  répandus,  il  espérait  donner  aux  Autorités 
Civiles,  secondées  des  Hahitans  bien  intentionnés,  le 
tems  et  les  moyens  de  désabuser  les  hommes  égarés,  et 
de  dompter  les  factierux. 

Cette  espérance  ne  s'est  point  réalisée.  Le  Conseil 
d'Administration  du  Royaume  ne  put  parvenir  I^  réta- 
blir l'ordre.  Constamment  en  butte  aux  menaces  des 
Rebelles  qui  avaient  formé  plusieurs  associations  illégales, 
changeant  sa  plropre  composition ,  tantôt  en  éloignant 
des  Membres  nommés  par  nous,  tantôt  en  appelant 
dans  son  sein  d'autres  dont  le  choix  lui  était  dicté  par 
les  Chefs  de  la  Révolte,  le  Conseil  se  borna  a  solliciter 


536      Mémoire  sur  les  moyens  de  maintenir 

1810  du  Orand-Duc  César^vitch  le  renvoi  à  Varsovie  des 
Troupes  Polonaises  qui  se  trouvaient  près  de  lui,  afin 
de  mettre  dans  cette  Ville  les  fortunes  publiques  et 
privés  2k  Tabri  de  nouveanx  actes  de  violence.  BientAt 
ce  Conseil  lui-même  cessa  d'exister,  et  toute  l'autoritë 
resta  entre  les  mains  d'un  des  Gënëraux. 

Cependant  ^esprit  de  révolte  se  propageait  dans  tou- 
tes les  Provinces  du  Royaume  de  Pologne  ;  partout  lea 
mêmes  moyens ,  le  mensonge ,  la  menace  y  la  séduction, 
furent  mis  en  oeuvre  pour  asservir  les  paisibles  Cito* 
yens  au  )oug  d'une  poignée  de  révolutionnaires.  Dana 
ces  graves  et  pénibles  circonstances,  le  6rand*Duc  Ce- 
sarévUch ,  cédant  aux  voeux  du  Conseil  d'Administra- 
tion, jugea  indispensable  d'autoriser  le  petit  nombre 
de  Troupes  Polonaises  restées  fidèles,  à  retourner  k 
Varsovie,  pour  protéger  autant  que  possible  la  sûreté 
individuelle  et  les  propriétés  des  particuliers.  Accom- 
pagné des  Régimens  Russes,  il  quitta  le  territoire  du 
Royaume  de  Pologne,  et  arriva  le  1er  Décembre  au 
Village  de  Wlodawa  dans  le  Gouveiteement  de  Volhynie. 

Ainsi  s'est  accompli  un.  forfait  dont  la  trame  peut- 
être  s'ourdissait  depuis  long-tems.  La  Population  da 
Royaume  de  Pologne  qui,  après  tant  de  vicissitudes, 
îouissait  sous  notre  sceptre  tutéiaire  de  tous  les  bien- 
faits de  la  paix,  se  voit  de  nouveau  précipitée  dans 
un  abfme  de ,  troubles  et  de  malheurs  ;  quoique  déjà 
frappée  de  terreur  à  Taspect  du  prompt  chAtiment  qui 
la  menace ,  la  faction  insensée  qui  s'est  momentanément, 
emparée  du  pouvoir  dans  ce  Pays,  ose  rêver  le  triom- 
phe, et  nous  proposer  des  conditions,  à  nous,. son  Sou- 
verain légitime!  Russes I  vous  ne  doutez  pas  de  Tin- 
dignation  avec  laquelle  ces  propositions  seront  répooa- 
sées  p/ur  nous.  Votre  profonde  dévouement  au  Trâne 
vous  a  déjà  révélé  notre  pensée  la  plus  intime.  A  peine 
instruits  de  la  révolte ,  vous  avez  renouvelé  le  serment 
d'une  inviolable  fidélité.  Dans  toute  l'étendue  de  nos 
Etats,  un  seul  et  même  mouvement  s'est  fait  sentir; 
un  seul  et  même  désir  s'est  manifesté,  celui  de  ne  rien 
épargner,  de  sacrifier  sa  fortune  et  sa  vie  pour  l'hon- 
neur de  son  Souverain   et   pour  Fintégrlté  de  l'Empire. 

Nous  voyons  avec  attendrissement  ce  noble  élan  de 
l'amour  du  Peuple  pour  nous  et  pour  la  Patrie,  et 
nous  nous  faisons  un  devoir  sacré  d'y  répondre  par  de 
rassurantes  paroles.     De  nouveaux  sacrifices,  de  nou* 


la  iranqaiUilè  en  AUemagne.  537 

Teaiix  efforts  ue  eeront  point  nëcesaaires.  Noiia.^vopa  1830 
pour  nous,  Dieu^  défenseur  du  bon  droit;  et  d'uir  seul 
coup  décisif,  la  'pnisaaiice  de  Buaete  peut  dompte^  les 
audacieux  qui  ont  Qsë  troubler  son  repos.  D^à  nos 
fidèles  Armées  >  couvertes  d'une  nouvelle  .gloire,  acqui|i!e 
par  leurs  triomphes  récens,  se  rassemblent  sur  les  Fi^on* 
tîères  Occidentales  de  l'Empire.  Prétfi^  à  frapper  les 
Traîtres,  notre  main  s'arrête  encore  pour  ne  pas  con- 
fondre l'innocent  avec  le  coupable.  Mous  voulons  faire 
grftce  même  à  ceux  qui,  par  faiblesse,  par  aveuglemeot 
ou  par  crainte,  se  sont  laissés  entraîner  à  la  désobéis- 
sance aux  Lois.  Nos  Sujets  du  Royaume,  de  Pologne 
et  fes  Habitans  de  Varsovie  n'ont  pas^  tous  pris  part  à 
la  rébellion  et  à  ses  déplorables  conséquences;  il  en  eafl 
beaucoup  parmi  eiix  qui,.par  une  mort  glorieuse,  ont 
prouvé  qu'ils  connaissaient  leurs  devoirs;  d'autres,  ainsi 
que  nous  le  voyons  par  les  Rapports  du  Grand-Duc 
Césarévitcb ,  ne  sont  retournas  qu'avec  un  '  dotilourènsc 
regret  dans  les  lieux  soumis  au  pouvoir  des  RebeHès* 
Ces  hommes,  et  ceux  qu'âne  erreur  momentanée  ou 
la  séduction  ont  entraînés,  forment  sans  contredit  la 
majeure  partie  des  Troupes  et  de  la  Population  du 
Royaume  de  Bologne."  C'est  \  eux  que  nous  avena 
adressé^  le  5  de  ce  mpis^  uoe  Proclamation ,  dans  la- 
quelle ,  en  exprimant  notre  juste  indignation  contre  la 
trahison,  nous  leur  enjoignons,...^  mettre  immédiate- 
ment un  terme  à  la  licence  ainsi  Iqufailxartaémens  illé* 
gaux,  et  de  rétablir  en  tout  l'ordre  de  choses  existant 
avant  la  révolte.  Ils  peuvent  encore  expier  ainsi  les 
torts  de  leurs  Compatriotes  et  arracher  le  Royaume  de 
Pologne  aux  désastreuses  conséquences  d'un  criminel 
aveuglemebt.  Après  leur  avoir  indiqué  cette  unique 
voie  de  salut,  noua  faisons  connaître  cet  acte  de  notre 
clémence  à  tous  nos  fidèles  Sujets;  ils-  y  verront  à  la 
fois  et  notre  ferme  volonté  de  maintenir  l'Inviolabilité 
des  doits  du  Trdne  et  de  la  Patrie,  et  notre  résolution, 
non  moins  ferme ,  de  pardonner  aux  égaremens  expiés 
par  le  repentir.  Russes!  l'exemple  de  votre  Souverain 
vous  servira  de  guide:  justice  sans  vengeance;  fermeté 
inébranlable  dans  la  lutte  à  soutenir  pour  .l'honneur 
et  l'intérêt  de  l'Etat,  mais  sans  haine  pour  des  adver- 
saires abusés;  châtiment  aux  Trattres  seuls;  égards  et 
attachement  envers  ceux  de  nos  Sujets  du  Royaume  ^e 
Pologne  restés  fidèles  à  leur^  sermens;   prompte  rétoor 


5)8     Mémoire  sur  Uè  moyens  de  maintenir 

1830  cQiatioii  enfin  avec  toué  ceux  qui  rentreront  dans  le 
âevoir.  Vous  Juètifierez  nos  espérances  comme  tous 
les  ares  constamment  justifiëes  Jusqu'à  ce  )our.  Que 
rien  n'altère  yotre  tranqufllité.  Fondez  votre  espoir 
sur  la  divine  Providence ,  qui  n*a  jamais  cesse  de  com- 
bler la  Russie  de  ses  bénédictions^  et  placez  une  entière 
confiance  en  votre  Monarque:  il  connaît  toute  Ntendue 


^■•« 


62. 

Denhschrift  des  Preussischen  Mini^ 
s  ter  s  der  ausivàrtigen  Angelegenhei- 
ten,  Grafen  Bernstorff,  ûber  die  Mit-- 
tel,  die  Ruhe  im  Innern  Deutsch- 
lands,  im  Falle  eines  Krieges  mit 
dem  Auslande,  aufrecht  zu  erhalten, 
entworfen  aivf  Befehl  des  Kônigs 
und  uberreicht  Sr.  Maj.  am  29-  J^- 
nuar  1831  >    nebst  der  Antwort  des 

Kônigs. 

Ew.  KonigL  Ma^est..  allerfaôchste.  Ordre   vom   iOten 

November  ISSO  hat  mir  zur  Pflicht  gémacht,  die  Fmge  : 

1     'dnrch    welche   Mittél    die   Rube^im    Innern    von 

Deutschland   fiir   den   Fall   eines    uttVermeidlicben 

'     .«aoswarâgen  Krieges  nberbaupt  sâcber  zu  etellen  sey  ? 

>'  insbcsondre  aber: 

auF  vrelebè  Art  und  Weise  Preussen  seine  Stellung 

nqd  seinen  Einfloss  in  Deutschland   fur  die  Errei- 

chung  dièses  Zieles    und    zur  Abwenduug    iibler 

Folgen  der  stattfindenden  Aufregung   und  St<Srung 

der  Verhiiltnisse   in  den   deutscken  Nachbarstaaten 

r       ZU  benutzcn  haben  werde?     ' 

einer   ntthern    Er6rterung  zu  unterziehen,   und  Aller-- 

iiôcbstdenselbèn  'ekien  biernach  zu   entwerfenden  Plaa 

vorzulegen,    der  fur  besorglicbe  Fâlle  als  Richtscbnur 

des  eigenen  Verbaltens  dienen  kônne. 

Nach  einer  durefa  meinen  anbaltenden  Kraokbeits- 
zustand  verursachten  Zëgerung,  welcbe  ich  allergnâ- 
dîgst  entscbuldtgen  zu  wolien  bitte ,  kauu  ich  erst  jetifit 


la  tranquilUié  en  Allemagne.  539 

et  la  sainteté  des  âevoirsqui  lui  prescrivenl  de  conser- 1890 
Ver  intacts    la   dignité   de   8a  Couronne,   Tintëgritë  dé 
l'Empiré  9  ainaî  que  l'honneur  du  nom  Russe. 

Donne  à  Saint-Pétersbourg  j  le  |f  four  du  mois  de 
Décembre,  de  Pan  de  grâce  1630,  et  de  notre  Rigne 
la  6e«  Nicolas» 


62- 

Mémoire  sur  les  moyens  de  mainr 
tenir  la  tranquillité  dans  Vinterieur 
de  V Allemagne  en  cas  de  Guerre  a 

VEtranger. 

(Ce  Mémoire  fut  présenté  au  Roi  de  Prasseï  sur  sa  de* 
mande,  par  le  comte  le  BxRvsroRFFi   le  29  janvier  1831.) 


I  ^ 


AU  ROI. 


L'ordre  de  V.  M.  en  date  du  10  novembre  1830 
m'a  imposé  le  devoir  d'examiner: 

Par  quels  moyens  on  pourrait  assurer  la  tran-» 
quillité  detjillemftgne,  dans  le  cas  où  une  guerre, 
étrangère  deviendrait  inévitable?  et  en  particulier  : 

De  quelle  manière  la  Prusse  doit  user  de  sa, 
position  et  de  son  influence  en  Allemagne  pour 
atteindre  le  but  ci-dessus  indiqué ,  et  pour  écarter 
les  conséquences  funestes  que  font  craindre  Vesfcî' 
tation  et  le  désordre  qui  se  sont  manifestés  ,dqns 
(es.  Etats  allemands  de  son  voisinage.? 
./  jf'ai  Pbonneur  de.  présenter  à  V.  M.  le  plan  qui, 
daos,  ie  cas  supposé,  devrait  servir  de  règle  de  cçnduite* 


*  Par  suite  du  délai  occasionné  par  l'état  de  ma  ^nté^ 
c'est  à  présent  seulement  que  je  puis  essayer  de  résMi* 
dre  le  problème,  en  •  considérant  la  tournure  que  les 
affaires  ont  prise  durant  cet  intervalle. 


540     Mémoire  sur  les  moyens  de  maintenir 

1B90  unier  Berucksiditigung  der  iDz^/rischeD  eingetreteoen, 
bei  der  Lôsung  dieser  meiner  Aufgabe  in  Belracbt  su 
zîehenden  Gestaltimg  der  YerhiUtniaseï  Ev«  k.M.  buld« 
reicbem  Befehle ,  soweit  ee  in  meinen  Krëften  etebl, 
nacb  bester  Ueberzeugung  mitteltt  gegenwSrtigen  dler*- 
untertbaoigateii  Vortrages  Folge  zu  l^isteo  eucben. 

EUie  Tbatsacfaei  von  welcher  ich  dabei  ausziigebeo 
habe,  ist  die,  eicb  durcb  vielfacbe  Erscbeinungen  in 
mehreren  deutscben  LSndem  imtérkennbar  ankiindi- 
gende  Fortdaaer  derjenigen  Aufregung  der  Gemiitbery 
welcbe  henrorgerufen  durçh  den  Eindruck,  den  die  in 
Frankreich  und  Belgien  aiisgebrochenen  Revolutionen 
nach  allen  Seiten  hin  verbreiteten ,  wie  eioe  epidemî- 
8che  Krankheit  anateckend  um  eicb  greift  und  beson.» 
dere  im  September  und  Oktober  vorîgeh  Jabrea  an  meb- 
'  reren  Punkten  Deutscblands  Unruhen  der  ernstUcbaten 
Ah  erzeugte.  Die  anflallende  Aebnlichkeit  des  Uebeb 
und  eeiner  Wirkungen  mit  einer  Epidémie,  zeigt  aicb 
nachst  der  Ansteckang ,  wodurch  sich  dasselbe  fort- 
pflanzte  ^  auch  in  der  fieberhaften  Natur  der  damît  yer- 
•bondenen  Bewegungen;  Tiefeïe  Ursachen^  der  beson- 
d0r»B  '  Empfilpglicbkeit  f âr  jeoe  Aosteckung'  liegen  mehr 
oder  min  der  in  dem  die  gegenwârtige  Zeit  îiberhaapt 
cbarakterisirenden  Mangel  '  an  Uebereinatimmang  and 
Feslîjgkeit  der  moralisch  reiîgiôsen  Ueberzeuguugen  die 
Aiit  den  politisehen  Oeiinnungen  so  *innfg  zusammen- 
iiângen;  in  der  nicbt  abzulaugn^oden  Verwoltrehh^if, 
Unsicberheit  und  Verunstaltung  der  Bécriffe  yon  der 
dbrigkéitlicben  4SewaU  und  von  d^  HfHfh'gkeit  des  Ei- 
deis,  in  einer  dieselbe  begleitendjeii^'MicbtfD  Riehtuhg 
der,  dieseu 'Begriffeti  énlsprechenden 'Oefuhle.  Ob  die 
Mér  be^eichneten  XJrsacben  gerade.  in  dea;*  deutscben 
Staaien,'  \ro  die  ansteckende  Wirkuqg  dbr  f^anzô&iscben 
und  belgischen  Uhruben  sich  zun&chst.  und  am  beftig- 
sten  jgeSussert  bat,  vorzugsweite  und  mebr,  ats  in  an- 
dern  Theilen  DeutschUnds  vorwalten  ,  will  ith .  dabîn 
gesielll  sejn  lassen  ;  gewiss  abar  und  tiotorisch  ist  es 
dâés  V'or  dem  durch  die  fraglîchen  Unruhen  gegebe- 
nen  starken  Impulse  zur  Aufregung  der  Gemtilber,  und 
zwar  langere  Zeit  vorher  in  den  obgedachten  Staaten 
eitie  Uozufriedenbeit  herrscbte ,  aus  '  'Welcber  sicb  die 
dovUge  grôssre  Empfap^ichkeit  fiir  die  Ansteckung  su- 
nSblut  und  am  einleuchtendsten  erkllîrt* 

Zu  den  auf  einzelne  deutsche  Slaalen  beschraok- 


la  tranquillité  en  Allemagne,  541 

1830 


Un  fait  est  à  remarquer  comme  point  de  départ  : 
c'est  Tespèce  de  fièvre  intellectuelle  qui  y  provoquée  par 
lef  révolutions  de  France  et  de  Belgique,  gagne  par* 
tout  du  terrain  en  se  répandant  de  proche  en  proche* 
Origine  première  des  troubles  sérieux  dont  plusieurs 
parties  de  l'Allemagne  furent  le  théâtre  en  septembre 
et  en  octobre  derniers ,  elle  subsiste  toujours  et  se  ma- 
nifeste par  des  symptômes  divers. 

La  ressemblance    de  ce  mal  avec  une  contagion  ap- 
paraît  frappante  9   aussi  bien  lorsqu'on    l'envisage  dans 
la  manière  dont  il  se  propage ,   que  lorsqu'on  observe 
la  nature   fébrile   des    mouvemens   qu'il   produit.      On 
s'expliquera   comment  il   trouve  prise  trop   facilement, 
en  remontant  à  ses  causes  intimes,    c'est-a-dire  an  ca- 
ractère particulier  de  notre  âge,    qui  se   distingue   par 
le  manque   d'unité  et  de  fermeté  dans  les   convictions 
oiorales  et  religieuses,  lesquelles  influent'  si  puissamment 
sur  l'opinion  publique,  ainsi  que  par  la  CQrruption,  l'in- 
certitude,  et   le  pervertissement  des  idées  relatives  au 
pouvoir   suprême    et    à  la   sainteté   du  serment.     Une 
fausie  direction  des  sentimens  correspond  à  une  fausse 
direction  des  idées.    Je  ne  veux  pas  examiner,    ni  jus- 
qu'il quel  point  les  causses  dçnt  il  s'agit  prévalent  par- 
ticulièrement dans  ceux  des  États  allemands^  où  les  ef« 
fets  contagieux  des   révolutions  de  France  et  de  Belgi- 
que se  sont  montrés  avec  le  plus  d'ensemble  et  de  vio- 
lence; mais,  chose  aussi  certaine  que  notoire,  il  régnait 
dans  ces, pays,  long-temps  avant  les  événemens  en  ques- 
tion, un  esprit  de  mécontentement  que  constate  leur  pré^ 
disposition  plus  viue  à  ressentir  les  atteintes  de  la 
contagion.    Aux  causes  de  mécontentemens  particuliè- 
res aux  divers  pays  il    faut  ajouter  de  nombreux  mal- 
entendus, résultats   visibles   et  naturels    de   la  division 
de  l'Allemagne  en   états  séparés.     Ainsi   les  réglemens 
et  ordonnances  destinées  ^  toute  l'Allemagne,   ont  dû, 
suivant  les  localités,  rencontrer  soit  une  opposition  fran- 
che et  entière,   soit  des  difficultés  dans  l'exécution,  car 
leur   nécessité   n'était  point    partout    également  sentie. 
Cependant  on  ne  veut  pas  renoncer  a  l'espoir  du  bien 


542     Mémoire  sur  les  moyens  de  maintenir 

1830  ten  Ursachen  der  Unzufriedenheit  kommeii  ferner  lloch 
dîe  mancherlei  Miss-VerbâltDisse  hinzu,  l  ie  aïs  eine 
natiirlîche  Folge  der  Trennung  De  ut  schiands 
in  vielen  âtaaten  vorziiglîch  dadurch  fuhibar  werden, 
daês  sie  sich  gemeinsamen  Einrichtungen  uud  An- 
ordnuDgen  fiir  das  Ganze  deren  Bedurfniss  hier  mehr 
und  dort  minder  lebhaft  empfunden  wird,  entweder, 
durcbaua  hemmezid  entgegeostelleu  i  oder  dieselben  je- 
doch  dergestalt  erschweren^  dasa  aie  mir  unvollkoinniea 
in'8  Leben  gefiihrt  werden  kônnen.  Mao  wiU  den  Hoff- 
nuDgen  àuf  solcfae  BeforderuDgsinîttel  der  allgeineineu 
Woblfahrt  nicht  entsageo,  man  wird  UDgeduldig  iiber 
die  EntbebrUDgen  oder  Belëstigungen ,  die  ihr  Mangel 
oder  ihre  UnToUkommenbeit  wirklich  mit  8ich  bringt; 
man  ûbertreibt  aucli  wohl  in  den  Schilderungen ,  dîe 
davon  gemacht  werden,  den  Umfang  und  den  Grad 
der  wirklich  vorhandenen  Bedrëngniss  ;  —  und  ao  ent* 
alehl  unter  dem  Zusammenwirk'en  aller  obgedachten 
Umst&nde  ein  unbestimmtes  Verlangen  nach  einer  Ver- 
anderung  der  jetzigen  Gestalt  der  Dinge,  welchea  sich 
bei  willkiihrlicher  Verfolgung  dièses  Ziels»  so  warnend 
auch  dieLehren  sind,  welcbe  die  neue  Geschichte  hier- 
iiber  giebt,  doch  nicht  ablassen  willy  mit  Benutzung 
jedes  dargebotenen  Aniasses ,  selbst  io  ungesetzliche 
Tfaaten  und  grobe  Exzesse  auszubrechen, 

Muss  echon  der  gegenwartige ,  eben  in  allgemritnen 
Ziigen  dargestellte  Zustand  Deutschlands  nicht  geringe 
Besorgnisse  fur  dessen  innere  Ruhe  erwecken,  so  fin* 
den,  dieselben  noch  reichlichere  Nahrung  in  dem  Ge- 
danken  an  die  Môglichkeit  eines  nahe  bevorstehendea 
Krieges  mil  dem  Auslande;  da  bei  dessen  Verwirkli- 
chung,  wèLhrend  man  Streitkrëfte»  die  surUnterdriickuug 
innerer  Aufstânde  dienen  konnteni  gegen  den  auswSr- 
tigep  Feind  zu  vei^renden  hMtte,  —  zugleich  neue  La- 
aten  und  Entbehrungen  eine  Steigerung  der  Unzurrîe*» 
denheit  herbei  fûhren  wiirden,  wenn  einerseits  zur 
Ueberwindung  des  Feindes  eine  grSssere  Anstrengung 
mit  Gut  und  Blut  Yon  Unterthanen  gefordert  werdea 
mûsste,  die  sich  nach  Erleichterung  ihres  jetzigen  Druckea 
schon  sehneu,  andererseits  aber  die  in  Begleitung  jedea 
Krieges  eintretende  Hemmung  des  Verkehrs  den  Ertrag 
ihrer  Erwerbszweige  besonders  zum  Nachtheile  der  vor- 
zugsweise  in  den  Stadten  wohnenden  industriellen  Volks- 
klasse  empGndlich'  yermindern  durfte* 


la  iranquUliié  en  Allemagne.  543 

général  qui  devait -4lre  le  fruit  dé  ces  metures-là  même.  ]8W 
On  s'impatiente  des  sacrifices  qu'entraîne  leur  absence 
ou  leur  imperfection;  on  s'exagire  Ntendue  et  Tinten- 
Bité  du  mal  existant:  de  toutes  ces  causes  réunies  naft 
un  yague  dësir  de  changement  V  Véiat  actuel  des  cbo* 
ses;  désir  dont  la  poursuite,  malgré  les  leçons  instruc- 
tives de  Thistoire  moderne ,  ne  profite  dans  l'occasion 
qu'aux  actes  les  plus  illégaux  et  aux  excès  les  plus 
graves. 


Si  la  situation  présente  de  l'Allemagne,  telle  que 
noua  Tenons  de  l'esquisser,  éveille  de  justes  craintes 
quant  au  maintien  de  la  tranquillité  à  l'intérieur,  les 
craintes  augmentent  si  l'on  admet  la  possibilité  d'une 
guerre  à  l'étranger.  En  effet»'  d'une  part  les  moyens 
d'action  nécessaires  pour  comprimer  la  révolte,  se  trou* 
veraient  avant  tout  employés  contre  l'ennemi  extérieur; 
puis  de  l'autre,  de  nouvelles  charges,  de  nouvelles  pri- 
valions,  produiraient  un  surcroît  de  mécontentement, 
car  il  faudrait  les  imposer  à  des  populations  déjà  fati- 
guées du  fardeau  qui  pèse  sur  elle§  au  moment  même 
où  l'interruption  du  commerce  et  de  l'industrie  porte- 
rait encore  un  préjudice  particulier  aux  habitans  des 
villes.  Quelque  fondées  que  puissent  être  les  appréhen- 
sions dont  nous  venons  de  parler,  on  n'en  est  pas  moins 
justifié  de  chercher  soit  à  prévenir  le  mal  qui  menace 
d'une  éruption  prochaine,  soit  à  le  combattre  dans  le 
cas  ou  il  n'éclaterait  que  plus  tard  lors  d'une  guerre 
devenue  inévitable.  Pour  cela  il  faut  essayer  de  rani- 
mer chez  les  Allemands  un  enthousiasme  de  dévouement 


544    Mémoire  aur  les^  moyens  de  maintenir 

1830  W!e  gegirttndet  indessen  auch  jeue  Besorgnisse  aeyn 
mogen ,  so  rechtf«rtigen  8ie  doch  keinen  Zweifel  an 
dent  Vorhandenseyn  und  der  Wirksamkeit  voo  Blil- 
tein,  dem  drohenden  Uebel  vorzubeugen  oder  seine 
ferneren  Ausbrûche  mit  Erfolg  su  bekâmpfeni  èelbst 
im  Falle  eines  uavermeidlichea  Krieges  unter  den  Dent* 
ftchen  eine  zustimmeDde  Begeisterung  zu^  entziindeii, 
vrelche  zur  Erleichlerung  der  ihnen  anzusinnendeQ  Opfer, 
mitwirke.  Dièse  Mittel  werdeo^  ao  vrie  das  Uebel^  gè— 
gen  welches  durch  dereo  Anwendung  anzukâmpfeo  isl^ 
im  Wesentlichen  niir  moraliacher  Natuc 
seyn  konneni  weon  man  sich  sowohl  jetzt,  als  ita 
Falle  eines  Krieges,  sichern  Erfolg  davon  vers^rechen 
wilL  Sie  werden  zunâchst  auf  eine  richtige  Behand-» 
liing  und  LeiUing  des  Geistes  der  Majoritât  aller  Ge« 
bildçten  und  Besitzenden  berechnet,  dahin  geiichtet 
seyn  miissen,  dass  dièse  Majoritat  uicht  neutraî  bleibe, 
sondern  sich  den  Massregeln  der  Regierung  mit  Liebe 
anschliesse.  Bedingt  werden  sie  desbalb  durch  die  Vor- 
aussetzungy  dass  die  Majoritït  der  Gebildeten  und  Be- 
sitzenden, vom  Gefuhle  ihres  wahren  Interesses  be- 
stimmt,  allenthalben  geneigt  und  bereitwillig  sej,  die 
gutén  Absichten  der  Regierung  kraftig  zu  untersttitzen, 
wo  sie  anerkennen  muss,  dass  aile  Regierungsmasre« 
gein  nach  Rticksichten  des  Gemeinwohls  bestimmt 
und  abgemessen,'  dagegen  aber  Eingebungen  und  Rath- 
schlMge  des  Partheigeistes ,  —  die  Parthei  sey,  welche 
sie  woUey  -—  zuriickgewiesen  und  Oefahren  entfernt 
gehalten  werden,  welche  der  Einfluss  eines  solchea 
Geistes  auFEntscbliessungen  der  Staatsgewalt,  wie'neuere 
Beispiele  in  mehreren  Staaten  nur  allzustark  beweiseny 
der  allgemeinen  WohlFahrt  bereiten  kann. 

Ich  glaube  nach  der  Ansicht,  welche  ich  mir  iiber 
den  deutschen  National  •  Charakter  habe  bilden  konnen, 
die  obengedachte  Voraussetzung  zur  Grundiage  nach« 
stehender  Betrachtungen  machen  zu  diirfen: 

I.  Je  leichter  der  natîirliche  Veistand  einsieht,  wie 
sehr  das  Gemeinwohl  dabei  interessirt  ist,  dass  die 
Grenze  des  Staates  gegen  Angriffe  eînes  auswartigea 
Feindes  vertheidigt  und  dass  die  gute  Absicht  der  Re« 
gierung,  dièse  Vertheidigung  ernstUch  zu  betreiben, 
von  allen  Setten  kraftig  unterstiitzt  werde,  -—  um  so 
wichtiger  ftir  ganz  Deutscbland  scheint  mir  zuniîcbst 
die  Annàbnie  oder  Behauptung  einer   Politik ,   welche 


la  tranquillité  en  Allemagne.         545 

qui  coDtriboerait  à  leur  alléger  des  sacrifices  nécessaires.  1830 
Les  moyens  qu'on  doit  employer  à' cet  effet,  comme 
le  mal  qu'ils  sont  destinés  à  détruire»  sont  uniquement 
d'une  nature  morale.  Leur  application  judicieuse  peut 
seule  faire  espérer  le  succès*  Us  doivent,  avant  tout, 
avoir  pour  but  de  diriger  les  esprits  de  la  majorité  des 
classes  éclairées  et  propriétaires,  de  telle  sorte  que  ces  clas- 
ses ne  restent  pas  dans  une  inactive  neutralité,  mais  qu'el- 
les se  rattachent  au  contraire  avec  affection  aux  mesures 
prises  par  le  pouvoir.  Il  est  permis  de  supposer  que  mues 
par  le  sentiment  de  leurs  véritables  intérêts  ces  classes 
se  montreront  partout  disposées  à  prêter  leur  puissant 
appui  à  chaque  gouvernement,  chez  lequel  force  leur 
sera  de  reconnaître  une  juste  sollicitude  pour  le  bien 
général.  En  outre,  il  faut  qu'on  repousse  toute  prp-  ' 
position  qui  serait  inspirée  par  un  esprit'  de  parti  quel- 
conque, car  c'est  ainsi  qu'on  parviendra  seulement  à 
écarter  les  dangers  qu'on  a  vu  surgir  dans  différens 
Etats ,  où  à  la  marche  opposée  avait  été  adoptée.  Les 
observations  suivantes^  sont  fondées  sur  la  manière  dont 
f  envisage  le  caractère  de  la  nation  allemande. 


L  Plus  les  esprits  même  vulgaires  comprennent  qu'il 
est  de  l'intérêt  de  tous  de  défendre  les  frontières  contre 
rëtrangér,  plus  ils  s'aperçoivent  que  les  efforts  du  gou- 
vernement vers  ce  but  sont  sérieux  ^  et  plus  ce  dernier 
peut  compter  sur  un  appui  efficace  de  la  psut  de  ses 
subordonnés.  Aussi  me  semble-t-il  être  de  la  plus  haute 
importance  qu'on  adopte  ou  suive  un  système  de  politique, 
qui  dans  le  cas  où  la  guerre  deviendrait  inévitable,  tende 

• 

Nouv.  SuppUm.  Tom.  IIL  Mm  ^ 


646     Mémoire  sur  les  moyens  de  maintenir 

1890  fitr  den  Fall,  wena  ein  Kri«g  unyermeidiich  sejrn  soUle, 
aicher  dafain  fûhrt,  dass  der  Uebergang  aus  dem 
jetzigen  Zustande  in  den  Kriegaziistand  un* 
.  ter  Umstânden  geschehe,  die  eine  unbe- 
dingte  Nothwendigkeit  des  letzlern  als  évidente 
Thatsache  den  Unterthanen  aller  deutochen  Staaten  un- 
abweislich  vor  die  Augen  rîicken;  was  nacli  dem  herr- 
schenden  Geiste  unserer  Zeiten  nicht  etwa  bai  einem 
Kriege  um  Prinzipien,  woriiber  im  Innern  von  Deatscb* 
land  selbst'Partheîen  dch  streîten ,  sonder n  nur  als- 
d  a  n  n  stattfinden  wird  und  sicher  erwartet  werden  darf, 
iT^enu  ein  AngriiF  yon  Seiten  des  Feindes  aile  Zweifel 
iiber  jene  Nothwendigkeit  des  Krieges  zerstreut,  und 
aile  weiteren  desfallsigen  Rechtsdeduktionen  als  iiber- 
flcissig  erscbeinen  lasst,  deren  Unentbefarlicfakeit  zur  Aus- 
fiihrung  der  Motive  des  Krieges  iiberhaupt  nichts  Wiin* 
schenswerthes  wlire. 

IL  Beginnt  aber  ein  Kriege  welcher  den  Charakter 
unbedingter  Nothwendigkeit  unverkennbar  an  sich  triigl» 
so  wird  zur  Abwendung  jedes  Erkaltens  oder  Erschlaf- 
fens  des  guten  Willeas  welcher  der  Regierung  bei  ihrer 
Thâtîgkeit  fiir  das  Wohl  und  die  Ehre  des  Vaterlandes 
sicherlich  entgegen  kommen  wird,  auch  darauf  Qedacht 
zu  nehmen  seyn,  dass  aus  den  Handlungen  und  Masre- 
geln  der  deutschen  Fiirsten  nichts  hervorblicke ,  was 
auf  ein  M  i  s  s  t  r  a  u  n  derselben  gegen  ihr«  Volker  schlies- 
sen  lassen  kônnte  ;  das  Gegentheîl  dîirfte  leicht  zu  Slo* 
ruDgen  der  unter  den  obwaltenden  Umsiânden  doppelt 
wichtigen  Einniiithigkeit  in  den  Bestrebungen  fiir  das 
Wohl  des  Ganzen  Veranlassung  geben. 

IIL  Eine  der  sichersten  Bûrgscbaften  fiir  die  Festig- 
keit  und  Zunahme  eines  gegenseitîgen  Vertrauens  ge- 
wShrt  die  stete  Anwendung  gesetzlicher  Mittel  bei  Ver* 
felgung  der  allgemeinen  und  besonderen  Zwecke  der 
Regierungen.  Wo  hierbei  von  der  Consequenz  eines 
gesetzmassigen  Ganges  abgewichen  wird,  in  welcher  ge- 
rade  die  Stârke  einer  legitimen  Regierung  beruht,  fehlt 
der  physischen  Gewalt  das  Hanpt  -  Elément,  das  ihr  ai- 
lein  Wiirde,  Achtung  und  nachhaltige  Wirkung  ver^ 
leihty  namlich  die  das  Wesen  der  Gesetzmassigkeit  bil- 
dende  raoralische  Kraft |  die  dièses  Zaubers  entklei- 
det,  der  die  Gemiither  so  mâchtig  ziigelt  und  bindet, 
pflegt  sie  nur  gar  zu  leicht  wieder  pbysische  KrSfte 
zum  Widerstande  gegen  sie  aufzureizen  und  in  Kiîmpfe 


la  tranquiUUé  en  Allemagne.        547 

à  faire  considérer  par  toua  les  AUemands  sa  nëcessitë  1890 
absolue  comme  un  fait  constant;  cela  n'aurait  point 
lieu,  par  exeroplci  pour  une  guerre  de  principes;  guerre 
qui,  dans  le  sein  même  de  l'Allemagne^  armerait  les 
partis  les  uns  contre  le^  autres.  Mais  on  obtiendrait 
ayec  certitude  le  résultat  dësirë,  si  l'attaque,  en  venant 
de  Tennemi  j  dissipait  tous  les  doutes  sur  la  nécessité 
de  la  guerre  f  et  rendait  superflues  les  déductions  juri- 
diques dont  il  est  à  souhaiter  qu'on  puisse  complète-* 
ment  se  dispenser. 


II.  Une  fois  la  guerre  commencée  avec  ce  caractère 
non  équivoque  de  nécessité  absolue,  il  faut  éviter  qu'elle 
ne  se  fasse  aveo  froideur  et  apathie»  Le  gouvernement 
doit  agir  résolument,  il  doit  montrer  une  sollicitude 
visible  pour  l'honneur  et  le  bien  de  la  patrie.  Une 
chose  est  essentielle  aussi,  c'est  ^  que  dans  les  mesures 
que  prendront  les  souverains  allemands,  rien  ne  perça 
qui  puisse  donner  à  croire  qu'ils  n'ont^pas  pleine  con- 
fiance dans  leurs  peuples,  sans  cela  plus  d'unité  sur  les 
questions  d'intérêt  général,  aujourd'hui  si  graves. 


m.  Un  des  moyens  les  plus  s&rs  pour  maintenir  et 
consolider  la  confiance  mutuelle  entre  les  souverains  et 
les  peuples,  est  la  fidélité  aux  i^oies  légales  de  la  part 
du  gouvernement  et  dans  tous  ses  actes.  Lorsqu'on 
s'éloigne  de  cette  direction,  la  seule  légitime ,  la  seule 
propre  à  garantir  de  la  force  du  pouvoir,  celui-ci  man- 
que de  l'élément  principal  qui  puisse  lui  procurer  dignité, 
estime,  efficacité  d'action,  cette  inflaence  morale  en  un 
mot  sans  laquelle  aucune  légitimité  ne  saurait  subsister. 
Privé  de  ce  caractère  9  qui  seul  est  de  nature  à  impo- 
ser un  frein  aux  volontés  individuelles,  il  s'accoutume 
ii  rencontrer  des  résistances  physiques,  il  se  laisse  entraî- 
ner dans  des  luttes  qui,  toujours  et  quelle  qu'en  soit 
Pissue  p  ébranlent  jusque  dans  ses  fondemens  la  condi- 

Mm2 


548     Mémoire  sur  les  moyens  de  maintenir 

1890  gezogeti  zu  werd^  y  die  den  moralischen  Zustand  der 
darîn  verwickelten  BevôlkeruDgen  —  welchen  Ausgaog 
$ie  auch  liabeu  mdgea  —  îedenfalls  aufs  Tîefste  zer« 
riiUeti.  In  Deutachland  wo  der  altgewohote  Boden 
der  Ordnung  und  des  Recbtes,  der  fortdauernden  Âuf- 
regiiDg  UDgeacbtet,  zwar  hier  und  dort  stark  erachiit- 
tert,  uirgends  aber  durch  zerstôrende  Revolutionen  auC- 
gelôst  ist,  braucbt  nicht  eii^mal  ein  Zweifel  dariiber 
aufzukominen,  ob  die  Regierungen  zur  Erreichung  ibrer 
Zwecke  auch  anderer  als  gesetzlicber  Mittel  wirk- 
licb  bedtirfen;  denn  bierzu  reichen  die  letzteren  auf 
dem  Boden  der  Ordoung  und  des  Recbtes  immer  hin, 
vorausgesetzt ,  dass  sie  mit  Energie,  Consequenz 
und  Gescbick  gebandbabt  werden.  Dièse  Handha- 
bung  aber  hangt  von  der  Personlichkeit  der  fieainten 
und  dem  sie  beseelenden  Geiste,  zunachst  also  von  ib- 
rer Wabl,  ab. 

IV.  Zur  Aufrecbtbaltung  tieferer  Begriindupg  des 
Sinnes  (ûr  Recbt  und  Ordnung  kann  obne  Zweifel  auch 
die  Presse  wesenllich  beitragen.  Es  i§t  desfalls  gewtss 
sehr  zu  bedauern,  dass  sich  jelzt  zu  wenige  tiichtige 
Mânner  erheben,  um  jene  gute  Sache  des  Rechts  und 
der  Ordnung  gegen  die  Augriffe,  denen  sie  besonders 
in  auslândischen  Bl&ttem  ausgesetzt  ist ,  mit  Ernst  -und 
Einsicht  zu  yertreten.  Damit  die  Herausgabe  von  Zei- 
tungen  oder  periodischen  Blattern ,  welche  sich  diesem 
Zwecke'  widmen ,  nach  Moglichkeit  gefôrderl  werde, 
môchte  es  schon  jetzt  an  der  Zeit  seyn,  bierzu  Scfarift- 
steller  von  Talent  und  guter  Gesinnung  zu  gewinnen, 
bei  denen  die  letztere  sich  in  der  Neigung  offenbare, 
durch  ibre  Feder  die  Lôsung  der  schwîerigen  den  Re- 
gierungen oUiegenden  Aufgabe  zu  erleichtern.  Immer* 
hin  kônnte  man  ihnen  dabei  —  sofern  ibre  Personlich- 
keit hinreichende  Garantie .  gewâhrt  —  freieren  Spiel- 
raum  gestatten,  obne  jedoch  im  AUgemeinen  eine  we- 
sentliche  VerUnderung  der  gesetzlichen  Bestimmungen 
iiber  die  Censur  eintreten  zu  lassen;  denn  dièse  wird 
auch  im  Falle  eines  Krieges  nicht  entbehrt  werden  kôn- 
nen,  so  wenig  man  iibrigens  der  Begeisterung,  welche 
mit  Wort  und  SchriCt  die  Sache  des  Vaterlandes  gegen 
den  auswârtigen  Feind  yertheidigen  will,  Einhalt  zu 
thun  haben  diirfte. 

V.  Dass  ferner    die  Grîindung  gemeinsamer 
Institut  ion  en    fur  Deut^chland,    besonders  aber  ei- 


la  îranquiUiti  en  Allemagne.         549 

tioa  morale  d'un  peaple.  Ea  Allemagne ,  où  Tordre  et  1830 
le  droit  coutumier  ont  bien  pu  éprouver  quelque  at- 
teinte des  passions  politiques,  mais  n*ont  jamais  suc- 
combe sous  les  coups  d'une  révolution  destructÎTe,  il 
ne  faut  pas  mâine  poser  en  doute  que  les  gouverne- 
mens,  pour  atteindre  leurs  fins,  aient  besoin  d'autres 
moyens  que  des  moyens  légaux.  Ces  derniers  suffi- 
ront toujours,  en  s'appuyant  sur  la  base  de  Tordre  et 
du  droit,  pourvu  qu'ils  soient  employas  avec  énergie^ 
suite  et  intelligence.  Leur  direction  dépend  beaucoi^p 
de  Vindipiduaitté  des  fonctionnaires,  de  Tesprit  qui 
les  anime,  du  cboix  enfin  qu'on  fait  parmi  eux. 


IV.'Zftf  presse  doit,  sans  contredit^  contribuer  es^ 
aentiellement  au  maintien  et  it  la  consolidation  de  Tor- 
dre et  de  la  l^galilë.^  Il  est  même,  sous  ce  rapport,  fort 
à  déplorer  que ,  jusqu'ici ,  le  nombre  ait  été  si  restreint 
des  esprits  bien  faits  qui  ont  embrasse  sérieusement  et 
avec  talent  la  dëfense  de  Tordre  et  du  droit  contre  les 
les  attaques  des  journaux  étrangers. 

Pour  seconder  la  publication  des  journaux  et  des 
ouvrages  périodiques  consacrés  à  cet  objet,  il  serait  ur- 
gent de  gagner  des  écrivains  habiles  et  bien  intention- 
nés, afin  qu'ils  facilitassent  par  leurs  travaux  la  solu- 
tion de  la  tâche  difficile  imposée  aux  gouvernemens^ 
A  mesure  que  le  caractère  personnel  de  ces  écrivains 
présenterait  des  garanties  plus  satisfaisantes,  on  pour- 
rait leur  accorder  une  liberté  plus  grande,  sans  toute- 
fois procéder  ii  aucun  changement  dans  Torganisation 
de  la  censure.  Quant  à  cette  dernière,  en  effet,  on 
ne  saurait  s'en  passer  en  cas  de  guerre,  bien  qirif 
devtnt  alors  pf>u  nécessaire  de  s'opposer  à  Tenthousi- 
asme  patriotique  qui  se  manifesterait  contre  Tenneoii 
étranger  par  des  paroles  on  par  des  écrits. 


V.  Uétahlissement  cPinatitutions  communes  pour 
toute  t Allemagne j   et,    en  particulier ,   Hntroduc^ 


550      Mémoire  atfr  les  moyens  de  maintenir 

/ 
1830  nés  ganz  Deutschlaod  umfassenden  Systems  der 
Freiheit  des  Handels  und  Verkehrs,  iiber 
dessen  Mangel  so  viel.geklagt  wird,  auch  fnr  die  Si- 
cfaerstelluDg  und  Befestigung  der  Ruhe  in  seinem  In- 
nern  von  grossem  Werthe  seyn  wîirde,  ist  keineswegs 
in  Abrede  zu  stelleoi  nnd  «yielmehr  derojenigen  ganz 
beizupflichten,  was  der  Verfasser  der  Ew«  k.  M.  Ton  dem 
Herzoge  von  Sachsen-Koburg  Gotha  mitgetheilten  und 
mir  aUergnâdigst  zugefertigten  Denkschrift,  die  Mittel 
zur  Erhaltung  oder  Wiederfaerstellung  der  Ordnung  in 
den  deutschen  Staaten  betreffend,  hieriiber  bemerklich 
gemacht  bat.  Niir  seiner  Ansicht  iiber  den  Weg^  auf 
vrelchem  die  Begrtindung  und  Einfiihrung  einer  solchen 
Institution  zu  bewirken  w&re,  kann  icb  nicht  beitre- 
ten«  Sein  Rath  geht  dabin,  dièse  Sache  ohne  Zeifyer- 
lust  ain  deutschen  Bundestage  zur  Erôrferung 
zu  briogen ,  baldigst  auszusprechen  »  dass  die  bezeich- 
nete  Masregel  ëtattfinden  solle,  den  Moment  des  Ein- 
trittes  derselbeu  schon  jetzt  zu  bestimmen ,  yorl&afig 
die  Grundsâtze  eines  allgemeinen  ZoU-  und  Handels- 
Systems ,  die  nUheren  Ausftibrungen  aber  einer  Com- 
mission zu  iibertragen)  und  einen  Termin  zur  Beendi- 
gung  ihrer  Arbeiten,  anzuberaumen.  Indem  ich  mich 
gegen  eine  Betreibung  dieser  hochwichtigen  Angele- 
genheit  durch  den  deutschen  Bund  und  sein  Organ^  die 
Bundes-Versammlungy  als  gegen  ein  durchaus  unprak- 
tiscbes  und  zweckwidriges  Unternehmen,  zu  ^klSren 
habe,  glauba  ich  hier  die  weit  verbreitete  und  oft  wie- 
derholte  Beschwerde  beriihren  zu  miissen^  dass  der 
deutsohe  Bund  iiberhaupl  nicht  leiste ,  vras  das  g  e« 
meinsame  Intéresse  Deutschiands  erheischt.  Unge- 
achtet  aller  durch  die  Geschichte  der  letzten  rierzehn 
Jahre  hierzu  gelieferten  Belege,  wiîre  es  doch  ungerecht, 
nicht  dabei  in  ErwSgung  zu  ziehen,  yrie  vrenig  dieser 
Vorwiurf  zum  Theil  und  namentlich  insofern  begrtindet 
werden  kann^  als  man  von  dem  Bunde,  Institutionen 
und  Anordnungen  Yerlangt,  wie  nur  die  Einheit  ei- 
ner und  derselben  Regierung  in  ihrer  iiber  ein 
ganzes  Land  gleichmassig  ausgedehnten,  krSftigen  Wirk- 
samkeit  sie  zu  schaffen  rermag.  Man  sieht  zu  leicht, 
dass  der  Bund,  anstatt  die  hierzu  unentbehriiche  Kraft 
einer  Einheit  zu  besitzen ,  eine  Zusammenseizung  ans 
Bundesstaaten  bildet,  von  denen  )eder  auf  Souveraine- 
tat  Anspriiche  machl,    welche   durch   die  Bundes.-Akie 


la  tranquillité  en  Allemagne.  551 

lion  d^un  eystème  général  qui  assurerait  la  liberté  1830 
du  commerce  et  de  F  industrie ,  liberté  dont  l'absence 
prOTpqiie  tant  de  plaintes ,  contribueraient  puissamment 
a  la  fusion  comme  à  la  sëcuritë  des  intérêts  nationaux 
\  rintérieur  du  pajs*  Cette  question  se  rattache  néces- 
sairement au  sQ}et  traité  dans  le  Mémoire  qu'a  présenté 
le  duc  de  Saxe-Gotha  relativement  aux  moyens  de  pré- 
server et  de  rétablir  l'ordre  dans  les  Etats  allemands. 
Je  ne  saurais  cependant  partager  son  opinion  sur  la 
manière  dont  il  s'agirait  de  fonder  de  pareilles  institu- 
tions. D'après  lui»  on  devrait,  sans  perdre  de  temps, 
soumettre  cette  affaire  à  la  Diète  germanique,  déter- 
miner dans  son  sein  le  moment  où  les  institutions  nou- 
velles seraient  mises  en  vigueur,  y  poser  en  même  temps 
les  principes  d'un  système  général  de  finances  et  de  ^ 
commerce,  et  confier  leur  développement  à  une  com- 
mission à  laquelle  on  assignerait  un  délai  fixe  pour 
achever  son  travail.  Tout  en  déclarant  mon  opposition 
au  plan  qui  abandonnerait  la  négociation  d'une  affaire 
aussi  importante  à  l'entremise  de  la  Confédération  ger- 
manique et  de  son  organe  ^  la  Diète  de  Francfort^ 
eotreprise  impraticable  et  inutile,  je  crois  convenable 
aussi  de  dire  un  mot  sur  les  accusations  fréquemment 
répétées  contre  la  Confédération  germanique.  Elle  ne 
satisfait  pas ,  remarque-t-on ,  aux  intérêts  communs  de 
l'Allemagne,  malgré  tous  les  documens  qu'on  lui  a  pré-  ' 
sentes  là-dessus  depuis  quatorze  années.  Il  serait  vrai- 
ment injuste  de  ne  pas  s'apercevoir  combien  ce  repro- 
che est  mal  fondé,  lorsqu'il  s'agit  d'institutions  et  d'or- 
donnances dont  l'action  uniforme  sur  tout  un  pays  ne 
saurait  être  établie  que  par  un  seul  gouvernement.  On 
oublie  trop  aisémeiit  que  la  Confédération,  au  lieu  de 
posséder  la  puissance  indispensable  pour  constituer  une 
unité,  ne  forme  qu'une  agglomération  d'Etats,  lesquels 
prétendent  tous  à  une  souveraineté  indj^pendante ,  ga- 
rantie du  reste  par  la  Confédération  elle-même.  Une 
pareille  réunion  peut  bien,  dans  un  cas  particulier, 
montrer  temporairement  une  volonté  commune  en  fa- 
veur de  telle  ou  telle  décision,  volonté  qu'on  s'empres- 
sera de  mettre  à  profit  dans  des  circonstances  données, 
comme  par  exemple  pour  améliorer  l'organisation  fédé- 
rale à  l'approche  d'une*  guerre  ;  mais  la  création  d^un 
système  général  de  finances  et  de  commerce,  ou  quel- 
que autre  chose  de   semblable   et  de  permanent ,   sera 


552      Mémoire  sur  les  moyens  de  maintenir 

1830  garaotirk  jind.  AUerdiogs  kann  auch  ein  8oIdier  Ver- 
eia  in  den  Fall  kommeo,  fur  dièse  oder  }eoe  Anord- 
nung  eine  Tortibergehende  geineioschaftliche  Ge- 
neigtheit  ziibezeigeo,  die  man  immerbin,  vro  sie  durch 
hesondere  UmstlUide  hervorgerufen  wird^  mit  Erfolg  zu 
benutzen  im  Stande  ist;  8o  z.  B.  jetzt  seine  Geneigt- 
faeit  far  die  Vollendung  der  Organisation  des  deutschen 
Bundesheeres  bei  der  drohenden  Gefahr  eines  Bundes- 
krieges.  Die  Schôpfung  eines  allgemeinen 
deutscben  Zoll  -  und  Handels-Systems  oder 
irgend  einer  andern  bleibenden  Institution  ïhnlicher  Na^ 
tur  ist  dagegen  eine  Aufgabe,  deren  Lôsung  dem  Bunde 
Solange  unmoglich  bleiben  wird|  als  derselbe  nicht  eine 
andere,  Ton  der  jetzigen  ganz  verschiedene  und  der 
Ausfiihruag  solcher  Flâne  giinstige  Organisation 
besitzt. 

Hâtte  irgend  einer  der  mSchtigern  Bundesstaaten, 
namenllich  Freussen ,  auch  verfassungsmâssig  einen 
grOssCTn  Einfluss  in  der  Bundes-Versammlung  als  ge- 
genwârtig»  wo  keinem  Bundesstaate  von  den  siebeii- 
zig  Stimouen  des  Plénums  mehr  als  vier  und  von  den 
siebenzehn  Stimmen  des  engern  Ratbes  mehr  âls 
eine  zukonimt,  so  miisste  man  sich  doch  von  Jedem 
Versuche,  die  Begnindung  jener  fiir  Deutschlands  6e- 
sammt- Interesse  vfiinschensvrerthen  Institution  durch 
deoBund  zu  betreiben  und  hierzu  die  Initiative  zu 
ergreifen ,  schon  aus  den  obenbezeichlieten  allgemeinen 
uod  in  der  Natur  des  Bundes-Verhâltnisses  liegenden 
Griinden ,  und  noch  mehr  durch  die  bereits  gemackten 
Erfahrungen  zuriickgehalten  finden. 

Schon  im  Jahre  1816  scheiterte  der  in  Folge  der 
damaligen  Misserndte  angestel]te«  durch  Preussens  Zu- 
stimmung  auPs  Lebhafteste  unterstutzte  und  durch  grosse 
Fopularitât  begiinstigte  Versuch^  die  Freiheit  des  Ver- 
kehrs  mit  den  unentbehrlichsten  Lebensbedurfnissen  im 
gnnzen  Umfange  des  Blindes  mittelst  Bundes-Beschlusses 
einzufiihren.  Uod  gewiss  wiirden  die  mehrjëhrigen  Be- 
rathungen  iiber  gemeinsame  ZoUeiorichtungen ,  wozu 
siid  -  und  mitteldeutsche  Staaten  sich  im  Jahre  1820 
gleîchzeitig  in  Darmstadt  vereinigten,  anstatt  ihrer  da« 
maligen  gânzlichen  Erfolglosigkeît  keinen  befriedigende- 
ren  Ausgang  gehabt  haben ,  vfenn  sie  am  Bundestage 
unter  Theilnahme  aller  ûbrigen  Bundes  -  Regierungen 
gefûhrt  worden  waren.     Wenn  endlich  die  neuere  Ge- 


la  tranquillité  en  Allemogne.  553 

toujours  ioipossible  à  la  ConfëdërattoD,  tant  qu'elle  ras-  1880 
fera  organiaëe  aussi  dëfavorablement  pour  le  succès  des 
eotreprises  de  ce  genre» 


.  Si  Tun  des  Etats  les  plus  puissans  de  l'Allemagne 
et  noaioiëineiit  la  Prusse,  possédait ,' m^me  conatiti^ 
iionnellement^  plus  d'influence  dans  la  Diète  qu'il  n^en 
peut  avoir  en  ce  moment,  où  nul  Etat  ne  compte  plue 
de  quatre  voix  sur  soixante  et  dix,  ni  dans  le  petit 
comité  plus  d'une  aur  dix-sept,  encore  ne  devrait-on  pas 
laisser  l'initiative  des  institutions  dont  nous  venons  de 
parler  à  la  Confédération^  et  cela  pour  des  raisons  pui- 
sées dana  sa  nature  même  ainsi  que  dans  les  expérien- 
ces dé)à  faites  sous  ce  rapport.  Déjà,  en  1816,  on  vit 
ëchouer  un  effort  tenté  par  suite  d'une  disette  de  grains, 
afin,  d'introduire  en  Allemagne,  par  décret  de  la  Diète, 
une  entière  liberté  de  commerce  pour  les  objets  de 
piemière  nécessité.  Cependant  cette  mesure  était  ap« 
puyée  très  sérieusement  par  la  Prusse  et  avait  en  outre 
pour  elle  la  plus  grande  popularité*  U  est  encore  per- 
mis d'affirmer  que,  si  les  délibérations  plus  mûries  de 
quelques  Etats  de  TAUemagne  septentrionale  et  centrale,  à 
propos  d'un  système  commun  de  douane,  ont  échoué 
en  1820,  elles  n'auraient  pourtant  point  abouti  à  d'au- 
tres résultats  lors  même  qu'on  les  eût  portées  au  seip 
de  la  Diète  afin  d'y  faire  participer  tous  les  membres 
de  rUnion. 

L'histoire  de  l'Allemagne  moderne  office  a  la  vérité 
dans    l'association   commerciale  dite  Mittel^deutscher 
Handela  -  Verein ,  l'exemple  d'un  arrangement  conclu 
^n  matière  de  douanes  et  de  commerce.     Mais  la  for- 
mation ,  la  constitution  intérieure ,   ainsi  que  le  sort  de 


554      Mémoire  sur  les  moyeris  de  maintenir 

ISSQ schichte  Deutachlands  in  dem sogenannten  mitleldeut- 
schtfU  Haiidelsye^ein  das  Bebpiel  einer  yod  fiinf- 
zehn  deutschen  Staaten  in  Besug  auf  Zoll  -  und  Han- 
delsverhaltnîsse  wirklich  geschlossenen  Verbindung  auf* 
zuweisen  hat;  so  kônnen  doch  meine  obigen  ehrfttrchtis- 
voUen  Bemerkungen  hinsichtlich*  der  luiter  den  jetzigen 
Yerhaltnîssen  obwaltenden  Unmoglichkeît ,  DeuUchlands 
wahres  Handela- Interesse  durch  gleichzeitiges  Zu* 
samoienwirken  Ti.eler  oder  aller  Biindesstaaten ,  — 
sey  es  am  Bundestage  oder  anderweitig,  *—  zti  fôrdern, 
wohl  nicht  besser  and  augenscheinlicher  bestatigt  wer* 
den  f  als  gerade  durch  die  Entstehung ,  das  innere  We- 
sen  und  Schicksal  dièses,  sich  |etzt  schon  factisch  yon 
^Ibst  wieder  auSôsenden  Vereines.  —  Der  eigentliche 
Zweck  desseiben  bestand  nur  darin,  den  Wirkungen 
und  einer  weiteren  Verbreitung  der  wohlthatîgen  Grund- 
sSlze  Eîàhall  zu  thun,  durch  deren  AufsteHudg  ùnd 
Ânwendung  £w.  k.  M,  allerhôchste  Regierung  sait  der 
Einfahrung  des  Zoll-  und  Steuer- Systems  vom  Jahre 
1818  zu  Handels-Zollyereinen  mit  einzelnen  Staaten 
die  Hand  geboten  hat,  und  nicht  ohne  Erfolg  dahin 
zu  'Streben  f ortfâhrt,  dass  die  Verwirklichung  des  Ideak 
allgemeiner  Freiheit  des  Verkehrs  fiir  ganz Deutsch* 
land  zu  Stande  kommen  kônney'SO  wenig  auch  gerade 
fiir  Preussen  wegen  der  in  finanzieller  und  zum  Theil 
auch  in  staatswirthschaftlicher  Hinsicht  dabei  yon  ihm 
zu  bringenden  Opfer  der  gegenw&rtige  Zeitpunkt  hierzu 
geeignet  seyn  mag.  Es  darf  Preussen  jedoch  zur  Ge- 
nugthuung  gereichen ,  dass  dièses  sein  unabttssiges  Be- 
streben,  bei  aller  Missdentung ,  die  es  erfahren  hat, 
und  bei  allen  Hindernisflfen,  die  ihm  in  den  Weg  gelfsgt 
yrorden  sind ,  }e  lënger  je  mehr  Anerkennung ,  Wiîrdi* 
gung  und  entgegen  kommende  UnterstiitBung  in  Deutsch- 
lànd  findet. 

Was  den  sonstigen  Inhalt  der  yon  dem  Herzoge 
yon  Sachsen  -  Koburg  -  Gotha  mitgetheilten  Denkschrift 
betrifft ,  wekhe ,  laut  ihres  Dalums  in  der  ersten  Hëlfte 
des  Oktobers  yorigen  Jahres  abgefas^t  yrorden  ist;  so 
haben  mehrere  darin  ausgesprochene  Wiinsche  und  Yor-' 
schlâge  inzYrischen  durch  den  spater  zu  StaUde  gekpm- 
menen  Beschluss  yom  21.  October  yorigen 
Jahres  eine  mehr  oder  yreniger  yolbtKndige  ErfoUung 
erhalten.  ' 

In  den  letzten  Worten,  auf  die  moraliscbe  Na- 


ta  tréinquillité  en  Allemagne..        555 

cette  aSêociatioQ  ^  qi|i  touche  au  moment  de  se  dUsou*  1880 
dre  d'eile«méme^  sont  autant  de^  preuves  que  nous  aprions 
raison  de  soutenir  l'inipossibilitë ,  dans  les  circonstances 
actuelles,  de  servir  les  véritables  intérêts  du  commerce 
allemand  par  l'action,  simultanée  ^  de  plusieurs  ou  de 
tous  les  membres  de.  laCont^ération  soit  à  la  Diète, 
soit  ailleurs.  En  r^lîtë,  la  Diète  a  toujours  entrave 
le  progrès  et  le  développement  des  principes  bienfai- 
sans,  :  par  l'introdoction  et  l'application  desquels  le  Gou- 
vernement de  y«  M»  a  cherché,  depuis  Tëtablissenient " 
du  système  des  douanes  1818,,  à  venir  en  aide  aux  di- 
vers Etats  séparés.  Votre  gouv99nei|^eht  n'en  a  pas 
moins  continué  de  maicheK;  avec,  suopècf  vers  la  réalisu-» 
tion  de  la  liberté  généra^,  du  como^erice  en  Allemagne» 
Aussi.  approchons«tiQUS  du  but.  Quoique  en  ce.  mo-^ 
ment  la-  Pruss^a  seM^  eût  droit  de  se  plainte'  d/BS  sar 
crifices  cniè  la 'poursuite  de  ce  projet  impose  à  ses  -finan* 
ces  et  a  sou  •  admioutsation ,  elle  peut  cependant ,  se 
trouirer  satisfaite  de  ce  que  ses  efforts,  malgré  toutea 
les  chicanes  et  toutes  les  difficultés,  lui  concilient  de 
plus  en  plus  le  respect ,  les  hommages  et  le  sincère  ap« 
pui  de  rAUemag^e*. 


Quant  aux  autres  obiets  qui.  sont  traités  dans  le 
Mémoire  communiqué  par  le  duc  de  Saxe-Cobourg-Go- 
tha,  et  rédigé  dans  la  première  moitié  du  mois  d'octo- 
bre passée  plusieurs  ont  depuis  reçu  leur  accomplisse^ 
ment  par  le  décret  du  21  Octobre  1830.  Les  derniers 
mots.de  ce  décret,  lesquels  se  rapportent,  en  général, 
seulement  è  la  nature  morale  du  mal  existant,  ainsi 
qu'aux  remèdes  moraux  it  lui  opposer,  ont  pris  soin 
de  décider,  relativement  à  l'obiet  principal  dont  nous 
traitions  sous  la  catégorie  1  et  2,  que  dans  les  cas  (cas 


^56     Mémoire  sur  lés  moyens  de  maintenir 

IBSOttir  nur  im  Allgemeinen  liindetiténd ,  kàt  der  Blindes* 
be8chlu86  Tom  21.  Oktober  votigen  Jahres  der  Haupl* 
sache  nach  und  vorzïglich  iti  déni  ad  n^'  1  und  2  darîn 
féstgesteliten  Bestîmmungen  dafiir  gesorgt,  dasa  ftir  die 
këineswegs  auaser  Atht  zu  laasende  F^^Ue^  yro  àtr  fort- 
valtende  GeUt  der  Unruiie  iil  '  zfijgeltose  HandluDgen 
àusbricht ,  kein  Bundeaataat  aiM  tîftzulftaglidikeh  ^iner 
eigébeii  Kr&fte  der  zur  Utiterdruckung  spkher  AtifétSnde 
jiëthigen  phyaiachefi  Mîttel  étttbèlire.  Hierait  ist 
dem  ib  dieser-  Beziebung  atàlt&Ddeiiden  Bedârfoisee  80- 
wobl  fur  dié  OégeBMrart,  ala  fiir  die  Zlikiittfl,  wo  der- 
gléicbèn  Aofst&iide -vrftbrend  eide's  aii6;^Srtigeti  Krieges 
▼orkommen  kdnntei^,  einatweileii  Geniige  geleistet.  Sollte 
aicb  die  Zukunft  'tndesseù  ao  traarig  gestalten',  daaa 
neben  der,  einem  Kriegè  mit  detii  Auslande  zuzuweo- 
denden  Ahetrengung  tiiid  Aafoietkeanikeh  aucb  Doch 
der  Gébrauch  pbysischer  Mittél  Hxtr  tMlnipFuDg 
von'Unrubeii  kn  Jnhern  Deutscbiatid8''oder  zui<  Yer- 
hindeniDg  derselbën  ndtbig  -wnrde^  «è^  mdchtèn  die 
Grenzgegeriden  zwiscben  Kùrbessé»  'und  detn  Grosa- 
berzdgthum  Hessen  aowie  in  ThûnDgétt  nébaYden  nin- 
liegenden  LlLn<)ern  wobl  vorzugsweîêe  '  im  Sinne  des 
Bundes-Bescblasses  yoni  21.  Oktober  yorigen  Jahres 
unter  den  Scbutz  und  die  Beobacbtung  grossier  oder 
geringerer  Massen  yon  Bundestruppen  zu  8te1len  seyn, 
zu  deren  dortiger  ZusammenziehuDg  nlichst  der  Lage 
der  beiden  Featungen  Erfurt  und  Mainz  anch  die  Kriegs- 
Verfassung  des  deutscben  Bundea  einen  eyentufll  aïs 
Vorwand  zu  benutzenden  osteneiblen  Grund  dar- 
bieteti  indem  dieselbe  in  ihren  ani  9ten  April  1821 
be8cblus8mèî88ig  angenommenen  Grundziigen  Art.  XI  yor- 
schreibt  : 

„Da88  fiir  das  Bundesbeer   eine  beaondere  Re* 

serye  besteben  soU,   damit  eolches  yollzahlig  er- 

halten  und  im  Faile  der  Nothwendi^Mit  yeratirkt 

werden  kônne«^' 

Aufgestellt  in  den  bezeichneten  Gegenden  zu  mobilen 

Golbnnen  organisirt,  wîirde  dièse  Réserve  dem  deot- 

schen  Bunde,    wëbrend  seine  Heere:  dem   auswartigen 

Feinde   gegenaberstehen,   fur  die  Erbaltting  der  Ruhe 

in  seinem  Innern   die   y^tèkaamsten  Dienste   ta   leisten 

géeignet  sey-n,   worober  zu  seiner  Zeit  mit  den  betref- 

fenden  Staaten  das  Erforderiiche  zu  yerabredèn   aeyn 


la  ttanqiUUUé  en  Allemagne.  557' 

qu*il  importe  de  pe  ijainaia  perdre  de  vue)  où  Vesprit  1890 
de  désordre  prédominerait  ç^t  ëclaterait  eh  actes  non 
comprimés  aussitôt ,  aucun  Etat  de  la  Confédération  ne 
se  trouvera  y  pour  étouffer  la  révolte,  abandonné  a  Pin- 
suffisance  de  ses  propres  moyens  pliysiques.  On  a  fait 
droit,  par*-lày  tant  aux  besoins  du  moment  qu'aux  pré- 
visions d'un  avenir  où  de  pareils  soulèf  emens  pourraient 
avoir  lieu  pendant  qu'on  aurait  *  à  soutenir  une  guerre 
à  Péiranger.  Dans  cette  dernière  et  très  fâcheuse  sup- 
position, il  deviendrait  nécessaire  de  placer  les  districts 
situés  sur  les  frontières  de  la  Hesse  électorale,  du 
grand -duché  de  Hesse  et  de  laThuringe,  sous  la  pro- 
tection et  l'observation  d'un  corps  de  troupes  fédérales. 
Ces  troupes  seraient  réunies,  d'après  les  dispositions  du 
décret  rendu  par  la  Diète  le  21  octobre  dernier,  et  leur 
concentration  près  des  forteresses  d'Erfurt  et  de  Majence 
aurait  lieu  çBtenaihlement  en  vertu  de  Pacte  concer- 
nant l'organisation  militaire  fédérale,  acte  qui  contient 
l'article  suivant  : 

Article  XI,  en  date  du  9  avril  1821. 


„L'armée  de  la  Confédération  aura  sa  réserpe  par^ 
iiculière  entretenue  sur  un  pied  complet,  et  qui  poutra 
même  être  renforcée  en  cas  de  besoin." 

Etablie  dans  les  localités  indiquées  ci-deisus,  et 
oiganisée  en  colonnes  mobiles^  cette  réserve  pourrait 
prêter  à  la  Confédération  germanique,  pendant  que  son 
armée  s'opposerait  à  l'ennemi  extérieur,  l'assistance  la 
plus  efficace  pour  le  maintien  de  la  tranquUlité  au-de- 
dans.  Les  arrangemens  convenables  seraient  pris,  sous 
ce  rapport,  en  temps  opportun  par  les  puissances  qui 
se  trouvent  h  la  tête  de  la  Confédération. 


558     Mémoire  sur  les  moyens  de  maintenir 

1830  Welche  ausaerordentlichenMasregeltiiiiiFdle 
eines  auswSrHgen  Krieges  Jiir  die  Erhaltung  oder  Wie- 
derherétellung  der'  Ruhe  ioi  Inaera  von  DeutschlaDd 
etwa  noch  nothwendtg  oder  nutzlich  werden  mocbten, 
getraue  ich  mir  fiir  jetzt  nicht  anziideuten,  da  nur  der 
fernere  Lauf  der  Ereigntsse  und  die  Natur 
der  in  jedém  besondern  Mon^ente  obwalten* 
den  individuellen  TJmstfinde  hierâberBelehrung 
an  die  Hand  geben  kann.  Unter  die  Fragen,  dereit 
Beantwortung  von  solchen  nicbt  ioi  Voraus  zu  beréch* 
nenden  Umstftnden  abblingt,  zKble  ich  namentlich  auch 
die:  ob  und  in  vrie  weit  die  Anwendtmg  und  Au8« 
fiihrung  ausserordentUcber  Massregein  ziir  Erreicfaung 
'  de5  aogegebenen  Zweckes^  wenn  das  BedârfniM  dersel- 
ben  eintritti  dem  deutschen  Bunde  zu  iiberlasaen  oder 
als  Gegenstand  der  Verabrediuig  und  des  gefflein8cfaaft« 
Kcben  Zusammenwirkens  einzelner  Bundeastaaten, 
diè  8ich  in  grôsserer  oder  gering^er  Anzabl  dariiber 
vereinigeu  kônnten^  zu  behandein  seyn  vriirde? 

Nachdem  ich  die  in  Evr.  k.  M.  allerhôchste  Ordre 
vom  lOten  November  vorigen  Jafares  aufgestellte  Frage 
bisher  in  allgemeînen  Beziehungen  fiir  sSmmtliche  deut- 
8che  Staaten  betrachtet  und  beleuchtet  habe^  vrie  der 
mir  gniidigst  ertheilte  Befehl  zunâchst  vorzu8chreiben 
8cheinty  bleibt  mir  noch  iibrig  ,  mich  mit  derselben  in 
ihrer  speciellen  Beziehung  auf  Preussen  zu  besch&f- 
tigen  und  meine  unterthânigsten  Aeu88erungen  be8on« 
der8  dariiber  abzugeben: 

Auf  welche  Art  und  Weise  Preu88en  seine  8tel- 

lung  und  seinen   Einfluss  in  Deutschland  fur  die 

Erreichung  des  Zweckes  und  zur  Abwendung  iib- 

1er  Folgen  der  8tatt£ndenden  Aufregung   und  Sto- 

rung  der  VerhlLltnisse   in  den  deutschen  Nachbar- 

staaten  zu  benutzen  habe? 

Von   Preussen's   obenerwâhnter  Stellung  im   deutschen 

Bunde  9  welche  nach  dessen  jetziger  Organisation  ver- 

fassungsmassig   und    namendich  in  Ansehung    dea 

auszunbenden  Stimmrechts  keine  andere  ist,   als  dieje- 

nige,   in   welcher  sich  ausser  Oesterreich  auch  Baiern, 

Sachsen,   Hannover  und  Wfirtemberg  befinden,    kànti 

hier,   nach  meinen  unterthânigsten  Bemerkungen   uber 

das  Bundes  -  YerhMltniss   im   Allgemeinen  y  nicht   mehr 

die  Rede  seyn,    Was  ich  bei  Gelegenheit  jenerBemer- 

kuogen  schoo  erinnerte  ^  hat   sich  aber   fur  Preussen^ 


la  tranquUlUi  en  Allemagne.  559 

Pour  ce  qui  conoerne  lea  mesures  extraordiaairea  1830 
qu'on  pourrait   ^ger   nécessaires  ou   utiles  en   cas  de 
guerre  étrangère ,  }e  ne  me  hasarderai  point  à  les  indi- 

2uer  en  ce  moment;  car /a  marche  des  événemens  et 
%  nature  des  circonstances  particulières  à  chaque 
époque  peuvent  seules  donner ,  à  cet  égard,  des  ren- 
aeignemens  satisfaisans.  Parmi  les  questions  qui  ne 
peuvent  être  résolues  d  avance  ^  je  place  celle-ci  :  |  Jus- 
qu'à quel  point -l'emploi  de  moyens  extraordinaires, 
pour  atteindre  .un  but  donné,  doit-il  être  laissé  à  la 
di^cision  de  la  Confédération  entière,  ou  bien  devenir 
le  sujet  d'une >  délibération  et  d'une  action  commune 
de  la  part  de  quelques  Etats ,  lesquels .  parviendraient 
à  se  réunir  en  plus  ou  moins  grand  nombre?" 


Après  avoir  prêté  toute  attention ,  et  après  avoir 
répondu  aux  questions  qui  m'ont  été  soumises  par  l'or- 
dre de  V.  M.,  en  date  du  10  novembre  de  l'année 
passée,  et  qui  concernaient  les  relations  générales  entre 
tous  les  Etats  allemands,  il  me  reste  à  examiner  leurs 
rapports  avec  la  Prusse ,  et  à  présenter .  mon  humble 
opinion  sur  cette  question  en  particulier: 


„De  quelle  manière  la  Prusse  doit-elle  user  de  sa 
,,p08ition  et  de  son  influence  en  Allemagne,  pour  ob- 
„vier  aux  conséquences  du  mal  qui  résulte  de  Tétat 
„d'excitation  et  de  trouble  dont  les  pays  allemands  de 
,,son  voisinage  sont  le  théâtre?" 

Quand  on  parle  ici  de  la  position  de  la  Prusse,  il 
ne  peut  pas  s'agir  du  rang  qu'elle  occupe  constitution^ 
nellement  en  Allemagne;  car  ce  rang  n'est  pas  autre 
que  celui  de  l'Autriche  9  de  la  Bavière,  de  la  Saxe,  du 
Hanovre  ou  du  Wurtemberg;  mais,  comme  )e  l'ai  déjà 
indiqué  dans  le  cours  de  ces  observations,  la  Prusse 
possède,  outre  sa  place  dans  la  Confédération,  les  mo« 
yens  de  contracter  avec  des  Etats  séparés  des  alliances 
particulières,  et  de  parvenir  de  la  sorte  à. des  résultats 
qui  seraient  impossibles  à  obtenir  en  conjonction  avec  la 


560    Mémoire  sur  les  moyens  de  maintenir 

mO  abgesehen  von  seinea  Beziehungen  zum  Bunde,  etne 
Stella  Dg  gebildety  die  es  ihm  mdglich  macht,  im  Wege 
der  Abschlîessnng  von  Particulor  -  Vereinigungen  mit 
etDzelaen  Staaten,  viel  Gemeinnatziges^  waa  beim  Bunde 
kein  Gluck  inachen  wtirde ,  vorziibereiten  und  in'e  Le- 
ben  zu  fdhrenu  Dieser  Weg,  auf  welcbem  namentlich 
sur  BeCttrderung  allgemeiner  Freiheit  des  Handels  und 
Vefkehrsi  unter  allrnShligem  Zutritte  mehrerer  Oenos- 
sen,  schon  wicbtige  und  erfreuliche  Resultate  gewon- 
nen  sind,  wird  geôffnet  und  gebahnt  durch  das  Ew«  k. 
M.  allerhôchsten  Regierung  je  langer  je  mehr  e  n  t  g  e- 
genkom  m  e  n  d  e  Ver  tra  uen  der  dentscben 
Regierungen  und  die  stch  derselben  je  l&nger  je 
mehr  zuwendende  Neigung  der  dentscben 
Vôlker.  Das  Eine  wie  dasAndere  erhalt  dieHochste 
Bedeiitung  vermiSge  des  mSchtigen  moralischen  Ein- 
flusses,  welchen  Preussen  gerade  desswegen  in  Deutsch- 
land  ausiibet  und  auszuûben  den  Beruf  bat.  Dieser 
Einfluss  gibt  ihm,  bei  fortgesetzter  ricbtiger  Benutzung 
desselben^  auch  das  sîcberste  Mîttel  in  die  Hënde, 
Deutsçblands  innere  Ruhe  aucb  im  Falle  eines  auswSr^ 
tigen  Krieges  zu  beschirmen  und  zu  befestigen.  Es 
kommt  also  wesentlich  darauf  an ,  dass  derselbe  in  un* 
geschwachter  und  zunebmender  Wirksamkeit  auf  den 
Grundlagen  fortbestehei  auf  denen  er  berubt,  und  dièse 
Gnindlagen,  das  Vertrauen  der  Regierungen  uad  die 
gute  Meynung  der  Vôlker  unerscbiittert  zu  erbalten, 
scbeint  demnacb  Preussens  Wille  und  ein  Hauptaugen- 
mark  seiner  Politik  bleiben  zu  miissen,  Erhalten  wer- 
den  aber  kann  bei  des  nur  in  derselben  Weise  und 
Ordnungi  wie  es  erworben  ist  :  durcb  behatriiche  Liebe 
Ciir  Recht  und  Gesetzmiîssigkeit ,  durch  Offenheit  und 
Wahrheit  in  allen  Verh&ltnissen ,  durch  Emptengitcb* 
keit  fur  aile  Reformen,  welche  nicht  etwa  das  Geschrei 
der  Neuerer  —  sondern  ein  richtig  erkanntes  Bedurf- 
niss  der  Zeit  fordert,  iiberbaupt  also  durch  Bewahrung 
der  eigenen  inneren  Gesundheit,  in  deren  Kraft  ~- 
Dank  E.  k*  M.  hohen  Regierungs-Weisbeit  —  Preus- 
sen stark  und  geehrt  unter  den  Staaien  Europa's  besteht* 
Mit  den  angegebenen  Grundbedingungen  derEntste- 
hung  und  der  Fortdauer  des  EinflusseSy  den  Preussen 
in  Deutschland  besitzt|  ist  auch  zugleich  schon  die 
rechte  Art  seiner  Ausiibung  bezeichnet.  Ich  erblicke 
das  Wesen  der  letzleren  hauptsMchlich  dariui  dass  Preus- 


la  tranqfiUUté  en  Allemagne.         56l 

Diète*  C'est  ainsi  que,  par  raccession  de  divers  autres  Jggo 
pays  à  son  système^  elle  a  réalise  Aiyk  d'heureux  pro- 
grès ^  quant  à  la  liberté  universelle  de  Tindustrie  et  du 
commerce;  c^est  ainsi  qu'il  deviendra  facile  au  gouver«« 
nement  de  V.  M*  d'atteindre  à  des  buts  plos  importans 
encore,  à  mesure  qu'il  inspirera  une  confiance  de  plus 
en  plus  grande  aux  gouvernemens  et  une  affection  de  * 
plus  en  plus  .  prononcée  aux  peuples  de  l'Allemagne* 
Celte  confiance  et  cette  affection  donnent  \  la  Prusse 
Tinfluence  morale  A  puissante  qu'elle  exerce,  et  qu'elle 
peut  exercer  avec  tant  d'efficacité  au  profit  du  maintien 
4e  Ja  paix  intérieure,  même  en  cas  de  guerre  à  Tétran- 
ger*.',Aussi  est-il  très  essentiel  pour  la  Prusse,  aussi 
eltril  i4e  première  nécessité  pour  sa  politique,  de  se 
niénager  la  confiance  des  gouvernemens  et  Topinion  fa- 
vorable des  peuples,  en  maintenant  ces  sentimens  sur 
les  bases  qui  lui  ont  servi  à  les  mériter  déjà.  Or,  ces  ba- 
ses, c'est  un  amour  constant  pour  le  droit  et  pour  la 
l^ilimité  ;  c'est  la  franchise  et  la  vérité  présidant  à  tou- 
tes ses  relations,  c'est  une  vive  sollicitude  pour  les  ré- 
former  (mais  non  pas  pour  les  cris  des  agitateurs)  ;  c'est 
enfin  une  juste  appréciation  de  sa  position  partiéulière, 
de  Tesprit  du  temps,  et  de  tout  ce  qui  est  indispensa* 
ble  pour  conserver  la  vigueur  et  la  santé  de  l'Etat. 
VoilV  comment,  grâces  à  la  haute  sagesse  administra- 
tive de  V.  M.,  |a  Prusse  se  trouve  forte  et  respectée 
parmi  les  puissances  de*  l'Europe* 


Ayant  énuméré  les  conditions  fondamentales  sur  les- 


qu  u  faut  suivre  pour 
Nouv.  Supplétn.     Tome  IIL  Nn 


562     Mémoire  sur  les  moyens  de,  maintenir 

1890  sen  mit  seibem  Beispiele  den  âbrigen  deiitschen  Slaa- 
len  Torleuchte,  und  sie  dadurch  zu  eioer  NachalHnung 
bestinime^  welche  oicht  ausbleiben  und  lAich  far  die 
Erhaltung  der  inneren  Ruhe  Deutschlands ,  aelbst  im 
Falle  eines  audwardgen  Krieges,  heilbringende  Frâchte 
tragen  wird.  Sowohl  dièses  Beispidis  wegen,  «Is  ira 
^  Interesse  der  eigeoen  Wohlfabrt  und  Sicherheit,  hat 
*  Preussen,    ineines   alleruntertfaânigsten   Erachtens,    die 

Richtscbnur  seioes  ferneren  Handelns  zunSchst  und  ios- 
besondere  in  den  oben  von  n^  I— .y  ehrfurchtSToU 
Torgetragenen  Erw&gungen  zu  suchen,  und  von  dea 
daselbst  in  Vorschlag  gebrachten,  auf  Sichersteliuiig  der 
R^he  im  Inneren  Yon  Deutschfand  tiberhanpt  abzweckën* 
den  Mitteln  moralischer  Natur,  eigenen'Gebraueh 
zu  machen/  Unter  ehrfurchtSToller  Bézugnahme  •  attf 
jene  Vorschlage  glaube  icb  namentlich  in  tiefster  Un- 
terwiirfigkeit  empfehlen  zu  mûssen: 
'  U  Dass  E.  k.  M.   allerhôcbste  Regterung   bei    einer 

Politik  beharre,  welche  den  Frieden  auf  aile  mit  Preu8« 
sens  Ehre  und  andern  wesentlichen  Interessen  verein- 
bare  Weise  zu  erhalten  sucht,  und  zugleicb  -—  wenn 
ein  Krieg  demnach  unvermeidlich  werden  soHte  —  den 
auswërtîgen  Feind  in  den  Fall  setzt»  ihn  durch  einen 
Angriff  von  seiner  Seite  zu  erôffnen.  Unternimmt  afei» 
dann  der  Feind  einen  AngrifF,  so  wird  E.  k.  M.  IshI'' 
desvâterliche  Ansprache  an  das  Volk,  wie  sie  im  Jahre 
1813  stattfand  gewiss  &hnliche  Wirkungen  heryorbritt* 
gen,  und  mUchtig  dazu  beitragen,  dass  der  treue  Wille 
allerhôchst  Ihrer  Unterthanen ,  sich  ihres  Konigs  vriir- 
dig  zu  bezeigen,  allenthalben  in  That  iibergehe;  auch 
wird  dieselbe  nicht  vergebens  in  andern  Staaten  Deutsch- 
lands  erschallen  ,  sondern  unter  Fiirsten  und  Volkero 
eine  riihmliche  Nacheiferung^  ein  aufrichtiges  Verlangen 
erwecken ,  gemeinschaftlich  mit  Preussen  den  g;emeiD- 
samen  deuiscben  Boden  und  seine  heiligsten  Interessen 
unter  Bewahrung  innerer  Buhe  und  gesetzlicher  Ord- 
nungy  mit  ausdauernder  Tapferkeit  zu  vertbeidîgen. 

Dièse  Erfolge  darf  sich  Deutschland  um  so  mebr 
versprechen ,  je  mehr  und  fester  es  darauf  vertrauea 
kann,  dass 

2.  Preussen  fortfahren  werde,  seioen  Vôlkem  ein 
tîber  jeden  Zweifel  erhabenes  Vertrauen  in  demseUbeu 
Maasse  zu  schenken ,  als  es  sich  durch  ernstliches,  von 
dem   Ein&usse    |edes  Partheigeistes   freies  Handela  fSr 


la  tranquillité  en  Allemagne.         563 

portant  est  que  la  Prusse  préside  aux  progrès  des  lu-  IMO 
iniireSf  et  qu'elle  provoque  de  la  sorte  les  autres  Etats 
\  -une  imitation  qui  ne  peut  que  produire  aussi  les  ef- 
fets les  plus  bienfaisans  pour  la  préservation  de  la  tran-^ 
quillitë  intérieure  y  même  en  cas  de  guerre  à  Tëtranger. 
Avec  cette  mission  d'exemples  à  donner  sans  cesse  à 
son  alentour,  la  Prusse  y  dans  l'intërét  également  de  son  • 
propre  bien  et  de  sa  propre  s&reté,  doît|  selon  moiî 
humble  persuasion,  cheri^her  la  ligne  principale  de  sa 
politique  dans  les  considérations  que  j'ai  présentées  plus 
haut  sous  les  numéros  I  ]k  V;  elle  doit  user  des  mo- 
yens moraux  qui  y  ont  été  signalés  comme  propres  \ 
anurer  la  paix  domestique  de  l'Allemagne.  A  cet  effet, 
je  me  permets  de  recommander  encore  respectueusement 
ce  qui  suit: 


L  Le  gouvernement  de  V.  M.  doit  persévérer  dans 
une  politique  dirigée  de  manière  è  conserver  la  paix 
aussi  long-temps  qu'elle  sera  compatible  avec  l'honneur 
et  les  autres  intérêts  de  la  Prusse.  Mais,  dans  le  cas 
où  la  guerre  deviendrait  inévitable;  il  doit  encore  pla- 
cer Tennemi  dans  la  nécessité  de  commencer  l'attaque. 
Alors,  une  adresse  paternelle  de  V.  M.  \  la  nation,  pro- 
duira infailliblement  un  effet  pareil  à  l'effet  produit  en 
1813.  Elle  contribuera  très  efEcacemént  è  inspirer  \ 
vos  fidèles  sujets  le  désir  de  se  montrer  dignes  de  leur 
souverain.  Cet  appel  aura  de  l'écho  dans  les  autres 
Etats  de  l'Allemagne.  Il  y  éveillera ,  chez  les  princes 
comme  chez  les  peuples,  une  noble  émulation,  une 
Tolontë  sincère  de  défendre  en  commun  avec  la  Prusse 
la  patrie  allemande,  sous  la  protection  de  la  tranquillité 
intérieure  et  d'ordre  légal. 

li  Allemagne  pourra  se  promettre  ces  heureux  résul- 
tats en  pleine  assurance  si: 


n.  Le  gouvernement  prussien  témoigne  à  son  peu- 
ple la  confiance  la  plus  entière ,  en  même  temps  au'il 
fera  son  occupation  la  plus  sérieuse   du  bien  général, 

Nn2 


y 


564     Mémoire  sur  les  inoyens  de  maintenir 

1889  ^^   Geineinwohl  ^   voUè  ÂDspruche    auf   ihr  Vertrauen 
erwirbt';  —  dass  Es  ferner 

3.  auch  dariu  beharren  werde,  8ich  bei  der  Wahl 
iind  Âusftibruog  seiuer  bierauf  berechnefen  Maasregebi 
immer  . nur  gesetzlicher  Mîttel  a^u  bedienen y  und 
zugleich  darauf  balten  werde  y  dass  ibui  leiue  geacbickte 
und  energiacbe  Handhabung  derselbea  durcb  eia 
wobIgesiphtesiBeainteopprsonal  nîrgenda  feble, 
dasa  es  eodlich ,  uotier  £eibehaltuog  uod  Fôrderuug  ei- 
ner<  verstândigen  Censur, 

4.  dafiir  eorgen  werde,  dasa  die  beilige  Sacbe  des 
Recbtes,  der  Ordnung  und  dea  Vaterlaodea  auch  durch 
die  Stimme  eînaicbtsTioUéP  Sohriftsteller  immer  treuere 
und, immer  zablreichere  Anhanger  gewinne. 

Zuc  Verstarkung  der  wohlthâtigen  Wirkungi  wel« 
che  Preusseus  Beispiel  hierdurcb  bei  aDderu^taaten 
pe  langer  je  mehr  bervorbringen  wird,  kann  £.  k.  M. 
allerhocbste  Regîerung  vieles  beitrageny  wenn  Sie: 

5.  Freundscbafllîche  Ratbscblage  im  Sinne  ïhrer 
eigenen  Handlu  n  g6  weise  mit  Benulzung  jeder 
passéndeh  Gelegenbeit  zu,  ertbeilen  bereit  ist,  obne 
stch  irgendwo  und  îrgehdwie  mit  einer  solcben  direk- 
ten  Eînmischung  aufzudringen,  welcbe  die  Lage  dec 
pûlitidcben  Verhaltmsse  îu  Deutschland  und  in  Europa 
nicht  erlaiibt  ;  ^enn  Sie 

6..Sich  uacfa,  wie  vor  augelegèn  seyn  ISsst,  aile  auf 
Deutscblands  Wohlfahr^  abzielende  gemeînniilzîge  An- 
ordnungen  und  Institutionen  nach  Moglîcbkeit  zu  for- 
dernî ,  sey  es  in  consequenter  weiterer  Verfolgung  des 
betretenen  Weges  der  Partie  ular-Vereiuigungen 
mit  einzelnen  8taaten/wo  nur  dieser  Weg  zum 
Ziéle  fiihren  kann  ;  —  oder  sey  es  durcb  n^cbdrâckli* 
cbé  Mitwirkung  bei  den  solcben  Gegenstandeu  gewid- 
meten  Beratbungen  undBescbliissen  der 
deutschen  Bundes-Vers  a  m  m  I  u  n  g ,  so  weît 
das  ailgemeine  Beste  nach  der  Nalur  des  besonderen 
Falles  aus  Maasregeln  des  Bundes  wirklich  hervorge- 
hen  kann;  —  namentlich  aiso,  wenn  Sie 

7.  Bei  forigesetzter  treuer  Erfûllung  Ihrer  Bundea- 
pflichteg  —  wie  sicb  von  selbst  versteht  —  insbeson- 
dere  den  ernsten  Willen  bethâtigt,  dass  der  zur  Ab* 
weodung  und  Unterdrîickung  neuer  Volksaufstaiide  ge- 
fasste  Bundes-Besçhluss  vom  21.  Oktober  1830  alleni- 
halben,  wo  es  Moth  thut,  durch  die  zweckmëssix- 


la  tranquilUté  en  Allemagne.         565 

qull  se  tiendra  ^loîgn^  de  tout  esprit  de  parti,  et  qu*!!  1830 
continuera 

III.  De  n'user  que  de  moyens  légaux  pour  assureV 
le  succès  de  ses  mesures,  en  ayant  soin  d'en  confier 
l'éxecution  à  des  fonctionnaires  habiles,  énergiques  et 
bien  intentionnés. 


IV.  Si  enfin,  le  maintien  et  la  protection  d'une  cen-- 
sure  éclairée  parvient  à  procurer  à  la  cause  sacrée  du 
droit  f  de  Tordre  et  de  la  patrie ,  Pappui  sincère  de 
nombreux  écrivains  supérieurs. 

Pour  renforcer  les  résultats  bien  faisans  que,  par  son 
exemple,  la  Prusse  ne  peut  manquer  de  produire  en 
suivant  les  voies  ci-dessus  indiquées,  le  gouvernement 
de  y.  M.  pourra  se  rendre  encore  utile 

V.  En  se  tenant  prêt  à  donner  aux  autres  Etats  des 
conseils  amicaux,  dans  le  sens  du  plan  qu'il  a  lui-même 
adopté;  en  saisissant  pour  cela  les  occasions  opportunes» 
mais  sans  se  hâter  d'intervenir  directement  ou  de  ma- 
nière à  contrarier  les  rapports  aujourd'hui  en  vigueur 
en  Allemagne  comme  en  Europe. 

VI.  La  Prusse  doit  continuer  à  seconde^,  autant 
que  faire  se  pourra,  touAes  les  institutions  et  organisa- 
tions tendant  au  profit  général  de  l'Allemagne,  soit  qu'il 
s'agisse  de  la  poursuite  de  l'oeuvre  déjà  commencée, 
d*unions  particulières  avec  des  Etats  séparés^  en 
cela  seulement  qu'elles  seront  de  nature  à  conduire  au 
but,  soit  qu'il  faille  vigoureusement  concourir  aUx  dé" 
libérations  et  aux  décrets  de  la  Confédération  ger- 
manique,  dans  les  circonstances  où  le-  bien  commun 
pourra  ressortir  de  ces  mesures  fédérales ,  et  particu- 
lièrement 


VIL  Lorsqu'il  s'agira,  pour  la  PrussiB,  de  remplir 
fidèlement  ses  obligations  d'Etat  confédéré,  comme  dans 
Tespèce»  lorsqu'en  vertu  du  décret  de  la  Diète  (en  date 
du  21  octobre  1830)  pour  la  répression  de  nouvelles 
émeutes  populaires ,  il  deviendra  nécessaire  de  recourir 
efficacement  à  l'emploi  des   moyens  physiques^   ou 


y 


566  ^  Mémoire  sur  les  moyens  de  maintenir 

163^ 8te  AnordnUDg   physiscber  Mittel   zur   wirks&meD 
Ausfuhrung  komme,    wohin   auch   fiir   den  Fall   eines 
auswârtîgen  Kriegea  die  oben   aogedeutete  aDgemessena 
Verwendung  der  Reserve  deeBundeêbeeresgehoren  wiirde. 
Maa  kann  sicb  bei  Betracbtungen   wie  die  Yorste- 
henden  8ind,  nicht  dés  Wunsches  erwehren^  dass  Deutscb- 
land  durcb  etn  festeres  gemeinsames  Band^    als 
ihm  die  jetzige  Bundes-VerfassuDg  gewSbrly  zusamineii* 
gebalten    uod   Preussen   dadurcb  in   den  Stand   gesetzt 
seyn  inôchte,  seinen  obengeschildetten  woblthâltigen  Ein- 
fluss  nocb  stiîrker  und   umfassender  auszuiibeni   als  es 
iinter  den  Jetzigen  Uinstanden  yermag.  ^  Wâbrend  diè- 
ses Ziel  auf  so  verscbiedenen  Wegen ,  mehr  in  traume- 
riscben  und  pbantastischen  TSuscbungen^  als  mit  wahr- 
baft  praktiscbem  Sinne  gesucbt  wird ,  bat  E.  k.  M.  al- 
lerbôcbste  Regierung  eine  Ann&berung  zu  demselben  in 
der    Befôrderung    einer    freundlicben  |  ^zutrauensvoUen 
Koexistenz  der  bestebenden   deutscben  Staaten  erleicb- 
tern,  und  bisber  nur  durcb  ein  dieser  Ansicbt  entspre- 
cbendes  Verbalten  zur  albnabligen  Hervorbringung  und 
Ausbildung  eines  wtinscben8\^erthen  politiscben  Gesammt- 
Zustandes  von  Deutscbland  beitragen  zu  mussen  geglaubt. 
Obne  die  Ho£Fnung  auf  friibere  oder  spèLtere  Erfnllung 
des  fraglicben  Wunscbes  auFzugeben,  bin  icb  der  Mei- 
nung,   dass  in  dieser  Bezîehung  die  Wirkung  der  Zeit 
auf  den  Geist   der  deutscben  Regierungen   abzuwarten 
seyn  wîrd.      Wenn  dieselben,    durcb  eigne  Erfabrung 
belebrt,    einst  aufgebôrt  baben  werden,   in  Anordnun- 
gen,   die  nicbts  als  das  gemeine  Reste  Deuscblanda  zu 
begriinden  oder  zu  erbôben  bestimmt  und  geeignet  sînd, 
nur  BeschrâLnkungen  ibrer  Souverainetlît  zu  seben 
und  zu  scbeuen ,    wenn  sie  in  ibrem  ricbtig  verstande- 
nem  Interesse  Antriebe  finden,  freiwilUg  dazu  die  H&nde 
zu    bieten ,   alsdann    erst   wird  die  Zeit'  zu  einer  den 
GrundsStzen    Preussens    angemessenen    Verwirkiicbung 
eines  besseren  Zustândes   der  deutscben  Bundesverfas-* 
Suug  die  vollige  Reife  erlangt  baben. 

Indem  icb  bieroiit  meinen  alleruntertb&nigsten  Vor- 
trag  scbliesseï  stelle  icb  die  Priifung  des  darin  ent- 
wickelten  Planes  E.  k.  M.  bober  Weisbeit  in  tiefeter 
Ebrfurcbt  anbeim.  An  und  fur  sicb  liegen  demselben 
ganz  einfacbe  Principien  zu  Grunde.  Den  Erfolg  ibrer 
Anwendung  kann  )edocb  nur  die  Art  und  Weise 
sicbern  ^   wie  sie.  ins  Leben  gefiibrt   werden.     Conse- 


la  tranqmUUé  en  AUsmagne.        567 

/ 

lorsqu'il  y  aura  lieu;   dans  le  oas  d'une  guerre  ëlraa-  1880 
gère  y  de  faire  marcher  la  r^serye  de  l'aroitfe  fédérale* 


De  pareillee  considërations  portent  à  croire  que  l'Ai» 
lemagnCi  par  une  énergique  union  commune^  peut, 
ipéme  80U8  Tempire  de  sa  constitution  fédérable  ac- 
tuelle,  opposer  une  ferme  résistancei  et  que  la  Prusse  y 
auta  toute  occasion  d'exercer  de  plus  en  plus  l'influence 
bien-faisante  dont  nous  avons  parlé. 

Tandis  qu'on  songe  2i  resserrer  l'unité  de  l'Allemagne 
par  des  moyens  si  différensi  par  des  plans  pour  la 
plupart  visionnaires  et  fantastiques,  le  gouvernement 
de  y.  M,  a  jugé  nécessaire  de  faciliter  les  voies  qui 
doivent  mener  à  ce  grand  but,  en  assurant  la  coexis- 
tence amicale  et  confiante  des  divers  Etats,  et  en  con- 
tribuant par  des  mesures  douces  et  indirectes  à  la  dé" 
êinble  fusion  politique  qui  ne  doit  s'opérer  que  gra- 
duellement. Sans  abandonner  l'espoir  que  ce  voeu  s'ac- 
complira >  je  suis  d'opinion  qu'il  faut  attendre ,  sous  ce 
rapport,  les  effets  du  temps  sur  l'esprit  des  gouverne- 
mens.  Une  fois  qu'instruits  par  leur  propre  expérience, 
ik  auront  cessé  oe  voir  et  de  craindre  une  limitation 
de  leurs  droits  de  souveraineté  dans  des  arrangemens 
dont  le  but  unique  est  de  favorber  et  d'augmenter  le 
bien  commun  de  l'Allemagne;  une  fois  qu'ils  auront 
trouvé  dans  leurs  propres  intérêts  un  aignÛlon  suffisant 
pour  désirer  un  nouveau  contrat,  le  moment  sera  mûr 
pour  la  réalisation  éPufie  meilleure  forme  constitu- 
tionnelle pour  la  confédération  Germanique  p  en 
conformité  avec  les  principes  de  la  Prusse. 


Cest  avec  cette  conclusion  que  je  soumets  respec- 
tueusement mon  plan  à  la  sagesse  de  V.  M.  Les  plus 
simples  principes  lui  servent  de  base;  son  succès  ne 
saurait  dépendre  que  de  la  manière  dont  on  le  mettra  en 


568      Mémoire  sur  les  moyens  de  maintenir 

1830  quenz  in  der  Entwickelung  derselben  und  richti|e  AuF- 
fassuog  der  jedesmal  dabei  vorliegenden  faktischen  Um- 
8tanda  diirfte  als  £nipfel\li]Dg8werth  hier  besonders  in 
Betracht  kommeoy  und  die  GewShrleistung  «dafiir  yor- 
nemlicli  in  den  anisprechenden  Gerinnnngeny  Charakter 
und  Fahigkeit  der  ausfiihrenden  Beamten  zu  suchen  aeyn. 

Die  mir  zugegangene  Denkschrift  des  Herzogs  von 
Sachaen-Koburg-Golha  verfehie  ich  nicht  anbei  in  tief* 
eter  Unterwiirfigkeit  vrieder  vorzulegen. 

Berlin  den  298ten  Januar  1831. 

(Gez»)    BsaHSTOHFF. 

An  des  K($nigs  Majest&t. 


jin  den  StaaùS"  und  Kahineta- Miniatert  Grafen 

von  Bernatorff. 

Ans  Ihrem  Berichte  vom  298ten  Januar  d.  J,,  der 
dîe  Frage  beantwortet,  die  ich  in  Meiner  Ordre  vom 
lOten  November  y.  J.  in  Beziehung  auf  die  Erhallung 
der  Ruhe  im  Inueren  von  Deutschland  fiir  den  Fall  ei* 
nés  unvermeidlichen  Krieges,  an  Sie  gerichtet  hatte, 
habe  ich  entnommen,  dass  Sie  die  Schwierigkeit  einer 
praktischen  LSsung  dieser  Aufgabe  hauptaachlich  in  den 
staatsrecbt lichen  'Verhâltnissen  der  deutschen  Bundes- 
Regieriingen  finden  und  dass  8iey  abgesehen  Yon  der 
Anwendung  moralischer  Mittel  tiber  welche  Ich  mil 
Ihren  Ansichten  wesentlich  einverstanden  bin,  die  po* 
sitive  Einwirkung  fiir  jetzt  au  F  die  Vorsorge  beschran- 
ken:  dem  Blindes -Beschlusse  Yom  21.  Oktober  y.  Jv 
in  eintrelenden  FSllen  die  môglichst  YoUst&ndige  Aus- 
fnhrung  zu  verschaffen,  Ich  erwarte,  dass  Sie  den 
diesseitigen  Gesandten  am  Bundestage  mit  bestimmter 
Anweisuog  dieserhalb  bereits  yersehen  haben,  damit  er 
in  solcheni  Sînne  auf  die  ubrîgen  Bundiestags  -  MitgUe- 
der  mit  umsichtiger  Thëtigkeit  einwirke,  und  das  eîgene 
Interesse  der  einzelnen  Regierungen  zur  zeitigen  Vor- 
bereitung  und  Einleitung  der  beschlossenen  durch  die 
BundesYerfassung  begriindeten  Maassregeln  in  Anspruch 
nehme.  •  Was  die  anderweiligen,  Ihrer  Datstellung  hin* 
zugefugten  Vorschlage  betrifft,  so  ist  zwar  rathsam,  fur 
die  Sache  des  Rechts  und  dèr  Ordnung  einsîchisvolle 
Schriflsteiler  zu  gewinnen,  bei  der  anerkatmten  Schwie* 
rigkeit  aber;  solche  Schriftsteller  zu  ermitteln ,   die  mit 


France  contre  le  Portug<ii. 


ô69 


8lance8  les  plu8  favorables  à  mesure  qu'elles  se  prësen-  16S0 
teroDt.    Les  seules  garanties  qu'on  puisse  espërer,  sous     * 
ce  rapport,  consistent  dans  Popioion^  le  caractère  et  la 
capacité  des  fontionnaires  qu'on  chargera  de  l'éxecution. 


Je  crois  devoir  remettre  encore  une  fois  sous  les 
yeux  de  V.  M.  le  mëmoire  que  le  duc  de  Saxe-Golba 
a  daigne  hue  communiquer. 

Je  suis  avec  une  profonde  soumisiiotti 

(8.)      BSANSTOIIFF. 

Berlin,  29  Janvier  1831. 
ji  Sa  Majesté,  tx  Roi« 


den  erforderlichen  Kenntnissen  und  Talenten  aucb  er- 
probte  trene  Gesinnungen  und  den  erforderlichen  Takt 
fiir  das  Angemessene  verbinden,  wird  die  Benutzung 
der  Presse  fur  den  Fall  des  Rrieges  vorzubebalten  seyn. 

Die  Particular  -  Vereinigungen  mit  den  Bundesstaa- 
ten  liber  Handels  und  Zoll-Verbâltnisse  zu  befordern^ 
werde  Ich  gern,  wie  bisher,  die  Hand  bieten,  und  iiber- 
lasse  Ibnen,  gemeinschaHlich  mit  den  andern  betrejffen* 
den  Ministern,  bei  sich  darbietenden  Gelegeoheiten  hier- 
auf  hinzuwirken. 

(Gez,)     Friedrich  Wilbklm* 

Berlin ,  den  22.  Marz  1831. 


570       jiciea  relatif»  aux  gtUfs  de  la 


63. 

Actes  relatifs  aux  griefs  de  la  France 

contre  le  Portugal  sous  le  gouverne* 

ment  de  Don  Miguel. 

(Copies  and  Exiracts  of  applications  which  His  Majestf 
bas  received  {rom  the  government  of  Portugal ,  in  re* 
ference  to  the  Demaods  made  npon  tbat  goyernmebt 
by  tbe  King  of  the  French  and  to  the  Proceedings  of 
the  French  Squadron  in  theTagus;  and  of  theAnswers 
retifrned  bj  His  Majestj's  command  to  such  applications  v 
together  with  Exiracts  oF  communications  between  His 
Majesty's  government  and  His  Majesty's  Consul  gênerai 
at  Lisbon,  relative  to  the  French  Expédition  to  the 
Tagus.    London,  1832.    En  Folio). 


Note  adressée  à  Lord  Palmerston  par  le  Vicamte 
d^jisseca,  Envoyé  du  Portugal  à  Londres. 

M.  le  Vicomte  I  Ltmàret,  ce  1  Juin  18St. 

Je  m'empresse  de  porter  à  la  coonaissance  de  votre  Ex- 
cellence les  ordres  que  fai  reçus  de  mon  Gouvernement, 
pour  solliciter  les  bons  offices  de  celui  de  Sa  Majesté 
Britannique  auprès  du  Gouvernement  Français»  afin 
d'éviter  les  actes  d'hostUitës  dont  ce  Gouvernement  pa- 
rait menacer  le  Porlugal.  La  conduite  de  M.  Cassas, 
Consul  de  la  France  à  'Lisbonne,,  et  les  armemens  qui 
se  font  dans  les  Ports  de  France ,  ainsi  que  le  langage 
peu  mesuré  des  Ministres  Français,  ne  peuvent  que 
donner  des  appréhensions  au  Gouvernement  de  SaBla- 
îesté  Très  Fidèle. 

Votre  Excellence  est  bien  informée  des  causes  fâ- 
cheuses qui  ont  donné  lieu  aux  différends  entre  ïè^  deux 
Pays.  Mon  Gouvernement  n*a  pas  été  conduit  dans 
toute  cette  affaire  par  inimitié  contre  le  Gouvernement 
Français;  il  n*a  pas  eu  d'autre  objet  que  d'exercer  les 
droits  qui  appartiennent  è  tout  Etat  indépendant  d'ad- 
ministrer les  Lois  du  Pays  avec  justice  et  impartialité. 
Mon  Gouvernement  ne  s'est  jamais  refusé  d'entrer  en 
ample  et  amicale  explication  avec  le  Gouvernement  Fran- 
çais sur  l'objet  de  ses  griefs ,    et  de  lui  en  donner  les 


France  contre  le  PortugaL     ,      571 

explications   compatibles   avec   l'honneur    et   Tindëpen- 
dance  du  Portugal. 

Priyé  de  toute  communication  directe  avec  la  Cour 
de  France,  rien  n'est  plus  naturel  à  mon  Gouverne- 
ment que  de  chercher  la  médiation  de  son  plus  ancien 
et  intime  Allie.  Je  crois  inutile  de  répéter  à  votre  Ex* 
cellence  la  nature  de  FAlliance  qui  existe  depuis  si 
long  temps  entre  les  deux  Royaumes,  et  les  Traités 
par  lesquels  eette  Alliance  est  liante  et  obligatoire. 
Votre  Excellence  connaît  très  bien ,  qu'en  vertu  de  ces 
Traités  9  les  Sujets  de  Sa  Majesté  Britannique  jouissent 
des  privilèges  que  les  Sujets  d'aucune  autre  Nation 
n'ont  pas. 

Pendant  les  derniers  3  ans,  le  Gouvernement  de 
8a  Majesté  Britannique  a  constamment  réclamé  les  Sti- 
pulations qui  garantissent  ces  privilèges,  et  votre  Ex- 
cellence ne  pourra  méconnoitre  que  ces  obligations  ont 
été  accomplies  par  mon  Gouvernement  dans  des  cir- 
constances bien  difficiles  et  embarrassantes. 

L'honneur  et  la  loyauté  avec  laquelle  les  deux  6ou« 
vememens  ont  rempli  constamment  leurs  engagemens 
réciproques ,  donnent  au  Gouvernement  de  Sa  Majesté  ^ 
Très  Fidèle  tout  lieu  d'espérer  qu'il  trouvera  dans  son 
Allié  cette  co- opération  nécessaire  pour  éviter  un  évé- 
nement dont  les  suites  fâcheuses  ne  peuvent  échapper 
à  la  prévoyance  de  votre  Excellence. 

Quoique  les  dispositions  du  Gouvernement  Portugais 
soient  d'employer  tous  les  moyens  compatibles  avec  son 
honneur  et  ses  intérêts  pour  éviter  les  hostilités  de  la 
part  de  la  France,  il  est  possible  que  Pattitude  que  le 
Gouvernement  Français  a  cru  devoir  prendre,  puisse 
rendre  infructueux  tous  %e^  soins,  et  que  le  Gouverne- 
menl  puisse  entreprendre  une  agression  ouverte  contre 
l'indépendance  du  Portugal. 

Bien  que  le  Portugal  pourroit  avoir  le  droit  de  ré- 
clamer de  son  Allié  des  secours  effectifs  contre  une 
violence  aussi  outrageante,  cependant»  dans  Tétat  ac- 
tuel de  PEurope,  et  vu  les  résultats  funestes  qui  peu- 
vent s'en  suivre,  il  est  à  croire  que  le  Gouvernement 
de  Sa  Majesté  Britannique  trouvera  convenable,  tandis 
qu'il  est  encore  temps,  à  concourir  \  des  mesures  pro- 
pres à  empêcher  de  si  grandes  calamités. 

Je  répète  encore  une  fois,  Monsieur  Le  Vicomte, 
que  l'honneur  et  la  dignité  du   Gouvernement  de  Sa 


I 

572        Actes  relatifs  aux  griefs  de  la 

1830  Majesté  Britannique  doi¥ent  pleinement  rassurer  leGou^ 
vernement  de  Sa  Majesté  Très  Fidèle,  sur  ce  que  tou-^ 
les  les  démarches  quUl  lui  conseillera  de  faîre«  ne  pour- 
ront jamais  compromettre  sa  dignité  et  son  indépendance^ 
et  c'est  surtout  sur  la  médiation  bienveillante  et  éclai* 
réfe  de  l'Angleterre  qu'on  peut  espérer  de  voir  écarter 
les  malheurs  dont  le  Gouvernement  Français  veut  me- 
nacer le  Portugal. 

fai  rtionnetir,  etc. 

Vicomte  d'Asseca. 

Note  du  même  au  même. 

M.  le  Vicomte.  Londres^  ce  l^Juin^  188t. 

J'ai  l'honneur  de  transmettre  à  votre  Excellence  ^ 
Copie  de  la  Communication  que  mon  Gouvernement  a 
reçue  de  la  part  du  Commandant  de  l'Escadre  Fran» 
çaise  devant  le  Tage,  et  la  traduction  de  la  réponse 
que  mon  Gouvernement  lui  a  donnée. 

En  recevant  l'ordre  de  vous  donner  connaissance 
de  cette  Correspondance ,  j'ai  reçu  en  même  tems  celui 
de  vous  réitérer  la  demande  de  votre  médiation  anprèa 
du  Gouvisrnement  Français  dans  une  affaire  de  si  haute 
importance.  Je  n'aurais  qu'à  me  rapporter  sur  cet  ob- 
)et  à  la  Lettre  que  j'ai  eu  l'honneur  de  vous  écrire  en 
date  du  1er  de  ce  mois;  et  quoique  votre  Excellence 
se  soit  toujours  refusée  de  se  prêter  \  la  médiation 
que  j'ai  constamment  sollicitée,  j'ose  espérer  que  la 
connaissance  de  cette  dernière  Communication ,  sur  la- 
quelle j'ose  appeler  l'attention  de  votre  Excellence ,  en 
montrant  clairement  l'esprit  qui  conduit  le  Gouverne-  . 
ment  Français ' dans  cette  démarche,  altérera  la  résolu- 
tion que  vous  m'avez  manifestée,  de  vous  refuser  com- 
plètement à  la  médiation  que  j'ai  sollicité  sur  cet  objet, 
et  changera  peut-être  votre  opinion  sur  le  conseil  que 
vous  donniez  II  mon  Gouvernement  d'accéder  à  tout  ce 
que  le  Gouvernement  Français  demandait. 

L'honneur  et  l'indépendance  du  Gouvernement  Por- 
tugais ont  toujours  été  chèrs  au  Gouvernement  de  Sa 
Majesté  Britannique,  depuis  l'existence  des  Traités  qui 
lient  les  deux  Pays;  et  je  me  suppose  autorisé  à  croire, 
fondé  sur  la  loyauté  du  Gouvernement  de  Sa  Majesté 
Britannique,  que  le  Gouvernement  Portugais  ne  sera 
f)as  abandonné  par  son  ancien  et  intime  Allié,  dans  le 


Pranee  conire^  lu  Poriugcà.  573 

moment  où  le  Gouvernement  Français  aUaque  cea  deiqiL  1JN0 
principes. 

Le  Commandant  de  TEacadre  Française,  sans  égard 
pour  la  réponse  de  mon  Gouyernemeot,  dans,  laqpelle 
il  se,  rapportait  à  la.  médiation  du  Gouvernement  de  Sa 
Alajesté  Britannique,  s'est  porté  à  coopmencer  les  agr^s- 
sioxis,  en  capturapt  plusieurs  Batimens, Portugais;  et  la 
détermination  qu'il  parait  avoir  prise  de  continàer  ces 
Captures,  forcera  le  Gouvernement  Fprtugais  à  prendre 
quelques  mesures  de  défense  pojur  accomplir  son.  Re- 
voir de  protéger  les  intérêts  de  stu  Sujets,  J'ignore  la 
nature  de  ces  mesures;  mais  telles  qu'elles  soient,  elles 
seront  toujours  justices,  n'étant  que  .des  moyens  dç 
propre  défense  contre  une  agression .  non*provoquée4 

U  serait  ioutiile  d'observ«r  à  votre  Sicellence  }a  po« 
sition  ou  se  trouvera  le  Portugal  vis-à*yis  de  rÀnjglç. 
terre,  s'il  est  enveloppé  dans  une  guerre  avec  la  France 
qu'il  n'a  pas  provoquée,  et  dans  laquell/9  il  n'agira  quo 
pour  sa  défense. 

C'est  pour  éviter  ces  complications,  qui  ne  peuvent 
échapper  à  votre  prévoyance,  que  le  Gouvernement 
Portugais  appelle  à  la  bienveillante  médiation  du  Gou-  ' 
vernement  de  Sa  Majesté  Britannique,  dont  l'honneur 
et  l'extrême  exactitude  à  exécuter  ses  Traités,  lui  font 
espérer  que  les  intérêts  du  Portugal,  qui^  par  les  Trai* 
tés,  sont  sous  sa  dépense,  seront  sauvés,  dans  cettç;  oc- 
casioDj  comme  ils  l'ont  été  en  plusieurs  .autres. 
Je  saisis,  etc. 

Vicomte  D'AssxcAé 

(Encloure  1.)  —  Le  Capitaine  Ràbaudy  au  Vicomte 
de  Santarem,  Ministre  des   araires  étrangères  du 

Portugal. 

A  bord  de  la  Frégate,  de  Sa  Majesté 
Monsieur  le  Vicomte,  la  MelpomêM^  /#  J5  JU^i^  i^aau 

Le  Gouvernement  Portugais,  .en  refusant  de., satis- 
faire .aux  justes  réclamations  que  M»  Cassas  avoit  reçu 
Tordre  de  loi  présenter,  a  mis  dès-à-present  le  Qouver* 
nement  Français  en  droit  de  ne  plus  écouter  que  sa 
dignité  offensée,  et  de  poursuivre  par  tous  le^  moyens 
en  son  pouvoir,  la  réparation  de  griefs  qui  intéressent 
à  la  fois  Tbonneur  de  la  France  et  les,  intérêts  de  ses 
Citoyexis.  Cependant,  avant  de  recourir  à  l'emploi  de 
semblables  mesures,,  le.  Gouvernement:  de  Sa  Majesté  le 


574        j^cteè  relatifs  aux  griefs  de  la 

1880  Roi  des  Français  a  voalu  donner  une  nouvelle  p^uve 
de  la  modération  qui  ranime^  en  me  chargeant  de  faire 
auprès  de  Votre  Excellence  une  dernière  tentative,  dans 
le  but  d'obtenir  par  les  seules  voies  de  la  persuasion 
les  satisfactions  auxquelles  il  a  droit.  C'est  pour  me 
conformer  \  des  intentions  si  lojalès  et  si  conciliantes, 
que  )'âi  l'honneur  d'adresser  à  Votre  Excellence  la  pré- 
sente Communication. 

Depuis  plusieurs  années  le  Gouvernement  Portugais 
manifeste  contre  la  France  des  sentimens  de  malveil- 
lance et  d'inimitié  que  rien  ne  peut  fustifier;  les  té- 
moignages en  sont  surtout  devenus  plus  nombreux  de- 
puis les  glorieux  tfvènemens  qui  ont  signalé  la  fin  de 
Juillet  de  1830.  C'est  surtout  contre  les  Français  éta- 
blis en  Portugal,  sous  la  foi  des  Trailés  et  même  du 
simple  droit  des  gens  y  qu'éclate  un  injuste  esprit  de 
haine  et  de  persécution.  Arrêtés  sous  de  frivoles  pré- 
textes, sur  de  vagues  dénonciations,  ils  languissent  en 
prison  sans  jugement,  où  ils  sont  condamnés  sans  mo- 
tifs h,  des  peines  cruelles  et  infamantes,  où  enfin,  si 
après  de  longues  souffrances  quelques  uns  sont  déclarés 
innocens  et  recouvrent  la  liberté,  c'est  en  vain  qu'ils 
réclament  les  indemnités  qui  leur  sont  dues  pour  une 
détention,  dont  l'injustice  est  reconnue. 

Ceux  des  Français,  qui,  depuis  8  mois,  se  sont 
rendus  à  Lisbonne  par  mer,  ont  été  détenus  à  leur  ar- 
rivée à  Belem,  sous  des  prétextes  également  futiles, 
traités  par  la  Police  avec  une  inconcevable  rigueur,  mal- 
gré'les  vives  réclamations  du  Consul  de  Sa  Majesté,  et 
ce  genre  de  vexations  n'a  pas  même  été  épargné  à  un 
Employé  du  Consulat. 

Des  diatribes  violentes  contre  la  France  et  son  Gou- 
vernement, d'odieuses  provocations  contre  les  Français 
établis  en  Portugal,  ont  été  insérées  dans  des  pamphlets, 
dont  Tun  a  paru  sous  la  protection  spéciale  du  Chef 
du  Gouvernement  Portugais. 

Les  mêmes  déclamations,  les  mêmes  excitations  à  la 
haine  contre  des  étrangers  paisibles  et  inoffensifs,  ont 
retenti  dans  la  chaire  évangéiique,  et  des  Ecclésiastiques 
se  sont  rendus  coupables  d'une  pareille  violation  de 
tous  les  principes  d'équité,  de  toutes  les  convenances, 
sans  que  le  Gouvernement  Portugais,  sourd  aux  justes 
réclamations  de  notre  Consul,  ait  voulu  leur  imposer 
silence;    Lob  dett,  ce  Gouvernement  lui-même  adonné 


Prariee  contre  le  Portugal.  576 

QD  témoignage  direct  et  non  ^aivoque  de  ses  disposi-  18M 
lions  malveillantes  contre  la  France ,  d'abord  en  auto- 
risant, mailgrë  les  pressantes  réclamations  de  M.  Cassas, 
rin)aste  condamnation  de  M.  Bonhomme  ^  puis  en  fai* 
sant  exécuter  contre  ce  Français  une  ignominieuse  et 
cruelle  Sentence ,  sans  égard  poor  les  instances  et  leè 
protestations, de  notre  Consul. 

Les  mêmes  sentimens  d'inimitié ,  les  mêmes  passions 
haineuses  contre  la  France  j  ont  dicté  la  mise  en  .accur 
sation  du  Sieur  Sanvinet,  et  le  jugement  rendu  contre 
lui  I  bien  jqu'U  n'existé  aucune  preuve  du  délit  qui  lui 
est  imputé» 

Enfin,  M.  le  Vicomte,  Je  Gouvernement  Portugais 
n'a  pas  craint  d'ajouter  u|i  nouveau  grief  à  tant  d'insul* 
tes,  en  refusant  de  répondre  aux  demandes  en  répara- 
tion qui  lui  ont  été  présentées  par  le  Consul  de  France 
^  Lisbonne,  refus  motivé  sur  le  prétexte  frivole,  et 
tout-^fait  inadmissible,  que  cet  Agent,  n'ayant  pas  un 
caractère  diplomatique,  n'avoit  pas  qualité  pour  faire  de 
semblables  communications» 

Dans  cet  état  de  choses  le  Gouvernement  Français 
m'a  donné  ordre  d'adresser,  ou  plotdt  de  renouveler,  à 
Votre  Excellence,  les  demandes  suivantes: 

1^.  La  mise  en  liberté  du  Sieur  Bonhomme  et  l'an- 
nulation (par  un  acte  spécial  de  réhabilitation)  de  la 
Sentence  rendu  contre  lui.  Sentence  dpnt  la  partie  igno- 
minieuse a  été  exécutée  au  mépris  des  protestations  du 
Consul  de  Sa  Majesté  à  Lisbonne ,  et  des  Notes  nom- 
breuses par  lesquelles  cet  Agent  avoît  d^cbfé  qu'il  la 
considérarait  comifie  un  Outrage  fait  à  la  Françp  dans 
la  personne  d'un  de  ses  Citoyens. 

2^.  La  destitution   des   Jugea   qui  ont  prononcé   lu   7     . 
Sentence,  et  \9l  publication  officielle  de  l'aota  de  réha- 
bilitation qui  l'aura  annulée. 

3^.  Une  indemnité  de  20,000  francs  en  faveur  du 
Sieur  Bonhomme» 

4<>.  La  mise  en  liberté  du  Sieur  Sauvinet ,  déclaré 
naturalisé  Portugais  en  opposition  avec  les  Lois  du  Ro- 
yaume, et  condamné  par  la  Commission  Extraordinaire 
de  Lisbonne,  dont  Votre  Excellence  elle-même  a  for- 
mellement reconnu  l'incompétence,  à  iO  ans  de  dépor- 
tation en  Afrique,  en  vertu  d*nne  Sentence  dont  les 
termes  même  constatent  qu'aucune  des  charges  élevées 
contre  lui  n'a  pu  être  prouvée» 


576        jictes  relatifs  qusç  griefs  de  kr 

1889  5^t  Une  iudemoilé  de  6,000  francs  pour  chacun 
d'eux  y  aux  Sieurs  Gainby  et  Vallon,  détenus  arbitrai-» 
rement  à  Porto i_  et  une  de  3,000  francs  au  ^Sieur  Du- 
pont, détenu  à  Lisbonne  pendant  un  an,  tous  trois 
finalement  expulsés  de  Portugal,,  en  vertu  d*une  Sen- 
tence dont  il  ne  résulte  aucune  charge  réelle  contre  eux. 

6^.  L'indemnité  de  10,000  francs  précédemment  ré- 
damée par  M*  Cassas  en  faveur  du  Sieur  Dubois,  gra- 
veur, pour  les  préjudices  que  lui  a  dausés  une  injuste 
détention  dans  les  prisons  de  Lisbonne. 

1^.  Une  indemnité  de  20,000  francs  pou^.les  Fran- 
çais, qui  ont  déj^  quitté  Lisbonne,  çt  pour  raflVëteiàent  ' 
des  Jumeaux  y  et  une  indemnité,  dont  la  quolhé  sera 
fixée  plus  tard  pour  les  Françulé  restés  a  Lisbonne 
après  le  dépari  du  Consul,  et  qiii,  depuis '!son  départ 
auraient  soufifert  des  dommages. 

8^.  La  stricte  observation  à  l'avenir  du  privilège  des 
Français,  de  ne  pouvoir  être  arrêtés  qu'en  vertu  d^ua 
ordre  du  Juge  Conservateur  des  Ifations  privilégiées, 
qui  n'en  ont  pas  en  particulier. 

Apirès  avoir  présenté,  suivant  m^s  Instructions^  cette 
énumération  détaillée  des  griefs  dont  la  France  attend 
la  complète  réparation,  je  m'acquitte  d'un  autre  devoir 
de  ma  Mission  y  en  déclarant  à  Votre  Excellence,  qu'un 
nouveau. refus  de  faire  droit  à  d'aussi , justes  réclama- 
tions entraineroit  infailliblement  pour  le  Gouvernement 
Portugais, .  des  conséquences  dpnt  il  ne  devroil  s'en 
prendre  qu'à  lui-même. 

Je  .dois  également  ajouter  ici ,  de  la  manière  la  pliia 
expresse,  que  si,  dans  un  délai  de  48  heures,  les  sa- 
tisfactions dont  il  s'agit  n'ont  pas  été  formellement  et 
complètement  accordées,  il  ne  me  restera  plus  qu%  exé- 
cuter les  Ordres  qui  m'ont  été  donnés  par  mon  6où« 
v«rnemené.  >       ' 

Agréez  M.  le  Vicomte,  etc. 

Zit  Capitaine  de  f^aiaseaup  ns  Rabavot. 
S.  JE*  le  T^icomte  de  Santarem. 

.,.  P. s.  Le  Brkk  VEndymioriy  que  je  charge  de  por- 
ter cette  Dépêche  9  attendra  dans  le  Tage  les  48  heures, 
pour,  recevoir  4<^  réponse;  après  ce  délai  il  a  l'ordre 
de  me  rejoindre. 

DK  Rabaudt» 


Fr€uice  contre  le  Portugal.  577 

(Endo^ure  2.)  —  Le  Vicomte  de  Santarem  au  Ca-  |ggQ 
,  pitaine  Rahaudy. 

Lisban^  le  ...  Mai^  1831. 

Ayant  Thonnear  d'accuser  le  réception  de  la  Com- 
municalioD  que  vous  m'avez  adressée  ^  en  date  du  15 
de  ce  mois,  et  qui  m'a  é{é  remise  le  16,  à  6  heurea 
du  soir,  par  un  Officier  du  brick  de  guerre  ÏEndymion  ; 
)'ai  aussi  celui  de  voua  répondre,  que  le  Gouverne- 
ment Portugais  n'ayant  pas  à  Paris  aucun  Agent  auto- 
risé pour  traiter  en  affaires  d'aussi  haute  politique, 
comme  celle  qui  fait  l'objet  de  votre  Communication, 
et  n'ayant  pas  même  connaissance  d'aucun  diplAme  qui 
autorise  M*  Cassas,  même  pour  exercer  ses  fonctions 
consulaires;  le  Gouvernement  Portugais,  désirant  sur- 
tout s'entendre  avec  le  Gouvernement  Français,  et  se 
concilier  avec  lui  sur  un  objet  si  grave ,  et  qu'il  dési- 
rait terminer  d'une  manière  qui  soit  compatible  avec 
l'honneur  du  Portugal,  et  avec  la  juste  considération 
qui  est  due  à  la  France,  s'est  sur  le  champ  adressé  Îl 
ses  Alliés  pour  obtenir  ce  but,  notamment  à  l'Angleterre. 

L'important  objet  de  votre  Communication  se  trou* 
yant  donc  soumis  aux  concerts  qui  ont  du  s'en  suivre, 
il  serait  incompatible  avec  les  liaisons  de  délicatesse,  ou 
avec  la  nature  d'une  telle  transaction ,  de .  vous  donner 
la  réponse  calhégorique  que  vous  demandez,  laquelle 
d'ailleurs  pourrait  se  trouver  en  opposition  avec  les 
dites  délibérations.  * 

Le  Gouvernement  Portugais  espère  que  vpiis  com- 
muniquerez Je  plutdt  possible  cette  Réponse  à  votre 
Gouvernement,  et  que  vous  vous  abstiendrez  en  atten- 
daqt  de  quelqu'autre  procédé  opposé  à  l'esprit  de  mo- 
dération, qui  ne  pourrait  être  considéré  par  les  autres 
Nations  autrement  que  comme  un  acte  d'aggiession  non 
provoqué. 

Je  profite,  etc. 

Le  Vicomte  ub  Savtabim. 

ra. 

Instructions  adressées  à  M.  Soppner,  Consul 'gé^ 
néral  anglais  à  Liabone  par  Lord  Palmerston. 

(Extract.)  London.  Foreign  Office^  I7th  June^  18SI. 

I  have  received  your  Despatch,  giviog  an  account 
of  the  manner  in  which  the  Portuguese  Government 
bave    dealt   vfiih   the  Demanda   for  satisfisction  ,   made 

Notii^.  SuppUm.  Tom.  IIL  Oo 


578        Actes  relatifs  aux  griefs  de  la 

18S0  upon  theoi  by  tlie  Govemment  of  France ,  and  of  the 
proceedmgs  on  both  aides  vrhich  bave  followed^  I  bave 
ako  received  a  Conimunicatian ,  of  which  I  enclose  a 
Copyy  from  tlieViscount  d'Asseca,  asking  for  the  Mé- 
diation of  England  in  tbe  dispute  wbich  bas  arisen 
between  tbe  Governments  of  France  and  Portugal. 

His  Maje&ly's  Government  désire  tbat  you  will  lose 
no  tinie  in  callinj  the  serions  attention  of  tbe  Fortu- 
guese  ôovernnient  to  tbe  great  and  imminent  dangers 
to  wbich  they  may  expose  tbe  interests  of  their  Coun- 
'  try,  by  refusing  or  delaying  to  offer  to  tbe  Frenck 
Government  just  and  reasonàble  satisfaction  upon  tbe 
matters  to  wbich  their  Demands  relate. 

It  bas  been  felt  bere  tbat  tbe  conduct  of  tbe  Por- 
tuguese  Government}  in  tbe  discussions  wbich  took  place 
previously  to  the  arrivai  of  tbe  Frencb  Squadron  ofF 
tbe  Tagus,  bas  not  been  consistent  with  prudence  or 
international  courtesy/  and  tbat  it  bas  been  ill  suited 
to  tbe  relative  situation  of  Portugal  and  France. 

Tbe  Government  of  Portugal  appear  to  bave  beld 
with  M.  Cassas  Communications  of  ail  kinds ,  political 
as  well  as  commercial ,  as  long  as  M.  Cassas  was  ac- 
ting  upon  bis  own  discrétion ,  and  in  virtue  of  bis  gê- 
nerai Instructions;  bût  wben  at  last  M.  Cassas  was 
specifically  charged  by  his  Government  i  as  their  autho- 
rised  Agent ,  to  make  demande  of  réparation  for  inju- 
ries suktained  by  Frencb  Subjects  in  Portugal,  tbe  Por- 
tuguese  Government  thought  fit  to  choose  tbat  parti- 
cular  moment  to  object  to  his  competency  as  a  channel 
of  communication  on  any  but  commercial  niatters,  and 
they  refused  to  receive  througb  bim  tbe  Demand  wl|lch 
bq  was  ordered  by  bis  Government  to  make. 

What  was  tbe  meaniug  of  this  décision?  Did  tbe 
Portuguese  Government  tbink.  tbat  by  such  an  answer* 
they  could  force  ihe  Frencb  Government  to  recognize 
Dom  Miguel  y  by  reodering  récognition  an  indispensable 
preliminafy  to  tbe  réception  of  a  demand  for  satis- 
faction? 

They  could  bârdly  bave  entertained  sa  strange  a 
supposition ,  and  bave  imagined  tbat  they  could  extort 
by  injury  and  oifence  â  récognition ,  wbich ,  upon  de- 
liberate  considération,  bad  as  yet  been  vrithheld. 

Dîd  they  mean  mérely  to  offer  a  gratuitous  affront 
to  the  Frencb  Government,  or  were  they  conscioas  of 


France  contre  le  Portugal  579 

Ihe  justice  of  the  .Deinauds  and  of  theîr  own  ioabilily  1830 
to  make  any  sufficient  reply   to  them,    and   did   they 
seek  merely  to  gain  time,   trusting  to  unforeseen  acci- 
dents for  an  escape  from  the  necessity  of  affording  the 
satisfaction  which  was  due? 

It^  was  obvions  that  France  could  not  allow  the 
matter  to  rest  therci  and  a  Government  endued  with 
the  smallelt  degree  of  foresight  must  hâve,  expected 
that,  as  soon  as  M.  Cassas's  departure  from  Lisbon 
should  be  known  in  France ,  measures  would  imme- 
diately  be  taketi  to  cepeat  in  more  peremptory  terms, 
and  with  menace,  in  the  eyent  of  refusai,  the  Demanda 
which  had  been  made  through  hlm. 

This  accordingly  happened:  a  French  Naval  Force 
arrived  off  theTagus;  theDemands  were  repeated,  and 
reprîsak  announced  within  a  specified  number  of  hours, 
if  satisfaction  were  not  afforded.  What  tvas  the  coq* 
duct  of  the  Portuguese  Government  upon  th^s?  Did 
they  agrée  to  the  Demands,  or  did  they  giv6  an  An- 
swer  )U8tifying  their  refusai?  Neither:  —  They  con» 
tented  themselves  with  sayîng,  that  they  had  referred 
the  matler  to  their -Allies,  without  knowing  whether 
the  Governments  whom  they  so  described,  would  or 
would  not  consent  to  undertake  the  Médiation;  and 
upon  this  vague  aud  indefinite  reply,-  they  expected 
that  tke  French  Naval  Commander  would  disobey  the 
Orders  with  which  he  had  sailed. 

If  the  Oovemment  of  Portugal  had  felt  that  they 
had  anv  )ust  reasons  to  give  for  declining  to  comply 
with  the  Demands  of  France,  and  if  their  only*reason 
for  not  replying  to  M.  Cassas  was  bis  want  of  a  pro- 
per  diplomatie  character,  would  they  not  immediately 
upon  bis  departure  from  Lisbon  bave  sent  some  Agent 
to  Paris,  to  afiford  the  necessary  explanations,  or  would 
they  not  bave  offered  those  explanations  through  the 
Spanish  Minister  .at  Paris  —  Spain ,  at  least,  having 
acknowledged  Dom  Miguel?  —  •  But  if  any  reasons, 
which  are  not  apparent,  prevented  the  Portuguese  Go- 
vernment from  pursuing  either  of  thèse  courses,  why 
did  they  not-,  when  the  French  Naval  Force  arrived 
off  the  Tagiis ,  then  tender  to  the  French  Government, 
through  the  Commanding  OfGcer  of  the  Squadron,  that 
satisfaction  which  they  felt  to  be  due,  and  ofler  expia- 

Oo2 


580        jicies  relatifs  aux  griefs  de  la 

1830  nations    if  they  had   any  to  give ,   to   sliew  that  more 
was  demanded  of  them  than  strict  justice  required? 

Tlie  Portuguese  Government  ought  lo  be  inade  aware, 
if  it  is  not*8o  already,  that  the  Govecnment  of  France  ' 
will  not  content  itself  with  the  reprisais  already  made, 
and  that  if  the  Government  of  Portugal  do  not  imme- 
dtately  give  satisfaction,  measures  of  more  vigôrous 
hostilîty  are  in  contemplation  and  will  speedily  be  put 
in  force.   • 

His  Majesty's  Government  are  perfectiy  aware  off 
ail  the  obligations  towards  Portugal  imposed  upon  them 
by  the  Treatîes  which  subsist  bet^Qen  the  two  Coun- 
trieSs  —  Treaties  which  are  not  abrogated  or  suspen- 
ded  by  the  présent  disconttniiauce  of  diplomatie  rela- 
tions between  the  two  Governments,  or  by  the  circum- 
stance  that  the  Person,  in  whose  name  the  Govern- 
ment of  Portugal  is  now  administered ,  is  not  recogni* 
zed  by  the  King  of  England. 

But  His  Majesty's  Government  do  not  admit,  that 
the  true  meaning  of  those  Treaties  can  compel  them, 
blindly  to  take  up  any  quarrel  into  which  a  Portuguese 
Administration  m ay,  in  its  infatuation,  plunge  its  Coun- 
try,  or  to  défend  that  Administration,  right  or  wrong, 
against  ail  whom  it  may  choose  to  injure  or  affiront* 
His  Majesty's  Government  take  a  deep  interest  in  the 
welfare  of  Portugal ,  and  w'ould  sincerely  lamenf  an^ 
misfortune  which  might  befal  that  Country.  But  if 
those  who  now  govern  Portugal,  despisîng  ail  consi- 
dérations of  ordinary  prudence,  and  neglecting  and  re^ 
)ecting  the  counsels  which  may  be  given  them,  rush 
without  |ust  grounds  into  a  Contest,  with  a  Power 
wilh  which  they  are  utterly  unable  to  cope ,  upon 
those  Persons  must  lie  the  heavy  responsibiiity  off  ail 
the  calamities  which  may  ensue. 

Y,ou  are  therefore  instructed  immediately  to  go  to 
M.  de  Santarem,  to  represent  to  him  ail  llie  foregoing 
consrderations ,  and  to  state  to  him  that  His  Majesty*a 
Government  earneslly  counsel  .the  Government  of  Por* 
tugal  to  lose  not  a  single  day  in  giving  just  satisfaction 
to  France ,  and  to  assure  him  that  every  hour'a  delay 
in  doing  so  exposes  Portugal  to  increasing  danger. 

His  Majesty's  Government  hâve  no  hésitation  in  ad- 
visiog  the  immédiate  libération  of  M.  M.  Bonhomme 
and  Sauvinet,      YVitb  respect   to   the   former,   doubla 


France  contre  le  Portugal.  581 

are  entertained  of  tbe  snfficiency  of  tlie  proof  upon  1830 
which  his  Sentence  ^was  foiinded,  and  he  faae  alread/ 
undergone  part  of  the  punîshment  awarded.  Wilh  re- 
spect to  the  second,  the  treatnient  which  he  has  suiFe- 
red  bas  been ,  as  far  as  His  Majeçty's  Goveràment  are 
inforined,  arbitrary,  unjust,  and  cruel. 

His  Majesty^s  Goyernment  cannot  form  an  opinion 
as  to  tbe  amount  of  compensation  claimed  for  thèse 
two  Individuals,  but  they  recommend  the  Portuguese 
Governraent  to  do  whatever  oiay  be  just  upon  that  point. 

The  compensation  claimed  for  other  Persons  is  a 
matter,  vrith  respect  to  which  His  Majesty's  Govern- 
ment hâte  no  means  of  forming  an  opinion,  but  jtidg- 
ing  of  this  question  from  what  they  know  of  the 
course  pursued  by  the  Portuguese  Government  in  other 
Cases  y  they  think  it  highly  probable  that  the  compen- 
sation claimed  is  justly  due. 

With  respect  to  the  removal  of  tbe  Judges  who 
condemned  M.  Bonhomme,  His  Majesty's  Government 
hâve  not  a  sufficien^ly  accurate  knov?ledge  of  the  par- 
ticulars  of  the  Case  to  vrarrant  them  in  pronounciug 
an  opinion  ;  but  they  bave  to  observe,  that,  if  the  Por- 
tuguese Government  possess  the  power  of  removing 
Judges,  and  bave  exercised  that  power  in  political  Ca- 
ses when  they  bave  disapproved  the  Judgments  pro- 
Dounced,  they  bave  at  least  tben^selves  afforded  a  pré- 
cèdent for  thedemand  now  made  upon  them  by  France. 

The  privilège  claimed  for  French  Subjects  in  Por- 
tugal, oF  being  protected  by  Judges  Conservâtor  ofthose 
Nations  who  bave  such  Judges,  is  a  privilège  enjoyed 
by  tbe  French  under  an  Alvad[  of  the  King  of  Portu- 
gal >  as  far  back  as  1685,  and  the  récent  treatment  of 
French  Subjects  in  Portugal  seems  sufficiently  to  prove 
tbe  importance  of  that  protection. 

His  Majesty's  Government  do  not  know  whether 
this  privilège  was  renewed  at  the  termination  of  the 
last  War  bekween  France  and  Portugal,  and  whether 
it  bas  been  practically  enjoyed  by  French  Subjects  in 
Portugal  during  the  last  16  years.  If  it  bas  been  so 
enjoyed,  the  French  Government  seem  entitled  to  de- 
niand  ils  strict  observance.  If,  on  the  other  hand,  thé 
privilège  bas  expired ,  and  bas  ceased  to  exist,  Hîs  Ma- 
esty's  Government  cannot  but  recommend  that  it  should 


582         Actes  relatifs  aux  griefs  de  la 

1810  be  renewed  by  a  fresh  Order  from  thé  Portuguese  Go- 
vernmenl. 

Upoa  thèse  Demanda,  therefore,  His  Majesty^a  Oo- 
vernment  earneally  coiinael  the  Govemment  of  Portu- 
gal to  givei  without  delay,  that  satisfaction  which  may 
ju'stly  be  due  to  France. 

You  wiii  be  carefuli  in  making  this  Commiiuica* 
tion,  to  say  and  do  nothing  which  shall  imply  anpr 
approach  to  a  récognition  of  Dom  Miguel  by  the  Bn* , 

tish  Government. 

*  Palmeastov. 

IV. 

I^ote   du  Vicomte  dAaseca  au  Vicomte  de  Pal- 

merston. 

M*  le  Vicomte I  Londres ^  C€  98  Juin,  ISSI. 

J*ai  l'honneur  d'accuser  la  réception  de  la  Lettre  de 
Votre  Excellence  en  date  du  18  de  ce  mois,  en'r^ 
ponse  à  celle  que  j'ai  eu  Thonneur  de  lui  adresser  le 
7  du  courant ,  dans  laquelle  j'insistais  sur  l'objet  des 
deux  autres  que  favais  eu  l'honneur  de  lui  adresser 
en  date  du  1er  Juin  et  4  Mai. 

Vous  me  permettrez  d'entrer  en  quelques  d^^aib 
sur  l'obiet  de  Votre  Dépêche  à  Mr.  Hoppner,  Consul- 
général  de  la  Grande-Bretagne  en  Portugal,  pour  être 
prësentëe  à  mon  Gouvernement.  Ayant  é\é  l'organe 
dont  le  Gouvernement  Portugais  s'est  servi  pour  faire 
connaître  les  circonstances  qui  ont  précéii  et  accom- 
,  pagnë  les  différends  entre  lui  et  le  Gouvernement  Fran- 
çais, fe  crains  que  quelque  faute  ^'explication  de  ma 
part  ait  pu  laisser  introduire  quelque  erreur  dans  la 
manière  de  voir  la  question ,  qui  puisse  fsire  attribuer 
à  mon  Gouvernement  quelqu'autre  but,  qui  ne  soit  ce-. 
lui  qu'il  s'est  proposé,  de  conserver  la  dignité  d'un 
Gouvernement  indépendant,  de  suivre  les  Lois  du  Pays, 
et  de  se  conformer  à  ses  anciens  usages,  en  s'adressant 
au  Gouvernement  de  Sa  Majesté  Britannique  comme 
à  son  ancien  et  fidèle  AUié  dans  des  drconstancea  aassi 
difficiles. 

Votre  Excellence  conseille  mon  Gouvernement  d'ac- 
céder aux  justes  et  raisonnables  demandes  de  la  France. 
Je  n'aurais  qu'à  répéter  ce  que  j'ai  eu  l'honneur  de 
dire,  d'après  les  Instructions  que  j'ai  reçues,  que  mon 
Gouvernement  est  prêt  à  faire ,    dans   ce   cas  comme 


France  contre  le  Portugal.  583 

dans  tou8*le8  autres^   (oui  ce  qui  est  juste  et  raisonna-  18S0 
ble,  et  que   c^est  sur  cette  base  que   j'ai   demande  la 
mëdiation  du  Gouvernement  de  Sa  Majestë  Britannique. 

Je'  me  permettrai  d'observer  à  Votre  Excellence, 
quant  à  la  charge  faite  à  mon  Gouvernement  i  d*avoir 
choisi  le  moment  oii  M.  Cassas  a  prëseulë  ses  aman- 
des de  la  part  de  son  Gouvernement,  pour  lui  décla- 
rer quUl  n'était  pas  compétent  pour  traiter  des  affaires 
diplomatiques  9  que  cet  Agent  n'av.ait  jamais  traite  que 
des  affaires  consulaires  jusqu'au  mois  de  Février  de 
cette  année  y  où  il  a  proteste  contre  la  création  d'une 
Commission  à  Lisbonne.  Cet  acte  ne  lui  a  pas  été  ad- 
mis; le  Ministre  des  Affaires  Etrangères  lui  a  renvoyé 
sa  Lettre'..  C'est  donc  dans  toutes  les  occasions  où  il 
a  voulu  s*écarter  de  ses  fonctions  consulaire^ ,  quo  le 
Gouvernement  n'a  pas  reçu  ses  Communications.  M. 
Cassas  aurait  voulu  se  placer  sur  le  même  pied  que  le 
Consul  Britannique  I  sans  faire  la  part  de  la  différence 
de  la'  position  des  deux  Gouvernetnens  envers  le  Por- 
tugal,  et  même  de  la  position  personnelle  du  Consul 
Britannique. 

Quant  à  la  supposition  de  ce  que  le  Gouvernement 
Portugais  a  voulu  se  servir  de  cette  occasion  pour  se 
faire  reconnaître  par  le  Gouvernement  Français,  j'obser- 
verai qu'aucun  antécédent  ne  peut  fieiire  croire  Texistence 
d'une  telle  intention.  Le  Gouvernement  n'a  fait^  aucune 
démardlm  qui  pût  l'annoncer;  et  les  deux  Pays  se  trou- 
vent sous  ce  rapport  dans  la  même  position.  D'ailleurs 
le  Gouvernement  Portugais  n'ignorait  pas  que  le  Gou- 
vernement Français  pouvoit  employer  des  moyens  pour 
obtenir  des  explications  sur  ses  griefs,  sans  que  ces 
moyens  comportassent  la  reconnaissance  du  Gouverne- 
ment Portugais. 

L'envoi  d'un  Agent  à  Paris  ne  paraissait  pas  le  plus 
convenable  9  puisque  si  cet  Agent  ne  serais  pas  reçu^ 
les  complications  et  les  difficultés  ne  feraient  qu'augmen-  * 
ter.  Mon  Gouvernement  donc,  en  s'adressant  au  Gou- 
vernemens  de  Sa  Majesté  Britannique  et  de  Sa  Majé-  * 
sté  Catholique,  a  adopté  la  voie  la  plus  honorable  et 
la  plus  digne  pour  la  France,  et  pour  le  Portugal,  et 
que  l'exemple  en  de  pareils  cas  l'autorisait  \  suivre. 

La  réponse  que  le  Gouvernement  Portugais  a  don- 
née au  Commandant  de  l'Escadre  Française  ne  peut 
être  regardée  que  comme  un  moyen  très  sage  pour  tft- 


584        jictes  relatifs  aux  griefs  de  la 

1830  Aier  dMvIter  les  hostilités  dont  il  ^toit  menace.  €>e 
Commandant  n'étant  pas  autorise  d^entrer  en  négocia- 
tion,  toute  réponse  qui  ne  serait  pas  une  concession 
totale  à  ses  demandes  n'aurait  pas  ëvitë  ces  mêmes  ré- 
sultats; «t  en  outre,  le. Gouvernement  de  8a  Majesté 
Très  ridèle,  ayant  lieu  d'espërer  la  ttiëdiation  du  Gou- 
vernement de  8a  Majesté  Britannique  qu'il  avait  de- 
mandée y  aurait  manque  aux  ëgards  qui  sont  dûs  à  son 
Allie,  s*il  avait  pris  une  détermination  quelconque,  qui 
d'ailleurs  pourrait  se  trouver  en  opposition  avec  celles 
que  ses  Alliés  auraient  peut-être  adoptées. 

Le  Gouvernement  de  Sa  Nfijesté  Tris  Fidèle  voit 
toujours  avec  plaisir  répéter  et  confirmer  Texistence  des 
Traités ,  qui  le  lient  avec  le  Gouvernement  de  Sa  Ma- 
jesté Britannique;  -*  Traités  dont  votre  Excellence  con- 
naît bien  la  nature  obligatoire,  et  tout-à-fait  particu- 
lière. Les  Engagemens  formels  du  Gouvernement  de 
Sa  Majesté  Britannique  ne  peuvent  trouver  une  excep- 
tion dans  les  circonstances  actuelles.  Le  Gouvernement 
Portugais  n'est  pas  Tagresseur  dans  la  guerre  qui  pa- 
rait le  menacer  d'après  l'attitude  de  la  France.  Il  n*a 
pas  attaqué  le  Territoire  Français,  ni  son  Gouverne- 
ment, soit  directement,  soit  dans  la  personne  de  ses 
Réprésentans.  Les  Propriétés  Françaises  ont  été  respec- 
tées. Il  n'y  a  point  eu  d'infraction  de  Traités,  puis- 
qu'il n'en  existe  pas  entre  les  deux  Nations.     ^  . 

Quel  est  donc  le  juste  motif  que  le  Portugal  a  donné 
pour  provoquer  ces  hostilités  ?  Et  ce  motif  est-il  telle- 
ment clair,  qu'il  puisse  dispenser  son  AllKé  de  l'assi- 
stance qu'il  reconnaît  lui  devoir?  Le  Gouvernement 
ne  se  trouve  dans  aucun  des  cas,  qui  pourraient  qua- 
lifier une  guerre  injuste  de  sa  part.  Tout  son  tort  est 
d'avoir  puni  deux  François,  dont  l'un  naturalisé  en 
Portugal,  tous  les  deux  jugés  selon  les  formes  requises 
par  les  lois  et  usages  du  Pays. 

Votre  Excellence  conviendra  sans  doute,  que  dans 
les  Traités  qui  existent  entre  le  Portugal  et  la  Grande- 
Bretagne  ,  le  plus  grand  intérêt  dans  la  partie  commer- 
ciale revient  à  l'Angleterre  ;  que  le  Portugal  fait  des  sa- 
crifices en  accordant  des  privilèges  si  extraordinaires, 
et  peut-être  sans  exemple,  ddnt  jouissent  les  Su  jets  Bri- 
tanniques, et  que  s'il  ne  lui  en  revient  pas  en  retour 
d'avoir  des  secours  dans  des  circonstances  aussi   criti- 


France  contre  le  Portugal  585 

ques,  on  serait. tente  de  cnoire  que  ces  Traités  ne  son^l880 
qii\)nëreiix  au  Pays. 

Vous  n'ignorez  pas,  M.  le  Vicomte,  que  la  France, 
de  tout  temps I    quel  que' soit  son  Gouvernement,   con- 
voitise les  avantages  que  l'Angleterre- retire  de  sesTrai-  ' 
t^s  avec  le  Portugal,  et  qu'elle  ne  négligera  pas  iucuo 
moyen  qui  puisse  l'approcher  de  ce  but. 

Quoique  je  ne  sois  pas  encore  autorise  par  mon 
Gouvernement  de  répondre  aux  conseils'^que  vous  lui 
donnez,  relativement  aux  moyens  de  satisfaire  aux  de» 
mandes  de  la  France,  Je  pourrai  cependant  vous  ob- 
server que  la  destitution  des  Juges,  qui  ont  prononce 
les  Sentences  de  Messieurs  Bonhomme  et  Sauvinet,  se- 
rait un  acte  injuste,  illégal,  et  attentoîre  à  l'autorité 
judiciaire,  qui,  dans  tout  pays,  quelle  que  soit  la  forme 
du  Gouvernement,  est  toujours  respectée.*  S'il  y  a  des 
antécédens  en  Portugal ,  comme  partou'l  ailleurs,  d'aVoir 
puni  des  Juges  pour  leurs  opinions  particulières,  ja- 
mais y  n'y  a  eu  d'exemple  de  les  avoir  punis  collecti- 
vement pour  avoir,  comme  Tribunal  compétent^  jugé 
des  procès  qui  lui  ont  été  commis.  Le  principe  de  re- 
connaître l'autorité  des  décisions  dans  de  pareils  cas, 
est  consacré  par  tout  ce  qui  maintient  l'ordre  social. 

Pour  ce  qui  regarde  M.  Sauvinet,  il  a  été  nature* 
lise  Portugais,  et  il«  s'est  considéré  tel  jusqu'à  ce  que 
M.  Cassas  ait  voulu  annuller  sa  naturalisation ,'  se  sep- 
vant  de  la  raison  spécieuse  qu'il  avait  été  naturalisé 
pendant  le  Régime  Constitutionnel,  et  d'après  les  Lois 
que  ce  Régime  établit  sur  cet  objet.  Quoique  cette  Loi, 
avec  les  autres  du  même  temps,  ait  été  aboli,  le  Décret 
du  Roi  qui  les  a  abolies,  ne  pouvait  pas  avoir  un  ef- 
fet rétrograde,  et  il  y  est  en  outre  bien  spécifié,  que 
tous  les. actes  et  contrats  particuliers,  etc.  qui  avaient 
été  faits  d'après  les  Lois  qu'on  abrogait,  restaient  eit 
vigueur.  Et  bien  que  sa  condamnation,  même  comme 
étranger,  par  un  Tribunal  compétent,  soit  une  justifi- 
cation suffisante  pour  mon  Gouverneihent,  je  cite  ce 
fait  pour  prouver  la  mauvaise  foi  de  M.  Cassas. 

J'ai  eu  l'honneur  de  répéter  à  votre  Excellence,  qu'il 
n'existe  pas  de  Traités  entre  le  Portugal  et  la  France; 
qu'ils  ont  cessé  d'exister  depuis  l'invasion  de  Portugal 
par  les  Français  ;  et  que  tout  autre  privilège  ou  con- 
cession était  comme  non  -  avenu  depuis  cet  événement. 
Le  privilège   d'un  Juge  Conservateur  est,  peut-être,   le 


586        Actes  relatif  H  aux*  g^'^fi  àe  la 

mOf>Iut  contraire  aux  intëréls  du  Pays,  et  ^  sa  dîgnilë; 
il  n'est  jamais  accordé  sans  une  réciprocité  d'avantage» 
et  c'est  Pobjet  d'une  négociation  ,  pas  d'une  exigence 
par  la  force  des  armes. 

Je  ne  puis  pas  m'empécher  de  dire  «à  vptre  Excel» 
lence,  qu'il  sera  très  pénible  pour  mon  Gouvernement 
de  ne  pas  trouver  dans  le  conseil  que  fui  donne  le  6ou« 
vernement  de  Sa  Majesté  Britannique,  le  moyen  de 
conserver  son.  honneur  et  sa  dignité  de  la  même  ma- 
nière que  plus  d'un  exemple  dans  son  histoire  l'autori- 
sait d'attendre.  Et  s'il  accède  aux  insinuations  de  son 
Allié,  en  accordant^  les  demandes  du  Gouvernement 
Français,  il  lui  restera  pour  se  défendre  des  accusations 
que  la  Nation  lui  fera  d'une  pareille  humiliation ,  le 
moyen  de  lui  faire  voir  qu'il  s'est  livré  complètement  à 
ce  même  Allié,  dont  l'honneur  et  la  loyauté  ont  de 
tout  temps  garanti  la  dignité,  l'indépendance,  et  l'hon- 
neur, du  Gouvernement  Portugais.'       Je  saisis,  etc. 

Vicoqite  d'Asseca.  ' 

V. 

Note   du    J/'icomte  cPAsseca   adressée  au  Vicomte 

de  Palmerston* 

M.  le  Vicomte,  Londre»^  et  88  Juin^  ISSt. 

Depuis  que  j'ai  eu  l'honneur  de  vous  écrire  j'ai  ac- 
quis la  connaissance,  par  des  Pièces  Officielles,  des 
transactions  diplomatiques  entre  le  Portugal  et  la  France, 
qui  se  sont  suivies  au  Traité  de  la  Paix  Générale  avec 
la  France  en  1814,  dans  lequel,  par  un  des  Articles 
Additionnels,  il  a  été  déclaré  que  les  Traités  antérieurs 
entre  le  Portugal  et  la  France  seraient  considérés  Ik 
l'avenir  comme  non  existans  ;  et  à  l'occasion  d'une  Con- 
vention signée  par  le  Prince  de  Bénévent  et  le  Comte 
de  Palmelia,  le  Prince  a  prétendu  le  rétablissement  du 
privilège  du  Juge  Conservateur  pour  les  Négocians  Fran- 
çais, et  le  Comte  de  Palmelia  a  décliné,  en  disant  que 
tous  les  Traités  antérieurs  ayant  été  annullés,  cette  pré- 
tention ne  pourrait  être  traitée  que  comme  l'objet  d'une 
nouvelle  négociation,  pour  laquelle  il  n'était>tes  autorise. 

Si  l'on  peut  juger  de  la  justice  des  autres  préten- 
tions actuelles  du  Gouvernement  Français  par  celle-ci, 
jamais  le  Gouvernement  Portugais  n'a  été  plus  en  droit 
d'attendre  l'assistance   du  Gouvernement   de  Sa  Majesté 


France  contre  le  PortugaL  5&7 

Britannique ,   diaprés  les  engagemens  précis  des  Traitas  1880 
qui  lient  les  deux  Pays. 

J'ai  l'honneur  de-  répéter  à  votre  Excellence ,  que  je 
ne  pourrai  pas  répondre  de  la  décision  de  mon  Goo- 
vemement  sur  les  prëtenrions  de  la  France,  mais  )e 
pourrai  cependant  assurer  à  votre  Excellence,  que  si 
mon  Gouvernement  j  accède,  ce  ne  sera  que  par  dtf^ 
fërence  et  par  une  parfaite  confiance  dans  le  Gouver- 
nement de  Sa  Majestë  Britannique,  espërant  de  lui  Tap» 
put  moral  dont  il  a  besoin  dans  la  pdbitiott  difficile  où 
il  se  trouvera  vis-à-vis  la  Nation  Portugaise  par  un  pa- 
reil acquiescement.  Agrées,  etG« 

Vicomte  d'Assbca. 

Lettre  adressée  à  M»  Hoppnerj   Coneul^général  de 
la  Grande-Bretagne  h  Liahone  par  V Amiral  fran^ 

çaia  Rouêêin. 

Monsieur  le  Consul,  Soffreo,  devant  le  Tage^  8  Juillet^  18SI. 

Mon  arrivée  devant  le  Tage  avec  une  Escadre  Fran- 
çaise a  pour  ob|et  de  demander  au  Gouvernement  Por- 
tugais des  réparations  pour  les  dommages  causés'  par 
lui  à  plusieurs  Citoyens  Français. 

J'espère  encore  que,  cédant  à  des  sentimens  d'équité 
qu'honorent  les  Nations  dans  leurs  rapports  réciproques, 
ces  réparations  seront  accordées ,  et  que  le  présent  dé- 
bat pourra  se  terminer  promptement. 

Mais  s'il  n'en  était  pas  ainsi,  une  rupture  se  trou- 
vant déclarée  de  fait  centre  la  France  et  le  Portugal,  je 
crois  de  mon  devoir  de  vous  engager,  Monsieur  le 
Consul,  à  en  prévenir  M.  M.  vos  Compatriotes^  afin 
qu'ils  prennent  les  précautions  nécessaires  pour  éviter 
les  effets  d'une  guerre  qui  doit  leur  rester  étrangère. 

Recevez,  Monsieur  le  Consul,  etc. 

Le  Contre^Amiral  Commandant  en  Chef 
DEscadre  Française  devant  le  Tage, 

Mons»  le  Consul  Anglais.  Baron  Roussnr. 

'  P.  8.-  J'ai  l'honne^ir  de  prier  Monsieur  le  Consul 
de  vouloir  bien  faire  remettre  les  Lettres  ci -jointes  \ 
M.  M.  ses  Collègues  à  Lisbonne. 

Le  Cre.  AiunAt. 


588       Actes  relatifs  aux  griefs  de  la 

18W  vn. 

Note  du  Vicomte  d^Asaeca   adressée  au  Vicomte 

de  Palmerston. 

Mon8ieur  le  Vicomte,  Londres^  ce  9  Juillet^  mi^ 

J'ai  reçu  de  mon  Gouvernement  la  confirmation  de 
deux  faits  pratiqués  par  PEscadre  Française  que  }e 
m'empresse  de  porter  à  la  connaissance  de  Votre  Ex- 
lîellence ,  espérant  qu'ils  mériteront  son  attention ,  en 
lui  faisant,  connsflttre  que  les  intentions  du  Gouverne- 
ment Français  ne  paraissent  pas  uniquement  de  faire 
des  représaiUeSi  comme  ses  déclarations  l'ont  fait  croire. 
Deux  bâtimens  de  l'Etat  ont  été  capturés,  la  Corvette, 
Urania  j  et  la  Gabarre ,  Oreste ,  les  Officiers  ont  été 
faits  prisonniersi  et  le  Drapeau  François  arboré  sur  les 
bfttimens. 

Cet  acte  d'hostilité,  qui  ne  peut  pas  être  regarda 
avec  indîiFérence  par  le  Gouvernement^  de  Sa  Majesté 
Britannique,  justifie  le  Gouvernement  Portugais  à  la 
face  de  toute  l'Europe,  et  le  place  dans  son  droit  en- 
vers son  fidèle  et  loyal  AIHé,  dont  la  justice  _et  l'hon- 
neur lui  garantissent  l'assistance  des  secours,  que  dé 
tout  temps  il  a  trouvé  pour  maintenir  sa  dignité  et  soa 
indépendance. 

Ayant  eu  l'honneur  de  traiter  de  cet  objet  derniè- 
rement dans  ma  Lettre  du  28  Juin  dernier,  il  est  inu 
tile  de  répéter  à  votre  Excellence  les.  raisons  qui  auto- 
risent mon  Gouvernement  à  espérer  cette  assistance  de 
son  Allié;  je  me  borne  à  référer  le  nouvel  incident  que 
je  viens  d'exposer,  en  osant  appeler  votre  attention  sur 
les  graves  et  immédiates  complications  qui  peuvent  8*e& 

suivre. 

Par  cette  occasion,  etc. 

Vicomte  d'âsseca. 

vra. 

Note  du   Vicomte  dAsaeca    au  Vicomte  de  Pal" 

meraton. 

4 

Monsieur  le  Vicomte,  Londres,  ce  23  Juillet^  1881. 

J'ai  l'honneur  de  transmettre  ci-jointe  à  Votre  Ex- 
cellence, par  ordre  de  mon  Gouvernement,  une  Copie 
de  l'Ecrit  que  M.  L'Amiral  Baron  Roussîn  ,  Comman- 
dant de  l'Escadre  J^rançaise  devant  le  Tage,   a  adressé 


France   contre  le  Portugal.  589 

l«  8  de  ce   mois  à  Son  Excellence  le  Vicomtede  San- 1810 
tareaiy   Ministre  des  AfEaires  Etrangères  de  Sa  Majesté 
'  Très  Fidèle* 

Après  les  actes  d'hostilité  non  provoques,  que  le 
Gouvernement  Français  n'a  cesse  dépuis  trois  mois  de 
commettre  contre  le  Pavillon  Portugais ,  en  saisissant 
indistinctement  9  à  titre  de  représailles  pour  des  préten-* 
dus  griefs,  en  forme  très  exagérés  mais  dans  le  fond 
très  futiles  et  très  douteux,  tous  nos  bâtimens  trouvés 
sur  mer,  qui  ne  pouvaient  se  défendre,  appartenans 
soit  è  l'Etat,  soit  à  la  Marine  Marchande:  après  ces 
représailles  réitérées ,  que  la  seule  manifestation  faite 
par  le  Portugal  de  vouloir  user  de  son  droit  pour  con- 
tester la  gravité  et  l'existence  réelle  des  torts  avancés 
contre  lui  ne  pouvait  justifier ,  et  que  ne  pouvait  noa 
plus  justifier  la  répanse  adressée  à  M.  Le  Capitaine  de 
Vaisseau,  De  Rabaudy,  ou  le  Gouvernement  Portugais, 
témoignant  un  esprit  «de  vraie  conciliation  ,  et  plein  de 
confiance  dans  Timpartiel  jugement  de ,  l'Angleterre ,  en 
appelait  à  sa  médiation  bienveillante ,  cas  prévu  spécia* 
lement  par  les  Traités  existans  entre  les  deux  Pays  ; 
après  que  le  Gouvernement  Portugais,  loin  de  vouloir 
donner  à  la  France  aucun  nouveau  sujet  de  plainte  ni 
de  provocation ,  et  bien  loin  encore  de  se,  refuser  à 
lui  faire  les  réparations  que  le  Gouvernement  de  Sa 
Majesté  Britannique  aurait  trouvé  justes  et  raisonnables, 
et  par  conséquent  compatibles  avec  l'indépendance  et 
l'honneur  du  Portugal,  s'était  montré  prêt  à  traiter  et  ' 
à  tout  arranger  par  l'entremise  de  TAngleterre,  dont 
l'avais  d'avance  réclamé  instamment  et  itérativement  les 
bons  offices,  dans  les  entretiens  que  Votre  Excellence 
avait^  bien  voulu  m'accorder ,  et  ensuite  dans  les  Com« 
uiunications  par  écrit  que  je  vous  ai  adressées,  M.  Le 
Vicomte,  en  vertu  des  injonctions  positives  de  Cour: 
après  toutes  ces  circonstances,  le  Gouvernement  Portu-  ^ 
gais  ne  pouvait  certainement  pas  s'attendre  aux.  nouvel- 
les demandes  de  la  France,  articulées  dans  l'intimation 
de  M.  Le  Baron  Roussin ,  plus  dures  et  péremtoircis, 
plus  étendues  et  impérieuses,  et  encore  beaucoup  plus 
humiliantes  pour  le  Portugal  que  les  réclamations  anté*  . 
rieures,  et  que  le  dernier  paragraphe  de  la  lettre  de 
l'Amiral,  appuyée  sur  la  force  menaçante  qu'il  com- 
mande, rendent  infiniment  plus  graves. 

Le  Gouvernement  Portugais,   mû  néanmoins. par  le 


590'       j^ctes  relatif  s  aux  griefs  de  la 

1880  d^^  1^  plus  sincère  et  le  plus  vif  de  concourir  pour 
sa  part  a  mettre  un  terme  conciliant  à  ces  contestations, 
n'a  pas  hësitë  a  faire  au  susdit  AiAiral  la  réponse,  dont 
Votre  Excellence  trouvera  ci-jointe  copie  du  texte  ori- 
ginal avec  la  Traduction  Française.  Votre  ^Excellence 
y  verra  que  le  Portugal,  quoique  cruellement  vexe,  et 
rëduit  par  l'imminence  du  danger  à  Textrëmittf  de  son- 
ger  à  sa  légitime  défense  en  cas  d'aggression  de  PEsca- 
dre  Française,  a  fait  preuve  en  cette  occasion,  de  sa- 
gesse, de  modération,  et  de  son  respect  même  pour  la 
France,  et  s'est  surtout  montre  fidèle  aux  principes  et 
aux  engagemens  solennels  qui  lient  le  Portugal  à  PAn- 
gleterre,  en  adhérant  avec  empressement  aux  insinua- 
tions et  aux  conseils  ,  qui  sont  explicitement^  énonces 
dans  rOfGce  que  votre  Excellence  voulut  bien  m'adres- 
.  ser,  en  date  18  du  mois  dernier,  par  la  mise  en  li- 
berté des  deux  Français  détenus  è  Lisbonne,  et  par  la 
prompte  disposition  de  Sa  Majesté  Très  Fidèle  à  se 
prêter ,  sur  les  autres  points ,  à  faire  tout  ce  qui  soit 
juste  et.  raisonnable  y  d'après  l'indication  de  Votre  Ex- 
cellence consignée  dans  l'Office  susdit,  en  traitant  avec 
le  Gouvernement  Français  par  l'organe  de  M.  l'Ambas- 
sadeur d'Espagne  è  Paris. 

U  est  è  espérer.  M»  Le  Vicomte,  que  l'Amiral  Fran- 
çais aura  reconnu,  dans  la  réponse  de  ma  Cour,  les 
vues  conciliantes  et  amicales  dont  elle  est  animée ,  et 
quil  n'aura  pas  poussé  plus  en  avant  ni  ses  menaces 
ni  ses  hostilités  contre  notre  Territoire,  et  de  même 
j'ose  croire  que  son  Gouvernement  ne  se  refusera  pas, 
moyennant  vos  bons  qffices,  qu'en  acquit  de  mon  de- 
voir je  sollicite  de  nouveau  et  d'une  manière  pressante, 
è  consentir  è  l'arrangement  de  nos  différends  d'après 
les  principes  de  droit  et  d'équité  établis  dans  votre  Of- 
fice susmentionné  du  18  Juin,  qui  pourraient  servir  de 
^  base,  pour  concilier  honorablement  les  points  en  con- 
testation. 

Cependant,  si.  par  malheur  il  en  advenait  autrement; 
si  le  Gouvernement  Français  rejetait  nos  voeux  conci- 
lians  et  nos  dispositions  à  le  satisfaire  en  tout  ce  qui 
est  juste  et  raisonnable,  et  qui  ne  compromettrait  pas 
notre  honneur;  et  enfin  s'il  persistait  è  nous  faire  la 
guerre  à  ou^ance,  dont  son  Amiral  nous  menace;  le 
Portugal,  exposé  aux  calamités  de  l^ggression  la  plus 
injuste,   comme  la  plus  tyrannique,  d'un  ennemi  puis- 


Pranee  contre  le  Portugal.  591 

sanly  serait  en  plein  droil,  et  8*einp):e88erait  d*aYoir  re-  ]830 
cours  à  son  intime  et  plus  fidèle  Allié,  et  d'en  requé- 
rir* l'assistance ,  en  ^ertu  des  Stipulations  formelles  et 
réciproquement  obligatoires,  de  ces  mêmes  Traitési  dont 
PAngleterre  vient  à  peine  d'exiger  et  d'obtenir  elle- 
même  l'entière  ei^cution  des  conditions  à  son  avantage, 
et  qu'elle  a  solennellement  déclarés  être  en  toute  force 
et  vigueur,  sans  qu'aucune  circonstance  relativement  à 
l'ordre  actuellement  établi  en  Portugal  soit  de  nature  à 
délier  Sa  Majesté  Britannique  des  obligations  précises 
envers  le  susdit  Royaume,  que  la  Grande-Bretagne  s'est 
imposée  elle-même  par  ces  Traités.  Ainsi  le  Portugal 
apprendrait  encore  a  connottre  par  une  heureuse  ex- 
périence, ce  que  valent  la  foi  et  les  garanties  de  li|  Na- 
tion Anglaise  depuis  tant  de  siècles  engagées  en  sa  faveur. 

Je  profite  de  cette  occasion ,  etc. 
yiscount  Palmeraton,  Vicomte  i^^Assbca. 

{Encloauré)  —  Lettre  de  Pjimiral  français  Roua^ 
ain  au  Vicomte  de  Santarem* 

Devant   le  Tage,  à  bord  du  Vaiaaeau   le  Suffren. 

M.  le  Vicomte,  Le  8  Juillet^  1831. 

Les  réclamations  réitérées  de  M.  le  Consul  de  France» 
et  la  Note  remise  le  16  Mai  à  votre  Excellence  par  M. 
le  Capitaine  de  Vaisseau,  De  Rabaudy,  on^dû  lui  ex-' 
pliquer  suffisamment  les  motifs  qui  m'amènent  devant  > 
Lisbonne.  Et  de  plus,  le  refus  qui  a  été  fait  de  les 
accorder  ayant  mis  le  Gouvernement  Français  dans  la 
nécessité  de  les  appuyer  par  un  armement  dispendieux, 
l'ai  Tordre  d'ajouter  a  ces  premières  réclamations ,  les 
demandes  suivantes: 

1^.  La  destitution  du  Chef  de  la  Police  du  Royaume. 
2^.  L'aïAulation  de  tous  les  jugemens  prononcés  contre 
des  Français  pour  des  motifs  politiques.'  3^.  800,000 
francs,  pour  indemniser  le  Gouvernement  Français  des  « 
frais  de  l'Expédition,  que  le  refus  du  Gouvernement 
Portugais  d'adhérer  à  nos  premières  demandes,  a  rendu 
nécessaire.  4^.  L'insertion  dans  la  Gazette  Officielle  des 
demandes  de  la  France  et  de  leur  acceptation  par  le 
Gouvernement  Portugais,  et  l'affiche  de  ces  mêmes  faitTi 
dans  les  rues  où  le  Sieur  Bonhomme  a  été  ignomineu- 
sement  promené.  Telles  sont,  M.  le  Vicomte,  les  ré- 
parations que  )e  sub  chargé  d'ei^ger  du  Gouvernement 
Portugais*     Si  votre  Excellence  me  fait  immédiatement 


592        Acies  retùtifs  aux  griefs  de  la 

18S0  connaître  qu'il  est  disposé  à  traiter  sur  ces  bases ,  et 
que  mon  Escadre  sera  reçue  dans  les  dispositions  pa- 
cifiquesy  le  présent  débat  peut  se  terminer  sur-le«cbamp. 
Dans  le  cas  contraire ,  la  Guerre  se  trouvant  déclarée 
de  fait  entre  la  France  et  le  Portugal,  toutes  les  con- 
séquences .qu'elle  entraîne  peuvent  être  prévues.  Je 
prie  votre  Excellence  de  ne  pas  différer  sa  réponse  de 
plus  de  24  heures^  et  de  recevoir ,  etc. 

Baron  Roussur. 

IX. 

Convention  entre  V Amiral  français  et  le  P.lénipo^ 
tentiaire  du  Portugal  ^  en  date  de  Lisbone,  le  14 

Juillet  1831. 

Le  14  Juillet,  1831,  se  sont  réunis  à  bord  ^a  Vais- 
seau le.  Suffren,  mouillé  dans  le  Tage  devant  Lisbonne  : 
M.  Castello  Branco,  etc.  etc.  porteur  des  Pleins  Pou- 
voirs de  M.  te  Yiconite  de  Santarem ,  Ministre  des  Af- 
faires Etrangères  du  Portugal,  d'une  part;  et  M.  le 
Contre-Amiral  Baron  Iloussin,  etc.  etc.  autorisé  par  le 
Gouvernement  Français,  d'autre  part;  lesquels  sont  con- 
venus d'adopter,  au  nom  dé  leurs  Gouvernemens  re- 
spectifs, les  Articles  suivans,  en  garantissant  sur  leur 
honneur  l'exécution  de  toutes  les  dispositions  qu'ils  xen- 
ferment  : 

Demandes  contenues  dans  la  Note  remise  par  M. 
le  Capitaine  de  f^aisseau.  De  Rabaudy,  le  16  Mai, 

1831. 

Articles  adoptés.  Articles  proposés» 

I.  La  mise  en  liberté  da 

Accordé   24  heures.     Il    Sr  Bonhomme,  et  Fannula- 

^         est  11  heures  du  matin.        tion,  par  un  acte  ^écial  Je 

Accordé  le  reste  de  l'Ar-    réhabilitation  de  la  Sentence 

,    ticle.  rendue  et  exécutée  contre 

lui,  au  mépris  des  protesta* 

fions   du  Consul  Français* 

IL  La  destitution ,  dans 

Accordé.  les  24  heures,    des   Juges 

qui  ont  prononcé  la  Sen- 
tence ,  et  la  publication  of- 
ficielle dans  le  même  délai 
de  l'acte  de  réhabilitation 
Accordé  dans  les  24  heu*    qui  l'aura  annulée. 


Frtmce  contre  le  Portugal. 


593 


l*es,  et  en  numéraire  re* 
mis  à  bord  le  Sujfren  sar 
un  reçu,« 


Accorde  )usqu'^  demain 
11  heures  du  matin,  rendu 
\  bord  le  Suffren. 


Accorde,  comme  au  pr^« 
cèdent  Article* 


Accordé,  comme  au  pré- 
cèdent Article. 


Accordé:  il  est  entendu 
que  la  légalité  de  la  récla- 
mation de  20,000  francs 
sera  prouvée  authentique- 
ment,  et  que  dans  aucun 
cas  elle  n'excédera  pas  les 
20,000  francs. 


Accordé,  pourvu  que  la 
totalité  de  cette  indemnité 
soit  préalablement  réglée  par 
les   deux  parties:  le  Gou- 

Nouvt  SuppUm^    Tome  III, 


.  III.    Une    indemnité    de  18B0 
20,000   francs  pour  le  Sr. 
Bonhomme. 

IV.  La  mise  en  liberté 
du  Sr.  Sauvinet,  condamné 
illégalement  ^  10  ans'  de 
déportation  en  Afrique,  en 
vertu  d'une  Sentence  dont 
les  termes  constatent  qu*-  . 
aucune  des  charges  élevées 
contre  hiîn'a  pu  être  prouvée. 

V.  Une  indemnité  de 
6,000  francs^  pour  le  Sieur 
Gamby  ;  une  autre  de  3,000 
francs  pour  le  Sieur  Du- 
pont, détenus  arbitraire- 
ment tous  deux  II  Lisbonne 
pendant  un  An,  et  expul- 
sés   du  Portugal  en  vertu 

d'une  Sentence  4pnl  il  ao 
résidte  aucune  charge  con- 
tre eux. 

VI.  Une  indemnité  de 
6,000  francs  précédemment 
réclamée  par  Monsieur  le 
Consul  de  France,  en  fa- 
veur du  Sieur  Dubois,,  gra- 
veur, pour  les  préjudices 
que  lui  a  causés  une  in- 
juste détention  dans  les  Pri- 
sons de  Lisbonne. 

VIL  Une  indemnité  en 
faveur  de  M.  Vallon,  qui  ' 
a  subi  dans  les  prisons  de 
Lisbonne  une  arrestation 
arbitraire  de  27  mois.  Cette 
indemnité  sera  de  20,000 
francs,  représentant  la  perte 
éprouvée  par  M«  Vallon  pen- 
dant son  absence. 

VIII.  Une  indemnité  de 
20,000  francs,  pour  les  Fran- 
çais restés  à  Lisbonne  après 
le  départ   du  Consul  pour 


5f94        Actes  relatifs  aux  griefs  de  la 


1880  Vernement  Portugais  atle* 
•te  que  les  Français  ont 
ëté  l'objet  de  ses  égards  de- 
puis le  dëpart  du  Consul^ 
assertion  qui  jusqu'ici  n'est 
pas  contestée  par  les  Fran- 
çais résidens  a.Lisbodne. 


France  9  et  qui  depuis  au- 
raient souffert  des  domma- 
ges sur  leurs  personnes  ou 
leurs  propriétés. 


lY.  L'assurance  de  la 
stricte  observation  ^  l'ave- 
nir du  privilège  d^s  Fran- 
ç^<  de  ne  pouvoir  être  ar- 
rêtés qu'en  vertu  d'un  or- 
dre du  Jugé  Conservateur 
des  Nations  privilégiées,  qui 

n'en  ont  pas  en  particulier* 

• 

Demandes  ajoutées  ^  .par  suite  du  refus  de  la  pre» 
mière  demande  ^   et   de  V Armement  qu*a  entraîné 

ce  refus. 


Cette  propositiop  est  ad- 
mise jusqu'à,  ce  que  les 
deux  Gouvernemens  s'en- 
tendent réciproquement  sur 
ce  point* 


Le  Chef  de  la  Police  du 
Royaume»  Il  l'époque  dont 
il  s'agit,  ayant  été  destitué 
précédemment  y  le  Décret 
qui  prononce  sa  destitution 
sera  produit  au  public. 

.  Accordé^  pour  ces  cau- 
ses, depuis  2  ans,  à  Lis* 
bonne  et  à  Porto. 

Accordé,  sau£  à  régler  à 
la  fin  de  ces  Articles  l'épo- 
que des  payemens. 


Accordé  :  M.  l'Amiral 
cède  la  disposition  relative 
aux   affiches,   à   condition 

3ue  les  autres   réparations 
émandées  \  la  France,  et 
accordées  par  le  Portugal, 


X.  La  destitution  du  Chef 
de  la  Police  du  Royaume 
dans  les  24  heures. 


XI.  L'annulation»  dans  le 
même  délais  de  tous  les  ju- 
gemens  portés  contre  des 
Français  pq^r  délits  poli- 
tiques. 

XII.  800,000  francs,  pour 
indemniser  le  Gouvernement 
Français  des  frais  de  l'Ex- 
pédition que  le  refus  du 
Gouvernement  Portugais, 
d'adhérer  à  nos  premières 
demandes,  a  rendu  oéçfis» 
saire. 

XIII.  L'insertion  dans  les 
24  heures,  dans  la  Gazette 
Officielle  de  Lisbonne,  des 
demandes  de  la  France,  et 
de  leur  acceptation  par  le 
Gouvernement  Portugais, 
et  l'affiche  de  ces  faits  dans 


France  contre  le  Portugal. 


595 


seront  publiées  dans  la  Ga- 
zelle Officielle. 


Le  GouTernement  Portu^ 
gais  assure  qu'aucune  de 
ces  causes  n'existe.  Tou- 
tefois il  s'engage  à  indem- 
niser le  Commerce  Fran- 
çais des  pertes  authentique* 
ment  reconnues ,  comme 
ëtant  Teffel  de  ces  causes. 


Pour  garantir,  l'ex^tion 
des  Articles  9  portant  inser- 
tion dans  la  Gazette  Offi- 
cielle de  Lisbonne  des  di- 
rers  annulations  qui  doi- 
Tent  y  être  portées,  60Exem- 
plaires  de  cette  Gazette  se- 
ront remis  à  M.  l'Amiral, 
et  avant  Pim  pression  la  mi- 
nute dont  il  s'agit  devra 
lui  être  adressée  :  cette  con- 
dition sera  exëcut^e  *dans 
les  24  heures  I  à  compter 
de  6  heures  du  soir  au- 
lourdhui  14  Juillet. 


Accorda. 


■les  rues  oit  le  Sr.  Bon- 
homme- a  éié  ignomineuse- 
ment  promena. 

XIV.  Le  Gouvernement 
Portugais  garantit  le  paie- 
ment d'une  somme»  qui  sera 
déterminée  contradictoire- 
ment  entre  les  deux  Par- 
ties, et  sur  Pièces  authen* 
tiques,  pour  imdemniser  le 
commerce  Français  des  dom- 
mages qui  pourraient  lui 
avoir  éxé  ca^isës,  soit  par 
des  Corsaires  ou  Lettres 
de  Marque,  sous  Pavillon 
Portugais,  soit  pai*  l'aug- 
mentation des  primes  d'as- 
surances maritimes  résul- 
tant de  cette  mesure,  soit 
par  autre  cause  duement 
reconnue. 

XV.  Pour  garantir  Textf- 
cution  de  l' Article  Xllt,  re- 
latif à  la  publication  dans 
le  Journal  Officiel  .  de 
Lisbonne ,  des  réparations 
obtenues  par  la  France,  un 
Officier  Français  d^signtf 
par  l'Amiral  commandant 
l'Escadre  ,  sera  pr^sent«  au 
tirage  du  Journal,  pour  con- 
stater qu'il  satisfait  aux 
Clauses  portées  dans  cet 
Article,  et  il  lui  sera  re- 
mis 50  Exemplaires  de  cette 
Feuille. 

XVL  Aucune  des  Per- 
sonnes, qui  aura  rendu  des 
services  à  l'Escadre  Fran- 
çaise, ne  pourra  être  re- 
cherchée pour  sa  conduite. 

Les  Pilotes  Portugais  qu'- 
elle a  employas,  seront 
considères   (comme    il    est 

Pp2 


596        Actes  relatifs  aux  griefs  de  la 


1880 


M.  le  Commandeur  a  eo« 
gage  M.  l'Amiral  \  renon- 
cer ii  cet  Article,  en  s'en- 
gageant  formellement  j  au 
nom  du  Gouvernement  Por- 
tugais, à  ne  faire  aucune 
disposition  militaire  quel- 
conque i  pendant  le  séjour 
de  l'Escadre  Française  dans 
le  Tage. 

Accorde  y  en  fixant  le 
terme  de  2  mois,  ou  plus 
tdt  si  faire  se  peut,  pour 
renvoyer  les  Bâtimens  de 
commerce  Portugais.  Quant 
aux  deuxBâtimens  de  guerre, 
arrêtes  avant  l'arrivëe  de 
M.  l'Amiral  dans  le  Tage, 
l'Amiral  commandant  l'Es- 
dre  consent  qu'ils  .soient 
comjl^ris  ^ans  la  classe  des 
Bfttimens  de  commerce,  ar- 
rêtes et  rendus,  aux  mê- 
mes conditions  que  ceux-ci. 


vrai)  comme  ayant  élé  con- 
traints par  la  force. 

•XVII.  Pour  garantir  la 
complette  exécution  des  pré- 
sens Articles,  le  Fort  Ja- 
lien  sera  mis  àja  disposi- 
tion de  M.  l'Amiral  Fran- 
çais, .iusqu'à  ce  qu'ils  soient 
eiitiStrement  exécutes. 


•<•/ 


Accordé. 


XVlILLes  conditions  qui 
précèdent  étant  arrêtées,  lea 
Prisonniers  de  guerre  Por- 
tugais seront  immédiate- 
ment rendus;  les  Bfttimens 
de  commerce  Portugais,  ar- 
rêtés et  conduits  en  France, 
depuis  le  commencement  de 
ces  hostilités^  seront  égale- 
ment rendus,  à  la  charge 
par  le  Gouvernement  Por- 
tugais de  payer  à  la  France, 
sur  Pièces  comptables,  les 
frais  de  séquestre  occasion- 
nés par  l'arrestation  de  ces 
Bfttimens. 

XIX.  Pour  assurer  le 
paiement  des  indemnités 
réclamées  et  consenties ,  il 
est  convenu  que  l'ensem- 
ble de  ces  indemnités  sera 
totafisé,  et  que  cette  aomme, 
à  l'exception  de  celle  de 
20,000  francs,  attribuée  au 
Sr.  Bonhomme,  et  une  au- 
tre de  20,000  francs,  ac- 
cordée conditionnellement 
au  8r.  Vallon,  conformé- 
ment à  l'Article  VU ,  sera 
fourni  dans  le  délai  de  3 
jours  par  le  Gouvernement 
Portugais,  en  Lettres  de 
Change  sur  Paris ,   portant 


France  contre  le  Portugal.  597 

iûule  garantie  9    payables  à  1690 
2  mois  dé  yiie ,  et  remises 
en  duplicata  à  M.  FAmlral 
commandan4  PEscadre  Fran- 
çaise. / 

XX.  Sur  les  instances  de 
Monsieur  le  Commandeur, 
M.  TAmiral  commandant 
TEscadre  Française  s'engage 
a  faire  sortir  du  Tage  la 
plus  grande  partie  des  For- 
ces Navales  sous  son  com- 
mandement,  aussitôt  que 
l'exëcutîon  des  Articles  pré- 
cédons sera  accomplie  y  et 
autant  que  possible  gvant 
10  jours,  à  dater  de  ce  jour. 

Tous  les  Articles  ci-dessus  ëtant  réciproquement  con- 
sentis j  les  deux  Contractans  ont  signe. 
AxTOSio  Kaviuo  d'Abreu  «Baron  Roussin. 

Castello  Bkakco. 

X. 

Dispositions  résultantes  des  Conjérences  qui  ont' eu  • 
lieu  le  20  et  22  Juillet  ;   entre  M*  M.  le  f^icomte 
dé   Santarem^    Ministre   des  Affaires   Etrangères 
iie  Portugal^  et  P Amiral  Baron  Koussin,  Comman-^ 
dant  en  Chef  de  t Escadre  Française. 

I.  Afin  de  remédier  &  l'inexactitude  des  Articles  des 
Journaux  imprimés  tant  à  Lisbonne  qu*à  Oporto ,  rela- 
tivement à  ce  qui  s'est  passé  à  Lisbonne  depuis  le  tt 
de  ce  mois^  il  est  convenu  qu'une  Note  exacte  de  ces 
faits  sera  insérée  dans  le  plus  prochain  Numéro  de  <;e 
Journal. 

Avant  sa  publication ,  cette  Note  sera  communiquée 
a  M.  l'Amiral. 

H.  Au  sujet  de  l'obligation  où  les  Passagers  Français 
arrivant*  à  Lisbonne  sont  mis,  de  séjourner  dans  le  Fort 
de  Belem  sans  leur  permettre  la  libre  communication, 
il  est  convenu  que  cet  usage  sera  supprimé  lorsque  les 
Passagers  présenteront  un  Passeport  visé  de  l'Agent  Por- 
tugais, accrédité  au  Port  du  départ,  et  selon  les  règle<b 
mens  de  Police. 


598        Actes  relatiJH  aui  gtiefs  de  la 

1830        On  entend  par  Agent   accilSditëy  non  pas   toujours 

un  Agent  Consulaire,  car  il. se  peut   qu'il  n'en  existe 

pas  9    mais  un  Agent  admis  en  France   au   même   titre 

^     que  les  Agens  Erançaiè  seront  reçus  en  Portugal,  comme 

reprësen^nt  les  intérêts  de  leurs  Nationtiux. 

Il  sera  donc  recommandé  aux  Passagers  des  2  Pays 
de  s'en  pourvoir  à  leur  départ,  du  vbade  ces  Agens 
réciproque^  Le  droit  qui  sera  perçu  pour  obtenir  ce 
visa  devra  être  le  même  de  pari  et  d*autre. 

Lorsque  les  Passeports  de  Passagers  Français  ne  se- 
ront pas  révêtus  du  visa  dont  il  s'iigit,  ces  Passagers 
seront  tenus  de  présenter  pour  caution  un  Citoyen 
Français   ou  Etranger,    autorisé   à  résider  à  Lisbonne. 

IIL  Au  sujet  de  ce  qui  s'est  passé  antérieurement  à 
Setubal  et  Vianna ,  à  l'occasion  du  Navire  la  Bressanne, 
M.  h  Vicomte  de  Santarem  ayant  donné  connaissance 
des  explications  adressées  ^l  ce  sujet  au  Consul  de  France 
et  au  Gouvernement  Français,  M.  FAmiral  s^en  est  mon- 
tré satisfait. 

IV.  Sur  les  représentations  de  IVL  PAmiral  au  sujet 
de  '  la  défaveur,  qui  frappe  le  Commerce  Français  à  Lis- 
bonne ,^  M.  le  Vicomte  de  Santarem ,  ayant  fait  des  ex- 
plications sur  ce  sujet,  a  déclaré  que  dans  le  cas  de 
se  trailer  dans  l'avenir  des  arrangement  de  commerce, 
le  Gouvernement  Portugais  est  disposé  à  traiter  sur  cela, 
d'une  manière  avantageuse  pour  la  France  et  récipro- 
quement pour  le  Portugal. 

V.  Sur  la  question  de  savoir  comment  seraient  pa- 
yées les  indemnités  (Article  VII  de  la  Convention)  au 
Sr.  Vallon,  et  aux  Français  restés  à  Lisbonne  après  le 
départ  du  Consul  de  France,  il  a  été  .convenu-  que, 
quand  elles  seront  réglées  entre  les  Agens  des  deux 
Gouvernemens,  elles  seront  payées  jusqu'à  la  concur^ 
rence  de  20,000  francs^  chacune-  en  argent  de  France, 
si  elles  ont  été  réglées  à  Paru,  ou  en  argent  de  Portu- 
gal,  si  elles  ont  été  réglées  à  Lisbonne. 

VI.  Sur  la  question  de  savoir  si  PArticle  XI  de  fa 
Convention  implique  positivement  l'obligation  au  Gou- 
vernement Portugais  de  mettre  sur  le  champ  en  liberté, 
tous  les  Français  imprisonnés  pour  cause  politique,  M. 
de  Saùtarem  a  répondu  sur  son  honneur  affirmati- 
vement. 

VII.  Sur  la  question  de  savoir  quelle  garantie  serait 


Prunée  contre  le  Portugal.  599 

donnée  de  la  proteelioa  accordée  aux  Sujets  Français  18S0 
par  le  Gouvememeot  Portugais  en  Lisbonne ,  en  ab-  * 
sence  d'une  Force  Navale  Française ,  M.  le  Vicomte  de 
Santarem  a  répondu  sur  son  bonneur,  que  les  Sujets 
Français  jouiraient  en  Portugal  de  toute  la  protection 
de  son  Gouvernement ,  à  la  seule  condition  qu^ils  se. 
conformeraient  aux  Lois  du  Pays. 

Qu'ils  ne  seront  jamais  arrêtas  ni  poursuivis  i  sauf 
le  cafi  de  flagrant  délits  le  délinquant  ayant  i\é  ar-  . 
r^të^  il  en  sera  donne  avis  sur  le  champ  au  Juge  Con- 
servateur,  qui  donnera  les  explications  n^essaires  pour 
confirmer  l'arrestation ,  si  elle  ne  doit  être  annulée,  en 
se  conrotmant  aux  régies  adoptées  sur  Fextraditiôn  en- 
tre  les  Nations  anAs.  * 

Pour  faciliter  les  dispositions  contenues  au  présent 
Article,  il  a  été  convenu  qu^à  défaut  d'Agens  Conpulai- 
res  reconnus  de  part  et. d'autre ,  chaque  Gouvernement 
nommera  un  Agent  de  sa  Nation ,  dans  les  Villes  où  il 
en  sera  besoin,  afin  d'être  l'intermédiaire ,  et  le  Repré- 
sentant, de  ses  Nationaux  auprès  des  Autorités  Locales. 

Ii|.  André  Humien,  Citoyen  Français,  domicilié  à 
Lisbonne,  ayant  été  proposé  par  l'Amiral  Roussin  en 
qualité  d'Agent  Français  à  Lisbonne,  AL  le  Vipomte  de 
Santarem  en  a  témoigné  son  plein  consentiment. 

VIIL  Enfin  on  est  convenu  de  nouveau,  et  par 
confirmation  de  ce  qui  a  été  fait  à  l'occasion  de  PArti* 
de  XVn  d^la  Convention,  que  le  Gouvernement Por* 
tugais  s'engageait  formellement  à  ne  faire  aucune  dis- 
position militaire  de  défense  sur  les  Forts  de  l'entrée 
du  Tage,  pendant  le  séjour  de  l'Escadre*  Française  dans 
ce  fleuve. 

M.  l'Amiral  s'est  engagé  dans  le  cas  où  cfelte  Note 
sera  signée  de  part  et  d'autre  avent  le  25  de  ce  mois, 
^  renvoyer  ce  jour  "knéme  on  avant ,  selon  l'Article  XX 
de  la  Convention ,  à  Toulon ,  la  plus  grande  partie  de 
son  Escadre. 

Lisbone,  24  Juillet  1831. 

Le  Contre  jÉmiral  Commandant  en  Chef^ 

Baron  Roussis. 

Le  Miniêtre  et  Secrétaire  d'Etat  des  Jjffaires 
Etrangères  y 

Vicomte  de  Saitaaim. 


600       Actes  reîatijs  aux  griefs  de  la 

1880  XI. 

Note  du   Vicomte  cPjisseca   au  Vicomte  de  Pal* 

merston* 

Monsieur  le  Vicomte,  Londres,  U  l  jioût^  1831. 

Je  viens  de  recevoir  par  la  voie  de  terre ,  des  oou- 
yelles  de  Lisbonnei  qui  me  mettent  au  fait  de  tout  ce 
qui  s^y  est  pass^  jusqu'au  14  du  mois  dernier.  Je  ne 
puis  douter  que  votre  Excellence  en  soit  également  in- 
struite. Par  respect  pour  des  transactions  auxquelles  il 
semble  que  mon  Gouvernement  avait  àé^  souscrit,  )e 
ne  relèverai  pas  la  nature  des  rudes  ëpreutes  que  le 
Portugal'  a  subies  à  la  suite  de  l'agression  non  provo- 

3uée  de  PEscadre  Française.  ComiR  Portugais ,  jaloux 
e  l'honneur  de  mon  Pays,  et  comme  Sujet  fidèle  du 
Souverain  qui  m'a  honore  de  sa  confiance ,  je  gëmis, 
M.  le  Vicomte,  de  IMtendue  des  sacrifices,  et  de  l'ënor- 
ïxàxé  des  maux  qu'un  ennemi  cruel  et  vindicatif,  abu- 
sant du  droit  du  plus  fort,  a  imposé  à  ma  malheureuse 
Patrie;  et  je  gémis  eucore  profondément  de  ce  que  no- 
tre ancien'  Allié ,  la  puissante ,  la  grande,  et  généreuse 
Angleterre,  ait  négligé,  en  dépit  de  notre  réquisition 
formelle/  et  malgré  nos  prières  réitérées  et  nos  pres- 
santes sollicitations,  appuyées  sur  les  Traités,  d'aviser 
aux  moyens  de  détourner  de  la  Nation  Portugaise  Pef- 
fet  des  menaces  injustes  et  impitoyables  qui  planaient 
sur  elle  depuis  S  mois ,  et  Taffreuse  humiliation  qui 
l'accablé  aujourd'hui.  Personne  mieux  que  votre  Ex- 
cellence né  sait  que  jamais  mon  Gouvernement  ne  s'est 
refusé  \  accorder  à  la  France,  pa:^  la  voie  de  la  con- 
ciliation et  par  l'entremise  de  la  Grande  Bretagne,  tou- 
tes les  satisfactions  qui  seraient  reconnues  lui  être  rai- 
sonnablement dues  pour  les  griefs  avancés  contre  nous. 
Avant  même  le  départ  de  Lisbonne  du  Gérant  du  Con- 
sulat Français ,  je  me  suis  Fadressé^  à  vous.  Monsieur  le 
Vicomte ,  en  vous  demandant ,  au  nom  de  mon  Goii- 
.  •  vernement,  la  médiation  de  Sa  Majesié  Britannique, 
pour  l'arrangement  à  Tamiable  des  prétentions  du 
Gouvernement  Français  ;  et  je  n*ai  cessé  depuis  de  ré- 
clamer et  de  solliciter  avec  instance  auprès  de  vous, 
verbalement  cft  par  écrit,  vos  bons  offices,  non  pour 
soustraire  le  Portugal  à  l'obligation  de  redresser  les 
griefs  que  l'Angleterre,  après  avoir  entendu  les  deux 
parties ,   aurait  envisagé  comme  justes  et .  fondés ,   car 


France  contre  le  Portugal.  601 

ndu8  il^aTons  &  aucune  ëpoque  eu  cette  pensée  y  mais  18S0 
pour  nou8  accorder  avant  tout,  le  secours  et  la  pro- 
tection morale  qui  nous  étaient  assurés  par  le  texte  et 
Fesprit  des  Traités  en  pleine  vigueur ,  que  PAngleterre 
elle  même  Venait  \  peine  d'invoquer  à  èoh  avantagé, «et 
qui  incontestablement  ont  du  et  doivent  nous  garantir 
contre  les  menaces  injustes  et  impérieuses,  les  exigen* 
ces  exagérées^  et  les  entreprises  hostiles  de  toutes  les 
Puissances  étrangères,  et  plus  encore  de  la  France, 
laquelle,  par  une  sage  prévoyance,  est  une  des  deux 
Puissances  spécialement  '  nommées  et  désignées  dans  les 
mêmes  Traités,  comme  celles  dont  les  empiitemens  sur 
rindépendance  du  Portugal  étoîent  le  plus  \  craindre. 
La  réponse  mesurée  de  mon  Gouvernement  au  Capi- 
taine de  Vaisseau  De  Rabaudy,  et  celle  qu'il  adressa 
an  dernier  moment  à  l'Amiral  Roussin ,  que  j'ai  eu 
l'honneur  de  communiquer  à  votre  Excellence  pat  mon 
Office  précédent  du  23  Juillet,  attestent  encore,  et  d'ude 
aianière  non  é<quivoque,  que  nous  ne  nous  sommes 
nullement  refusés  à  faire  les  réparations  coihpatibleé 
avec  l'Honneur  et  la  justfce,  et  qu'au  contraire,  le  Por- 
tugal, fidèle  à  ses  anciennes  habitudes  der  confiance  en* 
fière  dans  son  ii}tîme  Allié,  et  fort  de  la  bonté  de  su 
cause  et  de  la  |>ureté  de  ses  intentions,  a  cédé  aux  con- 
seils de  PAngleter^;  ainsi  que,  les  Traités  à  la  main, 
il  n*a  demandé -constamment  et  invariablement^  par  moii 
entremise,  que  la  médiation  et  le  fugement  impai:tial  et 
èxplidtement  énoncé  de  8a  Majesté  Britannique ,  pour 
s^  conformer  sans  réserve. 

Pour  notre  malheur,  et  sans  qu'il  puisse  nous  être 
reproché  de  n^àvoilr  pas  poussé  bien  haut  nos  prières 
et  nos  doléances,' la 'Nation  PoHugaisë',  pour  la  pre^^ 
mière  fois  deptns. plusieurs  siècles  d*une  alliance  riche 
en  tant  de  souventk^s  glorieux  pour  elle  et  pour  la  Na- 
tion Anglaise ,  vient  d^étt-e  subitement  délaissée*  par  le 
Gouvernement  de  Sa  Mafésté-.  Britannique;,  et  abandon^ 
née  au  sort  le  plus  cruel  comme, le  moins  mérité.  Les 
suites  ont  été  telles  que  la  lojrale  Angleterre  ne  pourra 
que  déplorer.  Lisbonne  a  vu  devant  ses  murs  une 
Escadre  ennemief  distant  au  Portugal,  saHs  mesure  eomtne 
oAns  ménagement,  une  loi  cruelle  et  humiliante,  et  l'an- 
tique Pavillon  Portugais,  qu'en  d'autres*  tems  plus  heu- 
reux 2  toutes  les  forces  de  l'Angleterre  ee  seraient  réu- 
nies pour  le  défendre,  a  été  abattu  pout  être  remplacé  • 


éÙ2         ActeB  relatifs  au»  griefs  de  la 

1810  par  celui  même  que  rAngleterre  et  le  Portugal  ont  ja- 
dis tant  de  fois  et  si  noblement  et  glorieusement  çom- 
baltu  ensemble:  et,  comme  pour  nous  humilier  dayau* 
tage»  en  signalant  plus  particulièrement  le  triomphe  de 
la,  France  sur  un  AUië  de  l'Angleteirei  les  seuls  Bâ- 
timens  de  guerre  qui  restaient  encore  ku  Portugal,  ces 
Wnërables  '  dëbrîs  de  sa  vaillante  Marine  rojale,  ont 
été  impitoyablement  déclarés  par  TAmiral  Boussin^  pro- 
priété Française,  le  12  Juillet,  nonobstant  que  ce  oûftme 
Amiral ,  dajM  une  Communication  Officielle  de  la  veillei 
avait  consigné  pompeusement  ces  mots:  f)ila  FrancSf 
toujours  généreuse  9  traitera  aux  mêmes  conditions 
qu^apant  la  victoire^ 

Ma  douleur  est  au  comble.  Monsieur  le  Vicomte, 
en  vous  traçant  ces  lignes  \  mes  sentimens  patriotiques 
se  révoltent  contre  un  abus  si  criant  de  la  force.  Je 
finis  jonc  par  vous  transmettre  d-iointe  une  Copie  de 
la  Protestation  solennelle  faite  par  mon  Gouvernement, 
contre  la  prise  de  possession  par  TAmiral  Français  de 
TËscadre  Portugaise,  au  mépris  du  droit  des  gens;  une 
Copie  aussi  de  la  réponse  du  Baron  Roussin  :  et  en 
prpte^ant  au  4>esoitK,  de  nouveau  et  de  la  manière  la 
plus  formelle ,  au  nom  de  mon  Gouvernement ,  contre 
cet  acte  de  violence,  j'inv,oque  instaminent  Fassistance 
et  rintervention  énergique  de  vo^  Gouvernement,  M» 
le  Vicomte ,  auprès  4u  Gouvernement  Français ,  pour 
Xeng^^v  à  désister  de  cette  injuste  prétention,  et  à  faire 
sortif  son  Escale  du  Port  de  Lisbonne  sans  délai;  le 
tout  en  vertu  des  stipulations  des  Traités  qui  inconte* 
ftiftblement  nous  autorisent  à  vous^adressier  cette  demanda. 

J'ose  espérer  I  Mylord,  que  vous  ne  serea  pas  in- 
sensible à  l'atteinte  q|ie  reçoivent  nos  ancien»  et  glo- 
rieux Traités  d'un  pareil  aîSront  fait,  a^  Drapeau  d'un 
Peuple  rénommé  par  son  attachement  à  rAngleterre,  et 
^jue  vous  ne  méconnaitrez  pas  les  cris  de  détresse  qu'il 
vous  fait  entendre  au)Ourd*hui,  par  mon  organe  contre 
l'oppression  d'une  force  étrangère ,  dont  jadUs  voua  lui 
avea  noblement  aidé  \  briser  le  joug  ;  et  enfin ,  que 
•vo^re  E3^:eUeoce  ne  se  refusera  pas  à  accorder  quelque 
aoulagement  à  mon  Gouvernement,  en^me  donnant  une 
réponse  favorable  avant  le  départ  d'Angleterre  du  pro- 
chaia  Paquebot* 

Je  vouAi  prie ,  Monsieur  le  Vicomte,  d'agréer,  etc. 

Vicomte  o^Assaci* 


'  France  contre  te  PortugaL .  ^3 

XII.  1M9 

JSote  du  Vicomte  â^Asseca  au  Vicomte  de  Pal- 

^    rneraton. 

MoDfliettT  le  Vicomte ,  LondMs^  ce  sa  Aûât  leai • 

Trovi  eemaines  8e  eont  ëcoulëes  dëjà  depuis  que 
feus  rhoDoeur  d'adresser  à. votre  Excellence  aie  près* 
santé, ComnunicatioQy  en  date. du  1er  de  ce  moisi  pour 
loi  transmettre,  par  ordre  de  ma  cour,  une  Copie  de 
la  protestation  solennelle  remise  par  Son  Excellence  M. 
Le  Vicomtç  de  Santarem  à  M.  Le  Baron  Roussin,  coa<* 
tre  la  prise  de  possession  de  FRscadre  Portugaise ,  dont 
cet  Amiral  Français  s'est  empare  dans  le  Port  de  Lis* 
bonne,  au  mépris  de  tout  droit  et  raison,  et  pour  rë» 
clamer  l'intervention  amicale  et  Pappui  du. Gouverne* 
ment  de  8a  Majesté  Britannique,  contre  la  consomma- 
tion de  cet  acte  dlnjustioe  et  de  yiolence,  ainsi  qu% 
Peffet  d'engager  le  Gpuvernement  Français  à  faire  le 
plutôt  possible  éloigner  sa  propre  Escadre  du  Tage. 

N'ajrant  encore  reçu  aucune  réponse  de  «votre  Es>  %  . 
cellence ,  )e  me  trouve  dans  la  nécessité ,  à  la  suite  des 
prescriptions  positives  de  mon  Gouvernement,  de  renou- 
veler à  votre  Excellence  les  on^me  demandes,  avec  d'au» 
tant  plus  d'empressement  qu'à  la  date  du  6  d^^  mois, 
PAmiral  Rousein  se  ilrouvait  encore  deitaat  Abonne 
avec  une  grande  partie  de  son  Escadre,  sans  faire  aB^ 
cun  préparatif  de  prochain  départ ,  iSt  se  servant  au 
contraire  de  toutes  sortes  de  prétextes,  et  élevant  des 
prétentions  par  trop  déraisonnables  et  bors  de  saisoo, 
comme  celle  qui  est  constatée  par  l'Extrait  ^i-joint  d'una- 
Oépéche  de  M.  Le  Vicomte  de  Santarem ,  pour  pro*- 
looger  indéfiniment  son  séjour  dans  le  Tage,  en  contre 
vention  aux  engagemens  formels  auxquels  il  a  souscrit, 
et  à.  ses  promesse»  plusieurs  fois  réitérées ,  et  en  dépit 
des  réclan^tions  instantes  de  mon  Gouvernement» 

Le  but  avoué  de  Peotrée  de  l'Escadre  Française  ayant 
été  immédiatement  rempli,  par  l'exécution  pleine  et  entière, 
de  la  part  de  mon  Gouvernement,  de  la  Convention 
conclue  et  signée  avec  le  susdit  Amiral  François,  le 
14  Juillet  dernier,  après  la  cessation  des  hostilités,  vous 
conviendrez  sans  ooute,  Mylord,  qu'il  est  très  injuste 
et  même  on  ne  peut  plus  révoltant,  que  l'acquit  fidèle 
de  nos  engagemens  n'a  pas  été  suivi  de  l'exécution  aussi 
franche  et  parfaite   des  engagemens  contractés  dans  la 


» 


604         jfctes  Têlaiifs  auv  griefs  de  la 

18S0  m^ine   Convention,    au  nom    du  ^Gouverneinent   Fran- 

<  çatSy   qui   ne   peut  ni  éluder  ni  retarder  raccompUsse- 

meut  des  Stipulations  qui  difterminent  le  prompt  départ 

de  son  Escadre  des  eaux  de  Lisbonne,    sans  euconrir 

le  reprodie  de  la  plus  insigne  mauvaise  foi. 

Au  moment  où  l'Amiral  Français,  à  la  faveur  de  la 
contrainte  que  nous  occasionnent  la  présence  et  l'attitude 
llostile  de  son  Escadre,  cherche  à  entamer  avec  mon 
Gouvernement  des  négociations  étrangères  }i  sa  mission 
l^ublique  et  avouée,  pour  assurer  a  la  France  des  avan- 
tages de  commerce  auxquels  la  Grande  Bretagne  seule 
a  droit,  après  qu'il  a  dé)à  obtenu  par  importunité  quel- 
ques concessions  préliminaires  exigées  sous  le  préteiçie 
de  la  défaveur  qui  frappe  le  eoitimerce  Français  à  Lis- 
bonne, comparativement  au  commerce  de  l'Angleterre, 
et  tendantes  a  mettre  le  commerce  de  la  France  en  Por- 
tugal  au  -même  rang  que  celui  dé  là  Grande  Bretagne, 
Vous  ne  serez  pae  étonné,  Monsieur  le  Vicomte,  que 
finsiste  vivement  et  efficacement  auprès  de  vous,  dans 
9  ^intérêt  commun  de  T Angleterre  et  du  Portugal,  a  faire 
«n  sorte  de  nous  délivrer  le  plutdt  possible  de.  ces  hd- 
tes  incommodes ,  dont  le  séjour  prolongé  ^  Lisbonne 
-donne  encore  droit  \  soupçonner  quelqu*autre  but  po- 
litique ^oins  ndble  et  'ihdîns  loyal,  dont  le  dénouement 
futur  leurrait  conduire  à  d'affreiuses  calamités  qu'il  est 
«âge  et  prudent  de  prévenir* 

>  le  n'ajouterai,  aucuis^e  autre  observation  à  celles  que 
j?ai  soumises  à  votre  Excellence  par  *nieè  écrits  precé- 
idenS',  sur  le  cruel  abus  de  là  supéi^iorité  des  fotces, 
"dont  mon  Gouvernement  a  réêsenii  et  ressent  encore 
les  funestes  -effets ,  en  conséquence  de  l'abandon  non- 
mérita  auquel  l'Angleterre  Ta  condamné,  eiî  s'oubliant 
des  obligations  claires  et  précises  que  lui  imposaient 
nos  anciens  Traités ,  de  prendre  fait  et  cause  pour  le 
Portugal  contre*  «ne  agression  aussi  injuste.  *Mais  je  ne 
puis  me  dispenser  d'invoquer  de  nouveau  ces  mtoes  Trai- 
tés en  faveur  de  mon  Gouvernement,  et  très  spécialement 
les  Articles '2  et  3  du  Traité  de  1703^  d'après  lesqueb 
f^aimè  \  espérer^  Qu'ayant  pris  connaissance  de  la  vé- 
ritable situation  actuelle  des  choses,  le  Gouvernement 
de  Sa  Majesté  Britannique  ne  tardera  pas  à  faire  les 
déoKirehes  néeeisaires  près  le  Gouvernement  Prançait^ 
pour  obtenir  la  restitution  de  l'Escadre  Portugaise,  en 
réclamant  hautement  contre  une  spoliation  aussi  scan- 


France  éontre  te  Portagal.  608 

daleuae;  .et  qu'il  ne  «oufiririt  pas  que  son  ancien  ABié^ 
soit  dépossède  par  surprise  et  violence  y  et  au  mépris 
du  droit  des  gens,  presqu'en  totalité  des  seuls  b&tiinens 
de  guerre, qui  lui  restent;  et  je  me  flatte  aussi  que  le 
Gouyernemenl  de  Sa  Majesté  Britannique  sentira  la 
couTenance  et  toute  Turgence  de  presser  et  d'insister 
sur  le  départ  immédiat  de  l'Escadre  Française  de  Lis- 
bonne. 

J'attends  toujours  avec  anxiété  une  .réponse  de  vo- 
ire Excellence ,  et  je  saisis,  etc. 

Vicomte  d'Asssc4» 

xin. 

Héponse  du  Lord  Palmerston  adressée  au  Vicomte 

d^AssecOm 

M«  le  Vicomte,        Londm.  Foreign  Offie»^  26#A  Augutt  1831. 

I  bave  had  the  bonour  of  receiviog  your  Letter  of 
tbe  23rd  instant,  in  wbich  jrou  request  tbe  interférence 
of  tbe  British  Goverment  witb  tbat  of  France  ^  to  ob- 
tain  tbe  restitution  of  tbe  Portuguese  Ships  of-  War 
wbicb  were  captured  in  tbe  Tagus  by  tbe  French 
Squadron. 

Having  given  tQ  tbis  request  the  most  attentive  coor 
sideration ,  and  baving  referred  tbe  question  respecting 
tbis  Capture  to  légal  autbority,  I  bave  to  inform  you 
tbat,  according  to  tbe  Law  Of  Nations,  as  applicable 
to  the  circumstances  in  wbich  tbe  Ships  were  takeu» 
tbey  appear  to  be  good^Prize  of  War*  There  is,  tbe* 
refore,  no  ground  of  right  upon  wbich  His  Majesty's 
Government  could  foond  such  a  Représentation  as  tbat 
wbicb  you  request  them  to  make. 

I  bave,  etc. 

PALlUaS'COX. 

XIV. 

Note  du   Vicomte  ^Asseca  au  Vicomte  de  Pal^ 

merston. 

M.  le  Vicomte.  Londres,  le  27  Aoûi ^  1881. 

Qiioiqu'il  me  soit  extrêmement  pénible  d'apprendre 
par  l'Office  que  votre  Excellence  m'a  fait  Tbonneur  de 
m'adresset,  en  date  du  25  de  ce  mQis,  que  le  Gouver- 
nement de  Sa  Majesté  Britannique  semble  envisager  les 
Représentations  de  mon  Gouvernement,  au  sujet  de  la 
prise  de  possession,  dans  le  Port  de  Lisbonne,  par  TA- 


tk)6        jéths' relatif  s  aux  grhêf»  de  la 

\fBSk  mirai  RouMtQ  »  des  Bfttimens  de  la  Marine  Rayale  Por- 
tugaise,  aoua  u»  point  de  Yue  contraire  à  noa  eapëran* 
cea^  fondtfe  aur  le  droit  public  de  toutea  lea  Nations, 
et  plua  encore  sur  la  lettre  et  l'esprit  de  nos  Traitas 
existanSy  par  lesquels  l'Angleterre  s'est  imposée  l'oblt- 
gatioui  explicitement  exprimée ,  de  garantir  le  Portugal 
contre  toute  agression  ennemie ,  et  contre  les  empiète- 
mens  de  toute  espèce,  de  la  part  des  Puissances  Etran- 
gères, Je  ne  puis  me  résoudre  à  penser  que  votre  Gou- 
yernement,  encore  même  qu'il  s'imagine,  bien  certaine- 
ment à  tort,  que  la  Grande  Bretagne  n'est  point  appe- 
lée en  droit  \  réclamer  contre  cet  acte  de  spoliation, 
commis  sur* son  ancien  et  fidèle  Allié,  ne  se  sera  pas 
rendu  tout  à  fait  insensible  à  nos  instantes  sollicitations. 
J'aime,  au  contraire,  à  ne  pas  abandonner  l'esgoir  de 
savoir  bientôt  par  votre  Excellence,  que  Sa  Majesté 
BritfiQnique,  ayant  égard  à  l'état  de  contrainte  et  de 
aouffrance  où  nous  nous  trouvons  vis-à-vis  une  Puis- 
sance formidable,  qui,  non  contente  de  nous  avoir  fait 
,  la  Loi  la  plus  cruelle,  tout  en  nous  vantant  sa  généro- 
sité, nous  accable  aujourd'hui  d'une  opression  morale 
extrême,  conmie  si.  elle  cherchoit  ii  consommer  notre 
ruine ,  se  sera  empressé  \  employer  pour  le  moins  ses 
bons  offices  et  ses  vives  'remontrances  près  le  Gouver- 
nement Français,  pour  rengager  \  ne  pas  nous  dépouil- 
ler dé  notre  Flotte,  au  mépris  de  la  déclaration  faite 
par  l'Amiral  Roussin,  le  11  Juillet,  renfermant  la  pro- 
position formelle,  acceptée  par  mon  Gouvernement»  et 
devenue  ainsi  respectivement  obligatoire  pour  lui  et 
pour  nous,  de  traiter  aux  mémea  conditions  qu'avant 
son  entrée  dans  le  Tage,  attendu  â*aQleurs  que  toutes 
les  exigences  de  la  France,  dont  quelques  lyies  por- 
toient  avec  elles  l'empreinte  du  plus  violent  outrage, 
ont  été  satisfaites  sans  distinction  ni  modification  quel- 
conque. Je  vous  répète ,  M.  le  Vicomte ,  que  je  me 
plais  à  rassurer  mon  Gouvernement  à  cet  égard,  telle 
est  la  haute  idée  que  J'ai  conçue  de  la  loyauté  et  de 
la  générosité  Angloise. 

Il  est  encore  un  point  sur  lequel  je  dois  appeler 
derechef  la  plus  sérieuse  attention  de  votre  Excellence, 
'  celui  du  séjour  trop  prolongé  de  l'Amiral  Roussin  à 
Lisbonne  avec  dea  Forces  Navales  très  considérables. 
Cette  conduite  de  sa  part  est  une  autre  et  bien  criante 
infraction   des  engagemens   formels   contractés   par  lui 


Pr<mce  cênire  le  Portugat.  é07 

clanâ  la  Co&venrioit  conclue  le   14  Juillet;  et  ce  qui  la  IggO 
rend  plus  graye  et  plus  intolërable,  c^est  l'empressement 
qu'il  témoigne  et  l'importance  qu'il  attache  /i  stimuler  et . 
a  entraîner  ma  Cour,'  ainsi  que  î'en  ai  informe  Votre 
Excellence   par   ma   dernière  Communication  du  23  de- 
ce  mois,  à  accorder  à  sa  Nation  des  avantages,  de  Com-  ^ 
merce  qui  placeroient  la  France  dans  ses  rapports  mer- 
jcantils  avec  le  Portugal ,   sur  le  même  rang  que  l'An- 
gleterre,   ce  qui  contrarie   et  embarrasse  fortement   le 
Gouvernement  du  Roi  Mon  Auguste  Souverain. 

Jfe  dois  ajouter  qu'à  la  date  des  dernières.  Dépêches 
que  j'ai  reçues  de  mon  Gouvernement ,  tout  faisoit  pré- 
sumer que  la  Flotte  Française  ne  quitterait  pas  le  Tage 
de  quelque  tems.  Cependant  votre  Excellence  ne  dis- 
conviendra 'pas  que  plus  le  Gouvernement  Franfiçais  per- 
siste à  la  conserver  devant  Lisbonne,  plus  il  devient 
difficile  à  mon  Gouvernement  «de  calmer  l'inquiétude  et 
Pirntation  que  la  première  agression ,  et  puis  le  séjour 
et  l'attitude  hostile  de  trop  longue  durée  des  Français 
dans  le  Tage ,  ont  déjà  produit  sur  l'esprit  du  Peuple, 
quelques  efforts  que  l'Autorité  Suprême  fasse  pour  y 
parvenir,  quelque  persévérante  qu'elle  se  montre,  et 
quelque  zèle  qu'elle  apporte  à  rendre  efficaces  les  me- 
sures sévères  qu'elle  a  dictées  pour  tranquilliser  la  Na-  ' 
tion-,  pour  prévenir  et  réprimer  1er  désordres  et  les 
excès  de  la  Populace,  et  ppur  assurer  à  tous  les  Etran- 
gers, ainsi  qu'aux  paisibles  habitans  de  toutes  les  clas- 
ses, la  protection  qui  leur  est  due* 

J'ose  me  flatter,  M.  le  Vicomte,  que  vous  recopnoi- 
trez  Turgence  des  circonstances  qui  m'obligent  à  vous 
adresser*  les  observations,  et  à  vous  renouveler  les  de- 
mandes, contenues  dans  cet  Office,  et  qu*en  avisant 
aux  moyens  de  faire  éloigner  promptement  toute  T^sca- 
dre  Française  de  Lisbonne,  ainsi'  que  vous  avez  droit 
de  le  démander  à  la  France  en  vertu  de  nos  Traités, 
vous  voudrez  bien  concourir  à  dissiper  les  justes  appré» 
hensions  de  mon  Gouvernement. 

Je  prie  votre  Excellence ,  etc. 

Vicomte  o'Asskca. 


60S       ^ctes  relatifs  cutx  griefs  de  la 

iflw  xy. 

» 

JSoie  du  Vitomte  d^Asseca  au  Vicomte  de  PiU^ 

merston. 

^Monsieur  le  Vicomte»  Londres^  le  ...  Sepfêmhre\  18Sf. 

J*ai  l'honneur  de  tous  transmettre  la  Copie  de  la 
*  Lettre  que  M.  le  Vicomte  de  Santarem  a  ëcrite  à  TAmi- 
ral  de  Roussin,  dans  laquelle  il  rëFute  les  raisons  que 
celui-ci  lui  avait,  données  pour  se  ju6tifier  d'enlever 
•PËscâdre  Portugaise.  Les  raisons  que  M.  de  Santarem 
produit  sont  si  fortes  et  si  justes  ^  que  je  crois  inutile 
à^y  ajouter  aucune  autre  rëfiexion ,  pour  prouver  que, 
quoiqu'on  règle  générale  »  d'aprèa^^les  principes  du  droit 
des  gens  9  les.  Prises  faites  après  une  Déclaration  de 
Guerre  sent  considérées  bonnes  prises  ^  les  circonstances 
cependant  qui  ont  eu  lieu  dans  ce  déplorable  événement, 
ne]  permettent  pas  que  le  cas  de  la  régie  générale  lui  soit 
appliqué.  J'ose  donc  me  flatter  encore  de  l'espoir* que 
le  Gouvernement  de  Sa  Majesté  Britannique  ne  pourra 
pas  être  sourd  aux  justes  réclamations  de  son  Allié,  qui, 
comptant  sur  son  appui ,  comme  il  était  en  droit  de  le 
faire  d'après  l'existance  des  Traités,  a  constamment  ré* 
clamé,  quoiqu'inutilement,  dans  cette  affaire,  sa  média» 
tion  entre  les  deux  pajs. 

Jq  profite  de  cette  occasion ,  etc. 

,    Vicomte  d'Assbcà* 

r 

Note  du  Vicomte  d^Aaseca  au   Vicomte  de  PaU 

meraton. 

m 

Monsieur  le  Vicomte,  Londres ^  ce  lU* Septembre ^  1831. 

J*ai  l'honneur  de  transmettre  à  votre  Excdience ,  en 
vertu  des  Instructions  que  j'ai  reçu  de  ma  Cour,  les 
4  Pièces  ci-jointes,  qui  renferment  les  Con^munications 
qui  ont  eu  lieu  le  24,  25,  et  26  Août  dernier,  entre 
son  Excellence  Monsieur  le  Vicomte  de  Santarem,  et 
Monsieur  de  Rabaudy,  Chef  des  Forces  Navales  que  le 
Gouvernem.ent  François  persiste  è  maintenir  dans  le 
Port  de  Lisbonne,  avec  l'étrange  présomption,  comme 
votre  Excellence  s'en  convaincra  par  la  lecture  de  ces 
Pièces,  d'y  commander ,  à-peu-près,  comme  dans  un 
Port  Français. 

En  vain  le  Ministère  Portugais  a-t-il  réclamé  )usqu'- 


'  des  actes  de  Ja  Diète  germanique.     609 

ici  le  départ  des  B^limeQS  de  Guerre  que  cet  Officier  a  1810 
sous  ses^ ordres:  au  lieu  d^obtempérer  à  nos  demandes. 
Monsieur  de  Rabaudy  s^est  arrogé  le  pouvoir  de  lancer 
du  Navire  qu'il  commande ,  des  invectives  et  -des  de- 
mandes péremptoires  à  mon  GQnvernement,  et  de  pren- 
dre pour  les  faire  exécuter  \  son  gré  une  position  dans 
le  Port  la  plus  hostile  et  la  plus  menaçante,  sous  le 
prétexte  d'un  crime  individuel  et  isolé ,  que  mon  Gou- 
vernement a  déploré  vivement,  et  dont  il  a  immédiate- 
ment promis  ne  faire  punir  l'acteur,  avec  toute  la  ri- 
gueur de  ces  mêmes  Lois  Portugaises ,  que  la  France 
vient  de  fouler  aux  pieds,  et  de  rendre  moins  efficaces 
par  suite  de  Taggression  injuste  de  son  Escadre ,  et  par 
la  présence  prolongée  dans  le  Tage  de  ses  Bâtimens  de 
Guerre  ;  qui  ont  excité  et  exaspéré  le  Peuple  au  der- 
nier points  et  sont  la  seule  cause  de  la  Révolte  mili- 
taire qui  ^  éclaté  dernièrement  à  Lisbonne^  i ayant  été 
préparée  et  produite  par  les  communications  et  les  cor- 
respondances coupables,  et  suivies  depuis  l'entrée  des 
Forces'  Navales  Françaises  dans  le  Tage,  avec  plus  d'ac- 
tivité que  jamais  entre  les  ennemis  du  Gouvernement  !k 
rintérieur,9  et  ceux  de  l'extérieur. 

Dans  cette  situation  fâcheuse  où  le  Gouvernement 
Portugais  se  trouve  encore  placé  aujourd'hui,  persécuté 
comme  il  est  avec  un  achernement  inoui  par  une  Puis- 
sance étrangère  formidable,  après  avoir  été  surpris  et 
attaqué  par  Elle  sans  nulle  provocation  de  notre  part, 
et  audacieusement  vexé  et  outragé  par  ses  Agens  avant, 
et  après  avoir  été  injustement  et  impitoyablement  mal- 
traité, et  réduit  par  la  violence  à  devenir  son  tributaire 
en  argent  comptant ,  en  Bâtimens  de  Guerre,  et  en  sa- 
crifices de  toute  espèce,  qui  lui  ont  été  dictés  au  mé- 
pris de  toutes  les  convenances  et  du  droit  public  du 
monde  civilisé.,  votre  Excellence  doit  assurément  s'at- 
tend'*r  à  ce  que  ma  Cour  proteste  de  nouveau  contre 
ces  extort^ons  outrées  et  contre  cet  abus  de  la  force 
cor.  mis  ^  son  égard. 

L(»  Gouvernement  Portugais  ne  saurait  jamais  com- 
prendre que  la  Grande  Bretagne  puisse  permettre  qu'il 
soit  ainsi  puni  sans  appel,  pour  avoir  eu  confiance  dans 
la  foi  des  engagemens  formels,  consacrés  par  une  lon- 
gue suite  de  Xi'^î^^*  entre  les  deux  Pays,  que  Sa  Ma- 
jesté Britannique  avait  remplis  jadis  avec  empressement 
et  fidélité  aux  époques  diverses   où  les  évènemens   en 

Nqup.  Supplem,     Tome  lll,^  Qq 


6 10        jéctes  relatifs  aux  griefs  de  la     * 

1832  ont  exige  l'application ,  et  que  le  Pbrtugal  de  60u  câlë 
a  exécute  et  exécute  encore  en  toute  retendue  des  con* 
dilions  onéreuses  que  ces  Traités  lui  imposent  à  Tayan- 
tage  de  TAngleterre. 

Aussi  comme  ce  qui  est  essentiellement  illégal  et  in- 
juste et  de  plus  atteutoire  2(  l'indépendance  du  Portu« 
gai,  ne  peut  en  définitive  q\ie  mériter  l'improbation  de 
la  loyale  Angleterre;  c'est  i^  elle-même,  mieux  éclairée 
sur  la  nature  et  la  gravité  des  circonstances,  que  mon 
Gouvernement  en  appelé  derechef  par  mon  organe,  con- 
tre l'abandon  non  mérité  dont  il  est  victime,  et  j'ai  en 
conséquence  reçu  l'ordre  de  renouveler  sa  juste  récla- 
mation auprès  de  vous  M.  le  Vicomte,  et  de  solliciter 
dans  les  termes  les  plus  pressants  les  bons  offices  et 
Tassistance  prompte  et  efficace  de  votre  Gouvernement, 
tant  pour  obtenir  de  la  France  la  restitution  des  Bftti- 
raens  de  la  Marine  Royale  Portugaise,  emmenés  de  Lis- 
bonne par  l'Amiral  Roussin ,  en  dépit  de  nos  protesta- 
tions fondées  sur  sa  propre  Déclaration  du  il  'Juillet, 
et  sur  le  droit  des  gens,  comme  pour  parvenir  à  éloi- 
gner du  Tage ,  sans  plus  de  retard ,  les  Forces  Navales 
Françaises  qui  se  trouvent  encore,  malgré  nos  remon- 
strances ,  appuyées  sur  la  Convention  conclue  1er  14  du 
même  mois,  et  sur  les  règles  et  les  usages  reçus  et  re- 
spectés de  toutes  les  Nations.  Mon  Gouvernement  te 
plait  à  croire  que  votre  Excellence  ne  manquera  pas 
de  reconnoître,  que  c'est  non  seulement  un  devoir  dont 
il  s'acquitte  envers  la  Nation  Portugaise,  en  vous  adres- 
sant ses  doléanees  et  ses  plaintes  réitérées,  mais  que 
c'est  aussi  un  droit  qui  lui  est  incontestablement  acquis 
par  les  stipulations  des  Traités  existans  entre  l'Angle- 
terre et  le  Portugal,  de  requérer  votre  aide  morale  et 
votre  secours  eflectif  contre  les  exactions  violentes ,  les 
actes  d'oppression ,  et  les  atteintes  portées  a  notre  indé- 
pendance par  le  Gouvernement  Français. 

J'ose  vous  supplier ,  Monsieur  le  Vicomte ,  de  vou- 
loir bien  porter  cette  Communication  à  la  connaissance 
du  Gouvernement  de  Sa  Majesté  Britannique»  afin  qu'il 
daigne  la  prendre  en  considération  pour  faire  droit  à 
nos  justes  et  instantes  réclamations,  et  je  vous  prie  en 
même  tems  d'agréer,  etc. 

Vicomte  d'Ass£ca. 


> 


France  contre  le  Portugal.  5ll 


{Ënchaure  1.)  —  Jii.  de  Rabaudy  aa  f^icomle  de  I832 

Saniarem» 

« 

Mélpomène^  à  5  heures  du  «oiV,  le  84  Aoûty  1881. 

J^ai  rhonneur  de  vous  informer  qu'aujourd'hui  à 
tvoia  heures  et  demie  du  soir^  le  Capitaine  Raffy,  Com* 
mandant  de  la  Corvette  Française  PEglé^  s'embarquant 
à  la  Cale  Sodrë  pour  se  rendre  à  son  bord,  a  éxé  sur 
le  point  d'être  lâchement  assassine  par  un  Sujet  Portu- 
gais, qui  s'est  jetë  violemment  sur  les  armes  de  cet  Of- 
ficier et  l'en  eût  perce  infailliblement  sans  le  secours 
d'une  personne  qui  accompagnait  le  Capitaine  Raffy. 
L'individu  a  é\i  arrêta  par  le  Poste  de  la  Cale  Sodrë; 
plainte  par  ëcrit  a  éxé  portée  sur  le  lieu  par  cet  Offi- 
cier, et  remise  au  Chef  de  Poste. 

Ces  jours  derniers  des  Sujets  Anglais  ont  iié  victi- 
mes d'un  pareil  guet-apens,  et  Ton  n'a  pas  manque 
d'objecter  qu'on  les  prenait  pour  des  Français  ;  aujourd'- 
hui pour  ëviter  cette  méprise  on  s'est  jetë  sur  un  Of- 
ficier revêtu  de  son  uniforme,  pour  ne  paraître  laisser 
aucifti  doute  sur  l'intention. 

Quoique  le  crime  n'ait  .pas  eu  son  entière  exécu- 
tion y  ce  qui  n'a  pas  dépendu  de  la  volonttf  de  TAssas- 
sin,  il  ae  m'en  parait  pas  n\oins  évident,  et  je  le  con- 
sidère comme  déshonorant  pour  une  Nation  qui  semble 
l'autoriser,  ou  du  moins  n'a  pas  assez  de  force  pour 
le  réprimer,  et  auprès  de  laquelle  désormais  les  Etran- 
gers ne  peuvent  plus  trouver  de  sûreté. 

En  conséquence,  je  demande  à  ce  que  cet  Assassin 
soit  jugé  immédiatement 5  et  que,  dans  les  48  heures 
qui  suivront  la  date  de  ma  Dépêche,  connaissance  of- 
ficielle me  soit  donnée  de  l'arrêt  qui  aura  été  prononcé, 
et  si,  contre  mon  attente,  il  était  de  nature  à  rendre 
le  châtiment  illusoire,  je  ne  le  regarderai  pas  comme 
une  satisfaction  obtenue. 

J'observerai  à  votre  Excellence  que  l'Indignation  que 
j'éprouve  d'un  pareil  attentat  sera  partagée  par  la  Na- 
tion Française. 

Je  profite,  etc. 

Rabaudt. 

{Enclosure  2.)  —   M.  de  Babaudy  an  Vicomte  de 

Santarem. 

Metpomène  ^  le  25  Aodt^  I88I. 

La  réponse   \  la  Lettre  que    j'ai  eu   l'honneur   de 

Qq2 


6l2     Promemoria  confia.,  concern.  la  publicat. 

18M  TOUS  adresser  îe  24  y  vient  de  me  paryenir  aujourd'hui 
\  5  heures  du  soir.  J'y  vois  avec  ëtonnemenl  Mon- 
sieur, que  vous  mettez  un  terme  qui  pourrait  ^Ire  très 
ëioignë  à  la  répression  d'un  crime  i  dont  la  prompte 
punition  seule  ëtait  indispensable  pour  la  sûreté  des 
hommes  qui  sont  sous  mon  commandement. 

Ne  .trouvant  pas ,  d'après  la  manière  lente  de  pro- 
céder de  votre  Gouvernement,  les  garanties  nécessaires 
-pour  arrêter  des  attentats  qui  malheureusement  se  sont 
trop  souvent  renouvelés  depuis  quelque  tems,  je  me  vois 
forcé,  en  attendant  des  ordres  du  Roi,  de  prendre  des 
dispositions  pour  assurer  mes  relations  avec  PAgent 
Français,  et  protéger  efficacement  nos  nationaux. 

En  conséquence  un  de  mes  Bâtimens  va  se  rendre 
au  mouillage  de  la  Cale  Sodré,  où  il  restera  Jusqu'à 
ce  que  l'Assassin  aura  reçu  la  Juste  punition  de  soa 
crime. 

J'ai  vu  dans  la  Gazette  de  Lisbonne  d^aujourd^hui 
que  l'on  a  abrogé  des  formalités  de  procédure  :  je  ne 
doute  pas.  Monsieur,  qu'on  ne  puisse  faire  la  même 
application  à  Taffaire  qui  fait  le  sujet  de  ma  réclama- 
tion, si  votre  Gouvernement  veut  donner  une  satisfac- 
tion \  la  France. 

Dans  le  cas  où  vous  ne  feriez  pas  tout  ce  qui  dé- 
pendra de  vous  pour  obtenir  cette  prompte  justice,  il 
me  sera  bien  démontré  que  ,  loin  d'arrêter  de  pareils 
désordres,  vous  les  protégez.  J'en  appelle  à  votre 
honneur. 

Je  profite,  etc. 

Rabauot. 


613 


MM 


1830 


54. 

Note  adressée  au  Vicomte  de  PaU 
merston  par  le  Vicomte  d'Asseca^ 
Envoyé  au  Portugal  à  Londres^  en 
date  du  14  Septembre  1831,  avec  la 
Réponse  du  Ministre  de  la  Grande-- 
Bretagne. 

(Pièces  prësentëes    au  Parlament  d'Angleterre  1832). 

-  Londres j  U  14  Septembre^  1831. 

Après  vous  avoir  adressa  ma  Lettre  d'avant  hieri  |e 
n'oocuperab  pas  Fattention  de  votre  Excellence  de  nou* 
veau  aujourd'hui  j  si  je  n'éprouvais  le  besoin  de  m'ac- 
quitter  du  devoir  qui  m'a  éié  prescrit  ^  de  vous  donner 
connaissance  de  l'impression  f>ënible  qu'ont  fait  naître 
dans  l'esprit  de  mon  Gouvernement  les  deux  Offices  que 
M.  Hoppener  Consul  -  gënëral  de  la  Grande-Bretagne 
à  Lisbonne  a  adresse  en  date  du  23  et  24  Août  dernier 
}k  Son  Excellence  M«  Le  Vicomte  de  Santaremi  Ministre 
des  relations  extërieures  relativement  au  lieu  dont  le 
Capitaine  Markland ,  du  Navire  de  Sa  JMajesté  Britan- 
nique Dispatch  f  venait  de  faire  choix  dans  le  Port 
de  Lisbonne ,  pour  y  porter  son  Bâtiment^  sans  le  con- 
cours ni  le  consentement  ^préalable  de  l'Autoritë  Locale 
compétente,  et  sans  s'embarrasser  non  plus  d'enfreindre 
les  réglemens  intérieurs  de  la  police  du  Port,  rendus» 
depuis  long  tems  publics,  qui  s'opposent  à  l'emplace- 
ment à  ce  mouillage  de  tout  Bâtiment  étranger  quel- 
conque. 

Je  ne  relèverais  pas,  M.  Le  Vicomte,  l'inconvenance 
des  insinuations  que  M.  Hoppner  se  plait  à  diriger  con- 
tre mon  Gouvernement  dans  l'un  des  dits  Offices,  ainsi 
que  dans  d'antres  antérieurs ,  allant  jusqu'à  dire  qu'ap- 
paremment les  vexations  qu'éprouvent  par  fois  les  Sujets 
Anglais  à  Lisbohnte ,  se  commettent  sous  l'appui  de  son 
autorité.  Je  n'ai  certainement  pas  besoin  de  repousser 
devant  votre  Excellence  une  semblable  accusatioil,  qui 
n'est  ni  motivée  ni  provoquée  par  la  conduite  de  mon 
Gouvernement.     Mais    je   dois    dire    que  M.  Hoppner 


6l4       Correspondance  diplomat.  entre  le 

1832  ëtant  appeM  par  sa  position ,  et  plus  particuUiremenl  * 
encore  pat  les  Instructions  que  tous  lui  avez  transmi- 
ses,  et  que  tous  ayez  eu  Pextréme  bonté  de  me  lire, 
à  respecter  les  Lois  et  le  Gouvernement  Aabli  en  Por* 
tugal,  c'est  à  TOtre  Excellence  2k  juger  s'il  nt  devient 
pas  nécessaire  de  le  ramener  à  des  procédés  plus  con* 
formes  à  vos  ordres,  et  à  accompagner  l'exercice  de 
ses  fonctions  consulaires,  quelques  difficiles  qu'elles  pais- 
sent lui* paraître,  des  méqies  égards  pout  le  Gouverne* 
ment  et  les  Autorités  Locales,  que  k  Ministère  Portu- 
gais ne  manque  Jamais  de  lui  montrer  en  sa  qualité 
d'Agent  du  Gouvernement  de  Sa  Majesté  Britannicpie* 

En  me  bornant  à  la  question  qui  fait  l'objet  des 
deux  écrits  susdits,  il  importe  avant  tout  de  démontrer 
à  votre  Excellence  Tinexactitude  des  assertions  que  M. 
Hoppner  a  mis  en  avant  pour  la  soutenir,  et  il  suffira 
à  cet  eifet  de  «citer  TArticle  VIIL  du  règlement  du  Port 
de  Lisbonne,  du  7  Juin,  1811,  qui  est  ainsi  conçu:  — - 
y,Nad  he  permettido  a  navio  algum  a  fondear  junto  des 
embarcaçoens  de  Sua  Mtfgestade  bem  como  o  nao  he 
fundear  entre  os  Caes  das  Columnas  e  Ribeira  Nova 
por  ser  este  o  sitio  destinado  para  os  navios  da  Real 
Carda/'  Mon  Gouvernement  a  cru  devoir  m'ordonner 
de  mettre  sous  les  yeux  de  notre  Excellence  le  texte 
de  l'Article  sus-dit,  pour  constater  que  la  réponse  faite 
à  M*  Hoppner,  en  opposition  k  sa  demande,  repose  sur 
les  mesures  prescrites  par  une  ancienne  Ordonnance, 
dont  la  stricte  observation  a  toujours  été  considérée 
comme  essentielle  au  maintieb  de  l'ordre  intérieur  du 
Port,  et  n'est  ni  une  innovation  de  circonstance,  ni 
moins  l'effet  d'aucun  changement  dans  les  dispositiona  du 
Roi,  mon  Auguste  Mettre,  enyers  le  Gouvernement  de 
Sa  Majesté  Britannique,,  qui  sont  telles  que  l'exigent 
les  intérêts  respectifs  des  deux  nations,  et  les  liens  et 
les  stipulations*  mutuellement  obligatoires  qui  depuis  si 
long  tems  les  unissent* 

Habitués,  comme  nous  TaTons  toujours  été  ]k  Toir, 
avec  entière  confiance,  déployé  dans  tous  nos  Ports  le 
Pavillon  de  la  Marine  Royale^  Anglaise,  notre  seul  re- 
•  gret  est  que  ce  glorieux  Drapeau  ne  s'Annonce  et  ne  se 
montre  plus,  aujourd'hui  de  même  qu'autrefois ,  comme 
le  sigde  protecteur  de  l'indépendance  de  la  Monarchie 
Portugaise,  et  le  gage  de  sa  sécurité:  et  rien  n'égale 
l'amertume  de  ce  regret  lorsque  nous  pensons  que  nous 


Poriagahet  D Angleterre.  615 

n'avons  Jamais  mérite  une  défection  aussi  crueHe^  aussi  1832 
iUégirime  de  la  part  d*un  Gou?ern.ement  grand  et  puis- 
sant»  qui  étalait  et  rangeait  au  nombre  de  ses  titres  de 
gloire,  celui  de  se  dire  et  de  se  déclarer  de  droit  et  de 
fait,  l'Allié  perpétil^l  du  Portugal,  toujours  fM^ét  à  le 
défendre  envers  et  contre  tous  ses  ennemis* 

Mais  au  milieu  des  embarras  et  des  dangers  qui 
nous  entourent;  délaissés  par  l'Angleterre  ;  et  livrés  san) 
secours  ni  inénagement  quelconque  aux  attaques  et  aux 
embûches  de  nos  ennemis  du  dedans  et  du  dehors,  vo* 
tre  Excellence  ne  se  refusera  pas  sans  doute  ^  avouer 
que  quelque  disposé,  quelque  sincère,  et  quelque  dé- 
voué que  soit  mon  Souverain  à  se  rendre  agréable  au 
Gouvernement  de  Sa  Majesté  Britannique  il  lui  est  im^ 
possible  de  ne  pas  contester  en  principe  le  droit  aussi 
singulier  qu'arbitraire,  que  M.  Hbppner  a  voulu  établir 
que  les  sommations  seules  des  Agens  Etrangst's  doivent 
faire  la  règle  ^  suivre  par  mon  Go.uvernement,  pour 
remplacement  des  Navires  de  Guerre  de  leurs  Pays  dans 
le  Port  de  Lisbonne:  car  telle  est  en  effet,  M.  Le  Vi- 
comte, la  simple  et  inévitable  conséquence  à  déduire  de 
la  teneur  de  ses  Offices,  conséquence  qui  n'a  été  que 
trop  promptement  et  trop  rigoureusement  comprise  et 
appliquée  le  lendemain,  ainsi  que  j'ai  l'honneur  de  vous 
en  informer  le  il  du  courant,  par  le  Commandant  des 
Forces  Navales  Françaises ,  M.  Rabaudy,  qui  s*est  em- 
pressé de  renchérir  sur  l'exemple  donné  par  M.  Hopp- 
nert  en  poussant  les  choses  à  l'extrême,  de  prendre 
avantage  de  notre  position  sans  défense  pour  tenir  à 
au>n  Gouvernement  un  langage  tout  à  *fait  impératif. 

Cependant,  je  pense  que  votre  Excellence  n'hésitera 
pas  non  plus  à  admettre  qu'en  fait  d'Autorité  Suprême, 
le  maintien  de  ce  qui  est,  devient  le  premier  des  droits 
des  Nations  Indépendantes,  et  je  dois  ajouter,  quant 
au  Portugal ,  qu'aujourd'hui  c'est  aussi  le  premier  de 
ses  voeux,  le  plus  cher  de  ses  intérêts» 

Je  termine  la  présente  Communication,  M.  le  Vi- 
comte, en  la  recommandant,  au  nom  et  par  ordre  ex- 
près de  mon  Gouvernement,  à  l'attention  particulière 
et  bienveillante  du  Gouvernement  de  Sa  Majesté  Bri- 
tannique, ainsi  que  les  plaintes  consignées  dans  celle 
que  son  Excellence  le  Vicomte  de  Santarem  adressa  à 
M.  Iloppner,  le  26  du  mois  passé,  en  lui  remettant- 
les  Documens  qui  constataient  la  conduite  blftmable  qu'- 


6l6    Promemoria  confia.,  concern*  la  pubL  etc. 

ISSO  ont  t«nif  récemment  divers  Individus  Anglais  en  Portu- 
gal, au  détriment  de  la  paix  publique,  et  en  directe 
violation  des  Lois  du  Pays  auxquelles ,  de  Taveu  hono- 
rable du  Gouvernement  de  Sa  Majeslë  Britannique»  ex- 
prime' dans  les  Instructions  de  votre  Excellence  à  M. 
Hoppner,  en  date  du  14  Janvier  de  cette  ann^e,  et  con- 
formëmçnt  au  droit  des  gens,  tous  les  Sujets  du  Roi| 
votre  Auguste  Souverain ,  qui  résident  en  Portugal,  doi- 
vent respect  et  obâssance. 

Je  vous  prie,  etc. 

Vicomte  d'Asseci. 

Réponse  du  Vicomte  de  Palmerston. 

Monsieur  le  Vicomte,   Foteign  Office^  SOM  Septemher^  I8S1. 

I  hâve  had  the  honour  of  receiving  your  Letter  oF 
the  14th  mst.,  in  v^hich  you  state  that  the  Portiiguese 
Government  hâve  received  a  painful  impression  from 
the  Communications  made  to  them  by  Mr.  Hoppner» 
on  the  23rd  and  24th  of  August ,  relative  to  the  posi- 
tion which  His  Majesty's  Ship,  Dispatch  ^  had  taken 
up  in  the  Port  of  Lisbon.  In  reply,  I  hâve  to  assure 
you  that  His  Majesty's  Government  hâve  received  no 
less  painful  an  impression  from  the  account  which  bas 
reached  them  of  those  transactions,  which  rendered 
this  movement  on  the  part  of  His  Majesty's  Naval  Force 
in  the  Tagus  necessary,  for  the  protection  of  British 
Résidents  in  Lisbon. 

His  Majesty's  Government,  however,  bave  entirely 
approved  the  measures  which  bavé  been  taken  on  this 
subject  by  His  Majesty's  Consul -General,  and  the  Na- 
val Officier  commanding  His  Majesty's  Ships  in  th« 
Tagus;  and  in  order  to  give  more  eflfect  to  those  mea- 
sures, and  to  afTord  more  complète  protection  to  Bri- 
tish Subjects  in  Portugal,  2  Line  of  Battle  Ships  bave 
been  sent  to  the  Tagus ,  and  2  Brigs  of  War  to  the 
Douro. 

I  bave,  etc. 

^    Palmerstos. 


617 


55. 

Promemoria  confidentiel^  concernant 
la  publication  des  actes  de  la  diète 
germanique  à  Francfort^  présenté 
1832  par  le  cabinet  de  Berlin  à  ce- 
lui de  Vienne. 

Die  deutsche  BtlndeB^VersamniluDg  bescblots,  gltich 
nach  ilirem  ersten  Zusammentritt  in  der  Plenar-Sîtzung 
Tom  14.  November  1816,  auf  den  Grund  der  voraua- 
gegangenen  Terlraulicben  Beratbungen ,  einhellig  und 
namentlich  mit  dem  ausdriicklich  erklSrten,  ToUkom- 
inenen  Einyerstândnîsse  des  kaîserlich  -  ôsterreichischen 
Hofesy^^ydàss  die  BekanAtmacbung  der  Bundeslaga-Ver- 
handluDgen  durch  den  Druck  aie  Regel  featzuaetzen 
aey;  die  der  Publicitât  nicbt  zu  iibergebendei]^  Verhand- 
lungen  hingegea  ledesmal  beaondere  ausziinebmeii  w&« 
réti."  Hierbei  kam  die  Frage,  in  welchem  Zeit-Mo- 
mente  dieae  regelmSssige  Bekanntmachung  jedesmal  am 
angemessenaten  zu  bewirken  aei  j  nur  insoweil  ziir  Ver* 
handlung,  ala  der  Gesandte  der  freien  Stadt  Bremen 
bevorwortete ,  dass  derselben  erat  yier  Tage  nach  der 
Vertheilung  der  den  Geaandtschaften  zukomoienden  Ab- 
driicke  der  Protocolle,  atatt  gegeben  werde.  Vielleicht 
batte  man  woblgethan,  gleich  daroala  spatere  und  ael- 
fenere  Termine  fiir  die  regelmassig  widerkehrende  Be- 
kanntmachung der  Bundestags-Verbandlungen  zu  be- 
atimmen.  Anstatt  deasen  aber  entstand  die  Praxia,  nocb 
yor  Ablauf  einer  Woche  nach  |eder  Bundestaga-Sitzung, 
daa  Protocoll  derselben  -^  in  der  Regel  mit  allen  darin 
aufgenommenen  Verhandlungen  -^  ôffentlich  im  Drucke 
erscheinen  zu  laasen.  Die  Andraische  Buchhandlung 
erbielt  die  Vergunstigung  zur  Herausgabe  und  dem 
Verlage  eiver  4to  Auagabe  der  aolchergestalt  publicirlen 
ProtocoUe,  welche  in  ihrer  Vorredé,  mit  Hinweiiung 
auf  ,,die  hohe  Wichtigkeit  der  Verhandlungen  dea  Bun- 
destags  {iir  ganz  Deutschland^',  ihren  Zweck  dahin  aua- 
sprach,  „durch  aulhentische  Sammlung  der  dazu  geho- 
rigen  Actenaliicke  und  Protocolle  dem  Verlangen  dea 
Publicuma  und  dem  Bediirfnisae  der  Zeitgeecbichte  Ge- 


618     Promemotia  confia.,  concern.  Un  puhlicai. 

1812  n^ge   zu   leisten*'^     Die  RechtmSM^|keil  eines   solcben 

Verlangens  und  das   Vorhandenseio    eioes  solchen   Be- 

diirfiiûaes    waren   in    der  Buudes  -  Versammlung  selbsl 

anerkanot   worden,   ah    die    kaiserlich  •  ôsterreichische 

Prtisidîal  -  Gesandtschaft   in  ihrenii   am    11.   November 

1616  gehalteQen,  ertien  Vortrage  bemerkte: 

yyGanz    Deutschlaad    eieht   jetzl   mit   geapaonter  £r- 

wartang  dem  Geisie  entgegen,  dei  uDsexe  Beralhoo* 

gen  beleben  wird/* 

und  hierniîchat,   auf  die   Artikel  X  und  XI   der  Bun- 

des- Acte  iibergehend,  die  Aeusserung  hinzufiigte: 

y^iese  Artikel  sind  es,  wodurch  der  deutsche  Bond 

eeine  Hauptgrandlage  erhalten  soll  ;  aie  aind  ea^.  welche 

TorziigliGb  eben  ao  daa  Wohl   der  Geaaatmtheit^'  ab 

zugleich  auch  aelbat   jenes  der  eiozelnen    Deutachen 

bezwecken.'  Mît  Vertrauen  beschfiftigen  dieae  auage- 

bobeneo'Gegenétande   die  ôffentiiche  Aufmerkaamkeit 

in  Deutacbland*    Unaer  Beatreben  wird  ea  aeio,  ge- 

recbter  Erwartung  der  ÔfFentlichen  Meinong   zu  bul- 

digen,  ibr  zu  entaprecben**. 

Bei  Featatellung  der  Wiener  Scbluaa-Actey  welcbe  den 

Beatimmungen    der   Bundea-Aete,     durch    ergSnzende 

und  erlauternde  Grundgeaetze ,  eihe  zweckgemSaae  Ent- 

wickehing  und  biermit  dem  Bundea-Vereine  aelbat  die 

erforderlicbe  Vollendung  gealcbert  bat|   fand  man  aicb 

veranlaaat)   jene  durcb  den  Beacbluaa  yom  14»  NoTem- 

ber  1816  angenommene  Regel  aufzubeben,  }a  aelbat  die 

oben  bezeicbnete  Art  und  Weiae  ihrer  praktiacben  An- 

wendung  behauptete  aicb  ungeacbtet  der  mit  Recbt  da- 

wider  erbobenen   Bedenken^   beinab^  acbt  Jabre  lang. 

AUerdinga  verdienten  jene  Bedenken    eine  reifliche 

Priifung  und  Er5rterung  von  Seiten  aller  Bundea-Re- 

gieningen,   auf  deren  Grund  demnSchat  die   erforder- 

licbei  binlëngUcb  Yorbereitete  Vereinbarung  wegen  eines 

angemeaaenen  Verfahrens  bei  Auaiibung   der  fraglicben 

Regel  zu  treffen  geweaen  wSre. 

Dîeaer  albeitigen  Prufung  und  Erôrterung  kam  die 
im  Protocoll  der.  neunzebnten  Sitzung  Tom  1«  Juli 
1824,  $•  116,  verzeicbnete  Verbandlung  zuvor,  indem. 
sie  die  ganze  Lage  der  Sacbe  verfinderte. 

,,Daa  Prasidium  —  boisât  ea  daaelbat  — -  bemerkte 
aua  Anlaaa  einea  zur  Sprache  gekommenen,  die  Et* 
leicbterung  der  Bundea-Mîlitair- Contingente  betreffen- 
den,  apeciellen  FaUa:   ea  acbeine,  daaa  Verbandlungen, 


des  €tcte8  de  la  Diète  germanique.    6l9 

vrelche  das  Vertlieidlgitiigs  -  Weten  des  deutschen  Bun-  IBM 
des  betreffeoy  ihrer  Natur  nach  zur  AufDahmeln  die 
2ar  PablicitSt  gelangeoden  Protocolle  der  fërmlichen 
Sitzungen  nicht  geeignel  seyen.  Ueberhaupt  dîirfte  die 
BuDdes-YersamoiluDg  sich  veranlasst  finden,  mehrere 
VerhandlungeDi  welche  seitber  in  die  fërmlicben  Pro- 
tocolle aafgenommen  iforden  sind|  blos  loco  diclaturae 
in  Drack  legen  zu  lassen. 

Die  bisherige  Uebung,  die  gesammten  Verhandlun- 
gen  des  deutscben  Bundestags,  vredige  Ausnahoien  ab- 
gerechneii  der  Oeffenllichkelt  zu  nbergebeni  faabe  zu 
MissbrSuchen  Anlass  gegeben  |  welche  )eder  Gutden- 
kende  gewiss  missbillige ,  denen  aber  darum  ein  Ziel 
gesetzl  werden  musse.  Die  deutsche  Bundes-Versamm* 
long  sei  ein  permanenter  Ministériel -Congress  der  Re- 
prSsentanten  sëuimUicber  Bundesglieder;  in  dieser  Ver- 
sammlung  wiirden  yorzugsweise  die  Ansichten  der  ver- 
ecbiedenen  Bundes-Regierungen  iiber  OegenstSnde  des 
gemeinsamen  interesses  freundscbaftticb  ausgetanscbt| 
und  nach  yorberiger  griindiicher  Erorterung  und  Wie- 
dererwSgung  die  Beschliisse  gefasst.  Dass  das  Résultat 
dieser  Beratbungen ,  {e  nachdem  es  fîir  Aile  oder  fur 
eittzelne  Ton  Interesse  sey,  bekannt  gemacbt  werde,  dies 
sey  unbedingte  Nothwendigkeit ,  —  aber  die  Vorberei«> 
tung  der  GegenstSnde,  die  Arbeiten  der  Comités  und 
die  yerschiedenen  Ansichten  der  einzelnen  Regierungeo, 
aies  seyen  Epochen  der  6eschîifts-Verhandlungen«  welche 
sur  OeffentUchkeit  durchaus  nicht  geeignet  seien.  Bei 
Militair-Angelegenheiten  und  bei  Differenzen  der  Bun- 
des-Fiirstea  unter  sich  oder  ndt  thren  St&nden,  sei 
dies  yorzugsweise  der  FalP. 

Das  PrSsidium  erlaube  sich  dahery  die  Versamm- 
lung  einzuladen ,  Gegenstlinde  dieser  Art  in  eigenei  loco  . 
dictaturae  zu  druckenden  Protocolle  aufzUnehmeny  sowie 
sich  dieselbei  bei  Annahme  der  proyisorischen  6e- 
schSftsordnungy  ohnehin  yorbehalten  habe,  die  Gegen- 
stSnde  jedésmal  zu  bezeichnen^  welche  ausnahmswebe 
der  Publication  entzogen  werden  soUen. 

Nachdem  der  k.  preussische,  k.  hannoyerschei  gross- 
herzoglich  badische  und  kurfnrstliche  hessbche  Herr 
Gesandte  dièse  Ansichten  des  Pr&sidiums  nâher  molt- 
virt  batten,  yereinigten  sich  sSmmtliche  Stimnien  mit 
der  PrastdiaU  Proposition  9  und  es  ward  beschlossen  : 
Bei  Abfassung  der  Protocolle  im  Gèiste  obigen  Pra- 


620     Promemoria  confitL,  concern.  la  pribltcaf, 

m 

sidiàl « Anlrags  vorziigelien  und  der  Blindes- Ranxlei- 
Dirèclion  aufzugeben,  kiioftig  fatn  nach  Maassgabe  der 
verhandelten   Gegenstande    zweierlei  Protocolle  jeder 
SilzuDg  aitfzunehmeny.  und  zwar  ôfFentliche  lind  sé- 
parât —  blos  loco  dictaturae  zu  druckende  ProtocoUe. 
Obne    âber   diesen   Beschluss^    welchem   keiae  In- 
structions-Einholung  voraiis  gegiyigen  war,  etwaîge  £r- 
inneruQgen  nachtrâglich  aussern  lassen  zu  yrollen,  wo- 
zu    derselbo    achon    damais    in    manchen    Beziehungen 
Anlass  gegeben  haben  dûrfte,  glaubte  die  k.  preussiscfae 
Regierungy   als    sia   Yon    der  dadurch   herbeigefuhrtea 
Veranderung   Kenntniss    erhielt,    ibr    Urtheil    dariibeif 
suspendiren   zu   niiissen,  bis  dasselbe  durch  die  weitere 
ËrfahruDg  eine  geniigende  Basis  gewonnen  haben  wiirde. 
Hiernach  kam   sie  erst  nach   Verlauf  von  fanf  Jah- 
ren    dadurch   in   den   Fall|   sich  mit  dem  Torliegenden 
Gegenstande    nëher    und    grtindiicher  zu    beschaftigen, 
dass  derselbe  in  einem   eigene'n  Berichte  des  k.  preus- 
sischen  Bundestags  -  Gesandten  Herrn  von  Nagler,  vom 
24.  October  1829,  schr  ausfuhrlich  und  mît  dem  Ersu- 
chen  um  diespâllige  Instructioas-Ertheilung  zur  Sprache 
gebracht  wurde/ 

Was  den  Inhalt  dièses  Berichtes  anlangt,  so  iiber- 
retchte  Herr  von  Nagler  mit  demselben  eine  eben  da- 
mais erschienene  Dnickschrîft  des  Professors  der  Rechte 
Dr.  Mîchaelis  zu  Tiibingen  ^^die  Protocolle  der  hohen 
deutschen  Bundes-Versammiung,  eine  publicistische  Be- 
trachtong"  betitelt,  deren  Tendenz  sich  im  AUgemeioen 
durch  das  Motto  ankiindigt: 

„0n  peut  opposer  à  tous  les  principes  politiques 
des  exceptions;  mais  il  ne  faut  pas,  pour  éviter  cet 
iflcon vënient ,  vouloir  fonder  des  principes  politiques 
sur' des  exceptions^*. 

Zur  naheren  Charakterisirung  dîeser,  mit  Bescheiden- 
lieit  und  in  einem  lôblichem  Geîste  abgefassten  Druck- 
schrift  dient  die,  von  Herrn  von  Nagler  hinzugefiigte 
Bemerkung:  „Der  Verfasser  habe  darin  auszufnhren  ge» 
sucht,  dass  bei  dem  in  neuerer  Zeit  von  verschiedenen 
Seiten  lier  kund  gegebenen  Verlangeu  nach  einer  minder 
beschrîLnkten  Publicitât  der  Bundestags  -  Verhandluogen 
znnâchst  die  Rechtswîssenschaft ,  in  Beziehung  auf  eine 
riclittge  Fortbildnng  des  deutschen  Bundes-Rechis,  die 
selbst  auch  den  mit  diplomatischen  Verhandlungen  be* 
auftragten  Staatsbeamten  eine  wîllkommene  UnterstiitzuDg 


des  actes  de   la  Diète  germanique.     621 

seyn  durrte,  —  sodann  aber  auch  die  yod  mehreren 
Bund'es -Regierungen  gewunsclite  £rhôhuDg  eînes  ge- 
ttieinsamen   deutschea  Vaterlandsêlnnea   betheiligt  sei^ 

Hauptsïchlich  aber  handelte  der  fraglicbe  Bericht 
von  einer  bei  der  Blindes  -  Versammlung  damak  eîn- 
gereîcbten  Vorstellung  der  Ândraiachen  Buchhandlung 
xu  Frankfurt  am  Main  iind  den  dadurch  veranlassteu 
Yorlâufigen  Erorterungen.  In  dieser  Vorstellung  batte 
4ie  gedacbte  Bucbbandlung  gebetén,  die  Fortsetziing 
der  4to  Ausgabe  der  ôlTentlicben  Biindestags-Protocolle; 
deren  Herausgabe  und  Verlag  ihr  ini  Jabr  1816  ^  ver«> 
atattet  worden  iwar^  in  einem  minder  be&chrânkten  TJm* 
fange  ^  ids  es  die  geringe  Zabi  der  fast  inhallloseu 
ôfFentlicben  ProtocoUe  zulasse ,    veranstalten  zu  diirfen. 

Wie  sebr  bei  dein  Unternebmeh  der  Andr&iscben 
Bucbbandlung  die  ibr  erofTnete  Âussicbt  auf  einen  bedeu^ 
tenden  Absatz  iri  Folge  des  Bundeçtags  ^  Bescblussés 
vom  1.  Julî  1824  verscbwunden  sei,  sucbte  der  kà* 
niglicbe  Bundestags  -  Gesaodte  durch  Ydrlegung  >  einés 
Exeniplars  von  den  spiUeren  JahrgSngen  der  betrefEen- 
den  4to  Ausgabe  auscbauUcb  za  inachenv*  ~  99  Da 
sich  solcbe,  betnerkte  er  dabei»  fast  nur  auf  èinen  Esc- 
tract  aus  den  Bundestags  -  ProtocoUen  bescbrankt^  wel« 
cber  nur  fiir  das  àllgemeine  Interesse  minder  wicb* 
tige  Anzeigen  ûber  die  vorgekommenen  Legitioiationen 
und  Substitutionen  der  Gesandten,  ûber  die  Bestellung 
Yon  Commissionen  und  die  Wabl  der  Ges^ndlen^  aber 
einige  achon  aus  ôfiFentlicben  Blâttern  bekannte  dîplo* 
matiscbe  Mittheihingen  iiber  das  Einreicbungs  -Protocoll 
und  einige  définitive  Bescbliisse,  besonders  wegeo  der 
GeldbeitrSge  y  entbalt;  so  scbeint  es  nicbt  auffallènd» 
dass  die  genannte  Bucbbandlung  bei  Fértsetzung .  einer 
aolchen  Ausgabe ,  keine  vreitere  Unterstiitzung  Seileus 
des  Publicunis  mehr  findet'*. 

Hieran  kniipfte  sich  die  Aaseinandersetzung  der  An- 
eichten  des  grossberzoglich  badischen  Bnndestags  •  Ge- 
saudten»  Freiberrn  von  Blittecsdorf,  wèlcber  als  Mit- 
glied  der  Réclamations  -  Commission  den  VortFag  ûber 
das  Ansucben  der  Andraiscben  Bucbbandlung  iibernom- 
men,  dabei  die  Oe£Pentlichkeit  der  Bundestags*  Prolo» 
colle  im  Aligemeinen  in*s  Auge  gefasst  und  skh*  in  dem 
Entwurfe  des  gedachten  Vortrages  dabin  ausgesprocben 
batte  y  ,,e8  scheine,  als  ob  der  Bestbluss  Yom  Jabr  1824 
in  seinen  Folgen  weiter  gefûbrt  habe,  aïs  damais  be« 


622     Promemoria  confia.,  concern.  la  publient. 

abûchtigt  wodJen  aei;  die  Mîssbrâuche ,  deren  io  deni 
PrSsidial-Antrage  Erwëhnuog  geschehen,  wârea  fast 
au58chlie8lich  von  den  offentlichen  Blattern  und  deo 
Zeîtschrirten  begangen  worden,  und  gegen  dièse  sej 
auch  der  Besehluss  vorzugsweiae  gerichtet  geweaen.  In 
der  That  habe  es  keioe  geringe  Bedenken,  wenn  Ver- 
haadluogen,  wie  bei  der  Bundes  -  Versammlung  sind, 
sum  Gegenstande  der  Tages  -  Politik  gemacbt  wiirden, 
und  dadurch  Gelegeûheil  gegeben  werde,  jeden  Augeo- 
bllck  in  den  Gang  der  Berathungen  einzugreifen,  deren 
Leitung  in  allen  geregelten  Staaten  ausschliessiich  den 
Cabinetten  anvertraiit  werden  miisse.  — - 

y, Wenn  gleich  aber  die  Bundes -*  Versammlung  sich 
Yorgesetsty  durch  den  Bescbluss  vom  1.  Joli  1824  den 
Missbr&ùchen  poUtiscber  Journale  )  Flug  -  und  Zeit* 
schriften  yorzubeugen ,  so  habe  es  vrohl  keineswegs  in 
ihrer  Absicbt  gelegen,  griindliche  und  vrissenschaftliche 
Discussionen  iiber  Gegenstande  des  innern  Staatsrechis 
des  Bundes  durch  Geheimhaltung  der  Protocolle,  ais 
Regely  unmôglich  zu  machen»  und  iiberhaupt  der  deut- 
schen  Nation  die  Kenntniss  von  Verhandlungen,  welcho 
das  gemeinsame  Interesse  des  Bundes  betreffen,  selbsl 
alsdann  noch  zu  eutziehen,  wenn  der  bezeichnete  Miss* 
brauch  nicht  mehr  davon  zu  befurchten  stehe*  Es 
liège  zu  klar  am  Tage,  das  es  den  hôchsten  und  hohen 
BundesgUedern  nur  erwiinscht  sein  kônne,  wenn  das 
System  des  Bundes  mehr  und  mehr  ausgebildet  und 
seinem  eigentlichen  Wesen  nach  begriffen  wiirde.  Ebea 
deshalb  diirfte  auch  kein  Anstand  obwalten,  wenn  die 
Verhandiungen  der  Bundesyersammlung,  insofem  kein 
positives  Interesse  deren  Geheimhaltung  ein  fur  allemal 
gebiete,  zu  dem  Behufe  solcher  wissenschaftlichen, 
durch  die  Tages -Politik  nicht  getriibten,  Prufung  und 
Wiirdigung,  von  Zeit  zu  Zeit,  in  Form  einer  «Samm* 
lung  Yon  Slaatsschrifien  y  herausgegeben  wiirden'*. 

Unter  Mittheilung  der  nach  obigen  Ansichten  be- 
niessenen  speciellen  VorschlSge  des  Freiherrn  von  Blit- 
tersdorf  »  wegen  Einftihrung  einer  minder  beschr&nkten 
Pubiicitiit  der  Bundestags  -  Verhandlyngen ,  begleitete 
der  kônigliche  Bundestags -Gesand te,  Herr  von  Nagler, 
dieselbeft  mit  seinen  eigenen  y  im  Sinne  dièses  Zwecks 
abgefassten  gutachtlîchen  Aeusserungen ,  indem  er  sfe 
dem  Urtheile  des  hîesigen  allerhdchsten  Hofea  unter* 
warf. 


des  actes  de  la  Diète  germanique.     623 

Man  liess  sich  hier  eiûe  grundliche  PraFung.  der-18S2 
Sache  aofort  angelegen  sein,  uod  iiberzeiigte  sîch  bald» 
dass  den  vom  Hrn.  v.  Nagler  bevorworteten  Ansichten 
des  Freiherrn  von  BliUersdorf,  womit  sîch  auch  der  da« 
inalige  grossherzoglîch  badlscbe  Slaatsinînister  Freiherr 
von  Berstetty  im  Wesentlicben  einverstanden  erkla£te, 
zii  viele  triftige  Grundç  zur  Seile  stehen^  als  da$8  sie 
schlechthin  yod  der  Hand  zu  weisen  und  unbenutzt 
zu  lasaeo  wâren.  Mittelst  den  dem  Hrn.  von  Nagler 
hîernach   ertbeilten    Instructionen    wurde   dérselbe   er- 

^  machtigti  nicht  allein  mit  dem  grossherzogltch  badi- 
achen  Bundestags  -  Gesandten ,  sondern  aiich  mit  den 
iibrigen  einflussreichern  Bundestags  •  Gesandten  in  vor-  . 
ISufige  nâhere  Berathung  daruber  zu  treten,  ob  nicht 
obne  Wiederberstellung  des  bis  zum  Jahre  1824  beob- 
achteten  Gebraucbs  der  ôffentlichen  Bekanntmachung 
der  Bundestags-ProlocoUe  und  unter  Vermeidung  aller 
damit  verkniipft  gewesenen  Gefahren,  nach  bestimmten 
im  Yoraus  festzusetzeuden  Principien,  auch  mit  Riick- 
aicht  auf  das  Bedtirfniss  wissenschafdicher  Fortbildiing 
des'positiven  des  deutschen  Staatsrechts ,  am  Schlusse 
jedes  Jahrs  eine  Herausgabe  derjenigen  im  Laufe  des* 
selben    vorgekommenen   Bundestags  •  Verhandlungen  zu 

.  veranstalten  sein  diirfte,  Mrelche  von  eiuer  dazu  an- 
zuordnenden  Bundestags  -  Commission  in  Gemâssheit  )e- 
ner  GrundsStze  als  zur  ôfiFentlichen  Békanntmachuog 
geeignet  und  reif  .geworden ,  anerkannt  worden  seien? 
Dièse  Beralhungen  fuhrten  innerhalb  der  letzten 
zwei  Jahre  dabin,  dass  der  Herr  von  Nagler  schon  vor< 
lângst  die  Vetsicherung  erthetlen  konnte,.von  der  Ma- 
joritât  der  Bundestags -Gesandten  werde  die  Notliwen- 
digkeit  einer  unter  bestimihten  Maassgaben  vneder  ein- 
zufîihrenden  Publicitèît  der  Bundestags -Verhandlungen 
und  im  Wesentlichen  auch  die  ZweckmMssigkeit  folgen* 
der,  zu  diesem  Ende  bei  der  Bundes-Versammlung  zu 
roachenden  VorschlSge  anerkannt  : 

1.  Die  Bundes-Versammlung  bat  ini  Verlaufe  ibrer 
gewôhnlichen  Jahres-Sitzungen  von  den  darin  yor- 
kommenden  Verhandlungen  nichts  bekannt  zu  ma- 
chen  j  ak  vras  seiner  besonderen  Natur  nach  einer 
solchen  unverweilten  Bekanntmachung  zur  gebuhren- 
den  Nachachtung  bedarf. 

2.  Beini  Eintritte  der  gewôhnlichen  grossen  Ferien 
werden   in  der  Regel  alle^   wlihrend   der  vorherge- 


634     Promemoria  confia.^  çoneern.  ta  publlcaf. 

1882  gangaaen  Jahres  -  Sitzungen  ge8cklos8ei\en  Verliaiid- 
longen,  wozu  auch  diejenigen  geboraai  welche  keioe 
vreitere  Folgen  haben»  aïs  gesammelte  Acten  des  Bun- 
destags  auf  einmal  der  Publicîtat  ûbergebeo.  Unter 
diesen  Verhandlungea  sind  die  Protocolle  selbsk  nach 
ihrem  vollstandigen  und  wortiichen  Inbalte  zu  ver- 
steheo. 

3.  Ausnahme  von  der  ad  2  auFgestellten  Regel  bilden 
grundsa.lzlicb  : 

a*  Aile  Verbandlungeny  welcbe  sich  auf  die  unter 
dem  11.  Artikel  der  Blindes -Acte  zu  subsumireo- 
den  Slreitîgkeiten  zwiscben  Bundesglledern  be- 
zieben. 
,  b.  Aile  Yerhandlungen  ûber  Militar  -  Angelegenbeî- 
ten,  und 
G.  ûber  solche  Gegenstande,  fitr  welche  ein  beson- 
derer  Beschluss  festsetzt^  dass  sie  der  Publicitat 
entzogen  bleiben  solleu. 

4.  Die  angefûhrten  Auanahmen  involviren  jedoch  kei- 
nesvregs  eine  unbedingte  und  unabanderlicbe  Aus- 
schliessung  der  darunter  begrifienen  Yerhandlungen; 
vîelmehr  konhen  die  ad  3  a  naher  bezeichneten  Yer- 
handlungen ûber  Streitigkeiten  zwîschen  Bundesglle- 
dern aucb  schon  vor  ihrem  endlichen  Abschlusse^ 
wenn  sâmmtliche  dabei  betheiligte  Regierungen  ihre 
Zustiminung    dazu    geben,    offentlich    bekannt   wer- 

.  den  y  das  endliche  Résultat  derselben  aber  ^  mag  es 
nuD  durch  Yerglekh,  Kompromiss  oder  Austrâgal- 
Entscheidung  herbeigefûhrt  seyo,  darf  der  Publicitat 
nur  alsdann  entzogen  bleiben,  wenn  sâmmtliche  da- 
bei betheiligte  Staaten  solches  einhellig  und  ausdrûck- 
lich  verlangen.  Mit  jenem  Resultate  werden  die  dem* 
selben  vbrausgegangenen  Bundestags  -  Yerhandlungen, 
soweit  es  nicht  schon  frûher  geschehen  ist,  eben- 
falls,  )edoch  unter  der  B^schrânkung  publîcirt,  dass 
durch  eine  Bundestags -Commission,  mitZuzIehung 
der  bîsher  streitenden  Theile,  eine  Auswahl  der  fur 

.  die  ôiFentliche  Bekanntmachung  geeîgneten  Yerhand- 
luqgen  zu  treffen  ist;  wobei,  im  Intéresse  der  Wis- 
senschaft,  fur  MIttheilung  der  stattgehabten  ErOrte- 
rungen  und  gegenseitîgen  Ansichten  der  Partheien, 
soweit  es  geschehen  kann,  insbesondere  Sorge  getra* 
gen  werden  muss. 

Waft  die  ad  3|  b  und  c  angegebenen  Ausnafamen 


m* 


des  actes  de  la  Diète  germanique.     625 

betrifit ,  êo  80II ,  nach  yÔUiger  Erledigung  der  dahin  1880 
geborigea  Angelegenheiten ,  auf  das  Gutac^teu  einer 
fiunde8tag8-Coainii88ion  y  be8ch]o88eii  werden,  ob  uuà 
waa  auch  yoq  den  dariiber  gepflogenen  VerhaDdlun- 
gen  zur  Keontnias  de8  Publikum8  gelaogen  kann  und  soll, 
5.  Die  unter  dem  Artikel  30  der  Wiener  Scblu88-Akte 
zii  8ub8uinirendén  Verhandlungen  gebôren  zwar  DÎcht 
zu  den  ad  n^  3  aufgefubrteo  Ausnabi^en,  und  inu8- 
sen  j  8obald  8ie  ge8cblo88en  sind ,  wegen  dea  dabei 
Yorwaltenden  Intere88e8  der  reklamirendei^  Privatper- 
aonen ,  bel  der  nachsten  jabrlicben  Publikation  der 
Biinde8tag8-Akteny  nebst  dem  Re8uUate9  mag  daaselbe 
in  einem  Vergleiche,  Koniproini88e  oder  in  einer  Au- 
alrâgal  -  Entscbeîdung  besteben ,  jedenfalU  ôflentllch 
bekannt  gemacbt  werden,  jedocb  wird  aacb  bierbei 
eine  Au8wabl  der  fdr  ^  die  Publicitât  geeigneten  Ver- 
handlungen, mit  Zuziebung  der  betheiligten  Bunde8- 
glîeder  j  unter  der  oben  gedacbten  Beriicksicbtigung 
de8  wi88en8cbaMichen  Intere88e89  durcb  eine  Bunde8- 
tag8-Commi88ion  zu  yeranlassen  8eyn. 
6*  Die  Be8timmungen  unter  No.  2 — 5  gelten  nicht  mtn- 
der  fiir  die  seit  1824  erledigten  Gegenstande  jeder 
Art*  Im  Einzelnen,  und  zunacbst  ad  nro.  2  i8t  zu 
bemerken ,  dass  eine  môglicbst  vollstândige  Publika- 
tion der  Protocolle  8elb8t  dem  Zwecke  der  ôffentli- 
cben  Bekanntmacbung  allein  entsprichty  indem  nur 
die  Pxotokolle,  nicbt  aber  ein8eitig  und  oft>  diirflîg 
gemachte  Auszuge  derselben,  fiir  das  Publikum  be- 
lebrend  seyn  y  und  fiir  die  Wissenschaft  befriedigeu- 
den  StofF  darbietea  kdnnen. 

Wenn  bisber  eine  formlicbe  Eînieîtung  von  Ver- 
handlungen in  die8er  Angelegenbeit  bey  der  Bundes- 
Versammlung  unterblieben  ist,  80  lag  die  Ursacbe  da- 
Yon  lediglich  in  dem  mebrmaU  ausdrucklîch  erklarten 
Wunscbe  des  kaiserlich-ësterreichischen  Prasidial-Gesand- 
ten,  Hrn.  Grafen  yon  Muncb ,  welcber,  ohne  gegen 
den  materiellen  Inhalt  der  fraglicben  VorscblSge  etwas 
zu  erinnern ,  nur  den  Aufschub  ibrer  fôrmlîchen  An- 
bringung  in  der  Bundes- Versammlung  bevorwortete^ 
um  8ich  nëbere  Instruktionen  seines  allerhëcbsten  Hofes 
zu  yerschafTen.  Inzwîscben  erfolgte  doch,  in  der  yier* 
ten  Sitzung  yom  10.  Februar  y-  J.  der  Vortrag  der 
Reklamations  -  Commission  iiber  das  oben  erwabnte  Ge- 
such  der  Andraischen  Buchbandlung   und    ein  diesfôlli- 

Noui^,  Supplém,  Tom,  III.  Rr 


626     Pramemoria  confia.^  concern.  la  publicat. 

1832  ger^  dasselbe  ablefanendei  Bescbluss.  Da  Jedocb  die 
Rekiamatîons  -  Commission  in  jenem  Vortrage  bemerkt 
batte  : 

,,8ie  woUe  nicht   io  Abrede  stellen,    dass   sicb    uicbt 

unerbeblicbe  Griiode    fiir   eine  Modification   des  Be- 

scblusses   vom    i.  July   1824   aufstellen   liessen ,    die 

insbesondere    von   der  Notbwendigkeit  einer  yrissen- 

scbaftlichen  «Ânsbildung    des   Bundesstaatsrechts    ent- 

nommen  werden  konnten^',  etc. 

80  gab  dièses  dem  kaiserL  (isterreicb.  prasidirenden  Hro. 

Gesandteu ,  zu  der  im  Protocolle  jener  Sitzung  mit  ab- 

gedruckten  Aeusserung  Anlass  :  „dass  derselbe,  binsicbt- 

licb  der  in  dem    eben  vernommenen  Vortrage  angereg- 

ten  grôsseren  Publicitat  der  Bundestags-Verbandlungen, 

seinem  allerhucbsten  Hofe  die  geeignete  Eroffnung  yW- 

behalte". 

Die  Bundes-Versammlung  sieht  einer  solchen  ErofT- 
niiDg  biernacb  entgegen. 

In  der  oben  dargestellten  Lage  befand  sicb  die  Sacbe, 
als  der  k.  preussiscbe  Hot  seine  Ansicbten  iiber  den  be- 
denklicben  politiscben  Zustand  mebrerer  deutscher  Bun- 
desstaaten  und  ûber  die  io  Beziebung  darauf  bundes- 
verfassungsmassig  zu  ergreifenden  Maassregelfi  dem  kai- 
serl.  ôsterr.  Kabinette  auf  dessen  Einladung  durch  die 
Mittbeilung  derjenigen  Inslruktionen ,  welcbe  zu  diesem 
Zwecke  unterm  26.  September  und  6.  November  y.  J. 
an  den  kônigl.  Gesandten  zu  Wien,  Freiberrn  yon  Malt- 
zahn»  ergingen,  im  AUgemelnen  v^ie  im  Einzelnen  na- 
her  bekannt  werden  liess.  Der  Inbalt  beider  Mitthei- 
lungen  erhielt  die  Zustimmung  des  kais.  osterreicb.  Ka- 
binets  in  einem  so  erfreulicben  Maasse^  dass  man  sicb 
zuversicbtlicb  der  Hofihung  bingeben  durfte,  die  bei- 
derseits  beabsicbtigte  Verstandigung  werde  bei  keinem 
der  darin  erwabnten  Punkte  weitern  Scbwierigkeiten 
begegnen.  Namentlicb  gilt  dièses  von  dem  unterm 
6.  NoTember  v.  J.  diesseits  gemacbten  Vorscblage ,  yre- 
gen  alljUhrlicher  einmaliger  Bekanntmacbung  der  Bun- 
deslags  -  Verbandlungen  y  welcber  mit  den  oben  au^e- 
fiihrten,  zwischen  Herrn  von  Nagler  und  seinen  Kol* 
legen  in  Frankfurt  a/M.  verabredeten  Antragen  zusam- 
menlriffly  und  in  den  letztern  ausfiibrlicher  entwickelt 
erscbeint.  Der  Aufstellung  desselben  war  eine  reiflicbe 
Erwfigung  des  Gegenstandes,  unter  vorziiglicber  Beruck- 
sichtigung   der  obwaltendeu  Zeitverh&ltnisse  |   yorausge* 


dés  actes  de  la  Diète  germanique.       627 

gangen.  Sie  steht  im  naturlichea  Zusammenhaiige  mit  1832 
der  zuE  Erorterung  gekûminenen  Frage,  durch  welche 
Mittel  die  Autoritât  des  Bundes  in  der  offentlichen  Mei- 
DUDg  zuin  Heil  Yon  ganz  Deutschland  befestigt,  und 
insbesondére  das  hiérzu  erforderliche  Ansehèn  der  Bun- 
des-VersammluDg  aU  Organ  des  Bundes,  auf  eine,  ihrer 
Bestimmung  angemessene  Weise  fester  begnindet  wer- 
den  konne  ?  Zu  den  'wesentlichsten  Bedingungen  einer 
solcheD  Begmnduiig,  deren  Wichtigkeit  und  Dringlich- 
keit  8o  vollkommen  voq  Oesterreich,  wie  von  Preussen, 
anerkannt  wird,  zahlte  man  hier  nîcht  allein  die  Ver» 
anstaltung  eines  raschern  und  schnellern  Betriebs  der 
Gescbafle  bel  der  Bundea-Versammlungy  und  eine  er- 
folgreiche  Ausdehnung  ihrer  Berathungen  iiber.  gemein- 
nâtzîge,  ganz  Deutschland  interressirende  Aoordnungen, 
aoweit  sie  sich  dafdr  eignen ,  sondern  eben  so  wohl 
auch  die  £rô£Enung  eines  vorsichtig  gewahlten  Weges, 
auf  welchem  ganz  Deutschland  zu  einer  befriedigenden^ 
aile  Vorurtheile  und  falche  Ansichten  bèseitigenden  Kennt« 
niss  von  dieser  Thâtigkeit  der  Bundes-Versammlung  ge- 
langen  konnte. 

Es  schien  natiirllch^  dass  eine  Behorde,  welche  es 
auch  sey,  ein  ihr  mangelndes  Ansehen  da,  wo  man  ihr 
dasselbe  zu  verschaffen  wunschfy  nîcht  zu  gewinnen  im 
Stande  ist,  so  lange  ihre  Wirksanikeit  etwas  Unbekann- 
tes  und  eben  dadurch  den  mannigfaltigsten  Missdeutun- 
gen  ausgesetzt  bleibt.  Damit  die  Wirksamkeit  der  Bun- 
des-Versammlung und  die  Bundes-Gesetzgebung  in  ihren 
onverkennbaren ,  wohltbatigen  Folgen  nicht  verkannt 
und  einer  schiefen  Beurtheilung  Preis  gegeben  werde, 
wie  das  ivohiverstandene  Interesse  des  Bundes  erheischt, 
muss  dem  wohlgesinnten  Theile  des  Publikums  das  Le- 
ben  des*  Bundes,  dessen  Zweck,  Bedeutsatnkeit  und  Ge- 
setzgebqng  in  allen  Beziehungen  deutlich  gemacht,  oder 
ihm  wenigstens  die  Môglichkeit  einer  solchen  BelehrMng 
daruber  gewShrt  werdep ,  wodurch  in  der  Folge  bei 
dieser  Klasse  der  deutschen  Nation,  wie  noch  von  kei- 
ner  Seite  her  bezweifelt  worden  ist^  die  Achtung  fur 
den  Bund  und  den  Bundestag  sich  befestîgen  und  man- 
che von  den  Uebelgesinnten  bëslich  erdachte  Anklage 
gegen  diesen  Fursten-Verein  zu  Schanden  gemacht  wer- 
den  wiirde.  Denn  mir  davon  handelt  es  sich.  i^m 
der  Bund  und  der  Bundestag  die  Meinung  aller  Gutge- 
sinnten  fiir  sich  habe  ;   nicht  davon  ^   dass  beides  unter 

Rr2 


628     Pronufrnoria  confia.,  concern.  la  publicat. 

1880  denen ,  die  im  Volke  das  grosse  Wort  fiihreu ,  sofern 
sie  Dicbt  zu  den  Gutgesinnten  gchuren,  Popularitat  unci 
Ansehen  erl]|nge.  Es  koinmt  darauf  an,  dass  zur  Be<- 
rithigung  und  zur  hoheren  Belebung  eîoer  zustimineu- 
den  Gesinnung  aller  GutgesinDteu ,  den  Betnâbiingen 
der  revolutionèLr«n  Faklion  ein  Ziel  gesetzt.,  dass  es 
ihr  unmôglich  gemacht  vrerde,  den  gutgesinnten,  aber 
nicbt  biulanglicb  unterrichteten  Theil  des  Publikums 
langer  mît  der  Yorspiegelung  zu  tàuscben,  als  ob  einer- 
seits  die  fiundes  -  Versammlung  nach  ihrer  ursprtÎDgH- 
chen  BestîmmuDg  eîne  Art  von  National-Repraseota-^ 
tion  zum  Scbuize  aller  Re<Ate  und  zum  kr&ftigen  ^Ein- 
wirken  in  allen ,  das  geineinsame  Interesse  der  deut- 
schen  Unterthanen  betreffenden  innern  Angelegenbeiten 
sey,  eben  desbalb  aber  auch  eine  Berathung  der  In- 
struktionen  fiir  den  Bundestags-Gesandten  in  den  Stande- 
Versaninilungen,  verfassuagsmassig  statlfinden  soUte;  oder, 
als  ob  anderer  Seits  jede  Art  von  £inv?irkung  in  ge« 
meinniitztgen  ,  ganz  Deutscbland  interessirenden ,  na- 
'  menlHch  auch  in  stândischen  Angelegenbeiten  ganz  ausser 
dein  Kreîse  ihrer  Aufgabe  liège ,  aïs  ob  die  richtig  be- 
messenen  Schranken  ihrer  Kpmpetenz  Jeden  erfolgrei- 
chen»  raschen  und  schnellen  Betrieb  der  ihni  zugev?ie- 
senen  Geschafte  und  jeden  heilsamen  Einfluss  derselben 
auf  die  Gesammtheit  Deutschlands  ausschliessen  miiss- 
ten  ,  als  ob  die  deutschen  Fiirsten ,  welche  nur  woUen, 
was  Recht,  Ordnung  und  Gesetz  erheischen,  irgend 
Ursâche  hMtten ,  fiir  ihre,  in  diesem  Gelste  gefâhrten 
Verhandiungen  am  Bundestag  das.  Verborgene  zu  su- 
chen.  Es  kommt  darauf  an ,  durch  ofiene  Darlegung 
dieser  Verhandiungen  das  Vertrauen  der  Gutgesinnten 
zu  den  Fiirsten  -zu  befestîgen  und  ihnen  jede  Veran- 
lassung  zu  einem  Misslrauen  zu  nehmen ,  welches  in 
der  gegenwartîgen  Zeît  eiues  der  gefahrlichsten  Uebel 
ist.  Ein  grosser  Theil  der  Wirksamkeit  des  Bundes, 
und  gewiss  nicht  der  am  weiygsten  nîitzlirhe,  besteht 
in  Abwehrung  und  Zuriickweisung  des  Ungehôrigea 
oder  Uûangemessenen,  iiberhaupt  desjenigen,  vras  seiner 
Natur  vriderspricht ,  niag  es  von  Privaten  oder  von 
Regierungen  bei  der  Bu ndes- Versammlung  in  Anregimg 
gebracht  werden.  So  vvie  dièse  zur  Bericbtigung  irr- 
(ffanmlicher  Ansichten  so  sefar  geeignete  Seite  ihrer  Wirk- 
samkeit ganz  verborgen  bleibt,  wenn  die  betreffenden 
Verhandiungen  niemals  zur  aligemeinen  Kenntniss  kom- 


des  Mtes  de  la  Diète  germanique,      629 

iDen,  80  wird  iiberbaitpt  aiich  das  in  dem  deutscben  1880 
Bunde  aufgeatellte  Biid  des  gemeinsamen  politîschen  Le- 
bens  von  Deiit8cblan4 1  vor  den  Âugen  aller  Theilneh« 
menden  um  so  .unbealimmter  und  verworrener,  je  we« 
niger  man  von  diesem  Leben  yernimmt.  In  demeelben 
Maass,  ala  dièses  Bild  sicb  trtibt,  entfarbt  oder  yer* 
acbvindety  erscblafft  auch  der  fîîr  die  Bewabrung  der 
fiussersten  Sicberbeit  und  UnabhSngigkeit  Deutscblands 
iiberaua  wiçbtige  und  unentbebrlicbe  National- Sion. 

Und  bieriû  xeigt  sich  Torziiglich  die  grosse  Verscbie* 
denheît  der  bei  der  Bundes-Versammlung  vorkomoien- 
den  Verbandlungen  yon  *  dlplomatiscben  und  aonstigen 
Staats^Verbandlungen  einzelner  Hofe  und  Regierungen. 
Braucbt  bei  den  letztern  nur  das  Intéresse  eines  einzel- 
nen  Staates  berûcksîchtîgt  zu  yverden  und  kann  das- 
aelbe  einer  offenen  Darlegung  derselben  Yor  den  Augen 
der  Untertbanen  entgegensteben ,  so  bat  dagegen  ein 
Slaatenbund ,  welcber  eine  Gesammtmacbt  nacb  ausseu 
bin  zu  bilden  berufen  ist,  iiberall  das  lebhafkeste  In-* 
teresse,  durch  Unterhaltung  aUseitiger  Tbeiluahme  an 
aeiner  Existenz  in  tallen  seinen  Angehorigen  das  inora- 
liscbe  Elément  peiner  innern  Kraft  zu  pflegen  und  zu 
starken.  Und  ^wie  ware  dies  moglicb  obne  Verbreitung 
einer  richtigen  Erkenntniss  von  seinem  Wesedxund  seî- 
nem  Handeln? 

Jene  Verscbiedenbeit  tritt  biernSchst  auch  darin  ber- 
vor ,  dass  die  Gegenstânde  der  Bundestags-Verhandlun- 
gen  selten  der  boheren  PoHtîk  angehoren ,  nocb  mebr 
aber  darin  j  dass  dièse  Verbandlungen  jedenfalls  den 
Regierungen  von  acbt  und  dreissig  Staaten  und  mithin  ^ 
allen  denen  Organen ,  deren  eie  sich  fiir  Bundes-Ange- 
legenheiien  bedienen ,  unter  allen  Umstandeu  bekannt 
werden,  eIne  Thatsache,  mit  welcher  die  Bewabrung 
eines  èigentlichen  GebeimnisseSy  wle  solche  bei  Verhand- 
lungep  einzelner  Staaten  stattfinden  kann,  geradezu  un- 
vereinbar  îst. 

Indem  biernach  die  BundesTags-Verhandliingen  ein- 
zeln,  unzusammenbangend,  zerstuckelt  und  oft  entstellt, 
auf  ungeborigen  Wegen  ,  im  Publikum  bekannt  vrer- 
den ,  konnen  sie  unbedenklîcb  vielen  Schadeu  stiftcn, 
welcher  nicbt  entsteben  vrtirde,  wenn  man  volUtandige 
und  zusammenhângende  Sammlungen  der  Buudes-Akten, 
mît  Weglassung  ailes  dessen,  was  den  Bund  oder  ein- 
zelne  Staaten   kompromittiren  konnte,   von  Sitzung  zu 


630     Promemoria  confia*,  cêncern.  la  publicaf. 

1832  Sitïung,  und  nicbt  frSher  erscheineD  liesse,  damit  Ihr 
Inhah  den  Tagesblattern ,  v?elche  in  Beziehung  auf 
BundesYerb&ltnisse  ohne  dies  tn  aUen  deutschen  Staaten 
der  Censur  unterzogen  smd,  insoweit,  aie  aie  einen 
nacbtheilîgen  Gebrauch  daTon  machen  kënnteni  gSnz* 
licb  entzogen  werden. 

Weder  die   Tagesbiâtter    noch    eigentlicbe   Publict- 
sten    sollen    ubd  kônnen   bei  einer    Einrichtiing ,   wie 
die  diesseits  vorgescblagene  ist,   von  dem  Gegenstande, 
yrelcber  am   Bundestag   eben    in   der  Beratbung   stebl, 
wâbrend   der   Dauer    der  Beratbung  Kenntniss    erbal- 
ten    und   in  den    Stand    geéetzt  oder    gleicbsam    auto- 
risirt   werden ,    auf  den  Gang   solcber   Verbandlungen, 
durch   Aeusserung  ibrer    Meinnng    in    diessf&lligen  dC- 
fentlicben  MittbeUungen,  irgend   einen  Einfluss  auszn- 
iiben.     8îe  kSnnen   und  werden  in   einer  solcben  Ein« 
richtung  kein  Mittel  finden,  als  Werkzeug  ^er  reTolu- 
tionSren  Partbei,   durcb   ôSentlicbe  Angrifle  den  Gang 
irgend  eines  deutscben  Hofes   oder  die  Freibeit  seiner 
Stimme  in   der  Bundes-Versammlung    zu   beeintiiicbti- 
geu.    Am  wenigsten  Grund  zu   einer  Besorgniss  dieser 
Art  baben  die  Hôfe  von  Oesterreicb  und  Preussen,  in 
soweît  sîe  sîch  mit   den   sogenannten   konstitutionellen 
Staaten    Deulschlands    in    einem    Gegensatze   befinden. 
Vorausgesetzt  aucb,  langst  abgescblossene  und  der  Ge- 
scbicbte    anbeim    geFallene    Bundestags  -  Verbandlungen 
vriirden  von  Tagesblattern  oder  Publicisten  einer  nacfa- 
trâglîcben ,  fiir  das  grosse  Publicum  uninteressanten  Be- 
leucbtung  odér  Kritik  unterzogen,   so   wiirde    an  StofF 
zu  Angriffen  auf  Oesterreicb  und  Preussen,  soweit  beide 
'  den   fraglicben  Staaten    in    der  angedeuteten  Beziebnng 
entgegen  zu  setzen  sind,  wenig  oder  nichts  daraus  ber» 
vorgeben,    weîl    iu    den  Angelegenbeiten ,   welcbe   sur 
Kompetenz  des  Bundes  gebôren^  iiberhaupt  nùr  selten 
Veranlassungen    zur  Beriibrung   der   obwadtenden  Ver* 
scbiedenbeit  und  zu  ibrem  Sicbtbar  werden  vorzukom- 
men  pflegen.    Ueberdem  biirgt  die  von  allen  deutscben 
Regieruogen   gemacbte  Erfabrung,   dass  sie  in  Erinne- 
rung  an  dieselbe   gern  vermeîden  werden ,   diesen  6e» 
gensatz  selbst  da,   wo  sicb  Anlass  dazu  finden  môcbtey 
bei  den  Bundestags -Verbandlungen  in's  Licbt  treten  su 
lassen.     Was  die  Besorgniss  betrifft,    als  kiinnte  durch 
den  Einfluss   von    Journalen,    Fhigschriflen    oder   auch 
Lebrbiicbern   der   Cbarakter   des   Bundes   alterirt,    die 


des,  actes  da-  la  Diète  germanique.       631 

Kompetenz  des  Bundestags  entweder  nbermiUsîg  ansge-  1832 
dehot  oder  willkûhrlich  beschrankt,  und  ans  den  Bun* 
desstaaten,  sûwie  au8  dem  Bande  selbst,  etwas  ganz 
anderes  gemacht  werdeD,  als  aie  nach  dem  Bundes-Yer- 
Irage  sein  soUen:  so  hat  die  Bundes-Versammlung  selbsl 
der  Realisirung  einer  solcben  Besorgniss,  mittelst  einer 
eigenen  feierlichen  Erklarung,  vorlangst  einen  Dauim 
entgegen  gestelll^  dessen  Ueberschreitung  sie  nicbt  dul- 
den  kunntei  ohne  mit  sicli  selbst  in  den  stSrksten  Wi* 
dersprucli  zu  gerathea* 

Es  ist  hier  die  Rede  von  den  interessanten  Ver- 
handlungen,  welche  in  der  448ten  Sitzung,  vom  llten 
Deeember  1823,  stattfanden.  Der  kai8crlich«K>8terreichi« 
ache  PrHsidial-Gesandte  erolTnete  dîeselben  mit  der 
Aeusserung  : 

,yS.  M.  der  Kaiser  von  Oesterreich,  durchdrungen 
von  acht  foderativen  Gesiunungen>  kônnen  das  Gedei- 
faea  dièses  grossen  und  macktigen  Bundes  nur  dann 
zu?  voUsten  Berubigung  gesicbert  fiuden»  vrenn  bei  den 
Verbandlungen  der  Bundes -Versammlang  von  solcben 
Grundsâtzen  ansgegangen  werde,  welche  mit  dem  ei- 
gentlichen  Bundes-Zwecke  und  mit  dem  zum  allgemei- 
nen  Woble  so  glucklicb  bestebenden  Èrbaltungs-System 
im'  Einklange  steben  ;  dièse  GrundsStze  baben  dem  Kai- 
ser und  seinen  erbabenen  Bandes  -  Genossen  bei  allen 
Verbandlungen  iiber  die  grossen  Fragen  unserer  Zeit 
zur  Ricbtschnur  gedient,  and  die  Aufrechterbaltung  und 
Yerfolgung  derselben  ist  von  den  aufgeklarten  Regierun- 
gen  der  deutschen  Bundesstaaten  l&ngst  als  das  einzige 
Mittel  anerkannt  vrorden,  dem  gemeinsamen  Vaterlande 
die  bocbsten  Zwecke  und  die  wesentlicbsten  Giitei;  zu 
sichern.''  Wir  aber,  fubr  der  Hn  Prasidial  •  Gesandte 
fort,  déneu  die  grosse  und  wichtige  Aufgabe  geworden 
ist,  dièse  Zwecke  zu  fordern,  und  das,  was  die  Bun- 
des- und  Scbluss-Akte  als  den  gemeinsamen  Willen 
aller  Bundes- RegîeruDgen  ausgesprocben  bat,  auf  die 
einzelnen,  uuseren  Wirkungskreis  betreffenden  Fâlle, 
im  Sînne  dieser  Akten  anzuordnen,  wir  kounen  und 
diirfen  uns  nicbt  verbergen ,  dass  bei  einem  Vereine, 
80  viel  umfassend,  so  mannicbfach  beriibrend  und  so 
neu,  wie  der  deutsche  Bund,  wir  unvermeidlicb  auf 
Scbwierigkeiten,  wobl  aucb  auf  Liicken  in  der  Bundes-  ^ 
gesetzgebung  gerathen  miissen.  Jene  zu  heben  und 
dièse  zu  erganzen^  beides  aber  im  Sinne  des  abgescblos- 


632     Promemoria  confiât,  concern.  la  publîeai. 

1B30  seneik  Verein's ,  U%  unlâugbar  der  scbwerste  Theil  un«* 
ierer  AuTgabe.  Es  konnte  auch  nicht  fehleoi  was  bei 
dem ,  Yorzugrweise  den  Deutschen  eigenen  j  lobenswîir- 
digen  Streben  nacb  gnindiicher  Darstellung  und  wis- 
senschaftlicbem  Forschen  zu  erwarten,  und  verdient 
auch  wohl  im  Âllgëmetnen  nur  iinseren  BeiMli  dasa 
aich  Schrinsteller  und  Gelehrte  mit  Studien  des  Bun- 
des-RechtSy  wie  solches  aus  der  neueren  Buodesgesets- 
gebung  hervorgebti  befasst  haben;  es  kann  gleichfalls 
nicht  befremdeo,  dass  oebst  vielem  Gediegenen  auch 
mancher  Irrthum  und  manche  falsche  Theorien  zu  Tage 
gefôrdert  wurden.  Âber  eben  darum,  und  weil  die 
Anwendung  der  bestehenden  Gesetzgebung  und  die  fer» 
nere  Ausbîldung  des  deutschen  Bundes  nur  allein  durch 
uns  und  durch  die  Instruktîonen  unserer  hohen  Kom- 
mittenten  bewirkt  werden  kann  >  vrâre  es  bedenkiidi 
èder  verantwortlich  9  solchen  Lehren  in  Ihrer  Mitte  ir- 
gend  eine  auf  die  Bundes -Bescbliisse  einwirkende  Au* 
torîtat  zuzugestehen ,  und  dadurch  in  den  Augen  Aes 
Fublîkums  das  System  jener  Lehrbacher  zu  sanctioniren. 
Dièse  Ansicht  ist  es,  welche  mehrere  hohe  Hofe  in  der 
letzten  Sitzung  zu  allgemeînen  Bemerkungen  hiertiber 
veranlasst  bat.  Das  Prasidium  bezweifelt  nicht,  dass  die 
Bundes-Versammlung  hierdurch  sich  zu  einer  solchen 
Erklarung  aufgefordert  finden  werde,  \relche  jenen 
Grundsàtzen  und  dîesen  Ansîchten  entspricht.'' 

Die  Bundes-Versammlung  erklarte  hierauf  einstim- 
mig:  dass  selbe  in  den  hier  entwickelten  GrundsStzen 
nur  ihre  eigenen  wieder  gefunden  habe  ,  und  dass  sie 
^  mit  diesen  im  vollsten  Einklange  von  der  festen  Ueber- 
zeugung  durchdrungen  sey,  dass  nur  auf  diesem  Wege 
die  Anwendung  der  bestehenden  Bundesgesetze  gesichert, 
die  ferqere  Ausbîldung  der  gemeinsamen  Gesetzgebung 
im  reînsten  Sinue  des  Fuderativ  -  Systems  bewirkt,  und 
den  hohen  Zwecken  des  Bundes  geniigt  werden  kônne. 

Die  Bundes-Versammlung  wird  daher  in  ihrer  Mitte 
jenen  neuen  Bundeslehren  und  Theorien  keine  auf  die 
Bundes -Beschlûsse  einwirkende  Autoritat  gestatten,  und 
keiner  Berufung  auf  selbe  bei  ihren  Verhandlungen 
Raum  geben  ;  iibrigens  aber  glaubt  dieselbe ,  der  hohèn 
Weisheit  sammtlicher  Bundes -Regierungen  mît  vollem 
«  Vertrauen  die  Fùrsorge  anheimstellen  zu  konnen ,  dass 
nicht  auf  ihren  Schulen  und  Universitaten  jene  Lehren 
Eingang  finden,  und  dadurch  von  dëm  eigentlichen  Ver- 


j^des  actes  de  la  Diète  germanique.      633 

■ 

liSltmsse  des  Blindes  Faische  nnd   tuirîclilîge  Ans^hteo  1880 
aufgefasst  uud  verbreiteft  werden* 

WShrend  demnach  die  Bundes  -  Vérsammluog  sich 
selbst  Tor  jedem  Einflusse  der  ausserhalb  ihres  Kreisea 
sich  bildenden  Theorien  oder  sonstigen  Ansicbten  iiber 
den  Bund  und  das  Bundtsrecht  sehr  aogemessen  ver- 
vrahrtey  worde  im  Tollsten  Einklange  mit  der  Ueber« 
zeugung  des  kaiserl.  ôsterreicfa.  Hofes  yod  ihranerkannt: 

y^es  sej  bei  denii  yorzugsweise  den  Deutschen  eige- 
nen  ^  lobenswurdigen  Streben  nach  grândlicher  Darstel* 
luDg  und  wissenschaftlichem  Forschen  zu  erwarten,  und 
verdiene  im  AUgemeinen  nur  Beifall ,  dass  sich  Schrift* 
atelier  und  Gelehrte  mit  dem  Studlum  des  Bundesretbta 
befassen;  es  werde  dadurch  '  viel  Gediegeues  zu  Tage 
gefôrdert,  wenn  zugleich  aucli  manclier  Irrtbum  und 
mancbe'  faische  Théorie  zu  Tage  gefôrdert  werde,  so 
kônne  dièses  nicht  befremden ,  doch  wSre  es  bedenklich 
und  yerantwortlicb ,  von  Seiten  der  Bundes-Versamm- 
lung  das  System  solcher  Lehrbucher  durch  Einriiumung 
einer  Autorîtât  in  den  Augen  des  Publîkunis  irgend  zu 
sanktionireD  ;  es  sey  zugleich  ein  Gegenstand  der  Fiir* 
sorge  sâmmtlicher  Buodes-Regierungen ,  dass  nicht  auf 
ihren  Schulen  und  Universitâten  von  dem  eigentlichen 
YerhâUnisse  des  Bundes  eine  faische  und  unrichtige  An- 
sicht  aufgefasst  und  verbreitet  werde/' 

Und  welcher  Gutgesinnte  soUte  diesen  Erklânitigen 
nicht  freudig  beistimmen  !  Wer  soUte  bei  der  zwischen 
der  Doctrin  und  dem  Leben  statifindenden  unzertrenn- 
lichen  Wechselwîrkung  nicht  wûnschen  und  dazu  nach 
Krâften  beitragen  wollen ,  dass  in  den  Augen  des  Fu- 
blîkums,  besonders  aber  auf  den  Schulen  und  Univer^ 
sitaten  im  Wege  des ,  wissenschaflUchen  Forschens  durch 
griindliche  Darstellung  der  eigentlichen  Bundes -Ver- 
hiLltaisse,  immer  mehr  Gediegenes  zu  Tage  -gefôrdert 
und  dadurch  jeder  falschen  und  unrichtigen  Ansicht  und 
ihrer  Verbreîtung  àm  sichersten  vorgebeugt  werde.  Den 
Stoff  dazu  lîefert  aber  nur  die  allgemeine  Keoi^tniss 
der  Bundestags-Verhandlungen,  wodurch  in  den  Augen 
des  Publicums  wie  der  Gelehrten  die  Wahrnehmung  der 
Faischheit  und  Unrîchtigkeit  der  von  der  Bundes- Ver- 
sammlung  nicht  sanktîonirten  Ansichten  und  Theorien 
moglich  gemacht  wird« 

Allgemein  und  mit  vollem  Rechte  wird  iiber  das 
Verderben  geklagt,  welches  dergleichen  hohle  Theorien 


634     Promemoria  cotifid.,  concern.  la  pubticaf. 

1832  aogerichtet  habeii.  Wûrde  man  aber  den  Hauptzweek, 
ihr  Aufkominen  und  ihre  Verbreitung  zti  irerhindern» 
nicfat  grôsatentheils  verfeblen^  wenn  man  deni  Piiblikum 
und  den  Gelehrten  jene  Kenntniss  der  Biindestags-Ver- 
bandliingen  in  einem  richtig  abgeoiessenen  UoiEange  yoi> 
enthielte,  oder  allenfalls  bei  einer  Bekannimacbung  von 
blossen  in  kurze  Formeln  zusammen  gefasaten,  und 
eben  deshalb  in  yielen  Fâllen  ohne  .Kommentar  vollig 
unverstandlich  bleibenden  BeschluMen  der  Bundes-Ver- 
sammlung  aich  begniigen  woUte? 

Wiirde  nicht  bierbei  der  Doktrin  iiber  Bund,  Bun- 
des-Staata-Recbt  und  Bundes-Verballnisse,  aller  positive 
Scoff  wesentlîcb  entzogen  bleiben,  und  dieae  Doktrin 
wieder  in  die  Re^onen  leerer  und  abstrakter  Spécula- 
tion getrieben  werden,  aus  welcben  aie  wobl  Theorien 
fiir  jedea  reyolutionaren  Scfawindel,  wie  durcb  die  neu- 
lichen  Verhandlungen  der  Baden'schen  und  Kurbesai- 
achen  St^nde-Versammlungen  nur  allzu  klar  erwieaen 
iat,  nicht  aber  geaunde  und  brauchbare  Lebren  fiir  das 
praktiache  Leben  zuruckbringen  kann  ? 

Welcben  hoben  Werth  abet  gerade  fur  daa  prakti* 
ache  Leben  zur  Zeit  des    yormaligen    deutacben  Reichs 
daa  offentliche  Bekanntwerden  der  Regenaburger  Reicha* 
taga- Verhandlungen   batte ,   lebt   nocb  im   GedSchtniaee 
aller  derer  fort^   die  aich  aua  eigener  Erfabrung  verge* 
genvrartigen  konnen,  daaa  man  ea  dieaem  Uoiatande  zu 
yerdanken  batte ,  wenn  damala  âaa  oJGTentlicbe  Recht  in 
Deutachiand  mit  einer  Grûndlicbkeit,  Beaonnenbeit  und 
mit  etner   aile   poaitiven  Verhaltniaae  beacbtenden  Auf- 
merkaamkeit  entwickelt  wurde,    vrie  aolcbea  bei  keiner 
.   anderen  Nation  der  Fall  war,    und  daaa  eben  deaabalb^ 
wenn  auch  der  von  machtigeren  Einwirkungen  herbei- 
gefdhrte  Untergang  dea  deulachen  Reicba  dadurcb  nicht 
aufgehalten  und  fiir  deaaen  Kraft  nicht  auareichend  ge- 
aorgt  werden  konnte,    doch  in  Deutachiand  langer  als 
in  andern  europaiachen  Landern  den   hohlen  Theorien, 
die  aa  vielea  Verderben  angerichtet  haben,  eîne  Scbranke 
entgegengeaçtzt  werden  konnte,  welcbe  leider  nicht  mebr 
beajteht,  aeitdem  man  ea  verachmahte^  der  wiaaenachaftli* 
chen  Forachung  im  Gebiete  dea  Staata  -  und  Vôlker-Recbts, 
vrie  frcîher  einen  poaitiven  StofiF  zu  gewâhren ,    der  ihr 
ateta   die  recbte  Grundlage  erhâlt  und  aie   erat  befahigt, 
aioh   auF  einer  Featen  Baaia  mit  dem  vrirklichen  Leben 
in  forderiider  Eiutraçht  zu  bewegen  und  zu  entvrickelo. 


des  actes  de  la  Diète  germanique.      635 

•  ■■ 

Je  mehr  es  als  Pflicht  aller  Regierangen  erscheint,  1S8S 
zur  HerbeifiibniDg  eines  âhnlichen  berubigenden  Zustan- 
des  der  Dinge  unter  den  gegenw&rtigen  Verbttltmssen 
DeatocUands  mit  zu  wirken,  um  80  weniger  kanii  aueh 
Preu88eD  8ich  aufgefordert  finden,  der  Erreichung  diè- 
ses ^lobeoswerthen  Zwéckes"  anf  dem  nach  allseidger 
Priiruog  ak  richtig  und  unbedenktich  anerkannten  Wege, 
wena  die  Sacbe  in  der  Bondes-VersamiiiluDg  zarSpra- 
che  kommt)  seine  Unterstiitzung  zu  versagen* 


56. 

Réponse  confidentielle  au  Promemo- 
ria  précédent  y  transmise  par  Iç  ca- 
binet Autrichien  à  celui  de  la  Prusse. 

Ueber  die  Frage  der  Publicitat  der  Bunde8tags*Ver- 
handlangen  konnen  wir  unsere,  seit  Jabren  fesigebal- 
tene  Ansicht,  aucb  heute  nicht  verlâugnen.  Es  ist  die8e| 
dass  die  Bekanntmachung  der  Bundestags-Verbandliin* 
gen^  sofern  unter  derselben  die  Durckfiihrung  der  ant 
Bundestag  yorkommenden  Gegenstânde  durch  aile  Sta* 
dien  der  Gescbâftsbehandlung,  nSmlich  des  Antrags,  der 
Erôrterung,  der  Ab8timmung  und  der  8cblu88fassung 
verstanden  vrerden  will,  eine  der  ungedeihlichsten  MaaBS- 
regeln  ware,  welche,  statt  das  An8eben  des  Bundes^* 
tags  zu  erheben^  geradezu  nacbtbeilig  auf  dasselbe  ein* 
wirken  wîirde. 

Wir  haben  dièse  An8icht  im  Jahr  1821 ,  in  Folge 
der  damais  stattgefundenen,  hinlanglich  bekannten  Vor* 
gSnge  begriindet,  und  wenn  auck  das»  was  in  neuester 
Zeit  Ton  der  lîberalen  Faktion  in  mehrern  stândischeu 
Kamraern  versucht  wordeu  ist,  und  fortan  Yersnehl 
-wirdy  um  die  Verbandlungen  am  Bundestage  in  den 
Bereicb  ihrer  Kompetenz  zu  ziehen ,  uns  ein  neues 
und  machtiges  Argument  zur  Unterstiitzung  unserer  An* 
sicbten  darbietet,  80  wollen  wir  uns  docb  von  jeder 
diesfalls  Yorgefassten  Meinung  lossagen,  um  noch  ein- 
mal  das  Fiir  und  Wider  mit  aller  Unbeiangenheit  zu 
erwâgen,  und  sodann  unsere  Meinung  in  dieser  Frage 
definitiv  festzustellen. 

Die  Verôffentlickung  der  Bundestags-Verhandlungen, 
heisst  es ,   wird  in  Beziehuog  auf  Erweckung  und  Et- 


636    Réponse  confident  du  cabinet  autrichien 

ISSQIiOliuttg  eiQes  geineiiisaiiieii  Sinneê  fSr  da«  Band,  wef* 
ches  die  deutschen  Buades-Staaten  umschlîesst,  vorlh^il* 
haft  wirken,  die  Meinung  yon  der  Bedeutung  des  Bud- 
des  wird  gowinnea,  wenn  man  aich  yon  deaseà  Nutzeti 
bringender  Thâtigkeil  (iberzeiigt,  und  dem  besonnenern 
TheUe  des  Publikums  wird  du^h  Eiosicht  in  die  Ver- 
favndlungen  des  Bundeskags  die  Mëglichkeit  gogeben,  den 
AngrîiFeQ  der  UebelwoUendeii  auf  den  Bund  woblbe- 
grândete  Erwiederiing  enkgegeD  za  atellen ,  sich  von 
dem  Fortschreiten  und  der  Ausbildung  des  Bundesstaats* 
Rechts  zti  unterrichten  und  wissenschaMîche ,  der  Ta* 
gespolitik  fremde  Untersuchung  darîiber  anzustelleji* 

Dtes  siod  im  Wesentlichen  die  Griinde,  welche  miAi 
fîir  die  Békaontinachiing  der  Bundestags-Verbandliingen 
anfîibrt  >  und  wir  sind  die  Ersten  y  uns  dafîir  zn  er- 
klUren/  dass  es  im  yr ohlverstandenen  Interesse  des  Bun* 
des  liège,  Sorge  zu  tragen,  dass  dîe  Wirksamkeit  der 
Bandes  -  Versammlung  und  die  unverkennbar  wohlthS- 
tigen  Folgen  der  Bundesgesetzgebung  nicht  verkannt 
iiud  einer  scbiefen  Beurtheilung  Preis  gegeben  werden. 
Wir  bezweifeln  auch  nicht ,  dass  wenn  dem  woblge- 
sinnten  Theile  des  Pciblikimis  t]ie  wahre  Wirksamkeit 
des  Bundes,  dessen  Zweck,  Bedeutsamkeit  und  Gesetz* 
gebung  in  alien  Beziehungén  deutlich  gemacht  wiîrde, 
bei  dîeser  Klasse  der  deutschen  Nation  die  Achtnng  fiir 
den  Bund  und  den  Bundeslag  sich  vermebren,  und  mau'» 
che  von  den  Uel^elgesinnten  bôslich  erdachte  Anklage 
gegen  dîesen  Fiirsten  -  Verein  zu  Schanden  gemacht 
werdeh  wiirdp. 

Es  yerhâlt  sich  mit  dem  Bunde  und  dem  Bundestag 
wie  mit  den  Hofen  und  ihren  Kabinetten. 

Wenn  es  in  grossern  polîtischen  Fragen  thunlicb 
wSre,  den  Schleier  der  dîplomatischen  Verhandlungen 
zu  lîîften,  oder  die  Portefeuilles  der  Ministerien  oiFent- 
lich  zu  machen,  so  wîirde  mancher  Hof,  welcher  heute 
die  Zîelscheibe  der  schmMhlichsten  Angriffe  ist,  durch 
den  aktenmassig  dargelegten  Gang  seines  Kabinets  die 
wohlgesînnte  Masse  der  Nation  leicht  um  sich  vereinen, 
und  durch  Mîtv^irkung  der  offenllicfaen  Mefnung  einen 
machtigcfh  Alliîrten  gegen  die  Versuche  des  Ailes  yer* 
wirrenden  Pariheigeistes  zu  gewinnen  yermdgen.  Anch 
die  Diplomatie  y  als  Wissenschaft,  wtirde  zuverlâssig 
schnellere  Fortschritte  machen,  wenn  den  Lehrern  und 
Lernenden  das  Archiv  der  Ministerien  geoffnet  wire. 


au  Promem.  précédent  637 

Man  darf  jedoch  nicht  aas  der  Atht  lassen ,  wie  es  IBM 
uberhaupt  oiit  dem  Intéresse  stebt,  welches  die  deaUche 
Nation  ao  dem  deutschen  Bonde  nîmmt. 

WSre  die  Bundes  -  Yersammlung  —  yvie  es  in  den 
ersten  Jahren  ihrer  Existenz  von  der  liberalen  Partbei 
gegiai^bt  und  gewiinscht  wurde  — *  eine  Art  National- 
Reprâsentation ,  bestijnmt  aile  Rechte  zu  schiitzen  und 
in  das  allgemeinsame  Interesse  der  deutschen  Untertha- 
Den  betreffende  innere  Angelegenheiten  krâftîg  und  wirk- 
saiii  einzugreifen,  so  wiirde  ibr  allerdings  das  allgemeine 
Interesse  nicbt  entgehen^  besonders  wenn  auch  noch 
die  Instruktionen  der  Bundestags  -  Gesandten  in  den 
Stânde  -  Versammlungen  beratben  wiirden  y  wie  dies 
scbon  friiberhin  und  jetzt  neuerlich  vielfacb  als  unum* 
ganglich  nothwendig  behauptet  und  angepriesen  worden 
ist.  Die  Kompetenz  der  Bundes- Yersammlung  ist  aber, 
seit  dem  Jabre  1820,  definitiv  und  auf  eine  Art  gere- 
gelt,  vrelcba  ibr  eine  andere  Stellung  gegeben  bat,  als 
die  obnebin  nur  chimariscbe  einer  Yolksreprasentation, 
Nund  es  ist  sebr  zweifelbaft,  ob  sie  unter  denen,  welcbe 
im  Yolke  das  grosse  Worr  fuhren  an  Popularilat  und 
Anseben  durcb  die  Bekanntmachung  ibrer  Beratbnngen 
sebr  gewinnen  werde.  Nicbt  durcb  die  Gebeimbaltung 
ihrer  ProtokoUe  ist  das  Anseben  der  Bundes-Yersamm- 
lung  gesunken.  Ebe  nocb  dièse  Gebeimbaltung  einge* 
fubrt  war,  fingen  die  Demagogen  an  ^  die  Bundes -Yer^ 
sammlung  zu  yerscbreien ,  sobald  sie  saben ,  dass  dîese 
ihnen  nicbt  aïs  Werkzeug  dienen  wollte ,  sondern  sich 
Tielmebr  ihren  verbrecberiscben  Absichten  dis  ein  Damm 
entgegenstellte  ;  und  aucb  der  nicbt  demagogische ,  son- 
dern besonnenere  Theil  dos  Publikums  yerlor  nacb  uod 
nacb  das  frtiher  gebegte  Interesse  am  Bunde,  sobald  man 
sicb  iiberzeugte,  dass  es  nicht  in  der  Aufgabe  der  Biindes- 
Yersammlung  liège,  namentlicb  in  den  wi'chligsten  innern 
Angelegenheiten,  einen  entschiedenen  Einfluss  zu  Sussern* 
Jene  anti-demagogiscbe  Tendenz  und  dîese  bescbrSnkte 
Kompetenz  der  Bundes-Yersammlung  dtirflen  wobi  al- 
lein  als  die  wabren  Ursachen  des  verminderten  Inter- 
esses an  den  Yerbandlungen  derselben  zu  betracbten 
seyn ,  und  so  lange  dièse  vroblbegrtindeten  Ursachen 
besteben  ,  wird  aucb  die  Bekanntmachung  ibrer  Proto- 
koUe nîcbt  das  Mittel  seyn,  ibr  Anseben  zu  beben. 
Niemand  wird  iibrigens  glauben  «  dass  die  Bundes-Yer- 
sammlung danim,  weil  ibre  offentlichen  ProtokôUe  nur 


638     Réponse  confident  du  cabinet  autrichien 

ISIB  weniger  bedeutenâe  Gegeostânde  betreffen ,  sich  in 
ihren  geheimen  SitzuDgen  nicUt  mît  wichtigern  be- 
schâftige.  Es  ist  zwar  nîcht  in  Abrede  zu  stelleo,  da«s 
es  wunscheDswerth  ware,  wenn  die  Mehrzahl  der  den- 
kenden  Menschen  in  DeiUschland  auf  den  Forlbestand 
des  Blindes  einen  Wertb  legte;  aber  die  Hauptbiirg» 
schaft  seiner  Dauer  wird  wobl  der  deutscbe  Buud  in 
der  MeînuDg  der  Regierungen  und  nicbt  in  der  Mei- 
nung  des  Publicums  zu  suchen  und  zu,  finden  baben. 
So  lange  die  Regierungen  den  Fortbestand  des  Bundea 
ayfricbtig  wiinscben  und  wollen^  wird  derselbe  auch 
fortbesteben ,  und  das  IJrtheil  der  Unterthanen  wird 
ihnen  bierin  kein  wesentlicbes  Hinderniss  in  den  Weg 
legen.  Wenn  aber,  wie  es  baufig  gescbeben  îsl,  sogar 
die  Befugniss  der  Bundes-Versammlung,  der  deutschen 
Nation  die  Kenntniss  der  Verhandlungen ,  welcbe  ihr 
gemeinsames  Interesse  angeben,  zu  entzieben,  bestritten 
wird ,  so  darf  man  wobl  fragen ,  warum  jder  deutscbe 
Bund  an  eine  andere  Regel  gebunden  sein  sollte,  aïs 
die  einzelnen  Regierungen  »  die  ihren  eigenen  Unler- 
tbanen  sebr  oft  die  Kenntniss  derjenigen  Verbandlun- 
gen  entziebeu,  welcbe  mit  dem  Interesse  derselben  in 
der  genauesten  Verbindung  ateben.  Wenn  in  mancben 
wicbtigen  Angelegenbeiten  die  Untertbanen  einzelner 
Regierungen  sicb  mit  den  Resultaten  begniigen,  warum 
soUten  nicbt  aile  deutschen  Bundesangebôrigen  sicb  in 
gleicber  Art  mit  den  Resultaten  der  Bundestags-Ver* 
bandlungen  begniigen  kënnen? 

Was  den  weitern  angeblicben  Hauptvortbeil ,  nam- 
licb  die  Mëgllcbkeit  einer  wissénscbaftlichen  Bearbei- 
Aung  des  deutschen  Bundes-Recbts  betrifilt,  so  dîirf^e 
vielmebr  aus  der  Fublicitat  der  Bundestags-Verhand- 
lungen  gerade  ein  grosser  Nacbtbeil,  ein  Keim  Ton 
unzablîgen  Streitigkeiten  und  Hemmungen,  und  daa 
beste  Mittel  zur  Alterirung  des  wabren  Sinnes  und 
Geistes  des  Bundesvertrags  bervorgehen.  Um  es  den 
Fubliclsten  môglicb  zu  machen ,  griindliche  Système 
iiber  das  Bundes-Recbt  aufzustellen ,  und  derlei  Kom» 
roentare  iiber  die  Bundes-  und  Scbluss-Akte  zu  lie- 
fern ,  wiirde  es  ndthig  seyn  y  denselben  nicbt  nur  aile 
Bundes-Verbandlungenj  sondern  zuletzt  aucb  die  In- 
slructionen  der  Hofe,  insbesondere  aber  und  yorziig* 
lich  die  Wiener  Konferenz  -  Frotocolle  mitzutheilen  ; 
denn  es  ist   bekannty  wie   oft  scbon   in   der   Bundea- 


au  Promerm  précédent  639 

Versammlung  selbst  auf  dièse  Prolocolle  recurrirt  wor-  1832 
den  ist ,  uûi  den  wahren  Sion  der  Schluss  -  Âkte  her- 
sustellen  ;  und  aile  bisher  erschienene  Kompendien  iiber 
das  Bundesrecht  eothalten  eben  darum  sehr  "viele  ln> 
thûnier,  weilden  Verfassern  |eiie  Konferenz - Proto- 
coUe  nicbt  bekannt  wareo. 

Wûrdea  abcr  auch  die  Publiciaten  durch  eine  yoU- 
atSndige  Mittheilung  aller  biaherigen  Verbandlungen  in 
Stand  gesetzt,  ûber  die  vorkommenden  Bundes*Fragen 
grândliche  Urtheile  und  Sâtze  aufztistellen ,  ^o  friige 
aich  doch,  ob  sich  ein  gedeihiicher  Fortgang  der  Bun- 
destags- Verbandlungen  boffen  lasse,  vrenn  bei  jedem 
Gegenstandey  der  nur  einigermaassen  zweifelbaft,  oder 
fiir  das  Interesse  des  einen  oder  des  andern  Bnndes- 
Staates  1l>edenklich  ware ,  sogleich  die  grosse  Ânzabl 
der  Publicisten  mit  den  Bundestags-Gesandtén  in  die 
Scbranken  treten  und  mit  ihnen  an  der  Diskussion 
Theil .  nebmen  konnte.  Denn ,  wenn  man  ancb  die 
Verbandlungen  des  Bundestags  nicbt  sogleicb  bekannt 
machte,  so  wtirde  es  docb  nicbt  feblen  konnen,  dass 
die  Publicisten  von  dem  Gegenstande,  der  eben  in  Be- 
ratbung  stebt,  sebr  oft  wabrend  der  Dauer  der  Bera- 
thungen  Kenntniss  erbielten  ,  und  iiber  dieselben  ihre 
Meinung  in  Druckschriften  ëusserten.  Es  ist  nicbt  zu 
verkenneui  dass ,  sobald  dfe  Publicisten  gewissermaassen 
als  vrirklicb  autorisirte  und  gleicbsam  berufene  Tbeil- 
nebmer  an  den  Verbandlungen  ûber  die  Bundes*Ange- 
legenbeiten  scbreiben  kônnen ,  sie  aucb  auf  den  Gang 
derselben  den  entscbiedensten  Einfluss  erhaiten  ^^erden. 
Ist  es  aber  wabrscheinlicb ,  dass  dieser  Einfluss  sicb 
wohlthatig  erweise?  Wird  dadurch  die  Uebereinstim- 
mung  der  Ansicbten  unter  den  Bundesgliedern  in  wicb- 
figen  Angelegenbeiten  ëefôrdert  werden?  Hat  sich  der 
Einfluss  der  Publicisten  fiir  den  Fortbestand ,  fiir  die 
Kraft  des  ebemaligen  deutscben  Reichs  wobltbStig  ge» 
zeigt? 

Auch  darf  man  nicbt  besoi^en ,  dass  in  einem  Ver- 
eine  von  38  Bundesgliedern ,  es  an  reiflicber  und  ail- 
seitiger  Erorterung  der  Bundes- Angelegenbeiten  feb- 
len werde,  vrenn  nicbt  die  Publicisten  sich  der  Bera- 
thung  beigesellen.  Wo  38  Regiernngen  einen  Gegen- 
stand  zu  erwSgen  babeUi  und  mit  Beiziehung  der  Mân- 
ner  vom  Fach  erwagen ,  ist  nicbt  zu  besorgen  y  dass 
irgend  ein  Interesse   unvertbeidigt,  irgend  ein  Inibum 


^40    Répons  confident,  du  cabinet  cuitrichien 

tinentdeckt  bleibe^  oder  ii^eiid  elae'  Frage  einB^tig  ge* 
loset  werde.  Weit  entferot  also^  zu  glaubeo,  dass  die 
Beihiilfe  der  Publicisten  fiir  die  Ausbildung  de$  Bun- 
des-Rechts  nôthig  sey,  wird  solche  wohl  vielmebr  nur 
fiir  nacbtheilig,  fiir  heoimend  und  fiir  bedenklich  zu 
balten  seyn. 

Die  ErfabruDg  bat  bereit8  gelehrt,  dass  nicbt  nur 
ia  Journalen  uod  Flugscbriften ,  sondern  aiich  in  Lebr- 
biicbern  falscbe  und  ziim  Tbeii  widersprechende  Tbeo» 
rien  iiber  die  wicbtigsten  bundesrecbUichen  Fragen  atif- 
gestellt  worden  sind,  die,  >jvenn  sie  Eingang  (anden, 
den  Cbarakter  des  Bundes  bald  ganz  alteriren,  die  Kom- 
petenz  des  Bundestags  entweder  tiberm^sig  ausdehnen, 
oder  willkiibrlicb  bescbrlLnken ,  und  aus  den  Bandes- 
staateny  sowie  aus  dem  Bunde  selbsty  etwas  ganz  an- 
deres  machen  wiirden,  als  sie  nach  dem  Bundes- Ver «> 
trage  seyn  soUen. 

Zu  diesen  all^emeinen  Betrachtuogen  ges^pllt  sich 
nocb  eine  ErwSgung,  welcbe  den  Hofen  Oesterreîch 
und  Preussen  eigenthtifnlicb  ist.  Es  ist  in  letzterer 
Zeit  in  Deutschland  vielfacb  der  Unterscbied  zwiscben 
den  konstiuitionellen  und  den  sogenannten  absoluten  Bun« 
des-Regierungen  gemacbt  worden.  Unter  ersiern  be- 
greift  man  diejenigen  Regierungen  ^  die  es  sicb  gefalleit 
liessen,  dass  die  ihren  Vôlkern  gegebenen  landstandi* 
schen  Verfassungen  von  den  Ramoiern  in  Volks-Re- 
prâsentationen  umgedndert  worden  sind;  an  die  Spilze 
der  letzteren  d«  b.  eigentlich  derjenigen,  welcbe  sich 
blos  mît  landstandischen  Verfassungen  begnugen,  pflegt 
man  Oesterreicb  und  Preussen  zu  stellen.  Diesen  Un- 
terscbied ,  der  selbst  in  der  Tbeorie  und  nacb  dem 
Geiste  der  Bundes -Constitution,  die  keine  andere  ala 
landslandische  Verfassungen  erkennti  nicbt  besteben 
sollte,  auf  eine  gebassige  Weise  bervor  zu  beben,  ba- 
ben  sich  die  beutigen  Worlfiibrer  der  revolutionâreo 
Partbei  zur  ganz  eigenen  Aufgabe  gemacbt  I  Wenn 
nun  die  Verhandlungen  am  Bundestag  der  Publicilat 
iibergeben  werden  sollen  ^  wird  dann  nicbt  der  Gang 
der  beiden  ersien  deutscben  Hiifey  die  sich  nocb  im 
vollem  Besitze  ibrer  SouverSnetâti  unbeengt  von  den 
revohitionaren  Fessein,  frei  bewegen,  und  mitbin  eîne 
andere,  als  die  der  Faktion  gefallige  Spracbe  zu  fiib* 
ren  vermôgen ,  und  zu  fiibren  verpilicbtet  sind;  wird 
daun   nicbt    der    Gang  dieser  Hofe   ausscbliessend   den 


€Ui  Promem.  précédent  641 

AngrifTen  der  Kberalen  Parthei  blosgestellt  seyn;  und 
wie  lange  wepden  wir  dann  Doch  Herren  unserer 
Slioime  bleiben?  *     • 

Nach  unserer  Ueberzeugung  gibt  es  andere  Mlttol^ 
dem  Bundestag  Ansehen  und  Achtung  zn  TerscLaffeu^ 
ala  die  Bekanotmachung  seiner  Verbandhingen. 

Wenn  die  Regîerungen  jeden  AngrifF  gegen  diesen 
pêrmaoenlen  MinisteHal  -  Kongreas ,  geachehe  er  in  uf- 
fentlichen  Blâttern  oder  in  Kammern,  mit  Krafk  ui^d 
Ernst  zuriickweisen  ;  —  wenn  sie,  êey  es  durch  Schrif* 
ten  oder  durch  die  Rede  ibrer  Regierungs  -  Couimisça- 
rien,  deq  Kammern  das  Gemeinniitzliche  àeê  Bundps 
offen  und  frei  in  das  Licht  stelleni  oder  siçh  —  was 
béi  deu  letzten  stândiscben  Verhandlungen  von  Seiten 
keiner  einzigen  Regierung  gescheben  isl,  -—  ak  wahn^ 
Bundes- Regîerungen  y  d.  b.  als  solcbe  betragen,  welcbè 
oiit  Uerz  und  Sinn  diesem  Vereine  ergeben  sind,  und 
dessen  Bestand  aufrichtig  wollen,  so  wird  der  Bund 
und  der  Bundestag  gewiss  bald  die  Meinung  alle^  Giut^ 
gesinnten  -*  denn  nur  Ton  diesen  kann  es  sicbJlt^iù 
delo  —  fiir  sich  baben*  .   ,,i 

Wenn  wir  sonach  nach  allem  diesen  der  Afeinung 
sind ,  dass  es  dem  Wohie  des  Biiadee  nlcht  fôrderlicher 
sein  môchte»  der  Publicilftt  der  Bundestags- Verhand- 
lungen eine  grôssere  Ausdehnung,  als  die  gegenwSiiige 
isty  z\i  geben;'so  vroUeif  wir  docb  mit  Bereitwillîgkeit 
dem  Wunsche  des  k.  preussischen  Hofes  darin  entge- 
genkommen,  dass  die  Resultate  der  Berathnngeni  d.  h. 
die  Beschliisse)  Yon  Jabr  zn  Jabr  bekannt  gemacht 
werden/  und  dass  die  Art;  wie  diess  zo  gescheben  habe, 
durch  die  am  Bundestag  '  mit  Reyision  der  Gesch&fts- 
ordnung  beaufiragte  Kommissioa  begutachtet  werde. 


Nouv,  Supplém,     Tome  tlL  Ss 


642  Dépêche  Russe  concern. 


mmm 


57. 

Dépêche  concernant  les  affaires  de 
la  Turquie  et  de  VEgypte  adressée 
au  Prince  de  lÂeven ,  Envoyé  de  la 
cour  de  Russie  à  Londres^  par  le 
Ministre  des  relations  extérieures  de 
l'Empereur  de  toutes  les  Russies.  En 
date  du  15  Novembre  1832* 

^t.  Petêrêbourgi  8  (15)  ï^op.  1832. 
L'insurrection  de  l'Egypte  devenant  de  jour  eu  jour 
pkift  menaçante  pour  Texislence  de  la  Porte  Ottomane, 
l*£mpereur.  a  reconnu  la  nécessite  d'employer  ses  soins 
2k  prévenir  s'il  se  peut,  une  catastrophe  qui  rendrait 
de  nouveau  l'orient  le  théâtre  des  complications  les 
pitts  graves.  Notre  auguste  maitre  a  résolu  en  coosë- 
ffùféhce  de  prêter  au  grand  seigneur,  dis  à  présent, 
tout  l'appui  de  Tinfluence  morale  de  la  Russie,  en  fai- 
ffinl  une  démarché  formelle  tant  à  Constantinople  qu'à 
Alexandrie ,  pour  manifester^  hautement  la  réprobation 
âo»t  S.  M.  frappe  la  révolte  de  Mehmed  Ali.  Dans 
cette  intention  l'Empereur  eoToie  en  mission  spéciale 
auprès  du  Sultan  le  Lient.  "Général  Mourawieff.  Il 
vient  d9  quitter  la  Capitale  et  se  rendra  d'Odessa  à 
Constantinople,  à  bord  d'une  frégate  de  la  marine  im- 
pérîale*.  ^Afin  de  vous  donner,  mon  Prince,'  une  idée 
précise  du  but  de  la  mission  dont  cet  officier  *  général 
est  chargé,  je  m'empresse  de  vous  transmettre  le  résumé 
de  l'instruction  dont  TEnipereur  a  daigné  le  munir.  Vo* 
tre  Altesse  est  autorisée  h.  donner  lecture  de  cette  pièce 
à  Lord  Palmerston.  Vous  voudrez  bien,  mon  Prince, 
accompagner  cette  communication  des  observations  dé- 
veloppées ci-dessous.  Nous  savons  que  la  Porte  s'est 
adressée  directement  h.  l'Angleterre,  afin  de  lui  deman- 
der des  secours  et  nommément  l'envoi  de  plusieurs  vais- 
seaux de  guerre  pour  assister  la  flotte  turque  dans  son 
expédition    contre   le  Pacha  d'Egypte.  — -   Sans  vouloir 

Î réjuger  Taccueil  que   cette    démarche   pourra    trouver 
Londres ,  nous  féliciterions  sincèrement  la   Porte ,  si 
elle  venait  à  obtenir  de  l'Angleterre  un  secours  efficace. 


les  affaires  du  Levant  643 

Il  ne  serait  pour  noos  ni  un  motif  de  jaloude,  ni  un 
sujet  de  méfiance»  Lee  intentions  du  gouvernement  An* 
glais  à  l'égard  de  la  Turquie  s'accordent  parfaitement 
avec  les  ndtres.  Nos  intérêts  sont  lés  mêmes.  Nous 
voulons  tous  deux  la  conservation  de  Tempire  Ottoman, 
comme  celle  des  combinaisons  politiques,  qui  nous  con« 
vient  le  plus  pour  assurer  le  repos  de  FOrient.  D'ac- 
cord avec  l'Angleterre  sur  Futilité  du  but,  nouk  devons 
être  mutuellement  satisfaits  de  voir  que  chacune  des 
deux  puissances  agisse' dans  cet  esprit  de  conservation 
selon  que  sa  position  et  ses  mojrens  d'action  le  permet* 
tent.  C'est  d'après  ce  principe  que  nous  n'éprouverons 
aucune  répugnance  à  voir  des  vaisseaux  anglais  rallier 
la  flotte  turque  pour  réduire  Mehmed  Ali  à  rentrer 
dans  l'obéissance.  De  notre  cAté,  nous  n'avons  point 
hésité  non  plus  \  agir  dans  le  même  sens,  en  nous 
prononçant  de  la  manière  la  plus  formelle  en  faveur 
du  Sultan  Tel  est  le  but  de  la  mission  que  le  général 
Mourawieff  est  chargé  de  remplir.  Nous  nous  empres* 
sons  d'en  faire  part  au  gouvernement  anglaisi  persuadés 
qu'il  accueillera  cette  communication  avec  un  Juste  re- 
tour de  confiance.  U  j  trouvera,  nous  n'en  doutons 
point,  une  preuve  de  la  sincérité  des  sentimens  avec 
lesquels  nous  aimons  à  nous  entendre  avec  lui  toutes 
les  fois  qu'il  nous  est  possible  de  concilier  ensemble 
nos  intérêts  I  sans  dévier  de  nos  principes. 

(Signé)  Nessslrodx, 


58.^ 

Proclamation  du  Président  desEtats^ 

unis  de  t Amérique  contre  VEtat  de 

la  Caroline  méridionale,  en  date  de 

Washington,  le  10  Décembre  1832- 

Proclamation,  —  By  Andrew  Jaclsôn,   Président 

of  The  United  States. 

Whereas,  a  Convention  assembled  in  the  State  of 
South  Caroline,  havë  passed  an  Ordinance  by  which  they 
déclare,  „That  the  several  Acte  and  parts  of  Acts  of  the 
Congress  of  The  United  States,  purporting  to  be  Laws  for 
the  imposing  ofdutiesand  impostson  the  importation  of 

8s2 


644       Proclamation  du  Président  des 

ForeiigD  commodities  >  and  dow  having  actual  operatioB 
and  efifect  williin  Tbe  United Statesi  and  more  eepeciallj,** 
2  ÂcU  for  tfae  same  piirposes  passed  on  the  29th  of 
May,  1828,  and  on  the  14th  of  July,  1832,  „are  uo- 
authorized  by  the  Constitution  of  Tbe  United  States, 
and  violate  the  true  uieaning  and  intent  tbereof ,  and 
are  null  and  void,  and  no  Law,''  nor  binding  on  the 
Citizens  of  tbat  State  or  its  Officers:  and  by  the  said 
Ordlnance,  it  is  fiirther  declared  to  be  unlawful  for 
any  of  tbe  constituted  Authoritiea  of  the  State,  or  of 
The  United  States  »  to  enforce  the  payment  of  the  da- 
ttes imposed  by  tbe  said  Acts  within  the  same  Stale, 
and  that  it  is  the  duty  of  the  Législature  to  pass  such 
Laws  as  may  be  necessary  to  give  fuli  effect  to  the 
said  Ordinance;     , 

And  "whereas,  by  the  said  Ordinance  it  is  further 
ordained,  that  in  no  case  of  Law  or  equity»  decided 
in  the  Courts  of  said  State,  wherein  shall  be  drawn 
in  question  the  validily  of  the  said  Ordinance ,  or  of 
the  Acts  of  the  Législature  that  may  be  passed  to  give 
it  effect ,  or  of  the  said  Laws  of  The  United  States, 
no  appeal  shall  be  allowed  to  the  Suprême  Court  of 
The  United  States,  nor  shall  any  Copy  of  the  Record 
.be  permitted  or  aUowed  for  that  purpose,  and  that 
any  person  atlemptiog  to  take  such  appeal  shall  be 
punished  as  for  a  contempt  of  Court; 

And,  finally,  the  said  Ordinance  déclares,  that  the 
Feople  of  South  Carolina  will  maintain  the  said  Ordi- 
nance at  every  hazard;  and  that  they  will  consider  the 
passage  of  aby  Act  by  Congress,  abolîshing  or  dosiog 
the  Ports  of  the  said  State,  or  otherwise  obstructing 
the  free  iogress  or  egress  of  Vessels  to  and  from  the 
said  Forts,  or  any  other  Act  of  the  Fédéral  Govern- 
ment to  coerce  the  State ,  shut  up  her  Forts ,  destroj 
or  harrass  her  commerce,  or  to  enforce  the  said  Acis 
otherwise  than  through  the  Civil  Tribunals  of  the  Coun- 
try,  as  inconsistent  with  the  longer  contiuuanceof  South 
Carolina  in  the  Union;  and* that  the  Feople  of  the  said 
State  virill  thenceforth  hold  themselves  absolved  irom 
ail  further  obligation  to  maintain  or  préserve  their  po- 
litical  connexion  with  the  Feople  of  the  other  *States, 
and  will  forthwith  proceed  to  organize  a  separate  Go- 
vernment, and  do  ail  other  acts  and  things  which  So- 
vereign  and  Independent  States  may  of  right  do  ; 


Etat  s-- unis  contre  la  Caroline  méridionale.     645 

And  whereaSy  tbe  said  Ordinance  prescribes  to  thelSIS 
Feople  of  South  CarolÎDa  a  course  of  conduct,  in  di- 
rect violation  of  their  duty  as  Citizens  of  The  United 
States ,  contrarj  to  the  Laws  of  their  Country,  subver- 
sive of  its  Constitution ,  and  having  for  its  object  the  ' 
destruction  of  the  Union  ;  —  that  Union ,  which,  coeval 
with  our  political  existence^  led  our  FatherSy  without 
any  other  ties  to  unité  f^em  than  those  of  patriotism 
and  a  cominoa  cause ,  through  a  sanguinarjr  struggle 
to  a  glorious  Independence  ;  —  that  sacred  Union  *  hi- 
tfaerto  inviolate,  which,  perfected  hj  our  happy  Con- 
stitution y  bas  brought  us  by  tbe  favor  of  Heaven  to  a 
State  of  prosperity  at  home,  and  high  considération 
abroad,  rarely,  if  ever,  equalled  in  tlie  historj  of  Na- 
tions. To  préserve  this  bond  of  our -political  existence 
from  destruction ,  to  maintain  inviolate  this  state  of 
national  honor  and  prosperity,  and  to  justify  the  confi- 
dence my  Fellow-Citizens  hâve  reposed  in  me,  I,  An- 
drew Jackson ,  Président  of  the  United  States ,  hâve 
thooght  proper  to  issue  this  my  Proclamation,  stating 
my  views  of  the  Constitution  and  Laws  applicable  to 
the  measures  adopted  by  the  Convention  of  South  Ca- 
rolina ,  and  to  the  reasons  they  hâve  put  forth  to  sus- 
tain  them  ;  declaring  the  course  which  duty*  will  re- 
quire  me  to  pursue,  and,  appealing  to  the  understan- 
ding  and  patriotism  of  the  People ,  warn  them  of  the 
conséquences  that  must  inevitably  resuit  from  an  ob^ 
servance  of  the  dictâtes  of  the  Convention. 

Strict  duty  would  require  of  me  nothing  more  than 
'  the  exercise  of  those  powers  with  which  I  am  now, 
or  may  hereafter  be  invested,  for  preserving  the  peace 
of  the  Union,  and  for  the  exécution  of  the  LavfS.  But 
the  imposing  aspect  which  opposition  bas  assumed  in 
this  case,  by  clothing  itself  with  State  authorîty,  and 
the  deep  interest  which  the  People  of  The  United  Sta- 
tes must  ail  feel  in  preventing  a  resort  to  stronger  mea- 
sures ,  while  there  is  a  hope  that  any  thing  will-  be 
yielded  to  reasoning  and  remonstrance ,  perhaps  de- 
mand ,  and  will  certaioly  justify ,  a  full  exposition  to 
South  Carolina  and  the  Nation ,  of  the  views  I  enter- 
tain  of  this  important  Question ,  as  well  as  a  distinct 
enunciatioo  of  the  course  which  my  sensé  of  duty  will 
require  me  to  pursue. 

The  Ordinance  is  founded,    not  on  the  indefeasible 


646        Proclamation  du  Président  des 

« 
I8SS  rigbt  of  resUtiiig  Acta  which  are  plainly  unconatitutio- 

nal  and  too  oppressive  to  be  eudurea,  but  oo  tbe 
étrange  position  tbat  anj  one  State  may  not  onlj  dé- 
clare an  Act  of  Congress  Toid,  but  probibit  its  exécu- 
tion i  —  that  thej  may  do  this  consistently  witb  the 
Constitution ,  that  the  true  construction  of  that  Instra- 
ment  permits  a  State  to  retain  its  place  in  tbe  Uniooi 
and  yet  be  bound  by  no  otfaer  of  its  Laws  tban  thoae 
it  may  cboose  to  coostder  as  constitutional.  It  is  tme^ 
they  add  y  tbat  to  justily  this  abrogation  of  a  Law ,  it 
must  be  palpably  contraiy  to  the  Constitution;  but  it 
is  évident ,  that  to  give  the  right  of  resisttng  Laws  of 
that  description,  coupled  witb  the  uncontrolled  right 
to  décide  what  Laws  deserve  that  characteri  is  to  give 
the  power  of  resisting  ail  Laws;—  for,  as  by  the 
theory»  there  is  no  appeal,  the  reason  aUeged  by  tb« 
State»  good  or  bad,  must  prevail.  If  it  should  be  said 
that  public  opinion  is  a'  sufficient  check  against  the 
abuse  of  this  power,  it  may  be  asked  why  it  is  not 
deemed  a  sufficient  guard  against  the  passage  of  an  un* 
constitutional  Act  by  Congress.  There  is,  however,.  a 
restreint  in  this  last  case,  which  makes  the  assumed 
power  of  a  State  more  indefensible ,  and  which  does 
not  exist'in  the  othen  There  are  2  appeals  from  an 
unconstitutional  Act  passed  by  Congress:  ^-  one  to  the 
Judiciary,  the  other  to  the  People  and  the  States*  There 
is  no  appeal  from  the  State  décision'  in  theory,  and  the 
practical  illustration  shows  that  the  Courts  are  closed 
against  an  application  to  review  it,  both  Judges  and 
Jurors  being  sworn  to  décide  in  its  favor.  But  reason- 
ing  on  this  subject  is  superfluous  when  our  social  com« 
pactin  express  terme  déclares,  that  the  Laws  of  The 
United  States»  its  Constitution,  and  Treaties  made  un- 
der  it»  are  the  Suprême  Law  of  the  land;  and  for 
greater  caution  adds,  „that  the  Judges  in  every  State 
shall  be  bound  thereby,  atiy  thing  in  the  Constitution 
or  Laws  of  any  State  to  the  cantrary  notwithstanding.** 
And  it  may  be  asserted  without  fear  of  réfutation,  th^ 
no  Federative  Government  could  exist  without  a  simi- 
lar  provision.  Look  for  a  moment  to  the  conséquence. 
If  South  Caroline  considers  the  Revenue  Laws  uncon- 
stitutional, and  bas  a  right  to  prevent  their  exécution 
in  the  Port  of  Charleston,  there  would  be  a  dear  con- 
stitutional objection   to  their  collection  in  every  other 


Etats-Unis  contre  la  Caroline  méri(Uonale.     647 

Port,  and -no  reyenue  coiild  be  collected  anywhere,  for 
ail  Imposte  must  be  equal.  It  b  no  answer  to  repeat, 
that  an  iMiconstitutional  Law  is  no  Law^  80  long  as 
the  question  of  its  legality  is  to  be  decided  hj  the 
State  itfifelf  ;  for  every  Law  operating  injouriously  tipon 
any  local  interest  wiU  be  perhaps  thougbt,  and  cerlainly 
representedy  as  tinconstltuiionalj  and|  as  bas  been  ahowui 
there  is  no  appeal. 

If  this  doctrine  bad  been  establisbed  at  an  earliet 
day,  the  Union  would  bave  been  dissofted  in  its  in* 
fancy.  The  Excise  Law  in  Pensylvania,  the  Embargo 
and  Non -* intercoiirse  Law  in  the  Easiem  States»  the 
Carriage  Tax  in  Virginia,  were  ail  deemed  unconsti* 
tiitional  and  were  more  unequàl  in  their  opération  than 
any  of  the  Laws  now  complained  of  ;  but  fortunately 
uone  of  thosé  States  discovered  that  they  had  the  rigfat 
now  claimed  by  South  Carolina.  The  War  into  which 
we  were  forced»  to  support  the  dignity  of  the  Nation 
and  the  rights  of  our  Citizens,  might  baye  ended  in 
defeat  and  disgrâce  instead  of  victory  and  bonor,  if  the 
States  who  supposed  it  a  ruinons  and  unconstitutional 
ineasure  bad  thought  they  possessed  the  right  of  aulli* 
fying  the  Act  by  which  it  was  declared  ,  and  denying 
supplies  for  its  prosecution.  Hardly  and  unequally  as 
those  measures  bore  upon  several  Members  of  the  Union, 
to  the  Législatures  of  none  did  this  efficient  and  pea- 
ceable  remedy,  as  it  is  called,  suggest  itself.  The  dis* 
covery  of  this  important  feature  m  our  Constitution 
was  reserved  to  the  présent  day,  To  the  Statesmen  of 
Soulh  Carolina  belongs  the  invention,  and  upon  the 
Citizens  of  that  State  will  unfortunately  fall  the  evils 
of  reducing  it  to  practice. 

If  the  doctrine  of  a  State  ueto  upon  the  Laws  of 
the  Union  carries  with  it  internai  évidence  of  its  im- 
practicable  absurdity,  our  conslitutional  bistory  will  also 
afford  abundant  proof  that  it  would  bave  been  repu- 
diated  wilh  indignation  bad  it  beeb  proposed  to  form 
a  feature  in  our  Government. 

In  our  Colonial  State,  altbougb  dépendent  on  an- 
other  Power,  we  yery  early  considered  ourselves  as 
counected  by  common  interest  with  eacb  other.  Lea- 
gues  were  jformed  for  common  defence,  and  before  tbe 
Déclaration  of  Independence ,  we  were  known  in  our 
aggregate  character  as  tlie  United  Colonies  of  Ame^ 


648        Proclamation  du  Président  des 

US2  rica.  Tbat  décisive  and  important  step  was  taken  Jointlj* 
We  declared  ourselves  a  Nation  by  a  joint,  not  hy  se- 
veral  Acts,  and  vrben  tbe  terms  of  our  Confédération 
were  reduced  to  form,  it  was  in  tbat  of  a  aolemn  lea« 
gua  of  several  States ,  by  wbicb  tbey  agreed  tbat  tbey 
woiild ,  coUectîvely ,  form  one  Nation ,  for  tbe  purpose 
of  conducting  sonie  certain  domestic  concerns,  and  ail 
Foreign  Relations.  In  tbe  Instrument  forming  tbat 
Union  is  foiind  an  Article  wbicb  déclares  tbat,  «leTery 
State  sball  abide  by  tbe  déterminations  of  CongresS|  on 
att  questions  wbidi  by  tbat  Confédération  sbould  be 
sobmitted  to  tfaern.** 

Under  tbe  Confédération  tben,  no  State  couid  le* 
gally  annul  a  décision  of  tbe  Congress,  or  refuse  to 
submit  to  its  exécution,  but  no  provision  was  made  to 
enforce  tbese  décisions.  Congress  made  réquisitions, 
but  tbey  were  not  complied  witb*  Tbe  Government 
could  not  operate  on  Individuals.  Tbey  bad  no  Judi* 
ciary,  no  means  of  collecting  Revenue* 

But  tbe  defects  of  tbe  Confédération  need  not  be 
detailed.  Under  its  opération  we  could  scarcely  be  cal- 
led  a  Nation.  We  bad  neitber  prosperity  at  home  noc 
considération  abroad.  Tbis  state  of  tbings  could  not 
be  endured,  and  our  présent  happy  Constitution  was 
formed,  but  formed  in  vain,  if  tbis  fatal  doctrine  pre* 
vails.  It  was,  formed  for  important  ob|ects  tbat  are  an- 
nounced  in  tbe  Preamble,  made  in  tbe  name  and  by 
tbe  autbority  of  tbe  People  of  The  United  States, 
wbose  Delegates  framed,  and  whose  Conventions  ap- 
proved  it.  The  most  important  among  thèse  objects, 
tbat  which  is  placed  first  in  rank,  on  wbicb  ail  the 
others  rest ,  is ,  „f o  form  a  more  perfeci  Union? 
Now,  is  it  possible  tbat,  even  if  there  were  no  ex- 
press provision  gîving  supremacy  to  the  Constitution 
and  Laws  of  Tbe  United  States  over  those  of  the  Sta- 
tes, —  it  can  be  conceived,  that  an  Instrument  made 
for  tbe  purpose  oî  ,Jorming  a  more  perfect  VnionJ^ 
than  tbat  of  the  Confédération,  could  be  so  constructed 
by  tbe  assembled  wisdom  of  our  Country,  as  to  sub- 
stitute  for  that  Confédération  a  form  of  Government 
dépendent  for  its  existence  on  the  local  interests ,  the 
party  spirit ,  of  a  State ,  or  of  a  prevailing  Faction  in 
a  State?  —  £very  man  of  a  plaîn  unsophisticated  un- 
derstanding,    wbo  bears  the   question,  will  give   such 


Eiats^unU  contre  ta  Caroline  méridionale.     649 

an  ansvrer  as  will  préserve  fhe  Union.  —  Metaphysical  |g32 
subtilety,  in  pursUit  of  an  impraclicable  theory,  could 
alone  bave  devised  one  thaï  îs  calculaled  to  destroy  it, 

I  consider  then  Ihe  power  to  annul  a  Law  of  Tbe 
United  States ,  assumed  by  one  State  ^  incompatible 
€Pith  the  existence  of  tne  JJnion^  tontradicted  ex-- 
preasly  by  the  letter  of  the  Constitution ,  unautho^ 
rized  by  itsspirit,  inconsistent  with  every  prin-^ 
ciple  on  wliicn  it  was  founded,  and  déstructure  of 
tJie  great  object  for  which  it  was  formed» 

After  tbis  gênerai  Tiew  of  tbe  leadiog  principle,  vre 
must  examine  tbe  particular  application  of  it  wbich  is 
made  in  tbe  Ordinance. 

Tbe  preamble  rests  its  justification  on  tbese  grounds: 
—  Il  assumes  as  a  fact|  that  tbe  obnoxious  Laws,  al-  * 
tbough  tbey  purport  to  be  Laws  for  raising  revenue, 
vrere  in  reality   intended  for  tbe   protection  of  manu- 
factures y  which  purpose  it  asserts  to  be  unconstitutio- 
nal;  —  tbat  tbe  opération  of  tbese  Laws  is  unequal;  — > 
that  tbe  amount  raised  by  tbem   is  greater   than  is  re- 
quired  by  tbe  wants  of  the  Government }  —  and  finally, 
tbat  tbe  proceeds  are  to  be  applied  to  objects  unautho* 
rized  by  tbe  Constitution.     Tbese  are  tbe  only  causes 
alleged  to  )ustify  an  open   opposition   to   tbe  Laws  of 
tbe  Country ,  and  a  threat  of  seceding  from  the  Union, 
if  any  attempt  should  be  made  to  enforce  them.    The 
first   virtually    acknowledges  tbat  tbe  Law   io  question 
was  passed  under  a  power  expressly  given  by  the  Con-     / 
stitution,   to  lay  and  collect   imposts;    but  its  constitu- 
tionality   is    drawn    in  question    from    the   motives  of 
those  who  passed  it.     However  apparent  tbis  purpose 
may  be  in  tbe  présent  case,  nothing  can  be  more  dan- 
gerous  than  to  admit    the   position  that  an  unconstitu- 
tional  purpose,    entertained   by   the  Members  who  as- 
sent  to  a  Law  enacted  under   a   constitutional  power, 
shall   make  that  Law  void:    for  how   is    that  purpose 
to  be  ascertained  ?  Wlio  is  to  make  the  scrutiny?  How 
often  may  bad  purposes  be  falsely  imputed  ;  —  in  how 
many  cases  are  tbey  concealed  by  false  professions;  -^ 
in  how  many  is  no  déclaration  of  motive   made?     Ad« 
mit  tbis  doctrine,    and   you  give   to   the  States  an  un- 
controUed  rîght  to  décide,   and  every  Law  may  be  an- 
nuUed  under  tbis  pretext.      If,  therefore,    the    absurd 
and  dangerous  doctrine  should  be.admitted,  tbat  a  State 


6âO       Proclamation  du  Président  des 

1S82  junj  aonul  «n  unconatitulioDal  Law ,    or   one   thaï  '  il 
deeins  such,  it  will  not  applj  to  the  présent  case* 

The  next  objection  is,  that  the  Laws  in  question 
operate  tinequally.  This  objection  may  be  made,  with 
truth,  to  every  Law  that  .bas  been  or  can  be  pataed. 
The  wiftdom  oF  mao  never  yet  cootrived  a  System  of 
taxation  that  would  operate  with  perfect  equality.  If 
the  unequal  opération  of  a  Law  makes  it  unconstitu- 
tionaly  and  if  ail  Laws  of  that  description  may  be 
abrogated  by  any  State  for  that  cause  9  then  iodeed  ia 
the  Fédérai  Constitution  unworthy  o(  the  slightest  ef- 
fort for  its  préservation.  We  bave  hitherto  relied  on 
it  as  the  perpétuai  bond  of  our  Union.  We  baye  re- 
ceived  it  as  the  work  of  ^  the  assembled  wisdom  of  the 
Nation.  We  hâve  trusted  to  it  as  to  the  sheet  anchor 
of  our  safety,  in  the  stormy  times  of  conflict  with  a 
foreign  or  domestic  foe  We  bave  looked  to  it  with 
sacred  awe  as  the  palladium  of  our  liberties,  and,  with 
ail  the  solemnities  of  religion,  baye  pledged  to  each 
other  our  lives  and  fortunes  hère,  and  our  hopes  of 
happiness  hereafter,  in  its  defence  and  support.  Were 
we  mistaken,  my  Countrymeâ,  in  attaching  this  impor- 
tance to  the  Constitution  of  our  Country?  Was  our 
dévotion  paid  to  the  wretched,  inefficient»  dumsy  con- 
trivance,  which  this  new  doctrine  would  make  it?  Did 
we  pledge  ourselves  to  the  support  of  an  airy  nothing, 
a  bubble  that  must  be  blown  away  by  the  first  brealh 
of  disalFection  ?  Was  this  self  -  destroying ,  visionary 
theory,  the  work  of  the  profound  Statesmen,  the  ex- 
alted  Fatri.ots,  to  whom  the  task  of  constitotional  re« 
form  was  entrusted?  Did  the  name  of  Washington 
sanction,  did  the  States  deliberately  ratify,  such  an 
anomaly  in  the  history  of  fundamental  législation?  No! 
We  were  not  mistaken.  The  letter  of  this  great  In- 
strument is  free  from  this  radical  fault;  its  language 
directly  contradicts  the  imputation;  its  spirit,  —  its 
évident  intent,  contradicts  it.  No,  we  Idid  not  err! 
Our  Constitution  does  not  contain  the  absurdity  of  gi- 
ving  power  to  make  Laws,  and  another  power  to  re- 
sist  them.  The  sages  whose  memory  will  always  be 
reverenced,  bave  given  us  a  practical,  and,  as  tbey 
boped,  a  permanent  Constitotional  Compact.  The  Fa- 
tber  of  bis  Country  did  not  affix  his  revered  name  to 
'  so  palpable  an  absurdity.      Nor   did  the  States,    when 


Elata-unis  contre  la  CaroUne  méridionale     651 

thej  severally  ratified  tt,  do  so  under  the  impretdoB 
that  a  ueto  on  the  Laws  oi  The  United  States  was 
reserved  to  them,  or  that  they  could  exercise  it  bjr 
impiication.  Search  the  debates  in  ail  their  Conren* 
tiooSy  —  examine  the  speeches  of  the  mosfr  zealoua 
Opposers  of  fédéral  authorityi  -—  look  at  the  amend- 
ments  that  were  proposed;  —  th^  are  ail  silent;  -— 
DOt  a  syllable  nttered ,  not  a  vote  giveny  not  a.  motion 
madey  to  cc|rrect  the  explicit  supremacjr  given  to  the 
Laws  of  the  Union  oyer  those  of  the  States ,  —  or  to 
show  that  implication,  as  is  now  contended,  could 
defeat  il.  No,  -—  we  haye  not  erredi  The  Constitu* 
tion  is  still  the  object  of  our  révérence ,  the  bond  of 
onr  Union ,  our  defenoe  in  danger ,  the  source  of  our 
prosperitjr  in  peace.  It  shall  descend  y  as  we  hâve  re- 
ceived  it,  uncorrupted  bj  sophistical  construction  ^  to 
our  posteritjr;  and  the  sacrifices  of  local  interesti  of 
State  préjudices  y  of  ^ersonal  animosities»  tbat  were 
made  to  bring  it  into  existence ,  wiU  again  be  patrio* 
tically  offered  for  ils  support. 

The  two  remaining  objections  made  by  the  Ordi- 
nanee  to  thèse  Laws  are,  that  the  sums  intended  to  be 
raised  by  them^,  are*  gréater  than  are  requiredi  and 
that  the  proceeds   will   be  unconstitutionally  employed. 

The  Constitution  bas  given  expressly  to  Congresa 
the  right  of  raising  revenue ,  and  of  determining  the 
aum  the  public  exigencies  will  require.  The  States 
hâve  no  control  over  the  exercise  of  this  right ,  other 
than  that  which  results  froin  the  power  of  changing 
the  Représentatives  who  abuse  it,  and  thus  procure 
redress.  Copgress  may  undoubledly  abuse  this  discre- 
tioqary  power,  but  the  same  may  be  said  of  othera 
with  which  they  are  vested.  Yet  the  discrétion  must 
exist  somewhere.  The  Constitution  has^  given  it  to  the 
Représentatives  of  all-lhe  People,  checked  by  the  Re- 
présentatives of  the  States,  and  by  the  Executive  Po* 
wer.  The  South  Caroline  construction  gives  it  to  the 
Législature  or  the  Convention  of  a  single  State,  where 
neither  the  People  of  the  différent  States ,  nor  the  Sta- 
tes in  their  separate  capacity ,  nor  the  Chief  Magistrale 
elected  by  the  People,  hâve  any  représentation.  Which 
is  the  most  discreet  disposition  of  the  power?  I  do 
AOt  ask  you,  Fellow  Cîtizens,  which  is  the  Constitu- 
tional  disposition:  —  that  Instrument  speaks  a  language 


652      Proclamation  du  Président  des 

1M2  i>ot  to  be  misuDclentood.  But  if  you  were  aBSembled 
tn  General  Convention,  which  would  yoa  think  the 
aafest  depository  of  tliis  discretionary  power  in  the  last 
retort?  Wouid  you  add  a  clause  givîng  it  to  eacli  of 
the  States  9  or  would  you  sanction  the  wise  provisions 
already  made  by  your  Constitution?  If  this  should  be 
the  resuh  of  your  délibérations,  when  providing  for 
the  future ,  are  you ,  —  can  you  be ,  —  ready  to  rbk 
ail  that  we  hold  dear ,  to  estàblith ,  for  a  temporâry 
and  a  local  purpose,  that  which  you  must  acknowledge 
to  be  destructive  and  even  absurd,  as  a  gênerai  pro- 
vision ?  Carry  out  the  conséquences  of  this  right  ves- 
ted  in  the  différent  States,  and  you  must  perceive  that 
the  crisis  your  conduct  présents  at  this  day ,  would 
recur  whenever  any  Law  of  The  United  States  dis- 
pleased  any  of  the  States;  and  that  we  shoold  soon 
cease  to  be  a  Nation. 

The  Ordinance ,  with  the  same  knowledge  of  the 
future  that  characterises  a  former  objection ,  tells  you 
that  the  proceeds  of  the  tax  will  be  unconstitutionally 
applied.  If  this  could  be  ascertained  with  (certainty, 
the  objection  would,  with  more  propriety,  be  reserved 
for  the  Law  so  applying  the  proceeds ,  but  it  surely 
cannot  be  urged  against  the  Laws  levying  the  dutj^ 

Thèse  are^  the  allégations  contained  in  the  Ordinance. 
Examine  them  seriously,  my  Fellow  Citizens  ;  —  judge 
for  yourselves.  I  appeal  to  you  to  détermine  whether 
they  are  so  clear,  so  convincing,  as  to  leave  no  doubt 
of  their  correctness ,  and  even  if  you  should  corne  to 
this  conclusion,  how  far  they  justiiy  the  reckless,  de- 
structive course»  which  you  are  directed  to  puraue. 
Review  thèse  objectiçns,  and  the  conclusions  drawn 
from  them  once  more.  What  are  they?  Every  Law 
then  for  raising  revenue  ,  according  to  the  South  Caro- 
lina  Ordinance ,  may  be  rightfully  annulled ,  unlesa  it 
be  60^  framed  as  no  Law  ever  vnll  or  can  be  framed. 
Congress  bave  a  right  to  pass  Laws  for  raising  revenue, 
and  each  State  bas  a  right  to  oppose  their  exécution  ;  -— 
two  rights  directly  opposed  to  each  other:  —  and  yet 
is  this  absurdity  supposed  to  be  contained  in  an  In- 
strument drawn  '  for  the  express  purpose  of  avotding 
collisions  between  the  States  and  thé  General  Govern- 
ment ,    by  an  Assembly  of  the  most  eulightened  States- 


Etais^unU  contre. la  Caroline  méridiû^Ale.    ^3 

» 

men  and  purest  Patriote  ever .  embodied   for  a  eimilar  188^ 
purpose* 

In  yain  hâve  thèse  sages  declared ,  that  Congresa 
shall  hâve  power  to  lay  and  collect  taxes ,  dulies ,  im- 
posts  f  and  excises  ;  —  in  vain  hâve  they  prpvided  that 
they  shall  hâve  power  to  pass  Laws  wbich  shall  be 
necessary  and  proper  to  carry  those  powers  into  exe« 
cution^  —  that  those  Laws  and  that  Constitution  shall 
be  the  ^suprême  Law  of  the  land,  and  that  the  Judges 
în  every  State  shall  be  botind  thereby,  any  ihing  in 
the  Constitution  or  Laws  or*any  Slate  to  the  contrary 
notwithstanding.''  —  In  vain  hâve  the  People  of  the 
aeveral  States  solemnly  sanctioned  thèse  provisions,  made 
ihem  their  paramount  Law,  and  individually  sworn  to 
support  them  whenever  they  were  called  on  tq  exécute 
any  Office.  Vain  provisions!  ineffectuai  restrictions! 
vile  profanation  of  oaths  !  misérable  mockery  of  iegis* 
lalion  !  —  if  a  bare  nia)ority  of  the  voters  in  any  one 
State  may,  on  real  or  supposed  knowledge  of  the  in- 
tent  with  which  a  Law  bas  been  passed  |  déclare  them- 
aelves  free  from  its  opération ,  say:  —  hère  it  gives  too 
little,  there  too  much,  and  opérâtes  unequally;  •—  hère 
it  suffers  articles  to  be  free  that  ought  to  be  taxed  ;  — 
there  it  taxes  those  that  ought  to  be  free;  —  in  this 
case  the  proceeds  are  iutended  tO  be  applied  to  pur- 
poses  which  we  do  not  approve  9  —  in  that  the  amount 
raised  is  more  than  is  wanted.  —  Congress ,  it  is  truç, 
are  invested  by  the  Constitution  with  the  right  of  de- 
ciding  thèse  questions  according  to  fheir  sound  discré- 
tion: —  Congress  is  composed  of  the  Representativea 
of  ail  the  Statesy  and  of  the  People  of  ail  the  States;— - 
but  we^  part  of  the  People  of  one  Statei  to  whom  the 
,  Constitution  bas  given  no  power  on  the  subject,  from  yfaom  * 
it  bas  expressly  taken  it  away.,  -—  we ,  who  hâve,  so^ 
lemnly  agreed  that;  this  Constitution  shall  be  our  Law, 
— '.  we,  most  of  whom  hâve  sworn  to  support  it,  — 
we  now  abrogate  this  Law,  and  swear,  and  force 
others  to  swear,  that  it  shall  not  be  obeyed;  —  and 
we  do  thisy  not  because  Congress  bave  no  right  to  pass 
such  Laws,  —  this  we  do  not  allège,  — but  because  they 
hâve  passed  them  with  improper  views.  They  are  un- 
constitutional,  from  the  motives  of  those  who  passed 
them,  which  we  can  never  with  cértainty  know,  — 
from  their  uoequal  opération,  although  it  is  impossible 


654       Proelamaiion  du  Préaident  dês 

18S2  ^n  the  nature  oF  thinga  thaï  thejr  ahould  be  eqaal,  -^ 
and  from  the  disposition  which  we  présume  majr  be 
aiade  of  their  proceeds,  although  that  disposition  bas 
not  been  declared;  This  is  the  plaîn  meaning  of  the 
Ordinance ,  in  relation  to  Xiaws  which  it  abrogates  for 
alleged  unconstitutionalitj.  But  it  does  not  stop  there.  — • 
It  repeals ,  in  express  terms ,  an  important  part  of  the 
Constitution  itself ,  and  of  Laws  passed  to  gîve  it  ef- 
fect  which  bave  never  been  alleged  to  be  unconstitu- 
tional.  The  Constitution. déclares  that  the  judicial  po« 
wers  of  The  United  States  extend  to  cases  arising  un« 
der  the  Laws  of  The  United  States ,  and  that  such 
Laws^  the  Constitution  and  Treaties,  shall  be  para- 
mount  to  the  State  Constitutions  and  Laws.  Thé  Ju« 
diciary  Act  prescribes  the  mode  by  which  the  case  maj 
be  brought  before  a  Court  of  The  United  States ,  hj 
appèal,  when  a  State  Tribunal  shall  décide  againsi  diis 
provision  of  the  Constitution.  The  Ordinance  déclares 
there  shall  be  no  appeal,  —  makes  the  State  Law  pa« 
ramount  to  the  Constitution  and  Laws  of  The  United 
States  y  —  forces  Judges  and  Jurors  to  swear  that  tbey 
will  disregard  their  provisions,  -*-  and  even  makes  it 
pénal  in  a  Suitor  to  attempt  relief  hj  appeal.  Il  fur^ 
ther  déclares  that  it  shall  not  be  lawful  for  the  Autho- 
rities  of  The  United  States,  or  of^that  State,  to  en  force 
the  payment  of  duties  imposed  by  the  Revenue  Laws 
within  its  limits. 

Hère  is  a  Law  of  The  United  States ,  not  even  pre- 
tended  to  be  unconstitutional,  repealed  bytbe  authority 
of  a  small  majority  of  the  volers  of  a  single  State. 
Hère  is  a  provision  of  the  Constitution  which  is  so- 
lemnly  abrogated  by  the  same  authority. 

On  such  expositions  and   reasonings  the  Ordinance 

-    grounds,    not   only  an  assertion  of  the  right  to  aonul 

the  Laws  of  which  it  complains ,    but  to  enforce  it  by 

a  threat  of  secedîng   from  the  Union ,    if  any  attempt 

is  made  to  exécute  them. 

This  right  to  secede  is  deduced  from  the  nature  of 
the  Constitution,  which  they  say  is  a  Compact  between 
Sovereigu  States,  who  bave  preserved  their  whole  so- 
vereignty,  and  therefore  are  subjed  to  no  superior: 
that  because  they  made  the  Compact,  they  can  break 
it ,  when ,  in  their  opinion ,  it  bas  been  departed  from 
by  the  otfaer  States.     Fallacioua  as  this  course  of  rea- 


Siats-unia  eonire  la  Caroline  méridionale.    6&& 

soning  is»  it  enliet8  Stftie  pride,  aod  finds  adrocates  ih 
the  hoôest  préjudices  of  llioee  who  haye  DOt  studied 
the  nature  of  our  Government  euiSciently  to  see  the 
radical  error  on  which  it  rests. 

The  People  of  The  United  States  formed  the  Con« 
fltitution  ;  acting  through  the  Statè  Législature  ^  in  mail- 
ing the  Compact  j  to  meet  and  diseuse  its  provisions, 
and  acting  in  separate  Conventions,  vrhen  they  ralîEed 
those  provisions  ;  but  the  terme  usèd  in  its  construction, 
show  it  to  be  a  Government  in  Which  the  People  of 
ail  the  States  collectively  are  represented.  ff^e  are 
one  People  »  in  the  choice  oF  a  Preéident  and  Vice 
Président.  Hère  the  States  hâve  no  other  agenej  than 
.to  direct  the  mode  in  which  the  votes  shall  be  given. 
The  Candidates  having  the  majorîtj  of  ail  the  voteé 
are  chosen.  The  electors  of  a  majoritj  of  States  may 
bave  given  their  votes  for  one  Candidate  and  yet  an- 
other  may  be  chosen.  The  People,  then,  and  not  the 
States ,  are  represented  in  the  Executive  Branch. 

In  the  House  of  Représentatives  there  is  this  diffé- 
rence j  that  the  People  of  one  State  do  not ,  as  in  the 
case  of  Président  and  Vice  Président ,  ail  vote  for  the 
same  OfBcers.  The  People  of  ail  the  States  do  not 
Voté  for  ail  Members ,  each  State  electing  only  its  own 
Représentatives.  But  this  créâtes  no  matériel  distinction. 
When  chosen,  they  are  ail  Représentatives  of  The  Uni- 
ted States ,  not  Représentatives  of  the  particular  State 
from  v^hich  they  corne.  They  are  paid  by  The  United 
States,  not  by  the  State;  nor  are  they  accountable  to 
it  for  any  act  done  in  the  performance  of  their  légis- 
lative functions;  and  however  they  may  in  practîce,  as 
it  is  their  duty  to  do,  consult  and  prefer  the  interests 
of  their  particular  Constituents ,  vrhen  they  conie  in 
conflict  with  any  other  partial  or  local  interests,  yet  \\ 
is  their  first  and  highest  dnty,  as  Représentatives  of 
The  United  States ,  to  promote  the  gênerai  good.  . 

The  Constitution  of  The  United  States,  then ,  forma 
a  Government  9  not  a  league,  and  whether  it  be  for- 
med by  compact  between  the  States,  or  in  any  other 
manner,  its  cbaracter  is  the  same.  It  is  a  Government 
in  which  aU  the  People  are  represented,  which  opérâ- 
tes directiy  on  the  People  individually ,  not  upon  the 
States  :  —  they  retained  ail  the  power  they  did  not 
grant.    But  each  State  haviug  expressly  parted  v?ith  so 


656      Praclamaiioa  du  Président  des 

tm  Vittnj.  power»  aê  to.  conatltate ,  jointly  wilb  the  otl^r 
States,  a  single  Natioo,  canoQt  frooi  that  perJod  posaesa 
any  rîght  to  secede;  •  be^aiise  sucli  sécession  does  noi 
break  a  leagde,  but  destroys  tlie  unîty  of  a  Nation  ;  ani{ 
any  injury  to  that  unity  is  not  only  a  breach  whicli 
would  resuit  frpm  the*  Gontraventioa  of  a  compact,  but 
is  an  offencfif  agaiost  the  vrhole  Union*  To  say  that 
any  State  may  a|  pleasiire  secede  from  the  UnioD,  is  to 
say  that  The  United  States  are  not  a  Nation  $  because 
it  would  be  a  solecism  to  coutend  that  aoy  part  of  a 
Nation  might  dissolve  its  connexion  vith  the  .olber 
parts,  tQ:  their  injory  or  ruin,  *without  committing  any 
offence.  Sécession,  like  any  other  revolutionary  act, 
may  be  moraily  justified  by  the  extremity  of  oppression  ; 
but  to  call  it  a  constitutional  right,  is  confoonding  the 
meaning  of  fernus,  and  can  only  be  done  through  gross 
error,  or  to  deceiye.  those  who  are  willing  to  assert  a 
right,  but  would  pause  before  they  made  aReYoIation, 
or  incur  the  penalties  conséquent  on  a  failure. 

Because  the  Union  was  fornied  by  compact,  it  is 
said  the  parties  to  that  compact  may,  when  they  feel 
themselves  aggrieyed,  départ  from  it;.but  it  is  precisely 
because  it  is  a  compact  that  they  cannot.  A  compact 
is  an  agreement  or  binding  oblîgalion«  It  may  by  its 
terms  bave  a  sanction  or  penalty  for  its  breach,  or  it 
may  not.  If  it  contains  no  sanction,  it  may  be  broken 
with  no  other  conséquence  than  moral  guilt  :  if  it  bave 
a  sanction,  then  the  breach  incurs  the  designated  or 
implied  penalty.  A  league  between  Independent  Na- 
tions^ generally,  has  no  sanction  other  than  a  moral 
one  ;  or  if  it  should  contain  a  penalty ,  as  there  is  no 
common  superior,  it  cannot  be  enforced.  A  Govern- 
ment ,  on  the  contrary ,  always  has  a  sanction ,  express 
or  implied  ;  and,  in  our  case,  it  is  both  necessarily  implied 
and  expressly  given.  An  attempt  by  force  of  arms  to  de* 
stroy  a  Government,  is  an  offence,  by  whatever  means  the 
Constitutional  Compact  may  bave  been  formed;  and  stich 
Government  bas  the  right,  by  the  law  of  self-defence, 
to  pass  Acts  for  ^punishing  the  Offender,  uniess  that 
right  is  modified ,  restrained  or  resumed ,  by  the  Con- 
stitutional Açt.  In  our  System,  although  jt  is  modified 
in  the  case  of  treason,  yet  authority  is  expressly  given 
to  pass  ail  Laws  necessary  to  carry  its  powers  into 
effect,    and   under  this  grant  provision  has  been  made 


Et^s-unis  contre  ia  (Caroline  mériHonale*    657 

for  punifihbg  acts  whtch   obetf  net  th^  doe  «dmloistra-  18W 
lien  of  the  Law8* 

It  would  seein  superfluous  to  add  any  thing  to  ahow 
tbe  nature  of  that 'Union  which  connecta  us;  but  aa 
erroneoua  opinions  on  tbis  subject  are  tbe  foundation 
of  doctrinea  tbe  niost  destruc^ve  to  our  peace ,  I  œuat 
give  some  further  developement  to  my  views  on  tbia 
aubjict.  No  one  »  Fellow^Citizens,  bas  a  bigbei^  révé- 
rence for  tbe  reserved  rigbls  of  tbe  States  9  tban  tbe 
Magistrate  wbo  now  addresses  you.  No  one  would 
make  greater  personal  sacrifices  |  or  officiai  exertions, 
to  défend  'tbem  from  violation;  but  equal  care  muât 
be  taken  to  prevent  on  tbeîr  part  an  improper  interfe* 
rence  witb,  or  reaumption  of»  tbe  rigbts  tbej  bave 
Tested  in  the  Nalion.  Tbe  Une  bas  Aot  been  so  dis* 
tinctly  drawn  as  to  avoid  doubts  in  some  cfises  of  tbe 
exercise  of  power.  Men  of  tbe  best  intentions  and  ' 
aoundest  viev^s  may  differ  in  tbeir  construction  of  some 
parts  of  tbe  Constitution  :  but  there  are  otbera  on  wbich 
dispassionate  reflêction  can  leaVe  no  doubt.  Of  tbia 
nature  appears  to  be  tbe  assumed  rigbt  of  sécession. 
It  restSy  as  we  bave  seeui  on  the  alleged  undivided 
aovereignty  of  the  States  f  and  on  tbeir  having  formed 
in  tbis  sovereign  capacity  a  Compact  which  is  called 
Ibe  Constitution,  from  which ,  besause  tbey  made  it, 
they  bave  tbe  rigbt  to  secede.  Bolh  of  thèse  positions 
are  erroneous,  and  some  of  the  arguments  to  prove 
them  so  bave  been  anticipated. 

Tbe  States,  severally,  bave  not  retalned  tbeir  entire 
sovereignty*  It  bas  been  sbown  that,  in  bocoming  parts 
of  a  Nation ,,  not  members  of  a  league ,  tbey  surrende- 
red  many  of  tbeir  essential  parts  of  sovereignty.  Tbe 
rigbt  to  make  Treat^es^  — r  déclare  War,  —  Icvy  Ta- 
xes, exercise  exclusive  judicial  and  législative  powers,  — 
were  ail  of  them  functions  of  sovereign  power.  Tbe 
States,  then,  for  ail  thèse  important  purposes,  were  no 
longer  sovereign.  The  allegiance  of  tbeir  Citizens  was 
transferred,  in  the  first  instance,  to  the  Government  of 
Tbe  United  States;  —  tbey  became  American  Citizens, 
and  owed  obédience  to  the  Constitution  of  Tbe  United 
States,  and  to  Laws  made  in  conformity  with  tbe  po- 
wers it  vested  in  Congress*  This  last  position  bas  not 
bèen,  and  canoot  be  denied.  How  then  can  that  State 
be  said  to   be  soverçign   and  îndepcndent ,    whose  Citi« 

Nouu,  SuppUm,     Tome  IIL  Tt 


656        Prodfpmtion  du  Président  des 

tiz^a  owe  obédience  to  Lawb  oot  made  by  ît,  and 
whose  Magistrates  are  sworo  to  dUregard  those.  Lawa, 
wben  they  come  in  conflict  wiih  those  pasaed  by  ano- 
tfaer?  What  shows ,  condusively  »  (that  ihe  States  can- 
not  be  said  to  bave  reserved  an  undivided  soTereignty, 
ia^  that  they  expressly  cçded  the  right  to  punish  trea- 
son,  —  not  treason  against  their  separate  power,  — 
but  treaspn  against  The  United  States.  Treason  il  an 
offence  against  sauereigrity  f  and  sovereignty  must  re- 
aide with  the  power  to  punish  it«  But  the  reaerved 
xights  of  the  States  are  not  lésa  aacred ,  becauae  they 
hâve  for  their  common  interest  made  the  General  Go- 
vernment the  depository  of  thèse  powers*  The  unity 
of  our  political  character  (as  bas  been  show ■  foi;  ano- 
ther  purpose)  commenced  with  its  very  existence.  Un- 
der  the  Royid  Government  we  had  no  separate  charac- 
*  ter;  our  opposition  to  its  oppressions  began  as  United 
Colonies,  We  were  The  United  Sldtes  under  the 
Confédération ,  and  the  name  waa  perpetuated  »  and 
the  Union  rendered  more  perfecti  by  the  Fédéral  Con* 
atitution.  In  none  of  thèse  stages  did  we  consider  our* 
selvea  in  any  other  light  than  as  forming  one  Nation. 
Treaties  and  Alliance  were  made  in  the  name  of  ail. 
Troops  were  raised  for  the  joint  defence.  How  thcD, 
with  ail  thèse  proofs,  that  under  ail  changes  of  our  po- 
aition  we  had,  for  designated  purposea  and  with  defi- 
ned  powers ,  created  National  Governmeots ,  —  how 
is  ity  that  the  most  perfect  of  those  several  modea  of 
Union ,  ahould  now  be  considered  as  a  mère  league 
that  may  be  dissolved  at  pleasure?  It  is  from  an  abuae 
of  terms.  Compact  is  used  as  syoonymous  with  lea- 
gue ,  although  the  tru^  term  is  not  employed ,  because 
it  would  at  once  show  the  fallacy  of  the  reasoning.  Il 
would  not  do  to  say  that  our  Constitution  waa  only  a 
league,  but,  it  is  laboured  to  prove  it  a  compact,  (whîch 
in  one  sensé  it  is)  and  then  to  argue  that,  as  a  league 
ia  a  compact,  every  compact  between  Nationa  most  of 
course' be  a  league,  and  that  from  auch  an  engagement 
every  Sovereign  Power  l^as  a  right  to  recède.  But  it 
haa  been  shown ,  that  in  this  sensé  the  States  are  not 
sovpreign^  and  that  even  if  they  were^  and  the  Natio- 
nal Constitution  had  been  formed  by  compact,  there 
would  be  no  right  in  any  one  State  to  exonerate  itaelf 
from  its  obligations. 


■ 

# 

Etats-Unis  contre  la  Caroline  méritUonale.    6'59 

80  obYÎou8  are  the  reasoas  whîch  forbid  thh  8e*  1892 
cession  y  thet  it  is  necessary  onlj  to  allude  to  them. 
The  UnioD  was  fonned  for  the  benefit  of  alK  It  was 
produced  by  mutual  sacrifices  of  ioterests  and  tfpinions. 
Can  those  sacrifices  be  recalled?  Can  ihé  States ,  yrho 
■lagnanimously  surrendered  their  title  to  the  TerritorieS 
of  the  West,  recall  their  grant?  Wili  the  Inhabîtants 
of  the  inland  «States  agrée  to  pay  the  duties  that  may 
be  imposed  without  their  assent  by  those  on  the  At- 
lantic or  the  Gulf,  for  their  own  benefit?  Shall  there 
be  a  Free  Port  in  one  State  and  onerous  duties  in  an- 
other?  No  one  believes  that  any  right  exists  in  a 
single  State  to  involve  ail  the  others  in  thèse  and  count« 
less  other  evils,  contrary  to  engagements  solemnly  made. 
Every  one  must  see  that  the  other  States ,  in  self  de- 
feoce  I  must  oppose  it  at  ail  hasards. 

Thèse  are  the  alternatives  that  are  presented  by  the 
ConTcntion  ;  —  a  repeal  of  ail  the  Acts  for  raising  re- 
venue 9  Jeaving  the  GoTernment  without  the  means  of 
support  ;  or  an  acquiescence  in  the  dissolution  of  the 
Union,  by  the  sécession  of  one  of  its  Members.  When 
the  first  was  proposed^  it  was  known  that  it  could 
net  be  listened  to  for  a  moment.  It  was  known,  if 
force  was  applied  to  opposé  the  exécution  of  the  Laws, 
that  it  must  be^  repeUed  by  force  ;  <*-  that  Congress 
could  not,  without  involving  itself  in  disgrâce,  and  the 
Country  in  ruin,  accède  to  the  proposition:  %nd  yet, 
if  this  is  not  done  in  a  given  day ,  or  if  any  attempt 
is  made  to  exécute  the  Laws,  the  State  is,  by  the  Or-, 
dinance,  declared  to  be  out  of  the  Union.  The  majo- 
rity  of  a  Convention  assembled  for  the  purpose ,  hâve 
dictated  thèse  terms,  or  rather.  this  rejection  of  ail 
terme,  in  the  name  of  thePeople  of  South  Caroline. 
It  is  true  that  the  Governor  of  the  State  speaks  of  the 
submission  of  their  grievances  to  a  Convention  of  ail 
the  States;  which  he  says  they  „sincerely  and  anxiouajy 
seek  and  désire."  Yet  this  obvions  and  constitutions! 
mode  of  obtaining  the  sensé  of  the  other  &ate8,  on  the 
construction  of  the  Fédéral  Compact,  aidP'amending  it 
if  necessary ,  has  never  been  attempted  by  those  who 
hâve  urged  the  State  on  to  this  destructive  measure. 
The  State  might  bave  proposed  the  call  for  a  General 
Convention  to  the  other  States;  and  Congress,  if  a 
suffîcient  number  of  them  conciarred,  must  hâve  called 

Tt2 


660        Proclfmation  dà  Président  dos 

ltt2it»  Bat  tbe  fin!  Magistrale  of  South  Carollna,  when 
he  expressed  a  hope  thaï,  ^^on  a  revîew  hj  Coogress 
and  the  Fuuctionaries  of  the  General  Governoient  of 
the  mérita  of  the  controversy/'  siich  a  Convention  wîJl 
be  accorded  to  them,  niust  hâve  known  thaï  neilher 
Congresa  nor  any  Fuuctiooary  of  the  General  Govern- 
ment has  authorily  to  call  such  a  Convention,  uolesa 
il  be  demanded  by  two-lbirds  of  the  States.  Thia  sug* 
gealioni  then,  is  another  instance  of  tbe  recklesa  inat* 
tention  to  the  provisions  of  the  Constitution ,  vrilh 
which  this  crisis  has  been  madly  hurried  -on  ;  or  of 
the  attempt  to  persuade  the  People  that  a  Constitalio* 
nal  remedy  had  been  sought  and  refused.  If  the  Lé- 
gislature of  South  Carolina  ,,anxiousJy  désire**  a  Gène* 
rai  Convention  to  consider  tbeir  complaUrts,  why  bave 
they  not  made  apph'cation  for  it  in  the  vray  the  Con- 
stitution points  out? 

The  assertion^  that  they  „earnestly  seek"  it,  is  cora- 
pletely  negatived  by  the  omission. 

This,  then,  is  the  position  in  which  we  stand.  A 
amall  majority  of  the  Citizens  of  one  State  in  the  Union 
bave  elected  Delegates  to  a  State  Convention  :  that  Con- 
vention has  ordaioed,  that  ail  the  Revenue  Laws  ofThe 
United  States  must  be  repealed,  or  that  they  are  no 
longer  a  member  of  the  Union.  The  Governor  of  tfaat 
State  has  recommended  to  the  Législature  the  raising 
of  an  aimy  to  carry  the  .sécession  into  eifect,  and  that 
be  may  be  empowered  to  give  clearances  to  Vessels, 
in  the  name  of  the  State.  No  act  of  violent  opposition 
to  the  Laws  has  yet  been  committed ,  but  such  a  state 
ol  things  is  hourly  apprehended  ;  and  it  is  the  intent 
of  this  Instrument  to  proclaim^  not  only  tfaat  the  duty 
imposed  on  me  by  the  Constitution  „to  take  care  that 
the  Laws  be  faithfully  executed",  shali  be.performed 
to  the  extent  of  the  powers  aiready  vested  in  me  by 
Law,  or  of  such  others  as  the  v^isdom  of  Congress 
shall  devise  and  entrust  to  me  for  that  purpose;  but 
to  warn  the  Citizens  of  South  Carolina,  who  bave 
m,  been  deluded  into  an  opposition  to  the  Laws,  of  the 
danger  they  will  iocur  by  obédience  to  the  illégal  and 
disorgànizing  Ordiiiance  of  the  Convention,  -—  to  ex- 
bort  those  who  haverefused  to  support  it  to  persévère 
in  their  «détermination  to  uphold  the  Constitution  and 
Laws  of  their  Country^  and   to  point  out  to  ail,   the 


# 


•  /t 


Etats-Unis  contre  ia  Caroline  méridionale.  ^  66l 

fieriloim   situation  into  which  thè  good  people   of  thàt  |g82 
State  Itave  been  led,   and  that  the  course  they  are  ur- 
ged  io  pursue«is  one  of  rnin  and  disgrâce  to  the  yery 
State  whose  rights  they  affect  to  support. 

Fellow  Cirîzens'of  my  native  State!  —  Let  me  not 
only  admonish  you,  as  the  first  Magistrate  of  our  com^^ 
mon  Countr^y  not  to  incur  the  penalty  of  its  Laws, 
but  to  use  the  influence  that  a  Father  would  over  his 
Children ,  whom  he  saw  rushing  to  certain  min.  In 
that  paternal  language,  ^mth  that  paternal  feeling.  let 
me  tell  you,  my  CountrymeUi  that  you  are  deluded 
by  men  who  areeither  deceived  themselves  or  trish  to 
deceiye  you.  Mark,  under  what  pretences  you  bave  -m 
been  led  on  to  the  brink  of  insurrection  and  treason,  ? 
on  which  yo«  stand  J  First^  a  diminution  of  the  value 
of  your  staple  commodity  y  lo wered  by  over  production 
in  other  quarters,  and  the  conséquent  diminution  •in 
the  value  of  your  lands ,  were  the  sole  effect  of  the 
Tariff  Laws*  The  effect  of  those  Laws  was  confes- 
sedly  in)iirious,  but  the  evil  was  greatly  exaggerated 
by  the  unfounded  theory  you  were  taught  to  believe, 
that  its  burthens  were  in  proportion  to  your  exports, 
not  to  your  consumption  of  imported  articles.  Your 
pride  was  roused  by  the  assertion  that  a  submission  to 
those  Laws  was  a  state  ofyassalage,  and  that  résistance 
to  them  was  equal,  in  patriotit  merit,  to  the  opposi* 
tion  our  Fathers  offered  to  thcf  oppressive  Laws  of 
Great  Britain.  You  were  told  that  this  opposition 
might  be  peaceably,  <*-  mîght  be  constîtutiooally  made, 
—  that  you  miglit  enjoy  ail  the  advantages  of  the  Union, 
and  bear  none  of  its  burthens.  Eloquent  appeals  to 
your  passions,  to  your  State  pride,  to  your  native  cou- 
rage, to  your  sensé  of  real  iojury,  were  used,  to  pré- 
pare you  for  the  period  when  the  niask  which  conceâ- 
led  the  hideous  features  of  disunion ,  should  be  takeu 
oif.  It  fell,  and  you  were  niade  to  look  with  corn- 
placency  on  ob)ects  which,  not  long  since,  you  would 
bave  regarded  with  horror.  Look  back  to  the  arts 
which  bave  brougbt  you  to  this  state  ;  —  look  forward 
to  the  conséquences  to  which  it  must  inevitably  lead! 
Look  back  to  what  was  first  told  you ,  as  an  induce- 
nient  to  enter  into  this  dangerous  course.  The  great 
political  truth  was  repeated  to  you ,  tliat  you  lad  re- 
volutionary   rlght   of  resistiug  M  Laws  that  were  pal-  ' 


X 


•" 


662       Proclamation  du  Président  des 

ISKpably  mitonstiturional  and  lAtoIenibly  oppreasire;  -» 
it  was  added  ,  that  the  right  to  ouliily  a  Law  retted 
on  the  saine  principle,  but  that  it  was  a»  peaceable  re- 
inedjr!  Tbis  character  which  was  given  to  it,  made 
you  receiye,  Mrith  too  much  confidence,  the  assertions 
that  were  made  of  the  unconstitutionality  of  the  Law 
and  its  oppressÎTe  effects.  Mark,  my  Fellow  Citizens, 
that,  by  the  admission  of  your  Leaders,  the  uncoasti- 
tutionality  must  be  palpable ,  or  il  will  not  justiiy  ei* 
ther  résistance  or  nuUification  !  What  is  the  meaning 
of  the  Word  palpable  in  the  sensé  in  which  it  is  hère 
used  ?  *—  that  which  is  apparent  to  every  one,  —  that 
which  no  man  of  ordinary  intellect  will  fail  to  percetve. 
Is  the  unconstitutionality  of  thèse  Laws  of  that  descrip» 
lion?  Let  those  among  your  Leaders  who  once  ap- 
proved  and  adirocated  the  princîple  of  protective  duties, 
answer  the  question  ;  and  let  them  choose  whether  they 
will  be  considered  as  incapable,  then,  of  perceÎTing 
that  which  must  bave  been  apparent  to  every  man  of 
common  understandîng,  or  as  imposing  upon  your  con- 
fidence and  endeavouring  to  mislead  you,  now«  In  ei- 
ther  case,  they  are  unsafe  guides  in  the  perilous  path 
they  urge  you  to  tread.  Fonder  well  on  this  drcum- 
stance,  and  you  will  know  how  to  appreciate  the  exag* 
gerated  ianguage  they  address  to  you.  They  are  not 
champions  of  liberty  emulating  the  famé  of  our  Revo- 
lutionary  Fathers,  nor  are  you  an  oppressed  People 
contending ,  as  they  repeat  to  you ,  against  worse  than 
Colonial  yassalage.  You  are  Free  Members  of  a  flou« 
rishing  and  happy  Union.  There  is  no  settled  design 
to  oppress  you.  You  ^  hâve  iodeed  felt  the  unequal 
opération  of  Laws  which  may  baye  been  unwisely,  not 
unconstitutionally,  passed;  but  that  inequality  must  ne- 
cessarily  be  removed.  At  the  very  moment  when  you 
were  madly  urged  on  to  the  unfortunate  course  you 
baye  begun,  a  change  in  public  opinion  had  commen» 
ced.  The  nearly  approaching  payment  of  the  Public 
Debtf  and  the  conséquent  necessity  of  a  diminotion  of 
Dulies,1iad  aiready  produced  a  considérable  réduction, 
and  that  too  on  some  articles  of  gênerai  consumplion 
in  your  State.  The  importance  of  this  change  was  un- 
derstood,  and  you  were  authoritatively  told,  tliat  no 
further  alleyiation  of  your  burtheos  was  to  be  expected, 
at  the  yery  time  when  the    condition   of  the  Country 


Etats-unis  contre  la  Caroline  méridionale.    663    • 

îlii|]reriou6l7  demanded  siich   a   modification  pf  t|ie.  Du-  t8K 
lies  as  ahould  reduce  tbem  to  a  just  and  équitable  scale. 
But,   aa  if  apprehenaive   of  the  efiect  of  thia  change  in 
allaying  jour  discontents,    you   \ivere   precipttated    info 
tbe  fearful  state  in  wbich  you  now  find  youraelTes^ 

I  bdYe  urged  you  to  look  back,  to  the  means  that  ' 
vrere  used  to  hurry  you  on  to  the  position  you  bave 
now  assumed,  and  forward,  to  the  conséquences  it  will 
prodttce.  Sometbing  more  is  necessary.  Contemplate 
the  condition  of  that  Country  of  wbich  you  atiU  form 
an  important  part!  -*  Consider  its  Goveroment,  unit- 
ing  in  one  bond  of  common  interest  and  gênerai  pro- 
tection so  many  différent  States ,  —  giving  to  ail  their^ 
Inhabitants  the  proud  title  of  American  Citizens^  —  •  "  . 
pirotecting  thair  commerce,  -~  securing  their  literature 
and  their  arts,  —  facilitating  their  intercommui^ication, 
—  defending  their  Frontiers,  — ^  and  making  their  name 
respected  in  the  remQtest  parts  of  the  Earth!  Consi- 
der the  ^tent  of  its  Territory ,  its  creasing  and  bappy 
Population,  its  advance  in  arts,  which  render  life  agree- 
able,  and  the  sciences,  wbich  elerate  the  mind!  8ee 
éducation  spreading  the  lights  of  religion,  huroanity, 
and  gênerai  information,  into  every  cottage  in  tbis  wide 
extent  of  our  Territories  and  States  I  Behold  it  as  the 
asylum  where  the  wretched  and  the  oppressed  find  a 
refuge  and  support! .  Look  on  tbis  picture  of  happiness 
and  honor,  and  say,  we^  too^are  Citizens  of  Ante^ 
rica;  —  Carolina  is  ode  of  thèse  proud  States;  her 
arms  haye  defended|  ^-  her  best  blood  bas  cemented 
this  bappy  Union  !  And  then  add,  if  you  can,  without 
borror  and  remorse ,  tbis  bappy  Union  we  will  dis- 
solue y  —  this  picture  of  peace  and  prosperity  we  will 
deface ,  —  tbis  free  intercourse  we  will  interrupt,  — 
thèse  fertile  fields  we  will  déluge  with  blood,  — ^  tbe 
protection  of  that  glorious  Flag  we  renounce ,  —  the 
Tcry  name  of  Americans  .we  discard*  And  for  what, 
mistaken  meni  for  what  do  you  throw  away  thèse  in- 
estimable blessings;  —  for  what  would  you  exchange  - 
your  share  in  the  advantages  and  honor  of  the  Union  ? 
For  tbe  dream  of  a  Separate  Independence  ;  «^  a  dream 
interrupted  by  bloody  conflicts  with  your  neigbbors, 
and  a  yûe  dependence  on  a  Foreign  Power.  If  your 
Leaders  could  succeed  in  establisbing  a  Séparation,  what 
would  be  your  situation?  Are  you  united  at  home;  — 


664       Proclamation  du  Président  des 

1882  ai^^  you  free  from  the  appreheodon  of  civil  disoord, 
with  ail  its  fearful  consequencei  ?  Do  our'neigbboring 
Republics  ^  every  dajr  suffering  some  new  Révolution 
or  cootending  vritb  some  new  Insurrection  $  —  do  tbey 
excite  jour  envy?  But  the  dictâtes  of  a  high  dutjr 
oblige  me  solemnlj  to  announce  tbal  70U  canuot  suc- 
ceed»  The  Laws  of  The  United  States  must  be  exe- 
cuted.  I  bave  no  discretionary  power  on  the  snbject;  «— 
my  duly  h  emphaticalljr  pronounced  in  the  Constitu- 
tion. Those  wha  told  you  that  you  might  peaceablj 
prevent  their  exécution,  deceived  you:  —  tbey  could 
uot  bave  btfen  deceived  tbemselves*  Tbey  know  that 
a  forcible  opposition  could  alone  prevent  the  axecution 
of  tbe  Laws  ;  and  tbey  know  that  such  opposition  must 
be  repelled.  Their  object  is  disunion;  Ibut  be  not  de- 
ceived by  names:  disunion,  by  armed  force,  is  trea^ 
$on*  Are  yoii  really  ready  do  in'cur  its  guilt?  If  you 
are  y  on  the  heads  of  the  instigators  of  the  act  be  the 
dreadful  conséquences;  —-  on  their  beads  b^  tbe  dis- 
bonori  bu|  on  yours  may  fall  the  punishment:  —  on 
your  unhappy  State  will  inevitably  fall  ail  the  evils  of 
the  conflict  you  force  upon  the  Government  of  your 
Country.  It  cannot  accède  to  the  mad  pro)ect  of  dis* 
union  of  which  you  would  be  the  first  victims:  —  its 
first  Magistrale  cannot,  if  be  would ,  avoid  the  perfor- 
mance of  bis  duty  ;  —  tbe  conséquence  must  be  fear- 
ful for  you ,  distressiog  to  your  Fellow  Citizens  hère, 
and  to  the  friends  of  good  Government  tfaroughout  the 
World.  Its  enemies  bave  beheld  ou^  prosperity  witb 
a  vexation  they  could  not  conceal:  —  it  was  a  stand- 
ing  réfutation  of  their  slavîsh  doctrines  ^  and  they  will 
point  to  our  discord  with  the  triumph  of  malignant  joy. 
It  is  yet  in  your  power  to  disappoiut  them.  There  is 
y  et  time  to  show  that  tbe  Descendants  of  the  Pinck- 
neysy  the  Sumpters,  the  RuUedges^  and  of  the  tbou« 
sand  other  names  which  adorn  tbe  pages  of  your  re- 
vohitionary  bistory,  will  not  abandon  that  Union  ^  to 
support  which  so  many  of  them  fought  and  bled,  and 
died.  I  adjure  you,  as  you  honor  their  memory,  — 
as  you  love  the  cause  of  freedom  y  to  which  they  dedi- 
cated  their  lives,  -*  as  you  prize  the  peace  of  your 
Country ,  tbe  lives  of  its  best  Citizens ,  and  your  own 
fair  famé,  —  to  retrace  your  steps,  Snatcb  from  the 
archives    of  your  State   the   disorganizing  Edict   of  its 


BtiUs^unis  oprUre  la  Caroline  méridionale.     665 

CooTentîoD;  bld  its  mcmbers  to  reaasemble  and  pro« 
nulgate  the  decided  expreaaions  of  your  will ,  to  -  re- 
main  in  tlie  path  wbich  alone  caa  conduct  you  to  aa- 
ieiff  proaperity  and  honor:  —  tell  them  that  tompa- 
ired  to  disunion  j  ail  other  evi^a  are  ligbt,  because  tbat 
bringa  wi(h  it  an  accumnlation  of  ail;  -—  déclare  tbat 
you  will  neyer  take  tbe  field  unless  the  star-spangled 
banner  of  your  Country  ahall  float  over  you  ;  -*  tbat 
you  wiU  not  be  atlgmatîzed  vrhen  dead,  and  dishono- 
red  and  scorned  while  you  live,  as  tbe  authora  of  tbe 
firat  attack  on  tbe  Constitution  of  your  Country!  lia 
destroyers  you  cannot  be.  You  œay  disturb  its  pea- 
co-  —  you  may  interrupt  tbe  course  of  its  prospe- 
rity;  —  you  may  çloudita  réputation  for  stability;  — 
but  its  tranquillity  will  be  restored ,  its  prosperity  will 
return ,  and  tbe  staîn  upon  its  national  cbaracter  will 
be  transferred,  and  reniain  an  eternal  blot  on  tbe  ne- 
mory  of  tbose  wiio  caused  the  disorder. 

Fellow  Citizens  of  The  United  States  !  The  threat 
of  unballowed  disunion ,  —  the  namçs  of  tbose,  once 
respected ,  by  whom  it  its  uttered  ,  —  the  array  of 
military  force  to  support  it,  —  dénote  the  approach 
of  a  crisis  in  our  afiPairs,  on  which  the  conttnuance  of 
our  unexampled  prosperity,  our  political  existence,  and 
perhaps  that  of  ail  free  Governments,  may  dépend. 
The  conjuncture  demanded  a  free,  a  full  and  explicit 
enunciation,  not  only  of  my  intentions  but  of  my  prin« 
ciples  of  action  ;  and  as  the  claim  was  asserled  of  a 
right  by  a  State  to  annul  the  Laws  of  the  Union ,  and 
eTen  to  secede  from  it  at  pleasure,  a  frank  exposition 
of  my.  opinions ,  in  relation  to  the  orîgin  and  form  of 
our  Government^,  and  the  construction  I  give  to  the 
Instrument  by  yfhich  it  was  created,  seemed  to  be  pro- 
per.  Having  the  fullest  confidence  in  the  Justness  of 
the  légal  and  constitutional  opinion  of  my  duties  which 
bas  been  expressed,  I  rely  with  equal  confidence  on 
jour  undivided  support  in  my  détermination  to  exécute 
tbe  Laws,  — >  to  préserve  the  Union  by  ail  constitutio- 
nal means,  —  to  arrest,  if  possible,  by  moderate  but 
firm  measures ,  the  necessity  of  a  recourse  to  force  ;  — 
and,  if  it  be  the  will  of  Heaven  tbat  the  récurrence 
of  its  primeval  curse  on  man  for  the  shedding  of  a 
brother's  blood  should   fall  upon  our  land ,   that  it  be 


666     ProcL  du  Présid.  d.E.u.  conir.  l.  Carol.  mèr. 

18318!  not  caUed  down  by  any  offensive   act   on  the  purt  of 
The  United  States. 

Fellow-Citizens  !  *  The  momentous  case  is  before 
jrou..  On  your  undivided  support  of  yoor  GoTern- 
ment  dépends  the  décision  of  the  great  question  it  in- 
YoWes  y  whether  your  sacred  Union  wili  be  preserved, 
and  the  blessings  it  secures  to  us  as  one  People  shall 
be  perpetuated.  No  one  can  doufat  that  the  unanimity 
with  which  that  décision  wiU  be  expressed ,  will  be 
such  as  to  inspire  new  confidence  in  Republiean  Insti- 
tutions y  and  that  the  prudence ,  the  vrlsdom  y  and  the 
courage  which  it  wOl  bring  to  their  defeoce^  will  trans* 
mit  them  unimpaired  and  invigorated,  to  our  Children. 

May  the  grëat  Ruier  of  Nations  grant  that  the  signal 
blessings  with  which  He  bas  ^favored  ours,  may  not, 
by  the  madness  of  party  or  personal  ambition  ^  be  dis- 
regarded  and  lost  :  and  may  His  wise  Providence  bring 
those  who  bave  produced  this  crisîs,  to  see  the  folly, 
before  they  feel  the  misery,  of  civil  strife;  and  inspire 
a  returning  vénération  for  that  Union  which ,  if  we 
.  may  dare  to  penetrate  His  designs,  He  bas  chosen  as 
the  only  means  of  attaining  the  high  destinies  to  which 
we  may  reasonably  aspire. 

In  testimony  whereof ,  I  bave  caused  the  Seal  of 
The  United  States  to  be  hereunto  afiExed,  havlng  signed 
the  samë  with  my  hand. 

Done  at  the  City  of  Washington ,  this  iOth  day  of 
December,  in  the  year  of  our  Lord  1832,  and  of  the 
Independence  of  The  United  States  the  57th. 

AxoRSw  Jacksov. 

By  the  Président: 

Edw.  LivuresTOv,  Secretary  of  State* 


667 

_« . jgjj 

59. 

Message  du  Président  Jackson  au 
Congrès  des  Etats-unis  y  relativement 
à  ^opposition  de  la  Caroline  méri- 
dioncdey  en  date  de  Washington  y  le 

16  Janvier  1833* 

Gentlemen  oj  tlie  Senate  and  Houae  oj  Represen^ 

tativea: 

In  my  Annual  Message,  at  the  commencemeot  of 
your  présent  Session ,  I  adverted  to  the  opposition  to 
the  Revenue  Laws  in  a  particalar  quarter  of  The  Uni- 
ted States ,  whîch  threatened ,  not  merely  to  thwarl 
their  exécution  ^  but  to  enâanjger  the  integrity  of  the 
Union.  And,  although  I  theni  expcessed  my  reaHance 
that  it  might  be  OYercome  by  the  pmdence  of  the  Of- 
ficers  of  The  United  States ,  and  the  patriotism  of  the 
People  y  I  stated  that,  should  the  emergency  arise,  reor- 
dering  the  exécution  of  the  existing'  Laws  impracticable, 
from  any  cause  whatever,  prompt  notice  should  be  gi- 
▼en  to  Congress,  with  the  suggestion  of  such  yiews 
and  ineasures  as  might  be  necessary  to  meet  it. 

Eyents  which  haye  occurred  in  the  quarter  then 
alluded  to,  or  which  bave  corne  to  my  Knowledge  sub- 
sequentlyy  présent  this  emergency* 

Although  unknown  to  me  at  the  date  of  the  Annual 
Message,  the  Convention  which  assembled  atColumbia, 
in  the  Statç  of  South  Carolina  y  passed ,  on  the  24tli 
of  November  last,  an  Ordinance  declaxing  certain  Acts 
of  Congress  therein  mentioned ,  within  the  limits  of 
that  State,  to  be  absolutely  nul!  and  void,  and  making 
it  the  du^  of  the  Législature  to  'pass  such  Laws  as 
would  be  necessary  to  carry  the  same  into  effect,  from 
and  aft^  the  Ist  of  February  next.  A  Copy  of  that 
Ordinance  has  been  officially  transmitted  to  me  by  the 
Governor  of  South  Carolina,  and  is  now  communicated 
to  Congress. 

The  conséquences  to  which  dSs  extraordinary  dé- 
fiance of  the  iust  authority  of  the  Goyernment  might 
too  surely  lead,   were   clearly  foreseen/and   it   was 


66g     Message  du  Président  des  Eiats^unis 

I8M  iaipo86ible  for  me  to  besitate  a8  to  nij  own  ditljr  in 
8uch  ^an  emergency*  The  Ordinance  Iiad  been  pasaed, 
faoweveri  without  any  certain  knowledge  of  the  recom- 
mendatioDy  vrhîchi  from  a  yiew  of  theioterests  of  die 
Nation  at  large,  the  ExecutiTe  had  determi&ed  to  sub- 
mit  to  Congresr;  and  a  bope  was  indulged,  thaï,  hj 
frankly  explaining  bis  sentiments ,  and  the  nature  of 
tboae  duties  wbich  the  criais  wûuld  devolve  upon  bini, 
the  Autborities  of  South  CaroUna  might  be  ioduced  to 
retrace  their  steps*  In  tbis  bope,  I  dertermined  to  issye 
my  Proclamation  of  the  10 tb  of  December  last|  aCopy 
of  wbich  I  now  lay  before  Congress. 

I  regret  to  inform  you  that  thèse  reasonable  ex- 
pectations  baye  not  been  realizedi  and  Ibat  the  several 
Acte  of  the  Législature  of  South  Carolina,  whicb  I 
now  lay  before  you ,  and  which  bave  ail  aud  eacb  of 
them  finally  paased,  after  a  knowledge  of  the  désire 
of  the  Administration  to  modify  the  Laws  complained 
of|  .are  too  well  calculated,  both  in  their  positive  en- 
actments ,  and  in  «the  spirit  of  opposition  '  wbich  they 
pbvîously  encourage ,  wbolly  to  obsiruct  the  collection 
of  the  Revenue   within  the  llmils  of  that  State. 

Up  to  tbis  periody  neitber  the  recommendation  of 
tbe  Executive,  in  regard  to  our  financial  policy  and  im- 
post  System,  nor  the  disposition  manifested  by  Congress 
promptly  to  act  upon  that  subiect,  nor  the  unequîvocal 
expression  of  the  public  will  in  ail  parts  of  the  Union, 
appears  to  bave  produced  any  relaxation  in  tbe  mea- 
sures  q(  opposition  adopted  by  the  State  of  Soutfa  Ca- 
rolina,  nor  is  there  any  reason  to  bope  that  the  Ordi- 
nance and  Lavvs  will  be  abandoned.  1  bave  no  know- 
ledge that  an  attempt  bas  been  made,  or  that  it  is  in 
contemplation ,  to  reassemble  either  the  Convention  or 
the  Législature;  and  it  will  be  perceived,  that  the  in- 
terval  before  the  Ist  of  February  is  too  short  to  ad- 
mit of  the  prelimibary  steps  necessaiy  for  that  pur- 
pose.  It  appears,  moreover,  that  the  State  Authorîtîes 
are  actively  organizing  their  military.  resources,  and 
giving  tbe  most  solemn  assurances  of  protection  and 
support,  to  ail  who  shali  enlist  in  opposition  to  tbe 
Revenue  Laws.  4>.jttcent  Proclamation  of  tbe  présent 
Governor  of  South  CSrolina  bas  openly  defied  the  au- 
thority  of  the  Executive  of  tbe  Uoiou,  and  Général 
Orders  from  *  the  Headquarters   of   the  State   bave  an- 


rehtw.  à  la  Caroline  méridionale.      669 

nounc^d  his  detertninatipn  to  accept  the  services  of  T(f-  lj8B8 
luDteerSi  and  his  belief,  that  should  their  Counliy  need 
their  services,  they  vvill  be  fomid  at  tfae  post  of  hooor 
and  duty,  ready  to  lay  dovirn  their  lives  in  her  defence* 
Under  thèse  Orders*,  the  forces  referred  to  are  directed 
to  9,hold  themselves  in  readiness  to  take  the  field  at  a 
moment's  warning,''  and  in  the  Citj  of  Charleston,  ^ 
wilbin  a  colleclion  district ,  and  a  port  ot  entty,  — 
a  rendezvous  has  heen  opened  for  the  purpose  of  en- 
lisling  meii  for  the  niaeazine  and  municipal  guard* 
Thus  South  Caroline  présents  herself  In  the  attitude 
of  hostile  préparation  y  and  ready  even  for  military 
violence  if  need  be,  to  en  force  her  Laws  for  prevént- 
ing  the  collection  of  the  Duties  within  her  limits. 

Proceedings  thus  announced  and  matured  must  be 
distînguished  from  menaces  of  unlawful  résistance  by 
îrregular  bodies  of  people,  who,  acting  under  tempo- 
rary  delusion,  may  be  restrained,  by  reflection  and  the 
influence  of  |^ublic  opinion  ,  from  the  commission  of 
actual  outrage.  In  the  présent  instance,  aggression  may 
be  regarded  as  comniitted ,  wfaen  it  is  officially  aulho* 
rized,  and  the  means  of  enforcing  it  fully  provided. 

Under  thèse  circonstances,  there  can  be  no  doubC 
that  it  is  the  détermination  of  the  Autliorîties  of  South 
Carolina  fully  to  carry  inio  elTect  their  Ordînance  and 
Laws ,  after  Ihe  Ist.  of  February.  It  tberefore  beco- 
mes  my  duty  to  bring  the  subject  to  the  serious  con- 
sidération of  Congress,  in  order  that  such  measures  as 
they  in  their  wisdom  may  deem  fit  shall  be  seasonably 
provided  ,  aud  that  it  may  be  thereby  understood,  that, 
while  Government  is  dîsposed  to  remove  ail  just  cause 
of  complaînt,  as  far  as  may  be  practicable,  consistenlly 
with  a  proper  regard  to  the  interests  of  the  commu- 
nity  at  large ,  it  is ,  nevertheless ,  deferniined  that  the 
8upremacy  of  the  Laws  shall  be  maintained. 

In  making  this  communication,  it  appears  to  me  to  be 
proper,  not  only  that  I  should  lay  before  you  theActs 
and  Proceedings  of  South  Carolina,  but  that  I  should 
aise  fully  acquaint  you  with  those  ateps  which  I  bave 
already  caused  to  be  taken  for  the  due  collection  of 
the  Revenue,  and  with  my  views  of  the  subject ,  gene- 
raily^  that  tfae  suggestions  which  ihe  Constitution  requi- 


670    Message  du  PrisiderU  des  EtaU^unis 

xies  me  to  make,  in  regard  to  your  future  LegUation, 
may  be  better  understood.  » 

Thia  8Ub)eGt  ha?iiig  early  attracted  the  anxious  aN 
tentioa  of  the  ExeeutiTe,  aa  soon  aa  it  waa  probable 
that  the  Authorities  of  South  Carolîna  aeriously  médita- 
ted  résistance  to  the  faithful  exécution  of  the  Retenue 
Law8|  it  was  deemed  ad^isable  that  the  Secretary  of 
the  Treasurir  should  particularly  instruct  the  Officera 
of  The  United  States  in  that  part  of  the  Union,  as  to 
the  nature  of  the  duties  prescribed  by  the  existing  Laws. 

Instructions  were  accordihgly  issued  on  the  6th  of 
Noyember  to  the  CoUectors  in  that  State,  pointiog  out 
their  respective  duties ,  and  enjoining  upon  each  a  fim 
and  vigilant ,  but  discreet ,  performance  of  them  in  the 
emergency  then  apprehended.  I  herewith  transmit  Co- 
pies of  thèse  Instructions ,  and  of  die  Letter  addressed 
to  the  District  Attorney  requestiog  his  co-operation. 

Thèse  Instructions  vrere  dictated  in  the  hope  that, 
as  the  opposition  to  the  Law#,  by  the  anonialous  pro- 
ceeding  of  nullification  was  represented  to  be  of  a  pa- 
cifie nature ,  to  be  pursued  substantially  according  to 
the  forms  of  the  Constitution ,  and  without  resorting, 
in  any  eyent,  to  force  or  violence,  the  measures  of  its 
Advocates  would  be  taken  in  conformity  vrith  that  pro- 
fession; andi  on  such  supposition,  the  means  afforded 
by  the  existing  Laws  wonld  bave  been  adéquate  to 
meet   any    emergency  likely  to  arise. 

It  was  however,  not  po^ible  altogether  to  suppress 
appréhension  of  the  excesses  to  which  the  excitement 
prevailing  in  that  quarter  might  lead;  but  it  certainly 
was  not  foreseen  that  the  meditated  obstruction  to  the 
Laws  would  so  soon  openly  assume  its  présent  cha- 
racter. 

Subsequently  to  the  date  of  thôse  Instructions,  how- 
ever,  the  Ordinance  of  the  Convention  was  passed, 
which ,  if  complîed  with  by  the  People  of  that  State, 
raust  effectually  render  inoperative  the  présent  Reve- 
nue Laws  withîn  her  limits.  That  Ordinance  déclares 
and  ordains  9,that  the  several  Acts  and  parts  of  Acts 
of  the  Cottgress  of  The  United  States,  pnrporting  to 
be  Laws  for  the  împosing  of  duties  and  imposts  on  the 
importation  of  Foreign  commodities,  and  now  having 
opération  and  effect  within  The  United  States,  and 
more  especially  „An  Act   in   altération   of  the    several 


rekUw.  à  la  Caroline  méridionale»      671 

Acis  imponng  duties  on  importai^  approyed  on  the  19dà  18B8 

of  May,  1828,  and  aiso  an  Act  entitled  |,An  Àct.to  al- 
ler and  amend  tbe  several  Acts  imposing  duties  pa  im- 
porte/' approved  on  the  l4th  of  July,  1832 ,  are  unau- 
thorUed  by  the  Constitution  of  The  United  States ,  and 
violate  the  trne  intent  and  meaning  thereof  1  and  are 
null  and  Toid,  and  no  Law.,  nor  binding  upon  the 
State  of  South  Carolina,  its  OfScers  and  Citizens;  and 
ail  promises ,  contracts ,  and  obligations,  made  or  ente- 
red  întOy  or  to  be  made  or  entered  intOy  with  purpose 
to  secure  the  duties  imposed  by  the  said  Acte,  and  ail 
ludicial  proceedings  whith  shali  be  hereafter  had  in  af« 
firmance  thereof,  are^  and  shail  be  held  utterly  null  and 
▼old.'*  Jt  aiso  ordains  ,,that  it  shall  not  be  lawful  for 
any  of  the  constituted  Authorities,  whether  of  the  State 
of  South  Carolina,  or  of  The  United  States,  to  enforce 
the  payment  of  duties  imposed  by  the  said  Acts  within 
the  Umits  of  the  State;  but  that  it  shall  be  the  duty 
of  the  Législature  to  adopt  such  measures  and  pass 
such  Acts  as  may  be  necessary  to  give  fuU  eflfect  to 
this  Ordinance,  and  to  prevenl  the  eoforcement  and 
arrest  the  opération  of  the  said  Acts  and  parts  of  Acts 
of  the  Congress  of  The  United  States  within  the  limite 
of  the  State,  from  and  after.the  Ist  of  February  next; 
and  it  shall  be  the  duty  of  ail  other  constituted  Autho* 
rities  and  of  ail  other  Persons  residing  or  being  within 
the  Umits  of  the  State,  and  they  are  hereby  required 
and  enjoined,  to  obey  and  gire  effect  to  this  Ordinance, 
and  such  Acts  and  measures  of  the  Législature  as  may 
be  passed  or  adopted  in  obédience  thereto."  It  further 
ordains,  „that  in  no  case  of  Law  or  equity,  decided  in 
the  Courts  of  the  State,  wherein  shall  be  drawn  io 
question  the  authority  of  this  Ordinance ,  or  the  vali- 
dity  of  such  Act  or  Acts  of  the  Législature  as  may 
be  passed  for  the  purpose  of  giviog  eiffect  thereto,  or 
the  validity  of  the  aforesaid  Acts  of  Congress  imposing 
duties,  shall  any  appeal  be  taken  or  allowed  to  the  Su« 
preme  Court  of  The  United  States,  nor  shall  any  Copy 
of  the  Record  be  permitted  or  allowed  for  that  pur- 
pose;  and  the  Person  or  Persons  atlemp^ing  to  take 
such  Appeal,  may  be  dealt  with  as  for  a  contempt  of 
Court/'  It  likewise  ordains  „that  ail  Persons  holding 
any  Office  of  honor,  profit  or  trust,  civil  or  military, 
under  the  State,  shall,  within  such  time,   and  in  such 


672     Message  du  Président  des  Eiat^unis 

18S3  manner  as  the  Légbiatore  ëball  prescribe,  take  an  Oath 
vrell  and  truly  to  obey,  exécute,  and  enforce  this  Or- 
dînanoe ,  and  auch  Act  or  Acts  of  tbe  Législature  as 
may  be  passed  in  pursuance  thereof ,  according  to  Ibe 
true  intent  and  meaning  of  the  sanle  )  and  on  the  ne«» 
glect  or  omission  of  any  such  Persôn  or  Persons  so  to 
do  y  bis  or  their  Office  or  Offices  shall  be  fortwitb  Ta- 
cated ,  and  shall  be  fiUed  up  as  if  such  Person  or  Per- 
sons were  dead  or  had  resigned;  and  no  Person  bere* 
arter  elected  to  any  Office  of  honor  i  profit  or  trust, 
civil  or  mOîtary,  shall,  until  the  Législature  shall  otber- 
vrise  provide  and  direct,  enter  on  the  exécution  of  fais 
Office,  or  be  in  any  respept  compétent  to  discharge  the 
duties  thereof,  until  he  shall,  in  like  mannA*,  hâve 
taken  a  similar  Oath  5  aad  n*o  Juror  shall  be  empan« 
nelled  in  any  of  the  Courts  of  the.State,  in  any  Cause 
in  whîch  shall  be  in  question  this  Ordinance,  or  àny  Act 
ot  the  Législature  passed  in  pursuance  thereof,  unless 
he  shall  first ,  in  addition  to  the  usual  Oath ,  bave  ta- 
ken an  Oath  that  he  will  vrell  and  truly  obey,  exé- 
cute, and  enforce  this  Ordinance,  and  such  Act  or  Acts 
of  the  Législature  as  may  be  passed  to  carry  the  same 
into  opération  and  effect,  according  to  the  true  intent 
and  méaning  thereof." 

The  Ordinance  concludes,  „And  we  ,  the  People  of 
South  Carolinay  to  the  end  that  it  may  be  fully  under- 
stood  by  the  Government  of  The  United  States,  and 
the  People  of  the  Co-States,  that  we  are  determined 
to  maintain  this  Ordinance  apd  Déclaration  at  every 
hazard,  do  further  déclare  that  we  will  not  submit  to 
the  application  of  force  on  the  part  of  the  Fédéral  Go- 
vernment to  reduce  this  State  to  obédience;  but  that 
we  will  consîder  the  passage,  by  Congress,  of  any  Act 
authorizîng  the  employment  of  a  Military  or  Naval 
Force  against  the  State  of  South  Carolina,  her  consti- 
tuted  Authorities',  or  Citizens;  or  any  Act  abolishiog 
or  closing  the  Ports  of  this  State,  or  any  of  them,  or 
otherwise  obstructing  the  free  ingress  and  egress  of 
Vessels  to  and  from  the  said  Ports;  or  àny  other  Act 
on  the  part  of  the  Fédéral  Government  to  coerce  the 
State,  shut  up  her  Ports,  destroy  or  harass  her  com- 
merce, or  to  enforce  the  Acts  hereby  declared  to  be 
null  and  void ,  otherwise  than  through  tbe  Civil  Tribu- 
nals  of  the  Country,    as   iuconsistent   with  the   longer 


•A 


reiath.  à  la  Caroline  méridionale,      673 

continuance  of  South  Cftrolina  ia  the  Uoiod  ;  aud  that  1833 
the  People  of  this  State  will  thenceforth  hold  theiii8el-> 
ses  absolved  from  ail  furiher  obligatioa  to  maintain  or 
préserve  their  political  coonexîon  with  the  People  of 
the  Qther  States ,  and  will  forthvrith  proceed  to  orga- 
iiize  a  separate  Governnient,  and  do  ail  other  àcta  and 
tliings  which  Sovereign  and  Independent  States  may 
of  righl  do.'' 

This  solemn  deniincialion  of  the  Laws  and  authority 
of  The  United  States ,  has  been  followed  up  by  a  sé- 
ries of  acts  on  the  part  of  the'Authoritles  of  that  State, 
which  manifest  a  détermination  to  render  inévitable  a 
resprt  to  those  measures  of  self-defence  which  the  pa- 
ramount  ^ifty  of  the  Fédéral  Government  requires;  but 
upon  the  adoption  of  which  that  State  will  proceed  to 
exécute  the  purpose  it  has  avowed  in  this  Ordinance^  — 
of  withdrawing  from  the  Union. 

On  the  27th  of  November,  the  Législature  assem* 
bled  at  Columbia;  and,  on  their  meeting ,  the  Gover- 
nor  laid  before  them  the  Ordinance  bPthe  Convention. 
In  his  Message  on  that  occasion,  he  acquaints  them  that 
,,this  Ordinance  has  thus  become  a  part  of  the  funda- 
mental  Law  of  South  Carolina:"  that  ^^the  die  has 
been  at  last  cast,  and  South  Carolina  has  at  length  ap- 
pealed  to  her  ulterior  sovereignty  as  a  member  of  this 
Confederacy  ^  and  has  planted  herself  oo  her  reserved 
rights.  The  rightful  exercise  of  this  power  is  not  the 
question  which  he  shall  any  longer  argue.  It  is  suf- 
ficient  that  she  has  willed  it,  and  that  the  act  is  done; 
Dor  is  its  strict  compatibility  with  our  constitutional 
obligation  to  ail  Laws  passed  by  the  General  Govern- 
ment, within  the  authorized  grants  of  power,  to  be 
drawn  in  question  ,  when  this  interposition  is  exerted 
in  a  case  in  which  the  Compact  has  been  palpably,  de- 
liberately,  and  dangerously  violated.  That  it  brings  up'  ' 
a  conjuncture  of  deep  and  momentous  interest  is  nei- 
ther  to  be  concealed  uor  denied.  This  crisis  présents 
a  dass  of  duties  which  is  referable  to  yourselves.  You 
hâve  been  commanded  by  the  People,  in  their  highest 
sovereignty,  to  take  care  that,  wittiiu  the  liniits  of  this 
State,  their  will  shall  be  obeyed."  ,;The  measure  of 
législation,"  he  says,  „which  you  hâve  to  employ  at 
this  crisis,  is  the  précise  amount  of  such  enactments  as 
may  be  necessary  to  render  it  utterly  impossible  to  col- 

Nouu,  Supplem,     Tome  ///,  Uu 


4* 


674     Message  du  Président  des  Etats-Unis 

lg33lect  withiu  our  Utnits  the  duties  imposed  hj  the  pro* 
tective  Tarîffs  thus  nuUified."  He  proceeds:  ^^That  you 
should  arni  every  Citizen  with  a  civil  process,  by  whicli 
he  may  claim,  if  he  pleases ,  a  restitution  of  his  gooda, 
seized  under  the  existiug  imposts,  on  his  giviog  securlty 
to  abide  the  issue  of  a  Suit  at  LaWy  and  at  the  saine 
time,  define  what  shall  constitute  treason  against  the 
State,  and,  by  a  Bill  of  pains  and  penalties,  conipel 
obédience  to  your  own  Laws,  are  points  too  obvious 
to  require  any  discussion.  In  one*word,  you  muât 
survey  the  \vhole  ground.  You  must  look  to  and  pro- 
tide for  ail  possible  contîngencies.  In  your  own  limita, 
your  own  Courts  of  Judicature  must  uotonly  be  au* 
preme,  but  you  must  look  to  the  ultimate  issue  of.  any 
con&ict  of  jurisdiotion  and  power  betweeo  them  and 
the  Courts  of  The  United  States.*'  The  Governor  also 
asks  for  power  to  gr'ant  clearances ,  —  in  violation  of 
the  Laws  of  the  Union.  And,  to  prépare  for  the  al- 
ternative which  must  happen,  unlesa  The  United  States 
shall  passively  surrender  their  authority,  and  the  Exe- 
cutive, disregarding  his  oath,  refrain  from  executing 
the  Laws  of  the  Union,  he  recoramands  a  thorough  re- 
vision of  the  Militia  System,  and  that  the  Governor 
„be  authorized  to.accept,  for  the  defence  of  Charleston 
and  its  Dependeiicies ,  the  services  of  2,000  Volunteers, 
either  by  companies  or  files,''  aud  that  they  be  focmed 
into  a  legionary  brigade ,  consisting  of  infantry ,  rifle- 
men,  cavalry,  field  and  heavy  artîllery;  and  that  they 
„be  armed  and  equipped ,  from  the  public  arsenals, 
completely  for  the  field,  and  that  appropriations  be  made 
for  supplying  ail  deficienctes  in  our  munitions  of  war*'' 
In  addition  to  thèse  volunteer  drafts,  he  recommends 
that  the  Governor  be  authorized  „to  accept  the  services 
of  10,000  Volunteers  from  the  other  divisions  of  the 
State ,  to  be  organized  and  arranged  in  régiments  and 
brigades  ;  the  Officers  to  be  selected  by  the  Commander- 
iu-Chief  ;  and  that  this  whole  force  be  called  lYie  State 
Guard:' 

A  request  has  been  regularly  made  of  the  Secretary 
*  of  State  of  South  Carolina,  for  authentic  copies  of  the 
Acts  which  hâve  beea  passed  for  the  purposc  of  en- 
forcing  the  Ordinance,  but,  up  to  the  date  of  the  la- 
test  advices,  that  request  had  uot  been  complied  with: 
and ,  oa  the  présent  occasion ,  therefore ,  référence  can 


relatip.  à  la  Caroline  méridionale.     675 

onlj  be  made  to  those  Acts  aa  publiahed  in  the  newa-  18S3 
pàpera  of  the  State.     The  Acta  to  which  it  ia  deemed 
proper  to  invite  the  particular  attention  of  Congresa  are  ; 

1.  y^An  Act  to  carry  into  effect,  in  part,  an  Ordi* 
nance  to  nullifjr  certain. Act8  of  the  Congress  of  The 
United  States,  purporting  to  be  Lawa  lajing  dutiea  on 
the  importation  of  Foreign  commoditieSy  paased  in  Con- 
Tention  of  thia  State,  at  Columbia,  on  the  24th  of  No- 
Yember,  1832." 

This  Act  providea  that  anj  gooda  aeized  or  detalned 
under  pretence  of  8.ecuring  the  dutiea ,  or  for  non-pay* 
ment  of  dutiea,  or  under  any  proceas,  order,  decree,  oc 
other  pretext,  contraryto  the  intent  and  meaningofthe 
Ordinance,  may  be  recovered  by  the  owner  or  consigner, 
by  „an  act  of  replevîn;"  that,  in  case  of  refusing  to 
deliver  them ,  or  removing  them ,  ao  that  the  replevîn 
cannot  be  executed ,  the  Sheriff  may  seize  the  personal 
estate  of  the  Offender  to  double  the  amount  of  the  gooda  ; 
and  if  any  attempt  ahall  be  made  to  retake^  or  seize 
them,  it  is  the  duty  of  the  Sheriff  to  re-capture  them; 
and  that  any  person  who  shall  dîsobey  the  process^  or 
remoTe  the  goods,  and  any  one  who  shall  attempt  to 
retake  or  seize  the  goods,  under  pretence  of  securing 
the  dutiés,  or  for  non-payment  of  duties,  or  under  any 
process  or  decree ,  contrary  to  the  intent  of  the  Ordi- 
nance ,  shall  be  fined  and  imprisoned ,  besides  being 
liable  for  any  other  offence  involved  in  the  Act* 

It  also  proTides,  that  any  person  arrested  or  impri-  ^. 
soned,  on  any  judgment  or  decree  obtained  in  any  Fédéral 
Court  for  duties ,  shall  bé  entitled  to  the  benefit  secu- 
red  by  the  habeaa  corpus  Act  of  the  State  in  cases 
of  unlawful  arrest,  ana  may  matntain  an  action  for 
damages;  and  that,  if  any  estate  shall  be  sold  under 
such  judgmeot  or  decree,  the  sale  shall  be  held  illégal. 

It  also  provides  that  any  jailorwho  receives  a  per- 
son committed  on  any  process  or  other  judicial  procee- 
dings  to  enforce  the  pajrment  of  duties,  and  any  one 
who  hires  his  bouse  as  a  jail  to  receiye  such  person 
shall  be  fined  and  imprisoned:  and,  finally,  it  provi- 
des that  persons  paying  duties  may  recover  them  back 
with  interest. 

2.  The  next  is  called  „An  Act  to  provide  for  the 
aecurity  aud  protection  of  the  People  State  of  South 
Carolina." 

Uu2 


676     Message  'du  Président  des  Etats-Unis 

1833  T^^^  ^^^  provides ,  that  if  tbe  GoTemment  o(  The 
United  States ,  or  any  Officer  thereofy  shali,  by  Ihe 
employineat  of  naval  or  niilitary  Force  i  attempt  to 
coerce  the  State  of  South  Carolina  into  subinission  to 
tbe  Acts  of  Congress  declared  by  tbe  Ordioance  nul! 
and  void|  or  to  resist  the  en  forcement  of  the  Ordinance, 
or  of  the  Laws  passed  in  pursuance  tbereof,  or  in  case 
of  any  armed  for  forcible  résistance  tbereto,  tbeGovernor 
18  autborîzed  to  resist  tbe  same,  and  to  order  into  ser* 
vice  the  whole ,  or  so  much  of  tbe  military  Force  of 
tbe  State  as  be  may  deem  necessary;  and  that,  in  case 
of  any  overt  act  of  coercion  or  intention  to  commit 
tbe  same  y  manifested  by  an  unusual  assemblage  of  na- 
val or  military  Forces  in  or  near  tbe  State,  or  tbe 
occurrence  of  any  circumstances  indicating  that  armed 
.  Force  is  about  to  be  employed  against  the  State  or  in  ré- 
sistance to  ils  Laws,  tbe  Governor  is  autborized  to 
accept  the  services  of  such  volunteers,  and  call  into 
service  such  portions  of  tbe  militia  as  may.  be  required 
to  meet  tbe  emergency. 

Tbe  Âct  also  pro vides  for  accepting  the  service  of 
the  Volunteersi  and  organîzing  tbe  Militia,  embracing 
ail  free  wbite  maies  between  tbe  âges  of  16  and  èO; 
and  for  tbe  purchase  of  arms,  ordnance,  *and  am mu- 
nition* It  also  déclares  that  the  power  conferred  on 
the  Governor  shall  be  applicable  to  ail  cases  of  insur- 
rection or  invasion,  or  imminent  danger  thereof,  and 
to  cases  where  tbe  Laws  of  the  State  shall  be  opposed, 
and  the  exécution  thereof  forcibly  resisted  by  combi- 
nation  too  powerful  to  be  suppressed  by  tbe  power 
vested  in  the  Sheriffs  and  other  Civil  Officers;  and  de* 
V  clares  it  to  be  the  duty  of  tbe  Governor,  in  every 
such  case,  to  call  forth  such  portions  of  Militia  and 
Volunteers  as  may  be  necessary  promptly  to  suppress 
such  combinations,  and  cause  the  Laws  of  the  State 
to  be  executed. 

,3*  Is  „An  Act  concerning  tbe  Gath  required  by  tbe 
Ordinance ,  passed  in  Convention  at  Columbia,  tbe  24th 
of  November,  1832." 

Tbîs  Act  prescribes  tbe  form  of  tbe  Oath,  —  wbich 
is,  to  obey  and  exécute  the  Ordinance,  and  ail  Acts 
passed  by  tbe  Législature  in  pursuance  thereof;  and 
directs  the  time  and  manner  of  taking  it  by  the  Oifi^ 
cers  of  the  State^  civil j  judiciary ,  and  military. 


relaih.  à  la  Caroline  méridionale.      677 

It   16   belieyed   that   other  Acts  hâve  been    passed,  lg33 
embracing  provisions  for  enforcing  the  Ordinance ,  but 
I  bave  Dot  jet  been  able  to  procure  them* 

I  transmît,  however,  a  Copj  of  Qovernor  HamiU 
tOD^s  Message  to  the  Législature  of  South  .Carolina,  — 
of  Governor  Hayne's  Inaugural  Address  to  the  same 
Body  f  as  aUo  of  hia  Proclamation ,  and  a  General  Or- 
der  of  the  Governor  and  Commander-in  Chief  ^  dated 
the  20th  December»  givlng  public  notice  that  the  ser- 
vices of  Volunteers  vrill  be  accepted ,  under  the  Act 
already  referred  to.  i^c: 

If  thèse  measures  cannot  be  defeated  and  overcome  "^' 

by  the  powera  conferred  by  the  Constitution  on  the 
Fédéral  Government,  the  Constitution  must  be  consi- 
dered  as  incompétent  to  its  own  defence;  the  supre- 
macy  of  the  Laws  is  at  an  end;  and  the  rights'and  li- 
bertîes  of  the  Citizens  can  no  longer  receive  protection 
from  the  Government  of  the  Union*  They  not  only 
abrogate  the  Acts  of  Congress ,  commonly  called  the 
Tariff  Acts  of  1828  and  1832 ,  but  they  prostrate  and 
sweep  away,  at  once,  and  without  exception,  every 
Act,  imposing  any  ainount  whatever,  of  duty,  on  any 
Foreign  merchandise;  and,  yirtually,  every  exîstîng 
Act  vyhich  has  ever  been  passed,  authorizin^  the  col- 
lection of  the  Revenue,  including  the  Act,  of  1816,  and 
alao  the  Collection  Law  of  1799,  the  çonstîtutionality 
of  which  has  never  been  questioned.  It  is  not  only 
those  Duties  which  are  charged  to  hâve  been  imposed 
for  the  protection  of  manufactures ,  that  are  thereby 
repealed ,  but  ail  others ,  though  laid  for  the  purpose 
of  Revenue  merely ,  and  upon  articles  in  uo  degree 
suspected  of  beîng  objects  ef  protection.  The  whole 
Revenue  System  of  The  United  States  in  South  Carolina 
is  obstructed  and  overthrown,  and  the  Government  is 
absolutely  prohibited  from  collecting  any  part  of  the 
Public  Revenue  within  the  limits  of  that  State.  Hen- 
ceforth,  not  only  the  Citizens  of  South  Carolina  and 
of  The  United  States ,  but  the  Subjects  of  Foreign  Sta- 
tes, raay  import  any  description  or  quantity  of  mer- 
chandise into  the  Ports  of  South  Carolina,  without  the 
payment  of  any  duty  vrhatsoever.  That  State  is  thus 
relie ved  from  the  payment  of  any  part  of  the  public 
burdens,  and  Duties  and  Imposts  are  not  only  rende- 
red  not  uniforro   throughout  The  United  States ,    but  a 


678     Message  du  Président  des  Etats-^unis 

9 

1833  direct  and  nîinous  préférence  is  given  to  the  Ports  of 
that  State  over  those  of  ail  the  other  States  of  the 
Union,  in  nianifest  yiolation  of  the  positive  provisions 
of  the  Constitution. 

In  point  pf  duration ,  aiso ,  those  aggressions  upon 
the  atitliority  of  Congress ,  vrhich ,  bj  the  Ordinance, 
are  made  part  of  the  Fondamental  Law  of  South  Ca- 
rolina,  are  absolute,  indefinite^  and  without  limitation. 
Tbey  neither  prescribe  the  period  vrhen  they  shall 
cease^  nor  indicate  any  con^ditions  upon  which  those 
Avho  baye  thus  undertaken  to  arrest  the  opération  of 
the  Laws,  are  to  retrace  their  steps,  and  rescind  their 
measures.  They  offer  to  The  United  States  no  alter- 
native but  uncondltional  submission.  If  the  scope  of 
the  Ordinance  is  to  be  received  as  the  scale  of  con* 
■  cession ,  their  demanda  can  be  sattsfied  only  bj  a  re» 
peal  of  the  vrhole  System  of  Revenue  Laws,  and  by 
abstaining  from  the  collection  of  any  Duties  and  Im- 
posts  vrhatsoever. 

It  is  trne ,  that  in  the  Address  to  the  People  bf  The 
United  States,  by  the  Convention  of  South  Carolina, 
after  announcing  '^the  fixed  and  final  détermination  of 
the  State,  in  relation  to  the  Protecting  System/'  tliey 
say,  that  '4t  remains  for  us  to  submit  a  plan  of  taxa- 
tion, in  Vfhich  vre  would  be  vrilling  to  acquiesce,  in  a 
libéral  spirit  of  concession,  provided  we  are  met  in 
due  time,  and  in  a  becoming  spirit,  by  the  States  in- 
terested  in  manufactures»"  In  the  opinion  of  the  Con- 
vention, an  équitable  plan  would  be,  that  ''the  whole 
list  of  protected  articles  should  be  imported  iree  of  ail 
Duty,  and  that  the  Revenue  derived  from  Import  Du- 
ties should  be  raised  exclusively  from  the  unprotected 
articles;  or,  that  whenever  a  Duty  is  imposed  upon 
the  protected  articles  imported,  an  Excise  Duty  of  the 
same  rate  shall  be  imposed  upon  ail  stmilar  articles 
manufactured  in  The  United  States".  The  Address  pro- 
ceeds  to  stàte,  however,  that  they  ^'are  vrilling  to  make 
a  large  offering  to  préserve  the  Union,  and  vrith  a  di- 
stinct déclaration  that,  as  a  concession  on  our  part,  we 
vrill  consent  that  the  same  rate  of  duty  may  be  impo- 
sed upon  the  protected  articles  that  shall  be  imposed 
upon  the  unprotected,  provided  that  no  more  Revenue 
be  raised  than  is  necessary  to  meet  the  demands  of 
Government, for  Constitutional  purposes;   and  provided 


relatif^,  à  la  CatoUne  méridionale.       679 

alsoy   tbal  a    Diity   substatitially    imiform   be   imposedlSSS 
upon  ail  Foreign  Importa. 

It  18  aiso  tnie,  that,  in  his  Afessage  to  tfae  Légis- 
lature ,  when  urging  4he  necessîtj  of  providing  ^'meaos 
of  securing  their  safely ,  hj  ample  resources  for  repel- 
ling  force  by  force",  the  GoverDor  of  Soutb  Carollna 
obseryed ,  tbat  he  "cannot  but  think ,  tbat  oo  a  calin 
and  dispassionate  review  by  Congress  and  tbe  Functio- 
naries  of  the  General  Government  y  of  tbe  true  mérita 
of  thte  Controversy ,  tbe  Arbitration  i  by  a  call  of  a 
Convention  of  ail  the  States ,  ifvhicb  we  sincerely  and 
anxiously  seek  and  désire,   \vill  be  accorded  to  us". 

From  the  diversity  of  tbe  terms  indicated  in  thèse 
2  important  Documents,  taken  in  connexion  witb  the 
progress  of  récent,  events  in  tbat  quarter,  there  is  too 
mucb  re^son  to  apprçhend,  ^ithout  in  any  manner 
doubting  tbe  intentions  of  tbose  Public  Functionaries, 
that  neither  tbe  terms,  proposed  in  tbe  Address  of  tbe 
Convention,  nor  those  alluded  to  ii\  tbe  Message  of 
tlie  Governor,  would  appease  tbe  excitement  "whicb  bas 
led  to  the  présent  excesses.  It  is  obvions,  bowever, 
that  should  the  latter  be  insisted  on,  they  présent  an 
alternative  which  the  General  Government,  of  itself, 
'  can  by  no  possibility  grant;  since^  by  an  express  pro- 
vision of  the  Constitution,  Congress  can  call  a  Con- 
vention ,  for  the  purpose  of  proposing  amendments, 
only  on  tbe  application  of  the  Législature  of  two-thîrds  . 
of  tbe  States".  And  it  is  not  perceived  that  the  terms 
presented  in  the  Address  are  more  practicable  than 
those  referred  to  in  the  Message. 

It  will  not  escape  attention  tbat  tfae  conditions  ou 
wbich ,  it  is  said,  in  the  Address  of  the  Convention,  they 
^' would  be  wiiliug  to  acquiesce,  form  no  part  of  the  Or- 
dinance.  While  this  Ordinance  beara  ail  tb^  solemnity  of 
a  Fundamental  Law ,  is  to  be  authoritative  upon  ail 
witbin  the-  limits  of  Soutb  Carolina,  and  is  absolute 
and  unconditional  in  its  terms,  tbe  Address  conveys 
only  tbe  sentiments  of  tbe  Convention  in  no  binding 
or  practical  form.  One  is  the  Act  of  tbe  State,  the 
olher  only  tbe  expression  of  the  opinions  of  the  Mem- 
bers  of  the  Convention.  To  limit  tbe  elFect  of  that  so- 
lemn  act  by  any  terms  or  conditions  vrhatever,  they 
should  bave  been  embodied  in  it,   and  made  of  import 


680     Message  dti  Président  des  Etats-unis  * 

1833  uo  le88  authoritative  tban  tbe  Act  itself.  By  the  posU 
tîve  eaactmentB  of  the  Ordinancei  the  exécution  of  the 
Lavrs  of  the  Union  is  absolutely  prohibited ,  and  the 
Âddress  offera  no  ôther  prospect  of  their  beiog  again 
restored,  even  in  the  modified  form  proposedi  than 
what  dépends  upon  the  improbable  contingency,  tbat, 
amidst  changing  éventa  and  increaaing  excitement,  the 
aentimentê  of  tbe  présent  Membera  of  the  Convention, 
and  of  their  SuccessorSy  will  reniain  the  same. 

It  is  to  be  regretted,  however,  Ihat  thèse  condi- 
tions |  even  if  they  had  been  oflered  in  the  aame 
binding  form,  are  so  undefined,  dépend  upon  so 
many  contingencies  i  and  are  so  directly  opposed  to 
the  known  opinions  and  interests  of  the  great  body 
uf  the  American  People,  as  to  be  almost  hopeless 
of  attaioment.  The  majority  of  the  States  and  of 
the  People  will  certainly  not  consent  that  the  pro«- 
tectiug  diities  shall  be  wÛoUy  abrogated,  never  to  be 
re-enacted  at  any  future  time  or  in  any  possible  con- 
tingency.  As  liltle  practicable  is  it  to  provide  that  the 
'^same  rate  of  duty  shall  be  imposed  upon  the  pro- 
tected  articles  that  shall  be  imposed  upon  the  nnpro- 
tecled;"  which,  moreover,  would  be  severely  oppres- 
sive to  the  poor ,  and  »  in  time  of  war  ^  would  add 
greatly  to  ils  rigors.  And,  though  tfaere  can  be  uo 
objection  to  the  principle,  properly  understood,  that 
no  uiore  Revenue  shall  be  raised  than  is  necessary 
for  the  constitutional  purposes  of  the  Government, 
which  principle  bas  been  aîready  recommended  by  the 
Executive  as  the  true  basis  of  taxation ,  yet  it  is  very 
certain  that  South  Carolina  alone  cannot  be  permitted 
to  décide  what  those  constitutional  purposes  are. 

The  period  which  constitutes  the  due  time  in  which 
the  terms  proposed  in  the  Address  are  to  be  acceptedi 
would  seem  to  présent  scarcely  less  di&icully  than  the 
terms  themselves.  Though  the  Revenue  Lawa  are  aî- 
ready declared  to  be  void  in  South  Carolina ,  as  vrelt 
as  the  bonds  taken  under  them,  and  the  judicial  pro« 
ceedings  for  carrying  them  into  effect,  yet,  as  the  fuU 
action  and  opération  of  the  Ordinance  are  to  be  sus- 
pended  until  the  Ist  of  February,  the  tnterval  may  be 
assumed  as  the  time  within  which  it  is  expected  thst 
the  most  complicate  portion  of  the  National  Législa- 
tion ,    a  System    of   long    standing    and   affectiug  great 


relatw.  à  la  Caroline  méridionale.      681 

interesls    in   tliç   conimuiiîty ,   is  to   be   rescinded  aud  1833 
abolisbed.    If  thîs   be  required^  it  is  dear  that  a  coni- 
pliance  is  impossible. 

In  the  uDcertaintj,'  then,  i}?hich  exists  os  to  the 
duralion  of  fhe  Ordînance,  and  of  the  enactments  for 
enforcing  it ,  it  becomes  imperioasly  the  dniy  of  the 
Executive  of  The  United  States,  acting  vrith  a  proper 
regard  to  aU  the  great  interests  committed  to  hitf  care, 
to  treat  those  Acts  as  absolute  and  nnlimited.  They 
are  so  %  as  far  as  bis  agency  is  concerned.  Hé  cantiot 
eithfer  embrâce,  or  lead  to  the  performance  of  the  con- 
ditions. He  bas  already  discharged  tbe  only  part  îfi 
bis  power,  by  the  recoimnendations  in  bis  Annuai  Mes- 
sage. The  rest  is  with  Copgress'end  thePeopie.  And, 
ttntil  they  bave  acted,  bis  duty  wilt  require  bim  to 
Ibbk  to  tbe  exis\îng  state  of  tbings,  anci  âct  under 
tbem  àccording  to  bis  bigh  obligations. 

By  thèse  varions  proceedings  ,  thefefore,  tbe  Stafe 
of  South  Garolina  bas  forced'the'  General  Government 
unavoidably  to  décide  the  new  and  dangerous  alterna- 
tive of  permitting  a  Stifte  tô  obsfruct  the  exécution  of 
the  Laws  witfain  its  limils,  or  seeing  it  attempt  to 
exécute  a  tbreat  of  withdrawing  from  the  Union.  That 
portion  of  the  People  at  présent  exercising  tbe  autho* 
rity  of  the  State,  solemnly  assert  their  right  to  do 
either,  and  as  solemnly  annoonce  their  détermination^ 
to  do  one  or  tbe  other. 

In  my  opinion,  both  purposes  are  to  be  regarded 
as  revolutionary  in  their  character  and  tendency,  and 
subversive  of  the  supremacy  of  tbe  Lavrs  and  of  the 
inlegrity  of  thé  Union.  The  resuit  of  eacb  is  the  same  ; 
since  a  State,  in  which,  by  an  usurpation  of  power, 
tbe  constitutîonal  authorily  of  the  Fédéral  Government 
is  openly  defied  and  set  aside ,  wants  only  the  form 
to  be  independent  of  the  Union. 

Tbe  right  of  the  People  of  a  single  State  to  ab- 
solve themselves  at  vrill,  and  without  the  consent  of 
tbe  otber  States,  from  their  most  solemn  obligations, 
and  bazard  the  liberties  and  happiness  of  the  millions 
composing  tbis  Union,  cannot  be  acknowledged.  Such 
authority  is  believed  to  be  utterly  répugnant  both  to 
the  principles  upon  -which  the  General  Government  is 
constituted,  and  to  the  objects  which  it  was  expressly 
formed  to  atlain.  • 


682     Message  du  Président  des  Etats-unis 


1833  Agaio3t  ail  acts  which  may  be  alleg|jed  to  traotcoid 
the  CoDStitutional  power  of  Government,  or  which  may 
be  ioconTenient  or  oppressive  in  their  opération ,  tke 
Constitution  itself  has  prescribed  the  modes  of  redress. 
It  is  the  acknowiedged  attribute  of  Free  Institotiona, 
that,  under  lhem,the  empire  of  reason  and  law  is 
subsiituted  for  the  power  of  the  sword.  To  no  other 
source  can  appeals  for  supposed  wrongs  be  made,  con- 
sistentljr  wîth  the  obligations  of  South  Carolina;  to  oo 
other  can  soch  appeals  be  made  with  séfe^  at  aoy 
time;  «nd  to  their  décisions,  wben'constitutionally  pro- 
nounced ,  it  becomes  the  duty  no  lésa  of  the  Fublic 
Authorities  than  of  the  People,  in  every  caseï  to  yield 
a  patriotio  submission.* 

That  a  State,  pr  any  other  great  portion  of  the 
Beople,  suffering  upder  long  and  intolérable  oppressiooy 
and  having  tried  ail  Constitutional  remédies  without 
the  hope  of  redress,  may  bave  a  naturel  right,  when 
their  happiness  can  be  no  otherwise  secured,  and  when 
they  can  do  so  without  greater  injury  to  others,  to  ab* 
solve  themselves  from  their  obligations  to  the  Govern- 
ment,  and  appeal  to  the  last  resort,  need  not,  on  the 
présent  occasion ,  be  denied. 

The  existence  of  this  right,  however,  must  dépend 
upon  the  causes  which  may  justify  its  exercise»  It  is 
ultima  ratio  ^  which  présupposes  that  the  proper  ap- 
peals to  ail  other  means  of  redress*  bave  been  made  in 
good  faith ,  -  and  which  can  never  be  rightfuUy  resor- 
ted  to,  unless  it  be  unavoidable.  It  is  not  the  right 
of  the  State ,  but  ol  tlie  lodtvidual ,  and  of  ail  the  In- 
divîduals  in  the  8tate.  It  is  the  right  of  mankind,  ^e- 
nerally,  to  secure,  by  ail  means  in  tbeii:  power  |  the 
blessings  of  liberty* and  happiness;  but. when,  for  thèse 
purposes,  any  body  of  çnen  bave  voluntarily  associa- 
ted  themselves  under  a  particular  form  of  Government, 
no  portion  of  them  can  dissolve  the  Association  with- 
out acknowledging  the  co-relative  right  in  the  remaîn- 
der  to  décide  whether  that  dissolution  can  be  permit- 
ted ,  consistently  with  the  gênerai  happiness*  In  this 
view,  it  is  a  right  dependeiit  upon  the  Power  to  en- 
force  it.  Such  a  right,  tfaough  it  may  be  admitted  to 
pre-exist,  and  canuot  be  wholly  surrendered,  ia  ne- 
^essarily  subjected  to  limitations  in  ail  free  Gofttn- 
ments,    and  in  compacts  of  ail  kiods,   freely  and  vo- 


relatiu.  à  la  CaroUne  méridiottale,      683 

luofarily  entered  into^  and  In  whicfa  the  interesl  and  IfitS 
vrelfare  of  the  iDdiTÎdual  becomes  identified  with  those  . 
of  the  Commujiitj  of  which  he  ia  a  meinber.  In  Com- 
pacts betweeo  Indiyiduak,  howe^er  deeply  thej  may 
alTect  their  relations,  thèse  principles  are  acknowledged 
to  create  a  sacred  obligation;  and,  in  Compacts  of  ci- 
vil  GoTernment,  invoWing  the  liberties  and  happiness 
of  millions  of  mankind ,  the  obligation  cannot  be  less. 

Withottt  adyerting  to  the  partictriar  théories  to 
which  the  Fédéral  Compact  has  given  rise ,  r—  both  as 
to  its  formation  and  the  parties  to  it,  -—  and  withotit 
inquiring  whether  it  be  merely  Fédéral i  or  Social,  or 
National;  —  it  is  sufficient  that  it  must  be  admitled 
to  be  a  Compact,  and  to  possess  the  obligations  inci- 
dent to  a  Compact;  to  be  a  Compact  by  which  .power 
is  created  on  ihe  one  hand ,  and  obédience  exacted  on 
the  other;  a  Compact  freely,  yoluntarily,  and  solepinly 
entered  into  by  the  seyeral  States ,  and  ratified  by  the 
People  thereof  respectiyely  ;  a  Compact  by  which  the 
seyeral  States,  and  the  People  thereof  respectively,  hâve 
bound  themselves  to  each  other  and  to  the  Fédéral 
Ooyernment,  and  by  which  the  Fédéral  Government 
is  bound  to  the  several  States,  and  to  every  Citizen 
of  The  United  States.  To  this  Compact,  in  whatever 
mode  it  may  hâve  been  done ,  the  People  of  South 
Carolina  hâve  freely  and  voluntarily  given  their  assentf 
and  to  the  whole  and  every  part  of  it  they  are ,  upon 
every  principle  of  gpod  faith,  inviolably  bqund.  Under 
this  obligation  y  they  are  bound,  and  should  be  requi- 
red,  to  contribute  their  portion  of  the  public  expansé^ 
an^  to  submit  to  ail  Laws  made  hj  the  common  con- 
sent, in  pursuance  of  the  Constitution,  for  the  com- 
mon defence  and  gênerai  welfare,  until  they  can  be 
changed  in  the  mode  which  the  Compact  has  provided 
for  the  attainment  of  those  great  ends  of  the  Govern- 
ment and  of  the  Union.  .  Nothiog  less  than  causes 
which  would  justify  revolutionary  remedy  can  absolve 
the  People  from  this  obligation  ;  and  for  nothing  less 
can  the  Government  permit  it  to  be  done  without  vio- 
lating  its  own  obligation;  by  which,  under  the  Com- 
pact, it  is  bound  to  the  other  States,  and  to  every 
Citizen  of  The  United  States. 

Thèse  déductions  plainly  fiow  from  the  nature  of 
the  Fédéral  Compact,  which  is  one  of  limitations,  not 


684     Message  da  Président  des  Eiais-tmis 

1888  only  upoD  the  Fowers  otiginoUy  possessed  by  tbe  par* 
.  lies  theretOy  but  ako  upon  tbose  conferred  on  the  Go- 
vernment and  every  Department  thereof.  It  will  be 
freely  cooceded,  that  by  the  prînciples  of  onr  System, 
ail  power  is  vested  in  the  Feople;  but  to  be  exercised 
in  the  mode,  and  subject  to  the  checks^  which  the 
People  themselves  bave  préscribed.  Thèse  cbecks  are, 
undoubtedly,  ouly  différent  modifications  of  the  same 
great  popular.princtple  which  lies  at  the  foundation  of 
the  whole,  but  are  not,  on  tbat  accouot,  to  be  less 
regarded  or  less  obligatory. 

Upon  tbe  power  of  Congress,'  th^e  veto  of  the  Exe- 
cufiye,  and  the  autbority  of  the  Jndiciary,  which  is 
'Ho  extend  to  ail  cases  in  Law  aud  Equity  arîsing  un- 
der  the  Constitution  aiid  Laws  of  The  United  Statee, 
made  in  pursaancé  fhereôP,  are  the  oBvious  cbecks; 
and  the  Sound- acKon  of  public  opinion ,  witb  the  ul- 
timate  power'  of  amendmeBt ,  are  the  salutary  and  only 
liihitations  upon  the  powers  of  the  whole. 

Howerer  it  may  be  alleged  that  a  Violation  of  tbe 
Compact  by  the  measures  of  the. Government  can  affect 
the  obligations  of  the  parties,  it  cannot  even  be  pre- 
tended  that  such  violation  can  be  predicated  of  those 
measures  untîl  ali  1ht  constitutional  remédies  shall  hare 
beeii  folly  trled.  If  the  Fédéral  Government  exercise 
powers  not  warranted  by  the  Constitution,  and  imme- 
diatély  affecting  Individuals»  it  virill  scarcely  be  denied 
that  the  proper  remedy  is  a  recourse  to  the  Judiciary. 
Such  Hmdoubtedly  is  the  remedy  for  those  who  deem 
the  Acts  of  Congrèss  laying  diities  on  imporlQ  and  pro- 
vidîng  for  their  collection  to  be  unconstitutional.  The 
whole  opération  of  such  Laws  is  upon  the  Individuels 
importing  the  merchandise:  a  State  is  absolutely  pro* 
hibited  from  laying  imposts  or  duties  on  imports  or 
exports  without  the  consent  of  Congrèss ,  and  cannot 
become  a  party  under  those  Laws  without  importing 
in  her  own  name,  or  wrongfully  interposing  ber  au- 
tbority against  them.  By  thus  interposing,  however, 
she  cannot  rightfully  obstruct  the  opération  of  the 
Laws  upon  Individuals.  For  their  disobedience  to,  or 
violation  of,  the  Laws,  the  ordinary  remédies  tbrough 
tbe  judicial  tribunals  would  remaîn.  And,  in  a  case 
wbete  an  Individual  should  be  prosecuted  for  any 
offence  against  the  Laws,  he  could  not  set  up,  in  jusli- 


relatif,  à  la  Caroline  méridionale.       685 

ficAtion  of  his  act^  a  Law  of  a  Stale,  i/rhich,  being  188S 
UDCOnstitudonal ,  vrould  therefore  be  regarded  as  duU 
and  voîd.  The  Law  of  a  State  caanot  autborise  tbe 
comiuissioii  of  a  crime  agaiost  Tbe  United  States,  or 
any  other  act  vrhich ,  accordiog  to  tbe  Suprême  Law 
of  tbe  Union ,  would  be  otherwise  unlawful.  And  it 
ia  equally  clear ,  tbat ,  if  tbere  be  any  case  in  vrbich 
a  State ,  as  sucb  y  is  affected  hj  tbe  Law  beyond  tbe 
acope  of  judîcial  power,  tbe  remedy  consists  ioi  appeala 
to  tbe  People,  eitber  to  effect  a  cbange  in  tbe  repre* 
aentation,  ,or  to  procure  relief  by  an  amendment  of 
tbe  Constitution.  But  tbe  measures  of  tbe  Government 
are  to  be  recognized  as  valid,  and  consequeutly  su- 
prême, until  tbese  remédies  sball  bave  been  effectually 
tried  ;  and  any  attempt  to  subvert  tbose  measures,  or  to 
render  tbe  Laws  subordioate  to  State  autbority,  and 
afterwards  to  resort  to  constitutional  redress,  is  worse 
than  evasive.  It  would  not  be  a  proper  résistance  to 
^*a  Gopernment  of  unlimited  powers^,  — -  as  bas  been 
sometimes  pretended  ,•  — •  but  unlawful  opposition  to 
tbe  very  limitations  on  wbîcb.  tbe  barmonious  action 
of  tlt^e  Government  and  ail  its  parts  absolutely  dépends. 
Soutb  Carolioa  bas  appealed  to  none  of  tbese  remé- 
dies, but,  in  effect,  bas  defied  tbem  ail.  Wbile  threa- 
tening  to  separate  from  tbe  Union ,  if  any  attempt  be 
made  to  enforce  tbe  Revenue  Laws  otherwise  than 
tbrougb  tbe  Civil  Tribunals  of  tbe  Country,  she  bas 
not  only  not  appealed  in  ber  own  name  to  tbose  Tri- 
bunals which  tbe  Constitution  bas  provided,  for  ail 
cases  in  Law  or  Equity  arising  under  tbe  Constitution 
and  Laws  of  The  United  States,  but  bas  endeavored 
to  frustrate  their  proper  action  on  ber  Citizens  by 
drawing  tbe  cognizance  of  Cases  under  tbe  Revenue 
Laws  to  ber  own  Tribunals,  specially  prepared  and 
fitted  for  the  purpose  of  en  forcing  tbe  Acts  passed  by 
tbe  State  to  obstruct  those  Laws,  and  both  the  Judges 
and  Jurors  of  wbich  will  be  bound ,  by  tbe  import  of 
Oaths  previously  taken,  to  treat  tbe  Constitution  and 
Laws  of  The  United  States  in  thîs  respect  as  a  nul- 
lity.  Nor  bas  the  State  matfe  the  proper  appeal  to 
public  opinion  and  to  tbe  remtedy  of  amendment.  For, 
without  waiting  to  learn  wbether  the  other  States  wîll 
consent  to  a  Convention,  or,  it  tbey  do,  will  construe 
or    amend   tbe  Constitution  to  suit  ber  views,  she  bas. 


686     Message  du  Président  des  Etais^unis 

1833of  her  own  authority,  altered  the  imporl  of  tbal  In- 
strument, and  gîveo  immédiate  elTect  to  the  change*.  In 
fine,^be  has  set  her  own  will  and  authority  above 
the  Laws,  has  made  berself  arbiter  in  her. own  case, 
and  has  passed  at  once  oTer  ali  intermedtate  steps  ta 
measures  of  avowed  résistance ,  which ,  unless  tbej  be 
submitted  to,  can  be  enforced  only  by  the  sword. 

In  deciding  upon  the  course  which  a  high  sensé  of 
duty  to'all  the  People  of  The  United  States  imposes 
upon  the  Authorities  of  the  Union,  in  this  emergency, 
il  cannot  be  overlooked  that  there  is  no  suflicient  cause 
for  the  acts  of  South  Carolina^  or  for  her  thus  placirig 
in  jeopardy  the  happiness  of  so  many  millions  of  Peo- 
ple. Misrule  and  oppression,  to  warrant  the  disruption 
of  the  free  Institutions  of  the  Union  of  thèse  States, 
should  be  great  and  lasting,  —  defying  ail  other  re- 
medy.  For  causes  of  minor  character,  the  Govern- 
ment could  not  submit  to.  such  a  catastrophe,  wilhout 
a  violation  of  its  most  sacred  obligations  to  the  other 
States  of  the  Union,  who  faave  mibmitted  their  destiny 
to  its  bands. 

There  is,  in  the  présent  instance,  no  such  cause, 
either  in  the  degree  of  misrule  or  oppression  complai- 
ned  of ,  or  in  the  hopelessoess  of  redress  by  Constitu- 
tional  mean^.  The  long  sanction  they  liave  received 
from  the  proper  Authorities,  and  from  the  People,  not 
less  than  the  unexampled  growth  and  ihcreasing  prospe- 
rity  of  so  many  millions  of  Freemen ,  attest  that  no 
such  oppression  as  would  justify,  or  even  palliate,*  sudi 
a  resort,  can*  be  justly  imputed  either  to  the  présent 
policy,  or  past  measures  of  the  Fédéral  Government. 
The  same  mode  of  collecting  duties',  and  for  the  same 
gênerai  objects  which  began  with  the  foundation  of 
the  Government,  and  which  has  conducted  the  Coun- 
try  through  its  subséquent  steps  to  its  présent  enviable 
condition  of  bappiness  and  renown,  bas  not  been  chan« 
ged.  Taxation  and  Representatioft ,  —  the  great  prin- 
ciple  ôf  the  American  Révolution ,  —  hâve  côntinually 
gone  hand  in  hand;  and  at  ail  times,  and  in  every 
instance,  no  Tax  of  any  kiud  bas  been  imposed  witk- 
out  the.paTticipation,  —  and  in  some  instances,  whicb 
bave  been  complained  of,  with  the  express  assent,  — 
of  a  part  of  the  Représentatives  of  South  Carolina  in 
the  Coundls  of  the  Government.     Up  to  the  présent 


relaiip.   à  la  Caroline  méridionale.     687 

periodf  no  Revenue  has  been  raised  beyond  the'ne*18IS' 
cessary  wants  of  the  CouDtiy,  and  the  authorized .  ex- 
penditureg  of  the  Government.  And  as  aoon  as.  the 
biirthen  of  the  Public  Debt  is  reinoved,  those  charged 
with  the  Administration  bave  promptly  recommended  a 
Gorresponding  réduction  of  Revenue. 

That  this  System  tbus  pursued,  bas  resulted  in  no 
siich  oppression  upon  Soutb  Carolina,  needs  no  other 
proof  tban  the  solemn  and  officiai  déclaration  of  the 
late  Chief  Magistrate  of  tbat  State ,  in  bis  address  to 
tbe  Législature.  In  that,  be  says,  tbat  ^'tbe  occurren* 
ces  of  the  past  year,  in  connexion  witb  our  domestic 
concerosi  are  to  be  reviewed  witb  a  sentiment  of  fer- 
vent gratitude  to  tbe  great  Disposer  of  buman  events  : 
tbat  tributeff   of  grateful  acknowledgment    are  due  for  i 

tbe  varions  and  multiplied  blessings  He  bas  been  plea- 
sed  to  bestow  on  our  People;  tbat  abundant  harvests 
in  every  quarter  of  the  State  bave  crowned  tbe  exer* 
tions  of  agricultural  labor;  tbat  bealtb  ,  almost  beyond 
former  précèdent,  bas  blessed  our  bornes;  and  that 
there  is  not  less  reason  for  tbankfulness  in  surveying 
our  social  condition^.  It  would,  indeed,  be  difficult  to 
imagine  oppression,  ^here,  in  the  social  condition  of 
a  People,  there  was  equal  cause  of  tbankfulness  as  for 
abundant  harvests,  and  varied  and  multiplied  blessings 
witb  which  a  kind  Providence  bad  favored  them. 

Independently  of  thèse  considérations,  it  will  not 
escape  observation ,  tbat  Soutb  Carolina  still  claims  to 
be  a  component  part  of  the  Union,  to  participate  in 
the  National  Councils,  and  to  sbare  in  tbe  public  be- 
nefits»  without  contributing  to  the  public  burthens; 
thus  asserting  the  dangerous  anomaly  of  continuing  in 
an  Assosiation  without  acknowledging  any  other  obli- 
gation to  its  Laws  tban  what  dépends  upon  her 
own  will. 

In  this  posture  of  affairs,  the  duty  of  Governmeat 
seems  to  be  plain:  —  it  inculcates  a  récognition  of 
that  State  as  a  member  of  tbe  Union  ,  and  subject  to 
its  authority;  a  vindication  of  the  just  power  of  the 
Constitution;  the  préservation  of  the  integrity  of  the 
Union  ;  and  tbe  exécution  of  the  Law8  by  ail  Consti- 
tutional  means.. 

The  Constitution ,  wbich  bis  Oatb  of  Office  obliges 
liim  to  support,  déclares  tbat  the  Executive  *^shall  taie 


688     Message  du  Président  des  Etats-unis 

*  ISm  café  that  iJie  Laws  be  JaithfuUy  executed^^  aad, 
in  providing  that  he  shall,  from  tiine  to  time,  give  to 
Congress  information  o(  the  state  of  tbe  Union,  and 
recommend  to  their  considération  such  ineasures  as  be 
shall  judge  necessary  and  expédient,  imposes  the  ad* 
ditional  obligation  of  recommending  to  Congress  such 
more  e£Ficient  provision  for  executing  the  Laws  as 
may^  from  time  to  time ,  be  found  requisîte. 

The  same  Instrument  confers  on  Congress  the  pô- 
wer,  not  merely  to  lay  and  coUect  taxes,  duties,  im- 
postS)  and  excises;  to  pay  the  debts,  and  provide  for 
the  common  defence  and  gênerai  welfare;  but  ''lo 
niake  ail  Laws  which  shall  be  nec^ssary  and  proper 
for  carrying  into  eiFect  ihe  foregoing  powers,  and  ail 
other  powers  yested  by  the  Constitution  in  the  Govern- 
ment of  The  United  States,  or  in  any  Department  or 
Oifîcer  thereof;  and  also  to  provide  for  calling  fort  h 
the  Militia  for  executing  the  Laws  of  the  Union.  In 
ail  cases  similar  to  the  présent,  the  duties  of  the  Ge* 
vernment  become  the  measure  of  its  powers;  and 
whenever  it  faUs  to  exercise  a  power  necessary  and 
proper  to  the  discharge  of  the  duty  prescribed  by  the 
Constitution,  it  violâtes  the  public  trust,  not  less  than 
tC  would  in  transcending  its  proper  limits.  To  refrain, 
therefôre,  from  the  high  and  solemn  dulies  thus  en- 
joined,  however  painful  the  performance  may  be,  and 
Ihereby  tacitly  permit  the  rightful  authority  of  the  Go- 
vernment to  be  contemned,  and  its  Laws  obstructed 
by  a  single  State ,  would  neither  comport  with  its  own 
safety ,  nor  the  rights  of  the  great  body  of  the  Ame- 
rican People. 

It  being  thus  shown  to  be  the  duty  of  the  Execu- 
tive to  exécute  the  Laws,  by  ail  Constitutional  means, 
it  remains  to  consîder  the  extent  of  those  already 
at  his  disposai,  and  what  it  may  be  proper  furlher  to 
provide. 

In  the  Instructions  of  the  Secretary  of  the  Trea- 
sury  to  the  Collectors  in  South  Carolina,  the  provi- 
sions and  régulations  made  by  the  Act  of  1799,  and 
atso  the  fines,  penalties,  and  forfeitures  for  their  en- 
forcement,  are  particularly  detailed  and  explained*  It 
may  be  well  apprehended,  however,  that  thèse  provi- 
sions may  prove  inadéquate  to  meet  such  an  opeoy  po* 


J 


relatiç.  à  ja  Caroline  méridianale.     689 

werful  9   OTgaoizeâ  opposition ,    as  is  to  be  commenced  I8IB 
after  ihe  Ist  of  Februaiy  next. 

Subseqaentlj  to  tbe  date  of  those  Instructions,  and 
to  the  passage  6F  the  Ordinance,  information  bas  been 
received,  Irom  sources  entitled  to  be  relied  on,  tbat, 
owing  to  tbe  popular  excitement  in  the  State,  and  tbe 
effect  of  the  Ordînance,  declaring  the  exécution  of  the 
Retenue  Laws  unlawful ,  a  sufficient  nomber  of  Per- 
sons,  in  whom  confidence  might  be  placed,  could  not 
be  induced  to  accept  the  Office  of  Inspector,  to  oppose, 
with  any  probability  of  success ,  the  force  which  wiil, 
no  doubt ,  be  used  '  when  an  attempt  is  made  to  re- 
move  Vessels  and  their  Cargoes  from  the  custody  of  ' 
the  OfGcers  of  the  Customs;  and,  indeed,  that  il  would 
be  impracticable  for  the  Collector,  wilb  the  aid  of  «ny 
nuoibe^  of  Inspectors  whom  be  may  be  authorized  to 
employ,  to  préserve  the  custody  against  auch  an  attempt. 

The  removal  of  the  Custom  House  from  Charieston 
to  Castle  Pinckney,  was  deemed  a  measure  of  neces- 
sary  précaution  ;  and  though  the  authority  to  give  that 
direction  is  not  questîoned,  it  is,  neyertheless ,  appa* 
rent  that  a  similar  précaution  cannot  be  observed  in 
regard  to  the  Ports  of  Georgetown  and  Beaufort,  each 
of  which ,  under  the  présent  Laws ,  remains  a  Port  of 
Entry,  and  exposed  to  the  obstructions  mediated  in 
that  quarter. 

In  coûsidering  the  best  meàns  of  avoiding  or  of  pre- 
Tentîng  the  apprehended  obstruction  to  the  collection, 
of  the  revenue,  and  the  conséquences  which  may  ensue, 
it  would  appear  to  be  proper  and  necessary  to  enable 
the  OfBcers  of  the  Customs  to  préserve  the  custody  of 
Vessels  and  thoir  Cargoes,  which  *by  the  existing  Laws 
they  are  required  to  take,  until  the  duties  to  which 
they  are  liable  shall  be  paid  or  secured.  The  mode 
by  which  it  is  contemplated  to  deprive  them  of  that 
custody,  is  the  process  of  replevin ,  and  that  of  capias 
in  withernam,  va  the  nature  of  a  distress  from  the 
State  Tribunals ,  organized  by  the  Ordtnance. 

.Against  ^he  proceeding  in  the  nature  of  a  distress, 
it  is  not  perceived  that  the  Collector  can  interpose  any 
résistance  whatever;  and  against  the  process  of  replevin 
authorized  by  the  Law  of  the  State ,  he ,  having  no 
common  law  power,  can  only  oppose  such  Inspectors 
as  he  is  by  Statute  authorized  f  and  may  find  it  practi- 

Noup.  Supplém.    Tome  IlL  Xx 


^90       Message  du  Président  îles  EtatS'^unis 

.18S3oable,  to  employ;  andthete,   from  the  inFormatioii  al- 
ready  adverted  to,  are  sbown  to  bewhoUy  înadeoiiate. 
The  respect  wbich  tbat  proceas  desenres^  must  tbere- 
fore  be  considered* 

If  ihe  Authorities    of  Soulb  Carolina  bad    not   ob- 
atrncted  tbe  legîtimate  action  of  the  Courts  of  The  Uni- 
ted States  9    or  if  tbey  bad  permitted  tbe  State  Triba- 
;tak  to  administer  tbe  Law  according  to  tbeir  Oatb  ttii« 
der  the  Constitution,    and  tbe  régulations  of  tbe  Laws 
of  tbe  Union,  tbe  General  Government  migbt  bave  been 
content   to  look    to   tbem  for  maintaining  tbe  castodj» 
and  to   encounter  the  other  inconveniences  arising  eut 
of  tbe  récent  proceedings.    Even  in  tbai  case,  bowever, 
die  process   of  replevin  from  tbe  Courts   of  tbe  State 
would  be  irregular  and  unauthorized.    It  bas  been  de* 
cided    hy   tbe  Sppreme  Courts  of  The  United   States; 
jurisdiction    of   ail   seizures    made   on  land   or    water 
for    a   breacb    of    tbe  Laws    of  Tbe    United    Stales; 
tbat  tbe  Courts  of   the   tlnited   States    bave    exclusive 
and     any    intervention    of    a    State  Atitboritj,    which 
hj  taking  tbe    tbing    seized   out    of  tbe  bands  of  The 
United  States^  Officer ,    migbt  obstruct  tbe   exercise  of 
tbis  jurisdiction,  is  unlawful  :    tbat,  in  such  case,    the 
Court  of  The  United  States   having  cognizance   of  the 
seizure ,    may  enforce  a  redelivery  of  the  tbing  by  at- 
tachment  or  other  su  mm  ary  process;    tbat  tbe  question 
uuder  such  a  seizure,   wbether  a   forfeiture  has   been 
•  actually  incurred,    belongs  exclusively  to  tbe  Courts  of 
The  United  States,  and  it  dépends  on  tbe  final  decree 
wbether  the  seizure  is  to    be  deemed  rigbtful  or  tor- 
tuous;   and  tbat  not  until  tbe  seizure  be  finally  Judged 
wrongful,  and  without  probable  cause  ^   by  tbe  Courts 
of  Tbe  United  Stages,    can   the   party  proceed  at  com« 
mon  law  for  damages  in  tbe  State  Courts. 

But,  by  making  it  „unlawful  for  any  of  tbe  Con- 
stiluted  Autborities,  wbether  of  The  United  States  or 
of  tbe  State  »  to  enforce  tbe  Laws  for  the  payment  of 
duties,  and  declaring  tbat  ail  {udicial  proceedings  which 
sball  be  hereafter  bad,. in  affirmance  of  coptracts  made 
with  purpose  to  secure  the  duties  imposed  by  the  said 
Acts,  are,  and  sball  be,  beld  ulterly  nul!  and  void/' 
she  bas,  in  elTect,  abrogated  the  judicial  IVibunals 
within  her  limita  in  tbis  respect;  bas  virtually  deuied 
The  United  States  access    to  the  Courts  establiahed  by 


relative  a  la  Caroline  méridionale.     69 1 

» 

their  own  Laws  ;  and  declared  it  unlavrful  for  the  Jtid-  jggg 
ges  to  dUcharge  those  duties  wbich  they  are  swom  to 
perfonn.  In  liea  of  thèse,  she  has  subatituted  thosé 
State  Tribunals  already  adverted  to;  the  Judgea  whe- 
reof  are  nol  merely  forbidden  to  allow  an  appeal,  or 
permit  a  copy  of  their  record,  but  are  previously  aworn 
to  disregard  the  Laws  of  the  Union,  and  enforce  those 
onlj  of  South  Carolioa  ;  and ,  thus  deprived  of  the 
function  essential  to  the  judicial  character,  of  inquiring 
into  the  validity  of  the  Law  and  the  rîght  of  the  mat* 
t€ff,  become  merely  ministerial  instruments  in  aid  of 
the  concerted  obstruction  of  the  Laws  of  the  Union* 

Neither  the  process  nor  authority  of  thèse  Tribunals, 
thus  eonstituted ,  can  be  respected ,  consistently  with 
tbe  supremacy  of  the  Laws  or  the  rights  and  security 
of  the  Citizen.  If  they  be  submitted  to,  the  protection 
due  from  the  Government  to  its  Officers  and  Citizens  is 
withheld,  and  tbere  is  at  once  an  end,  not  only  to  the 
Laws,  but  to  the  Union  itself. 

Against  such  a  force  as  the  Sheriff  niay,  and  which, 
by  thé  j^eplevin  Act  of  South  Caroline,  it  is  his  duty 
to  exercise,  it  cannot  be  expected  that  a  CoUector  can 
retain  his  custody,  with  the  aid  of  the  Inspectors.  In 
such  case,  it  is  true  it  would  be  compétent  to  institute 
suits  in  The  United  States'  Courts  against  those  engn- 
ged  in  the  unlawful  proceedings  ;  or  the  property  Aiight 
be  seized  for  a  violation  of  the  Revenue  Laws,  and, 
being , Hbelled  in  the  proper  Courts,  an  order  might  be 
made  for  its  re-delivery,  which  would  be  committed  to 
the  Marshal  for  exécution.  But ,  in  that  case  ,  the  4th 
section  of  the  Act,  in  broad  and  unqualified  terms,  ma- 
kes  it  the  duty  of  the  Sheriff  „to  prevent  such  recap-  * 
ture  or  seizure ,  or  to  re-deliver  the^  goods ,  as  the 
case  may  be,"  even  „nnder  any  process,  order,  or 
decrees,  or  other  pretext»  contrary  to  the  true  intent 
and  meaning  of  the  Ordînance  aforesaid."  It  is  thus 
made  the  duty  of  thé  Sheriff  to  oppose  the  process  of 
the  Courts  of  The  United  States,  and,  for  that  purpose, 
if  need  be,  to  employ  the  whole  power  of  the  Conn- 
ty;  and  the  Act  expressly  reserves  to  him  ail  power, 
which,  independently  of  its  provisions,  he  could  hâve 
nsed.  In  thîs  réservation,  it  obviously  contemplâtes  a 
resort  to  other  means  than  those  particularly  mentioned. 

It  is  not  to   be  disguised  that  the  power   which   it 

Xx2 


692      Message  du  Président  des  EUOs^-unis 

1883  û  tbu8  eoloined  tipon  the  SheriiF  to  eniploy ,  is  Dothing 
less  than  the  poase  comiiatiê,   in  ail  the  rigor  o£  tbe 
ancîeut  cominon  Law.    This  power^  though  it  may  be 
uêed  agaÎDSt  unlawful  résistance  to  )udicial  procees,  is, 
in  its  character,   forcible,    and    analogoua  10  ihat  oen- 
ferred  upon  the  Marshak,  by  the  Act  of  1795.     b  is, 
in  fact^   tbe  embodying   of  the  wbole  mass  of  tbe  Po- 
pulation,   under   the  command   of  a  single  IndiWdual, 
to  accomplish  by  their   forcible    aid  vrbat  could  not  be 
efiected  peaceably  and  hy  the  ordinary  means.    U  nuiy 
properly  be  said  to  be  a  relict  of  those  Ages  ia  which 
the  Laws  could   be  defended  rather   by   pbysical  than 
moral  force ,    and,  in  its  origin,   was  conferred   upon 
the  Sheriffs  ofEngland,  to  enable  them  to  défend  their 
County   agaînst   any  of  the  Ring's  enemies,  when  tfaey 
came  into  the  land,  as  well  as  for  the  purpose  of  exe* 
cutiog  process*    .  In   early   and  less  civilized  times ,    il 
was   intended    to  include   i,the  aid    aod   atteodance  of 
ail  Knîghts  and  others  who  were  bound   to    bave  har« 
neès."     It   includes   the  right   of  going  wilh  arms  and 
milîtary  equipments,    and  embraces   larger  classes   and 
greater    masses    of  Population   than   can    be  compelled, 
by  the  Laws  of  most  of  the  States,  to  perform  Militia 
duty.      If  the  principles  of  the  common  Law  are  re- 
cognized   in  South  Carolina,    (and,   from  thia  Act,    it 
wouid  seem  they'are,)   the  powera  of  summoning  the 
passe  comitatis  will  compel,  under  the  penalty  of  fine 
and  imprisonment,  every  man  over  the  âge  of  15,  aod 
able  to  travel ,    to   turn  out   at  the  call  of  the  Sberiff, 
and  with  such  weapons    as  shall  be  secessary;   and  it 
may  |ustify  beating,  and  eren  killing,  such  as  may  >«- 
•    sist*    The  use  of  the  posse  comitatis  is,  therefore,  a 
direct  application  of   force,    and   cannot   be   othennrise 
regarded  than  as  the  eniployment   of  the  whole  Mililia 
force  of   the  County,  and  in  an  equally  efficient  form, 
under  a  différent  name.     No  proceeding  which  resorts 
to  this  power ,    to  the  extent  contemplated  by  the  Act, 
can  be  properly  denominated  peaceable. 

The  Act  of  South  Caroline,  boweyer,  does  not  rely 
altogether  upon  this  forcible  remedy.  For  even  &!• 
tempting  to  resist  or  disobey,  (though  by  tbe  aid  only 
of  the  ordinary  Officers  of  the  Customs,)  the  process 
of  replevin,  the  Collector  and  ail  concerned  are  sub* 
)ected  to  a  further  proceeding,   in  the  nature  of  a  dis- 


felath.  a  la  Caroline  méridionale.     693 

tress  of  their  personal  efFects,  and  are,  moreover,  made  1833 
giiflty  of  a  misdenieaQor,  and  liable  to  be  punished  by 
a  fine  of  net  lésa  than  1,000,  nor  more  5,000  dollars, 
and  to  imprisonment  not  exceeding  2  years,  nor  less 
than  6  months;  and  for  eyen  attempting  to  exécute  the 
order  of  the  Court  for  retakîng  the  property,  the  Mar- 
ehal,  and  ail  asaUting  ,^would  be  guîlty  of  a  misdemea- 
iior ,  and  be  liable  to  a  fine  of  not  less  than  3,000 
dollars,  nor  more  than  10,000,  and  to  îraprisonment,  ' 
iiot  exceeding  2  years ,  nor  less  than  one;  and  in  case 
the  goods  should  be  retaken  nnder  such  process,  it  is 
inade  the  absolnte  duty  of  the  Sheriff  to  retake  theni. 

It  «18  not  to  bè  supposed  ,  that,  in  the  face  of  thèse  Tr 
pèstakies,  ëtded  by  the  powerful  force  of  the  County, 
which  "would  doubtless  he  brought  to  SHStain  Ihe  State 
Officers,  eitfaer  that  the  CoUeclor  could  retain  the  cu- 
etody  in  the  first  instance,  or  that  the  Marsh  al  could 
-enmmon  sufficient  aid  to  retake  the  property,  pursuant 
to  the  order  or  other  process  of  the  Court. 

It  is,  moreover,  obvions,  that,  in  this  conflict  bet- 
ween  the  powers  of  the  Officers  of  The  United  States 
and  of  the  State,  (unless  the  latter  be  passively  submit- 
ted  to,)  the  destruction  to  which  the  property  of  the 
Officers  of  the  Customs  would  be  exposed ,  the  com- 
mission of  actual  violence,  and  the  loss  of  lîves,  vrould 
be  scarcely  avoidable.      •  ' 

Under  thèse  circumstances ,  and  the  provisions  of 
the  Acts  of  South  Carolina,  the  exécution  of  the  Laws 
is  rendered  iropracticable ,  even  through  the  ordinary 
judicial  Tribunals  of  The  United  States.  There  would 
certainly  be  fewer  difficulties ,  and  less  opportunîly  of 
actual  collision  between  the  Officers  of  The  United  Sta- 
tes and  of  the  State,  and  the  collection  of  the  Revenue 
would  be  more  eiFectually  kecured,  (if,  indeed,  it  eau 
be  done  in  any  other  way,)  by  placing  the  Custom- 
house  beyond  the  immédiate  power  of  the  County. 

For  this  purpose,  it  might  be  proper  to  provide 
thét,  v?henever,  by  any  unlavrful  combinatibn,  or  ob- 
struction, in  any  State,  or  in  any  Port,  it  should  be- 
come  impracticable  faithfuUy  to  collect  the  duties,  the 
Président  of  The  United  Slates  should  be  authorîzed  to 
alter  and  abolish  such  of  the  Districts  and  Ports  of 
Ëntry  as  should  be  necessary,  and  to  establish  the  Cu- 
5tom*house  at  some  secure  place  within  some  Port  or 


694     Message  du  Président  des  EtaU'-unis 

1833  liarbor  oF  such  State;  and,  in  auch  cases,  it  sbould  be 
the  diity  of  tbe  CoUector  to  réside  at  such  place,  and 
to  detâiu  ail  Vessels  and  Cargoes  until  the  datîea  tin<-> 
posed  by  Law  be  properly  secured,  or  paid  ia  cash, 
deductîng  ioterest;  that  in  sucb  cases,  it  sbould  be  an- 
lawful  to  take  tbe  Vessel  and  Cargo  from  tbe  ctwtody 
of  tbe  proper  Officer  oF  tbe  Customs,  unless  by  pro- 
cess  from  tbe  ordîuary  judîcial  Tribunals  oF  The  Uni- 
ted States  ;  and  tbat  j  in  case  oF  an  attempt  otberwise 
\o  take  the  property^  by  a  Force  too  great  to  be  over- 
corne  by  the  Officers  of  tlie  Customs,  il  sbould  be  law- 
ful  to  protect  the  possession  oF  the  Officers,  hj  the 
employment  oF  the  land  and  naval  forces  and  militia, 
under  provisions  siiuilar  to  those  auihorized  hf  the 
iltb  Section  oF  the  Act  oF  the  9th  January,  1809. 

This  provision  I  however,  will  not  shield  tbe  Of- 
ficers and  Citizens  oF  The  United  States,  acting  nndor 
the  Laws,  From  suits  and  prosecutions  in  the  Tribu- 
nals oF  the  Statë  which  might  thereafter  be  brought 
against  theni;  nor  woul'd  it  protect  their  property  from 
the  proceeding  by  distress;  and  it  may  well  be  appre- 
liended  that  it  would  be  insuFficieîit  to  insnre  a  proper 
respect  to  the  process  oF  the  Constitntional  TrîbanaU 
in  prosecutions  for  offences  against  The  United  Stales, 
and  to  protect  the  Authorities  oF  The  United  States, 
whether  judicîal  or  niinisteriat,  in  the  perFormance  oF 
their  dutîes.  It  would,  moreover,  be  inadéquate  to 
extend  the  protection  due  From  the  Government  to  that 
portion  oF  the  People  oF  South  tiaroHna,  against  ou- 
trage and  oppression  oF  any  kind ,  who  may  manifest 
theix  attachnieat  and  yleld  obédience  to  the  Lawa  of 
the  Union. 

It  may,  thereFore,  be  désirable  to  revive,  witb  aorae 
modifications  better  adapted  to  the  occasion  ,  the  6(b 
Section  oF  the  Act  oF  the  3rd  oF  March,  1815,  vrhich 
expired  on  the  4th  oF  March,  1817,  by  thè  limitation 
oF  that  of  the  27th  of  April,  1816,  and  to  proYide 
that,  in  any  case  where  Suit  shall  be  brought  against 
any  Individual  in  the  Courts  oF  the  State ,  for  any  act 
doue  under  the  Laws  of  The  United  States,  he  should 
be  anthorized  to  remove  the  said  Cause  by  Pétition, 
into  the  Circuit  Court  of  the  United  States,  witliout 
any  Copy  of  the  flecord ,  and  that  that  Court  should 
proceed  to  bear  aud   détermine  the  same ,    as  if  it  had 


relatip.  à  la  Caroline  méridionale.      695 

been  originallj  instituted  therein  ;  àad  .that  in  ail  casea 
of  iojuries  ta  the  peraons  or  property  of  Individuals, 
aetiog  uoder  the  Law$  of  The  Uoited  Statea ,  tôt  dia« 
obedieuce  to  the  Ordinance  aod  Lawa  of  Soulh  Caro- 
lina  in  the  execulion  thereof,  redresa  may  be  soughl 
ûi  the  Courla  of  The  United  States. 

It  may  be  .expédient ,  also,  by  modîfying  the  Rc8a-< 
lution  of  the  3rd  of  March|  1791 ,  to  aulhorise  the 
Maitahals  to.  inake  the  necessary  provision  for  llié'j  safe 
keirmog  of  Prisoners  committed  under  ihe  authority 
of  :Xhei  United^jBlatea;  .»       .1   . 

•  Frovisiona  leee  Ihan  thèse ,  conAiatingr,  >  as  .  they  db 
folr  the:  BiQst.part,  rather  of  a  ravivai  of  ika  policy.  of 
fomnerAieUy'Qalled  for  by  the  existing  emergéncy^  thàn 
oC  the'  iilirodtictuNi'  of  any  unusual  or  rigoroua  enact* 
mentSy  vrould  noè  cause  the  Lawa  of  fhe  Union  to  be 
properly  respeded  and  enforced.  It  is  believed  theae 
ifviould  prove .  adéquate  y  unlesa  the  Military  Forces  of 
tlie  State  of  South  Caroline ,  autborized  by  the  late 
Aet  of  the  Législature  1  should  be  actually  eoibodiéd 
and  xalled  out,  in  aid  of  their  proceedings,  and  of  Ihe 
proîvisions  of  the  Ordinance  generaily.  Even  in  that 
case,  however,  il  ia  believed  that  no  more  vrill  be 
necestary  than  a  few  modifications  of  its  ternis  ^  to 
adapt  the  Açt  of  1795  to  the  présent  emergency;  as, 
by  that  Âct  9  the  provisions  of  the  Law  of  1792  v^ere 
accommodated  to  the  crisis  then  existing:  and,  by  con*- 
ferrîng  authority  upon  the  Président  to  give  it  opera- 
liôn  duriag  the  Session  of  Congress ,  aod  vrithout  the 
ceremony  of  a  Proclamation  y  whenever  it  shall  lie  of«* 
ficially.  niade  known  to  him  by  the  authority  of  any 
State,  or  by  the  Courts  of  The  United  States,  that 
within  the  limits  of  such  State,  the.  Lawa  of  The  United 
States  will  be  openly  opposed,  and  their  exécution  ob- 
atructed ,  by  the  actuel  employment  of  Military  Force, 
or  by  any  unlawful  means  whatsoever,  too  great  to  be 
otherwise  overcome. 

In  closiog  this  Communication,'!  should  do  injustice 
to  my  own  feelings  not  to  express  my  confident  re- 
liance  upon  the  disposition  of  each  Department  of  the 
Government  to  perform  its  duty,  and  to  cooperate  in 
ail  oieasures  necessary  in  the  présent  emergency. 

The  crisis  undoubtedly  invokes  the  fidelîty  of  the 
Patriol,    and  the  sagacity  of  the  Statesman ,    not  morë 


596      Message  du  Présid.  des  EiaU-^mis  etc. 

18tS  ia  remoiriog  such  portion  of  the  publie  bnrthen  as  mwj 
be  unneceasary,  tban  in  preserving  the  §^d  order  oC 
Society»  and  in  the  maintenance  of  well  regulaled  libertj. 

While  a  forbearing  apirit  may,  and  I  trust  will,  be 
exercised  towards  the  errors  of  ourBretbren  in  a  par- 
ticular  quarter»  duty  to  the  rest  of  the  Union  demanda 
that  open  and  organized  résistance  to  tbe  Laws  should 
not  be  execQted  witb  impunity» 

Tbe  rich  iaberil^jace  bequeatbed  by  our  Fadisra 
.  bas  déTolved  upon  us  the  sacred  obligation  of  px^pser» 
vibg  it ,  by  the  same  virtues  which  conducted  thèai 
.  through  the  eventful  scènes  of  the  Rovohition ,  and  id» 
timately  crowned  their  struggle  with  the  noblest  modd 
of  Ciyil  Institutions.  They  bequeatbed  to  us  a  Govern- 
ment,  of  Laws,  and  a  Fédéral  Union,  founded  upoo 
the  great  priociplé  of  popular  Représentation.  After 
a  successful  experiment  of  44  years,  at  a  moment  wben 
the  Government  and  the  Union  are  the  objects  of  the 
hopes  of  the  Friends  pf  civil  liberty  throughont  tbe 
World  ^  and  in  the  midst  of /public  and  iodividual  fwo» 
sperity  unexampled  in  history»  we  are  called  upon  to 
décide  wbether  thèse  Laws  possess  any  force,  and  tbat 
Union  the  means  of  self-preservation.  The  décision  of 
this  question,  by  an  enUghtened  and  patriotic  People, 
cannot  be  doubtfuL 

For  myself,  Fellow-Citizens,  devoutly  relying  upcm 
tbat  kind  Providence  vrhicb  bas  hitherto  vratcbed  over 
our  destinies,  and  actuated  by  a  profound  reveienoe 
for  tbose  Institutions  I  bave  so  much  cause  to  W^ 
and  tbr  the  American  People,  vrhose  partiality  boneew 
me  witb  their  highest  trust ,  1  hâve  determiDed  to  apmte 
no  effort  to  discharge  the  duty  which,  in  con)uncture« 
is  devolved  upon  me.  That  a  similar  spirit  will  actuate 
the  Représentatives  of  the  American  People  is  not  to  be 
questioned:  and  I  fervently  pray  that  the  Great  Ruler 
of  Nations  may  so  guide  your  délibérations ,  and  oar 
joint  measures,  as  that  they  may  prove  salutarj  exaos- 
ples ,  not  only  to  the  présent,  but  to  future  times,  and 
solemnly  prodaim  that  the  Constitution  and  the  Laws 
are  suprême,  and  the  Union  indissoluble. 
Washington  9  i6ih  January,  1833, 

Aanaxw  Jaoksob. 


697 
~    1883 


60. 

'Mémoire  sur  VEtat  et  t Avenir  de 
t Allemagne^  écrit  sous  la  direction 
d'un  ministre  à  St.-^Pétersbourg^  et 
communiqué  conjfidentiellement  à 
plusieurs  gouvernemens.  Germaniques^ 

■  • 

(Ce  Mémoire  paraît  aroir  été  écrit  en  1833,  et  ndf  en 

uaage  en  1834,   t>rôbàblenient  .après  que  certaina  Etats 

eurebt  accédé  à  la  figue  prussienne.) 


«      > 


Cest  Si  juste  titre  que,  durant  les  trcHS  derniers  sad-» 
des,  on  envisagea  politiquement  TAfiemagne  comme  le 
coeur  de  TEurope.  Aussi ,  d'après  les  idées  d'équilibre 
alors  en  vigueUr,  l'empire  germaiiique  passait-U  pour 
une  force  qui  devait  faire  pencher^  la  balance  en  cas 
de  guerre  ^nërale;  aussi,  tous  lés  États  belligérans  re- 
cherchaient^ils  son  amitié  et  sou  alliance»  Napoléo» 
lui-même,  à  l'apogée  de  sa  grandeur,  crut  devoir  .étaifeD 
sa  puissance  du  ][irotectorat  qu'il  exerça  sur  la  confé- 
dération du  •Rhin*  En  1814,  cette  confédération  fut 
dissoute  et  prit  une  forme  nouvelle  dans  le  système 
politique  de  rEurope*  Lors  de  la  .crise. mémorable  de 
1621,  ainsi  qu'à  l'époque  plus  importante  encore  de 
1830,  la  confédération  actuelle,  et  la  iliète  de  Franc* 
fort  qui  la  représente,  se  montrèrent  faibles  et  impuis^ 
santés,  surtout  dans  leur  action  à  l'extérieur:  l'Autrldie 
parut  les  dominer  dans  le  midi  par  ses  forces  matériel- 
les,  comme  la  Prusse  dans  le  :nord  par  sa  prépondé» 
Tance  morale. 

L'année  qui  vient  de  finir  a.  déterminé,  sous  ce  rap- 
port ,  un  changement  total*  Afin  d'apprâier  ce  que  la 
confédération  germanique  peut  devenir,  et  ce  qu'on  doit 
attendre  d'elle  maintenant  dans  le  cas  d'une  guerre  géné- 
rale, il  faut  avant  tout  considérer  et  analyser  les  évé« 
nemens^  qui  ont  eu  lieu  durant  l'année  1832. 

Au  conunencement  de  1832,  ^Allemagne  se  trouvait 
dans  un  état  fort  inquiétant,  dans  un  état  d'exaltation 
politique  extraordinaire.  Depub  1830,  le  parti  repu* 
blicaio  français  n'avait  cessé  de   faire  circuler  ses  émis- 


Qg8       Mémoire  cpnfideni.  sur  Pétai  et 

1683  saires  d'Etat  ea  Etal.  On  le|  retrouvait  sur  le  teiîK* 
toîre  des  petites  principautés  aussi  bien  qu'à  Dresde,  à 
Munich  I  dans  le  Wurtem^na^  daos  le  pays  de  Bade, 
tout  le  long  des  bords  di»<Rnin  jusqu'aux  frontières  de 
l:!^4sse«'  Ce  Sont  des  faits  suffisi^niuBent  prouva ,  pui^ 
qii'on,  à  saisi  plusieurs  de  ces  émissaires  à  Berlin  même, 
d*oii''iis  f lurent  ^conduits  liors  du  kroyauâie. 

t  Çependank,  comme  llûfluence  >  personnelle  de  ces 
tf^iissaires  fut  toujours  peu  effiçijce,lpar  la  raison  sinv 
tput  qu'ils  ne  connaissaient  sufnsamment  ni  le  caractère 
fiitii^tf'  dès  Allemandis,    ni  lès  Velsttons  et  les  lotérétâ 


_„_  -Tï^-T^  -»  -WÇ^"®  iodiquëL      — 

connaîtra,  d'un  câté^,  dans  la  tendance,  de  la  p«rt  des 
eUssea  ëciairéctefilrer^  aoe  sorte- de  politique  spéeuIalÎTe, 
e(,>d0i  l'autre  y  Aéàh  le  malaise  i^f^l  qui  toormentait  lès 
classes  inférieures,  i 

Dès  1789  y i  les  doctrines  de  lairérolation  française 
trouvèrent  en  Allemagne  un  accès  favorable  chez  beau- 
coup de  penseurs:;'  niaiè  la  masse  dn  peuple  leur  resta 
«Paiàant  plus  étrangère  «  que  son  éducation^  pédantesqae- 
me^' religieiise ,  Tâoignait  de  toute  idée  relative  a  la 
peÙtiqué  proprement  dite.  Bientât,»  pourtant,  la  paix 
de.  LunéviUe,  tont  en>ébranlabt  jusque  dans  ses  fonde* 
mens  l'empire  gerAianique,  entraîna  d^ntres  ribollats 
non  moins  funestes.  Les  théories. nouvelles  pénétrèrent 
au  sein  de  .certains  petits  Etats.^  et  s'y  répandirent  de 
plas  en  «plus,  i  Bdëa  ne  conferibuai  .davantage  à  factt|pr 
ieiir  propagation  que  la  faiblesse  du  gouvernement  teie 
leS'  éleetorats  ecclésiastiques.  Ce  fut  là  qu'on  vit  les 
Allemands  adot>ter  avec  le  plus  de  docilité  Penseigne- 
ment  poi^atear^de  la  France  ;  ce  fut  là  qu'on  les  vit  Ju- 
ger légèrement  leurs  gouvernemens  et  non  seulement 
âe^r  des  plaintes  contre  les  abus  réels,  mais  encore 
contre  les  abus  imaginaires. 

'  Toute  nouveauté  s'annonce  d'ordinaire  comme  une 
amâioration.  Aussi,  Teffet  que  la  révolution  de  17ft9 
produisit,  en  Allemagne,  comme  ailleurs,  fut  dû  moins 
au  bien  quMle  parvint  à  effectuer  qu'aux  espérances 
dont  elle  flatta  les  esprits  en  les  exaltant,  qu'au  mécon- 
tentement dont  elle  les  anime  de  la  sorte  contre  Per- 
dre de  choses  alors  existant. 

Napoléon,  il  est  vrai,   comprima  de  son  sœptre  de 


Pduenir  de  PAUenu^ne.  ^  699 

fer  toute  démonstration  ouvertement  hqetile  contre  «les  1889 
pouToire  établifi;  t\  ne  put  toutefois  empêcher  que  les 
idées  y  mises  en  circulation  par  la  révolution  française^ 
ne  .tontiouassent  &  se  propager  en  Allemagne ,  ni  sur* 
tout  qu'elles  ne  finissent  par  s'implanter  dans  les  uni* 
verskés  et  dans  les  !écoles«  On  né  s'apei^ut  qù'^  la 
chute  du.  grand  homme  combien  ces  idées  avaient  èé\k 
poussé  de  profondes  racines.  Leurs  premiers. fruits  fu^ 
rent.  bnllans.et  beaux,  car  la  guerre  de  ^indépendance 
dohna>:l'occa8ion  de  ise  développer  aux  sentinénaides 
fîlus  .nobles  rec  ;les  plus  p^À»  ■  L'exaltation'  •  *  du.  t  neiljplé 
lut' admirable- par ^  sa  teadanoe  «vers  un  butsublinae,  et 
l^ar  la  modération;  dans  laquelle  d^abord  elle  sut  se 
jnaintenir.  <  !  Malheureusement,  les  années  siiîvantes  prou- 
vèiënt  qne^er- princes  et  les  ministres  s'étaient. grave* 
ment  trompés  en  considérant  la  lutte  spàtenue  pari'AUe- 
•magne  sous  cet  unique  point  de  vue*  Après  la  guerre, 
<}es^e[](igences  politiques  se  manifestèrent  dans' la  plu- 
part des  Etals  aVèc'  assez  d'ividéncé  pour  démontrer 
que ,  si  les  Allemands  avaient  pris  les  armes,  ils  avaient 
voulu  frapper,  en  mAme  temjps  que  Napoléon,  leurs 
propre»  gouverniemens*  ^ 

De  Ce  que  la  vraie  ^religiosité  se  trouve  éti*e  un  des 
traits'  fondamentaux  du  caractère  national ,  il  résulta 
naturellement  que  la  guerre  de  l'indépendance  en  ac- 
quit une  sorte  de  pieuse  consécration.  Plusieurs  hom- 
mes d'Etat  entreprirent  de  maintenir  l'esprit  public  dans 
cette  direction,  et  le  prince  Mettemich,  entre  autres, 
fit  des.effiortsen  ce  sens.:  Cependant,  quoique  la  ma- 
jorité éa  piéuple  allemand  parût  en  effet  pencher  pour 
ranpien  droit,  public,  basé  sur  des  principes  théologi- 
ques, une  forte  opposition  se  déclara  contre  cette  ma- 
nière de  voir  dans  ^plusieurs  universités.  Les  écrits 
en  quelque  sorte  prophétiques  du  conseiller  d'Etat 
Stourdza ,  et  du  professeur  >Fabricia8  (de  Heidelberg), 
peignirent ,  en  couleurs  qui  n'étaient  pas  trop  vives,  les 
dangers  du  mauvais  esprit  sous  l'influence  duquel  se 
trouvait  alors  la  jeunesse.  Puis,  la  fête  de  Wartbourg, 
les  manifestations  de  la  Burschenschaft,  l'assassinat 
du  conseiller  Kotzebuë ,  enfin  la  conspiration  dés  jeU'- 
nea  (que  la  commission  de  Koppenick  découvrit  sans 
pouvoir  la  sonder  entièrement,  puisqu'elle  ne.  pénétra 
point  jusqu'aux  hommesy  auxquels  les  jeunes  servaient 
de  masque) }  tous    ces  symptômes  successiCi  attestèrent 


700        Mémoire  cènfideni.  sur  i^élat  et 

mS  la|iutMso  des  provisions  Omises  par  Stourâza^et  d'sa* 
très  encore.  On  yit  en  même  temps  plusieurs  profeo-- 
saurs  s'âever  avec  force  contre  la  pensëe  de  faire  re» 
monter  le  droit  politique  à  une  source  religieuse.  Nous 
ne  citerons,  comme  exeiiiplesy  qu'Ofcen  dans^/aû.  Lu- 
den  dans  la  Néméêhf  Welcker  de  Bonn,  Goeires  de 
Coblentz  et  Rotteck  de  Freibourgi  sans  nommer  les 
innombrables  écrivains  d'un  moindre  mërite» 
''  On  ne  saurait  nier  que  plusieurs  >  gOUTememena  se 
montrèrent  trop  soucieux  de  ne  point  pwattre  arriOrâ 
k  V40ard  des  réformes  polîtiqties  de  louSee  aortes.  Ils 
ne  aoogèrent  pas  assez  à  segàiantir  le.rfspècl  en  mém# 
ten\ps  qûé  Pobëlssance  de  leurs  sujets.  Comme,  s^l  eût 
été  de  leur  devoir  d'oublier  le  prince  i  pour.  l'IiODimciy 
souvent  9  en  sacrifiant  les  ouvrages  extOcjeurs  qui  d^fen» 
daîent  le  pouvoir,  ils  perdirent  imprudemment  une.  par* 
lie  de  leur  force  intërteure.  Aussi ,  lorsque  parut  i'oo» 
vragei.de  Haller  Reétauration  des  Sciences  poUU* 
gués;  ce  livre,  loin  de  trouver  de  T^cho  en  Allemagne;, 
n'y  xencontira  que  la  plus  fozite  opposition. 

.  A  cette  époque  précisément  éclata  la  guerre  entre- 
prise par  la  Grèce  pour  conquérir  l'indépendance.  On 
.se  rappelle  encore  parfaitement  quelle  sympathie  elle 
excita  parmi  les  Allemands.  Jusque-là,  rédoits  au  si- 
lence, les  démagogues  purent  élever  leurs  voix  de  non* 
veau  en  parlant  au  nom  de  l'humanité,  de  la  civilisa*^ 
tlon  européenne ,  de  l'antiquité  «classique  et  de  la  reli» 
^ion  chi^cienne»  Les  gouvernemens  de  Prusse  et  àe 
Bavière  s'aperçurent  presque  trop  tard  que  oes  meneme^ 
en  faisant  l'éloge  d'une  insurrection  )uste  et  sainte,  ex» 
cusaient  d'avance  toute  autre  insurrection,  chez  Je  pe«t> 
pie  asses  couragenx  pour  la  tenter.  Ausm,  bien  que» 
durant  les  année»  suivantes,  les 'mesures  énergiques  de 
quelques  gouvernemens  isolés  eussent  réussi  à  reprimer 
en  grande  partie  l'influence*  de  ces  provocateurs  de  n^ 
volte ,  a-t-Û  suffi  que  la  révolution  de  juillet  vint  por- 
ter à  l'Allemagne  un  nouveau  coup  électrique  pour  que 
des  mouvemens  insurrectionnels  se  suivissent  rapide- 
ment à  Brunswick,  Leipzig,  Dresde,  Hambourg,  Ha- 
nau ,  Goettîngen ,  Cassel  et  Munich.  Partout  ces  trou- 
bles s'annoncèrent  ccMM^e  très  menaçans  et  comme  très 
*  dangereux.  La  révolmlon  belge,  il  est  vrai,  ne  trouva 
ensuite  que  peu  de  sympathie.  Mais,  par  contre,  on 
vit  les  Allemands,  oubliant  leiix  ancien  éloîgoement  pour 


Papenir  de  fjîllemagne.  701 

les  Polonab}   prendre  à  la  révolution  de  VarsoTie  un  18S8 
int^rél  aussi  vif  que  celui  qu'ils  aTaient  ressenti  -depuis 
1821  Jusqu'à  1826  pour  la  cause  de  la  Grèce. 

Seul ,  le  gouvernement  prussien  ^  après  Une  amère 
expérience  deux  fois  rëpétëe^  ne  se  fit  plus  illusion  sur 
la  tendance  de  l'esprit  public.  Il  reconnut  avec  beau- 
coup de  justesse  que  les  Allemands  aimaient  les  Polo- 
nais, moins  pour  eux-mêmes  que  pour  la  révolution. 
L'Allemagne  ne  dut  son  salut  ^  en  1832 ,  qu'au  système 
plein  de  sërieux  et  de  dignité  qui  dirigea  la  Prusse  dans 
sa  conduite  hostile  à  la  révolution  polonaise.  Suppo« 
sons  y  en  effets  qu'elle  eât  permis  a  Penth'ousiasme  de 
se  prononcer  alors  en  faveur  des  Polonais,  aussi  libre- 
metit  que  naguère  en  faveur  des  Grecs,  les  militaires 
de  celte  dernière  nation ,  qui  plus  tard  émîgrèrent,  au- 
raient pu  allumer  un  incendie  d'autant  plus  dangereux 
que  les  causes  en  seraient  restées  mieux  cachées.  Cer- 
tes, si  Ton  veilt  se  rappeler  les  témoignages  patens 
d'approbation  que  les  Chambres  de  Hesse-Cassel  et  de 
BMÛre  ont  donnés  à  la  cause  polonaise,  on  ne  nous 
a^Kra  pas  d'exagération.  11  ne  faut  pas  oublier  non 
plus  que  le  seul  passage  des  émigrés  polonais  excita 
dans  différentes  villes  des  attroupemens  séditieux. 

C'est  au  milieu  des  événemeus  dont  nous  venons 
de  .parler,  que  s'ouvrit  pour  l'Allemagne  l'année  1832. 
De  justes  inquiétudes  étaient  donc  amplement  justifiées. 
Une  crise  devait  paraître  prochaine  h,  tout  homme  ré- 
fléchi; mais  personne  n'en  pouvait  deviner  l'issue.  Il 
était  même  d'autant  plus  difficile  de  rien  présager  &  cet 
égard,  que  d'un  autre  odté  le  choléra  maintenait  les 
esprits  dans  une  sorte  d'excitation  et  d'effroi. 

Dès  1830,  commencèrent  les  pèlerinages  des  déma- 
gogues allemands  vers  Paris.  Même  il  s'y  forma  une 
espèce  de  comité  autour  de  La  Fayette,  dont  l'influence 
sur  l'Allemagne,  par  l'intermédiaire  de  Strasbourg,  se 
manifesta  visiblement  dans  le  cours  des  premiers  mois 
de  1832.  Strasbourg  devint  un  lien  d'asile  pour  ceux 
des  agitateurs  qui  ne  se  croyaient  plus  en  s&reté  de 
l'autre  calé  du  Rhin.  A  Deux-Ponts  et  dans  toute  la 
Bavière  rhénane,  jusques  à  Mayence,  à  Francfort,  Cas- 
sel,  Leipsick,  Nuremberg,  Munich,  Wurtzbourg,  Stult- 
gard,  Manheim  et  Freibourg,  on  forma  une  association 
sous  le  nom  de.Wnion  de  la  liberté  de  la  presse. 
Cette  association   trouva  de  nombreux  partisans  dans 


II 


702        Mémoire  confident  mr  Pétat  et 

183S  beaucoup  de  petites  Tilles.  Chaque  gouTernemenf  qui 
crut  devoir  s'opposer  à  ce  qu'on  appelait  la  liberté  de 
la  parole  y  c'est-à-dire  à  la  licence  effréoëe  des  opiaions^ 
fut  déjà  réputé  assez  généralement  pour  despotique. 
Or,  comme  il  était  notoire  que  le  cabinet  de  Berlin 
principalement  agissait  de  toutes  ses  forces  contre  les 
abus  immodérés  de  la  presse ,  parée  qu'ils  menaçaient 
d'anéantir  la.  véritable  instruction  et  la  civilisation  véri- 
table des  peuples  germaniques ,  ce  fut  contre  la  Prusse 
qu'on  s'attacha  surtout  à  diriger  la  haine  des  libéraux. 
Pour  alimenter  ce  Sentiment ,  on  représenta  deux  faits 
capitaux  sous  les  couleurs  les  plus  odieuses  et  les  plus 
hostiles.  De  ces  deux  faits ,  l'un  est  îa  conduite  de  la 
Prusse  pendant  et  après  la  révolution  de  Pologne;  l'au- 
tre, le  système  des  douanes  prussiennes  |  qui,  disait-on, 
devait  anéantir  toute  liberté  de  commerce  en  Allemagne, 
et  détruire  toute  industrie  dans  les  petits  Etats. 

Quoiqu'ils  regardassent  la  Prusse  comme  une  enne- 
mie redoutable  pour  l'Allemagne,  les  démagogues  poin- 
tant ne  se  rapprochèrent  nullement  de  Pautre  gî|^e 
puissance,  PAutriche.  La  politique  de  ce  pays  est^Kp 
bien  connue,  pour  qu'ils  aient  jamais  pu  s'attendre  à 
quelque  appui  de  sa  part,  alors  même  que  son  intérêt 
particulier  semblerait  l'engager  à  leur  accorder.  Quel- 
ques voix  isolées  se  déclarèrent  bien  pour  l'Autriche, 
mais  elles  se  perdirent  dans  le  tumulte  des  passions. 

A  ce  propos,  une  chose  mérite  d'être  remarquée. 
Au  moment  oii  la  Prusse  était  désignée  comme  une 
puissance  hostile,  où  PAutriche  était  représentée  comme 
un  empire  slave  ,  non  pas  germanique,  la  France  senle 
paraissait  devoir  être  invoquée.  Cependant  il  ne  se 
trouva,  même  dans  les  provinces  de  la  rive  gauche  du 
Rhin ,  qu'un  très  petit  nombre  de  voix  pour  réclamer 
ou  plutdt  pour  désirer  son  appui.  Il  est  évident  qu'on 
avait  pour  but  de  réunir  leè  petits  Etats  de  l'Allemagne 
et  de  les  lier  entre  eitx,  par  une  force  morale  et  par 
nne  parenté  commune  >  sous  l'influence  des  théories  de 
la  souveraineté  du  peuple.  Ensuite,  de  même  qu'on 
paraissait  assuré  de  l'acquiescement  universel  dans  les 
Etats  secondaires ,  on  comptait  aussi  trouver  Un  grand 
nombre  de  partisans  dans  les  parties  allemandes  de  la 
Prusse  et  de  l'Autriche.  On  avait,  de  plus,  l'espoir 
qu'en  France  le  parti  républicain  se  jralJieraît  à  cette 
nouvelle  fédération.    Quant  au  gouvernement  du  juste- 


Taçenir  de  lyîllemagne.  703 

miliou  »  on  croyait  qa^ane  unioD'  des  petits  Etats  de  188S 
rAUefflagne,  sous  la  protection  de  ses  forces  militafres» 
lui  serait  tellement  agréable  ;  que ,  daus  le  cas  où  cette 
espèce  de  .tutelle  lui  serait  offerte,  il  fermerait  même 
les  yeux  sur  une  alliance  de  libéraux  allemands  avec 
les  républicains  français.  C'est  dans  ce  sens  et  dans 
cet  espoir  qu^on  travailla  avec  une  rare  témérité. 

ï^es  écrits  les  plus  virulens  furent  répandus  dans 
les  villes  manufacturières;  on  convoqua  des  assemblées 
où  les  discours  les  plus  effrénés  étaient  seuls  applaudis, 
et  les  correspondances  des  chefs  du  parti  commencèrent 
2k  enlacer  l'Allemagne  comme  dans  un  vaste  réseau» 
Les  fêtes  de  Hambach,  de  Weinheim,  de  Koenigstein, 
les  fêtes  données  à  Stuttgart  et  à  Freibourg ,  aussi  bien 
que  dans  le  pays  de  Nassau,  démontrèrent  suffisamment 
dans  quelle  direction  on  cherchait  à  pousser  l'Allemagne, 
Si  les  meneurs  avaient  su  conserver  plus  de  modéra- 
tion, les  conséquences  de  leurs  intrigues  auraient  pu 
devenir  incalculables*  L'exaltation  qui  signala,  entre 
autres,  la  fête  de  Hambach  effrajra  les  libéraux  les 
plus  honnêtes  et  les  plus  riches. 

n  était  urgent  que  la  Diète  germanique  intervint 
avec  vigueur,  sans  laisser  aux  agitateurs  le  temps  de 
réparer  leurs  fautes  et  de  couvrir  leurs  faiblesses. 
Elle  saisit  le  moment  opportun.  Par  sa  décision  tou- 
chant les  universités  d'Allemagne,  la  Diète  était  entrée, 
dès  1819,  dans  un  système  efficace  d'intervention,  mais 
cette  décision ,  résultat  des  conférences  de  Carlsbad, 
n'avait  point  encore  donné  à  l'Allemagne  féàératrve 
cette  considération  à  l'intérieur  et  à  l'extérieur,  indis- 
pensable Il  qui  veut  prendre  rang  parmi  les  puissances 
politiques.  De  nouveaux  dangers  vinrent  enfin  la  dé* 
terminer,  en  1832,  à  s'engager  dans  une  direction  éner- 
gique, conséquente  et  décisive.  Des  ordonnances  sur 
la  liberté  de  la  presse,  sur  les  associations  illégales,  sur* 
les  fêtes  et  les  réunions  publiques ,  sur  la  proscription 
de  différens  livres,  et  l'abolition  de  plusieurs  écrits  pé- 
rjodiques  révolutionnaires ,  sur'  le  pouvoir,  enfin,  donné 
à  chaque  Souverain  d'occuper  militairement  le  ptiys 
d'un  autre  membre  de  la  confédération  sur  la  réquisi- 
tion de  celui-ci,  et  d'y  rester  tant  que  le  calme  ne  se- 
rait point  rétabli,  tous  ces  actes  prouvèrent  à  chacun 
que  la  volonté  unanime  de  tous  les  gouvernemens  d# 
l'Allemagne  était  .  d'y   maintenir  par  tous  les  moyens, 


704        Mémoire  confident  sur  titài  et 

ISKety  en  «as  de  besoin ,   par  la  force  des  armes*  Tordre 
et  la  tranquillité.     On  put  aussi  s'apercevoir,   à  la  lec- 
ture de  ces  documens,   que  la  Diète   ne   comptait   pas 
se  borner   à  maintenir  de  la  sorte   la  paix   intérieure, 
mais  qu'elle  chercherait  par   des  moyens  également  vi- 
goureux à  obtenir   des  garanties  pareilles  à  l'extérieur. 
Par  ses  rapports  avec  le  grand  -  duché  de  Luxem- 
bourg  y   elle  se  trouva  partie  intéressée  aux  débats  sor^- 
venus  entre  la  Hollande   et  la  Belgique.       Les  égards 
auxquels  Léopold  resta  fidèle  dans  cette  affaire  obligè- 
rent aussi  la  Diète  \  user  de  quelques' ménagemens  en- 
vers le  )eune  Etat  révolutionnaire.     Tant  que  durèrent 
les  conférences  de  Londres  y   la  confédéiiation  germani- 
que y  fut  représentée    par  les  ambassadeurs  d'Autriche 
et  de  Prusse.      Elle  ne  reconnut  point  Léopold  comme 
roi  des  Belges.     Cependant  i   l'affaire    de  M.  Pescatore, 
bien  que  le  commandant   de   la  forteresse  fédérale,  du 
Luxembourg  ne  s^en  fut  mêlé  qu'indirectement ,  prouya 
que  la  Diète  germanique  ne  regardait  pas  tous  ^^b  rap- 
ports avec  la  Belgique  comme  rompus.    Toutefois,  api4s 
la    rupture   des  conférences   de  Londres ,   et   alors   de 
l'entrée  des  Français  en  Belgique,  son  attitude  patiente 
'vis-ii-vis  de  l'Etat  en  question  dut  changer    et  devenir 
plus  sérieuse,     La  Diète,    il  est  vrai,    garda  encore  le 
silence,   même  lorsque  le  corps  d'observation  iprussien 
se  rassembla  sur  la  Moselle.      Mais ,    à   cette   époque, 
elle  poursuivait  la  nouvelle  organisation  de  Tarmée  fé- 
dérale;   elle  veillait  sévèrement  à  la    sûreté  intérieure 
de  l' Allemagne  et  à:  l'exécution,  sur  tous  ses  points»  des 
décisions  qu'elle  avait  prises  au  mois  de  juin  précédent; 
on  peut  ensuite   se  convaincre   facilement,  par  les  re* 
merctmens  qu'elle  fit  è  la  Prusse   pour  avoir  réuni  des 
troupes,  que  cette  mesure  n'avait  pas  eu  lieu  sans  son 
approbation  préalable.    Lorsque  nous  voyons  enfin  cette 
*méme  Diète  inviter  le  cabinet  de  Berlin  è  continuer  de 
pourvoir  à  la  sécurité  et  la  dignité  de  l'Allemagne  par 
une  démonstration  militaire  du  cAté  de  l'occident ,  lors- 
que  nous   la  voyons   déclarer  qu'il  serait   en  cela  ap* 
puyé  de  toutes  les  manières  par  la   confédération  ger- 
manique,   il   faut   bien   reconnaître  qu'elle  a  pris  dès 
lors  une  attitude  supérieure  à   son   attitude  d'autrefois. 
Ce  n'est  plus    en    effet  une  simple    autorité   judiciaire, 
appelée ,    comme .  jadis    la   cour  impériale  de  Wetalar, 
à  juger  les   dissentions  intestines  qui   peuvent  a'élever 


façenir  de  PjiUemagne.  705 

entre  les  difiMrens  Etals,  c*0«t  désoroiais  ano  puiésaDce 
politique  el  iodëpendante  créée  par  les  nëcesaità  de 
l'époque  actuelle'\ 

Aussi  9  tandis  qu'en  Belgique  une  nouTelle  royauté 
s'efforce  avec  peine  y  et  à  l'aide  de  la  France ,  de  se 
ménager  une  place  dans  le  système  européen,  la  Diète 
et  la  constitution  fédérales  déploient  leur  influence 
d'une  manière  calme  et  organique.  Le  nouveau  mo* 
narque  Belge  ne  sera  jamais  qu'un  vassal  de  la  France^ 
plus  ou  moins,  La  Confédération  germanique ,  au 
contraire  y  S'émancipera  par  la  suite  de  la  suprématie 
autrichienne  ou  prussienne  i  et  constituera  dans  l'Eu- 
rope une  puissance  d'autant  plus  réelle,  qu'elle  repré- 
sentera plus  fidèlement  les  véritables  intérêts  communs 
à  rAlIemagW 

Tel  est  a  peu  près  le  plus  important  résultat  de 
l'année  1832. 

Maintenant,  si  nous  posons  en  question  comment 
ces  résultats  de  l'année  lj832  vont  se  développer  dans 
l'avenir  prochain  de  TAllemagoe,  si  nous  cherchons, 
quelles  déductions  on  peut-  tirer  de  l'état  actuel  des 
choses  pour  calculer  les  probabilités  futures,  nous  de- 
vrons, avant  tout,  distinguer  ce  qui  adviendrait  en 
temps  de  paix  de  ce  qui  adviendrait  en  temps  de 
guerre,  nous  devrons  aussi  accorder  quelque  attention 
à  deux  suppositions  distinctes,  ik  savoir  d'abord  le  cas 
où  la  Confédération  germanique  subirait  une  influence 
égalé  et  uniforme  de  la  part  de  l'Autriche  et  de  la 
Prusse  ;  puis ,  le  cas  oil  l'une  ou  l'autre  de  ces  puis- 
sances acquerrait  sur  elle  une  influence  prépondérante. 

Si  la  paix  générale  de  l'Europe  est  maintenue,  si  la 
question  hoUando-belge  se  termine  sans  que  le  repos  de 
la  «Confédération  germanique  soit  trouble  à  l'extérieur, 
les  développemens  de  l'avenir  ne  s'opéreront  pour  cette 
dernière  qu'en  raison  de  ses  rapports  intérieurs.  Ces 
rapports  se  réduisent,  quant  aux  intérêts  généraux  de 
l'Allemagne,  aux  deux  points  suivans: 

1^.  La  question  de  la  liberté  en  matières  d'opinion 
et  de  presse. 

2^.  La  question  de  la  liberté  ou  des  restrictions 
pour  le  commerce  intérieur. 

Quant  à  la  première  de  ces  questions,  il  faut  com- 
mencer par  faire  observer  que  tous  les  Etats  de  la  Con- 

Nouu,  Supplém,  Tom^III,  Yy 


706       Mémoire  confident,  êur  Fêtai  et 

mS  fédération ,  PAutriche  el  la  Pruaae  exceptées,  aont  des 
Etats  constitutionnels  9  et  que  le  libre  échange  des  idées 
par  la  voie  de  la  presse  j  a  particulièrement  exercé 
son  influence  sur  les  assemblées  législatives.  De  méoie 
que 9  n'aguère  en  France,  ce  fut  de  1789  à  1792  la 
discussion  des  principes  généraux  qui,  détournant  les 
esprits  de  Pexamen  des  intérêts  locaux  ou  particuliers, 
jeta  partout  les  germes  de  Fanarchie  de  1793,  de  mèiBe^ 
on  peut,  dans  les  dernières  sessions  des  Chambres  alle- 
mandes, reconnaître  une  tendance  analogUe,  surtout 
au  sein  des  petits  Etats. 

Même  si  la  Diète   fédérale    n avait   point,    par    ses 
,    ordonnances  de  juin ,  mis  des   bornes  à  la  liberté  des 
discussions,   le   mal,    émané  d^une  telle  source,   aurait 
bientôt,    dans  certaines    parties  de  TÂUemagne,    atteint 
et  détruit  tous  les  élémens  organiques  de  leur  existence. 
Déj^,  en  effet,  on  y  prenait  à  tâche  d'enchérir  sur  cha- 
que proposition  libérale  par  une  autre  plus  libérale  en- 
core; on  y  poursuivait  avec  une  niaise  ardeur  de  vains 
faotdmes,  et  l'on   s'y  plaisait  à  faire  contre  le  gouver- 
nement Topposition  la  plus  sotte ,  de  manière  encore  \ 
surpasser  en  tout  cela  les  Français  eux  -  mêmes.    Il  en 
résulte  que  c'est  à  la  presse  allemande,   à  laquelle  on 
doit  pourtant  les  ouvrages  philosophiques  les  plus  pro- 
fonds et  les  plus  distingués  des   temps  modernes,    que 
l'on  a  dii  aussi  dernièrement    les  productions  les  plus 
étranges  et  les   plus  déraisonnables   qui  aient  pu  sortir 
'    de   cerveaux    atteints    de   folie.    Il    faut    espérer   qu'à 
l'avenir  il  sera  mis  fin  à  ces  monstruosités  ;  il  faut  espé- 
rer que  dorénavant  on  veillera  en  Allemagne  à  ce  que 
noi|  seulement  le  vrai  savant  et  le  penseur  solide  puis- 
sent seuls    prendre  la  parole,    mais   encore  à  ce  qu'ils 
parviennent   a  se  faire  écouter.    Cependant,   comme  le 
cabinet  autrichien  a  sous  ee  rapport  adopté  des  princi- 
pes beaucoup  plus  sévères  que  celui  de  Berlin,  comme 
aussi  les    autres  gouvernemens    allemands    cherchent  à 
maintenir   un   système  plus  libéral  encore  que   le   sy» 
stème  prussien,  il  s*agit  de  savoir  si  ce  seront  les  prin- 
cipes de  l'Autriche,   ceux  de  la   Pj:usse,,    ou  ceux  des 
petits  Etats,  .qui  prévaudront  définitivement   dans  cette 
matière.  . 

Si  le  cabinet.de  Vienne  parvient  à  faire  triompher 
ses  vues  à  lui ,  et  cela  par  l'intermédiaire  de  la  Diète 
de  Francfort,   alors  l'Allemagne  entière,   sous  le  rap> 


Paçenir  de  tAUernagne.  707 

port  de  IMchaDge  des  id^es  9  se  trouvera  dans  les  fers  1833 
de  PAutriche.  Dëjà,  en  1819,  cette  puissance  avait 
eu  le  projet  de  cr^er,  sous  son  protectorat,  une  cen- 
sure fi^dërale  pour  tous  les  ouvrages/  revues  ou  jour- 
naux politiques  qui  paraîtraient  dans  toute  retendue 
du  territoire  allemand.  Cette  tentative  avorta  par  suite 
de  l'opposition  des  gouvernemens  de  Bavière  et  de 
Saxe.  Plus  tard,  l'Autriche  fit  paraître,  \  Leipzig  et  à 
Francfort,  des  recueils  '  périodiques ,  écrits  dans  le  sens 
des  doctrines  qu'elle  voulait  faire  prévaloir;  mais  ils 
n'obtinrent  point  de  grands  succès  »  quoiqu'ils  fussent 
rédiges  par  des  gens  d*esprit,  et  qu'ils  occasionnassent 
des  frais  considérables.  Toujours  la  Prusse  trouva 
moyen,  par  un  système  plus  éclairé,  de  paralyser  l'in- 
fluence autrichienne  dans  le  nord  de  l'Allemagne.  Pour- 
tant les  ordonnances  de  juin  rendues  par  la  Diète  pa- 
raissaient de  nature  à  la  fortifier  de  nouveau,  en  la 
considérant  comme  justifiée  par  les  nécessités  de  l'épo- 
que et  par  la  démence  des  perturbateurs  ;  mais  on  peut 
supposer  que  la  Prusse  ne  lui  permettra  guère  d'enva- 
hir une  sphère  d'action  plus. large  que  celle  dont  les 
circonstances  du  moment  lui  tracent  les  bornes.  L^in- 
fluence  prussienne  sur  le  nord  de  la  Confédération  res- 
tera toujours  très  considérable.  Elle  représente  le 
protestantisme ,  par  conséquent  aussi  les  lumières  de 
l'Allemagne.  En  cette  qualité  elle  sera  toujours  aux 
yeux  de  la  majorité  de  la  nation  beaucoup  plus  re- 
spectable que  le  système  autrichien,  lequel  prétend  for- 
cer  la  pensée  humaine  à  se  mouvoir  uniquement  au 
grè  de  certaines  formules  mathématiques.  Il  est  donc 
impossible  de  supposer  que  les  principes  de  l'Autriche, 
par  rapport  à  l'échange  des  idées,  puissent  jamais  de- 
venir ceux  de  la  Confédération  tout  entière.  Dans  des 
cas  urgens,  comme  en  juin  1832,  on  recourra  bien  en- 
core au  système  autrichien ,  mais  2^  la  longue  les  prin- 
cipes plus  modérés  de  la  Prusse  assureront  toujours 
à  celle-ci  la  prépondérance,  \  moins  toutefois  que  les 
vues  plus  libérales  encore  des  petits  Etats  ne  rempor- 
tent par  le  poids  de  Popinion  publique^  et  n'obligent 
la  Prusse  elle-même  à  leur  céder  en  grande  partie  afin 
de  conserver  sa  popularît^.  Car,  si  Adam  Smith,  dans 
son  ouvrage  sur  la  Richesse  des  Nations  a  pu  sou- 
tenir que  l'argent  c'est  le  pouvoir  {money  is  power\ 
la  chose  peut,  de  notre  temps,   se  dire   avec  plus  Je 

Yy2 


708      Mémoire  confident   sur  Pétai  et 

1883  justesse  encore  cl«  ropioion  publique.  Ce  nVsl  pas 
qu'on  manque  pour  la  modifier  et  la  diriger  de  moyens 
efficaces,  tels  surtout  que  Tëducation  de  la  jeunesse  et 
l'action  de  la  presse.  Aussi  un  gouyernement  TÎgilant 
ne.  la  laissera*t-il  facilement  tLx  s'ëgarer  ni  lui  deY€nir 
hostile  dans  ses  propres  domaines. 

'  C'est  ce  que  la  Prusse  elle-même  a  prouve  d'une 
manière  yictorieuse.  Comme  cet  Etat  possède  le  terri- 
toire le  plus  vaste  du  nord  de  l'Allemagne,  comme  il 
exerce,  en  sa  qualité  de  repr^ntant  du  protestantis- 
me, une  espèce  de  tutelle  intellectuelle  sur  son  entou- 
rage, il  est  ^  supposer  que  Popinion  publique  ne  lui 
deviendra  pas  contraire  même  dans  le  reste  de  la  Con- 
fëdëration,  si  seulement  il  réussit  à  y  affaiblir  l'in- 
fluence des  assemblées  législatives. 

Les  souverains  des  petits  Etats  consHtutionels,  pous- 
sés à  bout  par  l'esprit  avide  de  domination  de  leurs 
Chambres,  ainsi  que  Louis  XVI  l'a  été  naguère  par 
la  Convention  nationale,  se  rappellent  ce  grand  et  mé- 
morable exemple;  ils  reconnaissent,  eux -mêmes  qu'en 
souffrant  plus  longtemps  Ui  licence  de  ceS  législatures 
usurpatrices  I  ils  se  trouveront  menacés  dans  leur  pro- 
pre existence.  Ou  les  voit  donc  appuyer  aujourd'hui 
la  Prusse  dans  toutes  les, démarches  qui  tendent  à  ré- 
duire les  privilèges  des  assemblées  législatives;  on  les 
voit  se  soumettre  volontairement  aux  décisions  généra- 
les de  la  Diète  de  Francfort;  on  les  voit,  agissant  de 
concert  avec  la  Diète  et  dans  le  même  esprit,  ne  cé- 
der qu'aux  justes  exigences  du  temps.  Aussi  doit -on 
présumer  qu'à  l'avenir,  si  la  paix  a  quelque  durée^  les 
.  principes  de  la  Prusse ,  surtout  quant  k  l'échange  des 
idées  politiques ,  'seront  adoptés  dans"  toute  l'étendue 
du  territoire  fédéral,  rAutriche  exceptée,  ce  qui  mab- 
tiendra  les  progrès  de  l'esprit  humain  et  de  la  civilisa- 
tion sociale,  dans  des  bornes  paisibles  et  fixes.  En  ad- 
mettant cette  supposition ,  la  Diète  en  viendra  de  la 
sorte  ^  s'asseoir  pour  ainsi  dire  sur  une  large  base  in- 
tellectuelle qui  i'élèvera  de  beaucoup  au-dessus  de  cha- 
que  Etat  pris  séparément»  car  toute  la^force  de  la  Con- 
fédération sera  concentrée  à  son  foyer  central.  La 
considération  dont  jouit  la  Prusse  en  particulier  pas- 
sera en  grande  partie  à  la  Diète,  avec  cet  avantage 
remarquable  pour  chacun  des  Etats  fédérés,  qu'ils  sau- 
veront par  là  leur  indépendance  morale,   et  qu'ils  ap- 


Pauenir  de  PjiSlemagne,  709 

parattroBi  conin»  autant  de  membres  d*un  mtfme  tout^  188S 
et  non  plus  comme  des  mineurs  places  sous  la  tutelle 
d'un  seul  Etat  plus  puissant.  Une  fois  l'existence  in-' 
telleetueUe  de  rAllemagne  politique  ainsi  personnifiée 
dans  la  Diète  »  une  foie  la  constitution  fë^dérale  ainsi 
développée,  non  seulement  l'Aulriche  elle-même  ne 
pourra  plus  se  refuser»  si  elle  yeut  conserver  la  moin- 
dre influence  comme  puissance  allemande,  Si  adopter 
les  principes  généraiemenl'  acceptés ,  maie  encore  elle 
se  verra  forcée  de  les  introduire  dans  ses  propres  pos- 
sessions. £Ue  peut  dane  s'attendre  de  ce  câté  à  un 
grand  changement  de  situation,  qui  cependant,  s'il  vient 
d'en  haut  et  s'il  est  ménagé  avec  la  prudence  et  l'ha- 
bileté convenables,  produira  certainement  les  résultats 
le»  plus  heureux.  Qu'il  arrive  au  contraire,  sans  être 
préparé  par  le  gouvernement,  mais  simplement  amené 
par  la  force  de  Fopinion  publique,  il  pourrait  alors 
donner  occasion  à  des  troubles  intérieurs.  En  effet  lea 
véritables  principes  allemands,  quant  à  l'échange  des 
idées ,  doivent  toujours  tendre  h.  préserver  et  ft  soute- 
nir avant  tout  les  intérêts  locaux,  puis  les  intérêts  pro- 
vinciaux, et  en  dernier  lieu  les  intérêts  nationaux  pro- 
prement dits.  Four  que  cela  ait  lieu  dans  un  ordre 
pareil,  il  faut'oue  les  gouvememens  veillent  avec  la 
plus  grande  sévérité  à  ce  qu'on  ne  traite  présentement 
en  public  que  lesjntérêts  locaux  et  provinciaux.  Il 
importe  d'abord  d'assurer  à  chaque  famille,  à  chaque 
commune,  à  chaqite  province,  .ses  libertés  et  ses  droits. 
De  là  suit  qu'il  ne  doit  pas  être  permis  à  tout  pro- 
fesseur de  droit  public,  à  tout  publiciste,  de  les  sacri- 
fier et  de  les  annuler  devant  de  cliimériques  idées  de 
liberté  universelle ,  devant  le  rêve  de  la  soi-disant  sou- 
veraineté du  peuple. 

La  Prusse,  pour  sa  part,  a  très  bien  saisi  l'esprit 
des  anciennes  lois  allemandes,  en  ordonnant  la  révision 
des  reglemens  qui  concernent  les  villages  et  les  villes, 
et  en  instituant  et  convoquant  des  assemblées  d'arron- 
dissemens  et  de  |>rovinces;  aussi  cette  semence  a  porté 
de  bons  fruits.  Tandis  qu'en  Bavière ,  dans  le  Wur- 
temberg, 'ht  Nassau,  Bade  et  Weimar,  les  constitutions 
ne  furent  simplement,  et  presque  mot  \  mot,  qu'une 
copie  des  constitutions  française  et  anglabe  (et  cela 
sans  aucun  égard  pour  les  vieilles  institutions  nationa- 
les,  pour  le  caractère  particulier  des  peuples  et  pour 


710       Mémoire  confident,  sur  Pétat  et 

188810  degrë  d'instraction  mû  leur  est  propre),  on  com- 
mença, au  contraire,  dans  le  dachë  P'Oldenbourg,  ïir 
'  lectorat  de  Hesse-Cassel,  le  Mecklenbourg,  le  Hanoyre 
et  la. Saxe,  par  revoir  et  refondre  les  règlemena  sur 
les  communes;  on  %*f  occupa  ensuite  de  l'organisation 
municipale  des  villes  et  des  arrondissemens  ;  et  ce  n'est 
qu'apràs  ces 'préliminaires,  toujours  calcules  selon  les 
besoins  du  temps  et  les  intérêts  locaux,  qu'on  songes, 
en  dernier  lieu,  à  une  constitution  gënërale  pour  FEtst^ 

Cependant,  on  ne  /saurait  disconvenir  que  cette  ma* 
nière  de  procéder ,  par  laquelle  l'esprit  de  famille  sert 
à  former  peu  k  peu  Pesprit  national  f  ne  peut  étrt 
appliquée  sans  danger  que  lorsque  l'esprit,  Famour  du 
foyer,  dont  il  est  question  a  jeté  de  profondes  racines 
dans  le  coeur  des  citoyens.  Or,  cette  vertu  est  telle* 
ment  inhérente  aux  habitudes  et  au  caractère  des  Al- 
lemands  qu'il  a  fallu  une  suite  non  interrompue  de 
malheurs  et  de  calamités  pour  en  ébranler  les  racioei 
parmi  eux.  U  en  est  autrement  chez  les  peuples  sis- 
ves;  ils  connaissent  beaucoup  moins  cette  intime  sym- 
pathie qui  lie  un  homme  au  sol  qui  l'a  vu  natlre,  su 
toit  qui  l'a  abrité,  aux  meubles  qui  l'ont  servi.  L'esprit 
national  du  Slave  se  règle  moins  sur  les  habitudes  du 
foyer  domestique  et  sur  l'opinion  de  ses  conciloyens 
les  plus  proches,  que  d'après  l'influence  des  masses  po- 
pulaires vivantes  et  mobOes  avec  lesquelles  il  vit  pré- 
sentement, masses  qui  parlent  sa  langue  et  partagent 
ses  passions.  Voilà  ce  qui  explique  comment  le  senti- 
ment de  la  nationalité,  tel  que  nous  le  voyons  se  ré- 
veiller en  Allemagne,  pourrait  devenir  dangereux  pour 
l'Autriche,  dans  le  cas  où  elle  se  verrait  forcée  d'eo 
subir  la  contagion  avant  d'y  avoir  sufiisamment  pré- 
paré ses  populations  composées  de  tant  d'élémeos  bé- 
térogènes. 

D'un  autre  cAté,  l'Autriche  est  obligée  d'accorder 
une  sérieuse  attention  aux  progrès  du  libéralisme  en 
matière  religieuse,  progrès  bien  visibles  en  Allemagne 
malgré  la  puissante  opposition  que  leur  suscite  le  clergé 
catholique. 

En  général,  la  considération  de  l'Autriche,  au  lieu 
de  s'accrotire,  décline  bien  plutât,  soit  dans  ses  rela* 
tions  comme  grande  puissance  européenne,  soit  dans 
ses  rapports  particuliers  avec  la  Confédération  germa- 
nique ;  son  attitude  toute  passive    en  présence  des  éve- 


f avenir  de  t Allemagne.  711 

nemens  qui  ont  aghë  TEurope  durant  les  dix  dernières  lgg3 
années  y  sa  politique  négative)  la  pénurie  continuelle  de 
ses  finances,  sont  autant  de  causes  qui  ont  contribué  à 
la  faire  décheoir,  à  lui  enlever  cette  prépondérance 
que  devraient  Ini  assurer  retendue  de  ses  possessions» 
les  avantages  de  sa  position  géographique,  le  chiffre 
élevé  de  Bts  populations,  et  le  bien-être  intérieur  dont 
)Outt  \^  pays.  Le  système  sur  lequel  se  base,  la  stabi- 
lité autrichienne  est  fort  ancien;  mais  il  est  peu  noble 
et  peu  approprié  aux  temps  modernes.  On  n'a  pas 
oublié  non  plus  que,  jadis,  les  Ferdinands  cherchaient, 
par  suite  du  même  système,  à  subjuguer  TAIlemagne. 
Les  belles  maximes  n^ont  jamais  manqué  è  la  maison 
de  Habsbourg;  mais  si  son  activité  a  toujours  été 
grande,   en  revanche  ses  grandes  actions  ont  été  raresl 

Quant  à  la  seconde  question ,  à  savoir  quelles  se- 
ront  les  libertés  ou  les  entraves  qui  présideront  à  la 
gestion  des  intérêts  matériels  dans  les  Etats  compo- 
sant la  Confédération  germanique,  on  ne  peut,  cer- 
tes ,  la  trouver  moins  grave  ni  moins  importante  que 
la  première.  Durant  les  dernières  années  de  paix,  les 
embarras  financiers,  au  lieu  de  diminuer»  s'augmentè- 
rent. Cette  période  vit  la  dette  publique  croître  dans 
presque  toutes  les  parties  de  TAllemagne  ;  ce  qui  a 
pour  beaucoup  contribué  à  nourrir  le  mécontentement 
général  si  visible  de  1830  \  1832  :  il  semblait  inexpli- 
cable qu'en  temps  de  paix  les  dettes  eussent  pu  pren- 
dre de  pareils  développemens.  La  plupart  des  gouver- 
nemens  en  furent  vivement  alarihés:  on  fit  des  projets, 
on  proposa  des  réformes,  on  changea  ce  qui  existait,  et 
Ton  établit  du  nouveau  sans  parvenir  à  faire  face  aux 
dépenses  avec  les  économies.  Ce  n'étaient  pourtant  ni 
les  départemens  de  la  justice,  de  l'éducation  publique 
et  de  la  police,  ni  même  celui  de  la  guerre,  qui  ab- 
sorbaient le  plus  d'argent  dans  un  grand  nombre  de 
petits  Etats,  mais  bien  l'administration  des  finances, 
avec  ses  fonctionnaires  subalternes  et  sa  coûteuse  orga- 
nisation des  douanes.  Une  circonstance  rendait  encore 
ces  dépenses  plus  odieuses»  et  pouvait  mieux  que  toute 
autre  justifier  les  plaintes  des  sujets;  il  était  certain 
que  ces  énormes  frais  financiers ,  bien  loin  de  servir  a 
vivifier  le  commerce,  contribuaient  plutôt  è  le  gêner. 

Tout  le  secret  d'un  état  de  choses  aussi  malheureux 
consiste  en  ce  fait-ci:  que,  durant  les  derniers  temps, 


713       Mémoipe  confident  mr  Ntat  et 

1833  la  juste  proportion  se  rompît  entre  le  nombre  (les  pro» 
dacteurs  et  celai  des  consommateurs.  Des  milliers  ds 
bras  avaient  quitte  l'agriculture,  renonçant  à  son  re- 
venu assnr^  quoique  momentanément  modique ,  poor 
se  consacrer  à  des  travaux  manufacturiers  qui  promets 
talent  un  gain  plus  considérable,  mais  aussi  plus  cban* 
ceux.  Voilà  pourauoi,  sur  tant  de  points  »  Pagricui- 
tnre  se  trouva  négligée.  Ceux-là  même  que  la  pro- 
ffiiii  tenait  attachés  au  sol  commencèrent  à  mettre, 
du  moins,  sa  valeur  en  spéculation.  Quel  en  fut  le 
résultat?  La  petite  noblesse  de  toutes  les  parties  de 
FÂllemagne ,  si  Ton  en  excepte  le  Hanovre  et  la  Weet* 
phalie  seulement,  se  trouva  bientôt' en  état  de  banque* 
route,  ou  peu  s'en  fallut.  La  rente  foncière  ayant 
baissé  excessivement,  la  plupart  des  pays  perdirent  la 
première  et  la  plus  naturelle  garantie  de  leur  avoir; 
car,  lors  même  que  le  sol,  mobilisé  par  de  continuel* 
les  exnropriations,  fut  poussé  par  les  nouveaux  acqué» 
reurs  à  dooner  momentanément  des  produits  plus  con- 
sidérables, l'Etat  ne  se  vit  pas  moins  privé  de  teB  der* 
nières  épargnes,  de  son  plus  soUde  capital,  ne  conser^ 
vant  pour  principale  ressource  que  des  revenus  incer* 
tains  et  accidentels. 

Cette  situation  des  choses  porta  tout  naturellement 
chaque  gouvernement  isolé  à  tourner  zeB  vues  et  ses 
efForts  sur  les  manufactures  du  pays.  Pour  les  en« 
courager,  on  fermages  frontières  à  l'importation  étran- 
gère. Les  grands  Etats,  comme  l'Autriche  et  la  Prusse, 
purent,  à  la  vérité,  subsister  avec  ce  système  prohibi- 
tif, quoique,  même  chez  eux,  l'augmentation  des  re- 
venues assis  sur  la  fabrication  indigène  se  trouvât  pres- 
que eutièrement  absorbée  par  les  frais  que  nécessitait 
le  redoublement  de  surveillance  aux  frontières;  mais 
les  petits  Etats ,  bien  loin  d'être  à  même  de  persévérer 
dans  cette  marche,  virent  leurs  finances  fortement 
ébranlées  par  la  tentative,  seule  d'imiter^  à  cet  ^ard, 
les  grandes  puissances. 

Voilà  donc  la  raison'  qui  explique  pourquoi  le  sy- 
stème des  douanes,  dans  lequel  la  Prusse  offrit  de  ral- 
^  lier  toutes  les  parties  de  l'Allemagne  centrale ,  dut  né- 
cessairement être  si  bien  reçu  par  les  gouvernemebs 
des  petits  pays;  mais  le  même  projet  n'obtint  pas  un 
accueil  semblable  chez  les  populations,  qui  craignirent 
d'être  écrasées  par  la  concurrence  manufacturière  de  la 


Fapenir  de  tjillemagne.  713 

Frawe#  On  demanda  la  liberlë  illimitée  de  circulation  I8SS 
commerciale  dans  toute  Ntendue  du  territoire  de  la 
Confédération;  dès  lors,  les  gouveroemens  constitution 
nels  qui  avaient  accëdë  au  nouveau  système  des  doua* 
nés  )  se  trouvèrent  dans  le  plus  grand  embarras  vis-li« 
vis  de  leurs  Chambres  respectives.  Mais  la  puissance 
prussienne  prévalut  encore  en  cette  circonstance,  et 
parvint  \  rattacher  à  son  plan  la  plus  grande  partie 
des  petits  Etats, 

Quoique  au  premier  abord  cette  question  paraisse 
purement  mercantile,  elle  cache  des  conséquences  d'un 
autre  ordre  fort  importantes  pour  Tavenir,  particularité 
que  plusieurs  journaux  français  avaient  très  bien  en- 
trevue déjiL  La  situation  embarassée  dans  laquelle  se 
trouvent  la  j^upart  des  Etats  allemands  place  toujours 
leurs  gouvernemens  dans  la  dépendance  de  ceux  qui 
peuvent  exercer  une  action  favorable  sur  leurs  finances. 
Or,  la  douane  étant,  sous  le  rapport  de  Tindustrie  in« 
térieure  comme  sous  le  rapport  des  recettes  provenant 
du  transit,  une  des  branches  principales  de  fadministra- 
tion  publique,  il  en  résulte  que  la  Prusse  acquiert,  par 
la  réalisation  de  son  système,  une  grande  influence  sur 
les  intérêts  économiques  de  tous  les  pays  qu'elle  réussit 
à  y  incorporer.  Si  l'on  considère  ensuite  les  relations 
nécessaires  qui  existent  entre  les  intérêts  de  ce  genre 
et  les  autres  intérêts  de  chaque  Etat,  on  ne  pourra 
nier  que  les  pays  dont  la  situation  financière  dépendra 
en  partie  de  la  Prusse  n'en  doivent  aussi  dépendre  avec 
le  temps,  quant  !k  la  politique.  Certes,  la  dépendance 
dont  nous  parlons  sera  peu  évidente  en  temps  de  paix; 
mais,  en  cas  de  guerre,  elle  peut  devenir  très  grave. 

La  politique  passive  de  l'Autriche,  et  sa  crainte 
d^nne  scission  avec  la  Prusse,  sont  les  seules  causes 
qui  puissent  expliquer  l'indifférence  de  la  première  de 
ces  puissances  en  face  des  efforts  que  l'autre  fait  pour 
rallier  à  Tunion  formée  sous  sa  suprématie  toutes  les 
petites  principautés  de  TAllemagne.  De  ce  câté  donc, 
il  n'y  a  rien  à  espérer  pour  le  maintien  de  leur  indé* 
pendance.  Toatefois,  on  peut  s'attendre  qu'un  jour  le 
malaise  prodilit  par  l'oppression  industrielle  de  la  Prusse 
amènera  les  autres  gouvernemens  è  réfléchir  sérieuse- 
ment sur  leur  situation  ;  qu'alors  le  système  aujourd'hui 
en  vigueur  sera  brisé,  et  qu'on  établira  en  sa  place 
une  nouvelle  organisation  générale  des  douanes,   mais, 


714       Jfîémoire  eanfident  sur  Pétai  0t 

cette  fois  9  60U6  Piaspection  de  la  Diète  Udërale.'  Lors 
ihéme  que  cette  future  substitution  devrait  être  encore 
favorable  à  la  Prusse  9  toujours  y  gagnerait-on  Pind^ 
pendance  des  petits  Etats  d'abord  y  puis  leur  ^niancipa«< 
tion  financière  de  la  tutelle  prussienne  ;  enfin,  une  aug- 
mentation de  puissance  politique  pour  la  Diète. 

Si  l'on  parvenait  y  en  outre,  à  introduire  en  Alle- 
magne une  autre  amélioration  indispensable,  c*est-^-dire 
un  code  commun  pour  toute  la  Confëdération,  on  pour- 
rait dès  lors  la  regarder  comme  ^'définitivement  organisée 
et  consolidée  à  l'intérieur.  Le  président  de  l'assemblée 
législative  de  Weimar,  le  Baron  de  Riedesel,  vient  de 
présenter  aux  Etats  de  son  pays  la  proposition  d*un 
code  commun  pour  l'Allemagne ,  besoin  qui,  d'ailleurs, 
s'était  déjà  fait  sentir  depuis  long-temps,  même  ir  en  a 
souvent  été  question  dans  des  écrits  publiés  depuis  1815. 
Toutefois,  c'est  surtout  durant  les  diverses  sessions  te- 
nues en  1832  qu'on  a  parlé  sur  ce  sujet. 

Les  suites  de  l'établissement  d'un  code  commun  pour 
l'Allemagne  entière  seraient  de  la  plus  haute  impor- 
tance. Par«  ce  moyen,  les  diiFérens  Etats  contracte- 
raient entre  eux  une  liaison  tellement  intime  qu'ils  se 
verraient  forcés  à  ne  plus  renier  »  mais  au  contraire  à 
protéger  tout  ce  qui  est  vraiment  allemand  chez  les 
uns  ou  chez  les  autres.  Un  patriotisme  plus  large,  plus 
national  se  développerait  également  et  se  maintiendrait 
parmi  tous  leurs  sujets  divers.  Ce  patriotisme  devien- 
drait même  lé  rempart  le  plus  efficace  et  le  plus  du- 
rable contre  les  mouvemens  dont  l'origine  .est  audelà 
du  Rhin.  La  partie  orientale  de  l'Europe  se  trouverait 
aussi  de  la  sorte  bien  mieux  garantie  de  l'influence 
qu'exerce  la  rage  du  libéralisme  français;  résultat  im- 
mense ,  principalement  par  rapport  à  la  Pologne  et  è 
la  Hongrie. 

Tels  sont  les  développemens  qui  nous  paraissent 
devoir  provenir,  en  temps  de  paix,  de  l'état  de  choses 
que  nous  a  présenté  l'Allemagne  dans  le  cours  de  l'an- 
née 1832.  Maintenant,  il  nous  reste  à 'examiner  quels 
changemens  pourrait  amener  une  guerre'générale.  Nous 
ne  supposons  qu'un  cas  unique ,  celui  ou  l'Allemagne 
se  trouverait  en  guerre  avec  la  France  et  l'Angleterre. 
En  effet,  comme  les  deux  puissances  allemandes  du 
premier  ordre  sont  liées  poiur  long-temps   h,  la  Russie 


Pa»enir  de  P  Allemagne.  715 

par  auite  de  leur  commoDe  opposition  contre  la  France  188S 
et  PAngleterre^  qui  reprësenteot  la-système  constituiion- 
neli  il  n'est  guère  possible  d'admettre  la  probabilitë  de 
circonstances  extraordinaires  au  milieu  desquelles,  soit 
le  cabinet  d'Autriche,  soit  le  cabinet  de  Prusse,  mé- 
connaîtraient leurs  rentables  intérêts  au  point  de  rom« 
pre  avec  la  Russie* 

Une  fois  l'Allemagne  entratnée  dans  une  guerre  con- 
tre la  France  et  l'Angleterre,  il  devient  indifférent  d'exa- 
miner si  elle  la  fera  avec  ou  sans  alliés.      Quoi   qu'il 
arrive,   en  effet,  ^s  intérêts  commerciaux  vis-2^-vis  de 
l'Angleterre  et  sa  position  géographique  vis-li-vis  de  la 
France  l'engageront   toujours   directement.     Elle   devra 
donc  tenir  ses  forces   prêtes  à   agir ,   même  lorsqu'elle 
compterait   sur  un  allié   aussi  puissant  que  la  Russie. 
L'armée  de  la  Confédération  germanique,  placée  sous  le 
commandement  d'un  prince  allemand,  le  roi  de  Wiir- 
temberg,  présente,  il  est  vrai,   un  aspect  assez  hétéro- 
gène pour  permettre  de  douter  qu'elle  possède   réelle- 
ment l'harmonie  nécessaire, aux  grandes  opérations  mi- 
litaires.   Mais,   par  la  raison  même  que  ce  doute  sem- 
ble si  naturel,   il   est  à  espérer   que  le  nouveau  règle- 
ment de  l'armée  fédérale  aura  égard  à  ce  manque  d'ho- 
mogénéité, et  que  le  commandant  en  chef  ne  dépendra 
plus  dorénavant  ni  des   suggestions   ni  des  ordres  d'au- 
cun cabinet  en  particulier.     Quant  à  ce  qui    concerne 
la  prompte  réunion  des  troupes   et  leur  bon  approvi- 
sionnement, nous  savons  déjà  qu'on  a  pris  en  commun 
les  mesures  les   plus    convenables.      On  ne   peut,    du 
reste,  avoir  la  prétention  de  soumettre  les  détails  à  un 
mûr  examen,    avant  que  le  résultat  des  conférences  de 
Berlin  à  ce  sujet  ne  soit  connu.     Un  seul  cas  pourrait 
donner  de  l'inquiétude   pour  l'avenir,   cas  inadmissible 
8OUS   les  monarques  actuellement   régnans   en  Autriche 
et  en  Prusse;  il  s'agit  de  la  jalousie  qui,  survenant  en- 
tre ces  deux  puissances  prépondérantes,    viendrait,  au 
milieu  de  la  guerre,  rompre  l'ensemble  unitaire  de  Fer- 
mée  fédérale   allemande.     On  ne  se  rappelle  que  trop, 
à  ce  propos,  les  armées  du  ci-devant  empire,  ainsi  que 
leurs  vicissitudes  durant  les  campagnes  de  1793,    1794, 
et,  plus  tard,   de  1805  et  180é.     Ce  qui  alors  est  ar- 
rivé peut  arriver  encore.    Les  suites  d'une  aussi  fausse 
politique  seraient  incalculables:    aussi  ne  pouvons-nous 
ici  les  prendre  en  considération. 


7 16       Mémoire  confident,  sur  Pétai  et 

188S  De^  notre  temps ,  une  guerre  de  Ti^leoiagDe  contre 
la  France  et  l'Angleterre  a  toujours  un  double  carse- 
tère.  Si ,  d'abord ,  elle  occasionne  une  lutte  contre  les 
forces  militaires  de  l'ennemi,  elle  consiste  aussi  dans 
une  lutte  contre  la  force  morale  qu'il  puisse  dans  ses 
principes  politiques:  il  s'agit,  d'une  part,  de  combat- 
tre les  baïonnettes  et  les  boulets,  et,  de  Tautre,  de 
combattre  les  idëes.  Quant  à  la  lutte  purement  maté- 
rielle entre  les  armëes,  elle  est  soumise  aux  cbances 
habituelles  de  bonheur  pu  de  malheur,  et  doit  finir, 
soit  par  l'ëpuisement  des  drux  parties  belligérantes,  soit 
par  la  défaite  dç  Tune  ou  de  J'autre.  Toute  graTes 
que  puissent  devenir  les  conséquences  de  la  guerre,  on 
ne  saurait  les  calculer  d'avance,  puisque ,  d'abord,  elles 
dépendent  en  grande  partie  du  hasard,  et  puisqu*en- 
suite  il  n'est  pas  possible  de  déterminer  avec  exactitude 
les  divers  degrés  d'habilité  des  commandans  respectifs. 
Admettons  pourtant  le  cas  où  l'Allemagne  succomberait. 
Dans  cette  supposition  extrême,  les  Etats  situés  sur  les 
bords  du  Rhin  se  verraient  les  premiers  dans  la  néces- 
sité de  faire  avec  l'ennemi  cause  commune-  contre  l'Al- 
lemagne orientale ,  et  d'aider  à  forcer  celle-ci  }l  pne 
paix  malheureuse,  qui  concéderait  probablement  à  la 
France  la  rive  gauche  du  Rhin,  et  qui  stipulerait  en 
faveur  de  l'Angleterre  des  contributions  considérables  et 
des  concessions  commerciales.  Cependant,  quelque  dé- 
plorable que  serait  pour  l'Allemagne  un  pareil  événe- 
ment ,  on  ne  peut  encore  le  comparer  aux  tristes  ré- 
sultats qu'entraînerait,  pour  l'unité  de  la  Confédéra- 
tion germanique  et  pour  chaque  Etat  en  particulier,  le 
triomplie  des  principes  constitutionnels  anglo  -  français. 
Par  suite  de  ce  triomphe,  les  élémens  constitutifs  de 
tous  les  pays  alleqiands  seraient  détruits  dans*  leurs  ra- 
cines, la  tendance  révolutionnaire  prévaudrait,  et  les 
démagogues  deviendraient  les  rois  et  les  r^ns  de  la 
contrée.  Une  nouvelle  Allemagne  se  formerait,  en  proie 
a -tous  les  charlatans,  malheureux  champ  d'essai,  qu'- 
exploiteraient les  faiseurs  de  projets  en  démence.  Aussi 
l'Allemagne  devrait-elle,*  en  cas  de  rupture  avec  la  France 
et  l'Angleterre ,  tourner  sa  principale  attention  sur  la 
lutte  qu'elle  aurait  à  soutenir  contre  les  principes  de 
ses  jennemis.  Tous  les  gouvernemens  reconnaissent  par- 
faitement, aujourd'hui,  que  les  plus  grands  dangers 
dont    ils  soient  menacés  viennent   en  effet  de   ce  cdté. 


fauenir'de  fjillemagne.  -  717 

Remarquons,  pourtant  que  cette  guerre,  comme  toutes  1883 
les  guéris  d^optnion,  serait  menëe  avec  la  plus  grande 
opiniâtreté  de  part  et  d'autre.  Dès  lors,  il  est  difficile 
d'admettre  qu^une  des  parties  puisse  être  subjuguée  en- 
tièrement et  devenir  la  proie  de  son  adversaire.  Si 
même  on  croit  à  la  possibilité  d'une  semblable  dëfaile, 
encore  faut-il  plutAt  s'attendre  à  la  voir  subir  k  la 
France  et  à  l'Angleterre.  Quant  à  l'Allemagne ,  elle 
sait  bien  que,  dans  cette  circonstance,  il  s'agirait  pour 
elle  d'exister  selon  ses  propres  principes;  elle  sait  bien 
qu'en  cas  de  défaite  la  France  lui  imposerait  ses  doc- 
trines libérales  et  ses  formes  gouvernementales.  Cette 
dernière,  méino  vaincue,  n'aurait  au  contraire  k  re- 
douter que  de  minimes  changemens  à  ses  institutions 
démocratiques.  De  W  résulte  clairement  que,  de 
la  part  des  Allemands  surtout,  la  résistance  serait 
désespérée,  ainsi  que  la  chose  a  lieu  dans  toutes 
les  guerres  défensives.  D'ailleurs ,  d'autres  causes 
sont  iSk  qui  ne  permettent  pas  de  croire  au  triomphe 
des  deux  puissances  constitutionnelles.  Voyez  plutât, . 
en  France,  les  dissentions  intestines  qui  peraljsent  son 
action  à  l'extérieur ,  considérez  le  peu  de  stabilité  du 
gouvernement,  le  vague  et  l'inconséquence  des  princi- 
pes politiques,  les  continuelles  modifications /auxquelles 
le  ministère  est  en  butte,  et  le  tumulte  désordonné  dont 
les  Chambres  sont  le  théâtre  &  Paris.  En  Angleterre, 
vous  trouverez  des  faits  non  moins  concluans:  les  be- 
soins d'économie  qu'on  éprouve  à  l'intérieur,  les  partis 
opposés  qu'a  fait  naître  la  réforme»  la  situation  difficile 
de  rirlande  et  la  faiblesse  de  l'administration  whîg* 
Toutes  ces  considérations  nous  portent  à  ne  pas  croire 
aux  succès  de  la  France  et  de  l'Angleterre  dans  une 
guerre  contre  VEurope* 

Malgré  cet  état  de  choses  si  rassurant  pour  eux,  il 
est  du  devoir  de  tous  les  Allemands  d'entretenir  dans 
leurs  coeurs  la  flamme  du  patriotisme  national.  Ici, 
encore,  c'est  aux  princes  \  donner  l'exemple.  A  une 
époque  comme  la  ndtre,  l'impulsion  doit  venir  d'eux. 
Avec  le  degré  de  civilisation  auquel  la  société  est  par- 
venue ,  le  développement  excessif  de  l'itidividualisme, 
le  raffinement  extraordinaire  des*  {ouissances  de  la  vie, 
l'augmentation  des  richesses ,  la  corruption  sans  cesse 
croissante  des  moeurs,  l'attrait  de  mille  occupations  pri- 
vées ,  et  la   facilité  de   se  passer  des  autres,   poussent 


718       Mémoire  confident.' mr  Pilât  et 

ISSStrop  puîssamment  les  hommes  \  ne  songer  qu'aux  soins 
de  leur  bonheur  et  de  leur  plaisirs  >  soit  domestiques  et 
intellectuels ,  soit  égoïstes  et  vils ,  pour  que  nous  puis- 
sions espérer  de  voir   le  sentiment  du  bien  public,    et 
encore  moins  celui  du  bien    de   toute   une  corporation 
d'Etats  y    se  réveiller  de  lui-même  assez  vivement  parmi 
les  masses.    Mais  les  princes,  et  tous  les  grands  en  gé- 
néral,   ne  sont  appelés  à  yivre  que  pour  tendre  à  ce 
grand  but.     En  conséquence,   ils  doivent  avant    toute 
chose  être  fidèles  à  eux-mêmes   et  à  ce  qui  leur   est  le 
plus  cher.    Leur  devoir  le  plus  sacré  est  de  ne  point 
laisser  restreindre  leurs    droits.     Ils  ne    doivent    point 
permettre  que  la  considération  e^  l'influence  inhérentes 
a  leur  autorité   soient  en  rien   entamées   et  diminuées; 
ils  ne  doivent  souffrir,  sous  aucun  prétexte,  que,  dans 
^  le  système  général  des   relations   entre  puissances  et  la 
distribution  du  pouvoir  en  Europe,  il  soit  fait  le  moin- 
dre changement'  qui  puisse    tât   ou    tard    les    déplacer 
eux-mêmes  de  leur  position  légitime.     Ils   ne  sont  pas 
.moins  obligés  à  garantir  et   à   défendre  Tindépendance, 
les  droits  et  la  sûreté' de  leurs  voisins    et  de  leurs  al- 
liés les  plus  faibles,  ainsi  que  de  chaque  pouvoir  l^a* 
lement  reconnu,  principalement  s'il  se  trouve  faire  par^ 
tie  avec  eux  de   la    même    corporation    fédérale.      Dès 
l'instant  où  ils  ne  se  sentiraient  plus  assez   forts  pour 
empêcher  que   le  plus  petit  Etat  ne   soit  lésé  impuné- 
ment par  rin juste  arbitraire   et  par   la  Violence   crimi- 
nelle d'un  Etat  plus  puissant,  dès  ce  moment,  leur  pro* 
pre  trdne  serait  ébranlé  dans  sa  base.    Ainsi ,  point  de 
système  d'isolement ,    point  de  coupable  négligence   en- 
vers les  dangers  d'autrui,    point  de  neutralité  absolue  i 
qu'on  ne  se  mette  Jamais  hors  de  cause  dans  une  ques- 
tion   importante,    Surtout  lorsque  Forage»    du  cAté  de 
l'occident,    apparaît   sous    des  couleurs   si   menaçantes, 
et   lorsqu'une   sorte  de   tremblement  de  terre    ébranle 
si   fortement   tous    les   vieux  Etats    de  l'Europe;   ainsi 
point  d'indifférence  nulle  part,   mais,   dans  une  confé- 
dération comme  l'Allemagne,  moins  que  partout  ailleurs. 
Si  l'Autriche    ou   la  Prusse  craignaient   qu'une   pa- 
reille politique  (la  seule  bonne  et  la  seule  digne  d'elles) 
n'amenât  d'interminables  contestations,    n'amenât  même 
une  guerre  sans  fin   avec  la  France,   leurs   inquiétudes 
ne  seraient  point  Justifiables,  et  ne  pourraient  être  que 
la  conséquence  d'une  fausse  philanthropie  ou  d'une  in- 


tavenir  de  tAtiemagM.  7J9 

dolence  hontense  et  d^une  Iftche  faibleMe.  Plus  ces  183S 
puissances  mettront  de  soin  et  de  rigueur  à  poursuivre 
dans  son  germe  toute  injustice  et  toute  violence  corn» 
mise  par  la  France  contre  PAllemagne,  et  moins  sou- 
vent elles  se  verront  forcées  de  recourir  aux  armes  de  - 
ce  cât^;  mieux  la  France  les  verra  préparées  au  com« 
bat 9  et  moins  elle  éprouvera  d'envie  de  les  provoquer; 
en  généra],  plus  le  système  fëdératif  des  Etats  de  l'Eu- 
rope,  et  principalement  de  ^Allemagne,  sera  complet  et 
compacte  y  plus  chaque  membre  de  cette  fédération  se 
montrera  sensible  à  la  plus  légère  infraction  de  la  paix 
générale ,  plus  les  liens  qui  rattachent  tous  à  chacun 
et  chacun  à  tous ,  seront  solides  »  et  moins  il  y  aura 
de  guerres ,  puisque  le  repos  après  lequel  chacun  sou** 
pire  sera  plus  efficacement  protégé. 

La  révolution  de  juillet ,  fille  de  la  terrible  révolu- 
tion du  siècle  dernier ,  a  été  une  révolution  de  prtnci* 
pes:  elle  s'est  attachée  au  dogme  politique*  Ses  effets 
ont  donc  été  les  mêmes  qiie  ceux  de  toutes  les  révolu- 
tions opérées  à  propos  de  théories.  Leur  principal  ré- 
sultat est  AHntroduire  dans  tous  les  pays  d^autres 
intérêts  que  ceux  qui  propiennent  des  causes  et  des 
nécessites  purement  locales  et  naturelles.  A  cette 
disposition  se  Joint  un  esprit  inquiet  qui  cherche  II 
s'étendre,  à  faire  des  prosélytes,  à  semer  partout  des 
dissentions*  Les  partis  ardens  sont  naturellement  plus 
attachés  aux  partisans  de  leurs  doctrines ,  fussent  -  ils 
même  des  étrangers;  qu'k  leurs  propres  compatriotes 
ou  à  leurs  gouvernemens,  lorsque  ceux*là  professent 
une  foi  politique  opposée  à  la  leur*). 


*)  La  citation  suivante  préfente  une  singulière  coïncidence  d'o- 

•  pinion:  ^De  là  sont  nées  dana  les  temps  modernes  deux  nonTel- 

•  les  sources  de  confusion  et  d'embarras,  et  qaelle  qne  soit  leur 
•origine,  nnl   homme   impartial,  ne    saurait   nier  leur    existence. 

•  C'est  d'abord  une  opposition  intérieure  dans  chaque  Etat  qui  sub- 
"Stitue  aux  anciennes   distinctions  de  nation   et  de  gouvernement, 

•  celles  de  principes  ou  de  partis,   ensuite  une  opposition  Intema- 

•  tionale  entre  les  intérêts  commerciaux  et  les  intérêts  politiques. 
"Par  suite  de  la  première   de  ces  oppositions,   une  on   plusieurs 

•  fractions  d'un  peuple  se  trouvent  avoir  des  intérêts  contraires  aux 
•intérêts  nationaux;  par  suite  de  la  seconde,  nous  voyons  de»  ri- 
■valités  et  des  inimitiés  commerciales  entre  des  nations  qui  ont 
■des  intérêts  politiques  communs.     ^Article  sur  la  quadruple  al' 

•  listtce  dans  le  nro  l 'dn  Britûh  and  Fonign  Review. 


^ 


720       Mémoire  confident,  iur  Niai  et 

18SS  II  «n  résulte  que*  les  vrais  besolos  de  TEtaf  sont 
négliges. et  méconnus,  qu'on  cherche  à  satisfaire  ses 
passions,  même  par  la  ruine  de  sa  patrie;  il  en  résulte 
que  les  seuliinvns ,  ëtant  une  fois  dirigés  de  Pinlërieur 
à  rextérieur,  on  voit  succéder  iVgoïsme  au  dévouenieot, 
la  violence  à  l'esprit  de  soumission,  la  trahison  à  la 
fidélité*  Si  Ton  observe,  en  effet,  toutes  les  révolu- 
tions récentes,  on.  s'apercevra  que  leurs  auteurs  ont 
toujours  fondé  leurs  espérances  sur  les  secours  du  de- 
hors. Les  Portugais  et  les  Espagnols  ont  compté  but 
l'appui  de  l'Angleterre;  les  révoUés  belges,  polonais  et 
italiens ,  sur  l'appui  de  la  France. 

Comme  il  est  plus  facile  d'apprendre  par  coeur  le 
petit  catéchisme  des  droits  de  l'homme ,  que  d'étudier 
le  grand  tableau  de  l'histoire  universelle,  avec  ses  exem- 
ples et  ses  leçons,  il  se  trouvera  nécessairemeot  plus* 
de  connaisseurs  pour  accepter  le  premier,  que  de  dis- 
ciples pour  approfondir  la  science  historique.  Aussi 
faut-il  mener  la  guerre  contre  les  opiniops  avec  les 
seuls  moyens  efficaces  qoi  se  trouvent  au  pouvoir  des 
gouvernemens.  Ces  moyens  consistent  principalement 
dans  une  bonne  instruction  à  donner  à  la  jeunesse  et 
au  peuple.  De  même  que  l'on  n^est  parvenu  à  impo- 
ser silence  aux  prêches  des  athées  et  des  hérésiarques 
qu'en  propageant  un  salutaire  enseignement  religieux,  on 
ne  détruira  de  même  l'effet  produit  par  les  écoles  des« 
quelles  émane  l'hérésie  politique  qu'en  offrant  aux  mas- 
ses une  saine  instruction  en  sens  contraire.  Le  canon^ 
et  les  baïonnettes  ne  sont  pas  des  armes  convenables 
pour  lutter  contre  des  idées*  Ensuite,  doit-on  s'atten- 
dre a  obtenir  des  résultats  plus  heureux  lorsqu'on  per- 
met aux  novateurs  de  s'adresser  au  peuple  par  la  pa- 
role et  par  la  presse,  tandis  quon  laisse  ce  même  peu- 
ple dans  le  doute  et  Tignorance  sur  les  véritables  bases 
du  raisonnement  en  pareille  matière.  Telle  est  en  vé- 
rité la  plus  grande  faute  qu'aient  commise  depuis  long- 
temps les  gouvernemens  monarchiques.  Nulle  part  en- 
core on  n'a  organisé  sous  ce  report  un  utile  système 
d'éducation  populaire.  Bien  loin  de  là ,  on  a  même 
été  jusqu'à  vouloir  abolir  les  chaires  ouvertes  dans  les 
universités  à  la  science  politique ,  afin  d'empêcher  la 
publication  de  quelques  fausses  théories.  On  avait  ou- 
blié que,  dans  l'enseignement  de  l'histoire,  les  opinions 
funestes  peuvent  agir  avec  d'autant  plus  de  force  qu'el- 


t avenir  de  ÎAUemagM.  7S!l 

les  y  sont  ëoonc^es  en  passant  et  comme  par  paren*  jgSS 
thèse ,  sans  que  les  airdlteurs  soient ,  par  des  ëtudes 
antérieures  dans  cette  partie,  préparés  le  moins  du 
monde  4  les  méditer.  Maintenant,  si  cette  indifférence 
de  la  part  des  autorités  a  eu  d'affligeans  résultats  pour 
la  jeunesse  des  universités ,  elle  n'a  pu  qu'influer  plus 
malheureusement  encore  sur  les  autres  classes  de  cito- 
yens, de  la  sorte  abandonnés  à  eux-mêmes,  à  leur 
jugement  non  mûri  par  la  réflexion ,  précisément  au 
milieu  d'une  époque  où  la  politique  était  devenue  le 
sujet  important  des  conversations  et  l'événement  prin- 
cipal du  jour. 

Si,  dans  tous  les  Etats  monarchiques',  une  faute 
aussi  grave  a  causé  beaucoup  de  mal,  elle  en  a  fait 
encore  plus  \  l'Allemagne,  car  dans  cette  contrée,  l'in- 
struction du  peuple,  quant  aux  autres  branches  de  la 
science,  est  tellement  développée,  la  connaissance  de 
la  lecture  et  de  récriture  est  si  commune,  >  que  la  mé- 
ditation de  toute  espèce  de  théories  s'y  trouve  provo- 
quée même  chez  les  classes  les  plus  pauvres  et  les 
plus  humbles.  La  négligence  des  gouvernemens  alle- 
mands paratt  encore  plus  étonnante,  quand  on  consi- 
dère que  les  hommes  distingués  ne  manquent  point  à 
ce  pays,  et  quand  on  voit  que  le  soin  de  l'instruction 
politique  du  peuple  pouvait  leur  être  confié  en  toute 
sftreté. 

La  censure  peut  bien  entraver  la  marche  de  la  pro- 
pagande révolutionnaire ,  elle  peut  bien  l'arrêter  pen- 
dant quelque  temps,  mais  elle  ne  constitue  pas  en  elle- 
même  une  force  suffisante  pour  la  rendre  absolument 
inactive  et  inoffensive.  Extirper  les  mauvaises  herbes 
n'est  point  encore  semer  le  bon  grain.  Pour  cela,  ou- 
tre les  mesures  négatives,  il  faut  employer  aussi  les 
mesures  positives.  C'est  une  véritable  nécessité  d'Etat. 
Tant  qu'on  n'y  pourvoira  point,  on  ne  pourra  dire  que 
la  guerre  contre  le  principe  révolutionnaire  soit  con- 
duite sérieusement,  \  savoir  avec  l'espérabce  et  la  pro- 
babilité de  la  victoire.  L'Europe,  et  principalement 
FAltemagne,  se  trouve  aujourd'hui  dans  une  crise  fa- 
tale. 8i  l'on  néglige  le  moment  favorable  \  l'anéantis- 
sement du  mal ,  il  triomphera ,  non  point  à  vrai  dire 
par  sa  propre  puissance,  mais  par  la  faute  d'omission 
de  ceux  qui  auraient  dû  rendre   témoignage  aux   prin- 

Nouv.  Supplem.     J'orne  IJI.  Zz  / 


722  Mémoire  confident  sur  Pit»t 

cipes  ëternels  sur   lesquels   doivent    s'appuyer  tous    les 
Etats  s'ils  veulent  durer. 

I^^QDD^e  1832  a  prouvé  qu'il  est  grand  temps  d'op- 
poser une  barrière  efficace  aux  doctrines  révolutioDDai- 
reSf  qu'il  est  grand  temps  de  prendre  enfin  PolTeDsive 
contre  la  propagande  française^  en  fondant  un  solide 
enseignement  politique  au  profit  du  peuple,  en  publiant 
de  bons  ëcrits  përiodiques  et  des  )ournsux  qui  directe- 
ment émaneraient  du  gouvernement.  C'est  de  cette  ma- 
nière que  l'Allemagne  doit  se  mettre  dès  aujourd'hui 
en  ëtat  d'hostilité  contre  son  ennemie,  au  lieu  de  s'ob- 
stiner à  vouloir  observer  une  paix  trompeuse,  derrière 
laquelle  se  cache  la  trahbon. 

Si  nous  venons  maintenant  à  considérer  le  développe- 
ment en  Allemagne  de  Tétat  de  choses  actuel  selon  l'in- 
fluence que  la  Prusse  et  l'Autriche  continueront  à  y 
exercer,  soit  que  ces  deux  puissances  se  maintiennent 
sur  le  pied  de  l'égalité,  soit  que  l'une  acquière  de  la 
prépondérance  aux  dépens  de  Pautre,  notre  examen 
nous  conduira  toujours  à  d'importantes  déductions. 

Avec  les  principes  tout  diiFérens  sur  lesquels  s'ap- 
puient les  gouvernemens  de  l'Autriche  et  de  la  Prusse, 
avec  les  moyens  divers  dont  ils  se  servent  conformé- 
ment à  leur  nature  pour  accroître  leur  influence  sur 
leurs  confédérés,  il  devient  impossible  d'admettre  qu'Os 
parviennent  h.  la  -  rendre  de  part  et  d'autre  également 
durable*  Cependant,  comme  les  efforts  séparés  de  cha- 
cune de  ces  puissances  peuvent  se  contre-balancer  pen- 
dant un  espace  de  temps  plus  .ou  moins  long,  nous  ne 
parlerons  ici  que  de  l'influence  égale  qu'elles  ont  ob- 
tenue depuis  long-temps  sur  les  relations  de  l'Allemagne. 

Depuis  rétablissement  de  la  Diète  en  1815,  l'Autriche 
n'a  le  plus  souvent  agi  que  négativement.  Avant  tout, 
elle  a  cherché  à  suspendre  les  grands  plans  de  réforme 
conçus  par  plusieurs 'gouvernemens;  elle  s'est  opposée  ^ 
la  licence  de  quelques  universités,  elle  a  tenté  d'enrayer 
la  marche  trop  rapide  de  plusieurs  assemblées  législati- 
ves ;  enfin,  eUe  a  fermé  presque  entièrement  son  territoire 
aux  rapports^  soît  intellectuels,  soit  matériels,  avec 
l'Allemagne.  C'est  uniquement  par  la  présidence  de  la 
Diète  de  Francfort,  par  quelques  missions  diplomati- 
ques encore,  qu'elle  a  cherché  à  s'assurer  une  influence 
positive  sur  les  arrangemens  intérieurs  de  quelques 
Etals  de  la  Confédération.    Il  est  inconcevable  que  l'Au- 


I^auenir  de  P Allemagne*  723  , 

triche  abdiqua  dès  Tannée  1813  tonte  son  autorité  d'au-  18S8 
trefoîs  sur  la  tioblesse  immédiate  et  sur  les  villes  libres^ 
abandonnant  à  leur  sort  la  première  aussi  bien  que  les 
autres.  Telle  fut  une  ^des  principales  causes  de  son 
espèce  de  •  déchéance  en  Allemagne.  D'un  autre  cAté, 
elle  laissa  aussi  aux  Gouvernemens  respectifs  le  soin . 
de  connaître  de  toutes  les  aifaires  ecclésiastiques  ^  con- 
cernant l'Eglise  catholique  allemande  ;  affaires  qui,  du- 
rant les  époques  précédentes  de  l'histoire^  lui  avaient 
valu  sous  ce  rapport  une  suprématie  fort  avantageuse. 
Elle  ne  fit  même  rien  dans  1^  but  d'entretenir  l'affection 
que  conservaient  les  esprits  dans  une  grande  partie  de 
l'Allemagne  pour  l'antique  maison  impériale*  Il  ne  lui 
i^esta  donc  d'autre  influence  que  celle  qu'elle  exerce  sur 
la  Diète,  et  celle  qui  résulte  de  sa  puissance  territoriale. 
Ces  deux  grands  moyens ,  il  faut  l'avouer ,  ne  sont  pas 
sans  importance  ;  car,  tant  que  l'Autriche  conservera 
la  présidence  de  la  Diète,  elle  ne  laissera  pas  que  d'a- 
voir une  action  réelle  sur  chaque  développement  ulté- 
rieur des  Etats  de  la  Confédération  ;  et ,  d'autre  part, 
tant  que  les  pays  composant  la  monarchie  autrichienne 
continueront  \  former  un  ensemble  compacte,  son  at- 
titude formidable  inspirera  quelques  craintes  aux  prin- 
ces allemands  d'un  ordre  inférieur,  et  les  obligera  tou- 
jours à  ^e  mettre  sur  un  pied  amical  vis-Si-vis  de  leur 
voisin  le  plus  fort*  LUnfluence  de  TAutriche  sur  les 
relations  de  l'Allemagne  est  donc ,  d'abord ,  une  influ- 
ence de  droit  public  par  sa  présidence  à  laDiète,  puis 
une  influence  matérielle  par  ses  ressources  militaires. 
La  guerre  entreprise  en  1813  au  nom  de  la  liberté, 
fut  pour  la  Prusse  l'origine  d'une  influence  morale  qui 
s'étendit  à  toute  l'Allemagne.  Intéressée  II  ne  la  laisser 
ni  s'affaiblir  ni  se  perdre ,  la  Prusse ,  depuis ,  a  tou- 
jours cherché  à  ramener  les  esprits  au  Jbuvenir  de  ces 
journées  toutes  nationales.  Ce  souvenir  s'alimente  de 
la  haine  qu'on  porte  \  la  France,  et  agit  d'autant  plus 
efficacement  qu^on  considère  comme  l'ennemie,  naturelle 
de  cett^  dernière  la  Prusse,  qui  ^e  la  sorte  se  présente 
sans  cesse  K  la  pensée  comme  la  véritable  protectrice 
de  l'indépendance  et  du  sentiment  patriotiques.  Ensuite, 
quoiqu'il  faille  bien  avouer  que  les  différences  de  re- 
ligion n'ont  plus  aujourd'hui  la  même  importance  qu'- 
autrefois, quoique  les  nuances  bizarres  qui  divisaient 
sous   ce  rapport  la   société  antérieure,   se    soient   fon- 

Z22 


4 

724       Mémoire  confident  sur  téiai  et 

1888  dues  et  mélëes  ;    enfin ,   quoiqii'^   vrai    dire  la    moin- 
dre   considération     politique     resserre    maintenanl     des 
liens  plus  solides ,    soit   entre   les  hommes ,  soit    entre 
les   Gouvernemens  9    que    ne    pourraient    le    faire    tou- 
tes les    croyances  du    monde,    encore  ne    doit-on    pas 
nier   que    la  Prusse ,    comme  le   représentant    du    pro- 
testantisme et  des  lumières,  n'ait  conservé  sur  la  contrée 
tout  entière  une  sorte  d^influence  religieuse  et  scientifi- 
que.   De  plus,  cet  Etat,  par  son  administration  rigou- 
reuse,  par  son    attachement  presque   pédantesque   a  la 
légalité  et  aux  formes  juridiques,   est  devenu  le  modèle 
.    que  se  choisissent  beaucoup'  de   petits   pays.      Le   soin 
qu'il  prend  d'ailleurs  à  maintenir  l'esprit  et  le  caractère 
des  institutions  allemandes  au  sein   même  des  réformes 
que  nécessite  la  marche  du  temps,  l'affermit  chaque  jour 
davantage  dans  cette  position  si  favorable.      Rappelons, 
en  outre ,    ce   que  nous  avons  dit  plus  haut  sur  le  sy- 
stème  des   douanes   prussiennes.     Puis ,   si   nous  réflé- 
chissons aux  forces  matérielles  de  cette  puissance,  nous 
pourrons  conclure   que    son    influence   sur  l'Allemagne 
est  &  la  fois  religieuse^  morale^    scientifique  et  ad^ 
ministratiue. 

Peut-être  paraitra-t-il  résulter  des  considérations  pré- 
cédentes que  Tinfluence  de  la  Prusse  dépasse  de  beau- 
coup celle  de  TAutriche.  Aussi  appuierons-nous  sur 
quelques  restrictions  ^  ce  qu'elles  pourraient  avoir  de 
.  trop  absolu.  D'abord  l'espèce  de  protectorat  dévolu 
au  chef  du  protestantisme  ne  s'étend  plus  que  sur  quel- 
ques Etats,  et  le  progrès  des  lumières  contribue  de 
four  en  jour  'k  l'aiFaiblir  encore.  Eu'suîte,  l'instruction 
rationnelle  de  rA.llemagne  tend  à  se  débarrasser  de  la 
tutelle  prussienne  aussi  bien  qu'à  constituer  une  unité 
allemande.  Quant  à  ce  qui  concerne  le  souvenir  histo- 
rique des  derfKères  guerres  de  l'indépendance  »  la,  force 
de  la  Prusse,  plus  nous  nous  éloignons  de  1813,  s'a- 
moindrit, contre-balancée  qu'elle  est  du  reste  par  le 
souvenir  de  l'antique  alliance  entre  l'Autriche  et  la  Con- 
fédération.  Après  cela,  le  système  actuel  des  douanes, 
avec  les  bases  sur  lesquelles  on  l'a  établi^  ne  peut  pas 
durer  comme  institution  nationale.  Reste  une  armée 
aguerrie  et  nombreuse,  mais  on  cesse  de  la  craindre 
tant  en  jetant  les  yeux  sur  la  carte,  où  la  Prusse  les 
frappe  tout  d'abord  par  sa  position  morcelée  à  travers 
l'Allemagne,    avec  la  Russie  d'un  cdté  et  la  France  de 


^avenir  de  P Allemagne.  725 

Paatre.  Ainsi,  l'influence  réelle  de  la  Prusse  ^  sur  l'en-  1833 
semble  de  la  contrée ,  se  réduira*  pour  Pavenir  à  une 
influence  morale  et  germanique  ^  qu'elle  conservera 
grâce  à  son  administration  modèle  »  grâce  encore  au 
zèle  qu'elle  met  à  seconder  le  progrès  dans  Padministra- 
lion  de  la  justice. 

De  toutes  ces  «bservations  on  peut  déduire  la  con- 
séquence suivante,  à  savoir  que  la  Prusse  opposera  son 
influence,  fondée  sur  le  droit  prîpéf  à  l'influence  au- 
tricbienne,  fondée  sur  le  droit  public;  puis,  qu'elle 
pourra  contre-balaocer  Tinfluence  matérielle  de  cette 
dernière  par  son  influence  morale  à  elle,  c'est-à-dire 
qu'elle  luttera  contre  la  crainte  que  feraient  naître  les 
forces  nuilitaires  de  l'Autriche  par  l'altachement  qu'in- 
spire l'administration  prussienne;  cela  prouve  que,  mal- 
gré des  jalousies  réciproques,  ces  deux  puissances  peu- 
vent se  maintenir  en  Allemagne  sur  un  pied  d'égalilé. 
En  effet,  pour  empêcher  que  l'Autriche,  par  sa  prépon- 
dérance, en  quelque  sorte,  de  droit  public,  ne  parvienne 
à  réduire  TAllemagne  au  rang  d'une  de  ses  provinces, 
celle-ci  trouve  pleine  protection  dans  la  suprématie  que 
la  Prusse  base  sur  le  droit  privé.  Par  contre  aussi, 
pour  obvier  au  danger  que,  séduits  par  l'attrait  de  l'ad- 
ministration prussienne,  des  Etats  indépendans  aujourd'- 
hui ne  se  soumettent,  vis*à-vis  de  leur  modèle^  Il  la 
condition  de  simples  provinces,  il  existe  une  garantie 
efficace  dans  la  crainte  des  armes  autrichiennes.  Donc, 
h  cAté  de  l'influence  de  la  sorte  également  répartie  entre 
la  Prusse  et  l'Autriche,  la  Confédération  germanique 
pourra  développer  son  organisation  dans  une  tranquil- 
lité si  parfaite,  qu'une  puissance  étrangère  ne  réuissi- 
rait  qu'indirectement  2i  s'immiscer  dans  ses  relations  do- 
mestiques, toute  intervention  directe  sous  ce  rapport 
étant  impossible,  à  part  le  cas  où  la  balance  viendrait 
à  pencher  en  faveur  soit  de  Vienne  soit  de  Berlin. 

Aucune  union  fédérative  en  général ,  non  plus  que 
la  Confédération  germanique  en  particulier,  ne  saurait 
jamais  être  assez  parfaitement  organisée  pour  empêcher 
que,  de  temps  à  autre,  quelque  grande  puissance,  par 
suite  d'heureuses  circonstances  et  sous  la  direction  d'un 
souverain  entreprenant,  ne  soit  tentée  de  briser  violem- 
ment réquilibre  intérieur  et  de  soumettre  à  son  joug 
les  autres  Etats.  Dans  une  crise  aussi  menaçante,  il 
est  fort  heureux,   pour  la  conservation  du  système  éta- 


726       Mémoire  confidents  sur  tétat  et 

m 

1833  bli,  qu'on  puisse  trouver  quelque  part  un  coolre-poida 
qui  9  métvagé  avec  adresse  y  soit  de  nature  à  conjurer  le 
danger  ainsi  qu*à   rësister   aux  projets    formes   par    un 
ambitieux  contre  Tind^pendance  de  ses  voisins.    En  cas 
d'un  conflit  entre  TAutricbe  et  la  Prusse ,  par  suite  du* 
quel  Tune  des  deux  aurait   acquis    la  suprématie  dsins 
1  union ,   la  Diète   germanique   devrais  remplir  évidem- 
ment le  râle  de  ce  régulateur,  ainsi  chargé  de  ramener 
les  parties  hostiles  à   l'accord   nécessaire   pour  le  bien- 
être  de  tous  y   ou   de   les  faire  rentrer  dans  les  limites* 
déterminées   par  le  pacte  fédéral.     Mais  pour  cela,    il 
faudrait  avant  tout  qlie  la  Confédération  elle-même  f&t 
devenue   une   grande    puissance   iodépendante   dans    le 
.    système  politique  de  l'£urope|  ou  qu'elle  parvint  à  a*as* 
socier  à  quelque  grande  puissance  étrangère.    Pour  con- 
tracter une  pareille  alliance^  elle  n'a  réellement  de  choix 
qu'entre  la   France  «et  la   Russie.      Avant  de   choisir, 
qu'elle  prenne  sen  intérêts  en  mûre  considération  !  Nous 
ne  discuterons    ceuxci,   toutefois ,    qu'après  avoir  exa- 
miné encore  les  suites  que  pourrait  entraîner  une  influ- 
ence prépondérante,  soit  du  câté  de  la  Prusse ,   soit  du 
cdtë  de  l'Autriche. 

Dans  la  politique  des  siècles  passés,  on  avait  cotv» 
tume  d'envisager  la  Prusse  comme  Palliée  naturelle  de 
la  France.  La  diplomatie  du  prince  Kaunilz  parvint, 
il  est  vrai,  à  faire  de  cette  dernière  une  auxiliaire  pour 
l'Autriche  dans  ses  projets  contre  le  cabinet  de  Berlin  ; 
mais  cette  alliance  ne  dura  pas  long-temps,  et  ne  pou- 
vait, en  effet,  subsister  avec  la  jalousie  constante  qui 
régna  toujours  entre  Vienne  et  Paris.  Cependant,  ja- 
mais depuis  la  Prusse  ne  se  rapprocha  de  la  France; 
car  l'alliance  offensive  et  défensive  avec  Napoléon  ne 
fut  jamais  ni  sérieuse,  ni  sincère:  ce  qu'a,  du  reste^ 
prouve  la  capitulation  du  général  York  en  1812*  C'est 
chose  remarquable,  comme  les  rapports  d'alliance  ou 
d'amitié  entre  les  puissances  de  l'Europe  ont  changé, 
de  nos  jours ,  selon  les  principes  sur  lesquels  chaque 
Etat  a  •  trouvé  convenable  d'appuyer  sa  forme  parâco- 
lière  de  gouvernement.  La  Frauce  et  l'Angleterre,  ces 
ennemies  naturelles,  se  trouyent  d'accord,  tandis  que 
la  dernière  abandonne  sa  plus  fidèle  amie,  la  Hollande. 
L'Autriche  se  sépare  de  la  Suisse,  et  la  Prusse  noue 
avec  la  Russie  uue  liaison  intime.  Phénomènes  singu- 
liers! Mais  puisque  les  Etats,  au  lieu  de  suivre  la  ligue 


Papemr  (le  P Allemagne^  727 

poUticfue  tHKrëe  par  leur  position  gfographique  et  par  1883 
leurs  intérêts  naturels,  prennent  désormais  pour  guide 
de  leurs  alliances  les  doctrines  qui  président  à  leurs 
gonvemeihens  respectif ,  on  comprend  que  Tidëe  de  la 
balance  politique  sur  laquelle  reposait,  depuis  si  lèng* 
éemps,  le  système  européen  ait  beaucoup  perdu  de  sa 
valeur.  A  sa  place ,  il  s'est  fbrmë  un  système  de  co/i->> 
tre^poids  politiques ,  surtout  en  ce  qui  concerne  les 
principes  du  droit  public,  sous  l'empire  duquel  la  prë- 
dominance  d'une  grande  puissance  devient  plus  famile 
qu'auparavant.  Toutefois ,  on  ne  peut  guère  admettre 
•que  la  Prusse,  livrée  II  elle-même,  soit  de  sil6t  en  po- 
sition de  l'emporter  sur  l'Autriche,  quoique,  avec  le 
secours  d*unre  alliance  à  l'étranger,  elle  puisse  acquérir 
une  suprématie  sur  le  reste  de  l'Allemagne.  ^ 

Depuis  que  la  révolution  polonaise  est  terminée 
sintout ,  la  Prusse  n'a  plus  besoin  de  s'inquiéter  de  ce 
qui  se  passe  à  l'est  de  l'Europe.  L'Autriche,*  au  cofi- 
traire,  h  cause  de  ses  frontières,  du  cdté  de  ta  Rus- 
sie et  dé  la  Turquie ,  se .  trouve  partie  intéressée  dans 
chaque  question  qui  se  rattache  3i  la  situation  de  l'Orient. 
Les  affaires  d^Italie  nécessitent  ^ussi  sa  vigilance  ;  de 
telle  sorte  qu'elle  ne  peut  accorder  k  ^Allemagne  une 
attention  égalé  '  à  celle  que  la  Prusse  pebt  j  concentrer 
sans  aucun  empêchement  d'autre  part.  H  faut  encore 
faille  observer  un  fait  important:  tandis  que  le  cabinet 
de  Berlin  a  su  se  ménager  l'amitié  de  la  Russie'  en 
même  terni»  que  les  bonnes  grâces  de  la  France  et  '^è  ^ 
l'Angleterte ,  le  cabinet  de  Vienne,  qui  perdait  \tn 
auxUîaire  naturel  en  s'éloignant  de  la  Grande-Rretagne, 
se  trouve  obligé,  pour  ne  point  rester  isolé,  de^  se  rap*> 
procher  de  Pallîance  russo-prussienne.  De  là  vient  que 
le  dernier  cabinet  est  si  contraint  dans  toutes  ses  allu* 
res  politiques;  c'est  même  le  sentiment  de  cette  gêne 
qui  pourrait ,  plus  tard  ,  occasionner  les  premières  dis- 
sidences entre  la  Prusse  et  PAutricfae  par  rapport  h 
leurs  relations  extérieures.  En  effet,  aussitôt  que  l'An- 
gleterre, comprenant  les  conséquences  fâcheuses  de  la  . 
politique  contre  nature  de  lord  Grey,  aura  rompu  les 
filets  dans  lesquels  Talleyrand  est  parvenu  à  l'enlacer, 
aussitôt  donc  qu'elle  se  sera  détachée  de  la  France,  l'Au- 
triche ne  manquera  point,  à  son  tour,  d'abandonner 
l'alliance  russo  -  prussienne  pour  renouer  avec  son  an- 
cienne amie.     Dans  ce  cas-là  même ,   la  Prusse  conser- 


728       Mémoire  confident,  sur  Pétai  et 

1883  verait  â«  Pavantage ,  pubque  fAutriche  se  troureraic 
•err^e  de  plufi  prèa  par  la  Rusaie  que  la  Pruaae  ne 
peut  l'être  par  TAngleterre, 

Si  ces  diffëreoces  dans  la  situation  extérieure  peu- 
vent amener  aussi  facilement  une  scission  entre  ces  a«ux 
puissances  I  il  est  d'autres  différences  »  par  rapport  à 
l'intérieur  I  qui  paraissent  pouvoir  produire  des  cooeé» 
quences  encore  plus  importantes  pour  TAUemagne. 

L'Autriche I  qui  s'isole  avec  ses  domaines  variée  an 
milieu  de  l'Allemagne  Udëralci  n'apparaft  comme  main* 
bre  de  la  ConKdtfration  que   par  son  ambassadeur  \  la 
Diète  et  par  son  contingent  militaire.     Du  reste,-  quant 
\  son  administration  intérieure ,   quant  \  aon  mode  de 
diriger  l'instruction  publique»    et  quant   2i   ses  rapports 
mercantiles  I  elle  semble  former  un  Etat  aibsolument  a^ 
pare.    Ce  fait  réveille  et  entretient  dans  les  esprits  l'idée 
qu'elle  ne  constitue  point  dans  ses   âémens   princtpaux 
une  véritable  puissance  allemande.     Ge  système  d'isole- 
ment ne  peut  qu'accélérer  l'époque  où  Ton  «verra  dans 
la  monarchie  autrichienne  les  populations  d'origine  slave 
et  d'origine  latine  faire  valoir  leur  nationalité  avec  une 
énergie  telle,  que  les  portions  vraiment  germaniques  de 
cet  empire  se  trouyeront  tout-à-fait   absorbées  par  les 
autres;  ceci  est  mieux  qu'une   opinion  ou  qu'une  sup- 
position y  comme  l'ont  suffisamment  prouvé  les  mouve* 
mens  qui  ont  eu  lieu  en  Hongrie ,    en  Galltcie  et  «en 
Italie I   quoique   jusqu'ici   la  Bohême,   la  Monavie,   la 
Transylvanie,    l'IUyrie    et    la    Dalmatie  «oient   rcetéce 
tranquilles*     Il   est   facile   d'apercevoir  que  toutes  ces 
causes  doivent  affaiblir   l'action  que  peut  exercer  l'Au- 
triche sur  la  Confédération,  surtout  à  mesure  que  l'an* 
tique  esprit  germanique  se  ranime   dans  cette  contrée. 
Si,  d'autre  part,   la  Prusse  continue  précisément  à  fo- 
menter et  à  cukiver  chez  elle  ce  même  esprit,   n'est-il 
pas  évident  qu'elle  ne  recherche   ce  ^x\t  PAutricbe  oé^ 
glige  qu'afin    de  se  montrer  à  l'Allemagne  comme  une 
véritable  puissance  consanguine,  si  l'on  peut  s'exprimer 
ainsi.    Voilà  pourquoi  l'influence   prussienne   l'emporte 
sur  l'influence  autrichienne. 

Tout  en  reconnaissant  que  cette  prépondérance  n'est 
que  fort  insignifiante  aujourd'hui»  encore  doit-on  avouer 
qu'elle  grandira  avec  d'autant  plus  de  vigueur  que  ses 
racines  sont  dans  le  sentiment  même  de  la  nationalité. 
Nous  avons  bien  remarqué  plus  haut  que  la  Prusse  per- 


Vavemr  de  VAUemagne.  729* 

dra  peu  Jk  peu  ces  avantages,  lorsque ,  sous  T^de  de  1888 
la  Diàte^  un  systètoe  commun  d^ëducation,  de  com« 
inerce  et  de  droit,  se  sera  ëtendu  à  tonte  la  Confëdtf- 
ration;  mais  cela  n'arrivera  certainement  pas  assez  tôt 
poor  qu'elle  ne  puisse ,  en  attendant,  recueillir  de  nou* 
velles  forces,  et  s'assurer,  au  détriment  de  rAntriebe, 
une  supériorité  suffisante.  A  l'occasion  de  rétablisse** 
ment  de  ses  douanes,  le  cabinet  de  Berlin  verra  que  la 
Diite  de  Francfort  est  pour  lui  une  gênante  entrave: 
Busfi  est«(Ce  de  la  part  de  la  Diète  qu'U  doit*  s'attendre 
à  une  opposition  plus  sérieuse  que  de  la  part  du  cabi- 
net de  Vienne*  Alors  la  Prusse  fera  sans  doute  des 
offorts  pour  rompre  et  pour  affaiblir,  autant  que  pos* 
sible,  la  puissance  politique  de  la<:  Diète.  Heureuse» 
ment  pour  l'Allemagne,  l'Autriche,  au  contraire,  et  par 
la  même  raison ,  tâchera  de  la  fortifier  et  >  de  la  con* 
solider. 

Les  petits  Etats,  qui  ferment  la  majorité  au  sein  de 
la  Diète,  voient  donc  clairement  que  leur  existence, 
comme  pays  sépares  et  indépendans,  ne  saurait  être  suf« 
fisamment  garantie  ni  par  la  Prusse  ni  par  TAutriche, 
et  que,  même  par  rapport  à  leurs  développemens  in- 
térieurs, la  tutelle  de  l'une  ou  de  l'autre  leur  serait 
toujours  nuisible»  Car  enfin ,  quelles  que  soient  les 
différences  qui  peuvent  exister  entre  les  diverses  par- 
ties de  l'Allemagne,  elles  sont  cependant  unanimes  dans 
leur  désir  de  rester  libres  et  de  ne  pas  descendre  aa 
rang  de  provinces  autrichiennes  ou  prussiennes.  Aussi 
la  Diète  acceptera-t-elle  plus  facilement  des  garanties 
en  faveur  de  sa  constitution  de  la  psrt  d'une  puissance 
étrangère.    Son  choix,  comme  nous  l'avons  déjà  remai^ 

Ïiié,  ne  peut  flotter  qu'entre  la  France  et  la  Russie. 
Sar,  bien  que  l'Angleterre  ait  un  intérêt  commun  avec 
la  Confédération  par  la  possession  du. Hanovre,  sa  po- 
sition insulaire  l'empêche  déjà  de  prendre  une  bien  ^ve 
part  aux  affaires  de  cette  contrée,  sans  mentionner  en- 
core cette  particularité,  que  la  véritable  force  de  la 
Grande-Bretagne  résidant  dans  sa  mirine,  ne  peut  être 
d'aucune  utilité  pour  l'Allemagne. 

Quoique  la  majorité  des  petits  Etats  se  trouve  en- 
traînée vers  la  France  d'un  cêté,  par  le  système  con- 
stitutionnel, qu'ils  y  voient  dominer,  et  de  l'autre,  par 
leur  propre  libéralisme,  la  Diète  de  Francfort  cepen- 
dant ne  saurait  trouver  dans  cette  puissance  l'appui  qu'il 


730      Mémoire  confidenU  sur  NtM  et 

1833  lui  faut  pour  sa  consthutioD:    8i  Ton  jette  en  dfet  un 
coup  d'oeil  sur  riustoire,    on   verra' que  la.  Franoft  n'a 
Jt-iiUttB    pria    part  ^âux    affaires    d^Allemagne    que    locs- 
qù'eile  espérait  y  gagner  quelque  accroissement  At  ter« 
ritoire*     Comme  garante  du   traite  de  Westpfaalie^.  «ni- 
elle jamaiè  cherché    à   maintenir  au  moins  wb'  slipala- 
tîoos?    lioin  de  là.    De  nos  jours  même,  nous  Ta-rons 
Tue  réclamer  des  explications  à  propos  de  ce  traité,  et 
soutenir  des  mesuras   qui  le  violaient.     Citons  un  aetil 
exemple  contemporain:   La  paix    de   Westpbalte  uvaii 
fermé  l'Escaut  à  la  navigation,    en  défendant  express&> 
ment  de  jamais  Touvrir.    Eh  bien!  l^nnée   passée    en- 
core,  la  France  at-fait  la   guerre  poqr    forcer  la  libre 
entrée  dé  ce   fleuve»     Combien  de  fois  cette  puissance 
n'a^-ttelle   pas  solennellement   garanti   l'inviolabiHtë  A» 
frontiiresPallemraridès,   qtt*elle  a  cependant   été  la   pre* 
niière  à  attaquer.     La  France  a  mis  en  pièces  TEmptre 
germanique  ;''c^est  elle  qui  foo^la  naguère  cette  Conju- 
ration   du  Rhin  si  complètement   antl-allemande  ;  <c*est 
elle  aussi  qui  poussa  ses   frontières    jusqu'aux  rives  de 
PElbe.    Avec  quel  seotiipent  intime  de  haine  et  d'amer- 
tume elle  doit  aujourd'hui  contempler  le  pacte  itfdâral, 
qui ,   tout  en  isolant  d'elle  les  pays   allemands ,    oonso* 
Jide  et  défend   leurs  intérêts    nationaux  1      Voilà   pour* 
quoi  les   journaux    français  '-de    l'année    passée  se    sont 
décbaînés    avec    une    teUe    lurenr   contre    la   Diète  de 
Francfort.    Ils  ne  voyaient  dans  cette. institution  qu'une 
espèce   de   ministère   Polignac,   qu'ordonnances,    coups 
d'état  et  despotisme.    Us  n'épargnaient  ni  les  harangues 
aux  princes  pour   les   engager    &    rompre   des   fers   si 
lourds   et  si  humilians,   ni  les  appels  au  peuple  pour 
l'exciter    &  .ohasser  à   coups  de  pavés    cette  tyrannie, 
digne  des  siècles  du  moyen  âge.  *  Ces  feuilles  ont,  avec 
une  franchise  qui   mérite  des   éloges,    prédit   à  l'Aile* 
magne  ce   qu'elle  doit   attendre   de  la  France.    Désor^ 
mats  il  est  impossible  de  se  méflire/adre  sur  les  vues  de 
cette  puissance,  et  la  Confédération  ne  sera  point  assez 
aveugle  pour  livref  à  un  ennemi  naturel,  avec  sa  con- 
fiance ,  le    bien-être ,    la  sAreté ,    les  droits  et  la  tran- 
quillité du  pays  dont  le  sort  est  entre  ses  mains.    Lors 
même  que    l'autorité    suprême    commettrait  une   faute 
aussi  inexcusable,  le  cri  de  l'opinion  publique  la  ferait 
bientôt  revenir  de  son  erreur   et  la   contraindrait  î^  la 
réparer. 


^avenir  de  t Allemagne.  73] 

Plus  y  en  effet,  on  ranimera ,  plus  on  entretiendra  1838 
le  yéritable  esprit  germanique ,  et  plus  les  Etots  de  là 
Confédération  repousseront  de  leurs  institutions  inttf-* 
rieures  les  restes  anti- nationaux  de  l'administratioix 
française  )  plus  on  verra  l'opinion  publique  s'y  pronon- 
cer contre  la  France' et  lout  ce  qui  vient  d'elle.  L'AU 
lemagne  scientifique  a  su  conserver  sa  dignité  même 
dorant  .les  tristes  jours  de  la  domination  que  s'arrogè«« 
rent  les  soldats  et  les  commis  de  Pétranger*  Aussi  l'at* 
lâchement  pour  la  France  n'a-t-il  po  prendre  racine 
dans  l'esprit  de  la  Jeunesse  allemande ,  même  lorsque 
ses  idées  de  libéralisme  enraient  dû  la  disposer 'à  ui» 
pareil  sentiment.  Toujours,  au  contraire,  die  conserve 
une  profonde  antipathie  contre  cette  voisine  hostile^  et 
Jamais  ce  fait  n'a  paru  avec  plus  d'évidence  qu'au  mi-t 
lieu  même  de  la  fête  de  Hambach.  Là,  malgré  le  ver- 
tige qui  dominait  tous  les  esprits,  on  n'a  point  par^ 
donné  \  Boerne^  présent  en  personne  et  si  respecté 
des  démagogues,  d'avoir  bassement  mendié  la  faveur  des 
libéraux  français,  et  d'avoir  ainsi  insjulté  l'Allemagne 
devant  eux.  Le  sort  de  Boerne  fut  commun  à  Théo- 
dore Heine,  ainsi  qu'à  tous  ceux  qui  se  sont  réfugiés 
à  Paris  parce  que  la  profondeur  et  la  loyauté  germaui* 
ques  ne  leur  causaient  que  de  l'ennui  et  du  'chagrin* 

La  manière  enfin  dont  la  Diète  elle-même  consi- 
dère la  France,  se  manifeste  suffisamment  dans  la  pièce 
officielle  par  laquelle  dernièrement  elle  vient  d'adres- 
ser %^%  remerctmens  à  la  Prusse  pour  le  corps  d'obser- 
vation réuni  par  cet  Etat  sur  les  frontières  de  la  Bel- 
gique. Ce  document  est  daté  du  6  décembre  1&92,  et 
contient  les  paroles  suivantes:  '^a  Confédération  ger- 
„manique ,  pleine  de  confiance  dans  6.  M.  le  roi  de 
„Prusse,  recommande  à  toute  sa  sollicitude  le  soin  des 
,,intérêls  de  la  Confédération  par  r^pf  ort  à  ses  fron- 
^,tières  menacées  du  côté  du  nord-ouest,  afin  que  les 
,,mesures  fédérales  éventuellement  nécessaires  puissent 
„en  tous  cas  être  décidées  à  temps."  La  France  ici 
n'est  point  présentée  comme  un  garant,  mais  bien 
comme  un  menaçant  adversaire  de  la  Diète  et  de  la 
Confédération. 

Aujourd'hui  les  intérêts  que  peuvent  avoir  les  pays 
fédérés  dans  la  politique  de  l'Europe  les  engagent  na- 
turellement à  se  rallier  aux  Etats  avec  lesquels  ils  ont 
un  principe  commun.    Comme  l'on   voit  dun  cdté  les 


732       Mémoire  confident,  sur  -fêtai  et 

183S  gouTernemens  constitutionnels   et    révolutionnaires  ;    et 
de  Pautre,  les  gouvernemens  monarchiques  et  lëgitimes, 
comme,  en  outre ,  la  Confédération  germiAique,  d'après 
les  ëlémens  même  de  sa  constitution,  appartient  à  cette 
dernière  classe,  non  seulement  elle  ne  peut  sVtacher  à 
la  France,  mais  elle  est,  au  contraire,  forcée  en  Tertu 
de  ses  doctrines  monarchiques  et  légitimes,  d'entrer  dans 
l'alliance  des  trofa   grandes  puissances   qui  représentent 
ces  mêmes  doctrines.     Si,  dans  le  cas  oii,  soit  la  Prusse, 
soit. l'Autriche  menucierait',  en  acquérant  une  prépondé* 
rance  trop  marquée,  .d'opprimer  la  Cote  fédération,  celle- 
ci  se  trouverait  dans  l'alternative  d'en  appeler  à  la  pro- 
tection de  la  France  ou  de  Ja  Bussie,  elle  serait  donc 
tou)oiirs  obligée  de  choisir  cette  dernière,  ne  fût-ce  que 
pour  n^  point  se  mettre  en -contradiction  avec  les  prin- 
cipes sur  lesquels   elle  se  fonde.      C'est  ainsi   que  les 
justes  exigences  de   la  nature   même   des  choses,  tant 
sous  les  rapports  intérieurs  que  sous  les  rapports  ext^ 
rieurs,  conduisent  la  Diète  à  réclamer  le  patronage  de 
la  Russie. 

L'empire  russe,  dès  le  moment  oii  il  prit  place  parmi 
les  principaux  Etats  de  l'Europe,  possédait  déjà,  comme 
base  de  sa  •puissance ,  tout  ce  qu'un  Etat  du  premier 
rang  peut 'désirer  et  rechercher,  plus  même  qu'on  ne 
peut  souvent  acquérir  après  des  siècles  d'efforts  tou- 
jours heureux.  Son  immense  étendue,  sa  position  géo- 
graphique, la  nature  de  sa  constitution  politique,  ses 
grandes  ressources  militaires,  la  crainte  qu'elles  inspi- 
rent è.  ses  voisins,  tous  ces  avantages  lui  garantirent 
la  stabilité  et  la  sécurité  à  un  degré  qu'aucun  autre 
pays ,  si  ce  n'est  la  France  »  n'a  encore  atteint.  Mul 
Etat  n'a  moins  éprouvé  dans  l'origine  le  besoin  d'exer- 
cer une  action  continuelle  sur  les  rapports* et  les  in- 
térêts des  autres.  Pourtant  il  serait  difficile  d'en  indi- 
quer un  qui  possède  dans  son  intérieur  autant  d'élé- 
niens  divers  et  précieux,  éminemment  propres  a  lai 
assurer ,  sans  la  moindre  violence ,  les  liaisons  les  plus 
importantes  avec  toutes  les  nations  de  l'Europe,  ainsi 
qu'à  lui  ouvrir  les  sources  d'une  influence  vaste,  pro- 
fonde et  pacifique  à  la  fois.  Aussi  la  Russie,  depuis  le 
règne  de  Catherîne-la-Grande  jusque  nos  jours,  n'a-t- 
elle  point  négligé  d'en  profiter  pour  agir  d'une  manière 
bienfaisante  sur  le  système  général  de  la  politique.  Par 
Tarticle  16  du  traité  de  Teschen  nous  voyons  déjà  Pil- 


tfwenir  de  tyiUemagne.  7?3 

lustre  impératrice  se  déclarer  garante  de  la  cbnstitu*  18SS 
lion  de  FAllemagne  et  du  traite  de  Westphalie.  Ce  fut 
un  aveuglemeiit  incompréhensible  <}ui  porta  les  électeues 
à  repousser  en  1790  Tinterventiôn  de  la  Russie  dans 
les  aiFaires  de  leur  patrie,  que  menaçait  alors  rAssem- 
blée  nationale  de  la  France*  Il  est  vrai  qu'en  juiUet 
1791  rélecteur  de  Mayence  et  celui  de  Cologne  cher* 
cbèrent  à  réparer  leur  faute.  Au  mois  de  novembre 
de  la  même  année  parut  aussi  la  mémorable  déclara- 
tion de  rélecteur  de  Trêves,  par  laquelle  il  déclarait 
se  trouver  dans  la  nécessité  de  rechercher  Paide  et  la 
protection  de  Timpératrice,  Mais  le  moment  favorable 
pour  le  salut  commun  de  TAlleniagne,  et  surtout  pour 
le  salut  de  la  rive  gauche  du  Rhin,  était  déjà  passé. 
Aveuglée  par  sa  jalousie ,  l'Autriche  aima  mieux  sacri- 
fier rintégrité  de  Tempice  germanique  que  d'en  devoir 
la  conservation  aux  secours  de  la  Russie.  La  malheu- 
reuse convention  de  Pilnitz  ne  put  guère  en  tenir  lieu* 
Plus  tard,  en  octobre  1799,  lorsque  la  déclaration  de 
la  Russie  concernant  la  marche  de  ses  troupes  fut  pré- 
sentée à  Ratisbonne,  plusieurs  Etats,  notamment  8alz- 
bourgi  élevèrent  la  voix  pour  demander  la  continua- 
tion de  son  assistance.  On  remarque  le  passage  sui- 
vant dans  une  coutre-note  communiquée  au  résident 
russe  :  ^'Les  Etats  de  l'empire  germanique  croient  pou- 
y,voir  espérer  que  Sa  très  haute  Majesté  impériale  de 
jyRussie  ne  voudra  point  leur  retirer  sa  puissante  pro- 
,,tection.*' 

Et  Ton  voyait  en  effet,  dans  ces  derniers  jours  de 
Tancien  ordre  de  choses  en  Allemagne,  tous  ces  prin- 
ces tourner  leurs  regards  vers  la  Russiei,  comme  vers 
un  sauveur*  Celle-ci  fit  son  possible  pour  la  délivrance 
de  son  alliée  et  pour  la  conservation  de  l'Empire  et  de 
ses  droits.  Une  victorieuse  armée  russe,  en  pénétrant 
jusqu'en  Suisse,  démontra  suffisamment  les  bonnes  in- 
tentions du  brave  Paul  I*'.  Ce  fait  n'est  point  encore 
tombé  dans  l'oubli.  La  malheureuse  paix  de  Luné- 
ville  ,  qui  entama  l'empire  allemand  devint  pour  l'em- 
pereur Alexandre,  de  glorieuse  mémoire,  une  occasion 
d*user  de  ses  droits  en  qualité  de  garant;  aussi  la  dé- 
putation  nommée  pour  la  pacification  de  l'Empire,  et 
siégeant  à  Ratisbonne,  reçut,  dès  le  25  août  1802,  com- 
munication de  la  première  note  russo- française,  sur  la 
xnédjption  et  sur  les   dédommagemens.    Cette   note  fut 


734        Mémoire  confident  eur  ^tai  ei 

tutrie,  le  8  octobre,  d'un  contre*plan  présenté  parrAo- 
triche  et  la  Russie.  On  vit  ensuite  cette  dernière  puis» 
sance  assister  de  ses  conseils  la  *  députaiîon  j  pendant 
toute  la  dur^  de  son  mandat}  et  traYailfer  autant  qu*il 
ëtait  en  elle  k  ramener  la  tranquillité  dans  l'Empire. 
£Ue  ne  tarda  pas  non  plus  à  prendre  part  à  la  troi- 
sième coalition  contre  la  France.  A  cet  efiEet,  elle  a'u- 
nit  arec  l'Angleterre ,  l'Autriche  et  la  Suède.  Même 
après  la  malheureuse  bataille  d'AusterlitZi  lorsque  l'Au- 
triche se  vit  forcée,  pour  assurer  sa  propre  conserra- 
tion ,  de  sacrifier  l'Allemagne  méridionale  par  le  traité 
de  Presbourg,  la  Russie,  ne  posa  point  les  armes,  mais 
continua  la  guerre  jusqu'à  ce  que  la  sanglante  jour- 
née de  Friedland  lui  fit  un  devoir  de  conclure  un  ar» 
misticcy  puis  la  paix,  afin  de  sauver  la  monarchie  prus- 
sienne, dans  un  moment  où  Napoléon  avait  déjà  porté 
ses  aigles  jusqu^au  Niémen. 

Quiconque  se  rappelle  les  déclamations  contre  la 
Russie  dont  étaient  alors  remplies  les  feuilles  écrites 
sous  l'influence  du  gouvernement  français,  particulière- 
ment le  Moniteur ,  ne  -  saurait  assez  admirer  le  dÀin- 
téressement  absolu  de  cette  puissance,  qui,  méprisant 
les  propositions  de .  la  France ,  ne  voulait  même  pas 
leur  prêter  la  moindre  attention.  Aujourd'hui  que, 
même  en  Allemagne»  se  propage  la  plus  impudente  in- 
gratitude envers  la  Russie  ;  *  aujourd'hui  que  les  men- 
songes les  plus  absurdes,  à  propos  de  son  ambition  et 
de  son  égoïsme,  trouvent  foi  dans  les  esprits;  aujourd'- 
hui donc,  8e  présente  le  moment  favorable  pour  rani- 
mer des  souvenirs  de  ce  genre,  et  pour  les  produire  à 
la  face  de  l'Europe  abusée.  Les  insinuations,  ou  même 
les  offres  qu'à  cette  époque  on  adressa  de  Paris  à  la 
Russie,  durant  des  années,  contenaient  à  peu  près  ce 
qui  suit  :  • 

„Que  demande  l'empereur  de  Russie  ?  Pourquoi  se 
mêle  t*il  de  nos  affaires,  quand  nous  ne  le  troublons 
pas  dans  les  siennes?  Pourquoi  nous  inquiète*t-il  à 
propos  de  riens  tels  que  le  Piémont ,  Panne  ,  Milan, 
Gènes,  la  Suisse,  la  Hollande  et  TAliemagne,  quand 
nous,  nous  sommes  disposés  à  nous  taire,  s'il  veut  in- 
corporer petit  à  petit  dans  ses  Etats  la  moitié  ou  même 
la  totalité  de  l'empire  Ottoman?  L'Europe  n'est-elle 
donc  pas  assez  vaste  pour  compter  deux  maîtres?  Que 
la    Russie  nous  abandonne  les  peuples  d'Occident,   et 


Papenir  d0  tAUemagne,  «735 

qu^Bll•  agisse  \  Vég/axà  dtis  peuples  de  l'orient  selon  1S88 
qu'il  lui  convieadra.  Ensuite,  il  ne  restera  plus  .qu'à 
tracer,  quaad  le  temps  sera  venu,  une  seule  grande 
ligne  de  démarcation.  C'est  alors  que  les  nations  eu- 
ropéennes, délivrées  de  tant  d'Etats  intermédiaires,  qui 
n'étaient  que  des  sources  éternelles  de  collision  ^  de  ri- 
valité, de  guerre,  et  de  tant  d'autres  malheurs,  |ouiroi)t 
enfin  d'une  paix  éternelle  sous  Fempire  de  deux  sou- 
verains tout-puissans.'* 

Supposons  que  la  Russie  eût  accédé  à  l'esprit  de  ces 
déclamations,  qu'elle  se  fût  abandonnée  à  cette  soif  d'a- 
grandissement que  la  France  aujourd'hui  lui  reproche 
si  mensongèrement ,  et  qu'elle  provoquait  alors  par  de 
si  engageantes  paroles  ;  quel  aurait  été  le  sort ,  nous 
ne  voulons  plus  parler  de  toute  l'Europe,  mais  de  l'Al- 
lemagne seulement?  L'Autriche  était  réduite  à  Pim- 
pulssance  par  la  paix  de  Presbourg,  conime  la  Prusse 
par  celle  de  Tilsit:  certes,  donc,  ce  n'était  ni  de  l'Au* 
triche  ni  de  la  Prusse  que  l'Allemagne  pouvait  espérer 
son  salut  et  sa  délivrance. 

Il  est  vrai  qu*en  1809  la  Russie  laissa  l'Autriche 
seule  aux  prises  avec  la  France.  Mais  quand  on  se 
rappelle  que,  précisément  à  cette  époque,  par  suite 
de  la  politique  insensée  de  Gustave  IV,  la  Russie  se 
trouvait  en  guerre  avec  la  Suède,  et  qu'avant  même 
d'en  finir  de  ce  cAté,  par  la  paix  de  Fridrichshamm, 
elle  fut  entraînée  dans  une  nouvelle  guerre  contre^  la 
Porte  ottomane ,  après  la  rupture  des  courtes  conféren- 
ces de  Jassy,  on  concevra  facilement  que,  sans  vouloir 
pourtant  abandonner  l'Allemagne  h,  la  merci  du  vain- 
queur, l'empereur  Alexandre  ne  put  pas  cependant  la 
secourir  en  ce  moment.  En  flagrante  hostilité  sur  ses 
frontières  du  nord  et  du  sud ,  avec  deux  puissances 
soutenues  par  les  forces  navales  de  l'Angleterre,  la  Rus« 
sie  était  alors  dans  l'impossibilité  de  commencer  vers 
l'Occident  tine  troisième  lutte  contre  un  pays  qui  comp- 
tait d'ailleurs  presque  tous  les  Etats  de  TOuest  parmi 
ses  alliés. 

Mais  l'année  1812,  mieux  que  toutes  les  crises  an- 
térieures, est  venue  ensuite  démontrer,  par  ses  résultats, 
combien  la  Russie  avait  toujours  eu  à  coeur  d'affranchir 
l'Europe  de  la  prépondérance  française,  de  rétablir,  de 
maintenir  l'ancien  système  politique ,  et  d'assurer  le  sa- 
lut et  la   liberté   de   l'Allemagne.     Car,    après   que   la 


736       Mémoire  confident  sur  fêtai  ei 

1833  grande  «rmëe  eiil  iié  moitié  enseTeUe  dans  les  plaines 
glaciales  de  la  Russie  i  moilië  conduite  comme  prison- 
nière en  Sibérie  ,  après  que  le  terrible  empereur*g^né- 
rai  eut  à  peine  réussi  à^  sauver  sa  vie  par  la  plus 
prompte  des  fuites»  qu'est-ce  qui  empêchait  la  Russie, 
laquelle  n*avait  plus  rien  à  redouter  de  la  puissance 
française  i  de  faire  une  paix  séparée  avec  Napoléon  ,  et 
de  conserver,  comme  fruit  de  la  victoire,  le  royaume 
de  Pologne  conquis  déjà  par  elle?  Mais  l'Allemagne 
aurait-elle  gagné  quelque  chose  à  un  arrangement  pa- 
reil? Certainement  non.  Aussi  l'empereur  Alexandre» 
de  glorieuse  mémoire»  continua-t-il  la  guerre  long-temps 
après  avoir  satisfait  à  l'honneur  des  armées  russes ,  et 
long-temps  après  avoir  pourvu  à  la  sécurité  de  è^%  pro- 
pres frontières.  Ce  serait  vraiment  l'ingratitude  la  plus 
impudente  de  la  part  de  l'Europe  et  surtout  de  la  part 
de  PAIlemagne»  que  de  vouloir  aujourd'hui  mettre  en 
oubli  cette  haute  abnégation  dont  alors  la  Russie  donna 
les  preuves»  aui^  applaudissemens  unanimes  du  monde. 
La  proclamation  de  Kalisch  »  adressée  par  l'empereur 
Alexandre  aux  Allemands  ^  et  la  déclaration  de  Franc- 
fort, datée  du  1er  décembre  1813  ,  sont  des  documens 
irrécusables  de  la  magnanimité  qui  présidait  aux  vues 
du  gouvernement  russe  »  et  du  but  qu'il  se  proposait 
en  continuant  la  guerre  contre  Napoléon. 

On  ne  peut  trop  répéter  que  le  royaume  de  Pologne» 
le  seul  dédommagement  de  la  Russie  pour  toute 
cette  guerre  y  était  déjà  conquis  par  elle^  avant  qu'un 
.'seul  cosaque  eût  mis  le  pied  sur  le  sol  germanique. 
L'extension  de  territoire  la  plus  importante  qu'elle 
pouvait  s'attendre  à  obtenir  d'une  guerre  victorieuse 
contre  Napoléon  était  donc  en  son  pouvoir  et  lui  était 
assurée  avant  qu'elle  eût  transporté  la  lutte  par-delà 
les  frontières  de  rAUemagne.  A  dater  de  cet  instant» 
le  combat  n'eut  plus  lieu  directement  dans  les  intérêts 
de  la  Russie  ;  mais  s'il  fut  continué  par  Pem'perenr  Ale- 
xandre» ce  fut  uniquement  pour  le  bien  de  l'Europe» 
et  particulièrement  de  l'Allemagne.  La  Russie  savait 
parfaitement  que,  ni  l'Autriche,  ni  l'Angleterre»  ni  la 
Prusspi  ne  pouvaient  lui  contester  la  possession  du  ro- 
yaume de  Pologne,  si  Napoléon  la  reconnaissait  vala- 
ble, et  les  armées  du  vainqueur  auraient  amené  ce 
dernier  à  ce  point»  qu'il  aurait  souscrit  à  ce  sacrifice 
avec  joio)    si  la  Russie  avait  borné  là   ses  conditions 


Papenir  de  P Allemagne.  737 

en  échange  de  la  paix*  S!  donc,  maigre  cela,  elle  D*a  \g3H 
point  acquiesce  à  de  pareilles  propositions;  si ,  tout  au 
contraire,  eBe  continua  la  guerre  et  la' poussa  jusqu'il 
la  double  prise  de  Paris ,  sans  se  mënager  d^autre,  pro- 
fit que  celui  qu'elle  avait  obtenu  même  ayant  que  ses 
armées  eussent  passé  TOder;  alors,  dites-le:  pour  la 
liberté,  l'indépendance  et  les  droits  de  qui  sacrifiait-elle 
le  sang  de  ses  enfans?  Nous  le  demandons  à  tous  les 
ennemis  de  la  Russie.  N'était-ce  pas  évidemment  pour 
la  liberté  de  l'£iirope,  pour  l'indépendance  des  Etats 
continentaux  subjugués  par  la  France  et  surtout  pour 
les  droits  politiques  de  l'Allemagne? 

La  Russie  a  fait  ce  qu'elle  a  voulu  faire  pour  te 
bien  de  tous:  elle  a  sauvé  la  liberté  universelle,  cpiMi^ 
lidé  Tindépendance  des  pays  continentaux,  conquis  pwc 
l'Allemagne  l'intégrité  de  son  territoire  et  de  ses  droits. 
Sous  son  patronage  fut  préparée  et  acceptée  la  coQati* 
tution  qui  régit  la  Confédération  germanique.  Car^  tf^r 
dis  que  les  Etats  dont  elle  se  compose  se  garantissaient 
mutuellement  leurs  possessions  et  leurs  droits,  oti  pou- 
vait toujours ,  en  regardant  au  fond  du  tableau ,  Yoir 
que  c'était  réellement  la  sanction  tacite  de  la  Russie 
qui  rassurait  la  liberté  allemande  contre  le  danger  de 
la  prépondérance  d'un  seul  Etat  aux  dépens  des  autres* 
On  était  alors  trop  convaincu  qu'on  devait  l'indépc^fi- 
dance  nationale  et  la  nouvelle  constitution  aux  efforts 
de  cette  puissance  pour  qu'on  n'ait  pas  cru  pouvoiv 
compter  qu'elle  ne  consentirait  jamais  à  laisser  détruire 
ce  qui,  au  moins  indirectement,  était  son  propre  ou- 
Trage.  (Nous  ne  nions  pas  du  reste  que  la  cbiarte  fé- 
dérale n'ait  émané  directement  de  PAutricfae). 

Nous  nous  sommes  étendus  sur  ce  sujet  pour  faire 
mieux  comprendre  qu'on  n'a  soutenu  ici  rien  de  nou- 
veau, mais  qu'au  contraire,  la  liaison  légale  entre  l'Al- 
lemagne et  la  Russie  existe  depuis  long-temps.  On  n'a 
plus  besoin  de  choisir  cette  dernière  comme  garant ^de 
la  Confédération  germanique  contre  des  attaques  inté- 
rieures ou  exté];ieures.  L'histoire  a  déj^  prouvé  que 
la  Russie  est  l'alliée  naturelle  de  l'Allemagne,  parce 
que  ses  intérêts  la  portent  à  désirer  l'indépendpnce 
et  l'intégrité  de  la  Confédération,  et  parce  que,  ne 
pouvant  jamais  lui  être  dangereuse,  elle  peut  tou- 
jours lui  être  utile,  ainsi  que  cela  est  en  réalité» 
Nous  engageons  tous  les  calomniateurs   de  la  Russie  l^ 

Noup,  Supplém.  Tom*  IIL  A«a 


Î38        Mémoire  confident  sur  téUit  et 

18S4  ^^^^^  l'histoire  et  \  nous  y  montrer  un  seul  cas  où 
eette  puissance  ait  nui  aux  Ilberlës  ou  nëglîgë  les  véri- 
fal^les  inrëréts  de  sa  voisine.  Nous  allm^  même  plus 
loîti:  nous  les  provoquons  à  nous  citer  liùe  seule  cir- 
constance dans  laquelle  la  première ,  étant  alliée  à  la 
seconde,  he  lui  aurait  pas  apporté  quelque  bienfait. 

Il  faut  se  rappeler  que  la  participation  de  la  Russie 
à  la  guerre  dé  sept  ans  ne  fui  qu'une  conséquence  de 
sa  liaison  avec  l'empire  germanique.  Cette  liaison  ami- 
cale devient  '  aujourd'hui  beaucoup  plus  importante  par 
suite  de  la  division  entre  les  grandes  puissances,  qui  se 
sont  rangées  en  deux  camps  distincts ,  selon  les  princi* 
pes  théoriques  qui  servent  de  base  à  leurs  gouverne- 
nkéns.  Si  la  politique  de  Talleyrand  réussissait  à  enga- 
pit  rAuYrIche  à  se  ranger  du  côté  de  l'Angleterre  et 
dé  la  France,  par  Jalousie  contre  la  Russie,  alors  la 
Confédération  germanique  se  verrait  forcée  de  resserrer 
CAcorè  son  alliance  oifensive  et  défensive  avec  celle-ci. 
L'article  11  de  la  constitution  fédérale  défend,  il  est 
vrai  4  à  l'Autriche  de  prendre  part  \  des  combinaisons 
poUtiquès  dirigées  contre  la  sûreté  de  la  Confédération. 
Elle  peut  cependant ,  à  raison  de  ses  Etats  situés  en 
dehors  des  limites  de  cette  dernière,  contracter  une  al- 
liance qui  n'aurait  point  pour  objet  Pii^érét  allemand. 
La  seule. possibilité  de  ce  fait  doit  contribuer  plus  que 
toute  autre  considération  à  rapprocher  inévitablenieiit 
rAUemagrie  de  la  Russie. 

Dans  ce  moment,  l'opinion  publique  paraît,  en  Al- 
lemagne^ se  prononcer  fortement  contre  une  pareille 
Ttièsi^e.  Cela  vient  de  ce  qu'on  7  a  généralement  adopta 
les  principes  du  libéralisme  anglo- français.  Mais  il  ap- 
partient aux  gouvernemens ,  qui  sont  les  premiers  et 
véritables  chargés  de  pouvoir  désintérêts  nationaux, 
de  reconnaître  non  seulement  l'utilité  mais  aussi  le  be- 
soin'de  cette  alliance,  et,  par  conséquent  y  de  la  re- 
chercher. 

11  se  pourrait  que  cette  tendance  de  l'opinion  publi- 
que occasionnât  des  difficultés  dans  le  cas  où  une  ar- 
mée russe  marcherait  par  l'Allemagne  contre  la  France. 
Cependant,  si  partout  celle-ci  observe  une  bonne  et 
Sévèi*e  discipline;  si  ses  chefs,  non  contens  de  respec- 
ter la  nationalité  germanique ,  déploient  tous  leurs  ef- 
forts pour  la  ranimer  et  la  stimuler;  si  surtout  les  pe- 
tits Etats  à  travers  lesquels  le  passage  des  troupes  au- 


tapenir  de  ^Allemagne.  739 

rah  Heu,  sont  traites  avec  les  plus  grands  égards  et  la  1834 
plus  grande  douceur ,  nous  croyons  qu'une  guerre  pa- 
reille ne  ferait  que  renforcer  l'influence  de  la  Russie 
sur  rAUemagne  et  lui  assurerait  de  la  durëe,  en  rame- 
nant les  esprits  &  une  plus  juste  appréciation  des  cho- 
ses. C'est  ainsi  oue  les  trouges  russes  ont  déjà  apparu 
chez  les  Allemands  comme  des  protecteurs  et  des  sau- 
veurs. Aujourd'hui,  elles  démontreraient  jusqu'à  l'évi- 
dence la  fausseté  des  assertions  qui  prêtent  à  leur  gou- 
vernement des  vues  de  conquête  et  d'oppression  à  Pé- 
gard  de  sa  voisine.  Une  campagne  entreprise  par  la 
Russie  contre  la  France  rencontrerait  dans  le  commen- 
cement beaucoup  de  petits  obstacles,  mais  elle  se  ter- 
minerait certainement  à  son  avantage,  ainsi  que  nous 
avons  cherché  à  l'indiquer. 

Pour  nous,  spectateurs  passifs,  il  nous  est  permis 
d'affirmer  (car  voir,  sentir  et  calculer  n'est  défendu  à 
personne)  que  tout  difficile  que  paraisse  de  nos  j^urs 
le  problème  du  salut ,  la  possibilité  d'une  solution  fa- 
vorable est  encore  évidente.  L'ensemble  des  moyens 
qui  peuvent  être  employés  en  commun  pour  le  bien  de 
tous  et  contre  la  barbarie  révolutionnaire,  est  encore 
assez  imposant  pour  qu'on  doive  écarter  toute  idée  de 
découragement.  Comment  réunir  ces  moyens  et  les 
diriger  avec  justesse  ?  Comment  triompher  des  difficul- 
tés du  moment?  Comment  gagner  assez  de  temps  et 
de  calme,  en  présence  des  progrès  rapides  du  mal  et 
du  danger,  pour  venir  à  bout  d'étayer  le  bâtiment  prêt 
à  crouler?  Comment  trouver  le  juste  milieu  entre  la 
prudenot  et  le  sang-froid  qu'exigent  les  circonstances  et 
la  vigueur  à  déployer  afin  d'atteindre  une  forte  situation 
politique?  Quelle  route  doit-on  suivre  si  Ton  veut  réu- 
nir ce  qui  est  disséminé,  relever  ce  qui  est  abattu,  ren* 
dre  la  vie  à  ce  qui  semble  mort,  et  s'assurer  un  ave- 
nir honorable  et  heureux?  Telles  sont  les  questions 
que  les  gouvernemens  ont  maintenant  à  approfondir: 
c'est  leur  tâche  et  leur  affaire. 

Quant  à  l'Allemagne,  nous  avons  exposé  notre  ma- 
nière de  voir.  Il  n'est  personne  qui  puisse  méconnaî- 
tre son  importance  politique.  L'Allemagne  est  le  coeur 
de  l'Europe,  aussi  ses  relations  intérieures  et  extérieu- 
res doivent-elles  attirer  la  plus  grande  attention  de  la 
part  de  tous.  Les  résultats  d'une  révolution  totale  dans 
cette  contrée   seraient   d'une  bien  autre   importance  en- 

Aaa  2 


740       Mémoire  sur  la  Suède  présenté 

1833  core  que  les  résultats  cle  la  rëvolutîoD  française,  Ija 
seule  grande  rcfvolution  qui  ait  eu  l|eu  eu  Allemagne 
dans  la  science  et  la  théorie ,  la  reforme,  a,  durant 
deux  siècles,  ébranlé  l'Europe  entière  )usque  dans  ses 
fondemens.  Une  révolution  politique  ne  produirait  pas 
de  moindres  effets. 


61. 

Mémoire  sur  la  Suède  y  puisé  dans 
des  communications  présentées  au 
Prince  de  Wasa^  dans  le  but  de  les 
faire  parvenir  pur  son  entremise  et 
la  connaissance  de  l'Empereur  Ni- 

colaSé 

(Portfolio  T.  II.  Nro,  16.  18360 

En  1831,  le  Roi  de  Suède ,  pour  se  soustraire  au 
)0Ug  de  la  Russie,  chercha  Tappui  de  la  France  et  de 
TAngleterre;  mais  il  ne  fut  pas  encouragé  par  elles. 
Comme  il  lui  était  impossible  de  rester  neutre,  il  se 
vit,  en  conséquence,  obligé  de  redoubler  de  dévoûe- 
meat  envers  la  Russie,  afin  d'écarter  tout  soupçon  que 
celle-ci  aurait  pu  concevoir  sur  sa  conduite.  La  con- 
vention èa  23  juin  1834^  et  ses  nombreux  articles  se- 
crets, resserrèrent  encore  davantage  les  liens  qui  déjà, 
depuis  1832 ,  unissaient  le  roi  Charles«Jean  et  l'empe- 
reur Nicolas. 

Ainsi  il  est  impossible  d^accuser  le  roi  de  Suède  de 
s'être  volontairement  lié  d'amitié  avec  Nicolas  ;  car  ce 
sont  les  cabinets  de  Paris  et  de  Londres  qui  doivent 
se  reprocher  de  ne  lui  avoir  pas  laissé  d'autre  alter- 
native. 

Le  roi  de  Suède  sait  bien  quelle  serait  la  situation 
politiqup  de  ses  Etats,  dans  le  cas  d'une  grande  guerre 
continentale  ;  il  sait  que  s'il  était  alors  l'ennemi  de  la 
Russie,  et  secouru  comme  tel  par  les  forces  navales 
de  l'Angleterre,  il  ue  courrait  aucun  risque  du  côté  de 
la  Bahique  et  des  golfes  de  Finlande  et  de  Bothnie 
si  même  toutes  les  forces  de  la  Russie  l'attaquaient; 
et  que,  de  ce  câté,  tous  les  désastres  provenant  d'opé* 


0u  Prince  de  frasai  741 

rations  militaires ,  de  d^barquemens  et  de  dévastations^  1833 
finiraient  toujours  par  ne  lui   faire  perdre  aucune  par- 
tie de  ses  possessions  suédoises,  et  n'entameraient  même 
jamais  la  Norwëge. 

Le  cas  serait  tout  dijFérent  si  la  Suède  prenait  une 
part  active,  comme  alliée  de  la  Russie,  contre  la  France 
et  l'Angleterre.  Alors  son  territoire,  ainsi  que  celui 
de  la  Norwége,  seraient  également  exposés,  et  une  sé- 
paration immédiate  des  deux  royaumes  pourrait  avoir 
lieu  par  Tentremise  des  puissances  maritimes. 

Mais  indépendamment  de  toutes  ces  considérations, 
ai  décisives  quant  au  choix  définitif  que  la  Suède  se- 
rait forcée  de  faire  en  cas  de  guerre,  il  faut  ajouter 
que  la  guerre  ne  serait  faite y^»par  la  Russie,  que  dans 
des  vues  d'agrandissement,  et  par  l'Angleterre,  que 
dans  l'intention  de  s'y  opposer;  que,  par  conséquent, 
la  Russie  la  soutiendrait  pour  retenir  la  Suède  sous 
•on  joug,  et  l'Angleterre,  pour  l'en  délivrer. 

Il  était  donc  fort  naturel  que  Bernadotte  essayât  de 
rechercher  l'alliance  anglo-française,  avant  que  de  se 
résigner  au  joug  russe,  par  la  simple  raison  que  cette 
alliance  lui  donnait  pleine  sécurité  contre  les  consé- 
quences de  la  guerre,  et  l'exposait  fort  peu  même 
pendant  sa  durée  ;  mais  sur  le  refus  de  l'Angleterre  et 
de  la  France ,  force  lui  fut  de  se  soumettre  à  la  Russie. 

Cependant  Charles«Jean  tarda  à  conclure  aes  arran- 
gemens  définitifs  avec  la  Russie  jusqu'à  ce  que  les  affai- 
res de  l'Europe  fussent  réglées  de  manière  à  prévenir 
momentanément  toute  collision  générale,  et  qu'il  fût 
presque  indifférent  de  quel  côté  il  choisirait  ses  allian- 
ces; mais  maintenant  que  viennent  de  surgir  tant  de 
questions  qui  peuvent  aisément  produire  des  mésintel- 
ligences entre  les  Etats,  les  craintes  de  ce  prince  se 
renouvellent,   et    il    examine   sérieusement  si  le    parti  < 

qu'il  a  pris  ne  serait  pas  le   pire. 

Quelque  nombreux  et  positifs  que  soient  les  enga- 
gemens  que  la  Suède  ait  pris  envers  la  Russie ,  ils  ne 
seraient  qiie  très  faibles  si  Oscar,  l'héritier  du  petit 
royaume,  ne  s'était  pas  entièrement  rusaianisé  sous 
l'in&uence  des  attentions  et  des  prévenances  que  l'em- 
pereur Nicolas  lui  a  témoignées.  Oscar  est  devenu  si 
Russe,  qu'il  sacrifierait  ses  Etats  héréditaires,  et  sa  cou- 
ronne même,  par  respect  pour  les  liens  qui  l'enchatnent 


742        Mémoire  sur  la  Suède  présenté 

1833  ^  la  Russie  I   aveuglement   dont   son  vieux  père   et    le 
peuole  ont  déjà  dû  sentir  les  effets  pernicieux. 

Si  l'alliance  russe  continue,  ce  sera  autant  par 
suite  d'affections  et  d'inclinations  que  par  suite  d'obli- 
gations politiques  contractées;  néanmoins  les  craintes 
contraires  se  font  jour  de  plus  en  plus,  surtout  depuis 
que  le  cabinet  de  Stockholm  parait  iivoir  acquis  la 
conviction  que  l'Autricbe  se  détache  de  la  Russie. 

La  position  du  Roi  de  Suède  est  devenue  très  cri- 
tique, par  l'indifférence  ou  la  faiblesse  qu*ont  montrées 
à  son  égard  les  gouvernemens  de  France  et  d'Angle- 
terre. Il  paratt  que  ceux-ci  ont  eu  toujours  des  scru- 
pules à  contracter  des  relations  plus  intimes  avec  d'au- 
tres Etats,  et  ont  cru  que  toute  précaution  à  l'égard 
de  la  Russie  constituerait  un  acte  d'hostilité  contre  elle, 
qui  pourtant  n'a  pas  eu  une  -  pareille  délicatesse,  ou 
.bonhomie ,  pour  cçs  deux  gouvernemens,  mais  au  con- 
traire  n'a  pas  hésité  le  moins  du  monde  \  les  exasp^ 
rer  par  ses  procédés  diplomatiques,  en  trouvant  dans 
ce  calcul  un  nouvel  élément  de  force,  puisqu'il  établis- 
sait que  se6  adversaires  apparens  sont  incapables  de 
bien  diriger  leur  propre  défense  et  celle  de  leurs  al- 
liées, ou  de  faire  honneur  à  leuc  haute  position  po- 
litique. 

La  Suède  se  trouve  maintenant  dans  un  si  grand 
embarras,  qu'elle  a  recours  pour  en  sortir  à  des  moyens 
diamétralement  opposés  entrp  eux.  Elle  cherche,  avant 
tout,  h.  engager  la  France  et  l'Angleterre  \  bien  exa- 
•  miner  leur  propre  position ,  et  en  attendant  elle  a  fait 
faire,  à  Vienne,  des  ouvertures  diplomatiques  qui  four- 
nissent aux  cabiuets  de  Saint- James  et  des  Tuileries, 
l'occasion  de  lui  faire,  en  dépit  de  son  alliance  avec 
la  Russie,  des  propositions  qu'elle  se  réserve  d'accepter 
ou  de  rejeter,  conformément  au  degré  d'énergie  et  de 
concorde  qui  les  aurait  inspirées. 

Si  ce  moyen  manque  son  but,  la  cour  de  Suide  re- 
courra ii  d'autres,  qui  semblent  tant  soit  peu  romanti- 
ques, et  dont  on  fait  maintenant  grand  brtiit,  sans 
doute  pour  éviter  que  leurs  effets  ne  causent  une  trop 
grande  surprise. 

11  est  très  vrai  que  Bernadotte  désire  aller  passer 
quelque  temps  sous  un  climat  plus  douXf  et  qu'il  a 
même  la  pensée  d'abdiquer.  S'il  réalise  le  premier  pro- 
jet ,  il  est  hors  de  doute  qu'il  confiera  par  intérim  le 


i 


au  Prince  de  fF'asa.  743 

poiiYOïr  executif  à  Oscar*  Le  second  est  beaucoup  1838 
plus  sérieux;  car  le  Roi  veut,  dit-on ^  dans  Je  cas  où 
une  collision  grave  éclaterait  pendant  qu'il  serait  en- 
core ligué  avec  la  Russie  1  se  compromettre  gravement 
lui-même.  Alors ,  si  les  événemens  tournaient  en  fa* 
veur  de  la  Russie ,  ou  si  l'alliance  anti- russe  reculait 
ou  échouait  par  quelque  raison  que  ce  fût,  la  Suède 
serait  préservée  des  conséquences  d'un  changement  in- 
opportun de  son  système;  dans  le  cas  contraire,  ce 
royaume  se  détacherait  de  la  Russie,  et  le  changement 
dans  sa  poh'tique  serait  justifié  par  l'abdication  de  Char- 
les-Jean et  Tavénement  d'Oscar. 

Le  Roi  de  Suède  n'exécutera  sans  doute  cette  im- 
portante détermination  que  lorsqu'elle  pourra  devenir 
un  événement  décisif  et  sans  danger  pour  la  Suède. 
Quant  \  Oscar^  il  aura  cédé,  malgré  ses  inclinations 
pour  la  Russie  9  à  la  sage  prévoyance  d'un  pareil  plan, 
et  des  conseils  éclairés  l'engageront,  dès  qu'il  en  sera 
temps  y  \  faire  même  violence  &  ses  affections  person- 
nelles, et  à  les  sacrifier  pour  le  bien  du  pays.  C'est 
le  comte  Brahe,  maréchal  du  rojaume,  ami,  compagnon 
et  conseiller  intime  du  Roi ,  qui  a  ÎPait  ce  plan.  Le 
comte  Brahe  est  un  homme  très  éclairé,  tris  capable 
et  à  l'abri  de  tout  soupçon  d*ambition  ou  d'intérêt  per- 
sonnel. Dans  le  cas  où  Bernadotte  quitterait  momen- 
tanéftient  la  Suède  ou  abdiquerait,  le  comte  Brahe  Tac-  ^ 
conipagnerait  partout,  où  il  s'établirait. 


62. 

Mémoire  sur  les  moyens  dont  la 
Russie  peut  disposer  pour  rompre 
V alliance  entre  ta  France  et  V Angle- 
terre ^  présenté  au  cabinet  de  St.  Pe- 
tersbàurgy  le  ^. ..  Avril  1834- 

La  France,  par  sa  révolution  de  1830,  était  deve- 
nue, matériellement  parlant,  Tennemie  ou  Tantagoniste 
de  toutes  les  autres  grandes  puissances  de  l'Europe. 
L'Angleterre,  s'étant  abandonnée  à  ce  mouvement  inat- 
tendu de  régénération,  autant  que  sa  nécessité  le 
lui  ordonnait,    se  trouvait,   par    celte    tendance  forcée, 


744     Mémoire  sur  les  moyens  de  la  Russie  pour 

1834  dans  une  situation  équivoque  \  iVgard  de  ses  anciens 
alliés  de  •  coalition.  Elle  devait  se  eompromettre  plus 
ou  moins»  car  elle  s'était  mise  dans  une  fausse  position. 
Aussi  9  étant  ou  feignant  d'être  indifférente  et  neutre 
^d'abordy  elle  s'intéressa  et  s'initia  même  ensuite.  Elle 
n'était  pas  ensentiellement  opposée  à  aucun  autre  pou- 
voir,  elle  le  devint  par  des  actes  successifs* 

Les  protocoles  de  Londres  sont  de  sanglantes  ano- 
malies politiques;  l'avènement  du  roi  Léopold  au  trAne 
démoli  des  provinces  belges  ^  les  dernières  conséquen- 
ces du  traité  d'Andrinople  entre  la  Russie  et  la  Porte- 
Ottomane:  toutes  ces  choses  et  bien  d'autres  encore 
s&nt  des  bases  d'attaques  effectives,  des  semences  de 
dissensions  »  qui  conservent  religieusement  leurs  carac- 
tères |  quoiqu'elles  ne  les  laissent  pas  éclater  immédia- 
tement et  qui  un  jour  traceront  toutes  leurs  phases. 

L'Angleterre  et  la  France ,  et  par  contre-coup  PEs- 
pagne  et  le  Portugal ,  si  le  sort  s'y  déclare  en  fareur 
des  deux  jeunes  reines,  se  trouvent  compris  dans  la 
même  exclusion  \  Fégard  des  autres  pouvoirs.  Entre 
les  premiers  et  les  derniers  i  les  systèmes  sont  différens, 
par  penchant  chez  les  uns,  mais  par  nécessité  chez  les 
autres.  La  première  catégorie  doit  adopter  une  mar- 
che semblable  en  embrassant  une  cause  commune.  La 
Russie,  la  Prusse,  et  en  seconde  ligne  l'Autricfae,  le 
savent,  et  elles  sont  intimement  pénétrées  de  la  loi  qui 
les  oblige  à  Attaquer  au  moyen  d'une  coalition  entre 
elles,  si  elles  se  décident  d'attaquer,  puisqu'elles  savent 
à  n'en  pas  douter  qu'elles  auraient  à  combattre  une 
coalition  entre  les  autres. 

Considérant  le  Portugal  et  l'Espagne  comme  Etats 
constitutionnels  nous  leur  assignons  le  rang  et  le  rdle 
secondaires  de  satellites  ou  d'auxiliaires  dé  la  France 
et  de  l'Angleterre.  Ainsi  nous  voudrons  toujours  par- 
ler d'eux  lorsque  nous  traiterons  une  question  relabVe 
aux  luttes  possibles  entre  l'Europe  émancipée  et  l'Eu- 
rope despotique  soi-disante  libérale. 

En  attaquant  la  France,  on  ne  peut  le  faire  que 
directement  ;  en  attaquant  l'Angleterre,  l'usage  des  voies 
indirectes  est  à  la  fois  utile,  politique  et  même  né- 
cessaire. 

Le  but  ne  saurait  être  de  frapper  au  coeur  ni  la 
dynastie ,    ni  la  prospérité ,    ni  la  constitution  de  l'An- 


rompre  f  alliance  entre  la  France  et  PAngl    745 

gleterre.  On  veut  qu'elle  eoit  contrainte  à  abandonner  1834 
la  France»  par  la  loi  de  ses  intérêts  les  plus  chers  com- 
promis dans  la  lutte  dès  sa  première  origine.  On  veuf 
qu'un  système  savant  d'opérations  étendues^  puissantes 
et  cachées 9  atteigne  contre  elle,  alliée  de  la  France, 
un  résultat  hors  de  proportion  avec  les  avantages  du 
maintien  d'un  principe  non  vital  ^  et  avec  les  dâastres 
qu'entraînerait  Pimmuable  volonté  des  efforts  entrepris 
en  sa  faveur* 

Dans  tous  les  temps ,  la  mer  Noire  fut  plus  ou 
moins  inaccessible  aux  forces  hostiles  de  la  France 
et  de  l'Angleterre  y  et  comme  station  militaire ,  elle  a 
conquis  aujourd'hui  une  faculté  offensive  à  un  degré 
presque  invincible.  On  préparera  imperceptiblement  les 
moyens  de  leur  fermer  aussi,  et  à  temps ,  Taccès  libre 
aux  ports    de  la  Grèce.     L'entrée    de    la  Baltique   se 

girdera  formidablement  par  la  docile  coopération  de  la 
uède;  cette  condilion  est  religieusement  convenue  et 
bien  assurée  d'avance.  Nous  ne  discuterons  pas  si  ce 
sont  des  intérêts  purement  politiques  qui  en  ont  dicté 
l'acceptation,  ou  bien  si  quelques  derniers  souvenirs  de 
reconnaissance  font  entraînée  sous  la  forme  de  conces- 
sion d'amitié  et  de  bonne  intelligence.  Quoi  qu'il  en 
soit,  Gotfaembourg  et  Carlscrona  sont  là  pour  agglomé- 
rer et  dérober  les  moyens  de  défense,  puis  pour  les 
vomir  à  point  donné.  Si  toutefois  l'Angleterre  compte 
encore  cette  position  comme  un  point  qu'elle  puisse 
Tendre  de  nouveau  essentiellement  militaire  dans  un 
temps  très  court,  l'île  qui  lui  fut  concédée  dans  le  golfe 
de  Finlande  presque  en  vue  de  Saint-Pétersbourg,  de 
l'Estonie  et  du  grand-duché  de  Finlande,  n'est  point 
tin  refuge  pour  des  flottes  importantes,  en  admettant 
d'ailleurs  qu'on  peut  la  rendre  imprenable  ou  même 
formidable,  ce  qui  serait  peu  d'accord  avec  nos  notions 
personnelles  ou  celles  que  nous  ayons  puisées  dans 
d'autres  opinions  à  l'égard  de  cette  position  comme  sta- 
tion de  guerre.  Cependant  d'autres  ports,  d'autres  lieux 
de  retraite,  de  repos,  ou  de  ravitaillement,  ne  seraient 
pas  ouverts  \  l'Angleterre  dans  la  Baltique ,  les  golfes 
de  Bothnie  et  de  Finlande,  pour  les  flottes  imposantes 
introduites  d'avance  dans  le  but  d'éviter  les  barrières 
du  Cathegat  ou  celles  du  Sund. 

Soit  amour-propre    blessé,   qui  l'éloigné  d'une  con- 
duite prudente,  soit  décision  profonde  de  posséder  tout 


746    Mémoire  sur  les  moyens  de  la  Russie  pour 

1834  ce  qu'elle  eut  naguère  ou  bien  de  përir  plutdt  tout  en- 
tière,  la  famille  de  Hollande  veut  et  voudra  toujours 
ce  qu^elle  voulait-  il  7  a  trois  ans ,  ou  son  ëquivalenl. 
I^ile  a  de  plus  le  pouvoir  de  forcer  Fempereur  Nicolas 
à  y  participer  y  et  d'entratoer  par  contre-coup  la  Prusse 
avec  elle.  Le  résultat  de  cette  complication,  ne  saurait 
être  de  provoquer  essentiellement  le  succès  de  ses  Yoeux, 
mais  au  moins  il  pourrait  en  démontrer,  jusqu'à  Tëvi- 
dence  la  plus  absolue,  Tentière  impossibilité. 

D'anciennes  obligations,  qui  datent  du  règne  de 
Paul  1er,  pèsent  encore  avec  toutes  leurs  conséquences 
sur  la  famille  de  Russie.  Une  entre  autres  constitue 
un  devoir  moins  sacré  encore  qu'insurmontable  pour 
celui  qui  la  supporte,  L'empereiur  Nicolas  ne  pourrait 
s'y  dérober  indéfiniment. 

La  paix,  dans  la  question  Belge  et  Hollandaise,  ne 
peut  être  entre  les  deux  pays  que  le  résultat  d'une 
collision  complètement  violente  sous  toutes  9eB  faces; 
jusque-là,  si  ce  n'est  pas  la  guerre  ou  tout^k-fait  la 
guerre,  ce  ne  sera  jamais  la  paix  ou  tont-à-fait  la  paix. 
En  tout  .état  de  cause  une  telle  position  se  maintient 
ainsi,  lorsque  l'une  des  parties  le  désire;  mais  elle  ne 
saurait  diu^r,  car  nul  ne  peut  la  désirer  éternellement, 
et  le  plus  adroit  en  pose  les  bornes  à  sa  convenance. 

Il  n'est  pas  à  présumer  qu'en  cette  circonstance  et 
le  cas  échéant ,  le  parti  réprésenté  par  l'Angleterre,  la 
France  et  la  Belgique ,  puisse  réclamer  la  palme  de  l'a- 
dresse et  de  la  perspicacité,  en  admettant  toutefois  qu'il 
ne  s'abuse  ,pas  de  plein  gré* 

Le  roi  de  Hollande  ne  peut  consentir  à  se  déshono- 
rer volontairement  comme  homme  et  plus  encore  comme 
souverain.  Cependant  ce  serait  la  conséquence  d'aoe 
transaction  amiable,  telle  qu'on  prétend  la  provoquer 
entre  les  deux  Etats.  La  séparation  et  la  liquidation 
des  anciennes  finances  communes  sont  tout-à-fait  im- 
possibles ,  à  moins  que  le  roi  de  Hollande  ne  demeare 
stigmatisé  partout  et  signala  à  i'infâme  appellation  de 
roi  banqueroutier.  Il  n'y  doit  pas  consentir,  il  n'y  con- 
sentira Jamais;  c'est  une  chimère  que  de  l'imaginer.  It 
est  dans  cette  position  où  un  roi,  comme  un  autre 
homme ,  placé  entre  l'honneur  et  sa  perte ,  doit  préser- 
ver à  tout  prix  au  nfoins  les  apparences  de- l'un  ou  su- 
bir l'autre,  pluldt  que  de  transiger. 

L'Empereur,    dans    sa    position,   doit   se    préparer 


rompre  ikilllùnce  entre  la  France  et  tjinglet.     747 

d'une  manière  toute  particulière  »    et  qui   ne   ressemble  ]834 
en    rien   \,   celle  ^'adopterait  le  souverain    d'un  autre   ' 
empire.     Il  ne   recevrait  plus  sans  doute  du  gouverne- 
ment anglais,  et  ne  trouverait  plus  sans  doute  du  gou<« 
vernement  anglais,    et  ne  trouverait  probablement  plus 
en  Angleterre  les  immenses  ressources  pëcuniaires,    qui 
affluaient  jadis  aux  mains  de  la  Russie ,    pour  soutenir 
et  activer  les  diiF^rens  renouvellemens  des  grandes  guer- 
res continentales.     La  Hollande   est   trop   obër^e   elle- 
même  y  ses  capitalistes  sont  trop  charges  d'emprunts,  et  ' 
d'ailleurs   la  confiance  est   encore   trop    incomplètement 
établie  dans  le  crédit  de  la  Russie,   pour  qu'elle  puisse 
tenir  lieu  de  l'Angleterre,  soit  sous  le  rapport  des  sub- 
sides, soit  sous  le  rapport  des  emprunts  à  contracter. 

L'Empereur  ne  s'abuse  pas  au  point  d'ignorer  qu'en 
commençant  une  guerre  il  pourrait  vaincre  d'abord, 
puis  tomber  bientât'  faute  de  moyens  pécuniaires.  Or 
il  sait  aussi  qu'il  peut  à  peine  espérer  de  les  trouver 
en  dehors  des  Etats  qu'il  gouverne  ou  de  ses  propres 
ressources.  Il  faut  qu'il  les  apprête  d'avance,  car  elles 
n'existent  pas  naturellement. 

Il  se  conforme  à  cette  nécessité,  c'est  elle  qui  l'en- 
gage à  retarder  l'attaque  pour  être  plus  \  même  de  la 
soutenir  par  l'or,  comme  il, se  croit  dé}3i'Ie  pouvoir 
de  la  maintenir  victorieusement  par  les  armes. 

L'empereur  Nicolas  a  concédé  pour  des  soifimes  im- 
menses des  mines  et  des  biens  réserués  dans  les  di- 
stricts asiatiques ,  principalement  dans  celui  de  Kholi- 
van.  Ces  capitaux  ont  été  reçus  et  conservés,  ainsi 
que  ceux  provenant  d'autres  concessions  dans  les  gou-  ^ 
vernemens  voisins  de  l'Oural,    sur  les   rives  du  Volga 

et  dans  les  provinces  du  Caucase ,  elc •••'••.  des 

sommes  considérables  ont  été  avancées  sur  les  régies, 
les  soldes  de  différens  emprunts  ont  été  comptés. 

Les  mines  impériales  ont  été  généralement  concé- 
dées à  long  bail ,  à  la  charge  d'ayances  importantes  de 
la  part  des  concessionnaires.  Une  grande  partie  des 
biens  de  l'Etat  et  de  la  couronne  a  été  également  don- 
née à  bail,  avec  permission  d'augmenter  les  redevances 

des  serfs   dans  une    proportion  de •  •  •  qui  les 

porte  à  peu  de  différence  près  au  même  taux  que  cel- 
les suppodées  par  les  serfs  des  biens  particuliers.  Des 
fonds  QQV&ih  à  différentes  maisons  de  commerce  ont 
été  subitement  retirés',  et   ont  causé  de  violentes  com* 


748    Mémoire  sur  les  moyens  de  IdRutsie  pour 

1884  motions  pëcuniaires  sur  certains  points   de  TEurope    et 
de  l'Inde. 

Rariementy  si  ce  n'est  pendant  Tinyasibn  deTEmpire 
par  les  Français,  les  seigneurs  ont  livré  sans  murmu- 
rer leurs  serfs  au  métier  de  soldat,  au-delà  du  nombre 
requis  par  les  usages  ou  les  droils  indisputés  de  la  cou- 
ronne. Souvent  même  ils  ont  refusé  et  maintenu  leur 
refus;  la  même  difficulté  assiégera  toujours  le  gouver- 
nement russe  dans  toute  lutte  qui  ne  sera  pas  complè- 
tement nationale ,  et  il  est  peu  probable  qu'une  guerre 
d*agressîon  assume  jamais  ce  caractère  ^  aux  yeux  de  la 
généralité  de  l'aristocratie  ou  de  la  nation  en  masse. 

L'empereur  Nicolas  a  prévu  cet  obstacle  inévitable 
et  calculant  le  nombre  d'hommes  qu'il  peut  facilement 
obtenir  par  les  levées  ordinaires,  il  a  apprêté  la  faculté 
de  subvenir  à  des  besoins  extraordinaires  en  hommes, 
sans  craindre  de  trop  virulentes  oppositions  de  la  part 
de  la  noblesse.  .^ 

L'Empereur  a  pensé  s^assurer  .cette  faculté  en  intro- 
duisant certaines  conditions  dans  les  contrats  des  nou- 
velles concessions  ou  ventes  des  biens  de  la  couronne 
et  en  préparant  d'autres  voies  de  cette  nature,  qui  co- 
opéreront avec  les  débris  des  colonies  militaires  à  four- 
nir une  force  numérique  imposante  pour  la  premiire 
période  d'une  grande  guerre  continentale;  et  le  sort 
de  tout  te  qui  pourra  en  survenir  après  est,  malgré 
toutes  les  précautions  possibles,  confié  en  cas  de  grands 
revers  aux  souffrances  de  Tamour-propre  de  tout  une 
nation  qui,  une  fois  compromise,  devra  enfin  se  déci- 
der à  conserver  son  honneur  par  des  efforts  volontaires 
pour  l'aivenir. 

Des  'travaux  s'exécutent  au  havre  de  Peterspavlos- 
kaja  (Saint-Pierre  et  Saint-Paul)  au  Kamschatka:  des 
bâtiniens  s'y  construisent  et  pourront  s'y  armer.  Ochotsk 
même,  qu'on  voudrait  peut-être  à  peine  compter  comme 
un  village  privé  de  toute  i^ustrie,  a  cependant,  non 
loin  du  lieu  qu'il  occupe,  ses  ouvriers,  ses  chantiers, 
son  administration  navale,  et  presque  ses  arsenaux,  et 
tout  cela  n'appartient  pas  a  une  industrie  privée,  c'est 
l'oeuvre  du  gouvernement  lui-même»  et  le  mystère  qu'il 
déploie  dans  ses  transactions  relatives  à  ces  parages  leur 
ravirait  Tapparence  inofi'ensîve,  s'il  était  d'^fH^eurs  pos- 
sible qu'on  pât  s'abuser  sur  ce  point;  c'est Qsiosi  que 
M;  le  gouverneur  de  Kamschatka  fait  grand  bruit  même 


rompre  Vcdliance  entre  la  France  et  tjinglet.    749 

au  loin  des  ordres  donnes  par  le  gouTernement  non  lgS4 
seulement  d'encourager  mais  de  faire  exéci^ter  de  grands 
travaux  agricoles,  et  que  pour  procéder  dans  cette  gé- 
néreuse intention  sur  un  sol  ingrat  qu  pour  mieux  dire 
incultivable,  il  reçoit,  à  grands  frais,  des  points  cen- 
traux de  l'empire,  et  engage,  lui  personnellement,  dans 
tous  les  quartiers  d'où  il  peut  les  obtenir,  non  pas  des 
cultivateurs  et  des  laboureurs,  ni  rien  qui  ressemble  à 
cette  classe  de  gens,  mais  des  constructeurs  et  charpen- 
tiers de  navires,  des  voiliers  y  des  calfats,  des  cordiers, 
etc.  ;  tandis  que  les  habi^ans  n'ont  encore  été  nullemept 
portés  à  quitter  leurs  anciennes  industries  pour  s'adon- 
ner ^  un  nouveau  geiire  de  travaux. 

Enfin  la  réunion  d^une  force  maritime  quelconque 
s'apprête  dans  cette  mer,  où  quelques  rares  batimèns 
de  guerre  expédiés  à  la  découverte  paraissaient  de  loin 
en  loin;  et  nul  prétexte  plausible  ne  peut  expliquer 
cette  circonstance  dans  un  tel .  lieu ,  tant  que  PEmpe- 
reur  voudra  prétendre  à  de  consciencieuses  pensées  de 
paix,  pour  le  présent  comme  pour  l'avenir. 

Cette  force  maritime ,  quelque  faible  qu'elle  soit  en 
elle-même ,  est  préparée  pour  agir  éventuellement  con» 
tre  riode,  dans  un  délai  qui  ne  permettrait  pas  de 
prévoir  son  attaque  sur  aucun  point,  son  insuffisance 
devant  être  suppléée  par  la  surprise  qui  accompagnerait 
ses  mouvemens  particuliers ,  appuyés  comme  ils  le-  se- 
raient inévitablement  par  des  liaisons  aans  l'intérieur 
de  l'Inde,  et  par  des  opéifttions  e£Fectives  vers  les  fron- 
tières septentrionales. 

Des  traités  définitifs,  jusqu'alors  méprisés,  ou  dans 
quelques  circonstances  crus  impraticables,   et  en  consé- 

Juence  négligés,  ont  enfin  été  conclus  avec  une  partie 
es  Tartares  indépendans  intermédiaires  entre  les  pos- 
sessions russes  d'Asie  et  l'extrême  fontière  du  nord  de 
l'Inde  occidentale.  Des  relations  intimes  ont  été  ouver- 
tes dans  cette  portion  de  l'Inde ,  des  présens  offerts 
ont  été  acceptés,  des  subsiées  sont  prorois  dans  cer- 
taines circonstances  spécifiées,  ainsi  que  l'appui  d'une 
force  armée  quelconque,  et  de  tous  les  autres  secours 
qu'une  alliance  de  guerre  puisse  comporter. 

Mais  ainsi  que  nous  l'avons  fait  pressentir  plus  baut, 
la  Russie,  dans  le  cas  d'une  guerre  où  l'Angleterre  fera 
cause  commune  avec  la  France,  n'espère  un  premier 
succès  qu'en  réussissant  à  briser  cette  union   et  à  ren» 


750         Hôte  de  tEnuoyé  cP^lmérique 

1835  drt  au  moins  la  puissanee  anglaiae  neutre  dans  la  lutle 
coQtioeutale»  . 


63* 

Note  remise  au  Duc  de  Broglie, 
Ministre  des  affaires  étrangères  en 
France^  par  M.  Livingston,  Envoyé 
des  Etats-unis  de  tAmérimie.  En 
date  de  Paris,  le  25  Avril  1835* 

Au'  moment  de  retourner  dans  mon  pays,  )e  ne 
puis  quitter  la  France  sans  ajouter  un  nouvel  effort 
îi  tous  ceux  que  j*ai  d^}à  faits  pour  rétablir  entre  les 
deux  pays  celte  bonne  intelligence  commandée  par 
leurs  meilleurs  intérêts ,  que  des  ëvënemens  probables 
peuvent  interrompre |  et  peut-être  même  à  jamais 
détruire. 

De  la  correspondance  et  des  actes  du  gouTerne» 
ment  de  Sa  Majesté  depuis  que  le  message  du  prési- 
dent des  Etats-Unis  a  été  connu  a  PariSi  il  résulte  évi-* 
demment  que  l'on  a  entretenu  Tidée  de  faire  dépendre 
Texécution  du  traité  de  1831  d'explications  à  donner 
sur  les  termes  .employés  dans  le  message,  et  de  refuser 
le  paiement  d'une  dette  reconnue,  jusqu'à  ce  qu'une 
satisfaction  ait  été  obtenue  pour  l'inconvenance  suppo- 
sée que  l'on  a  commise  en  le  demandant.  La  seule 
possibilité  que  cette  opinion  puisse  exercer  quelque  in- 
fluence sur  les  actes  du  gouvernement  français  m'im- 
pose l'obligation  d'exposer  catégoriquement  ce  que  je 
crois  être  à  cet  égard  les  sentimens  de  mon  gouver- 
nement. 

Des  impressions  erronées  résultant  du  peu  d'atten- 
tion que  l'on  a  donné  à  la  forme  de  notre  gouverne- 
ment, aux  devoirs  de  son  magistrat  suprême,  aux  prin- 
cipes adoptés  par  lui  et  à  son  étroite  adhésion  a  ces 
principes  dans  des  cas  semblables,  peuvent  donner  lieu 
à  une  attente  qui  ne  serait  jamais  réalisée,  et  conduire 
à  des  mesures  destructives  de  toute  harmonie  entre  les 
deux  parties. 

La  forme  de  notre  gouvernement  et  les  fonctions 
du  président I  comme  parti  de    ce   gouvernement,   ont 


adressée  à  la  France.  751 

Aé,  à  ce  stifet'suffisamnient  expliquées  dans  ma  cor*lg|5 
respondance  pr^c^dente,  et  notamment  dans  ma  let- 
tre à  M.  de  Rigny,  du  29  janvier  dernier.  Je  n'ai 
donc  que  très  peu  de  choses  h  ajouter  à  ma  représen- 
tation tirée  de  la  forme  de  notre  gouvernement  et  des 
devoirs  du  président;  s'ils  sont  bien  compris,  il  ne 
peut  Y  avoir  erreur  sur  les  principes  d'action  qui  en 
dérivent. 

Le  président  y  comme  chef  du  pouvoir  exécutif,  doit 
avoir  des  communications  *  entièrement  libres  avec  les 
pouvoirs  co-ordonnés  du  gouvernement.  Organe  des 
rapports  avec  les  autres  nations,  il  est  la  seule  source 
par  laquelle  une  connaissance  de  nos  relations  avec  les 
autres  puissances  puisse  arriver  aux  branches  v  de  la 
législature.  11  en  résulte  que,  dans  les  détails  où  il 
est  obligé  d'entrer,  la  plus  grande  liberté  des  rapports 
internationaux  et  des  mesures  qu'ils  nécessitent  est 
indispensable  à  l'accomplissement  de  cette  partie  im- 
portante de  ses  fonctions.  Il  faut  qu'il  les  exerce  sans 
avoir  continuellement  devant  ses  yeux  là  crainte  d'of- 
fenser la  susceptibilité  des  puissances  dont  il  est  obligé 
d'exposer  la  conduite.  Et,  dans  Taccomplissement  de 
ce  devoir ,  il  *  est  soumis  %  l'opinion  publique ,  à  son 
propre  sentiment  des  convenances ,  à  ses  consliluans, 
et  \  ses  juges  constitutionnels,  pour  tout  ce  qui  serait 
un  exercice  indiscret,  dangereux  ou  illégal  de  ce  pou- 
voir. Mais  il  ne  reconnaît  aucune  autre  censure,  ni 
étrangère  ni  domestique.  S*il  était  permis  aux  puis- 
sances étrangèrefs  de  Kmiter  les  communications  du  pou- 
voir exécutif,  leurs  plaintes  réelles  ou  mal  fondées  en- 
traîneraient le  pays  dans  de  continuelles  controverses. 
Car  le  droit  une  fois  reconnu,  ce  serait  un  devoir  de 
l'exercer  en  demandant  un  désaveu  de  chaqi^e  phrase 
qui  paraîtrait  offensante,  et  une  explication  de  chaque 
mot  auquel  on  pourrait  donner  une  interprétation  dés- 
agréable. 11  a  donc  été  reconnu  en  principe  qu'aucune 
puissance  étrangère  n'avait  le  droit  de  demander  au 
président  des  explications  sur  aucun  document  que, 
dans  l'exercice  de  ses  fonctions,  il  juge  à  propos  de 
cemmuniquer  au  congrès,  ou  sur  aucune  mesure  qu'il 
lui  conseille  d'adopter.  Cette  règle  n'est  pas  applica- 
ble seulement  au  gouvernement  des  Etats-Unis,  mais 
à  tous  ceux  chez  lesquels  les  pouvoirs  constitutionnels 
sout  divisés  en  plusieurs    branches. 


752         Note  de  VEnuoyi  d'jdmérique 

1^35  Ea  cela,  les  Etats-Unis  soutienoent  une  cause  com- 
mune à  tous  les  gouvernemens  constitutionnels,  et, 
plus  importante  pour  les  gouvernemens  libéraux  d'£u* 
rope  que  pour  eux-mêmes;  car  il  est  évident  que  les 
monarchies  absolues  qui  les  entourent  auraient  tout 
l'avantage  de  cette  surveillance  des  assemblées  de  leurs 
voisins,  sans  en  éprouver  les  inconvéniens.  Il  est  vrai 
que,  dans  les  états  constitutionnels  d'Europe,  les  com- 
munications du  pouvoir  exécutif  avec  la  législature 
n'ont  pas  la  même  extension  qu'aux  Etats-Unis;  et  que, 
par  conséquent,  ils  restent  moins  à  Tattaque;  mais  ce- 
pendant il  ne  faut  pas  qu'ils  se  croient  à  Pabri  de 
toute  critique.  Le  discours  d'ouverture,  Padresse,  toute 
proposition  faite  par  le  ministère,  toute  résolution  prise 
par  les  chambres,  fournira  un  prétexte  à  l'interven- 
tion de  quelque  susceptibilité  étrangère. 

Aucune  communication  intérieure  des  différentes 
branches  du  gouvernement  ne  sera  en  sûreté,  et  les 
cours  de  justice  elles-mêmes  ne  seront  plus  le  sanctuaire 
de  la  liberté  de  discussion,  s'il  faut  ménager  en  toute 
occasion  le  susceptibilité  des  puissances  étrangères.  Les 
•  prétextes  d'intervention  ne  sont  que  trop  fréquens,  sans 
aller  leur  ouvrir  une  nouvelle  porte;  et  ce  n'est  pas 
répondre  à  cet  argument  que  de  dire  qu'on  ne  se 
plaindra  pas  sans  motifs  raisonnables. 

D'ailleurs,  quels  que  soient  les  principes  des  autres 
gouvernemens,  ceux  des  Etats-Unis  sont  fixés.  Ils  oe 
reconnaîtront  jamais  cette  prétention  de  surveillance, 
et  toute  tentative  pour  la  faire  prévaloir  sera  repousses 
avec  toute  Pénergie  de  la  nation.  Je  prie  Votre  Ex- 
cellence de  remarquer  que  je  ne  refuse  pas  II  un  gou- 
vernement le  droit  de  tirer  des  conclusions  du  langage 
et  des  actes  d'un  autre  gouvernement.  Ce  que  je  con- 
teste, c'est  l'intervention  dans  des  conseils  et  dans  des 
mesures  qui  ne  sont  même  pas  décidées.  Si  le  prési- 
dent commettait  un  acte  du  pouvoir  exécutif  qui  pût 
affecter  une  puissance  étrangère;  s'il  usait  d'un  langage 
exceptionnel,  en  s'adressant  à  cette  puissance  par  les 
ministres  respectifs;  si  l'on  rendait  une  loi  injurieuse 
pour  la  dignité  d'une  autre  nation;  dans  tous  ces  cas 
et  d'autres  semblables,  une  demande  d'explication  serait 
reçue  avec  respect,  et  l'on  y  répondrait  avec  tous  U» 
uiénagemens  pour  la  justice  et  pour  la  d^nité  de  cette 
nation. 


adressée  à  la  Pramefe.  753 

Après  avo^  expose  ces  principes ,  qu'il  nie  soit  per«  |gg5 
mis  d*a|outer  ^*0s  ont  été  plusieurs  fois  mis  en  prati- 
que. Dans  deux  occasions  ptëcMentes,  des  obsenra- 
tions  de  la  même  nature  ont  été  faites  par  la  France, 
sur  un  message  du  pr^ident,  sans  provoquer  d'autres 
explications  que  celles ''S^i  dérivaient  de  la  nature  même 
de  notre  gouyernement  :  et  cependant  ces  explications 
ont  été  Jugées  satisfaisantes. 

Après  avoir  démontré  que  les  Etats  •Unis  ne  peu- 
vent,  en  aucun  cas,  permettre  que  leur  magbtrat  su- 
prême soity  en  quelque  sorte,  contrôlé  par  une  puis- 
sance étrangère  dans  ses  communications  avec  les  bran- 
ches de  notre  gouvernement,  c'est  à  peine  s'A  est  né- 
cessaire de  discuter  la  possibilité  d'une  semblable  pré- 
tention, lorsqu'il  s'agit  de  l'accomplissement  d'un  traité 
auquel  se  rattache  un  avantage  pécuniaire.  Il  ne  faut 
qu'indiquer  les  termes  de  cette  proposition  ,  pour  dé- 
montrer qu'elle  est  non-seulement  inadmissible,  mais 
qu'elle  doit  être  reietée,  comme  offensante  pour  la  na- 
tion à  laquelle  elle  est  adressée. 

La  France  a  dé)\  reçu ,  par  un  acte  volontaire  du 
président,  toutes  les  explications  que  le  sentiment  d'hon- 
neur national  le  plus  délicat  pouvait  exiger.  Ce  qui 
ne  pouvait  être  accordé  à  une  demande  formelle  ou  à 
la  condition  eu  discussion  aujourd'hui  a  été  amené  par 
une  suite  de  circonstances  heureuses. 

Dans  le  désir  de  rétablir  la  bonne  intelligence  en- 
tre les  deux  nations,  au  premier  symptdme  de  mécon- 
tentement causé  par  le  message  du  président ,  j'ai  ré- 
primé tout  sentiment  qui  pouvait  naître  de  la  manière 
dont  ce  mécontentement  était  exprimé,  et,  sans  atten- 
dre de  nouvelles  instructions,  je  me  suis  empressé,  sous 
ma  seule  responsabilité,  d'adresser  à  ce  sujet  une  com- 
munication Il  votre  prédécesseur.  Par  cette  déma^he, 
sous  la  réserve  qu'une  explication  ne  pourrait  être  de- 
mandée au  présiaent,  j'en  ai  donné  une  moi-même  qui 
devait  écarter  toute  impression  fâcheuse.  C'est  la  pre- 
mière des  ciixonstances  heureuses  auxquelles  j'ai  fait 
ayusion;  heureuse,' puisque  cette  explication  était  don- 
née avant  toute  réclamation,  et  sans  que  je  connusse 
précisément  les  passages  du  message  qui  avaient  paru 
offensans. 

Je  conçois  facilement  que  la   communication  dont  je  * 
parle ,  faite   sans   autorisation    de  mon   gouvernement, 

Noutf.  Supplém.    Tonw  lU.  Bbb 


754         Note  de  PEnpoyi  d^ Amérique 

1835  n'ait  paa  produit  tout  Peffet  que  {'en  afteadais;  mais 
elle  a ,  depub ,  reçu  l'approbation  complite  du  prési- 
dent. 11  eat  nécessaire  d'ajouter  que  cette  approbation 
a  éié  donnëe  avant  qu'il  pût  croire  que  cette  coodi* 
tion  fût  attachée  au  paiement  d'une  indemnité  due.  en 
vertu  d'un  traité  |  qu'elle  a  été  donnée,  non-seulement 
lorsqu'il  était  ignorant  d'une  intention  pareille»  mais 
lorsqu'il  était  informé  par  la  France  qu'elle  entendait 
exécuter  le  traité,  et  lorsqu'il  voyait,  par  la  loi  pro- 
posée, que  l'exécution  de  ce  traité  ne  devait  pas  être 
enchaînée  par  une  semblable  condition. 

Ainsi  fut   fait  alors,  par  un  acte  volontaire,  ce  qui 
nlaurait  pu   être  fait  lorsqu'on  le  demandait  comme  un 
droit,  et  ce  qui,  aujo^rrd'hui,  est  considéré  aux  Etats- 
Unis  comme  une  condition  dégradante*     Maintenant,  |e 
ne  puis   entrer  dans   les  détails   dans   lesquels  je  suis 
entré  alors.     Si  je  pouvais  oublier   à    ce  point  ce  qui, 
dans  les  circonstances  présentes,  est  dû  à  la  dignité  de 
mon  paysi   je   serais  désavoué   et  je   méivterais    d'être 
désavoué  par   le   président.    Il   est  heureux ,   je  le  re- 
pète,  que   les  bons    sentimens  de  mon    pays  aient  été 
exprimés,  comme  je  l'ai  dit,  2t  la  seule  époque  où  ils 
pouvaient  l'être  avec  honneur ,  et,   quoique  les  circon- 
stances présentes  me  défendent  de  renouveler  la  com- 
munication que  j'ai   faite  alors,   elles  ne   m'empêchent 
pas  de  m'y  référer,  dans  l'intention  de  montrer  qu'elle 
contient    tout  ce  qui   pouvait    passer   pour   une   satis- 
faction.   Les  circonstances  actuelles  me  permettent  en- 
core aujourd'hui  cette  déclaration  ;  de  futurs  événemeos, 
que  je  n'ai  pas  besoin   d'expliquer,  peuvent  la  rendre 
impossible  plus  ,  tard ,   et   elle  n'a    d'importance  qtie  si 
elle    est  acceptée   comme   satisfaisante    avant    ces   éfé- 
nemens. 

Les  objections  faites  au  message,  autant  que  je 
puis  les  comprendre,  car  elles  n'ont  jamais  été  spéci* 
fiées,  sont: 

1^  Qu'il  accuse  la  bonne  foi  du  gouvernement  de 
8.  M. 

2^  Qu'il  contient  la  menace  de   forcer  à  rexécution 
^  du  trailé  par  des  représailles. 

Sur  le  premier  point,  si  je  discutais  aujourd'hui  les 
termes  du  message  lui-même,  il  me   serait   aisé  de  dé- 
montrer  qu'il   se   borne  à  dire  que  les  stipulations  du 
,- traité  n'ont  pas  été  remplies^   que  les   eogagemens   pris 


adressée  à  la  France.  755 

• 
pAF  des    mînislreB    ii*ont   pas   éii  exécutas;   ces  allëga-  1835 
fions  I   e;fcpriin^es   en   termes    respectueux  ^  ne   peuvent 
Jamafs  paraître  ofFensantes ,  même  quand  elles  sont  di- 
rigées contre  la  partie  qui  a  commis  ces  infractions»  et 
elles  peuvent  donner  lieu  à  aucune  demande  d'explica- 
lion.      Autrement,   il   est    évident  quelles   injures  na- 
tionales   ne    pourraient   jamais    être   prises   en    consi*    , 
d^ratîon. 

Le  message,  examiné  sous  ce  rapport,  ne  contient 
que  rënumêration  des  causes  de  nos  plaintes.  Quant 
aux  expressions,  la  susceptibilité  la  plus  irritable  ne 
peut  rien  7  trouver  à  reprendre.  On  se  É^int  du 
premier  refus  et  du  nouveau  délai;  mais  on  ne  les 
attribue ,  ni  directement  ni  par  insinuation ,  ik  aucun 
motif  indigne.  Si  j'étais  chargé  d'expliquer  et  de  dé- 
fendre cette  partie  du  message,  je  dirais,  avec  la  con- 
viction de  la  vérité,  qu'il  est  impossible  de  rédiger  une 
plainte  dans  des  termes  plus  modérés  et  plus  doux; 
mais  je  n*ai  pas  reçu  cette  instruction.  Je  me  contente 
de  démontrer  que  non-seulement  toute  explication  con- 
venable est  donnée  dans  ma  lettre  du  29  janvier  à  M. 
de  Rigny,  mais  qu'elle  déclare,  en  termes  exprès,  que 
la  sincérité  du  gouvernement  de  S.  M.  et  son  désir 
d'exécuter  le  traité  n'ont  jamais  été  mis  en  doute. 

En  discutant  la  nature  dés  ehgagemens  de  M.  Ser- 
rurier, je  disais:  Il  est  clair  qu'il  fallait  plus  que  l'ex- 
pression d'im  désir  d'exécuter  le  traité  de  la  part  des 
ministres  de  8.  M.,  désir  dont  la  sincérité  n'a  jamais 
été  mise  en  doute,  mais  qui  était  insuffisant,  puisque  ' 
son  accomplissement  dépendait  du  vote  des  chambres. 
En  parlant  du  délai  qui  eut  lieu  dans  le  mois  de  dé- 
cembre, je  disais  qu'il  avait  été  produit  par  le  désir 
des  ministres  de  S.  M.  d'assurer  le  vote  de  la  loi.  Je 
n'en  ai  jamais  douté,  monsieur;  j'en  ai  immédiatement 
donné  avis  à  mon  gouvernement,  et  je  l'ai  informé  que 
j'avais  consenti  II  ce  délai.  Cependaqt  le  président  ne 
pouvait  pas  s'empêcher  d^exposer  toute  l'affaire  en  ter- 
mes clairs  et  distincts  au  congrès,  et  en  rapportant  les 
actes  dont  il  croît  que  son  pays  a  lieu  de  se  plaindre,  * 
il  ne  les  impute  pas  \  des  motifs  indignes,  et,  pour 
éviter  toute  fausse  interprétation ,  il  déclare  volojjtei- 
rement  qu'il  n'a  jamais  eu  une    intention  semblable»  * 

La  partie  du  message  qui  paraît  avoir  causé  la  plu« 
grande  sensation  en  France  est  celle  dans  laquelle,  après     ^ 

Bbb  2 


756         Noie  de  P Envoyé  d? Amérique 

1895  avoir  exposa  la  cause  de  nos  plajotes,  A  entre  daos  h 
condition  des  mesures  nécessaires  pour  obtenir  rëpara* 
tion,  et  qui,  dans  des  cas  semblables,  sont  Mnction* 
nées  par  les  lois  des  nations.  On  se  plaint  que,  dans  une 
discussion  sur  l'efficacité  et  la  convenance  de  chacune 
de  ces  mesures, «une  préférence  ait  été  donnée  à  des 
représailles  considérées  comme  un  remède  et  non  comme 
'  une  hostilité,  et  de  cela  on  a  fait  une  menace.     Si  des 

explications  \  cet  égard  pouvaient  être  nécessaires,  elles 
sont  données  dans  le  message  lui-même  ;  il  contieDt  un 
désaveu  formel,  et  il  est  fait  appel  à  la  puissance  et 
au  caractàre  élevé  de  la  France  pour  montrer  qu'elle 
ne  pourra  jamais  être  forcée  par  des  menaces  à  faire 
ce  qu^elle  refuse  par  un  sentiment  de  justice.  Si  la 
démarche  à  laquelle  fai  fait  allusion  plus  d'une  fois 
I  pouvait  être  obtenue,  si  l'humiliation  qui  %*y  attacherait 

pouvait  être  supportée,  et  s'il  était  possible,  dans  détel- 
les circonstances,  de  donner  une  explication,  que  pour* 
rait-on  exiger  de  plus  que  cette  déclaration,'  contenue 
dans  le  message  lui-même,  qu'il  n'a  pas  eu  TintentioD 
d'une  menace  ?  Si  la  démarche  à  laquelle  je  fais  allu* 
sion  pouvait  être  adoptée,  qu'exigerait  le  gouvernement 
de  S.  M.?  le  désaveu  de  toute  intention  d'influence  sur 
les  conseils  de  France  par  des  menaces.  Ce  désaveu, 
la  France  Fa  déjà;  il  est  inséré  dans  le  document  hii- 
mê^e  qui  a  causé  l'offense ,  et  je  ne  ferai  pas  au  gou- 
vernement français  l'injure  de  penser  qu'il  puisse  avoir 
l'idée  offensante  d'exiger  plus. 

La  nécessité  de  discuter  la  nature  des  remèdes  à  la 
non^exécution  des  traités,  le  caractère  et  l'esprit  de  cette 
discussion  sont  expliqués  dans  la  lettre  que  j'ai  si  sou- 
vent citée.  Mais,  si  j'avais  besoin  d'un  argument  pour 
démontrer  qu'aucune  explication  sui;  cette  partie  du 
message  ne  peut  être  demandée,  je  le  trouverais  dans 
l'opinion  certainement  très  juste  exprimée  par  les  mi- 
nistres de  S.  M. ,  que  la  recommandation  du  président 
n'ayant  pas  été  adaptée  par  les  autres  branches  du  gou- 
vernement, n'était  pas  un  acte  national.  Non,  dans  k 
^  note  présentée  par  M.  Serrurier  au  gouvernement  de 
Washingron,  et  dans  les  mesures  qu'il  annonce  „soa 
rappel  et  l'offre  de  mes  passeports,"  le  gouvernement  de 
^  S.  M.  semble  avoir  fait  tout  ce  qu'exigeait  sa  dignité» 
car  il  déclare  en  même  temps  que  la  loi  qui  pourvoit 
au  paiement  sera .  présentée ,   mais  il   n'en   subordonne 


adressée  à  la  France.  '  757 

rèx^cutioii  i  M€«Qe  condUion^  et  il  n^en  ajoute  aucune  1835 
à  la  loi  qu'il  présente.     En   déclarant  par  cet  acte  que 
le  compte  de  la  dignité  est  soldée  on  ne  peut  pas  sup- 
poser qu'il  soit   rouvert  de  nouveau  pour  être  mis  en 
balance  avec  une  obligation  pécuniaire  reconnue. 

Ayant  de  terminer  mes  observations  à  ce  sujet,  il 
est  bien  de  demander  ce  que  Ton  reproche  \  cette  par- 
tie du  message;  si  c'est  la  menace  en  général  ou  une 
mesure  en  particulier?  Sous  le  premier  point  de  vue, 
chaque  mesure  qu'un  gouvernement  qui  a  des  réclama- 
tions à  exercer  contre  un  autre  se  propose  de  prendre, 
M  ces  réclamations  ne  sont  point  écoutées ,  fl^®^^  <I^^ 
soient  les  termes  employés,  est  une  menace.  Elle  est 
nécessaire  et  sans  objection,  \  moins  qu'elle  ne  soit  ex- 
primée dans  un  langage  offensant.  C'est  une  déclara- 
tion loyale  de  la  résolution  que  la  partie  intéressée  est 
dans  i intention  de  prendre,  et,  excepté  dans  les  cas 
oà  l'on  a  besoin  de  prétexte  pour  une  rupture,  on  s'est 
rarement  élevé  contre  une  semblable  déclaration  quand 
elle  était  même  l'acte  avoué  de  la  nation ,  et  non  pas, 
comme  dans  ce  cas,  une  proposition  faite  par  une 
branche  Su  gouvernement  à  une  autre.  Je  ne  manque 
pas  d'exemples  de  ce  genre;  mais  je  n'ai  pas  besoin  de 
les  énumérer;  cependant  il  en  est  un  qui  doit  être  men-  . 
tionné,  parce  qu'il  est  intimement  lié  avec  le  sujet  en 
discussiob.  Pendant  que  le  commerce  des  Etats-Unis 
souffrait  des  agressions  des  deux  nations  les  plus  puis- 
santes du  monde,  le  gouvernement  américain,  dans  le 
sens  de  ce  mot,  les  menaça  toutes  les  deux. 

Il  déclara,  en  termes  exprès,  que,  si  elles  ne  ces- 
saient leurs  agressions,  l'Amérique  romprait  tout  rap- 
port avec  elles ,  que  leurs  vaisseaux  seraient  saisis  slls 
s'aventuraient  dans  les  ports  américains;  que  les  pro- 
ductions de  leur  sol  et  de  leur  industrie  seraient  con- 
fisquées. C'était  une  menace  non  déguisée,  dans  des 
termes  clairs  et  sans  équivoque*,'  et  d'après  Targument 
que  je  combats,  ni  la  France,  ni  l'Angleterre  ne  pou- 
vaient délibérer  sous  le  poids  de  cette  menace,  sans  se 
déshonorer.  Cependant  l'empereur  des  Français,  juge 
asset  sévère  de  ce  qu'exigeait  la  dignité  de  son  pays» 
accepta  cette  condition,  rapporta  les  décrets  de  B^j^jn 
et  de  Milan,  et  ne  se  plaignit  point  de  cet  acte  comiie 
d'une  menace,  quoiqu'il  l'appelât  une  injure.  La  Qrande- 
Bretagne,  qui  n'était  pas  \  cette  époque  en  termes  d'à- 


758  Note  de  PEnpqyé  dJmirique 

1615  railië  avec  les  Etats-Unis  »  no  sa  phM|^  P^a  da  cette 
o£Pease  faite  à  son  orgueil;  son  uiîn^|ie  déclara  qu« 
les  ordres  du  conseil  étaient  rapportas.  Il  est  vrai  ifk»^ 
cVtait  un  désaveu,  mais  ce  desaureu  n'était  accooipaig^ 
d'aucune  remarque  contre  1^  lois  considârées  comme 
.    menace. 

Si  c'est  la  nature  du  remède  proposé  que  l'oa  ob- 
jecte I    si   c'est    la  recommandation  de   représailles    qui 
paratt  oiTensantei  il  serait  aisé  d^  démontrer  qu'elle  est 
comme  tout  autre  remèdey  et  qu'elle  n'est  pas  hpstfle  par 
sa  nature  ;  que  la  France  elle-même  y  a  eu  recours  pour 
obtenir  ^isfaction  d'autres  puissances»  et  que  d'autrea 
puissance  y  ont  eu  recours  contre  elle,  sans  cependant 
amener  une  guerre.    Ce  n'est  pas  làje  cas  d'une  mesure 
nationale,  soit  de  menace,  soit  d'action;  c'est  une  recôm* 
mandation  d'une  branche  du  gouvernement  adressée  Ik  une 
autre;  et  la  France  elle-même  a. montré  qu'une  propo* 
sition  de  cette  nature  ne  pouvait  être  considérée  comme 
une  offense.    En  1808,  le  sénat  des  Etats-Unis  annexa 
au  bill  de  non  -  intercourae   une  disposition   qui   non 
seulement  engageait,  mais  autorisait  le  président  à  don- 
ner des  letters  de  marque  contre  la  France  et  l'Angle- 
terre ,  si  Tune  ne  rapportait,  les  décrets  de  Berlin  et  de 
Milan,  et  si  d'autre  ne  révoquait  les  ordres  du  conseil. 
Cette  clause  fut  rejetée  par  la   chambre   des   repr^n- 
tans;  mais  elle  était  complète  comme  acte  du  sénat,  et 
cependant,  ni  la  France  ni  l'Angleterre  ne  s'en  plaigni- 
rent comme  d'une  insulte;   les  deux  puissances  avaient 
des  ministres  sur  les  lieux  ^   et  leur  aignité  n'en  parut 
pas  offensée. 

Si  le  point  de  vue  sous  lequel  j'ai  considéré  ce  su- 
jet est  exact,  je  dois  avoir  réussi  à  faire  passer  dans 
l'esprit  des  ministres  de  S.  M.  la  conviction  que  j*éprouvt 
moi-même,  qu'aucune  nation  étrangère  n'a  le  droit  de 
demander  des  explications  sur  des  communications  qui 
ont  lieu  entre  les  différentes  branches  de  notre  gou- 
vernement; qu*admettre  ce  droit  aérait  un  dangereux 
précédent,  une  dérogation  à  notre  dignité  nationale,  et 
que,  dans  le  cas  présent,  une  explication  qui  devait 
être  satisfaisante  a  été  volontairement  donnée.  J'ai  dé- 
montré que  toute  mesure  fondée  sur  ce  droit  suppei^ 
est  non-seulement  inadmissible,  mais  sans  nécessité;  et 
conséquemment  que  les  ministres  de  S.  M.  peuvent  dé> 
clarer  que  les  explications   données  précédemment  par 


s 


adressée  à  ia  France,  759 

le  niDlitre  de»  Kats-Uois ,   et  poslMeurenient  approu*  1895 
Wes  par  le   prmdent,   les  ont  satisfaits   au   suj^t   du 
«lessage. 

Les  motifs  de  mon  gouTernement ,  pendant  tout  le 
cours  de  cette  contrOTcrse,  ont  éïé  mal  compris  ou  mal 
ap^rédéSf  et  la  question  change  tous  les  jours  de  ca- 
ractère» Une  négociation  entamée  pour  une  compen- 
sation pécuniaire  en  faveur  d'indiTidus  n'entratne  pas 
l'obligation  positive,  pour  leur  gouvernement,  dé  la 
poursuivre  jusqu'aux  dernières  extrémités.  Un  traité 
solennel  ratifié  par  les  organes  constitutionnels  des  deux 
puissances  a  changé  le  droit  privé  en  droit  public,  et 
le  gouvernement  a  acquis  par  là  le  droit  d'insister  sur 
ces  stipulations.  Tous  les  doutes  sur  leur  justice  sem- 
blent maintenant  écartés,  et  toute  objection  au  paie- 
ment d'une  dette  reconnue  juste  sera  sévèrement  exa- 
minée par  le  monde  impartial;  11  ne  m'appartient  pas 
de  dire  comment  il  interprétera  ce  refus  de  pajer  une 
dette  par  Fallegatfon  plus  00  moins  fondée  d'une  of- 
fense à  l'honneur  national.  La  nation  française  est  la 
dernière  qui  voulût  jamais  apprécier  l'honneur  national 
par  le  nombre  des  millions  qu'elle  pourrait  retenir 
comme  une  compensation  è  l'injure  qui  lui  aurait  été 
faite.  Les  Etats-Unis,  comme  puissance  commerciale, 
seraient  les  derniers  à  accepter  ce  règlement  de  compte. 
La  proposition  è  laquelle  je  fais  allusion  serait  indigne 
des-  deux  parties ,  et  il  faut  espérer  qu'elle  ne  sera  ja- 
mais faite. 

Pour  éviter  la  possibilité  de  toute  fausse  interpréta- 
tion, je  répète  que  cette  communication  est  faite  dans 
la  simple  vue  d'appeler  l'attention  du  gouvernement  de 
8.  M.  sur  les  conséquences  d'une  mesure  qu'il  serait 
peut-être  enclin  à  prendre,  sans  cet  avertissement,  et 
que,  sans  être  autorisé  à  dire  ce  que  feront  les  Etats- 
Unis,  je  puis  parler  avec  confiance  des  principes  qu'ils  ont 
adoptés  et  auxquels,  je  n'en  doute  pas,  ils  resteront  fidèles. 

C'est  la  dernière  communication  que  j'aurai  l'hon- 
neur de  faire;  elle  est  dictée  par  un  sincère  désir  de 
rétablir  une  bonne  intelligence   qui  me  semble  menacée 

Sar  les  moyens  mêmes  que  l'on  emploie  pour  la  conso- 
der.  Quel'  que  soit  le  résultat,  les  Etats-Unis  peuvent 
prendre  le  monde  à  témoin  qu'en  maintenant  les  droits 
de  leurs  citoyens  et  la  dignité  de  leur  gouvernement, 
ils  ne  se  sont  jamais  écartés  du  respect  qu'ils  se  doivent 


760         Note  confident  de  la  Raseie. 

1816  3^  eux-mtoies  et  de  celui  quUb   doÎY^  au   gooTeroe- 
ment  de  la  France.  '-«'* 

Je  prie  ?otre  excellence  i  etc* 

Edovabd 


64* 

.iL^c,,  ,«..0    d^une  Note    confidentielle 
adressée  à  la  Porte  par  ht  Russie, 

lé  ....  Mars  iSS6. 

(The  Times.  1836.  du  11  AtiîI). 

Apris  aToir  ianmété  les  principaux  ëT&emens  qai 
ont  fvéciàé  la  bataille  de  Koniah   et  aToir  principale» 
ment  appuyë  sur  le  refus   des  Recours  demanda  alors 
à  l'Angleterre  par  FEnvoyë  de  la  Porte ,  le  Mînisire  de 
la  Russie  à  Constantinople ,   M.  de  BouteniefF  rappelle 
l'assistance  prompte   et  désintéressée  que  Pempereur  de 
Russie  a  pi^tëe  au  Sultan  dans  ce  moment  de  crise,  et 
le  traite  d'alliai^pe  conclu  le  8  |tiiUet  entre  les  deux 
cours  I  avant  que  les  troupes  russes  eussent  quitte  Con- 
stantinople.     Le  cabinet  de  8aint-Pëtersbourg  entrete- 
nait Pespoiri  dit  la  note,   que  le  gouvernement   turc 
conserverait  de  la  reconnaissanee  pour  un  serrîce  aussi 
signale;   qu'il  ne   cesserait  dHippmier   toute  la  pureté 
et  toute  la   magnanimité   des   intentions  de  l'Emp^eur, 
qui  ont  substitué  aux  sentimens  hostiles  si  longtemps 
prédominans  entre  les  deux  empires  des  relations  d'à- 
mitié  et  de  confiance  fondées  sur  un  traité  solennel,  et 
garantissant  au  Sultan  des  secours  efEcaces  pour  la  con- 
servation de  l'intégrité  de   ses  domaines;    que  le  gou- 
vernement  turc  rivaliserait   avec   la  Russie   à   resener 
Tintimité  des  liens   qui   unissent  les   deux  nations  ^  et 
qu'il  se   tiendrait  prêt  à  remplir  scrupuleusement,  en 
cas  de  nécessité,  les  obligations  contractées  par  le  traité. 
La  Porte   n'ignore   pas,   poursuit  Tambassadeur   russe, 
avec  quels  sentimens  de  déplaisir  la  nouvelle  de  la  con- 
clusion du  traité  d'Unkiar-Skelessi  a  été  reçue  par  les 
cours  de  France  et  d'AnglsHkre;    leurs   gouvernemens, 
qui  avaient  montré  l'apathie  ¥a  plus  coupable    au  mo- 
ment où  le  trône  ottoman  était  prêt  à  crouler,  mrent 
dans  Pacte  destiné  à  assurer  sa  défense  contre  toute 


à  ta  Porte  cttom:  761 

€Utmgu»  Juêure  june  idle  êource  de.  danger ,   qu*iU 
crurent  detfoir  ptoiestér  àontre.    L'Empereur,  cepen* 
4«Bt'9  loin  de  ee  laisser  détourner  de  son  projet  par  les 
rfeprtejBtaliont   dise  deux  cabinets,    a  sanctionne   à   la 
face  de  l'Europe  son  traite  ayec  la  Porte,  en  déclarant 
que  lorsque  les  circonstanceê   spécifiées  dans   cet 
acte  se   présenieràlknt ,    il    exécuterait   ses   pro^ 
messes  t   comme  si  les  protestations  de  la  France 
et  de  P Angleterre  n^t^vaient  jamais  existé.    Le  ca* 
binet  de  Saint-P Aersbourg  obserre  '  avec  infiniment  de 
regret  que  la  Porte,  au  lieu  de  se  pénétrer  de  ces  prin- 
cipes de  dignité  et  de  fermeté,  vient  au  contraire  d?u» 
eer  de  tous  les  moyens  de  courtiser  f  amitié  des 
puissances  dont  il  est  question ^  qu'elle  a,  sans  qu'il 
existât  un  précédent  dans  les  annales  de  l'Empire,   — 
nommé  des  ambassadeurs  permanens  auprès  de  ces  deux 
cours;  —  et  qu'elle  leur  a  confié  en  plus  d'une  occa* 
sion  des  missions  doni%  succès   aurait  pii  ajfaiblir^ 
sinon  détruire  complètement,  les  liens  intimes  qui  sub- 
sistent aujourd'hui  heureusement  entre  la  Turquie  et  la 
Russie.    M*  Boutenieff  dédare  à  la  Porte  que  PEmpe- 
reur  considère  sa  conduite  dans  ses  relations  avec  le  ca- 
binet anglais  comme  hautement  répréhensible ,   puisque 
la  politique    de  ce   cabinet,   en  Orient,   a  pour  objet 
avoué  de  neutraliser  ou  d'annuler  l'alliance  turco-nisse;  — 
comme  injurieuse  et  empreinte  d'ingratitude  »  —  puisque 
la  cessation  des  relations,   auparavant  si  amicales  en- 
tre la  Russie  et  l'Angleterre,  vient  presque  uniquement 
de  Vinterpention  russe  exercée  '  en  Japeur  du  Sut-» 
tan,  et  des  engagemens  contractés  sous  ce  rapport  pour 
la  défense   du   trâne   ottoman*      Sa  Majesté  Impériale, 
continue  la  note,  a  remarqué  avec  surprise  que  le  Sul- 
tan, sourd   aux   conseils  de  ses   propres  intérêts   et  }l 
toute  suggestion    amicale,   a  autorisé  le  gouvernement 
anglais  à  établir  une  navigation  à  vapeur  sur  l'Euphrate, 
et  de  plus  favorisé  l'exécution  de  ses  projets  ambitieux 
sur  l'Egypte,  en  lui  accordant  un  firman  qui,  à  la  pre- 
mière occasion  favorable,  servira  à  justifier  une  attaque 
contre  Mébémet-Ali.      L'Empereur,  après  avoir  inutÙe- 
ment  averti  le  Sultan  du  danger  auquel  il  expose  son  Em- 
pire, en  accédant  aux  ddKndes  du  cabinet  anglais,   se 
trouve  obligé  maintenant^nnformer   la  Porte  qu'en  cas 
d'hostQité  entre  T Angleterre  et  Méhémet,  par  suite. de 
son  refu^d^obéir  au  firman  de  la  Porte,  la  Russie  ne 


S^2      Note  du  g^upétnement  portugais 

mg  pourrait  rester  epeoatrke  f  attire  d^  conflit  auaoi  in* 
égal  y  et  pouriait:9e  Ypir  entrain^.  p4E  U  foroe  des  cir- 
constances dans  uns.  position  qui  .lui  rendrait 
hle  de  maintenir  ses  relalioas  amicaks  actuellea 
Turquie. 


•r 


65. 

Note  du  Ficomte  de  Sa  da  Ban- 
dçira  adressée  à  V ambassadeur  de  la 
Grande-Bretagne  à  Lisbonne,  Lord 
Howard  de  fValden,  en  date  du>  22 
Mai  1838,  en  réponse  à  la  note  du 
dernier  datée  du  20  du  même  mois 
et  à  la  dépêche  du  JLord  Palmerston 

du  12  Mai  1838. 

(Communiquée  officiellement  aux  cours  étrangères   par 

le  gouvernement  portugais). 

Traduction  exacte  publiée  par  les  feuilles  de  Hambourg. 

Der  Unterz^chnete,  Priîsident  des  fiUmaterial  •  Con» 
seilsy   Minister  und  Staatssecret&r  der  auswartigeD  An- 
gelegenheiten ,  batte   die  Ebre,   Yon  Lord  Howard   de 
Walden ,  ausserordentlicbem  Gesandten  und  beToUmSdi- 
tigtem  Minister  J.  grossbrittannischen  Ma).^    eine   Ab* 
scbrift  der  Depesche  zu  erbalten,  wekbe  von  Lord  Pal- 
merston,    StaatssecretSr   der  auswSrtîgen  Anfsl^enbei- 
ten  J.  Ma|.   der  Kontgin  von   Grossbrittaonien ,  an  Se. 
HerrL  unterm  12.  des  iaufenden  Mai*Monats  gerîchtet 
worden,   um   dem  Unterzeichneten   of&ciell  mitgethcilt 
zu  werden ,    s6  wie  er  auch  die  Note  8r.  Herrh  Tora 
20.  dess.  M.9   hinsicbtlicb   des  namlicben  Gegenstandea, 
WOYOU  besagte  Depescbe  bandelt,  erbalten. 

ïn  derselben  erkldrt  Lord  Palmerston,  Ton  J,  grois- 
brittannischen  Maj.  Befebl  erbalten  au  haben,  dem  Goa- 
vernement  L  Ma).  bebuFs  ernatlicber  und  unYersuglidiw 
Wahrnebmung  die  ResolutidKi  zu  empfeblen,  welche 
am  10.  dess.  M.  einstimmigVk  brîttiscben  Unterbause 
angenommen  worden ,  nSmlicb  h  grossbrUtannisdieo 
Maj.  eine  Pétition   zu  nberreicben,   io  welfler,   nach- 


adressée,  à  fJ!n§kterre.  708 

déni  gfgen  die  Fortdauer  de»  eoipiteeDden ,  mil  fl^cbt 
durch  den  Wieaer  Coogress  gebrandmarkten  Skiaven- 
baodels  und  die  UozugaDgliclikeit  der  bu  dahin  ange* 
vrandten  Miud  a^ur  UoterdrockMDg  deaselben  Vorstel- 
liiDgen  gemacht  worden^  die  Ansicbt  jeoes  Hansea  da* 
hin  geâuaserl  wird:  1)  daas  eioe  Vereinbarung  der 
groBseo  christlichen  MKcbte,  jenen  Handel  far  Verbre» 
ctien  der  SeerSttberei,  und  demnacb  einen  Jeden^  wer 
es  aiich  seyn  judge^  der  aolches  begînge,  deoigemëss 
atrafbar  zu  erklliren ,  eios  der  geeignelsteii  Mittel  aejn 
wiirdey  die  Abschafiung  {enes  Haodele  zu  erlangen; 
2)  dass  es  ein  anderea  sebr  geeignetes  Mittel  seyn  wnrde, 
um  zu  dieaem  wicfatigen  Ziele  zu  gelangeoi  Mrenii  in 
allen  Vertrëgen  6tipuUrt  wiirde,  daas  Gro$sbrittamiien 
inakdDftige  bei  aeinen  Alliirten  die  Autorisation  zura 
g^eoseitigen  Rechte  der  Durchsuchung  ibrer  respecti- 
ven  HaodelsscbiiFe  auswirkte  — -  indem  das  Haus  dem» 
gemlîss  bittety  dass  dieso  seine  Ansicbt  auf  die  I.  gross- 
brittanniscben  Mej*  am  geeignetsten  scbeinende  Weîse 
iUren  Alliirten  vorgelegt  werden  môge  ;  und  indem  schliess« 
licb  dasselbe  Haus  sein  Bedauern  dariiber  ausdrnckt, 
dass  Portugal  der  Verpflichtung»  die  es  gegen  Gross* 
brittannien  etngegangen,  um  mit  demselben  einen  an* 
gemessenen^-  Vertrag  zur  Unterdruckung  des  besagten 
Handels  abznscbliessen ,  noch  nicht  Genâge  geleistet. 

Dîeser  Mlttheilung  lasst  Lord  Palmerston  binzufS* 
gen:  Dass  es  dem  brittiscben  Gouvernement  unmôglich 
sej ,  die  Fortdauer  )enes  Piraten-Systems  und  des  Krie* 
ges  gegen  die  Menscbbeit,  welche  zum  Abscbeu  der  ci* 
viiisirtèn  Welt  noch  unter  der  portugiesiscben  Flagge 
ungestraft  getrieben  werde,  zu  erlauben  ;  dass  Grossbrit* 
tannien  an  Portugal  die  énorme  Summe  ¥on  600,000  L, 
unter  der  Bedingungy  dass  leizteres  sich  mit  ersterem 
zur  gânzlichen  und  volli.gen  Abscbaffung 
des  Sklavenhandels  yerbinde,  gezahlt  habe,  und 
dass  Portugal,  nacbdem  es  den  Preis  seiner  Mit- 
wirkung  empfangen ,  nocb  nicht  den  Theil  der  ge- 
genseitigen  Bediogungen  eriïillt  habe ,  zu  welchem  es 
yerpflichtet  sey;  dass,  obgleich  in  Portugal  der  Skia- 
Yenhandel  gesetzlich  verbaten,  und  dièses  Ronigreich 
keine  traiisatlantische  Bes&UDgen  mehr  habe ,  wohin 
es  ihm  durch  den  Vert^  von  1815  erlaubt  wtoe, 
Sklaven  zu  importiren ,  mithin  die  Bedingungen ,  unter 
•denen  En^lhd  sich  verplllchtet,  sich  der  UnterdriiGkung 


764      ^ote  eu  goi$pèrn0meni  portugais 


UK  des  uBler  porUigia^ÎBcher  Flagge  tm  Siîden    dor 

betriebenen  Sklavenhandek    (einstwdkn)  xu  enlhaiiei», 
keioe  ÂDwendung  mefar.Anden;  da88  es  in  F^rfge  de*» 
seii  GrossbrittaDoiea   jetst   fret   stehei  in   dieaem 
PuDkte  zu  handelni   wie  es   ihm  am  besteii 
schiene,   und   deshalb   sein   Gourernement   mit    der 
Aafrîchtigkeit  )    welche    bei   VeAndlungen    unler   be» 
f reundeten  Staaten  obwalten  miisse ,    hiedurch   erUSre, 
dasS|    wenn  Portugal  noch  lënger  aostunde,   deo  Ver- 
Irag  abzuSGhliessea  I    welcher  Yon  Grossbritlannien    su 
diesem    Ende   vorgeschlagen    worden,    Letzteres    oinie 
Weiteres  dazu  schreiten  wurde,  durch  seine  eigenen 
Mit  tel   den  Zweck  zu   erreicheny   woaui  es  die  Mit- 
vrirkung  Ton  Portugal  nicb^  habe  erlangen  kdnnen. 

In  der  oben  besagten  Note  bemet^t  Lord  Ho^rard 
de  Walden,  in  Folge  der  Einwendungen ,  welcbe  der 
Unterzeichnete  ihm  dawider  gemsebt)  dass  yon  Seiten 
Portugais  in  dem  jetzt  von  |^ngland  rorgeschlageoen 
Vertragei  der  Sklavenhandel  (iir  ein  Verbrechen  der 
Seerauberei  erkl&rt  werde  —  dièse  ErklSrung  sey  eine 
Bediogung  sine  qua  non  bei  der  Abschliessung  des  ge* 
dachten  Vertrages  9  und  scbl&gt  zwei  Einwîirfe  von  Ar* 
tikeln  ror ,  um  einen  derselben  in  den*  Vertrag  auF> 
zunehmen. 

1)  L  Maj*  wurde  sich  Terpflichten,  nach  Ablauf  Ton 
sechs  Monaten  Ton  der  Auswechselung  der  Ratificatio- 
nen  desseiben  Vertrages  angerechnet,  successive  und 
wann  es  nôthig  seyn  sollte ,  die  gemgnetsten  Miltel  su 
ergreifen  y  um  zu  Yerbindern  |  dass  Ihre  Unteribanen 
sich  bei  dem  SkIaTenhandel  bétheiiigten  and  Ibre  Flagge 
dazu  gebraucbt  wiirde,  und  in  derselben  pSrist  von 
sechs  Monaten  ein  Gesetz  zu  erlassen4  worin  f ener  SkIa- 
Tenhandel als  Seerauberei  erUërt  wird  und  wodnrch 
diejenigen  Ihrer  Unterthanen,  welche  nur  irgend  men 
Antheîî  daran  haben  soliten,  der  unverziiglichen  Be» 
strafuag  dièses  Verbrechens  unterworfen  Tftirden;  und 
2)  wiirde  L  Maj.  sich  TerpBichten,  fiîr  die  Zukonft 
Maassregeln   zu  ergreifen  ^   dass  Gesetze  eriassen    TrSr* 

^  den,  weiche  den  gedachten  Handel  abschaSen  und  ihn 

fiir  Seerauberei  unter  YerhSngung  der  unyerziiglichsten 
Bestrafung  eines  solchen.  Verbrechens  erklaren. 

Nachdem  der  Unterzeichnete  dieBeCehle  I.  MaJ.  iiber 
den  Torbemerkten  Inhalt  der  gedachten  DeMSche,  so 
wie  der  darauf  beziigUcben  Note,   enipfan|Ri ,   bat  er 


€idtessée  à  VJngîeUtre.  76&  ^ 

W 
die  Ebre ,  8r.  Herrl.  die  folgende  AntwdH  zu  erttelIèDy  IgJlB 
damit  sokhe  durdi  8e«  Henri,  seioem  Gouvernement  eiii«* 
gesandt  werde* 

Bevor  der  Unterzeichnete  aich  darauf  einUset,  aua-  • 
einander  zo  eetzen,  welchergestalt  die  etarken  BeschuU 
digungen ,  welche  dem  portugiesischen  Gouvernement 
gemacht  wordep,  dafllr  man  slch  jetzt  ungestraft  seiner 
Flagge  zu  einem  Piraten-Unwesen  und  zum  Kriege  ge~ 
gen  die  Menachheit  bediene ,  auch  des  raindesten  An- 
acbeins  vous  Gerecbligkeit  entbehren,  liegt  es  ibm  ob^ 
das  ins  Gedëchtniss  zuriickznrufen,  was  man  vergeasen 
zu  baben  scheinti  dsss  nSmlîcb  Portugal  bei  dieser 
Seeriîiiberei  und  diesem  Kriege  aile  Nationen,  Grossbril-î 
tannien  nicbt  ausgenommeni  zu  Mitscfauldigen  gehabt  bat. 

Dieser  Krieg  wurde  in  Grossbrittannlen  unter  der 
denkwiirdigen  Rjsgierung  der  Kënigin  Elisabetb  autho* 
risirl  und  dann  Jahrbunderte  fortgefiibrt  ^  indem  man 
die  unzëblbare  Menge  Afrikaner ,  welcfae  aua  ibrem  Va* 
terlande  nach  den  brittiscben  Besitznngen  transporlirt 
wijirden  )  aus  der  pngebeuren  8umme  von  mehr  ala 
secbsroalhundertfausend  abnehmen  kann ,  welcbe  von 
1700  bis  1786  bloas  nacb  Jajnaica  iibergefuhrl  worden 
sind  *)« 

Die  Kaufleule  von  Liverpool  und  Bristol  selbst,  in 
den  Vorslellangen  I  welcbe  sie  1788  beim  Parlamente 
gegen  die  menscbenCreundiicben  Beslrebungen  des  Hrn. 
Pitt  zu  Gunsten  der  Neger  einreichten,  berechneten  zu 
30,000  Diejenigen,  'welche  die  brittiscben  Untertbanen 
îiilirlich  von  Alrika  vregholten,  vrovon  sie  20,000  an 
andere  Nationeo  varkauften  '*^). 

Es  beêurfte  der  nacbdriîeklicbsten  und  lebhaftesten 
Discussion ,  die  systematistb  im  brittisdien  Parlement 
20  Jahre.bindurcb  verfoigt  und  fortwiîbrend  durcb  die 
Energie  und  das  Uebergewicbt  der  grëssten  8taaisiniîn-> 
ner,  die  Grossbrittannien  )e  bervargebracbt>.  durcbge- 
fiihrt  vruridey  um  es  dabin  zu  bringen,  dass  im  J.  1807 
in  beiden  Hliusern  ein  Gesetz  durcbging,  vrekbes  den 
Sklavenhandel' g&nzlich  aufhob*  % 

Die  v^ièderbolteii  Missbrâuche ,  welché  ungeacbtet 
des  in  diesem  Gesetze  ausaesprOcbenen  Verbots»  nocb 
von  brittiscben  Untertbanen  veriibt  wurden,  gaben  An- 


*).Br7an  Mwards  Hist  of  the  West  ladles.  Vol.  11.  pag.  6. 
^)  SeboeUsist.  des  Traités  dq^Mx.    Vol.  fL'  pag.  17. 


766      Note  du  gouvernement  portugais 

* 

18Mi  lass ,  dass  iSl  I  die  Strafen  dessrfben  aiif  14  Jftbre 
Verbannung)  oder  8  bis  5  Jahre  Zwangsarbeit  erhôht 
wurden  ;  da  aber  dièses  nicht  hinreichte ,  so  war  m  an 
•  geawungen ,  tim  die  Uebertreter  zu  ziigeln ,  von  1825 
afi)  durch  die  Acte  5.  Geo*  IV.,  Cap.  113.  Jenen  Han- 
del  fiir  ein  Verbrechen  des  Seenubes  mit  der  dahio 
gehOrigen  Todesstrafe  zu  erklâren.  Da  indess  auck 
dièses  noch  unzul&nglich  war,  wiirde  es  f&r  notfawen- 
dîg  erachtet ,  um  den  Act  der  Aufbebung  za  ToUenden^ 
durch  die  Statufen  3  !und  4  Gui.  IV.  Cap.  73.  die 
Emancipation  der  Sklaven  in  allen  brtitischen  Besttzun- 
gen  Tom  1.  Aug.  1834  an,  zu  decretiren,  indem  die 
Eigner  derselben,  als  Ersatz  iur  den  Verlust  der  Skla- 
ven, die  énorme  Summe  von  20  Millionen  L,  welche 
200  Millionen  Crusados  gleich  koramt,  whielten.    . 

In  gleichem  Masse,  wie  dièses  Statut  ein  evq;es 
und  denkwiirdtges  Monument  der  Acfatung  wurde,  wel- 
che die  béitisehe  Nation  den  héiltgen  und  unyerjfihrten 
Rechten  der  Menschhèit  und  des  Eigenthums  gezollt, 
hat  es  ebenfalls  aufs  Deutlichste  im  Angesicht  der  gan- 
zen  Welt  dargethan,  wie  untibersteiglich  die  Schinrie* 
rigkeiten  gewesen,  die  ihr,  selbst  noch  in  diesen  letz- 
ten  Zeiten ,  entgegenstanden ,  um  den  Sklavenhandel  in 
ihren  eigenen  Besitzungen  zu  uiiterdriicken  :  denn  un- 
ge^chtet  der  strengen  Verantwortlichkeit  ihrer  Beliôr- 
den,  der  Sussersten  Strenge  ihrer  Gësetze  und  der  ge- 
waltigen  Strettkràfte  ihrer  Marine,  erachtete  ihr  Gou- 
vernement es  fiir  unumg^nglicfa  nSthig,  um  eine  beab- 
sichtigte  Aufhebung,  welche  schon  vor  30  Jahren  be- 
schlossen  worden  war,  wirklich  durchzns'etzen ,  ein  so 
unerhdrtés  Opfer  ans  den  Mitteln  der  Nation  M)  bringen. 
•  Portugal  bat  noch  nie  seine  Mitwirkung  irgend  ei- 
ner  Nation  verkàuft;  seine  Subsidien,  die  es  wShrend 
des  Krteges  aoF  der  Halbinsel  von  Orossbrîttannien  er- 
hielt,  in  dessen  K&mpfen  zugleich  der  Boden  Englands 
und  seine  Herrschaft  der  Meere  vertheidigt  wurde, 
reichten  nicht  hin,  um  einen  Theil  der  i^usserordentli- 
chen  iiberschwenglicfaen  Kosten  des  Heeres  zu  decken 
und  entschâdigten  nur  einigermassen*  fiir  die  furcfatba- 
ren  Verluste,  das  gânzliche  Versinken  und  die  grSuliclie 
Verheerung  dièses  Kônigreichs  mit  seinen  eingelLscher- 
ten  Stâdten  und  DOrfern,  deren  BevBlkerung  grossten- 
theils  durch  das  feindltche  Schwert  VernichteL  oder  durch 
Hunger    i^nd  Epidemien  k|pgeraiR  wurde.  ^  Im  Oegen- 


ihàk'^^mMé  die  AtHuifc  GrosiibrintitiliieiM  damais  itiehr  ÎjgSg 
ois  vergôlten  ilurQli«  die  Eroffbung  der  brâsiHseheii  HS- 
fen' fiir  seiben' Hainlel  antdr  den  ihm  zQgedtâhdenefi 
BedÎBgaiigei*^'  die  îtf  idem  A11ianz*Vertrage  v6m  19. 
ReAruat  i8iO  mit  seinen  gebeimen  Arlikeln'  sHpulirt 
wordeny  wohaek  es  daselbst  ailes  ior  èeine  Kttegsscliiffé 
erforderlidhe  Hblz  fcfiiiftn  und  flllén,  ubd  soîcbe  'ebeh«^ 
dasdbst  bauetii  alisriisteii  iind  aoêbessei'o  lassen  durfte  ; 
ferner  '  diireb  die  Ueftirlassaiig  der  voHheilbafteti  Eta« 
blissemetits  in  Bissao  nndCacbeo.  èê  SrHe  éodlich  nocf^ 
dtirch  die  unbereeHenbarea  Vottbeiley  welcb^  ihm  zunt 
grosBen  Schaden  Portugais  tioch  iit  dem  HAndels^Vër- 
trage  rokn  nâmiicheti  Tage'eingerSaînt  v^urdën. 

•  Hier  rous^  et^niaUs  di^  wichtige  Bem^erkutt^l^  gemaèbt 
werden ,  da^s^'ee'  1815  fiùr  Vom  btiltiséh'^n  éoiiverne- 
inent  abUng^  FèifKi^al  zar  gKB^Uc^D 'Aiifbebung  des 
SkIavenUIttbdbW-  Mrbewegeti;  dedii^  in  dér  b^reitë  et-* 
wàhnten  Conferenz  maebteti  diè^'  â^Vblltiiâchtigteii  Por^ 
tiigais-dem  LbifA  Castlerea^i  deb^'Tôtscfalag  zur'y6lli- 
gen  Abscbaiffojig  dësselbeii  im^  'Ëalife  Vicm  8'  'Jkb'ren, 
wéiiAdie  l^ittiscbe  Regienittg  ita  diê  àbbaldtgé  Zil^cki- 
jiahme'  deè^HdbdehiA^ertrags  vo&r  i&iOi  eirrWillgeii  >frollte.  . 
Diê  Vort&eilé  itidesëea,  dits  ffit  Gi^ôèst^rittanDiëii  aUs 
deiÉiselbeb  Isrwtti^sétt  y  ^éltéky^ih  ikta  Atigen  dea*  ge-- 
daditen  Miaislerv  Vtfn  'llôbereoï^/OnKriebt ,  als'die  men- 
flcbenfreundlichen  Gesinni^lijgéii  9  '  "dte  er  so  ktSfiig  zu' 
Gansten  ^e»- '  Afrikaner 'aûf')êneM  Cofagresse  kundgege- 
ben^  tinder  schlug  dêsbhll^  Jébes' Anerbjeten  ab,  indem 
ererklltrte,  niebt  beauftragi  ^u  seyn ,  jenen  Haddels* 
Verlrag  eu  annifUireo  ;  a^*  vretche  ErkI&rang  -  Jené  sich 
zn  Endé  iiiiM  '  aflgéfiikttètt  Ndte  vom  12.  Jabuar  1815 
«och  bezngefn.   •••    ''  '^''  "\  *•  '  '   /''''•''[ 

Das  Ginivernement  I.  Maj.  liât  ane^kannti  daiss  die 
reinbten  undUestesten  Maxitaien  èÊfr'Gerechtigkëit  ulid' 
Ménscbliclikèh^  in  Uëb^rëittsfinimfang  mit  d^ni  '^oliti- 
echen  und  coMmerciellen  Intetiéssen  Portugal^,  sîcli 
vérsinigeh,  uiHf  die'  gKtl^Itehe^Abscfaaffting:  des  ^kla- 
Tenkalûdels  zu  v^rïan^ehy  weil  ei'^zfr  irîctîts  mféhr  dient/ 
aïs  einige'  SpecillttUtën  \  grtilsténtfiefls  Freinde  i  untër 
p^rtu^iesiscbéb  Nameh/  in  kvrzer^  ZÎëit  auf  Kosteil  je- 
ner  Opifêr  def'HabsuGbt  zu  ber^iètiërn,  und  zu  glei- 
cher  Zeit  die  Portugal'  geborigen*  Laiidstricfae  Afrikh's 
entvMkerty  wesbàlb  e^  also  dei*'  grdMç  FeUd  séiher 
Cohi^  ÙAd  Cil^isation  isf.  .     <    i. 


7^      JJoie  dti'  gaupérnêment  pariugaiê 


\9ÊS       Yoa  dieM»  OirundsjMMii  fest  du^dningeii; 

,  Gouyernement  I.  Maj«  den  Wâoschexi  des  brittiachea 
Cabioettes  entgegen,  indem,  es  Jenen  Hsndid  ia  alleu 
portugiesiscbeo  fiesilziingen  durch  das  Décret  tooi  lO. 
Decem)>er..  1836  g&n«Ji(^  und  unter  schwecen  Strafen 
verbot;  und  inà^m  es  durcb  ein  anderes  Décret  irom 
16.  Januar  1897  -(mit  einslv^iliger  Ausnafame  iFoa 
DampfschiffeD)  nur  solche  Scbiffci  fâr  porlugiesieclie 
erkliirte,  welcbe.bis  ,;(u  JQsen  Datum  unter,  pcurtog^ 
siscber  Flagge  ge(ab*en  ba|ten>  oder  wekbe  spSter  ia 
Portugal  uud,  de9sen.  Besifsnngee  erbaut  wurdea  Hie- 
durcb  ha)l,t^  es  den  doppelt^n  Zweck  Tor  /^ugen^.nicbt 
nur  Schi^au  Hnd  Scbifffabrt.der  Nation  9u  forden, 
sondera  auçb.  vQjpziiglîch,.. mit .  einem  Schlage  deD  mb- 
scbeuUçb^li  Misstura.ucb,|  .  "w^lcben,  frende  Scbiffe  de* 
dui:ch  beg^ng^ ,  da|s>  «î«  den  gedaicblên  |Iattdel  uater 
pçrtûgiefiiffcher.  J^laggjB.  duic*cb  finginteni'.  Anlîauf  gttrie- 
ben ,  nuit  der  Wnrwl.  amiKurotten.  : 

i^ir  Au8fu)irun§  ond  getreuHcben  Vcilktreckyiig  die- 
ser  beiden.  De^etç:  wurde^i  den  portugieftiscben  Behor» 
den  in  \^fipiHi|.  sowohlj  iifs  aucbiden  Consubi  PmtHgals 
^  iq,  AM8J{ind«^,d!ie.8ff9i^0^n9ten  Qefehle  «rtbeill  und  na 
Diarjo  do  Go.veri^q  .publicirt^.i,  Mnd  iknen  die 
strengstie  Yerantw.^i-jUiçHkeÂt.^M^erljegt»  die  sicb  àuch  der 
Consul  in  .Hayaqa:  sW91i>g»  in.deiti  .«r/  vagen  Ueberire* 
tung  derselben  abge|f)^t,inf:Mrd^         ^  i    . 

Wiihrend  die  .portqgi^Hscbi^iIlBgiening  diisse  energi- 
scben  Maasregeln  ergriffefi,  bat  sî^  sicb  nie  geweîgert, 
dep,  durch  44>3.  ,brittisçhes)Qquy^i?ieinen(  '.Torgeacblagenen 
V^rtrag.^zur  gSiuûicbeft;  Ah^l^«jfl^|ig  |cinfs  Hwdels  «b- 
ziischlîf^en^^  nfin  yçrlfiip^e  ^mi?»  ui^d  d^.iliit:  allen 
Rechte,  dass,  ausser  einer  feierlicb  au^gisprochetten 
Ga^an^e^  Gro8sbrJMfi^qii)P8y  .die;weg«p  der  eigentbnoH 
lichen,:  nnd.;.bçs9nders.  gfograpbiscbea  untd  >poUtiscb«i 
Lage  der  porfugiesiscl^  fiefiizungen  in  AfrUca'durdi- 
aus  erforderlich  wa^i  ^  d®>nsplben  Vertrage  Bedingna- 
gen  jffstge^tellt  yraxdi^ji!^^  gUicb'  vdenen  ,.  die  Eqgland  mit 
Fraçikr^icb.,183^iind  19331  stipi4irt|  Mqd/denen  Scbwe- 
den,  .Sardiniens  Neapel  und  Dèînpen^^rk  sich  ange- 
schlof sen ii  naineRlJ^h,y  dess  imgehaltene  Scbifle  durch 
dieTribunale  der  rif9R/Bc|iyen  l^stion  yer^rlheilt  wnr- 
depi  ,^d,  AÎcht  durcb  die  geiniiçbteo  CodimiêsiODeiH 
welciie^'.i^enn.  sie  den  copstitutioneflen  GrundsStiea 
widerstreiten ,  die  in  Frankreicb  oliyf alt^b  >   wie  Lord 


adreêsée  à  P Angleterre.  769 

Palmenf on  in  besagter  Parlaoïeota  f-  Sitziuig  dfh  iltts-  |886 
série,  eben  ao  wenig  auf  Portugal  noch  dessea  Ver- 
faasuug  anweDdbar  sind,  vrie  gegen  Lord  Howard  de 
Waldea  ia  den  iliin  mitgetheilten  Bemerkungen  ûber 
den  durcb  Sr.  Herrl.  yorgeschlagenen  ersten  Vertrag»* 
Entwurf  dargetban  worden. 

*  Es  dûrfen  desbalb  die  Vorwârfe  wegen  verzogerter 
Abscbliessung  des,  Vertrags  oicbt  auf  das  portugiesiscbe 
Gouvernement  fallen,  welches  stets  bereit  war,  den- 
selben  zu  unterzeîchuen,  indem  es  nur  fur  sicb,  Yreii 
es  solcbe  fur  geziemend  und  zweckmëssig  bielt,  die«* 
selben  Bediogungen  erbat,  ¥?elcbe  Grossbrittannîen 
nicbt  angestanden,  eîner  andern  Nation,  die.nicbt,  wie 
Portugal,  seine  bestandige  ÂlUlrte  gewesen,  einzu« 
rUumen. 

Mit  den  krâftigen  und  entscliiedenen  Mittein,  welche 
Portugal  freiwillig  ergrilFen  batte,  batte  es  bereits  oiebr 
ausgericbtet,  als  man  von  ihm  batte  verlangen  konnen. 

Selbst  in  der  Déclaration  der  acbt  Macbte  auf  dein 
Congresse  zu  Wien.  am  8.  Febr.  1815 ,  -worauf  sîch 
die  obengenannte  Resolution'  des  Unterbauses  beziebt, 
batte  man  sebr  positiv  ausgedriickt,  dass  die  Fest- 
setzung  der  Epoche,  wann  jener  Handel  ganz  aufbii** 
ren  soile,  einen  Gegenstand  der  Verbandlung  ans* 
macben   werde. 

Ja,  Portugal  verpflicbtete  sicb  durch  den  Vertrag 
vom  J.  1835,  jenen  Zeitpunkt  durcb  einen  neuen  Ver« 
trag,  das  heisst,  nacb  gemeinscbafllicber  XJebereinkunft, 
festzusetzen ,  aber  niemals  war  es  gezwungeo,  und 
konnte  aucb  nicbt  gezwungen  vrerden ,  obne  auî  seine 
eigene  UnabhèUigîgkeit  zu  verzicbten,  jenen  Vertrag 
mit  allen  und  jeglichen  Clauseln,  v^elche  das  brittiscbe 
Gouvernement  vorzuscblagen  fiir  gut  befânde,  .abzu- 
scbliessen* 

Indem  Portugal  die  VertrSge,  zu  denen  es  sich  in 
dieser  Hinsicht  verbindlicb  gemacbt,  und  ausserbalb 
deren  man  nicbts  weiter  von  ibm  verlangen  kann,  ge- 
wissenhaft  erfiillt  bat;  indem  aile  portugiesiscbe  ScbifFe, 
vrelcbe  auf  unerlaubten  Sklavenbandel  betroffen,  von 
den  brittiscben  Kreuzern  genommen  worden,  obne  dass 
das  portugiesiscbe  Gouvernement  aucb  nur  den  min- 
deaten  Schritt  zu  Gunsten  Jener  getban,  ja  selbst  nicbt 
einmal  einen  portugiesiscben  Comniissër  zu  der  ge- 
miscbten  Commission ,    die   dariiber   zu    urtheilen  halj 

Nouv^  Supplém,  Tom.  lU.  Ccc 


770      J^ote  du  gouvernement  portugais 

1886  abgesandt,  und  solcfae  demnach  sait  viden  Jakren  aur 
au6  britlischen  Unterthanen  zusammengesetzt  ial;  uod 
indeni  dasselbe  Gouvernement,  abgesehen  yod  dieaen 
Vertiageny  dengelben  Handel  in  allen  portiigiesiachen 
Besitzungen  unter  den  schwersten  Strafen  ganzlich  ^er- 
bolen  liai;  80  ist  es  deulUch  erwiesen,  wie  die  Iierben 
und  unverdienten  Beschuldigungen^  die  ihm  gemacfat 
werden,  weil  porlugiesische  Untertfaanen  jenes  Verbol 
auf  dteaelbe  Weise  umgeben,  wie  es  forlwlihrend  brit- 
tiscbe  Unterthanen  und  die)eDigen  anderer  Nationen 
getlian  und   noch  thun,   aller  Gerechtigkeit  ermangelo. 

Portugal  war  die  erste  MacKt,  welche  sich  im  J. 
1810  mit  England  durch  einen  Vertrag  zur  allmahli- 
gen  Aufhebung  jenes  Handels  in  allen  seinen  Besitzun- 
gen  verband  ;  obgleich  salbige  aiisgedehnter  waren ,  ah 
die  irgend  einer  audera  Nation,  sowohl  in  Afrika  als 
in  Amerika,  und  in  diesèm  letzteren  Welttbeiie  am 
^  meisten  der  Arme*  zur  Bestellung  des  Landbaues  be- 
durHen;  obgleich  die  Gemuther  fiir  eine  Maasregel  von 
so  lioher  Wichtigkeit  nicht  vorbereitet  und  die  portu- 
giesischen  Colonisten  nicht  entschSdigt  worden ,  vne 
.solches  in  Grossbrittannien  der  Fall  Mrar,  in  dessen 
Parlament  dieser  vrichtige  Gegenstand  •  so  lange  und  so 
ernstlicb  in  Erwfigung  gezogen  wurde. 

Wirklich  trat  das  Verbot  im  J.  1815  nordlich  vom 
Aequator  ein ,  und  Portugal  war  ebenfalls  die  erste 
Macht»  welche  im  J.  1817  zugab,  dass  ihre  Kauffahr- 
teischiffe  visitirt  wûrden,  .dem  sich  Frankreich  aher 
erst  im  i.  1831  und  unter  gewîssen  Beschrâukungen 
anschloss,  welchem  Beispiele  alsdann  mehrere  andere 
Nationen  folgten ,  obgleich  andere  bisber  sich  hiezu 
durchaus  nicht  haben  verstehen  wollen ,  worauf  sich 
die  angefiihrte  Resolution  des  Unterhauses  theilweise 
bezieht. 

Dem  Unterzeichneten  liegt  es  indessen  ob,  ehe  er 
fortfâhrt,  durch  Gegenwârtiges  zu  Gunsten  und  yôlli« 
gèr  Rechtferligung  des  portugiesischen  Gouvernements 
und  der  Nation  zu  beweisen,  dass  wenigstens  die  ih* 
nen  aufgebiirdete  harte  Beschuldigung ,  im  J.  1815 
600»000  L.  Sterling  unter  der  Bedingung  erhaU 
ten  ^u  haben ,  mit  Grossbrittannien  fiir  die  kûnftige 
giinziiche  Aufhebung  des  Sklavenhandels  gemeiosam 
zu    wirken,  oh  ne  dass  sie  bis  heute  dieser -Bedingung 


adressée  â  PAngleterre.  771 

Genitge  gelelstet,  auch  nicbt   den  geriogsten  Grund  fur  1888 
sich  bat. 

Die  VerpHichtuDg  )ener  ZahluDg  ent8taod  aus  dem 
Anlehen,  welches  von  Grossbrittannien  in  der  Conven- 
tion vom  21.  April  1809  zu  Gunsten  Portugais  garan- 
tirt  wurde,  um  Letzteres  in  den  Stand  zu  setzen,  nicbt 
nur  solcbe,  Verpflichlungen  zu  befriedigen,  die  es  iu 
erstereni  Lande  vriibrend  der  ungliicklicben  franzôsi- 
acben  Invasion  eîngegangen,  sondern  aucb  ScbifTs- Mu- 
nition,  so  wie  andere  GegenstMnde  anzukaufen,  indem 
dièses'  Konigreich  durcb  den  damais  erlitCenen  langvrie- 
rigen  and  zerstorenden  Krieg  gânzlich  erscbôpft  und 
Ton  Mitteln,  solcbe  zu  bezablen,  entbidsst  war* 

Durcb  den  Vertrag  von  1819  verzicbtete  England 
|edocb  nicbt,  wie  man  glauben  macben  willy  auf  die 
Zabliing  der  ganzen  Summe  von  600^000  L.,  sondern 
nur  auf  den  damais  nocb  nicbt  zui^ckbezabiten  Tbeii 
derselben,  wie  es  in  jenem  Vertrage  aucb  ausdruck- 
licb  bemerkt  ist,  und  welcher  Tbeii  nicbt  viel  tiber 
400,000  L.  betrug,  indem  die  festgesetzten  Termine 
zur  successiven  Tiigung  des  Capitals,  welcbes  mit  den 
respectiven  Zinsen  bis  dabin  piinktlich  bezablt  worden, 
Docb  nicbt  abgelaufen   waren. 

Eben  so  wenSg  ist  die  Bebauptung  ric^tig,  dass  }ene 
Summe  unter  der  Bedingung  an  Portugal  cedirt  wor* 
den  j  sich  mit  Grossbrittanien  zur  Coopération  v^egen 
der  gSnzlichen  Aufbebung' des  Skiavenbandels  zu 
Terbînden* 

Jene  Verpflicbtung  bat  nie  bestanden;  dabingegen 
haben  die  portugiesischen  Bevollmachtigten  auf  dem 
Congrésse  zu  Wien  am  12.  Januar  1815  in  einer  Note 
an  Lord  Castlereagb  (in  Gemâssbeit  einer  Tags  zuvor 
mit  ihm  gebabten  Conferenz)  gegen  denselben  die  Ver- 
zicbtleistang  auf  den  Rest  jener  Scbuld  als  EntscblT- 
digung  fiir  die  Nacbtbeile  in  Ansprucb  genommen^ 
welcbe  fur  Portugal  aus  der  plutzlicben  Abscbaffung 
der  Sklaverei  nôrdlicb  vom  Cap  Formoso,  wozu  es 
erbôtig  war,  und  statt  dessen  auf  IJebereinkunft  ''nord- 
licb  von  der  Linie,  gesetzt  wurde,  erwacbsen  wârden, 
besonders  aïs  Aequivalent  fiir  die  Zuriickgabe  Guia- 
na's  an  Frankreich,  wozu  Portugal  im  Pariser  ^^^' 
dens-Vertrag  durcb  Grossbrittannien  gezwiingen  'wor- 
den,  obgletch  Letzteres  vom  portugiesiscben  Gouverne-    ^ 

Ccc2 


772       Note  du  goui^rnemeni  portugais 

1886  ment  weder  Autorisation  noch  Zu«timiooiig  hiersu 
balten  batte* 

Portugal  batte  nicbt  minder,  als  die  andero  alliirten 
Macbtei  glorreicb  zum  Triunipb  der  guteii  Sache  bei- 
getragen  und  batte  ibnen  gezeigt,  dass  die  Armeen  des 
neuen  Kaisers  nicbt  uniiberwindlicb  waren* 

Dessenohngeacbtet  musste  es  sîcb  durcb  beaagte  Sti- 
pulation }ener  Eroberung,  als  der  einzigea  obgleich  sefar 
unbedeutenden  Ëntscbadigung  fiir  aile  Kriegs-Kostea  und 
aile  die  ungebeuren  •  durcb  Frankreicb  erlxltenea  Ver- 
luste,  veil  es  seine  Allianz  mit  England  mit  gewohnter 
Treue  und  Festigkeit  ebrenbaft  gebalteoi  beraubt  aebeo. 

In  Folge  jener  Uebereinkunft  und  der  oben  erwahatea 
Note  gescbab  es,  dass  Portugal  durcb  den  ersten  gebeimen 
Artikel  des  angefûbrten  Vertrags  vom   22.  Januar  1815 
sîcb  verbûrgte,  den  Artikel  10  des  Pariser  Friedens-Ver- 
trages,  "wegen  Riickgabe  Guiana's  an  Frankreicb,  in  Aua- 
fiibrung  zu  bringeb,  wâbrend   zu  gleicber  Zeit  Gross- 
brittannien  Portugal  die  Stôrungen  und  Nacbtbeile^  wel- 
cbe   aus  jener  Zurûckgabe    entsprungen,    die  vom  £r- 
steren  obne  Zustinnnung   des  Letzteren   stipulirt   'wor- 
den  f  zu  erleîcbtern  sucbte,  und  zwar  nicbt  nur  durcb 
die  Verzicbtleistung   auf  den  Rest  der  Scbuld  ,    welcbe 
scbon    im    allgemeinen  Vertrag    von    lftl5     festgestellt 
war,  sondern  aucb  durcb  das  im  ersten  gebeimen  Ar- 
tikel gegebene   Versprecben ,    durcb   seine  Vermittlung 
eine   freundscbaftlicbe  Regulirung   der  zwiscben  Portu- 
gal und  Frankreicb  wegen  der  GrKnzeo  ibrer  Besitzun* 
gen    auf  jener  Seite    obwaltenden  Differenz    nacb  den 
Bestimmungen  eines  Artikels  des  Utrecbter  Friedeas  ber- 
beizufiibren* 

Es  ist  desbalb  klar,  dass  an  Portugal  nicbt  jene  ao- 
geblicbe  Total  -  Summe  von  600,000  .L,  sondern  nur 
der  Belauf  von  angêfâbr  450,000  h,  welcbe  noch  tu 
bezablen  wareo.,  erlassen  v^orden  ist.  Ebeo  so  eîo- 
leucbtend  ist  e^,  dass  ein  solcber  Erlass  keinesweges 
der  Preis  liir  die  kiinftige  Coopération  Portugais 
'  mit  Grossbrittannien  zur  ganzlichen  Abscbaffung 
des  Sklavenbandels  gewesen;  aber  eben  so  uolSugbar 
ist  es  aucb  aodererseits ,  dass,  wenn  solche  scbwere 
Anscbuldigungen  im  ganzen  Parlamente  und  im  Ange* 
sicl^von  Europa  dem  altesten  und  treuesten  Allirten 
GrcWbrittanniens  gemacbt  wurden,  und  vrenn  ein  Mini- 
ster  der  Krone  sie  mit  aller  Energie  unterstûtzte  und  sie 


adressée  à  P Angleterre.  773 

dein  porUigiesischen  Gouvernement  znkommen  Kess/  die  1886 
brittîsche  Regîerung  recht  giit  wieeen  nuissle,  i/vîe  weît 
sie  sich  von  der  Wahriieît  entfernte,  indem  die  vorge- 
brachten  Thatsachen ,  abgesehen  davon ,  dass  sie  eiiier 
ûoch  80  neuen  Ëpoche  angehoren^  ai^ch  nocb' aus  den 
officiellen  Documenten,  die  sich  in  ihten  Arcbiren  be- 
findea  miissen,  deutlich  hervorgehen. 

Anjetzo  9ucbt  man  diirch  apeciose  Beweisgriînde  dar- 
zulhun^  dass  nadulich.Portiigal  den  Skiavenhandel  scbon 
verboten  babe ,  und  êolches  keine  trandatlantîsche  Go*- 
Tonieen  niéhr  besitze;  indem  behauptet  Mrird,  daos  nur 
die  Nicbt-Ëxistenz  dieser  Umstânde  GrossbriUannien* 
verhindern  konne,  den  Skiavenhandel  ini  Siiden  der 
Lînle,  kraft  des  V.ertrages  vom  J.  1815,  zu  verhindern. 

Der  Separat-Ardkel  der  addition nellen  Convention 
vom  28.  Juli  1817  ist  in  diesem  Punkte  zu  bestimmti 
als  dass  dergleîchen  Argumente  unterstiilzt  werden  konn-> 
ten  ;  denn  beide  Regierungen  haben  sich  dadurch  ver- 
bunden ,  dass  j  sobald  jene  ganzlicbe  Abschaffung  des 
Sklavenbandels  in  den  portugiesischeli  Besitzungen  sîch 
verwirklichte,  die  Stipulationen  der  genannten  additîon- 
uellen  Convention  den  neuen  Umstanden  nadi  gemein- 
schaftlicher  Uebereiustimmung  angepasst  wer- 
den  soUteu;  und  wenn  es  nicht  mogUch  wSrei  mit  ei- 
nem  andern  Vergleiche  zu  Stande  zu  kommen,  so  bliebe 
dieselbe  additionnelle  Convention  fâr  abermals  funfzehn 
Jahre,  vom  Tage  jener  Abschaffung  angerechnei^  in  Kraft. 

In  Folge  dieser  Stipulation,  obgleicb  in  Portugal 
und  seinen  Besitzungen  besagter  Handel  untersagt  ist, 
haben  diè  brittischen  Kreuzer  mit  jenem  Verbote  nichts 
zu  ihun,  und  eben  so  wenig  ein  Recht,  eîn  portugie- 
sisches  Schiff  anzuhalten  odeï*  aufzubringen ,  ausser  in 
den  Fiillen ,  die  in  den  derselben  additionnellen  Cpn- 
vention  angehangten  Instructionen  vorgescbrieben  sind; 
noch  weniger  dërfen  sie  von  dein  siricten  Buchstaben 
ibrer  Bestîmmungén  abweichen,  welche  noch  aile  in 
voiler  Kraft  sind ,  ohne  dass  die  brittische  Regierung 
mit  denselben  die  geriagste  Auslegung  oder  Abâhderuug, 
ausser  mit  vdlliger  Uebereinstimmung  und  Genehmigung 
der  portugiesischen  Regierung,  vornebmen  kônne:  denn 
das  ist  das  directe  und  unausbleibliche  Résultat  des  TJm- 
standes,  dass  beîde  Regierungen  sicb  nicht  haben  ver- 
einbaren  konnen,  um  jene  additionnelle  Convention  den 
neuen  Umstanden  anzupassen. 


T" 


• 


774       Note  du  gouvernement  portugais 


1836  AU68y  was  obne  dièse  ITebereinatiiimiung  und  ^Ge- 
nehmigung  der  portugiesischcn  Regierung  geschefaeo 
dîirfte»  ^tirde  eioe  offenbare  Verletzuog  der  gedachlen 
additionneilen  Convention  und  ein  Missbraach  derMadit 
aejn,  deren  unglâckliche  Folgen  4iuf  Groaabrittanmeii 
zttrâckfallen  wiirden,  tiad  deren  Entscbiidigung  die  por» 
tugiesische  Regierung  ^  um  der  Aurricbt^keit  der  britti- 
schen  Regierung  mil  gleicber  Aufricbtigkeit  au  begeg» 
nen,  in  aller  Form  Recbtene  tou  Letsterer  an  îedtf* 
Zeit  in  Ansproch  nehmen  wtirde  i  und  gana  inabéaon* 
dere  aie  Prttliminar  -  Bedingung  jeder  Concession  eioaa 
)>oliti5cben  oder  comnrerciellen  Vortbeils,  welcbe  die 
britlische  Regierung  sich  yon  der  portugiesiscben  nu^ 
Svirken  ni6cbte. 

Abgesehen  Ton  den  scheinbaren  Griinden ,  woranf 
die  britlische  Regierung  ihr  yermeiollicbes  Recbl  atiitaen 
vroUte,  das  mil  Gewalt  au  verlangen,  was  aie  ofane 
Irifligen  Orund  auf  freundschafllichem  Wege  oicbt  er* 
laogt  au  haben  sich  beschwerl»  n^dchte  die  Bemerkung 
nicht  am  unrechlen  Orle  seyn,  dass  es  gewiss  kein 
passender  Zeilpunkl  sein  konnle,  um  solche  Insinuatio- 
nen  zu  machen ,  als  man  gerade  im  Begriffe  stand,  den 
von  Orossbriltannien  gewiinschlen  Vertrag  abauschliessen. 

Sie  mussien  veranlassen,  dass  Portugal  seine  Unier- 
zeichnung  yerweigerle;  denn  es  ist  vriirdiger  fur  eioe 
Nation  9  mit  Résignation  und  Mulh  die  Ungerechtigkei- 
ten  und  Gewaltlhfiligkeiten  einer  andern  mScbtigeren 
zu  ertrageui  als  nach  yorhergegangenen  Drohungen 
Bnndnisse  einzugehen»  vrelche  selbst  dann,  vrenn  sie 
sich  als  freiwillig  geschlossen  erweisen ,  doch  immer  in 
solchem  Falle  die  hiissliche  Makel  behallen,  dass  aie  aïs 
durch  die  Furchi  erpresst  ^erscheinen  wiirden. 

Indessen,  ungeachtet  jener  unzeitigen  Millbeilung, 
da  die  britlische  Regierung  im  besagten  Vertrage  be- 
reils  einige  Ablînderungen  und  ZusHtze  zugestanden, 
obne  vrelche  derselbe  I.  Maj.  nicht  conyenireo  kôonte, 
r  yvird    die  Regierung  I.  Maj.  mit  Freuden   den  Vertrag 

obne  Aufschub  zu  unterzeichneui  bereit  seyn ,  yr eno  er^ 
stère  Regierung  sich  bereit  erklSrt,  in  einem  addidoo- 
nellen  Artikel  zu  slipuliren ,  dass  sie  in  Folge  der  a}- 
ten  AUianz-Vertrage  und  Garantieen ,  die  zwischen  bet- 
den  Kronen  bestehen,  Portugal  scbleunigen  und  hin- 
reichenden  Beistand  leisten  werde,  um  dessen  Besilzun« 
gen  in  Afrika  in  Geborsam   zu  erhdten ,    was   unum* 


adresêée^à  fjingleterre.  775 

giSogHch  nothwcQdig  ist,  da  aïoh  in  jeneo  Gegenden  be-  1886 
reita  Wideritand  gegen  das  Dekret  vom  10.  Dec*  1836 
gefiassert,  der  aicb  gewisa  durch  die  Ausfâbrung  des 
bes^gt^n  Vertrages  nocb  vermebren  wurde^  und  den 
sowobl  Einbeimiacbe  ala  Fremde  beouUen  yriirden»  um 
dort  EmporuDgeii  au  erregen  und  au  unterbalteoy  wor* 
aus  fiir  Portugal  der  Verlust  jeoer  Beaitzungen  eutaprin- 
gea  kânnte,  wo  die  SklayenbMndler ,  aU  dîe  reicbsten 
uod  einflusareichaten  Mënner  des  Landes  ^  und  die  Ex- 
aitirtesten  unter  der  Klasse ,  die  sicb  der  Absçbaffung 
jènes  Handels  widersetzt,  keinen  Anstand  nehnten  wiir<> 
den,  zu  )eder  Art  Ton  Extessen  aufzumuntern  und  sie 
zu   begehen,  um  jene  Absçbaffung  zu  verzOgern. 

Jedenfalls  muss  bier  wiederbolt  werden,  yras  der 
Unterzeicbnete  die  Ebre  gebabt,  gegen  Lord  Howard 
de  Walden  bereits  miindlich  zu  bemerken ,  n&nUcb  in 
fieireff  der  Unmôglicbkeit  portugîesiscber  Seits,  in  deiu 
Vertrage  den  Sklavenbandel  fiir  SeerHuberei  zu  erkliâ» 
ren,  welcbes  Verbrechen  nacb  den  portu^esiacben  Ge<- 
selzen  mit  dem  Hochverrath  gleicbsteht  una  foiglicb  mit 
Todesstrafe  belegt  wird. 

In  Portugal  herrscbt  ein  fast  uniiberwindlicber  VVi- 
derwUlen  gegen  die  Verbangung  dieser  Strafe,  welcbe, 
.wie  Se*  HerrL  wlibrend  seines  Aufentballs  in  dieaem 
Lande  zu  bemerken  Gelegenbeit  gehabt  baben  wird, 
nur  bôcbst  selCen  Anwendong  findet,  denn  die  Gescbwor- 
nen  macben  stels  grosse  Sd^wieri^eiten  |  einen  Ange- 
klagten  scbuldig  zu  befinden,  wenn  aus  diesem  Yer- 
dickt  eine  solcbe  Strafe  erfolgen  muaa* 

Diea,  was  bei  jedem  andern  Verbrechen  zu  gescbe* 
ben  pflegty  wiirde  mit  nocb  mebr  Wahracheioliclikeit 
bei  dem  des  Sklavenbandels  der  Fali  seyn,  denn  die 
AnerkennuDg  der  Unsitt|icbkeit  dièses  Handels  bat  in 
dieaem  Kôoigreicbe  nocb  nicbt,  vrie  in  England,  die 
Meinung  so  durcbgângig  fiir  sicb,  deren  Sanction  die 
Gesetze  jedes  Landes  immer  erst  sucben  mîissen,  damit 
aie  nicbt  verbobnt  oder  unter  legalen  Formen  verlétzt 
werden  ;  und  es  ist  unleugbar,  dass  wenn  jener  Han- 
del  fur  ein  Verbrecben  des  Seeraubs  erkiârt  wiirde, 
dies  nicbt  nur  dessen  Unterdriickung  nicbt  im  Minde- 
sten  fôrdern  kdnnte,  weil  es,  anstatt  das  Ziel  zu  er- 
reicben ,  welcbes  man  vor  Augen  batle ,  nMmlicb  durch 
die  Furcht  vor  der  Grosse  der  aufzuerlegenden  Strafe 
die  Wiederbolung  des  Yergebens  zu  Terhiodern  y   viel- 


776      ^^^^  ^  gouvernement  portugais 

MM  mdir  ia  den  mêbten  FjUleo  desseD  Nicfatbestrafong  veiw 
anlassen  wiirde  —  sondern  es  wiîrde  auch  a«if  deai 
Vertrag  einen  80  gehSssigeii  Makel  Tv?erfen,  der  hiiH 
reichte ,  in  den  Cortes  sowohl  als  ausBerhalb  deraelben 
die  eotschetdenste  uod  nadidrucklichste  Opposition  zi 
erregen,  zumal  da  es  nolorisch  ist,  dass  keine  europSi^ 
sche  Macht,  Grossbrittannien  aiisgeaommen,  jenen  Hao« 
del  bisher  fur  Seerlîuberei  erkiërt  bat* 

Selbigen  dagegen  fur  Seeraub  zu  erkUren,  d.  h.  mit 
dejn  Hocbvertath  gleicbzustellen,  und  docb  augleicb  aîcht 
die  entsprecfaende  Todesstrafoi  sondern  den  nSchstfol- 
geadep  Strafgrad  au-fzuerlegen ,  wxe  Lord  Howard  (i« 
Walden  in  den  beiden  Artikel-Etitwurfen,  die  seioer  ' 
erwâbnten  Note  angebângt  sind  ^  es  vorscblagt ,  biesse 
die  Wirkung  jeoer  Erklârung  wieder  Yernicbteo» 

In  solcbem  Falle  sind  ohne  Zweifel  die  Verfugun- 
gen  des  Décrets  vom  10.  Dec.  1836,  sowohl  der  Natiir 
des  VerbrechenSf  als  den  wohlerwogenen  Umstândeo 
uacb|  vorzuziehen  und  weit  geeîgneteri  indem  sie  oacli 
Maassgabe  der  verschiedenen  Klassen  der  Uebertreier, 
wie  aus  beigeschlossener  Abschrift  ersicbtlich,  GeHiog- 
niss-  und  Galeeren-Strafe ,  Yerlust  des  Amtes  mît  der 
Unfabigkeit  ein  anderes  wieden  zu  bekleiden ,  Verbao- 
nung  und  besQnders  bedeutende  Geldstrafen  yerh&ngeo, 
welohe  Letztere  das  Verbrechen  bei  seiner  eigentiichen 
Wurzel  erfiassen ,  da  sie  das  Vermogen  aller  Derjenigeo 
bedroheni  welche  babsucbtîgerweise  solches  zu  vermeh* 
ren  suchen,  wenn  «ie  diesen  scbmutzigen  Handel  trei- 
ben  oder  ihm  Yorschub  leisten. 

Da  inzwischen  L  Ma),  slets  yod  den  lebbafteslen 
Wûnscben  diirchdrungen  sind|  sich  mit  !•  brittiscbee 
Maj.  diirch  aile  Ihr  zu  Gebote  stehenden  Mittel  dabio 
zu  vereinigen ,  dass  dem  Fortbestande  des  gedacbleo 
verbotenen  Handels  ein  Ende  gemacbt  werde,  so  bat 
der  Unterzeichnete  zugleich  Befebl,  Sr.  HerrL  su  Ter- 
sicbern,  dass  wenn  Grossbrittannien  mit  den  europ^* 
SQhen  Grossmachten ,  die  sich  im  Besitz  von  Colonieeo 
befioden,  Conventionen  abschlôsse^  in  denen  jenerHan* 
del  fiir  Seerâuberei  erklârt  wtirde,  das  Gouyerneoieot 
I.  Maj.,  obwohl  es  in  dieser  Hlnsicbt  die  Initiative  nicht 
ergreifen  kann,  keinen  AnstanVftiehmen  wird,  sich  als» 
dann  einer  ëhnlicben  Déclaration  anzuschliessen ,  o*^' 
dem  solche  diirch  die  hauptsâcblich  dabei  betheîligl^ 
Farteien  zuvor  feierlich  sanctionirt  worden. 


adressée  à  PAngteterre.  777 

Der  ITnteneidinete  ei^;reift  mil  dtr  groMten  Freud« 
dièse  Gelegenbeit,  dem  Lord  Howard  de  Walden  die 
VerskfaeruDg  seiner  ausgeseicfanetsteo  Hochachtong  zu 
erneuern* 

Staats-Kaiizlei  der  ausw&rtigen  Angelegenheiten,  den 
22.  Mai  18S8. 
sa:  (Gez.)  S^  da  BÂvdsiba. 

Ftir  die  gleicUautende  Abtchrifl  : 
Il         8taata-*Kandei  des  Auawartigen ,  den  21.  Sept.  1836. 

(Gez.)  fAVLo  MmosK 


66. 

Lettre  adressée  au  Grand  Moustheid, 
chef  de  la   religion  en  Perse  y  par 
3IaC'Neil,    Envoyée   de    la    Grande- 
Bretagne,  et  Réponse  de  ^  celui-là. 

(Journal  des  Dëbats  1839). 

Lettre  de  M.  Mac-Neil  au  grand  Moustheid. 

J'ai  l'honneur  de  tracer  les  paroles  suivantes  sur  la 
feuille  de  la  sinoërité;  maintenant  que  les  circonstances 
m'ont  pousse,  moi,  TOtre  serviteur ,  \  quitter  ce  ro« 
yaume.  Les  sèntiniens  de  respect  et  de  vënëration  que 
)'ai  toujours  nourris  envers  V.  Em.  m'imposent  Tobli* 
gation  d'exposer  et  de  soumettre  à  votre  jugement  aussi 
aain  qu'ëclairtf,  tous  les  dâails  des  ëvènemens  qui  ont 
agite  dernièrement  nos  deux  grandes  puissances,  la  Perse 
et  TAngleterre. 

C'est  dont  sincèrement  consciencieusement  que  je 
"VOUS  dirai  que  moi,  envoya  et  ministre  plénipotentiaire 
du  royaume  britannique,  et  ayant  pour  mission  de  mon 
gouvernement  de  rester  en  Perse  afin  d'y  mettre  fin  \ 
quelques  différends  portant  atteinte  aux  relations  ami« 
cales  consacrées  par  des  traites ,  aussi  bien  qu*il  m^st 
enjoint  de  tout  tenter  pour  faire  cesser  la  mësintelli* 
gence  occasionnée  en  ^^nier  lieu  par  la  conduite  peu 
convenable  des  mioistF^PJhi  Shah  envers  le  gouverne^ 
ment  anglais,  je  me  suis  rendu  au  camp  royal  dans  ce 
aeul  but,  et  j'ajouterai  qu'après  y  être  arrivé,  j'ai  ex- 
pose  toutes  mes  intentions,   proposant  des  conditions 


I 

I  _^_     t.  ^-^«* 

I 


778        Correaptmâufice  entre  tEiwoyé 

basées  sur  la  fdstioe,   «t   os  deoiandaitique  leur  exact 
accomplissemenl. 

Je  croyais  que  les  minislres  de  Shah^  desireax  de 
conserver  une  ainitië  qui  dntait  de  si  loogaea  aDnées 
et  dont  mon  goUTeroement  n'avait  jamais  cesse  de  don- 
ner maintes  preuves  sincères,  je  croyais  que,  se  rappe- 
lant les  secours  nombreux  et  réels  que  nous  avons  ac- 
cordés si  souvent  à  la  Perse,  a»isi  que  les  services  tfoe 
je  lui  ai  rendus  personnellement  pendant  l'espace  de 
vingt  ans,  toutes  \^  fois  qu'il  s'est  agi  des  intérêts  vi- 
taux du  pays  ou  de  ceux  tout  particulier^  que  j'ai  pu 
rendre  à  la  feu  majesté  Feth-Ali«Sbâh  (que  son  tos- 
beau  soit  éclairé  par  les  feux  célestes)  aussi  bien  qu'à 
son  héritier,  qui  habite  aujourd'hui  les  cieux ,  séjour 
des  bienheureux ,  ainsi  qu'au  souverain  actuel ,  je  cro- 
yais ,  dis-je,  que  l'adoption  de  mes  réclamations  ne  ren- 
contrerait nul  obstacle. 

En  effet,  nos  prétentions  se  bornaient  à  Tentier  abaa- 
don  de  l'expédition  de  Hérat,  dont  le  but  paraissait 
contraire  aux  vues  de  l'Angleterre.  Nous  demandions 
en  outre  qu'une  réparation  suffisante  nous  fût  offerte 
pour  les  procédés  irrespectueux  dont  on  a  usé  envers 
notre  gouvernement.  C'était,  ce  me  semble,  le  moyen 
bien  simple  de  rétablir  entre  les  deux  états  la  bonne 
harmonie  et  les  relations  amicales  sous  l'empire  desquri- 
les  la  Perse  et  l'Angleterre  avaient  toujours  vécu.  Mal- 
heureusement, malgré  les  instances  réitérées  faites  par 
moi  pour  atteindre  ce  but,  les  ministres  du  Shah  n'ont 
pas  daigné  m'acoorder  une  réponse  à-peu-pr^  satis&uU 
sante;  mais,  bien  au  contraire,  encore  chaque  jour  de- 
puis ce  tems,  j'ai  eu  à  me  plaindre  de  leurs  procéda 
a  mon  égard.  Ayant  enfin  compris  qu'on  ne  se  pro- 
posait aucunement  d'accéder  aux  demandes  faites  par 
mon  gouvernement  f  et  qu'on  ne  se  souciait  même  pas 
de  profiter  de  ses  bonnes  dispositions  en  adhérant  à  des 
conditions  dont  l'exécution  aurait  ramené  la  bonne  in- 
telligence et  consolidé  le  bonheur  du  peuple  persan; 
trouvant  les  ministres  du  Shah  aveugles  et  sourds  sur 
tout  ce  qui  pouvait  toucher  de  plus  près  les  intérêts 
de  la  nation  qu'ils  sont  chai^  de  surveiller,  j'ai  dû 
prendre  un  parti  définitif.  Efllleurs,  ma  présence  de- 
venait inutile,  je  Tai  senti.  Car,  après  avoir  ;^piHsé, 
soit  par  écrit,  soit  de  vive  voix,  tous  les  moyens  pos- 
sibles de  conciliatioOj  mes  démarches  entreprises  et  sui* 


anglais  en  Perse  et  le  chef  de  4a  religion.    77Ï) 

vies  dans  VîpïMi  des  deux  pays  sont  rest^  sans  suc-  1688 
^  ces  I  et  je  n'ai  Jamais  pu  obtenir  que  des  promesses  va* 
gués  quand  je  ne  recevais  pas  de  réponses  ëvasives.  11 
est  même  arrive,  qu'après  avoik*  accëdë  à  une  demande, 
on  niait  ouvertement  d^y  avoir  consenti.  Après  de  tels 
actes,  il  ne  me  restait  donc  qu'à  quitter  le  camp  royaL 
Je  l'ai  fait,  et  ce  n'est  qu'en  route  que  fai  appris  que 
par  ordre  de  mon  gouvernement  quelques  vaisseaux  de 
guerre  appartenant  à  S.  M.  Britannique  étaient  entres 
dans  le  golfe  d'Ormuz,  décidés,  si  le  gouvernement 
persan  persistait  dans  son  refus  des  conditions  énon- 
cées plus  haut,  à  employer  des  moyens  plus  éoergiqiles 
que  ceux  de  la  parole  pour  les  lui  faire  accepter. 

Immédiatement  après  avoir  reçu  ce  message,  guidé 
uniquement  par  les  sentimens  de  bienveillance  que  f  ai 
toujours  professés  à  l'égard  de  la  cour  et  de  la  nation 
persane,  je  me  suis  hâté  de  dépécher  un  de  mes  secré-* 
trairas  au  camp  royal  pour  y  annoncer  officiellement 
Parrivée^de  la  flotte  de  8.  M.  Britannique  dans  le  golfe 
'  Persique,  e|  pour  faire  cokinattre  le  but  de  cette  ma- 
nifestation  hostile.   - 

Or,  bien  qu'antérieurement  à  cet  acte,  j'eusse  déjà 
plus  d'une  fois  manifesté  ma  pensée  sur  ce  qui  dans 
toute  cette  affaire  me  paraissait  être  conforme  ou  con- 
traire \  la  justice ,  j'ai  cru  devoir  tenter  une  nouvelle 
dëmarche  auprès  des  ministres  du  Shah,  tant  était  grand 
et  sincère  chez  moi  le  désir  de  voir  la  Perse  heureuse 
et  tranquillcé 

Par  ce  moyen  je  m'acquittai,  non  seulement  des 
devoirs  que  m'imposait  ma  charge,  mais  encore  je  res- 
tais en  dehors  de  toute  responsabilité  qui  pût  peser  sur 
les  ministres  du  Shah,  s'il  arrivait  que  cette  aÎTaire  eût 
des  résultats  fâcheux. 

Faire  cesser  tout  esprit  de  discorde  et  d'hoatilité  ou 
bien  provoquer  à  la  guerre  !est  une  alternative  qu'il 
dépend  d'eux  seuls  de  terminer.  Bref,  si  le  gouverne- 
ment persan  se  résout  à  obtempérer  aux  justes  deman- 
des de  l'Angleterre,  elle  renoncera  aussitôt' à  l'expédi- 
tion entreprise;  car  nous  ne  desirons  ni  rompre  avec 
la  Pei*se  ni  lui  faire  tojl^  en  quoi  que  ce  soit  ;  il  est 
évident  que  bien  que  mm  gouvernement  ait  mis  l'An- 
gleterre aans  la  nécessité  de  recourir  à  une  mesure  ex^ 
tréme,  pour  se  faire  mieux  comprendre,  celle-ci  est  ce- 
pendant bien  loin  d'en  vouloir  aux  paisibles  habilans 


780        Correspondance  entre  t Envoyé 


18S8  de  ¥08  villes  et  de  ros  villages ,   et  que  les 

survenus  entre   les  cours  d'Angleterre   et  de  Perse   doi* 
vent  se  terminer  d'eux-mêmes,    et  naturellement  sans 
qu'une  influence  fâcheuse  putase  réagir   en  aucune  ma- 
nière sur  le  peuple  persan  contre  lequel   il  n'existe  aa- 
cun  motif  d'bostilitë  ;    car  tous   ceux   d'entre  les  sujets 
anglais  qui  ont  visite   ce  pays   n^ont  jamais   eu  qu*à  se 
louer  des  procèdes  des  habitans  vis*à«vis  d*eiiX|  ik  quel- 
ques classes  qu'ils  appartinssent*      Aussi   en  gardent-Qs 
et  en  garderont-iU  toujours  un  profond  souvenir;   ainsi 
il  n'est  point  à  craindre  que  les  Anglais  attentent  jamais 
ni  à  la  propriëlëy    ni  i,  la  vie,   m  à  l'honneur  du  peu- 
ple persan.    Tout  au  contraire,   ils  s'efforceront  de  re- 
specter et  de  garantir  les  propriëtës  de  chacun  :    pertes 
et  profits,    ils  regarderont  tout  comme  leur  affaire  pro- 
pre.   En  conséquence,  j'aime  à  croire  que  le  Shah  ayant 
toujours   à  coeur   la  conservation   et   la    prospérité   de 
son  empire   et  désirant  le  maintien   des  avantages    que 
lui  procure  l'amitié  de  l'Angleterre,  voudra  bien  choisir 
le  parti  le  plus  salutaire ,    et  mettra  un  terme  aux  dif- 
férends mutuels   et  réduira  au  néant   le   principe  qui  a 
engendré  cette   méfiance   devenue   commune  ;   tout    cela 
peut  se  faire    aisément.     Alors    et   seulement   alors  |e 
pourrai  retourner  à  mon  poste  pour  y  veiller  à  la  con- 
solidation de  la  paix  et  de  la    bonne   harmonie   entre 
les  deux  états,  et  pour  faire  en  sorte  que  les  bases  sur 
lesquelles  reposeront  désormais   leurs    intérêts  récipro- 
ques se  raffermissent  de  plus  en  plus.     Comme  les  in- 
structions formelles  que  je  tiens  de  mon  gouvernement 
ne  me  permettent  pas  de  rester  sur  le  territoire  persan, 
dans  le  cas  où  l'on  se  refuserait  à  adhérer  à  mes  pro- 
positions, je  pars.    Mais  depuis  Téhéran  jusqu'aux  fron- 
tières de  Turquie,    soyez  persuadé  que   de  partout  on 
me  parviendrait  la  iiouvelle  qu'elles  ont  été  agréées,  je 
m'empresserai  de  revenir  sur  mes  pas.     J'emporîe  donc 
l'espoir  que  la  voix  de  la  raison  finira  par  se  faire  en- 
tendre,  et  que  cette  affection  de  si  vieille  date  ne  sera 
point  changée  en  dispositions  hostiles,    pas    plus  que  la 
sincérité  et  l'hypocrisie.      Si  j'ai  cru  qu'il  était  de  mon 
devoir  de  troubler   un  instant  e;i   pareille    circonstance 
le  repos  précieux  de  votre    saWelé  par  l'exposition  de 
tous  ces  détails ,  pardonnez  Je  moi.  • 


anglais  en  Perse  et  le  clief  de  la  religion.    78i 

Réponse  du  grand  Moustheid  à  M*  Mae^NeiL    16W 
Au  nom   du  Dieu  très-puissant  et   très- miséricor- 
dieux ! 

Louange  îi  Dieu,  maître  des  deusD  mondes,  et  que 
mille  prières  soient  adressées  au  plus  noble  d'entre  les 
mortels,  Mahomc^d  et  toute  sa  famille,  qui  est  ce  qu'il 
y  a  de  plus  parfait  dans  la  création  céleste  et  terrestre! 
le  plus  humble  d'entre  les  serviteurs  du  créateur  de 
Tunivers  et  de  la  plus  pure  de  toutes  les  religionSi  ob- 
jet d'orgueil  pour  Jes  hommes  et  les  génies,  fait  savoir 
à  votre  esprit,  pétri  de  perspicacité,  illustre  et  glor- 
rieux  ministre  plénipotentiaire,  homme  sans  .ruse  et 
honoré  de  la  confiance  de  l'Angleterre,  que: 

Le  matin,  jour  de  lundi,  douzième  du  mjots  djema- 
dioulsani,  l'an  1234  de  Fhegyre  sainte,  )'ai  reçu  votre 
aimable  et  précieuse  lettre,, par  Tentremis^  d'un  exprés 
que  vous  avez  dépéché  à  cet  effet  dé  Zenghan,  et  elle 
m'a  trouvé  au  milieu  de  la  nouvelle  mosquée ,  ce 
sanctuaire  vaste  et  imposant,  où,  après  in'étre  acquitté 
des  plus  saints  devoirs  par  l'adoration  de  l'être  supré* 
me  et  unique,  je  m'occupais  à  répandre  ses  lumières 
émanées  de  Tessence  angélique  de  dotre  prophète  sur 
mes  ouailles  qui,  réunies  autour  de  moi,  recevaient 
d'une  oreille  avide  l'explication  des  préceptes  célestes. 
J'ai  reçu,  dis-je,  votre  lettre,  j'en  ai  lu  attentivement 
le  contenu,  et  ce  n'est  qu'aujourd'hui ,.  lundi  20  du 
même  mois  djemadiol,  qu'il  m'est  permis.de  répondra 
\  votre  excellence  avec  toute  la  sincérité  et  la  con« 
scienca  possible. 

Certes,  importance  du  sujet  pourrait  exiger  que 
j'entrasse  dans  une  explication  plus  détaillée;  mais,  vu 
le  tems  qui  presse  et  la  haute  opinion  que.  j'ai  conçue 
de  la  pénétration  et  de  l'esprit  des  ministres  du  puis* 
sant  ^empire  d'Angleterre,  je  tâcherai  d'être  aussi  bref 
que  possible,  comptant  me  servir,  cependant,  d'exprès» 
sions  qui ,  tantôt  iront  frapper  droit  au  but ,  tantôt  y 
seront  aussi  dirigées,  couvertes  du  voile  léger  des  al* 
lusîons. 

Je  ne  vous  demande  seulement  qu'une  chose,  c'est 
de  me  prêter  une  attention  scrupuleuse  et  impartiale, 
et  de  prononcer  votre  jujpment  d'après  les  inspirations 
d'une  raison  saine  et  d'un  entendement  ferme  et  intègre. 

vous  allez  donc  trouver  mes  raisons  exposées  ci^ 
dessous  et  classées  en  paragraphes  distincts. 


784       Correspondance  e^ire  PEnuoyé 

|M8  pouTOiTy  les  •  fiibant  flinai  mourir  dans  des  tpaimens 
êSteux,  Eo  im  oioly  les  Itoireurs  que  ces  impies  ont 
comiiHsea ,  dépassent  toute  borne  et  toute  expression. 

Eo  un  pareil  ëtat  de  choses,  le  devoir  de  tout  homme 
baut  placé  dans  .l'ordre  public ,  est  de  mettre  en  oeu- 
vre tout  ce  qu'il  possède  d'ënergte  et  de  pouvoir  pour 
mettre,  fin  à  de  pareilles  dëprëdations  ou  a  de  sembJa- 
bles  atrocités.  Je  voudrais  bien  savoir  si  des  horreurs 
de  celte  nature  seraient  souffertes  ou  tolérées  en  au- 
cune des  parties  de  l'empire  britannique;  je.  demanderai 
si  on  n'e&i  pas  employé  au  «plus  tât  les  mesures  les 
plus .  eificaœs  et'  les  plus  pf'oàiptes  pour  réprif^er  d'aussi 
épouvantables  excès ,  ou  bien  >  si  on  les  eût  laitoés  se 
p^pétuer  h,  l'ombre  ;de  l'impunité. 

Ne  croyez  paS:  que  je  sois  assez,  ignorant  sur  les  in« 
stitUtiona.de  votre  pays 4  dont-  le  principal  objet  est  de 
réprimer  on  d'anéantir. -une  tyrannie  contraire  i.  la  vo- 
lonté du  Créateurdes.  CMUX  et  de.Ja  ferre ,  pour  que 
j'aie  pu.le  sup^ser  nki  insts«a;    • 

,  Fofft.d0iCi(tiiair|{umiE»nt|  je  ne  crains  donc  pas  d'ayan- 
o^;qjUe  ieigoilvarAeineQlKlie  ^iPerse  peut  déclarer  hau- 
tei^ent  quM  n'a<  eu  dlagttre  bujt  .gue  de  mettre  tin  frein 
aine  désordres  al  aux  b;rigandliges  des  habitans  du  Tur- 
kestauj  cA  .de  l|!ni^o..le  JMg  de  fer  qu'ils  font  peser 
sur  les  servitfursftfidèlesv^  Créateur  dès  mondes,  aussi 
bien  qu'il  -a  v)»uhi'déjtivrer  de  i pauvres  captifs  tombés 
ventre  desjni^ins'iiaipiest  fn.iexéeutanl  ce  projet,  nous 
n'avonS'ppint  4téiifUrigéjl.  .patr:upe  vaine  forfanterie  ou 
par  le  désir  d'<aoq.u^rir  deS  richesdes^  d'étendre  notre 
rayaume<  ou  d'arriver  à  la  gloire*  Non,  les  ministres 
du  Shfib  ioat  été  giiidés  par*  de  simples  et  suifisans  mo- 
tifs de.pi^j.  de  JM%^ice  et  d'buj^anité.  L'Angleterre 
devrai^  \^^f  Ofi^^f^ijoir  gi^f^.et  niéme!»  loin  de  se  récrier 
copti;e  eu9^  ou  'de  }eur  téfuoigner  du ^resseiltiment  ainsi 
Qu'elle  'le  fait'ii^Ue  aurait  mille  raisons  pout  louer  leur 
qqndiiite;  car  >  elle  ,es^' e|i  .i^im$  points  conforme  au 
pacte  conclu,  ^tre  Diei^.  les  croysns,  pacte  bien  au 
de|«r^9  de  toiitef  le^  instiljutions  'huokaiqesy  et  dans  Tex- 
écutipEi;.  dn?^^  l'Angleterre  devrait  ^voir,  ce  me  sem- 
ble, Mpf^  ;^9i|xeVLs>.gar(^ntie  ifi,  la.  fidélité  avec  laquelle 
le  Shah  ^  propose^  ,4?  répondre  «^  ses.  a^ttres  engagemens. 

Quant  à  l'offense  faite  au  gouvernement  britannique, 
si  par  ce  mot  qffense  vous  entendez  rappeler  le  fait 
4pot  90US,  ven^n^  d^, parler;  je  ne  vois  quêtes  que  l'on 


«  ( 

anglais  en  Perse  die  chef  de  la  religion.     785 

ait  le  moins  An  monde  manque  aux  convenances  en  ce  1888 
qui  le  regarde  dans  toute  cette  affaire;  je  ne  'sache  pas 

Îue  ce  gouvernement  se  soit .  fait  le*  palron  des  depré- 
ateurs  du  Turkestan^  et  les  raisons  que  je  viens  d'al- 
Mguer  suffiront  pour  lui  prouver  qu^il  n'y  a  eu  dans 
la  conduite  des  ministres  persans  rien  d'offensant  pour 
llionneur  de  l'Ângteterre. 

Alais  que  si,  à  Dieu  ne  plaise  que  cela  soiti  il  y 
avait  parmi  les  dignitaires  de  la  cour  de  Perse  quel* 
qu*un  capable  de  manquer  à  votre  personne  ou  à  vo- 
tre gouvernement,  il  serait  évident  qu'une  pareille  con- 
duite n'aurait  jamais  pu  être  suggérée  ou  approuvée  par 
les  ministres  de  la  dite  cour.  ^  Toutefois ,  au  milieu 
d'un  camp  royal  aussi  bien  qu'ailleurs,  il  est  des  indi- 
vidus de  plusieurs  classes  et  conditions;  les  uns  sont 
chargés  de  veiller  aux  affaires  les  plus  importantes  de 
l'état,  tandis,  que  les  autres,  que  l'on  appelle  le  vul- 
gaire, sont  pour  la  plupart  ignorans  ou  inconsidérés* 
Si  roffensç  dont  vous  vous  plaignez  vient  du  fait  des 
premiers ,  vous  êtes  en  plein  droit  assurément  d'en 
demander  satisfaction,  et  on  ne  vous  la  refusera  pas; 
mais  si  les  derniers  seuls  sont  caupables,  il  est  de  la 
dignité  de  l'homme  sensé,  de  ne  point  s'en  formaliser, 
je  dirai  même  de  n'y  faire  aupune  attention* 

2^  Je  vais  répondre  à  votre  seconde  assertion:  il 
s'en  faut  de  beaucoup  que  les  ministres  du  Shah  igno- 
rent tous  les  bons  services  que  nous  ont  rendus  les 
divers  ministres  envoyés  ici  par  la  Grande-Bretagne, 
personne  ne  doute  de  leur  importance  et  ne  peut  les 
oublier;  de  combien  d'actes  de  générosité  n'avons*nous 
pas  été  témoins^  que  de  cadeaux  pl^cieux  venant  de 
la  cour  de  Londres,  que  de  sommes  d'argent  comptant 
{nouhoudi  lesseré)  n'avons-nous  pas  reçues  dans  des 
momens  difficiles?  Armes  de  toutes  espèces,  instrumens 
de  gueire,  officiers  instructeurs  de  troupes  régulières, 
ingénieurs ,  etc. ,  etc. ,  tout  nous  à  été  envoyé  avant 
même  que  nous  le  demandassions,  et  tout  cell  reste 
profondément  gravé  dans  la  mémoire  reconnaissante  de 
la  noblesse  d'Iran. 

En  ce  qui  regarde  l'offense  qui  aurait  altéré  la  bonne 
harmonie  entre  les  deux  puissances ,  et  en  ce  qui  tou- 
che surtout  les  services  particuliers  que  vous  avez  ren- 
dus personnellement  &  la  Perse,  je  ne  vois  rien  vérita- 
blement dans   la  conduite  du   gouvernement  de  ce  pays 

Nout^.  SuppUm,    ToiM*III.  Ddd 


786        Correspondance  'entre  P Envoyé 

18S8  <I^i  mérite   la  qualificalion   d'offense   ni   qai  proure    la 
moindre  ingratitude  de  sa  part.    A  en  juger   d'après   le 
sens  intime  de  vos  'paroles,  toute  votre  demande  consis- 
terait principalement   à  ce  que  ki  Perse   renonçât  à  la 
conquête    de  Hérat,    demande    qui,  \  tout  conaidërer, 
est  diamétralement   opposée  aux  sentimens  de  bienveil- 
lance que   vous  prétendez  professer   envers   nous.      Eb 
bien  !  connaissant  tout  le  bon  esprit  et  les  lumières  dont 
vous  êtes  doue,   et    qui  vous  ont  valu  un  emploi  ënni- 
nent  parmi  les  vôtres,  j*en  rëfère  à  votre  propre  juge* 
ment.     Serait-il  Juste  que  le  Shab ,  après  avoir  fait  tou- 
tes les  dépenses  que  vous  connaissez,  après  avoir  réuni 
ses  troupes ,    rassemblé   un   matériel  considérable ,    tra- 
versé des  contrées  si  éloignées;    après  avoir  consommé 
tant  et  tant   de   sacrifices,   serait-il   juste    que    le  Shab 
abandonnât  ainsi  ses  projets  en  exécution,   sans   aucu- 
nes rai3ons  plausibles  de  votre  part,   et  qu'il  se  retirât 
bonteusement  avant  d'avoir  atteint  son  but?     Une  pa- 
reille résolution    de  la  part  de   notre  souverain  serait- 
elle   conforme   aux    exigences    de   l'amour-propre  ^   au 
bien  être  de  ses  états  et  aux  droits  mêmes  des  conque 
rans?    Certainement  non.    Et  cbacun  Pavôuera,  le  der- 
nier des  sujets  persans  en  serait  affligé.    Qu'en  diraient 
donc  les  principaux  du  pays  et  l'illustre  monarque  lui- 
même  ?   * 

Il  m'a  paru  que  les  ministres  dvi  Roi  d'Angleterre 
n'avaient  jamais  bien  connu  nos  justes  sujets  de  plainte 
contre  les'  habitans  du  Turkestan ,  et  que  je  viens  d'^ 
numérer  ci-dessus,  vous-même  qui  les  saviez,  vous  n'j 
avez  point  prêté  toute  l'attention  désirable,  car  votre 
gouvernement ,  j»  le  répète ,  n'aurait  pas  pu ,  s'il  eût 
été  mieux  instruit  et  que  vous  j  eussiez  réfléchi  plus 
mûrem^t,  votve  gouvernement  n'aurait  pu  condamner 
notre  expédition ,  et  vous  ne  vous  en  seriez  pas  aussi 
personnellement  affecté. 

Les  refus  et  l'adhésion  dont  vos  demandes  ont  été 
alternativement  Pobjet,  sont  attribués  par  vous  au  ca- 
price ou  au  manque  de  caractère  de  nos  ministres,  en 
voici  l'unique  et  véritable  cause.  Comme  votre  princi- 
pale prétention  était  qu'on  renonçât  à  la  conquête  de 
Hérat  et  à  celle  des  villes  du  Turkestan  qu'il  pouvait 
nous  èonvenir  d'occuper,  et  que  «vous  exigiez  que  la 
guerre  s'arrêtât  court,  on  chercha  d'abord  è  satisfaire 
ce  désir  irréfléchi  de  votre  part*;  mais  comme  d'un  au- 


anglais  en  Perse  et  le  chef  de  la  religion.     787 

• 
tre  c6téy  le  strict  accomplissement  de  cette  promesse  1838 
e&t  compromis  les  intérêts  dit  souverain  et  Tavenir  de 
ce  royaume,  on  dut  l'âuder,  pensant  bien  que  plus 
tard  Y0\|8  verriez  plus  juste  dans  cette  affaire  ;  donc  ce 
refus  et  cette  adhésion  suivis  d'autres  refus  ne  sau- 
raient être  attribuas  à  une  faiblesse  de  caractère  cou- 
pable; bien  au  contraire,  l'adh&ion  a  été  une  preuve 
d'affection  et  de  bienveillance  pour  l'Angleterre ,  et  le 
refus  doit  être  considéré  comme  une  marque  d'habileté 
politique  et  gouvernementale  de  la  part  de  nos  minstres. 

Qh  I  si  f  après  avoir  été  instruit  des  motifs  de  l'ex- 
pédition f  vous  eussiez  pris  l'initiative  pour  remédier  au 
mal  que  nous  avon^  signalé  avant  le  départ  du  Shah 
et  de  son  armée ,  que  vous  eussiez  alors  deman(lé  que 
la  campagne  ne  Tût  point  entreprise:  en  ce  cas,  un  re- 
fus de  nos  ministres 'aurait  'pu  être  justement  attribué 
à  une  mauvaise  volonté  que  je  ne  qualifierai  pas;  si, 
après  avoir  accepté  une  fois  votre  médiation,  si  après 
avoir  écouté  des  propositions  convenables  i  ils  eussent 
ensuite  renié  leur  langage  ou  repoussé  vos  offres,  vous 
auriez  été  eu  plein  droit  de  les  taxer*  de  versatilité  ou 
de  mauvaise  foi;  mais  la  chose  étant  comme  elle  s'est 
passée,  nos  ministres,  vous  en  conviendrez,  ne  méri- 
tent aucuns  blâmes,  bien  au  contraire  ils  ont  donné 
lik ,  et  en  agissant  de  la  sorte',  une  grande  preuve  de 
fidélité  et  de  patriotisme. 

Si  nous  en  revenons  maintenant  h,  la  rupture  des 
bonnes  relations  entre  les  deux  états,  et  au  peu  d'at- 
tention que,  selon  vous,  nous  apporterions  aux  avan- 
tages de  votre  alliance,  et  aux  dommages  que  nous  oc- 
casionnerait votre 'inimitié,  ce  ne  doit  plus  être  main- 
tenant pour  vous  qu'une  crainte  imaginaire  et  que  je 
me  flatte  d'avoir  entièrement  dissipée  par  tout  ce  que 
î*ai  dit  plus  haut;  aussi  l'alliance  et  Tamitié  réciproque 
resteront  les  mêmes  qu'auparavant,  car  comment  pourr'a- 
t-il  se  faire  qu'un  homme  prudent  songeât  à  nier  l'uti- 
lité d'une  mesure  dont  il  sent  toute  Turgence  et  dont 
il  prévoit  toute  l'utilité?  Et  comment  consentirait-il  à 
persister  dans  une  mauvaise  voie,  sans  raisons  éviden- 
tes et  pour  ainsi  dire  palpables? 

Au  sujet  de  l'entrée  des  viiîsseaux  anglais  dans  le 
golfe  Persique  avec  »  le  but  avoué  d'appuyer  militaire- 
ment vos  réclamations,  je  ne  conteste  pas  la  véracité 
du  fait  ;  mais  je  ne  saurais  croire  que   ce  but  soit  hos- 

Ddd2 


788        Correspondance  entre  P Envoyé 

1838  lile*,  car  9  par  tout  ce  que  fai  appris  sur  le  compte  de 
l'Angleterre  y  cette  puissance  agît  toujours,  même  en- 
vers ses  ennemis  déclares,  avec  prudence,  opportunité 
et  précaution. 

Je  dais  bien  que  vous  me  dites  que  le  gAuverne- 
ment  anglais  se  verra  forcé  d'en  venir  à  employer  les 
armes  dans  le  cas  où  ses  justes  réclamations  ne  seraient 
.  point  écoutées.  Je  réponds,  en  me  demandant  à  moi- 
même,  quelles*  sont  ces  réclamations  et  en  quoi  elles 
sont  Justes ,  et  si  elles  sont  un  motif  suffisant  pour 
pousser  l'Angleterre  \  rompre  avec  nous.  Qu'y  a-t-il 
donc  de  commun  entre  le  Turkestan  et  rAngléterre 
pour  que  celle-ci  nourrisse  contre  h  Perse  une  rancune 
aussi  étrange  et  pour  qu'elle  nous  empêche  de  sévir 
contre  les  malfaiteurs  dont  le'  Turkestan  est  infesté? 

Je  voudrais  comprendre  avant  *tout,  et  mon  esprit 
s'y  refuse»  de  quel  crime  la  Perse  s'est  rendue  coupa- 
ble envers  son  ancienne  alliée;  il  n'a  pu  entrer  dans 
ses  intentions,  pas  plus  que  dans  ses  intérêts,  de  chan- 
ger rharmopie  en  désaccord  et  la  paix  en  guerre.  Il 
nous  est  ordonné  par  tous  les  prophètes  de  veiller  à 
ce  que  les  serviteurs  de  Dieu  passent  leur  vie  dans  le 
repos  et  la  quiétude;  telle  est  là  volonté  divine  trans- 
mise par  les  envoyés  du  Très-Haut  et  consignée  dans 
nos  livres  sacrés  ;  donc ,  *  permettez-moi  de  considérer 
cette  manifestation  en  apparence  hostile,  plutdt  comme 
une  'simple  menace  sans  intention  de  nuire  que  comme 
un  acte  qui  ne  pourrait  provenir  que  de  l'abus  de  la  force. 

Votre  but,  comme  vous  m'en  donnez  Passurance, 
était  uniquement  de  me  mettre  au  courant  de  ce  qui 
s'est  passé;  mais  si  je  réfléchis  mieux*  à  ce  qu'a  dA  ^tre 
^  votre  pensée ,  '  je  serai  porté  à  croire  que  vous  en  ca- 
chiez un  autre  plus  important;  celui  peut-être  de  m'em- 
ployer  comme  le  médiateur  le  plus  propre  ^réconcilier 
les  deux  cours.  Cette  démarche  me  prouve  non  seule- 
ment votre  amitié  et  votre  estime,  mais  en  même  tem» 
elle  indique  toute  la  pénétration  de  votre  esprit.  11 
est  malheureusement  trop  tard;  que  pourrais-je  i^ 
maintenant?  vu  que  d'un  côté,  et  à  l'heure  qn'il  eit, 
le  rétablissement  des  relations  amicales  dont  il  s'agît 
dépend  uniquement  des  ministres  directs  du  Shah,  et 
que  de  Pautre,  la  distance  ou  nous  nous  trouvons  du 
camp  royal  et  la  difficulté  ou  plutôt  le  retard  qu'éprou- 
verait Penvoi  de  mes  lettres,  mettrait  un  puissant  obs- 


1 


angîaU  en  Perse  et  le  chef  de  la  religion.    789 

tacle  à  ce  qup  )e  puisse  intervenir  efficacement  dans  18S4 
cette  affaire.  En  effet,  en  relisant  votre  lettre,  je  mè 
suis  aperçu  que  toutes  ces  questions  étaient  et  sont  en- 
core pour  vot^  esprit  un  sujet  de  graves  méditations. 
Si  vous  m'en  aviez  averti  plus  tdt,'  f aurais  eu  tout  le 
tems  nécessaire  pour  vous  fournir  des  renseignemens 
plus  nombreux  et  des  preuves  plus  détaillées,  aidé 
couime  je  l'aurais  été  par  les  ministres  du  Shah,  et 
vous  auriez  conclu,  comme  je  le  fais  en  ce  moment, 
que  jamais  la  Perse  n'a  eu  et  n'aura  des  intentions  hos- 
.  tiles  et  contraires  aux  intérêts  de  la  Grande-Bretagne. 
Je  me  borne  donc,  pour  le  moment,  Il  une  exposition 
franche  de  ma  manière  de  considérer  cette  affaire;  je 
ue  manquerai  pas  plus  tard,  quand  l'occasion  s'en  pré- 
sentera ,  d'en  instruire  mon  souverain,  l'ombre  de  Dieu 
sur  la  terre  (et  que  ce  même  Dieu  fasse  prospérer  son 
règne),  et  j'attendrai  impatiemment  la  réponse  qu'il 
plaira  à  ses  ministres  de  m'adresser.  Je  finis  en  vous 
priant  de  vouloir  lire  avec  attention  ces  lignes  et  de 
ne  pas  faire  le  contraire  de  ce  qu'elles  expriment. 
Adieu  et  salut  h  tout  mortel  qui  suit  la  ligne  droite  et 
qui  sait    maîtriser  ses  passions. 


67. 

Actes  et  dpcumens  officiels  du  gou- 
vernement de  la  Chine  relativement 
à  Varrivée  de  quelques  hâtimens  de 
guerre  anglais  sous  le  commande- 
ment de  Lord  Napier  dans  le  port  de 

Canton. 

(publiés  dans  le  Canton^Register  et  reimprimés  dans 

PaaiaUc  JourncU  à  Londres). 

(Traduction). 

A. 

Rapport   des  autorités  locales  de  Canton  à  la  cour 
*  impériale  de  Pehing. 

Allerunterth&nigster  Bericht,   mit  der  Post  Abersandt, 
in  welchem  die   getreuesten  Diener  Ewr.^Majestat,   der 


790        Actes  du  gouvern.  de  la  Chine 

1884  Commandant  von  Canton,  Hi,  der  Gouverneur  der   beî- 
den  Provinzen  Kwangtung  und  Kwangse,  Lu,  und    der 
Vizegouverneur,  Ki,   auf  ihren  Kiiîen  berichten  ,    dass 
die    engliscben  JKxiegsschiffe   sammt  dem  Barbarenauge 
au8    dem   Hafen    vertrieben    worden    und    sowobl    die 
Schiffe  als  auch  dîe  Truppeu  nach  ibren  friiberen   Sla* 
ttonen  und  Quartieren  ziirûckgebracht  sind.    Zum  Him- 
mel  schauend  wiinscben  und  fiehen  aie,  dass  dieser  Se* 
richt  eines   allergnèLdigsten   erkabenetea  Blickea   gevror- 
digt  vrerden  moge. 

Nachdem  ein  englhcbes  Barbarenauge  sicb  *unter£aii« 
gen  halle,    obne    dass   es   ihm   yorber  erlaubt  worden 
wMre ,   in   den   Binneostrom    von  Canton    einsulaufen  ; 
nachdem  es  ferneri  gleicbfalle  gégen  aile  Ordqungi  ein 
Schreiben  eingesandt  halte,  und  nachdem  e«  ungeachtet 
aller  Warnungen  und  Befehle ,  die  eben  ao  einfach  als 
deuklich  waren,  von  séiner  Hartniickigkeit  und  Verblen- 
dung  nicht  zurâckgekommen   war,   so  habe  ich,    Evrr. 
Maj.   getreuester  Minister   Lu,   nach   dem  Wiilén   des 
Gesetzes,   die  Hafenplatze  fiir  die  Handeisschiffe  besag» 
ter  Nation  schliessen   lassen. .    Nachdem  auch    hésites 
Barbarenauge    zwei   KriegsschifFe    hatte   herbeikommen 
lassen,  um  durch   die  Miiodung  des  Plusses  einzudrin- 
gen,   so   habe  ich,   Ewr.  Majeslàt  getreuester  Minister 
Lu,    mehrere  Posten  von  Civil-  und  Militair - Beamteo 
und  Truppen  besetzen  lassen,    und    ausserdem  Befehle 
ertheilt,  dass  mehrere  Schiffe  von  dem  tarlarischen  Ge- 
schwader,   von  der  Flotte,    die   unter'dem  Commando 
des  Admirais   steht,   von  den  Kreuzern  aus  Sin-hvruy 
und  andern  Nationen  sich  versammeln  sollten,  um  den 
'   Fluss  bis  nach  dem  Litib  -  Fort  (Howqua*s)  in  der  Nahe 
der  Stadt  und  bis  zum  Tahwang-haou-Flusse  zu  q>er« 
ren.    Ueberdies  sind  mehrere  vrichtige  Puncte  auf  bei- 
den  Seiten  des  Flusses  in  jenen  Gegenden,  wo  der  Fluss 
nicht  mehr  so  breit  ist,   von  starken  Truppencorps  be- 
selzt   vrorden ,  w elche   von  .  dem  Oberbefehlshaber  der 
Armée,  Ewr.  Majestât  getreuestem  Minister  Tsang-shing 
befehligt  werden.     Dièse  UmstSnde,    so  wie  aile  iibri- 
gen  Maassregeln,  Velche  der  Vorsicbt  halber  angeord- 
net  yrurden,   sind  Evrr.  Majestât  bereits  in  meinem  al- 
lernnterthlînigsten  Berichte  "insinuirt  worden,   in    vrel- 
chem  gleichfalls    das  Benehmen   des  Schiffscommandan- 
ten  Tsan-tsing  von  der  Division  des  Admirais,    wegeo 
seiner  Fahrlassigkeit,  so  wie  er  es  verdiente,  streag  ge* 


concernant  les  Anglais.  791 

• 

rogt  worden  ist,  und  ich  selber,  Lu,  aufgefordeti  bio,  18S4 
von  jneinem  Benehmen  llechenschaft  abzulegen.'    Meio 
Bericbt  i8t  folgender: 

Der  Oberbefehlsbaber  der  Armée  ^  Ewr.  Majeitat 
getreuester  Mimster,  Tsang,  versammelte  aile  Streitkrafte, 
die  zu  seiner  Disposition  geslellt  waren^  vertbeilte  sie 
in  ein^ elne  Corps  und  wiess  einem  Jeden  derselben  sçtne 
bestimmte  Station  an.  Dies  gescbah  in  der  besten  Ord* 
nung  und  obne  das  geringste  Âufsehen  zu  erregen* 
Die  Besatzung  besagter  barbarischer  Kriegsscbiffe  sab 
weit  und  breit  nicbts  aïs  Truppen,  Kanonen  und  Ge-^ 
-wehre  um  sich  her,  wie  wenn  es  ein  grosser  Waki 
vr&re.  Kleine  und  grosse  .Schiffe  bedeckten  ^eitbin  den 
Fluss  und  einzelne  Truppenabtheilungen  balten  auf  bei- 
den  Seiten  dea  Plusses  jeden  Platz  besetzt;  ein  Corps 
reihte  sicb  an  das  andere ,  'und  ihr  âusseres  Ansehen 
war  imposant  und  drobend,  und  die  KriegsschiiFe,  wel* 
che  bel  Wbampoa  unter  den  HandelsscbifEen  vor  Anker 
gègangen  wareny  bemerkten  mehrere  Boote,  die  mit 
Slroh  und  Brennmaterialien  angeftiilt  vraren,  und  muss- 
ten  jeden  Augenblick  nicbts  Geringeres  aïs  einen  An- 
griff  fiirchten  und  scblossen  sicb  nun  dicbt  an  die  tibri- 
gen  Scbiffe  an.  Sie  wagten  es  nicbt,  aucb  nur  eîn«n 
Schritt  weit  zu  fabren,  und  eben  so  weuig  wagte  es 
einer  von  ihnen,  das  Ufer  zu  betreten.  In  ibrer  Milte 
befanden  sich  aucb  mehrere  Individçen,  die  von  Ma^ 
cao  gekommen  waren ,  und  jetzt ,  da  sie  nach  Canton 
fahren  wollten  um  das  Barbarenauge  zu  seben,  vrieder 
zurîickgewiesen  wurden.  Als  nun  das  Barbarenauge 
wegen  der  Sperrung  des  Flusses  aufgehalten  war ,  ge- 
rieth  es  immer  mehr  in  Angst  und  Schreck,  und  liess 
die  Kaufleute  besagter  barbarischer  Nation  aufiPordern, 
den  Hong-Kaufleuten  Woo-tuoyuem  und  den  Uebrigen 
anzuzeigen,  dass  {ene  KriegsschijDe  nur  die  barbarischen 
UandelsscbiflEe  bescbiitzen  soUtén,  um  auf  dièse  Weise 
zu  erkiâren ,  dass  besagte  barbariscbe  Scbiffe  in  keiner 
andern  Absicbt  in  den  Binnenstrom  eingelaufen  wâren» 
'WMbrend  nun  die  Zabi  unserer  Streitkrafte  von  Tage 
zu  Tage  immer  mehr  zunahm  und  besagtes  Barbaren* 
auge  sich  auf  dièse  Weise  von  jeglicher  Verbindung 
mit  dem  Lande  oder  nach  dem  Meere  hin  abgescboit- 
ten  sab,  und  nun  weder  vorwârts  noch  ruckwarts'kom- 
men  konnte,  gerieth  es  noch  mehr  in  Angst  und  Schrecken 
und  liess  jetzt  wiederum  die  Kaufleute  beeagter  barba* 


-  792     Actes  du  gouçernemeni  de  la    C/iirià 

I 

1484  riachen  Nation  bitten,  sich  fiir  ihn  bei  denHons«K« 
ten  zu  verwenden  uiid  ihm  ein  Sampan-Booi  zu  8clu 
damtt   er  Cauton  wieder  yerlassen  kônne.    W^ir  y 
INIajestSt    getreueste  Minister  bedachteo   aber^     daa 
sagtes  Barbarenauge  sîch   UDterfangen  batte,    olim 
lauboiss  bis   nacb  Canton   zu  kommen,   und     3asi 
Schiffe  ebenfalls  in  den  Binnenstrom  eingelaufen  w| 
und  obgleicb  dies  keinea  der   schwenten  Vergehej 
gen  die  Gesetze  dea  Landes  war,   so  verrietb   doch 
ganze   Verfahren   absichtliche   WidersetzUcbkeit     gi 
die  bestehenden  Verordnungen    und   vrar  eben     6o 
ruckseizend  als  beleidigeud*     Wir   bedachten ,     ^wie! 
wobl  mciglicb  seyn  wûrde,   auch  'wenn  er  Canton 
verztigUcb  wieder  vèrlassen  und  so  ganz  nacb  Beliel 
kommen  und  gehen  diirfe,   unserer  Seits.  dennocli 
warnendes  Beispiel  fur*die  Zukunft  aufzustellen ,    o( 
seine  Demuth   und  Ergebung  auf  Gnade   und  Ungna^ 
aller  Welt  unverkennbar  vor  Augen  zu  legen.      In  Bf 
riicksichtigung  dessen  gaben   wir  wiederuin  den  Befel 
dass  die  Hong-Kâufleute  ihn  in  unserni  Nainen  uod  a» 
gemessenen  Tone  fragen  sollten»  in  wekher  Absicbt  es 
sîch.  unterstanden  habe,  ohne  Erlaubniss  bis  nach  Can* 
ton    zu    kommen  y   und    wesbalb    die   Kriegsscliiffe    so 
plotzlicb   in   den  Strom  eingedningen  waren,    und  wir 
yerlangten  ausserdem,  dass  er  bieniber  olme  Helil  uod 
Falschbeit  sich  erkièîren   solle ,    denn   nur   unter  dieser 
Bedingung  wiirden  wir  ihm  erlauben,   Canton   zu  vèr- 
lassen,  doch   im   entgegengesetzten  Falle  (drohten  wir) 
uns  mit  unserer  ganzen  Macht   gegen   ihn  wenden  und 
sicherlich  ohne  aile  Schonung  und  Nachsicht  gegen  ibo 
verfahren.     In  Folge  dessen    meldeten    am    secbszebo- 
ten   'Tage   des    achten  Mondes   (18 ten   September)  die 
HongoRaufleute ,  Woo-tun-yuen ,  und  die  iibrigen,  datf 
die   Kaufleute   besagter  barbarischer  Nation,    CoUedge 
und  andex'e  ihnen  die  Antwort  ûberbracht  hatten,  wie 
Lord  Napier  erkiart  hatte,  dass  er  die  bestehendeo  Ver- 
ordnungen des  Reiches,   da  er  zum  erstenmal  io  dièse 
Gegend   gelangt,    und    deshalb    auch    auf  einmai  ohne 
vorgângige  Erlaubniss   bis  nach  Canton  gekommen  sej) 
uicht  gekannt  habe ,  ferner ,  dass  die  Kriegsscbiffe  eb- 
zig  und  allein  in  Folge  eipes  Missverstandnisses  bis  zum 
Boca'Tigris  gekommen  seyen,  dass  er  aber  jetzt  seinen 
Irrlhum  einsehe  und  in  aller  Ehrfurcht  bitte,  nachMs- 
cao  sich  zurîickziehen  zu  diirfen,  und  dass  die  Scbiffe 


Chine 


concernant  les   anglais.  793 


^H'hii  .iiQYerznglich  abgehen  sollten,   weslialb  er  auch  um  die  1884 

zusdiii   £rlaubtiîfi8  bitte  9  sie  ungehiodert  ihre  Kîickfahrt  atitre- 

"V)Ii   teo  zu  lassen,     Wir,  Ewr.  Majestât  getreiieste  Minister 

^i  m\    bedacbten  w^iederum^  dass  besagtea  Barbarenaiige ,    ob- 

scbon  66  seine  Febler  bereuete  doch  niebremale  auédrtick- 

licb  gefragt  worden  war,  weshalb  es  bie  nach  Caotoo  ge- 

komùien  sey  ;  wir  bedacbten  Ailes,  vras  in  seinem  Schrei-» 

ben,  welches  wir  gleich  Anfangs  einpfangeo  balteoi  ent* 

^j^\  .lialten  war:  wir  bedacbten,  dass  es  .Ton  Anfaog  bis  zu 

^ù  ^     Ende  seine  Absicbt  uns  vorenihalten    batte ,    dasa  seiae 

Versicherung,  ,,nurin  Folge^inesMissTerstiindnisses  habe 

es  sicb  das  Versehen  zu  Scfaulden  kommen  lassen,.  dass  die 

KriegsschiiTe  plôtzlich  in  den  Hafen  eingelaufea  waren^' 

iiichts  weiter  als  eine  leeSre  Entscbuldîgung  sefy  und  wir 

bedacbten  y   dass  in  demselben  Augenblicke,   als  iinsere 

na      Batterieen  sie  mit  dem  Donner  derKanonen  einpfingen, 

[sps      sIe    selber  keinen    AnstanJ    nabmen,   uns   auf  gleiche 

H      Weise  zu  antworten.     Nacbdem  wir  ailes  dies  bedacht 

Eè       iiud  durcb  die  Hong-Kaufleute  bieriiber  geniigende  Aus- 

'Ài       k*iinft  erballen  batteni  waren  wir  inysgesammt.^^&u  einer 

u!!       und  ^.erselben  Meinung  gekommen,  wcsi^liuf  i};ii9s  d^  ge*. 

(i.        wâudckte  Erlaubniss  sicb   wieder  enjtfemen  ,  zu    diirfen- 

n        ztigestanden  wurde.      Wie  in   einem  Bericbte  genieldet 

n        ^rd  y   baben    besagte  Hong  -  Kaufleute   sicb   in  Canton 

j         nacb   dem  Versammlungsbause  begeben    und   dort   uni 

d         einen   rosafarbeneii    Reisepass   gebeteu ,     wabrend    icb 

aelbsty  Ewr.  Majestiît  getreuester  Mînister,  Lu,  niehrere 

zuverlassige  Militair-  und  Civil-Beamt^  absandte,   wel» 

cbe  am  19.  (2V  September)   mit  Lord  Napier  zusam- 

nientrafen ,  der  darauf  unter  ibrer  Escorte  aus  dem  Ha« 

fen  Tertrieben  wurde.    Zugleicb  wurde  aucb  Befehl  er- 

tjieilt ,  mit  allen  weitern  Maassregeln  so  lange  noch  zu- 

riickzubalten ,    bis   ein   kaiserlicbes  Mandat   erschieuen 

wâre,  welcbes  unser  ferneres  Verbalten  und  Verfabren 

lins  Yorschrelbe.    Besagte  barbariscbe  Kriegssçhiffe  giq- 

gen  nocb  an  demselben  Tage  unter  Segel  und  nacbdem 

aie  die  ganze  Fahrt  iiber  nocb   yiele  Klippen   und  Un- 

tiefen  zu  passiren  batten,  waren  sie  am  22sten  aus  dem 

Bokka  Tigris  yertrieben.     Die  Scbiffe .  sowobl  als  aucb 

die  Truppen,   welcbe    die  verscbiedenen  Plâtze  zu  be« 

scbiitzen  Befehl  erbalten  batten,  sînd  bereits  nacb  ihren 

fraherep  Stationen  und  Quartieren  zuriickgekehrt. 


794        Actes  du  goupern.  de  la  Chiite 

18SI  B. 

Réponse  de  la  cour  impériale  de  Peling  au   rap^ 
port  des  autorites  locales  de  Canton» 

'  Wfe   €8  tebeiot  9   sind   aile  Forts   (Kâstenbatterien} 
ohne  -allen  Nutzen   geweaen ,   denn   aie   konnten    nicfal 
einiiMil  zwei  barbarische  Schiffe   Tom  Wasser   ^regbla- 
aeu)  das  iat  IMcberlichy  eqtsetziich,  )a  bimmelschreiend. 
JDa  feraer  aile  mîHtairische  Massregelii  so  wenig  ilirem 
Zvreck  eoUproelieD  baben,  so  ist  nicht  zu  yerwruDdero, 
wenn  der  frenide  Barbar  keîne  Rficksicht  darauf  genoin- 
men  bât.     Was   icb    feraer  zu  befeblea  fiir  gut   finde^ 
davon-  sollt   ihr  zor  Zeii  in  Kenûtoiss  geseCzt  wexdeii. 
Wàcbet  uad  zittert  I    Das  ist  meio  Wilie  ! 

'  '     ' 

C^  '       * 

Notification  dfi  gouverneur  de  Canton. 

•     Erlass  des  GouTerneurs  von  Kanton  (an  den  FuyuenJ, 
um  anzuzeigenj  da^   eîtie  rosafaHbene  Botscbaft  (d.  h. 
eine  Botfltebaft  mit  ^  der  Unierscbrift  des  Kaisers)  einge* 
iToffen  ist   ak  Ânlwort'  auf  den  genauen  Bericht  îiber 
die  enjglischen  SchiflFe»    die  in  den  Binnenstrom  einge» 
laufen  und  daselbst   vor  Ànker  gegangen  sind,   so  wîe 
iiber  die  Vordîchtsmaassregeln ,  welche    zu  Lande  und 
tu  Wasser  angeordnet  worden   sind,    îiber  diejenigeui 
welche  sicb  bei  der  Bewacbung  des  Hafens  die  grosste 
Fabrliîssigkeit  batten  zu  Scbulden  kommen  lassen,  und 
ûber  die  OCBciere;  welcbe  in  Folge  ibcer  FflicbtTeiges> 
senlieît  slrenge  bestraft  vrorden  sind. 

Icb  der  Gouverneur  wandte  micb  13ten  Tage  des 
acfalen  Mondes  im  I4ten  Jabre  des  Taoukwang  (15. 
September)  an  den  Oberbefeblshaber  der  Armée,  Tsang, 
an  Ew*.  Excellenz  Fuyuen  und  an  den  Çbung  den  Hoppo, 
indem  icb  mit  der  Fost  einen  Bericbt  eiusandte  iiber 
die  engKscben  KriegsscbifEe ,  welcbe  in  den  Binnenstrom 
eingelaufen  und  daselbst  yor  Auker  gegangen  sind,  iiber 
die  Yorsicbtsmaassregeln  y  welcbe  gegen  sie  angeordnet 
sindy  und  uber  die  OEGciere;  welcbe  in  Folge ^ihrer 
Pflicbtvergessenbeit  strenge  bestraft  worden  sind  and 
sicb  nocb  in  Untersucbung  befinden.  Heu  te  am  17tea 
Tage  des  neunten  Mondes  (19.  October)  ist  fblgende 
rosenfarbene  Botscbaft  eingetroffeu  : 

(âuit  le  texte  de  ta  réponse  de  la  cour  impëriaie). 


l 


concernant  les  ^jînglaU.  795 

D.  Itt4 

Ménage  de  la  cour  impériale  au  tribunal  et  con^^ 
seil  suprême  de  la  guerre  ^  en  date  du  3  jour  du 
9me  Tfioia  de  Fan.  14  du  TaoukA^ang  (25  Octobre 

1834). 

Am  lieMtigen  Tage  sind  wir  benachrichtigt  mrorden^ 
çlasa  Lu  und  seine  Collegen  mit  der  Pqst  eioen  Bericbt 
dariiber  eingesandt  hab^n  y  vrie  die  euglia^c^n  Kriegs- 
scbifiEé  in  den  ÎBinnenstrpm  eingedrungen  sin^  und  wel- 
che  MaasBregeln  sie  aelber  ergrlflen  liaben,  um  aie  wie-  , 
der  zu  vertreiben.  Bei  dieser  Gelegenbeit  batte  das 
engUscbe  Éarbarenauge ,  Lord  Napier,  oacbdem  es  in 
Handeb-Angelegenheiten  nacb  Canton  gekominen  war^ 
die  Gesetze  des  Landes  unberiicksicbtjgt  gela^sen.  Nach* 
dem  besagte  barbarische  KriegsschiffeyZwei  m  der  îl^ahl 
mit  320  Mann  Besat2ung>  von  der  Miindung  des  Fins* 
ses  Yor  Ank'er.  gêgangen  waren ,  wandte  sicl\  besagtec 
Gouverneur  wabrend  des  secbsten  Mondes  an  den  Obeiv 
befeblsbaber  der  Flotte ,  he,  und  bat  ibo  |  den  Tsang- 
tseang-aok-e-youung  abzuschicken,  um  bei  der  Miin'« 
dung  des  Fiasses  seine  Station  einzunehmèn  ^  auf  aile 
^okonimenden  Scbiffe  sorgsam  zu  acbten  und  auf  glei- 
che  Welse  dahin  zu  wirken,  dass  allen  QfEcieren  yon 
der.  Floue  I  die  unter  dem  Commando  des  Admirais 
steben  •  Befeble  ertheilt  werden ,  die  festen  Platze  mit 
gehoriger  3esatzung  zu  verseben  und  sp  viel  als  mdg- 
licb  gegen  |ede  Geftibr  auf  ibrer  Hut  zu  seyn.  Nacb- 
dem  nun  besagter  Gouverneur  und  seine  Collegen  nach 
dem  Willen  des  Gesçtzes  die  Hafenplâtze  batten  ftblies- 
sen  lassen ,  forderte  er  sie  nocbmals  auf  >  ailes  yraa  die 
Vorsicbt  erbeiscbe ,  zu  tbun ,  damit  besagten  barbarie 
scben  Kriegscbiffen  es  nicht  gelingen  moge^  in  den  Ha« 
fen  einzuiaufen.  Ungeacbtet  aller  dieser  AufTorderun* 
gen  baben  sie  ibre  Fflicbt  und  Scbuldigkeit  so  wenig 
zu  erfdllen  gewusst,  dass  yielmebr  besagte  KriegsscbiiTe 
am  fîinften  Tage  des  acbten  Mondes  (7.  September)  mit 
Hiilfe  der  Flutb  in  den  Binnenstrom  einliefen.  und  als 
sie  bierauf  von  den  Batterieen  in  den  verscbiedenen 
.Hafenbastionen  mit  dem  Donner  der  Ranonen  empfan* 
gen  vrurden ,  baben  sie  auf  gleicbe  Weise  geantwortet 
und  ihre  Fabrt  ungebindert  fortgesetzt.  Am  9ten  Tage 
waren  sie  bei  Wbampoa  in  einèr  Entfernung  von  60 
Lieues  vor  der  Stadt  aogekommen  und  legten  sicb  dort 


796     j4ctes  du  goupernernent  de  la    Chine 

1884  vor  Anker.     Beeagter  Gouverneur  und  eeine  Coliegeo 
liabenf  hierauf  dea  BefeU  erlassen,  dass  mehrere  SchiiTe 
sic^i  versanimeln  aollten^   uui  aie  mit  Gewall  der  Waf- 
fen  wieder  zu  vejk'treÂben.    IMacbdem  nu  a  aber  Kaou-e- 
young,  der  Tsan-tseang  von  der  Division  des  Admirais 
y  on  Kwan-tupg  wahrend  des  sechsten  Mondes  abgesaodt 
worden  war^  um  bei  der  MânduDg  des  Plusses  die  nu- 
tiiigeo  Anstalten  zu  treffen,   so  isl  es  einzig  tind  alleio 
liur  seiuer.  "etgenen  Fahrl^ssigkeit  und  Unachtsamkeit  zu- 
zUscbreiben ,'  dass   besagte   barbs^risclie  Kriegsscfaîffe  bis 
in  den  Binneustrom  gelangen  kohnten.     Wenn  nun  aber 
verlautet,    dass  'besagte    barbaiische   Scbiffe    mit  Huife 
der  Fiuth    und  giinstigem  Winde  einliefen,    ^veshalb  es 
unmoglich  gewesen  sey,   ihnen  den  Weg  zu  verschlies- 
sen  y  so  ist  es  niclit  unwabrscheinlich ,  dass  er  in  lelcht 
zu    errathender  Absicht   die   Sache  in    faiscbem  Licfate 
dargestellt  und  60  viel  als  moglicb   zu  seinem  Gunsten 
gescbîlderl  liabe.      Deshalb   soll  Kaou-e^young  seioen 
Rang  verlieren   und   vor  aller  Welt   bei  der  Mofnduiig 
deç  Flusses  selbst  das  Strafzeicben  anlegen»    Ausserdem 
âoll  von  Seiten  deabesagten  Gouverneurs  sorgfôltig  on- 
tersucht   werden ,   ob  er  in   seiner  Fflich^ergessenheit 
80  Vf  eit  gegangen  sey,  die'  Wahrheit  in  seinem  Berichte 
zu  entstellen ,   undf  wenn  diés  der  Fall   ist ,   so   soU  er 
augenblicklich  und  obne  Gnade  in  Anklagezustand  ver- 
setzt  werden  :   was  ich  iiberdies  zu   befehlen   for  gu{ 
(inde,    davon   soUt   ihr  zur   Zeit   in  Kenntniss  gesetzt 
werden.    Mein  WHle  ist,  dasis'die  OfGciere,  vrelcbe  ia 
)enen  JPori$  commandirten  und  ihre  PflichI  so  sehr  au- 
sser  Acbt  gelassen  haben,  vveshalb  auch  andere  Offidere 
an  ihre   Stelle  den  Befehl  iibernehmen   mussten,  sHe 
ohne  Unterschied  bei  der  nachsten  Gelegenheit  in  ebea 
jenen   Forts   das  Strafzeichen    aniegen  sollen,    ak  ein 
virarnendes  Beispiel   fur   die  Zukunft.     Ausserdem  be- 
fehle  ich  in  Betreff  der  naheren  Umstande,  welcbe  xu- 
nachst  ihrer  Ffiichtvergessenheit  und  FahrlSssigkeit  zum 
Grunde  lagen  ,    eine  Untersuchung  anzustellen  und  bU^ 
ohne  Unterschied  in  Anklagezustand  zu  versetzeo.  ^'^ 
den  Oberbefehlshaber  der  Flotte,    Le,  betrifft,  so  steht 
lias  Ministerium  derMariue  un  ter  seiner  besoodefo  Auf* 
»icht  ;    dennoch    sind    besagte    barbarische    Schiffe  vaii 
Gewalt  der  WafiEen   in    den  Binnenstrom   eingedrungen 
uni  aile  Forts  und  Besatzungen  sind  dennoch  nicbt  un 
Stande  gewesçu,  zvrei  barbarische,  Schifte  vom  yf àss^^ 


•       concernant  les  jonglais,  797 

• 
^y1eg2UlbIasen  !  Fnrwahr,  das  ist  Iiimmelaclireiend,  enU  1834 
setzHchy  unerhOrt;  wie  es  scheint,  sind  aile  jene  Forts 
ohne  allen  Nutzen.  Wenn  mm  aber  die  Erfahnmg 
zeigt^  daas  aile  inîUtairischen  Anstalten  ihrem  Zwecke 
80  wenig  enUprochen  haben,  wozu  niitzt  es'dann^  dass 
besagter  Gouverneur  seine  Aufinerksamkeit  darauf  ver- 
'wendetl  Le  bat  um  Nacfasicht  and  Gnade  gebeten,  da 
er  gegenwSrtîg  erkrankt  ist.  Wir  glauben  nîcht»  dass 
er  langer  wiirdig  ist»  ein  Diener  des  Staats  genannt  zu 
"werden.  Wir  befeblen^  deshalb  ,  dass  er  bei  der  nSch- 
8len  Gelegenbeit  seinen  Rang  verliere,  nnd  wenn  das 
Résultai  der  Verhandlnngen  bekannt  geworden  isl,  soHt 
ihr  von  meinem  fernêrn'Befehl  in  Kenntniss  gesetzr 
werden.  Nacbdem  der  Gouverneur  der  beiden  Kwang- 
Provinzen^  Lu,  berichtet  batte,  dass  er  wShrend  des* 
•ecfasten  Monats  in  BetreiF  der  nôthigen  Vorsicbtsoiaass-* 
regeln  kein  Mittel  unvenucbt  gelassen  und  seine  Col- 
legen  aufgefordert  batte,  ihni  mit  Rath  Und  That  bei-'  ' 
susteben,  so  lasst  sich  auch  mit  RechI  voraussetzen, 
dass  er«  auf  aile  Falle  vorbereitet  war.  Vor  allera  batte 
ei*  zuverlassigen  und  thatigen  Beamten  den  Auftrag  ge- 
ben  mâssen,  die  nôtbigen  Vjprkehrungen  anzuordnen 
nnd  den  Feind  nîcbt  ausser  Augen  zu  lassen.  Wie  isl 
es  nun  aber  moglich  gewesen,  dass  besagte  barbarische 
SchifTe  dessen  ungeachtet  in  den  Binnenstrom  einlaufen 
konnten  und  kein  Hinderniss  fanden  oder  zurtiGkgetrie- 
ben  wurden?  Besagter  Gouverneur  bat  in  diesér  Hin- 
sicbt  die  ganze  Verantworilicbkeit  iibèr  sicb  zu  nebmen, 
er,  dem  es  auF  seinem  Posten  an  Umsicbt  und  anMuth 
gebracb*  Von  diesem  Vorwurfe  wird  er  sich  nie  recbt* 
fertigeo  kënnen.  Er  bal  die  Ma|estât  der  Nation  beleî- 
digt  und  die  Fflicbten  seines  Amtes  vôllig  ausser  Acbt 
gelassen.  Wir  befeblen  deshalb,  dass  Lu  den  Titel 
eines  Hofmeisters  des  Erbprinzen  nichi  ISnger  ftifare, 
dass  er  seine  Pfauenfeder  mit  den  beiden  Augen  ablege 
und  bei  der^nacbsten  Gelegenheit  von  seinem  Posten 
entlassen  werde;  doch  soll  er  fîir  den  Augenblick  noch 
als  Gouverneur  der  beiden  Rwang«Provinsçen  im  Amte 
verbleiben,  damit  er  auf  dièse  Weise  fiir  sein  Verge- 
lien  bestraft,  Jiie  Verbandlupgen  weiter  fortfiihre.  Ge- 
lingt  es  ihm ,  sich  dièses  Auftrags  zu  Unserer  Zufrie- 
denheît  zu  entledigen,  ohne  dass  fiir  die  Zukunft  die 
Wied^holung  fibnlicher  Vorfâile  zu  besorgen  sfeht,  so 
jnag  fiir  diesnial  noch  Gnade  fîir  Recht  iiber  ihn  erge* 


798       Actes  du  gouçern.  de  ki  Chine' 

t834  hen  uiid  Un8er  Urthellspnich  gemildert  werdeD.  -  Ue- 
berlâsst  er  sîch  hingegen  fernerhin  âhoHchen  Irrthiiinem 
uad  yeranlasst  dergleichen  Unfâlle  in  Zukunft  Ton 
Neuem,  d§nn  soll  er  sogleich  ohne  alle^Schonung  and 
Gnade  nach  der  Strenge  des  Kriegsrechts  gerichlel  wer« 
den.  80  ist  Unser  Wille  und  Befehl  der  augenblîck* 
lich  voUzogen  vrerden  solL    Wachet  und  zitlert! 

E. 

Message  de  la  cour  impériale  aux   Minisires  de 
r Empire  assemblés  au   Conseil  d! état  9   en  date  du 

25  Octobre  1834. 

Lu  und  seine  CoUegen  haben  durcb  einen  EOboten 
*einen  Berîcht  eingesaodt,  vrie  zwei  englische  barba* 
rische  Schîffe  in  den  Binnenftrom  eingedrungen  sind 
und  mehrere  Truppencorps  Befehl  erhalten  haben,  sie 
zu  vertreibenl  Meine  Beschliisse  sind  eucb  bekannl, 
80  wîe  Allés»  was  ich  hinsichtlich  der  Bestrafung  des 
besagten  GoÛTerneurs  und  der  Uebrigen  fiir  gut*  befun- 
den  habe» 

(Sait  de  nouveau  un#  ^numération  des  fautes  com* 
mises  par  les  autorités  provinciales  de  Canton). 

Die  Barbaren-Nation  der  Englânder  ist  iibermiitbig 
und  bochfahrend  und  insgebeim  sinnen  sie  auf  grosse 
weitaussehende  Plane ,  die  sie  schon  seit  langer  Zeît 
eifrig  verfolgt  haliyen.  Wie  es  heisst,  sind  nur  zwei 
barbarische  Schiffe  mit  yierhundert  Matrosen  erschie- 
nen*  Wenn  es  nun  in  der  That  dahingekoromen,  dass 
sie  weder  weiter  fahren  noch  sich  zuriickziehen  konn- 
ten  und  aiso  das  TJnthier  gefangen  und  der  Fiscb  in 
unserm  Netze  war,  was  hinderte  dann,  ibm  mit  einem- 
maie  den  Garaus  zu  machen?  Nachdem  nun  besagtes 
Barbarenauge ,  Lord  Napier,  erklart  bat,  dass  er  in 
Handelsangelegenheiten  nach  Canton  gekommen  sey,  wie 
konnte  es  ihm  dann  noch  einfallen,  nachdem  die  Ha- 
fenpl&tze  gesperrt  waren  auf  tias  Gelingen  seines  Pla- 
nes zu  rechnen  und  in  seiner  Vermessenheit  so  weit 
zu  gehen  y  dass  er  zuletzt  sogar  in  den  Binnenstrom 
eindrang  und  nachdem  die  Kanonen.  geloset  waren  uns 
Widerstand  leistete?  In  der  That»  er  batte  derStimme 
der  Vernunft  sein  Ohr  yerschlossen.  Wie  yerlautet, 
liegen  noch  andere  SchiiFe  in  einiger  Entfarnung  bereir, 
ihm  Beistand   zu   leisten.     Es  ist   unumgSnglich  noth- 


concernant  les  jonglais.  79g 

wendigy  der  Wahrheil  geoiass  und  mit  gehôrigem  Eifer  1834 
in  dîesèr  Hinsicbt  Ailes  genau  zu  untersuchen  und  aile 
Umstande  sorgfàltig  zu  erwâgen.  Wenn  der  Gouver- 
neur und  seine  Collegen  dièse  meine  Botscbaft  empfan- 
gen  haben,  befeble  icb  ibnen,  sîch  unverziiglich  su  yer- 
sainmelti,  iiber  die  nÔthigen  Malassregeln  gemeinsam  zu 
beratben  und  Ailes  ^  was  der  Augenblick  erbeiscbt ,  so- 
gleich  ins  Werk  zu  ricbten.  Wenn  besagtes  Barbaren- 
auge  endlich  in  sich  geht ,  sein  Plan  gescbeitert  und 
seine  Kraft  gebrocben  ist^  so  dass  es  demiithig  zu  uns 
aufblickt  und. seine  Febler  bêreuet,  dann.erst  befeble 
icb  9  dass  aucb  ihm  unsere  Nacbsicbt  und  Gnade  nicbt 
vorenthaiten  vrerde.  Es  ist  unerlUsslicb  ^  dass  besagtes 
Barbarenauge  vor  der  himmlîschen  Majestat  zittere  und 
bebe,  und  reuig  und  demiitbig  sicb  uns  zu  Fiissen 
werfe.  Wenn*der  Gouverneur  und  seine  Collegen  aucb 
fernerhin  i)ire  Pflicbt  unerfiiUt  lassen  und  von  Neuem. 
Unbeil  auf  Unbeil  bSufen,  so  vrerde  icb,  der  Kaiser, 
yWissen,  wie  die  Gesetze  anfrecbt  zu  erbalten  sind. 
Wenn  irgend  ein  Unfall  dazwbcben  tritt»  so  soU  ihnen 
fernetbin  unsere  bobe  Gnade  und  Nacbsicbt  ganzlich 
entzogen  seyn.  Wacbet  und  zitterti  Geborsani!  80 
ist  mein  Wille.  Dièse  Botscbaft  soll  durch  êinen  Eil- 
boten  iiberbracht  und  der  Inbalt  sogleich  bekannt  ge- 
macbt  werden*    Acbtung  und  Geborsani  1 


68. 

Actes  diplomatiques  concernant  les 
fugitifs  étrangers  en  Suisse»    -^ 

I. 

• 

ZiCttre  circulaire  du  canton  directeur  de  la  Suisse 
à  tous  les  membres  de  la  confédération  suisse^  re^ 
latiifement  aux  fugitifs  étrangers ,    en.  date  du  22 

Février  1834. 

Indem  vrir  uns  auf  die  *Torortlichen  Kreisschreiben 
yom  2y  4  und  5.  d.  M,  bezieben,  wodurcb  Euch  Kennt- 
niss  Yon  dem  Verlauf  und  endlicbèn  Ausgang  des  durch 
Terscbiedene  politiscbe  Fliichtlinge  von  der  Schweiz  aus 
beabsicbtigten  Einfalls  in  die  koniglich  sardiniscben  Staa- 
ten  gegeben  wurde,   woUen  vrir  es  nicbt  unterlassen. 


800      yictes  dtplomatîqaes  concernant* 

1834  Euch  mit  GegeninrSrtigeii  eine  getreue  Darstellung  der- 
{eoïgeii  AnordDuqgen  zu  geben ,    vrelche   inrir,    stls  eîd- 
genôssischer   Vorort^    in.dieser  Angelegenheil    im    lii- 
tëresse    des   geyieinsamen    Vaterlandes    zu   treffen     une 
veranlasst  fanden.      Gleich<  àuf  die  erste  Kunde^    dass 
die  im  Kanton  Bern  sich  noch  befiodenden  Folen  ilire 
Standquartiere  verlassen  babeo,    um>  wie  es  hieas,  in 
VerbinduDg  mit  italieDÎscben   Verbarniteo,    eiaen  Étn- 
fallr  in  Savoyen  zu  beabsichtigen ,   richteten  wir  bereijs 
tinterm    30»  Jan.  an  die   Regierungen   aller    an    Italien 
und'die    konîglîch.  aardinÎAchen    Staaten.angrâQzendea 
Rantone   die  dringende    Aufforderung,   sich  einem  ail- 
fôUigen  bewaffneten  Ausfaiie  von  ibrem  Gebiet    sus  in 
einen  der  benachbarten  Staalen  mit  allen  ibnen  zu  Ge- 
bote'  stehenden  Mitteln    zu    widersetzen.     Als  "wir   ao- 
dann  dtirck  die  Regierungen  yon   Waadt  und  Genf  zu 
unserm    Leidwesen  erfuhren,    dass   ein  solcher  AngriiF 
auf  Savoyen    wirklich  vorbereitet  zu   vrerden   êcheine, 
luden    wir   dièse   Regierungen    mit  Schreiben   yooi    3. 
Hornung  aufs  bestimmteste  ein,  jeder  ZusammenrotUmg 
von  Bewaffnelen  mit  aller  Macbt,  nôthigen  Falls  selbst 
mit  WaiFengewalt  entgegen  zu  treten    und  aile  diejeni-^ 
,   gen  Indîviduen,  welchoi   sey  es  von    der    savoyischen, 
fraozosîschen  oder  Schweîzergranze ,  bewaffnet  ihr  Ge- 
biet  betreten  wiirdeny  entweder  dahin  zuriick  zu  drSn* 
gen,  wo  sîe  bergekommen  seyen,   oder  doch   sogleich 
zu   enrwalFnen    und    an    ihren    frîibern    ^ufenthaltsort 
zuriick  eskortîren  zu  lassen,   allé  Waffen-  und   Muni- 
tîonsversendungen  aber  im  Innern  ihres  Gebiets'  mît  Se- 
quester  zu  belegen,      Noch   ebe  dièse    Aufforderung  in 
die  H(inde  der  betreffenden  Regierungen  gelangte,  bat- 
ten  dieselben,  scbon  von  sich  aus,    in  gleichem  Sinnc 
gehandelty  und  es  ist  durch  die   von  den.  Regierungen 
von  Waadt  und  Genf  ergçiffenen  zweckmassigen  Maass- 
regein  endlicb  gelungen,    den  beabsichtîgten  Einfall  in 
Savoyen   zu  vereiteln^   und  so  eine   drobende   Gefabr, 
welche.  bei    dem   Geliogen  desselben    fiir  die  gesammte 
EidsgenosseDschart  entsteben  musste,  abzuwenden*     Be- 
reits  am  7.  d.  M.  vrar  die  Mehrzabl  derjenigen  Flûcbt- 
linge,    welche  an  dem  Zuge  Theil   genommen    hatten, 
voHstaodîg  entwaffnet   und   unter  strenge  Aufsicht  ge- 
stellt.    Wir  diirfen  daher  erwarten,   dièse,  zum  gross- 
ten   Theil  polniscfaen   Fliicbtlinge ,    werden   ungeslîuiiit 
unter  sicherer   Redeckung  in   ihre   fruhern  Standquar- 


les  fugitifs  étrangers  fn  Suisse.       801 

• 

-    tiere,   in  den  Kauton  Bern   zurSck,  und.von  dort  an  1884 
die  fraDzôsidche  Granze  gebracht  werden^  denn  in  die- 
sem  Sinne  hatten  wir  schon  unterm  3.  Horuang  an  dia 
RegîeruDg  von  Bern  geschrieben;   stalt  dessen  aber  er- 
fuliren   wir  zuerat  durch  schriftiiche  Mhthjeilungen-  âer 
Regierungen   von   Waadt  und  Genf   und   dann   durch  • 
eine  eigene  Abordnung   dieser  StSnde,  die  Wiederauf- 
nabme  der  Polen  Yrerde  yon   der  Regîernng  von  Bern 
Terweigert.    Der  vorortliche  Staatsratb   bieit  ea  daber 
fïir  seine  Pflicbt^    dièse  Standesregierung  ailes  Ernstes 
aufzufordern ,    diejenigen  Polen ,    vf elchen    sie    friiher 
Gastfreundschaft  gewëbrt   babe^  in  deni  Sinne   vrieder 
aufzunebmen  y  um  sie  an  die  franzôsiscbe  Gt^nze  brin« 
gen  zn  lassen*,    indem  es  ihren  Einsicbten  nicbt  entge- 
hen  kOnne  f  Yrie  notbwendig  es  sey,   dièse  Flùcbtlinge 
aus  der  Nabe  derjeoigen  Gegenden  so  scbnell  als  mog- 
licb  zu  entfernen,  deren  Rube  sie  zu'  stôren  beabsirh- 
tigteo.    per   gmsse   Ratb   des*Standes  fiérn  entscbied 
aicb  nnn  vfirklicb  unterm  10.  d.  M.  dabin,  dass  er  die 
Wiederaufnabme  der  Polen  unter    gewissen   Bedingun-      * 
*gen  zugab.    Gleicbzeitig  aber  wandte  sîch  der  vorôrt- 
.^licbe  Staatsrath  mit  dem  dringenden  Ansucbeo   an  dei^ 
kdDÎglicb  franzôsiscben  Botscbafter  in  der  Scbweiz,  die 
friiber  von   Frankreicb  zugesagte  Wiederaufnabme  der 
polniscben  Flùcbtlinge  jetzt  fiir  aile  dermal  nocb  in  der 
Scbweiz  befindlîcben  eintreten    za  lassen  und  auch  der 
.  scbweizeriscbe  Gescb&ftstrà'ger  in  Paris  erbielt  von  uns 
die  gemessensten   Auftrâge ,   nicbts   zu  versSnmen ,   uni 
zu  diesem  Ziele  zu  gelangen.    Dîesem ,  unserm  Begeb- 
ren  vrurde  aber  von  Seite   der  kônîgUcb   franzôsiscben 
Regierung   nicbt  vollig    entsprocben,   vielniebr   macbte 
tins  der    kôniglich^  franzôsiscbe   Gescbaftstr&ger   in  der 
Scbweizy  Hr.  v.  Belleval,  mit  einer  Note  vom  17.  Hor» 
nuDg  die  Anzeige,   seine  Regierung  v^erde   denjenigen 
Polen  9  vrelcbe  an  den  Unternebmungen  gegen.Savoyen 
Theil  genommen  baben,  die   Wiederaufnabme  in  Frank- 
reicb nicbt   geslatten ,    wobl  aber  werde   dieselbe  den- 
jenigen fremden .  Fliichtlingen  in  der  Scbweiz,    vrelcbe 
sîch     fiir     einen    andera    Bestidimungsort     einschiiTen 
wollen,     den    Durcbpass   durcb    Frankreicb    gestatten, 
in  so  fem  dieselben    nemlicb    einerseils  diesen    Durcb- 
pass selbst  nacbsucben,    und  andrerseits  sicb  sehriniicli 
verpflicbten  ,   sicb  allen  •  Sicherbeitsmaasregeln  ,    welcbe 
(lie    franzôsiscbe  Regierung  ibnen    gegeniiber  anordnen 

liouv,  SuppUm.  Tom»  JII,  Eee 


802        j4ctes  diplomatiques  conceruani 

m 

1896  wtirde,  vom   Augenblick  ihres   Eiotrilts  in  Frankréicfa 
an  fois  zu   ihrer   Ëihschiffutig    unterwerfen    zu  inroUen. 
Infolge    dîeser   Eroffonng   und    in    der   Ueberzeiigtingy 
da88  die  laogêre   Anwesenheit .  dîeser  Fiâchtlinge  îa  der 
Schweiz  niir  neue  Verwicklungen    fiir  das  gemeînsame 
Vaterland  herbeifiiliren  musse ,   haben  vir   bereits  un* 
term    18.   d.   M.   die   Regierungen    der    boben    StSnde 
Bern,  Waadt  und  Genf  aufgefordert,  allen  denjenigen 
Polen ,    welche    an   dem   Zuge   gegen  Savoyen    Aotlieil 
genommen  haben,    die  von  Seite  der  kôniglicb  franzô- 
•.     sischen  Begîerung  gewiinschte  schriftliche  Erklarung  ab- 
zuverlangen,   dann  aber  dieselben  sofort  unter  aicherer 
fiedeckitng  auf  die  franzosiscbe  GrUnze  briogen  zu  las- 
sen.     Soll   nemlicb  das  Recbty    ungliicklichen   Verfolg* 
ten  ein  Asyl  zu   gewëhren  y    welclies  so   sehr   in    dein 
Wesen  jedes  Freistaates  begriindet  ist,  der  Schweiz  fer- 
ner   bewahrt   werden,    vras    gewiss   in  den    Ansicfaten 
sammtlicher    hohen  Staftde  liegt^   so   muss  noihwendig 
ein  Untërschied  gemacht  werden  zwischen  den  ruhigen 
und  friedlichen  Verfolgten  und  denjenigen,  welche  yon 
dem  Lande  aus,    welches   sié   gastfreundiich    aufnahai, 
die  Ruhe    anderer  LSnder  thâtlicb    zu    sloren    sucfaen. 
Mit  andern  Worten,  es  niuss  dem  Recht,  ruhige  Fliichl* 
linge  zu  beschîîtzen)  welches  die  Schweiz  sich  ^ets  zu 
beliaupten  wusste ,  die  Pflicht  gegeniiber  steben',  dièses 
Asyl  nicht   auf  solcbe    auszudehnen,    welcbe   dasselbe 
nur  benutzen ,  um  von  da  aus  den  Frieden  benachbar- 
ter  Staaten  zu  gefâhrden.    Ueberdîes  aber,  getreue  liebe 
Eîdgenossen  ,  theilet   Ihr   gewiss  mit   uns   die  Ansichl, 
dass  die  durch  Staatsvertrâge   der  Schweiz  zugesicherte 
Neutralitat  uns  hinwiederum   Pfiichten  gegen  das  Aus- 
land  auferlegr,  die  wir  getreuHch  erfullen   solten.     Of* 
fenbar    aber   wtirden    wir  dièse   Pflichten   schwer  yer- 
letzen,  wenn  wir  feindselige  Angriffe  auf  Nachbarsiaa- 
ten  ungçhindert  und  ungeahndet  im  Innern  der  Schweiz 
vorbereiten    und    von    ihren    Grânzen    auS   volifiihren 
Hessen.     Von  diesem  Gesichtspunkte  ausgebend,  halten 
wir  es  daher  fiir  eine  Pfiicht  gegen  das   eigene  Vater* 
land  sowohi,  als  gegen  unsere  Nachbarstaaten,  aile  die- 
.    îenigen  fremden  Fiâchtlinge  welche  an  dem  Untemeh- 
meu  gegen  Savoyen    wirklich  ihatigen   Aniheii  genom- 
men haben,    des  fernern  Asyls  in  der  Schweiz  als  un- 
wûrdig  zu  erklSren,    und  die  betreffénde  Standesregie- 
rung  aufzufordern ,   dieselben   von  den  schweizerischen 


les  fugitifs  étrangers  en  Suisse.       803  ' 

Gebieten  entfernen    2U  lassen.    Auf  dièse  Weise  allein  1834 
glaubeQ  wir  unsem  Nachbarstaaten  die  gefaôrige  Garan- 
tie   zu    gebeo,   dass   ihre  Ruhe   nicht   ferner   voo  der 
Scbweiz  aus  durch  dièse  Fliicbilinge  gestort  vrerde. 

Indem  wir  Euch,  getreue  liebe  Eidgenossen  dièse 
unsere  Ansichten  hiermit  uinslândlich  eroffnen,  ersu« 
chen  wir  Euch,  uns  Eure  MeinungsSusserungen  iiber 
diesen  Gegenstand»  uiit  geCliUiger  Beforderung,  zukom- 
men  tu  lassen,  dauiit  wir  in  den  Fall  gesetzt  wer- 
den,  je  nach  Maassgabe  derselben,  die  fernern  nSlhi'- 
gen  Schritte  zu  thun.  Uebrigens  benutzen  wir  den  * 
iWilass,  Eure  Hocbwoblgeboren  unserer  vollkommenen 
Hochachtung  zu  yersicbern,  womit  wir  E'ucb  sanimt 
QDs  getreuUch  in  den  Sçbutz  des  AllmSchtigen  em* 
pfeblen. 

Ziirichy  den  22.  Hornung  1834. 

Biirgenneister  und  Regierungsratb  des  eid- 
genossiscben  Vororts  Ztiricb. 
In  deren  Namen    der   Amtsbiirgernieister 
(Unterz.)  J.  H.  Hirzel. 
Der  eidgenossiscbe  Staatsschreiber 
(Unterr.)  Dr.  A.  Govzsnbach. 

n. 

Note  adressée  par  le  Ministère  des  relatiens  exté- 
rieures du  royaume  de  fVUrtemherg  au  canton 
directeur  de  la  Suisse ,  relativement  aux  Jugitifs 
étrangers  §ur  le  -territoire  de  la  confédération 
suisse^   en  date  du  5  Mars  1834. 

Hocbwoblgeborner  Herr, 

Insonders    bochgeehrter .    Herr    Amtsscbultheîss 

und  PrasidentI 

» 

Die  neuesten  Ereignisse^  welcbe  begunstigt  durch 
die  Aufnahme  in  der  .  Schweiz  der  aus  verscbiedenen 
Staaten  wegen  staatsverbrecberischer  Handiungen  ent- 
flobenen  Individuen,  gegen  die  sardinischen  Staaten 
Statt  gefunden  haben  i  und  woran  zum  Theil  auch 
Fliicbilinge  aus  Deutscbland  tbâtigen  Antfaeil  nabmen, 
die  y  um  der  verdienten  8trafe  zu  entgeben  in  die  eid- 
genossiscben  Kantone  entwichen  sind,  mussten  Besorg-  * 
nisse  erregen,  dass  die  gegen  Piémont  niîssgluckten 
Plane  derselben  gegen  andere  der  Schweiz  benachbarte 

Eee2 


804        Actes  diplomatiques  concernant 

1834  Slaaten  versticht  werden  inochten.  Die  Besorgniss, 
dass  von  jeneti'  FluchtlÎDgeQ  revolutioDâre  Uoterneh- 
niungen  gegen  Siiddeutschland  beabsichtigt  werden 
.konDteOy  stelll  sich  nunmehr  um  80  gegrdodeter  dar, 
aïs  816  vorlaiifig  diirch  Versendung  aufrûhrerischer  Fltig- 
schrîften  dahîn  deren  Aiisfulirung  vorzubereiten  suchen. 

Die  KônigL  Wûrtembergiscfae  Regierung  hat  bisber 
ia  j[eder  Beziehung  von  den  freundschafUichen  Gesin- 
niiDgen  gpgen  die  Èidgenossebschaft  uaverkennbare  Be- 
weise  gegeben,  und  sie  i£t  stets  von  demWunsche  be- 
seelt,  die  dem  gegenseitigen  Interesse  beider  Nachbar- 
ataaken  entsprechenden  Verhaltoissen  ihrea  Orts  au«|i 
fernerhiii  ungesturt  zu  bewahren,  mehr  aaszudebnea 
und  zu  befestigen.  Sie  darf  dafaer  auch  die  gerecbte 
*^  Erwartung  hegen,  dass  die  Eidgenossenschaft  von  ibrer 
Seite  dièse  Xîesinnung  thatsachlich  erwiedern,  und  durcb 
den  Aufenthait  der  in  der  Schweiz  befindlichen  frem* 
den  FluchtliDge,  deren  Mehrzahl  wegen  politischer  Ver* 
brechen  entweder  noch  in  gerichtlicher  Untersucbong 
verflochten ,  oder  bereits  durch  die  Gerichte  zu  Stra- 
fen  verurtfaeilt  ist  ^  die  Ruhe  und  Sicherheit  von  Wur- 
temberg und  andern  deutschen  Staaten  nicht  forlvr&h* 
rend  gefahrden  lassen  werde. 

Ew.  Exz.  werden  selbst  nicht  verkennen  »  dass  bei 
den  vorwaltenden  Verhaltnissen  diesen  Staaten  nach 
allen  vôlkerrechtlichen  Grundsâtzen  die  Befugniss  zu- 
stefaty  an  die  Eidgenossenschaft  das  Anainnen  zu  rich- 
ten^  dass  dièse  Fliichtlinge  in  ihreoi  Gebîete  nicht  lan* 
ger  geduldet  werden,  dessen  NeuKralitSt  von  ihnen  zu 
feindseligen  Absichten  und  Schritten  gegen  die  angren- 
zenden  Staaten  missbraucfat  wird,  und  dass  ein  fort- 
gesetzter  Aufenthait  derselben  in  der  Schweiz  eine  Stô- 
rung  der  freundschaftlichen  Verh&ltoisse  unfehlbar  ber- 
beifuhren  mîisste.  Wir  finden  uns  durch  die  freund- 
schaftlichen Gesinnungen  der  diesseitigen  Regierung  ge- 
gen die  Eidgenossenschaft  aurgefordert ,  Ew.  Exz.  auf 
dièse  Gefahr  aufmerksam  zu  machen  und  Hochdîeselbe 
dringend  zu  ersuchen,  zu  unaufgehaltener  Entfemung 
jener  fliichtlinge  ans  dem  Gebiete  der  Eidgenossenschaft 
die  Einleitung  treffen  zu  woUen. 

Indem  wir  uns  der  Hoffnung  liberlassen,  mit  einer 

entsprechenden   Aeusserung    hierîiber    bald    beehrt    eu 

.    werden  9   benutzen  wir  mit  Vergniigcn    diesen  Aniass, 


les  fugitifs  étrangers  en  Suisse.        805 

£w.  Exz,   die   Versîchernng  uDserêr  aiisgezeidinetsten  1884 
Hocbachtung  zu  erDeuern. 

Stuttgart  y  den  5.  Marz  1834. 

KooigU  Wurtembergisches  IMinisteriuoi  der 
auawartigen  Angelegenheiten. 
Fîir  deo  Minister 
(Unterz.)    Bilfixgzr.   Reuss.. 

m. 

Sommation  adressée  par.  la  confédération  germa- 
nique à  la  Suisse^  pour  rexpuision  des  Polonais 
et  des  Jugitifé  allemands  y>.gui  par  leurs  menées 
troublent  le  repos  des  pays  voisins  ^  en  date  du  6 

Mars  1834, 

(Alfgemetne  Zeîtung.  1834.  Beih  1.  24.  Marz.) 

Hochachtbare  Herren»  besonders  Hebe  Freunde  und 
Nacbbarn!  Wenn  der  deutscbe  Bund  ans  der  Erwie- 
deruQg  des  eidgenôasischen  Vororla  Zurich»  vom  22. 
Mai  v«  J.  auf  daa  an  die  EiÏÏgenosaenschaft,  wegen  Er- 
greifuDg  geeigneter  Maassregeln  zur  Verhûtung  der 
durch  das  Eindriogen  der  Polen  in  die  Scbweiz  fur  die 
deutscben  Nachbarstaaten  beaorgten  Ns^cbtheile,  gerich* 
tête  Begebren  uur  mit  grosser  Genugthuung  die  freund- 
schaftlichen  Aeuaserungen  und  die  Zuaicberung  enl^ 
ooinmen  bat ,  dass  aich  aâmmtlîcbe  Kantonsregierungen 
gewiss  eben  se  aufrichtig  ala  eifrig  bestreben  werden, 
die  bestehendeji  Verhâkniase  nachbarlichen  Wohiver- 
nebmena  mit  allen  die  Scbweiz  begranzenden  Staaten 
gleicbmassig  .aufrecbt  zu  erhalten,  ao  konnte  es  nur 
Befremden  erregen ,  daas  desaen  ungeacbtet  Fliicbtlinge 
und  Verschworer  aua  alleu  Landern  die  Scbweiz  zu 
ibrem  Sanimelplatze  auserseheu  konnten ,  und  dasa  von 
dort  au8  durcb  offenea  und  geheimea  Wirken  einer  aile 
Lander  umfangenden  revolutionaren  Propaganda  die 
vielfacben  Anreizungen  ùnd  Aufforderungen  zuni  Fîîr- 
atenmord  und  Volkeraufstand  ausgeben  konnten,  welcbe 
in  der  neueaten  Zeit  in  Deutschland  und  Italien  ver-' 
breitet  worden'aind;  ea  konnte  nur  Befremden  erregen, 
daaa  von  dieaem  Centralpunkte  aua,  der  in  den  ersten 
Tagen  des  Monata  Februar  in  Savoyen  atatt  gefundene 
Einfall  der  Polen,  Italiener  und  mebrerer  deutachen 
Fliicbtlinge  beacbloaden,  vorbereitel  und  geleitet  werden 
konnte,    und   daas  eben  dortbin   die  toUkiibnen  I^eiter 


806        Actes  diplomatiques  concernani 

1834  uod  Thefloehiner  dièses   freyelhaft^n    Attentats     aïs   k 
eme  Freîstâtte  zuriickkehren  konnteo.     Fest  entachlos- 
sen,  Qicht  zugestatten^  dass  auf  deutscbem  Grund    uni 
Boden  sich  ein  Herd  der  Verschworung  gegen  die  Nacb- 
barstaaten  bilde,  erkennt  sich    der  deutsche   Band  das 
voile  Recht  zu,   die  getreue  Erfiillung  allgemeiia    aner^ 
kannter  volkerreohtlicher  Verpflichtungen  eines  Staalei 
gegen  den  andern  von  den  den  deutschen  Bund  be^an- 
zenden  Staaten  zu  fordern»    Weit  entfernt,  dem  frledli- 
chen  Aufenthalte  inoffensiver  Fremden  in  der  ^bvreiz 
nahe  treten    zu    wollen ,  ist    der    deutsche    Bund    der 
Ueberzeiigung  y   dasa   es  nicht  in  der   Absicht   der  £id* 
genossenschaft   liegen    kônne ,    mit  Gleiebgiiltigkeit  xn- 
zusehen,    dass    dièse  Vergunstigung    von    anerkannleB 
Verschwôrern  und   den  Tbeilnehmern  an  ihren  atrafli- 
chen  Planen  in  Anspruch  genommen,  und  die  Sclii^eiz 
von  ihnen  picht  blos  als  Zuflucht,  sondern  ak  Werk- 
stâtte  fiir  ihre  die  Rube  und  Existenz  der  Nachbarataa- 
ten  bedrofaenden  Unternebmungen    missbraucbt   vrerde. 
Indem  daher  der  deutsche  Bund   mit  vollem  Vertraaen 
an  die  Eidgenossenschaft  das  Ansinneu  stellt,  daas  dîe« 
selbe,  zur  BethUtigudg  ihrer  Eingangs  erwKhnten  freund- 
schafklichen  Zusicberungen^,  nicht  nur  aile   im   verflos- 
senen  Friihjabre  aus    Frankreich    in   die  Schweiz  eîn- 
gefallenen  Polen ,   sofern  sie  sich  daselbst  nocb  aufhal- 
ten,  aus  der  Schweiz  ausweise,   sondern  auch  dieselbe 
JMaassregel  auf  aile  diejenigen  deutschen  Fliichtlinge  aua- 
debne,    vrelche   auf  direkte   oder   indirekte  Weise  zur 
Stocung  der   Rube    der   Nachbarstaaten   hinwirken  — 
bezweifelt  der  Bund  nicht  |  dass  von  Seite  der  Eidge- 
nossenschaft  einem  Ansuchen  entsprochen  werde,  wel- 
ches   nicht   allein    dem    friedlichen    Bestande    und  der 
Wohlfahrt  der  Nachbarstaaten  zuaagt,  sondern  welcbes 
auch  im   woblverstandenen    eigenen  Interesse  y  uod  im 
Einklange  mit  der  eigenthnmlichen  Stellung  ist,  welcbe 
die  Schweiz  im  enropaischen  Slaatensysteme  einnintml. 
Der  deutsche   Bund   siebt   daher    einer  befriedigenden 
Aufnahme   dièses    in   allen    Beziehungen   den  Gnuid- 
satzen  der  Erhaltung  des  politischen  Friedens  und  der 
geselligen   Ordnung  entsprechenden    Begehrens  um  so 
zuversicfatlicher    entgegen,    als    derselbe   sich   anscost 
mit  wahrem  Bedauern   genothigt   sehen   niiîsste^  dieje- 
nigen  Maassregeln    zu   ergreifen,    welche  die  Buodes- 
versommlung  in    ihrer    Note   vom    15.    Mai   yorigeo 


li^8  fugitifs  étrangers  en  Suisse,       807 

Jahrs  *)  anzukiindigen  sich  in  der  unangenehnien  Noth-  |g34 
i^endtgkeit  geseben  hat 

Frankfurt  a.  M.  6.  Mârz  1834. 
Der  deuteche  Bund  ;  und  in  dessen  Namen  der  im  Prâ- 
aidiuui    der   Bundesversamnilung    substituirte   Kdoiglich 

Preitsaische  Bundestagsgesandte , 

(Unterz.)  v.  Naolea, 

IV. 

Lettre  du  conseil  de  goupernement  de  la  républi'^ 

que  de  Berne  au   canton  directeur  de  la  conjédé^ 

ration  suisse  y  en  date  du  ià  Mars  1834. 

uerii  Hocbgeacblete  Herren, 

Ara^  Getreue;  liebe  Eidgenosseu! 

&h  Unter   ausrâbrlicber  Darstellung   der  von  EucL   aU 

eidgenossischem  Vororte,  bei  Anlass  der  letzten  Ereig- 
nÎ8«e.  an  der  eavoyischen  Grenze  bei  den  betreffenden 
hoben  Standen  durch  verschiedene  Zuschriften  in  An- 
regiing  gebrachten  Massregeln ,  babt  Ibr,  gelreue  liebq 
EidgenQ3sen,  am  22.  Hornung  sâmmtlicbe  Standesregîe- 
rungen  èingeladeo:  ,^alle  diejenigen  freinden  Fltichtlinge,. 
vrelcbe  an  dem  Unternebmen  gegen  Savoyen  'wirklicb 
thStigen  Antheil'  genommen  haben,  des  fernem  Asyls 
in  der  Schweiz  aïs  iinwârdig  zu  erkiiiren,  und  die  be- 
trefFende  StandesregiertiDg  aufzufordern,  dieselben  von 
dem  âcbweizeriscben  Gebiele  entfernen  zu  lassen ,  in- 
deifi  auf  dièse  Weise  allein  unsern  Nacbbaretaaten  die 
geh(jrige  Garantie  gegeben  v^erden  kfinne,  daBS  ibre 
Ruhe  nicbt  ferner  von  der  Schweiz  au8  durch  dièse 
Fltichtlinge  gestort  vrerde.** 

WIr  kônnen  nun,  getreue  liebe  Eidgenossen,  diesen 
Euren  Ansichten  keineswegs  beipflichlen,  und  die  an- 
getragene  Mnassnahme  weder  fiir  ausfiihrbar^  noch  der 


IffS" 


/)  Le  passage  de  la  note  da  15  Mai  1833  allégué  ci-dessâa 
était  coDço  de  la  manière  solrante:  t,der  dentsdie  Band,  ver- 
Uauend  auf  die  Einsicht  ond-  freundnachbarlichen  Gesinnnngen  der 
bochlôblîchen  Eidgenos^enscbaft  zweifeit  nicbt,  dass  s!e  aile  ibr 
zit  Gebot  stehenden  Mittel  anwenden  werde,  nm  den  Nacbtheil» 
welcher  durch  die  Umtriebe  der  in  der  Schweiz  eingedrungenen  Polen 
iar  die  Nachbarstaaten  zn  besorgen  stebt,  zu  verbfiten,  biednrcb 
die  sonst  za  erwartenden  anangenehmen  Vervickelnngen  zo  beseiti- 
gen  nnd  den  deutschen  Bond  der  im  entgegengesetzten  Falle  za 
tebwr  SidielnleUong  uovetmeîdlidien  Maasregel  au  fiberiieben.*' 


gOd       yicles  diplomatiques  concernant 

1834  Wîirde  ^nd  Ehre  eines  freien  Volkes  aogeniessen  eracfa- 
ten.    Unaasfiihrbar  ist  die  angerathne  Maassregel,   'vreîl 
FraDkreîch  (der  einzige  unserer  Nachbarstaaten  ,  '«rohin 
jene  Flâchtlînge  gebracht  ^^erden   kônnten)   denselben 
dea  Durcbpa88  nur^    in  eo   fern  aie  (reiwillig  ihn   irer- 
langén ,  gestattet  j   imd  sie  nicht  in  Retten  u&d  Bandeo 
von  den   schweizerischen  Behôrden   annehmen   inrârde. 
Auch    werden  Wir  Uns   im  jeizigen  Augenblick    nicht 
zu  gewaltsamer  Expulsion    der  polîtiscben  FlâcfatlÎDge, 
iind   niemals  durch   fremden  Einfiuss  dazu   veratehen. 
Nun  ist  Euch,  getreue  llebe  Eidgenossen,  aber  hinlang* 
licb  bekannt,  dass  die  Versuche  der  Waadttândischen  uod 
Genferischen   Regierungen ,  die  polniscben  Fliichtlîoge 
dabin  zu  vermôgeni    die  yon  Seite  Frankreicba    gefo- 
derte  Erkiârung  zu  unterzeichnen  ^    fnichtlos  geblieben 
sind|   wie   friiberhin  die  unsrigen»     Obgleich   wir    di« 
Verblendung  dieser  Leute  bedauern,    und  kein  Afîttel 
unbenutzt  lassen  werden ,  dieselben  iiber  ihre  Lage  und 
die  iinvermeidllcben  Folgen  ihrei  starren  Entscblossenheit 
zu  belebren,  so  kônnen  wir  doch  nicht  einseheo,    wie 
dermal)   ehe    sie  zu   besserer  Gesinnang  gelangt,   ihre 
Entfernung  vom  schweizeriscben  Boden  einzuleiten  ware. 

AUein,  getreue  liebe  Eidgenossen,  ein  anderer  und 
hSherer  Gesichtspunkt  —  die  Ehre  und  Wiirde  schwei- 
zerischer  Nation  —  muss  Uns  zur  Abléhnung  Eures 
Antrags  bestimmen.  Sollten  die  Regierungen  der  eid- 
genossischen  Stande  so  unmâchtig  seyn,  dass  einhuodert 
und  vierzig  entwaffnete  MSnner  nicht  in  Ordnung  ge- 
halten  und  unsére  Nachbarstaaten  vor  strafwiirdigen  Un«> 
ternehmungen  derselben  sicher  gestellt  werden  kônn- 
ten?  —  Wiirde  die  scbweizerische  Eidgenossenschaft 
durch  das  GestSndniss,  ^dass  sie  ^ies  nicht  zu  leisten 
vermSge ,  nicht  eine  bedauerliche ,  ihr  Anséhn  im  Aus- 
lande  ^ePahrdende  Schwâche  beurkunden? 

Allerdings  haben  die  angrenzenden  Lander  das  Redit, 
Garantien  gegen  feindlicbe  Augriffe  zu  fordern.  Dièse 
'  Garantien  haben  die  Regierungen  der  betreffenden  Stadde 
im  Yollen  Maasse  geleistet,  iodem  Waadt  und  Geaf, 
als  Grenzkantone  y  aile  bei  dem  &*nfalle  in  SaTiJyen 
betheiligten  Fliichtlinge  gefangen  nahmen  und  militai- 
risch  bewachten ,  Bern  aber,  dessen  Gebiet  sie  ohne 
Vorwissen  der  Behôrden  unbewaffnet  und  einzeln  Ter- 
lassen ,  durch  Wiederaufnahme  derselben  im  Inter- 
esse gesammter  Eidgenossenschaft  ihre  Entfernung  yoQ 


le»  Jugiiifa  étrangers  en  Suisse,      8O9 

den  sardinischen  Orenzen  bewirkl,  und  durch  strenge  18B4 
Polizeiaufsicht  gegen  Wiederbolung  der  jiing8ten  Aiif* 
tritte  moglichste  Vorsorge  getrôffen  hat.  Hierbei,  ge« 
treue  liebe  Eidgenossen  y  sbllte  aber  die  scbvreîzeriscbe 
Eidgeoossenschaft ,  ubsers  Erachtans^  atebn  bleibea  und 
^eder  durch  iibereilte  uod  tinaasfuhrbare  Schlusa- 
nahme  eine  Aengstlichkeit  verralbeoi  die  vrenig  geeig- 
net  sejn  kann ,  ihr  Acbtuog  zu  erwerbeo  9  noch  durch 
ufiTerzâgliche  Befolj^ng  jedea  diplomatiacheii  Winkes, 
ihre  Stelluog  gegen  fremde  Staaten  vergeben,  und  de« 
ren  eben  so  unbegriindete  und  unfreundliche  BeschuU 
digungen  durch  unzeitiges  ZuYorkommen  rechtfertigen, 
eondem  vielmehr  im  Gefiible  ihres  guten  Rechtea  und 
genauer  Erfâllung  ihrer  Pflichten  gegen  die  Nachbarni  die 
Wiirde  eines  frele^  und  unabhângigen  Landes  behaup- 
ten.  Hiermit  -vrollen  wir,  getreue  liebe  Eidgenossen» 
unter  erneuerter  Yersicfaerupg  un^rer  Hochacbtung  Euch 
aamnit  Uns  gSttUcher  Obhut  gelreullch  eœprehlen. 

Bern,  den  13.  Marz.1834. 
Im  Namen  von  Schuhheiss  und  Regierungsrath  der  Re* 

^publik  Bern,. 

(tJnterz.)  Tscharveh. 
Der  erste  Ratlisschreiber 

'    (Unierz.)  J.  F.  Stiffer. 

V.  -  . 

Décret   du  canton  directeur   de  la  confédération 
Suisse^  relatif  aux  fugitifs  étrangers^  du  18  Mare 

1834. 

Der  Regierungsrath  des  eidgenosêischen  Vorortea 
Zâricby  ^ 

nach  Einsicht  der  RâckKusserungen  der  eidgenossi- 
achen  St^de  auf  sein  am  -  22.  Hornung  letzthin  an 
dieselben  gericbletes  Kreisschreiben  y  betrefPénd  diejent* 
gen  in  der  Schweiz  befindlichen  Fluchtlinge^  welcbe 
von  der  Schweiz  ans  an  der  Beunruhigung  anderer 
Staaten  wirkiich  thatigen  Antheil  genommen  haben^  be<- 
achliesst: 

1)  Sammtliche  eidgenossische  Stiinde  sind  y  in  Ueberein- 
stimmung  mit  dem  der  eidgenossischen  Vororte  zuge- 
kommenen  ErklSmngen  der  weît  iibervriegenden  Mehr- 
heit  der  Kantone  Namens  der  Eidgenossenschaft,  drin- 
gend  aufgefordert,  aile  dieienigen  auf  ihrem  Oebiete 
befîndlichen   fremden    Fliicbtlinge ,    welcheivon    der 


8l0        jioiês  diplomatiques  concernant 

1891  Scitwek.ajJ8  an  der  Stôning  dW  Rube  b  benaolibar 
len  Staaten  wirklich  thStigen  Aotheil  genomincD  faa 
beoy  sobald  ab  yiôgHch  aus  der  Eidgenossenscfaafi 
wegzuweisen  ; 
2)  der  vorortliche  Staatarath  wird  angewieaen  uod  er< 
oiKchtigt^  Nattiene  der  Eidgenossenschaft ,  die  ^«relter 
geeigQeten  ScbriUe  zu  thun,  damit  Frankreich  jeneo 
FlochllingeUr  ^vornebmlicb  den  unler  denaelben  be- 
.  findlicben  Poieo,  den  Dorcbpasa  *  nber  franzôaîsches 
Gebiet  auf  eine  .wirkiich  ausfiihrbare  Webe  geatatfe. 

VI. 

Note  adressée  par  la  confédération  Suisse  à  In  Diète 
de  la  confédération   germanique^  aux   ministères 
des  affaires   étrangères   du  royaume  de  fViirtem' 
berg  et  du  grandduc/ié  de  Baden  et  aux  agens  di» 
plomatiques   accrédités  auprès  de   la  Diète   de   la 
Suisse  de  la  part  de  VAutrichCt  de  la  Bavière  et  de 
Baden^  concernant  les  Polonais  et  les  fugitifs  dau- 
très  nations  en  Suisse  ^  en  date  du  iS  Mars  1834* 

Der  von  Yerschiedenen  politiscben  Fluchtlingen  An- 
faogs  des  yerflossenen  Monats  vom  acbweizerischen  Ge- 
biet aus  versucbte  Angriff  auf  die  kôniglicb  sardînûcben 
Staaten  bat  y   die   durcblaacbtigste    deutscbe  BundeSTer- 
saminlungy  unterm  6.  L  M.;    das  koniglich  wtirteniber- 
gische  Ministerium  der  answârligen  Angelegenbeitéa,  un- 
term 5.4  L  M.;   8e«  Excellena  d^n    grossberzogUch  badi- 
schen  Minister  der  auswarligen  Angelegenheiten ,  Herni 
Frhn  v.  Tnrkheim^  unteite  24.  ▼«  M.»  veranlasst;  Se. 
Excellenz  den  k.  k.  osterreichischen   ausserordentlicheD 
Gesandten   uad  beToUmaebtigten  Minister  bei  der  Eid- 
genoMenaohaft ,   Hrn.   Orafen    van  Bombelles ,   uotem 
12*  L  M.;  Se^Hoebwohlg.  denHrn.Legationtratb  Erhra. 
v^  Hertlingi    kôniglicb  bajeriicben  Reaidenten  be!  der 
Eidgenossenacbafty  unterm  8.  L  M.;  SekHoebwoUf.  dea 
Hrn.  gebeimen  Legationarath  v.  Du8ch ,  groaébenegikh 
badiscben  Minister-Residenten  bei  der  Eiogenoseenubaft, 
unterm  28,  y.  M.,   in  Foiige  erbaltenen  Auftrags  fçran- 
laaet ,  •  •  •  •  an  den  etdgendsaiacben  Vorork  das  raotifirte 
Begebren  zu  atellen ,  die  geeigoelen  Maassregelo  zu  er- 
greifen ,   damit  aile  diejeaigen  Flîichtlinge  entrernt  wtr- 
den,  welcbe  zu  Stôrung  der  Rube  in  den  Nacbbantsa* 
ten  gewickt  haben  oder  nach  \virken.     Bereiti  elte  ih- 


iRt  les  fugitifs  étrangers  en  Suisse.      811 

ia  baa     n^t  dièses  Begeliren  zugekommen,  haben  Btirgerineister  18S4 
und  Regierungsrath  des  eidgenossischeo  Vororts  Ziirîch 
aile  diejeoigen  fremden  Flnchtlinge,  welcbe  an  dem  er- 
wahnteD  Unteroehinen  gegen  Savojen  thMtigen  Ântheil 
genommen  y  ^er  in  der  Schweiz  genossehen  Gastfreund- 
acbaft  unwûrdîg  erkl&:t ,  und  die  betreflenden  Kantons- 
regierungen  (die  Granzkantone  Waadt  und  Genf  insbe- 
aondere  schon  am  18.  Hornung)  aufgefordei^ti  dieselben 
¥on    dem  scbweizerischen  Gebiet  entfernen   za   lassen. 
Der  eidgeodssiscbe  Voroit  ist  bei  Anordnung  einer  sol* 
cben  Maassregel   ^on    der  Ueberzengung   ausgegangen, 
dass  dem,   einem  jeden  ^Ibststândigen  Staat  unzweifel- 
baft   zustebenden  Recbt  j   fremde  Fliicbtlinge  ^    die   sicb 
ak)^       rubig  verhalten,    bei  sicb  aufzunehmen,   einem  Bechte, 
m^^        ^(ass  die  freie  Scbweiz  stets  zu    bebaupten  wusste  und 
/rh        auch  ferner  ungeschm&lert  zu   bebaupten  wissen  wird, 
:%<^         die  Pflicht  zur  Seite  stehe,  solche  Fliicbtlinge,    welcbe 
ï'/i         das  ibnen  gewSbrte  Asyl  missbraucben ,    um   die  Rube 
çîîpi         andrer  Staaten  zu  stôren,  in  die  Unmoglichkeit  zu  ver* 
it^'         eetzeui    kiinftig   Sbnlicbe   Storungea    zu    yernrsacben. 
bi'         Durcb  die  ihm  zugekommenen  |  an  Einmûthigkeit  grSn- 
zenden  Erkliîrungen  der  Kantonsregierungen ,  beziiglich 
*  der  erwabnten  VerCagung,  bat  dièse  leztere  eine  bôhere 

^  Sanktion  erbalten.  Der  eidgenOssiscbe  Yorort  bat  dem- 
^  nach  aile  KantOM  wiederbok  zu  deren  scbleuniger  VoU* 
f^  siehung  aufgefordert.  Es  werden  daber  jene  Fliicbt* 
linge,  welcbe  tod  scbweizeriscbem  Gebiete  aus  an  der 
Beunnibiggng  aaderer  Staaten  wirklich  tb&tigen  Antbeil 
genommen  haben,  sofort  aus  der  Schweiz  weggewiesen, 
sobald  die  ausser  dem  Bereiche  der  scbweizerischen 
Behôrden  befindHcben  Hindernisse  wegger&umt  sind, 
welcbe  ihre  Entfemung  bis  jetzt  unmôglich  gemacht  ha- 
ben; inzwiscben  wird  der  eidgenôssiscbe  Vocort  wie 
bisanhin  sicb  fortgesetzt  dabin  verwenden,  dass  Jene 
Hindernisse  recbt  bald  beseitigt  werden*  Was  insbe- 
sondere  die  Ton  jenen  Fliichtlingen  beabsichtigte  Sttf- 
rung  der  offentlichen  Rube  in  den  kôniglich  sardini- 
schen  Staaten  tfnbetrifft,  so  bat  der  eidgendssiscbe  Vor- 
ort  das  yollendete  Bewustseyn ,  von  dem  Augenblicke 
an,  als  er  die  erste  Kunde  yon  den  Bestrebuogen  je- 
ner  Fliicbtlinge  erbalten  bat,  Ailes  gethan  zu  haben, 
was  dié  yôlkerrechtlicben  Pflichten  gegen  Staaten  er- 
\i  heischen,    mit  welchen  Verbaltnisse  eines  gegenseitigen 

f  freiindnachbarlicben  Wohlyernehmens  unterballen  wer- 


812       Actes  diplomaûqueè  concernant 

1834  d^n  ;  glelchm&ssig  ist   er  vollkommea  iiberxeugC  f    dasa 
auchidie  Regierungen    aller   an  Savoyen    angrenzendeo 
Kaut6ne  auf  die  erste  Nacliricht  des  beabsichtigten  Uo- 
ternehineDS  aile   ihnen   zu  Gebote  steheiiden  Mittel  er- 
griffea  babeo,  um  einen  gewaltthaHgen  Veituch  auf  das 
Gefoiet  eines  NachbarstaateB  zu  TerhjnderOi    uod  ^rirk* 
lich  ist  es   der  Regierung   des  Kantons  Genf  geluDgeD^ 
einerseits  eipe  Schaar  Fliichtlioge  festnebmeD  zu  laaseo, 
noch  ebe  sie  das  Gebiet  von  SaYOjen  betreten  konnten, 
andererseits  die)enlge  Abtfaeilung  derselben,  welche  der 
Wacbsamkeit    der   Bebôrden    Anfangs    eotgangen    vrar, 
bei  ibrer  baldigen  Râckkehr  auf  scbweizeriscbes  Gebiel 
entwaffnen^   und   ebenfalls  in    Gewabrsam   briogen   zu 
lassen.     Endlich  wurden  aile  |ene  Fiiicbtlinge  von  dem 
Schauplatze  ibrer  Gewalttbatigkeiten   entfernt,   und  îns 
Innere  der  Schweiz  abgefûfart,    wo  sie  dermalen  uuter 
9treitger  polizeilicber  Âufsicht  stehen.     Dièse  MaasBre- 
geln  sind   ohne  Zweifel  geeignet,   jeden  UnbeÇangenen 
von  dem  entscbîedenen ,   kraftîgen  Willen   der   schweî- 
zeriscben   Bebôrden  vollkoinnien    zu   iiberzeugeny    alla 
diejenigen  volkerretbtlichen  Beziebungen  sorgfëltig  wabr- 
zunebmen,  auf  welcben  das  so  glâcklicb  bestebende  ge- 
genseilige  Wohlvernebmen  zwiscben  gleichmaasig  selbsU 
standigen  und  freithâtigeu  Staaten   becubt,    und  konnle 
auch  dessen  ungeacbtet   dem   beabsicbtigten  Einfalle  in 
Savoyen  nicht  voUkommen  vorgebogen  Mrerden,  so  ist 
gewlss  den  tiefen  Einsichten  derdurchlauchtigsten  deuN 
schen  Bundes versàmmluog  (Seiner  lit.  •  •  •  •  )   nicbl  ent- 
gangen ,  wie  leicht  eine  jede  Regierung  einem  abnlicben 
Scbicksale  ausgeseizt  werden  kann*     Haben  ja  in  den 
*  letzten  Jahren   verschiedene   mâcbtige  Staaten,   Mrelche 
vreit  mehr  Mittel  als  'die  Schweiz  besitzen ,  um  solcben 
bedauerlicben   Unordnungen    zu   begegnen,    von   ibrem 
Gebiete   aus    unternoramene   ëbnlicbe   Einfalle  fremder 
Fliicbllioge  nicht  immer  verhindern  kônn^n,  und  den* 
'nach   diirfte    ein .  jeder    desswegen    versuchte   Yorwurf 
von  Nachlâssigkeit  in  Erfiillung  allgemeiner  vôlkerrecbt- 
lichen  Verpflichtungen ,  oder  gar  von  Mltschuld  an  dem 
êtattgefundenen  TJnternehmen   eben  so  Mreoig  gegrnndet 
seyn ,  als  ein  solcher  im  vorliegenden  Falle  die  Scfaweb 
treffen  kann.     Gegen   eine  )ede  Zumuthung  dieser  Art 
soUen  Biirgeraieister  und  Regierungsrath   des  eidgenôs- 
sischen  Vororts  Ztirich>    Namens  der  Eidgenossenschaft 
sicli  feierlicb  verwahren ,   gleichwie  sie  gegen  eine  )cde 


les  JugUifs  étrangère  en  Suisse.       813 

den  Bechten  eines  selbslstlîiidigeii  Stàates  im  mindeslen  ]jB34 
zu  nahe  tretende  au  F  die  eîgenthâmliche  Gesetzgebiing 
der  Schweiz  bezuglicfae  Folgerung  sich  erkiaren  soUeD, 
welche  aus  den  stattgefundenen  EreîgnisseD  etwa  her- 
geleitet  werden  wollte.  iDdem  Buigermeister  und  Re- 
gierungsrath  des  eidgenOssischen  Vororts  sich  auf  die 
vorstehende  Erwiederung  beschrScken  ^  macben  sie  der 
durchlauchtigsteD  deutschen  BundesversaminluDg  (Seiner 

Tit )  die  Anzeîge,    dass   sie   die   yom  ••••  datirre 

Note  samintlîcben  Kantonen  mitgetheilt  haben,  welcbe, 
gleichwie  der  eidgenôssische  Vorort^  sowohl  einzeln, 
als  spMter  auf  der  Tagsatzung  vereinigr,'  zu  AUem  tbat- 
krâftig  mitwirken  werden»  was  das  Woblvernebipen 
der  selbststândigën  und  neutralen  Schweiz  mit  allen  ihr 
befreundeten  Staaten  zu  erhalten  geeignet  ist.  .  Bur- 
germeister  und  Regierungsrath  des  eidgenossischen  Vor- 
orts Zurich  benutzen  zugleich  diesen  Anlass^  die  durch- 
laùchfigste  deutsche  Bundesversammlung  (Se.  Exe,  Hoch- 
lYohlgeboren  ••••)  wiederholt  ihrer  ausgezeiclinetsten 
Hochachtung  zu  versichern.  Burgermeister  und  Regie- 
rungsrath des  eidgenossischen  Vororts  Zurich* 

Ziirich,  den  18.  Mârz  1834. 

(Folgen  die  UnterschriAen). 


vn. 

Note  adressée   au  directoire  fédéral  de  la  Suisse 
par  la  légation  Russe  à  Berne,   en    date  du  28 

Mars  1834. 

Extrait. 

9,Unter  der  Zabi  der  (von  der  Schweiz  zu  ergreir 
fenden)  Vorsîchtsmaassregeln  (gegen  neue  Slurungen  des 
ëflenth'chen- Friedens),  muss  der  Unterzeichnete  auf  das 
dringendsie  die  Auflosung  der  reyolutîonairen  Comités 
der  Propaganda  begehren,  welche  unter  verscbiedenen 
Namen  und  Voi*>v2înden,  aber  aile  in  der  nâmlich  feînd- 
lîchen  Absicht  gegen  die  Ordnung  und  das  bestéhende 
Recht  in  Europa^  sich  in  der  Schweiz  gebildet  haben, 
tind  fortfahren,  mit  eben  so  viel  Verwegenheit  als  Un- 
gestraftheit  zu  handeln.** 

Unterz.  Siterivi. 


814       Actes  diplomatiques  concernant 

Ï8W  vm. 

JVo/e  adressée  au  canton  directeur  de  la  confédêra-- 

tion  Suisse  par  M.  Olfers^  chargé  d^affaires  de  la 

Prusse^  en  date  du  6  Aigrit  1834. 

Der  ITnterzelchnete,  konîglich  preussischer  Gescbafts- 
trager  bei  der  schweizerischen.  Éidgenosseoschaft ,  hat 
'  Yon  seînem  allerhochsten  Hofe  deo  bestiminten  Aufirag 
erhalteo,  die  Vorstellungen  Sardiniens,  Oestretchs,  der 
angranzenden  deut8cheu  Bundeslander,  80  wie  des  deut- 
echen  Blindes  selbst,  wegen  der  Theiloebiaei^  an  deoi 
Raybzuge  gegen  Savoyen  und  der  ia  der  Scbweiz  ver- 
sammelten  fremdeD  Rubestôrer  uberhaiipt,  bei  Ifaren 
Excellenzen  den  Herren  Biirgerineisterii  und  Staatarath 
des  eidgenôssiscben  Yororts  Ziirîch  drîngendst  zu  un* 
terstiitzen.  In  Gefolg  dièses  Auflrages  findet  der  TJnter- 
zeichnete  keia  Bedenken ,  Namens  seines  alIerhSchsteo 
Hofes  binsicbtlich  der  Gruudsatze  und  Ansîchten,  so 
wie  der  Wunsche  und  Erwartungen,  welche  die  oben 
bertibrten  Noten  darlegen,  unbedingte  und  vôUige  Zu- 
stimipung  auszuspreclien.  Die  Thatsachen  reden  zu 
klar,  als  dass  ûber  die  Notbwendigkeit,  eine  scboelle 
.Aenderung  in  den  besorglicben  Verhaltnissen  berbeizu- 
fiihren ,  nocb  irgend  e^  Zweifel  seyn  k<)nnte.  Fur 
îedeb  WohlwoUenden  konnte  es  nicht  anders  als  scbmerz* 
lich  seyn ,  bemerken  zu  miissen ,  dass  ein  Staatenbund, 
des6en  Neutralitat  von  ganz  Europa  garantir!  war,  ei- 
nen  Angriffspunkt  fiir  aile  angVanzenden  Liinder  bildete; 
dass  ein  solches  Land  den  Feinden  aller  bestehenden 
Regierungen  willig  nicht  nur  einen  Zuflucbtsorti  son- 
dern  80gar  die  Mittel  zu  dem  schmèiblicbsten  AngrifF 
aiif  mit  der  Scbweiz  selbst  befreundete,  }a  anf  in  die 
Neutralitat  niitbegriffene  Staaten  mitten  im  allgemeinen 
Frieden  darbieten  konnte.  Wenn  die  Schweiz  schon 
seit  lângerer  Zeit  den  wegen  politischer  Verbrechen 
Verfolgten  eine  nur  zu  bereite  Aufnabme  gewàhrte,  so 
ist  nicht  zu  verkennen,  dass  dièse  bei  den  gegenwSrti- 
gen  Zeitumstanden  einen  ganz  anderen'  Charakter  ange- 
nommen  hat,  als  friiher.  Man  kann  nicht  mehr  sagen, 
dass  einzelne  Fliichtlingei  nachdein  sie  ihre  politische 
Bedeutung  im  Vaterlande  verloren,  sich  nach  der  Schweiz 
wenden^  um  dort  ihre  Tage  in  unbemerkter  Ruhe  zu 
verbringen,   oder  die  ^nveihung  ihrer  Vergehungen  zu* 


*V 


les  fugitifs  étrangers  en  Suisse.        315 

erwarten.  Weit  entferDt  hievon,  ziehen  die  erklërteo  18U 
Feinde  aller  rechtmâssigen  Gewalt,  nachdem  îhre  fre- 
velliafren  Uateroelimungen  in  der  Heimath  misalungen 
sind  I  nach  der  Schweiz,  in  der  begriindeten  Ueberzeu- 
giingy  dass  aie  dort  eioe  Menge  Gleichgesionter  antref- 
fen,  und  aile  Unterstûtzung  fîoden  werdea,  um  inît 
eben  80  vieler  Frechheit  als  Fëiglieit  aus  ihrem  aichern 
Schliipfwinkel ,  unter  dem  lauten  Beifalle  der  revoludo-' 
naren  Parte!  des  Landes,  ihre  ôffentlichen  und  heiinli-  * 
cben  AnfeinduDgen  und  Iniriguen  fortzusetzen.  Die 
vollige  Unvertraglichkeit  eines  solchen  Zustandes  mit 
mnein  freundnachbarlichen  Verkehre  iiberhaupt,  und 
mit  den  eigenthumlichev  VerhUltnissen  der  Schweiz  ins- 
besondere^  konnte  der  Welsheit  des  hoben  VbrorteB* 
nicht  entgeben.  Der  Bèschluss,  aile  tbatigen  fremden 
Tbeilnehmer  des  savoyischen  Raubzuges  yom  eidgenSs- 
sischen  Boden  fortzuschaffen,  spridht  bieftir  deutlicb  ge* 
n\ig  ;  es  stebt  nur  zu.  vrtinscben,  dass  diesem  BescUusse 
die  strengste  Ansfiihrung  scbnell  folge,  und  dass  der- 
selbe  mit  gleicber  Strenge  auf  aile  fremden  Fluchtlinge 
au^gedebnt  werde,  welcbe  von  dem  neutralen  Boden 
der  Schweiz  aus  direkt  oder  indirekt  zur  Stôrung  der 
Ruhe  der  Nachbarstaaten  gewîrkt  baben  und  nocb  wir* 
ken,  *  Scbon  das  lebbafte  Interesse,  welcbes  die  bohen 
Macbte  an  der  Aufrecbtbaltung  der  Rube  in  allen  be- 
freundeten  Staaten  nebmen,  und  die  iiberaus  wîcbtîgen 
Folgen,  welcbe  aus  dem  jetzigen  besorglicben  Zusiande 
benrorgeben  konnen,  ^lirden  Freussen  zur  dringend- 
8len  Unterstiitzung  des  bbigen  Antrages  auffordern,  wenn 
nicbt  aucb  die  Stellung  desselben  als  Theîlnebmers  an 
der  Garantie  der  scbweizeriscben  NeutX'alitSt  und  als 
MltgUedes  des  deutschen  Bundes  ibm  zur  Pflicbt  niachte, 
seinerseits  kein  Mittel  unversucbt  zu  lassen,  um  die 
auf  andere  Weise  immer  mebr  sich  bâufeuden  Verwick- 
lungen  friedlicb  lësen  zu  belfen.  Die  scbweizerische 
Eidgenossenscbaflt  durfte  mit  Recbt  erwarten,  ron  dem 
Monarcben,  dessen  lange  Regieningsjabre,  wie  dfe  seiner 
allerhôcbsten  Vorfabren,  nur  mit  Woblwollen  gegen  die 
8cbweiz  bezeicbnet  sind,  in  so  scbwierigen  und  bedau- 
erlicben  Verbâltnissen  die  Stimme  freundlicber  War^ 
nung  zu  boren.  Indem  der  XJnterzeichnete  sich  des  Auf- 
trags,  dieselben  auszusprechen,  hiemit  entledigt,  benntzt 
er  den  Anlass,  um  Ibren  Excellenzen  den  Herren  Bâr« 
germeistern  und  Staatsratb   des  -  «dgendssischen  Voror- 


8l6       Actes  diplomatiques  concefnani 

1884  tes    Zurich   die  Yersicherung   seiner   ausgezeiciiiietsien 
HochachUtng  su  eroeiiern. 

Bern  den  6..  Âpril  1&34.  (XJnterz.)  Ox.fzb5. 

Et. 

Not^  adressée  au  canton  directeur  de  la  con/édé-- 

ration  Suisse  ^  par  le  Comte  de  Bombelles,  Envoyé 

d^jdutriche^  en  date  du  23  Ai^ril  1834. 

Der  unterzeichnete  k.  k.  ôstreichîsche  ausserordentUclie 
Gesandte  und  beYoUoidchtigte  Minister   bat  sîch  beeDt, 
die   verehrliche  Note ,   welche   Ihre   Excelleozen ,    der 
Hf.  Amtsburgermeister  und  Staatsralh  der  Republik  Zo« 
*Tichy  eidgenôsslBcher  Vorort,  unterm  18.  Mârz,  in  Aot- 
wort  auf  die  seinige  vom  12.  desselbeu  Monats,  an  ihn 
eriassen  baben  /  zur  Kenntniss  seines  allerhôchsten  Ho- 
fès  zu  bringeoy   und^ist  angewieseU|  Folgendes  hlerauf 
zu  erwiedern:  9>Der  k.  k.  Hof  kann  die  ihm  yod  8eite 
des  hohea  eidgenossischen  Vororts   zugesicberte  Bereil- 
YYilligkeit ,    so  wenig  als  die  durcb  fast  einmiilbige  £r- 
klSrung  der  Kantone  sanktionlrten  Vorkehruogea  gegen 
er'neuerte  Versuche  dieser  Art ,  verkennen  ,  uod  ist  um 
«o  entfernter^  das  von  der  Eidgenossenschaft  zu  Gun- 
8ten   ruhiger  Fliichtlinge    angesprocbene    Asylrechl    im 
Grundsatze  zu  bestreiten,   als  dièses  Recht  unter  yer- 
schiedenen  Formen   in  jedem  Lande  bestebt,   in  jedem 
g^ordneten  Staate  jedoch  in  der  Anwendung  durch  bô- 
here   Staatsriicksichten   bedingt   vrirdi     wie    deno  *die 
Schweiz  selbst  es  gegen  Oestreich,  durch  den  mit  dem 
k.  k.  Hofe,  in  Bezug  auf  «die  gegenseitigen  Unterthanea, 
und  Angehôrigen ,    abgeschlossenen  Vertrag   beschrânkt 
)iat.     Dass   aber   die  Anwendung   dièses  Rech tes  aucb 
dort  y    YYO   solche   durch  Vertr&ge   nicht  bescbrSnkt  ist, 
keine  ftir  die  Nachbarstaaten  gefahrlicben  Folgen  Sussorn 
diirfe ,  baben  die  letzterén  das  Tollste  Recht  zu  verlan- 
gen  ;  so   wie  sîe  iiber   den  ihnen  hieraus  entstehenden 
Nachtheil  allein  Richter  und  befugt  sind,  ihre  Verfaall* 
ntsse   gegen   den   Staat,   aus    dessen    Duldung    solcher 
Nachtheil  ihnen  erwëchst^  hienach  zu  bemes^en.    la  An- 
wendung dieser  unbestreitbaren  Grundsiîtze  auf  dén  In- 
halt   der    yerebrlicben  Note    des    hohen  Vorortes    vom 
18.  Mfirz  »   kann   der   k.  k.  Hof  sich   nicht   verhehlen, 
dass  die  in    dieser  Zuschrift  enthaitenen  Zusicberungen 
4as  Anisiunen  des  k.  \et  Hofes  auf  Entfernung  nicht  blos 


les  fiigiiifs  étrangers  en  Suisse.       817 

der  polnischeni  sondera  auch  dei^enigen  ilallenîsclien  lMf4 
und  deutschen  Fliichtlinge^  welcbe  dîrekt  bder  indirekt 
zar  SturuDg  der  Ruhe  der  Nachbarstaaten  gewirkt  ha« 
ben  oder  noch  wirken ,  our  in  bescbr&nkteai  Maasse 
erfiillen;  und  weon'es  der  Eidgeoossenscbaft  allerdings 
allein  zusteht,  das  von  den  Fldchtlingen  in  ihrem  6e- 
biete  geinisabrâuckte  Âsylrecht  zu  ahndeny  so  kaben  die 
Nachbarstaaten  ein  gleiches  Recbt,  dièses  Veiigehen  ein- 
zig  ans  dem  Gesicbtspunkie  der  fîîr  sie  daraus  entste- 
henden  Gefabr  zu  beurtheilen.  In  diesem  Sinne  bat 
der  Unterzeichnete,  in  einer  frxiher  dem  bohen  Vor-^ 
orke  gemacbten  vertraulicben  Mitlbeilung^  den  unbe- 
streilbaren  Grundsatz  geltend  gemacbty  dass  die  beson- 
dere  innere  Gesetzgebung  eines  Landes  aïs  Erklfiriiug 
oder  Rechtfertigung  der  hiedurch  seinen  Nacbbarn  er- 
wacbsenden  nachtbeiligen  Folgen  mit  recbtlicber  Wirk- 
samkeit  nîcht  angefiîbrt  wrerden  kdnne.  In  gerechter 
Wiirdigiing  der  (wie  die  Note  Tom  18.  Mârz  sîcb  aus- 
driickt)  ausser  dem  Bereiche  der  scbvreîzeriscben  Be- 
horden  liegendea  Hindernisse,  welcbe  die  Entfernung 
der  Flticbtlinge  bis  jetzt  unmoglicb  gemacbt  haben ,  ist 
der  k.  k.  Hof  gerne  bereit,  im  EînverstSndnisse  mit 
andern  Nacbbatn  der  Scbweiz^  zu  ihrer  ForiscbaiFung 
und  Durchs^ge  die  Hand  zu  bieten ,  und  sîch  darâber 
mit  dem  boben  Vororte  ia  das  Eînvernebmen  zu  setzen. 
Der  Unterzeicbnete  ist  daber  auf  das  Bestimmteste  an- 
gewiesen ,  auf  die  Erfiillung  der  von  seinem  allerhëch* 
sten  Hofe  so  wie  von  den  Nachbarstaaten,  aus  dem  dop* 
pelten  Gesicbtspunkie  der  Erhaltung  der  Ordnung  und 
Ruhe  und  der  vOlkerrecbtiichen  Verhaltnissey  ausgespro- 
cbenen  und  bereits  von  anderen  Regierungen  in  der 
letzteren  Beziehung  .verlangten  Maassregeln  in  ihrem 
voUsten  Umfange  um  so  mehr  zu  besteben,  als  er  zu- 
gleich  zu  erklUren  den  Âuftrag  bat,  dass  vrenn  gleich 
die  bescbrankte  und  ungeniîgende  Erfiillung  der  billigen 
Wiinsche  seines  allerbochsten  Hofes  schon  jetzt  die  An* 
wendung  von  Maassregeln  voUkommen  rechtfertigte,  die 
er  im  Interesse  und  zum  Schutze  seiner  eîgenen  Staa- 
ten  zu  nebmen  fur  dienlich  eracbtete«  er  {edoch*,  aus 
freundscbaftlicher  Rîicksicht  fiir  die  Eidgenossenschaft^ 
diesen  Maassregeln  unmittelbare  Folge  zu  geben  nocli 
Anstand  nimmt;  dass  er  aber,  wenn  seinem  drîngenden 
Ansinnen  bis  Ende  Mai's  nicht  voile  Geniîge  geleislet 
wâre,   sich    mît  Bedauern    in   dem  Falle   seben  wiirde, 

Nout^.  Supplêm.     Tome  III,  Fff 


818        Actes  diplomatiques  concernant 

]gg4  gemeinscliafUich  mît  andern  Nachbarstaaten  derScfaweî? 
die  ihm  dienlich  scbeinenden  Yorsichtsmaassregeln  ein» 
treten  zti  lassen ,  iind  den  Verkehr  zwischen  seîneo 
Granzprovinzen  und  der  Scfaweîz  alleu  Beechrânkungeii 
m  unterwerfen,  welche  die  Siclierheil  del*  ersleren 
erfordert.  Indem  der  TJnterzeichnete  sich  dièses  Aof- 
trages  seines  allerhochsten  Hofes  entledigely  and  ei- 
ner  baldgefëlligen  RiickantwoTt  entgegensleht ,  benmzt 
er  dièse  Veraulassung ,  Ihren  Excellenzen  dem  Um. 
Amtsbiirgermeister  und  Staatsrathe  der  Repiiblik  Ziinchy 
eidgeDossîscbem  Vorort,  die  Versicberting  seiner  aas- 
gezeichnetslen   Hochacbtting    zu    erneuern* 

(Unterz.)  Graf  y.  Bombùijes. 

X. 

Note  de  F  Envoyé  de  Sardaigne  adressée  au  canton 
directeur  de  la  Suisse  9  en  date  du  23  Avril  1834. 

Der  unterzeicbnete  ausserordentlicbe  Botschafter  and 
bevollmacbrigte  Minister  Sr.  Majw  des  Konigs  Ton  Sar- 
dinien  bei  der  belveliscben  Eidgenossenscliaft ,  der  es 
sich  ziir  Pilicht  machte,  den  Offizialerlass,  mit  dessen 
Ziisendung  Rire  Excellenzen  die  HH.  Biirgermeister  und 
der  Staatsratb  des  Kantons  Ztirich  als  Bundesdirekto- 
rium  ihn  beebrt  haben,  zur  Kenntniss  seiftes  Hofes  zu 
brittgen ,  liât  den  Befehl  erbalten ,  denselben  folgende 
Antvrort  mitzutbeilen.  Eine  Expédition ,  bestimml  Un- 
ordnung  und  Aufrubr.  in  die  Staaten  8r.  Ma|«  zu  Ira- 
gen ,  ward  in*  der  Scbweiz  uuter  den  eîgenen  Augen 
der  Behorden  organisirt.  Eine  zahlreiche  Horde  Revo* 
lution&:s  konnte  sich  WafTen,  Schiessbedarf  und  Traos* 
portmittel  verschaffen.  Sîe  setzte  sich  in  Bewegungy 
und  schon  vrar  der  Sffentliche  Rff  vorausgegangen,  der 
ihre  Entwiirfe  anknndigte.  Sie  konnte  eine  ziemlicli 
grosse  Landstrecke  diircbzîehen,  ohne  auf  das  gerîogsie 
Hinderniss  zu  stossen,  und  selbst  da,  wo  man  Alaass- 
regeln  ergriff,  um  ihr  Einbalt  zu  Ihun,  erwiesen  sich 
dièse  als  unzulïnglich  und  konnten  nicht  Terhindern, 
dass  ein  Theil  dieser  bewaffneten  Bande  in  das  Gebiet 
Sr«  Majestât  eindrang,  deren  treue  Untertbanen  zur 
Emporung  aufrief  und  oiFenlIiches  und  Privaleigenthum 
plîinderteé  Nach  einer  so  offenbaren ,  so  schreienden 
Verletzung  des  Vôlkerrechts  durfle  der  Hof  von  SardJ- 
nien  hoffen ,  das  Bundesdîrektorium ,  welchem  er  mît 
leicht   zu    wiirdigendem    Zartsinne  Zeit   lassen    wollte, 


les  fugitifs  étrangers  en  Suisse^       819 

selbst  eiue  rreundscbaRlIche  und  volIstaDdige  Initiative  1834 
zu  ergreifen,  werde  sich  beeilen^  nicht  nur  aile  notlu- 
gen  Vorkehrungen  zu  treiTen,  um  fortan  die  Wieder- 
kehr  eines  abnlichen  Attentats  unmogUcb  zu  macben, 
sondern  aucb  daa  auf  scbweizerîscbem  Gebiete  vorbe- 
reitete  und  ausgefiibrte  verbrécheriscbe  Uaternehmen 
laut  zu  verwerfen,  iodem  ea  auf  die  ersten  Reklama* 
tionen  der  Regierung  des  Kônigs  durcb  Erklârung  des 
BedauernSy  das  es  ûber  ein  so  bekiagenswerthes  Ereig- 
niss  fûblen  miisfite,  antworteny  und  iiber  aile,  beson- 
ders  die  in  der  Schweiz  gebornen  und  wobnbaften  Scbul- 
digen  die  gauze  Strenge  der*Gesetze  anrufeu  wûrde. 
Dies  war  in  der  That  zu  allen  Zeiten  die  Verfahruugs» 
weise,  welche  yon  eben  denselben  Staateui  deren  der 
Bundeserlass  vom  18.  Mârz  erwâbnt|  und  ganz  neuer-. 
llch  nocb  von  der  franzôsischen  Regierung  eingebalten 
\rurdey  die,  obne  erst  eine  Miltheilung  des  Turiner 
Hofes  aba^uwarten,  im  Interesse  der  ôfFentlichen  Ord- 
nnng  und  allen  Grundsatzen  des  Volkerrecbts  gemass, 
die  inuthmaasslicbeu  Urbeber  der  Verletzung  des  sar* 
diniscben  Gebiefs  nacb*  d^  Gesetzen  zu  verfolgen  be- 
fabl.  Zu  gleicher  Zeit  ergriff  sie  aile  Maassregeln  zur 
Erhaltung  des  Friedens  und  der  Sicherbeit  auf  der 
Granze.  Das  Bundesdirektoriuin  iin  Gegentbeile  bat 
sicb  darauf  beschrankt,  die  benacbbarten  Kantone  zur 
Entfernung  der  Flucbtlinge  von  der  Granze  einzuladen. 
Keiner  dieser  Menscben,  die  so  eben  eînen  Raubzug 
mit  bewa£Fneter  Hand  vollfiibrt  batten^  wurde  weder 
auFgesucht,  noch  nacb  den  Gesetzen  bestraft^  die  in 
diesem  Lande  wie  in  allen  andern  bei  einem  gleicben 
Attentate  Anwendung  fiuden  miissen*  Die  MebrzabI 
von  ihnen  und  ihre  Hauptradelsfuhrer  halten  sicb  noch 
in  einem  schweizerischen  Kantone  auf,  als  ob  die  be- 
leidigte  biirgerliche  Gesellscbaft  von  ihnen  keine  Rechen- 
schaft  zu  fordern  hatte.  Diejenigen  schweizerischen  Un- 
terthanen,  die]  an  dem  Zuge  gegen  SavoyenTheil  genom- 
men^  sind  an  ihren  Herd  zuriickgekehrt ,  ohne  dort  ir- 
gendwie  beunruhigt  zu  werden  y  aïs  ob  die  Handlun- 
gen,  deren  sie  sich  so  eben  schuldig  gemacht,  nicht 
aliein  von  der  Gesetzgebung  aller  civilisirten  Lânder, 
sondern  auch  durcb  die  allgemein  anerkannten  vôlker- 
rechtiichen  Maximen  nicht  fur  verbrecherisch  erklart 
vfâren.  In  der  That  legt  das  Volkerrecht  jeder  gere- 
gelten   Regierung   die   Verpfiichtung   auf,    darûber   zu 

F«2 


820       Actes  diplomatiques  concernant 

1834  vrachen,  dass  keîner  ihrer  Unterlhanen  sich  etwas  Feind- 
aeliges  gegen  einen  Nachbaretaat  erlaube  und  zu  ver- 
hindern  ,  dass  das  jeder  Regieruog  zusteliende  Asylreclit 
in  keiQein  F*alle  zuoi  Nachtheile  eiaer  befreiindelen 
Macht^  zu  einem  Aagriffé  gegen  deren  innere  Ruhe  ge- 
missbraucht  werden  konne. 

XI. 

Note  adressée  au  canton  directeur   de  la  confédé» 

ration  Suisse  par  M.   de  Séverine,   Envoyé  ae   la 

Russie.    En  date  du  24  Avril  1834. 

An  Seine  Excellenz^  den  Herrn  Biirgernielster  Hir- 
zel  y   Prasidenten  des  eidgenossîscben  Vororts.      B  e  r  n, 
27.  April  1834.     Das  Schwelgen,    welches    der    eidge- 
iiossische  Vorort    hînsichtlîch   derjenigen    Stelle    meioer 
Note   vom   28  Marz^   welche  die  Coniitë's  der  revalu- 
tionaren  Propaganda  betrifft,  beobachteu  zu  mâssen  ge- 
glaubt  bat,  so  Mrie  die  verschîedenen  Auslegungen,  wel* 
cbe  die  Presse  taglicb  darîiber  liefert,  veranlassea  mîch, 
die    Aufmerksamkeît  Ew.  Exe.  auf  diesen    Gegenstand 
zu  lenken ,   und  îhnen  die  Orundsiitze  meines  KabtoeU 
ûber  denselben  nacb  ibrem  vollen  Gewicbt  auseinander* 
zusetzen.      WIr  stehen    nîcbt  an,    mit   der  erwabntea 
Benennung    zuerst    die    sogenannten  Polen-Comîlë*s  zu 
bezeîcbnen,  welcbe  sicb  scît  zwei  Jabren  inderScbweiz 
gebildet   baben ,    und    namentlîcb    dasjenîge    von    Bem, 
welcbes  stcb  den  Namen  Cçntral-Comitë  beigelegt    bat; 
ferner   das    sicb    so   nennende  Ebren-Coinîtë,    welcbes, 
auP  deni  unabbângigen  Boden  der  Scbweiz  aus  Fremd* 
Kngen    zusammengesetzt,    sicb   nicht   gescbeut  bat,   die 
Handlungen   und   das  Benebmen    der  vor   einem  Jabre 
im  Kanton  Beru  erscbienenen  Bande  zu  leiten.     Weon 
Grîinde  eines  unûberlegten,  aber  eutscbuldbaren  Mitlei- 
dens  beî  Erricbtung  der  Comité*s   der  ersten  jeuer  Ka- 
tegorien  vorwaheten  ^  so  ist  es  notoriscb,    dass  sie  sich 
in  mebrern  Kantonen  alsbald  in  wahre  politiscbe  Feuer- 
berde  umgestalteten,  bel  denen  der  Vorwand  der  Wobl- 
tbatîgkeit   nur  nocb   eîne  NebenroUe  spielte ,    und  dem 
Ebrgeiz    einiger  Individuen  Platz   niacbte,    die  sicb  das 
Privilegiuin  anniaassten,    ungeacbtet  der  Lage    und  der 
Entfernung  der  Lander,  allen  Staaten  ,   vorziiglich  aber 
Russland  zu  scbaden.     Von  diesen  Comités  gîng,    wie 
inau  geseben  bat^  die  vorziiglicbste  Anregung  zu  jenen 


les  fugitifs  étrangers  en  Suisse.         821 

pei'iodîficben  Feîerlîclikeiten  'ans ,   welclie  in  Solotbiirn,  18S4 
In  Biel  und  auf  andern    allgemein    bekannten  Punkten 
des  Kantons  Bern  das  Andenken  an  die  iinheilbringend- 
sten  Tage  der  poinîscben  Gescbîcbte   erscbwert    baben. 
Die  Ortsbehorden ,  von  Regîeriingen  ausgegangeny  vrel- 
'  cbe  in  Frîeden  und.Freundscbaft  mit  Russiand  zu  ste- 
heu  bebaupteo,  wohnten  dîesen  verabscbeuungswiirdîgen 
Cereinonien ,  Erinneruugen  des  Aufrubrs  und  Meucbel- 
mordes,  nîcli^t  allein  bei;  sondern  râumtep  ihnen  sogar 
amtlicbe  Schauplatzie  ein ,    und  unterstîitzten  sie  bâufig 
mit  ihren  eigenen  Reden»      Von  dort  gingen  jene  Tau- 
sende  von  Ailressen  und  Flugscbriften  auS;  welcbe  Aaf- 
rubr,    Konigsmord    und    allgenieînen    Krieg    predigen. 
Vnd  gerade  die  neutrale  und  inoiTensive  Scbweiz  ist  es, 
die  solcbe  Angriffe  geduldet  bat!     Und  ibr    soUte  man 
bei   ahulicben  Versucben    in  Zukunflt   nocb  Ungestraft- 
heit  verbeissen  !     £be  icb  die  Schilderung  dieser  Comi- 
té's  endîge,  bemerke  icb  nur  nocb,  dass  die  ersten  der- 
selben  in  Basel  und  Genf  entstanden  sind.      Gleicbzei- 
tige  Tbatsacben  sprecben  so  laut,  dass  icb  micb  entbaU 
ten    kann,    die  Art    des  Dankes  nèîber   zu    bezeicbnen, 
welcbe  eine  Folge  dièses  unbesonnen  Scbutzes  gewesen 
ist.     Icb  wîirde  auf  gleîcbe  Weise  der  Einsicbt  und  der 
Vaterlandsliebe  des  Vororts  Unrecbt   zu   tbun  glauben, 
wenn  icb  micb  bei  Beurtbeilung  der  langst  zugestande- 
nen  Gegenwart  und  Tbâtigkeit   eines   bewaffneten   ùnd 
mîlitairiscben  fremden  Comitë's  in  Biel  nocb  langer  auf^ 
baheh  wolhê.     Seît  dem  Ereignisse  in  Sayoyen  scbeint 
es  auFgelost  zu  seyn,  und  eben  so  kann  es  sicb  mit  den 
nbrîgen  Comitë's   verbalten,    yon    denen   die  Rede   ist; 
indessen  sollte  eine  yorsicbtige  Gesetzgebung  dahiu  stre- 
ben ,  ibr  erloscbenes  Daseynr  mit  Scbande  zu  bedecken 
und  ibre  Erneuerung  in  Zukunft   zu   yerhindern.      Die 
Ehre  der  in  der  Scbweiz  beleidigten  Staaten  gîbt  ibnen 
das  Recbt,    jene  Gesetzgebung   anzurufen.      Es    bliebe 
mîr  nocb   zu  untersucben  iibrig,   in  wie  vreit   das  von 
der   radikalen  Presse    ausgestossene  Gescbrei   gegriindet 
isl,  welcbe  den  zur  Cbarakterisirung  der  revolutionëren 
Propaganda   von    mir  gebraucbten   Titel  auf  die   soge- 
nannten  Scbutzvereine  beziebt.      Der  Scbweiz    stebt  es 
zu,    iiber  das    mebr   oder   minder  GesetzmSssige  fener 
Vereine  zn  entscbeiden,   die  sicb  fast  in  jedem  Kanton 
den  bestebenden  Behôrden  gegeniiber  finden.    Wenn  in- 
dessen  ibr  Wirkungskreis  die  Granzen   der  nationeUen 


*'822        Actes  diplomatiques  concernant 

1Q34  Intere88ea  der  EidgenosseiMchaft  tiberschritte ,    uod   sîe 
Gruadsatze  proklamirten ,   oder,   noch  schlimmer^    sîcfa 
Handlungen  erlaubteny   wodurch  die  Ordnung   und  die 
bestelienden    Recfate    der  auswartigen  Mâcbte    bedrobt 
wiirdeDy  so  >^areii  dièse  ohne  Zweifel  berecbtigtj   aile 
zweckdienlichen  Vorstellungen  zu  macben,  tim  die  Ab- . 
bûlfe   und    das  Aufliôren  aolcher  Unordnungen    zu   er- 
halten.    Der  Wacbsamkeit  der  obersten  Biindesbehurde 
acbeint  ferner  die  Sorge  obliegeo  zu  iniissen,  das  Baod 
zu  entdecken  und  zu  zerreissen ,   vrelchea  die  Comités 
der  revolutîonSuren  Propaganda  in  der  Scfaweîz  mit  den- 
jenigen  Vereinen  verkniipfen  kônnte ,  welche  einer  ge- 
recbten  Verfolgung   in   einem   wichtigen  Nachbarlanda 
ausgesetzt   siad.     Vor8tehende  BetracLtungen  in  ibreoi 
2j4i8aninienbaoge   rechtfertigen   voUkommen    den  Nach* 
druck  ,  womit  ich  die  Wiinsche  Sr.  Majestët  beim  eid- 
genÔ88i8chen  Vororte    zu   unterstâtzen   lîeauftragt    bin, 
und   ich   brauche  wohi   nicht   binzuzufugen ,    daas  dîe 
Hofe^  deren  Sprache  sich  in  der  letzten  Zett  in  Zurich 
vernehmen  liesa,  indem  sie  eâmmtlich  mit  gjeicher  Ue- 
berzeugung  die  Entfernung  der  Wirkungen    verlangeD^ 
keinen  geringeren  Werth  au  F  die   endiiche  Zerstorong 
der  Ursachen  setzen  ^rerden»   welche   der  Schweiz  das 
Unbeil  einer  Verwlckelung  zugezogen  haben,    da8  ihre 
wahrhaften  Freunde  nicht  genug  beklagen  konnen.    In 
ErwarUmg  einer  Antwort,  vrelche  die  Befehie  des  kai* 
^erlichen  MinisteriuiQS  80  Tollstandîg   und    befriedigend 
als  môglich  zu  verlangen  gebielen  j   bitte  ich  £w.  Exe 
die  Versicherung  meiner  Hochachtung  zu  genehmigen. 

(Unterz.)  SEYsam. 

xn. 

Note  adressée  au  Directoire  fédéral  de  la  Suisse 
par  la  Diète  germanique  à  Francfort,  en  date  du 

1  Mai  1934. 

♦. 

An  die  hochlôbliche  Eidgenossenschaft  der  Schweiz. 

Hochachtbare  Herren!     Besonders   lieben  Freunde  uod 

Nachbarn!    Die   deut8che  Bundeeversammlung   hat  die 

Erwiederuiig  des  eidgenôssischen  Vororts  vom  18.  IVI&rz 

d.  J.  auf  da8  an  die  gesammte  Eidgenossenschaft  gericb- 

tetç  Ansinnen  des  deutschen  Bundes  "v^^egen  Ausweisung 

aller  Fliïchtlinge  fjfemder  Nationen,  welche  direkt  oder 

indir^kt  zur  Stôrung  der  Rube  der  Nachbarstaaten  ge- 


les  fugiiijs  étrangers  en  Suisse.       g^y 

wirkthaben,   zu  enipfaugen  die  Elire  geliabt.     Es  sîiid  ISBA 
auch  demnlicli&t    voa    den  Regierungen    von   Oe8treidi> 
Bayern,   Wurtemberg  und  Baden  der  Bundesyersamni- 
lung  Mittbeihingen  gescbehen  y   vreiche    ibr   die  Ueber- 
zeuguDg  gegeben  haben,    dass   auf  die  von-  diesen  bo- 
heu  Ilegierungen  in  derselben  Angelegenheit    und   nach 
denselbeii    leilenden    GruDdeâtzen    der   scbweizeriscbeu 
Eidgenossenschafl  geniacbten  Erôffnungen  gleichlautende 
ErwiederuDgen    ergangen    eind»     Die   Regierungen   der 
genannien  Staaten  baben  notbwendig  hierio  Anlass  fin* 
den  nmssen ,  den  deutscben  Bund  aowobl  mit  dem  Ge- 
sicbtspunkte ,   aus  welcbem  allein  aie  den  Inbalt  dieeer 
Erwiederung  dea   hoben  Vorortetf    betracbten  kônneU| 
aïs  auch  mit  den  weitern  Scbritten  bekannt  zu  macben, 
zu  ^^elcben  sîe  sicb ,   ura  eine  genîigende  Erfiillung  ib- 
rea  9  auf  yolkerrecbtlicben  Grundsâtzen  berubenden  Be- 
gefarena  zu  erreichen ,   genôtbigt  aebeo.     Der  deutsche 
Bund  tbeilt  nicbt  nur   vollkommçn  die  Ansicbt  der  ge- 
iianulen  yîer  Hôfe  uber   den  Inbalt  der  jenseitigen  Er- 
wiederung,  eine  Ansicbt  y .  welcbe  der  bohe  eidgenëssi- 
ache  Vorort  au8  den  mitllerweile  dabia   gelangten  Ant- 
wortanoten   der  Hofe  von  Wien ,    Mnncben ,    Stuttgart 
und  Rarlsrube  ersehen   baben  wird,   aondern   derselbe 
ial  auch  y   im  Interesse  der  Gesammtbeit   des   deutscben 
BundéSy  so  wie  in  jenem  der  einzelnen,  hiebei  zunacbst 
betheiligten,    Bundesgliéder  verpflichtety    fiir   den  Fall, 
dass  wider  aile  bessere  Erwartung  von  dem  hoben  Vor- 
orte  das  wiederbolte  Ansinnen  der  deutscben  Nachbar- 
ataaten  eine  entsprecbende  Aufnabme  nicbt  finden  soUte,' 
die  Ausfîihrung  derjenigen  Maassregelu,  zu  welcben.sicb 
die  Letztern  gegen   die  Scbweiz  genôtbigt  seben    wiir- 
den,  in  ibrer  voUsten  Ausdebnung  und  mit  aller  Kraft 
zu  unterstiitzen.    Der  deutsche  Bund  hat  es  den  freund- 
achaftlicben  Beziebungen ,   in  >ve]cben   derselbe  zu  sei- 
ner  grossen  Genugtbuung    bisber   mit   der  Schweiz  ge* 
standen  bat,  und  welche  dauernd  und  ungetriibt  zu  er- 
halten  sein  lebbaftester  Wunsch  ist,  scbuldig  z\i   seyn 
geglaubty  durcb  die  Bundesversammlung ,  als  sein  ver- 
fassuDgsmâssiges  Organ,  dièse  deutliche  und  tinumwun- 
dene  Erklârung  zu  geben,  um  den  hoben  Vorort  ûber 
seine  Gesinnungen  und  tiber  seine  Entscblusse  nicbt  in 
Zweifel  zu  lassen.     Frankfurt»  den  t.  Mai  1834. 

Der  deutsche  fiund  etc. 

(Unterz.)  v.  Na6xeji. 


^24        Actes  diplomatiques  concernant 

1694  xm. 

Réponse    du   Directoire  Jédéral  de   la   Suisse   &  la 
note  lui   transmise  par  VErivoyé  djiutrich^m      £j» 
date  du  Zurich  y  le  17  Mai  1834. 

Burgermeister   und   Regieftingsraih   des    eidgeDÔssi- 
achen  Vororls  Zurich  haben  sich  beeilt,  diejenige    Note, 
welche  Se.   Exe.  der   k.  k.  oatreichische  ausserordent- 
liche    Gesandte    und     bevollmàchtigte    Minîeler    in     der 
Schweiz,  Hr.  Graf  v.  Bombelles,  uoterm  23.  Aprfl  an 
sie  gerichtet  haben ,   den  Regîerungen   slimmtlicher  sou- 
veranen  Kantone  der  Schweîz   mîlzutheilen ,   und   -wol- 
len,   ohne  den  nahe  bevorstehenden  Zusammentritt  der 
eidgenossischen   Tagsatzung  langer  abzuwarten ,    vrelcfae 
auf   dièse    Eroffnung    vielleicht  eine   vrcitere   Erwiede- 
rung  abgeben    kônnte ,    nicht  enstehen  ,   aïs  eidgendssî- 
8cl»er  Vorort,  Sr.  Exe.  dem  Hrn.  Grafen  t«  Booibellea 
nacbstehende  Erklarung   zugehen    zu    lassen.      In    den 
schvvierîgen  TJinstanden,    in    welche    die  bedauerlicheo 
Ereignisse  sie  yersetzt  haben,  die  im  )iing8tverflo88enen 
Monat  Horuung  die  (iiFentlîche  Ruhe  auf   der  Scbwei« 
zergranze  gegen  Savoyen    zu    einen    Augenblick  gestort 
hatten,  sînd  von  der  eidgenôsaischen  Béhordey  und  voo 
den  Regîerungen  aller  angrânzenden  Kantone,  frei  von 
}edem  fremden   Einflusse,   und    ehe   eîne  diplooiatiscbe 
Dazwîschenkunft  eingetreten  war,  die  geeigneten  Maat- 
regeln  ergriffen  worden ,  einerseîts  um  einen  bewaffne- 
ten  EinFall  in  das  Gebiet    eine»  Staates   zu  verhindem, 
mit  welchem     die    Eidgenossenschaft    gerne    in    guten 
nacbbarlichen  Beziehungen  steht,  und  andererseits,  um 
die  Urheber  dièses  unsinnigen  Unternefamens  von  îlircm 
eigenen    Gebiele   zu     entfernen.      Dièse    werkthSttgen 
Maasregeln   wurden   bei    der  ersten  Kunde   yon  einer 
beabsichtigten    Stërung   der  bestehei^den    ySikerrecbtIi* 
chen  Vérhaltnisse  ergriffen,  und  ihnen  musijfito'  Besei- 
tigung  einer    drohenden    Gefahr  auch   gansK^^zâglich 
zugeschrieben  werden.    Burgermeister  und  wi|^eruog8- 
rath    des    eidgenôssischen    Vororts   konnten  daher  mit 
Recht  erwarten ,    dass   jene   Vorkehrungen  der  Griiiix- 
kantone,  dass  ihre   eigene  Wirksamkeit  besser  gewur- 
digt  und  auf  keinen  Fall  die  Veranlassung  zu  denjeni- 
gen  hemmenden  Maasregeln  geben  wiirden,  welcbe  die 
von  Sr.  Exe.  dem  Hrn.  Grafen  v.  Bpmbelles  an  sie  er- 
lasséne  Note  angedeutet  bat.     Der  înhalt  dieser  Note 


les  fugitifs  étrangers  en  Suisse.       825 


.■  1 


Ié 


musste  um   8o  echmerzlichere  Empfindungen  erwecken,  J8S4 
als  der  eidgenôssiscbe  Vorort  Ziirich  YoHkommen  iibeiv 
zeugt  isti   Ailes  gethan   zu  haben,    was   unter  hochst 
scb^erigen    Verhâltnissen   nur  immer  in   volkerrecbt- 
licher  Bezîehiing  erwartet  werden  durfte.     Indem  der 
eidgencSssiscbe  Vorort   die   friïbere  Verwabnmg  gegeci 
ailes  dasjenîge',  wodurcb  die  Hecbte  der  unabbâDgigeo 
Schweiz   gefâbrdet   werden    kOnDten,  fdrmlich  wîeder- 
faolty    hat   er   die   Ebre  des  Hrn.  Grafen  y.  Bombelles 
Exe.  zu  benacbricbtîgeQ ,  dass  sicb   Dunmehr  aile  sou- 
veranen   Kantone  der  Eidgenossenscbaft  fiir   die  Weg- 
vreisung  aus  scbweizerischem  Gebiete  derjenigen  Fliicht- 
linge  ausgésprocben  baben,  welcbe,-  das  ihnen  gew&brte 
Gaatrecbt  missbrauchend ,    an  dem  Unternébmen  gegen 
Savoyen   tbâtigen    Antbeil   genommen    batten.     Bereits 
YTurde  ein  Theil  dieser  Flûcbllingey  in  Folge  dei^  Yon 
dèr   Mebrheil    der  Kantone   friiber    gefassten   Schlust- 
nafane,  Yon  Yv^elcber  Se.  Exe.  unterin  18.  Mârz  letztbin  # 
in  Kenntniss  gesetzt  worden,  Yon  schweizeriscbem  Ge- 
biete entfernt ,  und  gemâss  den    neuesten ,  dem   eidge- 
ndflsiscben  Vororte  zugekommenen  Zusicberungen   der 
Kantone,  werden  aile  iibrîgen   in  der   nemlicben  Lage 
befindlicben    Flticbtlinge   in    wenigen    Tagen    ebenfalls 
YV^eggewiesen  seyn.    ^—    Biirgernieîster  und  Regierungs- 
ratb  des   eidgenussîscben   Vororts  Ziiricb   glauben,  es 
-werden  sicb  Se.    Exe.    nunmebr  iiberzeugen,    dass  sie 
ihrerseits  forigesetzt    ailes  dasjenige   Yorgekebrt  baben, 
w^as*  in  den  scbwierigen  Umstânden  fiir  Erbaltung  und 
Befestigung   der    YÔlkerrecbtlicben    und    nacbbarlicben 
Beziebungen  Yon    ibnen  erwartet  werden   konnte;   sie 
zweifein  daber  nicbt,    dass  die  in  der  letzten  Zeit  Yon 
Seite  der  k.   k.   ostreicbiscben  Staatsregierung  im  Wi- 
dersprucbe    mit  jenen  Beziebungen   ausnabrasweise  ge- 
gen die  Scbweiz    angeordneten  bemmenden  Maasregeln 
sofort   zuriickgenommen   werden.     Der  eidgenossiscbe 
Vorort  benutzt  diesen   Anlass  Sr.  Exe.  dem  Hrn.  Gra- 
fen Y.  Bombelles    die  Versicberung   seiner  ausgezeicb- 
neten  Hochacbtung  zu  erneuern. 

(Ganz  gleicblautend  mit  *die8er  Note  ist  die  Ant« 
wortsnote  des  Vororts  an  den  Frhrn.  y.  Hertiirfgy  k. 
bayeriscben  Residenten  in  der  Scbweiz,  a|if  dessen 
Note  Yom  15.  Aprîl,  so  wie  die  Antwortsnote  an  das 
k.  wiirtembergiscbe  Minîsterium  der  auswartigen 
Angelegenbeilen ,    aut  dessen  Note  Yom  18.  April).  — 


826        Actes  diplomatiques  concernant 

lg84  Die  sweilOy  im  Origiaal  franzOsisch  abgefaBste  Note  ao 
den  sardinischen  Gesandteo  bat   denselben  Eingang 
wie  die  obigeNote,   bis  zu  den  Worten:    i^Die  Urhe- 
ber  dieees  unsinnigen  UolernebmeDS  von  ihrem  eigeoen 
Gebiete   zu    enlfernen*'.    —    Dann    beiset    ee    veiter: 
^Diese  nacbdriickltcben  Maasregeloy  gefasst    im  ereten 
Augenblicke,   wo   fene  Behôrden  von  den  Aogriffsent- 
wiirfeo  gegen  die  zwischen  beiden  Nationen  besleben- 
den  Verhaltnisse  Kenntnias  erbielten ,   baben ,    Yiit  Se. 
Exe.  in  Ihrer  Note   vom  27.  Febr.  d.   J.   selbet  aoer- 
kanate^  eine  drobende  Gefabr  abgewendet.    Indem  nun 
d^r  Vorori  ein   zum  Tbeile   vom    Scbweizergebiet  lUi 
versucbtes  XJnternebmen  laut  mîssbilligte ,  indem  er  das 
Bedauern  bezeugte,  welcbea  die  Eidgenossenacbaft  iiber 
die  Kunde  TOn  diesem   Ereignisae  empfand,    hStte  der 
Vorort  mit  Recht  erwarten  dârfen  ,    dass   die  von  den 
Nacbbarkantouen  getroSenen  Maasregeln,  dasa  die  Eîn- 
ladungen  y  die  er  selbst  an  die  Kanlone  zu  ricbien  ticb 
veranlasat  sah,  besser  gewiirdigty  und  die  Eidgenosseo- 
«      8cbaft  mit  eben  ao  vielen  Vorwiirfen  als  Androhangeo 
vexatoriacber  Maaaregeln  verschont  werden  worde.  Dièse 
Erwartung  wac  um  so   gegriindetery    als   die  Scbweix 
gleich  Anf^ngs  Allée  erfullt  batte  i  waa  ibr  daa  Volker- 
recbt   auferiegen   konote,    und    waa   die  beoachbârten 
Staalen,    die  aie    vor   der   drobenden  Gefabr  vielleicbt 
lièltteo  warnen  kônnen,    nicbt  tbun  zu  diirfen  geglaobt 
hatten.    Die    offizielle  Zuscbrift,   welcbe   der  Hr*  Ba« 
ron    V*   Yignet    am  23.  A  prit  an  aie  gericbtet,  musste 
eioen    scbmerzlichen  Eindruck  hervorbringen  ;    auf  ibr 
Bewu88t8eyn  gestiitzt  und  innigat  ùberzeugt  Alle8|  ^^ 
ibnen    daa   Volkerrecbt  in    80  achwierigen  Zeiten  und 
in  80  acbwieriger  Lage  auferiegen    konnte ,  gethan  lu 
baben ,   vriirden  Biirgermeiater  und  Regierungsratb  des 
Vororta  bereit  aeyn,   mit    voUatandigem   Erfolge  dièse 
gewagten  Beschuldiguogen  zu  widerlegen ,  w«M  w  <* 
nicbt  Yorzôgen  ,  aile  ihre  Sorgfalt  auf  Bewi|iroo6  ^^^ 
VerbUltnisse  einer   guten    Nachbaracbaft  mil-  f0en  die 
Scbweiz  umgebeuden   Staaten  zu  wenden,  tÀA  ibrer- 
aeita  daa  zu  beseiligen,  y^%  dieaeH  Verb&ltnîsaen  scba- 
den  kënnte.    Indem  aie  die  friiher  eingelegte  Verwak- 
rung  gegen  jede  Aiiforderung,  die  einen  Etugriffin  ^'^ 
Recbte  der    unabhangigen    Scbweiz   enthalteu   viîrdeDi 
hiermit  erneuern,  baben  Biii^ermeialer  und  Regiernogs- 
ratb  die  Ehre'  dem  Hrn.  Baron  v:  Vigoeif  zu  eroftieo» 


les  fugitifs  étrangers  en  Siâsse.        827 

dass  oun  der  eibstimmige  Beachluas  der  Kantone  die  1884 
Aiisweisung  aller  Flâchtlioge ,  welche,  daa  ilmeo  ge-> 
"wâhrte  Asylrecht  missbrauchend ,  an  dem  EinfalleiD- 
Savoyen  thatigeo  Antheîl  genommen  haben,  au9  dem 
achweizerischen  Gebiele  auftgesprochen  bat.  Dièse  Aus- 
vreisuogi  die  in  Folge  der  von  der  frîiber  gefassten 
Schlussnahmey  von  welcher  der  Vorort  den  Urn.  Ba- 
ron y.  Vignet  am  18.  M&rz  in  Kenntoiss  aetzte,  theil- 
weise  bereits  erfolgt  i8t>  wird,  nach  den  kiirzlich  von 
8eite  der  Kantonaregierungen  eingegangenen  Erklarun- 
gen,  in  wenigen  Tagen  voUzogen  seyn,  Was  das  ge- 
aetziiche  Verfahren  betrillt,  das  gegen  Schweizerbiirger, 
die  etwa  thâtigen  Antbeil  an  den  obenerwâbnten  Er- 
eigniéaen  genommen  baben  8oIUen,  einztihalteo  ware, 
ift  es  dem  Vororte  unbekannt,  dass  es  sokhe  gibl|  die 
sich  zu  Mitscbuldigen  der  ihres  bisberigen  Asylrecbts 
(iir  unwîirdig  erklarten  Fliicbtlinge  gemacfat  baben,  und 
der  Vorort  besitzt  auf  keinerlei  Weise  das  Recbt  in 
das  Gebiet  der  Justiz  ûberzugreifen  ;  er  kann  sich  dem- 
nach  nur  auf  die  Entscbeide  beziefan,  vrelcbe  die  Be- 
hôrden  der  souveranen  Kantone  in  dieser  Beziehung  zu 
fassen  veranlasst  seyn  môcbten".  (Hierauf  folgt  der- 
selbe  3chluss  vrie  in  der  Note  an  Oestreich,  von  den 
Worten  an  :  «^Burgermeister  und  Regierungsrath  glauben, 
es  vrerde  sich  Se.  £xz«  nunmehr  ûberzeugen  etc." 

XIV. 

Réponse    du  Directoire  fédéral  à  la  Suisse  à  la 

Note  de  PEnpoyé  de  la  Âussie  du  27  Auril.     Da^ 

iée  Ziirichj  le  17  Mai  1834. 

An  den  Hrn.  Baron  v.  Séverine ,  •  GeschliflstrSger 
8r.  Maj.  des  Kaisers  von  Russland  bei  der  Eidgenos- 
senschaft.  Zurich  y  den  17.  Mai  1834.  Biirgermeister 
und  Staatsrath  des  Kantons  Ztirich,  als  eidgenossi-  ' 
scher  Vorort,  baben  sich  beeilti  den  Regierungen  der 
souveranen  Kantone  der  Scbweiz  die  Zuschrinen  mit-  > 
zutheiien,  die  sie  unterm  27.  April  von  dem  Hrn.  Ba- 
ron V.  Séverine  9  Gescbattstrlîger  8r.  Maj.  des  Kaisers 
von  Russland;  erhalten  baben.  Ohne  die  ziemlich  nahe 
Zusammenkunft  der  Tagsatzung.  abzuvrarten  ,  die  sich 
vielleicht  zu  einer  weitern  Antvrort  veranlasst  sehen 
diirfte ,  glauben  sie*  es  nicht  liinger  anstehen  lasséu 
zu  solleui   dem   Hrn.  Beron  v.  Séverine   nachfolgende 


828        Actes  diplomatiques  concernant 

« 

1834  Ërklàrung  abzugeben.  Ein  Tliell  der  Fluchllioge,  ^velcLe, 
die  Gaslfreundschaft  y  dîe  sie  ia  der  Scbweiz  gefunden, 
niissbraucliend  y    die  offentliclie   Rube    nnd  Ordoung  in 
lien  Staateu  Sr.  M.  des  Kôuigs   von  Sardinîen  auf  der 
Granze  gegeo  dîe    Schw^iz  zu    storeu   suchten ,    ist  in 
Folge  der    von    der    Mehrheit  der    Kantone    gefassten 
l^eschlusse,    aus  demi    eidgenossîschen  Gebiete  eotfemt 
vvorden ,   wie  es  der  Vorort   bereîts   iinterm  17.  April 
dem  Urn*   Geschliftslrager   anziizeigen   die  Ebre  gefaabC 
liât.     Seildem  haben  die  Bescblîisse^  nacb  welchen  aile 
Freinden  y   die  das  Asylrecbt    missbraucht    baben,    Tom 
scbweizeriscben  Boden  entfernt  werden  sollen,  die  Zn» 
stimiiiung  6«Hmmtlîcber  souverSner  Kantone  der  Schweîz 
erhalten;  in  wenîsen  Tagen    werden  sie   vollzogen  und 
dîe  Schweîz  Yon  Leutén  befreit  seyn ,    die  sich  Hand- 
lungen    erlaubieh,    wodtirch    leicbt  die  freiindnacbbar- 
lichen   Verhâltnisse ,    welche    dîe   Eidgenossenscbaft   so 
gern  mit  allen    ihren  Nachbarstaaten  unterhâlt  j   hâlten 
gestort  werden  kônnen.     In  Folge  jener  Maasregel  ha« 
ben  die  Fremden  -  Comités ,    derentwegen    Hr.  v.  Séve- 
rine foesonders  zu  reklamiren  fdr  gut  befunâed,  nator- 
lich  von  seibst  aufgehort.     Der  Vorort  erklSLrt  neoer- 
dîngSy  dass  dîe  Eîdgenossenschaft  allen  Verpflichtungen 
ein  vollkommenes  Genûge  geleistet,  die  ihr  das  Vdlker- 
recht  auflegte,    und  Ailes  gelhan  hat,  was   man  unter 
so   schwierigen  Urastanden  yon   ihr    erwarten   konnte. 
Indem  Biirgermeister  und  Staatsratk  des  eidgenôssischeo 
Vororls   ihre    Protestation  gegen  aile    und  )ede  Zamu- 
ihuiigen  und  EîngrSiTe  in  die  Rechte  der  Schweiz,  die 
iii  ihrer  innern  Verwattung    und   Gesetzgebung    unab- 
hiingîg  ist,  wiederbolen^  baben  sie  die  Ehre,  dem  Hrn. 
Baron  v.  Séverine,    kaîseri.   russischem  Gescbaflst rager 
bei  der  Eidgenossenschaft,  die  Versicberung  ihrer  Hoch- 
achtung   zu  erneuern.      Im  Namen   von  Biirgermeister 
und  Staatsrath  des  Kantons  Ziirich,  als  eidgenossîschen 
Vororts.    (Folgen  die  Unterschriften). 

Lettre  circulaire  adressée  par  le  gouuernement  du 

canton  de  Berne  aux  Etats  confédérés  de  la  Suisse^ 

concernant  les  fugitifs  de  Vétranger  séjournant  sur 

le  territoire  suisse ^  en  date  du  26  Mai  1834. 

„Getreue,  lîebe  Eidgenossen!     Die   in  der  leizteren 
Zeît  tiber  das  Benehmen  des  Standes   Bern,    in  Bezug 


les  fugitifs  étrangers  en  Suisse.       829 

auf  die   polDÎ^chen   Flâclitlioge    viel    Terbreîlelen  Ver-  1834 
lâumdungen ,    die  einporenden   AusPâlle    gçgen  das  ber- 
nîttche  Volk  und  seine  Stellverireter  in    censiiririen 
Blalteni  unserer  suddeiitschen  Nacbbarstaalen ,   und  die 
irrigen  Darstellungen    in    den    nenlicb    an    den    bobeo 
Vorort  gericbteten  Noten ,  iiauientlich  in  dcrjenigen  ^des 
kuniglich  sardiniscfaen  Gesandten,  Baron  v.  Vigoet,  vou) 
23.  April|    I%gen  una  die   Pilicbt  auf,    Eucb,    gelreue, 
liebe  Etdgenossen,  den  wabren  Sacbverbalt  scblicbt  und 
einfach   aus  einander   zu  setzen  ,    wie  es  Mannern  ge- 
ziemt,    die    iin    Bewussiseyn    treuerfulller    Pflicbt    das 
Licbl  der    OelTentlicbkeit  bei   ihren    Handlungen    nîcht 
scheuen ,  und  dieselben    deni   Urlheile  ibrer    Mitbiîrger 
gerne  unterwerfen.    Als  am    9.  April  verflossenen  Jab- 
res  und  in  den  niicbstfolgenden  Tagen  polniscbe  Flticbt- 
linge,   480  an  der  Zabi,  das  Gebiet  unserer  Repubh'k 
«betraten,    um  Schutz    und  gastfreie  Aufnabme  bei    der 
acbweizerîscben  EidgenossenscbaH  bittenJ,  und  wir  den- 
selben  bis  zum  Eutscheide  der  eben   versanimelten  bo- 
hen  Tagsatzungy  den  Aufentbalt  auf  bernischeni  Boden 
einstweilen  gewabrten,  konnten  wir,  'getreue,  liebe  Eid* 
genossen ,  wabrlich  nicht  vermuihen ,   dass  die  oberste 
Bundesbeborde  ein  so  wicbliges,    in    seinen   moglicben 
Folgen   {iir  die  ganze  Eidgenossenscbaft  so  bedeutungs-* 
voiles  EreîgnisSy   als   blosse  Kantonalsacbe    betracblen; 
dass  aile  unilîegenden  Staaten ,  binnen  wenigen  Tngeti, 
jenen  ungliicklicben  Fliicbtlingen  ibre  Granzen  versper- 
ren;  dass  Frankreicb  sogar  (wober  sie  obne    Légitima- 
tionsscbriflen  und  Subsistenzmîllel  unversehens  gekont* 
men ,   und  wobin  sie  also  nacb    dem    Wortlaute  beste- 
hender  Vertrage  von  Recbtswegen  zurùckgewiesen  wer<- 
den  durften),  dass  Frankreicb  selbst  ibnen  den  Riick- 
weg  verscbliessen;  nocb  wenîger  aber,    dass  die  eidge- 
nossischen  Stande,    diesem  Beispiele  fôlgend,    den  Po- 
len  den  Aufentbalt  auf  ibrem  Gebiete  untersagen  wiir- 
den.     In  welcbe  unangenebme  Stellung  wir  durch  den 
angedeuteten   Entscbeid  der  Tagsatzung  vom  15.  Aprii 
V»  J.    und   die    zum    Tbeil  durch    denselben   bedingten 
oberwabnten    Umstande   versetzt   wurden,    haben   wir 
Euch,    getreuCi   li^be  Eidgenossen,    unter  weitlauftîger 
Erzahlung  des  ganzen    gescbichtlicben   Herganges»    niit- 
telst  Kreisscbreibens  vom  15.  Mai  gleicben .  Jabres ,  zur 
Renntniss  gebracbt ,  und  Eucb  dringend  ersvcbt,  Eure 
Ebrengesandiscbaftcn  auf  die  ordentlicbe  eidgenijssische 


830        j^ctes  diplomatiques  concernant 

1834  Tagsalzung   zu  begwaltîgen,  dahin  zu  wirken ,  âass  die 
Angelegenheit  âer  polnischen  Flûchtllnge . aU  eîne    eld- 
genossische  erklârt ,   und  aile  Maasnahmen ,    aej  es 
zu  ReguliruDg   ihres    Aufenthaltes     inner   der   Granzen 
der   Schweiz,   sej    es    zur    Auffinduog  iiod    Oeffhuog 
eînes  Ausweges  fiir  dieselben,  gemeinsam  getrofien  wer- 
den  môchten.      Hatte  dieser  Antrag  Eings^g    gefunden, 
hatte  die  Tagsatzung  durch  ihren  beklagenswerthen  Be- 
acbluss  vom  8.  Heumonat  1833  nicbt  die  ganze  Schaar 
der  polniscben  Fluchtlinge  definitiv  auf  unser  Kantons- 
gebiet  gebaniit,  wo  8Îe  in   ihren  engen  Kantonneinentt 
in  steter  Beriihrung   mit  ibren  unrubîgen    und   ehrgeî- 
zigen  Fûhrern,    leîcht  zu  tollkiihnen   TJnternebmungen 
yerleitet  vrerden  konnten  —  ^ie  die  Erfahrung  seîther 
nur   zu  sehr  bewiesen  -*    so   waren  unserem  theuern 
Vaterlande  grosse    Gefahr   und   die   gegenwârtigen  un* 
angenebmen  V^rhaltnisse,    uns   aber   bedeuténde  Opfef 
erspart  wurden.     Denn    es   liegt  wobl  klar   zu  Tage, 
dass  die  polniscben  Fluchtlinge,   in  allen  22  Rantonen 
vertbeilt  —  jedem    derselben  eine  kaum  fuhlbare  Lasl 
— •  dein  iiberwiegenden  Einflusse  ibrer  verwegenen  Cheb 
entzogen,  in  tSglîcbem  Verkebt^mit  unserm  Volke  uber 
die  wirklicbe  Lage  der  Dinge  besser  belehrti  sich  kaum 
zu  solch  tadelnswertbem  Beginnen,  wie  der   beabsich- 
tigte  Angriff  gegen  die  sardinischen  Staaten,  bStten  bin- 
reîssen    lassen*      Wenn   ^ir  auf  dièse   Dinge   zurnck- 
kominen,  so  ist  die  Absicht  ferne  von  uns,  Euchy  gelreiie, 
Hebe  Eidgenossen ,   tiber   das   Geschebene   irgend  Vor- 
wiirfe  zu    niachen;    sondern  es  liegt    uns  einzig  darao, 
durch   Thatsachen   zu   be^eisen  y^  wie   ungegrtindel  die 
ins  Publîkuni  geworfene  Behauptung  ist,  als  hatle  der 
Stand  Bern  den  Aufenthalt    der  Folen  auf  seinem  Ge- 
bîete  politiscber*  Zwecke  wegen  gewiinscht  und  begSn- 
stigt.      Irf  Vollzîehung    der   Scblussnabme    der    hohen 
Tagsatzung  vom  8.  Heumonat  vrurde  nun  Namens  der 
Eidgenossenschaft  wShrend  beinahe  sechs  YoUen  Mona* 
ten  sowohl  mit  Frankreich    —  tbeils    in   Parts ,    durch 
den  schweizerischen   GescbafkstrSger    Hrn.  v.  Tschann, 
und  spater  durch  Hrn.  Rossi,  tbeils  \n  Bern  durch  den 
Kanal   des   franzosîschen   Gesandten   in    der    Schweiz, 
Hrn.    Grafen   v.   Rumigny   —  als    mit    den    deutschen 
Buudesstaaten  und    Holland,  —    durch   Hrn.  Tillier  in 
Frankfurt  und  Haag  —  erfolglos  unterhandell,  um  den 
vrenigen  ans  dem  Freiheitskampre   Polens  zu  uns  ver- 


les  fugitifs  étrangers  en  Suisse.       831 

schlagenen  Kriegern  frêien  Durchpass  nach  andernLlin-  ]88I4 
dern  zii  erwirken.      Wîr  wollen  Euch,   getreiie,   liebe 
Eîdgenossen  y  mit    den   Einzeinhéften    dieser  bedauerli- 
chen    und  laDgwierigea    dîploinatischen   Vérhandliingen 
nicht  ermâden;    nur  sey  uns   die  Bemerkung   erlaubl^ 
dass    der   deutsche   Bandestag,    nachdem   er  sich   iiber 
den  Aufenthalt'  der  Poleo   in    der  Schweiz   durch   eioe 
an  den  Vorort  gerichtete  Note  beschwe^t  und  ibre  Ent- 
fernung  Terlangt,    mm  Hrn.  Tillier  von  den  er9ten  Ta* 
gen  Augustmonats  bis  zum  13.  Herbstmonats  auf  eine  Ant- 
vrort  barren  liess,  bis  endlich  dieselbe  am  letztern  Tagè, 
unter  unausfâbrbareh  Bedîngungen  erfolgte,  indem  Ga* 
rantîe  verlangt   wurde,    dass  die  polnisehen  Flucbtlinge 
sicb  nacb  Amerika  begeben  wtirden,  obgleich  dem  Bundes- 
tage  nicht  eatgehen  konnte,  dass  den  schweizeriscben  Re- 
gierungen,  iiber  dièse  Fliichtlinge^  sobald  sie  das  Land  ver- 
lasseoy  kein  Verfugungsrecht  zustehe.     Uebrigens  vr&re 
schon  durch  die  edie  Erklarnng  der  koniglich  niederl&ndi- 
achen  Regterung,  den  Durchpass  und  die  Einschiifung  der 
Polea   nur  in  so  fern  zu  gestaUep,  als  keine  Gewalt  ge- 
gen  sie  geiibt  werde,  die  Annahme  dieser  Bedingungen 
unmoglich  geworden,  wenn  auch  die  Ehre  der  schvrei- 
zerischen  Nation   die  Ablehnung  derselben   nicht  gebie- 
terisch  gefordert.     Es  "wSre  iiberfiiissig ,   getreue,   liebe 
Eidgenossen  y   Euch   auf  die  peinliche  Lage  aulmerkaam 
zu  machen,  in  der  wir  uns  unterdessen  befanden,  und 
die  vielen  vergeblichen  Versuche  ausfiihrlich   auseinan- 
der  zu  setzen ,    die  wir  theils   bei  unseren  MilstSnden 
machten,  um  sie  zur  Aufnahme  ainer  Anzahl  polnischer 
FlticbtHnge  auf  ihrem  Gebiete,   theiJs  bei  diesen  letztè* 
ren,    um  sie  zu  einem  Si^Jiritte  gegen    das   franzësische 
Ministerium   zu    bewegen,    damit    ihnen    die  Riickkèhr 
nach  Frankreich  yrieder  erôffnet  werde.      Erst  Anfangs 
Christmonats  wurden  endlich   von   Seite  der  franzdsi- 
schen  Gesandtschaft  unsere  Wânsche  einigermassen  be- 
riicksichtiget,  und  jenen  Fltichtlingen  Passe  zur  Durch- 
reise    durch    Frankreich   nach    iiberseeischen   Lëndern» 
und  denen   unter  ihnen  ^    die    eine   vom   firanzôsiscben 
Ministerium    vorgeschriebeue    ErklSrung    onterzeichnen 
wolllen ,  auch  Bewilligungên  zum  Aufenthalt  in  Frank* 
reich  eptheilt.     Von  der  Ansicht  ausgehend ,   es  sey  je- 
nen  Ungliicklichen  nunmehr  ein  ehrenvoUer  Ausweg  er- 
ôffnet,  beschlbss  unser  grossere  Bath,  untemi  20.  Christ- 
roonat  1833  ^   die  Polen  vom   1.  Januar  1834   an  nicht 


832       Actes  diplomatiques  concernant 

j^g4inehrdurch8ubsidten  aus  der  Staatskasse  z.u  unienf atzen, 
uad  aie  aufFordern  zu  lasseoi  die  Anerbietungen  Fran- 
kreiche  zu  benutzen.  *  In  Folge  dieser  AufTorderiing  hat- 
tea  viele  Polen  Passe  erhahea,  und  ihre  Zahl  im  Kanton 
sièli  bereits  bis  auf  imgerâhr  200  vernuoderr,  ab  uns 
am  25  Januar  das  Gerûcht  zur  Kiinde  kam,  es  werde 
nUchster  Tage  ein  Anschlag  gegen  die  savoyische  Grânze 
ausgefiihrt,  und  einige  der  noch  anwesenden  polnischea 
Flitchtlinge  seyen  wahrscheinlich  dabei  belheiligt.  Also- 
.  gleîch,  am  namlicben  Tage  y  wurde  den  Lohea  Slan- 
den  Waadt  und  Genf  hievpn  Kenntniss  gegeben,  und  voq 
den  Regierungj^atthaltern ,  in  deren  Bezirke  sîch  noch 
polnische  FliiidKinge  befanden,  Bericht  îtber  ilire  Be- 
vregungen  verlangt.  A  us  diesen  le^ziern  ging  oun  her» 
vpr,  dass  wirklich  viele  Polen ,  einzeln^oder  zu  zwei 
bis  rier,  ihre  Kantonnements ^  ohne  Passe,  uobewaff- 
net  verlassen,  und  den  Weg  nach  dem  Waadllande  ein- 
geschlagen  hatlen.  Abgesehen  davon,  dass  es  uns  an* 
nioglich  gewesen  w&re,  ihre  Entfernung  zu  hinderni 
indem  sie ,  als  uns  dièse  Nachrichten  zukamen ,  die 
Kanlonsgrèinze  bereits  ûberschritten ,  so  ware  zu  ge* 
wallsamer  Zuriickhahung  derselben  durchaus  kein  lega- 
1er  Grund  vorhanden  gewesen.  Freie  Leute,  damais 
keines  Vergehçns  beschuldigt,  vom  grossen  Rathe  auf* 
geforderty  denKanton  zu  verlassen,  stand  es  bei  ihoen, 
sich  zu  begeben ,  wobin  sie  woUten ,  und  es  konnte 
ihrer  unter  diesen  Unistânden  unverdâchtigen  Abreiae 
kein  gesetzliches  Hinderniss  entgegengestelh  werden»  am 
wenigsten  abet  waren  auf  ein  blindes  Geriicht  ohne 
aMe  Indizien  sich  stûtzende ,  mithin  ganz  unmodTÎite 
Gewaltmaasscegeln  zu  rechtfertigen  gewesen.  Auf  den 
Fall,  dass  etwas  Wahres  an  )enen  Geriichten  seyn  soUte, 
hatten  wir  die  Stënde  Waadt  und  Genf,  aïs  betreffende 
Grânzkautone  9  und  den  eidgenossischen  Vorort,  zeilig 
genug  berichtety  dass  die  zweckdienlichen  Vorkehren 
zu  Verbinderung  strafbarer  Anschlage  getroffen  yi^rden 
konnten.  Wenn  daher  die  Anordnungen  von  Waadt 
und  Genf  in  der  VoUziehung  theilweise  nicht  ganz  ih* 
rem  Zweck  eutsprochen ,  wenn  die  Beamten  dierer  ho- 
faen  Stânde,  in  Befolgung  der  ihnen  ertheilten  Befehie, 
auf  unerwartete  Schwierigkeiten  stiessen ,  so  lagen  dièse 
Schwierigkeiten  oiTeubar  nicht  in  der  zu  spalen  Anzeige 
von  unserer  Seite,  wie  die  obenerwabnten  Daten  und 
die  amtlicben  den  grossen  Riithen   dieser  Stande  verge* 


ha  fugitifs  étrangers  en  Suisse.       833 

legtea  Berichte  hiolanglich  beweisen ,  sooimm  in  der  1834 
Natur  der  Sache ,  und  haupfsachlich  in  der  Sympathie 
des  vraadllandischen  und  genferischen  Volkes  fur  die 
ungliicklichen  ,  aïs  Martyrer  der  Freiheit  bewunderten 
Polen*  Uebrigens-  ist  nicht  ausser  Acht  zu  lassen ,  dasg 
die  k«  sardinische  Gesanduchaft  von  dem  Anschlage  auf 
Savoyen  Kenntniss  hatte,  bevor  die  schweizerischen 
Regierungen  Kiinde  davon  erhielteny  und  dass  dessen 
Ausfuhrung  dufch  das  krâfiige  Einschreiten  der  Stânde 
Waadt  und  Genf  voHkommeu  yereitelt  wurde,  so  dass 
es  wirklîch  schwer  wjrd ,  eînzusehen ,  was  den  >rrem* 
den  Gesandten  StofF  zu  Klagen  gegen  das  Benehmen 
schweizerischer  Regierungen  und  zum  Vorwande  ihrer 
das  Ehrgefuhl  der  Nation  so  tief  rerletzenden  Noten 
geben  konnte.  Einhundert  und  vienjg  der  in  unserm 
Kantone  geduldeten  Folen  hatten  an  dem  Sayoyer  Zuge 
Theil  genommen.  Sobald  wir  zuyerlëssige  Anzeige  hier» 
von  erhielten,  standen  vrir  nicht  an,  Manneru,  die  das 
ihnen  gewahrte  Asyl  auf  solche  Weise  missbraucht,  das- 
selbe  zu  eutziehen,  und  (unterm  3  Hornung)  allen  den- 
jenigen,  welche  sich  in.  diesem  Falle  befandqn,  den 
Wiedereintritt  in  den  Kanton  zu  untersagen.  Es  gnin* 
dete  sich  dièse  unsere  Schiussnabme  auf  das  unzweifal- 
bare  Recht  jedes  Staate^,  Fremde,  die  dessen  innere 
Ruhe  oder  aussere  Sicherheit  gefâhrden,  wegzuweîsen, 
oder  ihnen  den  Eintritt  in  das  Land  zu  verwehren. 
Die  Stellung  jener  Fliichtlinge  batte  sich  wesentlich 
verândert;  sie  konnten  nicht  mehr  aïs  bedaueruswerthe 
UngltickHcbe  angesehen  werden^  welche  stili  und  harm- 
los  die  Gastfreiheît  eines  mit  ihrem  Schicksale  sympa- 
thisirenden  Volkes  genossen ,  seît  sie  durch  kriegerî- 
schen  Eînfall  in  einen  friedlichén  Nachbarstaat  Anlass 
zu  schweren  Klagen  gegeben.  Ueber  unsere  IBîLompe- 
tenz  zu  diesem  Beschlusse,  den  àer  eidgenôssische  Vor- 
ort  billigte ,  konnte  aber  um  so  weniger  Zvreifel  wal* 
ten,  als  die  hoheTagsatzung  unterm  3.  Heumonat  1833 
die  Angelegenheit  der  polnîschen  Fliichtlinge  ausdriick- 
lich  als  blosse  Kantonalsache  erklart  batte.  Dennoch 
beschwerten  sich  die  beiden  StSnde  darùber,  stellten 
vori  wie  der  liingere  Aufenthalt  der  nun  durch  ihre 
Truppen  un  ter  militairischem  G&wahrsam  gehaltenen 
Polen  unverbâltnissmassige  Kosten  verursache,  und  wie 
die  Wohlfahrt  gesanimter  Eidgenossenschaft  die  môg- 
licbste  Entfernung   dieser  Fliichtlinge   von    der  sardini* 

Nout^.  SuppUm.  Tom.  HL    •  Ggg  • 


834       j^ctes  diptomatiquea  concernant 

1€84  schen  Grânze  und  tbre  Verlegung  in  da8  Inoere  der 
Schweiz  dringend  erfordere.  Dièse  Reklamalîonen  wtir- 
ideu  durch  den  Vorort  nachdrûcklich  unterstâtzt,  so 
da68  wir,  in  Beiracht  der  obwaltenden  eidgenôssiachen 
Interessen,  und  gewobnt  denselben  jedes  Opfer  zu  brin* 
gen  9  und  den  Wunschen  der  betbeiligten  Kantone  ao 
wie  der  vorortlichen  EmpfeUung  —  und  den  dièse 
letztern  begriindenden  freundnacbbarlîchen  BiickaichteD 
auf  die  innere  Rube  eines  Granzataatea  —  billige  Recb- 
nung  tragendy  uns  beeîlten,  am  25.  Hornung  mit  den 
St&nden  Waadt  und  Genf  in  Lausanne  eine  Ueberein* 
kuttft  zu  scbUésseny  wodurch  diesen  beiden  hoben  Stan- 
den  die  WieSraufnabme  der  frûher  auf  unserm.  Ge- 
biete  kantonirt  gewesenen  Polen  zugesicbert  wurde. 
Dieselben  •  wurdan  nun  unter  milîtairiscber  Bedeckung 
nacb  Wiflisburg  gebracbt>  daselbst  durch  unsere  &om- 
misaarien  in  Einpfang  genommen  j  sofort  in  kieinen  Ab- 
tbeilungen  in  verscbiedene  Amtsbezirke  des  deutscfaen 
Kantonstbeiles  eingegrânzt ,.  und  unter  strenge  Polizei- 
aufsicbt  der  betreffenden  Regierungsstatthalter  gestellt. 
Dies  war'  die  Lage  der  Dinge,  als  der  hobe  Vorort 
raittelst  Kreisscbreibens  vom  -22.  Hornung  die  eidgenos- 
siscben  St&nde  aufforderte,  aile  in  dera  AngrifTe  auf  die 
kônigl.  sardiniscben  Staaten  betbeiligten  Flûcbtlinge  des 
Asylrecbtes  verlustig  zu  erkiâren,  und  sie  unverziiglicb 
aus  den  schweizeriscben  Grânzen  zu  entfernen.  Gleich* 
zeitig  verlangten  Noten  freuider  Mâebte  dasselbe.  Ge- 
treue,  liebe  Ëidgenossen  !  lin  Gefiible  der  Unabbangig* 
keit  unsers  freîen  Vaterlandes^  im  Gefâhle,  dass  die 
Eidgenossenschaft  im  Allgemeinen  und  die  Republik  Sera 
im  Besondern  Ailes  gethany  um  sicb  auf  eine  efaren* 
hafte  Weise  der  ungliicklichen  Polen  zu  entledigen,  und 
dass  bei  den  zu  den^  £nde  angekniipften  Unterband- 
lungen,  eben  diejenigen  Mëcbte,  welcbe  jetzt  iiber  den 
ferneren  Aufenthalt  der  Polen  auf  scbweizerischem  Bo- 
den  Klage  fiibren,  keine  Geneigtheit  gezeigt,  nnsem 
Wiinscben,  zu  entsprechen,  iiberzeugt,  dass  von  den 
betreffenden  scbwehserischen  Regterungen  Allés  getban 
worden,  was  moglicher  Weise  zu  Verbinderung  jenes 
unsinnigen  AngriiTs  getban  werden  konote;  dass  weit 
entfernt ,  Vorwiirfei^.  oder  Missbilligoibg  von  Seite  der 
kônigl.  sardiniscben  RegieruDg  zu  verdienen^  den  be- 
tbeiligten Stânden  fiir  die  aus  nacbbarschaftlichen  Riick- 
sicbten  getroffenen,    im  Ganzen    mit   dem   entschieden* 


^^  S^i^if^  étrangers  en  Suisse.       835 

Bten  Erfolge  gekrdnien  Maassregeln  Dank  gebiilire;  dass  1834 
femer  âurcfa  die  angeordnete  genaue  iPoKzeîaufsichf, 
gegen  jede  Wiederhohing  solcher  Auftritte  durch  die 
einhundert  und  vierzig  bei  dem  Savoyèr  Znge  bethei- 
lîgten  Polen,  unsern  ^achbarstaaten  voile  Garantie  und 
zwar  eine  slarkere^  als  sie  je  in  Hhnlichen  Verhaltnis- 
8en  von  irgend  einem  Staate  verlangt  "v^urde^-  freiwiilig 
und  zuvorkommend  geleistet  "wordea;  liberzeugt  end- 
lieh ,  dass  jede  zu  grosse  Nachgiebigkeil  gegen  unbe- 
griindtete  Forderungen,  neue  Begehren  und  ZumtTtbun- 
gen  hervomifen  vrtirde,  und  dass  die  Ehre  und  Wiirde, 
unserer  freien  Nation  die  bestimmte  Ablehnung  der  ge- 
bieterischen  Forderungen  unsers  Nacbbarn  erbeische  — 
mussten  wir  uns  bewogen  finden^  unterm  13«  Marz  die 
Zustimmung  zu  den  vom  Vorort  angetragenen  Maass- 
nahmen  Namens  des  Standes  Bern  zu  versagen.  Zwan* 
zig  StSnde  sprachen  sich  im  entgegengesetzten  Sinnë  ans, 
die  vorortlichen  Antrâge  unbedingt  billigend*.  Obgleich 
innig  bedauernd ,  dass  unsere  Ansichten  uber  diesen 
wichtigen  Gegenstand  bei  den  Regierungen  unsrer  eid- 
genÔssiscben  Mitstande  keinen  grôssern  Anklang  gefiiri- 
den,  zogen  wir  dennoch  Tor  -—  in  Betracbt,  dass  die 
seit  dem  13.  Marz  eingetretenen  gnnstigen  Verfngungen 
Frankreichs  den  polnischen  Flîichtlingen  aucb  den  ent- 
ferntesten  Yorwand  benommen,  die  Anerbietungen  diè- 
ses Staates  abzulehnen,  und  dass  die  grosse  Mehrzahl  der 
Kantone  ihre  Wegweisung  vom  schweîzeriscben  Boden 
dringend  wtinscbe  — ,  unsere  Meinung  in  eidgenossischein 
Sinnè  zum  Opfer  zu  bringen^  aïs  den  geringsteu  Aniass  zu 
geben,  dass  die  in  den  gegenwSrtigen  verhângnissvollen 
^eiten  so  unentbebrliche  Ëintracbt  unter  den  Eidgenod- 
sen  gestôrt  werde.  Von  diesem  Gesichtspunkte  ausge- 
hend  beschloss  unser  grosser  Rath  unterm  6.  d.  M.,  die 
fremden  Fluchtlinge ,  Yrelche  den  Savoyer  -  Zag  mitge- 
macht,  aus  dem  Gebiete  der  Republik  zif  entfernen. 
Und  ^ur  Stunde  vrarde  dieser  Beschluss  in  Vollziehung 
gesetzt.  Aus  dieser  kurzen  aktenmassîgen  Darstelhing 
unsers  Benehmens  in  der  Angelegenbeît  der  polnischen 
Fluchtlinge  werdet  Ihr,  getreue,  liebe  Eidgenossen,  ent- 
nehmen ,  wie  sehr  wir  Ursache  haben  ^  iiber  verschie- 
dene ,  bei  der  schweizerischen  Kdgenossenschaft  be- 
glaubigte  Gesandte,  deren  einseitige  und  unrichrige  Be« 
richte  ihre  resp.  Hôfe  zu  irrigen  Ansichten  iiber  unsere 
vaterMindischeu  Angelegenheiten  yerleîlet  —  vrie  aus  den 

Ggg2 


836       jicies  diplomcUiquesr  concernant 

1834  ^^^  denselbeo  dem  eidgenossiachen  VororI  neaUch  ein- 
gereichten  Noten   zur  Geniîge  erhellt  —  i   besdiwerend 
aufzutrelen.    Auf  Wîderlegung  der  vielen  Unrichtigkei- 
ten  beaHigllch  auf  den  Savoyér-Zug,  welche  jene  Noten 
enthalteD,  im  Einzelnen  èinzugehen,  ist  um  so  uDndthi- 
ger,    als  diesélben  durch  die  obige  atreog  geschichtlkfce 
Erzahlung  des  Hergangs  hinreichend  widerlegt  sind,  and 
ak  die  klar  hervortretende  Tendeaz,   die  gegeDwârtige 
Regîerung    des  Standes   Bern    in   nachtheiligem  Lichte 
darzuatellen ,  die  Quelle,  aua  der  aie  geacbdpft  wurdeo, 
auffallend  genug  bezeichnel.     Ueberhaupt  verdtent  be- 
merkt  zu  werden ,   daas  seit   der  Stiftung  der  von  der 
holien  Tagsatzung   ala   bundeswidrig  aufgelôsten  Samer 
Konfereiiz  keiner  dieser  Gesandten  in  der  entfemlesleo 
Beriihrung  mit  den  Maunern  stebl,  denen  das  Volk  die 
Leituog  der  offentlicbenAngelegenheiten  anyertraut,  und 
keioer  gut  gefunden  bat,   weder  ofSziel  nocb  konfiden- 
tiell.die  mindeste  Auskunft  oder  Mitlheilung   iiber   die 
Vorfalle  an   der   savojiachen  Gr&nze  und  die  hieraeitai 
in  Betreff  der  polniscben  Fliicbtlinge,  getroffenen  Maaas- 
regeln  su  yerlangen.     Indem  wir  Euch,   getreue^  liebe 
Eidgenosseni  ein  solchea  Benehmen  dieser  Diplomaten  — 
welchen  wir   die  auf   unrichtigen  Voraussetzungen  be- 
rufaenden  hôchst  unfreundlicben  Vorkehf^n  unsrer  Nach« 
barstaaten   offenbar  zu  verdanken  haben  —  zu  wîirdi* 
gen  îiberlassen,    zweifeln  wir  keineswegs,    Ikr  werdet 
iin  Interesse  der  Ehre  und  Wiirde  unsers  gemeinsanen 
Vaterlandes  die  weitern  Schritte,   die   wir   deafalis  za 
tkun  uns  veranlasst  finden   diirften,   seiner  Zeit  unter- 
slutzen,  und  beniitzen  diesen  AulasS|  Euch  unsrer  Hocd- 
achtung   neuerdings   zu    versicbern,    und    samt   uns  in 
Goltes  allmachtige  Obhut  getreulich  zu  euipfehleo. 

Bern,  26.  Mai  1834. 
Im  Namen  von  Schultheiss  und  Regierungsrath  der  Re- 
publik  Bern  :  Der  Scbuhbeiss ,  TacBJtmna. 

Der  erste  Rathsschreiber,  J.  F.  SrAma. 


les  fugitifs  étrangers  en  Suisse.        837 

XVI.  1834 

Lettre  circulaire  adressée  par  le  Landammann  et 
le  petit  conseil  du  Canton  d^^rgovie  à  tous  les 
Ktats  confédérés  €le  la  Suisse,  relativement  aux 
notes  remises  par  les  agens  diplomatiques  de  /V- 
iranger  au  Directoire  fédéral^  en  date  d^  2%  Mai 

1834. 

,    Aarau ,  86.  Mai  1884. 

Oetreue  liebe  Eidgenoesen  !  Der  grosse  Rath  des 
iiiereeîtigen  Standes  bat  iinterm  17.  d.  M.  nach  gepflo- 
gener  Berathung  âber  die  von  den  Gesandten  von  Oest- 
reicfa,  PretiaseD,  Sardinien  und  Bayern  uns  direkt  zti- 
gekommenen  Mîttheiliingen  biosichtltcb  der  Ton  diesen 
Staaten  getrofTenen  Verfiigungen  iiber  das  Passwesen 
folgenden  Bescbluss  gefasst:  ,;Dein  kleinen  Ratbe  wird 
auf  seine  disfôllige  Einfrage  erwiedert,  er  môge  nicbt 
,  mînder  aïs  andere.Kantons-Regierungen,  in  môglichsl 
befOrderlicber  Beseitigung  der  vorwaltenden  Hindemisse, 
die  der  Erlheihing  von  ReisepSssen  ifti  Wege  steben, 
noter  Verwahrung  der  Wiirde  des  Landes  iind  seiner 
Regierungy  die  indiistriellen  und  iibrigen  Verkebrsver- 
bâltnisse  unsers  Kantons  beriièkêicbtigen;  dabei  aber  in 
Besug  auf  die  Art  und  Weise,  wie  die  Bedingungen 
fîir  Aasstellung  der  PSsse  nuitgetbeilt  worden ,  nament- 
licb  in  Bezug  auf  das  eingeflossene  Wort  ^yVerantwort- 
Hcbkeil")  den  betreffenden  Gesandten  feierlich  erklaren, 
dass  man  dabei  die  Selbststandigkeit  und  UnabbSngtg- 
keit  des  Kantons  auf  das  beste  verwabrt  wissen  wolle; 
-*  es  sey  bei  dem  boben  Vorort  und  den  iibrigen  eid- 
genôssiscnen  Sittnden  zur  kunflîgen  eidgenôssischen  Be- 
handiung  dieser  Angelegenbeît  darauf  anzutragen,  dass 
an  die  betrejffenden  Gesandten  das  Ansinnen  gestellt 
werde ,  um  Zurîicknahme  der  krënkenden ,  die  Selbst* 
standigkeit  und  Unabhlîngigkeit  der  Eidgenossenscbaft 
verletzenden  Art  und^  Weise^  vrîe  die  Bedingungen  fiir 
Passe  ins  Ausland  mitgetfaeilt  werden,  welche  KrSnkiing 
namenllicb  das  Wort  ^Verantwortlicbkeit"  aussprecbe. 
Wîirde  dièse  Unterbandlung  nicbt ,  wie  man  erwarten 
soll  j  den  erwiinschten  Erfolg  baben  ^  so  balte  es  des 
grosse  Ratb  des  Kantons  Aargau  aïs  ders  Wiirde  der 
Eidgenossenscbaft  angemessen,  durch  diplomatîscbe  Mit* 
tbeilungen  an  s&mnitHcbe  betreifende  îremde  Gesandt* 
scbaftfii  und  durcb  ein  der  Publicitat   zu  îibergebendes 


838        j4cies  diplomatiques  concernant 

1834  AktenstSck  ihre  SelbststSodigkeit  nnd  ÛnabMngiglteir 
feierlichst  zu  verwahren.  Zugleich  mëge  dann,  die 
die  Eidgenossenschaft  vertretende  Befaorde  in  Berathung 
treten,  ob  die  Schweiz  ihre  Selbststandigkeit  oder  Un» 
abhângîgkeit  f  auch  auf  faktische  Weise  darch  Ergrei* 
fuDg  zweckmâssiger  Retorsionsmaassregeln  stutxen  iind 
verwahren  «olle.  Indem  wir^Such,  getreue  liebeEidgenoa- 
8en,  in  Beachtung  des  §.  4*  des  bestefaenden  Tag8atzung9- 
Règlements,  diesen  Beschluss  iiber  eine  die  Ehre  der 
Eidgenossenschaft  nicht  minder  ab  ihre  mateiMlen 
Interessen  nahe  beriihreoden  Angelegenheit  zor  Kàint- 
niss  bringen,  liegt  uns  ob/  Euch  die  hauptsSchlichsten 
Griînde  kurz  darzulegen ,  welche  unsere  oberste  Lan- 
desbehôrde  béi  Fassung  jener  Schiussnahme  geleitet  lia- 
ben.  Wenn  es  naçh  einem  allgemein  anèrkannten  Grand- 
satze  des  Vôlkerrechts  in  der  Befugniss  jedes  fraen 
Staats  liegt,  Angehôrigen  fremder  Staaten  den  Eintritt 
in  sein  Gebiet  entweder  zu  versagei),  oder  die  Bedin* 
gungeu  aufzustellen,  unier  welcheo  dieser  Eintritt  ge- 
stattet  seyu  soUe'  ;  so  mochte  wohl  gegen  die,  yon  oben- 
genannten  Staaten  hinsichtlich  des  Passwesens  getioffe- 
nen  Verfiigungen  — «  dem  Gmndsatze  nach  — r  nichis 
eingewendet  werdeù  kônnen,  insofern  dièse  einzig  auf 
die  BeschrShkung  oder  auch  selbst  auf  die  ganzliche 
Unterbrechung  der  bisher  bestandenen  VerkehrsTerhât- 
nisse  gerichtet  wiiren,  ohne  iin  Uebrigen,  sey  es  durch 
ihren  Inhalt  oder  ihre  Form ,  der  Ehre  der  Eidgeno»* 
senschaft,  als  eines  gleich  freien  Staates,  zu  nahe  zu 
treten  und  deren  vôlkerrechtliche  Unabhangîgkeit  zu 
gefâhrden.  Abgesehen  dayon,  dass  die  Veranlassung  zu 
|enen  hemmenden  Verfîiguogen  keineswegs  dem  Beneh- 
men  der  Eidgenossenschaft  zugeschrieben  werden  kaniii 
indem  sie  in  unyerhohlener  Anerkennang  der  ihr  ob* 
liegenden  Verpflichtungen  den  jungsthin  an  aie  gestelU 
teui  auf  das  Vôlkerrecht  und  das  gute  nachbarliche 
Einyernehmen  gegrtindeten  Forderungen  der  sie  umge- 
benden  Staaten ,  nach  dem  Maasse  der  ihrer  Verfugung 
unterstellten  Mittel,  ganzlich  und  selbst  mit  Zuvorkom- 
meuheit  entsprochen  bat  —  kôonte  man  sîch  auch  iiber 
die  y  freilich  mit  der  Wiirde  einer  selbststlindîgen  Re- 
gierung  kaum  vereinbaren,  Zumuthung  hinyregsetzen, 
dass  fur  die  Ausstellung  der  Reîsepasse  an  eingeborne 
Schweizer  jedesmal  ein  ausdriicklich  es  Begeh- 
r  e  n  der  betreffendeuKantonsregieruogeu  yorliegen#iis$e  ; 


les  Jiégitija  étrangers  en  Suisse.       839 

weil  dne  8olche  B«dînguDg  mit  dem  ôbenerwIlhDten  18)4 
▼olkerrechtlichen  Grundsatze  —  in  strengster  Anwen- 
diiog  desselben  —  wenigstenQ  «icht  iu  grellem  Wider* 
spruche  stande.  Wenn  aber  in  den  betreffenden  di- 
plomatischen  Mittheilungen  ^er  fremden  Gesandten,  und  ' 
selbst  in  der  aiif  die  Anfrage  des  hoben  eidgenossi- 
scken  Vororts  erlassenen  Erlauterungsnote  des  ostrei- 
chiacfaen  Gesandten  vom  19.  Âpril  d.  J.  die  8cl|wei* 
zeriscben  Regierungen  yerantwortlich  er** 
klart  werden,  so  oiassen  sicfa  die  betreffenden  fremden 
Slaaten  dadurch  eine  Stellung  an,  wodurcb  die  Selbst- 
standigkeit  und  Unabhëngigkeit  der  eidgenôssiscben  Re- 
gierungen und  somit  der  Eîdgenossenschaft  selbst  von 
vornberein  in  Widerspruch  gezogen  wird.  Eine  nabere 
Priifung  des  in  dem  Worte  yyVeranlwortlicbkeit^  liegen^ 
den  Begriffes  macbt  es  einleucbtend  y  dass  dasselbe  1  zu« 
mal  in  offentlicben  Verbandlungen ,  eine  staatsrechtliche 
Unterordnung  einer  Bebôrde  oder  der  âtaatsboi^ger  un- 
ter  eine  9  die  Verantwortiicbkeit  statuirende  obère  oder 
hocbste  Bebôrde  bedinge,  somit  ein  Subordiaationsyer- 
bëltniss  yorausselze,  -yrelcbes  zwiscben  gleichen  berech* 
tigten  Staaten  nicht  yorhandeu  ist,  und  wodurcb,  vrenn 
dièses  gleicbwol  bebauptet  werden  soUte,  der  rolker- 
rechtlichen  Gleicbbeit  derselben  geradezu  widersprocben 
wiirde.  In  konsequenter  Entwicklung  dièses  Begriffes 
wSre  der|enige  Staat,  der  die  Verantwortiicbkeit  auf- 
erlegt,  ancb  befngt,  den  verantwortlich  Erklarten  zur 
Verantwortung  zu  zieben  und  Yon  seinem  Uribeile  und 
dessen  Folgen  abbSngig  zu  macben*  Es  liegt  somit  in 
jenem  Ausdrucke  eiçe  Zumutbung  der  fremden  Diplo- 
maten ,  die  sich  durcb  die  positive  Weise ,  wie  sie  bin- 
gestellt  ist,  Tor  den  iibrigen  auszeicbnet  und,  nach  bier- 
seitiger  Ansicht,  eine  ausdriicklicbe  Zurîickweisung  er* 
heiscbt.  Es  kann  die  Untersuchung  bier  nur  Yon  un- 
tergeordbeter  Natur  seyn,  wie  die  den  scbweizeriscben 
Regierungen  zugemutbete  Verantwortiicbkeit  fur  die  von 
ibnen  ausgestellten  Bescbeinigungen  iiberhaupt  vollzieh- 
bar  sey;  vielmebr  scbeint  die  Frage  vor  Allem  wicbtig, 
nicbt  ob  iene  Forderung-ausfîibrbar,  sondern  ob  sie  in 
dem  volkerrecbtlicben  Verbaltnisse  gegrundet  sey ,  in 
welcbem  selbststândige  Staaten  zu  einander  steben, 
oder  ob  sicb  nicbt  vielmelu:  dadurcb  nur  derWille  des 
einen  Staates  kiuid  gebe,  sicb  iiber  den  andern  ein  ibm 
zttlUmmenâeâ  Recbt  anzumassen  ?    Kaum  diirften  dièse 


840        Actes  diplomatiqaes  concernofU 

18t4  dem  Vaterlandsfreunde  sich  aufdringenden  Besorgaisse 
durch  die  vor  der  Hand  noch  keîneswegs  sich  als  hait- 
bar  darstellende  Vorau^etzung  btschwîchrigt  werden, 
dass  es  nichi  in  der  Absicht  der  betreffenden  fremdea 
Gesandten  gelegen  habe,  durcb  jenen  Ausdruck  der  Un- 
abhëogîgkeit  der  Eidgenossenscbaft  zu  nahe  treten  su 
vroUen.  Jedenfalls  scbeint  es  vrobi  "vricbtig  genug,  aicb 
darâber  ToUe  Gewissheit  su  Yerschaffen^  die,  in  sofem 
}ene  Voraussetzung  vrirklich  gegriindet  ist,  auch  iim  so 
imbedenklicber  zur  Beruhigung  sSmnitlicbei?  Eidgeoos- 
sen  soUte  ertbeilt  werden.  Môchie  man  endKch  dch 
aucb  der  Hoffnung  hingeben,  dass^  in  Folge  der  Weg- 
vrmung  der  bei  dem  Einfialle  in  Savoyen  betheiligten 
Fremdeni  der  gegenseitige  persdnlicbe  Verkebr  bald  wie- 
der  in  seinen  fniheren  Verballnissen  faergestellt  w»de; 
immerbin  eracbfet  der  Stand  Aargau  es  auch  dannsu- 
mal  Ton  hoher  Wicbtigkeiti  dass  auf  gemeineidge- 
nSssischem  Wege  auf  die  Zurnckuabme  einer  Zu» 
mathung  gedrutigen  werde,  welohe,  *—  so  lange  sie 
unsererseits  nicbt  "vvidersprochen ,  oder  Ton  Seite  der 
fremden  Gesandten  nicbt  zuriickgezogen  trird  -^  die 
scbweizeriscbe  Nationalehre  krSnkt  und  die  UnabfaSngig- 
keit  der  EidgenossenschafI  unumwunden  Terletzt.  Wir 
soUen  daher  im  Aufirage  unseres  grossen  Ratbes  Eucb, 
getreue  liebe  Eidgenossen,  angelegentlich  ersochen,'die- 
sen  Gegenstand  aucb  Eurerseîts  in  emste  Ueberle* 
gung  zu  liebmeny  und  durcb  Ertfaeihing  angemessener 
Instruktionen  Eure  zur  beTorstebenden  Tagsatzung  absu- 
ordnende  Ebrengesandtscbaft  in  den  Stand  zu  selxeni 
hieriiber  umfassenden  Rathscbbig  «pflegen  zu  kônnen, 
und  Bescbliisse  lassen  zu  belfen ,  welcbe  geeigoet  sind, 
die  Ebre  der  Scbweiz  und  ihre  Selbsstftndigkeit  mut 
Tfiirdige  Weise  zu  wabren.  Wir  benutzen  diesen  An- 
lass ,  Eucb  9  getreue  liebe  Eidgenossen ,  wiederboU  on* 
serer  Tollkommsten  Hocbacbtung  zu  Tersicbern ,  womit 
vrir  Eucb  nebst  uns  in  den  Schuffz  des  AllmScbtigen 
empFeblen.    (Folgen  die  Unterschriften). 

xvn; 

Note  du  goupernement  du  grandduché  de  Bade  au 
canton  directeur  de  la  Suisse,  en  date  du  iJuin  1834. 

.Die  Erwideruog,   welcbe  Ew.  Exzellenzen  auf  Un* 
ser  Scbreiben  Tom   24.  Febn  d.  J.^   in  Betreff  df#  in 


les  fugitifs  étrùngera  en  Suisse.       841 

der  Schweiz  befindltclien  Polen  und  aad«ni  politischeo  1814 
FluchlliDge,  outer  dem  17  v.  M.  zu  ertheilen  fîir  gut 
gefunden  baben,  koonte  die  grossherzogl.  Regiening 
weder  materîell  nocb  formell  befriedigen.  Das  Begeh- 
reo,  welcbe6  dieaelbe  sicb  genôtbigt  sab,  gemeioschaft- 
lich  mit  den  andern  RegieruDgeu,  mit  deaen  sie  io  SoHda- 
ritMt  80wol  gerecbter  Beacbwerde  aïs  zu  deren  Abbulfe 
Yerabredeter  Maassregeln  steht^  an  die  lëUicbe  Eidge- 
.nossenachaft  gelangen  zu  laeaen,  atiitzt  aicb  auf  iinwi- 
deraprocbeoe  GrundaHlze  dea  Vôlkerrecbta.  Eben  ao 
klar  muaate  der  Umfang  und  Zweck  dieaea  Begehrena 
aeyn,  nëmlioh^  gefâbrliche  und  die  Ruhe  der  Nacbbar- 
ataaten  atorende  Fremdlinge  auaaer  Stand  zu  aetzen^ 
von  einem  geaicberten  ZuOucbtaorte  aua  ihre  Veraucbe 
zu  aufriibrerîacben  Bewegungen  in  Deutacbland  auf  der 
etnen  und  in  Italien  auf  der  andern  Seite  ungeatraft  zu 
erneuern,  Indem  man  die  Forlweiauog  dieaer  Indivi- 
duen  aua  der  Schweiz  fur  die  einzig  mogliche  6a]:antie 
erklfirte,  indem  man  damit  auf  der  andern  Seite  die 
Veraicherung  verband^  daaa  ihnen  ein  Weg  zum  Durcb* 
zug  gedffnet  werden  aoUei  aprach  aicb  die  Abaicht  der 
reklamirenden  Regierungen  deutlich  aua  y  die  auf  keine 
Aualiefenmg  gericbtet  war ,  aondern  bloa .  moglich  ma- 
chen  aoUte,  dieae  Unrubeatifter,  wenn  nicbt  eiuige  der- 
aelben  vorzôgen  in  ihreHeîmath,  um  aicb  dort  gericbt« 
licber  Unteraucbung  zu  unterwerfen,  verbracht  zu  wer- 
den,  auaaerhalb  jdea  Kontinents  zu  tranaportiren  und 
auf.  dieae  Weiae  die  ofEentliche  Ruhe  vor  ihren  Angrif- 
fen  zu  aichern,  Eineraeita  nun  liegt  in  dem  von  Ew. 
Exzellenzen  angegebenen  faktiacben  Umatande,  daaa  die 
Mehrzahl  dw  Tbeilnebmer  an  dem  Zuge  gegen  Savoyen 
bereita  daa  Scbweizergebiet  yetlaaaen  habe  und  der  Reat 
ea  in  wenigen  Tagen  verlaaaen  haben  werde,  auch  nicht 
die  geringate  Garantie  dafiir,  daaa  dieae  Leule  nicht  in 
den  nâchaten  Tagen  wieder  zuriickkommen  und  die 
▼origen  Aufiritte  aich  erneuern ,  andereraeita  aber  hat 
die  groaaherzogl.  Regierung  in  der  deroaeitigen  Erwie- 
derunganote  iiber  einen  weaentlichen  Theil  dea  geatell- 
ten  Begehrena,  die  Entfernung  namlich  jener  Fliichtlinge, 
welche,  ohne  bei  dem  Zuge  gegen  Savoyen  peraônlicb 
gegeiiwartig  geweaen  zu  aeyn,  nichtadeafoweniger  di« 
rekt  oder  indirekt  an  den  revolutionâren  Umtriebeu  ge- 
gen die  benacbbarten  Staaten  Antheii  geuommen ,  ein 
efoaH  ao   bedauerlichea   ala  befremdlichea  Stillachweigen 


842        Actes  diplomtUiques  concernant 

f 8S4  wahraehmen  mâsseif.  Weder  die  grossherzo^kbe  nocb 
eîne  andere  der  benachbarten  Regieruogen  kann  es, 
nachdem  der  Zag  gegen  Savoyen  fehlgeacUagen ,  dar- 
auf  ankommen  lassen^  ob  iind  wann  es  andero  Aben- 
teurern  geliisten  soUte ,  auf  andern  Punkten ,  darch  die 
nîtoiltche,  bei  den  Vorbereitungen  zu  jenem  Zuge  ge— 
laseene  Freiheit  begunstigt  j  Angriffe  zu  unteroehmen, 
und  wenn  Ew*  ExzeUenzen  in  dieser  Beziehung  die  io 
unserm  Schreibea  vom  24,  Febr.  aufgestellten  Behaup* 
tungen  gewagt  nennen  und  dabei  veraicbern,  dass  we- 
der deoi  eidgeno88Î8chen  Vororte  noch  deo  Kaotontre- 
gierungen  Thatsachen  bekannt  geworden  seyen,  aus  wd* 
chen  sicb  auf  eine  eolche  Absicht  schliessen  lasse ,  so 
lasst  sich  dies  wohl  nur  insofern  erklâren^  als  diesel» 
,ben  nach  der  friiher  gegebenen  Versicherung  auck  too 
dem  Untemehmen  gegen  Savoyen  nicht  eher  Kenolnisa 
erhielteny  als  in  dem  Augenblicke,  wo  bereits  die  Aus* 
fâhrung  begonnen  batte.  Die  grossherzogUche  Regie- 
rung  muss  daher  in  Uebereinstimmung  mit  den  iibri* 
gen  Nacfabarstaaten  der  Schweiz  darauf  dringen,  dass 
einem  Zustande  der  Dinge  eîn  Ende  gemacht  werde, 
lier  nicht  langer  fortdauern  kann  und  bereits  zu  lange 
gedauert  bat.  Sie  erklart  vriederbolt,  dass  dieser  Zwed^ 
uur  durcfa  Entfernung ,  nicht  blos  der  an  dem  Einfalle 
in  Savoyen  Betheiligten ,  sondern  autb  der  notoiisch 
zur  Storung  der  Ruhe  der  Nachbarstaaten  direkt  oder 
indirekt  vârkenden,  noch  zu  bezeichnenden  Individuen 
erreicht  werdea  konne,  und  verlangt  also  vriederhotty 
dass  die  lôbliche  Eîdgenossenschaft  sich  hiezu,  so  wie 
zu  leder  dienlichen  Vorkehr  gegen  die  Erneuerung  ahn* 
lîcher  Versuche  -wie  der  gegen  Savoyen  in  môglichst 
kurzer  Frist  bereit  erklare.  Nur  durch  eine  solche 
Erklârung  wîirde  die  grossherzogliche  Regierung  der  so 
unangenehmen  Nothwendigkeit  enthoben^  die  friiher  an- 
gekûndigten  und  jetzt  iiberaU  vorbereiteten  Schutzmaass- 
regelo  alsbald  ins  Werk  zu  setzen,  Maassregelui  die^ 
MTÎr  versichern  es  wiederholt,  keinesweges  aus  feindse- 
ligen  Absichten  gegen  die  Schvreîz  hervorgegangen,  son- 
dern allein  im  Intéresse  gesetzlicher  Selbstvertheidigung 
der  Nachbarstaaten  verabredet  worden  sind|  und  de* 
rea  nachtheilige  Wirkungen  wir  so  gerne  von  einem 
sonst  befreundeten  Nachbarlande  entfemt  halten  much- 
ten.  Wir  hegen  daher  noch  immer  die  HoiFnung,  dass 
£w.  EjKzelieuzen  durch  voUstandige   und  schleunigeJEr- 


^^  fi^i^if^  éirangera  en  Suisse.      843 

fSlIuBg  der  angegebeneo  Bedingungcn  einer  gemss  în  H84 
vielfacher  Hiosicht  zu  beklagenden  Unterbrediung  des 
fjrauDdnachbarlichen  Verhaltnîsse  ziivorkoromen  ^erden 
und  ergreifeu  iibrigens  die  Gelegenhek ,  Hochdieselben 
iiRserer  voUkommensten  UochachtUDg  wiederholt  zu  ver* 
tichern.  Karisruhe ,  den  1.  Jun.  1834.  6ro68berzog- 
Kch  badiscbes  Mînûterium  des  grossberzo^Uchen  Uau- 
8e8  und  der  auswërtigen  Angelegenbeiten. 

(Unterz.)  Frhr.  v*  Tubeheik  —  KxmEii. 

xvra. 

Kote  adressée  de  la  part  du  fViirtemherg  au  can^ 
ton  directeur  de  la  Suisse;  en  date  du  tJuin  1834* 

Hochwohlgeborner  Herr^  insondera  bochgeebrtester 
Hr.  Âmtsbiirgeraieister  und  Prasidentl  Die  Erwide- 
rungy  vromit  Euer  Exzellenz  Uns  auf  Unsere  Zuschrlft 
vom  IB.  April  d.  J.  unterm  17«  y.  M.  beebrt  habeQ, 
hat  sich  darauf  beschrânkt ,  tins  unter  Erwabnung  der 
seiner  Zeit  aus  Anlass  des  verbrecberiscben  XJnterneh- 
mens  gegen  Savoyen  von  den  betreffenden  Kantonsre* 
gierungen  getroffenen  Maasregeln  ^  und  unter  Yerwah- 
rung  der  Rechte  d^r  unbbarigigen  Schweizy  davon  zu 
benachrichtigen  ,  dass  der  jenseits  gefasste  Beschluss, 
diejenigen  Flûchtlingey  welche  an  jenem  Unternebmen 
tbatigen  Antbeil  genommen,  hînweg  zu  weisen,  tbeils 
beretts  voUzogen,  tbeik  dem  VoUzuge  nabe  sey^  aucli 
dabei  die  Erwartung  auszusprecben ,  dass  die  gegen- 
ûber  von  der  Schweiz  angeordneten  hemmenden  Maas« 
regeln  nunmebr  aufgehoben  v^erden  wîirden.  Wir 
miissen  bierauf  zuvorderst  bemerken^  dass  die  k.  v^iir- 
tembergische  Regîerung  die  von  den  obersten  BebÔrden 
Diebrerer  eidgenossiscben  Kantone  aus  Anlass  jenes 
traurigen  Vorfalls  getroffenen  Maassnabnien  vollkom- 
men  gevnirdigt  und  den  Rechten  der  unabbangigen 
Schweiz  zu  nabe  zu  treten  niemals  beabsichtigt  ;  viel* 
mehr,  wie  Wir  dies  auch  in  Unserm  obgedacbten 
Schreiben  aussprachen,  von  jeher  den  grôssten  Werth 
darauf  gelegt  bat ,  die  freundnachbarlichen  Verbaltoisse 
mit  der  scbvveizerischen  Eidgenossenscfaaft  stets  unge- 
triibt  zu  erbalten.  Wenn  bingegen  in  dem  verehrli- 
chen  Schreiben  Ewr.  Exzell.  der  ûbrigen ,  die  Sicher- 
heit  und  Rube  der  Nachbarstaatea  gefôhrdenden  Fliicht- 
Unge,    deren  Entferuung  Wir  in  Anspruch   genommen 


844      jictea  diplomatiques  concernant     - 

1834  liatlen ,   keine  Erwâlinung  gethan  ,    weun   sonih   dieje- 
nîge  Biirgschaft,   welche  dièse  Slaaten  ffir  Abwenduog 
kiinftiger  Sloriingeti   ihrer  Sicherlieit    zir  Terlangen  Ive- 
rechtigt  sind,  nicfat  gegeben  wurdeny  ao  vermogen  Wir 
keineswegs   der  jenseitîgen   Behauptung  beizusdmmen, 
dasa    durch    die    beschloaaenen    theilweisen  Maaaregeln 
allea  dasjenige  gescliehen  aej,   waa   zu   Erhaltung   und 
BefeatigUDg    der    vOlkerrechtlichen    und    Dadibarlichen 
Beziebiingen    habe    erwartet    irrerden   kSnoen.     Es  ist 
itotôrisch  und    kann   auch    den  eidgendasiscben    Régie- 
ruDgen    unmOglicb    unbekanut    seyo,    daas    yiele   der 
Flacbtliogey  denen  aie  ein  Asyl  bewiiligleDy  dieaea  Tor 
wie  nach   dem  Einfalie   in  Savoyen    dazu   miaabraucb* 
teui    um    die  atrafbaren  Unternehmungen,    dereo    ver^ 
dienter  Riige  aie  aich  durch  die  JFlucht  entzogen ,    tod 
der  Schweiz  aua  fortzasetzen ,    wozu  aie    keine  Mittel 
unveraucht  laaaen  ,   und.  namentlich   auch   theila  durch 
die  Presae  ^  theils  durch  weil  Terbreitete  Verbindungen 
auf  Stôrung  der  offentlichen  Ruhe   in    den   angriinzen- 
den   Staaten   hinzuwîrken   auchen.      Nur   durch   deren 
Enlfernung  konnen    daher  dièse   dagegeo   aiehergestellf 
werden,  dass  nicht  fifanliche^Vorgânge,  ^ie  das  im  Fe- 
bruar  ▼orgekommene  Attentat^    aich  vriederholen  ;    nur 
in  dieser  kdnnen   somit    die    Nachbarstaaten   diejenige 
geniigende   Beriickaichtigung   ihrer  ungest6rten    Siclier- 
heit  erkennen ,  welche  aie  zu  erwarten  berechtigt  sind, 
und  deren  gegenseitige  Beobacbtuog  die  Bedingung  un- 
getrâbter   Erhaltung     freundnachbarlicher   Verhaltniaae 
bildet.    Indem   Wir   nun    dièse  Entfernung  nicht  nor 
der^an  dem    Einfalie   in  Savoyen   betheiligten  Verbre- 
cher ,  aondern  aèimmtlicher  notorisch    zur  Storung    der 
Ruhe  und   Ordnung  in  den  Nachbarstaaten  fainwirken- 
deil   Flâchllinge*  nochtnals  in   Anspruch   nehiyien^    und 
der    damit  zu   yerbindenden   Zusicherung   nachdruckli- 
cher  Vorkebrungen  gegen  }ede  kiinftigen  fihnlichen  Ver- 
suche  entgegensehen  y  konnen  Wir  nicht  umhin,  damit 
die  Bemerkung  zu  verbinden,   dass  die  Versagung  diè- 
ses  nach   Unserer    lebhaftesten   XJeberzeugung   yôlker- 
rechtlich  wohl  begrtindeten  Verlilngena  Uns  zu  Unserm 
grossten  Bedauern  in    den   Fall  setzen  wurde,   in  Ge* 
meioechaft  mit  den  iibrigen  Nachbarstaaten  im  Interesse 
rechtmlissiger    Selbstyertheîdigung   unverweilt   Unserer» 
seîts   auf  verwahrend^  Anordnungen   Bedacht  -zu  neb* 
nien,   welche  die  Erreichuug  des  Zwedees  ungestôrier 


.   les  fugitifs  étrangers  en  Suisse.      845 

Erhalliing  der  5&ntliehen  Ruhe  und  Sieherheit  berbei*  |g34 
zufâhren  geeignet  waren.  Mit  dem  angelegentlicbslen 
Wunsche,  dass  es  £\¥r.  ExzeU.  gefiilllg  seyn  nioge, 
darauf  eiDziiwirkeii ,  dass  Wir  dieser  in  eo  roancher 
Beziehung  bedauerlîcben  Nothwendîgkeit  iiberboben 
vrerden  mijgen,  verbiodeD  Wir  die  eroeuerte  VeKsiche* 
ruDg  Uoaerer  ausgezeichnetsten  Hbchacbtung.  Stuttgart, 
den  1.  JuD.  1834.  Konigh  wm-lembergiscbea  Ministerium 
der  ausw&rtigeD  Angelegenbeiten.     Fur  den.  Miniater: 

{sifflé)  ÇiLrar&EA.      (sign^  Lis»sv, 

XIX. 

Noie  adressée  de   la  part   de  la  Bavière  au  can^ 
ton  directeur  de  la  Suisse,  en  date  du  20  Juin  18S4* 

Der  Unterzeichnetei  kënigl.  bayeriacbe  Résident  bei 
der  scbweizerischen  Eidgenossenscbaft  bat  nicbt  ver- 
feblty  die  Note  Ibrer  Exzellenzen  der  Herren  Biirger* 
ijieister  und  des  Staatsratbs  des  eidgenôssiscben  Voror- 
tes  Ziirich  vom  17.  Mai  d.  J.y  womit  die  seinige  vom 
25.  April  beantwortet  vrurde,  seinem  allerbôcbsten  Hofe 
vorzufegen ,  worauf  derselbe  beauftragt  wordeo  ist| 
Nacbfplgendes  zu  erwidern  :  Je  mebr  sicb  die  kôoigL 
bayerische  Begierung  zur  fortwabrenden  Angelegenheit 
uiacbte,  die  freundnachbarlicben  Verb&ltnisse  mit  der 
Kidgenossenscbaft  voilkommen  aufrecbt  zu  erbalteo, 
iitid  je  bundiger  sie  die  Zusicberung  «rtheilte,  dass  sie 
-weit  entfernt  sey,  der  Eidgenossenscbaft  irgend  etwas 
anzusinnen,  was  mit  den  Recbten  eines  selbslst&ndigen 
Staates  im  Widersprucbe  stebe;  desto  mebr  musâle  sie 
sicb  der  angenehmen  Hoffnung  uberlassen,  dass  [en- 
seits  sowobl  aus  allgemeinen  yôlkerrecbtlicben  Rûcfc- 
sicbten,  als  aus  besondern  freundnacbbarlicben  Beweg- 
griinden  dem  bayeriscben  Staate ,  so  Ytw  den  âbrigen 
Nacbbarstaaten  diejenige  Berubigung  aus  eîgener  ent- 
gegenkommender  Eniscbliessung  werde  gewàtrt  wer- 
den ,  Mrelcbe  durcb  diesseitige  Note  vom  25.  April  d.  J. 
beabsicbtîgt  worden  ist,  und  welcbe  ausser  der  voll- 
st&ndigen  Unterdriickung  des  vom  Scbweizer  Gebiete  im 
verflossenen  Februar  ausgegaugenen  Attentats  aucb  nocb 
vqn  einer  befriedigenden  Sicberbeit  fiir  die  Zukunft  ab- 
bangt.  Mit  Bedaoern  ist  aus  der  gefiilligen  jenseitigeo 
Note  vom  17.  Mai  zu  entnebmen  geweseui  dass  den 
diesseitigen   Erwartungen    nicbt   geniigeod   entsprochen 


846       Actes  diplomatiques  concernant 

1834  ^"i^^9  und  dass  der  bayerische  Staat  mit  den  iibrigen 
Nachbarstaaten  der  Slorung  der  Ruhe  au8  dem  8choos8e 
des  SGhweizerischen  Gebîetes  hervorgehend,  theils  dtircb 
Offentliche  Angriffe  der  Presse,  theils  durch  strafbare 
IJintritebe  feiodlich  gesinnter  Indiyiduen  ausgesetzt  bleibe, 
und  dass  derselbe  auF  die  in  eigenem  Gebiete  zii  er- 
greifenden  Sicherheitsmaasregeln  zurockgesef zt  sej.  Sollte 
es  îedoch  der  ernstliche  und  kraftige  Wille  einer  freund* 
lîcb  gesionten  EiJgenossenschaft  sejn,  Bajem  mit  den 
iibrigen  Nachbarstaaten  nicbt  auf  dièse  eigenen  Verwah- 
rungsmittel  zurnckzaweisen ,  so  wird  die  gewiinschte 
Beruhigung  nebst  dér  Entfernung  der  an  dem  Einfalle 
in  Savoyen  y  als  einer  ausdrûcklich  yon  der  Eidgenos- 
penschaft  missbilligten  Verletzung  dés  VôHserrechta  be- 
theiligten  Verbrecberi  auch  durch  die  Zusicherung  je» 
der  gegen  Hhnliche  Versuche  zu  treffenden  Vorkehrung, 
gern  und  willig  geleistet  werden.  So  lebhaft  dièses 
letztere  von  Seite  der  bayerischen  Regierung  gewiinschi 
vrird,  eben  so  dringend  findet  man  sicb  veranlasst, 
durch  das  Organ  des  hohen  Vororts*  die  Etdgenossen- 
ftchafi  zur  voUsttodîgen  und  unTerschieblichen  Er- 
ftilhing  der  angegebenen,  fiir  die  diesseitige  Berufaîgung 
ûothwendigen  ErklSrungen,  Verfiigungen  und  Vorkeh* 
rungen  angelegenst  aufzufordèrn ,  indem  man  nur  be- 
danern  miisste,  y?enn  die  den  diesseitigen  Wiinschen 
entsprechende  Erwartung  nicht  eintreten  yviirde ,  und 
man  zu  den  sdion  in  der  ergebensten  Noie  Tom  25. 
April  1.  J.  bezeicfineten  Maasregeln  glelchfôrmig  mit 
den  betre£Penden  Nachbarstaaten  zu  schreiten  genôtfaigt 
vrUre.  Indem  der  Unterzeichnete  sich  dièses  Âuftrages 
seines  allerhëchsten  Hofes  entledigt,  ergreift  er  dièse 
Veraniassung  etc.    Zurich ,  den  20.  Jun.  1934. 

(Sig.)  Freiherr  y.  Hertusg. 


"Note  adressée  de  la  part  de  VAutriclie  au  canton 
directeur  de  la   Suisse  j  en  date  du  20  Juin   1834. 

An  ihre  Exzellenzen  die  Herren  Bnrgermeister  und 
Staatsrath  des  Kantons  Ziirich,  eidgenôssischer  Vorort. 

Der  untera^ichnete  k.  k.  cistreichische  ausserordent- 
liche  Gesandte  und  bevollmâchtîgte  Minister  bat  nicbf 
verfehlt,  die  unterm  17.  Mai  an  ihn  in  Antwort  auf 
die  seinige   vom  23.  .April    erlassene  Note   des   hohen 


les  fugitifs  étrangers  en  Suisse.      647 

eidgenOssitchen  Vororts  an  aein^o  dlerh(>cli9ten  Hof  zii  IBt^ 
befôrderD,  von  dem  er  die  nacfafolgende  Erwiderung 
hieraiif  zu  machen  angewiesen  iat.  Je  mehr  der  k  k. 
Uof  sich  die  Au&echtfaaitiing  ireimdnacbbarlicher  Verr 
hMllnisêe  zwiacben  seinen  Staaten  und  der  Eidgenossen- 
schàft  fortdauernd  hat  angelegen  seyii  Jasaeny  )e  geflts* 
senilicher  er-  es  vemiieden  hat^  zu  jedem  Anscheiil  Yon 
Einwirkuog  auf  die  ionern  Verhàltnisse  uod  den  ionem 
Zustand  der  Sdivreiz  die  miodeste  Veranlassung  zu  ge- 
ben,  80  bedenklicb  der  letztere  sicb  aucb  aeit  langerer 
Zeit  fiir  die  Nacbbarstaaten  gestaltet  bat,  desto'un^ 
bestreitbarer  war  sein ,  "wie  der  iibrigen  angrânzenden 
Staaten  Recbt  —  da  dièse  Besorgnisse  durcb  das  yoiu 
Sebweizergebiete  ausgegangene  Attentat  vom  verilosse- 
nen  Februar  nur  zu  sebr  in  ErfuUung  gegangeu  sind 
-<«  nicbt  bios  voUstandige  Unterdriickung  derselben, 
sandern  vorziiglîcb  Biirgscbaft  fiir  die  Zukunft  zu  yer* 
langen*  Dièses  doppelte  Begebren  ist  in  den  dem  boben 
Yororte  von  dem  Onterzeicbneten  unterm  12.  Marz  und 
23.  April  iibergebenen  Noten  ausdriicklicb  gestellt,  und 
mit  BedaUern  bat  der  allerbôcbste  Hof  aus  der  letzten 
eidgenossiscben  Antwort  vom  17.  Mai  erseben^  dass 
auf  Befriedigung  und  kûnftige  Sicberbeit  der  Nacbbar* 
staaten  darin  keine  Riicksicbt  genommen,  sondern  ein- 
zig  von  der  den  letztern  durcbaus  fremden  Abndung 
des  von  den  Flucbtlingen  in  der  Scbweiz  gemissbraucb* 
ten  Asylrechts  die  Rede  ist,  und  dass  die  zweite  Note 
des  boben  Vororts  sicb  von  der  ersten  nur  daSurcb 
unterscbeidet ,  dass  die  in  dieser  aDgekîindîgten  Maass- 
regeln  in  |ener  als  tbeils  vollzogen,  tbeils  ihrer  VoU- 
ztebung  nabe  angefiibrt  vrerden.  In  diesen  «tbeilwei- 
sén  ungenugenden  MaasÎBregeln  kônoen  die  Nacbbar-» 
staaten  die  Biirgscbaft  iiir  die  Zukunft  hicbt  erkennen, 
die' aie  zu  fordern  berecbtigt  sind.  Was  vor  wie  nacb 
dem  Einfall  in  Savoyen  ztir  Storung  der  Rube  dfeser 
Staaten  von  der  Scbweiz  aus  durcb  die  Presse,  wie 
durcb  vielverbreitete  Verbindungen  gescbeben  ut, 
und  vrovon  die  Beweise  in  den  HMnden  aller  Régie- 
ruhgen  liegen,  kann  dem  eidgenossiscben  Vorort  allei^ 
nicbt  unbekannt  geblieben  seyn.  Wenn  die  erwabnten 
Regieruugen  nicbt  in  jedem  einzelnen  Falle  dièse  straf*- 
baren  Umtriebe  angegeben,  die  darin  befangenen  Indi- 
vîduen,  wie  sie  es  gekonnt,  bezeicbnet,  die  gegen 
dièse  Individuen   zu   ergreifenden  Maasregeln    in    Aa* 


* 

.  S4S      Actes  diplomatiques  concernani 

1834<^pi'uch  genommen  haben,  so  geschah  es  aus  Acbluog 
gegen  die  Schweiz,  als  UDabhangigeii  Staat^  der  diea* 
leuteren  zu  beinessen  das  Recht,  sobald  aber  ihre  Ui»- 
ferlassung  Terderblicb  nach  Aussea  wîrkt,  Aea  bilUgea 
Forderuogen  anderer  Staaten  ziir  Aufrecbtbaltung  ibrer 
uDgestôrteo  Rube  zu  entsprecben  die  Pflicbt  bat;  so 
gescHab  es  in  der  XJeberzeugung,  dass,  wenn  die  Scbweiz 
dièse  letztere  zu  erfiillen  Willens  ist,  die  Mittel  dazo 
ibr  uicbt  feblen  koDneo,  und  dass  sie  die  Bedingungeo, 
unier  welcbeu  gegenseitige  nacbbarlicbe  Verbultuisse 
alleiQ  besteben  kônneB/gleîchfalls  zu  erfulien  die  Macbt 
haU  Wo  Mangel  au  Willen  oder  an  Macht  dieser  £r- 
follung  im  Wege  stebt^  da  sind  die  Nacbbarstaateo 
nothgedrungen  an  ibre  eigenen  Verwabrungs-^  undVor- 
bauungsmittel  gewiesen.  Da  der  in  der  Note  des  TJn« 
terzeicbneten  yom  23.  April  bestimmte  Zeitpunkt  non- 
mebr  eingetreien  ist,  so  kann  nur  die  ungesaumte  und 
YOUstiindige  Befriedigung  der  Nacbbarstaaien  durcb  Ent- 
fernung  nicbt  blos  der  an  dem  Einfalle  in  Savoyen  be- 
tbeiligten  Verbrecber,  sondern  aucb  der  notorisch  znr 
Storung  der  Rube  der  Nacbbarstaaten  direkt  oder  in-* 
direkt  wirkenden  Individuen  durcb  das  von  der  Eidg^ 
nossenscbaft  aoszusprecbende  Verdammungsurtbeii  iiber 
das  Attentat  des  letzten  Februarmonats  «  endlicb  durdi 
die  Zusicberung  jeder  gegen  abnïicbe  Versucbe  zu  tref- 
fenden  Vorkebrung ,  die  Wirkung  der  angekiindigten, 
îiberall  vorbereilelen  und  augenblicklicb  ins  Werk  zu 
setzeSden  Scbutzroaassregeln  aufhalten,  die  keinèevregs 
aus  feindseligen  Absicfaten  gegen  die  Scbweiz,  sondera 
einzig  im  Interesse  gesetzitcber  Selbstrertbeidigung  der 
,  Nacbbarstaaten  ergriffen  worden  sind*  Bei  dem  aut- 
rîcbtigen  Wunscbe  des  k.  k.  Hofes  »  von  der  Sçhweta 
die  nacbtbeiligen  Wirkungen  dieser  abgedruogentn 
Maasregeln  nocb  entfernt  balten  zu  kônneai  kann  aller» 
bôcbstderselbe  nicbt  timbin,  durcb  das  Organ  des  hoben 
VorortSy  die  EtdgenossenscbaFt  ziur  yoUstiUidigen  und 
ungesSumten  ErKUhing  aller  angegébenen  Bedingungen 
so  dringend  als  ernstlicb  aufzufordern ,  duixb  welcbe 
allein  der  Fortbestand  freundnacbbarlicher  Verbâltnisse 
gesicbert  werden  kann ,  deren  einmalige  Storung  gewiss 
gegen  den  Willen  s&mmtlicher  Nacbbarstaaten  ibre 
Èrneuerung  in  mebr  aïs  ^einer  Riicksicbt  erscbweren 
konnte.  Indem  der  Unterzeicbnete  sicb  dîeses  Auftra- 
ges  seines  allerbocbsten  Hofes  entledigt,  ergreift  er  die 


^^  fi^ifi  étrangers  en   Suisse.      849 

Veninlaisnngy  Ihreu  ExceUenzen^  dem  Hrn.  Biiif  ermei-  18M 
ster  und  StaaUrath  des  Kantons  Zurich,  eidgefiëssischen 
VorortSy  die  Yersiiieraog  seiner  ausgezeidineteii  Hocb* 
achtung  zu  erneaern,  • 

Ziirich,  20.  Jun. 

Graf  T*  BoMBKUES, 


69. 

Note  du  gouvernement  de  Neuf-cha- 
tel  adressée  au  Canton  Directeur  fie 
la  Suisse^  en  date  du  26  Mars  1834* 

V 

Die  Frage  iiber  die  Unvereinbarkeik  der  Eigenscbafi 
eînes  scbweizeriflcben  Kantons  mît  der  monarcbiscben 
Verfassung   Neuénburgs,   welche   auf  der  Tagsaizung 
von   1832    durcb   den   boben    3tand   Luzern    erboben 
worden,   und  seitdem  Gegenstand  mebrerer  Beratbun* 
geu  der   eidgenossiscben  Versammlung  gewesen  ist,   in 
Folge  deren  sie    unentscbieden   geblieben,  bat  Neuen- 
burg  in  eine  Stellung  gebracbt,  deren  baJdiges  Âuibô* 
reo  sUmmtlicbe  Stënde  der   Scbweiz  nicbt   minder  als 
Neuenburg  vrunscben  mussen.     8eit  iïïnf  Jabrbunder- 
len  mit  mebrern  der  Torneboisten  Rantone  innig  ver- 
bunden,  yermôge  dièses   Bundes   die   Scbicksale  aller 
tbeilendy  unter  den  Staaten  der  Scbweiz  ,mit  zuerst  zum 
unabbangîgen    Staate   geworden,    bat    im   Jabre  1815 
Neuenburg  mit  Freuden  durcb  seine  Aufnâbme  in  den 
scbweizeriscben  Bund  die  alten  Bande  fester  gekniipft 
geeeben.    Die  Kantone  scbienen  ,es  gerne  zu  dem  Bunde 
zuzulaasen,  und  Se.  Maj*  der  Kdnig  yon  Preussen,  aïs 
soiiverâner    Fiirst   yon  Neuenburg  und   Valaugin,  gab 
bereitwillig  seine  Zustimmung,  in  der  gerecbten  Hoff* 
nung,   dass  dem  Lande  seine  Verfassung  und  Gesetze 
uuverletzt  erbalten  vrerden  sollten;  dass  die  von  den 
Recbten  des  Volkes  untrepnbaren  Recbte  des  Fiirsten, 
vreit  eqtfernty   durcb  dièse   innige  Vereinigung  die  ge- 
ringsle  BèscbrSn&ung  zu,  érleiden,   nur  um  so  beiliger 
geacbtet*¥rurden,    Fiinfzebn  Jabre  bindurcb  waren  die 
Hoffnungen  aller  betbeiligten  Parteien  durek  die  Tbat 
gerecfatlertigt  worden.     Das  Fiirstenthum   mit  seinem 
monarcbiscbem  Prinzipe,  mit  seinen  '  Freiheitén  und 

Nouv,  SuppUm,     Tome  IIL  Hbb 


850      Abto  du  gouçernem.  deNeufçfkMiel 

/ 
1834  Knnchtungen  batte  gowiraenhaft  and  eifrig  aile  aeioe 
Bui^despflichten  erfiillt,  und  die  £idgeno88en$chaft  hatle 
anerkannt,  dass  der  monarchîsche  %.aDton  Nenenbuig 
nicht  hinter  den  Kantonen  einer  andern  Verfaaaiuig 
zuruckgestanden  und  mit  diesen  gevretteifert  babe,  ipreon 
es  dem  Wohle  /  der  Ehre  und  UnabbaDgigkeit  der  Na- 
tion gegolten ,  den  Mîtteln ,  sie  zu  sichero ,  und  den 
Maasregeliiy  welche  die  Verstarkung  und  Vermebrung 
der  VèrtheidigungskrèLfte  besweckten.  Eine  andere 
Meînung  ist  in  der  neuem  Zeit  entstanden  und  bei  un- 
sern  Verbûndeten  au8gebreitet«  vrorden.  Mit  tiefcm 
Schinerze  baben  die  Neuenburger  wabrnebmen  miiasen, 
dasi  gegen  ihre  Einricbtungen ,  in  der  Mebrzabl  der 
grosseii  Ratbe  der  Kankone  und  selbst  in  der  Tag« 
8atzung.  eine  feindlicbe  Geainnùng  eicb  offenbarle  ;  dass 
in  dem  Schoosse  dieeer  boben  Versammlung  viele  Siim- 
men  sicb  gegeh  Neuenburg  erboben  und  fônullch  er- 
klarten»  des  Ftirstentbum  mit  seinem  monarcbisdien 
Cbarakter  sey  ein  dem  Scbweizerbunde ,  der  durch 
Republiken  gebildet  vrerde^  fremdartigec  Auswucba; 
dieser  Bestandtheil  sey  mit  den  iibrigen  unvertraglicb, 
und  Neuenburg  musse  die  -  Verbindungen  gegen  seiiien 
Fiirsten  aufheben,  um  ein  einfacber  Kanton  zu  wer- 
den,  oder  sicb  von  der  Schweiz  trennen.  Dièse  Aa- 
slcht  ist  im  Scboosse  der  Tagsatzung  eodlicb  in  einen 
fôrmlichen  Vorscblag  umgestaltet  worden,  wOniber  man 
beratbscblagt  und  abgestimrat  bat,  und  welchen  nor 
sieben  Kantone  zuriickgewiesen  baben.  Und  dennoch 
batte  Neuenbui^  mit  seiner  gegenwartigen  Verfassung 
als  Kanton  dem  Bunde  beiztitreten  verlangt;  mit  die- 
eer  Verfassung  bat  es  die  Tagsataung  freiwiUig  und 
einstîmmig  aufgenommen.  Die  neue  Meinung,  weldie 
vrahrend  des  Sommers  1831  in  mehrern  grossen  Ra* 
tben  ausgesprochen  und  im  Monate  December  dessel- 
ben  Jabres  von  dem  boben  Stande  Luzern  zum  Be- 
scbluss  erboben,  bierauf  im  Monate  MSrz  1832  an  die 
Tagsatzung  gebracht  und  endlicb  zum  Gegenstande  eines 
Circulars  und  itaebrerer  fôrmlicben  Beratbungen  der 
Bundesversammlung  geworden  ist,  v^ar  also  gewiss  dem 
eingegangenen  und  beschw^ornen  Vertrage  entgegen.  In- 
dessen,  sie  besteht  nun  in  der  Scbweiz;  sie  bat  in  vie- 
len  Geistern  feste  Wurzel  gefasst  und  macbt  selbst  tag- 
'  licb  Fortscbritte;  unermûdlicb  ^schaA  und  nahrt  sie 
gegen  Neuenburg  und  seine  Bewohner  feindlicbe  Yor» 


au  Directoire  fédéral  de  la  Suisse.       851 

• 
tirtlieile,  die  bald  ofleiiy  bald    helinlich   und   verdeckf,  1834 
8tet8  aber  thatîg  und  verderblich  hervortreten  ;  in  eînem 
grossen  Theile  der  Schweiz   yerbreitet  sie  Unrube  und 
erzeugt  Aufregung.     Wenn   aile   Lebensinteressen    des 
geiiieinsamen   Vaterlandes    in    der  Gegenwart   und  Zu- 
kunft  ÈO  8ehr  gePâhrdet  sind,  vrird  es  nothwendîg,  anf 
die  Ursache  des  Uet^els   zurûckzugehen  und    sie  durch 
Abhiilfe    zu    entfernen.     Da   unsere  Verbtindeten   sich 
gegen  die  Aufrechthaltun|  der  im  Jabre  1815  eîngegan- 
genen  Vei'hèiUnisse  ausgesprocben  hatten,  blieb  keîn  an- 
drer  Entscbluss   zu  ergreifen   ubrig,    als  dièse  Verhëlt- 
Disse  zu  verândern  und  wieder  in  der  Art  herzustelleii^ 
yvit   sie    wâbrend    so  mancber  Jahrbunderre  bis    dabin    • 
glticklich  besranden.      Der  gesetzgebende   Kôrper,   als 
Organ  des  Landes,  bat  an  unsern  Souverain  dièses  Be- 
gebren  gestelU,  und  nach  unserm  Wunscbe  baben  nvir 
von    Seiner  Seite  kiirzlich    die   Ermiîcbtigung  erbalten, 
die  erforderlicben  XJnterbandIungen  bei  der  boben  Tag- 
satzung    einzuleiten.      Mit    der  Ertbeilung    dieser    Er«« 
macbtigung  bat  der  Kônig  erklSrt,    dass  er  unter  keî- 
ner  Bedingung   die    Neuenburger   verlassen   und    seine 
Recbte  an  das  Land  abtreten'werde.      Die  Grundlagen 
der  Unterhandlung  sind  demnacb  sebr  einfach.     Getreu 
ibren    Eiden,   aufgeklart  tiber  ibre  wahren   Interessén, 
mit  Herz  und  Seele  ihrem  Souverain  anbangend,  kôn- 
nen,    wollen   und    diirfen    die    Neuenburger    einerseits 
von  Ibm  sicb  niclit  lossagen  ;    andrerseits    bat  nur  eine 
Mînderheit  von  sieben  Kantonen  die  Vereinbarung  die- 
ser Souveranefat  mit  der  Eigenschaft  eines  Kantons  an- 
erkennen   wollen ,    und   die   Mebrheit    bat  unter    ver- 
scbîedenen  Formen  den  Wunsch  fur  eine  Veranderung 
ausgesprocben,  welcbe  sie  als  unerlèîsslicb  zur  Entwicke- 
iung  der  Bundeseinricbtungen  und  zum  bohern   Wohle 
der   Scbweiz  betracbtet.     Es  ist   dabèr    nur   ûber    die 
Grundliagen    eines  beiden  Theilen  zusagenden  Biindnis- 
ses  eine  Uebereinkunft   zu    trefEen.      Das  Wobl wollen 
beider  Theile,    die   wecbselseitige   Zufriedenbeit  bilden 
das  Wesen  und  die  Grundlage  jeder  Verelnigung;    das 
TJebrige  ist  nur  eine  Form ,  verschîedcn  nach  Zeit  und 
Meinungen.     Neuenbnrg  ist  ein  integrirender  Theil  der 
Schweiz;    die  Scbweiz   ist    das  Vaterland    der   Neuen- 
burger; nichts  Gutes  oder   Bôses   kann  jener  begegnen, 
was  dièse  nîcht  einpfinden ,  und  sie  werden  stets  bereit 
seyn ,  zur  Zéit  des  Krieges  ibre  Neutralitât  zu  vertbei* 

Hbh  2 


852        i^ote  de  la  Baçière  à  la 

16S5  digen  »  zur  Zeit  des  Friedens  aus  àlleii  ihren  SLraifkeii 
au  ihrem  Wohl  und  Gliicke  mitaawirkea.  In  der  Ue- 
berzeugungy   dass  dîeseiben  Gesinnangen   ihreraeits  un* 

#       sere  Verbundeten  beseelten,   bitten  -vrir  Se.  Exe.,    deo 
Hm.  PrMsidenten  und  die*Herren  Mitglieder  dea  eidge- 
nossischen  Slaattratbs,  eëmnitliche  Kantone  einladen  su 
wollen  I   ihre  Gesandten   zur  nachsten  Tagsatzung   mît 
den    uBtfaigen   loetruktionen ,  zur   endlicfaen  Regulirung 
dieser  wichtigen  Angelegenbell  zu  Terseben*    Zuoi  Vor- 
aus  aind  wir  veraicberty  das^  ein  solches  Bunduisa,  wic 
Yrit  68  bezeichnet  baben,    die  unbedingte  Billigung  un» 
sers  Souverains  erhalten  werde^   welcber  im  Intéressa 
des  Fnrstenthurts  wiinschty  es  môcbten  die  beiden  kon- 
trabirenden  Theile  die  vorgescblagene  Auskunft  aniieh- 
men  ^   und  welcber  nicht  zweifelt,   dass  dièse  aack  yob 
den  Machteu ,   welche  die  Garantie   der  NeutralitSt  jder 
Schweiz  (ibernommen  baben,    werde  gutgebeissen  Trer- 
den.    Wir  bitten,  Tit.,  die  Versicberung  unserer  faoben 
Acbtung  zu   empfangen»    und  empfeblen  Sie   mit   uns 
dem  gôttlicben  Scbutze. 

Neuenburg,  den  26.  M&tz  1B34, 
Der  Gouverneur  und  die  Mitglieder  des  Staatsratbes 
des  Fiirstentbums  und  Rantons  Neuenburg  und  VaJan^ 
gin  in  der  Scbweiz. 

Der  Gouverneur:  FnncL.      Per  Kanzier:  FATAAeca. 


70. 

Note  de  la  Bavière  remise  au  Direc- 
toire fédéral  de  la  Suisse  y  relative- 
ment  aux  relations  commerciales  de 
celle-ci  f  en  date  du  28  Juillet  1835* 

(Neue  Ziiricber  Zeitung). 

Note  des  kônigl.  bayeriscben  Residenlen  an. Se.  Ex- 
cellenz  den  Hr.  Scbultheissen  und  Staatsrath  des  hobea 
eidgenOssiscben  '  Yorortes  Bern.  ,,Dem  unterzeicbneten 
koniglicb  bayeriscben  Residenten  bei  der  scbweizeri- 
scben  Eidgenossenscbaft  ist  in  Beziebung  auf  die  ver- 
ebrlicbe  Note  Sr.  Excelleuz  des  Hrn.  Schultbeisseii  und 
Staatsratbes  des  boben   eidgenôssischen  Vorortes  Bern, 


rekUip.  aux  relations  commerc.        853 

vom  23.  Torigen  MonaU,   vélche  er  seiner  Zeit  obne  1885 
Verzag  an   seinen  allerhdchiten  Hof  einbefôrdert   hat, 
von  dem   letzten   bemerkl  vrorden  ^   dass  die  kôoigUche 
StaatsregieruDg  die  HandeUYerbMhnisse  mit  der  Schweiz 
memalS'  aas  den  Augen  Yeri^en  ^   TÎelmehr  die  Uater- 
baDdluDgen   iiber  den  Antchluss  des  Grossberzogthnma 
Baden    beootzt  babe,   um   die  Feststellung  dieser  Ver- 
hâitnisse  in  einer  Weise  einzuleiteny  wie  sie  den  freund- 
achaftlicben   Beziebungen   zu   der   Schweiz    am    besten 
zuaa^en  môcbte;  dass  wenn  auch  dieSchonung  der  In- 
teresaen  der  so  ionig  verbundenen  Glieder  des  Vereins, 
die  allen  andern  Riicksichten  vorgeben  musse,  nicbt  er« 
laube,  fedem  Wunscbe  der  eidgenôssischen  Kantone  zu 
enteprechen,  so  sey  docb  die  Moglichkeit  gegeben,  der« 
aelben  gr5ssere  Vortbeile   und   Verkehrserleichteruogen 
zu  gevr&hren ,  aïs  irgend  ein  Nachbar  des  grossen  ZoU« 
vereins  geuiesst.    Die  bajerische  Staatsregiei*uDg  sej  je- 
denfalls  bereit,  dieselben  der  Schweiz  einzuraumen,  so- 
bald  Ton  dieser  auch  ihrerseits  an  dèn  bestehenden  Ver- 
haltnissen  uichts  geSndert  werde.     Welche  Form  iibn- 
gens    zu   Regulierung  der  HandebverhîîltDisse   mit   der 
Schweiz  YOD  den   zunachst  betfaeiligten  Nachbarn  der* 
selben  gewahlt  werden  >nrolIe)  dariiber  sehe  die  baye« 
rische  Regierung  nach  YorISufiger  Vereinbarung  mit  der 
kônigl.  wiirtembergischen    und   der  grossherzogUch  ba- 
ditchen  Regierung  entgegen.    Sobald  yod  Seite  der  ge- 
dacbten  Regieruugen  die  diesfallsigen  Mlttheilungen  Yriir- 
den  erfolgt  seyn ,  werde  man  nicht  Yerfeblen ,  dem  ho- 
hen  Vororte  die  weiter  gecigueten  Eroffoungen  machen 
zu    lassen.     Indem  der  Unterzeichnete  Sr.  Exe,    dem 
Hrn.  Schultheissen  uod  StaatsVath  des  boheu  eidgenôs- 
sischen Vorortes  Bern   dièse  Bemerkungen  in   Yorlaufi-- 
ger  Erwiederung  der  jenseitigen  Yerehriicfaen  Note  yoiA 
23.  Yorigen  Monats  mitzutbeilen  àié  Ehre  bat,  Yerbin- 
det  er  damit  zngleich  die  Versicherung  seiner  ausgezeich- 
netesten  Hochachtung. 

Bad  PKffers,  den  28.  Jul.  1835. 
(Gezeichnet)  Frh.  y.  Hbbtlihg.—-  Fiirgetreue  Abscfarift: 

Amrhtv. 


1836 


854     Déclarât,  du  gouvern.  de  NeufcbateL 

71- 

Déclaration  du  gouvernement  de 
Neuf-chatel  au  Directoire  fédéral  de 
la  cuisse  y  en  date  du  17  Février  18^6- 

Tit.  Ihr  habt  uns  am  16.Nby.  v.  J.  einen  Bescbluss 
der  h.  Tagsatzung  vom  3.  Âiig.  ûbermiltelf,  wonach  der 
Regîerung  von  Neuenburg   angesonnen   wlrd,   ia  ihreo 
offiziellen  Konfespondenzen  mit  den  eidgeoussischen  und 
Kantonalbebôrde»  keinen   andern  Titel  zii  gebraucben, 
als  denjenîgen ,  welcher  dem  Kanton  Neuenburg  in  der 
Auitsakte   vom    19  Mai    1815  und  in  der  Bundesakts 
vom    7.  Aug.   desselben  Jahrs   gegeben   worden.      Wir 
batten  unterm   4.  Dec*  die  Ebre,   Eucb  zu  antworfeo, 
dass   wir   dièses  Ansinnen    unserm  Souverain   tiberma« 
cben  wurden,    bei   dem  es  alleîn   stebe,  die  Titulatur 
des  Staatsralbs  zu  Sndern.     Seine  Antwort  ist  uns    in- 
dessen  zugekommen  ,  und  wir  geben  uns  die  Ebre^  aie 
Eucb  mitzutbeilen  :    Se.  Maj.  bat  uns   beauftragl ,    uns 
bestiinmt  und  unumwunden  de3   an   uns  geslellten  An« 
sinnens  zu  weigern   und  Eucb   zu    erkiaren  :    dass  das 
Fûrstentbum  Neuenburg  sicb  nicbt  dazu  versteben  konne, 
diesen  Titel   in  seinen  Verbandlungen   mit   den  andera 
Kantonen  auf  ein  besonderes   und   ausnabmsweise    ge* 
stelltes   Ansinnen    bin    aufzugeben;    dass  'bingegen   Se. 
Majestat  eventuell  Ibre  Zustimmung  dazu  geben  vrorde, 
dass  das  Fûrstentbum  sicb   êiner  allgemeinen ,    auf  aile 
Kantone    anwendbaren   Maassregel    in    der   Art,    wie 
solcbe  von  Ziiricb  vorgescblagen  worden ,  anscblusse. 


855 

-^ — > ,g3Q 

72. 

^ctes  diplomatiques  ultérieurs  con- 
cernant   les   étrangers   réfugiés  sur 
le  territoire  de  la  Suisse. 

I. 

Circulaire  du  Directoire  fédéral  adressé  aux  gou* 
vernemens  de  tous  les  cantons  de  la  Suisse  f  con^ 
cernant  les  fugitifs  de  Cétranger,  du  22  Juin  1836^ 

JSern ,  22  Brachmonat   1836.        \ 

*    Hocbgeachtete  Herren  ^  getreue  ^   liebe  EîdgenosBen  !     / 

Nictit  oh  ne  grosse  Miibe  ist  es  der  schweizerischen  Eid-  / 

genossenschaft  seiner  Zeit  gelungen,  diejenigen  bedeok- 

lichen  Anst&nde  2u  beseitigen,  welcbe  aus  dem  Beneb* 

men    einer  Anzahl  in  der  Schwets  befindlîcher  poli|i- 

scher  Fliichtiînge  beryorgegangen ,  das  WobWek'nehmeD 

mit   den   benachbartett  Staaten   getrubt  und   bd  dessen 

Stelle  gespaonte,    den  nachbarlîchen  Interessen    yrenig 

zntrMgliche  Verbâtnisse  herbeigeftihrt  batten.    fieîWie- 

derherstellung  dieser   werthyollen  Beziebungen  sind  die 

eidgenôssischen  StHnde   yon    der  in    den   yôlkerrechtli* 

cben    Verhaltnissen    zwîscben    etnzelnen   von    eînander 

unabbangigen  Staaten   tief  gegriindeten   und  wiederholt 

în  eidgenôssischem  Namen   ausgesprochenen  Ansicht  ge- 

leîtet   worden,    dass   dem  einem  jeden  •  selbBtst&ndîgen 

Staate  unzweifelbar  zustehenden  Rechte,  frerode  Flâcht-' 

Unge,  die  siôb  rubîg  yerhalteny   bei  sîch  aufzunehmen^ 

die  Pfltcht  znr  Seite  stebe,   solcbe  Fltîcbtlinge,    welcbe 

das  ihnen   gewSbrte  Asyl  missbraucben ,    indem  sie  die 

Rtibe  anderer  Staaten  zii  storen  sucben,  voà  ibrem  Ge- 

biete  wegzuweiseny   und  ibnen   die  Riickkebr  auf  das- 

selbe  nicbt  mebr  zu  gestatten  j*  ganz   besonders    wurde 

damais,  in  Anwendung  des  eben  ausgesprochenen  Grund- 

satzes,    die   Wegweisung   aus  der  Scbweiz   derjenigen 

Flnchtlinge  ang^ordnet,   welcbe   im  Hornung  1834  an 

dem  Attentat  auf  Sayojen  Theil  genoihmen  batten.    Im 

Vertrauen  auf  die  gegenseitîge  fortgesetzte  Beobachtung 

dièses  Grundsatzes,  hat  die  Scbweiz  seitdem  nicbt  ohne 

lebhafte  Befriedigung  aile  diejenigen  Vortheile  genossen, 

welcbe  aus  einem  auf  gleichm&ssige  Achtung  der  gegen- 


856         ActBâ  dipL  ultér.  conêern.  les 

18S6  seitigen  RecbtsyetbSltmsse  gegrSndeten  WohlTemeluDeo 
mil   den   benachbarten  Staaten  herroi^eheii ,   und    auf 
derea  sorgsame  Bewahruog   und  Erhakung   aile    eidge* 
tio56i8c|ien  Stande  dea  grossten  Werth  setzem      Es   ist 
daher  eioe  ernate,  tîefgefïhite  Fflicbt  des  eidgenôssischeo 
Vororts  ^  Allés  abzuwendeo ,  was  irgend  dièse  Verhalt- 
nisse,   welche   mit  Ehrea   fortgeseUt   vrerden   kônneoy 
triiben  Jcônnte  »   und   aile  Stande  aufmerksam   zu    ma- 
chen  auf  die  Gefahren ,    die  denselben  neuerdings  dro* 
ben.     Es  erbellt  namlick  aus  den  NachforscbungeD  der 
Polizeibehorden    einerseitSy    dass    nicbt  aile    diejenigen 
Flncbtlinge ,  welche   an  dem  Attentat  auf  Savoyen    im 
Jahr  1834  Antheil  genommen  batlen  und  deswegeo  des 
in  der  Schweiz  genosseaen  Asyls  unyriirdig  erklart  wor* 
den  waren,   seitdem  von   dem   scbweizeriscben   Boden 
fern  geblieben  sind;    vielmebr   babeh   einige  bei  jenen 
Vorfi&Uen  stark  betheiligte  Personeni  wie  Rauscbeoplati 
Mazziniy   Ruffini,    I^arro-Harring  u.s.w.  seildem  sicb 
wieder    in   das   scbweizeriscbe    Gebiet    eingescblicbeo* 
Andrerseits    bat  eine  Aozahl   in  der  Scbweiz  anwesen- 
der  Fliichtlinge  einem   verderblicbeo  Treiben  sicb  neu- 
erdings bingegeben ,  und  gefabrdet  fortwahread  die  In* 
teressen  der  schweizeriscben  Eidgeaossenscbah,   indem 
sie  sicb  entvreder*in  deren   innere  Angelegeobeitea  un- 
befugt   einmiscbeni   oder   die  Stellung   der  8cbweiz  zu 
den  benacbbarten  Staafen  durcb  feindselige>   von  iboen 
èQgesponnene  und   beabsicbtige  Anscblagte  auf  den  ei- 
nen  oder  andern  derselben  zu  stôren  sucben.     Es  geht 
vornehmlicb  aus  den  in  )iingster   Zeit  in  Zuricb  ge- 
macbten  Entdcipkungen  bervor^    dass   in   yerscbiedenen 
Tbeilen  der  Scbweiz  eine  nicbt  unbetrHcbliicbe  AnzabI 
von  Klubs  oder  Hiitten  der  gebeimen  jBesellscbafty  das 
junge  oder  neue  Deutscbland  genannt,   beste- 
'    ben  f  in  welcben  unter  Anderm  die  Frage  eines  gewalt- 
samen  Einfalles  in    das  benacbbarte  Grossberzogtbum 
Baden  kiirzlicb  angeregt*worden   zu  seyn  scbeint.    Ei* 
ner  der  Leiter  dieser  Gesellscbaft ,  Ernst  Scbiilery    ans 
Darmstadt,  ist  zu  Biel  festgesetzt  worden»  andere  sitzen 
zu  Ziiricb  in  Verbaft,   nocb   andere   vftirden  yor  we- 
nigen    Tagen    aus*  dem  Kanton  Zurich   gewiesen;    die 
Namen  dieser  letztern  siod  vou  der  Ziiricberiscben  Po- 
lizei  den  Standen  mitgelbeilt  wordeo.     Solche  und  an* 
dere  Wabrnebmungen  reicben  gewiss  bioi  um  sSmnt* 
lichen  Standen  die  dringende  Notbwendigkeil  vor  Au* 


étrangers  réfugiés  sn  SmssSé         857 

• 

gen  zu  fiibreti ,,  einem  Uawesen  eio  Six  allé  Mal  eiii  VSt6 
Eiide  zu  machen  y  dedsen  Jangere  Fortdauer  uur  von 
traurigen^'und  fiir  die  freie  und  selbsUtandige  Exisftenz 
der  Schwelz  von  besorgUchen  Folgen  sejn  kônnte»  Im 
Gefiihle  dieser  Nothwendigkeiti  ini  Gefdhle  der  uns  als 
eidgeDÔssischem  Vorort  gegen  das  gemeinsame  Vater- 
land  obliegenden  VerpAichtiingea,  laden  vrir  daher  sammt- 
licha  eidgenëssische  otënde  auf  das  Dachdrucklichste  ein, 
aile  auF  ihrem  Gebiet  befindiicheo  Flûchtlluge ,  welche 
seioer  Zeit  an  dem  Attentat  auf  Savoyen  auf  irgend 
eîne  Weise  th^tigen  Antheil  genomnien  haben,  und  die 
deawe^en  schon  Yor  mehr  aie  zwei  Jahren  nacb  dem 
Willen  einer  an  Einmothigkeit  grSnzenden  Mehrheit  von 
StSnden  jedee  fernere  Asyl  auf  achveizerischem  GebieC 
verwirkt  babeo  ;  .  so  vrie  aile  dieîenigen  auf  ihrem  6e- 
biet  befindlicben  Fluchtlinge,  vrelche^  auch  abgesehea 
von  jenem  Attentat ,  die  schv^eizerischen  Jnteressen  ge- 
fabrdet  baben  oder  noch  gefâhrden  dârften ,  sey  ea 
durch  Einmischung  in  die  innern  Angelegenheiten  der 
Scbweiz  oder  einzelner  Kantone,  sby  es  durch  ruhe- 
stôrerische  Anschlage  auf  benachbarte  Staaten,  sofort 
anzuhalten  «nd  auf  eine  zuvedassige  Weise  zur  Ver-  . 
fugung  des  eidgenosaischen  Vororts  zu  balten,  daniit 
dièse  aile  durch  vordxtliche  Anordnung  an  die  Schwei* 
zergrënzen  gebracbt,  aos  der  Schweiz  fôrmlich  ver- 
wiesen  und  mit  Bewilligung  der  kônigUch  franzosischen 
Regîenmgy  an  die  sich  der  Vorort  diesfalla  gewendet  ^ 
hatf  eotweder  in  Frankreich  hûnftig.sich  aufbalten, 
oder  von  Frankreich  aus  nach  einem  andem  Lande, 
das  sie  aufnehmen  wUl,  sich  begeben  kônnen*  Eben 
80  sollen  wir  Euer  Hochwohlgeboren  einladea,  iiber- 
haupt  auf  aile  auf  Eurem  Gebiet  befindlicben  politischen 
Fiuchtlinge,  mdgen  dîeselben  irgend  welchem  Landan- 
gehôren,  unausgesetzt  ein  iwaehsames  Auge  bu  hahen, 
iind  bei  allfalliger  WahrnehmuBg,  dass  dieselben  sich 
nicht  in  jeder  Beziebung  vubig  verhaiten,  davon  sovrol 
den  eidgenëssischen  Vorort  als  die  iibrigen  Stande  so« 
fort  in  Kenntniss  zu  setzen*  In  der  zuversicbtlichen 
Erwartuogy  es  vrerden  sammtikhe  eidgendssische  Stande 
unserer  ében  so  wohlgemeinten  ala  dringenden  Einla- 
duog  im  vrohlverstandenen  Interesse  der  gesammten  Eid- 
geoosseoschaft  in  allen  Theilen  bereitwillig  und  volU 
st&odig  entsprechen ,  benutzen  wir  diesen  Anlass,  Eucb, 
getreue,  Hebe  Eidgenoss^  1  wiederbolt  unserer «vollkom^- 


858         ji€îe&  dipL  uUér.  concernant 

m 

miB  menen  Hochachlnog  zu  verstcliern  \  woniit  uns  beider- 
aeits  in  den  SehuU  des  Allmâchtigen  empfehieod. 

(Folgen  die  Unterschriften). 

H. 

Note  adressée  a  S,  E.  le  Duc  de  Montebello^  am^ 
bassadeur  de  France  auprès  de  la  confédération 
suisse  f  par  le  Directoire  de  celle-ci  j   en  date  du 

22  Juin  1836. 

Semé,  81  Juim  IflK. 

loCormës  que  plusieurs  r^fugt^s  politiques ,  expulsés 
de  la  Suisse  pour  avoir  participe  en  1834  h.  l'attentat 
contre  la  Savoie ,  ont  reparu  en  Suisse  et  qu'un  co*- 
tain  nombre  de  n$fugiës  ont  tram^  dans  les  demicis 
tems  le  désordre  et  oiéoiei  à  ce  qu'il  parait ,  une  inva- 
sion à  main  armëe  dans  le  grand*duché  de  Bade,  limi- 
trophe de  la  Suisse,  les  avoyer  et  conseil  d'état  de  la 
république  de  Berne,  directoire  actuel  de  la  confédéra- 
tion Suisse,  ont  cru  de  leur  devoir,  autant  envers  la 
Suisse  qu'envers  les  états  limitrophes  avec  lesquels  la 
Suisse  entretient  avec  plaisir  les  rapports  de  bon  voisi- 
nage, de  prendre  les  mesures  qui,  dans  les  limites  de 
leur  compétence,  ont  paru  les  plus  propres  ^  mettre 
une  fin  à  des  menées  aussi  compromettantes  poinr  la 
confédération  que  pour  ses  voisins.  Ils  ont  donc  en- 
gagé de  la  manière  la  plus  pressante  tous  les  gouver- 
nemens  cantonaux,  Si  faire  arrêter  et  tenir  à  leur  dis- 
position tous  les  réfugiés  politiques  qui  ont  pris  part 
à  l'expédition  de  la  Savoie  et  qui,  expulsés  de  la  Suisse 
pour  cet  attentat,  y  ont  reparu,  ainsi  que  tous  ceux 
qui  ont  compromis  ou  qui  pourraient  compromettre  en- 
core les  intérêts  de  la  Suisse  en  se  mêlant  dans  les 
aflTaires  intérieures  de  la  confédération  on  des  cantons, 
ou  qui  troublent,  par  des  entreprises  subversives,  les 
rapports  de  bonne  intelligence  heureusement  exislaas 
entre  la  Suisse  et  tous  les  autres  états. 

Le  directoire  fédéral  est  résolu  à  faire  évacuer  la 
Suisse  de  tous  les  réfugiés  qui  se  trouvent  dans  lés  cs- 
t^oriès  indiquées  ;  mais  pour  pouvoir  parvenir  efficace- 
ment à  des  mesures  aussi  salutaires  pour  le  repos  des 
états  voisins  et  de  la  confédération  elle-même,  et  aussi 
conformes  aux  rapports  internationaux,  il  a  besoin  de 
l'assistance  d'une  des  puissances  limitrophes. 


les  fagiUfe  étrangers  en  Suisse*      859 

Ea  se  rappelant  avec  une  vive  gratitude  les  proe^-1 
ûés  pleins  de  bienyeiUance  que  le  gouvernement  rojral 
de  France  n'a  cesse  d'avoir  pour  la  Suisse  ^  toutes  les 
fois  qu'elle  s'est  trouvée  dans  des  embarras  desquels 
elle  ne  pouvait  sortir  d'elle-même  à  cause  de-  sa  posi- 
tion intermédiaire,  les  avojer  et  conseil  d'état  du  di* 
rectoire  fédéral  OQt  l'honneur  de  s'adresser  à  S.  E.  M. 
Vambassadenr  de  France  en  Suisse ,  avec  la  demande 
la  plus  pressante  de  bien  vouloir  engager  ses  hauts 
commettans  à  recevoir  sur  le  territoire  français  tous 
les  réfugiés  politiques  que  le  directoire  fédéral  ou  les 
gOMvememens  des  cantons  seraient  dans  le  cas  de  fair« 
conduire  sur  la  frontière  de  France. 

Ils  ont  l'honneur  de  joindre  à  cette  note  une  Kste 
des  individus  les  plus  impliqués  dans  les  intrigues  qu'on 
Tient  de  découvrir,  ainsi  que  de  oeux  qui,  pour  avoir 
pris  part.k  l'expédition  de  la  Savoie ,  avaient  été  ex^ 
puisés  de  la  Suisse  et  j  ont  reparu. 

En  priant  M.  le  duc  de  Montebello  de  bien  vouloir 
appuyer  leur  demande  de  toute  son  influence,  les  avo* 
yer  et  conseil  d'état  du  directoire  fédéral  de  Berne, 
ont  l'honneur  de  réitérer  à  S.E.  les  assurancen  de  leu^ 
très  haute  considération. 

Les  avoyer  et  conseil  d^éteU  du  directoire  fé^ 
déral  de  Berne* 

(Suivent  les  signatures). 

UI. 

Béponse  du  Duc  de  Montebello  ^  ambassadeur  de 
France  en  Suisse  à  la  note  lui  adressée  le  22  Juin 
1836  par  le  Directoire  fédéraly  en  date  du  19  Juil^^ 

let  1836. 

Le  soussigné,  ambassadeur  de  S.  M.  le  Roi  des  Fran- 
çais près  la  confédération  suisse  a  reçu  la  note  que  S» 
£•  M.  le  président  du  directoire  fédéral  lui  a  fait  l'hon- 
neur  de  lui  adresser  le  22  juin ,  au  sujet  des  mesures 
que  le  Vorort  a  cru  devoir  adopter  pour  expulser  du 
territoire  de  la  confédération  les  réfugiés  qui,  déjà  at- 
teints par  une  semblable  décision,  après  avoir  participé 
en  1834  à  l'expédition  tentée  contre  la  Savoie,  ont  osé 
reparaître  en  Suisse,  et  ceux  qui,  |^us  récemment^  ont 
abusé  de  l'hospitalité  helvétique,  en . s'associent  k  des 
complots  contre  la  tranquillité  des  états  limitrophes.  M. 


%6è        Aetêê^  dipL  uàtèr.  ecneem.  iém 


le  président  du  directoire  eoUicitanty  à  cette 
un  nouveau  lémoignagè  de  Tiiitërét  amical  dont  la  Wi 
e'est  dé|à  plue  a  donner  tant  de  preuves  à  la  confédé- 
ration, a  ^xjffàméj  au  nom  du  Vorort,  le  .désir  de  voir 
le  gouvernement  du  Roi  seconder  ses  inlentio»a  en  don- 
nant passage  à  travers  le  royaume  aux  réfugiés  qui  de- 
vront quitter  la  Suisse*  , 

Le  soussigné  s'ëtant  empresse  de  mettre  cetts  cob* 
munication  sous  ks  yeux  de  son  gouvernement,  a  reçu 
Tordre  d'y  répondre  de  la  manière  suivante: 

Le  gouvernement  du  Roi  a  vu  avec  plaisir  une  d^ 
marche  aussi  conforme  à  la  tranquilKté  îniérieiiro   de 
la  Suisse  qu'à  l'intérêt  bien  entendu  de  91^  rapports  de 
droit  international,  et  il   n'a  pas  été  moins  satisEak  de 
retrouver  dané  le  discours  prononcé  par  M.  le  président 
du  directoire,   à  l'ouverture   de  la   diile  fédérale,  les 
principes  de  saine  et  loyale  politique  c|ui   ont  inspiré 
cette  sage   résolution.     Constamment  animé   des  senti- 
mens  de  la  plus  sincère  amitié  pour  la  Suisse,  et  tou- 
jours prêt  à  lui  en  renouveler  les  tiîmoignages,  le  gou- 
Ternement  de  S.  M.  n'a  point  hésité  à  prendre  en  con* 
sidération  la  demande   qui  fiiit  l'objet  de  la  note  de  S. 
Exe.  M.  l'avoyer  Tscharner,  et  le  directoire  peut  comp- 
ter,   en  cette  occasion,   sur   le    concours  bienveillant 
ue  l'administration  française  s'est  déjà  fait   un  devoir 
e  lui   prêter   dans   des    circonstances   analogues.     Le 
soussigné  est  d'ailleurs  autorisé  à  déclarer  que  le  ^n- 
vernement  du  Roi,  pour  rendre  plus  facile  a  la 
l'accomplissement  d'un  devoir  impérieux,  consent  à 
corder  aux  réfugiés  dont  l'expulsion  aura  lieu,  les  1 
yens  pécuniaires   propres  à  subvenir  à  leur  sobaislance 
pendant  un  certain  tems,  à  partir  du  jour  de  leur  em« 
barquement  dans  un  des  ports  du  royaume. 

11  importe  dès-'lors  que  les  mesures  o^rdonnées  par 
le  Vorort  s'exécutent  ponctuellement.  On  ne  saurait 
d'ailleurs  prévoir  qu'il  puisse  renaître,  sur  quelque  point 
de.  la  confédération,  des  scrupules  semblables  à  cet* 
les  qui  s'élevèrent  en  1S34,  en  matière  de  droit  d'asile» 
De  tels  scrupules  seraient,  il  faut  le  dite,  moine  fon- 
dés que  jamais,  et  dénonteraient  seulement  une  appré- 
ciation peu  réfléchie  d'une  question  sans  doute  très  dé* 
lioate,  mais  dont  ici  les  tormes  ne  sauraient  avoir  et 
n'ont  assurément  rien  d'équivoque* 

En  effet,   ce*n'est  pas  le  gouvernement  du  Roi  qui 


i 


étrangers-  réfugiés  en  Suisse.         86l 

ponmât  mtfcomiatlre  ce  que  le  droit  â*asile  a  ée  rëri  ISM 
et  de  aacrë.  La  Fraoce  et  PAngleterre  ne  Texercent 
pas  moÎDS  généreusement  que  la  Suisse  ^  et  certes  il  est 
loin  de  leur  pensée  de  voulair  le  lui  contester.  Maisi 
comme  tout  autre ,  ce  droit  a  ses  limites  et  suppose 
aussi  des  devoirs  à  remplir  :  il  ne  peut,  il  ne  doit  exis- 
ter qu'à  la  condition  indispensable  que  l'application  n'en 
aura  rien  de  contraire  aux  rigles  non  moina  aaerées 
du  droit  des  gens,  c'est-à-dire  à  la  sécurité  des  autres 
^tatS)  laquelle  a  des  exigences  plus  ou  moins  légitimes, 
plus  ou  moins  impérieuses ,  suivant  I^  situation  géogra*^ 
phique  des  pays  intéressés  à  ce  que  leur  repos  ne  soit 
pas  compromis,  ou  selon  l'organisation  intérieure  de 
ceux  où  le  droit  d'asile  est  en  honneur*  Ainsi ,  par 
exemple  I  il  est  évident  que  l'Angleterrei  isolée  du  con- 
tinent par  sa  position  insulaire,  peut  donner,  sana  dan- 
ger pour  les  autres  états ,  une  plus  large  extension  à 
ce  droit;  et  qu'un  pays  coustitué  comme  la  France, 
avec  sa  puissante  organisation  administrative,  sa  force 
militaire,  et  les  moyens  de  police  dont  elle  dispose,  peut 
offrir,  sous  le  même  rapport,  des  garanties  rassuran- 
tes; tandis  que  ces  garanties  n'existent  pas  habituelle- 
ment pour  la  Suisse,  non  que  ses  intentions  puissent 
être  mises  en  doute,  mais  parce  que  sa  constitution  fé- 
dérative,  son  fractionnement  en  22  états  souverains, 
régis  par  des  législations  différentes  et  par  des  princi- 
pes divers  d'administration»  ne  sauraient  permettre  qu'- 
elle ait  au  même  degré  les  moyens  de  surveillance  et 
de  répression  contre  les  réfugiés  qui,  accueillis  sur  son 
territoire,  oseraient  abuser  du  bienfait  de  l'hospitalité, 
au  détriment  des  états  avec  lesquels  la  confédération  hel- 
vétique est  en  paix. 

Ainsi  donc,  dans  les  mesures  adoptées  par  la  sagesse 
du  directoire ,  et  dont  le  gouvernement  du  Roi  consent 
à  faciliter ,  autant  qu'il  dépendra  de  lui ,  l'exécution ,  il 
ne  s'bgit  aucunement  de'  porter  atteinte  au  droit  d'asile, 
mais  4'^  rendre  l'exercice  compatible  avec  le  droit  in- 
tei^national,  avec  le  repos  des  pays  voisina  de  la  Suisse, 
avec  l'honneur  et  les  intérêts  de  la  confédération  tout 
entiire.  • 

Ces  vérités  incontestables  trouveraient, 's'il  le  fallait, 
une  démonstration  encore  plus  éclatante  dans  les  enseigne* 
mens  du  passé,  et  dans  l'autorité  d'exemples  récens,  ou, 
pour  mieux  dire,  dans  le  témoignage  de  faits  actuels.    Il 


g62  Actes  dipL  uUér.  concernant 


ft 


#M6  8itffirait,  \  cet  ëgard,  de  rappeler  rexpëdition  tent^  en 
1834  contre  la  Savoie  par  les  réfugias  admis  en  Suisse  ;  la 
fâcheuse  influence  que  cette  entrepri0e9  hautement  cod- 
dàmnëe  par  le  directoire^  mais  qu'il  ne  s'était  pas  trouréa 
en  mesure  de  prévenir,  exerça  sur  les  relations  extërieo- 
res  de  la  eonfëdëration ,  les  nombreuses  et  graves  com- 
plications dont  elle  fut  la  source.  11  suffirait  également 
de  rappeler  les  machinations  bien  plus  rëcemnaent  our- 
dies contre  la  tranquîilîtë  de  certains  ëtats  de  l'Alle- 
magne y  machinations  découvertes  par  un  des  goDTeme- 
mens  de  la  Suisse,*  officiellement  dénoncées  par  le  di- 
rectoire fédéral,  et  dont,  par  ce  motif,  la  Suisse  se  doit 
à  elle-même  de  ne  pas  tolérer  les  auteurs  ou  les  com- 
plices sur  son  territoire.     Le   soussigné   n'a  parle  jus- 

,  qu'à  présent  que  de  la  Sardaigne  et  de  l'Allemagne  dont 

ces   attentats    et    ces   complots    menaçaient   le   sécurité. 
Mais  la  France  elle-même  n'est-elle  pas  éminemment  in- 
téressée dans   cette  importante   question  de  droit  inter- 
national, lorsqu'il   est  avéré  que  les  réfugiés  en  Suisse 
sont  en  rapport'  avec   les  anarchistes  français ,    lorsque 
leurs  indiscrétions  attestent   si   évidemment  la  connais- 
sance qu'ils 'ont  des   abominables  projets   des  régiddes, 
lorsqu'enfio  il  est  démontré  que  leurs  desseins  se  lient» 
tout  au  moins   d'intention    et  d'espérances,   aux   crimes 
récemment  tentés  en  France?     11  est  clair  qu'un  pareil 
état  de  choses  ne  saurait  plus  se  prolonger ,    tant  pour 
la  Suisse   elle-même   que    pour   les    autres    puissances: 
nul  doute  encore   que   si  les  étangers    dont    les   trames 
révolutionnaires    tendent  à  le   perpétuer,    notaient  pas 
éloignés  du  sol  helvétique,    les   gouvémemens  menacés 
par  leurs  coupables  desseins,  ne  se  vissent  dans  la  né- 
cessité de  prendre  des  mesures  dictées  par  le  sentiment 
impérieux  de   leur  propre  sécurité,   et   que    dislors  la 
confédération  n'ait  le  plus  grand  intérêt  a  prévenir  ces 
inévitables  déterminations. 

En  définitive ,  l'Allemagne  et  l'Italie  ont  le  droit  de 
s'attendre  à  ce  que  les  hohimes,  qui  conspirent  contre 
leur  repos ,  cessent  de  recevoir  en  Suisse  un  asile  dôot 
ils  se  sont  rendus  indignes.  Mais  la  France  »  intéressé 
k  le  demander  au  même  titre  ,  est  encore  en  droit  de 
le  réclamer  au  nom  de  cet  intérêt  politique  qui  l'unît  à 
la  Suisse ,  et  qui  la  porte  sincèrement  It  désirer  que  la 
confédération  helvétique  soit  tranquille,  qu'elle  n'entre- 
tienne que*  des  relations  ,de  bonne  harmonie  avec  toutes 


1 


les  fugitifs  étrangers  en  Saisie.        863 

les  puissances ,  qu'en  un  mot,  «a  situation  ,  vis-à-vis  de 
rSurope,  soit  ce  qu'elle  doit  étre^  facile,  régulière,  et 
conforme  i  la  bienveillance  dont  l'Europe  n'a  pas  cesstf 
d'Aire  animée  poUr  les  cantons.  C'est  donc  à  vrai  dire, 
4^  l'intërét  de  la  Suisse  qu'il  s'agit  principalement  ici, 
et  le  gouvernement  du  Roi  aime  à  trouver  dans  la  note 
ît  laquelle  le  soussigné  a  l'honneur  de  repondre,  aussi 
bien  que  dans  le  langage  de  M.  le  président  de  la  Diète, 
la  preuve  qu^aucune  de  ces  graves  considérations  n'avait 
^happé  à  la  pénétration  du  directoire  fédéral.  Dès- 
lors  il  ne  reste  plus  au  gouvernement  de  8.  M.  qu'à 
souhaiter  que  des  manifestations  aussi  rassurantes  ne 
demeurent  point  infructueuses,  et  que  les  résultats  qu'- 
elles promettent  ne  se  fassent  point  attendre.  La  réu- 
nion de  la  Diète  lut  parait,  sous  ce  rapport,  la  circon- 
stance la  plus  heureuse  •  et  le  gouvernement  fédéral 
sera  sans  doute  empressé  de  la  saisir  pour  obtenir  de 
cette  haufe  assemblée  les  moyens  d'assurer,  dans  cha- 
cun des  cantons,  la  prompte  et  complète  exécution  des 
mesures  dont  il  a  décrété  l'adoption* 

Le  directoire  comprendra  sans  doute  également  que 
si  •cet  espoir  état  déçu,  si  les  gages  que  l'Europe  attend 
de  lui,  devaient  se  borner  à  des  déclarations,  sans  qu'- 
aucun moyen  de, coercition  vint  les  appuyer  au  besoin, 
les  puissances  intéressées  à  ce  qu'il  n'en  soit  pas  ainsi, 
seraient  pleinement  en  droit  de  ne  plus  compter  que 
sur  elles-mêmes  pour  faire  justice  des  réfugiés  qui  con- 
spirent en  Suisse  contre  leur  tranquillité,  et  pour  met- 
tre un  terme  à  la  tolérance  dont  ces  incorrigibles  enne- 
mis du  repos  des  gouvernemens  continueraient  à  être 
fobjet.  Il,  iTest  pas  moins  évident  que  la  France,  après 
s'être  inutilement  efforcée  par  des  conseils  et  des  aver- 
tissemens  répétés  de  prémunir  la  Suisse  contre  le  dan- 
ger de  contraindre  les  états  d'Allemagne  et  d'Italie  à 
donner  cours  à  des  résolutions  éventuellement  arrêtées 
par  eux  de  la  manière  la  plus  positive,  n^aurait  plus^ 
qu'à  pourvoir  dans  le  mérne  but,  en  ce  qui  la  con- 
cerne, à  ce  que  lui  prescrirait  l'Intérêt  non  moins  légi- 
time' de  sa  propre  sécurité. 

Mais  le  soussigné  aime  à  le  répéter  ici ,  le  gouver- 
nement du  Roi  a  la  confiance  que  le  directoire,  loin  de 
se  méprendre  sur  le  cai»actère  franchement  amical  d'une 
communication  si  complètement  en   harmonie   avec  les 


864        Actes  dipU  uii^r.  contern.  les 

1888  principes  qull  vient  encore   de    proclamer ,   n%intera 
pas  à  rëdamér  de  la  Diète^  et  aartout  à  mettre  en  oeu* 
Irre  les  moyens  les  plus  propi^s   à  prëserrer^    par  la 
prompte  explusion  de  tous  les  rëfugiës  qui  se  trouvent 
dans- le  cas  d'être  atteints  pakr  cette  mesurey  le  maintien 
des  rapports  de  bonne  intelligence  que  la  confédération 
helYetiqye  est  intëressëe   à  entretenir    avec   toutes    les 
puissances  qui  TaToisinent.     La  bienveillante  amitié  de 
.  la  France  lui  ouvre,   à  cet  égard ^   des   voies  sana   les- 
quelles il  serait  difficile  à  la  Suisse  d'atteindre  Un   but 
si  désirable.      La  baute  «sagesse  du  gouvernement  fédé* 
rai  garantit  qu'il  s'empressera  de  les  mettre  k  profit'^  et 
d'acquërir  ainsi  de  nouveaux  titres  à  l'estime  de  l'Europe. 
Le  soussigné  saisit  cette  occasion  pour  offrir  à  LL. 
£E.  MM.  les  avojer  et  conseil  d'état  de  la  république 
de  Berne,  directoire  fédéral,  les  assurances  de  sa  haute 
considération» 

Berne,  le  19  juillet  1836. 

(Signé)  Doc  de  Movtkbxexo. 

Note  adressée  par  Pambaasadeur  de  France  à  M. 
M*  les  apover  et  conseil  cCJËtat  de  la  république 
de  Berne,  Directoire  fédéral.    En  date  du  27  Sep^ 

tembre  1836. 

Le  soussigné,  ambassadeur  de  S.  M.  le  Roi  des 
Français  auprès  de  la  confédération  Suisse  vient  de  rece- 
voir l'ordre  de  remettre  au  Directoire  la  note  suivante  : 

„Ce  n'est  pas  d'aujourd'hui  que  la  présence  des 
étrangers  réfugiés  sur  le  territoire  de  la  Sgisse  a  trou- 
blé son  repos  et  compromis  son  indépendance.  Depuis 
plus  de  deux  ans ,  leur  conduite  et  la  condescendance 
de  plusieurs  cantons  à  leur  égard  .inquiétèrent  les  puis- 
sances voisines  de  la  Suisse,  et  provoquèrent  leur  mé- 
contentement. Les  réclamations  de  ces  puissances  ne 
*se  firent  pas  attendre,  et  les  cantons  se  virent  deman- 
der des  mesures  de  précaution  et  de  sûreté  que  les  re- 
lations de  bon  voisinage ,  autant  que  leur  propre  inté- 
rêt, auraient  dû  peut-être  leur  suggérer  et  les  porter 
à  prendre  d'eux  mêmes. 

„La  France  n'était  point  engagée  directement  dans 
le  débat;  mais,  fidèle  à  h^s  anciens  sentimens,  elle  sai- 
sit cette  occasion  pour  témoigner  combien  elle  avait  à 


les  réfugiés  étrangers  en  Suiase.       865 

coeur  les  intérêts,  riod^pendaitce  de  laeonftfdtfratioD  ;  pour  Iggg 
faire  preuve  d'une  afEection  que  la  dignité  et  le  temps  a 
cimentée  entre  deux  peuples  voisins  y  entre  deux  Ëtata 
ëgalement  intéresses  en  Europe  •  au  maintien  des  droits 
de  tous  y  le  gouvernement  du  Roi  Vimerposa  entre  la 
Suisse  et  les  puissances  réclamantes  \  il  conseilla  de 
toute  part  la  modération  ;  il  s'attacha  à  obtenir  ^ue  ni 
Firritation  ni  la  force  ne  vinssent  compliquer  une  qiies* 
tion  dëlicate.  Des  mesures  destinées  à  rassurer  TEo* 
rope  furent  conseoties  ou  plutdt  délibérées  par  la  Suisse 
dans  l'intérêt  même  de  son  repos.  La  Diète  fit  de  aa* 
gea  promesses  ;  la  France  les  prit  en  quelque  sorte  .sous 
sa  garantie  y  et  c'eat  ainsi  qu'elle  épargna  à  la  Suiase, 
par  une  intervention  bienveillante ,  ou  les  riaquea  d'un 
confliti  ou  lea  inconvéniena  d'une  conceaaion  dont  aa 
dignité  aurait  pu  aoufirir;  il  loi  importait  y  en  effets 
non  aeulement  que  Pindépendance  helvétique  fût  eaaen* 
tiellement  reapectée,  maia  encore  qu'elle  f&t  ménagée 
Jusque  dans  ses  moindrea  formée.  Elle  avait  à  coeur 
(et  aea  aentimena  n'ont  point  changé)  de  faciliter  à  un 
paya  ami  le  maintien  de  cette  politique  digne  et  modé- 
rée qui  fuaque-là  avait  dirigé  aea  conseils.  C'est  ainsi 
que ,  depuis  six  années  y  la  France  a  appuyé  de  son  in- 
fluence cette  sagesse  et  cette  modération  qu'essayaient  de 
faire  prévaloir  en  Suisse  des  hommes  aussi  amis  de 
l'indépendance  de  leur  pays  qu'ennemis  de  l'anarchie  et 
des  factions. 

Cependant  les  promesses  avaient  été  imparfaitement 
tenues;  le  but  n'était  point  atteint;  les  plaintes  des  puis- 
sances voisines  s'étaient  renouvelées,  et  lorsque,  le  22 
Juin,  1836,  le  Directoire,  reconnaissant  enfin  l'insuffi- 
sance des  mesures  prises  jusqu'à  ce  moment,  invita  les 
cantons  à  en  adopter  de  plus  efficaces,  et  dénonça  \  la 
France  les  coupables  menées  de  quelques  uns  des  étran- 
gers dont  le  territoire  helvétique  était  devenu  l'asile, 
Je  gouvernement  du  Roi  applaudit  à  de  si  sages  réso- 
lutions ,  et ,  pour  en  faciliter  l'accomplissement ,  il  per- 
mit aux  réfugiés  dont  l'expulsion  était. demandée,  d'em- 
prunter le  territoire  françaia  pour  ae  rendre  à  leur  nou- 
velle destination.  Ainsi  provoqué  par  la  Suiase  même, 
s  qui,  avouant  l'existence  des  complots  dénoncés,  recon- 
naissait et  lea  devoira  et  lea  droite  que  l'intérêt  de  leur 
propre  conservation  donnait 4iux  puissances  voisines,  il 
.crut  répondre  aux  intentions  mêmes  de  ce  pays/  et  se- 

Noup,  SuppUm.    Tome  III,  IJi 


M 


* 
I 


866         Jlniefi  dipL  nliér.  concernant 

1836  conder  see  sages  dispbsitioils,  en  posant  le  yrai  principe 
An  droit  d'asile ,  tout  en  assignant  à  ce  droit  les  Ihni* 
tes  dont  la  conduite  même  de  la  Puisse  Aait  une  re- 
connaissance si  formelleh 

Le  monde  sait  comment  la  note  oè  le  cabinet  finan- 
çais exprimait  ses  idëes,  conformes  d'ailleurs  aux  Toes 
et  aux-  mesures  dont  le  Directoire  STait  pris  rinltiative, 
fut  accueillie  par  la  Diète,  et  commentée  par  une  opi- 
nion qui  commençait  II  tout  envahir  dans  quelques  can- 
tons, et  dont  la  dominalioii  récente  semble  avoir  dé- 
placé le  pouvoir;  domination  funeste  qui)  si  elle  se 
prolongeait,  dénaturerait  à  la  fois  et  la  politique,  et  le 
caractère ,  et  les  moeurs  mêmes  d*un  peuple  renommé 
par  sa  droiture,  par  fta  sagesse,  par  le  sentiment  de 
sa  vraie  dignité. 

Une  note  fut  remise  au  soussigné,  le  29  août,  en 
réponse  à  ses  communications.  Elle  annonçait  les 
positions* adoptées  par  la  Diète;  elles  étaient  en 
tie  conformes  aux  mesures  de  précaution  que  le  sous- 
signé avait  cru  devoir  conseiller  ;  et ,  bien  qu'elles  ne 
-fussetit  pas  aussi  complètes,  aussi  énergiques  qne  l'au- 
rait désiré  le  gouvernement  du  Roi,  aucune  objection 
grave  ne  s'éleva  contre  le  conclusum  du  23  août,  qui 
contenait  du  moins  une  reconnaissance  explicite  do 
principe  posé  par  la  France. 

Mais,  à  côté  de  ces  dispositions,  la  note  pr&entait 
une  étrange  réponse  aux  réflexions  que  le  'soussigné 
avait  reçu  l'ordre  de  communiquer  au  Directoire.  Dans 
cette  réponse,  les  conseils  donnés  par  la  France  avec 
autant  de  désintéressement  que  de  bienveillance ,  sont 
interprétés  avec  amertume,  repoussés  avec  irritation; 
ses  intentions  sont  dénaturées,  ses  paroles  perverties. 
Certes ,  la  France  devait  voir  dans^  cet  acte  une  offense 
grave.  Justement  blessée,  elle  sacrifia  au  désir  de  pré- 
venir des  complications  nouvelles  tout  ce  que  pouvait 
lut  inspirer  un  légitime  ressentiment;  elle  imputa  un 
langage  qu'elle  est  fondée  è  déclarer  sans  exemple,  non 
a  la  Suisse,  mais  à  ce  parti  qui  prétend  la  dominer. 
Le  gouvernement  du  Rt>i  resta  convaincu  qne,  de  ce 
]Our,  l'indépendance  helvétique  était  prèle  a  tomber  sous 
le  coup  d'une  tyrannie  intérieure,  et  qne  c'en  était  lait 
des  influences  pacifiques  et  régulatrices  auxquelles  li 
Suisse  avait  dû  jusque-là  son  bonheur  et  son  repos. 
Une  faction  composée  d'élémens  .divers  a   usurpé,   soit 


les  étrangers  fugitifs  en  Suisse*       867 

dans  l'opinion 9  soit  au  sein  des  potivoirs  publics,  une  Igfff 
prépondërance  fatale  à  la  liberté  de  la  Suisse  ;  consa- 
crée par  le  temps  y  garantie  par  les  moeurs ,  cette  li- 
berté est  le  patrimoine  incontesté,  le  paisible  héritage 
d*une  nation  qui  compromettrait  sa  renommée  historique, 
si  Jamais  elle  se  laissait  dominer  par  des  conspirateurs 
insensés ,  qui  n'ont  encore  réussi  qu'à  déshonorer  la 
liberté. 

Il  était  impossible  de  mécounaitre  l'empreinte  de 
Tesprit  d'anarchie  dans  quelques  uns  des  actes  qui  vien- 
nent d'être  signalés^  et  surtout  dans  les  publications  qui 
les  suivirent. 

Mais  un  incident  inouï  est  venu  compliquer  une 
situation  déjà  grave,  et  jeter  un  triste  jour  sur  l'origine 
et  la  portée  du  changement  déplorable  qui  semble  s'ac- 
complir dans  la  politique  de  la  Suisse;  le  complot  dont 
le  Conseil  nommé  a  été  l'artisan  ou  rin8ti*ument,  offrit 
une  nouvelle  preuve  de  l'incroyable  perfidie  des  factions 
et  de  la  molasse  non  moins  incroyable  de  quelques  uns 
des  pouvoirs  constitués.  Un  guet-àpens  a  été  concerté 
presque  publiquement  contre  l'ambassade  de  France, 
et ,  chose  plus  étrange ,  il  s'est  trouvé  des  pouvoirs  as- 
sez faibles  ou  assez  dupes  pour  se  rendre  complices 
d'une  manoeuvre  tramée  par  les  ennemis  de  tout  pouvoir. 

Quelques  réfugiés  semblent  s'être  proposé  d'amener 
la  Confédération  à  rétracter  les  principes,  h.  désavouer 
les  mesures  énoncées  dans  lé  conclusum  du  23  août. 
Le  succès  a  dépassé  toutes  leurs  espérances;  un  acte 
de  basse  vengeance  contre  le  représentant  d'un  grand 
Etst,  conçu  et  accompli  par  quelques  révolutionnaires, 
a  été,  pour  ainsi  dire,  adopté  par  l'autorité  légale  comme 
une  représaille  de  gouvernement  à  gouvernement. 

On  arrache,  ou  on  feint  d'arracher  à  un  aventurier, 
]ë  poignard  sur  la  gorge ,  de  prétendus  aveux.  Ceux- 
là  même  qui  l'ont  pris  pour  instrument  renouvellent 
entre  eux  une  sorte  de  tribunal  vehmique;  il  est  livré 
par  cette  justice  occulte  à  la  justice  publique,  qui  se 
reconnaît  régulièrement  saisie  ^  et  accepte  toute  cette  ^ 
série  de  crimes  secrets,  comme  un  commencement  d'in- 
struction. Une  enquête  est  ordonnée,  non  contre  les 
affiliés  d'une  association  redoutable,  mais  sur  les  faits 
qi^ils  créent  et  qu'ils  dénoncent.  Le  Directoire  défère 
cette  enquête  sans  exemple  à  la  Diète;  une  commission 
est  nommée,    et  la  Diète  sanctionne  par  son  vote  les 

m  2 


86d  yicies  dipL  ulièr.  concernant 

1886  conclusions  dHin  rapport  oii  les  principes  du  droit  de« 
gens.  sont. outrageusement  méconnus  ;  ainsi  les  étrangers 
sont  la  police  I  les  conspirateurs  provoquent  des  arrélf, 
saisissent  les  autorités  !  —  Certes,  la  France  peut  le  dire, 
le  jour  où  de  tels  actes  s^accomplissent,  c>8t  bien  moîm 
le  respect  du  nom  français  que  le  sentiment  de  l'indé- 
pendance helvétique  qui  est  anéanti  dans  les  cantons  qui 
n'ont  pas  craint  de  s'associer  ^  de  pareilles  oiacliinatioBS* 

Si  de  tels  procédés  ne  sont  promptement  dàa- 
voués  9  la  France  se  demandera  si  le  droit  des  gens 
subsiste  encore  entre  deux  Etats  limitrophes,  entre  deux 
puissances  alliées,  entre  deux  pays  libres,  qui  ont  en  con* 
mun  tant  de  principes  d^affection  et  de  souvenirs? 

Tout  en  laissant  à  la  Suisse  le  temps  de  se  sons- 
traire  à  de  funestes  et  criminelles  influences  »  et  de  re- 
venir à  ce  système  de  modération  et  de  justice  dont 
ces  gonvernemens  n'auraient  jamais  d&  s'écarter,  la 
France  se  doit  à  elle-même  de  témoigner  d'une  nani^ 
éclatante  qu'elle  ressent  l'injure,  et  qu'elle  en  attend  la 
prompte  satisfaction*  Jusqu'à  ce  que  cette  satisfactioa 
soit  donnée,  le  soussigné  reçoit  Tordre  de  son  goavei- 
nement  de  cesser  tout  rapport  avec  la  Suisse ,  et  d'at- 
tendre dans  cette  attitude  qu'une  politique  plus  sage 
ait  repris  l'empire  dans  ses  conseils. 

C'est  de  la  Suisse  égarée  et  asservie  à  la  Snuse 
éclairée  et  libre  que  la  France  en  appelle,  et  c*est  de 
cette  dernière  qu'elle  attend  une  prompte  satisfaction. 
Elle  croit  fermement  que  la  Suisse  ne  tardera  pas  \ 
retrouver  ' dans  ses  souvenirs^ 'dans  ces  intérêts  bien 
compris,  dans  ses  sentimens  véritables,  des  inspirations 
qui  la  préserveront  des .  périls  auxquels  l'expose  une 
poignée  de  conspirateurs  étrangers.  Si  par  malheur  il 
en  devait  être  autrement,  forte  de  la  justice  de  sa 
cause,  elle  n'écoutera  plus  que  sa  dignité  offensée,  et 
jugera  seule  alors  des  mesures  qu'elle  doit  prendre 
pour  obtenir  une  juste  satisfaction.  Enfin,  elle  saura, 
et  sans  compromettre  la  paix  du  monde,  montrer  qu'eue 
ne  laissera  jamais  un   outrage  impuni. 

Le  soussigné  saisit  cette  occasion  pour  offrir  à  LL« 
EE.  MM.  les  avoyer  et  conseil  exécutif  de  la  republi- 
que de  Berne ,  Directoire  fédéral ,  les  assurances  de  sa 
haute  considération. 

Berne,  le  27  septembre  1856. 

Signé,    Duc  de  Moktxbku.o. 


869 
.  r     1838 

73. 

JDocumens  relatifs  au  commerce  an- 
glais de  l'opium  en  Chine. 

A. 

jirrêié  du  surintendant^général du' commerce  anglais 
en  Chine,  en  date,  du  18  décembre  1838,  pour  défen- 

dre  le  commerce  de  Popium.' 

NoiiSy  Cbarles  EIHot,  surintendant  du  commerce 
des  sujets  anglais  en  Chine ,  dëlerminë  par  des  consi- 
dérations urgentes  touchant  directement  à  la  roretë  per- 
sonnelle et  à  la  sûreté  des  biens  de  tous  les  sujets  de 
Sa  Majesté,  engagés  dans  le  commerce  de  Canton,  pré- 
venons et  requérons  tous  schooners,  cuttres  ou  autres 
bâtimens  anglais,-  habituellement  ou  occasionnellement 
engagés  dans  le  commerce  illicite  de  l'opium ,  dans  le 
Bocca-Tigris ,  de  se  retirer  dans  le  délai  de  trois  jours 
et  de  ne  point  y  rentrer  pour  faire  ledit  commerce; 

Et  nous  prévenons  en  outre  tous  les  sujets  anglais 
engagés  dans  ledit  commerce  illicite  à  bords  desdits 
schoonerS)  cutters  ou  autres  bfttimens,  que  si  quelque 
indigène  de  l'empire  chinois  vient  à  être,  tué  par  suite 
de  quelque  blessure  infligée  méchamment  par  quelque 
au  jet  anglais,  ledit  sujet,  s'il  en  est  dûment  convaincu, 
sera  passible  de  la  peine  de  mort,  comme  s'il  avait 
commis  le  crime  dans  la  jorisdiction  de  la  Cour  royale 
de  Westminster; 

*Et  nous  prévenons  en  outre  les  sujets  anglais,  pro- 
priétaires de  bfttimens  engagés  dans  le  susdit  commerce 
illicite,  que  le  gouvernement  de  8a  MIjesté  ne  s'inter- 
posera en  aucune  manière  si  le  gouvernement  chinois 
vient  à  les  saisir  et  à  les  confisquer; 

Et  nous  prévenons  en  outre  les  sujets  anglais  em- 
ployés à  bord  desdits  bâiimens  engagés  dans  le  com-^ 
merce  illicite  de  l'opium,  dans  le ' Bocca - Tigris,  que  la 
résistlnce  aux  officiers  du  gouvernement  chinois,  visi* 
tant  et  saisissant  dans  l'exercice  de  leurs  fonctions,  est 
un  acte  illégal  et  les  rend  passibles  de  conséquences  et 
de  peines,  comme  si  cette  résistance  était  opposée  aux 


S70     Vocumens   relativement  au  commerce 

1(88  officiers  de  leur  propre  gouYemement   et    &    ceux  it 
tout  autre  gouyernemeal  étranger. 

Donuë  à  Canton ,  le  48  décembre  1838. 

Signe:    Charucs  EuaoT. 

Communication  adresUe  le  tO  janvier  dernier  à 
r honorable  chambre  de  commerce  de  Canton^  par 
les'  négocians    hongs^   au    sujet  du  commerce  dt 

topium. 

Ajant  dernièrement  reçu  du  gouvernement  les  or- 
dres les  plus  stricts  contre  le  commerce  d'opium  el 
de  Vargent  eycce,  noue  primes  la  résolutioo  de  ne 
pas  cautionner  les  naTÎres  récemment  arrivas  ayant  de 
nous  être  entendus  sur  de  nouvelles  conditions,  filais 
les  objections  que  plusieurs  d'entre'  vous  ont  ëlevëes 
contre  ces  conditions ,  et  notamment  que  tous  n'avies 
pas  encore  eu  le  temps  d'informer  ceux  qui  tous  em- 
ployaient et  les  propriétaires  des  navires  et  dea  cargai- 
sons,  résidant  dans  yos  pajs,  des  nouveaux  plana  que 
nous  proposions  pour  la  conduite  des  affaires,  nous 
paraissent  raisonnables. 

Nous  prenons  maintenant  la  liberté  d«  vous  envo- 
yer une  copie  des  nouveaux  règlemenSi  et  nous  prions 
l'honorable  chambre  de  lui  donner  de  la  publicitë  dans 
les  journaux^  pour  qu'elle  arrive  à  la  connaissance  des 
divers  nëgocians  de  vos  nobles  patries,  et  qu'As  puis- 
sent faire  savoir  à  ceux  qui  les  emploient  et  aux  pro- 
priétaires des  navires  et  des  cargaisons  y^  que  Tannée 
prochaine,  tous  les  navires  venant  K  Canton  seront 
traités  suivant  les  nouveaux  règlemens. 

En  'attendant,  les  navires  dernièrement  arrivés  se- 
ront traités  coftime  par  le  passé;  mais  les  maîtres  et 
les  consignataires  devront  faire  des  efforts  sérieux  ponr 
empêcher  que  leurs  navires  n'introduisent  dans  le  port 
de  l'opium  ou  tout  autre  article  de  contrebande,  ou 
qu'ils  n'enlèvent  frauduleusement  de  Vargent  ^coe^ 
et  pour  maintenir  la  bonne  harmonie  du  commerce. 

•Espérant  sincèrement  que  vous  acquiesceref  à  la 
prière  que  nous  .vous  faisons,  nous  sommes,  etc. 

Les  marchands  tianistes^ 
16  )auvier  1859. 


anglais  de  topimn  en  Chine.  871 

Copie  des  règlemens,  1838 

Noas  offrons  respectueiisemeot  à  votre  rapide  exa- 
men les  conditions  du  cautionnement  des  navires,  et 
Tobligation  qui  en  sera  délivrée   comme  preuve. 

Si  des  navires  apportent  de  Topium  dans  le  port  de 
Whampoa,  ou  enlèvent  frauduleusement  de  Vargent 
syccè j  le  commerce  que  font  ces  navires  sera,  après 
la  découverte  et  la  saisie  des  objets  de  contrebande,  à 
rÎDStant  même  arrêté;  le  navire  sera  chassé  du  port, 
sans  délai,  et  le  propriétaire  du  navire  sera  condamné 
2k  une  amende  de  20,000  dollars,  appropriée  à  la  li- 
quidation des  réclamations  étrangères. 

Si  un  navire  faisait,  dans  le  port  de  Wliampoa,  la 
contrebande  de  toute  autre  espèce  de  marchandises,  le 
commerce  que  font  ces  navires  sera  à  Pinelant  même 
arrêté ,  les  marchandises  prohibées  seront  vendues  \  le 
produit  en  sera  confisqué  et  le  propriétaire  du  navire 
condamné  à  une  amende  qui  s'âevera  à  la  moitié  de 
la  valeur  des  marchandises,  et  qui  sera  appropriée  à 
la  liquidation  des  réclamations^  étrangères* 

Aucun  navire,  dans  le  port  de  Whampoa,  n'em- 
ploiera de  l^ateaux  pontés,  sous  peine  de  voir  son 
commerce  arrêté,  aussitôt  que  le  fait  sera  découvert. 
Lorsque  le  bateau  sera  remis  à  notre  chambre  pour 
qu'elle  le  fasse  détruire,  nous  pétitionnerons  pour  que 
le  commerce  qu'il  faisait  soit  dénoncé  aux  autorités. 

Le  mattre  et  le  consignataire  de  tout  navire  con- 
damné à  quitter  le  port  pour  contravention,  devront 
néanmoins  payer  les  droits  de  port;  ils  ne  devront,  pas 
sous  prétexte  que  le  navire  a  été  expulsé;  chercher  à 
se  soustraire  au  paiement,  sous  peine  d'être  poursuivis 
de  la  manière  la  plus  rigoureuse.  '  • 

Si  le  capitaine  et  le  consignataire  d'un  navire  se 
refusaient  à  payer  une  amende  justement  infligée,  les 
marchands  qui  les  auraient  cautionnés  en  instruiraient 
les  autres  marchands,  f^ui  déduiront  le  montant  de  la 
somme  des  pièces  de  marchandises  appartenant  à  ceux 
que  Pamende  aura  frappés. 

L'obligation  sera  ainsi  conçue:  ,^ObUgation  donnée 
comme  devant  servir  de  preuve". 

Nous  (A)  mattre  et  (B)  consignataire  du  (indiquer 
le  pavillon)  navire  (et  le  nom)»  venu  de  son  port, 
avec  une  cargaison  de  (cargaison) ,  pour  trafiquer  à 
Cautou,    garantisbons    par   la   présente    obligation  qu'il 


872     Actes  et  doeumens  concern.  les  affaires 

18t9  n'a  à  son  bord  ni  opium  y  ni  aucune  autre  marcliandue 
prohibée.  S'il  a  des  bateaux  pont^,  ils  ne  seront  point 
euiplojës  à  enleyer  frauduleusement  de  V argent  9y€xe 
ou  autres  marchandises;  mais  si  de  paseîUes  fraudes 
étaient  décourertes»  nous  nous  soumettons  volontiers 
au  traitement  ordonne  par  les  règlemenSi  et  noua  ne 
chercherons  pas  à  nous  y  soustraire. 

En  foi  de  quoi  nous  ayons  appose  nos  noms  \  celte 
obligation  qui  servira  de  preuve  entre  vos  mains. 

8.  Fearoh,  interprète  cfunoia^  G.  c*  c. 


74. 

Actes  et   documens    concernant    les 
affaires  de  la  Thirquie  et  de  VEgypte. 

I. 

iSfote  repétue  df aucune  signature  rernise  le  16  Mai 
1839  aux  Consuls  généraux  de  France,   ^Angle- 
terre y  de  JRusaie  et  d^ Autriche^  par  ordre  de  me^ 
hemed-Alif  Ficeroi  duEgypte. 

(Courrier  de  Smjrne). 

Le  Vice-roi  déclare  à  M.  •  •  Consul  général  •  •  • ., 
qu'il  s'engage  dans  le  cas  où  les  troupes  du  Sultan  ot- 
toman y  qui  ont  franchi  TEuphrate  près  de  Bir ,  se  re- 
tireraient de  l'autre  cAté  du  fleuve ,  de  Caire  un 
mouvement  rétrograde  îi  son  armée,  et  de  rappeler  son 
fils  Ibrahim-Pacha  à  Damas;  que,  dans  le  cas  où  cette 
démonstration  pacifique,  serait  à  son  tour  suivie  d'un 
mouvement  rétrograde  de  l'armée  de  Hafis- Pacha  (gé- 
néral-en  chef  de  l'armée  ottomane)  au-de1^  de  Malatia, 
Son  Altesse  rappellera  le  généralissime  (Ibrahim-Pacbs) 
en  Egypte. 

De  plus  Son  Altesse  le  Viceroi  ajoute  de  son 
propre  mouvement  que  si  les  quatre  grandes  Puissan* 
ces  consentaient  à  lui  garantir  la  paix  et  à  s'intéresser 
à  lui  obtenir  l'hérédité  du  pouvoir  dans  sa  famille,  il 
retirerait  une  partie  de  ses  troupes  de  la  Sjrie  et  se- 
rait prêt  à  s'entendre  sur  un  arrangement  définltii 
adapté  aux  besoins  du  pays  et  propre  à  garantir  sa 
sécurité. 


de  la  Turquie  et  de  t Egypte.         873 

II.  1899 

Lettre  de  Hafiz'Paclia^  Général  en  chej  de  Far-- 
niée  turque  h  Ibrahim^Pacha  Général  en  chej  de 
tarmée  égyptienne  en  Syrie.  En  date  du  9  Juin  1839. 

J'ai  reçu  le  trésor  de  la  lettre  que  tu  m'as  envoyée 
par    le  colonel  d'artillerie   Malioniet*Azik*Be]r  ^   et  )'ai 
pria   conDaisaaiice  de  80d  prëdeux  contenu.    En  expri- 
mant  dans  cette  lettre  ton  entière  soumission  à   notre 
bienfaiteur,    au  bienfaiteur  du  monde,  à    notre  souve- 
rain ,    très-puissànt  et  très-honorë   maître ,   et  voulant 
attirer  sur  toi  les   bonnes    grâces  de  8.  H.,   tu  me  de- 
mande mon  sentiment     Puisse  le  Dieu  bienfaisant  con- 
server notre  maître  pendant  toute  la  durée  des  siècles  et 
faire  que  son  ombre  se  répande  sur  ses  serviteurs,   et 
que  son   trdne  sublime  protège   tous   ceux  qui  lui  sont 
dévoués!     La   soumission  u*est  pas  seulement  dans  les 
paroles,  elle   doit  se   manifester   aussi   par  les  actions. 
Lorsque  Farrnée    du  Sultan    vint  à   Bir,    et  j  déploya 
ses  étendards  victorieux.     Mageun-Agassi ,  commandant 
la  cavalerie  arabe,    s'avança   avec  he%  troupes  jusqu'à 
«me  demi-lieue   de  Bir  pour  faire   des  reconnaissances, 
et    probablement  aussi  pour  piller  les  villages.     Et  en 
effet  cette  cavalerie  \  son  retour  a  pillé  les  villages  de 
la  province  d'Orfa  et  en  a  ammené  tout  le  bétail.    Deux 
jours  auparavant,   ces  Henedis  ont  pillé  et  maitreité  un 
lueunier.    Ces   deux  faits  doivent  être  portés  à  la  con- 
naissance  de  ton  excellence.     De  mon  cdté   forcé  par 
la  nécessité  et  animé   du  désir  de  secourir  ces  pauvres 
gens,   j'ai  envoyé  en  forme  d'avant-garde   un  corps  de 
spahis,  comme  quelques-uns  de  ces  Spabis  avaient  per- 
du leurs  chevaux,  et  que  pour  les  chercher  ils  s'étaient 
avancés   jusqu'à  l'endroit  qui  Sépare  Antab  de  Bir,  et 
où  se  trouvaient   300   Henedis,    une    trentaine  de  ces 
derniers    se  séparèrent  de  la   troupe,   se  précipitèrent 
sur  ce   petit  nombre  de   spahis,   et  non    contens  d'en 
desarmer  un,   ils  le  tuèrent  et  lui  tranchèrent  la  tête. 
Ce   procédé   connu   de  ton   Exe.  ne  s^accordant  point 
avec  les  sentimens  de  soumission  que  tu  professes  pour 
notre  maître  j'ai  cru  devoir  user  de  représsailles.    Quoi 
qu'il  en  soit,  si*  les  actions  de  ton  excellence  sont  d'ac- 
cord avec  tes   prétentions ,   tous   les  confrères  qui  re- 
stent sous  l'ombre    protectrice    de  notre  puissant  mai-' 
tre  te  porteront  en  vie. 


874     Actes  et  doctun^ns  concern.  les  cijfctires 

J*ai  pris  la  liberté  décrire  cette  lettre  aoijcale 
comme  une  marque  de  bienveillance ,  et  je  la  rejoeu 
au  colonel  Azik-Bey  qui  s'en  retourne  vera  ^on  excei- 
lence,  accompagné  d'Achmet-Bey ,  nu  des  officiers  dt 
Tarmëe  victorieuse.  Quand  elle  sera  arriir^e  dans  tes 
mains  par  la  grâce  de  DieU|  il  dépendra  de  toi  d'exé- 
cutev  C9  qu'elle  contient 

m. 

Lettre  de  Mehemed-jUi ,  Viceroi  à^Egypte^    adre*- 
êée  à  son  file  Ibrahim^Pacha^  dans  le  mois  de  Juin 

1839. 

Pai  sous  les  yeux  vos  leltres  en  date   du   14  et  du 
15  du  présent   mois,    ainsi  que   celle   de  Kaftana-Bej. 
qui  vous  a  éié  adressée ,  par  lesquelles  j'ai  eu  connais- 
sance que  quelques  détachemens  de  la  cavalerie   turque 
ont  saccagé  les  villages   des  districts  SAnteh,    et  quîb 
ont  pris  possession  A^Ouront\     En  conséquence,    vous 
me  demandez^  la  ligne   de  conduite  |à  tenir   daas   celle 
circonstance;    )'ai   sur-le-champ    fait  traduire    ces   trob 
pièces  y  et  je  les  ai  communiquées  aux  consuls-généraux 
des  quatre  grandes  puissances  résidant  ^  Alexandrie.  Après 
avoir  longuement  discuté    sur  leur  contenu ,    ils  m'oot 
dit:   yyLUntérét  de  V.  A.  est  toujours   de   se   tenir  sot 
le  pied  de  la  défensive;  mais  avec  cela,  8.  A.  doit  r^ 
pousser  la  force  par  tous  les  moyens  qui  sont   en  soo 
pouvoir.     11  est  donc  essentiel  que  S.  A.  Ibrahîni-Pacha 
envole    un  officier  à  Hafiz-Pachai   pour  lui    demander 
^e%  explications  de  sa  conduite  i   et  dans  cet  intervalle, 
pour  protéger  la  province  et  la  garnison  d'Anteb  con- 
tre un  coup  de  main  ;   il  convient  de  la  fortifier ,  en  y 
envoyant  un  i^ombre  suffisant  de  troupes,  et  si,  maigre' 
ces  précautions ,  les  Turcs  persistent  dans  leurs  menées 
et  marchent   vers  Anteb,  la  garnison    doit   se  replier 
vers  le  corps  d'armée  qui  sWancera  en  même  tems  et 
marchera  \  la  recontre  de  l'armée  turque. 

Par  cette  mesure ,  la  bataille  n'aura  lieu  que  sirr 
le  territoire  égyptien  ;  par-là  vous  prouverez  factlement 
que  la  première  agression  a  lieu  de  leur  part.  CeUe 
explication  me  paraît  d'autant  plus  convenable,  qu'elle 
s'accorde  tout-à-fait  avec  la  conduite  modérée  que  j'ai 
tenue  jusqu'à  présent  à  leur  égard  s  en  con&équeuce,  je 


de  la  Turquie  et  de  PEgypte.         87 jf 

vous  âDvite,   mon  fils.  Il  tous  régler  exaclemenl  sur  le  18M 
contenu  (de  la  présente* 

IV. 

Lettre  de  MeherrtiBd'Ali  à  Ibrahim^Pacfui,  en  date  du 
^  16  Juin  1839. 

Le  porteur  de  la  présente   est  M.  Caillé,  aide-de- 
camp  du  premier  ministre  du  Roi  des  Français,    U  m'a 
dit  qu*il  était  chargé  de  te  voir  el  qu'un  autre  aide-de- 
camp  va   & .  Constanlinople  pour  se  rendre   de   A  vers 
Hafiz-Pacha  ;  je  t'envoie  cet  officier,  accompagné  de  mon 
second  dragonian ,   Koreff-EiFendi;   il  est  chargé ,   ainsi 
que  Pofficier  qui  se  rend  vers  Hafiz-Pacha,  d'empêcher 
qti»  la  guerre  n'éclate ,   et  ajoute  que  les  grandes  puis- 
I        aances  arrangeront  cette  affaire.    A  i'arrivée  de  M.  Caillé, 
tu  feras  halle  jusqu'à   ce  qu'il  revienne  du  camp  d'Ha- 
fiz-Pacha,  où  il  doit  se  rendre  aussi  pour  prendre  con- 
naissance de  ce  qui  est  arrivé.    Si,  a  son  retour,  il  te 
dit  que  l'armée  turque    a  fait  halte  oii  elle   se  trouve, 
et  que  les  troupes   qui  sont  entrées  dans  notre  terri- 
toire devront  être  retirées,  toi,  de  ton  cAté,   tu  ne  fe- 
ras, aucun  mouvement   en  avant   et  resteras  où  tu  es. 
S'il  n'en  est  pas  ainsi  et  que  le  contraire  ait  lieu ,   tu 
t'avanceras  contre  Hafiz-Pacha   et  le  combattras.     81, 
enfin ,  à  l'arrivée  de  cet  officier  tu  avais  déjà  repoussé 
les  troupes  turques   entrées   dans    notre   territoire,  et 
que  tu  eusses   marché   en*  avant ,   tu  ^arrêterais  où  tu 
es  et  attendrais  que  les  arrangemens  pris  par  les  gran- 
des puissances    le  fussent    notifiés  par  moi.     Je  l'an- 
nonce ausçi  que  pour  dissiper  les  craintes  que  causera 
le  départ  de  la   flotte  turque  de  Constantinople ,   j'en- 
verrai la  mienne  sur  les  cdtés  de  la  Sjne.    Une  par* 
^     tie  a  mis  à  la  voilç  aujourd'hui  et  l'autre  suivra 


V. 

Note  collective  des  représentans  de  la  Grande^Bre^ 

tagne^  de  France  ^   d^jiutriche^   de   Russie  et  de 

Prusse^   remise  à  la  Porte  le  27  Juillet  1839. 

Les  sottsignés  ont  reçu  ce  matin  de  leurs  gouver- 
oemens  respectifs  des  instructions,  en  vertu  desquelles 
ils  ont  l'honneur  d'informer  la  S.  Porte  que  l'accord 
sur  la  question  d'Orient  est  assurée  entre  les  cinq  Puis- 


Ç76       Actes  et  documeris   concern.  les   ajfaires^ 

1839  sances,  et  de  rengager  \  suspendre  toute  dëiernrtii«lic>c 
dcfinitîve  relativement  aux  ouvertures  faites  par  le  Vi- 
ceroi  d'Egypte,  sans  leur  concours ,  en  attendant  l'eiTef 
do  rintërét  qu'elles  lui  portent. 

Signe.    PovsoBTi  BouTsnxFF,  Roussa, 

.STORMIEy    KÔS1GSMA11K« 

VI. 

Lettre  de  Chosreu^ '^  Paclia  adressée  à  Mefiemed- 
Alij  que  celui^i  aidait  reçue  avant  que  les  consul* 
se  transportassent  chez  lui  9  pour  annoncer  la  ri- 
solution  des  cinq  Puissances ^  d^interuenir  €tans  la 

question  turco^gyptienne^ 

J'ai  reçU|  par  le  retour  d*Akîff-Effendi ,  la  réponse 
de  V.  A.  \  la  lettre  que  fai  eu  l'honneur  de  lut  adres- 
ser par  cet  Envoya,  et  j'en  ai  compris  le  contenu,  ainsi 
que  celui  du  rapport   du  même  AKîiF-Eftendi  ^  sur  tout 
ce  qui  a  M  dit  entre  V.  A.  et  lui.     J'ai  dépose  Peine 
et  Fautre  aux   pieds  de  S.  H. ,   notre  magnanime  Sei- 
gneur,  qui  en  a  prié  connaissance^  et  je  les  ai  commu- 
niquées ensuite   aux   principaux    dignitaires  de   la  Su- 
blime-Portei  réunis  en  conseil.    Nous  nous  sommes  ré- 
jouis en  apprenant  que  Y.  A.^  qui  est  un  anqea   feu- 
dalaire  de  l'empire^   qui  lui   a  rendu   des  services  plus 
réels  que  tous  les  autres»   qui,  pour  cette  raison»   est 
devenue  l'un  des  plus  grands  de  nos  collègues ,    avait 
Ja  nolile  pensëe  de  cause   commune  avec   les  membres 
les  plus  iniluens  et  les  plus  dëyouës  da.  la  nation  mu- 
sulmane »    et   nous   avons   prie  Dieu   qu^il   exauce   nos 
voeux  communs  d*union  pour  le  bonheur  de  Pempira. 
,  Dans    la   lettre    que    j'eus    l'honneur  de   faire  re- 
mettre \  V.  A.   par  Akiff-Effendi,  je   ne  parlai   de  la 
transmission  par  hérédité  que   des  provinces  égyplien- 
ues;  mais  ce  nVtait  là  qu'une  forme  employée  pour  an- 
noncer à  V.  A.  son  pardon.      Du  reste,    Akiff-Effendi 
n'avait  pas  mission  de  traiter  les  affaires  »   il  était  seu- 
lement chargé  de  vous  porter  la  nouvelle»   la  plus  dé- 
sirable de  toutes»  de  votre  rentrée  en  grâce  ;  c'est  pour- 
quoi j'omis  de  donner  à  V.  A.  de   plus   amples   expli- 
.    calions.    Quoi  qu'il  en  soit,   tous  les  grands  dignitaires 
de  la  Sublime-Porte  voulant»  avec  moi,  que  vous  ayez 
la  sécurité,  et  toutes  les  garanties  nécessaires»  et  étant 
prêts  à  associer  leurs  efforts  aux  vdtres  pour  la  prospé- 


;» 


de  la  Turquie  et  de  f  Egypte.  g77 

rite  de  TempEire ,  apr&s  avoir  pria  léa  orcirea  snprAmea 
de  S.  H.  notre  auguste  ma! tre >  l'aTaîs  donn^  Tordre  S 
S.  £xc.  Saïb-Effeodi,  un  de»  miniatrea  de  la  Sublime- 
Porte  9  de  se  rendre  auprès  de  V»  A.  à  l'ejBPet  de  s'en* 
tendre  avec  elle  sur  les  demandes  qu'elle  a  pr^eutëes, 
sur  les  services  qu'elle  a  Tintention  de  rendre,  et  sur 
les  mesures  à  prendre  daus  les  conjonctures  actuelles. 

Cet  envoya    allait   partir  sur   le   bateau   à   vapeur, 
lorsque  les  ambassadeurs    des  cinq  grandes   puissances 
ont  remis  à  la  Sublime -Porte  une  note  signée  par  eux, 
dont  la  traduction  se  trouve    dans   la  pri^sente    lettre. 
Son  contenu  fait  connaître  que  les   cinq  grandes  puis- 
sances  se  sont  mises   d'accord  pour   discuter  et  rëgler 
les  affaires  d'Orient.    Immédiatement  apris  la  présenta- 
tion de  cette  note,  les  hAuts  dignitaires  de  la  Sublime- 
Porte  se  sont  rëunis  de  nouveau  en  conseil,   et  ils  ont 
été  d'avis,  que  la  participation  des  étrangers  à  une  affaire 
de  suzerain  à  vassal   est  une  chose  assea  peu  convena- 
ble;   mais  considérant  que    les* cinq  grandes  puissances 
s*en  étant  déjà  occupées  de  concert,   le  refus  de   leur 
médiation,  contraire  aux  usages  européens,  serait  offen- 
sant pour  elles,   et  pourrait  attirer  des  embarras  et  du 
trouble  à  la   nation  musulmane,  vu   l'état  général   des 
choses;   réfléchissant,   de  plus,    qu^en  suite  de  l'obten- 
tion de  votre  grâce  et   des   projets   d'union    qui  s'effec- 
tuent, les  garanties  d'un  concours  extérieur  deviennent 
superflues,  et  que  dès  lors  l'intervention  ou  la  non  in- 
tervention   des  puissances  dans  Parrangement    des    af- 
faires n'est  d'aucune  importance,   les  grands  dignitaires 
assemblés,   tout  en  faisant  des  voeux   pour   que  nous 
n'ayons  jamais  à  recourir  aux  étrangers,  n'ont  pas  jugé 
à  propos,  dans  les  circonstances  actuelles,  de  repousser 
la  demande  imprévue  des  cinq  ambassadeurs,  et  y  ont 
donné  leur  adhésion. 

Nous  avons  désiré ,  et  la  volonté  de  8.  H.  est'  que 
vous  soyez  informé  avant  tout  de  ce  qui  vient*  d'avoir 
lieu.  C'est  pourquoi  le  départ  de  l'envoyé  dont  il  a 
été  question  se  trouve  suspendu.  Pai  pris  la  liberté 
d'écrire  la  présente  lettre  à  V.  A.,  et  je  l'expédie  par 
le  bateau  à  vapeur.  Après  que  V.  A.  aura  pris  con- 
naissance de  son  contenu,  ainsi  que  des  rapports  adres- 
sés par  les  ambassadeurs  aux  consuls  généraux ,  je  la 
prie  de  vouloir  bien  ihe  faire  connaître  son  opinion. 

Signé  Chosrbw-Pacha. 


878      Actes  et  documens  ooncern.  les  affcùre^ 

1819  P»S*  Il  a  ité  «onveira  qiie  TOtre  charge  d*«SaiTes 
à  Gonetantinople  y  Maffit-B'ejr,  se  chargerait  de  porter 
lui  même  cette  lettre  à  V.  A»,  pour  lui  en  développer 
de  vive  Toix  le  contenu*  V.  A.  connaîtra  ainsi  .plu* 
facilement  les  choses. 

vn. 

Lettre  adressée  aux  représentana  de  la  Grande" 
Bretagne,  de  la  France ,  de  la  Russie  et  de  t^u^ 
triche  à  jilexandrie^  par  Mehemed-jéli,  Vtee^Rai 
d Egypte,  en  les  ea^gageant  de  la  transmettre  oox 
ambassadeurs  européens  à  Constantinoplm. 

Dans  deux  jours  »  Akiff-EfiEendi  repartira  pour  Con- 
stantinople  ;  il  sera  porteur  d'une  lettre  de  fâicitation  et 
de  soummission  de  ma  part  au  nouveau  Sultan  Abdul* 
Medjida  JMcrirai  également  une  lettre  à  Chçsrew-Pa- 
cha  y  dans  laquelle  je  lui  représenterai  : 

1^  Que  feu  le  Sultan*  Mahmoud  m'avait  fait  dans  k 
tems  y  par  Tentremise  de  Sarkfm-Effendi ,  des  proposi^ 
tions  bien  plus  avantageuses  'que  celles  que  S.  H*  m'a 
adressées  aujourd'hui,  puisqu'il  m'avait  proposa  alors 
l'héréditë  de  l'Egypte  »  de  même  que  celle  de  la  Syrie, 
du  Sayd  et  du  Sandjak  de  Tripoli. 

2^  Que,  dans  les  circonstances  actuelles^  )e  sollicite 
VhivéàxXi  de  l'Egypte  avec  celle  de  la  Syrie  et  de  Çaa- 
die,  c'e8t-^*dire  de  tout  ce  que  je  possède  maintenant, 
comme  je  l'avais  énonce  précédemment.  . 

3^  Qu'à  cette  condition,  et  si  l'on  veut  agir  de  bonne 
foi  envers  moi,  je  serai  le  plus  fidèle  des  serviteurs  et 
des  vassaux  de  S.  H.,  et  je  la. défendrai  quand  et  con- 
tre qui  elle  voudra. 

C'est  dans  ce  sens  que  je  me  propose  d'écrire  à  Gon* 
stantinople. 

Je  ne  ferai  point  mention  dans  ma  lettre  au  grand- 
visir  de  la  flotte ,  par  bienséance  ;  mais  je  vous  prie 
de  vouloir  bien  assurer ,  messieurs  les  représentans  des 
grandes  cours  à  Constantinople ,  que  je  n'ai  jamais  eu 
l'intention  de  la  garder,  ou  de  m'en  servir  dans  un  but 
hostile  contre  le  Sultan  ;  je  m'engage  au  contraire  for^ 
mellement  à  la.  restituer  dès  que  mes  propositions  aa« 
ront  été  acceptées  ;  dans  ce  cas,  tous  les  bâtimens  com- 
posant l'escadre  de  S.  H.  seront  renvoyés  à  Constanti- 
nople.   Quant  ai>x  amiraux  ottomans,    ceux  qui  crain- 


de  la  Turquie  et  de  P^yrpf^,  gyg 

draient  de  retourner  'en  Turquie ,  pourront  rester"  en 
Egypte,  qui  fait  partie  de  la  même  monarchie. 

Uiie  Fois  que  le  Sultan  aura  consenti  à  ma  prière 
et  que  Cliosrew-Pacha  aura  éx6  ëloignë  des  affaires,  )e 
n'hësiterai  pas  sur  la  première  inyitation  de  S.  H.  à 
me  rendre  %,  Constantînople ,  et  ce  ne  sera  pas  avec 
l'escadre  que  je  m'y  transporterai,,  maià  seul  sur  un 
bateau  \  vapeur  et  dans  le  but  unique  de  présenter  en 
persoune  mes  hommages  à  mon  souverain^  et  lai  offrit 
m^B  services. 

Enfin,  )e  vous  déclare  que  A  on  n'agrée  pas  mee 
propositions ,  je  ne  ferai  point  la  guerre ,  mais  je  me 
maintiendrai  dans  ma  position  actuelle,  et  fattendraié 

vm. 

Note  adressée  au  mois  d?Août  par  la  Porte  ^  aux 
reprisentans  des  einq  Puissans  à  Constantinople 
pour  les  engager  à  donner  plus  de  poids  à  leur 

médiation. 

Il  est  connu  que  le  Sultan,  après  son  avènement 
au  trdné,  a  pardonne  à  Mehemet-Ali,  pacha  d^Ëgypte, 
et  qu'il  avait  l'intention  •  de  lui  assurer  Yhéréàiié  de 
VEgypte.  On  avait  dëjà  nommé  un  commissaire,  chargé 
de  négocier  avec  lui,  lorsque  les  représenta ns  des  gran* 
des  puissances,  dans  une  note  adressée  à  la  Porte^  lui 
annoncèrent,  qu'en  suite  d'une  convention  arrêtée  par 
leurs  cours  respectives ,  ils  étaieîit  chargés  de  régler  la 
question  d'Orient.  La  Porte  a  cru  devoir  en  informer 
aussitôt  Mehemet-Ali  ;  mais  pendant  qu'elle  attendait 
en  toute  confiance,  l'effet  des  ouvertures  qui  seraient 
faites  en  même  tems  à  Mehemet  par  les  cinq  puissan- 
ces, ce  dernier  a  osé  faire  des  demandes  qui  ne  ten* 
dent  a  rien  demoins  qu'à  s'assurer  l'hérédité  de  toutes  les 
provinces  confiées  à  son  administration.  '  De  plus ,  il  a 
annoncé  que  la  reddition  de  la  flotte  dépendait  d'une 
réponse  favorable  à  sa  demande ,  et  d'un  changement 
dans  le  personnel  de  quelques  hauts  fonctionnaires  ;  et 
il  a  même  osé  envoyer  eés  proclamations  séditieuses 
aux  .visirs  de  la  Romélie  et  de  TAnatolie  pour  les  por- 
ter à  la  révolte. 

Cette  conduite  du  pacha  d'Egypte  devant  être  re- 
gardée comme  un  acte  de  trahison  envers  son  spuve« 
rain ,   la  Porte ,   attendu   que  les  grandes  puissances  se 


880      Actes  et  docufmns  concern.  les  nffaire\ 

t8M  sont  chargées  de  termiaer  ce  diff^resd  déplorable  ,    de« 
sire  qu'ils  exhortent  le    pacha  d^Egypte  3^  rentrer  da&» 
le  devoir,  \  rendre  la  flotte  turqae,  à  renoncer  à  l'W- 
rëditë  de  la  Syrie,  à  sa  demande   de  destitution  relathre 
à  Chosrew^-Pacba,  \   ses  plabs    d'insurrection  dana  leâ 
provinces ,  .  et   \  attendre  tranquillement  et  patiemmeiit 
les  résolutions  '  que  les  grandes  puissances  jugeront  coq- 
▼enables  de  prendre,  et   qui  obtiendront  protHiblemeot 
la  sanction  du  Sultan. 

En  conséquence,  la  Sublime-Porte  invite  MM.  les  repré- 
sentans  à  faire  parvenir  à  leurs  cours  respectives  la  pré- 
sente communication ,  à  demander  des  instructions  né- 
cessaires et  kles  faire  parvenir  iiia  connaissance  de  la  Porte. 

Note  adressée  aux  représentons  des  Puissancfie  ea- 

ropéennes  à  Constantinople  par  la  Porte  Otianuuu 

au  commencement  du  mois  d^Octobre  1839. 

Dans  la  note  que  la  sublime  Porte  adressa  aux  cinq 
puissances  dans  le  courant  du  mois  d'aoftt,  elle  témoigna 
désirer  que  les   puissances ,   après   s'être  chargées  de  la 
solution  de   la  question  égyptienne,   pourvussent   enfin 
aux  moyens  de  faire  rentrer  le  vice^^'oi  dans  le  devoir, 
par  la  restitution  de  la  flotte  turque,   Fabandon  de  ses 
prétentions  outrés ,  et  l*adhtfsion  aux  résolutions  que  la 
sublime  Porte   prendrait  à  son  sujet,   de  concert  avec 
les  reprësentans  des   cinq  puissances.     Depuis  ce  jour, 
la  Porte  n'a  cesse  de  recevoir  des  preuves  de  la  bonne 
volonté  des  cinq  puissances;   eUe  est  donc  très*disposée 
h  leur  rendre  justice,  et  elle   n'ignore  point  les  grandes 
difficultés  qui  font  obstacle  à  l'accomplissement  de  leor 
noble  dessein. 

Cependant,  il  s'est  écoulé  un  mois,  sans  que',  i 
l'aide  de  la  divine  providence,  leur  accord  ait  rien  pro- 
duit qui  pût  nous  conduire  an  but  que  chacun  envi- 
sage, La  sublime  Porte  supplie  donc  les  hautes  puis- 
sances de  coonsidérer ,  dans  leur  sagesse ,  combien  il 
serait  à  désirer  pour  l'empire  ottomaa,  de  faire  cesser 
aussilât  que  possible  une  situation  qui  est  pernicieuse 
pour  la  Porte  et  qui  compromet  la  paix  européenne. 

8.  H,  a  signalé  son  l'avinement  par  un  grand  acte 
de  clémence,  en  pardonnant  au  pacha  tous  les  griefs^dont 
il  s'est. rendu  coilpable   en   lui   accordant   l'hérédité  de 


de  la  Turquie  et  de  (Egypte*  881 

> 

l'Egypte.  Le  pacba  n*a  répondu  \  ces  bienfaits  que  pas  1839 
la  plus  noire  ingratitude.  Il  est  notoire,  que  non  seu- 
lement il  s'est  refuse  à  rendre  la  flotte  ottomane  qui' 
lui  a  é\é  livrée  par  la  plus  lâche  des  trahisons  ^  ,  mais 
encore  qu*il  s'efforce  de  soulever  les  provinces  soumises 
au  Sultan ,  et  ser  conduit  en  général  de  la  manière  la 
plus  hostile  envers  la  Porte.  * 

Cependant  S.  H.  n'en  persévère  pas  moins  dans  ses 
bieciveiUantes  intentions^  et  se  dédàre  prdte'à  accorde^ 
au  pacha  l'hérédité  de  TEgypte  pour  ses  enfans  ^  ainsi 
qu'à  lui  pardonner  toutes  les  insultes  et  tous  les  cri- 
mes dont  il  s*est  rendu  coupable  envers  elle  jusqu'à  ce 
jour.  Sous  ces  conditions,  le  gouvernent  de  S.  H.  sera 
toujours  disposé  à  souscrire  un  .arrangement  avec  son 
vassal  La  conduite  qu'il  tiendra  par  la  .suite  prouvera 
s'il  ^tait  digne  de  cette  générosité ,  qui ,  dans  tous  les 
cas  9  n'aurait  être  considérée  que  comme  la  suite 
d'une  faveur  souveraine  \  lui  librement  accordée. 

La  Porte  supplie  les  représentans  d'exprimer  à  leurs 
cours  respectives  l'espérance  qu'elle  a,  que  les  puissan- 
ces médiatrices  prendront  enfin  les  mesures  propres  à 
hâter  autant  que  possible  l'issue  pacifique  de  la  ques- 
tion égyptienne. 


Nouv*  Supplém.  Tom.  IIL  ".kk 


532  Table  chronolpgiqiie. 


l. 
TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


1806. 

20vAvril.  DëcIaratioD  de  la  Grande^oBretagne  con*  F«s> 
tre  la  Prusse  sur  ^occupation  des  Pairs  Ha- 
novéricns  effectuée  par  celle-ci  diaprés  une 
convenlion  conclue  entre  le  Maréchal  Duroc 
et  le  Comte  de  Haugwitz  à  Schoenbruon  après 
la  bataille  d'Austrelitz.  1 

1807. 

18  Décembre.  Dëclscration  de  la  Grande-Bretagoe 
contre  la  déclaration  du  cabinet  de  St.-Peters- 
bourg  faite  en  vertu  d'engagemens  secrets  lui 
imposes  dans  le  traite  de  la  paix  dp  Tilsît.    8 

1813. 

12  luin  —  29  Dec.  Notes  ëchangëes  entre  le  Mi- 
nistre plénipotentiaire  de  la  Grande-Bretagne 
à  la  cour  de  Rio  de  Janeiro  et  le  Mioistre 
des  affaires  étrangères  du  Brésil ,  concernant 
les  relations  de  commerce  entre  la  Grande- 
Bretagne  et  le  Portugal.  ^^ 

1814. 

3  Octobre.  Extrait  d^un  mémoire  adressé  aux  hsu- 
tes  puissances  réunies  au  Congrès  de  Vien<i^ 
par  les  Vicaires  généraux  de  Gand ,  en  sb- 
seoce  et  suivant  l'intention  expresse  du  Fiû^ 
de  Broglie,  Ëvéque  de  Gand. 


^-1 


Table  chronologique.  883 

t..  NoY.  Extrait  d'iioe  Note  concernant  la  Pologne, 
adressée  de  la  part  des  Plënipptentiaires  de 
la  Grande  -  Bretagne  au  Congrès  de  Vienne 
(prësentëe  par  Lord  Stuart  el  probablement 
communiquée  à  TAutriche  seule).  Pag.  35. 

t6  Nov.  Note  portant  des  plaintes  sur  la  marche 
. .  des  délib&*ation8  au  Congrès  de  Vienne,  adres* 
8^  aux  premiers  Plënipolentialres  de  l'Autri- 
che et  de  la  Prusse  par  les  Plénipotentiaires 
de  Wurtemberg.  36 

22  Noy.    Réponse  dés  Princes  dé  Metternich^et  de 

Hardenberg  \  la  note  précédente.  38 

4  Dec.  Protestation  adressée  au  Congrès  de  Vienne 
par  le  Comté  de  Benlheim  -  Steinfurt  contre 
la  cession  faite  1729  par  la  maison  de  Bent- 
heim-Tecklenbourg  de  ses  droits  sur  les  com- 
tés de  Tecklenbourget  de  Lingen.  41 

.«•  •••  Réclamation  du  Comte  Josephe  François  de 
Salm-Reifferscheid-Dyck  adressée  aux  Pléni- 
potentiaires de  la  Prusse  au  Congrès  de  Vienne.  42 

Il  Juin.  Protestation  du  Comte  Alexis  de  Bent- 
heim-Steinfurt  contre  la  soumission,  stipulée 
dans  l'acte  du  Congrès  |  de  sa  maison  et  de 
ses  possessions  à  la  souveraineté  de  la  Prusse 
et  contre  l'article  14  de  Pacte  de  la  fédéra- 
tion atlefliande.  47 

* 

1Ô17.  '      ., 

A  Dec.  t817  —  11  Fev.  1818.  Conférendes  entre 
les  Plénipotentiaires  de  PAutridhe,  de  la  France, 
de  la  Grande-Bretagne}  de  la  Prusse  eli  de 
la  Russie,  tenues  \  Londres,  relativement 
a  la  traite  des  nègres.  48 

1818. 

4  • 

24  Oct.  — *  19  Nov.  Actes  et  conférences  entre  les 
Plénipotentiaires  des  cinq  cours  au  Congrès 
d'Aix-la-Chapelle,  concernant  la  traite  des  nè- 
gres. 87 

Kkk2 


884  Table  chronologique. 

1819. 

7  Janv.  Convention  entre  le  Royaume  des  PajB* 
Bas  et  le  Grand-Duché  de  Hesse  relativemeot 
a  Tabolltion  rëciproque  du  droit  de  dëtraclîon 
et  de  rimpât  d^émigration.  Conclue  àFrane* 
fort  8ur  Mein.  Pag.  127 

Pièces  I  concernant  un  projet  secret  dVtablir 

un  trône  royal  dans  PAm^rique  du  Sud  en 
faveur  du  Prince  de  Lucques.  129 

28  Sept,  Lettre  circulaire  du  Cabinet  de  Berlin  adres- 
sée à  ses  ambassadeurs^  ministres  et  ageoe  di- 
plomatiques près  les  coiuv  étrangères  sur  Tétat 
politique  de  PAllemagne.  151 

1822. 

•  ••  ••  Mémoire  sur  la  politique  de  la  Prusse,  émà 
en  1822  pour  la  cour  de  Berlin  par,  un  de 
ses  agens  diplomatiques  à  Francfort».  160 

1825/ 

6  Nov.  1825  —  13  Fev.  1828.  Correspondance  di- 
plomatique entre  les  Etats-unis  de  TAmérique 
septentrionale  et  l'Espagne  ;  présentée  au  con- 
grès américain.  180 

1826. 

19  Juin  1826  —  2  Oct.  1828.  Négociations  entre 
la  Grande-Bretagne  et  les  Etats-unis  de  PAmé^ 
rique  septentrionale  sur  l'extradition  des  escla- 
ves fugitifs  et  déserteurs.  238 

14  Nov.  1826 —  1  Fevr.  1827  Correspondance  di- 
plomatique entre  le  Comte  de  Miinster  et  le 
jPrince  de  Metternich.  221 

Il  Décemb.  Dépêche  du  Comte  Pozzo  di  Boi^o, 
Ministre  plénipotentiaire  de  la  Russie  è  Paris, 
adressée  au  cabinet  de  St.  Petersbourg  sur 
la  situation  de  la  France  245 

i§  Dec.  Dépêche  du  Comte  Pozso  di  Borgo  con- 
cernant l'Espagne  et  le  Portugal,  adressée  au 
Comte  de  Nesselrode  à  St.  Petersbourg.  251 

1827. 

14  Janv.  Instruction  adressée  par  le  cabinet  de  St. 


•  •  • 


•  •  •    •  •  • 


Table  chronologique.  595 

Petersbourg  à  Mr.  de  Serecitte,  Envoyé  de  la  Pag. 
Russie  auprès  de  la  confëdëratîon  helvétique.  259* 
Janv.     Dépêche   du   Comte    de   Nesselrode   au 
Prince  de  Lieven  \  Londres  relative  aux  af- 
faires de  la  Péninsule.  265 
11  Janv*    Dépêche  adressée  parle  Comte  de  Nessel- 
rode à  Mr.  de  Ribeaupierre,  Envoyé  extraor- 
dinaire de  la  Russie  à  Constantinople.  274 

16  Fevr.  —  1  Nov.  Correspondance  diplomatique 
du  cabinet  de  8t.  James  relative  aux  Vaudois, 
sujets  protestans  du  Roi  de  Sardaîgne.  291 

^  Avril.  Dépêche  confidentielle  du  Comte  Pozzo 
di  Borgo,  adressée  au  Comte  de  Nesselrode 
sur  les*  affaires  de  la  Péninsule.  283 

Actes  relatifs  à  la  transplantation  de  40,000 
Arméniens  de  la  Provinte  Persane  d'Aderbùd- 
schan  eo  Russie.  303 

1828. 

22  Avr.  Note  de  Lord  Dudley  adressée  au  Mar- 
'    quis  de  Palmella  sur  les  affaires  du  Portugal.  331 

29  Jun.  Dépêche  réservée  de  Mr.  de  Tatistcheff, 
Ambassadeur  de  la  Russie  à  Ifienne  trans- 
mise à  8t.  Petersbourg  sur  le  projet  d'exciter 
en  Gallicie  un  esprit  de  nationalité.  337 

28  Nov.  Dépêche  très  réservée  du  Couite  Pu^ao 
di  Borgo  transmise  au  Comte  de  Nesselrode 
à  St.  Petersbourg  relativement  aux  évenèmens 
de  la  campagne  en  Turquie.  .340 

14.  Dec.    Dépêche  ultérieure  très  réservée  du  Comte 

Pozzo  di  Borgo  sur  le  même  objet.  370 

28  Dec.  Explication  du  prince  Lubecki  devant 
FEmpereur  Nicolas  sur  les  accusations  de  Mr. 
de  Novosiltzoffy  commissaire  impérial  dans 
•  le  royaume  de  Pologne.  387 

1829. 

^  Janv.  Dépêche  du  Prince  de  Lieven,  Ministre 
plénipotentiaire  de  la  Ri^sie  ^  Londres  adres- 
sée au  cabinet  de  St.  Petersbourg,  sur  la  si- 
tuation des  affaires  intérieures  de  la  Grande- 
Bretagne.  392 
"^4  Févr.      Note  du   Comte   Aberdeen  adressée   au 


.     gg5  Table  chronologique. 

Marquk  de  Barbaceoa  sur  les  affaâres  du  Por* 
tugal.  Pag« 

5  Fëvr.    Dépêche  réseryëe   de  Mr.   de  Tatistcbe^ 

traDsmise   au  cabinet   de  St.  Petersbûurg  sur 

les  affaires  de  là  Turquie.  S97 

10  F^vr.  Lettrt»  dé  l'Empereur  de  Russie  i^  sa  Bfm- 
jesté  l'Empereur  d'Autriche  sur  les  affaires  de 
hi  Turquie.  40O 

12  Fëvr.  Dëpéche  du .  Comte  de  Nesselrode  \  Mr. 
de  Talistcheff  \  Vienne  sur  les  affaires  de  la 
Turquie.  401 

24  FëTr,  Dëpécbe  ultérieure  du  comte  de  Nessel- 
rode 2à  Mr.  de  Tatistcbeff  sur  le  même  objet*  402 

24  Féyr.    Dépêche  du  comte  de  Nesselrode  adres« 
sée  au  Grand  Duc  Constantin  à  Varsovie  sur 
•     le  même  ob)et.  •  -  <  407 

.«•••.  Rapport  adressé  V  l'Empereur  Nicolas  par 
le  général  Rrasinski  sur  une  audience  auprès 
de  l'Empereur  d'Autriche.  409 

4  et  5  Juin.  Rapport  adressé  à  l'Empereur  Nico- 
las par  le  général  Krasinski  sur  h^%  entre- 
vues avec  le  prince  de  Métternich.  411 

8  Juin.    Rapport  ultérieur  du  général  Krasinski  sur 

le  même  objet.  415 

6  Juin.     Note  verbale  remise  par  le  générd  comte 

Krasinski  au  prince  de  Metternich.  419 

8  Juin.  Lettre  du  colonel  Kavanagh,  premier  réfté- 
rendaire  du  conseil  aulique  de  guerre  ^  au 
prince  de  Metternich.  420 

'  "hs  Jaî°*  Dépêche  du  prince  de  Lieven  et  du  comte 
de  Matuszewits  à  Londres  adressée. an  comte 
de  Nesselrode,  ministre  des  affaires  étrangè- 
res à  St.  Petersbourg.  428 
12  Dec.  1829  —  5NOV.1830.  Correspondance  di- 
plomatique et  actes  relativement  au  commerce 
entre  les  Etats-unis  de  l'Amérique  septentrio- 
nale et  les  Colonies  de  la  Grande  -  Bretagne 
dans  les  Indes  occidentales.                                 434 

1830. 

.  •  •  Janv.  Pièces  relatives  \  la  mission  du  Plénipo- 
tentiaire Espagnol  au  Port-au-Prince,  au  su- 
jet de  la  réclamation  de  la  partie  de  l'Est  de 
Hayti  par  l'Espagne.  ^  493 


Table  chronologique.  887 

Aetes  reladft  aux  griefs  de  la  France  con« 

tre  le  Portugal  sous  le  gourer ueiuent  de  Don 
Miguel.  Pag.  570 

1831. 

14  Sept.    Note  adressée  au  Vicomte  Palmerston  par 
le  Vicomte  d'Asseca,   Envojë   de  Portugal  à 
Londres,    avec  la  réponse  du  Ministre  de  la 
.  Grande-Bretagne.  613 


»  I  ' 


1832. 

Promemorla  confidentiel  concernant  là  pu» 
jblicatioa  des  actes   de   la  diète  germanique  à 


"     '^  .;  ifràncfort,   présenté  par  le  cabinet  de  Berlin 
-;'»    '^^'^K  celui  de  Vienne  ^  617 

'!...  «T."  Réponse  confidentielle  au  Fromemoria  pré- 
''  ' '^      cédenti   transmise  par  le  cabinet  autrichier.  à 

.    celui  de  la  Prusse.  635 

15  Nov.     Dépêche  concernant  les  affaires  de  la  Tur- 

quie et  de  l'Egypte  adressée  au  prince  de 
Lieyen,  Envoyé  de  la  cour  de  Russie  à  Lon- 
dres, par  le  Ministre  des  relations  extérieu- 
res de  l'Empereur  de  toutes  les  Rassies.  649 
10  Dec.  Proclamation  du  Président  des  Etats-unis 
dePAmérique  contre  l'Etat  de  la  Caroline  mé- 
ridionale 643 

1835. 

16  JanVk    Message   du   Président  Jackson  au   Con- 

grès  des  Etats-unis   d^Amérique  relativement 

\  Fopposition  de  la  Caroline  méridionale.         667 

Mémoire  sur  Pavenir  de  PAUemagne  écrit  sous 
la  direction  d'un  Ministre  à  St.  Petersbourg 
et  communiqué  confidentiellement  à  pfusieura 
gouvernemens  germaniques.  697 

Mémoire  sur  la  Suède  1  puisé  dans  des  com- 
munications présentées  au  Prince  de  Wasa, 
dans  le  bi^t  de  les  faire  parvenir  par  son  en- 
tremise à  la  connaissance  de  l'Empereur  Ni- 
colas. 740 

1854. 


•  • . 


Avril.    Mémoire  sur  les  moyens  dont  la  Russie 
peut  disposer  pour  rompre   PAlliance   entre 


888  T€ible  chronologique. 

la  France  et  PAngleterrei  prëMntë  au'cabioet 
de  St.  Petersbourg.  Pag.  743 

"  Actes  et  documens  officiels  du  gouYernemeot 
de  la  Chine  relativement  à  Parrivëe  de  quel- 
ques  b&tîmens  de  guerre  anglais  sous  le  com- 
mandement de  Lord  Napier  dans  le  port  de 
Canton.  789 

22  Février  —  20  Juin.     Actes   diplomatiques    «on* 

cernant  les  fugitifs  étrangers  en  Suisse*  799 

22  Février.    (Lettre   circulaire  du  canton  directeor 

de  la  Suisse  h.  tous  les  membres  de  la  confé- 
dëratioo  Suisse,  relativement  aux  fugitifs  étran- 
gers./ .  .  *  799 

5  Mars.    Note   adressée  par  le  Ministre  ^es  rela- 

tions extérieures  du  royaume  du  ITViirtem- 
berg  au  Canton  directeur  de  la  Suisse^  rela- 
tivement aux  fugitifs  étrangers  B^v  le  terri- 
toire de  la  confédération  suisse.  803 

6  Mars.    Somma^tion  adressée  par  la  confédération 

germanique  a  la  Suisse   pour  l'expulsion  des 
Polonais  et  des   fugitifs   allemands ,    qui  par 
leurs  menées  troublent  le  repos  des  pays  voisins.  805 
I  13  Mars.    Lettre  du  Conseil  du  gouvernement  de 

la  République  de  Berne  au  Canton  directeur 
de  la  confédération  Suisse.  807 

18  Mars.    Décret  du  Canton   directeur   de  la  con- 
fédération Suisse,  relatif  aux  fugitifs  étrangers.  809 

18  Mars.  Note  adressée  parla  confédération  Suisse . 
à  la  Diète  de  la  confédération  germanique, 
aux  Ministres  des  affaires  étrangères  du  ro- 
yaume de  Wiirtemberg  et  du  Grandduché  de 
Bade  et  aux  agens  diplomatiques  accrédités 
près  la  Diète  de  la  Suisse  de  la  part  de 
•  rAutriche ,  de  la  Bavière  et  de  Bade,  concer- 
nant les  Polonais  et  les  fugitifs  d'autres  na- 
tions en  Suisse.  810 

28  Mars.    Nx)te    adressée  au  Directoire   fédéral  de 

la  Suisse  par  la  légation  Russe  i.  Berne.         813 

6  Avril.  Note  adressée  au  canton  directeur  de  la 
confédération  Suisse  par  M.  Olfers,  chargé 
d'affaires  de  la  Prusse.  8^^ 

23  AvriL     Note  adressée  au  Canton  directeur  de  h 

confédération  Suisse ,  par  le  comte  de  Bom- 
belles'y  Envoyé  d'Autriche.  8I<^ 


Table  chronologique.  889 

_  « 

33  Avril.    Note  delîEiivoyë  de  Sardaigne  au  can- 

•  toa  directeur  de  la  Sulsae*    .  Pag.  818 

'24  Avril.  Noté  adressée  au  canton  directeur  de  la 
cbnTi^deration  Suisse,  par  M.  Je  Séverine  j  En- 
voyé de  la  Russie. .  820 

1  Mei«i  .Noie. «dressée  au  Oiteeioire  fédéral  de  la 
'.Suisse,; par  la  Diète  gemuuaiqtie  à'Francfort 
sur  Mein.  822 

17  Mui/.  B^pQDse  du  Directoire  fédétal  de  la8iiisse 
"  .2^  lat'Note  lui  iraoaaiise  par  l'Envoyé  d'An- 
tddktk.  824 

17  Mai.  Réponse  du  Directoire  fédéral  de  la  Suisse 
à:  la.  Note  At  PEi&voyé  de.  la  Russie  du  27 
lAitril.  827 

26  Mai.    'Lettre  circulaire  adrjessée   par  le  gouver- 
.oCJmeal.du  canton  de  Berne  aux  Etats  con- 
I    fédérés ide  la  Suisse,   coAcernant   les  fugitifs 
de  l'étranger  séjournant  silr  le  territoire  Suisse.  828 
26  Mat;  /Lettre  circulaire  adressée  par  le  Laodam* 
:iiia»  »et  le  petit   conseil   du  canton  d'Argovie 
'  à  tout  les  Etats  confédérés' de  la  Suisse  rela- 
tivement  aux  notes  remises  par  les  agçns  di- 
plofhatiques  de  l'étranger  au  Directoire  fédéral.  837 

1  Jviito;   'NoU'^  gouvern\em^t)t  du  Grandducfaé  de 

'  Badé  «0  canton  dii^cteur  de  la  Suisse.  840 

1  Juin.    'Note'  adressée  de  la  paîri  du  gouvernement 

de   Wurtemberg  au   canton  directeur   de  la 

Suisse.  •  «43 

20  Juin.  '  Note  adressée  de   la  part   de   la  Bavière 

au  canton  directeur  de  la  Suisse.  845 

20  Juin.    Note  adressée   de  la  part   de  l'Autriche  • 

au  cantdn  directeur  de  là  Suisse.)  846 

26  Mars.    Note  du  gouvernement   de  NeuF-chfttel 

adressée  ku  canton  directeur  de  la  Suisse.       849 

1835. 

25  Avril.  Note  remisjs  au. Duc  de  Broglie,  Minis- 
tre des  affaires  étrangères  en  France^  par  M. 
Liviogston,  Envoyé  dés  Etats-unis  de  FAmé- 
rique.  ,  750 

28  Juillet.  Note  de  la  Bavière  remise  au  Direc- 
toire fédéral  de  la  Suisse,  relative  aux  rela- 
tions commerciales  de  celle-ci.  852 


890  Table  chronologique, 

1836. 

17  Fëvrier,.   Déclaration  du  gouvernement  â«Ne^f- 

châtel  au  Directoire  fédéral  de  la  Suisse.  Pag*  854 

...  Mars.    Note   confidentielle  adressée    à    la  Porte 

Ottomane  par  la  Russie.  760 

*22  JiiÉin.  Actes  diploma^ues  ultërieiovconceroaDt 
les  ëiraiig^ra  réfugia  sur  la  territoire  de  la 
Suisse.  855 

'  22  Juin.  (CÈrcukixê  du  Directoire  UàétA  de  la 
Suisse  attteessë  aux  gouv^trneftnena  de  •  tous  lea 
cantons^  relativement  aux  fu^^ls  de  Të* 
tranger.         •   '  •  855 

22  Jiiin.  Note  adressa 'à  S.  EL  le  Duc  dé  Monte* 
belld,  Enyoyë  de  la  France  pr^  la  confëdë- 
ration  Suisse,  par  le  Directoire  de  eelle-cL      856 

19  Juillet.  Réponse  '  du  Duc  de  Montebello  à  la 
note  lui  adressée  le  22  Juin  1836  par  le  Di- 
rectoire fédéral  de  la  Suisse.     >      :  >  859 

27  Septembre.  Note  adressée  par  tEAyoji  de  la 
France  à  MM.  les  Avoyer  et  "ceaseil  d'état 
de  la  République  de  Berne,  Directoire  fëdéral.)  864 

1858. 

22  Mai.    Note  du  Vicomte  de  Sa  da  Bandeira  adrea- 
.  êéé  à  l'ambassadeur  de  la  Grande-Bretagne  à 
Lisbonne  y  Lord  Hovrard  de .  Walden ,  en  ré- 
ponse à  la  note  du  dernier,  datée  du  20  Mai 
1  t838  et  à  la  dépêche  de  Lord  Palmerston  du 

12  Mai  1838.  Communiquée  officiellement 
aux  cours,  étrangères  par  le  gouvernement 
portugais»,  762 

Lettre  adressée  iiu  Grand  Moustheidi   chef  de 
la  religion  en  Perse,   par  Mac-Neiit  Enyoyé 
de  la  Grande-Bretagne,  et  Réponse  de.  celui-lk.  777 
Documeos  relatifs  au  commerce  anglais  de  TO* 
pium  en  Chioe^  869 

1839. 

Actes  et   documens  concernant  les   affaires  de 
la  Turquie  et  da  l'Egypte.  872 


891 


U. 
TABLE     ALPHABETIQUE. 


i  Allemagne  (Confédération  germanique). 

1819  28  Sept.    Circulaire  du  cabinet  de  Berlin  adressée 

a  set  ambassadeurs  I  ministres  et  agens  diplo- 

^  matiques  près  les  cours  étrangères  sur  l'état 

politique  de  l'Allemagae.  Pag.     151 

1832  —    — -    Promemoria    confidentiel  »   coocemant   la 
I  publication  des  actes  de  la    diète  germanique 
^                              ii  Francfort,    présenté  par  le  cabinet  de  Ber- 
lin à  celui  de  Vienne.  617 

—  — •  — -  Réponse  confidentielle  au  Promemoria  pré- 
cédent,  transmise  par  le  cabinet  autrichien  à 
celui  de  Prusse^  ^    635 

1833  Mémoire  sur  Pavenir  de  l'Allemagne  écrit  sous 
la  direction  d'  un  Ministre  à  St.  Petersbourg 
et  communiqué  confidentiellement  à  plusieurs 
gouvernemens  germaniques.  697 

1834  6  Mars.    Sommation  adressée  par  la  confédération 

germanique  à  la  Suisse  poiur  l'expulsion  d^es 
Polonais  et  des  fugitifs  allemands  ^  qui  par 
leurs  menées  troublent  le  repos  des  pays  voisins.  805 

18  Mars.  Note  adressée  par  la  confédération  Suisse 
il  la  Diète  de  la  confédération  germanique, 
concernant  les  Polonais  et  les  fugitifs  d'autres 
nations  en  Suisse.  810 

1  Mai.    Note  de  la  Diète  germanique  ^dressée  au 

Directoire  fédéral  de  la  Suisse.  822 

Amérique  (Etats -onis). 

1825  6  Nov.  —  13  Févr.  1828.  Correspondance  diplo- 
matique  entre   les  Etats -unis  de  l'Amérique 


892  Table   alphabétique. 

septentrionale  et  nSspagnei  présèntëe  au  Con- 
grès américain.  Pag.  180 
1826  19  Juin  —  2  Oct.  1828.  Négociations  entre  la 
Grande-Bretagne  et  les  Etats-unis  de  TAin^ 
rique  septentrionale  sur  Textradition  des  escla* 
yes  fugitifs  et  déserteurs.  238 

1829  12  Dec.  —  5  Nov.  1830.  Correspondance  diplo- 
matique et  actes  relativement  au  commerce 
eutre  les  Etats-unis  de  PAmérique  septentrio- 
nale et  les  Colonies  de  la  Grande-Bretagne 
dans  les  Indes  occidentales.  434 

1832  10  Dec.    Proclamation  du  Président  des   Etats-unis 

de  l'Amérique  contre  l'Etat  de  la  Caroline 
méridionale.  643 

1833  16  Janv.    Message  du    Président  Jackson   au   Con- 

grès des  Etats-unis  d'Amérique  i    telatÎTement 

à  l'ppposition  de  la  Caroline  méridionale.  667 

1835  25  Avril.  Note  remise  au  Duc  de  Broglie,  Mini- 
stre des  affaires  étrangères  en  France,  par 
lH!t.  Livingston,  Envoyé  4es  Etats-unis  de  PA- 
mérique. 750 

Autriche. 

1817  4  Dec.  —   ti  Févr.  1818.  .   Conférences  entre  les 

Plénipotentiaires  dé  TAutriche ,  de  la  France, 
de  la  Grande-Bretagne,  de  la  Prusse,  et  de 
la  Russie,  tenues  à  Londres  relativement  à 
la  traite  des  nègres.  48 

1818  24  Oct.  —  19  Nov.    Actes  et  conférences  entre  les 

Plénipotentiaires  des  cinq  cours  au  congrès 
d'Aix-la  Chapelle,  concernant  la  traite  des 
nègres.  87 

1826  14  Nov.  —  1  Févr.  1827.  Correspondance  diplo- 
matique entre  le  Comte  de  Munster  et  le 
Prince  de  Metterniçh.  221 

1829  ....  Rapport  adressée  à  l'Empereur  Nicolas  par  le 
Général  Rrasinski  sur  une  audience  auprès  de 
PEmpereur  d'Autriche.  409 

4  et  5  Juin.    Rapport  adrsssée  k  l'Empereur  Nico- 
las  par  le    Général   Krasinski  sur  ses  entre- 
vues avec  le  prince  Metternich*  411 
8  Juin.    Rapport  ultérieure  du  Général  Rrasinski  sur 

le  même  objet.  41^ 


^         Table   alpliabétique.  893 

1829  6  Juin.    Note  verbale  remise  par  le  Gênerai  .Comte 

Krasinski  au  prioce  de  Metternich.  Pag.  419 

8  Juin.  Lettre  du  colonel  Kavanagh ,  premier  ré- 
férendaire du  conseil  aulique  de  guerre,  au 
prince  de   Metternich.  420 

18S2              Promemoria  confidentiel  concernant   la  publi- 
cation   des    actes  de  la    diète   germanique    à 
Francfort  9    présenté  par  le  cabinet  de  Berlin 
à  celui  de   Vienne.  617 
Réponse   confidentielle    au    Promemoria 

rrécédenty  transmise  par  le  cabinet  autrichien 
celui  de  la  Russie.  6S5 

1834  18  Mars.    Note  du  Directoire    fédéral  de   la  Suisse 
adressée  à  l'Envoyé  d'Autriche,  concernant  les 
Polonais  et  les  fugitifs  d'autres  nations  en  Suisse.  810 
25  Avril.    Note  remise   au  Directoire  fédéral  de  la 
Suisse  par   le  Comte  de   BombelleSi   Envoyé 
d'Autriche.  816 

20  Juin.    Note  adressée  au  canton  directeur   de  la 

Suisse  de  la  part  de   l'Autriche.  846 

Bade  (grand -duché). 

1834  18  Mars.    Note  de  la  confédération  Suisse  remise  à       % 
l'Envoyé   du  grabd-duché   de  Bade   accrédité 
près  la  Diète  de  la  SuissCi  concernant  les  fu- 
gitifs de  l'étranger  en   Suisse.  810 
1  Juin.    Note  dtt  gouvernement  de  Bade  remise  au 

canton  directeur  de  la  Suisse.  845 


1834  18  Mars.    Note  adressée  par  la  confédération  Suisse 

à  l'Envoyé  de  la  Bavière  accrédité  près  la 
Diète  de  la  Suisse  concernant' les  Polonais  et 
les  fugitifs  d'autres  nations  en  Suisse.  810 

20  Juin.    Note  adressée  au  canton    directeur  de  la 

Subse.  845 

1835  28  Juillet.    Note  de  la  Bavière  remise  au  Directoire 
«         fédéral    de  la    Suisse   relative    aux  relations 

commerciales  de  celle -^  ci.  852 

Bentheioi  et  Steinfurt  (Comtes). 

1814  4  Dec.    Protestation  du  Comte  de  Bentheim  -  Stein- 
furt contre  la  cession  faite    1729  par  la  mai- 


894  Table  alphabétique. 

.  80D  de  Bentheim-Teckieubourg  de  ses  draits 
sur  les  comtés  de  Tecklenbourg  et  de  Lin- 
gen,  adressée  au  Coogi^ès  de  Yleace.  Pag.  41 
18  i  5  11  Juio.  Protestation  du  Comte  Alexis  de  Bent- 
heiui-Steînfurt  contre  la  Soumission  sdpulëe 
dans  l'acte  diA  Congrès,  de  sa  maison  et  de 
ses  possessions  à  la  Souveraineté  de  la  Prusse 
et  contre  Tarticle  14  de  l'acte  de  la  fédéra* 
tion  allemande.  47 

Ghiae. 

1834  Actes  et  documens   officiels  du  gouTernement 

de  la  Chine  relatifs  à  l'arrivée  de  quelques 
bâtimens  de  guerre  anglais  sous  le  comman« 
dément  de  Lord  Napier  dans  le  port  de 
Canton»  789 

1838  Documens  relatifs   au    commerce   anglais   de 

l'opium  en  Chine.  869 

Espace* 

1825  6  Nov*  —  13  Févr.   1828.    Correspondance   diplo- 

matique entre  les  Etats-unis  de  l'Amérique 
septentrionale  et  l'Espagne  y  présentée  au 
congrès  américain.  180 

1826  h%  Dec.    Dépêche   du  Comte  "Pozzo  di  Borgo  con- 

cernant l'Espagne  et  le  Portugal ,  adressée  aa 
Comte  de  Nesselrode  à  St.  Petersbourg.  251 

1826  •  • .  Janv.    Dépêche   du    Comte    de   Nesselrode    au 

Prince  de  Lieven  à  Londres  relative  aux  af- 
faires de  la  Péninsule»  265 

1827  Y^   Avr.    Dépêche  confidentielle  du  Comte  Pozzo  di 

Borgo ,  adressée  au  Comte  de  Nesselrode  sur 
les  affaires  de  la  Péninsule.  283 

1830  • .  •  Janv.  Pièces  relatives  à  la  mission^  du  Plénipo- 
tentiaire Espagnol  au  Port-au  Prince  au  sujet 
de  la  réclamation  de  la  partie  de  l'Est  de 
Hayti  par  l'Espagne.  492 

France. 

1817  4  Dec.  —  11  Févr.  1818.  Conférenees  entre  les 
Plénipotentiaires  de  l'Autriche ,  de  la  France, 
de  la  Grande-Bretagne,    de  la  Prusse   et  de 


Table  alphabétique.  895 

la  Russie»  tennes  à  Lobdres  relativement  à  la 
traite  des  nègres.  Pag.    48 

f}  D^c.  Dëpéche  du  Comte  Poszo  di  Borgo,  Mi- 
nisli'e  plénipotentiaire  de  la  Russie  à  Paris, 
adressée  au  cabinet  de  St.  Petersbourg  sur  la 
situation  de  la  France.  245 

1818  24  Oct.  —  19  Nov.    Actes  et  conférences  entre  les 

Plénipotentiaires  des  cinq  cours  au  congrès 
d'Aix  la  Chapelle  I  concernant  la  traite  des 
nègres.  87 

1830  Actes  relatifs  aux  griefs  de   la  France  <fotitre 

le  Portugal  sous  le  gouvernement  de  Don 
Miguel.  570 

1835  25  Avril.    Note  remise   au   Duc  de  Broglie,   Mi- 

nistre des  affaires  étrangères,  par  M.  Living- 
ston,  Envoyé  des  Etats-unis  de  l'Amérique.      750 

1836  22  Juin.    Note  du  Directoire    fédéral  de  la  Suisse 

adressée  au  Duc  de  Montebello,  Envoyé  de 
la  France  près  la  confédération  Suisse.  858 

19  Juillet.    Réponse  du  Duc  de  IVIontebello.  859 

27  Septembre.  Note  adressée  par  l'Envoyé  de  la 
France  en  Suisse  II  MM.  les  Avoyer  et  Con- 
seil d'état  de  la  Republique  de  Berne ,  Di- 
rectoire fédéral.  86^ 

Grande  -  Bretagne. 

1806  20  Avril.    Déclaration  de  la  Grande-Bretagne  con- 

tre la  Prusse  sur  Poccupation  des  Pays  Ha- 
novériens  effectuée  par  celle-ci  d'après  une 
convention  conclue  entre  le  Maréchal  Duroq 
et  le  Comte  de  Hâugwjtz  à  Schoenbrunn  après 
la  bataille  d'Austerlitz.  1 

1807  18  Dec.    Déclaration  de  la  Grandis-Bretagne  contre 

la  déclaration  du  cabinet  de .  St.  Petersbourg 
faite  en  vertu  d*engagemens  secrets  lui  impo- 
sés dans  le  traité  de  la  paix  de  Tilsit.  8 

1813  12  Juin  —  29  Dec.    Notes  échangées  entre  le  Mi- 

nistre plénipotentiaire  de  la  Grande-Bretagne 
à  la  cour  de  Rio  de  Janeiro  et  le  Ministre 
des  affaires  étrangères  de  Brésil^  concernant  les 
relations  de  commerce  entre  la  Grande  -  Bre- 
tagne et  le  Portugal.  16 

1814  ...  Nov.     Extrait  d'une  note  concernant  la  Pologne, 

Nûuu,  SuppUm,     Tome  HL  LU 


896  Table  alphabétique^ 

adressée  de  la  part  des  Plénipoteodaires  de 
la  Grande-Bretagne  au  Congrès  de^yienne 
(présentée  par  Lord  Stuart  et  probableœeDt 
communiquée  àrAutriche  seule)  Pag.     35 

1817  4  Dec.  —   11  Févr.   1818.    Conférences   entre    les 

Plénipotentiaires  de  l'Autnclie,  de  la  France, 
de  la  Grande-Bretagne,  de  la  Prusse  et  de  la 
Russie,  tenues  à  Londres  relatiyement  3i  la 
traite  des  nègres.  4^ 

1818  24  Oct.  —  19'  Nov.  «  Actes  et  conférences  entre  les 

Plénipotentiaires  des  cinq  cours  au  congrès 
d'Aix  la  Chapelle»  concernant  la  traite  des 
nègres.  87 

1826  19  Juin  —  2    Oct.  1828.     Négociations    entre     la 

Grande-Bretagne  et  les  Etats-unis  de  TAmé- 
rique  septentrionale  sur  l'extradition  des  esda- 
yes  fugitifs  et  déserteurs.  258 

1827  16  Févr.  — •  1  Nov.     Correspondance  diplomatique 

du  cabinet  de  St.  James  relative  aux  Vaudois, 
sujets  protestans  du  Roi  de  Sardaigne.    ^  291 

1829  y^  Janv.     Dépêche  du   Prince  de  Lieven ,   Ministre 

Plénipotentiaire  de  la  Russie  à  Londres  adres- 
sée au  cabinet  de  St.Petersbourg,  sur  la  situation 
des  affaires  intérieures  de  la  'Grande-Bretagne.  392 

12  Dec.  1829  —  5  Nov.  1830.  Correspondance  diploma- 
tique et  actes  relativement  au  commerce  en- 
tre les  Etats  "«unis  de  l'Amérique  septentrio- 
nale et  les  Colonies  de  la  Grande-Bretagne 
dans  les  Indes  occidentales.  434 

1831  Note  adressée  au  Vicomte  Palmerston  par  le 

Vicomte  d'Asseca,  Envoyé  de  Portugal  à  Lon- 
dres,  avec  la  réponse  du  Ministre  de  la 
Grande  -  Bretagne.  613 

1838  Documens  relatifs   au    commerce   anglais   de 

Popium  en  Chine.  869 

Lettre  adressée  au  Grand  Moustheid,  Chef  de 
la  religion  eu  Perse  par  Mac-Neil,  Envoyé 
de  la  Grande-Bretagne  et  Réponse  de  celui-îk  777 

Hayti. 

1830  •••  Janv.    Pièces  relatives  à  la  mission  du  Plénipo- 

tentiaire Espagnol  au  Port  -  au  Prince,  au  su- 


Ta1)te  alphabétique. 


897 


jet  de  la  réclamation  de  la  partie  de  VEtX  de 
Hayti  par  l'Espagne.  ,  Pag.;  492 

Hesse  (Grand^doch^* 

1819  7*Jaipv.  Convention  entre  le  Royaume  des  Pays- 
bas  et  le  Grapd-duché  de  Hesse  relativement 
à  PaboUtion  rëciproqiie  du  droit  de  dëtraction 
et  de  Fimpât  d'émigration.  127 


Lucques. 


1819 


•  •  Pièces  concernant  un  projet  secret  d'établir 
un  trâne  royal  dans  l'Amérique  du  Sud  en 
faveur  du  Prince  de  Lucques. 

Pays -bas. 

1814  3' Oct.  Extrait  d'qn*  mémoire  adressée  aux  hautes 
puissances  réunies  au  Congrès  de  Vienne  |^ar 
les  Vicaires  généraux  de  Gand,  en  absence 
et  suivant  l'Intention  expresse  du  Prince  de 
Broglie,  Evéque  de  Gand.  , 

1819  7  Jany.    Convention    entre  le  Royaume  des  Pays- 

bas  et  le  Grand-ducbé  de  Hesse  relativement 
à  l'abolition  réciproque  du  droit  de  détraction 
et  de  Timpôt  d'émigration. 


129 


32 


127 


Perse. 


1827 


1838. 


Actes  relatifs  a  la  transplantation  de  40,000 
Arméniens  de  la  Province  Persane  d'Ader- 
batdschan  en  Russie.  303 

Lettre  a'dressée  au  Grand  Moustheid,  Cbef^e 
la  religion  en  Perse,  par  Mac-Neil,  Envoyé 
de  la  Grande-Bretagne,  et  Réponse  de  celui-là.  777 


1814 


. .  » 


.  Pologne. 

Nov.  Extrait  d'une  i  note  concernant  la  Pologne, 
adressée  de  la  part  des  Plénipotentiaires  de 
.  la  Grande'^Bretagne  au  Congrès  de  Vienne 
(présentée  par  Lord  Stûart  et  probablement 
communiquée  l'Autriche  seule). 
1828  29  Juin.  Dépêche  réservée  de  Mr.  de  Tatistcheff, 
Ambassadeur  de  la  Russie  à  Vienne  transmise 
a  St.  Petersbourg  sur  la  projet  d'exciter  en 
Galiîcie  un  esprit  de  nationalité. 


35 


337 


898  Table   alphabétique 

28  Dec.  Explication  du  prince  LubeckideTant  l^Em- 
pereur  Nicolas  sur  les  accusations  de  Mr»  de 
NoYOsiltzoff»  commissaire  impérial  dans  le 
royaume  de  Pologne.  Pag*  387 

PortngaL 

1813  13  Juin  •—  29  D^c.  Notes  échangées  entre  le  Mi- 
nistre Plénipotentiaire-  de  la  Grande-Bretagne 
à  la  cour  de  Rio  de  Janeiro  et  le  Ministre 
des  affaires  étrangères  de  Brésil,  concernant 
les  relaiions  de  commerce  entre  la  Grande- 
Bretagne  et  le  Portugal.  16 

1826  i^  Dec,  Dépêche  du  CoQite  Pozzo  di  Borgo  con« 
cernant  l'Espagne  et  le  Portugal ,  adressée  an 
>  Comte  de  Nesselrode  à  St.  Petersbotirg.  251 

1826  •••  Janv.  Dépêche  du  Comte  de  Nesselrode  au 
Prince  de  Lîeven  ^  Londres  relative  aux  af- 
faires de  la  Péninsule.  265 

1327  ^  Avr.  Dépêche  confidentielle  du .  Comte  Pozzo 
di  Borgo  y  adressée  au  Comte  de  Nenu|j|nde 
sur  les  affaires   de  la  Péninsule.  263 

1828  22  Avr.    Note   de  Lord  Dudley  adressée   au  Mar- 

quis de  Palmella  sur  les  alTaires  du  Portugal.  331 

1829  4  Févr.     Note    du    Comte    Aberdeen    adressée  au 

Marquis  de  Barbacena  sur  les  affaires  -  du 
Portugal.  395 

1830  •  .  •    Actes   relatifs  aux  gfiefs   de  la  France  con- 

tre le  Portugal  sous  le  gouvernement  de  Don 
Miguel.  570 

1831  14  Sept.    Note  adressée  au  Vicomte  Palmerston  par 

le  Vicomte  d'Asseca,  Envoyé  de  Portugal  ^ 
Londres ,  avec  la  réponse  du  Ministre  de  la 
Grande-Bretagne.  613 

1838  22  Mai.  Note  du  Vicomte  de  8à  daBandeira  adres- 
sée à  l'ambassadeur  de  la  Grande-Bretagne 
à  Lisbonne,  Lord  Howard  de  Walden,  en 
réponse  à  la  note  du  dernier  datée  du  20 
Mai  1838  et  \  la  dépêche  de  Lord  Palmer- 
ston du  12  Mai  1838,  communiquée  officiel- 
lement aux  coure  étrangères  par  le  gouverne- 
ment portugais.  7^^ 

Prusse. 

1806  20  Avr.    Déclaration  de  la  Grande-Bretagne  con- 


Tablé  alphabétique.  899 

tr«  la  Prusse  sur  rocenpalioil  des  Pays  Ha- 

nov^riens  effectuée    par   celle-ci    d'après  tine 

convention  conclue  entre   le  Maréchal  Duroc 

•    et   le    Comte   de    Haugwiiz    à   Schoenbrnnn 

,  après  la  bataille  d'Austerlitz  Pag.     1 

1815  •  •  •    Réclamation    du   Comte   Josephe  François  oe 

Solm-Reifferscbeid-Dyck  aux'  Plénipotentiaires 
de  la  Prusse  au  Congrès  de  Vienne.  42 

1617  4  Dec.  ^  11  Févr.  1818.      Conférences   entre  les 

Plénipotentiaires  de  l'Autricbei  de  Ja  France^ 
de  la  Grande-Bretagne,  de  la  Prusse  et  de  la 
Russie  y  tenues  ii  Londres  relativement  à  la 
traite  des  nègres*  48 

1818  24  Oct.  —  19  Nov.    Actes  et  conférences  entre  les 

Plénipotentiaires  des  cinq  cours  au  congrès 
d'Âizpla-Cbapelle,  concernant  la  traite  des  nè- 
gres. 87 

1822  •«•  •••  Mémoire  sur  la  politique  de  la  Prusse  éerit 

en  1822  pour  la  cour  de  Berlin  par  un  de 
Ses  agens  diplomatiques  à  Francfort.  160 

1832 •  Promemoria  confidentiel,  concernant  la  pu- 
blication des  actes  de  la  diète  germanique  à 
Francfort  I  présenté  par  le  cabinet  de  Berlin 
h,  celui  de  Vienne*  617 
Réponse  confidentielle  au  Promemoria  pré- 
cédent, .transmise  par  le  cabinet  autrichien  à 
celui  de  la  Prusse.                                                635 

1834  6  Avril.    Note  adressée  au  Directoire  fédéral  de  la 

Suisse  par  M.  Olfers,  chargé  d'affaires  de  la 
Prusse,  concernant  les  Polonais  et  les  fugitifs 
d'autres  nations  en  Suisse.  814 

Russie. 

1807  18  Dec.  Déclaration  de  la  Grande-Bretagne  con- 
tre la  déclaration  du  cabinet  de  St.  Peters- 
bourg  faite  en  vertu  d'engagemens  secrets  lui 
imposés  d«ins  le  traité  de  la  paix  de  Tilsit.      8 

1817  4  Dec.  —  11  Févr.    1818.     Conférences   entre   les 

Plénipotentiaires  de  TAutriche,  de  la  France, 
de  la  Grande-Bretagne,  de  la  Prusse  et  de 
la  Russie,  tenues  à  Londres  relativement  à  la 
traite  des  nègres.  48 

1818  24  Cet.  —  19  Nov.    Actes  et  conférences  entre  les 

Plénipotentiaires   des   cinq  cours   au   congrès 


898  Table   alphabétique 

28  D^c.  Explication  du  prince  Lubedd  deTant  l'Em* 
pereur  Nicolas  sur  les  accusations  de  Mr.  de 
Novosiitzoff,  commissaire  impérial  dans  !• 
royaume  de  Pologne.  Pag.   587 

PortagaU 

1813  13  Juin  —  29  Dec.  Notes  ëchangëes  entre  le  Mi- 
nistre Plénipotentiaire  de  la  Grande-Bretagne 
Il  la  cour  ae  Rio  de  Janeiro  et  le  Minisire 
des  affaires  étrangères  de  Brésil  |  concernant 
les  relations  de  commerce  entre  la  Grande-» 
Bretagne  et  le  Portugal.  16 

1826  ^  Dec.  Dépêche  du  Cooite  Pozzo  di  Borgo  con« 
cernant  l'Espagne  et  le  Portugal  i  adressée  an 
•  Comte  de  Nesselrode  à  St.  Petersbourg.  251 

1826  •••  Janv.  Dépêche  du  Comte  de  Nesselrode  au 
Prince  de  Lieven  ^  Londres  relative  aux  af- 
faires de  la  Péninsule.  265 

1327  y^  Avn  Dépêche  confidentielle  du  Comte  Pouo 
di  Borgo,  adressée  au  Comte  de  Nesu^l^nde 
sur  les  affaires   de  la  Péninsule.  265 

1828  22  Â?r.    Note  de  Lord   Dudley  adressée   au  Mar- 

quis de  Palmella  sur  les  affaires  du  fortagal.  331 

1829  4  Févr.     Note    du    Comte    Aberdeen   adressée   au 

Marquis  de  Barbacena  sur  les  affaires  -  du 
Portugal.  595 

1830  •  •  •    Actes   relatifs  aux  gi-iefs  '  de  la  France  con- 

tre le  Portugal  sous  le  gouvernement  de  Don 
Miguel.  570 

1831  14  Sept.    Note  adressée  au  Vicomte  Palmerston  par 

le  Vicomte  d'Asseca,  Envoyé  de  Portugal  à 
Londres ,  avec  la  réponse  du  Ministre  de  la 
Grande-Bretagne.  613 

1838  22  Mai.  Note  du  Vicomte  de  Sk  daBandeira  adres- 
sée ii  l'ambassadeur  de  la  Grande-Bretagne 
à  Lisbonne,  Lord  Howard  de  Walden,  en 
réponse  St  la  note  du  dernier  datée  du  20 
Mai  1838  et  à  la  dépêche  de  Lord  Palmer- 
ston du  12  Mai  1838,  communiquée  officiel- 
lement aux  cours  étrangères  par  le  gouverne- 
ment portugais.  762 

Prusse. 

1806  20  Avr.    Déclaration  de  la  Grande-Bretagne  con- 


TiAle  alphabétique.  899 

tr«  la  PruMo  sur  roccopalioii  das  Pays  Ha« 

noY^riens  effectnëe    par   celle-ci   d'après  iine 

convention  conclue  entre   le  Maréchal  Duroc 

•    et   le    Comte   de    HaugwiU    à   Schoenbriinn 

^  après  la  bataille  d'Austerlitz  Pag.     1 

1815  ••  •    Réclamation    du   Comte   Josephe  François  de 

Solm-Reifferscheid-Dyck  aux'  Plénipotentiaires 
de  la  Prusse  au  Congrès  de  Vienne*  42 

1617  4  Dec.  ~  11  Féyr.  1818.      Conférences   entre  les 

Plénipotentiaires  de  FAu  triche  y  de  la  France, 
de  la  Grande-Bretagne,  de  la  Prusse  et  de  la 
Russie  9  tenues  2^  Londres  relativement  à  la 
traite  des  nègres*  48 

1818  24  Oct.  —  19  Nov.    Actes  et  conrérences  entre  les 

Plénipotentiaires  des  cinq  coure  au  congrès 
d'Aix-la-CbapeUe,  concernant  la  traite  des  nè- 
gres. 87 

1822  •••  •••  Mémoire  sur  la  politique  de  la  Prusse  éeril 

en  1822  pour  la  cour  de  Berlin  par  un  de 
Ses  agens  diplomatiques  à  Francfort.  160 

1832  •••  •••    Promemoria  confidentiel,  concernant  la  pu« 

blication  des  actes  de  la  diète  germanique  à 
Francfort,  présenté  par  le  cabinet  de  Berlin 
h,  celui  de  Vienne*  617 
Réponse  confidentielle  au  Promemoria  pré- 
cédent, .transmise  par  le  cabinet  autrichien  à 
celui  de  la  Prusse.                                               635 

1834  6  Avril.  Note  adressée  au  Directoire  fédéral  de  la 
Suisse  par  M.  Olfers,  chargé  d'affaires  de  la 
Prusse,  concernant  les  Polonais  et  les  fugitifs 
d'autres  nations  en  Suisse.  814 

Russie. 

1807  18  Dec.  Déclaration  de  la  Grande  -  Bretagne  con- 
tre la  déclaration  du  cabinet  de  St.  Peters- 
bourg  faite  en  vertu  d'engagemens  secrets  lui 
imposés  dans  le  traité  de  la  paix  de  Tilsit.      8 

1817  4  Dec.  —  11  Févr.    1818.     Conférences  entre   les 

Plénipotentiaires  de  l'Autriche,  de  la  France, 
de  la  Grande-Bretagne,  de  la  Prusse  et  de 
la  Russie,  tenues  à  Londres  relativement  à  la 
traite  des  nègres.  48 

1818  24  Oct.  —  19  Nov.    Actes  et  conférences  entre  les 

Plénipotentiaires   des  cinq  cours  au   congrès 


900  Table   alphabétique. 

d'Aix-la-Chapelle,    concernant   la   traite    des 
'  nègres.  Pag.  87 

1827  Actes  relatifs  à  la  transplantation  de  40,000 
Arméniens  de  la  Province  Persane  d'Aderbaid- 
schan  en  Russie.  303 

1828  28  Nof*    Dëpéche  très  réservée  du  comte  Pozzo  di 

Borgo  transmise  au  comte  de  Nesseirode  à 
Stb  Petersbourg  relalivemenl  aux  ëyènemena 
de  la  campagne  en  Turquie.  540 

— '  '  14  D^.    Dipècht  ultérieure  très  resertëe  du  comte 

Potzo  di  Borgo  sur  le  même  objet.  370 

1829* ..4  •••  Rapport  adressa  k  l'Empereur  Nicolas  par 
le  geoëral  Rrasinski  sur  une  audience  aupria 
de  TËmpereur  d^Autriche.  409 

4  et  5  Juin.  Rapport  adressa  è  l'Empereur  Nicolas 
par  le  gênerai  Krasinskî  aur  ses  entrevues 
avec  le  prince  de  Metternich.  411 

8  Jain.     Rapport   ultérieur   du   général   Krasinaki 

sur  le  même  objet.  415 

6  Juin  Note  Terbale  remise   par  le  Général  .«jornla 
!  *     Krasinskî  au  prince  de  Metternich*  .       419 

'  iV  Juin.  Dépêche  du  prince  de  Lieven  et  du  comte 
de  Matuazewilz  h  Londres  adressée  au  comte 
dé  Nesseirode,  Ministre  des  affaires  étrange* 
ree  à  St.'  Petersbourg.  428 

1832  15  Nov.    Dépêche  coneetnant  les  affaires  de  la  Tur- 
quie et  de  rEgjrpte  «adressée  au  prince  de  Lie- 
ven y  Envoyé   de  la  cour   de  Russie   à  Lon- 
dres, par  le  Ministre   des  relations  extérieu- 
.    '  res  de  TEmpereur  de  toutes  les  Russiea  649 

18^4  Mémoire  sur  les  moyens  dont  la  Russie  peut 

disposer  pour  rompre  ralliance  entre  la  France 
et  TAngleterre,  présenté  au  cabinet  de  Su 
Peteriibourg.  743 

38  Mars.  Noie  adressée  au  Directoire  fédéral  de 
la  Suisse  par  la  légation  Russe  è  Berne,  con- 
cernant les  Polonais  et  les  fugitifs  d'autres 
nations  en>  Suisse.  813 

24  Avril.  Note  adreèsée  eu  même  par  M.  de  Se- 
▼ertoe  9  Envoyé  de  la  Russie  ^  aur  le  même 
objet.  820 

17  Mai.    Réponse  du  Directoire  fédéral  de  la  Suisse.  827 
1836  •  •  *  Mars.    Note   confidentielle    adressée  è  la.  Porte 

Ottomane.  760 


Table   alphabétique.  9OI 

Sardai^De. 

1827  16  F^vr.  —  1  Nov.    Correspondance   diplomatique 

du  cabinet  de  St.  James  relative  aux  Vaudois, 
sujets  protestans  du  Roi  de  Sardaigne.     Pag.  291 

1834  23  Avril.     Note    adressée    au  Directoire  f^dëral  de 

la  Suisse,  concernatil  les  ^Polonais  et  les  fu- 
gitifs d'autres  nations  en  Suisse.  818 

Suède* 

1833  ...  ...  Mémoire  sur  la  Suède  puistf  dans  des  corn- 

rounicationa  présentées  au  Prince  de  Wasa, 
dans  le  but  de  les  faire  parvenir  par  son  en- 
tremise à  la  connaissance  de  FEuipereur  Ni- 
colas. 740 

Suisse. 

1827  14  Jany.    Iiistruclion  adressée  par  le  cabinet  de  iSt. 

Petersbourg  à  Mr.  de  Séverine ,  Envoyé  de 
la  Russie  auprès  de  la  confédération  helvétique.  259 

1834  22  Févr.  —  20  Juin.    Âctea  diplomatiques  concer- 

nant les  fugitifs  étrangers  en  Suisse.  799 

22  Févr.    Lettre  circulaire    du  canton  directeur  de 
^    la  Suisse  \  tous  les  membres  de  la  confédé- 
ration  Suisse,  relativement  aux  fugitifs  étran- 
gers. 799 

5  Mars.    Note   adressée   par  le  Ministre    des  rela- 

tions extérieures  du  royaume  de  Wurtemberg 
au  canton  directeur  de  la  Suisse  relativement 
aux  fugitifs  étrangers  sur  le  territoire  de  la 
confédération  Suisse.  803 

6  Mars.    Sommation   adressée  par  la  confédération 

germanique  à  la  Suisse  pour  l'expulsion  des 
Polonais  et  des  fugitifs  allemands,  qui  par 
leurs  menées  troublent  le  repos  des  pays  voi- 
sins. 805 

13  Mars.  Lettre  du  conseil  du  gouvernement  de. 
la  République  de  Berne  au  canton  directeur 
de  la  confédération  Suisse.  807 

18  Mars.    Décret  du  canton  directeur  de  la  confé* 

aération  Suisse  relatif  aux  fugitifs  étrangers.'   809 

18  Mars.  Note  adressée  par  la  confédération  Suisse 
à  la  Diète  de  la  confédération  germanique, 
aux  Ministres  des   affaires  étrangères    du   ro- 


904  Table  alphabétique. 

de  Nesselrode,  Ministre  des  affaires  étrange* 
res  h,  St.  Petersboarg*  Pag.  428 

1852  15  Nov.  Dépêche  concernant  les  affaires  de  la  Tur- 
quie et  de  l'Egypte  adressée  au  Prince  de  Lie- 
yen,  Enyoyé  de  la  cour  de  Russie  }l  LoodrQS| 
•  par  le  Ministre  des  relations  extérieures  de 
»  l'Empereur  de  toutes  les  Russies.  649 

1836  .n.Mars.    Note   confidentielle  adressée  à   la  Porte 

Ottomane  par  la  Russie.  760 

1839  Actes   et  documens  concernant  les  affaires   de 

*     •  la  Turquie  et  de  TEgyple.  "  872 

•  *  Wiirtembei^. 

1814  16  NoT.    Note  portant  des  plaintes  sur   la   marclie 

des  délibérations  au  congrèsr  de  Vienne,  adres- 
sée   aux    premiers  Plénipotentiaires    de  l'Au- 
triche et  de  la  Prusse  par  les  Plénipotentiai- 
Tes  de  Wiirtemberg.  36 

22  Nov*    Réponse  dès  Princes  de  Metternicfi  et  de 

Hardenberg  à  la  note  précédente.  38 

1334  5  Mars.  Note  adressée  au  canton  directeur  de  la 
Suisse,  relativement  aux  fugitifs  étrangers  sur 
le  territoire  de  la  confédération  Suisse.  -    803 

18  Mars.  *Note  du  Directoire  fédéral  de  la  Suisse 
adressée  au'Ministre  des  affaires  étrangères 
du  royaume  de  Wiirtemberg,  concernant  les 
Polonais  et  fugitifs  d'autres  nations  en  Suisse.  810 

1  Juin.    Note  adressée     au  canton   directeur  de  la 

Suisse.  843 


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