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Full text of "Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources à consulter;"

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NOUVELLE 

BIOGRAPHIE GÉNÉRALE 

DEPUIS 

L£S TEMPS LES PLUS RECULÉS 

JUSQU'A NOS JOURS. 



TOME HUITIÈME. 



Cabacius. — Caselles. 



PAUIS. — TTP06BAPBIB DE FIRMIH DIDOT FBftRBfl, BUl lACOB, S6. 



NOUVELLE 

BIOGRAPHIE GÉNÉRALE 



DEPUIS 



LES TEMPS LES PLUS RECULÉS 

JUSQU'A NOS JOURS, 

AVEC LES RENSEIGNEMENTS BIBUOGRAPHIQUES 

KT l'indication DR8 SOUKO» A CONSrLTBK ; 
PUBLIEE PAR 

MM. FIRMIN DIDOT FRÈRES, 

sous LA DimicnoN 

DE M. LE D' HOEFER. 



lotne i^uitttmr. 



PARIS, 

FIBMIN DIDOT FRÈRES, ÉDITEURS, 

iimniBOU-unAnuu db l'ui«titot db nuNCB, 
KOI tKcam, M. 

M DCCC LV. 



y^€/^,yâa^, /sTIx 




,r 



3 



CABADÈS — CABARDJ 



massacre. Mais Tintercession d'an piitre yéa^ 
rable arrêta l'ardeur homicide de CalKidès. Les 
habitants furent yendas, et Cabadès mit garnison 
dans la TÎIIe. Informé du siège d'Amide, Yem- 
f>erenr Ânastase avait fait ^rtir de Cosstaiitiao- 
ple une armée de ciaquante-deax m\\\e homnes. 
Cabadès, campé près de Nisibe, rencontra ei dé- 
truisit presque entièrement une des divisions im- 
périales. Une irruptioa des Hnns dans ses États 
robligea de se porter au secours des provinces 
envahies. Ce fut alors au tour des Romains d'as- 
siéger Amide; il« attirèrent hors de la ville le 
commandant et une partie de la garnison perse, 
et les massacrèrent; le iils du commandant ne 
se retira de la ville qu'après avoir obtenu des 
conditions honorables. Une trêve de s^t ans mit 
fin à la guerre. Cabadès eût voulu dès lors assu- 
rer la couronne après lui à Chosroès, l'un de ses 
trois fils légitimes, et faire sanctionner ce choix 
par les Romains; mais ceux-ci n'eurent garde 
d'y souscrire. La faute «"u retomba sur Séosès, 
chargé de la uégodati<in par Caliadès. Celui-ci 
oublia les services passés de ce seigneur ; et, fei- 
gnant d'obéir à la loi du pays, il sacrifia Séosès à la 
haine de ses enneniiB, qui l'avaient fait ooodamner 
à mort pour avoir fait enterrer sa femme, con- 
trairement àia déf6n8eportée[fa^la reU^onroage. 
De nouvelles fQuerrefl éclatèrent aloi^entre les 
Romains et les Perses. La première fut amenée par 
la deatrudion que les Perses avaient faite des 
ibrtifications romaines élevées autour de la ville 
de Mmdone lors de l'avénemeot de Jnstinien. Les 
Perses ftarcnt d'abovâ battus par Bélisaire; plus 
tard, ils réparèrent ce premier échec, les soldats 
de Bélisairo ayant été obligés de livrer bataille 
prématurément. C^)endant Azaréthès, qui com- 
mandait l'armée de Cabadès, ne sut pas profiter 
de la victoire; il avait d'ailleurs perdu beaucoup 
d'hommes, comme cela résultait du dénombre- 
ment des flèches restées dans le panier rempli 
au départ par les soldats, et dont une grande 
'partie ne ftit pas retirée, comme c'était l'usage^ 
par les guerriers revenus sains et saufsdu combat. 
ï>endant que Sittaa, qui succéda à Bélisaire, né- 
^^ait un traité avec Mermeroès, autre général 
«le Cabadès, celui-ci mourut, après avoir désigné 
Chosroèa pour son successeur. 

A^athlat. — Procope. — Gibbon. Deellme, etc. — Da- 
bcuK, la Persê, t. Il, dans r Univers pittoresque. 

cabakuji ou kabaroxi-oglou, fameux re- 
liellc turc, mort en Juillet 1S08. Officier dans le 
corps des yamalts en 1807, il fut choisi par eux 
pour les commander contre les nizam-djedid, 
leurs rivaux, ei plus fis-voraUes qu'eux aux inno- 
'vationsmititairesfntrQduitesparsultanSélim. Ka- 
Lakdji nmrcèa à la tète des yaroaks, au nombre 
de SOO, sur Oonstutiiiople, et il y massacra le 
defterdar, le zarao Khané-Emini, et d'autres 
liants personnages. Ses foioes s'elant accrues, 
et les nicam-^jedid ayattt été osnsignés dans 
leurs casernes, il s'établit sor la pteee de l'At- 
nieidaa, (it apporter les mnvH^ des ortas, 



et s'adresaant aux rebelles il les poussa à dé- 
truire les corps des nizam-djedid, & défendre les 
règlements établis par Hadji-Bektach, et à ch&ticr 
les mlnistitîsqui les aviientlbulés a«x pieds. Ex- 
ctléspar cette allttcutiaft, las yâinaks massacrè- 
mit les llidiildui poi^s sur Ift liste des pros- 
crits, dressée par te kalfn-mékam. Le bos- 
tandji-bachi, également désigné è leur fureur, 
s'était retiré au sérail. Rassemblés devant la 
porte impériale, les soldats mutinés demandèrent 
à grands cris la tête de ce fonctionnaire. Sultan 
Sélim repoussa les instances de ses ministres, 
qui le conjuraient de sacrifier cette victime au 
rétablissement de la paix publique; et le bostandji 
lui-même offrit généreusement sa vie. « Puis- 
que tu consens à ce douloureux sacrifice, meurs, 
ô mon fils, dit alors le sultan , et que la béné- 
diction d'Allah t'accompagne ! » A peine ces mots 
étaient-ils prononcés, que la tête du bostandji- 
•baclii roulait sous le sabre de l'exécuteur ; et, jetée 
par les créneaux, elle était saisie par les yamaks, 
qui allèrent la hisser parmi les dix-sept têtes 
des principaux dignitaires, rangées sur une ligne 
parallèle à celle des kazam. Après deux jours 
de massacres, Sélim supprima les nizam-djedid. 
Mais les chefs cachés des conjurés voulaient un 
sacrifice plus éclatant; il leur fallait la déchéance 
ou la mort du sultan lui-même. Cabakdiji-Ogloii 
se chargea de ce nouveau crime. Après avoir 
peint, dans une harangue, sultan Sélim comme 
l'ennemi des janissaires^ il proposa à ses sol- 
dats de poser au mufli la question suivante : « Le 
padichâh qui par sa conduite et ses règlements 
combat les principes religieux consacrés par le 
Eoran, est-il digne de rester sur le trAne ?» Le 
mufti joua d'abord la douleur et l'abattement, 
plaignitson souverain, égaré, disait-il, par de mau- 
vais conseils; puis il répondit : Olmaz (Cela ne 
se peut pas), en ajoutant les termes consacrés 
We allahou allem ( Mais Dieu fait ce qui vaut 
le mieux). On voit que le tartuffe est de tous les 
pays. Cabakdji n'eut garded'interprétercetoracle 
dans un sens favorable au sultan : il le déclara 
décha du pouvoir, et proclama à sa place sultan 
Moustaplia, iils d'Abdoul-Hamid. Le mufti se 
chargea de porter cet arrêta Sélim. Le sultan était 
assis sur un sopha dans la grande salle du palais. 
Autour de lui se trouvaient réunis ses officiers 
et domestiques. Se prosternant alors aux genoux 
de son maître, le cheik-ul-islam lui déclara, avec 
tous les dehors de la plus profonde affliction, la 
volonté du peuple. A ce discours hypocrite le 
sultan se leva, jeta un regard ému sur les assis* 
taats, et s'alla retirer dans le Kc^fess, Il rencon- 
tra et embrassa le sultan Mouslapha, qui en sor- 
tait; puis il lui refXMnmanda de se consacrer au 
bonheur du peuple. Les nizam-4eiUd furent 
supprimés par le nouveau sultan,etleurs casernes 
lurent pillées par les soldats de CabakcQi*Ogk>u. 
Cette révolution opérée par leurs armes, et 
leur gratification nue fois touchée, les yamaks re- 
tournèrent aux châteaux du Bosphore , dont le 



5 CABAKDJ — 

roTnmaiidemetit ibtifemfs à I^tir dief. T^a M- 
sintplligence ayant éclaté entre Monstaphâ-Padia 
et le mufti, Cabak<fji prit le paHÏ dtt (iomicr, n 
contribua h la chute du kaStn-mékam , qui fut 
exilé. Taiar-Pacha lui succéda , mais fut égale- 
ment destitué par HnAuence de Cabakdjl et 
du mufti. Il Bc retira à Routscliouk aupràs de 
Moustapba-Baïrakdar, resté fidèle h, SéHm, quTI 
résolut de rétablir. Pour y par\'enlr, îl fhilaît 
renverser les yamaks. Va Tiomme audticieux, 
HddJ-AIi, muni d^in firman dii grand vizir, 
que Caïrakdar avait su i;agnor h ses projets, 
%int, à la tête d'un régiment de cavalerie, sur- 
prendre Cabakdji àFauiiraki, sur leBospliore, 
où il résidait. Arrivé dans la nuit, il cerna la 
maison, et, accompagné de quatre hommes ar- 
més, il prétexta une déi)ôche de la part du caïm- 
mekam. A peine introduit, il fait garrotter les 
.serviteurs de Cabakdji , |)énètre dans le harem , 
où celui-ci se trouvait couché, et le saisit en che- 
mise au milieu de ses femmes glacées d'eflVoî : 
n Que voulez- vous de moi? s*écrie Cabakdji; 
qn'ai-je fait, et par quel ordre venez-vous m*ar- 
raclier de ma demeure et à ma familte? Lais- 
sez-moi au moins un moment pour faire ma 
prière. — Il n'est plus temps de prier; meurs, 
scélérat, » répond Témissaire, en mOme temps 
qu'il lui plonge un poignard dans te sefn. 
Jooannin, Turquie, daat VUnlverM pUtareique. 

^CJLBAL ( Pierre), dnroïKÎen français^ vivait 
à Paris dans la seconde moitié du setiièine 
siècle. On a de lui : >ld /oA. Miolani, pro me- 
dicisapohçiamparumpMIOêophicampro chh 
mrgis respwsio ; Paria, 1677, in-»**. 

Currére, BtblMMqtu de la métUcfne. 

CAVALLBRO 00 CATALLBlU» 00 CABRL- 

I.RRO, famille d'origine napolitaine, au aervicd 
de l'Espagne dans le dernier siède, et dont les 
in(!mbres tes plus eélèfares fbrcnt tes suivants : 

€ABALLBfto (D. Jtum ), guerrier, né dans te 
royaume de Naplea en 1712, nort à Vatence te 
9.8 novembre 1791. De 1739 à 1740, il fitla guerre 
sous don Carlos, qu'il accompagna en 17ô9, 
lorsque ce.prince monta sor te trdne. En 1774, 
il défendit Melflla contre le roi de Maroc^ et en 
1779 il 86 trouva au Uooos de Gibrattai . 11 fut 
ensnite chargé de fortifier les principales places 
du royamne des Deox-Sicites. A son retour en Ës- 
fiagne, il rem^ plosieora fonctions importantes. 

Depplnff , HM. ârE$pùçne, 

GABALLERO {Jérâmê), frère du précédeirt, 
général espagnol, mort en 1807. Ayant saové 
don Cartea à l'affaire de VeUetri, en 1744, û ob- 
tint dès lors QB avaneeraent rapide. En 1787, fl 
fut appelé an raiinetère de te guerre, et devint 
fientenant général en 1789. Il perdit sonporte- 
feuilte en avrfl 1790; maia 11 oontinua de présider 
le conseil de la guerre. Lora de l'arrivée de Go- 
doî aux affaires, il Ait nommé consellter d'État 
Toutes ces fonctions^ does à la faveur, ne Tempè- 
diaientipas d'être on personnage assez médiocre. 

Mémoirei du prMctf de la Fat». 



CABALLERO 6 

cABAiunw {/ôsêph'ÂtiîùHlB^ fnarqdis 
itR), h<mime d*État espagnol » nenHi do pn^i^ 
dent, né A Saragosse vert 1 780, mort à Salaman- 
qoe en 1821. Après avoir aehevé son conm ég 
droit, a M, nommé atealde de Oorte et a«H^ 
teur à SéttHe. 9m mariage avec une fêmnm de 
chambre de l9 relnè servit son amMtioD. IM- 
vntn fiscal du consett suprême de la guérie en 
1794, il fut nommé mlnicitrede gr✠et justice 
en 1798. Bn t808, à l« sMite de la féVotalîM 
d*AraAiiiet, H pettttt le ministère, mate isnla te 
titre de conseiller d'État, et fut chargé de ifoo* 
temer te «msMI dps ftMiioes. Membre de te 
jante q«l choisit Mnrat pour présidnil, il Art 
un des signataires de redresse qdl demandait à 
l'empereur des Français un sontemin de sa Ai- 
mllte. Il entra au conseA du roi Joseph, et «te- 
vint président de la section de josttee des af* 
faities «fHésfastlques. En !8t4, ïm% «te la dé- 
chéniK^" dn rot Joseph, il le solvM en France , i4 
se fita k Bordeaux. If ne rentra en Kspagne 
qu'après la révolution de 1820. 

Biofj. étrangère. 

cABAt^LERd {tittpmond DIosnâtt), (Itéoio- 
gien espagnol , de Tordre des Jésnltes , né Ik 
Palma dans lîte de MajorcJUe en 1740, mort en 
18^0. Élevé h Madrid, it fie réfngia à Rome lors 
de la suppression de son ordiv, et s'adonna à hi 
culture des lettres. Presque tous ses ouvrages 
ont été publiés sons te pseudonyme de Fitibero 
de Parfipalma. On a de loi : De prtma typo- 
graphix hispanicx xtate spécimen; Rome, 
1793, in-8* : l'auteur montre, entre autres, qull 
y avait dès 1474 une Imprimerie à Valence; — 
Osaervazioni xulla patria del pittore Giu- 
xeppe de Rivera, dpfto lo Spagnotetto, datt« 
X Anthologie romaine, 1796, et dans le Journal 
littéraire de Naples, t. L; — Commentariola 
critica : primum, de disciplina arcani; se- 
cundum, de lingua evangelica; Rome, 1798, 
in-8*; — Ricerche appartenenti alV Accade- 
mia del Poniano; ibid., 1798, in-8^; — ylr- 
vertimenti amichcvoli air erudito traduttore 
romane délia Geografia di W, Guthrie ; Naples, 
1799; — VEroismo de Ferdinando Cortese^ 
co9rferm(Uo eoniro le censure nmUche ; Rome, 
1806, in-8**; ^ Bibiioihecm scriptorum sa- 
eUtatis Je$u supplementa duo; ibid., 1814 
1816, itt•4^ 

Rosck Nmt BioçrmpkU^ DieUmurfé 

;gaballbbo ( Firmàs^Agasto ), hsfnme po- 
lifiqne espagnol, né te 7 jnillet 1800 à Baraju 
de Melo (Onenin). H exerça en Estramadne 
la profession d'avocat, et vint se fixer à Madrid à 
la mort du roi J^inaDd VD. H Anida en 1833 
le Bolatin del Kmerc*o, organe dn pnrti exalté, 
qui, ayant été poorsoivi et soppitesé en 1B34, de- 
vint et Eeo del ComsreU. Ifominé en même 
temps 8BX eorlès par Hndrid et Onenn, Il opta 
pour celte demtere province, et vota avec 
l'opposition, dans l'espérance d'arriver à ren- 
te ministère Martinex de la Hosa. 8ea 

1. 



11 



GABAKIS 



13 



Anâ éê fiieyes et distingué par le g^énl Bo- 
naparte à son ratoor d'Égypie, Cabanis, te len- 
demain du 18 brumaire, rédifsea, au nom du corps 
législatif, la proclamation qui recommandait au 
peuple ftaafais la révolution qu'on Tenait d'ac- 
complir. Pactiaan de la ounatitution oonâolatro , 
il fut nommé aénateur. Mais bisniôt désabusé 
lorsqu'il vit retirer à la nstton les droits piriitt- 
ques conquis par la réTolution, il se réiugia dans 
la science. D^, dans la einquiène classe de 
rinstitut, dont ii était membre, il avait lu les 
six mémmres qui forment la première partie 
de son MvTe sur les Mapporis duphf/sique et 
du moral de VJiomme, L'ouvrage complet pa- 
rut stt 1802 {2 vol. in-8'' ) , et obtint un brillant 
succès, (pd classe l'auteur comme écrivain et 
comme philosophe. 

Oondiliac avait expliqoé tous les foits de l'Âme 
par la sensation : Cabanis voulut te compléter 
en recherchant l'origine «et te nature de U sen- 
sation. Voici quette fut sa doctrine. C'est dans 
les nerfs que réside I4 sensibilité, et par suite 
toutes les ^Mudtés inteUectueltes et toutes »les 
affidcttoas morales. Dans te manière dont te sen- 
sibilité se développe, on peut reconnaître deux 
modes : 1** elte va de te eiaeonférenoo au centrede 
IVkrgaae; 2"* ette revient du centre à la circonfé- 
rence. Four eenx qui voient dons la simplicité le 
mérite d'un systteae, te théorie est séduisante. 
Une in^l>fes8ion reçue, l'actton et la réaction des 
neifi», et le sentiment qui en résulte tout comme 
la seiwalion résulte de te réaction du ncirf sur 
lui-même, la volonté est produite par te réac- 
tion des neri^ «r les musdes. La distinction du 
moral et du physique est donc vaine ; les facultés 
morales naissent des facultés physiques. Sans 
doute l'action régidière des nerfs est une condi- 
tion nécessaire de tout sentnnent, de toute percep- 
tion; les nerfs sont les oi^anes de toute sensa- 
tion; mais ft y a aussi nn ptine^ sûr et simpte 
qui reçoit l'impression, et qui piend connais- 
sance. Ce que l'auteur appette réaction, cette 
action qui va do centre è te circonférence, ne peut 
partir que d'un principe intérieur, essentiellement 
actif, du fnoi. Si au moi vous s«ibstituezles nerfii, 
l'unité et te simplicité , tes caractères essentiels 
de te consdcnoe dteparaissent. 

Cabante i^te : « Si Condillaceûftmieux connu 
l'économie animate, il aurait senti que l'ème est 
myd faculté, et non pas un élre. » On voit qu'il 
vaaudefè de Oondiliac, et il aboutit à cette ooor 
dusimi, que c'est te cerveao qui produit te pensée. 
V<^, è cet égard, des passages formels : « Pour 
« se faite une idée juste des opérations d'oà lé- 
«c suite te pensée, il faut considérer te cerveau 
« comme un ofigane partionlisr, destiné spéoi»* 
« lementè te produire, de même que Festomao 
« et les intestins à opérer te digestion.... Les 
« impressions sont des aliments pour le cerveau; 
« fis chemment vers cet oigane, de même que 
« les aliments cheminent vers Fesèomac... Les 
■ impressions arrivent au cerveau, te font entrer 



c en activité, comme les aHments, en tombant 
« dans l'estomac, l'excitent à te sécrétion. Nous 
« voyons les aliments tomber dans restoinac 
« avec les qualités qui leur sont propres; nous 
tt les en voyons sortir avec des qualités nouvel- 
le les, et nous en concluons qu'il leur a fait subir 
« cette altération 1 nous voyons également tes 
et impressions arriver au cerveau, isolées , saos 
« cohérence; mais le cerveau entre en action, 
« il réagit sur elles, et bientôt 11 les rcpYoie mé- 
« tamorphosées en idées. Donc nous concluons 
« avec certitude que le cerveau diffère les tw- 
« pressions, et qu'il Jaii organiquement la 
« sécrétion de la pensée, x 

A côté de cette grossière théorie de la forma- 
tion des idées, on rencontre une foule d'observa- 
tions précieuses pour la scieuce, de faits intéres- 
sants sur l'influence de V^e, du tempérament, 
des sexes, du climat , du régime ; sur les idées 
et les affections morales. Le mérite réel de ce 
livre est dans le tableau frappant de tous les 
genres d'actioQ que la nature extérieure et les 
org^mes exerceat suç le moral. Un remarquable 
talent d'exposition, un style clair et élégant en 
firent le succès en France. Mais cette tentative 
hardie de fonder te pl^Uosopbie sur la physiologie, 
qui faisait de l'Âme un résultat du système ner- 
veux , et dont la pensés dominante éteit de ra- 
mener tout te moral do l'houMoe au physique, 
n'en était pas moins erionée dans son brutal 
sensualisme, et dangereuse par ses conséquen- 
ces morales. Heureusement ce n'était pas te le 
demter mot de Cabante. 

Vers 1805, vint se réunir è te société d'Auteuil 
un homme jeune encore, mais déjà occupé d'é- 
tudes sérieuses, et à qui toutes les questions de 
te phitelogie, de te littérature et de te philoso- 
phie étaient temilières. C'était Fauriel , ami de 
W^ de Cottdorcet, qui préparait une histoire de 
te philosophte stoïcienne. Des liens d'estime et 
d'affection mutuelles s'établirent bientôtcntre lui 
et Cabanis. Sans doute de longues discussions 
durent s'engager entre les deux amte sur les 
graves problèmes qui les occupaient l'un et l'au- 
tre. Le nouveau venu, nourri des sublimes leçons 
du Portique, ne manqua pas de remontrer à l'au- 
teur des Rapports du physique et du moral 
l'insuffisance de te doctrine toute physiologique, 
greflée sur la phUosophte de Con<Ùlkac. Cabanis, 
esprit ouvert aux lumières nouvelles, et cher- 
chant te vérité de bonne foi, modifia insensiblo- 
ment ses idées. Sur ce travail intérieur d'une 
belle intelligence il nous reste un témoignage bien . 
digne d'intérêt ; c'est la Lettre à M, F^*^ sur les 
causes pretuières, publiée pour la première fois 
en 1824 par M. Bérard , de Montpellier, seizo 
ans après te mort de l'anteur. On ne peut trop 
admirer la sincérité d'esprit avec laquelle Cabfr- 
nis y expose ses doutes , passe naturellement de 
la physiologte à te psychologte, et se rapproche 
de te vérité. Ce qu'il appelle les causes premier 
res n'est autre chose que Dieu : plus d'un pas- 



13 

sage rutaite. Ai», p. 11 (I) ; « U y 4 
« de Toe 8008 lequel H est iBoontefttable qoe 1» 
« pntkiiie de la rertn nousert ordonnée par les 
« cames pramiènB.... Les lois qui régàssot 
« llMMHn^ et desqneUes doÉrent déeualer celles 
« de la Boiale, sont l'omrrage deces eanses^dont 
« 00 peol dire pur conséqneot ftfWfes expri-^ 
« nmikivoImM. »P. 44: après afoirélaMf 
l'exjstenoe, IfateHigeDceM laTolonlé dHmecaase 
première etonhrerselle, U dit, à propos des mer- 
veilles da monde : « L'esprit de l'homme n'est 
<t pa» ftJt pour eemprendra qoe tout eela s'opère 
« sans p r év o y an ce et sans bat, sans intelHgenee 
« et sans Tolonté. Aucone analogie, aucune vrai- 
« sembianoe ne pent le conduire à un semblable 
« résultat ; toutes, an contraire, le portent à re- 
« garder lés oorrages de la natoro comme pro- 
« duils par des opérations comparables à celles 
« de son propre esprit, dans la production des 
« ouvrages les plus savamment combinés, les- 
« qneOes n'en diffèrent que par un degré de per- 
te feolion mille fois plus grand : d'où résulte pour 
« lai l'idée d'une sagesse qui les a conçus et 
« d'une volonté qui les a mis à exécution, mais 
« de la plus haute sagesse, de la volonté la plus 
« attentive à tous les détails, exerçant le pou- 
« voirie plus étendu avec la plus minutieuse prê- 
te dsioo. » —P. 46 : « Il est très-évident, en outre, 
« que le principe de rinteltigeoce est répandu 
« partout , puisque partout la matière tend sans 
« cesse à s'organiser en êtres sensibles. » — 
P. 48 : « Enfin ces forces font édore, développent 
« et conduisent au tenue de leur perfection des 
« êtres sensibles, et par suite intelûgents. Or, je 
« Favoue, il me semble que l'imagination se re« 
« fuse à concevoir comment une cause ou des 
« causes dépourvues d'intelligence peuvent en 
« donner à leurs produits.... Cette suite de rai* 
H gonnements me parait nous conduire à ce ré- 
« sultat, que l'écrit de l'homme, d'après sa 
« manière de sentir et de concevoir, ne peut 
. « éviter de reconnaître dans les forces actives 
« deruniverstn/e/Zt^e»cs6^ t)o/on^<^. » 

Enfin, p, 78, il reconnaît la force de la preuve 
morale de la persistance du moi aprëd la mort; 
en d'autres termes, de l'immortalité de l'âme. 

Dans cette bonne foi du célèbre écrivain, 
conversant avec un ami, et rendant hommage à 
des croyances qui n'avaient ,pas toujours été 
les siennes, on est heureux de reconnaitre la 
n<Messe du caractère alliée à une belle intelli- 
gence. A&TADO. 

Mignet, Éloge de Cabanii, - NoUce de H. Petose, e» 
tête de Ma édlLftfet OBuvret de Cabaols. 

GÂBJUiis-JOinrAL (Pierre ), littératenr fran- 
çais, né à Alais vers 1725, m^t à Bruxdles en 
1780. Après avoir rédigé la Feuille nécessite, 
journal fondé depuis 1759 et devenu depuis 
tAvemt'Ctntreur, il parcourut, à la suite d'fiet- 

(t) TooM V de rtAMom été OBnvrêê eompUtes dé Ca- 
tante. d«uié« par M. Tburot ; Patte, :l«is-int. ( Plnnln 
DMot) 



CABANIS — GABARAUS 



14 



vélins, la Amnoe el l'éÉrvfw, poor anlter la 
draiiation du llwe de l'SspHt, à la anite da 
scandale causé par cette pMtiicition.Lo reste de 
la vie de Ckbanls se passa en voyages. On a de 
hii : les ErreuTë itulmeriMs, on Mémotret du 
eam^ él»..., 3 parties iihl3 (Paite, 1705), pn- 
faHées sous le voile de ftaOByoM. 

JWflfr^S» mmhêMêll» (édtt bêlgfe) 

CAKABAI» (Françùis, conte u), célèbro 
financier, nécn 1752, mort te27 avril 1810. Il était 
fils dHinnégodntde Bayonne, qui Casait beau- 
coup d'affaires avoe l'Iispagne. Dans sa jeunesse, 
il Alt envoyé chez un nommé Galabert, correspon- 
dant de son père à Saragoese. H plut à la fitte de 
ce négodanl, et, quoique âgé à peine de vÉigt 
ans, il l'épousa. Pour fétahHr, son beau-père hd 
donna, aoit environs de Madrid , «ne ftfariqw de 
savon à diriger. Le jeune Cabamia, non content 
de cette oecopation , porte son a t ten tion snr les 
financée de rétet, et déploya devani lea savante 
de la capitale dea vues alors encore nouvelles en 
Espagne. Btetttôt il se Ironva Hé avec tous les 
hommes éclairés qui, sous le règne de Charles OI, 
cherehalflBl è tirer rJKspagne de la routine où site 
erouplMait. On le jugea bon financier, et on mM 
à exéootion son plan d'une énaission de vûiès 
on bcM royaux; ce fM la cause de son éleva- 
tiott. En 1782 oa lui coMIa la direction d'une 
banque dont U avnit également oodço te plan, et 
qui prit le nom dé ham/vé 4e Saint-Ckarieë. 
Cette banque col d'abord un grand succès, et 
son anteur était en quelque sorte appelé k jouer 
le rOle que Lavr avait autrefois joué en France. 
lYote ans apiès, Oabams fit histitner la com- 
pagnie pour le oommeree des Philippines. Il y 
ent beaucoup d'engouement, même en France, 
pour les actions des deux entreprises ; et c'est 
ce qni détermina Mirabeau à éclairer le public 
snr leur valeur. Le pamphlet de rorateur fran- 
çais porte xm coup sensiUe an crédit des deux 
institntleM dues à Cabarrus. Ayant éte appete 
dans te conseil des floaiiree , celni-d adrait pro- 
bablement provoqué d*importantes réformes 
dans tes finances de l'Esiugne , au moins à en 
juger par les écrite qu'il ])ublia sur cet objet ; 
mais Charles 111 , dont te règne avait éte signalé 
par tant de mesures utiles poor l'État , vint à 
mourir. Cabarrus prononça son éloge dans la 
Société économique de '^ladrid, et signala dans 
ce discours toutes les réformes dues au feu*roi , 
rétablissement de la liberté du commerce des 
grains, les fondations des sociétés économiques, 
rabohtion des jésuites, enfin les améliorafions 
finandèras. Malheureuf»einent te successeur de 
Charles m retomba sons rinflneoce de l'obsctt- 
rantlBBe; les hommes qui avaient en do pouvoir 
sons te règne précédent encoQiurent.snÀgrâce, 
et devinrent mime sospeols. Cabarrus n'échappa 
point à cette persécotten. Accusé de malversa- 
ttens, il ftit, en 1780, jete ai prison, et reste en- 
fermé pendant deux ans. Pour se justifier, il 
adressa an prtece de la PaK plusieurs lettres 



15 



GABARRUS — GABASSUT 



16 



(|u*il arendues paMiqaeft dans la amte. On flenlit 
enfiiiy peat^tre perce qa*oii avait besoin de lui , 
le tort qu'on avait en à son égard. Le roi fit dé- 
clarer floo innooenoe par un jugement, lui pro- 
mit une indemnité de six miUîons de réaux, le 
créa comte, et l'employa à diverses missions , 
principalement au congrès de Rastadt. On vou- 
lut l'accréditer aussi en qualité d'ambassadeur 
auprès du Directoire de la république française ; 
mais il ne fut pas reconnu , attendu que le Di- 
rectoire déclara ne pouvoir admettre un Fran- 
çais de naissance pour représentant d'une puis- 
sance étrangère. H fut envoyé alors en Hol- 
lande. Il ne figura point dans la révolution qui 
fit tomber Charles IV du trftne; mais lorsque 
Napoléon eut £ut installer son frère Joseph sur 
ce trône, le comte de Gabanus, recommandé à 
la fois par sa qualité de Français et par ses gran- 
des connaissances relativement à la situation de 
FEspagne, fut appelé an ministère des finances. 
Ce^n'était pas un temps fiivorable pour mettre 
au grand jour les talents d'un homme d'État. 
Cabarrus ne put que recourir aux expédients 
pour soutenir le trésor d'un roi chancelant Sa 
santé se dérangea, et il mourut en 1810, peu de 
temps avant l'expolsion de la nouvelle dynastie. 
Pendant qu'il éteit en grand crédit à la cour de 
Charles m, û avait mariésafiUe à M. de Fonte- 
ney, conseiller au parlement , quoiqu'elle eût été 
deinandée par le prince de Listenay. Elle est de- 
venue célèbre, dans la suite, sons le nom de ma- 
dame Tallien. [ M. Deppirg, dans VBnc, des g. 
dum,] 

AnMolt, Jây . etc., Biograpkte nouvelle dê$ Omtem- 
pomUu,— Galerie Mftori«tw des Contemporains. 

GABASiuoi (Neil OU Nieolas) , théologien 
grec, vivait dans la première moitié du quator- 
zième siècle. Adversaire déclaré des doctrines de 
l'ÉgjIbe latine, dont les écrivains l'ont vivement 
critiqué pendant que ceux de l'É^Uae grecque et 
même lesprotestants luiontdonné de grands élo- 
ges, il fut archevêque deThessalonique. On a de 
lui : Ilepl TÛW alTtûv tfic èxxXT)<riaoTixf)c Ôtoora- 
tntùç; Londres, sans àstù; ~ IIspl x9ti &px^ "^^ 
Tccbica, publié pour la première fois avec la tra- 
duction latine de Flaîccus à Francfort, 1555, 
in-8% et Hanovre, 1608, in-8®, avec les œuvres 
de Barlaau. Fabridns donne la liste des œuvres 
inédites de NeU Cabasilas. 

Fabrtchu, BM, grsse. — Wbarton, append. à VJSist. 
lut. (le Cave. 

GABasiLAS (Nicolas)^ archevêque de Thes- 
sal<mique, neveu et successeur du précédent, 
vivait dans la seconde moitié du quatorzième 
siècle. Après avoir débute par de hantes fonc- 
tions à la conr de Constantinople, il fut envoyé 
en 1346, par Jean, patriarchede Constantinople, 
vers l'empereur Cantacuzène, pour l'engager à 
résigner le pouvoir impérial. L'année suivante, il 
fut d^te par Cantacuzène lui-même vers 
l'impératrice Anne, pour lui faire savoir dans 
quels termes il entendait condore la paix avec 



elle. On a de ce prélat: *Ep(i.i|vt{a xefaXciwSv); , 
publié pour la première fois en latin par G. Her- 
vet à Venise, 1548, in-8^ et à Paris, 1560, 
par J.-S. André et F.-C. de Saînctes. L'original 
grec a éte publié en 1624, dans le supplément 
à la Bibliothèçue des Pères. L'édition latine 
de Pontanns, Ingolstadt, 1604, in^**, contient 
d'autres oeuvres de Nicolas Cabasilas, entre autres 
un serm<m contre l'usure. L'original grec de ce 
seranon a éte publié par Hoeschel en 1595, et en 
1604, in-4o. Les autres ouvrages de Nicolas Ca- 
basilas se trouvent énumérés dans Fabridns. 

FabrlelQs, Bibl. Grmca. - BibUotheca Patrum^ 
toine XXVI. — WbartoD, Append. à Cave, Histoire Utt. 

* gâBASSI (Jér&me), litterateur italien, né à 
Carpi, vivait vers le commencement du dix-hui- 
tième siède. On a de lui : la Troade di Se- 
neca, tradoUa in versi sciolti; Carpi, 1707, 
m-S'. 

Paitonl, BibL degU Autori vtdçaH, : 

«CABASSi (ifor^rAcri/a), peintre, née à Carpi, 
dans le duché de Modène, en 1663; morteenl734. 
Elle excella dans le genre comique. 

E. B— N. 

Tlraboschi, rite degli JrteJM Modenesi. - Uazi 
Storia pUtorica. 

CAMKSSOiAi'(Philippe DE), prélat français, 
chancelier de Sicile, patriarohe de Constanti- 
nople, cardinal et lé^t, n^ ^ CavaiUon, coroUt 
Venaissin, en 1305; mort à Pérouse en 1371. Ce 
savant et habile prélat remplit avec sagesse plu- 
sieurs missions importantes en Italie et en Alle- 
magne, n était fort lié avec Pétrarque. Ce M Ca- 
bassole qui, en 1353, dans son château de Vau- 
duse, recueillit la bibliothèque laissée par le poète 
dans sa maison pendant un de ses voyages en 
Italie. Ce fut à lui que Pétrarque envoya et dédia, 
en 1366, son Traité de la vie solitaire, résumé 
de leurs entretiens à Yauduse. Enfin, l'illustre 
poète a fait loi-même l'éloge de son ami en ces 
mots ; « C'était, dit-il, un grand homme, à qui 
« l'on a donné un petit évêché. » Le corps de 
Cabassole, transporté en France, fut enterré^ 
dans l'église de la Chartreuse de Bonpas , où 
son mausolée se voyait encore en 1791. 
Moréri, DIet. hist, - Pétrarque, Ut. II, ép. 1 et t. 

GABASSUT (Jecin), oratorien et historien 
ihuiçais, né à Aix en 1604, mort en 1685. H suivit 
à Rome, &i 1660, le cardinal de Grimaldi, ar- 
chevêque d'Aix. Pendant les dix-huit mois qu'il 
y demeura, fl recueillit les matériaux des ouvrages 
suivants : Notitia conciliorum; 1685, in-fol. : 
c'est un abrégé de la collection des conciles; — 
Juris canonici tkeoria et praxis ; Lyon, 1675, 
in-4'';Poitiers, 1738,in-fol. ; Venise, 1757,in-l<a. ; 

— fforœ subsieivsB, résolvant diverses ques- 
tions ecdésiastiques. Cabassut a laissé ( partie 
en manuscrit) : un traité de J^uçis curialiwn; 

— des sermons; — la Fte de sainte Marie^ 
Madeleine, 2. vol.; — un traité «tir V Usure, 

Sainte-Hartiie, Coll. ehrUtian. - Trizon. GaU. pur- 
pur. - Balaze, Fitœ pap. Âve»., 1. 1. - Dupta, BibL eed 
du dix-septième siècle, parUe ^. 



17 



CABAT - CABESTAING 



18 



;gabat (jUmit-Nicolas) ^ paysagiste fhuH 
çais, né à Paris le 24 décembre 1812. 11 eut pour 
maître M. Flen. Il exposa aux saloiis de 1833, 
1834 et 1835, diren paysages, dont plasiem fi- 
rent acquis par le roi Louis-Philippe et par le 
duc d'Orléans. En 1840, il prodnisît quatre csn- 
Très, dont trois vraiment importantes : le Sa- 
maritain, paysage historiqae de grande dimen- 
sion et d*an talent de premier ordre; le Jeune 
ToMe présenté par tange à Raguél; one Vue 
du lac Némi (environs de Rome), appartenant 
l'on et l'antre au dnc d'Orléans; et one Vue 
de forêt. En 1841, il n'exposa que deox petits 
paysages, et son nom ne repamt an lirret du 
salon qa'en 1846, pour deux petites Tues prises 
l'une sur les bords d'un fleure (le Repos), et 
l'antrepiès d'un ruisseau dans la liante Vienne. 
En 1852, il n'avait qu'une petite toile, un Soir 
^Automne ;maàBeik 1853, il a usé de tousses 
droits ai exposant trvMS œuvres : Bords de la 
rMère d^Argas (Normandie), Chasse au sanr 
glicTy et SoMl couchant. Sa première manière, 
exaltée par les uns et vivement critiquée par 
les autres, a fait école parmi les jeunes artistes; 
oqiendant il Va modifiée depuis, et de réaliste 
qu^fl était il s'est fait imitateur, an détriment de 
la réputation acquise par son début 

J.-F. D. 

«GABEDO (Antoine), ecclésiastique portugais 
et en même temps poète latin, issu d'une bonne 
famille de Sétubal, vivait dans le seixième siède. 
U fut reçu à Coimbre docteur du droit canon; 
mais il mourut bientôt après, à peine âgé de 
vingt-cinq ans. On a de lui des poèmes, dont 
quelques-uns flirent publiés à Rome, 1587,.in-8« 
(avec les Antiquit Lusit. d'André Resende). 

Barbosa Maehado, BmUHheea ImittMu. 

GABBKDO ou GABBDO DB VASGONCBLLOS (Mi- 
chel), poète et jurisconsulte portugais, né à Sé- 
tubal en 1525, mort à Lisbonne en avrfl 1577. 
n étudia àToulouse, à Bordeaux et à Coimbre; et, 
après s'être appliqué à la jurisprudence, il rem- 
plit de hautes fonctions à Lisbonne. On a de lui 
des poésies héroïques ; une traduction latine du 
Plutus d'Aristophane; Paris, Vascosan, 1547. 

Antonio, Biblitiih, HUpana nova. 

€ABBBDO ou GABBDO (GcoTge), fils du pré- 
cédent, jurisconsulte portons, né en 1559, mort 
le 4 mars 1604. Déjà chancàier dnroyaumeavant 
la réumon des deux couronnes d'Espagne et de 
Portugal, il devint alorsmerobre duconseîld'État 
deMadridpour le royaume de Portugal. On a de 
lui : Dedsiones Lusitaniss senatus, l'* partie; 
Lisbonne, 1 602, in-fol., et Francfort, 1646 ;2* par- 
tie, 1604; Francfort, 1646. Cette coUection, en- 
treprise par ordre de Philippe II, était destinée à 
appuyer les prétentions du roi d'E^iagne àla sou- 
Teraineté du Portugal après la mort du cardinal 
Henri; •— De Patronatibus ecclesiarumregi» 
coronx Lusitani»; 1603,in•4^ 

Morérl, DUtkmnaU^hMoriqué. 

€ABBLiAii (Abraham), négodant suédois, 



d'origine hollandaise, vivait dans la première 
UKMtiédu dix-septième siècle. VenuenSuède sous 
le règne de Charles IX, il fonda av«c pittsienn de 
ses compatriotes le commeree de la nouvelle 
TUle de Gotbembourg : Gustave-Adolpbeluiconfia 
la direction des pêcheries et des compagnies 
commerciales. Cabelian se mootia reconnaissant 
des bienfaits de sa nouvelle patrie ; et, lorsque la 
Suède allait être envahie par le roi de Oauemaric 
Christian IV, il défendit les cMes avec une es- 
cadre équipée è ses frais, de même qu'il arma el 
fit Tenir à Stockholm un corps d'armée. Sa fille, 
Marguerite Cabiuah, eut de Gustave-Adolphe un 
fils qui porta le nom de comte de Vasaborg. 

Geyer/irif t. de Stièdê. 

*GABBBO (FrançûiS'Garcia), médedn et 
litlérateur espa^Kd, vivait dans la première moi- 
tié du dix-huitième siècle. On a de lui : quelques 
écrits polémiques (en espagnol), touchant le 
Théâtre cHtique de Feijoo; — InstOutio 
nés di Alàeiteria y examen de Practicantes ; 
Madrid, 1728, 1748, 1750, 1756 (toutes ces édi- 
tions in-4«). 

Carrere. BibL <to te Médte. 

GABB8TAUI6 OU CABBaVAN (GuUlOUMe 

de) , troubadour provençal, selon Papon et Nos- 
tradamns; roussillonnais, s'il en faut croire Mil- 
lot n vivait Yen la fin du douzième siècle. Gen- 
tilhomme sans fortune, fl Ait agréé, tout jeune 
encore, pour Tarlet par Raymond de Castel- 
Ronssillon, qui en fit ensuite le cfoiizel (écnyer) 
de madame Marguerite, sa femme. Spiritnel, en- 
joué, d'une figure agréable, il fht bientôt l'obiet 
de l'amour de la noble et jeune châtelaine, qui 
ftit parfaitement payée de retour. Cabestaing 
chanta sa passion ;mais fl est mohis connu par ses 
poésies, empreintes cepoidant de grAce et de 
naïveté, que par la tragique aventure qui mit fin 
à ses joun. A en juger par le couplet suivant, 
dont nous reproduisons la traduction, la dame 
de Castel-RoussUlon méritait bien tous les hom- 
mages du poêle : 

« Depuis qu'Adam cueillit sur l'arbre fatal la 
pomme qui causa les malheurs du genre humain, 
le souffle de Dieu n'a pofait animé une aussi 
parfaite créature : toutes les formes de son corps 
sont d'une proportion et d'une élégance ravis- 
santes; fl offre une blancheur, une dâicatesse, 
un éclat qui le disputent à l'améUiyste. La beauté 
de ma dame est si grande que je m^en attriste, 
pensant que je ne mérite point qu'elle s'occupe 
de mes hommages. » 

Cette fervente expression d'amour frappa sans 
doute le seigneur de Oastel-Roussillon. Averti de 
ce qui se narrait dans le Toisinage, Raymond eut 
des soupçons; fl aUa trouTcr Cabestaing un jour 
que le jeune écuyer était à la chasse à l'épervier, 
et lui demanda le nom de sa dame. ATooer le 
Mi était impossible : le troubadour crut tout 
sauver en compliquant l'intrigue. C'est la belle 
> Agnès, la sceur de madameMaiguerite, qu'A aime, 
dit-il; et Rajrmond se trouve rassuré, heureux 



19 



CABESTAING — CABET 



qu'il wt da maibeur d'aatrui, puisque madame 
Agnès est la femme de Robert de Tarascon. La 
généreuse dame, toute dévouée à sa sœur, se 
gaide de détromper le jaloux chAtalaiBy qui lui 
fait visite; elle ranlliidie les apparences qui 
peuvent le confirmer dans sa sécurité. £Ue va 
plus loiB : elle fait entrer Robert de Tarasoon, 
son mari^ dans ce complot du dévouement Blal* 
beureusement elle n'a pas catenlé avec la passion 
de sa sQBur. Instruite par Raymond du prétendu 
amour de Cabestaing pour Agnès, madame 
Maigoerite a nue violente espttcalion avee son 
amant. Aveuglée par la jalousie, elle exigi que, 
dans une chanson, il déclare qu'il n'aime et n'k 
jamais aimé qu'elle seule. Le pauvre trouiiadour 
n'ose se refoser au désir de sa maltresse. U com- 
pose dono et , sekm rasage des troubadours , 
adresse au mari lui-même ee cbaat accusateur. 
Cette fois le doute n'est plus possible, et Raymond 
ne songe plus qu'à la vengeance. Il emmène Ca- 
bestaing loin du château, le poignarde, lui 
eonpe la tMe et hii aroache le cœur. Au retour, 
il remet ce coeur à son cuisinier, lui ordonne de 
l'accommoder en manière de venaison ; puis il le 
fait servir à sa femme, qui la« avoue que coques 
elle ne mangea de mete phis délicat. Présentant 
alors la télé sanglante de Cabestaing à dame 
Marguerite, le terrible châtelain lui apprend quel 
liorribis repas eUe vient de ftire. Elle s'évamxnt 
dedésespoir ; puis, reprenant ses sens, elle s'écrie : 
«t Oui, sans doute, j'ai trouvé ce mets si délicieux 
que je n'en mangerai jamais d'autres, pour n'en 
pas perdre le goOt. » Cette fois la ftireur de Ray- 
mond ne connaît plus de bornes. H oourtà Mar- 
guerite l'épée à la main : eUe fuit, se piécipite 
d'un balcon, et se tue. 

Le bruit de ce drame tragique se répandit dans 
les pays voisins; et quoique, il faut hien le dire, 
la jalousie de Raymond fût assez naturelle, les 
mœurs chevaleresques, indignéesd'un dénomment 
si féroce, seproBonoèrent eonlre lui* Les seigneurs 
duRoussillon et de la Cerdagne, unis aux parents 
des deux victimes, se liguèrent, et ravagèrent les 
terres,de Raymond. 11 fbt arrêta dans son cliâteau 
par le roi Alphonse, son suzerain, qui le dé- 
pouilla de ses hiens, l'emmena prisonnier, et fit 
faire de magnifiques funérailles à Cabestaing et à 
sa dame. Ils furent mis dans un même tombeau 
devant une église de Perpignan. On y grava 
leur histoire, et, longtemps encore après, les che- 
valiers et les dames du pays venaient annuelle- 
ment à Perpignan assister au service solennel 
en l'honneur des deux infortunés amants. C'est 
sans doute à cette ^ déplorable de Cabestaing 
que l'auteur du roman de la Datne. 4u Fa^l a 
emprunté son livre, écrit vers 122&. On répugne 
à croire, disent I6rt justement les auteurs de 
VHisiaire litUraère^ qu'un pareil trait de féro- 
cité ait pu, même dans ces siècles barbares, 
être r^té deux fois, et à si peu d'intervalle. 
On se rappelle que Boeoace raecMite l'aventure 
de Cabestaing dans sa Quatrième journée. Les 



poésies de ce troubadour se trouvent au nombre 
de sept à la Bibliothèqueimpériale, sous len" 7698 : 
cmq d'entre eUes ont été imprimées dans le ro- 
Quail de M. Raynouacd. 

V. R0S6^W4LD. 

HaynoMitt, CIM» du Po49ku orig. du Tromèaâoun^ 
t II. .- La Cnrne Saiota»Pal«j<. - HiUot, UitU iUt. 4u 
Troubadours, - UUt. lUt. de la Fr., XIV. 

* GA.BBT (i^^M)in«),chef decommunistes, né à 
JHJonle 2 janvier 1788. Si son père, tonnelier de 
profession, ne lui laissa, pas de patrimome, il par- 
vint cependant à lui procurer le bienfait d'une 
éducation libérale ; et son fUs put s'inscrire au bar- 
reau de sa vîUe natale , mais sans y trouver la 
fortune qui lui manquait Le 19 août 1816, il 
figura comme avocat dans le procès politique 
qui fkit fait au général Veaux et à d'autres ci- 
toyens de ce pays, sous prétexte de conspira- 
lion oontie la dynastie restaurée des Bourbons. 
Le général fut acquitté avec les autres, et se sui- 
cida l'année d'après (1817), à dnquante*trois ans. 
M. Oabet s'était signalé par une ardeur un peu 
Apre dans la défense, et se crut obligé de quitter 
le barreau de Dijon. Il vint à Paris à trente ans, 
mais ne put se faire un nom parmi les avo- 
cats delà capitale. Il dirigea quelques années l'ad- 
ministratioa du Journal de Jurisprudence de 
M. Dalloa, et essaya ensuite, mais sans succès, 
d'organiser une assnce d'affaires. A l'époque de 
la vévoluÉioii de 18âO, il ne comptait que dans 
les rangs secondaires de l'oppositioo libérale. 1! 
se vantait d'avoir été un maEabre actif de la so- 
ciété des carbonari. Son austérité et sa persé- 
vérance l'avaient fait remarquer. Le premier mi- 
nistre de la justice de celte époque, M. PuixMit 
de l'Eure, eut assez de confiance daus son passé 
et dans le témoignage de ses amis pour l'élever 
subitement au rang de procureur général. La 
Corse était sa destination. M. Cabet ne croyait pas 
que la révolution de cette époque eût assez fait 
en donnant à la France une charte plus libérale 
que celle octroyée par Louis XVUI, et pour roi 
un prince éclairé, né près du trône, et résolu à 
faire prévaloir les iustitutions monarchiques 
contre la république, dont le nouveau procu- 
reur général, malgré ses serments , se préoccu- 
pait déjà, ainsi qu'une minorité peu nombreuse. 
11 bési^ même à se rendre à son poste, quelque 
avantageux qu'il fût à sou obscurité, sous pi^ 
texte qu'on verrait bientôt une révolution plus 
complète. On avait déjà accusé son absence à 
la tribune parlementaire, à cause des ti'oubles 
survenus en Corse : il fallut qu'il quittât le petit 
çerde qu'il ameutait contre le gouvernement A 
peine arrivé à Dastia, M. Cabet prononça un dis- 
cours officiel, dans lequel il reprochait à la charte 
la foniie dans laquelle elle avait été votée par 
les chambres, et ses lacunes prétendues. Ua 
td lanme ne pouvait être toléré daus la bouclie 
d'un des principaux orgues du gouvernement. 
Le nouveau ministre de la justice, M. Bartlie, 
fit prononcer sa révocatioii le 31 mai 1831, 



31 



CABET 



M. Cabet s« milaiiMitôl sur to rangs |MNir la dé- 
putotioik àsoA soa pays natai; fl fat éia» le a juil- 
let, lar le deuxième ooUég» élaetoral da l'arroo- 
disacroaat da Dijae, par préSiranca au marquiB 
do Ghaii?aliB» qui eepandaut avait élé l'un des 
pnncipain cbampioBa de ropposition sous le 
l$oiivarBfiiiMnt déchu; tant las mi^rités sont 
cbangaantes au aouffle des ré? olutioiis l 

Dans la dumbre des députés, où il fut reçu 
le 25 juillet , sans justificatiou de la propriété 
qui seulepoQf ait lemdre éUgible, Il . Oabet eoo- 
aulta plus sou ardeur queses forces oratoires, et 
se montra aasal hostile qull le put au pouvoir 
qui rayait disgracié : il ne se contenta pas ^ 
parler à la tribune; il publia une multitude de 
pamphlets afVMudliui oubliés, une Mistmre 
lpré$e»due)d€laMéifoluii4mde 18^ et on jour- 
uai ultra-démocratique appelé to Popuknn, Il 
fot poursuivi, avec Taulorisatioa de la chambre» 
pour offense envers le roi, déeUré coupabta 
par le jury, et condamné, le 13 février 1834, à 
deux ans de prison et à une forte amende. Il 
ne vonhit pas exécuter TarrAt de la juslloe, et 
prêtera s'exiler pendant cinq ans pour prescrive 
sa peine. Il se retira en An^terre, où, dans son 
dénûment, il fut soutenu quelque temps par les 
soascriptioBS de ses anciens colUigues. O'eat là 
qu'il eut connaissanco d'une utopie • socialiste 
renfermée dans le voyais simuléd'uBlard IK. C«- 
risdail en Icarie, qui aélé plus tard (11 janvier 
IftéO) publié (1) h Paris, avec une traduction 
par Fr. Adams. M. Cabet en fit un extrait à sa 
façon pour l'approprier aux goûts des ouvriers 
français, pour lesquels il avait une sympathie na- 
tufelle, et lepublia en mars 1843 sous le titre 
de Vapage «n Jcarie^ rocnan philosophique et 
aodal (2). U Uû donna alors le titre de 2^ édi- 
tion avee assea de raison; oar précédemment 
(1841) il awit publié dooie lettres d'un commu- 
niste à un réformiste. 

Cette époqne ert celle eu lise montm le plus 
fécond; il avait pvoaté de l'amniatie de 1839 
pourientfer en France; bientôt (1840) il pubha 
4 vol. d'une BUtoàre de la Mévolution ^«1789, 
aussi mal éerite qa'exagéiée dans ses jugements. 
U était s« exaûé dans son républicanisme, 
qu'U onvrit une attaque vive et longtemps pro- 
longée eontta les éeiivains du journal le JVo- 
tional, qu'il accusait d'égarer les patriotes. U 
ét^it^lors trèa-4lBcrédité parmi les hommes po- 
lilMpies, môme dans son parti; mais il obtenait 
abseuréBent«quelquea snocès dans les bas-fonds 
de la société. 

lie censeur le plus modéré des réformateurs 
contemporains,]!. Reyhand (3), dit, en parlant du 
Voffoge e» tearie de Oabet : « C'est un Ai^^lais 
qui a découvert ce continent merveiUeux. Il est 
le' héros d'un récit dans lequel Boonarotti et Mo- 
rue, Féaelon et CampaneUa se dennsnt la main. 

(1) t TOI. fn-8«. 

(>> Un petit voL de tT à 18 feuiUes. 

(8} 1848, !• édition, tom. II. p. il8. 



L'Icarle doit son bonheur au pontife Icar, qui 
a un faux air de famille avec TUtopus du clian- 
eelier d'Angleterre; il est mort quand lord Ca- 
risdall arrive h Icara. 200 guinées suffisent pour 
défrayer le voyaieur pendant son séjour, le gou- 
vernement fcii devant noorrîtcre, logement, et 
les rallinemmitsde la vie locale. On le transporte 
dans des voitures à deux étages ; on le promène 
en ballon. U n'y a ni boue ni poussière dans les 
rues d'Ieara, qui sont sillonnées de cliemiBs de 
fer. Tout le monde a droit au transport eu com- 
mun. E<eapiétonschemlnent sons des arcades. Los 
diienssoet bridés et muselés, et renqiliisent 
d'ailleurs tous leurs devoirs envers l'homme. Le 
pavé n'appartient ni aux ivrognes n^ au\ couili- 
sanes. On n'y eonnall pas hi débauche; mais on 
y trouve de* inâispensi^let pour Isa femmes et 
pour les hommes, où la pudeur oeut entrer s-ios 
rien craindre ni pour elle-même ni pour la dé- 
cence publique. C'est l'État qui fait tout. 11 est 
imprimeur, bouUnger, boucher, restaurateur; il 
possède des ateliers en tout genre. IM aliments 
sont réglés par la lot , l'ordinaire volé par tes 
chambres. Il y a des cuisiniers nationaux. L'I^ 
carie admet les femmes à l'exercice do la cbinir- 
gie et de la médecine. Les malades sont soigné.' 
dans les hôpitaux. Il n'y a pas d'intirmes, tant on 
a soin de croiser les races. La brune est unie à 
un blond , le blond à une brune ; le montagnard 
épouse \m Aile des plaines, lliemme du nord la 
vierge du midi. La loi a tout prévu, jusqu'au le- 
ver et au coucher. Dinaros, un sage d'Icarie, 
donne ses leçons sur les bords do fleuve Tayr, 
et enrôle tons les hommes célèbres anciens etcon- 
temporains parmi les leariens de conviction. • 

Ce livre est d^aiUeurs très-mal écrit; ce qui 
ne l'a pas empoché d'avoir cinq éditions de 1841 
à 1848. Depuis 1844, M. Cabet y a joint diaque 
année l'almanach karien, pour y enregistrer les 
progrès de sa secte. 

£n 1847, ses parlisaos le pressèrent de réali* 
ser son utopie. Il se rendit è Londres, oh U 
s'aboucha avec un certain Pétera, concession- 
naire d*un immense territoire en friche sur 
les bords de la rivîèie Aouge, dans les vastes 
solitodes du Teiou. 11 parait qu'il s'assura de la 
rétrocession à bas prix d'un milHon dliecta- 
res, si an 1*' juillet 1848 les colons avaient rem- 
pli les conditions imposées par le gouvernement. 
M. Cabet annonça cette concession dans son jour- 
nal ie Populaire les 7 et 9 janvier 1848. Mais, 
dès le 17 octobre précédent, il avait réuni 150 
leariens sous les hens d'un traité qui lui confirait 
rautorité absolue, et le rendait dépositaire de tous 
les fonds et ordonnateur de toutes les dépoases. 
La condition fondamentale était que les asso- 
ciés se dépouilleraient au profil de la commu- 
nauté de tout leur aToir; et quand plus tard, au 
milieu de ses démêlés judiciaires, tt Ait établi 
que les plaignants avaient sauvé quelque chose 
de leur naufrage, ou disstanulé quelque somme, 
M. Cabet s'en plaignit très- vivement, môme à la 



33 



GABET 



34 



jostioe. Le premier départ dlcariens eat liea le 2 
fëvrier 1848, avant qu'on eût pa encore déter- 
lûiner le point précis de l'établissement, et s'être 
assuré que la rivière Ronge, dont le cours est 
immense , fût jusque-là nar^le. Les malheu- 
reux s'égarèrent, et épuisèrent leurs ressour- 
ces. Us firent retentir le nouTean monde et leur 
ancienne patrie du récit de leurs souffrances et 
des accents de leur désespoir. M. Cabet avait 
été arrftté eu janvier 1848, pour suspidcm d'es- 
croquerie, mais remis en liberté. Sur ces plaintes, 
unnouveau procès lui fut suscité à Saint-Quen- 
tin ; mais une <ndonnance de justice déclara qu'il 
n'y avait lieu à suivre. Cependant la révdution 
de 1848 avait édaté. M. Cabet, qui n'était pas 
un républicain de la veille, semblait devoir y 
jouer un assez grand rûle; mais H n'en fbt rien. 
On lui doit cette justice qu'il s'opposa constam- 
ment anx hommes de violence, et ne participa 
en rien anx journées d'avril, de mai ni de juin, 
et qu'il rendit service au gouvernement pro- 
visoire, n crut même sa vie menacée, et publia^ 
le 22avril 1848, une lettre courageuse à l'adresse 
de ceux qui le menaçaient de mort 

Cependant ses adeptes , parmi lesquels un 
second départ avait eu lieu, le réclamaient. 11 fal- 
lut partir. On le trouve, le 6 janvier 1849, écri- 
vant de New-Tork à ses amis^wur les rassurer. 
Quoi quil en KÂt, il fut dté en justice avec son 
associé Krottkowski; oelui-d ftat acquitté, mais 
Cabet fut condamné, le 30 septembre 1849, à deux 
ans de prison, pour escroquerie : c'était par dé- 
faut. A son arrivée an Texas, il trouva sa com- 
munantédiviséeendenxcamps : les uns voulaient 
la dissoudre, les antres la continuer, mais sur 
un sitemieuxdéterminé.La minorité se dispersa, 
et avec elle un médedh , l'homme le plus capa- 
ble, qui exerceavjourdlmi sa professionà la Non- 
velle-Oriéans. On avait appris que les Mormons, 
établis à Nauvoo, sur le Mississipi, dans llllir 
nois, en avaient été expulsés en 1847 , et que 
leur ville avec son temple étaient restés déserts : 
la majorité résolut de s'y transporter, et s'y éta- 
blit en effet en mai 1850. Cependant la nouvelle 
de la condamnation de M. Cabet avait été portée 
par les feuilles publiques au sein des Icariens. On 
le voit, dès le 10 novembre 1849, puUier un mé- 
moire volumineux pour sa défense (1). n ne suf- 
fisait pas de se just^ de loin. La dictature dont 
M. Cdbet avait été investi le 2 avril ne le lavait 
de rien : le l^mars 1850, seize personnes avaient 
d'aOleurs protesté contre cette autorité ; on pré- 
tendait qnH en abusait pour supprimer la corres- 
pondance et pour imposer silence à ses adver- 
saires. Le 1*' juin 1850, l'assemblée de Nauvoo 
protesta à son tour en faveur de M. Cabet, et 
prétendit que la dictature résultait des statuts 
primitifs de la société, que tous avaient signés : 
on donna en même temps au dictateur les meil- 
leurs certificats sur l'emploi des fonds qu'il avait 
reçus , et sur sa probité. 
(1) 10 feainet lo-s*. 



M. Cabet se retrouvait à Paris àla fin de cette 
année, et publiait sa justification anticipée devant 
la justice, (11 décembre) (1). H avait repris de 
la popularité parmiles démocrates : le 3 avril 1 850, 
fl avait été choisi par les 230 délégués du con- 
clave de Paris pour son premier candidat à la dé- 
putation; mais il ne fut pas élu représentant. 
Cependant le jour de sa justification judiciaire 
était arrivé; la justice avait dû lui accorder de 
longs délais pour piffger sa contumace involon- 
taire de 1849. Les charges étaient graves ; le rap- 
port d'un expert qui avait examiné ses écri- 
tures établissait qu'a était en déficit de 24,000 
tnncÀ avec son journal; quil avait reçu des Ica- 
riens plus de 200,000 firancs, et quil ne justi- 
fiait pas de ses dépenses pour moitié. Les ptaintes 
étaient nombreuses et vives; les présentions 
étaient immenses. M. Cabet comparut devant la 
cour d'appel de Paris le 23 juillet 1851. A|Mrès 
lespréliihinaires du débat, fl obtint lui-même la 
parole , et ne parla pas moins de quatre heures. 
U expliqua combien sa vie avait été pénible et 
laborieuse : « fl aurait pu, s'fl avait été ambi- 
tieux et cupide, se servir de ses amitiés et des 
révolutions auxqudles fl avait assisté, pour s'é- 
lever et édifier sa fortune; mais fl avait marié 
sa fiUe à un ouvrier (fl est vrai quH était lui- 
même fils d'un tonneUer); fl avait mis dans la 
société icarienne tout son avoir et trois hAtels 
à Paris (sll a possédé ces b6tels, fl n'en était 
propriétaire que de nom; car fl est avéré qui! 
n'avait aucune fortune rédle ). H soutenait avec 
émotion quil vivait de privations ; sa réputa- 
tion de probité était son seul bien, et fl avait 
fait 3,000 Ueues pour reconquérir celle qu'on 
voulait lui enlever, soutenu des voeux de toute 
sa communauté. Si des malheurs étaient arrivés 
aux premiers émigrants, fl avait cherché à re- 
tenir les premiers dépaois; et d'aiUeurs ces 
pertes et ces souffrances étaient l'accompagne- 
ment obligé de toutes les «^ionisations. Quanta 
hii , loin d'abuser de sa dictature nécessaire, il 
prenait ses rqMS en commun avec ses associés, 
ne buvait que de l'eau, et s'interdisait les soulage^ 
ments que son ftge sollicitait, n s'était deux fois 
démis de son pouvota' ; mais les Icariens avaient 
voulu Tymaintenir, de peur que leur communau- 
té ne tombât en dissolution. E& définitive , en 
dépit de ses envieux et de ses ennemis, son 
nom vivrait dans l'histoire. » En prononçant ses 
paroles, U fondit en larmes. Le 26 juiUet, après 
trois jours de débats solennels, M. Cabet fut ac- 
quitté par un arrêt souverain, motivé « sur ce 
qu'A n'y avait pas eu ftusse entreprise, mais 
concession; que les versements de fonds n'a- 
vaient pas été déterminés par la promesse for- 
mule de terres; et qu'A n'y avait pas eu ma- 
nfBnvresfi-anduleuses,mdétoumementdefonds. » 
Cet arrêt met donc la probité du réformateur à 
l'abri de tout reproche légitime. 

Avant de retourner parmi ses Icariens, U 

<i) Brodi. de S feaUlM H%, 



2S 



CABET — GÂfil£N 



26 



pnbiia, le l^'norranta» 1851, une Mtn àl'ar- 
dkeyèque de Paris : on a préteadtt quêtes amis du 
deiigé rui avaient fiût des offres d'appui pécu- 
maire et moial pour son journal, s'fl actait voulu 
traTaiiler à la propagatk» du catihiriicianie ; 
mais M. Cabet n'a jamais Tooln se servir de 
riostrument religîeux pour sa propagande, et 
c'est ce qui tedislingue de la plupart des réfor^ 
mateurs, etnotaimnentdu chef des Monnons, 
dont il occupe aiqottrd'hui Tune des Yillesw 

C'est, en effet, un problème curieux à étudier 
que l'empire obtenu sur un millier de person- 
nes par cet bomme simpte, sans extérieur, 
sans éloque&ce ni latent d'écrire, déjà avancé 
en âge, qui a transplanté si loin de leur patrie 
des ourriers parisiens non dépourvus dlntetli- 
genœ, et les maintient en état de société par les 
sente liens de l'antorité dvite et politique, n est 
Trai que sa perséréranoe est rare, et que te 
pays où il est parvenu est fertite; qu'a y a trouré 
une TiUe toute bâtie, et les restes d'un Tasto 
temple pour te ontte de la Divinité, quoiqu'on 
ne sacbe pas qud estcdd de M. Cabet Les tra- 
vaux auxquds se M v re r u u t les Icarieos ne se- 
itmt pas sans récompense, s'ib persévèrent; 
mais parviendront-ite à conserver, mdme sur une 
petite écbefle (ite sont réduits à 300 environ),)e 
principe delà communauté des biens? M. Cabet 
les maintiendra piobabtement jusqu'à sa mort; 
mais safiBOsilte n a pas cru en Ini : eUe est restée 
à Paris. Alp. IsAnBBRT. 

t^oMettêdei tribunaux, 18S4, ISM-ISSI. -Journal de te 
Ubrairiê, " JreMo. delm chambre det députés-, 1881. 
— DlctUmnaire de la conversation (Doayelle édition ). 

GABBZA DB YÂCA (Alvor-Nunez) surnommé 
AdelantadOy administrateur et voyageur espa- 
gnol , vivait dans te première moitié du seizième 
siède. En 1539, Il fut chargé par le gouverne- 
ment espagnol, qui loi oonléra en même temps 
le titre A'adelantado (chef supérieur), de pour- 
suivre l'exploration des rives dete Pteta; et, le 9 
novembre 1540, ilmît à te voile deSan-Luca avec 
quatre bâtiments et environ dnqcents soldats. H 
prit d'abord possession de Cananca, relâcha à 
Santa-Catalina , d'où il put faire diverses recon- 
naissances. La perte de deux navires te décida 
à pousser vers le Paraguay. En novembre 1541, 
il pénétra dans des diatnes de montagnes abso- 
lument désertes; et, après dix-neuf jours de 
marche, il se trouva dans des plaines balôtées 
par des Indiens-Guaranis. Sdon l'invariabte cou- 
tume des navigateurs d'alors, il prit possession 
de ce pays au nom de son roi , et l'appda Véra , 
parce que son père et son ateul avaient été ainsi 
nommés. Poursuivant alors sa marche par la 
vote déterre, fl arriva, te 11 mars 1542, àTAs- 
somption, dont il prit le gouvenement, malgré 
l'opposition des colons espagnols. Ayant le des- 
sein de s'ouvrir une route vers tePérou,il se mit 
en voyage de ce odté ; mais l'insuccès te ramena 
à l'Assomption. Il s'y trouva aux prises avec te 
soulèvement des mécontents, auxquels s'étaient 
jointes les troupes, ûttignées de sa tyrannie, et 



qui, le 20 avril 1544, insHtoèrent un nouveau 
gouvemement On le garrotta lui et son secié- 
tairo Pedro Feraandes, «tontes embarqua pour 
l'Espagne. A leur arrivée,- ite furent condamnés 
par le conseil des Indes à être déportés en Afri- 
que. Pendant qn'<m instruisait leur procès, ite 
publièrent, en deux parties et en forme de mé- 
moire justificatif, te premier ouvra^B qui ait 
paru sur le Paraguay et te Pteta. La première 
partie, qui est l'œuvre de Oabexa, est intitulée 
Namfiragios de Alvar NuAe& Cabeza de Vaca ; 
te seconde partte, rédigée par Pedro Femandez, 
a pour litre : Ccmmentarios de Alvar livnez 
Adelantado y gobemador de la prooinda 
del Hio de la Plata. L'ouvrage, imprimé in4* à 
ValladoHd en 1544, se trouve aussi dans les 
HUtoriadoresprtmiHvoe de las Indias occid. 
de Barca. V. R. 

Barea, Hittoriadoret priMMImw dé tôt Indias oeeid.f 
Madrid. ilM. — Sprei^l, CeêchicMê dergeog. Endec- 
kungen. 

CABBZALBBO {Jean-MorUn ), peintre esp»- 

Soi, né à Alnaden en 1633, mort en 1673. 
^ve de Careno de Madrid, il était, comme son 
maître, également coloriste. Cabezalero ne peignit 
guère que des sujets pieux. On voit de ses ta- 
bleaux dans plusieurs églises de Madrid , et te 
musée de cette ville en possède quatre antres. 

QulUlet, DietUMn. des Peintres espagnols. - Nagler, 
Noues jiUçomeinos Kûnstler Ltxieon. 

CABiAC (Claude de Barb, sei(pienr de ), théo- 
logien firançate, né à Nîmes en 1578, mort dans 
la même ville vers 1656. Il était de te famille 
des barons d'Avqan, et pratiqua d'abord te cal- 
vinisme, qui était te communion de ses parents; 
mate ayant étudte chez les jésuites de Touraon, 
il devint catholique zâé.En 1620, U fot nommé 
consulte au présidial de Ntmes. On a de loi : 
r Écriture abandonnée par les minUtres de 
la religion rtfarmée, 1658. Cet ouvrage fit du 
bruit, et, ditron, des prosâytes. 

Nicolas. Biograpkiédudép. eu Gard. 

câbunca. roy. Perso (iyancef 00 ). 

«CABlATi {Joseph) , médecin italien, né à 
Milan, mortà Siderianoie 8juilletl714. Uétudte 
à Pavie, où il fot reçu docteur, et exerça en- 
suite sa profession dans plusieurs villes du Mi- 
lanais, surtout à Busto. A la fin, il se retira à 
Sideriauo, où il mourut On a de lui : Quando 
di straordinario e eurioso è seguito nel in- 
vemo delV anno 1709 in aleune parti délia 
Lombardia; Miten, 1709, in4^ 

ArgelUtl, MM. MedêoL - Corte, Mediei Milan, 

«gâbibn (...), marin françate, vivait dans la 
seconde moitié du dix-huitième siède. Devenu 
Gontreteit à te suite d'une chute, O fot réformé du 
service actif, et nommé garde-cdte en Normandie 
près de Safait-Vatery. n était en sentinelle isolée, 
lorsqn'en 1761, par unenuittrèsrobscure, les An- 
glais te n t è rent une descente, croyant te c6te sans 
défenseurs. Cabien, ayant reconnu leur q>proche, 
appda aux armes, prit un tambour, battit la géné- 
rale , pute parcourut les diverses batteries et re« 



fr 



GâBIëN — CABOT 



38 



dmites, rOKMifiÉa 0M sigamix, èinnila de nom* 
brenx oommandements, déchargeant eontiiniel • 
iMMDl Bon aime pour fûre croire à la présence 
d'un grand nembue do fiwtkMmalres. L'enaerni, 
n'étant préparé àanoone oppoeWony M dape de 
ce stratagème, et, craignant à sontoor d'être as- 
saflli par des forces s^êoses, se rembarqua si 
précipitanunent quil laissa snf lagrèreon officier 
supérieor anglais, dont ne des balles de CaMen 
ayajt brisé la cuisse. Ce fot le trophée de ce 
brave, auqoel ses eoncitfl>ye n s décernèrent le 
nom da petit général. Louis XT, ayant été in- 
formé de ce trait de courage et de swif^rM^ fit 
donner nne médaille et nne pensien de trois 
cents livres à Tinliépide vétéran. 

Le Bas, DM. encyol de la Frame; 

CABissoL (Guillowne-Balthasar), anti- 
quaire français, né à Rouen en 1749, mort à Ju- 
raiéges le 26 mai 1820. H fut membre de la So- 
ciété d'émulation de Rouen. On a de lui pluâtcurs 
Mémoires sur les antiquités de cette ville et sur 
la statistique du département de la Setne-Infé- 
rieure. 

Quérard. la France littéraire. 

CABiz, docteur et hérésiarque musuimait, ap- 
pelé aussi Aimé, mort le 19 septembre 1527 (1). 

Toute sa vie est dans ladoctrinc qu'il a soutenue 
de la supériorité de Jésus-Christ sur Mahomet. 
Traduit devant le divan , il mit les deux cadil- 
askers de Romélie et d'Anatolie dans Timpos- 
aîlNlité de répliquer à ses arguments. 11 fut alors 
remis en libôrté ; mais le sultan, placé derrière 
une jaloDsie, avatt entendu la discussion ; il entra 
alors dans la salle, et renvoya Tafifaire devant le 
mufti et le cadi de Constantinople. Le premier 
soutint mieux la lutte; et, après avoir mis le con- 
troveraistc Gabiz hors de combat, il invita le 
cadi à prononcer la sentence édictée par la loi : 
c'était la peine capitale. En vain le cadi fit-il des 
efforts pour amener l'atiguration de Cabiz ; celui-ci 
persista, et la jnstîce eut son cours. Un édlt pu- 
blié à cette occasion défendit, sons la même 
peine , de préférer désormais, même dans une 
discussion , la doctrine de Jésns-Christ à celle 
de Mahomet. 
JoaaDntn, ta Turquie &»OMVVnivtn fUtorêsque. 

CABOCHE (Simonet), chef du parti des ca- 
bochiensau commencement dn quinzième si^le, 
sons le règne de Charles Yl. U était simple 
écorehenr de bètes à Paris, au moment où cette 
capitale fut désolée par les factions des Bourgui- 
gnons et des Armagnacs. Il avait un grand crédit 
parmi les bouchers, etceux-ci étaient dévoués au 
parti de Bourgogne. Les bouchers formaient nne 
corporation puissante; un petit nombre de famil- 
les Jouissant d'un monopole qu'on leur avait im- 
prudemment vendu, s'enrichissaient en fournis- 
sant seules à la consonnnation de viande de Paris. 
0e nombreux valets, toujours armésdeeouteaux, 

(t) SothBan était contemporain de François I''. Cette 
date, différente de celle de l'ancienne Sioçraphie Uni' 
venelle ( qol met 9*5), ne laisse place h iracan doute. 



forts, covragenK) aceontamés an sang, Paient h 
ledrs ordres, et la populace s'empressait de sui- 
vre ces hommes, qoi lui donnaient l'exemple de 
l'andace comme de la Cérooité. Les trois iils du 
boucher Legofx, Dénia de Chaumont, 8imonet 
Caboehe, les Thibert et les Saint-Yon étaient 
les chefs de ces éeoreheurâ » comme on les ap- 
pelait, et qui prirent anssi le nom de cato- 
chiens. Cette Aiction populaire et boufguignonne, 
dont la principale force consistait en une com- 
pagnie de ctaiq eenka boueliers, chargée de la 
garde de la ville, se rendit fiiimmdahie au parti 
qai lui était opposé. Le palais du roi lui-même 
devint le théâtre des violences commises par 
une populace exaspérée. L'attiance des docteurs 
en théologie de la ftorbonne avec les boucliers 
augmenta encore l'audace et la cruauté des insur- 
gés. Les cabochiens chercbèrent en même temps 
à se rattacher aux mardiands, anciens défenseurs 
de la liberté à Paris (1413 ) ; ils arborèrent comme 
eux les blancs chaperons, symbole de la liberté 
chez les Gairioia^ importé è Paris en I383| Hs 
les présentèrent aux ducs do Guienne, de fierri 
et de Bourgogne, qui consentirent à lés porter. 
Ils forcèrent le roi lui-même à prendre le cliape- 
ron blanc, et exigèrent une ordonnance pour la 
réforme du royaume { elle est connue tous le nom 
(^'ordonnance cabochienne ), amsi quele suppUee 
de quelques couitisana du Dauphin. Les princi- 
|jaux chefs de la faction populaire furent ensuite 
chargés par le duc de Bourgogne ( Jean sans Peur > 
de répartir un emprunt foreé sur les bourgeois de 
Paris; on reconnut bientôt, au luxe extravagant 
de ses chefs, c|ue dans cet emploi leurs mains n'é- 
taient pas restées pures. Leur haine fit périr, après 
un jugement inique , Pierre Dcsessarts , ancien 
prévdt de Paris, dont ils redoutaient le talent, le 
courage et la sévérité. Cependant des conférences 
étaient ouvertes à Pontoise avec les députés des 
princes. A Paris, la bourgeoisie, fatiguée de la 
domination des cabochiens , prit les armes , et 
alla chercher le Dauphin , qu'elle força de se 
mettre à sa tôte. Les ducs, avec la bourgeoisie, 
allèrent délivrer tous les prisonniers; les cabo- 
chiens prirent la fuite, et la paix de Pontoise fut 
signée. Le parti de Bourgogne parut anéanti à 
Paris; mais après la mort du Dauphin, frère aîné 
de Charles VU , les cabocliiens reprirent le des- 
sus, et le bourreau Capeinche se signala à la tête 
des massacreurs qui ensanglantèrent la capitale. 
On ne sait point comment iinit Simonet Caboche. 

Monstrelet, Chron, — Jnvénal des Ursin*, HitU dB 
Charles f /. - Micbclel. //**«., t. IV. 

CABOT (!/ean ou Gtot;anni), câbotto ou 
plutôt GÂVOTTA , navigateur anglais, d'origine 
vénitienne , vivait à la fin du quinzième siècle. Il 
habitait Bristol en 1492, lorsque Barthélémy Co- 
lomb se rendit en Espagnepour remettre à sonfrère 
Christophe une invitation du roi Henri VII de se 
rendre sans retard près de lui. Ce monarque se 
décida enfin à accepter les services du naviga- 
teur génois; mais 11 était trop tard : Colomb était 



engagé au Mrvîoe de te CaaliUe, et préiMrait 
dépi sa ^nmcle cnticfirise. La renommée, pré- 
curseur des grands é? éneinents, annonça bientôt 
ses déocNiYertes : il aYaît, diaait-oB» inmyé une 
route pour se roodre au Indes par rOootdent. 
Ces bruits imprimaient aux esprits aTentureux 
de ce siècle one ardenr eitraordinaire pour les 
Toyages; Cabot en fnt frappé comme tons. H ne 
Toolnt pas qoe la ^ire de Venise, alors reine 
des locrs, Ât amoindrie par on citoyen de Gè- 
nes. Marin expérimenté, Cabol arait parcouru 
toutes les mers connues, depuis l'Islande jusqu'à 
la Chine; il étudia le cbemin qu'ayait dû suivre 
Colomb, et pensa qu'il devait en exister un 
beaucoup plus court par le nord. Oe raisonne- 
ment était tout naturel ; car la terre étant ronde, 
on derait arriTcr en AmérîqMe par le nord aussi 
bien que par Tocoident. La découverte du nou- 
veau monde fut le résultat des calculs de Colomb 
aidés des traditions. De son temps, Texistence 
d'une grande terre occidentale était une croyance 
populaire parmi les Espagnols et les Portugais, 
qui la tenaient des Arabes. Dès le quatorzième 
siècle, ceitainfis cartes indiquaient une terre An- 
tilia dans l'océan Atlantique. Toutes les con- 
naissances géographiques de l'époque avaient 
pour point de départ la géographie de Ptolémée, 
qui avait étendu beaucoup trop à l'est ce qu'il 
connaissait de l'Asie ; il en était résulté qu'en 
jutant aux pays tracés par ce géographe les 
contrées décrites par Marco-Polo sous les noms 
de Cathay (Chine) et Zipango (Japon), on ar- 
rivait tout naturellement au delà de la demi- 
circonférence du globe. Ce fut sur ces présomp* 
tîons , d'aiUeors fort problématiques , que Co- 
lomb tira la juste conséquence qu'en prenant une 
direction opposée à celle parcourue par Marco- 
Polo de 1271 àl295, et se dirigeant vers l'ouest, 
il arriverait en Asie par un diemin bien plus court 
Colomb n'ignorait pas que les Arabes avaient 
la connaissance, quoique bien imparfaite, de 
rétendue de l'océan Atlantique, qu'ils appelaient, 
dans leur style imagé, mer des Ténèbres (1). 
Dans leurs navigations, ils n'avaient guère dé- 
passé les Ues Fortunées des Romains, qu'Os 



<l) Al Drtot, htotorien arate, non doone l'étymotoele 
de ce boaa : « Huit habttantii de Lisbonne, au terop« où 
« le l^ortagal appartenait anx Arabes, entreprfrent on 
« Yoyage posr connattre ce qui te trooTalt * l'eitrénUé 
n de roeéan : ëfté» avoir naTtgaé onze Jovt à Poaett» pote 
• doute autres Jonrs aa sud, Us ilreot plnuleara (les, et 
a abordèrent à l'une d'elies (probablement Madère), cou- 
« Terte de naontona dont la ehalr éUlt al aAière qoMIa 
•■ s'en purent manger, ik jant renoivelé leur provtolen 
« d'eau, Ils arrivèrent, après douzo nouTeaux Jours de 
m route, dans une autre Ile (une des Canaries), où nnln- 
•■ terprMe araae lenr dll qne la ner était encore navl- 
« gable treme journée» ploa loin , nato qu'au delà 4'é- 
« paiasea tènébrea empêchaient d'avancer. Ces voja- 
« geura furent bien reçus à Lisbonne et le souvenir de leur 
A eapédlUnn Ccat conservé depuis dam le nom d*wie rae 
m appelée me de» Aventuriers ( Almagnirlni ). » Rn admet- 
tant que ces navigateurs n'aient pas dépassé les Canaries 
en trente-cinq )onr< de traversée, circonsunce que rend 
probable la reneonlrede rtnterpréte arabe, U deoienre ac- 
qfiii qi« les baUtaoU de cet Hct avalent déJS eaaayé one 



CAROT SO 

nommaient ilm ÉternêUe» (anjoordliui ïen 
Canaries); pourtant ils plaçaient sur le rivage de 
leurs nouvelles découvertes des statues eolossa* 
les, dont le bras étendu vers l'occident semblait 
indiquer aux navigateurs une nouvelle voie à 
suivre. Les premiers marins qui abordèrent anx 
Açores en trouvèrent une marquant le même but. 
Ckilomb avait connaissance des croyances arabes 
et des essais infructueux de oe peuple. Oes no- 
tions vagues décidèrent le grand navigateur à 
franchir la mystérieuse barrière de ténèbres 
dont rignoranoe avait Ait le née plus nltra de 
Tocéu Atlantique. 

De semblables motth engagèfeia Cabot à cher* 
cher, pour aller dans les Indes, un passage plus 
court par le nord. De eecélé l'Amérique était non- 
seulement découverte depuis longtemps, mais les 
Européens y possédaiont des étaMiaseraints. Le 
Groenland, cette immense terre de l'Amérique 
septentrionale dont l'étendue est enoera à déter- 
miner, avait été découvert en Ma par l'Islandais 
Éric Randa, ou le Ronge, lequel s'y établit en MO 
et l'appela Groenland (Terre verte), à cause de 
l'aspect verdoyant, quoique trompeur, de ses 
plages. En looi, Biom, antre Islandais, fbt 
poussé an lohi par une tempête, et aperçut au 
sud-ouest une lie couverte de bols ; il la tourna, 
et revint au Groëntand par le nord-est. L'ann<^e 
suivante, en compagnie de Leif, fils d'Éric le 
Rouge , Biom explora les mêmes parages. Us y 
découvrirent une Ile de rochers, qu'ilsnoromèrent 
Helleland ; une terre basse, couverte de bois, 
qui reçut le nom de Marekiand ; enfin une noti- 
velle c^, qu'ils appelèrent Vinland, à cause de 
quelques raishis qu'ils y rencontrèrent. Le poisson 
abondait sur les cêtes et dans les rivières. Us y 
Uvemèrent, et dans les pins courts jours ils 
voyaient le soleil huit heures k l'horixon, ce qui 
indiquerait environ le 50* degré de latitude. En 
1111, un évêque nommé Ério vint apporter la 
foi chrétienne dans le Vfailand. U est difficile, de- 
vant une relation aussi formelle, de ne pas ad- 
metbv que les Scandinaves, Islandais, Danois 
et antres peuples septentrionaux, ne soient les 
premiers Européens qui aient mis le pied sur le 
9tA américani, et qu'ils ne connussent le Groen- 
land, l'archipel Miqnelon, Terre-Neuve, et les 
oâtes américaines qui les avoisinent. Ainsi donc 
il existait depuis longtemps des relations entre 
l'ancien et le nouveau monde. Un autre témoi- 
gnage vient corroborer ce fiut Les frères Zeni, 
nobles vénitiens an service du roi des Iles Feroë 
et Shetland, parient avec détail, dans le rédtde 
leur voyage exécuté en 1350 environ, et publié 
à Venise en 1558, de deux terres, nommées par 
les Frislandais EstoUand (terre extérienie de 

îiavlgatlon d'un mois vers Tocoident, et que les marins qnl 
avalent tenté cette ezploraUon, découragés par une longue 
et InuUle traversée, â laquelle était venue se joindre une 
cause physique, telle qu'une tempête un une brume, pour 
eicttser leur début de persévérance, rapportèrent a lenrs 
eoncUoyena qa*Us n'avalent été arrêtés que par le déftuit 
de clarté. 



81 



CABOT 



33 



Test ) et Drogéo. Le noiA de la iwenûèce désigne 
bien Terre-NenTe, qui est à Test de l'Amériqne; 
la seconde, par sa position et les mceurs de ses 
habitants, représenterait la Nonvelle-Angleterre* 
Au sarpins, les marins du Nord n'étaient pas les 
seuls qui connussent TÂmérique septentricoiale ; 
les Basques» qui se livraient avec ardeur à la 
pèche de la baleine dès le quatorzième siècle, 
poursuivaient ce cétacé jusque dans le Groen- 
land, dans les parages du Canada; ils parlaient 
même d'un pays plus an sud-onest, dont les peu- 
ples connaissaient l'usage des métaux précieux, 
bâtissaient des villes et des temples, mais of- 
fraient cependant des sacrifices humains à leurs 
idoles. N'est-ce pas désigner les Mexicains, on 
quelqneanden peuple de laFlorideou delà Loui- 
siane? 

Cefotsur ces données, plus ou moins vagues , 
que Csbot présenta k Henri VH un mémoire 
motivé pour lui demander l'antorisation d'ar- 
mer une expédition , afin de mettre la Grande- 
Bretagne en relation directe avec le Cathay. 
Henri , repentant d'avoir accueilli trop firoide- 
ment les oCfires de Oolomb, n'oit garde de lais- 
ser échapper- cette nouvdle occasion de pros- 
périté. Il donna donc, le 5 mars 1495, à Cabot 
et à ses fils une permission « de naviguer avec 
« cinq vaisseaux choisis dans ses ports, dans 
rt tous les pays de l'orient, de l'occident et du 
« nord, à la recherche des terres inconnues. » 
Jean ne partit pourtant de Bristol qu'au com- 
mencement de 1497, accompagné de trois de ses 
fils, Louis, Sébastien et Sanche, qui comman- 
daient sous ses ordres. L'escadre reconnut, le 
24 juin, rile de Baocalaos (1) et une terre voisine 
à laquelle Cabot donna le nom de Saint-John 
(c'était la o6te sod-ouest de Terre-Neuve). Il en 
prit possession au nom de l'Angleterre, et, après 
en avoir relevéla position aussi exactement que 
les moyens d'alors le permettaient, il se dirigea 
vers le nord-ouest, croyant ne rencontrer aucun 
obstacle pour arriver au Cathay. Voyant, contre 
son attente , que la terre se prolongeait au nord , 
il remonta jusqu'au 50* de latit. (côtes du La- 
brador). Mais comme à cette hauteur die incli- 
nait à l'est, il redescendit vers l'équateur, el 
parvint jusqu'au cap Floride, qu'il signala par 
28*" environ de lat. nord. Avec un peu de per- 
sévérance. Cabot découvrit les Lucayes; mais 
craignant de manquer de vivres , il fit voile pour 
l'Angleterre, où il était de retour dès le mois 
d'août 1497. On l'y reçutavec distinction, comme 
étant le premier navigateur qui eût découvert le 
continent américain. 

La route tracée par Cabot fut plus tard reprise 
par d'autres navigateurs tout aussi hardis. 
AumsD DE Lacazb. 
Ricliard Uacklay t, M« PrindpoJ tiavigations and dit- 
il) L'Ile de Baccataoa (Ile de la Morae) ayalt été re- 
connue longteini» avant Jean Cabot par le Portngali 
Jean Cortereal. Ses compatriotes exploitaient déjà les 
pêcheries de cette Ile. 



ooMftef €fth»BtiçHih noNon.- Coman, UUtoria rien, 
de Uu IndUu. — Angostc Dnponebel, introduction aux 
voyage$ autour du monde. — Penny Cyetopxdia. 

CABOT ( Sébastien ) , navigateur anglais , 
deuxième fils du précédent, né à Bristol en 1477, 
mort à Londres en 1557. Il suivît son père dans 
plusieurs voyages, et commandait sons lui un bâ- 
timent lors de l'expédition du Labrador h la 
Floride ( 1497). Les dispositions de Sébastien so 
développèrent ainsi, et bientôt la réputation 
do fils fit oublier celle du père , à ce point que 
l'on a souvent attribué à Sébastien seul les 
travaux de toute sa famille. Après Texploration 
de 1497, on ne retrouve pourtant ce marin qu'en 
1517, sous Henri VOI d'Angleterre. Il s'était at- 
taché à sir Thomas Perth, vioe-amîral, par le 
crédit duqud il avait obtenu l'exécution du 
traité passé avec les Cabot. Il put donc pour- 
suivre ses voyages transatlantiques. Il lui fal- 
hit d'abord , quoique convaincu de l'existence 
du passage par le nord, pénétrer aux Indes par 
le sud. A cet effet , il se rendit au Brésil ; mais, 
sans cesse contrarié dans ses desseins par son 
protecteur, il dirigea sa course snr HIspaniola 
et Porio-Ricoo, puis revint en Angleterre. Cette 
expédition fut plutôt un voyage de reconnais- 
sances que de découvertes; ou du moins ces 
dernières, faites dans la merdes Antilles et sur 
les côtes de la Guyane, furent-elles insignifiantes. 
Resté oublié en Angleterre, Sébastien passa en 
Espagne, où il n'eut pas de peine à obtenir, en 
qualité de grand pilote de Castille, une flottille de 
cinq vaisseaux. Il mit à la voHe en avril 1526, 
dans le but de traverser le détroit de Magellan, 
et de là atteindre les Moluques ; mais le défaut de 
provisions le força de modifier son plan de 
campagne. Il jugea convenable de rester dans l'o- 
céan Atlantique et d'explorer les côtes du Bré- 
sil, n trouva une vive résistance à ce projet dans 
aaa commandant en second, le vice-amiral Mar- 
tinez-Mundez, et dans les capitaines Francisco et 
Miguel de Rozas, qui entraînèrent dans leur parti 
un grand nombre de matelots. A force d'éner- 
gie. Cabot dompta la révolte; et s'étant emparé 
des prindpanx diefs, il les abandonna dans unu 
Ue déserte, puis entra dans Rio de la I^ta ( ri- 
vièr6derArgent),quil remonta jusqu'au confluent 
du Paraguay et du Parana. Il découvrit dans ce 
trij^une lie qu'il nomma François Gabriel (au- 
jourd'hui la«oloniede San-Sacramento), et y cons- 
truisit le fort San-Salvador. Il tira beaucoup d'or 
et d'argent des Indiens qui habitaient les rives 
du fleuve. Les Portugais, de leur côté, avaient 
déjà tenté de pénétrer dans le Pérou en traver- 
sant le Paraguay. Cabot, ayant rencontré un offi- 
cier de cette nation venu pour reconnaître le 
pays, crut que sa présence y était nécessaire 
pour en assurer la possession à l'Espagne. Il dé- 
pêcha en conséquence un de ses vaisseaux, 
pour rendre compte à Charles-Quint des raisons 
qui l'avaient déterminé à ne pas suivre sa pre«, 
mière missiott, et demander un prompt secours^ 



33 



CABOT 



84 



Laissant afersaon escadre an confluent des trois 
rivières, il s'engagea, trente Ueaes pins hant, dans 
la grande rîYière dn Paragnay. H y eut à soute- 
nir on combat contre les indlgâoes, quilni tuèrent 
vingt-dnq hommes et lui firent trois prisonniers. 
MaIgréoetteperte,Oabotn*enoonstniisitpas moins 
un fort, sons le nom de Santo-Spîrito, au confluent 
d'une rivière qu'il mmuna Rio-Tercero. Pendant 
cinq ans ayant attendu en vain des provisions et 
des renforts , il repassa en Espagne en 1531 arec 
son escadre, laissantcent vingt hommes pourgar- 
der son fort. Une grande partie de cette garnison 
périt victime de Tamoar dont un cadque Toisin 
fut enflammé pour la femme d'un des principaux 
ofliciers espagnols ; et le reste, trop faible pour se 
soutenir dans lepays,abandonnaSanto>Spirito et 
8e réfugia sur les côtes dn Brésil, d'où bientdt fl 
fut chassé par les Portugais. Dégoûté dn service 
de r£spagne, Sébastien revmten Angleterre rers 
la fin de 1546. A cette époque Terre-Neuve était 
devenue pour les Anglais une riche possession, 
à cause de la pèche qu'ils y faisaient ; les ayanta- 
ges qu'ils en retiraient stimulèrent leur recon- 
naissance pour Cabot : le roi Edouard VI lui ac- 
corda une poision viagère de 4,000 francs. 
Toujours péûétré de Vidée du passage à la Chine 
par le nonl, Cabot proposa au monarque anglais 
d'eoToyer encore une expédition à la recherche 
de cette Toie. Edouard y consentit, fit équiper 
trois navires, et laissa à Cabot le choix du pei^ 
ftonnel qui devait les monter. Cabot, ne pon- 
yant faire partie de la petite flotte, désiçia pour le 
remplacer sir Hagh WiUu^by (voy. ee nom) 
en qualité d'amiral; Richard Chancelor fut choisi 
comme second ch^ ( wy. ce nom). Un conseil 
do douze membres, composé de Tamiral, des 
commandants et premiers officiers des navires, 
fut institué pour déterminer la route à suivre dans 
les circonstances critiques. Ces sages précautions 
n'empêchèrent pas le navire de shr WiOoghby 
d*êtrejeté sur les côtes de la Laponie, où tous 
ceux qui le montaient périrent misérablement. 
Chanodor maintint sa course au nord, et pénétra 
dans une Taate baie (la mer Blanche), où il ap- 
prit que le pays faisiait partie de la Russie. H 
n'hésita pas à se roidreà Moscou, résidence de 
Jean Yasilovntz, qui gouvernait alors, quoiqu'il 
en fut éloigné de 1500 milles. Bien reçu par ce 
prince, il établit la base des rapports commer- 
ciaux qui depuis cette époque ont subsisté entre 
les deux nations. H revint en Angleterre le prin- 
temps suivant. Cabot eut l'honneur et le profit 
de'cette exploration; car, en 1555, il fut nommé 
gouTemenr à vie de la c(Mnpagnie formée pour 
le commerce areclaRussie et les nouTeUes terres 
découvertes (Campanp o/merchant adventu- 
rers). 

Sébastien Cabota laissé: une grande carte 
géograpMqtte, gravée par Chartes Adam; le pre- 
mier exemplaire en est suspendu dans le palais 
de Whitehali; — iVavi^asioiie nelU parte set- 
^en^Hoïkili; Venise , 1583, in-fol.; — Instrac- 
MOOT. Mooa. omms. — t. Tin. 



tiens pour diverses expéditions maritimes et 
surtout pour un Voifoçe au Cathay, recueillies 
par James Hackluit dans the Principal JNavi" 
gâtions and Dicoveria of the Bnglish na^ 
tion; — des mémoires qui ont été publiés sous 
le titre : MenuHrs <^Sebast. Cabot, vHih a re- 
View of thehistory of maritime discovery; 
Londres, 1831. Alpheu ns Lacaz^ 

WUItaD SiBitb, r 090999 autour d^ «iomTc.— Parehat. 
PUgriwtaçe. — Andcftoa, HUt. <tf CmwMrM. 

CABOT ( Vincent), pnbBciste et jurisconsulte 
flrançais, né à Toulouse Ters la moitié du sei- 
zième siècle, et mort dans la même ville en 
1621 (l).IIent, de son temps, une grande répu- 
tation dans renseignement du droit. Dès l'âge 
de vingt-quatre ans, il concourut à Paris pour 
obtenir une chaire de droit canon ; un plus ha- 
bfle loi fht préféré: mais le savoir dont il avait < 
fait preuve détermina l'université d'Oriéans, qui 
ne manquait pas de sqjets capables, à l'appeler 
pour professer le drdt dvil et le droit canon. 
Après quatorze années d'exercice, il céda au tœu 
exprimé par le premier président du pariement 
de Toulouse ( Du Faur de Saint-Jorry ), qui , in- 
formé de son mérite, le fit railler dans sa pa- 
trie. Il y remplit pendant vingt-deux ans, avec 
un succès soutenu, les fonctions de professeur 
en l'un et l'autre droit Lors de son séjour k 
Orléans, il avait publié l'éloge ftmèbre de Mi- 
chel Violée, jurisconsulte Claudatio funebris 
D. âBehel Violœi, 1593, in-4*'), dont la men- 
tion est omise dans la Bïbliathèque historique 
de la France, et un recueil de dissertations sur 
différentes diflicultés de droit public et privé 
( Vartorum juris publici et privati Disserta- 
tUmum libri duo; Paris, 1598, %i-4«). Jean 
Doqat fitimprimer, parmi les ceuvres canoniques 
de Jean Dartis, dont il ftit Féditeor en 1656» 
in-fol., un traité des bénéfices, qu'il a déclaré de- 
pois être l'oeuvre de Cabot Depuis longtemps 
le jurisconsulte toulousain aTait amassé les ma- 
tériaux d'un grand ouvrage sur la politique, qu'il 
n'a pas eu le loisir de tennhier. Léonard Cam* 
pistron, son ami, auquel il avait légué ses ma- 
nuscrits, se chargea de ce soin, et publia le plan 
général de l'onrrage. H fit exprès le Toyage de 
Paris , pour le présenter anx prindpanx mem- 
bres du parlement et à runirerBlfé. Les en- 
couragements quil reçut le déterminèrent à 
mettre en ordre et à fÛre imprimer le travail 
de Cabot Le premier Tohune seulement fut 
mis an jour, sous ce titre : les Politiques de 
Vincent Cabot, Tolosain, publiées par Léonard 
Campistron ; Toulouse, Pierre Base, 1630, ni-8*. 
L'ouvrage, dédié au cardinal de Richélien, de- 
vait former dnq tomes, d'après le plan que l'é- 
diteur fit réimprimer à la tête de ee tolume, et 
qui comprend le sommaire de 28 Uvres, dont il 
n'a paru que six. L'auteur n'a pas suivi la Toie 

(I) U MoçropMé T9ulou9ùiiiê, pobUée m isn ( on- 
vrM«àrtMre),mfMlfloiiiuttrtt m la datetelanali* 
NOM deCa^t, ol oeUe de ta mort 



85 



CABOT — CABRAL 



ourerte par Bôdb; fls n'ont d'antres points de, 
' resseniblaiice que l'abns de Téradidon. Le dé- 
fimtdHaicfudnement'des mafières, le peo d'ordre 
' qui règne dans leur disposition, et l'absence de 
' tues élevées, placent 265 PoîUiques à une dis- 
tance immense de la République. 

J. LlHOCREOX. 

Moréri. VéetimMire hUt. - DieUomairê univêml 
.dm totmoet moraleswt |MHK«iie», t X. 

GAB017S (SchemS'€l'BfaaU)f quatrième prince 
zayaride, mort en 1012-1013. Fils de Vadmie- 
ghir, il occupa le trône ^rès son frère Bistoun 
(976-977 de J.-C. ) Trois ans plus tard, Fakhir 
Eddaulah, prince bonîde, ayant été détrôné par 
ses frères, vint se réfugier auprès de Gabous, qui 
refusa de livrer ce prince à ceux qui le poursui- 
vaient. Il paya de sa couronne ce re^iect de 
l'hospitalité. Vaincu aux environs d'Asterabad en 
371 de l'hégire, il se réfugia dans le Ehorasan 
avec le prince qull avait recueilli , et qui le paya 
dlngratitude. Rentré dans ses États après la 
mort de son frère, loin de rétablir Cabous dans 
les siens, il s'en empara. A la mort de l'usurpa^ 
teur, €abous fîxt enfin reconnu par les peuples du 
Djordjan et de Mazanderan. Au mois de chaban 
388 (août 988), il vint reprendre possession de 
ses Etats, et les accrut du Gfaflan et du Thaba- 
ristan. La vie de ce prince devait être troublée 
jusqu'à la fin. Impitoyable pour les rd)elles, 11 
fut de leur part l'objet d'une omspfration pen- 
dant qu'il se reposait dans un chftteau dont les 
conjurés s*eDîparèrent. Bs firent venir son fils 
Menoutcliehr, et lui offrirent la couronne, à la 
condition de déporter Cabous, Menoutchelu* ne 
fit que semblant d'accepter; il vint alors se jeter 
aux genoux de son père et protester de son dé- 
vouement. Cabous, satisfait de la conduite de son 
fils, lui dit : « J'ai fixé ici le terme de mes actions 
et de ma vie, et je vous remets toute mon au- 
torité entre les mains. » Cette résignation ne 
contenta point ses ennemis; ils le firent empoi- 
sonner. Cabous était un prince lettré, et qui savait 
apprécier le talent. B fît des présents à ATicenne, 
qui avait guéri son neveu â*une grave maladie. 

O'Herbelot, Bibliothique orierUàU. 
GABBAL OU CÂ^BALis {Ffonçois), mission- 
naire portugais , né en 1528 à Covilhfio, mort 
à Goale 16 avril 1609. A Goa, où il étaitàl'âge 
de vingt-six ans, il entra chez les jésuites ; mis- 
sionnaire infatigable, U paiooumt en grande par- 
tie llnde et l'Asie. Après avoir enseigné la phi- 
losophie et la théologie à Goa et avoir dhîgé 
plusieurs maisoas de jésuites daas l'Indoustan , 
il devint vicfriprovindal au Japon, où fl fit de 
nombreuses conversions, parmi lesquelles celle 
du loi d'Omura et de sa famille^ et, en 1575, 
c«Oe du roi de Bm^. Revenu à filacao, il eut la 
^Urection des missions destinées à aller en GUne, 
et prit activement part aux travaux etan dévoue- 
ment des missionnaiies. B ftit easoite nqipelé k 
Goa, doat il gouverna pendant trante^int ans la 
maison professe. En 1606 il assista, avec les pou- 



voirs de révéque du Japon, au oondie tenu 
cette année par tout f ^jscopat On a de lui : 
des lettres, dans les LUterx annux, écrites 
du Japon de 1571 à 1584, aind que dans les Ut- 
feras annu», écrites de la Chine de 1583 à 1584; 
enfin, dans oefies qui ont été imprimées à Évora 
en 1608. 
Alegambe. BiMioikeea SaHptonm Soelautit Jtnu 
CABBAL {Pedro-Alvare%) (1), célèbre navi- 
gateur portugais, né dans la seconde moitié du 
quinzième siède, mort vers l'année 1526. H ap- 
partenait à l'une des mdHeures familles du Por- 
tugal; son père. Fernando Cabrai, était seigneur 
de Zurara da Beira, et remplissait l'office d'at- 
caïde môr de Belmonte, diaiige héréditaire dans 
sa maison (2). Tous les historiens se taisent sur le 
lieu de naissance de Cabrai et sur ses prenûères 
années: malgré les recherches de llnfatigable 
Barbosa, les circonstances les pins simples de 
sa vie privée nous seraient encore inconnues, si 
des documents positifs, découverts il y a une 
douzaine d*annérâ seulement, ne nous avaient ré- 
vélé quelques faits propres à éclaircir sa bio- 
graphie. On sait qu'à s*était allié àfune des pins 
nobles familles du royaume, et qu'il avait épousé 
dona Isabel de Ca^ro, première dame de Tin- 
fknte dona Maria , fille de Jean ni; fl en eut de 
nombreux enfants. 

Sept ans s'étdeut à peine écoulés depuis que 
Colomb avait accompli sa mémorable découverte; 
et il n'y en avait pas encore trois que Gama avait 
visité pour la première fois les plages tle Vlnde, 
lorsque Emmanuel résolut de tenter une nouvelle 
expédition pour Calicut, dont le radjah ne s'é- 
tait point montré hostile, et qui promettait de 
nombreux débouchés au commerce des chré- 
tiens. La flotte qui fut équipée alors était des- 
tinée à une entreprise essentiellement commer- 
ciale ; mais elle fut confiée aux hommes de mer 
les plus expérimentés elles plus braves de l'é- 
poque, et Cabrai en eut le commandement; deux 
administrateurs Intelligents, chaiigés de fonder 
une ûiotorerie sur la cdte du Malabar, lui furent 
adjoints pour traiter des afEsdres commerciales. 
Us se nommaient Âyres Bartwsa et Pero Vaz de 
Caminha. On ignore complètement quels étaient 
les antécédents de Cabrai, et quels droits il 
pouvsdt avoir par ses travaux à une tdle mis- 
sion; mais on sait qull s'était acquis l'estinoe 
de Vasco de Gama, et que ce M sur la re- 
commandation de l'amira] des Indes qu'il fut 
chargé de diriger une expédition destinée à 
recueillir les fhills de son mémorable voyage. 
Rien ne fut négfigé pour la réussite de cette 
vaste entreprise, et la flotte se composait prlmiti- 

(1) Od prononce et mène on écrit coarannément Pe- 
atoMvaritifaP9dr*jéi9êê.9Anù»'»tutim^oan9ii là 
preniAre de «et dénwnlaBttons. Omi U TlcUte eollecttoii 
française de Temporal, le premier ezploratear du Bréati 
É^ppelle «Implement Peân AHktre». Le nom de famille 



<s) A l'alcaldt ate ippKtcnatt 
fente de la f orteretie. 



S7 



CABRAL 



▼«ment 4e treize naTires richement diai^^é*. Sur 
le IMtiBieat iwrtent le paTÎUon du capitfio mdr, 
venaiâil les somptaevx présents desUnés mare 
oublier par leur magnificmro eenx que Vascode 
Gama s'était m cootratiit d'oOrir naguère ao 
radjah du Calicoty et dont la mesquine pauTreté 
avait failli oompromettre la première expédition 
des Portugais. Des marins dont le nom avait 
déjà aofuis de la célébrité, et dont plusieurs eus- 
sent été dignes de commander en chef, serraient 
sous Cabrai : c'étaient Sancbo de Thorar, cet Es- 
pagnol intrépkle jusqu'à la témérité, qui deTait 
sepefdre an retour, mais qu'on nommait le pre- 
mier dans les actions difficiles; Nicolas Codho, 
dont le mérite avait été hautement reconnu par 
l'amirai lors du premier voyage; puis Barthé- 
lémy Dias» celui qui, en doublant le premier le 
cap des Tourmeoftes, avait proToqué ks mot fii- 
meux de Jeaa H, et ouvert la voie à tant d'auda- 
cieuses espérances. 

Dèà le 8 maes tous les préparatiis étant ter- 
minés, la soirée du 9 Ait assignée comme moment 
du départ. La flotte était roouiaée an Rastdlo, 
devant la plage où Ton creusait les fondations 
du somptueux couvent de Belem. Pendant la 
meaac célébrée pour appeler la laveur divine 
flur la nouvelle expédition. Cabrai se tint tou- 
jours auprès du roi; et, malgré le concours des 
populations, Emmaonel voulut raooorapagoer 
au lieu même de son embarquement. Au bout 
de treize jours, la flotte, qui venaitde passer de- 
vant les Canaries, se trouvait un peu au delà 
des Oes du cap Vert, lorsqu'on s'aperçut qu'un 
des navires, eehil que commandait Yasco d'A- 
thayde, ne marchait plus de conserve avec les 
autres vofles; on ne l'atteodit que peu de temps, 
et les donae antres navires continuèrent leur 
navigation en s'éloignent quelque peu des cèles 
de l'Afrique, et en se dirigeant de plus en plus 
vers l'ouest. C'est sans fondement que l'on a 
représenté Cabrai comme ayant été dans ces pa- 
rages le jouet des tempêtes, et comme se voyant 
contraint à suivre nuJgré lai la direotion dans 
laqudle fl avançait L'opinion émise par Banos 
est pins probeblo ; et le désir fort rationnel d'é- 
viter les oalmes de la otte de Guinée serait 
oe qui aurait valu an sncoesseur de Gama la 
gloire d'ouvrir le seitième siècle par une de ces 
découvertes qui ont oluBigé l'aspect dn monde. 
Pour Mer au sfanpie hasard la part infiniment 
trop belle qui lui a été fiiile en cette occasion 
par divers éerlvabu, il suffit d'ailleurs d'avoir 
présente au sonvenir ^activité des études géo- 
grapluques en Portugal. On eonnaiisait à la cour 
d'Emmanuel toutes les découvertes accomplies 
par Colomb; et en l'année même où Cabrai 
s'embarquait pour les Indes, un habitant des 
Açores, Gaspard de Corle-Real, avait si bien le 
sentiment des vastes explontions que l'on pou- 
vait entreprendre dans les régions visitées na- 
goère par le Génois, qn'fl solKeitait la donation 
des Ues on même de la terre ferme qu'il pourrait 



découvrir dans ces parages. Vne coneessfon en 
date du 12 mai de l'aune 1500 lui est foite par 
la couronne. On peut donc supposer chez Ca- 
brai une louable curiosité ou une légitime espé- 
rance, lorsqu'il se dirigeait invariablement au 
sud-ouest (1). 

Qu'il ait été entraîné par les vents , ou quH 
ait suivi volontaireraent cette route , elle cou* 
duisit l'heureux navigateur dans une région 
dont la merveilleuse fertilité ftappa de surprise 
ceux <ptt n'avaient vu que les plages de F Afrique 
ou même les terres basses de la oOte du Mala- 
bar. Le 22 avril, un mercredi de l'octave de Pâ- 
ques, Cabrai aperçut le sommet d'une montagne 
de fonne arrondie, qui tait partie de la duifne 
des Aymorès» et à laquelle il imposa le nom de 
monte Pa$coal, La câte reçut blentdt cdui de 
Vera-CruZf qu'elle conserva pendant quelques 
années avec une l^ère modification. Au temps 
de Camoêns, le Brésil s'appelait encore la terre 
de Sania^ruz, La dénomination qui a prévahi, 
et qui , en rappelant la teinture éclatante de l'iM- 
rapUanga, signalait un genre de commerce an- 
quel devaient prendre part tous les peuples com- 
merçants de l'Europe, le nom du Brésil, en un 
mot, remontait dans Vanden monde à bien des 
années, et s'appliquait d^ à des bols venus de 
l'Afrique ou de l'Orient, mais que l'on n'acqué- 
rait qu'à grand prix (2) .B désigna,concurremment 
avec la dénomination offidàle, les terres nou- 
vellement découvertes, et que Cabrai lui-même 
considéra d'abord comme une lie. 

La terre avait été aperçue; on l'aborda le 23, 
et ce fut l'habile Nicolas Codho qui fht chargé 
d'aller explorer la côte. Dès ce premier examen 
les Portugais purent acquérir quelques notions 
sur le caractère vraimoit sociable des habitants. 
Un indigène monta de son plein gré à bord dn 
navnre, et s'y conduisit de la façon la plus paci- 
fique et sans le moindre indioe de terreur. Le 24, 
la flotte se diiigea au nord , à la recherche d'un 

(1) Les marins tes plas MeinvenU et les pliw lolrép^ 
des de la PéBlnsale dIalcBl atllréi MtwBUtiseiit ven 
eea paraRcs. Il est kors de doute anjourdliul qoe deiu 
naviga leurs ea(>agnols avaient déJA vlsltii depuis qoel- 
qoes mois les terres qui aUafent ut dévoiler ft ranlral 
portugais; mais, ainri qiw le fait otaonat M. de Boar 
boldt U r«Mttfl de renacmMa de cei consldéraUooa 
« qn'oac c^tte de cent aolxaott-dlx lienes sépare tes 4é> 
« eouYcrtes de Plnzon et de Olego de Lop* d« celles ae 
n Cabrai: qne les prcMierei ont étt lUIca è It Sn 4e 
« janvier et an commencement de mars, et let secondes 
m poatérteorement au II avril de la même année. » ( Voy. 
la savante dlscosslon c»ntenae dans la aeeUon devxlêBM 
de vmtioire de la GéofrmpkU ém irmÊoem Cm M a^ iil , 
t.V«p.«l). 

(t) Vojez ce qui résulte i oe si^et d'on Inmlneni eïpoié 
de Horoboldt : « TroU siècles atifitreipédlUos de Omm, 
lonqne le commerve 4a Vluéê §• MmIC psr la toIs ée 
tvre, nn bols ronge, propre àla leMore des lataes et du 
cotOB, était «onoa en Espagne sons les dénominations et 
bresiU, breatitly, bru^fl, braxiHt, BratlU, Mnralori a 
prouvé ce fait par les tafir e la dioaM deFarrare de 
lifS, comme par les tarUi de lfodèM4lclM6. Dca docii- 
aicnlii publiés par M. CapmaDy sur Tanclen commerce 
dCA Catalans ne laissent pas de dêote sur rtntrodnetlon 
do bois de tebitore ou StMU de fNl à liM. « JMiL deds 
Géoçr, du Itowêau ContinmU, 1 11, p. M?. 

9. 



39 



CABRAL 



40 



abri qui loi oflHt qudciae sécarité : elle le trouva 
par 16' 30* de lat. aust. ; et ce lieu prit plus tard 
le nom de Porto-Seguro, Le 26 avril, dimanche 
de Pâques, on célébra solennellement la messe 
Amm un Ilot de Tanse, qu'on désigna alors sons 
le nom de Coroa Vermelha, et que Von a pro- 
posé d'appeler Bahia Cabralia, Un religieux 
qui occupa plus tard le siège épisoopal de Centa, 
Fr. H^rique, prêcha devant les Portugais et de- 
vant les Indiens, dont Vattitude vraiment re&- 
pectoeuse charma et surprit à la fois le religieux 
navigateur. Le l*' mai avait été désigné pour 
prendie solennellement possession de ce beau 
pays. Une grande croix s'éleva sur la côte en 
souvenir de cet événement mémorable; et des 
croix d'étain forent distribuées aux indigènes 
qni entouraient les chrétiens. Dès ce jour ou 
bien le 3 mal, comme le veulent quelques his- 
toriens, Cabrai put annoncer à son souverain 
qu'il venait de conquérir pacifiquement et d'ad- 
joindre à son pays une des plus riches contrées 
du g^obe; il ignorait complètement les décou- 
vertes accomplies précédemment par les Espa- 
gnols , et la sienne fut par la suite si bien accep- 
tée, que nulle contestation ne s'éleva à son s^jet ; 
la science seule en a fait un pofait de vive dis- 
cussion, qui a trouvé de nos jours sa solution 
pacifique. Cabrai, il faut le dire, se distingua 
dans cette circonstance par une conduite pleine 
crhumanité, et l'on peut l'affirmer aussi par des 
mesures remplies de prudence. Son premier 
soin ftit d'exj^ier pour le Portugal Gaspard de 
Lemos avec la nouvelle de la grande découverte; 
et si celui-ci se présenta devant Emmanuel avec 
deux indigènes, il dut les ravir à une autre pai^ 
tie de la côte. Lemos était porteur de deux do- 
cuments dont la valeur toute scientifique forme 
un contraste étrange avec les présents dont on 
croyait devoir charger alors les messagers qu'on 
expédiait aux rois: l'un était une longue épltre, 
vrai chef-d'oBUvre de narration, écrite par Pedro 
Vaz de Caminha, second secrétaire de la facto- 
rerie de Calicot; l'aotre, on document astrono- 
mique fourni par maître lofto, le physicien 
d'Emmanuel, et, si on l'afane mieux, le médecin 
de l'expédition. Dès les premiers jours de la dé- 
couverte, llmmense empire du Brésil eut donc, 
grftce à ces deux hommes, un historien dont on 
ne se lasse point d'admirer la naïve sagacité, et 
un astronome qui éveille encore la curiosité des 
savants. 

Cabnl avait trouvé sur ces plages un peuple 
pen différeot par ses traits généraux des nations 
visitées naguère par le grand navigateur génois; 
il était nu, vivùt réoni en peuplades dans des 
villages composés ordinairement de quatre vastes 
tonndles de yerdore formant au centre une 
place carrée ; il se servait avec dextérité de l'arc, 
et, giéoe à te chasse, vivait dans l'abondanoe. 
Une étrange pamra tootefoisle défigurait; telèvre 
ii^yiiiAmniftg était perforée et recevait comme or- 
nement unA cheville de bois on bîen one pierre 



de jade, que la lèvre inférieure enchâssait eir- 
ccdairement Cette étrange coutume n'était déjà 
plus inconnue aux curieux de l'Europe; les Ca- 
raïbes des lies en avaient offert les plus bizarres 
échantillons. Les Tupiniquins ( c'était le nom 
de te nation qui avait accueilli Cabrai ) vivaient an 
pied du mont Pascoal ; ils faisaient partie de la 
race vaillante des Tupis, répandue depuis le Rio 
de te Pteta jusqu'au fleuve des Amazones. Les 
Tupis éteient eux-mêmes une subdivision des 
Guaranis, dont ite parlaient la langue en lui fe- 
sant subir toutefois de légères modifications. Cet 
idiome reçut plus tard , en raison de son univer- 
salité dans ces parages, le nom de Hngoa gérai. 

Ce peuple ne possédait en apparence aucune 
ridiesse, et semblait même n'avoir aucun objet 
d'échange. Dans les premières relations qu'il avait 
eues avec les Européens , une drconstanoe toute- 
fois avait firappé Cabrai et les chefs qui venaient 
à sa suite. L'un des Indiens accueilUs à bord de 
l'amiral avait paru surpris de l'édat d'un flam- 
beau de cuivre bruni , et avait désigné te terre 
comme renfermant un métal analogue. Cabrai 
était doué d'une Intelligenoe trop étendue poiii* 
négliger de pareils indices. Avant de poursuivre 
sa mission , il voulut que ces plages fertiles ne 
restassent pas inconnues aux Portugais. Deux 
jeunes gens bannis pour leurs crimes , et diol- 
sis parmi ceux que l'on désignait alors sous le 
nom de Degradados, furent laissés dans le pays 
de Vera-Cruz avec te mission d'en constater les 
ressources naturelles et d'en observer les usages. 
De leur zète et en même temps de leur exacti- 
tude devait dépendre leur sort Plus tard , l'un 
des deux bannis, réconcilié avec te société, grâce 
aux services qnll lui avait rendue devintun agent 
intelligent de te colonisation. Cabrai n'apparall 
qu'un moment dans l'histoire , et son nom n'est 
prononcé qu'à propos d'une découverte maritiroe 
fort mémorable sans doute, mate presque for- 
tuite; il importe donc de constater que tout ce 
qui pouvait être fait par un chef d'expédition peur 
rendre cette découverte utile à son pays, i! le sut 
faire sans omettre aucune précaution. Le 22 mal, 
au moment du départ delà flotte, non-seulement 
Emmanuel était averti de l'aocroissemeat im- 
mense que venait de recevoir son royaume, 
mais l'exploration de te nouvelle conquête com- 
mençait. 

Un indice, terrible dans ces temps de supers- 
tition, semblait lui présager d'horribles dangers : 
une comète immense se dessina dans les cieoK 
peu de jours après qu'il se fut éloigné de te terre. 
Bientôt un typhon effinoyaUe réalisa les craintes 
que le phénomène céleste avait fait naître ; quatre 
navires furent engloutis, et avec eux périt Bar- 
thélémy Dias, l'intrépide navigateur qui avait 
baptisé le cap des Tempêtes. Cette lutte contre 
les éléments n'empêcha point Cabrai d'aborder 
te côte de Mozambique, de tenter une alliance 
avec te souverain de Quiloa, dont il déjoua l'as- 
toce, etde renoavcler avec le souverain de Mé- 



41 



GABRAL 



4» 



linde une aDîanoe huée sur de bcrns procédés 
antérieure. Grftce aux secoon qa'O s'était ména- 
gés dans ces parages» les sept cents lieues qnH 
hn restait à ft^re jusqu'à Angedire s'effectoè- 
rent sans dîlBcDltés. Bienlôt la flotte portugaise 
mouilla devant Calicut 

Cabrai se présentait devant le aouTerain de 
cette cité indienne aTee un rare aTantage sur le 
hardi marin qui l'aTait précédé : odui-là n'arait 
que son courage pour se fiiire respecter, et ses 
présents avaient foit sourire dédaigneusement 
ceux auxquels ilsétaient destinés; son successeur 
se présentait devant le Samori (1) avec une ar- 
tillerie formidable et des cadeaux éblouissants. 
Dans l'entrevoe solennelle qui eut lien entre le 
souverain malabar et le chef de l'expédilion,'ce- 
lui-ci expliqua nettement an radjah ce qui l'a- 
menait devant sa capitale; et, grâce à Gasparo 
da India, l'intelligent interpH^te, A put lui faire 
comprendre nettement le but de sa mission. £m- 
manud , son souverain , l'envoyait dans un dou- 
ble but : les forces militaires qu'A conduisait, Il 
les mettait à la disposition du nouvel allié des 
Portugais, si cdm-d se trouvait en guerre avec 
ses voisins; les navires qnll avait amraés de- 
vaient recevoir une cargaison complète d'épices, 
en échange de numéraire. La première de ces 
propositions devenant inutfle. Cabrai datait fieire 
accepter la seconde : c'était de là que devait sur- 
gir la guerre, d'abord cachée, bientôt formidable, 
que les musulmans, désignés improprement sous 
le nom de Maures, allaient ûdre désormais aux 
chrétiens. Les conditions de ce nouveau com- 
merce, qui allait changer la ftce de l'Europe, 
furent jurées solenneUenient; et une Actorerie, 
dirigée par Ayres Correa, s'établit d'ab(»d pa- 
cifiquement dans Calicut Quelques jours après, 
grâce aux menées astucieuses des Maures , les 
du^tiens étaient massacrés ; et Cabrai, jugeant 
avec raison les traités comme rompus, allait de- 
mander asile au roi de Cochin, l'ennemi du Sa- 
mori, qui commandait à Calicut Dans ces actes 
si compliqués et si divers. Cabrai déploya de la 
sagadté et du sang-froid; peut-être poussa-t-il 
trop loin la prudence, lorsqu'il évita le combat 
en présence des qoatre-vingt-dnq voiles envoyées 
par le Samori contre sa flotte dans les eaux de 
Cochin; pour la première fois aussi, il manqua 
d'hummité en emmenant en Europe les otages 
d'un roi hindou ; mais il avait hâte d'aller ter- 
miner son chargement à Cananor; et, pour le 
juger sans prévention, il faut se rappeler que le 
grand but de rexpé<àtion était de nouer avec 
llnde des rdations commerciales qui détournas- 
sent au profit du Portugal les richesses que Ve- 
nise allait chercher dans une antre partie de l'O- 
rient n ramena glorieusement en Europe les 



(1) Bf/^«,HiimboIdt donne à cette dénomination iéià al- 
térée, et dont les hlftorlcns tnaçaiê ont ftlt le mot Za- 
marin, me origine santecfte. SmÊudrpo Badjo aigntte 
propranent le roi du lUtoitl (deiaiwlra, la mtt,; Sa- 
mudnfo, naritlBie). 



navires que Kii avait laissés la tempête; et sans 
l'imprudence de Sancho de Thovar, qui alla briser 
son bâtiment richement chargé d'épices contre 
un écuefl , il n'eût eu à déplorer aucun accident 
vraiment regrettaUe, en exceptant toutefois la 
catastrophe Se Calicut. Dans les mers d'Afrique, 
à Bézénègoe, non Ichu du cap Vert, fl roicontra 
même une flottille dont la vue lui prouva qu'on 
se hâtait de mettre à profit l'avis qu'il avait 
donné avec tant de prévoyance, et qui faisait tom- 
ber au pouvoir du Portugal l'une des plus riches 
portions de ce nouveau monde, que Colomb était 
allé proposer vainement à Jean D. L'heureux Em- 
manuel recevait ainsi d'un heureux concours de 
cinxMistances ce qu'avait refusé le génie le plus 
pénétrant 

Le 23 juillet 1501, Cabrai était de retour à 
Lisbonne, et fl avait la satisfadiMi d'y retrouver 
deux navires quil croyait perdus. Sans aucun 
doute la mémoraMe expédition qu'A venait d'ac- 
complir hn valut un accueil égal à l'huportance 
des résultats; ce qui peut le fidre supposer du 
moins, ce sont les récompenses accordées ulté- 
riearement à sa tenflle : quoi qu'AcD sott, après 
avoir raconté longuement ses combats maritiraes 
lelongdes c6tes de llnde, les historiens de la pé- 
ninsule le laissent dans une complète obscurité. 
Des recherches soigneuses, fiâtes parmi les do- 
cuments portngMS si peu explorés de la Biblio- 
tbèqne impériale, nous font supposer que l'heu- 
reux explorateur du Brésfl prolongea son exis- 
tence an delà de 15M. U tombe de Cabrai, 
longtemps ignorée, a été découverte récemment 
par un des hivest^jitenrs les plus zélés des an- 
tiquités brésfliemies; elle est dans la sacristie du 
couvent da Graça à Santarem, où M. Adoifo de 
Yamhagen l'a vue en 1838 : c'est une simple 
pierre de treiie palmes de long, sur laquèOe on 
Ut en lettres gothiques Tépitaphe soivante : 

Aqvj Jaa Pedralvarea Cabrai e dona Iaal>el de Castro 
raa moUier, coja be esta capella be (sie) de todes leus 
Brdejroa aqnali, depols da morte de sen narydo, fol eama- 
reira môr da intente dona Marya, lyiba de et rey de JoiOf 
noaso aftor, bn (sic) teroelro deste nome. 

Ce qu'A y a surtout de remarquaUe dans cette 
épitaphe, <^est qu'eUe ne mentionne Cabrai que 
pour mettre en évidence les titres honorifiques de 
sa femme. Cela s'explique par l'espèce d'abandon 
dans leqod le Brésfl ftit laissé au début de la 
conquête; ce vaste territoire ne Ait réparti en 
capitaineries qu'en 1531. 

De son mariage avec dona Isabel de Castro, 
Cabrai eut deux fils , qui ne moururent pas sans 
postérité, comme on l'a affirmé trop légèrement. 
Des pièces judiciaires inédites consultées par 
nous, U résulte que Fernando Cabrai hérita des 
seigneuries de Zurara,'Manteiga, Moimenta et 
TavareSy possédées par son père, mais qu'il re- 
çut plusieurs bienfaits de la couronne. Le même 
document donne au fils de l'explorateur du Brésfl 
la qualification de dom, qui lui avait été accor- 
dée, comme à Gama, en rémunération de ses 



GABAAL -^ CABRERA 



serrioes. Le second fils da Pedr'alTares porte le 
nom d'Antonio Cabrai, et participe en 1534 aux f»- 
Teors royales. Le dernier héritier mÂle de cette fii- 
mille dont il soit lait mention est Joam Roïz Ca- 
brai, qoi en 1536 réunit sur sa tâte les biens de la 
maison : en lui s'éteignit probablement la descen- 
dance directe du navigateur. Febo. Dknis. 

Cada-Mosto , Novzu orbis reçionum ac insularum 
( daot Simon Grjaét; Btle. isss). - Ramusto, délie Ffa- 
«IfOstoKi ê vUtggi, ele.^ VeneztB , Gtbott, iMi. ~ Jeaa 
Teaporal, D^¥A/r%qm«ont9Mmt tea navig^UoMdês 
capùaines portugaloU et autres, faites audit pays Jus- 
qu'aux tndês; Lyon, iU6. — J. de Barras, Deoada pri- 
metra da india. Ut. !•'. ehap. M. - BiaffH, HUtoria 
limHem, Vk, s.-Farla. Mia fwtxmmta, t. ly chap. l^ — 
F. Glov. GoioMpe dl Santa-Theresa» Istoria del Broiile, 
Ilv. I, châp. S. — Bocba PltU, America Portugueia. — 
S«lorMno, De jure htdtarum, t I , «li. 8» »« 9t , M, st. 

— F. de Santa-Marla. Diario PùrtuguêZ, 1. 1. — F. Aat, 
de &r%ome», Historlada la Indiaorientml, lly. Il.cb.s. 

— Vasconceflos, Noticia do BrazU. — Laflteaa. Con- 
fuêstet des Portugal». — Ayn» ée Cacal. Onrtçra^ 
ërtttiUetu^O Pamorama,iarmtd Ut€wmria,è^eL g, lo-a*. 

GAnuuu (Bernard m)» faowBM d'État es- 
Fapnl, mort fe 2« juittet laftk Miustre de 
Pierre IV, roi d'Arage», auquel il sut se rendre 
utile , ii Alt par eeki ntaae en butte à la baine 
des CQiifftiaana. H se retim a]»vs dans un bm>* 
naslère; mais le roi» <|Ht ragreUait les services 
de floo ancicB mmistre, 1» Tint tirer kii-mèmede 
la solitude m 1349. L'envie n'abaadoiuia pas 
sa proie; cl ce qu'il y a ée honteux peur la 
mémeire du loi d'Arag^i^ c'est qu'il sacrifie son 
ministre, se laisse persneAer que Cabrera était 
coupable, et hû fit traM^Mf le tète. Le moearciHe 
trompé s'apepçoi trop> tard de son iiùiiwtice ; il 
reconnut dans soa testament l'înneeetice de Cft- 
brera , sur te petit-ila duquel il reparta toute 
se fovenr. 
Mariraa, BUt, dfEepmtm. 

QàBASftA (Bernard mi), aeinneur italîeir, 
vivait dans la première moitiiâ du quiiKième siè- 
cle. Fevwi de MartiB, roi de Sicile , U tenta de 
succédera ce prince en 1410, et fit la guerre à 
Blanche, veuve de Martin, qid rcfnsaît de le choi- 
i»ir pour époux. Pris et jeté dans une citerne, ! 
puisdans une tour, Il v oolnt s'évader, mais tomba 
dans un fossé. II obtint cependanf sa grâce de 
Ferdinaad, «ttcceaseur de Martie, qui lui imposa 
seaiemeut la eendikion de qniUt'r la Sicile, il 
raoural peu de temps après. 

Lé««t BotU, tfac da r/ta/ie. 

CABEfiSA {Pierre bb), théologien espagnol, 
de l'ordre de Saint- Jérûme de Gordoue, vivait au 
dix-septièrae siècle. Il était frère du dominicain 
AUenae, et proCessa d'abord la philosophie, puis 
la ihéologiey à Cordoue et dans d'auti€s locahtés. 
On a de lui : ua Commentaire sur la 3' partie 
de la &omfM de saint Thomas; Gordoue, 1602, 
2 vol. in-8'>. 

AntoDlo, Bibliotheea hispana nova, 

CABREBA (D. Juan-Thomas ffenriquez de), 
duo de Médina del Rio-Secoo, amiral et homme 
d'État espagnol, mort à Lisbonne le 23 jum 1705. 
11 descendait d'Alfonse XI, roi de Castille. Ap- 
pelé d'abord le comte de Melgar, il devint, après 



44 



avoir été gouverneur de Milan» premier ministre 
de Charles n en 1693. La faveur, dont il jouis- 
sait auprès de la reine, seconde femme de Char- 
les n, fit de lui le plus puissant personnage du 
royaume, n se servit de cette influence pour ap- 
puyer les protestations de la maison d'Autriche 
à la succession d'Espagne. Mais l'anim^version 
puWîque et.Ia haine du cardmal Porto-Carrero, 
qui parvint à le rendre suspect au roi^ l'obli- 
gèrent de résigner le pouvoir et de se retirer de 
la cour. Cependant tel était encore le prestige 
qu'il exerçait, qu'il fut nommé ambassadeur à k 
cour de France, à l'avénemeîit de Philippe V. 
li n'accepta pas ces fonctions^qui ne faisaient que 
dissimuler sa disgrâce ; et il se rendit à Lisbonne, 
oii il parvint à déterminer le roi de Portugal à 
se liguer contre Philippe V. En même temps il 
attaqua devant le pape le testament de Charles n. 
Cette conduite lui valut, de la part du conseil de 
Castille « la confiscation de ses biens et une con- 
damnation capitale. Il eut cependant peu de cré- 
dit sur l'esprit des généraux coalisés, et le cha 
grin qu'il en ressentit fut tel qu'il descèidit bien- 
tôt au tombeau. 

Mémoires et négociations secrètes , par de la Torrc. — 
Lambcrty, Mém. pour servir d PhisMre du dix-kui- 
tUmé siécU. - Antmto, MêM, Misp. nâva. — démeiit , 
MMtoCAéflM emriMse» II. 

GABBKBA {louU m), tûstorien espagnol» 
mort ^er» Iftôô. Comme son aïeul et son père , 
il se distingue dans la carrière militeive, et pu- 
blia UB ouvrage, parfois partial, mais rielie de dé- 
tails , sous le titre de Mistoria dei re^ JD, Phe- 
Upe H; Madrid, 1619^iu-fol. On a en outre de 
lui ( Tratado de Histona para etUendwla 
y escrwirla; ibid., 16U. 

Aatoilo, iNAi. kisp» nov» — Glévoot, Bmiot^èque cm- 
rieuse. 

;gabbbba (Ramon iV....), général espagnol, 
né à Tortose le 31 août 1810. Ses parents, pau- 
vres et pieux» le firent entrer au séminaire de 
Cervera, avec le ^ïésir de lai voir embrassrr l'état 
ecclésiastique. Lejeune Ramon obtint bientcM , pa r 
le crédit de protecteurs puissants, la place de cli;i- 
pelaiu de N.-S. del Carmino, ermitage voisin de 
Tortose. Il reçut eu conséquence les ordres mi- 
neurs ; mais il se vit ensuite, dit-on, refuser la 
prêtrise, vu l'énormité de ses peccadilles de jeu- 
nesse. 

Ferdinand vn mourut en 1833, louant à so» 
pays la guerre civile. Deux partis divisiiient 
l'Espagne, les libéraux et les absolutistes; les 
uns représentés par don Carlos de Bourbon , 
frère du feu roi, dépossédé de la couronne par 
la pragmatique sanction de 1830 ; les autres, qui 
tournaient leurs espérances vers la jeune Isa- 
belle n, dont la mère, nièce du roi des Français, 
proclamée rehie-régente, semblait animée des 
idées de réforme qui alors soufflaient sur l'Eu- 
rope. Don Ramon Cabrera, fanatisé par l'exemple 
de prêtres nombreux qui avaient marché à la 
tête des soutiens du trêse et de l'autei dans 
des cireonstanees oioore toutes récentes, jeta 1 • 



CABIBRA --- GàGAnSn 



fcw, fi M tt «M 46 hmkB. U fiteecilé q^*m 
a i«|ftn«liée tne jwte iimm à Gabrart a la 
flovroe, tt fcol W«Ka, daM TttiaiféMttoB où 1» 
jeta le manacn de ia mère et de aea tio» sonir»^ 
que Mâa eidoBBa lans wéoeaéU. De là naiioi- 
reMt y des desK oâtéa» de tristes ii^réeaiUes. 

Afiiès aToir désolé les pcoTUiBes d'An^ûB, 
de Yalenoe et d'ABdaloaaie, €ahnra, kfesié el 
tmquéosBine «labèta fMttt, fat forcé da cher- 
cher jusqu'à sa goérisoa on asile chez te eaié do 
vtflage d^Almaf». 11 parfint Mentftt à réunir 
de BooTettsateoupeSy et remporta pt u a touis tIc- 
toircs sur les chrietiiMS k Buia^, à Bnijasote, 
et prit na graad ttombre de TÎUes et dechAteaux. 
A Torre-Blanca oepeudua les chasseora df Opocto 
récrasèrent, et, blessé grièTemeut» il àaà prendra 
la fuitey pour se retorer eneore et s'emparer de 
Morella. La prise de MoreHa M an grare é? é- 
nement pour la Péninsule: don Caries était aux 
portes de Madrid; mais heareoaement peur le 
parti libéral le général Iforoto tt ToHe^Àce, et 
ndna les espérances de celui que ses parfiuns 
appdaient CharUi F. Cabrera fnt créé en 1838 
comte de MoreDa et lieutenant général par don 
Carlos, qui prenait ainsi la responsabilité des atro- 
cités dont son Beutenant s'était rendu coupable. 
Bien qnedbn Carios se flktretfaé en France, Ca- 
brera conlfnna U guerre, et lutta jusqu'en 1840, 
oft il fut eompMtement écrasé , dans les monta- 
pM» de la Catalogne, par les eflorts d'Espartero, 
général pine henreut sur le champ de bataille 
qo'au cabbiel, et qxA eut la gMre de terminer 
cette guerre civile, qui metlaiCen présence depuis 
près de dix ans les citoyens de Ai même panrie. 
Le roi Louis-Philippe fit enfermer Cabrera au 
château de Ham, et lui rendit peu après la liberté. 
En 1845, don Carlos ayant abdfqaë en fayeur 
du comte de MontemoKn, son fils. Cabrera se dé- 
clara d*àbord contre cet acte de Tinfant ; mais il se 
rapprocha bientôt du noureau roi Charles VT, 
rt, d'accord avec lui, tenfa, à la suilo de la r^^vo- 
lation de Février, une de9r4»nte en Kspagne qai 
échoua à Farterai le 27 janvier 1849. Bli'itôé eu- 
core une fois. Cabrera s'est retiré à Loudre», eii, 
déjà pobiesseuyr d'une foriuneénorme, il a épousé 
une riche Anglaise. T.-Albuit Blamqcsï. 

Monitmr univ9rs»L — Joseph kê^Mée^Hàstoire d'Es- 
pagne. — RoseowaJd et Deipréfl, Annuaire hittorique 



* GABmtàRB (Giraud os), troubadour du trd- 
zièrae slède. On ni^a dece poêle qnedelmigsfrag- 
mntad'wie pièoeinacheTée;qnnft à sa personne, 
onn'en ssit que ce qu'il raconte lui-même. H nona 
anipmd qu'il est Y«M apite ÉUss dIJisael, Rn- 
del et Mnoalims. Bans u morcean adressé à 
un Jon^r du nom de Cabra, il tait à celui-ci 
de nombreux reproches : « Tu joues mal de la 
^rMIe, tu chantes plus mal encore ; tu ne sais pas 
finir comme font les Bretons, filai fa faistruit celui 
qui t'a montré à conduire les doigte et Farcbet. 
Tu ne sais ni danser (non saps bslar), niescamo» 
ter (trasgKar) comme tait tout jongleur gascon. » 

JVMoirv Mt#aly« tf« to fyoMi^ XX, as», iM. « my- 



L V et u. 

«GABBiLLO (J<ao OU Juan-Sodrigues), na- 
Tigatenr portugah , né Ters ta fin du quinzième 
siècle , mort le 3 janvier 1543. Ce marin, peu 
connu aujourd'hui, jouissait d'une grande célé- 
brité dans ta Péninsule durant ta première moitié 
du seizième siècle ; comme Magellan, ce fut pour 
le compte de l'Espagne qu'il navigua. H se ren 
dit, le 27 juillet 1542, do port de Navidad dans 
les mers de ta Californie , et explora ces régions 
ayec beaucoup plus de soin qu*on ne l'avait fait 
avant lui. En Tannée que nous venons de si- 
gnaler, découvrit successivement quatre lies : 
Santo-Tomas on Encapa, Santct^rui , San- 
Miffuel appelée aussi Santa-Rosa, et San- 
Bemardo, Épuisé de fadgues et de privations, 
il mourut dans cette dernière lie. On met Ca- 
brillo flréquemment au rang des navigateurs 
espagnols. F; D. 

Doflot de MofeM, Bxpioration du Urritotrû éê VO- 
régon, etc. ^MocmatewitinéilUs. 

CABUMBAir (mcoloi), théologien français, 
né à RelM le 1" octobre 1680, mort à Tours le 
20 octobre 1750. Esttaié de ta Tellier, archevê- 
que de Bcims^ il ftit perséeoté sons le successeur 
de ce prélat comme réfractaire à l'autorité épts- 
eopale. En 1722, il ftit exilé à trente Ueues de ta 
ville arcbiépiacopata,employéà Paris par ta car- 
dinal de 19oaflta»,peiséauté de nooveau et empri- 
sonné è VhicemMB sous Yintimiilte, privé de sa 
t h é ol oga ta et envoyé en exil àXours, ob il moorut 
Ses principaux o«vra|^ sont : InstmeHons 
courtes et famOières tur le Symbole; Paris, 
1728 et 1742, 2 voL hi-i2; — msùomt sur les 
viês des étants de l'Aneten Testeament; Paris, 
1732, • voè. in-12; — Méflexiom morales sur 
le livre de Tobie; Paris, 1736, in-12. 

Qoérard. te rrmkce littéraire. 

CABROL (Barthélémy), diirurgien français, 
né k «aillac (Languedoc) vers 1535, mort au 
Gommpneement dn dixrseplième siècle. U fit ses 
éiadvs à Montpellier, sous ijiurent ioubort. En 
1.1/0, Cabrol fût nninme prolruspur d'anatomie 
k Montpellier par Henri IV, qui créa pour lui 
ta charge de dissectevr royal. On a de ce. savant 
an Alphabet anatomique; T<)urnon, 1594, 
in-i*" ; ta même ouvrage traduit en latin, Genève , 
160(2, 1604,1604, in-4« ; MoDtpelUer, 1603, in-4% 
et 160»; Lyon, t614 et 1624 ; Amsterdam , par 
Plemprius, en hollandais, 1646, In-fol.; enfin 
sona le titre de Collegwm anatomieum cla- 
rissimorum trfum virorwn Jaeobini, Severini, 
CabroUi; Hanau, 1654, et Francfort, 1666, in-4'». 

Éloj. DieL *M. de la JMIwta*. 

* CAGAPim (Gérard), célèbre jurisfioasulle 
italien, vivaitdans ta seconde moitta dn douzième 
siècte. Othon de Freysing l'appelta Geriiard 
de Ifigrès. Podestat oa boui^nestre de fititan, 
il ftit un de ceux qui tftrhsifM de déMr les 
droite des empereurs dans les vSles lombardes. 
Il fut aussi en 1177 délégué parte vitte de Mi- 
tan pour négoder ta paix entre l'emperenr Fré* 



47 



GÀGAPISTI — CAGCIA 



48 



délie et le pape Alexandre ni. On a âtlmi De l 
FeudiSf en trois liTres, dont il rédigea le premier, 
tandis que les deux autres ont pour auteur pré- 
sumé son collègue Obertns ab Orto , auquel 
on attribue quelquefois tous les trois; — Con- 
silium pro controversHs quUmsdam Ecclesix 
Veronensis (dans Ughelli, Italia sacra, t. Y). 
Il rédigea cet ouvrage avec le concours des au- 
tres juges milanais, Oberto abOrto, Stephinardo, 
Ottobonno de Concovenzo^ etc.; — Oratio 
pro parte Lombardorum habita an, 1177 Ve- 
neiiis coram Alexandro III, dumageretur de 
statuenda pace Lombardorum ( dans Chro- 
nicon Romualdi Saler nitanij dans Scriptor, 
rerumltal.yt YU, et dans Baronius, Annal, ad 
cnn, 1 177 ) ; —Besponsa ( cet ouvrage n'est cité 
que par Merula). 

ArgeUaU, Bibl. Mediol. 

** *CACATB {Léonard), général français, né à 
Limoges le 27 novembre 1760. Après avoir fait 
plusieurs campagnes sur mer, de 1779 à 1780, 
il fot désigné (1793) pour être aide de camp du 
général Jourdan. Adjudant général, chef de bri- 
gade, il se trouva au passage du Rhin, à la prise 
du fort de Thal-Ehrenbreistein (1801), au combat 
d'Hombarg, et se distingua à la prise de Bam- 
berg. Appelé au commandement du 6* régiment 
de cavalerie, il fit les gnenesde FanYII à Tan XI, 
d'Italie et de la grande année, qull quitta pour 
prendre (2 novembre 1806) le commandement 
de Cosenza. Étant passé an service de Naples 
en qualité de chef d'état-nuyor ( 16 septembre 
1807 ), il quitta ce pays ( 29 juillet 1808 ), et ob- 
tint (19 mars 1809) le commandement de Ma- 
drid. Ayant reçu du roi Joseph le grade de ma- 
réchal de camp, il fut rappelé en France par dé- 
cret du 8 janvier 1813. A. S. 

Jrektvti d» la guerre. — MonUwr, an IV, p. OT. — 
yieLttConq,,\AS. 

ciAGAVLT (François), diplomate français, 
né à Nantes en 1742, mort à Clisson le 1*' oc- 
tobre 1805. Au sortir de ses études, il vint à 
Paris, et Alt nommé à vingt^eux ans professeur 
à FÉGole militaire. Ayant tué eu dnel un adver- 
saire, il fût oUigé de sortir de France en 1769. 
H se rendit en Italie , et arriva à Rome dans la 
Plus extrême misère. En 1775 il revint enFrance» 
rut secrétaire particnlier du maréchal d'Aube- 
terre, qu'il suivit en Italie et qui le fit nommer 
secrétaire de l'ambassade de Naples, où, en 1791, 
il remplaça le baron de Talleyrand. Revenu à 
Paris, il reçut l'ordre de retourner à Rome, après 
le meurtre de Bassevflle. Arrêté dans sa marche 
par les troupes ennemies, il ne parvint pas à sa 
destination. H resta alors en Toscane, et y détei^ 
mina legnuuMuc à abandonner la coalition. Mi- 
nistre à Gênes , il signa, avec l'autorisation du 
gfteéral Bonaparte, le traité de Tolentino. Chargé 
d'en assorer Texération, il se rendit à Rome et à 
Florence ; puis il fht rappelé à Paris, où il vécut 
d'abord dans la pauvreté, parce qu'il avait été in- 
tègre. Au conseil des cinq-cents, où il fiit appelé en 



1796, il présenta, le 15 aofit, un mode de reddition 
de compte auquel seraient soumis les ministres. 
Membre du corps législatif après le 18 bru- 
maire, il retourna l'année suivante à Rome, et y 
fot ambassadeur jusqu'en 1803, époque à laquelle 
il fht remplacé par le cardmal Fesch. Il se ren- 
dit alors aux eaux de Lucques, qui ne rétablirent 
pas sa santé délabrée; cependant, le 6 avril 1804, 
il fût appelé au sénat conservateur. On a de lui : 
Poésies lyriques, traduites de l'allemand de Ra- 
mier; Berlin, 1777, Isï-i^', — Dramaturgie, on 
Observations critiques sur plusieurs pièces 
de théâtre, traduites de Vàllemand de Les- 
sing par un Français, et publiées par M. J. ; 
Paris, 1785, 2 vol. in-12; — des rapports au 
conseil des dnq-cents. 

MonUeur univ. ~~ Galerie fUit, des Contemporains. 
- Qaérard; la France UUérare. 

*GAC41JLT (Jean-Baptiste, baron), général 
français, né à Surgères (Charente-Inférieure) le 
2 septembre 1766, mort le 30 septembre 1813. 
Entré soldat au 18* régiment d'infanterie le 22 
avril 1784, fl fit partie de l'expédition de la Mar- 
tinique de 1790 à 1791. Jl servit ensuite dans 
les armées du Nord, de Sambre-et-Meuse et dos 
Ardennes, où il obtint (27 janvier 1794) le grade 
d'adjudant général chef de bataillon, pour le 
courage qu'il déploya dans le combat du 26 
avril, n se distii^^ plus tard dans les campa- 
gnes de l'Allemagne , et fut blessé au bras droit 
à la bataille de Fiiterbock le 6 septembre; il 
mourut à Torgau à l'Age de quarante-sept ans. 
Le nom de ce général est mscrit sur les tables 
de bronze du Palais de YersaiOes. A. S. 

jirehivei de ta guerre, — FieS. et cong.» t VI. 

«CAGCATBLLO (ilnni^a^e), sculpteur na- 
politain, florissait en 1560. n fut élève de Gio- 
vanni Marliano de Noia et l'un des artistes qui 
contribuèrent le plus k la décoration des églises 
de Naples. Ses ouvrages attestent un talent réel, 
mais cependant inférieur à celui des grands 
maîtres de son époque. 

OomlDid, F'ite deT PiUori, SeultoH et JrehUéttt Na- 
polUani. — Cicognara , Storia deUa SeoUura. 

GAGGiA (Frandsca), peintre do l'école pié- 
montaise , vivait dans la première moitié du 
dix-septième siècle , et mourut à l'êge de cin- 
quante-sept ans. Elle fut élève et imitatrice de 
son père , Guglielmo Caocia, dit le Moncalvo, 
Pour distinguer ses ouvrages de ceux de sa 
sceur Orsola-Maddalena, elle avait adopté pour 
emblème un oiseau qu'elle plaçait dans tous ses 
tableaux. Elle avait, ainsi que ses quatre sœurs» 
fait profession dans le couvent d'nrsulines fondé 
par son père à Moncalvo, dans le Montferrat 

E.B— N. 
Tlocnxi, IHUonario, — Unzl , Storia pittoriea. 

€JLCCiA (Ferdinand), littérateur italien, né 
à Bergsme le 31 décembre 1689, mort le 8 jan- 
vier 1778. n s'appliqua de bonne heure à la 
philolo^e et surtout à la langue latine» dont il 
s'efforça de rendre l'étude plus facile. Il ne se fit 
pas moms remarquer dans un antre genre de 



49 



GAOaA 



SO 



oonnaissanoes, l'ardiitoctinre. On hd doit la ooos- 
tniction de plnsieim moiioments. Ses prmcipain 
ouvrages sont : De CoçnitUmi^us ; Ber^uat^ 
1719 , iii-4'*; — Metodo di GrammaUea assai 
brève e facile per imparare eon freiteua 
efondamento la lingua laHna; ibid., 17M, 
in-8* 'y^TotiusBeguUB laUtustciendiSumma^ 
ibid., 1728; — lo Stato présente délia lingua 
latina; ibid. , 1762; — Ortografia e prosodia; 
ibid., 1764; — Antiqua regola délie sUltOe 
lunghe e breH; ibid., 1764 ;— Cilodinoitsa 
di Bergamo; ibid., 1766 ; — Vita di S, Ginh 
lamo MIani; Borne, 1768; — Voeaàolario 
eenta Sinonimi; ibid., 1776 ; — Trattato le- 
gale; ibid., 1772; — Blementi e regole ftm- 
dameniale délia lingua latina; Florence, 
1777; — des ouvrage inédits snr rÀrchUec- 
ture^ sar les FortificcUUmSf d une Bistoire 
des médecins de la ville de Bergame. 

Ench et Graber, ^Ugemeins Enewelopmdie. — Chau- 
don et Deiandloc , Nouceau DUt hituiriq^ 

*GACC1A {Frédéric) y jarisconsnlte italien, 
né à MUan le 10 juin 1635, mort dans la même 
ville le 14 janvier 1699. H étudia d'abord à Paris, 
où il fut reçu doctenr; exerça ensuite à Milan 
la profession d'avocat avec un tel succès, que le 
pape Clément X le nomma avocat consistorial. 
Plus tard il devint auditeur de la rota, en 1692 
archevêque de Laodicée et nonce apostolique 
à la cour d'Espagne, et en 1693 archevêque de 
Milan. Enfin, en 1695, il fut élevé à la dignité de 
cardinal. On a de lui : Deeisiones XIIÏ (dans 
Ramonios , Opp,; Bologne, 1689, tom. secràid) ; 
— Dedsianes VllI, IX, XX, XXÏII (dans 
Albicins, De Inoonstantia in Jtidiciis) ; — quel- 
ques autres Décisions (dans Corpus magnum 
Meeentiorum, tom. XXfi et sut.) 

Anellftti,MN<oC*. MêéM. 

GAGGIA (Gnglielmo), peintre de l'école pîé- 
uontaise, néen 1568 à Montabone, dans leBlont- 
ferrât, de pareots originaires de Novaie; mort 
en 1625. n est connn sous le nom de MonealTO, 
emprunté h un antre lien dn Montferrat où il 
fut élevé, et pour lequel il conserva toute savie 
une prédilection foute particulière. On croit qu'il 
Alt aère de Giorgio Soleri, babHe peintre mila- 
nais; mais, malgré les leçons de co maître, mal- 
gré Télnde qu'a fit de Raphaâ, d'Andiea del 
Sarto, et des antres grands artistes dès diverses 
écoles, fl ne sut pas se préserver entièrement du 
mauvais goût qui envahissait lltalie. Quoi qu'il 
eu floit, on trouve dans ses ouvrages une fécon- 
dité d'invention, une babfleté de main, un colo- 
ris encore brillant comme an premier jour, une 
touche fine et délicate, qui font pardonner ce que 
son dessin peut av<»r dtncorrect, et ses ijus- 
tements peu conformes à la yérité. Peut-être 
aussi ce» défauts doivent-ils être attribués par- 
fois aux élèves qu'il employait comme aides, 
sans sinquiéter assez de leur capacité. JUe Mon- 
calvo peignit surtout à fresque, et c'est dans ce 
genre qu'il excella. Ses ouvrages sont nombreux 



à Ifilan, à Pavie, à Novare, à Veroeil, à Gasale, k 
Aleiandrie , et dans les châteaux du Montferrat 
Lami cite avec éloge Saint Antoine abbé et 
SaM Paul à Saint-Antoine de MOan, et une 
charmante Gloire ^ Anges à la coupole de Saint- 
Paul de NoTare. Ses tableaux à l'huile ont, en 
général, un coloris moins vigoureux; (m doit ce- 
pendant ftire exception en faveur dn SaUsU Pierre 
etdelaSoén/e Thérèse enexUue,àieSantar€roce 
de Turin, et surtout de te Déposition de Croix, 
de Sai^GcMdeansio de Rovâre, qui passe pour 
le chef-d'cBovre du Monealvo. Homme d'une pro- 
fonde piété, il ne traita jamais de sojets profii- 
nes; fl fonda à MoncalTo nn mooastire d'ursu- 
Unes, où cfaiq de ses filles prirent le ToUe. Deux 
d'entre elles, Orsote Maddalena et Ftanoesea, 
s'occupèrent de peinture. On dte aussi, parmi les 
âèves du Monealvo, Giorgio Alberino. E. B— n. 
Unxl, Storia fiiUoriea. ~ Tleoui, DizUmario, 
CAGGiA (Jean-Augustin ), poète et littérateur 
espagnol, vivait dans te seconde moitié du sei- 
zième siècle, n était d'une noUe famille de Ifo- 
vare. Après avoir étudié te philosophie, il entra 
dans les armées de Charles-Quint, et consacra 
ses loisirs à te poésie. Il composa des capitoH 
dans le genre satirique, d'autres dans le genre 
piacevoUy et des poésies sacrées. La pensée et 
l'expression sont également remarquables chez 
ce poète. On a de lui : Bime, 2 toI.; le pre- 
niier,dédiéà Catherine de Médids (l);l'autre, an 
cardinal GranveUe. 

OUnm, Ttûind'UomiiatUhuirL ~ Meoeke. BibUoth. 
viromm wMU. et icript, elarwr. 

«GAGCSA (Michel-Ange), jurisconsulte ita- 
lien, né à Aréna dans le Milanais, mort à Milan 
en 1630. Après avoir étudié à Payie, il fbt avo- 
catà Milan, où il devint sénateur en 1624; mais 
te peste l'emporta avec toute sa famille en 1630. 
On a de hii : Consilia et Besponsa (dans 
Gattid, Catena aurea) ; Yinc. Fusari, Consilia 
et Bu^nelll, De Arboribus ; — Pro Episcopo 
NovarisB eonira Begium Piscum in materia 
Jvrisdietionis temporalis Biparix; BUlan, 
1613. 

Arseltett, Bibliom. MedM. 

* CAGGIA (Orsota-Maddalena) , peintre de 
récote plémontaise, née à te fin dn seizième siè- 
cle, morte très-Agée en 1678. Elle fiit élève de 
son père le Monealvo, et arriva à l'imiter avec 
un tel bonheur, que ce n'est que par un coloris 
un peu moins vigoureux et une expression 
moins vive qu'on peut dtetinguer ses ouvrages 
lorsqu'ils ne portent pas la fleur qu'elle avait 
adoptée pour emblème. Elle peignit non-seule- 
ment des tableaux de galerie, mais encore des 
tableaux d'autel très-nombrenx et de grande di- 
mension. On en voit plusieurs au monastère de 
Monealvo, fbndé par son père, et où elle avait 
pris le Toite. E. B~n. 

UbiI, Storim pmoriea. - Tleom, EHUonario, 

(i) La BiograpMê On*9Êrtettê dit Mmhe ds Médieii; 
c'en nntermir, roir OMWbI 



M 



CAœiAGUËRAA -^ GAGCIATORE 



5S 



* CACCiMVHBiuk (Bwmâignore, aek»! d'»- 
très Jérâme), moine et piètre italieR^ aé à 
SfeiuKy Thmit dans la seconde moitié du aek- 
ziàme siècle. B était ami et oompagno» insépa* 
raUe. de saint Philippe de Nén. On a de lin : 
Mttere jjrtrifvo/i; Rome, 1675, ift-8<';yeufle, 
1584, in-8^; -^ LeU&ra sapr& la frequeMia 
délia satUUêima Commtnkmk^ tradw eo latin; 
Colegne, l&ae et 1591», in-12 (avec Louis de 
Gtenade, D&freqnenti Comiife«iMOfie)»eten fran- 
çais par François de Bèlleforest; -— Traitato 
sulie tnhukmkmi: la. demies édilion est de 
Padooe, 1768, in*8^; traduit en espagnel par 
Pierre Tasqnes Belliiza ; — MedUazianà; Some, 
1583,10-80; — CùtécMsmedêlavéespiriiHeUe; 
Lyùtt, ^599, in-12 (n'est qne ia traduelion d'un 
ooTFage publié en Safien). 

AdetaoK, snppléaieaftà Mcber. Mlgamêinei OeUàrt,- 
Lexicon. 

* cACCiAMBHici (Vincenzo), peintre, né, vers 
la fin du quinzième siècle, d'une famille noble 
de Bologne, vivait en 1530. Élève et imitatenr 
du Parmigianino, il peignit pour Saint-Pétrone, 
dans la chapelle Fantuzzi, une I>écollation de 
saint Jean'Baptist€ftaiAeaa assez bien dessiné, 
mais brillant surtout par le coloris. II a gravé 
aussi quelques estampes, dont la plus remar- 
quable est une Chasse de Diane, dans le goût du 
Parmigianino. 

Vasart. FiU. -Laoxi, ilorM pUtoricar - Mahrasla. 
FbUHm ptttriee. 

*G4GCiAHBHici ( France«eo ),'peintre, né à 
Bologne, dHrne famille noble, au commencement 
du seizième siècle; mort en 1542. Il Ait un des 
nombreux élèves du Primatice, que ce maître 
emmena avec lui en France pour l'aider dans les 
travaux qui lui étaient confiés par François I"*. 
Plus tard, le Primatice ayant été envoyé à Rome 
par le roi pour y copier le Laocoon, Gaodane- 
mici resta en France et s'attacha au Rosso. Il 
n'abandonna pas pour cela le style rfe son pre- 
mier maître, ainsi que le prouve hi Décollation 
de saint Jean- Baptiste, qu'il peignit pour la 
cha|)elle Machiavel li à Saint-Etienne de Bologne. 
On a attribué à tort ce tableau à un autre pein- 
tre de la même famille, Yincen/o Caccianemici, 
qui a traité le même sujet dans l'église Saint- 
Pétrone. E. B— N. 

MaUaaIa, Felsina ptUriee, - Tleozz!, Ditêanario. 

GACGIANIGA {Froncesco), pehxtre, né à Mi- 
lan en 1700, mort à Rome en 1781. H avait été 
élève à Bologne de Marc- Antoine Francesehini ; 
mats après la mort de son maître, en 1729 , il 
alla se fixer à Rome; et comme ce fut dans cette 
ville qu'il passa le reste de sa longue carrière, 
et qu'il se perfectionna dans son art, i) est re- 
gardé comme appartenant à Fécole romaine. Il 
Ait chargé de travaux nombreux et nnportants 
tant* à l'huile qu'à ftvsqoe, et j! déploya dans 
leur exécution de brillantes qualités, on peu ter- 
nies cependant. par le manque de cette har- 
diesse» de cette énergUe que l'étnde ne peut don- 
ner. Une de ses plus bdles fresques se voit à 



Rome an palaie ^votkl;^ phuâan» autres exisr 
tent a» paiaîa et à la villa du priaee Marc-An- 
toine. Bov^èse» dont les bienfaits assurèrent 
l'eiisteiioede Caednnign lorsque, dans sa vieiW 
lesse. Il se trouva sans fortune et accablé d'in- 
firmités. Cet artiste joignit à l'étude de la pein- 
ture- celle de la. 9*avure, et il reproduisit à l'eau- 
forte ses mnlleurs ouvrages» parmi lesquels on 
distingue les quatre tableaux d'antel qu'il avait 
peints pour Aucune. VEtuharistie et le Mariage 
de la Vierge brillent anrtoui par un coloris plein 
de fratchenr et d'harmonie. Le portrait de Gac- 
daniga peint par lui-même fait partie de la coUec- 
tion iconogcaphique de Florence. £. B— m. 

LualfStoriapUtorica. — OrlandI, Jbbeeedario. 

CAcciARi ( Pierre-Thomas), théologien ita- 
lien, de l'ordre des Carmes, vivait dans la se- 
conde moitié du dix-hnîtième siècle. Il fut doc- 
teur en théologie, examinateur apostolique, et 
lecteur de controverse à la Propagùide de Rome. 
On a de lui : Eaxreitationes in universa sancti 
Leonis Magni opéra, pertinentes ad historias 
hxresmm Mankbœorum, Priscillianistorum, 
Pelagianontm, atque £%Uychianorum, quas 
summostttdio et labore sanctus pont\fex ever- 
tit (Uque damnavit, insex libros distincte, 
et dicatx S. Patri BenedUto XIV, P. M. ; 
Rome, 1751, 2 vol. Ui-fol. 

Richard et Glraad, Bibliothéqiu saerée. 

«CAGCiATomE (Carh), sculpteur génois du 
dix-septième siècle. Élève du Schiaflino, il tra- 
vailla avec son maître aux neuf beaux bas-reliefe 
de marbre qui décorait l'é^se délie Scuole pie 
à Gènes, où ils sont retournés après avoir été ju- 
gés dignes defignrer dans le musée Napoléon. 

E. B— H. 

Valéry, f'ofttQei imtoriquet et Httérairm m llaUe. 

;cACGiATORB (jViccoio), astroBone italiea, 
né à Casteltermini, en Sieile, le 36. janvier 1780. 
H fat pvofesaeor et langue gretqne à Girgeati 
e* 1796, â de g6agra|tfûe andenne oomyaréc 
à pQlerme en 1797. En 17SM, il s'appliqua à l'ae^ 
tronomie. Après* hi puMieation da catalogse as- 
tronomique de f 80&, iè refit oe trarail, et porta à 
320 le noml>re de» étoiles priisipalBs, qoi n'é- 
tait que de 34, (faprèir Mosckelyne. U est cité 
avec honneur daaa le catalogue de Piaaszi^ achevé 
en 1813 et couronné par l'Institut de France. 
La direction do l'i^Mervalotoe de Paleme lui 
M confiée en 11117. S» prinoipaox ouvrages 
sont : DeUa Cometa appantéa i» setiemJbwe 
iao7; Païenne, 1808, in-8*; — Su ifiHé^ar' 
gentoper usa de* teiescapi; 1817, in-8'*; — 
Delta cometa apparsa in settemhre 1819; 
Païenne, 1819, in^^; — DucriKiene d^un 
nuovo cerehh dï rifiessione dà M. Sifmow!^ ; 
ibid., 1824 ; — Descriiione délia meriduma 
del duomo di Palermo; ibid., 1824, in-12; ~ 
Sulle Osservasioni meteorologiehe; ibid^, ia3ô, 
in-12; — Or^tne del Sistema sotare; ibid., 
1825, in-8''; — i Bagni minercdi di Sctc^ami; 
ibid., 1828. 

Mouarelll, Blog. cmOemp» (oovrage Inédit). 



&B 



CAOCnU - GACHIll 



54 



^GACGiiu (Gtofluii), lodptenr ^ wcbi- 
tecte, né à Flareoce ea 15&2, mort ea 1613. Ses 
|ilus importants travaux en arclûtecture sont le 
portique o^rintbieii qaH éleva devant Téglise de 
YAjMtumata aux frais de la famiUe, Pncâ, le 
hsl oraioira de cette mène famille et le maître- 
autel de Téglise Santo-SpirUo, Outre celles 
qui décoraot oea monuments, on voit de nom- 
hrenses scalptqres de Cafxiai dans d'autres 
égjUises de Florence^ elles sont empreintes du 
mauvais goCit qui cnmmfflçait à envahir ntalie. 

Tleoul DUiomario. -* Baïaïaucd, NotUiê. - Faa- 
tozzl, ThLova GvAda di Firenzê. 

«GAGCiOLi (Giovanni'Sattista), peintre de 
VéccAe bolonaise, né à Bndrio en 1628 selon 
Lanzi, en 1636 suivant Tioozzi i mort en 1676. fl 
fot élève de Dominico-Maria Canuti, bon disciple 
du Guide; mais Û s'appliqua surtout à imiter 
Carlo Ciguani. 11 travailla beaucoup à l*huile et à 
fresque à Bologne, à Modène, à Parme et à 
Mantoue, où il peignit les figures dans les pers- 
pectives de Bald. Bianchi et de G.-G. Monti. 
Il fit aussi des tableaux de chevalet, dont les 
plus estimés sont des têtes de vieillards. Mal- 
heureusement Caccioli fut enlevé aux arts dans 
tonte la force de l'âge et du tident. n laissa un 
fils en bas-âge, qui suivit la carrière de son père. 

E. E-N. 

Lanzl, Storia pUtoriea. — Ticoul, Dizionariû. — 
MalTasIa, Pittnredi Ailo^no. 

«GACGiou (Ohiseppe Antonio \ peintre de 
Péooie bolonaise, né vers 1670, mort en 1740. 
Enfant, 9 perdit son père, Giovannl-Battista ; dès 
qu'il ftit en âge, entra dans Tatelier de Ginseppe 
Roli; mais, après plusieurs années, il en sortit 
ayant fait peu de progrès. Ce ne fîit qu'en voyant 
travaiOer les plus habiles peintres de son temps 
qu'il parvint k acquérir quàque talent. 11 s'asso- 
cia à Pietro Farina en qualité de peintre d*om^ 
meots et d'arcfaiteeture, et passa avee lui en Al- 
lemagne, où ils exécutèrent de nombreux travaux . 
Après une longue absence, H revint mourir dans 
sa patrie. ' E. B— s. 

Malrazte, Piiture di Bologna. — Tlcoufr, ntzkmari». 

GAG«BDK!iiBii {Daniel}, grammairieu loi^ 
rain, natif de Barle-Dne, mort à Paris en 1 6 ( 9. II 
était seigneur de Nicey, fils d'un officier a» régi- 
ment de Florainville, et étudia le droit à Altorf . 
On a de lui : IntrodueHo «d Un^ttam gàth- 
eam; Francfort, 1601, hi-8*'; ouvrage écrit en 
Allemagne, où l^inteur avait épousé une fiHenoMe 
de la fenûlle d'Etzdorff. 

D. Calm«t, M6<. d» Lorratttê, - Cbevrlw, Mim. pmtr 
serpir à fkUt. d» luammm iUmmru de lorraine. 

CACBBT (Christophe), médecin suisse, né à 
Neufchâtel le 36 novembre lâ72, mort à Nancy 
le 30 septembre 1624. Après avoir étndié la mé- 
decine à Padoue, et a^vné quelque temps à 
Rome, il étudia le droit à FribouK. Mais B re- 
vînt à la médecine, dans laqueOe il acqmt 
beaucoup de réputation. Nommé médecin ordi- 
naire du duc de Lorraine, il mourut à Nancy, 
âgé de €ÉM|Qanlc-dettx ans. Pendant toute su vie 



il s'était attaché à détruire les préjugés r^andus 
par lea alchhnistes et philosophes hermétiques. 
On a de lui ; Controversix theorico-practicw 
in primam Aphfirumorum Hippocratis sec- 
tionem, pars I; Toul. 1612, in-n, et 1618, 
in-8« (la 2' partie n'a pas paru ).; — Pandora 
bacchica parens medids armu oppugnata. Hic 
temulantix ortus etprogressus ex antiquo- 
rum monumentis investigatur , etc.; Tout, 
1614, in-12; — Àpologiapœticain ffennetici 
ctôusdam ananymi scripium de Curatione 
calculi; Tonl, 1617, in-12; — Frai et auuré 
préservatif de petite vérole et rougeole; 
Toul, 1617, in-6''; et Nancy, 1623, in-ft*'; ^ 
Bxercitaiiones équestres in Spigrrnntnatum 
eenÊuriûs VI districts; Naaey, 1622 (Cachet 
appeidl ses épignmunes Ma!ereitatimes eques- 
très, parœ qu'il les avait ûdtes en voyageant à 
cheval). 

Caloet. MM. Larr. ^Ckevrler, IfoMMCf Ulutlr. de 
Lorr. - ÉlOT, Met kW. 4e Im MédL — Carrere, Mèiioîk, 
UU. de la wied. 

* CACHET (dom Pou/), finèrede Christophe, re- 
ligieux lorrain de la congrégation des Bénédictins 
de Saint-Vannes, né à Neufchâteau vers la fin du 
seizième siècle, mort à Saint-Mansui-lez-Toul le 
17 septembre 1652. H fit profession dans l'ab- 
baye oe Moyenmoutier le lOjuillet 1605 ; et, après 
avoir rempli avee honneur plusieurs emplois dans 
la congrégation, il fut enfin élu abbé de Saini- 
Blibiel le 18 février 1634. Mais cette éleoUon ne 
fut pas ratifiée. On a de lui : JDe Vétat et 
qualité de Fabbaye de Saint-Mihiel (publié 
entre 1634 et 1638). 

Dom CabMt, BibUotM. Lorr, 

CACHET (Jean), biographe ascétique, natif de 
Neufchâteau, mort À Pontrà-Mousson le 22 dé- 
cembre 1633. n entra dans la société de Jésus, 
à Nancy, le 8 janvier 1617. Ses principaux ou- 
vrages sont : une traduction de la Vie de Jean 
Brachman, par le P. VîrgîUo Cepari; Paris, 
1630, in-8"; — la Vie dp saint Français de 
Borgia ; Pont-â- Mousson, in-1 5 ; — une traduc- 
tioa de la Vie de saint Isidore, patron des la- 
boureurs, et de fa bienheure^ise Marie dfila 
Cabeça, sa femme, par Quintana ; Verdun, 16J i ; 
— Vie de saint Joseph , prémoutré; Pont-à- 
Mottsson, 1632. 

Richard et Glraud, BMiothé^ue sacrée. - UP. Ooëlo» 
Jéwlte, ifém. mamueriti, - Morérl, Diet, 

CACHiN (Joseph-Marie-François, baron), 
ingénieur feuiçaîs, né à Castres (Tarn) le 2 oc- 
tobre 1757, mori à Paris le 20 février 1825. Il 
fit «es étndes à Sorrèxe, et suivit les cours d'ar- 
chitecture et de mathânatiques à Toulouse. Reçu 
ingénieur en 1776, il visita l'Angleterre, et revint 
en France, vers 17861, préparer le travail d'un 
canal latéral à te Seine entre QuiUebœuf et Bon- 
fleur : les événements politiques suspendirent 
l'exécution de ce canal ; et Cachin, envoyé dans le 
Calvados, s'occupa de l'endiguement de l'Orne 
entre Caenetla mer, ainsi que d'un établissement 
militaire près de CoUeiville, En 1802, legouver- 



55 



GAGHIN — GABA-MOSTO 



66 



nement le nomma inspeeteiir général des ponts et 
citaussées et directeur de la partie militaire des 
ports. Cachin dirigea en cette qualité , pendant 
Tingt années, les traTaox de la digue et des for- 
tifications destinées à améliorer et défendre ce 
port. On a de luî : Mémoire sur la navigatUm 
de VOme inférieure; Paris, an vn, in^*; — 
Mémùire sur la digue de Cherbourg comparée 
au Breakwater de PlytiunUh; Paris, F. 0idot, 
1820, in-4«, 5 planches. — L'auteur y réfute les 
publicistes anglais qui mettaient la jetée de Ply- 
moufh bien au-dessus de celle de Cherbourg. 

Qaénrd, la France tUttéraire. — Jnnalu wuiritimei 
€t eaUmkUes, a?rU 18». 

GADABALSO OU cadjllso ( Jose db), poête 
espagnol, né à Cadix en 1741, mort à Gibraltar 
le 27 février 1782. Descendant d'une ancienne 
famille du nord de l'Espagne, il fut élevé à 
Paris. Il n'avait pas encore vingt ans lorsqu'il 
visita l'Italie, l'Allemagne, l'Angleterre et le Por- 
tugal, n étudia la littérature de chacun de ces 
pays, surtout celle de l'Angleterre. A son retour 
en Espagne, il entra dans Tarmée, et |Hirvmt ra- 
pidement au grade de colonel. Mais, tout en s'ac- 
qnittant de ses devoirs militaires, il ne négli- 
geait point la culture des lettres, en même temps 
qnll se liait avec les esprits les plus distingués 
de son époque, les Moratin, les Yriarte, les Jo- 
▼ellanos , et surfout le jeune Mdendei Yaldes. 
la mort ne hii permit pas de réaliser tout ce 
qu'il faisdt espérer ; Il fut frappé d'une bombe au 
siège de Gibraltar. On a de lui : Eruditos a la 
VioletOf 1772,sonsle nomdeJose Vasquez : c'est 
une satire dirigée contre les érodits superficiels ; 
— Oeios de nU Juventud; Bladrid, 1772 et 1773, 
in-4*^; sous le même pseudonyme; — las Car- 
tas marrucoSySouvent réimprimées,ouvrage pos- 
thume, dans le genre des Lettres persanes de 
Montesquieu, et plus encore dans celui du Ci- 
toyen du monde de Goldsmith. Les oeuvres com- 
I^ètes de Cadahalso ont été publiées à Madrid en 
1818, en 3 vol. in-12, sous le titre Collecion de 
obras en prosa y en verso de don Jose Cadalso, 
avec une excellente notice biographique par l'é- 
diteur Navarrete. Un choix des mêmes œuvres se 
trouve dans le Floresta de rimas modemas 
castellanas de Wolf. Y. R. 

Sempere, Bibliotheea. — Tlcknor, HMory of Span/Uh 
latrahire, — ConversatUnu-Leziam. 

GADALOVS (Pierre) oa ■OHomiusii Voy. 
Alexandbe n , pape. 

GADA-M08T0 (Alvise OU Louis DA), célèbre 
voyageur italien, né à Yenise en 1432, mort vers 
1 480. On ne sait de sa vie que ce qu'il a bien voulu 
nous en apprendre dans ses mémoires, qui ne 
commencent qu'à ses navigations sur la côte d'A- 
frique. Ces mémoires portent cependantqn'il était 
patriden , qu'il avait reçu une éduciAîon distin- 
guée, et qu'il avait très-activement navigué sur 
la Méditerranéejusqii'à l'âge de vingt-deux ans. 
A cet âge le goût des voyages était devenu chez 
lut une véritable passion : les noms de Colomb, 
de Yespocd et de Yeraziani n'avaient pas encore 



IllustiélltaHe, et Uaapirait àpaitager lagloiie des 
marins français, portugais , catalans , et, comme 
il le dit, à parvenir a quakhe perfezione di 
onore. Le cavalier Marco Zen, de Yenise, 
mettait k la voile pour la Flandre : Cada-Mosto 
prit avec lui quelque argent, et s'embarqua sous 
ce capitaine expérimenté. A la sortie de la Médi- 
terranée, les vents contraires retinrent nos voya- 
geurs en vue des Algarves, et fl fallut rdâcher 
au cap Saint-Yinoent. — On sait que ce fomeux 
cap Saint-Yincent était le principal centre de tout 
ce mouvement de découvertes et d'entreprises 
maritimes qui ont tant illustré le Portugal au quin- 
zième siècle. Le grand infant don Henri se tenait 
à peu de distance du promontoire , dans sa ville 
de Reposera, toqiours occupé de ses projets sur 
l'exploration des c6tes africaines. Ayant appris 
l'arrivée de nos Yénitiens, il leur envoya un de 
leurs compatriotes , consul de la république en , 
Portugal, en le chargeant d'offres brillantes à 
leur intention. Ces offres étaient accompagnées 
d'échantillons de sang-de-dragon, de sucre de 
Madère et d'autres denrées exotiques : Finfant 
proposait aux Yénitiens d'entrer sous son pa- 
villon, à condition de fournir et d'équiper etix- 
mêmes leurs navires , ou du moins d'en faire 
la cargaison , attendu que les caravelles ne lui 
manquaient pas. Dans le premier cas, l'infant 
avait droit an quart des cargaisons ; dans le se- 
cond, à la moitié ; en cas de non-réusite, il s'en- 
gageait à supporter tous les fhds. H «joutait que 
cette demiâ^ charge était à peu près improba- 
ble, et que le succès était certain; que l'on gar 
gnait lej^us souvent jusqu'à mille pour cent, etc. 
Ce qui séduisait le plus Cada-Mosto, ce n'était 
pas le lucre, mais l'appât des découvertes ; il resta 
donc à Reposera avec quelques compagnons, et 
Zen partit sans eux. L'infant donna à nos Italiens 
une caravelle de 90 tonneaux, sous la conduite 
du d^taine D. Yinoent Diaz ; mais le vrai cour 
ducteur de l'entr^rise était Cada-Mosto. n partit 
de Saint-Ymcent le 22 mars 1455, après six moî 
environ passés en Portugal il attégnit Porto- 
Santo, puis Madère. H y avait quatre grands 
quartiers habités, unegamison et une milice, for- 
mant un total de 1,900 hommes. Puis il aborda 
aux Canaries, que se disputaient les païens 
(Guanches) et les Espagnols : Cada-Mosto ne vit 
point les indigènes ; mais on lui raconta beaucoup 
de choses plus ou moins véridiques, et toutes mer- 
veilleuses, sur leurs habitudes et leurs mœurs, 
n se rapprocha ensuite de la côte, souvent basse 
et facile à perdre de vue ; doubla la Forma d*Ar^ 
gulUf et reconnut les trois petites lies Blanca , 
de Garsas (Aigrettes) et Cuori, toutes trois t>aa- 
ses et insignifiantes, et celle d'Arptftn, qui avait 
de bonne eau. H doubla ensuite le cap Blanc, et 
longea le pays des Àzanaghes (Amazighs), les 
prodies voisins des Nègres , dont ils sont séparés 
par le Sénégal. Dans ce pays, à dix journées à 
l'intérieur en partant du cap Blanc , était la Tille 
de Hoden, cHé importante, où venaient les ca- 



57 



GADA-MOSTO 



S» 



raTanes de Tombuio CTorabouctoa) , et d*oii r<m 
ga($nait, outre cette deniière ville, le pays encore 
plus oriental de Meili. Yiennent ensuite, dans la 
relation du Yénitiai, de longs détails sor tons 
ces paysqo'il n'a pas tos, et poar lesquels il 
a dCi se référer aux relations très-mèlées de fa- 
bles des noirs sénégalais, toqjoors portés anx 
Actions empbatiqiieB on perfides. Ajoutons seo- 
leraent qne les cararanes dn centre de TAfirique, 
partant de MelU, se dirigeaient, suivant Cada- 
Mosto, par Cochia sor les pays du NO, par Toit 
sur l'Atlas et la Berberie, par Hoden sur les cô- 
tes occidentales, enfin vers Tombouctou. Sdon 
loi, cette dernière ville était à dnquanie-deux 
jours de marche du cap Blanc, distance ainsi ré- 
partie : du cap à Hoden, 6 jooniées; de là à Ta- 
gazze, 6 journées ; de ce point à Atemtmto ( Tom- 
bouctou), 40. 

Revenons au voyage le long de laoôtequeGada- 
Mosto appelle iln^^roto jusqu'au Sannaga ou Sé- 
. négal. Le nom d'Anterota nous est inconnu ; c'est 
peut-être la côte des Trarttas actuels. Le Sénégal 
est un beau fleuve dont Cada-Mosto admire les 
deux bouches, bordées de barres et de bancs de 
sable : il avait été découvert peu auparavant par 
les Portugais. Cada-Mosto n'y entra pas, et con- 
tinua à longer le rivage, habité par les Gilo/es 
(lolofs), noirs, mais convertis h l'islamisme par les 
Arabes, nation à laquelle appartenaient les mara- 
bouts du pays. Il s'aboucha avec le Budomel 
(Damel) ou roi du Cajor, après avoir touché à 
Palma de Budomel, à 50 milles du Sénégal, et 
n'eut qu'à se louer de ses procédés. Les connais- 
sances du voyageur sur les noirs sont générale- 
ment très-exactes et, même aujourd'hui, pré- 
cieuses. En quittant le Damel, Cada-Mosto doubla 
le cap Vert, découvert depuis près de dix ans, re- 
connut le gotfe voisin (Gorée) et les deux tribus 
noires riveraines, qu'il appelle les Barbasins et les 
Serrères. A 60 milles du cap Vert, il vit une rivière 
qu'il appela SarbaHni : mais ce fût avec une 
véritable admiration qu'il reconnut la Gambra 
(Gambie), où il entra, dans l'intention decom- 
loercer et de s'aboucher avec les noirs. U était 
accompagné, depuis le cap Vert, par deux navi- 
res commandés par un autre Italien fameux 
dans l'histoire maritime du temps, Antoniotto 
Uso di Mare. Les trois navires forent assaillis par 
trois ahuadies (pirogues), pleines de noirs bel- 
liqueux : la victoire fut fadle , et l'humanité de 
Cada-Mosto la rendit aussi peu sanglante que 
possible. Mais ses hommes, d^oûtés de cette vie 
laborieuse, le forcèrent à retourner sur ses pas, 
et il revint (juin 1455) vers les postes portugais, 
d'où il gagna les Algarves. — Le prince Henri, 
ravi des résultats de ce voyage, le renvoya l'an- 
née suivante dans la même direction avec trois 
caravelles, et Uso di Mare pour associé. Cada- 
Mosto revit le cap Blanc, quitta les côtes et cingla 
vers les îles dn cap Vert , qu'il découvrit. H ap- 
pela VuDeBuonorVistOf et une autre Sant-Yago; 
puis il revint au littoral , où il reconnut succes- 



sivement la pointe des Deu»-Palime$ (cap Lqf ) 
etl'entréede la Gambie, n ne pénétra pas pio- 
fondénient dans ce fleuve, à cause des fièvres 
qui décimaient son équipage; cependant il visita 
le royaume de Baiti-Mansa on le roi Batti, dont 
les sujets étaient idolâtres : les missionnaiies de 
lislam n'avaient pas pénétré par là, bien qull 
s'y troovftt des marcbands arabes. Plus loin , 
Cada-Mosto entra dans une belle rivière, dont 
les deux rives étaient ombragées de hantes et 
épaisses forèto : fl l'qipda la CcBumaxua (nom 
qu'eUea gardé depuis ), on la rivière (mansa) do 
roiCaia,qo'ilnepat voir parce qu'a campait à 
30 milles de là, et qu'il était en expédUion guer- 
rière. Jusqu'à la Catamansa, Cada-Mosto marche 
plus on moins sar les brisées portugaises ; mais à 
paitir de ce pomt, U lUt des découvertes réeDes. 
Sa relation est dalre, précise, ses distances exac- 
tes, sa ronte ftdle à suivre sur les cartes mo- 
detnes. A partir du fleuve indlqoé, il longe laoôto 
pendant 20 milles, et double un c^ auquel sa 
couleur flot donner le nom de cap Ronge (Jtof«o) ; 
c'est le cap Roxo aetnel. Viennent pins loin deux 
fleuves, dont le premier, largB d'un jet d'arbalète, 
s'appelle lefleuveSoinfo-ilnfie; l'autre, leSaM- 
Dominique. Ce dernier est à 55ou 60 milles en- 
viron du cap Rosio, Cette distance nous reporte 
au rio Saneta^atarina des cartes modernes : 
le Sainte-Anne est le Ho Caehen, qui a un éta- 
bfiasement portugais nsses important. Phis loin 
se présente un fleuve à si large ouverture, que 
Cada-Mosto le prend d'abord pour un golfe : il 
ne lui denneancun nom ; mais c'est le rio Grands 
(ou Jeba) moderne, terme du voyage de notre 
Vénitien. En partant il reconnatt rûchlpel des 
Bissagos, « à 30 milles de terre : il se compose 
de deux grandes Iles (Pormosa et Carashe, à ce 
que nous croyons), plates, mais couvertes d'ar- 
bres , et de phisieurs antres plus petites. L'ar- 
chipel est peuplé de noirs : nous essayâmes en 
vain de nous entendre avec eux... » 

On ne sait rien de ]^ sur Cada-Mosto : fl rédi- 
gea , après 1463, le journal de son voyage, docu- 
ment important qui a eu plusieurs éditions. La 
plus connue est celle de Ramusio, qui est la re- 
production de l'œuvre de Cada-Mosto, intitulée 
la Prima navlgazione per VOeeano aile terre 
de^negri délia Bossa £tiopia, diLuigi CO" 
da-Mosto; Vicence, 1607, in-4». Celivrc a été 
réédité en 1519, h Milan. Il existe encore deux tra- 
ductions de l'oeuvre de Cada-Mosto, une en latin, 
dans le Noviu Orbis de Grynœus : eUe contient 
une date fautive pour le premier voyage, celle de 
1504, fliute aisée à rectifier, et qui n'est qu'une 
eireur typographique. La seconde est de Redouet, 
aoteur français de la coflection le Nouveau 
Monde; Paris, |517. Je ne dte quepour mémoire 
la mauvaise traduction Arançaise de J. Temporal, 
à la suite de sa Description historiale de VA- 
frique (1558). Enfin, Cada-Mosto avait tyouté à 
son voyage la rédaction de cehii du P. de Cintra 
(wy. ce nom), qui avait reconnu divers points 



to 



GADA-MOSTO — CADAVAL 



60 



ddUtMBfltttreld BtetagaB et le Mèfiirado. Un 
de ses «ompt^mis qaf avait servi de«ecrétaire à 
Cada-Moeto avait raconté à céliii-d les Mans du 
voyage de Cintra, voyage qui fcttrè»-coiirt,et 
ae termiiia avant le d^iart de Cada-Mosto poar 
Venise (t*' féviier 1463). Viétu, m point très-im- 
portant, c'est qiK Oada-Mo^ avait pablié une 
carte des pays explorés par M, ainsi qu'il nous 
rapprend en nous y renvoyant dans sa relatton. 
Il serait Men à désirer qne Ton p6t trouver trace 
de œ prédenx document dans les dépdts sden- 
tifkpieB de la Ténétîe. O. LKieAM . 

2iai%», OH FUiggiêéttU Soopêtti 4^^009^41 Cëda- 
MaUo; Veutae, MIS» ki-f». - KtlK OwWntfi Mt EiO- 
4eJtun9snisen ,• Bbijence^lMl. 1. 1. — to Primo Navtga- 
Oone, etc., iff Cada-Morto (tamoalio, I). — Walckeaaer, 
MUMn dêi ^foiféi§mm >#m4««. 1 L — 9prengel . <M^ 
ekitktê 4er wi cM §i ^m EnHàaOtwngm, 

CADA-MOSTO {.MCOXO) DA LODI, pOdte Ct COB- 

tewr italieii d« seiaèrae siècle. On possède fort 
peaderenseignenentasiiraoB compte; il se bon* 
vait à Rome lora du sac de cette ville en 1527. 
Il perdit dans cette oaUstroplie le manuscrit de 
plusieurs mNiv^les fuil avait eompoeées» et dont 
six autres férat imprimées avec des sonnets, 
des aipé/oU,des âtanté^ à Rome en 1M4( oe 
volume est devenu très-rare. Mais les nouvcléis 
oatéiéréimpriméesàMaMien 1819 (soosla fausse 
date de i799),etUn'a été tiré qne BS exemplaires 
de eette réimpression. L*aoteur annonce que ses 
récits font connaîtra des événements très-réels; 
ridée et quelques détaUs du Légataire «siver- 
sel de Regnard se retrouvent dans la sixiètoe 
nouvelle. On peut reprocher à ces contes de 
blesser les lois de la déoence; mais ce toit est 
commun à tous les vieux no9tlli«n italienB, 
et il serait injuste de les ju^er avec les idées ac- 
tuelles en fait de bienséance. Un volume publié 
en 154&, in-S"*, par Nioolo Liburmo, SenUHz» « 
nvrei detHy renfenne Alcuni arguti mottt de* 
migUori autari, traduits avec succès par Cada- 
Mosto. 

Borromeo , ^•t{^<a «te* noveUUH UaliaMi, p, IS. — 
Glnffuend, Histoire IIU. de Vltalie. 

CADA-MOSTO (HofC- Antoine), astronome et 
matliéraaticlen italien, natif de Lodi, vivait dans 
la seconde moitié du quinzième siècle. Issu d'une 
iflustre famtle de Lodi, il acquit plusieurs titres à 
la considération publique. La médecine ct la ju- 
risprudence, les mathématiques et surtout l'as- 
tronomie, roccupèrenttour à tour. On a de lui : 
Compendium in usum et opercUiones astrcla- 
bii Messahalœ, cum declarationibus et adàp- 
tiontbttë; Milan, i507^in-4*'. C'est le seul de ses 
ouvrages qui ait été imprimé. On en trouve un 
exemplaire en vélin à la Bibliothèque impériale. 

Cataloga« de la BlbnotiiAqae Impériale. 

« CADA-MOSTO {Poul-Émile), poète italien, 
vivait dans le dix-septième siècle. On a de loi : 
un livre de madrigaux ; une traduction Italienne 
des Etnblemata d^ Aidât; une collection 
dHnseriptUms grecques; et deux lettres en Ita- 
lien qui se trouvent dans le Recueil des let- 
tres des hommes eiWn-es de sôh époque. 



Jmurma dêt Sn., et Ifii. -- AdeloBS, toppléai. i W- 
elier, dUg§m» GelêkrtM-Uxtcon. 

* GADAHA ( Salvatore ), moine itsilen, né à 
Turin, vivait vers le milieu du dix-septiène siè- 
cle. On a de hd : Ottava sêQ-amentùie; Venise, 
1645, in-fiol.; — </ Principe régnante; Turin, 
1649, in-40. 

Atfelaag. aap^ à JMier, jingem. GeMUHtm-UHeon, 

* CADABTK {ùdiîon OU tïzih vie) , trouba- 
dour du treizième siède. On eonnatt de lui tes 
conseils donnés aux amoureux, sur la manière 
dont fls doivent se conduire. En void un échan- 
tfflon: 

«c Vous ama n ts qu i seinblex Men épris, soyez do- 
ciles, Justes etdévoués; je vous le oonsdile, bien 
que cet avis ne m*a!t point profité à moi-même. 
Toutefois ma plainte ne doit pas vous effrayer : 
vous y gagnerez à la longue, si vous me croyez; 
le nombra est grand de ceux qui édiooent hute 
de prudence. » A ces conseils il en ajoute d'autres 
suivant la codeur de la tjhevdure des dames. 

Histoire HttérMre, XX, «M. 

*CADATAL {l^uhho-Caëtano-Alvarès-Pereira 
DE Mello, duc de), homme d'État portugais, né 
le 9 avril 1798, mort en février 1838. Descendant 
d*Une branche cadette de la maison de Bragance et 
né tout près du trône, il devint membre du conseil 
de régence créé par Jean YI, appdé à gouverner 
pour doua Maria, fine de don Pedro, empereur du 
BrésO, qui avait abdiqué la couronne de Portugal; 
et il prêta serment entre les mains de la régente 
pTovIsoh^ Isabelle-Marie, qui le nomma conseiller 
d'État à vie. Le doc de Cadaval devint alors le 
pivot autour duquel gravitèrent toutes les am- 
bitions et toutes les intrigues. La hante noblesse, 
désireuse de voir revivre le principe de Tabsclu- 
tisme, le berçait de l'espérance de le foire prod^H 
mer roi de Portugal par les certes assemblées, 
dans le but de le faire rompre tout à fait avec la 
régente; mais l'hésitation était le fond de son 
caractère, et lorsque don Mignd vint prendre, 
en 1828, possession de la régence, Cadaval se 
trouva compromis par le parti absolutiste, et par 
conséquent tout préparé à seconder les vues du 
régent, qui le nomma président dn conseil des 
ministres. Cependant don Miguel songeait à 
déshériter sa nièce dona Maria, et à s*emparcr du 
trône ; il n'eut pas de peine à obtenir do duc 
de Cadaval une déclaration de déchéance, et l'as- 
surance d'arriver promptcment à renverser la 
constitotion du 23 avril 1826, qui élevait une bar- 
rière trop soUde contre ses prétentions. Aidé do 
l'abbé Macedo, le duc réunit les états généraux, 
qui prodamèrent don Mignd roi de Portugal, et 
rinvestissaient lui-même de la charge de grand 
connétable. Mais son irrésolution naturdle vint 
entraver la marche de l'usurpateiu', qui Féloigna 
de ses conseils jusqu'à ce que, la guerre ayant 
édaté entre les deux frères, don Miguel jugea 
nécessaire de se rattacher le duc, autour duquel 
se groupait la haute noblesse. 
Cadaval, sans se laisser abattre par Tinsurrec- 



61 

tioD de Pofto, «igHin k «éMan, «Iles iMNh 
pM mi^iAilM écmCfCSt les trovpM oofesMi- 
tienéBee. A|iiès li jovBëe d'Alnioster, eè le 
marMuA SaMaidiB bitflt à Mû «ov les déniera 
idedoalfisRlyeÉW-cffatpièsde to- 
s la aftee. Le ^iR de CadâTal, ebendomé 
alefs |iar eeM i(tà Veët àk prélever, repomsé 
même de tes fias ^AisiiAb peiOsaBs, s'enAilt de 
liéNiBie et se TéM^ i Paris, oè 11 momut. 

T.-Al. BLSMQeET. 
té !»mHmtr. - tHH. éê rortwffai, pirTerdin. Dente 

( Jmm ), fçtàé wmà MomoBB, et 
Shakspesn ijuK CUm, vérolntkmiire 
morCle 11 joUM 1460. Il prit le non 
de Moiiiiner, coasli da dne d*Torky etdéple^ra, 
le 8 mai 1540, fétaiiird de la rérette. Ayant 
lénni tOyOOO liomines, i maidia^le 17 juin, 
▼ers Blackhealii. On lisait sor les diapeaui des 
insBiyVi cette inscription, gai fésmnait leur pen- 
sée^ et donnait à leur «spéditioB qneiqne res- 
semUsnoe, quant au Imt, à la fiunease guerre 
despigrsaas d'Alleniasne : 



GADAYAL — CABECOMBE 



413 



Wko Wm Ihea ageotlMMa. 

Le vcH Henri yi se trootslt alors h LHcester 
sftt le pariemenl, <|b11 renroya fannédiatenient; 
pais, ayant rénni ses forces, fl s^avança sur 
lionâres.Desnoles fareiitéehaiq^ entre lerot et 
l« ran\ Moitiiner, qiâ fit oonnaitre à Henri les 
griefs de ses eompaipMms dans deux écrits, Von 
iotftnié the €<mplaint of ihe eemmans qf 
Kent; fanfre, ^mané directement de Ininoème, 
ayaR peur titre : the Kequest by the Captain 
of the great assembly in Kent. Dans le {yre- 
nier de ces écrits, on se plaignait entre antres 
«hoses de ce que le roi dissipait les revenus de la 
oonronne; de ce qu*il disposait, pour entretenir 
sa maison, des liiensdn peuple; de ce qn*3 écar- 
tait de son consefl les prinoesde safamiRe, pour 
y appder des lionunes d*un rang Infifirienr; de 
ce que les Shérifs eteollecleare des taxes corn- 
mettaient de nonil>reuses exactions; de ce que 
Ton entraYait par des délais dilatoires Padminis- 
tratioB de la justice. Dans le second mémoire, on 
demandait te bannissement du dne de SaMlc, le 
diAliment des avteurs des meurtres du duc de 
Glocesler, dn dncd'EKeter, dndnede Warwlck, 
et de la perte de la Guieme, de la Normandie, de 
l'Ai^QHetdBlfaine. 

Après avoir finit de se retirer devant les trou- 
pes royales, Oade reriat snr eUes, les mit en 
laite, tua le commandant, et revêtit l'annnrede 
chevalier. Oetéoiiec tnapéralapolitiqae du roi 
et des lords : à la soDîcitatîon de ces demien, 
Henri YI envoya à la Tour lea ohambeBan, lord 
S«y« le miniaira le plus détesté; ttoenda les sol- 
datsde son armée, et se retiraau chftteande Knil- 
wortfeuLopd SealM,avac «eoo hommes, défendit 
la Tour, etdeux jours plus tard (1*^ jnttet) XSade 
s'empara de Sonthwaïk. Le 3 juillet, dans un con- 
seil général* convaqné par le maire, il IM résolu 



qu'on n'opposerait aux insorgés anémia i^sis- 
taaoeJ>endant qu'on délil)éndt,Cade fit son entrée, 
et, en passant^ coupa les cordes du pont-levis. 
n fit, pendant les dnix jours suiTants, ohserver 
à son aimée la plus rigoureuse discipline; seule- 
ment il exigea quele maire et les juges siégeassent 
à Guildhall. H s'empara alors de la personne de 
lord Say, et Taocusa devant enx^ lui et quelques 
antres, qui heurensemsnt étaient absents. En vain 
lord Say réelama-t-il le privilège de la pairie; il 
ftit conduit A Standard, dans Gheapside, et déca- 
pité. Cramer, son bean-fils, eut le même sort. 
Le troisième jour, quelques maisons ayant été 
pillées, les habitants, lord Scales en tête, résolu- 
rent de chasser les insnigés* Un engagement 
eut lieu la nuit du 5 juiUet, et cette fois Cade 
eut le dessous. Une trêve, qui fat conclue, ne 
fit que hAter le déaoômeat haUtnel dans ces 
sortes d'aventures. L'armée de Gacle se dispersa 
sur une promesse d'aranMie, fiiltepar l'évêque 
de Windhester.Deuxjoun plostard (le SjniHet), 
Cade voulut rallier qndques hommes; il y réus- 
sit, traversa avec eux la ville de Depifort; mais 
les voyant se diviser à propos du partage dn bu- 
tin, û comprit que son T<Me était fini, monta à 
cheval, et s'enlWt vera LewesenSnssex (11 joll- 
M). Poursuivi par Uen, shérif de Kent, Il fut 
pris et décapité dans un jardin, «t le meurtrier 
eut la récompense promise : 1,000 marcs. Les 
principaux compUces de Cade farent exécutés, et 
quelques-uns d'entre eux confessèrent, avant de 
mourir, que leur intention était de décerner la 
couroone an dnc d'York. La tête de Cade Ait 
exposée à Londres. Ce dénoûraent était infiiil- 
lible. Cest U^ quel que soit le fond du droit, le 
sort ordinaire de la fi»rce irrégnlière contre la 
force régulière : l'histoire, à cet égard, présente 
de rares exceptions. V. B. 

4ohn Uauté, Mit of Sa^lai^ 

*GADBJkG (i>ierre ) , compositeur firançais» vi- 
vait dans la seconde moitié du seiiième siècle. 
On a de lui : Moteta quatuor ^ quinque et sex 
vocum^ Ub. I; Paris. 1555, în-4''; — une Messe 
à quatre vote, dans la collection de Cardane; 
— des Motets à dnq voix; Paris, 1544, dans 
la bibHoftèque de l'abbé Santini. 

A. Cardane, Xll Mium emm «œ. a eelaberHmU a«c- 
torUnu eonéitm, etc. ; Puis, liu. - Ftlli, BtograpMe 
univertelle des MusMens. 

*CADBC (D,'F.-C,), prédicateur breton, 
connu seulement par : 7V*a^ie sacrée ^ ou 
Méditations sur chaque mystère de la PassUm 
de J.'C.f composée en rime bretonne; Brest» 
in-8'' (sans date). 

Catal. dé la Bibl. ttnpér, — Adelong , topplément à 
JSeber, AlIgemeiMiGehkrîwii-LtxîeaH, 

* GAi>BComB (Paul ne), juriconsulte avi- 
gnonnais, vivait, vere le commencement du dix- 
huitième siècle, à Avignon, ou il était commis- 
saire général des impôts. On a de lui : Nova 
Disquisiiio legalis dePructibus in hypotheea- 
TkL, aut Sahiano resttiuendis ad legem, etc.; 
Av%Bon,vere ITOl, ia-M. 



68 



GADEGOBiBE - GADENET 



64 



/oicmai dêt SaiifanU, i70t. ~ Adelong, suppléoieat à 
Jdcher, AUçêmeUm C^MirUn-LêxUon, 

«GADBMANH (Adom-Théûdule oa Got- 
thelf)t prédicateur luthérien allemand, né en 
1677 à Haynidien» près de Freiberg, dans la 
Saxe-Royale ; mort à Kemberg le 16 février 1746. 
n étudia d'abord à Técole secondaire de Géra , 
ensuite aux unirersités de Leipzig et de Wit- 
temberg, oà il prit ses grades. En 1707, H demt 
vicaire à Sitzeiux>da , TÎUage près de Torgau, en 
1713; pasteur à Suptiz ; et enfin en 1727 arcbi- 
diacie à Konberg, où il resta jusqu'à sa mort. 
On n'a de lui qu'un sermon : 5tfr la Difficulté 
de convertir le cceur de la femme; Leipzig, 
1742, in-8*. 

Addasg, toppléneoti iôetett JUgemêkuM GUekr- 
tm-LexicoH. 

*câMEMàNn(Jean''Gearge), théologien lu- 
thérien allemand, né à Oschatz (Saxe-Royale), 
mort à Wurzen le 28 décembre 1637. 11 étudia 
d'abord à léna, ensuite à Wittemberg , où il 
prit ses grades en 1664. En 1656 il devint pas- 
teur à Dâi]en,eten 1676 archidiacre à Wur- 
zen, où il resta jusqu'à sa mort. On a de lui : 
Disputatio de Causa instrwnentali jtutifica- 
tionis; léna, 1650, in-4<>; ^Bisput. de Prin- 
cipiis humanarum oc^ionui»; Wittembeiig, 
1 654, in-4»; — Disput, de JustUia dUtrUnUivoi 
Ibid. , 1654, in-4''; — Disput» dejustitia corn- 
mutativa; ibid., 1654, hi-4''; — Dispui, de 
Majeitate; ibid., 1654, in-4^ 

ScbOttgen, Histoire de fTwrzen. -> Adelnng, supplém. 
à JOcfaer, jitlçemeiMt Celehrten-Lexieon, 

«CJLDBBIAHN (Jean-Rodolphe), théologien 
luthérien allemand , fils du précédent, mort à 
Pegau (en Saxe) ^rès 1720. n étudia à Leipzig, 
où il prit en 1699 ses grades en théologie. Après 
avoir fait des cours publics avec succès , il fut 
nommé en 1708 diacre à Naumbourg, et en 1717 
surintendant à Pegau , où il resta jusqu'à sa 
mort On a de lui : Disput. de Schola libertino- 
rum , ex Act, Ap, Ff, 9; Leipzig, 1704, in-4-; 
et plusieurs sermons funèbres. 

Adelnng, •upplémcot à JOcber. Mlgem, Gêiehrierh 
Lbxieon, 

CADBNBT (Elias), trOubadour provençal, 
né vers 1 1 56, mort en 1 280. Après la mort de son 
père, que l'on suppose avoir été tué lors de la prise 
du bourg de Cadenet, en 1166, par les Toulou- 
sains et les Provençaux réunis , il Ait recueilli 
par un seigneur appelé Hunand de Lantnr, qui 
le fit élever avec soin à Toulouse. H reçut toute 
l'éducation d'un fils de chevalier, apprit à chan- 
ter, à faire des vers, à jouer de divers instru- 
ments; puis il se fit jongleur, visita les cours de 
l'Albigeois , de l'Auvergne, et les contrées voi- 
sines. Longtemps il vécut sans trouver la dame 
de ses pensées, ou au moins un baron qui se 
chargeât de son équipement. Cqiendant il était 
grand et beau , dit son historien, et avait une 
belle voix. H voyageait pédestrement, sous le 
surnom de Bagas (garçon adulte). On a vouhi 
lui faire de cette dénomination un sujet de 
reproche; mais rien ne prouve qu'il ait eu de 



mauvaises mœurs; seulement l'acception primi- 
tire du mot bagas a varié et s'est altérée, comme 
cc^e de beaucoup de vocables du même genre. 
Cadenet ne se contentait pas de répéter les vers 
d'autrui, il composait ini-m^e des ootipfei;! , 
des pastorelleSf des sirventes. De retour dans 
son pays natal, U n'y Ait reconnu de personne, 
n eut alors l'idée de se faire ^peler Cadenet; 
puis il se rendit à Riez, où, à oe qu'il parait, il 
soupira vainement pour dame Blargnerite, fiBmme 
du seigneur de l'endroit. Venu à la cour du trou- 
badour et seigneur Blacas d'Aulps, il y Ait ao- 
cueiUi, équipé, hébergé; et la siBur de Blacas 
reçut avec bienveîllaDoe l'hommage des Ters de 
Cadenet. Notre troubadour se rendit ensuite suc- 
cessivement chez Raymond Langier, seigneur 
des Deux-Flères, dans l'évdché de Nice; chez le 
marquis de Montferrat, et chez Âimond d'Agoolt, 
seigneur de Sault; et partout même accueil hos- 
pitalier et empressé. Entraîné par sa passion 
pour l'inhumaine Marguerite, il retourna à Riez, 
et n'y fut pas plus heureux que la première fois. 
Erreur de poêle : l'amour ne s'obtient pas par 
la persuasion. An rapport de Nostndamns, Ca- 
denet, ayant aimé une religieuse novice, l'au- 
rait enlevéedu couvent, épousée, et rendue mère 
d'un fils qipdé Robert; puis il se serait rendu 
en Palestine, et y serait mort vers 1280, en com- 
battant contre les infidèles. U aurait vécu, à œ 
compte, environ cent vingt-cmq ans. Ce récit 
n'est donc guère vraisemblable. Ce qui est bien 
plus authentique, c'est que Cadenet vint de la 
Provence à Toulouse, où il chanta la comtesse 
Éléonore, femme de Raymond VI, depuis 1204. 
Une version également probable, c^est que Cadenet 
se retira du monde vers la fin de sa vie, pour 
aller vivre chez les hospitaliers de Saint-Jean, 
peut^treaussià Saint-Gilles, chez les templiers. 
On ignore l'époque précise de sa mort Ses poé- 
sies roulèrent au début sur le sujet habituel aux 
troubadours ; plus tard, elles portèrent sur des 8U> 
jets pieux. On y trouve de la précision, de la 
facilité, et souvent de l'esprit. Voici, par exemple, 
comme il apostrophe l'amour : 

« Amour , Amour, jecrois qu'on peut échapper à 
tout antre ennemi que toi; on le combat avec le 
glaive; on s'en préserve du moins en opposant 
le bouclier; on s'écarte de son passage; on se 
cache dans un lieu ignoré; enfin on implore uti- 
lement ou la force ou l'adresse par la ficanche at- 
taque ou la ruse; on a recours à un chiteau, à 
une forteresse ; on aj^pelle des amis, des aoxi* 
liaires. Biais cdui que tu poursuis, plus il essaye 
det'opposer des obstacles, moins fl réussit aie 
résister. 

« n est certain qu'en pareille occurrence tous 
leschflteanx, retraites et auxiliahes n'y change- 
raientrien.» 

Millot dte cetteantre strophe, qui est plutôt un 
tour de force: 

Trois lettres de l'ABC 
Appreoei ; plu ne tous 



es 



A, M, T. car autant 
oies Tcolent dire que AMTB. 
Et cette unique science sofflra pour 
Cependant an peo ptai je ?ondroli 

O et C qnelqnefoif ; 
Pnia, at je toos demanilob, 
Dttea, dame, n'aBatoterles-f ods ? 
Je eroU qae tous aériez 
A dire de 



▼ooa etpooraBoi. 



Le morceau sniTant est une spirituelle épî- 
gramme que des modernes pourraient envier: 
Pitre, Biédisanta Jaloux 
M'honorent chaque joor ; 
Ib me disent benrenx 
Des ravenrs d'amoor 
Dont me vient honneur. 
Et )e n'ai d'antre bonheur; 

Mais Ja penr 
Qu'ils en ont serolt 
Vérité, si je ponTols. 

Dans une aubade en cinq strophes» publiée par 
M. Raynooard , on voit figurer trois interlocu- 
teurs : une dame qui a passé la nuit avec son 
aount , une femme qui annonce l'aube du jour, 
et l'amant qui» entendant Talouette, veut se re- 
tirer. Cette expression Valba (l'aube) termine 
etiaque strof^e. Nous citerons plusieurs de ces 
strophes; elles forment un petit drame que l'on 
dirait écrit d'hiâr : 

LA DAMS. 

Si je fus jadia belle et admirée. 
Je suis maintenant bien bas tombée, 
Qa'à vUaln suis donnée 
Pour sa richesse nniqnement , 

Et mourrols 
SI bon ami je n'aTols 
A qui je dis ma peine; 
Et complaisante sentinelle 
Qui me efaante fanbe. 

Et la complaisante sentnielie de répondre 
(noqB citons a))iès Y Histoire Uétéraire et Tou- 
vrage de M. Raynouard) : 

Je suis cette affectionnée sentinelle, 
Qui ne veut que soit tronblée 
Union sincère, k bon droit formée. 
C'est pourquoi je quitte le jour 
Sll parolst. 

Les sirventes de Cadenet ne sont pas non 
phis dépourvus de mérite; ils se font surtout 
remarquer par le ton moral qui y règne : c'est 
ainsi que le poète s'y attaque aux barons qui mè- 
nent une vie de brigandage, au lieu d'employer 
leur temps à faire le bien. Y. R. 

Uistoire lUt. de ta France, XVI. 196 ; XVII, 471-480. - 
Mlllot, HUL lut, dêë Troubadourt.— Rajnonard. Choix 
de poétiet orig. des Troubadoun. 

GADEBiBT (Antoinette), femme poète, dame 
de Lambesc, vîvaitan treizième siècle, et se ren- 
dit célèbre autant par ses relations avec les 
troubadours que par ses propres compositions. 
MUIot, HUt. tttt, dê$ Troubadourt. 

GADBlfST. Voy. LUTNBS ( DS) 

€ADKmou KADiuuBiLLAH^khalife abbasside, 
petit-fils deMoctader, mort en 1031 Jl succéda, 
en 991 de J.-C. et par la volonté de Bahr-Eddau- 
«ah , au khalite Tay , déposé par ce sultan. Le 
nouveau khalife était moins fiUt pour le gouver- 
nement que pour l'étude, à laquelle a se livrait 

WOUV. MOGR. UNITERS. — T. VUI. 



CADENET — CADET 66 

avec ardeur, consentant à tout ce que pouvaient 
exiger les sultans, et se boinant à une autorité 
purement spiritudle. C'est ainsi qu'il régna qua- 
rante-un ans. Les Bouïdes, menacés eux-mêmes 
dans leaor existence, le laissèrent dans cette quié- 
tude. Cader-BiUah avait écrit un traité tendant 
à prouver que le Koran n'est pas l'œuvre d*un 
homme. 

Noël dea Vovers, jiraMe, dans rUtUvore pUi. 

^CADVB ((^ftfeppe), peintre, néàRome après 
la moitié du dix-huitième siècle, mourut au 
commencement de celui-d, à l'Age de quarante- 
neuf ans. n fut quelque temps élève de Dome- 
nioo Cortn; mais il se forma surtout par l'étude 
approfondie des maîtres, dont il parvint à hniter 
les différentes manières au p(Mnt de tromper les 
plus habiles connaisseurs. Un seul fait suffira 
pour prouver à quel pomt il poussait ce talent 
d'imitation. Le dfa'ecteur du cabinet de Dresde se 
vantait à Rome d'avoir une si profonde connais- 
sance du style de Raphaël, qu'il distinguait à la 
première vue les dessins de ce maître, de ceux 
de ses iioitatears et même de ses meilleurs 
élevés. Cades, voulant lui donner une leçon, fit 
un grand dessin à la manière de Raphaël sur du 
papier du temps, et le fit arriver dans les mains 
du trop confiant directeur, qui l'acheta avec em- 
pressement au prix de 500 sequins. Content de 
sa réussite , Cades déclara la vérité, et voulut 
restituer la somme; mais le dûe6teur persista 
dans son dbre, et se refusa à rendre le dessin, 
croyant qu'on voulait le reprendre parce qu'on 
en arrait trouvé un prix supérieur. Cades alors 
lui renvoya 400 seqirins , et lui laissa le dessin, 
qui fut emporté à Dr^de, où on l'a montré 
longtemps comme un des chefs-d'œuvra du San- 
zio. Ce talent d'imitation fut plus nuisible qu'u- 
tile à Cades ; il ne put parvenu: à se faire im 
style original, et ses tableaux sont toigours des 
espèces de centons composés de parties parfois 
disparates que chaque grand maître pourrait 
réclamer. Par compensation, Cades a laissé 
d'excellentes copies de leurs meÊDeun ouvrages. 

E. B— ». 

TIcozxl, DMonario, ~ Unzi, Storia pmoriea. 

«CADESMUTEE ( Christophe)^ prédicateur 
et pédagogue luthérien allemand, vivait dans la 
seconde moitié du seizième siècle, dans le diocèse 
de Hof (Bavière). On a de lui : Grammatica 
grxea; Leipzig, 1599, in-8*. 

Adefaing , supplément à /Ocber, JUçemeinêê GéUkrten- 
Lexieon. 

GAD-ABD-BABAmAir. Voy, KaDI-PaCBA. 

* CADET (AP^), peintre française en minia- 
ture et en émail, vivait à Paris au dix-huitième 
siècle, et mourut en 1801. Elle reçut, en 1787, le 
brevet de peintre de la reine. Elle a exposé au 
salon de 1791 un portrait de Necker et plu- 
neurs autres émaux. P. Ch. 

VusÊiem, ta Peinture tmr éwuOL 

* CAWw (Claude), médedn français, né en 
1695 à R^snost, hameau de la paroisse de Fré* 

8 



67 



CADET - CADET-DE*VAUX 



68 



roy, à ttoiB tteoes de Troyea ; mort à Paris le 10 
février 1745. Arrière-neveo de Yallot, inremier 
médedB de Louis XIV, il s'appliqua de bonne 
heure à la chirurgie, et vint h Paris, où il fut reçu, 
en 1716, au nombre des chirurgiens de THdtd- 
Dieu. Les progrès qu'il fit dans son art lui 
méritèrent la maîtrise dans la communauté 
de Saint-Côme en 1724, et depuis il exerça sa 
profession avec succès. 11 s'est principalement 
rendu célèbre par son remède contre le scorbut, 
espèce de vin antiscorbutique, dont il faisait un 
secret (comme son prédécesseur dans cette 
méthode, nommé Desmourette), mais qui n'en 
est plus un depuis longtemps. On a de lui, tou- 
chant cette qaeition: Dissertations et observa^ 
lions sur les maladies scorhutiqttes ; Paris, 
1742, in-12; reproduites avec des additions, 
dans la Dissertation sur le tcorhut, avec des 
observations ; Paris, 1744, in-12. 

ÉloT, DM. Mst. de laMéd, - Carrl«re. Btbtioth.de 
iaMéd. 

* GADirr ( louis) ^ littérateur français, vivait 
vers le milieu du dix-septième siècle. On n'a de 
lui que : Oromaze, prince de Perse , tragédie ; 
Paris, lôôl, in-4«. 

Bibliothèque du Théâtre, tom. lU, p. tt. 

GADBT'« ABSicouRT (Louis-Cloude ), phar- 
macien français, né à Paris en 1731, mort en 17d9, 
fut successivement pharmacien-major à l'hôtel 
des Invalides, pharmacien en chef des armées 
d'Allemagne et de Portugal, membre du coOége 
de pharmacie de Paris (1759). Il (ht admis, en 
1766, à l'Académie des sciences. On doit à Cadet- 
Gassicourt plusieurs moyens économiques pour 
préparer certains sels alcalins. Il a également 
trouvé une méthode de préparer Téther sulfli- 
rique à peu de frais, et l'a exploitée pour le débit 
des gouttes anodines d^HoJfinan. A ses con- 
naissances chimiques il joignait un désintéresse- 
ment remarquable : nous ne citerons qu'nn fait. 
Nommé directeur des travaux chimiques de la 
manufacture de Sèvres, Il n'accepta cette place 
qu'en refusant le traitement qoi y était attaché, et 
en demandant qu'il fût donné à un savant esti- 
mable et pauvre dont il désirait faire son ad- 
joint. Les Mémoires de l'Académie des sciences 
et d'antres recueils scientifiques contiennent de 
lui de nombreux mémoires sur la chimie. Il a 
rédigé les articles Bile et Borax dans ÏEncy- 
clopédie. Enfin, on a de lui : Analyse chi- 
mique des eaux minérales de Passy ; Paris, 
1755, in-S»; — Mémoire sur la terre foliée de 
tartre; Paris, 1764, in-8°; — Catalogue des 
remèdes de Cadet, apothicaire; Paris,, 1765, 
in-8», ouvrage qui a servi de base au Formu- 
laire magistral, publié par son fils; — Obser- 
vations en répirnse à Beaumé sur la prépa- 
ration de réther, sur le mercure, sur le pré- 
cipité perse, et sur la réduction des chaux 
métalliques; Paris, 1775, hi4*; — Expé- 
riences et Obseroations chimiques sur le dia- 
mant : ses coYkiboratenrs pour ce dernier tra- 



vail ftirent Macquer, Darcet et l'Illustre La- 
voisier. 

Eusèbe SalTerte« Notiee mflaf^iett lu otÈvra^es de 
L.-C, Cadet; Parts, an vm, UH«». — P.-P.-G. Boolay, 
notice hiitorique iur les omtrmgu de L.-C. Cadet. - 
Le Bas, Dict. ene. de la Franee. 

CADBT-DB-TAVX ( Antoinc-Alcxls- Fran- 
çois), célèbre chimiste et pharmacien français, 
frère de Louis-Claude, né à Paris le 13 Jan- 
vier 1743, mort le 29 juin 1828. Dépourvu de 
fortune, il fut élevé par les soins de M. Saint- 
Laurent, receveur général, qui le fit entrera 
l'école de pharmacie. Ses études aclievées , îl 
parvint en peu de temps à s'établir; mais les 
soins qu'il devait à son officine l'entravant 
dans ses expériences , il la céda pour satislaire 
son goût pour la chimie appliquée aux besoins 
ruraux et domestiques. D'après les conseils <le 
Duhamel et de Parmentier, îl créa, en 1777, 
le Journal de Paris, dans lequel il s'adjoi- 
gnit, comme rédacteurs, Suard , d'UssIcux , Co- 
ranoez, etc. Cette publication eut tout le succès 
que l'on devait attendre d'un concours de pareils 
écrivains. Cadet ne discontinua pas néanmoins 
ses recherches, et Indiqua des moyens efficaces 
pour neutraliser le gaz méphitique qui s'élève 
des fosses d'aisance. Il signala ensuite les incon- 
vénients qui résultaient de l'emploi du cuivre 
pour les mesures et les comptoirs de divers dé- 
bitants. C'est à lui qu'est due aussi la suppres- 
sion du cimetière des Innocents, à Paris. Il diri- 
gea ensuite son attention sur le perfectionnement 
de la panification. Cadet et Parmentier établirent 
ensemble une école de boulangerie, et professè- 
rent publiquement sur cette partie si importante 
de l'alimentation; ils formèrent de ti'ès-bons 
élèves, qui se placèrent facilement dans les éta- 
blissements nationaux. Cadet-de-Vaux ne s'en 
tint pas là : jaloux de tout ce qui pouvait amé- 
liorer le sort de ses concitoyens , il importa en 
France les comices agricoles, en modifiant leur 
organi^tion selon les besoins de l'industrie. Il 
s'occupa surtout d'œnologie, et donna d'excel- 
lents conseils aux viticulteurs. Dans un but de 
ptiilanthropie , il chercha et composa une subs- 
tance gélatineuse par la réduction des os, et la 
proposa comme substance alimentaire. Cepen- 
dant les résultats obtenus ne répondirent pas 
complètement aux espérances de l'inventeur, et 
l'usage de la gélatine fut peu à peu abandonné. 
Il ne restait plus à Cadet-do-Vaux qu'une bran- 
che encore inexploitée, c'était l'arboriculture; il 
crut avoir observé que les rameaux pendants 
produisaient plus que les branche» dressées» et il 
fonda là"dcssus toute une méthode nouvelle : mal- 
heureusement l'expérience ne fut pas favorable à 
cette méthode, qui, essayée sous le nom d'ar- 
cure dans plusieurs pépinières de Franoonville 
et de Vitry, n'eut pas de succès. Cadet était d'un 
désintéressement et d'une protûté extrêmes; son 
honorable pauvreté le prouve : qu'il nous soît 
permis de citer ici un fait qui justifiera notre as- 
sertion. Désigné par le gouvernement pour ex- 



eo 



CADET-DE-VAUX — CADET-GASSiœURT 



70 



pertiser une importatk>ii oonsidéralde de tabacs, 
Cadet les recoamit aTariés. Laooropagnieduirgée 
de cette foarnitiire, connaissant les conclusions 
de son expertise, loi fit proposer cent mille francs 
s'il voulait modifier son rapport : pour toute ré- 
ponse y Cadet fit jeter les tabacs à la mer. De- 
Tenu octogénaire et manquant du nécessaire, il 
tennina ses jours cbez son fils^ manufactorier 
à Nogent-Jes- Vierges. 

Yoici les écrits de Cadet-de-Vaux : Instituts 
de chimie de Spielman, traduits du latin, 2 yoI. ; 
1 770 ; — Observations sur les Fosses éPaisance, 
et moyens de prévenir les inconvénients de 
leur vidange; Paris, 1778, in-S"; — Avis sur 
les Blés germes; Paris, 1782 , in-8°; — VÂrt 
de /aire le vin, d'après la méthode de Chaptal^ 
Paris, 1801, in-8°; — Moyens de prévenir et 
de détruire lephytisme des murs; Paris, 1801, 
in-^**;— Recueil des Rapports et Expériences 
sur les soupes économiques et les fourneaux 
à la Ruinford; Paris, 1801, in-8*; — Instruc- 
tion sur les moyens d£ prévenir Vinsalutrité 
des habitations qui ont été submergées ; Paris, 
1 802, in-8^ ;— Mémoire sur la peinture au lait, 
suiTi ^'Observations , par d'Arcet et Talllepied ; 
Paris, 1802, ia-8^; — Mémoire sur la Gélatine 
des os , et son application à Véconomie ali- 
mentaire, privée et publique; Paris, 1803, 
10-8"*; — De la Taupe, de ses mœurs, et des 
moyens de la détruire; Paris, 1803, in-12; — 
Traité du Blanchissage domestique à la va- 
peur; Paris, 1805, in-8*; — Dissertation sur 
le C(tfé;son historique; Paris, 1806,in-12; — 
De la restauration et du gouvernement des 
Arbres à fruit; Paris, 1806, in-8**; — Essai sur 
la Culture de la vigne sans le secours de Vé- 
chalas; Paris, 1807, in-8^; — Mémoire sur la 
matière sucrée de la pomme; Paris, 1808, 
in-8°; — Mémoire sur quelques inconvénients 
de la taille des arbres à fruit; Paris, 1809, 
in-8'', avec plandies; — Traité de la Culture 
du tabac; Paris, 1810, in- 13;— ^ Ménage^ ou 
remploi des fruits dans Péconomie domesti- 
que; Paris, 1810, in-12; — Aperçus économi- 
ques et chimiques sur Vextraction du sucre 
de betterave ;1?dit», iSi2,itk-i2i — Instruction 
sur la préparation des tiges et raci:%es de ta- 
bac; Paris, 1812,ia-12; — Moyens de prévenir 
le retour des disettes ;V9m, 1812,in-8";— .2^ 
Bases alimentaires et delà Pomme de terre ; 
Paris , in^ ; — De l'Éeonomée alimentaire du 
peuple et du soldaty ou Moyen de parer les 
disettes et d^en prévenir à jamais le retour; 
1814, ta-S"; — Nouveau Procédé de Peinture 
applicable à Vintérieur et à l'extérieur des 
maisons, lettre à M. Bélanger, archMede; Paris, 
1814, in-8o; — VAmi de V Économie aux amis 
de Vkamaniié, sur les points divers dans la 
composition desquels entre la pomme de terre ; 
Paris, 1816, in-8^; — Instruction sur le meil- 
leur emploi de la pomme de terre dans sa eo» 
panification avec les farines de céréales; Pa- 



ris, 1817, in-8"; — Plantation des germes de 
ta pomme de terre, on instruction sur la pré- 
sence à donnera la plantation des germes 
ou yeux de la pomme de terre, comme moyen 
le plus économique; Paris, 1817, iii-8*; — De 
la Gélatine des os et de son bouillon; Paris, 
1818, in-12 ; — Pains divers obtenus par V as- 
sociation des nouveaux produits de la pomme 
de terre avec toute espèce de farines de cé- 
réales, même les plus infirieures; Paris, 1818, 
in-8*; — Conservation du Moût soustrait à la 
Jermentationspiritueuse, ou Moyens de sousft 
traire, dans lès années abondantes, le Moût 
de la fermentation spiritueuse, pour ne la 
reproduire qu'à des époques plus éloignées; 
Paris, 1819, in-12; — Traités divers d'Écono- 
mie rurale, alimentaire et domestique ;VaTis, 
1821, in-8* : plusieurs de ces traités ont paru 
dans le Journal de Paris, de 1803 à 1820 ; — 
VArt oenologique réduit à la simplicité de la 
nature par la science et Vexpérience, suivi 
d'observations critiques sur V appareil Ger- 
vais; Paris, 1823, fn-12; — De la goutte et du 
rhumatisme; précis d'expériences et de faits 
relatifs au traitement de ces maladies; Paris, 
1824, in-12. 
Quérard, la France littéraire. 

CADET^ASsicorRT ( Charles- Lottis), litté- 
rateur et pharmacien français, fils unique de 
touis-Claudc et neveu de Cadet-de-Vau\, né k 
Paris le 23 janvier 1769, mort te 21 noverobr«> 
1821. II fit de bonnes études aux collèges de Na- 
varre et Mazarin, se fit recevoir avocat en 1787, 
et embrassa avec conviction les Hées républi- 
caines modérées. En 1789, il se retira du barreau, 
et déploya une louable énergie dans la répression 
des pillages et des massacres qui déshonorèrent 
Paris. A la tête de son bataillon, il repoussa les 
pinards qui dévastaient Saint-Lazare, et réussit, 
aux journées de septembre, à sauver son oncle 
Cadet de Chambine, alors détenu pour cause 
(«olitiquc. le 13 vendémiaire, commandant la 
section du Mont-Blanc , il marcha contre la con- 
vention; le 17 du même mois, il fut condamné 
à mort par un conseil raiKtarrre, et dut se réfugier 
dans une usine du Berri. Quelque temps après, 
il obtint la révision de son procès, et fut absous 
par le jury criminel de la Seine. Mêlant la vie 
publique à des soucis plus profitables, il rouvrit 
en 1801 la pharmacie de son père, et fut, en 1800, 
nommé secrétaire général du conseil de salubrité, 
n fit, en 1809, la campagne d'Autriche, comme 
premier phannacien de Tcmpereur. Sous la res- 
tauration, fi fut compromis dans plusieurs procès 
politiques, et l'opposition se servit ptns d'une 
ibis de son influence pour obtenir des succès dans 
les âections parisiennes. Ses prindpanx écrits 
sont : Observations sur les Peines infamantes; 
Paris, 1789, in-8^; — VAnti- Novateur ; 
Paris, 1794, m-8«; — Observations sur les 
Dangers de la Saigmée dans 9e traitement de 
Vasphyxie; 1796, dans le Journal des Mmes^ 

3. 



71 



CADET-GASSiœURT — GADION 



7J 



t. ni; — 26 Tombeau, oo Histoire secrète et 
abrégée des initiés anciens H modernes, des 
Templiers, des Francs-Maçons, des Illuminés ; 
Paris, 1797, ia-lS; — le Souper de Molière, 
comédJe-vaodeTille en an acte; Paris, 1798, 
in-S*" ; — la Visitede Racan, oomédie-yanderiUe, 
en un acte; Paris, 1798, in-8»; — Mon Voyage, 
ou Lettres sur la Normandie, suiTÎes de quel- 
ques Poésies fugitives; Paris, 1799, ÛHJ'; — 
le Poète et le Savant, ou Dialogues sur la 
nécessité, pour les gens de lettres, d'étudier 
la théorie des sciences; Paris, 1799, in-S»; — 
Cahier de Réforme, ou Vosux d'un ami de 
Tordre; Paris, an vin, in-8**; — la Chimie do- 
mestique, ou Introduction à Fétude de cette 
science, mise à la portée de tout le monde; 
Paris, 1801, 3 Yol. in-12; — Esprit des Sots 
passés, présents et à venir; Paris, 1801, in-18; 
— Dictionnaire de Chimie, contenant la théo- 
rie et la pratique de cette science, son appli- 
cation à P histoire naturelle; Paris, 1803, 
4 Yol. m-8*, avec fig. ; — Éloge de Beaumé; 
Bruxelles, 1805, iiH8''; ^ Saint-Géran, ou la 
nouvelle langue française , anecdote récente; 
Paris, 1807, in-12 ; — le Thé est-il plus nui- 
sible qu'utile? Paris, 1808, m-8»; — Suite de 
Saint-Géran, ou Itinéraire de Lutèce auMont- 
Valérien, suivant le fleuve Séquanien et re- 
venant par le mont des Martyrs; Paris ,1811, 
in-12 et in-18; Bruxelles, 1812, in-18 : c'est une 
parodie du style de Chateaubriand et de M*"* de 
Staël; — Formulaire magistral et Mémorial 
pharmaceutique ; Paris , 1812 , in-8* ; annoté par 
Pariset; Paris, 1818,-in-4% revu et augmenté par 
V. Bailly ; Paris, 1823, in-8« ; — Éloge de A.-At 
Parmentier; Paris, 1813, inS'' ;— Pharmacie 
cfomestique d'urgence et de charité; Paris, 
1815, in-18; — Dissertation sur le Jalap; Pa- 
ris, 1817, ïa-A""; — Mémoire sur les Teintures 
pharmaceutiques, avec J. Deslauriers; Paris, 
1817, in-S""; — Confidences de Vhôtél Bazan- 
court; Paris, 1818, in-8«; — les Quatre Ages 
de la garde nationale, ou Précis historique 
de cette institution militaire depuis son ori- 
gine jusqu'en 1818; Paris, 1818, in-8^; — 
Voyage en Autriche, en Moravie et en BofHère, 
fait à la suite de Tannée française en 1809; Pa- 
ris, 1818, in-8'', avec carte et pian. 

Mahal, jtfuunécrol., ini. - Qaérard, la Franc* Htté' 
rairt. 

CADBT-DE-MBTZ {Jean-MoTcel ), minéra- 
logiste français, né à Metz le 4 septembre 1751, 
mort à Strasbouiigen septembre 1835. Il était sub- 
délégué général et inspecteur des mines en Corse 
au commencement de la révolution ; il fut ensuite 
directeur des contributions du Bas-Bbin (1800). 
Ses prindpaux écrits sont : Observations sur 
la nécessité de régler Vabattage des arbres 
d'après la latitude et VélévatUm du sol; 1728, 
in-12 ; cet ouvrage avait pour but d'attirer l'at- 
tention du gouvernement sur les coupes irrégn- 
lières faites en Corse; — TaT\f des centimes 



et francs; 1801; — Copie figurée d^un rou- 
leau de papyrus trouvé à Thèbes; Strasbourg, 
1805, in-fol. : calque d'un bel original d'écriture 
biéro^ypluque ; — Précis des voyages\entrepris 
pour se rendre par le nord aux Indes; 1818, 
in-8" ; — Traité de la lenteur que mettent les 
substances aér\formes liquides et solides à 
suivre les mouvements de la terre, et des 
effets de cette lenteur sur la saluMté, les 
débordements, les alluvions ;— De V Air et de 
la Fièvre, insalubres en Espagne; 1822, in-8*; 
— Corse, restauration de cette Ile ; 1824, in-8°. 
Quérard, la France UUéraire. 

CADHERD OU GAROUT-BET, prince de Kit 
mann, vivait dans la première moitié du on- 
zième siècle.]] était arrière-petit-fils de Seldjouc, 
et fut sq>pelé en l'an 1041 (de l'hégire 433 ) au 
gouvernement de Thogrul-Bey. XL fut le pre- 
mier Séyoudde qui administra cette province. 
Simple gouverneur, fl se rendit ensuite indépen- 
dant, et se créa bientôt un État puissant. On 
connaît peu 'l'histoire des princes de cette dy- 
nastie. Mohammed-Shah, le dernier, fut détrOné 
par Malek-Dynar en l'an 1187-1188 de J.-C. 

D'Herbclot, SibUothéque orientale. 

CADHOGAN OU GADOGAlf ( GuillOUme, 

comte DE ) , général anglais , mort à Londres le 
26 juillet 1726. Au siège de Menin, en 1706, il 
se dévoua pour le duc de Mariborou^, qui 
serait tombé aux mains de l'ennemi, si Ga- 
dhogan ne lui eût donné son cheval. Il fht pris 
lui-même, mais renvoyé sur parole à la^ de- 
mande du duc, dont il suivit ensuite la fortune. 
Al'avénement de George F', Cadhogan fut nommé 
colonel et envoyé en ambassade en Hollande , et 
plus tard aux conférences d'Anvers. ïln 1715, il 
demanda aux états généraux de s'opposer an 
passage de Jacques IH. En 1716, il fiit chargé 
de commander les six mille Hollandais envoyés 
au secours du roi George. En 1717, il négocia 
en Hollande une atlianoe entre cette puissance 
et la France et l'Angleterre; puis il revint re- 
présenter son pays auprès des états généraux. 
En 1722, fl remplaça le duc de Marlborough dans 
la grande maîtrise de l'artillerie, et dans le grade 
de colonel du premier régiment des gardes. 

Rose, Tfew BiograpMcal DUUonarv, 

CADIÈRB (ul). Voy. GraARD. 

CADiOLi ( Giovanni), peintre de l'école de 
Mantoue, vivait dans la seconde moitié du der- 
nier siècle. Bon paysagiste, il a bien mérité ilc 
l'art en fondant dans sa patrie une académie de 
dessin, dont il fut le premier directeur, et en pu- 
bliant une excdlente description des peintures 
conservées dans cette ville. £. B — n. 

Tleozzl, Ditionario. - Unxl , Storia pittoriea. 

* CADiON ( Jean-Baptiste ), tiiéologiea fran- 
çais, mort à Antun vers l'an 1660. Après avoir 
été curé à Alise en Bourgogne, il devint chanoine 
à Autun, où il résida jusqu'à sa mort. On n'a de 
lui qu'un seul livre, écrit pour ses paroissiens d'A- 
lise : toFte de sainte Reine; Alise, 1648, in-12, 

PapiUoa, JIIMfoCMgiie Oet autetarf Oe Bourgoifna. 



78 



CADBfUS — CAD0R19EGA 



74 



CADMirs (do phéniden Kedem, Orient), oo- 
lomsateor phéniden et fondateor de Tbèbes , Ti- 
rait environ 1500 ans arant J.-C. On attribue 
à Cadmas llntrodoction des lettres de l'alphabet 
on de récritore en Grèce, et Ton assure qaH 
était frère d'Europe et fils d'A^^r, roi de la 
Phénide. Hais rien de font cela n'est certain; fl 
règne mie confusion extrême dans tout ce qae 
les andens rapportent snr Cadmas et sa fiuniUe, 
et leurs récits sont contradictoires 'tout ausd 
bien pour le père que pour le fils. Homère ne 
connaît pas Cadmus, et Euripide ( PA^en., 835, 
cf. 681 ) donne pour aïeule aux rois de Tbèbes 
non pas la femme ou la mère de Cadmus, mais 
lo, qui était née à Argos. Hérodote ( V> 57 ) rap- 
porte que Cadmus et les Pbénidens arrivèrent 
en Grèce par mer, et qu'ils passèrent à Érétrie 
d*£ubée. Ce témoignage appartient à une époque 
peu andenne rdatîTement au £iit qu'il cherche à 
établir, et il est infirmé en partie par les pas- 
sages de Pline et de Strabon, suirant lesquels 
Cadmus, avant d'arriver en Béotie , aurait déjà 
séjoumé^près do mont Pangée en Thrace, et en 
aurait exploité les mines. La même incertitade 
règpe à l'égard des antres dits de l'histoire de 
Cadmus. 

Hérodote. - Dtodore de Sicile. — F. Hofer, la Pkéni- 
cfo (dans VVnliv&n. put.), — Welker, Uber «Im £iw- 
tUeJU CokmU; Booo* 18U. 

GADIIU8, de Mflet, filsde Pandion, historien 
et logographe grec, vivait probablement vers 
l'an 540 avant J.-C. n est rangé par Strabon 
parmi les trois premiers prosateurs grecs. Cad- 
mus a dû être le phis ancien des trois, qui sont, 
avec lui, Phérécyde et Hécate. Pline l'appdle en 
effet le premier écrivain en prose. Cependant, 
dans un antre passage, il se contente de l'appeler 
le plus ancien historien , et qualifie Phérécyde 
de premier prosateur. Cadmus écrivit un ouvrage 
aujourd'hui perdu, et faititulé Kxivu; MiXi^ou 
Tud tijc 6XiK 'loyvMic (Fondatioa de Mflet et de 
toute llcMiie ), que Denys d'HaUcamasse regarde 
comme apocryphe. En pariant d'un Cadmus de 
Mflet qui aurait introduit en Grèce l'alphabet 
inventé par les Phéniciens, Suidas et d'autres 
ont évidemment confondu les deux Cadmus, 
ului de la my&ologie et cdui dont fl est id 
question. 

UeiiT» d'HatteanaMe, BeUer, JnacdMês, p. 781. - 
CMnton, Fastêt'JIeUéniçuêi. 

caDMlJS,fi1s de Scythes, négociateur grec. 
D'après Hérodote, U était de l'Ile de Cos, qu'il 
gouTema après son père, et qu'U rendit sponta- 
nément àla liberté. Il se retira ensuite enSicfle» 
oii fl fonda, avec quelques Samiens , la vflle de 
Zande, depuis Messane (Messine). Ce ftat ce Cad- 
mus que Gâon envoya avec des trésors à Del* 
phes, en l'an 480 avant J.-C., pour y attendre 
l'issue de la lutte entre les Grecs et les Perses. 
Cadmus avait ordre d'offrir ces trésors à Xerxèa 
vainqueur et de les reporter en Sidle si les Qr^cs 
étaient victorieux, et c'est ce qu'A fit. 

Hérodote, VII, m, m. 



camm: (saint )f SU de Gontrée, pnnce des 
Bretons du sud , mort à Bénévent en 550. Son 
père s'était retiré du monde lorsque Caduc était 
encore enftol Celui-d ftat confié par Caradoc, 
prince du pays, aux soins d'un homme pieux, 
appelé Tathai. Phis tard, fl fonda le monastère 
liancarvan, dans le Glamoiganshire. Au rap- 
port de Fufler , fl aurait gaîdé la possession 
d'une portion du domaine patemd , pour en 
affecter les revenus à l'entretien de trois cents 
veuves pauvres, aux membres du clergé, et aux 
pèlerins. H ne se distingua pas moins par Tordre 
parfait qu'A introduisit dans ses États. 

UnénlM, Antiquités, ~ note, New JHograpMeai 
DietUmanf. 

CADomci (Jean), théologien italien, né à 
Venise en 1705, mort le 37 février 1786. Il écri- 
vit beancoup contre la cour de Rome et les mo- 
linistes. Ses prindpaux ouvrages sont : Senti- 
ments de saint Avgustin ; 1763; — De Ani- 
mabus jtutarum in sinu Abrahx ante Christi 
mortem, expertibus beati Visionis Dei, U&ri 
duo; Rome, 1766, 2 vol. in^**; — Explication 
du passage de saint Augustin : « f Église de 
Jésus-Christ sera dans la servitude sons les 
princes séculiers; » Paris, 1784, in-4*, avec une 
intéressante préAee de M. Zote. 

Uotard etOIraod, BiM, meréê. - Moréri« MetkmniOn 
kisiùriqm. 

«GADOBHBGA (Antonio de OUveira), voya- 
geur portugais, né dans la première moitié du 
dix-septième sâède,mort vers 1690. VUla-Viçoaa, 
andenne résidence des ducs de Braganoe, fut sa 
ville natale, et la maison dont fl sortait tronvades 
protecteurs naturels dans les seigneurs de la dté. 
Quoique gentflbomme, U ne refusa point d'ac- 
compagner en qualité de sfanple soldat Pedro Cé- 
sar de Menezès, à l'époque où ce personnage fut 
choid pour être gouverneur d'Angt^. Cador- 
nega arriva de cette partie de l'Afrique en 1639. 
Nommé aVere (porte-drapeau), fl se fit bientôt 
remarquer par la bravoure la plus brillante, et 
fut récompensé de sa bdie conduite par le grade 
de capitame. Pendant l'espace de trente ans , 
non-seulement U servit le Portugal dans cette 
région peu connue, mais fl étudia le pays avec 
une rare sagacité. Après avoir contribué à chas- 
ser les HoUandais de l'Afrique, fl établit son sé- 
jour à Loanda, capitale du royaume d'Angola, où 
il vécut <ai qualité de capitaine réformé jusque 
vers la fin du dix-septième siède; nous ignorons 
s'A revit jamais son pays. 

Cadomega est auteur d'un immense travafl ma- 
nuscrit conservé à la Bibliothèque impériale de 
Paris, et dont on a sobgé plus d'une fois à faire 
la publication : ce livre, igporé de Barbosa Ma- 
chado lui-même, porte le titre suivant : Histo- 
ria das Guerras angolanas, 1680, 2 voL grand 
in-fol. ; l'auteur l'a dédié au prince D. Pedro. 
C'est un livre d'un haut intérêt, entaché cepen- 
dant, quant au style, des défauts reprochés aux 
écrivahis de la fin du seizième dède. 11 coq- 



75 



GADORMËGA — GADOUDAL 



76 



tiecit rhistoire des guerres entreprises par les 
lagos , peuples nombreux qui ayaient envahi le 
royaume d'Angola, et contre lesquels le roi 
africain de cette contrée avait invoqué le se- 
cours des Portugais. Outre cet ouvrage, on a 
de Cadomega: Compendio das expugnaçdo do 
reino de Bengelae das terras adjacentes^ in- 
fol. Ce qui ferait supposer que Taoteur revint 
en Europe à une certaine époque', c'est qu'il 
composa également une topographie spéciale, in- 
titulée Descripçdo de Villa-Viçosa acabada ne 
anno 1683. Ces manuscrits étaient conservés 
jadis dans la bibliothèque du comte d'Ericeira. 
FERDmAND Denis. 
Barbosa Machado. Bibliotheca Lutitana. — Ferdinand 
Denis, Résumé de F histoire littéraire du Portugal et 
du JfrésU. 

GADOT (....), fameux plagiaire, mort en 1757. 
Le P. Janvier, chanoine de Saint-Symphorien 
d'Autnn, avait pabM tm Poème sur la Conver- 
sation ; Autun, 1742 ; cet ouvrage, imitation d'im 
poème latin du P. Taiillon, était passé complè- 
tement inaperça, lorsque Cadet, le croyant ou- 
blié, s'avisa, quinze ans après, d'y changer une 
vingtaine de vers, et de le reproduire soos son 
nom, avec ce titre : VArt de Converser ^ poëme; 
Paris, 1757, ln-8*. Ce ne Ait que béen plus tard, 
dans un article de la Décade (11 avril 1807), que 
ce plagiat fut dévoilé. 

Demie. Poème de la OmversatUmj iSla, In-S», p. ITS. 

^CADOT ( Thibatad\ conseiller de monnaie 
français, vivait vers la lin du dix-septièine siè- 
cle. On a de lui : le Blason de France^ on 
Pfotes curieuses sur Védit Concernant la po- 
hee desarmokriesy avec un Dktionnakre des 
termes du Blason; Paris, 1697, in-8*. 

Uloog, mblMM^ué historig^ ^ ^ France, édiUon 
FonteUe.— AdeluDg,snppl; àJOcber, ÀUgem. Gelehr- 
ten-Lexicon. 

CADOVDAL (George) f célèbre chef de la 
chouannerie bretonne, né le 1*' janvier 1771 (1) 
à Kerléano, village situé en la paroisse de Brech, 
près d'Auray, dans la basse Bretagne; mort à 
Paris le 26 juin 1804. Son père était, non point 
un meunier, comme presque tous les biographes 
l'ont prétendu, mais un laboureur cultivant ses 
propres terres. George achevait sa philosophie 
au collège de Vannes quand éclata, en 1789, le 
mouvement révolutionnaire. Comme tous ses 
compatriotes, il en subit les premiers entraîne- 
ments, et partagea tout d'abord les espérances 
réformatrices de l'époque. Les premiers atten- 
tats de l'assemblée constituante contre les droits 
et la liberié de l'Église vinrent seuls modifier 
ces dispositions, et précipiter, dans des voies hos- 
tiles aux idées de 89, des populations qui les 

<l) Jusqu'Ici toutea les biographies ont (ait naître George 
Cadoadal en 1769 , sans en cicepter la notice publiée 
par son frère, le général Joseph Cadoodal. Cette erreur 
a aana doute été aecréditée par George lui-même, qui 
en 1804, dans les Interrogatoires de son procès, se donnait 
trente-cinq ans. La date du 1*^ Janvier 1771 est pourtant 
la seule véritable. Elle a été recuelUie par l'auteur de 
cette noUce au greffe du tribunal de Lorlent, sur les 
revtotrcs de l'état clv^ de la paro(s*e de Brech. 



eussent acceptées avec entraînement» si l'assem- 
blée constituante n'avait pas commencé par 
méconnaître et froisser leurs sentiments reli- 
gieux. Aussitôt qu'il apprit qu'une résistance 
sérieuse était organisa en Vendée, Géorgie 
passa la Vilaine (juin 1793) à la tête d'une 
cinquantaine de ses plus intrépides amis, pour 
rejoindre l'armée vendéenne, occupée à s'empa- 
rer des grandes villes de la basse Loire. Nommé 
capitaine de cavalerie dans le corps de Stoillety il 
partagea les succès et les revers de la grande ar- 
mée jusqu'au moment de sa dispersion sur les pla- 
teaux de. Savenay. George revint alors dans le 
Morbihan, bien résolu de mettre à profit, dans 
l'intérêt de la cause qu'il avait embrassée , les le- 
çons qu'il rapportait de cette courte campagne, 
tin volontaire vendéen, avec lequel il s'était lié 
d'une étroite amitié, l'accompagnait, et devait dé- 
sormais être associé à toutes ses entreprises. C'é- 
tait Mercier, dit la Vendée , fils d'un maître 
d'bdtel du Lion ' d'Angers. Déjà George, encou- 
ragé par les conseils de l'abbé Phih'ppe, rec- 
teur de Locmariaker, et secondé par son fidèle 
lieutenant, avait organisé une partie du Mor- 
bihan; son ûnpulsion se propageait dans les 
campagnes avec la rapidité d'un incendie, quand, 
une nuit, la force armée vint le surpi*endrc à 
Kerléano, dans la maison i)aternelle, oh il 
avait établi le centre de ses opérations. Il fut 
saisi avec Mercier, ainsi que son père. On les 
dirigea sur Brest, où il fui jeté en prison en 
attendant l'échafaud. George y fit la connais- 
sance d'un gentilhomme provençal, d'Allègre de 
Saint-Tronc, qni profita des loisirs forcés de la 
prison pour compléter l'éducation militaire de 
son jeune compagnon de captivité, en lui don- 
nant des leçons théoriques d'une science qo'il 
ne connaissait encore que par la pratique des 
champs de bataille de la Vendée. Après quel- 
ques mois de captivité, George, d'Allègre et 
Mercier parviqrent à tromper la vigilance de 
lenrs gardiens et à rompre leurs fers. Revétan 
de costumes de matelots , ils s'évadèrent une 
nuit, et, à travers mille périls, parvinrent à re- 
gagner le Morbihan. Pendant sa captivité, lepè«ie 
de George lui avait indiqué un endroit secret 
où il avait enfoui une somme de 9,000 francs» 
fruit de ses économies. George employa sor- 
le-champ cette ressource à continuer rceuvre 
qu'il avait entreprise, mais qu'il trouva déjà fort 
avancée, grâce aux soins de MM. de Silz , de 
Franchcville, de Labourdonnaye - Coatcandec , 
Guillemot, et Jean-Jean. George prit part à cette 
première campagne de la chouannerie roorbihan- 
naise en qualité de chef de la division d'Auray. 
Au mois d'avril 1795 il assista, ainsi que les au- 
tres chefs de l'insurrection, aux conférences de 
la MabilaJs; et se prononça avec énergie contre 
la pacification qui fût signée, sous riniluencede 
Comatin, par vingt-deux officiers seulement; 
ce qui fit dire à Hoche : n La convention vient de 
a traiter avec quelques individus, et non avec 



77 



GàDOUDiOi 



7t 



« ks TéritaMot diefii du |iurti . n àfitéé la ftpriae 
des bostUHé» on rotroirre Gadoodal à (kuid- 
Charop, oti fct liié le eomto de Silz^et où Geoiyi 
par¥i]it à raUier kê foyarda eo preMmt to eon- 
roaDdoiMHt 

On préparait à cette époque b teaeuae eipé* 
ditioD de Qoiberon. George «I Tâite de aea 
chouaoa Arent incorporés dana une dÎYiaioli forte 
de 3,600 iiomme», placée aous le coauDandenient 
de Tiiitaiiacy et chargée d'opéror une dÎTersion 
à J'iatérieur. On aail qne cette expéditioa éoboua 
complétemeat. 

Geoiige derât alors ie cbef de la chowannp- 
rie bretonne. Il er^mifla le 11 ortiilian but un 
pied de guerre réguUer* et réeUement redoutable. 
En moins de quînie jours, et priTé de toute» rea^ 
sources, il parvint à réaliaer ce que Puisaye, aoii- 
feno par le conseil des princes et par l'or de 
J'Auf^eterre, n'avait pu olteûr depuis deux an- 
nées : il réunit sous son commandement toutes 
les bandes éparses qui sillonnaient le MorUban. 
Alors commença contre les troupes de la répu- 
blique cette terriUe gnene de sutpnsaSy comme 
sous le nom de cActMnnerie. Des engagements 
eurent Keu simultanément sur une multitnde de 
points, à ElveUf à Grand-Champ, à Plnvigner, à 
Saraeau. Geôles se moltip&ialt pour ainsi dire, 
afin de donner son impulsion à tous ces mou* 
▼ements. Mais, serré de toutes parts par les trou- 
pes de Hecbe, D feifpût d'acc^iter, au mois de 
mai 1796» la padieatian que loi offirait ce géné- 
rai. On était an mois de janvier 1799, et Gadou- 
dal, en présence des bnûts de conflagration eu- 
ropéenne, attendait avec impatiencel'arrivée d'un 
prince français sur le territoire breton. Fatigué 
des retards qu'on lui laH subir, il députe son 
fidèle Mercier an corated'ATtois,qui lui répond par 
les lignes suivantes : « J^'ai voulu que le braTc et 
« kyyai Geoige n'apparlt que par moi ce dont son 
« âme jouira autant que la mienne..... A tous 
« revoir bientôt , mon cher George. » Fort d'une 
telle promesse, te chef morbibannais n'hésite 
plus; il saisit Tinstant où la ooalition se formait 
contre le Directoire, pour adresser à ses eompa* 
triotes on chaleureux appel. 

Son plan était de s'emparer des villes les phis 
importantes et d'étendre l'insurrection du cété 
de Paris, pour attaquer la lévohition au cceur. 
George se reposait avec une entière confiance 
sur la parole du comte d'Artois, quand un nou- 
veau message vint l« apprendre que « les jours 
» de S. A. B. étaient frop précieux pour être 
« exposés. » Befoniant son indignation au fond 
de son àme, il donne le signal des hostflités en 
Claquant Vannes. Le 30 octobre (1799), il péné- 
trait dans Saneau, où les bleus s'étaient réfugiés 
avec un parc d'artiUerie ; et presque au même ins- 
tant il surprenait Port-Navalo, Muallac, Laodé- 
vant, etc. L'insurrectien triomphante s'étendait 
de Gaérande à SaintBrieuc. Mais la journée du 
18 brumaire avait rendu le général Bonaparte 
mettre de la situation; sa puissante initiative 



avait remplacé un pooToir déeensidéré. Son 
premier soin Ait de pacifier l'Ouest, et, dans ce 
but fl employa d'abord la voie des négocia- 
tions. Des oonftrences s'ouvrirent à Pouancé, 
dans le haut A^jon, pour traiter de la paix. Mais 
l'influence de George eoqièoha qu'elles fussent 
suivlss d'aucun résifltaL Cependant Brune, oum- 
mandant de l'armée ds Hollande, arrivait à mar- 
ches forcées dans l'Ouest, avec l'ordre d'écraaer 
à tout prix la résistance royaliste. Le génénl 
Harty lui préparait les voies dans le Morbihan. 
Sorti de Vannes le 25 janvier ifioo, à la tète de 
10,000 hommes, ce général fut rencontré par 
les troupes de George, le 36 janvier 1800« à 
PonMe-Loch, entre Loeminé et Grand-Champ. La 
bataille fut longue et acharnée; elle doM huit 
heures. Ceint le dernier engagement sérieux de 
la chouannerie. George comprit hientût qu'il 
ne pouvait prolengnr une hitteinégUs sana atti- 
rer sur son pays les pins grands désaetwn, et il 
se décida à toaiter de hi paix. Le 2 lévrier, U eut 
aTCC Brane une entrevue» à la snita de laquelle 
il signa une convwition pour les trsis dépaile- 
ments (Morbihan, Côtea-dn-Mord» Finirtère) piè- 
ces sous son comnmndenMnt. A peine aTait^ ne- 
oeplé la pacification, qu'il apprit que des yais- 
seanxanjbds, mouillés dans la rade de Oinbeien, 
lui apportaient des fonds considérables : « Dites 
àramiral, répondil-il , que je viens de conclure 
la paix, etqnejenepnsreeeveirdesibndsdea» 
thiés à eoBtmner la gnerte. » Brune eut «rdre 
d'cxigar que Geerge se nmdlt à Paria, où sa pié- 
scBoe était néeeasaire, dtsaU^fl , àla censelida- 
tion de ta paii. En réalité le premier consul, qui 
se comunssaiten hommes, et auquel un coup d'«il 
avait sufi pour apprécier In forte trempe du chef 
breton, routait Rattacher à sa forfone. Apiès 
aToir en plusieurs conférences arec te génénl 
Otarke, qui tenait le portefeuiHe de ta guerre, 
George ftit reçu par Bonaparte. Bourrienne, qui 
assistait à cette entrevue, en a consigné tes dé- 
taita dans ses Mémcéres. Pendant une conversa- 
tion de plus de deux heures, te premier ccmsul 
fit tous ses eirorts pour vafaicre l'obstfaiation de 
l'indoraptabte Breton ; il fit retentir à ses orailles 
les mots de gloire, de patrie, de fortune mffî- 
tabre ; Il épuisa ta série des offres les pins sédui- 
santes, lui donna à choisfa' entre te grade de gé- 
néral de divisten dans l'armée dltaUe, ou cent 
miUe fk-ancs de pension, à ta sente condition de 
s'abstenh* de poHtiqne. George fiit raébrantabte; 
et cette «ilrevue , qui causa une irritation pro- 
fonde au premier consul, peu habitué à rencon- 
trer de tàte» résistances , ne fut suivie d'aucun 
résultat. Averti qu'on allait le faire arrêter, il 
partit secrètement pour l'Anglelerre, en compa- 
gnie de M. Hyde de Neuvitte. B fot accueilli 
avec beaucoup de distinotion par le gouTeme- 
ment an^s, et reçut de Louis XVIfl, par l'in- 
termédiaire du comte d'Artois , te grade de lieu- 
tenant général, te grand cordon de Saint-Louis, 
et une lettre de félicitations sur sa conduite* 



79 



GADOUDAL 



90 



A peine débarqué en An{^eterre, George 
médita de nouTeanx plans de résistance, n réso- 
lut de repasser dans le Morbihan pour les exé- 
cuter, quand la victoire de Marengo Tint, en af- 
fermissant la puissance de Bonaparte, Adre 
avorter tous ses projets, n comprit qu'en res- 
tant plus longtemps en France il compromettrait 
inuliiemeDt les campagnes'du Morbihan, épuisées 
par six années de luttes. Il songea dès lors k 
transporter à Paris le drapeau de l'insurrection; 
et dans ce but il chargea Saint^Régent, Limoé- 
lan, la Haie Saint-Hilaire et quelques autres 
offiders de se rendre dans cette ville. On sait 
comment l'explosion de la roachnie infernale vint 
«Doore une fois d^uer ses espérances. Quel- 
ques hiflloriens ont voulu faire remonter jusqu'à 
George Cadoudal la reaponsabOité de cet odieux 
attentat, cenvre isolée de Saint-Régent. La vé- 
rité sur ce ftit, longtemps controuvée, est conte- 
nue tout entière dans cette réponse de George 
à l'époque de son procès : « SaintAégent était 
« à Paris d'après mes ordres; mais jamais je ne 
« lui ai enjoint d'exécuter l'attentat du 3 nivôse. » 
Nous avons sous les yeux les Mémoires encore 
inédits, mais parfiiitnnent authentiques, d'un 
homme qui a joué dans les iSutes de la chouan- 
nerie un rôle d'une certahie importance, Rohu, 
ancien chef de division, sous les ordres de 
Geoiige. Void comment il s'exprime sur cette 
déploraUe affaire : « Vers le milieu de l'année 
« 1800, le général nous convoqua au nombre de 
(c quatre, savoir : Delear, Robinot de Saint^Ré- 
« gent, le chevalier de Tréoesson, et moi. H nous 
« exposa qu'il avait besofai d'un de nous pour 
<c une mission à Paris. Sanit-Régent, comme le 
« plus anden des offiders présents, prétendit 
« avoir droit d'obtenir la préférence. Le général, 
R acceptant la proposition, lui dit : « Je vous 
n donnerai les .moyens d'arriver jusqu'à la ca- 
<c pitale; et là vous voua mettras en relation avec 
« les personnes que je vous indiquerai, et avec 
n lesquelles vous vous entendrez pour l'achat du 
(c nombre de chevaux, d'habits et d'armes que 
«i je vous désignerai, et dont je viendrai me ser- 
« vir plus tard.» Saint-Régent partit. Quand nous 
« apprimes que les tuiles des toits avaient tombé 
« sur la voiture du premier consul, par suite de 
« l'explosion de la madiine infernale, George 
tt entra dans une violente colère, et il nous dit : 
«< Je parierais que c'est un coup de tète de ce b.. . 
« de Saint-Régent II aura voidu venir près de 
« nous se vanter de nous avoir, à lui seul, débar- 
« rassés de Bonaparte : il a dérangé tous mes 
H plans. D'ailleurs nous ne sommes pas en mo- 
«K sure d'agir. >» 

L'odieuse tentative de la rue Saint-Nicaise, que 
Saint-Régent et son complice Carbon expièrent 
sur récha&ud, vint aggraver encore la situation 
des insnrgés morbihannais. Plus de cinquante 
offiders royalistes, au nombre desquels se trou- 
vaient Julien Cadoudal, un des frères de George, 
fit Mercier la Vendée, son lieutenant et ami, 



périrent violemment, de 1800 à 1802. La police 
redoubla d'efforts pour s'emparer de l'indompta- 
ble chef. Trds colonnes mobiles, dirigées par 
Bemadotte, parcoururent le pays. George partit 
de nouveau pour l'Angleterre, accompagné de ses 
offiders les plus intr^ides et les plus compro- 
mis. Ce ftit à dater de cette époque qu'il arrêta, 
avec le comte d'Artois et le général Pichegru, 
le plan de la vaste conspiration dont 11 devait 
être la victime. Débarqué le 21 août 1803 sur 
la falaise de Béville en Normandie, avec une 
partie de ses compagnons , George ne tarda pas 
à s'apercevoir qu'on l'avait trompé sur la véri- 
table situation de l'esprit {public; que le pre- 
mier consul, bien loin d'être dépopularisé comme 
l'affirmaient de fausses* correspondances, se pré- 
parait au contraire à cdndre le bandeau impé- 
rial, aux applaudissements de la nation. D'un 
autre côté, dans les entretiens qu'il eut avec Mo- 
reau, il trouva ce général, quil croyait décidé à 
agir pour les Bourbons, pidn d'irrésolution, de 
faibl^se, et d'ambition personndie. George était 
depuis sept mois à Paris, mécontent de la tour- 
nure des événements; et il se disposait à repasser 
en Angleterre quand, le 9 mars 1804, vers sept 
heures du soir, venant en cabriolet de la monta- 
gne Sainte-Geneviève, ftat poursuivi par plu- 
sieurs agents de poliee, qui l'atteignirent près du 
carrefour de l'Odéon. L'un d'eux. Buffet, se pré- 
cipita à la tête de son cheval. D'un coup de pis- 
tolet, George hii brûla la cervdie. Mais, en- 
touré par la foule et assailli par le nombre, il fut 
pris, garrotté, et conduit à la préfecture de police, 
d'où on le transféra au Temple. Pendant son i>ro- 
cès il fit preuve de beaucoup de courage et de 
sang-froid; déclara hautement qu'il était venu 
pour changer la formedugouvemement en France 
et mettre Louis XYin sur le trône ; qu'un prince 
français devait diriger l'attaque ; qu'il n'avait pas 
de complices. Toutes les fois qu'il paria du pre- 
mier consul, ce fut avec beaucoup de modération 
et de dignité; et cdui-d lui fit témoigner, par 
rintermâiaire de Murât, combien il était touché 
de cette retenue. L'offider supérieur chargé de 
ce message ajouta que cette conduite avait ins- 
piré tant d'estime à cdui qui venait d'èti'e âevé 
à l'empire, quil ne doutait pas qu'il n'accordât la 
grâce de George, s'il la soUidtatt. Ce dernier s'y 
refiisa positivement ; et le 25 juin 1804, assisté 
de l'abbé deKeravenant, curé de Saint-Grermaîn- 
desPrés, il porta sa tète sur l'échafaud. Onze de 
ses compagnons périrent avec loi. Un grand nom- 
bre d'autres , parmi lesquds les deux frères de 
Polignac, le duc de Rivière , Raoul et Armand 
Gailbud, Chartes d'Hozier, eurent leur peine com- 
muée en qudques années dedétention. G. C. 

CréUneau-Joly, HUtoire de la f^endée milUaire, — 
Th. Muret, Histoire da guerret de VOuest. — M. Le- 
gnn,dau la^^grapAto BretonM. — Mémoiré$ (InMttt) 
de Roha,aDClen chef de division. — Mémoires de Bottr^ 
rienns. - Emile Marco Salnt-Hllalrc, Deux Conspira» 
Uont sous fBmpire. — Procé» Je Ceonte, Moreau, ft Pi^ 
ehêçru, 8 vol. In-V* Paris, Wi^,— Documents inédiU^ 



81 



CADOUDAL — GADROT 



as 



*CADOVDÂL (Joseph), général français, frère 
du précédent, né à Kerléano, près d'Auray, le 25 
janyier 1784, mort an même lien le 29 juin 1852. 
Il était à l'école d'ÀDgers en 1804, lors de la 
dëcouTerte de la conspiration de George, et 
il en sortit après Texécutlon de cehn-ci, sur Tas- 
snrance qn'on Ini d<Mma qull deralt lai-méme 
être arrêté. A peine était-il rentré k la maison 
patenieDe, qall fîit mandé à Vannes, où le préfet 
du Morbihan lai ordonna de partir immédiate- 
irient pour Tours, o6 il devait continuer ses études 
aux frais du gouTemement. L*empereor, après 
aroir Yainement cherché à s'attacher Tindomp- 
table Breton , Toulait que le frère de George fUt 
éleré dans une de ces écoles où la jeunesse firan- 
çaise était Tormée militairement pour le culte 
de la gloire. Le jeune Gadoudal feignit de se 
soumettre; mais, le soir même, il s'embarquait 
pour l'Angleterre. Il y passa dix années, qu'il 
consacra, sous la direction de M^ Amelot, an- 
cien éTêque de Vannes, à continuer ses études, 
brusquement interrompues. En 1814,1e duc de 
Berry hii confia une mission pour le Morbihan : 
accompagné d'un4^re plus jeune que lui et d'un 
ancien officier de George, M. Hermély, Joseph 
Cadoudal descendit en Bretagne. Mais quand il 
y arriya, les éyénements politiques ayaient rendu 
sa mission sans objet. 

En 1815 il fut nommé, par ordonnance du 25 
octobre 1815, colonel de la légion du Morbihan, 
qui deyint'plus tard le 26" réf^ent de ligne. Ce 
fut en cette qualité qu'il fit, en 1823, la campa- 
gne d'Espagne. Promu au grade de maréchal-de- 
camp le 22 mai 1825, à l'occasion du sacre de 
Charles X, il fut chargé de plusieurs inspections 
d'infanterie et de dtyers commandements. 

Après la réyolution de 1830, il fut mis à la ré- 
forme. En 1832, madame la duchesse de Berry lui 
confia le commandement et l'organisation de la 
partie de la Bretagne placée autrefois sous les 
ordres de George. Mais fl comprit bientêt que 
les circonstances étaient changées, et qu'il y au- 
rait fohe à engager une lutte iné^le. Grfioe à 
son esprit denMdération et à sa haute prudence, 
la Bretagne Ait présenrée du fléau de la guerre 
civile. ^N^is cette époque, il vécut dans une 
retraite absolue. 

Biographie det Hommes vivants. ~ La PsUU efuman- 
ii«ri«,par M. Rio. ^Archives du ministère de Ut guerre. 
^DocHmentsf 



CADOT1U8, ouplutdt MtLiSM (Jean), théo- 
logien, littérateur et médecin frison, né en 1650, 
imirt à Stadesdorf en 1725. Son père, Mathias 
Cadovius , surintendant de la Frise orientale, 
voulant cacher sa paternité , car il s'était marié 
étant encore élève du gymnase académique de 
Hambourg, fit étudier son fiki Jean sous le nom 
de Mûller. Ce dernier garda ce nom pendant de 
longues années , remplissant différents emplois, 
d'abord en 1670 celui de recteur de l'école latine 
d'Esens, et en 1675 celui de prédicateur an vil- 
lage de Stadesdorf, Mais en 1679, son père étant 



mort, Jean dot prouver contre ses autres frères 
la légitimité de sa naissance, pour pouvoir entrer 
dans sa paît d'héritage. Non-seolementily réussit, 
mais il prit dès lors le nom de son père, auquel 
il succéda en même temps comme surintendant 
de la Frise orientale. H consacra le reste de sa 
vie, tout en remplissant ses fonctions ecclésias- 
tiques, à ses études variées, surtout littéraires» 
et même à l'exerdce de la médecine, n a le pre- 
mier popularisé l'étude do l'ancien dialecte frison 
dans un ouvrage qui forme le fond de tout ce 
qui a été écrit plus tard sur le même sujet. Cet 
ouvrage, intitulé Memariale linguxjrisic» cm- 
tiqtus, est une espèce de grammaire et vocabu- 
laire frison , renfermant, entre autres, les cinq 
parties principales du catéchisme de Luther» 
avec les symboles de Nicée et de safait Athanase ; 
cet ouvrage, écrit en 1671, se conserve en ma- 
nuscrit dans la bibliothèque d'Emden. On a en 
outre de lui : Excellent échange de VinerédU" 
liié musulmane contre le véritable christia- 
nieme, en manuscrit, et composé à l'occasion 
du changement de rdigion dedeux jeunes Otto» 



Bertn»; Pisram Os^ftU'» P* H^ *• Metar de Brème, 
Lettre à LeiànttM de IndU. Frisise, Ms. dans les Col- 
leet. etgmologiea. — Wlarda, Dictionnaire de la langue 
des anciens Frisons. - Bncfa et Oraber, JUgemetne Bn- 
egeiopstdie, 

^GADOTiiis ( Antoine-Gunther ) , théolo- 
gien allemand, né le 16 août 1654 à Oldenbourg, 
mort le Savril 1681 à Esens. Après avoir étudié 
à Leipzig, léna <^ Wittemberg, et avoir pris 
ses grades dans cette dernière ville, il fit un 
voyage scientifique. De retour à Aurich, où son 
père était alors surintendant général eodésias- 
tiqne, la duchesse Christine-Chariotte le nomma 
son prédicateur, qui devait l'accompagner aux 
eaux de Pyrmont. Plus tard, il devint second 
pasteur, et en 1678 premier pasteur à Esens 
(dans la Frisé orientale) , où il resta jusqu'à sa 
mort. On^ de ini : JHsput, de itinere saàbati; 
Wïttemberg, 1673, in.4»: — IHsput. de tem- 
poré; iUd., 1674, in^«; — Disput, de justUia 
universali;\hid., 1674, in-4». 

Reenhan , Souvenirs du clergé de la Frise orient, 
(en alleoMuid). 

CADEOT ( Pierre), conventionnel français, 
mort à SaintrSever en 1813. Député des Landes 
à la convention, il y vota la réclusion de 
Louis XVI, puis le sursis à l'exécution. En 1794, 
il se prononça énergiquement contre les doctri • 
nés des jacobins. Il fbt ensuite envoyé à Mar- 
seille pour s'y opposer aux terroristes, et fut 
chaii^é d'approvisionner l'armée des Alpes. De- 
venu membre du conseil des dnq-cents, il fut 
déporté le 18 fhictidor (4 septônbre 1797). 
Rentré en France après le 18 brumaire, il devint 
maire de Saint-Sever, et reprit en même temps 
sa profession d'avocat. On a de lui : Cadroy, 
membre du conseil des cinq-cents, à ses col- 
lègues, sur le Mémoire de Fréron; 1797. 

Moniteur univeneL— Petite ifiograpkie eonv.^ ists. 
- Le Boa, Dictionnaire enenclopedique de la France, 



88 



GADHY — CiËPOLLlNUS 



84 



CADET ( Jean-BaptUtt ), plus coimo sous Ta- 
nagramme de Jkxtcff, Ghanoûie et théologîai fran- 
çais, né à Tm ( ProTesoe) en 1680, mort à Sa- 
rigDy-soi^Orge le 35 noTembre 1756. Il fil sea 
pTemières études aoos les soins de son onde, 
supérieur du collège Grimaldi, et les termina à 
Paris (1710)*^ où, étant entré dans les ordres, U 
obtint le ncariat de Saint-tlienne-do-Mont, pois 
celui de Saint-Paul (1716). En 1718, M, de 
Clermont le fit nommer chanoine k Laon, et le 
choisit pour son théologal; mais Topposition 
constante de Gadry à la bulle Unigenituê le fit 
destituer. Il se retira alors à Palai8eau,où il de- 
meura, publiant ses nombreux ouvrages, jusqu'en 
1748. Caylus, érèque d*Auxerre, le prit près de 
lui, et ne s'en sépara que par la mort. Les prin- 
cipaui ouvrages du P. Oadry sont : Pr&nes sur 
Vappél, etc.; 1718, in-12; — MelatUm de ce 
qui s'est passé dans rassemblée générale 
de la Congrégation de la Mission tenue à 
Saint-Lazare le 1" août 1734; Paris, in^*; 
•^ Apologie pour les Chartreux ^ que la per- 
sécution excitée contre eux au sujet de la 
bulle Vnigenitas avait obligés de sortir de 
leurs fnon€atères;\!tÀà.y 1735, hK4*; ^ Preu- 
ves de la liberté de FEglise de France dans 
Vacceptation de la comstitution Vnigenitus^ 
ou Recueil d'ordres émanés de la cour ; 1738, 
m-4*; _ Histoire de la condamnaHon de 
M. l'évéque de Senes, par les prélats as- 
semblés à Embrun ; 1728, in-4'' ; — Réflexions 
abrégées sur l'ordonnance de M. rarchevéqtie 
de Paris ( de VintimOle) du 39 septembre 1739, 
au sujet de la constitution Unigenitus; 1739, 
3 Tol. in-8"; — Observations théologiques et 
morales contre le P. Berruger; 3 vol. în-13. 

Moréri, MHetioHMdre kUtori^mê. 

CADWAI4ADTE, roi des Bretons, mort à Rome 
en 703. Les Saxons envahirent ses Ëtats et l'en 
dépouillèrent II ftit le demiv roi des Bretons, 
et l*nn des trois princes qui traitèrent avec bien- 
veillance les ehiÀietts. 

Loblueao, tfUt. ée laBr€taçM. - Dani. UUtoire de 
Bretagne. 

GADWALADTE et CBLAIL, nom de deux 
bardes gallois qui vécurent au seizième siècle. 
Leurs poésies sont restées manuscrites. 

Hose, New Biographieal DMiouar^. 

GADWALLON , fils de Cadwan et père de Cad- 
waladyr, prince de Galles, vivait dans la première 
moitié dn septième siècle. Délait en 633 par £d- 
^vin d'Angleterre, il se réfugia en Irlande. A son 
retour, il guerroya sans cesse contre les Saxons. 
Les bardes, quil protégeait, composèrent des 
chants en son honneur. 

Rote, New JMoerapMcal'DieUoiiarif. 

GADWGAN, fils de BMdyu, prince gallois, 
mort en llio. Ilr^na à partir de 1107. Son fils 
Owen ayant enlevé la femme de Gérald, autre 
prinoe ^ois, Cadwgan Ait obligé de se réiu^ 
en Iriande avec le ravisseur. A son retour, il fut 
assassmé par son neveu. 

Rose, New BioçropMeai-DieUotuinf. 



CADiTlus. Foy. Gauurnius Plawu^ 
* GADMOH OU CEDMON , bénédictin et poète 
anglo-saxon, né dans le Mortbumberiand, mort à 
Whitby en 676 ou 680. D'après Bède (Hist. 
ecel., lY, ch. 24), il gardait les troupeaux , lors- 
qu'un soir, appelé à chanter dans les veillées 
des bergers , il se déclara inspiré. Étant tombé 
dans un profond sommeil, un étranger lui appa- 
rut en songe, et lui fit chanter la Création, sur 
laquelle Cwlmon improvisa le commencement 
d'un poème admirable. Le lendemain U continua 
le poème, et se fit installer par Tabbesse Hilda 
dalis le couvent do Whitby, qu'elle dirigeait; il 
y resta jusqu'à sa mort, qui, d'après Bède, fut ac- 
compagnée également de circonstances miracu- 
leuses. On a sous le nom de Cœdmon une Para- 
phrase anglo-saxonne, en vers, de la Genèse, 
dont le poème cité plus haut foime l'exorde, 
avec les Principales histoires de l'Ancien et 
du Nouveau Testament. L'unique manuscrit de 
l'original, longtemps laissé dans l'oubli, tomba 
entre les mains du célèbre antiquaire l'arche- 
vêque Usher de Dublin, qui le communiqua à 
Junius , premier éditeur de ces poèmes, et passa 
de là à la bibliothèque Bodleyenne d'Oxford, 00 
il se conserve encore. Les principales éditions 
sont : Cœdmonis monachi Paraphrasis poe- 
tica Genesios ac prxcipuarum sacrx paginx 
hiistoriarum, o^ Atnc annos M, LXX, anglo- 
saxomice conscripta et nuncprimum édita a 
Francisco Junio; Amsterdam, F F. Smalt, 
in^"*; 1655, 'édition très-incorrecte; — Cxdi- 
mon's Metrical Paraphrase of Parts of the 
Holy Scriptures, in anglo-saxon; wiià an 
English Translation , Notes , and a Verbal 
index, by Benjamin Thorpe; Londres, 1833, 
in-8». 

AdeliiDg« •applément à JOcher. Mlgem. Celehrte»- 
Lexicon. — Thomas "Wright. BiograpMa Britanntea 
Uteraria, 18U. 

GJBLIUB - A1TEBLIAHIJ8. Vog. COBUUS-Ao- 
RBUAIfITS. 

€JBLI08 SABiiiirs. Vog, Sabinds. 

*GALivs (Antwne), médecin italien, né à 
Messine, vivait dans la première moitié du dix- 
septième siècle. On a de lui : Tract, de Pulsi- 
bus, et Comment in.1 libr. Aphorismor. lÊip- 
pocratis; Messine, 1618,in-4<' (cotai. Biàl. 
Bodley,);^Introductio universalis admedi- 
cam Facultatem, ae brevis methodus curandi 
particularesprœter naturamcorporishumani 
affectus; nec non de Pulsibue Tractatio, Qui- 
btis additur Commeniariusinprimum librun 
Aphorismorum Hippocratis; Messine, 1618, 
m-4". 

Carrère, Bibliotkéque 4e k^ Médeeim. 

*CSPOLLUiir8 {JaequesrPhilippe), histo- 
rien italien, vivait dans la première moitié da 
dix-hnitième siècle. On a de lui : Chronicon sa- 
crum, divilarbore Genealogise patriarcharum 
veteris Testamenii, regum atque prtncijnim 
etexiis progeniiorum Jesu Ckristi NotMsa ; 
Borne, 1739, û-foL 



6^ 

A<icIiiiig,jQppléioc&C à Jdclier, MigmtU ta GeUkrtn- 
Uxieon. 

* CARDER {Paul Van), Toyagear hollandais, 
vivait à la fin du sdzîëme et an oommencenMsnt 
du dix-septième siècle. H fit nu voyage aux In- 
des orientales, de 1599 à 1601. On en a le 
compte-renda dans le Mwmeil de Voyages de 
la Con^Hignie des Indes orient., t. H. 

▲delaoff, rapplémeDt à JOcber, Jttgtm, GtlMtrteih 
Lêxieon. 

GJB9ALPIH. Voy, CISALPIN. 
CJMÂR. Voy. CéSAfi. 

CJB8AE {AquiHnuS'Julius), historien alle- 
mand, né à Gratz le t*' novembre 1720, mort 
le 2 juin 1792. On a de lui : Annales ducatus 
S^yrte; Vienne, 1768-1769-1779, 3 vol. in-fol.; 
— Description de la Styrie {en allemand); 
1773 , 2 vol. in-8**; — Histoire politique et ec- 
clésiastique de la Styrie; 1785-1788, 7 vol.; — 
J>roit canonique national de l* Autriche ; 1788- 
1790, 6 vol. in-8°, etc.; — phisieare autres ou- 
vrages restés manuscrits. Tous ces écrits abon- 
dent en détails intéressants. 

FeUer, DieUoiuuHre historique. 

*cmaAUHCamille), théologien et juriscon- 
salte français, vivait à Paris dans la première 
moitié du dix-septième siècle. On a de lui : 
PlUL Roverii Tract, de MOssionihus, ace. Apo- 
logiàfijusdemTractaius, per €am, Cxsarem; 
Paris, 1625, in-8% tradL en français par C.-M. 
P.;ibid, 1827, in-8^ 

C9L MibL iMf». Par. 

* CMSAR ( Chnstophs)y philologue aUemand, 
né le 24 avril 1540 à Iglan en Prusse, mort le 
16 août 1604 à Halle. H suivit les classes du 
gymnase de sa ville natale, et étudia ensuite à 
Witteroberg, où il prit ses grades. En 1572 il 
devint second directeur, et en 1583 directeur 
en chef du gymnase de Halle, où il resta jus- 
qu'à sa mort. On a de lui : Institutiones gra/m- 
maticse latinœ in usum sckolx Bal.; Halle, 
1592, in-8»; — Elegia in tffigiem Ad. Siberi; 
Wittemberg, 1594, m-4®; — Salagustianaf pœ- 
matadiversis temporum occasionibus scripta; 
Halle, 1598; — Elegia de Cruce, qux perpe- 
tuumEcclesiw Jesu Christi npo<Txs((j«vov ; ibid, 
1598, in-4'». 

Adelang. soppl. A JOcher, Mlg. GeL-Lexicon. — Dod- 
kel, Nachriehten, 1. 1, p. MO. 

* € JBSAR ( Dominique ), bénédictin allemand, 
vivait vers le milieu du dix-septième siècle, n 
enseignait, en 1652,1a logique à Salzbourg, et do- 
\int bientôt après abbé d*Oberaltadi. On a de 
lui : Ariadne Logica, 1653. 

Adehnig, rappl. A U^btr. 

*GJ»aE {Jean'Bapiiste)yimk€omQh/^ alle- 
mand, vtvaît à Franefort-sur-ie-Mein an commen- 
cement du dix-septième siècle. Il fut syndic dans 
cette ville, et .l'un des violents adversaires des 
luifs. « Tous les Juifs, disait-il, qui se trouvent 
dans le monde ne raérHent pas qae pour eux un 
seul chrétien soit décollé, mis en jugement, 
ou chassé de son pays. » — On a de hd, sous 



C^^OLLUrUS — Gi£SilR£ 



86 

le paendonyine de Vespasianus Reektanus, /«- 
deuspiegel et ludenbadstube, dans Di^ drey 
fâche GMehheit (la Triple Égalité) ; 1616, in-4*; 
— Ccnsilia vtaiorym autorum; Francfort, 
1618, 3 vol. 

Adelung, ftuppl. à JOcber. Lexiam. 

*casAM (Jean-George), jurisconsulte alle- 
mand, vivait vers la fin dn dix-septième siècle. 
On a de lui : Instrumenta pacis Cmsareo-Gdl' 
licx et Cxsareo-Suedcm inUa monastcrit et 
Osnabrugis; Nuremberg, 1690, in- 12. 

Adelung, sapplémeat à JOcber, Allgeiu Geihr.-Ut. 

*C£SAR (Jean-Melchior), musicien alle- 
mand, né à Saveme en Alsace, mort à Augsbourg 
après 1692. H fut, vers 1683, premier maître de 
chapelle de Pierre-Philippe, évèque de Bamberg. 
On a de lui : Trisagion mtuicum, complectens 
omnia Of/ertoria de Communi Sanciorum et 
Sanctarum, de Maria Virgine et Dedicatione 
Ecclesiêsper annum, secundum textum Uis- 
salis Romani, etc.; Wurzbourg, 1683, in-fol ; 
~ Lttstige Tafelmusih (Morceaux de musique 
de table ) ; ibid., 1684, gr. in-4°; — Missx brè- 
ves vril; ibid., 1687, in-4''; — Psalmi vesper- 
tini dominicales et /estivi per annum, cum 
Magnificat PstUmisque altemationis duplici 
modo; ibid., 1691, in-4° ; — Hymni de Domini- 
ciset Tempore, de Proprio et Communs Sanc- 
torum, aliis universorum Meligiosorum Ordi- 
num prindpatUmibus per totius anni de- 
cursum in qfficio vtspertino decantari soliti 
ibid., 1692, in-4''. 
Adelung . copplément A JOcher, Mlgem. CeUhr.-kex. 

* CAS An (Longinus), probablement pseudo- 
nyme d'un naturaliste allemand, dont on a : 7W- 
num magicum, sive secretorum naturalium^ 
cœlestium, i^femaliumi; Francfort, 1690 
in-4''; on y trouve des extraits de Blaro- Antoine 
Zimara, d'Alexandre d'Aphrodisias, d'Albert le 
Grand, d'Aristote et d'Averroès; — Trimiim 
magicum, sive secretorum mugic(jrum opus ; 
Uffenbach,1611,in-i2;ibid., 1614, in-12; Franc- 
fort, 1630, itt-12; ibid^ 1673, in-12. 

Carrère . BibfyOh, de la Med. 

* C£SAB ( Tfiéophile ), médecin chimiste alle- 
mand, vivait au commencement du dix-septième 
siècle. On a de lui : AlchynUe-Spiegel, oder 
Marieni Bericht vom ersten Ursprunge und 
rechten Grand der Alchymie, aus dem Latein 
verdeutschet (jMiroir de rAJcbimie , ou Rapport 
de Morienus sur l'origine et le vrai fond de TAl- 
chimie, trad. du latin) ; Francfort-sur-le-Meim, 
1597, in-8"; — Roberti Castrensis Alchymie- 
Spiegel, oder Practik der ganzen chymischen 
Kunst, aus dem Latein ilbersetzt ( Mboir de 
l'Alchimie de Robert Castrensis, ou Pratique de 
tout l'art delà chimie, etc.); Darmstadt, 1 613,in-8''. 

Adelang, supplément A JAcher, Mlgem. Gelehrt -Lex, 

*GASARB {Jacob a), théologien catholique 
français, vivait dans la seconde moitié du dix- 
septième siècle. On a de lui : Doctrina de Sa- 
criftcio missx; Douay, 1669, in-8^. 

CaUU. Hbk DuboU. 



87 



GiESÀRE — GÂFFARELU 



88 



*CMMAMB (Raphaël de), théologien italien^ 
né à Naples, Tirait vers la &i du seizième aiède. 
On a de Ini : ConsokUio Aniimarvm, Hve 
summa casuum conseienHx ex manuali Nor 
varri exQerpta; Venise, 1589, in-4* ; Ibid., 1599, 
in-4». 

Caiàl, Bibl. imp. ParU, - Cotai. MM. Bodle^. 

«GJUARIAH1T8 (César\ architecte italien^ 
né à Milan, mort en 1542. H fut nommé en 1528 
architeote du doc de milan, et séionma aussi 
pendant quelque temps à Côme. On a de lui : 
lÀbH dieddi L. VitruviodeW ArchiUttura, 
iradotti dal kUino in volgare, affiguratiy 
commentaii;CàmQ, 1521, in-fol. ; Venise, 1524, 
in-fol. ; ouvrage fait en collaboration avec Aloy- 
sio Pirayano, Augustinus Gallay et Bened. Fo- 
TÎus; — Opus de Templo maximo Mediola- 
nensi (peiÂ-étre resté en manuscrit). 

ArgelUU, BUH, MedM., p. lU et MS. - PKitonl, 8ibL 
deçli AuL votgarizz^ IV, m. 

CJUARius ( ), théologien allemand, vivait 

dans la première moitié du' treizième siècle. H 
était de la noble famflle de Milendunk, dans le 
pays de Neussef ; fut abbé du couvent de Prum, 
appartenant à Tordre des Bénédictins. Après 
qoatre années d*abbatiat, fl abdiqua sa dignité, et 
se retira au couvent de Herslerbach, dépendant 
de Tordre deClteanx. H y écrivit, en 1322 : Bx- 
plicatio rerwn et verborum , qui se trouve dans 
son Eegistrum bonorum Ecclesim Frumiensis, 
inséré, d'après une copie d'Eccard, dans les Col- 
lectanea etpnoloçica de Leibniz, et dans Vffis- 
tor. TrevUr, diplomatie, de Hontheim, d'après 
une autre copie. 

Ldbnlz, ColUetan, Hgmoloç. — HonthetiD, HUtor, 
Trevtr, d^Oom. -~ Krseh et Crober, Âllgem. Enc^eU 

CASA Elus (Jean), philosophe et médedn 
allemand, né à Juliers en 1400, mort à Cologne 
en 1551. Il étudia à Paris et professa à Cologne, 
d'où ses opinions luthériennes le firent exiler. 
Il se retira alors chez le comte de Nuvenars et 
de Meurs. Plus tard il retourna à Cologne, où il 
mourut après être revenu au catholicisme. Son 
zèle pour la science lui avait fait négliger ses 
intérêts à tel point que, sans le secours de ses 
amis, serait mort de faim. H mit en ordre et 
corrigea le Traité de Médecine pratique de 
Nicolas Bertrutius. On a en outre de lui : un 
Traité de Rhétorique et de Dialectique ; — une 
édition de V Histoire Naturelle de Pline; — 
Castigationes in Comelium Celsum^ de Re 
medica; Haguenan, 1528, in-S*'. 
Éloy, DM. dé Mtd. ~ Biog. médie. 

GJBSAftirs, surnommé Beitterbacensis , 
théologien allemand, contemporain du précédent, 
natif de Cologne, mourut vers l'an 1320. Il fht 
prieur de HeistertiaGh, et laissa de nombreux ou- 
vrages, dont les principaux sont : Vita B. Blisor 
beth. Landgravia , ad petitionem fratrwn 
domus teutonicx de Marburg; — JVomtna et 
Àctus pontificum Coloniensium gux Chronica 
nominatura S. Metaro ad Henricum aMole- 



narchy areh. Colonàêns, produeta. Ses anties 
écrits sont énumérés dans Harzheim. 

HanhetiD. MM. Cobmiêntit, 

CUSSARIUS. Voy, CiSAIRE. 

GJUlus BASSU8. Voy. Bassus CjBSn». 

CASius (Bernard) f minéralogiste italien, de 
Mantoue, né vers 1581 , mort le 4 septembre 
1630. appartenait à la compagnie de Jésus, et 
professa à Modène et à Parme. On a de lui : 
Mineralogia Hve naturalis philosophix The- 
sauri in quibus tnetaUicx concretionis , tite- 
dieamentorumque /osHlium mineralia con- 
tinentur;Ljoa, 1636, in-fol. 

Alegtmbe, tibliath, seript9r, tœiêt. Jêsu, 

*CASAEO (Gilles a), moine franciscain ita- 
lien, vivait dans la seconde moitié du dix-sep- 
tième siècle. On a de lui : Controversix Marc. 
Ephesistaram (orientalium) , hœreUcorum 
cum Ecdesia orthodoxa, ac nonnullartim do- 
mesticorum cum apostolica missione; tom. I, 
Messine, 1664, in-4''. 

Cotai. Bibl, imp. Parit, 

CAFFA (JfefoAiore), dit le Maltais, sculpteur 
de l'école romaine, né à Malte dans la première 
moitié du dix-septième siècle. H étudia à Rome 
sous Ercole Ferrata; et tout promettait en lui 
un artiste d'un talent hors ligne, quand il périt 
écrasé par la chute d'un modèle auquel il tra- 
vaOhiit dans la fonderie du Belvédère. Ses ou- 
vrages sont peu nombreux^ et la plupart sont 
restés à Tétat d'ébauche, ou ont éte terminés par 
d'autres artistes. Son chef-d'œuvre est une statue 
de sainte Rose, qui fut envoyée à Lima. Son 
style, comme celui de son maître, tient à la fois 
de la manière du Bemin et de celle de TAl- 
garde. £. B — ic. 

Cicognkn, Storia delta ScoUwra. ~ TlooxzU Dizio- 
nario.- Baldlnaccl, A oUsto. 

CAFFAKBLU. Cette fimûlle, originaire dlta- 
lie,|se divise en deux branches, dont Tune existe 
encore à Rome, et dont l'autre s'est fixée ea 
France dès le règne de Louis XSSL Les cinq 
membres suivants, tous frères , se scmt acquis 
une réputation légitime. 

CAFFARBLLi DU rkhGk(Louis-Marie'jQ' 
seph'Maximilien ), général français, naquit aa 
chAteau du Falga, dans le haut Languedoc, le 
13 février 1756, et mourut en Egypte le 27 avril 
1799. Envoyé de bonne heure au collège de Sor^ 
rèze, il y fit d'excellentes études, surtout en 
mathématiques, et en sortit pour entrer dans le 
génie. Il éteit Tatné de dix enfants devenus or- 
phelins, et auxquels il tint lieu de protecteur et 
de père; il fit même en leur faveur une si hono- 
rable abnégation de ses propres intérêts, qu*il 
voulut partager également avec eux une hrii- 
lante fortune dont les lois lui assuraient la moi- 
tié. Un avancement rapide Ait la récompense de 
ses heureux débuts à Taimée du Rhin; mais 
survint un événement qui fiiillit tout à coup lui 
fermer la carrière des armes. La révolution ve- 
nait d'éclater, et Cafbrelli en avait d'abord adopté 
les principes avec enthousiasme, lorsqu'après le 



89 



CAFFAilELLl 



90 



10 août ranW de déchéance pranonoé contre 
Louis XVI ftit âgpifié à Tannée. Une énergique 
protestation fiit signée par Caflarelli, et suivie de 
sa destitution immédiate. H se retira dans ses 
foyers, et suWt même une détention qui dura quar 
torze mois. Mais, après avoir obtenu du service 
dans les bureaux du comité militaire, il ne tarda 
pas à être renvoyé aux années, et assista, sous 
les ordres de Kléber, au passage du Rhin qui eut 
lien près de IXasseldoTf en septemtïre 1795, lors 
de la retraite de Vannée de Sambre-et-Meu»c. 
Quelque temps après il combattait près de Mar- 
ceau, sur les bords de la Nahe, lorsqu'il fut at- 
teint d'un boule* qui nécessita l'amputation de 
la jambe gauche. H supporta l'opération avec un 
courage tout à fiiitstoique, et revint à Pans, où il 
vécut quelque temps dans la retraite.LTnstituUe 
nomma l'un de ses membres associés; d excel- 
lents mémoires sur l'instruction pnbUque et sur 
diverses branches de Vadministration justifiaient 
suffisamment ce choix. Quand Bonaparte s'occupa 
de la formation de l'année destinée à Tafcom- 
pagner en É^pte, fl jeta les yeux sur CafifarclU, 
et l'attacha à l'expédition en quaUt^ de général 
de brigade, chef de Tanne du génie (septem- 
bre 1798). Dèslecommencementde la campagne 
le nouveau général contribua puissamment aux 
résultats obtenus par les Français; le débarque- 
ment s'effectua par ses sofas, et dès lors il prit 
une part très^active à tous les succès scientifi- 
ques ou militaires qui hnmortalisèrent l'expédi- 
tion d'Egypte. L'armée le chérissait, et les sol- 
dats connaissaient si bien la Jambe de bois 
(les Arabes raw>elaient Abou-Khachab, le Père 
de la béquille ), qu'au milieu de leurs fréquents 
accès de découragement ils se le montraient en 
disant : « D se moque de çà, a a toujours un 
pied en France! » et cette saillie leur .-cndait 
l'énergie avec la gaieté. Bonaparte, ayant voulu 
visiter un jour les sources de Moïse, fut surpris 
avec Caffardli par la marée sur une grève que 
menaçaient déjà les Oots de la mer Rouge. Un 
guide courutvers le général en chef, «t joalut 
l'emporter dans ses bras : « Allez à Caffardh, 
cria Bonaparte; avec sa jambe il en a plus be- 
soin que moi. » Le siège de Saint-Jean-d'Acre 
était déjà commencé depuis quelque temps, etle 
général du f^ie poussait activement les tra- 
vaux, lorsqu'une baUe vint l'atteindre au bras 
gauche, le 9 avril 1799. L'amputation parut in- 
dispensable : Caffardli s'y soumit avec courage; 
mais la fièvre qui suivit l'opération l'emporta au 
bout de dix-huit jours de souffrances. Les regrets 
de toute l'armée l'acoompagnèrentdans la tombe, 
et Bonaparte publia cet ordre du jour : «L'ar- 
mée vient de perdre un de ses plus braves chefe, 
rÉgypte un de ses législateurs, la France un de 
ses meilleurs citoyens, les sciences un homme 
qui y remplissait un r61e célèbre. » Cet éloge, 
sorti de la bouche du grand homme, dispense 
de tout commentaire. Un tombeau fut élevé à 
Cal&relli tout auprès de Saint- Jean-d'Acre ; et 



tel est le souvenir qne ses vertas et ses talents 
ont laissé parmi les habitants eux-mêmes, que la 
pierre qui recouvre sa dépouUle mortelle est en- 
core aiqourd'hui respectée par les Arabes. Son 
nom est inscrit sur les tables de broi^du palais 
de Versailles. [Enc. des g, du m. ] 

riet. tt OmquiUê. - Degeraiido, rU dm générût 
Caffar^M dm Faiça. 

«caffâeblu ( FrançoiS'Uarie'AtLgtuie ), 
général flrançais, né an Falga le 7 octobre 1766, 
mort le 23 janvier 1849. H servait dans les trou- 
pes sardes lorsque la révolution arriva; et H 
les quitta pour entrer, comme simple dragon, 
dans l'un des répments envoyés en 1791 pour 
combattre les Espagnols qui envahissalcfit le 
Rottssillon. Au 18 bnmiaire, Bonaparte, en mé- 
moire de son frère mort à Saint-Jean-d'Acre, 
le nomma coknel et chef d'état-m^or de la garde 
des consuls; un an après, il le fit son aide de 
camp, elMoitéC après l'âeva au grade dégénérai 
de Iwigade. En 1804, il fut chargé de se rendre 
à Rome pour décider le pape à venir sacrer 
l'empereur; et cette mission, dont fl s'acquitta 
heureusement, hn valut, peu de tempe après, le 
poste de gouvemeor des Tuileries et le grade de 
général de division. La part qu'A prit ««la jour- 
née d'Austeriitz lui fit obtenir le titre de grand 
offider de la Légion d'honneur, et peu de jours 
après l'empereur lui donna le grand cordon. £a 
mars 1806, il lut nommé mfaistre de la guerre et 
de la marine du royaume dltalie, et y reste jus- 
qu'en 1810. Il fut alors envoyé dans le nord de 
l'Espagne, où il fit échouer une tentative de dé- 
barquement faite parles Anglaisa Santonia, sur 
la côte de Santander. H se distingua plus d'une 
fois encore pendant cette guerre meurtrière, 
battit Mina , prit Bllbao, et contribua à «aire le- 
ver le siège de Buigos aux Anglais ; fl fut rap- 
pelé en 1813. L'année suivante lui fournit l'oc- 
casion de donner une preuve éclatante de son 
dévouement à la famflle impériale, en accom- 
pagnant jusqu'à Vienne l'impératrice et son 
fils , que Napoléon avait vus pour la dernière 
fois. Rentré en France, il venait d'être nommé, 
par le gouvemementdeLouisXVni, commandant 
de la treizième division mflitaire, dont le siège 
était à Rennes, lorsque Napoléon débarqua à 
Fréjus. CaffareUi, appelé à Angers par le duc 
de Bouritwn, s'y rendrt ; et, deux jours, après fl 
reçut l'ordre de retourner à son poste et d y 
faire tout le bien qu'tt pourrait. Pendant son 
absence. Napoléon avait été reconnu à R^«»-. 
Vcts la fin des Cent4oura, le général Caffardli 
fut envoyé à MeU en qualité de commandant 
de la 3* division militaire, et y fut presque aus- 
sitôt bloqué par les Russes. En 1831, U fut nom- 
mé pair de France. Son notn est inscrit sur 
Tare de triomphe de la barrière de l'Étofle. 
\Enc. des g, du m.] 

Trétal, NoUM hUL mr U gétHral AMÇufU Caffiartili, 
daiu le Moniteur da » décembre 1S4». 

* GAFFARELLi ( Louis-Morie-Josephy comte 
de), magistrat français, né le 22 mars 1700, 



9f 



CAFFARELLI — CAFFI 



99 



mort le 14 aoflt 1845. l( commença par la ma- 
rine, et était lieutenant de yaisseaa à Tépoque de 
la révolution. Forcé de quitter ce service, qui le 
fiitiguait beaucoup, Il entra dans Karméede terre, 
et y resta jusqu^à la création du conseil d*État, 
où il fut admis comme membre de la section de. 
la marine. En 1800, il fut nommé préfet mari- 
time à Brest, où il a laissé des souvenirs hono- 
rables. En 1814, il fut nommé conseUler d^tat 
honoiwe, et après 1830, pair de France. [ Enc. 
des g. du m.J 

BiofrapUt 4et CamitmporaiM. 

GAFPARBLLi {ChorUi-AmbroUe de), éco» 
nomiste français, frère du précédent, né au châ- 
teau du Fal^s le 15 janvier 1758, mort le 6 no* 
verahre 1826. Chanoine de Tonlen 1789, il prêta 
le serment constitntionnd, et fut nommé, en 1 792, 
administrateur du district de Revel. Emprisonné 
en 1793, il ne recouvra la liberté qu'à l'époque 
du 18 brumaire. Tour à tour préfet de i'Aidèche 
(3 mars 1800), du Calvados (2 novonbre 1801), 
de l'Aube le 12 février 1810, il fut destitué en 
1814 , sous le prétexte qu'il avait montré peu 
d'enthousiasme pour le retour du gouvernement 
impérial, en ne reprenant pas sa préfecture dès 
l'évacuation de la ville par les armées alliées. 
Rentré dans les ordres, Charles de Caftarelli fut 
nommé en 1815 membre du conseil général du 
département de la Haute-Garonne. Au nombre 
des ouvrages qu'il publia sur les finances, l'éco- 
nomie politique et l'agriculture, on remarque 
V Abrégé des Géoponiques, extrait d'un ou- 
vrage grec fait sur Védiiion donnée par J,-N, 
Niclas à Leipiig en 1781 ; Paris, 1812, in-8«; 
on le trouve dans le tome xni des Mémoires de 
la Société d'agriculture du département de la 
Seine. Collaborateur du Jliédtre d*agriculture 
et ménage des champs , il publia encore un 
Mémoire sur les perceptions à vie, publié k 
Paris en 1800. 

Moniteur, 1816, p. 1160. 

CArFARBLLi (Jean-Baptisic) ^ és^nt de 
Sainl-Brieuc, né le 1"* avril 1763, mort à Saint- 
Brieuc le 11 janvier 1815. Obligé de fuir en Es- 
pagne en 1799, il rentra en France en 1802, et 
fut pourvu de l'évèché de Saint-Brieuc, qu'il oc- 
cupa jusqu'à sa mort Président du collège élec- 
toral du département du Nord, il vint à Paris, et 
fit partie du concile qui s'y tient. 

Biographi» da ConUmporaiM. 

* €AFFAABLLI ( Charles ), littérateur italien, 
gentilhomme romain, né à Gubbio, vivait dans 
la première moitié du dix-septième siècle. On a 
de lui yinsalata Mescolansa, ehe contiene Fa- 
wle, Ssempi,Facez99 e Motti; cavati da di- 
versi autori^, e ridotti in oitava rima; Brac- 
ciano, 1621, in-4*. 

Piltonl, BibU dêgli Aut. volçarU», 

GAFrARo,appelé aussi TASCBIFBLLOKB, his- 
torien génois, né vers 1080, mort en 1164. H des- 
cendait probablement de la famille allemande de 
Tasche)\fel(ff dont on trouve le nom dans quel- 



ques manuscrits. Le 1*' août de l'an 1 100, il s'ein 
barqua de Gènes pour la terre sainte, sur la flotte 
envoyée par les Génois an 'secours de Godefroi de 
Bouillon, n combattit à Gésarée, et un an plus tard, 
à son retour en Italie, il commença, par ordre de la 
république, la Chronique de Gènes. «C'est, dit 
M. Ginguené, le premier exemple d'une histoire 
écrite par décret puUîc. On doit penser qu^un 
corps d'histoire écrit ainsi jiar des personnages 
graves et contemporains, approuvé par l'autorité 
publique dans un pays libre, mérite une considé- 
ration particulière. » Consul en 1122, mêlé aux 
affaires de l'État, Cafibro était parfaitement à 
même de raconter les faits dont il avait été témoin. 
Ces annales, quMIfit remonter à la première an* 
née du siècle, ftirent lues en plein conse!! en 
1151 par les consuls en exercice, approuvées, 
et déposées aux aiThlves de la chancellerie. On 
ordonna qu'dies seraient continuées d*année en 
année; et CafTaro les poussa en effet jusqu'en 
1 163. Elles furent continuées j usqu'cn 1 294 par les 
magistrats qui succédèrent à CafTaro. fiC style 
en est grossier sans doute ; c*est un lutin qui 
est loin d'être celai du siècle d'Auguste; mais 
on y trouve des sentiments de loyauté vraie, n On 
ne trouve pas ici, ajoute l'auteur de V Histoire lit- 
téraire, des vieilles fables populaires dont les his- 
toires de ce temps-là sont communément rem- 
plies ; les faits y sont racontés dans un style qui 
n'est certainement pas élégant, mais simple et 
naturel , et dont la simplicité même est un ga- 
rant de plus de la vérité des faits. » L'ouvrage 
de CafTaro a été publié pour la première fois 
dans les Rerum Italicarum Scriptores prx- 
cipui de Muratori, 1755. 

MnratorI, Rer, Italie, Script, prœcipui, t. VI. - Cln- 
Kaeot, Hi»i. mt\dê l'Italie, 1 1, p. I7t et 890. 

«CAFFARO {François), moine théatiii ita- 
lien, vivait vers la fin du dix-septième siècle. On 
a de lui : Lettre d'un théologien illustre, pour 
sçavoirsi la comédie peut estrepermiseoudoit 
être absolument d^endttes ; in-1 2 ( sans date ni 
lien ) ; — Lettre à M^ V archevêque de Paris, 
contenant la rétractation de ses sentiments sur 
les spectacles; 1694, in-4'* et in- 12 : Cafféro y 
désavoue la lettre précédente. 

Journal des Sovants de ISM. 

CAFFÉ ( Pierre ) , médecin français , né à 
Saumnr en 1778, mort en novembre 1821. 
Après avoir été chirurgien nàjor, il fut tradnit 
devant la cour de Poitiers, sur la prévention de 
complicité de complot dans l'afTaire Berton. Con- 
damné à mort, il s'onvrit l'artère crurale. Le gé- 
néral Berton fut seul exécuté. 

Journaux du tempg, — Monitmtr uidoêmL — te- 
sur, jtnn. Mtt. 

* CAFFI ( Margarita ) , peintre de Crémone, 
fiorissait dans cette ville vers 1680. Elle a<M]uit 
la réputation d'habile peintre de fleurs sur soie, 
sur toile, sur papier, et surtout sur vélin. 

E. B— H. 

Zatot, NoiiUe ttoriehe dtf Pittori, Scultori ê Jr- 
effltetti Cremoncii, 



93 



CAFFIAUX - CAGLIOSTRO 



94 



^ CAPPIÂUX (Philippe-Joseph, dom), savant 
bénédictin français, né à Valeociennes en 1712, 
mort à l'abhaye de Saint-G^nnain^es-Prés le 
26 déc^nbre 1777. Après la mort de dom Mongé, 
il fut chargé arec dom Grenier de continuer l'ira- 
toire générale de Picardie. On a de lui : Avis 
au sujet de Vhistoire de Picardie, in-4*» de 8 
pages; — 2^<?tt^e du beau sexe, ou Mémoires 
historiques, philosophique et critiques pour 
servir d*apoloqie aux femmes ; Amsterdam (Pa- 
ris), 1753, in-4'*; — Essai d'une histoire de la 
Musique; 1757, in-4»; — Trésor généalogique, 
ou ExiraU des titres anciens qui concernent 
les maisons et familles de Francs, 1. 1; Paris, 

1777, in-4*. 

Qoérard, ta France lUtéraire. 

GAFViKEi, famille de sculpteurs et ingénieurs 
d'origine italienne, dont les principaux sont : 

CAPPIBRI ( Philippe), sculpteur, né à Rome 
en 1634, mort en France en 1716. Ses ancêtres, 
originaires de Naples et alliés aux meilleures 
maisons d'Italie, avaient brillé dans la carrière 
militaire sous Ctiarles>Quint et Philippe II. Le 
père de Philippe était ingénieur au service 
d*Urt)am YtH, et lût tué au siège d'une ville en 
1640, à Vâge de trente-six ans. Appelé en France 
par le cardinal Mazarin, Caffleri arriva è Paris 
en 1660. Colbert lui assigna un logement aux 
Gobelins , et le chargea de divers travaux pour 
les résidences royales. Dans la suite, M. de 
Seignelai le fit nommer sculpteur, ingénieur, des- 
sinateur des vaisseaux du roi , et inspecteur de 
h marine à Dmikerque, charges qu'en 1695 il 
transmit à François-Charles, un de ses fils. 
Ayant épousé une cousine du peintre Lebrun , il 
eut d'elle quatre fils et trois filles. L'un d'eux, 
Jacques, fut également habile sculpteur. 

E. B-N. 

¥onttm»7, DletUmnaire Oes ÀrtUtts. 

CAPFiBiii (Jean-Jacques), sculpteur, néÀ Pa- 
ris en l723,mortdans la même ville Ie21 juin 1792, 
est celui qui a fait la renommée de la famille. 11 
fut reçu académicien le 28 avril 1759, et nommé 
professeur le 27 février 1773. Diderot le loue 
fort peu dans ses Salons de 1761 et de 1765; 
mais en 1769 il revient sur le premier juge- 
ment, et lui accorde des éloges mérité». Le foyer 
du Théâtre-Français possède de Calfieri les bus- 
tes de Botrmi, des deux Corneille, de Piron, de 
la Fontaine , de Lachaussée, de J.-B, Bous- 
seau, etc. Les trois premiers sont particulière- 
ment remarquables. Le musée de sculpture 
française, au Louvre , ne contient de lui qu'un 
Fleuve, son morceau de réception à l'Acadé- 
mie. Il a exposé en 1757 une Sainte Trinité qui 
est à Rome, dans réghse de Saint-Louis-des- 
Françtts. P. Cb. 

Foateojiy, DieUon. d» JrtUUs. - Dlderct, Sàhnâ de 

ITAl, IIIB. i7S7 «t I7<0. 

*CAPUR-AL-AKHSCHIDI OU GAFOUE-AL- 

IKSCHID, surnommé r Eunuque, souverain d'E- 
gypte, mourut en 968. C'était un esclave noir, 
acheté dix-huit deniers par Ikhschid, qui le 



prit en affection et lui confia la tutefle de ses en- 
fants. Mais l'eunuque trahit cette confiance. En 945 
il s'empara du pouvoir, qui ne retourna qu'après 
sa mort aux héritiers naturels. Cafour aimait et 
protégeait les belles-lettres; le poète Motanabbi 
l'a beaucoup loué. 

D'Herbelot, Bibl. oHmU. - Journal jisiatique. - Mé- 
moire de M. Qoatremère-tfe-QalBoy. — Noei Des V«r- 
■en, Jr^bie ( f7nto. pitu > 

* CAGLIERI (liborio), orfôvre itali«i, vécut 
à Rome au c<Mnmencement du dix-huitième siècle. 
On a de lui : Compendio délie Vite de* Santi 
oreftci ed argeniien^ 2* édit.; Ytmise, 1728, 
iIl-8^ 

CInelll, BibL 

cAGLiosTfto (^Alexandre, comte de), célè- 
bre imposteur, né probablement h Palerme vers 
1745, mort en 1795. H commença, comme d'au- 
tres imposteurs fiimeux , par envelopper de 
ténèbres son origine et ses premières aventu- 
res. Son véritable nom était Joseph Balsamo. 
Contraint de quitter son pays parles poursuites 
de la justice, après une escroquerie grave 
commise au préjudice d'un orfèvre son compa- 
triote, l'argent qu'elle loi avait procuré lui ser- 
vit à entreprendre des voyages de long cours, 
où il jeta les bases de sa renommée et de sa for- 
tune, également singulières. Adoptant dans cha- 
que contrée un nom et des tib'es différents , il 
visita tour à tour la Grèce, l'Egypte, Malte, la 
Turquie, l'Arabie. Dans ces deux derniers pays 
surtout, quelques connaissances en médecine le 
mirent aisément en crédit au milieu de popula- 
tions ignorantes , et le firent même appeler dans 
les harems et les palais. Le chérif de la Mecque lui 
accorda une hante protection, et un muphti s'iio- 
nora, dit-on, de l'avoir ponr hôte pendant son sé- 
jour à Médine. Revenu en Europe avec de grandes 
richesses en 1773, l'adroit aventurier, qui avait 
définitivement adopté le nom de comte de Ca- 
gliostro, se procura, par son mariage avec une 
femme aussi intrigante que jolie,les moyens d'aug- 
menter encore sa fortune. Ce fut à Naples , sui- 
vant les uns, à Rome, s^ion d'autres, qu'il éjiousa 
Lorenza Feliciani, fille d'un fondeur en cuivre. 
Reprenant avec elle le cours de ses voyages, 
il se rendit d'abord en Holstcin, pour avoir avec 
le fameux comte de Saint-Germain une entrevue 
dans laquelle ces deux grands pontifes de la cbar- 
latanerie devaient bien rire aux dépens du pau- 
vre genre humain. Cagliostro parcourut ensuite 
la Russie, la Pologne, l'Allemagne. Enfin il ar- 
riva à Strasbourg en 1780. Là, quelques cures 
heureuses opérées sous les yeux du canlinal 
de Roltan, évèqne de cette ville, et que la re- 
nommée qualifia bientôt de prodigieuses, quel- 
ques actes de bienfaisance pompeusement mis 
en relief, firent bientôt parvenir le nom de Ca- 
gliostro dans la capitale, où, après y avoir fiait 
d'abord un séjour de quelques mois ponr son- 
der et préparer le terrafai, il vint s'étaUtr au 
commencement de l'année 1785. 

L'habUe charlatan avait jugé qn'il fieilUiit à une 



95 



CAGLIOSTRO - CAGI9ATI 



96 



hante société, fia& avide encore de menreilleax 
que le peuple, d'autres miracles que ceux de sa 
médecine; il s'adressa à la fois à la curiosité, à 
Taroour de la TÎe et à celui de For. Dans le 
domicile quMl avait choisi, me Samt-Claude, au 
Marais, employant avec art les prestiges de la 
fantasmagorie, il fit, dit-on, apparaître des 
ombres; il procura même, moyennant un bon 
prix , à de riches amateurs, des entretiens avec 
des morts célèbres. Là fut fondée aussi la loge 
de la Maçonnerie égyptienne, où, après quel- 
ques cérémonies mystiques, un enfant dans l'état 
d'innocence, désigné aux adeptes sous le nom 
de colombe, lisait, dans une carafe pleine d'eau, 
l'histoire de l'avenir. Le grand cophte ( c'était 
le titre substitué dans cette loge à celui de 
vénérable, dont les fonctions étaient remplies 
par CagUostro) devait aussi, par le moyen d'un 
élixir, assurer l'immortalité à ses disciples, et, 
par un autre, leur donner le pouvoir de faire 
de l'or. Ce métal se trouvait du moins entre 
leurs mams; car il entrait, avec divers aromates 
et principalement Taloès, dans la composition 
des deux merveilleuses liqueurs. 

Réputé sorcier par de grands seigneurs et en 
plein dix-huitième siècle, dans ce siède du doute, 
Cagliostro trouva surtout chez le cardbal de Ro- 
han une foi robuste à ses prodiges : aussi fùt-il 
compromis dans le fameux procès du collier, 
sur lequel fl publia plusieurs mémoires; il par- 
tagea la prison, puis l'acquittement et l'exil de 
ce prélat. Il passa deux ans en Angleterre; 
ensuite le goût des voyages le reprit : il visita 
la Suisse, la Savoie, le Piémont; mais il eut la 
malencontreuse idée de se rendre de nouveau 
dans la capitale du monde chrétien, et c'est là 
(lue l'attendait le dénoûment funeste de sa car- 
rière aventureuse. Un homme qui s'était vanté 
d'être uu magicien , et le fondateur en Europe 
d'une nouvelle maçomierie, ne pouvait échapper 
aux rigueurs de l'inquisition. Condamné à mort 
par le tribunal du saint office, la clémence ponti- 
ficale commua cette peine en une prison per- 
pétuelle. Cagliostro mourut^u château de Saint- 
Léon, dans le duché dUrbin. Sa femme, enfer- 
mée dans un couvent, lui survécut quelques an- 
nées. Les grands événements qui survinrent 
firent bientôt oublier les aventures du fiuneux 
thaumaturge, et sa mort passa presque inaper- 
çue. [Enc, des g. du m.] 

Lettre» du comte de Mirabeau sur CaçUoitro et Lava- 
ter, 1786. — Mémoire» pour servir d l'histoire du 
comte de Cagliostro 1 178S, ln-8«. » Compendio délia 
vita e cU* gesti di dus. Balsamo, denomiwxto U 
conte Cagliostro : nto. — A. Damas, Mémoires d'un Mé- 



CACNAGCI {Gvido Canlassi, dit), peintre 
de l'école bolonaise, né en 1601 à Castel Sant' 
Arningelo,prèsde Rimini ;mortà Vienneen 1681. 
n dnt à sa difformité le surnom de Cagnacci, sous 
lequel seul il est connu. Élève du Guide, il imita 
la seconde manière de son maître, en y ajoutait 
une certaine originalité dans la beauté des tètes 



et dans l'efitet du clair-obBcar. Il réussit moins 
bien lorsqu'il voulut se faire un style plus vigou- 
reux ; mais il est généralement sage, correct et 
délicat.11 aimait à peindre des Madeleines, et od 
n'en compte pas moins de cinq réparties dans 
les seuls musées de Munich, de Drnde, de Ma- 
drid et de Vienne. Ses ouvrages sont peu nom- 
breux en Italie/paroe qu'il passa la plus grande 
partie de sa vie en Allemagne, à la cour de Léo- 
pold I"'. On voit cependant de lui dans la galerie 
publique de Florence, une tête et un Ganymède. 
La jlfor^ de Cléopdtre à Vienne et la Mater 
dolorosa de Munich, sont au nombre de ses bons 
ouvrages, ainsi que le saint Jean-Baptiste qiae 
possède le Musée du Louvre. £. B— n. 

Unzl, Storia pittorica, — Orlandt, Âbbecedario, — 
îlcozzi, Dizionario, 

GAGNA CGI (Alphonse), antiquaira italien, 
connu par son ouvrage intitulé les Antiquités de 
Ferrare; Venise, 1676, et par le Thésaurus 
Antiquitatum grœcarum et romanat^tm de 
Graevius. Cet ouvrage a été traduit en latin par 
Bernard Moretto. 

Sax, Onomastie. titerar^ V, tss. 

CAGNATi (Gilbert), botaniste italien, natit 
de Nocera, dans le royaume de Naples, vivait 
vers la seconde moitié da seizième siècle. On a 
de lui : De hortorum Laudibus , Bàle, 1546, 
in-4'' ; réimpr. dans le recueil de Joachim Came- 
rarus, de Relrustica. 

Biographie médicale. 

Biographie médicale. - Éloy, Diet.de MédeHne, 

GA6NATI (Marcel), savant médecin italien, 
natif de Padoue,roort vers 1610. H étudia dans sa 
ville natale sous ZabareUa, et s'acquit bientôt uuc 
réputation méritée. Il professa et résida à Rome 
jusqu'à la fin de ses jours. Il était doué, dit-on, 
d'une facilité oratoire qui s'élevait parfois'jusqu'à 
l'éloquence. Ses contemporains le dépeignent 
comme d'un caractère sombre et méUncolique. 
On a de lui : Variarum lectionum libri II, cum 
disputatione de ordine in cibis servando; 
Rouen, 1681, 1587, et Francfort, l604,in-8".L'é- 
dltionde 1 587, dont la troisième n'est que la réim- 
pression, contient de nombreuses additions : elle 
est intitulée Variarum observationum libri IV ; 
elle a été réimprimée dans le ThesQfurus criii- 
cus de Gruter. C'est un recueil d'observations, 
la plupart sur la botanique; on y trouve des 
recherches sur les plantes mentionnées par Hip- 
pocrate et Théophraste, et des remarques sur le 
traité de Re rustica de Caton ; — De Sanitate 
tuendalibHII; Rome, 1591,in-4*',etPadooe, 
1605, in-4» ; — In Hippocratis Aphorismcrum 
secund^s sectionU XXIV Commentarius ; 
Rome, 1591, in-4»; — De Epidemia romana 
annorum 1591 et 1593; Rome, 1599, in-4<>; — 
Deligno Sancto disputationes to«;Rome, 
1602, et iùk^,ia'^'', —De Morte causa partusi 
Rome , 1602 , in-4» ; — In Aphorismorum 
Hippocratis sectionis prinuc XXII exposHio; 
Rome , 1649 , in-8*. 



97 



Valéry, foya^M hittariqueitt Mtténrtrei en Italie. 
- PlrovMio, (inida di MUano. 

CABNOLi (-4nr(nn«), astronome d'origine ita- 
nenne, né à Zanteen 1743, mort à Vérone le o 

F007. BIOCR. UNIYERS. — T. VIII. 



CAfiHAZxo y en latra co«MATiug on oa- 
6NAT117S (Jean), simoaimé aaatàTabiensis, 
théologien de l'ordre de Saint Dominiqiie, natif 
de Tabîe, mort àBologne en 1621. Il fat inquisi- 
teur à Bologne, et reçot la mission d'aOerop^ à 
Romela oonverBiondeshérétiqQes. Ona délai: 
5tcfiifiui TaHena, oo Summa Sumnuirum, ^ 
pelée dqNiis la Somme des Sommes; Tenise. 

1602. ' 

«GACHBL (François), grammairien français, 
né à Metz en 1686, mort à Cassel le 23 décem- 
bre 1762. H fut nommé en 1707 maître delangae 
française auprès despages do landgrave de Hesse- 
Cassel, etfl resta à Cassel jnsqa'à sa mort. On 
a de loi : Grammaire et syntaxe ft'onçaise; 
Cassel, 1714, in-S»; — la Soixante-quatrième 
armée , ou Grâce toute particulière de la Pro- 
vidence, en vers/rançois acrostiches, pour l'an- 
niversaire de la naissance de Charles P^' 
Cassel, 1728, ln-4»; — Sw te reconnoissance 
à la gloire et au bonheur de toute la Hesse 
dans la personne de Charles /•', en vers fran- 
Çois; iWd., 1729, in^»; — DescHptUm de la 
cour; ibid., 1729, in-12. 

Striedrr, BêuUehe Gélehrten GeiekUkte. 

CA6NOALD (soint), 00 GAfilTOIf OU CHAI- 
NOULD. Voy. CBAmoCLD. 

CAOHOLA ( Ztii^i, marquis), architecte, né 
à Milan en 1762, mort le 14 août 1833. A Rome, 
où il était allé fiure ses études au collège Clé- 
inentin, fl reçut de Tarqulni quelques leçons 
d'architecture qui, jointes à renthousiasrae que 
lui inspirèrent les monuments que renferme la 
ville étemelle, décidèrent sa vocation. De retour 
dans sa patrie, il fit une étude spéciale des chefs- 
d'œuvre dont Palladio avait enrichi Vicence et 
Venise; et dèsjors fl prit parmi les architectes 
une place aussi distinguée que cdie que sa nais- 
sance hd assurait dans la société. Bonaparte, di- 
gne appréciateur de son mérite, le nommamembre 
do conseO des anciens de la république cisalpine, 
et chevalier de la Couronne de fer; il le chargea 
enl 802 de la construction de la porte triomphale 
du Tésin ou de Marengo, et en 1804 de celle 
de l'arc du Simplon, le plus bel arc de triomphe 
élevé par les modernes. Cagnola a concouru en- 
core à l'érection ou à la restauration de phisieurs 
autres monuments. A Milan, il décora le Casino 
des nobles, palais bâti par le Bramante, et donna 
les dessms de l'élégante et majestueuse chapelle 
Marceline à Féglise Saint-Ambroise ; enfm, il 
construisit le beau clocher dlJrgano deuis le Ber- 
gamasque. Cagnola' publia en 1802 les mauso- 
lées desVîsconti, Gamboni et Anguizzola, in-fol. 
H mourut .président de l'Académie des sciences 
et arts de^flan, et chambellan de l'empereur 
d'Autriche. E. B-K 



CAGNAZZO - CAGWOLl 



dS 



ao6t 1816 (1). Son père remplissait à Zante les 
fonctions de chancefier de la république de Ve- 
Dise. An mois d'octobre 1772, le jeune CagnoU 
accomp agna Blarco Zéno à Madrid en qualité de 
secrétaire de légation, et en 1776 il vmt à Paris. 
On raconte qu'étant aUé un jour à l'Obserratoire 
de cette ville pour voir l'anneau de Saturne, 
fl oi fbt si frappé qu'A résolut de se consacrer 
à l'étude de l'astronomie (1780). Il acquit en 
même temps toutes les connaissances mathéma- 
tiques nécessaires à cette étude, et se procura les 
instruments spéciaux qu'il lui fallait, n les em- 
porta à Vérone en 1782 , et sa maison devint 
bient^ une sorte d'observatoû*. La prise de 
cette ville par les Français, en 1797, le dé- 
termina à vendre tous ses histruments; ils fu- 
rent transportés à Bresa, dans le Milanais, et 
Cagnoli, leur ancien possesseur, les y suivit. U 
te rendit ensuite à Modène, pour y professer les 
maUiématiques à l'école militaire; puis il revint 
finir ses jours à Vérone. Cagnoli était membre 
de presque toutes les académies de l'Europe. 
Ses principaux ouvrages sont : Méthode pour 
trouver la situation de Véquateur d'une pla- 
nète , mémoire faiséré dans le tome. X des Sa- 
vants étrangers de l'Académie des sciences de 
ParU; 1786; — Trigonometria piana e tfé- 
rica; Paris, 1786 et 1804; traduit enf^ançaisnar 
Chompré sousce titre : lyoé^^ de TVi^onom^f»^ 
rectUigne et sphérique; ParU , 1786 et 1808; 
— l>egli inconvenienti che ruueono del rego^ 
lare gli orologj al tramontar del sole, o corne 
anche dicesi atP italiana, JDissertazione - 
Venise, 1787, in.8«; — Méthode pour calculer 
les longitudes géographiques d'après robser- 
nation d^éclipses de soleil ou d^oecultations 
d^étoiles, mémoire couronné par l'Académie des 
sciences de Copenhague; Vérone, 1789, in-8»; — 
Almanacco con diversenotisie astronomiche, 
adattate alF uso comune; 1787-1801, 1805^ 
1806; — Osservazioni meteorologiche; 1788- 
1796, fair8";— Notizie astronomiche, adattate 
air uso comune; 1799-1802, 2 vol.;- Sezioni 
caniche; Modène, 1801 ; — Catalogue de 601 
étoiles, suiiH des tables relatives cTobserva- 
tion et de mutation; Modène, 1807; — Com- 
pendio délia Trigonometria piana, ad uso de- 
gli aspiranti alla scuola militare in Mo- 
denaf 1807 ; — de nombreux mémoires insérés 
dans les Transactions de la Société italienne; 
parmi ces mémoires on remarque : Nuovo e 
sicuro mezzo per riconoscere la Jlgura délia 
terra , dans le t VI des Transactions. Ce 
mémoire, d'abord peu remarqué, fkit réhnprimé 
à Londres par les soins de B^; a ests^alé 
à ra(ttenti(m des savants dans le Philosophieal 
Magazine ( mai 1 822 ), et dans la Bibliothèque 
universelle de Genève; — Degli elementi spet- 
tanti alla teoria délia rotazione solare e lu- 
nare; ibid., t Vm ; — Problema sulF eqwh 

jt) Et nonisis, eomne qaelqnet biogriphéa l'oDt ré- 
pété, rof, Tipaitfo, Bnch elGrulMr. 



99 



GAGNOLl -- GifiERoBILLAH 



100 



Mione deW arbita e siiUa eœeiUridtà de^pia- 
iM^i/kBologne, 1806. 

nptMo^ Miogra/la deglt HaL Uluttri^ YU — Labrat, 
0^iê de CagnoH, — Bncb et Gniber, Jl lgtmHmt , Enqf- 
êlopudie. — BiblMAsea Ualiana, d« 88. 

GAGNOU {Selnu)nt)t appelé aussi Vabbé Car 
gnoli, poète italien, vivait au dix-septième siècle. 
On a peu de détails sur sa vie. Seulement on 
rapporte que sa chasteté était telle, qu'il de- 
meura sourd aux avances d*une dame italienne 
qui allait jusqu'à lui offirir 3,000 couronnes d'or 
pour être aimée de lui. Parmi ses œuvres poéti- 
ques on distingue : VÀquUea distrutta^ libri 20; 
Tem'se, 1725, in-lS, ouvrage dédié à la républi- 
que de Tenise. 

JOeher, AUgmebm Cêtehrtm-LNiieoi^ 

«GAeaoLO (ÀHtoine)t médecin itiUea, né à 
Fossano en Piémont» vivait vers la fin du adiième 
siècle. On a de lui : Draeta£us de RemedUs prm- 
servativiê et cwatMs pestis;\ lioalereggio, 
1698. 

Cwrére. BièlioUiéfu» d« ta MédêHm. 

GAONOLO (Jér&me), jorisoonsuHe italien, né 
àYereeil en 1492, mort àPidone en février 1551. 
Il étudia à l'université de Turin, s^jouma quel- 
que temps à la eour de Savoie , et professa le 
droit à Padoue. U laissala réputation d'un habfle 
commentateur. Ses principaux ouvrages sont : 
He vUa et BeginUne boni prineipis, adressé à 
Kmmanuel Philibert de Savoie ; — Êxereétatio^ 
nés in constiiwtiones et leges primi, seeundi 
ei duodecimi Pandeetar., etc. ; Venise, 1549; 
— Cùmmentaria in tUutum Digesti de Pegu- 
lif>firû;. Venise, 1546; 2* éd., Lyon, 1559; ^ 
Cùmmeniaria in Codicem de Pactis; Venise, 
1567 ; — De recta principit inetiiutione liM 
F///; Cologne, ibôS;-^ Oratio habita Patavii 
in initio studiontmf^Commentariain guos» 
dam titnhs Institutionum Jnstiniani. Ses 
ceuvres complètes ont élé réunies en trois vol. 
in-fol.; Lyon, 1579. 

QhUlDt. Ttmtro éfVomm UUerëÊL - SteOB, BM. 
hitt. d«i anteiin (l« droit. 

CAHAieUKS OU CAHA6RK8 (JocqUêS), 

médecin français, né à Caen en 1548, mort 
en 1612. Comme aon père, il étudia à l'nni- 
veisiSé de sa ville natale, s'y lit recevoir doo- 
teur, et y obtint luie chaire quil abandonna 
vers la fin de sa carri^ pour se consacrer ex- 
clusivement aux travaux de cabinet. Ses priaci- 
paux ouvragea aont : De itemiemiorui» Inet^ 
tutione; 1584, \dA ;-*J)e morte N. Miehae-^ 
Us; 1597, in-40;-«^l09iiim dvtef» Cadomem- 
«itiffi, eentitria prima; Caen, 1609, in-4*; — - 
Pralectiù de Aquafmtit Hebeerevoni; Caen, 
1514; ~ Répartie en S^ewr du Uere dee 
Baux d'Hébécrevan; Caen, 1614 , bi-fol. ; — 
JZei^nsio eeneorideAquafàntis Hebecrewmi ; 
1614, in-12; — Jïreoif famequê JUethoéus 
cur«itifarMin>MtM»;Caefi, 1616, àt-lS; — 
Brevis facilisque Methodus curandorum ca- 
pitis a/fectuum; 1618; — une liailuctioD d* 



l'oaviage da JuliM iePaolmier, InlitadéDeiror- 
bis contagiosis et de viiio p<maceo, 

ÈlDj, OkSimmatrê ki9toritm tf# médêtlM. 

imkmwat {samuet\ bébralsant et pohUdste 
français, né à Meti le 4 aoM 1790. H reçut nne 
bonne Instruetico, qu'il développa par de persé- 
vérants efforts. Derttaié par ses parnts an rab- 
binal, il lut envoyé à l'Age de quitarie ans à 
Mayence , pour s'y préparer sous la directîoa 
du grand rabbin de eette viVe. Aprèa avoir dé- 
buté en Allemagne par raascigneiBBnt privé, 
11. Oahen revint en France » professa en pro- 
vince, et, revenu k Paris en 1822 , fl dirigea de 
1823 à 1836 l'éoole «ûBiialoriale de cette viHe, 
publia plusieurs owngas , et commença (1841) 
la traduction, ttfminée en 1861, de la fiible et 
des monuments qoi la complètent ; Paris , 20 
vohmies fai-8'*. Depnia lévrier 1840, M. Caben 
publie les Archives israélites^ recueil mensuel. 
Outre la traduction de laBIble, on a de M. Ca- 
ben : Coure de lecture hêbrmque^ on Mé- 
thode facOo pour apprendre seul et enpeu de 
temps à lire Vhébrtu, pour, etc. ; Paris, 1824, 
1842; -i» Manuel d'histoire uMoerseUo; Paris, 
1836 ; -~- Exercices élémenMres sur la lopigue 
hébraïque; Mets, 1842; — une .traduetien de 
YAn^e protecteur de la Jeuneue, par Salz- 
mann ; — une traduction de Joseph, ou le Mon" 
teau noir, du même auteur. Ces traductions et 
quelqnes autres ont été pvbliées ettl824 et 1825. 

V.R. 

Béfta, Jiofr. âê ta M têt Uê . - Satat-Bdme et SmrU, 
Bioçr. dêi kommet du jotir. — Qaer«rd,ta nwno$ UU^ 
raire. — Bouehot, Journal de la Librairie. 

GAHEE-BiLLAH (Mohammed), dix-neu- 
vième khaliTe abbasside, mort le 18 octobre 
950. Le 27 février 929, à la suite d'une révolu- 
tion qui renversa sou frère Moctader, il monta 
sur le trône de Bagdad. Mais il fut presque im- 
médiatement renversé, sur son relus de Dure 
distribuer à l'armée la gratification d'usage à 
chaque avènement Moctisuier fut ainsi replacé 
sur le trône de Mahomet trois jours après son 
expulsion. Le 1 *' novembre 932, une seconde sédi- 
tion mit fin àla vie de Moctader, et Caber fut fa|^ 
pelé. Celui<i n'eut rien de plus pressé que de 
tenter de se soustraire à la tutelle des auteurs 
de cette révolution. H fitemptisonner son neveu 
Abou'l Abbas pour se délivrer d'un prétendant, et 
fit mourir sa propre mère, qu'il accusait decacber 
un trésor. Troublés par ces deux crimes, voyant 
surtout leur infltienfjfl menacée, les énûrs fiireiit 
encore descendre Calier du trône. Pour qu'il ne 
lui fût plus possible d'y remonter, on lui creva les 
yeux. D'après un chroniqueur, il sortit deux ans 
plus tard dhme prison oii il aurait été enfermé. 
Réduit alors à mendier, il se tenait à la porta des 
mosquées, et disait aux fidèles : « Ayex pitié 
d'un pauvre vieiUard, autrefois votre khalife, «dh 
jourd'hui réduit à solliciter votre aumône. » Ce 
rédt , qui parait confcranvé, rappelle llrîstolre de 
Béfisaife. On ajonle que le khalife déctan et 



101 



GAHER-BILLAH — CAIGNET 



lOS 



mendiant Técnt ^[iKi^pieflaniéetd»8oelU misera. 

JrabU, par M. desTefien, «UMrCTMv. pêU. - BVtr- 
beiot, #<6i. orriinl. 

GAHCSAG ( Louis D«), auteur dranatique» né à 
MoDtaaban, d'une famlUe noble (aocone •onret 
n'indique en quelle année), fut sucoeesireoient 
secrétoîre de Tintendance de M o ntanban et le- 
erétaire dei commandements du comte de Cler- 
mont; il mourut à Paris le 23 Juin 1759. H a 
donné les pièces soîrantes : an ThéAtre-Franfais : 
Pharamond, 1736, et le Comte de Warwiek, 
1742, tragédies; lesoomédies de Z^n^ide^en un 
acte, en Ters là)re8y 1742, et de JP Algérien, en 
trois actes, ayec on prologue, 1744; — à TOpâa : 
les Fêtes de Polpnnie, 1745; ZaU, 1748; Us 
Fêtes de VMpnen, 1748; Ifais, 1749; Zoroas- 
tre^ 1749; Anaeréon, 1754; la NcAtsance d'à- 
siris, 1754, k roooasion de la naissanee du duc 
de Berry. La petite comédie de Zénélde est res- 
tée longlempa an répcrtoiro. Tous les poèmes 
d^opéra de Cahusac , parmi lesquels Zoroastre 
Alt le ptoaconnn dans son temps, eurent le faon- 
henrd*ètremis en musique par Rameau, et leur 
auteur 8C trouTa ainsi associé am. succès de ce 
oomposUeor célèbre. H est juste , d'ailleurs , de 
hn reooiuialtre l'entente du genre et de laooupe 
lyrique. On a eneore de Gabusne : Épitre 9wr 
les dangers de la Poésie; 1739; — Grigri, ro- 
man, supposé traduit du japonnais; 1749, in-12; 
— la Danu ancienne et moderne, ou Traité 
historiqm de la Danse; la Haye (Paris), 1754, 
3 Tol. iii-12 : cet oorrage est divisé en deux par- 
lies, l'one traitant de la danse cbei les anciens, 
l'autre des ballets et de la danse tbéUrale chez les 
modemes. Cahosac a fourni à VEnqfclopédie les 
articles relatifs aux grands spectadeii de l'Europe, 
notamment aœL théâtres d'c^ra. Oétait membre 
de r Académie, des idaoees et beUes-lettres de 
Beriin. Th. Muret. 

Dictkmnttin du TiMMrM.- Qaérnd, la Frameê lit- 
téraire, etc. 

* GAïAzxo (...., comte m),' diplomate Hfr- 
Hen, Tivait dans la seconde moitié du quinzième 
siècle. FDs aine de Robert de San-Seterino, il ftit 
envoyé & Paris, en 1493, par Ludovic Sfotza, 
pour inviter CSiaries vm à venir prendre la cou- 
ronne de Naples, à profiter des bonnes dispositions 
des sdgnenrs, ef à ftror parti des ressentiments du 
souterain pontife contre Ferdinand d'Aragon. 
« Caiazzo, dit Comines , trouva à Paris le prince 
de Saleme, dont il estoit cousin; car cdni-lè 
estoit chef de la maison de Saint-Severin, et es- 
toit en France, chassé du roy Ferrand , etonme 
avez entendu paravant, et ponrehassolt ladide 
entreprise de NaplM. Ivec ledit comte de Cft- 
Jazze estoient le comte Charles de BeHe^/oyense 
(Belgiojoso) et messireGoleas, vicomte duMilan- 
nols: tous deux estoient fort bien accoustrez et 
accompagnez. Leurs paroles en public n'estoîent 
que visitations et paroles assez générales, et e^ 
toit la première ambassade grande quH eust en- 
voyée devers ledict seigneur. * Plus Icin, le Ju- 
dicieux chroniqueur rend compte des efforts 



des envoyée itdiciis, M se«v«ililpdnt d'nn trait 
ce qoe lee hlatoriens postérieurs ont délayé en 
de longpes pages. «Bâtant à Paris, dit Cominee, 
les ambassadeurs dont j'ay parlé en ce ch^ii- 
tre, et ayant parié angeneral^ paria à part avee 
le roy Miet eonto de Oiyaoe, «pn estoit en 
grand crédit à Milan, et encore plus son frera 
messire Oaleas de fiaint-Severin, et par especial 
sur le fldct des gens^'armis, et commença à of- 
frir an roy grands senricaB et aidas tant de gens 
que d'argent jear jàpottvoitsonmaietre disposer 
de l'Eetet de Milan comme e'il en tnst esté rien, 
el fldsoit la dioee aisée à eondoire. St pen de 
jours après prit eongé dtray et BMSsire Galeaa, 
▼icomie, et s'sbaOènnt; et le comte Charles de 
BeU^Joyense demeura pour avMcer resovre; 
lequel inoonlineal se tneit à la BMidt tkançoise , 
et fit de très-grandes diUgacee} et gommence* 
rent plusieurs à enlndre à cette natieiia. » 

OettsnéBoei8tion,eoBlliMiéeafllfteBBHt,aboaltt 
à une convention de la cour de Fnnot avee 
Lods te Maore. Lldstoire ftit oonnaiire la suite 
des événemeoti. H sulllMil de lappui ter la part 
prise par Qdaizo à k eeSMJséÉi de ramhaeaade 

GoailiMt, Mim ê t r m , H?, fil, chi a. - «ImmiSI, HIK. 
dê$ Ripub. UaL, XII. 

CAiHiAvrg. Voy, Kai-Kaoqs. 

CAiBT. Vog. Cayft* 

GAi«NART DB MAiLLT (.«..), révoKttlonaaire 
et jurisconsulte français, né à MaOly Yen 1750, 
mort le 2 janvier 1823. H étudia à Laun, M reçu 
avocat, et embrassa avec ardeur les idées ré- 
volutionnaires, n était à Paris an 10 août 1792. 
Quelques joun plus tard, U obtbt de l'assemblée 
législative qu'aucune indemnité ne serait accor- 
dée pour les concessions de fonds. Jugés féo- 
daux par rassemblée constituante, fl nit ensuite 
nommé administrateur du département de l'Aisne. 
Après le 9 thermidor, il détint chef du bureau 
des émigrés au ministère de la police. Dès lore 
il manifesta une telle exaltation démocratique, 
qu'A fut destitué après le 18 brumaire. A partit 
de ce moment, il reprit sa profession de jons- 
consulte. Cagnart de Mailly tsavaiOa au journal 
l'Ami de la patrie, et, d'après Barbîer, fl écri- 
vit les t. 16 et 17 de Vffistoire de la Révolu- 
tion, par deux amis de la liberté. On a en 
outre de lui : Mistotre/Tune famille, par (tOr- 
son, mise au jour par C; 1798, în-8*; — les 
Annales maçonniques, dédiées à 5. À, 5. le 
prince OamJbacérès; 1807, 1810, 8 toL in-8*'. 
CaiUeau en fut l'éditeur, et non rauteor, comme 
on l'avait cru. 

Galerie hittoriqu» dM ConUmpar, — Qaénrd, la ft, 
lut. >- Barbier, Dtet. des omr, anon, 

*cAiO!fBT (Antoine), théologieB el prédl* 
catenr français , mourut en 1669. n a été see^ 
eessTvement chanoine, chancelief théologal et 
grand-vicaire k Meânx. On a de hd : ies Véri^ 
tez et les vertus chrestiennes , eu MédWh 
tions affectives sur les mgstères de N,S. et 
sur ses vertus; Paris, J624, 4 toL tB-12, et 

4. 



103 



CAIGINET — GAILHAVA 



104 



1648 , In-lS; — Oraison funèbre pour mad, 
Remye Bazin, abbesse de Nostre-Dame de 
Mea!ux; Pari» , 1661, m-4»; — VAnnée pas- 
toraUf contenant des Sermons fanMers on 
Prunes sur les ÉpUres et Évangiles des dir 
manches de Vannée^ etc.; fibid., 1662 et siiiT., 
i Tol. îa-4''; — la Morale religieuse, con- 
tenant ses entretiens spirituels sur la vo- 
cation, les vœux et les vertus des personnes 
religieuses; îbid., 1672, iii-4*; — le Domini- 
cal des Pasteurs, ou le Triple emploi des cu- 
réSj contenant les Pr&nes, les Recommanda- 
tions ou Annonces des FéteSy et Catéchismes 
paroissiaux pour tous les dimanches de Fan- 
née, 2« édit.; Paris, 1675, iii-4% et 1666, in-4<'; 
— Catechismius pastoralis; Anren, 1682, 
4 Tol. m-12 (n^est peut-âtre qa^ime tndoctioii 
da Dominical des Pasteurs). 

CataL de ta BtM. Imp. de ParU, 

GAMNiBZ (ixmi«-CAartei),aiiteiir drama- 
tique firaoçaia, né à Arras le 13 ayril 1762, 
mort, le 19 février 1842, à BéDeville, banlieue 
de Paris. H appartenait à des parents aisés, qui 
le mirent do bonne heure au collège de sa 
Tille natale, où il fit des études distinguées. 
Lorsqu'elles forent terminées , on l'envoya k 
Dooay pour y faire son droit, à l'issue duquel 
il Alt reçu ayocat aux conseils d'Artois. Les 
éYénements de la révolution, survenus sur ces 
entrefaites, ayant miné sa famille et porté at- 
teinte à sa position, il partit pour la capitale en 
1798; et dès Tannée suivante, Caigniez, qui sem- 
blait avoir, comme on dit, jeté aux orties sa 
toge d'avocat, faisait r^résenter son premier ou- 
vrage dramatique, intitulé le Dîner des Bos- 
sus. Le thé&tre de la Gaieté joua, peu de temps 
après, la Forêt enchantée, ou la Belle au bois 
dormant, pièce qui obtint, sdon les journaux 
de l'époque, une vogue longue et méritée. Stimulé 
par les succès de son début dans cette carrière, 
toute nouvelle pour lui, Caigniez s*y voua en- 
tièrement H composa un grand nombre de mélo- 
drames, et, dans la période de 1803 à 1812, il 
devint un des pourvoyeurs les plus féconds des 
deux ou trois scènes du boulevard consacrées 
au culte de cette muse bâtarde. Gnilbert de Pixé- 
récourt (voir ce nom ), qui était alors dans tout 
l'éclat de sa renommée , rencontra dans Caigniez 
un concurrent redoutable, que beaucoup d'a- 
mateurs lui préféraient même. Possédant autant 
que son rival l'entente de la scène, il avait sur lui 
l'avantage d'un style moins ampoulé ; on se sou- 
Tient encore des sobriquets de Corneille et de 
JRadne des boulevards, dont le public contem- 
porain avait baptisé l'un et l'autre de ces mélo- 
dramaturges. Peut-être est -il regrettable que 
Caigniei se soit , pour ainsi dire, Tolontairement 
renfermé dans le cercle étroit de cette sorte de 
pièces ; car il a prouvé par le Volage, joué avec 
«nooès en 1807 au théâtre Lonvois, par le Sou- 
venir des premières amours, par les Méprises 
fin diligence, o^yn^ rempli d'originalité et de 



situations comiques, qull pouvait s'élever jus- 
qu'à la bonne comédie. 

Parmi ses nombreuses productions dramati- 
ques nous ne citerons que le Jugement de 
Salomon, en 1802, et to Pie voleuse, en 1815 , 
qui obtinrent la plus grande Togue : ces deux 
pièces ont été traduites en plusieurs langues, et 
représentées dans les principales villes de l'Eu- 
rope. Malgré les sommes énormes que devaient 
lui produire les représentations de ses ouvrages, 
Caigniez est mort dans un état Tolsin de la mi- 
sère. Ed. db Mamhe. 

Qaérard , ta Franee Uttéralrê. 

GÂiLBATAD'BSTAiiDOinL (leon-François), 
auteur dramatique français, né au village d'Es- 
tandoux, près de Toulouse, le 28 avril 1731, 
mort le 20 juin 1813. Jeune encore, et abandonné 
aux plaisirs de son âge, il dirigeait cependant 
avec ardeur ses études vers le théâtre, pour le- 
quel il avait un penchant décidé. L'Allégresse 
champêtre^ mêlée de danses et de chants, et re- 
présentée à Toulouse en 1757, Ait son dâxit C'é- 
tait une pièce de droonstanœ, faispirée au poète 
par l'attentat de Damien à la vie de Louis XV. 
Encouragé par ce succès, car c'en était un, il 
Tint à Paris, ayant ponr toute fortune, comme il 
arrive à tant d'autres de ses compatriotes, son 
portefeuille garni de poésies, et ses espérances. H 
ne put f^re recevoir une première pièce desti- 
née à la Comédie française, et intitulée Crispin 
gouvernante, n n'en fût pas de même du Jeune 
Présomptueux et du Nouveau Débarqué : les 
comédiens les reçurent; mais le public Ait plus 
sévère. Un autre se serait senti découragé; 
mais Cailhava était opiniâtre : il persista, et fit 
bien. 

La Maison à deux portes, ou le Tuteur 
dupé, pièce dont le svjet était tiré de Plante, 
représentée au Théâtre-Français le 30 septem- 
bre 1765 , obtint plus qu'un succès d'estime : 
Cailhava eut l'honneur d'être présenté au public 
satisfait. Deux ans plus tard (1767), il écrivit 
les Étrennes de V Amour, comédie-ballet en 
un acte et en vers, également imitée de Plante. 
D'autres pièces suivirent avec des succès divers ^ 
mais toutes témoignent de la verve et de la 
facilité de Cailhava. Dans le nombre se trourent 
le Mariage impromptu, en vers et en trois 
actes (1769) , et deux pièces tirées des Mille et 
une Nuits , et jouées avec beaucoup de succès 
à la Comédie itidienne. Un opéra-comique, com- 
posé en 1771, ne réussit pas. La Bonne Fille, 
imitée de Goldoni , fîit plus heureuse. La pièce 
capitale de CaiUiava, sa pièce à caractère, VÉ" 
goïsme, comédie en cinq actes et en yers, jouée 
par les comédiens français le 19 juin 1777, fut 
diversement jugée. Peut-être le sojet ne s'y 
trouye-t-il pas assez approfondi. Cependant on 
y reconnaît l'écrivain imbu des bonnes traditions 
dramatiques , et l'on y voit poindre l'admirateur 
enthousiaste de Molière. Un autre auteur, Barthe, 
tenta de s'emparer du svget traité par Cailhava ; 



105 



GAILHAVA — GAILLARD 



106 



mais MXD Hamme personnel ne fut pas sapé- 
rieur à i^Égcisme. Les canctères généreux sont 
toogoors pins difficiles à traiter que les sujets 
spédauz, où le côté rkUcnle tnppe d'abord le 
regard. Les pères de la comédie, Mdière, Re- 
gnard, le Sage, foomlssent eux-mêmes les preu- 
Tes de cette Térité. 

Id commence oue autre phase de la vie dra- 
maliqoe de CaOhaTa. Elle montre la |riaoe que 
tienneot parfois dans la vie du Httérateur les 
obstacles suscités par des causes personnelles ^ 
telles que l'amour-propre ou la Tanité. Une 
brouille a^ee Tacteur Mole fenna à Gailbava les 
portes de la Comédie française; mais l'homme 
de talent sut se iaire jour par une autre voie. 
Après avoir débuté par l'exemple, il enseigna le 
précepte. De là son ouvrage intitulé VArt de la 
Comédie, qui eut deux éditions, la première pur 
Uiée en 1772, 4 volumes in^* ; l'autre en 1786, 
2 volumes même fonnat Cest une œuTre di- 
dactique, qui brille moins par le style que par les 
renuirqnes judicieuses qui s'y rencontrent Cest 
à cet exil deCailhvra du Théfttre-Français qu'est 
dû encore l'ouvrage intitulé les Causes de la 
décadence du Théâtre et les moffens de le 
faire refleurir^ augmenté ^un Plan pour Ré- 
tablissement (fun second Thédire-Français et 
de r4forme des autres spectacles; Paris, 1789, 
in-S** . Cailhava eut un autre adversaire, la Harpe, 
qui ne lui ménageait pas dans le Mercure la 
critique et les sarcasmes. Cailbava y répondit par 
sa pièce mtitalée le Journaliste anglais , où 
la Harpe joue un rdie odieux. Plus tard, un troi- 
sième adversaire, PaUssot, se mit delapartie; et 
on attribue cet autre courroux littéraire au dé- 
pit que causa à Tautenr des Philosophes la no- 
mination de Cailhava à l'Académie française en 
1797. Celm-d avait entrepris dans l'intervalle la 
publication des Annales dramatiques^ rétabli en 
cinq actes le J>épit amoureux de Molière, ten- 
tative qui souleva un orage d'opposition, et fiût 
représenter Athènes pacifiée^ comédie en trois 
actes et en prose (1797). Dans les premiers temps 
de la révolution, dont Cailhava accueillit les pro» 
messes, U joua un instant un riUe politique, et 
s'employa à procurer des snbistances à la vifle de 
Paris en aUantMter l'arrivée desrgrains que l'on 
attiaidait. Mais il s'effaça bientôt de la scène poli- 
tique» pour laquelle fl ne se sentait pas fait, et re- 
vint A la première, à celle qui convenait à sa 
nature. En 1797, il fit jouer un petit acte vif et 
gai, intitulé le Zist et lé Zest. En 1802 pa- 
rurent ses Études sur Molière, et en 1803 son 
Hommage à Molière. On voit combien était 
profond son culte pour l'immortel auteur du 
Misanthrope; il était porté à un tel degré, quH 
avait, dit-on, fait enchAsser, en manière de reli- 
que, une dent de Molière. Dans sa vieillesse, 
Cailhava fut l'objet des bienfaits de Napoléon et 
du dévouement exemplairement filial de sa fille, 
qui ne se maria point pour se ccmsacrer unique- 
ment aux soins qu'exigeait la vieillesse de son 



père, n mourut à Sceaux, où sa tombe touche k 
celle de Florian. Son âoge funèbre tat prononcé 
par Picard, qui dit avec raison que Cailhava, « à 
une époque où la comédie était dénaturée par le 
Jargon et l'enluminure et le faux bd-esprit, eut 
le courage (car il en fidlait alors) de vouloir com- 
poser des ouvrages dans le goût de Molière. » 
Mais c'est en composant certames poésies licen- 
cieuses qu'il sacrifia aux habitudes de son temps. 
Outre les œuvres déjà mentionnées, <m a de loi : 
le Remède contre Vamour, poëme en quatre 
chants; Paris, 1762 ;— le Cabriolet volant ^oia Ar- 
lequin-Mahomet , drame philosophi-comi-tragi- 
extravagant en quatre actes; Paris 1770, in-8* ; 
— Arlequin cru fou. Sultane et Mahomet, ou 
suite du Cabriolet volant, drame en trois actes; 
Paris, 1771, in-8*; — Discours prononcé par 
Molière le Jour de sa réception posthume à 
r Académie française, avec la réponse; Paris, 
1779, in-8*; — le Nouveau Marié, ou les bn- 
portuns, opéra- comique en un acte; 1770, 
fin-8*; — le Pucelage nageur, conte en vers; 
1766; — la Présomption à la mode, comédie 
en cinq actes et en vers; Paris, 17M; — les 
Ménechmes grecs, comédie en quatre actes, pré- 
cédée d'un prolognel; Paris, 1791 ; ^ ^ Contes 
en vers et en prose de feu Pabbé de ColUfri, 
ou le Soupe; Paris, 1797, 2 vol. 10-8** : cet ou- 
vrage est peut-être le même que celui que l'au- 
teur du Dictionnaire des ouvrages anonymes 
attribue à Cailhava sous le titre du Soupir, sans 
doute pour souper ; Londres et Paris, 1772; — 
Œuvres badines; Paris, 1798, hi-12; — l'Enlè- 
vement de Ragotin et de madame Bouvillon, 
ou le Roman comique dénoué, comédie en deux 
actes et en prose; Paris, 1799; -> Sssaé sur la 
tradition théâtrale; Paris, 1798; — la Fille 
supposée, comédie en trois actes et en vers. Le 
théttre complet de Cailhava, avec des mémoires 
historiques et les réflexions sur les causes de la 
décadence du théâtre et les moyens de le faire 
refleurir, a été publié en 5 voL ; Paris, 1781 et 
1782. V. R. 

BkHffûpàiÊ Touhumisé. - Qo«rard, la Francs mté- 
raire, - De* BMArts, la TroU Siéetêi lUiérairas. 

«CAILLA {Albert), troubadour albige(Ms du 
treizième siècle, n n'«A connu que par une 5a- 
tire contre les femmes. Cette pièce est conçue 
en termes grossiers et obscènes. Pour s'attaquer 
à un sujet aussi délicat, il faut du génie^ ou aa 
moins le talent d'un Boiieau. 

Chaodoik et OeiaiMUne, Ifouoeau Dfetiomurirw kisto- 
HgiM. - Hift. mtérairê de la France. 

GAiLLâno (Abraham-Iacques) , juriscon- 
sulte firançals, mort la 3 octobre 1777. Élève et 
ami de Pothier, fl devint à son tour un juriscon- 
sulte et surtout un avocat distingué. Présence 
d'esprit, fsdUsié et âégance d'élocation, il avait 
tout ce qui fart réussir au barreau, et son suc- 
cès fht complet. Ses ouvrages sont restés manu^ 
crits,etrenfermés dans quatre-vingts cartons lais- 
ses à son fils. 

Cbaudon et DeUndine, Noweau DM, hUt. 



107 



GAILLARD 



108 



CAiLiiàRD (Àntoine-Bemard)f diplomate 
françaiâ, naquit à Aigoan (Bourgogne) en 1737, 
et mouret à Paris le 6 mai 1807. Set» parents 
l'envoyèrent à Paris pour terminer ses études , 
dans un des séminaires renommés de la capitale, 
n ent le bonheur de s'y rencontrer avec Turgot, 
qui, oomma loi, semblait destiné à l'état ecclé- 
siastique» qu'ils n'embrassèrent ni l'un ni l'autre. 
H trouva dans l'intimité, qui s'établit entre en 
la soorce de sa fortune, Iiorsque Xurgot fut 
nommé intendant de Limoges en 1761, il fit ve- 
nir près de lui son ancien condisciple, qui se 
forma aux affaires sous la direction d'un aussi 
habile maître. Leur amitié, cimentée par une es» 
tîme mutuelle, ne fit qua s'accroître. Turgot, pré- 
férant l'avancement de son ami à la satisfaction 
de le conserver dans s^n intendance, obtint pour 
hii le poste de secrétaire de la lég^ion de Parme, 
à laquelle le comte de Boisgi^in venait d'être 
j^tpelé. Pendant son s^our à Limoges, Gaillard 
avait contracté quelques dettes, que l'état de ses 
finances ne lui permettait pas d'acquitter. Tur- 
gpt sa chargea de ce soin» et fit de nouvelles dé- 
marches poor procurer à son ami une position 
plus avantageuse. £Qe s'offrit d'elle-môme lors- 
que le marquis de Yérao (Ut nommé minisire 
plénipotentiaire près le landgrave de Hesse. H 
avait besoin d'un homme capable et intelligent ; il 
le trouva dans la personne de Gaillard, qui le 
suivit en cpialité de secvétaire de légation à 
Gassel, à Gopenhagne et à Pétersbourg, où le 
marquis fut snocessivement envoyé en 1774, 
en 1779 et en 17 R4. Pendant plus d'une absence 
de l'ambassadeur, il remplit les fonctions de 
diargé d'affaires près de chacune de ces cours ; 
et la manière dont il s'en acquitta lui valut à la 
fois la bienveillance du ministre français et la 
considération des gouvernements étrangers. En 
1785, il reçut une mission secrète pour h Hol- 
lande, et l'année suivante le titre de chargé 
d'af&tres à la Haye, oh il résida en 1786 et 
1787 ; il fht nommé ministre plénipoientiah^ près 
des états généraux en 1792, et bientôt après à 
la diète gâiérale de l'Empire : la guerre de la 
première coalition vint le rendre momentané- 
ment à la vie privée. Lorsqu'un ordn* de choses 
plus régulier eut snccédé an gouvernement ré- 
volutionnaire, le Directoire exécutif jeta les yeux 
sur lui pour remplir le poste important de mi- 
nistre plénlpoteatiaire k la cour de Berlin. Selon 
un témoignage non suspect, « le nouveau mi- 
« nistre de France était recommandé par sa pru- 
«deneeet sa modération, qualités nécessaires 
« pour rendre le cahne à l'Europe ébranlée... H 
« eut sa première audience du roi le 26 octobre 
R (179ô), et fut accueilli avec beaucoup de dis- 
« tinction. » Il ne faxA donc admettre qu'avec 
les restrictions convenables l'anecdote rapportée 
par le Moniteur de l'an vi, relative au refus 
qu'aurait fait le comte de Gôrti de jouer au 
cercle du roi à la même table que Gaillard, 
« parce qu'U était roturier. » On trouve, dans les 



Mémo^es tirés dei pofiiert iTiPi Aomum 
d'État (tome m^pouim), des renseignements 
curieux sur la suite des négoctationt du BHoistre 
français. Le résultat principal qu'il obtint par 
un traité'secret lU le eonaôitanent du roi de 
Prusse à reconnaître la rive gauche du Rhin 
pour limite de la république. Mais la Russie 
agissant par ses eBvoyéa seeiets et par ses aro- 
bassadeura en titre pour détacher le roi du ty»- 
tème de neutralité qu'il avait embrassé, le 190a- 
vemement directorial crut devoir accréditer près" 
de la cour de Berim un négociatenr dont le nom 
et le titre devaient paraître |dns Imposants, ot il 
nomma Sieyes. Jamais choix ne fut plus malheu- 
reux : le nom seul d'un tel ambassadeur était 
une espèce de défi jeté à l'Europe monarchique. 
Aussi la cour de Berlin' reçut ne nouvel envoyé 
avec une répulsion qu'elle ne prit pas même le 
som de cacher. Elle ne voulut d'abord pas l'ad- 
mettre comme ambassadeur, sous prétexte que 
les usages de la chaneellerie prussienne s'y op- 
posaient GaiUvrd, avant de quitter Berim, eut 
la générosité de ohereher k disposer les esprits 
en faveur de son sueeesseur. Nous apprenons 
par les Mémoires de l'abàé Morellet, qui avait 
beaucoup connu Gaillard, que celui-ci, ayant en- 
gagé un mbiiatro da roi de Prasse à montrer 
quelques attentions pour Sieyes, en reçut pour 
réponse : Nùb, sanê phrase. Parodie oruelle, 
ijoutelforeUet, du vote de Sieyes dans le procès de 
Louis XVI. Mais il est reeonnn anjourd'hni que 
le vote n'a pas été prononcé en ces termes, et 
que les deux seuls mots La mort t août sortis 
de la bouche de Sieyes. Les services de Gail- 
lard, déjà andens dans U diplomatie active, eu- 
rent enfin leur récompense; il fut appelé an 
poste important de chef des archives des rela- 
tions extérieures. Un arrêté des consuls du 9 
messidor an ne ( 28 juillet 1801 ) In confia par 
intérim le portefbuitle du département des af- 
fidres étrangères, en Pahsence de M. de Tàlley- 
nnd. Aux talents an diplomate, Gaillard unissait 
beaucoup de savoir dans la littérature ancienne 
et moderne. Les languea grecque et latine H 
celles du nord de l'Europe lui étalent ftmilières. 
Il fut un des traducteurs des Euaiêaur laphp^ 
siognomoMie de lAwater; la Haye, 1781-1803, 
ui-4<^, ouvrage toujours recherché. On hii doit 
un Mémoire sur ta révolution de BoUanda 
en 1787, inséré par M. de Ségur à la suite àe 
V Histoire des principaux événement» du rèfna 
deFrédériC'GuUlaume II, roi de Prusse, domt 
il forme le troisième vohime. Dans son Tabieau 
historique de Vétat et des progrès de la liit^ 
rature Jrançaise depuis 1789 (p. 206 et 207), 
Chénier a parlé avec de grands éloges de ce mor- 
ceau liistMîque. Après enavoh- donné uneanalynn 
sommairo, il ajoute « que cet excellent travnQ 
« honorera toujours l'homme habfle à qui on W 
c doit » Gaillard a fonni quelques articles aa 
Magasin encyclopédique puhiié par Millin. Il 
avait Ibnné à frands lirais ona bibUotiièqoem»- 



109 



CAILLAKD 



gDffiqoe, dont II pMà hdméme le catalogue 
(Paris, Crapdet, 1805, gr. ln-8*»), tiré seule- 
ment k 25 exemplaires sur papier de Hollande. 
Après sa mort, il fiitrâmprimé, pour servir à la 
Tente de ses Hrres, qui eut lieu à la fin de 1810. 
On regrette de n'y trouyer ({u'à de courts Inter- 
Talles des notes Ubliograpliiques que, plus qu'un 
autre, Gaillard était en âat de rendre intéressantes 
on instructives. J* Lamoorkcx. 

LaUrM inédites aatograpbea deTorgot-v Moffosln en- 
epelopéMque, nottoa sur Gaillard, isor, ton. fil. - Afd- 
maint têré$ en pupUn #wi komim drâtat, iSii-lias» 
ton. III. -• Mémoèru dêVobbé Monikt, U II. - Ta- 
^kau kUtariçueOé la lUtiraturê française dtpuU 17S9. 
par Chénler. 

CAiLLAU (^Jean-Marie), médedn français, 
né à GaiUac le 4 octobre 1765, mort le S fé- 
TTîer 1820. n étudia à AlU et à Toulouse, entra 
diez les frères de la Doctrine chrétienne , et, 
après avoir professé avec succès dans plusieurs 
collèges jusqu'en 1787, U quitta la congrégation 
et s'établit à Bordeaux, où il entreprit Téduca- 
tion de plusieurs jeunes gens. En 1789 fl étudia 
la médedne, et (&t employé en 1794 et 1795, en 
qualité de médecin à l'armée des Pyrénées oc- 
cidentales, dans les hôpitaux de Bayonne et de 
Saint-Jean-de-Luz. En 1796, il retourna à Bor- 
deaux, se rendit à Paris en 1803, et s'y fit rece- 
voir docteur en médecine. En 1804, il vint se li- 
vrer à la pratique à Bordeaux, et y professa 
comme il avait o^à IHit en 1800. VSce-direcfeur 
de l'école de médecine en 1815, il en (bt nommé 
directeur en 1819. Ses principaux écrits sont : 
Mémoire sur la gale, suivi de cas de prati- 
que de cette maladie ;Bàjoimt, 1795, in-S^^ 

— Mémoire sur V asphyxie par submersion; 
Bordeaux, 1799, in-8° ; — i^ofice sur la vie et 
les écrits de P. Desault; Bordeaux, 1800, 
in-8®; — Éloge de J.-C. Grossard; Bordeaux, 
1801 ; — Mémoires sur la Dentition; Bordeaux, 
1801-1802, iaS^'i—Medicinsf ii\fantllis brevis 
Delineatio, cui subjunguntw considerationes 
quxdam de ïf\fantia et morbis ir^fantilibus ; 
Paris, 1803, in-8*» ; — Notice sur l'emploi mé- 
dical de Vécorce du pin contre les fièvres in- 
termittentes; Bordeaux, 1805, in-8'' ; — JSssai 
sur Fendurcissement du tissu cellulaire cket 
les enfants nouveau-nés; Bordeaux, 1805» 
in-8°; — Mémoires sur les époques de la mé- 
decine; Bordeaux, 1806, in-8°; — Manuel sur 
les eaux minérales factices ; Bordeaux, 1810, 
in-8^; — Tableau de la médecine hippocrati- 
que; 1806, 1811, iaS^; — Afi^moire sur U 
croifp; Bordeaux, 1812, in-8''; —Notice sur 
les glandes surrénales ;BoTâeà\ait 1819,in'8*; 

— Plaintes de la fièvre puerpérale contre le$ 
nosologistes modernes; Montpellier, 1819, 
in-8'*; —Notice sur Gabriel Tarragua;^!- 
deaux, 1819, in-d"*. 

BiographUmédicaU. — Qnérard, la France UU, 
CAiLLATBT (iV....)» "îeor de Montplaisir, 
podte français, natif de Condom, vivait dans la 
seconde moitié du seizième siècle. Après avoir 



— CAILLÉ 110 

fait les campagnes dntaUe, fl étodia le droit, et 
à partir de 1630 fl exerça avec succès la profes- 
sion d'avocat L'amour fit de lui un poète. C'est 
à l'objet de cette passion que CaiUavet adresse 
ses vers. Ses œuvres ont paru pour la seconde 
fois à Paris en 1634, in^^ 

Ce CaOlavet ne doit pas être confondu avec 
un antre poète, le comte de Mon^lalsir, qui vé- 
cut près d'un liède plus tard. 

Goulet, BibL franc, - Chandon et Ddaadloe, Jfouveaa 
JHeUonnairê hîttoHquê. 

«CAILLB (André), médecin firançds, vivait 
dans la première moitié du dix-septième siècle. 
On a de lui : Jaeobi SylvU Pharmacopaa, trad. 
du français; Paris, 1625, ln-12. 

Carrère, Bibt. de la méâêchtê. " 

* CLivLB[André), théologien français, vivait 
à la fin du seizième slède. On a de lui : Apologie 
contre Pierre Lotton, de Saerificio Christi 
semelperacto; 1603, in-8* (sans lieu). 

kâOnng, aappl. à J6€!bet^Mlçem. Cettkrten-Lêgieùn, 

CAiLLB(/ean delà), libraire et littérateur 
flrançais, né à Paris, où il exerçait le métier d'im- 
primeur depuis 1664, mourut dans un âge très- 
avancé, en 1720. On a de lui : DeseriptUm de 
la ville et des faubourgs de Paris en vingt' 
quatre planches, dont chacune représente un 
des vingt-quatre quartiers suivant les dkvi- 
sionsjaites en 1702 , avec un détail exact de 
toutes les abbayes , églises, etc. ; donnée par 
ordre de M.d'Argenson, lieutenant de police 
de laville de Paris ;P^iii, 1714,hi-fol. (les plan- 
ches ont été gravées avec soUi par Scotin le 
jeune);— Histoire de l'Imprimerie et de la li- 
brairie; Paris , 1689, in-4*», ouvrage peu exact, 
et presque oublié aujourd'hui. L'auteur avait 
projeté une nouvelle édition qui n'a jamais paru, 
mais pour laquelle il avait réuni beaucoup de 
notes. II les joignit alors après 1C94, sous forme 
de cartons, aux exemplaires qui lui restaient; 
on les distribua à quelques personnes qui avaient 
auparavant acheté son ouvrage. Ces additions 
sont ce qu^il y a de mieux de tout l'ouvrage, 
car Fauteur avait mis à profit rexceOent travail 
de Chevillier, bibliothécaire de la Sorbonne, qui 
avait paru en 1694. 

Leiong, Bibliothèque MttoriqîÊe de la Franee, éâft. 
nmtétte, IV, n* «Twr. - Jngtar, MbL Met, UUér., L Ul, 

CAILLB (UB LA). VM. UL CaiLUS. 

GAiLL* ou CAILLIB ( Mené)^ célèbre voya- 
geur français, né le 19 septembre 1799 à Mauzé 
(Deux-Sèvres), mort le 17 mai 1838. n perdit de 
bonne heure ses parants, et fat élevé par unonde 
qoi Alt son tuteur. lira et écrire fwmaient tout 
le programme de l'école gratuite oà fbt admis le 
j«m0 orphelin; mais lire et écrire ne lont-ils 
pat te clef de toutes les études? Le roman de !>»• 
niel de Foë, ce Âobinson Cruêoé, lecture fiivo- 
rite et chérie de tous les enfants, alluma dans 
la jeune nnagination de René Caillé te première 
étinceUe de te pasiioD des veyages, passion ar- 
dente qui devait faire son destm et sa renommée. 



111 



CAILLÉ 



1» 



Les immenses lacunes qae présentaient les cartes 
d'Afrique lui indiquaient mi bat d'explorations; 
et à seize ans, ridie de 60 francs et de la pers- 
pective d*nne Tie aventarense , il partit pour Ro- 
chefort. 11 y obtînt on passage sur la gabarre la 
Loire^ qui fit voile pour le Sénégal, de conserve 
avec la Méduse ^ mais qui ne partegea point le 
célèbre naufrage de cette malheureuse frégate. 
Un autre jeune Français, dont un voyage de dé- 
couvertes en Afrique a aussi illustré le nom, 
Gaspard HoOien, était, comme l'on sait, un des 
passagers de oelle-d. Caillé eut d'abord le projet 
de se joindre à l'expédition anglaise de Gray; 
mais une marche forcée de Saint-Louis au cap 
Vert, et des conseils d'ami qu'il reçut à Gorée, 
l'en détournèrent pour quelque temps. La lec- 
ture de Mungo-Park alluma son ardeur : de la 
Guadeloupe , où il avait passé, il revint en 1818 
à Saint-Louis, et trouva le moyen de s'associer, 
comme volontaire, à la caravane qu'Adrien Par- 
tarrieu conduisit à travers les pays de Gjolof 
et de Foutah dans celui de Bondou, où le miyor 
Gray se trouvait perfidement retenu. Tout le 
monde sait quelle Ait l'issue de cette expédition 
manquée, qui, avec celle de Tuckey, a, dit-on, 
coûté à l'Angleterre 18 millions de francs. Caillé 
revint momentanément en France, pour se gué- 
rir de la fièvre et se reposer de ses fatigues. 
En 1824, il était de retour au Sénégal, où com- 
mandait alors le baron Roger, grand promoteur 
de découvertes géographiques : il s'adressa à lui, 
et, après quelques difficultés, obtint de cet ad- 
ministrateur une petite quantité de marchandises, 
pour aller, chez les Maures de la tribu de Berà- 
kerah, apprendre la langue arabe et les prati- 
ques du culte islamique, afin de parvenir plus 
tard à pénétrer plus facilement dans Tintérieur. 
Après un noviciat de huit mois, pendant le- 
quel il erra, avec les Maures du désert, de cam- 
pement en campement, jusqu'à environ 140 
milles dans le nord-est de Podos, fl revint k 
Saint-Louis solliciter des marchandises pour un 
voyage à Tembouktou ; mais il essuya un refus. 
Caillé ne ftit point abattu. On lui r^usait un 
passe-port pour se rendre aux établissements an- 
glais de la Gambie : fl prit à pied la route de 
terre, parvint à Gorée et passa de là à Sierra- 
Leone, pour faire an gouverneur de Free-Town 
l'offre de ce zèle tenace que radministration 
frwçaise avait dédaigné; mais fl ne fut pas 
plus heureux qu'à Saint-Louis. Alors fl se fit in- 
digotier; et à peine eut-fl économisé une somme 
de 2,000 fr., qull convertit cet argent en mar- 
chandises, eb se rendit à Kakoudy, où fl reprit 
le costume arabe, se donnant pour un jeune 
Égyptien d'Alexandrie, enlevé dans son enfimoe 
par l'armée française, conduit ensuite an Séné- 
gal pour y Mre les alfidres commerciales de son 
maître, puis affranchi, et voulant maintenant 
r^pigner l*Égypte sa patrie, et reprendre le 
culte de ses pèôres. 
C'est au moyen de cette feUe, qudquefols ao- 



cuefllie avec défiance, que Cafllé a accompli, 
sans appui, sans ressources étrangères, une ex- 
pédition à travers l'Afrique , à travers cette fa- 
meuse Tembouktou à laquéfle tant d'hommes 
reoommandables envoyés par des gouvernement» 
puissants et riches n'avaient pu arriver. Parti de 
Kakoudy le 19 avril 1827, fl traversa, en mar- 
chant au sud-est, les pays d'Inanké, de Fou- 
tah-Gjalo, de Baleya, d'Amana; franchit pour 
la première fois le Niger le 13 jum , passa en- 
suite à Eankan, à Sambatikila, et atteignit Timé 
le 3 août, après une route dans des contrées 
complètement inconnues jusqu'alors. Il espérait 
se joindre à une caravane de mardiands qui 
aUait partir pour Gjény, sur le Djoliba, oii U se 
serait embarqué pour Tembouktou; mats de 
cmeUes épreuves lui étuent réservées. Une large 
plaie au pied le retint d'abord forcément en ce 
Ueu, où bientôt un logement humide, enfumé, et 
une nourriture malsaine, développèrent dans 
sa bouche l'affreuse maladie du scorbut, qu'ac- 
compagnait une fièvre destructive. Ce ne fut 
qu'au bout de dnq mois de souffrances, après, 
avoir perdu une partie des os du palais, que, 
grâce aux soins d'une vieiUe négresse, fl re- 
couvra assez de santé et de forces pour quitter 
ce vUlage, lui avait faiUi devenir son tombeau. 
Reparti de TImé le 9 janvier 1828, fl fit en- 
core, au nord-nord-est, une longue route corn- 
pléteanent neuve pour la géographie, jusqu'à la 
vUle de Gjény, qu'fl atteignit le 11 mars. Là il 
s'embarqua sur le Niger, et, après un mois de 
navigation, fl parvit enfin à Tembouktou. II n'y 
séjourna que quatorze jours, pressé qu'il était 
de profiter du retour d'une caravane qui se ren- 
dait dans les États de Maroc. On mit près de 
deux mois à traverser le désert : pauvre men- 
diant, Caillé était dédaigné, rafllé , maltraité ; 
mais fl supportait tout avec courage. Après 
quelques jours de repos , U se remit en route 
avec la portion de caravane qui se rendait à 
Fez, et fl y arriva le 12 août; fl gagna de là Ra- 
bath, puis Thangen, d'où fl retourna en France. 
Ce fut pour le monde savant une grande nou»- 
velle, bien inattendue, que celle du débarque- 
ment à Toulon d'un Français qui revenait de 
Tembouktou : un pauvre jeune homme avait obs- 
curément accompli, avec le seul appui de son 
courage et de la Providence, cette entreprise où 
la mort semblait inévitable, tant elle avait frappé 
de victimes depuis un demi-siècle. La ^ciété de 
géographie de Paris le reçut à bras ouverts, lui 
envoya des secours, lui décerna un prix spécial 
de 10,000 fr. promis au voyageur qui aurait vi- 
sité Tembouktou , et le couronna une seconde 
fois en lui adjugeant le prix de 1,000 fr. destiné 
annueflement à la découverte la plus importante. 
Le ministre de la marine obtint du roi , pour le 
modeste voyageur, la décoration de la Légion 
d'honneur, et un traitement attadié à un titre 
d'emploi dans l'administration du Sénégal. Le 
garde des sceaux autorisa l'impression gratuite 



lis 



CAILLE — GAILLET 



114 



à llmprimerie Impériale de sarelatioQ (JounuU 
d^un voyage à Temàouklou et Jenné, dans 
rjffique caUrale, eUi,)^ à laquelle M. Jomard, 
de Ilnstitot, ijoata des remarques géographi- 
ques ; elle parut an commeDcement de 1830, ea 
3 Tol. i&-8*. Le ministre de llniérieur lu pro> 
cura, de son eM, une pension annuelle sur les 
fonds réservés aux savants et aux iKHnmes de 
lf4tres. [Sne. des g. du m, ] 

BuUetin d€ ta Soc. de géographie de Paris, — Biogr. 
Saintonçeoi$0. 

CAiLLBAU (André-Charles)f imprimeur et 
littérateur IhmçaiSy né le 17 juin 1731, mort k 
Paris le 19 juin 1798. « H a plus travaillé, dit 
sérèrement Tanteur des TnHs Siècles littéral 
res, k remplir sa boutique qu'à se procurer du 
dAit On a de lui un millier d'ouvrages, et leur 
titre seul dépose contre eux. » Il fit aussi jouer 
sur les petits théâtres des pièces qui eurent quel- 
que snoeès. Ses principanx ouvrages sont : l'Art 
de deviner^ ou la Curiosité sat^faUe ; Paris, 
1753, iit^i2; ^ Poissardiana, ou les Amours 
de Rogal-Vilain et de fnademoiselle Javotte, 
dédié à monseigneur le Mardi- Gr<u; Paris, 
17M, iB-12; — les Philosophes manques^ co- 
médie en un acte et en prose; 1760; — ^ on- 
ginaux, ou les Fourbes punis, 3 actes ; 1780 ;~ 
les Tragédies de YoUaire, comédie en un acte 
et en prose; 1788; — Osouretw, on le Nouvel 
Ab€Ulardf comédie en un acte et en prose, trad. 
de Rabener ; 1 781 ; — to Bonne Fille, ou le Mort 
vivant; ,17^3; — Calendrier des lois de la 
France; Paris, 1783, in-18; -—Spectacle his- 
torique, ou Manuel des principaux événe- 
ments tirés de l* Histoire universelle; Paris, 
2 vol. \sk-\2 ; — l'Espièglerie amoureuse, ou VA- 
mowr matois , opéra tragi-comiGO-poissaid un 
acte; 1784; — les Soirées de la campagne, 
ou Choix de Chansons grivoises, botuffonnes 
et poissardes; Paris, 1788, in-12; — le Waux- 
hall populaire, poème grivois en 6 chants; 

1789, in-12; — la Muse errante au Salon, 
ou Apologie critique des peintures ; Paris, 1 77 1, 
in-13; -^ Étrennes historiques; Paris, 1774 et 
1775, 2 vol. in-12 ; — Lettres et Épttres amou- 
reuses d'HéloUse et d'Abailard; Paris, 1781, 

2 vol. in-12; ibid., 1798, 3 vol. in-8<'; — Auto- 
m<Uie des animaux, suivie de quelques Ré- 
flexions sur Vagriculture et le mahométisme, 
par un partisan de Descartes; Paris, 1785, 
in-12; — Dictionnaire Inbliographique, histo- 
rique et critique des livres rares; Paris, 

1790, 3 Tol. in-8**, ouvrage dont Dudos avait 
fourni la matière; Brunet en adonné en 1802 
un supplément ; — Che/s-d^osuvre de poésies 
philosophiques et descr^iives des auteurs 
qui se sont distingués dans le dix-huitième 
siècle; Paris, 1801 , 3 vol. in-18, ouvrage pos- 
âiume; — le Veuvage de Figaro, comédie en 

3 actes et en prose ; 1785. 

Qoénnl, la France lUtéraire. — Plgault-Lebrun, 
l'Enfant du CamavaL 

CAILLBAU ( Gilles-Jean), théologien français, 



de Tordredes Frères Mineurs, vivait dans la pre- 
mière moitié du seizième siècle. On a de lui : 
Mecueil de toutes les veufves femmes , tant 
du Viel que du Nouveau ' Testament , les- 
quelles ont vécu sous la règle de saint Paul; 
— une traduction française de quelques lettres 
de saint Basile et de saint JérOme. 

Le p. JeaD d« Salot-Antofne, BibUotk. frameiteana. 

GAiLLBT (Guillaume), surnommé /accrues 
Bonhomme, paysan français, chef de révolution- 
naires, né àMello en Beauvoisin, vivait dans la 
seconde moitié du quatorzième siècle. D fut le 
chef des Jacques qui en 1358 se soulevèrent dans 
la France septentrionale, particulièrement contre 
les nobles chevaliers et écuyers. Pour bien se 
rendre compte de ce grand mouTemeut popu- 
laire, il fanporte de remonter à la cause, c'est- 
à-dire à l'état de la France, telle que la faisaient 
les dévastations des nobles et des bandes pillar- 
des qui la désolaient. « Les paysans ne dormaient 
plus, a dit un historien moderne (M. Michelet); 
ceux des bords de la Loire passaient les nuits 
dans les fles ou dans des bateaux arrêtés au 
milieu du Oeuve; en Picardie, les populations 
creusaient la terre et s*y renfermaient;.... les 
familles s*y entassaient à l'approche de Tennemi , 
les femmes, les enfants y pourrissant des se- 
maines, des mois, pendant que les hommes al- 
laient timidement, au clocher, voir si les gens de 
guerre s'éloignaient de la campagne. » La faim 
et toutes les tortures qui raccompagnaient, tel 
était donc Tétat normal des villes et des campa- 
gnes. Fruissart lui-même en convient : « Mou- 
roient les petites gens de Csdm , et c'estoit grand' 
pitié ; et dura cette dureté et ce cher temps plus 
de quatre ans. » Il n'y avait en effet à manger 
que dans les châteaux ; le peuple courut donc aux 
chAteaux, et Froissart, dans son chapitre Com- 
ment les communes du Beauvoisin et en plu- 
sieurs autres parties de France mettaient à 
mort tous gentilshommes et femmes qu'ils 
trouvaient, ajoute : « Ainsi flrent-ils en plu- 
sieurs chasteaux, et multiplièrent tant qu'ils fu- 
rent bien six mille ; et partout là oii ils venoient , 
leur nombre croissoit; car chacim de leur sem- 
blance les suivoit. Si que chacun chevalier; 
dames et escnyers, leurs femmes et leurs enfants, 
les ftayoient; et emportoient les dames et les de- 
moiselles leurs enfants six ou vingt lieues de oîi 
ils se pouvoient garantir, et laissoient leurs 
maisons toutes vagues et leur avoir dedans; et 
ces meschants gens, assemblés sans chef et sans 
armures, roboient et ardoient tout, et tuoient et 
efTorçoient et violoient tontes dames et pucelles, 
sans pitié et sans mercy, ainsi comme chiens 
enragés. » Du Beauvoisin, l'insurrection s'éten- 
dit à l'Amiénois, au Ponthieu, au Noyonnais, 
au Soissonnais, à la Brie, enfin à 111e de France. 
Elle dévasta tout , depuis l'embouchure de la 
Sonmte et les rives de l'Yonne. Plus de soixante 
forteresses furent détruites dans le Beauvoisin 
et TAmiéDois , plus de cent dans le Valois et les 



115 



GAILLET — CAILLKtJX 



116 



diocèses deLaonet de Soisaons. Les châteaux de 
la maison deMontmoreocy eurent le même sort 
La dochesse d'Orléans se réfugia de Beaumont- 
Bur-Oise à Meaux» où se trouTaient déjà la da- 
diesse de Normandie et plus de trois cents no- 
bles dames et demoisdles, qui s'y étaient reti- 
rées^ « de peor d'être violées et par après meur- 
tries par ces méchantes gens. » 

Leurs appréhensions n'étaient qne trop fon- 
dées. C'était une guerre de représaiUes autant 
que de désespoir. « On tuoit jusqu'aux petits 
enfants qui n'avoient point encore fait de mal, » 
dit le continuateur de Nangis. Les nobles n'es- 
sayèrent pas d'abord de se défendre; mais bien- 
tôt ils reprirent roOTensive. Les Jacques et les 
Parisiens venus à leur secours ayant attaqué la 
marche de Meaux , ils fiirent défaits par le captai 
de Buch et Gaston Phœbus, comte de Foix; et 
dès lors la fortune se déclara contre eux. « Les 
vilains, qui estoient^dit Froissart, noirs et petits, 
et très-mal armés,» ne purent lutter contre ces 
chevaliers bardés de fer. La réaction (\it terrible : 
« Les gens d'armes les abatloient à grands mon- 
ceaux; ils en tuèrent tant, qu'ils en estoient 
tout laissez , et les firent saillir en la rivière de 
Marne ; ils en mirent à fin plus de sept mille. » 
Le roi de Navarre Charles le Mauvais, dont 
quelques gentUshonmies avaient été massacrés 
par les insurgés, en tua plus de trois mille. 
Leur chef, Guillaume Caillet, et quelques autres 
étant mtcés dans te camp du roi pour solliciter 
son amitié, il répondit à leur avance en les fai- 
sant pendre. Ainsi fmlt cette levée de boucliers 
(Jacquerie), qui rappelle la guerre des paysans en 
Allemagne. V. R. 

Frolssart, Chroni^e. ~Mlctaele(, iJist. de France.'— 
Henri Martin, HUt. de Fttmcê. — Staoïoodl, UUi. ,4*$ 
t'rançaii. 

CAiiXBT {Bén^fne), littérateur français, né 
à IMjon vert 1644, mort à Paris en 1714. U pro- 
fessa auGoUége de Navarre. 11 a laissé des Poésies 
latmes et fhmçaises imprimées, et plufiieurs 
ouvrages restés manuscrits, que Ton conserve, en 

2 vol. 'vùrV, dans la Bibliothèque ûnpériale. On y 
remarque *• les Saints Amants , ou le Martyre 
de sainte Justine et de saint Cypnen,iX9gé' 
die ; — ^ Mariage de Bacchus, opéra en ô actes ; 
— Saint Bénigne;— la Pastorale, comédie en 

3 actes; -^ les Mariages inopinés , comédie en 
ô actes ;•— to Xo^ert€, comédie en on acte ; «. 
les Vacances des Écoliers, comédie en 3 actes. 

Maupoint, BibL dei Tkéûtrtê. - PapUlon, JUM. 4m 
JttUwrt de Mourgognt. 

*GA.iLLET (Nicolas), jurisconsulte français , 
vivait au seizième siècle. Û étudia le droit sous le 
célèbre Co^, et profita des leçons d'un si habile 
maître. Établi à Guéret comme avocat, il publia en 
1573 un commentaire sur les lois municipales, ou 
sur les coutumes du pays et comté de la Mai*che, 
sous le titre de Commentarii in leges Marchias 
municipales ;V9n&, l'Huillier, in-4''. Collin ifje- 
mov. mult, erud, illustres) assure que cet ou- 
Wrage est fort savant Coutiunier de Fournoue, 



compatriote de Cafilet et très-bon juge en cette 
matière, prétend au] contraire ( Coutume de la 
Marche) que le travail de Caillet est quelquefois 
défectueux. 

Bioçr. des hwtmei ittuttra du lAnumtln, — Lelang, 
BM, fètstdêUt Franoe. 

GAILLBT (P€nU), écriv«in provençal de la 
première moitié do dix-aeptième siède. On pos- 
sède peu de renseignements sur lui : il fit impri- 
mer à Orange , en 1835 , un volume intitulé le 
Tableau du Mariage, représenté au naturel, 
enrichi de rares curiosités, figures et emblè- 
mes. Ce livre, auquel son titre procura l'honneur 
d'être fort recherché des bibliophiles, n'est poiat 
un ouvrage de médecine, comme ledit la ^io^ra- 
phie universelle, ni un écrit facétieux, ooronM 
l'ont cru quelques iaiseurs de catalogues qui na 
l'avaient pas ouvert : c'est un traité fort sérieux 
de morale et de jurisprudence. L'auteur, api*ès 
avoir recherché quelles sont les fins du mariage, 
et exposé les raisons qui pourraient empêdier de 
contracter cette union, conclut qu'il oonvientd'ob- 
tempérer à la volonté de l'instituteur du ma- 
riage, et à Tordre établi par la nature pour la 
conservation de l'espèce humaine. 

Dufoor, Quettioru illustres, ou BibUatMéqiie des livm 
sinçuliers en droit, isi», p. it9. 

CAILLETTE (....), fou de cour ft^aoçafs, vi- 
vait dans la première moitié du seisième siècle. 
Il occupait, dans l'histoire des fous de cour, une 
place à part, en ce qn'H cumulait la fbHc et l'i- 
diotisrae. Triboulet, qui, comme lui, fiit le fou de 
François I*", se posait parfois en homme politi- 
que;; Caillette, lui, ne visait pas si haut : il se bor- 
nait à l'emploi de souflfh;-doaIcur. Des pages 
lui ayant un jour cloué l'oreille à un poteau, rj 
se crut condamné à ganler cette position jus- 
qu'à la fin de ses jours. Intcrn)gé sur les auteurs 
du méfait, il répond qu'il ne les connaît pas; 
puis on lui amène les {)ages, et on les ooiifh>nte 
avec lui : « Je n'y étais pas, » dit chacun d'eux ; 
et Caillette de répondre à son tour : « Je n'f 
étais pas nor« plus. » Il est question de lui dans 
les contes de Bonaventore de? Perriers. La Nrf 
des/olz, en vers français (1497), le fait \ivre en 
1494 , ce qni a pu faire croire à le Ducbat qu'il 
y eut deux Caillette. On trouve aussi la mention 
de Caillette dans Érasme et Rabelais. Dreux du 
Radier le compte parmi les fous en titre; et, de 
nos jours, un ingénieux écrivain le fait figurer 
dans un de ses romans. 

Bonavcttture des P«rrlers, Nowtelhe» récréutUMê «t 
Joyeux dcvte. — Le Diiehat, Otuvres. — Dreuc ds Aa- 
dler, liibl. Mst. du Poitou. - te bibliophile Jacob , ks 
Deux Fous. - La f^ie et Trépassement de Caillette, In- 
8«, goUikiae;Pirts, ft3t. 

caiLLBOx (Françots-Marie), marohaEd 
rubanier, né en 17ai, sa fit aililier aux jaoobiiis, 
devint bientôt après ofticicr municipal, et fat 
chargé «n cette qualité de veiller sur les prison» 
niers du Temple. 11 fut easuite envoyé^dans la dé- 
partement de l'Eure, signala son zèle contre les 
fédéralistes, revint à Paris, et fut nommé à l'ad- 
ministration de la police, où il siégea jusqu'après 



117 



GÂILLEUX — GAILLIâUD 



118 



le 9 fhenDîdor. A oetteëpoqoe fl ftaflupiiflonaé, 
pois rdâdié an bout de quelques mois; maU il 
s'auoda atonies les teatativee dnperti raonto- 
gnaid^ftH faapUqaé dans laeonsiriratioBda ouap 
de GréneDe, et eondamoé àmort le 19 septen* 
bre 1796. Hélait aionêgédetreiitê-oliiqaiis. 
; hè BêÈi Diet êntpc. de ta France. 

^GâiLUAVB (Ptédérie), célèbre Toyageor 
français, est né à Nantes en 1 797, et Ttet en 1 809 à 
Paris, poor y étndler lagéologie et la ndnéraiogie. 
VonlantisatislUre son goMpour lesToyages, Il vi- 
sita difrérenta pays, U HoDande, ritaUe «t U Sl- 
eile, nue partiede la Grèee^la Turquie d'Eun^ 
et d'Asie, et se rendit, an mois de mai 1915, en 
Egypte, où 11 ftit bien aeeneflU par Méhémat on 
Mobamned-Aii, etbientdt ehargé par InideflUre 
des Toyages de découvertes le long du Nil et 
daos les déserts qui ravoislBent M. CailHaad pé- 
nétra dans la Nubie, et explora les monuments 
qu'on y trooTe entre les deux dernières catarac- 
tes. Puis, « avant de pénétrer dans les déserts de 
Pouest, dH M. Jomard dans ravant-pfopos du 
Vùyage à f oasis de Thèbés, M. CaiWand, fevo- 
rlsé par un hasard heureni, avait découvert, an 
mont Zabarah, les fameuses mines d*éroeraude 
qui n'étaient connues que par les passages des 
auteurs et par les récits des Arabes. Presque en- 
tièrement oubliées depuis un grend laps d'an- 
nées, elles restaient stériles pour les gouverne- 
ments du pays. Le voyageur les retrouve presque 
dans l'état où les avalait laissées les ingénieurs 
des rois Ptolémées; il pénètre dans une multi- 
tode d'excavations et de canaux souterrains pra- 
tiqués jusqu'à une grande profondeur, où quatre 
cents hommes ont pu travailler à la fois ; il re- 
connaît des chaussées et de grands travaux ; Il 
volt, dans les mines, des cordages, des paniers 
antiques, des leviers, des outils, des meules, des 
vases, des lampes abandonnées; Il observe les 
procédés de l'exploitation des anciens, procédés 
très-peu connus Jusqu'à présent; enfin il conti- 
nue lui-même l'exploitation, et rapporte à Moham- 
med-Ali-Pacha jusqu'à dix livres d'émeraude. 
Puis il trouve tout près de là les ruines d'une pe- 
tite ville habitée jadis probablement par les mi- 
neurs, et, au milieu de la ville, des temples gréco- 
égyptiens, avec àe» inscriptions fort anciennes. » 
M. CaOUaud fit ensuite la découverte d'une des 
anciennes routes de commerce de llnde par l'E- 
gypte; il apprit des Arabes de la tribu des Abad- 
deh, et de la tribu des Bieharyeb, qu'elle se ren- 
dait à une ville très-étendue, bâtie sur les borda 
de la mer Rouge et aujourd'hui ruinée (Béré- 
nice?), environ sous le 24* degré de lat, anprès 
de la montagne d'Elbe. M. CaOUaud passa neuf 
fois à Thèb^, et se procura beaucoup d'objets 
rares, conservés dans les hypogées de cette grande 
TÎUe. n a mis toujours un grand soin à observer 
les montagnes, l'état du sol en général, les eaux 
thermales, etc. ; il a décrit avec exactitude les 
mcBurs et les costumes des habitants, dressé un 
itinéraire soigné, dessiné les monuments.et copié 



Isa inscriptions, entre antres vne de soixante-six 
lignes, plus étendue que l'inscription de Rosette, 
mais d'une époque plus récente. 

Vers la fin de février 1819, M. GailUand fut de 
nionr à Paris avec sa eoUeotion d'aatiqnités, on 
lidie portefeuille, des plans, des inscriptions, et 
son Journal. Le ministre de llntérienr, sur le 
rapport d'une commission , fit acheter le porte- 
fimOle et la collection d'antiquités, et confia tous 
cas matériaux à M. Jomard, pour Isa rédiger et 
les pnbUer sous une forme qui pût faire de cette 
raisîtion nnediipMcentinnation dn grand oavrag» 
sur l'expédition d'Egypte. Le Voyage à l'oasii 
deThibesei dans les déê$ris situés à i'orieni 
et à l'occident de la Thébaide, fait pendant 
Im années l«i5, lêie, 1817 et 1818, parut ca 
182 i , en 2 vol. gnnd tai-fol. , dont l'un de texte et 
l'autre de plandies; Paris, Treuttel et Wùrtz. 
M. Cailliand était retourné en Egypte dès Tan- 
née 1819 pour fliire de nouvelies découvertes^ et 
avec une mission du gouvernement. Accompagné 
de M. Letorxec, il parvint, le 10 décembre 1819, 
à la ville de Syouah, après une marche pénible 
de dn-huH jours à travers les déserts sKoés à 
roceident de llgypte. I7n habitant de la ville, 
qu'il avait rencontré dans la province de Fayoum, 
lui serrit de giride et dlnterprète, et un firman 
du pacha lui prépara les voies. Le Voyage à 
Voasis dé Syouah, Ibnnant 1 vol. in-fol. avec 
beaucoup de planehes, a été de même rédigé et 
publié par M. Jomard (Paris, 1828, chei Treuttel 
et Wttrtz),avec les matériaux que lui conanu- 
niqua le voyageur lorsqu'il revint en France en 
1622. Mais laissons-le parier lui-méme,»pour con- 
naître les travaux quil entreprit après celui dont 
il vient d'être question : « En mars 1820, dlt-il, 
je revenais de visiter leâ oasis et les restes du 
câèbre temple d'Ammon ; J'avais parcouru du- 
rant quatre mois ces vastes déserts, que l'on 
peut regarder comme âeê mers de sable, an mi- 
lieu desquelles s'âèvent des Iles tapisséeir de 
verdure, lorsque les bruits d'une expédition que 
le pacha préparait pour la haute Nubie parvinrent 
jusqu'à moi. Dès ce moiÀent tous les vœux que 
je formai tendirent à faire ce voyage; le souve- 
nir de la fiimense Méroé vint électriser mes sens ; 
je quittât tout poor me rendre au Caire : là j'ob- 
tins de Mohammed- AU-Pacha la Alvcut d'accom- 
pagner son fils Ismayl dans cette expédition. » 
n dépassa de plus de cent lieues l'emplacement 
où gisent les débris de Tantiquo splendeur de 
Méroé, et arriva pres(ïne au 10* d<^ de lati- 
tude : ce fht le terme des rapides conquêtes du 
jeune pacha, qui, peu de temps après, -périt à 
Méroé. M. Cailhaud publia lui-même les résultats 
de son exploration sous ce titre : Voyage à Mé- 
roé, au fleuve Blanc, au delà de Fazoql, dans 
le midi du royaume de Senndr, à Syouah et 
dans les cinq autres oasis, fait dans les an- 
nées 1819, 1820, 1821 et 1822; Paris, 182C et 
1827, 4 vol. in-S** , avec cartes et planches in-fol. 
De son dernier voyage, M. CaOliaud rapporta en 



119 



CAILUAUD — CAILLOUETË 



120 



Franee une momie qu serrit très-utilement aax 
savantes recherches de Champollion jeune. Enfin, 
le dernier ouvrage de M. Cailliaud, ouvrage de 
luxe, dédié au roi, et accompagné d'une multi- 
tude de planches coloriées représentant surtout 
des objets d*art et des ouvriers exerçant leur 
profession, parut en 1831, sous le titre suivant': 
Recherches sur les arts et métiers, les usages 
de la vie cMle et domestique des anciens peu- 
ples de F Egypte, de la Nubie et de V Ethiopie, 
suivies de détails sur les tnœurs et coutumes 
des peuples modernes des mêmes contrées; 
Paris, Treuttd et Wûrtz, petit in-fol. M. Cai^ 
laud vit depuis longtemps retiré k Nantes, sa 
ville natale. [Snc, d, g. du m.] 

Rabbe, BomoUn etSalnte-PreuTe, mogrmpMêdêt Cim- 
temjf, — Qaérard . sappl. à la France Uttérairt. 

CAILLlé. Voy, CàlLLÉ. 

CAiLLiÈRBS. Yoy, Gallières. 

CAILLOT {^Antoine), littérateur français, 
né vers 1757, mort vers 1830. Obligé de sor- 
tir de France en 1791, il n'y revint que pour y 
être arrêté en 1794. Compris, cinq jours avant la 
diutede Robespierre, parmi les condamnés à la 
peine capitale, il ne fut sauvé que .parce que le 
guichetier désigna et fit transporter à sa place 
un autre prêtre. Après le 9 thermidor, il se fit 
sufioessivemenf maître de langues, libraire et 
auteur. Parmi ses écrits, dont la liste est longue, 
nous ne citerons que : le Retour de la Paix, 
poème en forme de dialogue; Paris, 1801, in-8<*; 
— Étrennes à la grande-armée, ou Recueil des 
traits les plus intéressants des défenseurs de 
la patrie; 1807, in-8'' ; — Histoire d'un Pen- 
sionnat déjeunes demoiselles, ou Tableau des 
résultais d^une simple éducation; 1808, 2 vol. 
in-12; — to Rousseau de la Jeunesse; 1808, 
in-12; — le Voltaire de la Jeunesse; môme 
année, in-12; — Voyage autour de ma biblio- 
thèque; 1809, 3 vol. in-i2; — le RolUn de la 
Jeunesse, 1809, 2 vol. in-i2, et 1816 ;— Diction- 
naire portatif de la littérature française; 
1810, in-8»; — Précis de FHistoire de France, 
depuis 1789 jusqt^en 1812; 1612, in-12; — le 
Crévier de la Jeunesse, ou Choix des traits 
les plus intéressants de l' Histoire des empe- 
reurs romains; 1813, în-12 ; — Précis de V His- 
toire de Russie; 1813, in-12; — Abrégé du 
Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, de l'abbé 
Barthélémy; 1819, 2 vol. in-12; — Beautés na- 
turelles et historiques des lies, des montagnes 
et des volcans, avec une introduction; 1822, 
in-12 ; — Beautés de la Marine , ou Recueil 
des traits les plus curieux concernant les 
marins voyageurs et les marins militaires des 
temps modernes]; 1823, 2 vol. in-12 ; _ Beautés 
des trois règnes de la nature, recueillies des 
écrits des naturalistes modernes; 1823, 2 vol. 
m-12. 

Beucbot, Journal ds la Librairie, Ublc de 18U. — 
Quérard , te Franee littéraire. 

CAILLOT (Joseph), célèbre acteur de l'an- 



cien Opéra-Comique, né à Paris en 1732, mort 
le 30 septembre 1816. Fils d'un orfèvre qui fut 
arrêté pour dettes, il fut, à l'âge de cinq ans, 
recueilli par des porteurs d'eau, qui le nourri- 
rent jusqu'à 06 que Boa père fût sorti de prison. 
Celui-ci, ayant obtenu une place snbalteiiie dans 
la maison du roi, le suivit en Flandre et y mena 
son fils, dont l'esprit, la gentillesse et la jolie 
figure intéressaient tous Im officiers généraux. 
Le due de VOleroi le prit tti affection, et le pré- 
senta à Louis XV : « Comment t'appelles-tu? » lui 
dit ce prince. — « Sire, je suis le protecteur du 
duc de ViUenrf, » répondit l'enfant, en voulant 
dira tout le contraire. Le roi rit de cette naiveté, 
et attacha le petit Caillot an spectacle des petits 
appartements, pour jouer les Amours et les jeunes 
pâtres. La voix de Caillot ayant mué , il perdit 
sa place ; et, après avoir joué en divers endroits 
l'opéra-oonûque, il débuta, le 26 juillet 1760, à 
la Comédie italienne, et y fut reçu la même 
année. Une figure expressive, une taille avanta- 
geuse, un débit gracieux et simple, un jeu plein 
d'enjouement et de vérité, une voix de basse- 
taille ronde et forte, mais en même temps si 
étendue et si flexible qu'il chantait sans effort 
la haute-contre, telles tar&ai les qualités qui mé- 
ritèrent à Caillot la faveur constante du public. 
« Caillot, dit le baron de Grinun, était sublime 
« sans effort ; et son talent, qu'il gouvernait à 
ce son gré, était, sans qu'A s'en doutât, plus rare 
« peut-être que celui de Lekain. Ce fut Gar- 
« rick qui kii apprit qu'il serait acteur quand il 
« voudrait. » Ses succès dans le genre pathéti- 
que fUrent aussi étonnants que rapides, et il 
porta depuis dans plusieurs rêles cette profonde 
sensibilité dont il était pénétré. Il créa ceux 
du Sorcier, de Mathurin, dans Rose et Colas; 
du Déserteur, du Huron, du Sylvain, etc. Mais 
il était surtout inimitable dans les rôles de £m- 
bin, dans Annette et Lubin; de Biaise, dans 
Lucile; et de Richard, dans le Roi et le Fer- 
mier. Il quitta le thé&tre en 1772 , et se retira 
ensuite à Saint-Germain en Laye. En 1800, l'Ins- 
titut de France l'admit au nombre de ses cor- 
respondants pour la classe des beaux-arts. Son 
fils, m^or d'un régiment, périt à vingt-huit ans 
dans la campagne de Moscou, en 1812. La dou- 
leur de cette perte causa au vieillard une attaque 
de paralysie qui le força de revem'r à Paris, où 
il mourut dans sa quatre-vingt-quatrième année. 

Le Bas . Dictionnaire eneifctopèdique de la France, — 
Corretptmdance de Grimm, — Annales 4m ThetUre- 
Italien. 

;;cAiLLOCBTÉ (Louis-Denis), sculpteur 
français contemporain, né en 1791. Élève de Car- 
teOier, il a exposé, en 1822 : un Buste de Ruis- 
daèl; les Mathématiques, bas-relief pour le mo- 
nument de la Bastille, commandés tous deux par 
le gouvernement; — en 1824, la Vierge, Psy- 
ché abandonnée; — en 1827 , l'Architecture, 
bas-relief en marbre qui décore le grand esca- 
lier du Louvre ; — en 1840, sainte Elisabeth- 



1» 



GAILLOUKTË *- GAIN 



1S3 



iM bustes du fnarquU de la Oalissonnière ti 
du marquis de Tairas; — eo 1847, la Vierge 
et VBnfant Jésus; ^ Sveharig;,-^ Marie de 
Médicis, statue en marbre placée dans le jardin 
dn Laxemboan^; — - buste de Cortot, et trois 
autres bustes. P. Ce. 

Qabet, Diettoiuuttrê det artitUi. - lÀvreUdes Salons, 
CAiiXT (Charles), né en 1752 à Vire, dé- 
partement dn Calvados; mort en 1821. H fat 
nommé en 4796, après avoir rempli honora- 
blement quelques fonctions administratiTes, com- 
missaire du directoire près les tribunaux de 
Gaen. Destitaé après le 18 fructidor an y, il fut 
nommé, Tannée suïTante, député du départe- 
ment dn Calvados an conseil des anciens, dont 
il devint un des secrétaires quelques mois plus 
tard; il y fitim ri^iport snr le notariat^ et appnya 
les droits de la république sur les successions 
des émigrés. CaiUy n'exerça plus ensuite que 
des fonctions judiciaires; le 24 avril 1800, il Ait 
appelé à la présidrace de la cour de Caen. H y 
fut, sous Fempire, un des présidents de chambre, 
fonctions qa*il conserva sous le gouvernement 
royal jusqu'en 1819. Son principal ouvrage est 
sa Dissertation sur le préjugé qui attribue 
aux Égyptiens Vhonneur des premières dé- 
couvertes dans les sciences et les arts ; lue 
dans une séance puMiquede TAcadémie de Caen , 
elle fut imprimée en 1802, in-8°. 

Le Bas, Dietiofimaire eftcvelopédiquê de la France, — 
Ma bal, NéeroL — Qaérard. la France littéraire. 

GAiLLT (Jacques db), seigneur de RuHly, 
plus conna sous le nom de d^Aceilly, anagramme 
dn sien, né à Orléans en 1804, mort en 1673. 
Gentilhomme ordinaire du roi, il fut admis dans 
Tordre de Safait-Michel le 8 mars 1656, et lut 
du nombre des cent thevaUers que Lou's XIV 
confirma par son ordonnance du 12 janvier 1665. 
H a publié, sous le titre de Diverses petites poé- 
sies du chevalier (TAeeilly, Paris, 1667, in-12, 
un recnefl qui eut beaucoup de succès, et dont le 
P. Bouhonrs parle avec éloge dans la Manière 
de bien penser dans les ouvrages d^esprit, où 
fl cHe cette épigramme faite, dit^n, contre Mé- 
nage : 

Âlfana Tient d'^ffm», bus doute; 
MalsU ftint eonveotr aostf 
Qu'en vensnt de U Josqolcf, 
li a bien changé sor la roate. 

Be CaOIy se disait allié de la famille de «eanne 
d'Arc Ses poésies ont été plusieurs fois réimpri- 
mées, notamment avec le Voyage de Chapdle; 
Amsterdam» 1708, in-8^; et dans le Recueil de 
pièces choisies^ tant en prose qu^en vers (par 
la Monnoye); la Haye, 1714, 2 vol. in- 12. Un 
choix de ces poésies est inséré dans la jolie Col- 
lection de petits classiques français, publiée 
par Charles Nodier; Paris, 1825-1827, 8 vol. 
hi-16, £. Recnard. 

Oo^let, Bibl. franc, — Chartes Nodier, Arant-propos 
en tète des diverses petites poésies do eheraller d'A- 
e«Ul7. — Branet, Manaêl d» Ultraire. 

*CAiLLT (Pierre) f littérateur français. On 
sait seulement qu'il était professeur d'éloquence 



et de philosophie à Caen. On a de lui : Du- 
rand commenté, ou V Accord de la philosophie 
avec la théologie, touchant la transsubstan- 
tiation (condamné par Tévdque de Bayeux); 
— D^érents écrits contre les jésuites. Ces 
deux écrits sont sans date ni lieu. 

BUtotre de la piUe de JtoiMN, tome II, p. tll. 

gaIm-biahzillah (Ahmed)y vingt-sixième 
khalife abbasside, fils de Cadir-Billah, mort le 
30 mars 1075 de J.-C. (10 de chaaban 467 de 
l'hégire). U succéda k Cader>Billah. Ce fut sous 
son règne qu'eut heu la révolution qui devait 
élever les SekQoukides au khalifat de Bagdad. 
Le véritable fondateur de cette dynastie, Thogrul- 
Beg, venait de conquérir la Perse. Caim im- 
plora son appui contre l'émir Elamrola, révolté. 
Thogrul entra dans Bagdad en 1055 malgré les 
habitants, et s'empara de la personne et de rem- 
ploi de rémir rebdle. Bientôt les Seldijoukides 
devinrent si puissants qu'en 455 Thogrul épousa 
la fille du khalife. A sa mort, son neveu Âlp- 
Arsian prit le titre de sultan. Quant à Caim , il 
régna paisiblement sous la tutelle de AIp-Ars- 
lan et de Melek-Schah jusqu'à sa mort. 

M. No«t des Vergers, Arabie (dans VVniv. put.). 

«GAIMO (FrançoU), littérateur italien, né à 
Ifilan dans la seconde moitié du quinzième 
siècle ; mort après 1544. Issu d'une famille noble, 
il entra dans l'ordre des chevaliers de Saint-Jean, 
et ftitplus tard chambellan du pape Adrien VI. 
On a de lui de Vita solitaria; Milan, 1498 , in- 
fol., avec préface en forme de lettre; et une édi- 
tion de Pétrarque. 

Sai.^M. TvpoffT' MedioL, p. eis. - ArgelUH, Bibl. 
Itediol., p. 18U. 

^CAIHO (/^dm«), jurisconsulte italien, né à 
Hilan dans la seconde moitié dn seizième siècle, 
mort à Madrid en 1627. Issu de la même fa- 
mille quele précédent, il fut reçu, en 1582, au 
nombre des jurisconsultes de sa ville natale, 
et parvint successivement aux dignités les plus 
élevées de la magistrature. Il fut à la fin délégué 
par la ville de Milan près du roi d'Kspagne è 
Madrid, où il mourut. On a de lui : Tractatus de 
regia Visitatione, ad usum Régis Catholici (in- 
séré dans jyanc. Maredei Observation, pract.; 
Naples, 1705, in-fol.) ; ~- Allegationes et Con- 
silia (en manuscrit). 

ArgellaU, Bibl. Mediol. 

caIn ou kaIs, fils aîné d'Adam, ou second 
homme de la création, selon la Genèse. L'histo- 
rien Josèphe, qui paraît avoir puisé à des tradi- 
tions antiques distinctes , dit que ce mot signifie 
Possession oa propriété, et celui d'Abel Deuil , 
sans doute d'après sa fin malheureuse. Les mo- 
dernes (1) veulent, an contraire, que le premier 
nom signifie batteur (m/orgeur de fers, et le se* 
cond, souffle ou ombre. Caïn fut le premier culti- 
vateur, parce qu'il était méchant, ajoute Josèphe, 
et n'avait en vue que le lucre ; tandis qu'Abel était 

(1). Voy. Résumé de lenrs reeberchct, par i.-J.*W. /cr- 
vif; LQndr.,lSiS, in-S«, p. M. 



tu 



GAni 



114 



pftstftir. IiesÂrabeB pi é ft r cn t 8M8 doute la tto 
pastorale à la tf e agricole; mais la G«iièM ao 
condamne pas eèDe-d. Il est ttsI que ToUhoid» 
ftdte par Caîn au Seigneto* en fhilte du sol Ait 
repoussée, tandis qne celle d^Abel, qui eonsistaU 
dans les premiers-nés de ses troopeaax et dans 
leur graisse, ftit accueUKe. Josèphe attribue la 

Sréférencedu Seigneorà cetteralsoii, ({m les dons 
'Abel étaient naturels, tandis que eeux de 
Csdn venaient dellndustrie de rhomme, et de 
laTlolence fi^te à la terre par son arariee. SaM 
Pad, dans Tépltre aux Hébreux, si touteMs èRe 
est de cet apôtre, en donne une raison plus mo- 
raie : c'est que Tofflrande d*Abel était dictée par 
la foi, et celle de Caïn par la coutame seule^ 
ment Cet usage ftit dès lor» introduit éhea la 
race humaine poar le cuRe àû an Créateur. La 
Jalousie fit de Caîn le meartrier d'Abel, quoique 
Jéhovah eût voulu Tapatser, en loi disant que, 
s'il se conduisait bien, il aur^t la prééminence, 
et en le menaçant, s'il faisait le contraire , de le 
punir de son crime. Gain est le premier fratricide 
connu. Jévohah, même en dehors du paradis, d'oii 
fl avait expulsé Adam et sa famille, conversait 
encore en personne avec les hommes. H demanda 
h Cain ce qu'il avait fuit d'Abei; et sur sa ré- 
ponse évasive il loi reprocha son crime, et ce- 
pendant ne le punit pas de mort : au contraire, 
eur la crainte manifestée par Caîn, que désor- 
mais fl ne fût tué par les bêtes féroces, puisqu'A- 
bel parait être mort sans postérité (1), Jéhofah lui 
garantit la vie sauve, au moyen du signe de ma- 
lédiction qu'il imprima sur son front. Cette ma-^ 
lédiction, n la prononça en ajoutant qne la terre, 
qui avait reçu le sang et le corps d*Abel , ne lai 
donneraitplus ses fruits. De plus, selon Josèphe, 
sa postérité fut maudite jusqu'à la septième gé- 
nération; mais, selon la Genèse, c'est le meur- 
trier de Cain qui dut être puni au sextuple. 

Alors Caïn fut chassé ( avec sa femme, selon 
Josèphe, qu'A avait sans doute épousée dans 
une autre race que ceOe d'Adam, auquel la Ge- 
nèse ne donne pas de filles) de la présence de Je- 
hovah, et relégué dans la terre de Noh, dans 
Test d'Éden. Josèphe ajoute qu'il y construisît 
Naîd, et en fit la résidence de sa famille. La Ge- 
nèse donne à la vQle qu'il bAtit le nom de Kha- 
iioch ou Anoch, qui était celui de son fils. La Ge- 
nèse ne parle que de la descendance de celui-ci, 
quoique Josèphe donne à Cain plusieurs fils, et 
suppose qu'il a été en contact avec une autre 
population qu'il opprima, et aux dépens de la- 
quelle il s'enrichit beaucoup par la violence, la 
rapine et les brigandages. Dérogeant à la simpli- 
cité de la vie primitive, il inventa les poids et 
mesures, divisa les propriétés, et força ses servi- 
teurs à construire les murailles d'une ville. La 
Genèse n'entre pas dans ces détails, et se borne 
à définir la postérité d' Anoch. 
Lamech, l'un d'eux, engendra Tubalcaïn, fabri- 

(1) La Gtnëse dit par te prenHer venu, ce qal 
rail Indiquer qu'il y avait alors d'autres ' 



catenr ém fantruMote ihMm et de fi», et 
Noéma , sa sceor. Lamech dit à ses femmes : 
« Commej'al tué on homme par le fer et un jeune 
homme par les cmips. Je subfrai aolxante-dix 
fols le diâtiment que Cain a encoum sept fois. » 

L'historien Josèphe transforme cette nalédio* 
tion en une postérite de soixante-dix enfturts, 
dont l'un, Thobel, est le même que 'Àibalcain. 
Celui-ci, dit-il, surpassait tous les autres par sa 
force corporelle, et réussit dans kk gnerre; H 
convertit le gain qn*fl en retfra en fautruments 
de cuivre. Après la naissance de Roëma, qd fut 
habile dans la connaissance des choses dmnes, 
Lamech rapporte à ses femmes la malédiction 
dont il éteit frappé, par suite du fratricide de 
Caïn. 

Comment, dans les premlera sièdes de notre 
ère, s'est-fl formé parmi les chrétiens une secte 
de Caïnites (1) ? n faut l'attribuer d'abord aux 
aberrations si fréquentes de l'espritreligieox. Saint 
Irônée, le premier Père latin, attribue la for- 
mation de la secte des Cainltes à Mardon , à Cor- 
don ou autres disciples de Talentin, sans tou- 
tefois s'expliquer avec la précision désfraUe : 
« D'autres, dit-fl, attribuent à CaSn la prind- 
« pauté supérieure ; iU avouant ÉsaO,. Coré, les 
ce Sodomites et gens de cette espèce. Ils y ajou- 
« tent Judas le traître, qui aurait connu la vê- 
te rite par-dessus les autres, et aurait accompli 
<t le mystere de la tralûson. Ha appèlleat cela 
<c rÉvangtte de Judas (2)« » 

Ailleurs (3), selon lui^ Blarcion prétendait que 
CaiD et ses sembteUes avaient été sauvés par le 
Seigneur, et admis dana son royaume lors de sa 
descente aux enfers, pour ravoir reconnu comme 
Diea, tandis qu'Abcl, Enoch, Noê et autre» pa* 
triarchea en auraient été exdus pour avoir tenté 
Dieu. 

Saint Hippotyte, dans les Philo$ophwnena, a 
dit aussi un mol des CainiteB, en même temps 
qne des Ophitea, des Nochaites, comme héré- 
siarques contemporains. Ces ieux écrivains s'ac- 
cordent à dire que les Caïnites .devaient leur Bom 
àla croyance qu'ils professaient, d'après laqueUe 
Caîn avait été délivré par une puissance supé- 
rieure, et par la' volomlé d'en haut, de la nwlé- 
diction qui pesait sur sa mémoire. Le phis récent 
des défenseurs de la vieille chronologie, M.Gres- 
welT, vient, avec un grand appareltde caleuls, 
d'essayer d'éteblir : 1"^ que Cahi eC AbeT naqui- 
rent l'an 65 d'Adam, h l'époque de sa ehufe cl 
de son expulsion d'Éden; 2* qu'ils devinrent 
hommes l'an 82-83, quoiqu'ils n'eussent alors 
que dix-sept à dix-huit ans, et que la Genèse 
les déclare en possession d^yFuii (fexploHjrtîoas 
rurales , l'autre de troupeaux ; J^ qne le sacrifiée 
par eux offert àla Divinité eut lieu précisémcDt 

(i) Saint irénée, a»ret., liv. \^, éd. SUeron : LeipaS. 
188». - Hlpp^lytus, PhUoi., VIII, iS, p. 8TT,éd. milrr ; 
▼oyez aussi DévelofipêmaUt dé BûnHn, — ftplpbaaes 
Otfret., 80, etc. 

(t) Uv. I«', eh. SI, p. m, texte uttn. 

'i) Cil. «r, p. SVr, text« laUB. 



Itf 



GAm — GAINAIS 



IM 



166 «?ril, pMiitelMr 4t 1bo«fat acte It c«kn> 
drier lokÂre^alon' leal m mtge joâqu'à U lortif 
d'Egypte; k^q» le McriÉctfat ittrtiteé dèa Té- 
poqu» de le choie d'idem, meie 43^étiré poor 
le inrcDilère iùUy idoD le foî, per Abel, tendis 
queeefaiideCaûifi'eiitlieu<iiie poorobétr à le coo- 
tnine étefaliede|NM dix-ecpt ou dix-hnii eue, et 
Bcliitpet ebscrréper Adem; 6° ^pieDica, depuis 
eette date^ ee cnmiimiiqtte plusevcc les bommes 
que datu oo à rooceeioii da seerifiee anniid. 
Ces. obIobIi^ ioiidée sor^de pure» suppositions, 
dont le plopert sont en oppoeitkm! même erec 
le texte Wiqoe, sont fédicment ohimériqnes; 
h Gcoèse , de Te? en de ice seveat, ne oontieBt, 
event t'Eiode, eucooe eiprassion qai indique le 
mesure préeiee du tenqps} oo j ooniond Tennée 
aveelejn» dee >oiirs. Le peasege de Je Genèse 
qoi dit que le seerifioe eut lieu après cette /in, 
iViiiie si peu le fin de FenDée^que seiat Jérôme, 
dsnsie Ynlgate, le traduit per jn»I muiios dies. 
Ledimatdele Judée, oà l'on croit qoe le seciifice 
sut lieu, n'est pas teUeesent précoce qu'on y re- 
cueille les préBsices de le moisson dix-neuf jours 
avant réqabioxe du ptintcmpe. Enfin, poisqu'A- 
dsm se n^wocbe d'Ère poor donner le jour à 
Seth l'ea 130 de son âge, efia de se consoler de 
le perte d'AM, H est plus Traisembleble qoe 
c'est v«r» eette seconde époque qu'eut Ueo le 
aecrifleor 

Il cet puéril de rechercher le jour de tels éiré> 
nemente; et quant à la dorée de l'année k cette 
époque, eoBomeat e-t-on pu le fixera 365 jours 
5 huBres 48 min., quand le texte n'en dit rien, 
quand O ne pwle pas même des moisi» 

ISAMBCUT. 
OMêM tt Joittkt. - Meéc et Hfpp^Iyte, HMoêrtê 

■lu tn\B de i'uniYcrsité (fOxford. au nom de la (oka»> 
KHcane, S roi. Ia-8« a^e atlas, liSi. 

CAtMA^r I^ 00 KEITAXE , le 4« des dix pa- 
triarches hébreux antédflutiens, arrière-petit-fils 
d'Adam, on le Roux. La tradition ne rapporte 
rien de sa vie, sfaion qu'il est derena père de 
Malaléel k l'â^e de cent soixante-dix ans , et 
qu'il en a vécu neuf cent soixante-dix, ce qui 
bit naître la question de savoir quelle était, à 
cette époque reculée, ta composition de ce qu'on 
appelle une année. Était-elle, selon les calculs 
des astronomes, de 365 jours et un quart, 
d'après la révolution de la terre autour du soleil.; 
ou bien les honunes, qui n'avaient alors aucun 
moyen de faire des calculs si compliqués, n'ont- 
iis pas pris pour l'année la révolution que la lune, 
dans ses plûàses si apparentes aux yeux de tous, 
eccompHien 39 jours et demi. L'Ar^i/eu^>Ser tel 
dates , autorité si grave en chronologie ,et si 
orthodoxe, rédigée qu'elle a été par les savants 
religieux bénédictins, remarque (1) que la Ge- 
nèse ne perle pes de la distmction des mois 
avant la sortie d'Egypte. En 1617» le professeur 
hébraiisrat J. liotther a soutena qu'avant le dé- 

(1) préttee tfa tom. I*, irant /.-C 



luge aeethnpoaaiMededétermhialefarmede 
rvmée; et c'est l'ophiion edoptée par l'iUnstre 
eoteur du Traité sur la crUi^U9 kUtorique, 
DauBou, dene son Cwtn ShùMre (1) , surtout 
dens sa CAronolo^ biblique, encore inédite. 

Gomme il n'existe, selon Ouvier (2), sur notre 
globe, aucune trace d'hommes antérieurs an 
dernier eatadysme, etque les «Obrts cpi'on a faits 
pour contredire les preuves résultant, selon le 
célèbre naturaliste, des nombreux débris enfouis 
dans le sein de le terre , ont été stériles, ainsi 
que l'e demièrement constaté M. Flourens, se- 
crétaire perpétuel de la même Académie (3), on 
est obhgé, par les règles ordinaires de la critique, 
de conclure que lee Ages des patriarches antédi- 
Inviens ne reposent que sur des traditions va^ 
gnes,conimunesauxHébreux(Genèse), auxGlial- 
déens (Bérose)»aux Égyptiens (Manéthon). Selon 
Letronne (4), exact et rigoureux critique , les 
Égyptiens avaient découvert, dès l'an 3195 avant 
notre ère, l'année solaire de 365 jours; mais 
cette date ne s'applique qu'eux temps d'Abraham. 
Sous Auguste, Diodore de Sicile dit (6) qu'avant 
le calcul du mouvement des astres, on mesurait 
le temps selon la révolution de la lune : c'est 
pourquoi loe ennéee étant de 30 jours (tûv itwv 
ipMoiovYT)|Képi*v dvfo»v), il n'était pas impossible 
de donner à qnel q ue eu ns des vies de douze 
cents 9afL Si on caîoole enyourd'hui ces années 
par donse (lunaisons), on ne trouve gpère, dit 
cet historien dégagé de préjugés, qu'ils eîent plus 
de cent ans. Il ùmX en dire autant des règpies de 
300 ans; car à ces époques les années étaient 
de 4 mois, seka les saisons, qui étaient le prin- 
temps, l'été et l'hiver. Ce calcul s'applique aux 
patriaiHBhes post diluviens. Pline le Naturaliste, 
sous Yespasien, se moque des longévités de plus 
de cent ans. « Les uns, dit-il (6), comptent un 
an par été, et un an par hiver; d'autres, comme, 
par exemple, les Arcadiens, se servent des saisons 
en guise d'années, au nombre de 4, et ont ainsi 
l'an trimestriel : quelques-uns se servent des pha- 
ses de la lune, comme les Égyptiens ; c'est poui^ 
qaoi on trouve chei ces peuples des personnages 
qui auraient vécu un millier d'années. » Plutarque, 
sensles Antonins, affirme aussi ^7)«q^e quelques- 
uns des Barbares se servent d'années de trois 
moi^,l€e'Aroadiens,de quatre; lesAcamaDiens,de 
six ; mais peur les| Égyptiens, l'année était d'un 
mois, comme U lune, et ensuite de 4 mois: c'est 
pourquoi, dit cet écrivain, les généalogies dif- 



Cl) Publié par Didot, ao vol. in-S*. 

(%) Discourt sur les révolutions du gloàêy publié «a tSlt. 
et dans les conclusions duquel le MvaiiC NtrMalre per- 
pétuel de rAcadénite des scleoece a persisté jusqu'à sa 
Mort, en fSSt: iMurelle édHIOD, pabNée par M. Horfrr. 

(1) V. MuffMl é€S SavanU, iflse, etsartoot IISI, p. fr>- 
184. 

(*) Cowrs éTofûhéùl. «m eoUégéde Frmeë, aMiysé ftr 
m. Branet de Prerie. «déésitclea (Dwmuiin éç^f» 
tiennes); Id&a, p. 18S. 

(S) 26-8*4, éd. Dldot. 
: (6) Hist. Nat.^t Vil, 41. 

{^)ricd4JfHmà,^a,tà.l 



m 



CÀINAN 



126 



ftreDt tant, to qa'ily a des mois qui 8<mt comp- 
tés pour des amiées. » Enfin Gensorin, qui vi- 
vait un siècle après, et qui est spécial pour la 
chronologie^ déclare (1) qu'en Ésfpte, dans la 
plus hante antiquité, on se serrait d*une année 
de 2 moiSy ensuite 4 mois, sous le roi l8on,*et en 
dernier lieu de 13 mois et 5 Jours, sous Arma- 
don. Ce n'est donc pas une (^inion noayelle 
que celia qui, pour obtenir le nombre des années 
des personnages contemporains du déluge, écarte 
Tannée solaire, et^lui préfère les ans tunah^s, de 
29 à 30 jours. Cette année primitive des Hébreux, 
quand leurs Urres sacrés ne parient pas encore du 
mois, Iht sans doute doublée, triplée, quadruplée 
et sextuplée, ayant qu'on adoptât une année de 
12 lunaisons de 354 jours. Bérose le Chal- 
déen, qui vivait vers l'an 268 avant l'ère chré- 
tienne, c'est-à-dire à l'époque de Manéthon, et 
grand prêtre comme lui du dieu de sa nation, 
a compté dix personnages primitifs ayant vécu 
ensemble 120 sares, depuis Aiorus jusqu'à Xi- 
sutbrus , contemporain du déluge. 

Bérose, selon Censorin (2), ne comptait que 
116 ans pour le maximum de la durée de la 
vie humaine; et Épigène(3), que 112. Nous ne 
parlons pas des personnages antédiluviens que 
Cumberland a cru découvrir dans les fragmoits 
dn faux Sanchoniaton, publié, dans le deuxième 
siècle de notre ère, par l'imposteur Philon de 
Byblos (4), parce que ces fragments, recueillis 
par Eusèbe, n'ont rien d'explicite , et ne contien- 
nent pas de chiffres. 

Chez les Juifs , il y a une autorité plus grave; 
c'est celle de Moïse lui-même. Dans le psaume 
89, conservé par le roi David , la durée de cette 
vie est en moyenne de 70 ans; n mais, ajoute le 
texte, les forts vont jusqu'à 80 ; au delà, il n'y 
a plus dans la vie que labor et dolor. » Jamais 
parole plus vraie et mieux sentie n'a été pronon- 
cée. Les Hébreux, sortis de l'Egypte, où ils ont 
été confondus pendant des siècles avec les indi- 
gènes, ont dâ pour les temps antiques adopter 
l'année lunaire de 29 à 30 jours; et si l'historien 
Josèphe, en parlant du déluge, compte 183 jours 
pour 6 mois, et range ainsi cette année parmi les 
années solaires bissextiles, c'est par un calcul ré- 
troactif, semblable à celui qu'a fait Scaliger, en 
créant pour la chronologie la période Julienne. 
Si, pour les années antérieures au déluge, il ne 
s'était pas agi de périodes lunaires de 29 à 30 jours, 
qui donc aurait pensé que les patriarches avaient 
engendré à 64, 65 ou 70 ans, et quelques-uns à 



Ji)DedienataU,eh,rr, 

« Le sare était, dit Bosèbe, de 3,600 aos; mais Alexan- 
dre Polyhlstor ne comptait ipoor 9 sares que BM ans 
(c*eat-i-dlre|iM par sare) pour les 66 rois ehaldéens 
et mèdes qui ont régné depnb Xisathras ; ce qui donne- 
rait à cbacun des 10 patriarches cbaldéena 1I86 ans, 
ou lOS ans lunaires. Ce chiffre ne dépasse pas la dorée 
ordluatre de la Tic. 

(1) IMd. 

(!) CAnm., éd. Mal, p. t. 



230, comme Adam, on mèmeà 500, oomm6*Noe.' 
La moyenne de la durée de la vie des dix patriar- 
ches antédihiviens est de 857 ans, chiffre qui, di- 
visé par 1 2,donn6 71 ans, c'est-à-dh-e précisément 
la vie moyenne déclarée par Moïse lui-même dans 
lepsaume 89. Mattusala, qui a vécu le plus long- 
temps (969 ans), n'aurait réellement atteint que 
80 à 81 années lunaires de 354 jours. La moyenne 
I de l'âge auquel les patriarches ont engendré 
I place l'âge nubile de ces 9 patriarches entre 16 et 
16 ans. Moè ne serait devenu père qu'à 41 ans : 
{ tout cela rentre dans l'ordre de la nature* 
1 Josèphe a prétendu (1) que Dieu avait pro- 
• longé la vie des premiers patriarches, d'abord 
' pour récompenser leur vertu, et ensuite pour 
i qu'ils eussent le temps , dans une vie prolongée 
! au delà de six cents ans, période qu'il appelle la 
grande année , de recueillir plus de traditions. 
Mais qu'importe, puisqu'à l'époque du déluge tous 
ces souvenirs se sont concentrés dans la personne 
de Noë et de son fils? Aussi, pénétré de la diffi- 
culté .d'expliquer la chronologie antérieure à 
Moïse, cet historien a-t-il tem^ son récit en 
disant : Que chacun en pense ce qu'il voudra (2).i 
Le chronologiste d'Oxford, M. GresweU (3), 
dans ses longs Commentaires sur la Bible , a 
glissé sur Tàge des patriarches et leur jmmEo- 
gonie (4) ; il est forcé de reconnaître que rien dans 
la Genèse n'indique la durée du ssin , et que les 
mois ne datent que de l'époque de l'Exode ; mats il 
n'en établit pas moins ses calculs sur des années 
entières ^e 365 jours 5 heures 48 min., et s'aven- 
ture jusqu'à fixer le jour de notre calendrier répon- 
dant au commencement de chacune des années 
de la paedogonie des patriarches , sans se livrer 
à la discussion d'aucune objection. — U adopte 
d'ailleurs pour l'âge des patriarches les chiffres 
de la Vulgate, sans égard aux textes samaritain, 
hébreu et grec, ni à l'historien Josèphe, qni a 
pourtant son autorité, vu l'impartialité évidente 
de sa position, et l'avantage qu'il avait de pou- 
voir choisir entre les traditions et les versions 
éciites. Il est vrai que M. Gresweil professe un 
grand dédain pour les savants et les critiques , 
qifuiqu'il ait donné à son ouvrage un grand appa- 
reil scientifique. 

ISAHBBRT. 

GAlNiLif II. La vie de ce personnage post- 
diluvien est plus ^controversée encore. Selon la 
version des Septante, Sem, fils de Noè , laissa 

ii)jirehéol.,L%,% 

(V Jbid, 

(8) FatU eathoiici; Oxford, ISB*, K ?ol. fa-a», avec an 
atlas. L'auteur, malgré son tttre, souUent les doctrines de 
rKgttse anglicane, ^oy. t. Il, p. t4t. 

(4) D'après son système, l'année primUlvc était de trois 
cent soliante-dnq Joors et un quart i seule elle aurait 
été pratiquée Jusqu'ft l'Exode en 1S61, quoiqu'on n'y aolt 
arrivé qu'après de longues ol>servattons astronomiques , 
car les Hébreux comme les autres peuples, n'ont eu pour 
mesurer le temps que le .mouvement dforne, la révoln- 
Uon lunaire apparente, et le retour des saisons Gesu- 
vaut adopte comme année solaire le uin, dont les Hé- 
breux se icrviknt d'abord, en place de nos mois. 



129 



CAINAN — CâIPHE 



180 



«X enfants , d<»t le dernier est appelé Caman ; 
nais le même texte ijoute que odui-ct était fils 
(l'Arphaxad , issu tai-méme de Sem ; en sorte 
que, pour détruire eette contradiction, saint Jé- 
rôme, dans la Yulgate, a rayé le sixième des en- 
fants de Sem. Il anratt d'ailleors été autorisé à 
cette sui^ression par nn antre chapitre de la Ge- 
nèse (1) et par FéTangUe de saint Lac, qui dans la 
généalogie de Joseph, père putatif de Jésos-Chrisl, 
nomme Gaînan comme fils oniqne d'Arphaxad (2). 
Mais ici les textes de l'Ancien Testament diflèrent 
de J'Évangile (3). Ces Tariantes, sur lesquelles on 
historien comme FlaYien Josèpbe avait le deroir 
de nous éclairer. Tout troublé lui-même, au point 
qu'il n*a pas parlé de Gainan II. fl ne donne que 
cinq fils à Sem (4), et Salé pour fils d'Arphaxad, 
et se tait snr les générations des neuf ou dix pa- 
triarches qui se sont succédé de Sem à Abraham. 
Les Septante comptent 1270 ans pour dix 
géoérations ; ce qui fixe la durée de leur vie en 
moyenne à 127 ans (alors les années pouvaient 
être de deux lunaisons , comme llndiquent les 
témoignages que nous ayons cités ), et leur âge 
nubile à 21 ans. Le texte hébreu etlaVulgate ne 
comptent pour neuf générations ( ils suppriment 
Caînan H) que390 ans, ce qui pour chacun donne 
43 ans , et suppose Tannée de 6 mois lunaires, 
ou semestrielle, suivant les mêmes témoignages : 
on y retrouTO Tâge nubile de 21 à 22 ans. Quant 
aux ctûflres relatifs à la durée de la yie des 
deux palriardies Arphaxad et Caînan ou Salé, 
ils sont d'environ 450 ans, ce qui suppose l'em- 
ploi de Tannée de 2 mois lunaires , et donne 
à chacon d'eux environ 70 à 71 ans d'exis- 
tence , juste TAge de la vie moyenne proclamé 
par Moise (5). 

(1) X, ». 

(5) III, 36. 

(3) La Volgate, i U place de Caînan, donne Salé poor 
fllt d'Arphaxad, Undli qae les Septante tndlqoe&t Caînan 
comme père de Salé. Les lalerprètes del'anUqne Genèse, 
dont le texte primitif a dtopara , attiibaent à Arphazad 
138 ans d'Age quand U ent Cainao, et ajoutent qn'il vécut 
encore après 303, de sorte que sa Tle entière aurait été 
de 438 années ; la Vulgate réduit le cbltfre 133 de cent 
ans. Selon les Septante, Caînan loMnème engendra i 
ISO ans, et yécut encore 330 ; total, 4M. Selon la Vulgate, 
Salé, qui prend sa place, aurait engendré dès rage de 
30 ans, ee qot est exceaslTement Jeune pour un patriar- 
che, et aoralt encore Técn 403 ans ; total, 433. 

(4) JfU., I, 6, 4. 

(6) Un Uograpbe, M. VIlIenaTC, a cru que Caînan II 
avait été confondu par Josèphe avec Jared : ce n'est pas 
dans la liste des dix patriarches postérieurs au déloge, 
puisqu'il ne la donne pas, et ne nomme pas Caînan. 
Quant à celle des patriarches antédiluviens, 11 est vrai 
que cet historien (*) les énnmère deux fois , d'abord en 
remontant de Noé à Adam, et ensuite en descendant d'A- 
dam à Roé; mais cette nomenclature est IdenUqne, et 
le contraire ne peut être soutenu que par une fansse 
Interprétation du premier de ces textes. Caînan est 
nommé dans l'un et dans l'autre, et par conséquent 
Josèphe n'a nullement confondu Caînan avec Jared. Les 
premiers Pères de l'Église admettent Caînan (**) entre 
Arphaxad et Salé. 



{2^r«*.,I,a. i:et8. 4. 



arvK., I, '• « • «• •. ». 

(**J Hvppoina. év4qa« da Porto, ao oomiDeiieeroeiit do 
troiriènM liècle, Pkikuopk. X, 3o, p. S3a : éd. de Milter, i33», 
'»—-«, i84a. 

MOOV. B10GR. UNIVERS. — T. Vlll. 



Le docteur J.-J.-W. Jervis, dans sa tra- 
duction et ses notes sur la Genèse (1), préfère 
également la version des Septante au texte hé- 
breu et à la Vulgate. H rapporte, d*après d'Her- 
belot (2), que Ciànan II passe chez les Orientaux 
pour Tinventeur de Tastronomie et le fondateur 
de la ville de Baoran, en Mésopotamie. La Ge- 
nèse (3) dit que la vie des hommes fut réduite 
à 120 ans, à cause de la perversité de la race 
d'Adam, eft Greswell suppose que cette sentence 
fut prononcée 120 ans avant le déloge (4) : cepen- 
dant on a vu que les patriarches postdfluviens 
ont tous vécu bien plus longtemps. Au surplus, 
120 années lunaires ne représentent guère que 
110 ans scdaires; mais on doit toujours préférer 
l'évaluation moyenne de la vie à 70 ans, donnée 
par Moise. Isahbert. 

CAio. Voy, Catot. 

gâIphb on gaIapbas , grand prêtre des 
Juifs, célèbre par la part qu'il aurait prise à la 
condamnation et à la mort de Jésus-Christ. D'a- 
près la tradition évangéliquela plus abrégée, celle 
de saint Marc, le conseil des Juifs à Jérusalem, 
composé des chefs des prêtres, des lettrés ( scri- 
bes) et des anciens, se réunit chez le grand prêtr» 
(qu'il ne nomme pas) (5) pour juger Jésus, qui leus 
avait été livré par Judas, Tun des douze disciples. 
Ce grand prêtre interrogea Jésus sur les témoi- 
gnages portés contre lui à raison de ses prédica- 
tions, notamment sur la destruction prochaine 
du temple ; mais ces témoignages paraissant sus- 
pects, le pontife lui demanda s'il n'était pas le 
Christ, fils de Dieu ? Jésus répondit affirmative- 
ment , lyoutant qu'il viâidrait assis sur les nua- 
ges du cid, à la droite de Dieu. Sur cette parole, 
le président du sanhédrin déchira ses vêtements , 
et déclara que ce blasphème suffisait, sans qu'il 
fût besoin de témoignages. Aussitôt le conseil, à 
l'unanimité, le condamna à mort Cependant la 
sentence ne pouvait s'exécuter sans la sanction 
du préfet romain, Pilate; et pour l'obtenir il 
fallait alléguer un motif politique. H parait, pai* 
l'interrogatoire , que ce représentant de Tânpe- 
reur avait à statuer sur l'accusation motivée non 
sur le blasphème, qui importait peu à un empire 
où le polythéisme admettait toutes les croyances 
religieuses , mais sur la royauté des Juifs que 
Jésus se serait attribuée, ce qui était on atten- 
tat à la souveraineté romaine. Pilate ne croyait 
pas à la sincérité de cette accusation, et vou- 
lut sauver j Jésus par voie de grâce; mais la 
populace insista pour que celui-ci subit le ter- 
rible supplice de la croix; et le préfet eot la 
lâcheté d'y consentir, et de livrer Jésus aux 
exécuteurs. 

L'évangéliste saint MatOieu, qui a dévdoppé 

(1) Londres, 1831, in-r>, p. si6, notes t-s. 
(1) Bibl. orimt^yoj. anssi HottUg., p. Il, lect Smtgwt, 
OHént, VIII, la. 
(!) VI, 1. 

(4) GresweU, t. II, 163 et snlT. des Foiti eatholieL 
(3) Marc, XIV, 39. 

6 



181 



CAIPHE 



183 



cette tradition (1), nomme Caîpbe comme étant le 
pontife, chef des prêtres, chez lequel se réuni- 
rent les principaux du sacerdoce et des anciens. 
Le troisième évangéliste, saint Luc, qui, postérieur 
aux précédents, a recueilli ce que ceux-ci aTaient 
pu négliger, dit que. Tan 15 de Tibère , au mo- 
ment où Jean-Baptiste commença à prêcher le 
haptéme, Anne et Caîphe étaient grands prê- 
tre (2) en môme temps qu'Hérode (Antipas) 
était tétrarque de Galilée. Il ne donne pas les 
mêmes détails sur la condamnation de Jésus; 
mais il dit que le prisonnier fut conduit chex le 
grand prêtre (3) , sans indiquer devant lequel, 
soit Anne, soit Caîphe. Quoique les membres du 
sanhédrin Talent interrogé, et, à ce qu'il parait, 
condamné sur des questions religieuses, ils ne 
raocusèrent devant Pilate que de sédition, en lui 
attribuant la qualité de roi des Juifs. Cette accu- 
sation fut repoufisée par Pilate, qui, apprenantjque 
Jésus était de la Galilée, le renvoya au tétrarque 
Hérode, alors à Jérusalem. Héiode, ne jugeant 
point son autorité compromise, déclina sa com- 
pétence. Pilate alors persiste à le déclarer Sono- 
cent de tout attentat politique : puis il finit par 
céder aux clameurs des accusateurs. Caîphe n'est 
pas nommé dans ce récit , ni aucun autre des 
pontifes qui, d'après l'histoire, ont présidé le 
sanhédrin du temps de Pûate. Le quatrième 
évangétiste redevient accusateur contre Anne et 
Caîphe tout à la fois. Jésus, arrêté par la tra- 
hison de Judas, est amené, non plus chez Caî- 
phe, mais chez Anne, son beau-père. Caîphe (4), 
ajoute-t-il, était le podtife de cette année, et 
c'est lui qui avait donné le conseil de sacrifier 
Jésus à lahahie des Juifs, parce qu'il importait 
d'arrêter par cet exemple le danger que courait 
la religion par l'invasion de nouvèlies doctrines 
religieuses. Tel est évidemment le sens du passage. 
Anne interroge Jésus en qualité de pontife , et, 
sur son refus de répondre, le prisonnier reçoit 
un soofllet d'un assistant, pour manque de respect 
envers la dignité pontificale. Alors Anne le ren- 
voie à Caîphe. Leis Juifs qui l'assistaient condui- 
sirent Jésus du palais de Caîphe au prétoire 
de Pilate. Ce préfet leur demande quelle est l'ac- 
cusation, et leur dit que c'est au sanhédrin à 
la juger selon leur loi. Mais, répondent les accu- 
sateurs, nous n'avons pas droit de prononcer une 
sentence de mort. Pilate, après quelque résis- 
tance, condamne Jésus comme roi des Juifs, 
et le livre aux exécuteurs. Dans les Actes des 
Apôtres, on attribue au pontife des Juifs, qu'on 
ne nomme pas, mais qui serait encore Caîphe, la 
fustigation des apôtres saint Pierre et autres (5), et 
le meurtre du diacre Etienne (6). Cette incrimi- 
nation nouvelle contre Caîphe résulte de ce rap- 
prochement historique , que ce pontife n'aurait 

(1) XXVI, 1, WT. 

(t) m, 1. 

(8) XXII, u. . 

(4) Jean. XVIU, is. 

(5) Metes, V, 17, M. 

(6) Vt. IS ; VU, M, ST. 



été révoqué de ses fonetioBS que Tan 37 de notre 
ère, par YiteUius, suooeeseur de Pilate en Judée, 
et sur ce que le» événements apostoliques dont 
il s'agit ne tout pas postérieurs de sept ans à la 
mort de Jétus-Christ Ainsi l'on noonnatt la 
nécessité de compléter les traditiona évangâli- 
qoes par l'histoire. Saint Jean l'évaaséliste a sup- 
posé (i) que Jésus avait vécu phis de cinquante 
ans ; et Irénée (2), dans un passage non inniilé de 
son livre, écrit vers la Ihi du deuxièmie siède, 
atteste qu'il a appris des disciples de Jean, qu*il 
a connus en Asie, qu'en effet Jésus avait ense^^né 
la religion plus d'un an , et qnH avait prolongé sa 
vie au moins pendant on demi-sièele. (^loi qu'il en 
soit , nous avons sur la succession des grands 
prêtres juife an commenoement de notre â«, et 
jusqu'à la prise de Jérusalem par Titus, des ren- 
seignements authentiques dans l'histoire détaillée 
qu'a donnée de cette époque Flavien Josèphe, 
écrivain contemporain , appartenant à l'une des 
premières (^milles sacerdotales de Jérusalem. 
A l'époque de la réunion de la Judée à l'empire , 
les préfets de la Judée ont nommé grands pon- 
tifes (3) : 1* Joasar, fils de Boéthns, l'année 
même du recensement, en l'ao 8 de notn ère; 
2** Ananus, fils de Seth, probablement Vannée 
suivante, en l'an 9 : ce pontife conserva an di- 
gnité jusqu'à l'année de la mort d'Auguste, 
an 14, et Alt ainsi grand prêtre de cinq à six 
ans; a* Ismnfil, fils de Phabus; 4'' Éléaur, fils 
d'Ananus> 6<^ Simon, fils de Camilh ; e« Joseph, 
le même que Caiphe, ou surnommé ainsi, fut 
nommé par Valérius Gratus en l'an 19; 7** Jo- 
nathan, antre fils d'Ananus, fiit nommé par 
ViteUius l'année même du renvoi de PUate à 
Rome, an 37; et successivement jusqu'au 17% 
qui fut Ananus H, fils d'Ananus P', choisi par 
Agrippa n, an 60 : c'est ce pontife, pris parmi 
les Sadducéens, qui, selon l'historien Josèphe, 
osa traduire devant le sanhédrin un homme 
vertueux, très-considéré à Jérusalem, Jacques , 
frère de Jésus, le fit condamner à mort et exé- 
cuter en l'absence du préfet romain, évidem- 
ment pour dissidence religieuse. Le préfet fut 
indigné de cette usurpation de ponvohr, et le roi 
Agrippa se hâta de le remplacer, dans le sixième 
mois de son pontificat , par Jésus , fils de Dam- 
née (4). 

Le blâme Jeté par Josèphe sur un pontife 
de sa nation et sur le sanhédrin prouve que 
cet historien était tolérant en matière reHgieiue, 
quoiqu'il ne fttt pas chrétien. 

n est visible que cet historien a connu et décrit 
le berceau du christianisme dans les mouvements 
reUgienx qu'il raconte , et qui déterminèrent la 
population juive à en suivre les chefs , soit sur le 
mont des Oliviers, sdt sur les rives et au delà du 
Jourdain. H nomme d'ailleurs Jean-Baptiste, et 

(1) vin. n. 

(S) III. 11. 

(S) Josèpbe, Jni., XTIII, L I et uIt. 
(4) ^nt, XX, 9,1. 



Itt 

aaaigm ose «m» trèt^YnitonhliMeau 
commis mir M perwnne pw Hérode Aalipas. Le 
pontife Ananas pentt bien être VAnne de VÈwm- 
gfle, et Jecqnes^ finère de iéBos» poumit Irien 
être Jénii hà^Êèum, til a Téen cwqnaate ans. 
Mais quant an pontife Oaipbey 911 ne s'étonne- 
rait de ne pas le ratronver dans la liste officielle 
des grands prMresP On veut que ee soit Joseph, 
lesixiènia da tabkan oi-deasus, dont le père, par 
ose exeeptioii «niqne» n'est pas nommé, et se 
troure lemplncé par le nom de Giipbe. HaTsr- 
esrap a tq dans ee moi une inte^Mlation lùte 
dans la vne de &ire aoeorder rinsteire avee la 
tradition évuiiéliqne. Le nom dn père de ee 
pontife était si néeessaiie ponr le distingoer des 
autres grande prêtres da même nom 1 L'indien- 
tion de oette filiation était indispensable ches les 
Jai(8,qal n'avaient pas, oomme nous, la ressonree 
des prénoma distinctife. Le savant orientaliste 
llicbaélis a prouvé, dans son Introduction au 
Nouveau restameni, que la partie cbnmologii|oe 
n'est pas inspirée eenroe la sainte doetrine de 
fÉrangile, et qa'il y a beauconp d'anachvani«nea< 
Le poairoir des pontifes juifs n'était pas partagé ; 
et, quoique privé de son inamovIMlilé antiqne, 
8008 Hérode et ses sneessasors, oonme sons 
les gofivemenrs renains , il n'était pas annal. 
Joseph, le prétendu Oaiphe , est cehii qui a la 
plus longtenape conservé eette digiité à répoqon 
dont il s'agit, pdaqull est resté au pouvoir da 
Tan 19 à l'an 37, c'est-à-dire dix-huit ans : com- 
ment an pontife si prudent aorait-!l commis le 
crime si vivement et si Jastemeat reprocha t^ 
l'histoire à Ananas HP Alp. L 

Jos«t»tie, jinttq. Jud, 

CA111BL8 ( Elias ), orrevre, pois Jongleur et 
troubadour périgourdhi , natif de Sariat. mort 
vers 1260. n faisait des ouvrages d'or et d^urgent 
et dessinait des armoiries , lorsque le démon de 
la poésie le vmt visiter dans son laboratoire, et 
lui fit déserter son atelier pour se f^ire jouglear, 
puis troubadour. Quoiqull ne fût pas précisé- 
ment courtisan, il parcourait les résidences roya- 
les et princières. Une de ses pièces, à l'adresse 
du roi de Léon , dit de ce prince « qu'A est plein 
de abrite, puisqu'il protège les troubadours. » En 
1220, Cairels était dans le Milanais à la suite de 
l'empereur Frédéric n, qui aimait les portes pro- 
vençaux, mais les payait mal, et les fatiguait à le 
suivre dans ses expéditions. Le troubadour assure 
que depuis qull est de la suite de l'empereur il a 
tant jeûné, que la lime ne trouverait plus à mordre 
sur aa mai^ personne ; 

m Qo'el tea au ptnpiu inagra, 
SI qae non pot mordre lima. *» 

« Ta, mon vers, ^oute-t-U en quittant l'em- 
pereur, va-t'en vite, et en courant, je ne sais oè ; 
je ne tarderai pas à t'y suivre. * 

n se rendit vers la même époque ohes Guil- 
laume IV, marquis de Montfemt Dans un sur- 
vente sur la croisade il eadte le sèle du marquis, 
et «D mteM. tflnpa il founnaode lia prioMê 



GAIPHE — GAIRO 



114 



ohiéttes t m Qu'attsMêent-ilBp taMdia qalls sa 
font la guerre les uns aux autres, les Turcs» les 
Sarrasina, ks Arabes sauront biortêl tout «- 
vihi... Manpiia Guillaume, que ks idaisira du 
Montfemt ne voua «irhalnsnt point; voua ar- 
riverea trop tard pouriFenger veitre pèM. » 

Une autre pièea sur le même a^iat est phis 
vive el plus insiëve 1 « Marquia, eae-t-il dire an 
prinee, je veux que les moines de duny fessent 
de vous leur capkaine, eu que vens aeyea ahbé 
da Ottoan» puisque vous aven le cour aasea 
pauvre (pmt lo oor mms tani nteniMe) peur 
aimer asieux une chame «t deux bsuf s à Moal- 
ferrat, qu'un rayanme dana un aitfee pays. Ou 
pool dire que Jamnfe fils de léopard ne dégfaéia 
jusqu'à se tap^ dans «n terrier, à la raanièrs des 
renards. » Cairels it d'ailleurs oe qu'il conseillait : 
il se rendit en Syrie, et son voyage lut long. Un 
biographe dit qu'A visMa la plus grande partie 
des terres habitées. Lors de son séjour k Mont* 
ferrât, Oairela y devint amoureux d'une daane Isa- 
bellequi feisait aasal des vers. Le pertMit qu'il 
ea felt donne de l'eblet de sou choix une haute 
idée: «Deson beau eorps souple et déHé^ hiane, 
potelé, suave et Ma, je voudrafe traeer une 
image; mais je craindrais d'être au-dessous de la 
vérité. Quand je contemple tant de beaatéa, ob- 
jet de mes désirs, sa chevdure plus bkmde qu'or 
émaillé, son blanc front, ses sourcils arques et 
fins, ses yeux, son nez, sa bouche riante : ah ! 
peu s'en tbut que je ne la saisisse devant tout le 
monde, s 

Cette dame s'étant rendue en Grèce, Cairels lui 
adressa une pièce de vers qu'il voulait qu'elle en- 
tendit sur oette terre classique. Il reste quinze 
pièces de ce troubadour. On hii a reproché les 
termes d'une tenson entre la dame Isabelle et lui ; 
tout prouve que c'était une pièce Joglaretque. 

Yoy, IsiaBLLI. 

HUt, Uttérain âê la Franc*, XIX. - Rars^oarS, 
Choix de poéUti dm Trcmbadoun, III et IV. 

*GAiiio {FerdinandoU pefaitre de Téoele 
piémontaise, né à Casal-Monferrate en 1656» 
mort à Bresda en 1730. n reçut les premières 
leçons de son père, peintre médiocre, qui se 
nommait également Perdinando ; puis fl alla étu- 
dier à Bologne sous Mare-Antoine Francescfainl, 
auprès duquel il resta pendant douze ans , l'ai- 
dant dans les travaux qu'il exécuta dans les dif- 
férentes vlUes d'Italie. Lorsqu'U le quitta, il vint 
se fixer à Brescia, où il se maria, et toi chargé 
jusqu'à sa mort de commandes Importantes. 
C'est dans cette ville qu'il feot chercher ses 
meilleurs ouvrage. £. B — n. 

Lanzi , StoHa pm&riea. «Tteotil, DitêonoHo, - Oi^ 
UindI, Jbbeeêdario. 

*GaiRO (la chevaKer Ftaneeseo), peint» de 
réoolemilanaiae, né dana le territoire de Tarèae 
«1 1598, mort à Milan en 1674. Il fei Pélève fe- 
vufi du Morezzone, qui avail^su l'appréder ; il ne 
trompa paa les espéranoea de son mattrs; car, ail 
ne parvint paa è l'égaler par bi feroe da dessin 
et la vigMurdn aoMSy 11 la aarpaasa par la dé- 
fi. 



135 



CAIRO — CAIUS 



186 



licate&se de la touche, l'élégance des formes et 
la grâce de l'expression. Victor-Amédée, duc de 
Savoie, qui Tayait attiré à sa cour, le maria, lui 
assura une pension, et le nomma cheralier de 
l'ordre de Saint-Manrke. Ayant terminé les tra- 
yaux qœ ce prince lui avait confiés , Cairo alla 
étudier à Rome les chefe-d'œovre des grands 
maîtres, et son talent s'en ressentit; il s'éloigna 
davantage du style du Morazzone, adopta un 
dessin plus simple et plus chAtié, renonçant à 
l'abus des raccourcis et des détails anatomiques, 
qui distinguait ses premiers ouvrages. Il dut 
beaucoup aussi pour le coloris aux maîtres véni- 
tiens, et quelques-uns de ses portraits semble- 
raient être l'ouvrage du Titien. H prolongea sa 
carrière jusqu'à l'Age de soixante-seize ans, me- 
nant une vie large et splendide, et fut enseveli 
en grande pompe dans l'église des Scalzi de Milan. 
An nombre de ses bons ouvrages, on cite dans 
cette ville les quatre saints fondateurs de l'é- 
glise Saint-Victor; \e Martyre de saint Etienne, 
à San^Strfano Maggiore; et celui de saint 
Jean 'Baptiste, à San -Giovanni DecoUato. 
Son portrait, peint par lui-même, bit partie de la 
collection iconographique de Florence. Le musée 
de Dresde possède de ce maître une Vénus sur 
un lity tenant une flèche, £. B— n. 

UDzl. Storia pUtoriea. - Tlcoizl, DiMionario. — 
WlDCkelmann, Jfeues MahlerUxUùm. — PlroTano, 
Guida <U Milano. 

*CAiao ( Guglieimo), peintre de l'école pié- 
montaise,né à Casal-Monferrato.en ldô2, mort en 
1672. Fils d'un peintre médiocre, nommé Ferdi- 
nand Cairo, il donnait de brillantes espérances; 
mais il mourut à l'Age de .vingt ans, laissant 
quelques beaux portraits et un tableau d'his- 
toire inachevé. £. B — ^n. 

Tlcozzl, Dizionatio. 

GAiROTTB (Paul-MauricéO, prélat italien, 
né à Turin en 1726, mort en 1786. En 1761, il fut 
xppeAé, presque contre son gré, au siège épisco- 
pal d'Asti. Il réforma les mœurs du cleigé, et 
laissa une Instruction à la jeunesse ecclésias' 
tique; 1775. 

npald*. Bioçntf. degli Ital. 

*CAissAH {Jacques), médedn français, natif 
de la Provence, vivait probablement dans la pre- 
mière moitié du dix-septième siècle. On a de lui : 
Discours des Remèdes pour la guérison des 
morsures de rage; Aix, 1609, in-8° ; — Recette 
très-véritable pour la guérison des personnes 
et animaux mordus des chiens et loups en- 
ragés; Paris, 1615, in-8^ 

Carrère, Bibl. de la Méd, 

GàiT-BBT, ^26* sultan des Mameluks àrcas- 
sîens, mort le .7 août 1496 (901 de l'hégire). 
D'abord esdave en Circassie, il fut conduit en 
Egypte, et affranchi par Malek-al-Daher-Oiac- 
mak. Il régna à partir du 31 janvier 1468, après 
le renversement de Timur-Bogha, et se maintint 
sur le trône pendant vingtr-neuf années, n vain- 
quit Bi^azet n et les esclaves éthiopiens insur- 
gés. Ce fût un prince bienfaisant et édaûé. Les 



écrivains arabes ses contemporains sont una- 
nimes dans les éloges qu'ils lui décernent. 

D'Herbdot, BMiothiqu» orientale. 
CAIUMABÂT. Vog. CaYODMARATO. 

CAIUS, guerrier romain, fils d'Agrippa et de 
Julie, fille d'Auguste, vivait au premier siècle 
avant l'ère chrétienne. U fht adopté par Au- 
guste, et à l'Age de quatorze ou quinze ans il 
fut nommé consul. Caius fit la guerre de Ger- 
manie avec Tibère, et fut envoyé avec le titre 
de proconsul contre les Arabes, les Arméniens 
et les Parthes. Il s'acquitta de cette mission avec 
habileté, réduisit l'Arménie, défit Tigrane, et 
conclut un traité avec Phraatace, et non Phraate, 
comme le prouve un firagroent de Dion Cassios 
découvert par l'abbé Mordli. Blessé près de la 
ville d'Artageras par Addon, gouverneur de 
cette place, qui lui avait demandé un entretien, 
il mourut bientôt après, des suites de cette bles- 
sure, à Lymire en Lyde. On a trouvé des médailles 
grecques-romaines et des colonies à l'effigie de 
Caius et de Ludus; quelques-unes ne portent 
que la tête de Caius. 

Saétooe. - Tacite. 

CAiiTSjMirriiTS, architecte romain, vivait au 
premier siède avant l'ère chrétienne. 11 fit, par 
ordre de Marins, quelques ouvrages d'architec- 
ture dans le temple de l'Honneur et de la Vertu , 
dont on voit encore quelques mines près de l'é- 
glise Saint-Eusèbe, A Rome. 

FéUbiCD, RteuêU fUtt. de la vie et des ouvrages des 
plut céiélMres arekUecte». 

CAIUS TALGius, médedu romain, vivait au 
premier siède de l'ère chrétienne. Il fut médecin 
de l'empereur Auguste, et insistait beaucoup 
sur l'usage des bains froids. Son ouvrage Sur lès 
propriétés et Vusage des plantes en médecine 
est mentionné parPlinele Naturaliste; mais il ne 
nous est point parvenu. 

Pline , HitU nat. 

CAIUS. Voy, Gàtos.! 

CAIUS POSTHUMius, architecte romain, 
vivait au premier siècle de l'ère chrétienne. C'é- 
tait un afîranchi, qui fut chargé avec son âève, 
L. Coccdus Auctus, également affrandii, de di- 
riger diverses constructions qu'Agrippa fit faire 
aux environs de Naples; fl exécuta des pas- 
sages souterrains, la plupart pratiqués dans les 
rochers qui partent de cette ville jusqu'A P«hiz- 
zole ou Puteole, et depuis le lac du même nom, 
appelé Arveme par les anciens, jusqu'A Cu- 
mes. Il n'est pas bien certain que ces deux ar- 
tistes aient percé la grande voie romaine appelée 
ai:Ûourd'hui la grotte de Pausilippe, antérieure 
au siède d'Auguste; elle fut creusée, d'après 
quelques écrivains, par les habitants de Cumes. 

Recueil hiitorique delà vie et des ouvrages des piue 
célibrei oreMUete». 

CAIUS on 6A1US (saint), disdple de saint 

Paul, natif de Bfacédoine, vivait au premier siècle 

de l'ère du^tienne. 11 était éteUi A Corinthe lors 

de l'arrivée de saint Paul dans cette ville , o6 le 

' grand apôtre alla se loger chez Caius, le oon* 



187 CAros — 

Tfftit, «I rasuda à ses Toyages comme à tes 
dangers. Lon de la aéditioa dee orféTres de la 
▼ille d'Éphèse» Gains Ait entraîné an théâtre par 
la populace, et relâché après que le calme se fut 
rétaUi. On ignore ce qu'il devint ensuite. Origbne 
fait de loi on éTéque deThessalonique. Voy. GaH». 

JcUi dêt Âpàtnt. - s. PmI, Ifp. aux Bomaint «( 
aua CorintkUns. — TUIcaoBt, ru de saint PamL 

CAIV8 (....), théologien et prélat chrétien, 
d'origine incertaine , vivait au troisième siècle. 
On ooigecture qu'ayant été disciple de saint 
Irénée, fl était né dans la Gaule. H est certain 
qu'il puisa sa doctrine dans l'Église de Lyon. On 
ignore les causes qui le portèrent à se séparer 
de saint Irénée. A Rome, où il s^iouma quelque 
temps, il se fit r^narquer par son zèle pour la 
foi et par son éloquence : une conférence qu'il 
eut avec Procule ou Procle, l'un des chefs mon- 
tanistes, contribua beaucoup à étendre sa renom- 
mée. Au rapport de Photios, il fut admis dans 
le clergé romain; et en 210 il ftit nommé évé- 
que des nations, et, comme tel, chargé de por- 
ter la foi dans les pays non chrétiens. Ses ou- 
vrages ne sont connus que par ce qu'en rappor- 
tent Photius, fusèbe, saint Jérôme et Théodoret 
La Conférence avec Procle, écrite en grec par 
Caius, a été mentionnée dans son Éloge par saint 
iérâme ; Eusèbe en dte des fragments. Caius y 
regardait comme apocryphe l'ÉpItre de sahit Paul 
aux Hébreux. Au rapport de Théodoret, Gains 
aurait fait aussi un livre contre Cérinthe. Il au- 
rait ainsi, le premier, écrit contre les millénaires. 
Le troisi^ne de ses ouvrages, d'après le même 
Théodoret, qui l'appeHe le petit Labyrinthe, 
aurait été un livre dirigé contre Artémon et Théo- 
dote, qui soutenaient que Jésus-Christ n'était 
qu'un homme. Phothis et Eusèbe mentionnent 
également on Xo^yrin^Ae; seulement, le premier 
donne ce nom k une autre œuvre que celle qui 
réfute Aitémon. n n'est pas bien certam qu'un 
Traité de V Univers ou de la cause de V Univers, 
cité par Photius, soit de Caius : il a été attribué 
aussi à Josèphe Voy. EUppolytb (saint). 

HUL un. de la France, 1, SM et soi?. - Cave, UUt. 
im., I, 6S. ~ Pâbriclos. BibL çrmca, X, 698. 

CA1I7S (saint), pape, mort le 21 avril 296. 
11 était d'origine dalroate, et neveu de Dioctétien. 
11 fut créé pontife le 16 décembre 283, et suc- 
céda à saint Eotichien. Il est le 22^ dans le ca- 
lendrier de Libère. Lors de la première persécu- 
tion des chrétiens, sousDiodétien, Gains, obligé 
de s'enfuir de Rome, ne cessa , du fond de l'asile 
qui le cachait, à exhorter les confesseurs et les 
martyrs. 

Parmi les actes qu'on attribue à ce pontife, on 
cite la confirmation qu'il aurait faîte de l'usage 
de n'élever à l'épiscopat que les clercs qui au- 
raient passé par les sept ordres inférieurs de 
l'ÊgUse. Il créa cinq évéques , vingt-dnq prêtres 
et huit diacres. C'était, selon quelques histo- 
riens, un homme d'une rare prudence et d'une 
vertu courageuse. 

Artaud, Histoire des Souveraine Pontifes romain». 



CAJABO 



188 



CÂiCB ( Bernardin ), médecin italien du dix- 
septième siècle. U était natif de Venise. On ade 
lui : De vesicantium Uni ; Venise, 1606, ouvrage 
dirigé contre l'usage des véaicatoires; — De 
sangvinis £f/usione; Venise, 1607, ln-4«; — 
De Alimentis qu9 cuiqwe naturm oonvenkunt ; 
ifaid., 1608-1610, mrV*. 

Éloy, IHetUmnakre de Us Médtétm. 

caiVB (Jean\ poète et traducteur anglais, 
vivait dans la seconde moitié du quinzième siècle. 
Il fut poète lauréat d'Edouard IV, voyagea en 
ItaUe, et traduisit l'ffésMre du siège d^ Rhodes. 

Lcmprière* Universal Btog rap kg. ~ fMse, New Bio- 
graphicat Dicttanarp. 

GAI es OU KATB OU KKT (/eo»), médedn 
anglais, né à Norwich en 1610, mort en 1573. 
U fut reçu docteur en médecine à Cambridge; 
puis il alla à Padoue, où il étudia sous Montanus. 
Trois ans après, il retourna en Angleterre, et 
devint successivement médecin du roi Edouard VI 
et des reines Blarie et Elisabeth. Protégeant les 
lettres, il fit reconstruire k ses frais l'ancien 
collège de Gonvil, à Cambridge, et y créa vingt- 
trois bourses. H ne se contenta pas de favoriser 
les travaux d'autrui; il écrivit lui-même de 
nombreux ouvrages. On lit sur sa tombe cette 
ambitieuse inscription, composée par lui-même : 
Fui Caius, qui rappelle celle de Dante : Dantes 
hic sto. On a de lui : Bippocrates de Medicor 
mentis, dont Gains découvrit le manuscrit; — 
De medendi Metkodo, ex Cl. Galeni Perga- 
meni et Joannis-Baptistx Montant Veronensis 
principiorum medicorum sententia libri duo; 
Bâle, 1544, 1558, in-«"; — Cl. Galeni Perga- 
meni libri aliquot graci, partim hactenus 
non visi, partim a mendu^repurgati, annota- 
tionibusçueillustrati; Bàle, 1544 et 1574, in-8'' ; 
— De Ratione victussecundumBippocratem in 
fnorbisacutis:\tMd., iàbO,inrS''i— DePlacitis 
Hippocratis et Platonis; Louvain, 1556, in-8''; 

— De Antiquttate Cantabrigiensis Acadeaiix 
libri duo; Londres, 1568, in-8% 1574, iiU*"; — 
De Canibus britannicis liber unus; ^ De 
rariorum animalium et stirpium historia 
liber uniu; Londres, 1570, in-8". 

Élol, Dut. hist. de Médecine. - Walen, Dict. - Um- 
prlère, Universal Bioçr. - D. Clément, Bibl. eurieuse. 

— Cbaofeplé, Diet. - NIcéroo, Mémoires, XI et XU. 
CAivs (Thomas), théologien anglais, mort 

en 1572. Il étudia à Oxford, et remplit, à partir 
de 1551, les fonctions de prindpal du coU^ de 
l'université. On a de lui : la traduction anglaise 
de la Paraphrase sur saint Marc par Érasme, 
traduction entreprise sur la demande de Cathe- 
rine Parr ; — Assertio antiquitcUis Oxoniensis 
Academiœ; 1560, ouvrage auquel répondit 
Caius de Cambridge ; — une traduction du livre 
d'Aristote : De Mirabilibus mundi ; — une tra- 
duction d'j^tirtptde et do Nicoclès d'Isocrate; 

— une traduction latine des Sermons anglais 
de Longland. 

Lempriftre. Univ. Biog. 

GAJADO ( ifenri)y poète portn^, mort en. 



189 

1600. étadU ledroît, et oultiTa en même temps 
lei lettrM. Enltality oà il séjourna hmgtempt, il 
QOûMt Béroalde et d'autres savants ooBtempo- 
raiBs. Il oonposa des poé sie s latines, citées avec 
éloge par tiinsins et Béroalde. On a de lui : 
Bdo^rn €t SUfm ei Epigrammata; Bologne » 
1501 , in-4% et 1746, dans la Cwpu$ Poetarum 
LusUanorum, 



GAIADO — CAJETAN 



140 



(Ànffeh), afiathémilkiso itdin, 
?if ait dans la pramitoe moUié da sciiième siè- 
cle. Oa a de loi i / QtiàndM Mri degli £le- 
m&Ui di Mmlidêf ëé frets» trùdom in lingua 
toseana; Rome, 1546, in-8^ L*aateiir ne se 
ftdt connaître que dans la préface, où se trooTe 
la date de rimpression de 1545, puis exacte que 
celle de 1635, donnée sur le titre. 

PiltoM. BibL dê0U Folffartu^ t n. p. M. 

GAJBTAH (Benoit), roy. BowrACBTin. 

CAlBTAïf on GAJBTANCS, cardinal de Plai- 
sance et légat du pape en France, Tivait dans 
la seconde moitié du seizième siècle. On a de 
loi : Lettre aux archevêques, évéques et abbés 
efejyionce; Paris, 1590,in-8O', et en latin, ibid., 
1590, in-8*» ; — Lettre à la tu^lesse de France ; 
fibid., 1596, in-d* ; — Missive du cardinal Cajé- 
tan, envoyée à la Faculté de théologie de 
Paris; flrid., 1593, in-8*; ~ Exhortatio ad 
Oathûlicos qui in tegno Ftancix ab h3^etici 
partibus stant; ibid., 1593, tn-S"* ; — Litterâs 
ad universos regni Francise catholicos, super 
eonventu quorutndaM ecclesiasticorum ab 
ffenrice Borbonico ad oppidum S. JHanysiî 
indieto;tM., 1593, in-8». 

LeIODg, BibUothèqttê kUL de la FtMU», édtt Pontette. 

CÂJBTAU (Alphonse) y biographe de Tordre 
de Jésus, connu par une Vie de François Caie- 
tan, de la même sodélé. 
, UgheUl, ItaUa êoera, 

CAJRAir ( Constantin) f savant italien, né k 
Syracuse en 1500, mort le 17 septembre 1650. 
Fils dn prince de Cassano, il entra, en 1686, 
dans l'ordre de Saint- Benoît, à Catane. Un zèle 
excessif pour la gloire de son ordre le porta à 
ranger parmi les bénédictins beaucoup de per- 
sonnages (jni n'en avaient point fait partie, par 
exemple, saint Ignace de Loyola; ee qui fit dire 
an eardioal SdptoB GabiUuoci quil craignait 
que djetan ne transfêrai&t saint Pierre lui-même 
en bénédictin. Les moines dn mont Gassin dés»- 
vonèrentoexèlepen intelHgenl Ci^etan attribuait 
aussi V Imitation de Jésus-Christ à un moine d« 
non de Gessen, Il devint cependant successive- 
ment abbé de Saint-fiaronte, secrétaire de Paul V 
pour les lettres sacrées, et bibliothécaire du Va- 
tican sous Clément VUI. Baronius lui dut beau- 
coup de matériaux pour ses Annales. Ses prin- 
cipaux ouvrages sont : P. DanUani opéra ; 
Rome, 1606-1608-1640,4 vol. in-fbl. ;—i4matorii 
Fortunati Vita; Rome, 1612, in-4'; — Isidori 
Hispalensis, Ild<i/onsi Toletani et Gregorii 
card. Ostiensis Vitse, sehoUis Ulustratx, 



Ibid., iti^yiorif'i^BeEreetimeedllegiiGre- 
geriani; Rome, 1621 , ln-4* ; — Vita Erasmi 
€aetm, îÊrèispatroni:Qùd., 1638, hm»; — Ge- 
lasUpapx II Vita, a Pandulpho Pisano con- 
seripta, cemmentariis iilustrata a Const. 
Qaelanû; Ibid., 1638, fa-4"; — De singulaH 
Primatu Sancti Pettisolius^ item de rotnano 
ejusdem domicUio et pont\ficatu, dans le 1 1^ 
de la Bibliotheca pontificia de Roccaberti. 

Ùn^n, Biblioth., dlz-«epUèm« siècle. — Thtepbife 
lAiiUttd, De b&iHt ei wtant UbrU , n* UO. - AUatias. 



*cumAU OQ «lAjBTAiitra (François), 
phiioioplie saolaslique français, vivait probable- 
ment dans la première moitié du aeizième siè- 
de. On a de loi tlÀbriiXéê InstitutUme Re- 
publicm, twn annotatianièus /o. Savignei; 
Psris, 1620, Ib4M. 
Adehiiff, ravpl. à idota», Mt§em. CelekHm-Uxle&H. 

ckëKWkM ( Sébastien), tiiéolof^, de Toitirc 
des Minenrs Observantins, vivait dans la pre- 
mière moitié du dix-eeptièrae siècle. Il (ht pro- 
vincial de son ordre, et laissa un commentaire 
en latin des Z>écr0fo de la Congrégation des Rites 
sur la oélébration de la messe. 

AltoitHS, jépet Uféotus. 

CAjBTAN ou CAitTAS (Henri), frèM dn 
duc de Sermanatia, UjOieB, mais sujet du rat 
d'Espagne, mourut en 1699. H fut élu caidinal 
en 1685. Ce personnage n'est guère connu que 
par le rûle qu'il joua momeatanément è Paris dans 
les temps de la Lipie. Henri IV ayait envoyé au- 
près de Sixte-Quint le duc de Luxembouig, pour 
lui faire connaître le véritable état des afiaires 
en France. Le pape, qui, d'après les lettres et les 
ambassadeurs de la Ligue, croyait que le Réar- 
nais (comme l'appelaient les ligueurs) était si res- 
serré qu'il ne pouvait édiapper sans tomber 
mort ou vif dans les mains de ses ennemis, avait 
cbaiigé Caêtan d'aller travailler à la délivrance 
du oardinal de Rourbon, retenu prisonnier par 
les royalistes, et de le reconnaîtra pour roi. Malt 
Luxembourg étant parvenu à donner au pape 
une Juste idée de la situation des choses, Si%te- 
Quint changea tout à coup les histructions du 
légat, qui n'était pas encore parti, et loi re- 
commanda seulement de feh*e en sorte que 
le trône fût occupé par un prince cathob'que. 
Le carffinal, vendu à l'Espagne, se mit en 
route (1590) ayec la résolution d'agir selon les 
Intentions des ligueurs. Le roi, instruit de ses 
dispositions, avait donné l'ordre de renlerer à 
son passage en Rourgogne; mais cet ordre 
n'ayant pu être exécuté, Caêtan arrrva à Paris 
sous une nombreuse escorte de ligueurs. Il y ftat 
reçu avec fous les honneurs dus an légat du 
saint-siége, et il alla au pariement, oè il s'en fal- 
lut peu qu'il n'occupftt le trône destiné au roi. 
n fit une longue harangue en latin sur la puis- 
sance et la grandeur du pape, sur l'amour qu'i 
avait pour le royaume de France, et sur le lèle 
auquel il s'attendait de la part des Français pour 
conserver la religion catliolique, apostolique et 



141 



CAJËTAJX 



149 



, CMMm s'MippesttdaMoAmarimdé» 
crat que tot 8«ie veatiat d'arracher à U Sop- 
bouie, laquIcUieMiâit d« négocier avec oa roi 
hérétique et ninpe. Bfaii la noQTeUe de la vie- 
toire dlvrj, et de la redditùm de VenMm et de 
Mantes, lappelèiait aalég^tque lepape lui avait 
reoomnMUMié d'arranger fa» afiairee de Fiance 
phitét que de les aigrir: il proposa une enhwrue 
aveeleeaninalde Gondi^éféque de Paris, dans 
tai maison dn naiéebal de Biron, à Noisy. La 
coattrenee eut Meo, mais elle ne produisit rien. 
Le légat avait auparavant fait fiiire une proeee- 
sion solennelle dans Téglise des Angnstins, oà 
avaient assislé plusieurs évéques et prélats, le 
prévdt des marchands, les écbevins, les coknals 
et capitaines de quartier, et à la fin de laquelle 
le scnnent de l'union avait été renouvelé entre 
ses mains. Pendant que Henri IV assiégeait Pu* 
ris, ramhassadenr d'Espagne donna lao écus par 
jour pour acheter dn pain aux pauvres; le légat 
en donna 60,000 pour le même ol^et, et vendit ou 
engigen son argenterie. Mais Gaétan , jugeant 
enfin les affaires des ligueurs désespérées, corn- 
roençaà sereMdier. Upropoutnxthéologwu^ 
aux prâaU de Paris assemblés la question de la- 
voir si, forcé par la nécessité de se rendre à un 
roi hérétique, on encourrait les censures de la 
bulle du pape? Les docteurs et prélats répondi- 
rent négativement. U 6 août 1690, le légat per- 
mit donc aux députés de Paris d'aUer trouver le 
roi à Saini-Antoinepdes-Ghamps, et leur donna 
sa bénédiction. La mort du pape Sixte V et l'é- 
lection d'un nouveau pontiifo lui offrirent on pr^ 
texte pour quitter la France, et il retourna en 
UaUe. Dans la suite, il lut envoyé encore en Po» 
logpw pour engager le roi Sigismond dans une 
allianceaveerempereur contre les Turcs. IM. Dsl- 
Bias , dans VMne, de$ g. du m, ]. 

Slmooil, MU, ftat Frwçmit. 

* gajktau ou CÂ1BTAHV8 (Mafiê ), capu» 
dn et écrivain ascétique italien, natif de fier- 
içame, mort dans un âge trà^^avanoé vers 1746. 
On a de loi : U Capuccino ritirato per dàeci 
giomi in se stesso, o êieno Mêercui êpérituali ; 
Milan, 1710 et 1722, in-12; Venise, 1730«in-12; 
Bologne, 1737, in-12; «- Ssamesopra U vizio 
dtlV Mt$ha; Bengame, in-12 (T* édition sans 
date) ; 172Set 172ê, ifaid. — te Ors divotamenU 
impUgate itetMmM al u. Saeramento; Rome, 
Bcrgame et Biesda, 1724, fai-24 ; — il Miserere 
espoêto tji pmuieri ed qffelH dé penitenza; 
BergMDse, in-12 ( sans date); ibid., 1726, 1732, 
1740; ^ In IMmêUme o iia mveno di Santa^ 
Anma; BetgauM, 1726 et 1740, iD-12; — f CToino 
aposfolico itiruiiù nsUm sua vocsMêone al 
eonftssimario;heimàm^ 1726, hi-4*'; Brescia, 
avec des additions, 17B6, tai-4''; Trente, 1736, 
in-4''; Bergame, 1704, in^''; — la Pratema 
Cariià ideaia in f^jCessioni sacre e morcUi; 
Bergame, 1726, hHl2, et ailleurs ;--/'i7omo 
t^pottolieo istruiio nêUotSuapoeoMikms alpul- 
pUo; Venise, 1729, in-4''; -- IstrusMmé sapra 



i eontraUi • U mure; Bergne, 1730, in-12; 
ajouté plus tant aux éditions nouvelles de V Uomo 
apostoL al cm^ess, ; ^ Pensieri ed offetti 
sopra la Pauieskê di Gesu Crisêo per eiaseun 
giorno dell'annOf ea»ati dalle divine Scrilture 
e da' SasUi Pt^dri; Boigame, 1733, 2 vol. in^*; 
Brescia, 1739, ûi-6*; — JS'ovena ad onore 
del JB. Giuseppe da Uonessa, capwxino; 
Rome, 1736, in-12; — ili/l«sstoni sopra Vo- 
pinione probabUe, opéra teologiochosuHca ; 
1739, 2 toro. in4«; — VVnMà del euore 
idsata in pensisri ed ttffetti ad eocitame la 
ptatiea; Bergame, 1730, hi-12; Brescia, 1740, 
in-12; Venise, 1740, in-12; Bergeme, 1743, 
in-12 ; — Tre Sermoni sopra alcuni peeeati 
oeeulU dello slalo nobile ne* trê gi^i di' 
apparecchào alla naseita del Salvatore; Ber- 
game, 1740, in.«» ; — Pension sd t^ffbiti so- 
pra le Solonniià oecorrenli /ira tanno; ibId., 
1741, in-8«; ^ la âtorale ovangelica pred^ 
cota ed esposta eon le senlon%e délia divina 
Seriituray de iacri Concile e de' Santi Padri; 
Padone, 1743 , in-4» ; — SpiegasUono deUe Preoi 
e Cerimonie délia messa; Bergame, 1746, 
in-6<> ; ^la nnu délia FrnU praticaia dalla 
Beatissima Vergine, e proposta ait inUla- 
zkme dtf suêH divoti; Bergame, 1746, in-8'. 

■«PB. • Boaoata, MM. Capmeein. 

*CAfBTâll ou GAIBTANU8 (NiCOlOS), Ja> 

riseonsolte italien, vivait à IVaples probablement 
dans la seconde moitié du dix-septième siècle. 
On a de lui: De Feudis; Naples, 1670, 2 vol. 
in-fol.; — Annotationes pro Begis a^rario, ad- 
dUis Xi gwBstionilms; Naples, 1692, 2 vol. 
in-fol. 

Cotai. Bibl DuboU. 

CkêtrtÂN (Ociave ), bagiographe italien, né à 
Syracuse le 22 août 1566, mort le 6 mars 1620. 
Il appartenait à l'ordre des Jésuites. On a de lui : 
Remarques sur les lettres du moine Théodose 
au svjet du siège de Syracuse, dans Moratori, 
I, 2* partie; — Vitx Sanctorum Siculorum; 
Païenne, 1652, in-fol.; — Isagoge ad histo- 
riam sacram Siculam; Païenne, 1707, in 4*; 
ouvrage posthume comme le précédent , et im- 
primé dans Greevius. 

Gnevim, Thetaunu Jutifuitaimm. ~ Alegambe, Bi- 
biMMeo» Seriptormm Sodetatit Juu, 

CUVTAM OU CàJBTAM (Palma). Voy. 

CkXVt, 

GàjnAM (Thomas ra Vio), prélat et tiiéo- 
logien italifln, né à Guette ou Caietie le 26 juil- 
let 1470, mort en aoàton septembie 1634. A 
seise ans il entra dans l'ordre des Frères Prê- 
cheurs, n éhidia la philosophie k Naples, et la 
théologie à Bologne à vtaigt-six ans il fut reçu 
docteur dans l'assemblée gâiérale de son ordre, 
et vint professer à Rome. En 1608, il (ht élu 
général de Mm ordre, à la recommandation 
du pape Jules II. Lorsque ce pape Ait cité 
à comparaître devant les cantinaux réunis en 
conctte à Pise, puis à Milan, C^jetan prit an 



148 



GAJETAN - GAJOT 



144 



défense» et Bootint que le pape seul pooyait as- 
sembler un condie. H fat nommé cardinal par 
Léon X le i^ juillet 1517, et envoyé en qualité de 
légat en Allemagne pour associer à la ligue con- 
tre les Turcs Tempereur Maximilien et le rd de 
Danemark. Il était à Augsbourg lorsque, sur 
un bref du pape, il dta à son tribunal Lutber; 
celui-ci s'y reodii et parut faire des concessions, 
qu'il rétracta publiquement dès le lendemain. 
£n 1519, C^ûetan assista, encore comme lé- 
gat, k rassemJÂlée des princes électeurs de l'Em- 
pire , à Francfort, et porta Charles-Quint pour 
candidat de la cour de Rome. Puis il retçuma 
dans la yiile pontificale, d'où il se rendit, sous 
Adrien VI et par son ordre, en Hongrie, pour y 
soutenir la guerre contre les Ottomans. Rappelé- 
à Rome, en 1524, par Clément VU, il fut fait pri- 
sonnier lors de la prise de Rome en 1527, et 
ne recouvra sa liberté que moyennant une ran- 
çon de cinq mille écos d'or, qu'il emprunta à ses 
amis. Ses principaux ouvrages sont : Commen- 
taires sur la Somme de saint Thomas; 1507, 
1611, 1517, et Lyon, 1540, 1541 ; — des Opuscu- 
les, à la fin de la .Somme de saint Thomas ; Lyon, 
1581 ; on y remarque le livre intitulé de VAuto- 
rite du Pape;— un Commentaire sur la Bible ; 
Lyon, 1639, 5 vol. in-fol. ; ouvrage qui toi attaqué 
par Gatharin , et censuré par la faculté de théolo- 
gie de Paris; — Tractatus de ComparatUme 
Papas et concUii; Venise, 1531 et 1562; —des 
Commentaires sur la Philosophie d'Aristote. 
Ëcliard, Scrij^. ord. FrtedicaL — Toiiron , Hommes 
iUustnt de l'ordre de SairU-DowUnique. 

CAJOT (dom Jean-Joseph), bénédictin de la 
congrégation de Saint-Vannes, archéologue et 
critique, naquit à Verdun-sur-Meuse en 1726, 
et mourut dans la même ville le 7 juillet 1779. 
n fit profession dans l'abbaye de Haotvilliers en 
1743, et contracta de bonne heure le goût de 
l'étude, si répandu parmi les membres du. sa- 
vant ordre religieux dont il faisait partie. Il pro- 
fita particulièrement de son séjour dans la célè- 
bre abbaye de Saint-Amould de Metz, pour se 
livrer à des recherches sur les antiquités du 
pays et sur les premiers temps de son histoire. 
Il en publia le résultat dans un livre encore re- 
cherché : les Antiquités de Metz, ou Recher- 
ches sur Vorigine des Mëdiomatriciens, leur 
premier établissement dans les Gaules, leurs 
mœurs, leur religion; Metz, CoUignon, 1760, 
in-S"*. Une saine critique sert de guide à l'éru- 
dition de l'auteur : s'il se livre quelquefois à des 
ooi^ectures qui paraissent hasardées, on ne peut, 
tout en leur reAisant une adhésion entière, mé- 
connaître le savoir et la sagacité de l'auteur. H 
fit paraître ensuite ï Histoire critique des Co- 
queluchons ; Cologne ( Metz ), 1762, petit in-i2. 
Ce n'est ni un libelle ni un pamphlet, ainsi que 
les ennemis de dom Csjot ont voulu le faire 
croire. U cherche k prouver dans cet écrit que 
la grande diversité d'habits qui distinguent les 
hommes religieux n'est conforme ni à la raison, 



ni au statut primitif de chaque étabUssement 
monastique. Cette thèse, toute nouvelle, souleva 
bien des ressentûnents contre un faux frère qui 
avait, par exemple, le mauvais goût de trouver 
le costume des capucins indécent et malpropre. 
Il se réhabilita dans l'esprit des révérends |)ères 
de toutes les couleurs par la publication des 
Plagiats de M, J^-J, R. de Genève sur Védu- 
co/ion; Paris, 1766, in-12. Selon le critique, 
VÉmUe n'est qu'une compilation de passages 
pillés dans les auteurs anciens et modernes, 
que le citoyen de Genève a seulement pris soin 
de lier entre eux. Parmi les anciens, il cite Ana- 
tole, Platon, Plutarque, Sénèque, Quintilien, et 
même Gaiien. Quant aux modernes, il signale 
Montaigne, Charron, Sainte-Marthe, Malèbran- 
die, Fénelon, Crouzas et jusqu'au médecin Deses- 
sarts, comme ayant été mis k contribution par 
Jean-Jacques Rousseau. Il y a des rapprochements 
curieux dans ce relevé, qui a exigé de longues 
et savantes recherches; mais une certaine simi- 
litude ou communauté d'idées entre des philo- 
sophes de tous les siècles ne peut constituer ce 
qu'on appelle proprement un plagiat. Le censeur 
a d'ailleurs eu le tort de prodiguer contre le pré- 
tendu plagiaire « les railleries amères, les c\- 
« pressions aigres et les termes offensants, » i-c- 
proche que les rédacteurs des Mémoires de Tré- 
voux eux-mêmes lui ont adressé. Dom Ciyot se 
proposait de justifier la même accusation de pla- 
giat k l'égard de plusieurs autres ouvrages de 
J.-J. Rousseau , tels que les discours sur les 
sciences, sur ^inégalité des conditions, le Con- 
trat social, et la lettre contre la musique fran- 
çaise ; mais il n'a pas donné suite k ce projet. 
Un dernier ouvrage qui a provoqué contre dom 
C^t de fâcheuses représailles , est son Examen 
philosophique de la règle de Saint-Benoit; 
Avignon, 1768,^1-8**. Quoique le ton en soit plus 
mesuré que celui des écrits précédents, « on y 
« reconnaît les errements d'un esprit inquiet, et 
« plongé dans un abtme de mécontentements, » 
amsi que l'observe, en fort mauvais style, le 
critique dont nous aUons parler. 

L'orage soulevé contre dom C^t au sein 
de la congrégation de Saint-Vannes lui suscita 
de nouvelles persécutions. Dom Grappin se 
chargea de réfuter l'ouvrage de son confrère, et 
fit paraître une Lettre à l'auteur de V Examen 
philosophique de larègle de Saint-Benoit, ou 
Examen religieux de l'Examen philosophi- 
que en France, 1768, in-8°. Cette critique, qui est 
loin de résoudre toutes les ofajectiotts du censeur 
contre la règlede Saint-Renott, estd'ailleurs rem- 
plie d'ii\jureset de personnalités. H laut^remonter 
jusqu'au P. Garasse pour en trouver un pareil 
exemple. Nous devons observer néanmoins que 
nous avons sous les yeux un exemplaire de cette 
lettre, accompagnée d'une espèce d'amende ho- 
norable, autographe, signée par dom Grappin : 
il regrette de ^étrepermis des vivacités, tout 
en persistant dans ses observations. £n 1775, 



14S 



CAJOT — CALAIS 



146 



dom djol itt paraître vnAtmanach historique 
de Verdun-sur-Meuse, m-12, qui n'a pas de 
cootinnalkm. On lui attrilme Y Éloge de VAsnê, 
par un docteur de Montmartre ; Londres el 
Paris, 1769, petit in-12, qui paraît ayoir été 
réimprimé, en 178), sooa le pseudonyme de 
GhriBtopbe PfaOonagre. J. Lahourbux. 

DoemmMU mamtetiU InMMi . ^ J^oiim iUt^roér* 
de M. goénrd. 

GAJOT (dom Charles ), ftèrede Jean^Joeeph, 
tliéologien de Tordre de Saint-Benoit» naquit à 
Yerdon le 1 7 août 1 731 , et mourut le 6 décôniwe 
1807. n entra cbez les bénédictins de Saint-Van- 
nes, professa la philosophie et la théologie dans 
cette ahhaye, ainsi que dans celle de SaintfAr- 
noold de Metz. On a de lui : Recherches histo- 
riques sur Vesprit primit^et les anciens col- 
lèges de l'ordre de Saint-Benoit, d!*oà résul- 
tent les droits de la société sur les biens 
qu'il possède; Paris, 1787, 2 toi. in-8«. 
Blehard et Glrtad . BibliothégHë nacrée. 
CALA (Femand), surnommé le Stocco, his- 
torien italien, natif de Cosenza en Calabre. On 
a de lui : Istoria d^ Suevi nel conquisto dé* 
regni di Napoli e di Sicilia per Fimperadore 
Snrico VI,conla vita del B. Gio. Cala; Naples, 
1660, in-fol. Il parait que ce saint Jean de Cala 
était un personnage purement hnaginaire; This- 
torien donna, pour les reliques du saint, les osse- 
meois d*un âne. Vin<piiAltion de Rome s*en émut, 
fit brûler ces reliques, et supprimer TonTrago de 
TécriTain imposteur. 
Adelong, Mppléaient à Jôeher, ÂUg«mêin99 GêtêkT- 

CALABBB. Voy. Qoonm. 

CALABHB {Edme)y né à Troyes, mort à 
Soissons le 13 juin 1710. H fut membre de la 
congrégation de l'Oratoire, et professa a^ec suc- 
cès les humanités. Devenu ensuite directeur du 
séminaire de Soissons, fl s'y iit remarquer par 
son sèle et ses lumières. On a de lui : des Pa- 
raphrases des psaumes 50, 102 et 103 ; 1748 
et antres dates; — des sermons et des coitfé- 
rences ( écrits inédits ) . 

Rtchard et Glrand. BtbhoiMqué taeréê. 

CALABME8B. Voy, Preti Mattia , Gabco, et 

GOMZALTB. 

«CAi^ABaiA (iNe^ro), pefaitre napolitam,Ti- 
vait à la fin du dix-septième siècle et au com- 
mencement du dix-huitième. D fut un des meil- 
leurs élèves et des plus fidèles imitateurs de 
Luca Giordano, qu*il accompagna en Espagne. 
En 1712, il était à Madrid, et fht nommé peintre 
du roi Philippe V et un de ses apprédatenrs 
de tableaux. H était encore dans cette ville en 
172&, et il estproblable qu'il y mourut. 

E. B^-fi. 

Tlcozzi, JNsionoHo. 

GALACBS OU CALADB8, peintre athénien, vi- 
vait dans le quatrième siècle avant J.-G. An 
rapport de Pline, il réussissait à peindre des su- 
jets comiques sur des tableaux de petite dimen- 
sioa : in comids tdbellis. On a peu de détails 



sur la vie de cet artiste, et Ton ne saurait affir- 
mer que ce fût en son honneur que les Athéniens 
élevèrent une statue dans le Céramique, près 
du temple de Mars. Il est plus probable que c'est 
Calliades, un archonte, qu'on aura voulu hono- 
rer de cette manière. 

PUne, OBmres. — Hérodote, HUt. 

*CALADO (le P. Manoél), historien por- 
tugais, né vers 1584, mort en 1654. Villa-Yiciosa 
était le lieu de sa naissance : il embrassa la vie 
religieuse, puis entra dans un couvent situé au 
milieu des montagnes de Ossa, et qui portait le nom 
dlnstitnt de Saint-Paul. De là probablement il 
passa an Brésfl, où il demeura près de trente ans, 
et fût témoin oculaire des prindpanx événe- 
ments amenés par l'mvasion hoHandaise. H po- 
blia sur les exploits de Femandez Vieira un livre 
devenu rarissime, et aujourd'hui fort recherché ; il 
estintitulé O valoraso lucideno, e triumpho da 
liberdade , parte prima ; Lisboa, Paulo Craes- 
beecsk , 1648 , in-fol. Ce volume fut prohibé , et 
parut après une vingtaine d'années à Lisbonne 
en 1668, chez Dommgos Cameiro, sans qu'on en 
ait fait une seconde édition. Une note dont M. Fi- 
gannière donne la teneur, et que ne rapporte au- 
con bibliographe, lève la pnihibition du saint 
office. F. D. 

BartMM MMbftdo , BibiêtKhêoa iMBUtma. — Cèur de 
FtgtiiBlère, MbUoffTttpkia kistoriea. 

GALASB» (Marie Psca de), femme auteur 
française, native de Toulouse, vivait dans la 
première moitié du dix-septième siècle. Elle rem- 
porta plusieurs prix aux Jeux Floraux. Mais die 
est surtout connue par son poème de Judith, ou 
la Délivrance de BéthuHCy en huit Uvres, dédiée 
à Marie-Thérèse d'Autriche, reine de France. 
Cette œuvre est supérieure à la plupart des piè- 
ces contemporaines : on y trouve une simplicité, 
une Ikcilité et surtout une correction assez rares 
avant les Corneille et les Racine. Judith , pu- 
bliée à Toulouse en 1660, après la mortde M"^' de 
Calages, fut cependant écrite avant l'apparition 
du Cid. On a remarqué avec raison que certains 
vers de Racine rappellent ceux du poème de Ju- 
dith, que Racine a pu connaître, et dont il a pu 
s'inspirer sans les copier. On trouve, par exem- 
ple, dans/tidi^A, ce ven : 

Qa'oo lotii bien différent l'agite et la déTore I 
Et Phèdre (acte h, scène v) s'exprime ainsi : 
Qo'an BdQ bien différent me trooble et me dé?ore ! 

On a dté, d'après Sauvigny (le Parnasse des 
Dames), d'autres passages de Judith. Mais l'au- 
teur de ce recuefl dédare, dit Barbier, que, pour 
faire goûter notre ancienne poésie , il a changé 
des vers, des expressions, et qudquefois même 
des tours de phrase. 

Bioç. Toutouêaiau. — Saavlmir. la PamoMa dei £>a- 
mes. — Barbier, Examen crit\q^ des DM» hUtor, 

CALAIS («ainO- Voy. Ckus, 

«CALAIS on CABELEFUS (saint), né en Au- 
vergne dans la seconde moitié du cinquième 
siède, mort en 541, fondateur de l'abbaye d'Ani- 



141 



CALAIS — €ALA1VCHA 



t4ê 



sole ou Anflle, qui doima naissanee à la ville de 
Safnt-Calais (Saithe), avait été auparavant le 
compagnon de saint Avitaux monastères de Me- 
nât et de Micy, prfes d'Orléans. On rapport» de 
lui ce trait de fermeté religieuse : il reftasa à la 
reine Ultrogothe, femme de Chtidebert, Feutrée 
de son monastère, interdite aux femmes. Il mou- 
rut et Ait enterré dans son monastère. Ses réli- 
Sues, transportées ensuite à Blois, ont été ren- 
ues aux habitants de Saint-Calais. 

N. M— y. 
ntt^; DUtêommtrû hagiographt^mê. - um. tttt éê 
la Frwuiê, III. 

*GAUJiS (J^omaiti), ehronologiste françaia, 
de la congrégation de Saint-Vannes, natif de M or- 
taan en ninchè4)ointé, mort à Fontaines, près 
de Luxeiiil en Lorraine, le 4 septembre 1707. 
fit profession ea l'abbaye de Saiut-Évre4ei-To«l 
le 3 Juin 1044, et enseigna dans différents oou- 
vents les belles-lettres, ainsi que la philosophie et 
la théologie. On attribue sa mort à des excès de 
travail. On a de lui : Oputûula chroMlogiea 
tria ;^ De NaiaU ChrùH; - De dis Passk>' 
nU ChrUti ;— BedUobitus sunoti Benedieti 
fen manuscrit) ; 1095 ; -— Summa temporum ab 
orbecondito ad Chriêii in ccUot Àscentiontm 
dedvcta, et in parles très distributa : methodi- 
cam, demonstraiivam, et historiettm (en ma- 
nuscrit) 1098; — Studiorum eursus, in sep- 
tem tomos distributus, quibus gtammatica, 
rhetorica, philosophia et utraque theohgia, 
scolastica nimirum et thetica, breviter et 
perspicue traduntur ( en manuscrit) ; — beau* 
coup d'autres ouvrages, surtout sorrarchéologfe 
hébraïque, restés manuscrits. 

Dom Calmet, Bibliotk, é» larrtAnB. — Adelung, Mpplé ! 
ment à JOeher, AUgum. GtMr.'Lêm. 

* CàMJkMEca ( Lazzmro)f peintre et sculpteur, 
né à Carrare vers 1530, vivait encore en 1570. 
Jl ftit élève de son onde Andréa, et sans doute 
aussi de Michel-Ange. 11 lit pour les funérailles 
de ce grand artiste deux statues, dont Yasari fait 
un grand éloge. £. B— n. 

VMarl, rite, -Tieofxl,lMaiMi«rto. 

GALAMlBUSou ftOMCV (George), savant al- 
lemand, né le 98 août 1647, mort le l*' décem- 
bre 1595. Il changea en Calamintu son nom 
de iamille Eorich ( en allemand de roseau ), et 
étudia à Breslau, k Heidelberg et^ Strasbourg. U 
fut gouverneur du comté d'Andelot, et chargé en 
1578 de professer le grec à Lintz en Autriche. On 
a de lui : ime traduction des Phéniciennes d'Eu- 
ripide; Strasbourg, 1577, et d'autres tragédies 
grecques. 

Adam, yitm eruditorum. 

cALAMis (K(iXa(iK), sculpteuT et ciseleur 
grec. On ignore l'époque précise où il vécut; on 
conjecture qu'il fot contemporain de Phidias; 
ce qui le placerait au cinquième siècle avant 
J.-C. Ce fut un artiste très-remarquable : il tra- 
vaillait é^ementror.l'argent, l'ivoire et le bronze. 
n excellait surtout à représenter les chevaux. 
Parmi les oeuvres de ce genre, on cite le char 



commandé par Diaomèae, fils d'Hiéfon ; il exé- 
cuta aussi un Apollon de trente coudées de bau* 
teur, transporté d'Apoltonie à Rome par Lucul- 
lus; une Victoire; un Jupiter Àmmon; un 
Bacehus;Wi6 Aphrodite, uneAlcmène, etc. Ci* 
oéron, qui le compare avec Canachus, s'exprime 
ainsi au sujet de Calamis : Quis enim eorum, 
qui haec minora advertunt, non intelligit Ca- 
nachi signa rigidiora esse quam ut imiten- 
tur veritatemF Calamidis dura illa quidem; 
sed tamen moUiora quam Canachi, nondum 
Myronis satis ad veritatem addueta, 

CIcéron, Bmtut. - QalntlIleD, XII, 10. - Pline, Hîtt. 
iMter.. XXIII. XKVt. -. ÉMtrIo Dftvid, ButA iur te 
eteMMiMlf «Ar«iolO0<ciMi eu 9eul9teur9 gr$ei ici 
plut célébm, 

CALAMT (Sdmond) , théologien anglais, né 
à Londres en 1000, mort le 39 octobre 1666. H 
étudia à Cambridge avec une ardeur qui lui mé- 
rita la protection de Sclton, évèquo d'Ély. Après 
avoir rempli des fonctions ecclésiastiques dans 
diverses loioalités, il vint àLondres,où il se trouva 
mêlé aux controverses religieuses, et se posa 
comme un des plus ardents non-conformistes. 11 
fut un des auteurs dutfameux traité intitulé Smec- 
tgmnîps, Londres, 1641, titre formé des initiales 
des dix écrivains qui avaient concouru h sa 
rédaction, il fut membre de l'assemblée des mi- 
nistres ou théologiens de Westminster, et prêcha 
souvent dans la diarobre des communes. Il s'op- 
posa è la condamnation et à la mort de Char- 
les r', et combattit l'avènement de Cromwcil : 
aussi prit-il une part active à la . restauration. 
Il devint alors chapelain de Cliarles n. On lai 
offrit, mais il refusa, l'évéché de LtchTield. Le 
haut dergé ayant triomphé de ses adversaires, 
en 1662, par Tacte d'uniformité, Oalamy résigna 
ses fonctions ecclésiastiques. Il mourut à la suite 
du saisissement que lui avait fait éprouver lin- 
oendie de Londres. On a de lui : the Qcdlg 
man*s Ark, or a city of Kefu^e in the Day </ 
his distress; Londres, 1083, in-ia, 8" édition. 

Blog. Britannica, — Gorton, Gênerai Bt9g. JNeftoa. — 
Rose, A'eir Biofj. Dtet. 

CLLAMY (Benjamin), fils d'Edmond, tbéolo- 
gien anglais, mort en 1086. Il eommença ses étu- 
des à Oxford, et les acheva à Cambridge. £o 1077 
il Ait appelé au ministère sacré de Sainte-Marie 
Aldermanburgetaux fonctions dechapeiain durai. 
En 1683 il fit nn sermon intitulé A Jii$c(mrsê 
about a scrupuioui conscience, qui fit grande 
sensation, et valut à un nommé Thomas Ddauro, 
opposé aux doctrines émises dans ce sermoB, 
d'être incarcéré à Newgate avec sa femme et ses 
enfants. Mais Calamy fut l'occasion' plutôt que 
la cause de ces exécutions religieuses. Les ri- 
gueurs du gouvernement vis-à-vis de plusieurs 
de ses amis h&tèrent même, dit-on, la moit de 
Calamy. 

Lemprlére, Oniv. Mog. " Kùte, ft«m Btêg, Um. 

«CALANGHA (Ffey Antonio ne la), éert- 
vain péruvien, né à Chuquisaca vers la fin da 
seizième siècle, mort dans le dix-septième. Il en»- 



149 



GALÀNGHA *- GALAT4D£R 



160 



brassa la vie veMclenBe et entra dans m oooTent 
d'augostiiia à Lima, ce qiri ne l'empêcha pas de 
paroonrir les réglons péniTiennes dans toute 
leur étendue, de visiter les ruines qui n'etistent 
plus atyt^i^'^o^ et de reoueillir les traditions 
qui avaient cours dans le royaume de Quito et 
dans l'aoeiai empire des Incas. En 1619, nous 
voyons déjà Calancha prieur d'un couvent de son 
ordre dans la ville de Truxillo. La dté où il ré- 
sidait alors Ait ruinée par un épouyantable trem- 
blement de terre qui dura plusieurs jours. Cette 
catastrophe commença le 14 février, yers 11 h. 1 2 
du matin, par le temps le plus calme, et en quinze 
minutes ses ravages s'étendirent À plus de cinq 
cents lieues du nord au sud. Calancha, À la tète 
des moineft de son couvent, rendit alors les ser- 
vices les plus signalés.* Le calme une (bis rétabli, 
Il se livra exclnsivement à des travaux littéraires. 
En 1629, la grande chronique de Tordre qu'on 
l'avait chargé d'écrire était terminée; mais on se 
Toyait dans limpossibilité de la publier au Pérou , 
et elle ne put être imprimée à Barcelone qu'en 
1639. Elle parut alors soua le titre de Cronica 
moralizada del orden de San Augustin en et 
Peru: Barce|(Hia (1), in-^ol. Calancha ne vint 
cependant jamais en Europe, et mena toojoun 
dans soB pays nne vie aasea modeali. Il aat au- 
jourd'hui m giand urédiieliM eaux das Hispaao^ 
Américains qui s'ooGwpent de l'aonieuie littéea* 
ture de leur pays. Quoique la première partie 
de son oeuvre ait mvkè parti, en eAt érité un 
grand nombre d'erreuN, si on i'edt eoBsultée 
plus fréquemment Son s^le est diffus^ et les reo- 
•eJ^BOneiili qu'il œntiaoC iont nillée à beau- 
coup de détails oiseux { mais ils ont le oaractèiv 
de la vérité, et renferment de préc i ett s e» origioee. 
Calancha, presque enti^raent inoomm parmi 
noua, a en oependant, dès le dix-septième siècle, 
les honnears de la traduction^ on l'a seulement 
Infiniment tnip abrégé daaa la version française ; 
elle est intitniée beaucoup plus emphatiquement 
que l'original : HisMr0 de VÉfUse du Pérw 
aux antipodes, et un grand progrès de l Église 
en ta eoTwetsien d9S gentiis par <« prédica- 
tion des religieux ermites de Vordre de 
Saint-Angustin, recuêiltie, par un Père de la 
provinee de Tolose, de lachroniqtte du H, P. À. 
de la Calanche; Toulouse, chei F. Boude, 1653, 
in-4*. Oe n'est pas dans ce Hvre qu^ fliut pren- 
dre connaissance de l'auteur péruvien, et s'initier 
aux mystères archéologiques qu'il dévoile; c'est 
dans le livre ori|{hia]. Nul ne connaissait mieux 
que lui, on peut le dire, unefbule de monuments 
qui ont disparu, puisque, à partir de 1615, il avait 
visité à deux reprises différentes ces ruines mer- 
veilleuses de libuanaco, dont il est si souvent 
question dans les voyageurs modernes. Calancha 
donne approximativement une idée de l'étendue 

(1) lie HTre de B. de Toirès conpKte en qnelqne sorte 
eel onvrave ; U ett toUtulé Cnniem de to ProvèneUi Pe- 
ratma del orden de loi Ermittuu» de Saui'AuomfUni 
lima,i6n, to-IoL 



prodigieuse du temple de Padiacaroac et des 
constructions hiératiques qui l'entouraient. Le tout 
pouvait avoir, disaitril , un demi-quart de lieue 
de tour; et oe temple imposant eet comparé par 
lui au temple de Salomon. A l'époque où éerivait 
l'autenr de la Croniea moraliêade, on voyait 
enoore un grand nombre de baM^aliefs parmi lea 
minet. Pachacamae, rame vivifiante de l'uni- 
vers, ne pouvait être manllislé aux borames 
par une statue i l'Idée impounte qu'on se tai- 
sait de cedien puissant ne permettait pas de le 
représenter sons un symbole. Comme le nom re- 
dite de Jéhovah, le nom de Paehaoamae n'était 
ptononcé par les Péruviens qu'avec toutes les 
marques de la terreur et ilu respeot. On envoyait 
au dieu de saints baisen dans la position la plus 
humble. Calancha prend soin de décrire mku- 
tteusement les formes d'adorations prescrites par 
le rituel, et il donne l'oraison qui servait à inv* 
plorer les dieux suprêmes des Péruviens. 

Feanm. Dbris. 

t»feteott. Hlst. du Pérùu. 

*CALA9riiAn {Charqf-BoU'ÀH), illumfaiému- 
solman, natif de Panipat, vivait au treizième siè- 
chs de J.-C. A l'âge de quarante ans, Calandar vin^ 
à D^di, et eut Tavanlage d'être introduit auprès 
du Khadja-Coufb-Ouddin; mais II ne s'occupa 
pendant vingt ans que de sciences extérieures. 
Enfin la lumière divbe (pour me servir de ses 
propres expressions) vint éclairer le miroir de 
son cœur ; Il jeta tous ses livres dans le fleuve 
Jemna, et se mit à voyager pour achever son ins- 
traction religieuse. Arrivé dans l'Asie Mineure, 
il y retira de grands avantages de la société de 
Chams-'nihriz, célèbre poète persan, et de Mau- 
lavi-Roum, philusophe splritualiste musulman, 
fbndateur de l'ordre des Maulavl, et auteur d'un 
poème très- renommé , connu sous le titre de 
Masnavi Calandar retint ensuite dans sa patrie, 
et vécut constamment dans Ta retraite, jusqu'au 
moment oè Dieu rappela à lai. Un grand nom- 
bre de gens prétendirent avoir été les témoins 
oculaires de ses miracles , et de nos jours en- 
core son tombeau est un lieu de pèlerinage trèe- 
fk^enté. Ce personnage , le plus célèbre de 
l*Inde musulmane , mourut, sll faut en croire 
M. W. Hamilton {\East India Gasetteer, t. ïî, 
p. 367), l'an 724 de l'hégire (1323-1324 de l'ère 
chrétienne); mais si à Tâge de quarante ans il 
fut effectivement en relation avec Coutb-Ouddin, 
qui mourut en 630 ( 1232-1233), la date donnée 
par H. Hamilton ne doit pas être exacte; car 
elle supposerait que Calandar avait plus de cent 
trente ans lorsqu'il cessa de vivre. 

On trouve le Faiiha ( ^ge avec invocation) 
de ce saint dans l'Eucologe musulman, imprhné 
à Calcutta (Hidagat-al-rslam, p. 269). [M. de 
RiENzi , dans l'^nc. des g, du m. ] 

namiUon, Batt India Catetteer. 

«GÂLAHDBR {ÉHenne), médecin italien, na- 
tif du Piémont, vivait dans le dix-sqrtième 
siècle. On a de loi : Brevissima chirurgie» 



151 



CALAINnDER — GALANDRUCO 



153 



facuUatU compenéUaria; Paviglione, 1623, 
iii-13 ; — la Fefre délV V anima ; Turin, 1647, 
in-12 (sur les PassioDii de Tâme). 
Carr«re, BibUaiMèque de la Médecine, 

CALAHDRÂ (Jean-Baptiste^ p^tre ma- 
uïte, né à Veroeil en 1568 , mort m 1644 on 
1648. Il fit faire des progrès à son art. On Yoit à 
Sam^Pierre de Rome plusieurs peintures de 
cet artiste, entre autres on Saint Michel d'après 
le cheralier d'Arpino. On lui doit d'autres ouvra- 
ges non moins remarquables; mais ne reoerant 
du gouTemement qu'un salaire insuffisant, il tra- 
▼ailla pour les particuliers. Pascoli Tante une Ma- 
dame de Galandra d'après Raphaël, qui fit partie 
autrefois de la galerie de la reine de Suède. 

Nagler, Nemt» Mlçemetnes KlituUer'Lueicon. — 
Lanzi, Storla jfmwriea. 

CAUkHDRBLU (Joseph), astrouomo italien, 
né à Zagarola en 1749, mort à Rome le 27 dé- 
cembre 1827. n abandonna l'étude de la juris- 
prudence, qu'il trouyait trop aride, pour s'appli- 
quer aux sciences physiques et naturelles, tout 
en professant la philosophie au séminaire de 
MagUano. En 1774, il fut appelé à suppléer, puis 
à remplacer, à Rome, le célèbre Jacquier dans 
la chaire de mathématiques. C'est alors qu'il fit 
paraître ses ouyrages les plus importants. En 
même temps il s'occupa d'expériences physi- 
ques, et dirigea l'obseryatoire fondé par le car- 
dinal Zélada; le premier, il fitlélever des para- 
tonnerres au sommet du palais pontifical. H fiit 
un de ceux que le pape Pie YII chargea de 
faire des obsenrations astronomiques dans le 
genre de c^es auxquelles se lîTraient les sa- 
vants français. En 1824, il dut abandonner aux 
jésuites le collège romain, et se retirer avec ses 
collègues au coUége de SaintrApoUinaire. On a 
de lui : Saggio analUicosulla riduzione degli 
Archi circolari a logaritmi knmaginari; — 
Sulla fallacia délia dimostrazione di Galileo 
del moto accelerato in regione degli spazU; 

— la Dimostrazione sulV equiUbrio; — Del 
moto e délia forza che sollecUa i corpi pen- 
duli da una Juneper piani inclinati; 1778; 

— Optiscoli astronomici , en collaboration avec 
Ck>nti; Rome, 1812, in-fol., et 1824, 8 vol. : on 
trouve dans ce recueil les mémoires suivants de 
Calandrelli : StUla UUitudine délia specola e 
sulla elevazione del suo piano , e délie prin- 
cipeUi colline romane sulUvello del mare; — 
i Lavori sulla parallasse annua délia lira 
colla soluzionedelproblema délie altezzecor- 
rispondenti, supponendo la d\fferenza di de- 
cUnazioneertfraiionequantitàJinite;'-Sulle 
due comète apparse negli anni 1807 e 181 1 ; — 
Sulla Itice crepuscolare;— la Dimostrazione 
délie diverse formate da usarsi nel cakm- 
dario Giuliano e Gregoriano; 1819, in-8'^; ^ 
lo Schéma di un' antica edissi solare ve- 
duta neir anno 359 dalla Jundazione *<fi 
Moma. 

TliMldo, Bioç.degl. Ital, iUu$tri, III, S4«. 



GALAKoaiNi (Jean-Louis), botaniste et ma* 
tiiématiden suisse, né à Genève en 1703, mort 
le 30 décembre 1758. H étudia à Lausanne et à 
Londres, ftit professeur de mathématiques en 
1724, professeur de philosophe en 1734, et con- 
seillerd'État en 1750. Cétaitun savant distingué. 
On a de lui : Thesis de Coloribus ; Genève, 
1722;— An soUe propositiones mathematicx 
sint jure certœ; ibid., 1728; — De Infinito; 
1730;— De actione solis et lunx; ibid., 
1732; — De veritatis inquisUione ; ibid., 
1734; — De attentione, memoria et imagiTia- 
tione; ibid., 1734; — I>e vegetatione et gène- 
rationeplantarum; ibid., 1734; — des Mémoi- 
res et Observations dans divers recueOs, notam- 
ment les Philosophical Transactions^ dans le 
Journal littéraire et \\ Bibliothèque Itali- 
que;— un traité De sectionilms conicis, et une 
Nota de calculo xquationum planetarum, 
dans l'édition des Principia mathematica phi- 
losophie naturalis Isaaci Newtonis, par Le- 
sueur et Jaquier; Genève, 1739-1742; 3 vol. 
in-4*'. Calandrini coopéra par ses soins et ses 
conseils à cette édition. 

J<ntmal HeMUçue, I7n. janvier. - Senebler, HiU. 
im. de Genève^ IIL - Brtdi et Grutoer, JUgemeiiu 
Eneifek 

ckLàSDMïïn on cjjJDiDRiiii, poète suisse, 
vivait dans la première moitié du dix-septièxne 
siède. n est connu par un poème latin > où fl dé- 
crit un orage extraordinaire qui éclata à Génère 
le 19 janvier 1645. Ce poème se trouve dans les 
oeuvres dn baron de Zûlichen. ( Votf. ce nom. ) 

SeDebier, HUL litt. de Genèee, XI, S19. 
€ALAXDaiHO OU GALAlfDaiTGGIO (No%%0 

di Pierinoy dit), peintre, né à Florence à la 
fin du treizième siècle, Ait élève d'Andréa 
Tafi. n travaillait en compagnie ou plutôt sous 
la direction de Buffalmaoco et de Nello di Dino, 
qui, profitant de sa simplicité, le prenaient pour 
but des plus plaisantes mystifications. Ce sont 
ses mésaventures mêmes, racontées par Boccaee 
dans le Décaméron, qui ont sauvé son nom dé 
l'oublî. E. B-Hi. 

Boecace, Uéeaméren — Tleossl, XHaionorio. ~ Oi^ 
landi. Abbeeedwrio, 

*GAUkHDaUGGi (I>omenico\ peintre de l'é- 
cole romaine , né à Palerme vers la moitié du 
dix-septième siècle. Frère et élève de Giacinto, 
il reçut aussi les leçons de Carlo Maratta. 
Lanxi. Storia pittorUa. - PaacoU, FUe deT pUt^ elc 
GALANDavcci (Giodnto), peintre de l'é- 
cole romaine, né à Palerme en 1646, mort en 
1707. Il étudia à Rome sous Carlo Maratta, et 
peignit pour Saint-Antoine des Portugais San 
Paolino délia Regolay et, pour d'autres égli- 
ses, des tableaux qui ne parurent pas inférieurs 
à ceux de son maître. R^pelé dans sa patrie, 
il peignit pour Saint-Sauveur de Palerme un 
grand tableau de la Vierge entourée de saint 
Bazile et de plusieurs autres saints. La mort 
le frappa au moment où il venait d'y mettre la 
dernière main. 



isd 



CALANDRUCa — CALANSON 



154 



«GALAHDEiTGGl (Giun-Bottista), peSntre de 
Técole romaine^ iievea et âeré da précédeot. 

E. B— H. 

Pa«coU, rite 4tr PiUori, Seutt&ri t jireMtetti mo- 
dtmi. - huuà,StoriapUtoHea, - Tteoixl, DiMàonmio. 

- OrUDdl, JtUetdariù. 

* GALAJii (Cttrlo)^ peintre et acolpteary né k 
Parme avant la moitié du dernier siècle, mort en 
1812.11 fat im des artistes qoîy à cette époqne de 
décadence, s'efforcèrent de ramener le bon goût 
par l'étode de Taoliqoe. Le tableau du mattre- 
autel de Golomo, les statues de Sain^AntoiDe 
de Padoue, et les quarante cariatides de la 
[grande saDe dn palais royal de Milan, sont ses 
prindpanx ouTrages. H mourut trèa-ègé, sans 
avoir pu se consoler de la perte de sa fille, morte 
hait années avant lui. E. B— if. 

Tlcozzl, Oisioiuirto. — Plrorano, Guida di JfMmo. 

*GALAiri (Maria), peintre de l'école de 
Parme, née en 1781, morte en 1804. Élève de 
son père Carlo, die remporta le second prix an 
grand concours de peintare ouvert à Milan en 
1801. TJn Baptême du Christ, plusieurs por- 
traits, et une Bébé, son dernier ouvrage, font 
vivement regretter qn'une mort prématurée l'ait 
«levée aux arts à l'Age de vingMrois ans. 

E. B~-if. 
TIcosxt. DiaUmmrio. 

CAiiAHMA (Pierre), franciscain et pbilosophe 
italien, né en 1531 à Termine dans Tlle de Sicile, 
mort dans la même ville le 19 janvier 1008. K 
une époque où il était dangereux de combattre 
la philosophie d'Aristote, à juger parla mort de 
la Ramée, il se déclara pour la philosophie de 
Platon. Cependant Seelen va trop lom en le 
nommant un platonicien à brûler; car il est 
plutôt syncrétiste que platonicien déterminé. On 
a de lui : Philosophia seniorum sacerdotia 
et pUUonica, a junknibus et laids neglecta; 
Philosophia de mundo animarum et corpt^ 
rum; Païenne, 1599, in-4', ouvrage devenu 
très-rare dès le oommencementdu dix-huitième 
siècle ; — Orazioni ambi funebri nella morte 
del re FUippo //; Païenne, 1599, in-4'». 

De Secleo, SèUeU HUerar,, p. 698, et Miêeellan,, i. I, 
p. 9. et tom. III, préf. — Vogt, Cotai. Ubr. rat,, p. 169. 

- Mooffltore, JN6<. Sicula. - David Clément, Bibl, cu^ 
riaiM. 

«CALANO (Jfouriee), phflosophe et médecin 
italien, né et mort à Ferrare, vivait dans le dix- 
septième siècle. La renommée de ses vastes con- 
naissances le fit nommer très-jeune à une dudre 
de professeur ordinaire à l'université de sa ville 
natale. Bientôt après il succéda à Galeotto Bec- 
cabo dans la première chaire de phOosophie, et 
devint enfin professeur d'anatomie. On dit qu'il 
a beancoop écrit ; mais il n'a fait fanprimer que le 
traité De Proprietatibus individualibus ; Fer- 
rare, 1645. 
IStoy, met. dé laMéd. -Carrière, MM. âê la Mid, 
«GALA90 (Prosper), médecin italien, natif 
de Sarzane (États Génois), vivait dans le milien 
du seiaème siècle. H professa à Borne et à Bolo- 



gne. Ona de lui : une paraphrase latine dn Hvra 
de GalienDe inasquali temperie; Lyon, 1538, 
in-8*. Un antre de ses ouvrages n'est connu que 
par une traduction française, sous le titre: Traité 
de rentretènement de la santé; Paris, 1550, 

lD-12. 

ÈU>y,Diet.dêlaMéd. 

GAUkiisON ( GuAon DB ), jougleur et trouba- 
dour gascon, mort vers 1228. Ses poésies font 
presque entièrement connaître sa vie. C'est à 
tort,^ semble, qu'on prétend qu'il eut peu de 
succès à la cour des princes. On le voit, au con- 
traire, bien accueilli ches le roi de Castille, chex 
le roi d'Aragon, chez le vicomte de Montpellier, et 
surtout chez Bfarie de Ventadour. Ce qui. reste de 
ses poésies justifie cette appréciation que fait de 
hii VBistoire littéraire : « H a de la verve, du 
goût, de la finesse dans l'esprit, une oreille déli- 
cate, et il parait avoir joint è son talent toute 
l'Instruction répandue parmi les poètes de son 
siècle. » Parmi les pièces publiées par M. Bay- 
nouard, on remarque celle où le poète &it un 
élégant élog^ de sa dame. Chaque strophe com- 
praid quatorze vers : douze de six syllabes, le 
treizième de quatre, et le quatorzièmo deonze. Les 
treize premiers sont masculins; le quatorzième 
seulement est fiSmiain, et la ptenltième syDabe 
est longue. Dans un autre poème, Calanson invite 
un jongleur à cultiver les exercices habituels 
aux gens de sa profession. Les phrases y sont 
coupées, et la rime disposée de telle façon qne 
le poète a l'air de danser d'un bout à l'autre, et 
d'imiter ainsi les mouvements du jongleur. 

Les strophes suivantes donnent une Idée de ce 
genre: 

Padet Joglar, 

Co pota penaar.... 

Cadea te do 

Slrrentet bo 
Com no lo paeaea deanenUr f 

Sapcbaa trobar 

Egen tombar 
B beo parlar. e Joex partir, 

Taborelâr 

B taolelar 
B lar la stmpboiria bmgtr; 

B paoci poroeU, 

Ab doa eotels 
Sapcbaa gttar e retenir.... 

E stotolar 

B maDdarcar, 
B per catre cereles salir.. 

Sapcbaa arpnr 

E ben temprar 
La glgua, tn M>na eaelanir : 

Joglar lerl 

Del salterl ; 
Pana X eordaa estrugir 

IX eatnrmena. 

SI be Tapprena, 
NI poteza tos ops retanir... 

Puyeaapenras 

De Petlaa 
Com d fets Troyt deatmlr (1). 

(i)lfltla longlear, 
Petfx-ta peoaer 
Qae maintenant )e te donne 
BonaIrTente 
Qu'on ne palaae ûémettOr ? 
Sache tronyer 



155 



CALANSON — CALAS 



156 



Le poète ëDuroère eoMiite plus de eent ro- 
mans 00 histoires qu*il consent à un pariait jon- 
gleur de sayoir conter* On y reoiarque des noms 
asses étonnés de se trouTer ensemble s Amier» 
fils de Rainîer) Amon, fils de Doon} Ckidomir, 
Pq>in, Virgile. Un autre mérite de ce poème, qui 
porte réellement l'empreinte d*une ieune et TÎTe 
inspiration, c'est qn'il fait assez bien connaître le 
caractère mi-poétique et mi-aaltimbanque des 
troubadours. Y. R. 

RayDonard. Choix de poési^i éet ttxntbadcwri, U et 

lit. - md. m, delà #v., xvir. 

*CALA!IVS {Juveneus Côlius), prélat et 
historien hongrois , natif de la Dahnatle, tirait k 
la fin du douzième siècle. On sait seulement qu^en 
1197 il fut érèque de Cinq-Églises. On a de lui : 
Attila, reœ JSunorum, imprimé à Venise, (502, 
in-fol., et ajouté aux Vies de Plutarque dans 
redit de Geroninu) SquarciaJUH , et plus lard 
h l'ourrage de Petr. Canisius, Apparatus ec- 
clesUtsticus ; Ingolstadt, 100$. La meilleure 
reproduction en a été feite dans Mathieu Bel , 
Apparatus ad Hist. Hungar. deç., I, arec les 
notes de Jean Tomk», directeur du gymnase de 
Presbonrg. 

Horanyt, Mtmor. lAiivir. - Baaor. ih ScfiptoHèM 

GALAHCl (KoXacvoc), gymnoiophiste indien » 
vivait dans la première moitié dn qoetrième siè- 
oie avant J.-0. n sm'vii Alexandre le Grand, et en 
ftat bien traité. Mais arrivé à un âge très-avanoé, 
el étant tombé malade , il résohit de mettre fin 
k ses jours : il se fit porter, suivant l'usage de 
son pays, sur un bOeher où il eipira tranquille» 
ment, et sans donner le moindre signe de souf- 
france. L'armée d'Alexandre assistait à ce saeii- 
fice. On ^oute que Calanus avait refusé de faire 
ses adieux an conquérant, en disant qu'ils se re- 
verraient l'un et l'autre à Babylone. 

Arrlen, Ânabate, VU, t. — PlaUrque, Alexandre, — 
DIodore.XVII, 107.- Athénée. X. 487. - CIcéron, QutetU 
TutcuUm., Il, » ; d« DMnatione, I, Il , »0. — Valère 
Maxime, I, S. 

*GALAonAT OU CÀLAHonnAT (Jean), his- 
torien ecclésiastique espagnol, de l'ordre des 
Franciscains, vivait dans le dix-septième siècle. 
On a de lui une histoire de l'ordre des Francis- 
cains en Syrie et en terre sabte, dont on n'a 

Et agréablement rimer 
Et bien parler, et proposer Jeu partis, 

Tambouriner 

Et jouer des cllclettea. 
Et faire la sympbonie braire ; 

Et petites pommes 

sur deax cooteaax 
Sache teter et retenir, 

Puis slstoler 

Et Jouer de la mandole. 
Sauter à travers quatre refeles. 

Sache encor plaeer de la harpe , 

Et tempérer 
La glgoe, pub faire briller U ?olx ; 

Joue gaiement 

Dn psaltérton; 
Fais dix cordes résonner 

De neuf Instnimenta. 

SI bien tu apprends 
Ta peux te servir i ton gré ; 

Puis tu apprendras 

De Peiiaa(daSto) 
Comment 11 fit Troie tomfetr* 



qn'une traduction italienne, août le titre'i Utoria 
cronologiea ddUa Siria ë TerraSatUa, dei Pra- 
gressi délia ReUgione Serafica, trad, dallo 
spagnuolo, per il P, AngelH Milanese ; Ve- 
nise, 1694, fai4^. 

Adelung, suppL à JSeher, Jttgtm, GêUktUn^Uxieon, 

GALAOtJtt. Voy. KCLAOUN. 

CALAS (Jean), victime dn iteiatisme reli- 
gieux et de la législation vldeose dn dernier 
siècle, était né en 1698, d'une famille protes- 
tante, à la Caparède. en Languedoc, u avait 
épousé une An^^aise dont la famiHe était d'ori- 
gine française, et il eitefçait à Toulouscr l'état 
de négociant. Au mois d'octobre 1761, après le 
souper de la famine, son fils atné, Mare-Antoine, 
jeune homme adonné au Jen et dooé d*nn carac- 
tère sombre et mélancolique, M trouvé pendu à 
la porte du magasin. Un Jeune homme de Bor- 
deaux, nommé Lavaysse, avait assisté an souper. 
Aux cris de la ftmille, le peuple s'attroupa; le 
bruit ooumt qoe le fils aîné avait vonlo se faire 
catholique. On accusa la ftonille d'avoir prévenu 
l'exécution de ce dessein en étrani^t ee jeune 
homme. On aUa jusqu'à aocaser Lavaysse d*a- 
voir été envoyé par les protestants de la Guyenne 
pour prendre part à ce meurtre. Les pénitents 
blancs de Tovdoose firent des funérailles splen- 
dides à Marc- Antoine Calas, et les dominicains 
érigèrent un cataftiqoe, au-dessus duquel ils pla- 
oèrent on squelette tenant une palme de martyr 
d'une main, et on acte d'abjuration de l'antre. 
Toute la famille Galas fut arrêtée, et, cédant à 
la clameur publique, le eapitoul David fit Ins- 
truire un procès crimtaiel. Lavaysse et une ser- 
vante cafhoHmie qui avait élevé les enfants de 
Galas ftirent impliqués dans ce procès. !fi la 
probité connue du vieux Galas, ni le bon accord 
qui avait toiqours régné dans cette famille, et 
qui n'avait point été troublé par la démarche 
d'un des fils, qui avait quitté la religion protes- 
tante pour te catholique, ne furent capables de 
détruire la prévention des juges, A>tîifiée par 
les cris du peuple. Huit juges contre cinq con- 
damnèrent Calas an supplice de la roue; et ce 
père innocent, et toujours ferme dans ses décla- 
rations, subit cette sentence affreuse le 9 mars 
1762, en protestant de son innocence. Son pins 
jeiuie fils fut condamné au bamiisscnient; mais 
les mofaMS s'emparèrent de lui et l'enfla u ièraitt 
dans un couvent, pour loi Adra adorer le calvi- 
nisme. On jeta aussi dans un couvent les fflles 
de Calas. Le jeune Lavaysse, enveloppé par le 
hasard dans les malheurs de eeMe famille, et 
idèle à la vérité jusqu'au dernier moneat , firt 
renvoyé absous. La veuve, se réfegiaat enSniase, 
fut aseei henreose pour intéresser à son sort 
VoHaira, alon retiré à Femey . Le philosophe em- 
ploya son esprit et son activité à vouer à l'oppro- 
bre l'assassinat juridique comnods à Toulouse. 
L'appel en justiee qu'il fil de cet arrêt engagea 
£tte de Benimont et d'auties avocats à ptoider 
avec étoquenoe bi casse de llnaoceBM^ «hi^ 



117 



GALAS — 



méepir le ftmlIttM dtt TobIooiiIiis) lefro» 
oèe ftrt rem à Paris, et iM CUm ftiTCBt dédarét 
innocents. Louis XY leur aeoorda une sobbiim 
de 30»000 Ut. ; mais leors penécntaiirsBe foieot 
point punis. CepeadsBt le jUfeaiMt d» Calas pesa 



ioDgtenips sur le partaMnl de Toidoose: esioi-d 
enroya une dëpoMoD à Versailles, mais ses n* 
cosee fàreot mal aeoaelllles par le roi. O n'sa 
est pas moins Trai que, sais le courage MMiga- 
Me de Voltaiie, jamais peat-être Justice n'eM 
été lendoeà cette fMafllemallMorsuse. [M. Dap> 
PING, dans YSne. dêêg, eu m.] 

Voltaire, GVtwmf. 

CALASio (Jfafiona), hdfaraisant et leiieo- 
Krapbe ItaHai, né Ters 1560 dans le royaomede 
Ifaples, mort en lefO. laeu d'une famille pen 
aisée, fl entra dans l'ordre de Saint-François, et 
acquit une telle eeonaisssiioe de la langue hA* 
braiqiie, qu'il fttt chafgé de la professer. En mAme 
temps U obtint du pape Paul Y toutes lesûMUI- 
tés nécessaires aum travaux quH préparait sur 
les saintee Écritores. 11 mourut eu dMuitant en 
hébreu les psaumes de David. Ou a de lui i une 
GrammairB ké^aïquê; •— Canone$ gm^troUê 
Hnçtue $anetm; Rome, i»^''; — Didioniuiire 
hébroiquê: ibid., 1617, in-4* ; — CmUùrdmUim 
sacromfn bibliantm hnhraicm, cwmcoftveiiiefi- 
niê Hngua aroMc« et syrkKji; lesi, 4 val. 
in-fol. ; 4Mivrage postliume, pubUé au& frais de 
Paul y et de C^égoire XV, per les soins de 
Miefael-Aage de Saint^Romule, ooDègne de Ca» 
laslo. I«a seconde édition, revue par OoUlaume 
Romaia, parut à Londres en 1747, 4 vol. in-lM. 

Woir, BW. - Richard Slmoa, Bibtiaih, ekoMê. 

«GALATHisa (Dupotê)y médecin italien, 
vivait vers le milieu du dix-sepiième siècle. On 
a de lui : DIseçno dêlU sh^fé M Baçni ai 
Borna êuoi monumeim: Home, 1646, in4'*. 

Cânèn,BikLâêiamét. 

«GALATBATA (/ose-Jforitf), bommc d'Étal 
espagnol, né à MérMa (Estramadure) le 26 fé- 
vrier 17S1, mort le 24 janvier 1846. Avocat^dis- 
tingoé à Badajoz, il Itat élu membre de la junte 
populaire d'Estramadure, pois député aui cortès 
de Léon et de Oadii, où, prenant en main la dé^ 
fense de la liberté, il se posa comme orateur éner- 
gique el jurisconsulte savant. Ses succès de tri- 
bune hd valurent la proscription en 1814; mais 
la constitution de 1820 lui rendit sa patrie, et 
rEstraoaadure l'envoya aux cortès de Madrid, 
où, au milieu des discours les plus brillants sur 
des queetioDs de législation, il trouvait toujours 
moyen d'attaquer M. Martines de la Rose. Pen- 
dant la guerre de 1823, il rnapHssait à SéviDe 
et è Cadix, sous les ordres des cortès révoltées, 
les fonctions de ministre de la justice ; omIs il fut 
forcé d'abandonner ce portefeuille éphémère dès 
que leducd'Angoolémeeut rétabli Ferdinand VU. 
Il se réfugia alors en Angleterre jusqu'en 1830, 
époque oti il devint membre de la jonte direc- 
trice de Bayonne, protestation vaine du parti 
national, lequel ne se rsievn qu'à la mort du 



GALCAGm 15S 

veiyca 1834. Calatrara provoqua akm l'étabUs- 
sement des Juntes qui» k Badiyoïi Saragosse, 
Tolède et Madrid, proolamèrsnt la constitution 
de 1813 : la reine-régente Marie-Cbristinei for- 
cée de raceapter, demanda aux cortès la révi- 
sion de cette charte) et, le 18 juin 1837, une cens* 
titution, mieux appn^riée aux besoins du pays, 
Alt promulguée. Oalatrava se fit remarquer dans 
la discussion qui précéda ce grand acte, et ob- 
tint pfndant quelques mois le portefeuiDe de la 
justice; mais son esprit remuant ne put se «m- 
ciUer une notable pertie des conservateurs, et 
d'aillenrs sa vieille haine pour M. Martines de la 
Rose l'éloignait des principes d*un gouverne- 
ment modéré. Il donna sa démission. En 1841 , 
il travailla encore, et réussit à organiser des jon 
tes centrales à Valence, à Barcelone et à Sara- 
gosse, afin de renverser l'autorité do général Es- 
partero, qui en effet fbt dépouillé de la régence 
par les cortès, assemblées le 16 août 1843. Ces 
cortès proclamèrent alors Isabelle n majeure, 
ikialgré les termes formels de la constitution. Ayant 
été plus de trois Ibis élu dépoté aux cortès, 
Calatrava réunissait les conditions d'entrée an 
sénat; il fbt donc désigné par plusieurs provin- 
ces pour cette hadte dignité, à laquelle Tappela 
la reine. T. AuEnT Blauqvbt. 

MarUaez Hariaa, OkMrê dai grmdtt uttmMu ne* 
tionale$ de PEspogne. 

CALAIT (BenfanUn), peintre allemand, né à 
Friedrichstadt, dans le Holstein, en 1724; mort 
à Berlin le 27 janvier 1785. U exerça son ait à 
Leipzig, peignit particulièrement le portrait, et 
devint pebitre en titre de la cour de Saxe. H est 
surtout connu pour avoir retrouvé la cire puni- 
que ou éléodorique, connue des anciens et men- 
tionnée par Pline. En 1771 il vint à Berlin, et y 
obtint do roi un privilège pour son procédé, que 
Caiau a expliqué lui-même, dans la Gazette de 
Halle. 

GaaêUÊ MttéraitÊ de HaiU, ITM. - Blam, De la peUk- 
ture des anciens, — Ragler, Jfeues Âllçem. KûnstL 
Lex. — Erach et Graber, ÂllgemHne tneifctopméie. 

GALATIUS PAGUVIVS. Voy. PaCUVIOS. 

^CALBETFS (£. jporcit«) , cootroversistc 
italien, de l'ordre des Jésuites, natif de Mes- 
sine, vivait dans la première moitié do dix-sep- 
tième siècle. On à de lui : ^Xaxrr^iw adversus 
Mamertinss immunitatis calumniatores i'St' 
nise, 1623, in-4'*; — Apologelica expostuloHo 
pro S. P. Q. Mameriino; Venise, 1823, in-4». 

CaU Bibl. Bodhia, 

*CALGAGRI ( Antonio) j sculpteur et fondeur, 
né à Recanati en 1536, mort en 1593. Élève de 
Girolamo Lombardo, il est auteur des douze apô- 
tres d'argent de la Santa Casa de Lorette. Il 
modela et fondit pour la place de cette ville la belle 
statue en bronze de Siite-Qnint, et fit encore pour 
la Marche d'Ancône plusieurs autres statues de 
pontifes, ouvrages qui le placent au rang des 
Ws sculpteurs de son temps. E. B— n. 

Clcognara, Storia detla scoltura. — Tleozzl, DiUona» 
n». - BaldHiMQl, iVoMsIiL 



i5d 



CALCAGNI — CALCAGNïNl 



160 



*CAUiàGifi (JHego)^ historien Hafien, natif 
probabtement de Recanati, viTait dans le com- 
mencement du dix-huitième siècle. On a de lui : 
Memorie istoriche délia cUtà <H Recanati; 
Messine, 1711, in-fol.; on y trouve aussi les Me- 
morie degli wmini ilhutri délia siessa 
dm. 

Adelang» Mtpplém. à JOcher, jâUgenuêmu GéUkrttn- 
Lexieon. 

GALGAGNi OU CJLLCÂGHiifiTS (Roger), théo- 
logien italien, de Tordre des Dominicains, natif 
de Florence, mort à ArezKO en 1290. Il se dis- 
tingua comme prédicateur. Nommé éTèque de 
Castro en 1240, et inquisiteur de la foi dans la 
Toscane, il se fit remarquer par son zèle contre 
les hérétiques. Après avoir assisté au concile de 
Lyon, sous Innocent IV, en 1245, il se trouva 
au second concile tenu dans la même ville en 
1274 , et, après trente^iuatre ans d'épiscopat, U 
se retira au couvent d'Areuo, où U mourut. Le 
livre des Vertus et des Vices, que Possevin et 
d'autres lui attribuent, n'a été, à ce qu'U parait, 
que traduit par lui en italien du français du 
P. Laurent, confesseur de Philippe m, roi de 
France. Cette traduction est de Tan 1279, et 
l'on en trouve une copie manuscrite à la Biblio- 
thèque impériale de Paris. 

Échurd, SeripL ord, prxdietU. — Le P. TooroD, Hitt 
des hommet iUuttret d€ f ordre de SaifU-DowUnique, 

CALCAGNI (Tiberio), sculpteur, né à Flo- 
rence, vivait dans la seconde moitié du seizième 
siècle. U suffit, pour sa gloire, de dire qu'O fut 
clioisi par Michel-Ange pour achever plusieurs 
.de ses derniers ouvrages, lorsque ce grand maî- 
tre, accablé par les ans, fut devenu incapable de 
manier le ciseau avec assez de fermeté. 

E. B— M. 

Poaténay, Dictionnaire des artistet, 

CALGAGNim (Ce/to), philosophe, poète et 
astronome italien, né à Ferrare le 17 septembre 
1479, mort dans la même viUe le 27 août 1541. 
Au rapport de Ginguené , il était fils naturel de 
Calcagnlni , protonotaire apostolique, et fut en- 
suite reconnu par sa famille. Mais il règne en- 
core quelque obscurité sur cette question de filia- 
tion. Il n'étudia pas seulement les belles-lettres 
et l'antiquité, il s'appliqua aussi aux sciences, et 
particulièrement à l'astronomie. Il servit pendant 
quelques années dans les armées de l'empereur 
Maximilien et du pape Jules II; et, après avoir 
été envoyé en mission à Rome par Alfonse T', 
duc de Ferrare, il accompagna en Hongrie, dans 
les années 1518 et 1519, le cardinal Hippolyte 
d'Esté ; à son retour, il fat nommé dianoine de 
la cathédrale, et professeur de belles-lettres à l'u- 
niversité de Ferrare. A part un voyage qu'il fit 
à Rome, sur l'invitation du duc Hercule IH, qui 
l'envoya vers le pape Paul m, il ne s'absenta 
plus de sa ville natale, où il vécut jusqu'à la 
fin de ses jours, uniquement occupé des sciences 
et des lettres. Il laissa aux domfaiicains sa riche 
bibliotlièque, au duc de Ferrare ses manuscrits, et 
sa vieille mule (mutom seniorem), la monture qui 



le portait dans ses voyages, à son élève Monfer- 
rati, à chai|^ d'en avoir le soin que méritait un 
si fidèle animal ( ut mulam talem decet). Sa 
renommée eut pourtant deux contradicteurs in- 
fluents : Paul Jove et Bfasoraggio, qui combatti- 
rent surtout ses opinions sur Cicéron, tandis qu'il 
eut pour amis et correspondants les Braasavola, 
les Leonicero, les Manardo, les Pic de la Miran- 
dote, les Scaliger et les Aidât. On a de Cal- 
cagnlni : QusBstionum epistoHcarum libri IH; 
Ambeig, 1608, in-8* : sous forme de réponses 
aux questions posées par son neveu, il examine 
et discute dans ce recueil la plupart des grandes 
questions philosophiques et adentifiques qui se 
sont agitées dans le monde. Avec cette netteté de 
coup d'oeil qui le caractérise, l'auteur de V His- 
toire littéraire d* Italie analyse rapidement la 
plupart des dissertations du savant italien: « Son 
commentaire sur les Antiquités égyptiennes (i), 
dit-U, où il traite prindpalement de l'usage des 
hiérogityi^ies et de leur signification, est peu 
considérable, et ne remplit qu'une vingtaine de 
pages dans le vdnme de ses oBUvres, recueillies et 
publiées après sa mort (2). La plupart des Oms- 
tions épistolaires qui le précèdent ont rapport 
à d'autres styets d'antiquité. Plusieurs des nom- 
breux opuscules qui remplissent le reste du vo- 
hnne appartiennent à la plûlosophie, k la poli- 
tique, à la morale, quelques-uns à l'astronomie.; 
et dans ce nombre il y en a un très-remarqua- 
ble (3), où il soutient que c'est la terre qui tourne 
autour du soleil (4). On y trouve de petits trai- 
tés pur^nent littéraires, des discours oratoires, 
des panégyriques, des oraisons funèbres, des 
recherches mêlées d'obsenrations critiques sur 
le traité de Cicéron de 0/ficiis (à), qui eut de 
violents défenseurs. Enfin quelques dissertations 
sur les jeux de dés des anciens (6), sur leur ma- 
rine (7), sur leurs cérémonies, sur leur légis- 
lation (8), sur leurs mois (9). Calcagnini fut aussf 
poète; il y a même plus d'élégance dans ses vers 
lativ que dans sa prose; et l'on en trouve dans 
les recoefls faits avec le plus de choix. » 

n est encore d'autres matières sur lesquelles se 
porta la méditation du savant ferrarais, et dont 
l'auteur des Mémoires pour servir à fhistoire 
des Hommes illustres donne exactement tous 
les titres, parmi lesquds sont les suivants : De 

(1) DeRebtts jEgvptiaeii Commeniariiu, 

(1} Cala Calcagnini Ferrarensis opéra aUqttoti Bàle, 
16U, in-roL, «dllé par Bratsavota. 

(S) Çuomodo eœlum stet, terra moveatur, vel de pe- 
renni motu terne eomwtentatio, 

W On sait que Oalllée naquit en 1B64, c'est-à-dlK pl«s 
de vingt ans après Ja mort de Calcagnini. Cette seule eir- 
consUnce assaralt i ce dernier one place ImporUnte 
dans rhistofre des sciences. 

(5) DisQuitttionM aUqwa in Ulnvi OfMiorum det- 
roniâ, 

(6) De talorumt teuerarum ae ealcuiorum ludiê ex 
moreveterum. 

et) Dere nautica, r/t '■t 

(8) CoUectanea vetuttatit ex antiques rititnu, ex XI l 
taindir^ ex tat>ulis eensoriis, ex tegibvs Nwnas, ex Jure 
ponti/Mo^ augurali, et aUis. 

(9) De Menti^uê diatogus. 



161 



GALCAGNmi — CÂLCHI 



162 



Ubero aninU moiues êmientia veterum p/d- 
losophorum ; — Dt paiientia, seu vita auliea 
eommentaHo; — De sahUe ae recta valetU" 
dine commentatio; — Ptfreg^hraMU Mum li- 
hrorum meteorortm ÂristotelU^ dédié au cat- 
djnal Hippolyte d'Esté, «rec lequel Calcapiini 
s'était sourent eotretemi aar ces intéressaotee 
matières; — Anteroê, Hve de mutuo Amore; 
— Rhetoriem compendium; — Paraphrasis in 
primum librum Ethicarum Aristotelis; — 
In PoliticaAristoteHs paraphrasù; — In Aris- 
totelis eommentationem de Sensu et SensiHli 
paraphrasis ; — De Citrio Cedro, et Citro 
commentatio. Ces écrits ne pToayent pas sea- 
lement la fécondité, souTent exobénmte, de Ga- 
kaçiini; ils donnent aussi une idée du roou- 
rement intellectuel du seizième siècle. Quant aux 
poésies de Calcagnini, elles ont été publiées sous 
le titre : Carminum libri très; Venise, 1533, 
ia-8^ ayec les poésies latines de J.-B. Pigna et 
de TArioste, et dans les Delicix poetarum itar 
lorum de Gruter, 1. 1. V. R, 

Z«noDi, Storia tUUa letteratura itaUana C9mpem- 
diata; Vemae, 1801. - T.-G. Calcagninl, Délia nia « 
dagli Smritti d* CeUo CaleaçiUni, protonotario oport»- 
iieo. — Otngoené. HUt. lUt. d4 Cttaiie, I^, VI et VII. - 
PauIJove. Éloget. - Nloéroo. Mémoirtt, L XXVII. - 
Telst«r, ÂdàHUna mx éloge» de M. de Thou, - Bor- 
MtU, HUt. de VuntveriUé de Ferrare, 

CALCAAHO ou CALCANBiJS ( Laurent )y 
historien, théologien et jurisconsulte italien, natif 
de Breada, mort en 1478. Ce fut surtout comme 
jurisconsulte qu'il se distingua. On a de de lui : 
De ccmmendatkme studionan;— Concilia; 

— De Canceptiane sanctm Maria ; — De «^ 
tempeceatis, 

Tritbène, De Sert^ eeéUê, - FiUrtetais» BMMk. 
med. et inf. mi. 

GALGAB (Henri). Vay» Kalcur. 
GALCAB {JohanStephan Von), peintre de 
l'école Yéoitienne , né à Calcar, dans le duché de 
Clèves, en 1499; mort à Naples en 164e. Ya- 
sari, qui parie de cet artiste avec âoge, le nomme 
tantôt Giovanni Fiamingo , tantôt Gicvanni di 
Calcare. Après aToir appris dans son pays les 
principes de l'art, Calcar vint à Venise étudier 
sous le Titien en 1537. Au commencement de 
1539, il alla à Naples, où il peignit plusienrspoi^ 
traits que les plus hahiles connaisseurs attrilmè- 
rent au Titien; et il ne réussit pas moins bien à 
imiter à Rome le style de Raphafil. H revint en- 
suite à Naples, où il mourut à Tâge de quarante- 
sept ans. Il avait dessiné à Padoue , en 1537, les 
bdies figures anatomiques gravées sur bois qui 
parurent dans la première édition du traité d'a- 
natomie d'André Vesale, imprimé à Bâle en 
1542, figures que l'on crut longtemps être l'ou- 
vrage da Titien. Le musée du Louvre possède 
de Calcar un beau portrait d'homme à barbe 
rousse , portant la date de i 540. £. B— h. 

Vasarl, FiU. — Sandrirt, jieaétmia arUe pietoriag. 

— Laozl, Storia ptttoHea. - Vlllot, Musée du Lowre. 

*€:ai.grati (Jean)f poète latin, vivait pro- 
bablement dans la première moitié du seizième 

2IOUT. BIOCR. UNIVERS. — T. VIIT. 



siècle. llappartenaitàrordredeSaint>Benott On 
a de lui : Historiade Passione Christi, carminé 
heroieo ; Paris, 1531 , in-6*', et Lyon, 1538, in-8<*. 
Zlebellaner* HitL Htt. ord. Bened. 

GALGBOULRI OU CALCBOLARius { Fran- 
çais), naturaliste italien, vivait vers le milieu 
du seizième siècle. Il était pharmacien à Vérone, 
et un des élèves les plus distingués de L. Ghini. 
Son goût pour l'histoire naturelle le mit en rela- 
tion intime avec Mathiole et Aldrovande. Ce fut 
avec ce dernier quMl entreprit, en 1554, un 
Toyagp au mont Baldo, situé aux bords du lac 
de Garda, et très-fertUe en espèces végétales (1). 
n répéta plusieurs fois ce voyage avec An- 
gmllara, Jean et Gaspard Bauhin, et communi- 
qua les résultats de ses observations à Jean- 
Baptiste Oliva, qui les publia d'abord en italien; 
Venise, 1566, in-4" (très-rare); puis en latin, 
sous le nom de Iter Baldi Montis; Venise, 
1571, 1584, fai-4*. Cet opuscule se trouve re- 
produit par Seguier dans ses i>ton^« Veronen- 
seSf t. II, p. 445, et à la suite de VSpitame Ma- 
thioH de Camerarius ; Francf., 158«, in-4*. Oa 
cite encore de Calceolari : P. And. Matheoli 
compendiwn de plantis;yeme, 1571, 1584, 
in-4'* ; Francf., 1 586, in^''. La description de son 
cabinet d'histoire naturelle, complété après sa 
mort, fut publiée par Benoit Ceruti et achevée 
par A. Cldooco, sous le titre de Musamm Vero- 
nense; Vérone, lS22,in-fol. 

C'est en honneur de Calceolari que le P. Feuil- 
les a donné le nom de Calceolaria à un genre de 
scrophulariaoées originaire du Pérou, et dont 
les nombreuses espèDes et variétés font l'orne- 
ment de nos expositions horticoles. F. H. 

Maffel, r^rona iUmttrata, - Èioy, DteL kitt de la 
Médecine. 

GALGBI (THs^ofi), historien italien, né à Mi- 
lan vers 1462, mort vers 1507 ou 1516. En 1494, 
à Umort de George MemU, dont il (M l'élève, 
il fntchargé de contiBner l'œuvre de son maître, 
VBistoire des Viseonti. Grftce au concours de 
Barthélemy Cakhi, son parent, qui mit à sa dis- 
position les documents de la bibliothèque de 
Pavîe, il s'acquftta de sa tâche avec Italent et 
activité. En examinant attentivement l'ouvrage 
de Mérula, il y découvrit des erreurs qu'il es- 
saya d'abord de corriger; mais, irrité par le 
nombre et la gravité des rectifications à opérer, 
il écrivit un nouvel ouvrage, fit remonter son 
histoire àla fondation de MOan, et la mena jus- 
qu'en 1323. « C'est, dit Gfaignené, une des 
meilleures traductions de ce temps. La critique 
y est beaucoup plus exacte ; le style a l'élégance 
et la gravité convenables. » Cependant cet ou- 
vrage ne ftit mis an jour que plus de cent ans 
après la mort de l'auteur, rt à deux intervalles 
dilTérents; la première partie est' intitulée Cal- 
chi BistariMpatriœ libri XX adann. 1313; 
Milan, 1628, in-fol.; la seconde partie a pour 

(1) Pona, pharmacien i Vérone, ?Mta. quetqoes innées 
apré9, le mont BaMo, et en fit la dcacrtption. 

6 



16S 



CALCm — GALDAAA 



164 



titre : Calehi retUkm, tideHeei Hisioriée h* 
kH XXI, anno 1314-1322; MiJaii, 1644, in-lbL 
L'éditeur PoriceUi préteodOdétaUeuieaii) que 
Calctii fut, en dernier liea, lecrétaîre de roi de 
France Louis Xn. 

ArgelaU, ScripL Médiol. ^ Tlrabos^bi, Jtorto délia 
LMer. ~ Glogueoé, hist. liU, de l'Italie. 

*CALGi {Giovanni BcUtUta), peintre gé- 
noiSy florissait Ters 1760. n peignit des tableaux 
d'histoire recommandables par la beauté du CO" 
loris et T^ùu^tement des draperies. IS. B— n 

WinckelDiaDn, Neuei MaMerlexikon. 

* ckLdk (Giuseppe), ôii le Génois, peintre du 
«Jix-huitième siècle. H trayaflla beaucoup à 
Alexandrie et dans d'autres villes des ttats sar- 
des, et il est regardé, bien que né à Gènes, 
comme appartenant à l'école piémontaise. H 
eut de la grâce et un coloris plein de IVaicheur, 
mais ne sut pas se défendre du style maniéré, qui 
était à la mode de son temps. G. B— r. 

LaDZl,5toHa pittoriea. - TlcoiZl, DlzUmaHo. 

* CALCiÂTi (Dominique ou J>omiUus\ sa- 
vant italien et poète latin, natif de Novare, vivait 
probablement dans le quinzième siècle. On a de 
lui : Fragmentum poeêicum de bellogallico in 
Insubribtis gesto, publié à Milan, 1700, îb-4», 
avec des notes par Lazare Augustin Cotta. 

AdelaB9, Supplément à JOcher. Mlç. Cetehr. Lex. — 
Catat. de ta BM. Impér. 

GALOONDTLB. VOf. CBAUMUffrU. 

^CALDANA { Antonio) f peintre de t'éoole 
romaine, né à Anoâne dans la première moitié 
du siède dernier. Il fit à Rome, pour l'église St.- 
Nicolas de Totentino , un grand tableM représoi- 
tant un trait de la vie du saint. E. B— n. 

Lanst, Storia pMtoriM. 

GALAAN1 {Léopold'Màrt^Àntoine)^ anato- 
miste italien, né à Bologne le 21 novembre 1725, 
mort à Padoue le 30 décembre 1813. Destinée 
la profession d'avocat par ses parents, il préféra 
la carrière médicale. 11 s'appliqua surtout à la 
nosologie et à Tanatomie. Membre de flnstitut 
de Bologne, il fut appelé quelques années à pro- 
fesser l'anatomle à Tunlversitéde cette ville. I) fit 
alors un grand nombre d'exp^ences (quatre- 
vingt-trois) pour démontrer sans réplique l'in- 
sensibilité des tendons. Cependant il s'attira de 
telles contradictions , qu'il quitta Bologne pour 
Padoue, où, en 1771, il remplaça Morgagni. Ses 
principaux ouvrages sont : Lettera sulla insen- 
sibilità eâ irritabiiità ai alcune parti degli 
animali ; Bologne ,1757, in-4' ; — luttera terza 
sopra l'irritabiîità ed insensibilitàBalleriana; 
Bologne, 1759, in-8*»; — Lettera sulV uso del 
muschio neir idrofobia; Venise, 1761 ; — 
Storia délia malattia che trasse di vita la 
nobile signora C. B. P. C. ; Venise, 1766, in-S* ; 
- Rijlessioni fisiologiche sopra due disser- 
tazioni del signor Claudio-Nicola le Cat; Ve- 
niae, 1 763, in-8** ; — Innesto/elice del vajuolo ; 
Padoue, 1767, in-S" ; — Esame del capUolo 
settimo , contenuto nella dttodecisna parte 
delV ultima opéra del chiaritHmo sig. An" 



tmtéo A Bem; Ptdone, 1770, in-T) — let- 
tera tU signor di Nailer, tu i/enomeiUché 
aoeadano di museoH di tUcuni «Nmo/i di 
sanguefireddo teigliati attravmtù^ itritando 
in appresso la medoUa spinmU , in-a* ; -- Ins- 
tiiutkmes poikologieêB ; Padoue, 1773; Kaples, 
I7B7, ii^; -^ tnstiiutiones fisMogiex; 
Pftdoae, 1773, iA-8<*; Naples, 1787; — MaUh 
ghi défisMôgia e di paiitogia; Padniu; 1778, 
iD-8*, «t 1793; ^ institutUmet ainatomiem; 
YfXiisa, 1787, 4 v^. lii-4«; — instiiutimes s^ 
«MioMces; Padooa, 1808, iD-8*; -^ Memorie 
une nelV Aeademia di Padopa; Psdoae, 
1804; JnM**; •*- loones ematomèea; Veaite, 
1801-1814,4 VQl.in-foL 

Memorie Momo oUapUmeéMê opère ai L,*M.-J, 
Caldanii Modéoe, istl. — Tfpaldo, Biog. de§U liai, il- 
luttri, V, sss. 

CALDANi (Pétrone-Marie), mathématicien 
italien, frère du précédent, né à Padoue; en 
1735, mort en 1808. H étn^ dans sa ville na- 
tale, et eut pour maître le célèbre P. Riccati. 
Les connaissances qu'il déploya dans un con- 
cours qui eut lieu an mois de décembre 1763 
lui valurent une chaire de mathématiques à ru» 
niveruté de Bologne. B ftit ensuite chargé d'ae* 
compagner le càurdinal Ck>nti, qui avait reçu 
la mission de visiter les eaux de La Bomagne et 
du Bolonais. Devena secrétaire de la Hgation 
de Bologne à Borne, il représenta la TiUe natale 
pendant la maladie de rambasaadenr Goatadini, 
de 1795 à 1799. Il prit alors sa retraite, at vint 
finir 8e« jours k Padoue» On a de lui : Délia 
proportione BemouUiima fra U diametro 
e la circonferenza del circoU); Bologpie, 1792, 
in-8*; ouvrage qui fit dire à d'Alembart que 
Caldani était le premier géomètre et algéhrîrte 
de l'Italie; — Rijlessioni sopm un opuscolo 
del Padre frtmcesekUii Btemabita, dei lo- 
garUmi d€ mmi^ri negaS^y^ ; Modène, 1791 ; 
— In morte delV eccellente dontella Rt^fflna 
Battoni, etc., itime;BoV)gne, 1786 et 1794, 
in-8^ ; — des articles dans VAntohgia ronuma , 
et, en maniiserft, BUmenti di aigebra. 

TtHMo, moor, davH ttoL iUmetrL 

CAii»AftA(/iiitoiii«), Doropofliteur italien, né 
à Venise «o 1678, mort dans la même ville le 28 
aAùt 1763. fl eut pour maître d'acoompa^ae- 
ment et de contre-poÉnt eon compatriote Le- 
grenxi. A dix-huit ans, il fit jouer aou premier 
opéra. De 1714 à 1718, U remplit, à la cour de 
Mantooe, les fonctions de maître de chapelàe; 
fl vint ensuite s'établir À Vienne, oà remperenr 
Cbarlos VI voulut être «on éleva pour la eona- 
position. £^ 1733, Oaldara dirigea k Prague l'exé- 
Gutiou m plein air de l'opéra conpoeé par Fnehs 
pour le covronnenent du roi de Bôhénae. Le 
peu de suooès qu'eot son ThémiHocley Joué à 
Vienne le 4 novembre 1736, le fit reaonoer an 
théAtre. Vers la fin de 1738 tt revint à Veniee, 
où il vécut retiré jusqu'à sa mort. H fit la 
musique de plusieurs opéras d'Apostolo Keno , 
de huit opéras de Métastase , et de quelques ora- 



16$ 



CALDARA -^ CALDELARI 



166 



torio de « donier. La muskiut lÉorée de Cil- 
dara est ji^ée mtOlenra que Ma prodocthms 
prafiuies. 

GÂLDAEâ (Polidore). V(^. Carâtagb [Polî- 
don m). 

CàLDABOHB OU CALbUOllB (Jean-JoC- 

que$)f médedn el chimiste italien, né à Païenne 
le l*' janTier lo&l, mort en 1731. H étudia 
les sdences natureUea et surtoot la botanique 
a^ec un td suooès» qa^û fut chargé par Joseph 
Valguarnera, proto-médedû de la SicQe, de Tins- 
pection des phamacies du royaume et des lies 
adjacentes. On a de lui : Pretia simplicium ac 
compositorum medicaminum ab otnnibtts ob- 
servanda; Païenne» lftd7, fani^; — das lettres 
sur Ja botaniqiiei dans las Biaorriê bêUmiehe 
di (Ucuni simplUMi di Skiliat Palanne, 
1673, et Naples» 1674. 
fOojt Met. Mit» éêliUtéëêtitèe, •^ÊUgr&fké» mi- 



^GÂLDAS {fnneiico Jeté ni), Daturalista 
américain, né à Popayan, dans une petit» Tiile 
de la NouTelle-Grenade» vers 1776; mort le 30 
octobre 1816. Sans maîtres » sans Uttcs, sans 
aide en un mot » il parvint à devenir botaniste, 
physicien et astronome distingaé. Au mUieu de 
ces régions à peine connues de TEorope, ear 
Humboldt et Bonpiand ne les avaient pas e&<« 
core parconmes, il avait construit lui-même un 
baromètre et un sextant , afin de pouvoir entre- 
prendre des travaux de nivellernsnt Ignorant 
encore les expériences de Deluc sur la eorres* 
pondance du point thennométrique de Teau bouil- 
lante et de rélévation de la cokinne de mercure^ 
n n*en fit pas moins un mémoire sur laraéthode 
de mesurer lahanteur des montagnes, sans antres 
instruments que eeux Tabriqués par lui-Bkéme. 
A répoque où le célèbre J.-C. Mutis fut chargé 
d'explorer scienlifiqueraent le royaume de la 
Nouvelle-Grenade et une partie du Pérou^ U se 
trouva heureux de s'a4ioindre un homme tel 
que Caldas; mais, à en juger par les écrits 
de.ce dernier, il n*eut pas è se louer beau- 
coup de la commonanté de travaux qui s'établit 
entre lui et le savant espagnol , et il se plaint 
avec amertume du déni de justice qui plaça le 
nereu de Mutis è la tête de l'expédition «près 
la mort de son onde. Caldas n'en accomplK pas 
moms des voyages de la plos hante importance 
an sein des Andes et sor les bords de la Ma^- 
dalena, quH avait visités dès l'année 1797. Ce fut 
en 1804 qall mesura le CUmboratoet laTun- 
gueragna. Caldas finit par «tre chaiigé de la di- 
rection de l'observatoire établi , au oommence- 
UMDt dn sièele, à Santa-Fé de Bogota. A la fin 
de l'annéa 1807, parut le premier numéro do 
Semenaho de la Nueva Qranada, qui devait 
bientôt former deux vol. petit fai-4'>, et dans le- 
quel Caldas devait déposer ses précieuses obser- 
vations. Une mort déplorabie allait bientôt les ar- 
itter t rhabUe pfofoaaeur avait embrassé avec 



chaleur la cause de lindépendaBoe) un ordre bar- 
bars de Morillole condamna à mort le 30 octobre 
1816. Un exemplafane du Semejutrio avait été rap- 
porté par l'illustre Humboldt, et déposé à la biblio- 
thèqm de llnstitut de France : c'est cet exem- 
plaire d'un recueil devenu rarissime qui a servie 
la réimpression d'un beau volume dû aux soins 
de M. A. Lasserre, dont void le titre : Semé- 
nario de la ^ueva Granada^ mUcetoneo de 
céandns, M/smAira, artu e induMMa^ pub. 
pornna êodedad d€painotas€HraHmdinos , bt^ 
lu dirteekfn de F,*J, de Caldat ; nvevaedictoii, 
€OfTt9ida^ avmmutada eon voHof «fKucKtos 
inêdUùt de P,*J* de CûldaM,anoéada y odor- 
iNuTa, ele. ; Paris, 1840, gr. in*8*. F. Dm. 
loté AMiu, «TMM netieim mSt» Ftmmttsmdê CûUat, 

CALDAS »■ rsABiRA (/ean)^ jurisconsulte 
aqM^iol, natif de Thin, vivait dans la première 
moitié dn dix-septième siède. H étudia à Salap 
manque, puis fl professa et pratiqua à Coimbre. 
On a de lui : Quesiiones/orenseset oontrover^ 
$im civile*; SyfUagiiM de univers^ Jure emr 
phyUutieo; Francfort, 1612, 4 vol. ia-fol. 

H. ADtOQlo, Bibliotkeea hUpana nov^ 

*CALI»ASPERBIRA DB 80VZA (AntOtïio)^ 

poète brésilien , né à Rio de Janeiro le 33 no- 
vembre 1762, mort le 2 mars 1814. 11 fut en- 
voyé dès l'âge de huit ans en Portugal, et fit ses 
études à Coimbre; poursuivi par le saint office 
étant encore à l'université, il Ait transféré au 
couvent de Rilbafoles. Là, un changement com- 
plet s'opéra en lui, et il prit du goût pour la vie 
ecclésiastique, qu*il embrassa depuis. Ce fut è 
Rome, et après avoir fait un voyage en France, 
qu*il entra dans les ordres ; bieotM il retourna 
au Brésil, puis il revint encore à Lisbonne, et il se 
trouvait dans cette capitale lors de l'entrée des 
Français. Vers 1808 il rentra dans son pays, pour 
n'en plus sortir. Il se Uvra à un travail assidu, et 
comme il était d'une conâtitution faible, il suc- 
comba aux excès de l'application. On a publié de 
lui à Paris, en 1821, un recueil intitulé Poesias 
tagradas e prqfanaSf avec des commentaires du 
général Stockier. Ce volume renferme des mor- 
ceaux du caractère le plus élevé, parmi lesquds 
on remarque Vode sur Vhomme sauvage. 11 a 
para en 1836, à Coimbre, deux petits volumes 
qui reproduisent les vers du poète brésilien» 
moins les traductions. Caldas avait un frère, 
qui a acquis de la réputation dans l'étude de la 
jurisprudence, n y eut encore au Brésil un poète 
populaire fort goûté, nommé Domingos Caldas 
Barbosa, homme de couleur, né en mer, et qui 
est mort en 1800. Fbro. Dbnib. 

F.- A. de VamhBfrea, Florilegio da pœtia BroiUeirag 
Lisboa, 1810, 1 roi. lo-lS. - RetfUta Trimensal. - Perdl- 
OÉRd Dents, aétnmé de VffUU im.au PorU et du Brtiil. 

^CALDBLAEi ( ...), sculptcur, vIvait h Paris 
au commencement da siècle. H avait exposé 
en 1810 : Buste de V Empereur ; Buste de 
Boizot , sculpteur; — Buste du général 
Beeler, tué à Bylau; — en 1817 : Androclès, 

6. 



167 CALDELARl - 

ou le lÂon reconnaissant; — VArchUeeiure, 
bas-relief en plâtre, destiné à la fontaine de la 
Bastille ; — en 1819 : Statue du général Mo- 
reauj commandée par le ministère de llnté- 
rienr, et qui devait être exécutée en marbre 
dans la proportion de il pieds. Le musée du 
Louyre possède de lui : un Nc^cUse, statue 
en marbre, exposée en 1814. P. Ce. 

LivnU des Salons. 

CALDBNBAGH OU ^ALTiBHBACii (Chris- 
tophe), poète et humaniste allemand, né à 
Schwibus, dans la basse Silésie, le 11 août 1613 ; 
mort le 16 juillet 1698. fl étudia à Francfort-sur- 
roder etàKoaiigsberg. On a de lui: Analysis et 
notse in Horattum; — Collegium epistolicum, 
oratorium, an<Uyticum,poeticum, mixtum, in 
Ciceronem, Ovidium et alios; — Compendium 
rhetoriees pro scholu Wurtembergicis : ce 
manuel a été longtemps en usage dans les école» 
du Wurtemberg; — Commentarius rhetori- 
cus;--Deolea; Tubingue, 1679; — De vUe; 
1685, in-4». 

Jôclier, Migemeinêi Céttkrien-Lgxioon. 

CALDE» (/îo6«rO, àmïTal anglais, né à Elgin 
le 2 juillet 1745, mort à Holt le 31 août 1818. 
D'abord élevé en Ecosse, il entra ensuite comme 
midshipman (aspirant) dans la marine royale. 
Parvenu au grade de capitaine, il contribua au 
gain de la bataille navale qui eut lieu, en février 
1797 , àla hauteurdu cap Saint-Tmcent, sous les 
ordres de sir John Hervis. Nommé contre-amiral 
en 1799, fl fut chargé en 1801 de poursuivre avec 
son escadre Famiral Gantheauroe, envoyé en 
Egypte par le gouvernement firançais, pour y ap- 
provisionner Tarmée. En 1805, U reçut de l'ami- 
ral Comwallis l'ordre de bloquer les ports de la 
Corogne et du Ferrol. Il sut se maintenir dans 
cette sUtion, d'où il ne se retira que pour aller 
attaquer, le 25 juillet, les flottes commuées de 
France et d'Espagne, aux ordres des amiraux de 
Villeneuve, Gravina et Dumanoir. Sa flotte souf- 
frit beaucoup dans l'action; mais il s'empara de 
deux vaisseaux espagnols. Calder n'opéra sa re- 
traite qu'à la nuit. 11 comptait recommencer l'at- 
taque dès le lendemain; mais la direction du 
vent permit à de Villeneuve de s'éloigner dès 
le point dn jour. La conduite de Calder n'eut 
pas l'approbation des lords de l'amirauté. A son 
retour en Angleterre, il fut traduit devant un 
conseil de guerre à Portemouth, qui décida que 
sa conduite n'était pas le résultat de la Iftcheté, 
mais d'une erreur de jugement; et il flit con- 
damné à être sévèrement réprimandé (to be 
severely reprimanded). En 1810, Calder fut 
appelé aux fonctions d'amiral de port à Ports- 
mouth. 

Anntua Regitter, - Rose, Wew Biog. DieL - GoUrU 
hitt. dM Contemp. 

CALDERA {Edouard), jurisconsulte portu- 
gais, vivait dans la première moitié du dix-sep- 
tième siècle, n étudia sous la direction de Co- 
varruvias et Je Costa. On a de lui ; De Errori- 



CALDERARI 168 

bus pragnuUieorum libH IV, totidem varia- 
rum lectionum, et autres écrits rapportés par 
Meerman ; Anvers, 1612, in-fol. 

Meerraan, Omtpectut novi ThesauH furU eivUis et 
eanùtUd. - N. Aotoolo, Bibl. hUp. nova. 

CALDERA DE HEREDIA ( Gospard ), médecin 
espagnol, d'origine portugaise, vivait dans la 
seconde moitié du dix-septième siècle. H étudia 
à Séville, y devint docteur, et y acquit un grand 
renom. Antonio, son ami, MX de ce médecin le 
plus grand éloge. On a de Caldera de Heredia : 
Tribunal magieum, medicum et pioliticum, 
pars prima; Leyde, Elievir, 1638, in-fol.; — 
THbunalis medUn illustrationes practicx 
pars secunda; Anvere, 1663. 

Antonio. Bibl. hisp. nov. - Éloy, DieL dé la méd. 
— Van der l.tnden . De tcript medieU. 

* CALDERARI ( Césor), écrivaîn ascétique et 
moine italien, natif de Vicence, vivait à la fin du 
seizième et au commencement du dix-septième 
siècle. On a de lui : Concetti scritturali in- 
tomo al Jllljererc; Venise, 1589, in-12, et 1592, 
in-12 ; trad. en franc, sous le titre : Conceptions 
de V Écriture sainte sur le psaume Miserere 
mei; Rouen, 1607, in-12; — il Trofeo délia 
croce di G. C, con varj concetti adomato; 
Florence, 1598, in-8»; — Concetti scritturali 
sopra il Magnificat di Maria Vergine ; Venise, 
1601, in-8® ; trad. en espagnol, Madrid, 1604, 
in-S""; et en latin, Munich, 1627, in-8**. 

AdeluDg, sapplétnent à JOcber, Âllg, GelehrU-Lex. 

* CALDERARI (Giovonni-Maria), peintre de 
l'école vénitienne, naquit dans le seizième siècle 
à Pordenone, bourg du Frioul, qui eut la gloire 
de donner son nom à un des plus illustres peintres 
de l'école vénitienne, dont Calderari fut élève. 
Cdui-d ne travailla guère bon de sa patrie ; aussi 
ne doitronpas s'étonner que, malgré son talent, il 
soit généralement peu connu. Un de sesmeSIleara 
ouvrages à Pordenone porte cette inscription : 
Johannes Maria PortuensisMDLXJV.^eA fres- 
ques de la cathédraleontlongteinpspassé pour être 
de l'Amalteo. A l'église paroissiale de Montereale, 
il avait peint également à fresque plusfeure su- 
jets du Nouveau rcstom€»t, attribués générale- 
ment an Pordenone , jusqu'au jour où des preu- 
ves écrites les ont fait restituer à leur véritable 
auteur. E. B — » . 

ReMldis, Délia pUtura rriulana. — Unzl, Storla 
pittorioo. — TlcouU Dizionario. 

«CALDERARI {Jean- Baptiste), tradocteiff 
italien, de l'ordre des chevaliers de Malte, natif 
de Vicence, vivait dans la dernière moitié dn 
seizième siècle. On a de lui : la Nuova cotnedia 
di Terenzio tradotta;\ioeDce, 1588. 

Pattom. BUft. degli rolgarin. 
CALDERARI {Ottonc), architecte, né A Vi- 
cence, d'une famille noble, en 1730, mort vers 
1800. Dès son enfance, un goût prononcé pour 
l'architecture le porta à étudier les ouvrages qui 
traitaient de cet art, et les monuments élevés 
dans sa patrie par l'immortel Palladio. Aussi 
dIus tard son style fut-il d'un meilleur goût que 



CALDERARI — CALDERON 



170 



celui de la plupart de ses oontemporains. Les 
principaux édifices oonstniits par Calderari sont, 
à Yiceoce, les palais Antisolay Bmiini et Cardel- 
llna. Le dernier^ qui malheoreuaeroent est resté 
' inachcré, n'eAt point été indigne, par sa maçiifi- 
cenoe, da Toîsinage des chefs-d'oearre de Pal- 
ladio. £. B— N. 
ncom, DMomario. — BoummoU; Ovida di Fwnma, 

GÂLMUtiAoaCALDiBBA (/aa)i),médecinet 
écrivain mystli]ae itaUea, né à Venise, et mort 
dans la même ville en 1474. Issu d'une ancienne 
ftmille, il obtint, après de longues études, nne 
diaire de médedne à Tunirenité de Padoue; 
nuûs plus tard il se reUn dans sa ville natale, 
oà H mourut dans un âge fort avancé. On a de 
lui : dmcordantiB poetarum, pfUlasapkorum 
et theologorum^ J, OMeriQ phftieo inUkoréi 
«fms oere auretim, quod mme phmum in Ith 
cem prodHt ex arUiquo exemplan authorit; 
Ycolîe, 1547, in-(r, publié par les soins de Mi- 
diel-Ange Biondo, doeteur en médecine. L'auteur 
l'avait composé pour sa fille, qui TaTait conservé 
en manuscrit : c'est un traité de thédogie mys* 
tique, qui substitue k tous les héros des IkMes 
grecques et romaines les idées et les mystères 
de laiéligioQ chiétlemie.Ce ttvie devint bientôt 
trèa-iafe. 

Cleaert, 9tbL c MHm tê ê, ton. II. — ASelang, MippL 

CALDUUA {Catherine oiaCattaruzza)f fille 
de Jean Cakleria, bagiograpbe italienne, née pro- 
lialilement à Padoue, virait dans la première 
moitié do seisième siècle. On a d'elle ; De lau- 
dUms Sanctorum; ouvrage inédit. 

▲otolne Vlodgaem, SaUr» III. 

* GALDKmiNi ( Apollinaire db), jurisconsulte 
italien, natif de Ravenne, vivait rers la fin du 
seizième siècle. On a de lui : IHscorsi sopra la 
ragUm diStatodi Giov. Boléro; Milan, 1597, 
'in-8®, et 1609, in-8* ; ouvrage attribué par quel- 
ques auteurs à Jean Galderino. 

Caiai. Bibl impér. de ParU. - Adelong, tappl. i M- 
cher, Mtçewi, Getêkrte^-Lexieon, 

GÂLDBAIHO ou GÂLDBM1IU8 ( DomiZiO ) , 

savant italien, né à Torri, près de Calderio, vers 
l'an 1447 ; mort en 1478. H eut pour maître de 
grec et de ladn Antoine Broianico; et tels furent 
ses progrès, qu'à peine Agé de vingt-quatre ans 
ii fut appelé à Rome par le pape Paul II pour y 
professer les belles>lettres; il devint en outie 
secrétaire ^lostolique de Sixte IV, qui le chargea 
d'aller avec le cardinal de la Rovère apaiser les 
troubles qui avaient éclaté k Avignon. H mourut 
jeune, de la peste, selon les uns; des suites d'un 
travail excessif, d'après d'autr«s. L'Académie de 
Rome hii fit des funérailles pompeuses, aux- 
quelles les étudiants assistèrent en habits de 
deuil. H partagea avec Yalla et Politien Thon- 
neur d'avofa-, par la publication de bonnes édi- 
tions d'auteurs classiques, contribué aux progrès 
des lettres dqMris la renaissance. Onhiiarepro- 
dié de la présomption et de 1% dureté envers ses 



adversaires. On a de lui : AT. Valerii Martiaiis 
epifframmata^ cum Domitii Calderini eomr 
men^ariij; Venise, 1474, in-fol., et 1480 9 — 
Commentarius in Statii Sylvas, additis noHs 
in Saphonis, OvidU ei ProperHi loea obscu- 
ricra; Rome, 1475, in-fol.; Bresda, 1470; — 
CommentariuM in Ibim OvidH ; Venise, in-fol., 
sans date; — Juoenalii Satyrse, cum commenta- 
rOs AntonH Maneinelli, Domitii Calderini^ 
GeorgU MeruUs, ei Georgii Vall»; Venise, 
1591, in-fol.; -> Annotationes in VirgUttan^ 
dans diverses éditions de ce poète; — Pausania 
Mstoriei eommentariomm Grteciam descri- 
beniium,Attlca et Corinthiaca, ex interpréta- 
tione DomUii Catderinà a Joanne C^iorino 
emeiutoto; BAle, 1541. 

Paol Jove, Élog$i, — Bayle. Diet. - H Icéron, Mém,, 
XXX. — Soiploa Mallal, Feron» iikutratm. - Su« 

OSMPMMt. . il. 

€AL»BBiHO (/eon), jurisconsulte italien, 
natif de Boloçie, mort le 13 juillet 1348. U 
épousa la savante !<fovella, fille du célèbre ju- 
risconsulte Jean-André, laquelle loi donna un 
fils, Gaspard Calderioo, auteur d'un commenr 
taire in Deeretales^ et du traité De interdicto 
ecclesiattico, Calderino a laissé un commen- 
taire in lAbroi Deeretalee , et des Con$ilia. 

Bajle, Dki. ~ PanxlroH. Oe elarU iêgvm UUmvrM- 

GALDBUHO (Jean), théologien du seiiième 
siècle, connu par un ouTrag^ Intitulé de HaBre^ 
ticis, publié en 1571, et relatif aux devoirs d'un 
inquisiteur. 

u Mire, De Seri^L Xrisme. 

GALPKEOH (don Pedro Calderoh de la 
Barca Henao y Jfiono), célèbre poète espagnol, 
né à .Madrid le 1*' janvier 1601, mort le 25 mai 
1087. n firt élevé par les jésuites, et dès l'âge de 
quatorze ans il composa une pièce de théâtre 
( el Carro del eielo ). Après avoir rapidement 
achevé sesétudes, il vécut pendant quelque temps 
k la cour, attaché k de puissants protecteurs. 
Bientôt lassé de cette existence dépendante, il 
s'engagea, en 1625, comme simple soldat, et fit 
quelques campagnes en Flandre et en Italie. Le 
tumulte des armes ne Tempèchait pas de se li- 
vrer à son goût pour la poésie dramatique ; ses 
succès dans ce genre devinrent assez brillants 
pour attirer les regards de Phttippe IV, qui lui- 
même, passionnément épris du théâtre, avait 
composé quelques comédies sous le mun d'Un 
bel esprit de la cour ( Un ingénia de esta 
corte ). Ce monarque appela Calderon près de 
lui en 1636, le fit chevalier de Saint-Jacques , Te 
combla de distinctions, et accorda les sommes 
nécessah^s pour représenter ses pièces dans 
toute leur pompe. £nll625, Calderon entra dans 
les ordres , et à dater de ce moment il composa 
peu de pièces profanes. Son imagination, bien 
loin encore d'être épuisée, se déploya plus bi- 
zarre et phis hardie que jamais dans les Autos 
saoramentales, D parvint à une yieillesse très- 
ayancée, n'étant 'mort qu'en 1687, et ayant é|é 



171 



CAI.DERON 



172 



jusqu'à ce dernier moment l'objet des fayeurs de 
la cour et de radmiration de ses compatriotes. 
On prétend qu'il composa plus de quinze cents 
drames ; un pareil nombre semble exagéré; U 
est pourtant au-dessous de celui des pièces de 
Iiope de Vega, qui en composa, dit-on, deux 
. milie deux cents. La facilité a?ec laquelle la lan- 
gue esgagnole se prête k la versiûcation, l'incor- 
rection de ces pièces , jets brillants et rapides de 
la fantaisie, expliquent cette fécondité, inconce- 
Table au premier abord. Sous un titre toujours 
semblable, celui de comecUoSt Calderon a traité 
tous les genres; mais aussi doit^m jouter qu'il 
a donné à tous à peo près la même physiono- 
mie. Qu'il choisisse un sujet national , comme 
dans le Prince constants; qu'il emprunte ses 
personnages à l'antiquité, comme dans les Ar- 
mes de la beauté ; oo bien que le si^et soit de 
pure invention, comme dans le Secret à haute 
voix; ou enfm qu'il redescende tout à fhit à la 
Tîe privée dans ces comédies que les Espagnols 
appellent de cape et d'épée, c'est toujours le 
même langage brillant de poésie , c'est la même 
exaltation dans les caractères , le même imbro- 
glio dans l'intrigue. Toutes ces pièces se divi- 
sent en trois journées ou actes; les unités n'y 
sont point observées; le plaisant s*y montre à 
côté du sérieux; il y a même d'ordinaire, dans 
les œuvres les plus graves et les plus toudiantes, 
un bouffon {gracioso) chargé de divertir par ses 
grotesques plaisanteries le spectateur trop ému. 
Les pièces historiques ufTrent la plus étrange 
coniusion de temps et de lieu. Ou reste, il est 
très-difficile à des étrangers de juger Calderon : 
les Allemands , dont le génie est si romantique, 
l'ont loué jusqu'à l'exaspération; quelques-uns 
sont allés jusqu'à lui assigner la priunière place 
parmi les dramatiques modernes. Mais , pour ne 
pas tomber dans l'extrême opposé, il faut bien se 
garder de lire Calderon l'esprit préoccupé des i^- 
gles sévèresde l'école classique ou de nos mœurs, 
si différentes des mœurs espagnoles. Quiconque 
ne ferait pas une large part à cet éblouissant re- 
iet oriental, trace dernière et ineffaçable du sé- 
jour des Maures dans la Péninsule, courrait ris- 
que d'être injuste envers lui : il fout, si l'on veut 
comprendre et apprécier son génie, se faire son 
compatriote et son contemporain. Si l'on peut 
se placer à ce point de vue, et sentir son imagi- 
nation exaltée et brûlante comme elle peut l'être 
dans les pays du Midi , on lui pardonnera ses 
métaphores trop liardies et ses concetti, en fa- 
Teur de cette couleur éclatante, de ce luxe 
d'ornements, de ces trésors de poésie qu'il ré- 
pand avac tant de prodigalité sur tout ce qu'il 
touclie. Le blâme que pourrait mériter le manque 
de naturel dans les caractères se taira devant 
l'admiration msptrôe par la manière grandiose 
dont ces caractères sont tracés; les événements 
paraîtront parfois in\Taiscmblahles, mais l'ai- 
sance avec laquelle ils se déroulent et s'enchal- 
nenty mais ces intrigues si vives, vingt fois dé- i 



nouées et renonées, entretiendront une curiosité 
sansoesse renaissante, et jetteront souvent le lec- 
teur dans l'étonnement Malgré ce caractère na- 
tional, tellement prononcé qu*il rend Calderon 
inappréciable pour qui n'est pas Espagnol ou n'a 
pas l'imagination assez mobile pour le devenir 
momentanément, plusieurs de ses pièces ont 
étendu leur renommée au delà de leur patrie : 
VHéraclius est depuis longtemps célèbre en 
France; et Gonieille, dans M tragédit da même 
nom , a, dit-on, emprunté qnelquea tiaita à Tan- 
teur espagnol. Quelquet auteurs i^tendent, an 
contraire, que c'est Calderon qui fut dans «on 
drame l'imitateur de Corneille. X# Paysan m«- 
giitrmt, que le fmm% Oollot«d'Herboia fit jouer 
avec assea de succès en 1789, est pria d'un des 
netUeura ouvragée de Calderon. VAUade ëe 
Jo/niMW, le Prine$ constant ^qa^ l'on regarde 
comme ton eheMVeiivrey traduit en aUemaad 
par M. Schlegel «t plua récemment par le pro- 
feasenr Pertz, furent longtemps joués sur tous 
les tbéàtrea da l'AUemagne. U Médecin de son 
iumHÊur (êl MùHoa de «« h^nêra) est moins 
oannu : cM cependant une dea pièces o^ le gé- 
nie de Calderon brillo le fi^Qa, et ev le caraolèie 
espagnol ressort de la maniera la plus flraiipanle. 
Ceux qui ne savant paa la lin^ie 4a Cakkroii 
peuvent s'en convaincre en lisant raua&yae dé- 
taillée et tr^-exacte que M. de Simondi a don- 
née de cette comédie dans son fHHaire de la 
Mtérature du Midi, Quant aux plèoea dites 
religieuses, telles que U Pmr^atoirê de saint 
Patrice, la Dévotion de la Croix, nous les ad- 
mirons beaucoup moins : outre que IHmbrogNo 
y est trop invraisemblable et trop chargé d'évé- 
nements, la religion y est défigurée d'une manière 
déplorable. 11 ne fiiut pas les confondre avec les 
autos, qui offrent un tout autre genre de com- 
position. On pourrait comparer oenx-ci à nos 
anciens mystères, à cette différence près que le 
style de Calderon est d'une grande pureté, et que 
l'expression poétique est peut-être encore phis 
brillante dans les autos que dans ses autres ou- 
vrages. Do reste, ce sont de très-étranges et très- 
froides allégories; on y voit un pêle-mêie d'ê- 
tres réels et d'êtres de raison. Dans les Ordres 
militaires. Moïse et David se rencontrent avec 
la Nature et le Péché ; dans d'autres, la Théologjte 
soutient des combats à outrance contre la Philo- 
sophie. La Pejisée y joue d'ordinaire un r6le très- 
comique : elle est représentée comme un être 
indocile et mutin ; aux propos qu'elle tient on 
pourrait la croire cliai^ée de remplir daaa cas 
poèmes la place que le graciosg tient dans les 
comédies. 

Juan de Yera Xas&is, ami de Caldaroi^ donnn 
en laSô une édition complète de ses oxivrea ea 
15 vol. in-S"; elle comprend 127 comédien ei 
95 autos. Mais il est reconnu aujourd'hui <pie 
toutes ces pièces ne sont pas de Calderon ; lui- 
même, dans une lettre au duc do Veragna, ne 
tait monter le nombre de aea cmA» qu'à 68. Oa 



iri 



CALDERON — GALDERWOOD 



174 



▼oit, par d'antrM tottNswMerTéM manoieritef 
dans les arcbivai àe u imwoo, que, de am t»> 
Tastméme» aes pièoea étaiaat qoelqiiefbia telle- 
ment défiguréeaqa'U ne les reeoonaiaaait qae par la 
titre. Ses OBOTres est été réûmpriinées à Madrid, 
1726 et 1760, 10 Tol. iii-4*>. Un recueil de ses 
autos a été pohlîé dans la même Tille ai 1759, 
5 Yot. in-é*. CaMeroB arait anssi feit des ro- 
mances, des sonnets et d'antres poésies ftigi- 
tiTês, et ces piuductiOfis d'un genre moins âeré 
n'ont pas en moins de snccès que les drames dn 
poète auprès de ses contemporains. Ainsi qu'il a 
été dit plus hnnt| les Allemands ont d'abord 
rendu justice à son génie : Gcethe et Schlegd ont 
porté sur loi l'attention publique ; plusieurs édi^ 
tloos critiques et autres des eomedka ont été 
entreprises, et d'excdlentes traductions ont été 
faites par HM. Gries et de Maisbourg. On trouve 
dans les Ch^s-d'œuvre des théâtres étrangers^ 
2 Tolumes contenant la traduction française par 
MM. Esménard et Labaumelle, les pièces sui- 
Tantes de Calderon, précédées d'une vie de Tan- 
teur : Gardet'Vous de Veau qui dort; — le 
Peintre de son déshonneur; ^ le dernier Duel 
en Espagne; — V Alcade de Zalamea;— le 
Prince constant ; — Louis Perez de Galice; — 
// nejautpas toujours eaver au pire; — le 
Siège de VAlpujarra. [Snc. des g, du m.] 

BtteM» HiiM dé Madrid, U IV, p. ns. - F.-A. de Qa»- 
busqué, SUL eomparée des littér. etpaçn. et franco 
1844, t. II. p. iM'tM. - TIekiior, «iitory ^ «fNmiiS 
Himwture, t. Il, p. M>-4Si. ^ Sebatk. Gescikiektê d^r 
drtunmL litarat, in Spmiimk» 1. 111, p. S8-S94. - Charles, 
Étude» tur r Espagne ; Paris, 1847. p. SI. - Cne notice 
dans le Foreiçhn Çmarierlu BeHew^-a' 61. — Schnldl, 
BBéaolre aar Calderon. laMrédaM les AnnalmlittéraireÊ 
de rtenneim aUenand). t. XV||, XVIII ti XIX ( très- 
bon b«Tait). — Raynonard, Journal dei Savants, juillet 
I81«. - M. H. Fortonl,8«r le Preméthée de Calderon, 
dans la M0mteée Pmrie. - MMnpûOd» mÊomin» . odtdbr» 
18M, p. i»<lt. 

CALDSEOH ( D. Rodrigue ), aventurier espa- 
gnol, mort le 21 octobre 1621. Il naquit è An- 
vers, d'un pauvre soldat de ValladoUd et d'une 
Flamande appelée Maro Sandelen. Avant ci pen- 
dant le ministère du duc de Lenne, Il fut le fevori 
de ce seigneur, qui laissa ensuite porter à Calde- 
ron toot le poids de radroinistrakioo. Le favor 
sut tirer parti de sa position i il obtint les titres de 
marquis de Siete-Iglésias, de comte de laOliva,et 
il acquit de grandes ricbesses. Puis, abusant de sa 
fortune, il se montra altier, et s'attira la haine uni- 
verselle. Entraîné dans la chute du duc de Lerme 
en 1618, il fut emprisonné, appliqué à la torture, 
et condamné à mort. Mais la seotanœ, rsodue 
après deux amiéss de procédurs, ne fst exécu- 
tée que sons Philippe IV. Calderon Ibt décapité 
par devant ( more, hispanieo ); c'est4-dire qu'a 
ne Ait pas décapité comme les traîtres^ n»is 
comme coupable d'avoir IHit monrir deux gen- 
tilshommes. Ce qu'on vmAait de lui, c'étaU moins 
sa vie que ses immenses richesses. U ne man- 
qua pas de courage à son dernier moment. 

Paqals et Docbez, ffUt. de rntpaçne. — LataUée et 
GMToalt, Mipagne , dans l'Cfuiv. fM. 



;cAU»noii(Ser(Ulii), poêla 4 
temporain, né à Malaga en 1801. Professeur de 
rhéloriqae et de poésie à Grenade, il publia d'à» 
bord divers poèmes qui attirèrent l'attention sur 
lui; puis il donoa sa démission, se fit recevoir 
avocat» et vint plaider à Malaga. Mais la poésie la 
déCouraa de eette profession, et, après avoir publié 
las Poesias del SolUario en 1833, Il deviaft 
coUaboraleur du journal littéraire Cartas Espch 
notas. Ses études approfondies sur la langue 
arabe lui firent entreprsodre : Cristianos y Mo^ 
riscos^ roman ingMeux, plein de vigoenret 
d'origlnalilé (1838). H écrivit en outre, par 
ordre dn gowcrasmaiit, un livre d'économie po- 
litique : 'Principios de adminittraeion, on* 
vrage très-remarquable , consulté avee Aruit, et 
qni a eu de nombreuses éditions. Il a jeté en 
outre les pnnières bases'd'un grand travail cri- 
tique sur les romaneeroê. Le goovemement es- 
pagnol, appréciant son mérite, le nomma en 1834 
aoditenr générai à l'armée dn Nord; en 1836, 
gouverneur dvil de Logrono; et en 1838, chef 
politique de Séville. Mais ayant ru ses jours 
menacés dans vue insurrection, il est rentré 
dans la vie littéralrs, et a pobKé entre antres 
ouvrages curieux : lé^erohira dé io§ Âhriseoe. 
Les Eseenas tmdahaas, poMIéesen 1847, sont 
nn Uvrs charmant, et plein de oe snlsro dont 
l'Andaloosie a senU le pitlorssqae privilège, «I 
qui sert de texte à toute conversation bouffonne. 
T. ALnaaT Buoioonr. 



€AIJ»BAOII. Voy. CALLÉJA. 

CALftBnOH DB LA BAMCÂ (Filicen^), psÉI* 

tie et paysagiste espagnol , natif de GnadiK 
laxara, mort en 1794. 11 fut élève .de Goya. Ses 
portraits et ses paysages , empreints de grâce 
et de vérité , le faisaient remarquer, lorsque la 
mort vint arrêter le cours de ses suoeès. On voit, 
ehes les prémontrés d'Avila, une Naissance de 
saint Robert due au pinceau de Calderon. 

QutUIct, Dietiomnaire de» Peintre* eepagmoie, - N«- 
glrr, Neue» Mlgemeine» KûMller^Lexicon, 

GALOEBOiri (Matteo), sculpteur vénitien, 
du commencement du siède dernier. Il fut un 
des auteurs des statues placées ^t- 1728 à la 
façade de l'église des Jésuites de Venise, statues 
qui témoignent de l'état de décadence de l'art k 
cette époque. E. B— u. 

Ctco^nara, Storia délia ScoUura, — Ticoul, Dlxiona- 
rio. 

GALDMBWOOD OU €AI.DWOOB (Dovid), 

théologfen écossais, mort en 1651. Après avoir 
étudié avec succès la théologie, il devint minis- 
tre de la paroisse de Crealing en 1604, et se fit 
remarquer par son opposition à l'épiscopat; 
U alla si loin, qu'en 1617 il fbt traduit devant 
une cominission royale k Saint-André, présidée 
par le roi en personne. Ne voulant ni se soumettre 
ni se reconnaître coupable, il fut incacéré , puis 
banni du royaume. Il se rendit alors en Hol- 
lande, où il fitparattrcy sous le nom d'Edwardus 
Didoctavius^ son fiimeux ouvrage intitulé Al- 



175 



CALDERWOOD — GALEGARI 



176 



tare JMwuucenum, 1623, iu-4° ; réimprimé en 
1708» floas ce titre : Altare Damascenum, seu 
BcclesiâPAngUcatuepolUia Bcclesisescoticanœ 
oàtusa, et/crmalista çuodam deUneata, U- 
iustratay et exa$ninata sub nomine olim JBd- 
wardi Didoctavii, studio et opéra Davidis Cal- 
derwood, Rerena* secrètement en Ecosse, Cal- 
derwood oontriboa à établir le presbytérianisme 
dans ce pays , et deyint ministre de la paroisse 
de Pencaitland , dans le Toisinage d'Edimbourg ; 
il rassembla alors les matériaux de son Histoire 
de l'Église d^ Ecosse, ooTrage resté manuscrit, 
que Ton eonserre est six Tolomes in-fol. dans la 
bibliothèque de runiversité de Glasgow. Il en a 
paruunanrégéen 1078. 

MoçvaphUt BritutiMioti. 

GALi»E8i (\Jean-Baptistê) , médedn italien,- 
natif d'Arezzo, Tivait dans la «eoonde moitié du 
dix-septième siède. On a de lui : Osservazioni 
anatomiehe intomo aile tartarughe mari- 
time, (F acquadolceeterrestriiVkmoœ, 1687, 
in-4<». 

carrera. BibL de la Méd, 

^CALDiuuL (1) (Jean), écriTain politique 
italien, natif de Venise , Tivait dans la seconde 
moitié du quinzième siède. On a de lui plusieurs 
ouvrages manuacrits, contenant des discours 
politiques, traités d'astrologie, de morale, etc., 
conservés dans plusieurs bibOotbèqnes de Venise, 
notamment dans celles de Sagredo et d'Apostolo 
Zeno. Le plus important et le plus estimé se 
trouve dans la bibllotbèque Bodleyenne d'Ox- 
ford, et a pour titre : JOe prsBstantia venetss 
politise et artibus in eadem excultis , tam 
mee/kxnicû quam liberalibus,et de virtutiàta 
quss maasime reipublicsB Venetss debentur, 

Adelttog, MtppL à JOcher, JUçêm, Ceiehrten^UxUmi, 
i €ALDiBm (Jean), Voy, Calderu. 

GALDOBA (/ocfues), condottiere italien, mort 
le 15 octobre 1439. 11 était natif du royaume de 
Naples, et se fit remarquer sous Ladislas. Op- 
posé à Bracdo de M ontone parla reine Jeanne n, 
il remporta sur ce général, le 2 juin 1424, la 
victoire d'Àquila. Bracdo fut tué dans l'action. 
Caldera, élevé aux plus grands honneurs, devint, 
après la mort de Jeanne , connétable du roi 
René d'Anjou, à la cause duqud il s'était rallié. 
Son fils Antoine passa an service d'Alphonse 
avec toute l'armée qu'il commandait 
.SUmoDdl, Histoire de$ républiquei italiawet.' 

GALDWALL OU GHALDWBLL ( JRichord) , 

médecin anglais, né dans le StafTordshire vers 
1513, mort en 1585. H étudia à Oxford, fut cen- 
seur, puis président du collège des médecins de 
Londres, et fonda, dans cet établissement, ime 
chaire de chirurgie, A laquelle il attacha untrai- 

(1) La BiograpkU de Hl«ba«d a conrondii ce personnage 
en an seul avec Jean Caiderta, autenr des Coneordantise 
Pottarwn, etc.; les sources que nous Indiquons mon- 
treot éTldemment qull s'agit de deux personnages bien 
dlsUneU. On ignore toutefois leqael des deux est celui 
que PlilUppe de RUnlnl tait figurer dus son Banquet de la 
Pu^vreié, 



tement de quarante livres steriing. Outre plu- 
sieurs écrits sur la roédedne, restés manuscrits, 
on a de lui une traduction des Tables de chirut' 
pie de H. More de Florence; Londres, 1585. 

Wood, jitkeiUB OxùiUeH. - Lenpriére, biographie 
unitfenelle, 

CALBB, fils de Jéphoné et lieutenant de Jo- 
sué, vivait vers l'an 1500 avant J.-C. Député avec 
Josué et les autres délégués des tribus pour re- 
connaître la terre de Chanaan, il rassura les Is- 
raélites effrayés par de faux rapports. On sait 
que Dieu l'excepta avec Josué de la proscrip- 
tion prononcée contre ceux qui a^ent égaré le 
peuple, n eut en partage la ville d'Hébron, d'oà 
il chassa les géants d'Enaam. Il donna sa fille 
Axa en mariage à son neveu Othonid, qui se 
rendit maître de la ville de Debir, que lui-même 
n'avait pu prendre. 

Pamlipoménes, I. — Li livre de Jomé. 

ckhECiL 00 CA IPECAS (Monuel), moine et 
théologien grec, vivait dans la seconde moitié du 
quatorzième siède. Mêlé aux controverses rdi- 
gieuses qui agitaient alors les Églises latine et 
grecque , il fut du parti qui voulait la réunion. 
Parmi les questions vivement débattues se trou- 
vait celle de la procession du SaintrEsprit : 
Caleca adopta sur cette matière l'opinion de 
l'Église latine. Ses prindpaux ouvrages de con- 
troverse sont : Jjibri IV adversus errores 
Grxcorum de processione Spirittis Sancti; 
traduit du grec en latin, sur l'ordre du pape 
Martin V, par Ambroise le Camaldule, et publié 
avec un commentaire du P. Stenart; Ingols- 
tadt, 1010; — IlEpi oOdoc xol évEpYeiac, tra- 
duit en latin et annoté par Combefise, sous 
. ce tire : De essentia et operatione Dei; Paris, 
1072 , in-fol ; — Ilept nCoreciK «ai icepc tûv àp- 
XÂ&v T>}c xaOoXtxijc ictortcoç , publié en latin avec 
des notes, et sous ce titre : De fidt deque prin- 
dpiis catholicisjidei, par Combefis, dans son 
Àtictarium , t. n, p. 174-285. 

Wharton, supplément à VUiU. litt. de Cave, — Fabrl- 
clus, Biàl. çraee,, XI, p. 45S.— Bibt. des Pères.- Echard. 
scripL ord. Prsedic.— Le P. Touron. les Hommes illuè- 
très de l'ordre de Saint Dominique. 

GALBD. Voy, KHikLED. 

CALBT (Robert), négodant et tliéologien 
américain, mort à Boston en 1720. On a de lui : 
les Merveilles encore plus étonnantes du 
monde invisible, en réponse à un ouvrage de 
Cotton publié sous le même titre à Londres, en 
1700. 
Allen, Jmerie. Bloçraph. 

* GALEFATi (Pierre ) , jurisconsulte italien , 
vivait dans la seconde moitié du seizième siède. 
On a de lui : Enarrationes in aliquot teges 
JHgestorum; Florence, 1604; — Consilium 
matrimoniale; — Tractatus aureus et quo^ 
tidie praclicabilis equestris dignilatis et de 
principibus; MSHan, l581,in-4<»; Venise, l&M. 
in-4«». 

Caial. BiU. isapér. de Paris. - Cotai. Bodley. 

*GALBGARI (Alessandro ) , sculpteur, né à 
Bresda vers le commencement du dix-huitième 



1T7 



CALEGARI ^ 



siècle, n était fils de Santi-Calegari rAncien, et 
ftère d'Antonio. H a beanoonp traTaîHé dans sa 
patrie, et a laissé phisiears fils qui ont soiri avec 
quelque honneor la carrière de leur père. 

E.B— R. 

Orlaadi, jébbeeedario. 

*f:ALB6AM (Antonio) y scnlptenr, né à 
Brescia en 1099 , mort en 1777. Il était fils d'un 
scolpteor nommé Santi Calegari V Ancien, pour 
le distingner du fils d*Antonio, qui porta le même 
prénom. Jeune encore, Antonio ptfdit son père ; 
mais il n'en continua pas avec moins d'ardeur 
les études qu'U avait commencées sous sa di- 
rection, et devint sinon un artiste de premier 
ordre, au moins un sculpteur exact et conscien- 
cieux. Ses principaux ouvrages sont les statues 
de saint Gaudence et saint Octavien, dans le 
chœur de la nouvelle cathédrale de Bresda ; la 
statue allégorique de cette ville, sur la fontabe 
de la place de l'ancienne cathédrale; enfin plu- 
sieurs autres statues aux égfises Saint-Philippe, 
Saint-Naiaire et Saint-Celse, Saint-dément, 
Saint-Cosme et Saint-Damien, etc. Calegari a 
travaillé aussi pour plusieurs élises de Bologne. 

E. B— K. 
Itolvftsia . PHUwn, Seotture • ArcMMttir* M ÊMù- 
gna. — Ortendl, JbbecêdarUf. 

*GA&.B«Ami ( Giovanni), sculpteur bolonais, 
de la fin du dernier siècle. Disdple de Hauro 
Tesi et de Carlo Bianooni , U s'attacha à l'étude 
de l'antique , et se forma un style assez pur 
pour son époque. 

Malvaala. PiUun, Seolture é JrckUttture MSoioçna, 

* CALBGAM (Santi ) , sculpteur, né h Bresda, 
vivait dans la seconde moitié du siècle dernier. 
Il était fils et élève d'Antonio Calegari; il a sculpté 
pour la nouvelle cathédrale de Brescia les sta- 
tues de saint Jean, évangeliste, et de saint Luc. 

E. B—n. 

Orlondt ^bbeeedarUt. 

«CALBUiVS {Bernard), philosophe italien, 
vivait dans la seconde moitié du seizième siè- 
cle. On a de lui : De creatione mundi Juxta 
senteniiam Aristotelis ; Padoue, 1685. 

AdeloDy, sappU à JOclier, AUgem. Celekrteti-Lextcon, 

CALBHAED ftB LAFATBTTE , magistrat 

français, mort le 3 mai 1829. Il fut président 
de dianinre à la cour de Lyon, et, devenu dé- 
puté de la Haute-Loire, il vota avec la majorité 
royaliste dans la ctiambre septennale. Frappé 
d'un coup de pistolet , le 2 mai 1829, par un 
individu nommé Gineste Pagniol, avec lequel U 
avait eu des discussions sur des questions d'inté- 
rêt , il mourut le lendemain. 
MùnlUw tmioenêi, — GatttU dêt tribunoMx. 

* galbh (Schotto), théologien allemand, né 
à Riga, mort dans la même ville le 10 juillet 1 eô7. 
Il étudia à Giessen , où U prit ses grades, et de- 
vint ensuite pasteur luthérien de l'église Saint- 
Pierre dans sa ville [natale , où H resta jusqu'à 
sa mort On ade lui ; Disp, varia theorenuUa 
phitoBophUM eontinens ; Giessen, 1015 , in-4^; 



GÀLENDRE 178 

— Deiicia patehaleg, ou deux Sermonsde Pà- 
jPtief (en allemand); Riga, 1042, ift4^ 

OadeboMh. i^tH^wlitrfir RibUotMek, 

GALBNftABio (FîHppo), sculpteur et archi- 
tecte vénitien, travaillait vers la moitié du qua- 
torzième siècle. C'est par erreur que la Biogra- 
phie Miehaud lui attribue les galeries de la 
place Saint-Marc, qui ne lurent commencées que 
cent ans après sa mort. Calendario fut chargé 
par le doge Marino Faliero de la construction 
du palais ducal. Les galeries qu'il construisit 
furent le portique de ce palais sur le quai des 
Esdavons, et les six premières arcades en retour 
sur ta Piaztetta, Il sculpta aussi , ou fit exécu- 
ter par ses élèves, ces figures allégoriques, d'un 
goût à la fois si hardi et si pur, qui décorent les 
chapiteaux du premier ordre , et dont plusieurs 
ont été publiées par Cicog^ara (|t. I , pi. 28 , 
29 et 30 ). Ces travaux acquirent à l'artiste une 
si grande réputation, que le doge lui-même n'hé- 
sita pas à contracter avec lui une alliance de 
fiuDoille. Calendario paya cher cet honneur : en 
1365, il périt sur l'échafaud, pour avoir trempé 
dansla ccrnspiration de Marino Faliero. £. B— m. 
Clcognan, Storia dêUa Scoltura.— îlooul IHûcna- 
rto. - ▲. Qoadri, Otto Ciorni in reneaia. 

* GALBNDBBOU QUALARDBB, poctc AranÇ8i5, 

vivait dans la première moitié du treizième siè- 
cle. On a de lui : une Histoire des empereurs 
romains, en vers firançais, entreprise sur l'in- 
vitation de Ferri I*, duc de Lorraine, protecteur 
de Calendre, comme on le voit par les vers sui- 
vants : 

En l'enor del boo dac Ferrl. 
QqI UDt dolcement dm norri. 
Voel on rooMii eu comancter. 
Bt del laUa eo romancier. 

Le poète ne fût pas aussi bien traité par Ferri II ; 
aussi s'en plaint-il amèrement. 

U rend lui-même compte de la manière dont il 
composa son poème, qu'il donna, selon la mode 
du temps et pour lui imprimer plus de valeur, 
comme une simple traduction : 

QoaUndre, qoi cest livre fis, 
Bt de laUn en romans lofat, 
!f 'an puet or plus rimer ne tain, 
Car U n'a mes de l'eManplalre ; 
Et ce qu'il en a trannlalé 
Doit estre en tel autorité 
Ifel doit avoir Horz ne mulax (l). 
U empereres Mannias d), 
Qui cest livre ot en compaignie 
La queroniqae reongnle (S), 
Clamolt ceat livre, et dlsolt Unt 
Nel doit avoir qui ne raatant. 

Le poème de Calendre contient l'histoire abrégée 
de Rome depuis sa fondation, jusqu'à la prise de 
cette ville i»r Alaric. Ce n'est, à vrai dire, 
ajoutent les auteurs de Y Histoire littéraire, 
qu'une chronique ; mais on y rencontre des pas- 
sages empreints de quelque génie poétique. Le 
style ne manque ni de clarté ni de concision, 

(0 Sourd ni muet 

(1) Peut-être ManneL 

(I) U ehrof^q^e atfgê9 (rpgMe) 



179 



GALEI9DBX ^ GALEPDTO 



180 



et cepMdHrt rauteur est resté ineoniia jniqD'aa 
jour où VBistokre littéraire lui a ooiMacré na 
article diaprés le iiMUMucrit de bob poërae, qui se 
troore à la BUiliotbèqiii impériale (fimda de 
Cangé, n«31). 

/r<if. tmérmêMtXymfTiu 

CALBNSOii (GêrautbE). yoy, Ckjjjnon. 

CALBNTirs on CALB1CZ10 (giysius ), littéAr 
teur italien, né à Amphratta dans la Fouille. H 
Ti?ait dans la seconde moitié dn quinzième aie* 
cle,etilfat l'ami de Sannazar et de P^tanus, 
ainsi que le précepteur du rot de Naples Frédé- 
ric, n mourut en 1503 , laissant des élégies, des 
épttres, des épigrammes, des satires, des fûAes; 
le tout M réuni, sous le titre â^Opusculay en un 
volume publié à Rome en 1503 , chez Jean de 
Beinken,in-rolio. La licence qui règne dans qud- 
ques-unes de ces pièces, et surtout dans certai- 
nes ëpigrammes, fit mettre à Pindez ce reeneil, 
dont llmpression dans la TiUe de Rome est un 
fait assez curieux. Derenn rare, ce livre est re- 
cherché des bibliophiles. Galentins composa une 
imitation en paraplirase de la Batrachùmy&ma- 
chie d'Homère, qui fut fort bien aocneillie ; eDe 
a pour titre : de Bello rancarum et murium 
liln'i III; mise en français par un traducteur 
qui prend le nom d'Antoine Milésins, elle parut 
en 1534, comme étant le récit des/anf(M^i^t/e5 
btUailles des grands rois Rodilardus et Croa- 
eus. Le Manuel du Libraire en indique cinq 
réimpressions, et nous en connaissons une sixiè- 
me; Rouen, 1603. Les autres écrits de Calentius 
ont pour titre : Elegiarum ad Angelum Colo- 
tium libn IV; — Epigramma libellum ; — De 
Hectoris horrenda apparitione lib, I; — Sa- 
tyra contra poetas; — Satyra ad Longum, 
quod non sit locus amicitiss ;— Carmen nup- 
tiale et nova fabula. Tons oea écrits furent hn- 
primés à Rome en 1503. G« B. 

Toppl , MM. NapoUS. - Paai Jove , Élêçn. •<- Tafort, 
SeHn, d€l ngno di%NapoU, t<II, p. M6 ; t. VU, p. su. 
—Tiraboschl. Stor lUter. dit. t. XVII, p. no. - GrAsse, 
LehrbucheimrUttêrargaeJL, t. 11,8* partie, p. nk. - 
Adelung, auppiément à JOcher, jiUêQewtêifm G^lcbrten- 
Lexieon, 

CALBNTTif (Pierre), théologien flamand, 
mort vers 1563. On a de lui : Via crucis a domo 
Pilati usque ad moniem Calvarix; Louvain, 
1568; — les Sept Heures de la sagesse éter- 
nelle, composées, il y a plus de deux cents 
ans, par Henri Suzo, nouvellement traduites 
en flamand ;LGaTàm, 1572, in-12: c'est une 
traduction flamande de l'ouvrage de Paschasius ; 
— Méthode pour faire un pèlerinage spirituel 
dans la terre sainte ^ avec une indication 
exacte de la situation des lieux saints; Lou- 
vain, 1663, in-S**. 

Biographie univer$»lUliédït^ belffe). 

CkhEJXva (Quintus Fusius), général et per- 
sonnage consulaire romain, mort en Tan 41 avant 
J.-G. Devenu tribun du peuple en Tan 61, il pro- 
tégea Clodius, qu'il tenta de soustraire aux suites 
de la condamnation ponr avoir violé les mystères 



de la Bonne Déease. 11 proposa donc et fit ado|>- 
ter une kH qui renvoyait la cause devant les 
jugea ordinaina ; mais U n'était pas possible que 
Clodius fût acquitté. Éhi préteur en Tan 59, grâce 
à l'influence deCésar, Calenus se montra dès lors, 
en toute occasion, attaclié à la cause de ce graud 
homme. Ce fut lui encore qui proposa une loi ten- 
dant à ce que les trois ordreades ju^es sénateura, 
chevaliers et tribuns, votassent séparément, de 
manière à ce qu'on put connaître dans quel sens 
chacun d'eux voterait En l'an 52, ou le vit figui'er 
parmi les vengeurs de Clodius lorsque celui-ci 
entêté tué par Milon; et, Tannée suivante, il fut 
lieutenant de César dan& la Gaule. U suivit ce 
conquérant en Espagne ; et lorsque César se ren- 
dit en Épire, Calenus fut chargé d'aller chercher 
les troupes qui restaient en Italie. Mais pendant 
qu'il revenait de l'Épire avec ses galères videis, 
celles-d furent capturées en partie par Bi- 
bulus. Calenus n'eut que le temps de se sauver 
sur la oéto dltalie, t>uis il retourna en Épire avec 
Aatoime. Envoyé en Achaïe par César avant la 
bataille de Pharsale, il prit Delplies, Thèbes, Or- 
cfaonkène, Athènes, M^^ure et Patras. En l'an 47 
fl fut élevé au consulat, appuyé qu'A était en cette 
occasion par César. A la mort de ce dictateur, 
en l'an 44, il prit. la défenaa d'Antoine oontre Ci- 
oéron. Aprèa la gnerre contre Brotna afc Caesnis, 
Catanns devM iienlenantd'Antoiae, et commanda 
les légiona de oe général dans lltatie septentrio- 
nale. En l'an 4i avant J.-C., Calenua stationnait 
au pied des Alpes. La mort vint l'arrêter au mo* 
ment où il allait marcher contre Octave. San 
fils se rendit, sans coup férir, au fils adopUf de 
César. 

Cicteon, od FttWiHiareêi ad Jttieumf PbiUppiutf — 
César, Dé Bello CalUeo, -Dion Casalus, XXXVIII. S, 
XLIII j XLVIII. - Appien, BelU c«e. 
GALBifiJS. Vog, Kahlb. 
CALBNZlo ( Elisée), en latin Eltsius Calen- 
nus. Voy, Calbntics. 

GAi^EPiif o (Ambroise), lexicographe naKen , 
né à Bergamele 6 juin 1435. H entra dam l'ordre 
des Augustins, et mourut le 30 novembre 1511 ; 
il était devenu aveugle vers la fin de m vie. Son 
existence tout entière Ait consacrée à la rédac- 
tion d'un Dictionarium qui parut pour U pre- 
mière fois à Reggio en 1 502. Pendant le seiz^oM 
siècle , ce fut le dictionnaire usité dans le monde 
savant; aussi les éditions s'en muitipliàrent aTec 
une extrême rapidité. Les Aide Manuce réimpri- 
mèrent dix-huit fois, de 1542 à li>92, ee lÎTre, 
qui servait à tons et partout. On y fit des addi- 
tions nombreuses ; on joignit an latin des éditioas 
primitives les mots de l'Italien, du grec, de Tal- 
lemand, etc. ; on arriva à en donner aneédilioa en 
dix langues (Lyoo, 1586), 2 vol. in-fol. L'édiiîon 
deBâIe, 1590 en 1627, est en onze langues, y com- 
pris le hongrois et le polonais. Le savant Fac- 
cMati réduisit à sept idiomes différents ee lexique 
polyglotte, le revit, le perfectionna, eA son traTail 
panit à Padooe en 1716. Il eut depuis les hoB- 
nenrs d'antres réfanpressioBS, moins nombrenneg 



181 



GALEPmO — CAIiHANA 



189 



iodiqiiéeSiCftr oaa njeom pliuieun foislet fh» 
tlspicea. Aujouid'boi ce dictiomuire est détaisié : 
demeiUeori ouvrag^a TodI nJégné dauUcaté- 
gorie <U|ià si nomtireuse des Urres presque inu- 
tiles. Mais il est juste de rendre hftmmsje m 
ïèle et aux couoaissanoes de Calepino; k cprec 
etfhébrsQlm étaient irte-fanOliers. Le nomsenl 
de ten vocabulaire est resté pour désigoer on 
gros Tolame, un recueil d'extraits et de notes, 
et «e not de Calepin estenqtlojé par des gens 
qoi probaUement ne saTent pas toi^our» sie'est 
le nom d'm homne, d'un Uvie» où d*Hn agfuda. 
G. Baumv. 

« CAUsmT (JficM),tbéolo#en luthérien alto- 
mand, né k Zeitz le 19 septeinbra isoa, raoïi à 
Weissenfiels le to mai 1656. Fils de Laurent 
Calart, chanbeUan du conseil à Zdta, il étudia 
la pbikMophie à Leipaig, et devint, en 103), ba- 
cbeUar en tbéolooe. Appelé en 1633 à Mianfe 
oonune directeur du gymnase, il fut, en lodjb, pae- 
teor et surintendant ecolésiastiqne 4 Bfsebefii- 
werda, et passa ensuite en 164è, dans la mène 
qualité, à Waissenfels» où U termina ses jomt, 
après «Toir enoora reçu en i65l lediplOmo de 
docteur en théolog^ de la taculté de Leiparig. 
On n de loi : TAufon^tmi me^rioim ptiM$o 
tAeairo la. odwrato graim mmUii tkmribuh a 
TfuUkt £vx«fiCofiéM| humUiim- oiUatum, cum 
$ibi et seieofo 34 aiéontm virerum j^ivenum 
man^iû brabewn «m(fi$ieriaU to^ferre- 
tur; ^ Oraiio de j^wUo in coMieseu PtUtrum 
academiOQ Lèpiie/uimm/requmU in œde An*- 
Unahabiiai'^BçmmnMmim^ eeuéiep, pApsiea 
de tonitm ad annmim d«etfinm anal$tkm 
revoluta^ inqm formam tkeeium redueta; 

— npoOs4iip<« eentempUUkmum pkifskarum, 
seu coUe^U acfoamttUei disp. i de d^ni- 
tione^ dkMene^ ardine et meihûdo pkpiKM; 

— 'TuoTtiivtMK *A(txT}ItYia«, CDiiepit ocroomo- 
tiei disp* Il de prineèpUe rertim naturaliwn 
intrinseeU; — *AnMn|utM<m Akiotoriac, s, colL 
aeroam» Disp, llFde naturm et ccmeU ; — *£(dl- 
xXttOK vyne^fcSijTfiaji generaliâyS. coi/, aeream. 
JHsp. IV deguantitate conMnena; ^'KH- 
TQttiu wviiacMXrfie; fenermHty s. eoU. aeroaàk 
Disp. V ée motu in génère; — AviXnatc luvi^ 
otuXoyCoc ^>ecialie, s, oolL aeream, JHsp. VI 
de maêMe specieims ; -<- àUladoç toroÛyIcic, 
s.eeU.mer9mm.Disp. VU de ieco; ^"ImckHmn 
Aero ûs eeê àriêteteèiemy $. eelè, acroam, 
JHsp. WIJI et uUimm ée tempère infinito et 
vacH» (eee s d ts put at i o ns Ibranl plus taid réu- 
nies en on seul toIuim, bous le titre eoraman de 
Oylod^ eentemplatiemmm phifgiearum) ; -^ 
*B^#ni«KtAav«ûpo>vy<a; ssewuto, «. eeiHegiipkf- 
sieo'êpecùtis Disp. VM de meteeris aqueit et 
atOs hue pertinentièus ; — AnMlnstrium 
phMoeef^êeum f h. e. Annitfersiirinfn Mne* 
mœffnee ef Jftwgrtt w fo^enlhim tripudiwm 



sgcmm Aonori jtfpenimi XX; cum tii Inji^iita 
mog^slerio/ia co^ferrentur i ^ Disp. theol. 
de discrimine legis et evangelii opposita Pom- 
t\/iciorum de hoc articule sententiXf qiLam 
Dellarmis^ L. IV de Justif., ci et 2, con- 
trônes tmetwrpro /icsni*; Leipzig, 1634, in-i"*; 
— QUtire du justes ^ d'après la Sapicnce, Y, 
16, 17 (Sermon flmèbre en allemand); —Ser- 
mon sur tapektp à Voecasion de la conehision 
de la paix de Westphalie (en allemand); Leip- 
aîg, ley^ in-4*'; — • JHssertationum cateche- 
ticanan II de Decaloffi prssceptis priarilnu 
duolms; Leipiig, 1661, in-4<>( -- i>itf«r<aao- 
mtm cateehstieafwnlll, s. Deealogi prsBeep- 
tum tertium per theaes escpositum; ibid., 
1661, i»^»; ^ Àpkorismi tkeologici de eomr 
eUiis ùppoêUi assertien%^u$, quas Mlarm. 
in II Ubr. de eomeUiis pauimkmM etêuetmr 
prsÊeipms; ifaîd., 1666, ln•4^ 

j«aa>CiuiaiiaB attfs, rêméttwmtemn Hm r lm l m 
éamU êoclé$iaatiguMt de la pUU et 4» diocéf de Bêê- 
eho/acwerdaf p. M ( en •llommd). — Dletmaun, Clergé 
dB te êmgê éèêoêoraêB («d MmuBé\ I. iri, p. f9S. 

OALBÉ ( Jeanne-Marie), eeaventiennei et jn- 
rIseoRsulle, natifdeTo«iou6e,mert àLiéffeen 
«▼rfl 1834. 11 représenta le déporterasot de le 
Bante-Garomie à nnsemMée légialathre et à la 
eonTeBlleB,oAfl Totale mort de Louis XYI sans 
appel ni sursis, en ajoutant <)ne son sevi regret 
Min de n'avoir pas à prene n eer sur tous les ty- 
rans. En 1793, fl Alt eDTOféanprès de Ftemée 
des Ardennes. Blemoro du conseil des cmcj-cents 
Jusqu'en 1798, fl ftrt envoyé à la chambre des 
r ep r é sen t a nts en 1815. 8on vote le fit exiler en 
1810, comme réglcMe relaps. 

U Bm. Dê Mo tma i r^ mu^fOê p é di qt iê de to ffwmêê. «- 
MoniU NRiv. ~ PtiUê J§éʧ. «M». 

*GALBTri (MtfSHm), dlt/s C^rsinoncfe, 
peintre^ né à Ferrare en 1600, mort vers 1660. 
Il apprit la peinture à Ferrare et à Venise. De 
retour dans sa patr», il se it connaître par de 
nombreux tableaux dans le atyle du Titien. 
MalbeurenasHsent ses chairs sont aujourd'hui un 
peu broaiées, ses lumières hardies empruntent 
parfois leur force à une opposition d'ombres trop 
chargées, et les accessoires sont aouTcnt né- 
gligés. Caletti peignit beaucoup pour les galeries, 
tentât des demi^ures , tantôt des bacchanales 
ou de petits svtfots d'histoire, dans lesquels la vé- 
rité des détails n*est pas toMiours respectée. Il a 
laissé aussi «pwkpKs taUeaux d'église, dont les 
meilleors sont à Samt-Benott ; quatre 5atn<f 
docteurs, et surtout on admirable Saint Marc, 
ligure cornete, ^«ndiese^ et pleine d'expression. 

LMUi,StênapUtaHmt. -^ÊnaMl.rUê dé' m in- 
tifni pittoH « seuUori Fêrrarêsi.^ Cltadella, Cotalogo 
istorieo d^ Pittori # SenltoH Fêrransi, 

*CALHANA, savant faidien, qui a composé en 
vers sanscrits la première partie de l'histoire du 
Cachemire, cornue sous le nom de Eddyataran- 
gini. Cette première partie est composée de huH 
livres, et Ton doit supposer que Tauteur vivait 
dans le donuème sièele de notre ère. Cet on- 



ISS GÂLHANA — GALHOUN 

vrage, iinprimé d'abofd à Calcotta, a été re- 
produit et traduit en français par le capitaine 
Tiroyer (Paris, 1840). L. 

Bâ^JaUraoglDt, tradaetion de M. Troyer, 1. 1, prélàee. 

«GALHOCN (John-Caldwell), politîcpie oé- 
lèbi« de l'Union américaine, naquit le 18 mars 
1782, dans la Caroline du sud, district d'Abbe- 
Tîlle, oh était venue se réfugier sa famille, chas- 
sée d'Irtande par des revers de fortune, et mou- 
rut le 5 mai 18M). Livré à lui-même jusqu'à 
Tâge de treize ans, il commença ses études dans 
une école de Géorgie ; mais bientôt la mort de son 
père le rappela dans son pays natal, où il vécut 
pendant quatre ans de Tétat de planteur. Ce- 
pendant un frère plus âgé que lui, et qui avait su 
deviner son génie précoce, acheva son éduca- 
tion, et l'envoya étudier le drott à Lichtfield. Ses 
études terminées, John se mit d'abord en stage 
à Charlestown, chez le diancelier de Saussure, 
puis chez un procureur d'Abbeville. Jusque-là 
l'occasion ne s'était pas encore offerte à lui de 
parler en public ; mais elle ne se ût pas longtemps 
attendre. La guerre venait d'être déclarée ^tre la 
Grande-Bretagne et les États-Unis , éi Calhonn 
fut chargé de haranguer le peuple dans une as- 
semblée de son district. Sa persuasive éloquence 
le fit nommer aussHM à la représentation de la 
Caroline du sud ; et, deux ans après, sa réputation 
d'homme d'État consommé lui ouvrit, en 1810, 
les portesdu congrès, et bientôt aprèseellesdu co- 
mité des affaires-extérieures, dont il devint, après 
la retraite d'undeses collègues (lecélèbre Porter), 
et malgré sa jeunesse, le membre le plus influent 
Lorsqu'il fit son entrée à l'assemblée des États, 
il trouva le parti de la guerre, quoique soutenu 
par le président Madison, presque défaillant. 
Animé par les plus nobles sentiments, il résolut 
de lui rendre toute son ancienne vigueur, et il 
prononça à cet effet un discours remarquable, 
qui fat applaudi à l'unanimité, et plaça l'orateur 
à la tète du parti. Dès ce moment, Calhoun était 
devenu assez populaire pour pouvoir faire oppo- 
sition ouverte au gouvernement. La guerre ache- 
vée, il s'éleva contre l'émission du papier-mon- 
naie, vota pour l'établissement d'une banque na- 
tionale, et s'occupa depuis lors de tontes les ques- 
tions d'intérêt général. Le tarif de 1816, qui 
sauvegardait si bien les droits des provinces du 
sud et ceux delà Caroline en particulier, fut son 
(Buvre à lui seul. Après la fondation de la ban- 
que de l'Union, il devint le créateur du système 
des fonds nationaux. Son éloquence et son patrio- 
tisme ne se démentireut pas plus pédant la paix 
que pendant la guerre. Nommé, en 1817, ministre 
de la guerre, sous la présidence de Monroe, il 
trouva ce département dans le plus grand dé- 
sordre, n y remédia; et, pendant les sept ans 
que dura sa gestion , il établit l'oidre dans tou- 
tes les branches de l'administration, et fit des- 
cendre presque à trois millions les quarante mil- 
lions de dollars de dettes arriérées, qui dataient 
encore des premiers temps de l'Union. Sans 



184 

se montrer trop parcimooieax , fl put réduire 
la paye de chaque soldat à 287 doU., de 451 
qu'elle était auparavant. 11 épargna ainsi par an 
au trésor 1,300,000 doll. Sur la fin de la deuxième 
année de la présidence de Monroe, Il songeait à 
lui succéder; mais la Pensylvanie et même ses 
propres partisans s'étant déclarés pour le gé- 
néral Jakson, Il raya son nom de la liste des can- 
didats. Adams ayant été âevé à la présidence, 
Colhoun devint, hii, vice-président, diarge quil 
continua aussi à remplir avec honneur et diçiité 
sous Jackaon. 

Jusqnld Calhoon était resté intègre et pa- 
triote ; personne ne le surpassait en tak&ts et 
en activité. Mais plus tard, poursuivi par une 
idée ûit dont 11 ne put plus se défaire , H se 
laissa entraîner dans une voie ftaneste qui devait 
amoindrir sa gloire. Le tarif et la banque avaient 
subi un revirement général lors de son passage 
aux affoires. Une nouvelle loi fiit promulguée en 
1828; cette loi portait atteinte aux intérêts du 
sud : toutefois Calhoun resta encore attaché an 
gouvernement, dans l'espoir que Jackson la fe- 
rait rejeter. Bfois, trompé dans son attente, il 
partit pour la Caroline du sud, et y sema partout 
des proclamations qui autorisaient chaque État 
à annuler tout acte arbitraire de la fédération. 
Ces proclamations passèrent, en février 1829, 
dans la législation de cette province, à laqueQe 
adhérèrent bientot la '\lrginie, la Géoi^e, et Ala- 
bama. La guerre civile était donc inévitable; 
mais elle tùi arrêtée par la fermeté de Jackson, 
qui, tout en envoyant des troupes dans le sud, 
fulmina une adresse sévère contre le drmt d'an- 
nulation, et menaça le pertoritoteur de la peine 
capitale. Adversaire de l'Union et défenseur des 
droits de l'esdavage, Calhoun avait dès lore 
perdu pour jamais la perspective d'arriver an 
faite du pouvoir. 11 avait alMuidonné la vice-pré- 
sidence lors des troubles; mais il rentra peu de 
temps après au sénat, ^prêta de nouveau serment 
à la constitution de rUnion. On croyait générale- 
ment que le président Jackson le ferait arrêter 
avant son arrivée : le moment était propice; car 
Calhoun était déclaré partout traître à la patrie. 
Mais Jakson n'en fit rien. L'anxiétéétait graiide, et 
la salle était comble, lorsque Calhoun ,1e front 
calme et la démarche fière, se leva pour défendre 
sa doctrine du droit d'annulation. 11 s'ensuivit un 
débat sans pareil dans les annales législatives.. 
L'éloquence de l'orateur dans cette droonstance 
rappelait celle des orateurs de l'antiquité. Néan- 
moins le gouvernement eut gain de cause dans 
cette affaire, et une réconciliation fut jugée né- 
cessaire pour coi^urer mMnentanément ledang^. 
Calhoun l'accepta , mais en s'éloignant de chaque 
parti, et ne se rapprochant, dans la suite, de l'un 
ou de Tautre que pour défendre les intérêts du 
sud. Les débats politiques l'avaient tellement 
aigri, qu'il rompit de lui-même toute relation 
avec Jackson, avec Benton, et un grand nombre 
de ses anciens amis. Il cessa ainsi de serviriez 



i8S 



CALHOUN — CALIDÀSÀ 



186 



intérêts de tons ceux qoi TaTaient coonu aupa- 
raTant, et qui s'éloignèrent peu à peu de lui. Les 
j partisans du droit d'annulayon n'en persistèrent 
pas moins dans leurs projets. Plus tard , la pré- 
sidencede Boren rallia Calhoan au gouTemeinent» 
derenu pins libéral; et il prononça, en 1S38, un 
discours remarquable sur la question d'atwUtion 
de l'esclavage. H avait eu durant toute cette pé- 
riode, pour adversaire le plus acharné, Benton, 
du Missouri, le chef de l'extrême gauche. Sous 
Tyler, il rentra dans les aflkirea, et fut nommé 
ministre de llntérieor. Il revint un instant, en 
1845, sur sa doctrine du droit d'annulation ; mais 
ce fut pour fort peu de temps, et il reprit bien* 
tôt sa place accoutumée an sénat, où il défendit 
toujours avec acharnement les intérêts du sud. 
Les États-Unis, par suite d'un traité depaix avec 
le Mexique, venaient d'agrandir de nouveau leur 
territoire, et la question de Tesdavage fut plus 
vivement débattue que jamais. Calhoun, tout ma- 
lade et infirme qu'il était, rassembla le reste de 
ses forces, et, dans un discours prononcé an sé- 
nat, il demanda avec instance l'émancipation des 
provinces du sud. Un antre discours suivit bien- 
m le premier; mais, trop faible pour le commu- 
niquer lui-même à l'asseinblée des États, il le fit 
lire par un de ses amis. 11 mourut pea de temps 
après. Ses plaidoyers, de 1811 à 1843, parurent 
en 1844. H a donné son antobiograghie dans 
l'ouvrage intitolé to Science du gouvernement , 
et qui a été pubUé à.New-York en 1851. 

M. 
ConvêrsatknU'Lerieon. 

GALiARi (Gabrielé) l'Ancien, sculpteur mé- 
diocre, né à Vérone dans le quinzième siècle. Il 
mérite d'être cité comme père de Paul Véronèse 
et deBenedetto Caliari. £. ^—n. 

OrUndI, Âùbeeedario. 

CALIARI {Benedetto), peintre de l'école 
vénitienne , né en 1538, mort en 1598. Frère et 
élève de Paul Véronèse, Benedetto employa son 
talent à peindre les ornements et l'architecture 
des tableaux de son flrère. Après la mort de Paul, 
il peignit seul des compositions où l'on reconnaît 
bien l'influence du style, mais non la vie et le feu 
du grand maître vénitien. Benedetto vécut jus- 
. qu'au dernier moment dans la plus parfaite con- 
corde avec ses neveux, qu'il aidait de ses con- 
seils, et avec lesquels il peignit plusieurs tableaux 
«gpéi : Hisredeê Pauli Caliari Veronensis fe- 
cerunt. Le meilleur ouvrage de Benedetto est la 
Sainte Agathe en prison, visitée par saint 
Pierre, qui se voit dans l'Oise Saint-Pierre et 
Saint-Paul, dans l'tle de Muiano. £. B— n. 

Ticoul, Dlziçnario. - Orlindl, jtbUetdario, — Laiuri, 
St&ria pUtorien. 

GAUARi {Carlo), dit Carletto, peintre de 
l'école vénitienne, né en 1570, mort en 1596. 
Son père, Paul Véronèse, craignant qu'en res- 
tant près de lui il ne dev4nt qu'un ample imita- 
teur, le confia à Giacorao da Ponte, afin qu'il 
puisÂt dans son atelier une vigueur de style qu'il 
ne se croyait pas capable de lui inspirer, et qu'il 



acquit ainsi une manière originale, unissant à l'é- 
clat et au charme du coloris la force du Bassan. 
A dix-sept ans Carletto était déjà un peintre 
de talent; resté orphelin à dix-huit, il fut m état 
de terminer avec son oncle et son frère les ou- 
vrages laissés inachevés par son père, peignant 
de préférence les parties les plus difficiles, lea 
têtes et les nus. Carletto a laissé quelques ta- 
bleaux qui faisaient présager en lui le digne suc- 
cesseur de Paul Véronèse ; malheureusement il 
fut enlevé aux arts à l'Age de vingt- six ans. 

E.B— w. 
BldoHljrtt* de* pittoH FêntU, - Unzl, Stwia vitto- 
riea. — Tlco»!, DUionario, 

CALiABi ( Gabrielé), peintre de l'école véni- 
tienne, né en 1568, mort en 1631.11 était fils aîné 
et élève de Paul Véronèse, après la mort duquel 
fltermina,avec l'aide de son onde et de son frère,, 
plusieurs de ses tableaux restés inachevés. La 
plus importante composition qui lui soit propre, 
est un Trait de la vie d'Alexandre 111, dans 
la salle du grand oonaeil à Venise. Ayant survécu 
à toute sa famille, Gabriel abandonna la pein- 
ture pour vivre dans le repos que lui assurait 
une brillante fortune; mais fl mourut à l'âge de 
soixante-trois ans, victime de son dévouement 
dans la pesie qui désola Venise en 1631. 

E. B— N. 

Uozl. Stùria pUtoriea, - RMoIfl. rif dnfpUtwri Te- 

GALiAU {Paolo), Voy. VéROMÈSB iJPaul). 

«CALici (Achille), pehitre bolonais, né vers 
la moitié du seizième siècle. Il étudiait sous Pros- 
père Fontana, quand le hasard fit tomber sous 
ses yeux un tableau de Louis Carrache. Dès cet 
instant il quitta Fontana pour s'attacher au 
Carrache, entraînant avec lui presque tout Tate- 
lier. Malgré son admiration pour son nouveau 
maître et ses efTorts pour l'imiter, U ne s'éleva 
guère au-dessus de la médiocrité. £. B— n. 

OrUDdi, Âbb^cedario. — Tlcoizf, DiMionario. 

*GALici (Jean-Baptiste), théologien italien, 
vivait à Florence vers la fin du dix- septième 
siècle, n était prêtre séculier. On a de lui : 
Discorso apologetieo , ovvero risposta ad un 
consulto d'un awocato che ha preteso di 
provare che sia invalido il battesimo data 
contra la volonté de' genitori ir{fedeli ai bam- 
bini mancanti delV usa di ragione, etc. ; Luc- 
ques, 1697, in-4°. 

aneUl CalvoU, Bibl. voL 

cÂlIdIsa, poète indien très-renommé, qui 
vivait du temps du roi Vicramêditya, c'estrà-dire 
un demi-siècle avant notre ère. On lui attribue 
un grand nombre d'ouvrages d'un goût si diffé- 
rent et d'un mérite teDement in^, que l'on 
peut douter qu'ils appartiennent au même auteur, 
et admettre l'existence d'un autre CAltdâsa con- 
temporain du roi Bhodja, vers le onzième siècle 
de notre ère. La réputation de Càlldàsa était asseï 
grande pour que son nom ait été, à ce qu'il pa- 
rait, usurpé par plusieurs poètes, qui s*en déco- 
raient comme d'un titre d'honneur. On possède 



187 



CALIDASA — CALIGNON 



188 



encore tous le nom de CàlldAsa trois drames 
estimés, plusieurs poèmes épiques, quelques 
œuvres légères» et un traité en vers sur Tart 
poétique, qu'H pratiquait si bien. Voici la liste de 
ces ouvrages : Saanmtala, drame en 7 actes, 
traduit en anglais par W. Jones ; Calcutta, 1789 ; 
reproduit en français dans la version élégante et 
gt-adeuse de Cbézy, avec le texte; Paris, 1830 , 
texte paMié à Calcotta vers 1840 par Premat- 
chandrat traduction allemande avec le texte, 
donnée à Bonn, 1846, par M. Bochtlingk; tra- 
duction allemande en vers par M. Hirzel ; Zurich, 
1833 ;<— Ourvast, drame en 6 «êtes, traduit en 
anglais dans U eollMtfcm du Tbéfttre ladien par 
M. Wilson; texte publié à Caleatta, 1830; à 
Berlin, 1833, par M. LentK,aveotradiietion latine; 
à Saint-Pétersbootg, 1846, par M. BoUenaen, 
avec tradnetion tSkoMuSm^^Àgnimitra 9iMé» 
Unîta, comédie en dnq lelet, analysée par 
M. Wilson dans son Théâtn Indien, et publiée 
àBonn, 1840,av«ctradQctton latiiie par M. TuU- 
berg; -^ RaghowamOy poème en 19 chants, 
publié à Oalctttta; reproduit à Londres, 183), 
avec traduction latfaie, par M. Steniler ; — Cfm" 
màra sambhma, poéBM fnoomplet, ptfUié à 
Berlin, 1838, par M. Stencier, avee tradnctïQQ 
latine; -- Nahdaya, poème en 4 chants, com- 
position bizarre, qui semble n'avoir été qne le 
produit d'un pari littéraire, publié avec traduction 
latine à Berlin, 1830, par M. Bénary , et à Cal- 
cutta, 1 844, par Yates, avec une traduction en vers 
ong^mi-^Méghadoûta, ou le louage messager, 
petit poème publié à Calcutta, 1813, avec une 
traduction en vers anglais par M. WDson ; tra- 
duit en allemand par M. Hirzel, à Zaridi, 1846, 
et par Max Muller, à Kœnisberg, 1847; le texte 
a été reproduit h Bonn, 1841, par M. Gildemeis- 
ter; — Ritou-Samhâra , pèiX poëme sur les 
saisons, publié dans llnde en 1792 par W. Jones, 
et à Le^ck, 1840, par M. de Bohlen, avec tra- 
ductionlatineet allemande ; — Prasnottara Mdla 
et le Sringdratil<ica, petits poèmes erotiques, 
dont le second a été publié à Bonn, 1841, par 
Giidemeister ; — Bdsyâmara, comédie en deux 
actes, analysée dans son Théâtre Indien par 
M. Wilson, qui Tattribue à Djaggaddlsa; — 
SrovUabodha^ petit traité en vers sur les mètres 
poétiques, publié par M. Herm. Brokhaus. Sui- 
vant une tradition, Cftlldàsa aurait aussi travaillé 
au grand drame d'Hanouman, appelé Mahànâr 
taca, Lahclois. 

De Chézjr. Journal du SavanU, février 1817. — Ra j- 
Douard, mSiDe jounul, nul 188t. — Abel-Rémusat, même 
iooraal, avril ISSO. - fioblMi, AM. IiidltD, L II. - Hecren, 
léeen Ûkêr 44$ FêlUik, t. 1. - OU/ê^'œwn du Théâ- 
tre IndUu, traduits en vers anglais par U.-H. Wllsoo; 
Caleatta, 18», S vol. in 8« ; en français, par A. Laagiols, 
Tarte, itn, 8 voL In-S*; en allemâBd, par Wolf, Weimar, 
1888-1881, 8 vol. 1»4«. 

* GàLiGABilio somommé Cal%olagio (Ga- 
hrieie Capeixuo, dit 2e),pdntre ferrarois,floris- 
sait en 1620. 1 1 dut son surnom à sa premi^ pro- 
fession, celle de oordonnier. 11 parait avoir été 
élève des DossL Son meilleur ouvrage est une 



Vierge avec plusieurs saints, h San-Giavannino 
de Ferrare. On vante aussi une belle Cène, à Saint 
Alexandre in Colonna de Bergame. E. B— n. 
Unzl, Storia ptitortea. — Valérj, f^ofûget m Itâlte. 
- BamltakH. rUê étr ptt«oH« asiKCoH nrrarmL 

GÂLiiMogi (SqfMf DB), poète Cnuiçus» b6 à 
SainUJean de Voiron en 1650, mort à Paris en 
1 806 . Après avoir été iecrétaiie de Leadigmères» 
il Alt nommé chaneelier de Navarre sons Hesri IV, 
qui llnveatit de sa eonHanoe et Vmi^kij% à di- 
versée négociattons. Il ooaoeunit aiisai, ïïftc Jao- 
ques-Angitate de Thon, à la rédaction de Féditda 
Nantes. LeP. Lelongloi aattribiié, maiaproba^ 
Marnent à tort, im imviigB intitalé lUisMre 
dês eknei rmèorquaèles 4i admirabiêê adv^ 
nuesenceroifmimêdêFrmnce es minées der- 
nières 1M7, 1588 et 1589, par 6. C; 1680^ In4«. 
n n'est pas probable qsm, lélé protestant eomme 
U l'était, CaligiiOD ait écrit oetfta pièce, où k cMise 
des Gttises est défendue avw une ardeur ex- 
trême. On a de lui t Jounud dês çuirret/a^ 
tes par Ftan/çois 4ê Banne^ duc de Lesdér- 
ffuièresy dêpuu tan iita Jusqu^m 1807» ma. 
in-fol. qoieetrettveâlalHUiothèqueiiBpérinle^-- 
un quatrain inséré dans les Mélangea Idaloriquea 
deColonnèS;— te MéprUdes DameSy saftire dort 
nous reproduisons quelques extraits, qui don- 
neront une idée de l'état des lettrée à l'époque 
où Malberbe apparut. Le passage suivant est le 
rédt d'une de oes mésaventures qu'on peut 
voir de tout tempe, et que les poMes ont sou- 
vent exploitées: 

Aussitôt qae l'avril de ma jeone salton 

La Jone me frisa d'une blonde toison, 

Quelque dame conçut une aoerète envie 

Dessus la Uberté, maîtresse de ma vlej 

H'assHletUtaux ralz de ses perfecUons, 

Et déroba la clef de mes aUectIons. 

J'avois pour concurrent un vieillard froid et pâte. 

Qui Jà tenolt le pl« dans la barque faUle. 

De son œU calhaireux dlstlUoit un ruisseau .■ 

La roupie coulant lui glaçolt le cerveau. 

Son corps étolt semblable à une aoatomie ; 

Son visage, au tableau d'une oosmograpUe (l), 

De rtdea sâUonnd, et semblait, ainsi beau. 

Un fantastlc esprit échappé du tombeau, 

Cn songe ft^nétlc, une ombre saloUire, 

Et le modèle vrai d'une affreuse cblmér s. 

Voyant devant mes yeux cette idole de mort. 

Et mol« d'autre c6té, Jeune, gaillard et fort. 

Qui avols ravantage, et qui, soit en adreme. 

Soit en deitértté ou forée de Jeunesse, 

ttabile en ce métier, en tout le aorpassois. 

Sinon qu'il avolt plus d'écus que je n'avols } 

Je pris opinion de voir fiivorlsée 

Mon amitié Sdelle et la sleone manquée. 

Mais, las I tout au rebours, Je me vis méprisé, 

St ce bel Adonis en mon Ueu caressé. 

n y a dans ces vers une iîKilité et une verre qui 
font songer à Régnier. Les suivantsne manqoc&t 
assurément ni de grâce ni de délicatesse. H 
s'agit de la mobilité féminine : 

Autant que le miroir, dans sa glace polie. 
Reçoit dlmpresslon que notre fsntalsle 

(1) Ces vers ne sont sans doute pas de bon goût ; mais 
on poète dont on ne conteste point le génie a dit, de 
notre temps, en parlant d'une vieille : 



Dont le menton lenrit et dont le b«> trof i 



189 

Fait errer ta et tt» et M 
L'objet gnlnfj «Bt pas, et Irtape MtreMas 
AsUbI d« leon espriti cet eervtllM Tolâcet 
Forgent d'afTecUont et flgvrent dnnaget 
Qel oattaent et t'ea feat, et reoâtaMBt elari 
Qm roabie daaa le falo d^ea airolr detolroi. 
Tuit0t Toue les Terra de toos ne faire eemple, 
Tantôt ae repentir; UntAt lire les donpte. 
' SI de Toa paarioea elles prennent pMé, 
U moindre ewealon liwfeÉt eetle anlIU. 
Comme le papUlea mx ailes étoUdes 
Cache de sons les robes, aax |js émaUléea, 
Dtt jeone ehamerot va déeerant le* pm 
Qel pensetaatenlretolMlnUcatpoa. 
U deMBaC enfant, d'tee déttarebe folk, 
S'approcbe, et cependant le paptUon s'envole. 

Ce a'eit pM «Qoore la langue de Bofleaa; maîa 
M peut d^à meeurer toate retendue da progrès 
accompU. Y. R. 

u Cndx da Maine et da Veidler, MibL fnmç. - U- 
long, BiblMÂ. kist, de la FrajÊce, édlL Pontette. ~ 
/oKTMf de aenri ir, t. m. 

CALiGBOH ( Pierrt'Antfjim D'Ambesieux 
i>b), prédicateur et théologlea français, na« 
quit à Greenwich en 1729, et mourut le 25 dé- 
cembre 1795. Sa fiiniille était protestante, et fut 
oliligée de Toir la France après la rérocatSon de 
réffit'de Nantes; et lui-même descendait, par les 
femmes, de Soff^ey Calignon. Rentré en France 
en 1735, il Ait nommé aumônier du roi à Ge- 
nève, où il officiait pour les catholiques, diez le 
résident de France. Puis il fut professeur de 
rhétorique à Lyon, et chanoine de Crépy en Va- 
lois, A Tépoque de la réYolution, il se retira et 
Técut Ignoré à Ponthierry, dans le voisinage de 
Melon. Diaprés la Biographie universelle ^ Ca- 
lignen fut un prédicateur distingué; mais Tan- 
leur de la Critique des Dictionnaires historié 
ques conteste en termes très-vifs cette asser- 
tion, aussi bien que celles du même livre où Ca- 
lignon est représôaté comme un poète, et comme 
l'auteur de plusieurs ouvrages dont on donne la 
liste. 

Richard et Giraad, BlbL êaerée. — Barbier, Sxamm 
erUique Oet Met. htst. ^ Qnénrd. Id tnmcÉ Uttér. 

CAU6NT [Bue ne), fiunifle française qui 
a foonii des ingémears distingués, dont void les 
noms : 

CALifiNT (Jean'Anténor Hue ns)^ appelé 
aussi de Luc, Directeur du corps du génie en 
1 685, il exécuta des travaux projetés parYauban. 

CAUGJIT {Jean-Anténor Hue de), fils du 
précédent, né en 1657, mort en 1731. En 1677, 
il assista aux siégea de Valenciennes et de Fri- 
bourg, et en 1680 il entra dans le corps du génie. 
En 1683, il se trouva au siège de Courtrai. Dis- 
tingué par Yauban, 9 fut nommé fiigénieur en 
chef à Ypres et à la Knoke. H consacra dès 
lors tous ses scnns à l'édification des travaux 
d'Ypres , si admirés par Bélîdor. Placé sous les 
ordres de Boufilers en 1692, critiqua certains 
oirvrages commandés par ce généra], et dédara 
an dirîecteur général des fortifications quH se 
ferait plutôt emprisonner que de les exécuter. 
Mais, quelque honorables que fussent ses scru- 
pules, Q reçut Tordre d'obéir. « Lorsque sa ma- 



cAiiGNon — gaught 



190 



Jesté enrroiedes oAders généranx ^ooreomman- 
derdans vn pays, lui répondit LepelMer de 
Souzy, fl est juste qu'Us aient Taotoifté d> feire 
fUre les ouvrages quHs jugent indispensaUe- 
inent nécessaires. Mais après qu*ttn ingénieur 
leur a dit ses raisons, sils ne veulent pas s'y 
rendre, il faut qne l*ingéniear exécute leurs or- 
dns ; et il peot et doit en rendre compte en méoie 
tempe à ses supérieurs, aân qnlls puissent Adre 
savoir les intentions dn roi à MM. les officiers 
généranx. » En 1603, Oaligpy aasistaan siégede 
Frimes. Au mois de novemlMne de la nime an« 
née, il eut dans sa direotton Calais, Gfavdiaea, 
Donkerqne, Bevgaes et Fornes. En leos, U fit 
le siège de Dixmnde. Bn leM , km dn aeoond 
bombardement de Calais par les Anglais, Cali» 
9iy, qni, dès 1694, avait )«lé, à l'extrémité de la 
jetée dn chenal, le fort Rouge, fit construire le fort 
Yert à l'autre extrémité de la jetée orientale. Yers 
la même époque , fl mena i fin l'onvrage à eome 
du fort Nicolal. Par ses soins, les jetées de l'est, 
à Dunkerque , tarent prolongées. On loi dvt en- 
core la construction de la grande édnse sur l'Aa , 
• Gravennes, et les huit ftirts bastiomés de Fur- 
nés. En 1706, après la bataille de Ramfllies, et 
quoiqu'il eût des terres dans le i^islnage, H con- 
seilla ilnondadon des denx bords dn eanal de 
Leffinghes et du canal de Bmges, pour cmpèdier 
l'entrée de Marlborougb dans la Cameriine-Am- 
bach, qui s*étend depuis le chenal de Nieoport 
jusqu'au canal de Bruges. Devenu directeur des 
fortifications de Bourgogne, il s'occupa du canal 
de ce nom. Ami deYauban, il écrivit, d'après 
les conseils de ce grand homme, une Histoire des 
guerres causées par le partage de la monar* 
chie et par les princes du sang, tant légitimes 
que^i naturels, Jusqt^en 1703; ouvrage resté 
manuscrit. On a, en outre, de lui, un Mémoire star 
la Flandre flaminghante (ms. n* 2,241 de la 
Bibl. impér.) 

" €ALiGinr ( Hercule Hua db), frère du pré- 
cédent, appelé aussi £an^Tttne,né en 1665, mort 
à Yalognes en 1725. D'abord ingénieur en chef 
à Grenoble, à ThionviUe et Hnningue, il fût, en 
1705, appdé à diriger les fortifications de la haute 
Provence, et en 1710 les places et ports de la 
Normandie, où fl s'appliqua à mettre en sûreté 
la Hogue et l'Ile Ratebon. n se distbgua aussi 
à plusieurs sièges, notamment, en 1702, lors 
de la défense de Rhemberg. 

caLiGBiT {Antoine Hcb ns), dievaher de 
Luc, frère des précédents, vivait dans la première 
moitié du dix-huitième siède. En 1693 il fut 
blessé an siège de Namur, et en 1704 il ftit lien- 
tenant des maréchaux de France en Tonraine. 

CAL1ISJIT (lotiû-itofland HtJBnB),a|)pdé 
le chevalier deCaligny, fr^re des précédents, né 
en 1677, mort à Yalognes en 1748. Après avoir 
assisté à la défense de Hagnenaucn 1705, an siège 
de Kehl en 1733, et à celui de Philipsbonrg en 
1734, il fot appdé à commander les ingénieurs 
feisant partie du corps d'armée sor la Mense en 



191 



CALIGmr — CA.LIGULA. 



193 



1741-1742» et «n Bavière en 1743. Ingénieur 
en chef à Landan de 1716 k 1723, il écrivit sar 
la défense de cette place. Devenu directeor des 
places de Normandie, après la mort de son frère 
Hercule (1728), il fit fiiired*utiles travaux dans 
les ports de Dieppe, de Honfleur et du Havre, 
et construire à Cherbourg un bassin à flot;de la 
capacité des plus grands bâtiments. Ces travaux 
du port de Cherbourg, décrits par Bélidor, fu- 
rent détruits par les Anglais en 1758. 

C4Li6lfT (Hue de Crctiunghàii), fils du 
précédent, mourut en 1772. Il fut ingénieur k la 
Hogue, et fit des mémoires sur cette station et 
sur Jersey, Guemeseyet Aurigny. Deux de ses 
petits-fils sont morts durant les guerres de l'em- 
pire. 

Attgoyat, du» le Spêciaimtr wUtttaire ,- Paris, 18M, 
ln-S«. - Béttdor, AreMUeUart hydraulique, IV, m. 

G4LIGUUL ( CcAuS'JuliuS'CxsaT'Gennanir 
eus) , troisième empereur romain, fils de Germa- 
nicus et d'Agrippine, et par adoption petit-fils 
de Tibère, auquel il succéda Tan de Rome 788 
(37 de J.-C. ), naquit. Tan 13 de notre ère, dans 
les camps romains et probablement en Germanie, 
et mourut le 24 janvier de Tan 41 de J.-C. Élevé 
au milieu des soldats, il reçut de ces derniers le 
sobriquet de Caligula, d'un genre de chaussure 
qu'il portait {ealigsB, bottines). 

Heureux d'être déUvrés de l'odieuse tyrannie 
de Tibère, dont ils vouèrent la mémoire à l'exé- 
cration, les Romains s'abandonnèrent à une joie 
d'autant plus vive quand le fils de Germanicus 
parvint à l'empire, que les commencements de 
son règne étaient bien loin de faire pressentir 
toutes les cruautés dont bientdt après il se ren- 
dit coupable. Pour flatter le sénat, il promit de 
partager avec lui la souveraine autorité, et de le 
consulter sur tout ce qu'il voudrait entrepren- 
dre; et afin de gagner le peuple, flmit les prison- 
nlersen fiberté, rappela les exilés, et fit la remise 
de tons les impôts qui restaient dus. Ces pre- 
miers actes promettaient aux Romains des jours 
fortunés; mais à peine huit mois s'étaient-ils 
écoulés, queCaligula donna l'essor à son carac- 
tère féroce et sanguinaire. Ce changement dans 
la conduite du prince ayant eu lieu après une 
forte maladie qui avait mis ses jours en danger, 
quelques auteurs ont avancé qui] provenait du 
désordre de son esprit et de l'affaiblissement de 
sa raison. Quoi qo'Û en soit, le rafifinement de ses 
cruautés prouve qu'il était digne en tout de suc- 
céder à Tibère. 

Parmi les nombreuses extravagances de Cali- 
gula, il en est quelques-unes qui démontrent 
surtout un orgueU des plus insensés. Ainsi, par 
exemple, non content de se dire le maître de 
tous les rois, et de considérer comme de vils es- 
claves les princes les plus puissants, il Toulnt 
être adoré comme un dieu. A cet effet il se bâtit 
un temple, se nomma des prêtres, se fit offrir des 
sacrifices, et poussa l'égarement jusqu'à associer 
8a femme et son cheval an collège sacerdotal 



chargé de son propre culte. Ne voulant pas, au 
reste, qu'on pôt douter de sa prétendue divi- 
nité , il se montrait en public avec les attributs 
de Mercure, d'ApoUon, de Mars, etc.; et après 
avoir fait enlever la tète des statues de divers 
dieux, il y fit placer la sienne. De plus, afin de 
mieux ressembler à Jupiter, il alla, dans sa dé- 
mence, jusqu'à vouloir imiter le tonnerre ; et, dans 
ce but, il fit construire une machine à l'aide de 
laquelle il produisait un bruit assez semblable à 
celui de la foudre. Pendant ses orgies il faisait 
mettre à mort les citoyens les plus honorables. 
Dans la nuit qui suivit le jour où 11 avait inau- 
guré en personne le magodfique pont qu'A avait 
fait construire entre Baies et Pouzzoles, il lit 
jeter dans la mer, du haut de ce pont, une mul- 
titude d'hommes et de fenmies , sans distinction 
d'âge et de rang. Néanmoms ses extravagances 
rencontrèrent quelquefois des olistacles : s'étant 
obstiné, malgré toutes les représentations, à 
faire placer sa statue dans le temple de Jupiter , 
et à forcer les Juifs à l'adorer , cet acte d'impiété 
produisit une sédition qui devint la cause d'une 
guerre cruelle en Judée. Mais ce n'était point 
seulement la religion que Caligula profanait : en 
même temps qu'il outrageait ainsi les divinités, 
il scandalisait les Romains par des désordres de 
tous genres. Non content de porter le déshon- 
neur dans le sein des familles , il établit des lieux 
de débauche jusque dans son propre palais, et 
donna l'exemple des plus honteuses dépravations 
en entretenant un commerce incestueux avec ses 
trois sœurs et principalement avec Drusilla, qui 
vivait publiquement avec lui, et qu'il déifia après 
sa mort. H fit mourir de chagrin , sinon par le 
poison, son aïeule Antonia, fille de Marc-Antoine 
et d'Octavie; et il n'hésitait pas à dire qu'Agrip- 
pme, sa mère, était le fruit de l'inceste d'Auguste 
avec sa propre fille. On ne peut s'empêdier de 
faire ici une remarque qui prouve à quel degré 
d'abaissement le premier peuple du monde était 
descendu alorS;; car, encore bien que les (amiUes 
les plus illustres fussent particulièrement robjet 
des outrages de Caligula, on ne vit aucune femme 
se soustraire à l'infamie, soit par une mort glo- 
rieuse, soit même par une fuite que la prudence 
seule oommandaiL 

Enfin, et pour ne pas citer tous les excès qui 
ont rendu odieuse la mémoire de cet empereur, 
nous nous bornerons à jyouter qu'il TOulnt être 
appelé le mari de la lune, et qu'il fit construire 
une maison superbe à Incitatus, son cheval , 
qu'il invitait à sa table comme un grand seigneur, 
et auquel fl présentait de l'orge doré, et faisait 
boire du vin dans une coupe d'or où il avait bu 
le premier. L'écurie de ce cheval était tout en 
marbre, avec une auge d'ivoire; et Caligula se 
proposait même de le nommer consul, lorsque 
la mort de cet animal vint mettre un terme au\ 
folies dont il était l'objet de la part de son maître. 

Quant aux cruautés de Caligula, nous citerons 
encore les faits suivants. Afin de pouvoir 8ub« 



198 



Tenir à ses prodîgalitës, il ùàaaài mettre à mort 
les plus riches particuliers, dans le seul bat de 
s'approprier leur fortune. C'est par suite de ce 
désir efiréné des richesses que, se plaignant un 
jour de ce qne'de grandes calamités ne Tenaient 
point enlerer pinceurs milliers d'hommes à la 
fois, il prononça ces paroles atroces : « PlCtt 
aux dieux que le peuple romain n*eût qu'une 
seule tête, afln de pouToir l'abattre d'un seul 
coup I » Caligula trouTait une sorte de Tolupté 
à Toir couler le sang, et, sans aucun autre motif, 
il faisait donner la question à des malheureux, 
ou les faisait mourir dans des suf^ces horri- 
bles. Ayant désiré de Toir mettre en pièces un 
sénateur toat TiTant , il ne fut satisfait qu'après 
aToir TU les entraiDes de la TÎctime traînées dans 
les mes, et rassemblées ensuite sous ses yeux. 

Ces horreurs remplissent sa courte histoire ; il 
se préparait à une campagne dans la Germanie, 
et il aTaitméme passé le Rhin aTec une armée de 
plus de 200,000 hommes ; mais il ne tarda pas à 
renoncer à cette entreprise pour rcTenir à Rome. 
Plusieurs attentats contre sa personne étaient 
restés sans succès , quand enfin l'empire romain 
fîit délÎTré de ce monstre par Cassius Chéréas, 
tribun des troupes prétoriennes, qui était par- 
Tau à faire entrer dans la conspiration Cor- 
néfaus Sabinus, et un grand nombre de sénateurs 
et de cheraliers. Caligula fiittué au milieu d'une 
fôte , Tan 41 de Tère chrétienne, à l'âge de Tîngt- 
neuf ans ; il tomba frappé de trente coups de poi- 
gnard. Ses sœurs ne purent brûler entièrement 
son cadaTre, et se hâtèrent de le soustraire aux 
outrages de la multitude. Toutefois, comme par 
ses largesses il s'était fait un parti parmi les 
troupes, Chéréas fut Tictime de son déTouement; 
les prétoriens exaspérés regorgèrent à l'instant 
même. On a dit que Caligula avait écrit sur la 
rhétorique ; mais il est permis d'en douter, car 
les ordres qu'il réitéra de faire anéantir les œu- 
vres d'Homère et de Virgile donnent lieu de 
croire qu'il était loin d'aToir de Tamoor pour les 
lettres. [Enc, des g. du m.] 

Saétone, Caligula. — Tadte, Annales, TI. — Dion 
Caulot. — Jotèphe.^nM^.— AmréUas Victor. — Zonans. 

*GAL1MAS (...), historien français, mort en 
1 7 56 ou 1 757 à Courthomer (près de Séez, départe- 
ment de l'Orne), n était curé de cette commune, et 
mourut au moment où l'ouTrage que nous allons 
citer, muni déjà de l'approbation épiscopale, allait 
être mis sous presse : Mémoires pour servir à 
Vhistoire ecclésiastique et civile du diocèse 
de Séez, 2 toI. in-4^ ( manuscrit). 

Ulong. BiblMh. Mst. de la France, édit Pontette. 
*CALiH»ii (Simon), rabbin à Venise, cultÎTa 
la poésie, et publia en 1751 une traduction de 
l'Ancien Testament, ainsi qu'uni petit traité 
délia pœsia. 

Roitl, Dizion. deçli onL Ebrei, 

*GALnio (César), théologien et chronolo- 
98te italien , de l'ordre des Jésuites, né à Bres- 
cia Ters 1669, mort le 19 août 1749. On a de 
W00T4 noGR. vraTKRa. — t. yui. 



CALIGULA — CALIXTUS IM 

lui : ridea (Tiin gocemare paiemo proposta 
a principe nella esposizione délia parabola 
del Figliuolo prodigo, discorso; Bologne, 
1711, in-12; — Discorsi scritturali e morali 
ad utile trattenimento délie monache e délie 
sacre vergine che si retiran del secolo, 1717, 
4 Tol. in-12; — 7ya//eirimen^o istorico e cro- 
nologico, con che si mostra essere la storia di 
Giosetto falsa e discordante dalla S. S., 1726 : 
ce liTre engagea l'auteur dans une querelle litté- 
raire aTec François Marie Biacca; — Compen^ 
dio délie vita, morte e miracoli di B, Giov^ 
Nepomuceno; Venise, 1733, in-12. 
ClnelU. MbL - Adeluof. sappL à iôebcr. 

«GALUfo ( Mutius), prélat et théologien 
italien, né à Brescia, mort à Tenii le 6 aTril 
1570. n fut archcTéque de Zara, et assista en 
cette qualité au célèbre concile de Trente, aux 
traTaux duquel il prit une part trèa-actîTe, à en 
juger d'après la oorrespondanoe qu'il entretenait 
aTec la cour de Rome, du 3 octobre 1561 au 6 
décembre 1563. On a de lui : deux discours te- 
nus au condle de Trente, et hisérés dans Do- 
minioo Tarri : ùratt. responsa, lUterse ae wuoi' 
data ex actis Conc, IVid. eo/tocto; Venise, 
1567 ; — Lettre à Paul Manuce, dans IMter» 
clarorum Virorum; Venise, 1568; ^ Consti- 
tutiones synodales S. Scclesia Inieramnot- 
tis editx in Sfnodo diœcesana habita 1567; 
— en manuscrit : une collection de deux cent 
trente -trois lettres adressées de Trente à la 
cour de Rome, du 3 octobre 1561 au 6 décembre 
1563. Ce manuscrit se trouTa en 1762 entre les 
mains de son descendant, liouis Calino, patriar- 
che d'Antioche. 

Annal, lettêr, dTKaUm, 1 1, v iTT. 

€AUPPB. VOff. CaLUPB. 

«GALisTO DI PAOLO, sculpteur slenuois, 
florissatt de 1484 à 1504. Sous la direction de 
Baldassare Peruzzi, il a concouru à la décoration 
de la belle chapelle Saint^ean dans la cathé- 
drale de Sienne. £. B— n. 

KoouRDoll. CemU ttorie^-w^titHei di 5ieMa., 

GALIXTB. Voy, CàLLUTB. 

GALIXTB. Voy. AlBXARDRB m. 

CALIXTUS (George), dont le TéritaUe nom 
était Callisen , ftjt peut-être le théologien le plus 
savant et le plus éclairé de l'Église protestante an 
dix-septième siècle. Né en 1586 à Meelby, dans le 
Holstein, il mourut le 19 mars 1656. Il fit ses étu- 
des à Flensbourg et à Hehnstasdt, et reçut en 1605 
l'autorisation de faire un cours de philosophie à 
HelmstsBdt. En 1607, il aborda l'étude de la théo- 
logie; puis il Tfsita en 1609 les uniTersités du 
midi de l'Allemagne, et il débuta en 1611 dans 
la carrière théologiqne, à Helmstaedt, par des 
discussions dogmatiques qui le firent connaître 
comme un esprit original, et comme un ennemi 
acharné des préjugés alors dominants. Il entre- 
prit aTec un riche Hollandais un Toyage en Allé* 



195 



GALIXTUS — GALKAR 



IM 



magne, en RoOande» en AngMeite et en Franee, 
dans le bot d'apprendre à mienx connaître les 
différentea sectes religtenaes et les ploi grands 
savants de son époqae. De retour à Hebnstedt 
en 1613, n y (bnda sa renommée comme tliéo- 
logien par la victoire quMI remporta en iei4 sar 
le jésuite Tnrrianos, dans nne controyerse reli- 
gieuse qui] soutint contre Ini. H dertst professeor 
de théologie, pois abbé de Koenigslotter et con- 
seiOer ecdésiastlqoe, et fbt josqo'à sa mort , qd 
eut Ueo en 1656, le plus actif et le plus estimé de 
toos les professeors de Udmstsedt. L'obligation 
imposée sous serment à tons les docteora en 
théologie de cette onirersHé de traTaOler à éta- 
blir la paix de l'Église, fut poor Galixtos un pre- 
mier motif qui le poussa à rallier toua les par- 
tis. CepeDdant son génie, la profondeur de ses 
connaisBanres, et le haut point de vue d*où il 
arait appris dans ses Toyages à envisager le 
monde et les hommes, TanMoèrent encore nar 
torellement à des recherches plus hardies, à des 
idées phis claires, et à plus de modération et 
d*éqoité envers ceux qui n'étaient point de son 
opinion, qu'on ne pouvait en attendre de l'esprit 
étroit et borné des théologiens de son temps. 
Ses traités «ar l'autorité de l'Éattore sainte, 
eor la transsubstantiation, sur le mariage des 
prêtres, la suprématie du pape, la communion 
sous une seule espèce, etc., sont, de l'aveu des 
savants catlioliques, ce que les protestants ont 
écrit de mieux et de phis profond contre les 
doctrines du catholicisme. Son impartialité loi at- 
tire même en 1 631» raccosatfonde crypto-papisme. 
Boscher, idors prédicateur à Hanovre, lança con- 
tre lui un pamphlet dans ce sens. De leur côté, 
les sectateurs de sa formule de concorde Tae- 
cusèrent d'hérésie, parce que, dans sa morale 
théologique et dans un ouvrage sur la tolérance, 
fl se rapprocliait, sur quelques points, des doc- 
trines de l'Église réformée. En vain Calixtus 
s'efforça de prouver à ses accusateurs que les 
plus anciennes confessions de foi chrétienne 
avaient été communes k tous les partis; et lors- 
qu'il eut enfin osé ateoer, dans one discussion 
publique, quil trouvai! la doctrine de la Trinité 
moins claire dans TAncien que dans le Nouveau 
Testament, et qu'il croyait à la nécessité des 
bonnes œuvres pour le salut; lorsqu'en 1646, 
dans une dispute religieuse à Thom, où U avait 
été envoyé comme médiateur par l'électeur pro- 
testant de Brandebourg, on l'eut vu vivre dans 
une plus grand« intimité avec les théologiens 
calvinistes qu'avec les luthériens, alors la haine 
et les soupçons de ces denuers éclatèrent en 
querelles qui, k cause de l'incertitude avec la- 
quelle on prétendait que Calixtus flottait entre les 
difTérents partis religieux, s'appelèrent les que- 
relles syncrétistiques. Cependant «es plus achar- 
nés de ses adversaires ne se contentèrent pas de 
lui attribuer les plus énormes hérésies : ils enga- 
geaient aussi l'électeur Jean-George I'' de Saxe 
à faire auprès du duc de Brunswick des démar- 



ches bostOes oofllreles fhéoiogkM de Hetmsiasdt 
Mais le doe le protégea, au oootralrB^ k>rt de la 
diète de Ratisbonne en 1653, et les prinoes de 
l'Empire déciderez Jeas-Oeorge à tnpuser al- 
iénée anx théofoglens de son électorat Alors Cn> 
fixtus ne Alt plus faïquiété Josqn*à sa mort. 

Les querelles obÈM entraîné l'empêc h è r en t 
d'exposer ses Idées atee plus de prâibndevr. 
Ses nombreux outrages sont la plupart éerHs à 
la hâte, et fls ont été en pnrtie publiée sans son 
oottsentement Mais par bob enseigneinent oial 
Calixtns a formé beaucoup dfexeeSents Miéolo- 
giens qui ont continué à travaifler dans son es- 
prit, et ont plaidé sa caoK atee didenr dans 
les querelles syncrétiatiqoes; ces qoereOee ont 
été conthraées par son fils Frédérie-Ulrie, né 
en 1622 et mort en 1701, abbé de Konigslntter, 
et professeur dettiéologieà Hefanstttdt. CaHxtns, 
le père, dutà ses recherches hMmiqoes et à son 
exégèse , où il semUe atolr merveflleaseraent 
saisi l'esprit de rÉcritore sahrte, des réeollats 
qui répandfa«nt de nooTelles Icnrières sar la 
dogmatique, lui donnèrent nne forme plus aelen- 
tiflqoe, en séparèrent la morale chrétienne pour 
en faire une science partlcolière, réveillèrent 
l'étude des Pères de l'élise et de l'histoire ec- 
clésiastique , et frayèrent en général la route an 
progrès qol, à l'aide de Spenef , de Thomasins 
et de Semler, devait amener une révcrtntion 
complète dans les sciences théofoglqoes et les 
idées religieoses. [Ene, deâ g, du m.], 

Sax. Onomtuhe. litterar. — Freber« Theatrum viro- 
tum eruditUme ctarorutn, 

GÂLKARoociLftftii {JeM oB), peintre néer- 
landais, de l'école de Jean de Bruges, naqoit en 
1500 à Calkar, dans la principaoté de Clèves II 
se forma le goût en Italie, d'après les chefs-d'œu- 
vre do Titi^ et en suivant les exemples et les le- 
çons de son maître. Jamais, dans ses créations 
pleines de génie, il ne s'éloigna de la nature. L'œH 
le plus exercé distingue avec peine les tableaux 
do Titien de ceux de Calkar. Dans la oolleC' 
tion de Boisserée se troove on tableao remar- 
qoable de ce peintre : c'est one Mater dolo- 
rosa, qoi parait avoir eu poor pendant nu Ecee 
homo. Rubens admirait à un tel point les ta- 
bleaux de Calkar, que dans tous se» voyages fl 
portait sur lui une miniature de ce grand mettre, 
représentant les pâtres an moment où Joseph 
les accueillit auprès de la crèche du Christ. 
Comme dans la NuU de Correggio, la lumière 
émane de l'enlant Ce tableau, trouvé dans la 
succesafon de Rubens, tomba entre les mains de 
Sandraot, et depuis entre celles de l'empereur 
Ferdinand m. Il est déposé aiqourd'hui dans la 
galerie du Belvédère, à Vienne. Les dessins de 
Calkar, faits à la plume et au crayon, ne sont 
pas inférieurs, sous le rapport de l'art, i ses ta- 
bleaux. Presque tous les portraits qui se trou- 
vent dans la Biographie des peintres^ par Va- 
sari, et dans les Institutiones AcademioB de 
Vesalius, sont de Jean de Calkar. Il quitta Te- 



197 



CALKAR — CALLARD 



fOft 



Dise poar alfer haMIer Naptefl, où il moarat en 
1546. [Bne. dès g, du mJ] 
Ifagler, Nmei Âttgem. Kûnttiêt-UxleoH. 
càULomn {Jean-Prédéric Van Bbèk), le 
phs dîfttmgoé des astrononies néeriandais, na- 
quit à Groâringae en 1772. Après aroir fa!t ses 
études préparatoires à Amsterdam, où son père, 
pasteur réformé très-dlstiagué, avait été appelé, 
il se rendît à UtreeM poor faire sa théologie , 
étude qulf àlMiâdoima plus tard pour se consa- 
crer entièrement aux marthématiqnes et à Tas- 
froDomie. Plus tard il tisita les nnitersités de 
Goêttingne, de Lefpzig, diéna, et les observa- 
toires de Gotha et de Berlin, et il forma des 
liaisons ùrtimes avec plusieurs savants aUe- 
maDds, particulièrement avec le baron de Zach, 
avec lequel il entretint plus tard une longue 
Correspondance. Calkoên fut nommé, en 1799, 
professeur suppléant d'astronomie et de mathé- 
matiques à Leyde, et en 1804 professeur titu- 
laire de ces sdencés , qu'il alta enseigner Tan- 
née suivante à tJtrecbt. Il «(vait fait preuve de 
tant d'activité quand il était chargé du règle- 
ment des pdds et mesures, que le rot Lodfs-Na- 
poléon lui témoigna publiquement sa natisfac- 
tion et sa reconnaissance dé -cette opération. 
I^rs de la fondation de llnstitot national hol- 
landais, il fut élu membre de cette compagnie. 
Calkoên mourut en 1811. Ses principaux ou- 
vrages sont : SuryolttSj over het scfione ; Har- 
lem, 1802; — une dissertation écrite en langue 
latine sur les horloges des anciens, et une réfuta- 
tion de V Origine de tous les cultes , de Dupuis, 
publiée sons ce titre : Natirden Oorsprong van 
den Mozaischen en Christclijken Godsdienst, 
ouvrage qui a été couronné. [Snc. des g, du m.] 

Bio9rapM» NierUtndaUê. 

CAix OU GALLIU8 {Jean Yak), dessinateur 
hollandais, né à Nimègne en 16^, mort à la 
Haye en 1703. Fils d'un horloger habile, il pré- 
féra le dessin à l'borloi^e et à la roécaniqne. 
n copia d'abord les paysages de Breughei, de 
Paul Prfl et de Nienlant ; puis, voidant étudier la 
nature par lû-méme, il visita les eaviroBS de 
Kimègne et les bords du Rhin. Les dessins qu'il 
fit durant ces premiers voyages furent recher- 
chés des connaisseurs. H parcourut ensuite la 
Suisse, ntalie, et recueillit à Rome des vues nom- 
breuses, n revint ensuite par l'Allemagne et 
d'autres pays à la Haye, où il fit des gravures qui 
omèr^t ses recueils, et furent également achetées 
avec empressement par les amateurs, n peignit 
aussi en miniature. Une des œuvres les plus re- 
marquables publiée par Schtaick représoite, en 
72 feuilles, les vues les plus curieuses du cours 
du Rhin, depuis SchafYhouse jusqu'à Scheve- 
lingen. 

DeMampsi Vie» des Peintres Jiaaumdi^t. lU. - Nagler, 
AllgemHnet KUntler-Lexicon. 

GALL {Pierre Van), ffls de Jean 'Van Call, 
paysagMe hollandais, mort en 1737. Ck>mme 
son |>ère 11 culttva le paysage, et acquit une ré- 4^ 



pnfaOott méritée. Il n*était pas molhs habile ar- 
chitecte, tt il (ht chargé par le rof de Prusse de 
dessiner à l'aquarelle, les forteresses et les 
eliamps de bataille de lagnene de Flandre sous 
te roi Louis XY. 

Iftgier, ITeuei jiOiêmakm Kûnttler'tAtietm. 

ciLLAMAEl» {CharleS'Antùine) , staitnaire 
français, né m \TJ^^ mort à Paris en 1891 . Cal- 
lamard avait obtenu en 1797 le grand prix de 
sculpture. Le mnsée du Louvre possède de Itrt 
P Innocence réchauffant un serpent (sidonde 
1810) et Hyacinthe blessé ( saRm de I8t?), 
commandés par le gouvernement impérial. H a 
produit en outre phnieurshostes etbas-reH^ es- 
timés, (jtMntfoéf Ml général , ses (But lee soiettt 
empreintes d'âne r^larlté un peu ftolde. H 
s'occupait, à sa mort, d'une staitue d« bailli de 
Suinren. P. Ov. 

Oabet. DMUmnttlreâêi ArHtteê.- UûNits dê$ mIMw. 

«ALLât» D« LA »rQVBmt« (jeon-Bop- 
Hste), médecin c^ botaniste français, né tst 
leâo, mort I Caen en 1746 (d'après Leiong et 
Potttette, s^ott lesquels fl aunft attetat l^iige de 
cent seize ans), tm en 1718 (d'aprAs Qoérard 
et antres ). Après avoir Andié la médecine h Pth 
ns pendant huit ans, il se rendit à Punitefeité de 
Caen , o6 il finit par se faire recevoir docAent 
en médectee en IAe2. pratiqua ensuite 8oA 
art à Caen jusqu'en 1871 , od il fht nommé à 
une chaire de professeur à l'université de celle 
ville, qnll ne quitta plus. Doyen de la FaouNé d 
membre de f Académie de Caen, H marque dans 
rhistoire de cette ville comme fondateur du Jar- 
din de botanique. On a de lui : Lexicon me- 
dicum universale, stve tria etffmologiamm 
milia, quas in seholis publieis alimnos <ft» 
postulantes êdocuit auctor; Caen, 1873, ln-12 
(c'est une expAcation de termes grecs nsftés 
e<l médecftie); 2* édii, Caen, 1892, to-12, et Pa- 
ris, 1693, in-12 (édît. augmentée des termes de 
chirurgie, chimie et pharmacie); — Lexicon me- 
dicum vnivetsale etymologicum^ în quo unde- 
des millia vocabula rarioris usus ah auctari- 
bus grœcis, latinis et gallicis qui de medicina, 
chimrgia, pharmactcr, botanica, ehymia et 
physica hactênus scr\psere usurpata enu- 
cleantur, eorumque notiones et origines rete- 
guntur;Cd>ea, 1715, ta-fol. : ce n'est qu'une nou- 
velle édit. de Toiivrage précédent, presque porté 
au quadruple de retendue ; — Ager medicus 
CadomensiSy sive hortus plantarum qux in 
locispaludosis^pratensibus, maritimis, areno- 
sis et sylvestribus prope Cadomum in Ifor- 
mannia sponte nascuntur; Caen, 1715, ma- 
nuscrit. Cet ouvrage, qu'on disait avoir été im- 
primé à Paris en 1714, in-fol., n'était pas encore 
imprimé en 1778, du temps de Fontette. En tout 
cas, le manuscrit laissé par Callard entre les 
mains de M. Desmousseaui, son collègue à ta 
Faculté, était très-informe et tronqué. C'est la 
Flore de la basse Normandie. 
Journal detSaoantt, ITIS. — telong, JHbtiothéque 



ld9 



CÂLLARD — CALLEI9BERG 



»)0 



Mttartquêdê U fWiMt.— Carrère, BM, 4ê la Mtéd. — 
tioj, MeUomuHrê de la MedêcUiM. 

CâLLiÉJA OU GALLÉJAS (dOD FéliX DEL 

Rbt), comte de CaMéron, général espagnol, né 
en Espagne en 17âO, mort après 1820. Après 
aToir été fiscal du conseil des Iodes en Améri- 
que, fl commandait en 1810 la garnison de Saint- 
lïouis dn Potose dans le Mexique, lorsque le fa- 
meux Hidalgo, curé de Dolorès, fit soulerer ces 
contrées. A la tête de quatre-vingt mille hom- 
mes créoles indiens, et de quelques troupes régu- 
lières, ce chef avait pu déjà prendre Toluca ; et 
il marchait sur Mexico, lorsque Caima reçut du 
^rlce-itM Vénégas l'ordre de se mettre à la pour- 
suite des insurgés. Quoiqu'il n'eût que sept mille 
hommes, il mit en Ibite l'ennemi, lui tua un 
nombre considérable d'hommes, le poursuivit, 
s'empara d'un défilé fortifié, et hri pri Fingt-«inq 
pièces de canon. Puis il l'attaqua dans Gna- 
naxoato, et emporta cette place d'assaut. Mais 
dès lors flteniit ses succès par les atrocités dont 
il les accompagnait. C'est ainsi qu'il penrnt le 
pillage pendant deux heores et qu'il fit ftiailla> 
plu^eurs prisonniers et citoyens, parmi lesquels 
le minéralogiste Cbotel. 11 décréta la peine de 
mort contre toute réunion de plus de trois per- 
sonnes, et contre ceux qui ne rôidraient pas leurs 
armes dans les vingt^piatre heures. Le parti ré- 
publicain n'en devint que plus fort Hidalgo, 
ayant rallié son armée, se retira sur Guada- 
laxara. Plusieurs provinces se soulevèrent à leur 
four. Dirigé sur Zamora par Calléja, le général 
Crux battit un corps d'insurgés et s'empara de 
Yalladofid,. où, à l'exemple de son chef, il exerça 
d'affreuses cruautés. Quant à Call^, il se porta 
sur Guadalaxara, où Hidalgo s'était posté sur un 
plateau avec cent trente pièces de canon : à la 
tète de sa cavalerie, il se précipita sur les batte- 
ries ennemies, et les enleva à l'arme blanche. Hi- 
dalgo reçut le coup mortel dans une charge com- 
mandée par lui-même. Son armée fut entièrement 
défaite ; mais le vainqueur déshonora encore sa 
victoire par ses cruautés : il est vrai de dire que 
les deux partis rivalisaient de représailles. La 
prise de la forteresse de Zitacquaro (2 janvier 
1812) fut le résultat de cette victobe, et les ha- 
bitants furent passés au fil de l'épée. Cailla 
alla ensuite attaquer CuauUa-Amilpas. U en 
M. d'abord rqxiussé par le prêtre Morelos, qui 
avait été placé à la tête du pouvoir exécutif; et 
il ne vint à bout de la place et de ses habitants 
que par la famine. Cuantla fut abandonné dans 
la nuit du 2 mai. Cette retraite s'accomplit dans 
un si profond silence, que les colonnes passè- 
rent sous les batteries de l'ennemi sans que celui-ci 
s'aperçût de rien ; elles gagnèrent Izucar, n'ayant 
éprouvé qu'une perte à peine sensible, si Ton 
n'eût eu à regretter Léonardo Bravo, qui tomba 
aux mains des Espagnols. Entré dans la ville. 
Cailla se porta sur les habitants à d'horribles 
cruautés. Ces actes mêmes contribuèrent à dé- 
velopper l'msurrection. A son tour Morelos eut i 



des succès, et la guerre eoiitima de la sorte en 
balançant les chances entre les deux partis. La 
situation de la Nouvelle-Espagne était vraiment 
déplorable. « Le commerce était nul, dit M. la 
Renaudière; personne n'osait s'aventurer au mi- 
lien des bandes armées, sans discipline et sans 
pitié. Les mines étaient désertes; les ouvriers 
les avaient quittées ou pour aller combattre , ou 
parce qu'ils n'étaient pas payés, et les eaux s'é- 
levaient en toute Uberté sur les filons métalli- 
ques. Les terres restaient en Iriche dans une 
partie du pays; le blé devenait rare et clier; les 
maladies plus nombreuses augmentaient de ma- 
lignité dans les terres chaudes, et faisaient inva- 
sion sur les plateaux où elles étaient ordinaire- 
ment inconnues. C'était un triste spectacle que 
le Mexique en travail de son mdépendance. » 
Cq>endant Calléja fut élevé à la vice-royauté du 
Mexique, en remplacement de Yénégas; il dé- 
ploya dans l'exerdce de ses fonctions le dévoue- 
ment dont il avait lait preuve jusqu'alors. En 
même temps il continua le système de rigueurs, 
qui, loin de favoriser les intérêts de la méSt>pole, 
détachait d'eUe les populations. Ce que l'histoire 
ne saurait surtout absoudre, c'est l'exécution 
de Morelos, devenu prisonnier d'une division 
espagnole , et qui fut Aisillé par ordre de Cal- 
léja le 22 décembre 1815. Calléja publia, il est 
vrai, une amnistie; mais la guerre continua, et 
il fut rempbcé dans sa vice-royauté par don 
Juan d'Apodaca en 1817. A son retour en Es- 
pagne, fl Ait nommé comte de Caldéron. En 1 819, 
quoiqu'il fût d^ septuagénaire, il fut appelé à 
commander les troupes rassemblées à Cadii et 
dans 111e de Léon, pour aller combattre les in- 
dépendants du Paraguay; et déjà il avait com- 
mencé d'accomplir sa mission lorsqu'il fut fait 
prisonnier par Riégo et conduit à l'Ile de Léon, 
où il resta jusqu'à ce que Ferdinand VII eût 
triomphé de l'insurrection. 

Anaalt, Jonj, etc., Biog. des Contemp. - U Benau* 
dière, le Mexique, dam l' ClUv, pUt. 

«CALLEMARD { Morc-Àntoine ) , historien 

français, de l'ordre des Jésuites, vivait dans la 

seconde moitié du dix-septième siècle. On a de 

lui : Histoire de la vie de Jacques de Cordon 

d'Évieu, chevalier de Tordre de Saint- Jean 

de Jérusalem; Lyon, 1665, in-4<'. 

Leiong, BibUotkêqm historique de la France » édit. 
Fontctte. 

CALLBiniiCRG (6a^^r(f), canoniste et his- 
torié allemand , de l'ordre des Jésuites , né en 
1678 à Castrup (comté de la Marche en West- 
phalie), mort le 11 octobre 1742 à Coésfeld. 
n enseigna la phflosophie à Munster, et la théo- 
logie à Paderbom, Munster, Trêves et Aix-hi- 
Chapelle. On a de lui : Templum Honoris in 
laudem Francisci Amoldi, ejHsc. MonasL ei 
Paderbom; Cologne, 1710, in-4*'; — Démons- 
trationes chronologico-historico-juridiahca' 
nonicœ in C. de indemnité de electione in VJ 
quod Àbbatiss» Canonissanm steculariian 



201 



CALLENBEEIG 



103 



separatfmhabiiantkm debetmt esse tricena- 
rix (anonyme); €k>lo0ie» 1734, ^-4"; — Âpty- 
logxapro supremaRom, pont\f. auctorUate, et 
pro immunitate eeclesiastiea pariterque pro 
jure J>, Georgii de Ccaemajor, canon, et vi- 
carii drea Vicariam S. Joannis et Pauli in 
Caihedrali Monasterimsi; Paderbom, 1734, 
in-4* (anonyme). 

Bafzlicim, BtbL CoUm, 

GA LLBHBBRG ( Gtorçe-A Uxcondre - Benri • 
Ifermann, comte db), Toyageuret littératear 
allemand, né à Maskaa le 8 férrier 1744, mort 
le 4 mai 1795. Après ayoïr reçu sa première édu- 
cation dans la maison patemeUe, il alla à Gé- 
nère, d*oà il se rendit snccesùYement en Italie, 
en Ftanoe, où fl se maria, en Snède, en Angle- 
terre. A son retour dans ses domaines,]] partagea 
son temps entre les travaux d'économie rurale 
et les travaux littéraires, notamment des traduc- 
tions, parmi lesquelles la Ugw des Princes^ de 
J. de Millier, quil mit en fran^. 
A«90. «mi». («<L belge). 

CALLBRBBR« (G^ard), amiral hollandais, 
né à WOlemstadt en 1642, mort en 1722. Il était 
eapitaine à bord du yaisseau que montait Roy- 
ler dans la journée où ce grand amiral fut mor- 
tellement blessé. Resté seul chef de la flotte 
lorsque de Haan, qui ayait succédé dans le oon»> 
mandement à Ruyter, fut devenu prisonnier des 
Français, Callenbeig réussit à bire prendre le 
large aux Français. Nommé yice^miral, il se dis- 
tingua sur les côtes de Normandie en 1690, et 
«a 1694 il débloqua le port de Barcelone. £n 1696 
Il bombarda Saint-Martin dans Tlle de Ré, et en 
1697 fl commanda en chef et se signala an com- 
bat de Vigo. n était à la tète de la flotte hollan- 
daise qui, avec celle des Anglais, attaqua et 
prit Gibraltar. L'engagement contre les Français 
dans la baie de Cadix fut le dernier où Callen- 
berg put se signaler. Revenu en Hollande, il 
exerça les modestes fonctions de bourgmestre à 
Ylaerdingen, où il finit ses jours. 

CbftudoD et Delaadlne, NouMOuDiet. hist, — Claal* 
mot, Bioffr. Wooréeab. 

GALLBHBEBe (Jean - Henri), orientaliste 
allemand et théologien luthérien, né le 12 jan- 
vier 1694 dans le pays de Saxe-Gotha, mort à 
Halle le 16 juillet 1760. Après avoir fait ses étu- 
des à l'université de Halle , il fut nommé à la 
joème université, en 1727, professeur suppléant; 
en 1735, professeur titulaire de philosophie; et 
enfin en 1739, professeur de théologie. H donna 
une forte impulsion aux missions protestantes 
en Orient, surtout à celles qui avaient pour but 
la conversion des juifs et des mahométans. H 
publia à cet effet de nombreux ouvrages, soit 
en arabe et en hâbreo , à Tusage des convertis, 
soit en allemand, pour intéresser ses coreHgion- 
nairea à cette œuvre pie ; mais il paya en outre 
de sa fortune y car il fit les premiers frais néces- 
saires pour monter chez lui une imprimerie arabe, 
et liébnDique, et établir une histitution de mis- 



sionnaires. Cette histitution, qtd porté le nom de 
Callenberg, eut une certaine inflticnce sur Vé* 
tude des langues orientales; mais eUe tomba 
en 1791. Les nombreux ouvrages qu'on a de 
Callenberg sont, dans l'ordre chronologique, tes 
suivants : Scriptorum historia litterarim 
recemio taàularis (anonyme); Halle, 1724, 
in-6*; ^ Pr. de christianoprofessorisphiiaso' 
phim offido; Halle, 1727, m-S"*, — BericMe 
von einem VersuchdasJûdische VoUt sur Br- 
kenntniss der ehristUchen anuiteUen, nebst 
16 Fortsetiungen ( Relation d'une tentative pouf 
amener le peuple juif aux vérités du cbristia* 
nisme) ; Halle, 1726-1736, 3 vol. ia^ ; — Prima 
ntdimenta lingum oro^écx; Halle, 1729, in-8*; 
— CoUoquia arabica idiomatis vulgaris^ sttb 
ductu B, Sol. Piegri o/im composuii; Halle, 
1729, ia^; — Caiechismus lA^heri nUnor 
araMc0;HaIle, I729,m-12;— Commentatio de 
scepticisme exegeticof Halle, 1730, fai-8«; -^ 
QraHo de Bmesti Pii, prine. sax., cofiuiliis et 
conatibus in m^unienda via doctrine evange- 
licx inter exteras gentes wUgandm; HaUe» 
1731, In-e*; — Comm, de camis ^IMm toi- 
pellamur ad conservandam doetrUus evan- 
geliexpuritatem;mSle^ 1731,in-8°; ^Comim. 
de modo prœsidHsque eonservandi doctrine 
evangelic» puritatem; Halle, 1731, in-8*; — 
Comm. de aperiendis inter barbaras gentes 
scholis; Halle, 1731, in-8«; — Yetn dem Zus- 
tande Surinam (De l'état de la ooioDie de 
Surinam) ; Halle, 1731 , in-8^; — De conversione 
Muhammedemorum ad Christum expetUa ten- 
tatague; Halle, 1733, hi-12; — Pr. de studio 
historim litterarim academico; Halle, 1733, 
m-4''; — Symbolwn Uuhammedicum exAlco- 
rano concinnatum; Halle, 1733, fai-8*'; — No- 
vum Testamentumarabice;HB\it, 1733-1734, 
fai-12; — Bntwurf eines collegii ûber die 
Historié der Gelahrtheit (Esquisse d'un cours 
sur l'histoire de l'éruditiott); Halle, 1733; — 
Kurze Anleitung zur Judisch-teutschen Spror 
che (Manuel de grammaire allemande et juive) ; 
Halle, 1733, ÙHd*; — Scriptores de religione 
muhammedica; Halle, i734, m-A*"; — Vita 
Joh.'Dan, Hermschmidii ; Halle, 1735; — 
Historia Àdami muhammedica ; HaUe, 1735, 
in-8*»; — Spécimen indicis rerum ad littera- 
turam arabicam pertinentium ; HaOe, 1735, 
in-8*; — traduction en arabe des livres 5 et 6 
du traité de Grotius, De veritate religionis 
christianx; HaUe, 1735, in-12; — Unguarum 
exoticarum usus et prxsidia; HaUe, 1736^ 
in-s**; « Historia Jesu ChrlsHmuhammedica; 
Halle, 1736, hi-8*; — • Spécimen bibliothecsB 
arabicx; Halle, 1736, m-8<'; — - Ecclesiarum 
exoticarummonumentahistorica; Halle, 1736, 
in.8«; — Jûdisch'teutsch WôrterbûcMein 
( Dictionnaire de la langue des Juifs allemands) ; 
Haile, 1736, in-S*»; — JurU judaici circa 
stuprum refpoiuio; Halle, 1736, to-S"; -^ Ob- 
servationes vari»; iWd,.^, 1736, iii-8«; -^^ior- 



)0I GALLENBEHG 

lion iw» tkMT vfeitern Bemûhung, Jesum 
Chriê^m dem JûdUchen Volke hekmnt zu 
macken (Rel8tiond'u«eaottvelle teatative de faire 
connaître Jésus-CliRst aux Jui&); |738et 8uiv., 
wt^ i—inUia êocrificiorum^ iW., 1733, w-8'* j 
^ VU* Voclterodti iUu$trammta quxdam; 
ibid., 173«, «-«•; — Rq^ertorium mnàamme- 
dicum: ibid., 173«, iu-ii*» ; — Séria mortuorum 
conimplatiof ibid., 1738, in-r; — traduc- 
tion «B ambe de Vlmtatwn de Jésm-Christ; 
1738-1730, m-8° : œ a'est qu'une leproduction 
tronquée i» la tra^uciion publiée en 1663 par le 
P. GélMtin de CkÙAtZiduinei — Nachricht von 
êtnêm Versucke die verUmene Mufummedor 
neruirkeilsamen Mrhenntnits Christi anzu- 
leUen (Relation d'une tentative 4*aakener ^ J.-C. 
les matiométans abandonnée); Uetfe, 1739 et 
SUT., in-«« ; — Hutori» ecclesiasticx capita 
itetiara; ibid., 1739, in-8*; — fr. deprofesso- 
ris theologim q^SMto, suk e^cemplo antecesso- 
rum; ibid., 1739, in-8^ — Juris judoici circa 
motum terminum respQnii»; iW, 1739»in-8'' ; 
— ReperUrimn Mterahum titj^cwa^i iWd., 
1740, in-8<*; — Xioci c(Wt£|f m arabiçorum de 
jum cUrca ekrUtitmo9 muhammedicp ; îlbid., 
1740,ln-8«;— «owm/Miv 0«to^ ^etrachiunr 
gen und Naehrichten ( ^im^ ^ réfleuons 
et de WMiTeUes ); ibid., I74j^, i*-8% - JVic, Cle- 
nardâ circa Muhammedanorvmad Christum 
coiiver«ioff«m conatus; ibid., 1745, in^*; — 
SffUoge variorum scriptorum locos de Muham- 
medanomm a^i Christum conversione expe- 
tita^ sper.cUa, tentataque exàiàensf ibid., 
1743, in-S*»; — Unterschiedene Ueàerbleibsel 
(mélanges); ibid., 1743, in-8*»; — Blumenlese 
ans der Kirchenhistorie (Aatliologie de ibist. 
ecdés. ) ; ibid., 1744, in-8** ; — Bxerç^tationes in 
rébus muhammedicis occupât»; ibid., 1745, 
in-8« ; — GraminuUica linguas grxcœ vulga- 
rU; ibid., 1747, in-8»; ~ Paradigmata Un- 
gum grxc» pulgaris; ibid., 1747, in-8*»; — 
Mrléuterung der Eislebischen Kirchenges- 
ehich$e von 1608-1611, da Johann Arnd da- 
selbsi gestanden, etc. (Document pour servir à 
rilistoîreecclésîastique d'Ejsleben, pendant la su- 
rintendance du célèbre écrivain ascétique Jean 
▲md, de 1608-1611); Halle, 1748, in-8°; — 
Fortwàhrende Bemuhung um dos ffeil des 
Jûdischen Volkes (Suite des dTorts pour con- 
vertir ie peuple jniO, >l>id., 1762, in-8'; — 
ChrisiUche BereUung derjudenôrtei ( Pèleri- 
nages ^cbrétiens aux Lieux Saints ); il>id., 1745 
etsuiv.y inr8'*; ~ Reisegeschichte zum Besten 
deraUenOhentalischenChristenheit (récit de 
voyagea entftjiris dans rintérêt de l'ancienne 
É^Use obrétienne en Orient); ibid., 1757, 
itt-8'>;etc. 

^dclong. SQpplémeDt à JOcber, AUgem. GOê^rten- 
Lexicon. — Meusel, Lexieon der von 1710-1761 ver»' 
torbenen tetUscke» SeArifUtêOer. — Encb et Gniber, 
AUçem. Sneifciopmdié. 

^CALLBS {Sigismond)f biatorien allemand, 
de l'ordre des Jésuites, mort«otre 1758 et 1767. 



— GALLET 



904 



On a de lui ; Annales 4ustri9f Vmn^, 1750, 
2 vol. in-fol. ; — Séries Misnensium ejHscopo- 
rum , cum ex aliis documentis t%m priser tins 
ex litterarum, contractuum oc dofuUionum 
Misnensium Ecclesiw breviariomsto. restituta 
et illustrata; Ratisbonne, |752, in-4°; — iii- 
nates ecclesiastici Germof^ix; 4 vol. (le dernier 
volume a paru en 1758). 

GâtUnçer Jnaeiffen, md. 17B}, 17^ |7f7 et HjS. 

GALLB8CBIIOS OU Cf ULiBSJCp^OS j( KotX- 

Xai(7Xpo(), arcbitecte grec, vivait à Athènes 
dans la seconde moitié dM sixième siècle avant 
J.-C. n fut, 9vec Antistate, Àntiipacfaides et Po- 
rinos, cbaiigé pajr Pisistrate de jeter Jies fonde- 
ments du temple de Jypiter Olympien, continué 
par Antiochus et achevé sous l'empereur Adrien. 

VltruYe, De architectural vn, prôf., f IS. — Pauly. 
Rtai'Eneweiop. - Péltfolefi, ReekeU kUt. de la vie 
et de» ouvr. de» jKui eéUùr. arcktt. 

G4Lunr {AntMM'FrMçois), peintre fran- 
çais, né à Paris en 1741, mort en 1823. 11 fat 
reçu k l'Académie en 1786. Dans Thistuire de U 
peinture française il se place à o^ de tevée , de 
Bienet, de {«ebaihier, de Vincent et de Peyron, 
c'est-à-dire parmi les artistes de cette école dont 
Yien est le représentant le plus célèbre, et qui, 
en retirant l'art d^ la faasse voie on toucher 
Tenlralnait, préparèrent l'époque de |>avid. Oallet 
dessinait assez correctement, mais eompoeait 
lourdement : son coloris n'est pas faux, mais il 
n'a ancune qualité supérieure. Tels sont, an 
reste, les caractères de l'école à laquelle il ap- 
partenait. Cependant, quelque faibles que soient 
les œuvres de ces artistes comparées à celles de 
David, de Gros et de Gérard, on les trouvera re- 
marquables à c6té de celles de Lancret, de Wal- 
teau et de Louttierbourg. C'est en effet une gloire 
pour Callet et ceux que nous avons cités ^vec loi, 
d'avoir vu le mal et essayé de bien faire. Les 
principales productions de Callet sont : Curtius 
se dévouant pour sa patrie; -— Véntu blessée 
par Diomède; — f Automne et les Satur- 
nales; — Achitle traînant le corps d'Hector 
autour de Troie; — la France sauvée , allé- 
gorie sur le vaisseau de l*État sauvé, suivant 
Callet, au 18 brumaire; — la Bataille de Ma- 
rengo; — l'Entrée du premier consul à Lgon ; 

— le Mariage de Napoléon et de Marie-Louise; 

— le Traité de Presbourg ; — Érigone; — ua 
Ganymède; — une allégorie sur la Naissance du 
roi de Rome;.— la Reddition d*Ulm (1813), 
à Versailles; — V Entrée de Napoléon à Varso- 
vie; — Achille à la cour de Nicomède; - 
les portraits de louis XVIII et du comte cT Ar- 
tois. 

ht Bas , iMionnairt! eneyehpédique êe te Fntnec - 
Oabel, i)fef fonnaira des ÂrtUte*. 

CALLBT {Jean ' François), mathématicien 
français, né à Versailles l63& octobre 1744, mort 
le 14 novembre 1798. Venu à Paris en 1 768, U y 
approfondit les mathématiques, pour lesquelles il 
avait manifesté de bonne heure nn vif pendiaat. 
£n 1774 il prépara avec succès les aères quf 



106 GAIXET — GALLIAS 

devweiil enlMT à VétOê do «ioie; en 1779 fl 
mnporU le prix propotf par to Société dee arts 
de Gcaèye pour le jneiUeiir ménudre sur les 
éctoppemento, et m t7èS fl Ait chargé de pro- 
fesser l'hydrographie à Vannes et à Dunkerque. 
A aoD retour à Paris m 1792» fl fut, pendant 
plusieurs années, p rofe a senr des infénéeurp- 
géographei. Après la eapprassk» éa oatwiploi, 
il prolinsa atec saeeès les nafliëniatfqaet. Plos 
tard, enf797,aadr«s8aànnstit«tlepland'ane 
langue l élég rapMyie, applioaUe à étnam mflle 
moti français dont il propotait de tare la dio* 
tknmafa«. Dans les faterrailes da sas ftmrtJoos, 
il écriyit d*aotres ouTrages , dont les principaux 
sont : Supplément à ta trigonométrie ipké- 
rigue et à la navigatUm de Beumt, eu 
Recherches sur les meilleures manières dé 
déterminer les longitudes à la mer, soU par 
des méthodes de calcul, soit par des cons- 
tructions géographiques y soit avec le secours 
d'un instrument; Paris, Didot, 1798, ln-4*; 
— une édition des Tables de Gardîner, 1783 et 
1 795, in-8®. On trouye dans cette dernière édition 
les logarithmes des nombres jusqu'à 108,000, 
des sinas et tangentes de seconde en seconde 
poor les dnq premiers degrés, et de dix en dix 
secondes pour tous les degrés, stcc la dirision 
centésimale, etc. ; elles sont à sept figures. C'est 
pour obtenir une correction rigonrense, et on 
peut même (fire hiftiDible, qne M. Firmin Didot 
inTenta son premier procédé de stéréotypage, qui 
permet de corriger les erreurs que l'expérience 
peut faire découvrir au mflieu de cette multitude 
déchiffres, sans être exposé à commettre de non- 
Telles fautes en recomposant ie tout, comme on ie 
fiusait précédemment à chaque nooTeUe édition. 
L'édition de 1783 ne donne les logarithmes qoe 
jusqu'à 102,950. 

QMënrd, la Fr, im, - Arnaaid, Bioç- n&mv. dêt Con- 
Ump. — Bnmet, Mamwtl du Mfrrafrf. 

GALLBT (Nicolas) t jurisconsulte français 
du seizième siècle. AYocat à Guéret, fl écrivit un 
ouvrage intitulé Callems in leges Marchi» 
municipales ; Paris, 1573, in-4*. 

"^CALLBTOT (Guillaume), chantre de h 
rbapeOe de Charies V vers 1364. « Ce chantre, 
dit M. Fétis, était un de ceux qui, dans la cha- 
pelle du roi, improrisaient l'espèce de contre- 
point simple qu'on appelait chant sur le livre : 
c'estce qu'indique son titre de cA^m/re à déchant. 
Les appointements de Calletot, ainsi que ceux de 
ses oollègnes, étaient de quatre sous par jour. » 

PéUB, Biofr. tmto. On mutieitw. 

CALUÂCBi (Nicolas), sarant italien, né à 
Candie en 1645, mort le 8 mai 1707. n étudia à 
Rome, et y fat reçu docteur en phflosophie et en 
théologie. Puis tt alla professer à Venise les 
langues grecque et latine. En 1678 fl remplaça 
Negroni, ensdgna la logique, commenta Aristote, 
et, après la mort de Fermius, fl fit des cours 
d'éloquence et d'hiunanités. On a de lui : Syn- 
tagma de Mit scenicis m4morum et panta- 



206 
mimorum, edente M.- A, Madero; Padoue, 
1713, in-4%et dans le t n du rAesounii ant^ 
quitatum romancrum de SaUengre; — Do 
supvliciis servorum; —De gladiatoribus;^» 
De Osiride; — De sacris Bleusiniis eorumquo 
mysteriis. Ces derniers traités se trouyent aussi 
dans le tome m des Utriusque Thesauri anti- 
guUatum romanarum grscanmque mona 
supplementa. 

GA LLi AS ( KaXXCoc ), poêle oomqQegreey fils de 
Lysimaque et surnommé Sehcsniom, parce qne 
son père était cordier (oxoivoicX^xoc). Il riyaISsa 
de talent ayec Cratinus. C'est à pdne s'A reste 
quelques fragments de ses crayres. Suidas nous 
en a oonservé les titres, qui sont : Myininoç (l'É- 
gyptien); — iàToXé/cr,; — llsdiiTatt (les £sda- 
yes) ; — BétpsxM (les Grenouflles)^ — ZxoXdU^ovxsç 
(les Désœufrés); — KwùmKsç (les Cyclupes). 
Ce Callias ast peut-être la même que celui au- 
quel Athénée attribue une Ypomianxi^ TpaycoSCa. 
SuMai, AtliéBée. ff . VU. XIJ. - Cléoieot d'AI«iaadrl«, 
StromoU». ~ FabrIcUu, BibL grme. 

CALLIAS, historien grec, originaire de Syra- 
cuse, rivait vers l'an 316 ayant J.-C. Il ftit con- 
temporain d'Agathocle, qu'A yanta outre mesure 
et qui le combla de bienfaits. Diodore loi repro- 
che cette partialité pour on tyran qui viola les 
lois dirines et humaines. L'œurre de Callias était 
intitulée Ta niçX ^Ay^^oxXia ( Histoire du règne 
d'Agathocle) ; elle embrassait l'histoire de la Si- 
cile depuis l'an 317 jusqu'à l'an 289 ayant l'ère 
chrétienne, et se composait de 22 livres. 11 nous 
en reste si peu de fragments, qu'A n'est guère 
possible de se faire une idée du caractère de 
rhistorien. 

Suldat, aa mot KaXXCotc. — Olodore, XXI, et FtaÇ" 

CALLIAS (KflaX(ac),nom de plusieurs person- 
nages qui figurent dans l'histoire de l'ancienne 
Grèce. Les principaux sont les suivants : 

I. CALLIAS, athlète grec, fils de Phénippe, ri- 
yait dans la première moitié do sixième siècle 
ayant J.-C. a obtint à Olympie (&4* olympiade, 
564 ayant J.-C. ) le prix de la course des clié- 
yaux, et le second prix de la course des chars» 
Aux jeux pythiques fl se fit remarquer par ses 
libéralités. 11 avait trois fiUes, qo'ildota ricliement, 
et permit à chacune de se marier avec tel Athé- 
nien qui leur plairait. Il avait toujours été op* 
posé à Pisistrate ; et lorsque les biens de ce tyran 
furent mis à l'enchère, fl se présenta seul pour 
les acheter. 

Hérodote, yi, IM, ils. 

II. CALLIAS, surnommé le Mauvais riche, 
petitrfils du précédent et fils d'Hipponicns, port»- 
flambeau aux mystères d'Eleusis, riyait dans In 
première moitié du quatrième s^e ayant l'ère 
chrétienne. Après la bataiUe de Marathon, fl Ait 
rencontré par un barbare qui, le prenant à ses 
longs cheyeux et à son bandeau pour un roi , se 
jeta à ses genoux en lui demandant la rie, et hri 
découyrit un trésor enfoui dans un puits. GaUiM 



307 



CALLIAS — CALLICRATES 



208 



prit Taig^, et tua le soldat; de là loi yint le« 
sorDom de Kaw6icXouto< (le Maayais ricbe). En- 
voyé à Sose ea 469 ayant J.-C, il conclut avec 
Arlaxeroe le traité par lequel ce prince 8*enga- 
gealt à laisser la liberté aux Tilles grecques de 
TAsie, à tenir ses troupes à une journée des 
côtes, et à ne pas aivoyer ses yaisseaux dans les 
mers depuis les roches Cyanées jusqu'aux Oes 
Chélidoniennes. A son retour, Callias, accusé de 
s'être laissé corrompre, fut absous, mais con- 
damné à cinquante talents d'amende. 

Piiuanlat, I, S. — Diodore, XII, 4. — hntckh,' Écono- 
wtéê pom. dm Mh., m, ch. il. et iv, ch. s. - Mltford, 
Mist. ^ Grêeee, ch. il, lect s. - ThlrUrall, Gnece. 

III. GALLiAS , fils d'Hipponicos, vivait dans 
la première moitié du quatrième siècle avant 
J.-C. n se fit remarquer par ses foUes prodiga- 
lités, et Plutarque rappelle Callias le riche, Aris- 
tophane le représente comme un oiseau plumé 
à la fois par deux classes de spoliateurs, les 
femmes et les sophistes. Ceux-ci trouvaient 
chez lui maison ouverte , et fl leur donna, à lui 
seul, plus d'argent que tous les Athéniens en- 
semble. Cette dissipation de son patrimoine (Ut 
portée si loin, qu'on le surnomma le Mauvais gé- 
nie (iXiT^pioc) de sa fiunille : dadouque comme 
l'avaient été ses ancêtres, il commanda les ho- 
plites athéniens à Corinthe, lors de la défaite 
des Spartiates par Iphicrate en 392 avant J.-C. 
£n 1771 U fut à la tête de l'ambassade chargée 
de traiter de la paix avec Sparte. H mourut 
dans un état voisin du dénôment. C'est lui, 
dit-on, qui trouva le moyen d'extraire le cina- 
bre des mines d'ai^gent. Au rapport d'Élien, il se 
serait suicidé; mais rien n'établit l'authenticité 
du fut. 

PtaUniue, Pétielit, - Xéoopboa, ilêUeniea,lVti 
VI. - ArUlopbaae, leâ GrenouilU». — ÈAlen, HUt. 

IV. GAi.Lus,architectegrec, natif de l'Ile d'A- 
rados, vivait dans la seconde moitié du quatrième 
siècle avant J.-C. Il s'acquit la considération des 
Bhodienspar l'habile emploi qu'il sut faire d'une 
machine avec laquelle il élevait au-dessus des 
murailles lliélépole, ou tour roulante à l'usage 
des assiégeants. Mais cette n^achine se trouva in- 
férieure à celle d'Épimachus, chargé par Déroé- 
trius Poliorcète d'en détruire l'effet. Cette cir- 
constance eût été fatale aux Rhodiens, si Dio- 
gnète, qu'Us avaient privé de sa pension pour la 
donner à Callias, ne se fût laissé fléchir par les 
jeunes filles et les pontifes. Il neutralisa l'eflet 
de l'hélépole d'Épimachus, en dirigeant les 
égonts de la ville vers le terrain où elle devait 
être portée; ou, d'après Végèce, en affaiblissant 
le sol an moyen d'une fosse souterraine; et Dé- 
métrius txi obligé de lever le siège. 

Vttnive, D0 arcMUcUira, - FéUbten, B^euêil hUt. de 
te vi» €t du entvres des plus célébrés archUeetes. 

CALLiBius(KaXX(6io;), harmoste Spartiate, 
vivait en Tan 404 avant J.-C. H commandait la 
garnison envoyée par les Spartiates, sur la de- 
mande des trente tyrans, pour occuper Athènes. 
PlAmé par Lysandre pour avoir levé le b&ton 



sur l'athlète Autolycus qui, plus adroit que lui, 
le souleva par les jambes et le jeta contre le 
sol, il obtint cependant des tyrans, pour prix 
de l'apprubafion qu'il donnait à tous leurs ac- 
tes, la mort d'Autolycus. 

XteophoD, HaUenica, II, S , | it ell4. — IHodore, 
XIV , 4. - Pluurqae. Lpsandre, 

GALLi€Lis (KaXXixXfSc), pemtre grec, vivait 
probablement vers l'an 320 avant J.-C. On a peu 
de détails sur cet artiste, qui fut le même sans 
doute que celui que Varron met sur le même rang 
qu'Euphranor. Il ne peignit que des tableaux de 
petite dimension, de trâs pouces de circonfé- 
rence au plus. 

Varron, Fraçmenis. — Pline, UUU nat, 

GALLicLBS, fils de Théoscomc , sculpteur 
grec, natif de Mégare, vivait vers l'an 400 
avant J.-C. U représenta surtout les vainqueurs 
aux jeux olympiques, et Pausanias vante son 
talent 

PauMOlM, VI, 7, Il 1. s.- PUoe, UisL naL, XX XIV. 

«GALLiCLàs (Ificolas), médecin et poêle 
grec, vivait dans la première moitié du quator- 
zième siècle. Montfaucon (Biblioth, niss,) 
l'appelle par erreur Callides, On a de lui : 
quelques épigrammes impr. avec les poésies de 
Théodorus Prodromus, etc.; Bêle, lô36, in-8*' ; 
— 'lai&goi iiciTU|i6(oi , sur la mort d'Andronic 
Paléologue l'alné, imprimés dans Bandini, Lai, 
Codd, Grxc, tom. II, p. 193 ; — Mélanges poé- 
tigucSf en manuscrit dans la biblioth. de Saint- 
Marc, à Venise. 

ZaoeUi, Cat. Bibi, 5. Mare, renet, 
CALLIGRATE. Voy. CàLLIPPDS. 

GALLIGBATB ( KaXXCx(>aetT)c ) , sculpteur 
grec. On ignore le temps où il vécut II réussit 
à faire des ouvrages d'ivoire d'une dimension 
presque imperceptible. Mais est-il bien certain 
qu'il ait pu graver des vers d'Homère sur des 
grains de millet ( 1 ) .^ On peut croire cependant qu'il 
put réduire un char et ses quatre chevaux à un 
tel degré de petitesse que tout l'attelage tenait 
sous l'aile d*une mouche, et qu'il tailla , toujours 
dans lès mêmes proportions, des fourmis dont on 
pouvait compter les membres. Pour faire res- 
sortir ces petits objets, l'artiste les exposait sur 
de la soie noire. Le temps n'a pas respecté tes 
ouvrages de Callicrate. 

Pllnr. - Athénée, IX, p. 761. - ÉUeo, ffiat. 

GALLicRATE, architecte grec , vivait en Tan 
444 avant J.-C. Sur l'ordre de Périclès, il 
commença avec Ictinus, dans l'acropole d'AUiè- 
nes, le Parthénon, dont Phidias exécuta les 
sculptures et les autres ornements. On sait que 
cet édifice admirable subsista jusqu'au si^ 
d'Athènes par les Vénitiens en 1676, époque on 
une bombe, mettant le feu aux poudres des as- 
siégés, qui y étaient renfermées, le réduisit en 
cendres. Au rapport de Plutarque, Callicrate 
entreprit la longue muraille projetée par Périclès, 
et dont Socrate parle dans le Gorgiaâ, 

(1) La chose n'étaUpas Impossible, en admettant qse le 
millet des ancleua était une espèce de hoèems. ( H. J 



309 

FlaUrqne , PérieUi, — VUnive , Dé JreMtêc^n-a. ^ 
Peliblen. AecttfU MttoH^e dt ta vi» ei 4et omvragei 
éês ptuê eetibreê areMeeteu 

CALLICEATB , général achéen , natif de Léon- 
tium en Achaîe, mort à Rhodes en l'an 149 
avant J.-C. Il passa sa vie à trabir les intérêts 
de ses ooocîtoyens. Envoyé à Rome en Tan 179, 
à Toccasion des lettres écrites de cette ville an 
sujet de oeox qui. avaient été bannis de Laoédé- 
mone, il prononça au sein du sénat un discours 
où il conseillait d'exiger le rappel des exilés. Le 
sénat entra dans les vues de ce mauvais citoyen; 
et, snr la recommandation de cette assemblée 
puisnnte, Callierate ftit nommé général de la 
ligne 'achéenne, et dès lors il fit tous ses efforts 
poor le triomphe de la cause des Romains. En 
Tan 174 avant J.-C., Il réussit à faire repousser 
on projet d'alliance avec Persée , mis en avant 
par Xénarque, alors général de la ligne. Lors de 
la conquête de la Macédoine par les Romains, en 
Tan 168 avant l'ère dirétienne, il dénonça plus de 
miDe de ses concitoyens ayant été favorables 
à Persée, et il ftit cause qu'ils ftirent conduits à 
Rome pour y être jugés. Parmi ces prisonniers 
se trouvait l'historien Polybe, qui ftit un de ceux 
qui, après dix-sept anné^ de captivité, purent 
retourner dans leur patrie. En l'an 153 avant 
J.-€., le traître Callierate dissuada la ligue de 
pcendre part à la guerre de Rhodes contre les 
Cretois , attendu que TAdiaie ne devait entrer 
dans aucune entreprise sans le consentement 
des Romains. Trois ans plus tard , en l'an 150 
avant J.-C. , un procès scandaleux fit encore ressor- 
tir la vénalité de Callierate. Seulement cette fois 
il eut un émule digne de lui. C'était Ménalddas, 
général de la ligne achéenne, auquel il récla- 
mait cinq talents que le premier lui avait promis 
sur dix, offerts par les Oropiens qui sollicitaient 
Ménalddas de leur faire obtenir le secours de 
rAchaie contre Athènes. Ménalddas, n'ayant rien 
voulu payer , fut poursuivi criminellement par 
Callierate pour avoir accepté une dépotation à 
Rome contre les intérêts des Achéens et fourni 
aux Spartiates les moyens de ne plus dépendre 
de l'Actuue. L'accusé parvint à se soustraire aux 
suites de telle accusation en gagnant Diœos, 
nouveau général de la ligue. En l'an 149 avant 
J.-</. , Callierate fut envoyé en ambassade à Rome 
avec le même Dlœus pour s'opposer aux Spar- 
tiates que celui-d avait fait bannir et qui espé- 
raient être rappelés par le sénat, n mourut à 
Rhodes, et sa mort fut, dit Pausanias, un bon- 
heur pour la Grèce entière. 

Polybe. Hist , XXV, XXIX, XXX, XXXII, XXXHI. - 
Tlte-Uve, XU, XLV. - PauMOia*, VU, 1. il. 

GA1.LIGIIATIDAS ( KaXkinçaxlàaui) , philoso- 
phe grec, disdple de Pytbagore , vivait au dn- 
quièine siède avant J.-C. Il n'est connu que par 
des Fragments sur le mariage et le bonheur do- 
mestique, qui nous ont été conservés par Stobée. 

StoMe, Beiog., LXX, LXXV,T*-18. 

GALLiGiiATiDAS , général lacédémonien , 
mort en 406 avant J.-C. Il fût envoyé à Épbèse, 



CALLICRATË — CALLICRÉTÉ 210 

dans la même année pour prendre le comman- 
dement de la flotte à la place de Lysandre. Aussi 
courageux que cdui-d,il se faisait remarquer par 
une phis grande sévérité de mcenrs ; et on re- 
trouvait c£ex lui les vertus et le patriotisme des 
andens Spartiates. Lysandre se vengea en susci- 
tant à Callicratidas toutes sortes d'obstacles. 
C'est ainsi que, pour priver d'argent son succes- 
seur, il renvoya k Cyrus ce qui restait des dix 
milie dariques affectées par ce prince à l'aug- 
mentation de la paye des matdots. Callicratidas 
ne pouvait se résoudre à demander de l'argent 
ani villes déjà accablées d'imp6t. Il ne voulut pas 
non phis dnquante taknts que lui offrait un parti- 
culier pour obtenir de lui une grâce ii^uste. « Je 
les prendrais bien, lui dit Cléandre, un de ses ofA- 
ders, si j'étais k votre place. »* « Et moi aussi, d 
fêtais à la vdtre, » répondit Callicratidas. Dans 
cette extrémité , il dot se rendre en Lydie pour 
voir Cyrus. Un garde loi ayant dit au moment 
où fl pénétrait dans le'palds : « Étranger, Cyrus 
n'a pas présentement le temps ; car il est occupé 
à boire. ^ — « J'attendrai quil ait bu, » répondit 
le général Lacédémonien. n attendit en vafai. Une 
seconde visite ne Ait pas plus heureuse. H s'en 
retourna k Éphèae, maudissant ceux qui avaient 
mis la Grâce dans la dépendance des barbares et 
se promettant de récondlier Athènes avec Lac^ 
démone. Revenu à Milet, dont les habitants pour- 
vurent aux besoms de sa flotte, il profita de cette 
drconstance pour ouvrir des opérations contîe 
l'ennemi. Et d'abord il s'empara de Ddphinium, 
dans rUe de Chios, ravage» Téos et conquit 
Méthymne. Cependant il n'eo voulut pas vendre 
les habitants. « A Dieu ne plaise, dit-il, que durant 
mon commandement un seul Grec devienne 
esclave par mon lait. » Puis fl poursuivit, défit 
et assiégea Conon dansMitylène. Atliènes envoya 
à son général un secours de cent dnquante vais- 
seaux. Quoique les forces de Callicratidas se trou- 
vassent alors inférieures à celles derenneml, il alla 
à sa rencontre. En vain Hermon, son pilote et, d'a- 
près Plutarque et biodore, son devin, essayèrent- 
Us de le disiBuader, le premier en lui remontrant 
le danger d'une bataille navale dans les drcons- 
tanoes présentes, l'autre en lui prédisant la mort; 
il persista et répondit même que le sort de Sparte 
ne dépendait pas d'un seul homme : M:^ icap' Iva 
slvai Tov Iméçxa^; réponse critiquée avec rai- 
son par Plutarque et Cicéron; car il est des dr^ 
constances où le salut de l'État dépend, en effet, 
d'un homme. Seulement die prouve que les 
sentiments de Callicratidas étaient supérieurs à 
son génie politique. Le vaisseau qu'il montait 
ayant été coulé à fond, son escadre fut battue et 
les Athéniens remportèrent la victoire, i 

Xéoophon, te ir«Uéii4«fiM.— IModore, XIII, T»-T^, vr-M 
- PlaUrqoe, ijgumdré. — Clceron. De Of/UUs. — MU- 
ford, Hist. of Grêtee. 

calligrétA , femme savante grecque, pro- 
bablement courtisane, mentionnée par Anacréon 
et Platon. Le poëte parle, dans une de ses dian- 



91 i GALLIdUtTË 

8011^ de Fart avec lequel dte 86 rendait mattrease 
des cœurs; et c'est à cette chanson que le philo- 
sophe fait allusion dans Théagès. 
Anftcréon, FragtnenU.— Platon, OEutnt, 

GALLiDirs. Voy- Loos. 

CALLIBR OU CAILLIBR ( ROOUI) , poêtC 

français, natif de Poitiers, TÎTaitdansla dernière 
moitié du seizième siècle. Il était neveu, d^autres 
disent beau-frère deNicolas Rapin; et, coromehii, 
il fit des poésies françaises mesurées, imprimées à 
la suite du Rapin qu'il édita. L'abbé Goujet et La 
Croix du Maine lui attribuent, le premier, les In- 
fidèles fidèles ^able boscagère de Vinvention du 
pasteur Calianthe, imprimée en 1603, pièce que 
Beaucbamps désigne sons les initiales F, Q. Z>. 
B.^ ou le pasteur Calianthe. Mais ces Initiales 
ne peuTent s'appliquer à Raoul Cailler, et La Croix 
du Maine met à son compte un Discours du 
rien en prose; des vers français k propos de la puce 
trouYée sur l'épaule de madame Desrocbes de 
Poitiers; Paris 1582; un J)iscours de Vombre; 
un autre du Quatre; un autre de V Amour de soi- 
méme^ également en prose ; un poème intitulé 
le Char; un autre, le Passereau, et un troisième, 
les Abeilles. Ces derniers écrits n*ont pas été 
imprimés. On trouve encore des vers de Cailler 
dans les Délices de la Poésie française, 

La Croix dn Malae. — Gonjet, Bibi. franc. 

CALLIBR (Suzanne), parente ou fille du pré- 
cédent, femme poète française. Elle composa des 
poésies en vers mesurés que Ton trouve dans les 
œuvres de Nicolas Rapin. 

Goii}et. BMiotbéque française, T. X/f^. -U Croix da 
Maine et do Verdier, BMMk. françaUes. 

GALLIBR (Claude^ Ignace), poète français, 
né en Franche-Comté le 6 août 1738 , mort le 
28 décembre 1816. On a de lui : Dola a Condxo 
obsessafanno 1636; Carmen (cum versione 
galliea, opns posthumum) ;D<At, 1823. L'édi- 
teur a ajouté quatre-vingt-dix vers à cette édi- 
tion. La traduction est en vers français. 

Quérardf ta France UUéraire. 

CALLiàuRS (François db), diplomate et 
écrivain français, né à Thorigny, en Basse-Nor- 
mandie, le 14 mai 1645, mort k Paris le 5 mai 
1717. Il était fils de Jacques deCaUières, qui pre* 
naît le titre de maréchal de bataille des armées 
du roi, fut gouverneur de Cherbourg, et composa 
divers ouvrages historiques (1). L'un et l'autre 
furent attachés aux maisons de Matignon et de 
LoDgueville. Envoyé en Pologne, en 1672, pour 
faire valoir les prétentions du duc de Longue- 
ville au tr6ne, il ne put achever cette négocia- 
tion, interrompue par la mort du Prince, tué au 
passage du Rhin. U reçut ensuite une mission se- 
crète pour la Hollande, afin de préparer les voies 
à un accommodement avec les états généraux. 
Cette mission, qui dura ciAq ans, servit à apla- 
nnr bien des difficultés, et valut au négociateur le 
titre ostensible de plénipotentiaire etd'ambassa- 

(1) Histoire Au maréchal de Matignon. — Le eourti- 
ian prédestiné, ou le Due de Joyeuee CapuHn. ^Lettrm 
tur te retour de M. le Primea, 



-GAIUÈRES 



»2 



deur extiaordmaiM de France an congrès de 
Ryswick, qui se termina par la paix conclue, le 
20 septembre 1697, entre les puissances belli- 
gérantes. 11 avait obtenu précédemment le Ufre 
de secrétaire du cabinet, et à eoR retour le 
roi le récompensa par des grâces pécnniairet 
eonsidéraUes. Dès l'année 16t9, Cailleras avait 
été reçu membre de l'Académie française, en 
remplacement de Guinault, pour un Panégifr^ 
que historique du roi I/nAs XlVf la-4*», qu'il 
venait de publier, et rempli, selon rhabitnde, de 
flagorneries outrées en nionneur du monarque, 
ce qui a fait dire à d'Alembert, sans doote dans 
une intention épigrammatiqiie , « qu'il avait Ibrcé 
la porte de l'Académie. » Dans son discours de 
réception, prononcé le 7 février 1689, U eélèbre, 
selon l'usage, le génie dn cardinal de Richelieu et 
du chancelier Séguier, et il ne consacre que qua- 
tre lignes à la mémoire de son prédécesseur, 
dont le nom pour lui n'était pas aussi Imposant. 
Callières employa les loisirs que lui laissa la re- 
traite des afÂôres à composer des ouvrages dont 
le plus important est intitulé : De la manière 
de négocier avec les souverains, de VuHlité 
des négociatUms, du choix des ambassadeurs 
et des envoyés, et des qualités nécessaires pour 
réussir dans ces emplois ; Paris, Brunet, 1716, 
in- 12 /réimprimé la même année k Amsterdam, 
et traduit en an^s, en italien et en allemand, 
n en parut une nouvelle édition, annoncée comme 
considérablement augmentée ; Londres , Nourse 
(Paris), 1756, 2 vol.ln-lî. Mais l'éditeur, resté 
anonyme, a seulement ajouté à l'onvrage une 
seconde partie. Callières avait traité son sujet 
avec l'autorité que lui donnairat à la fois sa pro- 
pre expérience et l'étude particulière qu'il avait 
foite de la matière; son continuateur n'en a pas 
même l'intelligence, et n'a produit qu'une com- 
pilation sans ordre et sans mérite. 

Peu après son admission à l'Académie, Callières 
justifia le choix de cette compagnie par la publi- 
cation de plusieurs ouvrages qui rentraient plus 
spécialement dans l'objet de ses travaux, â fit 
paraître successivement : Des mots à la mode ei 
des nouvelles façons déparier; Paris, Barbin, 
1690 et 1693, in-12. <c Le succès qu'a eu cet ou- 
« vrage, dit le fameux libraire Barbin , dont j'ai 
« débité deux éditions en très-peu de temps , et 
« l'applaudissement qu'il a i*eçu de la cour et de la 
« ville m'obligent d'en donner une tix>isième édi- 
te tion, plus correcte et plus ample que les préoé- 
« dentes. » Ce livre contribua à faire tomber en 
désuétude un assez grand nombre d'expressions 
et de formules impropres, alors reçues. L'auteur 
en fit paraître la suite, sous le titre: Du bon et 
du mauvais usage dans les manières de s'ex^ 
primer; des façons déparier bourgeoises ; e» 
quoi elles sont différentes de celles delà cour; 
Paris, Barbin, 1693, in-12. Presque toutes les 
observations de l'homme de cour devenu gram- 
mairien ont été consacrées par l'osage. Il est 
cependant une expression qu'Û proscrit et qui a 



313 



GALUEUES — G^lIXIMACHUS 



çpïifértnce deministréifetyoîà U raUoii <|b'U 
endqme: « Ç'ost qu'il («iilètre barliandaiisioD 
« propre ppiyi poqr 4< ieirir de oe «aie root » 
Quel liogiili^ «cnipitle de ]a part 4*iw diplô- 
me ! On recberclie epoon eet deux dernien 
PUTra^eft, pipcp qif'indépfiDdanuiieiit dea reinar- 
qpcs jodiÂnuM 9»'iU rtpfsnpeiit QR 7 troufe 
quelques «otious ooiieDce» sur toc inoBon et ks 
|îal4udip da temps. Us #9tres écrite de Caillé- 
res qiii inéritaol d'Atre meiitiMwés sont : Di$ 
bwa mQi$ fi$ dês bons pontes; de leur usages 
de la raUleriê d$s gtidêus ; de la raUlerieet 
des roiUlmr$ d9 noire (emfis s Paris , Barbin, 
1692, in-ia; — ^ M esprit oudes seniimerm 
qu'on a df^ns h monde s Paris, Àoissoo, 1606, 
ài-19 ; — ^ia science du monde et dis con- 
naissances utiles à ia conduite delà vie; 
Paris, i7|7, iihU, et léimprinWi à EmieUes m 
1719, On loi attribue mutoire poétique de la 
9^0rre wmoellement déctaréeentretesancions 
et les modernes; Paris, iW^ i»-U. Ootroaye 
dans 4Qielqves*iutf de ses on vrpges e» prose plu- 
liewf pièôes de jtn qw se s'i^eût pas an- 
dessns du médiocre, J. LàsomiEiix. 

Histoire 4ét m^wtbrei de l'jéeadimie française, par 
«TAleiobert, fooie. III. - Dictionnaire de Uorerit Mo- 
tion de 1789. 

* CÂLMtoB ( Jacq¥es de), g^éral français, 
mort en 1687. 11 fut pnaréf4>al de camp et com- 
mandant de Cherbourg sons Louis XW, et père 
de François de Callières , littérateur esliiné. On 
a de lui : lettre kérotque sur le retour de M. le 
Prince , à la duchesse de Longueville; Saini- 
Lô, 1660, in-4^ ; — le Courtisan prédestiné, 
ou le duc de Joyeuse Capucin; Paris, 1661, 
1672 et 168a, iii-6*'; aTec des additions et cor- 
rections; Paris, 1728, in-12; — Histoire de 
Jacques de Matignon, maréchal de France, et 
deeequi s'est passé depuis 1647 jusqu'à 1697 ; 
Paris, 1661, in-fol. 
|^lo»g ffM. AM. 40 la France , éSii. Pontettr, 
CàVUknUM DB L'ÉTAMtt (P. /. Q. ), COB 

Tentkmnel, mort en 1 79ô. Il était avocat au parle- 
ment à Tépoqœ de la révolution, et, quoique Agé 
de soixante-six ans, il en embrassa la cause avec 
foute la chaleur d^un jeune homme. « n donna, 
i^oate la Biographie moderne (copiée ici par la 
Biographie universelle), Vidée d*un bataillon 
de vieillards , dont le pins jeune devait avoir 
pins de soixante ans , et il en Ait le premier com- 
mandant. Dans la séance du 10 juillet 1792,11 de- 
manda à la Inrre de l'assemblée législative au nom 
de son bataillon et de 40,000 patriotes la réinté- 
gration de Pétion, la destitution du département de 
Paris et le décret d'accusation contre Lafayette. 
n ftit aussi l'un des jurés du tribunal révolution- 
naire du 10 août 1792. L'année suiyante, il fbt en- 
voyé dans la Vendée en qualité de commissaire 
de la commune, et tomba pendant quelques jours 
au pouToir des royalistes. De retour à Paris, il 
vint à la Convention déplorer la mort de Marat. » 
moçrai^kie moéemc: Pirlt, IMS. 



314 
CAMJUtSVW, CAU4BB«I OU CÂLUNIWI 

( Zacharie), savant philologue grec, né dans Tlle 
de Crète à la fin du quinxiène siède, pMNrt pro- 
bablement à Rome dans la première moitié dn 
aeiiième sièete. 11 fit de bonne beura ses étadas 
à Venise, où U se trouvait avec son frère An- 
toine et le savant Hnsams, qui Taidèrent dans 
ses pramisn travaux. Pins tard il Ait appelé à 
Home et mis à la tète de Timprimerie grecque, 
établie per Angnstin Gbigi. Les éditions des au- 
teurs grecs qu'il y imprima suipassènmt toutes 
les précédentes par la correetion, la beauté de 
llmpreesion, par un teste plua complet et lt»s 
aooKes qui se trouvent à la smie. On a de hii in 
première édition de V StpnoUigieon magnum. 
Dictionnaire étymoiogpque de la langue gracqoe ) ; 
Venise, 1499, in-lbl.; publié par les conseils el 
avecrencouragement de Nicolas Biastoe etd'Anue, 
fiUe de tue Motaras, grand duc de Constanlinople; 
— une édition grecque de Pindare, entreprise 
avec l'appui de Comelio Begnigno de Viterbe; 
Borne, 1406, petit in-4*. U a aussi imprimé à 
Borne, en 1609, in-8^, un ouvrage intitulé Xxtdn 
pofftXuiii, oontenant des eonseils sur les devoirs 
d'un prinee chrétien; — une édition grscque de 
Théocrite, 1496 ; révisée et augmentée de six idyf* 
les,ainsi que de quelques peènses de Moschns, des 
sec^ de dlQérenU auteurs, et des sonunairss 
des dix-huit pramièras idylles de Théocrite; 
Rome, 1616, \b^¥, reproduite à Bâle, 1630, 
in-8*, et 1641, fai-8*; à Venise, 1639, in4% et à 
Francfort, 1646, in^8<'. 

ASelaaf M^pL * JAcber, AUçam, Gelêkrtes^Ugiean, 

CALLiBTTB (L.-P.), théologien français, vi- 
vait dans la 8eeon<]e moitié du dix-huitième siè« 
de. 11 Alt curé de Grécourt, près de Ham, dépar- 
tement de la Somme. On a de lui : Histoire de 
la vie, du martyre et des miracles de saint 
Quentin; Saint-QuenUn, 1767, in-13; — Mé* 
moires pour servir à f histoire eeetésiastique, 
civile et milUaire de Ut province de Kermon- 
dois\ Cauîbrai, 1771-72,3 vol. ta4». 

Le Bm, Diet. enrifetopéd. de ta rramee. 

CALLifiàVB, médedn macédonien. Attaché 
d'abord à Philippe V,roi de Macédoine, tt foi en- 
suite dévoué à Perséc, fils de oe prince, en Ailta 
depuis le meurtre de Dénsétrius, qu'il avait tué. 
Lorsque, enl'an 179 avant J.-C, PliUippe Ait at- 
teint de la maladie qui le conduisit au tombeau, 
Calligène n'attendit même pas que le roi eût 
naidu le dentier soupir pour Mre prévenir Per- 
sée ; il cacha à tout le monde la mort de Philippe ; 
ce qui donna le temps à Persée de venir pren- 
dre possession d'un trône dont le fratricide lui 
avait frayé le chemin. 

Tlte-Uve. IX, S6. 
CALLIMACBCSOUCALUMAM U^BBIBU 

(Philippe), historien italien, né dans les Étato 
de Florence, mort à Craeovie le l*' novembre 
1496. n appartenait à la fhmille des Buonacorsl, 
dont il changea le nom en celui de Callimaoo, 
lorsqu'étant allé 6 Rome, sous le pape Pie U, U 



315 



CALLIMACHUS 



institiia avec Pomponms Lœtus, une académie 
dont tons les membres adoptèrent des dénomi- 
nations grecques on latines. Ce qu'il y a de cu- 
rieux c'est que les nouveaux académiciens , to- 
lérés et protégés par Pie II , donnèrent de Fom- 
brage à son successeur Paul II, qui les traita 
comme des conjurés , et en fit anréter plusieurs, 
qui furent appliqués à la question. Callimaco n'eut 
que le temps de fuir et d'atteindre la Pologne, 
après avoir parcouru la Grèce, Chypre, Rhodes, 
l'Egypte, les Oes de la mer Egée, la Thrace et 
une partie de la Macédoine. D'abord accueilli 
par rarcheyéque de Léopold ou Lembei-g, il 
mérita ensuite l'estime du roi Casimir Ifl, qui fit 
de lui le précepteur de ses enfants. Plus tard il 
devint secrétaire du roi comme il le fût ensuite 
de Jean-Albert, fils de Casimir. Il remplit aussi 
diverses missions diplomatiques. En 1475 ou 
1476, il fbt envoyé à Constantinople pour dis- 
suader les Turcs de leur projet d'attaquer la 
Valachie. En 148e, il fht député vers l'empereur 
Frédéric m et ensuite à Venise pour décider les 
Vénitiens à se liguer contre les Turcs. Puis il 
se rendit à Rome dans le même but Mais ces né- 
gociations eurent peu de succès ; il revint alors en 
Pologne, d'où il se rendit de nouveau à Cons- 
tantinople; il y conclut une trêve de deux an- 
nées avec le sultan. C*est à cette époque que se 
place un événement grave dans la vie d'un sa- 
vant tel que Callhnaco, et surtout k une époque 
où un livre précieux se remplaçait difficilement : 
sa bibliothèque fut brûlée avec ses écrits, sa 
maison et . ses meubles. A cette époque aussi 
(1492) mourut le roi Casimh*, son protecteur. 
Mais sa fiivear continua sous Jean-Albert, suc- 
cesseur de ce prince, dont il devint le conseiller 
le plus influent. Le crédit dont il jouit se main- 
tint jusqu'à sa mort. Ce que raconte Paul Jove 
de la prétendue disgrâce à la suite d'une dé- 
bite des Polonais dans la Moldavie est absolu- 
ment controuvé. Ses principaux ouvrages sont : 
Attila ou de Gestes Attilx, sans indication de 
date et de Heu dimpression, et probablement à 
Trevise en 1489 ; puis, imprimé à Haguenau en 
1531 , et dans les Décades rerum hungaricanm 
de Bonfini; — Historia de rege Vladislao seu 
etade Vamensi; Augsbonrg, 1519, édition in- 
itonnue à Bnito, qui publia la sienne à Cracovie 
en 1582, iii-4* ; ^ Histwria de iU qux a Vendis 
fentaia suntj Persis ac Tartaris contra Tur- 
hos movendis; Haguenau, 1533 ; — > ild Inno» 
centiium VIII P. M. de beUo Turcis in/erendo 
hraiio; Haguenau, 1533, in^°. Cet ouvrage, qui 
donne un état exact des fcmses de Tempire turc, 
^t suite au précédent; — de Clade Vamensi 
epistola, dans le tome n du Chronicon turci- 
eum de Lonicer ; — des ouvrages manuscrits 
oontenant : Historia peregrinationum suarum; 
^de Regihus Pannonix, poème, et d'autres 
écrits SUT des sujets divers. 
Paol lowt, Élog9i. - Bayle, Dietkmn, - Rlcéroo, if- 



— CALLIMAQUE 216 

CALUM AQ1TB (KoÛLXt|Laxo<)» ut^hitocte, 8CUlp> 
teur et peintre grec, natif de Corinthe , vivait pro- 
bat>lement vers l'an 540 avant J.-C. H fût sui^ 
nommé KonuCârsxvoç (mécontent de lui-même), 
parce qu'il retouchait sans cesse ses ouvrages. 
Au rapport de Vitruve , il inventa le chapiteaa 
d'ordre corinthien dans des circonstances a&sez 
curieuses et qui n'ont rien d'invraisemblable. Une 
jeune Corinthienne étant morte, sanourrice plaça 
sur le tombeau, dans un panier, de petits vases 
que la défunte aimait beaucoup ; puis elle recouvrit 
le tout d'une tuile. Les feuilles d'un acanUie, qui 
croissaitàcette place, étant venues à grandir autour 
delà tuile, se replièrent en volutes. Callimaque, qui 
vit cet effet du hasard, le reproduisit sur les cha- 
piteaux des colonnes qu'il éleva depuis à Corinthe. 

Cet artiste, qui est sans doute le même que le 
peintre de ce nom dont parle Plme, inventa 
encore, s'il en faut croire Pausanias, une lampe 
d'or dont la mèche tirée d'une espèce d'amiante 
brûlait toute une année. On reproche à Calr 
limaque d'avoir trop corrigé ses oeuvres , au 
point de tomber dans le maniéré ; et Pline cite 
comme méritant ce reproche des Lacédémo- 
niennes dansant, d'où le travail avait fait dis- 
paraître le naturel. 

vitruve, de jérehiteetura. - Pline. HiU. naturelle, 
X-XIV. - PausaDiftt, I, M, | 7. - FéUbtea, RecueU hiU. 
dêlavi» €tdes cntvret dés plu» cêlibret archU. 

CALLiMAQiTB, magistrat et guerrier athénien, 
vivait en l'an 490 avant J.-C. Il était polémar- 
que lors de la bataille de Mai^thoo, où il périt 
ea commandant l'aile droite des Athéniens. On 
rapporte que, les généraux se trouvant divisés 
sur la question de savoir si on livrerait bataille, 
il s'était rendu à l'avis de Miltiade, en votant 
pour l'affirmative. Dans le tableau de Polignote 
représentant, dans la «roà itotxiXT), cette jour- 
née mémorable, on voyait Callimaque dans l'at- 
titude qui témoignait, selon Pausanias, qu'il était 
un de ceux qui surpassaient en valeur tous les 
autres. La tradition ajoute qu'il fut percé de 
tant de flèches qu'on le trouva debout soutenu 
par elles quoique privé de vie. 

Hérodote, VI, 109-it». - Plutarque, ÂtUtide et Cataa 
ejneien. — Pausanlat, 1, il. 

CALLIMAQUE, grammairien grec, natif de 
Cyrène, eji Libye, mort vers l'an 270 avant 
J.-C. 11 était fils de Battus et.de Mésatmé, et ap> 
partenait à la famille royale par qui Cyrène fut 
fondée. Le grammairien Hermocrate d'Iassus le 
compta au nombre de ses disciples, et il épousa la 
fille duSyracusaiuEuphrate. Callimaque le jeune, 
auteur de quelques ouvrages sur les lies, était 
le fils de sa sosur. 11 se livra d'abord à rensei- 
gnement dans le bourg d'Eleusis, près d'Alexan- 
drie. Ptolémée Plûladelphe le combla de bien*- 
faits, et voulut qu'il quittât son école pour oc- 
cuper une place dans le Musée qu'il avait fondé. 
Callimaque poursuivit néanmoins la carrière qu'il 
avait d'abord embrassée et plusieurs hommes 
illustres se formèrent à ses leçons ; parmi eux 
on dte le;célèbre Apolloniusde Rhodes, qui ne Iqi 



Jt7 CALLTMAQUE 

bissa qae d^amers sonyenira par ringratitiide 
envers son maître. Plus tard, Ptolémée Évergète 
ne fut pas moins iMeoveQlant envers CaUimaque 
que ne l'avait été son prédécesseur, et jusqu'à 
sa mort jouit des bieofaits de ce prince. Ses 
ouvrages sont au nombre de plus de huit cents; 
Ton d'eux, qu'il composa contre Apollonius de 
Rhodes, était un poème élégiaque intitulé Ibis ; 
il fut imité par Ovide. V Arrivée (TIo en Egypte, 
Sémélé, les Colonies Argoliques, Glaucus, les 
Espérances forent tour à tour chantés par Cal- 
limaque; il composa sur la chevelure de Béré- 
nice un poème que Catulle fit passer dans la lan- 
gue latine; GaUUé et Hécate, poèmes épiques; 
puis des drames satiriques, des tragédies, des 
comédies et des élégies, enfin des hymnes et des 
épigrammes, qui seuls nous sont parvenus. Les 
titres des productions de Callimaque qui ne sont 
point arrivées jusqu'à nous nous ont été fidèle- 
ment conservés par Athénée, Strabon, Etienne de 
Byzance, Élienet Suidas. Il avait, en outre, com- 
posé un poème en quatre livres, intitulé les Cau- 
ses, qui fut imité par M. Yarron ; puis un recueil, 
le Musée, tableaux en cent vingt livres, dans 
lequel, tout en mentionnant les auteurs connus à 
cette épdtpie et qui avaient excellé en quelque 
genre que ce fût , il donnait une appréciation de 
leurs ouvrages. Cette a»vre remarquable a subi 
le mdme sort que tant d'antres productions de 
CaUimaque, et son titre seul nous est connu. La 
situation des lies, les fleuves, les vents, les pois- 
sons et les oiseaux furent aussi l'objet de ses 
études, et on ne sait si ce célèbre grammairien 
est l'auteur d'un traité sur les bouquets et les 
couronnes, attribué par Pline à un médecin du 
même nom. Si Ton envisage CaUimaque au point 
de vue littéraire, W suffira de rappeler que plu- 
sieurs de ses ouvrages furent imités par les poè- 
tes latins, que le nom de Callimaqueromain fut 
seul ambitionné par Properce, et qu'aux yeux 
de QnintUien le poète Cyrénaique l'emportait 
sur tous les élégiaqnes grecs. Quant aux hymnes 
de CaUimaque, les seules de ses productions ca- 
pitales que nous possédions encore , eUes sont 
surtout remarquables en ce qu'elles nous mon- 
trent, bien mieux que tous les autres monuments 
littéraires de la même époque , l'action que la 
méthode éclectique exerça sur les croyances re- 
ligieuses de la Grèce, transportées sur les bords 
du NU. On y voit U raison humaine s'emparer 
de la théologie antique et la transformer en phi- 
losophie, afta d'en mettre d'accord les contra- 
dictions traditionnelles et d'en pacifier les oppo- 
sitions. Quiconque, en effet, étudiera sérieuse- 
ment notre poète ne tardera pas à s'apercevoir 
qu'U s'applique presque constamment à ramener 
à l'unité la multiplicité des types mythologiques, 
et la variété des légendes hostiles à la concor- 
dance la plus parfaite. Ce qui nous reste de 
Callimaque a eu un assez grand nombre d'édi- 
tions; les plus remarquables sont ceUes que 
donnèrent : J. Lascaris, à Florence, vers 1494, 



— CALLINICUS 



3ia 



in4»; M^ Dader, à Paris, 1675/ in4»; Grœ- 
vins, à Utrecht, 1697, 2 vol. in-8«; J. A. Er- 
nesti, à Leyde, 1761, 2 vol. in-8<>; Lœsner, à 
Leipzig, 1774, in-8*; Bodoni, à Parme, 1792, 
in-fol. et iiH4''; Bomflied, à Londres, 1816, in-8*'; 
Yolzer, à Leipzig, 1817. Le texte donné par 
M. Boissonade dans ses collections des classiques 
grecs , 1824 , in-4<*, est remarquable par sa corec- 
tion. On compte plusieurs traductionsouimitations 
des hymnes et des épigrammes de Callimaque, 
entre autres la traduction en vers itaUens de 
Salvini; Florence, 1763, in-8**, réimprimée à 
Vérone en 1799; la traduction en prose fran- 
çaise de La Porte du TheU; Paris, 177&,in-8«; 
une imitation en vers ftançais de trois hymnes 
de CaUimaque par Poullin de Toldns; Paris, 
1776, in-8°; explication des Elegiamm frag- 
menta , Valckenaèr; Leyde, 1799, in-8*; traduc- 
tion de CaUimaque en vers latins par le docteur 
Petit-Radd, 1808; traduction en vers français 
par M. de WaUly ; Paris, 1843, in-12. 

FRESSB-Moirrvix. 

M"* Bader. Pr^. A Véd. de CoMiauifiM. — VomIim, 
De poet. Gr. — TaMguy Leftvre, yie de» poêtu crées. 
-■ Balllet, Jugewumt des Savants sur les poètes crées., 
t V, p. Ul. ~ SmlUi, Diet. ofGreek end noman. Bioçr. 
— SdUBlU Histoire de ta littérature greeqm, t. III, p. 
lorr. - Becker, Commutatiaiut CaUàmach,j Grootagacé 
is»s, tn-a*. 

GALLiMifcDOH ( KaXXt|jiT)8«>v), orateor athé- 
nien, surnommé t Kdpa6oc à cause de sonl goût 
pour les crabes, vivait dans la seconde moitié du 
quatrième siècle avant J.-C. Il se montra parti- 
san de la cause macédonienne, et U aUa se réfu- 
gier à la cour d'Antipater à la mort d'Alexandre 
le Grand, en l'an 323 avant l'ère chrétienne. Il 
revint à Athènes lors du rétabUssement de la 
puissance macédonienne dans cette vttle, et fl 
dut la quitter de nouveau à l'époque de l'accu- 
sation intentée à Phodon, en 317 avant J.-C. 
Comme ce Grec célèbre, CaUimédon fut con- 
damné à mort ; mais U sut se soustraire par la 
Alite à cette condamnation capitale. 

Plutarqoe, PhocUm, Démosthène, — Athénée, Ml, 
100, 104; VIII, XIV. 

CALLINICUS (KaXX((taxoç), prince de Coma- 
gène et de Jotapé, vivait dans la seconde moitié 
du premier siècle. Lorsque son père Antiochus 
se retira devant l'armée de Pcetus, qui venait 
d'envahir la Comagène, U^ s'unit à son frère 
Épiphane, et combattit tout un jour contre les 
troupes romaines. Mais Antiochus, résigné au 
joug des Romains, entraîna les soldats, qui se 
rendirent. Les deux frères allèrent trouver alors 
Vologèse, roi des Parthes, qui intercéda pour eux 
auprès de Vespasien. Cet empereur ordonna à 
Pœtus, qui conduisait à Rome Antiochus enchaîné, 
de rendre la liberté à ce prince, auquel il permit 
de vivre paisiblement à Lacédémone, puis à 
Rome. Ce fut là que Callinicus vint le rejoindre 
avec les autres membres de sa famiUe et cessa 
d'être hostile aux Romains, en faveur desquels son 
frère Épiphane combattit en mamtes occasions. 

Joseph, Uist. 



^19 



CALLINIGUS — C!ALLI»Ê 



120 



GALLifficrs, floptiisté et rhéteur s^en m 
arabe, somommé Sutofitu, tirattdans ladeoonde 
moitié da troisième siècle. Il enseigna réioqoence 
à Athènes (1) sons Fcmpereiir Galien, de l'an 259 
ll'an 268 de J.-C, et fut opposé an rhéteur Gene- 
tlîus. Suidas et Fabricius cite les oeuvres adjour- 
dliui perdues de ce Caffinique, sauf un fragment 
que l'on trouve dans Yes Excerpta d'Allatius et 
qui est consacré à faire l'éloge de Roime. 11 ataft 
composé aussi une Histoire S Alexandrie, en 
dix livres, mentionnée par saint Jérôme dans sa 
préface de Daniel. 

Soldas, tas moto KoûlXvixoc «t Hd^^ioc - ^abri- 
eiot. M»l. 0r. — Allâtiin, Exeêrpta Mketormm et So- 

GAlLiNicvs on cALLiinQUBy ««Utecto 
égyptien, natif dlléliopoUs, vlrraH.dans la seconde 
moitié du 4tx-9epfième siècle. D passe poor ri»- 
tenteur du feu grégeois, dont Temperear Cons- 
taniiD Pogonat, fils et Meoesstfnr de GontloRce, 
fit la première épreuve oonire I» flotte avec Ifr- 
quelle le hlislHé Moaviah menaçait Constanti- 
Bople et qoMt détruisit eiitièremeiit. 

Pénbien, Rtcueil hUtof'. dé la vie et déi ovcraçet 
des plus celibret arehit. — Àft de vétilter les dates. 

CALLiNVS, (KoXXTvoc), orateur et poète grec, 
natif d'Éphèse, vivait prohaUement an septième 
siècle avant J.-C. n ne nous reste de ce poète que 
des fragments d'élégies guerrières; Il y eidte 
Tardeor de ses compatriotes contre leurs enne- 
mis, les Cimmériens on les Magnésiens. Ces 
fragments, les pïxa anciens qne nous ayons dans 
ce genre, sont d'une grande beauté. On les trouve 
dans les collections des Poêtx çrxH minoresy 
dans les Paetse Lyrici grseci de Bergk et dans les 
Callini, Tyrt3ti, zic.,fragmenta de fiach ; Leip- 
zig, 1831. Ils ont été traduits en vers français 
par M. Firmin Didot. Strabon attribue à Calli- 
nus une histoire d'ApoHon Smmthlen. 

Stobée, Eehg. Il, i9. - Sade, CescMeUte der Lyrts- 
éken Diehtkunet — Bruack. jénaleeta, 1. 4*. 

«GALUOPUrs scffouiSTicog, auteur cri- 
tique dont on ignore l'origine, vivaft à la fin du 
huitième siècle. Les seuls détails que Ton ait sur 
hii c'est que sous Charlemagne tt corrigea les 
copies de différents auteurs classiques. 

On trouve dans la Bibliothèque du Vatican un 
mamiscrit de Térenœ copié du temps de Char- 
lemagne par un certain Strodogarius. Cette copie 
(ut corrigée par Calliopius, comme le prouve sa 
signature apposée au bas de différents manus- 
crits. Dans un manuscrit de Sabt- WiiUbrod, il est 
nommé « Dominus Albintts Magister Optimus 
CcUliopicuSj » ce qui a fiut supposer à Gasp. 
Bartli et à £ust. Swartius que ee n'était autre 
qu'Alcuin. Mais Ziegelbauer repousse cette sup- 
position par la raison qu'Alcuin fut ennemi de 
tous les auteurs païens. 

Fabridiu, BibL Latin,, U UI» p. <l flt SM (édlt. d*£r- 
il«tt,I,p. II). 

(1) A Rome d'tprèt la Biog. oiUv. Mils e'etC qm emar 
que roD recttflen lÉcUcaent «o coosolUMlM mwbm 



*tALLtcfMrf.itA (Maxinns), traducteur 
grec, vivait dans la première moitié dn dix-sep- 
tième siècle. On a de hil : ^omm testamenium 
neo-grsscum et frxco-barbarum, ex venione 
Max, Calliopolitae, cum ejus Prstf. et altéra 
Cyrilli Lascaris; Genève, 1838, in-4*. 

AiieTttng, sappléroeot k JOcO«r, Celeàrten-fjtxkon. 

CALLiPATiRfe (K(xXX(ic«T«ipa), appelée aos^l 
Aristopatira et Phérénice ou Bérénice, vivait 
dans h première moitié du cinquième siècle 
avant J.-C. Mariée à Callianax de Rhodes, elle 
eut deux fils : Euclès, qui fut vamqueur aux jeux 
olympiques, et Pisirrfaodus, qui était encore en- 
tuki h la mort de son père, et qu'elle forma et 
conduisit elle-même aux jeux en Tan 482. Vêtue 
en maître d'exercice, elle attendit dans l'enceinte 
réservée aux atiilètet le résulUt de Téducation 
qu'elle avait donnée à Pisirrhodus. La joie qu'elle 
ressentit en le voyant remporter le prix lui fit 
oublier son r^e; elle franchit la barrière, et son 
sexe Alt reconnu. D'aptes la loi qui régissait les 
jeux, elle devait être condamnée è mourir. Mais 
les hellanodices loi firent grâce, parce qu'elle 
était fille, mère et sœur de plusieurs athlètes cou- 
ronnés. Seulement, pour qu'un scandale de cette 
nature ne pût désormais se reproduire, il fut 
décidé que les maîtres d'exercice n'assisteraient 
que tout noâ aux jeux. 



GALLIPIDB on GALLITCDAS (^aJOUlcfdTK)» 

acteur tragique d'Athènea, vivait dans la sectmde 
moitié du dnquièoie siècle avant J.-C. Il repro- 
duisait exactement les ridicules qui abondent 
dans la vie réelle, et poussait l'imitation assez 
loin pour qu'on lui donnât le surnom de Difhfixoc 
(le singe). H seeroyait un personnage, et il loi 
arriva un jour de demander A AgésUas, qui ne le 
regardait pas, s'il ne le connaissait pas. -^ Oui, 
répondit Agésilas, n'es-tu pas Callipide l'histrion ? 
Il revint avec Aldbiade à Atiiènea, et par l'ordre 
de cet Athénien célèbre il donnait, revêtu des 
liabits de sa profession, des ordres aux rameurs. 
On ne doit pas confondre ce CALUPms avae un 
bouffon du même nom, quiprétendait courirsans 
changer de place. 

ApostoUot» Proverbe» XV, n, -^ PtotarqiM. jiloibiade, 
AgeeUas. — Qcéroa, ad jittievm, Xlll, it. 

GALLIPPB ou CALIPPB ( KoXXilCiTO; OU 

KâXiicnoc), astronome grec, né à Cyzique, vivait 
vers 330 avant J.-C. Disciple d'un ami d'En- 
doxe, il suivit son maître à Athènes, se fia avec 
Aristote, et l'aida à rectifier et à compléter les dé- 
couvertes du célèbre astronome de Cnide. Gai- 
lippe avait déjà fait dans sa patrie de nombreuses 
observations rapportées par GeminUset parPto- 
léméedans leurs calendriersmétéorologiques ( ica- 
pairfJYI&aTa ), qui, affichés sur les places publiques, 
indiquaint le lever et le coucher des étoiles fixes 
et les ffnmostics ( hnai^^aaiat) des changements 
de temps , changements qu'on croyait détenui- 
nés par le mouvement des astres. Callippe in- 
venta lapériode de soixante^eize ans, qui s'appela 



231 GALLIPPË — GALLISEN 

de soDnomCa/Upptçii^.DëjàploâkiarstentatiTes 
aTaient été faites pour trouver des périodes de 
temps qu'on pût exprimer en nombres entiers an 
moyen de chacune des trois unités naturelles 
de temps y Tannée solaire, le mois lunaire et le 
jour solaire. Un siècle auparavant, Méton avait 
découvert que dix-neuf ans correspondaient à 
235 mois ou 6,940 jours. D'après ce calcul, Tannée 
était de 365 jours ^. Callippe, ayant observé que 
la di/Térenoe entre l'année de Héton et Tannée plus 
exacte de 365 jours l était de ( ^Vî) tî> proposa 
deqiiadrupler le cycle de Méton, et de retrancher 
un jour tous les soixante-seize ans. Ce nouveau 
cycle contient 940 mois et 27,759 jours. D'après 
1^ calculs modernes, Tannée est = 365 jours, 
24224t4; le mois t= 29 jours, 5305887215; 
soixante-seize ans = 27,758 jours, 9»>,50*. 54i; 
940 mois= 27,758 jours, 181», 4-, 54«. Le cycle 
de CallipiHque Ait généralement adopté par les 
astronomes. Ptolémée, qui en profita, rapporte 
une observation flûte, pendant le solstice d'été, à 
la fin de la cinquantième année de la première 
période. D'autres indications du même auteur, 
rapprochées et comparées par Ideler, ont permis 
de fixer le commencement du cycle Callippique 
au 28 juin 330 avant J.-C. On ignore à quelle épo- 
que fl devint d'usage public ; il servit d'abord non 
à remplacer, mais à rectifier cehii de Méton. L'i- 
nexactitude du cycle mventé par ce dernier astro- 
nome devint tout-à-fiùt sensible en 330; mais on 
n'avait pas dû attendre jusque-là pour le corriger. 

Id«kr«irM. Vnteriueh. ûber dié jéitron. Beoback- 
tujigen der AiUn; B«rIlD, isoe. — Handtmehder Têch- 
nUehen Cknmologie; Bertln, itu. - Peu a, Aoeirln. 
Tempn -^ SetHfer» D» Btmmiat. U mpwnm — Detom- 
Ire, HUMre de FÂStronom. anêinmt, ?oL I. 

GALUPVlW. Voff. Cauppus OU Cauppb. 

CAfiUPPfWCKoOXimcoc), d'Athènes, tyran de 
Syracose, mort Tan 361 avant J.-G. Il lut d'abord 
aniide Dian de Syracuse, disciple comme lui de 
Platon. Lorsque Diearetonma àSyraense, Cilli^ 
pas le sMfvH, et fécompensa par fat trahison Tao- 
coei ipi'il en reçnt Le coniplol fiit découvert 
pnr lassMrdeDion, «tCallippaB jund'abord qoe 
ses iMÉedtiaiis n'afaient rien de malveillant. L'é- 
▼éwment fit bientôt connaître ce que valait œ 
au mil : €allippo8 assassina Dion un jour de 
ftledeTm 35d avant Jésua-ChrnC, et s'empara 
éa gonvemenent de Syrecnae. Il ne joatt pas 
loa^enips des fruits de son crime. Après une pre- 
mière et teotile tentaUve des amis de Diop, Cal- 
]ippo9, hatlB par Hipparenns, fïère de Denys 
la Jeune, ArtobHgé de Mt, Il erra de vlUe en 
vWe, à la tète d'une bande de mercenaires parmi 
teMiaelt élaH Leptines, avec lequel II vint assié- 
fler et preadreHhéghim, dans la haute Italie. Mais 
il n'y trouvèrent qve la famine. La mutinerie se 
nH alors dans les tronpes, et Gallippns péril deb 
main de Lcpthies et de Polypcrchon, ses amis, et 
irappé A» même gMve dont il s'était servi pour 
assassiner Dion. 

Plotorque, DUm, - Dlodore, XVL tl. M, M. -«i> âttié- 
née, XI. MS. 



3» 
CALLt» W9 , fils de Mœrodès, généra] athé- 
nien, vivait dans la première moitié du troisième 
siède avant J.-C. 11 commanda les Athéniens 
lors de l'invasion des Gaulois en Tan 279 avant 
J.-C, et fut préposé à la garde du passade des 
Thermopyles. Il s'acquitta avec succès de cette 
mission ; et ce lut sur les vaisseaux qu'il avait 
placés près de la côte que les Athéniens s'em- 
barquèrent, lorsque les Gaulois, ayant découvert 
le passage traversé autrefois par Xerxèa et son 
armée, menaçaient de les prendra àdoa. 
PaosanlM, MU. |4| X, loin. 

CALLMBN ( ifejtri ), médedn el èhirargpen 
nois, nédansie Hoisteinen 1 740, morte Copenha- 
gue en 1 824 . Agé de quinze ans, tt se rcadH à Co- 
pHt**^y pour étudier la ofainnîsie. En 176M7629 
H rtnapUt lesléndlonsde ehburgien-niiùor à bord 
d'une frégate. Après avoir voyagé ett Hollande» 
en France et en Angjielerra, il fut noanaé à son 
retour chirurgien en chef de b marine. Enl772y 
il fbndala société médicale de Copenhague. En 
1773, il fut nommé profiBssenr à l'université, et en 
1794 direelear général de TAcadémieda Chirur- 
gie. M. CalHsen était eanseiller de conférences 
el com man deur de Tordre de Dannebrog. -» 
Outre un grand nombre de dissertatlottSi 
écrites en lathi, en danois et en allemand, il est 
anteor deToovrage classique :/nj/tfii/ion0t Chk* 
mrgim hodiemœ; Halh. 1777; dont il publia en- 
MfHedes éditions augmentées sous les litres de : 
Prineipia systetMtU Chimrgix hodiemm; 
Hafin. 1788, et de: Syâtema eMrurg*x ho- 
diernx; Hafki. 1798-1800, et 1815-1817, et qn'fl 
tradoistt enallemand, Slesvie, 1822-1824. Cet ou- 
vrage a été tradttH en français, en espa^iol et 
en russe. — Phffsiêké-medicinêke Betraginin- 
çer ovtr Kiôbenham (Considérations physico- 
médicales sQf la fine de OopcariMgoe); 1807- 
1809. AnaAUAns. 

Bwiew, Àlmindêlitt PorfaUêrUtècm. - Cowmr^ 
udiotU'Lêtikom. 

cALLisnr ((7Aarlef-ildol|iAe-i>ierTc), ne- 
veu d'Henri CaDisen, médecfai danois, né à 
Gluckstadt le 8 aoM 1786. étudia dans sa villa 
natale, pois k Kiei et à Copenhague, oii H se fit 
recevoir médecin. En 1808, Il devint chirurgien 
militaire, et parcourut ensuite diverses parties de 
l'Europe : la Suisse, TltaKe, la France a la Hol- 
lande. A son retour, en 1812, il fut attaché à 
l'hôpital de Frédéric, et devfait chirurgien de régi- 
ment en 1813, professeur agrégé en 1816 et pro- 
fesseur titulaire en 1829. Conseiller d'État en 
1839, il renonça à toutes fonctions à partir de 
1842 pour se livrer à la pratique de l'art médi- 
cal à Altona. On a de lui : MedicinUche 
Schrifisteller Lexikan der sezi Ubenden 
Aerzte, Wundxrzte, Geburtshe^fer Apothehêr 
und Natur fwtcher oHerGebildeten Voelker 
(Dictiomiaire des écrivains médicaux actoeUe- 
ment vivants, comprenant les médecfais, chlw*- 
I giens accoucheurs, pharmaciens et naturalistes 
1 detouslespaysclvilisés)Copenhaguel829-1837» 



S3S 



CALLTÎ5EN — CALLISTE 



234 



vingt-dnq Tolumes, et Copenhague, 1738-1845, 
tomes 26-'33. 
ConversationS'Lexikon. 

CALLisTB OU CALiXTE, noiudetroîs papes. 

GALLISTB 1*"*' OU CALIXTB, pootife romain, 
au troiftième fiiède de notre ère, naquit dans 
Tesdayage, à Rome, vers le milieu du deuxième 
siècle, et mourut le 12 octobre 222. Un saint 
éTèque, son contoonporain, dont l'ouvrage vient 
d'être publié pour la première fois (1), a donné 
sur sa vie des renseignements importants que 
rien ne contredit, et qui doivent désormais figu- 
rer dans l'histoire. Voici ce document. 

« Cet esclave (2) appartenait à un officier de la 
maison impériale, nommé Carpophoré, qui pro- 
fessait secrètement le christianisme et qui parait 
avoir fait instruire le jeune homme dans cette 
religion. Carpophoré employait ses capitaux à 
des opérations de change, et en confia la direc- 
tion à Calliste, qui tenait à cet effet un bureau 
dans la Piscina publica, quartier de Rome. Ce- 
lui-ci gagna la confiance des veuves, et des 
frères (chrétiens convertis ), qui avec le temps 
lui confièrent des sommes importantes; puis il 
les détourna toutes, et se trouva sans ressource. 
Carpophoré averti refusa de lui denumder des 
explications. Mais Calliste, soupçonnant le danger 
qu'il courait, se déroba secrètement, et se rendit 
à Porto pour s'embarquer. Cette ftùte ne lut pas 
ignorée de son maître , qui s'y transporta, et se 
mit en mesure de passer sur le navire qui était 
au milieu du port. Calliste qui l'aperçut , vou- 
lut mourir, et se précipita dans la mer; mais les 
matelots Ten retirèrent, et il Ait remis à Carpo- 
phoré, qui le ramena à Rome, et le fit jeter dans 
la Pistrine (lieu où les esdaves tournaient la 
meule) ; mais son maître, cédant aux sollicitations 
des chrétiens, qui prétendaient que Calliste avait 
un trésor caché, consentit à faire cesser ce châ- 
timent, non en vue de son intérêt particulier, 
mais pour donner au coupable les moyens de 
satisfaire aux réclamations des déposants, qui 
voulaient le rendre lui-même responsable de son 
agent. Mais Calliste ne rendit rien ; et, comme il 
était surveillé et ne pouvait plus s'enfuir, il 
voulut de nouveau mourir. Il se rendit un jour 
de sabbat à la Synagogue , et y chercha querelle 
aux Juifs, qui le clmrgèrent de coups, et le tra- 
duisirent devant Fusden, préteur de Rome, pour 
outrage envers un culte que les Romains avaient 
expressément autorisé. Ils l'accusaient d'être 
chrétien. Carpophoré, averti, se rendit en hâte 
au prétobre , assura le magis^ que Calliste n'é- 
tait pas chrétien, mais qu'il voulait se faire con- 
damner à mort pour échapper au châtiment qu'il 

' {iiPhUoiophumenafOuB^tutatUm de toutes les kéréiiês 
en grec, aUribué d'abord par M. Emm. Miller, dans l'édi- 
tion princepft d'Oxford, ISIi, In-S*, à Orlgène ; par Ja- 
•obi. Bunsen, Londres, I85t et par l'abbé B. Freppel, 
18BS, à aalnt Hippolyle. évéqae de Porto ; par M. Lenor- 
iM&t, broch., ln-8«, 18IS, à Orlgène } par Wordsworth, à 
aaint Hlppolyti^par l'abbé Cmlce, Études, etc., Paris et 
Lyon 8 sept itti, à TerlalUen, on à Calos. 
(2) OlxrrrK. PUioa., CL, is. 



avait encouru pour ses infidélités envers son maî- 
tre. Sur l'insistance des Juifs , Fuscien ordonna 
que le coupable fût frappé de verges, et relégué 
dans les mines de Sanlaigne. Postérieurement 
Marda, concubine de Commode, mais aimant 
Dieu (1), sollicita la grâce d'autres martyrs dé- 
tenus en cette Ile, et demanda â l'évêque de 
l'église de Rome, Victor, la liste de ces mar- 
tyrs. Celui-ci la donna intégralement, mais n'y 
comprit pas Calliste, dont il connaissait les mé- 
faits. L'agent de Marcia, porteur de la grâce, 
arriva donc en Sardaigne sans ordre de déli- 
vrance pour Calliste; mais celui-ci le toucha par 
ses supplications, et, ayant obtenu qu'il se por- 
tât son garant, il fut libéré avec les autres. A son 
retour à Rome, Victor en fut fâché; cependant, 
comme il en avait pitié , il garda le silence. Mais 
voulant éviter le scaii^e, car ses attentats 
n'étaient pas encore couverts par le laps de 
temps,ret pour répondre d'ailleurs aux réclama- 
tions de Carpophoré, il lui assigna pour rési- 
dence Antium, où il lui fit toucher un secours 
mensuel pour sa subsistance. Calliste y demeura 
jusqu'à la mort de Victor. Zéphyrin, son succes- 
seur, le rappela d' Antium. C'était un idiot, et un 
avare, un illettré, et uni ignorant (2). Pour son 
malheur, il le chargea sous ses ordres de la di- 
rection du clergé, et lui confia l'administration 
du lieu de repos ( le cimetière ). Calliste acoom- 
gnait sans cesse Zéphyrin, le flattait d'une ma- 
nière hypocrite, et effaçait complètement le 
pontife, incapable de juger de ses doctrines, et 
de soupçonner ses secrets desseins. Zéphyrin lui 
accordait tout ce qu'il désirait. Après sa mort 
Calliste, arrivé au poste qu'il ambitionnait, re- 
poussa Sabellius , comme hétérodoxe , afin de 
prévenir l'accusation qu'on aurait pu porter 
contre lui devant les Ëglises comme hérétique. 
Par son charlatanisme il parvint à séduire tout 
le monde, quoique son cœur fftt empoisonné et 
qu'il n'eût rien de régulier dans sa croyance ; mais 
il affectait un langage icélé pour la vérité. Il accu- 
sait l'évêque de Porto et autres de professer le 
dualisme, en séparant le Père du Fils, tandis qu'il 
confondait en une seule personne le Logos, le 
Père, et l'Esprit. Indépendamment de ce Uas- 
phème, il favorisa les penchants des hommes 
pour les plaisirs , en assurant qu'il pouvait leur 
remettre leurs fautes. Aussi beaucoup de chré- 
tiens, dont la conscience n'était pas tranquille; 
ceux même qui étaient tombés plusieurs fois 
dans l'hérésie, ou qui après examen avaient 
été retranchés de l'Élise, y rentraient, en ac- 
courant à son école. Il érigea en principe que 
l'évêque, eût-il dévié de la foi ou eùt-U ménlé 
la mort, ne pouvait être déposé. Depuis cette 
époque, les évêques , les prêtres et les diacres 
furent admis dans le sacerdoce, même quand 
Ils étaient trigames (ou maris de trois femmes). 
Si même un meinbre du sacerdoce venait à se 

I (1) IX, Ibld, (Noos tradolaons toujoim. ) 
I . (fl)JX,Il>id. 



225 



CALLISTË 



326 



marier, ce ii*était pas on titre d'exdasioD. Llt- 
glise devait recevoir les pars et les impurs, 
comme l'arche de Noé. Aussi la foole amie des 
plaisirs s'empressait aotoor de lui , se persua- 
dant qu'U avait le poovoir de remettre les pé- 
chés de ceux qui pensaient comme lui. Bien 
plus, il autorisa les femmes| sans maris, qui, 
dans leur jeunesse, ne voulaient pas sacrifier à 
leurs feux par des alliances inférieures à leur 
dignité, à se choisir légitimement un amant 
parmi les esclaves ou les hommes libres, quoi- 
que cette union ne fût pas légale. Aussi des 
femmes qu'on appellait des fidèles s'abandonnè- 
rent-elles à des pratiques et à des remèdes pro- 
pres à se rendre stériles , ou à se délivrer de 
leurs fruits, afin de n'avoir pas d'enfants d'un 
esclave ou d'une personne inférieure à leur 
naissance et au rang de leur maison. Voilà à 
quel degré d'impiété et d'illégalité cet homme 
enseigna l'adultère et le meurtre. C'est encore 
sous Calliste qu'on introduisit la pratique d'un 
second baptême; et ses partisans ont mérité 
qu'on les distinguât par le titre de Callistianin». 
Cette doctrine s'est répandue dans tout l'univers, 
et a eu pour fauteur un homme rusé et plein 
d'impudence, Alcibiade d'Apamée en S^rie, qui 
renchérit sur Calliste en apportant à Rome un 
livre qu'il disait tenir d'un homme vertueux 
nommé Elchasaï, qui l'avait apporté lui-même des 
Sères de laParthie. Cet Eldhasaî l'avait reçu d'un 
certain Sobîai, et lui-même le tenait d'un ange 
géant. Elchasaï avait enseigné la rémission des 
péchés par le baptême, la troisième année du règne 
de Tnqan. Quoi qu'il en soit, les évêques et prê- 
tres contemporains de Calliste se réunirent pour 
arrêter la propagation de ces énormités » . 

L'écrit que nous venons d'analyser ajoute qu'ils 
démontrèrent que c'était l'œuvre de l'esprit des 
ténèbres. 

Ce document inattendu, qui détruit les tradi- 
tions des anciens pontificaux, a jeté un jour si 
nouveau sur Calliste et sur Tétat de la papauté 
an commencement du troisième siècle qu'on 
a vouhi en êter la rédaction à un évêque con- 
temporain , quoique l'auteur se donne ce titre. 
On voudrait attribuer cet écrit à Origène, con- 
damné an sixième siècle comme hérétique ; mais 
Tantenr du traité contre Celse, chrétien dévoué, 
n'eût pas voulu lui simple prêtre calomnier un 
évêqne de Rome. Si l'accusation contre Calliste 
est écrite en termes véhéments et amers ( pro- 
bablement exagérés), par un évêque chrétien, 
d'une foi plus rigoureuse , cela prouve qu'alors 
l'Égitee de Rome, afin de se propager parmi les 
peiens, réprouvait l'austérité de l'école d'Hippo- 
lyte ou de Caius, et se faisait toute à tous, comme 
saint-Paul. CalMéte avait sans doute expié par de 
grands services rendus è cette Église les torts 
graves de sa vie antérieure, pour que les chré- 
tiens de Rome l'aient choisi pour leur évêque à 
lamortdeZéphyrin. Seulement il n'apas manqué, 
de Gontradictears haut placés, usant de la 11- 

MOIIV. HOCft. OIOYIRS. — T. TllI. 



berté du christianisme primitif. 11 n'avait pas^ 
comme les papes du moyen fige qui ont occupé 
son siège , l'autorité qui leur eût fermé la bou- 
che. On lui donne le titre de saint; mais ce titre» 
accordé par samt Paul à tous les initiés ses 
frères, est commun aux quarante-neuf premiers 
évêques de Rome, quoiqu'ils n'aient pas été spé- 
cialement canonisés, et c'est un feit qu'on oublie 
trop souvent. Il aurait au reste bien mérité de 
l'être s'il avait été martyr des empereurs et rois 
à mort en 222 pour sa foi; mais on voit que, 
depuis le pape Victor, les Césars ménageaient 
les chrétiens, qui s'étaîient multipliés, et que les 
empereurs permettaient aux diverses commu- 
nautés, érigées en églises, de se choisir des chelii 
sous le nom d'évêques. Lampride, dans la Vie 
d'Alexandre-Sévère (1), dit que ce prince se pro- 
posait d'élever un autel au Christ, qu'il honorait 
comme un Dieu ; nous ne voyons pas dans la vie 
de cet empereur tolérant, mais sévère et ami des 
citoyens vertueux, qu'il ait été comme on le pré- 
tend lié avec Calliste, ni surtout qu'il l'ait pro- 
posé pour modèle au peuple et à ses officiers. 
On a sans doute confondu Calliste avec Callis- 
trate, qui était un professeur de droit, disciple de 
Papinien (2) ; les anciens pontificanx, dont il fliat 
se défier en l'absence des actes officiels, parce 
qu'ils sont d'auteurs inconnus et n'ont été écrits 
que bien des siècles après Constantin, attribuent 
à Calliste l'institution du jeûne des quatre temps : 
et c'est sans doute un des moyens dont son bio- 
graphe ci-dessus l'accuse de s'être servi, pour 
promettre aux convertis le pardon de leurs 
fautes passées : mais ce qui parait plus certain , 
puisque le même écrit en parie, c'est qu'U fut le 
fondateur ou le restaurateur du dmetière chré- 
tien, placé sur le chemin de Rome à Ardée, qui 
s'étend jusqu'à la voie Appienne, et qui porta son 
nom dans lie siècle suivant; fl reçut le nom de 
Catacombes, et on l'appelle aujourd'hui cimetière 
de Saint-Sébastien. On a inscrit sur sa porte qu'il 
renferme les dépouilles de 174,000 martyrs, avec 
quarante-six évêques illustres, que des zélateurs 
changent en papes. Quoiqu'il y ait eu des empe- 
reurs et bien des magistrats romains persécu- 
teurs des chrétiens, l'histoire se reftise à recon- 
naître un si grand nombre de victùnes de la per- 
sécution païenne. Il y a eu bien du sang répanda 
pour cause d'opinions religieuses, mais il est de- 
puis longtemps reconnu que le nombre des mar- 
tyrs a été partout exagéré. Lectanetière de Cal- 
liste ou de Safait-Sébastien n'en a pas reçu à lui 
seul plus que l'historien Eusèl>e n'en compte 
lui-même pour le monde romain tout entier an 
quatrième siècle. 

Calliste, élu le 2 août 217 on 218, ne gou- 
verna l'église de Rome que quatre on cinq ans 



(DClLtfetis. 

(t) Voy. eh. M de Umpride; — rerrear vient de VU^ 
leiuve, BioçraphU univ0r$ettê de 18»; elle est d'aaUnt 
plos étonnante, qu' Alexandre-Sévère ne monta mr la 
trOne impérial que l'année de U mort de CaUtole. 



8 



22t 



CALLISTE 



ans et deilx mois. On ignore quelle fut Torigiiie 
de l'émeute dans laquelle on prétend qu'il périt 
en 222. Le premier historien de TÉglise, Eusèbe, 
ne parle de Çalljste comme successeur de Zé- 
pbyrin que pour dire (1) qu'A a tenu dans ses 
mains Tépiscopat, ou la surveillance de TÉglise, 
pendant cinq ans , et qu'il laissa le gouTeme- 
ment de cette Église à Urbain. Son silence est un 
indice que ce pontife mourut tranquillement en 
possession de son siège Fan premier d' Alexan- 
dre-Sévère. ISAMBERT. 

Becherchêi critiqua mr taint Calliste et sa BasilUjue 
iranttévénennet par P. Moretto, f voL io-fol.; Rome. 
— Biinsen et Crulce. tar les PkUosopk.. 

GAI.LI8TS II (Gui DE BOURGOGNE), d'abord 
arclievéque de Vienne, succéda à Gélase H l'an 
1119. Il tint à Reims, sur la fw de Tannée, un 
concile où Ton condamna les sirooniaques , les 
prêtres concubinaires, ceux qui exigeaient une 
rétribution pour les baptêmes et les sépultures. 
£n 1122 il conclut avec l'empereur Henri Y un 
traité par lequel celui-ci conserva le droit de 
faire faire les élections en sa présence et d'in- 
vestir des régales par le sceptre , tandis que le 
pape se réservait l'investiture par la crosse et 
l'anneau. En 11 23, il célébra le premier concile 
général de Latran ; il mourut en 1124. Ce pape 
agit comme médiateur entre Louis le Gros et 
Henri, roi d'Angleterre, au sujet de la Nor- 
mandie; il donna à Guillaume l'investiture de la 
Fouille et de la Galabre; il paya la rançon de 
Baudouin II, roi de Jérusalem, et fit une par- 
tie des frais pour l'équipement de la flotte que 
les Vénitiens armèrent pour la défense de ce 
prince; il sôooQTOt Alphonse VI, roi d'Espagne, 
contre les Maures; il 6t la guerre à Roger, roi 
de Sicile, le vainquit, le fit prisonnier et quel- 
que temps après lui rendit la lU)erté; il rétablit 
U paix dans l'Église, que l'anti-pape Bourdin 
avait troublée; il réprima les entreprises des pe- 
tits tyrans qui désolaient Tltalie; il pacifia, orna 
et enôbellit la ville de Rome et ses principales 
églises. On a ploaieors écrits de CaUiste H dans 
différents recueils, on imprimés séparément 
Muratori a donné la Vie de ce pape par Pandul- 
plie Alatrin et par Nicolas de Rosellis. [Enc. 
des 9. dura-] 

G4tLiSTRiii (Aiphonsê B0B6U), Espagnol, 
monta sur le saint-siége en 1455, et ipoumt en 
1459; il fit réviser le procès de Jeanne d'Arc 
en 1456, et autorisa les expiatioq« qqi eurent 
lien à Rouen sur le tombeau de cette héroïne. On 
lui reproche d'ayoir appelé aaprès de hii son ne- 
veu, Roderic Lenxnoli, depuis pape 40US le nom 
d'Alexandre VI, et d'avoir laiasé à sa mort 
50,000 écos d'or. On lui attribue VQffke de la 
Trans/iguratiem e| qoelqaes lettres recueillies 
ipar d'Achéry , tO^, UgjbdM et Leihois. [£ne. 
des g. du m.], J. L. 

Aruad d« Mootor, Bistoin dêt êomeraim PoiUifu 
romaitu, — Hist. Uttérair^ a§ la France, Xl 

GALLiSTBèxK (KoaXlaOewK )• Ce nom, qui, 

it) HUt, 09 rÉgHu ehrén^nne, VI, si. 



(LVLLISTHÈIVE 238 

par son étymologie grecqiig, répond au nom (fan- 
çais Beav^orty a été i)orté par plusieurs y^x^m- 
nages de l'antiquité. Le plus célèbre ié|ait (JOlyn- 
theet petit-neveu d'Aristote; c^r ^ ipèreUéro 
était la nièce de c^ gr^iid philosophe qui donua 
Callisthèneà Alexandre pour représenter aiiprès 
de lui la science et la philosophie, pendant le 
cours de ses expéditions lointaines. Aristote re- 
commanda à Callisthène une grande souplesse 
d'esprit auprès d'un roi entouré de courtisans et 
peu habitué à la contradiction. Mais l'esprit fier 
et élevé du jeune philosophe ne put mettre à prolit 
ces prudents conseils. Dans plusiedrs occasions, 
où il ne cacha pas à Alexandre sa désapproba- 
tion, il aigrit ce prince contre lui. Enfin, lorsque 
le fast^ et Thumiliant cérémonial de la cour de 
Perse eurent remplacé e^iez le conquérant la 
simplicité des rois de Macédoine, Callisthène ne 
put se résoudre à voir dans ce changement un 
acte de politique pour imposer à de nouveaux 
sujets, et il n'hésista pas à se faire , avec une 
téméraire franchise, l'interprète des Macédoniens 
mdignés. Alexandre, moins habitué que jamais 
à un tel langage, ne put en supporter raiistérilé: 
il se livra envers Callisthène à une de ces vio- 
lences cruelles qui ont déshonoré sa brillante 
carrière. Les historiens varient sur le supplice 
de Callisthène, mais ils s'accordent à le repré- 
senter comme affreux. 

Sans doute ce philosophe puisait le courage 
nécessaire à ses remontrances non-seulement 
dans sa fierté naturelle, mais ^ussi dans la cons- 
cience de son dévouement au roi; car le désir 
de chanter la gloire d'Alexandre était, selon 
quelques hisU)rien.H, le but principal de ses ou- 
vrages. Us ne nous spnt point parvenus ; mais les 
principaux étaient des mémoires sui* Alexandre, 
faisan^ suite aux helléniques^ (*i::Ui}vixà ) his- 
toire de la Grèce pendant un espace de trente ans, 
depuis la p^x d'Antalcidas jusqu'à la prise du 
temple de Delphes ; ce qui cx)mcide justement avec 
la naissanced'Alexandre. Il avait comppsé, comme 
pendant de eetouvrage, Les Persiques (Uepaixà^. 
On trouve encore mentionnée son Histoire de la 
gnerre de Troie. Les anciens le pliiçaient pana îles 
premiers historiens de la Grèce, et il était égale- 
ment versé dans les sciences positives, comme 
le pronyaient plosi^iurs trai^ sur l'a^^ipnpioif} et 
les sciences naturelles, qyi p^irawsent avoi r é^ 
des matériaux recueillis pour ^n oncle Àitstote. 

Callisthène, premier Uistoriim d'Alexandre, a 
fW le singulier privilège de donner son non à 
une histoire Gshvleuse de ce prince, un de$ mi- 
vrages les plus rép^ndua pendant le moyen-A^e <o 
Occident et en Orient, où sa vogua dure encore. 
Ce roman a été un des pramiers Uvnes muitipliéa 
par l'imprimerie dans toutes leatongues de ÏJèur 
rope, sous ditlérenta noow. M. Tabbé liai en 
a pid)lié, sous celui dn JuUut Valeriutf vn 
texte latin (Milai», 1819, in-^""). Toutes ce» diffé- 
rentes versions peuvent èlre dés^n^ sous liMioin 
générique de Pseud^-CaUi^Mb^ , ommt 9% 



329 



GALLISTHËME — CALLOIGNE 



330 



Ta[>|M>rtaBt au texte grée, qui , d'ainrè» <lts re* 
cherches récentes, renumte jusqu'aux traditions 
populaires coBteroporaiiUM d'Alexandre. Le texte 
grec coUationiié sur les manuscrite de la Biblio- 
thèque impériale de Paris, a éte publié pour la 
première fois en 1846 par M. Ch. MiiUer, avec 
un commentaire critique et la traduction latine, 
dans la Bibliothèque des auteurs grecs, publiée 
par M. Firmin Didot. [Enc. des g. du m. tves 
addit. ]. 

Arrlea , jtuaba* , »-♦. — Plutarque, Mmmdre, - 
Q.Curce. Vlll,8-a. - JuiUo, XU et XV. - Dlog» Laërce, 
V, u,w. - Ch. MttUer, Arrian. et Script, de Bebus 
jêlexandri; éd. DIdot, 18M. — Sevln, BêehercMê» «vr ta 
vie ei lêi ouvragé» de CalUethéne ( d«ni les Mé- 
moires de r Académie des Inscriptions, t. V|U> p. lt6 ). 
Sainte-Croix, Examen critique des anciens historiens 
d'Mexandrê, 1804. p. ». Lwcher, Mémoire sur les 
observations astronowUques envoyées à AristoU par 
CallistÀéne ( dans les Mémoires de l'InstittU, i IV, p. 
iSS !. - Benrer de Xirrcy. Notice sur e histoire fabuleuse 
^Mexandre te Grand, cobom fo«s le non de Piendo- 
GalU*lbène,daQs ImJMieet des extraUsdes wunuMOiU, 
t. xni. s* partie, p. ies-806. - SBiUb, Dictionarji of Mo- 
man and Creek fiiography. 

CALLisTHÈNB, général athénien, Yivait 
dans la seconde moitié du quatrième siècle avant 
J.-C. Après avoir vaincu Perdiccas et conclu la 
paix avec loi, il fut condamné à mort par les 
Athéniens, qui, selon leur habitude, rejgrettèrcnt 
le lendemain la sentence rendue la veille. 

ArUtote, Rhétorique. 

CALLiSTBBNB, orsteur athénien, vivait dans 
la seconde moitié du quatrième siècle avant J.-C. 
En 335 avant l'ère chrétienne, et après la prise 
de Thèbes, il M un des huit citoyens d'Athènes 
qu'Alexandre voulait qu'on lui livrât, ce qui fit 
dire à Démosfhène que c'était le loup demandant 
aux brebis la remise des chiens qui les avaient 
gardées. Cependant Callîsthène fut sauvé grâce 
à l'intervention bienveillante, mais intéressée, de 
Démades. 

Plutarquc, Demoethine, Alexandre. - DIodore, XVII, 
IS. — Arriea, Auabaee, 

CALL18TBATB, général athéaifiB, fila dlJik 
pédus, mort en 413 avant J.-C. Au rapport de 
Rausanias , il commanda un oorps de eavaterie 
eikpédié au temits de Nidas; et, lorsque ses 
compatriotes furent défaite sur les rives de TAsr 
sinarus, en l'an 414, il parvint à se frayer im 
chemin à travers Tennemi et à conduire ses trou- 
pea àCatene. Revenu de le à Syracuse, il surprit 
ceux qui pillaient son camp, et périt après avoir 
fait chèrement payer à renoenii sa victoire. 

Thucydide. VII. 84, u. - Paaaaalan, VU, 1«. 

CALUSTBATV, orateuf athénien, vivant ven 
360 avant J.-C. Ce fut lui qui euAaimna £^ 
mosthène au pomt qu'après l'avoir entendu il 
voulut devenir orateur. Callisttate, rival de Cha- 
brias et de Timothée, commanda les Athéniena 
dana la guerre qui éclate ayrèe la rupture de la 
paix d'Antelddas ( Foy. oe nom). U fut envoyé, 
Tan 372 avant J.-C, pour conclure lapalxavee 
Sparte. Plus tard il fut exilé; et, comme il rompit 
aon ban, le peuple d'Athènes le mit à mort. 
[Ene.desg,dum,] 



Déeioathène patsim. - DIodore, XV, M. « Boeckb, 
VÈeon. polit, des Athén.- TblrlwaU, Aii(. 4« ta CréM. 

CALLI8TBATE, sopbiste grec, vivait proba- 
blement dans la seconde moitié du second siècle 
de l'ère chrétienne. 11 fit une Description de 
seize statues, reproduite dans toutes les éditions 
de Philostrate et traduite en français par Biaise 
de Vigenère. Elle se trouvait à La suite de Philos- 
trate dans l'édition donnée par M. Westermann, 
dans la Bibliothèque des auteurs grecs uhliéé 
par M. A. F. Didot. 
Heyne, Opuscula sicademica. 

CALLISTBATB, jurisconsulte romain, vivait 
dans la pronière moitié du troisième siècle. Au 
rapport de Lampridius, dont le temoigaage est 
parfois suspect , quoique vraisemblable en cette 
occasion, CalUstrate fut disciple de Papinien et 
l'un des conseillers d'Alexandre -Sévère. On 
trouve, dans le Digeste, de nombreux fragmente 
éman^ de CalUstrate. 

DIgente, poisiifi. — Lampiidloa, Alexandre^Sévére. 
— Hauteld, de BdicOe monitoriit ae brevibus; Leipzig. 
1804 - Ronmel, PoHngenêsiet Pasuteetarusm. 

€ALLIST|TS, CALUflTTBOU CILLIXTB (C. JU- 

Uîts), affranchi romain, vivait dans la première 
moitié du premier siècle. Il fut en grande faveur 
sous l'empereur Caligula, â la mort duquel il 
contribua, dit-on. U n'eut pas moins d'influence 
sous l'empereur Claude, auquel il tente, mais en 
vain, de faire épouser Lollia Paulina. 

Tadte, Annales, XI, t», MyXII. - Dion Casshis, LtX, 
It». — Sénèque. fiptit. 4T. - Josèpbe. AiMq Jud. 
GA1.LIZTB. VOff' CaLLISTB. 

CALLOBT (QoMel Qoeruiiat), agronome 

français, natif de Lannion, vivait dans la pre- 
mière moitié du dix-septième siècle. Après avoir 
éte avocat général à U chambre des comptes de 
Nantes en 1642, il devtet coBseHter d'État. 11 re- 
chercha et décrivit les moyens d'amélioratioB 
des différentes espèces d'animaux domestiqués. 
On a de lui : Pour tirer des breMs et des che- 
vaux plus de profit qu'on en tire; Paris, sans 
date; — Beau^ chevaux qu*on peut avoir en 
FratKe aussi bien qu'en Espagne ^ Angleter^ 
re, ete. ; ibid., sans date ; — Advis : on peut en 
France élever des chevaux aussi grands et 
! aussi bons qu'en Allemagne et pays voisins; 
Paris , 1666, in-4'' de 16 CeuiUes avec 2 pi. : on 
trouve un bel exemplaire sur vélin de cet ou- 
vrage k la bibliothèque hnpéiiale; — Moyen 
pour augmenter les revenus du royaume de 
plusieurs millions;,., on peut faire que le bes^ 
tial produise deux fois plus qu'il ne fait; ibid. , 
1666, in-4'', avec ptenches; ouvrage dédié à Col- 
bert. 

Van Praot« Catalogue, m, IT. — Ulong, Btbl. Mst» 
de kl n^anoo éd. Pontette. 

*CALLOieifB {Jean^Roberi), sculpteur fla- 
mand, né à Bruges te 31 mai 1775, mort à An- 
vers le 26 août 1830. H était fils d'un mattre 
charpcotier. Placé chez un potier en qualité 
d'apprenti, il ne tarda pas à comprendre que 
te hasard, en le dirigeant dans cette humbte pro» 
fessten, lui avait révélé sa vocation. L 'arg i te prit 

8, 



291 



CALLOIGNE — CÀLLOT 



232 



bientôt dans ses mains des formes variées et gra- 
deoseSy et son maître, auquel les succès inatten- 
dus de son apprenti inspirèrent de la jalousie, le 
congédia. Revenu chez lui, Calloigne continua 
le travail auquel il avait pris goût, et modela, in- 
dépendamment de l'argile , le bois et la pierre. 
Afin de CHltiYer les heureuses dispositions de 
son (ils, le maître charpentier l'envoya à TAca- 
démie. Le 15 juin 1802, Calloigne y obtint un 
premier prix. Quelques mois après il était reçu 
en triomphe à Bruges, à son retour de Gand, où 
il avait obtenu une médaille dans le concours 
pour le plus beau buste de Yan-£yck, inventeur 
de la peinture à Thuile. Calloigne vint ensuite à 
Paris, et y mérita en 1805 le deuxième grand 
prix de sculpture. Ce triomphe lui assurait la 
pension à TAcadémie française de Rome. Les 
œuvres qu'il exécuta dans cette ville accrurent 
sa réputation. Il revint ensuite à Bruges. A l'é- 
poque de sa mort il était membre de l'Institut 
des Pays-Bas et chevalier de l'ordre du Lion 
de Belgique. Le Musée de Bruges a de lui une 
belle statue de Van-Eyck en marbre blanc. 

Biographie 49 la Flandre occidentale, — jtnnalet dé 
la wille de Bruges. 

GALLON, sculpteur grec, natif de l'Ile d'Égine, 
vivait vers l'an 516 avant J.-C. Il fut disciple de 
Tectée et d'Angélion. On voyait de lui dans TA 
cropole de Corinthe une statue en bois re- 
présentant Minerve Sténiade ; et la ville d'Amy- 
clée possédait un trépied de bronze égalempjit 
exécuté par Callon. Quintilien caractérise ainsi 
les œuvres de cet artiste : Duriora atque Tus- 
canicis proxima. 
Pausanla*. ll.St, vu, ig. — QuinUlien, XU, lo. 

CALLOH, statuaire, natif d'Eus, vivait proba- 
blement vers l'an 436 avant J.-C. U fit un Mer- 
cure au caducée, qui se voyait à Élis, et il exé- 
cuta en bronze les statues des trente jeunes Si- 
ciliens qui périrent en traversant le détroit de 
Messine. 

Pausanlas. V, as-VT, 1 1. 

CALLon ( Jacques), théologien français, né à 
Rehns en 1626, mort le 2 juin 1714. U dirigea le 
séminaire de Reiras ^ et laissa plusieurs écrits 
inédits. 

GALLON DB SAINT-RBMT, nevea du précé- 
dent romancier français, né à Reims en 1712, 
mort & Paris le 10 septembre 17.^6. Il fut secré- 
taire de l'ambassade de France à Turin. On a de 
lui : Angelxna ou Histoire de Don Mattheo; 
Paris, 1762, 2 vol. in-8**. 

Blog. univ. (éd. belge). 

CALLOT (Jacques), peintre, dessinateur et 
graveur en taille-douce et à Teau-forte, naquit à 
Nancy en 1592, et mourut en 1635 dans la 
même ville. Callot fut l'un de ces hommes 
qu'une Tocation fatale et invincible entraîne dès 
leurs plus tendres années, et sa première jeu- 
nesse ne fut qn*un long et pénible combat entre 
les résistances de sa famille et le génie qui l'em- 
portait vers les arts du dessin. Fils d'un gentil- 
homme héraut d'armes du duché de Lorraine, sa 



naissance et surtout les vœux de son père sem- 
blaient lui ouvrir une carrière Inen difTérente de 
celle de la gravure. Mais sa vocation avait parié, 
et dès l'âge de douze ans il s'était échappé fur- 
tivement de la maison paternelle pour se rendre 
on Italie et s'y livrer en liberté à ses go*Ms pré- 
destinés. Sans argent, il fut contraint, pour faire 
sa route, de s'adjoindre à une troupe de Bolié- 
miens, et, dans cette compagnie, il arriva à Flo- 
rence. Là un des officiei'S du grand -duc, l'ayant 
pris sous sa protection, le plaça chez Rcmigio 
Canta-6allina, peintre et graveur. Tel fut son dé- 
but dans les arts. De celte école, où l'étude et la 
copie des grands maîtres avaient développé ses 
heureuses dispositions, il passa à Rome; mais il 
n'avait pas encore eu le temps d'y prendre des 
mesures pour suivre le cours de ses études, quand 
des marchands lorrains le reconnurent et le re- 
conduisirent à ses parents. 11 s'échappa de nou- 
yeau, et Tltalie le revit encore ; mais, ramené une 
seconde fois malgré lui sous le toit paternel par 
un ft^re aîné qui l'ayait rencontré à Turin, il eut 
enfin le bonheur de voir les répugnances de son 
père céder devant tant de constance, et d obte- 
nir la liberté de retourner en Italie. Callot tit ce 
troisième voyage à la suite d'un gentilhomme que 
le duQ de Lorraine envoyait au pape. Arrivé à 
Rome, il entra d'abonl chez Julio Parigi pour se 
perfectionner dans le dessin; puis îl passa à Té* 
cole de Philippe Thomassin, et y apprit la gra- 
vure en taille-douce. Les grâces de sa figure et 
celles de son esprit lui attirèrent l'attention de la 
femme de ce dernier maître, qui, Tenant à soup- 
çonner leur liaison , le chassa de son atelier. 
Ce fut alors qu'il retourna à Florence, et que, 
dégoûté de la gravure au burin, dans laquelle il 
n'avait fait que de médiocres progrès;, il changea 
de style, renonça aux grandes figures lentement 
travaillées, se mit à composer en petit, et adopta 
le genre de Teau-forie, procédé plus pittoresque, 
plus expéditif, moins rebelle à la fougue d'un gé- 
nie si impatient de produire. Ce fut alors é^- 
lement qu'il se fit goûter du grand duc Cûine U, 
et que ce prince le fixa pràs de sa personne. Après 
la mort de ce protecteur éclairé des arts, il re- 
tourna dans sa patrie, où le prince Henri, duc 
de Lorraine et de Bar, l'accueillit avec non moins 
de faveur, et le retint par une pension. Établi dé- 
sormais à Nancy, il y épousa une jeune personne 
d'une famille ancienne, mais n'en eut point d'en- 
fants. Cependant sa réputation croissait de jour 
en jour : la gouvernante des Pays-Bas, Élisabeth- 
Claire-Engâiie, l'appela à Bruxelles pour dessi- 
ner et graver le si^ et la prise de Bréda par le 
marquis de Spinola. En 1628, il fut mandé pa- 
reillement à Paris par le roi Louis XIII, qui lui 
fit exécuter les grandes planches des sièges de La 
Rochelle et de llle de Rhé. Mais quand les 
troubles dont la Lorraine fut agitée en 1631 eurent 
été suivis du siège et de la prise de Nancy par 
les armées royales, et que Louis Xni envoya 
chercher Callot et lui commanda de peri)étuer 



3$S 



CALLOT 



234 



par la gravure le sourenir de cette nooTelle ooa- 
qaète, Gallot osa supplier le roi de dispenser un 
Lorrain de peindre les malheurs de sa patrie. 
Etcomme un courtisan (quelques-uns pensent 
que c'était le cardinal de Richelieu) disait avec 
colère : « On saura bien tous y contraindre! » 
« Plutôt me couper le pouce avec les dents, ré- 
pondit Callot, que de faire quelque chose contre 
mon honneur et mon pays.. » Cet honorable et 
ciïnrageuii caractère plut à Louis Xm, qui n'in- 
sista plus que faiblement, agréa l'excuse, et alla 
même jusqu'à oCTrir au noble artiste une pension 
de 3,000 liyres pour l'attacher à son service. 
Callot, qui était peu sensible à la fortune, et qui 
d'ailleurs, depuis les revers de sa patrie, nour- 
rissait le projet de se retirer à Florence avec sa 
femme, n'accepta point. Le délabrement de sa 
santé, épuisée par les travaux, le retint plusieurs 
anné^ encore à Nancy, et la mort vint l'empor- 
ter à l'âge de quarantenieux ans, quand son pro- 
jet allait enfin s'accomplir. 

Les traditions s'accordent à représenter Jac- 
ques Callot comme un homme d'un esprit doux, 
aimable et enjoué dans les habitudes de la, vie 
ordinaire. Supérieur à tout sentiment d'aigreur 
ou de jalousie, il prenait sa revanche d'un mau- 
yais procédé en se montrant généreux. 

L'œuvre de ce maître ne s'élève pas à moins 
de 1,600 pièces. Il n'est aucune personne, même 
parmi celles qui n'accordent nulle attention à l'é- 
tude des objets d'art, qui n'en connaisse,au moins 
quelques-unes. Chacun sait aussi que le nom de 
Callot est devenu comme le prototype d'un style 
particulier; et cette expression, figwr^ à la Cal- 
lof., est désormais une expression proverbiale et 
populaire. 

A liTre onvert, le chapler en lunettes 
Vient entonner : un groupe de mazettes 
Trè« graTcment ponraolt ce chant fallot , 
Conaert grotesque et digne de Callot. 

GnsasKT. Lutrin vivant. 

Ceci s'entend, il est vrai, de ses fantaisies pu- 
rement gnitesques qui s'adressent plutôt à l'ima- 
gination qu'au jugement, qui s'en prennent aux 
formes, aux défauts extérieurs plutôt qu'aux tra- 
vers, aux passions de l'humanité. Mais enfin, 
parmi ces compositions même qui se rapprochent 
le plus du style de la caricature, s'il en est qui 
soient des débauches, ce sont du moins les dé- 
bauches d'un talent supérieur, toujours original, 
toujours plein de vigueur et de verve. Mais, hâ- 
tons-nous de le dire, il eut un autre génie que 
le génie vulgaire d'exciter le rire, et ce n'est point 
par le beau côté de son talent qu'il s'est acquis 
la popularité. Comme aujourd'hui Charlet, en 
qui l'ignorance du grand nombre s'obstine sou- 
vent à ne voir qu'un caricaturiste, Callot fut un 
grand peintre de mœurs ; et telles de ses com- 
positions ,' qui passent inaperçues , ont défrayé 
d'idées plus d'un peintre et plus d'un auteur. 
Nul, dans ces compositions si vastes sur si petite 
échelle, ne lui a été supérieur, ni pour l'abon- 



T dance de la pensée, ni pour l'expression des 
figures, ni pour la facilité, le feu, l'esprit et la 
fécondité de l'exécution. II semble que sa pointe 

! inspirée soit inépuisable dans son essor. L'œuvre 
de Callot contient un certain nombre de pièces 
exécutées au burin, et principalement des por- 
traits ; mais toutes ces pièces sont de beaucoup 
inférieures aux gravures à l'eau-forte qui ont 
rendu sa réputation universelle : les Foires^ les 
Supplices ; les Misères de la guerre ; la grande 
et la petite Passion ; les deux Tentations de 
saint Antoine; les Gueux contrefaits; les Ba- 
tailles et les Sièges et lune foule de vues ani- 
mées par une multitude de scènes et d'épisodes, 
Toilà des ouvrages qui dans tous les temps seront 
recherchés par les gens de goût. Tous ces mor- 
ceaux ont été souvent, mais toujours médiocre- 
ment copiés. Les originaux ne sont cependant 
point très-rares : il n'y a de rares que les bonnes 
épreuves. Callot parait être le premier qui ait 
employé pour la gravure à l'eau-forte le vernis 
dur des luthiers au lieu du vernis mou ; mais, 
surtout depuis Etienne de La Belle, il a trouvé 
peu d'imitateurs. Si par ce procédé les traits de 
sa pointe gagnaient plus de couleur et de fermeté, 
ils perdaient, en retour, cette légèreté, cette ri- 
chesse, ce flou, comme disent les peintres, qui 
font la séduction des œuvres de La Belle. Le 
nombre immense des productions gfavées de 
Callot aura droit de surprendre si l'on a égard 
surtout au peu de temps qu'il a vécu ; et cepen- 
dant il savait trouver encore le loisir de produire 
de nombreux dessins où quelques amateurs 
voient plus d'esprit que dans ses planches. Ses 
tableaux, dont il parait d'ailleurs qu'il n'a pro- 
duit qu'un petit nombre, sont aujourd'hui de la 
plus grande rareté. La galerie du palais Corsini à 
Rome en possède une suite de 12, qui représentent 
la Vie du soldat ou /e5 Misères de la guerre y 
sujets reproduits dans les eaux-fortes du même 
mattre. Le cabinet de M. Julienne eh possédait 
également un où le peintre avait représenté 
les Géants foudroyés par Jupiter. On cite en- 
core de lui un Couronnement d'épines, tableau 
composé de 20 figures principales et quelques 
autres accessoires plus petites. Tous ces tableaux 
sont peints sur cuivre, d'une diipension qui ne 
dépasse pas 12 à 13 ponces : la touche en est 
él^nte et légère et le ton général un peu faible, 
mais constamment fin et délicat. Le portrait de 
Callot a été peint par Vandyck et gravé par 
Ypstermann et par Boulonais. [M. Feuillet db 
Congres, dans VEnc. des g. du m. ] 

Mariette, abécédaire. — Footeoay, IHct. des Jrtist^t. 
>- Maume, Recherchés sur la vie et la ouvr. de /. Callot. 
— Êloçe de Callot par le P. Hoason ; ;BnixelIes , 1766 , 
ln-4». - Green (G. H.), Description of the works of 
C/iUot; London, 1814 , In-lt. — Notice de M. Arsène 
Ifousilaye dans la ileinie des Deux Mondes, t. III, de I84f , 
et dans l'jértiste 6% série, t III, p. S6 (18*9). -~ Notice de 
M. Bourgoin d'Orll, dans VÀrtiste, année, 18SI.-H. Léon 
Go^an, Ibtd., année 18S9. - De Haldat. fiotice sur Callot 
eansidéré comme peintre, dans les Mémoires de VÀca- 
démie de Nanev, 15S9. NotU, - Catalogue raisonné 4a 
collecUons lorraines, p. MS-e74. 



535 CALLOT - 

♦cAttÔT (Dominiqu0)y écrivain héraldique 
et chimiste lorrain, né à Nancy, mort à l'Étanche 
le 28 novembre 1684. Neveu do fomeux Jacques 
Callot, graveur, et frère puîné du dernier Callot, 
héraut d*armes de Lorraine, il fut baptisé sous le 
nom de Jacques, le li juillet 1642; n prit l'habit 
<le prémontré à Saint-Panl de Verdun. Plus tard 
il devint abbé du couvent de TEtanche près de 
Saint-Mihiel, où il resta jdsqu*à sa mort. On a de 
lui : le Héraut cTarmeâ de Lorraine et de Sdr 
(en manuscrit autrefois chez les pères prémon- 
trés de Nancy, enrichi des armoiries des prind- 
pales maisons par Callot, habile dessinateur lui- 
même. Dom Csdmet en fait grand cas ) ; — un as- 
sez gros volume sur la chimie (6b. manus- 
crit dans Tabbaye de l'Étanche). 

Dom Calinet,;i7<^{. de Lorraine. 

CALLOT (François -Joseph), médecin et 
poète lorrain, né le 13 mai 1690 à Nancy, mort 
le 7 novembre 1773 dans la même ville. Arrière- 
petit-ûls du célèbre graveur, il étudia à Montpel- 
lier, où il fut reçu docteur. En 1720, il fut nommé 
professeur agr^é de médecine à Tiiniversité de 
Pont-à-Mousson , et en 1723 médecin ordinaire 
du duc Léopold. Ce dernier rétablit ensuite mé- 
decin salarié à Rosières-aux-Salines, et l'envoya 
en 1726 dans le pays de Saint-Dié, ravagé par 
une épidémie mah'gne, qui fut combattue heureu- 
sement par Callot. En 1729, il fut nommé mcde- 
cici en second par le duc François ; mais ce n'est 
qu'en 1 737 qu'il revint à Nancy, sa ville natale, 
séjour de ses ancêtres, où il resta jusqu'à sa moi1. 
On a de lui .: Dissertatio de Diabète; Pont-à- 
Mousson, 1715 (très-estimée); — Dissertatio 
de Medidna ; Pont-à-Mouss. ,1715; — Discours 
aux ouvertures des Assemblées des Directeurs 
du Bureau des pauvres à Rozières ; imprimées 
en 1724, 1727 et 1729; — Stances à monsei- 
gneur le Prince Charles; 1732 (dans la Cl^ 
du cabinet; 1732, mars, p. 169); — l'Idée et 
le Triomphe de Iq vraie médecine, en forme 
d^ apologie; Commercy, 1742, in-8%- — Apo- 
théose de la maison de Lorraine, précédée de 
la Noce champêtre, en forme de ballet de petit 
opéra, pour le jour du mariage du prince Charles 
de Lorraine avec Tarchidacbesse Marie -Anne 
d'Autriche; Commercy, 1744, in-4° (attribué 
faussement par Leiong et l'ontette à Jean Cal- 
lot, héraut d'armes de Lorraine). — Dom Cal- 
met parle encore d'un traité d'hygiène que CaUot 
aurait écrit en 1750. 

Calmct, Bibl. de Lorr. - Éioy. DiU. do la méd. - Ché- 
vrler, JHêm. 

CALLT (Pierre), théologien français, natif 

du Mesml-Hnbert, près d'Argentan, au diocèse de 

Séez, mort le 31 décembre 1709. Après avoir 

étudié à Caen, il y devint professeur d'éloquence 

et de philosophie en 1660, et principal du collège 

des arts de cette ville en 1675. En 1684 il fut 

appelé à la cure de la paroisse de Saint-Martin. 

Le premier, il professa en France la philosophie 

cartésienne. De 1686 à 1688 il fbt exilé àMouIms. 



ÈaLMELS 230 

Il se fît encore connattre pài les e/fôrts qu^îl Ht 
pour convertir les protestants. On a de lui : Doc- 
trine hérétique et schismatique touchant la 
primauté du pape, enseignée par tes jésuites 
dans leui- collège de Càen; 1644;— Institu- 
tiophitosophix; 1674, in-A'* ; ^ Universse phi^ 
losophix Institutio; Caen, 1695, 4 vol. in-4«, 
dédié à fidssuet et développant les doctrines 
contenues dans l'ouvrage précédent; — nhe édi- 
tion ad usum Delphini du traîté de Consola- 
tione philosophie de Boèce; 1680, în-4*; — 
Durand commenté, ou V Accord de la philo- 
sophie avec la théologie touchant la transsubs- 
tantiation de l'eucharistie; Caen, 1700, m-12 ; 
cet ouvrage fut condamné le 30 mars 1701 par 
révoque de Bayeax et suiti d'une rétractation de 
l'auteur; — Discours en /orme d'homélies sur 
les mystères, sur les miracles et sur les paro- 
les de Notre-Sëigneur Jésus-Christ qui sont 
dans VÉvangile ; Caen, 1703, 2 roi. in-8°. 

Ba»nafre de Beauval, HUi. detouvr.deisavanti, XVTT. 
— Hist. éeeléi. de BttMeux. 

ÎCALiiiBiL ( Jnste-Lows ) , médecin fran- 
çais, né à Pcfttiers en 1798. Après avoir été élève 
d'Esquirol à la Sialpétrière, il devint premkr 
interne de l'hofiféce de Charenton à l'époque où 
M. Royer-Cottard en était le médecin en chef ; pkis 
tard il devint médecin-adjonit de cet établisse- 
ment. Outre de nombreux mémoh-es et articles 
sar la physiologie, sur l'anatômie et le ramollisse- 
ment de la moelle épnière, publiés dans plusieurs 
recueils, notamment dans les Archives générales 
de Médecine, \e Journal universel et hebdoma- 
daire, etc., on a de loi ! />8 la Paralysie consi- 
dérée chez les aliénés ; 1826, 1 vol. in-8*. Cet 
ouvrage a fait la réputation du docteur Calmeil 
comme médecin s|)écial des aliénés. 

Querard, la France littéraire. - Les Médecins de 
Paris. — Beuçhoi, Journal de la Librairie^ 

CALMELBT (Michel- Frauçois ) , in^çéiiieur 
français, né à Langres en 1782, mort à Pise 
le 22 janvier 1817. On a de lui de nombreux 
Mémoires publiés dans le Journal des Mines, 
et parmi lesquels on remarque : Mémoire sta- 
tistique sur les richesses minérales du dé- 
partement de Rhin -et -Moselle; — Notice 
sur les travaux relatifs aux houillières du 
département de la Sarre, exécutés par 
MM.BeaunieretCalmeletii.XXVl, 1809); — 
Description géologique, miner alogique et sta- 
tistique des minerais de V arrondissement de 
Prûm (Sarre) (t. XXXD, 1812); — Description 
géologique, minéralogique et statistique des 
mines de fer de Commesdorf, arrondissement 
de />rMw(Sarre)(ibi(l.); ^Description desan- 
ciennes mines de plomb de Rescheid (Sarre) 
(ibid). ; — Essai sur les rocher Cornéennes 
(t. XXXV, 1814) ; — Description de la mine de 
lignite vitriolique alumineux dumont Bast- 
berg et de Vusine de vitriol et d'alun de Boux- 
wUler (Bas-Rhin) (t. XXXVIÎ, 1815). 
Journal des Mines. — Quérard , la France littéraire. 

;galmels (Anatole-Célestin) , sculpteur 



237 



français contemporaîD, né à Paris, élère de Bo- 
sio, Pradier et filondel. Ses principales œuvres 
Sont : une Sainte Famille, exposée en 1843; 

— une Statue de Gpttemherg, les Bustes de 
Ballanche, du if Moulin, du comédien Tis- 
ser ant, en 184^ ; — <e Buste de Géricault, en 
1849; -p la Statue di^ Dçnis Papin, en 1850; 

— la Aaissàneis de la Vierge, has-relief, en 
1852. P. Ch. 

Livret des Salons, 

GALMBT (t)om Àuçiustin ), savant théologien 
et historienlorrainde la congrégation deSaint-Van- 
nes, né à Meânfl-La-Horgne, près<k Commeicy, 
le 26 iévrier 1672, wort k Paris le 20 octobre 
1757. Baptisé sous le nom d'Antoine, ii fit ses 
premières études au prieuré de Breuil (près de 
Commercy), ensuite il alla étudier à l'université 
de Pont-à-Mousson^ où il fit sa rhétorique sous 
le P. Ignace TAubrussely de Tordre des jésuites. 
Au sortir de là, il prit Thabit de Saint-Benoit, 
le 17 octobre 1688, dans Tabbaye de Saint-Man- 
suy à Toul , où fl fit profession le 23 octobre 
1689. Il fit sa philosophie sous Dom Ambroise 
Borain, d'aborà dans Tabbaye de Saint-Sore et 
ensuite dans celle de Munster, au Yal-de-Saint- 
Grégoire, où il commença la théologie sous Dom 
Êmilien Maugras. Dans l'abbaye de Munster il 
trouva par hasard une petite grammaire hébraï- 
que de BuxtorfT et quelques livres hébreux. Ce 
fut avec ce secours et à Taide de quelques leçons, 
qu'on lui permit de prendre chez le pasteur pro-. 
testant de Munster, nommé Faber, qu'il parvint 
à expliquer le texte hébreu de l'Ancien Tes- 
tament. Après avoir reçu les ordres sacrés à Ha- 
leslieim, ou résidait le chapitre de l'église cathé- 
drale de Bâle, il fut envoyé, en 1696, à l'abbaye 
deMoyen-Moutier où il étudia les saintes Écritu- 
res sous dom Hyacinthe Elliot. En 1697, l'évè- 
que de Toul l'appela auprès de lui avec quelques 
autres pour interpréter en commun la Bible; 
mais ce projet d'étude ayant échoué, Calmet re- 
tourna en 1698 à Moyen-Moutier, à la charge 
d'enseigner la philosophie et la théologie aux 
jeunes religieux. Pendant ce nouveau séjour, qui 
dura jusqu'à 1704, il publia ses commentaires 
sur presque tout l'Ancien Testament. En 1704, 
il fut de nouveau envoyé, en qualité de sou»- 
prieur, dans l'abbaye de Munster, où il fut chef 
d'une Académie composée d'une dizaine de reli- 
gieux. Incertain si tous ses ouvrages composés sur 
l'Écriture méritaient d'étre'publiés, il demanda et 
obtint en 1706tla permission du chapitre général 
d'aller à Paris, pour y consulter les savants sur 
son dessein. Il fut encouragé par Dom Mabillon et 
Tabbé Duguet, qui le déterminèrent à publier ses 
commentaires en firançais. Après avoir mis en 
train cette publication, il revint en 1709 à l'ab- 
iKiye de Saint-Mihiel, dont il était religieux. Pen- 
dant le séjour qu'il y fit, il eut à subir, à propos 
de ses commentaires, plusieurs attaques ; Tune 
d'elles vint de Fourmont, qui se posait en dé- 
fenseur des labbins, attaqués par Calmet; mais 



CALMELS — CALMET 238 

le roi Louis XIV et le cardinal de Noailles, ar- 
chevêque de PariSy lui iipposèrent silence. L'au- 
tre adversaire de Calmet fut le fameux Brochard 
Simon , autrefois prêtre de l'Oratoire et auteur 
des Histoires critiques de TAncien et du Noi^» 
veau T^^mçni. Û passa de nouveau plusieurs 
années à Paris pour Timpressioi^ de ses con»: 
men^h-es suc la. Bible, et pour la rédaction de 
son Histoire de l'Aocien et du ISouveau Tes- 
tament, qui devait couronner l'œuvre. Mais 
ayant été élu^ en 1715, prieur de Lay (ipi^s A^ 
Nancy), il retourna en juin 1716 dans son pays 
natal, où il se Axa de nouveau à Moyen-Moutier. 
n était prêt à revenir une troisième fois à Paris 
lorsqu'il lutnommé,enl718, par le chapitre gé- 
néral, abbé de SaintrLéopold à Nancy. En 1719; 
il (ut élevé à la dignité de visiteur de sa con- 
grégation, et obtint en 1728 l'abbaye de Séno- 
nes en Lorraine. Le collège des cardinaux l'avait 
proposé à peu près à la même époque pour le titre 
d'un évéché inpartilnu, avec pouvoir d'exercer 
les fonctions épiscopales dans tous les lieux 
de sa province, qui étaient exempts de la juri- 
diction de l'ordinaire; mais dom Calmet refusa 
afin de pouvoir mieux vaquer à ses travaux litr 
téraires. Il avait pourtant pris la résolution d'al- 
ler à Rome en 1730, afin d'obtenir du pape Be- 
noit XJH, son protecteur, un induit pour l'élec- 
tion à perpétuité à l'abbaye de Moyen-Moutier ; 
mais la mort du pape dérangea ce projet, et de- 
puis ce temps dom Calmet dirigea son abbaye 
de Sénones , tout en poursuivant ses travaux , 
soit à Sénones, soit à Paris. H exerça deux fois 
les fonctions de président général de sa congré- 



Parmi ses nombreux ouvrages, dont nous don- 
nerons ci-après la liste com^ète,nons signale- 
rons comme les plus Importants, ses Commen' 
taires sur tous les livres de l'Ancien et du 
Nouveau Testament. On trouve dans cet ou- 
vrage de savantes dissertations sur les antiquités 
bibliques, mais le manque de connaissance des 
langues orientales s'y fait souvent sentir. On lui 
a reproché avec raison d'avoir trop négligé les 
sources rabbiniques. Son Dictionnaire historié 
que et critique de la Bible, travail très-estima- 
ble pour le temps, a été traduit en anglais, alle- 
mand, italien et hollandais. Ces deux ouvrages 
de Calmet ont été plusieurs fois réimprimés; les 
protestants comme les catholiques les ont misa 
contribution. Son Histoire de l'Ancien et du 
Nouveau Testament et du peuple juif, et son 
Histoire universelle sacrée et prqfane sont 
moins estimées; car elles ont été elïacées par 
des ouvrages analogues, publiés plus tard. MsÂs 
son Histoire ecclésiastique et cwile de la 
Lorraine est l'ouvrage d'un véritable savant et 
le premier qui ait été fait avec méthode sur THis- 
toire de la Lorraine. Dom Calmet s'y montre 
exact et narrateur fidèle ; seulement il est quel- 
quefois diffus outre lïLesure. Le pendant à cet 
ouvrage est la Biàliothèque lorraine, tra- 



380 



GALMET 



UO 



iraTail moins bien soijcné que le précédent H est 
à regretter qu'on n*ait pa& pabiié les manascrits 
de Calmet sur V Histoire spéciale des villes et 
abbayes de Lorraine. Voici les titres de ses 
travaux irapriroés : Dissertation sur les an- 
ciens chiffres ( dans les journaux et les Mémoi- 
res de Trévotix); -^Dissertation sur la na* 
ture des perles; — Dissertation sur quel- 
ques jambes d*airain trouvées à Lécmont 
(dans le Journal de Trévoux, février 1 709 ) ; — 
Commentaire littéral sur tous les livres de 
PÀncien et du Nouveau Testament, 23 vol. 
ln-4% et 6 vol. in-fol.; Paris, 1707-1716; se- 
conde édît. , P., 1714-1720, 26 vol. in-4«; troi- 
sième édit, P., 1724,9 vol. in-fol. ; quatrième édit. 
P. y 1729, 9 vol. in*fol. et 26 vol in-4<'. Il en parut 
une traduction latine à Venise, 1730,6 vol. in-fol., 
reproduite àFrancfort-sur-le-Mein, 6 vol., in-fol.; 
et une autre par Jean Dominique Mansi, à Luc- 
ques, 1730-1738, in-fol., 8 vol. en 9 tomes, repro- 
duite sous le titre : Comment, lit, in omnes H- 
bros Vet, et N. Test.; Augsbourg, 1756, 8 vol. 
in-fol., et Wurzbourg, 1789-1793, 19 vol. in-4». 

11 en parut plusieurs extraits en français, dont 
l'un est connu sous le titre :. la Bible de Vabbé 
de Venee (parce que ce dernier y a ajouté une 
Dissertation); P., 1748-1750, 14 vol. in-4''; édi- 
tion augmentée; Avignon, 17 vol. in-4*', appelée 
la Bible d* Avignon ; — Réponse à la critique que 
M. Fourmont a faite de son commentaire; 
Paris, 1710, in-8* ; — Dissertations qui peu- 
vent servir de prolégomènes de l'Écriture 
sainte; Aing^aon, 1715, in-8', 2* édit.; Paris, 
1720, 3 vol. in-4''; 3' édit. augmentée sous ce 
titre : Trésor d'antiquités sacrées et profanes; 
Paris, 1722, 3 vol. in-4°, et Amsterdam, 1722, 

12 vol. in-12. Cet ouvrage, qui n*est qu'une re- 
production des dissertations insérées dans le 
grand commentaire, a été traduit en anglais 
par Samuel Parker; Oxford, 1726, in-4*^ ; en hol- 
landais; Rotterdam, 1728-1733, in-4''; en latin, 
par J. D. Mansi; Lucques, 1729, in-fol.; et 
en allemand, sous le titre Biblische Untersu- 
chungen , avec les excellentes notes et préface 
de Mosheim; Brème, 1738; 2* édit, 1744; 3% 
1747, e; vol. in-8»; — Discours et disserta- 
tions sur tous /es livres de l'A. T.; Parisj, 
1715, 5voL in-S'' ;— Histoire sainte de P An- 
cien et du Nouveau Testament et des Ju\fs, 
pour servir dHntroduction à l'Histoire ecclé- 
siastique de Vabbé Fleury (va jusqu'à la des- 
truction de Jérusalem); Paris, 1718, 2 vol. in-4«; 
iWd., 1725, 7 vot in-12; 1729, 4 vol. in-4''; 
1737, 4 vol. in-4"; 1770, 5 vol. in-4% traduit en 
animais avec des additions par Th. Stadehouse, 
Londres, 1740, 2 vol. in-fol.|; en allemand, Augs- 
bourg, 1759, in-fol., et en latin, Augsbourg, 
1788, 5 vol. in-s"; — Histoire de la vie et des 
miracles de Jésus- Christ; Paris 1720, in-12, 
et réimprimée depuis à Nancy, en Hollande et 
en Flandre; — Dictionnaire historique, cri- 
ti^.chronologique,géographique et littéral 



de la Bible ;Vms, 1720, 2 vot in-fol. avec gra- 
vures ; lemême avec supplément, P., 1722, 4 vot 
in-fol; P., 1728,4 vot avecgravures; 1730, 3 vot 
in-fot ,avec gravures ; Genève, 1730, 4 vot in-fot, 
sans gravures; Toulouse, 1783, 6 vol. in-fot; 
trad. en latin, par Mansi; Lucques, 1725-1731, 
4 vol. in-fot sans gravures; Venise, 1726 avec 
gravures; Augsbourg et Gractz,l 729,4 vot in-fol. 
avec grav.; en allemand par H. G. Glockner; 
Leipzig, 1747, in-4<*, et en extrait, Lemgo, 1779, 
in-8°; en anglais par John Cobon, Cambridge, 
1745, 3 vot in-fot; .— Dissertation sur les 
grands chemins de Lorraine; Nancy, 1727, 
in-4*, réimprimée àsnsÀ* Histoire ecclésiastique 
et civile de Lorraine ; Nancy, 1 728, 4 vot in-fol. ; 
nouvelle édit. très-augmentéc, Nancy, 1745- 
1757, 6 vot in-fot ; — Dissertation sur quel- 
ques monuments d^antiquités, dans le Mercure 
de France, décembre 1728; — Abrégé chro- 
nologique de l'Histoire sacrée et profane de- 
puis le commencement du monde jusqu'à nos 
jours ; Nancy, 1729, in-S** ; traduit en latin, ihiit, 
1733, in-S"; — Traité de la confession géné- 
rale; Nancy, 1731, in-12; ibid., 1753, in-12: 
il en existe une traduction allemande; — Com- 
mentaire littéral, historique et moral sur la 
Règle de Saint-Benoit; Paris, 1733, 2 vot 
in-4'* (les figures, dont il devait être orné et qui 
devaient représenter les costumes des anciens 
moines d'Occident, ne furent point gravées), tra- 
duit en latin par quelques bénédictins de Seno- 
nes; Augsbourg, 1748; — L'Histoire de Lor- 
raine abrégée, à l'usage de messeigncurs Ias 
princes ; Nancy, 1734, in-S"; — Histoire uni- 
verselle sacrée et prof ane , depuis le commen- 
cement du monde jusqu'à nos jours (va jusqu'à 
1720); Strasbourg et Nancy, 1735-1771, 17 vot 
in-4*'; traduite en italien; Venise, 1742 et suiv. 
in-4*'; en allemand par R. Kleinsorg ; Augsbourg, 
1776-1797, 12 vot in-8** : il en existe aussi une 
trad. latine et une autre en grec vulgaire, mais 
qui ne comprend que les 6 premiers volumes ; — 
Dissertation historique et chronologique sur 
la suite des médailles des ducs et duchesses 
de Lorraine, gravées par Ferd. Saint- Ur- 
bain ; Vienne, 1 736, in-4® ; — Histoire généah 
gique de la maison du Chdtelet, branche put-- 
née de la maison de Lorraine; Nancy , 1741 , 
in-fol. ; — Dissertation sur les apparitions 
des anges, etc., et sur les revenants, les vam- 
pires; Paris, 1746, in-12; nouvelle édit revue 
et augmentée, Einsiedein ou N.-D.-Des-£rmites, 
1749, 2 vol. in-1 2; réimprimée SOUS le titre : Traité 
sur les apparitions des esprits et sui* les 
vampires ou revenants de Hongrie, etc., Paris, 
1751, 2 vol. in-12; Sénones, 1759, 2 vot in-S*; 
traduit en italien , Venise , 1756, in-4*; et en al- 
lemand ; cet ouvrage, qui fit encourir à dom Cal- 
met le reproche d'un homme par trop crédule el 
dépourvu de sens critique , a provoqué de nos 
jours une réfutation sous ce titre : Histoire des 
vampires et des spectres malfaisants, avec un 



241 



CALMET — CALMO 



249 



exaimen du vampirisme; ParU, 1820, 2 vol. 
in-12; — la Bible en laHn ei en françaiâ 
(texte de Sacy ), arec des préfaces, dissertatkM» 
et notes littéraires, critiques et historiques ti- 
rées de sou oommeotaire et de ses dissertatioDS ; 
Paris, 1748 et suiv., 12-14 vol. iD.4» ; — Traité 
hisioriquesurleseauxde Plombières, de Bour^ 
bonne, Luxeuily etc.; Nancy, 1748, in-8* (ou- 
Trage du P. Durand, mais augmenté et annoté 
par D. Cahnet) ; — ^Stir les Dragons volants, 
dans le Journal de Verdun, 1755; — Biblio- 
thèque lorraine, ou Histoire des hommes il- 
lustres qui se sont distingués dans la Lor- 
raine et dans les Trois Évéchés dans les 
sciences, dans la piété et dans les beaux- 
arts; Nancy, 1751 , in-fol : elle forme aussi le 
Tol. 4 de la 2« édit. de YHistoire de Lorraine; 
François Ant. de Chéyrier en a donné un ex- 
trait dans ses Mémoires pour servir à l'His- 
toire des hommes illustres de Lorraine; 
Bruxelles, 1754, 2 vol. grand in-12; — Notice 
de la Lorraine, qui comprend les duchés de 
Bar, Félectorat de Trêves, les villes princi- 
pales et autres lieux les plus célèbres, rangés 
par ordre alphabétique; Nancy, 175<V-1762, 
2 Tol. in-fol. (ouvrage très-rare, publié et aug- 
menté par son neren D. Fange ) ; — Sur la Terre 
de Gessen et sur le royaume de Tanis en 
JSgypte, dans le Mercure de France, décembre 
1756 et janvier 1757.. 

Panai les ouvrages inédits de dom Cabnet on 
cito : Histoire de l'abbaye de Saint-Léopold 
de Nancy ; — Histoire de l'abbaye de Senones ; 

— Histoire du prieuré de Lay ;— Notice histo- 
rique des villei et principaux bourgs et vil- 
lages de la Lorraine; in-fol. ; — Sur l'origine 
du jeu de cartes; — Sur la cérémonie du 
roi-boit ou roi de la fève ; — Sur les divinités 
pcâennes outre/ois adorées dans la Lorraine; 

— Sur quelques coutumes eP usages prati- 
qués en Lorraine; — Sur la question de sa- 
voir si le monde est tiré du néant ou d'une 
matière préexistante et étemelle; — IHction- 
naire des mots lorrains et autres vieux mots ; 

— Histoire de Vdbbaye de Munster en Al- 
sace, dont une partie a été imprimée dans la 
Continuatio Spidlegii ecclesiastid de Lûnig; 
Leipzig, 1720, in-fol. 

Les ouvrages faussement attribués à dom Cal- 
met sont : Histoire de la maison de Salles, 
originaire de Béam (fidte par Hugos, abbé d'Eti- 
val) ; Nancy 1716, in-fol. ; — Historia mediani 
monasterii; Strasbourg, 1724, in-4'' (par dom 
Belhomme) ; — IHssertation sur la sueur de 
Notre-Seigneur Jésus-Christ au jardin des 
Oliviers; Paris, 1740, in-12 (par un auteur in- 
c(Mmu); — Befutatio systematis generalogid 
a B. Pâtre Marquardo Hergote, benedictino 
pro/BSSo adsanctum Blasium in Nigra Silva, 
ibidemque magno Cellerario compositi, e gal- 
lico in UUinum transkUa, 2* édit.; Venise, 
1740, in-4* (dom Cahnet décline lui-même la 



paternité de cet ouvrage, qu*on lui avait envoyé 
par la poste). — Voltaire a souvent profité des 
travaux de dom Calmet pour son Histoire gé- 
nérale et son Essai sur les mcBurs des na-^ 
tions ; et Frédéric le Grand a publié sous le nom 
de Calmet une fiioétie intitulée : Commentaire 
théologique sur la Barbe-Bleue. 

Dom Fingé, nevea et racoeiMar de C, f te de dom 
Calmet, un, In-t*. — Dom Calmet, jéutobiograpMe , 
dans la Bibl. Lorr. - Rathie, GeicMchU der GeUhrten, 
h et Beftrâçê amr HistorU der Gtlehrten, V. — Baain* 
gSrteo, Naeknehten, etc., Il, M*. - Encb et Graber, 
AUgtm, Encwelcp. 

GALMBTTB (Frunçois), médecin français, né 
à Rodez dans fat seconde moitié du dix-sq)tièine 
siècle, mort dans la première moitié du dix-hui- 
tième. Il étudia à Montpellier, où il prit le grade 
de docteur en 1684, et fit pendant qiielque 
temps, à la taeuHé de cette ville, des cours qui 
eurent beaucoup de succès. On a de lui : Bive- 
rius r^formatus, sive praxis medicamethodo 
BiveriansB non absimilis, juxta recentiontm 
tum medieorum tum philosophorumprincipia 
conscripta; Genève, 1677 , in-8*; ibid., 1687, 
n-8*;ibid., 1706, 1718, in-8°;Lyon, 1690,in-8«». 
Cest un abrégé de médecine pratique. 

Carrère, Bibtioihéque dé la Médecine. — ^Aoj, Diet, 
de la Médecine. 

CALMBTTE (Louis^astor- Matthieu de La). 
Voyez La Càuibttb. 

CALMO (André), auteur dramatique vénitien, 
né vers 1510; il mourut le23février 1571. C'était 
le fils d'un gondolier et un des premiers et des 
plus habiles écrivains qui eussent fait nsage du 
dialecte spirituel et eCTéminé des lagunes de Ve- 
nise, n a laissé des comédies, des églogues, des 
lettres. Ses comédies ont pour titre : // Trava- 
gUo, la Pozione, laSpagnola, la Saltuzza, la 
Fiorina, imprimées de 1549 à 1561; elles ont 
obtenu Ilionneur d'éditions nombreuses. Suivant 
l'usage répandu à cette époque, les personnages 
y parient divers patois, ou s'expriment en véni- 
tien, en bolonais, en bergamasque, en mauvais 
allemand, en grec italianisé ; des pédants débi- 
tent un latin qui ne ressemble nullement à celui 
de Cioéron ; la scène est encombrée de spadas- 
sins , d'entremetteuses , de courtisanes. La fer- 
tilite des plans, la complication des imbroglios, 
la vivacité des saillies expliquent le succès de 
ces comédies; l'abus des travestissements, des 
surprises, des reconnaissances ne choquait pas 
alors, et quant aux situations licencieuses, 
aux expressions cyniques, nul comique italien du 
seizième siècle n'en est exempt. « Lorsqu'on 
« jouait les pièc^ de Calmo, la salle de specta- 
« de était assiégée par le peuple; on tâchait d'y 
« pénétrer par les fenêtres ; on traversait les toits 
« des maisons; on marchait sur les gouttières; 
« on risquait sa vie pour lorgner un fragment de 
« la représentation. » Il est peu d'auteurs de no- 
tre siècle dont on puisse dire autant. Les egloghe 
sont au nombre de quatre; elles n'ont de pasto- 
ral que le nom; c'est la vie de Venise qui les 
amme ; les quolibets des gondoliers j remplacent 



uz 



CALMO — CALOMARDE 



244 



les entretiens des bergers. Quant aux Lettere, 
publiées en 1572 , eUes sont adressées anx pro- 
tectears de Calmo et à des artistes célèbres; 
eUes ne présentent guère que des oompUments 
ampoulés, des flatteries étalées en de lofigues 
phrases dont les r^iis sinueux se dérouleat à 
trayers une foule de métaphores, d'épithètes et 
d'adjècttfs accumutés ; elles s'adressent à Mlehèl- 
Ange, & VAréttn, au Hntoret, etc. A Trai dire« 
quoique Fauteur prétende qu'on y trouve /an- 
tastiche,fantasie,filosofiche, eHes offrent pen 
dlntérèt. Calroo fot tocrt aussi célèbre comine 
comédien que comme auteur comiqàe. Il joiiàié 
le rôle de Pantalon avec une verve ((ni provo- 
quait toujours les applaudissements les plus cha- 
leureux. G. B. 

Femri, Delà littérature popuktire en Italie ( dans la 
Bêvue dei Oewe-Mondet^ Jain 1SS9. — Oanba. Série dé- 
gli terita impreui m dialetto veniziano, list, io-is, 
p. «. 

*CALO (Jean-Adam), théologien luthérien 
allemand, né à Belgcm (en Saxe), mort à Schô- 
newalde en 1742. H étudia à Wittemberg, où, 
ayant pris ses grades en 170ô , il devint en 1707 
professeur. En 1 7 1 6, il fut nommé diacre à Schlie- 
ben, et en 1733 à Sdiônewalde, où il resta jusqu'à 
sa mort. On a de lui : Disp, de Chlodùvxo M. 
primo inter Francos rege christiano; Wit- 
temberg, 1704, in-4»; — Disp, de eo quod ho- 
mini convenit circa bruta; Wittemb., 1706, 
in-A" ; — Historia Jac, Bohemi stUoris Gorli- 
censia ; Wittemb., 1707, m-4% et 1715, hi-4* ; — 
Disp, de Pseudo^Apostolis veteri et receniiori 
ecclesi3S infensxs; Wittemb., 1708, in-4*; — 
Disp. quod ChristusformaHter et syllogistice 
disputnverit; ibid ; — Renovaius Theologo- 
rum Wittmbergensium eonspectus; Wittem- 
berg, 1713, ln-4'. 

Dletmann, ChursâehHsche Prlester^CesekielUe (His- 
toire du Clergé de la Saxe éieclorale ), t. III, p. 8M, t. IV, 
p. 486. 

CALOGBRA OU CALOGIREA (i^nge), littéra- 
teur et théologien italien, de l'ordre des Camal- 
dules, né le 7 septembre 1699 à Padoue, mort 
le 29 septembre 1768, dans le couvent de Saint- 
Michel (dans une lie des lagunes de Venise). 
Issu d'une famille grecque de l'Ile de Corfou, 
mais qui suivait le rite latin , il fit ses études 
sous les jésuites. En 1716, il entra dans le mo- 
nastère de Saint-Michel de l'ordre des Caroal- 
dules. Envoyé à Ravenne en 1721 pour y faire 
son cours de théologie , il trouva à sa dispo- 
sition dans cette ville une riche bibliothèque 
et se lia avec quelques savants estimables, entre 
autres le cardinal Quirini, son concitoyen, ce c|ut 
décida de sa vocation pour les lettres. Après quel- 
ques années de séjour à Ravenne, à Venise et à 
Vicence , il retourna dans son couvent de Saint- 
Michel, où il devint en 1729 lecteur de philoso- 
phie. En 1730 il fut nommé censeur des livres 
imprimés à Padoue, et en 1756 abbé de son cou- 
vent, où il s'était fixé depuis trente ans, et où il 
mourut. On a de lui : Storia letteraria d^Etb- 



ropa , tradotta dalla lingua Jraneese; Ye* 
i«se, 1726 et 1727, 2 vol. in-12; -* Raecolla 
d'opuêcoli sdentifici et filologiçi; faite avec 
le concours de Pierre-Cattierioe Zeoo, Vallis- 
meri, Facdolatî, Mansi, Muratofiy etc.; Venise, 
1728-1764, 51 vol. in-ia;— Nnova raecolta 
d^.opuscoliseienti^etjilologici;ywse, 175S- 
1778, 24 vol. iii-12 , continué, après la niort do 
Galopera, à partir du vot 15, par son frère en 
religioB Fortuné Mandelli : ces deux derniers 
recueils sont des cottections des Aetes de |iln- 
sieurs Académies Italiennes , où l'on trouve un 
grand nombre de morceaux prédeux, qu'on 
chercherait vainement ailleurs ; — Novelle dalla 
Hepublica delU Lettere; Venise, 1729-1732, 
in-4* ; — il nuovo Gulliver, o sia viaggio di 
Giov. Gulliver, tradotto dal inglese; Venise , 
1731, in-S*"; — Bibliateea volante di Giov. 
Cinelli Calvoli, edit, TI, in migliorjormari- 
dottaper Albrizxàe Co/o^era; Venise, 1734- 
1747, 4 vol. in 4*'; ~ Dieeimeditaziomsopra 
aleune délie principali asioni di S, Bene^ 
(fff^^o; Venise, 1734, in-12; édit. augmentée; 
Venise, 1745, in-12, et 1750, in-4^; trad. en alle- 
mand; Vienne, 1756, et en latin,- Prague, 1750; 
— Le Awenturedi Telemaco tradotte ; Venise, 
1744, in-4* ; — Le Virtû di S. Romualdo , Pa- 
dredt^ Monaci; Venise, 1745, in-12, et 1750, 
in-12; — Apparecchio spirituale aile /este di 
S. Parisio; Venise, 1745, in-12; — Raggua- 
glio délia vita e délia morte di Giust. Man^ 
zoni ; Venise, 1746, in-8" ; — Memorie per ser- 
vire alla storia letteraria :\emse, 1753-1758 
12 vol. in-8»; — Nuove memorie per servie 
re, etc.; Venise, 1759-1761, 6 vol. in-8°; — 
La Vita délia B. Giovanna Francesca Fremiot 
di Chantai, composta da Carlo Ant, Sacca- 
relli ; Venise, 1753, in-8'* ; — Memorie intomo 
alla vitadi Mons. Luca de Renaldis, Vescovo 
di Trieste; Venise, 1753, in-8*;— Compendio 
délia vila diS. Teobaldo, Monaco ed Eremita 
Comald., 1762, in-12; — La Mmerva, o sia 
nuovo Giomale de* Letterati d'Italia, avec le 
concours d'Apostolo Zeno, etc.; Venise, 1762- 
1765, in-4**;— Une correspondance littéraire en 
60 volumes (manuscrit). 

Jfuova raecolta d'ojnue. teient et /Uo( ., t ta. p. l. — 
Adelung . Ruppl. a JOcher, Mlgem. Gelehrten-Lexieoiu 

CALOMARDE, OU plutAt GALOMARDA (dou 

FrançoiS'Thadée) , célèbre homme d'État es- 
pagnol, né à Villèle à Aragon en 1775, mort à 
Toulouse en 1842. Cet homme d'État, l'àme de la 
politique espagnole après le rétablissement de 
l'absolutisme , fut le seul, avec le ministre des 
finances Ballesteros, qui, au travers des nom- 
breuses mutations qu'ont éprouvées les diTers 
départements ministériels en Espagne, sut se 
maintenir en crédit depuis le commencement de 
l'année 1 824 jusqu'en 1 832. Avant d'être secrétaire 
au conseil de Castflle,il avait rempli les fonctions 
de premier secrétaire do favori Lardizabal, qu'à 
son retour de France le roi Ferdinand Vfl avait 



245 

nomiué au minisièré des Ind^. Bori CiïoinArde 
devint Yàsm de son chef, ei lorsque celui-ci Ait 
exilé en Biscaye, il le saiTÎt à Pampelune. Le 
marquis de Casa Irujo étant mort le 18 janvier 
1824 , son portefeuille fat donné à don Hérédia, 
qui fut remplacé au ministère de la justice par 
don Calomarde. La connaissance des affaires, 
qu'il avait acquise comme secrétaire m conseil 
de Castille , lui assura une influence marquée ; 
zélé aboluijste, il se trouva, lors de la discussion 
sur Tamnisiie, en opposition avec le comte d'O- 
folia, dont les principes étaient modérés. Bien- 
tôt don Antonio Ugarte, qui d*abord s'était joint 
à lui contre M. aOfalia, mais dont il voyait 
s'accroître la faveur auprès du roi„ exdta sa 
jalousie. H en prit occasion pour se tourner du 
cMé du parti apostolique, auquel appartenaient 
plusieurs des membres les plus influents du con- 
seil de Castille, sans néanmoins appuyer les f>er- 
nîdeux desseins de la jnnte apostolique. Dès ce 
moment on vit régner dans l'administration une 
justice sévère, maintenue avec toute rinfleubi- 
lité du caractère national. Calomarde parvint 
Ineiitôt à se rendre Tdme du parti qui agissait 
contre le premier ministre. U^ute , de son côté, 
poursuivait, à la tète de la camarilla, le même 
but. Enfin parut le décret d'amnistie, rendu 
le l*"' mai 1824 à Âranjuez, où, de tous les mi- 
nistres, MM. d'Ofalia et Calomarde avaient seuls 
accompagné le roi. Le décret, proposé et appuyé 
par le premier, porta un coup sensible au jparti 
modéré. Sa publication et sa mise en pratique 
donnèrent lieu à de longs débats, et amenèrent 
la chute du crédit dont avait joui lé comte d'O- 
(îalia^prèr, du roi ; detcîlc sorte que, lorsque ce- 
lui-ci partit en juillet pour les eaux de Sacédon, 
il ne se fit accompagner que de Calomarde, lais- 
sant le comte à Madrid. Le 5 juillet parut un 
décret royal, signé par Calomarde, portant que 
les procès intentés à ceux qui s'étaient permis 
des actes de violenc>e contre les membres du 
soi-disant gouvernement constitutionnel de- 
vaient être supprimés, que les détenus devaient 
être remis en liberté, et qu'on eût à lever le se 
questre mis sur les biens. Bientôt après ( 11 juil- 
let), le comte d'Ofalia perdit la place de ministre 
dXtat, disgrâce que l'on attribua moms à Calo- 
marde qu'à Ugarte. Par l'mfluence de celui-ci 
8on département fut confié à M. Zéa, alors mi- 
nistre d'Espagne à Londres, qui entra en fonc- 
tions au mois de septembre. Mais les carlistes, 
la camarilla et Calomarde lui étaient contraires, 
et plus tard même Ugarte, qui s'était de nouveau 
rapproché du dernier. M. Zéa passait aux yeux 
des absolutistes pour engagé dans le parti mo- 
déré. Les divers portefeuilles changèrent plu- 
sieurs fois de main , mais sans nuire au crédit 
de don Calomarde, qui sut se maintenir dans la 
confiance du roi, en ayant soin de ne jamais se 
mettre en évidence; appuyé par les apostoliques 
et la camarilla, il était sûr de conserver sa su- 
prématie contré les carlistes. Après la mort âxi 



fcAlOMllîbÈ 246 

ministre Salmon, Calomarde dirigea quelque 
temps les aflaires étrangères ; mais, trop peu fa- 
milier avec la langue française pour conférei 
avec je corps diplomatique, il céda ce poste an 
comte Àlcudia ( 13 février 1831 ), et rentra dans 
son ministère de la justice. Il serait inexact de 
dire que le système de Calomarde était dans 
le sens àe& apostoliques, quolc^o'il fût dans 
celui de la monarchie absolue. H a contenu les 
passions du parti anti-coustîf utionuel, comme le 
prouvent deux circulaires du 26 septembre 1825, 
émanées de lui. Dans Tune il recommande aux 
prélats et aux prêtres de faire descendre de la 
cliaire des paroles de paix et de réconciliation 
plutôt que de propager hi discorde. La seconde 
prescrivit aux tribunaux de surseoir à tous pro- 
cès pour dent politique et de mettre en liberté 
les détenus. £n même temps on vit s'intf-oduire 
un usage tout nouveau : d'tmtiortanfs décrets, 
dont la connaissance appartenait naturellement 
au ministère de fa justice quand ils lésaient les 
intérêts d'un certain nombre d'ayants droit, fu- 
rent préalablement sounris à là révision dn oon- 
sefl d'État, d'où lis passaient au roi, qui leur don- 
nait sa sanctSon en plein conseil. Tel fut, par 
exemple, le décret du IG janvier 1826, en vertu 
duquel tous les rachats de redevances dues aux 
ordres réguliers, rachats effectués an temps de 
la constitution, furent déclarés nuls, et tous les 
redevanciers condamnés à payer le cens, soK échu, 
soit arriéré. Toutes les plaintes des propriétaires 
d'immeubles furent alors dirigées non contre le 
ministre, mais contre le conseil d'État ; Il n'y eut 
que les apostoliques qui s'attaquèrent directement 
au favori. Ils prétendaient qu'il était partisan 
des anciennes sociétés secrètes; mais le motif de 
leur haine était la fermeté avec laquelle il dé- 
jouait leurs menées en favenr du carlisme. Us 
parvinrent néanmoins à obtenir sa destitution , 
qui fut signée le 10 septembre 1827. Mats cette 
disgrâce ne dura que quelques heures; car le 
même jour le roi, sur l'intercession de don 
Carlos, de son épouse, de la princesse de Beira 
et de son confessenr, retira le décret de dea- 
titntion. Bientôt après les troubles survenus 
en Catalogne, où les carlistes ( surnommés agror 
viados) avaient fondé à Manrésa une « ré- 
gence romano-centrale, » ayant porté le roi à se 
rendre en personne dans celte province, don 
Calomarde firt le seul des ministres dont il se fit 
accompagner, et les autres eurent ordre de lui 
adresser leurs rapports. On sait que la procla- 
mation donnée par le roi à Tarragone (28 sep- 
tembre 1827) et contre-signée par Calomarde, 
jointe aux mesures vigoureuses prises par le 
général comte Espana, contribua puissamment à 
réprimer l'insurrection. Calomarde eut ordre de 
faire chanter, à cette occasion, le Te Deum 
dans toutes les églises du royaume. Depuis il sa 
maintint constamment dans la confiance du 
roi. Cependant la conjuration des agraviadoa 
avait des filiations si nond^reusêâ que Calomatdd 



247 



CÀLOMARDE 



conseilUà lui-même, contrairement à ses précé- 
dentes opinions, la publication d*une amnistie 
générale. D*un autre côté, le mécontentement 
des absolutistes ne cessait d'éclater dans les pro- 
vinces. Le roi, à son retour de Barcelone (ayril 
1828), fut froidement reçu par le peuple de Sa- 
ragosse, et Calomarde fut sifflé. La populace, 
excitée par les moines , ne pouvait lui pardonner 
d'avoir refusé aux insurgés le rétablissement de 
l'inquisition. Le pouvoir absolu trouvait auprès 
du peuple un puissant appui dans les volontaires 
royaux; mais ceux-ci, abusant des faveurs qu'ils 
avaient obtenues, se permirent toutes sortes 
d'excès, et, comme ils coûtaient deux fois autant 
que le reste de l'armée, le ministre de la guerre 
demanda leur licenciement. Cela donna lieu à de 
nombreux dissentiments au sein du conseil des 
ministres; Calomarde, qui croyait les volontaires 
indispensables, fit prendre une décision en leur 
laveur. 

Cependant il s'occupa de plusieurs réformes 
devenues urgentes, particulièrement parmi les 
employés des administrations, où s'étaient intro- 
duits des désordres de toute espèce, et dans l'or- 
ganisation des cours de justice. Une commission 
fut chargée de rédiger un nouveau code pénal, 
et un nouveau code de commerce fut achevé en 
1829. Mais la justice criminelle resta toujours 
un objet de terreur, nommément dans les pro- 
vinces, où le pouvoir militaire évoquait à lui les 
délits politiques, et Calomarde ne fit rien pour 
empêcher qu'en Catalogne le général Ëspana 
ne proscrivit arbitrairement les constitutionnels 
(jo^>hinos, franc-maçons, negros), qu'il n'in- 
carcérât les libéraux et ne cherchât à faire ren- 
trer par la ruse ceux qui avaient trouvé un re- 
fuge cil France, afin de les traduire devant des 
commissions, comme cela arriva au général Mi- 
lans. C'est ainsi que le terrorisme devint la 
sauvegarde du roi caUiolique. Mais, quant aux 
brigands qui infestaient les grandes routes et à 
l'audace des voleurs dans Madrid, il n'y eut au- 
cun moyen d'en préserver le pays; celui qu'on 
employa parla disposition prisele 2 1 janvier 1 830, 
qui promktait aux volontaires royaux, milice ef- 
frénée et licencieuse, une prime d'une once d'or 
pour cliaque criminel qu'ils livreraient à la justice, 
était de tous le moins propre à y parvenir. 

Don Calomarde fut pour beaucoup dans le dé- 
cret qui prononça l'abolition de la loi saliqiie en 
Kspagne : aussi cette mesure fit-elle revivre 
contre lui l'animosité des apostoliques. Néan- 
moins, comme il n'était que l'organe des volon- 
tés du monarque, et que son influence sur les 
conclusions du conseil d'État, quoique réelle, ne 
ressortait pas d'une manière évidente, on ne put 
le rendre directement et personnellement res- 
ponsable. Mais les troubles continuek excités à 
Tintérieur par les factions et les brigands et la 
sûreté de l'État menacée au dehors par les dé- 
barquements des constitutionnels rendaient im- 
po6ài)le tonte bonne organisation de la justice ; en 



*- GALONNE 248 

sorte que l'amnistie fut différée d'un jonr ^ 
l'autre, et, en attendant, le pouvoir militaire en- 
travait la marche de la police. 

Lors de la maladie de Ferdinand YII , don Ca- 
lomarde changea de système quant à la succes- 
sion, et favorisa le parti de don Carlos. On as- 
sure même qu'il fit signer au roi, pendant qu'il 
était privé de connaissance, un décret qui rap- 
portait la pragmatique sanction du 29 mars 1830. 
Mais la reine ayant été chargée de la régence, il 
ne put se maintenir à son poste ; le ministère fut 
dissous, et don Calomarde quitta l'Espagne à la 
hÂte pour se rendre en France, où il vécut Jus- 
qu'à sa mort dans une retraite profonde. [Enc. 
des g. du m.] 

Lesur. Ânn. hUt, «nio. — Comte de Toreoo, BUtotre 
du Mouiévement, de la guerre et de la révohUUm ^£f> 
pagne. — Uvallée, Bipagne depuit l'expulsion dei Mau- 
res jusqu*en 1847. 

^GALOHATO (BartolQmmeo), peintre véni- 
tien du dix-septième siècle. Son style offre peu 
de vigueur et peu de fini , mais il a de la grâce 
et de la vivacité. Ses tableaux, généralement de 
petite dimension, représentent des vues champê- 
tres avec de petites figures bien agencées et 
dont les mouvements sont gracieux. 

E. B— w. 

Lanzi, Storia pUtorica. 

*CALOii ( £dme), littérateur et jurisconsulte 
français, vivait au commencement du dix-sep- 
tième siècle, n était avocat au pariement de Di- 
jon. On a de lui : Avis à la France: Dijon, 
1610, in-8*' (à propos de la triste mort de 
Henri IV). 

PapUton, Bibl. des auteurs de Bourgogne. 

^CALOilA (Thomas) f théologien italien, de 
l'ordre des capucins, né à Païenne en 1599, 
mort dans la même ville en 1644. On a de lui : 
Sacra arisiocratici principatus idxa, sive 
Samuel expositus in libris historialilms Ju- 
dicum; — Commentaria moralia super XI f 
Prophetas minores; Païenne, 1644, in-fol. 

Walcb, Bibl. theot. 

GALONNE {Charles-Alexandre de), célèbre 
homme d'État iVançais, naquit à Douai en 1734, 
d'une famille distinguée dans la magistrature, et 
mourut le 30 octobre 1802. Une grande vivacité 
d'esprit, jointe à beaucoup d'amUtion, des ma- 
nières élégantes, le goût du luxe, une moralité 
plus que douteuse, une imagination fertile en in- 
trigues et en ressources de tout genre, tels sont 
les principaux traits du caractère de cet homme, 
dont le passage au ministère a si gravement com- 
promis la royauté. Ayant embrassé la carrière 
du barreau, il fut d'abord avocat général au con- 
seil principal d'Artois , ensuite procureur géné- 
ral au pariement de Douay, et ne tarda pas à de- 
venir maître des requêtes, ce qui lui donna entrée 
au conseil, n débuta d'une manière peu honora- 
ble dans la carrière de l'administration. Les que- 
relles entre les parlements et le clergé avaient 
été, en Bretagne, plus vives que partout aflleurs. 
Les jésuites, soutenus par le ^uvemeur de cette 



249 



GALONNE 



250 



province, le duc d'Aigafllon, avaient conjuré la 
perte du procureur général La Chalotais. Ûs Tac- 
cusèrent de vouloir détruire les antiques bases 
de la monarchie pour y substituer la démocratie. 
Des lettres anonymes, injurieuses à la majesté 
du trône, tombèrent entre les mains du roi, qui 
chargt'a La VriUière de prendre, des informations 
sur ces lettres. Ce secrétaire d*État, qui était 
parent du duc d'Aiguillon, les ayant montrées 
comme par hasard à Calonne, celui-ci s'écria 
aussitôt : « Voici l'écriture de M. de La Chalo- 
tais. )• Cette scène, concertée entre eux, eut pour 
résultat l'arrestation de La Chalotais; mais le 
complot tourna à la confusion de ses auteurs : 
apr^ bien des eflbrts pour réunir les éléments 
d'une accusation positive contre cet estimable 
magistrat, on fut obligé de le remettre en liberté, 
et Calonne n'y gagna que la réf^utation d'un au- 
dacieux intrigant. 

£n montant sur le trône, Louis XYI avait 
choisi Turgot et Necker pour ministres ; mais les 
courtisans, alarmés des projets de réforme que 
préparaient ces deux hommes d'État, les obligè- 
rent, par leurs cabales, à donner leur démission. 
Dès lors tout fut perdu, et la révolution devint 
imminente. MM. Joly de Fleury et d'Ormesson, 
qui leur succédèrent, ne purent rétablir l'ordre 
dans les finances. Calonne, protégé par le comte 
d'Artois et M. de Vergennes, ministre des affaires 
étrangères, fut nommé, en 1783, au contrôle 
général. Si les courtisans avaient eu à redou- 
ter la sévère économie de Turgot et de Necker, 
ils n'eurent qu'à se louer de la facile complai- 
sance du nouveau contrôleur général. Calonne 
ne s'étudia qu^à plaire à la cour, et il y réussit , 
du moins pendant quelquetemps. Il donnait des 
fêtes, payait les dettes du comte d'Artois , pro- 
diguait l'argent à la reine, donnait des pensions 
et des gratifications à ses protégés, soldait l'ai^ 
riéré, acquittait toutes les dettes, achetait Saint- 
Cloud et Rambouillet. Lorsque le roi l'interro- 
geait sur les ressources du trésor, le ministre lui 
Sdsait le. tableau le plus séduisant de la situation 
de la France. Il ajoutait qu'il avait des plans 
tout prêts, qu'il mettrait au jour quand il serait 
temps, et dont l'effet serait d'eflacer jusqu'aux 
moindres traces du déficit. Les moyens qu'em- 
ployait Calonne pour faire face à tant de profu- 
sions étaient simples : il empruntait, anticipait, 
rendait des édits bursaux, prolongeait les vingtiè- 
mes, imposait des sous additionnels avec une fa- 
cilité que n'avait jamais montrée aucun de ses 
prédécesseurs. Le parlement avait beau faire des 
remontrances toutes les fois qu'on lui présentait 
des édits ; le roi ordonnnait d'enregister, et on 
était contraint d'obéir. La détresse du peuple 
parvint à un point qui ne permit plus de lever 
de nouveaux impôts: et quant au crédit, les 
nombreux emprunts du ministre l'avaient épuisé. 
Dans cette situation critique, il ne se laissa point 
décourager, et trouva de l'argent pour maintenir 
•on luxe et ses énormes dépenses. Enfin, en 



1786, il se prépara à mettre à exécntiou la 
grande mesure qu'il gardait depuis si longtemps 
en réserve : il convoqua une assemblée des no- 
tables. Son intention était de demander à cette 
assemblée l'égale répartition des impôts, l'anéan- 
tissement des privilèges d'État , l^bolition des 
corvées et de la gabelle. Cette mesure ne satisfit 
aucun parti. La nation, éclairée sur ses propres 
intérêts, demandait la convocation des étets gé- 
néraux ; et quant à la noblesse, outre que Calonne 
comptait parmi elle beaucoup d'ennemis qui con- 
juraient sa ruine avec les parlements, elle était 
trop prévenue contre ses premières opérations 
pour lui accorder les sacrifices qu'il réclamait 
d'elle. Ce qui nuisit surtout au projet de Calonne, 
ce fut la mort de Vergennes, arrivée quelques 
jours avant la convocation des notables. Néan- 
moins, il se présenta avec assurance devant l'as- 
semblée, dont l'ouverture eut lieu le 2 février 

1787. n y prononça un discours non moins bril- 
lant qu'habile, dans lequel il fit le tableau le 
plus flatteur de l'état de l'industrie et du com- 
merce; cependant il fut forcé de convenir d'un 
déficit énorme de cent douze millions. Loin d'ac- 
cueillir les moyens qu'il proposait pour rétablir 
les finances , les notables lui demandèrent des 
comptes. Obligé de senléfendre, mais fort em- 
barrassé de le faire , Calonne déclare que l'ar- 
riéré remontait au ministère de l'abbé Terray ; 
qu'il était alors de quarante millions ; que l'admi- 
nistration de Necker l'avait augmenté de quarante 
autres, et qu'il n'avait pu lui-même éviter une 
surcharge de trente-cinq millions. Necker répon- 
dit en soutenant , comme il l'avait fait dans son 
Compte rendUf que pendant sa gestion les re- 
cettes excédaient les dépenses de dix millions. 
Dès tors les notables, heureux d'avoir un pré- 
texte pour se venger des inquiétudes qu'il leur 
avait inspirées sur leurs privilèges, ne gardèrent 
plus de mesure contre lui. La cour, voyant bien 
qu'il ne pourrait plus fournir à ses prodigalités, 
s'unit aux parlements. La reine et le comte d'Ar- 
tois, auparavant ses soutiens chaleureux, entraî- 
nés par l'archevêque de Toulouse, qui briguait 
la place de contrôleur général , l'abandonnèrent 
aussi. Néanmoins, Calonne résista encore quel- 
que temps. 11 réussit même à faire disgracier un 
de ses plus grands ennemis, le garde des sceaux 
MIromesnil ; mais le lendemain même du jour 
où il obtint cet avantage, le roi, pressé par les 
représentations des notables, euToya M. de Bre- 
teuil hii demander sa démission. La haine de ses 
ennemis ne s'en tint pas là. Louis XVI fut con- 
traint de hii retirer le cordon du Saint-Esprit et 
de l'exiler en Lorraine. 

Quelque temps après, Calonne passa en An- 
gletterre, et engagea de là avec Necker et les 
pariements une polémique dans laquelle il mit 
beaucoup d'esprit et de grâce ; mais il ne put ja- 
mais, malgré tous ses âbrts, convaincre per- 
sonne de l'intégrité de son administration. U 
épousa à Londres la veuve de M. d'Harvetoy, 



95i 



GALONNE r- CALPHURNIUS 



252 



qui lui apporta en dot une grande (biiuiie. Lors- 
qu'en 1789 les états généraux s'assemblèrent, 
Galonné se rendit en Flandre dans le dessein de 
s'y faire élire; mais les esprits étaient alors trop 
excités pour faire un pardi choix. Le refus qu'il 
avait éprouvé l'engagea à écrire contre la ré~ 
volution. Il devint l'agent du parti de Coblentz, 
qu'il servit avec beaucoup d'activité, et auquel il 
sacrifia toute sa fortune. i^>rès que les événements 
de la guerre eurent été aux Bourbons tout espoir 
de rentrer en France, il retourna à Londres, où 
il composa quelques ouvrages politiques. Galonné, 
ayant à se plaindre du parti qu'il avait servi avec 
tant de zèle et dont il s'était attiré la défaveur 
par la publication de son Tableau de V Europe 
en novembre 1795, sollicita, en 1803, la permis- 
sion de revenir dans sa patrie. Napoléon la lui 
accorda. Galonné mourut un mois après son ar- 
rivée, laissant la réputation d'un homme de ta- 
lent , mais sans conviction et sans caractère. 
Naturellement léger, il voyait diffidleroent le 
cOté profond des choses; anssi semUa-t-il se 
jouer des graves difficultés contre lesquelles la 
royauté eut k lutter avant l'explosion de la révo- 
lution. Sa trop grande confiance dans son habi- 
leté pour les tours d'adresse lui fit croire qu'il 
suffisait de louvoyer pour échapper à tous les 
écueils ; mais, ayant voulu tromper tout le monde, 
il toml» devant le mécontentement général. 

Galonné a publié plusieurs mémoires sur les 
finances et sur diverses questions politiques, qui 
sont écrits avec beaucoup d'élégance, mais dans 
lesquels se retrouvent tous les défauts de son ca- 
ractère. On a en outre de lui : Correspondance 
deNecker et de Colonne; 1787, in-4'*; — Ré- 
ponse de Calonne à V écrit de Pfecker; Londres, 
1788, in-4°; — Note sur le mémoire remis 
par Necker au comité de subsistances; Lon- 
dres, 1789 ; — De Vétat de la France tel ^*il 
peut et telquHl doit être; Londres, 1790; » 
Observations sur les finances; Londres, 1790, 
jn-4«; — Lettres d'un publiciste de France à 
un publiciste de F Allemagne; 1791 ; — Es- 
quissede Vétat de la France; 1791, in-S"*; — 
Tableau de r Europe en mpembre 179& ; Lon- 
dres, in-8^; —Les finances publiques delà 
France; 1797,in-8*;— ■ Lettres à l'auteur des 
Considérations sur les affaires publiques; 
1798, in-8«. On lui attribue aussi un Traité de 
la police pour V Angleterre; une Béponse à 
Montffon ; et enfin des Remarques sur Fais- 
foire de la révolution de Russiit par Rulhière, 
MonUeur. — îlilen. HUt de la ràvoUOkm français». 
- Bochcz et Boax. HiU. pwrUmult. - U B«s, Dict. 
Suc. dé te Ptonte, 

CALONiiB (aJbbé de), Iràre de Faoden mn 
nlstre, poMieistê français , mort m 1822. Lors- 
que la première révolution édata, tt travailla à 
Londres an jounal le Ccwrier de PBwrope; 
pus il ffMida aa Canada une coloine dont il ftat 
le curé. U séjourna m Angleterrs en 1997, el re- 
vint au eanada, où I mourut 

Gaifrie hiftcri^m tfet (TMtemporaAv. I teratura 'Btixitma, ' 



cj^hQvn^ (Claude- François), agronome 
français, de la famille des précédents. On a de 
lui : Souhaits d'une heureuse année suivie de 
plusieurs autres, adressés à M. de., à Abbeville 
en réponse au nouveau projet d'un canal dans 
la Picardie et d'un port à Amiens; qui en- 
traîneraient la destruction d' Abbeville et de 
Saint-Valéry; Paris, 1765, in-8"; — Essai 
d'agriculture en forme d'entretien srir les 
pépinières des arbres étrangers et fruitiers ; 
Paris, 1779, in-12. 
Qaérard, la France littéraire. 

*cALOPRBSB (Gr^^oirc), littérateur italien, 
natif probablement de Naples, vivait à la fin du 
dix-septième siècle. On a de lui : Letture sopra 
la Concione di Marfisa a Carlo Magno, con- 
tenuta net Furioso al canto trentesim* ottavoy 
fatte da Gregorio Caloprese, nelV Academia 
degV Infuriati di Napoli, nelV anno 1690, 
nelle quale oltre Vartificio adoperafo daW 
Ariosto in detta concione , etc. ; Naples, 1691, 
fn-4°; — Rime di Giov. délia Casa sposteper 
Anr. Severino, con la giunta délie sposizioni 
di Sert. Arathromani e di Greg. Caloprese'; 
Napies, 1694, iû-4° ;— Lettera delV Invenzione 
délia favola rappresentativa, dans Antonio 
Buliforll, Lettere^ 

Adclung, soppl. h JScher, jéllgem Gelehrten-Lexieon. 

*GALOEi {Raffaello), peintre modenais, flo- 
rissait de 1452 à 1473. On connaît de lui une 
Vierge d'un très-bon style à l'église des Capu- 
cins de Sassuolo. E. B— N. 

Tlraboscbl, JVotlsfe deçH artefiet Modenesi. 

CALOT OU CALOTilTS {Abraham), théologien 
allemand, né à Mohrungen en 1612, mort le 25 
février 1686. Il étudia à Kdnigsberg et à Ros- 
tock, professa et prêcha dans la première de ces 
deux viHes, et mourut à Wittemberg, oft il fiusait 
des cours de théologie après avoir rempli les 
fonctions de recteur à Dantzig. H Ait engagé 
dans de nombreuses et violentes oontroverses. Ses 
principaux ouvrages sont : Tractatus de Me- 
thodo dicendi et disputandi ; Rostock, 1637, 
in-8»; — Considerationes Arminianismi ; — 
Biblia illustrata, où il attaqua les commen- 
taires de Grotius ; — Des écrits sur les sociniens. 

Witte, Diarium bioçrapMcum. 

CAL»HiJKinif8 (Jean), critique itaUen, nalir 
de Bresda , virait au commencement du sei- 
zième siècle, n professa à Venise, ensuite à Pa- 
doue de 1478 à 1502. On a de lui : Vffeauton^ 
timorumenos de Térence, avec un commentaire; 
Trévise, 1474, înfol.; réimprimé plusieurs ibis 
avec les commentaires de Bonat sur le même 
poète;— une édition d'Oridc;1474; — une 
édition de Catulle, Tibulle, Properce et des 
Sylvet de Stace; Vicence, 1481 , in-fol., avec 
des poèmes latins de sa ûiçon ; — des Satires ; 
— un Dialogus habitue inter suam et ani- 
mam Lucii Calpumii Pisonis romani cftm- 
nologici. 
PapadopoU, But. gfmnasH pattnHnh - Qiiilttl. ON 



353 



GàLPUENIA — 



*câLppiuviA,fille de Calp^rnus ^estia^morte 
efi Tan 82 aTant J.-C. Fenune d^Antistias, elle 
se donna 1^ mort, tors du meartre <)e son mari 
par ordre du jeune Marins. 

Vclleitts PatercuJus, II, 16. 

C4LF17RSFI4) femme de César, Tirait dans la 
première moitié du premier siècle avant J.-O. 
Elle épousa le dictateur en Tan 59 avant J.-C, 
et se mêla pen des questions touchant au gou- 
vernement de la république ; elle supporta même 
assez piiilosophiquement la faveoi* dont Cléopâ- 
tre fut Tobjet de la part de César lorsqu'elle vint 
à Rome en Tan 46 avant l'ère chrétienne. On 
sait combien lurent vives les appréhensions de 
Calpumia et les songes effrayants qui la firent 
supplier César de ne pas sortir aux ides de mars 
de Tan 44avantJ.-C. 

Appien, GuerreKiv., II, 116. — DIod Cauius, XLIT, 17. 

- Velletus Patercnlos, II» 87. — Suétone, César, 81. — 
Ptatarqae, César. 

CALPiTRHiA, femBM de Piiiie le Jeune, virait 
ao premier siècle. Pline le Jeune, son mari, a 
représenté resprit délicat etVingéniease tendresse 
de cette femme : elle cultive les lettres pour lui 
plaire; eUe apprend par cœur ses ouvrages; 
eHe est toujours la première informée des ap- 
plaudissements que lui valent ses plaidoyers; 
elle chante ses vers en s'accompagnant de sa lyre, 
et lorsqu'il fait une lecture pubttque elle se ca- 
elie derrière un rideau pour l'entendre. [JSnc. 
des g. du m,] 

nine le Jeoae, Fragwuntt. 

CALPUEMivs rLAMMA, guerrier romain, 
rivait au cinquième sièele avant J.-C. Pendant 
la première guerre punique, il sauva par «on 
dévouement et avec 300 iiommes seulement le 
oonsul Atilius et son aimée enveloppés par 
l'armée carthaginoise duis le pays inconna où 
ils se trouvaient engagés par l'imprudence du 
consul. Calpuraius s'élança sur une hauteur où 
l'ennemi se trouvait cuaçé, et donna ainsi le 
temps à Atilius de sortir du défilé. Lui-même 
fut trouvé pami les morts, mais donnant en- 
core signe de vie. Des soins vonis à temps le 
sauvèrent, et fl pot eneore combattre pour son 
pays. M. Caton attribue ce ftôt d'héroisine à un 
Q, CcBdicina. 

^ Catoo dus Aoli-Ofllte, lil, T. - «iQève* EpUt,, Si. 
- T. Utc, X vil XXII. - Plin«, Hitt. nat., XXU 6. - An- 
rcllu» Victor, De riris iUust. 

GALPUAif 1 vs PLAGClT8,rhétenr latin, adonné 
son nom à un de ces recueils de Déclamations 
ou d*exerdces de rhétorique qui devaient être 
fort nombreux dans l'antiquité latine et dont les 
principaux noijs sont parvenus sons le nom de 
Sénèque le père et de Quintilien. On croit, d'a- 
près quelques textes du Digeste, que ce Calpur- 
nius vivait sous Adrien et sous Antontai le Pienx ; 
mais cette conjecture est loin d'être certaine. 
Son recueil ( Calpumii Flacci excerptse dé- 
cent rhetorum minorum deelamationes), pu- 
blié en 1580 par Pierre Pithou , contient beau- 
coup de matières de discours sur des éyénementa 



CALPURîîïUS 254 

compliqués et romanesque^ ^ si|r des fils déshé- 
rités , sur des rapts, d£^ adultères, des empoî> 
sonnements, des parricides, des tyrannicides ; 
quelques sujets même sont absolument sem- 
blables, comme celui de la déclamation désignée 
dans les écoles romaines par le titre de Miles 
MarianuSj cependant les exemples de déve- 
loppements déjà mohis heureusement choisis et 
plus timides, les phrases moins originales et 
moins vives. Il y a surtout une observation im- 
portante à faire : on s'étonne , en parcourant les 
51 déclamations de Cal pumlus, combien le cer- 
cle de ces fictions oratoires se restreint. Sénèque 
le rhéteur, qui vivait sous Auguste et sous Ti- 
bère , mais qui se souvenait des temps de liberté, 
puisqu'il aurait pu, dit-il, voir Cicéron si les 
guerres civiles ne l'avaient point retenu dans 
Cordoue, sa patrie, osait encore proposer à ses 
élèves des délibérations politiques qui rappelaient 
même quelquefois les dernières révolutions de 
Rome. Dans les déclamations attribuées à Quin- 
filin il n'y a déjà plus de ces questions qui au- 
raient trop agité les esprits : 1 empereur Domi- 
tien, sous les auspices duquel il professa, ne les 
aurait point permises , ou du moins la prudence 
des rhéteurs leur interdisait alors de tels dangers; 
mais Quintilien avait trop de goAt pour exclure ' 
entièrement de son école les sujets historiques 
les plus convenables , les plus vrais , et, s'il ne 
touche pas à l'histoire nationale, il ne croit pas 
qu'il lui soit défendu de faire parier Iphicrate 6u 
Démosthène. Dans Caipurnius le genre délibé- 
ratif a tout à lait disparu : vous n'y trouverez 
plus que des controverses ou discours judi- 
ciaires ; le style s'altère et s'affaiblit comme la 
pensée, comme tout le reste. Les fragments con- 
servés par Sénèque ont souvent une énergie, une 
verve qui semblent nous dire qu'on n'était pas 
encore loin des temps où le forum et le sénat 
luttaient avec l'arme de la parole. Les discours 
sortis de l'école de Quintilien , qu'il faut distin- 
guer de quelques autres plus modernes joints 
au même recueil, continuent d'offrir dans plu- 
sieurs pages une étude savante du style oratoire. 
Ici , au contraire , la puérilité des sujets entraîne 
l'élocution dans lei plus étranges défauts; le 
rhéteur, condamné à une (astidieuse uniformité 
d'idées, et d'idées mesquines ou bizarres, essaie 
de les varier par des ei^pressions fausses, quil 
croit piquante»» et neuves. Rien de clair, de franc, 
de simple ; la délicatesse perpétuelle de la phrase 
dégénère en finesse et en subtilité. [M. Victor 
Leclerc, dans l'^nc. des g. du m.] 

ScboeU, HUt.aXirég. dfi la m- rom. - Fabriclu«, 
Bibl. grecque. 

C4LPURif lus {TUus), poète bucolique Iatin,né 
en Sicile, paraît avoir écrit vers la fin du troisième 
siècle. Presque tout est conjectural et dans ce 
que l'on raconte de sa vie et même dans le nom- 
bre et le titre de ses ouvrages. Ceux qui opt 
prétendu écrire la vie de Caipurnius , nommé 
aussi par quelques-uns Titus Julius ou Junim, 



255 



CALPUKNroS - CALVART 



2156 



ont supposé qu'il s'est désigné dans ses églogues , 
comme Virgile dans les siennes, sous le nom pas- 
toral de Tityre et de Coridon ; ils ont donc re- 
trouvé son histoire dans celle de Corydon et de 
Tityre. Le poète parle d'un protecteur qu'il avait 
à Rome, et qui dans sa détresse, au moment où 
il allait partir pour chercher fortune en Espagne, 
lui attira la faveur des princes. On a cru, dans 
ce protecteur, reconnaître Némésien, le poète de 
Carthage , contemporain et rival de Calpumius. 
D'autres y ont vu de préférence Junius Tibéria- 
nus, ce préfet de Rome qui fut aussi l'ami de 
rhistorieo Vopiscus, autre Sicilien. Les critiques, 
WemsdorfT surtout, ont rempli de nombreuses 
pages de ces discussions épineuses. Il y a cer- 
tainement des questions, et même des questions 
plus graves, où il faut que l'érudition se résigne 
à chercher toujours la vérité. Mais ce n'est pas 
une raison pour retrancher tout à fait Gaipur- 
nias de l'histoire littéraire et pour lui substituer 
un certain SerranuSj poète contemporain de Né- 
ron et dont Juvénal a parlé {,Sat, VII, 80 ) ; pa- 
radoxe d'un savant allemand (Sarpe, Quœst. 
philolog.f Rostock, 1819), qui a moins réussi 
que tant d'autres paradoxes. 

Les églogues même qui portent le nom de Cal- 
pumius ont donné lieu à d'autres incertitudes. 
£n avait-il composé sept ou onze ? faut-il, comme 
Ange Ugoletti, en réserver quatre à Némésien, 
qui ne passait jusqu'alors que pour l'auteur des 
Cynégétiques? ou bien n'est-il pas vraisembla- 
ble que la neuvième, Donace , faible essai d'un 
plagiaire , n'est en effet ni de l'un ni de l'autie, 
et qu'il y avait dix églogues de Calpumius-eomme 
il y en a dix de Virgile. Nous avouons que nous 
pencherions assez pour cette opinion; car, outre 
les preuves de goût, nous voyons que, dans les 
temps de décadence, on recherche fort cette res- 
semblance matérielle, et que Sy mmaque et Sidoine 
Apollinaire, par exemple, ont absolument calqué 
leur recueil de Lettres sur celui de Pline le Jeune. 
Calpumius a dû faire dix églogues comme Virgile. 
Ces églogues enfin, quels que puissent être soit 
l'auteur ou les auteurs qu'on leur assigne , soit 
leurs différents titres, dont plusieurs sans doute, 
JDelos, Templunif Epiphunus, furent altérés 
par les copistes , ont-elles une véritable valeur 
litténdre? Oui, si l'on compare avec les écrivains 
du même temps , avec les misérables auteurs de 
V Histoire Auguste, ou avec les vers qu'ils ad- 
mirent, non les adulations banales ou les des- 
criptions ampoulées du poète qui se laisse trop 
aisément distraire de ses champs et de sa libre 
indépendance, mais la onzième églogue, Eros , 
dont le tour symétrique est assez élé^t, et que 
Ton a regardée comme la quatrième de Némé- 
sien ; la huitième ou l'éloge funèbre du vieux Mé- 
libée, que l'on croit être Tibérianus, le préfet de 
Rome; la dixième, ou l'hymne en l'honneur de 
Bacchus; la troisième, où, parmi trop de preuves 
de grossièreté et de mauvais style, l'amour fait 
entendre quelques plaintes vives et touchantes. 



Un des principaux avantages de ces pasto- 
rales , qui ne méritaient cepaidant pas d'ètra 
proposées pour modèles aux étudiants, comme 
on le faisait encore au quatorzième siècle, c'est 
de fournir à l'histoire des arts et des moeurs plu- 
sieurs détails instractifs. On y trouve quelques 
tableaux poétiques, emprantés de bas-reliefs on 
de pierres gravées que nous possédons encore. 
Des allusions, ou même des témoignages assez peu 
douteux sur l'empereur Carus et ses deux fils ue 
seront pas inutiles à ceux qui voudront connaître 
le siècle de Dioctétien. La septième églogue, où 
un berger revenu de Rome fait à un autre berger 
la description des Jeux donnés en 284 par l'em- 
pereur Carin dans l'amphithéâtre de Titus, nous 
en apprend plus sur ce point d'antiquités que 
bien des interprètes et des critiques ; la magni- 
ficence gigant^que de ces spectacles, les animaux 
les plus rares des contrées les plus lointaines , 
la multitude protégée contre les bètes féroces 
par des colonnes d'ivoire et par des lacs de tM 
d'or; les sangliers, les tigres, les élans, les bi- 
sons égorgés dans l'arène, et une forêt d'arbres 
d'or s'àevant quelquefois pour servir de tliéàtre 
à ces chasses; toutes ces incroyables folies revi- 
vent dans le récit d'un témoin oculaire. Gibbon, 
pour cette partie de son grand ouvrage, s'est servi 
du poète comme d'un historien. Voilà le vérita- 
ble prix de ce recueil ; voilà ce qu'il faut y cher- 
cher bien plus que d^ exemples du genre pas- 
toral ou des modèles de goût et de style. N'al- 
lons pas, sous l'empire des deux fils de Carus, 
demander à un imitateur tardif do l'ancienne 
poésie les inspirations de la muse de Sicile , ou 
même du berger de Mantoue. Poète sicilien, Cal- 
pumius aurait droit, par sa patrie, au surnom 
de Théocrite latin, si un autre ne l'avait mérité 
par son génie; ou, pour mieux dire, malgré l'ad- 
miration quelquefois maligne de Fontenelle, on ne 
peut, ni pour le clioix des pensées et des images, 
ni pour l'élégance de l'expression, admettre au- 
cun parallèle entre Virgile et Calpumius. [M. Vic- 
tor Leclerc, dans VEnc. des g. du m.]. 
SmlUi, Dia. o/ Crêek and Aon. Biographt- 
*GALViTMiiV8, guerrier romain, vivait en 
l'an 14 de l'ère chrétienne. Porte-drapeau de la 
première légion de Germanie, il contint les sol- 
dats révoltés, lors de l'arrivée de Munatius Plan- 
cus, envoyé par le sénat et qui eût été massacré 
sans l'intervention de Calpumius. 

Tacite, jémuUês, l, S9. 

«GALCiiDAiiiTS (Jean Pelraei), philologue 
danois, né en 1605, mort à Roesvield le 5 aTril 
1671. Il était directeur de l'école latine de cette 
ville. On a de lui ; Descriptio vitx et tnoriis 
Nie. Kaasii; 1637; — Organici coUegii dis- 
putationes quinque; — des grammaires grec- 
ques et latines. 

BarthoUn, De êeript, Danor., p. 68. - Moltar, CimbHa 
lUterata, p. f 6S. 

GALTAET ( Denis ), peintre Oamand, le maître 

du Guide, de l'Albane et du Dominiqum, naquit 



257 



CALVART - CALVENZANUS 



258 



à Anyers en 1555, et mourut à Bologne en 1619. 
Il est moins connn par le mérite de ses propres 
ouvrages qne par la eâébrité de ses élèves. 
Ckmune il avait reço dans sa ville natale les pre> 
miers âéments de la peintore, c'est parmi les 
maîtres de l'École flamande que le classent géné- 
ralement les nomendateors; rt Fltalie, qoi fut 
sa patrie adopCive, lltalle où il passa la phis 
grande partie de son existenee, où il fonda ime 
école et laissa presque tons ses ouTrages, lui a 
conservé le nom de Denis le Flamand. Cepen- 
dant, quand il aband<»na AnTers pour aller à 
Bologne étudier le genre de Thistoire, fl était fort 
jeune encore, et ses études pratiques s'étaient 
bornées à celles du paysage, dont il était bien 
lom de posséder toutrâ les ressources, et qu'il ne 
sayaitpas accompagner de figures. Mais il parait 
qu'il avait apporté de la Flandre ce sentiment de 
couleur qu'il chercha plus tard à inspirer k ses 
élèves, et qui le fit re^ffder comme l'un des res- 
taurateurs de l'école bolonaise depuis quelque 
temps dégénérée sous ce rapport Quand d'An- 
vers il vint à Bologne, l'atelier qui le reçut fut 
celui deProsper Fontana, peintre habile et qui 
compta aussi parmi ses élèves Louis , l'alné des 
Carraches. Alors son ai^eur pour l'étude ne con- 
nut plus de relâche; et quand la copie des pein- 
tures du Corrége, du Parmesan et du Tihaldi eût 
fécondé son talent, il se rendit à Rome pour se 
perfectionner, devint l'élère et l'auxiliaire de Lau- 
rent Sabbatini, que le papeemployait aux travaux 
du Vatican, et ne se lassa point d'admirer les 
conceptions de Raphaël. 

Ses études terminées, il revint à Bologne où 
il ouvrit une école de laquelle sont sortis 137 
maîtres dont nous avons nommé plus haut les 
trois plus illustres. Lanzi rapporte qu'il instrui- 
sait ses élèves avec patience. On sait cependant 
qu'il maltraita violemment le Dominiquin, pour 
l'avoir surpris un jour à copier l'un des dessins 
obscènes d'Augustin Carrache. Par suite de cette 
scène, Zampieri le quitta et se mit sous la direc- 
tion des trois Carraches; ainsi firent également 
et le Guide et l'Albene. Le premier avait acquis 
alors dans l'écde de Calvart une telle habileté, 
qu'il Élisait des copies des tableaux de ce maître, 
qne Calvart, après de fort légères retouches, n'a- 
vait nulle peine à faire passer pour des œuvres 
de sa propre mam. 

Calvart avait fait une étude particulière de l'a- 
natomie et des perspectives linéaire et aérienne; 
l'architecture l'avait également occupé, et dans 
ses ouvrages, qu'on ne retrouve guère qu'à Bo- 
logne, on voit qu'A .a su tirer un bon parti denses 
connaissances variées. Presque toutes ses oom- 
positi<His.sont empruntées aux livres saints. On 
a de lui de nombreux tableaux sur cuivre de 
petite dimension, si:yet8 dn Vieux Testament et 
destinés à la décoration des oratoires de couvents. 
Ses meilleurs ouvrages sont un Saint-Michel et 
un Purgatoire conservés encore dans deux 
églises de Bologne pour lesquelles il les a peints. 

MOUV. BIOQR. UNIVERS. — T. VIU. 



S11 a été vaincu dans son art par ses meilleurs 
élèves; si on lui a reproché pwfois, à juste titre, 
de la manière et de l'afTectation, il n'en doit pas 
moins compter parmi les artistes les plus distin- 
gués de son époque. La grâce animait générale- 
ment ses figures; son pinceau était suave et 
moelleux, sa couleur pleine d'harmonie et de dou- 
ceur; et l'on a observé avec raison que peut-être 
il ne Ait pas un émule inutile pour les succès de 
Louis Carrache. 

Calvart mourut à Bologne en 1619. Wierx a 
gravé d'après hn le Mariage de sainte Cathe- 
rine^ et nombre d'antres ouvrages de ce maître 
ont été reinroduits à l'ean-forte par AngnstiaCar- 
rache et par Sadeler. [M. FtoiLLST ds Conchis 
dans VSncy, des g, du m.] 

Unil, Storia PUt, - PUklngioii. [DMtonmr^ tf Pato- 
UTÈ, — Nagler. Nmm JUgëm, Kentt.-Laxie. 

CALTBL (Etienne), agronome français, mort 
vers 1830. H poblia d'abord un roman ; puis se 
livra à des travaux relatifs à l'agriculture. En 
1804, il présenta au pape Pie vn ses principaux 
ouvrages sur celte matière. On a de Calvel : 
Belise, au les Deux Cousine; Paris, 1759, 
2 vol. in-12; — VBnqfelopédiU littéraire, au 
Dictionnaire d'éloquence et de poésie; Paris, 
1777, 3 vol. fa»-8«; — VÉloge de Gui du 
Faux de Pibrac; Paris, 1778, fai-8*; — Dis- 
cours à Voceasian du prix de vertu que F ad- 
ministration de Toulouse/ait distribuer chor 
que année aux pauvres industrieux et les 
plus sages; Toulouse, 1787, in-g"*; — Des 
arhres à jrvit pyramidaux, vulgairement 
appelés quenouilles, ou la Manière d'élever 
sous cette forme tous les arbres à fruit; Pa- 
ris, 1803, et Paris, 1804, avec un catalogue d'ar- 
bres ; — Considération sur le glanage; Paris, 
1804, ii^**; ^ Manuel pratique des planta- 
tions; Paris, 1804, in-12, et 1824, in-12; — 
Ao^tce historique sur la pépinière nationale 
des Chartreux au Luxembourg ; Pm%, 1804, 
in-12; — Du Melon et de sa culture sous 
châssis, sur couche et en pleine terre; Paris, 
180&,in-12,et 3" édition, 1828, in-12; — Mé- 
moire sur Parme, sur sa dimànution et sur les 
moyens d'y remédien; 1807, in-8'* ; — Mémoire 
sur rqjonc ou genêt épineux; Paris, 1808; 

— De la betterave et de sa culture; Paris, 
1808, in-12; 1811, in-%* ; ^ Principes prati- 
ques sur la plantation et la culture du chtu- 
selas et autres vignes précoces; Paris, 1811 ; 

— Recherches et Expériences sur l'éducation 
et la culture du mûrier blanc; Paris, 1812, 
fai-8<» ; — Réponse à la lettre de M. Bosc in- 
sérée dans le Moniteur du 25 décembre ; 1812 ; 
Paris, 1813, in-8*. ;; 

'Qaérard.tte,#lranc« Utt^nHr*. — GaltriêhUt. dcf 
ContoMpor. 

* CALTKRZAHVS (Jean Antoine), écrivain 
ascétique suisse, mort en 1830 à Besacdo dans 
le baiUiage de Lavis. H était curé catholique de 
plusieurs communes des ligues grisonnes, d'abord 
à Inverunum, et ensuite à Besacdo (Besatum, 



259 



CALVENZANUS — CALVI 



260 



en latin ), où fl mourat de la petite. (Test sous 
radmfmstrafion an cardinal Frédéric Borromée 
qnll montra le plos grand zèle à ramener dans 
le sein de l'Église catholique les communes schis- 
matiqnes de la Suisse et des Grisons limitrophes 
du diocèse de Milan. H s'est serri de Tidlome 
roman poar la rédaction de ses écrits. On 
a de loi : Curt mossament et introvidament 
de çuelUu causas, las qualas scadin Jidevel 
Christian è culpant da saver, soventer cke 
mossa la Santa-Baselga eatholica romana; 
MUan, 1611, in-8** ; — Brrf apologetica enten 
la quai Vauctnr renda la raschun perchei ha- 
vend bandunau la doctrina di Calvin, haigi 
ratseherd la credientscha catfioliea; Milan, 
i6i2,iïk'i2;^ J^fftrents écrits ascétiques, f^. 

Argellatl, Bibl. Me44ol. 

CALTEAT (Jacques) f théologîett anglais, 
mort en lô98. n fut éle^ à Cambridge. De là 
il Tint à TopelifTy où, après quelques années de 
résideaioe, il fat atteint par l'acte d'uniformité. 
1 1 rentra alors dans la fie prtféa, et alla demeurer 
suocessiTement à York , à Hnll et dans le Mor- 
thumberiand. On a de lui : NapfUhali, sem Col- 
luctatio t/ieologica da rtâUudêOfm Triàutsin ; 
Londres, 1672, in-4»« 

Lemprlére, C/niv. Biog, — Rom, Jfmm àiOfra^Mê 
DicUonarif. 

* GÀLTERT ( Jean )y biographe anglais, ^yait 
dans la seconde moitié du dix-septième siècle. 
On a de lui : L\fe ofthe cardinal Mazarini; 
liOndon, 1670, 2 vol. io-12. 

Adelung, suppl. à Jôcbcr, jitlgem. CelehrUn Lexicon. 
GALTERT (Gcorge). Voy. Baltimore. 

* CALVKTOK ( Urbain), médecin et traduc- 
teur genevois, vivait dans la seconde moitié dn 
seizième siècle. Il avait étudié aussi la théologie 
à Genève sous Théodore de Bèze. On a de lui : 
Novas novi orbis historié, i. e, rerum ab 
Hispanis in India occidentali hactenus gesta- 
rum, libri III, ex Italids Bier, Benzonis 
latini facti, ac perpetuis notis illttstrati; 
Genève, 1578, In-S*»; 1581 et 1586, in-8<»;Lyon, 
1600, in-8*'. 

AdetuDd, suppl. k JOcber, Jlîgem, (MehrtmirLexicon. 

* CALVI ( Gian Donato) , architecte crémo- 
nais, travaillait à la Un du quinzième siècle. £n 
1490, il commença à Sainte-Agathe, le palais Trec- 
cbi rendu célèbre par le séjour qu*y firent l'empe- 
reur Charles-Quint, et plus tard Hairi m, roi de 
France. Calvi n'eut pas le courage d^abandonner 
entièrement le style gothique, mais il sut le mo- 
difier avec goût, et surtout approprier les dis- 
tributions intérieures aux usages de son temps. 

Tlcozzl, Dizionario. 

cALTi (Agostino), pdntre génois, vivait en 
1528. Cet artiste ne manquait pas de talent, et 
fut l'un des premiersà Gènes qui remplacèrent les 
fonds dorés par des fonds coloriés. 11 est le chaf 
de la nombreuse famille de peintres du nom de 
Calvi, ayant été père de Laïaaro et de Panta> 
leone. E. B— m. 

Sopranl, f^UttU^pittoH Gmovesi. 



CALVI (Donat), biographe italien, de Tordre 
des Angnstins, né à Bergame, vivait dans la se- 
conde moitié du dix-septième siècle. Il était vi- 
cake général de son ordre pour la Lombardie, 
maisfl s'occupait surtout de travaux biographi- 
ques. On a de lui : Scena lettcraria degli 
scrittari Bergamaschi; Bergame , 1664 , 2 vol. 
ia-A^, Le 1**^ vol. comprend les vies de 300 
savants de Bergame, avec 63 portraits $ le second 
celles de 37 savantsderAcad^iede^^i Bxcitati, 
avec 7 portraits. Calvi y a en outre ajouté soa 
autobiographie et la liste laiionnée de tous ses 
ouvrages. 

Dav. Cléneikt, #i6MoCA. curteiMf , t IL p. M. — MM- 
sen, Blldniuc der Jêrxte, L II, p. 177. 

* CALVI (FUxminio ) , littérateur italien, vi- 
rait vers le mQieu du dix-septième siède. On a 
de lui : Ilconquisto di Granata, poema heroico 
di Girol. (9ratiano, con gli argomentidi FUun. 
Calvi; Modène, 1650, in-4°. 

Adclung, sappl. k JOcber, Altçom. CelehrUn-Lexiemi. 

* CALVI (Jacepo Alessandro), peintre, né à 
Bologne en 1740, vivait en 1782. Élève de Giu- 
seppe Varotti, et de Pietro Zanotti, il se livra 
avec un égal succès à la peinture et à la poésie, 
n a beaucoup travaillé à Bologne, et on trouve 
aussi plusieurs de ses ouvrages à Sienne. 

E.B— H. 
MalrasU. iHm»f*i di B^hgna. - AomagnoU, CearU di 

CALVI ( /êOH ), médedn itaHea, né à Crémo- 
ne, vivait vers le milieu dn dix-huitième siède. 
Après avoir exercé la médecine à rh6pilal de • 
Sainte-Marie-la-Neuve, à Florenoe, il devint mem- 
bre de Tacadémiedeeette ville, et passa ensuite à 
Milan, où il ftit médecin salarié de la vffle. Enfin en 
1763 n obtint une chaire de médecine à rnnîTer- 
sHé de Pise, oil il semble avoir terminé sa car- 
rière. On a de lui : D« hodiema etrnsoa clinice 
commentarius ; Florence, 1 74 8 : mémoire estimé, 
dont Tauteor avait promis la suite sur l'état de 
la médedne en Toscane; — Lettera sopra Vu- 
so medico interna del mercurio sublinuUo cor- 
rûsivo, ê sopra il marbo venereo; Crémone, 1 703, 
in-8*: lettre adressée à Martin GhisI, médecbi 
de Crémone, pour recommander le sublimé cor- 
rosif; — IHsccrso delta morte di SocrcOe, 
Pise, 1763, in-8**; ^ De medicammtis pro noso- 
comiorum levamine moderandis ; Pise, t703, 
in-8^ : l'auteur cherche à prouver que plus de ré- 
gnne dans les hôpitaux et moins dedrognes vau- 
drait mieux pour les malades ainsi que pour Tad- 
ministratlon des hépitaux. 

carr«re, BM.âêim Méd, - 6loy, SKeS,dê^ latiéd, - 
AdeloBff. auppU à iùeket, JUgeat, C<to*rf» Xwtofl w. 

* CALVI (Jeam^Baptistê), tiiéologieii laie 
italien , né à Milan, vivait dans la seconde naaUié 
du dix-buitième siède. On a da hu: Verms 
Rcmatus EccUêim qwum brwistivu démons- 
traia CatkoUcis in eonspeeiu rthgitmiM Pro^ 
testantium; Milan, 1768,itt-a^ 

Adeluiig» aoppl. à JSoher, JUg^m. GeêÊkrtm^ùmêttn, 

* ÇALVI {Jules), dit le Coronaro, peintre 



261 CALVÎ — 

créiiMnaiâ, tnort m 1596. H fbt élève do Ma- 
losso , et laissa à Crémone et à Soncino des ta- 
bleaux qui ne sont pas sans mérite. 

E. B— N. 
ZaM, Nolislê dtf HttMi Cnrnontii. 

GALTI (lazzaro), peintre génois, né en 
1602, mort en 1507. Il était filsd*ÂgostinoCa]yi, 
doDt il reçut les premières leçons ; U avait vingt- 
six ans, qnand Pierino del Vaga étant venn à 
Gènes, n s'attacha à loi, et fit à son école de 
rapides progrès. On dit que Lazzaro dut ses pre- 
miers succâ à des compositions dont Pierino 
loi avait fourni les cartons. Pendant sa longoe 
carrière, et avec Taide de son fl*ère Pantaleone, 
Caivi exécuta de nombreux travaux dans sa pa- 
trie, ainsi qu*àNaples et à Monaco, où il fût ap- 
pelé. Quelques-uns de ces ouvrages sont d'une 
beauté remarquable ; on dte surtout à Gènes la 
façade du palais Spinola, où sont représentés des 
prisonniers dans diverses attitudes, et la conti- 
nence deScipion an palais Pallavicini. Envieux, 
jaloux, enflé de son mérite, Lazzaro, croyant en- 
trevoir un rival redoutable dans le jeune Gia- 
comoBargone, lui versa un breuvage empoisonné 
qui lui fit perdre à jamais la raison. Il s'entou- 
rait d'nn cort^e de créatures gagées qui éle- 
vaient SCS ouvrages jusqu'aux nues en dépréciant 
ses rivaux. Ses intrigues n'ayant pu empêcher le 
prince Doria de lui préférer Luca Cainbiaso 
pour un travail important à Saint-Mathias, Calvi 
en conçut un tel dépit qu'il resta vingt ans sans 
toucher à sa palette, ne s'occopant plus que 
d'escrime et de marine. Lorsqu'il reprit ses pin- 
ceaux, il ne cessa plus de travailler jusqu'à l'âge 
de quatre-vingt-cinq ans, vers lequel il peignit la 
coupole de Sainte-Catherine, ouvrage froid, pé- 
niblement exécuté , et qui se ressent de la vieil- 
lesse de l'auteur, fl vécut jusqu'à l'Age de cent 
cinq ans. £. B — n. 

SopranI, nte def Pittori GéuovnL — Lanzi, Storia 
pUtorica, — Orlandl, Jbbectdario. 

* CALTi OU DBCALTis ( Louis ), joriscoosnlte 
et antiquaire italien, né à Bologne, vivait dans 
la seconde moitié du dix septième siècle. On a 
de lui : Resolutio legalis labyrinthi moneta- 
rum, ponderum et aliorum antiquorum; Bo- 
logne, 1683, in-12. 

Clnelli, Bibl. volçar. 

*GAL¥i {Maximilien), poète espagnol, mais 
d'origine italienne, vivait dans la seconde moitié 
du seizième siècle. On a de lui : Ti'octado de 
la hermosura y del amor; Milan, 1576, in-fol. 

Catca. BibL impér. de ParU. 

CAi^Ti {Pantaleone), peintre génois /mort 
en lôQô. n Alt élève de Pierino del Vaga, et 
frère de Lazzaro Galvi qu'il aida dans la plu- 
part de ses travaux. Il laissa quatre fils, Marc- 
Antooio, Benedetto et Felice, ffxi furent peintres 
médiocres I et Aurelio, qui se livra avec quelque 
succès à te culture de la poésie. £. B— n. 

Sopraal, F^iU 4^ PUUri GêHovui, 

' CALVI ÇPMlippe'Simon), poète firançais^né 



CALVIN î«5 

à Sémnr«i-Auxois. On a de lui : VÉdueation, 
poème en quatre discours; 1757, in-ê* (attri- 
bué à tort au chevalier Cogolin par h ^ance 
littéraire de 1769). 

Qnérard. la Ftanee Httentlre. 

caltiArk [Charles-François, marquis de), 
littérateur français , né à Avignon , le 22 avril 
1693, mort à Vezenobre le 16 novembre 1777. 
n entra dans la carrière militaire, et parvint au 
grade de lieutenant général ; il se retira en 1755, 
après quarante-quatre ans de service, dans son 
château de Vezenobre, près d'Alais, où il mou- 
rut en 1777. Il avait été reçu, en 1747, membre 
honoraire de l'Académie royale de peinture. Il 
a laissé en manuscrits plusieurs mémoires sur 
les antiquités d'Arles, de Nîmes et d'Orange. 
On a publié de lui, après sa mort, nn Recueil de 
fables diverses ; 1792, in-18. 

Le Baa. IHct, ene^fct. de la Francs. 

CALTiir OU CArviH (/ean),run des fondateurs 
du protestantisme, né à Moyen près de Paris, le 
lOjuillet 1509, mort à Genève le 27 mai l564.'Son 
père Gérard Cauvin, notaire apostolique, procu- 
reur fiscal du comté, scribe en cour d'Église, et 
promoteur du chapitre, fut a^sez riche pour faire 
donner à son fils une brillante éducation. Celui- 
ci, déjà pourvu à l'âge de douze ans d'un béné- 
fice dans la cathédrale de Noyon , fut nommé 
en 1525 curé de Marteville , et deux ans après, 
par permutation, de Pont-l'Évéque , pendant qu'il 
achevait à Paris, au collège de la Marche, puis 
au collège Montaigu des études commencées dans 
sa ville natale. Ces faveurs ne l'attachèrent pas 
à l'église romaine. Le soufQe de la réforme pé- 
nétrait en France et sinsinuait surtout dans les 
classes lettrées. Robert Olivetan, parent de Cal^ 
vin, lui fit lire la Bible, et lui montra des contra- 
dictions entre les saintes écritures et la théologie 
telle qu'on l'enseignait dans les collèges. Renon- 
çant à une science incertaine, Calvin alla étudier 
lie droit à Orléans sous Pierre l'Étoile, puis à 
Bourges sons Alciat. Ce fut dans cette dernière 
ville qu'il connut Melchior Wolmar, meilleur 
helléniste que catholique , qui lui enseigna le 
grec, et le fortifia dans ses idées de réforme. Le 
jeune étudiant montrait déjà cette intelligence 
qui saisit promptement ce qui est à sa por- 
tée, cette vigueur de volonté qui s'approprie 
si fortement les connaissances acquises qu'elles 
semblent moins une conquête récente qu'une fa- 
culté innée, et il complétait souvent devant ses 
condisciples les leçons qu'ils venaient d'entendre. 
ÉlèvBy il avait l'autorité d'un mattre. 

En quittant l'école de droit, Calvin se rendit 
à Paris, et publia un commentaire sur le traité 
de la Clémence de Sénèque ( L. Ànnai Se- 
necae f senaloris ac philosophi clarissinU, lÂ- 
bri duo de clementia ad JSeromem Ccesarem, 
Johannis Calvini Aoviodunœi commentariis 
illustrati; Paris, 1532, in-4«). Le jeune érudit 
n'avait pas été conduit par la hasard seul vers 
le livre du philosophe païen. Les conseUs adres^ 

9* 



368 



CAi.vm 



204 



ses par Sénèqad à Néron éfalent un appel indi- 
rect à la clémence de François 1*' en fiiTeur des 
protestants. 

Maintenant Calvin se croyait assez fort pour 
aborder les difficidtés de la théologie cathoUqoe, 
et il s'engagea résolument dans une série de 
eontroTerses. S'établissant au collège de Fortet, 
à portée de la Sorbonne, il composa ou du 
mdns inspira le discours prononcé le jour delà 
Toussaint 1533, par son ami Michel Cop, recteur 
de TuniTersité de Paris. Pour la première fois 
les idées luthériennes se produisaient sur les 
bancs de la Sorfoonne. Le scandale fut grand. Ni- 
colas Cop et son ami furent obligés de prendre 
la ftiite. Heureusement Blarguerite de Valois s'in- 
terposa : elle fit cesser les poursuites à Paris, et 
offrit aux exilés un asile à sa cour de Nérac. 

Calvin profita de son voyage pour répandre 
les idées de la réforme. Il se retira d*abord en 
Saintonge auprès de Louis du Tillet, chanoine 
d'Angouiéme et curé de Claix. n méditait d^ 
son Institution chrétienne , et se préparait à 
Tapologie de la réforme, en composant des exhor- 
tations chrétiennes, qu'on lisait an prdne. Un 
court 'voyage qu'il fit à Paris n'offre qu'un seul 
incident remarquable. Le jeune réformateur avait 
pris rendez-vous avec un médecin espagnol, 
philosophe hardi, pour une joAte théologique. 
Ce médecin, qui s'appelait Servet, fit défaut, et 
le duel ne s'engagea que dix-neuf ans plus tard 
à Genève. 

Calvin, ne trouvant pas de sûreté en France, 
cpiitta sa patrie après avoir publié sa Psycho- 
pannychie contre l'opinion de certains anabap- 
tistes, qui prétendaient que les ftmes des morts 
dorment; jusqu'au jugement dernier {Psycho- 
pannychia, qtia r^ellitur eorum error gui 
aninuu past mortem usque ad ultimum ju- 
dicium dormire putant ; Paris, 1534). Calvin 
se rendit à BAle, s'y lia étroitement avec Capi- 
ton et Gryneus , apprit Phébreu et publia son 
Institution chrétienne en 1535. On a contesté 
cette date. Le plus ancien exemplaire connu de 
Y Institution chrétienne se trouve à la biblio- 
thèque de Genève ; les 42 premières pages man- 
quent, et il est daté de 1536, avec le titre ; 
Christianx religionis Institution totam fere 
pieiatis summam, et quidquid est in doc- 
trina salutis cognitu necessarium comptée^ 
tens, omnibus pietatis studiosis, lectu di- 
gnissimumopus, ae recens editum ; prs^atio 
ad christianissimuni regem Francise, qtM hic 
ei liber pro confessione ftdei offertus Johanne 
Calvino^ autore; Basile», 1536, in-S^'yper 
Thamam Plattnerum. n est fort douteux que 
cet exemplaire appartienne à la première édition ; 
l'Épltre dédicatoire à François I^ est datée du 
1^ août 1535. Ce n'était que la première ébauche 
en latin de l'ouvrage tel que nous le possédons 
aujourd'luri. Amélioré, complété dans les éditions 
successives de Strasbouiig 1539, 1543, 1544, 
in46Ly delGenève, 1550 hi-fol., traduit en français 



par l'auteur lui-même en 1541, il reçut sa forme 
définitive tant pour le texte latin que pour la tra- 
duction française, en 1558. Vinstitution chré- 
tienne fut alors donnée en 4 livres, formant 80 
chapitres. Le premier livre traite de la connais- 
sance de Dieu et de celle de l'homme; le second, 
du Christ considéré comme rédempteurdn genre 
humain; le troisième, des moyens d'acquérir 1 
grtee du Christ et des fruits qu'elle produit; le 
quatrième , des institutions que Dieu a établies 
pour mettre l'homme en société avec le Chri&t 
et l'y retenir. L'ouvrage commence par une 
préface en forme de dédicace à François T'; 
c'est un éloquent ploidoyer en faveur des réfor- 
més. 

Comme tontes les doctrines nouvelles, la ré- 
forme avait porté en naissant le trouble dans le 
monde ; les puissances temporelles et spirituelles, 
furent ébranlées jusque dans les fondements, et 
la discorde établit partout son règne. Les adhé- 
rents demandèrent un livre qui fût une profession 
de foi et un formulaire, une apologie et une dis- 
cipline. C'est ce que fit Calvin.'François P*", qui 
persécutait alors les protestants en France, recher- 
chait l'alliance des princes luthériens d'Allemagne. 
Pour se justifier de ses rigueurs, il déclarait ne 
poursuivre que des perturbateurs dans le genre 
des analHq[>tistes. C'est contre cette conduite que 
réclame Calvin. Par un moyen oratoire plein d'Iia- 
bileté et de force, il s'empare des assertions de 
François !*% pour prouver « que ce prince n'est 
contraire aux protestants que parce qu'il ignore 
la vérité. Cette vérité, il va la lui flaire con- 
naître, en lui exposant les principes de la ré- 
forme. » 

Le protestantisme n'est ni une philosophie, ni 
une religion, c'est, dans la pensée des réforma- 
teurs, un retour au christianisme, c'est-à-dire à 
la parole de Dieu consignée dans la Bible. « C'est, 
disaient-ils, à cette parole obscurcie d'abord par 
les commentaires des^Pères de l'Église, puis par 
les papes et les docteurs de l'Église catholique qu'il 
faut revenir, en écartant les intermédiaires hu- 
mains qui s'mterposent entre Dieu et l'homme ; 
c'est la religion d4finrmée par des siècles de su- 
perstition qu'A faut réformer. De sorte que cette 
religion réformée, Inen loin d'être nouvelle, est 
phis ancienne que le catholicisme. » 

« En oe qu'Os l'appellent nouvelle, ajoute Calvin 
en repoussant le reproclie de nouveauté, ils font 
moult grande injure à Dieu, duquel la saine pa- 
role ne'méritoit point d'être notée de nouvcUeté. 
Certes, je ne doute point que, touchant d'eux, 
elle ne leur soit nouvelle, veu que Christ même 
et son Évangile leur sont nouveaux. Mais celui 
qui sait que cette prédication de saint Paul est 
ancienne, c'est que Jésus-Christ est mort pour 
nos péchés et ressuscité pour notre justification, 
il ne trouvera rien de nouveau entre nous. Ce 
qu'eUe a été longtemps cachée et inconnue, le 
crime en est à imputer à l'impiété des hommes. 
Maintenant, quand elle nous eat rendue par la 



w 



9tf 



CALVIN 



366 



bonté de Dieu, pour le moins die deroitétie TO- 
çoe en 80O antorité andenne. » 

Appuyé sur cet Émgile « qoe les miradee dn 
Christ et des saints ont étaUi et eontinnévfl re- 
pousse toutes les attaques dirigées contre les pro- 
testants, d*dtre contraire à U tradition, d'étabUr 
un adiisme dans l'égUse^de causer la guerre 
dans l'État et la licence dans la société. Sur ce 
dernier pdnt Gahin répondit, comme Tout fiât 
tous les réformateurs, que cène sont pas les ré- 
formes, mais la résistance qu'elles épr^^«nt, 
qui troviblent le monde. 

« Ck>nibien grande perversité, ditjl, est-ce de 
charger la parole de Dieu de la haine ou des sé- 
ditions qu'élèrent à rencontre d'icdle les fols et 
eacer?dés,oudessectes que sèment les abuseurs? 
On demandoit à HéUe sll n'étott pas cdul qui 
troobloit Israa. Christ étoit estimé séditieux des 
Joife. On accusoit les apôtres comme s'ils eus- 
sent ému le populaire à tumulte. Que font au- 
jourd'hui autre chose ceux qui nous imputent les 
troubles, tumultes et contentions qui s'élèvent 
encontre nousPOr, Hélie nous a enseigné qudle 
réponsefl leur font rendre. Cestque cène som- 
mes nous pas qui sermons les eneurs ou émou- 
TODS les troubles , mais eux-mâaies qui veulent 
résister à la V0tu de Dieu. » On peut contester 
la valeur, mais non rdoqnence de cet argument 
Cette éloquence redouble à la fin. Le grave en- 
thousiasme, d'abord contenu, du réformateur, 
s'élève peu à peu, et ibit par déborder dans cette 
apostrophe finale où rbumittté est si flère, où la 
menace gronde sous la soumission. « Vous ne 
vous devez, sire, émouvoir de ces foux rapports 
par lesquels nos adversaires s'efforcent de vous 
jeter en qudque crainte et terrreur. Car Dieu 
n'est ponit Dieu de division , mais de paix ; le 
fils de Dieu n'est point ministre de péché, qui 
est venu pour rompre et détruire les armes du 
diable. Quant à nous, nous sommes injustement 
accusés de telles entreprises, desquelles nous ne 
donnâmes jamais le moindre soupçon du monde.* 
Est-il bien vraisemblable que nous, desquels ja- 
mais n'a été ouie une seule parole séditieuse, et 
desquels la vie a toujours été connue simple et 
paisible, quand nous vivions sous vous, sire, 
madiimons de renverser les royaumes? Qui plus 
est, maintenant étant chassésde nos maisons, nous 
ne laissons point de prier Dieu pour votre pros- 
périté et cdle de votrerègne. Grâce à Dieu, nous 
n'avons point si mal profité en l'Évangile que 
notre vie ne puisse être à ces détracteurs exem- 
ple de chasteté, libéralité, miséricorde, tempé- 
rance , patience, modestie et toutes autres ver- 
tus. Vous avec , sire, la venimeuse iniquité de 
nos calomniateurs exposée par assez de paroles. 
J'ai prétendu seulement adondr votre cceurpour 
donner audience à notre cause ; lequd, combien 
qu'il soit à présent détourné et aliéné de nous, 
j'ajoute même enflambé, toutes fois, j'espère 
que nous pourrons regagner sa grâce, s'il vous 
plaît une fois hors d'indignation ettpurroux lire 



cette notre cottfossion, laquelle nous voulons être 
pour défense envers Votre H^esté. Mais d, au 
contraire, les détradions des mahrdUants empes- 
chenttdlementvosordlles queles accusés n'iCient 
ancun heu de se défendre; d'autre part, d ces 
fanpétneuses fories, sans que vous y mettiez 
ordre, exercent toujours cruautés par prison, 
fouets, géhennes, coppures, brùhires, nous certes, 
comme brebis dévouées à la boucherie, serons 
jetés en toute extrémité, tdlement néanmoins 
que en notre patience nous posséderons nos âmes 
et attendrons la matai forte du Seigneur : laqudle 
sans doute se montrera en sa saison et apparaîtra 
armée, tant pour délivrer les pauvres de leor af- 
fiiction que pour punir les contempteurs qui s'es- 
gayent d hardiment à cette heure. » 

Si on oublie le fond du procès, pour ne songer 
qu'à la forme du piddoyer; d on voH dans les 
fragments que nous venons de dter, non les pre- 
mières assises d'une héréde, mais un des premiers 
monuments de la langue de la France, on admi- 
rera combien cette langue a gagné an service de 
Calrin. Prodigieusement riche, ches Rabdds, 
mais exhttbéraote et enchevêtrée, die se re- 
trempe, sous lamafai duréformateur^ aux sources 
du latfai , se poriile de toute U poussière du 
moyen âge, locutloos surannées, inddences obs- 
cures, oo^onctlons disgracieuses, etcoortsans 
embarras an but vers leqnd la ponaseune vo- 
lonté impérieuse. 

Au moment où 11 publiait la première éditfon, 
ou i^utAt la première ébauche de son Institu- 
tion chrétienne f Cdvin n'était pas encore tout 
entier lui-même, et pindeurs années lui étaient 
nécessaires pour arriver à la plénitude de son 
génie et de son antorité. i^renant que les idées 
nouvelles s'introduisaient en Itdie, il se rendit 
à la cour de la duchesse de Ferrare, Renée de 
France, fille de Louis XII, fiit parfoitement ac- 
cudUi par cette princesse, mais ne put foire un 
long séjour en pays catholique, rt d près de la 
cour de Rome. Ô reprit le chemhi des Alpes. En 
passant, il voulut prêcher dans la ville d'Aoste. 
Les habitants le chassèrent. Cette expuldon frit 
célébrée par une petite colonne élevée en IMl , 
bien que l'événement se flkt passé sur la fin de 
1635 ou au commencement de 1536. Calvin, re- 
venu en France, se hâta de mettre ordre k ses 
affaires, et repartit pour l'Allema^ie. Ne pouvant 
traverser laLorraine et la Flandre, àcausedela 
guerre, iirésolut de passer par Genève, et arriva 
dans cette ville au mois d'août 1536. Fard, Viret 
et Coraut y avaient établi la réforme en 1535, 
et die avdt été adoptée par le consdl général 
le 21 md 1536. U restait à défendre les doctrines 
nouvelles contre les attaques faitérieures et celles 
du dehors; il foUait encore, et c'était le plus 
difficile, foire colndder la réforme des mœurs 
avec la réforme religieuse. Fard connaissait Cal- 
vin de réputation; il le jugea l'homme le plus 
capable de remplir une parefile tâche, et le retint 
presque malgré hn, en le menaçant 49 la maté- 



W7 



CALVIN 



26a 



dictîoiidiviiie 8*0 refluait de s'associer aux tra- 
T9UTL des ministres. L*aatear de llnstitutioii 
ctu^tieooe céda ; il accepta la place de roiaistre 
de la parole de Dieu, et de professeor de théo- 
logie. Pour bien apprécier l'œuvre qu'il accom- 
plit, et les diiBcultés qu'il eut à sunuouter, il 
faut se représenter ce qu'était Génère en 1636. 
Nous empruntons à M. Guizot, un éloquent ta- 
bleau de la situation de cette yille à l'époque 
où Calvin s'y arrêta. 

a La réforme avait été précédée à Genève de 
longues agitations politiques; et depuis plusieurs 
années les partis, livrés à eux-mêmes, en proie 
au altematives d'une lutte violente, avaient pour 
ainsi dire d<^pris la discipline et l'obéissance 
aux lois. Le parti des ducs de Savoie et de Té- 
vèque, pour retenir le pouvoir qui lui échappait, 
avait, dans ses moments de triomphe, eu recours 
à cette politique infime qui permet aux peuples 
la licence et la débauche, dans Tespoir de les 
conduire à la servilité par la corrôption. Le 
parti patriote, souvent opprimé, s'était nourri 
de passions hameuses , et n'avait pu même dans 
un si petit État échapper à la contagion des 
moeurs. La victoire lui demeura enfin; mais la 
victoire après le désordre traîne à sa suite des 
corruptions nouvelles. Introduite à Genève au 
milieu de cette situation, la réforme, vivement 
et sincèrement embrassée par le peuple, ne fut 
d'abord adoptée par les chefs de l'État et les 
hommes de parti que dans des vues politiques, 
pour conserver l'alliance de Berne et élever entre 
la république et les anciens maîtres une barrière 
insurmontable. Ce but fut atteint; mais la ré- 
forme voulut Taraendement des mœurs publi- 
ques, rétablissement d'un ordre régulier, le 
respect des magistrats et des lois. Dès lors les 
obstacles se rencontrèrent en foule : la licence 
régnait dans les mœurs; les lieux de débauches 
étaient non-seulement tolérés, mais convertis en 
institutions ; le relàchemeot avait pénétré dans 
l'intérieur des familles et se colorait de maximes in- 
sensées* D'autre part, la longue duréedes factions 
avait accoutumé le peuple à l'insubordination, 
aux émeutes, et les principaux citoyens y avaient 
contracté ce goût de l'arbitraire, ces habitudes 
d'irresponsabilité et de despotisme qui dans un 
petit État rendent l'autorité si difficile quand elle 
veut ranfilir son devoir en s'exerçant également 
sur tous. Aussi, dans le sein de Genève réfor- 
mée, 6l après Texpulsion du parti étranger, s'é- 
leva Ineatêt on parti nouveau qui , sous le nom 
de HbêrtinSf prétendait se cûoduire selon son 
caprice, goavemer l'État è sa guise, sans se 
laisser gouverner Im-même par aucune autorité 
ni aucune rè|^; parti iaetieax et dissolu , se re- 
AMantàlaréfonne daa mœort, résistant au pou- 
voir des magistrats, et conduit par quelques 
hommes jadis patriotes, qui sindignaient qu'on 
n'eat conquis l'indépeiMlance nationale et chassé 
le catholicisme que pour tomber sons le joug 
de la mcwale et das loir. » 



C'était au mifieu de cette dissolution turbu- 
lente qu'û fallait oi^ganiser la réforme. Calvin ré- 
digea avec Farel un formulaUv de professioa de 
foi et un plan de discipline ecdésiastique. Ces 
deux actes, lus devant le conseil des deux ceots, 
au mob de novembre 1536, furent sanctiooDés 
par le peuple asiwmhlé en conseil avérai le 
29 joillet 1537 1 ce n'était qu'un premier pas, 
Api^ avoir réglé par le formulaire la licence de 
la pensée, U restait à réprimer la liberté des 
mcMirs. Farel, Calvin et Coraut prêchèrent con- 
tre les désordres, et en demandèrent la répres- 
sion. Cet excès de lèle souleva un mécontente- 
ment presque général. Coraut fut emprisonné. 
Quant aux deux autres, on employa pour les at- 
teindre un moyen indirect Les Bernois invitè- 
rent les Genevois è recevoir les décisions du sy- 
node de Lausanne sur le pain azyme dans la com- 
munion, sur la célébration du baptême avec les 
fonts baptismaux, sur les fêtes de Noël , do l'Às- 
cension, de la Pentecôte, etde Notre-Dame. On sa- 
vait que ces décisions étaient blâmées par Calvin 
et ses amis; ce fut assez pour que le conseU les 
adoptât et ordonnât aux ministres de s'y sou- 
mettre. Ceux-ci résistèrent, refusèrent, le jour 
de Pâques 153a, de célébrer la cène de la ma- 
nière prescrite par le conseil, et furent exilés de 
Genève. Malgré les sollicitations amicales des 
synodes de Berne et de Zurich, Tarrêt de ban- 
nissement, rendu à la lin d'avril, fi&t confirmé le 
26 mai par le conseil général. 

Calvin se retira à Strasbourg. Bucer, Capi- 
ton et Hédion le reçurent comme un dec dicfs 
de leur parti et le firent nommer professeur de 
théologie et pasteur de l'église française. Cetac- . 
cueil flatteur ne lui fit point oublier les Genevois ; 
U se rappela à leur souvenir en réfutant la lettre 
que le cardinal Sadolet, évêque de Carpeotras, 
venait d'adresser au sénat et au peuple de Ge- 
nève : J. Sadoleii Epistola ad S. P. Q. Gène- 
vens^ et ad eum J. Calvini Responsio, 
1539; traduite en français en 1541. 

Les troubles qui agitaient Genève faisaient vive- 
ment regretter l'absence du réformateur. Kn 1540, 
on lui offrit de venir reprendre sa place. Amied 
Perrin, son ami, fut député â Strasbourg pour 
vaincre ses hésitations. Zurich, Bâle et Berne 
joignirent leurs instances à celles du capitaine- 
général. Calvin rentra en maître à Genève au 
mois de septembre 1541. Ne perdant pas de 
temps pour affermir dans ses mains le pouvoir 
qui venait de lui être rendu, il proposa au oon- 
seil des deux cents un projet de vaste police 
ecclésiastique qui fot sanctionné en conseil giéné- 
ral, le 20 novembre 1541. « Calvin, dit M. Ge- 
rusez, forma un tribunal composé d'ecdésinsti- 
ques et de haqnes , investi d'une surveillance 
permanente sur les opinions, sur les actions, 
sur les discours. Toutes les erreurs en matière 
de doctrine, tous les vices, tous les désordres 
étaient de son ressort Lorsque le châtiroenl al- 
1 lait au delà des peines canoniques, le triiNUiftl 



269 



CALTm 



370 



défâait'^le coupalile aax macpstnis cMa. Pla- 
giaire de Boine et de Bladrid, Calrâi établissait 
ainsi, sous le Dom de consistoire» mie i nquisition 
Doayelle avec une jaridictûNi plus étendue que 
celle de rinquisition catbotique. » 

« A dater de 1541 jusqu*à «a mort , cootinoe te 
raèmelûstodeB, Cahrin régna sor Génère. Toute- 
fois, son râpe, aa supériorité n'étaient pas inoo». 
testés : il sTait à lutter, n était le cbef du parti do- 
BiiDant, il est Trai, mais le elwf d'nn parti; et 
lorsqae rantorité est ainsi Menacée» il tÎMitconS' 
tannnentétreenéTeiiyeB guerre pour laeonsenrer, 
la défendre et la fortiaer. Ainal le peuroir de 
Calvin, quoique très-grand, ne fat maintenu que 
par un combat continuel; sa vie Ait une lutte et 
une lutte incessante. C'est pendant ees années 
qu'il fimt voir et admirer Tactirité de son esprit, 
l'ascendant et la poissanee de son earftctére 
dans toutes les drconstances critiques. Toutes 
les fois que son autorité fut menacée, il payait 
de sa personne pour entretenir la ferveur de ses 
adeptes : pour se maintenir dans la hauts posi- 
tion qn'il s'était fidte, il était obligé d'être cons* 
tamment en soène, de parler au peuple, d'aller 
sur la place publique, de braver oeuK qui vou- 
laient attenter à son pouvoir. On a peine à com- 
prendre comment il pouvait suffire à tant de 
tmvani: prédications de chaque jour; disous- 
sioiis théokigiqnes improvisées; entretiens par- 
Ucttliert accordés à tous ceux qui voulaient être 
éclairés sur las matièras de la foi; active oor- 
respondance entretenue avec tous les dissidents 
de rSurope, tout cela marchait de front avec 
l'administration de l'ÉgNse, la surveillance de 
l'État et la composition de ses grands ouvrages. 
Ce quil a produit, ce qu'il a écrit et dit est in* 
calculable. Si on réunissait toutes ses lettres, sa 
correspondance ne remplirait pas ramnsde trente 
volumes in^fol (1). 11 eniste à Genève deni mille 
semons (2) qu'il a prononcés, et qui sont demen- 
i^ mannscrits. Ainsi, ce que nous avons dit de 
lui, cette masse prodigieuse d'écrits d^à impri* 
vné^ ne donne qu'une £iikle idée de ce qu'il a com- 
posé pendant une carrière que lamort lienna pré* 
inaturément. 

« 11 laut songer en ootre, et ceci au^ncnte d'à- 



(1) Il a été fait plnafeon recueils des lettres de Calirta : 
EpUioùe CmMniêt retponêOyCumvttm^uMai, a TktO' 
doro Beza,' GenéTe. }«M, Uifol. -> L'édUlon 4l« Uasao- 
ne, chez le Preax, In-S» , a aeUe lettres de plus; elle est 
très rare. Oa trouve des lettres de Calvin dans les jini- 
maàvêniantê pkUoUigi€» de Greaius; d«M les MéUm' 
pes Oe littérature par d'ArUgn)r. vol. II et lli. dans la 
Pseudanytnia Calvtnide Liebe, dans le V|ll< vol. des 
OBuvres éê CaMtkf Imprimées a Amsterdam. Teissier a 
pabHé «n (ranfaia te LâUru ehoMei de CaUtin en iTet. 
Oa a publié aussi les lettre* 4e Calvin é JQcq^% ée 
Bourgogne ,- Amsterdam, 174^, ln'8«. 

<9) Ou plus eiacterornt deux mille vtngt^nq. Deoys 
nacucnier les éerlvatt à Féglte panda»t qae Calvin pré- 
rhMH. JtM Qudé et Ctiarles de JoInvIHers écnvaleot te 
leçons de théologie. Nicolas ite Gallers, ITaQÇola Boor- 
gcrtng et Jean Coaatn avalent de même écrit plusieurs 
leçona «t acrmons ém Hlotmaâmm. André aptene écrivit 
rl'i^tiUréa ' 



bord rétonnement, que cet homme, si actif dln- 
telligence, était faible de oorps, qu'il était ea 
proie aux maladies les plus cruelle^, et que la 
plupart de ses écrits , il les a dictés dans son 
Ut, aux prises avec la douleur. Ainsi il y avait 
en lui le contraste d'une intelligence forte et 
active et d'un corps fiuble et misérable. Cepen- 
dant on peut penser que cette faiblesse de corps, 
que cette maladie constante qui ne loi permet- 
tait la jouissance d'aucun des plaisirs mondain s ^ 
contribuait à donner à son esprit une plus grande 
activité, une éniargie nouvelle ; on ne peut expli^ 
qiier cette ardeur fiévreuse que par la nécessité de 
se distraire, par d'autresoccupations, de l'impos- 
sibilité de (goûter à ces plaisirs qui adoucissent 
rime et relâchent l'intelligence. Ainsi son esprit 
devenait plus actif, et son caractère plus violent ^ 
plusemporté,phisamer.CesontU9Ufautravouer, 
de teniUes organisations. On est comme saisi 
d'effroi en présence de cette activité de l'esprit» 
que l'arohlUon emporte sans relâche vers un bot 
unique, dans une direction constante que rien 
ne détourne, avec un mouvement que rien ne 
ralentit. I^a conquête du pouvoir est souvent 
au prix de cette persévérance ; mais le pouvoir 
aux mains de ces hommes ardents, maladifs, 
ambitieux, devient une insupportable tyran* 
nie. » 

Toute tyrannie provoque l'opposition. Calvin 
eut k lutter en politique et en religion contre de 
redoutables adversaires. Un des premiers fut 
Castalion, excellent latiniste, mais théologien 
trop hardi au gré du strict réformateur. Après 
avoir tiradiiit la Bibleen style cioéronien, et l'a* 
voir commentée en philosophe, il osa demander 
au conseil la permission de disputer pidilique* 
ment contre Calvin sur la descente de Jésus- 
Christ aux enfers. Pour toute réponse il fut dea- 
titué de sa place de professeur d'humanités en 
1543. Forcé de quittai Genève, il alla mourir de 
misère à BAle. 

Cefut aussi «u bannissemeat que fut condamné 
Jérôme Bolsec, moine défroqué, mauvais méde- 
cin et théologien brouillon. 11 avait adopté les 
idées de Pelage sur la liberté métaphysique, et 
crut pouvoir les publier à Genève. Il en fut quitte 
pour une n^fiitation de Calvin, trois mois de pri- 
son et l'exil en 1652. 11 se vengea de son adver- 
saire mtoléraat en écrivant contre lui, après sa 
mort, un libelle plein dos plus violentes inveo- 
tivea. De tous les adversaires de Calvin, Jérûma 
Bolsec est sans oontredit le moins intéressant; 
mais le livre de Pr^B4€^ttin(^i(mey suscité par 
cette polémique, mérite de filer l'attention, car 
on peut le regarder comme le compl é m e nt do 
r Institution chrétienne. 

Dans son tiravail de réforme , Calvin , nous 
l'avons vu, procède par voie d'élimination. H 
commence par écarter les intermédiaires qui sa 
lÂacent entire Dieu et l'homme : le pape, la blé* 
nu^iie ecdésiastique, les pères de l'Eglisn, Im 
samto, ht sainte VieiigB; mais fl est d'autni in- 



371 



CALVIN 



373 



termédiaires que nous trouTons en DOusHooémes : 
ce soDt DOS bonnes oeuTres, qui, selon les dogmes 
catholiques, interoèdent pour nous auprès de 
Dieu. L'efficacité même des bonnes oravres ne 
trouve pas grftce devant Calvin. U ne vent pas 
que l'homme puisse avoir d'antre mérite que 
«lui qui lui vient de Dieu. L'homme fait-fl de 
bonnes œuvres, « c'est un effet de la grftoe di- 
vine, c'est un don du Rédempteur, ce n'est pas 
on mérite propre à la créature déchue, et qui 
pdsse en tîeo concourir à son salut En un mot 
la justification de l'homme est toute en Jésus^ 
Christ» 

Comme dans une matière aussi déficate nous 
craindiiona de ne pas rendre eiaetement la pen- 
sée de Calvin, nous le laisserons parler lui- 
même. 

« La prédication du libre arbitre, tel qu'on 
l'entendait avant Lutiier et ses disdples, que 
pouvait-elle, sinongonfler lesbommesde la vaine 
opinion de leur propre vertu, de manière à ne 
plus donner place à la grftce du Saint-Esprit et à 
ses secours? Le débat le plus vif, la plus opi- 
niâtre rédamation de noe adversaires porte sur 
la justification; l'oblientH>n par la foi ou par les 
oeuvres? Us ne souffirent pas que l'honneur de 
notre justice revienne tout entier à Christ ; ils 
en reportent une part am mérites de nos cenvres. 
Nous ne disputons pas id sor les bonnes œu- 
vres , nous n'eiaminons paa si elles sont agréa- 
bles à Dieu, si eDes recevront de hn une ré- 
compense, mais si elles sont dignes de nous con- 
dlier Dieu, si on acquiert au prix d'elles la vie 
étemelle, si elles scmt des compensations que 
Dieu reçoive en payement des péchés, si enfin 
on doit placer en eUes la confiance du salut 
Nous repoussons ces erreurs, parce qu'elles por- 
tent lés hommes à considérer leurs œuvres plu- 
tôt que Christ, pour se rendre Dieu propice, 
pour attirer sa grEUse, pour acquérir l'héritage 
de la vie étemelle, enfin pour être justes devant 
Dieu. C'est ainsi qu'ils s'enorgueillissent de leurs 
œuvres, comme si par là ils tenaient Dieu en- 
chaîné. Or, qu'est-ce que cette superbe, sinon 
une ivresse mortelle de l'âme? En effet, ils s'a- 
dorent à la place de Christ; et, plongés dans le 
gouflVe profond de la mort, ils rêvent qu'ils pos- 
sèdent la vie. On me reprochera de m'étendre 
trop longuemoit sur ce scget, mais ne publie-t- 
on pas dans toutes les écoles, dans tous les tem- 
ples, cette doctrine: qu'A faut mériter la grâce 
de Dieu par les œuvres ; que par les œuvres il 
Uai acquérir la vie étemelle; que la confiance 
an salut est présomptueuse sans l'appui des œu- 
vres; que nous sommes réoondfiés à Dieu par 
la satisllsction des bonnes ceuvres, et non par 
larémis8iongratuitedespédiés,queles bonnes 
SBOvres méritent le salut étemel; non qu'dles 
nous soient imputées gratuitement à justice par 
le mérite de Christ, mais par la force de la loi; 
que les hommes sont réconciliés à Dieu, non 
par le pasdon gratuit des péchés, mais par des 



eeuvres de satisbction, comme il les appcflent; 
qu'à ces satisfactions s'igootent les mérites de 
Christ et des martyrs, seulement lorsque le pé- 
cheur a mérité ce secours. U est certain que ces 
opinions impies ont fosdné la chrétienté avant 
que Lutiier se fit connattre au monde. » 

Moins heorenx que Sébastien Castalion etJé- 
rAme Bdsec, Jacques Grad d Michel Servet 
payèrent de leur vie leur rédstance à Calvin. 
Gnid appartenait an parti des libertins. Il fut 
arrêté iffoar avoir afildié sur la chaire de la ca- 
thédrale un placard contre les Genevois réfor- 
més d leors ministres. On trouva dans ses pa- 
piers des écrits violents contre Calvin , une re- 
quête qu'il voulait présenter au conseil général 
contre la disdpUne eodésiasiique, et un traité 
dans lequel étaient mis en doute la divinité des 
Uvres saints , la spiritoalité d l'immortalité de 
l'âme, le jugement dernier. Jacques Graet fut 
condamné à mort pour avoir parié avec mépris 
de la religion, pour avoir travaillé à ébranler 
l'autorité du consistpiie, pour avoir mal parlé 
des ministres et surtout de Calvin , pour avoir 
écrit des lettres propres à irriter la cour de 
France contre Calvin. Il eut la tète trandiée 
le 26 juOld 1647. On pent discuter sur la part 
que Calvin prit à ce jugement, on peut même 
approuver la sentence , mais l'inquisition n'au- 
rait pas été pins sévère. Servd était un es- 
prit vaste, déréglé , d trop amoureux du bruit 
Médedn savant, s'il eût su se renfermer dans la 
physiologie, il aurait conquis une gloire durable, 
car il avait découvert la drculation du sang, et 
cette découverte pouvait le conduire à d'autres, 
n s'aventura dans la métaphysique, d s'y per- 
dit. Dépassant les négations tinûdes du protes- 
tantisme, U s'élança jusqu'aux systèmes les 
plus audadeux de la philosophie antique. Pro- 
menant en Europe ses idées proscrites , d bra- 
vant les persécuteurs par orgndl ou par convic- 
tion, fl eut llmpradence de se rappeler au soa- 
venbr de Calvin, n lui écrivit plusieurs fois , et 
lui envoya même le livre où étaient consigDMâes 
ses pensées les plus téméraires, sa Restitution 
du christianisme ( Restitutio christianisnU). 
Calvin fut d'autant plus irrité contre cetteceovre, 
qu'elle n'était, après tout, que la conséquence du 
prindpe posé par le protestantisme lui-même, 
llnteiprétation individuelle de la Bible. Dans 
son indignation il écrivit, au mois de fé>Tier 1 54G, 
à Vird d à Fard quil agirait de manière que 
si Servd venait à Genève, il n'en sortit pas vi- 
vant (Si venerit, modo valeat mea aucicri- 
tas, vivum exire numquam patiar), 11 tint 
parole ; mais ce ne Ait pas la fiiute des magis- 
trats de Vienne, qui , devançant les juges cattio- 
liques, condamnèrent Servd au bûcher au mois 
de juin 1553. Quelle part eut Calvin à la sen- 
tence rendue par le pariement du Dauphiné ? On 
prétend qu'il dénonça Servd; fl est sûr du 
moins quil envoya anx juges ses lettres et la 
Restitution du christianisme, Servet parvînt 



373 



CALVIN 



174 



à s'évader, et ne fot brftlé qa*en effigie. Chose 
étrange! fl se réfugia à Génère , dans la TJUe 
même où régnait son mortel ennemi. Cette ré- 
aolation qoi parait presque insensée s*expliqne 
par deux motifs : le malheureux condamné n'a- 
Tait à attendre que le bôcher dans les pays ca- 
tholiques, et fl crut trouver plus de tolérance 
dans une Tille protestante : Tautorité de Calvin 
était sérieusement menacée par ses anciens amis, 
eux-mêmes fatigués de sa tyrannie; oeeralt-il 
fournir par le procès du [médecin hérétique un 
point de ralliement à ses nombreux ennemis? H 
l'osa. Servet, arrivée Genève dans les premiers 
jours de juillet, fut arrôté le 13 aoM. La loi de 
Genève ordonnait que Faocusateor et l'aconsé 
entrassent ensemble en prison. Calvin fit inten- 
ter le procès par Nicolas de la Fontaine, son se- 
crétaire, étudiant en théologie. De la Fontaine 
se constitua prisonnier en requérant la détention 
de Servet , et il produisit quarante articles sur 
lesquels il demanda que Taccusé fttt examiné. 
Celui-ci ftit reconnu coupable. Le lieutenant- 
criminel se saisit de la procédure. Les princi- 
pales accusations dirigées contre Servet étaient : 
d'avoir écrit dans son Ptolémée que c'était à 
tort que la Bible célèbre la fertitité de la terre 
de Canaan, qui était faicutte et stérile ; — d^avoir 
appelé la Trinité un cerbère, un monstre à trois 
tètes ; — d'avoir écrit que Dieu était tout, et que 
tout était Dieu. La procédure dura plus de deux 
mois, et la sentence fut longtemps douteuse. Les 
magistrats Genevois consultèrent les cantons 
suisses, qui se prononcèrent unanimement pour 
la peine capitale. Ce fut aussi l'avis de tous les 
grands docteurs du protestantisme, Bucer, Me- 
lanchton, Fard, Théodore de Bèze. Servet, jugé 
sur des extraits authentiques de ses ouvrages, 
recomiu cOtapable des opinions hérétiques qui 
lui étaient imputées, et ayant refusé de se ré- 
tracter, fut condamné à être brûlé vif. La sen- 
tence fat exécutée le 27 octobre. Une seule voix 
s'éleva contre cette barbare manière de combat- 
tre l'erreur : ce fut oeUe de Castalion. Pour im- 
poser silence à cette noUe protestation de l'hu- 
manité contre un sectaire impitoyable, Calvin 
écrivit un long traité sur le droit et la nécessité 
de punir les hérétiques , non-seulement par des 
peines canoniques comme dans la primitive 
Église, mais par le ^aive. « Quiconque , dit-il , 
prétendra que c'est injustement qu'on chfttie les 
hérétiques et les blasphémateurs, cdui-là de- 
viendra sciemment et volontairement leur com- 
plice. On nous oppose ici l'autorité des hommes; 
mais nous avons par devers nous la, parole de 
Dieu, et nous comprenons clairement les com- 
mandements qui doivoit régir son Église à pei^ 
pétnité. Ce n'est pas en vain quil chasse toutes 
les affections humaines qui tendent à amollir les 
cœurs; qu'il bannit l'amour paternel et la ten- 
dresse qui unit les frères, les proches et les 
amis; qu'il arrache les époux aux délices du lit 
conjugal, et qu'il dépouille en quelque sorte les 



hommes de leur propre natnre pour que rien ne 
fiuse obstacle à la sainteté de leur zèle. Pour- 
quoi cette sévérité, si ce n'est pour nous appren- 
dre que nous ne rendons à Dieu l'honneur qui 
hd est dû qu'à la condition de préférer son ser- 
vice à tous les devoirs humains, et que, toutes 
les fois que sa gloire est en cause, nous devons 
effacer de notre mémoire tous les attachements 
des hommes entre eux Qu'ils voient, ces mi- 
séricordieux que charment tant la licence et 
l'impunité des hérésies, combien ils sont peu 
d'accord avec les ordres de Dieu. De peur qu'une 
rigueur excessive ne diffame l'Église de Dieu, 
ils voudraient, par égard pour un seul homme, 
que l'erreur et l'impiété pussent s'avancer im- 
punément ; et Dieu n'épargne pas même des peu- 
ples entiers : fl commande que leurs viUes soient 
détruites de fond en xomble, que leur mémoire 
soit abolie, que des trophées soient dressés en 
signe d'exécration, de peur que la contagion 
n'envahisse la terre entière, et qu'en dissimulant 
le crime on ne paraisse s'y associer. » A ces 
terribles arguments, qui peuvent tous se ramener 
à celui-ci : quiconque en matière de religion pos- 
sède la vérité peut l'imposer par le glaive et pu- 
nir de mort les dissidents, nous n'opposerons 
qu'un seul foit : la saint Barthélémy est la con- 
séquence rigoureuse des prémisses posées par 
Calvm. 

La condamnation de Michel Servet ne Ait pas 
la seule qui attestAt 1 Intolérance du protestan- 
tisme naissant. G^itili de Cosenza, Napolitain 
réfugié à Genève, soutint sur la Trinité des doc- 
trines assez semblables à celles do médecin es- 
pagnol; condamné au feu comme lui, en 1556, 
mais moins opiniâtre ou moins convaincu, fl se 
rétracta, et eut la vie sauve. 

Calvin ne fut pas plus indulgent pour l'oppo- 
sition politique, que pour l'hérésie. Il porta un 
dernier coup au parti des libertins en frappant 
Amied Perrin. Le capitaine général avait cepen- 
dant provoqué le rappel du réformateur banni ; 
mais la reconnaissance n'est pas la vertu des 
chefs d'État. 

Le théologien fanpérkux, fatigué de la rivalité 
du vafllant soldat qui avait rendu de grands ser- 
vices à la république, le rendit suspect au peu- 
ple. Amied Perrin n'échappa à la peine capitale 
qu'en s'enitoyant à Berne. Cette fuite, bientôt sui- 
vie du supplice de François Daniel Berthelier, 
assura la dombation de Calvin pendant les huit 
années qu'A hii restait à vivre. 

Tout en constituant par des moyens trop 
souvent tyranniqnes la réforme h Genève, Cal- 
vhi n'oubUa rien pour assurer le triomphe du 
protestantisme dans le reste de l'Europe. En 
1640, fl assista aux diètes de Wormslet de Ra- 
tisbonne, où fl connut Melanchton et Crudger. 
A la diète de Spire, en 1544 , on peut dire que 
quoique absent, fl occupa la première place, icar 
fl fut représenté dans cette assemblée par deux 
de ses plus éloquents ouvrages, la Supplique à 



274 



CALVIN 



276 



CharUs'Quittt, et 1« traité Sur la néceaUé 
de réformer VÈglise ( JohannU Caivini sup- 
plex exhortatio ad invictum Cxsarem Ca- 
rolum Quintunif et illustrissimos principes 
aliosque ordines Spiras nunc imperii conven- 
tum agentes, ut restituenda Bcclesim curam 
serio suscipere velint; 1543, iii'4' ; — De ne- 
cessUate re/ormandx EcclesiXf 1544). Calvio 
s'adresse à Cbarles-Quint comme dix ans plus t6t 
il s'adressait à François T'; mais son langage a 
changié comme sa situation. U parie « au nom de 
plusieurs princes de liante dignité ^ de beaucoup 
d'illustres républiques, » et sa prière ressemble à 
un commandement. Quelle fierté dans tonte sa 
requête ! Quelle audace dans cette conclusion 
qui, montrant à Gharlefr-Quint la ruine de l'em- 
pire comme imminente, place le monarque entre 
la réforme ou la dédiéance ! « Ainsi donc, à Ta- 
venir, toutes les fois qu'on répétera à tos oreil- 
les qu'il faut différer Tceuvre de la réforme, et 
qu'il sera toiyours temps de s'y appliquer lors- 
qu'on aura mis ordre au reste des afTaires , invin- 
cible César, et vous princetrès-illustre, souvenez- 
vous que vous avez à décider si vous voulez ou 
non laisser quelque pouvoir h vos descendants. 
£li ! que parié-je de vos descendants ! Déjà, sous 
nos yeux mêmes, l'empire, à demi écroulé, s'in- 
cline pour une drate dont il ne se relèvera ja- 
mais. Pour nous , quelle que soit j'issue de ces 
choses, nous serons soutenos devant Dieu par la 
conscience d'avoir voulu servir sa gloire, servir 
son Église, d'avoir donné nos soins à cette œu- 
vre , et de l'avoir avancée autant qu'il était en 
nous. Car nous savons de reste que tous nos 
efforts, que tous nos désirs n'ont pas eu d'autre 
bot, et nous avons pris soin de laisser derrière 
nous d'éclatants témoignages de notre dévoue- 
ment. £t certes, lorsqu'il est clair pour nous que 
nous avons pris en main et défendu la cause de 
Dieu , nous avons la confiance que Dieu ne fera 
pas défaut à son wuvre. Au reste, quoi qu'il ar- 
rive, nous n'aurons jamais regret ni. d'avoir 
commencé , ni de nous être avancés jusqu'ici. 
L'Esprit saint nous est un témoin fidèle et as^ 
sure de notre doctrine : nous savons, dis-je, que 
nous publions l'étemelle vérité de Dieu. Que 
notre ministère procure le salut du monde, nous 
devons le désirer ; mais l'événement est aux 
mains de Dieu, et non dans les nôtres. Si donc, 
parmi ceux que nous voulons servir, l'obstina- 
tion des uns, l'ingratitude des antres amènent la 
ruine de tous et de toutes choses, je répondrai 
en digne chrétien , et tous ceux qui voudront 
mériter ce nomglorieax souscriront à ma réponse: 
Nous mourrons. — Mais dans la mort même 
nous serons victorieux; non-seulement paroe- 
que la mort sera pour nous un passage à une 
vie meilleure, mais parce que nous savons que 
notre sang sera comme une semence qui pro- 
pagera la vérité de Dieu, qu'on nipoosee aqjou- 
dlinl. » 
La fierté de ce langsfe montre isies quelles 



étaient les espérances des protestants, qui se 
croyaient d^à sArs du triomphe; quelle était 
aussi l'autorité de celui qui parlait en leur nom. 
Calvin était à la tète de tous les réformés de 
l'Europe. Content d'un médiocre salaire et du 
seul titre de ministre évangélique, il ne profita 
point de son autorité pour acquérir des dignités 
et des richesses. Débile et maladif , plus porté 
aux jouissances de l'esprit que vers les plaisirs 
des sens, il ne se maria que par convenance, en 
1 540. Il eut de sa femme Idelette de Bures , 
veuve d'un anabaptiste converti, un fils qui 
vécut peu. Idelette même mourut après neuf 
ans de mariage , et Calvin ne se remaria pas. 
Les historiens nous le représentent avec un 
visage pAle et décharné, un teint sombre, et une 
barbe longue terminée en pointe. 

Il était siuet à la migraine, à la fièvre quarte» 
à la goutte. A tous ces maux se joignit, vers la 
fin de sa vie, la gravelle. Supérieur à ses dou' 
leurs, il ne cessa jusqu'au dernier moment d'é- 
difier l'église de Genève par ses sermons , d'é- 
clairer les Informés de l'Europe par des ouvrages 
lumineux. Général des protestants, on peut dire à 
la lettre qu'il mourut sur la brèche. « Le jour 
qu'il trépassa , dit Théodore de Bère , il sembla 
qu'il parioit plus fort et plus à son aise; mais 
c'étoit un dernier effort de nature , car sur le 
soir, environ huit heures , tout soudain les signes 
de la mort toute présente apparurent ; ce qui 
m'étant soudain signifié, d'autant qu'un peu au- 
paravant j'en étois parti, étant accouru avec 
quelques autres de mes frères, je trouvai qu'il 
avait déjà rendu l'esprit si paLsiblement que, 
jamais n'ayant rftlé , ayant pu i^ricr intelligi- 
blement jusqu'à l'article de la mort, en plein 
sens et jugement, sans avoir remué pied ni 
main, il sembloit plutôt endormi que mort. 
Voilà comme en un même instant, ce jour là, te 
soleil se coucha et la plus grande lumière qui 
fût en ce monde pour l'adresse de l'Église et de 
Dieu fut retirée au ciel. » 

Les œuvres complètes de Calvin furent pu- 
bliées a Genève , en 12 vol. in-foU, et réim- 
primées en 1617. Scbepfer en donna une nouvelle 
édition; Amsterdam, 1667, 9 vol. in-fol. Comme 
réformateur religieux, Calvin peut être jugé 
très-sévèrement. Comme législateur, il introdui- 
sit de grandes améliorations à Genève; comme 
écrivain littérateur, il contribua puissamment à 
la formation de la langue française; comme 
homme enfin, il eut le génie de l'opiniâtreté, qui, 
selon les circonstances, peut faire indifféremment 
le mal et le bien. Léo Joubert. 

Théodore do Bèsc, «M. dMla vU dé Jean CaMn; 
G«n«Te, 1M4, ln-4«. - Jérôme Botiec, f'U dêJem Ca^ 
vin, — Charles de Reilncoart , Défense de Jean caMn, 
— Mâlmboarg; , Hittoire du calvinUme. — Bayle . Dit' 
tUmntUre hiHoriqw. — ^nebler, BitMf murétre 
de Genève. — GQtaot, Mu»é9 des prvtertattU celibrm. - 
Andtn. Nistaire de la vie, des ouvrages et des doetri- 
nés de Jean Calvin, — Eugène Génisez. Essais d'hù- 
toire littéraire. - RtlHetde Ctodolle, RaiaUen dupre- 
cés criminel intmté AGênéo9,mUaM, «MtrvJfieM 



377 



CALVm - CALVO 



278 



Servet, dtns les MèwtMrêt et doeummitt publiés par 
la SceiéM d^MiMn M âTareMéôlogiê dé Genêvê / 1M4., 
t. IJI, p. l-tM. ^ S^jooê. Eta4t$ HKiTMifvt mr kiéeH- 
«•tel françaU de la r^9rmation. 

*GALTi]i (André Gartin, dit), général do 
Mgide fraiiçtw, né à Maneille (Boiicbw-du- 
Bhône) te 19 fiàvitor 1767, mort le 25 àécmbn 
t^. Aprèi avoir «erri dans te 83* régimeiit d*ift- 
ftnterie, et dana tes ebasiears de Cbampagna» 
da 38 déeembre 1783 aa 26 mai 1792, CalTio 
passa chef ai second au 1** teteiUon de Marseilte 
le 1" juillet iuifaiit. Chef de la lO3*derai-bri0Mte 
( 15 féTrier 1796), il ftit fiut «âoéral de brigade 
sur te ebamp de bataille par le géoéral Cbam- 
pionuet, et il reçut le oommaudaneot eo cbef 
de Tannée de Naptes te 20 janvier 1799. Blessé 
morteltemeût au passage da Miado k Poszote 
(24 décembre 1800) eu ebargeant à la tète du 
34* de ligne, il mourut te lendemalu k l'âge de 
trente-trote ans. Le nom de ce générai est inscrit 
aiir les tables de bionse du patete de VersaUles, 
AreMm de la §Merre. * Méttilnr, XXiX, Uk, «77, 
9(n. - f^ictoirei et oonquitei, 

*CALT|KI (Chry$ost<me\ préUt et théolo- 
gien italien, de Tordre des Bénédictins de la règle 
da Mont-Cassin, né dans te Catebre, devint ar- 
chevêque deRagose, où il moorut en 1574. 0e 
ses nombreuses traductions des auteurs grecs en 
lalin, teprincipate est : Senmmes XXt £, Doro- 
/Aei;VcAise, 1574. 

ZiegelbMWt^riit. im^. ord, Sa»eti Bated., t IV, p. lot 
et 66K 

CALTiso (Joseph-Marc) p po^ italien, né à. 
Trapani en 1785, mort le 22 avril 1833. Il fit 
presque sans maître de bonnes étodes , et dé- 
ploya de bonne heure un grand talent poétique. 
Mais une mort prématurée l'arrêta dans sa car- 
rière. On a de lui : Poésie Hriche; 2 volumes; 

— Industria Trapanese; 1825; — Batraco- 
miomachia d^Omero, traduite en patois sicilien; 
1827 ; -^ Dio nella natura^ poème dans le 
goire de Dante ; — Ifigenia in Aulide, opéra; 
1819; — // Calzolaso d^Allessandriç délia 
Paglia, comédie dans le genre de Goldoni. 

Tipatdo, Bioç, deçH Uat. iUuttri, IV, lU. 

CALTiNUS (Jean), appelé aussi eabl, ju- 
risconsulte allemand , vivait dans la première 
moitié du dix-septième siècle. H professa le droH 
à Heidelberg. Ses, principaux ouvrages sont : 
Lexiconjuridicum; Francfort, 1609 et Genève, 
1734, 1759; 2 vol. în-fol. ; ouvrage estimé et por- 
tant sur toutes les parties de te jurisprudence; 

— Themis hehrœ<Hromana; id est jurispru- 
dentia Mosaïca et Romana ; Hanau, 1 595, in-8* ; 

— Jurisprudentia/eudalis libri Vl, et autres 
ouvrages sur des matières analogues. 

JOcher, AUgem. CeUhrien-Lexieon 
^GALTIXUS GEHMBTIGJBITa (iln^Oine), 

poète latin , d'origine incertaine, vivait proba- 
blement dans le milieu du seizième siècle. On 
a de lui : Dialogus heroicû carminé perstrictus 
de Christi acerbissima mortis perpessione 
Paris, 1559, i&4«. 
CataLde la W>L impér, de Pmriê, 



^CALTiNUS (ùmobmus)^ juriconsulte ita- 
lien, né probablement à Milan, vivait dans la 
seconde moitié du dix-septième siècle. On a de 
lui : De jEquitate liber primus et secundus 
auct, Jub. Cxs. Calvino (probablement son 
père), et tertius ab Omobono Calvino editus; 
Milan, 1676, in>fol. 
Catal. de la Bibl. Impér. de Farii. 

cALTisirs (Seth), astronome, mnsicten et 
poète allemand, né à Gorschleben te 20 février 
1566, mort le 24 novembre 1615. Fils d'un 
pauvre joumalter, il trouva assex de ressources 
dans te musique, qu'il apprit de bonne heure, 
pour alter étudier à Frankenbausen , à Magde- 
bourg, puU à Tuniversité de HeUnstadt, et enfin, 
en 1582, il fut diargà de diriger Técole de mu- 
sique de Pforte! 11 mit à profit te bibliothèque 
de cette ville pour se livrer aux études his- 
toriques. La lecture des flsuvres de Scaliger le 
pcrta à 8*ooouper de oalcute chronotegiques. 
An mois de mai 1594, fl devint directeur de Vtr 
cole de musique de Iieipiig, et écrivit des ouvra- 
ges de rousk^ et de liuiologie. Une chute qu'il 
fit quelques années avant sa mort te rendit en- 
core plus sédenUire et plus studieux. L'astrolo- 
gie fut une de ses études de prédilection. On a 
de lui : Opus chronologictm ex auctoriiate 
potissimum S. Scriphira? êthistoricorumfide 
diçnissimorvm, ad Motum luminarium cœ- 
lêstium tempora et «nimw dUtinguentium; 
Leipxig, leoê, in-4*; — Mnodatio duorum 
fuâsstionum cirea annum naiivUatis et tem- 
pus fninitteri/i Christi ; Eifurt, 1610 ; — Exer- 
oitoltomtMiea; Leipzig, 1611; — Blenchus 
CaUndarii Gre^oriani et duplex calendarH 
Melioris formula; Francfort, 1615, in-4''; — 
Formula calendarU novt, calendario Grego- 
riano expeditior^ melior et eertior; Heidel- 
berg, 1613, in-4*. Cet ouvrage valut à Calvisius 
d'occuper une place dans ïlràex librorumpro- 
hihitorum de 1667. 

VoMina, de ScientiU matkemdtUHs. -* DclaiBl>re, HUt. 
de rAitronomie. 

CAi^Tiuus (Seth), petit-fite du précédent, 
théologien allemand, né à Quedlinbourg le 1 1 
juin 1639, mort te 22 avril 1698. Après avoir 
étudié à Leipzig, il remplit diverses fonctions 
ecclésiastiques. On a de lui des Sermons, des 
Commentaires sur tes psanmes. 

GALTinivs (Seth'Benn)y arrière-petit-fils 
de Tastronome, théologien allemand, vivait dans 
seconde moitte du dix-huitièroe siècte. 11 fut pas- 
teur h Magdebourg, et laissa également des ou- 
vrages ecclésiastiques. 

UporUi in Memoriii AnUstitum Qusdlinburçeniium, 

GALVISIUS SABINUS. Voy. SaBINUS. 

GALTO (Antoine), natif de Home, mort le 
2 octobre 1421. U fut élevé au cardinalat sous 
Innocent vn, dont il se montra jusqu'à la fin 
te partisan zélé. 

Aabéry, Histoire générale des cardinaux. 

^CALYO (Bon\face)t troubadour provençal, 
mais natif dis Gênes , vivait dans le milieu du 



379 CALVO — 

trMètûê nècle. Issu d'une fomiDe noMe il se 
▼it forcé par les troubles dfils de sa Tille natale, 
à se réfugier à la cour d'Alphonse X, roi de Cas- 
tille, où U se rendit célèbre par ses poèmes pro- 
vençaux ; mais, courtisan trop rampant, il se fit 
mépriser, d'un autre côté, par ses mœurs corrom- 
pues. On a de lui : plusieurs poèmes en pro- 
vençal (en extrait dans V Histoire des Trouba- 
dours, t n, p. 344-376). 
Adetung, Mppément à JAcbcr, Mlçemei n ês CelêkrUn- 



GALVOR 



280 



GALTOou CALVUB (Félix), chirurgien ita- 
lien, natif de Bergame, mort le 21 Juin 1661. 
Reçu chirurgien h Padooe, fl exerça avec succès 
son art à Milan et dans sa ville natale. On a de 
lui des ouvrages sur diverses maladies, l'ané- 
vrisme, les ul Aret cancéreux , les plaies de tète 
et le squirre. 
. filoy, iHet. de la Médêetne. 

GAL¥0 (Marco- Fabio), médecin italien, na- 
tif de Ravennes, morte Rome en 1527. On lui 
doit une des premières traductions latines d'HIp- 
pocrate ,qn'il entreprit par ordre de Clément Vil 
et sur un manuscrit grec du Vatican ; Rome, 
1525, in fol. On a en outre de lui : Antiqux 
urbis MonuB cum regionibus sifnulachrum; 
Bâie, 1558, in-fd. 

Éloy, DM. MfL delà Médeelm», 

*GALTO on GALTVS A 8ALOHU (MiChel), 

médecin et philosophe espagnol, né à Avila dans 
la Vieille-CastiUe, mort dans la même ville en 
1579. Le magnifi<|ue monument funéraire en 
marbre qui lui Ait consacré dans l'église de l'Ob- 
servance de Saint-François, où il est enterré, 
fut renversé , en 1693, par un tremblement de 
tenre. On a de lui : Dispute sur la fièvre tierce 
( en manuscrit) ; — Super PorphyrU ad prxdi- 
camenta Aristotelis introductione conclusio- 
nes. Addita est de libro prsedicamentorvm 
pro omnibus Aristotelis expositi omnibus 
adversus Hieronymum Baiduinum apolo- 
gia; Venise, 1575, in-8«. 

Carrère, Bibl. de la Médecine. 

*CALTO (Paul-Bernard), chirurgien ita- 
lien, natif du Piémont, vivait dans la première 
moitié du dix-huitième siècle. On a de lui : 
Traité de Chirurgie (en italien), en 2 vol.; 
Ibrin, 1711. 

Carrère. Bibl, de la Médecine. 
GALTO ou CALVi (Jeon), médecin espa- 
gnol, vivait dans la seconde moitié du seizièâne 
siècle, n s'eflbrça de (aire entrer les écoles de 
médedne du royaume dans la voie du progrès, 
et y contribua par ses écrits. On a de lui : Pri- 
mera y segunda ptxrte de la ehirurgia uni" 
versai y particular del cuerpo humano; So- 
ville, 1580, in-4'', et Madrid, 1626» in-fol. ; — 
Libro de Medicina y Chirurgia; Barcelone, 
1592 ; — une traduction en espagnol de la Chi- 
rurgie française de Gui de Cauliac; Valence, 
1596, in-fol. 

Aotonlo, BibUoth. Mep. nova. 

CAl«TO OU 6VALBB (JeanSouveur de), sur- 



nommé le brave, général français, d'origine 
catalane, né à Barcelone en 1625, mort à Deinse 
le 29 mai 1690. Lorsque la Catalogne se soumit 
h la France, il passa au service de cette dernière 
puissance en 1641, et fit toutes les campagnes de 
Catalogne jusqu'en 1655. U prit part, en 1668, à 
la conquête de la Franche-Comté, et en 1671 il 
assista h tous les sièges foits par Louis XIV. En 
1673, il se trouva à la bataille de Senef. Le 7 juil- 
let 1676, il fut appelé an commandement de 
Maéstricht, et déclara aux ingénieurs que, s'il 
n'entendait rien au siège d'une place. Il savait au 
moins qu'il ne se rendrait pas; et, en effet, il tint 
pendant cinquante jours, jusqu'à l'arrivée de 
Schomberg. Le siège ftat alors levé par le prinos 
d'Orange. CalVo fut nommé lieutenant général, 
et resta commandant de Maëstridit jusqu'en 
1679. Après avoir surpris Leave, et s'être em- 
paré, en 1679, de Clèves et du pays de ce nom, 
il se rendit h l'armée du Rhin. Puis, il prit part 
et contribua en Catalogne, en 1684, aux succès 
remportés alors sur l'ennemi. U se distingua 
encore en Flandre en 1689, et mourut au mo- 
ment où il allait avoir le commandement d'un 
corps d'armée sous les ordres^du maréchal de 
Luxembourg. 
Chaodon et DeUndlne, liemeam DUt. kieL 
* CALVOR ( Gaspard), théologien et historien 
allemand , né à Hildesheim le 8 novembre 1650, 
mort à Clausthal le 1 1 mai 1 725. Aprèsavoir étudié 
à léna et k Hehnstasdt, il ftit nommé en 1677 diacre 
et en 1 684 surintendant ecclésiastique h Zellerfeld, 
et enfin en 1 7 1 surintendant général ecclésiastique 
de la principauté de Gruberhagen à Clausthal, 
où il resta jusqu'à sa mort Élève de Calixte, Il 
était du petit nombre des théologiens conciliants 
de cette époque , et prêchait la tolérance surtout 
dans les querelles contre les piétistes. Les prin- 
cipaux de ses ouvrages sont : Fissurœ Sionis, 
M. B. de schismatiSus ac controversiis , quœ 
Ecclesiam Domini ab ascensu ^us ad decur- 
sum sseculi XVII usque agitarunt, tractatus 
theol. historicus; Lapcig, 1700, in-4«; — De 
Musica, ac sigillatim de BccUsiastica eoque 
spectantibus organis ; hàpiig, 1702, in-12,— 
Bituale ecelesiasticum, origines ac causas ri- 
tuum, guos Ecclesia evangelica fréquentât , 
evolvens, subnexo usu et abusu; léna, 1705, 
2 vol. in-4'* (c'est une 2* édit. augmentée de l'ou- 
vrage précédent) avec beaucoup de gravures; 
— De Face ecclesiastica inter Protestantes 
ineunda consultatio , occasione qwMtionis : 
numschisma inter protestantes Ecclesiassit 
legitimum, etc.. Ad Carol. XII. reg. Suecix; 
Leipzig et Goslar, 1708, in-4* ; — Saxonia in- 
ferior an tiqua gentilis et christiana, in 
primo Millenario post Christum natum; 
Goslar, 1714, In-fol. (son meilleur ouvrage). 

J. J. PalMint, rita C. CatvarU; Gotlar. 1717, tn-S*. — 
Schlegel, KirekengeeekielUe des 18. JahrhttnderU, t 11, 

p. tST. 

*CÂi,\owL(ffenning onHenH), fils du pn^- 
cédeot, historien et économiste allemand, né c» 



381 



CAIJVOR — CAM 



387 



1686, mort le 10 jailkt 1766 k Attenaa (dans le 
Hailz). n saccéda, en 1726, à son père dans les 
directions de l'École latine de Claostiial, etolos 
tard fut pasteur à Attenaa, où il resta josqu'à sa 
mort. On a de loi : iV. de ffistoria recentiori 
Jffercynix superioris mechanica; Clansthal, 
' 1726, in-4»; — Prde domo Brunsvic, Lu- 
neb. antiquissima nobilitatenec non clarûate 
et potentia ex infelici lapeu restituta; Clans- 
thaï, J727, in-4"; — Àcta historictxhronolO' 
gico-mechanica cfrca metallurgiam in Ber- 
cy nia «tiperioH, oder Historisch^hronolo- 
gische nachricht und theoretische und prak- 
iische Beschreibung des Maschinentoesenê 
und der ffûl/nnittel bei dem Bergbau auf 
dem Oberharze; BmnsYick, 1763, 2 vol. in-fol. 
avec 48 grav. ( n'est qœ la suite de l'ouTrage de 
Schluter sur le même si^et ) ; — Historische 
PfachricM von den Oberharzischen Ber- 
gwerkm , etc. (Notice historique sur les Mines 
du Hartz supérieur) ; BrunsTick, 1765, infol. 

Adetang, sappl. i JOeher, Mlgem. GeUkrteihLexieon. 

GALTT DB Ul FONTAiiiB (François), hu- 
maniste et poète français, natif de Paris, ▼!- 
Tait au seizième siècle. H était lié avec Charles 
Fontaine, avec lequel il a pu être confondu, et 
qui lui adressa un quatrain an sujet de la confor- 
niité de leurs noms. On a de lui une traduc- 
tion de la Manière de bien et heureusement 
instituer et composer sa vie et form^ de 
t>ivre, contenant soi3Mmt&^ix-huit enseigne- 
ments envoyés par Isocrate à Demonicus; 
Paris, 1643, fai-18; — . une traduction du Traité 
de la Félicité humaine de Philippe Béroalde; 
Paris, 1543; — Trois déclamations èf^fuelles 
VYvrogne, le PtUier et le Joueur de dez, 
frères, débatent lequel d'eux trois ( comme le 
plus vicieux), sera privé de la succession de 
leur père, suivant son Testament. Invention 
latine de Philippe Béroalde, poursuivU et 
amplifiée par le dit traducteur, avec un dia^ 
logue de Lueain, intitulé Mercure et Vertu; 
Paris, 1556; •— une traduction en vers de V Élé- 
gie d'Ovide sur la complainte du noyer; Pa- 
ris, TAngelier, sans date in-16; — Églogue sur 
le retour de Bacchus, en laquelle sont intro- 
duits assavoir Callinot de Beautneet Jacqui- 
not d'Orléans; in-8*, gothique, 8 feuillets. 

La Croix da Maloe et An Verdter Bibl. françaisêi, - 
Goftjel, B^b^. franf. 

*GALZA (Antonio), peintre de Técole yéni- 
tienne, né à Vérone en 1653, mort k Bologne 
vers 1714. Il étudia le dessin à Bologne sous 
Carlo Cignani. De retour dans sa patrie, ayant 
TU quelques tableaux de bataille du Bourguignon, 
il partit pour Rome, et parvint à se faire ad- 
mettre parmi ses élèves. H fit quelques progrès 
dans ce genre. ; mais, désespérant d'atteindre à la 
vérité et à la force de son mettre, se mit à 
peindre dans le genre du Poussin des paysages 
qui lui firent le plus grand honneur. £. B-^n. 

Laozl, Storia pUtoriea. - WuickelBUin, iVMM 
M«^l^i«9*con. 



*GALZàmo, acnlptenr véronais très-ancien, 

travaillait dans sa patrie vers le trezième siècle. 

Maflel, f^tfnwa Uhutrata, — ClMgnara, Storia délia 

^iGALKOLiJ on GALZOLAEi (Pierre), histo- 
rien ecclésiastique italien, de Tordre des; Bénédic- 
tins du Mont-Cassîn, né à Buggiano en Toscane, 
vers 1500, mort à Rome le 11 mai 1580. 11 fut 
aussi appelé Pe^rta Ricordatus, on Petrus Flo- 
rentinus, ou, de son lien de naissance, Pierre de 
Buggiano. Ces différents noms ont semblé à quel- 
ques auteurs les noms d'autant de personnes dif- 
férentes, n vivait d'abord dans le couvent de 
Sainte-Marie à Florence, et devint ensuite prieur 
du couvent de Saint-Paul à Rome ( extra mu- 
res), où il resta jusqu'à sa mort On a de lui : 
ffistoria monasticei, overo Trattati per modo 
di Dia/o^o; Florence, 1561,liK4%2«édit;Rome, 
1575, in-4^Une3* édition de cette histoire très- 
estimée encore aujourdlrai, devait paraître au. 
moment de la mort de l'auteur. 

Flegelbauer, Hiat. litter. &rd. S., Bmud, — Oément, 
BW. euri0ute, t II, p. lOS. - Ifegrl, SerUL Fi»r. 

CAM (Diogo), navi^tenr portugais, né dans 
la seconde moitié du qnfaizième siècle, mort à la 
fin ou au commencement du seizième. Ce voya- 
geur, dont nous restituons id le nom altéré dans 
presque toutes les biographies, était chevalier eè 
attaché à la maison du roi. En .1484, lorsque 
Alfonse V songea à poursuivre les découvertes 
de l'infant D. Henrique, le long des cdtes de 
l'Afrique, il l'expédia avec la mission d'aller 
planter sur ces rives encore peu explorées un de 
ces piliers de pierre qui avaient à peu près dix 
pieds de haut et que l'on désignait sous le nom 
de padrao. Ces bornes destinées à marquer les 
découvertes maritimes de certains empires, mar- 
quaient aussi les progrès qu'espérait faire le 
christianisme : non-seulement elles portaient gra- 
vées à leur sommet les armoiries des conqué- 
rants ; mais une croix de fer, soudée dans du 
plomb, attestait le but qu'ils se proposaient en 
étendant leurs explorations, te padrao, qu'em- 
portait avec lui 'Diogo Cam portait en outre deux 
Inscriptions , l'une en latin et l'autre en portu- 
g^s, et devait servir à attester les travaux com- 
mencés depuis près d'un demi-siècle. Diogo Cam, 
franchissant le cap de Lopo Gonçalvez et celui 
de Catharina, où s'arrêtaient les dernières dé- 
couvertes accomplies sous Alphonse, alla le plan- 
ter sur la rive sud d'un grand fleuve. Ce fut alors 
que le Zaïre put être marqué sur les cartes et 
que le Congo offrit ses vastes campagnes à de 
nouvelles explorations. Diogo Cam n'hésita pas 
à remonter le vaste cours d'eau qu'il venait d'at- 
teindre, et dès le début de son exploration il pot 
se convaincre qu'une nombreuse population, ayant 
tous les caractères de la race africaine couvrait 
ses rives. Ces populations l'accueillirent d'une 
façon toute pacifique ; et il résolut bientôt de trans- 
porter sans violence en Portu^ , quelques-uns 
de ces noirs auxquels il destinait plus tard l'em- 



288 



CAM — GAMARA 



tu 



p]oi d'interprètes; il le fit avec d'autant plus de 
facflité, qa*n laissait comme otages plusieurs 
Portugais enroyés en mission yers le roi du 
Congo, n est une circonstance, qui n'a peut-être 
pas été assez remarquée, c'est que Tunique 
▼oyage fait par le célèbre Martin Behaim, an 
service du Portugal, fut exécuté alors. Bchaim 
accompagnait Diogo Cam en qualité d'astronome 
et de cosmographe (1), dans le bot de déterminer 
les longitudes et les latitudes en pleine mer. 

Diogo Cam fut reçu arec joie par Jean II, et fl 
eut la prudence de ne point demeurer en Europe 
au delà du terme de quinze lunes, que lui-même 
il avait fixé. Au retour, les habitants du Zaïre lui 
firent le meilleur accueil; et bientôt, poursuivant 
ses découvertes, il put aller bien an delà du 
fleuve, par les 13° S., où il planta un second 
padrao; il s'avança même jusqu'au 7V^^ degré. 
Il avait ainsi parcouru plus de deux cents lieues 
au delà du Zaïre, en explorant de temps à autre 
la terre, ainsi que le lui prescrivaient ses instruc- 
tions. Au retour, et lorsqu'il fut rentré dans les 
domaines du souverain noir avec lequel il avait 
déjà lié des relations, il en fut accueilli avec des 
dânonstrationa d'affection qui portèrent bientôt 
leurs fruits. Non-seulement le roi du Congo de- 
manda des prêtres pour instruire ses sujets dans 
la foi chrétieBue, mais il expédia à Jean II un de 
ses si^ets, qui se nommait Caçuta, et qui, après 
avoir oflert des présents consistant en ivoire et 
toiles, devait recevoir solennellement le baptême. 
Caçuta eut pour parrain et marraine Jean n et 
la reine. Il prit dès lors le nom de D. Joao, en y 
joignant celui de Sylva, qui appartenait à son se- 
cond parrain, le grand chambellan. Les hommes 
de sa suite adoptant également le christianisme 
avant de retourner en Afrique ; et l'on peut dire que 
de cette époque datent les grandes missions afri- 
caines, qui ne cessèrent de se multiplier durant 
le seizième siècle, et qui adoucirent ces tribus à 
demi sauvages, an point de leur faire adopter les 
principes de hiérarchie sociale qui régissaient les 
États de la péninsule. Quelque temps après la 
venue de Caçuta à Lisbonne, le roi de Bénira 
imita son voisin, et demanda des missionnaires 
au Portugal, dans un but peut être moins désin- 
téressé; plus tard encore, Lisbonne eut les so- 
lennités qui accompagnèrent, sous le règne de 
Jean n, la conyersion du prince Bemohi. Tout 
cela était dû à la conduite prudente et intelli- 
gente à la fois d'un navigateur auquel en devait 
l'exploration de 360 Deues de c6te, et dont les 
travaux ne furent surpassés que par ceux de 
Barthélémy Dîas, qui lui succéda; il y a donc 
lieu de s'étonner qu'il soit tombé dans un oubli 
complet. Lee meUlenrs historiens se taisent et 
sur les récompenses que durent lui acquérir ses 
travaux, et sur l'époque précise de sa mort. 
Il y a en un Gaspard Cam ou Cao, qui, en 

(1] Voy. à ee sujet une dissertation peo eomrae de 
9eb. FranclMW Mendo THgM* 4au K recMM '— -^ 
Jifmorku d« LMterolura. 



1539, remplaça Alvario Pires, comme peintre 
de Jean m. FEaDiK4i«D Dekis. 

Jofto de Barros, A»ia etc. — F Francisco de S. Lnlz 
eurdlnal Sartflva, tndicê ekrûmflotiev âat tutttgaçom 
viaç&ntt, Dêteo^rtmmtw dm Pûttugmeam, rtkw^ en 
l84».daiM rouTrafo Intttolé Os, PortVipiexes em Âjrica 
jésia, Jmerica, Ocêania, Vt ?ol. 

* CAMA ( Giovanni- Bemardo), peintre na|K>- 
litain, florissait en 1550. n peignit quelques ta- 
bleaux dliistoire; mais U excella surtout dans le 
portrait. Il fit aussi quelques travaux en stuc. 

Sarncin, Guida de" ForutiêH per la eUtd di NapoH 
— Orlandt, JbbecedaHo, 

* GAMAm ( Luc'AnMne ), médectn Italien, 
vivait au commencement dudîx-septiènie siècle. 
On a de lui : Jteggimento per niver iano nei 
tempi ealdi; Perugia, 1610, itt-8*. 

Carrière, BiM. de ta Méd. 

^CAMACÉB (André)y péintro Hilien. Koy. 
Cahassei. 

CAMANIfiALI, ALCAIIA, CEXAMUBAU on 

MOSALi , médeelD arménien, Tîvalt à Bagdad en 

1258, lors de la prise de cette ville par les Tar- 
tares. On n'a aucuns détails biographiques aiir U 
vie de ce savant. On sait seulement qu'il s'occu- 
pait spécialement des affections oculaires, et qui 
avait étudié tout ce que les médecins arabes,^ 
chaldécns, faidiens d juifs ont écrit sur ee su- 
jet. Son ouvrage a été traduit en latin sous oe 
titi'c : âe Passionnibns oculorum Uber, avec la 
chirurgie de Guy de Chauliac ; Venise , 1499, et 
l'année suivante avec la chirurgie d'Albuca- 
sis. n existe aussi deux autres éditions de 1M6 
et 1513, in-fol. 

Freind, &Ut, d« ta Méd9e. f Partie. - Ovy de ChM- 
Uac. inmHtùHmm, jUm CoUectarimm pariii cAiratryé- 
calU mtdidnx. 

* CAM ARA, famille noble du Portugal, et dont 
les membres ont joué un rôle remarquable dans 
les événements importants de leur patrie. Nous 
nous bomerons à les citer \v\r ordre généalogique, 
en donnant sucdnctemeiit les principaux traits de 
leur histoire. 

Zarco (Jean-Gonçalvez /), né à Thomar ( Es- 
traroadure), fut le. fondateur de cette famille. 11 
se distingua à la prise de Ceuta (1420), et fut 
le premier gouverneur de Funchal (Madère). 

Càmara de Lobos {Jean-Gonçalvès II) , fut 
aussi gouverneur héréditaire de Madère, et prit le 
premier le nom de Camara de Lobos ( chambre 
des Loups), à cause d'un aventure qui lui arriva 
dans une grotte qui servait de gtte à des loups 
marins. 

Simon G<mçalve% /, troisîèBie gouverneur de 
Madère. 

Jean^Gonçalves ///, quatrième gouverneur 
de Madère. 

Simon-Gonçalvêt //,cinqttièroegoavemeBeiit 
Madère, n Ait fait grand de Portugal et comte de 
Calheta par le roi Sébastien (1&76). 

Jean-Gonçalvez /f, sixième gouvemeur de 
Madère et comte de Gidhela. 

SHnon-Gonçalvez III, septième gouvencur 
de Madère et comte de Calheta. 



^85 



CAMARA - CAMARGO 



986 



Jéan-Gcnçalvez F, huitièfDe gooremeor de 
Madère et comte de Calheta. H monnit sans en- 
laote en 1656, et, sa femme s*étant retirée dans 
on cooTent, le comté de Calheta et la capitaine- 
rie de Madère devinrent la propriété de donna 
Marie- Anne de Lancastre de Camara, qui les ap- 
porta en dot à Jean Rodrigues de Vasconcellos, 
comte de Castelmelhor. 

Les autres branches de cette puissante mai- 
son se divisent ainsi : 

La branche des Ataides, comtes d*Atooquia ; 
id. des seigneurs de lUe-Déflerte; 
fd. des Atanataees maures, grands 
pannetiers de Portugal. 

La branche des comtes de Yilla-Franca y Ri- 
beira-grande. 

BraDdam, Mcnarcik. ÎMait. t 6, et 17, e. II, p. I ; — 
Gaspard PrnctiioM, /fiitoif* dat Ilm / — BasaiMl 
Tboaas, iiusitiM. 

GAHARA ( Luena ), wtiqBaire itatios, vivait 
dans le milieo du dd-septième siècle. a fût 
parattnvne Ustoire de Telle (Chieti modene), 
dans le royaume de Naples; die est intitulée: 
De Teate tmtiqvo Marrueinorum in IttUia 
meiropoH^ tll Uà.; Rome, 1651, iin-4*, réimpri- 
mée depuis dans le Thesaums AntiquUatum 
ito/i«deBurmftnn, t IX. 

Toppl. Ji6J. NapoieL — 8ax. Ononoat. lUêr^ III. 
CAMABA y MVMkA {Chrisiùplie ns la), 
évèque et théologien espagnol , né à Ardniega 
▼ers la fin du seizième siècle, mort à Salamanque 
en 1641. U professa d*abord l'Écriture safaite à 
Tolède, puis fut nommé successivement évfique 
des lies Canaries, puis de Salamanque. Il a pu- 
blié le premier ouvrage sur les Canaries sous ce 
titre : CoHstUuiiom $inod(Ue$ del oiHspado de 
Canaria, 9U primiera fundaekon y traHsla- 
eUm, aidas de ius Obyspos y brève relacion 
de loi islas; Madrid, 1634, 'm^\ 

Nkc AotoBlo, BibUotk. Hiip. Nova. 
*CJLUARAO{Dom Anionio-Filippe)fChe[ in- 
dien célèbre, né dans les montagnes d'Hybiapaba 
▼ers la fin du seiiième siècle, mort en 1648. Ce 
guerrier émineut, que Ton place à la tète de tous 
ceux de sa race au Brésil, était chef d^une tribu 
couDtte sous le nom de Pytiguaras ( littérale- 
ment les buveurs de tabac). Selon la coutume 
indienne, il avait reçu un nom significatif et s'ap- 
pelait la Chevrette Poty (en portugais Cama- 
rdo. ) Au baptême on lui avait imposé celui d'An- 
tonio-Filippe. CamarSo figure dans l'histoire du 
Brésil dès Tannée 1613, à l'époque où M. de la 
Ravardière fut obligé de quitter le Brésil devant 
les forces de Geronimo d'Albuquerque. Sa bra- 
voure peu commune et son esprit de conduite 
loi avaient déjà mérité le titre de gouverneur 
des Indiens et l'avaient tait créer chevalier de 
Tordre du Christ, lorsqu'en 1644 Fernandez 
Yieira l'engagea à quitter la province de Sere- 
gtppe del Rey pour s'unir à Henrique Dias, le 
chef des noirs, et à lui-même, afin de chasser les 
HoUandais. U donna des preuves de haute ca- 
pacité , et si dans cette guerre, juste entre toutes 



les guerres, les trois races domfaiantes du Brésil 
se trouvèrent représentées par trois hommes 
émlnents , la postérité accorde à Camaflo le se- 
cond rang dans Faccomplissement de l'œuvre im- 
mense à laquelle 11 s'était voué avec un si grand 
dévouement. H contribua puissamment à réta- 
blir l'indépendance du Brésil, et mourut dans 
un âge avancé. La femme de Camarfto, qui était 
Indienne comme Id, se distingua dans plusieurs 
batailles par son admirable courage. 

FEtmiMino Denis. 
Soothey, BUtorf ofBra9U.—9erre6o,jinnaêit do Mû- 
kâm. 

CAMAMiixi (PrançaU)^ juriscoBsulte ita- 
lîen, né àyieeoee, vivait en 1640. Il était jusl*- 
meat apprécié poar ses oonaaissanoes en droit, et 
se faisait svrtout remarquer par l'éloqneace qu'il 
déployait dans ses court publics. U a laissé plu- 
sieurs uui i ag e a remarquables tnitHit tous de 
jurisprudence. 

Joaaoea l»pe(fatt% MÊMiânmMttoricmm, 

CAHABO* {Âlpkotue M) , amiral espagnol, 
▼ivait dims la première partie du seiiiène siècle. 
Au moisd*aoM 1 639, révèqoe de PlAoentia lui ooB- 
ift le oonmaDdeMent d'une floOille de trois vais- 
seaux destinéa h l'eiploration du déirait de Ma- 
gellan , eneore bien peneoanu h cette époque, 
pnisqiie nul marin n'avait pu le franchir depuis 
sa découverte. Canargo mouilla le 30 janvier 
1 540, à dooze lieues de l'embouchure du canal, 
près le cap des Vierges. Quelques jours après il 
fkwebit le premier goulet, et y reconnut les faidi- 
ees laissés par Magellan. Mais à peine arrivait-il 
an port Famine , que le plus graiid de ses navi- 
res fit cMe et fut brisé par une destempètes ordi- 
naires à ces parages. L'équipage put gagner la 
terre ; mais on n'a jamais eu de ses nouvelles. 
On a supposé que les passagers et marins qui le 
compoeaient se sont établis dans l'intérieur des 
terres qui sépafent la PaAagonie de la partie ha- 
bitée du Chili. Rien jusqu'ici n'est venu conir- 
mer cette croyance. Quant à Camargo, il conti- 
nua sa route, et réussit à traverser le détroit 
après Drille dangers, miHe fatigues. Il eut beau- 
coup de peine k atteindre Aréquipa (Pérou ) où 
H arriva dans le pKufteheux état. 

âriMoin» des rofagn ama %errt$ ÂutiraUt. 

* GAMARCM» ( Ignace db ), théologien espa- 
gnol, de l'ordre des Jésuites, vivait au commen- 
cement du dix^builième siècle. Il était profes- 
seor de théologie à l'université de Salamanque. 
On a de loi : Begula honestatis moralis, S. trac- 
tatus theoloyieus iripartiius de Begulamora- 
lUer agendi; Naples, 1730, in-fol. (l'auteur y 
combat ta doctrine un peu étastique de ta pro- 
babilité). 

Journal des Savnta. 

CAMARGO (Marie-Anne Citppi), célèbre 
danseuse , née à Bruxelles le 15 avril 1710, 
morte à Paris le 20 avril 1770. Son père Ferdi- 
nand-Joseph de Ctjppi , écuyer, seigneur de Re- 
noussard, comme il se dé^gne lui-même dans 
une requête au cardinal de Fleury dont nous 



S67 



CAMÀRGO — GAMÀSSEI 



388 



allons avoir à parler, était issa d*ane ancienne 
famille de Rome qoi a donné à l'église un arche- 
vêque de France, un évéque d'Ostie et un cardi- 
nal du titre de Saint-Jean, doyen du sacré col- 
lège en Tan 1517, sousle pontificat deLéonX (1). 
Le nom de Camaiigo, <iu'il joignait au sien était 
celui de sa mère, une Espagnole sortie de cette 
illustre maison. Par malheur, Coppi se troiiyait 
sans moyens de soutenir son rang et à la tète 
d'une famille qui ne comptait pas moins de sept 
rejetons. Il était à la fois maître de danse et de 
musique; faute de mieux, il donna des talents à 
ses enfants: Tun étudia la pemture, l'autre la mu- 
sique et devint plus tard violon k l'opéra ; l'aî- 
née de ses filles , Marie-Anne annonçait des dis- 
positions telles pour la danse, qu'il se détermina 
à faire le voyage de Paris et à la présenter à ma- 
demoiselle Prévost, dont elle prit durant trois 
mois des leçons. Elle revint «isuite à Bruxelles, 
où elle émerveilla la ville par son agilité, sa 
grAce, le charme de sa personne. Quelque temps 
après die allait à Rouen, qu'elle devait bientôt 
quitter pour fidre ses débuts à l'Opéra. Son appa- 
rition eut lieu, en 1726, par un pas dans les Ca- 
ractères de la Danse,Ce fut tout un événement. 
Mademoisdle Prévosts'en inquiéta au pointd'en- 
traver la carrière de son élève. La mode l'avait, 
consacrée ; sa beauté venant en aide è son talen^ 
elle devait triompher de tous les obstacles. Il y 
avait deux ans (et non trois, comme le dit son 
père dans sa lettreau cardinal) qu'elle faisait mer- 
veille à l'Opéra, quand le comte deMelun, usant 
d'adresse et de violence, l'enleva, elle et sa sceor 
Sophie, à peine Agée de treize ans, et les tint ren- 
fermées dans son hètel de la rue Culture-Saint- 
Gervais. Le père adressa aussitôt an cardinal- 
ministre une requête dans laquelle il demandait 
qu'il fût ordonné au ravisseur d'épouser la fille 
atnée et de doter la cadette. Mais il ne paraît 
pas qu'on ait pris en considération sérieuse cette 
supplique de Camargo. 

Comme on le pense bien, cette fugue ne fut 
pas étemelle, la célèbre danseuse reparut sur la 
scène, qu'eHe quitta en 1734, mais pour y ren- 
trer en 1740. Elle se retirait définitivement en 
1751 avec une pension de 1500 livres. Mademoi- 
selle de Camargo est une date dans l'histoire de 
la danse. C'est Camargo qui osa la première 
faire raccourcir ses jupons. Au reste, sa danse 
était pleine de noblesse et même de retenue. 
« Mademoiselle Camargo, dit Grimm , ne lUsait 
jamais la gargoidllade, que mademoiselle Allard 
fait aujourd'hui trois fois de suite avec tant de 
dextérité, et que mademoiselle Lyonnois a sans 
doute établie parmi les danseuses ; mademoiselle 
Camargo ne la trouvait pas décente. C'était à 
peme si on lui voyait le bas de la jambe. *> — Une 
gageure s'établit un jour sur la question de sa- 
voir si elle portait ou non des caleçons. « On 
s'adressa, à elle pour savoir la vérité du fait , 

ri) Reqaète de M. de Camargo, à rooeafton de renié- 
f enent de ses flUei, mal 171». 



ajoute Grimm, qui iîit un des témoins du pari; 
elle attesta que, non-seulement elle avait tou- 
jours porté des caleçons ; mais que leur établis- 
sement au théâtre tient à l'époque de ses bril- 
lants succès M. Peu d'artistes ont fourni une 
carrière aussi heureuse et joui d'une vogue aussi 
universelle. Voltaire, qui était un peu le courti- 
san de toutes les gloires, l'a immortalisée dans six 
vers d'éloges qu'elle avait è partager, il est vrai, 
avec mademoiselle Salle : 

Ail I Camargo, qoe tous ètet brtJlante 1 
Mais que Salle, grands dieni, est raviasante t 
Que vos pas sont légers, et qae les siens sont donx 
Elle est Inimitable, et voua toujours nouTelle ; 
Les Nympbes sautent comme tous. 
Et les Grâces dansent eomme elle. 

La Camargo survécut dix-neuf ans è ses triom- 
phes; elle passa ses dernières années dans une 
paisible retraite, comme le vieux Créblllon, avec 
une demi-douzaine de chiens, et un ami qui hii 
était resté de ses mille et un amants, et à qui 
elle a légué ses chiens. Ceiui-ci lui fit fiiire un 
enterrement magnifique. « Tout le monde admi- 
rait, ijoute l'auteur de la Correspondance, cette 
tenture en t)lanc, symbole de virginité, dont les 
personnes non mariées sont en droit de se servir 
dans leurs cérémonies funèbres. » — Quant à 
Sophie de Camargo, sou nom ne serait pas par- 
venu jusqu'è nous sans les succès de sa soeur et 
l'éclat scandaleux du comte de Melun. 

Gustave Desroirbstcrres. 

ÂmuUêt dramaUqties, t II. - Neeroloçie dei hom- 
me« eelé&rei de France, l77i. — Correspondance de 
Grimm, t. VI, vu. ~ Galerie du dix-huiiUma siècle, 
par Arsène Hoossale, t L. — (;amargo( anonyme), Mo- 
ntteiir dramaiigiue, is avril 184«. 

câmâriota (Matthieu), rhéteur grec, né i 
Tbessalonique , vivait dans le milieu du quin- 
zième siècle, n enseignait avec succès la philoso- 
phie à Constantinople lors de la prise de cette 
ville par Mahomet II (1463). U écrivit la relation 
de cet événement; elle Ait publiée dans le recueil 
grec-latin de Cnisius, Turco-grœcia, On a aussi 
de lui deux discours sur le traité de Gemistus 
Pletho, de Fato ; Leyde, 1722, in-r, avec notes 
de Rehnar et préface de J. AlbinusFabricius ; •»- 
Compendium Rhetoricx et Synopsis Htrtno- 
genis; Augsbourg, 1595 en grée. Ces deux ou- 
vrages ont été traduits en latin par Jean Schef- 
fer, avec annotations, dans son J^ectionum 
Aeademicarum Liber; Hambourg, 1673, iii-12. 
— Camariota a laissé en manuscrit un Com- 
mentaire sur les lettres de Synésius. 

Sai, OnomatL litt. 

* CAMASSBi (Andréa), peintre et graveur 
de l'école romaine, né à Bevagna prèsFoligiio en 
1601, mort en 1648. Après avoir appris à Pé- 
Toose, les principes de l'art, il devint à Rome 
élève du Dominiquin et d'Andréa Saochi. Ses 
principaux ouvrages se voient dans cette ville à 
Saint-André délia valle, au Pantliéon, h TégM^ 
des Capucins, et au baptistère de Saint-Jean de 
Latran. Dans tous on trouve de la noblesse, de 
la grèoe et du naturel^ unis à un bon colom. 



Î89 

Camassei a manié le burin ayec un égal sno- 
cès, et on admire avec raison sa belle esUmpe de 
la Sainte Famille. £. B n. 

Lanzf, StoriapittoHcA, — Tleoul, IHtionario. 

GAMBAcéRàs- {Jean-Jocques-Réçis db), 
liomroe d'État français^ naquit à Montpellier le 18 
octobre 1763, et mourut à Paris en juin 1824, 
d'une ancienne famille de robe qui avait produit 
encore quelques hommes dignes d'ajouter à son il- 
lustration parlementaire (notafoment un docteur 
deSorbonne, mort en 1758, membre de r Académie 
de Béziers; Tabbé de Carobaoérès,mort en 1802, 
archidiacre de Montpellier, qui, chargé de prê- 
cher le carême de 1757 devant Louis XY et sa 
cour, s'honora autant par le courage et la fer- 
meté dont il fit preuve, que par le talent qu'il dé- 
ploya comme prédicateur; enfin le cardinal-ar- 
chevêque de Rouen, Etienne Hubert de Cam- 
bacérte, sénateur, puis pair de France, mort en 
1818, et le général de Cambacérès, l'un et l'autre 
frères de l'archichancelier ). Destiné à la car- 
rière de la magistrature, à laquelle il était d'u- 
sage autrefois de se préparer dès l'enliajice par 
une éducation pour ainsi dire spéciale, le jeune 
Cambacérès, lors de la suppression momentanée 
des parlements en 1771, aima mieux renon- 
cer aux avantages de l'état qu'il allait embras- 
ser, que de si^er à l'un des tribunaux érigés 
illégalement par le chancelier Bfaupeon. En at- 
tendant le rétablissement de l'ancienne magis- 
trature , il continua de se livrer à l'étude des 
lois ; et la connaissance profonde qu'il acquit dans 
cette étude a été la source de sa hante fortune. 
Il avait succédé, en 1771, à son père dans la 
charge de conseiller en la cour des comptes, 
aides et finances de Montpellier. Aux approches 
de la révolution de 1789, dont il partageait les 
principes, il fut choisi par l'ordre de la noblesse 
pour rédiger ses cahiers; et la sénéchaussée de 
Montpellier porta son vote sur lui pour remplir 
une seconde place de député de cet ordre, qu'elle 
se croyait en droit d'envoyer aux états géné- 
raux. Ce mandat se trouva annulé, parce que la 
prétention de la sénéchaussée ne lut point ad- 
mise; mais, élu d'abord à quelques fonctions ad- 
roinîstratiTes, puis à la présidence du tribunal 
criminel de l'Hérault, Cambacérès fut élu député 
à la conTention par ce département an mois de 
septembre 1792. 

Pendant la durée de cette législature , dont il 
avait pressenti la violence et les écarts, Camba- 
cérès chercha à se retrancher dans la spécialité 
du jurisconsulte. Porté au comité de législation, 
il y resta pendant deux ans, principalement o<v 
cnpé d'affaires contentieuses, de questions juri- 
diques, et de rapports dont le sujet n'était pas 
de nature à attirer sur lui Tattoition du public. 
Cette circonspection était d'autant plus sage qu'il 
appartenait à une classe privilégiée. Mais les 
événements déconcertèrent sa prudence : homme 
consciencieux avant tout, il se trouva foreé d'ac- 
cepter le rêle important qui lui échut lors du 

HOW. BIOGR. UICIVBRS. — T. Vm. 



CAMASSEI — CAMBACÉRÈS 



390 

procès de Louis XYI. L'opinion qu'il émit la pn- 
mière fols qu'il fut appelé à se prononcer ne se- 
rait pas dâsavouée aijjo^i^'b^ P^ beaucoup 
d'hommes graves et du caractère le plus droit : 
« Le peuple vous a créés législateurs, dit-il, 
mais il ne vous a pas institués juges; U vous a 
chargés d'établir sa félicité sur des bases immua- 
bles, mais il ne vous a pas chargés de prononcer 
vous-mêmes la condamnation de l'auteur de ses 
infortunes. » Il y avait du courage à émettre une 
telle opinion ; Cambacérès n'en montra pas un 
moins grand lorsque , nommé l'un des commis- 
saires chargés de retirer du greffe du tribunal 
criminel les pièces produites contre le roi, et de 
lui notifier le décret qui lui accordait un conseil, 
il insista pour que la plus grande latitude fût 
laissée k la défense et aux communications de 
l'illustre accusé avec ses défenseurs. S'il souleva 
par sa première déclaration l'animosité des dé- 
magogues, qui, à toute force, voulaient le sup- 
plice de Louis XVI, Cambacérès ne devait pas 
échapper non phis à la rancune des royalistes de 
CoUentz; car il se prononça, ainsi que tous ses 
collègues de la convention , pour l'affirmative 
sur la question de la culpabilité. Quant à celle de 
la peine, voici comment il s'exprima : « J'estime 
que la convention nationale doit décréter que 
Louis a encouru les peines établies contre les 
conspirateurs par le code pénal; qu'elle doit 
suspendre l'exécution du décret jusqu'à la cessa- 
tion des hostilités, époque à laquelle il sera dé- 
finitivement prononcé par la convention ou par 
le corps législatif sur le sort de Louis, qui de- 
meurera jusqu'alors en état de détention; et 
néanmoins, en cas d'invasion du territoire fran- 
çais par les ennemis de la république, le décret 
sera misa exécution. » Ce vote conditionnel fut 
compté avec les 334 votes d'absolution. Enfin 
Cambacérès se prononça pour le sursis à l'exé- 
cution. Il est vrai qu'après que le décret fut 
porté, U s'y soumit et le fit entendre par pré- 
caution oratoire, lorsqu'il réclama pour le roi la 
liberté de voir une dernière fois sa famille et ses 
conseils, ainsi que la faculté de choisir un con- 
fesseur à son gré; mais il est étrange que l'es- 
prit de parti ait pu à ce point dénaturer l'inten- 
tion et les faits, que, vingt-quatre ans plus tard, 
rarchichancelier se soit vu dénoncer au parti 
réactionnaire et exiler comme régicide. 

a Après le jugement de Louis XVI (dit un bio- 
graphe plus équitable en ce point et mieux in- 
formé que \9i Biographie des hommes vivants), 
Cambacérès chercha à calmer les impressions 
que les meneurs de la Montagne avaient paru 
prendre de lui; il ménagea assez évidemment les 
factions opposées pour qu'on soit autorisé à 
croire que ses principes étaient de souffrir ce 
qu'il ne pouvait empêcher, pour avoir occasion 
de-Ae modifier. » Devenu membre du comité de 
défense générale, il présenta en son nom, à la 
séance du 26 mars 1793, un rapport sur la dé- 
fection de Dumouriez. Lié jusqu'alors avec ce 

10 



291 GAMBAGÉRtS 

généra], il Fayait déf^Hida peu de temps aupa- 
ravant avec chaleur, quand il était pur encore 
des accusations dirigées contre lui; mais Cam- 
bacérès ne déclina pas son devoir de rapporteur 
dans un moment où son silence l'aurait jnfailli- 
blcment compromis. A la séance de la conven- 
tion du 10 août 1793, Cambacérès lut tin travail 
étendu sur la classilication des lois civiles et 
leur rédaction en un seul code, travail dont il 
avait été chargé par décret de l'assemblée, con- 
jointement avec Merlin (de Douai). Une adresse 
avx Français ayant été décrétée le 6 novembre 
1794, Cambacérès, alors président de l'assem- 
blée, fut chargé de sa rédaction : c'était le pro- 
gramme de la nouvelle direction que l'événe- 
ment du 9 thermidor permettait de donner au 
gouvernement. Le rédacteur y annonce que la 
convention maintiendra le ré^me qui a sauvé 
VÉtat, mais qu'elle le mamtiendra en \e régula'^ 
risantf en \e dégageant des vexations, des me- 
sures cruelles, des inquiétudes dont il a été 
le prétexte, La réintégration des soixante-treize 
députés illégalement exclus le 31 mai précédent, 
lui fournit une occasion favorable pour foire la 
motion d'une amnistie pleine et entière à l'égard 
de faits révolutionnaires non qualifiés expressé- 
ment par le code pénal. A l'expiration de sa pré- 
sidence, il était passé au comité de salut public; 
ses collègues l'élurent président de ce comité, et 
jusqu'à la fin de la législature il y resta chargé 
de la direction des relations extérieures. On lui 
Ait redevable de la paix conclue avec la Rus- 
sie et avec l'Espagne. Cambacérès donna une 
grande importance à ses fonctions de président 
du comité de salut public : tout arrêté des diver- 
ses commissions du gouvernement n'étant expé- 
dié que sous sa signature, il exerçait par là sur 
l'ensemble de l'administration une sorte de sur- 
veillance qui pouvait le faire considérer comme 
le chef du gouvernement. Le caractère même de 
son influence souleva contre lui les mauvaises 
pas.Mons ; plus il apportait de prudence et de mo- 
dération dans la direction des affaires de la répu- 
blique, plus il devenait odieux aux ennemis du 
gouvernement; et les intrigues ourdies à Co- 
blentz trouvèrent à la convention des patriotes 
tout disposés à leur servir d'instruments. lia 
accusèrent Cambacérès d'entretenir des intelli- 
gences avec l'émigration. On citait quelques 
mots d'une lettre du marquis d'Entralgues, agent 
avoué des princes auprès des cours les plus 
hostiles à la l^ance. Cambacérès se lava sans 
peine d'une pareille inculpation; mais on réussit 
néanmoins à l'écarter du Directoire , sous pré- 
texte qu'il n'était pas assez compromis dans la 
cause de la révolution , ayant refusé de voter 
la mort du tyran î Lors de la nouvelle législa- 
ture, il fut porté au conseil des cinq-cents : la 
précision de ses idées, sa pénétration rapide et 
sûre, un imperturbable sang-froid, et sa grande 
facilité d'élocution, lui firent encore déférer la 
présidence. Un honune politique qui possède ces 



S92 



qualités à on haut degré^ M. Dnpin aîné, rend à 
rarchichancdiar ce témoignage, qu*il fut on des 
plus sages conseillers et des plus fidèles servi- 
teurs de la couronne impériale. « U avait, ajoute- 
t-il, l'esprit juste et lumineux, le discours laco- 
nique, et la tenue grave. » A la Ibrmation de 
rinstitut national, il en fit partie comme 
membre de la classe des sciences morales et 
politiques, n entra depuis à l'Académie fran- 
çaise, et il n'a cessé d'en faire partie qu'au 31 
mars 1816, date de l'ordonnance qui prononça 
sa radiation. Suspecté de royalisme par le parti 
républicain exalté. Il fut regardé comme un ctuj 
d'opposition et écarté par le Directoire lors- 
qu'il sortit du conseil des cinq-cents avec le 
second tiers conventionnel, au bout de quelques 
mois de session de cette législature. Cambacé- 
rès, rendu ainsi à la vie privée, reprit les travaux 
du jurisconsulte. 

Le revirement du 30 plairial an vn ayant ap- 
pelé de nouveaux hommes à la tête du gouver- 
nement, Cambacérès accepta, un mois après, le 
portefeuille de la justice, que lui offrait Sieyes; 
il le conserva après le 18 brumaire, quoiqu'il 
n'eût pris aucune part à cette révolution. Telle 
flit même la confiance qu'il inspira à Bonaparte 
dès que le général fut à même d'apprécier son 
caractère et ses talents, que celui-d le choisit 
pour être après lui le premier fonctionnaire de 
l'État en qualité de second consul, plaçant amsi, 
comme on Ta judicieusement ol>servé , la main 
de justice à côté de Vépée. 

A dater de cette période de la vie publique de 
Cambac-érès, il devient impossible <rembrasser 
le détail de ses actes dans les limites d'une notice. 
Sans doute il n'avait dans la direction des affai- 
res de l'État qu'un rôle subordonné à la volonté 
du maître que la nouvelle constitution venait de 
donner à la république; mais ce second râle de- 
mandait encore toute la capacité dont fit preuve 
celui que le premier consul en avait chargé. Sa 
participation a la rédaction du code civil con- 
tribua beaucoup à sa gloire. S'il y a lieu de loi 
reprocher une tendance trop prononcée vers des 
préjugés aristocratiques, tels que ceux de la caste 
parlementaire, ces préjugés du moins n'étaient 
pas hostiles à tout progrès calculé sur l'intelli- 
gence des masses : défenseur de la liberté légale, 
il lui donnait pour garantie l'ind^ndance de la 
magistrature et du barreau. L'on sait quels ef- 
forts Cambacérès a tentés pour relever la dignité 
de la profession d'avocat, et lui rendre Télectian 
de ses bâtonniers. Assurément le désir de re- 
constituer Vordre des avocats n'avait rien de 
oomoaim avec le retour des maîtrises, des ja- 
randes et des corporations : il peut donc paraître 
surprenant que le rédacteur du Mémorial de 
Sainte- Hélène représente Cambacérès (tout en 
rendant justice d'ailleurs à sa sagesse, sa modé- 
ration et sa capacité) comme « l'avocat des 
abus, des préjugés, des anciennes institutions, 
du retour des honneurs, des distbctioas, etc. » 



393 



GAMBACÉRÈS 



994 



Quand Napoléon prit lé titre d*empereor, celui 
de tous les consuls disparut; mais U n'y eut que 
cela de changé dans la position de Cambacérès, 
qui devint archichanceîier^iiyini la présidence 
perpétuelle du sénat. L'empereur le fit encore 
p rince , dnc de Parme, e t le décora successÎTe- 
ment de tous les ordres dont il disposa. Tontes 
ces faveurs excitèrent contre lui la jalousie; 
mais la malignité et Tenvie même furent obligées 
de convenir qu*il porta la prospérité avec tant 
de calme et la grandeur avec tant de facilité, 
qu'on eût dit qu*il était né et qu'il avait tou- 
jours vécu dans cette position^k\wfaid\t il était 
parvenu par son mérite et ses talents. La con- 
fiance de Napoléon dans le premier dignitaire 
de son empire n'a jamais éprouvé la plus légère 
atteinte : de près comme de loin, il était tranquille 
sur Topportunité et Tà-propos de ses mesures, et 
sur la ftûreté de la direction qu'il aurait don- 
née aux plus importantes aflairea de l'État. On 
peut regretter que plusieurs des conseils de Tai^ 
chichaiu»dier n'aient pas été suivis : jamais l'em- 
pereur ne suspecta leur sincérité. C'est ainsi 
que, dans le conseil, le duc de Carobacérès avait 
lutté fréquemment contre la pasAÎon qui poussait 
Napoléon aux combats. U fit tous ses efforts pour 
empêcher Tillégal et impolitiqne supplice du duc 
d'En^en, et 11 eût voulu détourner aussi l'em- 
pereur d'entreprendre la campagne de Russie et 
de tenter les chances de celle de 1813. Malgré 
l'opposition formelle et motivée qu'il avait émise 
lorsque le projet d'alliance de Napoléon avec 
l'Autriche fut, pour la forme, soumis au con- 
seil, l'arcbichancelier, qui aurait voulu que l'em- 
pereur épousAt une princesse russe, n'en obtint 
pas moins à un haut degré la confiance de l'impé- 
ratrice Marie-Louise : celle ci, lorsqu'elle fut dé- 
clarée régente, l'appela à présider son conseil. 
La déternûnation de quitter Paris pour se porter 
au delà de la Loire, à l'approche de l'ennemi, a 
été jugée comme funeste à la dynastie de Napo- 
léon, et Ton a voulu en faire peser la responsa- 
bilité sur rarchichancetier. Ce reproche est non- 
seuleaieot dépourvu de fondement, puisque les 
ordres de l'empereur étaient formels ; mais Cam- 
becérès se serait rendu coupable de trahison si, 
sans autre garantie de succès qu'une éventualité 
douteuse, il eût désobéi à ces ordres et résisté à 
l'ayis de la presque unanimité du conseil , par- 
tagé d'ailleurs par Joseph, lieutenant généra] de 
l'empire. C'est de Blois, où 11 avait accompagné 
Marie-Louise, et après 1 avoir remise aux mains 
des conunissaires que son père avait délégués 
peur l'accompagner en Autriche, que le duc de 
Cambacérès envoya, les 7 et 9 avril 1814 , son 
adhésion aux actes du sénat. U revint à Paris et 
rentra dans la vie privée, dont le retour de Na- 
poléon le tira malgré lui : un ordre de lempereur 
le décida à reprendre les fonctions d'archichan- 
celîer, et à se charger^ par intérim , du porte- 
feuille de la justice. £n 1814, la calomnie avait 
pris à tâche de ruiner le crédit que jwuvait con- 



server près dn roi l'archlchailcener de Pemplre : 
après les Cent-Jours, on ne se borna plus à atta- 
quer sa réputation d'homme privé; il fut qualifié 
de régicide, et sous ce prétexte compris dans 
la liste de proscription qui dispersa à l'étran- 
ger, en Belgique surtout , les débris d'un parti 
vaincu par les ans, et dont il avait été autre- 
fols l'adversaire. Associé à ses infortunes, il se 
félicita de pouvoir en alléger quelques-unes. 
Enfin une ordonnance du 13 mai 1818 rétablit 
l'exilé dans tous ses droits civils et politiques. De 
retour à Paris, le duc de Cambacérès y mourut, 
dans sa soixante-onzième année. Il y avait 
donc près de dix ans qu'il vivait comme simple 
particulier : cependant, quinse jours après sa 
mort, une ordonnance royale fut rendue, qui 
eiûoignit 4 ses liéritlers de remettre à un com- 
missaire délégué par le garde-des-sceaux, et 
sans inventaire, les papiers de rarchichancelier, 
lesquels étaieot encore sous le lœllé* Sur le refus 
de l'héritier du duc de Carobacérèsy une instance 
s'engagea entre ce dernier et le ministre de la 
justice au nom de l'État, instance dans laquelle 
on voulut soulever un conflit pour ravir aux 
magistrats la connaissance de l'aflaire. M. Dupin 
aîné, chargé de la défense, publia à cette occa- 
sion un mémoire remarquable. « Quelles sont 
donc ces lettres? s'écriait-il; leur contenu inté- 
resse donc des hommes bien puissants, puisqu'il 
ne faut pas même qu'elles soient lues ni entre- 
Tues par l'héritier, par le possesseur, même soiis 
le contrôle d'un maître des requêtes et en pré- 
sence d'un juge de paixl » [ Snc. des 9. du m. ] 

MvHUeur uaivertêL - Ttaien, HUMré d» OmnUoi 
et de VEmpirt. — Thtbaudeaa. le Consulat et V Empire, 

— NorTtns. HMoire de ffapolêon. — Sachet rt Aoat, 
tiistoire parlementaère de la révôiutlen /rmtçaite. - 
Miguel, jé^rêçe de mut. de Im rtvolutton frem^mUê. 

- Aubriet, ^iede Canbao&rés, t« éd., 1816, tn-lS. 

CAMBAGÉRfts {Etienne- Hubert ns), car- 
dinal français, frère de l'archichanoelier, né h 
Blontpellier le 11 septembre 1766, mort le 25 
octobre 1828. Il embrassa la carrière ecclésiasti- 
que, et ne orit aucune part à la révolution; mais 
l'élévation de son frère aux premières charges de 
l'État, après les événements du 18 brumaire, le 
fit monter rapidement aux degrés les plus émi- 
nents de la hiérarclûe religieuse. Nommé archevê- 
que de Rouen le 1 1 avril 1802, il Ait pourvu, l'aiH 
née suivante, du chapeau de cardinal, et reçut 
ensuite le cordon de grand officier de la Légion 
d'honneur. Le département de l'Hérault l'ayant 
élu candidat au sénat conservateur, il y fut ap- 
pelé le 1**^ février 1805, et ne s'y montre pas le 
moins adulateur. La bataille d'Austertitz lui of- 
frit Toccasion de manifester, dans un mandement 
qui se fit remarquer, toute sa reconnaissance 
et toute son admiration pour le prince qui lui 
avait donné de si grandes marques de sa faveur. 
Mais les désastres de 1813 et 1814 ébranlèrent 
le dévouement du prélat courtisan, aassi bien 
que celui de tant d'autres. Il adhéra, le 8 avril, 
aux résolutions dn sénat relativement à la dé- 

10. 



995 CAipAGÉRÉS 

chéanoe de rempemr. En 1815, Napoléon, fer- 
mant les yeux sur le passé, comprit rarchevè- 
que de Rouen, le 2 juin, dans la composition de 
sa chambre des pairs. La rentrée de Louis XYID 
força le cardinal Cambacérès à s'éloigner de la 
scène politique, et à retourner] à ses fonctions 
épiscopales. 

Biographie des Conlemporaint, — Le Bas, Diet. en- 
cyctop. dé la Fremee. —Biogr. nouv, deâ Contemp, 

GAMBAcéRÈs (le barou), général français, 
nereu des précédents, né le 13 novembre 1778, 
mort en 1826. 11 embrassa en 1793 la carrière 
militaire, et fit les campagnes d'Espagne et du 
Rhin. Il se battit aussi dans la Vendée, assista 
aux batailles d'Austerlitz et d'Iéna, fut fait gé- 
néral de brigade le 10 juillet 1806, prit part à la 
guerre d'Espagne, reçut le commandement du 
département du Mont-Tonnerre, reparut à la 
grande armée en 1814, combattit yaOlamment 
aux journées de Lutzen, Bautzen et Dresde, et 
commanda le département d'Indre-et-Loire en 
1814. La restauration le mit suocessirement en 
disponibilité et en retraite. La fierté de caractère 
du général Cambacérès Tempécha, malgré son 
nom , d'avancer rapidement. 

GAMBAcARiB (l'abbé db), onde des précé- 
dents, prêtre français, né à Montpellier en 1721, 
mort le 6 novembre 1802. Il était fils d'un con- 
seiller à la cour des comptes du Languedoc, n 
montra de bonne heure un gottt décidé pour l'é- 
tude des auteurs sacrés ; et, iprès s'être bien pé- 
nétré de la lecture de Bossuet et surtout de 
Bourdaloue, il se destina h la chaire. Ses succès 
Airent brillants ; et, quoiqu'on Ait dans une église, 
des applandlssonents universels se firent enten- 
dre lorsqu'il prononça son panégyrique de saint 
Louis, en 1768. 11 fut nommé archidiacre dans 
saviUe natale. Lié avec les littérateurs les plus 
distingués de son temps, il vécut toujours d'une 
manière modeste. On a de lui : Panégyrique de 
saint Louis; 1768, in-4*; — Sermons; 1781, 
3 vol. in-12; deuxième édition, 1788, 3 vol. 
in-12, avec un discours préliminaire. 

^GAMBACÉRàs {Marie- Jean-Pierre- Hubert, 
duc de), sénateur, neveu de l'archichaofielier de 
l'empire, naquit, le 20 septembre 1 798, à Solingen 
(grand-duché de Berg). Il fut admis en 1812 au 
nombre des pages de l'empereur, suivit en cette 
qualité l'impératrice Marie-Louise lors de sa re- 
traite siu* Blois, et fit le dernier le service auprès 
du roi de Rome, en escortant ce prince de Blois à 
Oriéans. Licencié sous la première restauration, 
il fut nommé en 1814 sous4ieutenant dans un 
régiment de chasseurs à cheval, reprit ses an- 
ciennes fonctions pendant les Gent-Jours, et lut 
nommé premier page de l'empereur, qu'il suivit 
pendant la campagne de Belgique. Chargé, dans 
la journée du 16 juin, d'une mission auprès du 
maréchal Ney , il tomba dans une embuscade et 
Alt fait prisonnier de guerre, après s'être dé- 
fendu vaillamment et avoir eu un cheval tué sous 
lui. Rentré en France, il y apprit hi proscription 



— CAMBERLTN 



396 



de son plus prodie parent, reoMiça à la carrière 
militaire, donna sa démission, se livra à l'étude 
du droit, et se fit inscrire en 1823 an tableau 
de Tordre des avocats à la cour royale de Pa- 
ris. Après la mort de son oncle (1824), il s'op- 
posa énergiquement à la remise des ;)a piersdn 
défunt, que le gouvernement voulait s'appro- 
priëfTX^ette affaire, qui eut un grand retentisse- 
ment à eette époque, dura fort longtemps ; Oene 
fut qu'à la fin de 1828 qu'elle eut une solution 
favorable devant les tribunaux, grAce à rhabfle 
défense de M. Dupi^ jJné.* M. de Cambacérès se 
trouvait en Suisse lorsque la révolution de juil- 
let éclata : il revint à Paris, et se rallia à la dynastie 
nouvelle. Placé quatre fois à la tête d'une com- 
pagnie de la garde nationale de la 10* légion, il 
obtint de ses concitoyens un sabre d'honneur 
en témoignage de leur estime , et fut nommé , 
en 1834, membre du conseil général de la Seine. 
Une ordonnance du 11 septembre 1835 l'ap- 
pela à siéger dans la chambre des paffs. Éla, 
la même année, l'un des secrétaires de cette 
chambre, il conserva ses fonctions jusqu'à la ré- 
volution de février. La confiance du chef de l'É- 
tat réleva à la dignité de sénateur par décret do 
26 janvier 1852.11 est aujourd'hui grand mattre 
des cérémoniesy et l'un des secrétaires du sénat. 

SiGABO. 

GAMBA88I. Foy. GoNBLU (/«an), sculpteor 
itaUen. 

*GAHBAiJLBa (de eamby force, et haol, des- 
truction ), chef gaulois à la solde des rois de Ma- 
cédoine, entra pour son propre compte dans la 
Thrace, en ravagea les frontières, comme le 
firent ensuite Cérétrius, Léonor, Lutbar, Comon* 
tor. n rapporta de cette expédition au milieu des 
Galls du Danube un butin considérable, dont la 
vue décida .ses compatriotes à tenter contre la 
Grèce cette invasion qui vint, en 279, échouer à 
Delphes et aux Thermopyles. 

Paosanlas, X , 19, f 4. — Ph. Le Bu, DicUcmn, encff- 
elopéd, d0 ta France. 

GAMBDBN (Guillaume), antiquaire anglais. 
Voy, Camden (Williams ). 

CAMBBBLTif D'AMOiToiBS (Jean-Boptiste- 
Guillaume, chevalier), poète belge, né à Gand 
en 1760, mort dans la même ville le 15 avril 
1833. 11 était de famille noble, fit de bonnea ^o- 
des à Louvah ; il devint juge au tribunal dvil de 
Gand. Il s'adonna alors à la versification latine, 
et adressa des pièces de vers à Louis XYDl, aa 
roi et à la reine des Pays-Baa> au prince et à 
la princesse d'Orange, auxrois de Prusse et d'An- 
gleterre, au pape Léon xn, aux princes de Saxe- 
Weimar, de Hohenlohe, au grand maître de 
Malte. Sa vanité ne fht qu'à moitié satisfiûle; car 
ces nombreuses adulations ne lui valurent que 
les ordres de la Légion d'honneur, du Lion Néer- 
landais , du Phénix , et du Faucon-Blanc Ootre 
ces poésies, on a de lui : In cxdem Egmondi ; — 
Ars Costeriana, sur l'orighie de l'imprimerie^ 
que l'auteur &it naître à Hariem ; — Eyckii tnt* 



297 



GAMBERLYN — CAMBIATORE 



398 



mortali genio; apologie des frères Eyck; — Bu- 
kelsii genio, sar l'art d*eiicaqaer les hareogs 
d'après la méttiode de Buckels. Tous ces mor- 
ceaux ont été réoDis sons le titre : Miscellanea; 
Gaûd, 1828, m-8% fig. 
BtograpkU çénératê dm Btlçm. 
GÂMBEftT (Robert), musicien, né à Paris yers 
1628, et mort à Londres en 1677. 11 ftit d'abord 
organiste de Téglise St.-IIonoré, et devint ensuite 
surintendant delà musique delà reine Anne d'Au- 
triche, mère de Louis XIV. Il ftit le premier mu- 
sicien français qui composa un opéra, et Toid 
oonmient il y Ait amené. L'abbé Perrin, maître 
des cérémonies de Gaston, duc d'Orléans, ayant 
conçu l'idée de créer un nouveau genre de spec- 
tacle h rinstar d'Or/eo e JSuridice, que le cardi- 
nal Mazarin avait foit jouer en 1647 par une 
troupe italienne, écrivit une ^pastorale en 5 ac- 
tes, et chargea Cambert de la mettre en musi- 
que : cette pièce, représentée au château d'Issy 
en 1659, et ensuite à Vincennes en présence du 
roi, obtint un grand succès. Encouragés par Ma- 
zarin, les auteurs oomposèrent un nouvel opéra 
mtitulé Ariane, ou les Amours de Bacchus, qui 
fut répété à Issy en 1666, mais dont la repré- 
sentation fut empêchée par la mort du cardinal. 
Diverses circonstances s'opposèrent aussi à la 
représentation d'un autre opéra. Adonis , dont 
Cambert avait fait la musique en 1662. Perrin 
n'en poursuivit pas moins la réalisation de son 
projet : le 28 juin 1669, il obtint des lettres pa- 
tentes portant « permission d'établir dans la ville 
de Paris, et autres du royaume, des académies 
de musique pour chanter en public des pièces 
de théâtre. » 11 s'associa Cambert pour la mu- 
sique, et le marquis de Sourdéac pour les machi- 
nes ; et au mois de mars 1671 il ouvrit son théâ- 
tre dans le jeu de paume de là Bouteille, rue 
Mazarine, en face de celle Guénégaud, par la pièce 
de Pomone, que l'on peut considérer comme le 
premier opéra français régulier. Pomone, applau- 
die pendant huit mois, (ut suivie d'une antrê pas- 
torale en 5 actes , les Peines et les Plaisirs de 
V Amour, Mais Ûentât la division s'étant mise 
parmi les associés , Lulli , qui était devenu su- 
rintendant delà musique du roi, profita de cette 
mésintelligence pour leur enlever leur privilège. 
Cambert, profondément blessé d'une telle injus- 
tice, quitta la France en 1673, passa en Angle- 
terre , où il i\]t nommé maître de la musique de 
Charles il, et mourut de chagrin peu de temps 
après. 'La partition à^ Adonis a été perdue; 
Ch. Ballard a publié des fragments de l'opéra 
de Pomone; celui des Peines et des Plaisirs 
de F Amour eiiste en manuscrit à la Bibliothèque 
impériale. DiEinwNNÉ DBRNE-BàiioN. 

Fétls, BiograpkU tMivenelle de» mutMau. — Patrlal, 
Uixtokrm de fjirt wuuiedl en France, 

«GAMBBRT {Jean ns), écrivain héraldique 
français, vivait vers le milieu du seizième siècle. 
On a de loi : le Miroir royal blasonnant les 
urmoiries de France et le nom du roi 



(Henri II), avec une lettre à la reine Cathe- 
rine de Médias; Paris, 1549, in-8<'. 
Uiooff et Fontette, Bibi. MOor. dé lu Pranee, 
caMBiAGi (Joachim), historien toscan, né 
en 1740, mort vers 1801. Il se destinait d'abord 
h l'état éxlésiastique; mais, ayant trouvé- l'occa- 
sion de contracter un brillant mariage, il se con- 
sacra aux lettres et s'associa à un de ses parents, 
Gaétano Cambiagi, qui possédait à Florence une 
imprimerie de premier ordre. Les relations de 
Joachim avec Paoli et les autres chefs de l'in- 
surrection corse l'engagèrent à écrire Ylsloria 
del regno di Corsica; Livoume, 1770 à 1774, 
4 vol. in-4' ; oa y trouve un grand nombre de 
documents naïfs et intéressants. 11 commençait 
une Histoire de Sardaigne lorsqu'il mourut. 
On n'a que le 1*' vol. de cette histoire ; Florence, 
1775, in-4». 
TlpaJdo, Bio§r» tUU. 

caMBuao ( Luea), dit Luchetto de Gênes, 
peintre, né à Gènes en 1527,mortàBfadriden 1585. 
Fils de Giovanni Cambiaso, peintre médiocre, il 
reçut de lui les premières leçons, et acheva de 
perfectionner son talent par l'étude des dessins 
du Mantegna et des tableaux du Pordenone exis- 
tant à Gènes ; car, quoi qu'en ait dit Tioozzi, il nç 
parait pas être allé h Rome. Dès l'âge de vingt- 
cinq ans, il était compté au nombre des pre- 
miers peintres de l'Italie : sa réputation étant par- 
venue en Espagne, Philippe II l'appela à sa cour 
pour concourir à la décoration de l'Escurial. 
C'est là, entre autres peintures, qu'à la voûte de 
l'église il exécuta ce prodigieux Paradis tant 
vanté par Lomazio. Cambiaso étonna tous les 
peintres espagnols par sa facilité, la beauté de 
son coloris, la pureté de son dessin et la har- 
diesse de ses raccourcis. Ses succès lui valurent 
les bonnes grâces du roi. Malheureusement 
itant devenu amoureux de la sœur d'une femme 
qu'il avait perdue, et ayant vainement sollidté 
du pape la dispense nécessaire pour ce nouveau 
mariage. Il eut la pensée d'avoir recours à l'inter- 
vention du roi d'Espagne; mais un courtisan lui 
conseilla de n'en point parler, s'il voulait con- 
server la faveur du monarque. Luca prit cette 
contrariété tellement à coeur, qu'il en tomba ma- 
lade, et mourut en peu de jours, à l'âge de cin- 
quante-huit ans. n laissa un fils nommé Orazio, 
qui suivit la carrière de son père, mais avec un 
moindre succès. £. B— n. 

Unzi, Storia pUtoric^ — OrlaDdl, Jbbeeedario, - 
Vrinckelman. Nwês Mahter-Lexikon, 

ciAMBiATORB (Thomos), écrivain italien, 
né à Reggio (Lombardie), vivait dans le quin- 
uème siècle. II était à la fois légiste et poète : 
l'empereur Sigismond lui décerna la couronne 
poétique à Parme le 6 mai 1432. On a de lui : 
Ballades, ûnprimées dans un recueil de vers 
publié à Venise, 1618; — la traduction de ÏÉ- 
néideea terza rima, revue et corrigée par Jean 
Paul Vasio ; Venise, 1 Sd2 et 1 538 ; — (<e Judicio 
libero et non liàero, dédié au marquis Léonel 



%^ CAMBUTOR£ 

d'Esté, numuscrit qui «e troaye à la bibliothèque 
de Modèoe. 

CiomaU de" Litterati, U Xïll.-SvpplémentfirançaU 
de BdU, L II, p. S8. 

«CAMBILBOM (Jean), théologien polémiste 
allemand, vivait au commencement da dix-sep- 
tième siècle. 11 était membre de la congrégation 
des Jésuites à Gratz, en Styrie; mais bientôt U en 
sortit pour la comtAttre avec acharnement. On 
a de lui, sous le voile de Tanonyme, Relaiio de 
sttuiiis Jesuitarumabstrusioriims ; i 608, in-8*, 
insérée aussi dans Locius, HistoriaJesuitarum, 
p. 169, et trad. en allemand à la suite du ReiS' 
sende Jesuiier Wo(f ;îtiO, in 4». Une réplique 
fut publiée par Jacques Gretser, sous le titre : 
Relatio deJemitarum studiis abstrusiorihus, 
contra Jok, Cambilhom; 1609, in-8"; — Von 
demjesuiten Gott, etc. (sur le Dieu des jésuites) ; 
Géra, 1611, in-4<> (c'est la trad. allemande d'un 
original latin, resté inconnu). Dans la Fortge- 
aetzie Sammlung von alten und neuen theo- 
logUchen Sachen, 1738, p. 625, on suppose 
que Cambilhom s'est déguisé sous le nom du 
licencié Wallpurger, et que tout a été pii^ 
dans El. HasenmûUer, Hisloria Jesuitarum 
ordinis; — Nova novorum JesuUiea, trad. 
en allemand par Jean PfeifTer; 1610, ln4^ 

Daakel. Naekricktên, t. I, p. M9 et koIv. 

«GAJHBiili (André), historien et traducteur 
italien, natif de Florence, vivait dans la- seconde 
moitié du quinzième siècle. Il était disciple de 
Christophe Landlnî, et très-versé.'dans l'histoire 
des peuples étrangers. On a de lui : Istoria delV 
origine ed imprese dé' Turchi; Florence, 
1638, in-8*; Venise, in-8* ; —S^orta délia Fran- 
cia^ en manuscrit, dans la bibliotlièque Médicis 
de Florence; — il lelio, dialogo di Cicérone 
delt Amicizia ; en manuscrit ; — Tredici hbri 
di Biondo Flavio in itatianafavella, a' quati 
aggiunse un lïbro, en manuscrit. 

Hegrl, Seritiori Florent. — Vailonl^Bibl.degHvolga' 
Hïs, l. I, p. î5». - Bibi. di TarntlL, t I, p. ise. - Ban- 
dlnl. Specimm lUterat. FloréuU, U 1, p. toi. * Lelong et 
FonU^le, /Obi. hut. de lu France. 

CAMB17II (Joseph), compositeur de musique 
italien» né à Livourne le 13 février 174C, mort 
à Bicètre veis 1832. 11 se livra dès sou enfance 
à l'étude du violon, sous la direction d'un maître 
obscur nommé PolLi ; son talent précoce se dé- 
veloppa pi|r les conseils et Térudition de Man- 
fredi et de Nardini. A dix-sept ans, il se rendit 
à Bologne pour y suivre le contre-point, sous le 
P. Martini. Il resta trois ans près de ce maesr 
tro, puis partit pour Naines, où il devint amou- 
reux d'une de ses compatriotes, et s'embarqua 
avec eHe pour s'unir dans leur ville natale. 
Griron raconte ainsi l'événement qui sépara les 
deux amants : « Ce pauvre M. CambÎJii n*est 
« pas né sous une étoile heureuse. 11 a éprouvé, 
« avant d'arriver dans ce pays-ci, des infortunes 
« plus f&cbenses qu'une chute à l'Opéra. S'étant 

« embarqué à Naples avec une jeune personne 
« dtaBt fl élaii épeidiunHit aiBonreux, et qu^iJi al- 



— CAMBINI SCO 

« lait épouser, il fut pris par des corsaires et 
« mené captif en Barbarie : ce n'est pas encore l« 
« plus cruel de ses malheurs. Attaché au mAt du 
« vaisseau, il vit cette maîtresse, qu'il avait res- 
« pectée jusqu'alors avec une timidité digne de 
« l'amant de Sophronie, il la vit violer en sa pré- 
« senceparces brigands, et en futle triste témoin. » 
Un négociant vénitien, nommé Zambbni» eut pi- 
tié du pauvre artiste; il le racheta d'un rené^t 
espagnol, et le mit en liberté. Cambini paixourut 
alors l'Italie et l'Allemagne, où il reçut les leçons 
d'Haydn, sur lequel il fit ce distique : 

11 marcbe lonjoun seol i m muse a »a tout peindre. 
N'imitez pas, créez, vous qui voulez l'atteindre ! 

Avec la protection de l'ambassadeur de Naples, 
il vint à Paris en 1770. Le prince de Conti Tac- 
cueillit et le mit en rapport avec Gossec, qui diri- 
rigeait le Concert des amateurs. Cambini eut alors 
l'oècasion de se faire connaître, en faisant exécu- 
ter des morceaux de sa composition qui eurent 
du succès. Cambini abusait tellement de sa fé- 
condité, qu'en quelques années U produisit plus 
de soixante symphonies, et un nombre immense 
d'autres ouvrages de musique instrumentale, con- 
certos, oratorios, motets, etc., etc. La facture en 
était assez pure et les idées gracieuses; mais il y 
manquait du génie. Ses quatuors pour violon sont 
plus remarquables^ on y trouve de la mélodie et 
de la correction. Cambini aurait certainement pu 
s'élever plus liaut ; mais, totjjours en proie au be- 
soin, suite inévitable de son intempérance, il 
était obligé de travailler très-vite, et de pro- 
duire ses idées sans les épurer. Infatigable, «lu 
reste , le peu de temps quM! ne passait pas au 
cabaret il le consacrait encore à des leçons de 
chant, de violon, de composition. Dans les der- 
nières années de sa vie, cet artiste était aux. 
gages des éditeurs de musique, et faisait pour eux 
de£ arrangements sur des motifs pris dans les 
œuvres des compositeurs célèbres. Ces travaux, 
fort bien exploités, mais peu rétribués, ne faisaient 
que prolonger la misère profonde qu'il partageait 
avec une temme beaucoup plus jeune que lui. 
On a prétendu qu'il était parti en 1812 pour la 
Hoiiande, et qu'il s'y était suicidé ; il n'en est rien : 
il fut reçu parmi les pauvres de Bicètre, et moa- 
rut dans cet hospice. 

Voici la liste de ses ouvrages : le Sacrifice 
d* Abraham f oratorio; 1774; — /ood, oratorio, 
1775;— MiserereàYec chœurs, 1775;— /es Ro- 
mans, ballet en trois actes, intitulés la Bergerie^ 
la Chevalerie, la Féerie, qui n'eut à l'Opéra que 3 
représentations; juillet 1776 ( la chorégraphie 
était de Bonneval); — Rose d*amour et CarUh- 
man, paroles de Dubreuil, drame lyrique ^en 3 
actes, resté sans succès au Théâtre-Italien; 1779; 

— quelques entrées dans te ballet les Fêtes 5i- 
ciliennes; 1782; — la Croisée^ 2 actes; 17^, 

— les Fourberies de Mathurin , 1 acte ; 1786; 
— - Cora, ou la Prétresse du Soleil^ paroles de 
Galriot, 3 actes, 1787 ; reprise, très-bien accueil- 
lie en 1798, — diters soU^es d'uaa difficulté 



301 



GAMfiUa — 



grtdaelle pov TostfOM d« pkraséf da style 
ot de Yêûqjiresaion, aveo dM remarpte» et une 
teMe jpoiir aeeùmpapiemmU i Paris, LeduCi 
1788 ; — Àlemém, Àloidej pièces non reçues à 
ropéra } 1789; — Sdwin H AdHe^ 3 actes, an 
théâtre Beaujolais ; 17t9) — /es De»» Frères, 
on to Mêpanche, paroles de DiibaissoB^ 3 aetes, 
à Bea^iolais; 1790} — NantMlde et Dagobert, 
paroles de Pils, 3 acica, au théâtre LouTois ; 1 791} 
cet opéra eut me grande réussite j — ArnUde , 
non reçue à TOpéra; 1793; •— (^ Trois Gas- 
cons, 1 acte; Louruis» 1793; -— Prélttdes et 
Peints d*ergues dans tems les tons, mêlés 
d'airs Taries, et termines par l'Art de moduler 
sur le vMen; Paria^ 179ft; Ofienbach, 1797; 
— Méthode pour flûte » sonie de 20 petits airs 
et de sii dues; Paris^ Gaveaux, 1799, — le 
Compositettr, seène eomiqne; Paris, IrolMult, 
1800; ^ Qiiàntetti et qmttors sur des molt/s 
de Boccherini; Paris« Pleyel^ 1800-1803; ^ 
De la musique fustrumenteUe en quatuor; 
Leipzig, Gazette musicale, 1804; — Vers à 
Lesueur sur son Ossiauf Paris, Almanaeh 
des Muses , 1806 ; — Tablettes de Polymnie, ro- 
TiK eriti^e, en eoRaborsAiOD de M. de Garandé ; 
Paris, 1810-1811; — 80 symphonies poar or- 
chestres; — QQ Traité de eompoemon , resté 
manuscrit. 

ScMlttiig, NoWMttu Liaeiem uni^trml de mwtie^. 
» Biographie portative des Contemporaim. — Pétls. 
Biographie universetîe des Musiciens. 

*GAMBio ( Pcrî<$5o;ie ), compositeur italien, 
^iyait dans le seizième siècle. On connaît de lui : 
Madrigali a quattro voci, con alcufii dx Ci- 
priano Rose ; Venise, 154? ; — Canzone villa- 
nesche alla Sapoletarta; Venise, 1551. Le doc- 
teur Bumey a extrait de ce recueil une viilote à 
quatre voix, qu'il a insérée dans son Histoire de 
la Musique, t. III, p. 215. 
FMis, Biographie de» Muâiciens. 
* GAMBis ( Richard-Joseph as ), eire de Far- 
gues, hagiographe et historien avignonnais , tî- 
vait à Avignon dans la seconde moitié du dix-sep- 
tième siècle. Ob a de lui s Vie de saint Béifézet 
(sous le nom anagrammatiqne de Dissambec); 
Avignon, 1870, in-12 ; — Recueil des saints 
qui sent honorés dans Avignon; in-12. ^ On 
lai attribue aussi des Mémoires sur les trou- 
bles et séditions aminées dans Avignon depuis 
1661 jusque» et ineiuse Vannée 166», in-fol. 
( manuscrit). 
Ltloog M Fèatttt», Bibi.'Met, de ta Franee. 
CAMB19 ^Marguerite na), traductrice fran- 
çaise, née en Languedoc, vivait dans la seconde 
moitié du seizième siècle. Fille de Louis, baron 
d'Alais, elle épousa d'abord Pons d^Aieirao, ba- 
ron d'Afgremont, et, après la mort de celui-ci, 
Jacques de Rochemaure. On a d^eHe : EpUre du 
seigneur J, -G. Ttyssin, de la Vie que doit tenir 
une dame veuve ; Lyon, 1 &54, in-l6, trad. de Tlta- 
liai ; — ÉpUre eonsolatoire dé feasilt envoyée 



GAMBOIRE 803 

par Jean Boccace au seigneur Pino de âossi; 
Lyon, 1556, in-16, trad. de l'italien. 

mtoarûy Bitiokre de ^toM•, t. IV, p. sSt. •>• Bittoire 
Htî. dès Femmes savantes, 1. 1, p. lio. 

GAMBis-TBLLBRON {Joseph-louis- Domi- 
nique, marquis ne), historien français, né à 
Avignon en 1706, mort dans la ntéme ville en 
1772. n était d'une très-ancienne famille du Ve- 
naissin, alors sous la domination papale , prit du 
service dans son pays comme capitaine de dra- 
gons, et devint lieutenant général de l'infanterie 
du saint-siége. Ami des lettres, de Cambis n'a- 
vait jamais cessé, dans ses loisirs, de rassembler 
tous les manuscrits intéressants et les livres 
rares qu'il avait pu rencontrer ; aussi en com- 
posa-t-Ô une bibliothèque fort curieuse, dont il a 
publié le Catalogue raisohné; Avignon, 1770, 
hi-4'*. On a de loi : Relation d'une grâce 
singulière et miraculeuse opérée à Rome en 
1742, par Vintercession de saint François- 
Xavier, trad. de Tltalien; Paris, 1744, in-f8; — 
Réflexions critiques et historiques sur le pa- 
négyrique de saint Agricole (du P. Eusèbe 
Didier); 1755, in-4*; -— Supplément à ces ré- 
flexions, servant de réplique à la réponse du 
P. Didier; 1755, in^"; — Addiiions au 
Mémoire historique et critique de la vie de 
Roger de Saint- Lary de Bellegarde (par Se- 
cousse ); Paris, 1707, in-12. — En manuscrits : 
Vie de i/"* de Chantai ; — de saint Fran- 
çois de Sales; — de V ermite Gens; — Annales 
du comtat Venaissin , 5 vol. in-fol.; — Histoire 
d'Avignon y in-fol. 

I/.tbbé Ri Vf, la Chasse aux Biographes ,• Londres, 
«788. — Quérard, la France liUerairt!. 

CAMBLITE, CAMBLETE OU CAMBÈTE (en la- 
tin Camtyusius), roi de Lydie, vivait environ 
1 400 av.-J.-C. n était fils ot successeur d'Alcyme. 
Les auteurs grecs rapportent que ce rnonarqiie, 
ayant offensé les dieux, avait été alflijîé d'une faim 
quo rien ne pouvait calmer : sa femme en Tut 
même victime; car une nuit, en dormant, Cam- 
blite se jeta sur elle et la dévora tout entiore, 
moins on bras. Le matin, a son réveil, d<Hesp<'re 
à la vue de ce triste xstij^e de cplle qu'il aimait, 
il courut au temple, et, après avoir maudit les 
dieux, se passa son glaive dans le corps. Les 
historiens nous dépeignent Camblite comme un 
prince fort débauché, qui, dans un accès d'ivresse, 
aurait massaeré sa femme et, qui se tua ensuite. 

Élien, HisL varies — L'abbé Se^in, Becherches sur 
les rois de Lffdie ( Mémoires de T Académie dm 
inscr, et belles- lettres, L V, p. •*♦).— L'Art de vé- 
ri/Ur les dates, t. III, p. M. 

*cAMBoiRB (...), conventionné] français, vi- 
vait dans la seconde moitié du dix- huitième siècle, 
n était administrateur du district de Périgueux 
lorsque la révolution commença. £nvoyé, en sep- 
tembre 1792, à la convention nationale par le dé- 
partement de la Dordogne, il vota la mort de 
Louis XVI; et, n'ayant pas été appelé aux assem- 
blées qui suivirent, il tôt nommé oommisaaîre du 
Directoire dana son défiarteineBl. 



803 GAMBOIRE — GAMBON 

AnMalk, looy, etc., Biog. nom, d«i CmUemp, — 



304 



ciAMBOLAS (François db), prêtre fhmçaîs, 
né eo 1600, mort le 4 mai 1668. 11 était chanoine 
de Saint-Satnmin de Toulouse : on y voit encore 
son épitapfae. Cambolas fut le fondateur àsA re- 
ligienses de Notre-Dame de Toulouse : sa charité, 
sa modestie, la pureté de ses mœurs, lui acquirent 
le respect de tous ses concitoyens, qui hono- 
raient sa mémoire comme celle d'un saint 
Boulanger et Valet ont gravé son portrait, in-S** 
etin-4«. 

BiograpMe TouUnaaiinê, 

CAMBOLAS {Jean db), jurisconsulte français, 
né à Toulouse, et mort dans cette yille en 1670. 
Ses talents le firent oiommer président du parle- 
ment >le Toulouse. On a de lui : Décisions no" 
tables du parlement de Toulouse ; 1671 et 
1681. Ce recueil était très-estimé dans Tancien 
barreau. 

Biographie roMiowaiiM. - U Bm, DUS, enegoiop. 
dé ta France. 

GAMBOLOMAR, roi des Tedosages qui se 
rendirent en Asie et se retranchèrent sur le mont 
Mugaba lorsque le ooDsolC.-N.Manlius vint les 
attaquer. 

Tite-Uve, llb. XXXIX. 

GAMBOH (...DB),chirurgien français, Tîvaitdans 
la seconde moitié du dix-huitième siècle. On a 
de lui : Lettre à Bambilla sur trois opérations 
de lasymphyse ; 1780, in-8« i—Éloge historique 
de J. Baseilhac, frère Cosme, feuillant, ayec 
des détails sur les instruments qall a inventés 
ou perfectionnés; 1781,in-8<'. 

Quérânl, la France iittéraire. 

GAMBON (Jean-Louis-Àuguste-Emmanuelf 
marquis db), jurisconsulte français, né h Tou- 
louse en 1737, mort dans la même ville en sep- 
tembre 1807. U suivit les traces de ses parents, 
et, comme eux, se voua à la magistrature. Après 
avoir terminé ses études en droit, il fut reçu 
conseiller au parlement de Toulouse en 1768. 
£n 1761 il était avocat général, et remplit ces 
fonctions avec autant de talent que dMropartia- 
lité; il signala sa tolérance dans l'affaire d*Étienne 
Sales, auquel des catholiques contestaient la va- 
lidité du mariage de son père. Cambon prit la 
parole, et développa d'une manière lumineuse les 
principes des lois naturelles et civiles, dépouil- 
lant les arrêts et édits de Tinterprétation pas- 
sionnée de l'esprit de parti. «Il ne faut pas se de- 
« mander , dit-il , si l'on est persuadé de l'exis- 
« tence du mariage contesté, mais il faut se de- 
« mander si l'intérêt public n'est pas qu'on le 
« présume; et, puisque le contraire n'est pas ju- 
« ridiquement prouvé, la justice et l'équité veu- 
« lent qu'on suppose tout ce qui est naturelle- 
(c ment possible, plutôt que de faire perdre à un 
« enfiuit l'état dont il a légitimement joui. » Les 
conclusions de Cambon furent adoptées , et on 
déclara la validité des mariages protestants. Ce 
jngementservit de précédent, et le sort de 400,000 
familles protestantes se trouva ûxé. L'Académie 



des Jeux Floranx Tadmit dans son sein comme 
mainteneur, et fut chargé de la semonce. Son 
discours dépassa tout ce que son talent faisait 
espérer. En 1779, Cambon acheta une charge 
de président à mortier, et devint en 1786 procu- 
reur général. Louis XVI ayant convoqué en 1787 
rassemblée des notables, Cambon y fut appe- 
lé; et le roi, appréciant sa sagesse et sa fermeté, 
le nomma premier présideat II fit également 
partie de la seconde assemblée, réunie en 1788. 
Après l'abolition des pariements, il vint à Paris ; 
maisjil y frit bientôt poursuivi; et, pour éviter 
la mort, û dut se soustraire par la fuite aux re- 
cherches des comités. Un plus grand malheur 
vint le frapper : M°" Cambon, qui avait cru pou- 
voir rester dans son domicile, ne prévoyant pas que 
les proscriptions politiques pouvaient atteindre 
les femmes, tat arrêtée, et sa tête roula sur l'é- 
cha&ud le 8 thermidor. Elle fut du nombre des 
dernières victimes du régime sanglant qui avait 
désolé la France. Le lendemain, Robespierre et 
Saint- Just étaient à leur tour accusés, et, le sur- 
lendemain, offerts en holocauste à la terrible 
déesse dont ils s'étaient faits les grands prêtres. 
La terreur passée, Cambon reparut, rentra danf 
Sa fortune, et termina paisiblement au sein de sa 
fiunille le reste de sa vie. 
Moniteur. — Biographie dm ConUmporaint, 
GAMBOH (/osepA), homme d'État français, 
né à Montpellier le 17 jutai 1754, mort à Bruxelles 
le 15 février 1820. Il était d'une fiunille de négo- 
ciants, gérait, avec ses frères, la maison de com- 
merce de son père, lorsque la révolution pénétra 
danss<m pays. Cambon en accneiliit les principes 
avec enthousiasme. Aussitôt ^»rès la fuite du roi, 
au mois de février 1791, il fit proclamer la ré- 
publique au milieu de ses compatriotes. Nommé 
par eux à l'assemblée législative en septembre 
de la même année, il y professa avec chaleur 
les doctrines démocratiques. Cependant 11 s'oc- 
cupa d'une manière spéciale de l'administratioo 
des finances ; et il est peu d'actes dans sa carrière 
législative qui n'aient eu pour objet, au moins 
indirect, cette partie importante des intérêts pu- 
blics. 11 demanda, contre l'opinion des giron- 
dins, que les prêtres fussent assimilés au reste 
des fonctionnaires publics, et que leurs traite- 
ments pussent être suspendus en cas d'infidélité 
ou de désobéissance aux lois de TÉtat; il éten- 
dit cette mesure aux généraux d'armée et aux 
ministres ; et lorsqu'en 1792 Bazire eut proposé 
la confiscation des biens des émigrés, il fit rendre 
la loi qui déclarait ces biens en état de séquestre, 
et afin, disait-il, de priver les ennemis de la pa- 
a trie des moyens de lui faire la guerre , et d'a- 
ct Yoir , dans la jouissance de leurs biens» rindem- 
a nité des dommages qu'ils pourraient causer à 
K l'État. » Cependant il parut se rapprocher on 
moment du parti constitutionnel, lursqu^ea aoOt 
1792 la section Mauconseil vint déclarer à la 
barre qu'elle ne reconnaissait plus Louis X\l 
pour roi; il s'éleva avec force contre cette déda- 



805 



GAMBON 



806 



ration. Mais, apfrès k 10 aoM, ee Ait hil qui 
fit à la cooTentîoo im rapport lur les pîèoea 
qui étabUssaioit la colpabOité de Louis XYI; et, 
pea de jours après, il fit décréter d'accusation 
les ex-ministres Narbonne, Lajard, et de Graye. 
A peine descendu du fauteuil de président de 
rassemblée législative, Cambon tint siégw sur 
les bancs de la conyention. 11 s'empressa d'y 
dénoncer la feuille de M arat et la commune de 
Paris ; il provoqua même la mise en accusation 
' de Tex-ministre Lacoste et des ordonnateurs 
Malus, Servan, d'Espagnac, pour pes marchés 
qu'ils avaient consentis ou contractés; il fit dé- 
créter le remplacement du commissaire liquida- 
teur Dufrtae-Saint-Léon, et nommer des com« 
missaires spéciaux, chargés de vérifier le ser- 
vice de U comptabilité de Dumouriei; il accusa 
même ce géoéral an sujet de sa lettre à la Con- 
vention, et obtint TétabUssement d'une adminis- 
tration provisoire pour les pays conquis. Dans 
le procès de Louis XVI, vota la mort sans ap- 
pel et sans sursis; combattit avec énergie, le 
10 mars 1793, l'établissement du tribunal révo- 
lutionnaire; soutint que le mode d'oiitanisation 
proposé par Robert Lindetétatt attentatoire à U 
liberté des citoyens, et demanda que les juge- 
ments ftissent rendus parjurés. Déjjk membre du 
comité des finances, il ftit, le 7 avril, appelé à 
celui de salut public, où il se montra plus que 
Jamais opposé à la commune de Paris. An 2 juin, 
lorsque la convention, voulant fûre preuve de 
liberté , sortit en corps dans le jardin des Toile- 
ries, il alla se placer au milieu des membres du 
parti girondin, dont les jacobins demandaient la 
tête ; et, ii*ayant pa empêcher le décret d'arresta- 
tion qui ftit porté le jour même contre ces dépu- 
tés, il déchira, de dépit, sa carte de député. Ce- 
pendant, peu de temps après, Cambon se rappro- 
cha encore de la Montagne et de la commune. En 
juillet 1793, il fut chargé d'un rapport sur la situa- 
tion de l'État, sur les opérations du oomitéde salut 
public, et sur la correspondance qu'on avait cru 
exister entre la conduite des puissances étrangères 
elles projets des ennemis de l'intérieur. Trois mois 
après, il fit ordonner la clôture des barrières de 
Paris, et décréter l'arrestation de ceux qui cher- 
chaient à se soustraire au service militaire. 
U fut éla président de l'assemblée en août 17i»3, 
et prit, en mars 1794, la parole pour attester la 
culpalntité de Fabre d'Églantine, accusé d'avoir 
falsifié le décret relatif à la compagnie des Indes. 
Ce fut la même année qu'il fit à l'assemblée son 
célèbre n4>port sur l'administration des finances, 
et donna à la France le premier modèle de grand 
livre de la dette publique. Dans la lutte qui amena 
le 9 thermidor, Cambon prit parti contre les 
chefs de la Montagne. Ce fbt même lui qui, le 
premier, porta contre eux la parole, et se pré- 
senta comme l'un des accusateurs de Robespierre. 
Mais à peine les thermidoriens eurent-ils triom- 
phé qa'ils se tournèrent contre lui. Accusé comme 
complice des tijrans par Bourdon (de l'Oise), 



Bovère, André Domont et TalUen, Il n'édiappa 
an décret d'arrestation lancé contre lui que par 
la Alite. Caché dans un grenier de la me Saint- 
Honoré, il sut se soustndre à toutes les recher- 
ches qu^André Dnmont et Tallien firent faire 
pour se saisir de sa personne. Cependant, après 
l'amnistie du 4 brumaire an nr , il sortit de sa 
retraite, et se rendit dans une campagne près de 
Montpdlier, où il se consacra tout entier à l'a- 
griculture et aux jouissances de la vie privée. 
Nommé en 1815 membre de la chambre des 
représentants, il montra beancoup de modération 
duÈB cette assemblée, et ne prit part qu'aux dis- 
cussions relatives aux réquisitions de guerre et 
au budget Sa carrière politique se termina avec 
la session de cette assemblée. Non compris dans 
la loi d'amnistie en 1816, se rendit à Bruxelles. 
Void les titres de qudqnes-uns de ses écrits : 
Bapport ei projet de décret sur la conduite 
des généraux Jirançais dans les pays occupés 
par les armées de la république ( 13 décem- 
bre 1792 ) ; — Rapport et projet de décret sur 
la conduite à tenir et les pouvoirs à donner 
aux généraux français chargés de Vexpédi- 
tUm de la Hollande (2 mars 1793); — Jlop- 
port sur Vétat de la république à V époque de 
la création du comité de salut public ( 1 1 juil- 
let 1793); — Opinion sur l'organisation des 
comités et sur les pouvoirs qui doivent leur 
être attribués ; — Discours dans la séance du 
1^' brumaire an ni (sur le règne de la terreur) ; 
— Rapport et projet de décret sur les taxes 
révolutionnaires (26 novembre 1794 ) ; — Let- 
tre sur les finances; Paris, 1795, in-8^. 

MomU0mr wUvenei. — Bâches tt Roux, Hist, porlem. 
de la Bév. franf. — Thlers, Hi$t. d« to Rév. franc. — 
MlffMt, >ftr»9d de rHUtoin dé la Rév, franc. — De 
Berante, Hitt. de la Conv. tkot, 

GAMBOH {Auguste y marquis db), homme 
politique français, fils de Jean-Louis-Àuguste- 
Emmanuely mort en décembre 1835. au dé- 
puté de la Hante-Garonne en 1824 et réélu en 
1827 , il s'est fait connaître sous la restauration 
comme un des membres les plus influents de la 
contre-opposition à la chambre des députés. On 
ne le voyait pourtant monter à la^ tribune que 
dans les grandes occasions, et il s'y prononçait 
souvent contre le ministère. On a conservé le 
souvenir de son improvisation dans la discussion 
du budget de 1823, et de quelques autres dans la 
session de 1826. Avant 1830, il était vice-prési- 
dent de la chambre et conseiller d'État. Depuis 
cette révolution, M. le marquis de Cambon resta 
complètement à l'écart, quoique le département 
de la Hante-Garonne l'eôt compris dans les réé- 
lecticms de 1830. [Enc. des g, du m.] 

Mon», Miiv.- Arnaatt, Joay, eta., Biog, noMMlte deê 
OnUemporatm, 

^CAMBOH (Charles-Antoine), peintre de dé- 
cors français, né h Paris en 1802, élève de 
M. Ciceri. Toutes les pièces célèbres par leurs 
décorations, représentées depuis vingt ans à Pa- 
ris, renferment quelques chefs-d'œuvre de 



307 



CAMBON — CAMBRAY 



808 



M. Carobon, chefs-d'oHivre <pà, malheureiue- 
ment, ne sarriTent pas toujoara à roccaaioD qui 
les fait naître. Il a répété, pour plusieurs théâtres 
de province, ses principaux décors. P. Ch. 

Gabet, Dictionnaire d$i artista. 

*CAMBOiJLA8 (Simon), homme politique 
français, vivait dans la seconde moitié du dix- 
huitième siècle. Il était négociant lorsque la ré- 
volution éclata. Élu aux fonctions municipales, 
Si fut ensuite envoyé à la convention (1792) 
par le département de l'Aveyron. Lors du juge- 
ment de Louis XYI, il répondit i La mortl Au 
31 mai, il embrassa chaleureusement la cause 
des proscrits, et excita Tadmiration par la coura- 
geuse éloquence qu'il déploya contre les terribles 
proacripteurs de cette journée. Le 2 juin, il fit 
décréter d'accusation ceux qui avaient donné 
Tordre de sonner le tocsin et de fermer les bar* 
rières; et le 6 du même mois, plus énergique 
que jamais, il reprocha an comité révolution- 
naire ses arrestations illégiBles. Les événements 
se précipitaient, et Camboulas put échapper aux 
haines implacables qu'il avait si généreusement 
provoquées; il devint ensuite membre du con- 
sefl des cinq-cents, qu'il quitta en 1797, dé- 
goûté de la vie politique. 

Moniteur univ. — Biographie conventionneite. — 
Biot/r.mod. 

^GAfliBOinnnr de ul m€rrnB( Jeanne nt; 
en religion, de Sainte-Ursule) , biographe fran- 
çaise, de l'ordre des Ursnlhies, vivait à Bourg en 
Bresse dans la seconde moitié du dix-septième 
siècle. On a d'elle : Journal des illustres reli- 
gieuses de Vordre de Sainte-Ursule, tiré des 
chroniques de Vordre et autres mémoires de 
leur vie; Bourg, 1684, 4 vol. in-4*. 

Lelong et Fonlclte, Riblioihéque hUi. de la France. 

*CAiiiBoi7T DE POttT-cukTmkV (Sébastien- 

Joseph DD ), théologien français , vivait Jans la 
seconde moitié du dix-septième siècle. H fut abbé 
du convent de Pont-Chàtean. On a de lui : Ré- 
ponse à un écrit publié sur le sujei des mira- 
cles quHl a plu à Dieu de /aire à Port- Royal; 
Paris, 1656, in-4*' : cet écrit lui a été attribué; 
— Lettre à M. ^archevêque de Paris, pour 
lui demander la liberté de M. de Sacy et de» 
religieuses de Port- Royal, dans tes Divers o^ 
tes. Lettres, etc., de Port-Boyal; 1723. 

Uloog et Fontette . ihbUoth. MtL dé la Fnmeê, 

* CAMBRAT (be), ingénieur français, vivait 
dans la seconde moite du dix-septième siècle. 
On a de hd : VérUiMe manière de bienfar^ 
tyier, de M. de Vauban ; le tout mis en ordre 
par M* Vabbé du Fag et le chevalier de Cam- 
bray; nouvelle édit, corrigée et augmentée de 
la moitié; Paris, 1694, 2 vol. in-6''. 

ld«laafr. •uppMœciil à JOchtr, jéUçemêines-Gel^kr- 
teH-/Axieon. 

* CAMBBAT (Baptiste), C'est le nom trop peu 
connu d'un simple paysan, inventeur d'une sorte 
de toile connue encore aujourd'hui sons la dé' 
nomination de fto^i^te, o« de Camhray (Cam- 
bryk). On ne sait absolument rien de cet indus- 



triel, qui a enrichi, par sa découverte ou procédé 
de &brication, la petite province où il est né. On 
tient seulement qu'il vivait au treizième siècle, 
et habitait le village de Cantany en Cambrésis, 
où se trouvent encore quelques-uns de ses des- 
cendants. Le commerce des toiles de batiste, que 
l'on appelle toilettes dans le pays, a beaucoup dé- 
chu depuis que l'on a essayé d'en fabriquer à l'aide 
de métiers mécaniques. Il était au seiûème siè- 
cle si important, qu'on en évaluait le produit 
annuel à plus de deux millions. 

J. Paul Faber. 

Mémoirt dé la 'Société d^Émufation dé Cambraff, 
année 1B18. — Carpentlet, 1914. de Cambrag. 

^GAMBEAT ( Àlcxis-Ànne^Pierre ) , général 
français, né à Douay le 8 avril 1763, mort à 
Plaisance le 3 juillet 1799. B servit soecessi- 
vement aux armées des Pyrénées orientales 
(23 mai ), des côtes de Brest (24 septembre), de 
l'Ouest ( 6 novembre ) el des cdtes de l'Océan le 
i*' janvier 1796. Commandant la 22* division en 
remplacement dn général Qnesnel (28 avril 1797), 
il fut réformé le 30 mars 1798; mais Mentdt re- 
mis en activité (4 mai), il passa à l'armée d'Italie, 
où il fût placé sous les ordres de Maedonald. 
Blessé mortellemeirt à la batallle de la Trébi% 
le 20 jnfai 1799, Il mourut à Fàge de trente-six 
ans. Le nom de ee général CMt hnertt an» les 
tables de branse dn pelais de Yersailtos. 

A. Sauxav. 

jéreMfféê de le Cmrré.^r*et. H Cm^q^ t X.~ Afont- 
Umr, XXVI. IM : XXVHI. 7U; XXIX, SS6, 09, 7S». 

*cAMBRAT-DiONT [Louis-GuUlaume de), 
savant physicien français, naturalisé à Florence, 
naquit en 1723 dans la ci-devant province de 
Picardie, et mourut à Florence à la fin du dix- 
huitième siècle. A l'âge de sept ans, il quitta 
son pays natal avec ses parents, qui vinrent 
s'établir à Paris, et fit d'excellentes études chez 
les jésuites. Quoiqu'il fit de rapides procurés 
dans la connaissance les langues et de la litté- 
raturo, il se sentit entraîné, comme par une es- 
pèce de vocation, vers la culture des sciences 
physico-mathématiques. 11 n'avait que vingt- 
deux ans lorsqu'il suivit à Florence une espèce 
de colonie de Français, appelée en Toscane pour 
y onganiser les finances, sous le titre de compa- 
gnie Okelly, à qui le grand duc avait cooôédé 
la ferme générale des sels, tabacs, douanes et 
droits domaniaux. Le jeune Digny se fit bientôt 
remarquer par son mérite et son assiduité au 
travail; il obtint un avancement successif dans 
l'administration des finances, et finit par être 
chargé de la dn-ection de l'épargne du grand 
duc Pierre Léopold ; il conserva cet emploi sous 
son successeur Ferdinand , et ne cessa de l'oc- 
cuper jusqu'à son extrême vieillesse. Il eut le 
bonheur, pendant sa gestion, de travailler sous 
la direction du célèbre ministre Angelo Tavanti, 
qui est considéré comme le Sully et le Colbert 
de la ToBcane; mais il ne pot consacrer aux 
sciences et aux lettres que de courts moDMuits de 
loisir. Quoique les Français employés dans les fi- 



809 



GAMBEAY — CAMBRIDGE 



819 



naooes ne fossent pas tus de boa œil, Laluidei 
dans aon Toyagç en Italie, a recueiUi «ir lea tieox 
loémes Topiiiioii da pays: « Un de ceux qui fait le 
« plus d*lioiuiettr à la France est M. de Cambray- 
« Digoy, directeur des comptes; il a eflacé, par 
« les services rendus à la Toscane, le yenûs 
« délaToraliJe que peu! avoir «n étranger dana 
« les finances d'un pays. » Lltalie dut à Cam- 
bray-Z%ay le plan et la construction de la pre- 
vàét% machine à feu qui ait été exécutée au delà 
des monts. Elle fui destinée à amener les eaux 
de la mer dans les salines de Gastigtfone, malgré 
TéléTation dee dunes qui séparent les salines dn 
rivage. « Ce qu'il y a de plus curieux à voir à 
« CastigUone, dM le même Lalande, est une 
« macluoe à feu dans le goÉt de celles de Lon* 
« dres et de Flandre, et que M. Digny a perfeo- 
« tionoée et a fait construire il y a quelques 
> années. C'est depuis ce temps-là que MM. Pé- 
A rier ont fait exécuter la belle machine de Cbail- 
« loi i> M. Cambray-Digny rendit compte de ses 
vues et des travaux entrepris sous sa direction 
dans la Description, qu'il publia, d'une maclime 
à /eu eanstruUô pour les soUmms ds Cm/h 
giione, avec des Mails sur les machines 4e 
celle espèce les plus cosuims, et sur quelques 
autres muschùses hffdrauhçiues; smeée étuu 
mémoire sur la coautrucium des saHnes et 
la qualUé des sels; Parme, 1746, in-4«, avec 
plaÎMïbes e* tableaux. Les Franeals qui visitaient 
Florence trouvaient toqionrs dans M. l%By un 
aimable et savant compatriote, toujours disposé 
à leur rendre les services qui dépendaient de lui. 
Déjà avancé en âge , il se lia avec la marquise de 
Gléoa, connue par des romans, des comédies 
et des succès daîàs le grand monde , et que les 
événements de la révolution avaient cootrainte 
de cberchtfr on refuge en Italie. H rend compte, 
dans une lettre que nous avons sous les yeux , 
avee une bonharaie piquante, de sa liaison 
avec elle : « Noua avons été quelque tempe sur 
« le qui-'iHee; mais, depuis un jour qu'elle 
« m'appela mauvaise téte^ je n'eus pas de peine 
<i à lui démontrer que c'était une déclaration 
a d'amitié , et depuis lors nous sommes deve- 
« nue trèf^bonsamis. » Cambray- Digny fournit 
aussi ^uuehqaes articlea aux Nouvelles Littéraires 
el au Jonra^ de Littérature {Nevelle lit te- 
rarie et Giomale di letteratura) qui s*irapri* 
madeat à Florence. L'habitude de parler et d'é- 
crire en italien pendant un é grand nonnbve 
d'aoaéea ne lui avait pas iait perdre l'usage de 
sa langue maternelle. Il sacrifiait quelquefois aux 
Muses, tout en réprouvant cette malheureusa thci» 
lité itniieime qui portait les beaux-esprits floren* 
tins à composer des vers français, eti ils faisaient» 
dans une cantate destinée à célébrer le mariage 
d'une archiduchesse, rimer, par exemple, aimour 
avec ardeur ( qu'ils prononçaient ardeur). Plu- 
sieurs académies d'Italie et de France avaient 
admis Cnmbray-Digny oemme membre titulaire 
eorreapondant Nous retrouvons, de nos jours, 



un héritier digne de son nom dans la personne 
de M. le comte de Cambray-Digny que l'Institut 
( Académie des beaux-arts) compta au nombre 
de ses associés étrangers. J. LAnoeaBiix. 

Documenta inéSUê, ~ Corrtipondaneo auiograpkû 
ie Cam&ran'DiçnM.^lMUndt, P^Offoge m Italie, t. III. 

*caMiiAiAHO (Guillaume w)f jurisconsulte 
italien, vivait dans la seconde moitié du dou- 
xième siècle; il appartenait à une famille noble 
de Brescia, et il professa , non sans réputation, à 
l'université de Bologne ; il avait écrit une Somme 
du Digeste nouveau, qui est perdue; mais il reste 
des fragments de sa glose sur VIr\forliat et le 
Codex. 

SarU, De darU arehifftmiuuli Boiumieniii profetuh 
HSmj, iTtt, I, es. — SaTlgny, GeacMchte dm rômiachen 
Heckti, IV, wi. 

* CAMBRIDGE {Âdolphé-frédéric^ due ni), 
prinoe anglais, comte de Tipperary , baron de Cul- 
loden, vice-roi de Hanoivre, chancelier de Pn- 
niTcrsité de Saint- Andrews et feld-maréehal, né 
le 24 février 1774, mort le 8 jniUet 1860. H fM 
le septième fils de George m. A l'âge de sebe 
ans il entra comme enseigne dans l'armée, et fré- 
quenta bientôt après l'université de GeeUingne. 
Après SToir pasâé un hiver à la cour de Md^ 
rlc-Gnillaume D, il revint à Londres , prit part 
à la campagne des Pays-Bas, et fiit dit prisott* 
nier à la bataille de Hondseoote le 8 septembre. 
Cependant tt fut de sute échangé et élargi. Lort 
de sa mi^orKé en 1794, ft fat nommé coloneè et 
duc de Cambridge, et entra dans la chambre des 
pairs, où a se rangea, du moins pour la forme, 
du côté de Fopposition de Fox, jusqu'à la disso- 
lotîott de ce parti, devenu suspect par ses idées 
révolutionnaires. Il passa alors du côté de lord 
Grenville, l'adversaire de Pitt. En 1803, U fut 
envoyé sans armée sur le continent pour y diri* 
ger la défensedo Hanovre, dont il remit, peu de 
temps après, hi commandement en chef au gé- 
néral Wallmoden, et s'en retourna en Angleterre. 
De tout temps ennemi acharné de Napoléon, Il 
balançait entre les partis de lord Sidmouth, de 
Grenville et de ToppositioR. Après que les An- 
glais eurent reconquis le Hanovre, il Ait nommé, 
le ^4 octobre 1816, gooTemenr général, et le 32 
février 1831, après les troubles de Goettingue, 
vice-roi de cet État allemand. Son séjour sur le 
continent ftit surtout très-avantageux à la ville 
de Hanovre, tant par la cour qu'il y entretenait, 
que par le aèle arec lequel il protégeait les beaux- 
arts, et notamment la musique et le théâtre. Il 
épouM, le 7 mal 1818, la princesse Auguste, fille 
de l'électeur deHesse-Cassel, née en 1797. Trois 
enfants sont nés de cette union : un fils, nommé 
George, le 36 mars 1810, et deux filles, Àu^ 
guste, née en juillet 1 822, et Marie, née en 1 833. 
[Snc.des g.dum.] 

Àtmvai Regktter. ^ Galerie hUt des Contempor. — 
moçrapàie Bwdenté. 

*CkUBmsnm% (Riehard-^Hven), hydrauU- 
eien et auteur auf^s, né à Londres le 14 té- 
Trier 1717, mort en 1802. H fit ses premières 



811 



CAMBRIDGE — CAMBROimE 



812 



études au oollëge d'Éton, et les termiiia à Oxford 
et à Londres. Il avait beaucoup de goAt pour la 
physique appliquée à la navigatioD, et fit exécuter 
un bateau formé de deux carènes, chacune de 
50 pieds de long sur 48 pouces de large, réunies 
parallèleinent par un pont de 12 pieds. Ce bAti- 
ment fut essayé, et on constata qu*il marchait 
très-TÎte, qu*il étaitcapable d'un tonnage supérieur 
à deux autres bateaux séparés, et surtout im- 
mersible; l'emploi n'en fut pourtant pas adopté. 
Cambridge a laissé : the Dialogue between a 
member qfParUament and his servant^ 1752 ; 

— the Intruder, 1754; — the Fakeer, 175«; 

— History qf the war upon the coast of Co- 
ramandel, 1761 ; — de nombreux et utfles ar- 
ticles dans le recueil périodique the World, 



*CÂiiBBiBL (L,'P, François ), philosophe 
hermétique français, né à la Tour-de-Franoe 
( Pyrénées-Orientales) le 8 novembre 1 774, mort 
vers 1850. Il exerça d'abord la profession de fa- 
bricant de draps à Limonx; et, après avoir fait 
quelques économies, il vint à Paris, où il composa 
it publia un cours de philosophie hermétique. 
11 parait avoir reçu peu d'instruction : c'est, du 
moins, co qu'il Cût comprendre au début de 
son ouvrage; car, ignorant tout procédé chimi- 
que, il lui eût été impossible, dii-il, de travailler 
au grand œuvre, si Dieu ne l'eût inspiré en trois 
occasions différentes. La première fois, se trou- 
vant embarrassé pour continuer son ouvrage, il 
réussit, nous assure4-il, grftoe aux conseils d'une 
voix mystérieuse. La seconde fois, Cambriel se 
rendait de Lyon à Paris lorsque Dieu l'inspira 
de nouveau; et, quatre ans après, suivant son té- 
moignage, une vision le convainquit que la pre- 
mière partie de son ceuvre alchimique était par- 
faite. Son livre, d'où nous extrayons ces rensei- 
gnements, est intitulé : Cours de Philosophie 
hermétique ou d*Alchimie, en diJMiet^ le- 
çonSf etc.; Paris, 1843, in-12. Cet ouvrage, fort 
nngnlier eu égard à l'époque où il a paru, a 
donné lieu à la publication d'une série d'articles, 
composés par M. Ghevreul, sur les sciences her- 
métiques, et publiés dans le Journal des Sa- 
vants en 1851. Cambriel donne, dans son 
ouvrage, une explication hermétique des sculp- 
tures qui décorent le portail central de l'église 
Notre-Dame de Paris, et il fait connaître succes- 
sivement, et dans le plus grand détail, les opéra- 
tions indispensables à l'élaboration du grand 
œuvre. 11 y a joint une explication des cinq pre- 
miers chapitres de la Genèse au point de vue 
hermétique , et trois additions dont le but est de 
prouver qu'il y a trois existences dans l'homme. 

B. FRBaSB-MONTVAL. 
Cambriel. CoMft de PMUuopkiê kentêtiqne ou dPAU 



CJJiBROiiirB (Pierre-Jacques-Étienne, ba- 
ron db ) , général français, né à Nantes en 1770, 
mort en cette ville le 8 janvier 1842. Le sou- 
venir de cet officier se rattache d'une manière 



presque exclusive à un fait devenu célèbre dans 
niistoire des derniers désastres de l'empire, et 
qui a doté son nom de la même inunortaUté 
que certains noms de la Grèce et de Rome. Ce 
que fut le général Cambronne avant et après Wa- 
terloo n'ijoute ni n'enlève rien à la gloire dont 
il s'est couvert dans cette mémorable journée. 
Cambronne débuta dans la carrière des ar- 
mes à l'époque de la révolution : il fit partie de 
la légion nantaise envoyée contre les années 
vendéennes, et combattit sous les ordres de Ho- 
che. En 1799 il fut envoyé en Suisse, à l'armée 
de Masséna , et se distingua à la bataille de Zu- 
rich. Il était capitaine de la compagnie dans 
laquelle servait le brave la Tour-d'Au vergue, 
lorsque le premier grenadier de la république 
fut tué à ses côtés : Cambronne refusa la sur- 
vivance de ce beau titre, qui lui fut offert. Co- 
lonel à léna, et m^r commandant du troisième 
régiment des voltigeurs de la garde , il se dis- 
tingua dans les campagnes de 1812-1813, et sur- 
tout pendant la retraite qui suivit la bataille 
de Leipzig. Lorsque l'empereur partit pour 111e 
d'Elbe, Cambronne obtint la ^veur de l'accom- 
pagner, et reçut le commandement de Porto- 
Farndo. En récompense de son dévouement et 
de U hardiesse quil montra lors du retour de 
mars 1815, Napoléon le nomma, en arrivant à 
Paris, grand-croix de la Légion d'honneur et 
lieutenant général, puis bientôt après membre 
de la chambre des pairs. Il commandait à Wa- 
terloo une des divisions de l'armée, et se trou- 
vait de toutes parts entouré par des masses 
d'ennemis ; on le somma de se rendre : La garde 
meurt, et ne se rend pas ! telle fut la ftmeuse 
réponse qu'on lui prête , réponse dont il a lui- 
même décliné l'honneur en plusieurs oocasioos. 
Elle appartenait réellement à un major de la 
garde, reste seul officier monte au milieu des 
carrés foudroyés. Quant à la réponse de Cam- 
bronne, elle fut plus brève, plus en rapport avec 
les circonstances, et non moins énergique. Quoi 
qu'il en soit, Cambronne refàsa de déposer 
les armes, et fut laissé pour mort sur le champ 
de bataille ; on le trouva palpitant encore au mi- 
lieu des cadavres de ses soldato , couverts de 
sang et de blessures. Transporté à Bruxelles et 
de là en An^eterre, Cambronne apprit que son 
nom figurait sur une liste de proscription, et 
qu'on l'accusait d'avoir attaqué la France et le 
gouvernement royal à main armée. Il n'hésita 
pas : le 25 septembre 1815, il débarqua à Calais, 
Ait arrête, conduit à Paris et écroué, immédia- 
tement à l'Abbaye. Six mois après, il parvint à 
passer devant un conseil de guerre, qui le ren- 
voya absous. Depuis, il fut nommé commandant 
à Lille. Admis ensuite à la retraite, Cambronne 
se retira dans une commune des environs de 
Nantes , où la révolution de 1830 vint le pren- 
dre pour le réintégrer dans les rangs de Tannée. 
Il mourut à l'êge de soixante-douze ans. {Enc, 
des g, du m. ] 



313 



CAMBRONNE 

-Nor 



jUMitwrwUvênêh- FicMrei H ConquàUi 
^ita, Hist. de NapoUon. 

CAMBRT (Jacques), savant français, ne a 
Lorienten'1749, mort le 31 décembre 1807, fat 
préfet de roise, et remplU successivement diffé- 
rentes fondions administratives jusqu^en 1803 , 
époque où il se retira des affaires pour se vouer 
tout entier à Tétude. H fut l'un des fondateurs 
de l'Académie celtique , qui le choisit pour son 
premier président. On a de lui : Essai sur la vie 
etlestableaux duPoussin,i7S3, in-8*;— iVo«ce 
sur les troubadours; Leiptig, 1791, in-S" ; — 
Catalogue des objets échappés au vandalisme 
dans U Finistère; Quimper, 1795, in-4»; — 
Voyage dans le Finistère, ou État de ce dé- 
partement en 1794 et 1795 ; Paris, 1799, 3 vol. 
in-8% avec figures ; — Desaiption'du départe- 
ment de roise, 1803, 2 voL in-8*, avec un atias 
de planches in-fol.; — Monuments celtiques, ou 
Recherches sur le culte des pierres, précédés 
d'une notice sur les Celtes et sur les Drui- 
des, et suivis d'étymologies celtiques, 1805, 
in-8*» avec figures ; — Notice sur Vagrieulture 
des Celtes et'des Gaulois; Paria, 1806, in-8*. 

Le Bas. Dictionnaire encifelopédique de la France. - 
Qaénré, la France UUéraire . 

* CAMBRT {Jeanne de), connue sous le nom 
de sœur Jeaiwe-Mame db ia Pr^eotattoh, 
religieuse belge, né à Toumay, morte à LiHe 
le 19 juillet t629. Quoique douée de tous les 
avantagea qui i)laîsent dans le monde, et qu elle 
joignît à une grande fortune les agrémenU du 
corps et de l'esprit, elle renonça à tout pour se 
consacrer à Dieu, et prit le voile dans un couvent 
d'augnstincs. Après s'être dévouée plusieurs 
années au service des malades dans l'hôpital du 
Maine, eUe se fit reduse à Lifle en 1625. Elle a 
laissé entre autres ouvrages mystiques : la Ruine 
de Vamour-propre, et le Sdtiment de Vamour 

divin. 

LoaU Jacob. Bibliothèque des/emmêe illvitree. 

GAMBiTSirs, roi de Lydie. Voy, Cambutb. 

GAMBTSB, seigneur perse, vivait environ 
580 ans avant J.-C. fl était tributaire d'Astya- 
ges, roi des Mèdes, lorsque celui-ci lui fit épou- 
ser sa fille Mandane, croyant éviter, par ce ma- 
riage disproportionné, les suites d'un songe qu il 
avait fait, et qui lui prédisait sa ruine : U avait 
vu sorUr du sein de la princesse une vigne dont 
les rameaux couvraient toute la terre; sur quoi 
les devins hû avaient annoncé que le fils qui 
naîtrait de Mandane le détrônerait. En effet, 
Carabyse eut pour fils Cyrus, qui détrôna son 

"Sérodote, «b. m el IV. - Joitto, Ub. I— XénophoD. 
Curopédie, ^ 

CAMBTSB II , roi de Perse, vivait 629 ans 
avant J.-C. H succéda à son père Cyrus. U 
s'occupa, dès le commencement de son règne, a 
policer ses peuples et à réformer les abus, fl y 
mit une telle énergie, qu'un juge ayant été con- 
Taioca de prévarication, il le fit écorcher vif, et fit 
recouTrir de sa peau le siège sur lequel lema- 



~- CAMBTSE 814 

«strat rendait les arrêts, afin que ses successeurs 
eussent à se souvenir de cet exemple terrible, et 
ne balançassent plus entre l'équité et l'intérêt 
Deux ans après son avènement (527), Cambyse 
ayant demandé à Amasis, roi d'Egypte, une de ses 
filles en mariage, celui-ci lui envoya Nitétis , fiUe 
d'Apriès, son prédécesseur. Le roi de Perse, ayant 
appris qu'Amasis avaK abusé de cette princesse 
après la mort d'Apriès, voulut se venger d un 
pareil affront, et dédara la guerre à l Egypte. 
Psamménite venait de succéder à son père Ama- 
sis • U rassembla des troupes et courut vers Pé- 
lusê défendre l'entrée de son royaume ; mais, dé- 
fait dans une grande bataïUe , U chercha en vain 
un refuge dans Memphis, et y fut faH prisonnier 
après une courte résistance. Cambyse, en six 
mois, acheva la conquête de llSgypte- ? ^«,"'"* 
ensuite attaquer Cartbage par mer, tandis qu une 
année suivrait la voie de terre, et subjuguerait 
en passant les Ammonites, les Éfeiopiens, et les 
antres peuples qui séparaient l'Egypte àes^prcr 
Yinces carthaginwses. Ces divers projets échouè- 
rent : le premier, parce que les Phénidens , qui 
formaient la principale marine de Cambyse, 
refusèrent de combattre contre Cartbage* qui 
était une de leurs colonies ; le blocus par mer 
ftit doncimposrible. L'armée, envoyée pour s em- 
parer du temple de Jupiter- Ammon , périt tout 
ratière dans les sables; les ennemis n'eurent 
que la peine d'en sauver les débris : quant aux 
loupes queCambyse conduisait lui^nême contre 
les Éthiopiens, la faim, la soif et la chalwir les 
diminuèrent teUement, que l'expédition dut re- 
tourner sur ses pas sans avoir même atteint les 
limites du désert. Tantde fatigues, de privations, 
de désastres, influèrent d'une façon sensible sur 
les' organes du roi de Perse ; fi revint en Egypte 
presqS privé de raison. Arrivé à Memphis , il 
^^a les Egyptiens célébrant la fête de leur 
dieu Apis; il crut qu'ils se réjouissaient de ses 
défaites : furieux, fl perça de son glaive la cuisse 
delaprétendne divinité, dontilfit flageUer les prê- 
tres. L'ivrognerie vint encore ajouter à ses fu- 
reurs; il fit périr son frère Smerdis, à la suite 
d'un rêve. Atosse, leur sœur et sa femme, ayant 
manifesté la douleur que lui causait cette moi^ 
Cambyse, sans respecter son étet de g«»««j; «J 
la légitimité de ses regrets, la tua, dit-on, d un 
coup de pied au ventre. Dans une de ses orp^, 
un de ses officiers, Prcxaspe , osa lui fiure qud- 
^es remontrances sur son goôt déréglé pourle 
IJin : Cambyse, pour le convaincre du contraire, 
fit amener le fils de Prexaspe, et lui perça te 
cœur d'une flèche, afin de prouver jUmi que sa 
main et son œil étaient fermes. Cr^us, qui 
était alors son captif, ftit aussi l'objet de ses fli- 
reurs. Cambyse ordonna sa mort ; mais aussrt^ 
qu'elle hii fut annoncée. Il semtt à sangloter;les 
officiers qu-a avait chargés de cette exécution 
lui déclarèrent alors qu'ils avaient cru devoir la 
différer. Cambyse se fit amener Crésus, ^ lem- 
brassa tendrement; mais U fit mettre àmort 



S15 



GAMBTSE * GAMEEN 



3f6 



eeax qui ravalent préserré, les accusant de 
désobéissance. Tant d'actes de féroce démence 
soulevèrent enfin une partie des satrapes et de 
la population. Ils firent surgir comme pi'étendant 
à la couronne im mage qui avait une grande res- 
semblance avec Smerdis, affirmant que ce prince 
avait été, comme Crésus, dérobé à la haine de 
son ft^re. Le nouveau monarque Ait reconnu 
à Suse. Cambyse rassembla une armée pour 
aller combattre cet importeur; mais s*étant blessé 
à la cuisse avec son cimeterre, il mourut de sa 
blessure. Les prêtres ne manquèrent pas de 
faire observer que c'était à la même partie du 
corps qu'il avait frappé le bœuf Apis. 

Hérodote. Ub. lU. - JusUo, Mb. I c. 9. - niodore, llb. 
U. -Valère Mailme, Hb. II., c %,- Grèce, 1. 1, p. <t; M. Du- 
beox. Perse, p. SS-W} p. MMêê (daM YVniven put). 

CAMDBH (CrUi/2at<fne),CAHBDENet Càmpoen, 

antiquaire anglais, né à Londres le 2 mai 1551, 
mort dans la même ville le 9 novembre 1623. Il 
avait à peine douze ans lorsqu'il fut attaqué de la 
peste, et transporté à l'hôpital d'isitngton près de 
Londres. Il (Ut longtemps convalescent, et ne 
put commencer ses études qu'en 1565, au collège 
de Saint-Paul de Londres. Ses progrès rapides 
le firent remarquer du docteur Thomton, chanoine 
et professeur ou collège du Christ à Oiford, qui 
le fit entrer dans le collège et le logea gratuite- 
ment. Après avoir passé cinq ans dans l'univer- 
sité , Camden fut obligé de retourner à Londres 
pour y terminer quelques affaires de famille. Il 
paixourut ensuite l'Angleterre, s'appllquani à la re- 
cherche des antiquités, étude pour laquelle il avait 
montré de bonne heure une forte inclination. 
Gabriel et Geoffroy Goodman, docteurs en théo- 
logie, le secoururent plusieurs fois de leur bourse 
et de leur bibliothèque, pour le mettre en état de 
suivre son goût d'une manière utile. Ils le firent 
même recevoir comme second régent du collège 
de Westminster. Camden avait déjà recueilli 
beaucoup de matériaux sur les antiquités de la 
Grande-Bretagne lorsqu'exdté par Ortelius, il 
consacra tous les instants de loisir que lui lais- 
saient ses fonctions à compléter son ceuvre , à 
perfectionner ses recueils, à les mettre en ordre. 
A cet elTet, il kii fallut apprendre les langues cel- 
tique, gaàique, danoise et saxonne, afin de 
pouvoir puiser aux sources mêmes des ren- 
seignements positifs sur les mœurs, les usages, 
les arts et l'iiidustrie de chacun de ces peuples, 
qui avaient occupé en tout ou partie le sol bre- 
ton. Ses premières publications furent reçues 
avec de grands applaudissements. U résolut d'y 
donner plus d'extension , et dans ce but il fit un 
voyage il SeUsbury, à Welsetà Carlisle, accom- 
pajpié de sûr Robert Cotton , le savant biblio- 
thécaire. U fut oblige d'interrompre ses investi- 
gatione et de revenir au GoUége de Westminster, 
dont il venait d'6tre nommé premier régent 
( 1593). La reine Elisabeth le nomma d'office, 
en 1597, roi d'armes de Clarence : cette place 
hii donnant une entière liberté d'action , il put 



mettre la dernière main à ses travaux. Vofci la 
liste de ses ouvrages : Britannia^ sïve fioren- 
tissimorum regnorum ÀnglUe, Scotix, Hiber- 
nia, insularum adjacentium ex intima anti- 
quitate chorographica descriptio; Londres, 
1586 et 1607, traduit en anglais par Piiilémon 
Holland en 1637, et par Edmond Gibson en 1732. 
Cet ouvrage valut à Camden les surnoms de Ver- 
rou , de Strabon, de Pausanias anglais. Néan- 
moins son travail sur l'Angleterre fut jugé supé- 
rieur à celui sur l'Ecosse et celul-d fut pré- 
féré à U partie concernant l'Irlande; ce qui 
donna lieu au distique suivant : 

Periustrai Anaioi oculit, Caiodene, daobM ; 
Cno ocuto Scoios, cccus Hibernlgenai. 

— Grammatices grœcx Institut io compendia- 
ria; Londres, 1597, in-S"*;— > Reges, Rtginx^ 
NobiUs et cUH, in eccUsia collegiata beati Pé- 
tri Westmonastehi sepuUti^una cum ^usdem 
ecclesix fundatione prxfixa; Londres, 1600 
et 1606, avec additions ; — Anglica^ Norman- 
ntca, Hibernica^ CanUnica a veteribm des- 
cripta, ex quibus Àsser Menevensis, anony- 
mus de Vita Gulielmi Conquestoris^ Thomas 
Walsingham, Thomas de la More, Gulielmus 
Cemelicensis , Oiraldus Cambresis , plurique 
nunc in lueem editi ex bibliotheca Gulielmi 
Camdeni ; Francfort, 1603, ia-fol. ; — Beliqui^ 
Britanniem; Londres, 1604, réimprimé avec 
addition de Jean Philpot, liéraut deSonunerset; 
Londres , 1647, hiV ; — Aeiio in Henricum 
Gametum, sodetatis Jesuitiem in Anglia su- 
periorem; Londres, 1607, in-4'*; -* Annales 
rerum Anglieanarum et Bibernicarum^ rég- 
nante Elisabetha; Londres, 161i^, avec ad- 
ditions; Londres, 1627, in461., et Oxford, 
1717, 3 vol. in-8**; traduites en français par 
Paul de Belligent, Paris, 1627, in-4';— Gulielmi 
Camdeni et illustrium virorum ad Camdenum 
epistoUe; Londres, 1691, in-^*". A la tin de cet 
ouvrage, qui «mtient beaucoup de documents 
intéressants sur l'auteur et les savants avec 
lesquels il était en relation, on trouve deux 
pièces de vers latins : In doetissimi viri Ro- 
geri Asehami laudem Sylva et Bibemia, et 
un recueil é'épUapkes. 

Mémoires Uttért^iree de lu CrantU'Brgiagns, U Xl« 
•rt. ». — Thomas Smith, f'ie de Camden.— Townley et 
D. Whear, Camdeni Intlçnia, t6t*. — Bayle , Diction- 
naire hiitoriqtié et erUi^ue. 

* GAJiBBN ( Suen ) , historien et jurisconsulte 
suédois, natif de Werm^nd, mort le 22 juin 
1708 dans l'fle d'Œsel. Il ftit nommé en 1690 
professeur d'histoire à l'université de Dorpat, et 
bientôt après, dans la même qualité, à la nouvelle 
université de Pemau ; et enfin en 1701, toat en 
conservant sa place de professeur juge cantonal, 
dans rile d'GEsel , où il resta jusqu'à la fin de 
sa vie, après avoir été anobli sous le nom de 
Cameenhjelm. On a de lui : Disp. de Spec- 
tris; Dorpat, 1693, ln-4»; — Disp, de Conver^ 
saiione; Dorpat, 1693, ln-4°;— Disp, de JPrx- 
miis et Pœnis ; Dorpat , 1693, ln-4*; — JMMp^ 



3t7 



GAMEEN — GAMERANI 



818 



de Vtu 9t Naiurtuohrum; Dorpit, 16Q4; — 
Disp, de prudente Peregrinatore; Pemaa» 
1699, m-4° ; — Aettts inaugnrali» Aoademim 
Gustfwo^aroUnm habUw PernaviM^ de 28 
aug, 1699. 

GtdibuMb, IMflùmditcke BiH, 

CAMBLI (François), naimanuUe italien, tî- 
fut dans la aoconde moitié du dii.-septièine ne- 
de. Il fbt ohanoine de Rome, antiquaire de la 
reine Cbristiae de Suède, et intendant de «on 
cabinet de monoaiee et médaillea. On a de lui : 
Nummi antiqui laiini, grmci, comsulum, 
augustoTum^ regym et urbium, in thesauro 
Chrittin» reginx asservati ; Borne, 1 690, in-4% 
ouTTage trèa-rare, mais, d*aprèe Harercamp, 
d'une valeur très-douteuse , tu que Cameli ne 
rayait eomposë que pour son propre usage. II 
semble oependant qu'il complète très-bien l'on- 
yrage de Haverearop sur la même matière , in- 
complet sur d'autres parties. 

Cl^meot. BiblMh. curUu$ê. - Foy-ValUast, BpUt,04 
totiut Europm antiquarU>$. 

GAMBLirs. Voy, Brotus {Dedmus /u- 
nius), 

GAMKLLi OU EAMBL {GeoTge-Joseph), né 
à Brwm (Moravie) vers la fin du dix-septième 
siècle. 11 entra dans la ,société de Jésus, qui le 
fit partir pour les lies Philippines. Camelli y fit 
des observations importantes sur les diverses pro- 
ductions des trois régnés; mais il s'étendit sur- 
tout sur les plantes, décrivit leurs diverses qua- 
lités, et fit connaître leurs noms asiatiques. Lin- 
né lui dédia un genre d'arbustes du Japon, le 
genre Catnellia , qui compte un grand nombre 
d'espèces et de variétés. Les mémoires de Ca- 
melli adressés à la Société royale de Londres 
ont été recueillis et annotés par Petirer; on 
les trouve dans les Transactions philosophi- 
ques, t. XXI à XXVH. Son traité des plantes a 
été publié par Ray dans le 3* vol. de son His- 
toire universelle des plantes, sous ce titre : 
Herbarum aliarumque stirptum in insula 
Luzani Philippinarum primaria nascentium 
syllabus. L'auteur avait joint à son manus- 
crit une suite de dessins, mais qui n'ont pas été 
gravés. 

Ray, HUi. i/nlc. des Plantes, lU. — PhUos. Tramact., 
XXI XXVll. 

* ciAMBSB ( Srdmann^Godefroy ), arehéolo- 
gue et théologien allemand, né en 1692 à Gros- 
seabagen (Saxe électorale), mort en 1743 à 
Schlîeben. 11 étudia à Wittonberg, où il prit ses 
grades en 1714, et fut en 1715 agrégé de la fa- 
coité de philosophie deeelte université. En 1718 
il fut nommé pasteur à Schdnewalde, et enfin, en 
1734 y prévdt et surintendant ecclésiastique à 
SchliebeD, où il resta jusqu'à la fin de sa vie. On 
a de lui : JMspnt. de navi Tyria, ducta Ezech, 
VI, 3, 5, 6 ; Wittemberg, 1714, in-4» ; — Disput, 
deagumiuctuBiskia;ïbid., 1714, in-4<'; -</>»• 
pui. de HUtoha Scholiastarum; ibid., 1716, 
fa-4«; — IHsp. de kistoria nationnm; Ibid., 
1710, to*4* ; ^ tHep. th suspecta Maimonidis 



in antiquitatihus Judaicis fidé; ibid*, 17ie, 
in-4» (insérée aussi dans Woir,i?i6ilo^Aeca h^ 
braica) ; —Disp. theologica de prudentia eérca 
controversias theologicas; ibid., 1717, in^*. 

Adciunir, tuppL à JOcher, MIgwnHtiei (Mekrten'LBxi- 
con. - Rathlef, GtchUhU, t VIII, p. 4». — Dielmaon, 
ChursâetuUehe PrUsterscka/t (sur le ctergé de la Saxe 
éleetorale), t. IV,p. 6M. 

«GAMBRAHi {BaHhélemf- André), célèbre 
acteur, mort à Paris le 22 avril 1816, était né à 
Venise vers 1735. Il avait débuté à to Comédie 
italienne le 8 mai 1767, dans le Maître supposé, 
pièce noovellequi n'obtint pas de succès, malgré 
tous les efforts de Camerani, qui , si l'on s'en 
rapportait au témoignage de l'auteur des Anna- 
les du Théâtre-Italien, montra, dans son rôle 
d'amoureux, de la noblesse, de Vaisance et de 
la grâce. Cet éloge a dû surprendre les vieux 
amateurs qui ont vu Camerani sur la scène, et 
qui prétendent que cet acteur ne ftit jamais 
qu'un très-médiocre comédien. 

En 1769, il prit les rôles de Scapin ; et c'est à 
cette époque qu'il Ait nonuné semainier perpé" 
tuel, titre qu'il conserva et dont il remplit la 
charge jusqu'à sa mort. Camerani n'eut jamais 
de réputation dans le monde dramatique, où ce- 
pendant son nom se trouve mêlé à beaucoup 
d'anecdotes; et nous n'aurions pas parié de lui 
si une sorte de célébrité étrangère au théâtre ne 
s'était attachée à sa personne. Il avait acquis la 
renommée d'un fin gourmet , à laquelle Grimod 
de ta Reynière avait sans doute pu contribuer, 
en lui dédiant le 2* volume de son Almanach 
des Gourmands , recueil mensuel fort répandu 
il y a une cinquantaine d'années, et en l'appelant 
à faire partie des membres du jury dégustateur ' 
qufl avait institué. La mission de ce jury consis- 
tait à prononcer, après expertise, sur le mérite 
des produits culinaires et gastronomiques de 
toute sorte que les marchands de comestibles , 
tributaires intéressés, adressaient comme hora- 
mage-llge au comité, afin d'obtenir une mention 
honorable dans le fameux almanach. 11 parait 
que, pour justifier la distinction dont il avait été 
l'objet, Camerani inventa un petit potage auquel 
on donne son nom, et dont la composition, di- 
rigée avec la plus stricte économie, revenait en- 
core à plus de 120 fr. ; aussi s*expliquc-t-on 
fort bien que cette combinaison gastronomique 
ne soit pas devenue populaire. Camerani, depuis 
dix ans, ne vivait plus que d'indigestions; ce qui 
ne reropôchait pas de faire partie de la commis- 
sion d'examen des pièces de théâtre, et de donner 
ses observations, toujours en italien. Lorsqu'il y 
avait dans une pièce un rdle de père, il ne man- 
quait jamais d'engager l'auteur à en faire une 
soubrette. Il blâmait le genre moderne, et il 
n'aimait que les auteurs morts depuis longtemps; 
moins toutefois pour eux-mêmes, que parce 
qu'en jouant leurs ouvrages 11 n'y avait pas de 
droits à payer. Rien ne le mettait au désespoir 
comme les jours de fêtes officielles, où la foule, 
dédaignant les Jeux dn théâtre, se portait de 



319 



GAMERAI9I -- 



préférence rerg le spectade de la place publique; 
et rien n'était alors plus plaisant à entendre que 
les plaintes et les exclamations de Camenini, for- 
mulées dans un jargon italien-français et débitées 
avec son accent vénitien, qu'il n'avait jamais 
perdu. Un biographe a prétendu que le célèbre 
acteur EUeviou était son élève. H a pu lui donner 
quelques conseils, fruits de sa vieille expérience; 
mais nous doutons que jamais Camerani ait été, 
À proprement parler, le professeur de personne. 
Edm. de Manne. 
AnnalêS dn Théâtre-ItaHm. — Dictionnaire de la 
ConvertiUion. — Annuaire dramatique. 

«GAMBRAHO {François), littérateur italien, 
natif de Ravenne, vivait au commencement du 
dix-septième siècle. On a de lui : De theolo- 
gica pœsi et recta in DeumscansioneliM VI, 
ejusdem accessere miscelUmea , parerga, pa- 
thetica, protreptica, problematica, hierogly- 
phica, nuptialia, etc. ; Venise, 1603, in-a**. 

Catal, BU»L impér. Paris. 

cJLMBRARius (Borthélemg), théologien na- 
politain, né à Bénévent, mort à Naples en 1564. 
Il commença à professer le droit canonique à 
Naples en 1504 , et Alt nommé président de la 
chambre royale en 1529. Mécontent du vice-roi 
Pierre de Tolède, û vint en France et s'attacha à 
François I*"", qui le fit conseiUer d'État. Les Espa- 
gnols le déclarèrent alors rebelle, et confisquèrent 
ses biens. En 1557, le pape Paul lY le nomma 
commissaire général de son armée. Cependant 
Camerarius résigna ces distinctions au retour de 
la paix, et vint mourir dans sa patrie. Il a donné 
plusieurs ouvrages : de Matrimonio, 1552; — 
de Prxdestinatione, de Gratia et Libero Arbi- 
trio; Paris, 1556 : il réfute Calvin dans ce 
traité, eu s'appuyant sur les préceptes de saint 
Augustin; — de Prxdicatione ; Pise, 1556, 
in-4''; — de Jejunio, de Oratione et Bleemo- 
syna ; Paris, 1556, in-4'' : ce livre, divisé en trois 
dialogues, est dédié à Diane de Valentinois ; — 
de purgatorio Igné ; Rome, 1557; — Traité sur 
les matières féodales ;\eiûse, 1576. 

Toppl, BU>1. Napolet. 

CAMBRARius {Joachim\, en allemand cam- 
MBR-MEiSTEB OU LiEBHARD, célèbre huma- 
niste allemand, né à Bamberg le 12 avril 1500, 
mort à Leipzig le 17 avril 1574. Il échangea son 
nom de Leibhard contre celui de Camerarius, 
parce que ses prédécesseurs avaient été camé- 
riers à la cour de l'évèque de Bamberg. H fut un 
des célèbres érudits de l'Allemagne, et rendit de 
grands services au\ lettres tant par ses propres 
travaux que par la réorganisation de l'université 
de Leipzig, de celle de Tubingue, et du gymnase 
de Nuremberg. Il prit aussi une grande part à 
la réforme de Luther. Son père l'envoya dès 151 5 
à Leipzig, où il étudia les langues et les littéra- 
tures anciennes. En 1518 il se rendit à Erfurt, et 
en 152111 visita Wittembeiig,o(iMélanchthonrho- 
norade son amitié. Après un voyage fait en Prusse, 
Il fut nommé en 1526 professeur des langues 



CAMERARIUS 320 

grecque et latine à Naremberg. Le sénat de cette 
ville l'envoya en 1530, comme député, à la diète 
d'Augsbourg. Il prit avec Mélanchthon la plus 
vive part aux discussions qui s'y élevèrent, ^ 
publia bientôt après, avant son savant ami , le 
document célèbre connu sous le nom de Cotres- 
sion d^Àugsbaurg. Le sénat de Nuremberg l'ayant 
choisi pour son secrétaire, il n'accepta pas cette 
place honorable mais appelé en 1535, par le 
duc Ulric de Wurtemberg à l'université de Tu- 
bingue, il B*y rendit, et c'est là qu'il écrivit en 
langue allemande ses Éléments de rhétorique. 
En 1541, Henri et Maurice de Saxe le chargè- 
rent de la réorganisation de l'université de Leip- 
zig ; il en rédigea les statuts de concert avec Gas- 
pard Bœmer, et la dirigea longtemps en qualité 
de recteur et de doyen. En 1555, Camerarius fut 
de nouveau nommé député à la diète d'Augs- 
bourg. De là il se rendit avec Mélanchthon à 
Nuremberg pour y discuter diverses questions 
religieuses, et il assista en 1556 à la diète de 
Ratisbonne. Il mourut à Leipzig.:Quelque temps 
avant d'expirer, il composa ces vers : 

Morte nlbU tempesUra eue optaUui atunt ; 
• Sed teaipesUvain quia putat esse suam? 
Qal patat, llle aaplt : namqoe at ftitalia vite. 
Sic et qalsqoe aa« lempora mortla habet. 

Camerarius était grave et réservé , même en- 
vers ses enfants. Il ne haïssait rien tant que le 
mensonge, et ne le tolérait pas même dans la plai- 
santerie. L'étendue de ses connaissances, la pu- 
reté de sa morale, l'énergie de son caractère, 
sa douce et persuasive éloquence, lui valurent 
l'estûne de tous ceux qui le connaissaient 

Ses ouvrages, ^ui, pour la plupart, sont des 
éditions de classiques grecs on latins, des traduc- 
tions et des commentaires , sont très-nombreux. 
Après les biographies d'Eobanus Hessusetdu doc 
Gcorged'Anhalt, ses meilleurs écrits sont : sa bio- 
graphie de Mélanchthon : DePhilippi Melanch- 
thonis ortu, totius vitx curriculo et morte, 
implicata rerum memorahilium temporis 
illius hominumquementione,narratio; Leip- 
zig, 1566, ta-S», édition de Strobel; HaBe, 1777, 
qui contient toute l'histoire de la réforo^ation; 
et sa collection des lettres de Mélanchthon ( Leip- 
zig, 1569), qui nous donne les meilleurs reosei- 
gnements sur l'époque de cette révolotioià re- 
ligieuse. Ses Commentarii lingwe grsecas et 
latin» (Bàle, 1551, in-foL) sont de nos jours en- 
core très-dignes d'estime ; ^ ses Spistolse/anù- 
tiares (3 vol. ; Francfort, 1583-1595), pleines 
d'intéressants édaircissemeots sur l'histoire de 
son temps, ne parurent qu'après sa mort. 

C Gewner, BiUioth. — Sax, Onomatt. — iOcber, AU- 
gcmeinei Cetehrten-Lexicon, 

CAMERABius {Joockim), médedn et boU- 
nlste allemand, fils du précédent, né à Nnrem- 
berg le 6 novembre 1534, mort dans la même 
ville le 11 octobre 1598. Il étudia sous les meil- 
leurs professeurs d'Allemagne et dlt^e, et se fit 
recevoir docteur à Bologne en 1662* H avvtt été 



821 



GAMERÀRITJS 



822 



disciple de MélanchthoQ pour la philosophie rea- 
gieufle» de Jean Cratoa pour la médecine ; il était 
ami de Failope, d*AqiMi>endeDte, de Capiracdo , 
d'AldroTandes, de Vincent PinelU, enfin de ce que 
l'Europe renfermait alors de sayants illustres. De 
retour à Nuremberg, il se liTra ayec succès à la 
pratique de la médecic^. Dans ses traitements il 
appliquait de préférence les Yégétaux. Sa réputa- 
tion le fit souhaiter par plusieurs princes, mais son 
amour pour les Hciences Tempècha d'accepter les 
brillantes propositions qui lui furent faites. H 
donnait pour réponse : 

Alteritts non tlt qui sans esse potest 
11 décida les magistratsdeNuremberg (1592)àfoo- 
derune Académie de médecine, dont il futle doyen 
jusqu'à sa mort. Sans négliger l'étude de la chi- 
mie, il se créa un jardin de botanique où Ton trou- 
vait les plantes alorsles plus rares. Joseph Casa- 
bona, Cortosus, Prosper Alpin, Dalechamp, Clu- 
sios, l'aidèrent dans cette entreprise en lui expé- 
diant tous les sujets curieux qu'ils pouvaient dé- 
couvrir. 11 se rendit aussi acquéreur de la biblio- 
thèque botanique de Gesner, ainsi que de 1,600 
gravures sur bois qui la complétaient. Quelque 
ferme que t(A la résolution de Camerarios de s'é- 
loigner des grands, il ne pot se dérober à ceux 
qui venaient le consulter. Il soigna doncles élec- 
teurs de Saxe Christian et Auguste; Uguéritmêm^ 
ce idemier d'une affection qui pouvait être mor- 
telle; mais la fiitigue que lui causa cette cure lui 
coCkta la vie , car, de retour chex lui de la cour de 
Saxe, il garda le lit pour ne plus se relever. Ca- 
merarius s'était marié trois fois, et avait eu un 
fils de 'Chacune de ses femmes. Il partagea entre 
euK les documents qu'il avait réunis; mais ces 
manuscrits ne virent vie jour que tardivement. 
Plumier a dédié à ce savant un genre des aipocj' 
nées, sous le nom de Cameraria. 

OnadeCamerarius : SpUome tUUissima Pétri 
Andrex MathioH,novis iconibus, descHptioni- 
btis phtrimU diligenter aucta , aceessit iter 
numtis Baldi, Francisci Calceolari; Franc- 
fort, 1580, in-4* : c'est un abrégé des com- 
mentaires de Mathiole, dans lequel Camera- 
rios a fait entrer une série de planches sur bois 
tirées de la collection de Gesner, et s'élevant à un 
millier; —Hortus medicus; Francfort, 1588, 
in-8^ : c'est un catalogue des plantes de son 
jardin; on y remarque deux descriptions inté- 
ressantes du dattier et de l'aloès; — Symbolo- 
rum etemblematum eeniurix très, quibus ror 
riares stirpium, antmalium et inseetorumpro- 
prietates compUxus est, etc. ; Nuremberg, 1 590- 
1 597, in-4<*, avec planches : cet ouvrage, qui n'est 
qu'une suite d'anecdotes sur l'histoire naturelle, 
est^ divisé en trois parties , consacrées aux végé- 
taux, aux quadrupèdes, aux oiseaux ; —Planta- 
rutn tam indigenarum quam exotkarum icô- 
nes ; Anvers, i 591 ;— Eclecta georgiea, sive de 
re n««ca; Nuremberg, 1577, in4«f c'est un re- 
cueil d'opuscules sur la botanique et l'agriculture, 
avec la nomendatnre des savants anciens et mo- 

WOUV. BIOGR. UNIVERS. — T. VIH; 



dénies qm ont écrit sur ces sciences; — De mo- 
nocerote etiam, sive unicomu, 1580; — Sy- 
nopsis quorumdam brevium sed perutilium 
eommentcariarum de peste clarissitnorum vi- 
rorum Donzelli Ingrassiœ, RincH, avec un 
appendice de bolo Armenix et terra Lemnia 
observationes; Nuremberg, 1583, in-8*; — De 
recta et necessaria rationeprxservandi apes' 
tis con^o^, augmenté de ConstittUiones, le- 
ges et edicta temporepestis ; Nuremberg, 1583, 
in-8». 

Melchlor Adam, rummêdieorwm {Fermantoonim. — 
Van der linden. Do seriptor, wu4M*. — Jean-Mlcbel Bni- 
tua. BpUt., LIV, p. 116. — De Tbou, Mémoirêi kittori- 
guei. — Tonrnefort, liagoço. — Beiater, Pr^fûee de la 
IMtn de Surckkard à Leibnits. 

GAMBEAM1T8 (Philippe), juriscousulie alle- 
mand, troisième fils de Joachim, né à Nurem- 
berg en 1537, mort dans la même ville le 22 juin 
1624. n étudia le droit à Strasbourg sons Jean 
Sturm et François Hotman. 11 acheva ses cours 
à Padoue (1563), d'où il passa à Ferrare (1504). 
n s^ouma*ensuite quelques mois à Bologne et 
arriva à Rome en 15A5, où il suivit les cours du 
professeur Muret. Il se disposait à retourner à 
Ferrare avec le chevalier de Combourg, son 
cousin et son compagnon de voyage, lorsqu'ils 
furent arrêtés et incarcérés dans les prisons de 
l'hiquisition ; mais, n'ayant pasété trouvés coupa- 
bles, ils furent remisen liberté. On les engagea à 
abjurer les erreurs, et à embrasser la religion ca- 
tholique ; mais, comme on ne put leur fiûre aban- 
donner la confession d'Àugsbourg, on les retint 
encore deux mois. L'empereur Maximilien II et 
le duc de Bavière Albert m le Magnanime ayant 
alors réclamé vivement les prisonniers, on les re- 
mit en liberté. Ils arrivèrent à Nuremberg le 
16 janvier 1566. Gamerarius en repartit aussitM 
pour Bâle, où il se fit recevoir docteur en 1573; 
la république de Nuremberg loi donna le titre de 
conseiller, et peu après le landgrave de Hesse 
lui accorda la même charge. En 1581 il ftit élu 
vice-chancelier de l'univeraité d'Altorf. On a de 
lui: fforse ^6ci«iv«; Francfort, 1624, 3 vol. 
in-4''; traduit en anglais par John Molle, Lon- 
dres, 1621 ; traduit en français par Goulard et de 
Rossel , Paris, 1608, 3 vol, in-a»; — une qua- 
trième centurie est restée manusôite. 

J.-O. SclMlhorn, riê ds pmuppê CamêraHm»; Niire«- 
berg, 17*0. - FWhep, Thêutnm erudUormn, 

«CAMBRARIITS (Geo/firoy), écrivain alle- 
mand, cinquième fils de Joachim I*' (Gamera- 
rius). On a de ce savant la traduction du grec 
en latin de Démosthène, Xénophtm , Homère, 
Lucien, Galien, DUm Chrysostome, Aristide, 
saint Grégoire de Nysse; -- Fie de Philippe 
Mélanchthon et d*Éoban de Hesse; — Catalo^ 
gue des évéques de diverses églises; —Lettres 
grecques; Poésies, 

Paol Jo»e, Élôgei. - Voaaiaa, Dé SeimL Mathem. - 
Melcblor Adam, ntm philMoph. g§rmantc. 

*ckumR»MVH {Louis), homme d'État alle- 
mand fils de Joachim U (Gamerarius) , né à 

It 



32S 



GAMERARIUS 



S24 



Nuremberg le 22 janvier 1573, mort'àHeidél- 
berg le 4 octobre 1651. H 8'appli<tua, comme ses 
parents, à la jurisprodence, et Ait reçu docteur en 
droit à Bàle en 1597. En 1598, Frédéric lY, éleo- 
leur palatin, le nomma son conseiller. En 1600, 
Camerarlus assista comme envoyé plénipoten- 
tiaire à la diète de Ratisbonne ; et Jean, comte de 
Deux-Ponts, l'envoya plusieurs fois auprès des 
empereurs Rodolphe II et Mathias, au nom des 
princes deTEmpire, pour des négociations impor- 
tantes, dont il s'acquitta toujours bien. En 1613, 
on lui donna laprélature de Reichenbach (Pala- 
tinat). £n 1620, il fut chancelier des princes et 
États de Silésie, et chargé de plusieurs missions 
diplomatiques. Gustave-Adolphe, roi de Suède, 
Tattira à lui, et l'envoya oonune ambastadeur ex- 
traordinaire près les états généraux , Camerar 
riiis resta dix-sept ans à la Haye. H donna sa 
démission à la mort de Gustave-Adolphe, et se re- 
tira à Leyde (1638). En 1642, il vint habiter à 
Groningue, qu'il ne quitta qu'en 1651, pour venir 
mourir à Heidelbcrg. Il a publié quelques écrits 
aur les troubles de la Bohème et du Palatinat, 
entre autres ConsideratUmes ad cancellarium 
kispanicum adjectss; — SpistoUt seUetm, 
etc., etc. 

Marquard-Preber, Originum palatHnonm Comment, 
— Purfendorf, Eria seaiufiea. 

CknwLKk^iv%{L(miS'Joachim), médecin al- 
lemand, fils de Joachim II (Camerarius), né à 
Kuremberg le 15 janvier 1566, mort le 13 janvier 
1642. Il étudia comme ses ancêtres les sciences et 
la médecine, où il lit de rapides progrès. De retour 
en Allemagne après avoir visité l'Angleterre, la 
Hollande et l'Italie, Il fut appelé par Christian, 
prince d'Anhalt ; mais, préférant l'indépendance, 
il revint à Nuremberg exercer les fonctions de 
doyen de l'Académie de médecine, quil remplit 
jusqu'à sa mort. 

Fréter, Tktatr. erudU. 

«cAMBRARirs (Jiwi^Rodolpke)^ médedn 
allemand, vivait dans le dix-septième siècle. On 
a de lui: Borm natales, deux centuries; Franc- 
fort, 1607-1610, io-4''; -« DisptUaiionum me- 
dicarum in %lliutr%AeademiaT%ib%ngen$%,t\/^., 
decas; Tubingen, 1611, in-8«; -^Sylloge me- 
moraàilium medmnXy centurie XII; Tubin- 
gen, 1683, in-S^. 
Éloy. DicL hitt. de ia Médecine. 

CAMERARIUS 00 CAMERMB1STBR (Élie- 
Rodolphe), médecin allemand, fils de Jean-Ro- 
dolphe, né à Tubingen ( Souabe) le 7 mal 1641 , 
mort le 7 juin 1695. n étudia la médecine dans 
sa patrie, où il obtint la chaire de professeur pri- 
maire de l'université; il fut ensuite conseiller et 
premier médecin du duc de Wurtemberg, et mem- 
bre de l'Académie des curieux de la nature ( 1 669). 
On a de lui plusieurs dissertations académiques 
fort intéressantes : De Falpitatione cordis; 
Tubingen, 1681, Uï-4'; — De Clysmalibus ;ià,, 
1688, iû'^^i-^mstoriapleuritidisiid,, 1699, 



in-l" ;— -De Fractura eranii ewm tmlnere; id., 
1693, in-4*; — Observatio de ischuria ad 22 
dies nonlethcUi, ' » 

Manget, BMiath. teript medie^ I. III. - Étoy, DieL 
hùL de médeeine. 

CAMBRAEius ( Rodolpàe-Jocgues), méde- 
cin et botaniste allemand , fils d'Elie-Bodolphe, 
né à Tubingen le 17 février 1665 , mort le 11 
septembre 1721. Il étudia la philosophie et les 
sciences natureDes dans sa ville natale. Plus 
tard, pour se perfectionner dans ses études, il 
résolut de voyager. A cet effet. Il parcourut 
l'Allemagne en consultant les médecins les plus 
célèbres (1685). Il passa ensuite en Hollande, et 
s'arrêta à Leyde, où H fbt très-assidu aax dé- 
monstrations des professeurs de l'université. 
De là, il s'embarqua pour l'Angleterre, où sa ré- 
putation lui donna nn accès facile chez les sa- 
vants de ce royaume. Puis il vint à Paris, et 
demeura cinq mois chei Marescha), thirurgien 
de l'hâpital de la Charité, qui lui procura d'utiles 
connaissances. En quittant la France, il visita la 
Savoie, passa en Italie; et, après avoir examiné 
oe que Venise, Rome et les villes principales de 
ce pays ont de plus curieux, il revint à Tubingea 
par la Suisse. H reçut le bonnet de docteur en 
médecine des mains de son père (1687) , et, peu 
de temps après (1688), lUt nommé professeur 
suppléant, et inspecteur du jardin botanique. Il 
Alt aussi agrégé au collège des Curieux de la Na- 
ture. Pour mettre ses talents à profit, on lui 
donna (1689) la chaire de physique, qu'il occupa 
Jusqu'en 16g5, époque à laquelle il sucoéda èaon 
père comme premier professeur. — Roddptie- 
Jacques Camerarius fbt atteint d'un crachement 
de sang qui le conduisit en deux ans an dernier 
degré de la phthisie pulmonaire, dont il mourut. 
II avait dix enfants, dont deux surtout, Alexandre 
et Henri, se faisaient remarquer dans lessciences. 
On a de lui : De Sexu plontarum epIsMa; 
Tubingen, 1694, in-4*», insérée dans les Mis- 
eellanea Nat, Cur., decas III, ann, 2, appen- 
rfij?; réimprimée en 1749, in-8»:€et ouvrage est 
plein d'érudition; l'élégance du style en relève 
même considérablement le mérite ; l'auteur y fait 
voir que les graines sont rarement propres à re- 
produire les plantes, lorsqu'elles vîemient de 
fleurs qui ont été dépouillées de leurs étamines; 
il y montre encore qu'il est important de fixe- 
la classification des plantes, qu'il distribue hii- 
mème de façon à faire supposer qn'il a jeté les 
fondements du système adopté par Linné ; — 
De Convenientiaplantaruminfructi/icatiane 
et viribus; Tubingen, 1699, m-8* : GÀnerarius 
y indique les rapports existant entre la forme 
des plantes et leurs propriétés, rapports appré- 
ciables par la shnilitude des pairties servant à la 
fructification;— />e Addulis Niderborensihus ; 
Tubingen, 1710, hi-4*; — Spedmen experû 
mentorum circa generationem hominis rt ani- 
malium; Tubmgcn, 1715, in-4*';— De Con^ 
silio Anglicani ad podagram ïnternam; Tu- 



325 



CAMERARroS — CAMERATA. 



336 



' bingen, 1716, iii-4"; — De Blasiano balneo; 
ibid., 1718. 

Ralter, BibliotfÊea botanlea. - Valentlo, de Polv 
ehrtita êxaiica. -- Mocaer, te f^uiUmbery éeiairë t en 
alL. Eriàutertês ff'usUmberg } - iïoy, DM. Mtt. de 
la médecine. 

CASIBRAIIIVS (Elle), médecin aDemand, 
second fU$ d*Élie-Rodoiphe , et frère de Ro- 
dolphe-Jacques , fié à Tubtngen le 17 février 
1673, mort dans lA même ville le 8 février 1734. 
Il fut reçu docteur en médecine à Tubingen, et 
obtint une chaire de médecine, qu'il remplit avec 
succès. L* Académie des curieux de la nature 
Tadopta sous le uom d'Hector III. Le duc de 
Wurtemberg le nommA conseiller, et son pre- 
mier médecin. Camerari us méritait ce* diverseA 
marques de distinction ; mah l'étrangeté de ses 
idées nuisit beaucoup & sa réputation, et lui sus- 
cita bon nombre de réfutation». Torfcf ftes 
principaux écrits : De Spiritibus animalU 
bus; — De Spiritu fumante Boyleano; •— 
De Potu thé et caffée : ces trois mssertations 
sur Tabus du thé et du café sont réunies en un 
seul volume, Tnbingen, în-8* ; l'auteur, en y trai- 
tant des esprits animaux, leur reconnaît une 
telle ^élasticité, qu'il ne balance pas à conclure 
qu'ils sont de la nature de l'air; — Disserta- 
tiones Taurinenses epistolic3b fuedico-phy- 
sicx ad illustres ttalix ac Germanixquosdain 
medicos 5crip^^; Tubingen, 1712, hi-8^ : c'est 
un recueil de vingt lettres écrites pendant le 
voyage que Camerarius fit en Italie avec le prince 
de Wurtemberg, qnll accompagnait comme pre- 
nûer médecin. Haller reproche à l'auteur un pyr- 
rhonisme outré ; il le blâme surtout de n'avoir 
pas voulu admettre l'autorité des savants qui 
l'avaient précédé, et d'avoir fait ressortir ce 
qu'il y a de merveflleux dans certaines maladies, 
pour avoir l'occasion de combattre ses adver- 
saires;— Kurtie Anmerkungen bey Gelegen- 
heU derKrankheit à la mode; Tubingen, 1713, 
in-8« : ce traité contient l'histoire de la fièvre ca- 
tbarrale épidémique nommée grippe; —Spcci- 
mina quxdam medicinx ecleciicœ; Franc- 
fort, 1714, in-4° : l'auteur y combat la théorie 
des fièvres de Morton, la doctrine de Vieussens 
sur le délire et la mélancolie , le système de 
Ba^^livi sur la fibre motrice, celui de la Peyronie 
sur le siège de l'âme, et les sentiments de Leen- 
wenboeck sur les écailles de la capsule et les 
fibres du cristallin; — Medicinx conciliatricis 
conamina; Francfort, 17I4,in-4° : Camerarius 
se récrie contre Tschimhausen, dont le plan de 
médecine lui parait trop «mple, et propose un 
système de physiologie dans lequel il tâche de 
concilier les doctrines des anciens avec celles 
des modernes ; — Systema Cautelarum Medi- 
carum circa prœcognita partesque singulas 
artis saluberrimœ, discentium commodo^ me' 
thiHlo eclectica concinnatum; Francfort-sur- 
le-Mein, 1721, in-4'': c'est nn abrégé de toutes 
les parties de la médecine; — De Gemursa Pli- 
niana; 1722; — Magid morbi historia at' 



tenthts perpensa, 1724 ; — De Calculis in ve- 
sica fellea reperiis, 1724 ; — De l^ftcacia 
animi pathematum in negotio sanUatis et 
morborum, 1725; — Dissertatio de Betula; 
Tubingen, 1727, in-4» ; — De mixtlone pultacea , 
1728;— De F«neffi«; Tubingen, l728,fn-4°; 
— Temerarii circa magide judicii exemplum 
morhd atnico apparentU, Dans tous ces trai- 
tés , Oanterarius ^dmet tout M qtd a rapport il 
la magie, 
éloy, DietUmnertrt hittoHqtê éê ta tMdeeine. 
CAMKRARius (Alexandre), médecin alle- 
mand, fils de Bodolphe-Jacques , né à Tubingen 
en 1695, mort dans la même ville le 11 novem- 
bre 1736, fut reçu docteur en roédecine à Tubin^ 
gen, puis membre de l'Académie des curieux de 
la nature sous le nom d'Hector IT ; adjoint plus 
taitl k ÈOû pèf« dans les deux fonctions #epro- 
fesseuf eff de cHrtcteur dn jardin de bntanitfti^, 
il hii succéda, 9H Mourut encore jeune, laissait • 
De Botmictt; TabingeA, <717, ta-4* : c'«t 
One classrfleation de la totanlqne, tndfqiiafit 
les différences essentMles des genres et des es- 
pèces; — De motu elastico stominum am- 
berboi ; mémoire retatif à Téhistlelté des étaml- 
nes de certaines plantes, prlneipalement de la 
centaurée Inusqnée. 

Èphem. natur. curlos,, t. DC, fio SB. — Blôy, ÎHetîon- 
naire hMorîquê de Im médecine. 

CAMt^knirn {Guillaume), philosophe écos- 
sais. Voy. CuAuiBas. 

CAMERATA (André), architecte italien, né à 
Venise en 1714, mort en 1793. Quoique fils 
d'un simple teinturier, il reçut une éducation soi- 
gnée, et étudia l'architecture à Rome. A son re« 
tour dans sa patrie, il construisit avec un talent 
remarquable plusieurs édifices. Il est cité avec 
éloge par le comte Fabio di Maniago dans le 
Guida di Udine, à l'occasion de la Madonna 
délie Grazie, k laquelle travailla, dit-il, Andréa 
Camerata, archUetto molto noto in Venezia. 
On a de lui : Studio sopra gli ordini delV ar- 
chileltura di Vitruvio, Vignola, Palladio e 
Scamozzi, 1730. L'auteur n'avait alors que 
seize ans. 

Tlpaido, Mio^ra/la degU lUUiani Ubutri, 8, iM. 
CAMBRATA (Giuseppc), peintre et graveur, 
né à Venise en 1668, mort à Dresde en 1761. 
Élève de Grcgorio Lazzarini, il termina nti ta- 
bleau que ce maître avait laissé inachevé à sa 
mort, et se montra toujours Imitateur de wm 
style. DUns la force de l'&ge et du talent, fl aban- 
donna presque entièrement la peinture pour la 
gravure. Il était déjà octogénaire quand fl fut 
appelé à la cour de l'électeur de Sa\e pour coo- 
''pérer à la publication de sa galerie. Les princi- 
pales planches qu'il exécuta pour ce grand ouvrage 
furent: la Parabole de la dragme perdue, d'a- 
près dom Feti; la Sainte Famille, d'après 
J.-C. Procaccini; V Assomption, d'après Camille 
Procacdni; et la Chasteté de Joseph, d'après 

11* 



«27 



CAMERATA — CAMÉRON 



S38 



Ck)ntarini. n poussa sa carrière jusqu'à quatre- 
Yîngt-quatorze ans, et traTaUla presque jusqu'au 
dernier mom«at E. B— m. 

Lanzl, Storia pUtorica, — Orlxùdl, Jbbeeedario. — 
Ticozzi, Di%ionafio. 

CAMBRER (Jean-Frédéric), homme d*État 
et historieu danois, né à Ettingen en 1720, mort 
à Wodder le 6 noTembre 1792. Il était audi- 
teur, et derint oonseîUer de guerre du royaume 
de Danemark. Outre quelques mémoires sur 
l'ambre jaune qui se recueillait sur les odtes de la 
Baltique, on a de lui : six Lettres star quelques 
curiositésduHolstein; Leipzig, 17M, in-4«; — 
Mélanges de renseignements ^historiques et 
politiques sur le Schleswig et UHolstein; 
Flensbourg, 1758, et Leipzig, 1702,lii-8«. 

Braeb et Grabeft Jllçem. Enejfo, 

CÂMBEiiro (^François un), missioiiiiaire ita- 
lien. Tirait dans la première partie du quator- 
sième siècle, n était frère prêcheur, et Ait enroyé 
en Asie Mineure. De retour de aa mission et ao- 
oompagné de Richard, roofaie anglais, il Tint à 
ATignoQ, où résidait alors le pape Jean XXn 
(1333) ; iUui fit part du peu d*éloignement qu'a- 
Tait l'empereur grec Andronicin le jeune pour 
opérer une réunion définitiTe entre les deux 
Eglises. Le pape entra dans cette idée de con- 
ciliation, et écriTit lui-même ses conditions. H les 
adressa à Andronic et à l'impératrice Jeanne de 
3aToie, qui était catholique et sur l'influence de 
laquc^e il comptait, par l'entremise de Came- 
Tino,qu*a Tenait de créer archerèque de Vospro. 
Le patriarche de Constantinople, craignant de 
Toir diminuer son influence par cette fusion, 
trahia les conférences en longueur; l'historien 
Nioéphore Grégoras lui conseilla de ne pas en- 
trer en discussions publiques STec les légats de 
Jean XXII. Le pape mourut sur ces entrefaites, 
et le sdiisme se perpétua. Camerino rerint en 
Italie ; on Ignore s'il fit partie de l'ambassade 
euToyée en Grèce par Benoit XII. La fin de sa 
Tieett ineomme. 

jtrt dé 9àH/lêr lu datés. » SiimoDdl, HUt. dêi ré- 
publiqueê UaUtmus.^ Mnratoii, jénnaii dritaiia, 

CAMUuirus, poète Utin, TÎTait quelques ai» 
nées STant J.-C. 11 composa un poème sur Trcrie. 
OTïde le dte comme son contemporain : 

<. Qalqoe euilt domiUm Cameriom ab Hectore Trojam. 

Ofkie, de PoHto, I. IT, ep. 16. - SnlUi, ZNeC of 
Crtek and Bom. JUographif, 

CAMÈMon (Jean), célèbre théologien pro- 
lestant, né à Glasoow tcts 1580, et mort à Mon- 
tauban à la fin de 1625 ou au commencement 
de 1626. n Tint en France en 1600. Après aToir 
enseigné le grec et le latin dans le collège pro- 
testant de Bergerac, il occupa pendant quelque 
temps une chaire de philosophie à l'Académie 
de Sedan. H étudia ensuite la théologie à GenèTe 
et à Heidelberg, et en 1608 il fut nommé pas- 
teur à Bordeaux. Dix ans après, il succéda à 
Gomar dans la chaire de théologie de l'Acadé- 



mie de Saumur. Quand le gomreniement de cette 
Tille fut enlcTé à Duplessis-Momay, J. Camé- 
ron, se souciant peu de rester 4ans une acadé- 
mie que la perte de son protecteur deTait faire 
tomber en décadence, repassa en Angleterre, ofi 
ses sentiments faTorables au système épisoopal 
lui gagnèrent la bienTeillance du roi Jacques, qui 
désirait introduire l'épisoopat en Ecosse, et qui 
le nomma dûrecteur du collège de Glasoow. 
Biais, TU aTec défiance par les Ecossais, Tîolents 
adTersaires de la hiérarchie épiscopale, il se 
trouTa étranger au sein de sa patrie, et, aTant la 
fin de l'année, il prit le parti de retourner en 
France. A Saumur, où il se rendit, il donna des 
leçons particulières de théologie, le gouTeme- 
ment lui ayant interdit l'enseignement public; 
mais le Tingt-quatrième synode national tenu à 
Charenlon lui alloua une pension de 1000 UTres, 
jusqu'à ee qu'il pût être emfioyé comme pas- 
teur ou comme professeur. L'interdiction ayant 
été IcTée en 1624, U fut appelé à la chaire de 
théologie de l'Académie, de MonUuban. Là il se 
trouTa en opposition aTec le parti protestant 
exalté, qui dominait dans cette Tille, et qui ne 
Toyait de salut que dans une résistance conti- 
nuelle et à main armée aux mesures du gou- 
Temement Peu de temps après, dans un mou- 
Tement populaire, il fht si i^Tement maltraité 
par une foule en fureur, qu'il mourut quelques 
mois après, des suites de ses blessures. 

Jean Caméron était un homme doué de gran- 
des facultés, d'un esprit actif, large, comprâien- 
sif , grand partisan de la liberté d'examen, et 
peu satisfoit des systèmes des théologiens pro- 
testants de son temps, qu'il accusait de despo- 
tisme et d'intolérance. H pensait que la réforme 
aTait grand besofai d'une nouTelle réforroalion, 
et il ne cachait à ses amis et à ses disciples ni 
ses Tues ni ses désirs. Mais il connaissait assez 
son époque pour ne pas croire possible encore 
les changements qu'il réclamait; il en remettait 
la réalisation aux âges suÎTants. En attendant, il 
préparait les esprits en combattant les doctrines 
calTinistes, entre autres celle de la prédestina- 
tion, à laquelle les théologiens réformés de la 
Suisse et de la Hollande, et la plupart de ceux 
de la France, attachaient une grande importance, 
n soutenait que Dieu, loin d'aToir destiné par 
on décret absolu et étemel les uns à la félicité 
céleste, et les autres à la damnation, offrait ses 
grâces et le salut à quiconque Toulait perséTérer 
dans la foi chrétienne. C'est le système qu'on 
appelapeu après Vuniversalisme hypothéHqut, 
et qui fut défendu entre autres par deux de ses 
disciples, Moïse Amyraut et Louis Cappd. 

Cameron a laissé les ouTrages suiTants iSat- 
tangelus, sive stelitenticus in Bliam Santon- 
gelum Causidicum; Rupell, 1616, in-12:ilsV 
git, dans ce p^*t écrit, d'une affaire oonœmantle 
consistons et les protestants de Bordeaux; — 
Constance, foy et résolution à la nwrt dês 
capitaines Blanquet et Gaillard; Bordeux, 



t39 

1617 : c'est une lettre à Palmier, ministre' à 
Momac, dans laquelle il raconte la mort de ces 
deux per8onn4;es ; elle fut brûlée par arrêt du 
parlement de Bordeaux ; — Thèses de gratta et 
libero arbitrio disputât^ 14 augtut. 16U, una 
cum dtiabusprxUctionilms habitm a /. Came- 
ron ; Saumur, 1618, in-8* : ce sont les pièces du 
concours à la suite duquel il Ait nommé professeur 
à Sanmur; — Ji-oMé dans lequel sont exami- 
nés les pr^ugés de ceux de V Église romaine 
contre la religion reformée; la Rochelle, 1618, 
in-8*, traduit et publié en anglais ; Oxford, 1624, 
ln-4« ; — Thises XLII theologim de necessitate 
sati^actUmiê Ckristi pro peccatis ; Saxaùur, 
1620, in-fol. ; — - Arnica CoUatio de gratim et 
voluntatis humanm concursu invocatione et 
fuUntsdam annexés ^Lta^éaiL Batav.,' 1622, 
in-4*, relation d'une conférence quH eut arec 
Tdenus, tiiéologien calTinlste; — Sept sermons 
sur Jean 71; Saumur, 1624 ; — vifenOo sen- 
tenti» de gratia et libero arbitrio; Saumur, 
1624, in-8*; — PrmlectUmes theologicxinse- 
lectiora quxdam loea N. T., una cum trac- 
tatu de Beelesia et nonnullis miscellaneis 
opusculis : SdxoùXïr , 1626-1628, 3 vol. in-4**, 
réimprimé sous le titre de Myrothscium evan- 
gelicum; Génère, 1632, in-4*; Saumur, 1677, 
iiF4% et dans les Critici sacri; Londres, 1660, 
in-fol. MiGBBL Nicolas. 

B«7te, Dietimmairê kUt,crtUq¥ê. -MM. Hajg,to 
Fra»i§ëprotê$L 

GAM^moiv (Richard), prédicateur écossais, 
natif de Falkland, dans le comté de Fife, tué le 
20 ]uillet 1680. Fils d'un petit commerçant, il re- 
çut la modeste instruction que pouvait fournir 
une école de paroisse ; puis il s'enrôla parmi les 
prédicateurs de campagne, et se montra d'abord 
un chaud partisan des doctrines presbytériennes. 
Plus tard il devint maître d'école de village, 
et, circonstance curieuse, il entra en qualité de 
précepteur ou de chapelain dans la famille qui 
devait compter parmi ses membres sir W. Scott. 
C'était l'époque où Charles n, devenu roi, avait 
Juré protection au traité qui proclamait le 
presbytérianisme. Plus tard, revenant sur cette 
promesse, le roi publia l'édit de suprématie, qui, 
to«]t en admettant la liberté religieose, réta- 
blissait l'épiscopat, et restreignait au profit des 
catholiques les privilèges accordés aux protes- 
tants, dont le culte n'âait phis que toléré. À l'i- 
mitation de Louis XIV, Charles II ne négligea 
rien pour détruire les germes du protestantisme ; 
des poursuites sévères furent ordonnées contre 
les pasteurs non-conformistes. Un mécontente- 
ment violent agita plusieurs provinces d'Ecosse, 
principalement les comtés de Lanark, d'Ayr, de 
Galloway et de Dumfries. Caméron, par sa fou- 
gueuse éloquence, poussa un nombre considé- 
rable de ses concitoyens à protester contre le 
liouTel édit. Ses sectaires se séparèrent de la 
communion des presbytériens, dont les ministres 
rnssermentéSySyantacceptélaUberté deoonsdence 



CAMÉRON 380 

accordée par le rot , continuaient à exercer les 
fonctions pastorales. Les caméroniens soute- 
naient que Charies ne pouvait accorder un droit 
inhérent à la faculté de penser, et que se sou- 
mettre au droit de suprématie qu'il prétendait 
avoir sur l'Église, c'était professer l'ératianisme. 
La chaleur et l'aigreur augmentant de part et 
d'autre, le gouvernement crut devoir intervenir, 
et défendit aux caméroniens de se réunir : ceux- 
ci, excités par leur apôtre, le suivirent dans les 
assemblées religieuses qu'il tenait en plein air, 
dans les lieux les plus déserts, sous le nom de 
eonventicules , et prirent le nom de Hill-men 
(hommes de k colline), par allusion aux en- 
droits élevés où ils se réunissaientMalgré les pré- 
cautiq^ dont ils s'entouraient pour se livrer à 
leurs pratiques, les prédicateurs furent surpris et 
pendus ; quant aux auditeurs, ils (tarent déportés 
ou emprisonnés. Poussésà la révolte parla persé- 
cution , ils prirent les armes , déclaièrent Char- 
les n déofau de ses droits à k couronne et à la 
société de l'Église sainte, comme ayant violé la 
ligue solennelle et la convention passée en 1640 
entre lord Rippin et Charles l*', convention 
sous laquelle seulement il avait reçu la couronne. 
Os proclamèrent, en conséquence, le gouverne- 
ment républicain de 1648. Leur premier acte 
d'hostilité ouverte Ait le meurtre de James 
Sharpe, archevêque de Saint- André et primat 
d'Ecosse, assassbé, le 5 mai 1679, dans la 
plahie de Magus-Moor par Haxton de Rathlllet, 
John Balfour de Busley, et plusieurs autres chefs 
presbytériens. L'esprit de vengeance et le fana- 
tisme remplaçant oha les caméroniens les 
moyens de guerre qui leur manquaient, ils rem- 
portèrent àLondon-Hfll un premier succès sur les 
troupes royales commandée par le fameux John 
Graham, ditClaverbouse. Cet avantage inattendu 
attira dans leurs rangs beaucoup d'adhérents, et 
bientôt leur armée s'éleva à six mille hommes; 
mais la division se mit parmi les cheft, qui, au 
lieu d'agir, perdirent un temps précieux dans de 
violentes controverses théologales. Les soldats se 
divisèrent également en autant de sectes quMl y 
avait de prédicateurs. Aussi, attaqués à Bothwell- 
Bridge par le duc de Montraouth, ces malheu- 
reiTx furent presque tous massacrés sans combat. 
Vers le même temps, Caméron fut tué dans une 
escarmouche à Airs-Moss. Au moment même où 
la mort l'allait firapper, il dit à son frère : Come 
let us fight out to the last ;for this is the day 
that T hâve Umged, and the day that I hâve 
poragedfor, todiefighting againstthe Lord^s 
avowed enemies ; this is the day that we shall 
get our eroum (Viens, combattons une fois en- 
core; ce jour est celui que j'attendais, celui que 
mes prières demandaient : mourir en combat- 
tant contre les ennemis déclarés du Seigneur; 
c'est aujourd'hui que nous conquerrons notre 
couronne). Caméron se comporta, en effet, avec 
valeur. La tête de Caméron fut exposée à Edim- 
bourg au bout d'une hallebarde, m^ »es deai^ 



831 



GAMÉRON 



malQs placées par dérision dans l'atUtade de la 

prière. 

BoMuet, Histoire det f^ariatiom, — Herroan. FJistoUn 
des heresieSf li, 88. — Dictioiioaire de Trevoui, ntt. — 
Bose, Nno Biogr. Dictionarf - Jamrs Rawel, Appen- 
dice à l'histoire de rÊgiised'Éeossê de Klrrkloo. ~ 
\v aller .scoU,fai Puritains d'Ecosse et to Prison d'E- 
dimbourg. 

c AMERS (Jean\ théologien italien et un des 
restaurateurs des lettres, né à Camerino en 1468, 
roort à Vienne en Autriche en 1546 (selon Jaco- 
billi) ou en lâô6 (selon d'autres). Son véritable 
nom était Jean Ricuzzi Velliniy mais il préféra 
lui-même celui de Camers, qui désigne son lieu 
de naissance, Camerino. 11 entra dans Tordre 
mineur de Saint-François, ou ordre des Corde- 
liers, dont il devint Ùeniùt provincial pour le 
Picénum, et enseigna la philosophie à Padoue. 
Il fut appelé ensuite en 1499 à l'université de 
Vienne, où il professa pendant vingt-quatre ans 
les belles-lettres, la philosopliie et la théologie. 
On dit que c'est lui qui introduisit dans cette 
université le système de Duns Scot; maisd*autres 
soutiennent qu'avant 1433, c'est-à-dire soixante- 
dix ans avant Jean Camers ,on l'avait enseigné à 
Vienne. Après avoir été huit fois doyen de la fa- 
culté de théologie, il devint enfin en 1528 régent 
de la maison conventuelle de son ordre dans 
cette ville. Il possédait si bien le grec, qu'il cor- 
respondait dans cette langue avec un des plus 
célèbres hellénistes de son époque, Marc Musu* 
rus, archevêque de Malvasie en Morée. On a de 
Camers : Cl. ClaudianuscumcommentariisCa' 
mertis; n'a p^ de notes, malgré la promesse de 
Tauteor; Vienne, 1510, in-4'' ; — Annotationum 
in Lucium Flomm Ubellus; Vienne, 1511, 
in-4® (ces notes out été reproduites par presque 
tous les éditeurs postérieurs) j — Indejc in Pom- 
ponium Melam ( à U suite du Pompon. Mêla 
eum casligat. de Hem^ol. Borbari); Vienne, 1512, 
io-4''; — IHonysii Aphri Geographia carminé 
Wim expressa ab Prisciano S, Jannio Rhe- 
nio, Gum comment, Camertis; Vienne, 1512 , 
10-4^; — index in C. Plinii Hisioriam natu- 
ralem in duos parles disiinctus; Vienne, 1514, 
iii'4'* : cet index, destiné pour l'édition du Pline 
de Venise, 1497, m-fol., eut un tel succès qu'il 
fut reproduit dans toutes les éditions subsé- 
quentes, jusqu'à ce que Hardouin en rédigeât un 
autre ; — lucitu FÎonu, cum indice copiosis- 
timo ; Sexius Bvfus tuo tandem nitori giiam 
optime rcstiiutw; Vienne, 1518, in-4°; les 
notes de Camers sur Florus ont été reproduites 
par Blancard dans son Florw Variorum; 1690, 
Um° ; — CJulius SoUnus, cum enarrationi- 
bm ei indice Camertis ; Vienne, 1520, in-fol. : 
quelques auteurs regardent l'édition de Bàle de 
1538, in-foL, comme une reproduction de 
celle de Vienne; mais les notes de celle de 
Bàle sont de Sébastien Munster, quNe nomme 
luHnème,p. 46 et ailleurs; l'édition de Camers 
renferme une argumentation en faveur de Solin 
contre Joacbim Vadianus, qui avait attaqué la 



— CÀMILLA 333 

véracité de Solin dans son édition de Mêla, 
Vienne, 1518, in-fol.; la réponse de Vadlanus 
se trouve dans: Loca allquot . Pomponian'is 
(Mel9) commentari'is repetita indicataque^ 
in quibus censendls et œstimandis Jo. Ca- 
merti suis in Solinum enarrationibu% eum 
Joach. Vadiano non ad modum convenu; B^Ue, 
1522, petit in-fol.; — Antilogla^ i. e. loco- 
rum quorundam apud J, Solinum ab Joach, 
Vadiano Helvetio confutaiorum arnica de- 
fensio; Vienne, 1522, ^-4';— L. Fene^tella 
de Rom, Magistratibus nitori tandem nalivo 
restitutus cum Alhrici deimc^inibus Deorum, 
avec les notes de Camers; Vienne, 1523, in-4''; 
— Theologicx Facultatis univer salis studio 
Viennensis doctorum in^Patilum^ non Apos- 
<o/um, etc.; Vienne, 1524, in-S**: c'est un écrit 
polémique contre les protestants, où Camers 
pariait comme doyen de la Faculté ) ; — Bemis- 
tichiorum partim moralium, partim prover» 
bialmm libri VI; ibid., 1527, in-8»; — Corn- 
mentariotus in tabulam CebetiSy publié par 
Jean Hérold avec Solin , Florus et Mêla, d'a- 
près les travaux de Camers; Bàle, 1557, 1 vol. 
in-fol.; — Commentarius in Lucanum, cité 
par Hérold dans 1» préface à l'ouvrage nommé 
tout à l'heure ; — Justinus^ curante Camerte, 
que Thomas Heame assure avoir vu (dans son 
edit.de Justin; Oxford, 1705, in-8"). 

Mltterdorner. Histor. univ, rienn. - KhauU, Ces- 
ehiehtê Oesterreiehiseher Cehhrten. -^ Lorhcr, Spec^ 
jicad. Fienn. — Jacobiill. Bibl^ Umbrim, — Ran^acb, 
EvangeUsehei CesterreUh, - Freytag, Awaratus^ L I, 
p. 118, i. III, p. 648. — Fabricliu, Bibl. latin, - Clé- 
ment, BiblioiK, curieuse, V|, iM. 

CAMERS (Guarinus)y grammairien grec, 
d'origine douteuse, a vécu, si toutefois l'authen- 
ticité de ce personnage peut se confirmer, dans 
la seconde moitié du qulnziâne siècle ; car son 
existence se trouve sur le seul titre de son oa- 
vrage , fait en collaboration avec d'autres : Thé- 
saurus cornu copias et horti Adonidis , s. cor- 
pus Grammaticorum grxcorum, grxce^studio 
Guarini Camertis et Caroli Antenorei^ coh- 
silio Angeli Politiani , omnia ex recognilione 
Aid, Manutii, adjuvante Vrbano Botuaio; 
Venise, 149G, in-fol. 

Catal. Bibk impér. Paris. 

CAM-IH. Voy, Kamg-ih. 

* CAMILLA , dame italienne. Elle était femme 
d'un habitant des Glottes (Marclie d'Anc^ae). 
Après que son frère FéUx Peretti, cardinal de 
Mootalte, eut été élu pape sous le nom de 
Sixte V(1585), elle futinandéeàR<»ne,ety Tint 
à pied, accompagnée de ses petits enfants. Les 
cardinaux de Médicis, d'Esté et d'Alexandrie 
vinrent au-devant d'elle, et la conduisir^t dans 
un palais, où ils la firent habiller en princesse, 
croyant faire ainsi U cour au nouveau pontife, 
qu'ils savaient aimer cette sœur avec tendresse. 
Ces cardinaux la conduisirent ensuite chez la 
pape, et la lui présentèrent ; mais Sixte V» la 
Toyant avec des habits si magnifiqueft , fit sem- 



883 



blant de ne pu la oomialtre, et» sang lui adresser 
la parole, se retira dans nue autre salle. CamiUa 
ooBiprit laleçoo, et retoana le kodemaiii au Vati- 
can avec ses haUts ordinairea. Le pape la fit en* 
trcr aoasitét, et rembnasant derant tous lu dit : 
« Vous Mes à présent ma sœur, et je ne prê- 
te tends pas qu*nn antre que moi tous donne 
<c la qualité de princesse. » Il la logea dans le 
palais de Sainle-Marie^lfij^aro» ^ 1^ assigna une 
pension oonTenable; mais il la pria formelle- 
ment de n'interrenir dans aucune aflaire et de 
ne lui demander aucune grâce. Elle y obéit si 
ponctoeUement, qu'elle se contenta d'obtenir des 
indulgences pour uae confrérie établie dans l'é- 
glise du Refiige, à Naptes. 

Gre^tlo un, HUMre du pape Siaetê r. 

CAMILLÂ (Giocoma-ién^onto), artiste dra- 
matique française, d'origine ItaHenne, née à 
Venise en 1735 , morte à Paris en 1768. Son 
nom de famille était Vérooèse. Elle débnta à 
Paris en 1744 , âgée seulement de neuf ans. La 
tronpe italienne dans laquelle Véronèse rem- 
plissait le rôle de Pantalon dut longtemps ses 
succès à la jeune Camflla, qui était aussi gra- 
cîeose dans la danse que dans la comédie. Ses 
principales créations sont dans les Deux Sœurs 
Rivales i V Enfant éT Arlequin perdu et re- 
trouvé; les Tableaux, comédie de Panard, 
etc., etc. 

Ch&udon et DeUndlné, Nofivetm DUtimmatr* hitto- 
rique, 

"* CAMILLE, jeune Romaine, virait en 667 
avant J.-C. Les Romains et les Albains, étant en 
présence, Arcnt un traité par lequel ils convinrent 
de remettre leurs différends au sort d'un com- 
bat singulier de. trois guerriers choisis par cha- 
que nation : la ville dont les champions succom- 
beraient deviendrait tributaire de Taiitre. Les 
Romains élurent les trois iVères Horaces , les 
AJbaittS désignèrent les trois frères Curiaces. 
Par un hasard malheureux , ces familles étaient 
liées par le mariage de l'aîné des Horaces avec 
Sabine, sœur des Curiaces, et l'un de ceux-ci 
était fiancé avec Camille, sœur des Horaces. 
Malgré ces alliances, le combat eut Heu, et seul 
Talné des Horaces en revint. Lorsqu'il rentra dans 
Rome, Camille fit entendre les éclats de sa dou- 
leur, et maudit une victoire qui la privait de son 
amant. Horace, cédant à une colère que les dan- 
gers qu'il venait de courir avaient surexcitée , 
lui plongea son épée dans le sein, en s'écriant : 
a Va le rejoindre , puisqull te fait oublier tes 
« frères morts , celui qui vit, et la patrie elle- 
R mémei Qu'ainsi périsse toute Romaine qui 
a pleurera un ennemi ! » Ce fratricide ne pou- 
vait rester impuni. Tullus Hostilias, roi de Rome, 
nomma anssîtM des décemvirs pour juger Ho- 
raee ; il Itat condamné à mort : d^ 1«» licteurs 
loi liaient les mains, lorsque um père en appela 
aa peuple. On fcii fit grâce de la vie, mais il fut 
coodamué à uae grosse ameadev et une poutre 
commémontive Ait élevée devant sa porte, afin 



GAMILLA «- GAMnX£ S34 

que le meurtrier fût forcé, cha^ fois qu'il sor- 
tait on rentrait, de se souvemr de son crime. 
Corneille a ûût de ces événements dramatiques 
le suget d'un de ses chefs-d'œuvre, sous le titre 
d'iïoroce. 



Tlle-Uve.— Dtnyt d'HaHcamaaM."— Niebahr^ Hiitoif 
romoAnê. — AH dé véiifter Us datei. 

CAMiLLB OU GAMiLLus {Marcus Furius ), 
général romain, mort 365 ans avant J.-C. 11 était 
issu de la (amille patricienne /^ria , et se rendit 
célèbre par le nombre de ses dictatures et la 
gloire qu'il sut acquérir en combattant les enne- 
mis de sa patrie. L'an 401 avant J.-C, il fut élu 
tribun militaire. Depuis dix ans ( 404-395 ) les 
Romains assiégeaient sans succès la ville de 
Véies, l'une des plus importantes de l'Étrurie, et 
qui ne le cédait pas même à Rome pour sa ri- 
chesse et pour la valeur de ses habitants , lors- 
que Camille fut nommé dictateur. Désespérant 
de s'emparer de cette place par la force , il fit 
creuser un souterrain par lequel ses troupes 
arrivèrent jusque dans la citadelle et d'où elles 
se répandirent dans la ville, qui fut livrée au 
pUlage. Les prisonniers furent vendus à l'encan, 
et le produit de cette vente fut versé dans les 
trésors de la république. Les Véiens ayant été 
secourus par les Faliaques, Camille marcha con- 
tre ces derniers. Les enfants des familles les 
plus illustres de la ville étaient sous la conduite 
d'un maître d'école; oelui-d vint offrir à CamiUede 
les lui livrer; mais le dictatei «rajustement indigné 
de cette proposition , fit attacher les mains du 
traître, et ordonna aux élèves de le ramener dans 
la ville à coups de verge. Les Falisques, touchés 
de cette action généreuse , se rendirent aux Ro- 
mains. Camille fut payé dingratitude par ses conci- 
toyens , qu'il avait blessés par la magnificence 
inusitée de son triomphe, et qu'il avait ensuite 
lésés dans leurs intérêts en exigeant la restitu- 
tion de la dixième partie du butin pour la con- 
sacrer aux dieux , et en s'opposant à ce que la 
moitié des habitants de Rome allât s'établir à 
Véies. II fut accusé de s'être approprié une par- 
tie du butin de la ville conquise. Dédaignant de 
répondre à cotte accusation , il s'sxila volontai- 
rement; et lorsqu'il apprit qu'il avait été condamné 
à payer une amende, il demanda aux dieux , en 
quittant sa patrie, que les Romains fussent 
forcés de le regretter. Son vœu ne tarda pas à 
se réaliser. Les Gaulois , sous la conduite de 
Brennus, s'étant emparés de Rome l'an 365 delà 
viUe, le. sénat rappela Camille, qui fut honoré 
une seconde fois de la dictature. Ayant ramené 
avec lui les Romains échappés au fer des Gau- 
lois, Camille rompit le traité par lequel Rome 
avait consenti à donner mille livres pesant d'or 
pour obtenir la paix, ajoutant que ce n'était pas 
avec de l'or, mais avec du fer, que les Romains 
se raclietaient. Bientôt, en effet, vainqueur, U re- 
çut, avec les honneurs du triomphe, le surnom 
de namtUus et de second fondateur de Borne. 

Camille» profitant de ee que le sénat lui avait 



«85 



CAMILLE — CAMILLO 



336 



pron^ se0 fondions, calma les séditioDS que les 
trilNins excitaient |)armi le peuple^ et détourna 
les habitants de s'établir à Véies, comme ils le de- 
mandaient impérieusement depuis que Rome était 
devenue un monceau de cendres. Nommé dicta- 
teur pour la quatrième fois Tan de Rome 306, 
ce grand citoyen battit les Yolsques, les Èques, 
les Étrusques , ete., et obtint pour la troisième 
fois les bonneurs du triomphe. L'an 372, les 
Volsques ayant encore déclaré la guerre aux 
Romains, Camille, qui commandait en qualité de 
tribun militaire, les soumit de nouveau , après 
avoir remporté sur eux plusieurs victoires écla- 
tantes. L'an 387, les Gaulois ayant tenté de 
nouvelles invasions, Camille, nommé dictateur 
pour la cinquième fols, marcha contre eux mal- 
gré son grand âge , et délivra sa patrie de ces 
ennemis redoutables, après les avoir complète- 
ment battus sur les bords de l'Anio. Cet homme 
illustre, cette même année, se rendit maître de 
Yélitre, ville du Latinm. 

Mais ce n'est pas seulement sur les champs 
de bataille que l'autorité de Camille était res- 
pectée ; souvent, et toi^ours avec succès , il 
intervint entre le sénat et le peuple pour foire 
valoir les droits de chacun, ou pour cahner l'ef- 
fiervescence de l'un et de l'autre; c'est sous sa 
médiation qu'une loi déclara. Tan de Rome 388, 
qu'à l'avenir un des deux consuls serait plébéien. 
L'année suivante , Camille mourut d'une peste 
viotente qui enleva un grand nombre de citoyens 
distingués. Les Romains, pour éterniser la mé- 
moire de Camille, lui élevèrent une statue dans 
le forum. [Mnc des g» du m. ] 

Polybe, t. Il, p. IS. — PlnUrque , ^to dé CamUle. — 
Tlte-U?e , 1. V. — SDétone. - Aurétloi Vietor, c il. - 
Floriu,;i. I. — Dlo4ore. — OroM. 

CAMILLB OU cjlMILLUS (LucHu Furhts) , 
dictateur romain, fils du précédent L'an 350 
avant J.-C., les Gaulois, ayant foit une nouvelle 
incursion sur les terres, étaient même parvenus 
à occuper la citadelle d'Albe, malgré l'échec 
que leur avait fait éprouver le consul plébéien 
M. Popilius Lsenas. Le sénat résolut de nom- 
mer un dictateur, les deux consuls étant, l'un 
blessé, l'autre malade. Cette mesure n'était pas 
tant pour sauvegarder la chose publique, qu'afin 
de tenu: les comices consulaires en l'absence de 
Popilius et de faire rétablir les patriciens dans 
le consulat. Les sénateurs élurent dictateur L. Fu- 
rius CamiUus, qui choisit pour maître de la ca- 
valerie P. Cornélius Scipion, et réussit, suivant 
les vues des pères conscrits, à faire élire con- 
suls deux patriciens, qui furent lui-même et 
Appuis Claudius Crassus. Après la mort de Cras- 
sus, Camille Ait encore obligé de s'opposer 
aux Gaulois, et il parvint k les vaincre. Ce fut 
dans ce combat que le tribun M. Yalerius, ayant 
accepté le défi d'un Gaulois gigantesque, de- 
vint, ditron, vainqueur par l'aide d'un «cor- 
beau qui ne cessait de harceler le Gaulois ( 405 de 
Borne, 349 avant J.-C. ). CamUIe fut nommé de ■ 



nouveau consul avec C. Mcecius Népos (417 de 
Rome, 337 avant J.-C.). Les deux consuls 
défirent entièremeot les Latins, et furent honorés 
de statues équestres. Camille prit aussi Antium, 
et s'étant emparé de toutes les galères qui se 
trouvaient dans le port, il en fit détacher les 
becs ou proues d'airain, qu'il fit placer autour 
de la tribune aux harangues , qu'on appela de- 
puis Rostra, l'an 430 de Rome, 324 avant J.-C. 
Camille fut encore oonsnl avec Dédus Julins 
Brutus SoBva, et marcha contre les Samnites); 
mais fl mourut en route , laissant ses troupes à 
L. Papirius Cursor. 

Tlte-Uve, I. VUetviu -PUoc. L XXXIV.c.S-Floras. 
-Aarelitti Viclor, c. St. — Àulu-Geile, Noct, aU^LlT^t. 

GAH1LLB(/Y«rittf), proconsul romain, vi- 
vait dans la première moitié du deuxième siècle 
de J.-C. Favori de Tibère et u'ayant jusqu'alors 
donné aucune preuve de son habilete , on fut 
surpris de lui voir conférer le proconsulat 
d'Afrique, l'un des plus importants et des plus 
difficiles de l'empire. Tacfarinas, chef numide, 
déserteur des Romains , allié avec le dief des 
Maures Cyninthiens , ayant attaqué les iMsses- 
sions romaines, Camille marcha contre eux avec 
une seule légion et quelque cavalerie étrangère, 
et les défit, malgré la supériorite de leurs for- 
ces. Le sénat, sur la proposition de Tibère, lui 
décerna le triomphe l'an de Rome 770 ( 17 de 
l'ère dirétienne). 
Tacite. yinnoL, 1. II et IV. 

CAMILLB OU 6AMILLUS UB LBLL18. Vog, 



CAMiLLi ( Camillo), littérateur et poëte iU- 
lien, natif de Sienne , vivait dans la seconde 
moitié du seizième siède. On a de lui : Afecft- 
tazioni molto dévote sopra alcuni passi délia 
vita di G.-C,, tradotte dalla lingua spagnuola; 
Venise, 1580, in-4°; — Cinque canti aggiunti 
al GoffredodiTas5o;\&[i\se, Iô83,in-4<';diants 
Routés aux éditions de la Jénualem délivrée, 
du Tasse; Ferrare, 1585, in-12; Venise, 1599, 
in-1 2 ; Ferrare, 1 652 , in-24 ; — un recueil d*épi- 
thètes dans l'édition de VOrlando fuhoso; 
Venise, 1584, in-4«; — Impresse Ulustri di 
diversi, co* discarsi di Cam, Caniilli; Venise, 
1586, 2tom. in-4'', avec figures dessinées par 
Porro ; — l' Epistole cT Oi^i^lo , tradotte in 
terza rima; Venise, 1587, in-12; — Vocatm- 
lario de las dos lenguas toscana y castel- 
lana, de Christor. de Las Casas, accresciulo 
da Cam. Camilli; Venise, 1591, in-8°. 

Cotai. BM. impér. ParU.- Pallool, Bibi. dêçU crt 
voiaaritz, lU. 77. 

GAMiLLo (Jules), surnommé Delminio, 
de Delminium (ville de Dalmatie, dont sa&- 
mille tirait son orighie), né à Forli en 1479, 
mort en 1550. Aussitôt ses études terminée!, 
il fut reçu professeur à Bologne. Il était très- 
versé dans la cabale et la philosophie des Égyp- 
tiens. Voulant fournir des matériaux et des 
idées à ceux qui désiraient se perfectioniier dans 
les règles du langage, il tira des exemples des 



S87 



CAMILLO — GAMINATZm 



S88 



plus éloquente maîtres, et fl les disposa dans im 
certain nombre de tiroirs étiquetés; puis, les 
plaçant dans une grande madiine de bois ayant 
la forme d'amphithéâtre, il la présenta à Fran- 
çois P'', qui loua son intention, et lui donna 
600 dncato pour la perfectionner. Mais il mou- 
rut sans SToir pu rendre ce projet applicable, bien 
qu'il y eAt traTaillé quarante années et dépensé 
lâOO ducats. On a de Gamillo : DeUe materie 
elle possone venir sotto lo stiU delP élo- 
quente ; ^ Délia kniUazione : oes deux trai- 
tés sont réunis en un seul toI.; Venise, 1544, 
in-4«. ; — le Idée owero forme délia orazione 
da Brmogeney amsideratee ridotte in lingua 
Ualiana; Venise, 1594, m-4*; — Artificio 
dello scrivere e giudicare le ben scritte ora- 
zUmi; Venise, 1602, in-4''; — Modo di ben 
orare,edel compor le orosùmi; Venise, 1008, 
ln-4'>; — Idea del teatro; Flofence, 1550, 
bi-4^; — un poème latin adressé à Bembo. Ses 
poésies latines se trouYent dans les JDeliciss Poe- 
tarum Italorum. 

GbUlDi J Teatro S ««mini MteroM. - Oabblos, d« 
5'cH|i(oH6Miwm«o6lM.^Crttdmbeiil, /«toiia MUa 



CAMILLO. Foy. Inoortu. 

CAMILLO ( FrançfA^ ) , peintre espagnol , 
d'origine florentine, né à Madrid en 1610, 
mort en 1671. Son père Dominique étant mort, 
sa mère épousa en secondes noces Pedro de las 
Cuevas, peintre estimé, qui éleya Camillo arec 
toute la tendresse d'un père. H en fit en 
quelques années un élèTC si distingué, qu'on le 
choisît à dix-hmt ans pour exécuter le mattre- 
aotel des Jésuites de Madrid. Camillo y représenta 
sa/M François de Borgia, un saint sacrement 
à la main, ayant à ses pieds une immense quan- 
tité de fidèles. Cette production fit beaucoup 
d'honneur an jeune artiste, qui traTaiila avec 
tant de lèle, que le comte-duc d'Oiivarès le 
désigna pour peindre les rois d'Espagne dans 
la salle de spectacle do Buen-Retiro. Ce fut encore 
Camillo qui fut choisi pour exécuter, dans le 
même palais, quatorze fresques représentant 
autent de sujete tirés des Métamorphoses d'O- 
vide. Infati^^e , il faisait en outre beaucoup 
de tebleaux pour des amateurs. Ses compositions, 
d'an coloris frais et suave, étaient toujours d'un 
dessin correct ; mais il sacrifiait un peu trop au 
goût de son temps, qui déjà s'éloignait des belles 
formes antiques. Tolède, Madrid, Akala, Balle- 
cas, le Pardo, te Paular, Ségovie, Salamanque, 
sont décorés de ses œuvres. On y remarque 
surtout : deux traite de sainte Léocadie, à To- 
lède; — la Vierae de Belem, k Madrid; — 
Sainte Marie Egyptienne et la Communion 
de Sozkne, à Alcala; — la Descente de Croix, 
à Ségovie ; — et surtout Saint Charles Borro- 
mée, à Salamanque. 
jQuUUet. Mêtiownakre des Peintret etpa^noU. 

CAMILLCS SCRIBOHIAHVS. VOff. SCEIBO- 
KUKUS. 

;gamii«adb (Alewmdre-François ), peintre 



français d'histoire et de portraite , né à Paris en 
1783, élève de I>ayidet de Mérimée, tes églises 
de Saini-Iiiooias-des-Champs, de Saint-Étiauie- 
dn-Mont, de Sahit-Médard, renferment des te- 
bleaux de M. Caminade. Le musée de Versailles 
contient de lui plusiears batailles, parmi les» 
qudles on remarque : V Entrée de Formée fran- 
çaise dans la vUU d'Anvers le 17 jaUlet 1794, 
exposée en 1836. n a peint, pour la troisième 
chambre de l'anden conseil d'État, quatre dessus 
de porte représentent les Génies de Numa, 
de Jfoif e, de Justinêen, et de Charlemagne. 
a, en outre, exposé un très-grand nombre de 
portraite. 

M. Caminade a obtenu, aux concours de 
l'École des beaux-arte, une médaille d'or en 
1806, le deuxième grand prix en 1807 , et une 
médailtoàlasuitedu salon de 1812,oùUaex- 
posé six portraite. P. Ch. 

GmIM, DMêomuHn 4n JrîUUi, - lâwrêU du Sa- 
ton*. 

GAMUIATSM OU GACVMAZiH, rol mexicain, 
tué à Mexico en 1531. H était neveu de Monte- 
nma, emperenrdu Mexique, et régnait è Texcuco, 
seconde viUe principale de l'Anabuac. Les nobles 
et les prêtres mexicains, meQleors citoyens que 
leur monarque, voyaient avec indignation l'avi»- 
Bssement dans lequel les Espagnols plongeaient 
leur pays ; Ils brûlaient de secouer le joug d'une 
poignée d'aventuriers. Caminatzm, jugeant le 
moment tevoraUe pour réveiller le courage na- 
tional, proposa à ses vassaux de déclarerlaguerre 
aux étrangers. La proposition fut accueiUie avec 
enthousiasme. Coitès fiit vivement inquiété de 
cette insurrection , qui menaçait de s'étendre 
dans les provinces volsinesde Mexico, lesquelles, 
è cause de leur proxlnûte, avaient eu plus à 
souffrir de l'orgueil des vainqueurs, encouragés 
par les condescendances de Montézoma. Cami- 
natzin, loin de suivre l'exemple et les conseils 
de son oncle, somma les Espagnols d'évacuer 
sur-le-champ le pays, s'ils ne voulaient se voir 
traités en ennemis et repousses par tous les 
moyens qu'autorisent l'amour de l'indépendance 
et la conviction du bon droit. A ce langage d'un 
homme de cceur, Çortès, en guerrier courageux, 
ne répondit qu'en se préparant à marcher contre 
te prince qui osait se déclarer si ouvertement 
son ennemi. Mais Montézuma, plus soigneux des 
interètedes Espagnols que de ceux de ses sujets, 
représente au gén^ espagnol qu'il n'était pas pru- 
dent d'aller attaquer une ville aussi forte que Tex- 
cuco (1), au milieu d'un pays très-peuplé et pré' 
paré à une défense sans merci. Cortès renonça 
donc à l'emploi de la force, pour recourir à la 
trahison. Montézuma invite son neveu à se ren- 
dre près de lui, afin de se réconcilier avec les Es- 
pagnols. Le piège était trop grossier pour que 
Caminatzin s'y laissât prendre : il répondit qu'il 
ne voulait rentrer à Mexico que pour anéantir les 

(1) EU6 eomptaic <|aaniite inUle nalsom, an dlrt de 
Beroal DIax. 



889 



CÀMmATZIN — GAMINHA 



840 



tjrans dé fa patrie. Bleaaé des reprochea que 
lui adressait sod neveu sur sa pusaïauimité, 
MoDtéiuiiia dépêcha secràtemeDt des émissaires 
à TexcuoOy avec ordre de s'emparer du jeune 
prince par tous les moyens possibles. Vendu par 
ses frères et ses principaux olficiers, il fut sai«i 
et livré à Oortès, qui ie fit mettre en prison, et le 
fit remplacer sur ie tr6ne par son frère Cuit- 
coitxcatzin. Délivré probablement par les Mexi- 
cains après rexpulsion des Espagnols, on le sup- 
pose mort dans le terrible sié|se de Mexico, qui 
dura depuis le 30 mai jusqu'au 13 août, et peiMlant 
lequel environ cent cinquante mille Atièques pé- 
rirent par le fer et la famine. 

Bernai DltE, HMoirv de Im conquête dm Mexique. - 
Lopez ds Gomera. HMoirê générale de» Indt*. ^Cor- 
tes. Lettrée* — Antonio de Herrera, Histoire générale 
de» gestes des Castillans dans le» Ves et terres de ta 
mer Oceane. — De la RcMadièfe, Memique, daaa VU" 
nivers pitt. — Vf. Pretcott, Histoire de la conquête du 
Mexique. 

GAMiiiER ( Dominique), historien et littéra- 
teur italien, né à Venise ea 1731, mort è Angui- 
colo le 3 novembre 1796. Après avoir travaillé 
au Nuovo PostiglUme de Zanetti, il publia VEun 
ropa letterariaf 1768-1774, en cinquante-huit 
Yolnmes, et donna à ce recueil périodique ie titre 
de Giomaiê encickpedieo,Eik 1777 il interrom- 
pit le CNomoie, que devait continuer sa fille Eli- 
sabeth, pour la Sêoria deiV anno, dont il publia 
plus de 30 vol. in-r*. Il écrrril aussi une conti- 
nuation du TabUau de to révohtikmdtê colo- 
nies anglaises de P Amérique seplentrionaie, 
de Rainai. On a en ootre de lui: Sloria délia 
ffuerra per la suecessione degli Stali di Mch- 
viera; — Storia del regno di Corsioa; ^Sio- 
rte deila guerra tra la Pntssia e la Porta 
Ùttomana ; — Vita di Frederico II, 5 volumes. 

Moschinl» Letteratura rêneniana, IV, itl. 

CAMiNBR.TURRÂ (i?/l5a6e^^), femmc-au- 
teur italienne, fille du précédent, née à Venise 
ea 1751, morte en 1796. Une éducation soignée, 
secondée d'ailleurs par ses facultés naturelles, la 
mit en état de se faire connaître dès Tâge de dix- 
huit ans par la traduction du drame de V Honnête 
Criminel de Fenouillot de Falbaire, qui ftit joué 
ensuite sur toutes les scènes italiennes, sous le 
titre de YOnesto Coipevole. Elle continua ainsi 
de traduire les ouvrages les plus remarquables 
des théâtres étrangers. En 1771, die épousa te 
docteur Antonio Turra, de Vîcence ; puis elle con- 
tinua du vivant même de son père , empêché par 
l'état de sa santé, le Giomale encicloped'wo, 
qu'elle mena du 82* au 233* vol. Elle y écrivit de 
nombreux et souvent remarquables artfdcs. Elle 
eut des relations d*amitié et de correspondan- 
ces avec les célébrités italiennes de l'époqne. 
D'après le biographe Tipaido, elle mourut d'une 
maladie ordinaire, et non à la suite d*un coup de 
poing lancé par un soldat ivre. Outre les ou- 
vrages déjà mentionnés, on a d'elle : Composi- 
«4o«éfeo/raii; Venise, 177a-1774-1776, 20 volu- 
mes in-S* ; ^PerUNozze IHsconsU CerorUyOt- 



ta»e ; 1785 , in-8**, Canûner-Turra a aussi tra- 
duit des écrits de Berquin et de Gessner. 
Tipaido, Biog. degli Ital. iliustri, V. 

* GAMIN u A ( Pedro Vaz de ) , voyageur por- 
tugais, vivait à la fin du quinzième et au commen- 
cement du seizième siècle. En 1500, il s*embarqua 
pour les Indes avec l'expédition de Cabrai en 
qualité d'écrivain de l'Alrnoxarife, ou receveur de 
l'impét royal, qui devait administrer la factorerie 
de Cab'cut. Dans l'emploi qu'il remplissait , il avait 
pour collègue un certain Gonçaio Gil Barbosa. 
Parvenu déjà à un Age mûr lorsqu'il s'embarqua 
pour la mémorable expédition qui eut lieu après 
celle de Gama, il avait unepartiede sa famille éta- 
blie à Saint-Thomas. Grâce au rare tilent d*ob- 
servation dont Caminha était doué, grâce suHout 
à la facile naïveté de son style, le Brésil eut un 
historien le jour même de sa déc«>uverte. Dans 
une lettre étendue, écrite à Emmanuel et datée 
du l'^^mai 1500, Caminlia décrit admirablement 
les sites qu'il a sous les yeux et les traits saillants 
de la nation des Tupiniquins, que les Poriugaia 
trouvèrent en possession de cette belle conti*ée. La 
lettre de Caminha a acquis une certaine oélébrilé. 
Renfermée dans les archives de la Ti9rre do 
Tombo, à Lisbonne, elle ne fut mise en évidence 
qu'un peu avant Tannée 1790, par Munoz, l'his- 
toriographe en titre du nouveau monde. En 1817, 
le P. Manoel Ayres de CazaI la publia fait^ale- 
ment, mais avec quelques erreurs (t), dans te 
premier vol. de la Corografia BrasilHa; Tati. 
teur de cet article en donna une traduction ver* 
1821. Elle fut reproduite dans le Journal des 
voyages de Vcmcur. M. d'OfCers l'a traduite m 
allemand dans Fcldnefs Heiscn dnrcfi Brash 
lien, 1828, t. II, p. 159. 

L'ÏDâtilnt historique etg<*ographîque de Rio dé 
Janeiro veut en donner, <lit-on, une édition, f^u- 
périeure aux précédentes, dans la Hevistairimen- 
sal, d'api*ès une copie exacte qui lui a été remise 
par M. Adoifo de Vamhagen. M. de If umboittt a 
soumis la lettre de Cainiuha à une critique lu- 
mineuse, et il en a fait ressortir Hocontestable 
valeur. On suppose que son auteur périt dans Is 
déplorable échaufTourée qui eut lieu à Calicot, 
sous l'inlluence des commerçants mahométans 
établis à Calicut, et dans laquelle rAlmoxarife 
Correa montra tant de résolution, sans pouvoir 
sauver les membres de la factorerie. Ce fatal 
événement eut lieu le 16 décembre 1500. L'opi- 
nion qui place Caminha au nombre des victimes 
n'est basée, du reste, que sur une soppositîom 
Aucun document ne fait mention de lui après 
l'expédition de Cabrai. Fendinand Dehis. 

Alex, de Huoiboldt, Histoire de la Géographie du noa' 
veau Continent. — CazaI. Corografia BrasilÈoa. — 
Fard. Denis, trésU{à»u la coUecUon de tUniveny 

cahiuba ( Pedro ne Anmabe ) , poète p«>r- 
tugais, né à Porto, mori en 1594. Lié avec tous 

(1) BUe a été inséréa auaai dans mi reoveU i^uMié par 
rAcadémie drsScirnces de Lisbonne, sous le titre deCoi- 
leccào de noticia para la historia e geogra/la des IHa- 
Ses çuUramarima», HTre trop peu conaollé an Wnaœ 



341 



GAMINHA — CAMMAS 



342 



l€S|ioètet émiiWDte delà Meonde moitié du sei* 
zième siècle» il resta étranger comme eax aux 
destinées deCarooéns. C'est ud poète correct, qui 
se distingue surtout |»ar son élégance : il a même 
été rangé parmi les classiques ; mais manque 
en général de mouvement. Poète de cour, il n*a« 
vait pas laissé de souvenirs bien profonds dans 
son siècle, et il était resté inédit jusqu'à la fin 
dn dix-huitième, lorsqu'en 1791 deux membres 
de TAcadémie trouvèrent le recueil de ses poé- 
sies parmi les manuscrits de la bibliothèque da 
Graça. F. Joaquim Foijaa et Correa de Serra 
le firent imprimer en 1 791 , sous le simple titre de 
Obra$poô$ioasd0 Pedro 4e 4ndrade Caminka, 
fii^liçadM de ordemdaÀçademia, etc. Jn-S"*. 
On en a réimprimé des fragments dans plusieurs 
lecoeil»^ Dana Paschoebi Coutinho, épouse de 
Caminha, a laissé un recueil de maximes qui 
était jadis conservé dans la bibUothèque do Ma- 
noël Severim de Fana. Puidiiiaiid Unms. 

Caialoço dos Autant, dans le grand DIcUoiiDalre de l'A- 
cadémle. — Adamson, Lu$Uania iUiutraUif Newemtte, 
Wê, »et« ti-a*. " Pi^nasmiLutUmmo, -^ Ferd. Denis. 
Màumt 4« l'kittoire littéraire de P<ntuçal, 

(UMiifo (^iaquin os), seigneur de Tréviae, 
vivait an commencement du treizième siècle. 11 
profita, comme beaucoup d'autres seigneurs ita- 
liens, des querelles incassantes des empereurs et 
des papes pour se rendre indépendant, et em* 
brassa le parti guelfe. Il rendit sa cour^ en peu 
de temps, une des plus brillantes de Ht^e, et le 
rendez-vous des troubadours de Tépoque. Mais 
il s'était fait un puissant ennemi dans £zze- 
lino III da Bomano, autre chef de condottieri, 
qui, s'étant déclaré pour Frédéric II, fit bannir 
les Camino de Trévise en (238, et mettre à leur 
place son frère Albéric da Romano. 

Gérard Maarlslai, ficentini UMoria, t VIII, f . 37. 
- Antonio GodI. ChronUa ru-attini, t. VIII, p. M. > M- 
Hardi, eomitis Sancti B<mi/aeii Fita, t. Vlli, p. iis, 
118.- Mona chus PaUrinaft, Chronïca, t. VIII, p.674.-Sls- 
mondl, BUMrê dé» Ré^nbU^UÊt UaUemieê, t II, ^. 4H, 
M«,47fl;t.UI.p.:8i. 

GAMiKo ( Ghérard na ), seigneur de Trévise, 
vivait au treizième siècle. H Ait choisi par le 
marquis Azzo d'Esté, en 1294, comme le 4oyen 
et le plus distingué des goerriers de son parti, 
pour rectffoir l'ordre de la chevalerie. ( Foy. 
EiXBUNO Albéric). 

Monachos Patariniu, Chronie., L III, p. Ttt. - SIsidoiMM, 



GAMUfo ( RUkurd M), seigneur italien, tué 
en 1313. n se distingua pen dans les guerres iV 
teatines qui désolaient alors l'Italie; cependant 
il réunit sous sa dombiatiMi BeUune, Feltre et 
TIrévise, qu'il conserva contre les entreprinee de 
la famille Ezzelino. Il fut tué à coupa de serpe 
par nn paysan : l'aasnasin ayant élémassacré aua- 
aitét, le motif de ce meurtre reste i0M>ré. 

StaoMMdl, Uiitolré d4t MéptiMiqu0$ ilaUmnêt du 
wuf9eudç0, 

€AHi?io (Giucello m), prince de Trévise, 
frère de Richard, anqnel il soeoéda. Dépossédé de 
Feltre en 1328 par Cane délia Scala, seigneur de 
Vérone, il se vit aussi chassé de la Marche Tré- 



visane en 1329. Le 18 juillet deoette année, Tré- 
vise fiit livrée à Cane par capitulation, et la ia- 
mille souveraine des Camini s'éteignit en Giucello. 
stsinoDdl, Histoire des RépuMiques italiennes, — 
Muratorly ,ânnali d'ItaUa, 

GAMMA, femme galate, dont Plutarque et ?<► 
lyen se sont plu k raconter la chasteté et la mort 
malheureuse. Le prince tétrarqne Sinorix, égaré 
par son amour pour la jenne et belle prétresse 
de Diane, avait tué par trahison le tétrarque Si- 
nat, son mari, et, fort de ses richesses et de sa 
puissance, avait renouvelé près d'elle les pour- 
suites qui, do vivant de Sinat, n'avaient obtenu 
aucun snooèa. Pressée par w famille, Camroa 
fefait de céder, le conduit avec calme au sanc- 
tuaire, et partage avec lui la coupe d'or; mais le 
vin était empoisonné... Quelques heures après, 
tous deux avaient expiré, Sinorix dans sa litière, 
Camroa an pied des autels. Th. Corneille a tait 
de cette histoire le svôet d'une tragédie. 

Ptaterque. ~ PoljU. 

* GAMMAEATA ( PAi/ip|w), jurisconsulte sid- 
Hen, né à Païenne an commenesment du dix- 
septième siècle, mort dans la même ville le 4 
décembre 1675. n ftit d'abord jnge criminel et 
oonseiiler à la eonr des appels,ensttite Juge à la Goor 
sQprême ; enfin, à la snite d'une insurrection il fut 
hivesti de tout les pouvoirs civils et miUtairca de 
Sicile. Ces emplois ne l'empêchèrent pas de com» 
poser les ouvrages suivante : Jwidieum DU- 
crimen inter epUeopos, abbatêi et regu/arei, 
novissime discussum ineausa Mag, D. DUh 
npêH Magno, ùrdiMs Magni Basilii, aM>aiii 
eccluuô divi ChrUtophori ftlicU urbis Po* 
nomU ; -^ Folroeiniimi» D. Berardi Feno XIX^ 
tontra D. Jûooh Sieri; — Frapuçnaeuhsih 
veritaiis contrm wtoHosteriarum stêccessUmem 
in priNM^eiHét, aiHsquê bwii /ktekowimUsc 
subjeetii ; — ÀlleçaiUmet in caïusa manuteH- 
tkmis posêe$9ioni» priBeipaim Mutera ei Fô- 
trx Pwtim^ eum difuitafe magnatU Hitpo- 
ninncm, ei manàitmattu miiieUi n/iortin»- 
que oppidorum; — Âeeponsa (sur le si^ 
précédent), 3 'foL; ^ AHeçaiione$ prQ sorore 
AnnihMaria ée JoviMo nomiMièuM eotUra ve- 
nerabUem comvemiitmem Saneim Hari» Men- 
tU-Carmêli eMioHê Suterm, 

«CAMMAS ( Lambert « FrançeikM - Thérèu \ 
pebitre et archileele français, né à Toulonae 
en 1743, mort en 1804. Sea père, architecte es» 
timé, dirigea sea premiers pas dana hi carrière des 
beaux-arts. Cammaa alla ensuite à Rome. De 
retour en Fmnoe, il fnt chargé de rembellisae- 
ment de plusieurs églises, entre antres de celle 
des Chartreux de Toulon. Il fnt nommé profes- 
seur d'architeetHre à Tbnlonse, et y eonstraisit la 
Ihçnde de l'hMel de ville. Dans ses nstaurations 
d'église» gatUqnes, il métangea rarcMtectnre ita- 
lienne et l'architecture arabe. Oooome pehitny 
oo lui doit, entre antieA eorapoeitiens, VAppeh 
fUton de la Vierge à $aM Brwuff el une al- 



843 



légorie repréeentant le Rappel de» parlements 
sous Louis XVI, Ce dernier ouvrage Ait eoo« 
roimé par l'Académie de peinture de Tookouse. 

MOÇTOpMê TVWIOMMflM* 

*GAHiiBLLi (Antoine), auteur dramatique 
italiea, natif de Pistoie, mort à Ferrare eu 1504, 
plus oomiu sons le nom ô* Antoine de Pistoie. 
n était très-aimé, à cause de ses poésies plaisan- 
tes, à la cour du duc Hercule d'Esté. On a de lui : 
Pilostrato e Panfita, dueamanti, tragedia; 
Venise, 1508 et 1518; — Demetrio, rè di Tebe, 
tragedia; Venise, 1508 et 1518. 

Adetung, rappU à JOcber. AUe^wu GeUkrt. Lêxie. 

*GAMMBLLi ( MoTc-Antoine), fils du précé- 
dent, poète italien. Quelques-unes de ses poésies 
se trouvent dans CoUectanee grece, latine e 
volgari per diversi autori modemi; Bologne, 
1504. 

AdeloDg. soppl. à Jfteher. jâUffêm. GelêkrL Uxie. 

*càmmEMmow {Jean), théologien luthérien 
etphilologue allemand, né à Branswick, mort à 
Ckàberg en Poméranie, vivait vers le mOien du 
dix-septième siècle. Nommé en 1653 sous-direo- 
teur du gymnase de Halle, il passa dans la 
même qualité en 1658 à celui de Magdebourg, 
où fl remplissait en outre, de 1667 à 1668, les 
fonctions de second pasteur de l'église Saint- 
Jean. Après avoir encore, de 1670 à 1673, dirigé 
l'école latine d'Eisleben, il devint enfin aumOnier 
de la garnison de Colberg, où il resta Jusqu'à la 
fin de sa vie. On a de lui : Disp. de subjecto et 
fine rhetoricse; Halle, 1664, in-4*; — Logiea 
practica, h. e, Introductio in Logicam Aristo- 
telis; QuedHmburg, 1666, in-4'';— Hundert- 
jàhrige Freude, als ein keilig Dom^capitefetc. 
(poème allemand sur le premier jubilé de la 
réforme , célébré solennellement à l'église pro- 
lestante de Magdebourg) ; Magdebourg, 1667 ; — 
Orthotomia theologiea, sine idea systematis 
^Aeo<.;Wittemberg,1669,in-4«; — ColecAijmf» 
practicus; Eisleben, 1669, in-4®; — Bnqfclo- 
pssdia isagogica; i. e, Jniroduetio in Ency- 
clopxdiam; Etsieben, 1673. 

Addoog. mppl. à JOcber, AUgtm. G^lekrL Lexie. 

GAMMBaMBISTB». Foy. .GAMBKARIV8. 

GAMO (Pierre), mardiand et troubadour 
toulousain, vivait dans la première moitié du qua- 
torzième siècle, n fut un des sept trobadors de 
Tolosa, comme ils se faisaient appeler eux- 
mêmes, qui, lors de l'entrée de Charles IV et 
de sa femme à Toulouse, en février 1324, an- 
noncèrent, pour le 1*' mai suivant, un concours 
pour les meilleures pièces de vers. Le prix devait 
être une violette d^or, et le titre de docteur de 
la gaie scietiee. La lettre drculaire s'exprimait 
ainsi qu'il suit : 

a La très-gaie compagnie des sept poètes de 
Toulouse aux honorables sei^Murs, amis et 
compagnons qui possèdent la science d'où naît 
la jde, le plaisir, le bon sens, le mérite et la 
politesse, salut et vie joyeuse. -^ Nos désirs 
bs phis aidants sont de noua réjouir en réci- 



CAMMAS — GAMOENS S44 

tant nos chants poétiques... Puisque vous avez 
le savoir en partage, et que vous possèdes l'art 
de la gaie sdence, venez nous faire connaître 
vos talents... Nous s^t, qui avons succédé au 
corps des poètes qui sont passés, nous avons 
à notre disposition un jardin merveilleux et 
beau, où nous allons tous les dimanches lire 
des ouvrages nouveaux, et, en nous oommuni* 
quant nos lumières mutudies, nous en oorri- 
geons les défimts. 

« Pour aocâérer les progrès de la sneace, 
nous vous annonçons que, le premier jour de 
mai prochain, nous nous assemblerons dans ce 
charmant verger. Rien n'égaiera notre joie, si 
vous vous y rendez aussi Ceux qui nous remet- 
tront des ouvrages seront honorablement locueit- 
lis, et Tanteur du meilleur poème recevra en si- 
gne d'honneur une violette d'or fin. 

INsen que. per dreyt JoUaneo, 

A eel q«e la Isn pHif ncCta, 

Dooarem ona Tloletu 

De fln aor, eo lenbal d'onor. 

«Nous VOUS Krons, de notre cèté, des pièces 

de poésie que nous soumettrons à votre critique; 
car nous nous bisons gloire de nous rendre à la 
raison... Nous vous requérons et supplions de 
venir au jour assigné, si bien fournis de vers har- 
monieux que le siècle en devienne plus gai. Ces 
lettres ont été données au fouboorg des Augus- 
tines, dans notre verger, au pied d'un laurier, 
le mardi après la fête de la Toussamt, l'an de 
l'hicamation 1323. 

Dooadas eoroD al Tcrgler 

Dd dit loc, al pe d'an laufer, 

Al bany de laa Augaatinaa 

De Tolou. nottraa Teiânas, 

Mmars, 

Aprop la lesta de Toto Saoa, 

En ran de rencarnado 

Meoccexxe irct. 

« Et afin que vous ijoatiei une foi entièBe à-naa 
promesses, nous avons mis notre sceau à ces 
présentes, en témoignage de vérité. » 

E per qoe ao dubleaaeU gea 
oae QOM tengaenen ooTeneot, 
ID aqueKtaa leUraa pretena 
HaTem nortre sagel païuat. 
En teadmoDt de vertad. 

Gamo lui-même Ait auteur d'une chanson. 

Slioioiidl, NUL det Uttér. du midi, - Mog, Untan^ 



GAMOÊNS (/>t<is de), sumommé leprincedes 
poètes des Espagnes, né vers 1524, mort en 1579. 
Il tirait son origine d'une fkmille illustre de la 
Galice. A l'époque de la grande lutte qui eut lieu 
entre D. Henrique second et D. Fernando, le fils 
de Piorre le Justicier, un membre de la fanûlle 
de Camoèns passa vers 1370 en Portugal : fl 
s'appelait Vasco Pérez de Camoèns , et fut nom- 
mé par la reine doua Lianor Tellez gouverneur 
(ayo) de son cousin D. Jofto, comte de Barœl- 
los (1). La concession de terres considérables^ îe 

(OU 7 a danale Caneiantro de Baem qoatre ■orec a aa 
qui pertent le nom de Camoèns. et que l'oo peat aitrilMcr 
à ce personnaga. Le marquta di» SaatUlaDe parte é ga i e a imt 
d'an Va«ea Oomaa de Camotna. 



345 



CÀMOENS 



Uê 



drmi de seigyieDTie dans phuiéurs bomgadesy et 
reotrée au consei], ftireot la récompense des 
sonrioes de eet uen] da poète ; mais cette pros- 
périté ne Alt pas durable, et Yaaoo Pérez ayant 
pris parti pour l'Espagne contre le Mestre d*A- 
Tis, à la joarnée d'Aljubarotta, la plnpart de ses 
Mens forent confisqués : il ne pnt donc trans- 
mettre à ses descendants que des terres peu 
considérables dans la proTince d'Alem-Tejo. 
Ced n'empêcha pas qu'un de ses petits-fils, Joam 
Yasde Gamoêns, ne se distinguât sons le règne 
d'Alfonse V, surnommé le rai chevalier, Simon 
Vas de Gamoéns, père du poète, Tirait donc à 
Lisbonne dans une médiocrité de fortune qui ne 
l'aTait pas empêché de contracter une alliance 
honorable. Rerétn d*un grade dans la marine 
d'JEmmanuel , il arait épousé dona Anna de Sa e 
Maoedo , et il en avait en ce fils qui devait ac- 
quérir une si haute renommée. Luii de Camoèns 
était né à Lisbonne en l'année même où Yasoo 
de Gama, quittant pour la troisième fois le Por- 
tugal, se rendait comme Tice-roi aux Indes, où 
fi devait mourir quelques Jours après son arrivée, 
le 5 décembre 1524. Si ce simple rapprochement 
de dates eût été présent au souvenir de Voltaire, 
cdui-d, à coup sûr, n*eùt pas fait partir le chantre 
des Lusiades avec le grand navigateur dont il 
allait immortaliser les exploits. — Les biographes 
contemporains ne contiennent pour ainsi dire 
aacons renseignements sur l'enfance de Camoèns; 
seolement on suppose qu'il habitait avec ses pa- 
rents le quartier de la Mouraria, sur la paroisse 
de Saint-Sébastien. Dans un état bien voisin de 
la gêne, son père s'imposa des privations, afin de 
développer par de fortes études une hitelligence 
dont le premier sans doote il avait so pressentir 
la grandeur. 

Le jeoneLniz alla étudier àCoimbre, et demeura 
dans cette univeruté savante durant plusieurs an- 
nées. A]la-t41 dans cette ville dès 1 .S37, an moment 
où le siège de l'université venait d'y être trans- 
porté? ne s'y rendit-il que vers l'année 1 539,comme 
le suppose un savant critique portugais ? c'est ce 
qu'il est sans importance d'établir et ce que Ton 
ne peut phis décider. Ce qull y a de positif, c'est 
qn'Q dot trouver à Coimbre, dès son arrivée, les 
soins les plus lélés pour son mstruction; et en 
même temps les professeurs les plus habiles. 
Parmi oes hommes éminents, Diogo de Gouvea, 
l'ancien recteur de l'université de Paris, occupait 
le premier rang, et avait été appelé dès 1539 à la 
direction des études ; Vincent Fabridus, le pro- 
fessenr de grec dont l'ADemagne s'honorait alors, 
et que dénard vantait avec tant d'enthousiasme, 
y faisait admirer les beautés d'Homère; il ne se- 
rait point exact de jofaidre, comme on l'a &it, à 
ces deox noms celui de Buchanan : le célèbre 
humaniste écossais ne vint en Portugal avec 
Diogp deTeive que quelques années plus tard. 
n n'en est pas de même à l'égard du fameux 
Pedro Nunez, le plus habile oosmographe de 
cette époque : dès le temps où étudiait Camoèns, 



il enseignait les mathématiques à l'université, et 
il se préparait peut-être à ce voyage des Indes 
qu'on ignorait jusqu'à ce jour, mais dont un cri- 
tique habile a découvert récemment les preu- 
ves (1). Quant à l'histoire naturelle et à la méde- 
cine telle qu'on l'entendait en ce temps, les maî- 
tres ne manquaient pas : outre les disciples de 
l'habile Gardade Orta,qui poursuivaient, comme 
on nous l'apprend, leurs enseignements dans la 
Péninsule , et dont le plus grand nombre s'était 
û\é en Portugal, un professeur de la vieille uni- 
versité de Paris, Brissot, était venu combattre 
k Coimbre les partisans exdusifs de la science 
arabe , et il essayait même de remettre en hon- 
neur les sages prindpes d'HIppocrate. Ce n'test 
pas sans faitention que nous dtons ici les noms 
de ces professeurs, câèbres alors, oubliés au- 
jourd'hui : le poète puisa dans leur enseignement 
cette variété de doctrine qui est un de ses ca- 
ractères, et cette connaissance du monde physi- 
que, dont il voila les détails sous le plus sublime 



Ses étndes une fois terminées, Luiz de Ca- 
moèns revint à Lisbonne; il avait alors dix-huit 
ou vingt ans. Admis dans une sodété d'élite, si 
la médiocrité de sa fortune ne lui permit pas de 
se rendre fréquemment à la cour, il contracta à 
son entrée dans la vie d'honorables amitiés. Ce 
fht alors qn'Q connut ce D. Constantin de Bra- 
gance qui, plus tard et lofai de son pays, lui prêta 
une mafai secourable; puis cet Emmanud de 
Portugal, jeune alors comme loi , et auquel il 
adressa de si beaux vers. D. Antonio de No- 
roaha, brisé en sa fleur, comme il nous le dit, 
eut sans doute la meilleure part dans ses affec- 
tions; mais une étude scrupuleuse de cette pre- 
mière époque de la vie de Cainoons nous a fait 
acquérir la certitude qu'il était alors inconnu aux 
autres poètes que le Portugal admirait alors. 

Cette âme ardente, déjè accessible à tant de 
nobles sympatliies, conçut alors une passion vio- 
lente pour une dame de la cour ; et la tradition 
veut que ce soit Catherine d'Atayde, sœur de 
D. Antonio d'Atayde, favori de Jean m, qoll ait 
aimée. Une découverte prédeuse pour le monde 
littéraire prouve, dit-on, que cette tradition ne 
saurait être mise en doute aigourd'hui. Des révé- 
lations nous sont promises à ce sujet par le vi- 
comte de Jerumenha. L'austèro prélat auquel on 
doit la biographie portugaise la plus étendue 
qui ait. été publiée sur Camoèns semble mettre 
cette passion célèbro au rang des amours pres- 
que imaginaires dont les admirateurs d'un grand 
poète aiment à s'exagérer l'influence. Il avoue 
cependant que Camoèns aima une grande dame, 
et que cet amour causa son exil au Ribatejo : 
cet événement, qui commence un long enchaî- 
nement de msdheurs, dut avoir lieu entre les 
années 1545 et 1550. Un historien qui a com- 
menté le poète avec l'admiration la plus, pas- 
Ci) M. Adolfo ée Varnbagen. 



847 



GÂMO£Nâ 



949 



flionnée, Paria y Smiza, semble persuadé qu'on 
mariage aTâit été arrêté entre les deux amants, 
et que HnfidélKé seule de Catherine d'Atayde 
avait récompensé Tamour dn poète; fl allègue 
même, comme preuve de ce qu'il avance, trots 
vers dont le sens est assez significatif pour 
donner quelque force à son opfaiion : 

Qwoiio enct oUkm teiu n'oatro pozttte 
CooBO te nao lenbroa que ne Jurante 
Por toda a sua loz que eras so mtnba f 

(f^off. Farta y Sotta, Ci»Ême»tario$t èCe^ pi ^ 

Cette grande déception explique la résolution 
prise dès lors par le poète de s*expatrier, et de se 
rendre aux Indes. Ses persécuteurs tenaient plus 
on moins à cette puissante famille des Atayde, 
dont sa passion avait vivement choqué les or- 

reilleuses prétentions; et ce fut sans doute 
rinfluence du favori de Jean ITI qu'il dut fa 
prolongation de son exil. Revenu à Lisbonne en 
• 1550, ce ne fut pas pour les Indes qui! s'embar- 
qua, comme il en avait eu d*abord le désfr ; mais 
il passa en Afrique avec D. Altonse de Noronha, 
et se rendit à Ceuta. 

Dans une pièce pleine d'intérêt, que reproduit 
le Ccmcioneiro de Resende, un poète bien an- 
térieur k Camoèns ne nous fait pas un tableau flatté 
de la manière dont les Portugais vivaient dans 
cette ville, et surtout de la moralité qui y régnait. 
Quoi qu'il en soit, cette résidence était regardée 
comme une sorte d'école où les jeunes gens qui 
se destinaient à la carrière des armes trouvaient 
d'excellenta enseignements, surtout miHe occa- 
sions de se distinguer, «c Camoèns était brave, dit 
«c un savant qu'on ne saurait accuser de loi être 
« trop favorable : la trempe de sonesprit, les évé- 
« nements que Ton rencontre dans son histoire, 
« en sont la preuve ; le courage était d'ailleurs 
« une qualité inhérente à la nation... » En Afri- 
que, il courut de nombreux dangers; et c'est 
à cette époque de sa vie qu'il faut rapporter 
les vers de la cançdo où fl dit que Mars iui 
fit goûter ses fruits amers, 11 perdit Fœil droit 
dans une afTaire contre les Maures. Ce combat 
eut lieu devant Centa, et quelques écrivains ont 
pensé que le jeune poète était alors sur un na- 
vire commandé par son père. 

Dès l'année 1552, Camoèns revint à Lisbonne. 
La fortune ne lui fut pas plus favorable qu'elle 
ne l'avait été jusqu'alors; ses services furent mé- 
connus ; ses talents furent probablement distin- 
gués, mais ils ne reçurent aucune récompense : 
fl restait inconnu parmi les hommes éminents 
qui illustraient vers cette époque le Portugal, et 
dont les œuvres circulaient en manuscrit Sa de 
Miranda, Gil Vicente, Barros, Ferreîra, sem- 
blent lui être restés complètement étrangers dans 
cette première période de sa vie , comme ils le 
furent plus tard . Personne ne l'avait deviné encore; 
et en 1553, loraqu'U réalise enfm son projet de 
passer aux Indes orientales, c'est sous le simple 
titre d'écuyer {scudeiro) qu'il est admis sur la 
flotte de Fern&o Alvarez Cabrai , en remplace- 



ment d'on antre Jenne homme qui n'avait |iaa 
pu s'embarquer. Qndques écrivains prétendent 
qnll emporta dès lors ce sentiment de donlenr 
amère dont ses vers éléglaques renferment dee 
preuves si nombreoMS; et l'on suppose qoe Ca- 
therine d'Atayde, célébrée sovs le nom de Nater- 
cia, n'existait d^à plus.'ll e§t impossible d'édair- 
dr aujourd'hui ce point de la biographie de Gn- 
moèns; mais la nécessité de quitter son pays, 
nsolement dans leqnd il 0e trouvait, le teotî- 
roent des grandes ehoses qa'fl ponvaAt accom- 
plir, et qui jamais peut-être ne se réaliaereîent, 
tout cela suffisait sans doute pour lin|>rimer k 
ses adieux ce caractère d'amertume pnÊsmàe 
qui parait dans mie des lettres qd« l'oft noos a 
conservées. C6mme fe Romahi, fl s'écria : mgntta 
patria, non possidelrts ossa mea. Mats sdon les 
expressions éloquentes d'un exilé qui pntse sa sen- 
sibilité dans les nobles 80trvenir«,1e vent qui chas- 
sait devant lui les vofles emporta les impréca- 
tions du poète ; et quelques henres s'étaient à 
peine écoulées depuis la sortie de la flotte^ que 
déjà ses yeux cherchaient à l'horizon les ombres 
fugitives des montagnes de la patrie et des frat- 
ches colfincs âe Cintra (1). 

Camoèns s'eî>t toujours montré le pdntre le 
plus fidèle et lephis enthousiaste des imposants 
phénomènes qu'on- observe en mer. I9ès le débat 
de son voyage fl faillit être victime d*tme lenpète 
effroyable qui assaillit f escadre, et qnl la dis- 
persa ; le San-BemtOy le bâtiment sur lequel il 
était monté , fut même le seul qui piorvint mm 
Indes durant cette année. Quelques mois de plus, 
et fl devait aller périr sur les tôtés de fei Ga- 
trerie avec le noble Femand Alvarec Csl>m1, 
qui avait amené le poète dans la capitale des 
Indes dès le mois de septembre 1553. Après les 
tempêtes et les fatigues de la mer, viennent les 
combats. D. Alfonse de Noronlia est vice-roi des 
Indes ; sous hii, jamais les alKés des Portugais 
n'ont été insultés. A peu de distance du cap Gth 
morin est une terre verdoyante, que les Indiens 
nomment l'tie de Chembé, et les Portogan File 
de Pimenta; le radjah de ce petit État avait In- 
quiété les princes de Cochin et de Porca. Deux 
mois après son arrivée, le navfre d^Canvoéns fui 
partie de la flotte commandée par Alfonse delîo- 
ronha ; quelques nobles paroles qui nooff ont été 
transmises par Camoèns h]i-mêrrre Missent eom- 
prendre, dans leur sfmplicfté, fa part qoe prit le 
poète à cette aventureuse expédition. 

Camoèns revint à Goa avec le vlde-rof , proba- 
blement vers le commencement de Tannée 1554 : 
c'est de cette époque que date sa première élé- 
gie, dans laquelle il a h\t connaître les événe- 
ments qui signalèrent son arrivée anx Indes. 
Le séjour du poète dans Goa ne f^it pas de lon- 
gue durée. Don Pedro de Mascarenhas avait rem- 
placé dès le mois de septembre Tillustre IViv 
ronha. Celui-ci arma trois navires de haut bord, 

(1) Voy. te Mémoire do l'évéqae deVioeo , dans fjcadrmtm 
d0S sciences de Lisbonne. 



U9 



GAMOENS 



350 



aoiqiielB se joignirent cinq Itàtimentii d'on port 
moins oonsidéraMe, et Camoèns fit encore par- 
tie de cette expédition, qui devait aller châtier 
jusque dans la raer Rouge un redoutable cor- 
saire nommé SaTar. Emmaonel de Vaseoncellos 
ent le commandement de cette AotUlle, et partit an 
mois de féTrier 1 555 pour croiser devant le mont 
Félix, au nord du cap de Onardafn. De ce point 
désolé il alla hivenier k Mascate , à rentrée do 
golfe Persique, afin d'escorter les navires qui 
sortaioitd'Onnuzet qni se rendaient à Goa; mais 
le corsaire ne parut point, et tes soldats de Vas- 
eoncellos restèrent dans Tinaction. Camoéns a 
peint avec énergie cette époque de son exis- 
tence errante, et il a animé de tonte l'ardeur de 
sa passion, de toute la magnUlcence de son gé- 
nie, les souvenirs de ce temps qui s'écoolait d*une 
manière si monotone, et qni, sous nn ciel d*airaln, 
semble avoir été pour lui le moment des plus 
vives impressions, et Ton pourrait dire des plus 
nobles espérances. 

Lorsque le poète revint à Goa, Mascarenhas 
avait succombé, et an mois de Juin 1555 Fran- 
cisco Barreto lui avait soccédé, avec le titre de 
gouverneur. Cet homme, auquel on ne saurait 
reAiser de hautes qualités, avait un orgueil égal 
à son courage: ce fat lui qui, blessé d'une satire 
véhémente du poète, le condamna à Texil, et se 
condamna lui-même à ime fîmeste célébrité; 
mais dans ce morccHv, qui nous a été transmis 
sons le titre de Disparates na India, Camoèns 
Oétrissait bien plutôt ce mélange de vénalité et 
d'orgueil, de ruse et de bassesse qu'on remar- 
quait dans ropnlente popnhition de Goa, qu'il 
ne s'attaquait aux prétentions d'un chef brave 
jusqu'à la témérité, et dont le désintéressement 
n'a pas été mis en doute. Francisco Barreto y 
vif toutefois des allusions blessantes ponr loi, 
on phitôt 11 obéit aux instances passionnées de 
quelques personnages influents, plus claire- 
ment désignés que lui dans les Disparates; et le 
poète re<^at l'ordre de quitter la capitale des In- 
des portiiîîaises pour se rendre à l'établisse- 
ment de Mdcao, tout récemment fondé sur les 
côtes dfi la Chine , et qui n'était alors qu'une 
sorte de factorerie bien peu importante, puisque 
la date de son érection comme ville coloniale 
ne remonte qu'à 1 583. 

Certains critiques ont tenté, dans les derniers 
temps, d'atténuer ce qu'il y avait d'odieusement 
rigoureux dans la conduite de Francisco Bar- 
reto, en prétendant qne la place de curateur 
des successions M accordée par le gouverneur 
à l'exilé au moment du départ ; mais il parait 
que ce dédommagement ne vint porter quelque 
adoucissement à sa position que bien posté- 
rieurement. Camoèns dut quitter Goa en 1555 
avec un sentiment de profonde amertume. Avant 
de gagner la résidence qui hii était désignée, il 
erra toutefois dans les mers de l'Inde; il alla 
puiser de nouvelles inspirations dans ces régions 
enchantées, auxquelles l'Europe faisait à peine 



alors sentir son jong! il reste Incertain cepen- 
dant qu'il ait visité les Mohiqofls et quil se 
soit arrêté à Ternate. L*nn de ses biographes 
les phis atlentlfe, l'évèqne de Yiseo, semble 
persuadé qnll fhut attribuer à Gon tout ce que 
le poète dit , dans la cançOo /F, d'une lie « qne 
brûle la himière étemelie, et dont les Portngais 
se sont emparés en de sanglants combats ; » et U 
ftmt avouer quil donne de soHdes raisons pour 
ftdre admettra une opinion qni avant Ini n'avait 
pas été émise. 

!Voos ne partageons pas Fàvis dn savant prélat 
lorsqu'il pnbente Macao, oè Oànoêns allait pas- 
ser trois années d'exil, comme une cité d'une 
certaine importance: les dates prouvent, au con- 
traire, qu'elle devait être alors d'une bien mé- 
diocre étendue. Le commerce toutefois y accu- 
mulait déjà des richesses oonsidérables, et le mé- 
lange des peuples de l'extrême Orient y pré- 
sentait nn curieux spectacle, qu'on ne pouvait 
guère avoir alors qne dans cette partie de l'Asie. 
Camoèns paraît avoir mené dans cette ville nais- 
sante une existence solitaire, et néanmoins plus 
calme que celle quil avait eue jusqu'alors. La 
tradition nous le montre gravissant chaque 
jour les rochers de granit qui sont à quelque 
distance de la ville, et se réfugiant dans la grotte 
ie Patane (1) ; de là il aimait à contempler FO- 
céan, et il pouvait recueillir pieusement ses 
grands souvenirs. 

Les trois années pendant lesquelles le poète 
séjourna en Chine semblent avoir été les années 
les plus fécondes de sa vie ; et si , comme le sup- 
pose Faria y Souza, les Lusiades étaient com- 
mencées dès 1547, on peut croire que ce M dans 
la grotte de Patane qu'il traça les derniers traits 
de cette grande composition. Mais r«euvre une fois 
achevée, l'exil devint amer au cœur du Portugais. 
n se sentit fatigué du séjour de Macao. On l'a 
foit observer judicieusement : l'emploi qu'il oc- 
cupait dans cette ville cadrait mal avec ses ha- 
bitudes guerrières et avec son ardent amour de 
la gloire, et il dut faire un effort sur lui-même 
pour l'office lucratif dont nous le voyons revêtu 
dès l'année 1559. C'était néanmoins pour lui nn 
moyen de sortir de cette misère contre laquelle 
il luttait depuis si longtemps ; et ses divers bio- 
graphes considèrent, comme cliose certaine, qu'il 
amassa dans l'exercice de cette charge des bénéfi- 
ces assez considérables pour vivre désormais à l'a- 
bri du besoin : il songea dès lors à retourner à Goa. 



(1) C«t endroit est détignô à Macso soas le nom de 
Casa da horta. Le maRniflnne emplacement nft ae tronve 
•Itiiée la grotte tfe Camoenii appartient aajourifhiil à 
M. Marquet. chef d'une nombreiine famille. Nous savons 
d'une mantère poiiUlve que cel honorable citoyen, fier 
des sooTenirs patrtofîqoes qat amènent à Fatane, a sonjfè, 
dans ees <i entiers temps, à remplacer le kMtc groaaier 
que renferme sa grolte, par le beau biwte en bronte qu'on 
doit A l'artiste distingue qui a donné naguère celui de 
rinfant D. Henrlqoe. M. F. Leflo Cabrera a donné ane 
description mInatteiMe de la grotte et de ses alentours ; 
elle a été Insérée par Feliclana de CasUUea dans soa 
Étude iur Camoêni, 1890, ln-8». 



S51 



CAMOENS 



852 



Le Tiee-roi qui y'réddait alors àeptài la fin de 
1558 était ce noble Ccmstantin de Bragance 
qu'il aTait oonnn an débat de sa carrière, et dont 
l'appui lui était acquis : il qoitta donc le lien 
de son exil avec joie, et s'embarqua de Macao 
pour les Indes avec tout ce qu'il possédait , et 
même, si l'on en croit Pedro de Mariz, chargé de 
quelque argent déposé entre ses mains par la 
compagnie des marchands. On peut supposer que 
ce fut de tous ses voyages celui qu'il entreprit 
STec le plus de joie : il allait reroir ses frères 
d'armes, il allait jouir au milieu de ses amis 
d'une fortune laborieusement acquise; tout cela 
ne fut qu'un rêre. Les terres de la Cochinchine 
étaient d^à dépassées; on allait entrer dans le 
golfe de Siam, lorsqu'une eflfroyable tempête en- 
traîna son navire à la côte, et le brisa. Camoëns 
se sauva à la nage cependant, et sauva les Lu- 
siades. H a dit avec une simplicité admirable cet 
épisode de son voyage; et quand il eut acquis la 
certitude qu'il n'y aurait pour lui ni repos ni 
fortune, mais que ce poème si courageusement 
sauvé lui vaudrait une renommée durable, il 
adressa, an beau fleuve dont les rives l'avaient 
reçu quelques vers charmants, où il dit sa gloire 
tardive et sa reconnaissance. Un voyageur qui a 
parcouru ces contrées quelques années après 
l'événement qui fiiJllit être si foneste au jioéte, 
fait admirablement comprendre comment le nau- 
fragé, chargé de son précieux fiurdean, put se 
sauver dès qu'il eut atteint le cours lent et pai- 
sible du Mécon. Ce vaste fleuve en eiïet, qui 
prend naissance aux confins de la Chine et ar- 
rose le royaume de Cambodge, a des crues comme 
le Nil, et est sensible aux marées jusqu'à une dis- 
tance considérable; à la marée basse, les navires 
échouent fréquemment, et son embouchure peut 
être passée à gué. En remontant à quelques 
lieues, Camoens eût pu visiter les merveilles de 
la ville d'Angor, et trouver l'hospitalité dans une 
des plus ric^ cités de l'Orient 

Mous ignorons quel fut l'accueil qu'il reçut 
dans ces parages; mais il y s^uma plusieurs 
mois, et nous ne le retrouvons dans la capi- 
tale des Indes qu'en l'année 1561. Fixé de 
nouveau à Goa, il y soutint dignement sa mau- 
vaise fortune; et s'il y demanda l'appui du vice- 
roi, il le fit en des termes qui honorent au- 
jourd'hui le poète, et qui grandissent celui qui 
le protégea. Mais ce soutien lui manqua bientôt; 
et dès la fin de l'année D. Constantin iîit rem- 
placé par D. Francisco Coutinho, comte de Re- 
dondo. La réputation de Camoëns avait grandi ; 
le nouveau vice-roi estimait, dit-on, son talent; 
il était sans haine contre sa personne, et cq)en- 
dant ses ennemis comprirent que, s'ils osaient 
l'attaquer, une main puissante ne le défendrait 
plus. Non-seulement le langage de Camoëns 
continuait à être ce quil avait toqjours été, hardi 
avec les seigneurs, railleur avec les l&ches, im- 
placable avec les fripons; mais plus d'un per- 
sonnage désiçié dnq ans auparavant dans les 



JHsparates vivait encore, et sans doute n'avait 
pas perdu tout espoir de vengeance. Sur»une 
accusation banale, le poète fut jeté en prison. 
Les commentateurs du seizième siècle qui se sont 
le plus occupés de sa vie n'ont jamais pu établir 
d'une manière positive ce qu'il y avait de cou- 
pable dans l'acte qu'on loi reprochait ; Fana y 
Souza fSût seul supposer qu'on acèusait le po^ 
de malversation dans l'office qui lui avait été 
confié naguère k Macao : cette odieuse calommCp 
si on osa toutefois la répandre, fut bientôt écar- 
tée. Justifié de l'accusation portée contre loi, 
Camoëns n'en demeura pas moins captif. Un cer- 
tain Miguel Rodriguez Coutinho, surnommé Fios 
seceos (Fils secs), fit valoir ses droits comme 
créancier, et le retint en prison. Était-ce dans 
une de ces efliroyables masmoras de Goa, dont 
les voyageurs contemporains nous ont laissé de 
si douloureuses descriptions ?ToujoorB si modéré 
lorsqu'il pemt ses souffrances, le poëte a caché 
ces détails ; mais nous les devinons dans des ré- 
cits qui ne sont <fie trop fidèles. Une supplique 
favorablement accueillie du vice-roi, au moment 
où il prenait le commandement d'une expédition, 
rendit Camoëns à la libeité. Dans sa triste re- 
traite le poëte était devenu pour quelques mo- 
ments un impitoyable railleur, et il paya si lar- 
gement sa dette à Rodriguez Coutinho, que la 
dénomination moqueuse dont on se servait à 
Goa pour désigner le vaniteux gentilhomme y 
demeura longtemps comme le stigmate d*un ridi- 
cule ineffaçable. 

Devenu libre, Camoëns ne demeura pas ouif; 
mais un examen attentif des écrivains contero- 
poranis qui ont pu le connaître aux Indes nous 
fait supposer qu'il se livra bien plutôt à l'étude 
qu'à la vie des camps. Les Lusiades furent cer- 
tainement perfectionnées; les élégies, les sex- 
tines, quelques sonnets, reçurent alors ce carac- 
tère d'exquise pureté qui en fait des modèles 
accomplis du genre; et le poëte s'occupa sans 
doute alors d'un ouvrage demeuré totgours in- 
connu, dont une tradition aussi vague qu'elle est 
incertaine trouve des vestiges dans Tcenvre 
d'Alvarez do Oriente. L'évèque de Yiseu fait 
observer avec quelque raison que , si Camoëns 
avait pris part vers ce temps à de grandes expé- 
ditions militaires, Diogo de Couto, qui se fait 
honneur de son intimité avec le poète et qui se 
vante d'avoir été son compagnon, en eût fait au 
moins mention. 11 se tait sur ce point, lui qui 
signale les moindres événements, et il ne nomme 
Camoëns qu'à propos d'une nouvelle infortune. 

Un parent de ce Barreto qui avait été d^à si 
funeste au poète, Pedro Barreto Rolim, venast 
d'être désigné pour administrer la capitainerie 
de Mozambique; il aimait la sociétéde Camoëns^et 
loi proposa de le suivre sur les côtes de l'Afrique 
orientale. Camoëns, croyante la sincérité des pto- 
messes du nouveau gouverneur, s'embarqua avec 
lui pour Sofala vers la fin de 1567. Une fois arrivé 
dans cette viUe, on ne sait pas bien nettement ce 



853 



CAMOENS 



854 



qui 86 iMMsa entra ces deax bomines nagpère 
éfcroitenieiit unis : soit pare inoonstance de P»- 
dro Barreto, 8ott noble fierté de la part de Ca- 
moens, qoi ne patse décider, ditron, à sabir cer- 
taines exigences humiliantes, nne raptare com- 
plète n'en eot pas moins lieu entre le poète et 
son prétendu protecteur, n suffit de jeter on 
coup d'œil sur quelques relations oontemporai- 
D6S, et de se figurer l'état réel de Solala au sei- 
zième siècle, pour s'imaginer ce que dut être 
alors la position de Camoëns. Au besoin , une 
seule phrase de Diogo de Ck>ato suffirait pour le 
faire comprendre : « il le Tit, dit-il, se nourrir de 
la pitié de ses amis. » 

à avait alors autour de lui des hommes vrai- 
ment dévoués : Hector daSylTeira,Antonio Cabrai, 
Luiz deVeiga, Duarte de Abreu, Antonio Fer- 
rao, unis à quelques compagnons généreux dont 
les noms ne nous sont pas parvenus, tirèrent 
rautenr des Lusiades de la sitoation déplorable 
où il était tombé. Venus du port de Goa, ils lui 
offrirent le passage sur le bâtiment qui les ra- 
menait à Lisbonne : il fallut que l'ancien compa- 
gnon de Camoèns , que son ti^elot ( il aime à 
prendre ce titre) aliflt quêter dans la ville le linge 
nécessaire pour une si longue traversée; Diogo 
de Ck>ato en Csit naïvement l'aven. Ce qu'il n'a 
pas dit, maisoe qne Fariay Sooza, dans sa géné- 
reuse indignation, n'a pas oublié, c'est qu'il fallut 
payer au goovemear de Mozambique une dette 
misérable, contractée envers lui par l'homme 
de génie qu'A avait engagé à le suivre, et qu'il 
livrait alors à l'anxiété la plus cruelle; elle se 
monta à une centaine de francs, que dut ac- 
quitter Hector de Sytveira: «minsi, dit l'historien, 
Airent achetés la liberté detCamoéns et l'hon- 
neur de Pedro Barreto. » 

Camoêns s'embarqua avec ses généreux libé- 
rateurs sur le Santa-Féf an mois de novembre 
1669. La traversée fut heureuse; mais un évé- 
nement bien douloureux au cœur du poète si- 
gpiala la vue de cette terre si ardemment dési- 
rée: Hector de Syiveira succomba en mer au 
moment où les hauteurs de Cintra se dessinaient 
àrhorizmi; c'était son meilleur ami; avec lui 
s'éteignirent les dernières espérances d'un meil- 
lenr avenir. Camoèns revenait d'ailleurs au mo- 
ment où une affreuse calamité désolait son pays ; 
c'était à la fin de 1569, à l'époque où nne peste ef- 
froyable, qui avait enlevé jusqu'à six cents person- 
nes par jour, continuait k sévir. L'embouchure du 
Tage était fermée rigoureusement; et pour en 
obtenir l'entrée il fallut que Diogo de Conto, qui 
venait sur un autre navire, se rendit à Cascaès, 
et de là à Ahneirim, où s'était réibgiée la cour : 
alors seolement il put obtenir un ordre permet- 
tant aux bêtiments qui se trouyaient en vue des 
c6tes, de jeter l'ancre dans le port. Camoèns ne 
rentn dans Lisbonne qu'au mois de juin 1570. 

Après dix-sept ans d'absence, le poète trouva 
d'étranges changements dans Lisbonne. Jean HI 
avait socoombé dès l'année 15ô7, et avee hd avait 

nuVT. BIOGR. UHITSBS. — T. THI. 



disparu la tranquillité intérieure. Une régence 
laborieuse, agitée de prétentions contraires, lui 
avait succédé: on ignore comment s'écoulè- 
rent les premières années que passa le poète au 
milieu de ces fluctuations politiques : c'est le 
début de cette phase si obscure de sa vie que 
doivent édairdr sans doute les précieux docu- 
ments découverts récemment en Portugal, grâce 
aux layestigations du vicomte de Jenimenha. 
Les Luiku/es parurent en 1572, et furent Impri- 
mées deux fois dans la même année, ce qui 
prouve l'immense succès qu'obtint le poème de 
Camoèns dès son apparition. Ainsi que le chef- 
d'œuvre du Dante, il devint aussitôt populaire : 
Camoèns était suivi dans les rues dès qu'il y 
paraissait, et Q y était salué du nom de poète. 
Eslado de Faria, qui avait transmis ces glo- 
rieux souvenirs à son petit-fils, s'est montré 
beaucoup plus discret sur la vie intime de son 
ami ; et cependant c'est à lui sans doute que sont 
dus les détails navrants qui nous montrent Ca- 
moèns en proie à nne effroyable misère, et vi- 
vant des aumônes recueillies par son esclave. Si 
nous nons en rapportons aux communications 
récentes qui nous viennent de Lisbonne, ce (ait, 
admis par tous les biographes, devrait être dé- 
sormais relégué parmi une foule de traits apo- 
cryphes dont le caractère exagéré repose, comme 
toutes les légendes, sur une Térité première, mais 
que le cours des ans a singulièrement altérée. 
L'histoire d'Antonio le Javanais, dont le dévoue- 
ment a défrayé tant de récits, ne serait plus 
qu'un mythe touchant; il en serait de même de 
cette misérable pension de quinze mille réis qui, 
en représentant une centaine de francs, eût mis en 
effet le poète dans l'absolue nécessité de recou- 
rir, pour vivre, à la charité discrète de l'esclave 
dévoué. Des pièces authentiques prouvent, af- 
firme-t-on, jusqu'à l'évidence que, dans ce qui a 
été dit touchant la mesquinerie de la rémunéra- 
tion royale. Il y a eu singulière exagération. Tons 
ces faits, d'un intérêt incontestable, seront bientôt 
livrés à la publicité; ils modifieront le récit de 
cette vie douloureuse, mais ne le changeront 
point, et n'étouflintmt pas le cri d'angoisse que 
le poète apoussé sur son lit de douleur, dans sa 
pauvre hÀitation de la rue Santa-Anna. L'his- 
toire des quatre moedas déniées au serviteur 
fidèle qui les demande pour avoir du cbartx>n, 
et auquel son maître les refuse, parce qu'il ne 
les poissède point, n'a pas été réfutée qne nous 
sachions; on lira toiyonrs dans une des lettres 
de Camoèns cette phrase navrante : « Qui jamais 
a om dire que, sur un si petit théâtre que ce 
pauvre grabat, le sort eût pu donner le spectacle 
de si grandes infortunes ? Et moi, comme si elles 
ne suffisaient pas, je me mets encore de leur côté ; 
car chercher à résister à tant de misère, ce se* 
raU orgueil. » 

Tous les maux politiques soufferts par le Por- 
tugal depuis la mort de Jean HI se résument à 
cette époque par la journée d'Alcaçar-Kebir, à 

13 



856 



CAMOENS 



866 



b suite de laqneUe ftocconiiM la monarchie. 
Toutes les soafft-ances do poète aboutissent à oe 
mot sublime, prononcé le jour où on lui annonce 
la ruinede la patrie : « Au moins je meurs avec 
elle ! » Camoens s'éteignit vers la fin de 1579, 
fc l'âge de dnquante-cinq ans. 

Il y a plus d'une trentaine d'années que 
M. Alexandre Lobo ayait déjà éleyé des doutes 
rdatîTenient au lieu dans lequel la tradition 
place les derniers moments du poète; et, pour ne 
point accepter l'opinion commune , il se fondait 
sur le sUence d'Emmanuel Correa, l'un des pre- 
miers commentateurs des Lusiades et l'ami de 
Camoèns. Les renseignements nouTcllement exhu- 
més sont, ditron, complètement faTorables à ceux 
des critiques qui ont nié que la mort du poète ait 
eu lien dans un hôpital. Il faut bien l'aTouer : la 
note nécrologique de Frey Jozé Indio, vue jadis 
par M. de Souza, et inscrite sur la marge d'un 
exemplaire des Lmiades possédé par lord Hol- 
land, est ainsi mise à néant. Ceci ne modiûe que 
bien peu la désolante yérité; car si le moine a 
liût erreur sur le lieu, il n'est que tiop dan:, le 
Trai quand il affirme que Luiz de Camoéns n'a- 
yait pas, à l'instant suprême, de couyerture pour 
se défendre de l'ii^ure du temps. On sait positi- 
Tement que le suaire dont on l'enyeloppa fut 
emprunté à la maison de Vimioso. L'inhumation 
eut lieu dans l'église de Santa- Anna ; et ce fut 
seulement au bout de seize ans que, grâce an 
goût séyère de D. Gonçalo Coutinho, on plaça 
au-dessus de la tombe cette simple inscription : 

ci-orr Lornn »■ gamoim, 

PRIKGS 

, DES FOETEa DE SON TEMPS. 

IL yÊCtJT PADVRE ET MISER ABLEMEITT, 

IL MOURUT OS MÊME. 

Plus tard, Gonçalyez da Caméra fit composer par 
nn humaniste célèbre, Matteus Cardoso, une épi- 
taphe latine d'un tout autre style, et que l'on peut 
lire dans Barbosa. Le terrible tremblement de 
terre de 1755 avait fait disparaître, à ce que l'on 
suppose, les deux inscriptions ; car il n'en restait 
point de traces après la réédification de l'église 
de Santa- Anna. On ayait donc perdu, dans ces 
derniers temps, le souyenir de l'emplacement oc- 
cupé par la tombe. En 1836, plusieurs membres 
de la Société des amis des lettres, qui a son 
siège à Lisbonne, te firent autoriser par l'auto- 
rité ecclésiastique, et, munis d'une permission du 
patriarche, commencèrent des perquisitions pour 
découyrir la sépulture de Camoèns. Grèce à eux, 
«« a trouyé dans le chœur réseryé aux reli- 
gieuses une tombe sans épitaphe, que l'on croit 
être celle qui fut posée en 1679, sans que Ton 
paisse toutefois rien affirmer de positif sur ce 
point. 

Depuis Voltaire jusqu'à notre époque, les lon- 
gues dissertations sur les Lusiades n'ont pas 
manqué. Ce poème a été «xalté et déprécié outre 
mesure; et, si l'on a épuisé à son é^rd les for- 
mules de l'admiration, on a dit bien séyèrement 



toot ee qn*9 y ayait à dire sur quelques taches 
fedles à remarquer dans rensemhle de cette 
yaste composition, et surtout sur le genre de 
menreilleux dont le poète a fait usage. Rappe- 
ler id ce qui a été répété tant de fbis sur r«n- 
ploi des diyinités de l'Olympe dans on sujet 
essentiellement chrétien, ce serait tomber dans 
un lieu commun que nous youlons éviter. Pour 
juger le poète portugais, la critique do dernier 
siècle ne s'est enqnise chez nous ni des temps 
ni des lieux : elle a oublié quil y ayait, dans 
la poésie comme dans la peinture, une époque 
de renaissance qui, pour ayoir oonyié tons les 
dieux aux triomphes de la foi chrétienne, n'en 
était pas moins une grande époque. Le peu- 
ple intelligent pour lequel les Lusiades ayaient 
été composées ne s'est pas préoccupé nn seul 
instant de cette étrange idUance ; il n'a pas hésité 
dans son admiration ! avec les nobles récits 
qu'on lui adressait, il a accepté le langage des 
faut dieux que l'on faisait parier. Les hommes 
lettrés de tous les pays ont pu balancer dans 
le jugement qu'ils avaient à prononcer sur les 
Lusiades ; lui, il ne s'est pas mépris un moment ; 
il a reconnu Camoèns à sa voix divine; 9 a vu 
qu'un grand poète lui était né, et durant sa vie 
il l'a sahié avec amour. 

Mais pour exciter cette ardente sympathie, 
voyez ce qu'avait fait Camoèns; consultez sur- 
tout un vieil écrivain qui lui a consacré vingt* 
cinq ans d'étude. H n'y avait pas plus de 
soixante-douze ans que Vasco de Gama avaK 
accompli son étonnante entreprise, nous dit Fa- 
ria y Souza ; la tradition n'avait pour absi dire 
rien conservé chez le peuple de ce qui avait été 
accompli si miraculeusement; ni Jean deBarros 
avec le prestige de son style, ni Femand Lopez 
avec son enthousiasme, n'avaient suffi pour po- 
pulariser le souvenir de ces victoires. « Les Lu- 
K siades parurent, et le bruit de ces actions pro* 
a digieuses remplit le monde ; ces palmes pres- 
«c que desséchées reverdirent. » 

Quatre-vingts ans plus tard, au dernier siégede 
Colombo, au temps ou les Portugais ne vivaient 
déjà plus dans llnde que par ces grands souve- 
niis, les soldats chantaient, dit-on, sur la brèche 
les belles octaves des Lusiades, Selon nous, ce 
sont de tels faits qui disent ce que vaut un 
poème. 

La bibUographie des Lusiades et des œuvres de 
Camoèns nécessiterait pour ainsi dire un vo- 
lume à part : nous citerons ici les éditions les plus 
importantes; Os Lusiadas de Luis de CamOes, 
comprivilegio real, 4°, impressos em Lisboa 
eom licença da saneta inquisiçdo do ordinor 
Tio^ emcasa de Antonio Goçaluez, impressor; 
i&72, réimprimé dans la même année. Ce sont 
ces deux éditions qui, ayant été sounuses à un 
examen plein de sa^Mâté, out donné lieu au 
beau travail de M. Mablin sur le texte des Lu- 
siades, en 1826. Ce poème a été réimprimé an 
seizième siècle en lô84, et en 1597. Les poésie» 



357 



CÀMOERS ^ CAMOSIO 



«58 



direrses paraissent (fans rinterraUe, sous le titre 
suivant : Rythmas de Luis de Cornues, divi- 
didas em einco partes, dirigidas ao muito Il- 
lustre senhor D. Gcnçalo Coutinho, impres- 
sas com licença do supremo eonselho da ge^ 
rai inquisiçdo eordinaria, imLisboa,par Ma- 
noel de Lyra^ anno 1695. Dans cette édition 
princeps des rimes, sont de nombreuses interpola- 
tions contre lesquelles la critique doit se tenir en 
garde. L'édition si précieuse donnée par Faria 
y Sottza a été pubUée sons ce titre : Rimas 
varias de Luis de Camoens, principe de los 
poeias keroycos y lyricos de Sspana, etc.; 
Lisbonne, 1685 et 1689, 4 vol. en 2 tom. in-fol. 
M. John Adanson fait observer que le privi- 
lège avait été accordé pour 8 vol. Les Lttsia- 
des avec les fameux commentaires de Faria 
y Souza paraissent dès 1639, en 2 vol. in-fol., 
après trente-cinq ans de travail. La première 
édit. réellement complète du poète est celle qui 
est intitulée Obras do Grande Luis de Ca- 
mées, principe dos poetas keroycos e lyricos 
de Hespanha, novamente dada a Luz com os- 
sens Lusiadas, commentadas pelo licenciado 
Manoel Correa; Usboa oceidenialf in-fol. Mçn- 
seulement on trouve dans cette édition les pièces 
dramatiques, mais oo y a introduit le poème 
de la Création de l'homme, qn'tt fout écarter 
définitrrement des œuvres do poète, et que Faria 
y Souza rejetait avec la plus grande énergie dès 
le dix-septième siède. Selon on Portngais ins- 
truit, la ooUectioa la plus complète des œuvres 
de Camoèns, et sons bien des rapports la phw 
correcte, serait cdie do P. Thomas loié de 
AqohK), publiée en 1779 et 1780, en 4 vol. in-8*, 
et réimprimée de 1783 à 1783 en 6 vol. in-8». 
L'édition la plus magnifique sans contredit des 
iMsiades, celle qoe Ton re|sarde avec juste rai- 
son comme un des plus bconx monuments de 
la typographie moderne, est sortie des presses 
de FIrmm Didot; elle a pour titre : 0$ Lusia- 
dos, poema epicode LuU de Camôes ^ edifdo 
dada a luz par dom Jozé-Maria de Souza 
Botelho, morgado de Matteus; Paris, 1817, 
grand in-4«. Les nombreuses gravures qui or- 
nent ce splendide volume ont élé dessinées par 
Gérard, y compris le portrait, dont rornemeota- 
tion est due àPercier; les planches ont été 
exécutées par les plus habiles graveurs du temps, 
Richomme, Forster, Tosâii. Ce livre, réservé 
pour faire des présents, n'a été tiré, selon M. Beu- 
ehot, qu'à deux cents exemplaires; on pense 
qu'il en existe un sur peau de vélin. L'édition de 
1819, publiée également chez F. Didot, et à la- 
queUe Lecussan- Verdier a donné ses soins , est 
fort recherchée de nos jours; et, en adoptant 
fréquemment les corrections admises par Ma- 
blin, M. Francisco Freyre de Carvalho a fait 
imprimer à Lisbonne, en 1843, une édition que 
Ton peut prendre désormais pour modàe. 
M. John Adanson a donné une bibliographie fort 
judicieuse et fort complète du poète et de ses tra- 



dodeurs , à laquelle il faut ajouter les deux ver-» 
sions que l'on redierebe aujourd'hui en France: 
celle de M. MIHié, revue par M. Dubeux, en tète 
de laquelle se trouve un remarquable travail dû 
à M. Ch. Magnin ; et la plus littérale de toutes, 
celle de MBf. Dessaules et O. Foumier. 

FtaniR Aim Dem». 
Pedro de Maris, iMatogdji d» varia hUtoria, Ui$. - 
Manoel ScTertm de Faria, Diâeunot vortoi « polUieot 
em Evora , \9H, in*4« ( le 4* paragraphe reDfrrcue la vie 
de Carooeos ). — Manoel de Paria y Soaza , Lutiadas de 
iMis de Canu>enM eommeiUadas, contienen to mas de lo 
princlifal tf» taAMoré* ipao^ro^ki d^l mtmAOt 9 «in- 
fuktmente de Bepana, etc.; Madrid, 1619. t vol. >n-(oI. 

— Sottza Botelho, f^ida de Luit Camoens, en tête de la 
grindc édition hnprfin««eo I9l7etoei Flrnite Didoc. ^ Jotm 
AdanaoB. Mémoire et Xhe l^e and terUiH§t of âmU de 
Cawtoensf London, laio, l toI. la-8o, flg. - Qiarle» Ma- 
goio. Luit de Camoens, article Inséré dans la Revue des 
Deux Mondes, et réimprimé iveo dea additlona eo tête 
«• ta !• ddlC de b Uad. de Millid. * J^V. Barrelo FeM^ 
y'ida de CeauMnadana l'édU. publiée à Hambourg. S toL 
lD-8«. — Memorias de Aeademia real dos ScieneioM 
de Lîsboa. Voy. D. Franç.-Aleiandre Lobo, évéque de 
Vtoee, Memoria tokre JaH» de Cawtoene^ t VI (ini\ 

— Le cMBte de Clrcoarl, yie de Camoèns, loaéree dans 
la Revue de FersaUles. — Ferdinand Dénia, Camoèns et 
ses contemporains, notUe insérée en Ute de la trad. de 
Camoi ns par OrttUn PourMtr «t Deseaulês, pelll 

*GAMOR ( Pierre), troubadour français, vi- 
vait dans le treizième siècle. On ignore les par- 
ticularités de sa vie , et on a de lui une seule pièce 
de vers en sept strophes, contenant chacune Tin- 
terrogatîon : £hl pourquoi? Cette pièce com-> 
mence ainsi : 

Iratz chant ebantar ml rata. 
Le poète s'y plaint des rigueurs de sa dame, qui, 
après deux ans de servais, ne lui a pas encore 
aooordé le don d'amoureux merci. « £hl pour- 
quoi, s'écrie-t-il, ai-je attendu si longtemps? Dieu 
ne donne-t>il pas en m clin d'cBÎl de grands 
biens?» 

Ment <l atteadal e per que? 
Dleoa dona ea paac d'era grao be. 

BMiothéqueimpéHaht manoacrltis n« 7SSS et 7«M, foL 
SU et S70. — Ba.stero, Crusca ffroventate, — Creaceffl- 
Nnl, fstoria délia volçar poesia, t. II, p. SM. - Mil- 
let, maMra tUtéraire des Trmibadomrs, LUI, p.'MI.— 
Ilayeoeard, Choias des Poésies oriçinales des Trotska- 
dours.^ Histoire lUtéraire de la Prance, L XX, p. êt8. 

^CAMOS (Marc-Antoine), archevêque et 
théologien espagnol, né à Barcelone en 1553, 
mort à Maples en 1606. n prit d'abord la car- 
rière des armes et la suivit avec éclat jusqu'en 
1591, où la douleur d'avoir perdu sa femme le 
décida à se faire augustin, quoique dans un âge 
assez avancé; il étudia la tiiéologie et la philo- 
sophie, et y fit de grands progrès. II fut àommé en 
1605 archevêque deTrani(terredeBari); mais 
il mourut avant d'avoir reçu les bulles de sanc- 
tion. On a de lui : Microscomo y GolHcino 
universal del hombre christiano, 

N. Antonio, Bibllotheca ffispana nova. 

GAHOSio OU CAMOTI ( Jean-Boptisto ns), 
helléniste italien, né à Afolo (Trévisan) en 
1515, mort à Rome en 1591. H était trèfl-ver^ 
dans les langues grecque et orientale, ainsi que 
dans les sciences naturelles. Il enseigna dV 



859 



GAMOSIO — CAMPAIONAC 



S60 



bord la philoflophlé à Bologne dans le collège 
d'Espagne (1550) , pois à Maoerata ( 1555). Ap-^ 
pelé à Rome par Pie H' en 1668, il y Ait oc- 
copé à la traduction et à Kinterprétation des 
Pères grecs. On a de loi f /n primum Meta- 
physices TheophrasU, etc.; Venise, 155l,in-fol.; 
— une version latine snr la Physique d'Aristote, 
d'après Michel PseUus; Venise, 1554, in-fol.; 
et qndqoes inannscrits. 

} De Thon. Mémoirtt Mitoriquet, - JoiIm Slnler, 

sut. 

GAMOUX {Annibal)yfsam]ef dté oomme 
un exemple de longévité, naquit à Mice le 20 mai 
1638, et mourut à Marseille le 18 août 1759, âgé 
de cent vingt et un an et trois mois. H avait servi 
sur les galères comme simple soldat ; Q dut à la 
sobriété et à la frugalité linaltéraUe santé dont 
il jouit jusqu'à cent ans. Louis XV lui accorda, 
vers cette époque, une pension de trois cents 
francs. Visité, sur son lit de mort par le cardi- 
nal de Belloy, évèque de Marseille, Annibal lui 
dit : <t Monseigneur, je vous lègue mon grand 
âge. a» L'évèque, mort presque centenaire, disait 
en riant, à la fin de sa carrière, qu'il avait ac- 
cepté le legs d'Annibal. Le portrait de ce dernier 
a été peint par Vemet dans une vue du port de 
Marseille, puis par Viali, et gravé par Lucas. On 
a publié la vie de Camoux en 1760, in- 12. 

Le Bai , /Nct<oiifurir« enefelopèdiquê de la nwtcê. 

^GAMP (Abraham), prédicateur allemand, 
de l'ordre des Jésuites, natif de Cologne, mort à 
Dusseldorfle 26 février 1696. Étant oitré dans 
la congrégation des Jésuites en 1688, il étudia 
les belles-lettres à Aix-la-Chapelle, et la théo- 
logie à Trêves. Après avoir prêché pendant 
quelque temps à DusseMorf avec beaucoup de 
succès, il fut mis à la tète des missions nouvel- 
lement établies dans les duchés de Juliers et de 
Berg, qu'il dirigea jusqu'à sa mort. On a de lui : 
Aquila grandis magnarum alarum; Ezech. 
xvu, 3, hoc est : Lessus oratorius et poeticus 
funebris serenissimsB Marix^AnnêB-Josephx 
Austriacx, ctmiugis serenissimi Johannis- 
Wilhelmi, electoris Palatini; Dusseldorf, 
1689, hi-fol. 

Harzhelni, 0{M. Colon. 

CAMP D'ATBRNB (Bugttes)^comt» de Saint- 
Paul. Voy, Saimt-Paul. 

*GAHPA6ifA (Girolamo), sculpteur, né à 
Vérone en 1552, vivait encore en 1623. Elève de 
Banese Cattaneo, il l'aida dans beaucoup de ses 
travaux; dans le cours de sa longue et labo- 
rieuse carrière, 11 orna de beaux et nombreux 
ouvrages Venise, Padoue, Vérone, et quelques 
antres villes. Les principaux à Venise sont les 
superbes autels de Saint-Jean et Paul, de Saint- 
Laurent, et de Saint-George-Majeur; saint 
François et saint Marc, à la fieiçade de l'église 
du Rédempteur; saint Pierre et saint ThomaSy 
au roaltre-autel de Saint-Tliomas ; la statue en 
bronze de saint Antoine, abbé, à Saint-Jacques 
deRialto ; un Hercule, à la Zecca, et une sainte 



Justine, sur la porte de l'arsenal; à Padoue, 
dans la chapelle Saint-Antoine, un bas-relief du 
saint ressuscitant un enfant à Lisbonne; à Vé- 
rone, nnCilnnoncia/iOR, sur la façade du palais 
del Consiglio ; enfin à Urbin, la belle statue du 
duc Frédéric, sur l'escalier du palais des ducs. 

E. B— N. 
. Cloofnart, Storia deUa êcoUura. — Tloozil, DiaUnka- 
rio. - Quadri. Otto giomi in yenêtia. 

GAMPAGNOLA (Domenico), peintre et graveur 
vénitien, né vers 1482. H reçut les leçons de son 
père Glnlio Campagnola, mais devint élève ou 
au moins imitateur du Titien. Il a laissé à Venise 
et à Padoue un grand nombre d'ouvrages tant à 
lliuile qu'à fresque, remarquables surtout par 
la beauté et la vigueur du coloris. Campagirâla 
tient aussi une place distinguée parmi les gra- 
veurs italiens du seizième siècle. Ses prindfales 
eaux-fortes sont V Adoration des Mages, la Ma- 
deleine aux pieds du Sauveur, une Sainte Fa- 
mille et une Vénus. Il a gravé sur bois la Vierge 
allaitant V Enfant, le Massacre des Inno- 
cents, et quelques autres pièces. E. B— ii. 

Lanit, Storia piUortea. — îlcozsl, MMUnutrio. - 
Quadri, Otto giomi M f^muata. 

/GAMPAONOLA (Girolomo), peintre de l'é- 
cole vénitienne, né selon les uns à Padoue, sekm 
d'autres dans le territoire de Trévise, vivait vers 
1490. Vasari dit qu'il fût élève du Squardone. 
Son fils Giulio Ait également peintre, ainsi que 
son petit-fils Domenico. E. B— if. 

VënMiX, yite. - Unit. Storia pittoriea. 

*GAMPA«iiOLA (Bar^A^lemy), jurisconsulte 
italien, vivait dans la première moitié du dix- 
huitième siècle, n était chancelier du chapitre 
diocésain de Vérone. On a de hii : Liber civUis 
urbis Veronss, ex bibUotheess capUularis 
ejusdem civitatis autographo codice, quem 
WilMmus Calvus notarius anno Domina 
MCCXXVni scripsit , nunc primum edihu, 
cui nonnuUa vêlera documenta eidemargu* 
mento lumen qfferentia prsmUttuntur, addito 
injineopusculo de Vitaet Translationesancti 
Metronis et duabus Epistolis Ratherii, epi9- 
copi Veronensis;\éTone, 1728, in-4®. 

Adelung, toppiémeat à JOelier, Jllgewieimi GeUkrtm- 
Lexicon, 

;GAM»AiGXAC(Antoine-irenianl)»îneéDieor 
français, né le 9 novembre 1792 à Montgeara 
(Haute-Garonne), après avoir servi pendant 
près de trente-deux ans dans la marine, a été 
admis à la retraite, et nommé, le 30 juin 1843, 
directeur de l'École des arts et métiers d'Aix. 
On a de lui : Notice à joindre au rapport de 
M. Hubert sur les détails de construction des 
machines du Sphinx, et Instruction swr la 
conduite, la manoeuvre et V entretien des ma- 
chines à bord des bdtiments à vapeur, an* 
nexé au Rapport, etc., de M. Hubert; Toulon, 
1836 , in-fol; de 93 p. ; — Atlas du Génie ma- 
ritime, rédigé par les officiers de ce corps ef 
mis en ordre par M. Campaignac, etc. ; Toulon, 
J 2 1. en un vol. in-fol.; — De Vétat actuel delà 



361 



C^MPAIGNAC — GAMPAM 



362 



navigation par la vapeur, et des améliora- 
tions dont les Tuwires et appareils à vapeur 
marins sont susceptibles ; suivi de notes expli- 
catives, projets ^ tableaux, etc.; Paris, L. Bla- 
thias, i843,ln-4^ 
Qttérard, la Frant» UUêruIrt. 

«GAMFAiLLA ( Thomos), phUosophe, natu- 
nlUte et prêtre italien; né à Modica, dans i*tte 
de Sidle, te 7 avril 1M8, mort probal)tement à 
Païenne te 7 février 1740. Imo d'une famiUe 
noble, il étndia pendant qoeiqoe temps àCatane 
le droit, pour lequel il avait peu de goàt. Il 
Tabandonna après la mort de son père pour des 
études variées et même oiseuses, telles que l'as- 
trologie , jusqu'à €e qu'enfin la poésie l'attira 
tout entier pôidant quelque temps. Après avoir 
adopté te système cartésien , il se voua à l'étude 
des sdeacesnaturelles et de la médecine, dans la- 
queUe 11 acquit de grandes connaissances. Mais 
sa manière de vivre fut te contrepied des règles 
de l'hygiène; car il portait dans la saison la plus 
chaude des vêtements doublés de soie, tandis 
qu'en hiver il ne sortait jamais de chez lui, et 
tâchait de garantir son appartement contre tout 
accès de l'air extérieur. On raconte aussi qu'il 
avait l'habitude, chaque matin, quand il se sen- 
tait quelques crudités dans l'estomac, de les 
rendre en provoquant te vomissonent — On 
« de lui : VAdamo, owero il mondo ereato, 
poema fUosofico, parte I; Catane, 1709, in-S"*; 
Messine, 1728, in-fol. ; Rome (ou plutôt Pa- 
lerme), 1737, hbfol.; Miten, l750,in-8% et 1757, 
3 vol. in-ë"" : c'est son principal ouvrage, dont 
la 3* édit. contient en outre les oljecUons du 
directeur don Antofaie Grana, avec te réponse de 
CampaiUa ; — Discorso in cui risponde alV op- 
posisionefattagli dal sig. doit, Giust, Monca- 
dasopra la suasentenuL della/ermentazk>ne; 
Païenne, 1709, in-8<» ; Milan, 1750, in-8*>;~ 
Discorso del moto degli animait, parte t, 
de' movimenti intemi; Païenne, 1710, in-12; 
Milan, 1750, in-8* ; — Proàlemi naturali ; Pa- 
terme, 1727, in-4« ; MUan, 1750, in-8»; — Cor- 
nelio Nipote, tradotto, etc.; Vérone, 1732, 
ln-4* — Opuscoli filosofiei, che contengono 
due discorsi, uno delV incendia del monte 
Etna, e Valtro corne la mente umana é de- 
hua a sentire, discorrere e giudicare pari" 
mente, e le Considerazioni sopra la Pisica 
del sig, /. Newton; Paterme, 1738, ln-4<'; Mi- 
lan, 1750, in-8*; ^ Apocalisse del apostolo 
son Giovanni, poema sacro in ottava rima; 
Bome (Païenne), 1738, in-8® (poème mystique, 
mais incomplet, sur te Grèce) ; — quelques dra- 
mes efttopéras ( essais de jeunesse). 

Moncitore, BM. 51c. - Nuova Baeeotta 4' OfiutecU 
ieUnt^f. /Uotog^ X, p. Il et salv. - TlpaMo, Bioçra/ta 
dêgti lUUiani Uluttri, t. X. 

GAMPAïf (Jeanne-Louise-NenrietteGEMESt, 
madame), célèbre institutrice, née à Paris en 1752, 
morte à Mantes en 1822. Son père était premier 
commis aux affaires étrangères; il cultivait les 
lettres et recevaitchez luîtes littérateurs distingués 



de l'époque, tête que Dudos, Marmontel, Thomas. 
Cettesodétécontriboaàdévetepperl'espritd'Uen- 
rietteGenest, dont l'éducation fut d'ailleurs très- 
soignée. Dès l'Age de quinze, ans elle entra k Ver- 
sailles avec te titre de lectrice de Mesdames. Ce 
fut d'abohd une vive joie pour elle : il faut lire 
dans ses Mémoires l'^et magique de ce palate 
et de cette cour sur ces regards naifs ; mais le 
désenchantement suivit de près, quoiqu'elle fût 
dans une heureuse position. Mesdames te ma- 
rièrent à M. Campan, dont le père était secré- 
taire du cabinet de te reine : Loote XV te dota 
de 5,000 hvres de rente; elte fut attachée à te 
dauphine Marie-Àntoinetteen qualité depremière 
femme de chambre. On sait qu'elle continua ses 
fonctions auprès de l'auguste princesse jusqu'au 
moment où l'horrible catastrophe du 10 août tes 
sépara pour jamate : elle vit le fer des Marseillate 
levé sur sa tète quand les Tuileries, après te 
départde Loute XVI et de sa familte, ftireni U- 
vrées au pillage. Lorsque te retee Ait transférée 
an Temple, M"* Campan fit de vaines tentatives 
auprès de Pétion pour obtenir de l'y suivre; bien- 
têt même il lui lallutquitter Paris, où elte deve- 
nait l'objet des soupçons et des poursuites spé- 
ciales de Robespierre. Combertm, dans te vallée 
de Chevreuse, Ihtson asite. Là, die ne tarda pas 
à apprendre que w soeur, BT*® Augute, s'était 
donné te mort an moment même de son arres- 
tation. Les malheurs et les chagrinsse succédè- 
rent rapidement Son mari tomba malade ; il avait 
auparavant contracté pour 30,000 francs de det- 
tes; son fils, âgé de neuf ans, toîn de pouvoir 
lui être d'aucun secours, réclamait ses soins; en- 
fin, elle se trouva réduite à un assignat de 500 
francs. Dans cet état de dénûment, l'idée lui 
vint de fonder un pensionnat. Le goût de rcAseî- 
gnement était inné chez elte, et il s'était surtout 
déveteppé depuis qu'elle élevait les filles de sa 
sœur, retirées avec elle à Combertin. Elle s'as- 
socte une religieuse, et s'établit à Saint-Gennain ; 
elle écrivit de sa main 100 prospectus, parce 
que l'argent lui manquait pour les faire impri- 
mer: an bout d'un an, elle avait soixante élèves. 
Napoléon, six mois avant son mariage avec 
M"*" de Beauhamais, vint lui confier sa fille Hor- 
tense; et après te guerre d'Italie, te héros de 
cette guerre vint assister chez M"* Campan à 
deux représentations à'Ssther, L'ordre et l'élé- 
gance qui régnaient dans cette maison lui firent 
une impression qui ne s'effaça pas ; et après te 
bataille d'AusterÛtE, M*"* Campan fut nommée 
surintendante de la maison impériale d'Écouen. 
Elle remplissait dignement cette charge, lors- 
que arrivèrent tes événemente qui mirent fin à 
l'empire et à ses gloires. Le retour des Bourbons 
ne fût pas favorable à l'ancienne femme de cham- 
bre de Marie- Antoinette; des voix accusatrices 
s'élevèrent contre elle, et te chargèrent d'impu- 
tetions que l'opinion jugea calomnteuses. Le plus 
grand de ses torts fut sûrement de n'avoir pas 
hésité à se dévouer à une nouvelle, famille r^ 



CAMPAN — CAMPANA 



S64 



goante, afiràs croir été attachée de si près à 
rtDcienne. Elle n'essaya pas longtemps de lutter 
contre le torrent, et se retira à Mantes. Là» le 
dernier et le plus poignant de ses cliagrins vint 
l'atteindre : eUe perdit son fils, et, malgré les 
oonsolatioiis qui lui furent prodiguées par Tami- 
tié, par la reconnaissance de ses élèves, entre 
lesquelles se distingua M""* la maréchale Ney, 
elle ne se releva point de ce coup. Bientôt atta- 
quée d'un cancer au sein et contrainte de subir 
une opération croelle, dévorée d'une maladie de 
poitrine, elle offHt k ses amis le triste spectacle 
d*nn dépassement sans remède, et mourut après 
aYoir montré jusqu'à la fin beaucoup de patience 
et de eourage. 

Outre les mémoires iur la oie privée de 
Marie-AntoineUe^ suivU desouvenirsetanec- 
todeâ historiques sur les règnes de Uuis XIV 
et de LouU XV , première édition, Paris, 1823, 
3 vol. in-8'. M"» Campnn a laissé : les Lettres 
de deux jeunes amies, les Conversations d*une 
mère avec ses filles, des nouvcUes et des comé- 
dies à l'usage de la jeunesse, et un oavrage in- 
titulé De rÉducation des femmes. Tout le 
monde a lu ses Mémoires : outre le vif intérêt 
quinspirent les événements et les personnages 
dont ils parient, ils ont le mérite d'ôtre écriU 
d'un style clair, naturel et élégant. Quant anx 
antres ourrages, fls ne s'élèvent pas au-dessus 
du médiocre. M. Maigne a publié en 1824 un 
Journal aneedotique de M^* Campan, on Sou- 
venirs recueillis dans ses entretiens, etc. On 
a aussi publié la Correspondance inédite de 
3f^ Campan avec la reine HortensOy 2« édit. ; 
Paris, 1835, 2 vol. in-8*. 

Le YériUble nom des Campan était BerthoU 
tet; l'autre leur Tenait de la vallée dont Hs étaient 
originaires. Le célèbre chimiste était leur parent. 
[Enc. des g. du m,] 

Galerie hittùtrique des CwiteMy^raim. — Arniult, 
J0D7, tle.. Biographe nou»0Uê du Cont4mparaint, 

GAMi^AH A ( Albert), dominicain et théologien 
fioientin, mort à Padoue le 24 septembre 1639. 
n professa d'abord la philosophie à Pise, puis la 
théologie à Padoue, où H mourut d'apoplexie. 
On a de lui une traduction de la Pharsale en 
Ters libres ItaHens, Venise, 1640, hi-12 ; et quel- 
ques manuscrits. 
Thomatlnl, FUse lUmêtrarum rironm. 

*GAMPAHa (i4«^olne-^fl>i(?ol5),médecta ita- 
lien, né à Ferrare le 3 avril 1751, mort le 2 mai 
1832. Après avoir étudié chez les jésuites de 
Ferrare, il se mit à étndler te médecine, et 
se livra ensuite à la pratique dans l'hôpital 
de Sahite-Marie, à Florence. Puis il s't^pliqua 
à la physique, et profita de sa liaison avec loid 
Cooper, amateur lui-même des scîoiGes nato- 
relies, et dont le cabinet lui était ouvert, pour 
se livrer à de nombreuses expériences. Ap- 
pelé à remplir une chaire de physique à Fer- 
rare, il s'acquitta de ces fonctions avec éclat. 
Sa carrière, d'abord interrompue par les évé- 



nements de la révolution, reprit son activité 
lorsque les orages politiques se furent calmés. 
Il recommença ses cours de physique, et pro- 
fessa la botanique, la chimie et Tagriculture. 
Ses principaux ouvrages sont : Farmacopea 
Ferrarese; Ferrare, 1799; — Catalogus Plan- 
tarum horti botanici Ferrariensis ; FerrsTt , 
1812 et 1824; — Suite cause delU febërtin-^ 
termittenti che si attribuiscono alVaria cat^ 
tiva; 1824; — Sulla insalubrité del barbio 
ne* mesi in oui ha leova^ dansle Qiornale Fer» 
rarese, février 1811 ;— plusieurs ouvrages ma- 
nuscrits. 
Tlpalde. Bfogrt^. éê§U KêU, iUmtr., I, M. 
CAMPANA {César m), historien napolitain, 
né à Aquila vers 1540, mort en 1606. Sa vie 
a été remplie par ses travaux. Il a laissé les 
ouvrages suivants : Alberi dette /amiglie 
che hanno signoreggiato in Mantooa; Mao- 
toue, 1590, bi-4*; — Istoria del mondo, 
dat 1570 al 1596; Venise, 1591 et 1607, 

2 Tol. in-4''; --' Délie famiglie di Baviera^ e 
dette reali di Spagna; Vérone, 1592, ln-4»; 
— Assedio e rieaqvisto di AnversanelV cmno 
1584; Vîcence, 1595; — Compendiô istorieo 
dette guerre suceesse tra christiani e Turehi 
e Persiani, sin" air anno 1597; Venise, 1597, 
ln-4" ; — Storia dette guerre di Flandria, dai 
1559 al 1600; Vicence, 1602 et 1622, in-4*, 

3 parties ; — Vita del re Filippo II, avec sup^ 
plément d'Auguste deCampsna, fils de l'auteur; 
Vicence, 1608, 1609, in-4*, 5 parties. 

Toppt. BihHoth. NapotèU 

*CAMPAiVA on CAMPAHTS (^anpoii), hu- 
maniste italien, né à Colle en Toscane, vivait 
dans la première moitié du seizième siècle. Il 
Alt premier secrétaire des ducs Alexandre et 
Cosme de Médicis, et connaissait surtout l'an- 
cienne Uttérature classique. On a de lui : Ad 
AdrianumVI,ponU max,, oratiopaneggrica; 
Pavie, 1523, in-4*» ; — 0M«5^to Virgiliana, per 
quam absolvitur Virgilius negligentix quam 
Varus ( Varro) et Tucca ac cxteri hactenus 
oWccerMW^' Bologne, 1526, in-***; Milan, 1540, 
in-4'» ; Paris, 1541, in-S", et 1573, in-8% et à la 
suite de Janus Parrhasius; --Liber de rébus per 
epfstoînm q^ixsitis ; Paris, 1567, in-S*, et dans 
l'édiL de Virgile; Venise, 1544, in-fol. Campana 
y reproche à Varus et à Tucca d'avoir supprimé 
vingt-deux vers du ÏT livre de V Enéide, de sorte 
que le contexte devient plus ou moms infai- 
teUigible. 

aéoiCDt, BiU. eurieuie, VI. 176. — Negri, SeriU^ Fior, 
- anelU , Bibt, 

"CAMPANA (François-Frédéric), général 
français, né à Turin le 5 février 1771, tué à la 
bataille d'Ostrolenlia le 16 février 1807. Sorti de 
l'école militaire de Turin, il entra lieutenant ad- 
joint à l'état-major de l'armée d'Italie le 30 mars 
1794. Capitaine au corps franc étranger (2 no- 
Tembre 1795), il devmt aide de camp du géné- 
ral Victor le 23 du même mois, et fut blessé d'oa 



M6 



CAMPANA — GÂMPANELLÀ 



866 



ceupd« fée à te bttaiDe d^Irfwiia. Employé plus 
tird à la gnoMie-tnnée ( a* division, i* oorps ), il 
fit kê campiyim d'AUcoiagne, de Prusse et de 
Poiosne, oà il Alt tué à l'âge de trente-six ans. 
lie nom de oe générsl est Inscrit sur les tables 
de iHwuedv palais de Versailles. A. S. 

érekiwféêlmfmêm, — rieL^tCim^ U XVII. 

«CAHPAHA (/Heme), graveur italien, né à 
Soria on à Rome en 1727, mort en 170â. Il était 
élève de Roooo Poal,<t vécot tantM à Rome, 
tantM à Naples. n grava plosienrs portraàU 
pour le Musée florentin, travailla à Touvrage 
intitnié Série «te* rUratU de' esMnri pUiori; 
Florence, 1764-1 7ee, dans ^BecvetiiTtsiampeê 
(Taprès les plus célèbrei tableaux de la gaU' 
rie de Dresde, 1753-1757, et dans la Maccolta 
délie piiture d'Breokmo, 1757-1702. On dte 
parmi ses gravures les plus estimées : la Déli^ 
vrance de saM Pierre, d'iprte Préti (galerie 
de Dresde); — Pierre de Corteme (musée de 
Ftorenee) ; — Saint François de Paale, d'après 
S. Conea. 

Tleottl, DUiMMflo.!^ Htfler, ffnm ÂUçem, jrtMtt- 

lir-Lexieon. 

GAMPAllAlO (loTSfuo tfé locfovteo), sur- 
nommé L&ren%etto, senipteor et arohitecte flo- 
rentin, né en 1494, mort en 1541. Le premier 
ouvrage sérieux de Campanalo fut raehèveoMDt 
du tombeau du eaidinal Forto Goerri dans l'é- 
glise de 8aint-Jaoqnes, à Pistoie ! la mort était 
venue surprendre Andréu del Yerrochio avant 
d'avoir eu le temps de terminer ee monument. 
Campanalo réussit paHiiltemcnt à compléter l'onn 
vre du maître, et se distingua surtout dans une 
statue de la Charité, qu'on y admire encore. 
Rome appelait le Jeune artiste; Il eut le bonbeur 
d'y 'gagner l'amitié de Raphaél, qui lui fit donner 
des travaux dignes de son talent. Il construisit 
le palais Caff^relll, ainsi que plusieurs roagnifi* 
ques villas. H travaillait en même temps au 
tombeau du cardinal Gbigi, dans l'église Santa- 
Maria del Popolo, et sculpta les deux beaux 
morceaux représentant les prophètes Élie et 
Jonas, Plus tard, U érigea le palAis du cardinal 
d<91a Valle,'en dessina les tastes jardbi^, les orna 
de nombreuses statues , et de deux admirables 
bas-reliefe d'après l'antique. Le pape Clément 
lui fit exécuter, en 1530, uil saint Pierre, des- 
tiné au pont Saint- Ange; et Sao-Gailo, archi- 
tecte de Paul m, le prit en 1536 pour le se- 
conder dans les travaux nécessaires à l'achève- 
ment de Saint-Pierre de Rome. 
Oeoimara, Storim délia ieulturû. ~ Kaclcr, iltam 

CAMPAUBLLA (Thomas), naquit en 1566 è 
Stflo, petit village de Calabre, et monrut à Paris 
en 1639. Dès l'âge de quatorze ans il prit l'ha- 
bit de Saint-Dominiqoe. Dévoré d'an immense 
désir de savoir, il eut bientôt lu les tivres de 
aamt Thomas et d'Albert le Grand, et épuisé tout 
ce qu'on enseignait dans les écoles. Dans des 
controverses pnblituea qui eurent lien à Co- 



seua , il fit voir qn'fl était rompu à tontes les 
subtilités de la scolastique. Mais la sdence 
de l'école n'était pas faHe pour plaire à une 
imagination aussi exaltée, à un esprit aussi 
hardi et aussi faidépendant H lut les livres de 
Télésio, et y trouva cet esprit de liberté et de 
hardiesse qu'A sentait ferroenter en lui, et en 
même temps cette tendance alors nouvelle à 
chercher la vérité dans l'observation de la na- 
ture plus que dans les livres des savants, ten- 
dance féconde que Bacon devait régler. Deux 
ans après la mort de Télésio, Caropanella 
défendait publiquement ses doctrines à Naples. 
Les nouveautés qu'il enseignait, et les vives at- 
taques qu'il dirigeait contre la philosophie d'A- 
ristote, lui firent des ennemis jusque parmi les 
mornes de son ordre, Jaloux de ses succès. L'en- 
vie s'accrut, les calomnies s'en mêlèrent, et Gam- 
paneUa fut obligé de quitter Naplea. Pendant dix 
ans environ nous le vovons courir l'Italie, bat- 
tant partout en brèche rautorité d'Aristote, en 
appelant de la parole des maîtres à la raison et 
à l'expérience, « et reformant, comme il dit, 
« toutes les sciences suivant la nature et les 
« lieres de Dieu (1). » Après avoir prom«ié 
par toutes lea villes dltalie son activité inquiète;; 
après avoir conversé avec Sarpi è Venise, avec 
Galilée à Florence; après avoir reAisé de se fixer 
à Pise, où l'appelait le doc de Toscane Ferdi- 
nand l*% n rentra à Stilo. 

C'est à cette époque qu'éclata en Calabre une 
conspiration de moines et de gentilshommes, n 
ne s'agissait de rien moins que de chasser les 
Espagnols du royaume de Naples. Quelle part 
Campanella eut-il dans cette conspiration? Vou- 
lait-il, comme on l'a cru , établir dans sa patrie 
une nouvelle organisation politique et religieuse? 
pensait-il déjà à sa CUé du soleil, et aspirait-il à 
la gloire de législateur? C'est un point qui n'est 
pas encore édairci. Toujours est-il qu'il semble 
avoir été l'âme de cette entreprise. Trahi, livré, 
Campanella fut conduit à Naples, et, malgré l'in- 
tervention du nonce du |)ape, qui réclamait les 
droits de juridiction du saint-siége , il Ait incar- 
céré. Aux griefs politiques se mêlèrent des haines 
et des vengeances religieuses. On lui reprocha 
des livres quil n'avait pas écrits, et des opinions 
qui n'étaient pas les siennes ; sept fois il fut ap- 
pliqué k la question, et subit les plus atroces toi^ 
tnres avec une fermeté d'Ame inébranlable. En 
vain le pape Paul V sollicita sa grâce auprès de 
la cour d'Espagne : Campenella ne sortit de prison 
qn'è la mort de Philippe UI, après y avoir passé 
vingt-sept ans. Dans cet taitnrvalle U composa la 
plus grande partie de ses ouvrages : VAtheismui 
triumphatus, le De Monarchia Hispanica, les 
Realisphilosophi» partes quatuor (dont la Cité 
dMsofeii est une partie), YApologiapro GaliUeo, 
Chose digne de remarque! pendant que Descar- , 
tes, libre, en France jetait au feu son livre Du 

(1) Ltttre de CampeBdis ai gmd-deo FerttMud lU 
UGoitl,p.flTI. 



867 



CAMPAfŒLLÂ 



S68 



monde en apprenant que Galilée était inquiété 
pour sa déoMNistration du mouTement de la terre, 
Caiopanella en prison écrirait et publiait un Irnne 
pour la défendre. En même temps il composait 
des poésies pleines de larmes et d*une sombre 
tristesse; il recevait les visites de ses amis, qui 
répandaient ses ouvrages en France et en Alle- 
magne. Enfin, après de longues négociations dans 
lesquelles il ne parait pas que le j^re général de 
l'ordre de Campanella mit beaucoup de zèle à 
lui venir en aide, il sortit de prison. Le pape 
Urbain vni raccueillit à Rome avec affection. 
Bientôt Campanella eut à subir de nouvelles at- 
taques, à répondre à de nouvelles accusations : 
U rentra dans Tarène, réfUta ses adversaires, et 
fiit couvert de Tautorité du pape. Dès ce mo- 
ment il put jouir d'une liberté complète ; mais sa 
tranquillité dura peu. Ses ennemis en appelèrent 
de la décision du pape aux violences populaires, 
et Campanella se vit obligé de fuir de Rome 
sous un déguisement, pour échapper aux furieux 
ameutés contre lui. Le comte de Noailles, am- 
bassadeur de Louis xm près du saint-siége, fa- 
cilita son passage en France. Campanella vit à 
Aix Gassendi, avec lequel il avait déjà entretenu 
des relations à Paris ; Richelieu le prit sons sa 
protection, et le présenta au roi, qui l'accudDit 
avec une faveur singulière et hil fit une pension 
de trois mille livres. Campanella soumit ses œu- 
vres à la censure de la Sorbonne, qui les approuva. 
En 1639, de retour à Paris après un court voyage 
en Hollande, où il vit Descartes, Campanella 
mourut au couvent des dominicains à Tâge de 
soixante et onze ans. 

Campanella a;composé un fort grand nombre 
d'ouvrages. H avait embrassé le domaine entier 
des connaissances humaines. H était même sin- 
gulièrement épris des sciences occultes, et croyait 
à l'astrologie. D serait beaucoup trop long de 
donner ici une analyse de ses ouvrages, et d'ail- 
leurs on n'y trouve pas cette unité de vue et cet 
esprit de suite qui permettent de rendre facile- 
ment compte des idées d'un écrivain. Campa- 
nella a donné une classification des sciences, et 
tracé des règles pour pénétrer dans la connais- 
sance de la nature ; mais U est loin d'avoir tou- 
jours été fidèle à ces règles, et s'est plus d'une 
fois laissé entraîner par son imagination à des 
hypothèses qui n'ont nul fondement dans l'ex- 
périence. Il a passé sa vie à combattre Aristote, 
et pourtant il incline comme Aristote vers l'em- 
pirisme; seulement cet empirisme est tempéré 
par un mélange de mysticisme, fruit d'une ima- 
gination exaltée jusqu'à l'enthousiasme. On 
trouve dans plusieurs de ses ouvrages, et no- 
tamment dans sonDe sensu rerum, plus d'une 
analogie secrète avec quelques théories de Pla- 
ton. Conune Platon, Campîuadla a composé une 
« république idéale , et il y a entre la Cité du so- 
leil et la Métaphysique de Campanella ce rap- 
port étrottqui existe aussi entre la Politique et 
la Métaphysique de Platon. Cette Cité du soleil 



est la deseripUon d*ane société prétendue par- 
faite, organisée à la manière d'un couvent, et 
établie sur un communisme théocratique. Cam- 
panella a tous les défauts de son siècle : c'est 
incontestablement le premier de ces génies ar- 
dents et audacieux de la renaissance qui luttent 
à force ouverte contre la routine et l'esprit tra- 
ditionnel des écoles; génies pleins de fougue, 
plus exaltés que maîtres d'eux-mêmes, plus in- 
génieox que solides, véritables agitateurs d'es- 
prits, merveilleusement propres à la lutte, maia 
incapables de rien fonder. 

Trois ans avant la mort de Campanella , Des- 
cartes donnait son Discours de la méthode, et 
consommait par là cette émancipation des intel- 
ligences pour laquelle Giordano Bruno et Yanini 
avaient donné leur sang et à laquelle Campanella 
avait dévoué toute sa vie. C'est là l'onivre de 
Campanella, et il ne fout pas en aller chercher 
d'autre. Ses ouvrages sont morts, et ne peuvent 
témoigner que des écarts où une imaginatioa 
mal réglée et le défaut de méthode entraînent 
quelquefois un es|mt doué d'ailleurs des plus 
éminentes facultés. 

Ouvrages de Campanella : PhUasophia sen- 
sibus demonstratOj et in octo disputationes 
distincta,,.. cum vera d^ensione Bemardini 
7^{«fii;Naples, 1591, m-4»; — Ite rerutntui- 
tura juxta propria principia libri MX; Na- 
ples, 1587, in-folio,; — Prodramus philoso- 
phi» instauranda ; Francfort, 1617 , avec une 
préfoce de Tobie Adami ; -^ De sensu rerum et 
magia mirabili occulta philosophise libri IV; 
Francfort, 1620, in-i**; — Apologia pro Ga- 
lilxo, mathematico Florentino; Francfort, 
1622, in-4''; — Mealis philosophie epHogis- 
tic» partes quatuor ^ hoc est dererum natura^ >- 
hominummoribusy politica, cui Civitas solis 
adjuncta est, et Œconomica; Francfort, 1623, 
in-4*; — Atheismus triumphatus; Rome, 
1631,hi-fol.; — De Gentilismo non retinendo 
quxstio unica; Paris, 1636, in-4»; —Deprae^ 
destinatione, electione, reprobatione et ataci- 
liis divime gratise contra thomisticos ; Paris, 
1636, in-4«» ; — Astrologicorum libri VI; Lyon, 
1629, in4*; -- Mediein€Uicum juxta pro- 
pria principia libri VU; Lyon, 1636, in-4«; 
— Philosophie rationalis partes quinque 
juxta propria principia; Paris, 1638, ln-4''; — 
DisputatUmum in quatuor partes philoso- 
phias realis libri JV; Paris, 1637, in-fol.; — 
Universalis philosophie seu metaphysica- 
rum rerum juxta propria dogmata^ partes 
très, libri XVII I ; Paris, 1637, in-fol. ; — De 
monarchiahispanica discursus; Amsterdam , 
1640, in-24; — Bcloga in portentosa nati- 
vitale Delphini Gallie; Paris, 1679, in-4«, 
poème de 249 vers; — De libris propriis et 
recta rationestudendiSyntagma; Paris, 1688, 
in-8». B. AoBÉ. 

Descartes, Correspondanee, éd. Consta, L VII, p. *IT 
t. VIII, p. 18. - Cyriojii vUa €t pMoiophia TMoan, 



GAMPANELLA — CAMPAT91 



870 



)Cn) 



CawfMHMila ; AMterdâB, t7W. to-M. - BêcuM de nu- 
l0bmru, <• caUer, p. iU. — TeBDenan, HigMre 4ê la 
pkiloêOpMe, - Scbroeckh, NoUee* biographiquêt, 1. 1. 
p. m. — f^ita ê fUoêo/la di Tommoio Campm$lla, da 
MiekoêU MaUaechini, t ▼. In-V> ; Naplet, iMo. - TAo- 
ffMM Morus «t Campanêtta, thèM préwntée à Ia Paenlté 
de Parla par M. C. Dareate, 18M. — Adelung, HisMn de 
la Fou» AMNotoé (en aUemaad), t. IT, p. isi. ^ Ubrt, 
Hittoire dê$ «eteiioaa MoIMMaMfvc» an /Colto, t. IV, 
p. 149, VU. - Carrière, iMa pkUoiopkUehe frettan»- 
ehauung der BeformatUmiMêUf Stottgart, 184T, !»«>, 
p. S4a-€M. — Pierre Leron. article dana VEnetelopédU 
fumvellt. — JMcMonsiotra dm scUnem pkUoiopMque», 
1. 1, p. ttl-4U. — Bofale, HUMre dé la PkOMopMe wto- 
deme, traduit par Jourdan, t II, p. 749. — M"^ Loulae 
CoUet, Notice Inaérée dana te Btvué de Paria, 4« i^rle, 
t. U, p. 114 et 184, et reproduite eu Ute dea OEuwês 
ehoities de CaoïpaacUa: Parla, 1944, la-19. - M. Maraa- 
nel. i ManoteriUi itaiianl deUa regia bibiMeea pari- 
çidia, 1,591 (l'aateor décrit trola Tolamea d'oonagea 
nannaerlta de Gaaspanella aur dlver» aaJeU ). 

GAMPAHi (/«on-iintoine), évèque italien. 
Dé à CareOi (Terre de Labour) en 1427, mort 
à Sienne le 15 joiOet 1477. H était tlto d*im pan- 
¥re paysan^ et sa mère le mit au monde sons on 
laurier, près du chAteaa de Galuzio. Dès son jeune 
âge il fut employé à la garde des troupeaux; 
mais bientôt le curé d'un Tillage voisin le prit 
à son service, et lui enseigna le latin. Ses pa- 
rents ne lui avaient pas même laissé un nom; 
ycar odui de Campani lui ftit donné à cause de 
la province dans laquelle il était né. Son bien- 
feiteur, satis&it de ses progrès, lui procura les 
moyens de visiter Naples, Sione et Pérouse, 
TlDes dans lesqoeDes il perfectionna ses connais- 
sances dans les sciences exactes et les belles-let- 
tres. S*étant lié avec JacopoPiccolomini, celui-ci 
le présenta à Calixte m, qui le prit pour secré- 
taire (1558). Après la mort de cepape, Campani 
s'attacha à Pie U, qui le plaça chez son premier 
ministre, le cardinal de Sassoferrato, en qualité 
de nujordome. Qodque temps après , Campani 
fut nomnqé évèque de Crotone, et ensuite de 
Teramo (Abruzze ultérieure) ; Paul II lui donna en 
outre Tarehiprétré de Saint-Eustache, qui était un 
gros bénéfiee. En 147 1 , ce pape renvoya à Ratis- 
bonne avec François Picolomini , alors légat et 
cardinal de Sienne, pour y décider la guerre 
contre les Turcs. Campani fit de son mieux pour 
s'acquitter de la mission dont le saint-père l'avait 
chargé ; mais, ne sachant pas la langue allemande, 
il échoua dans ses négociations. Ne pouvant vivre 
d'ailleurs dans les mêmes conditions de luxe et de 
bien-être qu'en Italie, U conçut un profond dégoût 
pour l'Allemagne et les Allemands, dégoût qu'il 
témoigna à son retour en Italie. Parvenu au haut 
des Alpes, il abaissa ses chausses, et, tournant le 
dos vers le nord, fl s'écria : 

Aapiee ondataa, barbara terra, natea. 
Paul n mourut avant l'arrivée de Campani, ^ 
eut pour successeur Sixte IV. Ce nouveau pon- 
tife avait étudié la philosophie avec Campani au 
collège de Pérouse ; il accueillit très-bien son an- 
cien condisciple, et hii donna le gouvernement de 
Todi (ou Taderti), qui dans ce moment était en ré- 
volte. Campani fit tous ses efforts pour y ramener 
le calme, mais Une pat réussir. Envoyé snccessi- 



ventà Foligno etàCittà di Castdlo avec la même 
mission, U ne fut pas plus heureux. Le pape, 
voyant que la persuasion et la douceur ne pro- 
duisaient aucun résultat, se décida à employer la 
force : mais les troupes qu'il envoya pour arrêter 
le désordre commirent de tels exc^ dans Todi 
et dans Spolette, que les habitants de Città di 
CasteUo leur fermèrent leurs portes, déclarant 
qu'ils étaient prêts à foire tout ce que le pape 
commanderait, pourvu qu'on ne les obligeÂt pas 
à recevoir des soldats. Sixte lY donna l'ordre de 
forcer la ville, qui se prépara à soutenir un siège. 
Campani en était alors gouverneur : il prit la dé- 
fense de ses administrés, et, renouvdant les offres 
de soumission des habitants, il ^foutait dans sa 
lettre à Sixte IV : « Si votre sainteté n'y met 
« point d'antre ordre, qu'e^t^ce que tout ceci, si- 
« non ime cruauté digpie des Turcs, et non pas une 
« conduite chrétienne, sacerdotale , ou qui res- 
« semble à celle du Sauveur ? » Sixte IV n^eut pas 
plutôt lu cette missive, que, cédant à la colère, il 
dépouilla Campani de son gouvernement^ et le 
banoit de ses États. Celui-d employa en vain 
ses amis pour supplier le pape de lui pardonner ; 
ils le trouvèrent inflexible. Le prélat exilé se re- 
tira à Naples, d'où, ayant eu à souffrir de la ja- 
lousie des courtisuis, U se rendit à Teramo et de 
là à Sienne, où il mourut Campani aimait le foste . 
et ladépense; il était laid et contrefait , mais son 
esprit foisait aisément oublier ses défouts physi- 
ques. Ses ouvrages sont écrits avec une certaine 
liberté, mais qui n'exclut pas la politesse. Le style 
n'en estpas é^, il est vrai ;maisle lecteurpeutse 
l'expKquer par la rapidité du travail. Campani a 
suivi trts-heurenseroent, quand il semble l'avoir 
voulu, les traces des maîtres antiques, et cela 
sans qu'il y ait rien dans ses compositions qui 
paraisse forcé ou cherché. 

« L'évêque de Teramo, le savant Campanus, 
dit M. A.-F. Didot, se dévoua à l'imprimerie 
d'Ulrich Gallus avec non moins de xèle qu'en ap- 
portait l'évêque d'Aléria (André) aux impres- 
sions de Sweynheim et Pannartz. L'ardeur de 
Campanus à remplir les fonctions de correcteur 
était telle, dit Zetner cité par Maittaire, qu'il 
ne consentait à prendre, la nuit, que trois heu- 
res de sommeil. On trouve, à la fin de plusieurs 
livres imprimés par Ulrich Gallus, ces vers com- 
posés par Campanus : 

AnaerTarpett cnatoi JoTia, oode quodalia 
OlMCreperea , Oallaa decktlt. Ultor adeat 
Ulricbua gallua-, m qnean poMaotar lo aaoïn, 
1. Edoctttt penda ntt opua «aae tola. » 

Ses écrits ont été réunis en un volume in-fo1., 
publié par Femo à Rome, 1495, in-fol., Venise, 
1503, in-fol. On a publié séparément : Epistohs 
et Pœmata, una cum vita auctoris; Leipzig, 
Monckenius, 1707» in-6<> ; — TUi lAvii Décades 
ex editUme Campani; Rome, 1471 et 1472, 
ni-fol; — Àndre» Braeehi Vita; Bêle, 1545, 
in-8*, éloge traduit en italien par Pompée Pellini ; 
Venise, 1572, to-4*. 



871 



GAMPAia — CAMPANILE 



872 



r ToppI et NieodeoM, BMMêM NapoUtanm. - Ntcé- 
ron, Mémoiret, t III, et X. - Bayle, Diet, — A. nrmta 
Didot. Bttmi ntr la TV^oprapAte, coL en. 

CUÊ9AMI (Joseph) f astronome italien, vi- 
vait à Rome dans la seeoBde moitié du dix-aep- 
tlème sièole. n le rendit oélèbre par qoatreinTeo- 
tlona, et la confeetion de longs tétescopee à l'aide 
desquels U déoonvrlt les taches de Jupiter. Cette 
dernière observation l'engig^ dans une polémi- 
que avec Divint, qui réclama pour lui-même le 
iDénéfice de la découverte. On a de Campani : 
MagguagHo di due nwwe ouervaxàoni, una 
céleste in crdine alla Stella 4i SaHtmo, e 
terrestre Faltra in ordine agli instrumenH; 
Rome, 1654 , in-S" ( Voy. à ce sujet une lettre 
d'Àuzoiit à rabbé Charles, Paris, 1065, fai-4<», et 
une autre de Hook à Auzout, trad. de l'angl. ; 
Paris, hi-4', p. 36); — latera di Giuseppe 
Campaniaisig. Oiov.^Ikmkên, Cassini,intomo 
aile ombre délie stelle Medieee nel volto di 
Giùve^ ed altri nuooi fewnneni celesti, soh 
perti co' suai oechiaH ; Rome, 1666, fai-fol. 

AdeloDg. rappl. à JOoiier, ÂUgeau CalêkrUn'Uxieùn, 

GÂHPAiri (Nicolas), surnommé il Strascino, 
auteur comique italien, mort vers le milieu du 
dix-septième siècle. Iln'est guère connu quepar ses 
œuvres; on sait seulement qu'A était d*uncarao* 
tère porté à la gaieté et même à la licence. H Ait 
membre de rAcadémie des Roui (Rustiques), 
fondée vers la An du quinzième siècle par des 
jeunes gens de Sienne. On a de lui les comédies 
suivantes : U Coltellino ; -^ il Magrino; - ii 
Berna; — il Straseino} Sienne, 1519; Venise, 
1592, in-6*; le titre de cet ouvrag^ est devenu 
le surnom de Tauteur t la comédie du Stras- 
eino, ainsi que les deux premières pièces, sont 
mentionnées dansta Drofnmaftir^tad'Allacci ; la 
quatrième ne se trouve dtée que dans Pineili; 
~ Lamento di quel tribulato di Straseino 
sopra il maie incognito, che trotta délia pa- 
zienta ed ïmpazienza ; Venise, 1533, in-8« ; — 
des Capitoli, dans lea Rime de Berni et dans 
d'autres recueils. 

Riceobom, UUU>ire au tMéàttê iiaUen. - MoeUi, Cu~ 
foJoptM. 

GAHPAHl-ALiHBRia { Matt/^eu) , physi- 
cien italien, né près de Spolette, vivait dans 
le dix-septième siècle. Il était curé à Rome en 
1661 ; mais on ignore les particularités de sa vie, 
qui parait avoir été complètement partagée entre 
les devoirs de son ministère et l'amour de la 
science. Il aida beaucoup à la confection d'une 
horloge destinée à marquer les heures de nuit 
au moyen d*nn cadran transparent éclairé par 
derrière. C'était une invention curieuse pour l'é- 
poque; on l'a appliquée depuis dans la lanterne 
magique. Campani exécuta, en 1668, un autre ap- 
pareil horaire dont les mouvements sont produits 
par trois poids ; deux d'entre eux forment leviers 
perpétuels, et hnprimentun balancement au troi- 
sième. Les deux leviers sent appuyée sur la roue 
de Taxe, et cet aie, par une seule a^suille, nuu> 
que les secondes, les minutes, et Theureentière. 



Le temps marqué par cette horloge n'est pas le 
résultat d'un mouvemort pendulaire, mais il est 
fourni par un système particolia* qui peut se 
mouvoir dans toutes les situations perpendicu- 
laires , horiiontales on obliques , bien que ses 
mouvements soient égaux et réglés. Ces hor- 
loges étaient nommées muettes, parce que leur 
mouvement ne faisait aucun bruit Campani pro- 
posait, en outre, un moyen quil croyait sûr 
de remédier à l'irrégularité provenant des alté- 
rations de l'air dans lequd s'opèrent les vibra- 
tions du pendule , vibrations qui empêchent la 
précision des horloges; il obviait aussi k Tiné- 
galité de ces vibrations plus ou moins courtes, 
produites par les impulsions inégales qu'elles re- 
çoivent de diverses causes, surtout du ressort 

Campani se fit connaître encore par sa ma- 
nière de tailler les verres lenticulahres pour les 
lunettes astronomiques. C'est avec nn télescope 
construit par ce savant que Casaini put décou- 
vrir les deux satellites les plus proches de Sa- 
turne. Campani a donné la théorie de ses diverses 
découvertes dans un ouvrage intitulé IToro/o- 
gium solo naiurx motu atque ia^enlo dim^ 
tiens et numerans momento temporis conê- 
tantissémê ssqualia ; accedit ctreinus sphseri- 
eus prolentUms teleseopiorum toriuaiidiset 
poUendis: Rome, 1676, in-i"". 

C. HvygbeM , BorQioçimm «fcUtotorlKm. — Le P. 
Potuon , BêiatUnu 4m «toanti dTttaU». — BibUotkê§m 
italiana, t. viii, p. si. - lAbti, BUt, dei tcUncêt m 
ItaUe. 

*GAM»AN1LB(.... ), missionnaire apostolique, 
né à Saint- Antoine, près de Naples, en 1762, 
mort à Naples le 2 mars 1S36. L'ordre de Sainl- 
Dominique le reçut dans son sein. Tout jeune 
encore il y prit l'habit, et, après avofa* été consa- 
cré prêtre, on le chargea des fonctions de l'en- 
seignement, dont il s'acquitta à la satisfactif» de 
ses chefii. Sentant en lui la passion de l'apostolat, 
il s'attacha au coUége de la Propagande, à Rome. 
Sa connaissance de la langue arabe le iit envoyer 
en 1802 dans l'Orient en qualité de préfet des 
missions de la Mésopotamie et du Kunllstan. Le 
zèle dont fl était animé hii fit rendre à l'ÉgUae 
des services importants. Dix villages de ces con- 
trées fbrent acquis à la catholicité; et les évè- 
ques chaldéens résidant à Alkuse, à la sollicitB- 
tion do P. Campanile, renoncèrent à I usage 
qu'Us avaient de nommer leurs successeurs an 
dehors du saint-siége. Revenu à Naples après 
treize années de travaux apostoliques couronnés 
de succès. Campanile devint d'abord prédica- 
teur ; mais bientôt on le nomma professeur sup- 
pléant d'arabe à l'université de Naples. On a de 
lai une Histoire du Kurdistan et des sectes 
religieuses qui s'y trouvent, A. R. 

VJmi de la ileUpto». 

*CAHPAiiiLB (Gniseppe), sathique its- 
lien, né è Naples en 1630, mort le 24 avril 
1674. Incarcéré parce qu'il avait nui par ses 
écrits à des tàmÛles considérées, fl mourut en 
prison. On a de lui : Prose varie; — Lettere 



ns 



CA^IPANILE — CAMPBELL 



S74 



eapriceioié; — JHaloçh^ moraii; '— le N<h 
tizie di noàUtà, 

ToppU BibUti, NapoM. 

GAJiPâaïui {Philiberi),6mTm héraldique, 
Napolitaiii, ué Yen la fin du «einème siècle. Oo 
ne sait attcon détail sur sa vie, maia on a de lui : 
Idée e vere /ùrme di'eioquen%a, seconda ia 
dottrina di BrmogeM e di altri retori an- 
|tcM;Naple8, 1606, iii-4*; ^ Moria délia fa- 
nUgliadi Sangro; Naples, 1615, iii4ol.;^ilrmi 
ouwero insegni de' noàOi; Nafilaa, 1616 et 
16Sl,i]i-foL 

Toçpl, JHMiofaea if^ yrt J f OM. 

ckM9k9iumi Jean- Jérôme) , éféque napo- 
Utain , mort à Isceoia en 1626. U était de la 
fernille du précédent D'abord docteur en droit, il 
obtint l'éTéché de Laoerdooe, puis oelui dlsœnia 
en 1635. On a de lui : Divereohum Jurie ca- 
nonici , Naples, 1620, in-fol., et quelques antres 
écrits, 

CAUPARIITS ( Thomas ) , géographe suédois, 
rivait dans la première moitié du dix-hoitièine 
siècle. On a de lui une VeseripUon de la Nou- 
velle-Suède^ ou de la Pensylvanie actuelle 
(en suédois); Stockholm, 1702, in-4^ 

Adetang, nppt à Jflcter, JU§emé Cêii/iHm'iMekon. 

(2AMPAHCS (Françeis), Vby. CUhpasa 
(François), 

GÂMPAJfVS 00 CàM9kv (Jean), de No- 
vare, mathématicien italien, mort vers 1300. n 
s'adonna arec ardeur à l'étude des scienees au 
milieu d'une époque, d'ignorance et il fut re- 
gardé comme une autorité dn premier ordre. Il 
composa dix on douze ouTrages d'astronomie et 
de géométrie; il en est qui , de 1495 à 1540 , 
ont obtenu plus de dix éditions. Ai]gourd'hui 
personne ne les lit ; les progrès de la sdence les 
rendent complètement inutiles, et Us ne peu- 
vent intéresser que l'histoire des mathématiques. 
L'auteur cependant est digne d'éloges ; il ftit 
du petit nombre des hommes stndieox qui se 
vouèrent avec lèle aux sciences positives , et * 
il contribua de son mieux à les propager. Il 
traduisit EocUde, et y Joignit un commentaire qui 
fût longtemps regardé comme ce qu'A y avait de 
mieux en ce genre. 

VTMper MarrtuiiMl , Dietiénnmêrt Mtl&riqtu. — Lt- 
tande, Biographie «utroncmiquë. — Bittokn Wiéraltn 
de la FrtmcB, XXI, «4S-tS4. - Utel, HUt. dts setencM 
matkématiquet m Italie, II, 48. — Chailei, Hittoire dt 
kt çêométHê. 

CAMPAHCS (/eau), théologien allemand, 
né dans le duché de Juliers, vivait dans la pre- 
mière partie du seizième siècLe. n suivit Luther 
jusqu'en 1530. Mais à cette époque il se sépara 
complètement de ce réformateur, et s'établit à 
Wtttemberg pour y créer une secte à part, dite 
des Campaniles. H enseignait une opmion sur la 
cène non<seulement contraire & Luther, mais tout 
à foit différente de celle des antres sacramen- 
tahres. H professait aussi que le Fils et le Saint- 
Ssprit n'étaient pas deux personnes différentes 



de celle du Père. Ses hérésies hii attirèrent 
Tanimadversion des catholiques et des proles- 
tants. On a de loi une dissertation de ÂnHlri- 
nilario, dans les ÀmamiMes lUterarim de 
Schelhom,t XI, p. 1. 

Prateole , f^ita Campmni. — • nortmoad et 'Bemond, 
Oriçim aâ$ Héruiet, - Spaade, JnnaL êeclêsioitiei. 

CAHPABPB on PAHGAiTB, coortisane asia- 
tique , vivait environ 330 ans avant J.-G. Ole 
était une des plus belles femmes de son temps, 
et maîtresse d'Alexandre le Grand. Ce monarque, 
qui Taimait beanooap , voulant avoir constam* 
ment son images ons les yenx, la fit peindre mw 
par Apelle. L'artiste ne put résister aox charmes 
de son modèle, et tomba malade d'amour. In- 
formé de cela, Alexandre n'hésita pas à faire 
te sacrifice de ses affections pour sauver les 
jours de son peintre fovori. il oéda Campaspe à 
Apelle, qui Tépousa. Ce trait a fait le sujet dNu 
opéra. 

Pline, I. XXXV, e. is. - Étteo, I. XXX. - Laelea. 

«CAMPBELL (Archibald)^ évéqoe écos- 
sais, mort à Londres en 1744 (?). n descendait de 
la famine des Argyjes. H Ait nommé évèque en 
1711, et en 1721 11 fut appelé à remplir les 
fonctions épisoopaies è Aberdeen; mais des dis- 
sentiments assez sérieux sur des points de 
doetrine lui firent bientôt abandonner ce siège. 
D retourna alors à Londres, et se trouva mêlé 
aux controverses animées qui marquèrent cette 
période, n prit part aussi aux négociations en- 
tamées alors entre les évèques non conformistes 
d'Angleterreet d'Ecosse et la Russie, pour réunir 
les élises grecques et les dissidents de la Grand» 
Bretagne. Archibald Campbell écrivit un Traité 
sur Fêtai des âmes après la mort. 

KeiUi, CaUUoçue of SeoUiih Mshopt. 

GAMPBBLL ( clan et famille des ). La tribu 
gaâicroe des Campbell appartient mx montagnes 
de l'Ecosse, où elle fot nombreuse et joua un 
grand rOle à diverses époques de l'histoire de ce 
royaume. Ses traditions la font remonter aux 
temps les plus anciens, mais elle ne commença 
à se distinguer que vers la fin do treizième siècle. 
Elle se nommait primitivement O'Dubin, Diar- 
mid O'Dubin, vaillant guerrier, eut pour fils 
Paul O'Dubin, laird de Lochow, dont la fille Eve 
épousa Gilespick ; celui-d prit le premier le nom 
de Campbellf pour immortaliser on service qu'il 
avait rendu à la France sous le règne de Mal- 
colm-Can-More, dans le neuvième siècle. Cepen* 
dant le clan Campbell se qualifiait toujours, dans 
ses chants, d'enfants de Diarmid, Un de seg 
chefs , appelé Callum , fot surnommé Jlfore ou 
le Grand, nom qui servit dans la suite à désigner 
le chef du dan. Le clan était établi dans FArgyllS" 
hire, et les comtes d'Argyll ou Argyle en étaient 
les chefi; ils s'attachèrent à la fortune de Wil- 
liam WaJiace et de Robert Bruce, et forent en- 
ridiis des dépouilles du dan de Dougals ; aussi 
purent-ils rivaliser avec les Mac-DonaJd des 
fies. Mais, sona les Stnarto, la fomille Camp- 



375 



CAMPBELL 



376 



bdl , qui avait oombatto Montrose et amené sa 
perte, eut beaucoup à aouffirir. ]>eux marquis 
d'Argyle eurent la tdte tranchée après la restau- 
ration de cette dynastie. Le clan fut décimé et 
en partie détruit; mais il se rdeva après la révo- 
lution de 1688, et John Campbell IM créé duc 
d^Aiigyle en 1701. Depuis que les clans ont été 
détruits en Ecosse, surtout à la suite de la ba- 
taille de Culloden, où cependant celui des Camp- 
bell figurait dans les rang» opposés aux Stuarts, 
beanooup de Gampbell ont quitté les montagnes 
de rArgyllshire pour chercher fortune ailleurs. 
On en trouve dans toutes les parties du monde, 
et il est peu de noms aussi répandus dans tous 
les pays que celui des Campbell. Le clan de 
Campbell joue un r61e important dans plusieurs 
romans de Walter Scott. [Erie. des g. du m.] 

Voici les prindpani membres de cette iUustre 
iamille: 

CouR-MoaB V CamfbbllMag-Calldii-More 
avait pris parti pour Robert Bruce contre Jean 
Bailleul. A accompagna Robert à Berwick, lors- 
que Edouard 1^, roi d*Angleterre,s'y transporta 
pour terminer le difiérend entre les deux pré- 
tendants à la couronne d*Éoo6se. Colin-More 
épousa une demoiselle de la maison Sainclair; il 
en eut deux ftls : Nid, qui lui succéda, et Duncan, 
kjrd de Red-Castle , chef des comtes de Lou- 
don. 

NiBL , mort en 1316, assista en 1306 au cou- 
ronnement de Robert V, et il fut ou des barons 
qui adjugèrent, l'an 1315, la couronne à ce mo- 
narque et à ses descendants d'une manière héré- 
ditaire. Il avait épousé Maignerite , fiUe du roi 
Bruce. On peut juger par cette alliance de l'im- 
portance qu'avaient déjà les Campbell. Niel laissa 
deux fils, Colin et Jean. 

CoLui n, mort en 1340, succéda à son père, 
et rendit de grands services à Edouard Bruce, 
roi d'Irlande, ainsi qu'à Daniel Bruce, roid'Éoosse. 
n reprit aux Anglais la forteresse de Duncan , 
devint gouverneur héréditaire de cette place, 
et transmit le titre de Duncan à ses descendants, 
n avait épousé une Lennox , dont il eut un fils. 

AacmBALD r' demeura toujours fidèle à David 
Bruce, même après que ce prince eut été fait pri- 
sonnier par les Ang^ (1346); il l'aida én^^ 
quement à reprendre sa couronne, et fut gêné- 
reusementrécompensé de son dévouement(i3&8). 

GouN m repoussa les Écossais septentrio- 
naux en 1398, et fit cesser leurs déprédations. 

CoLoi lY épousa Marguerite , fille du duc 
d'Albany, régent du royaume : Jacques î^ le fit 
grand Justicier , conseiller intime, et lieutenant 
gouverneur de l'Argyllshire. Jacques n l'éleva à 
la dignité de lord grand chancelier, et en 1445 il 
entra au pariement comme seigneur d'Argyle. Son 
second fils. Colin , comte de Breadalbane, est le 
chef de cette troisième branche des Campbell. 

CouN V, mort en 1567, est le premier qui 
prit le titre de comte d'Aiigyle. n fut aussi lord 
grand chancelier, et gouverna réellement l'Ecosse, 



n avait épousé Isabelle Stuart , princesse du 
sang royal, dont il eut deux fils et cinq filles. 

ÀRCHiBiaD II, tué le 9 septembre 1513, fut 
créé par Jacques IV grand chancelier d'Ecosse, 
chambellan et maître d'hôtel du roi. 11 périt, 
ainsi que Jacques IV et la plus grande partie 
de la noblesse écossaise, à la désastreuse ba- 
tailledeFlodden-Fièld, livrée contre les Anglais. Il 
avait épousé Elisabeth de Lennox, dont il avait 
huit enfants. 

CoLiM VI était conseiller intime de Jacques V, 
qui le fit son maître d'hôtel liéréditaire, et le 
nomma shérif du comté d'Argyle. Il avait épousé 
Jeanne Gordon, dont il eut un fils et une fille. 

ARfiBiKALP m mourut en 16&8. Il embrassa 
la religion protestante, ce qui ne l'empèdia 
pas d'être grand chancelier. Il avait épousé Hé- 
lène Hamttton, dont il eutdeux fils, Aichibaki et 
Colin. 

ARCHDÀLn rv, mort en 1575, était aussi grand 
chancelier d'Ecosse. Étant mort sans eo&nt, son 
firère lui succéda. 

CouN vn, mort en 1584, fut grand chance- 
lier intime de Jacques VI. n avait épousé Agnès 
Keith, comtesse de Blarishall, dont il n'eut 
qu'un fils. 

ARcmsALD V. Les services qu'il rendit lui va- 
lurent en 1617 la baronnie de Kyntire. Il avait 
^usé d'abord Maiguerite de Douglas , com- 
tesse de Morton, dont il eut Archibald, qui lui 
succéda, et quatre filles; de sa seconde femme il 
eut Jacques, comte diroine et baron de Kyn- 
tire. 

AacHiBALD VI, marquis d'Argyle, né en 1598, 
décapité en 1661. Il reçut une éducation coure- 
nable à sa naissance et au rang qu'il devait oc- 
cuper. Chartes P' le créa marquis en 1641, 
bien qu'il eût montré beaucoup d'opposition au 
désir qu'avait, ce monarque de réunir les églises 
d'Angleterre et d'Ecosse. Ce fut Archibald qui 
détermina Charles n à passer en Ecosse, et à se 
foire couronner à Stone en 1651. Campbell fût 
(ait prisonnier à la défaite décisive de Worces- 
ter (13 septembre 1651), et envoyé à Edimbourg. 
Voyant le parti royal anéanti, fit sa soumiasioo 
à Cromweil, et revint dans son marquisat. A la 
restauration, Charles n, oubliant les premiers 
services d'Archibald, lui fit un crime d'avoir 
reconnu le gouvernement républicain, et le 
retmt prisonnier durant cinq mois à la Tour de 
Londres ; on le transféra ensuite en Ecosse , et, 
bien que son changement de parti eût été la 
conséquence forcée du désastre de Worcester, 
on l'accusa de trahison. Il fut condamné à mort 
et exécuté. 

ABcnmALD vn , comte d'Argyle , fils du pré- 
cédent, décapité aussi à Edimbourg le 30 juin 
1685, avait suivi son père dans toutes les guer- 
res contre les puritains. H s'était surtout distin- 
gué à Dunbar (13 septembre 1650). Aussi 
Cromweil, bien qu'il eût accepté on arrangement 
avec le père, excepta ibrmeUement le fils de 



877 



CAMPBELL 



878 



toute amnistie. AichflMld dot dtioc rester fugitir 
jasqn*au retour de Charles U; son attachement 
inYariable à la cause royaliste, ses ex{Joits et les 
persécutions qu*il a^ait éprouTées étaient au- 
tant de titres à la reconnaissance royale; il n*en 
fut rien. Les ennemis des Campbell, qui avaient 
conduit son père à réchafouid, n'avaient pas 
épuisé leur haine : tout -puissants auprès de 
Fingrat et faible Charles II, ils résolurent d'ar- 
racher à ce monarque la condamnation d'un 
de ses plus loyaux serviteurs. A cet effet, ils 
interceptèrent une lettre dans laquelle fl expri- 
mait son juste mécontentement de la conduite 
de la cour à son égsrd. Sur cette seule pièce, 
son procès Ait instruit devant le parlement d'E- 
cosse comme criminel de lèse-m^iesté, ayant 
cherché à soulever des dissensi<Mis entre le roi 
et ses sujets. Quelque fausse qne fftt cette in- 
culpation, le comte n'en fut pas moins condamné 
à avoir la tète tranchée. Parmi les conseillers du 
roi il se trouva pourtant un homme de cœur: 
le lord comte de Clarendon déclara fermement 
à Charles que, s'il ratifiait un aussi ii^uste arrêt , 
il s'expatriait aussitôt et renonçait à son titre 
d'ÀngIds, ne voulant plus être citoyen d'un pays 
où l'honneur, la fidélité, la bravoure étaient au- 
tant de titres de proscription. Le roi, sensible à 
ces vâiémentes remontrances, différa l'exécution 
du jugement. Campbell Ait mis en liberté quel- 
que temps après, et, rentré en grâce, H devint con- 
seiller privé et lord de la trésorerie. Lorsque le 
duc d'York passa en Hollande, Archibald refusa 
de prêter des serments contradictoires. Ses en- 
nemis l'accusèrent de nouveau de trahison , et 
une sentence plus odieuse que la première vint 
encore frapper le comte. Il s'échappa et se 
réftigia en Hollande. Lors de la prise d'armes 
du duc de Montmouth, Archibald revint en 
Ecosse avec phisieurs seigneurs mécontents, 
et chercha à foire révolter les montagnards ; 
mais, avant d'avoir pu réunir des forces assez 
nombreuses pour joindre Montmouth, U fbt arrêté, 
conduite Edimbourg, et décapité. Il avait épousé 
Marie Stuart, fille du comte de Murray, dont il 
eut quatre fils et deux filles. 

ABcmBALD Vm, mort en 1703, duc d'Argyle, 
Ait investi des titres et biens de son père, même 
avant sa condamnation. H fut un des pairs d'E- 
cosse qui passèrent en 1688 avec le prince d'O- 
range de Hollande en Angleterre, en compagnie 
de Jacques de Montgomery et de Jean Dalrymphe. 
£n 1689, il offrit, au nom des états d'Ecosse, la 
. couronne de ce royaume à Guillaume de Hano- 
vre et à son épouse. Le nouveau roi le fit con- 
seiller intfane et colonel de la garde écossaise à 
cheval. Ses titres, qui appartiennent encore au- 
jourd'hui à ses descendants, sont ceux-ci : duc 
d'Argyle, marquis de Kinstyre et de Lom , comte 
de Campbell et de Cowal, vicomte de Lochow 
et de Glenyla , lord de Mull . d'Yonerara , de 
Morven, etc. Il avait épousé Èisabeth Talmash 
de Helmingham, dont il eut trois enfants. 



AiicinBALD IX» mort en 1723^ Ait foit lord 
grand trésorier d'Ecosse à vingt et un ans. Aux 
nombreux titres et domaines dont il hérita de son 
père, là reineAnne ijonta encore, le 29 octobre 
1706, ceux de comte d'YIay , vicomte d'Orsay, 
lord de Dnncan et d'Arosse. Elle le fit , de plus, 
oonseiller intfane en 1711. George le confirma 
dans son immense fortune , et même le créa, de 
plus grand garde des sceaux d'Éoosse. 

John, ducd'Argyle, etc., etc., néen 1678, mort 
en 1743, succéda à son Arère, mort sans enfants, n 
Alt nommé commissaire de la reine Anne près le 
parlement d'Ecosse, et contritwa beaucoup à 
foire oondnre l'acte d'union (1705). Pourvu en- 
suite d'un réghnent d'hifonterie, il se distingua 
dans la guerre de la soocesslon d*abord à Rami- 
Hes (1706) comme colonel, ensuite à Oudenarde 
comme général , puis aux sièges de Lille, de 
Gand; enfin à Malplaquet en 1710. En 1711, il 
Alt envoyé en Espagne comme ambassadeui 
extraordiiMiire; mais une sérieuse maladie le 
força à revenir en Angleterre, o6 il Ait élevé an 
commandement général de l'année d'Ecosse 
(1713). Son opposition contre le ministère ne 
tarda pas à loi foire retirer ses fonctions. Ce- 
pendant, en 1715, il fut chargé de repousser les 
tentatives du prétendant. Dans une première ba- 
taille à Dumblain, H arrêta la marche du comte 
de Marr; puis, ayant reçn qudques renforts, 
bien qu'Inférieur en nombre, il battit définitive- 
ment ce général, et obligea le prétendant à se 
rembarquer. Ses services lui valurent l'ordre de 
la Jarretière , les titres de pair d'An^eterre et 
duc de Greenwich, les charges d'amiral hérédi- 
taire des lies d'Ecosse, de conseiller général 
d'artillerie, etc., etc. H contribua puissamment à 
la chute de lord Robert. Walpole; mais il Ait 
frappé de paralysie peu de temps après. H est 
enterré dans l'abbaye royale de Westmfaister. 
n avait épousé Jeanne de Warfourton, dame 
dlumneur de la renie, qui lui donna quatre filles. 
En lui s'éteignit la braoche aînée masculine des 
Campbell. [Snc, des g. du m.] 

MacpberMn . History qf MngUmd.] - Waltcr SeUU, 
Rob Bêfi, ptHliB. 

gâmpbbll ( Colin u êrahitecte anglais, né 
dans le nord de TAn^eterre, mort en 1734. H 
Alt inspecteur des l>àtiments de l'hôpital de Green- 
wich, et construisit dans le comté de Kent des 
édifices remarquables, parmi lesquels une mai- 
son à Mereworth sur le plan de la villa Capri , 
dans le voisinage de Vicence. On a de lui : Vitrî»- 
vfus britannicuSf 1715-1735, 3 vol., ouvrage 
oontfaioé par Woolfe et Gandon, 1767 et 1771. 

Créty. mUwUu - l^enprtere. CTiito. Biog. - DaUawiy, 
Obtervatkmi on BngUth areMtêetmre. 

CâMPBBLL ( Geor^e) ^ théologien écossais, 
né à Aberdeen en 1696, mort en 1757. Après 
avoir été élevé à l' université de Saint-André, il 
devint en 1738 professeur d'histoire ecdésiasti- . 
qne. On a de lui : A JHscourst en the Miracles ; Qij 
traduit en Arançais par J. de Castillan , Utrecht, 



S79 



CAMPBELL 



S80 



1765, in-1); — rmdieaho christiarue reli- 
ffionis; 1736, în-S*; — un ÎYaitésur la vertu 
marali.^ " 

Tênprîere, C?M9. Wo^. - Wilklas, Ifew kitioHe. 



«CAMPBBLL (George), tbéologiai éGosnto, 
•éen 1719à Àberàetai^ mort daasto même tîUo 
ledatril 1796. Il étudia la Ifaéeiogk au Maret- 
chal-collega, et fut paateurà fiaochoT^-Temaa. 
D obtint en 1769 la place 4e prindpal de Ma- 
resebal-eolkge, et en 1771 fl y oeeupa la chaire 
de théologie. Son savoir, sa tolérance, le nou? el 
ordre qn^il mit dans ses leçons, loi attirèrent on 
grand nombre d'an'diteors. Quoique très-modéré 
dans ses principes , il professait une manière 
de penser très-Ubre pour son temps. On a de 
hii : DUsertaikm on Miraelei, 1763, ouvrage 
qui fit beaucoup de brait lors de sa publication; 
c'était une répionse à VBssaii on àOraeles de 
Hume; ^Philoêophy qfMhetorie; «- TWm^ 
kUia» o/the Qùspel with preliméMBry DU- 
sertatims and notet, 2 voU iB-4* ; — Lecturei 
on eeelesioâtiial AiUary, œutre posthume, 
2Tol.in-8«. 

Kelth, M/h qf Cflukfdttt. - ItottOQ, GmunU Staff. 
dietionarif, 

CAMPBBLL (John), historien écossais, né à 
Edimbourg en 17011, mort le 29 décembre 1775. 
Amené jeune en Angleterre par sa mère et des- 
tiné au barreau, il piiféra la culture des lettres. 
11 écrivit alors sur diverses matières d'intérêt gé- 
néral, et travailla à plusieurs recueils, tels que la 
Grande histoire universelle, la Biographia 
Britannica ( 1745 )..I1 avait peu dégoût pour le 
monde, et, tout entier à Tétude, il ne se prome- 
nait guère que dans sa chambre ou son jardin. 
En 1765, il fut appelé k l'emploi d'agent royal 
polUr TAmérique septentrionale, emploi qu*il 
g^rda jusqu'à sa mort. Ses principaux ouvrages 
aont : the lÀvee o/ ihe Admirais and other 
t^ritish seamens ( les Vies des Amiraux et an- 
tres gens de guerre anglais) ; 1742-1744, 4 vol. 
in-8« , ouvrage devenu populaire en Angle- 
terre; — Bermippus redivivus, or the sage^s 
triumph over old Age and the Gram (Her- 
mippe ri^nni, ou le Triomphe du Sage sur la 
vieillesse et la mort); 1743, in-S'': Tauteur mdi- 
que dans ce livre les moyens de prolonger la 
vie; — Vogages and Trapels ; 1744, in-8* ; — 
Présent State qfBurope; 1750, in-8®; ^Apo- 
litical surveg qf Britannia; 1774, 2 vol. in-4*. 
Cet ouvrage est le titre le plus sérieux de Camp- 
bell à Testiroe publique. 

AtklD, Cmwrat bioç, — Lemprten^ UtUvtntU Hoçra- 
pAy. — Rose, New btoç. diet. 

GâMPBBLL (sir mel)f officier anglais, né 
vers 1770, mort le 14 août 1827. Après avoir servi 
de 1797 à 1800 dans les Indes occidentales, il 
revint en Angleterre, où il parcourut tous les gra- 
des jusqu'à celui de naior dans le 64' régiment, 
avec lequel il alla en Jamaïque. 11 resta deux 
ans dans cette contrée. A son retour dans la mère- 
patrie, en 1808, il Ait chargé de commander les 



forces anglaises placées sur les lies du Vent et 
sous le Vent. Devenu Heutenant-oolonel le 11 
août de la même année, il se distfaigoa dans la 
campagne de janvier 1809, dont llsaoe Ait la 
prise de la Martinique. Au mois d'avril suivant, 
U accompagna le migor général MaHland dans 
l'expédition oontre les Saintes, près de la Gua- 
deloupe, et contribua à leur conquête. Au mois 
de janvier 1810, fl prit part à celle de la Gua- 
deloupe elle-même. Les Français ayant été dé- 
finitivement obligés d'abandonner ces parages, 
il revint en Angleterre à la fin de la même an- 
née, et se rendit bientôt après en Espagne et en 
Portugal. En avril 1811 11 ftit nommé colonel do 
16* riment d'infanterie portugais, avec lequel 
fl prit part au blocus d'Alméida, pois aux sl^es 
deChidad-Rodrigo, de Badajox, de Bnrgos, et à la 
bataille de Salamanqne. Deux de ces afl^lres hiî va^ 
hirent les éloges du duc de Wellington. En janvier 
1813, l'année s'étant retirée de Burgps et de Ma- 
drid pour afler hiverner vers la frontière du Por- 
tugal, le colonel Campbell^ alors malade, revint 
en Angleterre. Au mois de (ëvner il alla en Suède, 
peut-être pour s'entendre avec Bemadotte au suûet 
de la Pologne ; puis fl se rendit au quartier gé- 
néral de l'empereur Alexandre. H y trouva lord 
Cathcart, qui le chargea , ainsi que sir Robert 
Wilson et le colonel Lowe, d'étudier les forces 
et les opérations des corps d'armée russcj^. Le 
colonel CampbeU fit même partie alors du corps 
d'armée de Wittgenstein. Il assista au siège de 
Dantzig aux mois d'août, septembre et octobre 
1813. Le 24 mars 1814» fl Ait grièvement blessé 
en chargeantles Français à la Fèr&ChampeDoIsc. 
Un corps de Cosaques, venu pour l'appuyer, 
avaR pns pour des Français les troupes qu'il 
commandait, et l'on d'eux l'avait atteint. Au 
mois d'avril 1814, fl fut chargé d'accompagner 
Napoléon de Fontainebleau à l'fle d'Elbe. 

Après avoir rempli sa mission, le colonel Camp- 
bell vint résider dans l'Ile, comme pour empê- 
cher toute attaque venant du deliors. En même 
temps on répandit le bruit que Campbell pro- 
longeait ainsi son séjour , parce que Napoléon 
lui-même le désirait. CampbeU était absent de 
nie d'Elbe lorsque la fuite de l'ex-empcrcur eut 
lieu le 26 février 1815. Le 27, fl put apercevoir 
les bfttiments qui se rendaient à Cannes. Il Igno- 
rait ou était censé ignorer tout, et il fUt justifié 
parsongouvemement hii-même. Au mois de mars 
1815 U négocia avec le prince Cariatf, envoyé 
par la reine de Naples, femme de Murât, la ca- 
pitulation en vertu de laquelle les troupes an-' 
glo-sicUiennes occupèrent Naples. On remit en- 
tre ses mains l'arsenal et les bâtiments qui se 
trouvaient dans le port ; et à la fin du même mois 
fl conclut la convention aux termes de laqueUe 
la princesse devait rentrer en France. Mais lord 
Exmouth considéra cet arrangement comme Dut 
en dehors des pouvoirs déférés au colonel Camp- 
beU ; et la reine dut se placer sous l'égide de 
l'Autriche. Sir CampbeU se rendit alors en Bel* 



sai 



CAMPBELL — CAMPE 



S82 



gîque, où prit d^assaiit la porte de Vatendennes, 
à Cambray. H fut chargé ensuite par le dac de 
Wellington de commander les troapea aaxiliaires 
hanséatiques. A la fin de Tannée 1825, il reçot la 
mission d^explorer les sources du Nil, et de conti- 
nuer les déeouyertes de Mungo Park ; et en 1826, 
à la mort dû major général sir Charles Tamer, il 
fut envoyé à Sierra-Leone, dont le climat causa 
sa mort. 

Rose, New Woç. diet 

GAMPBBLL (r^komof), uudcs poëtes asglais 
les plus distingués du dix-neuYÎème siècle, né à 
Glascow le 27 juillet 1777, mort à Boulogne le 
15 juin 1844, descendait des anciens chefs du 
clan des Campbell. 11 fit d^exceQentes études, et 
manifesta un goût précoce pour la poésie, en 
même temps qu'il se liait avec le représentant 
le pbis éleré de la philosophie écossaise, Reid, 
dont la sagesse tempéra ce quil y avait d'exces- 
sif dans les opinions républicaines du poète de 
dix-sept ans. n fut précepteur dans une des 
Hébrides, à 111e de Mulh, après avoir songé tour 
à tour à être médecin, commerçant, homme de 
loi, chimiste. Tout en faisant quelques travaux 
littéraires et en donnant des leçons pour vivre, 
il composâtes Plaisirs de P Espérance (the Plea- 
sures of Bope), qui, publiés en 1779, lui furent 
payés 50 L (1,250 f.),et obtinrent un immensesuc- 
oèâ. Citait un de ces poèmes descriptifs comme 
il s'en faisait tant alors en France et en Angle- 
terre; mais Campbell avait rajeuni ce genre usé 
par rélégance souvent très-poétique du style et 
par la délicatesse des sentiments ; il marquait la 
transition entre l'école descriptive de Thomson 
et l'école des lakistes. Avec le produit de son 
poème il visita TAllemagne, où le général Moreau 
faisait son immortelle campagne de 1800. Son 
Ode sur la bataille de BoherUinden est un sou- 
venir de ce voyage. A son retour, il s'établit à 
Londres, et épousa sa cousine Mathilde Saint- 
Clair. Son mariage et la nécessité d'entretenir sa 
fiimille lui causèrent d'assez graves embarras 
pécuniaires, dont il sortit par une édition nou- 
velle de son poème, laquelle lui rapporta 1,000 1. 
(25,000 f. ), par une pension de 200 1. ( 5,000 f. ) 
que ses amis vrighslui firent obtenir, et par un hé- 
ritage de 1 25,000 C Son second poème , Gertruda 
qf Wyoming, 1809, roman gracieux et pathétique, 
écrit avec une élégance admirable, obtint encore 
beaucoup de succès, bien qu'on y sentit un peu 
trop d'art et d'apprêt. « Le métal, disait le grand 
critique Thomas Jeffrey s, a été battu par endroits 
jusqu'à perdre sa ductilité. » Il aurait pu ajouter 
que cêmétal, à force d'être poli, était devenu assez 
mince. Théodoric (1824), conte domestique à la 
Boanièrede Wordsworth, etlePé^^tn de Glencoe 
(the Pilgrim o/ Glencoe, 1842) n'i^outèrent 
rien à la gloire de Campbetl, qui reste pour la 

rtérité l'auteur des PUtisirs de P Espérance et 
Gertrude de Wyoming, Ses écrits en prose, 
çjoique moins connus que ses poésies, doivent 
Mrementionnés ; ce sont : Annales de la Grande- 



Bretagne depuis raoénemeni de Oeorgê III 
Jusqi^à la paix d^ Amiens; 1808, 3 vol. i«-8'; 
— Beautés des poëtes anglais, avec des notices 
Mographiques et un essai étendu sur la poésie 
(Spécimens o/theMtish foets); 1818, 7 vol. 
in-S*" ; — des leçons sur la littérature, insérées 
dans le New Montkly Magasine, 

Campbell garda toujours ses opinions libéra- 
les, et se fit remarquer ptr aon zèle pour les op- 
primés. Après avoir été un phllhellène ardent, 
fl se passionna pour les Polonais lors de leur in- 
surrection, et après leur desastre il fonda one as- 
sociation (polish-literary-assoetation) pour 
soulager la miaère des ém^rés. Son poème des 
Plaisirs de FEspérance a été traduit en vers 
français par M. Albert de Montémont ; Paris, 
1824, in-8''. tto JooBBRT. 

Hf4 and lettêrs of Thomas Campàell, edtUi hp tFm 
BêottU, !• édfL : 18B0, S TOI. ta-8«. — MUiABit, dans la 
Bêvuê dê$ Bna Mondm, 1«' Mf teabre iV». 

* CAMPBELL, capitaine de marine anglais, n 
était mouillé, en octobre 1809, avec la baleinière 
la Favorite, dans la baie du Boia de Sandal 
(Yoola), de me Yaoua-Leroo, dans l'archipel 
Viti(Océanie), lorsque plusieurs disouasions, qui 
dégénérèrent en rixes, s'élevèrent entre quel- 
ques hommes de son équigage et les naturels. 
Campbell, après avoir inis à la voile, vit son bâ- 
timent tout à coup faivesti par le chef Boul- 
landam , commandant une flottille de 140 piro- 
gues. Les Anglais se préparèrent à une éner- 
gique résistance ; mais Boullandam, lançant sur 
la baleinière la plus forte de ses pirognes, la 
coupa en deux. L'équipaga (ht fiJt prisonnier; 
mais il fut rendu plus tardée la liberté, sans qu^ 
lui efit mfligé d'antre ponltion qu'un jeûne de 
neuf jours. 

Tarnball, ra^açe'amtour dm monde, — RleDil, Oeea- 
lUê, dans YUniveripitt, 

CAMPE (Joachim-ffenri ), éerivafai pédagogi- 
que allemand, naquit en 1746 à Deensen (Bruns- 
wick), et mourut en 1818. Il reçut sa première 
éducation à Holzminden, et étudia ensnite la théo- 
logie à HehnstsBdt et à Halle. En 1773, il fut 
nommé aumônier dans le régiment du prince 
FrédérioGuilIaame de Prusse; mais son cœur, 
vivement ému de la misère humaine, le porta 
à s'occuper d'éducation, avec l'espoir de soula- 
ger cette misère dans sa source par l'amélioration 
de la jeunesse. Après la mort de Basedow, il fut 
quelque temps directeur de l'établissement do 
Dessan, dit Philanthropinum ; mais il résigua 
bientôt ces fonctions, et établit une institution 
privée à Hambourg. L'affaiblissement de sa 
santé le força à l'abandonner en 1783 au profes- 
seur Tropp, et il v^^ alors retiré à Hambourg. En 
1787 il fut nommé conseiller des écoles du du- 
ché de Brunswick, et devint propriétaire d'une 
librairie qui jusque-là avait dépendu de l'hospice 
des orphelins delà ville de Brunswick, librairie 
qui, afmslenomde Schulbuchhandlung, devint 
rune des phis considérables de l'Allemagne.. 



88S 



CAMPE — CAMPEGGI 



384 



Campe abandomia plas tard cet établissement 
à son gendre Yieweg, qui joignit à l'imprimerie 
one fonderie et one fabrique de papier. En 1805, 
Campe devînt doyen de Tordre de Saint-Cyriad ; 
en 1809, la focolté dethéc^ogiede Helmstaedt lui 
accorda le diplôme de docteur en théologie. Les 
chagrins profonds que lui donnèrent les maux 
de sa patKe, et une vieillesse anticipée par suite 
de ses tnTanx^, avaient affaibli son esprit; U 
passa dans le repos ses dernières années. 

Une philantbr(^ie sincère et le patriotisme le 
plus noble sont le caractère empreint dans tous 
les ouvrages philosophiques et pédagogiques de 
Campe. L'amélioration des mœurs, la réforme 
totale de l'éducation de la jeunesse, tel fut le 
but constant de ses efforts actifs et éclairés. Ses 
écrits trouvent tovû^urs des lecteurs, et jouissent 
d'une estime méritée. Son style est pur et cou- 
lant, à la fois vif et doux, simple et dégagé. 
Dans le genre familier, là où la sensibilité se fait 
jour, il peut même servir de modèle. Campe a 
su surtout 'se mettre à la portée de la jeunesse, 
et choisir les formes les plus propres A l'inté- 
resser. Comme philosophe , fl passe (àcilement 
des spéculations les plus abistraites à une morale 
douce, et du sérieux le phis grave à l'enjouement 
le (dus aimable. On a 37 petits volumes, ornés 
de gravures , de ses Œuvres complètes à Vvr 
sage des enfants et de la jeunesse (4*édit., 
Bronsw., 1829-1832)'; son RMnson le Jeune 
a été traduit dans toutes les langues de l'Europe, 
et même en grec moderne. Son Théopkron, ou 
le Sage consteller de la jeunesse inexpéti- 
mentéCy a eu le même h<mneur. Son Diction- 
naire de la langue allemande (Brunswick, 
1807-1811 ), 6 vol. in-4* , est également très-es- 
timé; toutefois on y trouve quelquefois un pu- 
risme un peu bizarre. Il faut y joindre le Diction- 
naire des mots étrangers qui se sont impo^ 
ses à la langue allemande ( Brunswick, 1801 ; 
2* éd., 1813, in-4'';. 6*étant trouvé à Paris en 
1789, il laissa un libre cours à son enthousiasme 
pour la révolution française, dans les lettres qu'il 
fit d'abord paraître dans les journaux de Bruns- 
vrick, et qui lurent réunies en 1 vol., 1790. Ces 
lettres ont excité la plus grande sensation, et ont 
attiré des attaques nombreuses à leur auteur. Le 
style en est animé, niais on lui a reproché quel- 
que affectatton; toutefois ce défaut, qui n'est pas 
ordinaire cbei Campe, est racheté par un mérite 
incontestable qui se retrouve dans tous ses ou- 
vrages. [Ene. des g, du m,] 

Knch et Gniber, jtUgem. Bne^chptedie. — Coneer- 
iatiant'Lexieon, 

GAM»BG€i OU CkMPÈQM, fomiUe très-su- 
cienne et fort considérée dltalie. Elle était ori- 
ginaire du Dauphiné par Chrétien Campège, qui 
eut douze enfants, dont deux suivirent Chartes, 
duc d'Anjou, frère de Louis DC, lorsque ce prince 
fit en 1264 la conquête du royaume de Ifaples. 
Barthélémy , l'alné des deux Mres Campège, 
s'établit à Tortose, et forma la branche des Cam- 



peggide Pavie; et son frère Jean, qui mourut à 
Bologne, fit donner le nom de cette ville à ses 
descendants, 

GAMPB«Gi {Ugolin) fut élu pour capitaine 
général par les Pisans en 1284 , pendant les 
guerres des intronisations. Sa famille continua à 
être la plus influente dans Pise, et se montra dé- 
vouée en toutes circonstances au parti gibelin. 
L'arrivée en Italie des Campège à la suite de 
Chartes de France, appelé par le pape, eût dA 
les retenir dans le parti guelfe. L'histoire n'ex- 
plique pas les motifs qui ont pu déterminer leur 
changement de drapeaux, non plus que leur.éta- 
blissement dans l'Italie septentrionale. 

SynipborieB Cbanpleir, MonareJUa Gallantm. — Sif • 
moadl, HMoire des BépubUquêi italietMa. 

CAMPEGGI (Barthélémy), jurisconsulte ita- 
lien, descendant dlJgolin, né à Bologne, vivait 
dans le quinzième si^le. Il était connu pour être 
gibelin attaché au parti des Canetuli , qui alors 
faisait la guerre à la faroOle des Bentivogli, 
combattant pour le pape. Les empereurs et les 
souverains pontifes perpétuaient ces sanglantes 
dissensions en excitant de part et d'autre Tamour- 
propre et l'intérêt, les deux seuls mobiles des 
hommes. Campeggi prenait peu de part à ces 
luttes^ aussi était-il estimé des deux partis, qui, 
sous un prétexte de religion, se disputaient le 
pouvoir. Annibal Bentivoglio ayant été tué par 
les Canetuli, les Bentivogli vengèrent ta mort de 
leur chef en massacrant Baptiste Canetulo, et en 
brûlant plus de soixante maisons appartenant à 
sa faction. Arrivé à celle de Barthélémy Cam- 
peggi, qui était alors absent, celui qui conduisait 
la bande la désignait pour le pillage; mais sa 
troupe s'arrêta, et ceux qui ta composaient s'é- 
crièrent d'une commune voix : « Tout beau ! le 
maître de cette maison est un homme de bien, 
il n'a jamais offensé personne : laissons celle-là 
là; passons à d'autres. » Cette exception, faite 
dans un pareil moment, suffit pour faire connaî- 
tre le respect qu'inspirait le mérite partk»lier 
de Barthélémy. Cependant, ne voulant pas tran- 
siger avec sa foi politique, il refusa toutes les 
offres des chefs du parti triomphant qui le pres- 
saient de se joindre à eux, et il s'exita volontaire- 
ment. Retiré à Padoue, il s'y livra à l'étude du 
droit civil et canonique , et y fit de rapides pro- 
grès. Louis, marquis de Mantoue, l'appeta près de 
loi, le fit membre de son conseil secret. Philippe- 
Marie, duc de Milan, appréciant aussi le mérite 
de Campeggi, lui fit une pension de trois centa 
écus d'or. 

Tainnd, riet des Juriteontultêt, p. lOS. 

CAMPEGGI (Jean), jurisconsulte italienffils de 
Barthélémy, né en 1438, mort à Mantouecn 1511. 
n eut son père pour premier maître dans le 
droit civil et canonique; Il devint bienftût ph» 
versé que lui dans cette science, qu'il enseigna 
avec beaucoup de réputation à Padoue et dans 
d'autres villes. Il a laissé plusieurs ouvrages, 
entre autres ; Concilia; — Tractatus deStor 



385 



GAMPEGGl 



t8^ 



tuHs; — De Immunitttte; — De Dote,' etc. 

PuigIroU. De elarU Ugum interpreMm». - Fonter. 
UUtwriajuris eivllis, I. UI, e. M, o« S. - Tatoand, Fit 
éMjtÊritconMuliêê, p. lot. 

GâMPMei (Laurent), cardinal italien, fils 
aîné du préeédent, né à Bologne en 1474, mort 
à Rome le 19 Jufflet 1539. Éteré par son père, 
a ftit bientôt en état de professer faii-mème le 
droit avec distinetion. n époasa fort jeune Fran- 
çoise Goastayilain, dont il eut trois fils et deux 
filles. Sa femme étant morte, il se fit ordonner 
prêtre, et parvint aux plus hantes dignités, n 
contribua beaucoup à la réduction de Bologne, 
qui expulsa Giovanni Bentivoglio et ouvrit ses 
portes au pape Jules n le 10 novembre 1506. 
Celui-d, reconnaissant de ses services, le fit au- 
diteur de rote , le nomma évèque de Feltre, puis 
renvoya nonce en Allemagne et à Milan. Léon X 
lui confia le genvemement de Parme, et le ren- 
voya en Allemagne pour combattre les progrès 
de Luther. A son retour, Campeggi reçut la 
pourpre le 1^ juillet 1517, sous le titre de car- 
dinal de Saint-Thomas, titre qu'il échangea en- 
suite contre celui de Sainte-Marie (extra urbem). 
En 1519, Léon X le chargea, en qualité de légat, 
de lever en Angleterre le décime contre les infi- 
dèles. Cette mission ne réussit pas; mais Cam- 
peggi obtint de Henri Vm, en 1524, Tévèchéde 
Salisbory, qu'A conserva jusqu'en 1528. Plus 
tand, le nouveau pontife Clément vn le fit 
évèque de Bologne, et l'accrédita comme légat 
plénipotentiaire auprès de la diète convoquée 
à Nuremberg. Campeggi échoua encore devant 
cette assemblée, et ne pot faire condamner Lu- 
ther ; il se borna à publier plusieurs ordonnan- 
ces concernant les mœurs du bas clergé. En 1538 
il retourna en Angleterre, comme adjoint an car- 
dinal de Wolsej dans le procès en divorce inten- 
té par Henri VDI coufare Catherine d'Aragon. 
ITayant pu rien obtenir de Henri, il essaya de 
persuader à la reine de se laisser séparer d'un 
époux dont eUe n'ayait plus le coeur, et de sa- 
crifier son amour-propre au repos de l'Europe. 
Bepoussé des deux côtés, et voyant tout moyen 
de conciliation impossible , il recula devant une 
sentence de divorce, et remit ses pouvoirs entre 
les mains de Clément VU. Campeggi assista en- 
suite à Bologne au couronnement de Charies- 
Quint, puis vint siéger à la dièted'Augsboorg. Clé- 
ment étant mort en 1554, Campeggi accourut au 
conclave, et réussit à lUre élire Alexandre Famèse, 
qui prit le nom de Paul UI. H termina enfin une 
▼le si active an moment où 11 partait encore 
comme légat pour le concile de IHcence. ^ 
Campeggi a composé plusieurs ouvrages de droit 
qui n'ont pas été publiés. On a ptusieurs lettres 
de lui qui renferment des documents fort inté- 
ressants sur l'histoire de son temps. Elles se 
trourent dans le recueil intitulé JSpistolarvm 
mUcellanearum singtUarimn penanamm; 
BAIe, 1550,in-fol. 

Mseblairel, OorretpcmOanM, — SIgonliu, Dé EpUeo» 
pU Bononimttàm, — Onuphre, Ckronicon 9e9Utk»nt- 

nouv. MocB. irnivras. ~ t. vin. 



«Mm. — Saiider, J)» Origine §t Prôgreuu tekimatit 
tOÊgUeaiU. — Sarlai, CommefUaritu breviâ remm I» 
orte çeitarmM ab amto IMO. — Ughelll, ttalia sacra. • 
SpoDde, jinnalei MeUiiast. — Anbérl, Oittoire dM Cor- 
dinaux. — Bamaldt, BibUotheea Botum. — krlMuâ de 
Montor, Hlttoir» âe$ iom>ertUns pontifes romains, 

GAMPBlMii (Alexandre), cardinal italien, fils ' 
du cardinal Laurent, né à Bologne le 2 avril 1504, 
mort le 22 septembre 1554. H eat pour maîtres 
les hommes les plus savants de lltalie, tels que 
Lazare Bonamici, Pierre Borrhano, Antohie Ber- 
nardi. Le pape Paul 10 l'éleva au siège épiscopal 
'àe Bologne en 1541 . Le concile de Trente, pour se 
soustra&e à une maladie pestilentielle, s'était 
transféré à Bologne le 1 1 mars 1546. On remarqua 
dans l'assemblée dnq prélats de la famille des 
Campeggi : Thomas, évèque de Feltre, et Marc* 
Antoine, évèque de Grossetto, l'un et l'autre fbères 
du cardinal Laurent ; Jean, évèque de Parento, 
son neveu ; Jean-Baptiste, évèque de Bimorque, et 
Alexandre Campeggi, alors évèque de Bologne. 
Ce dernier Ait, qodPïue temps après, nommé vice- 
légat à Avignon. Il défendit cette ville et son terri- 
contre la propagande et les armes des hu- 



Labbe, CmeiUa, ^jtH4ê vérifier tes dates -- Sponde 
JmuU. eecles, 

CAMMMMi (Jean^Baptiite), évèque italien,, 
ftère du précédent 11 dut à ses talents, plus 
qu'à la protection des divers membres de sa fa- 
mille, l'épisGopat de Mijorque ; ce Ait lui qui ou- 
vrit le concile de Trente, le 13 décembre 1545, 
par une harangue : De tuenda Beligione, im- 
primée à Venise, 1581, in-4o. 
Ubbe, Concilia. ^ JHde veri/iar Us daies, 
CAMPEGGI (Thomas), évèque italien, né en 
1500, mort à Rome le 11 janvier 1564. Il était 
neveu du cardinal Laurent, et accompagna ce 
prélat dans la plupart de ses missions. H lui suc- 
céda dans le siège épiscopal de Feltre, et ftit en- 
voyé par Paul m, en qualité de nonce, à la con- 
férence de Worms (1540). Il Ait un des trois 
évèques qui se trouvèrent à l'ouTerture du con- 
cile de Trente en 1545, et y assista aux sessions 
tenues sous le pontificat de Paul m. On a de 
lui plusieurs traités sur divers points de la disci- 
pline ecclésiastique ; ses plus considérables sont : 
De Auetoritate sanctorum Conciliorum, dédié 
an pape Pie IV, Venise, 1561 : dans ce traité 
Campeggi reconnaît la supériorité des papes sur 
les conciles , mais n'admet l'mfaiDibilité absolne 
ni des uns ni des autres; — Sur le Célibat des 
Prêtres ; Venise, 1654 ; — De Auetoritate Pan- 
tifteis romani, etc.; 1555. Ses autres écrits, tels 
que Devoirs des Princes chrétiens, des Biens 
temporels ecclésiastiques, de la Pluralité des 
Bénéfices, de la Simonie, des Annales, des Ré- 
serves, des Pensions sur les bénéfices, dès Cas 
réservés, des Exemptions, de VObssrvation 
des fêtes , de la Consécration des évêques par 
lu schismatiques, du Mariage, ont été impri- 
més à Venise de 1550 à 1555. L'auteur y montre 
un jugement assez sain, et moins de prévention 
que la plupart des canonistes ultramontains. 

18 



387 



CAMPBGGI — GAMPE^ 



S8S 



Dupla, BibUotkèpu det tmtmurê accMitortifim, ma- 
tlème «lèele. 

CAMPR6GI (Benoit), poète italien, né à Bo- 
logne, mort le 13 janvier 1566. Il était de la 
mémo farnille que les précédents. II se fit rece- 
voir docteur en philosophie et en médecine dans 
sa ville natale, et y professa les sciences pendant 
plus de quarante années. On a de lui : Italidis 
libriX,tatino carminé conscripti; Bologne, 
1553, in-fol. Dans ce poème, Campeggi raconte 
les principaux événements de aoa tempa avec 
beaucoup d'exactitude. 

Tlraboiichl, Storia detia leU, itaL 

GAHPBLLO ( Bemardino db* Cokti), littéra- 
teur italien, né à Spolète le 28 mars 1595, 
mort dans la même ville le 24 mars 1676. Sa fa- 
mille était originaire de Bourgogne, mais s*était 
fixée à Spolète depuis le dixième siècle. Bemar- 
dino fit ses études dans sa ville natale, puis se 
rendit k Rome en 1 623. Ses succès dans les belles- 
lettres lui attirèrent une grande considération, et 
le firent nommer par les papes Grégoire XV et 
Urbain Vin auditeur du saint-siége à Turin, 
Madrid, Florence et Urbin. Campello se mit en 
relation avec les hommes les plus remarquables 
de son siècle, et ses diverses roisaiotts ne l'em- 
pêchèrent pas de cultiver la poésie, et de s'oppo- 
sei' de toutes ses forces an fanatisme littéraire de 
certains novateurs, qui, par leur style affecté, 
amenèrent la décadence du guût et des lettres 
en Italie. Il les attaqua surtout dans son Esame 
delV opère del cavalière Marini, qui le pre- 
mier avait mis à la mode ce genre outré. On 
doit encore à Campello beaucoup d*ouvrages 
écrits soit en latin, soit en italien, en prose et en 
▼ers. Panni ceux qui furent livrés à la publicité 
on distingue : délia Storia di Spoleti e euo du- 
catOy en deux volumes, dont un seul a été im- 
primé; Spolète, 1672, in-4* : cet ouvrage est 
divisé en vingt livres, et s*arrète à 910; — to 
Teodora, le Scotzesi, la Gerusalemtne coltina, 
tA Ibesinda, et quelques autres tragédies ; — Dis- 
eorsi sacri, 

Itacereta, tm - laùobUÏÏ, BtbL VMÊbrim. * U Crois 
do M«ioo. BUA. frcmç, 

CAMPBLLO ( Paul de' Conti ), savaut italien, 
ffis du précédent, né à Spolète le 19 août 1643, 
mort dans la même ville le 14 janvier 1713. Son 
père l'envoya à Florence, où il étudia la philoso- 
phie, les mathématiques et les belles-lettres; 
mais il s*adonna particulièrement à la poésie, 
dans laquelle il fit de rapides progrès sous les 
meilleurs maîtres. En 1663 il entra, à Pise, daiis 
Tordre religieux et militaire de Saint-Étienne, 
et se fit si bien remarquer qu'il Ait nommé com- 
mandant des troupes de son ordre dans la ligue 
de l'empereur d'Allemagne, du roi de Pologne et 
des Vénitiens contre les Turcs en 1684. Sous les 
ordres de François Morosini, amiral vénitien, 
Campello concourut à la prise de Sainte-Maure 
(6 août 1684) et à la conquête de la province 
de Carnia et du ch&teau de Prévésa, sur la 
oôt« d'Albanie. En 1685, il prit part à la ba- 



taiOe gagpée sur les Turcs, et à la suite de la- 
quelle Modon, la plus forte des places de la 
Morée, fut enlevée d'assaut La bravonie et les 
talents militaires quil déploya dans ces deuxcam- 
pagnes le firent élever au rang de grand prieur 
et de dievaller du conseil de l'ordre. U jouissait 
de la fkveor des grands^ncs de Toscane Fer- 
dinand n, Cosme n et Cosme m, qui le charge 
rent de missions importantes auprès de difR^ 
rente souverains. Il savait ]*capagnol, le français, 
le grec, litalien et le latin, et ayait voyagé en 
Espagne, en Franœ, en Grèce, en Italie, en 
Afrique et en Asie. U se retira dans sa patrie, oii 
il poursuivit avec ardeur ses travaux littéraires. 
Tous ses ouvrages sont restés en mainaarit; 
les plus remarquables sont : Trattaio iopra il 
corso del T^nwre;— DramMi diversi; — Coni- 
mediê in proêa: — Sonnttti e Cansone; — 
IHuorsi academiei, 

CAMPBLLO (JfyafH^U^JtfaHe), littérateur ita- 
lien , de la famille des précédents , né à Spolète 
en 1665, mort en 1759. Il se destina au barreau, 
et s'y distingua par ses vastes connaissances, 
son éloquence, et surtout sa loyauté. Le temps 
qu'exigeait sa profession ne l'empêchait pas de 
cultiver la littérature. L'Académie Arcadienne 
le compta au nombre de ses membres, sous le 
nomde£.«^/o Nemeo. 

Mémolrci hislortqoesde TAesd. Aretd., Êlogedt^F.'M. 
CMmpeUù. - P^iU ûegU Jreadê UiustrL _^ 

CAMPBLLO ou CAMPBLLOS (/eol^poète 

vénitien, vivait vers la fin du dix-scptièino siècle. 
U a composé un certain nombre de poésies la- 
tines assez estimées. Le principal de ses poèmes 
est : Ibexy seude capra montana, earmen ve- 
nalieum; Venise, 1697 et 1736, in-a"*. 

Aa«liiog. «^pL è Jôeber. jtUgtm, (Mêkrtm-UxéoQm. 

CAMPEN ou KAiiPBii (Jean nn), plus connu 
sons le nom de Van den Campen, philologue hol- 
landais, né à Campen (Over-Yssel) en 1490, mort 
à Fribourg (Brisgau) le 7 septembre 1538. 11 étu- 
dia, et fit de grands progrès dans les langues greo- 
que, latine et hébraïque. Il se perfectionna dans 
cette dernière en suivant les leçons de Reuehiin, 
et Alt bientôt en état de la professer lui-même à 
Louv^. En 1531, il quitta sa diaire pour voya- 
ger eo Allemagne, en Pologqe et eo Italie. Il ne 
négligeait aucune occasion d'étendre ses connais- 
sances, en cultivant de préférence les savant» 
versés dans les langues orientales. Il s'arrêta à 
Venise pour y conférer avec quelques rabbins 
énidits ; puis alla h Rome, où le pape Léon X lui 
donna un canonicat. H revenait dans sa patrie 
lorsqu'il M atteint de la peste à Fribotug en 
Brisgau, et y mourut. On a de Campen : de Ntt- 
tura liiterarum etpunetorum kebraieorum, 
ex varOs Blim Levitm opueculis libellui; 
Paris , 1520 , în-12, et Louvain, 1528 : c'est une 
grammahie hébrafapie assez bien fiute; elle n'est 
pomt surchargée de ces minuties oiseuses que 
l'on rencontre dans la plupart de celles qui 
ont été publiées depuis; — Piolmorum owh 



3S9 



CAMPEN - CAMPENON 



390 



niumjuxta hebrakam veritatem paraphras- 
tica interpretatio ; 1532, in-16 : elle a eu plu- 
sieurs tradoctioiis soas diyen titrai en allemand, 
en anglais, en flamand et en français; cette der- 
nière est d'Etienne Dolet, sons le titre : Para- 
phrasêf (fest-à-dire cUHre trarulatUm fiticte 
jouxte la sentence, ntm pat Jtmxte la lettre, 
sur tous les Psaumes; Paris, 1534 et 1543, 
in-16; Anvers, 1544. Dans eette paraphrase, 
Campen a bien saisi le sens littéral de la plos 
grande partie des Psaumes, et râsoat aaseï heo- 
reasement les difficultés qui s*y tronTent ; — Pa- 
raphrasis in SaUmonU Bcclesiasten, (jne l'on 
troQve réunie à la précédente, Paris, 153) ; sépa- 
rée, Lyon, 1 540 ; — Ccmmentarioli i BpUtoîas 
Pauli ad Eomanos et GakUas; Venise, 1534. 

ClMtoot, moçraph. fF'oodêmb. 

ckMPKM (Jean), théologien boUandais, vivait 
en 1404. n entra dans l'ordre des Carmes, et 
composa quelques commentata^s sur les Sen- 
tcDces : Quodlibeterum opus; ttmmulx or- 
Ktfffi , etc., etc. 

Trttttelai, De êeriptoriàm êeétniaUMâ. - Valèra 

CkMWMM (Jacques Vm ), sin ée Bambrodi, 
architecte hollandais, né à Harlem, mort à Ams- 
terdam en 1638. Il fit un voyage en ItaUe, afin 
d'étudier l'art à sa sonnse même. De retour dans 
sa patrie, U bfttU le palais du prince Maurice, à 
la Ha^ L'hâte! de ville d'Amsterdam ayant été 
oontuO^Mr un Incendie, les magistrats de cette 
▼flie en confièrent la reconstruction à Van Cam* 
pen. Cet édifice, un des plus heanx de l'Europe 
ence gsnre, coûta, dit-on, 39 millions de florins. 
Van Campen a feit élever sur ses dessins plu- 
sieurs autres monuments publics et palais par- 
ticuHers. fia fortune hii permettait d'exécuter 
gratBltenMnt de magnifiques travaux, et jamais 
fl n'a tiré parti d*un seul do ses tableaux. 

Mafior, ifmm JUgtm. MûmsUtr-UxieotL 

CAMPU {Hekmerie na), théologien hollan- 
dais, plus connu sous le nom dî'ifeimericus de 
Campo, né à Campen (OverYssel), mort à 
Louvain en 14ôO. n enseigna d'abord la philo- 
sophie à Cologne. S'élant ra^u à Bftie lors du 
oondle général de 1431, il fut pris en afiéction 
parle cardinal Nicolas de Cusa, dont il ne quitta 
le service que pour passer à celui d'Eugène iV en 
1438, c'est-à-dire au moment où ce pontife avait 
à lutter contre ses ennemis. En 1445, Campen r^ 
vint dans sa patrie professer la théologie à Lou- 
vain. On a de lui : cie Auetoritate eoncilH, traité 
lait à l'instigation du cardinal de Cusa ; c'est une 
apologie de son attachement pour Eugène lY; ~ 
Ccmpendium quastUmum ; ^ Super senten- 
tiast libri IV; — De Esse; — De BssentkL ; — 
Compemhum DtviMfrum; — Qussstiones va- 
rij;, etc. 

Vaière AMlré, BibUêHhÊom Bêlçiçm, ^ JH éé wérifUr 
Ut date», - Artaud da Montor, HUMre été Muveraim 
pontifn romain». 

CÂHPiuf on KAMPEN [Jocob Ds), Chef ana- 
baptiste. Fo|r. Kampih. 



I *C4aiPBifHAiTSBH ( /eon-ATicAei os), his- 
' torien et écrivain militaire livonien, mort à Per- 
nau vers 1747. Issu d'une famille noble, et frère 
du lieutenant général Balthasar de Campenhau- 
sen, fl ana en Pologne; et y ayant emlMvssé la 
religion catholique, il fût nommé général de Per- 
nauy où U resta jusqu'à la fin de sa vie. On a de 
hii : De tutilité et des qualités dutincttoeg 
de la nourriture (en polonais); Kalisch^ 
1737, Ui-8"; — Vie d'Auguste II, roi de Po- 
logne et électeur de Saxe. Il a laissé en manus- 
crit : De Vart militaire de notre époque; — 
De la discipline militaire. Ces deux ouvrages 
se trouvaient dans la bibliothèque de Zalnski , 
mais sans qu'on eût su s'ite étaient écrits en al- 
lemand ou en polonais. 
Oadcbuach, BtbUothéqMê Uvomiêitm ( en allemand ). 

CAMPBNOBi ( Vincent), poète fhmçais, né à 
la Guaddoupe le 29 mars 1772 (1), mort à Ville- 
neu¥e-suM}orbeil, près de Paris, le 24 novembre 
1843. Amené de bonne heure en France, il y fit, 
à Sens et à Paris, de brillantes études, qui furent 
terminées dès l'Age db quinze ans. Les succès 
que son oncle Léonard avait eus comme poète 
lui firent de bonne heure cultiver la poésie. Mais 
son début faillit lui être fktal. H existait une 
feuille satirique qui essayait d'arrêter la marche 
révolutionnaire par des chansons et des épigram- 
mes : Campenon y fit insérer une romance en A- 
veur de Marie- Antoinette, et bientôt fl Ait obligé 
d'aller chercher un asile en Suisse, n y écrivit, 
en vers et en prose, la relation d'une partie de 
son voyage, qu'U publia en 1795 sous le titre de 
Voyage de Grenoble à Chambérj/. De retour 
en France, fl exerça sa plume dans un journal , 
et donna des vers à Vàlmanach des Muses. Ceux 
qu'U fit sur Paul et Virginie lui attirèrent l'ami- 
tié de Bernardin de Saint-Pierre. En 1802, il fit 
connaissance avec Dùcis chez madame PaiUière, 
et mérita ralfection faitime de ce poète tragique. 
Campenon travaillait à un poème didactique in- 
titulé la Maison des Champs, lorsque parut ce- 
hii des Trois régnes de la Nature, par Delflle : 
fl ne voulut point se mettre en concurrence avec 
ce poète, et se décida à retrancher une grande par- 
tie de son travail. La f^lité, l'élégance des vers, 
l'heureuse expression des pensées et des senti- 
ments, firent regretter que son poème n'eût point 
été publié entièrement. Deux ans après, un autre 
poème, V Er{fant prodigue, parut avec le même 
succès. A la mort de DeliUe, on jeta les yeux 
sur son imitateur pour le remplacer à llnstitut 
n y fut nommé en 1813 ; nuds sa réception n'eut 
lieu qu'en novembre 1814, sous Louis XYm. 
Campenon n'avait pas cru devoir, comme De- 
lflle, refuser ses hommages poétiques au héros 
qui régnait sur la France; il avait été un des 
nombreux poètes qui célébrèrent le mariage da 
Tempereur, et la Requête des Rosières de Sa- 
lency se trouve dans le recuefl de 1811 (TlTy- 

(11 C'eat par eireor ^êb qtMlq«« Mafrapliai le fonf 
Battre à Sena on à Grenatole en iTTt on ITTS. 

13. 



391 



CAMPENON — CAMPER 



S92 



men et la NaUsanee), RéaDmoins, dans son dis- 
cours de réception, il n'hésita point à représen- 
ter DeliUe résistant à tontes les séductions, et 
restant ;S^é^ à rinJUxibilité de C honneur, 
sans que rien pût interrompre son sQence cou- 
ragenx; « silence, ijouta-t-il, que les plus beaux 
▼ers n'eussent pu égaler. » Si Campenon n'imita 
point Delille dans ce Hlence couragetix , il ne 
suivit pas davantage l'exemple de son maître 
Duds , qui reftisa obstinément toutes les ftiveurs 
de l'empereur. Campenon cumulait les emplois de 
cfaef-adjoitat de la r* division de l'université et 
de commissaire impérial près l'Opéra-Comique. 
Sous la restauration, ce dernier emploi fût rem- 
placé par celui de censeur, avec la décoration 
de la Légion d'honneur. En 1815, la protection 
du duc de Duras l'avait fait nommer secrétaire 
an cabinet dn roi et aux Menus-Plaisirs. Il ne 
conserva pas cet emploi. H fut compris dans la 
nouvelle organisation de l'Académie française et 
nommé officier de la Légion d'honneur en 1816. 
En 1833, sa santé s'étantafTaiblie, il quitta ses fonc^ 
tions administratives, et vécut dans la retraite. Ce 
poète aimable, et dont les vers ont du charme, 
est mort dans sa quatre-vingt-unième année. Voici 
les titres de ses ouvrages : Voyage de Grenoble 
à Chambéry; 1795; une 3* éd. parut en 1798; 

— Œuvres de Léonard; 1798, 3 vol. in-4'; — 
Épitre aux Femmes; 1800 ; — te Maison des 
Champs ; 3« éd. en 1816; -~ Œuvres choisies de 
Cl. Marot; 1809, in-8*';— V Enfant prodigue; 
1811, m-18; 181î, in-8«; — Requête des Rosiè- 
res de Salency à S. M. V Impératrice; 1811; 

— Histoire d: Ecosse depuis Marie Stuart, etc., 
trad. de l'anglais de W. Robertson; 1820, 3 vol. 
in.8<>; — Essai sur la Vie et les Écrits de 
David Hume (dans l'édition de son Histoire 
d'Angleterre) ;-^ Œuvres d' Horace f trad. en 
prose (avec J.-D. Després); 1821, 2 vol. in-8"; 

— Essai de Mémoires, ou Lettres sur la vie , 
le caractère et les écrits de J.-F. Duds; 1824, 
in-8''. — Sons le titre de Poésies et Opuscules, 
1823, 2 vol. in- 18, il a réuni ses divers morceaux 
de prose et de poésie. H a donné aussi des notices 
sur Gresset, sur Ducis, sur Tressan, dans les édi- 
tions de leurs œuvres. Gutot de Fère. 

Salnlf-Mare Glrardin, Diicomn de réception à VAcad. 
fr. - Oojot de F«re, StatltUqtie dei çeru de MCm. 

CAMPEE ( Pierre ), célèbre médecin et ana- 
tomiste hollandais, né à Leyde le 1 1 mai 1722, 
mort à la Haye le 7 avril 1789. Il appartenait 
à une famille qui avait acquis dans le conmierce 
une fortune considérable. Son père, Florens Cam- 
per, ancien ministre à Batavia, avait un esprit 
distingué, et sa maison servait de rendei-vous 
aux savants les plus distingués de son époque, 
tels que Boerhaave, s'Gravesande, Muschem- 
broeck, et Moor. Le jeune Camper, dont l'intelli- 
gence profitait de la fréquentation journalière de 
ces savants, montra de bonne heure cette curio- 
sité ardente qui l'entraînait vers tous les genres 
â'étades, littéraires et scientifiqQes. En mâroe 



temps 11 se livrait avec succès à l'étude des arts , 
et avant d'avoir atteint sa vingtième année il était 
devenu d'une grande habileté dans le dessin à la 
plume, le modelage, la gravure à la manière noire, 
et la peinture à l'huile. A vingt-quatre ans, il se 
fit recevoir docteur en médecine; et les disser- 
tations qu'il composa pour obtoiir ses grades 
eurent l'honnenr d'être reproduites par Haller. 
Deux ans plus tard , ayant perdu ses parents, il 
parcourut l'Angleterre, la France et la Suisse, 
visitant partout les établissements scientifiques 
et les collections d'ot^ d'art, se liant avec 
tous les hommes notables, et disputant les prix 
proposés par les académies. Pendant son voyage» 
il fut nommé professeur de philosophie, de mé- 
dedne et de chirurgie à Franeker en 1749. Ou- 
tre ans après, en 1753, on le nomma professeur 
de chirurgie etd'anatomie à l'Athénée d'Amster- 
dam. En 1758, il devint processeur de médecine 
dans le même établissement. Il se démit de ces 
fonctions en 1761 pour habiter la maison de 
Eiein-Lankum, près de Franeker, et il M nommé 
député aux éti^ de Frise. Deux ans après, il 
rentra dans le professorat, et fut chargé d'ensei- 
gner la médecine, la chirurgie, l'anatomie et la 
botanique à l'irniversîté de Groningue, qu'il quitta 
en 1773. Plus tard, il devint conseiller d'État, 
et il remplissait ces fonctions à l'époque des évé- 
nements de 1786. Il resta attaché au parti du 
stathouder; mais les mesures politiques qui fu- 
rent prises alors par le parti victorieux n'ayant 
point son assentiment, lui inspirèrent une tris- 
tesse profonde qui exerça une funeste infinence 
sur sa santé. H mourut d'une pleurésie en 1789. 

Malgré les occupations nombreuses qui résul- 
tèrent pour Camper de ses fonctions comme pn>^ 
fesseur, comme député et comme conseiller d'É- 
tat, il est très-remarquable qa'll ait pu troover 
le temps nécessaire pour écrire avec une snpério- 
rite incontestable de nombreux mémoires sur les 
sujets les plus variés, la philosophie, les arts» et 
toutes les branches de la médecine et de l'ana- 
tomie. Ses travaux en anatomie comparée, étant 
les plus importants de tous ceux qu'il a publiés, 
méritent une attention tonte spéciale. 

C'est Camper qui a découvert en 1761 les or- 
ganes auditifs des poissons, déjà indiqués, mais 
d'une manière très-inexacte et seulement chez 
quelques espèces, par GeofTroy. Gabbé avait d<yà 
observé que les os des oiseaux ne contiennent 
point de moeUe; et il avait fait remarquer que 
cette disposition est pour ces organes une con- 
dition de stabilité. Camper reconnut, en 1771, que 
cette particularité était en rapport avec l'appareil 
respiratoire des oiseaux, et qne l'air introduit 
dans le poumon pénètre dans les cavités que 
présentent les os des oiseaux. Cette observation 
fût répétée en 1774 par John Hnnter, qui s*en 
attribua l'honneur, et qui est encore aiyour- 
d'hui considéré, par bcÂucoup d'anatomistes, 
comme l'auteur de cette découverte : elle i 
tient incontestablement à Camper. 



39S 



CAMPER 



394 



• Les relatioDs des HoDandais avec dUSârantes 
pirties du globe, en Asie, ai Afrique el en Amé- 
rique, permirent à Camper d'observer et de 
disséquer on certain nombre d'animaux fort 
rares, et dont llnstoire était alors à peine con- 
nue, n est le premier anatomiste qui ait disséqué 
Torang-outang. Le mémoire qu'A consacre à cet 
animal est important sous plusieurs rapports. 
On se demandait alors sérieusement si l'orang- 
outang ne serait point un homme dégénéré, et 
si la race nègre ne provien dr ait point d'un mé- 
lange de l'eijpèce humaine avec les grandes es- 
pèces de singes. Camper démontra qu'entre 
l'homme et l'orang-outang il y a des diflérenoes 
organiques trèsHonarquées; que, par exemple , 
dans cet animal la colonne vertébrale est droite ; 
qu'elle ne présente pointles diverses courbures qui 
te caractérisent chez l'homme, et qui jouent un si 
grand rftle dans le mécanisme de la station bipède. 
Le larynx de l'orang-outang a présenté à Cam- 
per une disposition toute spéciale, et qui, chose 
remarquable, se trouve dans la description ana- 
tomiqueque Galien a donnée du larynx. Comme 
cette disposition ne se retrouve point cliez les 
antres singes. Camper en conclut que la descrip- 
tion du larynx, dans Galien, a été faite d'après 
l'orang-outang, ou quelque autre espèce de singe 
encore inconnue de l'intérieur de l'Afrique. Les 
anciens, dit-il, ont bien pu connaître l'orang- 
outang, puisqu'ils connaissaient incontestable- 
ment des animaux qui habitent les mêmes con- 
trées. Ainsi Plutarque a parié d'une espèce de 
didelphe. Du reste, Camper n'a point dit, comme 
on le répète partout, que Galien ait (ait toutes 
ses descriptioDS anatomiques d'après l'orang-ou- 
tai^; ce qui le prouve, c'est quil ttii remar- 
quer que Galien ne connaissait point l'appendice 
vermiculaire du caecum, organe qui existe ches 
l'orauf^outang. 

C'est encore à Camper que l'on doit les pre- 
mières notions précises sur l'ostéologîe du rhi- 
nocéros à deux cornes , sur la distinction du 
dugong, qui était alors confondu avec le morse; 
sur l'oryctérope, qu'U désigne sous le nom de 
fourmilier d'Afrique ; sur le mode de gésier du 
pipa; sur le larynx du renne. Il a fait égale- 
ment avec soin l'anatomiede l'éléphant; mais 
id il avait été précédé par des anatoroistes fran- 
çais, Claude Perrault et Duvemey. 

L'histoire naturelle de l'homme, qui venait 
d'être créée par BufTon, a fourni à Camper le 
sqjet de deux mémoires, tons deux d'une très- 
grande importance, bien qu'ils n'aient pas eu la 
même fortune. Dans le premier, qui est presque 
entièrement oublié, Camper recherche la cause 
dé la couleur des nègres ; il montre que la couche 
de la peau qui est chez le nègre le siège de la 
couleur notre existe aussi dans la race blanche ; 
et que cette couche, ordinairement incolore, 
peut quelquefois acquérir, sur certains points 
du corps, une coloration noire très-intense. 
La BSDond mémoire est intitulé IHssertalUm 



phifsique sur les différentes réelles que pré- 
sentent les traits du visage cAss les hommes 
dé différents pags et de différents âges : sur le 
beaugué earaetérise les statues aniigues et les 
pièces gravées; suivie de la proposition d^une 
nouvelle méthode pour dessiner toutes sortes 
de têtes humaines avec la plus grande sûreté. 

Dans son Histoire naturelle de Fhomme^ Buf- 
fon s'était borné à décrire les caractères exté- 
rieurs des diverses races d'hommes. Campai 
essaye d'aDer plus loin, en trouvant dans l'orga- 
nisation mtérieure la raison des caractères exté- 
rieurs. Le mémoire de Camper a pour but d'expli- 
quer anatomiquement les variétés caractéristiques 
du visage dans l'espèce humaine. Ces variétés 
tiennent k l'allongement phis ou moins grand des 
mâchoires , œ que les anthropologistes actuels 
appellent le prognathisme de la face. Camper 
fût connaître d'une manière très-exacte les dif- 
férentes modifications que les os des mAchoires 
éprouvent dans les diverses races et aux dif- 
férents Ages de la vie, et il montre comment ces 
modifications sont en rapport avec les variétés 
de la face. La distinction des trois races, toutes 
caractérisées par la forme du visage , se trouve 
très-explicitement indiquée dans ce travail. 

Camper, aussi habile dessinateur qu'exact 
anatomiste , reconnut que plusieurs de ces diffé- 
férenoes pouvaient s'exprimer par llntersection 
de deux lignes : l'une horizontale, allant de la 
mâchoire supérieure au trou de l'oreille; l'autre 
plus ou moins rapprochée de la verticale, et se 
dirigeant depuis la saillie du front jusqu'à la mâ- 
choire supérieure. L'angle que forment ces Jeux 
lignes est célèbre dans la science sous le nom d'ojs- 
gle facial. On a souvent parié de l'angle (hdal, et 
on a presque UM^otirs attribuée Camper Jes idées 
qu'il n'avait point L'angle facial n'était point 
pour Camper une mesure de l'intelligenoe i œ 
n'était qu'un moyen d'exprimer les différences 
caractéristiques des races humaines; et le plus 
grand degré d'ouverture de cet angle était seule- 
ment pour lui l'expression d'une beauté physi- 
que supérieure, beauté qu'il voyait réalisée dans 
les chefs-d'œuvre de la statuaire antique. 

Il &ut encore mentionner id un mémoire fort 
curieux d'anatomie comparée, et qui s'adresse 
également aux savants et aux artistes. Ce mé- 
moire, dans lequel Camper développe les idées 
déjà émises par Buffon et par Belon, a un dou- 
ble objet : de montrer aux anatomistes l'éton- 
nante analogie qui existe entre la structure 
du corps humain et celle des quadrupèdes, 
des oiseaux et des poissons; et aux dessina- 
teurs, le moyen de représenter facilement toutes 
les espèces animales à l'aide d'un dessfai pri- 
mitif, de métamorphoser, comme fl le dit hd- 
méme, une vache en oiseau, un quadrupède 
en homme. 

Camper s'est occupé également de l'étude des 
ossements fossiles. Il a reconnu, l'un des premiers, 
dans ces débris des traces de l'existence d'es» 



895 



CAMPER - 



pèces détruites , et il a prédit les grands résultats 
que la acieiice obtiendrait de ces sortes de recher- 
dies. En médecine, les travaux de Camper 
sont très-Tariés; ils concernent toutes les bran- 
ches des sciences médicales : médecine, hygiène 
publique et privée, anatomie des peintres, mé- 
decine légale, artTétériuaire, mais surtout la clii- 
nirgie. Ces travaux, quelle que soit leur valeur, 
n*ont point cependant l'importance des travaux 
d'anatomie comparée ; aussi me bomerai-je à men- 
tionner que Camper est le premier qui ait pra- 
tiqué sur un animal vivant la section de la sym- 
physe du pubis, opération que Sigaud avait pro- 
. posée dans certains accouchements laborieux. Je 
citerai encore un grand, mémoire qu*il adressa 
à rAcadéroie de Rotterdam, en réponse à cette 
question ; « Exposer les raisons physiques qui ren- 
dent lliomme Wjti à plus de maladies que les 
autres animaux, et les moyens de rétablir la 
santé, qu'on peut tirer des observations formées 
par l'anatomie comparée. » Ce mémoire, quoique 
impartait à beaucoup d'égards, est intéressant en 
ce qu'on y trouve, comme un programme d'une 
science encore presque entièrement à faire, la 
pathologie comparée. 

L'épixootiequi fit de si grandsrava^esen France 
de 1774 à 1778, donna à Camper l'occasion de 
constater un fait d'une grande importance, et qui 
a été presque entièrement oublié depuis. Dès le 
début de l'épidémie. Camper, qui avait été l'un 
des promoteurs de Tinocuiation de la petite vé- 
role dans la Frise, s'unit avec un de ses collègues, 
le professeur Van Dœveren, pour essayer sur 
le bétail malade des expériences d*ioocuIation. 
Us éprouvèrent d'abord de très-grandes difficul- 
tés» car leurs expériences furent souvent inter- 
rompues par le mauvais vouloir des paysans; 
enfin, après beaucoup d'essais infructueux, Cam- 
per reconnut, d'après une indication qui lui fut 
donnée par un cultivateur nommé Paindera, que 
l'inoculation pouvait être prorogée sans danger 
sur les veaux nés de vaches guéries de l'épixootie. 
Par ce procédé. Camper arriva à n'avoir qu'une 
mortalité de 3 pour 100 , tandis qu'auparavant la 
mortalité était des dieux tiers. 

Camper a laissé également divers travaux pu- 
icment philosophiques ou artistiques. On y 
remarque, entre autres, un mémoire sur le 
beau physique. Lorsqu'il était député aux états 
de Frise, il s'occupa de l'étude des meilleurs 
procédés de oonstruction des digues, qui étaient 
alore menacées de ruptures. Enfin Camper porta 
pour ainsi dire le coup d'oeil du génie sur une 
foule d'objets intéressants ; mais presque tous 
ses travaux ne furent que des ébauches. 

Void la liste des principaux écrits de Cam- 
per : Dissertatio devint; Leyde, 1746, m-4°; 
— Dissertatio de quibusdam oculi partilms; 
ibid., et Amsterdam , 1759, m-4*; — Oratio de 
anatùmes in omnibus sdentas usu ; Amster- 
dam, 1756, iii-4* ; — Oratiù de certo in tnedi- 
. ctMa; ibid., t758, hi-4^; — DemonstrtUkmes 



GAMPESTER 896 

anatomkco-pathologicx ; la Uaye, part, r^, 
1760; part. 11% 1762, in*fol.; _ ùratio de ad- 
nUrabUi analogia inter stirpes et aninuUia; 
Groningue, 1764, in-4*^; — Dissertatio de ctotf- 
dicatione; Groningue, 1763, in-4«; — Oratio 
depulchro physico; ibid.; — Dissertatio de 
colle ossium; ibid., 1766, iJH4''; — Epistola 
ad anatomieorum principem tnagnum Âlbi- 
num; Groningue, 1767, ui-4*; -- Dissertatio 
de fractura patella et olecrani; la Haye, 
1769, iD-4<' ; — Dissertationes X, quibus ab il- 
lustrissimis Buropee, prœcipue Gallimy acade- 
mus palma adjudicata fuiti Ungen, 1798- 
1800,2 vol. in-8*. Quelques-uns de œs mémoires 
ont été traduits en français et publiés sous le titre : 
Œuvres qui ont pour oè^et V histoire natu- 
relle^ la physiologie et V anatomie comparée; 
Paris, 1803, in-6*. Darestb. 

Biographie médiûnié--' Vteq^'Aiyr. Èloeeû^mmifer; 
— Condorccu tloçe de Camper. — Cuvier. nitcûurê iur 
les proçré* des seieneett etc. — AdrLen-tiilIcs Camper, 
Notice $ur P. Camper / Loavain, ITUl. In-So.— i. Mul- 
der, Étoffe de P. Camper,' Au^terard, isoe. 

cxmPKSAfii {Benvenuto hE)j poète italien, 
né à Vicence en 1260, mort en 1324. Tl avait de 
telles dispositions pour la poésie, qu'à peine âgé 
de vingt ans, sa réputation était déjà établie. Il 
est regrettable qu'aucun de ses ouvrages ne soit 
arrivé complet Jusqu'à nous. Campesani avait 
composé en l'honneur de l'empereur Henri Vlli 
un poëroe héroïque en vers pentamètres, an su- 
jet de l'affranchissement de Vicence de la domi- 
nation de Padoue; mais le manuscrit de cette 
pièce est perdu i on n'en a que quelques frag- 
ments, rapportés par Pagliarini dans sa Chroni- 
que de Vicence. 

Perreto, In eteestum BenvenmHâe Campetants.-^ 
MarxtoH, Scriptore» remm UollearwM. — PagiUtfM, 
ijmoria f^ioentim. 

CAMPBBANO (Alexandre), poète latin et 
italien, né à Bassano le 9 avril 1621, mort dans 
la même ville le 12 juin 1672. Après avoir étu- 
dié le droit à Padoue sous Lazare Buonaraioo, 
et k Bologne sous André Alciat, il fut nommé 
eu 1642, âgé de vingt et un ans, professeur sup- 
.pléant de droit à Padoue ; mais cette cliaire 
ayant été bientôt après supprimée par le sénat 
de Venise , Campesano retourna dans sa ville 
natale, où il occupa depuis des places dans l'ad- 
ministration, tout en se vouant au culte des let- 
tres. On a de lui : Rime, insérées dans les Rime 
scelte d€ poeti Bastanesi; Venise, 1676, in-4*, 
et 1769, in-8*^; — Carmina latina, dont quel- 
ques-uns dans Ruscelli, Recueil de vers latins 
faits à la louange de Jeanne d^ Aragon ; — 
Lettere diverse, insérées dans difTérents re- 
cueils; — Testament de Campesano, dans 
Opuscoli scienttf. etfilolog., t. XXII, p. 267. 

tMccùlta 4' OjNMCoU ftftent^ t XVIII. - Nwnsa roo- 
eotta dOptue., ete., L XXIir, p. 14 et talv.; et t. XXX. 

* GAHPBSTBA ( Lambert), dominicain saxon, 
vivait dans la première partie du seizième siècle. 
Ses contemporains lui reprochèrent les moeufs 



«97 



GÀMPESTER — GAMPHAUSEN 



898 



^fifais déréfMw, et le traiterait d'impudent pla- 
giaire. Ayant été témoin de rimmense succès qu'eut 
en l&ll la pranière éditk» de« CoUoquia d*É- 
laame, il en fit imprimer une oontrefoçon, sons le 
nom de cet émdit célètve, maie aprè» avoir en 
soin d'en retranctitf toat ce qoi avait dépln à ses 
confrères» c'est-à-dire ce <|ni oonoeraait les cou- 
▼enta, lea Tcem , lee pèlerinagea , les indnlgea- 
ces, etc. Son plagiat ftit dévoilé ; Campester chan- 
gea aiofB de religion, et, de moine fanatique» il 
devint ministre protestant On ignore l'épotpie de 
la mort de Campester. 

Borlgiiy, ^t$ d'âratam, 1. 1. f . nk 

*ckupwm (Plmre^alixU) 9 fliéologien 
français, de l'ordre des Capndns, mort à Bor- 
deaux en 1670. Il appartenait à une nobie (a- 
mille de Saint^ver, en Guyenne. On a de lui : 
Poitor eatholiau, de Thêologia poitoraUë 
in très partet dUiribvta : scilicei in eat^- 
chêtticam, moraiem et saaramentalemf in 
quHms rudémesUa JUM ei ea qum ad banos 
morei pertinent plenha explicantur; Lyon, 

1008, fai-fol. ; -*- De PrsxeptU Deeaiogi et Ee- 
cU$Ue; Lyon, 1609, in-8^5 — De peeeatU sep- 
temmortalUmseieenswnseceiesiastMs;hyoa, 

1009, in-8*. 



GAHPBABi {Jaa[%ies\ tiiéo l og^en génois, né 
à Gtees en 1440. Il se fit recevoir dans l'ordre 
ile Saint-Dominique, et alla en Angleterre termi- 
ner ses études an collège d'Oxford, où il se fit 
recevoir licencié en philosophie. De retour en 
Italie, il publia : De immortalitate animm, opus- 
culum in modum dialogi (ce traité est en ita- 
lien, quoique le titre soit en latin) ; Rome, i.-P. U- 
^^namine, 1472, in-f ; Milan, 1475 ; Vienne, 1477 ; 
CVMenza, 1478. Ces quatre dernières éditions sont 
in-4*. 

tebftrd, Seript ord. Pradteal. 

*GAMPBAiTflE!i (Mathias)y théologien ca- 
tholique, de l'ordre des Jésuites, né à Dusseidorf 
le 10 août 1636, mort dans la même ville le 
18 septembre 1703. 11 entra dans la congréga- 
tion k Cologne en 1655, et se fit remarquer 
comme prédicateur dans plusieurs endroits de 
Westi^lie, notamment dans sa ville natale, où 
il était letoumé vers la fin de sa vie. On a de 
lui : Passio Dom, Nostri J.-C. adumbrata in 
f^nris et Prophetis antiqtus le^is, etc. ; Co- 
logne, 1704, 31 vol. in-4*'. 

Htnbelin, BiU. Colon. 

^GAMPHAUflUf (Ludoif), homme d'État 
prussien, né à Hunshoven le 3 janvier 1803. 
Kn 1815, il fonda à Cologne, en société avec son 
frèro ahié, une malsonde baiM]ne. U devint alors 
membre de la plupart des réunions d intérêt gé- 
néral, et fut un des premiers qui entreprirent de 
doter l'Allemagne d'un réseau de chemins de 
fer. Il publia à cet effet plusieurs écrits qui té- 
moignent beaoGoop de connaissances pratiques. 
En même temps il défendit la liberté commer- 
dak contre l'exa^Mk» du système protecteur. 



De 1839 à 1848, il ftit président de la chambre 
de commerce de Cologne. En 1841, il fonda la 
société des remorqueurs à vapeur du Rlihi, et 
en 1842 U entra dans la carrière politique par 
son élection de représentantde Cologne à la diète 
provinciale rhénane, il se fit remarquer dans 
cette assemblée par l'importance des motions 
qu'il y faisait adopter. En février 1848, Il siégea 
an comité des états à Berlin; le 29 mars, il fut 
nommé président du conseil des ministres. Placé 
entre les exigences de la dânocratie, qu'il vou- 
lait nrt u SntAiiir daus Ics limites de la modération, 
et celles de la cour, qui lui demandait de revenir 
snr les progrès accomplis, il ne put rien réaliser 
d'important il voulut alors convoquer la diète 
réunie, et U soumit à l'assemblée nationale, con- 
voquée à la suite des anciens états, le projet de 
constitution préparé par M. Hansemann. Calqué 
snr la constitution belge, ce projet maintenait le 
cens électoral^ et omettait certaines dispositions 
libérales consacrées par la constitution prise 
pour modèle. En présence d'un tel résultat, 
M. Camphausen donna sa démission le 20 juin* 
Au mois de juillet, il refusa le portefeuille des 
alKûres étrangères, que lui offrait le vicaire de 
l'Empire, de même qu'il avait refbsé la préal- 
dence de l'assemblée nationale. Déjà opposé aux 
prétentions de souveraineté élevées par le par- 
lonent de Francfort, il se montra aussi l'adver- 
saire de toutes les mesures de nature à amoin- 
drir l'influence de la Prusse. Vers la fin de 
juillet, il fut nommé ministre d'État et ministre 
plénipotentiaire auprès du pouvoir central. Dans 
cette position, il se montra opposé en même 
temps au rétablissement de l'Empire et à la 
constitution proposée, comme étant trop démo- 
cratique. Il provoqua une déclaration analogue 
de la part de trente et un gouvernements. C'e«t 
encore lui qui fut l'inspirateur de la circulaire en 
date du 23 janvier 1849, dans laquelle, pour la 
première fois, apparaissait l'idée d'une confédé- 
ration allemande, sous la direction de la Puisse. 
Depuis, M. Campliausen fit partie des diverses 
assemblées prussiennes qui se succédèrent, de 
même qu'il siégea au parlement d'union à Er- 
furt. Durant la session de 1849 à 1850, il mit de 
nouveau en avant sa politique de coucîliation. 
En 1850, il défendit la constitution qui fbt le ré- 
sultat des délibérations entamées sur cette ma- 
tièreà l'hôtel de ville d'Erfurt. Il rentra dans l'op- 
position lorsqu'il vit la politique se jeter dans la 
voie ouverte par les conférences d'Olmùtz et de 
Varsovie, et à partir de ce moment il reprit sa 
position d'associé gérant de la maison de ban- 
que de son nom. 

CoMtri.'Lêxik. - Guzettê d'Âvçibourg, - Gaiotté 
de Leipxig. 

^CAafPHAUSBK (Otto)y frère du précédent, 
économiste allemand, né à Hunshoven le 21 oo- 
tobre 1812. 11 étudia à Bonn, à Heidelberg, à 
Munich et à Berlin; puis il vint participer aux 
entreprises commerciales ettlndnstrieUes de son 



399 



GAMPHAUSEN — GAMPI 



4oa 



frère Ladolf, toot en remplissant, de 1834 à 1844, 
des fonctions administrattres. En 1847, il rédigea 
le projet d*imp6t sur le rerenn présenté à cette 
époque aux états, n fit ensuite partie des diver- 
ses assemblées qui siégèrent de 1849 à 1850. 
Conmie son frère Lodolf , il se fit constamment 
remarquer par un libéralisme modéré. 

Canvenatiom-LexUUm. 

GAMPBCT8 (Jean)^ en latin Camphhts, 
homme d'État hoOandais, né à Harlem en 1634, 
mort à Batavia en 1695. H était compagnon or- 
ISTie lorsqu'à vingt ans il s'engagea au service 
de la compagnie hollandaise des Indes. H par- 
courut tons les établissements néerlandais de 
l'Asie et de TOcéanie, et de grade en grade ar- 
riva, en 1684, au poste suprême de gouverneur 
général. Celte éminente position ne l'enfla pas 
d'orgueil ; et , se souvenant totyours de son 
extraction, il prit un marteau pour armoiries. 
Son administration fut aussi brillante qu'ho- 
norable. En 1691, Camphujs donna sa démis- 
sion, et se retira dans une superbe habitation 
qu'il s'était fiiit construire près de Batavia. 11 
s'était plu à l'enrichir d'un jardin botanique, 
où se trouvait une collection aussi riche que va- 
riée des plantes australes. Rumphius en a fait la 
description sous le titre de Herbarium Amàoi- 
nense. On a de Camphuys une Histoire de la 
fondation de Batavia^ ouvrage très-estimé des 
géographes et des savants. D avait en outre ras- 
semblé tous les matériaux propres à une his- 
toire da Japon, et il les donna au célèbre Kaemp- 
fer. Ce deniier les a employés dans la relation 
de ses voyages, mais il a omis le nom de celui 
dont flks tenait 

dwliDOt, Bioffr. Wooâttub. 
CAMPHinrSBN ou KAMPB1J1IBR ( Théo- 

dore-Raphaël) f penttre, théologien et poêle 
hollandais, né àGorcum en 1580, mort à Dokkum 
(Frise) en 1626. A huit ans, fl eut le malheur 
de perdre sa mère ; et son père, qui passait pour 
un des meilleurs chirurgiens de Tépoque, mourut 
peu de temps après. Le sort de Raphaél Cam- 
phuysen, resté orpheUn, dépendit alors de son 
frère aîné, aussi chirurgien. Celui-d, ayant re- 
marqué dans Raphaël quelques dispositions pour 
la peinture, le fit entrer dans les ateliers de 
Thiery Goretz, bon peintre, que l'élève égala 
et surpassa en peu de temps. Le talent de Cam- 
phuysen consistait dans la composition de pe- 
tits paysages, qu'il animait de masures, d'écu- 
ries, de Iwstiaux, de personnages exécutés avec 
une intelligence et un fini d'exécution dont au- 
cun peintre hollandais ne s'était encore douté. Il 
excellait surtout à représenter les soleils cou- 
chants et les effets de neige. On peut dire qu'il 
fot le premier de sa nation qui sut employer la 
lumière et éclairer une toUe. Ses tableaux sont 
très-recherchés et très-rares ; car à dix-huit ans 
Camphuysen, mal conseillé, abandonna tout à 
coup la peinture pour se livrer à la théologie 
Emporté par la passion dominante de l'époque, 



fl suivit les conférences de l'Académie de Leyde^ 
et embrassa les doctrines d'Arminius avec toute 
la ferveur que peuvent donner la conviction et 
la véritable piété dans une Ame honndte. Ce zèle 
sincère fit le tourment de ses jours, en l'expo- 
sant à des persécutions sans cesse /enalssantes 
de la part des partisans des autres sectes. La 
patience et la diarité caractérisèrent éminenn* 
ment Camphuysen ; mais ses qualités ne l'em- 
pêchèrent pas d'être expulsé de la cure de Viea- 
ten, qnll avait précédemment obtenne. Réduit à 
errer en fugitif de bourgade en bouiigade, ea 
proie à toutes les souffrances, à toutes les pri- 
vations de la misère, Camphuysen dut souvent 
regretter sa palette et ses pinceaux, qui lui avaient 
ouvert une si belle carrière; la poésie, il est vrai, 
hii servit de soulagement et de consolation. Il a 
laissé les ouvrages suivants : Vole mundo; 1650, 
in-4*' ; — TheoU>gische Wereke (Œuvres théo> 
logiques); Amsterdam, l657,in-8% 1672, in-4*'; 
— Paraphrase des Psaumes, en rimes flaman- 
des ; in- 1 2 ; — l>s auctoritate sanctx Scripturee 
et Lectiones sacrx, version flamande d'après 
Fauste Socin, avec notes ; 1666, in-4*; — Can- 
tilenx sacrse; Amsterdam, 1680, in-12, musique 
de Bathlerus ; — De statu AnimarvMf précédé 
d'un Compendium doctrine Socinianorum. 
Ces écrits témoignent de convictions honnêtes ; 
mais on peut reprocher à Camphuysen de s'être 
trop abandonné à sa facUité. 

Deacaioi», ries de* pelnirti Jkanandf, — Nagler, 
Weuêi MloemHnu KUnsUer^LêxicoH. 

«GAMPI (Galeazzo)y pemtre, né à Crémone 
en 1475, mort en 1536. On croit qu'il fut élève 
de Boccacdno l'ancien. Bien que tous les bio- 
graphes s'accordent à dire qu'il exécuta un grand 
nombre d'ouvrages, on n'en connaît que trois 
dans les églises de Crémone, et aucun ailleors. 
Le premier est une Vierge avec saint Sébas- 
tien et saint Roch, à l'église Saint-Fabien et 
Saint-Sébastien, portant l'épigraphe : Galeatius 
de Campofaciebat MDXVIII; le second, qui se 
trouve dans l'église Saint-Luc, est une Madone 
avec saint Joseph et la Madeleine; le troi- 
sième enfin, et le mieux conservé, est encore 
uue Vierge avec saint Jean-Baptiste, saint 
Christophe et sainte Catherine de Sienne, placé 
au-dessus de la porte de la sacristie de Saint- 
Dominique. Quelques tableaux de chevalet sont 
conservés dans des galeries particulières de Cré- 
mone; l'un d'eux est signé : GaleoL de Campo 
pinxit MDXIX, die 14 augusto (sic). Dans ces 
tableaux Galeazzo ne parait qu'un faible imita- 
teur du style du Pérugin la couleur est franche 
et naturelle, mais le clafa^-obscnr est sans vi- 
gueur, le dessin maigre, et l'expression nulle. 
En somme, ce peintre est surtout connu ponr 
avoir été le chef de cette famille d'artistes qui 
ilhistra l'école de Crémone. 11 laissa trois fils et 
un frère nommé Sébastien, qui l'avait aidé dans 
ses travaux, et dont on ne connaît pas de pein- 
tures qui lui soient propres. .. . £. B— k. 



401 GAVPI 

Zatot, Nofuiê tlaHeMad^ pêttoH£r9momtH. • • UimI, 
êtoria ptttoriea.— Tleoixl, Diaioiuuio. 

*iikMn ( Giiulio)^ peiiitre, né à Crémone Yen 
1503, mort CD 1672. Il est, «nnme Louis Car- 
lacbe, de Técole de Crémone. Fils atné de 6a- 
leazzo, 9 forma le dessein de se composer on 
8t|Ie propre, renaissant les perfections des pein- 
tres les plas eélÀbres. Son père, qni ftit son pre- 
mier maître, TenYoya à i'éeolede Jules Romain, 
qui alors était àMantooe; et, sons la direction de 
ce grand maître, Ginlio étudia à la fois la pein- 
ture et les principes de l'arehitectare et de la 
perspective. Le plus ancien ouvrage connu de 
Giulio porte la date de 1530; le dernier, celle 
de 1566. Pendant cette période, il ne cessa de 
produire. L'église Sainte Marguerite de Crémone 
fut entièrement ornée par lui seul, et dans celle 
de Saint -Sigismond on voit des chapelles qui 
furent son ouvrage et celui de ses élèves; enfin, 
il a laissé deux Vierges à Saint Naiaire, où est 
ensevelie la ftmUle des Campt. A Milan , nous 
trouvons de lui, à Saint-Paul, plusieurs fresques 
et une Sainte Famille ; à Santa-Maha délia 
Passione, une Flagellation ; à Bresda, au palais 
de la Loggia, huit fresques représentant toutes 
des exemples de honne et sévère justice. On 
voit aussi quelques tableanx de oe maître dans 
lesgaleries. D'après les principes puisés à l'école 
de Jules Romain, Giulio fixa pour l'école de Cré- 
mone les bases du bon goût ; il emprunta à son 
maître le haut style du dessin, l'intelligence du 
nu, la richesse et la variété des idées, la magni- 
ficence de l'architecture, enfin une habileté uni- 
verselle è traiter tous les sujets. Ayant fait aussi 
une étude particulière des ouvrages du Titien, du 
Corrége et de Raphaël, il acquit une couleur et 
une griice qu'on chercherait en vahi chez le chef 
de l'école de Mantoue. Giulio surpassa ses frères 
par l'élévation du style et la science anatomi- 
que, et ne le céda qu'à Bemaidino pour la pu- 
reté du dessin. E. Breton. 

Zatot. Noti%ie gtortchê dtrpmoH CrtmtmuL - Laozl. 
StorUx pittùrica. — BaMtnaeel, JloU%iê, — FlriTUO, 
Guida di MUano. 

' (jJiPi ( Antonio , le chevalier ) , peintre , ar- 
cliitecte et historien, né avant 1536 , vivait en- 
core en 1591. n était second fils de Galeazzo, et 
frère cadet de Giulio, qui lui apprit la peinture et 
l'architecture ; Il s'exerça beaucoup plus que hii 
dans la dernière de ces professions: ses connais- 
sances en cet art lui permirent d'erabdhr ses 
eomposilions d'architectures très-remarquables. 
HabOe perspectenr,il déploya une grande science 
des effets d'optique de bas en haut, du sotto in «à, 
comme disent les Italiens. Son modèle favori fut 
le Corrége, dont il réussit parfois à imiter la grftce; 
mais souvent aussi il tomba dans le maniéré, 
en voulant faire briller mal à propos la science 
des raccourcis. Souvent il règne dans ses compo- 
sitions une certaine confhsiDn. Si Antonio ^t su 
mettre un frein àson unagination vive, brillante, 
mais emportée, il eût acquis une sagesse et une 
pureté de dessin qui lui manquent trop souvent. 



40) 

Ses prindpani ouvrages sont la DécolUUkm de 
saint Jean, à Saint-Sigîsmood de Crémone ; et à 
Samt-Paul de Milan, le Martyre de saint Lau- 
rent, la DéciUlation de saint Jean, la Conver- 
sUm, le Baptême et la Mort de saint Paul, 
un Ètirqele et une Nativité. Campi a laissé dans 
la même ville, à Santa-Maria délia Passione, 
les Saintes femmes au tombeau ; à Samt-Bar- 
nabé, Sainte Catherine et Sainte Agnès; à 
Santa-Maria di S. Celso, une Résurrection 
de J.-C.; enfin à Saint-Maurice, une Adoration 
des Mages, 

Antonio modelait avec talent; U a gravé sur 
cuivre plusieurs planches justement estimées ; 
enfin, il fut l'historien de sa patrie, dont il publia 
en 1585 la chronique, enrichie de nombreuses 
planches. Cet ouvrage a pour titre : Cremona, 
Hdélisskma eittà e nMlissima colonia de' 
Momani, rappresentata in disegno col suo 
contado, e illustrata d* una brève istoria délie 
case più notabili appartenenti ad essa , e di 
ritratti naturaU de* ducM e duchesse di Mi- 
lano, e compendio délie loro vite, in-fol. 

Antonio Campi avait reçu de Grégoire XHI la 
décoration de l'ordre du Christ. 

E. Breton. 

Zatol, NoUsiê d^pUtori CmiMMii. — LooMuo, Idta 
del tempio dêUaptttura. — Laazl, Stotia piUoriea. — 
Plrovano, Guida di MtiUmo, -~ Valéry, F'ofageê an 
itatiê. 

* CAMM ( Vincen%o), pebitre, né à Crémone 
avant 1532, mort en 1591. Il était le plus jeune 
des fils de Galeazzo, et Ait élève de son fkère 
Giulio. n se montra digne de sa Amille : s'A fM 
inférieur pour le dessin à ses frères, fl les égala 
par le coloris. H excella dans les portraits et les 
tableaux de fruits. Quant aux sujets religieux, 
fl n'en traita qu'un petit nombre. On trouve ce- 
pendant de lui quatre Descentes de croix àms 
les églises de Crémone : celle de la cathédrale 
est la plus estimée. A Mflan , fl a tiavaUlé avee 
ses frères à la décoration de l'église Sain^Pa^l; 
on y remarque Saint Pierre recevant les clefs 
des mains du Rédempteur. E. B— n. 

Zttot, NfMMiU de fWari Crcmonefi. - Lansl, Starha 
pmorîea. — ^^iaokalmajuK Urne» BtahiêT'Lesieon, 

CAMM (Bemardino), pefaitre,néà Crémone 
en 1525, vivait encore en 1590. 6n ne sait pas 
quelle était sa parenté avec les fils de Galeazzo, 
ni même s'U appartenait à la même fiuniUe. Il 
avait d'abord embrassé la profession d'orfèvre, 
qu'exerçait son père Pietro Campi ; mais la vue 
de deux tapisseries de Raphaël lui révéla sa vé- 
ritable vocation. H entra d'abord dans l'atelier 
de Giulio Campi, puis fl alla travaiUer à Mantoue 
sous Ippolito Costa ; toutefois l'exemple de Ra- 
phaël fht toujours présent à sa pensée, et ne 
cessa d'exercer sur son style la plus heureuse in- 
fluence. Il étudia aussi à Mantoue les onze Cé- 
sars du Titien, et, iq>rès les avoir copiés, en 
^outa un douzième, qu'A était impossOile de dis- 
tinguer des autres. Enfin, U mit aussi à profit 
les chefM'œovre du Corr^ à Modène à Reg- 



403 



GAMPI ^ CAMPIAN 



404 



gio et à Parme. Ce fut de ces éléroeot» divers 
qui! se Tonna une manière propre et originale, 
et qoi ne permet jamais d^apercevoir rimitation. 
Bemardino est plus timide, mais plus correct 
que les autres Campi : il n'est point aussi gran- 
diose aue Giulio , mais O comprend mieux le 
beau idéal; il parie davantage au cœur. Ses 
principaux ouvrage dans sa patrie sont la 
Sainte Cécile Jouant de Vorguey la Sainte Ca- 
therine, le Chœur (T Anges, et les Prophètes de 
Saint-Sigismottd, et surtout V Ascension qu*il pei- 
gnit en 15Ô8 à Saint-Etominique, laquelle est re- 
gardée comme la plus parfaite de ses peintures. 
A Milan, nous citerons, à SaintrPaul, le Sauveur 
donnant les clefs à saint Pierre; à Saint- Antoine 
abbé, la Vierge^VE7\fant,scAnte Catherine et 
saint Paul ; à Saint-Fidèle, une Transfigura- 
tion. A Pavie, on conserve dans la Chartreuse 
une Assomption dont la partie supérieure est du 
Gobbo,et un Saint Matthieu dans Téglise Saint- 
François. Le musée du Louvre possède de ce 
maître une Vierge pleurant sur le corps du 
Sauveur, 

Bemardino a laissé aussi quelques bonnes gra- 
vures, parmi lesquelles la Résurrection de La- 
zare, d'après un tableau de la cathédrale de 
Crémone; cette estampe est signée Bernar* 
dinus Campus Cremonensis. W publia en 1584 
un livre intitnté Parer sulia pittura. 

Ses principaux élèves forent : Coriolano Mal- 
gavauo, CrfetoToro Magnani, le Gblaveghino, et 
fturtout Sofonisba Auguissola et Giovanni-Bat- 
tista Anguissola, dit le Malosso. 

E. BRETOff. 
ratet. NoHiie étf pUtori Cremonêsi. - Lanil, Storia 
pUtwriea. — Orlandt, jé^beoedario. — TIcotzl, ihUo- 
uario. 

* CAMPI ( Bartolommeo), architecte et ingé- 
nieur militaire crémonais, vivait en 1660. Il ser- 
vit longtemps en cette qualité dans les armées 
de Charles IX, roi de France, et jouit de la plus 
grande laveur à la cour de ce monarque. 

E. B-w. 
Tfcoal, Dizionario. 

* CAMPI {François), médecin Italien, natif de 
Lucques, vivait dans la secondemoitié du seizième 
siècle. On a de lui : 2>e morbo arietis liàelhis, 
Lucques, 1586, in-S" : c'est la description d'une 
épizootie qui régnait vers cette époque en Italie 
et en Espagne, et que Gaspard Fioreila a décrite 
BOUS le nom de j£gritudo ovina ; — De morbo 
gallico , etc. 

Carrière, Bibl.deta Méd. - Clnein, BibUoth. 
CAMPI (Michel et Balthazar), frères, tous 
deux botanistes, natifs de Lucques, vivaient dans 
la première moitié do dix -septième siècle. Après 
avoir étudié les écrits des Arabes et ceux des 
anciens , surtout Dioscoride , qu'il est si dif- 
ficile de débrouiller sous le rapport botanique, 
ils eurent recours au grand livre de la nature, et 
firent en commun des voyages tant aux Apennins 
qu'aux Alpes, pour recuallir des plantes incon- 
nues. Les rérâltats de leur travail commun sont 



les ouvrages sirivauts : Nwwo dtscorsOf nel 
quale si dimosira quai sia U vero mUtridato 
contra Popinione di tutti gli terUtori êd aro- 
matarf, con un brève capitolo dêl ver» aspa- 
loti; Lucquet, iùH, iii-4*; — Parère sopra U 
balsamo; Luoqum, 1«39, iii-4*; — Mispoeta 
ad akune oggesioni faite al Ubro suo dei 
balsamo; Lnoquet» 1639, tant*, et 1649, iii-4*; 
— DUucidaskme é conflrmaziUme maggiore di 
alcune cote staU da noé ritposte al signer 
Gaspari, 1641, iii-4*. Ob a de MicM seul 
(i^wès la mort de Balthaiar) : Spécilegie botO' 
nko sopra U cinnamono degli aniiehk, dove 
si mette in ehiaro altri simpUci di oseura no- 
risia;Lucqnes,1664,iii^%etl669,iih4«:l'attteiir 
cherche à prouver que la oasnelle des modernes 
est différente du cinnamemum desaudens. 

Biognpkié MééteaU. ^ filoy. IHet ée le Méd, 

CAMPI oo OAHPO (Pierre-Marie), prêtre 
et historien italien, vivait vers le milieu du dix- 
septiètne siècle. Il Ait nommé chanoine dans sa 
ville natale, et y a laissé une réputation d'exoel* 
lent historien. On a de lui : DelV historia ecele- 
siasticadi Piaeenza; Plaisance, 1661-1662, 3 
vol. in-M.; ouvrage estimé; — Vie du pape 
Grégoire X (en latin); Rome, 1655, iB-4*. 

i«clMr. jiUçemeiim Gélekrtmi^Uatemik, 

CAMPI (Pttul-Émilê DE), auteur dramatique 
italien, né à Modem en 1740, mort eh 1796. 11 ne 
se livra que tard à la poésie dramatique ; mais ses 
succès ftirent brillants, bien que sa versification ne 
soit pas exempte de reproche. 11 était en corres- 
pondance très-suifie avec Voltaire, qui faisait cas 
de lui et qui le cite plusieurs fois dans ses lettres. 
On a de Campi : Blblis, tragédie représentée sur 
les premières scènes d'Italie , 1774 ; — Pégase et 
le Vieillard, dialogue dédié à Voltaire, 1774 ; 
~ Wladimir, ou la Conversion de la Russie, 
tragédie, 1777. 

Tlraboschl , BibUatêca Mtodeneië. — VotUIre» Cor- 
respondance, 1T71. 

CAMPIAN ( Edmond), Jésuite et savant an- 
glais, né à Londres en 1540, mort dans cette 
ville le 28 novembre 1581. H eommença ses étu- 
des à Oxford , où il fit de grands progrès dans 
les belles-lettres , et fut reçu diacre dans TÉ* 
glise anglicane. Quelque temps après, il fit alyu- 
ration, et vint à Douai dans un séminaire anglais; 
de là il passa à Rome, et y prononça ses voeux 
dans la compagnie de Jésus eu 1573. Il s*y fit 
bientdt remarquer par sa piété et sou savoir. 
Après son noviciat, il se rendit à Vienne et à 
Prague. De retour à Rome, Grégoire XDI l'en- 
voya en Angleterre, afin d'y propager la foi ca- 
tholique romaine. Campian y débarqua eu 1580, 
et commença aussitôt ses prédications. Elles fu- 
rent suivies d'uu si grand nombre de conversons 
que le gouvernement d'Elisabeth s'en inquiéta, et 
que sur l'ordre de cette reine, excitée par son 
ministre lord WaLsingham, Campian fut arrêté à 
Lyford (Berckshire), ainsi que son collègue Par- 
sons et deux autres missionnaires. Ils furent 



406 



CAMPIAN ~ GAUPIGJMfiULLES 



406 



à liondres an mMeo dM inaoltos àm 
poputotkNM famtiirtfii, et leur proeèt s'ÎMtniiitt 
à la To«r. Ob IM ioaiMait d*avtlr compioté oo»- 
trelarcliie,auitélepea|ileà la rébeUioii ; cBia 
4e «omapoadre arae le pape et le rai d*Eapa^ 
fu, alors eo guem avee Tlngletcm. Latortnre 
M leur arracha antn aveo; fln pfoleitèreiit m 
contraire •enaeesae de leur raapect pMr la reinei 
« De quelle reine enteiidtt*Tous porlerf » leur 
demanda lonl Howard. — « D'ÉÎiMMh, totre 
« nfaM et la mienie, » r^pl^oa Gampian. Néan- 
moins lia temt eendanmée à tnort, oonme e^ 
pîona et agorta aeeieta des p nlena ncee catholi» 
que». On lenr offHt p i ual enia tbia lenr ktAm, a'ila 
▼onlaient reconnaître la enprteallede la religion 
angl i eane;ils pf é M fÉiaBl la mort» et fttfent pendus 
à Tybiim. Api^ lenr exécution, on leur coupa 
la tflte et lea memlnrea ; puis on envoya on de ces 
fragmenta humafna dans diaoone des principales 
Tilles, pour y demeorer eiposé. Gam{rfan a laia> 
se : Nectar et Ambroisie, pièce représentée à 
Vienne en 1575 a¥ec beaucoup de suooès: — 
Habsaceo ntmanutfSeu decem raiUmes oblati 
eertamtnis in eamsafidei redditm Àcademids 
Ânglix; écrit publié aussitôt après TarriTée de 
Cainpian en Angleterre, afin d^engager une polé- 
mique avec les théologiens anglais sur les dix 
prihcipaux points qui forment la différence des 
deux croyances : cet ourrage a été traduit en 
français par le P. Brigoon, Jésuite, sous ce ti- 
tre: Dix preuves ie la vérité dé la religion 
chrétienne proposées aux universités d^ Angle- 
terre; Paris, J. Boodot, 1701, in-13; ^ Neuf 
articles adressés aux lords du conseil privé ; 
Londres, 1581 ; •— Conférences à la Tour, en 
anglais , publiées par les adTersalres mêmes de 
Caropian; Londres, 1583, in-^**; — Narratio de 
Livortio ffenrici VlIIab uxore Catharina, édi- 
tée par Richard Gibbons, jésuite; Douai, lô22,in- 
fol., et Anvers, 1631 \^£p%stolm variée adMer^ 
curianum, generalem Societatis Jesu ; Anvers, 
1631 ; — Orationes laiinx; Anvers, 1631 ; ^ 
De Imitatione rhetorica; Anvers, 1631 ; — 
Histoire (f Irlande, ta anglais; Dublin, Jacques 
Ware, 1633, in-fol. ; — Chronologia universa- 
iis. Les Orationes, BpistoUs, et de Imita- 
tione, ont été réunies en 1 vol. in-8*, et publiées 
à Ingolstadt, 1602. 

U p. PaiU BoBMao. FUm et ma rtfh m m Sdmtméi 
CamftiatU, mutrigrU Ângll, é SoeietaU Je$u» — Rome, 
Historv of Bnçland. — Camden, Jnnalei rerum ji%- 
tlkeanofum tt HUbtmUamm, reçnmU EliMobHha. — 
Sponde, ^niMiiet eeeiêskutiei. — Pltoeas, ReUMomi 
Mst43inea, — Rlcdoli, Chronotoçia reformata. — MIm- 
deneln, CataloffusSeriptorum SoeietatU Utm, 

«CAMPiANi {Augwtin)^ canoniste italien, 
natif de Privemo, vivait dans la première moi- 
tié du dix-huitième siècle. Il fut professeur du 
droit canon à Turin. On a de hd : lAhri II de 
offixAo et potestate tnagistraimtm roman^^- 
rum et jurisdictione; Genève, 1725, in^^; — - 
^ormularum et Orationum liber singukiris; 
Turin, 1728, in-8*. 



Adalug, Mpplénwt à JOcImt. AU$, GtUkriwn Lm% 

MA. 

CAHPIOLU {Alexandre), historien italien, 
vivait à la fin du seizième et au commencement 
du dix-septième siècle. Ou a de lui : Belle tur- 
bulenze délia Franeia in vUa del re ffenrico 
il Grande, lib. X, n€ quali non sol si narra 
la nascita, V educazione, la raggione di succe- 
dere alla corona, i travagli, le grandi im- 
prese di quel re, le guerre, le leghe, le divi- 
sioni del regno, la pace e la liberté donata, 
ma si trattano politicamente gV interessi ed 
i fini partieolari ch* ebbero a quel tempo i 
principi deW Suropa, dalV anno 1553 alV 
anno 1594; Venise, 1614 et 1617, in-4*; Augs- 
booiig, 1616, in^*". C'est lliistoire de la vie et 
d'une partie du règne de Henri IV, avec une épl- 
tre dédicatoire adressée à Louis XIII, où il 
peint rimpression douloureuse produite en Italie 
par la nouvelle de l'assassinat de Henri IV. 
Sauf son poiot de vue exclusivement italien, qui 
place le principal mérite de Henri IV dans sa 
réconciliation avec le saint -siège en 1595, et qui 
rempéclie de blâmer la Saint- Barthélémy, cet 
ouvrage est un beau panégyrique de ce roi. 

LelonK et f^ntette. Bibtioth. Aist. de la France. 

CAXPI6L1A ( Giovanni' Domenico), peintre 
et graveur de Técole florentine, né à Lucques en 
1692, mort après 1762. n apprit les principes du 
dessin et de la peinture à Técole de Tommaso 
Rodi et de Lorenzo del Moro; il passa ensuite à 
Bologne dans l'atelier de Giuseppe del Sole, n 
habita longtemps Rome, où il acquit plus de ré- 
putation comme dessinateur que comme peintre, 
n exécuta les dessins de l'ouvrage intitulé Scol' 
tura del Campidoglio, dont la publication com- 
mença en 1741. n dessina aussi la plupart des 
statues et des bustes de la Galerie de Florence, 
et grava à l'eau-forte un grand nombre de plan- 
ches. Son portrait, peint par lui-même en 1742, 
fait partie de la collection iconographique de 
Florence. On voit aussi de loi, dans cette ville, 
quelques tableaux, dont le mfiillenr est un Saint 
Nicolas de Bari, k l'église de San-Giovan- 
nino. E. B— if. ■ 

Tleoixl. DiMionatHo. - Lanil, Stmia pittoriea. ~ Fan* 
toszl, Jfwna Cuida di firtntê, 

CAHPiGiiKVLLiis ( Charles- Clottde-Flo- 
rent ToûaBL de ) , financier et littérateur fran- 
çais, né à Mootreuil-sur-Mer le 3 octobre 1737, 
mort en 1809. U se livra aux belles-lettres dès 
r4ge de dix-neuf ans, et les cultiva juaqu'à sa 
mort, mais sans grand succès. Il était membre 
des Académies d'Angers, de Caen, de Lyon, 
de Villeûimche^ et des Arcadiens de Rome. 
Ses travaux littéraires ne l'empêchèrent pu 
de remplir exactement ses fonctions de tréso- 
rier de France à la généralité de Lyon. On a 
de CamptgneuUes : le Temps perdu, ou hiS' 
toire de M. de C***; 1756, in-12 : on a dit de 
ce roman que sa lecture légitimait son titre; — 
Cléon, ou le Petit-MaUre esprUfort; 1757, 
fin-12; ^ Ânoedotes morales de lajiuuiU, 



407 



GAMPIGNEULLES — CAMPIONE 



êuwies de recherchée ei de réJUxkme «nr Ue 
petiU'-mdtres; 1700» in-lS ; — le Nouvel AM- 
tard, ou Lettres d*tm singe au doctem- Aba- 
dolf; 1763, iD-8*; — Nouveaux Bssais sur 
différents eujeU de littérature ; 1766, in-lS; 

— Dialogues moraux, 1768, in-il; —SuUe 
de Candide; 1769, in-ll. 

Gampigneulles a fidt paraître aussi jm Journal 
des Dames f de janvier 1 769 jusqu'en avril 1761. 

SUelM lut, - Quérard. la From» Uttéraàm. 

CAHPiGNT ( Charles-Benoît ne ), religieux 
câestin, puis bénédictin, né à Oriéans, obtint en 
1588 un canonicat à la calbédrale de Bourges, et 
abandonna bientôt ce bénéfice pour faire profes- 
sion dans l'ordre des Célestins. H devint supé- 
rieur de la maison de Lyon, puis Ait envoyé à 
Rome en qualité de provincial pour s'opposer 
aux célestins dltalie, qui voulaient soumettre les 
câestins de France à leur juridiction. Il réussit 
d'abord; mais la lutte ayant continué au sujet 
de cette double obédience, Benoit de Campi- 
gny fut déposé juridiquement en 1618, et enfermé 
dans un couvent de cbartreux. n n'en sortit 
qu'à la condition d'entrer dans la congrégation 
des Bénédictins de Saint-Maur : il mourut à Pa- 
ris en 1634, au monastère des Blancs-Manteaux. 
On a de lui : fe Guidm de la vie spirituelle, 
qui] eut la modestie de ne pas signer ; et FAna- 
tophile bénédictin aux pieds du roi, pour la 
réforme de V ordre de Saint-Benoit; Paris, 
1613. 
B. eeros, AIftUoM. Al cHoeif^ d'OrMnu, nu. 

GJJiFiLLO (don Joseph del), ministre es- 
pagnol, né vers le commencement du dix-bui- 
tième siède. H était ministre de Pbflippe Y, eta 
composé en 1743 deux ouvrages politiques re- 
marquables : Ce qu'il y a de trop et de trop 
peu en Bspagne, etc.; — V Espagne réveillée, 
San Felipe. ComenUriM de la gtmra d$ Eipofta « 
kUioria éenirûif FeUpe F, etc. 

CAMPION { Alexandre m)y littérateur fran- 
çais , l'alDé de trois frères distingués dans les 
lettres, né en 1610, mort en 1670. On a de lui : 
Vie de plusieurs hommes illustres, tant fran- 
çais qu'étrangers; Paris, 1637, in-8^; -- Re- 
cueil de lettres qui pourront servir .à Vhis- 
toire des années 1631-1636; Paris, 1647, in-8'; 

— Diverses poésies; Rouen, 1667, in-8* (dé- 
diées à une dame de ses amies , mais aujour- 
d'hui assez rares ). 

^ Lelong et Pontette, BiàUoL kUtorique de la Fermée. 

GAMnoN (Henri os ), frère du précédent, 
né le 9 février 1613, mort le 11 mai 1663. Il 
avait embrassé d'abord la carrière militaire; 
mais il fut obligé de l'abandonner, ayant été at- 
taqué d'une maladie de langueur qui le condui- 
sit au tombeau. Il a laissé des Mémoires, anno- 
tés par le général de Grimoard; Paris, 1806, 
in-8''. Cet ouvrage, écrit très-purement, renferme 
des faits importants et ignorés. 
I Qn«nrd, la France UUéraire. 

dLHFiON {Nicolas db), frère des deux pré- 
cédents, né le 6 mars 1616, mort vers 1703. Il 



408 
l'état eoclésiaatique, et alaiflflé: Aura- 
tiens sur divers sujets Shistokre, de politique 
«# de «orole, dédiés an cardinal de PoUmac, et 
publiés par Garambourg, cbanoine d'Evreux; 
Paris, 1704, in-n. L'épt&e dédicatoire renferme 
quelques détails intéressants sur les personnages 
qui figurent dans les entreliens; quanta ses an- 
tres ouvrages, la rareté en fait seule le mérite. 

Qnénrd, la Fraaee UUérwtre. 

*GAMPiOH (François) , théorfaiste français, 
vivait en 1738. Ilentra à l'orchestre de l'Opéra 
de Paris en 1703, et prit sa retraite en 1719. 
On a de hii : Nouvelles découvertes sur la gui- 
tare, contenant plusieurs suites de pièces sur 
huit manières différents d*aeeorder; Paris, 
1706 : cet ouvrage curieux enseigne l'art de tirer 
de la guitare des effets qu'on a présentés cooune 
des dto)uvertes modernes; — Traité d^ accom- 
pagnement pour le théorbe; Paris et Amster- 
dam, 1710, in-8*; — Traité de composition 
selon les règles des octaves de musique; Pa- 
ris, 1716. 

FéOt, BMiorrapMê mUverêelle det MmsMmu. 

* GAMPiOH ( Hyacinthe ), philosopbeet théo- 
logien hongrois, de l'ordre des Franciscains, né 
à Bude en 1726, mort le 7 août 1767 à Kszek en 
Esdavonie. Il fut d'abord professeur de philo- 
sophie et de théologie, et ensuite commissaire 
provincial de l'Esclavonie. On a de lui : Ani- 
madversiones physico-historico -morales de. 
Baptismo non natis, abortivis et projectis 
co^erendo; Bude, 1761, in-8*; — Vindidec 
pro suo ordine adversus quosdam scriptores, 
novissime opellam posthumam Guilielmi" 
Frideriei Damiani, sacerdotis Petrini, etc.; 
ibid., 1766, in-S**; — Vindicis denuo vindi- 
catês adversus Apologiam Jos^hi-Antonii 
Transglvani, etc. ; ibid., 1766. 

Horannyl , Memor. Htmgar. 

GAMMON {Thomas ), médedn , poète et mo- 
sicographe anglais, vivait dans la première moi- 
tié du dix-septième siècle. Dans un de ses écrite 
( le Traité du contre-point ) , il s'appuie sur 
l'exemple de Galien pour s'excuser d'avoir écrit 
un traité de musique. Il composa aussi des 
vers; on en trouve de sa façon dans Fédition 
des airs de Ferabosco; Londres, 1609. On a de 
lui : A new wag of making four parts in 
contrepoint, by a mostfamiliar and infcdli- 
ble rule (Nouveau moyen pour composer è qua- 
tre parties en contre-point, par une règle très-Ca- 
dle et sûre) ; Londres, in-8^ sans date ; et Lon- 
dres, 1660 et 1672. Cette dernière édition a pour 
titre : the Art of discant with annotations, 
par Sympsons, petit in-8*. On trouve encore cet 
ouvrage dans Playfort. 

Ptajfort , Inirod. d la eonnaiuanee de la fimriqim; 
Undrea, ivik, In-t*. — Wood. JUmm OroR. 

CAMPlOn DB TBB8AJI. Voy. TeRSAN. 

* CAMPIOHB ( Marco DA ), ardùtecte du qua- 
torzième siècle._Quelques auteurs lui attribuent 
le dessin primitif de la cathédrale de Milan. 



409 



GÀMPiONK - CAMPismom 



410 



OeocMn , Stcria dêOa SeoUmra, — llooul, DiMio- 
nario, — PlroTaoo. Guida M MUamo. 

* G ampioub ( François-Marie ) , théologien 
ItaUen, de Fofdre des Trinitaîres, TÎTSit an com- 
menoement du dix-huitième siède. On a de lui : 
Insinuione per gli ordinandi; Rome, 1702, 
m-8*; Venise, 1703, in-13; — Instruzione 
del elero per oçni etame da subire delV ordk- 
nario; Rome, 1710, ht9>i — Instruetio pro 
se eomparantHms ad audiendas eof\fessioneSf 
3* édit.; Rome, 1711, 2 toI. hl-8^ 

Adeloog, tappL à JOdwr, JUIoêm, CéUMrUfihLexiêom. 

GAHPiONi (Charles-Antoine), compositeor 
de musique toscan, né à Lirourne en 1720. n se 
livra de bonne heure à Tétnde du TMon et de 
la composition, et ses oayrages (brent bien ac- 
cueillis en Allemagne, en Angleterre et en Hol- 
lande. En 1764, il ftit appelé à Flmenoe en qua- 
lité de maître de chapelle de François n de Lor- 
raine, grand duc de Toscane; fl se livra alors à 
la composition pour l'Église, et fit exécuter en 
1767 un Te Deum par deux cents musiciens. 
Campiom possédait la collection la plus com- 
plète des madrigaux des compositeurs des sei- 
zièroe et dix-septième siècles ; il a laissé sept 
«euTres de trios pour violon, et trois œuvres de 
duos pour violon et violoncdle. 

Fétls, Biographie nmkveneUe en MuHeêtiu. 

«GAMFI8I (/>omini9ffe), dominicain, prédî- 
cateur, théologien et musicien sicilien, né à 
BaiaUmto, vivait en 1630. H était de Tordre 
des Prédicateurs, et Ait nommé professeur de 
théologie en 1629. Campisi était en même temps 
un savant compositeur de musique. On a de 
lui : Motetti a due, tre et quattro vod, con 
una oofnpie^a;Palerme, 1615-1618, 2 vol.in-4*; 
— FlorUus eoncentus binis, ternis ^ guater' 
nis et quinis voeiàus tnodulandus; Rome, 
1622, in^<>; — lÀHa campi, Hnis, temù, 
quatemis et quintis voeiàus, modulanda cum 
compleiorio et lÀtaniis beatm Virginis Morim; 
Rome, 1623, in-4«; — LiXia campi, 1-6 vod- 
bus modulanda; Rome, 1627, in-4*. 
. MoDgIton, Mibl. Siemla, 

GAMMflSAiio ( Frédérie), jurisconsulte si- 
cilien, né à Catane, mort en 1583. n possédait 
une ^ande réputation de science et de sagesse. 
11 a laissé : ConsUia tria, faisérés dans le Me- 
eueil de Pierre de Lune, ad buUam apostoli- 
cam IficoUH V et régies pragmaUca Alph. de 
CensHms; — 5ermones et DissertaHones, 

Mongitor. BibI, Sieuia, 

GAMPinmoH (Jean Gauut ns), auteur 
dramatique, né à Toulouse en 1656, mort le 11 
mai 1713. bnduel dans lequel fl Ait blessé l'ayant 
forcé de quitter sa ville natale, il vint fort jeune 
à Paris; il cultiva la poésie, fit la connaissance 
du comédien Raisin, reçut des conseils de Ra- 
cine, et commença, en 1683, à travailler pour 
le théâtre.^ Virginie fut sa première pièce. Son 
opén dUds et GakUée, représenté dans une 
\ IMe que le duc de Vendôme donnait an 



Dauphin dans aoa chàtean d'Anel, Ait la source 
de sa fortune. Le duc Ait si content de cet ou- 
vrage, qu'il prit Campistron pour secrétaire de 
ses commandements, n le fit, de plus, nommer 
secrétaire général des galères , et l'honora d'une 
constante amitié. Campistron Taocompa^ia dans 
ses campagnes, jusque sur les champs de ba- 
taille. A Stemkerque, ledoc, le voyant s'exposer 
à ses c6tés, lui dit : • Que fUtes-vousid, Cam- 
pistron? — Monseigneur, répondit le poète, 
voulei-vous vous en aller? » fl montra le même 
courage à Luziara, et obtint à oette oecasioii, 
de Phflippe Y, l'ordre de Saint^aeques de l'Épée 
et la commanderie de Ximenès. Enfin, il Ait 
créé, par le due de Mantoue, marquis de Pe- 
nango, dans le Montferrat En 1701, Campistron 
Alt reçu à l'Académie française. Il était aussi 
membre de celle des Jeux Floraux de Toulouse. 
n s'étaH retiré d«is cède viUe, oà fl époun 
M"* de Maniban de Cazanbon, sœur de Tarchevè* 
que de Bordeaux, dont fl eut six enfants. — Cam- 
pistron a donné au Théfttre-Français les tragédies 
suivantes : Virginie, 1683; — ArmMus, 1684; 
— ilndrofiic, 1685; — Alcibiade, 1685; — 
Pkraarte, 1686; — Phocion, 1688 ; — Adrien, 
1690; — 7Vkfa#e, 1691; — ilé^HM, 1693. A ces 
pièces fl font igouter une antre tragédie, Pom- 
péia, non représentée, et imprimée en 1750 dans 
les œuvres de l'auteur. En outre, Campistron a 
fait jouer deux comédies, V Amante amant, en 
dnq actes et en prose , 1684, et le Jaloux de- 
sàbusé, en dnq actes et en vers, 1709. A l'O- 
péra, n a donné Ads et Galatée, 1686; 
AehilU et Polixène, 1687; et Alcide, 1693. 
Campistron Ait l'auteur le plus heureux de soo 
temps, par sa position dams le monde. Quel- 
ques-uns de ses ouvrages obtinrent une bril- 
lante fortune, notamment Andronic et Tiridaie. 
Dans Andronic, Campistron a traité le beau su- 
jet de don Carlos et de Philippe n, qu'U a bien 
décoloré. Timide imitateur de Racine, fl ne con- 
çoit pas mal son plan; mais l'exécution et la 
couleur lui font défout. Le talent de Baron ser- 
vit puissamment ces foibles tragédies. La co- 
médie du Jaloux désabusé leur est fort supé- 
rieure; eUe s'est maintenue longtemps au théâ- 
tre, et passera toHJours pour un ouvrage esti- 
mable. Les œuvres de Campistron ont été pu- 
bliées en 1715, en 2 vol. in-12; Paris, chef Ri- 
bou, 1732; en 1739, aussi 2 vol. in-12; en 1750, 
par la compagnie des libraires associés , 3 vol. 
in-12; édition revue et augmentée, publiée par 
Gourdonde Bacq, parent del'auteur, etde Bonne- 
val; — Chefs-^œwre dramatiques de Cam^ 
pistron; Paris, 1791, 2 vol. in-18, portrait; — 
Œuvres choisies, avec notice par Auger, 1810, 
in-18; — Che/i-d'œumre dramatiques de Cam- 
pistron, avec remarques par Lepan, 1819, 
in-12 et hi-8'*. On trouve quelques pièces de 
vers de Campistron dans le recueU de l'Acadé- 
mie des Jeux Floraux. Tn. Moiet. 
Dm,ém «MMm.-Qiiértrd, ta Firanet Utt4raêr% «te. 



411 



CAMPISTRON - GAMPO-B>lSSO 



412 



~ Uea Baiarti. /6f HMete lUi, - Cbanfaplé, Sm^pL mu 
JMet. de Baj/U. 

GAHPiSTRON {Louis)^ fière du précédent, 
prédicateur et poëte français, de Tordre des Je- 
8uiie«, né en ledO à Toulouse (ou, selon Quérard, 
en 16Âd), mort dans la même ville en mars 
1737 (ou 1733, selon Quérard). Aprôs avoir suivi 
eomroe auroùnier Tarmée du duc da Vendôme 
eo Italie, il devint profesaeur de rliéforique. Plus 
tM, il se rendit célèbre à la cour par les aerroons 
Auèbres qu'il prononça successivement en Thon- 
nenr des deux dauphins, fila et petit-fils de 
Louis xrv, et finalement de Louis XIV lui-même. 
Vers la fin de ses jours, il se retira dans la maison 
professe de son ordre à Toulouse, où il mourut. 
Quanta la tournure de son esprit et ses qualités 
poétiques, il rappelle Uen son frère, Tauteur dm- 
matiqua. Onada loi t QttMtrtitaneu sur la Sfm- 
patMe;—-Odeiur le Jugement dernier (&ua- 
semeot attribuée à W^ Ohéron); ^ Idflle iur 
lameri-'VÉlûge de Fmnàiié; ^Portrait d» 
Sage (toutes ces poésies se trouvent dans le 
Meeueil de P Académie des Jeux Floraux, et 
dans la BibUoth. poétique, t IV, p. 342); — 
Oraisons funèbres des deux Daupfùns et de 
Louis XJY; Toulouse, 1711, 1713 et 1715, 
in-i". — Une tragédie intitulée ÀbsaUm, et des 
Pensées de Sénèque mises ea vers par lui, sont 
peidues. 

ëiU, poéS» — Nom», ma, JUft. - Quérard, ia Fram» 
lUUralre. 

CAHPO (Hennericus i>b). Voy. Cku^m. 

CJkUPO l Antonio). Voy. Cavpi (iin^onio). 

CAMiK) ( Benoît db), médeciu espagnol, vivait 
CD 1S44. H pratiquait avec réputation lamédecine 
à Alcala-la-Reale (Andalousie)^ On a de lui : 
CommentarioltLs de lumine et specie ex phi- 
losophix adytis excerptus, née non super 
Adiante observatio graca pariter et latina, 
pharmacopolis et medicis admodumprojicua; 
Grenade, 1544, in-8**. 

Rleolas Antonio. Bibl. hisp, nova. — tioy, DUiki»' 
noire hUtorigue 4e la Médectnê. 

GA2IIPO-BAS80 {Plicolas, comteofi), fiimeux 
condottiere napolitain, vivait en 1477. Il avait 
d*abord soutenu tes intététs de la maison d'Ai^on 
dans le royaume de Naples; mais le sort des 
armes ayant été contraiie an roi René et à ses 
héritiers , il suivit leur fortune et se retira en 
France, où Charles le Téméraire, duc de Bour- 
gogne, compétiteur de la maison d'Ai^ou, l'attira 
à son service, et le chargea de lever pour son 
compte des troupes mercenaires Italiennes. Campo- 
Basso s'en acquitta, en lui amenant ta soldatesque 
de l'Italie et de la Dalmatie. H réussit si bien par 
ses flatteries à s'emparer de l'esprit de Chartes, 
que ce prince n'agissait que par ses conseils. Le 
comte de Campo-Basso se servait de cette con- 
fiance aveugle pour le vendre è ses ennemis, et de 
trahison en trahison il conduisit le duc à sa ruine. 
Il ne fut même pas étranger à la mort de son bien- 
faiteur ; car on trouva autour du corps de ce mal- 
heureux prince pluaieurB cadavres des aoldats 



stradiotes de Campo-Basao, qnl avait déserté 
l'armée bourguignonne quelques jours avant. 
Voici ce que Comines rapporte au sviei de 
Campo-Basso : « Ledictdnc de Bourgongne auoit 
la plus belle armée qu'il eut iamais, et specialle- 
met pour gens de cheual : car pour aucunes fins 
qu'il prétendoit es Itah'es, il auoit retiré quelque 
mille hommes d'armes italiens, que bons que 
mauuais. Il auoit pour chef d'entre eulx vn ap- 
pelé lecont6|Campobache,,du royauhnede Naples, 
partisan de la maison d'Auiou, homme de tres- 
mauuaise foy et très périlleux. Le conte allégué 
de Campobache estoit sans terre ; car à cause des 
guerres que la maison d'Aniou avoit mené en ce 
royaulme de Naples, de laquelle ilestottservitenr, 
il en estoit bany et avoit perdu sa terre, et 
toosiours s'estoittenuenProoence ou en Lorraine 
anec le roy René de Cecille, avec le duc Nicolas, 
filz du duc Jdian de Calabre, et après la mort 
duquel le duc de Bourgongne avoit recneîlly plu- 
sieurs de ses serviteurs, et par espedal tons les 
Italiens. Ce dict oonte de Campobache, de lors 
qu'il alla faire ses guerres en Italie, receut du 
dict duc quarante mille ducatz dimprétance pour 
mettre sus sa compagnie. En passant par Lyon, 
s'acoointa d'un médecin appdé nuûstre Simon 
de Pauye, par lequel il feist sçavoir au roy 
(Louis XI de France) qne sll hii vouloit foire 
certaines choses qu'il demandoit, fl offrait à son 
retour luy bailler le duc de Bouqsongne entre ses 
mahis. Autant en dist à monseigneur de Saind 
Pray , estant lors en Piedmont ambassadeur pour le 
roy. Après qu'il fbt retourné, et ses gens d'armes 
logez en la comté de Marie , il ofTroit encore au 
roy que, des ce qu'A seroit en champ avec son 
maistre, qu'il ne fiiuldroit point de le tuer ou le 
mener prisonnier; et dlsoit la manière : c'estoit 
que le dict duc alloit souvent à Tentour de son - 
ost sur vn petit cheual avec peu de gens (et dl- 
soit vray), et que là ne fouldroit point de le tuer 
ou prendre. Ou si le roy et le dict duc se ve- 
noient à trouver au champ de bataille l'un devant 
l'autre, qu'il se toumeroit de son party avec ses 
gens d'armes ; et demandoit, pour ce faire le paye- 
met de ces quatre cens lances^ vingt mille esens 
content, et vue bonne conté. Le roy eut la maonai- 
seté de cest homme en grand mespris, et voulut 
monstrer au dict duc de Bourgongne de grandes 
franchiaes, et hiy &lst açauoir tout oecy par le 
seigneur de Contay. Mais ledict duc n'y adioutta 
point de foy, mais estimoit que le roy le Aisoit 
à autres fins, et en ayma beaucoup mieux le dict 
conte. Vous voyez que Dieu lui troubla le sens 
en cet endroict, aux ders enseignements qne le 
roy lui raandoit. Et de nouveau voyant ton 
maistre Las, Campobache commença à practiquer 
tant aoec monseigneur de Lorraine qo'auec ceux 
de Nancy, et proroettoit tenir la main que ce 
siège ne s'avancerait point, et qu'il ferait ^tMiver 
des deffaulx es choses plus nécessaires pour le 
siège et pour la baterie. Il le poouoit bien faire; 
car il estoit pùur lors leiplus grand de l'armée, si 



413 



CAMPO-BASSO — CAMPOLA 



414 



en auoit 1a princtpalle charge et l'autorité aaec 
le dictduc de Bourgogne. Durant quHl condolsoit 
eee marchez» TiiidrdtaQciuitgeDtilshoiiHnetdu du- 
ché de Lorraine, poar entrer en la place. Aocons 
j entrerët, autres furait prins : dont Ton Tut un 
gentUbomme de ProYence appelé Cifron , lequel 
cOdttiaoit tous les marchez dodict conte avec 
ledict duc de Lorraine. Le duc de Bourgongne 
manda que le dict Cifron fust incontinent pendu; 
lequel, quand il reit qu'en son folct n'y avoit nul 
remède, fl manda au duc de Bourgongne quil 
lui pleust l'ouïr, et qu'il luy diroit chose qui 
toudioit à sa personne. Aucuns gentilshommes, 
à qui il dist ses parolles, le Yindrent dire au 
duc. Et d'adventnre le omte de Campobacbe se 
trouva deuant, ou que, sachant la prinse dudict 
Cifron, il si voulolt Men trouuer, doublant qu'il ne 
dist de hiy ce qu'il sçanoit touchant le demesié du 
dict c5te, tant d'?n oosté que d'aultre : car tout 
s'estoit communiquée! estoit ce quil vouloit dire. 
Ledict duc respondit qu'il ne le falsoit que pour 
saurer sa Tie; le dict conte conforta parolle, et de 
rechef commanda le dict duc qu'on le menast pen- 
dre.Et en le menant ledict Cifron requist à plusieurs 
qn'ilz priassent à leur matstre pour luy, quil luy 
diroit chose qu'il ne vouldroit pour une duché 
qu'il ne le sceust. Plusieurs vindrSt ftire à leur 
Didstre cette requetle; mais ce mauTais conte 
estoit à l'huys de la chSbre de bois, en quoi io- 
geoft ledict duc, etgardoitquennln'enstrast, et ref- 
fnsa l'huys à ceulx-là, disant : Monseigneur yeult 
qu'on s'auance de le pendre ; et par messagiers 
hastoH le prrrost. Et finaUemet le dict Cifron 
M pendu, qui Art au grand preiudice du duc de 
Bourgongne. Le premier de janvier quatre cens 
LXXVI , le duc de Lorrame, et les Allemans 
qui estoient dans sa compagnie, deslogerent de 
Sainct Nicolas pour aller combattre le dict duc de 
Bourgongne; et ce propre Jour vint au devant 
d'euh le conte de Campobache achever son entre- 
prinse, et se rendit des leurs, avec huict vingts 
hommes d'armes, et luy desplaisoit bien que pis 
n'avoit peu faire à son maistre. Ceulx de de- 
dans Nancy estoient bien advertis des traictez 
dudict conte, qui leur aidoit bien à donner cueur 
de tenir ; car antremet estoient sur le poinct de 
se rendre ; et si n'eust esté la dissimulation dudiet 
conte, iiz n'eussent poinct tenu Jusques lors. A 
l'arrivée du conte de Campobache vers le doc 
de Lorraine, les Allemans lut feirent dire qu'ito 
se retiras!, et qu'îlz ne vouloiet nulz traictre 
avec eulx : et ainsi se retira à Condé, un chasteau 
et vn passage près de là , qu'il repara de char- 
rettes et aultres choses le mieuh qu'y peut, es- 
pérant que, fuyant le doc de Bourigongne et ses 
gens, il en tomberoit en sa part, comme il feit 
assez, n asseuroit bien que si le duc de Bour- 
gongne ftiyoit, qu'il n'en eschapperoit jamais vif, 
et qu'U l'asseuroit treize ou quatone personnes 
qui lui seroient seurs, les uns pour commencer 
la ftiyte dès ce qu'Uz verroient marcher les Aile- 
Bians; tes antres qui auroieot l'oeii sur le dict duc 



s'il fuyoit, pour le tuer en ftiyant; et en cela n'y 
avoit point de double et foulte. Et en ay congneu 
deux on trois de cealx qui demoorerent pour 
tuer le dict duc. » Voilà ce que raconte Coraines. 

Après l'accomplissement de ce grand drame, 
les chroniqueurs ne parient plusdeCampo-Basso. 

Philippe de Comloes, Chronique du r^g Lofi umi&- 
me. — M«l«ny, Histoire <to Framee, régné deUmii XI. 
^ Itniite, Hiêtoirê Om émet ilê M^mtgogtm, — Walter 
Scotifjénnê de CeUrt^ein. 

GAMM^SâSSO (ÀlesMmdre*Vincent)t com- 
positeur napolitain, né à Naples en 1760. H a 
donné à Milan, en 1789, un opéra séria intitulé 
AntigûtuL 

Fétis, Bioprmfkiê WÊAmmllê dêi muHêimu. 

*GAHF«-BBLU» {LOUÎM Dl), GÉpttaim de 

vaisseau espagnol, vivait dans la premièfe moitié 
du dix-huitième siède. il découvrit une Ile voi« 
sine des Caraïbes, dont il donna une description. 
On n'a de cet ouvrage que la traduction itsiienne, 
sous le titre : Rêkaàonê di una nuova iêcla 
êetfperta nêl nuovo mundo, sopra le eoite delV 
isolé Caribdiin Ainerica, tradolta dallo spa* 
gnuoh; Venise, 1739 on 1740. 

JofÊmai dêt Savante, année ITM. 

;cAMPO-€HiAno (le doc ob), homme d'État 
napolitidn, issu d'une ancienne famille espagnole 
qui s'établit dans le royaume de Naples an der- 
nier siècle. Il était attaché en 1805 à la garde du 
roi Ferdinand I*', en qualité de ci^iitaine des Li* 
pariotes (cavalerie des chasses). Lorsque le roi 
se vit forcé par linvasion française de se retirer 
en Sicile, le duc de Campo-Chiaro resta à Naples, 
et se soumit au nouvel ordre de choses. Appelé, 
en 1806, par le roi Joseph an conseil d'État, il 
ne tarda pas à devenir ministre de la maison 
royale. Joachim Murât, à son avènement au 
trône, le fit grand dignitaire de l'ordre des Deux- 
Sidles, et lui donna le ministère de la police, où 
il sut se maintenir pendant quelque temps, en y 
foisant preuve d'habileté et de douceur. Plusieurs 
missions diplomatiques lui forent ensuite oon- 
Aées : il fut envoyé en qualité d'ambassadeur 
auprès de Napoléon; et en 1815 il assista au con- 
grès de Vienne, comme ministre du roi Murât. 
Mais, fpAoe aux imprudences de ce malheureux 
prince, qui alla plus tard chercher une fin si 
déplorable sur les eOtes de la Calabre, ses dé- 
marches n'obtinrent aucun succès. La révolution 
de 1820 le rappela aux honneurs : noouné mi- 
nistre des affaires étrangères, il ne conserva pas 
longtemps ce poste, et fut destitué pour avoir 
contresigné une circulaire adressée aux pro- 
vinces par le ministre de l'intérieur, à l'occasiott 
du départ de Ferdinand pour le congrès de Lay- 
bach; il fut même dté devant le pariement na- 
politain; mais cette affaire n'eut pas de suites. 
Depuis cette époque, le duc de Campo-Ciuaro a 
tout à Sût disparu de la scène politique. [£nc.. 
des g. du m.] 

«CAMPOLA (César), poète italien, vivait 
la seconde molté du seizième siède On a 



416 



CAMPOLA. — GAMPOBiANËS 



416 



de lui : Mkns di M. Cesare Campola, deito U 
OiimpU»; Vîcenoe, 1577, m-4». 

CaUtosne de la BIbilotlièqae Impériale de Parts. 

*GAMPOLiHi (Jacques), mathématiciep ita- 
lien, TiYâit au oommeocement du dix-huitième 
siècle. On a de lui : PnpoHzkmi aritmeiiee , 
Yeniae, 1703, in-4^ 

Adelung, loppL à /Oeber, MIgem, (Mêkrtgm-Lexieon. 

•€AMPO-UMico (Antonio)^ peintre napoli- 
tain, ^vait vers 1480. On a de lui : la Ccn- 
€qi>tion, qu'il fit avec Jean-Bernard de Lauia, 
son maître. Ce tableau se voit encore dans le cou- 
rent de San-Diego, detto r Ospidal eHo ; un autre 
tableau existe dans l'élise de Sainte-Catherine. 

Ghandofi et Delandiiic, iVoiiv. /Net mlo. 
CÂMPOLO OU GAMPUUI. Voy. LéOM III. 

CAMPOiiOHGO (^ffuiMutneZ ) (1 ), poète italien, 
né à Naplet le 30 décembre 1732, mort en mars 
lâOl. Après de bonnes études, il suivit des cours 
de droit et de médeone. Phis tard, il ne s'oc- 
cupa que de la culture des lettres, et delà poésie 
en particulier. En 1765 il fht chargé de professer 
les humanités à Naples , et entretenait des cor- 
respondances avec les principaux littérateurs de 
son temps. On a de lui i la Polifemeide , «o- 
netti ; Naples, 1759, in-S"», et 1763 ; — la Mer- 
gellina^ opéra pescatoria; iUd., 1761, fai-8^; — 
la Galleêde; ibid., 1766, fah^; — il Proteo; 
Ibid., 1768, in-8% et 1819, hi-8", avec la biogra- 
phie latine de Tanteur par Roberti ; — la Volca^ 
nekie; ibid., 1776, in-8«; — le Smanie di 
Pluto^iïàâ., i77e,inr%*i— Poli/emoiMriaca^ 
dittirambo;}ïÀà., 1778, fai-4''; — il Peccatore 
convinto, guaresitnale ; ibid., 1778, 3 vol. 
in-13; — Curaus philologicus; ibid., 1778, 
4 vol. itt-12 ; — Sepulcretum amicabile ; 1781, 
2 vol. in-4«; — litholexicon intentattan; 
ibid., 1782, in-4^ ; — Sereno serenato, osia idea 
seoperta di QiUnto Sanumieo; ibid., 1786. 

Mlebel iloberll, Biog. de Campolongo. — Hpaldo, 
moç. deçP ttoL iUtutr., III. - Ulande, rogage en Ita- 
Uê, 1790. 

CAMPa-LONGO (Emilio), médecin italien, 
né à Padoue en 1550, mort dans la même ville 
en octobre 1604. Il cultivait avec un égal succès 
la médedne, la philosophie et la littérature. Ses 
talents le firent nommer en 1578 professeur de 
médecine dans sa ville natale, place quMl conserva 
lusqn'à sa mort. On a de lui : Theoremata de 
humana perfèctione; Padoue, 1573, in-4**; — 
JDe Arthridide; Venise, 1586, in^", et Spire, 
1592, fai-8^'; — Methodi Médicinales duœ, in 
quilms legùima medendk ratio tradiiur,pro' 
positm in Academia Patavtna; Francfort, 
1595, tn^*"; — De variolis; Venise, 1596, 
in-^®; — Nova cognoscendi morbos metho- 
dus; Wittemberg, 1601, in-8*; — De Lue 
venerea libeUuSf avec un discours de Paul 
Benius; Venise, 1625, in-fol.; — De vermibus, 
de fUeri ttf/ectUms, deqve moràis cutaneis 
tractatus prœstantissimé, avec la Medicina 



(t)Btl 



oAra4enttIll0vi. 



praetica de Fabrice d'Aquapendente ; Paris, 
1634, în-4'>. 

Marget, BWUotkêca sùrtptùrum mêdiconim. ^ T1m>- 
masiDi, Prodromui Mkeiiarutn Patavinarum. — Étoy, 
DieUonnatre hUUniqm de la médecine. 

GJJiPOMANÈs (don Pedro Rodriguez^oomie 
i>e), diplomate, littérateur et économiste espa- 
gnol, né dans les Asturies en 1723, et mort en 
1802. n a été sans contredit i*un des hommes 
les plus remarquables de son époque en Espa- 
gne, tant par son faistruction variés que par la 
haute portée de son esprit L'amour du travail 
et une application constante à l'étude développè- 
rent en lui, dès ses jeunes années, des talents 
supérieurs qui rélevèrent aux plus hautes digni- 
tés du royaume, et an premier rang parmi les 
écrivahis espagnols. Il devint successivement fis- 
cal du conseil royal et suprême de CastiDe, pré- 
sident des cortès, directeur de TAcadémie royale 
d'histoire, grand-croix de l'ordre de Char- 
les m, et ministre d'État. Ses connaissances 
littéraires étaient très -variées; il savait l'a- 
rabe et la plupart des langues de l'Europe; 
mais il se distingua surtout par ses ouvrages 
d'économie politique, dans lesquels on trouve 
toifjours les pensées les plus larges, alliées aux 
vues les plus utiles. 

Tandis qu'Adam Smith en Angleterre, Quesnay 
et Turgot en France, consacraient toutes les 
ressources de leur esprit à rechercher quelles 
sont les véritables causes de la richesse et de 
la puissance des nations modernes, Campomanès 
se livrait en Espagne à la même étude avec non 
moins d'ardeur .> Placé an-dessus des préjugés 
si communs alors et si profondément enracinés, 
en Espagne surtout, U condamna les aboa, cher- 
cha à mstruire le peuple, et à Téclairer sur sa 
puissance productive ; mais il était trop en avant 
de 6on époque : ses ouvrages ne furent pas com- 
pris. Déjà, malgré la sag» administration de 
Chartes m, il pressentit le funeste résultat qu'au- 
rait la confiance trop aveugle de l'Espagne dans 
ses mines du Mexique et du Pérou. Aussi, dans 
son Discurso sobre el fomento de la indus- 
tria popular, et dans celui qui a pour titre : 
Discurso sobre la educacion de los artisanos y 
su fomento , qui sont sans contredit les ouvrages 
les plus remarquableade Campomanès, s'attacba- 
t-il à démontrer que ce n'était pas en Amérique 
que résidait la véritable puissance de l'Espagne, 
mais bien en Europe, au sein même de la Pé- 
ninsule. Lever les enb'aves qui pesaient sur l'in- 
dustrie, asseoir le commerce intérieur et exté- 
rieur sur des bases larges et libérales, afiûran- 
chir l'agriculture des impôts odieux auxquels 
die était soumise, telles étaient les vues de 
Campomanès. En lisant ses ouvrages, on s'étonne 
de voir que cet homme, entouré d'une société 
peu éclairée, ait si bien compris les questions 
d'économie politique les plus ardues, et quil ait 
su en prévoir les conséquences avec Justesse. Ce 
n'est pas toi^ours une rédaction lucide qui dis- 



4îlr 



CÀMPOBiÀNÈS — CAMPKEDON 



4\È 



tingue 868 éerît8; Terreur 8*y trouve aooTent à 
oAté de la Térité , mais on ne peut s'empêcher 
de reconnaître qoe Taiiteor était paryenu dëfà à 
floolever un coin do voile qui aiveloppait encore 
les divers phénomènes de Véconomie sociale. 
Il écrivit avec chalear et conviction contre les 
abus de la mesta, et démontra combien était 
préjadidable àTÉtat, ev à chaque propriétaire en 
particulier, cet antique usage de faire voyager 
deux fois par an tes bétes à laine. Il ne craignit 
pas d'attaquer le clergé, si puissant en Espagne; 
il s'éleva avec force contre les aliénations illi- 
mitées faites en faveur des établissements reli- 
gieux, et mit à nu les dangers et les pertes qui 
résultaient pour l'État de cette aocumulatiott 
successive d'immeubles dans des mains-mortes, 
accumulation dont la masse représente encore 
aujourd'hui une valeur de près de six milliards 
de francs. H s'occupa de faire établir la liberté 
du commerce des grains, et il eut même le projet 
de détruire la mendicité en employant utilement 
les vagabonds et les gens sans aveu dans les 
différentes branches de l'industrie. On le voit : 
aucune des grandes questions qui préoccupent 
encore notre époque n'avait échappé aux inves- 
tigations de cette intelligence supérieure. 

n nous serait impossible de faire connaître 
ici tous les ouvrages utiles sortis de la plume 
de Campomanès ; nous nous contenterons d'in- 
diquer les plus importants. B commença par un 
Bssai htêtorique sur V ordre des chevaliers du 
Temple; il publia ensuite une Ao^ice géographi- 
que du royaume et des routes du Portugal^ un 
Itinéraire des routes de V Espagne et de plu- 
sieurs autrescontréesdel'Ëurope. H fit un ouvrage 
estimé snr le mécanisme des langues; dans un 
autre, il revendiqua les droits de l'mfante Marie 
et de Charles m à la couronne de Portugal ; il pu- 
blia un Discours sur la chronologie des Goths, 
une Dissertation sttr rétablissement des lois^ 
plusieurs traductions d'ouvrages arabes, grecs 
et latins, et termina sa carrière par une His- 
toire générale de la marine espagnole, que la 
iiKirt ne lui permit pas de livrer à l'impression. 
Après avoir' passé par toutes les phases des 
grandeurs et du pouvoir, Campomanès fut disgra- 
cié lorsque le comte de Florida-Dlanca devint le 
favori du roi. Telle a été la vie , telles ont été les 
principales productions de cet homme d'État, 
qui, comme Turgot en France, consacra toute sa 
yit à éclairer la marche des administrations pu- 
hliques, et qui, comme lui, dota son pays d'une 
école d'économistes pratiques, dont Jovellanos 
et le comte de Cabarrus ont été la plus éloquaite 
expression. [L. Gaubert, dans VEnc, des g. 
du m.] 

CaTanlUcf, ObiervaiUnu nir Partieiê Espagne de 
rCncycfopMia ;Pari«, 1788.— Robertson, Biatùry af 
jimeriea. — ÙictUmnairt de rÊeonomië poUU^uê, — 
Sneh et Gmber, MlçemeinêSi MncfeL^Coiwertatianê- 

GAiiFAA (André), musicien, né à Aix en 
Prorenoe, le 4 décembre 1660, et mort à Ver- 

ROOV. BiOGR. UNIVBRS. — T. VIII. 



sailles le 29 juiOet 1744. Après avoir été maître 
de chapelle à Toulon, à Aries et à Toulouse , 
Campra vint en 1694 à Paris, où il obtint la place 
de maître de musique à l'église collégiale des 
Jésuites; il passa ensuite en la même qualité à 
Notre-Dame. La position qu'il occupait à la mé- 
tropole le contraignit d'écrire , sous le nom de 
son frère, les deux premiers opéras qu'il fit re- 
présenter; mais il donna bientM sa démission, 
afin de pouvoir travailler librement pour le théâ- 
tre. De tous les successeurs de Lulli jusqu'à 
Rameau, Campra est le seul compositeur dra- 
matique dont les ouvrages se soient soutenus à 
cdté de ceux de Lulli; il entendait bien la scène, 
et l'on remarque dans sa musique une certaine 
vivacité de rbythme, peu commune alors chez 
les compositeurs français. Il a joui de son temps 
d'une grande réputation, qui lui valut en 1722 la 
place de maître de chapelle du roi , et celle de 
directeur de la musique du prince de Conti. Il a 
donné, e Europe galante (1697); — le Carnaval 
de Venise (1699); —ffésione (1700); — Are 
thuse (1701) ; — des fragments de Lulti (1702); 

— Tancrède (1702); — les Muses (1783); — 
Jphigénie en Tauridey avec Desmarets (1704); 
Télémaque(i70A);'-'Aline{i70b); -^leTriom- 
phe de C Amour (1705) ; — Hippodamie (1708) ; 

— plusieurs ah-s dans les opéras de Thétis et 
Pelée (1708) et d* ffésione (1709) ; — les Fêtes 
vénUiennes (1710);— l'acte de Laure et Pé- 
trarque (1711); —Idoménée (1712); — les 
Amours de Mars et Vénus (1712) ; — Télèphe 
(1713);— Camille (1717) ; — les Ages, baUet- 
opéra (i7iB);-- Achille et Déidamie (1735); 

— l'acte de Silène et Baeehus (1722). Ce com- 
positeur a écrit en outre pour la cour : Vénus 
(1698) ; — le Destin du nouveau siècle (1700); 

— les Fêtes de Corinthe (1717); — la Fête 
de Vile-Adam (1722); — les Muses rassem- 
blées par V Amour (1723); — le Génie de la 
Jfourgogne(i732);—'les Noces de Vénus(i7¥>), 
On a de lui trois livres de cantates et cinq livres 
de motets, publiés'par BaDard. Campra est l'au- 
teur de l'air de la Farstemberg, dont la vogue 
fut longtemps populaire. 

DiBUBOMiiÉ Dbnhb-Baron. 

PéUc, Biogrmphiê univ«nell9 dm mÊUieimu. - 1^ 
Borde, Estai tur la musique. 

^GAMPRBDOii (Jacques-David, baron db), 
général français , né à Mcmtpellier le 13 janvier 
1761, mort le 11 avril 1837. Commandant du 
génie à l'armée d'Italie, il se distingua au siège 
de Gaéte (1806), et eut une large part dans les 
succès que Masséoa remporta pendant cette cam- 
pagne. Etant passé au service de Joseph, devenu 
roi de Naples,il Ait nommé (1809) ministre de 
la guerre, et ne quitta ce poste que pour prendre 
le commandement de l'armée napolitaine pen- 
dant la campagne de Russie, où il fut fiiit prison- 
nier. Rendu à la liberté, après avoir fait (4 juin 
1814) adhésion à l'acte par lequel le sénat pro- 
nonçait (2 avril) la déchéance de Napoléon, il 

14 



419 



GAMPIŒDOh — CAMUOCmi 



reçut la contirmatioD ( 24 septemlire ) de son titre 
de baron, que lui avait domié Bonaparte, et Tut 
appelé à faire partie de la chambre des pairg. 
Son nom est gravé ftur Tare de triomphe de l'É- 
toile, c6té sud. A. 8. 

f'iet. et Conquêtes, t. VIII, XII, XVI.- rUitoirei det 
Français, t. V. — jirchives de la guerre. 

«CAMPRONT (Jacques db), curé d'Avran- 
ches, vivait dans la seconde moitié du seizième 
siècle. Il est auteur d'un ouvrage singulier, in- 
titulé Psalterium justo litigantium ; Paris, 
1597. Ce volume, dédié au parlement de Rouen 
et devenu rare, contient pour chaque jour de la 
semaine un cantique de la façon de liuteur, et 
quatre psaumes arrangés par lui : « ThoDaéte 
plaideur doit réciter le tout fort exactement, et 
il est alors certain de gagner sa cause. » Deux 
gravures assez jolies accompagnent ce bizarre 
recueU, formé de tous les passages de l'Écriture 
qui ont paru susceptibles d'entrer dans un psau- 
tier semblable. 

Duptn, additions à la M6»o(MffiM choisie des livres de 
droit, par Camus, t II, p. Wl.— Amme française, t. XI, 
(1898) p. t84. 

CAMPS (François db) , prêtre et antiquaire, 
né à Amiens en 1643, s'appliqua aux études 
historiques sous la directioh de Booteroue, de 
Du Cange, du P. .e Gointe et de dora Mabillon, 
et se livra ensuite à l'étude des médailles; il en 
forma une très-belle coUectioD, qui est passée 
depuis au cabinet des antiques de la bibliothèque 
impériale. On a de lui , dans le Mercure du 
temps , un grand nombre de dissertations sur 
l'histoire de France. Le P. Daire en a donné la 
liste complète dans son Histoire littéraire dA- 
miens. De Camps mourut en 1723. 

Le Bas, Diction . eneycl. de la France. — Dalre. Hist. 
Htt. d'Amiens. 

CAMPS (dbs). Voy. Descamps. 

GAMUcciNi (Vincenzo) , peintre d'histoire, 
né à Rome vers 1775, mort dans la même vUle 
le 2 septembre 1844. Son père, qui exerçait dans 
cette ville la profession de batteur d'or, le laissa 
très-jeune orphelin et sans fortune. Vincenzo 
avait un frère aîné, Pietro Camuccmi, restau- 
rateur de tableaux, qui, avec Pietro Bombelli, 
graveur romain assez médiocre, se chargea de 
l'éducation du jeune homme. Sons la direction 
de Bombelli, Vincenzo reçut les premiers élé- 
ments du dessin , et, sous le patronage de son 
frère, il se livra à l'étude des grands maîtres de 
l'Italie. Jusqu'à l'Age de trente ans, sa vie labo- 
rieuse se passa à copier leurs ouvrages. B étudia 
surtout Raphaâ , le Dominiquin et André del 
Sarto, peintre salarié, attaché à l'église Saint- 
Pierre de Rome ; et ce fM alors seulement que 
Pietro Camuccim' le laissa voler de ses propres 
ailes, et l'encouragea à produire les compositions 
qu'il avait essayées. David était h Rome : lltstHe 
attentive le suivait de ses applaudissements dans 
la voie des réformes que sa forte imagination 
f enait d'ouvrir à la peinture. Les succès de ce 



4Î0 

grand artiste ne furent pas sans influenea sur la 
direction du taleot de Canmociiii» qui chercha 
dès lors les siens dans le «Bure antique. 

Ce fut à celle époque qu'A peignit uneauite de 
tableaux dont les sujets sont empruntés à l'his- 
toire de l'ancienne Rome : Horatitu Coclès , 
UB de ses chefs-d'œuvre, ei Romalus et Rémus 
muants ( ai^ourd'hui dans la collection du comte 
de Sehonbom, à Reichartiiansen;) — te Départ 
de RéguluspourCartAaçe; — la Mort de Vir- 
ginie', — U Déinmment des dames romaines; 

— la Continence de Sctpton;— -to Mort de 
César, et nombre d'autres composition& qui jouis- 
sent en Italie d'une grande célébrité. La Mort de 
César ei la Mort de Virffinie se trouvent dans la 
collection du château royal de Naples. Camuccini 
peignit également quelques portraits, dont nous 
indiquerons plus bas les principaux. Outre les 
tableaux que npus avons nommés, Camuccini a 
laissé : Fincrédule Thomas, très-beau tableau, 
admirablement exécuté en mosaïque peinte pour 
l'église Saint-Pierre à Rome; — la Présentation 
de Jésus-Christ au temple, dans l'église San- 
Giovanni à Plaisance (c'est l'ouvrage dont ses 
compatriotes fbnt le plus de cas); — Mort de 
ManeMadeleine; — la Mise au tombeau de 
Jésus-Christ, pour le roi Chailes IV d'Espa- 
gne; — V Apparition de Jésus-Christ dans 
les limbes de Venjer, commandé en 182» par 
l'association des Amis patriotiques de l'art à 
Prague; — fEnwÀ des Bénédictins en Angle- 
terre , pour annoncer lafi vérUable\, 1833; 

— la Conversion de Saul , peinture colossale 
exécutée en 1834 pour l'égtise des Apôtres à 
Rome; — les FktnçailUs, de Fsyeàé;— les 
fresques du plcjkmd du patois Torkmin, ei^écur 
téee avec Landi. 

Pour les cartons el pour lespetites aeènes, on 
l'a comparé aux grands maîtres de l'art; mais 
on regrette que l'exécution, quant à la couleur, 
laisse tant à désirer. Parmi ses mâtteurs por- 
traits on cite celui du pape Pie VII (aujaur- 
dliui dans la galerie de Vienne ), ^ celui du 
duc de Bloeas^ ambassadeur de FmnoeàBoue; 
les portraits du roi et de to reine de Nor 
pies, le portrait en pied de la comtesse Chou- 
valoff, et enfin celui de la comtesse de ike- 
trichste^, en 1829. On lui doit encore la con- 
tinuation! du MuseoCapitotino, et la restau- 
ration de beaucoup d'anciens taUeanx. Beaucoup 
de ses ouvrages ont été gravéa par BetelUni. 
Un certain nombre ont été lithographies par 
Scodellari, sous le titre : i Fasti princkpak 
délia vita dé OesérCristo; Rome, 1929, avec 
letexte en français et en italien; 2 vol. iarfoL 

On ne peut refuser à tous ces ouvrages un 
certain mérite ; mais, dépourvus de nature et 
de vérité, Us attestent plutôt l'adresse et l'indus- 
trie d'un arrangeur habile, que linspiraliion d'uu 
véritable artiste. Si le noble caractère des grands 
martres italiens et des monuments plastiques de 
l'antiquité semble semaniléelerau premier coup 



491 



CAMUGCmi — CAMUS 



423 



d'as!! daMl0B eomposMons ée CaiMnoM, Vnà- 
men en a humUÀ déiniil reflet iKtlce et en- 
pnmté. n n*étiiit pu po«rv« é'nn g^e aaset 
éaer^giqiie pour ravir leura seerets aax grande 
maîtres, s'approprier leurs beaatés, et rester 
original tout en se portant lenr hnitateor : anssi 
reste-t-fl toujours eonrentionoel dans sa oompo- 
sHion, dans ses Ugnes, dans «a eonieDr; toujoiirs 
il voK Itart h travers )e prisme des bns-reliefe 
de Tantiquité; toujours on perfide sonvenir de la 
statuaire Tient sfnlerpofler entre ses yem et la 
nature. En on mot, tous les oorrages de Camne- 
dni proiiYent la justesse de oe jugement pro- 
noncé sur lui par notre célèbre Pierre Goérin : 
« n s*est nourri des anciens et de Raphaël, mais 
il n'a pu les digérer. » 

n Ait nommé inspecteur général des musées 
du pape et de la fabrique demostiques à Rome, 
et directeur de l'Académie napolitaine dans la 
même vifle. Il IM en outre membre de Hns- 
titnt de Fraiiee,et pendant quelque temps prési- 
ient de TAcadémle de San-Luea. Pie Vfl le créa 
jaron au titre héréditaire, cl Temperenr d'Au- 
triche François V hn oonléra l'ordre de la Cou- 
ronne de fer. 

L'un des plus beann hommes de son temps, 
et plein d'él^ance dans les manières, Camuecini 
obtint dans le monde d'édalants succès, flat- 
teurs pour sen amour-propre et profitidrfes à sa 
fortune. H possédait un riche cabinet de tableaux 
anciens, de dessins remarquables et de gravures 
précieuses. Pendant longtemps H a rempli les 
fonctions de directe» de l'Académie de Saint- 
Luc et celles de censerralenr des eoUections du 
Vatican. [Fbuillgt de GencHES, dans VBne, des 
g. du m,] 

traRirr, tf ene9 Âllgemttiiuê X^nstkr^Lêxteon. — 64- 
tbe, ff^inek€lnumn, p. t«. — AQg.-OailL SeUefel . IM- 
tret d Côthû, - Mac^r, ITeues Aligemeinu KikMtler- 
[ttxicon. 

* GAMUEL , patriarche hébreu, vivait en I(K)5 
avant J.-C. ; il était tîls de Seppthan de la tribu 
d'Éphraim, et fut le représentant de cette tribu 
parmi les chefs chargés de faire au peuple is- 
ra^life le partage de la terre promise. 

lifimbrei, eh. XXXVhn. 

camvloaAn B, chef gaulois, dont César parie 
dans Ms Ccmmentairei. Il commandait les 
Parisii et les confédérés des cités^oisines, lors- 
que Labienus marcha sur Lntèce. Camulogène, 
alors chargé d'années, mais doué d*one grande 
expérience de l'art miUtaire, disputa an géoéral 
romain rapproche de la Seine en se couvrant 
d'un grand marais que formait sur la rive gauche 
du;fleuve la rivière deBlèvre. Labienus, contraint 
de se retirer, alla surprendre Mèlodunum (Me- 
lun), y passa la Seine, et remonta vers Lutèce. Ca- 
mulogène, craignant que l'ennemi ne s'en rendit 
maître et ne s'y fortifi&t, mit le feu à Lutèce, œupa 
les ponts, et, protégé par le marais, revint camper 
sur la rive gauche. Cependant Labienus opéra 
son passage à quatre milles phis bas, et les deux 
années en vinrent aux mains dans une plaine 



qui, sehm quelques archéolognes, serait celie 
dlssy et de Yaugirard. L'action fiit longue et 
opiniâtre; eniin les Gaulois furent enveloppés 
et taillés en pièces. Camulogène, qui avait tou- 
jours animé les siens par son exemple, ne sur- 
vécut pas à sa défaite, et se fit tuer les armes à 
la main. 



r, de Bett. CaU., Ilb. VU. ca^ 17. 

*GAHirs (....), compositeur de musique , 
né à Paris en 1731, mort en 1777. H fut d'abord 
page de Louis XY. Étant entré dans la musi- 
que du roi, il eut l'abbé Madin pour maître. En 
1746, il fit exécuter devant la cour le psaume Qui 
conjidunt in Domino, qui IVit très-applaudi ; 
Camus n'avait alora que quinze ans. Depuis lora 
il écrivit plusieurs moreeanx de musique d'église. 
La beauté de sa voix le fit admettre comme ténor 
à la chapelle royale. 

Féitn, Mo9' MiiMrMlto dêi Mutêeimu* 

CAMUS ( Armand-Goêton ), député avx états 
généraux et à la cowention nationale , membre 
du consefl des cfaïq-cents et de l'Inatitnt, né à 
Paris le 2 avril 1740, mort le 9 novembre 1804. 
n étudia ledroit,et acquit surtout une connaiasance 
parfoite du droit canonique, ce qol lui valut la place 
d'avocat du clergé de France. H accueillit avec 
transport les premiera événements de 1789, et ne 
dissimula peint la part qu'il se proposait de pren- 
dre à la révohition. Nommé député du tiers état 
de Paris aux étsts généraux, il devint l'un des 
secrétaires provisoires de la chanbre des oora- 
nranes, combattit Mirabeau, qui vonlaH qn'oa 
obtint la sanction do roi pour se réunir en sec- 
tions, et déclara s'opposer à tout projet d'em- 
prunt jusqu'à ce que l'assemblée iùt légalement 
reconnue. Il joua un rôle important à la jomtiée 
du jeu de paume, et ce fut lui qui aUa chercher 
les papiera de l'assemblée dans la salle fermée 
pour les préparatifs de la séance royale. Quand 
la résistance de la cour eut été vaincue, et que 
les députés purent accomplir leur importante 
mission , il obtint la suppression des annates 
payées jusqu'alore à la cour de Rome , et Ait 
nommé archiviste de l'assemblée . Depuis cette 
époque, fl s'occupa presque exclusivement de 
matières de finances et des biens nationaux. 
Dans la séance du 4 août, pendant qu'on discu- 
tait des droits de l'homme , Camus demanda 
qu'on fit aussi mention des devoira. L'ordre de 
MaKe ayant, le 30 novembre, ftât des réclama- 
tions contre la suppression de la dlroe, il s'écria : 
« Je demande, ponr répondre aux pétitionnaires, 
« que les établissements de l'ordre de Malte 
« soient supprimés. » Il fit tous ses elIbrfeB pour 
que le livre rouge, qui contenait l'état des dé- 
penses royales et des pensions secrètes du goo- 
vemementp Mt donné en communication à ras- 
semblée, et O le fH hnprimer, stigmatisant ainsi la 
cupidité des courtisans. En juin, il attaqua les 
fermiers généraux , et obtint la suppression de 
toutes les croupes. Dans la discussion sur les det« 
tes du comte d'Artois , il demanda à rassemblée 

14. 



42S 



CAMUS 



4t4 



« (Morquoi Ton ToudraH fairepayer à la France lea 
dettes d'un particulier»» et fut viTement applaudi. 
Il fit» daos la séance du 13 août, réduire à un 
million le traitement des princes français, et fit 
supprimer leur maison militaire. La constitution 
civile du dergé Tut presque exclnsivement son 
ouvrage. Ce Ait lui également qui provoqua le 
sonnent civique de la part de tous les ministres 
du culte. Après la fuite de Louis XVI], il accusa 
Montmorin, la Fayette, Bailly et Louis XVI lui- 
même, les qualifiant de conspirateurs et de traî- 
tres ; il demanda, le 3 juillet, la suppression de 
tous les ordres de chevalerie et de toutes les 
corporations fondées sur des distinctions de nais- 
sance. Nommé conservateur des archives natio- 
nales, il rendit un immense service en prévenant 
la destruction des titres et papiers des diverses 
corporations supprimées. Camus prit part aux 
discussions relatives aux attributions des minis- 
tres et à leur présence à rassemblée législative , 
et provoqua le décret qui convoquait la conven- 
tion nationale, à laquelle il Ait envoyé par le dé- 
partement de la Haute-Loire. Devenu secrétaire 
de la convention dès sa première séance , U y 
demanda, le 23 octobre, la vente immédiate du 
mobilier des émigrés et des maisons religieuses. 
Au mois de décembre 1792, il Ait chaiigé par la 
convention d'aller vérifier, en Belgique, les dé- 
nonciations qui étaient adressées par le général 
Dumouriez contre le ministre de la guerre; et, 
après avoir rempli sa mission, fl revint à Paris, 
rendit compte à rassemblée de la situation de 
l'armée française en Belgique, et insista sur le 
danger de nepas laisser aux généraux les moyens 
de mettre à exécution leurs plans de campagne. 
Envoyé de nouveau dans ce pays en qualité de 
commissaire de la convention pour surveiller 
les opérations de l'armée, il se trouvait absent 
de Paris lorsque Ton condamna Louis XVI ; il 
envoya cependant son vote pour la mort sans 
appel et sans sursis, dans une lettre du 23 jan- 
vier. A son retour, il fut nommé membre du co- 
mité de salut public. Le 30 mars, il fut chargé 
de demander, au nom du comité, que le général 
Dumouriez fût mandé à la barre, et que quatre 
commissaires pris dans le sein de la convention, 
accompagnés du ministre de la guerre Beuraon- 
vllle, partissent sur-le-champ pour la Belgique, 
avec pouvoir de faire arrêter tous les généraux 
et offidere de l'armée qui leur paraîtraient sus- 
pects. Camus fit partie de cette commission. Ce 
fut lui qui signifia à Dumouriez le décret de la 
convention. On sait comment Dumouriez répon- 
dit à cet ordre : il fit arrêter par des hussards 
les commissaires et le ministre de la guerre, et 
les livra aux Autrichiens le 3 avril 1793. Suc- 
cessivement détenu à Maestricht, à Coblentz, à 
Kœnigingratz et à Ohnutz, Camus, après trente- 
trois mois de captivité. Ait enfin échangé à BAle 
contre la fille de Louis XYI. Revenu en France, 
il siéga an conseil des cinq-cents, dont un dé- 
cret de la convention l'avait déclaré membre de 



droit, ainsi qoe ses eompagnons de captivité, n 
y fit le récit de leur longue et douloureuse dé- 
tention, et obtint la présidence du conseil le 
23 janvier 1796. Peude joure après,i] fut nommé 
par le Directoire ministre des finances; mais il 
refusa cette place, et resta attaché au conseil. 
Ses travaux fiirenttous consacrés à l'adminis- 
tration et aux finances. En 1795 , il présenta un 
projet d'amnistie qui Ait adopté peu après. Il 
sortit du conseil le 20 mai 1797. 

Camus, qui déjà avait été nommé membre de 
llustitut, reprit alora ses travaux littéraires, et 
s'y livra sans interruption. Fidèle à la cause de 
la révolution, Camus osa, au 10 juillet 1802,s'ins- 
crire pour la négstive sur le registre des votes 
pour le consulat à vie. Napoléon , devenu empe- 
reur, lui conserva sa place aux archives et à l'Ins- 
titut Camus pr4>arait des matériaux prédeux 
pour l'histoire des départements réunis à la 
France , lorsqu'il mourut à l'Age de soixante- 
quatre ans. Ses prindpaux ouvrages sont : 
Lettre sur la prqfeision d^aaocat, et BibUo- 
thèque choisie des livres de droU, 1772 et 
1777,2 vol. m-12 i^BistoiredesAninuxux d^À- 
rUtote, avec le texte en regard, 2 vol. fai-4»;— 
Code judiciaire, on Eeeu^ des décreUde 
V Assemblée natimuUe et constituante sur 
l'ordre judiciaire, 1792; — Manttel d'Épié- 
tète^etTùbUau de Cébès, 1796^ iSOZ'y^ Mé- 
moire sur la collection des grands et pe- 
tUs voyages, 1802, in-4«; — Histoire et pro- 
cédés du polytfpage et du stéréotypage, 1802 ; 
— Notice sur un livre imprimé à Bamberg en 
1462 : il y traite l'une des questions les plus 
intéressantes : de rorigine de rfanprimerie; — - 
Voyage dans les départements nouvellement 
réunis. Camus a fourni aussi un grand nombre 
d'articles an Journal des Savants, àtat BibUo- 
thèque historique de France, et à d'autres re- 
cueils. 

ToaloDgeon, Éloge kUtoriqu»aêJl,-G. Camiu.- J/o- 
niteur univ9rs4l, années 17»0 et •uir. — TWe», Mi- 
llet , etc. Nttt. de la rivoluUon. - U Bas, X)M. «»• 
egel. de la Franct, — Bioçraphie des CatUgmporaim. : 

* CAMUS ( Bonaventure ) , théologien lorrain, 
vivait vera le milieu du dix-septième siècle. Il 
était gardien des frandacains à Toul. On a de 
lui : Sucharistis saeramentum explicatmn; 
Ton], 1656. 

Calmeu RibUothéqmê de Loir, 

* CAMUS (Charles ) , jurisconsulte français, 
natif de Dyon , vivait vere le milieu du seizième 
siède. Il passe pour avoir écrit un grand nom- 
bre de commentaires sur le droit dvfl. Mais on 
n'a plus de lui que : Caroli Camusii Divinijuris 
studiosi,dehisqusBad tutonmi excusationes 
pertinent, ad Herennium Modestinum libel- 
tusesfsuo centonum juris libro; Paris, 1S52, 
in-4'' (publié par son ami Jacques Bionaeus ). 

papillon, BibUdeimuteuri de Bourg, 

CAMUS ( CAar^-J7^tenne-Xoff if), mathé- 
maticien et astronome français, né à Cressy en 
Brie le 26 août 1699 , mort à Paris le 2 février. 



435 



CAMUS 



436 



ou, selon d'autres, le 4 mai 1768. AfMrès atoir 
étudié les maOématiques i Paris, il se signala 
pour la première fois en 1777 dans le concours 
pour im prix proposé par l'Académie des scien- 
ces; il ne gagna pas, il est Trai, le prix; mais mm. 
mémoire fbt trouTé si remarquable, qu'il lui fil 
ooTiir les portes de l'Académie. En 173e fl ftit 
envoyé, avec Manpertnis , Glaireuty Monnier et 
autres, es Norwége, pour déterminer l'aplatisse- 
ment des pôles. Quelque temps après il reçut» 
aTcc Bougoer, Gassini et Pingre, une antre mis- 
sion semblable, savoir : dedéteminer ladifférence 
du méridien entreParis et Amiens. Après de nom- 
breux travaux fl reçut enfin la place d'examina- 
leur des écoles du gîénie et de l'artfllerie, et plus 
lard celle de professeur de géométrie, n était 
en même temps depuis 1700 secrétaire peipé- 
tud de l'Académie d'architecture, et depuis 1765 
membre de la Société royale de Londres. On a 
de lui : Mémoire sur la manière la plus avan- 
tageuse de mdter les vaisseaux (pour le con- 
cours de 1727 ; Paris, 1727, in-4»); — Sur les 
forces vioes des corps en mouvement; Paris, 
1728, in-4*; ^Solution ^un problème de 
géométrie, proposée par M. Cramer; Paris, 
1731, in-4'^; — Sur la figure des dents des 
roues et les ailes des pignons, pour rendre les 
horloges plus parfaites; Paris, 1733, in-4«; 

— Sur Vaction d'une IxUle de mousquet; — 
Problème de statique qui a rapport au mou- 
vement perpétuel; — Sur la meilleure ma- 
nière de se servir des seaux pour élever Veau ; 

— Sur la meilleure manière des pompes : ces 
trois mémoires sont insérés dans le ÂecueU 
de l'Académie des sdenees; ^ Figure de la 
terre déterminée par les observations de 
MM.de MaupertuiSf Claéraut, Camus, etc.; 
Amsterdam, 1738, in-12; Paris, 1739, in-8''; 

— Traité sur Vhydraulique; Paris, 1739, 
m-8^; r— Cours de mathématiques à Vusage 
des écoles du génie et de VartUlerie ; Paris , 
1749 , 4, vol. in-8^ ; la meilleure édit., Paris , 

1766 , 4 vol. in-8° ; — Éléments de mécanique 
statique ;Vsaiis, 17&l,in-8*' (n'est qu'un tirage 
à part d'une partie de l'ouvrage précédent); 

— Opérations faites pour mesurer le degré 
de méridienne entre Paris et Amiens; Paris, 

1767, in-S*». 

Oraadjean de Poorhy, Éloge 4» Ch.-S.'L, Cawms, 
4aiM les MéwtoÊTU de rÂemd des «eiiiicii^ an. nes. 

CAMUS ( François-Joseph ni ou des ) , mé- 
canicien lorrain, né le 14 septembre 1672 à 
Richâme près de Saint-Mihiel, mort en Angleterre 
après 1732. C'est encore un des martyrs de la 
science à ijonter à la liste à laquelle chaque 
siède fournit son contingent Issu d'une famflle 
noble, qui possédait eile-roème le fief de Ri- 
chAme, il reçut une éducation soiginée, d'abord 
en Lorraine, dans les institutions de plusieurs 
conçrégations , et ensuite à Paris au collège 
de la Marche. De retour dans sa patrie, il Ait 
mis au sémhiaire de Verdun, où il étudia la 



théologie pendant un «a. Dans ses moments de 
loisir fl s'occupait de mécanique, et fl inventa 
même un carrosse automate, qui ne réussit pas, 
parce que des ouvriers inhabUes avaient été 
cliargés de aa oanstmetioi|^9ans le même temps 
fl fit une pendule que l'on (conserva longtemps 
dans sa fiunille. En 1710 fl construisit un pont 
flottant, composé de plusieurs pièces ; ce pont se 
plaçait de lui-méroe de l'autre côté d*une rivière, 
quelque large qu'eUe fût, sans que l'on fût obligé 
d'y employer personne. Il avait aussi entrepris, 
par ordre de Louis XIV, une compagnie de sol- 
dats de joujoux, qui devaient, par le moyen de 
certains ressorts, se mouvoir et défiler devant le 
Dauphin. Mais cet ouvrage ne fut pas achevé, à 
cause de la mort de Louis XTV. 

Le 3 janvier 1716, Camus Ait admis dans l'A- 
cadémie des sciences comme membre adjoint La 
même année, fl montra à l'Académie un carrosse 
d'une suspension nouveUe, plus aisé à mouvoir 
parce que les trains étaient parallèles an terrain, 
et qu'ils ne (Usaient que tirer un poids sans l'é- 
lever; les cahots s'y faisaient moins sentir, parce 
que les roues de devant étaient aussi grandes que 
oeUes de derrière ; enfin fl de vait être moins svjiet 
à verser. L^Académie, devant laqueUe fl fit ma- 
nceuvrer ce carrosse, en Ait satisfoite. En 1722, fl 
publia son principal ouvrage, le Traité des forces 
mouvantes , avec la description de 23 machi- 
nes nouvelles de son invention. L'auteur y 
donne beaucoup d'indications sur les moyens de 
perfectionner les cabestans, ainsi que sur une 
meflleure trempe des métaux ; et fl tire de ses 
théories plusieurs conséquences ntfles pour la 
construction des mousquets, des gros canons, des 
machines de toute sorte. On trouve dans le même 
traité les descripti<Mis de plusieurs mécanismes 
ingénieux. Le premier est une espèce de tamis; 
le deuxième, une grue basse à bec, pour creuser 
un canal ou élever une chaussée; le troisième, une 
machine à battre les gros pilots par un treuU 
en forme de cabestan : ces trois appareils sont 
construits dans le but d'économiser le Isfl[ip8 et 
les bras. Le quatrième est un genouU ,, oû ma- 
chine parallactique mouvant, à vis, avec deux 
portions de cercle, propre à observer les astres, 
particulièrement dans les éclipses , en ce qu'on 
peut tovuours tenir l'objet au centre de la In- 
nette, quand même fl disimrattrait par intervaUes. 
On y remarque aussi la description d'une pendule 
à p^dft et à secondes, de sept pieds et demi de 
haut, qui aUait un an sans être remontée, et 
qui sonnait pendant ce temps les quarts et les 
heures avec la répétition. Quelques améliora- 
tions utiles, surtout une notable économie de 
temps et de main-d'ceuvre, avaient été apportées 
à différentes sortes de brouettes , de brancards, 
de chars, etc. Parmi . les autres constructions 
imaginées par Camus , on remarquait un petit 
carrosse automate, occupé par des personnes 
avec leurs laquais, mis en mouvement à l'aide 
de certains ressorts, et une ^elle qui se 



427 



GAAfUS 



4i8 



pliait et se rangeait d'eUe-méme par un méca- 
nisme partkalier, et t|tii était facilement appli- 
cable partout. Sans une querdle littéraire sou- 
levée par le marquis de Serbofs dans le Joumai 
des savants, cette inrention anratt passé ina- 
perçue. 

L'Académie des sciences eiclot de seii sein 
Camus le 4 décembre 1713, pour cause d'ab- 
sence. Cette décision sévère décida du sort de 
lliabfle ingénieur. Camus avait dessiné et dé- 
crit une machine pour le soulagement des ra- 
meurs : c'était une rame composée de deui 
pièces mobiles f que l'on pouvait poser perpen- 
diculairement au dehors de la sainte4)arbe, 
l)our feire Toguer les pins gros vaisseaux en 
temps de calme; deuK de ces rames y suffi- 
saient. Il en fit l'épreave à Toulon, sur un vais- 
seau de 00 pièces de canon. Il essaya de tirer 
parti de son invention, pour se créer des res- 
sources. A cet effet il se rendit d'abord en Hol- 
lande, puis en Angleterre, où il mourut dans la 
misère. 

Outre le lYatié des farces moHVanies pour 
la pratiqué des arts et métiers, kvk une ex- 
plication de vingt-trois machines nouvelles 
et utiles , Paris, 1722, in-S», on a de Camus : 
Lettre écrite aux auteurs du Journal des sa- 
vants; Paris, juillet 1724 (en réponse à la 
lettre écrite par M. le marquis de Serbois aux 
mêmes, le 7 février 1723) ; — Mécanique de 
Varignon, nouvelle édition ; Paris, 1725, 2 vol. 
bi-4"; — Traité du mouvement accéléré par 
des ressorts et des forces qui résident dans les 
corps en mouvement , dans les Mémoires de 
P Académie des sciences , 1728. 

Calmet. Bibl. de Lorraine. 

CAH17S {Jean -Pierre), surnommé Pont- 
Carré, évéque de Belley, né à Paris en 1582, 
mort le 26 avril 1B53. Il se rendit célèbre par 
la guerre achïiniée qu'ilfit durant toute sa vie 
aux moines biendiants , dont la fainéantise et 
les mauvaises mœurs avaient excité son indigna- 
lion, et vivement contrarié son zèle pour le bien 
de la religion. Dans ses écrits , dans la société, 
du haut de la chaire , partout il les poursuivait 
impitoyablement. II les comparait à des cruches 
<|ai se. baissent pour mieux se remplir. » Jésus- 
^ Christ, » ajoutait-il, « avec cinq pains et trois 
. «< poissons, ne nourrit que trois mille personnes, 
(( et qu'une fois en sa vie; saint François, avec 
'«quelques aunes de bure, nourrit tous les 
u jours, par un miracle perpétuel, quarante mille 
<( fainéants. » tlu autre fois, préchant sur la prise 
dliabît d'une jeune novice, il commença ahisi 
son sermon : « Messieurs , on recommande à 
« vos charités une jeune demoiselle qui n'a pas 
(( assez de bien pour faire vœu de pauvreté. » 
A ces sarcasmes les moines répondaient par des 
ii\iores; si bien que, pour faire cesser la lutte, 
il fallut recourir à l'intervention du cardinal de 
Richelieu. « Je ne vous connais , lui dit le pre- 
« mier ministre , d'autre défaut que cet achar- 



« mment contre les moliies; et sans cela je voua 
« oanoniaerais. — Plût à Dienl lui répondit 
« avec vivacité Camus; nous aorioua l'un et 
R rautre ce que uoub suuliaitona ; tous seriez 
« pape, et moi saint » Cette réponse suffit pour 
fUre connaître le caractère du pieux évèque , 
qn'on peut juger encore par les titres de quel- 
ques-uns de ses écrits polénûqaea : c'étaient le 
Directeur désintéressé; -*- la Désappropria^ 
tien clarutraU; — te RaJbat-Je^ du triom- 
phe monacal ; — lu deux Ermites; — le Re- 
clus et l'instable; — V Antimoine Hen pré^ 
paré, 1631, ia-8* rare , etc. Cet infatigable pré 
lat a laissé deax oenti tolomes écrits avec imw 
singulière fediité, mais d'un style moitié moral, 
moitié bouffon, semé de nnétaphores et d'ima- 
ges bizarres. N'oublions pas de dire que Camus 
fut surnommé le Lueien de Vépiscopat pour 
les romans pieux qu'il avait ima^iié de compo- 
ser comme oontre-poison des romans profanes. 
Quelques-uns d'entre enx, sans donte pour 
mieux soutenir la concurrence avec VAstrée , 
la Clélie , le Cyrus, de volumineuse mémoire, 
Ibrment six gros in-8**; ils sont intitulés : Doro- 
thée, Alcime, Spiridion, Daphnide, Alexis, tic 
On avait proposé k Camus plusieurs évôcbés 
considérables, qu'il reftosa constamment. Après 
vrngt ans de travaux , il se démit de son évè- 
ché , et se retira à l'hôtel des Incurables à Paris, 
ponr y consacrer le reste de sa vie au service 
des pauvres , et y mourut à l'Age de soixante 
et dh ans. A la longue liste de ses ouvrages fl 
faut lyouter encore : les Motfen» de réunir les 
protestants avec F Église romaine; Paris, 
1703 : c'est ce que Camus a écrit de mieux ; — 
V Esprit de saint François de Sales (ami de 
l'auteur) ; Paris, 1641 ; — Discours pronon- 
cés devant les états généraux de 1614 ; Paris, 
1515, in-8*. 

Niréron. Mémoirei, t. XXXVI. p. M.^Perraalt, Hom- 
mes muittre$ df France, t i, p. S. - BiUMMque des 
roiRafi5. Janvier et mars 1766. 

CAM es ( Nicolas ), humaniste et jurisconsulte 
français, natif de Troyes, vivait dans la seconde 
moitié du dix-septième siècle. Il était professeur 
de droit à l'université de Paris. On a de lui : 
AcademiâB Parisiensis pro assertione juris 
sut adversus quamdam mancipum factionem 
postulalio, ad Pompon, Bellevrxum ejus- 
dem res gestas carminé panegyri exponens ; 
1658, in-4*»; — Terentii comœdix VI inter- 
prelatione et notis illustratœ, in usum Sere- 
niss. Delphini; Paris, 1675, in-4*»; Londres, 
1688 , 1709 , in-S"; — ad Jos.-Bapt, Colbert 
JS"/cywi; Paris, în-fol. 

Adelang, suppl. kiùchtt.Âllegem. Gélehrten-Lêsneon. 

*GAMrs { Paul-If ippoly te ) , compositeur 
français, né à Paris le 6 pluviôse an iv (jan- 
vier 1796). n fut admis au Conservatoire an 
mois de juillet 1806, comme élève de Wan- 
derlich. En 1819, Il entra à la PorteBamt-Biar- 
tin en qualité de première flûte, emploi quil 
remplit ensuite an Gymnase , d'où il passa à 



4S» 



GABfUS --CAlfUT 



480 



rodéon torwilie 06 fliéitre représente «les opéras 
italieiis et allemands. Camus éteiten 1635 à TO* 
péraHalien. On a de loi 11 duos poor flfttes; — 
2/antaisies snr des motÉIsde to Neige, flûte 
et pteno, ^ 34 êéréHodeê composées sur des 
airs natiojuuix; — 6 air* variés sur diyers 
thèmes, ete. 

Fétu, Bktgrapkêê mti9ênêU§ d«f MmMênt. 

CAMUS D*BorLOt7TB { Bertrand- louis), 
jarisconsuHe français, Tirait dans le dix-huitième 
siècle. On a de tel : Traité des intérêts des 
créances f 1774 , te-4*; — Coutumes du Bou- 
lonais conférées avec les coutumes de Paris, 
d'Artois, de Ponthieu , d'Amiens et de Mon- 
treuil, 1777, i vol, te-4«. 

Felier, Bioçr^kiê imiiwrwll*. 

CAMVS (Philippe), 

CàMfm (le). YOff. LB Gahi». 

CâMUBAT ( DeniS'Prançois ), historien fran- 
çais, né à Besançon en 1095, mort à Amster- 
dam le 28 octobre 173S. U m Ht connaître de 
bonne heure par une Histoire des journaux 
imprimés en France, pnbNée en 1716. Retira 
plus tard en Hollande, il y passa le reste de sa 
vte à écrire des ouTrages qni se ressentent, il 
est ynà, de l'inoonstanee et de la précipitetion 
naturelles à l'anteor, mais qui décèlent toujours 
rhomroe.d'esprit, et renferment une foule de re- 
cherches curieuses. Sans compter ses éditions 
(les Mémoires pour servir à Fhisto^ de 
Louis XIV par F abbé de Choisy, des Mémoires 
historiques deMéteray (qui furent proscrite en 
France),etdes Poésies de Chaulieu et de la Fore, 
éditions publiées en Hollande de 1726à 1731, on 
lui doit encore une Bibliothèque française, ou 
Histoire littéraire de la France; Amsterdam, 
1723 et suiT., 3 vol. in-12; ^ des Mémoires 
historiques ei critiques; Amsterdam, 1722, 
2 yoL in-12; — des Mélanges de littérature, 
Hréâ des lettres manuscrites de Chapelain; 
Paris, 1726, in-12; >- te Bibliothèque de Ciae- 
conius, avec des notes ; Paris, 1731, in-fol. ; — 
l'Histoire critique des Journaux, 1734, 2 toI. 
in-12, publiés par Bernard. 
, Le Bai, DM. enetfc, éé la franc». 

CAMU8AT (Jean), imprimeur-libraire à Pa- 
ris, mort en 1639. se fit, au commencement 
du dix-septième siècle , une répntetion par son 
savoir et le choix des ouvrages sortis de ses 
presses. L'Académte française, à sa création , le 
choisit pour son imprimeur, et le chargea plu- 
sieurs fois de répondre pour elle aux lettres qui 
lui étaient adressées. H assistait aux séances de 
cette assemblée, et y remplissait les fonctions 
d'huissier. SouTcnt même les académiciens se 
réunirent ches loi ayant leur Installation au 
Louvre. A la mort de Camusat , l'Académie lui 
flttiâébrer un service ftmèbre, et hii donna pour 
successeur sa veuve, malgré la demande faite 
par RieheUen en finrenrde l'imprimeur Cnmoisy. 
Cette dame fht représentée par son parent, le 



nédedn Ducbesne» qui prête serment poor elle, 
« et Alt exhorté» dit Peilissoo, d'imiter la dis- 
« crétion, les soins et la diligence du défunt » 
Le recueU intitulé Négociations et traités dé 
paix de Cateau-Cambresis a éte publié par 
Camusat 

MorérI, DicUomiain kUtoriquê. 

CAMUSAT ( Nicolas ) , chanoine et historien 
français, né à Troyes en 1675 , mort en 1655. H 
était chanoine de la cathédrale de sa ville na- 
tale, et a laissé les ouvrages suivante : Promp- 
tuarium sacrarum antiquitatum Tricassinx 
diœcesis ;TToycM, 1610, ia-9", — une édition 
de VHistoria Albigensium de P. des Vaux de 
Cemay, 1615, m-S'* ;— Mélanges historiques, 
ou RecueU de plusieurs actes, traités, let- 
tres, etc, depuis \390 Jusqu'en 1580; Troyes, 
1619, in-8* ;~une édition des Mémoires divers 
touchant les différends entre les maisons de 
Montfiforeney et de Chdtillon , écrite par Chr. 
Richer, ambassadeur de François I" et de 
Henri U en Suède et en Danemark; Troyes, 
1625, in-8^. Tous les ouvrages de Camusat, ces 
deux derniers surtout, sont extrêmement cu- 
rieux et recherchés. 

Atehard et Gtraad , BiNiotÂéçue êoeréé, 

GAMirsBT OU GAMiTZBT (l'abbé), théologîen 
français, né à Cbâlons-sur-Mame en 1746. H fht 
d'abord soos-maitre au collège Masarin, puis pro- 
fesseur. Ses ouvrages ont été estimés même par 
ses adversaires. On a de lui : Pensées anti-phi- 
losophiques; Paris, 1770, in-12 : c'est une ré- 
futation des pensées philosophiques de Dide- 
rot; — Saint Augustin vengé des Jansénis- 
tes; Paris, 1771, in-12; — Principes contre 
l'incrédulité; Paris, 1771, in-12; — de l' Ar- 
chitecture des corps humains; Paris, 1782, 
m-12; — une traduction de l'Esprit de la con- 
grégation de Notre-Dame, d'après Toomier de 
Mateincourt; — Pensées sur le théisme; Pa- 
ris, 1785, m-12. Cest une défense ironique des 
principes émis par Anacliarsis Clooto. 

Qaérard , la France UUéraire. 

*CAMVT, noble vandale, mort è la fin du 
cinquième siècle de notre ère. Frère do chance- 
lier du royaume des Vandales, avait contri- 
bué avec celui-«i à la fortune de Genséric ; 
mais il vit son frère et sa belle-sœur mis è mort 
Itehement par le féroce successeur de Genséik, 
Hnnéric, qui, voulant changer la loi de succes- 
sion établie par son frère, se fit le persécuteur 
de tous les autres membres de sa temille et des 
amis de son père. Camut lui-même parvint à se 
soustraire au dernier supplice en se réfugiant 
dans un temple. D Ait arrêté néanmoins, et il ne 
put échapper à te tortore : on te jete d'abord 
dans une fosse immonde, d'où il ne fut tiré que 
pour travailler te terre comme esclave. La co- 
lère du roi ne fût pas encore apaisée par tant 
de rigoureuses persécutions; chaque mois, Ca^ 
mut était fnppé de verges : on mesurait l'eau 
qu'il buvait, et le nain qu'on hn donnait était à 



481 



CAMUT — GAIÏAGHUS 



433 



peine soffiMBt pour prokager son existence ; il 
dut ftuooomber sous tant de maux. 

L. Marcnt, HiU. des Vandales. - Yanotkl, MUt. de 
l'4frique S9U» Ut f^andaiet ( dans VVnivert pUtoret- 
que). 

CAHVZou GAMV8 (Philippe), romancier, 
-vivait en Espagne dans le seizième siècle. Il est 
connu par ses traductions françaises d'anciens 
romans, dont les principaux sont : le Roman 
de CUmades et de la belle Claremonde, /t- 
vre excellent et piteux, translaté de ryme du 
roi Adenez; Lyon (Jean de la Fontaine), 
1488, in-4** gothique, réimprimé avec quelques 
changements à Paris et à Troyes, in-4'' (sans 
date), et k Lyon, 1020, in-8''; il en existe une 
autre traduction par le Gendre de Richebourg, 
sous le titre d'Aventures de Clamades et de 
Claremmde, tirées de Fespagnol; Paris, 1533, 
ln.12 ( rare), et 1587, in-4'»; — V Histoire d^O- 
Uvier de Castille et Artus d'Algarbe, son 
loyal compagnon, et de Héleine, fille du roi 
<JP Angleterre, et de Henri, fils dudit Olivier, 
qui grands faits d'armes firent en leurs temps, 
translaté du latin, in-M. gothique; — la His- 
toria de la linda MagaUma, y el e^orzado 
cavallero; Pierro Baêca, 1628, in-fol. ; ^ lAbro 
del e^onado cavallero don Tristan de Léo- 
nesy, de su grandes heckos in armas; SeviUa, 
1528, m-fol.; ' la Coronica de los notables car 
valleros tablante de Micamonte y Jq/ce h\jo 
del conde de Nasùn,sacadas de las coronicas 
francesas; Séville, 1629, in-fol. ; — la Vida de 
Boberto el Diablo, despues de su conversion, 
clamado hombre de Bios ; Séville, 1629, in-fol., 
imprimé en lettres gothiques ; Paris (sans date); 
Lyon, 1496, in-4*' : ce roman fait maintenant 
partie de la Bibliothèque bleue. 

On mentionne aussi parmi les œuTres de Ca- 
uiuz une Histoire de Marie , reine d'Ecosse, 
traduite deBuchanan, Edimbourg, 1572,in-12, 
par Philippe Camuz , Poitevin. Mais il n*est pas 
certain que ce soit le même auteur. 

Antonio , fiibliotheea hispaniea nova. 

GAMUZio OU GÂMI7TIVS (André), méde- 
cin italien, né entre 1510 et 1520 à Lugaro ( can- 
ton du Tésm ), mort à Vienne en Autriche en 
1578. Il fit ses études à Pavie, professa pen- 
dant quelque temps la médecine et la physique 
<lans cette université, et pratiqua l'art de gué- 
rir à Milan. En 1564, il fut appelé à Vienne 
pour remplir les fonctions de médecin ordinaire 
de l'empereur Maximilien II ; il resta dans cette 
▼Ole jusqu'à la fin de sa vie. On a de lui : Dis- 
putationes quibus Hieronymi Cardani con- 
clusiones infirmantur, Galenus ab cjusdem 
injuriis vindicatur, Hippocratis prœterea 
aliquot loca diligentius multo quam nun- 
quam alias explicantur; Pavie, 1563, in-8''; 
— De humano intellectu libri IV^ Pavie, 
1 564, in-8« ; — - De amore et felicitate ; Vienne, 

• 1574, in-fol.; — Bxcussio brevis prxcipui 
morbi, nempe cordis palpitationis Maxïmi- 

' liani II Cxsaris invictissimi simul ac alio- 



rum virorum Ulusirium prsgter naturam 
qffectuum; Florence, 1578 et 1580, in-8<>; — 
De nobilitate libri VII haetenus in lucem 
nusquam editi; Biilan, 1640, in-8^ 

Ék>7» IHet, de la Méd, — Addimg, auppL à Jôcher, 
AUgem. Gelehertefk-Leiicon. 

* CANAAN (de y^3, être bas), patriarche hé- 
breu, deuxième fils de Cham. Il était né avant l'en- 
tréede Noé dans l'arche; mais Fépoque de sa mort 
n'est pas indiquée dansTÉcriture. Selon quelques 
interprètes, ce fut lui qui vit un jour son grand- 
père Noé couché sous sa tente, dans un état com- 
plet d'ivresse et de nudité, et courut en avertir 
son père Cham, qui tourna en dérision l'état de 
Noé. Celui-ci, revenu k la raison, fut informé de 
la conduite de ses enfants : il Uftma sévèrement 
Cham, et, considérant que rindiscrétion de son pe- 
tit-fils était la cause première de ce scandale, il 
dit : « Que Canaan soit maudit*; qu'il soit à l'^^aîrd 
« de ses frères l'esclave des eisclaves ! » Canaan 
donna son nom au pays que les Hébreux désignè- 
rent sous le nom de Terre promise , et dont ils 
s'emparèrent sous la conduite de Josoé, quarante 
ans après leur sortie d'Egypte. Dans les langues 
sémétiques, lemotcanaansignifiaitpasr5-6<u, et 
s'accordait bien avec la topographie de cette con- 
trée. Les Grecs la connaissaient, et en appelaieut 
les habitants Phéniciens, de foTvi^, dattier, dont 
les fruits formaient une des principales branches 
du commerce du pays. Peu à peu ce mot de- 
vint synonyme de marchand, k cause de l'im- 
mense trafic qui se faisait par l'intermédiaire 
des Phéniciens. Le pays de Canaan ( aujour- 
d'hui Palestine) était borné au nord par le Li- 
ban, à l'ouest par la Méditerranée, k l'est par 
l'Euphrate, au sud par la mer Morte, l'Iduraée 
et l'Arabie Pétrée , jusqu'au torrent d'Egypte 
(Wadi-el-Arioch). 

Canaan ftit père de onze fils, qui s'appelaient 
Sidon, Heth, Yebousi, Esnori, Hiwi, Guirgazi, 
Arki, Smi, Arwadi, Semari, Hamathi; chacun 
d'eux devint chef d'un peuple qui prit son nom. 
Ces premières souches se divisèrent en de nom- 
breuses peuplades, puisque le nombre seul des 
rois vaincus par Josoé s'éleva k trente et un, 
sans compter quelques républiques, telles que 
Sichem, Gabaon, etc. La plupart des Cananéens 
périrent! dans. les. guerres contre les Juifs; le 
reste s'expatria et se répandit sur tout le littoral 
de l'Afrique, où on en rencontre encore des ves- 
tiges. 11 né faut pas confondre la terre de Canaan 
avec la Phénicie proprement dite, qui, située plus 
an nord, ne subit jamais le joug des Hébreux. 

La Genèse, — Joaëphe, De beUo Judaico. - Théodo- 
ret, QvLKslianes in Genêt. — Géographie d'édrtsi. — 
Bohleo , Die Genetis. — S. Munk , Palestine (dans l'Unir 
vers).— F. Hœfer, Phénicie ( daot l' Univers). 

CAN ACHUS, sculpteur grec, natif de Sicyone, 
vivait au cinquième siècle avant Tère chrétienne. 
Il était frère d'Aristoclès, artiste renommé, et 
élève de Polyclète d'Argos. Outre plusieurs oeu- 
vres remarquables, il fit pour la viUe de Milet 
un Apollon Pbiiesius, transporté k Ed^atane par 



os 



CANACHUS — GANALE 



434 



Xerxès, de retour de l'expëditioii en Grèce. H 
dota la Tille de llièbes d'on Apollon IsmémeH, 
et sa Tille natale d'une Vénus assise, en or et 
en iroire, couronnée d*im diadème terminé en 
pointe, pour figurer le p^e. Cioéron parle de 
Canacbns, dont il compare les oeofrea arec celles 
de Calamis. 

Un antre CanaeMu, protMl)lenient le petit- 
fils du précédent, fit, arec Patrode, les statues 
de deux Spartiates qui combattirent à .figos- 
Potamos en 40ô avant J.-C. 

PaoMBiai, VII et X.-GtoéfOB, SnUms. ~ MMer, 
MmuMmtt, iMi, n* te. 

«CANADA , philoaophe indien, cherde la secte 
qui porte le nom de Vés^Mce. Sa doctrine 
était, dit-on, la même que celle des atomes de 
Pytbagore ; U s'occupa principalement des oliiets 
sensibles. Cette philosophie semble être le sup- 
plément de celle de Gotama, ou du Nyftya, qui 
traite des objets métaphysiques et de la logique. 
L*ouvrage de Canada se compose de 550 sautées 
en dix lectures^ L. 

ColebrooA . TnmtattUnu de fa Socmé royote tuUtti- 
qw, 1. 1. —Ward. Â viêw€/ tke kUtorf, tttêraiure amâ 
mgtholoçv oi tkê Indus. 

*CAHADBLLB (Moise), chirm^gpen allemand, 
vivait dans la première moitié du dix-septième 
siècle, n exerçait son art à Hanan et à Murim- 
berg. On a de lui : Petit traUéfamUier de la 
peste; Genève, iai5, in-8*. 

Carrera, BibUotkituê é$ la MédêeiM. 

CANAL (Antonio }, dit Canaletto, peintre, né> 
à Venise le 18 octobre 1097, mort dans cette 
vOle le 20 ao«t 1768. Fils et élève de Bemardo 
Canal, peintre de décorations théâtrales, il suivit 
d'abord la carrière de son père ; mais, s'étant 
rendu è Rome en 1719, il se mit è peindre d'a- 
près nature, et acquit la réputation d'habile 
paysagiste. De retour dans sa patrie, il prit 
pour modèles les palais, les églises, les canaux 
ai pittoresques de Venise, et les reproduisit sous 
toutes les faces avec une inimitable perfectioii. 11 
paasa ponr avoir le premier employé la chambre 
obscure, pour obtenir rapidement une perspec- 
tive exacte. Souvent le Hepolo enrichit ses ta- 
bleaux de figures spirituellement touchées, qui 
en augmentent encore le prix. Les ouvrages de 
Canaletto sont presque innombrables , on en voit 
dans toutes les galeries de l'Europe; mais le plus 
précieux de tous est la Vue du grand canal, 
que possède le musée du Louvre. Parmi les élè- 
ves d'Antonio Canal, le plus, habile fut Ber- 
nardo BeUotto, surnommé, comme hii, Cana- 
letto. E.B— H. 

Uozi. Storia piUorUsa. - Tfcoxzl . Diaioiiario.- VU- 
lot, Muêéé 4u Ixmoré. — Cataloçues de$ gaitriet dé 
yenUê , Rcmêf Flonneê» Londres, Dresde, Munich, etc. 

*GANAL OU CANALETTO. (JSenUirddBBL- 

liOTTo, dit ), peintre rénitien, neveu d'Antonio Ca- 
nal, né à Venise en 1724, mort à Varsovie en 1780. 
Il fut élève de son onde, et excella comme lui 
dans la peintore et la gravure;' mais, 'différent 
d'Antonio, après avoir fait quelques tableaux 
pour sa ville natale, il s'en éloignai et voyagea à 



f Borne, à Vérone, à Brada, à Milan, enfin à 
Dresde, où il ftit reçu en 1764 membre de l'A- 
cadémie, n représenta les environs si rennar- 
quables de cette capitate, et surtout la Jolie 
vflto de Pima. De là, Canaletto se rendit à Lon- 
dres, où sa réputation l'avatt précédé; U y ga- 
gna des sommes considérables. Horace Wnl- 
pote possédait' de toi une vue aduûrable die 
Vintérieur de KIng's ooDege Chapel. On volt 
encore d'antres gruides toiles de cet artiste à 
Queen's House. Le musée du Louvre possèdeda 
Canaletto deux vues de Venise biteators de ses 
débute en peinture. Sea eaux -fortes sont deve- 
nues d'une rareté extrême ; on cite . surtout : 
quinie vues de Dresde, des vues de Kcenigsfw'^, 
de Pima et de Varsovie, oeuvres pleines d'effet, 
traitées avec un goût extrême. Bernardo se rap- 
prochait tellement du styte de son onde, que les 
ouvragée de l'un se distinguent è peine de ceux 
de l'antre. Les prindpales qualités de Bemardo 
sont une grande justesse de perspective, et une 
reroarquabte vigueur dana la manière de rendra 
les elMs de lumière. On hii reproche quelquefoia 
des lourdeurs dans les parties ombrées ; mais 
il faut attribuer ce défaut à reropioi que cet ar- 
tiste Diisait de la chambED obecnn, emploi qu'il 
tenait de son onde. 

Laïul, Storia fitUniea. 

* CANAL (Pierre) y grammairien genevois, 
exécute en 1609. H était maître de langues et 
sautier du petit^onseil. Ayant éte convaincu 
d'instruire Charies-Emmanud r% dit le Grand, 
duc de Savoie, des mesures de défense prises 
par les conseils de Genève contre les surprises 
à main armée tentées par ce prince. Canal fut 
arrête, et condamné à la potence. On a de lui un 
Dictionnaire françaU et italien: Genève, 



SpoD, HUtokre de Gêoèv, - Sénebler, HW. UU. do 
Genève. 

* CANALB (Annibal), historien ttalien, né dans 
la Fouille vers le milieu du quinzième siède. Il 
entra de bonne heure ehex les jésuites, et y ac- 
quit bientôt une telle réputetioo, qu'il fut nommé 
recteur du collège des Maronites à Rome, et en- 
suite de cdui d'Aquilée. On a de lui : /e Vite 
de' Patriarchi', owero degli institutori degli 
ordini; Rome (sans date), 1 vol. in-fol. 

Alegambe, Bibl. senpt.socUt. Jeta. - ToppI, BibL 
Napolêt, 

CANALB (Nicolas), amiral vénitien, vivait 
vers la fin du qufaizième siède. H succéda, en 
1469, à Jacques Loredano dana le commandement 
des troupes vénitiennes en Grèce; rassembla une 
flotte de vingt-six galères à Négrepont, avec la- 
quelle il menaça plusieurs Iles de la mer Egée; 
et finit par s'emparer d'Eue,' sur le golfe Sa- 
ronique.- C'était une ^ ville con^nerçante, assez 
riche, habitée uniquement ;par .des', Grecs : les 
Turcs n'y avaient pas même de garnison ; néan- 
moins, elle fut réduite en cendres,. après avoir 
éprouvé tontes les horreurs du pillage. Les lieux 
saints nefurent pas même épargnés ; les rdigieq- 



4S5 



CAN4LE 



4S6 



ses» dont les Turcs «Tsient respecÉé les comrents» 
en rurent arrachées et absndoiinées à la bnita- 
Uté des soldets, qui s'enricbirast d'un butio 
eonsidéraMe, et emmeBàreiit à Négrepont deux 
mille eaptife. Cet êSk^i et focile triomphe andt 
anéanti une TiOe chrétiemie : cependant, la nou- 
▼eUe da saed'Éno étant arrÎTée à Rome en 
même temps que celle d*im avantage remporté 
sor les hérétiques de Bohème, le pape Paul II 
ordonna des actions de grftces pour ces heureux 
suocès. Quoique les pirateriesdes Vénitisnsnepor- 
tassentsurtOHt pr^ndioequ'aux siiyetschrétiensde 
Mahomet U, oè monarque résohit de ne pas souf- 
frir darantsge de pareilles attaques. Il fit prêcher 
la guerre sahite, et réunit à Constantinople une ar- 
mée et une flotte formidables. Ces forces se mi- 
rent en mourement le 31 mai 1470. Canale était 
à Négrepont avec trente-cinq galères, quand on 
rinforma que la flotte turque avait paru près 
de Ténédos. 11 s'avança par le canal qui sépare 
Lemnos et Imbros, et bientôt aperçut k flotte 
ennemie couvrant la mer de ses navires. Les Vé- 
nitiens prirent la fuite, et, pn^tant de lanult, se 
mirent à couvert derrière Scyros, que les Turcs 
ravagèrent et brûlèrent bons leurs yeux. Canale 
se pressa de ravitailler Chaicis,etattendit des ren- 
forts, qui ne tardèrent pas à lui arriver, avec ordre 
de tout hasarder pour débloquer Négrepont, ville 
que Mahomet assiégeait avec cent vingt mille hom- 
mes, et à laquelle il avait d^ livré trois assauts 
très-meurtriers. L'amiral vénitien, profitant des 
courants et d'un vent favorable, laissa arriver 
sur les chaînes tendues par les Turcs pour lui 
fermer TEuripe, les rompit, et parut, le 1 1 julUet 
1470, en vue de la ville, qui se crut délivrée. Mar 
homet, craignant d*ètre coupé du reste de son ar- 
mée, allait se rembarquer; mais Canale s'aper- 
çut qu'il n'avait été suivi que par douze gal^^s 
et deux vaisseaux : la peur ou un malentendu 
a?ait retenu les autres en dehors de TEuripe. 

Cependant Candiano, son pilote, les frères 
Pizzamani» capitaines des vaisseaux, l'exhortaient 
à venir donner sur In pont de bateaux que les 
Turcs a?aient construit pour unir l'Ëubée avec la 
Béotie, et couper ainsi leurs communications avec 
la terre ferme. £n vain lui démontraient-ils 
qu'aidés par le vent et les courants, ils redoutaient 
peu la flotte ottomane, entassée derrière le pont 
dans un espace où elle ne pouvait manœuvrer, et 
où le grand nombre de ses bâtiments devenait plus 
nuisible qu'utile ; Canale manqua de résolution : 
il défendit à son pilote de passer outre jnsqu'èl'ar- 
ri vée du reste de la flotte, dont II pressait hi mardie 
messager par messager. Pendant qu'il attendait, 
les assiégés, toujours les yeux fixés sur les vais- 
seaux vénitiens, dont l'immobilité les désespérait, 
eurent un quatrième assaut à repoussbi sur mer 
et sur terre. Leur faible garnison, commandée 
par Luigi Calvo, fit des prodiges de valeur, et, 
quoique accablée de fatigue, tint ferme toute la 
journée et toute la nuit du il juillet; mais le 
1 2 au matin, le combat ayant recommencé phis 



ftirieuxque jamais, ils furent enfin précipités des 
moralUes, et se firent tuer dans les rues jusqu'au 
dernier. Leurs cadavres, entassés sur la place 
Saint-François, furoit ensuite jetés à la mer. Paul 
Erizzo, provéditeur, s'était enfermé dans la ci- 
tadelle; hors d'état de la défendre, U U rendit à 
Mahomet, sous condition d'avoir la tête sauve. 
Celui-ci ordonna qu'il fût scié en deux, déclarant 
qu'il n'avait garanti que sa tète, et quil la lui 
laissait. Cette boucherie durait encore quand le 
reste des navires vénitiens rallia Canale : il était 
trop tard pour sauver Chalds; mais on pouvait, 
en attaquant les musulmans dans le désordre de 
leur triomphe, leur fidre suUr un grave échec. 
Canale, résistant encore à ses soldats, qui de- 
mandaient le combat les larmes aux y^x, pré- 
féra se retirer en hâte de l'Euripe. La douleur 
que causa la perte de Négrepont à Venise fut 
aeopropagnée de la plus violente indignation con- 
tre Canale. Son courage n'avait jusqn'Uors jamais 
paru douteux ; mais on prétendit que, dans cette 
occasion, la présence de son fils sur sa flotte lui 
avait inspiré une crainte inacooututoée. On doit 
attribuer sa mollesse à une autre cause , car 
après la chute de Chalcis il ne fit rien pour rde- 
ver l'affront que l'étendard de Saint-Marc venait 
de recevoir : pourtant Girolamo Molini, duc de 
Candie, et Giaoomo Veniero, lui avaient amené 
de puissants renforts qui mirent sous ses or- 
dres cent galères, armement plus que suffisant 
pour détruire la marine turque, mal aguerrie en- 
core. Aussi Mahomet , sentant son infériorité, 
fit-il retn*ersa flotte dans les Dardanelles. Nicolas 
Canale la suivit jusqu'à Sdo : là il assembla un 
conseil de guerre, et, sur l'avis de ses capitaittes, 
il s'abstint d'attaquer les musulmans, qui se 
croyaient perdus. Il revint à Négrepont, qu'il 
tenta de reprendre ; mais, ayant mal combiné son 
attaque, il fut repoussé avec perte. Durant l'ac- 
tion, Pietro Mocenigo arriva, avec ordre de 
remplacer l'inhabile Canale : cependant il déclara 
que, pour ne pas déranger des plans combinés 
d'avance, il était prêt à combattre sous lesordres 
de Canale, si celui-ci voulait renouveler l'attaque. 
Canale refhsa. Tous deux semblaient redouter 
la fortune et décliner toute responsabilité. Mo- 
cenigo, ayant vainement offert à sou prédécesseur 
une occasion de se réhabiliter, prit le commande- 
ment de la flotte, montra l'ordre dont il était 
chargé par le conseil des Dix, fit arrêter Canale et 
l'envoya chargé de fers à Venise, où il fut mis 
en jugement (1470). 

Le pape Paul II intervint vivement en foveur de 
l'amiral vénitien. François Philelphe, lîtiérateur 
et jurisconsulte distingué, écrivit une qmlogîequi 
eut pour résultat que Canale ne fut pas condamné 
à mort; mais le aéaai le râégua à Porto-Gruero, 
où il finit ses jours. 

RaysaMl, jinnalm tedêiUitHei. — Jacob, cardinal P»- 
pl«M. Commnktarii. - M.-A. SabeUlco, Hittoria f^e- 
nêtm, — And. Navaelero. Storia F'enetiana, — Fran- 
dacoPtallelphl, Bpiitol» ad Bemardmm JmWUamtm eC 
mârr^êtriatm UrtmtiHeomitem. — Antonio de MpaUa» 



487 



GANÀLE ^ CAH AM 



Jmtâies IHMMiiiff.->CotMiiNi Ceflo» Bê têHu Fènê- 
Hf . ~ MvtM teottl», #"«« «•* AhtM 4< f'tiMato. - 
DeiBClrtiM Cantemlr, HUMtnê 4» FEm^tre ottoman. — 
LeojieUiiaii, jénnalM TureM.^ Stomoodl, HUtoiré dét 
Béjmbttquês HoHtmêt. - IMni, BUêélH dé te f^n* 



* CAHALB {Bartk Hem^ f), V&9. Caraus. 
*CAHAL« WLU CAVA (Giowjami)^ Jarifloon^ 

ndte et poète ttaHen, TiTait dans le dix-wptîènie 
dède. n atBit une grande eonMiimnee dn 
droit, et était très-estiiiié dans le barreao. Ilctil- 
tiraft aussi arec sueeès la {loéflie, dont il a laissé 
plusieurs fragments. On a anasi de Ini : P Anne 
Festioo, on i FcuH sacH, 
Toppl. »M. JTapQlêt. 

* càMALM» (Jean ) » théologien italien, né h 
Ferrare, vifait van la fin do qninsième siècle. H 
entra dans l'ordre des GordelierSy et composa 
plusieurs traités coBcemant les matières religieu- 
ses; les principaux ont pour titre i de la Vie 
céleste; —delm Nahire de Vâms et de son 
kmmrMUé ; — du ParadU eide la Félicité 
de fàSHê ; -^ deFEn/èr 0$ de ses tourments; 
toas inaprimés à Venise en 1494. 

fuiiuUmêÊléeiê. - Waddlag, ^imaltf Ètimonun. ~ Jo- 
cher, MlgoHSiMei Gelêkrtti^LKtieoti, a? ec le supplément 
d'Adeloiig. 

CANALKTTO. Foy. CàMAL. 

^GAJiALi (Lui9i)f savant italien, né en 1759 
à Pérouse, mort le 8 décemlM*e 1841. Il s'appliqua 
d'abord aux mathématiques et è Tastronomie. En 
1781 9 fl ftit agrégé au ccilége des Philosophes, et 
consacra toute sa vie aux sdenees naturelles. Ou a 
de lui : VAmor chimieo (poème ) ; Péroose, 1 797 ; 

— Analisi ed ouervazUmi in nuUeriejlslehe, 
agrarie, mineralogiche, titologicke e filolngi- 
the, dans des recueils pubKés à Milan et à Turin ; 

— Intomo aile Piante fossili ; Rome, 1828; 

— Sulle OriginnUtà di Dante, dans VAccad. 
Ttaliana, iSiO ; — OrazUml funebri ; Pérouse, 
1811-1832. — Ouvrages inédits : lezioni di Me- 
tafisica; —Cosmologia ; -^lezéonisutla Storia 
délia terra. 

DlAULLA M. 

Moxarelll. tUâutll rtiwHHt) de hêograpMa des plut 
ûMikres ItalfoiM owtfWMponrtfU. 

^cAHALts OU GANALB {Barthélémy)^ théo- 
logien italien, néàMonxa (MOanais) en 1805, 
mort dans la même ville le 23 janvier 1684. Il 
entra ai 1627 dans la congrégation des Clercs 
réguliers bamaUtes, et 8*y distingua par sa piété 
et Bon amour pour Fétode. Il a laissé deux ou- 
vrages imprimés après sa mort : la Verifà sco- 
perta al Cristiano; Mlan, 1694, et Venise, 
1745, 3 vol. in-8*; — Diario sp^tuale, ovvero 
MedUazioni per tutti i giomi delV anno ; }A\' 
lAn,1714,3vo]Jn-^. 

ArgtUU, BMiotkeca âerif^orym MêdManênsium, - 
Joeber, Mlgeinêktet Gelêhrten'Lexieon, a? ee le luppM- 
naent S'Adclnuff. 

^GAMALts [Florent), compositeur belge, 
vivait sur la fin do seizième siècle. 11 est eonnu 



par «n recueU de JftifBf, iuMU et AfoMs à 
quatre parties; Bresda, 15M. 

CAMALS T MARTI (/Mll-Psàfo)» éOOBOmiito 

espagnol, né à Barcelone, vivait à la fin du dix- 
huitième sièda. n Alt élevé pour le commerce 
par son père, manulhctnrier en tissus de coton; 
mais il comprit que la science commerciale ne 
consistait pas dmpleoMnt dans la bonne gestion 
et la sur^illaace d*tone usine. Aussi, jaloux 
d'étendre la sphère de ses connaissances indus- 
trielles, Canals parcourut les divers pays com- 
merçants du globe» afin 4e bien en apprécier les 
produits. De relXHir dans sa patrie, il appliqua 
ses étudca à ressusciter ou à Iniporier la culture 
de plusieurs plantes usuelles, principalement 
ceUe de la garance, il fit adopter ses idées par 
Charles 111, qui le nomma directeur général des 
teintureries royales, et lui accorda tous les moyens 
nécessaires pour encourager la production et la 
consommation de la garance. Canals a publié 
sur ce s^jet : Coteccion de lo perteneciente al 
Ram» de la rubia e gransa en Espana; Ma- 
drid, in-4*. 

MMei, du C ùwu mereê et ém Mmttfmtm'u. 

* GAMAKI, femille de Ferrure. Elle a produit 
plusieurs médecins célèbres, parmi lesquels on 
Tcmarqne les suivants : 

CARAm (^ntoine-ilfane), a écrit des Com^ 
mentaires sur les Aphohsmes d*Hippoorate et 
sur quelques livres de Galien. 

Canani (Jean-Baptiste), vivait en 1498, et 
fut médecin de Mathias Corvin et du pape 
Alexandre VI. 

Gahani (FrançoiS'Marîe), anatomiste dis- 
tlngné, qui donna les premiers enseignements à 
Jean -Baptiste Canani, dont la biographie suit. 

tMy Dtet. de la Médeeine, - Kettiier. Medieinitchês 
Geiehrten-Lemiton. 

Caram ( Jean-Baptiste ), dit le Jeune, anato- 
miste italien, né à Ferrure en 1615, mort dans 
la même ville le 29 janvier 1579. Il étudia avec 
beaucoup de succès toutes les parties âe la mé- 
decine; niai« il se distingua {dus particulièremont 
dans Tanatomie. Il eut pour maître en cette 
science GirekH Cinthio, AntohieMosa Brassavola, 
Marie Canani, son parent ; François Vesale, Jean 
Rodriguez, dit Amatus Lusiianus; Archangelo 
Piccolomini, Hippolyte Bosclii, Jacob- Antoine 
Boni, etc. Canani découvrit dans la palme de 
la main le muscle nommé court palmaire , et 
le premier il signala le hMe que jouent les val- 
vules des veines dans la ctrculation du sang. La 
démonstration qu'il en fit devant Amatus sur la 
Tehie azygos, en 1547, émervetlla telleroent ce 
dernier, qu'il ne balança pas à comparer Canani 
à Vesale. Canani hiventa aussi plusienn instru- 
ments chhurgicaux pour faciUter les opérations 
délicates. Il avait fanaginé un instrument appelé 
rochetta (petite quenouUle), pour débarrasser 
l'estomac des crudités qui s*y rencontrent qnd- 
qoefois. Jules UI s'attacha Canani en qualité de 



489 



GANANI ^ CAIYAKD 



premier ixkédedii» et le nomma en Iô59.archiiir6- 
tre de Ficarolo; mais ce pontife étant.mort, Ca- 
nani rerint finir ses jours dans sa patrie, dont il 
était proto-médedn. H fitlui-mftme son épitaphe, 
ainsi conçue : 

JO. BATISTA CAVHAIfUS, 

JOLU UX, PORT MAX. 

1UDICU8 OLIM ACCKPTMSIMUS, 

irUIfC AUTEM TOTIUS DITIOIIIS 

AI.PBON8Z O, PBERARLS DUC» SEEKHIS, 

SUIS MBBITU PaOTO-MKDICITS. 

HOC flBI MONUMBSTUM YIVXNS P. C. 

ANlf. M. D. LXXIX, KAL. JAlT. 

jrrATM VBRO BVM Lxm. 

On a de ce médecin : Dissêctio picturata 
musculorumcorporis humani; Ferrare, 1572, 
in-4° aYec 27 planches. Les muscles des extré- 
mités supérieures y sont représentés avec beau- 
coup d'exactitude ; — Anatomia; Turin , 1574 , 
2 vol. in-S"*. 
Keitoer, MedMnùekêi Gêlehrtêib'Lexicon. 

CANAPE (Jean), médecin français, Tirait 
vers le milieu du seizième siècle. H fut d'abord 
lecteur public de chirurgie à Lyon, et, à par- 
tir de 1642, médecin ordinaire de François 1**'. 
Son seul mérite est d'avoir, le premier , fait des 
cours en langue française sur la chirurgie , et 
d'avoir traduit dans le même idiome plusieurs 
ouvrages que les élèves n'avaient pu jusqu'a- 
lors lire qu'en latin. On lui attribue aussi des 
ouvrages latins, mais les bibliographes n'en ci- 
tent que de français ; tels sont : le Guidon pour 
les Barbiers et les Chirurgiens; Lyon, 1538, 
in-12; Paris, 1563, in-8\ et 1571, in-12;— VA- 
wOcmie des os du corps humain, et les deux 
livres du Mouvement et des Muscles de Ga-^ 
lien; Lyon, 1541, in-4''et 1583, in-8*;— Com- 
mentaires et Annotations sur le prologue et 
chapitre singulier de Guidon de Chanliac; \ 
Lyon, 1542, in-12; — Opuscules de divers au- 
teurs médecins; Lyon, 1552, in-12; — Deux 
livres des Simples de Galien , savoir, le cin- 
quième et le neuvième ; Paris, 1555, in-16. 

I^ Croix do Maine, JUbHùthi^ue /rançaist. — Bio- 
graphie médicale. 

CANAPLBS (sire de), capitaine français , se 
distingua d'abord sous les ordres de Louis II, 
prince ^ la TrémouiUe, qui défendait la Picar- 
die, en 1522 et 1523, contre les armées con>- 
binées de Henri vm, roi d'Angleterre, et de 
l'empereur Charles-Quint Dans cette campa- 
gne, Canaples se dévoua pour sauver son oncle 
le sire de Créqui, surpris par les ennemis près 
de Gorbie. Après l'avoir dégagé, et pour lui don- 
ner le temps de gagner Amiens, il arrêta long- 
temps, dans un défilé, deux mille cinq cents 
hommes avec vingt cayaliers seulement. Lors- 
que, accablé par le nombre, il ftit enfin forcé de se 
rendre, il ne lui restait plus que sept soldats. 
£n 1526, au siège de Hesdm , il fut grièvement 
blessé à la figure par une fusée, qui tua le sire de 
Créqui à son côté. La défense de Montreutt fut 
confiée à Canaples en 1535 : cette ville Tenait 
, d être dégarnie de toutes ses provisions de guerre, 



et la garnison n'était que de douze cents nu- 
liciens du ban de Normandie, lorsqu'elle fat 
assaillie par Floris d'Egmond, comte de Bures, 
général an^^s, qui Tenait de prendre Saint-P(d, 
dont il aTait foit massacrer les défenseurs. Me- 
nacé d'un semblable destin, Canaples refuse de 
capituler, jusqu'à ce que, les murs de la viUeayant 
été abattus par l'artillerie ennemie, fl consentit 
k évacuer les décombres qu'il avait si Taillain- 
ment défendus, mais moyennant des cooditioDs 
honorables, qui lui furent accordées. Ce brave 
capitaine se distingua encore en 1552, sous les 
ordres de François, duc de Guise, kHV de Ilié- 
roïque défense de Metz contre Charies-Qofflf, 
qui y perdit son armée. 

MarUn du B«ilay, Mémoire», t— De Tboo. Mémoim. 
- Rabotin, Mémoiret. — Sltl&an, CommolUarii de Slaiu 
reliffionit et reiptMiem Carolo, qui$Uo reç. ~ Sertnad 
de Sallgoac, Belatlon du tiégé de Metz. - VieUevlUe» Mé- 
moires. — SlsmoDdl, Histoire de France. 

CANAPLES (....),général français, n étsitcolo- 
nel du régiment des Gardes au si^ de k Rochelle 
en 1627. Le duc de Buckingham, généralissime 
des Anglais, ayant débarqué dans 111e de Ré avec 
3,500 hommes, Canaples, qui n'aTait que 1,200 
soldats d'élite, n'hésita pas à l'attaqner le 30octo- 
bre. n le fit aTec tant de vigueur que l'ennenu fut 
obligé de se rembarquer, laissant le rivage jon- 
ché de morts; et 5 canons, 34 drapeaux, un 
nombre considérable de prisonniers, furent les 
fhiits de ce combat Le cardinal de RIchelien, 
appréciant ce hardi fait d'armes, nomma anssitdt 
Canaples mestre de camp. 

Banomplerre» Mémoires, —^Capeigve, Lettres de M- 
chêlieu. - Rohao, Mémoires. — Le VaaM>r, Histoirede 
LouU Xttl. — Slmondl, Histoire de Framœ. 

CANAED {NicolaS'Françols ), mathématicien 
et publidste français , naquit à Moulins vers le 
milieu du dix-huitième siècle, et mourut dans la 
même ville en 1833. Doué d'un esprit dont la 
rectitude était le caractère dominant. Il s'attadia 
de préférence à l'étude des sciences exactes, et 
s'y rendit tellement habile que, lors de la for- 
mation des écoles centrales créées par la loi du 
7 Tentôse an m (25 mars 1795 ), U fut nommé 
professeur de mathématiques à Téoole du dé- 
partement de l'Allier; fl remplit ces fondions 
avec beaucoup de zèle, jusqu'à la snppresson 
d'un système d'enseignement qui, pendant tout 
le temps qu'il fut en vigueur, produisit les ptas 
heureux résultats. Le mérite et les servîoeâ de 
Canard le désignaient natureUement au dmx du 
gouvernement pour occuper la chaire de ma- 
thématiques transcendantes et des sdenoes phy- 
siques au lycée de Moulins. Les loisire qœ faâ 
laissait cet enseignement fhrent employés à b 
composition de plusieurs ouvrages importants, 
parmi lesquels il faut compter, en premier oïdie, 
quelques mémoires sur des questions proposées 
par la dasse des sciences morales et pdâiqiMs 
de Hnstitut national. La première questioo quil 
traita était rdative à la drculation de IHnspdC , 
c'est4-dire, d'après les termes posés par lins- 
titut, S'il était vrai que,^dans un pa^s açfvv- 



441 



CANARD — CAIÏATE 



443 



eole, tùuie espèce dé conMbtUUmretombdtsur 
les propriétaires fonciers? Ce mémoire, accru 
de plus du doaUe, fat puUié 80us le titre de 
Principes d* Économie politique, ouvrage cou- 
ronné par V Institut national dans la séance 
du 13 nivôse an n ; Paris, Buisson, an x, iii-8^. 
Canard obtint une nouvelle palme , l'année sui- 
vante, par Hon Mémoire sur le perfectionnement 
du Jury. H partagea ce prix avecM. Bourguignon ; 
mais s'il n'avait pas, comme son concurrent, le 
fonds d'instruction judidaire qui paraissait indis- 
pensable pour traiter ex pro/e55o un pareil sujet, 
il y suppléa par la force de son esprit, qui loi 
donna les moyens d'arriver au but, sans la oon- 
uaissance pratique de son sujet. Il y considère 
l'institution du jury dans ses rapports avec une 
théorie lumineuse de la certitude morale et des 
probabilités ; toutefois on peut lui reprocher d'à- 
iroir trop cédé au pendiant du mathématicien, 
qui le porta à chercher la solution de toutes les 
dKBcultés dans des formules algébriques, n re- 
devient plus positif lorsque , dans une seconde 
partie, il traite des défauts du jury ^ tel qu'il est 
organisé; il s'élève surtout contre le jury d'ac- 
eusation , qui a été justement supprimé par le 
code de 1810. C'est surtout dans la troisième 
partie, contenant im projet d'organisation de la 
procédure criminelle, que se trahit le défaut 
de connaissances pratiques qui étaient nécessai- 
res pour la bien traiter. Cette partiea été publiée à 
part ( 1803, in-12) ; mais les vues de l'auteur eu* 
rent peu de succès. Les autres ouvrages publiés 
par. Canard dans sa longue carrière sont : Traité 
élémentaire des Équations ;P9m, 1808, in-12; 
— Éléments de Météorologie, cnEocplication 
des cours et des effets de la gelée, de la neige, 
de lapluie, des vents, des trombes, etc.; Paris, 
1 824, in-12 ; — Mémoire sur les causes qui pro- 
duisent la stagnation et le décroissement du 
commerce en France; 1826, iii-8''. — Madame 
ÉUsabeth Cblhart, fille de l'auteur, connue par 
on grand nombre d'ouvrages utiles ou agréables, 
devait publier divers écrits posthumes de son 
père; mais ce projet parait avoir été abandonné. 
J. Lamoureux. 
Qatnrd, te Vrance littéraire, — Décade de PhUotth 
pkie, an n et an xi. 
CAMAftis. Voy. Kamaris. 
"^CANATAS ou GANATASSO (Alexandre et 
Joseph), compositeurs italiens, vivaient en 1753 ; 
ils étaient frères, et vinrent se fixer à Paris en 
1756. L'afné, Alexandre, était excellentprofesseur 
de ^olonceDe, et a publié un recueil de sonates 
pour cet instrument; le plus jeune avait dn ta- 
lent sur le violon. On a de lui deux volumes 
de sonates pour violon, et le Songe, cantatîlle. 
Fétu, Biographie tmtveneUe dm naaieiens. 
CAN ATBEI (Jean-Baptiste), évéque et théo- 
logien piémontsls, né à Bprgomaro le 25 sep- 
tembre 1753, mort à Verceil le 13 janvier 1811. 
n était fils ^nn magistrat très^istingué, et fut 
reçu docteur en droit à Turin en 1721, c*est-à- 



;dire à peine Agé de dix-bnit ans. n entra alors 
chez les oratoriens de cette ville, et s'y fit remar- 
quer t»entAt par son talent pour la prédication. 
Son âoquenœ, son zèle et sa piété lui acquirent 
une considération oniverselle. H se servit de l'as- 
cendant que lui donnaient ses vertus, pour fon- 
der à Turin une maison de retraite pour les 
dames nobles, sons le patronage de la princesse 
Victoire, sœur du roi. H en fit lui-même les 
règlements, et s'occupa ensuite de plusieurs au- 
tresétaUissements aussi utiles. Le 1 5 juillet 1 7 97, 
il Alt sacré évéque de Bielle ; il occupa ce siège 
jusqu'en 1804, époque à laquelle il donna sa dé- 
mission, qui ne fut acceptée que pour le renommer 
le 1^ février 1S08 à Verceil, avec adjonction de 
l'éplscopat de Bielle. Il fut dnom quelque temps 
après pour premier aumônier de M*"* Letitia, 
mère de l'empereur Napoléon, et devint membre 
de la grande aumOnerie. On a de lui : plusieurs 
panégyriques, entre autres ceux de saint Joseph 
et de saint Eusèbe; — Lettres pastorales en 
latin et en italien ; uned'entre elles a pour titre : 
De V Obéissance due au souverain ; — Noti%ia 
compendioza dei monasterU délia Trappa , 
fondati dopo la rivoluzione di Fronda ; Turin^ 
1794, in-8*. Toutes ces productions sont recom- 
roandables sous le rapport du style et des idées. 

Richard et Giraad. BibUothèqu» êoerée, - Biographie 
nomveUedet ContemporaiM. 

GANATB ( Philippe DE LA), sieur de Fresne, 
jurisconsulte et homme d'État fhmçais, né à Pa- 
ris en 1551, mort le 27 février 1610. H était fils 
de Jacques Canaye, avocat distingué, qui le fit 
élever avec beaucoup de soin, et le laissa choisir 
la religion réformée. A quinze ans Philippe voya- 
gea en Allemagne, en Italie, et visita Constanti- 
nople. A son retour, il prit la carrière de son 
père, et se distingua dans le barreau du parie- 
ment de Paris. Il acheta une charge de conseiller 
d'État sous Henri m. Henri IV l'envoya comme 
ambassadeur en Angleterre, puis en Allemagne ; 
enfin il le fit, en 1594, président de la chambre mi- 
partie de Castres. Canaye exerça cette fonction 
avec beaucoup d'intégrité, de sagesse et de désin- 
téressement En 1 600, fl fut désigné comme arbitre 
par Henri IV dans les conférùices de Fontaine- 
bleau entre les catholiques , représentés par le 
cardinal du Perron, évéque d'Évreux, et les pro- 
testants, qui avaient choisi du Plessis-Momay 
pour avocat II sentit peu à peu sa conviction tel- 
lement ébranlée, qu'il abjura le calvinisme pour 
rentrer dans le giron de l'Église. Le pape Clé- 
ment vm lui en témoigna sa joie par une 
lettre bienveillante. L'année suivante (1601), 
il Alt envoyé en ambassade à Vemse, et eut 
l'adresse de terminer les différends de cette ré- 
publique avec le pape Paul V, qui lui en marqua 
sa reconnaissance. Canaye termina sa vie en 
France, laissant la réputation d'un homme de 
bien. On a de lui : ses Ambassades; Paris, 1635, 
3 vol. in-fol., avec sa vie en tête par le P. Bo- 
bert ( Begnault) : le premier volume contient les 



CANAYE — GANGELLIEia 



iMoes relatiyesan prooès <hi Miréchal de Biran, 
et le troîBiènie est l'idetoire du pipe Feol V et 
des VénitieBs; — Épkéméridsi, NiatîeQ.de aea 
s^oorà Constaotmopley hnprinéestvee les pr4- 
cédeotes; — TraduetUm frmnçaiUe éê ia Logi» 
que d^ArisMe (sans dale). 

Morért, Diet, kUt. — IMamg, BiMMA. MU. àê la 
FrauM^ édit Fooutte. 

CJJIATB (/eon db), jésuite et littérateur fraii- 
çais, Bé à Paris en 16ttl^ mort à Rouen le 26 fé- 
▼rier 1670. n acheYa ses études au collège de 
dermont (Paris), entra dans la compagnie de Jé- 
sus en 1611, et y fit» dans la suite, la profession 
des quatre voeux. Envoyé comme auteur au col- 
lège de Moulins, puis de Dlois, il parvint à se 
faire nommer missionnaire supérieur des hôpi- 
taux de Tarmée de Flandre. On a de lui : Ludo- 
vid XIII triumphui de Bupella capta; Pa- 
ris, 1628, in-fol. ; — Recueil de lettres des plus 
saints et meilleurs esprits de Vantiquité, tou- 
chant la vanité du monde; Paris, 1629, in-8''; 
— quelques autres poésies françaises et latines sur 
le même sujet. Ce qui a contribué surtout à la 
réputation de Canaye, c'est un opuscule intitulé 
Conversation du maréchal d* ffocquincouri 
et du P. Canaye ; petit chef-d'œuvre d*esprit 
et de style, qui met en opposition la bonne foi 
un peu soldatesque du vieux gouverneur de Pé- 
ronne avec la subtile doctrine du missionnaire 
général des armées. On attribue ce dialogue cu- 
rieux à Charlevai. H est à remarquer que Saint- 
Évremond , qui Ta publié dans ses œuvres , avait 
lui même étudié sous le P. de Canaye. 

Richard et Glraud, Bibliothèque tacrée. — Chaudon el 
Delandine, Diet. Mit. 

GANATE {lÉtiennCy abbé de), oratorien et 
historien français, de la famille des précédents, 
né à Paris le 7 septembre 1694, mort dans la 
môme ville le 12 mars 1782. H entra à POratoire 
en 1716, et se fit remarquer an collège de JniUy 
par son cours de philosophie. Cédant aux voeux 
de sa famille, il entra dans le monde en 1728; 
mais il refusa de suivre la carrière de la magis- 
trature, que ses parents hii destinaient. Reçu A 
TAcadémie des inscriptions, il se lia d'affection 
avec d'Alembert et Foncemagne, qui lui repro- 
chaient souvent de ne pas écrire davantage : « fii 
littérature comme au théfttre, répondait Canaye, 
le plaisir est rarement pour les auteurs. » Aussi 
n'a-t-il laissé après sa longue vie que trois mé- 
moires : mrVAréopagey sur Thaïes, sur Anoxi- 
mandre , publiés dans le recueil de l'Académie 
des belles -lettres. Les deux derniers traitent prin- 
cipalement de la naissance et des progrès de la 
philosophie ancienne; 9 Aiut y joindre quelques 
Dissertations sur plusieurs Hvres anciens et 
modernes. Les livres de sa bibliothèque étaient 
surchargés de notes. 
Cliandon et Deiandlnt, Diehonnaire kitt. 

GANGBLLIBE1 (Ftançois-Jér&m^), archéolo- 
gue italien, né à Rome le 40 octobre 1751 , mort le 
29 décembre 1826. Après de bonnes études, M de- 
vint secrétaire du P. Cordara. En 1770, il ftit in- 



troduit dans lafiunitte des Attwiii de Sienne. I>c- 
venn prêtre, ilobCintdes bénéfices etfut nomnié bi- 
bKotbécairedn cardinal Léon Antonelli. Dans Tin- 
tervalle , il publia, à la prière de Giovenazzi , qui 
l'avait découvertdans la bibliothèque du Vatican 
et annoté, un fragment du 4i* livre de Tite-Live, 
avec une préface; 1773 , in-4*. Après s'être retiré 
quelque temps dans la vie privée, lors des évé- 
nansots de 1798 et de l'entrée des Français à 
Rome, il ne rentra dans la vie active qu'en 1802, 
pour prendre la direction de l'imprimerie de 
la Propagande. En 1804 il suivit le cardinal Au- 
tonelli à Paris, et assista an sacre de Napoléon; 
il entra en relations ;avee les savants français 
de l'époque. A son retour en Italie» il reprit ses 
nombreux travaux d'érudition. Par une exce|>- 
tion qui prouve la considération dont il jouissait, 
il fut enterré dans l'église Saint-Jean-de-Latran, 
lieu de sépulture réservé aux cardmaux. Ses com- 
patriotes le surnommèrent le Nouveau Varron, 
Ses principaux ouvrages sont : De Stanislaol^ 
Pùloni» rege, Blegia; Rome, 1770; — Descri- 
%ione délia sagristia Vaticanaeretta da Pio VI; 
Rome, 1764, in-fi""; — Suppl'voa presentala a 
Pio VI a nome degli obeûschi Compense^ Au- 
gusteo, Sallustiano e Barberino, éic;-^ de 
SecretarHs basiUcx Vatican»; Rome, 1788, 
4 vol. ; — Descriziome delta hasilica Vati- 
cana; Rome, 1788, in-12 ; — J>escriztone de 
pontiJleaHehe^ celehrano nella basilica per 
lefeste di Natale^ dt Pasqua e di San Pietro; 
Rome, 1788, in-i2; >— Notiiie délie due fa- 
mose statue dette di Pasquino e di Mar/orio; 
1789, in-8''; — Storia de* solenni possessi de 
sommi Pontejki, da Leone III a Pio VII; 
Rome, 1802, ia-4^ ; —X>»crizlone dette fun- 
zioni che si eet^nrano neUa cappella pontiji- 
cia per la settimana tanta ; Rome, 1 789, in-8° ; 
iSiS;-^RaggUmamentodelCan, Filippo Wac- 
quker de la Barthe^ sopra le cagioni delta in" 
feriontà del teatro latino det greco; Rome, 
1809, m-8* ; — le Due nvcve Campane del Caju- 
pidoglio deseritte ;fiome, 1806, in-8*; — Dis- 
sertasiioniepislolaridia.'B, Viscontie Filippo 
WaequierdelaBttrthe, sopralastatuadelDis- 
cobolo; Rome, 1806, in-8'; — Lettera al sign. 
Girolamo Banrfaldi, sopra la vita di Lodo- 
vico AriostOy da lui publicata in Ferrara met 

1807, dans le tome in des Memorie del Guat- 
tani ; ^ Lettera sopra la origine dette parole 
Dominus e Domnus e del tltolo di Don ; Rome, 

1808, in-8° ; ~ XMiMrfostoiu epistolari sopra 
CristoforoCohmbo e Giovanni Gerseu; Rome, 

1809 , in-8<» ; ^ U Mercato, il lago del V Acqua 
Vergine, il patazio Pan/iliamo net circo Ago- 
nale; Rome, 1811 ; — ifemoria di S. MedicOy 
martirey eon le notizie de? Medici e dette Bêe- 
dichesse Ulustri per santità; Ronie, 1812, 
in-8®; — Lettera sopra la voce sparsa delV 
improwisa sua morte agli U gennajo 1811 ; 
fai-t2, et 1812, publiéeaussidans llillin (Magasim 
encffclopédique); — Bibtioteca Pompt(/anai 



446 



GAIfCELLIERI — GAIVGLAUX 



446 



Mme, 1813, lii-8*; — la Seite eo$efa»aH M 
n0maûniiea; Rome, 1812, iB-8*; — Defcri* 
xlra« dêU^earêê CineH ehê adonuma U pa- 
laxao Mla vUla Vaienti, poi Sciarra; Rome, 

1813, iii-8^; — ùssêrvaU&ni intomo alla 
quesHme pramassa intomo la originaHià 
délia JHHm» Commedia di Dante; Rome, 

1814, khê""; ^ IMeeerHmione inêomo agli 
wnUni detaêi di gran memoria e a quelli 
divenuti tnemorati; Rome, 1815, iii-8*; -- 
LeiHra al prqfessore Supi, suUa sua ver- 
eionedelHhro delta Consolazione délia fiUh 
êofia del Boezio; Pérouse, 1816;-* Diuerto- 
xione di D. Benedetto Rocco^ Napolitano, sut 
GHioeo degliScaecM; Përonse, 1817; — Bien- 
chus Hbrorum qui omnigenis/ormis impressi 
prodierunt e Propaganda; iMd., 1817, iii-12; 
— Dissertatione sopra due iscrizionif etc.; 
Rome, 1819, in-12 ; -^ Notizie delta venuta 
in Borna di Canuto II, di Cristino /, re 
di Danimarca; Ma,, 1820, m-V; -^ NoHzie 
istoriehe délie stagUmi e dff siH diversi in 
cui sono stati tenuti i conelavi nellacittà di 
Borna; IM., 1823 ; — Notizia sopra V origine 
e V uso delV anello piseatoris; iMd., 1823, 
itt-8*; — Notizie istoriehe dette ehiese di Santa 
Maria in Jiélia, diSan Giovanni Calihita e di 
San Tominaso degti Spanuoli; Bologne, 1823 , 
iii-4*; — Lettera sopra ta statua di Mose del 
Buonarottif con la MHoteca itfosaica; Rome, 
1823 ; — Memorie dttta vita ed opère detpit- 
tare errante; Rome, 1824 , hi-8° ; — Lettera al 
conte Morosrni, sulla cifra delV Accademia 
û€ Zinctfi; Venise, 1829, m-8*. 

Tlpaldo. WOQ. Oêgli Ital. ilhitiri, Yl, 4M. 

CAKCER (Jaime), jurisconsulte espagnol, né 
à Balbastro (Aragon) Ters 1520, raortTers 1592. 
Il s'était fixé à Barcelone, et y exerçait aYanta- 
geusement la proression d'aTocat. On a de lui : 
Vdrix Besolutiones juris Caesarei Pontificis 
etmunicipalis principatus Catataunix; 1590, 
3 Tol. in-fol. Cet ouvrage est encore très-estlmé 
en Espagne. 

N. Antonio, BVbUothêea hitpana nowi. - FoataDeHa , 
DécUUnudm Mantùme, — B^niei, MotwunUdmaavarUi, 

CAKCBft ( Oeronimo ), poète espagnol, Yivait 
au dIx-septIème siècle. Il occupa nie place dis- 
tinguée à la cour de Philippe IV, et il ne saurait 
être oublié dans une histoire de la littératore cas- 
tillane, bien qu'il faille ranger, dans la catégorie 
des lirres presque oubliés, ses Oifros^ publiés à 
Madrid en 1651, réimfiiimés à Lisbonne en 1657. 
Cet écrivain donna au théâtre espagnol une direc- 
tion nouvelle, et se fit un genre à part, dans le- 
quel il trouva peu dlmitateurs. Les poètes s'é- 
taient attachés à mettre sur la soènedes fUts hérai- 
qoes, qu'ils traitaient avee la pompe du génie cas- 
tUlan en même temps qu'avec une exagération 
emphatique, excusable chei les professeurs do 
vaste empire de Charles-Quint Cancer voidut 
égayer cet imposant répertoire. Les Mocedades 
del Cid et la Muerte de Baldovinos montrent * 



8008 w aspect omftvwlea héroslea plus iUostres 
de rhistoir» cialllkM et de la chevalerie errante. 
DeaiiicidentB burlesques, des axpressioiis emprun- 
téea au bas langm» montrent sous an jour étrange 
des peraonnages et des événements qu'on avait 
jusqu'alors entousét de respect et de toute la ré- 
dondanoe du langage €e sont des parodies, mais 
elles sontamusantes et écrites avec verve. Cancer 
s'essaya aussi dans le genre sérieux ; uae de ses 
comedio^, intitulée JHneros son calidad (l'Ar- 
gent eût la noblesse), est loin de manquer de 
mérite; elle a eu rhenueur d'être attribuée à 
Lopès de Vega. 11 prit part au système de colla- 
boration, déjà en pleine vigueur an delà, des Py- 
rénées il y a deux siècles et demi ; U s'associa 
avec deux auteurs en renom, Moreto et Matue 
Fragoso, pour la confection de deux pièces prorap- 
tement oubliées : IHue d'eUes, Bl Bruto de Ba- 
àilonia, roule sur la métamorphose du roi Nabii- 
chodonosor ; U était difficile de faire un chef- 
d'onvre avec pareille donnée. C. BaoA£r. 

Antoolo. MW. hUp. nova, 

GAMGiAMi (Paul), savant italien, néèUdineen 
1725, mort en 1810. U appartenait à l'ordre des 
Servîtes, et se fit surtout CMualtre par soii ouvrage 
intitulé Barbarorum leges antiqux, eum no- 
lis et glossariis; Venise, 1781-1782, 5 voL in- 
fol. C'est un recueil qui ne se fait remarquer ni 
par l'ordre ni par le plan ; mais on y trouve de 
précieux documents historiques. 

Tlpaldo, BU>9. deçU ttaliaU Uluitri, I. soo. 

GAMGLAUX (Jean-BapUste-Camillê, comte), 
généra] français, né k Paris le 2 août 1740, mort 
le 30 déoembie 1817. Ses parents appartenaient 
à la magistrature; mais ses goûts militaires le 
déterminèrent à entrer k l'école d'équitation de 
Besançon, d'où il sortit à seize ans pour faire la 
guerre de Hanovre, n était mi^r aux dragons de 
Conti en 1789. L'émigration d'un grand nombre 
d'officiers fut favorable à son avancement , et 
il devint suooessiveraeni colonel, maréchal de 
camp en 1791, et Heatenant général le 7 septem- 
bre 1792. Kn avril 1793, il fut chaigé du com- 
mandement en clief de l'armée républicaine, dont 
le quartier général était à Nantes. Il y fut bientôt 
assiégé par 70,000 Vendéens, qu'il rqMMissa le 29 
jufak, après dix-huit heures de combat Après avoir 
discipliné des troupes, et reçu quelques renfmis 
de la garnison de Mayence, qui durant une an- 
née, aux termes de sa capitulation, ne pouvait 
servir que dans l'intérieur de la France , Can> 
daox reprit l'offensive, et battit sérieusement 
les Vendéen» à Saint-Symphorien le 6 octobre 
1793. Sur la dénonciation de Ronain, général de 
l'armée révolutionoaire, Bonchotte, ators minis- 
tre de la guerre, destitua Canclaux, et le fit rem- 
placer par LéchcUe (30 septembre 1793) et par 
Rossignol, généraux dont l'incapadté fut depuis 
notoire. Après la chute de Robespierre, Cau- 
daux fut nommé de nouveau général en chef do 
l'armée de l'Ouest il organisa la légion nantaise^ 
qui hâta, par sa bravouie et eee services, U 



447 



CANCXAUX — GANCRIN 



Uê 



padficatioii de la Vendée. Caudaux eot la gloire 
d'en poser les prétimiiiaires avec Chaiette en 1 795. 
£n 1796, il fut chargé de se rendre dans le Midi, 
pour y léunir les premiers éléments de cette in- 
vincible année d'Italie, à laquelle Bonaparte doit 
en grande partie sa haute fortune. Nommé en 1 797 
à Tambassade d'Espagne, il occupa ce poste jus- 
qu'en 179S, époque où UfùtenToyé àNaples rem- 
plir les mêmes fonctions. A son retour en France, 
Candaux fit partie du bureau militaire institué 
par le Directoire. Après le 18 brumaire, Bona- 
parte le nomma inspecteur général de caTale- 
lie et commandant de la 14® division militaire, 
dont le siège était à Caen. U fut ensuite admis 
an sénat en 1804, et nommé grand aigle de la 
Légion d'honneur. En 1813, chargé de prendre 
les mesures nécessaires pour la défense des fron- 
tières, il s'acquitta de cette mission avec autant 
de zèle que d'intelligence. Le 4 juin 1814, 
Louis XYIII le nomma pair de France, et Napo- 
léon, à son retour de l'Ile d'Elbe, le maintint sur 
cette liste. Il en fut rayé par l'ordonnance royale 
du 24 juillet 1815|; mais, comme il n'avait pas 
siégé pendant les Cent-Jours , il fut peu après 
réintégré dans ses fonctions. 

Comte de Moy, Éloçê du comU Canekmx. — IHogra- 
pMie de* CoRtcmporoiiu. 

GANCRUf OU CANCRiNUS {FtatiçoiS'LcmU 
DE), minéralogiste allemand, né le 21 février 
1738 à Breitenbach (Hesse-Darmstadt), mort 
en 1796. n fut successivement contrôleur de 
la monnaie et des bâtiments civils à Hanan, 
professeur à l'École militaire de Hesse, et con- 
seiller principal cje la chambre de la même ville. 
n quitta ces fonctions en 1782 pour celles de 
commissaire du gouvernement à AJtenkirchen 
(comté de Sayn). En 1783, l'impératrice Cathe- 
rine n le nomma directeur des mines de sel de 
Stararia-Roussa, et conseiller du collège impé- 
rial. En 1786, il se retira àKSiessen (Hesse), où 
il resta occupé de travaux scientifiques jusqu'en 
1793, époque à laquelle il retourna en Russie 
comme conseiller d'État. Il a publié en allemand, 
sur l'administration publique, la minéralogie, la 
métallurgie, des ouvrages dont les titres suivent|: 
Praktisehe Ahhandlung ûber die Àusbeuttmg 
und VerarbeUung des Kup/ers (Dissertation 
pratique sm l'exploitation et la préparation du 
cuivre); Francfort, 1766, in-8*'; — Beschrei- 
bung der haupUdchlichsten in Hessen, in 
WaldecHsehen , im ffarzgebirge, in den 
IHstricten von Man^eld, und in Saaifeld 
und in Sacluen befindlichen BergtDerke(l>es- 
cription des principales mines situées dans la 
Hesse , dans le pays de Waldeck , dans le Harz, 
dans les districts de Mansfeld et de Saalfeld, 
et en Saxe) ; Francfort , 1767, in-4*; —Grund- 
zilge der Berg-und Salzwerkskunde (Prin- 
cipes élémentaires de la science des mines et 
des salmes); Francfort, 1773-1791, 13 vol. 
in-8*', avec beaucoup de planches : cet ouvrage, 
le meiUenr de Cancrin et le plus complet sur 



cette mati^, a été traduit en extrait parBkvier 
sous le titre : Jurisprudence généraledes mines 
en Allemagne, traduite avec des annotations 
relatives à la même matière dans les prin- 
cipaux États de r Europe, et notamment en 
France; Paris, 1825, 3 vol. in-S*"; — BinM- 
tung in die Probirkunst und Bûttenkunde 
( Introduction à la dodmasie et à la métallur- 
gie); Francfort, 1784, in-8<',avec figures; — 
Vermischte Sckr\ftenuber Land-und Staats- 
wirthschqft (Divers écrits sur l'économie) ; Riga, 
1786-1787 , in-4», avec planches; ^ Geschischie 
und systematische Beschreilmng der in der 
Grafschaft Hanau - Mûnzenberg gelegenen 
Bergwerke ( Histoire et description systémati- 
que des mines situées dans le comté de Hanau- 
Munzemberg) ; Leipzig, 1787, in-8«; — KlHne 
technologische Schr\ften (Opuscules tedmolo- 
giques); Oiessen, 1788-1790, 6 vol. în-8% avec 
planches; — Abhandlurgen ûber das Was- 
serbau-und Seerecht ( Dissertations sur le droit 
hydraulique et maritime); Halle, 1789-1800, 4 
vol. in-8*', avec planches ; — Abhandlung ûber 
die Landbauten (Dissertations sur les construc- 
tions rurales); Francfort, 1791- 1792, in-8*, avec 
gravures; — Grundsâize der bûrgerlichen 
Baukunde, in Uebereiiutimmung mit der 
Théorie und Praxis (Principes de l'architecture 
civile, conformément à la théorie et à la prati- 
que); Gotha, 1792, m-4*, avec 30 planches; — 
Vollstûndige Abhandlung ûber .die im Rus- 
sischen Reiche gebràuchliche Oe/en and Ko- 
mine y und ûbereine bessere EinricMung der- 
selben (Dissertation complète sur les poêles et 
cheminées en usage dans l'empire russe, et de 
l'amélioration de leur construction); Marbouiig, 
1807, 8 vol. in-8'' , avec 10 planches. 

Meusel, Ltxieon dér JetztMmdên deuUekm Sduif- 
atelier (DIcttooDiIre des aateun allemaods TtTants). — 
Strle<ter, iiettitehê çelelirtên GescMtchU, lom. U. 

* GANGRIN (George, comte), fils du précédent, 
célèbre financier et homme d'État au service de 
la Russie, né à Hanauen 1773, mort à Saint-Pé- 
terslMHirg le 22 septembre 1845. Il fit ses premiè- 
res études au gymnase de sa ville natale, et fré- 
quenta ensuite (1790) l'université de Giessen, où il 
se livra à l'étude du droit et de l'économie poli- 
tique, qu'il continua plus tard à l'université de 
Marbourg. En 1794, il obtint le grade de licencié 
en droit ; mais son esprit vaste et avide de con- 
naissances l'entraîna vere d'autres études, no» 
tamment vers la science administrative et la lit- 
térature. 

On lui attribue un roman allemand qui parut 
en 1797 à Altona, sous ce titre : Dagobert, 
histoire relative à la guerre actuelle de la 
liberté. Dans cet ouvrage, Cancrin plaidait avec 
chaleur pour les idées nouvelles, et se montrait 
très-favoraUe à la révolution française. Beau- 
coup d'esprits supérieiuv, qui d^uis ont aban- 
donné cette cause, partageaient alors l'opinion 
de Cancrin. 



CANCRIN — CANDACE 



450 



Mais dès Tannée 1796, trompé dan» son espé- 
rance d^obtenir une place da gouvernement 
hessois, il était parti pour la Russie, où il devait 
r^oindre son père. Là, s'ouvrit poor lui une car- 
rière des plus brillantes et des plus utiles à sa 
nouvelle patrie. H entra dans Tadministration mi- 
litaire, et obtint un avancement rapide ; en 1812 
il devint intendant général de l'année, qu'il 
suivit dans sa marche à travers l'Allemagne. Il 
revit alors Hanau et ses amis d'enûuoce, et peu 
après il fut nommé lieutenant g^ral. Ses vastes 
talents, sa probité, son amour du travail lui i 
valurent la confiance de l'empereur Alexandre, 
qui le nomma en 1823 ministre des finances. Le 
premier il reconnut et utilisa le génie industriel de 
la nation russe ; il donnaà ses subordonnésl'eiem- 
pie d'une infatigable application aux affaires et 
d'an rare désintéressement. Des économies con- 
sidérables, introduites dans toutes les branches 
de l'administration, lui ont fourni les moyens de 
fonder un grand nombre d'établissements utiles, 
écoles de commerce et de navigation , instituts 
forestiers, technologiques et autres. 11 a suivi 
avec une vive sollicitude les progrès des sciences 
industrielles et économiques dans tous les pays, 
et il entretenait à Paris, à Londres et en AUema- 
goe des agents spéciaux, chargés de loi rendre 
compte de tous les procédés nouveaux et de tous 
les perfectionnements. Il a augmenté le revenu 
de l'État par une administration habile du mo- 
nopole de l'eau-de-vie et des douanes, et par la 
direction qu'il a imprimée à l'exploitation des 
mines. Enfin sa gestion sage et éclairée du tré- 
sor de l'empire, dont il faisait connaître la situa- 
tion chaque année par un rapport public, a élevé 
le crédit de la Russie, et rétabli Tordre le plus 
rigoureux dans le département des finances. Peu 
d'hommes ont pu rendre à un pays des services 
aussi éclatants et aussi durables. Il n'a eu pour 
appui dans sa carrière que son mérite, et par de 
grands talents a su honorer la position érainente à 
laquelle il s'est élevé. Outre le roman dont nous 
avons fait mention, Cancrin a publié plusieurs 
ouvrages sur l'économie politique et l'administra- 
tion; on estime son traité Sur la Richesse du 
monde ( Weltreichthum) , et il a donné le ré- 
sumé d'une longue expérience dans son Écono^ 
mie militaire pendant la paix et pendant la 
guerre, et de son influence sur les opérations 
des armées , 3 vol. in-S"* , ouvrage écrit en alle- 
mand (Saint-Pétersb., 1822 et 1823). [Enc. des 
g. du m.] 

DIetionnairê de la Omverstttian. 

* gandA (Charles nu ), historien ecclésiasti- 
que français, né à Saint-Omer, vivait en 1615. 
Il entra dans Tordre des Prémontrés, et fut d'a- 
bord chanoine, puis prieur de l'abbaye de Dam- 
roartin. Il a laissé : la Vie , la Sainteté, les 
Miracles et les Actes de la Canonisation de 
saint Charles Borromée, archevêque de Mi- 
lan ; SaintrOmer, 1614, in-8'' ; traduit de l'italien ; 
— la Vie de saint Thomas, archevêque de Can 
NOCV. noGR. umvRRS. — T. VIII. 



iorbéry, avec les constitutions royales qui ont 
causé son exil et son martyre, et Us miracles 
advenus par son intercession dans Vabbage 
de Dammartin; Saint-Omer, 1615, «0-4*"; — 
la Vie 40 sainte Françoise, veuve romaine, 
traduite de l'italien (sans date). 
Valère Anûréy MbtMheea Belçica. 

dàNDAGB, nom qui parait avoir appartenu à 
toutes les reines d'Ethiopie. Au rapport de divers 
écrivains anciens, c'était la coutume des Ethio- 
piens d'ètregouvemés par des ferames.Ce Ikit sem- 
ble vraisemblable, si Ton considère que les rois de 
ce pays étant toujours enfermés dans leur palais, 
où ils étalent révérés comme des dieux , lais» 
salent la plus grande partie de l'administration 
publique à leurs femmes, qui commandaient même 
les armées. Aussi parie- t-on plutôt des reines 
d'Ethiopie que des rots, dont la vie se passait dans 
une fastueuse indolence. 

L'histoire nous a transmis le souvenir de trois 
femmes qui portèrent ce nom. La première, 
appelée aussi Nicaulis ou Makeda, fit en grande 
pompe le voyage de Jérusalem pour y contem- 
pler Salomon dans sa gloire et puiser la sagesse 
à sa véritable source. Elle en rapporta nn fils, 
Moiihelecb, qu'elle envoya passer sa jeunesse 
à la cour de Salomon, son père , afin d'y ap- 
prendre la loi de Moise. Ce fils, qui lui succéda, 
répandit, dlUon, le judaïsme dans son royaume, 
et fut le chef de cette longue dynastie qui se 
faisait gloire de sortir du sang de David. 

Quant aux deux autres. Tune d'elles s^est il- 
lustrée par son courage et son opinlAtre résis- 
tance aux Romains. Pétronius, qui commandait 
en Egypte pour Auguste, voulant venger les 
Romains d'une défiiite que Candace leur avait 
fait éprouver sur un autre po'nt et s'emparer 
de ses États, s'avança en Ethiopie à la tête 
d'une forte armée, et pénétra jusqu'à Napata, 
la capitale , qu'il fit saccager, ainsi que plusieurs 
autres villes; mais il ne put se rendre maître de 
la reine, dont l'habileté déjoua toutes ses pour- 
suites. Rientôt les déserts, la chaleur et les ma- 
ladies le forcèrent de ramener ses troupes en 
Egypte. Fatigué d'une guerre infructueuse, et dé- 
sespérant de {soumettre jamais, d'une manière 
durable, l'Ethiopie au joug des Romains, Pétro- 
nius suggéra lui-même à Candace la résohition 
de demander la paix, qu'Auguste lui accorda 
plus tard. 

L'autre Candace eut la gloh^ d'introduire le 
diristianisme dans ses États , et void à quelle 
occasion. Qudque temps après la mort du 
Christ, l'eunuque Juda, grand trésorier de la 
rdne d'Ethiopie , s'était rendu, dans un appa- 
reil somptueux, au temple de Jérusalem pour y 
faire des offrandes ; à son retour, comme il lisait 
sur son char nn passage prophétique d'Isaïe, 
qu'A ne pouvait comprendre, il rencontre Ta- 
pôtre Philippe, poussé près de lui , dit l'Écriture, 
par Tesprit de Dieu. Il l'engage à monter à ses 
côtés, et lui demande l'explication des paroles 

15 



461 



GANDAGE — GAICDAMO 



4Sf 



dn prophète. Philippe hii USA entendre que la 
prophétie s'applique aa Christ, et qu'elle a été 
accomplie dans sa personne; puis il prftche avec 
tant de chalear et de persuasion la religion nou- 
Tdle, que Teunuque croit, reçoit le baptême sur 
le chemin même » et arrive en Ethiopie plein 
d'un ardent désir de prosélytisme. Candace fut 
la première à embrasser la foi prèchée par son 
ministre, et bientôt l'exemple de la reine en- 
trafaia plusieurs grands de la cour et une partie 
do peuple. C'est donc à deux femmes que 1'^ 
thiopie parait être redevable d'avoir changé ses 
vieilles eTO>ances contre une religion nouvelle et 
plus parftûte : Nicaulis, qui visita Salomon, au- 
fait jeté les premiers fondements du judaïsme 
dans ses États, et Candace ceux du christianisme. 
Pourtant cette dernière religion ne fut univer- 
sellement admise en Étliiopie que deux siècles 
plus tard, lorsque Frumentius, envoyé par Atha- 
nase d'Alexandrie , alla l'y répandre par la pré- 
dication. Elle ne put s'y conserver longtemps 
pore ; grossiers, superstitieux , éloignés du cen- 
tre des lumières chrétiennes, les Éttitopiens de- 
vinrent bientôt la proie des imposteurs qui ont 
défiguré et morcelé leur foi primitive. [Enc. 
des g. du m.] 

Jetet dê$ Âpéîm. — Dorothée , S^nopHi da vUa «t 
marU apoMtoiontm. — Saint lr«né«, Ot Hmrêsibus. — 
Salni Jérôme, in IsttUtm. — Saint CyrlUe, OUikei). -- Bn- 
aébe. — Strabon. — PUoe, Hùt* nat. 

*CANDALB ou CAiVDELLA (Prançots Hus- 
sàtes ou DE Foix, comte de), prélat et mathé- 
maticien français, né en i 502, mort le 5 février 
1594. II fut évéque d'Aire en Gascogne, et com- 
mandeur des ordrif« royaux. Amateur passionné 
des sciences malliématiques, il en créa une chaire 
à l'université de Bordeaux. On a de lui : Tra- 
duction du Poëmandre d* Hermès Trismégiste 
en français; — Traduction des ceuvres d'Eu- 
clide en français. 

U Croii da Maine, Bibl. frmç. — Satnte-Martlie, 
CaUia ehriMtiana. — TeUsler, Êloçêi des savants. -~ 
Verdier, Bitl. française. 

CAlf DALLBOU CAUDALE (Henri DE NOGÂRET 

d'Êpernon, duc de), général français, né en 1591, 
mort le 11 février 1639. D'abord comte de Can- 
dalle, il obtint le 17 septembre 1596, en survi- 
vance de son père, les charges de gouverneur et de 
lieutenant général en Angoumois, Saintonge et 
Aunis. Séduit par de mauvais conseils, il s'éloigna 
du duc d'Épernon (Jean-Louis de Nogaret ), son 
père, et passa au service du grand-duc de Tos- 
cane, qui armait contre les Turcs. S'étant em- 
barqué sur la flotte année à Civita-Vecchia, il 
8*empara d'Agliment, où il entra le premier. De 
retour en France (1614), Il ftit nommé premier 
gentilhomme de la chambre du roi Louis Xin ; 
mais s'étant, quelques mois après, brouiUé avec 
la cour , il suivit le parti des mécontents , pa- 
rut embrasser le calvinisme, et fut déclaré 
général des Cévennes dans l'assemblée que 
les calvinistes tinrent à Nîmes en 1615. Rendu 
Uentôt après à Ini-mêroe , à sa religion, à son 



père et A son roi, il obtint (IMi) des lettres 
patentes qui le créèrent toot à la fois doc de 
Candalle et pair de France. Ayant pria do service 
sous le prinee d'Orange , comme oolooel âhm 
régiment d'infanterie , U se Jeta dans la viOe de 
Bergoes, qu'assiégeait le marquis de Spfaiola. S'é- 
tant démis de son gouvernement d'Àngoumois, 
de Saintonge et d'Aunis, il prit (1624) le com- 
mandement des troupes ée la répubUqae de 
Venise dans la Valteline , et fût nommé (1030) 
général de ilnfaaterie vénitienne. Chevalier des 
ordres du roi ( 14 mai 1633 ), et aigri contre le 
cardhial de RieheHen, auquel 9 attribuait de n'a- 
voir pas obtenu le bAton de maréchal de France, 
il quitta de nouveau la France, et se rendit à 
Venise, qui l'élut généralissime de ses années. 
Le cardinal Louis de Lavalette, son f^nère, ayant 
ménagé son raccommodement avec le cardinal 
de Richelieu, le duc de Candalle revint A la cour 
de Louis XIII, qui le nomma saooessivement 
général commandant des armées de Guyenne 
(1636), de Picardie(1637) et d'Italie, sous le car- 
dmal son (Vère. Il mourut A Casai à l'âge de 
quarante-huit ans. A. S. 

PInnrd, CkronoL miOt,, 1. 1» p. 47S. 

cknt^KLLK (LouU^CharleS'Gaston db No- 
GAKET OB Foix, duc db), général (hmçals, 
né à Metz le 14 avril 1627, mort le 2S janvier 
1658. Marquis de Lavalette Jusqu'en 1639, épo- 
que où mourut son oncle Henri, duc de Can- 
dalle , il prit alors le titre de duc ; et, après 
avoir levé deux régiments dlnftuiterie de son 
nom, il reçut le commandement des troupes en 
Guyenne , sous le duc d'Épernon son père , et 
contribua à la défense de cette province. Devenu 
colonel du régiment des Vaisseaux-Mazarin , 
sur la démission du cardinal Mazarin (1650), U 
conserva jusqu'à sa mort ce régiment, qui prit 
le nom de Candalle. Ayant été désigné (1652 ) 
pour succéder au maréchal d'Haroourt dans le 
commandement de l'armée de Guyenne, il passa 
(1654) en qualité de lieutenant général de l'ar- 
mée de Catalogne, sous le prince de Conti et le 
maréchal d'Hocquincourt, et se trouva à la prise 
de Villefhinche, au ravitaillement de Roses. Il 
contribua, l'année suivante, A la prise du cap de 
Quiers, et au siège et à la reddition de Castillou 
et de Cadagues. Ayant commandé en chef après 
le départ du prince de Conti , s'empara du 
bourg de Lingoustre. Étant tombé malade à 
Lyon en janvier, il y mourut A l'Age de trente et 
un ans. A. Saczay. 

Ptnard, Chron. milU.f 1. 1, p. 8». 

CANDAMO (Francisco Bances), poète espa- 
gnol, né à Sabugo dans |es Asturies en 1662, mort 
en 1709, termine non sans quelque éclat la période 
brillante du théâtre espagnol. Imitateur de Calde- 
ron, il n'en possède pas le génie; 'mais il choisit 
des sujets heureux, et il les traite d\uie fkçon ha- 
bile et origmale. Ses Poesias comicas , publiées 
à Madrid après sa mort ( 2 vol. in-4', 1722 ), ren- 
ferment seize pièces diverses; il n'en est ancone 



4St 



GANDAMO — 



qd M'offre qodqiM mérite. On doit Astlnguer 
Mrtout Por 8U rêy y par su dama, dont le 
MJiti est emprunte à l'histoire contemporaine : 
il s'agit de la prise d'Amiens; l'auteur suppose 
que le brsTe Porto-Carrero, épris de la fille du 
naire de eette ville, et voulant montrer que rien 
n'est impossible à l'amour, se jette dans les en- 
treprises les plus désespérées, et met aux pieds 
de son monarque et de sa maîtresse les plus 
glorieux trophées. Dans El duelo contra su 
dama, nous trouvons une intrigue romanesque 
et assez bien ourdie, qui aboutit à une lutte en 
champ dos entre un chevalier et sa belle dégui- 
sée en guerrier; ce combat se termine par un 
mariage. SI Esclave en grillas de oro est re- 
gardé comme le chef-d'œuvre de Candamo ; in- 
diquons en quelques mots le sujet de cette pièce, 
dont personne en France n'a sans doute entendu 
ptrler. Un Romain, nommé Camille, a cons|)iré 
contre Tr^an. Q est arrêté, traduit devant le sé- 
ant et condamné à mort, comme bien Ton peut 
croire. L'empereur, au lien de ratifier la sen- 
tence, la commue d'une manière qu'on ne pré- 
Toyait pas : il donne au conspirateur une part au 
pouvoir suprême; il le met à la tête du gouver- 
nement. Camille, livré jusqu'alors aux charmes 
d'une vie indépendante et douce, mêlant l'étude 
anx plaisirs, se trouve accablé de soucis ; pas 
m instant de repos, pas on moment de sommeil ; 
dea préoccupations dévorantes et continuelles. Û 
sBp^ie l'empereur de le délivrer d'un pareil es- 
clavage; et Tnjan, le jugeant assez puni, lui 
tend la liberté. Remarquons d'ailleurs que, selon 
l'usage de ses contemporains, Candamo trans- 
porte dans la Rome des empereurs les mœurs 
espagnoles du dix-septième siècle. Adrien va sou- 
pirer la nuit sous le balcon de sa maltresse; il 
y rencontre un rival ; on met l'épée à la main, et 
il faut que Tnyan vienne séparer les deux adver- 
saires. C. Brcnet. 

Ttekoor/tfiiC. qfSpan. Ut.— A.-F. Von Schack, Hit- 
ioire de fart et de la littérature dramatique en Bs- 
ê; BerHn, ISM, t. III. p. 4tt. 



CAHDBILLE {Amélie- Julie), comédienne 
française, née à Paris le 31 juillet 1767, morie le 
3 février 1834. Elle débuta, en 1782, à l'Opéra, 
dans le r61e à'Iphigénie en Aulide de Gluck, et 
fut immédiatement reçue; mais bientôt elle 
quitta le théâtre, et ne reparut qu'en 1785 à la 
Comédie française, où elle n'obtint que des suc- 
cès médiocres. Aussi, en 1790, Monvel n'eut-il 
pas de peine à la déterminer à le suivre aux Va- 
riétés du Palais-Royal; là die se trouva avec 
Talma, Dngazon, etc. En 1792, elle fit représen- 
ter, sous le voile de l'anonyme, Catherine , on 
la Belle Fermière , comédie en trois actes et en 
prose, qui eut une vogue prodigieuse, malgré les 
détracteurs de mademoiselle Candeille. En 1794, 
elle épousa civilement un jeune médecin, avec 
lequel elle divorça en 1797. Elle fit représenter, 
en 1794, le Commissionnaire, comédie en deux 
actes, et, l'année suivante, la Bayadère, comé- 



CANDEILLE ^ 454 

die en cinq aqjtes et en vers; mais la première 
de ces pièces obtint seule quelque succès. Ce 
dernier échec la fit renoncer au théfttre; (et en 
1798 elle épousa le chef d'une célèbre fabrique 
de voitures à Bruxelles, Jean Siinons, dont elle 
se sépara eu 1802. Elle fit encore représenter 
deux pièces de théâtre; la dernière échoua dès 
la première représentation. — Madame Can- 
deille se remaria en 1821 à H. Périé. Elle avait 
publié, depuis 1809, difTérents morceaux de 
musique et plusieurs romans oubliés aujour- 
d'hui, entre autres : Lydie; Paris, 1809, 2 vol. 
in-12; Geneviève, ou le Hameau; Paris, 1822, 
in-12. Elle avait, par une Réponse à un article 
de biographie, Paris, 1817, in-4'*, vivement 
réclamé contre l'imputation d'avoir figuré les 
déesses de la Raison et de la Liberté dans les 
fcHes républicaines. 

Jiioqrafthie des Contemporains,- FéVi» , Biographie 
universelle des Musieient. 

CAMDEILLB ( Pierre- Joseph), compositeur de 
musique français, né à Estaire (Flandre) le 8 dé- 
cembre 1744, mort à Chantilly le 24 mai 1827. 
n vint jeune à Paris, et fut engagé à l'Académie 
royale de musique en 1767, pour chanter la 
basse-taille dans les chœurs et dans les cory- 
phées. Il se retira en 1784, pour s'occuper uni- 
quement de la composition, et commença à se 
fkire connaître en composant des motets exécutés 
au Concert spirituel. 11 fit ensuite la musique de 
plusieurs diveriissements pour les fêtes du roi 
( 1778). En 1785, il donna Pizarre, ou la Con- 
quête du Pérou, opéra en cinq actes ( paroles d(i 
Duplessis), qui n'eut que neuf représentations. 
Cette pièce, bien que réduite en quatre actes, 
Alt mise au répertoire en 179! ; mais elle n'a 
plus reparu sur la scène. Candeille fat plus heu- 
reux dans le choix qu'il fit de l'opéra de Castor 
et Pollux, dont les paroles étaient de Gentil 
Bernard. H y adapta une musique nouvelle, et 
ne conserva que trois morceaux de Rameau, 
l'air Tristes apprêts, le chœur du second acte 
et celui des démons, au quatrième acte. Cet 
opéra, joué le 14 juin 1791, eut un grand succès, 
et f\it joué cent trente fois jusqu'en 1799 : il ol»- 
tint encore vingt représentations depuis sa re- 
prise, le 28 décembre 1814, jusqu'en 1817. Can- 
deille a donné aussi un opéra de circonstance : 
la Mort de Beaurepaire, ou la Patrie recon- 
naissante, qui ne fut joué que trois fois en 1793. 
H a composé quatorze o|)éras qui n'ont pas été 
représentés. Candeille fut l'un des professeurs de 
l'école de chant jusqu'au 15 mai 1805. Dans tous 
ses ouvrages, Candeille ne se montre pas un 
compositeur de génie; il n'y a pas de création 
véritable dans sa musique ; mais on y trouve un 
sentiment juste de la scène, de la force drama- 
tique et, de beaux effets de masses. Ces qualités 
suffisent pour lui assurer un rang honorable 
parmi les musiciens français du dix-huitième 
siècle. 

Fetto, Biographie universelle du mutieiens, 
15. 



455 



CANDELÀIRE — CANDIANO 



4M 



«cABrDBLÂtBB IJean^Baptis^e), juriscon- 
sulte français, Tîyait dans la première rooitié du 
seizième siècle. H était conseiller du roi. On a de 
lui : De vetusta Northmannïm wrhtsque Ao- 
thomagensis nuneupatione ; 1628 (en manus- 
crit dans la bibliothèque du cardinal Ottoboni ) ; 
— Virùrumanmkumconsularium ah instituto 
JRothomagensi senatu hactenus ordine pro- 
motorwn liàri IV (en manuscrit dans la bi- 
bliothèque de M. de Pontcarré). 

Lelong et FoDtetU, BiU, Mstmr. de ta fraaeê 

* CAN DBULAIIT8 ( Godefroy ), canue et théolo- 
gien allemand, mort en 1499. il était prieur du 
couTent des Carmes à Aix-la-Chapelle. Il a 
laissé : Sermones de tempore et sanctis; — 
Orationes ad clerum; — Oratio pro Coronor 
tione reginx; — de Conceptione àeatissinus 
Virginis; — Epistolx varix ad Trithemium et 
alios, 

Trithème, De ieriptorUms eeelêtiattieis. — Valère An- 
dré, BiMiotÂêca btlglca, - Sweert. Mhmm ^IgUit. 

*GA3{DBLis OU GANDBL (Jean de), théolo- 
gien français, mort vers 1220. Il remplit en 1209 
les fonctions de chancelier de TÉglise de Paris. 
Le chancelier de la cathédrale exerçait depuis 
longtemps sur les écoles une juridiction qui s'éten- 
dait de plein droit sur les étudiants et les pro- 
fesseurs de runlyersité parisienne. C'était ce di- 
gnitaire qui accordait la licence d'enseigner dans 
l'étendue du diocèse. Jean de Candclis porta ses 
prétentions beaucoup plus loin ; il se fît payer ces 
licences, malgré les décrets des papes et des con- 
ciles. Il voulut forcer les professeurs à lui obéir, 
s'arrogeant même- le droit de lancer sur eux des 
sentences d'excommunication ; il exigeait de ceux 
qui youlaient en être relevés des amendes à son 
profit. Enfin il résolut d'interdire à l'université 
l'enseignement de la théologie et du droit cano- 
nique, et de le renfermer dans les écoles épisco- 
pales et claustrales, placées dans l'Ile Notre- 
Dame sous sa surveillance directe. L'université 
eut recours au saint-siége, alors très-enclin à la 
protéger. Le pape Innocent m nomma l'évéque 
et le doyen de Troyes pour examiner les préten- 
tions des deux parties. Le rapport qu'ils rédigè- 
rent se retrouve dans le statut que le prélat Ro- 
bert de Courçon publia en 1215. L'évéque de 
Paris, Pierre de Nemours et Pierre de Candelis, 
son chancelier, s'y soumirent. L'université fut 
maintenue en pleine possession de ses immunités, 
sauf l'obligation d'obtenir une licence, mais gra- 
tuitement. 

BUMre lUtérain de la France. — OréTler. BUtoire 
de PunivenUé de Paris. 

GANDIAC (Jean-Louis- PhUippe-Élisabeth 
MoiiTCÀUi de), enfant-prodige, né au chAteau 
de Candiac (Gard) le 7 novembre 1719, mort k 
Paris le 8 octobre 1726. Il était frère du marquis 
de Montcalm. On a parlé avec quelque exagé- 
ration des connaissances précoces de cet enfant, 
dont le talent consistait principalement dans une 
mémoire extraordinaire tt dans nne certaine 



classification méChodiqae. Dès que Tfaiterloai- 
teur s'écartait de cet ordre, Candiac cessait de 
répondre d'une manière satisfeisanle. On asaore 
qu'il lisait parfaitement le français et le latin à 
trois ans, le grec et l'hébren à six ans. U faisait 
des versions latines, possédait l'arithmétique, le 
blason, la géographie, et avait acquis des notions 
très-étendues sur l'histoire ancienne et moderne, 
lorsqu'il mourut i*tanià hydropisie du cerveau à 
l'âge de sept ans. 

Feller, Mioçraphie univeneU». 

CANDiANo 1^' (Pierre)^ doge de Venise, mort 
en septembre 887. Il fut élu, le 17 avril de cette 
même année, en remplacement de Jean Parti- 
ciaoo n. C'était un homme d'un grand sens et 
d'une valeur remarquable. Il fut tué dans un 
combat naval livré contre les Esdavons. 

jért de vérifier les dates. — SIsmoïKli. HisL des Bep. 
itat. -- Daru. HtsL de Denise, 

CANDI ANO II (Pierre), doge de Venise, fils 
du précédent, mort en 939. Il fut élu en 932, et 
envoya aussitôt son fils Pierre k la cour de 
Constantinople, où l'empereur Romain Lécapène 
lui conféra le titre de protospathalre. L'Etat de 
Venise s'étendit beaucoup par les conquêtes que 
ce doge fit sur les Esdavons, les Dalmatcs et les 
Narentins. Caudiano contracta aussi des alliances 
fort avantageuses pour la république. L'an 935, 
les habitants de Comacchio ayant mis en prison 
quelques Vénitiens, le doge envoya contre eux une 
armée qui prit leur ville, l'incendia, massacra 
plusieurs citoyens et emmena prisonniers les 
autres, qui n'obtinrent leur liberté qu'en pro- 
mettant d'être désormais soumis à la seigneurie' 
de Venise. 

jért de vérifier Ut dates, — Chranolog^ historique 
des doges de Fenise, — l»ara. Hist. de f^enise. 

GANDiANO m (Pierre), fils du précédent, 
doge de Venise. Il fut élu en 942 par les suffra- 
ges du peuple. En 955, il se fit associer son 
fils Pierre, qui, peu reconnaissant de cette dis* 
tinction, intrigua sourdement contre son père, 
et, se croyant assez puissant, osa se révolter 
contre lui. Les deux factions se livrèrent un com- 
bat sur la place du RIalto; Candiano III, vain- 
queur, eut beaucoup de peine à obtenir la grâce 
de son fils, qu'il dut néanmoins, pour satisfaire 
au voni public, envoyer en exil. Tous les ordres 
de l'État firent alors un décret par lequel ils s'en- 
gagèrent avec serment à ne jamais l'admettre 
pour doge. 

C'est sous le gooreniement de Candiano m 
que les pirates osèrent, par une entreprise aussi 
hardie qu'odieuse, provoquer le courroux de la 
république vénitienne, qui avait trop longtemps 
abandonné ses propres Intérêts pour s'occuper 
des brigues des diverses familles patriciennes. 
D'après un usage antique, les mariages des prin- 
cipaux citoyens se célébraient à Venise le même 
jour et dans la même église. C'était le i'' février de 
chaque année, et dans 111e de Castello. Les pn- 
renls, les amis les suivaient en habits de fête et 
sans armes. Les pirates do l'Istrie, instruits de 



457 



CAND1AN0 — CANDIDE 



4âa 



eette coutome, eurent l'andaee de dresser aox 
époux des embôches dans la yflle même : Os 
s'embusquèrent de nuit dans le quartier de 
l'Arsenal, trayersèrent au matin le canal d*0- 
lÎYoio, envahirent l*église de^Castello, entraî- 
nèrent les fiancées, enlevèrent tout ce qu*ils pu- 
rent piUer, et forcèrent de rames pour atteindre 
la terre ferme. Candiano m était présent à la cé- 
rémonie : profitant de l'émotion des fiancés, 
il fait succéder la fureur aux pleurs ; il les en- 
traîne au rirage de Santa -Ifaria Formosa. On 
saute dans les vaisseaux que Ton y rencontre, 
et on foit une arme de tout ce qui tombe sous la 
main. Les voiles font plier les mâts sous un 
Tent favorable, les pirates sont découverts, et 
joints dans les lagunes de Gaorlo. Le combat fut 
court, mais pas un des ravisseurs n*échappaà la 
vengeance des époux et des frères irrités. Les 
captives furent reconduites en triomphe aux au- 
tels d'où elles avaient été arrachées. Depuis cette 
époque, une procession déjeunes filles et le doge 
allaient faire une visite, la veille de la Chandeleur 
àTéglise Santa-Maria Formosa, pour y solenniser 
cet événement. 

Maria Sanato, Storia dtT Dueki ai renéiia, - Art de 
vérifier Ua dates, — Sismondl. Histoire des réptiàUques 
italiêMnes, - Dam, Hist de tmrép.de reiUse, 

CANDI AHO IV (Pierre), fils du précédent, 
doge de Venise, massacré en 976. Apràs son ei- 
closion du gouvernement vénitien et la grâce 
que son père avait obtenue pour lui, il s'était re- 
tiré à Ravenne, d'où, aussi mauvais citoyen que 
mauvais fils, il n'avait cessé de faire la course 
contre les vaisseaux de ses compatriotes. Les 
services de ses aieux effacèrent ses crimes; et le 
peuple, le clergé, la noblesse vénitienne lui dé- 
pèdièrent en 959 tn)is cents barques, pour le ra- 
mener en pompe et le réintégrer dans la dignité 
de doge, qu'il avait imrtagée déjà avec son père. 
Durant quelques années, il remplit cette cliargc 
avec honneur, et força les pirates de Capo d'Is- 
tria et de Narenta à payer un tribut à la répu- 
blique. S'étant 'dégoûté de sa femme, il la fit 
cloîtrer, et épousa Qualdrade, fille de Hu- 
gues, marquis de Toscane. Celle-ci lui apporta 
des biens considérables, situés en dehors de l'É- 
tat vénitien. Candiaoo IV se fit alors une garde 
choisie parmi ses nouveaux sujets, et, son au- 
dace croissant avec son opulence, il traita les 
Vénitiens avec une rigueur tyrannique. Les sen- 
timents changèrent à son égard, et, malgré tou- 
tes les précautions que la défiance inspire aux 
spoliateurs des libertés publiques, une insurrec- 
tion éclata en 976. Les Vénitiens assiégèrent le 
palais ducal, mais ils ne purent le forcer, à cause 
de la vigoureuse résistance des troupes étrangè- 
res ou mercenaires que Candiano tenait à sa 
solde. Désespérant de briser par le fer une aussi 
énergique dÀense, sur le conseil de Pierre Or- 
seolo, ils eurent recours au feu. Les flammes con- 
sumèrent le palais ducal, l'église de Saint-Marc, 
ainsi que deux antres édifices religieux et plus de 



trois cents maisons. Candiano Ait pris en ftayant» 
et mis à mort avec son fils du second lit, encore 
enftnt. H avait en un fils de sa première femme, 
mais il l'avait forcé à embrasser les ordres ; ce fils 
se nommait Vital, et était patriarche de Grado. 
Jrt de tferi/ler les dates. - Uugter, Histoire deF^ 
nias. - SItaiofMU. Hist, des rép. Uat, - Daro, UUt. de la 
rép. de F'eaise. 

CA2IDIAHO ▼ ( Vital), doge de Venise et frèro 
du précédent, mort en 979. Il ne gouverna que 
quatorze mois, durant lesquels il/ut constamment 
valétudinave. Il fit la paix avec l'empereur 
Othon II. Se sentant près de mourir, il se retira 
dans le monastère de Saint-Hilaire, où il expira 
quatre jours après. 

jârt de vérifier Ut dates. — Cknmoiogiê des doges de 
renise. - Uani, UUt de la rép. de f^entse, 

^CANDiAsio (Ange), médecin italien^né k 
Milan en 1484, mort en 1560 dans la même ville. 
Après avoir pris ses grades en médecine dans 
l'université de sa ville natale en 1512 , le duc 
François Sforoe II l'attacha à sa personne , et 
loi donna le titre de conseiller. Ayant été ap- 
pelé auprès de Marie , reine de Hongrie et goo- 
vemante des Pays-Bas, il guérit oette princesse 
d'une maladie dangereuse. Il en fut largement 
récompensé et comblé d'honneurs tant par la 
reine que par son frère, l'empereur Charles- 
Quint, qui, par un diplôme délivré à Nice le 21 
mai 1528, le créa comte-palatin, et lui assigna 
une magnifique rente sur les revenus de son 
duché de Alilan. 11 retourna enfin dans sa pa- 
trie, où il resta jusqu^à sa mort II y fut en- 
terré dans l'église Sainte-Marie , où son fils lui 
fit ériger un magnifique mausolée avec une ins- 
cription élogieuse. On a de lui : Opéra mediei- 
nalia; — De Astrologia (on ne sait pas s'ils 
sont restés manuscrits). 

Corte, Medie Milan . p. M. - Argellalt. MM. Milan. 
- Carrère. Bibl. de la Médee. — Adelang, auppls à JO- 
ebcr, ÂUoem. Getehneik'Uxieon. 

^CAHDIDB (sain/), soldat romain, martyr 
de la légion Thébéenne. Il est honoré surtout â 
l'abbaye des bénédictms de Wazor (Liège), où 
son corps a éte transporté avec celui de saint 
Victor, de la même légion. On le fête le 16 jan- 
vier. 

Balllel, ries des SainU. • Glraud, BibL sacrée. 

* CANDIDE, écrivain ecclésiastique du second 
ou du troisième siècle. Saint Jérôme et Eusèbe 
nous apprennent qu'il avait composé un Traité 
mir la création, loué aussi par Nicéphore ; mais 
cet écrit est perdu. 

Dom Cellller. tiiU. pén. des ami. saeréSy t II. p. toc 

CANDI DR, prêtre romain en 595. Il fut en- 
voyé dans la Gaule par Grégoire le Grand, pour 
y administrer le patrimoine de Saint-Pierre. 
Candide était chargé de remettre au roi Childe- 
bert des lettres du pape, avec de la limaille des 
chaînes de samt Pierre, qu'on recommandait an 
prince de porter à son cou comme une précieuse 
relique. Candide employa les revenus du patri- 
moine de Saint-Pierre en cenvres de charité, e^ 



469 GA19I>IDË - 

spécialemeBi à ihstniirto dés Bretons idolâtre», 
qîii devaient ensuite aller prâeber le ehristia- 
nisme en Angleterre. 

Saiot Oréirolre, Optra. 

CANDIDB »B P17LDB, TÎVlril ail neuTièRM 
siècle. Il fut surnommé Wison ou Witzon, et 
suivit en Angleterre et en France son mattre 
Alcuin, dans les écrits duquel û est mentionné. II 
Alt fréquemment employé par Charlemagne , et 
n'a point laissé d'écrits; ce qui le distingue de 
Candide , surnommé Bruun, avec lequel il a été 
confondu. On a conjecturé aussi quîl avait été 
archevêque de Trêves sous le nom de Vason. Ce 
qui rend cette conjecture improbable, c'est que 
Candide se retira en Angleterre, et l'on ignore s*n 
abandonna ce pays. 

Hist. lut. de ta France, V. - D. Calmet, JHist. de 
Lorraine, 

GARDiDK, surnommé BRfmr. Voy, Baucn. 

CANDIDE CHALIPPR (le P.), récoUct et 
t^crivain ecclésiastique fîrançais. Voy. Cn a lippe. 

^CAfiDiDo ( Louis), compositeur vénitien, vi> 
vait an commencement du dix-huitième siècle, 
n excellait sur le violon, et a laissé : Sonate per 
caméra, a violino solo con violoncelle ; Ve- 
nise, 1712. 

Fétis, Biographie universelle des musiciens. 

CAJiDiDo,etnoncA!iDiTO(PieiTe), penitre, 
statnaire et architecte belge. Son nom flamand 
était Pierre de Wltte. 11 naquit vers Tan 1541 à 
Bniges, et mourut à Munich en 1628. Dans cette 
dernière ville on ne le connaisait que sous le nom 
de Pœter Weisse. Candido visita l'Italie de bonne 
heure, et fit un long séjour à Florence. Il y tra- 
vailla à la décoration de la cou|>ole de Santa- 
Maria del Fiore. 11 fit ensuite plusieurs cartons 
de tapisseries pour le grand-duc de Toscane. 
C'est à cette époque qu'il prit ce nom italien de 
Candido, dont presque toutes ses œuvres sont 
signées ; son but en cela était sans doute de s'at- 
tirer les bonnes grâces des princes italiens, dont 
î^ pensait ainsi flatter le sentiment national. 
Candifk) laissa encore de ses (Buvres à Rome, 
n peignait mieux à la fresque qu'à l'huile; ce- 
pendant on connaît de lui des paysages agréa- 
blement composés, bien coloriés, et touchés avec 
goAt. Pendant ses voyages en Italie il fit rencon- 
tre de Maximilien, qui, à la mort de son père , 
devint électeur de Bavière. Ce prince, qui aimait 
les beaux -arts et avait pu apprécier le mérite de 
Candido, se souvint de hii après être parvenu à 
l'électorat, et l'appela à Munich. C'est dans cette 
ville que, sous la protection toute bienveillante 
de Maximilien, Candido accomplit ses plus nom- 
breux et plus imiK)rtants travaux. Le palais cons- 
truit à cette époque, et qu'on appelle encore au- 
jourd'hui palais de l'électeur Maximilien, a été 
élevé, dit-on, sur les plans de Candido : ce qu'il 
y a de certain, c'est qu'il en peignit les décora- 
tions, et l'escalier, chef-d'oeuvre d'arclntecture 
et de sculpture, porte son nom. Une fontaine 
monumentale élevée dans une cour du palais, et 



GANDiDua m 

snpportaiit la statue dn ebef de la Huiuon ao- 
tnelle de Bavière, Othon de Wittel&bach, est en* 
core de hii. La cathédrale de Munich reofenne 
un magnifique tombeau en marbre noir de l'eai- 
pereur Lonis IV, et qui est également dû à la con- 
ception et au ciseau de Candido. Cet article dis- 
tingué, trèft-populaire en Bavière, est à peim 
connu dans sa véritable patrie. 

BiograpfUe de ta Flandre oacldenUiie. — Milita, Om- 

tionnaire des Beauz^Arts 

* CANDIDO (Vincent'Marius) , théologien 
sicilien, né à Syracuse le 2 février 1573, mort à 
Rome le 6 novembre 1664. Il prit l'habit de do- 
minicain au couvent de la Minerve à Rome, et 
fut reçu docteur en théologie à dix-neuf ans. à se 
distingua par sa science et sa piété ; aussi devint-fl 
pénitentier de Sainte-Marie Mineure dès 1507; il 
exerça cet emploi quatorze ans, fut ensuite prieur 
de la Minerve, enfin provincial et vicaire général 
des dominicains. Innocent X, avec lequel fl avait 
été élevé, le nomma maître du sacré palais en 
1645, et l'employa dans des négodationa impor- 
tantes. On lui reprochait d'être relâché dans ses 
opinions, et Thomas.Turcus, général des domini- 
cains , ne voulait pas qu'on lût les ouvrages de 
Candido dans le réfectoire. On a de Csadîdo z 
Ilhistriores IHsquisUienes moraUs^ gutAuf 
omnes conscientiœ casus maxime practicabilea 
explhcantur ; Rome, 1637, 2 vol. in-fol. R a laissé 
en manuscrit : de Primatu Pétri; — Sermons 
pour le Carême; et des panégyriques. * 

Vincent Baron, Àpolooct. — Fontaoau Theat. Dominie. 

— Le P. Ëchard, Srriptom ordinis Prasdicêitonim. 
•> 1 e P Touron , Hommes itiuMrm de Forére éeSaàmt- 
Dominique» • 

GAN DIDO DeCBMBRIO. Voy. DbCEHBRIO. 

* CANDI DUS, historien grec, né en Isanrie, vi- 
vait vers l'an 490. Il était chrétien, et composa 
une histoire de l'empire d'Orient qui commençait 
au règne de Léon et s'arrêtait à celai de Zénoo, 
c'est-à-dire de l'an 457 à l'an 491. L'auteur y dé- 
fendait le concile de Cbalcédoine comme ortho- 
doxe. Photius, qui rapporte quelques passage» de 
Candidus» blâme sou style comme trop poétique. 
On trouve aussi quelques extraits de Candidns 
dans les Excerpta de legationilnu; Paria, 164%» 
infol. 

Photius, Bibliothee., LXXIX, - Voasios, ë^ UisL 

— Paaiy, Encacl. der MtertkumswissenseJùift. 

CAMDiDFS {Gerhard), historien belge, n a 
laissé: De Rebtis ^e/^^tcù ; Francfort, 1580. Cette 
histoire a été réimprimée en 1 583, par Arnold Frey- 
tag, dans ses Scriptores très de Rebits belgids. 

Va!*re André. BiM. Belg. 

* GANDiDiTs ( Mathieu ), historien sicilien , 
né à LéonUni, vivait dans la seconde moitié du 
quinzième siècle. Il était de noble famille, et fut 
estimé de tous les savants de son temps pour ses 
connaissances historiques. H a laissé : Mistoria 
de Rébus Siculis; 1435-1446. 

Mongitor, Bibliotàeea Sicuia. — FalirIcUiB . JUMaOL 
tned. et inf, estât. 

€AiiDiDiTs ( Jean ), juriacoosoite tt^i«B, vi- 
vait au commencement du MbièiDe aièclei. Ra 



461 



CANDIDUS *-* CAinX)LLE 



4at 



lai«sé, MMft le titre dé OriçiM regum GalHm, 
une histoire des nM de Praoee jusqu'en 1461 ; 
le manuscrit en était diîposé dans la biUiotiièque 
des Minimes de Ruis. On a en outre de Can- 
didus : Comméntatiorum Àquileiensium /i- 
M VIII; Venise, 1621, in-fol.; cet ouTra^e 
a été inséré par Gnsiius dans le t IV de son 
Trésfrr des AntiqmUés, et tradmt en italien; 
Venise, 1M4, in-8*. 

Borsam, PrtÊfm' Ml tteMMH ttaUm. ton. ^. * D. 
ClAncBt, ÊtbL ntrimuê. - Sai, Onamati. liUr.^ m. 

CAJIM917S {PanUUéon), liistorien allemand, 
né en Antridit le 7octobre 1540, mort led fé- 
Trier 1608. Son nom de famille était Weiss, qu'il 
fhanyv à Tenemple de Mélanclithon, en celui de 
CandidMS. Il fîit pasteur protestant à Deui- 
Ponts, et publia : Bohemiades, sivede DueUms 
Bohemix Ubri III, et de Regibus libH V, car- 
ninecanplexi; Strasbours, 1590, in-4*;— Goti- 
beris, hocêSideGothidsperaispaniamregibus 
e teutoi^ca genU oriundis, liM Vi; Deux- 
Ponts « 1597, iii-4®; — BfiigramnuUa et ora- 
tieme»fimebr€S ; itOO^m-iri^ Annales seu 
TaàuU^ cbrcnologiesB ad annum 1602; Stras- 
bourg, 1002, in«^ ;— Belgicarum Renan Epi- 
tome ab anno 742 ad annum 1605 ; Francfort , 
I606,ifr4* \—OratUmes/nn€bres,exMo$ec9n' 
cinnai9;1kmi^PQiBléy 1606 ,in-6'' -y—Oraiiones 
/imcÉres, e» liàin9 SamueliSt Aegum^ e/c., 
caneinnaUs} Bàle, 1608, in-8*'. 

Helebtar Adam, yUm Thêoloçontm germanoruMk, — 
Sax. Onomaât. lUer,, 111. 

* cAimiDUS bjlaucrart (Alexandre ), 
canne et théologien belge , né à Gand, vivait en 
1551. 11 entra de bonne beiife dans les ordres, 
et se fit recevoir licencié en théologie à Cologne. 
Il devint ensuite aumônier de George d'Egmont, 
éyèqaed'Utrecht, auquel il dédia une version fla- 
mande de la Bible ; Cologne, 1547. Cette version 
est trèft-estimée pour sa correction. On a encore 
de Candidus : Judicium Joannis Calvini de 
sanetcrum ReliquiiSy collatum cum ortho- 
doxorum Eeelesix catholicx Patrum senlen- 
tia; — Oratio de RetributUmejuLstorumsta" 
tim a morte; 1551, in-8*. 

Valèr« André, BibUotkeea Belçiêo, 

GABfDiSH (Thomas) j marin an^^ais. Vog. Câ- 
vi::fi>isB. 

CJaifDITO. VOff. CAUDIDO. 

c:Aff DOLLB {Augtutin Ptramt» de ), cél^ire 
botaniste, né à Genève le 4 février 1778, mort 
dans la même ville le 9 septembre 1841. Il était 
onfônaire d*une des plus anciennes maisons 
nobles de Provence, qui s'expatria pendant les 
(genres de reTigion , pour fuir les persécutions 
auxquelles les protestants étaient en butte. Dès 
le seizième si^e, cette famille comptait déjà 
parmi ses membres plusieurs hommes illustres. 
Bertrand de Candolle, de Marseille, se distingua 
en 1524, pendant le siège de cette ville par 
rarmée impériale, sons les ordres du connétable 
de Boorbon et du marquis de Pescaire. L'aîné des 
de CaadoUe de Provence qui allèrent s'étabhr à 



Genève, Pyramia,e8t dté parnri les savants ty- 
pographes de son temps. Il fut le fondateur de 
l'imprimerie Caldorienne; on lui doit la pre- 
mière fanpression des traductions françaises de 
Tacite, deThéophraste et de Xénophon, ainsi que 
celle de plusieurs autres ouvrages utiles. A l'épo- 
que de la réformation , il se rangea sous les ban- 
nières de la république, où dominait l'esprit de 
Calvin, et combattît, pour l'indépendance et la 
liberté d'opinion, contre les troupes du duc de 
Savoie. Sa patrie adoptive lui acoorda le droit 
de iMMirgeoisie, et le nomma membre du grand 
conseil. Cependant Pyramus quitta Genève en 
1617, et établit son imprimerie à Yverdun, où il 
créa aussi un collège et une forge: Toribographe 
de son nom était alors db CàimAULS ( Senebier, 
t n, p. 329). —De Candolle, le père du botaniste, 
s'était acquis par le commerce une fortune indé- 
pendante; il remplit pendant vingt ans les fonc- 
tions de membre du gouvernement genevois, et 
Ait proroa deun fois an rang de syndic de la ré- 
publique. Augustin Pyramus, son fils (celui qui 
fait l'objet de cet article), développa de bonne 
heure on goût passionné pour la littérature; 
sa disposition précoce pour la versification attira 
l'attention de Florian, qui fréquentait la mai- 
son de son père, et piédisalt pour le jeune poète 
une carrière d'auteur dramatique. A l'âge de sept 
ans, une hydrooéphalîte faillit l'enlever à sa fa- 
mille éplorée. ApT^ une guérison peut-être sans 
exemple, puisque aucune de sea facultés intellec- 
hielles n'en resta afTectée , il fit ses premières 
classes an collège de Genève, et s'y fit remarquer 
par une mémoire étonnante, qui a singulièrement 
favorisé ses travaux scientifiques. A Tflge de seize 
ans il abandonna la poésie, et suivit, à la faculté 
de philosophie, les cours du célèbre de Saus- 
sure. Plusieurs hommes recommandables dans 
l'histoire des sciences, Charles Bonnet, Sene- 
bier, Sage, etc., encouragèrent cette ardeur qui 
portait le jeune de Candolle vers Tétude de Tliis- 
toire naturelle ; Vaucher lui donna les premières 
leçons de botanique, et détermina son penchant 
pour la science à laquelle il a consacré depuis sa 
vie entière. 

De Candolle vint à Paris en 1 796 ; accueilli avec 
bonté par le savant Dolomleu , il fréquenta as- 
sidûment les cours des sciences physiques et 
médicales, et se perfectionna promptement dans 
l'étudede la botanique. Le botaniste Desfontaines, 
dont il se glorifiait d'avoir été l'élève et quil aima 
toujours comme un second père, le distingua 
parmi la foule des étudiants qu'on voyait alors 
au Jardin des Plantes ; il lui témoigna une bien- 
veillance particulière, et Tencouragpa dans ses 
débuts. Cette distinction flatteuse redoubla son 
application, et ses premiers essais le signalèrent 
aux yeuxdu monde savant comme un bolam'ste 
distingué. Nous citerons particulièrement son 
Histoire des plantes grasses, 4 vol. in-4*, 
qn'il fit paraître de 1799 à 1803 ; son Astragalo- 
gie (1801), et divers mémoires sor la physique 



463 



CANDOLLE 



464 



végétale, que Tlnstilut fit insérer dans le Recueil 
des savants étrangers. Déjà, à cette époque, de 
Candolle était lié avec des hoiuroes quf de sont 
rendus célèbres, Cuvier, A. de Humlwldt, La- 
marck, Biot, Brougoiart, Duméril, etc. Devenu 
membre de la Société pfailonuithique et de cette 
savante société d'Arcueil que Berthollet réunis- 
sait chez lui, et dont les mémoires sont si rechei^ 
cfaés, il publia plusieurs écrits importants sur la 
physiologie et la géographie botaniques. Ces 
premiers succès fixèrent Tattention de ses com- 
patriotes, qui lui déférèrent le titre de professeur 
honoraired'histoire naturelle à l'académie de Ge- 
nève, tandis qnll suppléait à cette époque (1802; 
la chaire de Cuvier au collège de France. En 
1804 il reçut le grade de docteur à la faculté de 
médecine de Paris, et 'présenta pour thèse son 
Bssai sur les pmpriétésmédicmales des plan- 
tes, qu'Haran a traduit en allemand. 

£n 1803, dans un voyage qu'il fit en Belgique 
et en Hollande, il parcourut les bords de la mer 
depuis Dunkerque jusqu'à rtle du Texel ; et, fixant 
ses observations sur les envahissements des sa- 
bles, il publia peu après un mémoire intéressant 
sur la Fertilisation des Dunes, dans les Anna- 
les de Pagriculture française, t. XIII. 

Ce ftit à peu près à la même époque que, des 
études spéciales sur les animaux invertébrés 
ayant détouné Lamarck delà phytographie , ce 
savant célèbre sut apprécier toute la portée du 
savoir de Candolle, en lui confiant la rédaction 
de l'édition nouvelle de la Flore française. 
Le jeune botaniste réalisa les espérances de 
succès qu'on avait conçues pour cette utile 
entreprise : la Flore française^ reformée en 
grande partie , apparut considérablement aug- 
loeniée, enrichie de 6,000 espèces , de descrip- 
tions neuves, d'une exacte synonymie, d'une 
carte botanique ingénieusement conçue, et de 
toutes les additions que réclamaient les cliange- 
ments qu'avaient subis l'anatomie et la physiolo- 
gie végétales. Cet ouvrage ne fut achevé qu'en 
1815 (1) ; mais dès les premiers volumes son au- 
teur s'était acquis une réputation européenne et 
de justes droits à la reconnaissance nationale. 

Chargé en 1806, parle duc de Cadore, minis- 
tre de l'intérieur, de parcourir tout le territoire 
de l'empire français, accru de la Belgique, de l'I- 
talie septentrionale et des pays des bords du 
Rhin, pour y observer l'état de l'agriculture, « 
Candolle consacra six années à remplir cette i 
portante mission, et répondit par son zèle à la 
confiance du gouvernement. Les six rapports sur 
ses Voyages agronomiques et botaniques ont 
été consignés dans les Mémoires de la Société 
d'agriculture du département de la Seine, et 
réunissent une masse d'observations qu'on lit 
avec le plus grand intérêt. Les vues d'amélioration 
qu'il a développées dans ces écrits s'y montrent 
dégagées de ces théories hasardées et de cette 

(1) Qoatre mille eiempUlres de cette a«é(UUoD, CD 6 vol. 
1p-4*, furent épuisés eo peu d'années. 



manie d'innovation qui ont si souvent entraîné 
les agriculteurs dans des expériences ruineuses. 
En 1808, s'étant présenté au concours pour la 
chaire de botanique à la faculté de médecine de 
Montpellier, il éloigna tous ses compétiteurs, et 
remporta cette place, avec la direction du jar- 
din botanique, en remplacement de Brousso- 
net, dont il fit Y Éloge historique. Il joignit 
bientôt à cet emploi celui de professeur à la Fa- 
culté des sciences de la même académie. Sous 
son administration, l'anden jardin de Rlcher de 
Belleval s'éleva à un haut degré de prospérité; 
le catalogue des végétaux cultivés en 1813, et les 
beaux dessins de plantes rares qu'il fit exécuter 
par M. Node Véran , pour être publiés plus tard, 
sont une preuve de sa constante sollicitude pour 
rétablissement quil dirigea. 

C'est aussi en 1813 qu'il fit paraître la pre- 
mière édition de sa Théorie élémentaire de la 
botanique, ouvrage de haute portée, et non 
moins recommandaUe par la profondeur des 
vues que par son esprit de méthode. Nous ne 
discuterons pas id les objections des phytolo- 
gués qui se sont montrés contraires à quelques- 
unes des opinions émises dans cette théorie, car 
elles influent peu sur les principes généraux; 
mais nous dirons, sans crainte d'être démentis, 
que, par une marche régulière et soutenue, de 
Candolle a réalisé le but qu'il s'était pr<^M>6é 
lui-même, celui de conduire à la connaissance 
des rapports naturels et à Vanalyse de leur 
valeur, La Théorie élémentaire de la bolam- 
que, quelques proférés que fasse la science, res- 
tera longtânps le meillear des livres classiques, 
et sera toujours considérée comme le chef-d'œu- 
vre de son auteur. Il existe plusieurs traductions 
de cet ouvrage : d'abord une en allemand, par 
Brenner (1814-18i&), une autre en anglais, et 
une troisième en espagnol, par don Mariano La- 
gasca. Après la deuxième édition de la Théorie 
élémentaire, on publia en Allemagne les Ba- 
ses de la botanique scientifique (Leipzig, 
1820), par de Candolle et Sprengel, ouvrage an- 
quel le professeur de Genève ne prit aucune 
part, et qu'il a désapprouvé comme contenant des 
principes qui n'étaient pas les siens. 

En 1815, pendant les Cent- Jours, de Candolle 
fut nommé recteur de l'université de Montpdlier : 
les élus de la restauratk>n lui firent un crime d'a- 
voiracceptécettecharge;on lesignalaitaux roya- 
listes exaltés comme le partisan du gouvernement 
impérial, sous lequel il avait obtenu ses emplois ; sa 
qualité de protestant était aussi un tort aux yeux 
des fanatiques. Ainsi, le professeur qui ensei- 
gnait la plus pacifique des sciences et que la cul- 
ture des fleurs rendait étranger à toute querelle 
politique, le pliilosophe qui déplorait la violence 
des partis et se croyait à l'abri de leur malveil- 
lance, se vit tout à coup en butte à leurs intri- 
gues. Ami de l'ordre et d'une liberté contenue 
dans de justes bornes, de Candolle ne put sup- 
porter longtemps sa situation dans un pays 



iê& 



CAUDOLLE 



qo'agîUient tes pasnons les phis outrées. Dé- 
^té des tracasseries auxquelles il était en 
butte, il implorait de tous ses vcenx cette tran- 
qmllité inséparable de Tétnde; et, tournant ses 
regards vers sa ville natale , il se décida à don- 
ner sa démission. Cette résolution le ramenait 
▼ers son premier penchant : la petite république 
de Genève venait d'être rétablie , et agrégée à 
la Suisse comme canton : tant qu'elle avait lait 
partie de la France, de CandoUe s'était regardé 
comme Français; mais son pays recouvrant son 
ancienne indépendance, l'amour de la patrie re- 
prit tous ses droits, et le professeur redevint 
citoyen , pour consacrer ses talents et son lèle 
pour le bien public. Ses compatriotes le reçu- 
rent avec empressement, et créèrent en sa fa- 
▼eur, en 1817, une chaire d'histoire naturelle et 
mi jardin botanique, qu'il dirigea conjointement 
avec son fils. 

Dans sa nouvelle position, son ardeur scien- 
tifique ne se ralentit pas : dès l'année 1818, il 
commença son Système ( Regni vegetabilis sys- 
tema naturale, in-S", 1. 1, 1818; t. n, 1821; 
Paris), ouvrage conçu sur le plan le plus vaste, 
et que lui seul |iouvait oser entreprendre. Il s'a- 
gissait de réunir sous un même système de no- 
menclature la description de toutes les plantes 
connues, avec leurs variétés , la synonymie des 
auteurs, les citations iconographiques, l'indica- 
tion des localités, etc.; mais le chiffre auquel 
les découvertes de ces derniers temps ont porté 
les plantes connues dépasse 70,000, et ce nom- 
bre , que de Candolle ne croit être que la moi- 
tié des espèces existantes sur la surface du globe, 
s'augmente avec rapidité par les récoltes jour- 
nalières des botanistes voyageurs. Or, la vie 
de l'homme le plus actif, quelle que puisse être 
sa durée, ne saurait suifire pour aciiever une 
semblable entreprise : aussi de Candolle s'est-il . 
TU forcé d^ renoncer, après la publication do 
deuxième volume. Cependant il n'avait pas en- 
tièrement abandonné cette grande pensée, et son 
Prodrome {Prodromus systematis regni vege- 
tabilis , seu enumeratio methodica ordinum, 
generum, specierumque, etc.; Paris 1824 et 
années suivantes , in-S*' ) n'est qu'une modifica- 
tion de son premier plan. Ce dernier ouvrage, 
immense répertoire du règne végétal , a été con- 
tinué, après la mort de l'auteur, par son fils, 
avec le concours des botanistes les plus mar- 
quants de notre époque. 

De CandoUe ne s'en est pas tenu à ces seules 
publications : des ouvrages de divers genres sont 
venus successivement accroître ses titres à la 
reconnaissance du monde savant. Forcés de nous 
restreindre, nous citerons, parmi les plus im- 
portants, sa Collection de mémoires pour ser- 
vir à V histoire du règne végétal (1828) , sou 
Organographie végétale^ 2 vol. in-8*, 1827, et 
sa Physiologie, 3 vol. in-8«, 1832. Ces deux 
derniers ouvrages font partie du cours complet 
de botanique qu'il s'était proposé de publier par 



traités séparés. Dans rorgpmographie , qu'il con- 
sidère avec raison comme la base de la science, 
a fait connaître d'abord les parties élémentaires 
qui composent les tissus intimes des végétaux, 
et décrit ensuite les organes fondamentaux aveo 
tous leurs détails anatomiques et leurs rapports. 
Dans la physiologie, la plupart des faits, des 
observations et des expériences relatives à la vie 
des plantes, sont coordonnés avec cette préci- 
sion méthodique qui l'a guidé dans tous ses écrits. 
Membre du conseil représentatif du canton de 
Genève, de Candolle fut député à la diète helvé- 
tique, et s^acquitta avec honneur desconumssiona 
délicates dont fl avait été chaiigé. Son Rapport 
sur les magasins de sulfsistances contient des 
Idées lumineuses sur l'économie politique. Cor- 
respondant de l'Académie des sciences de Paris, 
il fut élu en 1828 un des huit associés étrangers, 
titre qui n'avait été déféré à aucun botaniste 
depuis Linné. 

Par ses travaux sdaitifiques, de Candolle doit 
être mis au rang des naturalistes les plus distin- 
gués de son siècle. Dans le nombre des bota- 
nistes qui ont su foire adopter leurs théories 
nouvelles, il n'en est aucun dont les ouvrages 
aient influé autant que les siens sur la marâie 
de la science, en déterminant cette tendance 
philosophique vers laquelle tous les esprits ont 
été entraînés. Les leçons du professeur de Ge- 
nève ont pénétré dans toutes les écoles; elles 
ont guidé les maîtres et formé les élèves. En pré- 
sentant en corps de doctrine et sous une forme 
claire et concise la méthode naturelle fondée par 
Bernard de Jussieu, il l'a foit triompher des fous- 
ses préventions de ses détracteurs, et les plus 
sélés partisans du système sexuel sont rentrés 
dans les vrais principes. On lui reproche pour- 
tant de n'avoir pas rendu assez de justice aux 
travaux de Linné ; mais, si l'on parcourt ses écrits, 
il est facile de se conyaincre qu'il a su apprécier 
toute la profondeur du jugement du célèbre natu- 
raliste suédois ; ce sont ses disciples qu'il a atta- 
qués, c'est le système dont le professeur d'Upsal 
avait hii-mème senti l'iosnfQsance qu'il a com- 
battu. Ainsi, à la renaissance des lettres , on 
n'attaquait pas Aristote et les grandes vérités 
qu'il avait proclamées, mais les soplustes qui 
abusaient de ses principes et de son nom. L'A- 
cadémie des curieux de la nature, la plus an- 
cienne société savante de l'Europe, et qui est 
dans l'usage de donner à ses membres des noms 
en rapport avec leur réputation, a rendu justice 
aux travaux de de Candolle en le surnommant 
Linnaetu . La liste de tous les ouvrages publiés par 
cetécrivainestinséréedans une brochure intitulée 
Histoire de la botanique gen^votse, D. C; Ge- 
nève 1833. On y trouvera l'indication de tous les 
mémoires omis dans cet article; ceux que nous 
avons cités suffisent sans doute pour le recom- 
mander àlagratitudede sescontemjiorains, etpour 
lui assurer un nom dans la postérité. [M. Bois- 
tÀRD, dans V£nc, d, g, du m,] 



467 



CANDOLLE — CANENSIUS 



4M 



Bibl. u$9k>ertelU es Gmèvé : Notice ntr de CandolU^ 
t. LIV. - Journal de* Savants , féTiier 1819. — Biot . 
ibid,, aTrii 188S. — Floorenc, Éloffe historique de Pfra- 
Wttu dé Candolle , dnt les Mémoires de r Aead. des 
sciences , i» dée. tftW. 

CAH DOftiERoa CArDOVBiBR (Jean ), maire 
de la Rochdie, lequel chassa les Anglais de la 
citadelle , sous Charles Y. Voici la relation de 
Proiasart : « A œ temps avoit, en la Tille de la 
« Rocbdle, un maienr durement aigu et soubtfl 
« en toutes ses choses , et bon François de coû- 
te rage, si comme il le montra Bien savoit le 

« dit maieur, qui s'appdioit sire Jean Caudou- 
« rler, que cil Philippot , qui estoit gardien du 
« cKastdjA'estolt mie soucieux ni percevant, sans 
« nulle manvalse malice. Si le pria un jour au 
« disner de-lez lui, et aucuDS bourgeois de la 
« Tille. Cil PhiHppot, qui n'y pensoit que tout 
« bien, hii accorda et y Tint. Ainçois que on s*as- 
« sit an disner, sire Jean Caudourier, qui estoit 
« tout pouTTu de son faict, et qui informé en 
« aToit les compagnons, dit à PhQtppot : J*ai 
« reçu depuis hier, de par nostre cher seigneur 
« le rd d*Angleterre, des noureUes qui bon 
« TOUS touchent. ^ Et quelles sont-elles P res- 
« pondit Philippot. — IMt le maieur : Je les tous 
« montrerai, et ferai lire en Totre présence ; car 
« c'est bien raison. Adonc aUa-t-il en un coffre, 
« et prit une lettre toute ourerte, anciennement 
« faite et scellée dn grand sod du roi Edouard 
« d'Angleterre, qui de rien ne touchoità son faict; 
« mais il Vj fit toucher par grand sens, et dit à 
« Philippot : Yeles-d. Lors lui montra, auquel il 
< s'apaisa assez ; car moult bien le reconnut ; 
« mais il ne saVoit lire : pourtant fut-il déçu. 
« Sire Jean Caudourier appella un clerc que il 
« aToit tout pouTTU et avisé de son foit, et lui 
« dit : Lisez- nous* cette lettre. — JiC clerc la 
« prit, et lisitce que point n'estoit en la lettre : 
« et partoit, en lisant que le roi d'Angleterre 
« commandoit an maienr de la Rochelle que il 
« (ësist faire leur montre de tous hommes d'ar- 
« mes demeurant en la Rochelle ; et l'en rescrip- 
« sit le nombre par le porteur de ces lettres , car 
« n le Tonloit saToir; et aussi de ceux du chas- 
«r tel. n 

Philippot fut dupe de ce stratagème : fl Ait 
eouTenu que le lendemain fl amènerait les gens 
sur la place, devant le château, pour que le 
maieur pût les passer en revue. Mais Caudou- 
rier fit le soir même placer dans de vieilles mai- 
sons inhabitées , situées auprès du château , qua- 
tre cents hommes d'armes d'élite , et il leur com- 
manda que, « quand cils du chaste! seroient hors 
« issus, ils se mettroient entre le chastel et eux, 
« et les endoroient. » Ce qui fut exécuté le len- 
demidn, 8 septembre 1372. n Quand les soudoyers 
ff virent ce, si connurent bien que ils estoient 
« trahis et desçus. Si forent bien ébahis età bonne 
« cause. Les Rochellois les firent là un et un ds- 
« sarmer sur la place, et les menèrent en prison 
« en la Tille en divers lieux , où plus n'estoient 
« que eux deux ensemble. Assez tost après ce, 



« vint le tnaiear tout armé sur la pUtee^ et pihis 
« de niille hommes en sa compagnie. Si se trait 
« incontinent devers le diastel, quien l'heure lui 
A fut rendu. » Ensuite les Rocfaelois firent dire 
au duc de Berry de Tenir prendre possessioa 
de la ville au nom du roi de France. Le prinee 
y envoya Bertrand du Gueselin. « Lors cbevan* 
« cha tant le dit conneslable, qu'il Tint en la 
« Tille de la Rochdie, où il fut reçu à graade Joie^ 
« et si prit la fol et l'hommage des hommes 4e 
« la Tille, et y si^ma trois Jours. » 

Proteart, Chront^Uê. 

GAifK (Jean-Jacques). Vtnf. Cam (GUmitt- 
copodegH), 

CANK PACI90. Voy, Facino Canb. 

CANE DBLLA 9CALA. Voy. SCALA (ddls). 

*CAiiBLLA (Joseph'Mahe)i médedn ItalleB, 
né dans la province de Trente le 5 aoftt i788| 
mort le 29 décembre 1829. 11 fit ses premières 
études à Inspmck, les compléta à l'unirersité 
de Landshut depuis 1806, et fut reçu médeehi â 
Padoue le 16 juin 1811. Il se lirra ensuite à M 
pratique, et s'y acquit une grande réputation. De 
1 8 1 6 à 1 81 8, il entreprit, dans l'hitérêt delà science 
médicale, phistenrs Toyages, et en 1824 il fut 
nommé diimrgien opérateur à rhdpUal de San- 
Chiara de Trente. Ce fut pour foi une occasion 
de déployer tous ses talents. De 1826 à 1829, fl 
fit de nouTCaux Toysges en Italie, en Allemagne, 
en France, en Angleterre, en Hollande. Ses prto- 
dpaux ouvrages sont : Storia d*vnajrattura 
del collo delfemore, erroneamente dicMarafa 
lussazione; Brescia, 1815; — Appendice apo- 
logeiica alla storia délia frattura del collo 
di/emore di Marianna Dallago, erroneamente 
dichfarata lussazione; Vérone, 1816; — Si<h 
ria e rïjlessioni sulla febbre che domina net 
commune di Riva e sue adiacente; Vérone, 
1817; — Riflessioni critiche ed esperiense 
sut modo di operare la cateratta col mczzo 
délia cheratonissi; Milan, 1819; — Cenni 
sulla estirpazione delta bocca edel eallo deiV 
utero, nef casi di scirro o cancro, o altre es- 
crescen^e morbose di queste parti , e descri- 
zione del metrotome ; Milan , 172\; ^ la To- 
tale estirpazione delV utero carcinomatoso » 
recata daW idioma tedesco nelV italiano, e 
corredata di giunte e varie annotationi; Mi- 
lan, 1823; — Giomale di Chirurgia pratica; 
Trente, 1825-1829, 5 vol. ; — Nuova e sicura 
maniera di curare la Sijîlide in tutte le sue 
forme, del dottore Carl(hEnrico Dzondi, tra- 
dotta dal tedesco nelV idioma italiano, e cov' 
redata di un appendice ;^Hp\es, iS27;-- Dis- 
corso suit* attuale colturamedico-chirurgicaj 
e sugli ostacoli che si frappongono allapro- 
pagazione délie scoperte; inscrito fiel Stessa- 
giere tirolese del giorno b febbraio 1828. 

Tlpaido, Biogr. degli ItaL iltustri, t. V, p. lOS-WS. 

*CANKNSirs (Michel), théologien et huma- 
niste italien, virait dans le quinzième siècle. Il 
porta d'abord le titre ôeprior gradularum , et 



CAIŒNSFOS — GAimaj> 



470 



dmM êtè^M d» OÊÊtn* Oa • 4e loi : Oro* 
m de Lamdibm GfwmuMem, Pouù^ Mhêtih 
rêm et IHmiêetiem artis ( cb manuscrit);*- 
rUa Fattk feneti Femi^fi^U II, dans Mon- 
•ori script, itaiim, t IX, et poUié à part d V 
pfèt un eioaNent manoaciit par la cardinal Qoe- 
rinî;llonie, 1740» ln-4*. 

( Aéeloas, MipfL à Jteter, jâUgnê, G9i9krUn-LâxiemL 
CAUBPAfti (Piêrre-Miarie^ médecin italien, 
né à Crémone, vWait en 1619. H Tint enercer 
àYeaiBe,oii a te at one grande réputation par 
9m eonnaliuacei en chimie. On a de hii : Dt 
AtrOÊimtU cmjuscim^quB yenêhs in $ex des- 
cr^êionet dMnm; Veniae, 161»» in-8^, et 
Londres, IMO, iH-4*. 

an, Ommast, MMt^ iv. -> ArW, Cremona titeratm, -< 
Kcsiacr, MÊedMniichêi GêieJkrten-LÊXicon, 

CANES en CAimitS ( Francisco), cordelier et 
erientaliate espagnol, né à Valence en 1730, mort 
k Madrid en 179&. H se fit recevoir missionnaire 
de Vordre des Frandscains, et fut envoyé Ik Da- 
mas ^ où il s'appliqua pendant seize années à 
Tétode des langues orientales. De retour dans 
an pntrie, 9 Ait adraia à l'Académie royale d'his- 
toire, n a laissé : Grammatica arabigo-espa- 
nola^ etc. ; Madiid, 1774 , in-4" ; ^ Piccionario 
espantd-latinoHirairigo; Madrid, 1787, 3 vol. 

in-fol. 

Antonio, nWiotheca hispana Nova. 
CARBTTA ( don André Hortado de Men- 
DOZA, marquis db), homme diSitat espagnol, mort 
à lima en 15^0. II était gouverneur de Cuença 
en 1555. Charles-Quint, en juiHet 15ô7, l'en- 
Toya au P^rou en qualité de vice-roi. Canetta y 
rétablit, par sa fermeté, le calme qu'avaient trou- 
blé les factions des Pizarre et des Aimagrus; 
il réprima les révoltes de Sébastien de Castiile, 
de Godinez et de Giron. Il sut ensuite détruire 
ou s'attacher les débris des incas, et attira à 
Cusoo le dernier de ces princes , Saïri-Tiipac, 
qu'il fit baptiser sous le nom de Diego. Voyant 
le Pérou k peu près tranquille, Canetta reprit 
le projet de faire explorer les immenses régions 
traversées par le fleuve des Amazones, et char- 
gea en 1560 Pedro de Ursoa, gentilhomme d'un 
mérite reconnu, de cette mission, déjà tentée vai- 
nement par Orellana en 1541. Ursoa partit à la 
tète de 500 hommes, avec la mission de chercher 
le lac d'or de Parime et la ville d'El-Dorado. 
L'expédition s'embarqua sur le Guallago, et 
descendit dans le Maragnon; mais Ursoa étant 
tombé sous le poignard de Fernand de Guzman et 
de Lope d'Aguine, ses lieutenants, l'expédition 
échoua malheureusement. L'excessive sévérité 
que Canetta avait déployée contre ses compatrio- 
tes insoumis lui avait suscité beaucoup d'enne- 
mis à la cour d'Espagne. Philippe II, sans égard 
pour des services réels, lui retira son gouverne- 
ment : Canetta en mourut de chagrin. 

Frédéric Lacroix , P^rou et Bolide^ ûan%l'Dnh).pUt. 

^GANBTri ( François ;, compositeur italien, 
né à Crème, vivait en 1812. Ha été maître de 
cbapelle de la cathédrale de Bresda, et membre 



de la aectton de mask|ue de rinstlt&t du Toyumt 
d'Italie. On ado lui : J'/fiMt^nrlo, opéra Mlk) 
Bresda, 17S4 ; et une messe à huit parties, daai 
le style dn contre-point fugué. Gvtte praduflliat 
passe ponr un cbef-d'oMvre. 

Féll^ Biêifrt^Mê wHv^nêUê êêt MifMilu. 

CAHETAKi ( Demêtrio), médeein fiénoii, né 
à Gènes tn 1659, mort à Rome m 16U. S tt 
ses ëtudM à Rome, et s'y diatingnn dam lea kn- 
gnes, les bellea-leltrea et la roédechw. Sa repu* ' 
tation de littératear égalaH celle de svrant L« 
pape Urbain vn le prit pour son médecin, et en 
peu de tempe Canetari réalisa une fortune con* 
sidérable, qne son atarioe au^nentaH sana ceaae. 
On fait beaucoup de cas de ses ouvrages, dont void 
lea'titrtf : de Zi^no saneto Commmteriius; 
Rome , 1602, in-8'' ; — Morborum omnHiM ^ 
corpus fiumamah flfflifunt ut déett e$ ex 
arte curandomm atewrata et pUnisskma im» 
thodus; Venise, 1606, in-S*-, — Ars méditai 
Gènes, té26, in-fol. ; — de Primés nnâura/ae- 
torttm Principiis Commentarius, in quo qust- 
eumquê ad eorporum naturam, artus et in* 
teritus eognitionem desiderori possunt, aceth 
rate, sed breviter explieantur; iUd., 1096, 
faHl* ; -^ Comméntmiuê de BomHds Procréa^ 
f<oné, cHé par Raller. 

Élol. Met. kut. 4ê MééÊCkm. ~ NtciM Bryttavw, 
D9 Script. medUis. — Sopraol et Juoianl , ScriUori 
délia Liguria, — Mangel,irift{io(Aeeaier<pforttm mêdi- 



* GAiiBTBSi ( Timothée ), prédicateur et éeri- 
Tahi aseétiqoe Italien, de Tordre des Frère» Mi- 
neurs, natif de Milan, vivait dans la seconde 
moitié du dix-septième siècle. H était issu d'une 
ancienne famille, et se distingua pendant quelque 
tentps comme prédicateur dans phisieurs vibea 
de l'Italie, surtout dans sa ville natale. Apres 
avoir séjourné quelques années k Constantlnople 
comme missionoaire , il retourna à Milan, oti 
il passa le reste de sa vie. On a de foi : Due 
Sermoni del sagro Chiodo ; Milan, 1652 , in-é"; 

— Letioni icritturali spiegate net duomo di 
Milano, soprai Viaggide' patriarchi Abramo, 
Isacca e Giacobbe; Milan, 1654, în-4» ; — Des- 
crizioni del $. Monte delUt Vemia; Milan, 
1672, in-fol. avec gravwes; — Bxpasitio re- 
guls S, Francisa ; Milan, in-4«; - Compen- 
dium Turani de Privilegîis Itegularkm ; Ba-4«* ; 

— quelques livres de dévotion, et des sermOM 
détachés. 

Argellati. Bibt. HfêdM, 

* c Aiff r BLD ( Benoit BB ), eatpucin et théologien 

anglais , né à Canfeld ( Esseï ) en 1564 , mort 
en 1610. n était de famille noble; et son véritable 
nom était Gmllaumt de FUoh, Jusqu'à l'âge de 
vingt-quatre ans, H suivit la secte des puritains. 
A cette époque, Q abjura tout à coup, vendit ses 
Mens, en distribua le prix aux pauvres, et passa 
en France, où il entra aux Capucins de Meudon. 
C'est alors qu'il changea de nom, et étudia la 
philosophie et la théologie avee succès. Lors- 
qu'il se sentit assez instruit , il partit poui^ r An- 



471 



CAJVFELD — GANGIAMILA 



47S 



l^elerre avec le P. Jean-Chrysostome d'Éoosse. 
Arrêtai quelque temps apr^ leur arriTée en 
1599, ils demeurèrent en prison jusqu'en 1602, 
on la reine Elisabeth consentit à les rendre à 
la liberté, sur la prière de Henri lY. Revenu en 
France, Canfeld gouverna avez zèle et sagesse 
plusieurs couvents de son ordre. On a de lui : 
SoUloqtte; Paris, 1608, ittl2; — Exercices 
spiritueU, 1606; — fo Chevalier chrétien; 
Paris, 1609, in-12; — Bègle de per/eciion, 
oomposéeen anglais, traduite en flamand, puis en 
français, sous le titre de Abrégé de toute la vie 
spirituelle^ réduite à ce seul point de la vo- 
lonté de I>i€u;Parb, 1696, in-12, avec la Vie de 
l'auteur, 

IVUte, Dkunum bioçrapMe. - Richard cC G«nad,~«i:- 
bUothéquê Moerta. x ■■>■ 

CANGA-ARGiTBLLBS (don Jose\ homme d'É- 
tat espagnol, né dans les Asturies en 1770, 
mort en 1843. H cultiva la poésie dans sa jeu- 
nesse, et fit une traduction versifiée des Odes 
de Sapho, Plus tard, il prit une part active à 
Tinsurrection espagnole comme publidste et ad- 
ministrateur, et se distingua comme député de 
Valence, parmi les certes de 1812, par son tafent 
et par un zèle ardent pour les principes consti- 
tutionnels. Lorsque Ferdinand Vn remonta sur 
son trône en 1814, Canga-Arguelles fut exilé dans 
la province de Valence; mais le roi, en 1816, le 
rappela, et lui donna un emploi à Valence, Après 
la restauration de la constitution de 1812, en 
1820, Ganga fut nommé ministre des finances. 
En cette qualité il présenta aux oortès un état de 
toutes les propriétés publiques et ecclésiastiques, 
d'où il résultait que ces dernières surpassaient 
les autres d'un tiers. Il publia à cette oocasioD 
son fameux mémoire sur l'état des finances de 
l'Espagne , intitulé Memoria sobre el credito 
publieo, Madrid, 1820, dans lequel il fit connaî- 
tre quelle était la situation du Trésor public au 
moment où le roi jura de maintenir la constitu- 
tion. Canga-Arguelles y rend en même temps 
compte des mesures employées depuis le 9 mars 
1802, par son département, pour relever les 
finances. Il en résultait que les recettes de l'Es- 
pagne n'étaient alors que de 320,066,000 réaux 
( 80,016,500 fr.), tandis que les dépenses se mon- 
taient à 660,116,231 réaux ( 165,029,057 fr.), et 
que le déficit annuel était conséquemment plus 
considérable que le total des recettes. Le mi- 
nistre proposa aux certes , entre autres remè- 
des, de voter un impôt direct de 140 millions, 
d'aliéner la septième partie des biens de l'Église 
et des couvents, de vendre les petites posses- 
sions sur la côte septentrionale d'Afrique, et 
d'ouvrir un emprunt de 200 millions. Il démon- 
tra en outre comment il serait possible de dimi- 
nuer le grand nombre d'employés et de privilè- 
ges ; mais ses propositions ne purent être exé- 
cutées qu'en partie. 

Lorsqu'en mars 1821 tous les ministres don- 
nèrent leur démission , à l'occasion du discours 



prononcé à l'oQvertnre des oortès le 1** mars, 
discours dans lequel Ferdinand VTI se plai- 
gnait de la faiblesse du pouvoir exécutif, Cangt- 
Arguelles suivit ses collègues. Comme membre 
des cortès qui ouvrirent leurs séances le 1*' mars 
1822, il fit partie des libéraux modérés, et pro- 
posa plusieurs mesures pour afTermir la oonsti^ 
tution et améliorer l'état des finances. A|)rès le 
renversement de la constitution en 1823 , il se rit 
forcé d'émigrer en Angleterre, d'où il (ut rappelé en 
1829. Cest à Londres qu'il avait publié : Z>icciO' 
nario de Hacienda, para et ùso de la suprenu 
direccion de ella ( Dictionnaire des finances, à 
Tusagcdeceux qui sont chargés de leur direction), 
ouvrage très-volumineux , à la fols théorique et 
pratique. Les critiques auxquelles il a donné lieu 
portent partienlièrement sur les détails statisti- 
ques relatifs anx États étrangers, détails pris dans 
des matériaux trop anciens. Même relativement 
à l'Espagne, l'auteur ne poursuit presque jamais 
ses recherches au delà de la fin du dix-hui- 
tième siècle ; et ce n'est plus par le témoignage 
irrécusable des faits et des chiffres , mais par 
des mémoires et des plans de réforme» qu'il fait 
connaître l'Espagne moderne. Cet ouvrage, pu- 
blié en 1827 et 1828, forme 5 vol. in-8^ Canga- 
Argaelles donna encore, dans l'exil, ses Elemen- 
tos de la ciencia de Hacienda (Éléments de 
la science des finances) ; Londres, 1825, 402 p. 
in-8**. Sous le modeste titre de Observaciones 
sobre la guerra de la Peninsula, il réfuta aussi 
les assertions absurdes et mensongères des his- 
toires de la guerre de l'indépendance espagnole, 
des Southey, Napier et Londonderry, qui en 
attribuaient tout le succès aux armes anglaises ^ 
et ne laissaient aucun mérite aux Espagnols. Cet 
ouvrage, où se trouvent des faits peu connus, 
révèle tous les sacrifices que s'imposa rEs|iagne 
à cette époque mémorable. Il a été traduit en 
anglais. Canga, de retour dans sa patrie, fiit 
nommé archiviste de Simancas, et prépara une 
Histoire générale de l'Espagne depuis les 
temps les plus reculés jusqu'à nos jours. [Enc, 
des g. du m.] 

Conrenatiom Larican. 

CANGB (du). Voy, DOCANGE. 

GAHGIAGB. Voy. CamBIÀSO. 

CANG lAMi LA ( François- Emmomiel ), t)on- 
troversiste italien, né à Palerroe le f janvier 
1702, mort le 7 janvier 1763 dans la même ville. 
Il devint successivement docteur en théologie, 
chanoine de la métropole de Palerme, et inqui- 
siteur provincial du royaume de Sicile. On a de 
lui : Bmbriologia sagra, owero trattato degli 
ufficu etc.; Milan, 1751, in-4^; Palerme, 1758, 
in-fol. , traduite plusieurs fois en latin sons le 
titre : Embryologia sacra, sive de oj^ciis «o- 
cerdotum, medicorum et aiionim circa xter' 
nam parvulorum in utero existentium salu- 
tem; Palerme, 1761, iu-fol.; Vienne, i765,iD-8'*; 
Venise, 1769, in-fol. : Tabbé Dinouartetle mé* 
decin Koux l'ont traduite en français, en y ajour: 



4^8 



CÀNGIAMILA — CANINI 



474 



tant les ^lécreU des assemblées du dergé» des 
synodes et des conciles; Paris, 1762 et 1766, 
JB-t2. Cet ouTTage, <|ui a été traduit encore dans 
d'antres langues, notamment en grec moderne, 
par le jésuite Vélastie, est à la fois un traité de 
confession, d*bygiène privée et de médecine lé- 
gale relatiYement aux femmes enceintes. 

Biographie wnééieate, — Adelang, suppléfo. A Jôcber, 
jittgêmeùtêâ'Gélêkrteni.txieon. 

*CAiii onCANis {Gian-Jacobo nECu), juris- 
consulte italien, né à Padone en 14^, mort en 
1493. n professa avec distinction les droits can<y- 
nique et dvil dans sa patrie. D jouissait aussi 
d*une grande réputation comme orateur et comme 
poète ; il a laissé : Carmen heroicum de Ludis 
equestrUmi; Venise, 1474, in-4% rare; — de 
Modo Studendi in jure ; 1476, in-8* ; — de Lau- 
dibusPeM BqrocH^ antistUis Pataviné,jus 
canonicum et civile camUnibus comprehen- 
sum; Padoue, 148&, in-4«. L*archiprétre Baruf- 
faldi cite encore deux dialogues manuscrits de 
Cani : de Constantini Donatione et de Àr^ 
bUrio. 

Seardeon, D9 etariê PaUninis, 

^CAHICHCA, roi de Cachemire, d'origine tar- 
tare, vécut trois cents ou quatre cents ans après 
la mort de Bouddha; il fut le chef du troi- 
sième et dernier condie, qui s'occupa de régler 
les écritures bouddhiques. On rapporte k ce 
prince les médailles qui portent le nom de Ca- 
rier kès, et on le fait vivre un siècle ou deux 
avant notre ère. L. 

RAdJataiiaglnf. tradacUon de M. Troyes , L IL — Bor- 
noaf, introduetiûfi à thittoire du Buddhtsme. 

CAHIER ( Pierre ). Voy, Camor ( Pierre). 

«CAHiGiANi (Bernard), littérateur italien, 
vivait en 1582. Il fut un des cinq premiers fon- 
dateurs de l'Académie ddla Cruaca, conjointe- 
ment avec Jean-Baptiste Dati, Antoine-François 
Grazzini, Bernard Zancld et Bastien de Rossi ; 
quelque temps après, Salviali, qui y fut reçu en 
sixième, donna à cette société son organisation et 
ses règlements. 

GIngaeDé. Uist, IM. de Ht, VII. 

*CAiiiLLAG (Raimond de), cardinal ft-an- 
çais, né à CaniUac (Géraodan), mort à Avignon 
le 20 jum 1373. H était chanoine régulier de 
Samt-Augostin à Maguelonne, et devint prévôt de 
cette église. Il se fit remarquer par une grande 
connaissance du droit civil et ecclésiastique; le 
pape Clément VI, apprédant les talents de Ca- 
ntllac, le nomma archevêque deToulouseen 1 345, 
puis cardinal du titre de Sainte-Croix de Jéru- 
salem en 1350. Innocent VI lui donna l'évèché 
de Palestrine. A la mort de ce pontife, CaniUac 
obtint onze voix pour le rem|daoer. On a de lui : 
Becollectorum liber. 

Oocbèoe* histain des eardinmix français. — Fri- 
son, (Rallia purpurata, — Aubcri. Histoire des eardi- 
nanx. • Salote-MarUie, CalUa ekristiana. " Baiute, 
fritte Pttparttm. 

CAiiiNi (Ange), grammairien italien, né à 
Anghiari (Toscane) en 1521, mort à Paris en 
1557. Il était très-versé en philologie, et donna 



successivement des leçons à Venise, à Padoue, 
à Bologne et à Rome. Il fut appelé en France par 
François I*', qui le nomma professeur au collège 
dltalie à Paris. Il s'attacha ensuite à Guillaume 
Duprat, évèque de Clermont On a de Canini : 
Grammatica grxca; Paris, in-4"; — Version 
latine du Commentaire de Simplicius sur 
Épiclète; Venise, 1546 et 1560, in-fol. ; — Ins- 
titutiones linguarum syriac9y assyriacs et 
thalnmdicœ, una cum setMopica et arabica 
coUatione, quilnu addita est ad calcem Pf. T, 
multorum locorum historica enarratio ; Paris, 
Chartes EsUenne, 1554, in-4'>; — de ffelle- 
nismo; Paris, 1555, in-4*^, rdmprimé à Amster- 
dam en 1700, in-8** , avec un Index très-com- 
mode; — de Locis S. Scripturx hebraicis 
Commentaria, imprimé avec les Quinquagena 
d'Antoine de Lebrija; Anvers, 160a, in-8*. 

Bayte. Dict. — Telasler, Éloges des savants. 

CANINI (Giovanni'Ângelo) , pdntre, né à 
Rome en 1621, mort en 1666. Il fut élève, dans 
cette ville, du Dominiquin et de Barbalanga. 
Nommé pdntre de Christine, rdne de Suède, il 
n'exécuta pour cette princesse qu'un petit nom- 
bre de travaux , employant presque tout son 
temps à dessiner des monuments antiques et des 
médailles. Quand il se décidait à prendre le pin- 
ceau, il cherchait les procédés les plus expédi- 
tifs, négligeant les détails, et se contentant de 
l'unité et de l'harmonie de Tensemble. Quoi qu'il 
en soit, il plaît par sa force et par son énergie 
dans les sujets qui exigent la réunion de ces 
qualités, comme son Martyre de saint Etienne, 
à Santo-Martino ai Monti. Étant allé en Franco 
à la suite du cardinal Chigi , il présenta à 
Louis XIV un volume dans lequd il avait réuni 
des têtes d'hommes illustres et de divinités 
païennes, dessinées d'après des pierres gravées 
et des marbres : le prince le récompensa par le 
don d'un collier d'or. De retour dans sa patrie , 
Canini avait entrepris d'écrire en vers les louan- 
ges de sa protectrice la rdne Christine , et en 
prose la contmuation d'un recudl de vies des 
peintres, lorsque la mort le surprit à l'Age de 
quarante-dnq ans. Beilori et Pd^tseri, Ions deux 
ses amis, paraissent avilir' mis à profit ses notices 
historiques. E. B^n. 

Lanzl, Storia pittoriea. — Hcozzl, INxIonorio. 

CANINI (Jérôme), littérateur italien, neveu 
du précédent, né à Anghiari (Toscane), mort ea 
1626. On a de lui : Istoria délia elezione e 
coronazione del red€ Romani; Venise, 1612, 
in-4^; — Aphorismes politiqttes sur Tacite, 
traduit de l'espagnol d'Alamo Varienti; Venise, 
1618 , in-4®, réimprimé avec les oeuvres de Ta- 
dte, par Adrien Politi; Venise, 1620, in-4'*; -— 
de la Cour, traduit de Denis du Refuge; Venise, 
1621, in-12, avec notes; —A/orismi politici ca- 
vati dall' Istoria di Fr. Guicciardino; Ve- 
nise, 1625, in-12;—- Histoire de Louis Xi, 
traduite du P. Matthieu, avec Giudizio politico 
sopra la Vita di esso; Venise, 1628, in-4*'; •*: 



476 GÂinm — 

LeUrt» du eardhiul étùuat (trad.); Venue, 
1639, in-4^; — Généalogie de te maison de 
Mowiwn (trad.); Venite, 1638, iB-4^ 

JOchcr, jâtigem. G«l0*rt.-£tfcfeon. 
GA1I11II (Mare-Àntoinê), scolptear italien, 
frère du précédent, né à Rome, Tivait en 1669. 
n ayait beaucoup de talent, et acheva te grand 
ouvrage que Jean-Ânge laissait imparfait, et le 
publia sous le titre d'Iconographia; Rome, 1666, 
in-fol., avec 116 planches gravées par Etienne Pi- 
card le Romain et Guillaume Valet. Ces figures sont 
accompagnées d'explications curieuses, qui prou- 
vent que les frères Canini connaissaient parfai- 
tement l'histoire et la mythologie. M. de Chc- 
Trières a fait la traduction française de ce re- 
cueil sous le titre : Images des héros et des 
grands hommes de l'Antiquité^ dessinées sur 
les médailles^ les pierres antiques, et les au- 
tres anciens monuments ; Amsterdam, 1741, 
in-4^, avec 117 planches représentant 500 figures, 
accompagnées de remarques et du texte italien. 

te PfouvëllUté du Pamaue. - Jbbecêdarto pittortco. 
- L*tbb« TIU. TahuUL 

*CAniniva {RebelHu), consnl romain, vivait 
en 709 de Rome, 45 ans avant J.-C. Il succéda 
à Trebonius, et ne Ait en charge que sept heures. 
Cicéron a dit de lui « que la ville devait être 
K obligée envers ce vigilant magistrat, qui n*avait 
« pas dormi tant qu'il avsit été consul. » 

Sallofte, Cat. 

CAifiNO (princes de). Vog. Nafoléon (fa- 
mille). 

* CAH is ( Corneille), compositeur belge, mort 
vers 1556. Les compositions de Canis sont ré- 
pandues dans les collections publiées à Loovain 
et à Anvers dans le cours du seizième siècle. 
On trouve de lui des canons très-bien faits 
dans un livre de chansons de divers auteurs ; 
Louvain, 1544. On a aussi de ce compositeur : 
wne chanson fhmçaise commençant par ces mots : 
La bonne grâce et maintien gracieux; elle se 
trouve dans le 3" vol. de Bumey, Histoire de 
la Musique; — Cantiones sacrx, seu mottetti 
quinquevocum; Louvain, 1544, in-4®. 

Pétis, Biographie nouvelle de» musiciens. 

*CANisio {Egidio)f poète italien, né à Vi- 
terbe, vivait dans le quinzième siècle. Il a tra- 
duit en vers latins la chanson de Pétrarque, 
Vergine bella. On le croit aussi auteur de 52 stan- 
ees intitulées Faccia d'Amore, et insérées par 
Louis Doice dans son Recueil des Poètes illustres 
et réimprimées séparément à Venise, 1 572, in-l 2. 

Cra«to, Eloçj d^Domini letter. 

GANisivs (Jacques) f jésuite et théologien 
hollandais, neveu de Henri , né à Calcar (duché 
de Clèves) , mort à Ingolstadt le 27 mal 1647. 
Il prit les ordres de bonne heure dans la com- 
pagnie de Jésus, et y enseigna la philosophie et 
les langues modernes. On a de lui : Fons salutis, 
ieuprimum omnium sacramentorum Baptis- 
«MM ; Cologne, 1626, in-8* ; — MeditotUmes sa- 
crm de Christo et beatissima Virgine; Munster, 



GAinsros iH 

1628, in-S*; — Ar$ AHimti, MU di toiio fiior 
lis, sous le pseudonyme de Christiuma Tanaio- 
phistus; 1630, in-12; -* VHdB Sanctorum, tt^ 
duit de l'espagnol du P. Ribadeoeira, avae ad* 
jonction des Vies de quelques jésoitei, et esHaa 
de saint Charles Borromée, de saint Pk^ 
lippe de Neri ; 1 630, in-fol. ; — Sermons du père 
Mastrille, traduits de ritalien en latin; 1630, 
in-fol.; — Hyperdulia Mariana, a Joanne 
Berchmanno exercita ; Munster, 1636, in-l6. 

Valére André, Bibtlotkeea belgiea. - AlegimAe, BiU. 
seript. societ. Jetu. 

CANisius ( Pierre ), jésuite et théologien hol- 
landais, né à Nimègue en 1S20, mort à Fri- 
bourg le 21 décembre 1697. Son vrai nom était 
deHondt (le Chien), qu'U latinisa, aaiTaaft Tusage 
de l'époque. 11 se fit remarquer par son savoir, 
son zèle et sa piété : aussi fiit-il le premier pro- 
vincial de la compagnie de Jésus en Allemagne, 
Il fonda le collège de Fribourg ( Suisse), et brilla 
au concile de Trente en 1545. L'empereur Fer- 
dinand I*' le choisit pour son prédicateur, et du 
haut de la chaire Canisius ne cessa de foudroyer 
les hérétiques, qui l'appelaient, à cause de son 
nom, le Chien d'Autriche. On a de lui : 
Summa Doctrinm christianx; Paris (par les 
soins du P. Busée)^ 1485, in-fol.; lien existe 
un abrégé par le P. Windehofer; Augsbourg, 
1762 : l'ouvrage a été traduit en illyrien, 1483; 
en grec, par le P. Mayr; Prague, 1612, in-d"; 
en grec et latin , Augaboui^ , 1612, ni-6''; — 
Inslilutiones Christianx pietatis (sans date). 

— De Beatissima Virgine Maria (sans date)- 

— Sermons et homélies de saint Léon; Lou- 
vain, 1566, in-12; -> Commentaria de VerH 
divini Corruptelis; Ingolstadt, 1583, 2 vol. 
in-fol. La liste complète de ses écrits se trouve 
dans PaquoL La vie de Canisius a été publiée en 
latin par les pères Mathieu Raderus et Fran- 
çois Sachini; Munich, 1623, in-S"*; en français, 
par le P. Dorigny; Paris, 1708, in-12; en italien, 
par le P. Langore et le P. Foligatti : cette der- 
nière est la plus estimée. 

Umtre, Élog. Belg,- GuiUAame BisengrelQ, Cmtmèogug 
test. verUatU. — Alegambe el Ribadeoeira, Bibliolk^ea 
seriptorum societatis Jesu, — André Valére, BiOliotkeea 
belgiea. 

GAifisius (Henri)f théologien hollandais, 

neveu du P. Pierre, né à Nimègue, mort à 
Ingolstadt en 1610. Il fit ses études à Louvain- 
et son mérite lui valut d'être appelé à Ingoky 
tadt en qualité de professeur de droit oanoii. Sn 
vaste érudition était accompagnée de bennooap 
de modestie et de piété véritable. On a de faii : 
Chrônica Victoris Tununensis; Ingolstadt, 
1600, in-4^; — Antiqux Lectiones; Ingolstadt, 
1601-1608 , 7 vol. in-4% réimprimées et misen 
en ordre par Jacques Basnage , sous le titre de 
Thésaurus monumentorumeccUsiasticorum; 
Amsterdam (Anvers), 1725, 7vol. in-fbl., avee 
notes et préfaces de Téditenr; -^ Historia 
miscella, d'après Paul Diacre; Ingolstadt, 1603, 
i&-12. On trouve le catalogue complet de ses on- 



477 



CANISIUS — 



vrages dans les Mémoires pour servir à V His- 
toire littéraire des Pays-Bas , de Paqaot, et 
dans Moréri , grand Dictionnaire historique^ 
édition de 1759. 

André, BW. betg. — Swert, jithenm helg. 

CANISIUS (Henri), théologien hollandais, né 
à Bois-le-Dnc en 1594, mort le 4 mars 1689. Il 
prit lliahit religieux dans l'ordre des Ermites de 
saint Augustin, et fut suecessîTeroent prieur des 
couTents de Tenremonde, de TIrlemoot, puis de 
Naestricht. H a laissé : Carminum /ascicu- 
lus ; — Manipulus sacrarum ordinationum ; 
Louyain, 1661 , in-12; — Pax et una Ckari- 
tas, per easque chcara unitas ; Anrers, 1685, 
in-fol. 

ADdr«. BW. Belg. - Swert, Jnnal. Belg. 

* cARisirs ou cARNivs (Nicolos ), phllolo- 
gue hollandais , né à Amsterdam , mort à Spar- 
nondç en 1555. H était secrétaire d'Érasme, qui 
remployait principalement dans ses traductions 
du grec, langue dans laquelle Canisius était très- 
Tersé. Érasme l'aimait beaucoup, et lui écrivait 
ainsi de Bâle en 1527 : « Semper enim, ut nosti, 
amki loco te magis habui quam/amuli, » Ca- 
nisius retouchait les Colloques d'Érasme à la 
mort de celui-ci, en 1536. Il entra au couvent de 
Saint-Yisule à Amsterdam, et fut ensuite curé 
àSpamonde. On a de lui : Vie de Cornélius Gro- 
eus ; — quelques Colloques et des poésies grec- 
ques et latines. 

Wagenaar, Histoire d'jimsterdam - Valére André, 
Bibiiûtk. Belgiea. 

CANITZ {Frédéric-Hodolpke- Louis, haxoa 
de), poète allemand , né à Beriin en 1654, 
mort dans la même ville le 11 août 1699. Il 
reçut dans la maison paternelle une éducation 
distinguée, étudia ensuite le droit à Leyde et 
à Leipzig, et fit plus tard un voyage en Italie et 
en France. De retour dans son pays, il devint, 
on 1677, gentilhomme de lachainbre deFrédé- 
riC'Guillaume T' et conseiUer de légation. C'est 
en cette qualité qu'il fut chargé de plusieurs 
missions. Après la mort du grand électeur, le 
roi Frédéric P', qui lui succéda, nomma d'abord 
Canitz conseiller d'État titulaire, et, après quel- 
ques missions diplomatiques , conseiller d'État. 
L'empereur Léopold l'éleva alors à la dignité de 
baron de l'empire. En qualité de ministre plé- 
m'potentiaire de Prusse , il prit part aux négo- 
ciations ouvertes à la Haye au sujet de la suc- 
cession d'Espagne; mais, en 1699, le mauvais 
état de sa santé lui fit abandonner ce poste. De 
1681 à 1695, il avait vécu dans la plus heureuse 
union avec M"* Dorothée (Doris) d'Âmimb, 
dont les qualités et les vertus ont été célébrées 
d'abord par son mari, ensuite par François 
Hom et Yamhagen d'Ense. 

Les poésies de Canitz n'ont pam qu'après sa 
mort, sous le titre de Nebenstunden unter^ 
schiedener Gedichte (Beriin, 1700, 14* édit., 
1765). Canitz n'y apparaît pas, à la vérité, comme 
un génie poétique du premier ordre , mais la 



GANIZARËS 478 

pureté , la clarté et la ftidlité de ses vers forment 
un agréable contraste avec l'enflure et la préten- 
tion de l'école de Lohenstein, qui dominait alors. 
[Ene. des g, du m.] 

Conversation»' Lexieon. — firsch et Omberj MIgêm. 
Encpe.— JScher, Mlgem. CeUh.'Uxioon, 

«CANiTZ-DALLWiTZ (barou db), homme 
d'État prussien , neveu du précédent, mort à 
Berlin le 25 avril 1850. Entré au service en 
1806, il fit toutes les campagnes de la Prusse 
contre la France, et fut nommé professeur à 
l'école militaire de Beriin. De 1827 à 1829, il 
fut ministre plénipotentiaire près la Porte. 
Nommé colonel en 1829, il futcliargéen 1831 de 
suivre les oi)érations de l'armée russe comman- 
dée par Diebitsch , et assista aux campagnes de 
Pologne. A son retour à Berlin , il fut nommé 
général, et envoyé en mission extraordinaire à la 
cour de Hanovre, puis à celle de Vienne, d'où il 
fut rappelé pour prendre le portefeuille des af- 
faires étrangères. U s'est toujours montré très- 
partisan du piétisme. On a de lui un ouvrage sur 
la cavalerie (Berlin, 1823), justement estimé 
des officiers supérieurs. 

Conversation»- Uxioon. 

«CANius ( Rvfus), poète latin, né à Cadix, 
vivait en 88. U était ami de Martial, qui dit de 
lui: 

vis sclre qoid agatCanlof tnas? ridet. 

Die, Musa , quld sffat Canfns meus Rafus ? 
Ulramne ctiartiB tradlt ille vlclurls 
Lcgcnda temporura acU Claadlanorum ? 
An que Neroni fabos adstratt scrlptor ? 
An acmuiatur improbl Jocos Ptaordrl ? 

Canîus épousa deux femmes, qu'il répudia : 
Théophila, savante, mais trop libre; Sapho, 
moins éclairée , mais trop retenue. Il a composé 
en vers une Histoire des Vaces, dont Pline le 
Jeune fait mention, Epis t., lib. I et VTII). 

Martial, Bpigrammata, UI. — Vosslos* De poett» lati- 
ni». 

CANiZARÈs ou €AAHiZABBS (Joseph), au- 
teur dramatique espagnol , né à Madrid en 1676 , 
mort en 1750. Il écrivit pour le tliéAtre dès l'âge 
de quatorze ans, et lut en possession de la faveur 
du public pendant plus de quarante ans. Ses piè> 
ces sont conçues dans l'ancienne forme. Celles qui 
portent sur des sujets historiques ne sont pas dé- 
pourvues d'intérêt ; telles sont notamment : les 
Récits du grand Capitaine; — Charles-^int 
à Tunis ; — • el Picarilloen Espana. Il s'agit 
dans cette dernière pièce d'un aventurier qui , 
sous le règne de Jean n, découvrit les Canaries 
et s'y établit avec toute l'autorité d'un roi. Cani- 
zarès réussit mieux encore dans les pièces k 
caractère, que Moretoet Roxas avaient déjà mises 
à la mode et que Ton appelait comedias de 
flguron. Les meilleures dans ce genre, et dues 
à sa plume, sont : les Jeunes cuisinières , enn 
pruntées à Cervantes; les Montagnards à Un 
cour, et i>omtne Lucas. Cette dernière pièce 
s'attaquait particulièrement à cette noblesse in- 
digente, présomptueuse et dégénérée, qni des* 



479 

lionorait alors la cour de Madrid. Les situations 
et les ressorts dramatiques de Canizarès rap- 
pellent Lope, Caldéron, Moreto» et Matos Fra- 
goso. D composa aussi un Sacrifice dlphigé- 
nie à la manière de Radne, comme il le dit lui- 
même. Ses œuvres ont été publiées en trois 
volumes. 

Huertâ, Tèatro, !*• partie, t. Il, p. Wï. — Ttekiior , 
mu. of Spanish ttUnU . II et 111. 

GA3ILA88I. VOff. CAGNACa. i 

*CAiiii {Jean). Toy. Cannb. 

«CÂHiiABiCH (Chrétien), compositear bava- 
rois, né à Manhdm en 1731 , mort à Francfofrt en 
1798. Il reçut les premiers éléments de musique 
de Mathias, son père, flûtiste de la cour de 
rélecteur de Bavière, qui le mit ensuite sous la 
direction de Jean Stamitz. Lorsqu'il eut acquis 
un certain talent sur le violon, le prince Cbarles- 
Tbéodore de Bavière l'envoya en 1760 , à ses 
frais, en Italie, pour y apprendre la composition 
sous Jomelli. En 1763, Cannabicb revint àMan- 
beim; en 1773, il fut nommé chef d'orcbestre 
de ropéra, italien à Munich, et fit représenter un 
grand nombre de ballets qui eurent du succès. 
Mozart faisait beaucoup de cas des ouvrages de ce 
compositeur, qui nous a laissé : Six QtuUuors 
pour violon f Jlûte, alto et basse; la Haye, 
in-fol.; — Trois Symphonies à grand orches" 
tre; — Six Trios pour violon et violoncelle ; 
Manheim ; — Six Duos pour fiûte et violon ; 
Manbenn , 1767 ; — ;Sûr Qwituors pour violon, 
alto et 605^6; Manheim; — Trois Concerti 
pour trois violons, alto et basse; — SixSifm- 
phonies pour deux flûtes, deux violons, alto 
et basse; Paris, 1769 ; — Aecii^ (f airs pour 
deux violons et clavecin; Manheim, 1776; — 
Azacaja, opéra; Manheim; 1778; — la DeS' 
cente d* Hercule aux enfers , ballet représenté 
avec succès à Cassel. 

Félit, IMoçrapkie nouvelle des MutMem, 

*CAiiNABiCH (CAaW65), compositeur bava- 
rois, fils du précédent, né à Manheim en 1764, 
mort dans la même ville le l^*" mars 1806. Il 
commença Tétude du violon et du clavecin dès 
quatre ans; à neuf ans , il prit des leçons de Eck , 
premier violon de la cour, et apprit la composi- 
tion sous Graitz. U voyagea ensuite en Alle- 
magne avec Auguste Lebreun , excellent haut- 
bois, et ils donnèrent ensemble des concerts très- 
fructueux. £n 1784, Cannabich revint à Munich, 
et entra dans Forchestre de rélecteui* Charles- 
Théodore. En 1785 , il fit un voyage en Italie 
pour y compléter ses connaissances, et prit en- 
core à Munich des leçons de composition de 
P. Winter. En 1796, il fut appelé comme direc- 
teur de musique à Francfort^sur-le-Mein, et y 
épousa en 1798 Joséphine Woraleck, cantatrice 
distinguée. En 1800 , le roi Maximilien-Joseph le 
rappela pour lui donner la place de directeur des 
concerts de la cour, laissée vacante par la mort 
de Christian Cannabicb. Charles fit représenter 
alors plvsiears opéras ou ballets avec soocès. 



CAISIZÀRÈS — CAJimAMARÈS 



480 

En 1805 , il fût envoyé à Paris pour y étudier 
au Conservatoire impérial. Sa santé l'obligea de 
retourner dans sa patrie , où il mourut UentM 
après. On a de lui plusieurs Variations pour le 
clavecin; Munich, 1 798 ; •— 5ix Trios pour pio- 
lons et violoncelle; — Six Duos pour flûte et 
violon; — Canzonnette a 3 et A voci, con 
cemJbalo; Munich, 1801 ; — Orphée, opéra ; — 
Palmer et AnuUie, opéra; — Axur, ballet; 
Munich , 1802 ; — Grande Symphonie; Leip- 
zig, 1803 ; — Concert pour violon; —Six Can- 
zonette à 3 voix; Munich, 1803. 

Fétls, Biographie unlverselte des MuiideHi, 

CANNABICB {JeanrGod^nÂ^Prédéric), 
géographe allemand, né àSondershauaen en 1777. 
Son père, Gottfried-Christian, né eo 1745, et 
mort en 1830, exerçait les fonctions de surinten- 
dant ecclésiastique et de conseiller de consis- 
toire. Destiné à l'état ecclésiastique, le jeune 
Cannabich étudia la théologie, et fut nommé 
recteur du collège de Greussen (pays de Schwars- 
bourg-Sondershansen ). Il fut ensuite ministre à 
Nlederbœsa (même principauté), et composa avec 
C.-G.-D. Stein un Manuel de géographie selon 
les nouveaux traités de paix; 1816, in-S"» ou- 
vrage qui eut en peu de temps douze éditions. 
Ce li\Te mit Cannabich en rapport avec les 
géographes les plus instruits de l'époque, et, de 
concert avec Gaspari, Gutsmuths, Hassel et 
Ukert,il publia le grand Manuel complet de 
Géographie, ouvrage fondamental, encore con- 
sulté par les géographes modernes. Afin de met- 
tre ses recherches à la portée de toutes les in- 
telligences, Cannabich écrivit sa Géographie 
portative à Vusage des écoles ; Sondershan- 
sen, 1818, 10* édit., 1831. Ses autres ouvrages, 
en allemand, sont : Description stat, etgéogr, 
du royaume de Prusse; Dresde, 1827, 6 vol. 
in-8*; — Description stat. du royaume de 
Wurtembet'g; Dresde, 1828, 2 vol. in-8* ; — Ta- 
bleau de la France; tsai, 2vol.; — Tableau 
de la Russie d* Europe et du royaume de Po- 
logne, U 1, 1833, etc. Depuis 1821, il a publié, 
conjointement avec le major Streit, l'écrit pério- 
dique sur la géographie, intitulé le Globe , pa- 
raissant à Erfurt [Enc. des g, du m.] 

CottvenaUonâ'Learieon, 

*CANNABBT ( Joscph- Bernard), juriscon- 
sulte belge, né à Gand en 1 768. fut conseiller à la 
cour supérieure de Bruxelles, et a publié : Recher- 
ches sur l'ancien droit pénal en France, pen- 
dant les quatorzième , quinzième et seizième 
siècles; Gand, 1835, iUrS*'. 

Bioifrapkié générale des Belge». 

CANNAMABÈs (Giovanni) , régpcide catalan, 
étranglé en 1492. Il était d'une pauvre famille de 
laboureurs des environs de Barcelone. Ferdi- 
nand V le Catholique venait d'enlever Grenade 
aux Maures. Après avoir fait une entrée triom- 
phale dans Barcelone , il se rendait à la cathé- 
drale, suivi d'un nombreux cortège, lorsque Can- 
namarès, s'élançant de derrière une porte, bondit 



481 



CAISMAMARES - GAJHINEGIETËR 



482 



jiucpi'à loi, et le frappa d'im poignard au bas da 
ooa. Le ooap était terrible; il eût 4té mortel, « 
le roi n'eât porté nue forte chaîne d*or dont les 
anneaax arrêtèrent le fer. Ferdinand défendit de 
tuer raasaasin : il ordonna seulement de Tinter- 
roger, pour oonnattre les motilii qui rayaient 
poussé à ce crime et savoir s'il n'avait pas de 
complices. On reconnut aisément que Cannama- 
rès était privé de raison. H prétendit être le vrai 
rot d'Aragon, et n'av<Hr frappé Ferdinand que 
parce que celui-ci détenait la couronne à son 
pr^udiôs. Le roi, dont la blessure était légère , 
voulait faire grftce à ce fou; mais le cardinal Xi- 
menés fit appliquer la loi dans toute sa rigueur ; et 
Cannamarèsftit condamné à avoir la main droite 
coupée, à être tenaillé avec des pinces ardentes, 
puis écartelé par quatre chevaux; seulement, 
par une laveur particulière, le cardinal consen- 
tit à ce que le malheureux Insensé flit étranglé 
avant de subir le snppttoe public. 
Chtadoo et Ddutflne, Nomm DictUnmair9 hMo- 



* CAMUMÊT (Jean ) , phflologue français , vi- 
vait dans la seconde moitié du seizième sÀde. 
On a de lui : SlemeiUa grammaUca grxcx; 
Paris, 1570, fai-4* ; — Compendium rhetorka; 
Paris, 1785, in-4*. 

Cot. iNN. iti^Pomt. - Col BibL iwtptr, 40 Parts. 

«CAHHBoo CÂMif ( /oAn ), ttiéf^oglen anc^s, 
vivait dans la seccmde moitié du dix-septième 
siècle. On a peu de détails sur lui; seulement on 
sait qu'il devint le chef de la secte des Brow- 
nistes ou Indépendants d'Amsterdam, lorsqu'il 
se réfugia dans cette ville par suite de la restau- 
ration de Chartes n. Pendant qu'il habitait en- 
core l'Angleterre, il était occupé de la publication 
des Nouvelles hebdomadaires. On a de lui une 
édition de la Bible, accompagnée de notes ; Ams- 
terdam, 1664,in-8«, et Edimbourg, 1727, in-8®. 

Rom, New BioffrapMeal IHetkmam. — Goiton, Bioç, 
JHet. — Lemprlère, Vntv. JHog. 

*GABI]fB«IB98BR OU CAHttIBSSBft J J^O- 

nard-ffenri-LouiS'George de ), homme d'Etat et 
jurisconsulte allemand, né le 22 mai 1716 àKitz- 
lar, mort le 29 mai 1772 à Cassel. Après avoir 
étudié à Marbourg et à HaUe, où il avaH été 
commensal du célèbre philosophe Wolf , il fut 
nommé, en 1738, assesseur, puis conseiller de 
régence du cercle de Giessen. Il se distingua 
dans les litiges survenus à cette époque entre 
les deux lignes de Darmstadt et de Cassd , et le 
landgrave Guillaume Vin l'attira auprès de lui, 
en 1 750, comme conseiller de sa haute cour d'ap- 
pel. Nommé, en 1753, assesseur au conseil privé, 
II devint en 1760 conseiller intime, et en 1761 
ministre d'État et président de la haute cour d'ap- 
pel ; enfin en 1770, chancelier et chevalier de l'or- 
dre ( récemment créé ) du Lion d'or. On a de lui : 
Ausfâhrliche* Erôrterung der dem Hause 
Hessen-Darmstadt'Mberden Flecken Freyens- 
chen ztistehende Erbschuzrechte, wider 
SalmS'Lanbach ( Recherches détaillées sur le 
Aroit de patronage héréditaire du bourg de 



HOUY. BIOGR. UK1VER8. 



T. VIII. 



Freyenschen, appartenant à la maison.de Hesse- 
Darmstadt, contre les princes de Salms-Lan- 
bach); Giessen, 1750, in-fol.; — Historische 
Naehricht von dem Vrsprunge und Wachs- 
thum des Teutschen Ordens, etc. (Notice his- 
torique sur l'origine et le développement de la 
commanderie de l'ordre Teutoniqùe, etc. ; Cas- 
sel, 1751, in-fol.; ^ Collectio notabiliorum de- 
dsUmum supremis tribunalis appeltationum 
Basso-Casselani, inde ab ^jus constitutione 
emana^ortcm; Cassel, 1768 et 1771, 2 voL in-foK 

Strieder, Hestitehê Gêlêkrten^eieMchtê (Hbtolre 
des SaTantB Hessob ). 

* CAR HBGIBSSBR OU GJJff«IB88BB ( Théo- 
phile), philologue allemand et poète grée, natif 
de Halle en Saxe, vivait vers la fin du seizième 
siècle. On a de lui : Joh. Posseli EvangeUa 
et Bpistola grxeis versibus reddita, oum in- 
terprei. UUina, etc.; Leipzig, 1585, in-8**, et 
1591, in-8«; — Sjusdem CXXX Re^lm vitm 
grxcis versibus expositx, cum interpréta^ 
^ne to^.; Leipzig, 1599, in-8»; léna, 1649, 
in-8*; — Scolia ad primes X libros Historia- 
rum Justini; Strasb., 1637, ni-8*. 

Adeliiiig, soppL à JSeher, jdttg^m. G0têhr(m'Lexiê<m, 

GAHiiBOiBTBB ( ffenri), antiquaire et histo- 
rien, né en 1691 à SteinAirten WestphaUe, mort 
en 1770, Itat recteur du gymnase d'Amheim et 
historiographe des États de Guddre. On a de 
lui divers ouvrages sur les antiquités romaines 
et hollandaises, dont les principaux sont : Dis^ 
sertatio de Brittenburgo , matribus brittis , 
hritannica herba, brittia ProcopU) memorata 
Britannorumque antiquissîmis per Galliam 
et Germaniam sedibus; — Nota et observa- 
tiones ad Abrahamà Muntingii dissertation 
nem historico^medicam de vera antiquorum 
Herba britannica ; -— Ad Gerardum Van Loon 
historicum : ces trois écrits sont réunis en un 
vol. in-4*; la Haye, 1734; — De mutata Ro-» 
manorum nominum sub prindpibus ratione 
Uber sing%ilans ; ^ Posthumus Batavia ad- 
sertor, Hercules Magusanus, et Deusoniensis 
aggerum Batavia auetores,exnummis atque 
et inscriptionibus démonstratif— TrebeÛini 
Pollionis negligentia castigata; — Monumen- 
tum Dodenwerdense expositum : ces quatre 
dissertations ont été réunies et imprimées à 
Utrecht, 1758, ^-4**; — De Gemma BentinC' 
kiana, item de Iside ad Tumacum inventa, 
nec non dedea Burorina alOsque numinibus 
ignotis inscriptionibusque; Utrecht, 1764, 
in-8*; — Epistola de ara ad Noviomagum re- 
perta, etc. ; Amhefan, 1766, iii-8''. Cannegieter a 
puMié aussi une édition des FL Aviani Fabula; 
Amsterdam, i731,in-8*;et une édition des Tristes 
de Henri Harius ; Ambeim, 1766, 01-4". Enfin, il 
a laissé en manuscrit les Monuments de la Ba- 
tavie romaine , les Antiquités de Dombourg, 
et une édition de Festus. E. Regnard. 

Bran et. Manuel du Ûbratre. — Catalogue de ta IN- 
bliothéque impériale. 

CAUNBfiiBTBB (Hermann)yfîisàapTécéd^t^ 

16 



483 



CANNEGIETER — CANNING 



484 



Jurisconsulte, né à Arnheîm en 1725, mort le 8 
septembre 1804. Après avoir étudié le droit à 
l'université de Leydc, îl obtint en 1744 le grade 
de docteur, exerça la profession d'avocat près 
la cour supérieure de la Gueidre, et fut ap- 
pelé, en 1750, à la chaire de droit vacante à 
Franeker par la mort de Dominique Baick. 
Outre diverses dissertations, il a laissé deux 
ouvrages justement estimés : Observntiones ad 
collationem legum Mosaîcarum et Romana- 
nim;Franeker, ir60,în-4«; 2" édît, ibid., 1765, 
in-4° ; — Observationesjuris romani ;Franeker, 
1768, in-4*; 2*'éd., Leyde, 1772, in.4°. On le 
croit auteur des notes de l'édition des Antiquités 
d'Heineccios, donnée à Leuwarden et à Franeker; 
1777, in-S". E. Recmàrd. 

^ranct, Manuel du Libraire. 

cAHNKGiBTBR (Jean) , frère de Hermann , 
furisconsalte, ibort à Groningue vers 1815, était 
depuis 1770 professear à TÂcadémie de cette 
ville. On distingue parmi ses ouvrages : Ad d\f- 
ftciliùrà quwdamjuris capita Animadversio- 
nés; Franeker, 1754, in-4°; — Domitii (II- 
piani fragmenta libri singularis Regularum, 
et incerti auctcris collatio legùm mosaïca- 
i-itm et rt/manarvm^ am itotis •; Utrecht, 1768, ^ 
to-4* ; 2* éd., Leyde, 1774, iB-4». E. RExnviiRD. 

BibUographtê universelle. 

cAinvBBl {Afiselmo), peintre italien, natif 
de Vér6ne, vivait m 1575. n fut on des meil- 
leurs âèves de Paul Véronèse, et travailla soii- 
Tcnt aux œuvres de ce mattre. 

Lantl. Storia pittortca, 

cAKfics. Vay. Gares. 

*CAîfiiETi (François), médecin et poète 
italien, vivdt dans la première- moitié du dix- 
huitièmesiècle.Onadelni : la Machina umana; 
Vérone, 1737, în-8'*. C'est une physîol<^e en 
vers, assez esfimée dans son temps. 

Cairére, BihtU^hèquû de la Médecine. 

♦cAlf îïBTTï (dom Pierr^y camaldule et poète 
italien, né à Crémone en 1660, mort en 1730. 
n passa par Tes divers grades de son ordre, et 
«n devint général. Il se faisait remarquer par 
ses connaissances en littératore, et a laissé une 
Dissertation sur les quatre Rèçfnes, po€me 
de Frédéric Frezri , évêque de Foligno. 

Ciornale d^ LeUerati d'italla.— JOcber, Mlçemeines 
Celêkrten-LBxiam, 

«cjkinncciAfti ou GiififiCGiAiii (D.'Pom- 
peo), compositeur italien, mort le 29 décembre 
1744. n Ibt nommé maître de chapelle de l'église 
Sainte-Marie-Majeare en mars 1709, et a com- 
posé : ime Messe à seize voix en quatre chœurs 
(1697) ; — deux Messes à quatre voix; — Ave, 
Hegina eœli, à quatre voix ; ^ deux Messes à 
dnq voix ; — Deus firmavit, ^ trois voix ; — 
Salva noSf àtrois voix ; — Intonuit, à cinq voix ; 
— cinq Messes à huit voix; — une Messe pas- 
torale à huit voix ; — une Messe à neuf voix ; 
-- Terra tremuU ; — Bmedictus Dominus, à 
nuit voix. 



Gerber, Neues Lexiconder TùnkiLnttler. — lF«i.% ÎMd 
graphie universelle des Musictens. 

cA!f5iiN6 ( George), homme d'État an^s, 
hé h Londres le 1 1 avril 1770, mort à Chiswik 
le 8 août 1827. Ltepère de Canntag s'étant broniflé 
avec ses parents à la snite d'y» mariage impru- 
dent qu'A avait contracté, fut bbligé de quitter 
Hrlande, sa patrie, et de chercher Ibrtime h Lon- 
dres : il y mourut de chagrin, un ah api^ h 
naissance de son flIS. Sià veuve, privée de tout 
moyen de subsistance , se voua atl lliéfttiv, 
convola en secondes et eh tV-oisfèmes ttoo», «t 
vécut assez longtemps pohr jonir de l'illustra- 
tion de son fils , qui hc cessa de hd prodiguer 
les témoignages de la pins tehdre aiTétHoB. Le 
jeune Cannîng, grâce k la libéralité d'to de 
ses oncles, fut étevé à Èton. Dès Fâge de sri» 
ans il se fit l'éditeur dtm journal B tté i aB e, fe 
MicrocosTne, soutenu Jaar ses camarades de col- 
lège. Les morceaux dont il enricWt ce recodl 
se distinguent par le bon goût, l'élégance, et une 
fine raillerie qui plus tard est devenue une des 
armes les plus formitlables de l'orateur; Can- 
ning les publia sous le monogramme B^ et les 
dédia au docteur Dario, son ancien maître. A 
cette époque de sa vie appartient anssf un poème 
intitulé r Esclavage de la Grèce, où se remar- 
qnentune imaginatîonbrillanteetanardeiilamour 
de la liberté. 

En 1787, George Camûng passa à l'université 
d'Oxford, où il se lia d'amitié avec Ctiaries Jcd- 
kinson ; puis il se voua à l'étude do droit Émi- 
nemment sociable et spirituel, il se vit bientôt 
entouré de nofmbreux amis. Dans les clubs poli- 
tiqnes, qu'il commençait à fréquenter, il prit 
souvent la parole, se préparant ainsi à paraître 
sur un théâtre plus vaste > à lutter avec des ad- 
versaires plus puissants. Entretenant des rap- 
ports presque joumali^s avec Sheridan, Fov, 
Burke, Grey, il professait à cette époqae <feâ 
opinions libérales: ses amis tiings comptaient 
trouver en lui un excfSlM diampSon de leur 
cause ; ils le décidèrent àabandonner le barrcan. 
Mais à peine Canning fut-il (titré au pârtement, 
qu'il s'opéra dans sa foi politique une métamor- 
phose complète : après une explication fraoBche 
et amicale avec Sflieridan, îl entra en poorparter? 
avec Pitt, et prit rang dans la phalange nûiii?^ 
rielle; c'était en 1793. Il est difficile de devint^ 
les motifs qui amenèrent ce changement r peut- 
être le jeune député sentait-il que son talent n ar- 
riverait point à se développer aussi largemexsf 
sur les bancs de l'opposition; peut-être espéra- 
il mieux servir les intérêts de son pays en fàds^ot 
adopter aux tories, ses nouveaux associés , xscp 
partie des convictions libérales qu'il a^vaiit pr^v- 
fessées jusqu'à ce jour. Ce fut à l'ocu^asian «lif^ 
subsides que le ministère voulait accorder ao rt^ 
de Sardaigne que Canning prit la parole poor l& 
première fois. S'il déploya beaucoup <le tact et 
d'adresse dans son argumentation, il fut ï^ànn 
du ton léger et railleur avec lequel il traita Fox ; 



^5 



GANNING 



486 



la ])artiettge dupubHe «n rwML même à Pitt, 
de ce qaH avait laissé son îDiistre riTal en birtte 
am attaques d*tDn jeune homme arroguit 

Pea d'amées saffirent à Cammig pour s'élerer 
au premier rang parmi ses nooTeanx alliés. Ea 
1796 on le voit d^à smis-secrétaire d'État, ctB 
s^Mquttte de ses fonctions avee vn zèle et «n ta- 
lent lemarqBables. Les annales pariementaires 
ont gardé le sooveBirdewxiéloqQart diseoarasar 
la motion de Tlerney, oonconant la paiK avee la 
lé pn toB qne finaiiçaise en 1798: le jemie orateor 
éledrisa l'assemblée lent entléfe, et sut plekie- 
ment justifier les prévirtons et la partialité de 
son protectear nmMériel. Dans la même session 
il ayaàt fait one profession de fsf généreuse pour 
raboUtion de Pesdavage. Son influence parie- 
menCaire et «m indépendance civile se eonsoli- 
dèrentet s'étendbmit ceilsmême année, par son 
mariage avec la file d« général Scott En 1900 
il disente, toqonrs comme partisan nélé du 
premier ministre, les propositions de paix ftntas 
par le goovemement consniaâfe, les snbaides à 
feandr à f empereur d'Allemagne, la suppression 
de Vhabeas corpus, fin dehors diu parlement, il 
défend sa fièse et son parti dans VAntijaeofnn 
Examiner, ftnSIe périodrqne qu'il publie avec 
ses anis. IBM. Frère et ERis, et qn^ assaisonne 
de son esprit mordaift (A saiCiriqne. Bon nombre 
de ses poésies fyigifiTes ont élé piA)liées dans ce 
recaeH. Lorsqu'on 1801 Pftt quitta le ministère, 
Canmng se tronra jeté dans IVïpposition jusqu'en 
1804, où il Tentrn au pouTdir, à^ec son pafanon, 
comme trésorier de la marine. A la mort de 
Pift (1806), il sorM de nonvean dn ministère, 
et se montm phis indlSérent pour la question 
de la trdte des noirs, contre laquelle il s'é- 
tait éleivé «utréfdis avec tant de chaleur et de 
véhémence, l^àbolifion de cet odieux commerce 
était enfin proposée, mais par les whigs ; et Can- 
ning ne put s'empédier de mêler à une question 
tonte morale des expressicms iiostiles contre le 
parfi dominant. Celui-ci ayant été expulsé par 
les toriee, l'élève de Pftt reçut le porterenille des 
altaires étrangles (1807). Ce poste, au début do 
mmistère Portland, n'était rien moins que dési- 
rable. Qu'on se rappelle un moment l'état de 
FAn^etene, engagée depuis quinze ans , si l'on 
en excepte le court intervalle après la paix d'A- 
urenSy dans tme guerre ruineuse : la plupart 
des puissances co n tinentales , tout à l'heure en- 
core aOiées de la Grande-Bretagne, étaient ou 
liguées coiflre die, ou condamnées à une bon- 
tense neutralité. La nation, qui partageait na- 
guère ses affecUons politiques entre deux grands 
cbefSy «dierGhait en vain une tète assez haute et 
assez forte pour lui imposer le respect et la con- 
ftance : Pitt et Fox, en mourant, semblaient avoir 
emporté Chacun le manteau du prophète. Can- 
oing était loin d'avoir atteint au faite de sa re- 
nommée : le pays le traitait plutôt d'escarmou- 
:heaT liaMle que de guerrier cuirassé à toute 
^preci^e. Le cabinet vfhig congédié formait une 



oppoflUioii formidaMe, et bon nombre de ses 
membres étaient les ennemifl personnels de Cao- 
ning, qui les avait irrités par ses railleries dans 
le iMfflementet bafoués dans ses joomanx. Telles 
étaient les difficultés nombreuses qui allaient 
assaillir le nouveau cabinet. Sa force Ait pour la 
première fois mise à l'épreuve lorsque le duc de 
Portland interpella les ministres an si^et de 
l'expédition contre Copenhague , qui ne pouvait 
en ëffiet se jnstiÉer. Caming descendit hardiment 
dans l'arène, etdéfendit avec une rare habileté la 
OHiduite du cabinet dont II faisait partie. Amis 
et ennemis l'admirèrent également : les uns se 
félicitèrent de compter dans leurs rangs un sf 
vigooreux athlète; les autres mesuraient avec 
éfonnement l'nnmense talent qu'ils allaient avoir 
à combattre. A partir de là, llmportance parie- 
mentaire et la renommée poUtiqoe de Ganning 
allaient toujours croissant, lorsqn'en 1809 un 
démêlé avec son coDègue lord Castlerea^ amena 
entre eux un duel, à la suite duquel les deux 
secrétaires d'État donnera leur démission. Cet 
incident imprévu fot cause de la dissolution du 
cabinet tout entier : Canning en avait été le dé- 
fenseur le plus capable et le plus énergique. 

Pendant les deux années suivantes, il se mêla 
rarement aux débats. Au commenœmentde 181 2, 
il se fit dans le parlement l'avocat des catholi- 
ques, qui réclamaient la paHidpation aux fonc- 
tions dviles. En toute occasion II défendit cette 
thèse, non pas comme une question abstraite de 
droit, mais comme une mesure d'utilité. Après 
l'assassinat de Perceval, on lui proposa de ren- 
trer aux affaires ; mais, ne pouvant s'entendre 
avec les ministres sur l'émancipation catholique, 
il dut refoser. Depuis 1814 jusqu'en 1816 il rem- 
plit les hautes fonctions d'ambassadeur à Lis- 
bonne. De grands événements, on le sait, ve- 
naient de s'accomplir dans la Péninsule, et Can- 
ning, pour sa part, y avait puissamment oontri'- 
bué. « n y a dans ma carrière politique, a-t-il 
« dit lui-même, un point dont je puis me vanter: 
« c'est d'avoir maintenu l'alliance de l'Angle- 
« terre avec l'Espagne en dépit de toutes les dif- 
« iîcuHés, du découragement général, et des pré- 
« dictions de mauvais augure. » Dans une autre 
occasion , il s'écria : « Ne retirons jamais notre 
« main protectrice à la Péninsule 1 Le souve- 
ff rain de la France ne vise qu'à un seul but, à 
K un but avec lequel son existence même est 
« liée : c'est d'établir sa domination en Espagne. 
« Qu'il ne réussisse point, et sa chute est cer- 
R taine. » L'événement proclama la justesse de 
cette prédiction. Comme membre du cabinet 
depuis 1816 jusqu'en 1820, Canning défendit vi- 
goureusement les mesures politiques qui n'étaient 
pas toujours accueillies avec faveur par le par- 
lement. 

Nous n'essayerons point de justifier la légèreté 
avec laquelle il traita l'aflaire d'Ogdoi, em-^ 
prisonné, pour cause de sédition, sous le lègnd^ 
de la loi exceptionnelle qui snspéodait Yhabeaâ' 

16. 



487 



GAroilNG 



488 



corpus; quelques membres de Topposition 
taxèrent même de crime Ja froide insoocianoe 
que le ministre afficha dans cette occasion. 

A la mort de George m , en 1820 , le parie- 
ment Ait dissous; dans les nouTelles élections , 
Canning fut nommé pour la quatrième fois par 
Lirerpool. H avait adressé aux électeurs un dis- 
cours remarquable par ses arguments en fii- 
▼eur du ministère, et par sa profession de foi 
sur la réforme parlemêolaire , dont il se décla- 
rait Fennemi irréconciliable. Plus tard, en 1822, 
il répéta cette déclaration de principes au sein 
du pariement, dans un de ses discours les plus 
saillants. 

Lorsque la reine Caroline aborda en Angle- 
terre pour réclamer sa [dace sur le trône de son 
royal époux, Canning, autrefois intimement lié 
avec elle, jugea convenable de voyager sur le 
continent ausdi longtemps que dura ce scanda- 
leux procès. De retour dans sa patrie , il se dé- 
mit de la place qu'A occupait dans le cabinet 
Les regrets les plus flatteurs, exprimés par les 
directeurs de la compagnie des Indes, accom- 
pagnèrent sa retraite : et telle était la haute opi- 
nion que les membres de cette puissante corpo- 
ration avaient conçue du caractère et des talents 
de Canning, qu'ils n'hésitèrent point à lui offrir 
le poste le plus éminent dont ils pouvaient dis- 
poser, celui de gouverneur général des Indes. 
Le ministre démissionnaire avait accepté cette 
nouvelle charge et allait s'embarquer (1822), 
lorsque le marquis de Londonderry mourut 
subitement. Alprs le roi invita Canning à re- 
prendre le portefeuille des affaires étrangères. 
La tentation était forte des deux côtés; mais le 
sol natal l'emporta. Canning ne partit point; et 
quoiqu'il n'occupât oflicieUement que le second 
rang dans le conseil, de fait, et dans l'opinion 
publique, il en était le président. 

Le reste de la carrière de Canning se trouve 
étroitement lié k l'histoire générale de son pays. 
Des mesures libérales, telles que depuis long- 
temps aucun ministère n'avait eu ni la volonté 
ni le courage d'en proposer, signalèrent sa nou- 
velle administration. Tous les efforts de Can- 
ning tendaient k rompre le charme de la sainte* 
alliance, sans détruire l'accord de l'Angle- 
terre avec les puissances du continent. H visait 
à placer son pays dans une position neutre, où 
il pCrt avoir ses coudées franches, et procla- 
mer librement sa volonté; il vovdait que la 
Grande-Bretagne jouât le beau rôle de média- 
teur soit entre des États ennemis, soit entre 
les factions en lutte sur le sol d'une seule et 
même patrie. H soutenait avec énergie toutes 
les améliorations que la force des choses et les 
progrès de la science commandaient d'intro- 
duire dans le commerce, les manufactures, la 
marine. Au mois de juin 1824, le cal^net réso- 
lut de reconnaître l'indépendance du Mexique, 
de la Colombie et de Buenos-Ayres ; cette me- 
sure fut due à Canning, qui en revendiqua lui- 



même formellement le mérite et l'honneur. Au 
reproche qu'on adressait à son ministère d'a- 
voir permis l'occupation de l'Espagne par la 
France, et d'avoir sanctionné , par cette condes- 
cendance, Fattaque de l'Espagne contre le Por- 
tugal, H répondit : r Y avait-il nécessité pour 
« nous de bloquer Cadix? Non! J'avisai à une 
« autre mesure : je résolus de faire en sorte que 
« la France, si eUe devait avoir l'Espagne, edt 
« l'Espagne moins les Indes. J'appelai le nou- 
« veau monde à la vie, pour maintenir l'équi- 
« libre dans l'ancien continent. » Pendant l'aa- 
tomne de 1826 il vint k Paris, où il Ait reçu avec 
la plus grande distinction. Le traité de l'Angle- 
terre avec la France et la Russie, et la bataille 
de Navarin qui s'ensuivit , jettent quelque lu- 
mière sur l'objet et le but de son voyage. Lors 
de l'agression de l'Espagne contre le Portugal, 
il mit en jeu toute son habileté et son énergie 
pour soutenir la nécessité de l'intervention an- 
glaise; une démonstration vigoureuse suffit pour 
amener le résultat voulu. La reconnaissance des 
républiques américaines, la bataille navale de 
Navarin, le Portiigal arraohé k l'intervention de 
l'Espagne, tels sont les faits sur lesquels s'ap- 
puie la gloire du ministère libéral de Canning. 

Au commencement de 1jB27, il fut saisi par le 
Aroid pendant les funérailles du duc d'York, et 
dès lors il ne recouvra jamais complètement sa 
santé. Peu de temps après, le comte de Liver- 
pool, qui se trouvait k la tête du cabinet, fut 
frappé d'un coup d'apoplexie; et, quoiqu'il se re- 
mit plus tard, il demeura politiquement mort. 
Canning fut bientôt nommé au poste de premier 
lord de la trésorerie, nomination qui provoqua 
la retraite de six ministres. Le nouveau prési- 
dent du conseil ne se laissa point abattre par 
cette opposition inattendue, et remplit sans tar- 
der les filaces vacantes dans le cabinet; mais la 
lutte acharnée qu'il lui fallut soutenir affectait 
visiblement sa santé, déjà chancelante. A la fia 
de juillet 1827, le duc de Devonatûre l'engagiea à 
se retirer chez lui, k Chisvrik, dans l'espérance 
que le changement d'air produirait un effet sa- 
lutaire sur sa constitution affaiblie : il reprit as- 
sez de lorce pour se livrer un moment encore 
aux travaux de son ministère; mais le mal re- 
vint plus Intense. H mourut âgé de cinquante- 
sept ans. Ses restes furent déposés à Westmins- 
ter, auprès de son illustre protecteur et devan- 
cier Pitt. 

La mort de Canning dut avoir, pour toutes 
les nations civilisées, un immense retentisse- 
ment. L'homme d'État anglais ne s'était-il pas 
identifié avec les progrès de leur indépendance? 
Les deux mondes avaient ressenti les bieoSû- 
sants effets de sa généreuse parole; et lorsqfa'îl 
succomba sous le poids de sa tâche, la douleur 
des esprits libéraux dans sa patrie trouva de 
l'écho en Grèce et en Amérique. Blalheurçose- 
ment il fut enlevé à son pays et à la polîticfiiQ 
avant que ses vastes entreprises fussent réâlf* 



489 



CANNING — CÀNO 



490 



sées, avant que ses nobles plans eussent été ac- 
complis. Son système et par conséquent une 
bonne part de sa renommée restèrent à la merci 
de ses successeurs, et sa popularité a même été 
momentanément éclipsée par les événements 
qui depuis sa mort ont changé la lace politique 
de l'Europe. 

Canning était beau de figure; ses traits étaient 
expressifs y sa taiUe majestueuse. Sa voix avait 
des intonations riches et sonores; ses gestes 
étaient k la fois énergiques et élégants. Il y avait 
quelque chose de viril dans son attitude ; il se 
possédait toujours parfaitement Ces rares qua- 
lités mettaient d'autant plus en relief les dons de 
rintelligence et de l'esprit, dont il était si riche- 
ment pourvu. Sa diction était brillante, son ar- 
gumentation d'une finesse remarquable. Il com- 
mandait à sa langue en souverain; des flots purs 
d'une éloquence classique échappaient sans ef- 
fort à ses lèvres. Son style, à vrai dire, n'avait 
point d'éclat; mais il assaisonnait ses discours | 
d'un genre d'esprit piquant, animé, qui semblait 
lui appartenir en propre. Il maniait avec grâce 
les armes du ridicule; il effleurait ses adver- 
saires plutôt qu'il ne les déchirait. En un mot, 
Canning possédait au suprême degré toutes les 
qualités de l'orateur. Sans lui refuser le talent poé- 
tique , on ne peut nier cependant que ses vers ne 
soient bien au-dessous des discours de l'homme 
d'État; rinvective et la plaisanterie triviale défi- 
gurent, en général, les œuvres du littérateur. Sir 
James Mao-Intosh a laissé un portrait brillant de 
Canning : « C'était, dit-il, un homme de génie, 
« un homme d'esprit et de cœur ; il était capa- 
« ble à la fois de pensées hautes et généreuses, 
a d'affection et de dévouement; un homme d'État 
« qui dans sa patrie sut transformer beaucoup 
« de ses adversaires en partisans dévoués, et 
a qui était devenu à l'étranger le point de ral- 
« liement, la seule espérance de tous les nobles 
« esprits, avides d'ordre et de liberté légale. 
« Arrêté an milieu de sa carrière, il laissa à.moi- 
« fié achevés des plans d'une étonnante har- 
« diesse,!qui promettaient de placer son nom au 
« premier rang des Malfaiteurs du genre hu- 
« main, entre ces nobles génies qui ont poussé 
« leurs contemporains dans la route du progrès, 
« ou qui ont su les doter de longues années de 
« paix et de prospérité. » 

J . Quincy- Adams a proclamé Canning « l'homme 
« d'État le plus complètement anglais et le plus 
« patriote qu'ait produit l'Angleterre. » [Enc. 
des g. du m.] 

jirmual HegUter. - Rose, New Bioçr» Diet. - Mar- 
ccUiif, MémoiTu, — Pmny-Cycfay.; 

* GÀNNiiie {Stratjord, sir), diplomate an- 
glais contemporain , parent de George Canning, 
qui lui facilita l'accès de la diplomatie. Kn 1824, 
il fut envoyé en qualité d'ambassadeur extraor- 
dinaire à Saint-Pétersbourg; puis il fut chargé 
de négociations relatives à la question grecque. 
Il visita à cet effet Vienne et Berlm en mai 1825 ; 



il revint à Londres, et remplaça ensuite lord 
Strangford à l'ambassade de Constantinople, où 
il arriva an mois de février. 11 s'employa avec 
activité à amener les conférences d'Akerman ; 
puis , à partir de février 1827, il continua, avec 
MM. de Ribeaupierre et Guilleminot, les pourpar- 
lers au sojet des affaires de la Grèce. La résis- 
tance que la Porte mit à faire la paix après 
la bataille de Navarin le détermina à se retirer 
àfCorfou endécembre 1827. Quelcpie temps après 
il vint à Ancâne et à Paris, et de là à Londres. 
Lorsque les relations diplomatiques avec Cons- 
tantinople eurent repris leur cours, il eut pour 
successeur dans l'ambassade de Turquie sir 
Robert Gordon, frère de lord Aberdeen. Remis 
en activité sous le ministère de lord Grey, il 
fut chargé alors de régler la question de la déli- 
mitation du royaume de Grèce. H prit encore 
part à la conclusion du traité du 21 juillet 1832, 
qui râlait définitivement les intérêts grecs. Au 
mois d'août de la même année, il revint à Lon- 
dres, où il fut désigné pour l'ambassade de Saint- 
Pétersbourg en remplacement de lord Heytes- 
bury. Mais n'ayant pas été agréé par l'empereur 
Nicolas, il résigna ses fonctions, et vint siéger à 
la chambre des communes, où en 1836 il se pro- 
nonça contre l'occupation de Cracovîe par les 
Autrichiens. Il appuya de même en 1837 la mo- 
tion de lord Hardinge contre l'intervention en 
Espagne. En 1842, sous le ministère Peel, il Tut 
chargé de nouveau de l'ambassade de Constan- 
tinople. Lors de l'arrivée de lord Russell aux af- 
faires, sir Stratford-Canning revint en congé en 
Angleterre, et fut envoyé à Paris en 1847, pour 
s'y entendre avec M. Guizot et les représentants 
des autres puissances sur les afTaires de la Suisse. 
En 1848, il retourna à Constantinople, et appuya 
la Porte dans son refus de livrer les réfugiés hon- 
grois ; il fit entrer dans les Dardanelles, pour la 
protéger, les vaisseaux commandés par l'amiral 
Parker. On sait que l'incident M terminé par 
l'embarquement de Kossuth et des autres réfu- 
giés à bord du Mississipiy en septembre 1861. 

Conversatiom-Lexieon. , 

CANNIZARBS. Foy. CaIIIZARES. 

* €AN2iiZARio (Pietro), historien sicilien, 
né à Palerme, mort en 1640. Il était ecclé- 
siastique, et avait des connaissances très-éten- 
dues en droit civil et canon, en philosophie et en 
théologie. Il a laissé: Religionis christianas Por 
normiy seilicet omnium ecclesiarum /undO" 
tUmes et eorum origines, sanctorum, beato^ 
rum ac viroruinfama sanetitatis illustrium 
Panormitanorum, ac qui laudis nomine ab 
hac vita discesserunt , et urbis ^usdem ar^ 
chiepiscoporum vitx (sans date). 

Mongltore, BiMioth. Sicula. 

CANO (Jacques ou JHoço ). Voy. Cam 
(Diogo), 

CANO (JuanSébastian del), navigateur es- 
pagnol, né à Guetaria dans la deuxième moitié 
du quinzième siècle, mort le 4 août lô26. Issu 



491 



CANO 



4M 



d*ime femflledQ (yiiipiiBOoa, fl embrassade bonne 
heure l'état de marin, et commença sa carrière 
en commandant un navire de denx cents ton- 
neaux, sur lequel il alla au Levant et en Afrique. 
Bient^tt il fiit nommé capitaine du navire to Coi^ 
eqftion, l'un des cinq bAtiments destinés à faire 
le tour du monde sous le commandement de 
Magellan ( voir ce mot)^ à partir du 17 avril 1521. 
Le jour où périt Magellan, l'équipagedu vaisseau 
amiral élut pour chef Juan-Lopez de Oarabello ; 
mais bientôt son incapacité le fit déposer par ceux 
mêmes qui lui avaient offert le conunandement» 
et Cano fut choisi pour occuper sa place. Investi 
du commandement, il se dirigea vers les Molu- 
qnes, et se rendit à Tidore, où il sut se concilier 
TafTectioa du souverain. Après avoir chargé d'é- 
pioes les denx seuls bAtiments qui lui restaient , 
et dont l'un (la Trinidad) se trouva dans l'impos- 
sibilité de le suivre, il partit pour l'Europe le 21 
avril 1522. Ayant doublé heureusement le cap de 
Bonne-Espérance, il parvint au port de San-Ln- 
car le 8 septembre; il ne lui restait plus que 
dix-sept hommes d'équipage. Ainsi s'accomplit 
an bout de trois ans moins dix^huit jours le mé- 
morable voyage auquel se rattache désormais 
le nom de Magellan, celui de Cano ayant été 
omis par Pigafetta lui-même. Arrivé à Séville, 
l'heureux navigateur se rendit immédiatement 
à ValladoUd, où était alors la cour. Charles- 
Quint raccueillit avec une haute distinction, 
lui accorda une pension de cinq cents ducats, 
combla ses compagnons de récompenses, et lui 
concéda des armoiries où figurait le globe de la 
terre avec cette glorieuse dev&e : Primus ctrcum- 
dedisti me. Les Indiens que Cano avait présen- 
tés à l'empereur, et les objets pr^eux qu'il lui 
avait offerts, donnèrent une si haute idée des avan- 
tages commerciaux que Ton pouvait obtenir de 
relationscontiQuesavec les Moluques, qu'une nou- 
velle expédition vers ces contrées lointaines fut 
bientôt résolue. Le compagnon de Magellan en 
eut le commandement en second, sous la direc- 
tion immédiate du commandeur l^-D. Garcia de 
Loaisa. Après avoir revu le lieu de sa naissance, 
il se rendit à la Corogne, emmenant avec lui ses 
deux frères et un grand nombre de marins bas- 
ques, qui devaient entreprendre de nouveau le 
voyage autour du monde. L'expédition, pour la- 
quelle on avait fait de si grands préparatifs, prit 
la mer le 25 juillet 1525. Elle se composait de 
dnq navires ; mais les tempêtes horribles qui 
l'accueillirent sur les côtes du Brésil la dimi- 
nuèrent bientôt de deux bâtiments, qui se sépa- 
rèrent de l'escadre. Ce n'était que le début de 
nouveaux désastres : lé navii*e que montait Gano 
périt au milieu des tourmentes, non loin du cap 
des Vierges ; et ce fut sur un autre bfttiment que 
Cano, après d'mnombi-ables vicissitudes, fran- 
chit, le 26 mai 1526, le détroit qui portait déjà le 
nom de Magellan, La mer Pacifique préparait de 
nouveaux malheurs à l'escadre : les tempêtes, les 
maladies 0rent périr une partie des équipages, et 



le oommandenr Loaisa loi-même mourat le 30 
juillet 1526. Cano prit alors le commandement 
en chef ; mais il succomba cinq jours après, et 
l'expédition fht contrainte de poursuivre son 
voyage au milieu de la désolation que causait la 
perte de ce dief expérimenté, regardé avec juste 
raison comme l'un des premiers navigateurs de 
son époque. Quelques jours avant qu'il prtt le 
commandement delà flotte, et du vivant même 
de Loaisa, Cano, se sentant atteint par la cruelle 
maladie qui décimait ses compagnons, fit un tes- 
tament qu'il dicta au tabellion royal, embarqué 
avec l'expédition. Ce document nous est par- 
venu, et répand plus de jour sur la vie du cé- 
lèbre navigateur, récompensé largement par Char- 
les-Quint. Cano possédait une fortune assez eon- 
sidérable, qu'il laissa à son fils naturel Domfaigps 
Cano, réversible sur la tête de sa propre mère, 
sahite femme dont U ne prononce le nom qu'avec 
respect. Ce testament offlre la preuve des agita- 
tions qui troublèrent la vie du compagnon de 
Magellan ; aussi, pour tranquilliser sa conscience, 
dote-t-il largement une jeune fille qu'A eut aussi 
hors du mariage, et qu'il veut faire élever dans sa 
propre famille et sous les yeux de ses parents. 
En lisant les noms des deux jeunes femmes dont 
il reconnaît publiquement la conduite vertueuse, 
malgré leur liaison illégitime, en devine pourquoi 
une cédule royale lui concéda le droit de marcher 
toujours armé et même de se faire accompagner 
par quelques soldats pour se défendre contre ses 
ennemis. 

Vers la fin du dix-septième siède, un compa- 
triote de Cano , D. Pedro de Echave y Asu, fit 
élever un tombeau magnifique k ce grand na- 
vigateur, si peu connu hors de son pays; et en 
l'année 1800, D. Manuel de Agote, né lui-même 
à Guetaria, lui a fait dresser une statue qui s'é- 
lève sur la place de la bourgade où il naquit. Ce 
beau monument est dû à D. Alfonso Bergaz, 
sculpteur du roi d'Espagne. A sa base, on lit 
en latin, en basque et en castillan, plusieurs ins- 
criptions en l'honneur de Cano. 

p. «iDiNÀifo Deris. 

Ramuslo, Colezione, etc.. t. il de It quatrième édiUoa. 
— Feroandet de Navarrete, n«iacionet de f^iagê», tie.^ 
t. IV et v. — ColleecUm ée 4oowH4ntoi inêditos para 
la hittoriade Espalia, t. 1. 

CANO (Alonio), .surnommé el Sadonero, 
peintre, sculpteur et architecte espagnol, né & 
Grenade le 19 mars 1601, mort le 5 octobre 
1665. Ses compatriotes l'ont comparé à Michel- 
Ange, avec le génie et le caractère duquel il eut 
plus d'un point de ressemblance. Cano appartient 
à cette époque fameuse pour les arts, où brillè- 
rent Velasquez, Zurbaran , Moyna, Espmosa, 
Murillo, et autres peintres qui illustrèrent le r^ 
gne de Philippe IV. L'arcliitecture lui fut ensd- 
gnée par son père, qui exerçait cet art avec dis- 
tinction ; la sculpture, par Jean-Martinez Monta- 
gnoz, chez lequel il puisa ce style élevé, cette 
simplicité antique, cette grâce, ce bon goût de 
draperie qui distinguent ses statues de Vierges ^ 



49t 



CANO 



494 



mais, entraîné par son goût dominant pour la 
peinture, il se mit sous la direction de Fr. Pa- 
checo, et alla se perfectionner dans cet art à l'é- 
cole de Jean del Castillo, d'autres disent de Her- 
rera le Vieax. Au sortir de la tutelle de ces 
maîtres célèbres, te coup d'essai de Cano fut un 
chef-d'œuYre. En 1630 j son père étant mort 
sans avoir pu tepniner le retable de l'autel 
principal de l'église c|e Lebr^a, il TacheTa, et 
roma de peintures et dd sculptures qui excitè- 
rent une telle admir^tÎQP, ^ue de toutes parts les 
altistes affluaient pour les contempler. Palomino 
VelasGO et les autres historiens de l'art en £a- 
pagne font un éloge pompeux dq groupe de la 
Vierge et de Vertfant Jéstu^ sculpté de gran- 
deur Bstorelle, ainsi que des statues de saint 
Pierre et de saint Paul, qpii accompagnent la 
roère du Christ. Ia réputation de Cano s'étant 
étendue daps toute la Péninsule , il n'est pas une 
église, un monastère de Madrid, de Grenade, 
de Séville, qui ne possède plusieurs chefs-d'œu- 
Tre de lui. Son tableau capital est celui de la 
Conception, dans l'église de ce nom, à Grenade. 
On admire de lui à Madrid, dans l'église de 
Sainte-Marie , un Miracle del Poso de san isi- 
doro ; et dans l'église Saint-Gilles, un Christ sur 
le Calvaire, qui est dans le goût du Corrége. 
A Sévil)e, on cite cinq mattre-autels dont l'ar- 
chitecture, la sculpture et la peinture sont de 
Cano. 

Alonzo Cano a mérité sa grande renommée par 
rétendue de son génie et de son érudition , par 
la pureté et la noUesse de sim dessin, la richesse 
de ses compositions, la beauté de son coloris, 
to«]yours franc et bien fondu. Ses dessins, géné- 
ralement estimés, sont fort nombreux. Ce qui 
étonne chez lui, c'est qu'fyant atteint souvent 
dans ses sculptures la vigueur de Michel-Ange, 
il ait pu donner à quelques-uns de ses tableaux 
la douceur de FAlbane et la grâce du Corrégp. 

Cano se créa i^us d'un embarras par la pé- 
tulance de son caractère. Un du^ où il Uessa 
grièvement son adversaire l'obligea, en 1637, de 
sortir de Grenade et de se réfugier à Madrid. Le 
il obtînt la protection du comte d'Olîvarès, qui le 
fitvnommer grand maître des œuvres royales et 
peintre de la chambre. Six ans plus tard, il fut 
soupçonné d'avoir assassiné sa femme ; mais 
sortit absous du tribunal, devant lequel il pro- 
testa de son innocence. Nommé, en 1747, ma- 
jordome de la confrérie de Notre-Dame des 
Sept-Donleurs, il fut ordonné, en 1653, sous- 
diacre an chapitre de Grenade. H a laissé une 
foule d'élèves. [JBnc. des g, du m.] 

QalUlet, Dut. dés Peintre» ûspagnols. 

*CAiio DE ABBTALO (Jean), peintre es- 
pagnol , né à Valdemoro en 1656^ assassiné À 
Madrid en 1696. Il était élève de François Ca- 
milo. Il s'adonna entièrement à la miniature et à 
la décoration des éventails ;ce genre lui procura 
quelque fortune, et la reine le nomma son 
p^tre. Une autre passion le dominait : c'était 



celle des armes; elle lui attira plusieurs duels. 
Dans un voyage qu'il fit en Andalousie, il reçut 
un cartel dans un combat de taureaux : arrivé 
sur le terrain, Arevalo se battit en brave ; mais 
deux assassins, témoins de son adversaire, se 
jetèrent sur lui et le blessèrent si grièvement 
qu'il mourut peu après. On n'a de ce peintre 
qu'un seul ouvrage important; c'est la décoration 
de la chapelle du Kosaire, à Valdemoro. 
QuUilet, Dict. des Peintres espagnols. 

* CANO ( Joachim-Joseph ), peintre espagnol, 
né à SéviUe , mort dans la même ville en 1784. 
n était élève de Dominique Martinez, et fiit 
nommé secrétaire de l'école de dessin de Séville. 
Il excellait dans l'art de copier les maîtres ; il a 
si adroitement imité les Vierges de Murillo, 
qu'elles peuvent ûtre confondues avec les origi- 
naux. 

QallUet, Dic^. de^ Peintres espagnols. 

cAvo ou CRASHS (Melchior), érèque et 
tliéologien espagnol, né en 1523 à Tarançon 
( Nouvelle-Castille), mort à Tolède k 30 sep- 
tembre 1560. 11 prit trèfrjeund l'habit de Tordre 
de Saint>Dominique è Salamanque, et étudia la 
théologie sous Francisco da Victoria. H s'ap- 
pliqua également k la philosophie, k Thistoire et 
aux lettres, et fut envoyé pour perfectionner son 
éducation à Saint-Grégoire deVaUadolid, où pro- 
fessait Diego d'Astudiila et Bartolomeo de Car- 
rania. Cano y fut nommé professeur en second; 
et la première chaire d'Alcala étant devenue 
vacante par la mort d'André de Tudèle, Cano y 
fut nommé, après un brillant concours, en 1542. 
Il eut le même avantage en 1546 à Salamanque, 
où il remplaça son ancien maître Victoria. Sa 
réputation s'étendit alors dans toute l'Espagne. 
Cependant il avait un rival redoutable dans Bar- 
tolomeo de Carranza, également dominicam, et 
nom moins remarquable par son érudition ; mais 
leurs caractères différaient : Carranza était doux, 
modeste, poli ; Cano, au contraire, était fier, vé- 
hément et ambitieux. L'université espagnole se 
divisa en carranziotes et en canistes. Les deux 
émules furent envoyés en décembre 1545, par 
Charles-Quint, au concile de Trente ; ils y brillè- 
rent tous deux. A son retour en Espagne, Cano 
s'éleva énergiquement contre les jésuites, qu'il 
appelait les précurseurs de F Antéchrist ; il 
réussit à les faire bannir de l'université de Sa- 
lamanque. Cano fut nommé évéque des Cana- 
ries, et sut se concilier l'esprit de Phib'ppe n, 
dont il flatta toutes les passions , jusqu'à lui af- 
firmer qu'il pouvait faire la guerre à quelque 
prince que ce fàt, lorsque son peuple y devait 
trouver avantage. La cour de Rome désap> 
prouva une semblable maxime, et l'université de 
Salamanque la condamna sévèrement. Cano« 
voyant son crédit ébranlé, donna sa démission 
pour rentrer à la cour, et en 1554 se fit nommer 
provincial delà Castille. Il fit, dans un but ignoré, 
un voyage en Italie auprès du pape Paul IV, 
et mourut k son retour. Ce prélat a laissé i 



495 



CANO — 



^•^Prxlectiones de Pcenitentia ; — De Sacra- 
mentU;'-lMorttmtheologicorumliM XII; 
Salamanque, 1562, in-fol., et Vienne, 1754, 2 
vol. ^-4*^. C'est l'indication des sources où les 
théologiens doivent puiserpour établir leurs sen- 
timents et réfoter ceux des autres. Les règles qu'il 
y donne sont excellentes; mais l'application qu'il 
en fait n'est pas toigonrs juste ni vraie. H fatigue 
le lecteur par de longues digressbus, et par -le 
grand nombre de questions étrangères qu'A fait 
entrer dans son sujet L'art, dans ce livre, rem- 
place trop la conviction. Les œuvres complètes 
de Cano ont étéimpriméesà Cologne, 1605-1678, 
iii-8<>; et à Lyon, 1704, iB^^ 

sixte de Sleone, BibUotheea sacra. - Jacques GafcU, 
Le Scriptoribut non eec/eHostMt.— PoMerlo. >/ppa- 
ratus f octfT. oNleoltf Aotonto, BiMUfthêea kt$p. nma. 
— Razzl, llUutrêê soriptorm i)om4fiici.-Gabiiel Naudé, 
MibUotheea potttica. - Aodreat Schol. Hintania 
iUuitrata. - Écbtrd, Seriptoreê ordinit Prstdieato- 
rum. - Dopin, Biblioth. des auteurs eoeUrtastiqmes du 
seMim» siéete. 

' *CANOBio oa CANOBIU8 ( Alexandre ), 
historien italien, natif probtblemeiit de Vérone» 
vivait dans la seconde moitié du teixième siècle. 
On a de loi : Tavoia di çuanêo è itato rae- 
colto Momo la nobiUày anHebUà efatH di 
Verona; Vérone, 1587, iii-4'»; — Brève eamr 
pendio cavato dalla sua storia di Verona; 
Vérone, 1598, in-4'». 

' AdeloBg^ tapplémeot à Jfteher, MUgemêUm Gelehr 
lem-Lesieen, 

*GÂiroBio (Évangéliste)f théologien italien, 
né à Milan, mort à Pérouse en 1595. H prit de 
bonne heure l'habit de capucin, et, s'étant appli- 
qué à l'étude du droit, il devint un des plus ha- 
biles canonistes de son temps. Son mérite et ses 
talents le firent élever en 1564 à la charge de 
général de son ordre. Il assista avec distinction 
an concile de Trente de 1542. On a de lui : Con- 
sulta varia in jure canonico; Milan, 1591 ; 
— Annotationes in libros decretalium, etc., etc. 

Argelatl, BiblMhéea Seriptorum MedioUtnenstian, 

^GANoriLo OU GAHOPHTLU8 (Antoine), 
théologien italien, né à Suhnone, vivait vers 
1650. il était de l'ordre des Frères Mineurs, et a 
laissé : IHscorsi paradossici per tutti i giomi 
di guaresima, et plusieurs jMuié^yri^iies. 

ToppI, Bibl. Jfapolet. 

*CA]iOFiLO on CÂiffOPHTLiJS { Benoît ), 
théologien et jurisconsulte italien, natif de Ve- 
nise, vivait vers 1587. Il a écrit sur plusieurs 
questions de droit civil et canonique, applicables 
aux moines et à leurs règles. £n voici les titres 
principaux : Commentarium juris civilis et 
canonici; — Commentarium in cap. : Omni 
eremita, defide instrumentorum, et in cap, : 
Sicautio, etc. 

JAcber, jillgem. Ceiehrten-Lexieom. 

*GANOL.LÉ ( André- Joseph), écrivain fran- 
çais, vivait en 1798. Il était membre du Lycée 
des arts et sciences de Poitiers. Il a laissé : Dé- 
lices de la solitude, puisées dans V étude et la 
contemplation de la nature; Poitiers, 1795, 



CANONIERl 4Ô^ 

in-12; et Paris, 179Ô, 2 vol. în-l2;— Des Scien- 
ces positives, et de leur application à Pindus- 
trie ; 1798, to-S*; — Vues générales sur les 
moyens d'utiliser les défenseurs de la patrie 
invalides; 1798, hl-8^ 

DesessartK, les Sièetes liUér. - Qoérard, la FroMe 
mténUre, 

CANOM (Pierre), jurisconsulte français, vi- 
vaît en 1634. Il avait été anobli en 1626 par 
Charies IV, duc de Lorraine. D apufalié : Ccm- 
mentaire sur les eaustumes de Lorraine, aur 
quel sont rapportées plusieurs ordonnances 
de Son Altesse et des ducs ses devanciers; 
ti^inal, 1634, in^^ 

D. Calmet, IMM. LorraiML 

CANon ( Claude-François ), diplomate fraii* 
çais, fils du précédent, né à Mireoourt en 1638» 
mort en 1698. Il Ait envoyé par le duc de Lor- 
raine, Léopold, comme ministre plénipoten- 
tiaire au congrès de Ryswick, où déploya une 
grande habOeté. On lui attribue : ia Médaille, 
ou Expression de lavie de Charies IV, due 
de Lorraine, par un de ses principaux q^ 
ders; ouvrage manuscrit, conservé dans la bi- 
bliothèque de Nancy. 

D. Calnet, MM. Lorraine. 

eAHOHBMUS. VOff, CAlMMOBai 

GANOHiCÂ (Xiii^ dblla), archîlecte Italieii, 
né à Milan en 1742, mort en février 1834. H fit 
construire à Milan le théAtre Oarcano et l'am- 
phithéAtre(fe/to porta VercelUna. L'exécutioa 
de ces deux magnifiques monuments le fit nom- 
mer président du conseil des bâtiments de Lom- 
bardie. En mourant, fl laissa une fortune de 
3,500,000 francs, sur laquelle il fit les dons sol- 
vants : 17,000 Ar. à l'Académie de Milan, k la 
charge par elle d'en consacrer les intérêts au 
secours d'un jeune artiste pauvre, etc.; et 
174,000 fr. à l'extension et à l'entretien des éco- 
les primaires lombardes. 

Nagler, HeunAUgan, KUnstler-Lexicon. 

^GANONIGVS (Joachim), philosophe scolas- 
tique italien, vivait dans la première moitié da 
seizième siècle. On a de lui : Commeniarius 
super libros VIII Aristotelis Physicorum; 
Venise, 1516, in-fol. 

CaltaU dé la Bibl. Dona^. — Adelang, rappL à J6cber, 
AUçtm. Gelehrten-Uxicon. 

GANOX1BBI , CANONBRIVS OU CAHO.YBB- 

B1US (Pierre- André), médedn, jurisconsulte et 
militaire génois, né à Génes,*vivait en 1614. 11 
s'appliqua d'abord à l'étude de la médecine sous 
la direction de son père, qui pratiquait cette science 
avec réputation; mais, entraîné par son caractère 
versatile, H se rendit à Parrae, où il suivit les cours 
de droit. Puis il quitta le droit pour prendre da 
service dans les troupes espagnoles, mais ne foi 
pas plus constant dans cette carrière que dans les 
autres. Quoique son avancement eût été rapide et 
mérité, il posa l'épée , et alla à Anvers revêtir 
la robe d'avocat, qu'il abandonna de nouveau 
pour exercer enfin sa première profession, 
celle de médecin. On a de Canonieri .- Spisio- 



497 



CANONIERÎ — CANOVA 



498 



lai-um Laconicàrum Hbri 77; Florence, 1607, 
in-8° ; — le Lodi e i Biasimi del vino; Vîterbe, 
1608, iii-12 ; —délie Cause delP injelicità e dis- 
grazU degli uomM Utterati e guerrieri; 
Anvers, 1612, in-S"; — In Aphorismorum 
Jffippocralis libros medUœ politicx morales 
ac théologien Interpretationes ; Anvers, 1618, 
2 Tol. m-4* ; —de AdnUrandis Vini Virtutibus; 
Anvers, 1627, ln-8'* ; — Flores illustritim epi- 
taphiorum; Anvers, 1627, m-8^ 
Éloy, DieL MsL de la Médecine. 

* CANOT ( Pierre-Charles ), graTeorfrançais, 
natif de Paris, morte Kentishtown, en Angle- 
terre, en 1777. Il résida presqne continuelleinent 
en Angleterre, où il a gravé beaucoup de Pay- 
sages, Vues ti Marines , d'après difTérents maî- 
tres. Parmi ses œuvres lesplus remarquables, on 
dte : un Coucher de Soleil, d'après Claude 
Lorrain; — la Tempête, sujet emprunté à 
saint Luc, ch. 8, verset 24, d'après Vlieger; — 
Pyrame et Thishé; — le Retour de la Fbire, 
d'après Bergheim ; — V Amoureux buveur^ et 
les Fumeurs hollandais, d'après Teniers; — 
tm Paysage, d'après Poussin ; — la Chasse (tu 
renard, d'après Vooton; — quatre gravures, 
d'après PiUement : la Chaumière hollandaise; 
la Petite Famille; les Douceurs de V Au- 
tomne; les Plaisirs de V Hiver. 
Nagler, jtllgem, KûmtltT'Lexieen. 

«CAlfOTIO ou CAlfOZIO DE LBUDINARÂ 

(Zorenzo), peintre italien, né à Padoue, mort 
dans la même ville le 28 mars 1470. Il était con- 
current d'Andréa Montegna, et a travaillé à la 
décoration de divers monuments de Padoue ; il 
orna de marqueteries le chœur de la basilique 
de Saint- Antoine ; il y avait représenté des figures ; 
mais ce chœur ayant été incendié, il n'en reste 
aujourd'hui que l'épitaphe de l'artiste. 

Vauri, rite. - Lanzl , Storia pittorioa. 

CANOTA (Antoine), célèbre statuaire italien, 
né le 1" novembre 1757 à Possagno (province de 
Trévise), mort à Venise le 13 octobre 1822. Sa 
famille, andenne dans la contrée, se livrait à l'ex- 
ploitation d'une espèce de pierre qui y abonde, et 
dont l'application à divers genres de travaux en- 
richit les habitants. Son père étant mort jeune, 
la première éducation de Canova fut confiée à son 
aïeul, qui lui mit entre les mains le marteau et 
le dseau pour travailler la pierre du pays. Son 
aptitude à ces pratiques manuelles, son assiduité 
au travafl, une intelligence précoce et une sa- 
gesse soutenue, intéressèrent en sa faveur le sé- 
nateur vénitien Jean Falieri, propriétaire d'une 
terre dans le voisinage de Possagno. Gelui-d 
plaça son protégé, âgé de quatorze ans, chez un 
sculpteur de Bassano, nominé Torretti, qui, deux 
ans après, transporta son atelier à Yoiise. Cette 
drconstance fut pour Canova une bonne fortune : 
die lui permit d'étudier quelquefois d'après la 
nature vivante, et il remporta plusieurs prix à 
l'académie. En même temps la vue des monu- 
ments lui procurait, dans un Age encore tendre, 



ces inspirations qui font souvent éclore le goût 
des arts et qui le développent toujours. Après 
deux ans passés à Venise, Torretti mourut; un 
certain Ferrari, son neveu, continua pendant une 
année les leçons de l'onde ; mais à l'école de ces 
deux praticiens Canova n'avait guère appris qu'à 
travailler le mart>re; dans l'art proprement dit, 
il ne fut élève que de lui-même. 

La reconnaissance lui fit entreprendre son 
premier ouvrage de sculpture. A 17 ans, il fit les 
statues d'OrpAée et â*£urydice, pour les offrir à 
son protecteur. Il était si dépoun'u de ressources 
pour l'étude (tant Venise était die-méme dé- 
chue de son andenne splendeur), qu'afin d'avoir 
sous les yeux la nature vivante, fl se plaçait de- 
vant un miroir, et se servait à lui-même de mo* 
dèle. Ce groupe obtint l'approbation du sénateur 
Falieri, qui le hii fit exécuter dans la belle plem 
de Possagno. Ce résultat, tout imparfiiit qu'il 
était , produisit une vive sensation : plusieurs 
commandes en furent la suite; les groupes d'J- 
potion et Daphné, de Céphale et Procris, de IM- 
dale et Icare furent demandés à l'auteur. Le der- 
nier groupe, esquisse de grandeur naturelle , peut 
être regardé comme le point de départ du talent 
de Canova. Le procédé de mettre' au point étant 
inconnu dans la ville qu'il habitait, l'artiste ne 
parvint qu'à force de tâtonnements à traduire 
son plâtre en marbre. H fit encore à Venise la 
statue de Pdeni, destinée pour Padoue, distinc- 
tion que les Padouans avaient [décernée an sa- 
vant qui répandit tant d'éclat sur leur ville, et 
qui rendît tant de services à toute la contrée. 
Ces travaux ayant fourni qudques ressources 
d'argent au jeune statuaire, il partit pour Rome 
au mois d'octobre 1779. Falieri lui fit obtenir du 
gouvernement vénitien une pension annudle de 
cent ducats pour trois années, et une recomman- 
dation offiddle au chevalier Zuhan , alors am- 
bassadeur de la république de Venise auprès du 
saint-siége. Peu de temps après son arrivée, il 
fit le voyage de Naples, et visita Hercolanum 
et Pompîéi. L'étude de la pdnture et delà sculp- 
ture grecques, et la conversation des gens ins- 
truits, l'initièrent dans la connaissance de l'an- 
tiquité. 

Le premier ouvrage qu'il exécuta en marbre 
fut une statue â^ Apollon posant une couronne 
sur sa tête; il en fit don au sénateur vénitien 
Rezzonico, qui avait été aussi un de ses premiers 
protecteurs. Cette figure a peu de caradère; 
mais elle est remarquable comme transition entre 
l'imitation de la nature commune et ce qu'on ap* 
pèle le beau idéal. Le groupe de Thésée vain- 
queur du Minotaure annonça une marche bien 
prise dans cette dernière voie, et obtint la faveur 
publique. Cette vogue s'accrut par le portrait du 
jeune prince Czartoryski sous les traits de l'A- 
mour, par une Psyché saisissant de la main 
droite un papillon posé sur la gauche, et par le 
groupe de P Amour et Psyché couchés. Quoique 
l'œil rencontre trop de vides dans ce dernier 



4tn 



CANOVA 



âOO 



morcMU, et qu'il soH difficile de troaTer un point 
de vue qui permette d'eu saisir la masse, ou 
plutôt quoiqu'il roaAque de masse, les difTéren* 
tes parties ont du charme. Il qe faut pas oublier 
à quel point la pureté du contour statuaire s'é- 
tait Jusqu'alors altérée sous l'influence du Bemin 
et de ses imitateurs ; le retour à une forme élé- 
gante et correcte était le premier besoin de l'é- 
poque : Canova y saiisQt, et sous ce rapport on 
peut dire qu'il r^énér^ la sculpture. Des com- 
mandes plus considérables ftirent l'effet de la ré- 
compense de cette heureuse révolution. Canova 
foi chargé du mausolée de Clément XIV , que 
Garlo Giorgi reconnaissant faisait élever à ses 
frais dans l'église des Saints-Apôtres. L'artiste 
mit à cet ouvTag0 tant de xèle et de persévérance» 
qu'il coitracta, par le maniement prolongé du 
trépan, le principe de I4 maladie dont il mourut. 
Le succès de ce monument valut à son auteur 
^exécution du mausolée de Clément Xin , des- 
tiné à l'église de Saint-Pierre; commande plus 
importante, rt pour laquelle il fut utilement servi 
par l'amitié du sénateur Rezzonico, neveu de ce 
pape. Plus tard, il exécuta pour le tombeau de 
Pie VI, dans la mAme église, la statue de ce pon- 
tife. Il attacha 'ainsi son nom aux monuments de 
trois papes qui occupèrent successivement le 
trône pontifical. Un prélat amateur des arts et 
qui faisait cas du jeune artiste, voyant avec plai- 
sir que le talent de Canova n'était pas restreint 
dans le cercle de la mythologie, lui demanda un 
ouvrage de son choix, pourvu que le sujet en ft)t 
religieux : l'artiste fit la Madeleine pénitente. Il 
n'avait guère plus de yingt-cinq ans, et déjà il 
s'était exercé dans tous les styles qu'i| traita 
depuis; mais son instinct le portait de préfiérence 
▼ers le genre gracieux. 

Pour se reposer des fatigues qui Airent la suite 
de tant de travaux , il fit avec Rezzonico un 
voyage en Allemagne : il visita Munich, Vienne, 
Dresde et Berlin ; il filt reçu partout avec la dis- 
tinction due à une célébrité qui s'étendait déjà 
dans toute l'Europe. Le duc Albert de Saxe- 
Teschen le chargea d'élever un tombeau 6omp>- 
tueox à l'archiduchesse Marie-Christine d'Au- 
triche, son épouse, dans l'église des Augustins, à 
Vienne. A son retour en Italie, les commandes 
lui arrivant de toutes parts exigèrent à la fois 
un développement d'ateliers qui s'étendait sur 
toute la surface d'un tlot (1), et une distribution 
de temps qui ne lui laissait pas on seul moment 
inoccupé. Pendant son travail même, quand ce 
travail n'exigeait pas une extrême contention, 
Canova se laisaH lire à haute voix les ouvrages 
des anciens, poésie ou histoire; il fixait par 
des notes rapides les passages qui le frappaient , 
et leur dminait ensuite une existence (àastique 
dans des bas-reliefis improvisés en terre, qu'il ti- 



(1) Toutes les mes avolalnant cet tlot 4e maisons 
éUlCQt barrées, pour empêcher les Toitures d'ébranler 
le sol, et de déranger la mite au point des Dorobreasea 
•Utaes que les praticleiu y exécôtalent. 



vrait au moulage. Parmi ces bas-reliefs, aux- 
quels il recourait comme à des extraits de ses 
lectures, on distingue quelques morceaux plus 
étudiés , notamment plusieurs scènes de la yle 
de Socrate. 

Les productions de Canova sont nombreuses, 
et la France en possède peu : nous en avons vu 
quelques-unes dans nos expositions publiques ; 
mais elles ne reparaissent aujourd'hui sous nos 
yeux qu'à l'aide de la gravure, çt nous ne con- 
naissons les autres que par cet art, qui ne donne 
qu'une idée très-imparfaite de la scidpture. Sans 
vouloir porter un jugement précis sur chaque 
ouvrage de ce grand statuait e, nous nous bor- 
nerons à retracer sommairement, et sans nous 
astreindre à l'ordre chronologique, la nomen- 
clature de ses œuvres, en les rapportant à cinq 
classes : sujets mythologiques dans le goire gra- 
cieux, mêmes sijyets daAsie genre héroïque,- su- 
jets allégoriques, mausolées,; sujets religieux, et 
statues-portraits. 

Si^ets mythologigue$,dans le genre gra- 
cieux. Une charmante statue à'Héàé, qqi tient 
d'une main une coupe, et de Tautre un yase d'où 
elle verse le nectar; le groupe de r Amour et 
Psyché debout ; un autre groupe de V Amour et 
Psyché; celui de Vénus et Adonis, çxécut^ pour 
le marquis Salsa deBerio, et dont l'arrivée à Na- 
ples fut l'objet d'uqe fête; la muse Terpsic/iore; 
deux Nymphes couchées , et deux panseuses 
variées de pose et de caractère ; une Naïade 
s'éveillant au son de la lyre de P Amour; les 
trois Grâces; une Vénus sortant du bain; 
Bndymion endormi. 

Tous ces morceaux se font remarquer par 
l'élégance et la grâce; le charme de la morbi- 
desse y captive les sens, mais la forme y est 
indécise et vaporeuse, comme dans la peinture 
de Prud'hon, avec qui il était lié. On dirait que 
Cj^nova ch^rche à pejndre avec le marbre; car il 
était wssi peintre, et, cln^e extraordinaire , plus 
coloristequedessînateur. Un portrait de Giorgioo, 
peint par lui, fut pris pour celui que l'histoire at- 
tribue à Giorgion lui-même. De là probablement 
la recherche de certains effets pittoresques, l'em- 
ploi des dorures et des mordants colorés, prati- 
que dont les anciens avaient aussi fait usage, 
mais dans un système plus étendu, et qui, ap- 
pliquée chez eux à un modelé plus sévère, 
devenait un complément réel pour la sculp- 
ture. 

Stijcts mythologiques, dans le genre héroï- 
que. Canova mettait beaucoup d'importance au 
succès de ce genre de compositions: il voulait ré- 
pondre ainsi à ses adversaires, qui lui reconnais- 
saient bien le talent de traiter la grâce, la jeunesse 
et la beauté féminine, mais qui lui contestaient la 
puissance de s'élever au style héroïque. Il en- 
treprit la composition colossale d' Hercule pré- 
cipitant Lycos, groupe où la figure très-origi- 
nale do jeune homn)(e est un modèle d'énei*gie, 
de mouvement et d'expression. Ce morceau. 



âai 



GANOVA 



6oa 



destiBé à un seigneiir iU4K>liUm, Ait aequis ptr 
le marquis Toriooia, avec promesse qu'il n'eu 
priverait jamais la ville de Rome. Dans les «ta- 
tnes en regard des deux pugilateûrs Creugas et 
Damoxène, Canowa se proposa dé mettre eo 
oontraate une aatnre atUétiqoe avec une nature 
forte, mais STelte. Une métope da Parthénon lui 
inspira Traissmlilablement le Thésée voiaq^eur 
d¥ Omiaure^ un de ses meilleurs ourrages en 
oe style; il est à Vienne, dans un édifice ooostruit 
exprès pour le reœroir, et qui orne une pro- 
menade publique. GesdirersesoBurreSy une statue 
de PaJamède qui fot, comme le personnage 
même, victime d'accidents graves; une figure de 
Pdris destinée à la Halmaison, chef-d'œuvre de 
l'artiste en ce genre; un Àjas et un Hector s'ap- 
prètant à en venir aux mains, montrèrent de plus 
en plus dans leur auteur, mais non pas toujours 
avec le même sneoès, le désir de reproduire les 
types grecs, et lui firent donner par ses admi- 
rateurs le surnom de ContinwUêw dé F an ti- 
qué. Un certain nombre de ses ouvrages étaient 
loin de justifier cet éloge. Une statue de Persée^ 
k laquelle il avait donné les proportions de FA- 
poUon du Belvédère et quelque chose de son 
mouvement, occupa la place du marbre antique 
dans la niche laissée vide par la spoliation de 
lltalie, et parut consoler les Romains. Pareil 
honneur Ait décerné, dans la ville de Florence, à 
sa Vénus , qui, sous le nom de Fenere Ualianay 
s'éleva sur le piédestal de la Vénus de Médids 
atMcnte. O'est à Toccasion du Pertée que le pape 
rétablit en laveur de Canova la charge d'inspec- 
teur général des arts et de conservateur des an- 
tiquités dans les États romains, créée par Léon X 
pour Raphaël. Tout en renduit justice au sofai 
persévérant que l'artiste mit à la rectierche du 
beau antique, nous devons ajouter que dans 
ses œuvres le beau n'est pas toi^jours fondé sur 
le vrai comme dans celles des anciens, et répé- 
ter que la forme y est plus ondoyante que sou- 
ple , le principe de la souplesse véritable étant 
dans la force intérieure. Son imitation des Grecs 
se borne en général à des parties ii>olées, et s'é- 
tend rarement à l'ensemble. Aussi, quoiqu'on 
ait dit de lui qu'il faisait vivre le marbre, ce Ait 
plutôt d'une apparence de vie que d'une vie réelle ; 
il n'y a pas toujours unité individuelle, unité vi- 
vante; et si l'imitateur n'eût pas trouvé dans les 
ouvrages des anciens une si grande variété, il 
aurait pu tomber dans le maniérisme. La nou- 
velle direction quil voulut prendre dans ses der- 
niers travaux prouve qu'A avait reconnu ce qui 
hii manquât à eet égard. 

SMjets allégoriques. L'allégorie est eowent 
employée par Canova dans ses compositions et 
dans ses statues-portraits ; mais la seule statue 
allégorique qu'il ait ftite spécialement est celle 
de la Paix , dans des proportions colossales ; 
les ailes quil a données à cette divinité semblent 
être une allusion à l'état politique de l'Europe 
sous l'empire. 11 a aussi symbolisé la paix et la 



guerre dana un groupe de Vénus et Mars, qui 
apparti^ an roi d'Angleterre. 

Mausolées. Nous avons parlé de ceux des trois 
papes» immenses et magnifiques travaux exécutés 
avec une facilité prodigieuse, et dont nous ne cite- 
rons id, oommeroodèle de vérité imitative, mie les 
deux lions couchés qui représentent la ville de Ve- 
nise, où Reuonîco avaitpris naissance. L*ûuvrage 
leplus.vaste que Canova ait exécuté en ce genre 
est le iam^u de Varchiducàesse Christine 
d'Au^iche : c'est une réminiscence de celui qu'il 
avait conçu pour le Titien ; il est orné d'un grand 
nombre de figures, entre lesquelles se fait remar- 
quer celle du vieillard dans le groupe de la Bien- 
Cùsaace. Le mausolée de l'amiral Nelson devait 
avoir on développement encore phis étendu; 
mais le projet en est resté sans exécution. En 
somme, ces masses pyramidales ou circulaires, 
plus gigantesques que grandes, et où k recueil- 
lement est en partie sacrifié à l'effet, Amt regret- 
ter la forme plus sévère et mieux appropriée 
des tombeaux en usage aux quinzième et sei- 
lième siècles. Les monuments de l'amiral Emo, 
de Gavino Bamilton^ h) plus intime ami de l'ar- 
tiste, du poète Alfieri, tfù Ton admire la figure 
de ntalie qui pleure, du graveur Volpato, des 
Stuarts, etc., composés phis simplement, ont dft 
faire couler plus de larmes. 

St^jets religieux. Nous avons mentionné la 
Madeleine pénitente ^ ainsi que les emblèmes 
des monuments funèbm. Les autres composi- 
tions dont l'artiste a puisé directement les mo* 
tifs dans les sources saintes, sont une statue co- 
lossale de la Religion victorieuse, qui devait 
être élevée à Rome en mémoire des événements 
de 1814 ; une petite figure de sain^ Jean^Bafi- 
tiste enfant et une Descente de croix. 

Siatues-portraits. C'est id surtout que las 
idées de l'époque Ihvorisèrent, au profit de l'art» 
l'application du système grec relativement au 
costume des personnages, et que Canova put 
mériter le titre de continuateur de l'antique. La 
statue colossale du roi de Naples Ferdinand IV, 
heureusement composée dans le style des an- 
dens, avait réuni tous les suffrages; le plâtre 
fut menacé de destruction dans l'atelier par le 
vandalisme révolationnaire, mais lei autres fi- 
gures qui peuplaient l'enceinte <^)tinrent grâce 
pour l'effigie royale. L'artiste fut appdé par Na- 
poléon pour faire son portrait eu pied. Il se 
rendit à Paris, et fut sur le point d'être arrêté 
par la gendarmerie, parce que son passeport 
n'était pas en règle : le Bemin, mandé par 
Louis XTV, était arrivé à Versailles dans les voi- 
tures de la cour. Canova mit tau» ses soins i 
modder cette tête héroïque, oè, de son aveu, il 
trouva les formes les plus avantageuses à la sculp- 
ture. On remarqua dans les traits qudque res- 
semblance avec le sculpteur. Le corps du héros 
est représenté avec une simple draperie descen- 
dant du bras gauche , la main gauche tenant ua 
long sceptre , et l'autre main supportant une 



50d 



CAÎCOVÀ 



504 



petite figure de Victmre : cette partie de la statoe 
est restée loin de la perfection de la tète. L'A- 
grippine dn Capitole fournit à Fartiste le motif 
de la statoe assise de Mme Letitia Bonaparte , 
mère de Napoléon. La princesse Pauline, sceur 
de Tempereor, parut sous Temblème de Vénus 
victoriettse. Quand la statue fut placée dans le 
palais Borg^èse à Rome, le jour ne suffisant pas 
à Tempressement des spectateurs, le public fut 
admis à la contempler aux flambeaux. La prin- 
cesse Élisa, autre sœur de Fempereur, mais dont 
la tète seule futlacherée, derait figurer dans le 
costume et avec les attributs de la muse Polym- 
nie. D^à Canoya s'était applaudi d'avoir repré- 
senté en muse la princesse Léopoldine Esterhazy , 
qui excellait dans tous les arts; et les Américains 
lui ayaient su gré d'avoir YèUi en général ro- 
main leur Washington, pour exprimer à la fois 
le guerrier et le législateur. 

Pendant son premier séjour à Paris, Canova 
reçut des artistes l'accueil le plus distingué. Le 
peintre Gérard fit son portrait. L'Académie des 
beaux-Arts se l'associa, et il assista k plusieurs 
séances de l'Institut comme un de ses membres. 
Rappelé en France, quel<iues années après, pour 
faire la statue-portrait de l'impératrice Marie- 
Louise, il en plaça la tète sur une figure de la 
Concorde. Dans les séances qu'il obtint pour les 
portraits de l'empereur et de l'impératrice, il ne 
dissimula aucune des vérités qu'il lui apparte- 
nait de faire entendre. Il protesta contre la spo- 
liation de ntalie et le déplacement des chefs- 
d'oeuvre; fl s'éleva aussi c(mtre la représentation 
si stérile et si prodiguée alors de l'uniforme mi- 
litaire moderne. Ces observations ne déplai- 
saient pas k l'empereur, qui voulait au contraire 
le retenir en France, et le charger de présider k 
toutes les entreprises relatives aux arts. Ca- 
nova refbsa'; mais il accepta la direction des 
musées à Rome, où il remplissait depuis long- 
temps des fonctions semblables. Quelquefois, 
dans ces entretiens. Napoléon se laissait aller 
à une sorte d'épanchement Unjour il lui échi^pa 
de dire : « A la bataille de Wagram , j'ai tiré 
cent mîlleooups de canon ; et cettedame que vous 
voyez là (en montrant Marie-Louise) souhai- 
tait ma mort. — C'est bien vrai, » répondit-elle 
avec une franchise qui fit beaucoup rire l'empe- 
reur. 

La statue de Napoléon ne fut pas vue du pu- 
blic. C'était en 1812; l'étoile du guerrier com- 
mençant à pâlir, l'image Ait soustraite aux re- 
gards derrière une cloison en planches, dans une 
salle basse du Louvro : par un jeu bizarre de la 
fortune, elle passa dans les mains du. duc de 
Wellington, qui la fit transporter à Londres. 

L'énumération des statues-portraits et des 
bustes-portraits exécutés par Canova serait trop 
longue. Citons seulement la statue équestre de 
Napoléon pour la ville de Naples, dont le cheval 
fut seul exécuté en bronze pour recevoir un au- 1 
tr& cavalier; leimste de l'empereur François II, > 



pour la bibliothèque oe Venise; le buste de 
Pie TU, dont l'artiste fit présent à ce pontife; 
son propre buste, de proportion colossale. 

Après le désastre de Watertoo, les différents 
États de l'Europe, spoliés de leurs ridiesses ar- 
tistiques par l'abus de la conquête, les revendi- 
quèrent. Canova fit le voyage de Paris une troi- 
sième fois , muni des pouvoirs du pape pour 
reprendre les dépouilles de Rome. Quoique la 
réclamation ftkt juste et que le commissaire eût 
rempU sa tâche avec modération, laissant à la 
France, entre autres morceaux capitaux, la statue 
colossale du Tibre, la superbe Pallas de Vel- 
letri, et les Nocês de CanOy une des merveilles 
de la peinture, il Ait mal accueilli; et, comme il 
présida hii-mème à l'encaissement des objets 
repris, il ne] put échapper au surnom d'emio/- 
leur du Musée, H quitta Paris dès qu'il le put, 
et se rendit à Londres. Les artistes anglais, le 
célèbre Flaxman à leur tète, lui firent la plus 
brillante réception , et l'invitèrent à un banquet , 
qui eut lieu dans la salle même du conseil acadé- 
mique. Il avait été appelé dans la capitale de l'An- 
gleterre pour prononcer sur le mérite des mar- 
bres du Parthâion, que lord Elgin avait apportés 
d'Athènes. Il déclara que c'était la plus excel- 
lente sculpture existante, puisqu'à la beauté de 
la forme elle réunissait la souplesse de la chair 
et l'apparence animée de la vie. H en conclut 
que la plupart des antiques connus n'étaient 
que des copies. Ce qui prouve au surpfais la plé- 
nitude de sa conviction k cet égard, c'est qu'Q 
essaya d'achever le groupe de Mars et Vénvs,H 
d'exécuter la statue à^EndyniUm, sous l'empire 
de cette donnée; mais il n'était plus assez jeune 
pour y réussir. 

Lorsque Canova rentre dans Rome, ramenant 
avec lui les chefsrd'œuvre, son arrivée fut un 
véritable triomphe. Le pape, satisfait de la ma- 
nière dont l'artiste avait accompli sa mission, le 
nomma marquis d'Ischia par lettre autographe, 
« comme ayant bien mérité de la villedeRome, » 
et par l'mscription de son nom dans le livre d'or 
au Capitole. Lui-même traça le dessin de ses 
armoiries : c'étaient une lyre et un serpent, mo- 
nogramme à*Orphée et Eurydice, son premier 
ouvrage. 

Les travaux immenses et continuels de Canova 
ftarent pour lui très-lucratifs. L'argent qu'il ga- 
gnait lui permit, dès le principe , de former de 
nouvelles entreprises, et dans la suite de fonder 
d'utiles établissements. La bienfaisance fut chez 
lui une vertu pratique. Quand lltalie flrt en- 
vahie par l'armée française, la capitale du monde 
chrétien étant menacée , les cardinaux, leclerfsé 
et tous les grands propriétaires de Rome quit- 
tèrent cette ville; la détresse y fut extrême. Ca- 
nova employa toutes ses ressources à secourir 
les indigents. Ses Ubéralités, dans une seule de 
ces années calamiteuses, s'élevèrent à 140,000 
francs. Un sculpteur espagnol pauvre, mais ha- 
bile, ayant besoin de sa recommandation pour 



506 



CANOVA 



606 



Tendre quelques morceaux de sculpture : « Les 
ouvrages d^AWarès, dit Canova , restent inven- 
dus dttis son atelier, parce qu'ils ne sont pas dans 
le mien. >» Aimable, doux, complaisant, modeste, 
il ne connut ni morgue ni jalousie. Son carac- 
tère était si parfoit, que, même parmi les en- 
vieux de sa renommée comme artiste, il n'y 
eut jamais qu'une voix sur ses qualités comme 



La T^Hitation de Canova était tellement ré- 
pandue en Europe, que tous les gouvernements 
▼oQlaient avoir quelque production de son ci- 
seau. D'abord il refusa plusieurs commandes, 
parce qu'il n'y pouvait pas suffire ; mais lorsqu'fl 
8« fut engagé dans la construction d'une égUse, 
monument dont il ne pouvait prévoir la dépense, 
il les accepta toutes, fiiisant même', pour y sa- 
tis&ire, des répétitions de ses propres ouvrages, 
auxquels son extrême focilité lui permettait d'in- 
troduire certains changements qui donnaient à 
cis copies le mérite et l'attrait d'un original. 

Canova avait conçu le projet d'édiAer à Pos- 
sagno, sa patrie, un temple dont il voulut être 
lui-même l'architecte ; mais, dans son architec- 
ture comme dans sa sculptare, plus imitateur 
de parties isolées que créateur d'un tout, il en 
prit les principaux motifs dans deux monuments 
de Tantiqutté, le Parthénon d'Athènes et lePan- 
fliéon de Rome. Un portique à deux rangs de 
huit colonnes chacun, d'ordre dorique, donne 
entrée à une rotonde. L'artiste se proposant 
d'aller finir ses jours au village où il était né, la 
décoration de son édifice lui préparait des occu- 
pations selon son goût, pour le temps d'une re- 
traite après laquelle il soupirait. La première 
pierre fut posée le il juillet 1819. Cette inau- 
guration fut une fête; et il venait lui-même cha- 
que année en célébrer l'anniversaire. Déjà il avait 
composé les bas-reliefs des métopes; il termi- 
nait pour l'intérieui un grand tableau d'autel, le 
Christ déposé de la croix, qu'il avait com- 
mencé vingt ans auparavant; mais la maladie 
qu'il avait contractée dans son assiduité au tra- 
vail du trépan faisait des progrès. La pression 
forte et continue exercée par l'outil sur la poi- 
trine ayant affaissé la cavité tfaoracique et dé- 
primé les cêtes, les organes digestifs forent al- 
térés. On crut que le voyage de Naples serait 
de quelque efficacité, et le malade se rendit 
dans cette ville. H avait aussi l'mtention d'y sur- 
veiller la fonte du cavalier pour le cheval du mo- 
nument équestre primitivement destiné à Napo- 
léon. Le changement de lieu fut sans résultat. 
Canova revint à Rome, et de Rome alla à Pos- 
sagno, espérant de l'air natal qndque améliora- 
tion. Ces lueurs s'étant bientôt évanouies, il se 
fit conduire à Vem'se pour y avoir les secours 
d'habiles médecins; mais l'aflection était arrivée 
à son dernier période. 

Une magnifique cérémonie funèbre eut lien en 
son honneur : le corps fut transporté dans la 
grande salle de l'Académie des beaux-arts. Le 



comte Cicognara, qui en était président, impro- 
visa un éloge de l'artiste dont il avait été l'ami , 
et proposa de lui élever un tombeau par une 
souscription européenne. L'Europe et l'Amérique 
y concoururent. Le monument a été érigé dans 
l'église dé' FraH, à Venise. 

Le cercueil fiit accompagpé processionnelle- 
menti jusqu'au bord de la mer, où il fut remis à 
l'archiprêtre de Possagno. Toute la population 
se porta au-devant du cortège avec les démons- 
trationsde la plus profonde douleur ; et l'enceinte 
de l'église où il s'arrêta ne pouvant contenir la 
foule, l'oraison funèbre fut prononcée sur la 
place publique. Rome participa à cette douleur 
et à ces hommages. La métropole des arts fit 
célébrer des pompes ftméraires pour honorer 
l'artiste dont elle était en deuil. Les diverses 
académies romaines lui décernèrent des éloges 
solennds, et deux statues lui ftirent élevées, l'une 
dans la saDe des séances de l'Académie de Saint- 
Luc, dont il avait obtenu le rétahlissemeut; l'au- 
tre dans le musée du Cqntole. 

En résumant cette brillante carrière d'artiste, 
on y observe trois phases distinctes. Canova 
commença par copier une nature sans choix, et 
ses premières imitations furent communes. Il 
voulut ensuite les ennoblir par une prétendue 
généralisation de la forme individuelle; et il se 
jeta dans lldéal, théorie qui, reposant sur un 
mensonge, conduit involontairement à chercher 
le beau hors du vrai. Aussi a-t-on dit que beau- 
coup de ses figures avaient l'apparence d'être 
nées plutôt que faites ; expression dont le vague 
ou même le vide semble mdiquer une tendance 
fausse ou affiectée. 

Enfin , la vue des marbres du Parthénon lui 
fit reconnaître une autre voie, et prononcer que 
le beau n'est que dans le vrai , c'est-à-dire dans 
la reproduction exacte de la nature choisie. Ce 
jugement, qu'il prononça lui-même, et qui don- 
nait une sorte de démenti à la plus grande partie 
de sa propre sculpture, caraotériserait seul un 
génie supérieur. Persoime, au reste, n'était plus 
capable que Canova de se mettre en présence 
de la nature; malheureusement, il ne s'y mit pas 
assez : aussi plusieurs de ses ouvrages, privés de 
la magie du marbre par le moulage en plâtre, 
perdent beaucoup de leur effet. Il n'en a pas 
moins illustré son art non-seulement par le nom- 
bre, la grandeur et la variété de ses productions, 
mais aussi comme chef d'école. Moins sévère que 
David son contemporain , qui régénéra la pein- 
ture, Canova peut néanmoins être regardéconmie 
le régénérateur de l'art statuaire; il fut un des* 
artistes les plus féconds qui aient existé, et le 
plus grand statuaire de son époque. 

VŒuvre de Canova ^ précédé d'un essai 
sur sa vie et ses ouvrages , a été publié par 
MM. Réveil et H. de Latouche (Paris, 1825, gr. 
in-8°). Le texte est de ce dernier : nous en don- 
nerons un échantillon, pour montrer ce que les 
beaux-arts gagnent à faire alliance avec le jour^ 



fc07 



CANOVA — CANPENDU 



se8 



naUsine, et à lui empranter sa polffîqne. Tout le 
monde oonnaft le nom de l*im des plus géné- 
reux protecteurs des arts et des sdenees en 
Russie, le comte Komantzof, chancelier de 
Tempire. Or, yoici en quels termes M. H. de 
Latouche en parle à Toccasion de la statue de 
la Paix: « C'est un courtisan tartarCy dit-fl , 
un chancelier du nom de Romantzof, qui com- 
manda au simulacre de cette divinité de naître, 
parce qu'il avait, vers Tan de grâce 1808, arra- 
ché la Finlande suédoise à ses lois naturelles , 
et réuni violemment les hommes qui la culti- 
vaient aux innomln'ables troupeaux de son 
maître. » iC'est en général dans le même goût 
que le texte est rédigé. On consultera avec plus 
de profit l'ouvrage savant et remarquible, quoi- 
qu'un peu louangeur, de M. Quatremère de 
Quincy : Canova et ses ouvrages, on Mémùi- 
res historiques sur la vie et les travaux de 
ce célèbre artiste (Paris, 1834, gr. in-8'); 
Memorie per servire alla vita del fnarch. 
Canova (Venise, 1823); la biographie alle- 
mande de M. Hase, dans les Zeitgenossen; 
la Vie de Canova, par,Mi8sirini (Prato, 1824) j 
et the Works of Canova (son oeuvre gravée au 
trait), par Moses ( Londres, 1828, 3 vol.) et Ci- 
cognara. Dans la pliq)art de ces livres, on trouve 
la liste chronologique des ouvrages de Canova, et 
l'indication des Heax où on les conserve. Parmi 
ceux qui sont à Paris, nous citerons la Made- 
leine, qui fut achetée, sous l'empire, par le mar- 
quis de Sommariva. Nous avons vu en Russie 
le groupe de Y Amour et Psyché couchés, acheté 
en 1796 par le prince loussoupof; le groupe des 
mêmes personnages mythologiques, mais debout, 
et dans lequel Psyché pose sur la main de l'A- 
mour un papillon (fait pour la Malmaison, 1800, 
et transporté de là à l'Ermitage de Saint-Péters- 
bourg) ; une Hébé de la Malmaison; la statue de 
la Paix, etc. L'œuvre do Canova a été gravée 
avec soin à la Chalcographie romaine. [M. Miel, 
dans VEnc, des g, du m. ] 

CteogiMra, FitA M Canwa. — BditUntrgh'Review, 
février IBM. — Missirloi. nta di Canova. — Quatre - 
mère de Quincy. — jérehiws Httéralrct, ISM. — Artaud, 
ttaiie, dans VUnêvên pittoretque. — Ttpaido, Biografta 
degU rUManiUlutiri. — Henri de Utoucbe, OEucrg de 
Canova, 

€A1IOTaI ( Stanislas)^ historiographe floren- 
tin, né à Florence le 27 mars 1740, mort dans 
la même ville le 17 novembre 1811. H prit l'ha- 
bit ecclésiastique de bonne heure, et fit ses étu- 
des à l'oniverûté de Pise; il s'adonna surtout 
aux mathématiques , dont il devint professeur à 
€k>rtone en môme temps que membre de l'A- 
cadémie des antiqnités étrusques. Il fut appelé 
ensuite h remplir la chaire de mathématiques du 
collège de Panne. Le comte de Durfort, ambas- 
sadeur de France en Toscane, avait fondé on 
prix pour l'éloge d'Améric Vespuce : Canovaî 
concourut pour ce prix , et, s'appuyant sur de 
certaines preuves, osa s'élever contre l'opinion 
générale qui proclame Christophe Colomb comme 1 



ayant abordé le premier en Amérique. Accom- 
pagnant son assertion de différentes pièces, Ca- 
novû affirmait qu'Améric Vespuce avait fait & la 
fois la découverte du continent auquel on a don- 
né son nom et celle du Brésil , Christophe Co- 
lomb n'ayant abordé en Amérique qu'une année 
après. Le P. Canovaî trouva un contradic- 
teur dans le comte Jean Galeani NapSone , qui 
publia à ce sujet une dissertation sous le titre 
à'Examen critique du premier voyage d'Amé- 
ric Vespuce au nouveau monde : Canovaî y 
répondit , et remporta le prix proposé. Ce litté- 
rateur distingué était en même tcmpa un ecclé- 
siastique d'une piété et dNine vertu exempîlûre ; 
ee ftit lui qui assista Alfieri mourant. H a laissé : 
Componimento drammatico da cantorsi nelta 
nobileAccademia Btrusca; Florence, 1775, !n- 
8® ; — mflessioni intorno aile publichescuoîe ; 
Florence, 1775, in-8";— Or azione funèbre del 
fnarchese cavalière Gius^pe Benvenuto Ve- 
neti di Cortona; Florence, 1780, ln-4'; — 
Concetto in cui tennero gli anticM il teatro, 
imprimé dans les Libri poelici delïa Bibbia, 
tradottidaSaveTioMattei;^dLp\e&, 1781, in-S*; 
■— Leçons élémentaires de Mathématiques, 
traduites, avec le P. Gaétan dd Kcoo, du fran- 
çais de la Caine; Pavle et Mo<%ie, 1781 ; — Tor 
blés logarithmiques , traduites, avec le mèfùe, 
de Gardiner; Florence, 1782; — Dissertazione 
suit* anno magno, seconâo Plutarco e Suida, 
appresso gli antichi Toscani , Imprimée dans 
le recueil de l'Académie étrusque de Cor- 
tone; Florence, 1783; — Monumenti rélativi 
al giudizio pronunziato dalV Accademia 
Etrusca di Cortona di un elogio d'Amerigo 
Vespucci; Florence, 1787, in-8"; —Elementi 
di Fisica matematica; Florence, 1788, pu- 
bliés en collaboration du P. Ricco ; — Elogio 
d'Amerigo Vespucci, che ha riportato il pre- 
mio dalla nobile Accademia Etrusca di Cor- 
tona, con una dissertazione giustificativa di 
questo célèbre navigatore; Florence, 1788 et 
1798, avec portrait; — Riflessioni sulmeiodo 
di risolvere Pequaziom numeriche proposte 
dal signore de Lagrange , imprimées dana les 
Atti de' FtsiocrUici di Siena; Sienne, 1794; 
— Dissertazione sopra il prime viaggio d^A- 
merigo Vespucci aile ïndie occidentali; Flo- 
rence, 1809, in-8**; — Esame critico del primo 
viaggio d'Amerigo Vespucci al mtovo mundo; 
Florence, 1811. 

BioçrapMe des Contemporalnt. — PoxzeCCl, Sloçto M 
Staniilao Canovaî; Bologne^ IBII. ~ Sneh et «mbcr, 
jugent. Bnovclop. 
*GAifozio (Lorenso), Vop. Cànotio. 
^GAKPBffDir (Bernard im) (de Cane sus- 
penso), évéqoe fi*ançais, mort en janvier 1278. 
Il fnt éln évoque de Carcassonne en 1267 , €t 
s'occupa durant son épiscopat à réglementer son 
diocèse, et séparer les intérêts eodâîastiques des 
intérêts temporels. Il n'a laissé que des statuts 
synodaux. 
Sainte-Marthe, Gallia Christiana nova, t, Vf, p. 88S. 



509 



CANPENDO — CA«T 



510 



- HUMrê du Lancueiûe.it ni. p. ttl. - HUMrê IN- 
Mmirs de la Francs, X. XIX, p. «M. 

{[GÂilsoir (Ba/rthéUmf ra), célèbre fabri- 
cant de papter, taé en 1773 à Davezieii, pràs An- 
Bonay. Fils d^Bdi officier anx années du roi, U (M 
élevé chez les oratôriens , fit les campagnes de 
la iiépublf<ii]e en qualité dlngénieor, et épousa 
une des fiUes d'Etienne Montgoliler;, inventeur 
des aérostats et fabricant de papier à Annonay. 
Après la mort de son beaA-père, H devint pro- 
priétaire de Tusine d^à célèbre par les perfee- 
tionneroents que les deux frères Joseph et 
Etienne Mont|^lfier avaient apportés à Ifndustrie 
du papier. On doit à sa fermeté la desinictida 
du compagnonnage, qui était un obstacle anx 
progrès de cette indv8trie> à laqueHe il a ajouté 
de nouveaux perfectionnenients. Ses produits hii 
ont mérité les distinctions les plus honorables à 
toutes les expositions. On lui doit la mise ^ a<fti- 
\ité en France des premières madiines à fkbri- 
t(ner le papier, d'apiès le système de DSdot Saint- 
Léger ; le coth^ à la cuve, nris en pratique d>ane 
manière efficace et complète; remploi des pomipes 
pnecrmatiques appliquées à la fabrication dn ^- 
pier, etc. 11 fut nommé pair de FVancc en 1831 . 

Ses fils, qm sont av^^mid'lmi à la. t^e de ses 
beaux établissements, seutittnent une répota- 
iitffï jostCimeM acqu!:^. 

t^irsôrto-QàimT. roy. VAHPsoN-GXimT. 

* GAN stAtt (CfharleS'Prédéric), médecin al- 
lemand, né à Ratisbonne le il juillet 1807, mort 
le 10 mars 1850. Fils d'un médecin qui se livrait 
à la pratique, il embrassa la profession pater- 
nelle après avoir fait ses premières études à 
Munich , et ses études médicales à Vienne et à 
Wùrz1)ourg; puis il vint s'établir en 1831 dans ' 
sa ville natale. En 1832 il fit im voyage à Paris, 
pour y étudier le clioléra ; de là il se rendit en 
Suisse et à Bruxelles, où il fut chargé par le 
gouvernement belge,inrormé de ses connaissances 
Spéciales en cette matière, de dirigera hôpital 
de cholériques. Après avoir pratiqué à Bruxelles 
pendant cinq ans, et séjourné de nouveau à Pa- 
ris en 1837, fl revint à Wtirzbourg, où il fut 
nommé médecin expert; et en 1843 il ^accéda 
à Hanke dans la chaire de clinique et dans la 
direction de l'hôpital d'Erlangen. Il mourut dans 
cette ville , apr^ un voyage en Italie. On a de 
lui : Darstellung und Kritische Beleuchtung 
des "Wesens und der bis jezt ai^fgefundenen 
BehandlungS' Weise der Ostindischen Brech- 
ruhr (Exposé et explication critique de la na- 
ture dn choléra asiatique, et du traitement adopté 
jusqu'à ce jour pour cette maladie) ; Ratisbonne, 
1831 ; — /Xc Kranhheiten des hoehern Alters 
tind ihre ffeilung (Des maladies de la vieillesse, 
et de leur traitement); Erlangen, 1839, 2 vol.; 
— Die specielle Pathologie und Thérapie vom 
klinischem Standpunhte aus bearbeitet (la 
Pathologie spéciale et la thérapeutique démon- 
trées du point de vue de la clinique); Erlangen, 
1841-1842, 4 vol. ; — de Morbo Brightii; Er 



;l 



langen, 1844; — KlMsdie l^ûcHhlicke (Études 
rétrospectives de diniqne); Tubingue, 1850- 
1851, 1 vohunes. 

Omoenatiota-Uxieon, 

CAtrsYB» {CharleS'Èxldeij^andy baron de), 
philanthrope allemand, tié à Lftadenberg le 1 5 août 
1667, mort à Halte le Id août 1719. B fit ses 
études à Francfort-sur-l'Oder, devint page de 
l'iélectenr de Brandebourg et servit plus tard 
comme volontaire dans les Pays-Bas, où une 
grave et dangereuse maladie le contraignit à 
quitter le Service militaire. Retiré, par suite de 
cette maladie, à tialle, il se lia d'amitié avec le 
célèbre prédicateur Spener, et se voua à des oen- 
vres de piété. Le désit de répandre les senti- 
ments religieux dont ïl était ànfmé lui-même 
parmi ses contemporains, et surtout parmi les 
classes peu aisées, lai inspira l'idée de faire im- 
primer la Bible en cav^dtè^es stables. B ouvrit 
à r«t effet une souscription, et y consacra une 
grande partie de ses propres fonds. Son entre- 
prise (1712), connue sous le nom à'ïnstitutiùn 
biblique de Canstein, eut un succès prodigieux. 
Des millions de Bibles et de Nouveaux Testa- 
ments furent successivement Imprimés dans di- 
vers formats, et vendus à des prix très-modé- 
rés; le produit des ventes était exclusivement 
employé à la réimpression de l'Écriture, ce qui 
assura la durée de llnstitution, qui s'est oéû- 
servée jusqu'à ce jour. Canstem a écrit une 
Harmonie des quatre évangélistss ; Halle, 
1718, in-fol.; et la Vie de Spener y Haîle, 1729. 
B légua à la maison des orphelins de HaBe sa 
bibliothèque et une partie de sa fortune. 

Conoeriotiont-Lexicon. 

GANSTBiN (Raban de), administrateur et 
homme d'État prussien, né le 19 août 161^, 
mort le 22 mars 1680 à Lindenberg. Après avoir 
étudié à "Wittenherg, H s'éleva successlvemeul 
jusqu'à la charge de grand maréclial de cour 
et président de chambre. B devint l'ami in- 
time du grand élecïteur Frédéric-GuOlaume, qu'il 
accompagna dans tous ses voyages , et qui le 
chargea des négociations les plus difficiles. Étant 
rentié plus tarà dans la vie privée, il passa le 
reste de sa vie à son château de Lindenberg, 
où il mourut. 

Ersch etGruAer, Mlgewuine Eneyelopddiê. 

CANT. Voy. Kàot. 

^ caut (Àrend)f anatomiste et médecin hol- 
landais, mort très-jeane à Dordrecht en 1723. 
Il fit de rapides progrès à l'école de RuysCh, 
qui se servit de lui dans sa vieillesse pour se 
faire aider dans les dissections. En outre, il des- 
sinait et gravait lui-même habilement les figures 
anatomiques, et il augmenta la valeiu- de ses 
ouvrages en y joignant des planches dessinées 
à la façon d'Eustachi. On a de lui : Visputatio 
inauguralis de recqptaeulo et ductu chyli; 
Leyde, 1721, in-4*; — Impetus primi anato- 
micif ex lustratis cadaverUnu nati, quos pro- 
pria manu consignavU auctor; Leyde, 1721^ 



511 



CANT — CAI9TAGUZÈME 



grand in-P'., avec idancbes grevées par Im-mème. 

Éloy. Dict. de la wtédêdne. - Carr«re. Mbliotkiqmê 
de la Médec, - MohMO, BOànUie berûkmUr Jertzte, 
p. m. 

GANTÂGITZÈIIB (Jean V, 'lenàwTK 6 Kavra- 

xouCi^voc), empereur de Constantinopley né vers 
1292, mort vers la fin da quatorzième siècle. H 
appartenait à one famille qui marque dans This- 
toire byzantine à partir du douzième siècle. Le 
premier Cantacuzène connu commandait la flotte 
grecque sous Alexis Comnène, et fut vainqueur 
en Dalmatie dans la guerre contre Bohémond, 
en 1107. Jean Cantacazène, fils ou petit-fils du 
pré(rédent, épousa Marie Comnène, nièce de l'em- 
pereur Manuel, et fut tué dans la guerre contre 
les Turks Sedjoukides vers 1 1 74. Deux membres 
de la même famille, Manuel et Jean, furent aveu- 
glés par Tordre des empereurs Manuel et Andro- 
nie Comnène. Jean, quoique aveugle, fut nommé 
César par Isaac TAnge, dont il avait épousé la 
sœur Irène, et périt dans la guerre contre les 
Bulgares après 1193. Un autre Manuel Canta- 
cuzène, général de Jean Vatace, empereur de 
Mice , mourut dans la seconde moitié du trei- 
zième siècle. Le fils de Manuel, Jean, préfet du 
Péloponèse, mort dans son gouvernement à Tftge 
de trente ans, laissa de sa femme Théodora Pa- 
léologine deux fils et une fille; l'aîné de ces en- 
fents, Jean-Ange Comnène Idéologue Canta- 
cuzène, parvint à l'empire sous le nom de 
Jbàn y ou Jean YI. Porté par sa naissance aux 
plus bantes dignités, et paracéTnomène au com- 
mencement de la lutte entre Andronic le Vieux 
et son petit-fils,, il se déclara pour Andronic le 
Jenne, qui lui donna, avec le titre de grand do- 
mestique, Fautorité dejpremier ministre. Ce fot 
aux talents militaires et politiques de son babile 
conseiller que le jeune prince dut, en 1328, après 
sept ans de guerre dvîle , la possessran incon- 
testée de la couronne impériale. Brave, spirituel 
et aimable, mais insoudant et adonné aux plai- 
sirs, il laissa le pouvoir au grand domestique, 
qui en usa avec modération et fermeté, ramena 
à l'obéissance l'Étoile et Lesbos, qui s'étaient sé- 
parées de l'empire, et resta pur de malversations 
et de violences dans un siède de crimes et de 
corruption. Andronic, trop faible pour gouverner 
par lui-même et trop intelligent pour ne pas 
appréder son ministre,)voulut Tassoder à l'em- 
pire dès 1329. Cantacuzène refusa un titre qui 
n'aurait rien ^outé à sa puissance. En 1341, il 
reçut de l'empereur mourant la garde de son fils 
encore enfant, et la mission de gouverner l'em- 
pire sous la r^ence de llmpératrice mère Anne 
de Savoie. H se trouva en butte, presque aussitôt 
après la mort d'Andronic, aux attaques d'abord 
eachées, puis manifestes, de l'amiral Apocanque 
et de Jeand'Apri, patriarche de Constantinople. 
Ces deux ambitieux, qui lui devaient tout, s'em- 
parèrent de l'esprit de l'impératrice, ruinèrent 
le crédit du grand domestique, et trouvèrent de 
nombreux adhérents dans cette foule d'envieux 



512 

qu'excite toujours une grande fortune, même jusr- 
û&ée par des services édatants. Cantacuzène^ 
absent de Constantinople, fut accusé de haute 
trahison, jugé par ses ennemis, dédaré coupaMe, 
condamné à la peine capitale, et se trouva placé 
entre la mort ou la révolte. Poussé par ses par- 
tisans encore nombreux, et les soldats qui lui 
restaient fidèles, il se dédda à défendre sa vie, 
et prit les armes non contre Jean Paléologue, 
mais contre ses perfides consdUers. H se fit cou- 
ronner empereur à Didymotique le 21 octobre 
1341. Qudques bons motifs que donne Cantacu- 
zène pour justifier sa conduite, fort simple cliex 
un homme d'État ambitieux , die ne s'accorde 
guère avec les prindpes de loyauté qu'il affichait 
sans cesse. Son couronnement était une usurpa- 
tion, cpie le succès seul pouvait absoudre. 

Les premiers événements ne répondirent pas k 
l'attente du nouvd «npereur. Apocauque, qui Te- 
nait de se faire nommer grand duc, était un scélé- 
rat qui n'avait pas les mêmes scrupules que Can* 
tacuzène, et disposé k employer tous les moyens, 
n souleva U populace par l'app&t du pillage, 
contint les grands par la terreur, jeta dans nn 
cachot, où elle mourut bientôt, la vieille mère de 
Cantacuzène, livra au pillage les biens du re- 
belle et de ses amis, lui enleva à prix d'ai|;eiit 
ses prindpaux partisans, Monoroaque, Synadène, 
Gui d'Arménie, une partie de ses soldjds, battit 
le reste à Gynecocastre, et le força lui-même à 
se sauver auprès de Douchan,' kiâl de Servie» 
au mois de juillet 1342. Il ne restait plus à Tu- 
surpateur que Didymotique, défendue par sa 
femme Irène. Pour se rouvrir le diemin de cette 
ville, il essaya dès le mois de septembre d*en- 
levercPhères avec quelques troupes serves. Re- 
poussé avec perte , et averti que Douchan était 
prêt à traiter avec Apocauque, il s'adressa aa 
prince turc d'Aïdin, c'est-à-diredelaLydie et de la 
Carie. Oumour-Bey accourut avec vingt-huit nulle 
hommes. Quoique forcé à une prompte retraite 
par un hiver précoce, il eut le temps de déblo- 
quer Didymotique, et fournit à Irène les moyens 
de prolonger son opiniâtre résistance. Desonoôté, 
Cantacuzène s'empara de Berrée, et ne se trouva 
plus à la merd de Douchan. Au mois de septembre 
1343, Ouroour revint d'Asie, et réjoignit son allié à 
Berrée. Tous deux , après une tentative inutile 
contre Thessalonique, où dominaient les télés, 
démagogues sanguinaires, mais énergiques, mar- 
chèrent sur la Thrace, et arrivèrent enfin à Di- 
dymotique. Au commencement de 1344, Oumour 
fut rappelé en Asie par la nécessité de défendre 
Smyme contre les Génois et les chevaliers de 
Rhodes; mais Cantacuzène trouva un allié aa&â 
puissant, quoique moins dévoué, dansOrkban, 
sultan des Turks OsmanUs, et il fut délivré d'A- 
pocauque par un hasard heureux. Le grand duc 
fut tué en visitant les prisons de Constantiople, 
lejll juillet 134Ô. Dès lors la victoire de l'usur- 
pateur fut assurée. H se fit sacrer une seconde 
foi^ à Didymotique parle patriarchede Jérusalem^ 



&1S 



GAinrAGDZENE 



514 



et refusa, pour ne pas fenner la porte aux né- 
gociations, de désigner son fils Matthieu pour 
son successeur, au détriment de Jean Paléologue. 
En mèine temps il s*unit plus étroiteroent avec 
Orkban, en lui donnant en mariage sa fille 
Tbéodora. Le parti des Paléologue s'affaiblissait 
cliaque jour. Les passions populaiïes, si habile- 
ment dirigées par Apocanque, s'épuisaient main- 
tenant dans une agitation sans but Jean d*Apri 
se rapprochait sensiblement de son ancien bien- 
faiteur. Anne de Savoie, qui, elle aussi, sentait 
la nécessité de traiter, commença par punir Tam- 
bitienx patriarche; elle le fit déposer par un con- 
cile où dommaient les palamites, partisans de 
Fusurpaleur, longtemps persécutés par Jean 
d*Apri. La séance du concile n'était pas encore 
terminée lorsque, dans la nuit du 11 février 
1347, Cantacuzéne s'empara de Gonstantinople, 
que personne ne défendait, et dont l'officier génois 
Faodolati lui livra les portes. 

Le vainqueur résista loyalement à Orkhan, qui 
lui conseillait de se défaire du fils d'Andronic, 
et à ses soldats, qui le pressaient de régner seul ; 
il partagea le trtac avec le vaincu. Las deux 
empereurs fiirent co«ironnés le 13 mai par Isidore, 
successeur de Jean d'Apri; et le mariage de Jean 
Paléologue et d'Héléna Cantacnxéne sembla con- 
fondre les intérêts des deux bmilles. Ces deux 
cérémonies furent attristées par les troubles 
des provinces, la misère publique et U pénurie 
du trésor, qui, selon la singulière expression de 
Nicéphore Grégoras, ne contenait que les atomes 
d'Épicure. L'usurpateur triomphant eut à lutter 
contre des difficultés que tout le génie d'un grand 
homme n'aurait pu surmonter. En 1347, la peste 
noire, qui enleva le plus jeune fils de Cantacu- 
zène; deux guerres malheureuses contre les Gé- 
nois en 1348 et en 13&0 ; des négociations inutiles 
avec le saint^siége pour la réunion des deux 
églises ; la place de patriarche de Ck>nstantinople 
donnée en 1350 à Calliste, palamite féroce, qui 
souleva le clergé ; le triomphe odieux et ridicule 
des omphalopsiques oUcnant la proscription de 
Bariaam, et l'emprisonnement de Nie. Giégoras : 
tels sont les principaux événements qui sé|iarent 
la victoire de Cantacuzène du renouvellement 
de la guerre civile. Jean Paléologue, retiré à 
Thcssaloniqne , et impatient de ressaisir tout 
l'héritage de son père, s'aUia avec Douchan en 
mai 1351. Cette veUéité de révolte fut apaisée 
par rifltervention d'Anne de Savoie ; mais la paix 
conclue entre les deux empereurs ne fut qu'un 
court répit. Le jeune prince se mit en guerre 
ouverte avec son collège en septembre 1352. 
Battu par les forces réunies de son beau-père 
et d'Orkhan, fl se rélbgîa à Ténédos. Cantacu- 
zène se décida alors, non sans de longues 
hésitations, à l'exclure du trône pour y faire 
monter son propre fils Matthieu. Cette nou- 
velle usurpation dura peu; Matthieu Ait cou- 
ronné an printemps de 1354; et, moins d'un 
an après, Jean Méologne, aidé dn noble gé- 
Momr. MOOB. umviRS. — t. vin. 



nois Gasteinzzi, se présenta devant le port de 
Gonstantinople. Cantacuzène n'osa pas leur en 
interdire l'entrée, et le jeune Paléologue se 
trouva ainsi placé à la tète de tous les mécon- 
tents de la capitale. Cantacuzène n'était plus 
maître des événements. Bien qu'il eût entre les 
mams les plus fortes positions de Gonstantino- 
ple, qu'il fût défendu par les Catalans, aventu- 
riers braves et dévoués , il ne voulut pas con- 
server au prix d'une elTusion de sang une sou- 
veraineté précaire , illégitime; et, cédant plus 
encore à ses scrupules qu'au soulèvement po- 
pulaire, il abdiqua vers la (în de décembre i3r>^, 
et se relira dans le monastère de Mangane, sous 
le nom de Joasaph (Joseph) , pendant que sa femme 
prenait le voile et le nom d'Eugénie dans le cou- 
vent de Sainte-Marthe. En abandonnant la 
partie lorsqu'elle était encore loin d'être perdue, 
Cantacuzène se fit accuser de faiblesse par ses 
contemporains et même par sa famille ; et Irène. 
CD partant pour le cloître, put dire à l'ex-cmpe- 
reur : « Si j'avais gardé Didymolîque comme vous 
Gonstantinople, il y a douze ans que nous fe- 
rions notre salut. » 

Le monarque déchu vécut dès lors dans la 
retraite, et remplit ses loisirs par des exercices 
de piété et des compositions littéraires. L'époque 
de sa mort est douteuse; il vivait encore en 
1375, puisque le pape Grégoire XI lui écrivit à 
cette date; mais il est peu croyable qu'il ait, 
conune le prétendent Lambèce et Docangc, pro- 
longé sa vie jusqu'en 1411, c'est-à-dire jusqu'à 
plus de cent dix ans. 

On a de Cantacuzène Quatre livres de Mé- 
moires (loToptôW P(6Xia Z') , qui contiennent 
l'histoire de l'empire grec depuis 1320 jusqu'en 
1360. Cet ouvrage, qui n'est pas la confession 
sincère d'un pénitent, mais l'aiMjlogic d'un homme 
d^tat ambitieux, présente, rî on le contrôle par 
les récits passionnés, dans un autre sens, do 
Nicéphore Grégoras , un tableau exact et inté- 
ressant d'une longue période de la décadence 
byzantine. Au point de vue littéraire, ces mé- 
moires, écrits d'un style (Hirrectet môme élé- 
gant, quoiqu'un peu terne et languissant, ofTrcnt 
une imitation habile de Thucydide. On regrette 
qu'ils soient surchargés de discours souvent plus 
difpies d'un rhéteur que d\in homme d'Etat. 
Jacob Pontanus traduisit , d'après un manus- 
crit de la bibliothèque de Munich, les Mémoires 
de Cantacuzène, et lyouta des notes et la vie do 
l'auteur à cette traduction, éditée par Grctscr, 
Ingolstadt, 1603, in-fol., et réimprimée avec lo 
texte grec, publié pour la première fois d'après 
un manuscrit du chancelier Séguier; Paris, 
1645, 3 vol. fai-fol. La magnifique édition prin- 
ceps de Paris, réimprimée assez médiocrement 
dans la collection des auteurs byzantins de Ve- 
nise en 1729, a été reproduite avec beaucoup de 
soins par M. Louis Schopen, pour la collection 
byzantine de Bonn, 1828-1832, 3 vol. m-8\ Les 
iÊémoiires de Oantacuzène ont été traduits en 

17 



615 CANTACUZÈNE 

français par le président Consin dans son His- 
toire de Çonstantinople depuis le règne de 
^ancien Justin jusqu'à la fin de Pempire; 
Paris, 1672-1674, 8 vol. in-4*; — Kaxà ri^ tûv 
Sapaxrjvâv &ip£OEa>c àico)«Y;ai à; Kaxà t6v 
McoaiieS Xôyoi A. Ces apologies du christianisme 
Gonlre la religion de Mahoinot prouvent que Can- 
tacuzènp connaissait bien les croyances qu*il at- 
taquait, quoiqu'il mêle trop de fables et de lé- 
gendes c'^ ses arguments ; elles furent traduites et 
publiées par RudolpheGualter; BÂle^ 1043, in-fol.; 
la traduction seule fut réimprimée dans la même 
ville en ii^, sous le titre de Assertio contra 
fidem moàammeticam ; — une paraphrase 
inédite des Sthtques d'Àristote; — • six È pitres 
existant à Oxford. 

ChKXMxihk€. ( Maiihieu Ifforealbc 6 Kovror 
xou^i^ ), (ils a lue du précédent , né vers 13^5, 
mort vers la lin du quatorzième siècle. Associé k 
l'empire en I3â3, il continua la guerre civile 
même après Tabdication de son père. Fait pri- 
sonnier |>ar les Serves, livré à Jean Paléologue, 
placé par c«lul-ci dans Taltemative d'une renon- 
ciation au trône ou d'une prison fierpétuelle, 
il consentit à quitter le titre d'empereur, et se 
retira dans un cloître. Dans sa r^raite forcée, il 
composa plusieurs commentaires sur les saintes 
Écritures. L'ii seul a été publiéavec une traduction 
par Vincent Richard : Commentarii in Canlica 
Canticorum ; Rome, 1624 , in-fol. Un des fils de 
Matthieu, George Suclietai, fut grand général et 
amiral. Manuel, fils de Suclietai, devint prince 
de Messène, se soumit au sultan Mahomet 11 en 
1460, et alla mourir en Hongrie. C'est le der- 
nier membre connu de la famille des Cantacu* 
zène. LÉO Joibert. 



516 



CanUcnzène. Mémoirtâ, — Nicéptiore Gré^nras, Hii' 
fDlr« Byzantine. — ixicni. — Phranu, 1 , l-H. — Jac 
Pnntanuft, Fila Joannis Cantaruzeni. — Fjtbricius. Bi- 
btiotheca Gneca, vnl. VII, p. "87. ~ Ilankin.t, /)» //y- 
sant. rtrum script, grstc,, p. eoi,— Oiicanfcc, tamWet 
bfnantittes. — Val. ParUot, CmtucuUtu, hûtam» d'état 
et hi$torieu. 

GÂ!fTAGOaKÈ9B(56r6an//),vayvodeYalaque» 
né vers 1640, mort en 1688. U appartenait à une 
famille grecque étal^lie en Moldavie et en Vala- 
cbic depuis le quinzième siècle, et prétendait des- 
cendre de la famille impériale des Cantacuzène 
par Manuel, petlt-fils de Jean Cantacuzène. Son 
père Constantin avait épousé la fille de SerbanT^ 
et, après avoir occupé de hautes dignités, il 
avait été a.ssassrné par l'ordre du vay vode Gré- 
goire Ghica. La mort de Constantin n'amena 
pas la ruine de sa famille; car Grégoire, pour- 
suivi par l'indignation publique et les menaces 
des Turcs, s'enfuit en AUema^e ; et le vay vo<le 
Antome, qui lui succtVla, éleva Serban à la dignité 
de spatar en 1669. La déposition d'Antoine et le 
retour de Grégoire forcèrent Serban à s'enfuir à 
Asdrinople, pendant que ses frères étaient ar- 
rêtés, envoyés aux mines d« sel, et torturés hor- 
riblement An bout de qui^ues années, Ghica 
fat déposé pour s'être uni aux Polonais^ et sou 



son successeur Dncas les Cantacuzène eur^t 
des alternatives de faveur et de disgrâce, au mi' 
lieu desquelles Serban obtint la place de grand 
logothète ou premier ministre, et fut appelé 
par le divan à remplacer le vay vode Ducas au 
moment où celui-ci, dit-on, allait le faire périr. 
Serban II prit possessipp de la principauté le 
6 janvier 1679. Il était animé d'excellentes in- 
tentions, rendues inutiles par les Turcs, qui épui- 
saient le pays d'argent et de provisions, et for- 
çaient les habitants à les suivre dans leurs ex- 
péditions contre les chrétiens. Ce fut ainsi que 
Serban U dut marcher contre Vienne à la snite 
de K ara-Mustapha. La tranchée fut ouverte le 
14 juillet 1683. Les Moldo-Valaques chargés de 
la construction et de la ganle des ponts les 
laissèrent détruire deux fois ( 1 ô juillet et 6 août), 
et Serban informait les assiégés de tout ce qui se 
passait au camp. Un petit bois situé près d&SchtPn- 
bnm porte encore aujourd'hui le nom de Mol- 
davar Uolzel, bois Moldave. Vienne a>ant été 
délivrée par Sobicski le 12 septembre, le dé- 
sastre des Turcs excita Serban 11 à se déclarer 
Indépendant. Il entretint des relations avec l'em- 
pereur d'Allemagne et les czars de Russie Jean 
et Pierre, et forma en secret une armée de près 
de 30,000 hommes. Léopold lui donna le titre de 
comte de l'Empire, et lui fit entrevoir le trône 
de Çonstantinople ; mais les boyards, découragés 
par tant d'insurrections malheureuses, refusèrent 
de suivre Serban dans cette entreprise, et lui- 
même mourut au moment d'exécuter ses projets 
(19 octobre 1688). On prétend qui! Tut em|)oi- 
sonné par son frère Constantin et par son ncvcn 
Ctiastantin Uiuncovan Bessaraba {voy, ce nom), 
qui lui succéda. 

CAXTACUZKMB (DémétHtis)^ frère du précé- 
dent, fut deux fois vay vode de Moldavie. 11 se 
fit détester de ses sujets, sans pouvoir gagner la 
faveur des Turcs. Forcé de se réfugier en Polo- 
gne en 1679, il ne fut replacé à la tète de la 
principauté que pour être bientôt destitué par le 
grand vizir Ibrahim-Pacha, en 1686. il fut rem- 
placé par Constantin Cantemir. 

* CANTACVZÊNE (Etienne III), fils de Cons- 
tantin Cantacuzène, succéda à son cousin Cons- 
tantin Brancovan en 1714; mars les Turcs œ 
l'avaient nommé que pour renverser plus facile- 
ment Brancovan : aussitôt qu'ils se furent dé- 
barrassés de celui-ci, ils songèrent à se défaire 
d'Etienne, qui ne put prévenir sa chute par sa 
soumission envers le divan , et qui la h-kib. par 
ses intrigues avec la cour de Vienne. U fut dé- 
posé (janvia* 1716 ), arrêté, et conduit avec son 
père à GonstaJttinople, où ils furent exécutés fas 
7 juin 1716. •< Avec Cantacuzène, dit un historien 
moldave contemporain, mourut le dernier prince 
indigène ; avec lui s'éteignit la dernière étincelle 
de la liberté et de l'indépendance valaque. » Son 
successeur Nicolas Maurocordato fut le premier 
prince fanariote, c'est-à-dire pris parmi les fa- 
milles princières des Grecs établis dans un qoar- 



617 CAI9TAGUZÊNE 

tier de Coorturtinopie déalgaé sous le nom de 
Fanar. Léo Joubbrt. 

Kofatuttcban, HM. dé luf^a^acAte.— Caulemlr, HUt. 

de rUmpêrt ottoman. 

GANTÂCUZÀsiB ( Constantin ). Votf. Bessa- 

RABÂ. 

CJU^TA-CÂLLINA ( Rtmi), gra?eur italien, 
mort à Florence vers 1630. 11 apprit le dessin à 
Véoole des Carrache, mais se fit peu remarquer 
dans la peinture. U exécuta un grand nombre de 
vues et principalement des décorations de/éles, 
d'après ses propres dessins ou ceux du Parigi. Il 
peignait en outre très-bien, et dessinait correcte- 
ment k la plume. Au rapport de Gori, Canta-Gal- 
Itna fut le maître du célèbre Callot 

Naffler./Yraci ÀUgtmeitus AAJii(/«r«X.«artcon. --uort, 
OEuvres. 

*cAnrkLV¥0(AngeU> diCostanzo), Voy. 
CosTANzo (Angelodi). 

CAXTALTCIDS OU CÂNTÂLICIO, dit ValEM- 

TiNo {Jean- Baptiste )f cardinal et poète ita- 
lien, né à Cantalice (Abniizes), mort en lôU. 
II prit son nom de sa yille natale, et M)n surnom 
de celui de César Borgla, évéque de Valence, 
dont Cantal y cius éleva le parent, Louis Borgia. 
Par la protection de cette puissante ramilie, Can- 
talycius obtint en ]503 l'évèché de Penna et 
d*Altri , et assista an concile général de Latran 
en 1512. On a de ce prélat : Epigrammata; 
Venise, 1493, in-4* : cet ouvrage contient douze 
livres d'épigramroes et deux de distiques ; à la 
fin du volume *on trouve quelques pièces des 
disciples de Tauteor; — De Parthcnope àis 
capta, Gonsalvia duce, en quatre livres; Na- 
ples, 1508, in-M., et Strasbourg, 1513, in-4*; — 
Canones grammatices et metriees; Rome, 
1509, in-4'». 

La Moonoye, htmarqnêi sur let jugements des ta- 
vanU.-^ ToppI, Bibl. Napotêt, 

CARTARiufl. Voy, Odou db Katt. 

«CARTABi^ii ( Ange >, chirurgien ItaHcn, vi- 
vait dans la seconde moitié du dix-hnitième 
siècle. On a de lui : Chirurgia prattïca , ac- 
commodata al uso seolaresco; Padoue, 1715, 
in-4». 
Carrère, BtbL de ta Médecins, 

* CANTARiMi ( Fr. ), poète italien, vivait à la 
fm du seizième siècle. On a de loi : la Flda 
f^fnfa, favola pastorale; Venise, 1598, In -8°. 

Catal. Mibt. Doua^. — Adetonff, tupplémeat à Jôeher, 
JlUjemeinm Cetehrien-Lexicon. 

«CAXTAAIHI (5imofie),ditSiiiONSDA Pe- 
sa no, peintre de l'école bolonaise, né à Oropezza 
près de Pesaro en 1612, mort à Vérone en 1C48. 
Jl fut successivement élève de Giacomo Pandoi- 
lini et de Claudio Ridolfi; mais il devint sur- 
tout habile dessinateur en étudiant les estampes 
d'Augustin Carracbe, et coloriste en copiant les 
meilleurs onvragM du Barocdo et des maîtres 
de l'école vénitienne. U avait d^è commencé à 
produire ea pnbKc quelques ouvrages, quand on 
apporta à Pesaro , et dans la ville voisine de 
Fnoy trois eioeUents tableaux du Guide. Leur 



— CANTARim ^ 618 

vue enflamma CantarinI d'une vive émulation, 
et de ce jour il n'eut plus qu'un but, d'imiter le 
st)le du Guide, et s'elVorça de l'égaler. Le suc- 
cès couronna son audace , et bientôt un de ses 
tableaux, placé auprès d'un saint Thomas du 
GuKIe, ne |>arut pas iiHligne de ce grand maître 
par la beauté et la variété des tâtes, l'haliile 
distribution de la lumière et des ombres. Non 
content de ce premW essai, CantarinI partit 
pour Bologne, et, dissimulant le talent quMI avait 
déjà acquis, entra dans l'atelier du Guide lui- 
m^me, qui ne pouvait assez s'étonner de la rapi- 
dité de ses progrès. Malheureusement pour lui, 
CantarinI n'avait pas un caractère à se pflcr 
longtemps à cet état de dépendance ; il commença 
à se permettre de critiquer l'Albane, le Domi- 
niquin, et son maître lui-même. Tant de pré- 
somption, jointe à la négligence (|u')l apportait à 
l'exécution des travaux qui lui étaient a)nfiés, 
lui fit perdre la Taveur du public. Il fut obligé de 
quitter Bologne, et se remlit à Rome, où l'étQde 
de l'antique et des chef^-d'omvre Je Raphaèl 
changea presque entièrement sa manière. Lors- 
qu'il se vit appelé au service du duc de Man- 
toue, son orgueil naturel ne connut plus Je bor- 
nes; U ne cessait de se louer Ini-méme outre 
mesure, dépréciant tous les autres artistes, e( 
Jules Romain lui-même. Ayant en le malheur 
de manquer on portrait du duc de Mantoue, et 
ayant encouru la disgr&ce de ce prince par ses 
manières désagréables et la causticité de son es- 
prit, il se retira à Vérone , oit il mourut à l'Âge 
île trente-six ans. On soupçoima queh{u'un des 
nombreux ennemis qu'il s'était laits de lui avoir 
versé du poi:>on. 

Cantarini, fut soufi beaucoup de rapports, un 
peintre habile, et digne d'entrer en parallèle 
avec le Guide. Sans avoir autant d'ék^vation ni 
de science, Il eut quelquefois plus de grâce , mais 
un ()eu plus recherchée; il excella surtout dans 
l'exécution des pie«ls et de^ mains, qu'il étudiait 
sans cesse dans les ouvrages de Louis Carrache. 
Il imita aussi ce maître {Mur les draperies; mais 
il ne parvint jamais à égaler en ce genre ni le 
Guide ni le Ttarini. Son coloris est vrai, mais 
toujours un peu gris; ce qui lui avait fait donner 
par l'Albane le surnom de peintre cendré. 

On cite, parmi ses meilleurs ouvrages, le Saint 
Jacques de l'église de ce saint, èRimini; le 
Miracle de saint Pierre, à Fano; la Madeleine, 
à Saint-Philippe de Pesaro; la Transfiguration, 
du musée de Milan; et le Saint Romuald qui 
se trouve dans cette ville au palais Paolucd. On 
volt de ce maître, à la Pinacothèque de Munich, 
le Chrisl apparaissant à la Madcleme, V In- 
crédulité de saint Thomas, et une Sainte Cé- 
cile ;ii\x musée de Dresde, la Chasteté de Jo- 
seph; au Louvre, trois Saintes Familles; enfin 
au musée de Nantes, un £cce homo, 

Cantarini a gravé aussi un assez grand nom- 
bre d'eaux- fortes, parmi lesquelles : Adam et 
Eve mangeant le/htU dtfendu; — daax ite 

17. 



51^ CAJHTARINI 

pas en Egypte; —cinq Saintes Familles;-' 
Saint Jean dans le désert; — V Enlèvement 
d'Europe; Mercure et Argus ;-- Vénus et Ado- 
nis; — la Fortune^ etc. £. Breton. 

Laazi, Storia pUtorica. — OrlandU Jbbeeedario. — 
TIcoul. DiUonariô. - Paldlnuccl. iVottofo.— Wlnekel- 
naoi, T^evei Jfa*/<r-L«xi*on.-vlilot. MuMêè iM Unvrt. 

*GA?ITB DBL 6ABBIBLL1 D'AGOBBIO , 

podestat de Florence, vivait en 1302. Il était clief 
de condottieri en Roinagne, et vint en 1301 se 
joindre à Charles de Valois, li aida à faire triom- 
pher dans Florence le parti gueire, dit des Pfoirs, 
et pendant six jours prit une part active au mas- 
sacre des Blancs, ainsi qu'au pillage et à l'incen- 
die de leurs palais. Un tiers de la ville Tut brûlé 
dans cette sédition, à laquelle Chades assista 
de sang-froid. Apr6sle rétablisscmenl de Tordre, 
Cante d*Agobbio fut nommé podestat le 1 1 no- 
vembre 1301. « Ce nouveau juge fut encouragé 
à la cruauté non-seulement par la violence du 
parti de qui 11 tenait sa chaiige, mais plus en- 
core par Tavarice de Charles de Valois, qui par- 
tageait avec lui le produit des amendes. Pen- 
dant cinq mois que Charles passa à Florence, 
Cante condamna six cents citoyens à l'exil; 
il les soumit en même temps à des amendes 
de six et huit mille florins, avec menace de 
confiscation des biens s'ils ne payaient pas. Plu- 
sieurs liéritières furent enlevées des mains de 
leur famille , et mariées par force. Dante All- 
^ûeri. et Petraccio, père du poète Pétrarque, 
furent compris dans cette proscription. » (Sis- 
roondi.) En 1306, Cante d'Agobbio fut nommé 
capitaine des Florentins noirs faisant le siège de 
Pistoie, et se souilla encore par les atrocités qu'il 
laissa exercer sur les assiégés après et malgré 
leur capitulation. En 1313, les Florentins ayant 
donné à Robert, roi de Naples, la seigneurie de 
leur ville, Cante fut déchu de sa charge. 

SUmondl, Histoire des Bépnbliquêt italennêt. 
CANTBGLAIB (Chorles). Voy. ld£MAKDRE- 

Pbotrctor. 

CANTBL ( Pierre-Joseph ), jésuite fran- 
çais, né aux Ils (Normandie) le 16 novembre 
1646 , mort à Paris le 6 décembre 1684. Il a 
écrit un abrégé des Antiquités romaines, 
sous ce titre : De romana Bepublica, sii^e de 
Re milltm et cioil, roman. ; Paris, 1684, in-12. 
On lui doit le Justin, Paris, 1677, et le Va- 
lère-Maxime , ibid., 1679, de la collection des 
classiques ad usum Delphini. 11 avait com- 
mencé un grand ouvrage sur t Histoire civile 
et ecclésiastique des villes métropolitaines 
( en latin), dont il parut un premier volume en 
16S4, in-4*, et que sa mort prématurée l'empê- 
cha de continuer. 

GuUbert, Miemoirei tioçraphiquét de la Seine-hi/é- 
fiêure." leoRlct, Methoée pour étudier Fkistoire, 
111, 1T4.- Des BsMits. SiécUt titt. 

«CANTBLBIJ (dom Nicolos), hagiographe 
firançais, de l'ordro des Bénédictins, né à Saint- 
Val^-sur-Somme ( Picardie ) , mort le 29 juin 
1662, dans l'abbaye de Saint-Qermain-des-Prés à 



^ GAin:£MlR 520 

Paris. Étant entré dans Tordre des Bénédictins à 
Vendôme en 1649, il fut envoyé plus tard k l'ab- 
baye de Saint-Germain-des-Pn^, où il devint 
sacristain. Il s'y distingua par sa piété, et mou- 
rut après avoir indiqué d'avance la semaine de 
sa mort On a de lui : Insinuationes divinx 
pietatiSf seu vita et revelationes S. Gertrudis, 
virginis et abbatissx ord. S*'Bened.; Paris, 
1062, in-d"* (ouvrage posthume). 

Roulllart. hist. de Fjibbafe de SainUGtrmabhdes' 
Prés, p. tIS. 

GANTBLLi (/oc^es), géographe italien, mort 
en 1696. En 1663, il alla faire ses études k Bo- 
logne, et y demeura jusqu'en 1669, époque à la- 
quelle François II, duc de Modène, le nomma 
son bibliothécaire. Cantelli construisit pour ce 
prince deux magnifiques globes qui sont encore 
admirés dans la bibliotlièque ducale , et dressait 
une carte particulière des États de Modène 
lorsque la mort vint le frapper. On doit è ce sa- 
vant la publication de trois dialogues latins de 
l'abbé Bacchini , enrichis d'une préjace ; Modène , 
1692, et Parme, 1740, m*12. 

Ulong. Bibl. hUt, delà fyai»M(6d.FonteUe), 1 etiv. 

* CANTBLLOPS ( José), peintre espagnol , ne 
k Palma (Majorque), mort en 1785. Il était mem- 
bre de l'Académie de dom Femand, et a laissé 
dans sa patrie un grand nombre de tableaux assci^ 
estimés. 

Qullliety Dietitmnairé dês Peintrti espagnol». 

* CANTBLMi , maison illustre ilu royaume de 
Naples. Cluu'les H, roi d'Angleterre, reconnut 
en 1683, par acte solennel, que cette maison des- 
cendait des rois d'Ecosse, et avouait pour ses pa- 
rents ceux qui en portaient le nom. Voici com- 
ment s'explique cette origine : 

Éverard, surnommé Cantdm ou Kanclam (à 
cause de son esprit), dernier fils de Duncan r% 
roi d'Ecosse , fut obligé, après la moit de son père, 
assassiné en 1040 par Macbeth, de se retirer en 
Angleterre auprès du roi saint Edouard, et de là 
s'établit en Normandie, où il avait des parents. Son 
fils, Alphonse d'Ecosse, devint seigneur de Luc 
et de Trilli ; et son petit-fils Rostaing, possesseur 
de grands biens en Provence, prit le surnom de 
Cantelm (en italien Cantelmi).Les enTants de 
Rostaing suivirent Charles, duc d'Anjou , lors de 
la conquête de Naples en 1265, et eurent en fief 
la terre de Popoli; Jacques T' en fut le premier 
seigneur. 

Rostaing 1*'', seigneur de Popoli , mort en 1310, 
succéda à son père. Il se siçmla contro les Sar- 
rasins , fut nommé sénateur romdn, capitaine de 
Naples, et régent de la cour vicariale. 

unis , Famiglie di Napoli. 

GANTBMiB (Constantin), vayvode de Mol- 
davie yers la fin du dix-septième siècle, mort le 
23 mars 1693. Il appartenait à une famille tartaro 
d'origine, et qui parait remonter jusqu'à Temoup- 
ïenk ( Tamerian ) ; du moins c'est ce que prétend 
le prince Démétrius Cantemir (dans son His- 
toire de l'empire ottoman), mm sans appot^ 



531 



CANTEMIR 



532 



ter d'autre preuve à Tappuî de cette généalogie 
que la ressemUance des noma Kban-Temoar et 
Temour. Seloo lui, un des descendants du con- 
quérant tartare parvint à se soustraire à Tauto- 
rite des Tartares et des Turcs, et fonda à Bender 
une principauté qui n'eut qu'une courte durée ; 
car il Ait mis à mort par les Turcs, et sa famille 
dispersée. Un des membres de cette famille se 
réfugia vers lô40 en Moldavie, où il embrassa 
la religion chrétienne. C'est de lui que descendait 
Constantin, qui, après la mort de son père Théo- 
dore, tué par des Tartares» passa en Pologne, où 
il servit pendant dix-sept ans dans les armées des 
ToisLadislas et Casimir: ce dernier le fit colonel. 
Puis il entra successivement au service de George 
Ghica, vayvode de Yalachie, et de Dabiza, vay vode 
de Moldavie, et fut nommé commandant des 
forces de cette principauté. En cette qualité, il 
rendit des services signalés aux Turcs dans leur 
faittecontre les Polonais. Il fut fait vayvode de Mol- 
davie en 1684. Les Turcs étaient alors en guerre 
avec les Polonais, commandés par Sobieski. 
Constantin Cantemir, placé entre ses aflections 
de chrétien et ses devoirs de vassal, se tira avec 
habileté de cette position dangereuse. Pressé par 
Sobieski, qui enva^hit la Moldavie en 1685 et 1686, 
de se déclarer pour lui, il s'y refusa; mais quand 
ce prince fut forcé à la retraite, il le secourut en 
' secret, et empêcha les Turcs de l'accabler. Cette 
politique habile, que Constantin renouvela plu- 
sieurs fois sans que le divan pût l'accuser on 
même le soupçonner de trahison , lui valut l'hon- 
neur peu commun dans ce pays de mourir sur 
le trône. Près de sa tin, il exprima le vœu que 
son fils Démétrius fût élu vayvode à sa place ; et 
les boyards moldaves se hfttèrent de satisfaire ce 
désir du mourant. 

CANTBMift ( Démétrius), vayvode de Molda- 
vie, né le 26 octobre 1673, mort le 23 aoôt 1723. 
Son père l'envoya en otage à Constantinople en 
1687, à la place de son frère Antiochus. Il pro- 
fita de son séjour à Constantinople pour apprendre 
très-bien le turc, le persan, l'arabe, en même 
temps qu'il sut habilement résister aux intrigues 
de Constantin Brancovan Bessaraba (voy. ce 
nom), ennemi déclaré de sa famille. Une fois 
même il fut sérieusement menacé ; mais il se ré- 
fugia à l'hôtel du comte de Ferriol, ambassadeur 
du roi de France, et ne tarda pas à rentrer en 
grâce auprès du divan. En 1691, son père le rap- 
pela; et deux ans plus tard, à son lit de mori , il 
obtint des boyards qu'ils l'élussent pour vayvode. 
Mats la Porte, très-opposée à la transmission hé- 
réditaire du pouvoir en Moldavie, ne confirma pas 
l'élection, et Démétrius retourna encore à Cons- 
tantinople. 11 y étendit son instruction, déjà fort 
vaste , ajouta à la connaissance des langues orien- 
tales celle de la plupart des langues européennes, 
et, par ses recherches sur les annales des Otto- 
mans, se prépara à écrire l'iûstoire de ce peuple. 
11 suivit les Turcs dans plusieurs de leurs expé- 
ditionsy et assista aux désastreuses campagnes 



de Hongiîe, qui , dans les dernières années du 
dix-septième siècle, amenèrent la décadence de 
l'empire ottoman. Son savoir et l'attachement 
qu'il montrait pour la cause des Turcs lui valu- 
rent l'amitié du divan, qui lui offrit plusieurs fois 
le trône de Moldavie; mais il visait plus haut, et 
ne voulait pas moins que renverser Constantin 
Brancovan , et réunir sur sa tête les deux prin- 
cipautés : en attendant il fit donner celle de Mol- 
davie à sonfrère Antiochus ( l A9â-i701). En 1700 
épousa Cassandra, fille de Serban II Canta- 
cuiène. C'était un acheminement à «es projets 
ambitieux ; car Serban II avait laissé un nom 
cher aux Valaques. La dernière année du règne 
d'Antiochus Cantemir fut marquée par un évé- 
nement insignifiant en hii-même, mais mena- 
çant pour l'avenir de l'empire turc. Toici com- 
ment le raconte un chroniqueur moldave : « En 
1701, dans la dernière année du règne d'Antio- 
chus Cantemir en Moldavie, un envoyé de Russie 
vint d'AzofTà Constantinople sur une galère por- 
tant le pavillon russe. Les Turcs virent avec in- 
quiétude les Russes construire des vaisseaux, et 
ouvrir par mer de nouvelles communications. 
Toute la population de la capitale s'était réunie 
pour admirer ce bAtiment, car personne n'avait 
jamais pensé voir un vaisseau russe dans le port 
de Constantinople. Les Turcs avaient bien entendu 
dire que les Mouscals (Moscovites) avaient com- 
mencé k se civiliser et à construire des vais- 
seaux; mais ce n'est qu'alors qu'ils purent se 
convaincre par lenrs propres yeux de toute la 
vérité de la chose. Constantinople était cons- 
terné. » Les Russes, menés violemment à la ci- 
vilisation par un homme de génie, devaient faire 
des progrès rapides; et Pierre le Grand, après 
la bataille de Pultawa, se crut assez fort pour 
chasser les Ottomans d'Europe. Sûr de l'alliance 
des Polonais , et comptant sur la défection de 
Constantin Brancovan , il ne s'attendait pas à de 
grands obstacles; et il promettait aux dames 
polonaises, en 1710, de leur donner, Tannée sui- 
vante, un bal dans le sérail. Le divan, averti 
des relations de Brancovan avec le tzar, rem- 
plaça Nicolas Maurocordato, récemment nommé 
vayvode de Moldavie, par Démétrius Cantemir, 
qui lui parut plus énergique ( novembre 1710), et 
cliargea ce dernier d'arrêter Brancovan et de le 
livrer aux Turcs, en lui promettant les deux 
principautés. Démétrius partit de Constanti- 
nople, tout dévoué aux Turcs du moins en ap- 
parence ; mais, à peine arrivé en Moldavie, il son- 
gea à se séparer d'une cause qu*il regardait sans 
doute comme perdue. Les premiers revers des 
Turcs, l'entrée du premier corps d'armée russe 
en Moldavie, le décidèrent ; et il conclut avec le 
tzar, à Jaroslaw, le 13 avril 1711, un traité par 
lequel la Moldavieétait constituée en principauté 
indépendante, sous la protection de la Russie, et 
sous le gouvernement héréditaire de Cantemir 
et de ses descendants. Dans le cas où l'entreprise 
ne réussirait pas , il devait recevoir de riches dé- 



523 



CANTEMIR 



634 



doromagements en Ru'^sie. Le prince, à ees con- 
ditions, s'engageait à roiirnir des tlvreset 10,000 
bommp8 de troupes à Tannée nissc. Cette expé- 
dition ne Tut pas heureuse. La duplicité de Bran- 
covan, qui abandonna les Russes au moment dé- 
cisif; les retants et les irrésolutions du tzar, qui 
n^arriva à Jassi que le 1 1 juin 17 1 1, et ne montra 
dans celte c<im})a|;;ne ni le tdcnt d'un général 
ni rénor^çic d'un soldat ; lafauti; du général Janus, 
qui lai!(sa les Turcs passer te Pruth à Falci ; enfin 
les manipwvres liabiles du grand vizir Meliemcd- 
Baltaji-Pactia, guiilé par des ofTicIcrs suédois, 
forcèrent Tarmée russe au traité désastreux ou 
plutôt à la capitulation de liussl. Quoique con- 
traint d'abandonner plusieurs provinces, le tzar 
se refusa noblement à livrer Cantemir; et il par- 
vint à le faire évader, en le cacbant dans la voi- 
ture de la tzarine. Démétrius se retira d'abord à 
Ctiarcow en Ukraine, avec toute sa famille et une 
foule de Moldaves , dans les ricbes domaines que 
lui assigna le tzar. Ce prince lui donna en même 
temps le titre d'altesse sérénissime , et le droit 
de vie et de mort sur les Moldaves qui l'avaient 
solvi. Démétrius Cantcmir, très en faveur auprès 
de Pierre le Grand , passa le reste de sa vie entre 
rétude et les devoirs île sa haute position. Cette 
▼le studieuse ne fut troublée que par son second 
mariage avec la princesse Troubeskoy, et par 
Texpéilition de Derbcnt, dans laquelle il suivit le 
tzar. Les fatigues de cette longue carn|>agtic (1721, 
1722 ), dévelopftèrent chez lui une maladie ( dia- 
bète) qui reirii)orta au mois d'aoïU 1723, au mo- 
ment 011 il venait «l'être nommé prince du saint- 
empire. Rien que le prince Démétrius Cantemir 
ait joué un assez grand rôle |M>litique , il est sur- 
tout connu par ses ouvrages littéraires. Il priait 
le turc, le persan, l'arabe, le grec modenie, le 
latin , l'italien, le russe, le moldave, et compre- 
nait fort bien le grec ancien, TesclaTon et le 
français. Il était membre de l'Académie de Berlin. 
]| a laissé les ouvrages suivants : 

Histoire de Vngrandissevienl et de la déca- 
dence de tempire Othoman, en latin , traduit en 
anglais par Tindal, 1734, en français |>ar Jonc- 
quieres, 1743, 4 vol. In-I2 ou 2 in-4', et en al- 
lemand par Schmidt; Hambourg, 1745, în-4''; — 
Systf'me de la religion niohomé/ane,en russe, 
manuscrit; — Histoire ancienne et moderne 
de la Dacie, en molilave, manuscrit: le même 
ouvrage en latin se perdit dans un naufrage sur 
la mer Caspienne, pendant l'expédition de Der- 
bent ; — Étal frrtKsent de la Moldavie, en latin, 
imprimé en Hollande, avec une carie du pays, 
traduit en allemand par J.-L. Redslab, et inséré 
dans le Mdyasin d'histoire moderne et de géo- 
grophiede Biisching; — flistoire des deux mai' 
sons de Brancovan et de Cantacitzène^ en mol- 
dave, traduite depuis en russe, allemand, grec. 
Le prince Démétrius avait encore composé une 
Histoire des Mahométnns, depuis le faux pro- 
phète Mahomet jusqu'au premier empereur 
turc, perdue dans le naufrage dont nous avons 



parlé pins haut; et uoe Notice sur les portes 
Caspiennes et autres antiquités du Caucase, 
que Bayer mit à profit dans sa dissertation De 
muro Caucaseo , inséré, dans les Mémoires de 
l'Académie de Saint-Pétersbourg. 

CANTBMIB {Antiochus), homme d*ÉUt et 
poète nisse, né à Constantinople en 1709, mort 
à Paris en 1744. n éUlt le quatrième fils de Dé- 
mélrins Cantemir et de Cassandra Caotacuztee. 
Son |)ère lui fit donner une éducatioli soignée, 
et, charmé de ses progrès, le désigna an tzar 
comme celui de ses enfants qui était le plus propre 
à le remplacer auprès de ce prince. Le jeune Ad- 
tlochus se montra digne de la préililection de son 
père : presque encore enfant , il fut nonnné mem- 
bre de l'Académie de Saint-Pétersbourg et lieu- 
tenant des gardes. Avant l'âge de Tingt ans, il 
publia une première satire, Mentôt suivie de trois 
autres. Ces ouvrages, imités d'Horace et de Bol- 
leau, sont plus remarquables par le grand sens 
de l'auteur que par la gaieté; mais ils servirent 
la cause de la dvllisation en livrant au ridicule 
les ennemis des réformes de Pierre le Grand, et 
créèrent la Tersification et la poésie russe. Avec 
les talents d'un littérateur de premier ordre . An- 
tloclnis montra ceux d'un homme d*État. Lors- 
qu'à Tavénement d'Anne de Courtaude (1730) 
les Dolgorouki lui arrachèrent Tabandon d^one 
pariie de son autorité en faveur de raristocratie, 
Cantemir sut décider la nouvelle tzarine à revenir 
sur ses concessions et à garder le pouvoir absolu, 
non qu'il regardât ce gouvernement comme le 
meilleur ; ses préférences, au contraire, étaient 
pour le gouvernement anglais ; mais il croyait l'au- 
tocratie plus convenable à l'état de la Russie. Ce 
service éclatant fUt récompensé par de magnifi- 
ques donations, par la place de ministre en Angte> 
terre (1730), et plus tard d*ambassadcor en 
France, où sa santé Tappela en 1 736 et où ses goAts 
le fixèrent. Sans négliger ses devoirs politiques, II 
continua à cultiver les lettres avec ardeur, et se 
lia avec les hommes les plui; distingués de France 
et d'Angleterre. La mort de la tzarine Anne ( 1 740); 
la révolution qui renversa Biren, celle qui mit 
Elisabeth sur le trône en 1741; la mort même 
du grand chancelier prince Tzerkaskoy, qui lui 
destinait sa fille, ne nuisirent point à son crédit; 
mais , dégoûté de la politique et de plus en plus 
porié à l'étude, il songeait à éclianger sa place 
d'ambassadeur contre la présidence de TAcadé- 
mie de Saint-Pétersbourg, lorsqu'il mourut à 
Paris d'une hydropisie de poitrine. Pendant sa 
maladie il avait traduit en russe le Manuel d'à- 
pictète et le Tableau de Cébès. Outre cet ou- 
vrage et ses satires, au nombre de huit ( traduites 
en français par Vabbé Guasoo; Londres, 1760), 
on doit au prince Antiochus Cantemir des tra- 
ductions en russe de l'Histoire de Justin, des 
Épitres d'Horace, des Odes d'Anacréon, des 
Lettres persanes, des Dialogues d'Algarotti 
sur la Lumière. Lio Joubeht. 

Démétrius Ctntemir, Histoire ds Vempirt Oitcman,^ 



5>5 



CAWTEMIR — 



Kogatnhehin, Chrmiqueimoldatêt. - Oua^co, ffotitê 
gmr te prince AnUoekui CanUmir, ta t«ie «e m Iraduti- 
Uon Iles Mllres. 

GABiTEiiAC (iV. DE)f poëte du di\-8cptième 
siècle, est auteur d*un recueil de Poésies nou- 
velles et Œuvres galantes, imprimé à Paris 
en 1661 et 166S, in- 12. On trouve, dans quelques 
exemplainss de la première édition de ce livre, 
OB petit poëme de quarante stances, intitulé 
l'Occasion peréne ei retrouvée^ attribué à tort 
à Pierre CornHIle, et qui, aupprimé (par or- 
dre) dans réditloB de 1665, a été inséré dans 
d'antres reeneils du tempo. Cette pièce dé man- 
rais so6t est cependant la mettieure du reeneit 
dualeni'deCaiiteBac. 

U Bas Dlet. ênr^ctop. de ta Fr&nee. - t^rettaf , 
JppanUê mttrarUa. — Mleéraa, M«moire$. — Mé- 
moires de Trévoux. 

* GANTBB (André), savant hollandais, vivait 
vers 1440. Il est cité au nombre des enfants cé- 
lèbres par leur précocité. A dix ans, il avait déjà 
de telles connaissances en tliéolo^e et en juris- 
prudence, qu'il répondait sur-lecliamp à toutes 
les questions qu'on lui adressait sur le droit civil 
et canonique. L'empereur Frédéric 111, par une 
lettre autographe, le fit venir à sa cour, et lui 
assista un rang honorable. 

Ballkl. BnfatUs célèbre», p. 60. — U Monnoye. Notée 
sur BaUlet. - Paul Scall hlu» , Epitimon cathoUcut. - 
J. liefrker, Biblàotheca BrudUonm prmeocium. 

CANTKft {Lambert ),laTïsoonsu\ie hollandais, 
né à Gronlngue en 1&13, tnort dans la mèttie 
ville le 27 juin 1553. U fut reçu docteur en droit 
èOrtéans, et devint conseillera laooord'Utrecht. 
Sa science le faisait considérer comme une des 
lumières du l»rreau de son siècle. 

0. Burmanfi, TraJectHm entdUmm. — GafllaiiTné Cah- 
ttr, rUa LoMberH Camteri, daiu mNovte UcUom», 

CANTsa , en latin Canterus (Guillaume)^ 
savant hottandais, fils de Lambert Ganter, né à 
Utrecht le 24 juillet t&42, mort à Lonvain le 18 
mai 1575. Sa famille confia sa première éduca- 
tion ^George Langeveldt, puis à Cornélius Ya- 
lérius ; il vint ensuite apprendre le grec à Paris 
auprès de Jean Dorât, et, au bout de deux années, 
il parcourut TAIIeroagne et Tltalie. 0e retour 
dans sa patrie, il se consacra tout à la science, 
et mounit à la fleur de l'âge , après avoir refusé 
beaucoup d'emplois honorables et plusieurs ma- 
riages avantageux. Justc-Lipse dit de lui : « Je 
« n'ai jamais vu un esprit si infatigable, s! amoo- 
« reux des travaux littéraires, si propre à les 
H supporter. U est au milieu des livres et des 
c papiers le jour, la noit, sans cesse; il n'en 
« bouge pas. Tous les jours de la vie sont con- 
« sacrés à ses études savantes; que dis-je? 
« tontes les heures : il tes partage, la clepsydre 
« sous les yeux ; et chacune est consacrée à telle 
« ou telle lecture, à telle ou telle composition. » 
On a de Canler : Novx lectiones, en quatre li- 
vres, contenant des fragments de divers auteurs 
latins avec explications et corrections, Bftie, 
1&64, in-S**; augmentées de deux livres , Bâie, 
1566, in-8"; enfin portées à huit livres , Anvers, 



CATOTRÉti 62é 

1571, in-8"; réimprimées par Jean Orutcr dans 
Mi\ Thésaurus cntu'us ^ Francfort, 1604, ln-8'; 

— une traduction du grec en latin de la Cassandre 
de Lycopliron, Bâie, 1566, in-4«; réiinpritnée 
dans le Corpus poetarum, Gti\è\e, 1614, In-P; 

— Fragmenta quxdam ethica Pythagoreorum 
quorumdam ex Stobeo desumpta, dvcc les 
àforales d'Aristote , traduits du grec en latin: 
Bâlc, 1 566, in-4° ; ^Ar'istïdU orationes, avec 1a 
traduction de divers autres di<^x)urs des anciens ; 
Bâie, 1566, in-fol. ; — Pepli tyagmenlum; 
Bâie, 1566, in-4* , et Anvers, 1571, in-S*» : cet 
ouvrage contient les'épitaplies présumées d'Aris- 
tote sur les héros d'Ilotnère, avec deé remar- 
ques; — traduction de plusieurs Discours de 
iynesius du grec en latin; Bâie, 1567, in-8"; — 
Aotes et corrections latines sur tes ÉpUres 
/amttières de C»c«o»; Anvers, 1568, în-8*; — 
Schoties sur Properce; Anvers, 1569, in-8* ;— 
Progenies iUustrium virorum ex commentai 
rus grivcorum; Anvers, 1571, in-8'; — Syn- 
taifma de Rationeemendandi grxcos auctores, 
joints à la 3* éililion des i\ovâs lectiones ; An- 
vers, 1571, in-8«>;— EuripUte, avec un choit 
de ses Maximes ; Anvers, 1571, in- 12; — So- 
phocle, grec et latin; Anvers, 1579, et Leyde, 
1593, in-8*;— Eschyle, avec des notes très-sa- 
vantes; Anvers, ibSO/m-S" -,-- Orationes funè- 
bres in obilus aliquot animalium, imprimées 
avec les Poésies de Jean Douza; Leyde, 1590, 
in-8**. Outre ces ouvrages, Canter en a laissé 
plusieurs autres, dont la nomenclature se trouve 
dans le Trajectum eruditum de Gaspard Bur- 
mann. 

p. SufTrlde, Dé SrHptorUms FriiUe. — *clchlop 
Adam. t^Um PMIoéophorum termunormm, — Valerlin 
Andrt. mbliolhéca Belqiea. - V. Swt-ert, Mheiue Bel- 
çiete - De Tliou , Éloge*. — TcKsi» r. Additions aux 
Éloges ~ Nicéroo, Mémoira, XXHiS, sSf.— fiumunn, 
Trajectum eruditum, 

cA?iTBn OU CAilTKiiPS (Théodore), ma- 
gistrat et savant hollandais, deuxième fils do 
Lambert et frère de Guiliaume, né à Utrecbt en 
1545, mort à Leuwarden en 1617. Il fit ses pre- 
mières études dans sa patrie, vint ensuite à Pa- 
ris suivre les leçons de Denis Lambin , qui ex- 
pliquait alors Aristote. De retour dans sa ville 
natale, il y fut nommé juge en 1575, consul 
en 1588, et gouverneur en 1594. Exilé en 1610 
à cause de son attaeliement à la maison d'Au- 
triche, il se retira à Anvers, puis à Leu^rarden, 
où il se livra jusqu'à sa mort à l'étude des 
auteurs grecs. On a de Théodore Canter : 
Variée lectiones; Anvers, 1574, réimprimées 
par Jean Gruter dans son Thésaurus eriti- 
eus; Francfort, 1604, in-S*; — JS'otes sur Vou- 
vrage d'Arnobe contre les Gentils; Anvers, 
1582. — Il a laissé aussi plusieurs manuscrits, 
dont la liste se trouve dans le Trajectum eru- 
ditum de Gaspai-d Bunnann. 

Scalijjer, ScaUyeriana, - Ptcrrc Burmano, Trajec- 
tum eruditum, 

CANTERKL ( Bobèrt ), poëte françaîs, vivait 
I dans la première moitié du dix-septième siècle. 



527 

On a de loi : VEteulape français, hvwtne; 
Paris, 1614, in-8*; — Us Cinq pieux Elance 
ments de saint Bernard sur la mortetpas' 
sion de J.-C,^ stances; Paris, 1619, iii-8*. 
Adeluag, Suppl. à IHkAfW ÂUgmm. CelekrtnUxicaiu 
CA3TKftZA?ii (SétHutien), mathéiDaticiai 
italien, né le 2& août 1734 à Bologne, mort le 
19 mare 1819. H reçut de son père, eaknlateiir 
habile, sa première instruction ; puis, après ai^oir 
continué ses études chez les jésuites, il fut ap- 
pelé à la cliaire de mathématiques à Bologm 
en 1760, et en 1761 il otMerra, avec d'autres 
astronomes bolonais, le passage de Véons sur le 
disque du soleil. Devenu secrétaire de llnstitut 
de Bologne en 1766, il enrichit cette compagnie, 
comme la plupart des sociétés sarantes au sein 
desquelles 11 fut admis, de nombreux mémoires, 
notamment sur Tanalyse. 11 cessa ses cours de 
mathématiques à Tépoque de l'entrée des Fran- 
çais dans Bologne, et les reprit quatre ans plus 
tard. A la mort de Gaètani Monti, il devint pré- 
sident de llnstitut de Bologne. On a de Caoter- 
zani : de ProblenuUt ad conieas sectiones per- 
tinente; Bologne, 1762, \a^* \ ^ de Attrao 
tione sphersB; 1767, in-lbl.; — Bpistola ad 
Hieronytnum Saladinum, qua EustachU Za- 
notti observatio Veneris soient trt^jieieHiis ab 
amni erroris suspicione liberatur^ dans les 
Actes de V Académie de Bologne, 1767, fai-lbl.; 

— Prima Geometriœ elementa cum addita- 
mento; Bologne, 1776, et Bologne, 1804; — 
Arithmelicx rudimenta; Bologne), 1777, in-8*; 

— Piani délie classi matematica e fisica 
delta nuova enciclopedia italiana; Sienne, 
1779, m-4'*; — Dimostrazione delta ridu- 
ûibilità (f ogni quantité immaginaria alge- 
bricaalla forma A + B V (^ t), adat- 
tata ad un trattato etemenlare délia na- 
tura délie equazioni ; Yéroo» , 1784, 1^4' ; 

— Riftessioni sopra CintegrazUme délie 
equazioni lineari a due vorioMa ; Modène, 
1799, în-4"; — istruzione intomo al cal- 
eolo dette frazioM deeimali; Bologne, 1803, 
io-8'* , sans nom d'auteur ; — de' Reciproci délie 
formule irrazionali; Bologne, 1806, fai-4*; — 
J)eUa risoluUone de^ probtemi di massimo o 
minime , quando la quantité, che vuolsi 
massima o minima, è data; Vérone, 1809; — 
JHscorso sopra V eliminazione d'una inco- 
gnita da due equazioni ; ibid., 1817, in-4*; •— 
de nombreux mémoires, en partie inédits, sor 
divers problèmes de matliéroatiques. 

Undl, MemorU delta Société JUica, IX« IM-in. — 
Sefalazzi, De lâudUme Seb. CmitenoMl,' Bolocne, itit. 

* CANTHARPS, poète dramatique athénien. 
On ignore en quel temps il vivait; on sait seu- 
lement qu'il a composé plusieurs pièces, telles 
que Thésée, Médée : Symmachie, élc. n reste 
des fragments des deux dernières pièces. 

SuldM. au mot Cantharut. - AUiéaée, III, si. - Mi- 
chel ApMtoL, aa mol 'AOr,va(a. 

CAftTHABUS, statuaire grec, né à Sicyone, 
vivait vers l'an 268 avant J.-C. B était élève 



CANTEREL — CANTILLON 4» 

d'Eolycliide, et béMa des oeorres nonbienses. 
n réussissait surtout à reproduire les athlètes. 
On remarquait de loi nne statne à*Alexinieus 
d'Élée, vainqueur de la lotte des adolescents aux 
jeoxde cette vfDe. 

PIlM^ HUL Mt, XXIV, t. -Paaaaaiw. V. s, ff s iVI, 
». • i. 

* GAHTl (GioMDiiii), peintre itabn, né à 
Parme, mort en 1710. U vînt Ibrt jeune à Man- 
toM, et s'y établit B Ainil priMipdeneBt con- 
sister son talent dans la rapidité d*exéealioQ; 
aussi ses grands taUeanx d*égjfae s*cn resicn 
tentriU trop, et sont généralement médiocres. B 
a mienx réussi dans ses batailles et paysages. Il 
ent pour élèves deux bons paysagistes, le Schi- 
venugHa el Giovanni GadiolL 

Voila, ÊHmiiù Mmntemm». - Laul, iSttfim pKto- 

GASTlAmLLB 0« GASTlBnB(Mijlto). FOf. 

CAimni (saini), 

«GASTiKH (saint), prince et martvr lo- 
roain, né è Rome, décapité à AqoQée. n subit son 
sort avec Gant, son frère aîné, Cantieone ou Gan- 
tianille, leur sœnr, et Proie, leur gouverneur. 
Quoique de l'Qhutre ûmille des Anidens et pa- 
rents de Temperenr Carin, ces trois jeunes 
princes avaient été élevés dans la religioncbré- 
tienne. Pour Aiirles persécutions de Diode- 
tion elde Maximien, ils vendirent ce qn'ib poa- 
sédaient à Rome, en distribuèrent le produit aux 
pauvres, et se retirèrent è Aqullée. Ds continuè- 
rent à y pratiquer leur liai, encourageant les 
chrétiens emprisonnés à aouflHr pour leur 
croyance. Dénoncés à l'empereur, ils lurent ar- 
rêtés comme ils allaient se cacher à cinq kilo- 
mètres d'Aquilée, dans le tombean de saint Chry- 
sogone, leur ami, martyrisé peu avant; Us Airent 
décollés sur le lien même. Un prêtre Zoile, en- 
terra lenre corps près de celui de saint Chryso- 
gone. Plus tard ils furent transportés à AquUée; 
mais Milan, Bergune et d'autres viUes de Lom- 
faardie, d'Allemagne et de France, prétendent 
également posséder les corps de ces saints. L'É- 
glise célèbre leur Ote sous le nom de SS. Can- 
tiens le 31 mai, jour de leur mort 

s. ABbrolK, Serm» M. — ^irpenéiee ema Hrrff<méii» 
Cet, lU-DomMablIkm, Dreàté es la USutflmgaUi 
cane, p. MfT. -BaUteC, f'itagSmmetonun, II. 

GANTILUIH (Philippe), économiste fran- 
çais, d'orighie irlandaise, mort à Londres en 
1733. D'abord négociant en Irlande, il vint éta- 
blir une maison de banque à Paris. Il s'asaoda 
ensuite aux idées de Law, auquel il avait d'abord 
inspiré quelque ombrage, et qui avait menacé 
de le faire sortir du royaume, n gigpa alon en 
quelques joura phisienn millions. Puis , après 
avoir été en Hollande, il se retira à Londres, où 
ii fîit assassiné par un de ses valets. 11 avaîtété 
Tami de Bottni^roke, et l'amant de la princesse 
d'Auvergne. On a de lui: Essai sur la nature 
du commerce en généra ; supposé traduit de 
l'anglais, Londres (Paris), 1752, m-12, en trois 
parties, et dans le t m de la traduction dcsDi»- 



559 CANTILLON 

cotera poHttques de Bmne, par Maorilkni ; 1 761 ; 
— ihe Analysis of trade, etc. ; Londres, 1759, 
iii-8**, faisant suite au précédent, et que Grirom 
croyait perdu; — les Délices du Brabant et 
de ses campagnes 9 Amsterdam, 1757, 4 yoI. 
i&-8*, avec 200 planches. 

Qrlmm, Corrtsp. Htt. , I. - Fréron, Ânné» littéraire, 
iTSf. - Qoénrd,.la Fr. im. - DéeL de Peamomiê poU- 



— CANTONA 



680 



CASTIMPAÉ ( Thomas ne). Yog, Thomas ob 

CANTIUIICULA OU plutôt CUAHSOIINRTB 

(Claude), jurisconsulte lorrain, né à Metz, mort 
à Ensislieiro en ISAO. Il commença ses études à 
Leipsig, et vint les terminer k fiàle, où il ftit 
reçu docteur en 1517.19omnié professeur de droit 
à Baie eo 1S19, U devint recteur de runlversité 
de cette yille, qu'il quitta pour serrir d'intermé- 
diaire dans plusieurs négociations entre la Suisse 
et Tempereur Charles^^uint Ferdinand I", roi 
des Romains, le nomMa cliancelier des posses- 
sions autrichiennes en Alsace. Cantiuncula mou- 
rut dans cette charge. On voit le médaillon de ce 
jurisconsulte, sculpté par Leroux, dans l'hôtel de 
▼ille de Metz. On a de lui : Topiea exemplis le- 
gumUiustrata;Bàlie, i520,in4bl. y-Paraphron 
jes/iuflli«^ion«m/iM/iiiiiini, trois Unes; Bêle, 
l&22,in-4« ;— de 0/Jleiojftdicis , deux Uvres; 
Bêle, 1543, in-4**, inséré dans les Tractaius 
iractatuwm Juris; — Paraphrases InstiiuiUh' 
num Justiniani ; Louvain, 1549, in-foL, réim- 
primé arec additions en 1602. 

Ertmé,D» Cieerwië. — PanUléon, PrwopoQrmpMa 
Henmm CermanUt. — Melelilor Adam, Fitm furiteoH- 
gultorum ,' etc., GmiÊUtnim. — Dom Caloet, BibliotMétuê 



* GANT1V8 (B.-/.), théologien polonais, mort 
en 1473. Il professait, dit StaraTolcins, une si 
grande aversion pour le mensonge, qu'ayant été 
un jour dépouillé par des voleurs, e^ s'aperce- 
▼antqull lui restait quelque argent, il les rappela, 
et s'excusa vivement de ce que la surprise lui 
avait fait affirmer qu'il n'en avait plus. On a 
de ce singulier philosophe un Commentaire sur 
saint Matthieu. 

K»Blff« BIbUothêca Agmkaormm. — SUravolelut, 
Jeriflor. FoUmàm LenturUn. 

GAHTOGLARUB (Charles). Foy. Chamtb- 

CLAU. 

CAHTON (Jean)f astronome et physicien 
anglais, né à Stroud dans le Gloucestershire en 
1718, mort le 22 mars 1772. Après avoir foit de 
bonnes études sous la direction du mathémati 
den Davis, Il apprit la profession de son père, 
qui était drapier. Dans ses loisirs, il s'appliquait 
à l'astronomie; et bien souvent , à llnsn de son 
père, il employait les nuits à foire des observa- 
tions, ou à confectionner des machines astroniH 
miques. C'est ainsi qu'il construisit avec un cou- 
teau un cadran solaire en pierre» indicateur de 
llieuredu jour, du lever du soleil, etc. Fier de 
cette œuvre, qull montrait aux passants, le père 
ne porta plus aucun obstacle au goôt de son fils 
pour lesétudes astronomiques. Pluricurt savants 



avec lesquels le jeune Canton fit alors connais- 
sance lui ouvrirent leurs bibliothèques. En 1737, 
il vint à Londres avec le docteur Henri Miles ; et 
en 1738 il fut attaché en qualité de professeur à 
l'Académie de Spital-Square dirigée par Samuel 
Watkins, auquel il succéda. Vers la fin de 1745, 
il s'occupa avec ardeur des expériences électri- 
ques, mises k la mode par l'invention delà bou- 
teille de Leyde, ou plus exactement de Kleist, 
et il imagina une nouvelle méthode pour déter- 
miner la quantité d'électricité contenue dans la 
bouteille. Le compte rendu de cette méthode a 
été adressé à l'Académie royale par Guillaume 
Watson. Le 20 juillet 1752, pendant un orage, 
Canton vérifia, le premier en Angl^erre, la dé- 
couverte de Franklin, en attirant luinnôoie du 
sein des nuages l'électricite. Déjà en 1751 sa mé- 
thode pour arriver à ftire de l'aimant arthidel 
lui avait valu une médaille d'or de la part de la 
Sociéte royale, au sein de laquelle il fut ensuite 
admis. Plus tard il communiqua à la môme so- 
ciéte sur plusieurs questions importantes de nom- 
breux et remarquables mémoires, parmi lesquels 
les suivants: Eleetneal experiment, vfith an 
aitempt to aeeountfar their several phenth 
menap lu à la Sociéte royate de Londres en 1753. 
L'auteur démontre dans ce mémoire que certains 
nuagescontiennentrélectricitepotitive,etd'autres 
l'âectricité négative ; — An attempt to aecount 
for the regular diumal variation qfthe hori^ 
xontal magnetic needle; and alsojor ils irre^ 
gular varUUkm at the timeo/an aurora bo- 
realis; lu à la Sociéte royale de Londres le 13 
décembre 1759 ; — Bxperiments to prove that 
water is not incampreuiàle ; lu le 16 décembre 
1762 ; ' Bxperiments and observations on the 
eompressibUUy (if water, and some other 
fluids ; lu le 8 novembre 1763 ; — An easy me- 
thod qfmakingaphùsphorus thatwill imbibe 
and émit lightlike the botognian stone, vHtk 
experiments and observations; communiqué à 
Ja Sodéte royale de Londres le 22 décembre 
1768; — Experiments fo prove that the lu- 
minousness qf sea rises /rom the putr^ac- 
tien ofits animal substances ; lu le 21 décembre 
1769. 

ru de Canton par M>n flto . dana la Biog, Brttann, ~ 
Hotton, Mathemaheal and pMtMopkieai DietUnarf. 
~ Reea. Cgelopmdia. — PMIosophteai Trtauaetiem. — 
PriftUey, Hittor^ of Etaetricai and aptiaai dUcave- 
ries. 

CAirroif (Jean-Gabriel), peintre allemand, 
né à Vienne le 24 mai 1710, mort dans la 
môme ville te 10 mai 1753. H peignit avec suc- 
cès les hommes et les chevaux. Les paysages 
d'Orient et les batailles de quelques-uns des te- 
Meaux de Mettens sont l'œuvre de Canton. La 
main de cet artiste a de l'assurance et de l'ha- 
bilete. 

Haglrr, JViniM JUgemeinéi KibuUêr'réegietm, 
*CANTOirA (Catherine Barbara), dame 
Haiienne, née à Milan, morte en 1595. Elle se 
distingua par un talent remarquable our la 



631 CANTONA - 

broderie et b tapisserie. EHe poussa son art 
jusqu'à faire des portraits d'une ressemblance 
parfaite. Le roi d'Espagne Philippe II, l'arcliidu- 
diesse d'Autriche , les ducs de Brunswick et de 
Toscane^Iui firent des commandes. Elle mourut 
h Tingt ans. 

Lomazzo, TrattatodëlV 4rU delta Pittura, — Mort* 
glo, délia Nobiltà Mitaneie. ^ Unzl, Storia pittorlea, 

* cMTonE {Jérôme )f compositeur et théo- 
logien piémontais, vivait en 1678. 11 appartenait à 
Tordre des Cordeliers, et devint maître des novi- 
ces, et vicaire de l'église de son ordre à Turin. 
On a de lui : Armonia gregoriana, traité de 
plain-chant; Turin, 1678, in-4*'. 
Fétis« MMioikiqMe uMvertêlle 4et MuMicient, 
CA^TTOHB 011 CAfiTOHi {SéropMn), moine 
et compositeur italien, né dans la Milanais, 
vivait en 1627. Il entra an monastère de 
Saint-SImplicien, et devint organiste de la ca- 
thédrale de Milan. Cantone introduisit un des 
premiers dans la musique religieuse le style con- 
certé, rempli de traits de vocalisation, plus con- 
venable pour te théAtre que pour l'église. U a 
pnbllé les ouvrages solvants : Cansonette à trois 
voix; Milafl, 1588; ^ CanzonetU à quatre 
voix ; 1 599 ; -* Socrx cantionei k htilt voix, avec 
partition; ibid., 1S99;— Ke.tpH ë versetti à dnq 
vulx en fkûx bourdon ; ibid. , 1002 ; — t Passiy ie 
Lamentôiione, pour la semaine sainte, Il cinq 
volt ; Milan, 1603 ; — Motletti à dnq voix, avec 
partition ; Milan, 1605 ;— jVmm, salmi e letanie 
à cinq voK ; Venise, IB2I ; — MoUetti à deux, 
trois ,- quatre et cinq toix, avec basse continue; 
Veniso, ! 625, 4 livres ;— Academiefesievole con- 
certate a sei voci col basso continuo^ opéra di 
sptritualerecreazionêyQmala rfe' mlgtlori ri- 
tratti de*piàfamosi musici di iutta l'Europa, 
con VAndantealV infemo edal Paradiso; Mi- 
lan, 1627. « Ouvrage singulier, où il y a, dit Fétis, 
plus de mauvais goût que d'originalité réelle. » 

PH\», Biographie universelle det Musiciens. 
*CA3ITOR0ULRCHA?rTRB(Gf//ei),chefd'hé- 

rétiques, vivait en I4ii. Il réussit à faire quel- 
ques prosélytes à Bruxelles et dans les Flandres. 
Guillaume de Hildenissem, religieux canne, em- 
brassa sa doctrine, et contribua beaucoup à l'é- 
tendre. Les sectaires de ces prétendus réforma- 
teurs prenaient le titre de homines intelUgen- 
ti9; ils étaient accusés » de soutenir que Gilles le 
Chantre ou Cantor était le Sauveur des hommes, 
et que par lui on verrait Jésus-Christ comme 
par Jésus-Christ on voyait le Père; de croire que 
le diable et les damnés seraient enfin délivrés de 
leurs peines et jouiraient de la béatitude éter- 
nelle; dfi nier que le diable eût transporté Jésus- 
Christ sur le haut du temple; de négliger toute 
cérémonie extérieure, particulièrement la prière, 
le culte des images, prétendant que Dieu fait lui- 
même ce qu'il a ordonné, et que les prières ne 
servent de rien; de regarder et de souffrir la 
lu\ure comme chose indifTérente; d'injurier les 



CANTRAINE 582 

femmes lorsqu'elles refasatetat de se prostituer, e( 
de commettre des abominations )mposSit)les à dé- 
crire ; de s'être formé à ce sujet un langage particQ> 
lier qui n'était entendu que de ceux avec qui Us 
étaient afllliés, et de se servir de ce langage poar 
parier entre eux de ce qu'il y a de plus obscène ; de 
regarder comme une inspiration tout ce qui leur re- 
naît dans l'esprit ; de dire que le Père et le Fils 
avaient fait leur temps, et que le temps du Saint- 
Esprit était venu ; de ne reconnaître qu'une Vierge, 
qu'ils nommaient la Séraphine; de nier le^wrg** 
toire et l'éternité des peines de l'enfer ; de croire 
que lorsqu'ils étaient interrogés sur leur foi, ils 
pouvaient la nier sans scrupule. » Pierre d' A iUy,ar 
clievéquedeCambray, infortnédes progrès de cette 
secte, déploya son zèle pour la ooinlMttre. Il dta 
Guillaume de Hildenissem, lui fit son procè.sH le 
condamna à se rétracter publiquement. On trouve 
les aveux et la rétractation de cet hérétique dans 
les Miscellanea de Baluie, t. II, p. 277 à 297. 
Richard et Qlraad, Bibtiothéqne sacrée. 

«CANTORAL {Jéréme-Vatentin ne), psetH 
donyme qui cache probablement nn eontrover- 
sisteet écrivain militaire allemand, tivaft an com- 
mencement du dix-septième siècle. On a de lof : 
Quxstio an in bene constHuta repuàtica di- 
versitas religionum sït toleranda ; tVItipm- 
berg, 1598, in-4»; — Praeîica milHûrH arîis 
ad Turcos vincendot; Francfort, 1600, In-S". 

Adelartf, «uppl. I JSehff, Jtlgem. (Jelekrt'Urieon. 

*CA3iTORBÉftT {Oervais df). Vog, OtnYÀis 
DE CANTonBÉar. 

*CA?iTO¥A {Jean-Antoine), missionnaire et 
théologien italien, de l'ordre des Jésuites , natif 
de Milan, vivait dans la première moitié du dix- 
huitième siècle. Il se rendit en 1717 comme mis- 
sionnaire d'abord en Mexique, ensuite aux Phi- 
lippines et aux Carollnes. C'est dans une des lies 
de ce dernier groupe qu'il fut assassiné. On a de 
lui : Vita et mors Aloisii Cantovœ canon. 
S. Stephan t majoris ; Milan, 1717. 

ArgelaU, BiM. mediotOH. 

;;cA2fTRAi3iK { François-Joseph) , natura- 
liste belge, né à Ellezellc le 1" décembre 1801. 
Docteur en droit et professeur de zoologie et d*ana- 
toraie comparée à l'université de Gand, corres- 
pondant de l'Académie de Bruxelles , il a pu- 
blié : Lettre à Sari sur quelques poissons nou- 
veaux trouves dans ie détroit de Messine, 
insérée dans le Giornale délie scienze di Pisa; 
Fenio, 1833; — Âfcmoire sur le Rovctto des 
Siciliens {Acanthoderma Trmminckii ), lu à 
l'Académie de Bruxelles, décembre t834 ; — 
Mémoire sur une espèce nouvelle de Serran 
( Serranus tinea ), avec des observations sur 
une espèce de Filaire qu^on trouve dans fe^ 
tissu cellulaire sous-cutané du serranus 
gigas; — Diagnoses sur quelques espèces 
nouvelles de mollusques, dans le Bulletin de 
l'Académie de Bruxelles; décembre \83b; — 
IS'ofice sur le genre Troncatelle de Risso , dans 
\e Bulletin de V Académie d0 Bruxelles; mars 



àS8 



CArrrRAiNE — cantwel 



584^ 



18^ ; ^ Notice snr le» grands Hmaçons d'il-- 
lyrie; iUd., aTril 1835. 

DietiunntUre de$ iavanU de ta BOfique. — Btûçra- 
pMe gmérale dês Belge*» 

* C4ST0 ( Giwanni ) , chantear italien, né i 
Milan en 1799, mort à Dre«ie le 9 mai 1822. Il 
était fils <I*Antunio, ténor médiocre de Milan, qni 
lai donna pour maître Gentil! . Gioyanni fit sous 
cet habile prof^sseor de rapides progrès, et dé- 
buta brillamment à Florence. Il Ait engagé aus- 
sitôt pour ropéra-ltalien de Dresde, où il excita 
Tenthoosiasme dn public. Doué d*uneToii éten- 
due et pénétrante, d'une taille avantageuse, dHme 
figure expressive, d'un goiU et d'une prononciation 
inréprodiaUes, rien ne manquait ft ses moyens de 
succès lorsque la mort le frappa à Tingt-quatreans. 

Fétis, BtbliothiqM nnivenelle des Mtisieieni. 

ICAUTV {Cesare)y historien italien, né àBri- 
slo le 5 septembre 1805. Élevé avM soin à Son- 
drio dans la Valteline, il y obtint dès Tâge de 
dix-huit ans une chaire de belles-lettres. Il résida 
ensuite à C6me, puisa Milan, jusqu*en 1848. Un 
de ses premiers ouvrages, les Hagionamenti sulla 
Sloria bombarda nelsecolo XVII j Milan, 1842- 
1844, 2* édition, on H émit des idées libérales, le 
fit condamner à une année d'emprisonnement. 
11 employa sa captivité k composer un roman 
historique, intitulé Margkerita Pusterla; Flo- 
rence, 1845. On a en outre de lui : StoriauiH' 
versale; 1837-1842, Turin, Palerme; Naples, 35 
volumes ^-8"*; traduit en anglais, en allemand et 
en français par Aroux et Léopard! , Paris, 1843, 
Dîdot, in-8''. Ce grand ouvrage, dont sept éili- 
tions imprimées à très-grand nombre en Italie 
par le libraire Pomba attestent le mérite et le 
succès, est le résultat d'immenses lectures et 
d'un travail infatigable, auquel M. Cantu a consa- 
cré sa vie.L'auteur a su mettre à profit et ranger' 
dans un ordre simple et méthodique tout ce qui 
a été pubKé de plus remarquable dans tous les 
pays par les écrivains les ^lus accrédités; il 
présente avec clarté et avec art le résultat des 
recherches les plus érudites. Son style à la fois 
élégant et précis est regardé comme un modèle. 
Ses appréciations critiques, ses descriptions ani- 
mées, ses portraits politiques et littéraires, 
donnent de la vie à cette immense histoire, dont 
la lecture athiche et instruit. 

Ami de la liberté, qu'il allie à un profond res- 
pect pour la reli<^on catholique, il a su, dans 
ses écrits, répondre au sentiment général qui do- 
mine notre époque, et devancer en quelque sorte 
ce mouvement spontané des esprits qui s'est ma- 
nifesté à la suite des dernières révolutions. ToUà 
ce qui caractérise particulièrement rifi5<olreiiiii- 
ver selle de M. Cantu. 

Les hymnes et les chants religieux que 
M. Cantu a composés sont devenus populaires. 
Qnand rmsurrection de Milan éclata, M. Cantu, 
prévenu qu'il allait être arrêté, put s'échapper en 
Piémont, od il se dévooa, avec un zèle peut-être 
inconsidéré, à la révolution qui ne tarda pas à s'y 



opérer. De retour à Mflan, c'est dans le ealme, et 
en méditant profondément anr tant d'événements 
contemporains, que M. Cantu, à la fois histo- 
rien et philosophe, eonsacre tous ses loisirs au 
perfectionnement du grand ouvrage qu'il a entre- 
pris, et auquel la durée d'une vie tout entière 
suffit k peine. Outre les travaux cités, on a de 
lui : PamoMêo italiano , Poeti iialiani eon- 
lemporanei moggiori b iftinori, etc.; Paris, 
1843; — 5/orto di Como; Milan, 1847 : elle 
contient les annales de la Lombardie tout entière ; 

— Àlgiso, la Légua Lombarda ; Milan, 1846; 

— Letture giovanilë : cet ouvrage, publié vers 
la même époque, 4 vol., est eonsacre à l'éduca- 
tion du peuple; traduit dans presque toutes les 
langues, il a eu plus de trente éditions ; — ffis^ 
toire de la liltératuré italienne;— Histoire 
des cent dernières années ; Florence, 1 851 ; tra- 
duit en français par M. Amédée Renée; Paris, 
Didot^ 1853. On trouve à la fin de cet ouvrage 
l'Histoire de la révolution et de la restauration 
en Italie ; ses jugements sur la France et ses écri- 
vains sont souvent dictés par la pasaion. Le ca« 
dre de cet ouvrage oitre néanmoins an vif in- 
térêt. 

Qnénird. to France littéraire. • Diet, de la Conter^ 
satioH. 

GARTWBL {Jean ), archevêque irlandais, né 
dans le comté de Tipperary, mort en 1482. Il 
fit ses études avec succès à Oxford, où il fut 
reçu bachelier es lois. Promu au siège métropo- 
litain deCashell le 27 octobre 1452, ce prélat 
se fit remarquer par la pureté de ses m<eurs et 
par son zèle pour la discipline ecclésiastique. A 
cet effet, il tint plusieurs synodes, entre autres 
à Limericken 1453, et à Featberd en juillet 1480. 
Avant de mourir, Cantwel distribua tous ses biens 
en dons pieux. H légua les dîmes de la paroisse de 
Bathkellan an monastère de Sainte-Croix, et ses 
revenus sur la villo de Ckmmell au elergé de 88 
cathédrale. 

Mor«rl . Grand IHetUmnaire kUtorique. 
CANTWBL {André), médecin irlandais, né 
dans le comté de Tipperary (province de Muns- 
ter), mort à Paris le 11 juillet 1764. Il étudia 
la médecine à Montpellier, où il prit ses grades 
en 1729. Lorsqu'en 1732, au départ d'Astruc 
pour le collège de France k Paris, une chaire de 
médecine devint vacante à Montpellier, Cantwell 
se mit sur les rangs des concurrents, et soutint 
ses thèses. En 1733 il vint à Paris, et se fit rece- 
voir parmi les médecins de cette ville. Il était déjà 
alors membre delà Société royale de Londres. En 
1750 il obtint la chaire de chirargie latine, en 
1760 celle de chirurgie française, et en 1762 celle 
do pharmacie, qu'il occupa jusqu'à sa mort. Ce 
médecin a écrit sur différentes questions de son 
art; mais il s'est fait spécialement connaître par 
l'opiniâtreté avec laquelle il a combattu rinocuia- 
tion, hivention alors nouvelle. Il fit tons ses ef- 
fbrts poin* prouver l'inutilité et le danger de cette 
méthode ; H séjourna même longtemps en Anglet 



586 



CAinWEL — CAiniEL 



586 



terre, pour y BOitre toutes les expériences sur 
les inocolatioiis et les inoculés. On a de lui : 
Dissertationes de eo quod deest in medi- 
cina; Paris, 1729, in-t2; — Dissertation sur 
les lèvres en général; Paris, 1730, in-4*; — 
Conspectus secretionum; Paris, 1731, in-12 ; et 
eo français : Dissertation sur les sécrétions en 
général ; Paris, 1731, in-t2 ; ^ Qussstiifmes me- 
didnm duodedm; Montpellier,. 1732, in-4'»; — 
Sur une tumeur glanduleuse considérable si- 
tuée dans le bassin, dans les Philosophical 
Transactions, an. 1733, n"" 446 ; — Sur une Par 
ralgsie extraordinaire des paupières; ibid., 
1 738, n*" 449 ; — Description d'un enfant mons- 
trueux ; ibid., 1739, n" 4 W ; — A» a«r a6 inun- 
datione salubris; Paris, 1741, in-4«; — An 
ptyalismus /rictionibus mercurialibus pro- 
vocatus perfectsB luis venerese sanationi ad- 
versetur; Paris, 1741, in-4'; —An calcule 
vesicm scalpellum semper necessarium; Pa- 
ris, 1742, in-8« ; — iin in ctUculi xtate et tem- 
peramento stgrotantis remediutn alcalino so- 
poraceum anglieum; Paris, 1743, in-4* (ces 
quatre thèses, dont tes conclusions sont toutes 
négatives, furent soutenues par lui pour le doc- 
torat en médecine); — Nouvelles expériences 
sur les remues de mademoiselle Slephens, 
trad. de l'anglais de Halles, à la suite de VÉtat 
de la médecine ancienne et moderne, trad. de 
ranglais de Clifton par Pabbé Desfontaines; Pa- 
ris, 1742, in-12 ; — Histoire d'un remède très- 
efficace pour la faiblesse et la rougeur des 
yeux; et autres maladies du même genre, avec 
un remède infaillible contre la morsure du 
chien enragé , trad. de l'anglais de Hans Sloane, 
avec des notes du traducteur; Paris, 1746, 
ln-8* ; et dans Saint-Yves, Sur les Maladies des 
yetf^, Amsterdam, 1769, in-12; — Lettre an- 
glaise, où le mercure est indiqué comme spé- 
cifique de la rage; Londres, 1748, in-12; — 
Lettres sur le Traité des maladies de Vurè- 
tre, de Daren; Paris, 1749, in-12; — Ergo 
microcosmi vita motus meremechaniois ; Pa- 
ris, 1740, in-4** ; — AneUyse des nouvelles eaux 
de Passg; Paris, 1755, in-12; — Dissertation 
sur nnoculalion, en réponse à celle de M. de 
la Condamine ; Paris , 1 755 , In- 1 2 ; — Réponse 
à la lettre de M. Mina au sujet de Pinocu- 
lotion; Paris, 1755, in-12 ; — Deux autres let- 
tres sur le même sujet à Fréron et Maulin; 
Paris, 1755, ln-12 ; — Dissertatio de Dignitate 
etDiftlcultatemedicinsB;P9i\s, 1755, in-4*; — 
Tableau de la petite vérole ; Paris, 1758, in-12 ; 
— Brgosanitas a debito partium tono; Pa- 
ris, 1763, ln-4*'. 

Bloy, Dietionmairê d€ la méd ec i ne . — Biaorepkiê 
tÊédieale. — Kom, JfêW BiograpMcal DietUnuurif. 

GARTWBL (André-Samuel-Michel) , tra- 
ducteur français , fils d'André, naquit en 1744, 
et mourut à Paris le 9 juillet 1802. Admis en 
1792 à rhdtel des Invalides comm« ancien 
lieutenant des roarédianx de France, il fut 



nommé plus tard bîblbtfaécaire de cet éU- 
blissement. Traduttore traditore , disent les 
Italiens ; M. Quérard , appliquant cet adage à 
Cantwel, accuse ce traducteur aussi laborieux 
qu'inexact des trahisons suivantes de l'anglais : 
Isabelle et Henry, trad. deHughes ; Paris, 1 789, 
4 vol. in-i2; — Histoire des Femmes; 1793, 
4 vol. ln-12 ; — de la Naissance et de la Chute 
des anciennes Républiques; trad. de Monta- 
gne avec adjonctions ; Paris, 1793, in-8* ; — Dis- 
cours sur l Histoire et la Politique en géné- 
ral , trad. de Priestley avec notes ; 1795 , 2 vol. 
in-8**; — Voyage en Hollande et sur les fron- 
tières occidentales de r Allemagne en 1794; 
Paris, 1796, 2 vol. in-8*' ; — Zeluco, ou le Vice 
trouve en lui-même son châtiment, trad. de 
Moore ; 1 796, 4 vol. In-l 2 ; — Hubert de Sevrac, 
ou Histoire d*un Émigré, trad. de Biarie Robin- 
son ; 1797, 3 vol. ln-18 ; — Louise Béverley, ou 
le Père égoïste; 1798, 3 vol. in-12; — Laura, 
ou la Grotte du père Philippe, roman trad. 
de Burton ; 1798, 2 vol. in-12 ; — ^es Aventures 
de Hugues Treror, trad. de Halcroft; — le 
Chdteaud'Albeit ;i799, 2 vol.iii-18;— Voyage 
en Hongrie fait en 1797, trad. deR. Townson; 
1799, 2 vol. in-8**; ~ Voyage de Byron à la 
mer du Sud, avec la Relation du voyage d'An- 
Son, et un extrait du second voyage de Byron 
autour du monde. Cantwel a travaillé en col- 
laboration avec Marinié à la traduction de V His- 
toire de la décadence et de la chute de V Em- 
pire romain, de Gibbon ; les trois premiers vo- 
lumes parurent sous le pseudonyme de Leclerc 
de Sept-Chènes, et furent attribués à Louis XVL 
La publication en dix-huit volumes n'a été ache- 
vée qu'en 1795. Cet ouvrage Ibt réimprimé, revu, 
corrigé et accompagné de notes par M. Guiiol; 
Paris, 1812-1813, 13 vol. in-8^ 
Qaérard, ta France UUerairr. 

CA2f UEL (Simon, baron), giénéral français, né 
dans le Poitou en 1767, mort en 1841. Il était 
fils d'un marchand de bois, et s'engagea en 1792 
dans la 71^ demi-brigfade, employée alors en Ven- 
dée. Devenu aide de camp de Rossignol, il fbt 
signalé dans le rapport de ce général (12 août 
1793) parmi les olficlers généraux qui s'étaient 
particulièrement distingués à la prise de Doué. 
Canuel se faisait alors remarqua entre tous par 
son exaltation révolutionnaire. Membre dudubde 
Lorient, il provoqua plusieurs fois des mesures 
ayant pour but de surveiller le civisme des fonc- 
tionnaires de l'arrondissement, et d^obtenir leur 
épuration. Sous le Directoire, il fut nommé com- 
mandant de place à Lyon, et autorisé à mettre 
cette ville en état de siège. Napoléon lui confia 
le commandement de la 2* division militaire i 
Mézières, puis en 1806 celui de la 25* à Liège; 
mais bientôt après il le mit en traitement de ré- 
forme. En 1814, Canuel fut un des première à sa- 
luer l'avènement ées Bourbons. Rfut rq>laoé sur 
le cadre d'activité, créé baron, et chevalier de 
Saint-Louis. Pendant les Cent-Joun il se réftigia 



f 557 



GAMIJËL — CANIJT 



588 



dans 1«8 rang» de$ VcadéensiiiBurgéft. L'on ne vit 
pas sans sarprise l'ancien aide de camp de Ros- 
signol deyenu le chef d*état-major du marquis de 
la Rochejaqiielein. En septemlire 1815, le dépar- 
tement de la Vienne le nomma dépoté à la chambre 
dite introuvable, où il siégea au milieu des pins 
foogaeox royalistes. Dans le mouTeroent insur- 
rectionnel du Rhône, il déploya un xèle excessif, 
qui faillit devenir un embarras pour le gouver- 
nement lui-même. 

En septembre 1819, Canud se représenta aux 
électeurs de la Vienne ; mais il échoua complè- 
tement Jusqu'en 1822, il resta sans emploi : le 
ministère Villèle le fit alors inspecteur général 
dinfanterie et offlder de la Légion d'honneur. 
En 1823, il eut le commandement d'une division 
faisant partie de l'armée d'Espagne; ison retour, 
en 1825, il fut nommé grand officier de la Légion 
d'honneur et commandant de la 21* division mi- 
litaire à Bourges. La révolution de 1830 le trouva 
dans cette position , et il fut mis à la retraite 
pour motif d'ftge. Canuei a puMié : Mémoires 
sur la guerre de Vendée en 1815; Paris, 
1817, hi-8% avec carte et portrait; — Réponse 
au colonel Fabvier sur les événements de 
Lyon; Paris, 1818, in-8*. 

Moiné, Biographie 4e» eélthriU» mitUairet. ~ Gâte- 
ri» Mitùriqtiê det eimtn»porabu. — Bt&m» eknmoio- 
çifMédê PkUMrt de Frm»cê, p, 7W. - Biographie nou- 
vêUe d«i eomtemporain», — ÉHetioamairê de ta Con- 
vorsation. 

*GARULB1V8 {Cneus\ tribun romain, vivait 
vers 645 avant J.-C. H se fit aimer du peuple 
par roppoftitioo constante qu'il fit aux patriciens. 
L'an 309 de Rome, fl souleva une sédition, et en- 
traîna les plébéiens à se retirer sur le mont Ja- 
Dicole. n obtint de la sorte une loi autorisant à 
l'avenir le mariage entre les familles du peuffle 
et celles des patriciens. 

Tfte-Uve. — Plomt, 1. I, e. il. — Denys dlaUcar- 

1I8IK,XI, 17, W. 

* GAHVLBi va (C), Romain, tribun du peuple , 
vivait enl'an lOOavant l'ère chrétienne. Il Ait l'ac- 
cusateur de Furius, homme tellement odieux au 
peuple qu'U fut mis à mort avant le jugement 

Appleo, Gutrrê eiv., 1 , ». ~ Cleéroo, Pro Babiri.*, t. 
— DIOD CaMlos, FragmmUt» lOS, p. 4t, édlUoo Rdaur. 

GANUs (Melchior). Voy. Caho. 

GANiTS (/ti/éiM), patricien romain, mis à 
mort vers l'an 41. L'empereur Caligula, irrité 
contre lui,rayant averti qu'il hii donnait dix jours 
pour se préparer à la mort» Canus lui répUqua 
tranquillement : « Je t'ai rends grftces , César, 
prince plein de bonté ! » Lorsqu'on vint le prendre 
pour le mener au supplice, on le trouva jouant aux 
échecs, n fit constater par le centurion que sa 
partie était la meilleure, et, se levant ensuite 
tranquillement, il s'adressa k ses amis éplorés : 
« Pourquoi ces gémissements? Vous êtes en 
«I peine de savoir si l'âme est immortelle : je vais 
m être éclairé à ce si]yet dans un moment Je 
« songe à bien examiner si mon Âme se sentira 
« sortir ; et, si j'apprends quelque chose sur l'état 



« des âmes après le trépas. Je reviendrai, si je 
« puis, vous eo ûâre part >» On dit quHl appa- 
rut en effet à l'un de ses amis, appelé Antiochus. 

Sén«qae, d» TranguUHtatê amimi, e. 14. 

CANUT i*', surnommé Dana-ast (joie des Da- 
nois ), prinoedanoisdu dixième siècle, que les his- 
toriens regardent comme le premier de ce nom, 
quoiqu'il n'ait pas régné. Il était le fils ahiédu 
roi Gorm le Vieux , qui , ardent adversaire du 
christianisme, défit l'œuvre de saint Anchaûre, 
et réunit les divers États danois en une seule 
monarchie. La mère de Canut était la reine 
Thyra Dan^od, dont la mémoire s'est perpé- 
tuée jusqu'à nos jours. Canut parait s'être dis- 
tingué par de rares qualités : et telle était l'af- 
fection dont il était l'objet de la part de son 
père, que celni-ei menaça de la peine capitale 
quiconque lui viendrait annoncer la mort de 
ce fils. Canut ayant péri dans une expédition 
de Vilûng en Angleterre, et personne n'osant 
en avertir le roi, la reine Thyra fit draper la 
safle royale de bleu (c'était alors la couleur en 
usage pour le deuil) et recommanda aux cour- 
tisans le plus absolu silence au moment où le 
roi entrerait. Gorm surpris interroge la reine, 
et celle-ci répond en termes paraboliques. Pres- 
sentant alors la vérité, le roi s'écria : « Si le Da- 
nemark est en deuil , c'est que mon fils Canut 
est mort t — C'est vous qui l'avex dit, » répliqua 
alors la reine avec sa douceur habituelle. Cette 
nouvelle fit sur le roi une telle impression, qu'il 
tomba malade et mourut le lendemain , laissant 
la couronne à son fils cadet Harald, dit Déni- 
bleue. 

GANinr II, le Grand, roi de Daneotark et 
d'Angleterro, le plus puissant monarque -du 
Nord, né vers 995, mort en 1035. Jeune en- 
core, il avait suivi son pèro Suèn, à la barbe 
fourchue, à la conquête d'Angteterre, où, à la 
mort de Suèn, fi fût élu roi en 1014. Chassé 
par une révolte qui avait éclaté sous la con- 
duite du roi vaincu Éttieired, revenu de Nor- 
mandie, Canut se vit obligé de se rendre chez 
son frère Harald, roi de Danemark, qui parta- 
gea avec lui ce royaume ; il contribua à l'équi- 
pement d'une flotte de cent vaisseaux, et d'une 
armée, dont les principaux chefs du nord firent 
partie, pour reconquérir TAngletenre (1015). 
Bdmond Ironside, qui avait succédé dans ce 
pays à son père Éthdred, opposa une si vigou- 
reuse résistance, qu'en 1017 Canut consentit à 
un traité de partage qui lui assignait le nord de 
l'Angleterre. Un mois plus tard , Canut resta 
seul maître du pays, Edmond ayant été assas- 
siné par Édrie Stréon , qui d'abord, comme les 
autres amis de Canut, avait reçu en récompense 
des fiefs importants. Devenu trop ambitieux, 
Stréon Ait châtié à son tour, et ftit mis à mort 
par ordre de Canut , qui punit aussi ks Anglais, 
traîtres envers Edmond. Dès lors Canut ne tra- 
vailla plus qu'à se concilier par de sages r^le- 
les syropatiiies du peuple anglids. U ré* 



M9 



CANOT 



640 



pwlia sa femme Alfila, (fui était une fuincease 
an^saxoDoe, pour épouaer Emina, veuve 
d'Edmond, dont lea deux fils furent envoyés en 
Hongrie auprès d'un de leurs parents. Il sup- 
prima toute distinction entre les Anglo-SaxoDS 
et les Danois, remit en vigueur les anciennes 
lois, rétablit la sûreté publique non-seulement 
dans rintérieor du pays, mais encore sur les 
edteSy qui depuis des siècles avaient été expo- 
, sées aux ravages des pirates, et renvoya Tar- 
mée danoise. En même tMnps il éleva aux plus 
hantes fonctions phisleun Anglais ; et, pour opé- 
rer pins sûrement la fusion des deux races en- 
nemies, il ent recours an ehriatianisme et an 
cleiigé. B obtint le concoure de celui-ci par de 
riehea dotations, et an (Usant construire des 
égKsea et des couvents dans les localités où les 
Anglais et les Danois s'étaient Hvi^ bataille. Son 
frère Harald étant mort en 1018, Canut monta 
sur le trdnede Danemark, où U introduisit défi- 
nitivement le christianisme, que son père Sués 
avait violemment combattu, il réprima les guér- 
ies privées, et assnra la tranquillité des côtes 
par une expédition contre les pirates vendes 
(ou vandales). 11 appela d'Angleterra des évé- 
qnes et des prêtres instruits, pour leur confier 
l'oiganisation de k hiérarchie ecdésiastiqne et 
l'éducathMi dn clergé danois; puis il fit venir 
des artisans et des arcbitsdes anglais pour la 
construction deség]iaes.Gr*ceà son gouvemeroent 
ferme et prudent, la civilisation anglo-saxonne 
et chrétienne transforma le caractère sauvage 
des Danois, en leur enseignant de nouveaux 
procédés d'agriculture, une industrie, des méfiera 
et des arts. A partir de ce règne, le Danemark 
devint une nation. Le premier aussi, Canut ins- 
titua un état ecdésiastiqne; il établit la première 
noblesse, en appelant autour de lui une garde 
royale de trois mille heopmes ( ThinglUh), 
Comme il fUlait, pour aspirer à cet honneur, 
être libre et riche, ies membres de la garde 
étant obligés de s'équiper à leura frais , le TMn- 
glith devint ainsi le germe d'une aristocratie 
qui obtint de nombreux privilèges. C'est ainsi 
que, contrairement anx anciennes coutumes, sui- 
vant lesquelles le peuple assemblé jugeait toutes 
les causcH sans acception de personnes, les 
membres du ThingKth ne furent jugés que par 
leurs paire, et d'après on code particulier. 

Canot se soumit le premier à Tinstitntfon 
nouTcHe : ayant tué dans un accès de colère 
un de ses gutles , il otTrit humblement de se 
laisser juger par le Thïnglith, Touchée à U 
vue dn repentir du roi, l'assemblée le pria de 
se fixer à lui-même une peine; ce qu'il fit eo 
s'infligeant une composition équivalente pour 
meurtre. Non content de ses grandes posses- 
sions, auxquelles il Moota une partie do pays 
des Vendes et de l'Ecosse, après une expé- 
dition heureuse contre le roi Maloohn, il mé- 
dita la conquête de la Norvrége, dont le roi Olaâs 
(le Samt ) avait combattu contre les Danofe en 1 



Angleterre ; mais en attendant le moment fovo- 
raMe il se rendit en 1036 d'Angleterre en pèle- 
rinage è Rome, « pour obtenir la rémission de 
ses péchés, et pour le salut de ses royaumes. » 
Cependant il ne perdit pas de vue ses desseins 
politiques. En traversant rAllemagne, la Flandre 
et la France , U se fit remarquer par sa munifi- 
cence. U fut accueilli avec distinction par le pape 
Jean et par plusieura princes présents à Rome, 
et s'acquit l'amitié de l'empereur Conrad D, qui 
demanda la sœur de Canut en mariafte pour 
son fils, lui abandonna le maiipraviat de SIesvig, 
et lui promit libre passage sans taxes ni impêts, 
pour les voyageurs on commerçants daiiois. 
Sur la demande de Canut, le pape diminua eon- 
sidérablement le tribut que devaient payer au 
saint-siège les clergés danois et anglais/et pei^ 
mit la fondation d'un asile à Rome pour tout 
voyageur venant des États de Canut. En visitant 
les tombeaux des apôtres. Canut fit vcen de 
prendre pour unique règle de conduite la jus- 
tioe et U piété. U fit part de ce tait à ses si^ 
dans une lettre curieuse qui existe encore, et se 
termine par les paroles suivantes ; « J'ordonne 
à tous adramistrateura de l'État, s'ils veulent 
conserver mon amitié et sauver leur tee» de ne 
commettre d^i^iustioe ni envers ks riches ni en- 
vere les pauvres. Que tons, nobles et naMuata, 
obtiennent ce qui est leur droit suivant te VA* 
On ne devra jamais s'écarter de cette règle, soit 
par crainte de moi, soit pour tavoriaer W pou 
voir ou pour remplir mon trésor ; je ne veux 
pas de l'argent produit de l'iniquité, etc. » Ce- 
pendant, à son retour. Canut trouva le Dane- 
mark mécontent de cette longue abâenoe, et en 
guerre avec la Norwége et la Suède. Pour cal- 
mer le peuple, la reine toroa, d'accord avec le 
gouverneur Ulf-Jarl, avait lait proclamer roi le 
prince Canut; mais le père, blessé par cette me- 
sure, reprit la couronne, et, en 1027, battit avec 
l'assistance d'Ulf-Jarl les flottes norvégnuM d 
suédoise; puis, emporté pur la colère contre 
Uir, U le fit tuer dans l'égliae de RoskiUle ( alors 
capitate de Danemark), que par expiation de 
son crime il enrichit ensuite de don» et de biens 
énormes. L'année sm'vante, il envahit la Nor- 
wége, dont le roi Olaito (le Saint) s'était t^t 
haïr par son trop grand xèle pour le christia- 
nisme. Olaiks Ait tué en 1030 par ses auyets in- 
surgés, et Canut donna la oonronne de Norwége 
à son fils Snèn. Mais déjà de son vivant Canot 
put prévoir la chute prochaine de son grand 
empire, soutenu seulement par sa force et sa 
sagesse. Il mourut à Shaftesbury : peu de tempe 
après, son fils Suèn fut chassé de Norwége par 
Magnus, qui fit avccCanu^ lll de Danemark un 
traité de paix portant la clause remarqnahle que 
le survivant hériterait des deax royaumes. Son 
fils HcaraM, â^iPied-de^lièvre, succéda en An- 
gleterre à Canut le Grand ; à sa mort, en 1039, 
l'Angleterre resta réunie au Danemark, soos son 
frère Canut m, juequ'à l'an 1042 , qui vit finir 



641 



CANUT 



H% 



te dominatioii danowe «a Angleterra, oii «lor» 
idwQrdf fils d'ÉUieired) moola sur le trùne. 

P.-L. MOLLEft. 

CAHirr i|i, app«té Hardt'Çonut, fils de Ca- 
nut l€| Grand, mort en 1042. li fut élu roi de 
Danemark aprè$ l*avëneroent de aoo frère Ha- 
raid au trône d'Angleterre. A la mort de ce der- 
nier, Canut réunit lea deux epuroonea; son rè- 
gne Alt lana gloire et de eoorte durée. £a lui 
a*él0ignit te d jnaatie danoiae d*Angleterre. 
AnaABAua. 

«â9«rf iTy le Soi»/, llli deSuèttjroîdeDfr- 
nenarky mcNirut eo 108g. Suceeaaeur de ton 
frère Harak} en lOgO, il fit tous aee eflGort» pour 
dYÎliaer les Danois. Mais sa prédilectkm peur le 
deifé lui eréft parmi les nobles et dans le peu- 
pte de nombreux et puissants ennemis. Aus^l 
guerrier que pieux, tt poursuirit et Taincpiit les 
pirates de te Baltique, les Prussiens et les 
Courtendais, puis il fésotet de reconquérir TAn- 
^eterre. A eet eflèt, il rassembla contre Gnil- 
teume le Conquérant une ik)(te considérable. Mais 
ayant tardé d'aller joindre ses troupes, elles se 
dispersèrent Pour punir ses sujets de œtte dé- 
fiBCtk>n, il leur imposa une dlme qu'il exigea ri- 
gDureusement Les paysans jntlandais s'insur- 
gèrent. Le roi se réta^ en Fk»nie; mais, pour- 
suiri par les Insurgés, Il s'enfeima dans l'église 
de Saint-Alban à Odense; les insurgés forcèrent 
les portes, et le roi fut assassiné en 1086. 

CASUT Y , fils de Magnus et petii-fite du roi 
Iftoolas, mort en 1 iâ7. Après la mort d'Éric, roi 
de Danemark, en 1147, les trois princes Canut, 
Suén on et Wakienar se diitputèrent pendant dix 
ans la couronne. Canot Ait obligé de s'enfuir; 
mais, protégé de l'empereur Frédéric Barbe- 
ronsse, il obtint te souverateeté d'une partie du 
Danemark. Quekfue temps après cet accommo- 
dement, Suénon invite ses oompétiteors à un fes- 
tin, où 11 les fit attaquer à l'improTiste par ses 
satellites. Walderoar fut asseï heureux pour s'é- 
chapper; mais Canut mourut assassiné. 

ABRAUAnS. 

GAnin Ti, roi de Danemark, fils de Wakle- 
mar le Grand, né en 1162, mort en 1203. 11 
épousa te fille du duc saxon Henri te Lion, 
et monte sur le trône en 1182, après son père, 
dont il continua le gterieux règne. L'empereur 
Frédéric Barberousne, irrité de ce que le roi 
danois refeéait de se reconnaître pour son vas- 
sal, T«nToya la sœur de Canut, qui devait épou* 
ser te fils de l'empereur, et excite contre te 
Danemark Bugislaw, duc des Slaves- Vendes 
( ou Vénèdes) de te Poméranie, déjà vaincus et 
couvertiB par Waldemar. L'archevêque Abealon, 
ami de Canot, grand guerrier et homme d'État, 
attaqua l'ite de Rugen avec une flotte de cinq 
cento voiles, et remporte en 1184 une grande 
victoire, à te suite de laquelte te Poméranie de 
l'ouest tomba an poovoû* des Danow. En 1 189, 
des envoyés du pape Clément lli vinrent à Ros- 
kBde pour exhorter les Danois à te croisade. Les 



Scandinaves prte^nl en générM peu départ aux 
expédittens en terre m^\»\ ciiîv seutement des 
principaux membresde te n^()94» suivirent alore 
l'exhorUtten du pape; te plHpart préférèrent 
s'acquitter 4e te dette des fidèles, en se croisant 
sous te conduite de Canut contre les pirates 
pajena de te Livonie et de l'Esthonte. Secondé 
par son ministre et général Absalon, Canut réus- 
sit, en effet, è éteblir le christianisme dans ces 
provinces en 1 196. Mais te paganisme rqiarais- 
sait toutes les fote que l'armée danoise abandon- 
nait te pays; atere on démolissait lea églises et 
l'on tuait les prêtres. Yera te même époque, 
l'empereur Barberooase excitait contre Canut 
une ligue composée du Holstein, du Meklen- 
bourg, et des villes de Brème, Hambourg et 
Lubeck, et^ laquelle s'associèrent le roi de Nor- 
wége, Sverre, et Waldemar, évèque de Sles^vîg. 
Canut triompha de ces nouveaux ennemis : 9 
étoufla l'insurrecttein de Waklemar, qu'il fit pri- 
sonnier, et soumit te Mektenbourg, le HoUtein, et 
les villes de Lubeck et de Hambourg. Devenu 
maître du littoral dç te Baltique presque en en- 
tier, il prit le titre de roi des SUves et dea 
Vandales, titre que les rois de Danemark por- 
tent encore. Canut mourut au milieu de see 
trtemphes, laissant à son irère et successeur 
Waklemar U ( le Victorieux) ses conquêtes, 
auxquelles celui-ci avait vaUlamment contribué. 
Dans ses dernières années il eut un différend 
avec Philippe- Auguste, roi de f rance, qui venait 
de répudier te reine Indeburg , sœur de Canut. 
Le règne si guerrtei de Canut Yl fut cependant 
utite aux progrès de te civilisation et des tettrea. 
Ce prince fit reviser et améliorer te code de Ca- 
nut le Grand (Vit^rtegsrei); sous son rè^ne, 
te clergé, placé par Canut lY ^ te tète des autres 
classes de la nation, exerça aussi une influence 
salutaire sur te développement de te société. Plu- 
sieurs jeunes Danote visitèrent tes universités 
étrangères, notamment celle de Paris, ils en rap- 
portèrent le goût des lettres et des arte. Le mi- 
ntetre de Canut, Absaten, protégfsa tes lettres, et 
ce fut sous ses auspices que s'exécutèrent tes 
travaux historique de S<uco Qrammaiicus et 
de Sueno Aages^ sur te Mord. 

P.-L. MôLLKa. 
cAnuT, appete Lavard (saint), duc de Stes- 
wig et roi des Steves-Obotrites, second fils d'É- 
ric le Bon, roi de Danemark, mort te 7 janvier 
113i. En 1116 U délivra te Sleawjg et te Hote- 
tein d'une invask» des Obotrites, et succéda à 
Henri, leur roi , après avoir éte couronné par 
l'empereur Lotbaire, à te cour duquel il avait 
séjourné pendant six ans. Il propagea avec pru- 
dence le christianisme, attira dans son royaume 
des artisans allemands, et poursuivit avec vi- 
gueur les pirates. Aimé et respecté dans tout te 
Nord pour ses rares qualités, et placé dans l'es- 
time des Danote bien au-dessus du prince Ma- 
gnus, fils du roi Nicolas, U Ait traduit par ce 
dernier devant les états, sous raocusation dln- 



548 



CANOT — CANZ 



544 



Mgaer pour s'emparer de la eoanmne de Da- 
nemark. Déclaré innocent, il accepta de bonne 
foi les protestations dn prince Magnns, qui Tin- 
vita à venir^à Roekilde, et qui, le quatrième jour 
des i6tes données à cette occasion , l'assassina 
lAdiement dans une forêt Toisine. Ce meurtre 
Irrita si TÎTement le peuple, que le roi Nicolas 
faillit être tué dans une assemblée populaire. 
Quant à Magnus, il Ait tué en 1134 dans une 
bataille contre le frère de Canut, Erik Emun« qui 
y gagna la couronne de Daneroarli. Canut fut 
canonisé en 1171. P.-L. Môllbb. 

Allen, Danwuurkê Hiitorie. ~ Alnoti. ru et mar- 
tipre de CotuU iP^. - Holberg, Danmarlu tUçea Hif 
toriê, — Math, de Westailnster, Fiwn hUtmrianan, — 
Smxo Graramatlenc, Danorum regum Heroumque kisto- 
rte. — PoDtanns, Hênim Oaniearum Utri. 

«CAKIJTI (Domenico-Maria) , peintre et 
graveur, né à Bologne en 1620, mort en 1684. Il 
Alt un des bons élèves du Guide, et se lit sur- 
tout admirer par son habileté dans Tart des 
raccourcis; il fut regardé comme un des meil- 
leurs peintres à fresque de son temps, mais on 
estime la richesse et le feu de ses compositions 
plutôt que la vigueur et la vérité de son coloris, 
n fut souvent employé par les Pères Olivetains , 
et travailla dans leurs monastères de Rome, de 
Padoue et de Bologne. Dans cette dernière ville, 
il a orné leur bibUothèque et leur é^ise d*un 
grand nombre de peintures, parmi lesqueUes on 
vante principalement une Déposition de Croix 
aux flambeaux, dite la NuU du Canuti, et un 
Saint Michel qui, peint en partie dans le cintre 
de l'église, eo partie dehors, passe pour un chef- 
d'œuvre de perspective. Canuti ne fut pas moins 
habile comme graveur k l 'eau-forte ; ses planches 
les plus estimées sont les portraits de Louis , 
d'Augustin et d'Annibal Carrache, d'après le 
Gfiide, et une Vierge avec le Rédempteur^ assis 
sur des nuages. E. B— n. 

Ltntl, Storia pittoriea. - HalTiilaa, FêUinapittriee, 

— Tleozzl, DiUonario. 

*GAifWA,sage et poète indien, sous le nom de 
qui sont inscrits beaucoup d'hymnes du Rig- 
Véda. 

H. Unglolt, Traduction du Rig-réda, 

*GA!fz (Éverard'Christophe ) , jurisconsulte 
wurtembergeois, né à Bebenhausen en 1720, 
mort à Tubingpie le 16 novembre 1773. Il pro- 
fessa le droit dans cette université. On a de lui : 
Tract, synopticus de Probabilitate juridica, 
seude Prasumptione ;Tubingen, 1751 ; —Diss. 
de À<fiunctis Commissariorum; Tubingen, 17ô5, 
in-4*; — Diss. de uno ex plurilnts litis consor- 
tibus , suo non simul aliéna nomine agente; 
Tubhigen, 1766, in-4<*; — Diss. de Conditione 
foxAi indehUe prxsHti; Tubingffi, 1759, in-4<'; 

— Diss. deContradietore in coneursu credi- 
torum; Tubingffi, 1769, in-4<». 

Adelaog, rappl. A JOcher, AUgem. Gélthrtm-lAxicon. 
GAHZ ( Israël-Théophile ), théologien pro- 
testant et philosophe allemand , né à Hehns- 
lieim, dans le Wurtemborg, le 26 février 1690, 



mort à Tubingne le 28 janvier 1753. U étudia 
à Tubingne, où il occupa depuis 1734 successi- 
vement les chaires d'éloquence et de poésie, de 
k)gique et de théokigie morale. D'abord adver- 
saire décidé de la phitosophie de Wolf , il avait 
d^ rédigé pour la réftiter un gros volume qui 
allait être mis sous presse, kyrsqu'il s'aperçut quH 
n'avait pas jugé cette philosoplûe d'aprèa son vé- 
ritable sens ; il fit donc assez brusquement voHe- 
fece, et le nouveau livre qui parut alors était en 
effet un commentaire ékMfuentdece système, 
dont il développa, d'accord avec son ooUègoe 
Bilfinger, quelques parties dans un sens très- 
libre. Puis il appliqua cette phitosophie àla tliéolo- 
gie révélée dans toute l'étendue que celle-ci com- 
portait, et même au delà, au détrimentde Pexégèse. 
Quant à la théologie morale, qu'il enseignait et 
professait, il y introduisit un meilleur choix de ma- 
tériaux et beaucoup de nouveaux points de vue. 
Ses principaux ouvrages sont , dans l'ordre chro- 
nologique, les suivants : Philûsophis LeibnU- 
zlanx et Wolfianx usus in theologia^ per 
prxcipua Jidei capita; Francfort et Leipzig, 
4 vol. kin-4<', 1728-1739, ou 3 vol. iiHK<», et 
1769, in-4*; — De BeginUne Dei universali, 
sive ' Jurisprudentia civitatis Dei puàlica; 
Tubingen, 1731 et 1737, in-8^ — Eloquentt» 
et prxsertim oratorix, linexpouoe^ etc.; 
Tubingen, 1734,hi-4«;-— Ora^oriasdciUiarui» 
familix toti cognata, seu rationis et oraiio- 
nis arctissimum vinculum. AccedU laudanda 
hffpœrisis, seu eloquentia corporis , secim- 
dum prsBcepta, fundamenta^ adjumenta 
guiinu /omuttur, etc.; Tubingen, 1735, in-6*; 
--Graanmatkxwniversalistenuia rudisnaitas 
Agitur insimul de variis modis guUnts spi- 
ritus secum invicem suas ideas possint corn- 
miinicore; Tubingen, 1737, in-4''; — Disp. de 
Origine et Propagatione animarum; Tubing^, 

1739, itt-4% et 17< 1, in-4«; — Disdplinse mo- 
rales omnes, etiam ex çux forma artis non 
dum hue usçue eomparuerunt , perpétua 
nexu traditx; Leipzig, 1739, in^«, 3« édit,; 
Francfort et Leipzig, 1762, in-S"; — Disputa- 
tiones IV de Immortalitate animx ; Tubingen, 

1740, in-4'' ; — Veberzeugender Beweis ans 
derVemunft.hetrtf fend die UnsterblichkeU 
der MenschenSeeleninsgemein,als besùnders 
der Kinderseelen^ sammt einem Anhange^ 
wiees der Seele naeh dem Tode su Huthe 
sein werde? (Preuve convaincante et ration- 
nelle de l'immortalité de l'Ame des hommes en 
général, et surtout des Ames des enfiuits, avec 
un corollaire sur l'état de l'âme après la mort); 
Tubingen, 1741, in-S^jS'édit.; 1746, in-8*; — 
Ontologia polemica; Leipzig, 1741, in-ls^; — 
Theologia thetico-polemica; Dresde, 1741, 
vùrV^'y-^Theologia naturalis thetico-polemica; 
Dresde, 1742 , in-8'; — Fortsetzung der Rein-- 
beekschen Betrachtungen ûber die Aug^mr- 
gische Confession (Idées sur la Confesskn 
d'Augsbourg, pour servir de suite à oeliea de 



545 CANZ — 

Reinbeck); BeiiiB» 1743-1747, m-4«; — Disp. 
de Resurrectione corporis ejusdem quodjam 
gestamus, licet novis gualiicUilms vestiti; 
Tubingen, 1747, m-4' ; — UnterricM von den 
Pflichten der Christen , oder theologische 
Moral, ittm CLkademitchen und allgemeinen 
Gebranch ausg^eriigt (Traité de» deroire des 
chrétiais, ou Morale théologique rédigée pour 
des leçons académiques et pour Tusage des fa- 
milles); Berlin, 1749, in-4<*; — Meditationes 
philosophiez , quilms varix sdentiarum dif- 
ftcuUates expenduntur, et veritates oppositx 
confirtnantur; Tubingen, 1750, iii-4*'; ^ IHsp. 
de human» vitw termino, neque casui, neque 
fato obnoxio; Tubingea, 1761, In-i**; — An- 
thropomorphismus in permultis theologix 
articulis delectus ; Tubingen, 1752,10-4"; -- 
Compendium Thet^ogiat purioris, in quojuS" 
lis definitionibus veritates theologicx deter- 
minantur^ déterminât» ex oraculis démons- 
trantur, oracula vindicantur, etc.; Tobingen, 
1752, in-8*»; Leipzig, 1756, in-fi*»; Heilbronn, 
1761, in-8®; — Ànnotationes ad Compend, 
theolog. pur,; Tubingen, 1755, in^S" (ouvrage 
posthume, publié par son fils George Bemhard 
Canz ) . — On lui attribue encore, mais sans preuve 
certaine, un ouvrage anonyme, sous le titre : 
Meditationes de Origine, Indole, Effectibus 
atqtte Historiajuris reformandi Regum atgue 
principum, nec non statuum Imperii Romani 
Germanici; 1728, in- 8®. 

Adelang, sopplément à J6cheT,jéU9êmHnêê CekkrUn- 
Lexicon. — Bnch et Gniber, Allgem. Encfc. 

^CANZUNi (Giovan-Battista), peintre ita- 
lien, né à Vérone vers 1650, mort après 1712. H 
fut banm' de sa patrie pour le fait d*un homidde, 
et se réfugia à Bologne. H déploya beaucoup 
de talent, et obtint des succès comme peintre de 
portraits. 

Orlandt, Abbeeedario pUtorieo. — Lanxl, J^orto pit- 
torica. 

*CAirzLBft (Jean-Éttenne), médecin alle- 
mand, Yivait dans la première moitié du dix-hui- 
tième siècle. On a de lui : Vnvorgreifliche In- 
formation. Die won den wtUhenden Hunden 
gebissene Personen zu heilen (Nouveau remède 
pour guérir les personnes mordues par les chiens 
enragés); Landshut, 1733, in-8^ 

Carrère, BibliùtMgue de la médecine. 

CANZLBR ou GAKZLAR (Jeon-George), 
homme d'État et historien allemand, né à Bur- 
kbardsdorf (Hartz) le 19 janvier 1740. II fit par- 
tie de l'ambassade saxonne de Stockholm en qua- 
lité de secrétaiic, et remplit les fonctions de con- 
seiller des comptes à Dresde. On a de lui : 
Mémoires pour servir à la connaissance des 
affaires politiques et économiques du royaume 
de Suède; Dresde, 1776, 2 vol. in-4'*; traduit en 
allemand, Dresde, 1778, 2 vol. in-8**. 

Gâterie kUt. des Cantemporaitu, — Biographie nou- 
velle des Contemporains. 

CAONABO ( de rmdien caum, or, ei bou, 
maison), cacique haïtien, mort en 1494. Lors- 

NOCV. BIOGR. UNIVERS. -- T. VIII. 



CAOULT 



546 



que Christophe Colomb eut découvert en 1492 
Vue d'Haïti, qu'il nomma Hispaniola, il fit, pour 
assurer sa conquête, construire un petit fort 
avec les débris de son vaisseau amiral la Gal- 
lega , échoué à l'entrée de la baie de Caracole 
(Puerto-Real). Ce (oTiîn fut nommé Piatividad 
l Nativité), parce qu'il fut occupé le jour de 
Noèl. Colomb y laissa quelqnes canons et trente- 
huit soldats, sous les ordres de don Diego de 
Arana. A son deuxième voyage, Colomb vint, ie 
27 novembre 1493, reconnaître le fort de Nativi- 
dad, et n'y trouva qu'un monceau de ruines in- 
cendiées. Un cadque voisin, Guacanagari, roi de 
Marien,lul fit savoir que les Espagnols qui en 
composaient la garnison avaient tous été mas- 
sacrés par les hantants, irrités de ce qu'ils leur 
enlevaient leurs femmes, leurs filles et leure pro- 
visions, n i^uta que cet événement avait euiiea 
malgré lui, par l'aide et les conseils de Caonabo, 
roi de Maguano et de Cibao, un des plus puis- 
sants chefs de l'Ile, dans le pays duquel on ra- 
massait le plus d'or. Christophe Colomb fit en 
mare 1494 une expédition dans le Cibao, y re- 
cuefllit d'immenses richesses et y bâtit la forte- 
resse de Saint-Thomas, que don Alonzo de Ojeda 
fut chargé de défendre avec cent vingt-six hom- 
mes. Caonabo, redoutant le voismage des Espa- 
gnols, vint assiéger SaintrThomas arec cmq à six 
mille Indiens. Après avoir résisté trente jours, 
Ojeda dut évacuer ses retranchements : pendant 
sa retraite, il tua un grand nombre de naturels, 
et dans un combat désespéré, livré sur les rives 
du Nicayagua (Rio-del-Oro), fit prisonnière 
Caonabo et plusieura autres chefs de sa famille. 
Le frère de ce cacique, guerrier courageux et 
chéri de ses compatriotes, appela à son aide les 
Ciguayos {Indiens archers), et, à la tète d'envi- 
ron sept mille combattants armés de lances, de 
massues et de flèches, vint se ruer sur Ojeda. 
Celni-d, ayant reçu un renfort qui portait à trois 
cents le nombre de ses soldats, fit charger l'en- 
nemi par sa cavalerie, et remporta une victoire 
qui rendit les Espagnols mallr s du Maguana. H 
envoya Caonabo, son frère et son neveu, char- 
gés de fera, à Christophe Colomb, qui les fit em- 
barquer pour l'Espagne; mais ils moururent dans 
la traversée. Herrera et après lui quelques bio- 
graphes modernes ont rapporté la vie, la prise et 
la mort de ce cadque, avec des détails romanes- 
ques que les auteurs espagnols et la conquête des 
Indes ne confirment pas. A. db L. 

Ovledo, Historia général y nat. de las tndias, Itb. 
III, c. 1. - Peroand Colomb, F'ida del jérnÊrante, 
f partie, c. n - Pet. Martyr, Oeean, dec.. Il, III, rv. 
— jirt de véri$êr les dates ( Ameriqiie ). 

«CAOCLT ( Walerand), théologien ethagio- , 
graphe flamand, vivait au commencement du 
dix-septième siède. n était prêtre et sacristain 
de l'église Saint-Amant, à Douay. On a de lui : 
Miracula Virginis Deiparx apud Tungros in 
Hannonia; Douay, 1600, in-12; — Bulles 
pontificales tirées du Bullaire romain^ tou-^ 
chant la closturedes religieuses, tournées d^ 

18 



647 C40TJLT — 

latin en /f'flW(»i*;Doiiay,1604,în-12; — Orai- 
sonde Jean Trithème, des doute renards cau- 
sant la ruyne de la religion, traduite; Douay, 
1604,in-12j ^ Miracitla Dominas Gandiorum 
in Picardia, ajmd Tungros, Camberones et 
Servios, ab 1081-1605 ; Douay, 1606, ln-12. 

Foppens, Bibliotheca Belçica.-' Adelung, tuppl^meot 
à JOcfaer, jitlÇBm^Anês Geléhrlen-Lerleon 

GAOCRMiii ( Guùlaume), hospitalier français, 
né à Douay en 1430, mort en 1501. Il était 
Tîce-chancelierde Tordre de Saint-Jean de Jéru- 
salem. Il mérita, par ses talents, la confiance 
du grand maître et du chapitre, et la dispense 
des vœux d'usage, et remplit plusieurs missions 
importantes en Italie. On a de lui quelques ou- 
vrages écrits en latin, qui ont été recueillis et 
imprimés à Ulra en 1596, in-fol., avec figures en 
bois. Le principal est une description de la ville 
de Rhodes, et du siège qu'elle soutint en 1480. 
Cette relation , qui a pour titre Obsidionis ur* 
bis Rhodix description a été imprimée une pre- 
mière fois à Rome, sans date, in-4% et réimpri- 
mée dans la même viUe, 1584, în-fol.,avec des 
augmentations. 

nibdin, BibLSpvnieriama, t. IV r«nr la tradoction de 
Cailon. voy. WMUi, Tfpovr^p^fi^l «"«««';*«' ''•*T 

giea, 1. «M. 8. - lîlcéron, Mémoires, XV et XX. 

;cAP (Paul-Antoine), savant français, né ^ 
Ifâcon le ? J|vri} 1788. H étudia de bonne heure 
les sciences naturelles, et se livra avec succès à 
rexerdce de la pharmacie. Depuis qu'il a quitté 
8^ profession, if consacre tous ses moments de 
loisir à des recherches, justement appréciées, sur 
l'histoire des sciences qui se rattachent à la phar- 
macologie. Parmi ses travaux on remarque : Mé- 
moire sur cette question : Déterminer si, dans 
Fétat actuel de nos connais sa?ices , on petit 
établir une classification régulière des médi- 
caments , fondée sur leurs propriétés médi- 
cales ; Lyon, 1823, in-8*'; — Rapport fait à la 
Société de pharmacie de Paris et à la Société 
de prévoyance des pharmaciens du départe- 
ment de la Seine y sur la réorganisation d'une 
pharmacie c^ nom d'y,ne commission; Paris, 
1 834, in-8» ; — Principes élémentaires de phar- 
maceutique ;Pms, 1837, vol. m-V"; — Recher- 
ches sur les lactates, et sur Pétat de Purée 
dans Vurine de Vhomme et de quelqties anir 
maux , en collaboration avec M. Henry ; Paris , 
1838, in-8^ — Éloge de Nicolas Lemery, chi- 
miste, etc.; Paris, 1838, in-S**; — Biographie 
de Mme Char as ; Paris, 1840, in-8' -, — Traité 
de Pharmacie; Paris, 1847, in-8»; — Traité 
de Botanique; Paris, 1847, in-8" (dans la col- 
lection des Cent Traités)-, — Histoire de la 
Pharmacie; Anvers, 1861 , in-8";— le Muséum 
â:'Histoire naturelle (Histoire et Biographie); 
Paris (Curmer), 1853, gr. ln-8** ; — une édition 
des Œuvres de Bernard de Palissy ; Paris, 1844, 
in-12; — une traduction des Aphorismes de 
physiologie végétale de Lindley; Paris, 1838^ 
Yol. in-S^"*; — un grand nombre d'articles scien- 



CAPALU ^ 

tiflques et biographiques dans divers TCCoeHs pé- 
riodiques , et notamment dans le JùwiuU de 
Pharmacie et V Illustration. M. C^p est membre 
d'un grand nombre de sociétés gavantes et che- 
valier de la Légion d'honneur. 

Qoérard , la France Utt., et sappl. - Benchoi» Jàmnti 
dé la LibraMé. 

GAPACCio {Jules-César), Httérntenr napoli- 
ialn, né à Campagna en 1560, mort en 1631 D 
étudia à Naples, y devint secrétaire de U muni- 
clpalilé {secretario délia città ), fat attaché à h 
maison du duc François délia Révère à Urte, 
et clhargé de Téducation du fils de ce prince. 
C'est alors qu'il écrivît la plupart de ses ou- 
vrages. L'Académie degH oziosi de Naples le 
compte parmi ses fondateurs. On a de loi : Mer- 
gellina, egloghe peseatorie; Venise, 15M, 
in-12; ^ Apotoghi e favole in versi volgeri; 
Naples, 1602, in-8*; — lllustrium muHentm 
et illustrium literU virorum Elogia; Ilaples, 
1608, în-4''; — Declamazioni in dtfesa ddla 
Pœsia, recitate nelV Accademki degli oziosi; 
Naples, 1612, in-4'*; — Annotaâoni oitaGe- 
rusalemme liberata, pour l'édition de Kaples; 
1582, \n-n','-Neapolitanxhistorijf;N^es, 
1607, in-4'»; et dans le tome U da Thésaurus 
antiquitatum italicarum; •- Putedane kis- 
toria, cui accessit de Balneis libettus; Naples, 
1604, in-4*, et dans le recueO dté; — la Vera 
Antiquità di Pozzuolo; Naples, 1607, in-»'; 
Rome, 1652; — 4 Forestieri; Naples, 1620, 
in-4*; — TrattatodelP imprese; Naples, 1S92; 
- il SecretaHo; Venise, 1599, in-i». 

Sorla . Storiei PfapoUlatU , 1. 1». — Cresrtnbet*,'^ 
ria délia volgar poesia, V, let. — TlraboicW, storia 
délia letterat. ital.. Vil. lîM^ VIII, «8, *». -T«»^l, 
BilbL Napotet. 

CAPACI US ( Priam ), littérateur sidlien , né k 
Mazara, massacré dans la même ville en 1517. 
Il fit ses éludes en Allemagne, et fut reçu dodsir 
h Leipzig, ils'v fit remarquer par son gpétpoïn- 
la poésie. De' retour dans sa patrie, il obtint 
l'emploi de trésorier royal à- Mazara. En IS\7, 
celle ville étant le théâtre d'une sédition, Capa- 
cius se jeta au milieu des révoltés, afin de les eo- 
gager à rentrer dans le devoir; mais il fat làdif- 
ment frappé à mort. On a de Gapactus on poérae 
à la louange de Frédéric P', publié sous fcwm 
de Pridericeis; Leipzig, 1488, in-4». 

Mongltor, Bibl Sieula. 

CAPALLA (Jean-Marie), dominicain itafien, 
né à Saluées, mort le 2 novembre 1596. Il pro- 
fessa la théologie à Faënza et à Bologne, et fut 
nommé inquisiteur général à Crémone. On a de 
lui : Scintilla delta fiamma innossia; — de 
Cœna ; Venise , 1 604 ; — Arca salutis humais, 
sive Commentaria locupletissimain Testamn- 
tum et Passionem J,-C.; Venise, 160«, m-fol. 

Poawfin, BiNMhêea têlêcta, — Écbârd, Serl^tam 
ordinii Prmdicatorum, 

*CAPALLi (Jean-Baptiste), tMfAo^m Ma- 
lien, vivait dans la seconde moitié da dix-sep- 
tième siècle, nfot doyen à Arezzo. On ade hn ; 



$49 GAPALU - 

Ricamo deW àbito mtmacale, distxn-si saçri; 
Venise, 1680, m-4<^. 

Catal. de /« BibL imp, de Pari». - iideloiig, loppL à 
Jôcber, Mlgem, Celehrten-Uiieon. 

* CAPALTI ( Francesco), ooropositear italien, 
né à Fosfiombrone (États romains), Yivait en 
1788. U était maître de chapelle de la cathédrale 
de Nami, et a publié : U Contrappuntisla pra- 
tico, ossiano dimostrazionifaUe sopra tespe- 
rienza; Terni, 1788, in-S", 
Fétls, BiograpMe universelle de» Musicien». 
CAPAHA , général ftwiçaift, d'origine piérooB- 
taise, né à Turin vers 1770, mort en 1812. Aprèt 
avoir pfia part avec les Franfais aux campagnes 
d'Italie, il devint préfet d'Alexandrie; et quelque 
temps après il rentra dans la carrière militaire, 
obtint le grade dégénérai de brigade, et combattit 
à Dortem et à Ansterlitz. Devenu aide de camp 
du granMoc de Berg, il tnrava la mort en dé- 
feodant Ostrolcnka. 
riet. H cM«. du Wr. -* MetÊkL uitàm. 
CAPASNA (Put^\ peintre OorentiD dnqoa- 
tonlème siècle. U lot rélève et l'heurenx muta- 
teur du Giotto : qd Meonnatt l'effet des leçons 
qu'il avait reçues à la jostcsse de Texpression, 
à la simplicité dn mouvements maison voit aussi 
qu'il avait plus de peine encore que ses mettre à 
se dégager des traditions routinières des Grees. 
Son coloris est phis brillant et pins moelleux 
dans les draperies que celoi du Giotto, mais les 
chairs sont trop étadiées, et ce fini qui Ait une 
des qualités et un des délbots des peintres de cet 
Age sent trq> le travail , et pas assez l'inspiration 
de la nature. Après ta mort do Giotto, Capanna 
coDtinna à Assisi, dans l'église inférieure de 
Saint-François, les fresques commencées par son 
mallre; il y représenta divers si^ets de la Pm- 
sion, qui existent encore aujourd'hui. Ses autres 
ouvrages à Rimini, à Florence , à Assisi même, 
ont disparu ; mais nous sommes plus heureux 
à Pistoja, où nous trouvons dans l'ancienne 
chapelle de 8aint*Louis, auionrd'hni sacristie de 
régUse Saint-François , des f^ques de Capanna 
d*iu>e étonnante conservation; les ligures de 
saint Pierre, saint Paul, saint Louis et saint 
Laurent ont encore tout leur éclat. Ici se pré- 
st'nte une singulière difficulté : suivant Yasari, 
qui attribue formellement à Capanna les pein- 
tures de la chapelle Saint-Louis , cet artiste serait 
mort jeune, épuisé par l'excès dn travail; et d'un 
autre côté, suivant des mémoires du couvent de 
Saint-François cités par Tolomei ( Guida di Pis- 
toja), la chapelle même n'aurait été construite 
qn^en 1386 : en supposant donc que Capanna 
n^ait eu que vingt ans à la mort du Giotto, il eût 
été âgé de soixante-dix ans lorsqu'il peignit la 
chapelle de Pistoja. U serait assez difficile de ré- 
soudre oe problème : ce qui est plus important , 
c^est la certitude que les peintures que nous pos- 
sédons sont l'œuvre du Capanna. Cet artiste 
avait à la même époque, disent encore les mé- 
moires da couvent, commencé dans le doltre 



GAPASSO 650 

plusieurs peintures qa turent terminées par An- 
tonio Vite, Capanna n'ayant pu les achever. 
Cette circonstance pourrait peut-être nous four- 
nir une donnée approximative sur l'époque de 
sa mort, d'autant plus que Yasari ne parle de sa 
fin prématurée que comme d'un on dit; mais il 
est plus explicite quant au lieu de sa naissance : 
il dit positivement que Capanna était Florentin, et 
je ne sais pourquoi Lan» et après lui Yalery ont 
rangé ce maître dans récol<^ romaine, è laquelle 
il n'appartient ni par sa patrie ni par le maître 
sous lequel il étudia. £. Breton. 

Unzi, StùTia pf ttoHM. — Vatarl. f^éte.-^ToiODMl, 
Guida di Pistoja. - Valerj, f^o^ages en Italie. 

* CAPANM A ( Giovanni'Battista dfx), peintre 
siennois, florissaiten 1499, et mourut en 1540. 
Il a laissé quelques fresques dans sa patrie, en- 
tre autres une Madone sur la porte de l'ancien 
monastère de Santa-Margarita in Castel-Vec^ 
chiOf et les Travaux d'Mercule sur la façade 
du palais Nastasi. £. B— n. 

EomagDoIi , CentU storico^rOsUei di Siena. 

GAPABAHiK, vestale romaine, morte en 265 
avant J.-C. Sons le consulat de Fabius Gur^ 
et de Manilius Yitulus, une épidémie Ciisait dans 
Rome de si grands ravages, que l'on consulta les 
livres sibyllins. Ils répondirent qne le fléau ces- 
serait lorsque la colère des dieux serait apaisée 
par la punition d'un grand crime. On découvrit 
que Caparanie avait violé son voeu de diasteté, 
et les Romains crurent voir dans cette faute le 
motif de la colère céleste. Caparanie fut condam- 
née, suivant la loi, à être enterrée vivante. Elle 
s'étrangla pour échapper à ce supplice; mais son 
corps fut mis en terre comme s'il eût été animé. 
Malgré cette cérémonie expiatoire, l'épidémie ne 
cessa point. 

ZooâffM, vin. — Bioç. uni9, de» Fmmnê» Ulèbres, 

*GAPASSI ( Dominique), astronome itaUen, 
de l'ordre des Jésuites, natif de Maples, vivait 
dans la première moitié du dix-huitième siècle. 
En 1722 il vint à Lisbonne, où il se fit remarquer, 
ainsi que Jean-Baptiste Carbone , par ses obser- 
vations astronomiques. On a de lui : Observatio 
tunaris eclipsis habita Vlyssipone in pO" 
latioregio die i novembre 1724, a Joh.-Bapt, 
Carbone et Domin. Capasso; Lisbonne, 1724, 
et dans les Âcta Eruditorum, 172ô. 

Raihlef, Getchichtejelxtlebender Gelehrten ( Histoire 
des savants contemporaiiu ), t. VUI, p- S39. 

CAPASSI 00 CAPASSO {Jean- Baptiste), 
médecin et philosophe italien, né à Grumo, mort 
à Naples en 1735. II professa à l'université de 
Naples. On a de lui : Historix philosophix Sy- 
nopsis, sive de origine et progressu phitoso' 
phix, de vitis et systematibus omnium phito- 
sophorum, etc., divisée en quatre livres; Na- 
ples, 1728, in-4*'. 

Journal des Savants » an. iTtS.^Adelnng, sapplément 
à JOcber, Âllgemeine» GeUhrten-Jjfxieon. 

GAPASSO ( Nicolas ) , jurisconsulte et poète 
italien, né à Grumo, village de la province d'A- 
versa, le 13 septembre 1671, mort le 1**^ juin 

18. 



661 

1745 (i). IJ professa les droits dyil et canon, et 
écrivit sor les mêmes matières. Il se fit connaître 
par ses poésies, et notamment par sa traduction 
ou ptot6t sa parodie des sept premiers chants de 
VJliade, en dialecte napolitain. 

ViUarou, Ettratti poetiei,- Naplet, m, p. IT. — Tl- 
paMo, Bioç. deçli Ital. iUuatri. 

€APDUBIL ou GAPOUBLH (/'Of» DE), tTOUba- 

dour français du douzième siècle. C'était un noble 
baron du diocèse du Puy -Sainte-Marie : U faisait 
des vers, jouait de la viole, et chantait bien. Il 
lut bon chevalier d'armes, parlant agréablement, 
gentil, courtois, grand, beau, riche, fort éco- 
nome, mais se faisant honneur de sa fortune 
autant que de ses manières et des grftces de sa 
personne. Capdueil aima d'amour une dame de 
MerccBur, nommée Azalaîs, femme du grand 
comte d'Auvergne, et fille de Bernard d'Anduse, 
baron de la Marche de Provence, n l'aimait 
moult, disent les contemporains, et la louait, et 
faisait sur elle de jolies diansons. 11 fut égale- 
ment aimé d'Âzalais, et leur amour était ap- 
prouvé de tous les honnêtes gens. Capdueil lui 
donnait maintes belles fttes, et ftSsait pour elle 
maintes belles chansons. Pendant qu'il était avec 
die dans cette joie et dans ces plaisirs, Q lui 
prit fantaisie d'^rouver si elle l'aimait bien. Il 
résolut, dans sa folie , de faire semblant de s'eo- 
fendre avec une autro dame, pensant que, si son 
éloignement d'Azalais était pânible à cette dame, 
II pourrait savoir alors qu'elle l'aimait bien ; et 
que si, au contraire, son éloignement ne lui dé- 
plaisait pas , il serait sûr qu'elle ne l'aimait point. 

Quand Azalaîs vit que Pons de Capdueil, 
qu'elle avait tant aimé et honoré, s'était éloigné 
d'elle et s'était porté vers une antre, elle montra 
pour lui un fort grand dédain, et pas un seul jour 
ne parla de lui À personne et ne s'informa de 
lui. Elle ne répondait rien à qui lui en parlait, 
et elle vivait avec grande cour et grande galan- 
terie. 

Pons de Capdueil s'en allait dans la l>rovence, 
faisant le courtois et fuyant les assemblées d'A- 
zalais; mais quand il vit et sut qu'elle ne mon- 
trait nul courroux de son éloignement, quand il 
vit qu'elle ne lui envoyait ni lettres ni messages, 
il pensa qu'il avait mal fait : il se rapprocha de 
sa dame, et renonça à la folle épreuve qu'il avait 
tentée. Mais Azalaîs ne voulut écouter merci ni 
raison, n fit pour elle une chanson, et cette chan- 
son ne lui servit à rien ; il en fit une autre qui 
ne produisit pas plus d'effet. Azalûs ne voulait 
pas le recevoir en grftce. Alors Capdueil vint 
implorer l'intercession de plusieurs grandes da- 
mes qui exerçaient 'le l'influence sur la comtesse, 
et par les prières de ces dames Azalaîs lui rendit 
ses bonnes grftces. Alors Pons de Capdueil fut 
plus content qu'homme du monde, et dit que ja- 
mais il ne feindrait plus pour éprouver sa dame* 

Tant qu'elle vécut, il n'en aima d'autre ; quand 

<i) Et non t7M. comme le dit la Biographie univer- 
iêUe des frères Ulcbaad. 



CAPASSO — CAPÈCE 



662 



elle fht morte, il tomba dans une tristesse pro- 
fonde, et tourna ses sentiments vers la religion ; 
il se croisa, et prêcha la croisade. H composa 
sur ce sujet deux poèmes, où fl exhorte les rois 
de France et d'Angleterre à faire la paix, et le roi 
de la Pauille et l'empereur à vivre en bon ac- 
cord jusqu'à ce que le saint-sépulcro soit délivré. 
Capdueil passa outre -mer avec Philippe- Au- 
guste et Richard, et mourut dans la troisième 
croisade, qui eut lieu Tan U90. [Enc, des gj 
du m,] 

Raynoaard, Choix de 9oi$ie$ des TrouàadatÊn. — 
MUt, littéraire de ia FrmKe, XX, II. 

GAPÈGB ( Conrad, Marina et Jacopo ), frè- 
res et nobles napolitains, exécutés en 1268. Us 
étalent très-attachés à la maison de Sonabe et 
au parti gibelin. Lorsque Matnfroy, prince de 
Tarente, fils de l'empereur Frédéric II, voulut 
prendra possession du royaume de Naples , les 
Capèce se firent ses guides pour ti'averser la 
Capitanate, et lui donnèrent asile dans leur cliâ- 
teau d*Atripa]da, d'où, avec leur aide et malgré 
les embûches du marquis Berthold de Hohm- 
burg, Mainfroy put atteindre Luceria et se faire 
reconnaître des Sarrasins, habitant cette ville sou s 
la protection de l'Allemagne. Après la mort de 
Mainfroy ou Manfred , tué à la bataille de Gran- 
délia le 20 février 1 264, Conrad et Marino Capèce, 
députés de la noblesse gibeline de Sidle, vinrent 
trouver Conradin, neveu de Manfred, réfugié à 
la cour de Bavière, et rengagèrent à relever en 
Italie l'étendard de Souabe, dont il était le dernier 
prince. L'y ayant déterminé, Conrad Capèce cou- 
rut à Pise raffermir le courage des gibelins par 
la promesse de prompts secours. Il s'embarqua 
ensuite pour Tunis, dans le but d'y prendre Fré- 
déric, f^e de Henri, prince de CastUle, séna- 
teur de Rome, qui s'éUit déclaré pour le jeune 
ConradÎQ. Conrad Capèce débarqua Frédéric à 
Sciatta avec huit cents chevaliers, et en peu de 
temps fl ne resta de la Sicile que Palerme aux 
Français. Ce succès ne fut pas de longue durée. 
Après la perte de la bataille de Tagliaoozzo 
( 23 août 1268 ) , suivie de la prise et de la mise 
À mort de Conradin, les gibelins dispersés tom- 
bèrent successivement entre les mains de Chartes 
d'Aiûou, qui les égorgea sans merci. Tel fut le 
sort de Marino et de Jacobo Capèce ; plus tard, 
les habitants de Conturbia.livi^rent Conrad à 
Guillaume l'Étendard, lieutenant de Cbaries, 
qui le fit pendre après lui avoir fait arracher 
les yeux. 

Nicolas de JamsiUa, Hiitoria, p. («.-MalasplDa. HU- 
toria Sicul», IV, sST.-SIsmoDdl, Histoire des Repubii- 
queg italiennes, IV, ch. XVIII et XX. 

*GAPÀGE ( Alexandre ), compositeur italien, 
né à Rome, vivait en 1624. On a de lui : Sacri 
concerti d'un vago et nuow stile ; recueil 
conservé dans la bibliothèque royale de Lisbcmue ; 
Motettij de deux à huit voix ; Venise, 1613; — 
Magnificat; Venise, 1616; -- Madrigaii, de 
quatre à huit voix; Venise, 1617 ; — Matutine 
del fatale, de quatre à huit voix; Venise, 1623. 



553 



CAPÈCE 



5$4 



— Motet H concertati, de deux à cinq voix; Ve- 
nise, 1624. 
Fétis. Biographie universelle des Mmieienâ, 
* CAPÈCE (Ange), théologien itaUen, de 
Tordre des Théatins , vÎTait au commencement 
da dix-huitième siècle. On a de lui : Discorsi 
sagris recitati in diverse chiese ;Home, 17U, 
in-é". 
AdeloDg, rappl. ^ JOcber, Mlgem. Gelehrt,'Uxiam. 

GAPàcB (Antoine ), jurisconsulte napolitain, 
mort en 1545. Il était d^ancienne et noble fa- 
mille. Après s'être rendu célèbre par son élo- 
quence dans Texercice de sa profession d'avo- 
cat, U fut chargé de professer le droit à Naples. 
Dans l'intervalle, en 1517, il avait été envoyé en 
Sidle par le vice-roi, pour y apaiser les troubles 
qui s'étaient élevés. Il laissa : Recueil de déci- 
sions, ûnpnmé en Sicfle;— InstitutUmesfeu- 
dales. 
Sncb et Grnber, AUgemHn» inc^elopmdie, 
CAPàcB OU GAPTCius (Scipion )y fils d'An- 
toine Capèce, poète italien, mort vers 1562. n 
écrivit sur le droit, qu'il professait à Naples, et se 
fit surtout connaître par ses poésies latines. Sa 
bibliothèque, riche et bien composée, était fré- 
quentée par les savants et les littérateurs. Il fut 
lié avec l'élite de ses contemporains , notamment 
Gardlasso de la Véga, et fut l'objet d'une considé- 
ration particulière de la part d'Isabelle Viilamarini, 
qu'il loua dans ses ouvrages. Chargé de gérer les 
biens du prince de Palerme,il tombai dans la gène 
par suite de la confiscation encourue par ce prince, 
qui avait abandonné le parti de Charles-Quint 
pour celui du roi de France. On a de Capèce : une 
éditiondes Commentaires {feDona^ sur Virgile, 
d'après un manuscrit de la bibliothèque de Ponta- 
nu8; Naples, 1635;— dfcdjw Joanne-Baptista, 
vote maximo, libri UI; Bâle, 1542, in-8«, 
dans les Poenuxta sacra prxstantium poeta- 
rum d'Oporinus; Venise, 1546, avec le poème 
de Principiis rerum. Gesner fait l'éloge de 
ce poémc, qu'il compare aux oeuvres de l'an- 
tiquité : Quod cum veterum etiam majestate 
conferri queat; — de Principiis rerum li- 
bri II; — de Vote maximo libri III; Venise, 
les Aide, 1546 : ce poème, réimprimé plusieurs 
fois et dans plusieurs villes, telles que Paris, 
Naples, etc., a été traduit en vers libres par le 
P. Ricci, traducteur de V Anti-Lucrèce é\k cardinal 
de Polignac ; Venise, 1754, in-8*» ; Capèce y éta- 
blit , d'après l'école ionienne, que l'air est le 
principe des choses; — des Élégies^ au nombre 
de quatre; Naples, 1594 et 1754 : la denuèrt 
de ces élégies parle des misères de l'auteur et de 
celle de son siècle; ^ des Épigrammes, an 
nombre de six , imprimées avec les élégies et les 
autres poésies ; Naples, 1594 et 1754 : quelques- 
unes de ces épigrammes sont de l'invention du 
poète ; les autres sont empruntées à l'Anthologie; 
—Magistratuumregni Neapolis qualiter cum 
antiquis Romanorum conveniant compendio- 
lum; nunc demum recognitum et instaura- 



tum; Naples, 1594 et 1754, en prose; — su- 
per tit. de acquir. Possess. ubi multa in prac- 
tica et in materia/eudorum et constitutione 
regni continentur; Naples, sans date, in-4°. 

ToppI, BUfUot. Jfapdet. — Gecner, /n BiblioU— Bayie» 
metionnaire critique, — Biog, degli UomiM iliustri 
(tel reg. di NapolL 

* CAPttGB { Charles-Sigismcnd ), né en 1652, 
mort en mars 1719. Après avoir reçu dans la 
maison paternelle sa première instruction, il sui- 
vit son père en Espagne, et compléta ses études 
aux universités de Valence et de Compos- 
telle. A son retour en Italie, il s'appliqua d'abord 
à la jurisprudence, puis il cultiva de préférence 
l'art dramatique. Lorsque Marie-Casinûr, veuve 
de Jean Sobieaki, roi de Pologne, vint à Rome 
au mois de mars 1699, Capèce remplit auprès 
de cette princesse les fonctions de secrétaire 
pour la langue italienne. U alla avec elle en 
France, y resta jusqu'au mois de janvier 1716, 
et revint à Rome, où il demeura jusqu'à sa mort. 
On a de lui : Vienna liàerata, orazione; 
1683; — il Tnof\fo del S. elettore Massimi- 
lianoJBmamtele,ducadiBaviera, orazione par 
negirica ; 1684; — il Visir discacciato^ opm-a 
scenica; — V Amore vince fortuna ; — la Cle- 
menzia d'Augusto; — V Orlando owero la 
Gelosia Pazzia ; — Ifigenia in Aulide; — //S- 
geniain Tauri; — TUo e Bérénice; — il Jc- 
lemaco ; — Tolomeo ed Alessandro; — la 
Conversione di Clodovio^ re di Fronda, orch 
torio. 
Tlpaido, Biog, degli liai, iliustri, IV,S7S. 

CAPÀCB ( Galeotta-Fabto ), homme d'État et 
publiciste napolitain, mort à Naples en 1645. U 
fut président de cour à Madrid, et régent du grand 
conseil italien. On a de lui : de Offidorum ac 
Regalium prohibitu sine principis autoriiaêe 
commentatio ; — Responsum pro duce Gra- 
vina ; — Super snccessione principatus Bisi-^ 
niani; — Controversie regali; — i Risponsi 
ftscali i pOi scelti. 
Erach et Graber, Jllg. hncgel, 

CAPÈCE OU cAPicirs (Marc- Antoine) y 
théologien italien, né à Naples en 1569, mort 
dans la même ville le 18 novembre 1640. Issu 
d'une famille honorable, il entra dans la compagnie 
de Jésus, se livra à la prédication, puis à l'en- 
seignement, et ne voulut pas accepter Tévèché 
de Nicotero, qu'on lui offrait. On a de lui : une 
Oraison funèbre de la reine Marguerite d'Au- 
triche. 

Alegambe, Script, Soc. Jesu. 

CAPftcB^LATRO (François)^ historien napo- 
litain, vivait dans la première moitié du dix- 
septiàne siècle. On a de lui : V Istoria délia 
città e regno di Napoli. 
Toppi, BibliolAeea Napotetana. 

CAPÈCB-LATRO (Hector), jurisconsulte na- 
politain, né à Naples, mort le 10 août 1564. Il 
jouissait d'une grande réputation, et Philippe IV, 
roi d'Espagne, l'employa avec succès dans plu- 
sieurs missions importantes. On a de Capèce; 



555 



CAPÈCE — CAPEFIGUE 



556 



Decisiones NeapoUtanx;^v^^ 1652, iii-8*; 
— Résolut iones et selectiones ; Genève, 1664. 

Lorenzo Craaso. Etog. d'Comini ietterati. 

CAPÈGB-LATRO {Joscph), archevéque et 
t>ublidste napoUtain, né à Naples le 23 septem- 
bre 1744, mort le 2 novembre 1836. Il était issu 
de Tune des plus anciennes familles napolitaines, 
et obtint, très-jeune encore, rarchevôdié de Ta- 
rente, qui donne au titulaire le rang et les privi- 
lèges de primat du royaume de Naples. Ces dis- 
tinctions ne Tempéchèrent cependant pas de dé- 
fendre les principes d'une philosophie éclairée , 
et de combattre les idées surannées , la su- 
perstition et les prétentions hiérarchiques du 
aiége papal, tout en remplissant exactement et 
consciencieusement ses devoirs comme prêtre 
de rÉ^Jse catholique romaine. Un écrit de sa 
première jeunesse, sur le tribut illégitime que le 
royaume de Naples avait à payer à la cour ro- 
maine, excita à un haut point Tattention; mais 
un autre ouvrage qui fit encore plus de bruit fut 
celui sur le cétibat des prêtres, institution que le 
prélat regardait comme la source de Fantipathie 
que Bourrissaient intérieurement contre TÉglise 
romaine un grand nombre d'hommes d'ailleurs 
religieux, et comme ayant été la principale occa- 
sion de la réforme de l'Église par Luther. C'est 
avec une noble franchise qu'à l'époque où l'es- 
prit révolutionnaire paraissait aussi pénétrer en 
Italie, Capèce-Latro dirigea la sollicitude de la 
reine Caroline sur les abus qui régnaient dans 
l'administration de ses ministres : il ne fut point 
écouté. Quand Ifr révolution eut éclaté, le vœu 
du peuple lui fit confier un emploi public, qu'il 
accepta, convaincu que, dans un temps critique, 
il n'est pas permis d'abandonner la patrie. Ce fut 
le motif qui, après la restauration des Bourbons, 
engagea le cardinal Ruffo à le faire mettre en 
prison, et à le désigner comme une des premières 
victimes de la vengeance qu'il avait à satisfaire. 
Cependant tous les partis étaient décidés à sau- 
ver Capèce-Latro , ce qui détermina le gouver- 
nement à lui rendre la liberté comme un eflet de 
la clémence royale ; mais Capèce-Latro ne vou- 
lut pas sortir de prison : refusant la grâce, il de- 
manda justice, et le roi se vit enfin forcé de lui 
faire des excuses. Pendant la domination de Jo- 
seph-Napoléon à Naples, en 1608, Capèce-Latro 
était ministre de l'intérieur, et continua de diri- 
ger ce département de la manière la plus distin- 
guée sous Joacliim Murât. Après la chute de ce 
roi, le prélat perdit son archevêché ; il se retira 
entièrement des afl^res publiques, et fit de sa 
maison un lieu de réunion pour toutes les per- 
sonnes distinguées par leur rang et leur savoir. 
Son dernier écrit, remarquable par l'éclat du 
style, est son Elogio di Frederigo II, re dt 
Pru55ia (Berlin, 1832). [Sncycl, des g. du 
m.]. 

Conversations' Lêxieon. — Brsch et Graber, Âttgem. 
Bneyel. ^ Sxura. Belaxiane detta eondotta delf arcl- 
vescovo CapeeeiMtro nelle /hiimm victnâé M regmo 
di Ifapoli net nw; Genève, iSS6. 



l CAPEFIGUE (Saptiste'MùHoré'Kapiumd), 
lûstorien français, né à Marseille en 1801. Issu 
d'une famille originaire de Gènes, exilée de cette 
ville sous Louis XU, il reçut sa première ins^ 
truction dans sa ville natale. En 1821, il vint à 
Paris pour y étudier le droit, puis il entra à 
l'École des chartes, devint rédacteur de la Quo- 
tidienne, et obtint des prix aux concours aca- 
démiques. En 1827, lors de l'arrivée de M. de 
Martignac aux aflaires, il défendit, dans le Mes- 
sager des Chambres, journal récemment fondé, 
les principes conciliants du nouveau cabinet. 
Plus tard, il concourut à la rédaction d'autres 
feuilles quotidiennes et recueils périodiques, tels 
que te Temps , le Moniteur du Commerce , le 
Courrier Français , la Chronique de Paris , 
V Europe monarchique , la Gazette de France^ 
la Révolution de 1848, V Assemblée Nationale, 
et la Reme des Deux Mondes. Cette participa- 
tion de M. Capefigue à la polémique quoti- 
dienne n'est pas le seul titre littéraire de cet 
écrivain; il s'est surtout fkit connaUi*e par ses 
nombreux travaux historiques. Ses principaux 
ouvrages sont: Essai sur les invasions des 
Normands dans les Gaules; Paris, 1823, 2 vol. 
in 8" ; — Réxit des opérations de Varmée fran- 
çaise en Espagne ; 1 823, in-8*' ; — ta Vie de saint 
Vincent de Paul; 1827, in-8*'; — Histoire de 
Philippe-Auguste; 1827-1829, 4 vol. în-S' : c'est 
un de ses ouvrages les plus estimés; — His- 
toire constitutionnelle et administrative de 
la France depuis la mort de Philippe Au- 
guste; première époque ^ de louis Vt II jus- 
qu'à la fin durègnede Lauis Xi; 1831-1833, 
4 vol. in-8« ; — Histoire philosophique des 
Ju\fs, depuis la décadence des Machabées Jus- 
qu'à nosj<mrs; Paris, 1833, in-8' ; — Histoire 
de la Ré/orme, de la Ligue, et du règne de 
Henri IV; Paris, 1833-1834, 8 vol. ln-8»; — 
Richelieu, Mazarin, la Fronde, et le règne de 
Louis XIV; Paris, 1836-1836, 8 vol. in-8* ; — 
Louis XlV,son gouvemement,ei ses relations 
diplomatiques avec V Europe; Paris, 1837- 
1838 , 6 vol. in-ff» ; — Philippe d'Orléans, ré- 
gent de France; Paris, 1838, 2 vol. in-8"; — 
Hugues Capet et la troisième race, jusqu'à 
Philippe-Auguste; Paris, 1839-1841, 10 voL 
in-8°; — Louis XV et la société du dix-hui- 
tième siècle; Paris, 1842, 4 vol. in-S"; — His- 
toire de la Restauration, et des causes qui ont 
amené la chute de la branche ainée des Bour- 
bons; 1842, 3* édition, 4 vol. in-12 ; — tes 
Diplomates européens; Paris, 1843, harS' ; — 
l'Europe pendant le Consulat et V Empire; 
1839-1841, 12 volumes;— JLo«i5XK/, «es rela- 
tions diplomatiques avec V Europe; 1844, 
4 vol. ; — la Diplomatie de la France et de 
VEspagnedepuis V avènement delà maison de 
Bourbon; 1846, in-8' ; — V Europe depuis Va- 
vénement de LauU Philippe ; 1849, 10 voL in-8*; 
— les quatre premiers Siècles deVÉgliseeM- 
i tienne; 1850-1851, 4 voL in-8". 



&57 



CAPEFIGUE 



met. de la CoM. - Qoérird, la Pr.UtL-' Beachot, 
Journal à» la LibroMe. 

CAPBL (Arthur), général et homme politi- 
que anglais, mort le 9 mars 1649. Nommé en 
1640 représentant du comté de Hertford, fl 
siégea d*abord au long parlement, qui com- 
mença le 3 novembre 1640. L'année suivante, 
il fut appelé à la pairie par Charles P', avec 
le titre de lord Capd de tïadham. Lorsque la 
résolution éclata , il équipa , à ses frais , on 
corps de cavalerie, à la lète duquel it com- 
battit pour la cause royale, bien que précé- 
demment fl eût pris parti pour le parlement, 
et Yoté la mort du comte de Straftord. n paya 
de sa personne dans plusieurs rencontres, et per- 
sista dans ce dévouement jusqu'à ce que la cause 
du roi fiM absolument pcâ^due. H composa alors 
aTec le parlement, et se retira è son manorr 
d*Hadham. Quelque temps après, fl tenta de 
nouveau de soustraire Charles à ses ennemis, 
rassembla font ee qu'il pot trouver de troupes, 
et opéra sa ioBctkm avec lord Goring et sir 
Chartes Lucas; puis, enfermé dans Colehester, 
il s*y défendit héroïquement, et ne se rendit à 
Fairfax qu'après avoir obtenu des conditions 
aussitôt violées que consenfies par ce général. 
Un biU d'attainder ayant été lancé contre Ca- 
pel , il fut condamné avec quelques autres au 
bannissement, par un acte des communes en 
date du 10 novembre 1648. Cette peine ayant 
été jugée trop modérée, il fut envoyé à la Tour. 
Au rapport de lord Clarendon, quelques paroles 
vives et une correspondance assez amère, échan- 
gées entre Ireton et Capel , coûtèrent la vie à 
celui-ci, qui d*abord parvint à s'échapper; mais 
repris à Lambeth le 10 février 1649, il fut 
traduit, sous la prévention du crime de hante 
trahison, devant une prétendue cour de justice 
s!<*goant à Westnrinster. En vain opposa-t-il la 
promesse de Fairftrx qu'il «tirait la vie sauve, 
ce motif ne fut pas admis , et il fat condamné à 
être pendu, et à aiolr le corps coupé en quatre. 
On commua cette peine ett celle de la décapita- 
tion pure et simple, et la sentence Itot exécotée 
le 9 mars 1649. Capel monta sor réchafwd avec 
le calme et la dignité d'une bonne conscience, 
dit lord Oxford : ffe frod the fatal stage withall 
the digmtg oj valour and conscious integrity. 

Un incident curieux se produisit dans le cours 
du procès. La femme de lord Capel ayant pré- 
senté aux communes une pétition en faveur de 
son mari , quelques membres osèrent plaider la 
cause de l'accusé, et faire ressortir son mérite : 
« C'est précisément ce mérite qui le rend dange- 
reux,» (lit Cromwell. Lord Capel laissa : Daily ob- 
servations or Méditations f Divine, Moral and 
PotUical, avec des lettres adressées à diverses 
personnes; 1654, in-4% et plus tard, in- 12, sous 
cet autre titre : Excellent contemplations; — 
des Stances poétiques, écrites pendant qu'il 
était à la Tour, et insérées dans le Gentleman' s 
Magazine de 1757. 



— GAPGXLA &5* 

Lingard, Bittorf tfSngUtnd. ^ iTaiM. tiUiorv of 
Snçiand, 

CkvWL (Arthur), flfs do précédent^ di- 
plomate an^s, mounit Icf 13 juillet 1683. H 
Alt créé comte d'Esset lors de la restaoratiouy 
puis chargé de rambMsadft de Danemark et 
nommé lord Keotenant dlriadde. En 1079 11 Ait, 
pendant quelqifês mois seulement, premier lord 
de la trésorerie. Impliqué dans l'aecnsation diri- 
ge contre lord William Russell dans l'affilire 
dite de Bye-ffmse, il fut envoyé à la Tonr en 
juillet 1683. Quelques foun éprèSy i» Ait tru«Té 
mort : il s'était coopé hi gorge. An rapport do 
l'évéque Bumet, m M avait oITerl ds le faire 
évader. 
Bioff. Bru. - IMfae, Hitt vf BnfUtnâ. 

«CAPBL ( Daniei), théoio^eo et médedn a»- 
glaia, ùiort an 1679. U ne s'en tint pas à la 
théologie ; Il pratiqua aussi la roédedne à Strond. 
Qi> a de lu! : Tentamen medietsm de TarMlB 
et quelque»' autres traités. 

Kote, New Bioçraphicat Diettonarf. 

6APBL. Vcn. Cappel. 

CAPftLL {Edouard), crHfqne anglais, né à 
Trost4ift,danftteSaflblk, en 17 13; mort le 24 fé- 
vrier 17S1. Protégé par le duc de Grallon, il 
obtint remploi d'inspecteur des théfttrea, aux 
appointements de 200 Uv. st. par an. En 174o» 
choqué des erreurs d'Hammer, il entreprit one 
édition de Shakspeare, à laquelle fl travailla 
trente-trois ans. Pour accomplir cette œuvre. Il 
ne négligea aucun document , aucune source, 
n publia son édition du grand poète anglais en 
1768, 10 volumes petit ln-8», arvec une in- 
troduction. L'ouvrage Ait publié aux frais des 
principaux libraires de Londres, qui lui payè- 
rent pour ses trataux 800 Uvr. st. L'introduc- 
tion estlScrite dans la langue qui se parlait aa 
temps de Shakspeare. Trois autres volumes 
contenant des notes et commentaires, annoncés 
daAs l'élition principale, sous le titre de School 
of Shakspeare, Airent publiés en 1783, après sa 
mort, sous le titre de : Notes and Various 
Readings of Shakspeare, 3 vol. ta-4*». On lui 
doit aussi un volume d'anciennes poésies, sous 
le nom de Prolnsims. 

Biog. âramat. - Ro*e, New Bloc. Dlet. - Bncb et 
Graber. Jllgem. Enc^cl. — Gorton, General Biogr. dkt. 

CAPELLA ( Martianus Mineus Félix), célè- 
bre encyclopédiste, vivait probablement vers la 
fin du cinquième siècle de J.-C. On ne sait pres- 
que rien de sa vie. A juger d'après ses propres pàP" 
rôles : Beata alumnum urbs Elissx quem vi- 
det (1), il éUit originaire de la ville d'Elissa (Di- 
don), c'est-à-dire de Carthagie, et les manuscrits 
le désignent souvent sous les noms d'Afer Car- 
thaginiensis (2). H parvint, dit-on, à la dignité 
de proconsul, et rédigea son ouvrage à Rome , 
dans un âge fort avancé. Mais ces assertions 
ne reposent sur aucune autorité. C'est donc seu- 

(i) Ub. VIII. 

(1) Quelques auteurs ont pris à tort JpuM»$ Ma^ 
daurtn$i$t ctté par Casslodore, ponr Capella. 



559 



lenoent d'après ce quil a écrit lai-méme que nous 
pouvons apprécier Capella (1). L'ouvrage qu'il 
Dous a laiséé est ui^e sorted'encyclopédie, qui com 
prend à peu près tout renseignement des écoles 
au moyen âge r c'est pourquoi il mérite une analyse 
détaillée. Cet ouvrage, mélange bizarre de vers 
et de poésie, est divisé en neuf livres, dont les 
deox pruniers ont pour titre : De nuptiis Phi- 
lologia et Mercurii. Ce titre spécial a été quel- 
quefois appliqué aussi aux autres livres qui 
traitent des sept arts libéraux, savoir, le 3", de 
Arte grammatica; le 4*, de Dialectica; le 6*, de 
Bhetorica; le 6«, de Geometria ; le 7«, de Arith- 
mefica; le 8«, deAstronomia; le 9^, de Mu- 
sica. Boêce adopta le plan de cet ouvrage pour 
sa Consolatio Philosophiâe, également mêlée de 
prose et de vers, dans le genre de la satire Mé- 
nippée de Tarron, et du Satyricon de Pétrone. 
Capella était en grand honneur auprès des 
maîtres de la scolastique, et kms élèves en de- 
vaient apprendre tous les vers par cœur (2). Les 
Noces de Mercure et de la Philologie sont une 
allégorie ingénieuse, à laquelle on a supposé 
un sens mystique. Mercure, las du célibat, veut 
se marier. Son choix tombe d'abord sur la Sa- 
gesse (Sophia), la plus belle et la plus sainte de 
toutes les filles célestes. Mais celle-ci, comme 
Minerve sa sœur, a juré de rester vierge. Ledieu 
s'adresse alors À VAme (Psycha ), fille de l'En- 
téléchie et du Soleil ; mais la Vertu lui apprend 
que l'Ame est tombée au pouvoir de V Amour et 
a été enchaînée par les liens indissolubles {ada- 
mantinis nexihus) de Cupidon. Ainsi désap- 
pointé, Mercure consulte Apollon, qui lui pro- 
pose de s'unir à la Philologie, fille d'une grande 
érudition. Celle-ci en fut si contente qu'elle fré- 
missait de joie (ut etiam corpore moveretur). 
Mais il fallait auparavant obtenir le consentement 
de Jupiter; car la Philologie était d'origine ter- 
restre, et le dieu allait contracter une mésalliance. 
Les dieux se rassemblent en conseil , d'tù sont 
exclues la Discorde et la Sédition; et l'époux de 
Junon prononce la validité du mariage. Tel est le 
sujet du premier livre — Dans le second, les 
Muses et les Grâces célèbrent l'union de Mercure 
avec la Philologie. L'Immortalité descend du ciel 
pour enlever la fiancée dans une litière parsemée 
d'étoiles. Mais auparavant elle lui ordonne de 
se débarrasser de tout ce que son corps con- 
tient de terrestre. La Philologie rend alors une 
multitude de livres qui, à mesure qu'ils échap- 
pent de sa bouche, sont ramassés par les assis- 
tants., les Arts et les Sciences. Son élève Labor, 
et ses servantes Epimeliafi Agrypnia, l'accom- 
pagnent dans son ascension céleste.Ëlleestd'abord 
accueillie par Junon, surnommée l'Aérienne; puis, 
après une course de 126,000 stades , elle arrive 



CAPELLA 



5^ 



(1) Gasp. BarUi parle, dans tes jédversaria Inédits (ci- 
tés par Fabrielus, BibL Lat., vol. m, p. «5 éd. KmesU). 
d'une f'to de Martiamu Capella, d'après un ancien ma- 
&u»cril. 

<î) P'oy. Grégoire de Tour», Nicolas de Clameuffes. 
Jean de SaiUbury. ■"çubt., 



au cercle de Mercure; enfin, poursuivant son 
ascension, elle atteint la voie lactée; c'est là que 
Jupiter, assis sur un trône élevé, attend la venue 
du couple, et le mariage se célèbre avec la plus 
grande pompe» 

Dans les sept livres suivants, l'auteur passe 
en revue les sept arts libéraux, en commençant 
par la Grammaire, fille de Mercure. Son père 
réleva en Egypte, sous le règne d'Osiris. Elle 
apparaît avec ses outils : la férule, une lime pour 
nettoyer les dents et la langue, et un instrument 
en peau dévoue pour guérir la raucité de la voix. 
Son enseignement sur la formation des lettres 
rappelle la scène comique du Bourgeois gentil- 
homm^ : . 

Naoïque A sub hfatn cris eoDgroo solo splrlta 1 



B Ubria per apiritas Impetnm reclnals'ediclaina. 

C Molaribus super llngnsB extrema appulalsexprloiltaf. 

D Apputsn Ungu» circa •uperlores:dentes lonascUur. * 

O rotoadl oris spiritu cooaparatar. ' 
^ La IHalectique compose le quatrième livre ; 
c'est une femme d'origine égyptienne, aux yeux 
étincelants; elle est ainsi mise en scène : 
H«c quoque contortis stringena efremioa nodls. 

Qua sine nll seqnitur, nllquc repugoat Item , 
In cœtum snperuoi Tenlena primordia (andl 
Advehlt et scoltcum pn&straxit axloma. 

La Dialectique fut amenée par Parménide en 
Grèce, où elle se mit au service de Socrate et de 
Platon. Sa maigreur et sa sobriété excitent la 
verve de Bacchus. Elle se dispose à discuter, à 
l'aide du syllogisme, sur les matières les plus 
abstruses, lorsque, sur un signe de Minerve, elle 
cède la place à sa soeur la Rhétorique (5- li\Te) : 
Intere%sonaere tub», raocnsque per ctbram 
Cantns, et tgnoto cœlum ciangore remugii; 
Turban expavere del, vulgutque mlnorum 
Cttllcolum trépidât, eausarum et nescla corda 
Hcrent, et ?eterb renovanlur crimina Pblegrn. 
Par ses gestes et sa parole, la Rhétorique imite 
Jupiter lançant la foudre. Corax et Tisias sont 
ses licteurs, et elle compte dans son cortège 
Démosthène et Cicéron. Elle a les allures crime 
convive des dieux, et ne se décide qu'avec peine 
à exposer avec simplicité les éléments de son 
art. Sa leçon tenninée, elle dépose un baiser 
bruyant sur le front de l'éixMise de Mercure; car 
la Rhétorique est une fille naturellement bruyante : 
Nihil enim silens, ac si cuperet, faciebal. 

La Géométrie («« livre) fait son entrée sous 
la conduite de Minerve : 
Virgo armata, rerum Sapientia, Pallas. 
^Uierius (ornes, mens et soilertta faU, 
Ingeninm mnndi 

Un cercle dans la main droite, une sphère dans la 
gauche, et revêtue du pep/on, la Géométrie est 
représentée debout sur le zodiaque. Elle explique 
d'abord aux dieux attentifs la forme, la situation 
et la division de la terre, en s'aidant de quel- 
ques extraits de Pline et de Solin. Elle veut en- 
suite leur montrer les éléments des mathémati- 
ques pures; mais, voyant que les dieux s'en- 
nuyaient, elle leur offre l'ouvrage d'Euclîde. Après 



set 



CAPELIA 



569 



une courte pause, pendant laquelle la Volupté 
raille Mercure de ce qu'il permet à Minerve d'em- 
piéter sur le domaine de Vénus, VArithmétique 
(7* livre) est introduite : 

Poatquam contiealt prndeos pennensio terre, 
lODuba, soUertes caram que lostlgat la artes, etc. 

C'est une femme de belle prestance, la tète en- 
tourée de rayons symboGques, et comptant sur 
ses doigts toiyours mobiles. Elle parcourt ainsi 
tous les nombres avec leurs fractions, depuis 
l'unité jusqu'à la décade. Pendant cet exercice, 
Silène boit, s'endort, et égayé un instant les dieux 
par ses prodigieux ronflements. Tout à coup, sur 
un ordre d'Apollon, apparaît un globe creux, 
resplendissant, d'où aoiiV Astronomie (S* livre), 
vierge à chevelure étincelante, aux membres 
couverts d'yeux, et aux épaules ailées. 

C'est dans un chapitre de ce livre, intitulé Quod 
tellus non sit centrum omnibus planetis , que 
se trouve le fameux passage qui paraît avoir 
suggéré à Copenud'idée de son système du monde. 
Martianus Capella y dit en effet <( que Vénus et 
Mercure ne tournent pas autour de la terre, mais 
autour du soleil, considérécomme centre. » Void^ 
du reste, ses propres paroles : Venw Mercurius- 
que, licet ortus occasusque quotidianos os- 
tendant, tamen eorum circuli terras omnino 
non amàiunt, sed cirea solem laxiore ambitu 
circulantur; denique circulorwm suonnn cen- 
tron in sole constituunt^ ita ut supra ipsum 
aliquando, infra plerumque propinquiores 
terris ferantur, a quo quidem signo uno et 
parte dimidia Venus disparatur; sed quum 
supra solem sunt, propinquior est terris Mer- 
curius, quum ii\/ra solem, Venus, utpote qua 
orbe castiore d\ffusioreque curvetur, 

« Il n'y a, dit Ddambre ( Histoire de V Astro- 
nomie ancienne, 1. 1, p. 312), de vraiment re- 
marquable dans ce passage que ce qui concerne 
Mercure et Vénus, dont les orbites ont le soleil 
pour centre commun, et se trouvent dans la 
position que nous leur assignons aujourd'hui. 
On dit que c'est ce peu de lignes qui a été pris 
par Copernic pour le sujet de ses méditations , 
et qui l'a conduit à son système du monde : en 
ce cas, Martianus aurait rendu à l'astronomie 
plus de services que des astronomes bien plus 
habiles, et nous devons lui pardonner son ver- 
biage, ses bévues et son galimatias (i). >« 

Quoi qu'il en soit, Copernic ne saurait être 
taxé de plagiaire; car il cite lui-m6me {de Re- 
volutionibus orbium cœlestium, l , 10) Mar- 
tianus Capella; et il ajoute que l'idée de cet au- 
teur et de quelques autres écrivains anciens (2) 
mérite d'être prise en considération (3). 



(1) f^oy. Benxenberv, yêrtuch liber die Vmdrêhung 
der Erde, p. 461. 

<!) Probablement Vllruve ( rfe >rfrcA«., I, 9) et Macrobe 
(in Somnium 5cipfoni«, c. *). 

(3) Voici les pareles mémrii de Copernic : Minime conr 
temnendum arbitror quod iMartiantu Capella tcripiit, 
evlstimant quod yenm et Mercurius eirctÊmerrant 



V Astronomie, après avoir expliqué aux dieux 
le cours des astres, est avertie par Vénus que le 
jour est à son déclin, et qu'il faut songer à 
lliyménée. La Musique (9" livre) d^t la fête. 
Elle s'annonce par une suave harmonie ; Eratine, 
Himeros, Terpsis, Pitho, Voluptas et les Grâces 
l'accompagnent de chants et de jeux d'instru- 
ments à cordes. Après cet exorde (e^er^imon 
in^/abile), elle expose la théorie de son art, et 
termine par l'hymne à coucher (xoi(jirj<ric). 

Telle est l'œuvre de Martianus Capella. Son 
style, qui a quelque analogie avee celui d'Apulée, 
trahit la décadence; il est rude> quelquefois 
obscur et maniéré. On y remarque aussi un 
certain nombre de termes et de locutions inso- 
lites. Mais la plupart de ces défauts proviennent 
des copistes et de l'inoorrectiott des manus- 
crits, dont se plaignait d^ Bapt. Guarinus dans 
sa lettre à Pic de la Mirandole (1). Les manus- 
crits de Capella ne sont pas rares. On en trouve 
dans les bibUothèqnes d'Oxford, de Cambridge, 
de Londres , de Leyde , de Paris , de Chartres , 
d'Oriéans, de Bâle, etc. (2), et cependant les 
éditions n'en sont pas aussi communes. L'édition 
princeps parut à Vicenze en 1499, in-fol., par 
les soins de Fr. Vitalis Bodianus, qui se vante» 
dans la préface, d'avoir purgé le texte de plus 
de 2,000 fautes; elle fut réimprimée à Modène, 
1500; à Bàle, 1532 ; à Lyon, 1539, in-8'' (cum 
annotationibw Jo, Dubravii); à Vienne, 1516, 
in-fol., et à Bâie (cum scholiis et variis lec^ 
tionibus Bonav. Vulcanii), 1577, in-fol. Ca- 
pella exerça de bonne heure le talent critique de 
Hugo Grotius, qui, encore écolier de quinze ans, 
le dédia au prince de Condé et le publia avec des 
notes ; Leyde, 1599, in-8". La meilleure édition, 
avec un commentaire perpétuel, a été donnée par 
Fréd. Kopp; Francfort, 1836, in-4'*; le texte, 
rectifié d'après un grand nombre4e manuscrits, 
est accompagné d'annotations judicieuses. Leib- 
niz avait promis une édition de Capella in usum 
Delphini, Le dernier livre, de Musica, a été 
inséré par Meibome dans Auctores vet, musicx; 
Amsterdam, 1632, in-4°. —L'ouvrage de Capella 
eut de nombreux commentateurs au moyen Age. 
Un de ses commentaires, composé ^par Jean 
Scot, mort en 875, est dté par Labbe (BibL 
nova Manuscr., p. 45) ; et Bâle (Script Brit.^ 
cent, ni) en mentionne un autre, écrit vers 888 
par Remigius Antisiodorensts. 11 est surprenant 
que Martianus Capella, cet oracle des écoles 
d'autrefois, n'ait encore été, que je sache, traduit 
dans aucune langne moderne. F. H. 

— Fabriclos, BtbUatheea medim et infimee aetatit. -* 
Ench et Orober, Allgem, EnencL 

CAPELLA, poète élégiaque romain, eonna 



tolem in tnedio exittentem. Contp. HanboUt, Cosmos, 
t. 111, p. 679 de la irad. fk-anç. 

(VjSi modo emaeulatus iit codex,- nom qui apud 
nos, opéra sibylles indiçent. 

(1) yof. H«nel, Catatoç. litn'. manuteript,, etc. ; Uip., 
ISiO. 



663 



GAPELLA — GAPELLE 



564 



aeulenie&i par la menfîoa sairanfe de ses poé- 
sies, que Ton trooTe daas ce vers d'OTide : 

Clauderit Imparlbos verba Capella nodto. 

Ovide, de Monto, l IV, 16, U. 

SmiUi, DM. qf Romaiti and Grtek Bioçr. 

* GAPELLA {André), évèque espagnol. Voy, 
Capuxà (db). 

* CAPELLA 00 CAPELLVfl ( Guorinus ), poète 
macaronique italien, dont la vie e^ demearée 
ignorée. U vivait au seizième siècle, et a laissé 
im petit poème : JUacharonea in Cubrinum 
Gogamagog regem composUa ; c^est on livi^t 
de 28 feuillets, imprimé à Rimini en lô26,d*uA 
grand prix pour les bibliophiles. H paraît d'ail- 
leurs offrir quelque mérite sous le rapport de 
rinvention. G. B. 

Genihe, CeteMckté der maedronischen PoetU, lSt9, 
p. W. ^ D«lepierrc, Maettr&niênta^ iWt, fr. IM. 

CAMELLA oQ GAPEA ( Gaiéas - Flovio ) , 
homme d*État et historien itafien, né h Mitan 
le 7 mars 1487, mort le 23 férrtef <537. Après 
avoir été secrétaire de Jér^tane Morone, te célè- 
bre MstoHen de la Lombardie, puis de François 
Sforze n, duc de Milan , il devint amfanssadeor de 
ce prince auprès de Temtiereur Maxhnilten , qui 
fit de lui son oratemr, de même qu'il fut main- 
tma dans la dignité de secrétaire d'État par 
€harles-Qoint , maître de Milan. Cap«J]a moif* 
rtf( prématurément, par suite d'un accident 
singulier : un joor qui! passait à cheval dans 
les rues de Milan , H fut heurté si violemment 
par un antre cavalier qu'il tomba, et fut trans- 
porté ehez lui sans connaissance. Il mourut aprè» 
deux ans de maladie. On a de hii : de Bello 
Mediolanensi, seu de Reims in ftalia gestii 
pro restitutione Francisci ^ortix It ab anno 
1521 usgue ad annum 1630; Nuremberg, 1532, 
in-4»; Anvers, 1533, in-8*, édition rare; réim- 
primé dans le Tfiesaurus Eerum Italicartim de 
Graevius, tome II, ainsi que dans les Scriptores. 
Êerum Germanicarum de Simon Echard ; — 
Bistorla Belli Mussiani, Strasbourg, 1538, 
in-8' , dans VHistoria Cisalpina , Louvain, 1614, 
et dans le Thésaurus de Grœvius : c'est l'histoire 
des guerres entreprises par Jacques de Médicjs 
pour s'emparer de la forteresse de Musso, près 
du lac de Côme; — Viennœ Austrix a sultano 
Solimanno obsessœ Histona; 1530, in-4**; — 
Antropologia , ovvero ragionamenio délia 
natura umana, la quale contiene le lodi e 
eccellenza degli uomini, la dignità délie 
donne, la miseria d* amendue, e la vanità 
degli studj loro; Venise, 1533. 

QinfTBf ne. HisU litt. dé ntalie, VIII. « ArgelaU, Bi- 
Moteca Script. Mediol. 

«GAPBLLAEi {Jérôme- Alexandre), savant 
italien, né à Yicence en 1666, mort dans la même 
vUle le 13 avril 1748. Il étudia le droit et la phi- 
losophie. Mais les lettres avaient toutes ses pré- 
fërences; et tel était son amour de l'étude, qu'A 
vivait presque toujours dans la solitude. On a 
de lui en manuscrit : il Campidoglio VenetOj 
4 vol. in-fol ; — Bmporio universale délie 



famiglie più distinte ditutta VEuropa, se^ 
condo la sérié e Vordine délie medeskme, 1 i 
vol. in-fol. ; — Istoria cronologica dei ponte* 
fid, imperatori, cardinali^ vescovi, etc. 

Tlpaldo, JHog. dêgl, Ital. Uluitri, L 

CAPBLLB ( Ouillaume-Antoine-SenoUy ba- 
ron), homme d'État hvnçais, né, te 9 septembre 
1775, à Sales-Coran { Rouergue ), mort à Mont- 
pellier en octobre 1843. Il était d'une Êmiille 
honorablement connue dans la magistrature. 
Malgré son extrôme jeunesse, il assista, oommo 
garde national, à la fédération de 1790. Après 
son retour, nommé lieutenant de grenadiers 
dans le deuxième batailfon des Pyfénées-Orien- 
tales, il 7 resta jusqu'en 1794. A cette époque 
ayant été accusé de fédéralisme, Capelle M des- 
titué; il revint à Milhand, se maria, et corn 
manda la garde nationale de ce pays jusqu'au 
18 brumaire. C'est alors qu*il vint à Paris com- 
plimenter le nouveau gouvernemenf. Chaptal, 
ministre de l'intérieur, l'admit dans ses bureaux, 
et, à la fin de Tan xf, le nomma secrétaire gé- 
néral du département des Afpes-Maritlmes;pea 
<te temps après, il le fit passer ea cette mémo 
qualité dans le département de la Mura. 

Se jugeant sans donte en état de remplir des 
fonctions plus importantes, Capelle vint de 
nouveau à Paris pour solliciter de Tatancemenf : 
ce ne fut (Ju'après deux ans de démarches ac- 
tives qu'il parvint à se faire nommer préfet de 
la Méditerranée (Livoumc). Ce département se 
trouvait voisin des États de la princesse de Loc- 
ques et Piombino, excessivement jalouse de son 
autorité. Capelle se tira habîTemenf de cette 
position difficile, et parvint à se concilier la bien- 
Yeillance de cette princesse, sans toutefois man- 
quer aux devoirs que lui imposait l'administra- 
tion confiée à ses soins. Cependant l'empereur 
jugea à propos de changer la résidence de Ca- 
pelle, et le nomma, le. 30 novembre 1810, à la 
préfecture du Léman ( Genève ). Son administra- 
tion dans ce pays ne fut pas exempte de quel- 
ques tracasseries. Les Genevois, souffrant im- 
patiemment le joug despotique que f empereur 
faisait peser partout où s'étendait sa puissanee, 
avaient formé plusieurs sociétés ; l'une d'elles 
avait pris le titre de Société d' Égalité, Une dé- 
nomination aussi démocratique ne pouvait con- 
venir au délégué d'un pouvoir despotique ; ce- 
pendant il faut rendre cette justice à CapeHe 
qu'avant d'appeler la loi à son aide, il épuisa 
tous les moyens de persuasion. Les Genevois, 
forcés d'obéir aux tennes de la foi, en éludèrent 
l'esprit autant qu'il fut en eux ; ils prirent le 
nom de Société des Mêmes, En 1813, Genève 
se rendit aux alliés ; accusé de ne l'ayoïr pas 
bien approvisionnée, Capelle Ait suspendu de 
ses fonctions, et traduit devant une connmtssion 
composée des conseillers d'État Lacuée, Real et 
Faure : ce dernier, chargé du rapport, ne put 
que rendre justice à la bonne administration de 
Capelle. Néanmoins celui-ci ne fut mis en liberté 



665 



CAPELLE — CAPELLEN 



566 



4]U*à la restauration. Ce fat sans doute ce déni 
de justice qui irrita Capelle contre rempereor, 
auquel il devait cependant son titre de baron 
et sa hante position administrative. Dès lors son 
dévouement fut sans bornes à la brancbe aînée 
des Bourbons. 

Louis XVJJI le nomma, le 10 juin 1814, pré- 
fet de TAin; au mois d'octobre suivant. Monsieur, 
comte d'Artois, passant à Bourg, Téleva au 
grade d'officier de la Légion dlKmneur. 

A l'époque des Cent-Jonrs , Capelle quitta 
son département, et se rendit à Lons-le-Sanlnier, 
où se trouvait Ney avec son état-n^jor. Ayant 
refusé d'obéir aux ordres du marécbal, il quitta 
la France, passa par la Suisse, et r^oignit 
Louis XVIU à Gand ; là il Ait admis au conseil 
du roi. Après les désastres de Waterloo, les 
Bourbons, voulant récompenser «m lèle, le 
nommèrent k la préfecture du Doubs, avec le 
titre de conseiller d'État honoraire. Le procès du 
maréchal Ney le ramena bientôt à Paris; appelé 
comme témoin, il déposa contre lui. Nommé con- 
seiller d'État en service ordinaire, Il fut, en 1 87%, 
appelé anx fonctions de secrétaire général du 
ministère de la justice; peu après, il deTM se- 
crétaire général de M. de Corbière, ministre de 
rintériear en 1828; mais les élections ayant 
renversé M. de Villèle, OapeOe quitta le mi- 
nistère de l'intérieur, et fut nommé préfet de 
Seine-et-Oise. 

Dans les premiers jours de 1830, Capelle Ait 
appelé à faire partie du ministère Polignac 
comme ministre des travaux publics, ministère 
créé tout exprès pour hif . H fut au nombre des 
signataires de ces ordonnances qui firent éclater 
la lévolution de Juillet. Pendant le combat des 
trois jours, il resta caché dans Paris, et ensuite 
il quitta la France. Gracié quelques années 
après, il rentra dans sa patrie, où il est mort dans 
la vie privée. [M. Ozennb, dans VEnc, des g. 
du m.] 

Diet. de la Conven. -i Moniteur univerul. ~ Lesar, 
jinn. Hitt. uMv. — VaolabeUe, Hitt. de» deux Retiaur. 

«GApKLLB (£oui5), théologien français. Vo^ei 
Cappel. 
CAPELLE OU CAPPBLLE (HarU). Voyez 

LArABCE(M™«). 

\ CAPELLE ( Pierre ), littérateur français, né 
à Montauban le 4 novembre 1772. H fut an 
nombre des chansonniers qui, à la fin du siècle 
dernier, créèrent les Dîners du Vaudeville^ de- 
venus le Caveau moderne. En 1800, après avoir 
publié, avec Bahié de Barcenay, une Vie de Ma- 
rie-Ànloinette, qui lui valut deux mois de pri- 
son au Temple, il se hâta de revenir à ses dûm- 
sons, et, en 1801, il commença, sous le titre de 
Chansonnier des Muses, ime collection qui eut 
10 vol. in- 18. 11 publiait en même temps le Por- 
U/euille/rançais, ou Choix d'épiçrammes, de 
madrigaux, de chansons, pensées, bons 
mots, etc. Ses autres productions sont : Àneries 
révolutionnaires, ou Balourdisiana, Bétisia- * 



no, etc.; 1802, in-i8; — VicHonnaére d^édu- 
cation morale, de science et de littérature, 
1810, in-8<>; 2« édit., 1824; ~ to Cltf du CaA 
veau, 1814, 1 vol. oblong : c'est un recueil des 
airs employés par les chansonniers; ces airs y 
sont classés méthodiquement, avec un couplet- 
type pour chacun ; l'ouvrage a eu trois éditions ; 
— Hommage au due de Bordeaux, ou Be- 
eueil des pièces de vers composées par la 
garde nationale de Paris ; 1821 , în-&o ; —Mon 
hommage au duc d'Angouléme, généralissime 
de Varmée dP Espagne; 1824, br. in-8"; —Ma- 
nuel de la Typographie française, etc. ; 1826, 
in-4*' (la première livraison seulement). — En* 
An on a encore de lui un Abrégé de V Histoire 
de Paris, un recueil de Poésies légères, quel- 
ques vaudevilles, éi la Journée aux aventures, 
opérarcomique qu'il donna en 1816 avec M. Ma- 
zères. Sous la restauration, M. Capelle a long- 
temps rempli les fonctions d'Inspecteur de la li- 
brairie. GinrornsFiaB. 

Qaérird, te fttmm mUroHif» - Bcatbot, JoturMtd 
dé Ut tibraMCs - Statistique des gen* de lettre». 

*GAFBLLBM {Godard-Gérard- Alexandre- 
Philippe, baroA Vam), homme d'État hollan- 
dais, né en 1778, mort à Vollenhoven le 10 
avril 1848. Son père^ un des plus zélés anti- 
orangistes^ et qui s'est rendu célèbre par la dé- 
fense de la forteresse de Gorcum contre les 
Prussiens en 1787, lui fit faire d'excellentes 
études, après lesqueUes U débuta dans la carrière 
politique comme secrétaire de préfecture à 
Utrecht Le roi Louis-Napoléon le nomma en 
1808 préfet de la province d'Ost-Frise, dont la 
Hollande venait de laîre l'acquisition; et, malgré 
tout l'attachement des habitants pour le gouver- 
nement prussien, il sut se concilier leur estime 
dans ce poste difficile. Peu de temps après, le 
baron Van Capellen devint ministre de l'inté- 
rieur, et plus tard conseiller d'État Possesseur 
d'une brillante fortune, il resta éloigné des af- 
faires pendant tout le règne de Napoléon ; mais 
le roi Guillaume V, voulant *" attacher à son 
gouvernement un homme qui jouissait dans le 
pays d'une si grande considération, le nomma 
ministre des colonies, poste qui exigeait un ad- 
ministrateur habile, et affranclii de tout préjugé. 
Le congrès de Vienne ayant réuni la Belgique à 
la Hollande, le baron Van Capellen fut chargé, 
en qualité de secrétaire d'État extraordinaire, de 
disposer les esprits en faveur du nouveau gou- 
vernement Pendant la bataille de Waterloo, il 
contribua beaucoup à la conservation de la 
tranquillité à Bruxdles. Il travailla dès lors à 
une nouvelle etmeiUeure organisation dans l'ad- 
ministration des colonies, qui ne devaient plus^ 
comme auparavant, coûter des sommes exorbi- 
tantes à l'État, et se trouver sans défense au 
momenl du éuiger. Son intention était de les 
étendre de plus en plus dans l'archipel asiatique^ 
et de les rendre plus avantageuse» an commerce 
de la mère-patrie qu'elles ne l'avaient été ju»- 



567 



CAPELLEN — CAPELLI 



5r,8 



qu*a]ors. En 1815, il fut chargé par le roi, con- 
jointement avec le conseiller d'État Clout et le 
contre-amiral Baysker, de recevoir des mains 
des Anglais les colonies des Indes orientales, 
que ceux-ci avaient occupées depuis plusieurs 
années, et de leur donner une nouvelle organi- 
sation. Il partit à cet effet, dans le courant du 
mots d'octobre de la même année, pour Batavia, 
et fut nommé en 1819, après le départ de ses 
deux collègues, gouverneur général des Indes, et 
en même temps commandant des forces de terre 
et de mer. H y re^ta jusqu'en 1825, et fit cons- 
tamment tous ses efforts pour rendre quelque 
élan au commerce des Pays-Bas, et pour y fonder 
des établissements utiles. De retour en Europe, 
il refusa plusieurs missions diplomatiques et 
même le ministère, sous les règnes de Guil- 
laume r' et de Guillaume n. En 1828, il ac- 
cepta les fonctions de curateur de l'université 
d'Utrecht. En 1838, il assista, comme ambassa- 
deur extraordinaire, an couronnement de la reine 
d'Angleterre Victoria, et en 1840 il devint grand 
chambellan de Guillaume II. [Snc, des g. du m.] 
i ConveriatUmS'Lexikon. 

Ckvm.ismiTModore'Frédéric, baron Van), 
amiral hollandais, né à Nimègue le 6 septem- 
bre 1762, mort' à Bruxelles le 15 avril 1824. Aspi- 
rant de marine en 1772, il fit alors, et les deux 
années suivantes, un voyage dans la Méditerranée, 
et occupa, en croisière, la Manche et la mer du 
Nord. Plus tard il croisa sur les cuites d'Afrique. 
En même temps qu'il montait en grade, fl trouva 
l'occasion de se distinguer dans le combat 
naval livré, le 20 juin 1781 , à la frégate anglaise 
le Crescent par la frégate le BrieL Capitaine 
en 1782, et chargé du commandement de la Gé- 
rés, il croisa de nouveau dans la mer du Nord 
et sur les eûtes de Flandre. Dans les années 
1792 et 1793, lorsque Duraoariez menaçait d'en- 
vahir la Hollande, Capellen fut placé à ia tête de 
plusieurs chaloupes canonnières sur le ffollands- 
Diep. En 1799, lorsque les Anglais débarquèrent 
sur les cAtes de Hollande, et pendant qu'il 
commandait un vaisseau faisant partie de l'es- 
cadre du vice-amiial Story, à la rade du Texel 
et au Vlieter, les équipages s'étant déclarés pour 
le prince d'Orange, et s'étant rendus le 30 août 
à la sommation faite, au nom de ce prince, par 
l'amiral anglais Mitchell, Capellen fut condamné 
à mort par contumace. H se réfugia en Angle- 
terre, et publia un Mémoire justificatif. En 1813 
il revint en Hollande, et fut nommé vice-amiral. 
En 1815 il reçut le commandement de l'escadre 
de la Méditerranée, et en 1816 il se distingua à 
l'attaque d'Alger, dirigée par lord ExmouUi. Il 
reçut à cette occasion les remerclments de la 
chambre des communes d'Angleterre. 

GcUerU hi$t. des Contemporains. 

CAPELLEN DE MARSEH {Robert-Gaspordr 
Burne -ml), homme politique hollandais, né à 
Zutphen le 30 avril 1743, mort aux environs de 
Paris en 1798. Descendant d'une famille qui 



s'était toujours fait remarquer par son patrio- 
tisme, il eut à cœur de maintenir un si noble 
héritage. Au sortir de ses études, il fut placé à 
la tète d'une compagnie de dragons ; mais il se 
démit de son grade en 1769. En 1771, il siégea 
aux états de Gueldre. Opposé aux projets am- 
bitieux du prince d'Orange, il contribua à la 
conclusion du traité d'alliance de la Hollande 
avec la France en 1783. 

Le 8 août 1788, à la suite des guerres civiles 
entre les orangistes et les patriotes, Capellen, 
déclaré coupable par la cour de Gueldre des 
crimes de rébellion et de lèse-majesté, fut cou' 
damné à la peine capitale. Il chercha un refuge 
en France, où il mourut aux environs de Paris. 
On a de lui : les Mémoires d'Alexandre Capel- 
len, son trisaïeul; 1778;^ des Mémoires per- 
sonnels, écrits en hoIlandais*et traduits par lui- 
même; Paris, 1791, in-8*. 

Qoérard. la France littéraire. — Biùç, mod. — Ench 
et Gruber. Mlgem. BncffcL 

* CAPBLLBTi ( NicolcLs), médedn ou chirur- 
gien italien, natif de Lucques, vivait vers le mi- 
lieu du dix-huitième siècle. On a de lui : délie 
Feritedellacutedel capo, dissertazione incui 
si mostra Vinsufficienza del di loro preleso 
pericolo, ed il melodo di curarle; Venise, 
1755, in-4*. 

Cottinçer Ameigen ( Notices de GotllDgae), an. itU. 
— Adehing, rappl. à JOctacr, Allg. Celehr.-lJtz. 

* CAPELLI ( Jean-Marie) f compositeur ita- 
lien, natif de Parme, vivait vers 1790. 11 s'est fait 
connaître par quelques opéras, parmi lesquels on 
remarque : Achille in Sciro, opéra; — le 116* 
Psaume à quatre Toix, etc.; quelques ariettes 
et cantates» 

Fétis, Bioçraphie univertettê det Musieiem. 

* CAPELLI (Carfo), médecin et savant pié- 
montais, né à Scamafiggi en 1763, mort à Turin 
en octobre 1831. Il fit ses études à Turin, prit à 
Nice, en 1792, du service comme médecin dans 
les armées Arançaises, et suivit plus tard en cette 
qualité les princes de la famille des Bourbons se 
réfugiant à Mittau. De retour en Italie en 1811, 
il occupa d'abord une diaire d'anatomie com- 
parée, puis en 1815 il fut nommé professeur de 
botanique médicale. On doit à ce savant Tintro- 
duction en Sardaigne d'une machine pour filer le 
lin ; il fut aussi un des principaux collaborateurs 
de Moris, auteur de la Flore sarde. ' 

Henrion, Annuaire biographique. 

* CAPELLI (Gtan-JIfaria, abbé), chanoine et 
ompositeur italien, né à Parme, mort en 1728. 
En 1 690 il fut nommé chanoine de la cathédrale de 
sa ville natale, et ensuite choisi pour compositeur 
de la cour du grand-duc Raouce II. Il a beau* 
coup écrit pour le théAtre, et a laissé : Rosa" 
Unda, opéra; Venise, 1602, et Rov^, 1717 
sous le titre de Ergonia Mascherata; — GHu> 
lio Flavio Crispo; Venise, 1722; — MUri- 
date,re di Ponto; Venise, 1723. On lui attribue 
Guiselda et Climène. 

Fétto, Biographie uniperseUé det Musicien», 



669 



CAPËLLO 



570 



*CAPBLLO (Ange), astronome italien^ yivait 
dans la première moitié da dix-huitième siècle. 
Il éCftit chanoine et professear d'astronomie à 
Parme. On a de lui : Astroiophia nume- 
ricay sive astronomica supputandi ratio; 
Venise, tom. I*', 1733, et t. U% 1746, in-4"; 
ouvrage suivi, selon quelques^ns, de deux autres 
volumes ; mais Weidler ne parle que de deux volu- 
mes en tout, qull, recommande très-instamment. 

Weidler, Historta jOtronomim. 

^CAPBLLO (Antoine) f archéologue italien, 
vivait au commencement du dix-huitième sièole. 
On a de lui : Prodromus iconicus sculptarum 
gemmcarum basilidiani , amuletici atque ta- 
lismanici generiSy de museo Anton. Capelli; 
Venise, 1702, in-fol. 

Adelang, tapplément à JAeher, Ml if êWi t lne t GêUkr- 
ten-Lexieon. 

CAPBLLO. Voy. Cappbllo. 

CAPBLLO (Bianca)y grande-duchesse de Tos- 
cane, née à Venise, morte au Poggio le 20 octo- 
bre 1588. Cette femme, l'un des exemples les 
plus frappants de ce que peuvent les charmes 
extérieurs joints à un esprit intrigant, était sor- 
tie d'une des plus nobles familles de Venise. Un 
Florentin, nommé Pierre Buonaventuri, employé 
dans la maison de banque des Salviati, Tenleva 
en 1563 : il lui avait persuadé quil était le parent 
et l'associé de ses patrons; et Bianca s'était 
d'autant plus facUement laissé séduire, qu'elle gé- 
missait sous la tyrannie d'une belle-mère. La 
famille Capello fit éclater l'indignation la plus 
vive contre les amants, qui, pour aggraver leur 
délit, avaient emporté les plus riches joyaux de 
la maison paternelle. Jean-Baptiste Buonaventuri, 
oncle de Pierre, fut jeté dans une prison où il 
mourut, et des assassins poursuivirent Pierre 
jusqu'à Florence. Lorsqu'il arriva dans cette 
ville, Cosme I"^, las d'un pouvoir acquis jadis 
par la cruauté et par la perfidie, en avait remis 
Texercice à son fils aîné François H, déjà fiancé 
avec Jeanne» archiduchesse d'Autriche. Une liai- 
son mystérieuse se forma entre l'héritier de 
Cosme et la fugitive vénitienne; Buonaventuri, 
lâchement avide ou ambitieux , ne rougit pas 
de favoriser cette intrigiie. Aussitôt après le ma- 
riage de François avec l'archiduchesse , Bianca 
entra dans le palais, ainsi que son mari, qui 
reçut le titre d'intendant. Mais celui-ci ne jouit 
pas longtemps de la faveur du prince : des as- 
sassins, apostés par François lui-même, en dé- 
livrèrent les courtisans, qui détestaient son ar- 
rogance. François succéda à son père en 1 574 ; 
et c'est alors que Bianca, qui le savait tour- 
menté de se voir sans héritier, osa lui présenter, 
le 29 août 1576, un fils supposé, mis au monde 
la veille par une femme du peuple. L'affection 
du grand-duc redoubla comme elle l'avait espéré, 
et elle ne trouva pas cet avantage trop chèrement 
acheté par la mort de la plupart de ses compli- 
ces, qu*elle fit assassiner, de peur d'être trahie. 
Cependant Jeanne d'Autriche donna aussi un fil» 



au grand-duc, et mourut peu après en couche 
d'un second enfant. François, saisi de remords, 
touché des représentations de ses frères, ordonna 
à Bianca de quitter la Toscane; maïs celle-ci mit 
en œuvre tant de séductions, tant d'intrigues, 
appelant le confesseur même du prince à s<m 
secours, que, moins de deux mois après sa dis- 
grâce, elle était la femme de François. Un bon- 
heur si inespéré n'était encore rien pour elle 
tant qu'il restait secret. François venait de per- 
dre son fils , et souhaitait un autre rejeton légi- 
time. Bianca saisit ce moment pour le presser 
de déclarer leur mariage. Le grand-duc se décida 
enfin à envoyer au doge de Venise une ambas- 
sade pour demander à s'allier étroitement à la 
république en épousant unede ses filles ; et Bianca 
fut reconnue fille particulière de Saint-Marc, 
dans une déclaration émanée de ces mêmes ma- 
gistrats par lesquels jadis son nom avait été cou- 
vert d'infamie, et la tête de son amant mise à 
prix. Deux ambassadeurs et 90 nobles vinrent 
à Florence célébrer l'adoption de Saint-Marc, 
et le mariage de la nouvelle grande duchesse. 
Ces cérémonies necoûtèrent pas moins de 300,000 
ducats, à une époque où la Toscane était désolée 
par la disette. Bianca fit de son firère Vittorio 
Capello le ministre dn grand-duc; mais on lui 
montra tant de haine, qu'il fallut l'éloigner. Le 
fils tant désiré ne naissaitfpoint. Deux fois Bianca 
feignit d'être grosse, et deux fois elle avoua 
s'être trompée. Quant à son fils supposé, don 
Antoine de Médicis, elle ne pot jamais parvenir 
à le faire déclarer héritier. Les princes ses beaux- 
frères lut avaient toujours été opposés : elle 
chercha à cette époque à se réconcilier avec eux, 
et le cardinal Fei^dinand vint à Poggio , maison 
de plaisance du grand-duc. Les démonstrationâ 
d'affection furent vives de part et d'autre; 
mais, le 8 octobre 1587, le grand-duc tomba ma- 
lade; le 10, Bianca fut saisie du même mal, 
qu'on nomma fièvre intermittente; et tous deux 
mourufent à un jour de distance. Ferdinand, qui 
succéda à son frère, n'a point été à l'abri du 
soupçon d'empoisonnement; et quelques actes où 
U appelle sa belle-sœur « la détestable Bianca » 
sembleraient le confirmer. [Enc. des g. du m.] 
Artaod de Montor, Italie moderne. II, t84, dans VUni- 
lers pitt. - Slsmondl.^ift. det Bép, ital., XVI, fOS. 

* CAPBLLO {Charles), philosophe et poète 
italien, natif de Venise, flortssait vers l'an 1521. 
n était issu d'une noble famille, et sénateur dans 
sa ville natale. On a de lui : de Vanitate scien^ 
iiarum; — de Vera et per/ecta PhilosopMa 
chrisiiuno homine digna; — Orcaione reci- 
tata nelfunerale di Giorgio Cornaro, fra- 
tello délia regina di Cipro. Tous ces livres sont 
sans date, ni lieu d'impression. 

Adelung, tappL & Jftcber, AUgem, GelehrUna-Uxican: 

* CAPBLLO (Jean-Baptiste ), pharmacogra- 
phe italien, vivait probablement dans la pre- 
mière moitié du dix-huitième siècle. On a de 
lui : lessico farmaceutico-çhimico, dont 



671 CAPELLO 

Spielmann', dans se» Principes de la Chimie, 
cite la sixième édition, publiée à Venise, in-4'*, 
sans date; —Courte histoire des aromates (en 
italien), dans Donzelli, Lessico farmaceutico ; 
Venise, 1742, et 1745, in-8**. 

Ctfrère, Bibt. de la Mid. 

* GAPBLLO (Jean-Marie), compositeur ita- 
lien, né à Venise, yivaif en 1616. 1) était orga- 
niste de réglise délie Grazie à Brescia, et a laissé 
treizetiTre8deAfes3e5etP<aumef; Veniae, 1516. 

F«as, Biographie mtivenêUê det Mutieiau. 

GAPBLI.O. Voy. Cappelu. 

GAPEl«LO. Voy. Cappbllo. 
' GAPEL-LOFFT, savant poète anglais, né h 
Londres le 14 novembre 1751 , mort à Mont- 
Calix le 26 mai 1824. H fit ses études à Éton, 
à Cambridge et à Lincoln's-inn ; puis, tout en 
s*appliqaant à la jurisprudence, il se livrait à la 
culture des lettres , de la poésie en particulier. 
Il débuta comme avocat en 1775, et se fit re- 
marquer comme légiste. Après avoir pris une 
certaine part aux débats soulevés en Angleterre 
par la cause de l'indépendance américaine, dont 
il embrassa la défense, il se retira à Tros- 
ton , y reprit ses travaux littéraires, en même 
temps qu'il exerçait^ les fondions de joge de 
paix. Il cessa ces fonctions en 1800 : fl avait 
déplu au gouvernement par ses principes d'op- 
position, philanthropique d'ailleurs, et par le 
zèle jugé excessif avec lequel jl avait demandé 
le sursis à l'exécution d'une jeune femme con- 
damnée à la peine capitale. A partir de cette 
époque, sa vie se partagea de nouveau entre la 
plaidoirie, la publication de nombreux articles 
dans les levues et antres recueils, et la protec- 
tion qu'il témoigna aux gens de lettres. Pans un 
moment de misanthropie, Byron appelle Capel- 
Lofil « le Mécène des cordonniers, le grand fai.- 
seur de préfaces pour tous les faiseurs de vers 
dans le malheur; une aorte d'accoucheur gra- 
tuit pour tous ceux qui désirent se délivrer d'une 
quantité quelconque de poésies, mais qui ne sa- 
vent comment les mettre au jour. » En 1814 il vi- 
sita le contment, et parcourut la France, la Belgi- 
que, la Suisse et le Piémont. On ade Capel-Loill : 
Principia cum juris universalis tum praci- 
pue anglicani, 1779, 2 vol. ; — Sudosie, poëme 
en vers blancs, 1780; — Laure, ou Anthologie 
de sonnets SMr le modèle de Pétrarquey en an- 
glais, ito/t^n, espagnol, portugais, français 
et allemand;^ la Laide r^i;tdenc«, traduc- 
tion de l'ouvrage qui précède i-^-laLoide 1'^ 
vidence, de Gilbert, avec additions; — Cas ju- 
diciaires; 1772-1774; — Bssai star la loi des 
pamphlets; — Trois lettres au peuple d'An- 
gleterre sur la question de la régence; 1789; 
— des brochures sur la question d'Amérique, 
intitulées : Tableau des plans principaux à 
l'égard de V Amérique; — Dialoffue «ir les 
Principes de la constitution f — Observations 
sur V adresse de M. Wesley; — Memargues 
sur les lettres de M. Bwhe touchant la ré- 



— CAPER 



573 



volutionjrançaise, 1790; — Observations sur 
V appel de M, Burke; — Aphorismes tirés dt 
Shakspeare; 1812, 1 vol.;— traduction de VA-^ 
thalie de Racine; -> traduction des Uv. I et H 
des Géorgiques de Virgile; 1784; — la Davi- 
déidCy poème épique, dont quelques chants 
seulement ont été composés; * les deux pre- 
miers livres du /'arodû perdu, annotés avec une 
ponctuation particulière , imaginée par Tauteur. 

jénnual BegUter. — Monthlg MagasiM, — Lord Bj- 
ron, OEuvra. 

CAPBLUGHB, bourreau de Paris, décapité en 
1419. Après la conjuration de Périnet-Leclerc, les 
Bourguignons étaient redevoms maîtres de Paris 
(1418). On sait que leur triomphe fUt souillé par 
le massacre des Armagnacs. Le bourreau de Pa- 
ris, Capeluche, se signala parmi les assassins. 
Il était secondé par les Legoix-, les Saint-Yon , 
les Caboche, chefs de la faction des bouchers. 
La foule, ameutée par eux, se porta au grand 
Châtelet ; les prisonniers y forent égoiigés, mal- 
gré l'opposition des gens de justice. Le duc de 
Bourgogne essaya en vain de fléchir par des 
prières ces hommes altérés de sang : il prit même 
par la main le bourreau Capeluche, que peut-être 
il ne connaissait pas; mais tout fut en vain. Jean 
sans Peur proposa ensuite aux massacreurs d'al- 
ler combattre les Armagnacs, qui, maîtres de 
Montihéry et de Marcoussîs, affamaient la ville. 
U leur donna des chefs et leur fit ouvrir les 
portes, qu'il referma dès qu'ils furent sortis, et 
plus de six mille des plus turbulents se trouvè- 
rent ainsi exclus de la ville. « C'est alors, dit Sis- 
mondi, qu'il fit arrêter Capeluche , dont fl f;e 
reprochait d'avoir serré la main, et lui fit tran- 
cher la tête par sou valet, auquel Capeluche 
montra comment il devait s'y prendre, prépa- 
rant pour lui-même tous les instruments du 
supplice. » 

Javénal des Unins, Bitt. dêChartêt F'I. — Nlchetet. 
Blst. de France^X. VI. — Slsmondl. Hist. des Français. - 
Le Bas. Dtetionnaire enegelopédiqve de ta France. 

* CAPBLLVTivs ( Roland) , médecin italien, 
vivait en 1468. H pratiqua la chirurgie à Parme 
avec une grande réjfNitation, et laissa, d*après les 
médecins arabes, plusieurs ouvrages dans un 
style assez imparfeit. Voici les principaux : CiH- 
nir^; Venise, 1490 et 1546, in-foL ; la dernière 
édition comprend les chirurgies de Bmanus, de 
Lanfranc et de quelques autres; ~ de Cura- 
tUme pestiferorum apostematum ; Francfort, 
1642 et 1685, in-8*; Brunswick, 1648, in-4*. 

Éloy, Diet de la Méd, - Van der Mndes . De «ertet 
medieU, 

*GAPBR (Flavius), grammairien ramaîB, vi- 
vait probablement vers la fin du quatrième siècle. 
Ses ouvragesde Latinitate sont souvent dtés et 
avec éloge par Priscien, Charisins, Ruûnus, Sei^ 
vins et d'autres. On lui attribue encore deax 
petits traités, intitulés, le premier : Fiavii Ca- 
pri grammatici vetustissimi de Orthogra- 
phia libellus; l'autre : Caper de Verbis mo- 
dOs. Cependant on eoiuectnre que ca ne sont 



573 



CAPE» — CAPET 



574 



que les abrégés des 'ooTrages originaux , dus à 
d'autres. Senfias dit, en pariant de ce grammai- 
rien : Caper in Hbris dtiMi generis. Le Hyre 
de Caper ayant pour titre Commentaire^ est 
mentionné par saint Jérdme comme un livre 
rejeté, et les Annotations sur Cicéron sont re- 
gardées par Agroetus , l'auteur do Libellus de 
Orthographia et Proprietate ac D\fferentia 
Sermonum , comme f snyre la plus remarqua- 
ble de Caper. On le range encore, mais sans fon- 
dement peut-être, parmi las scoliastes de Té- 

rence. 

Saint lérAne. Jév. Ah^, II. - fienrlm, jid f^irgUU 
jKh,, X. su «t vn. - a c atp fca . éê T9rtnti0i Bow, 
mi. - FabriolQf, miiotkâtQ lot, - («DUchim, Colisçt» 
det gramjnairiens latiiu. 

^CAPBRAïf (Arnaud -Thomas )f orienta- 
liste français, né le 6 avril 1754 à Dol ( lUe-et- 
Vilaine),mort le 26 novembre 1826 au Tronchet, 
dans le même département. II était fils de l'im- 
primeur ou libraire de rév^cbé.!! embrassa Tétat 
ecclésiastique, et devint le précepteur de M. de 
Chateaubriand. Forcé de s'expatrier pendant 
la révolution, il voyagea en Hollande, en Allema- 
gne, en Italie, en Espagne, en Angleterre, et fit 
partout apprécier son érudition. Doué d*un cœur 
excellent, il rendit souvent à ses compagnons 
d'infortune des servicee importants. Accueilli 
à Rome avec distinctioii par le souverain pon- 
tife , il résida pendant trois ans dans la capitale 
du monde chrétien, et fut chargé en 1806, an 
collège Mariano, d'une chaire de langues syria- 
que, persane et Hlyriqne anciennes, chaire qu'il 
occupait encore en 1807. Revenu dans sa patriff 
après dix-sept ans d'absence, il ne dédaigna pas, 
malgré sa science, de se fixer an Tronchct, qu'if 
eut la satisfaction de faire ériger en paroisse, et 
dont il fut le premier curé. Là, retiré du monde, 
ne recevant aucun traitement , et vivant pour 
ainsi dired'aumOnes, il se tenait oifermé dans sa 
chambre pendant tout le jour, et se livrait cons- 
tamment à l'étude. Pendant les dernières années 
de sa vie, il fut atteint d'aliénation mentale; et 
dans la dernière attaque de cette maladie il 
s'occupait beaucoup du mystère de llncamation, 
répétant sans cesse qu'il était le Messie. Par une 
facétie digne de figurer dans le Ch^'d*œuvre 
d'un inconnu, son épitaphe française a été écrite 
en lettres grecques. L'abbé Caperan est auteur du 
Sens prophétique du ùl* psaume de David : Ex- 
surgai Veus, et dissipentur inimici ^us, etc., 
imprimé à Londres en 1800, et formant un ou 
deux volumes in-8''. On lui doit aussi une tra- 
d action inédite de l'ouvrage intitulé Veterum 
Persarum et Magorum religionis Uistoria; 
Oxford, 1700, in-4'* ; la bibliothèque de Rennes en 
possède le manuscrit autographe. Le catalogue 
de cette bibliothèque, auquel nous empruntons 
tous les détails qui précèdent, indique, parmi 
les ouvrages manuscrits laissés par l'abbé Cape- 
ran et dispersés après sa mort, des fragments 
en vers du Cantique des Cantiques, et un ou- 
Trage jntHnlé Hiéroglfphes naturels et mys- 



térieux de Valphabet samaritakn. Indépen- 
damment des écrits mentionnés, on a de Cape- 
ran : plusieurs mémoires publiés dans VOrien- 
tal Collection de sir WiDiam Onseley, vol. 3, 
n^ 2, p. 160 et suiv. ; Londres, 1800;— une 
copie de plusieurs morceaux du Zend-Avesta^ 
traduits par Anquetil-Duperron, un gros vol. 
in-4*; — Alphabet hiéroglyphique du Sama- 
ritain expliqué, qui renferme tous les mys- 
tères de la création et de la rédemption du 
g$nre humain, révélés sau9 les emblèmes des 
lettres , im élément^ de la parole tant énoncée 
que tracée; •— Micherches sur les vrai» 
principes de Vétymologie, on le mécanisme 
des langues d'après l'hébreu qv^on démontre 
hiéroglyphique, et la plus ancienne de toutes 
les langue^ (ms,) , un cahier cartonné infol., en 
trois chapitres; — Plusieurs longs fragments, 
en arabe, syriaque et persan, des Machabées 
et du Nouveau Testament, pris dans la Po» 
lyglotlede Wallon, et quelques-uns rappro- 
chés de la version latine, un vol. (ms. ), In-fol. 
de 453 pages chiffrées, outre les sept pages 
finales, écrites en slavon ou russe ; — le Sens 
historique et prophétique des Lamentations 
de Jérémie, Vulgate, avec la traduction fran" 
çaise, notes et commentaire , texte original 
avec traduction latine^ par Vabbé Caperan 
( ms.) P. Levot. 

Catalogue ec la BibliotMçue jnMi^uê de Aennet. -^ 
If0tes d» /eu M. le baron du Taffa. 

^CAPEROLB (Pierre), de l'ordre des Obser- 
vantins, théologien vénitien, prieur à Vellétri en 
1481. Il était entré dans l'ordre de Saint-Fran- 
çois h Rrescia , et s'acquit une grande réputa- 
tion par ses prédications. A la suite de quelques 
dissidences avec ses supérieurs, il entraîna, en 
1472, plusieurs couvents à se séparer du géné- 
ralat, et à former une congrégation sous le nom 
de Caperolans. Cette séparation causa plusieurs 
procès : le pape Sixte IV crut devoir intervenir 
en 1476, et blAma Caperole, auquel néanmoins 
il accorda en U80 le eouvent de Vellétri. De> 
puis cette époque, l'observance de Venise fut sé- 
parée de celle de Milan. 

Wa4dlDg. Annales ordiiU» Mlnorum. - Héljot, Mi* 
toire dei ordres monastiques, VII, o. is. 

GAPBT (Hugues), Voy. Hugues. 

*CAPBT (7ean), chanoine théologien fran- 
çais, né à Lille, mori: dans la même ville le 12 
mai 1699.. Il fut reçu docteur à Louvain, où il 
professa la philosophie. On a de lui les ouvra- 
ges suivants : de Vera Christi JScclesia, deque 
EcclesisB etScripturafAutoritate;î>oa&j, 1584, 
iu-8«; — de Mxresi et modo coercendi Hxre- 
ticos; Anvers, 1&91, in-g"; — de Origine Car 
nonicorum et eorum Qffido; id., 1S92, in-8<*; 
— de Indulgentiis ; Lille, 1597, iu-8^ 

Valère André, BM, Belçica, I, 600. - Dq Phi, Talfla 
universelle des Auteurs ecclésiastiques. 

*€ik9VT(Marie-Gabrielle), peintre française 
de portraits à l'huile, en miniature et an pastel, 
née àLyon, morte en 1827. M*** Capet est élève de 



575 CAPET — GAPILA 

MBut Vincent. Parmi ses portraits on remarque : 
ceux de M"* Mars et de Houdon, miniatures, 
exposés en Tan vni ; —M^ Saint-Fol^ Pallière, 
pastels, en Tan x ; — Af»* Vincent et sesprinci- 
paujs élèves, tableau à lliuile, en 1 8 1 8 ; — ffygiey 
tableau à l'huile, en 1814. Elle a en outre exposé 
divers autres portraits aux salons de Tan ix, de 
ranxn» 1812 et 1813. P. Ch. 

Oabet, DictUmnairé dn artutet. — Livrets des sa- 
loiu. 

>^ CAPBTAii ou CAPBKKL (Henri), magistrat 
firançais, mort en 1326. Prévit du Ch&telet, il 
Alt conTaincu de s'être laissé gagner par un 
riche meurtrier condamné à mort, et d'ayoir 
fait revêtir les habits de ce coupable à un détenu 
innocent qu'il fit supplicier à la place du meur- 
trier. Informé de ce ftit, Philippe fit pendre le 
prévM, à son tour. 

CmUnuatêur de Nangit, p. 7«. ^ SItaondI, HUt. Oêt 
Frajiçait, IX, B88. 

*C4PBZZALi (Buonavita), poète italien, 
natif de Pise, vivait dans la première moitié du 
dix-sepUème siècle. On a de lui : Ditirambi ed 
altre Poésie; Pise, 1627, in-4* ; — la. Dtfesa 
délia Pœsia, canzone; Pise, 1628,«,in-4»; — la 
Di/esa céleste, paemelto sacro; Pise, 1635, 
in-4-. 

andU, Bibl. vol. — Adelong, sapplément à JOcber, 
AUgem. Geiehrien-Lexiam, 

*C4P6RATB OU CÂTGBATB ( John), théo- 
logien anglais, mort le 12 août 1474 ou 1484. 
Il était de Tordre des Augustins, et a laissé : 
Catalogus sanctorum Ànglia, seu Legenda; 
Londres, 1516, in-fol.; — des Commentaires 
sur V Écriture ; sur le Maître des sentences; 
— Manipulum doctrine Christianœ; — 
Chronicon ah Orbe condito ad Eduardum ; — 
de Fidei christianœ Symbolis libri Ifl. 

EUioft, EncomUutlcon augwtlnum. — PlU, de Script, 
Ançlim. - KabrtcluB, Bibl. mêd. et inf. estât. - Richard 
et Giraod, BibUotké^ue sacrée. - Dupln. Table det Au- 
teurs ecclésiastiques du onilème siècle. 

* CAPHis (Kaçiç), Phocéen, vivait en l'an 84 
avant J.-C. n s'était attaché à Sylla. Ce général, 
faisant le siège d'Athènes, eut besoin d'argent pour 
soutenir la guerre ; il ne craignit pas (d'enlever 
les tr^rs des temples d'Épidaure et d'Olym- 
pie, et envoya Caphis se saisir de ceux de Del- 
phes. Sylla écrivait en même temps aux amphic- 
tyons que « ces trésors seraient plus sûrement 
« entre ses mains qu'entre les leurs, et que d'ail- 
«c leurs il les rendrait après la guerre. » Capliis, 
affligé de sa mission , se mit à pleurer devant 
les amphictyons, regrettant la nécessité qui le 
forçait à emporter ces dons sacrés. Un des ma- 
gistrats s'écria alors qu'il entendait au fond du 
sanctuaire le son de la lyre d'Apollon. Caphis, 
saisi d'une terreur reli^euse, écrivit à Sylla le 
miracle dont il avait été l'auditeur. Le consul 
romain lui répondit aussitôt : « Comment n'avez- 
« vous' pas compris que cette musique était un 
«signe d'adhésion et de satisfaction? Faites- 
« vous donc remettre hardiment ces trésors : 
tt c'est le dieu lui-même qui nous les donne. ^ 



576 



Caphis, voyant que tout retard devenait impossi- 
ble, envoya à son général le dépôt sacré. Quel- 
que temps après, Caphis eut l'occasion de ren- 
dre à son maître un autre service. Le corps d'ar- 
mée d'Hortensius, le lieutenant de Sylla, se 
trouvait gravement compromis en Béotic et en- 
touré par les Grecs, qui espéraient le détruire dans 
certains défilés. CaplUs le tira de ce mauvais 
pas en le conduisant par des chemins détournés, 
et lui fit opérer sa jonction avec son général. 

• PluUrqae, Sylla. 

*GAPiouRO (Jérôme), philologue italien, 
vivait probablement vers le milieu du seizième 
siècle. On a de lui : Ciceronis Rhetoricorum 
ad Herennium libri JV, et de Invenlione 
libri II, eum Hier. Capiduri et aliorumcom- 
mentariis; Venise, 1557, in-fol., et 1678, 
in-fol. 

Catal. Bibl. impér. de Paris. - Dunkel, Nackritk- 
ten. — Adelaag, sappl. à JOcher, AUgem. Gelekrten^Ler. 

GAPil«A OU BAPILA, philosophe indien, fon- 
dateur de la secte nommée Sdnkhya. On le re- 
garde comme un avatare de Siva ; et d'un autre 
côté, dans laBhagavat-GltA, Crichna dit lui-même 
qu'il est Capila, ce qui ne peut prouver que l'an- 
tiquité de sa doctrine et la haute estime que l'on 
en faisait De cette doctrine est sortie le boud- 
dhisme; c'est un motif pour la tûre remonter 
plus de sept siècles avant notre ère. On a dit 
que Capila était athée; il n'était que rationa- 
liste. 11 proclame l'indépendance de la raison , 
et découvre l'âme par les moyens d'un juste 
discernement; de là est venu le nom de Sdn- 
khya donné à son système, et non de la ressem- 
blance qu'il aurait avec les nombres de Pytha- 
gore. Le premier but de Capila, comme ^oelui 
de Bouddha , est de guérir les hommes des 
maux de la vie, c'est-à-dire de la loi de la re- 
naissance. Les Soûtrds ou aphorisraes de Capila 
sont consignés dans un ouvrage appelé Sdn- 
khya pravatchana, et imprimé à Sérampour, 
1821. Ces Soûtras, au nombre de 499, sont en 
prose axiomatique : ils sont divisés en six lec- 
tures, et accompagnés d'un commentaire de 
Yidjnàna-Bhikchou. Ce qu'on appelle la Sdnkhya 
cdricd n'est pas l'œuvre de Capila, mais d'Is- 
wara Crichna; c'est un recueil de 72 vers, qui 
résument la doctrine de Capila. H en existe qua- 
tre traductions : de M. Lassen, en latin; de 
M. Pauthier, en français ; de M. Windischman, 
en allemand ; etde Colebrooke, en anglais. Le texte 
en a été publié par M. Lassen à Bonn, 1832, et par 
Wilson à Londres, 1837. L'édition de M. ^11- 
son, outre le texte et la traduction des vers 
dlswara Crichna, contient le commentaire de 
Gôrapada, texte et traduction. Ce Gôrapada 
passe pour avoir été le maître de Sancara At- 
charya, qui devait vivre au huitième siède de 
notre ère. L— s. 

Th. "ViWwoiï^Sânkhta cdricd. - Colebrooke. CofleetUm 
de Mémoires, t. 1. — M. BarUiéleiny Saint-HiUiir, 
Mémoires de e Académie des Sdeaces wwraiee et fet^ 
ti^uesy t. viu 



577 



CAPBLISTI - CAPILUPI 



578 



«GAPILISTI { Jean-François j comte), ju- 
risconsulte italien , né à Padoae , mort dans la 
même Tille en 1459. 11 était d'une très-ancienne 
famille, dont le premier nom, Transagnldi, fut 
changé en celui de Capilisti à cause d'une écbarp« 
dorée , appelée lista , que tous les membres de 
cette famille portaient en souvenir d'un de leurs 
ancôtres, Carrotus , tribun sous Chariemagne. 
Jean-François Oapilîsti se lit remarquer par son 
esprit, et enseigna avec beaucoup de succès le 
droit dans sa patrie. En 1431 , il représenta les 
Vénitiens et le pape Eugène TV au concUe de 
B&le. L'empereur Sigismond lui accorda plu- 
sieurs priYiléges en cette circonstance, entre 
autres le pouvoir de créer des docteurs. Quel- 
que temps après, les Vénitiens employèrent 
encore Capilisti à régler les limites de leur 
État et de celui de Louis, duc du Milan. Capi- 
listi mourut d'apoplexie dans sa chaire, au mo- 
ment où, discutant un texte de loi, il pronon- 
çait ces paroles : Àt quum humana fragilitas, 
mortis prœeipue cogitatione perturhata^ mi- 
nus memoria possit res plures consequL 

Capilisti laissa trois fils : 

Raphaël , chanoine à Padoue ; 

Gabriel, jurisconsulte distingué, d*abord sé- 
nateur à Rome, ensuite préteur de Bologne : il 
a écrit un livre sur les hommes illustres qui 
sont inhumés dans cette dernière ville; 

François^ poète et jurisconsulte, qui pro- 
fessa dans sa patrie » durant quarante ans, le 
droit et les belles-lettres. 

Cette famille a produit d'autres hommes re- 
niarquablesy entre autres Jean-Frédéric , sur- 
nommé le Docteur de la vérité, et Barthé- 
lémy, jurisconsulte éminent, mort en 1 505, après 
avoir professé le droft pendant vingt-trois années. 

Fioctrole; de Claris legutn Interprète II, ch. 84.— U- 
btUe, Indexe, MIT. — Taband, Fiei d€$ plus célèbres Ju- 
rUeonsuttei. 

«CAPiLLA (André ve), évèqueet théologien 
espagnol, né à Valence, mort le 21 septembre 
1610. Reçu fort jeune encore dans la compa- 
gnie de Jésus, il y devînt maître des novices, 
et' profita de cette position pour étendre ses 
oonnaissanees dans les langues latine , grecque 
et nébraîqnie. En 1569, l'amour de l'étude le 
décida à s'éloigner du monde et à se faire char- 
treux. 11 n'en fut pas moins forcé d'accepter la 
direction de diverses maisons de son ordre, et 
le roi d'Espagne Philippe H le nomma inspeo- 
teor des bénédictins de Catalogne. En 1587, il 
UA promu à Tévôché d'Urgel, qu'il gouverna 
vingt-deux ans. On a de ce prélat des Comment 
taires latins sur Jérémie; — des Conêidéra- 
tions sur les Dimanches, le Carême, et les 
fêtes. 

J. de VaUes, Historia HlspanUe. — Le Mire, dé Scrip- 
toribus, me. XFIl. — N. Antonio, EVtMoihtea hispatui 
nova, 

CAPILUPI {Camillo), écrivain italien, né à 
Mantoue, et mort vers la fin du seizième siècle. 
11 a consacré au massacre de la Saint-Barthé- 

nOUV. BI06B. UNIVERS. — T. VIII. 



lemy un livre très-célèbre : la Stratagema 
di Carolo IX , re di Francia , contro gli 
Ugonotti, rebelli di Dio, etc. Cet ouvrage vit le 
jour à Rome en 1572, et il en parut en 1574 
une autre édition, dans laquelle le texte italieo 
était accompagné d'une version française. Quel- 
ques bibliographes se sont mépris en croyant 
que l'auteur du Stratagème résidait à Paris ; fl 
y avait un de ses frères, nommé Alphonse ; mais 
Camille habitait Rome, où , d'après des corres- 
pondances officielles qui avaient peu de se- 
crets pour lui, il écrivit son livre immédiate- 
ment après l'arrivée de la nouvelle du massa- 
cre des réformés. L'impression du livre fut 
aussitôt commencée; mais elle fut suspendue à 
la demande du cardinal de Lorraine, alors re- 
tiré près du pape, « parce qu'il avait eu avertisse- 
n ment que tout n'estoit achevé en France 
« comme on avoit présumé, et qu'on avoit usé 
« d'autre langue envers plusieurs princes es- 
« trangers , qu'en Espagne et Italie, joinct que 
K cela eust pu rompre l'élection de Pologne 
« (du duc d'Anjou, depuis Henri IQ). » Capilupi 
rapporte avec complaisance tout ce qu'il sait au 
sujet de la SaintrBarthélemy; il ne trouve rien 
que de louable dans cette action, et ne cherche 
pas à le dissimuler sous des réticences. « Pour 
« ce qu'il estoit feste, le peuple de Paris eut 
K meilleure commodité de vaguer à tuer telles 
« gens et à piller leurs biens. La furie de tuer 
« fut fort impétueuse et violente jusqu'au soir. 
« Le roy avoit délibéré d'arracher entièrement 
« de son royaume la semence pernicieuse de 
R l'hérésie. » Qu'une simple observation nous 
soit permise ici : la Saint-Barthélémy inspire ^ 
à juste titre, de l'horreur; mais, sans afTaiblir 
ce sentiment, on doit remarquer que sous la 
plume de nombreux écrivains, et surtout depuis 
l'apparition de la Henriade^ ces sinistres événe- 
ments ont été défigurés maintes fois dans des 
déclamations dénuées d'exactitude historique. 
C'est sur Catherine de Médicis que doit retomber 
la responsabilité de la Saint Barthélémy, qui ne 
fut point préméditée de longue main, ainsi que l'ont 
avancé bien des auteurs superficiels, qui ne se 
sont point donné la peine de recueillir et de pe- 
ser les témoignages contemporains. Nous aurons 
d'ailleurs l'occasion de revenir sur ce problème 
redoutable. L'édition origUuile du Stratagème 
de Charles IX contre les Huguenots est in- 
trouvable ; mais l'ouvrage a été réimprimé dans 
le t V de la BibliotMque étrangère^ publiée 
par M. Aignan , et dans le t VII ( T*' série) des 
Archives curieuses de V Histoire de France. 
6. Bauivet. 
De TboQ. msMrê, VXXïl et XXIII. - Lemire, du 
Scriptoribus saeris. 

CAPILUPI {Lelio), littérateur italien, frère 
du précédent, né à Mantoue le 19 décembre 
1498, mort dans cette même ville le 3 janvier 
1560. Il eut l'idée d'appliquer les vers de Virgile 
à des objets anxquds l'auteur de VÉnéide ne 

19 



579 



CAPILUPI — CAPISTRANO 



580 



songeait nancment; ses cenfons bizari*es, qui 
•oot d'aiHeurs composés avec art, eurent d'au- 
tant plus de succès quils flattaient les goûts peu 
déiicals d'une certaine dasse de lecteurs. On vit 
0UOoessiTemeRt paraître : Cento %^irgilianus de 
Vlta monachorum quos vulgo fratrts appel- 
Umi; VenSse, 1543, 1550 , in-8* ; Rome, 1573 ; 
— Cento Vtrgilianus in fceminas, imprimé 
dans God. Wagner, Schediasmata de eruditis 
Cxlibitms, 1717, in-8»; — Cento Vir(jiilianus 
in Siphillim, dans Capiluporum Carmina et 
Centones, édit. de Castallion; Rome, 1590, 
ln-4*. La décence est souvent très-peu respectée 
dans ces écrits; les moines y sont fort maltrai- 
tés, et ce n*est pas sans motif que Capilupi 
figure sur la très-longue liste des auteurs mis à 
l'index. On a depuis continué à mettre en œuvre 
ridée de chercher dans les vers de Virgile , en 
les brisant à plaisir, des allusions à des éyéne- 
mets modernes. En 1723, un nommé Daudé 
s'imposa la tâche assez bizarre de composer ainsi 
le récit des querelles soulevées par la bulle 
Vnigenitus. Un neveu de Leiio, Jules Capilupi, 
s'exerça dans le même genre; il adressa, entre 
antres écrits , un centon vlrgilien à Philippe n. 
Tous ces écrits, imprimés plusieurs fois à Venise 
à partir de 1550, reparurent à Roipeavec d'au- 
tres poésies latines de divers Capilupi, en 
1590; mais on y supprima ce qui était, avec 
raison, malséant aux yeux de la cour papale. 
Quelques-uns de ces centons ont reparu à la 
suite de diverses éditions de Virgile ( notamment 
dans celle de Cologne, 1601 ) et dans certains 
recueils, tels que Baudii Amores, 1699, les Mé- 
moires de littérature de Sallengre , etc. G. B. 

Ghtlinl, Teatro d'Vomini letter. — Bayle, Met. - 
TfelMler. Éloç€$. 

CAPiLrM < ffippolyte), évèque et poète ita- 
lien, deuxième frère de LeIio, né à Mantoue en 
15(2 , mort en 1580. fl fut nommé en 1560 évè- 
que de Fano, pois légat à Venise. Il s'est exercé 
à plusieurs genres de poésie, sans s'élever au- 
dessus du vulgaire. Quelques-unes de ses élégies 
se trouvent dans les Délices des poètes ita- 
liens, t l". 

OlaQf^ BorrichlQB, De Poetts LatinU, n« M, p. 96.-De 
Tlinu, Hiitoria. — II. GtiUlnl . Teatro d'Uomini let- 
terati, p. I4fi. — BaiUet, Jugement des SavanU, t. Il, 

D" 1300. 

*CAPis (Jean) 9 jurisconsulte et littérateur 
italien, né à Domo d'Ossola , dans le Milanais, à 
In tin du seizième siècle, mort dans la même 
ville avant 1670. 11 étudia vers 1606 à Pavie, où 
il prit ses grades , et mérita plus tard la recon- 
naissance de sa ville natale. On a de lui : 
Varon Miîanes, de la lengua da Milan (en 
dialecte milanais); Milan, 1606 : l'auteur y dé- 
montre Vorigine latine et grecque de la langue 
italienne, et surtout du dialecte milanais ; — Me- 
morte delta Corte di Mattarella ; Milan, 1673, 
ouvrage postliume. 

Argelati, BibL Mediol. f 

GàPlSTEANO OU GAPISTEAN (SaiNT-JbaN I 



db), prédicateur napolitain, né à Capistrano 
(Abruzze) en 1385, mort à Willach (Carinthie) 
le 23 octobre 1456. 11 était fils d'un gentilhomme 
angevin, Tenu en Italie à la suite de Louis d'An- 
jou. Il commença ses études dans son pay&, et 
vint faire son dcoît à Pérouse, où il se maria et 
entra dans la magistrature. Soupçonné de ti'aliîr 
les intérêts des habitants de Pérouse en faveur 
de Ladistas, roi de Naples, il fut incarcéré à 
BrufTa, et perdit sa jeune épouse durant sa déten- 
tion. Accablé de douleur, il résolut de se retirer 
du monde. Ayant, poar une grosse somme, ob- 
tenu sa liberté, il vendit et donna ses biens, 
puis prononça ses vœux dans le couvent de 
Saint-François-du-Mont, à Pérouse. Capistrano y 
mena une vie très-austère, qui le fit pan'enir 
bientôt aux premiers offices de son ordre. Il fut 
délégué en qualité d'inquisiteur contre les Pra- 
ticelli ou Frérots dltalie, secte formée principa- 
lement de qnelques moines libertins sortis des 
ordres mineurs, et qui disaient « que l'Église it>- 
« maine était la Babylone; que la règle de Saint- 
« François était la r^le évangélique observée par 
n. Jésus-Christ et par ses apôtres; que les sacre- 
t ments de TÉglise étaient inutiles, parce queœux 
« qui les donnaient n'avaient plus ni pouvoir 
« ni juridiction ; que la perfection consistait dans 
R la pauvreté , eti'» » Les papes Boniface VI 11 et 
Jean XXII les excommunièrent, et Capistrano 
les poursuivit S! vigoureusement qu'il les força 
à se retirer en Bavière. En 1439, Kug&ne IV 
l'envoya comme nonce en Sicile, et remploya 
ensuite au concile de Florence à opérer la réu- 
nion des Églises latine et grecque : œ pontife se 
servit encore de lui pour ramener les ducs de 
Bourgogne et de Milan, qui avaient pris parti 
pour l'antipape Félix V et le concila de Bâie. 
Élu vicaire général des observantins , Capistrano 
travailla à la réforme de son ordre avec saint Ber- 
nard de Sienne,et à la conversion des hussitesavec 
saint Laurent Justinien, patriarche de Venise. £n 
1443, Nicolas V lui fit parcourir l'Allemagne, la 
Bohème et la Hongrie pour combattre les bus- 
sites, dont il convertit un graml nombre. Il ne 
montra pas moins de zèle et d'activité contre les 
Juifs, et réussit à organiser une croisade contre 
les Turcs: Calixte m l'en nomma chef et pré- 
dicateur ; BOUS ses ordres étaient Ladislas , roi 
de Hongrie; Huniade, vayvodede Transylvanie; 
et George, despote de Bascie. Le 6 août 1456, 
Capistrano, assisté du cardinal Carrajal, vint au 
secours de Belgrade avec quarante mille cliré- 
tiens rassemblés par ses prédications : conduits 
par Huniade, ils se trouvèrent en présence de 
Mahomet H , dont l'armée s'élevait à cent cin- 
quante mille hommes. Sans s'arrêter au nombre, 
les croisés, exdtés par Capistrano, se précipitè- 
rent sur les Turcs avec tant dimpétuosité, qu'ils 
les mirent en fuite et leur firent éprouver une 
perte énorme. Capistrano mourut peu après , et 
son corps fut porté à Elloc près de Vienne ( An- 
triche ). 11 fut béatifié par Léon X, qui permit de 



58t 



CAPICTRANO — CAPISUCCHI 



589 



rhonorer dans le scuï diocèse deSulmone. Gré- 
goire XV étendit cette permission à tons les reli 
gicux de Tordre de Saint-François, enfin Alexan- 
dre VJII le canonisa solennellement le 1*" no- 
vembre 1C90. Saint Jean de Capistrano a laissé 
plusieurs ouvrages, entre autres : de Papx 
et concilii sive EccUsiœ autoritaie; Venise ^ 
1580, in-4"; — Spéculum clericorum; id. ; — 
de Canone p(EnitentiaH;\A., 1584 ; — aliquot 
Repetitiones in jure civiti; id., 1587; — de 
Pœnis Infemi et Purgatorii; id. 

Spondc, Annattmn Baronii CtmtHtuatio. — HeniMDt, 
UUt, d€s Uéré$ie$. - WmMIds» jtnmalm of«irf» mno- 
mm. - BaiUet« f^U dê$ Sainta. - Richard et Glraud, 
Bibliothèque sacrée. — Artaud de Montor, JJist. de» 
souverain» Pontifes. 

CAPisuccRi, famille italieune, dont les princi- 
paux membres sont, dans Tordre chronologique : 

GAPisrGCHi {GUwanni' Antonio) , cardinal 
italien, né à Rome le 21 octobre 1515» mort 
dans la m6me ville le 29 janvier 1569. Le pape 
Paul m le nomma chanoine du Vatican et audi- 
teur de rote. En 1&55, Paul IV Téleva au cardi- 
oalat sous le titre de Saint-Pancrace, et le fit en- 
8«ite inquisiteur et évéque de Lando. Sous Pie V, 
Gapisucchi devint préfet de la signature de 
grftce, gtuvemeur de Giialdo, et légat apostoli- 
que. On a de Ini des Constitutions qu'il publia 
dans un synode tenu à Lodi. 

p. Mandmto, Bibliotkeca Bomana. — Ughelll, Gonea- 
ioQia CapisuceMorum, -^ V. Arroannns, Historia Ca- 
ptsttertUorum. - Doplo, TMit wniversottê 4m auteurs 
eceUskutiqmes, — Échtrë, Scriptom orM nU PrméUm' 
torum. 

CAPISVGCBI ( Cam%lle\ marquis de Puy-Ca- 
tîn, général Italien, né à Rome en 1537, mort 
en Hongrie en novembre 1697. En 1571» à la 
bataille de I<épante , il donna de telles preuves 
de valeur, que don Joan d*Autriche lui confia le 
commandement de qiiatre cents gentilshommes 
lors de Texpédition chrétienne contre Tunis. En 
1584, le duc de Parme nomma Capisucchi mestre 
de camp d'un régiment d'infanterie» et se servit 
de lui en cette qualité dans les guerres de Flan- 
dre et de France , lorsqu'il conduisit une armée 
espagnole au secours du duc de Mayenne, 
ehef de la Ligue. En 1595, le pape Grégoire Xin 
confia à Capisucchi le oommandement des trou- 
pes qu'il leva pour aider Rodolphe II dans la 
guerre que cet empereur soutenait contre les 
Turcs ; Capisucchi mourut des fatigues qu'il es- 
suya dnraot cette campagne. On voit son tom- 
beau dans régHse Sainte-Croix» à Vienne. 

Protper Mandosto. Biblàotheea Romana. - Ughrlll, 
Cenealogica Capisuetfilorum. — Armannua, ifiiroria 
Capisvceh. 

CAPiscncoii ( Biaise )» marqnit de Moiierio» 
général italien, trèrt de CaroHIa, nslif de Rome, 
mort à Floreiicc ea l«13. Dès son adoletoniee, 
il se fit remarquer par ses goMs mUitairea, et 
prit du service dans la compagnie des arquebo» 
■iers de Paul Slbrce, manpiis dte Santa-Fiere, qui 
l'emmena en France combattre les protestants. En 
1569, ces derniers, assiégeant Poitiers, avaient jeté 
un pont volant sur le Clain, au moyen duquel Ils 



allaient donner avantageusement un assaut géné- 
ral. Capisucchi et deux de ses camarades se je- 
tèrent dans la rivière» et allèrent, malgré les pro- 
jectiles des calvinistes, couper les câbles qui te- 
naient le pont, en sorte que le courant l'entraîna 
focilemenl. Le pape Pie V fit mention de cette 
action dans une de ses bulles. En 1584^ Capi- 
succhi servait dans les Pays-Bas sous le duc de 
Parme, et fut envoyé en qualité de général de 
cavalerie au secours des habitants de Cologne, 
alors en guerre avec leur archevêque-électeur 
Gebhard H (Tnischès), qui avait embrassé le 
protestantisme. Ferdinand î" ( de Médicis ), duc 
de Toscane, prit ensuite Capisucchi pour lieute- 
nant général de ses troupes; enfin le pape Clé- 
ment VIII lui donna en 1594 le commandement 
du comtat Venaissin. Capisucchi a laissé un vo- 
lume de lettres adressées au cardinal Aldobran- 
dini : on trouve ce livre (ms.) dans la bibliothè- 
que du Vatican. 

Prosper Mandotlo , BIhliàiÊiÊlfm n&manm. — tlgtof Ui, 
Gomtatoffia Capttuee. - Armannoa, Mkttn^ia Hêpistue. 
^ Aonlbai AéaB« ««0f. Kdr. H ». Oaptmnékii Amm . 

1SBB« !■-««. 

CAPisrcaii (Paolo)f prélat romain, né à 
Rome en 1579, mort dans la même ville le 5 
août 1639. Le pape Clénoent VII le nomma d^a- 
bord chanoine du Vatican, puis successivement 
référendaire de Tune et l'autre signature, audi- 
teur de rote, évèque de Neocastro, et vicaire gé- 
néral. En 1528, Henri VIII, roi d'Angleterre, 
amoureux d'Anne de Boulen, voulant répudier 
Catherine d'Aragon , sa femme légitime , s'a- 
dressa à la cour de Rome pour obtenir l'auto- 
risation de rompre son mariage. Clément VU 
confia la solution de cette affaire aux cardi* 
■aux Campeggi et Wolsey, qai durent defuir 
antonser le divorce. Catherine «i ayant appelé 
de leur jugement. Clément VII remit la cause 
entre les mains de Paole Capisucchi , alor» doyen 
de la rote : celui-ci la retint trois ans, espérant 
que Henri VIIl abandonnerait sa demande. 
Obligé de faira son rapport, il ne fat paa favo- 
rable au roi d'Angleterre, et jugea que ce prince 
avait encouru lescensuras ecclésiastiques pour s'ê- 
tre remarié sans avoir attendu la décision du saint- 
siégp, et que,d'après l'examen des luts» Catherine 
d'Aragon devait être rétablie et maintenue dans 
sa dignité. (On peut voir, à l'article Henni VIO, 
le cas que le monarque anglais fit de cette déai- 
sion. ) Le pape Paul IH employa nlilement Capi- 
succhi en plusieurs négociations importâmes, 
principalement lors des troubles de Péronae et 
d'Avignon. Capisuochi réosaH à rétabUr te calM 
et l'antorité papale. Paul m, reoonnaitaant» la 
nomma préfet de la signatnre de grict et via^ 
légytde l'Ombrie. Capisucchi a publié ploaiann 
oonstitntions trèa-pnidentes concernant Péronae» 
Avignon, l'Ombrie, et quelques léfomes eiéii- 
cales. 

Vgtiein, Cêmalogia Cap«MMe. -« Tlaeeiit ArmcMm. 
Historia C^pUucê, - Dopio. ToMe dts jévt§mr$ /ceM- 
siastiques. — Proaper Mandosio , BibUotheea Homana, 

19. 



683 



CAPBUCCHI - CAPITO 



584 



— ArUud de MoDtor, HUMm det SoiÊverain» Pontées, 

IV, 107. 

CAPisvccHi {KaJimondo Camilîo ), cardinal 
et théologien italien, né à Rome en 1616, mort 
dam» la même Tille le 22 avril 1691. 11 était fils 
de Paok) Capisncchi, marquis de Puy-Catin. A 
peine âgé de quatorze ans, il entra, le 8 jain 
1630, dans Tordre de Saint-Dominique, et y pro- 
fessa la philosophie et la théologie. Clément X 
le fit secrétaire de l'Index, congréganistc de l'exa- 
men des évéques, et en 1654 maître du pa- 
lais sacré. Le l*** septembre 1681, Innocent XI 
rappela au cardinalat du titre de Sainte-Marie- 
des-Anges. Raimondo Capisncchi a laissé : CaU' 
troversix theologica, scholasticœ, morales, ad 
mentem divi Tkomss resoltUx; Rome, 1670 et 
1677, in-fol. ; — Ceiisura^ seu votum de CuUu 
sanctorum Veteris Testamenti ; —de Gradu 
virtutum in sanctis canonisandis requisito; 
—Vita /. ChisH, 

p. MâDdoslo, BiblMhêea Romana, — UgbelU, Genêts 
logia Captiue. — AroManiu, HUtinia Copime. — Do- 
plD. Tabië vnivênêtte àt Jutêun eeeUiiastiçmt. — 
Échard, Seriptom ordinU Prmdieatùrwn, U, TM. — 
Touron, ffommM Uhutm de Fordm de Saln^DomM» 
que, V, W9. - Rlelurd et Glnad, Bibt. âocrée. 

* GAPiTAMi ( Ikmiel db' ), jnrisconsolte et 
littérateur italien, natif de Milan, mort dans 
cette Tille en 1661. Il eut plosiears emplois 
de magistrature dans sa pataie. On a de loi : 
Processo in causa delV allogiamentOf etc.; 
Milan, 1656, in-fol.; — i Pareri e le Con- 
sulte fatte degli architetti in ordine acos- 
truire la facciata del Duomo; — Milano 
grande a* tempi délia repubblica romana 
( dont le Toi. 1^ imprimé in-fol. à Milan, les 
Tol. 2*, 3* et 4* en manuscrit). 

ArgelaU, Bibl. MedAol. 

GAPITBIN {Jacques 'Elisée- Jean ), nègre 
conTerti, missionnaire et théologien protestant, 
né sur la côte de Guinée, mort à Saint-George 
d'Elmina après 1742. Agé de sept ou huit ans, il 
fut acheté sur les bords de la riTÎère Saint^An- 
dré par le capitaine de vaisseau hollandais Ar- 
nold Steenhard, qui le céda à son tour à on 
commerçant d'Elmina, Jacques Van Goeh. Co- 
Ini-d lui donna le nom de Capiteîn, et l'amena 
à la Haye, où il le fit baptiser et instruire dans les 
éléments des langues anciennes et sémitiques par 
mademoiselle Roscam. A partir de 1738, ci^ 
tein fréquenta l'unÎTersité de Leyde, où il étu- 
dia la théologie, en même temps qu'il cultivait 
la poésie hoUanidaise. Après y avoir pris ses 
grades, 11 fut institué, en 1742, pasteur de Saint- 
George d'Elmina. Depuis son départ pour la côte 
de Guinée, qu'il effectua dans la même année, 
on n'a plus entendu parier de lui. Quelques-uns 
ont soutenu qu'il avait repris la religion des idolâ- 
tres. Les ouvrages qu'on a de lui datent tous de 
son séjour en Hollande ; en voici les titres : Élé- 
gie en vers latins sur la mort de Manger, son 
maîire et son ami, trad. en fhinçais par Gré- 
goire, dans la Littérature des nègres; — de 
VocoHone Mthnieorum; Leyde, 1738 ( disser- 



tation composée par l'anteur pour son entrée à 
l'unlTersité de Leyde ) ; — Dissertaiio politico- 
theologica de ServUute libertati christianx 
non contraria^ quam sub prxsïde /. Van der 
Honert publics disquisitione subjecit /.-F.- 
/. Cap. Afer,; Leyde, 1742, in-4» : cet ouvrage 
d'an nègre, qui forma la remarquable contre- 
partie des écrits des négrophiles blancs, fut tra- 
duit en hollandais par Jérôme de BrilheliQ, avec 
le portrait de l'auteur; Leyde, 1742, in-4*'; — 
Uitgewrochte Predikatien ( Sermons choisis) ; 
Amsterdam, 1742, in-^'. — On trouve le portrait 
de Capitein par Reynolds dans le Manuel d'his- 
toire naturelle de Blumenbach, traduit en. firan- 
çais. 

Strodtmann, Ifeuei Gelêkrttt Suropa,' llvnto, is» 
p. IBS. — Grégoire, lAttérature des Nègres. 

CAPITBIlf OU GAPITBTN OU CAPITAHBUS 

(Pierre)^ médecin hollandais, né en 1511 à 
Middelbonrg ( en Zédande ), mort à Copenhague 
le, 6 janvier 1557. Ayant fait ses étndes à Loo- 
vain et à Paris, il obtint le grade de docteur à 
Valence dans le Danphiné^ et alla ensnite cher- 
cher fortune dans les pays étrangers. Après 
avoir enseigné la médecine à l'université de 
Rostock pendant quelque temps , passa de là 
à celle de Copenhague , dont U flzt deux fois 
nommé recteur. Enfin il parvint à l'emploi de 
premier médecin du roi Christian m et de mé- 
decin salarié de la ville, n fut un de ces méde- 
cins, infatués de l'astrologie judiciaire , qui fai- 
saient des ahnanachs dans le quinzième et sei- 
xième siècle, et dont les singulières instnio- 
tiens, presque traditlonnéDes, font ressortir 
llnfluence qu'ont les signes du lodiaque sur 
les différentes parties du corps, sur les jours 
où il convieitt de purger, etc. On a de hn : 
de Potentiis animx; 1550; — Calendartaf 
dédiés à Christian m ; — Prophplaeticum eon- 
silium antipestilentiale ad cives Bafnienses, 
anno 1553, dans Thomas Rartholin; — dsta 
medica; Copenhague,' 1662, iii-8"; -^^Spheme- 
rides ( en manuscrit). 
Étoy , Diet. de la médecine. 

«CAPiTBLLi {Bemardino), peintre tàm- 
nois, né en 1589, mort en 1639. Il fut élève d*A- 
lessandro Casolani et de Rutilio Manetti. Il a 
laissé quelques firesqnes dans sa patrie, à Saint- 
Antoine abbé , dans l'église inférieure de l'ora- 
toire de Saint-Joseph, dans la chapelle de Saint- 
Bernardin, à l'antique porte de Saint-Manrioe; 
enfin dans l'oratoire de la villa Sergardi di Vi- 
tecdo , hors la porte Saint-Marc. La peinture ne 
lui rapportant pas de grands profits, il TabaB- 
donna pour le burin et l'eau-forte. Ses princi- 
pales estampes sont : leportraii de son mattre 
Casolani; le Repos en Egypte; et une série de 
douze sujets de la vie de saint Bernardin de 
Sienne. £. B«->ir. 

Romagnoll. Ceud ttoHeo-erUtUei di Stena. - 11- 
coul, XMsionorio. 

* CAPITO (C-ii^eiiif), tribun du peuple en 
55 avant J.-C. H s'opposa avec son oollègiie 



585 



CAPITO — GAPITOLm 



586 



AquiDras GaDos aux entreprises de Pompée et 
de CrasMiSy alors oonsals, et de César, qui for- 
mait aTec les deux consuls le premier tramiTi- 
rat. Capito tâcha de mettre obstacle à l'expédi- 
tion qne Crassos préparait omtre les Parthes , 
d'abord en interdisant la leyée des troupes, puis 
en annonçant d^eflVayants présages que le consul 
dédaigna. Ces présages ne se réalisèrent que 
trop. Capito Ait cepcàndant noté par le censeur 
Appius comme ayant forgé lui-même les pro- 
diges par lesquels 11 avait cherché à arrêter 
Crassus. 

moo Camni, XXXI, 4S; XXXIX, SS-». ~ PlaUrqne. 
Crasiut, — acéron, de DivintU., I, T«. 

GAMTO ( C'Àteius), jurisconsulte romain, 
fils du précédent, Tirait sous le règne d'Auguste. 
Disciple d'Olilius, il fut le contemporain et le ri- 
val d'Antistius Labeo. Tous deux passèrent pour 
les premiers listes de leur temps, et fond^cnt 
deux écoles, appelées l'une les Proculéiens, du 
nom deSempronius Proculus, élève de Labeo; 
l'autre, les Sabimens et les Cassiniens, des noms 
de Masurius SaUnns et de Cassius Longinus, 
disciples de Capito. Il serait impossible dlndi- 
quer avec préctsioB les traits caractéristiques de 
ces deux écoles, qui se protongèrent en se modi- 
fiant jusqu'au siède des Antonfau; mais la dif- 
férence des caractères des deux jurisconsultes a 
été signalée par Tacite avec sa concision et sa 
vigneur«babituelles. « Capito, dit-il , parvint au 
premier rang dans Rome par ses vastes con- 
naissances en législation ; du reste, il avait pour 
aïeul un centurion de Sylla, et pour père un 
préteur. Auguste l'avait élevé rapidement au 
consulat, afin que, par l'éclat de cette dignité, 
il éclipsât Labeo, son rival de gloire; car le 
même siècle vit fleurir ces deux ornements de 
la paix. Labeo, républicain incorruptible, a 
laissé plus de réputation; Capito, plus courtisan, 
obtint plus de faveur. L'un, borné à la préture, 
tira de rinjustice un nouveau lustre ; le consulat 
valut à l'autre la haine et l'envie. » Capito 
remplaça Messala dans l'emploi important de 
curateur des eaux publiques, et jouit de la 
même faveur sous Tibère que sous Auguste. Le 
peu que l'on sait de sa vie atteste beaucoup de 
servilité. Un jour, Tibère consultait ses ceurti- 
sans sur la Intimité d'un mot employé par loi ; 
M. Pomponius Marcellus, puriste rigide, con- 
damna le mot : « Que le mot soit bon ou non, dit 
Capito, il le deviendra, puisque César le veut. » 
— « Non, répliqua Blarcellus; César peut don- 
ner le droit de cité aux hommes, et non aux 
mots. » Dans une autre circonstance rappelée 
par Tacite, Capito montra un curieux mélange 
de bassesse et d'hypocrisie. Un chevalier ro- 
main, Lucius Ënniiis, avait été dénoncé comme 
criminel de lèse-majesté, pour avoir converti à 
différents usages une statue d'argent de Tibère. 
Celui-ci défendit d'admettre l'accusation; sur 
quoi Capito se récria hautement, comme avec 
un air de liberté, qu'on ne devait point eplever 



au sénat le droit de juger ni laisser un td crime 
impuni; qu'indifférent, s'il le voulait, pour ses 
propres ii^ures, le prince ne devait point sacri- 
fier ainsi les ressentiments de l'État. Tibère, hi- 
terprétant le sens plutôt que la lettre de ces re- 
proches, persista dans son opposition; mais la 
voix publique n'en signala que mieux la bas- 
sesse de Capito, qui, par une action honteuse, 
avait déshonoré ses vertus domestiques, ses ta- 
lents d'homme d'État, et ses connaissances pro- 
fondes dans le droit civil et religieux. 

Le Digeste ne dte aucun lï:agment des ouvra- 
ges de Cq>ito, bien que son nom soit souvent 
mentionné. Cependant Aulu-Gelle et Macrobe 
nous ont conservé les titres de plusieurs de ses 
traités, tels que : Canjeetanea; — de Pontijicio 
Jure, ou de Jure sacriftciorum; — de Qfftcio 
senatorio, L. J. 

Tadte. JtutalUf 1, T«, 7» ; UI, 70, 7S. - Suétone, de II- 
iMtr. Grmm., ls.-lMon Canins, LVII, 17.- Aaku-GeUlusà 
IV, • ; V, l« ; X, 6 ; XIV, S. - Macroblu* , StUmmaies, 
III, 10. — AbL AugnaUoiu, de NomhMut propriit Pan- 
âeetanm, daot le Thetaunu de Otto. 

CAFITOLM OU GAPiTOMRim (Jules)yVm 
des auteurs de l'Histoire Auguste, vivait vers la 
fin du traiaième et au commc&cement du qua- 
trième siècle de J.-C. On ne sait absoloment rien 
de sa vie, sicen'est qu'il était d'origine patricienne 
et de mœurs asses pures. L'Histoire Auguste 
(Hiêtoria Augmta) est un recueil de trente- 
quatre biographies (vitm) d'empereurs romains, 
comprenant, de 119 à 284 de J.-C., un espace 
de cent soixante-sept ans. Les neuf biographies 
suivantes sont attribuées à Capitolin : AnUmin 
le Pieux; — Marc-Aurèle ,^— Lud/us Verus ;— 
Fertinax;^Clodius Alàinus; — OpUius Ma- 
crinus; — les deux Maximin réunis; — les trois 
Gordiens réunis; — Mtixime et Balbin réu- 
nis (1). Quant aux autres écrivains de ce recueil, 

VOy. SPAR'nEN,VULC4Tn]8 GaLUCAMJS, L4HPR1- 

DID8, Trebeluus Poluo, et Flavius Vopiscus. 

L'Histoire Auguste pourrait être considérée 
comme la continuation de l'ouvrage de Suétone, 
qui finit avec Domitien, si, outre les vies de 
Nerva etde^Trajan qui manquent, il n'y avait 
pas, depuis Gordien m jusqu'à Valérien, une la- 
cune de neuf ans (de 244 à 253 de J.-C. ), com- 
prenant les règnes de Philippe, de Dédus, de 
Gallus et d'Émilien. Peut-être les vies de ces 
empereurs existaient-elles réellement dans les 
manuscrits primitifs , si mutilés depuis par les 
copistes. 

Toutes les notices biographiques de l'Histoire 
Auguste se ressemblent par la négligence du 
style, par la sécheresse du récit, et par le man- 
que de méthode dans la disposition des faits. 
Aussi leur répartitionne repose-t-elle sur aucune 
autorité; et c'est avec raison qu'on les cite pres- 
que toujours sous le titre général de Vitœ, etc., 

(0 SaaiDalse, sur l'aotorité de qoelqoes maDascrits, re- 
garde let cinq première» ?lea comme l'œuvre de Spar- 
tien . rt n'attrU)ue ^ CapltplUi que les sUlimf, scptléjoe 
etbaiUOme. 



687 



CAPITOUJN — CAPÏTOLINUS 



488 



optfcf Scriptores MistoriaÀusfUsia. C'est rnolas 
yar U forne que par le Çood qu*U faut juger les 
écrivains de rUistoire Auguste; car on y trouve 
des détaUft qu'on chercherait vaiaement ailleurs, 
et que Plutarque lui-rnôose c'aurait pas dédai- 
gna Panai ces détails , extrèmemeot curieux, 
il y en a qui caractérisent 4 la foia ks hom- 
n^ tl Imut temps. Ainsi, CapitoUn noos raconte 
qu'Aatonin te Pieux, qui mourut d*uue indigea- 
tion de fromage des Aipas, en donnant à son suc- 
cesseur pour mot d'ordre ACquanimtas^ était 
d'uni telle stature; qu'^ Tieillissaot sa longue 
taiUe a^ ToAtait» et que» pour se tenir droit en 
marchMit» il s» ganûsaait la poitrine d'un corset 
en pfttitaa tablettes de tiiieul {liUacêis tabtUit 
in peclore positU/asciaàalar, tU rectus inc^ 
d«ret ). Qui se serait jamais douté que U corset 
eût pour inventeur un des plus graves empereurs 
Tomiaina?— Marc-Aurèle lephilosophe,d'aprèsce 
qne nous apprend le même historien, faisait, par 
ses prièreë, tomber la foudre du ciel sur les tra- 
vaux de l'ennemi, et obtenait la pluie pour ses 
aoklata souffrant de U soi(. — Son fi^ce Verus, 
lÉvaUsanldn contrition aveo InsCaHgula, secour 
mit te IHe 4*un capuchon, pour se mêler, la 
unît» anx VMaUleiirsdea vues^et as servait, daaa 
tes ciabaieta» di» plna grossea pièces d'or, pour 
jouer k Ç9»iff; des bouteitlea. Le premier il 
di^Dna des banqueta à douze convives, dont le 
n«robre« cbex lea Romain», parait n'avoir jaroaia 
dépassé sept, car on disait, comme en proverbe : 
SBptêm çtmviviumf novem verç convicium, 
L% premier aussi il se poudra de limaille d'or, 
pour rendre sa chevelure pUis Itloade {quo mor 
gis coma illuminata fiavesc$ret ). * Pertinax 
avait reçu le surnom de Chreslologue , parce 
qu'il parlait bien et agissait mal {qui bene lo- 
queretur et male/acertt). — Clodius Albinus, 
pins glouton que brave, mangeait pour son dé- 
jeuner cent pèches de Caropanie (persica cam- 
pana)^ dix melons d'Ostie, vmgt livres de rai- 
sm de Lavican, cent becfigues {ficedulas)^ 
quatre cents huîtres, sans compter cinq cents 
grosses ligues. ^ Macrin fit enfermer des 
liommes tout vivants dans des murs, et ma- 
çonner par-dessus. 11 renouvela aussi le sup- 
plice hiventé par Mézenoe, d'accoupler un vivant 
à un mort, et de le faire mourir lentement des 
exhalaisons du cadavre.— Blaximin avait plus de 
huit piedsde haut ; et son pouce était si gros qu'il 
se faisait une bague du bracelet de sa femme. 
Sa forée le fit surnommer Milon de Crotone : 
11 arrêtait un char avec sa main; d'un coup de 
poing il fracassait la mftctioire d'un cheval, et 
lui cassait la jambe d'un coup de pied. U man- 
geait de quarante à soixante livres de viande par 
jour, el transpirait telleroent qu'A reeueillait 
dans une coupe jusqu*à trois setiera de sueur 
par Jour, qu'il montrait à ses amis. 

L'Histoire Auguste abonde en détails de ee 
genre, qui font naître bien des réflexions, et 
qu'un historien ne doit pas tout à fait mépriser. 



CapitoUn a adressé les Vies de se& en^pereiKS» les 
premières à Dioctétien, et les dernière^ à Cons- 
tantin, ce qui permet de fixer l'époque où il écri- 
vait. Ses principales autorités sont Cordus, dont 
les œuvres sont perdues, et Uérodien; il cite aussi 
beaucoup de lettres et docuiYksnt» olUdeU, qu'il 
avait sans doute puisés dans tes archives hapé- 
riales. Halbeureusement tout cela est exposé 
sans ordre ni plan arrêté; et CapitoUn ne sem- 
ble avoir eu d'autre prétention que de réunir les 
détails les plus saillants sur les ma*urs et le ca- 
ractère des empereurs dont il a tracé les portraits. 

L'édition princeps des Scriptores Uislorix 
Âugustœ fut imprimée à Milan, en 147S, par Plii- 
lippe de I«avagna, e» un volume in-foL , divisé 
en trois parties, dont te premièie contient Sué» 
tone ; te seconde, iuiBM>rceau((e SxorUio Aieriuc, 
suivi de l'Histoire Auguste; et te troisième, Cu- 
trepe et Paul Diacre. Cette éditten, exteêmement 
rare, fut rét«primée à Yentee, en 148a, par Ber- 
nardin, et en 1490, i»-f6l., par Rubeus. L'His- 
toire Auguste, qui se trouve dans beaucoup de 
recaeUs d'histoirs romaine, a été puMiée sépa- 
rément par tes ssins d'Isaac Gasaubon. Paris, 
1603, i»4% elpar Samnatea, ibid., 162«, in-lol., 
aven an texte plus eorreet et des notas nenèrsii- 
ses. On donne J«a«n'à piésent te prélérenM à 
l'édateM de Schrevellus; L^de, U7i. Capitolin 
a éte trndntt en français par M. VaMni, dans 
te Bikliothèque isdinê-'fi'aMçtûm de Pans- 
koucke; Paris, 1844, hft-8^ F. H. 

Vowlu». D§ HittoricU latM». - Dodwcll, Pr.vtai. 
jéead. : Oxford, 16»t, tn-S«. — J.-G. Molier, Diuert. 4» 
J. Capitonna ; Altorf. 1688, ln-4«. — G. Hejne, Opuse. 
acad,, VI. p. u. - n.-D. Moultacn. dans le» M mm. et 
r^cad. dé Berlin, «naée nu.- B. Dlrlueo, ScrifL UUk 
Àvg.; LdpK.. 18V1, In 8*. 

«CAPiTOLiNCS (P.-Sextttu), sumommé 
Vaticanxis, consul romain vers l'an 452 avant 
rère chrétienne. Il eut alors pour collègue Me- 
nenius Agrippa. Dans te même année, des citoyens 
envoyés à Athènes pour en étudier les institu- 
tions revinrent à Rome , et Sextius Capitolinos 
fht un des décemvirs chargés de rédiger te nou- 
veau code. Au rapport de Fcstus, il proposa, 
pendant qu'il était consul, une loi MuUalicia. 

TUe-Uve. III, ti. - Denyt d'Haltcarnasie, X, w. - 
Pettot. au mot Peeulatus. 

CAPITOLIHDS ( T.'QuinctiuS'Barbatus }, 
patricien romain, vivait au cinquième siède 
avant J.-C. U fut consul pour la première fois 
en 471 avec Appius Claudius Saliinus. Dans les 
disputes excitées par te proposition du tribun 
Publilius Volero, il se prononça pour les plé- 
béiens contre son collègue, et fit passer te loi 
PublUïQj qui ordonnait que les tribims fussent 
nommés dans les comices par tribus. Kn même 
temps, pour se concilier te faveur des soktets, 
il leur distribua le butin qu'ite venaient de eon- 
quérir sur les Èques. Nommé consul pour te 
seconde fois en 468, il remporte sur les Vols- 
ques et les Èques une éctetante victoire, reçut 
les honneurs du triomphe , et obtint probable- 
ment à cette occasion te surnom de Capilolinus. 



MO 



CAPITOLIUUS — GAPrrON 



690 



Sootroisièiiie ooosiilal» en4e5, fut signalé par une 
nouvelle défaite des Èifues» Ceux-ci, se jetant 
a?ec impétuosité sur le territoire de Rome, ré- 
pandirent la terreur jusque dans la ville. Capi- 
tolinus, qui campait sur le mont Algjde, accourut, 
et fit cesser rdiroi par sa seule présence. Après 
avoir convoqué le sénat, proclamé la suspension 
des affaires Ou^/i/iam) et confié à Quintus 
Servilius le commandement de Rome, il pour- 
suivit les ennemis qui venaient d'être surpris et 
défaits par son eoUègue Q. Fabius. Dans son 
quatrième coasolat, Capitolious eut à hitler con- 
tre la guerre étrangère et les dissensions cïTiles. 
Les Volsqnes d les tqucs, profitant des troubies 
qui agitaient la cité, recommencèrent à ravager 
le Latium, et s'avancèrent josqu'am portes de 
Rome. Le peuple refusait de prendre les armes. 
11 fallut, pour le décider à combattre et à vaincre, 
toute la popularité de Quinctius. Celui-ei,éUi con- 
sul fùor U cinquième fuis en 443, établit la cen- 
ao«e, et servit de médiatev entre les plébéiens 
•I les patriciens , tandis que son oollègueM. Ge- 
leaans Maserinns soutenait In guerre contre Ar- 
dée. Pwdant son sixième consulat, en 430, Car 
pMxrfinw refusa la dictitere, et fit dooMr cette 
éignUé à son firèrs U Quinctius Cinrinnatns. 
A partir ds cette époque, on ne connaît plus que 
dmx ciiamatances de la vie de Tilbistre eenao- 
laire : en 437, il suivit comme lieutenant le dic- 
tateur Mam.-ifimilius Mamertinns dans son ev 
l>6dition contre Fidènos; un peu plus tard, il dé- 
fendit le fils de Ciocimiatos, T. Quinctius, tra- 
duit devant les eonices, et le fit absoudre. 

TKe-Uftt» II, C84S. 6«; m, t. etc., 66. etc : IV, 8, tO, IS, 

17, 41. — IMoayt., IX, U, etc, 17. 61; XI, 6S. — ZooarM, 
VII, I». 

cuPiTOLiifUS {Cornélius), historien latin, 
vivait vers 250. Il était auteur d'un ouvrage 
qui est perdu, mais que Trébellius Pollioncite 
clans sa vie des trente tyrans, en pariant de Zé- 
iiobie, qu'il représente, sur l'autorité de Corné- 
lius Capitolinus, comme ayant été aussi remar- 
quable par sa beauté que par sa naissance. 

Von, Oê UUtoricii latinis, 

CAPITOLINUS. Foyez Mahluts. 

* CAPITON ( KaniTcdv ) , poête alexandrin. 
Athénée cite deux ouvrages de cet auteur : *K,çut- 
Ttxd , et ripôc ^ùâna'Knw àico(ivTi|ioveu(iaTa. On 
trouve dans V Anthologie grecque (▼, 67) une 
épigramroe d'un certain Capiton qu'on croit être 
le même que Capiton d'Alexandrie. 

Atliéaéf,Vlll}X. 

* CAPITON de Lyciey historien grec, auteur de 
livres sur l'isavrie ('laavpixa), sur la Lycie et 
la Pamphylie, et d'une traduction d'Ëutrope. 
Tous ces ouvrages sost perdus. 

SuldM, •« mot Kasitodv. — Tschocke, Pr^ace de m» 
édition d'Ëutrope, 

* CAPITON, gouverneur de Judée sous Cali- 
gula, vivait dans la première moitié du premier 
siècle. Craignant d'être accusé pour ses exac- 
tions, il prit l'initiative en cherchant à rendre 
odieux les Juifs. A cet effet, il fit élever dans la 



1 ville de Jamnia, par les païens qui s*y trouvaient, 
et au juste scandale des Juifs, un autel en l'hoa- 
neur de Caligula. Les adorateurs du vrai Dieu 
se révoltèrent alors, et détruisirent l'autel. Capi- 
ton rendit coippte du fait à Caligula, qui, déjà 
indisposé contre les habitants de la Judée, or- 
donna qu'une statue ornée des attributs de Ju- 
piter Olympien fût placée dans le sanctuaire 
même du temple de Jérusalem. Mais la mort de 
l'empereur prévint ce sacrilège. 

CreTler, Bist. 4et emperewrty II. 

*CAriTON, général romain, vivait vers Pan 66 
de rère chrétienne. Sa cruauté Ta rendu célèbre. 
Attai-hé à l'armée de Florus en Judée, il fit mas- 
sacrer les Juifs qui venaient rendre hommage à 
ce gouverneur. 

Joaèphe, Bellum Jud. 

* CAPITON, archevêque et géographe italien, 
né 4 Narni,mort en 1676. Il entra dans l'ordre 
des Servîtes, et devint archevêque d'Avignon. II 
a laissé : Sxplicalions catholiques sur les 
lieux de VAncien et du Nouveau Testament; 
Venise, lô79, et Cologne, lâSl. Les hérétiques 
se sont souvent emparés de ce livre pour ap- 
puyer leurs conclusions antiorthodoxes. 

DuplD, TatOe du Auteurs ecck$iastiqve$, •etolèoe 
dèele. — Richard et Glraud. Bibliothèque sacrée. 

CAPITON ou KOBPSTRiN ( Wolffgang Ta- 
liTicius ), hébraïsant et théologien allemand, né 
à Haguenau en t478, mort au mois de décem- 
bre 1642. Il étudia à BMc, y devint médmn en 
1496, après avoir apprufoiKH en même temps la 
tliéolo^ie et le droit canoa. Un juif converti hii 
donna ^ts^ leçons d'hébreu. Capiton remplit cn> 
suite diverses fonctions ecclésiastiques, entre 
autres celles de ministre à Strasbourg. En 1623 
il lut anobli par Cliaries-Quiut. Cette même 
année, dans la seconde conférence de Zurich, il 
proposa de procéder à la réforme par l'instruc- 
tion. En 1629, il a^s'sta au colloque de Mar- 
tMMirg;-eu 1630, à la diète d'Aui^sbourg; et d'ac- 
cord avec Bucer, son ami, il présenta à Tempe» 
reur La Confession de foi dressée par les sacra- 
mental res, et approuvée par le sénat de Stras- 
bourg. Cinq ans plus tard , il s'entendit à Bàle 
avec Calvin, amena les ministres à une modifi- 
cation de leurs expressions sur la cène et sur 
l'efTicacité des sacrements, et prépara la concilia- 
tion avec les ministres de la confession d'Augs- 
iHNirg. Ami de Martin Cellarius, et d'ailleurs 
peu absolu, il fut accusé de pencher vers l'aria- 
nisme. 

Sa mort fut causée par la peste. Il avait épousé 
en premières noces la veuve d'CEcolampade. 
Agnès , sa seconde femme, était assez savante 
pour suppléer parfois son mari dans les cours 
de théologie. B laissa : InstitulioKes hebraïcx, 
libri duo; — Enarrationes in Mabacuchi 
Strasbourg, 1626 et 1628, ia-S*; -^ Responsio 
de MissOf Matrimonto et Jure magistratus 
in religionem; ibid., 1639 et 1640, in-8°; — 
Viia Œcolampadiit en collaboration avec Simon 



591 



CAPITON — CAPO DE FEUILLIDE 



592 



Gryiueos, 1537; — Hexameron Dei opus ex- 
plicatum ;iiM,, 1539, in-8'. 

Seekendorf. hut. lutherianismi. — David ClémcDC^ 
Bébl. euri$tU0, VI. - Szx. Onomast.^ 111, 104. - SleMen, 
Comment àe ttatu Imperii, elc 

CAMVAGCIO OU CAPO J>| VACGA (/^dlll« ), 

médecin italien, né à Padoue , mort dans la 
même Tille en 1589. Il occupait un rang distin- 
gué panni les énidits de son époque, et professa 
durant trente-sept ans la m^ecine pratique à 
l'université de Padoue. £n 1576, Capivacdo et 
son collègue Mercuriali furent appelés à Venise 
pour donner leur avis sur une maladie épidémi- 
que qui enleva environ cent mille personnes. 
Ces deux médecins déclarèrent que cette mala- 
die n*était point pestilentielle, et encore moins 
contagieuse. Leur opinion n'eut pas de succès; et 
les Vénitiens, qui les avaient reçus comme des 
sauveurs, les expulsèrent honteusement. La 
réputation de Capivaccio ne fut pas diminuée 
par cet incident; car, en 1587, Ferdinand I*', 
grand-duc de Toscane, lui fit de brillantes offres 
pour Tattirer à Pise. Capivacdo, content de sa 
fortune, préféra rester dans sa patrie, où il avait 
gagné dix-huit mille écus à traiter seulement les 
maladies vénériennes. Il est vrai qu'il passait 
pour avoir un secret qui le fai-sait triompher 
des cas les plus compliqués. Pressé vivement 
pac un de ses disciples de s'expliquer à ce sujet, 
Capivaccio répondit : Lege methodum meam, 
et habeàis mea sécréta. On a de ce médecin 
plusieurs ouvrages , recueillis sous le titre de : 
Opéra omnia quinque sectionibus compte' 
hetua, etc.; Francfort, 1603, in-fol. 

Cratoo. AÊéthodus «r Caieno. — Bloi, Dictionnaire 
Mitoriguê dé la Médecine. 

CAPIZUGCHI. Voy, GAPISVCCBI. 

GAPMANY ( don Antonio de Montpjliau y), 
historien et philologue espagnol, né à Barcelone 
le 24 novembre 1742, mort à Cadix le 14 no- 
vembre 1813. Il embrassa d'abord la carrière mili- 
taire, et fit en 1762 la campagne de Portugal. En 
1770, il quitta le service pour fonder une colonie 
catalane danslaSierra-Morena. L'Académie royale 
d'histoire espagnole le choisit pour son secrétaire 
en 1 790. Lors de l'invasion française, il se fit remar- 
quer par son patriotisme et sa résistance à la nou- 
velle domination, surtout comme député aux cor- 
tèsde f 812. Capmany a laissé : Artede traducir 
del idioma frances al castellano; Bladrid, 
1776, Ui-4" ; — Filosofta de la Elocuencia; 
Madrid , 1776, in-8** ; ^Memorias historicas 
sobre la Marina, Comercio y Artes de la an- 
tiguaciudad de Barcelona ; Madrid, 1 779- 1 792, 
4 vol. in-4» : on trouve dans cet ouvrage d'ex- 
cellentes observations sur les rapports du midi 
de la France avec le midi de l'Espagne; le se- 
cond et le quatrième volume renferment de cu- 
rieux documents sur la langue catalane ; — ii;i^i- 
guos tratados de paces y alianzas entre aigu- 
nos reges de Aragon , 1780; — Teatro histo- 
rico-critico de la Elocuencia castellana; Ma- 
drid, 1786, 5 vol. in-^": Ticknor fait l'éloge de 



cet ouvrage ; — *Ordonanzas de las amandas 
navales de la corona de Aragom , 1787 ; — Co- 
digo de las costumbres maritimas de Barce- 
lona; Madrid, 1791, 2 voL in-4<': ouvrage pré- 
cieux pour le commerce, l'industrie etiedroit ma- 
ritime ; — Dictionario ttances-Espanol ; Ma- 
drid, 1805, in-4'' ; — Cvestiones criticas sobre 
varios puntos de historia eeonomica , polUica 
ynUlUar, 1807, in-8». 
Ticknor, Hiât. o/ SpanUh literature, h IM ; III, 118. 

- Heoiel, Bibl, hist. - Ebert, Bibliog, Lexikon. 

CAPRION (Kàicvtov) {Jean), Foy. Relchu.\. 

*GAPO-BiANGO (Joscph), juri&consultc ita- 
lien, natif de Monte-Leone, vivait dans la seconde 
moitié du dix-septième siècle. On a de lui : un 
ouvrage historique et géographique sur son 
pays natal. 

ToppI, Bibt. Napolet 

* GAPOCASALB (Joseph), savant italien, né 
le 1'' mars 1754, mort le 21 octobre 1828. Quoi- 
que pauvres, ses parents lui firent donner une 
solide instruction. A vingt ans, il fut appelée ad- 
ministrer la commune de Sarooni. Puis il alla à 
Naples en 1800, se voua au sacerdoce, et se livra 
à l'enseignement. De 1804 à 1818, il professa 
successivement la logique, la raétapliysiquc, le 
droit naturel et le droit des gens. Il avait été 
nommé évèque de Cassano en 1817, et en 1822 
on lui confia la direction des études du duc de 
Noto, héritier présomptif de la couronne de Na- 
ples. On a de lui : Catechismo del votHo e del 
cittadino; 3 vol. in-8** ;— Cursus philosopki- 
cus, sive universœ philosophas instUutiones; 
3 vol. in-8^ ; — il Codice etemo ridotto in su- 
tema, secondo % vert prindpii delta ragions e 
del buon senso, 3 vol. in-8** ; — Saggiodi po- 
litica per uso de* privati; — Saggio difisica 
per giovanetti; — Istituzioni elementari di 
malematica, ridotta a brève e facile metodo 
per uso de' principianti. 

Tlpaido, Bioç.degV liai, illuitri, t. VIII. 

*CAPOCCHi OU CAPOccivs ( ffetRier), 
théologien et poète italien, natir de Viterbe, mort 
en mai 1258. Il appartenait à l'ordre de Clteaui. 
Le pape Innocent III l'avait nommé cardinal au 
titre de Sainte- Marie de Cosmedin. On a de lai 
quelques hymnes latins, dont nous citerons : Coe- 
lorum condor, et Plange turba paupercula. 

Ughetii. IteUia «ocra, I« Sis. — Leyser, Histor. peOar, 
medii KVi, p. 9M. 

* CAPOCCHi (il/exaTK/r^), dominicain et sa- 
vant orientaliste italien, de la famille du précé- 
dent , né à Florence le 14 octobre t515, mort 
dans la même ville le 8 octobre 1581. Il entra à 
douze ans dans l'ordre de Saint-Dominique, et 
fit des progrès si grands dans les langues orien- 
tales , surtout en hébreu , que les Juifs le pre- 
naient pour un de leurs coreligionnaires. Son 
savoir lui procura l'occasion de rendre de grands 
services à la religion. 

H. de Costf , Histoire ratholigue des hommes Mmstres. 

— Kchard, Script, ordin. l'rsedic. 

i ; CAPO DB PBUiLLiDBy pubUciste et tittéra- 



593 



CAPO DE FEUILLIDE — CAPO D'ISTRIA 



594 



teur français, né yen 1800. Après avoir composé 
des poèmes et des oravres diverses, il écrivit, en 
1829, dies satires contre le ministère Poli- 
gnac, quoiqu'il fût attaché à la maison da roi. 
A la même époque, il travaina an jonrnal le Fi- 
• garo, devint sons-préfet après la révolution de 
juillet 1830, et rentra bientôt après dans la vie 
littéraire. H écrivit alors successivement dans le 
Constitutionnel, la Tribune, V Europe lUté- 
taire, qui passa de la direction de M. Bohain à 
la sienne, et dans lejonmal le Bon sens. Quel- 
que temps après, il concourut à la rédaction de 
laPresse, Journal de M. deGirardin; remplit une 
mission littéraire qui lui fut confiée par M. de Sal- 
vandy, ministre de Tinstruction publique, et,à son 
retour, il fit de l'opposition dans le Journal de 
Paris, feuille ministérielle. H en résulta pour lui 
une mission nouvelle en Amérique, obtenue du 
ministère Thiers ( 1 mars 1840 ). A la Guadeloupe 
il rejoignit M. Granier de Gassagnac, et ren- 
dit service à ce puMiciste, dont les articles sur 
rémandpation avaient irrité les noirs. En der- 
nier lien , M. Capo de Feuillide se trouva mêlé 
aux événements politiques qui suivirent la ré- 
volution de 1848. On a de lui : te Temps, médi- 
tation poétique ; Paris, 1824; — les Vendéen- 
nes, et Chants hellènes ; Paris, 1825; ~ le 
Jubilé, ode; «Paris, 1826; ~ la Mort du duc 
Matthieu de Montmorency , chant élégiaqne; 
Paris, 1826, m-8»; — iiuiberon, cinq Ven- 
déennes; Paris, 1826; •— la Vendée en 181 S ; 
Paris, 1827, in-8*;— Première épUre à Paul- 
Louis Courier, vigneron ; Paris, 1830; — Épl- 
tre au vicomte d^Haubersaert; Paris, 1831; 

— Deux ans de règjie, troisième épUre à 
Paul-Louis Courier; Paris, 1832; — Aux 
doctrinaires, pamphlet; Paris, 1832, in-8°; — 
le Midi en 1815; Paris, 2 vol. in-8*»; — Flr- 
lande; Paris, 2 vol. in-8» ; — le Château de 
Ham, son histoire, ses seigneurs et ses pri- 
sonniers; Paris, 1842; — Histoire du peuple 
de Paris; 1844. 

QQérard,to Fr, Ittt. et supplément ao même oovnge. 

— Beucbo^ Journal d€ ta Librairie. 

* CAPO Di PBRRO {Gian Francesco), mar- 
queteur italien, né à Bergame, mort dans la 
même ville en 1533. Il était Télève et le rival 
de Fra Daoûano pour la marqueterie, et orna 
le3 stalles de Santa-Maria-Maggiore de Bergame 
avec un goût remarquable, quoique non exempt 
de sécheresse. Il exécuta ces travaux sur les 
dessins de Lotto. Francesco Capo di Ferro fut le 
maître de Pietro son frère, et de Zinino son ne- 
veu. Les élèves que cette famille forma main- 
tinrent pendant longtemps l'art de la marquete- 
rie dans Bergame. 

Tassl, le P^itede' Jrtifld Berganuuchi. —UqzI, Sto- 
ria'pittorica. 

CAPO D*ISTEIA OU CAPODISTEIAS (*) ( Ka- 

'•) Depuis son elecUuo à la présidence de la Grèce, le 
comte cessa de prendre son titre nobiliaire, etalgna /. Ca- 

podistriasou en grec 1. A. KaTtooicTû'.a; (c'csl-à- 
dire Jean, fils d'&Dtolne ;. 



ico8i<rrptac) (Jean, comte de), président de 
la Grèce, né à Corfou en 1776, assassiné à Nan- 
plie le 27 septembre (9 octobre) 1831. La 
famille des Capo d'Istria est originanre de la 
ville Ulyrienne de ce nom!, l'ancienne Justino- 
polis , près de Trieste, et avait été décorée du 
titre de comte par les ducs de Savoie. Il en 
est flût plusieurs fois mention dans les an- 
nales de Coribu , où elle paraît établie depuis le 
quatorzième siècle, et fi|^irait sur le livre d'or 
que les lies vénltieniies s'étaient donné, à 
l'exemple de leur métropole. En 1678, Nicolas 
Oapodbtbias se rendit à Constantinople pour ra- 
cheter un grand nombre de captifs grecs. En 
1690, George-Aloys et Stavro,k la tète de sol- 
dats dUmarioteslevés à leurs propres IVais, firent 
une desoenteà la Vallone, et forcèrent à la re- 
traite les Turcs qni allaient attaquer le général 
Comaro. Enfin, François et Victor Capodistrias 
se signalèrent par leur valeur contre les Otho- 
mans pendant le siège de Corfou, en 1716. 

Le comte Antoine- Marie, père dn président, 
était connu dans les lies Ioniennes comme juri»- 
eonsulte, et passait pour un des chef^ de l'aristo- 
cratie. Il fut un des deux députés envoyés en 
1790 à Constantinople lorsque les lies vénitien- ' 
Des, enlevées à la France, allaient être érigées 
en république sous la suzeraineté de la Porte et 
la protection de la Russie. H fut déooré par l'em- 
pereur Paul P' de l'ordre de Bfalte, auquel plus 
tard Alexandre joignit la croix de Sainte-Anne. 

Jean, son 3* fils, qui devait iUustrer le nom de 
Capodistrias et auquel nous consacrons cette no- 
tice, se âisait remarquer à Corfou par son es- 
prit distingué et sa philanthropie. H se livra aux 
étndes médicales, d'abord à Padoue, pois à 
V^ise. En 1803, le comte Mocenigo , commis- 
saire impérial chargé de donnerauxSept-Uesune 
constitution et de mettre un terme aux factions 
qni les déchiraient, choisit le jeune docteur, flgéde 
vingt-sept ans, pour secrétaire d'État de la ré- 
publique septinsolaire. L'organisation de ce petit 
Etat, par laquelle Capodistrias préludait à des 
missions pins importantes, offrait encore d'as- 
sez grandes difficultés, à cause de l'animositédes 
partis, reste de divers régîmes qu'on avait tra- 
versés, de l'ambition des grandes puissances, et 
du voisinage d'Ali, pacha de Jaiuna. Capodistrias 
connut alors personnellem«it ces capitanis de la 
Grèce continentale qui, forcés de chercher un 
refuge dans les lies Ioniennes, y furent organi- 
sés en une milice d'où sont sortis quelques-uns 
des libérateurs de la Grèce. Le traité de Tilsitt 
(1807) ayant replacé les Sept-lles sous la domi- 
nation de la France, César Berthier, qui en prit 
le gouvernement, offrit au jeune sociétaire d'Etat 
la perspective d'une nouvelle carrière; mais il 
préféra ne pas se séparer de ses premiers protec^ 
teurs, attachés au service de la Russie, sur qui 
les Grecs alors fondaient surtout l'espoir de leur 
délivrance. Il se rendit donc à Saint-Pétersbourg, 
et fut admis dans la diplomatie russe, ayec le 



595 



CAPO DTSTRIA 



d96 



umple titre d'attaché au collège des afiaîres 
étrangèreA (1809). Pour sortir d'une ÎDactioD qui 
lui pesait, malgré les étadea sérieuaeft auxqaeUee 
il 8e IiTTait, Capodistrias était près de passer 
en Amérique» quand il tat attaché comme sur- 
numéraire à l'arahassade russe à Vienne. Reçu 
d'abord ayee* quelque prévention par l'ambassa- 
deur eomte de Stackelberg, il ne tarda pas à 
mériter sa confiance; et des mémoires remar- 
quables sur le système continental et lesielatioM 
avec la Turquie le firent avanlageuaemeiit on»- 
naître en haut lieu. Aussi fut-il demandé par l'a- 
mirai Xcbitchagof» commandant l*armée du Da« 
nube, pour l'aider dans l'organisation des pays 
situés entre le Dniester et le Danube, qui ve- 
naient d'être cédés à la Russie par le traité de 
Boukarest A la suite delà désastreuse campa- 
gne de Napoléon en Russie, l'armée du Danube, 
à l'état-major de laquelle Capodistrias était atta- 
ché, opéra sa jonction avec les autres corps qui 
pressaient la retraite des débris de l'arroée firan- 
çaise. L'empereur Alexandre, l'ayant distii^ué au 
quartier-général, le chargea, quelque temps apvèa 
la bataille de Leipzig, d'une mission confidoi» 
tiellc en Suisse, pays où les espritsétaioit divisés, 
et sur lequel les coalisés avaient besoin de pou- 
voir compter avant d'envahir la Franee. L'e»- 
voyé russe travailla à ùix^ revivre l'ancien esprit 
des cantons,, età faire déclarer la neutralité de la 
Suisse. Mais cette neutralité d'un petit État ai& 
milieu du conAit des grandes puissances pouvait 
difficilement se maintenir. Le plénipotentiaire 
autrichien ne tarda pas à demander le pMsage 
pour l'armée de son maître; et Capodistrias, n'é- 
coutant que l'intérêt de la cause qu'il servait, 
appuya lui-même cette demande, au risque do 
compromettre sa réputation en Suisse, et de 
déplaire à l'empereur en outre-passant ses pe«- 
voirs. Alexandre , auqnei il vint soumettre sa 
conduite, l'accrédita de nouveau près la oonfé^ 
dération, poste dans lequel son esprit conciliant 
et l'expérience qu'il avait acquise dans sa patrie^ 
au milieu des luttes des partis, lui donnèrent 
heaocoup d'iaflueBce sur l'organisatioA intérieure 
des cantons. Ceux de Genève, de Vend et de 
Lausanne lui décernèrent le droit de bourgeoisie, 
titre qu'il aimait à joindre aux nombreuses dis- 
tinctions dont l'honorèrent presque tous les sou- 
verains de l'Europe. 

Capodistrias, qui avait assisté au traité de 
Paris du 30 mars 1814, «t dont Tavis commen- 
çait à peser dans les grandes questions euro- 
péennes, fut désigné pour se rendre au congrès 
de Vienne, où ces questions devaient être réso- 
lues. Les bornes de cet article ne permettent 
pas d'entrer dans le détail de la part qu'il y prit, 
ainsi qu'aux traités subséquents. Nous devons 
dire sôilement que si Capodistrias travailla très- 
activement au renversement de Napoléon, et s'il 
fut le rédacteur du manifieste qui rappelait la 
Russie aux armes après le retour de l'Ile d'Elbe, 
le reste de sa conduite, exempt de Tanimosité 



que d'autras témoignaient contre la Franee, fa( 
empreint de l'esprit libéral et modéré qui fit 
honneur alors à la politique d'Alexandre. Ca- 
podistrias accompagna de nouveau ce soave- 
rain à Paris ; il passa pour avoir fait suggérer à 
Louis XVUI, par le duc de Richelieu, l'idée d'é- 
crire h l'empereur uue lettre dans laquelle il 
menaçait de renoncer à la couronne, si l'on |ier- 
sistait à imposer des sacrifices trop durs à la 
France. Cette démarche fit prévaloir dans les 
conseils des alliés les conditions plus équitables 
que le diplomate russe appuyait. Pressé par le 
ministre de Louis XVIII d'accq>ter un ténoi- 
gnage de sa reconnaissance, Capo^stiias de- 
manda pour Corfou les livres doubles de la Bi- 
bliothèque du roi. Mais im diangement de minis- 
tère empê<^ de donner suite à la promesse que 
le duc de Richelieu lui en avait faite. 

Dans le grand remaniement de l'Europe, Ca* 
podistrias s'était trouvé en position d'exercer 
une influence prépondérante sur le sort de son 
pays natal, les Iles Ioniennes. On a dit qu'il avait 
espéré d'abord en former un royaume indépen- 
dant, à la tête duquel on aarait appelé la priiiee 
Eugène de Beauhamais, à qui ii$ ouvertures 
furent faites à ce su^. Mais, par un noble sen- 
timent, ce prince refosa tout avantage personaei 
dans le démembrement de l'empire françaûs. 
Cette combinaison écartée, il fallut opter entre 
le protectorat de l'Autriche on oehii des Anglais, 
que les septinsulaires avaient déjà spontanénaent 
appelés, et qui semblaient, comme puis.sance 
maritime et comme champions des idées liliéra- 
les , devoir offrir les plus grands avantages aux 
Grecs ioniens. Si le résultat n'a |)as répondu de 
tout point à cette attente, c'est que les puissants 
protecteurs se sont bicntêt écartés dt» stipula- 
tions insérées dans le traité de Paris, sur les- 
quelles on. doit juger cet acte de Capodistrias, 
ainsi que sur le mémoire qu'il remit au minisfcrc 
anglais pour l'administration des Hes Ioniennes, 
et dans lequel il recommandait fortement Tédu- 
cation nationale hellénique, longtemps nég|ij9ée,dfs 
Grecs ioniens. Outre la part que Capodistrias prit 
au traité de Paris, ee Ait aussi tut qni dr^sa 
l'acte de la Sainte- AlKance ; mais la pens6e en 
appartenant tout entière à l'empereur, nous n'a- 
vons pas à l'apprécier ici. Capodistrias doutait 
que l'application d'un tel acte ttit possible, quoi- 
que ses idées religieuses s'accordassent co géné- 
ral avec la direction que l'esprit d'Alexandre 
avait prise dans les dernières années de son rè- 
gne. En rentrant dans ses États, le tzar, qui 
avait conçu pour le comte Capodistrias une af- 
fection toute particulière, voulut qu'il conserràt 
les fonctions de secrétaire d'État, auxquelles il 
l'avait nommé en novembre 1815, et qu'il parta- 
geât le travail de son cabinet avec le oomle de 
Nesselrode. L'harmonie ne cessa de régner entre 
les deux collègues pendant les six années que 
dura cette position délicate, dans laquelle le di- 
plomate grec, tout en évitant une ostentation 



w 



GAPO 0*ISTaiÀ 



$n 



qui aurait pv ïàeamst i*Mprit BatioiiiA moscoYite^ 
se réservait la j^ie 1» plus laborieuse de la târ 
cb«. l^VumisaîkiA de U B^aaoraWe, qui Uwidt 
deviat Oorissaiite, est scnq ouvrai»; ^i <^^<ubus les 
aombieaset «oocesaiona de terres i{uî ont cnri- 
dû tant de fuûUes , il a» peau poiiit 4 la sieane; 
il poussa même la résenre JMsqu'à détourner son 
frère Viaro d'aocepter tosfiiTeiurs if/m Temiieffear 
lui oiïrajt pour le retenir en Russie. 

Capedistriaa avait continué à soutenir les in- 
térêts de la France, en remettant 4 la décision 
des arbitrea les plus désintéressés TeiLainen des 
énormes réelamations péconiaires dont notre 
pays était assailli, et en fusant réduire l'occupa- 
tion étrangère, do»t le terme fut fixé en lats, à 
Aix-la-Cbapelle. A l'issue de ce congrès, où Ca- 
podistrias, pour répondre aux milliers de requ^ 
tes adresses à l'empereur, avait dû travailler la 
nuyeure partie des nuits. Il obtint on con^épour 
rétaUir sa santé et aller voir son vieux père. U 
lui remit une lettre autographe d'Alexandre, ex- 
trêmement flatteuse, dont û» copies se répandi- 
iviit €11 Grèce. La présence du ministre du tzar, 
malgré sa réserve, ne laissa pas de remuer les 
esprits des Grecs, qui avaient tes yeux fixés sur 
lui comme sur rinstnunent futur de leur affran- 
chissement : aussi pocta-t-elle ombrage à l'ad- 
ministration anglaise, alors fort oppressive, et 
contre laquelle un soulèYement éclata quelques 
mois après à Sainto-Maure. On croit qu'à son 
retour, en passant h Paris et à Londres, Capo- 
distrias essaya de faire modifier le régime de 
ces lies. Du reste, il ne transpira rien des divers 
objets de ce voyage, qui préoccupa vivement la 
curiosité des nouvellistes, d'autant plus que le 
comte Capodistrias était re^rdé comme un des 
défenseurs des idées libérales dans les conseils 
des souTerains. Il rejoignit l'empereur à Varso- 
vie, au UKMS d'août 1819. La fin de cette année 
et la suivante, marquées dans plusieurs contrées 
par des soulèvements politiques, donnèrent beau- 
coup d'occupation au secrétaire d'État, qui fut en 
outre chargé de justifier près du saint^siége l'ex- 
pulsion des jésuites de Russie. A la suite du 
congrès de Troppao , moti%é par les révolutions 
d'Espagne et de Naplcs^ les souvcraiens s'étaieut 
donné rendez-vous à Laybach. Le mouvement 
du Piémont, qui eut Keu sur ces entrefaites, fut 
presque immédiatement comprimé, en partie par 
les effojTts du comte Moccnigo, ministre de Rus- 
sie, dirigé par Capodistrias ; et l'on s'occupait de 
prévenir le retour de semblables mouvements, 
lorsqu'on annonça la levée de boucliers d'Hyp- 
silantis. 

Des tentatives furent renouvelées, 4 diver- 
ses époques , par les chefs de l'Hétérie (société 
secrète ), pour engager Capodistrias à prendre 
la direction d'une entreprise qu'ils avaient pré- 
parée en se servant , à son insu, de son nom. 
Aux premières ouvertures qui lui furent faites, 
il répondit qu'avant de songer à refaire une 
Grèce, il fallait refaire des Grecs; et, en efTet, 



toas ses efforts tendaienià la régénération iatel- 
leotuelle des Hellènes. Il avait fondé, en 1815, 
la société des Pliilomuses d'Athènes; il favori- 
sait la création d'écoles helléniques et la publi- 
cation de livres utiles; mais il repoussait toute 
tentative violente, comme téméraire et prématu- 
rée. C'est dans ce sens qu'il répondit, en 1820, 
à un message de Petrobey Mavromikhalis, qui 
avait voulu s'assurer si un soulèvement du Pé- 
loponèse aurait l'appui de la Russie. Mais le 
porteur de la réponse de Capodistrias fut assas- 
siné par des agents des hétéristes, qui s'étaient 
déjà trop avancés pour reculer, et qui, dans là 
crainte d'être entravés, précipitèrent le mouve- 
ment l^ tzar, vivement irrité contre son aide 
de camp Hypsilantis, fit immédiatement désa- 
vouer cette entreprise par Capodistrias. Ce der- 
nier, qui n'était pas moins affligé de voir l'avenir 
de la Grèce ainsi compromis, s'aperçut bientôt 
que sa nationalité le rendait un objet de suspi- 
cion. U réussit cependant à démontrer aux di- 
plomates réunis à Laybach que le soulèvement 
des chrétiens contre les Ottomans ne pouvait 
être assimilé aux révoltes qu'on venait de répri- 
mer, et il obtint du moins qu'aucune mesure 
coercitive ne fût arrêtée contre eux. Mais, ne pou- 
vant rester spectateur impassible de la lutte dé- 
sespérée de ses coreligionnaires, ni parvenir à 
changer, à l'égard de la Turquie, la politique 
d'Alexandre, devenu partisan exclukf de la paix, 
il offrit sa démission à son souverain, qui, tou- 
jours plein d'estime pour lui, ne voulut lui accord 
der qu'un congé illimité, pour motif de santé. 

Le comte Capodistrias alla se fixer à Genève, 
dont il était citoyen et où il vécut très-retiré, 
gifoposant la plus stricte économie pour consa- 
crer sa fortune à secourir ses malheureux coni* 
patriotes. Par l'entremise et le concours de son 
ami M. Eynard, il contrilHia à l'organisation dea 
comités grecs, qui, pendant cinq ans, vinrent 
seuls en aide à la Grèce abandonnée des cabinets. 
Elle était près de succomber sous les efforts des 
Arabes, et par suite de l'anarchie; quelques-uns 
des gouvernants de la Grèce songeaient à la 
placer sous la protection exclusiiie de la Grande- 
Rretagne : leur démarclie d'une part, et de l'au- 
tre le changement opéré dans la politique du 
cabinet de Pétersbourg à la mort d'Alexandre, 
amenèrent les puissances à se concerter pour 
mettre un terme à la guerre d'extermination 
dont l'humanité s'affligeait, et à la piraterie qui 
ruinait le commerce du Levant. Lord Welling- 
tou, dans son ambassade à Saint-Pétersbourg, 
signa, le 2 avril 1826,1e premier protocole rela- 
tif à la Grèce , qui prépara le fameux traité du 
6 juillet 1827, par lequel l'Angleterre, la France 
et la Russie s'engagèrent à travailler de concert 
à la pacification de l'Orient. Vers cette même 
époque, les capitaines grecs qui n'avaient pas 
désespéré du salut de leur pays, les Karaïskakis» 
les Kolettîs, les Kolokotronis, et les phillieUènes 
Church et Cochrane, voyant leurs efforts para- 



599 



CÀPO DISTEIA 



600 



lysés par les &ctk)Ds, déddèrent les deax assem- 
blées riTales qai s'étaient formées à se réunir à 
Trézène, où Capodistrias , dont le nom était dV 
Tance dans toutes les bouches, Ait élu, le 2 
(t4) avril 1827, président pour sept ans, par 1*0- 
naninifté des députés présents (ceux d*Hydra 
s'étaient retirés). 

La nouvelle de cette élection parvint à Capo- 
distrias en Russie, où il était allé saluer le nou- 
vel empereur Nicolas. Avant d'accepter l'hono- 
rable et difficile mission à laquelle son pays 
l'appelait, fl voulut établir son indépendance, 
non-seulement en faisant agréer à l'empereur sa 
démission définitive, mais en refusant toute ré- 
munération de ses anciens services. 11 se rendit 
ensuite à Londres et à Paris, aAn de s'assurer de 
la protection de ces deux cabinets, auxquels U 
exposa la nécessité, pour fonder en Gtéee un 
gouvernement régufier, de lui garantir un em- 
prunt. En même temps il sollicitait, de tous les 
Grecs établis à l'étranger et des pliilbellènes, des 
secours pour les victimes de la guerre et pour 
l'éducation de la jeunesse, en qui reposait surtout 
son espoir. Par ses efforts, une caisse fut fondée 
è Genève pour fournir à l'entretien des jeunes 
Grecs dispersés en Europe, dans un établisse- 
ment où on leur donnerait une éducation plus 
nationale. Ces soins l'occupèrent pendant les 
deux mois qu'il lui fUlut attendre, à AnoOne, le 
bAtiment promis par les Anglais, qui n'avaient 
pas Toulu le laisser aborder à Corfou. Le pré- 
sident n'insista pas , car il n'y aurait pas retrouvé 
son père, mort peu de temps après sa dernière 
visite; mais il s'affligeait vivement d'un retard 
qui l'empêchait de profiter de impression favo- 
rable produite par la bataille de Navarin. Enfin 
le vaisseau désiré arriva, et, le 18 janvier 1828, 
Capodistrias aborda en Grèce à bord du Wars- 
pite, qui avait arboré le pavillon grec, et ac- 
compagné de deux bâtiments, l'un russe et l'autre 
français. 

Le président fut accueilli par les Grecs avec 
les témoignages de la plus vive allégresse. Sa 
présence arrftta la guerre civile, prête à éclater de 
nouveau. Le Pnlamède et les autres forts de 
Nauplle, remis sur sa demande par les cbeGs qui 
s'en étaient emparés, montrèrent son influence 
morale. La commission nommée par le congrès 
de Trézène pour gouverner jusqu'à son arrivée 
résigna ses fonctions. Pour lui, avant de prendre 
en main le timon de l'État, il déclara qu'il ne 
pouvait prêter le serment dans la forme où il 
avait été rédigé, et d'après laquelle il s'engageait 
à maintenir l'indépendance de la Grèce, puis- 
que cette indépendance n'existait pas encore par 
le fait, et que les limites de ce que l'on devait 
entendre par la Grèce n'avaient pas été définies. 
Se confiant entièiement en son patriotisme et en 
ses talents, le conseil législatif, composé de qua- 
tre-vingt-quatre membres, lui remit à runaniinité 
les pleins pouvoirs pour organiser un gouverne- 
ment provisoire, en attendant que le sort de la 



Grèce fftt fixé par les grandes poissances pro- 
tectrices. Ce gouvernement, dont les actes de- 
vaient être prochainement soumis à un congrès, 
ne se composait que dn présideni ùagoupemaw 
(xu6epvif)TiK)» d'un secrétaire d'État chargé dn 
contre-seing, et d'un conseil de vingt-sept mem- 
bres , nommé panhellenium, dans lequel Capo- 
distrias réunit les premières notabilités de la 
Grèce. 

Les n^portf des divers ministres constatent 
l'état déplorable des affaires au moment où leur 
direction fut remise à Capodistrias. Presqne tout 
le territoire était occupé par les Égyptiens; les 
terres étaient en firiche; les bibles revenus dont 
le gouvernement disposait avaient été aliénés 
d'avance. Les troupes, qui n'étaient pas payées 
par le gouvernement, ne lui obé i ssaient pas, non 
plus que la marine, qui appartenait à des parti- 
culiers, sauf quelques bâtiments achetés sorrenh 
prunt anglais, mats désarmés. Plus d'écoles, 
presque plus d'églises! Quant aux tribunanx, il 
n'en avait jamais existé. La confusion était à 
son comUe. A ces difficultés intérieares la di- 
plomatie même des puissances protectrices en 
ijoutait de nouvelles, en s'opposant aux secours 
que sollicitaient les Grecs de Samoa, ceux de 
Crète, de Chios, où le colonel Fabvier, à la de- 
mande des rélhgiés de cette fie, avait entrepris 
une expédition avec les troupes régulières. 

Sans se laisser déconcerter par tant d'obsta- 
cles, ni effirayer par les jalousies qui commen- 
çaient à surgir, Capodistrias appela à lui qui- 
conque voulut l'aider franchônent H acheta 
quelques bâtiments, et réarma ceux dn gouver- 
nemôit Ses mesures énergiques, concertées avec 
les amiraux de l'alliance, eurent bioitêt porRé 
TArdiipel de la piraterie. Les secours qu*il avait 
recueillis en Europe donnèrent du pain an 
malheureuses familles entassées à Égme et à 
Nauplie. Il rendit ce bienfait plus fractoenx en 
exigeant de tous les individus valides qu'As le 
gagnassâït par leur travafl. Des terres furent 
ensemencées de pommes de terre envoyées d*Eii- 
rope, ou plantées d'arbres. Les masures qui obs- 
truaient les glacis de Nauplie furent démolies, et 
des demeures plus saines furent assignées aux 
malheureux qui les habitaient, dans le Ginboorg 
de Pronia ( Providence). Les soldats rouméiiotcs 
qui achevaient de ruiner l'Argolide furent ren- 
voyés au delà de l'isthme. Divisés en deux corps 
d'armée, l'un dans la Grèce orientale sons les 
ordres du stratarque Dém. Hypsilantis, l'autre 
dans la Grèce occidentale sous le général Ghuich, 
ils furent répartis en chiliarchies, pour âdliter 
la surveillance; et le président poursuivit sans 
relâche la tâche difficile d'ûitrodnire parmi eox 
un peu d'ordre et de discipline. Ne trouvant pas 
toujours dans les deux généranx en chef le con- 
cours qu'il aurait désiré , il nomma son jeune 
frère Augustin, qui était venu le rejoindre en 
Grèce, son lieutenant plénipotentiaire près «le 
ces corps d'armée; mais cette nominatton d*un 



601 



CAPO D'ISTRU 



603 



hoTOine sans eipérienee mOUaire Ueua d*aii- 
ciens officiers placés sons ses ordres. Les trou- 
pes régoUères veoues de Cbios, après le maovais 
succès de cette expédition, formèrent les garni- 
sons de NaupSe, de Monembasie, d'Argos, et de 
quelques autres places. Leur réorganisation, 
après le départ du colonel FaJiMer, fut confiée 
au colonel Heidegger. En même temps, un raste 
bâtiment s'élevait it Égine sous le nom d'Orpha- 
noirophe, et devenait l'asile de six cents en- 
fants arrachés à la misère ou à la démoralisa- 
tion des camps. Une école normale, fondée dans 
la même lie, devait fournir des maîtres pour 
les écoles mutuelles, dont le président encoura- 
geait de tous côtés l'établissement. H créa aussi 
plus tard, sous le nom à'Evelpides, une école 
militaire. Pour subvenir à ces dépenses, Capo- 
distrias créa une banque nationale qui offirit aux 
prêteurs 8 pour cent dintérèt, et la garantie de 
biens natîonanx. Lui-même y plaça les débris 
de sa fortune. M. Eynard et quelques capitalis- 
tes grecs ou amis de la Grèce y versèrent aussi 
leur oflirande. L'empereur de Russie souscrivit 
pour une somme de deux millions. Grèce à ces 
secours etit Tadivité du président, qui se trans- 
portait de sa personne partout où les besoins du 
service réclamaient son utile impulsion , la Grèce 
subit en quelques mois une heureuse métamor- 
phose. 

Cependant les Égyptiens occupaient toujours 
une grande partie de la péninsule, et menaçaient 
d'enlever ou de brûler les moissons qu'on s'é- 
tait enhardi à semer dans quelques provinces. 
Pour comble de maux, un échange de prison- 
niers, négocié avec eux par l'entremise d'un 
navire autrkiiien, apporta la peste à Hydra» 
Spezzia, et dans quelques parties du Pélopo- 
nèse. A ce nouveau malheur, le président n'hé- 
sita pas à se rendre sur les lieux atteints par la 
contagion, et fit établir des quarantaines, des 
cordons sanitaires, et employer d'autres précau- 
tions hygiéniques encore inusitées en Grèce. Par 
ces mesures, la maladie fut concentrée et bien- 
tôt éteinte; mais elle avait anéanti les ressour- 
ces que les lies auraient pu trouver dans le com- 
merce, et, en augmentant le nombre des hom- 
mes à nourrir, absorbé les derniers fonds que le 
président avait recueillis. Heureusement, il n'a- 
vait pas cessé de frapper à toutes les portes 
pour obtenir un emprunt qui lui permit de lever 
en Suisse un corps auxiliaire pour expulser Ibra- 
him, à moins que les puissances ne se char- 
geassent elles-mêmes de ce soin. Au mois de 
juin 1828, un chargé d'affaires français, accré- 
dité auprès du gouvernement grec, lui apporta 
un secours de 500,000 fr., avec la promesse de 
renouveler ce subside les mois suivants, et l'an- 
nonce inespérée de l'arrivée prochaine d'une ex- 
pédition française. Des résidents russes et an- 
glais ne tardèrent pas il être accrédKés en Grèce; 
en même temps les ambassadeurs des trois puis- 
çances, qui avaient quitté Constantinople sans 



rien obtenir du suttan, Thirent conférer avec Ca- 
podistrias sur l'armistice et sur la délimitation du 
nouvel État L'Angleterre avait négocié séparé- 
ment à Alexandrie le rappel dlbraliim : la pré- 
sence des troupes françaises hâta son départ, 
et, par les travaux du génie militaire, les villes 
de Navarin, de Coron, de Modon sortirent de 
leurs ruines. D'un autre côté, les succès de l'ar- 
mée que la Russie dirigeait sur Constantinople 
pour venger ses propres griefs, faisaient espérer 
que la Porte serait bSentôt forcée de reconnaître 
l'indépendance de la Grèce. 

Ce fut sous ces auspices favorables que s'ou- 
vrit à Argos, an mois de jnfllet 1829, le congrès 
national, dont la peste et le séjour prolongé des 
Arabes avaient fiât différer jusqu'alors la con- 
vocation. En dépit de l'opposition, le président 
y obtint l'approbation de toutes ses mesures. Des 
pouvoirs presque illimités loi ftarent de nouveau 
conférés pour modifier le gouvernement pro- 
visoire qui devait encore régir la Grèce jusqu'à 
la sofaition des grandes questions soumises à la 
conférence de Londres. Capodistrias remplaça 
le panhélleni/um par un sémit qui n'avait <^ale* 
ment que voix consultative, et il s'oocupade l'or- 
ganisation administrative et judiciaire. Mais, à 
partir de la réunion du congrès d' Argos, l'ap- 
probation qu'il avait su se concilier en Grèce el 
à l'étranger ^t place à une opposition croissante, 
sous laquelle son gouvernement finit par suc- 
comber. 

Cette opposition se composait principalement 
des anciens primats, qui se voyaient enlever, par 
l'oiganisation nouvelle, l'autorité sur les provin- 
ces qu'As avaient administrées à leur profit 
sous les Turcs, et même depuis. Ils avaient pour 
chefs des hommes distingués par leurs talents, 
qui, à diverses époques, avaient été plaeés à U 
tête du gouvernement, et qui supportaient diffi- 
cilement l'inaction ou les rôles subalternes aux- 
quels le président, cédant peut-être à des pré- 
ventions ii^ustes, les avait successivement ré- 
duits. La nomination aux premières fonctions 
de l'État de ses deux frères, MM. Vlaro et Au- 
gustin, et de M. Gennatas de Corfoo , augmenta 
leur irritation. Enfin, quelques Européens et la 
plupart des jeunes Grecs élevés à l'étranger au- 
raient voulu voir le nouvel État en possession des 
institutions dont jouissaient les pays les plus 
avancés, et que le président repoussait comme 
prématurées. Ses adversaires l'accusaient de des- 
potisme, d'ambition, et de connivence avec les 
vues secrètes de la Russie. 

Investi, avec le consentement du congrès, 
d'une véritable dictature, Capodistrias l'exerça 
sans partage, mais dans l'intérêt du plus graiid 
nombre. Son administration était modérée, popu- 
laire, et préparait les éléments d'un gouverne- 
ment vraiment représentatif par la constitution 
de la propriété , tandis qu'avant lui les assem- 
blées, composées en grande partie de primats 
élus par les prolétaires à leur merd, et de capi* 



eos 



CAK) D'ISTRIA 



904 



taines (délégués par kors propres soMate, n'of- 
fraient guère qtt*im simulacre de représenta- 
tion. Le président essaya de remédier à cet in- 
oonTénient par le secret des Totes. Port die la 
droitnre de ses intentions, de son désintéresse- 
ment (1), et de sa supériorité sur la plupart de 
ses rivaux , il poursiilvit ses plans de réforme 
sans s*1nqniéter des haines qu'ils soulevaient 
contre hod. Mais tl aurait dû montrer plus d'é- 
gards pour des hommes qui avaient soutenu le 
poids des aflaires avant son arrivée, dansdes jours 
difficiles. Il ne ménagerai même pas toujours Ta- 
mour-propre national, et s'appuyait principale- 
ment sur les trois cours alliées. Or, cet appui 
vint à lui manquer en partie. L'Angleterre n'a- 
vait peut-être pas vu sans déplaisir s'élever une 
Grèce indépendante près de ses possessmns de 
la mer Ionienne. Un Instant, cependant, elle s'é- 
tait prise d'un grand zèle pour la cause grecque, 
au moment où l'on Invoquait son protectorat 
exclusif. Mais depuis que les Grecs avaient ap- 
pelé à la tète des afflih^ l'ancien ministre de 
Hussie, ses premières méfiances s'étaient réveil- 
lée; et le jour où M. de Polignac quitta l'am- 
hassade de Londres pour prendre la présidence 
du conseil en France, la protection généreuse 
que la Grèce avait trouvée dans le cabinet des 
Tuileries fbt à peu près paralysée. Les subsides 
fbrent suspendus et les troupes françaises rap- 
pelées, avant d'avoir couronné leur noUe mis- 
sion par la délivrance d'Athènes. La conférence 
de Londres avait même Intimé l'ordre au prési- 
dent de retirer en deçà de l'Isthme de Gorinthe 
les troupes ronméHoles, qui étaient sur le point 
de reconquérir leur terre natale. Le président 
sut résister à cette bourrasque politique. Par 
des mémoires pleins de force, et par les relations 
intimes qu'il conservait pi^ du cabinet des 
Tuileries , il obtint qu'une partie des trotipes 
fhinçaises ne fflit pas encore retirée. Les avan- 
ces de M. Eynard et ses démarches soutinrent 
le crédit du gouvernement grec, toujours à la 
veille d'une banqueroute; car les ressources na- 
tionales, bien que doublées depuis la seconde 
année de l'administration du président, ne men- 
taient encore qu'à cinq millions, somme insuffi- 
sante dans un pays tellement épuisé qu'il fallait 
fournir aux laboureurs le grain pour ensemen- 
cer leurs terres, aux marins de quoi radouber 
leurs vaisseaux , et qu'on ne trouvait pas une 
maison convenable pour le moindre établisse- 
ment public. Il fallait aussi entretenir huit à dix 
mille paliliares, totyours prêts à se débander 
ou à se mutiner quand les rations manquaient. 
Malgré cet état précaire , Cai)odistrias tint tète 
à la conférence, jusqu'à ce qu'elle admit des ré- 
Solutions plus favorables à la Grèce , à laquelle 
il conserva, par cette conduite, une partie de 
son territoire continental. Vint ensuite le proto- 

d' Le président B'avatt p«t accepté la Mlle dftle <|m 
lA ronsrès lui ■rail votée. Pendant tout soD «éjoor en 
Grèce, il vécut de ses propres deniers. 



ooledu 3 Kvrier le», qil *x^ les inHei do 
nouvel État grec , et en donMil la «nhwm an 
prince Léopold de Saxe-Cobenif . L'rtdicalien 
de ce prince a él6 attriboée^ par lea enamis dn 
président, aux mampuvres qu'auraieiilfliiggérén 
à cehii-d son ambition, et l'espoir de se ménager 
la couronne à lui-même. Cette dernière préten- 
tion est pen probable de la part d'nn liomme 
d'aussi grand sens, et qni n'ignorait pas Toppo- 
sttion qu'il eAt renoenlrée dans les cabimAs; tan- 
dis qu'il pouvait se flatter de oontinner la tAehe 
qui lui était à coenr, en qualité de prenaier mi- 
nistre d'un souverain dont l'estime Un était d^ 
puis longtemps acquise. La oon'esponilnee offi- 
cielle et privée du pré:ddent et du prince a é<é 
publiée en Angl^crre : on y voH que Capodis- 
trias pressait son noovem souverain de veuir 
le relever au phis tét d'un poste qnl n'était plus 
tenable, et qu'il loi exposait en même temps, 
avec une entière Kberlé , les mesures ^'il ^^ 
gardait comme Indispensables pour naaarer Ié 
prospérité de son règne. Ces mesures étaient : 
radhéaion de la Grèce an choix des poissaace»; 
un pacte constitutionnel entre le no uv cnin et la 
pays ; l'adopticn , par le prlnœ, de la refligiion 
grecque ; l'assurance d'nn empnmf de soixante 
millions , et surtout l'extension des Ihurtières 
nécessaires à la sécurité de l*État. 

Le roi Léopold, n'ayant pas obtenu delà con- 
férence les deux dernières conditions, crut de- 
voir refliser cette couronne ; et son abdication 
jeta le président dans de grands embarras, aug- 
mentés bientôt par le contre-<ottp de la révolu- 
tion de Juillet. Les conférences de Londres furent 
suspendues ; une rupture semblait imuninme 
entre la France, alliée de l'Angleterre, et la Rus- 
sie. Les adversaires du présent ne manqnèmit 
pas, à cette occasion, de le représenter eomme 
un proconsul russe. Sans doute Capodistri8$ 
conservait toujours de l'attacliement pour un 
pays qu'il avait servi longtemps, et il montrait 
trop de prédilection pour les formes absoities de 
son gouvernement dans son système adm!m<^ 
tratif ; mais rien dans ses actes n'autorise l'im- 
putation d'avoir subordonné les intérêts de sa 
patrie à ceux de la Russie. Cependant, cette 
opinion devînt celle d'une partie desngcsts an- 
glais et français dans le Levant ; et àès lors le 
président ne trouva plus que dans l'escadre rosse 
le concours efficace qu'il ne cessait de rédamer 
des agents des deux autres puissances. Ceux-ci 
se bornaient aux déclarations officielles pres- 
crites par la conférence, en même temps quIH 
laissaient voir des préférences pour l'oppositioo, 
qui, de son cOté, manifestait le plus grand en- 
tliousiasrae pour la révolution de Juillet, an 
point d'en arborer les couleurs. Excitée par ime 
brochure venue de Paris, et par le journal fA- 
pollofij dont le président avait voulu empêcher 
la pfiblication, l'opposition provoqua le rdtas 
des impôts, et demanda à grands crfs la con- 
vocation du congrès. L'Ile d'Hydra, dont les ré» 



605 



CAPO D*ISTR1A 



60d 



damationsdlndeimutés, roontant àdix-hoitmil- 
Jionft, û'aYaîent pas été admises, se sépara an 
gouveraeoienty et deTîni le foyer de l'insuirec- 
tion. iJle éclata daas le Magne. Le sénateur 
Pierre Mayromikhalis, qui se rendait secrète- 
ment dans son ancien beyiik, fût arrêté par or- 
dre da président, et retenu prisonnier à Naa- 
plie, oà son frère Constantin et son fils George 
étaient aussi gardés à yue. Au mois de juillet 
iS3i, des Hydriotes, ayant à leur t£te ramiral 
Miaoulis, s'étaient emparés des Taisseanx de 
l'État y dans la rade de Poroe. Sommés par le 
contre-amiral russe de les rendre, ils essayèrent 
d'engager une lutte, et, plutôt que de lAcher prise 
ils les incendièrent. La belle flrégate ta Hellas 
partagea le sort des autres bâtiments. Cet acte 
de frénésie excita des deux côtés une grande 
exaspération. Le président bannit deNauplie 
plusieurs individus qui entretenaient des rela- 
tions avec les insurgés, et destitua plusieurs 
fonctionnaires. D'autres se séparèrent de son ad- 
ministration, que la pénurie des finances rendait 
de plus en plus difQdle. Cependant Capodistrias 
flûsait tète à l'orage, se roidissant de toute l'é- 
nergie de son caractère, dans l'attente d'une dé- 
cision des puissances et de l'arrivée d'un nou- 
veau souverain, dont il espérait pouvoir annon- 
cer l'élection au congrès, convoqué pour le mois 
d'octobre. « Je ne dévierai pas de ma marche, 
écrivait-il à la fin de septembre ; je ne trahirai 
aucun de mes devoirs : je les remplirai tous 
jusqu'au dernier moment. Lorsque j'aurai la 
conviction de ne pouvoir plus rien faire pour 
sauver ce malheureux pays des horreurs de la 
guerre dvile, d« l'anarchie, ou bien d'une oc- 
cupation militaire, je mettrai sous les yeux de 
la nation grecque et du monde l'historique vrai 
et sincère des choses et des hommes, et je me 
retirerai en emportant avec moi le plus grand 
des biens, la pureté et le repos de ma cons- 
cience. » 11 écrivait encore à M. Eynard : « On 
dira, on écrira ce qu'on voudra; à la longue, les 
hommes ne sont pas jugés d'après ce qu'on dit ou 
écrit de leurs actions, mais d'après le témoi- 
gnagedeoes mômes actions. Port de cette maxime, 
j'ai vécu dans le monde avec ces principes 
jusqu'au déclin de ma vie, et m'en suis bien 
trouvé. Jl m'est impossible à cette heure d'en 
changer. Je ferai ce que je dois; advienne ce 
qui pourra! » 

Quelques jours plus tard, le dimanche 27 sep- 
tembre (9 octobre) 1831, à six heures du ma- 
tin, quittant le travail auquel, selon son habi- 
tude, il se livrait depuis le lever du soleil, Ca- 
podistrias se rendait à l'église, lorsqu'il est 
abordé par les deux Mavromikhalis, accompa- 
gnés de leurs gardiens ; et au moment où il ôte 
son chapeau pour leur rendre leur salut, Cons- 
tantin lui tire à bout portant un coup de pisto- 
let à la tète|, et George le frappe d'un coup de 
poignard dans le côté. Les deux blessures étaient 
mortelles : le président tombe sans vie sur le 



seuil de l'église; un Tétéraa et un autre soldat 
qui l'accompagnaient se mettent à la poursuite 
des assassins. Constantia , atteint d'une balle , 
est massacré par le peuple. L'autre trouve un 
asile de quelques heures dans la maison du ré- 
sideot de Franœ. A la nouvelle de cet attentat, 
le peuple de NaupKe , passant de la stupeur à 
l'indiçMtion, était prêt à se porter à des excès 
contre les personnes qui paseaient pour ennemies 
du président ; mais son fVère Augustin , qui dans 
cette droonstance montra beaucoup de fermeté, 
aida les magistrats à calmer cette effervescence. 
Le sénat, prenant, par la force des choses, le 
pouvoir constituant, créa une commission de 
trois membres, Kolettis, Kok>kotronis et Augus- 
tin Capodistrias, sous la présidence de ce der- 
nier, pour gouverner, en attendant, un congrès. 
George Mavroroikhalis fut jugé publiquement 
par le conseil de guerre alors en fonction, et 
condamné à mort, ainsi qne les deux gardes de 
police qui avaient été ses complices et ceux de 
son frère. La peine des derniers Ait commuée ; 
Geoqie Mavromikhalis fut seul fusillé. L'exalta- 
tion politique, et la vengeance personneUe pour 
la détention du chef de leur fiuniUe, armèrent- 
elles seules le bras des Mavromikbalia , ou ces 
derniers furent-ils les instruments dNme société 
secrète dont l'existence «t les projets avaient été 
dénoncés k Capodistrias? L'histove pourri 
peut-être plus tard éclaircir ces pointa. 

Si la politique de C&podistrias comprimait, 
comme on le dit, l'essor de la Grèce, elle n'avait 
pas compromis son avenir ; encore quelques 
jours, et le congrès allait se rassembler, et les 
décisions des trois grandes puissances auraient 
établi un nouvel ordre de cfaîoses qui permettait 
au président de résigner avec honoeur une au- 
torité que les obstacles de tout genre avMcnt 
usée daas ses mains, mais qu'il ne pouvait livrer 
Inl-môme àses adveriairea politiques. Les pas- 
•iont une ibis calmées, ses concitoyens auraient 
été phis unanimes à reooimattre en lui les émi" 
nentes qualités qui lui avaient concilié, dans tous 
les pays de l'Europe, tant d'illustres amis, et 
qu'un des phis dévonés d'entre eux, M. Eynard, 
a retracées dans ce peu de mots : « Le président 
delà Grèce était moulé sur l'antique, austère, 
sévère, d'une probité sans égale , ne cherchant 
jamais à se faire valoir, méprisant la critique 
k>rsqn'elle était injuste, employant toute sa .for- 
tune pour la Grèce, et poursuivant avec perse- 
vérrace ses projets pour civiliser sa patrie. Ja- 
mais homme ne posséda plus de qualités pré- 
cieuses, beaucoup d'esprit , très-Instruit, grand 
travailleur, d'une loyauté rare, de mœurs sim- 
ples, sans morgue et sans étiquette. Il joignait 
à toutes ces vertus une confiance entière dans 
la Providence. » [M. W. BninrEiydans VEnc. des 
g. du m. ] 

I^ttm et d»cummttt offkdtU tur les lUmten évé- 
nements de la Grèce gui cnt précédé la mort du 
comte Capodistrias; Pari», 1831. In-So. — Mélanges 
hUtoriques (£u(ji|U)Ctà l(rropixà) , Impunies h Pari», 



607 



CAPO D'ISTRU — CAPONE 



608 



- Thien, ÉUU aettui de la Créée; Leipilg, 18$3. 
» vol. In-é», !!• U. — Portfolio Papen relative to tke 
ajfairs cfCreeee. PretoeoU ef etmfereneet held in Iàm- 
don prnented U both hou$e$ of ParliametU, 6r eoM> 
mand of kiâ Majesté; Londres, ino-i8Sl. in-fol. — No- 
tice tw le cowue J. Capodistrias, par M. SUmatt Bal- 
garl; Paris, iBst. — Détails de la Correspondance de 
M, Dutrône avec le président Capodistria* ; Parts, 
1891. — Mémoires tHoffraphU/nes, historiques sur le 
président de la Grèce, aecompaçnés de pièces justi- 
ficatives et authentiques, par M. A. Papadopoulos Yré- 
toi; Parte. l8S7-ins, t toL — CAnrrespomdanee du comte 
Capodistrias, pré^dent de la Grèce,' comprenant les 
lettres diplomatiques, admlnutraitves et particulières, 
écrites par lui depuis le » arrll imrr Josqu'ao • octobre 
18S1, recueillies et mises en ordre par les sotns de set 
/rères, et publiées par A. Bétant. un de ses secrétaires ; 
Genève , 1839, k vol. ln-8«. — Capeflgne, Diplomates et 
hommes d'État européens, t. II. 

*ckPO D^STMA ( Viaro, comte dv), minis- 
tre grec, frère atné du précédent, né à Corfoa, et 
mort en 1842. Il se Toaa d'abord à l'étude de la 
jurisprudence. En 1816, dans on voyage qu'il fit 
à Saint-Pétersbourg, l'empereur Alexandre vou- 
lut l'attadier au service de Russie ; mais, sur les 
conseils de son frère, U refusa les offres les plus 
flatteuses, et retourna à Corfoa. Pendant la 
guerre de ilndépendance des Grecs, il fàt plusieurs 
fois chai^ par son trètt de leur transmettre les 
secours des comités grecs ; mais, qnoique invité 
à se rendre en 1825 au cheMieu du gouverne- 
ment , il n*y vint que sur les instances de son 
finère , en avril 1828. 11 fut membre du Panhel- 
lenium, et chargé du portefeuille de la marine. 
Après les événements dePoros, en janvier 1831, 
il obtint la permission de retourner à Corfou. 
[Enc. des g. du m.] 

Dictionnaire de la Conversation. 

;cAPO D'iSTEiA (Jean-Marie-Augustin, 
comte DE ), homme d'État grec, né à Corfou, mort 
en 1842. n est le quatrième fils d'Antoine-Marie 
Capodistrias, et accompagna son père à Constan- 
ttnople en 1800, lors de la reconnaissance de la 
république septinsulaire. Dans cette occasion, il 
porta le premier drapeau d'un État grec indépen- 
dant. En 1829, appelé en Grèce par son frère, il 
remplit les fonctions de lieutenant plénipotentiaire 
près de l'armée, fonctions auxquelles ses études 
ne l'avaient pas préparé, et dans lesquelles il in- 
disposa plusieurs des officiers sous ses ordres 
par sa hauteur et sa ténacité. Cependant, après la 
mort de son frère, il fut élu président le 20 dé- 
cembre 1831 ; mais les difficultés contre lesquel* 
les le génie de Jean Capodistrias avait lutté vai- 
nement n'avaient fait que s'accroître. Le comte 
Augustin dut céder à l'opposition armée , et il 
abandonna Nauplie le 13 avril 1832, emportant 
les restes mortels de son malheureux frère, pour 
les déposer dans le caveau de leur famille à Cor- 
fou. Le comte Augustin se rendit ensuite à Na- 
ples et à Saint-Pétersbourg. Son nom, ainsi que 
cdui du comte Georges Capodistrias, autre 
frère, s'est trouvé mêlé depuis aux intrigues 
d'une société philorthodoxe, contre laquelle le 
gouvernement grec a dirigé des poursuites judi- 
ciaires. [Enc. des g. du m, ]. 
_, J}ietionaa*re de la Conversation, 



^CAPOH, publidste et industriel français, né 
à Cabrières en 1757, mort à Paris en novembre 
1838. n était avocat, et prit en 1789 une part ac- 
tive aux événements qui détachèrent Avignon et 
le Comtat du saint-siége. Élu président de ras- 
semblée du Yenaissin, qui vota la réunion de ce 
pays à la France , il fut ensuite procureur syndic 
de Yaucluse et député à l'assemblée constituante. 
En 1792, Il réussit à sauver dans le |K>rt de Tou- 
lon une riche flotte marchande, que la trahison 
voulait livrer aux Anglais. Chargé ensuite d'or- 
ganiser et de protéger les fonderies dlndret, que 
les Vendéens menaçaient d'envahir, Capon réus- 
sit dans sa mission, et fht l'un des trois commis- 
saires des poudres et armes qui exécutèrent le 
décret d'armer en quelques mots un million de 
soldats citoyens , divisés en quatorze armées. 
Rentré dans la vie privée, il exploita les fonde- 
ries de Yaucluse, et créa onze usines différentes 
pour la fonte des canons, le laminage de cuivre, 
le doublage des vaisseaux, la confection des ins- 
truments aratoires, etc. En 181S, Capon leva un 
corps franc pour rqwusser l'invasion étrangère. 
Spolié dans l'exploitation de ses fthriques, il est 
mort dans un état médiocre de fortune, sans avoir 
reçu de secours de l'État Capon a publié le 
Courrier du Pont-durGard, Journal philoso- 
phique de Paris; Avignon, du 1** janvier an 18 
septembre 1790 ; — /e Courrier du Mtdi; Avi- 
gnon, du 15 janvier au 30 décembre 1792, réuni 
au Courrier d'Avignon. 

MllUn, rodage dans le Midi de la France , n, 174. 
— Baijavel, Dictionnaire historique de F^auclme. 

CAVOif ( Guillaume), architecte anglais, né 
à Norwich le 6 octobre 1757, mort le 26 sep- 
tembre 1827. 11 étudia d'abord la peinture do 
portrait, sous la direction de son frère ; et, quoi- 
qu'il eût assez de succès en ce genre, il s'appliqua 
de préférence à l'architecture, et alla se formera 
l'école de Michel Novosielski. Il dessina, sous cet 
habile maître, plusieurs monuments, entre antres 
la salle de spectacle et plusieurs bâtiments da 
Ranelagh, et concourut avec lui à l'érection de 
l'Opéra de Londres. Les décors qu'il fit poar 
Dniry-Lane etCovent-Garden fondèrent sa répu- 
tation. En même temps il seconda le célèbre Kem- 
bledans les projets d'amélioration scénique con- 
çus par cet artiste. Le croquis de quelques ruines 
suffisait à Capon pour reconstruire les monu- 
ments du temps passé , comme Cuvier reprodui- 
sait avec quelques os le squelette d'im animal 
antédiluvien. Avant l'incendie qui consunu 
Drury-Lane, on admirait, parmi les décors exé- 
cutés par Capon : la salle du conseil du palais 
de Cresby, dans Jane Shore; — Vhélel Tudor^ 
sous Henri VH ; — F Ancien palais de West- 
minster, et Vabhaye de ce nom. 

Rose, ne\o Biog. Diet. 

*CAPOiiE(/tt/e5), jurisconsulte italien, vivait 
à Naples dans la seconde moitié du dix-septième 
siècle. On a de lui : Disceptationes forenses 
eccles., civil, et moral.; Lyon, 1677, 6 vol. 



€09 



CAPONE - CAPOUE 



610 



in-fol.; Génère, 1731, in-fol.; — de Paetis a 
SHptOationibus, 2* édit; Genève, 1732, in-fol.; 
— Tractatfis de Dote, 2« édit.; Ibid., 1733, 
iii-foi.; — TractatusinJuseanonicum, 2* édit ; 
îbid., 1733, 2 Tol. in-fol. 
AdeloDg, supplément A Jftcher. jéUg. GêM^rL-Lêxicom. 

GAPom (Augustin). Va^. CAPP<Hn. 

CÂFOHSAGCBi-PAHTARBTi (Pierre), fbéo- 
logien et polygraphe italien, natif d'Aresio, tî- 
Yiit en 1575. Ses écrits sont plos remarqua- 
bles par leur singularité qne par leur oiltiodoxle; 
tels sont : IHscorso intomo alla canzone di 
Petrarea cheincamincia, etc.; Florence, 1567, 
in-4*; — In Johannis apostoli Àpocalypsim 
observatio; Florence, 1572 et 15M, iii-4^: cet 
ouvrage est dédié à SéKm n, empereor des 
Tufcs ; — de Justitia et juris Auditiane; Flo- 
rence, 1575, in-4*; — JHscorso intomo alla 
canzùne del Petrarea : Vergine Mla, che di 
sol vestita; Florence, 1590, in-4^. 

Clément, Bibl. onrieuM, VI. — Rlcbard et Girand, 
BMiotMquê taeréê, 

GAPOEALi (César), poète italien, né à Pé- 
roase le 20 juin 1531, mort à Castiglione en 
1601. Sa fiimille était ancienne, et originaire de 
Vicence. Il iit de solides études, et de bonne 
heure témoigna un goût prononcé pour la poésie 
dHorace. U cultiva ég^ement les autres branches 
des connaissances humaines. Une longue maladie 
interrompit ses études. Lorsqu'il fut rétabli, il 
visita Rome, où il s'attacha au cardinal Fulvio 
délia Gomia, neveu du pape Jules III; ensuite 
aujcardinal Ferdinand de Médicis, depuis grand- 
duc de Toscane ; enfin au cardinal Ottavio Ac- 
quaviva. Il devint l'objet des faveurs de ce pré- 
lat, dans rintimité duquel il vécut, et qui lui 
confia le gouvernement d'Atri et de Giulia Nova. 
Cependant, en dernier lieu, il alla se fixer auprès 
d'Ascanio délia Gomia, neveu du cardinal, dont il 
devint le poisionnatre, et chez qui s'écoulèrent 
paisiblement ses derniers jours. H mourut à la 
suite d'une maladie dont l'ouverture de son corps 
expUqua la cause : on y trouva un calcul vésiôil 
de la grosseur d'un oeuf. Gaporali réussit dans la 
poésie burlesque, et se fraya dans ce genre des 
routes nouvdles, tout en respectant la décence 
et les mœurs^ A l'exception de deux capitoli sur 
la cour, et de deux autrestdirigés contre un pé- 
dant, ses satires sont des poèmes en action. An 
ugement de Ginguené, les capitoli sur la cour 
sont peut-être ce qu'A a fait de mieux. Son 
Viaggio di Pamasso offre un cadre ingénieux , 
imité depuis, et, selon l'historien déjà cité, par 
Blichel Cervantes, dans un ouvrage hititulé de la 
même manière. Ce poème de Gaporali fut suivi 
de VAwisi di Pamasso, La satire y prenait la 
forme de nouvelles. En voici un échantillon : 
« Les derniers bulletins des gazetiers qui écri- 
vent tous les mois, à qui veut les payer, les nou- 
velles du Parnasse, nous en ontdonné d'assez im- 
portantes. On dit qu'un vaisseau sur lequel était 
la Reconnaissance, ambassadeur des Muses, 

«OUV. BIOGR. UlflVEIIS. — T. Vlil 



et qui faisait route vers ritatie, a été obligé de 
rebrousser chemin. L'ambassadrice allait rendre 
grAces à un grand seigneur qui avait comblé 
de riches prâents le poète qui a chanté les 
dames et les chevaliers. Mais, au sortir du golfe 
de Corinthe , son vaisseau fîit attaqué par des 
corsaires, et sur le point d'être pris. C'étaient 
des brigantins armés par les seigneurs avares 
de notre siècle, ennemis de la Reconnaissance 
et incapable de bienfiiits. » Un autre poème , les 
JSsequie di Mecenate (Obsèques de Mécène), 
est conçu dans la même pensée satirique. La 
Vita di Mecenate est une oeuvre pleine de 
variété et de rapprochements piquants. Enfin, 
le poème intitulé i Giardini di Mecenate ne 
présente pas moins d'originalité. C'est à tort 
qu'on a attribué au Gaporali : il Patzo, ou 
l^ulM lo Sciocco, et la Ninetta, comédies, 
l'une et l'antre sont l'oBUvre de Pierre Arétin. 
La première édition des poésies de Gaporali, 
publiée sous ce titre , Raccolta di alcune rime 
piacevoli , Parme, 1582, ne contient cepen- 
dant que le Viaggio di Pamasso, les Bsequie 
di Mecenate, et les due Capitoli délia Corte; le 
reste du volume renferme des poésies du même 
genre et d'autres auteurs. L'édition la plus com- 
plète est intitulée Rime ; Pérouse, 1770. 

Tlnboflclil . Storia dêila lêUer, ital., t. VU. - Cret- 
clfflbenl, /«Cor. deUavolç. poeiie. — Ginguené, UiU. 
UUér, (PttaUê, IX. 

*«APOftÂU (Gian-Battista-Benedetto-Ber- 
to), architecte et peintre, né à Pérouse, mort en 
1562. n était peintre assez médiocre, mais bon 
ardiitccte; ses ouvrages sont assez nombreux. 
Giulio Gaporali, fils légitimé de Gian-Battista, 
suivit les traces du père , mais avec plos de 
succès. 

Mariottl, Lettmrê PUtorlehê PeruçiM, - Vauri. nt» 
éf pM tccÊlumiPUtoH é jérehU§m. - BildlniMsel, Mo- 
UMie û^ prqftuorU — Paseoll, FiU de* PMori êd Ar- 
eMtteUt PeruçM. 

«GÂFOEBLLA (Pierre -Paul), évêque et 
théologien italien, mort en 1556. 11 entra dans 
les ordres mineurs conventuels en 1530, et pro- 
fessa la morale à Naples. En 1552, il fut nommé 
évêque de Gortonc. H a laissé : de Operibus 
Misericordiœ, et de PurgatoHo ; — Qmestiones 
de Matrimonio regni Anglix, etc. 

Ugbelll, ItaUa ioera. — Waddlng, mbHoUieea sorip- 
torum mimorvm. 

* CAPomiPA ( Miehel-Ange), médecin italien, 
vivait à Rome dans la seconde moitié du dix-sq>- 
tièmc siède. On a de lui : Traetatus de Morbo 
laterali, sive dePleuritide, in partes guinque 
divisus; Rome, 1664, in-S**. 
Currére, Bibk de ta Méd. 

«GAP01JB (Pierre nn), prâat italien, natif 
d'Amalfi, mort à Rome en 1209. H toi créé car- 
dinal-diacre en 1192 par le pape Gâestin m, qui 
l'employa en trois légations consécutives à Na- 
ples, en Lombardie et en Pologne, où il réforma 
quelques abus. A son retour en Italie, des ma- 
raudeurs l'arrêtèrent près de Plaisance, et l'obli- 
gèrent de payer rançon. Gélettin III, mdigné du 

30 



611 



CAPOTJE — CAPPEL 



612 



peu d'aide que les Plaisantins'afMent donnée à 
son légat, mit lenr tUle en interdît. Innocent m 
se seryjt de Pierre de Capoue pour amener une 
tréye entre la France et TAngleterre. Il le chargea, 
en 1200, de prononcer à Dijon la mise en inter- 
dit du royaume de France, à cause du divorce de 
Philippe-Auguste arec Ingeburge, princesse da- 
noise. Le pape avait écrit à cette occasion anx 
prélats des église» de France, pour les exhorter 
à exécuter sans hésitation la sentence quel- 
conque qui serait prononcée, sans se laisser dé- 
concerter par un appel du roi en cour de Rome. 
Pierre de Capoue fut aussi légat de la croisade 
de 1203, dans laquelle les Latins s'emparèrent de 
Constantinople. Après un court séjour en Orient, 
ce prélat revint mourir à Rome. 

Cramer, d« Situ, Popnlis, Mûribut Polonia, — An- 
beri , Hittoire det Cardinaux. — innoeentii III Xlplt- 
fote, liber II, êp. 18».~ Stomondl, BUt, de» Français, 
VI, 191. 

GAPPB {Charles- Joseph)^ officier français, 
né à Chambéry, tué en Belgique. 11 s'établit en 
France en 1769, et vint à Paris, vers 1792, don- 
ner au comité diplomatique de rassemblée na- 
tionale des renseignements importants sur les 
intentions du roi de Sardaigne. Ayant cherché à 
révolutionner la Savoie, il fut condamné par le 
sénat de Chambéry, et pendu en effigie. Le 2' ba- 
taillon de Rhdne-et-Loire, dans lequel Cappe était 
capitaine, instruit de ce jugement, le destitua le 
12 janvier 1792. Cappe protesta contre cet acte 
arbitraire, et lut réintégré par décision de l'as- 
semblée. Cet officier fut tué en Belgique quelque 
temps après. 

Biographie moderne. 

: * CAPPE ( yewcome ), ministre et prédicateur 
anglais, né à Leeds le 21 février 1732, mort à 
York le 24 décembre 1800. Élevé d'abord par 
son père, ministre lui-même, il alla ensuite étu- 
dier sous la direction du docteur Tikin de Kil- 
vrorth, puis sous celle du docteur Doddridge de 
Northampton. En 1752, il vint compléter ses 
études à l'université de Glasgovr, où il fit con- 
naissance avec plusieurs hommes remarquables, 
.tels que Adam Smith , Moore , Cullen , Black, 
et Leechman. A son retour à Leeds en 1755, il 
remplit des fonctions pastorales, et pendant qua- 
rante ans il se fit remarquer par son talent pour 
la prédication. On a de lui, entre autres ou- 
vrages : Critical Remarks on many impor- 
tant passage ofScripture, together with dis- 
sertation upon several subjects tending to •^ 
lustrale the phraseology and doctrine of the 
New Testament; 1802 (posthume). 
. Rose, New bioç. DieL 

CAPPEL (les ), faraille de jurisconsultes et de 
théologiens protestants, dont voici les principaux : 

I. Cappel (Guillaume) f ami de saint Côme, 
i professeur et doyen de la faculté de théologie 
de Paris. Il était recteur de l'université quand, 
en 1491, Innocent Vlil frappa ce corps d'une 
imposition d'un décime. Guillaume Cappel fit op- 
- position à ce décret, contre lequel il composa un 



volumineux in-Iblio , et il défendit à ions les 
membres et suppôts de l'université d'obéir aox 
ordres du pape. N. 

n. Cappel (/ocgnes), neven du précédent, 
jurisconsulte, conseiller d'État sons François 1% 
procureur du roi an pariement de Paris, mort 
en 1 542. n est connu par nn plaidoyer qui! pro- 
nonça en 1537, en présence du roi de France, 
des princes et de la noblesse du royamne, contre 
Charles-Quint, qu'il proposait de dépoofller, 
comme vassal rebelle, de ses comtés de Flaniire^ 
d'Artois et de Charolais. On a, en outre, de lui : 
Fr{igmenta ex variis auioribus hwnanartan 
lUterarum candidatis ediscenda; Paris, 
1517, m-4* ; — In Parlsiensium laudem onUio ; 
Paris, 1 520, in-4*' ; — un mémoire contre la levée 
des deniers en France pour la eour de Rome, 
inséré dans le lYaité des Libertés gallicanes, 
parDupuy^ 1651, 1. 1, p. 27-58. De ses neuf en- 
fants, les quatre suivants méritent d'être con- 
nu^ N. 

m. * Cappel (Jacques), fils du précédent, né 
en octobre 1525, suivit la même carrière que 
son père. Après avoir terminé ses études, il vi- 
sita l'Italie et l'Allemagne, et, pendant Je séjoor 
qu'il fit dans ce dernier pays, embrassa Ja 
religion réforme. En 1565, il succéda à Nicolas 
Duval , son beau-père , dans la diarge àt con- 
seiller au pariement de Rennes. Chiq ans après, 
il fut obligé de donner sa démission, à cause de 
ses opinions religieuses. U se retira alors dans sa 
terre de TiUoy, dans la Brie ; la Saint-Barttiélemy 
l'en chassa, et il trouva un refhge à Sedan. Ren- 
tré en France à la conclusion de la paix, il futdésf- 
gné en 1576 pour occuper une charge deconsetHier 
à la chambre mi-partie qui, d'âpre le traité de 
Chastenay, devait être établie auprès du parie- 
ment de Paris; mais cette clause du traité ne 
fut jamais exécutée, et Jacques Cappel continua 
d'habiter sa terre de Tilloy , d'où en 1585 II fut 
chassé de nouveau par les ligueurs, qui se mi- 
rent à sa poursuite. Il chercha de nourean un 
refhge à Sedan; mais, avant d'atteindre cette 
ville, sa femme fut prise des douleurs de l'en- 
fantement, et mit au monde, dans le village de 
Saiot-Élien, un enfknt qui devint plus tard un 
savant théologien, et qui dès sa naissance fini- 
lit périr, avec toute sa famille, sous les coups des 
hommes égarés qui les poursuivaient. Ce fut le 
seigneur du Grand-Pré qui les sauva, et les fit con- 
duire à Sedan sous bonne escorte. Jacques Cap- 
pel mourut dans cette vlUe le 21 mai de l'année 
suivante. On a de lui : Veterum/urisconsuito- 
rumadversus Laurentii VallxreprehensUmes 
D^ensio; Paris, 1583, ta-8»; — de VerbisnoM 
satis probatx latinitatis ; — de Etymologiis 
Juris civilis ( ces deux traités , ainsi que le pré- 
cédent, se ^trouvent dans les Opuscula de to/i- 
nitate Jurisconsultorum de Ducker ; Leyde, 
1721 ); — quelques Jettres latines, en tète des 
Commentarii et notx criticx in Vêtus Tes^ 
tamentum de son fils Louis Cappel. If. 



6id 



CAPPEL 



614 



IV. Cappsl (Guiîlauffié\ dear de Pngny, 
frère du précédent, docteur en médecine , né en 
janyier 1530. Bien différent du reste de sa fa- 
mifle , il fut un ligaeur déclaré. A la mort de son 
frère Jacques, il s'empara de ses biens, sous pré- 
texte qu'il était le tuteur de ses enfants; mais, 
surpris par un parti de royalistes, il trouva la 
mort*, quelques jours après , dans les fossés da 
cbftteau de Tilloy , soit qu'il y fût tombé en 
cherchant à s*échapper, soit qu'il y eût été pré> 
cipité par les soldats, mécontents de ne pouvoir 
loi arracher une forte rançon. H a publié les 
Mémoires de Guillaume du Bellay, et il est au- 
teur d'une traduction française de Machiarel. N. 

V. Càppel (Louis), sieur de Moniambert, 
frère des deux précédents, né à Paris le 15 jan- 
Tîer 1534, et mort à Sedan le 6 janvier 1586. 
Après avohr été régent , pendant cinq ans , au 
collège du cardinal Lemoine , il alla à Bordeaux 
dans le dessein d'y étudier le droit ; mais il 
n'exécuta pas ce projet, et accepta une chaire 
de langue grecque au coUége de cette ville. Quel- 
ques protestants avec lesquels il eut occasion de 
faire connaissance lui ayant inspiré du gotit 
pour leurs doctrines, il se rendit bientôt à Genève 
pour les étudier plus à fond. Il revint ensuite à 
Paris, partisan décidé de la réforme. Quand en 
1560 les états de ITle-de-France furent convo- 
qués pour élire leurs députés aux états géné- 
raux, il ne craignit pas de parier en laveur de la 
religion réformée dans l'assemblée réunie à 
rhOtel de ville, et de demander que la confession 
de foi des églises réformées de France fût insérée 
dans le cahier de Paris. Sa requête fut repous- 
sée tout d'une voix , et peu s'en fallut que sa 
témérité ne lui coûtAt la vie. Les protestants 
de Paris résolurent alors de faire présenter leur 
confession de foi au roi lui-même; et Louis Cap- 
pcl se chargea, avec quelques autres de ses co- 
religionnaires, de cette dangereuse mission. On 
ignore comment ils furent reçus; mais on peut 
affirmer, quoi qu^en dise Meursius, suivi ici par 
presque tous les biographes , que l'édît de jan- 
vier 1561 ne fut pas la conséquence de cette 
démarche. Louis Cappel, regardé dès lors comme 
un des hommes les plus dévoués à la cause 
protestante, fut engagé à entrer dans les 
fonctions du ministère évangélique. Il se rendit 
à la cour, et il fut nommé pasteur à Meaux. 
Chassé de cette ville par la guerre civile, il se 
réfugia à Genève. Pasteur à Anvers en 1569, et 
peu de temps après à Clermont, il fut , après la 
Saint-Barthélémy, chargé par ses coreligionnaires 
d'aller implorer pour eux la protection des prin- 
ces protestants de FAIlemagne. En 1575, il fut 
appelé par Guillaume de Nassau pour professer 
la théologie à l'université qui venait d'être fon- 
dée à Leyde. Il n'y resta que peu de temps ; et, 
après avoir suivi en qualité d'aumônier les trou- 
pes protestantes pendant quelques mois , il fut 
nommé pasteur et professeur à S«dan,où il resta 
Jusqu'au fin de ses jours. On n'a de lui qu'un 



discours qu'il prononça pour inauguration de 
l'université de Leyde, et que Meursius a inséré 
dans ses Àthenx Batavœ, Leyde, 1625, 10-4**, 
sous le titre : Oratio inaugureUis academix 
Lugduno'Satavx. Meursius cite de lui cinq an- 
tres ouvrages inédits. N. 

YI. Càppel (Ange), seigneur du Luat, secré- 
taire du roi, frère du précédent, né le 20 octo- 
bre 1537, mort en 1623. il avait embrassé, à 
vingt ans, la religion réformée, qu'il abjura en 
1617, à l'âge de quatre-vingts ans. Il jouissait de 
la confiance de Sully, qui se servait de lui pour 
faire remettre à Henri lY les lettres les plus im- 
portantes qu'il adressait à ce monarque. On a de 
lui un livre intitulé Avis donné au roy sur 
^abréviation des procès; Paris, 1562, in-fol., 
publié de nouveau sous le titre de VAbus des 
plaideurs; Paris, 1604, în-fol. (dédié au roi 
Henri IV ). L'auteur propose de prononcer des 
amendes contre les plaideurs téméraires qui per- 
draient leurs procès. Son portrait gravé , qui le 
représente sous la forme d'un ange, orne le 
frontispice de cet ouvrage, avec ces vers : 

Cet ange est terrestre, et da ciel : 
L Comnoe tel, des sites U porte . 

Bt est barba comme un osortet. 

DlTlDs trésors U tous apporte. 

On répondit à Cappel par oe quatrain, attribué 
an satirique Rapin : 

De peur que cet anse s'élère 
Comoie Ladfer autrefois, 
U le faat Cabre ange de Grève, 
fit charger son dos de gros bots. 

Ange Cappel aencore laissé : la Vie de Juki 
AgricolUf descripte à la vérité par ComélHu 
Tacitus, son gendre; Paris, 1574, in-4^ (dé- 
dié à ÉUsabeib, reine d'Angleterre )|—i>iMour< 
sur la comparaison et élection des deux pat" 
tis qui sont pour le jourd'huy en ce royaume ; 
Montauban, 1586, petit in-4<' de 70 pages; -— 
Discours touchant les quatre vertus, ou bien 
un Formulaire de Hionnestevie; — Mecueil 
des bonnes m^xurs, extrait de divers passages 
de Senecque;— des Sciences libérales i'-^dee 
Remèdes des choses fortuites. Ces quatre 
opuscules ont été réunis ; Paris^ 1582, petit ia-S^ 
de 111 pages (avec une dédicace an duc de 
Joyeuse). Suivant TaUemant desRéaux, Anga 
Cappel , qu'il appelle une espèce de fou de bel- 
les'iettres, aurait publié en faveur de Sully, 
à l'époque de la disgrâce de co ministre, un peiit 
livre intitulé le Confident; mais M. Monmcr^ 
que, le savant éditeur de TaUemant, n'a pu dé- 
couvrir cet ounrra§e dans aucune bibUothèque de 
Paris, ni dans aucun catalogue. 

£. RnenAED. 

Rtfnarqmet mr U ehap. 9 dé Ut 'Confêuion 44 Stmev, 
dans le Becueil de diversM piéeei SêrvarU à PhiiL de 
Hmri III; Cologne, 1699, t. II, p. US. — Tallemant des 
R«aox, autoriettei, t* 4dlL, t. II, p. tH. - Solly, Mé 
moireê, 1. 1. ehap. W. — Catalcçm de la Jtmiothéqm 
Itt^iériate, — Drandlos, Bibliotheca clatsica, 

VII. Càppel ( Jacques ) , théologien prote 
tant, philologue, antiquaire, historien, neveq 

20. 



61$ 



CAPPEL 



616 



des trois précédents personnages et fils de Jac- 
ques Cappel, sieur de Tflloy, né à Rennes en mars 
1Ô70, et mort à Sedan le 7 septembre 1624. Après 
avoir étudié la théologie à Sedan, il fut nommé 
pasteur et professeur de langue hébraïque àrAca- 
démie protestante de cette ville. De ses nombreux 
ouvrages, dont plusieurs appartiennent à la con- 
troverse, on peut regarder les suivants comme les 
principaux: de Panderibus etnummis Ubrill; 
Francfort, 1606, in-4*'; — de Mensuris H- 
briJII; Francfort, 1607, in-4**; -^ les Livres 
de Babely ou V Histoire du siège romain ; Se- 
dan, 1616, in-8'; — llistorix ecclesiasticsc 
centurix quinque, ab Augusti naliviiate ad 
Valentinianum III ; Sedan , 1622, in-4« ;— 06- 
servationes in Epistolamad Hebrxos; Sedan, 
1624, in-8^ ; --Observationesin Nov, Test., dans 
le Lud, Cappelli Spicilegiutn; Amsterd., 1657, 
jn.4*' ; ~ Observationes in libros Vet. Tes^, dans 
les Commentarii et Notœ critices de L. Cappel ; 
Amsterdam , 1689 , in-fol. ; — diverses thèses 
de théologie, dans le Thésaurus disputationum 
in Sedanensi Academia habitarum; Genève, 
1661, in-8*. N. 

Vm. Càppel (Louis), théologien protestant, 
fils, comme le précédent, de Jacques Cappel de 
Tîlloy, et Je plus célèbre des membres de cette 
famille, né le 15 octobre 1585 è Saint-Éiien, 
village à cinq lieues de Sedan, et mort à Sau- 
mur le 18 juin 1658. Après avoir étndié la théo- 
logie à Sedan, à Oxford et à Saumur, il fut 
nommé en 1613 professeur d*hébreu à Tacadé- 
mie de cette dernière ville. En 1633 il passa 
dans la diaire de théologie, et laissa celle d'hé- 
breu à un de ses fils. Louis Cappel a contribué, 
avec ses deux collègues Moïse Amyraut et Jo- 
sué de la Place, à faire entrer les sciences 
théologîques dans la Toic nouvelle qu'elles sui- 
vent encore aujourd'hui. Tandis qn'Amyraut es- 
sa^fait de remplacer l'explication augustinienne 
du dogme de la prédestination par une explica- 
tion plus satisfaisante , et de fonder, dans la 
morale, les enseignements de la révélation sur 
les données de la conscience, et que J. de la 
Place cherchait à faire prévaloir des théories 
plus conformes à la raison sur la doctrine de 
l'imputation du péché d'Adam , L. Cappel, par 
des travaux critiques sur le texte hébreu de 
l'Ancien Testament, entreprit de modifier l'i- 
dée que l'on se faisait généralement, parmi les 
protestants, des livres bibliques, et de renver- 
ser la doctrine de l'inspiration littérale. Se met- 
tant en dehors de toute préoccupation dogma- 
tique , il examina l'état critique dans lequà ils 
se trouvent aujourd'hui, et il les suivit dans les 
diverses phases qu'ils ont dû traverser avant 
d'arriver jusqu'à nous. UsiUSSonArcanumpunc- 
iationis revelatum , sive de punctorum vo- 
calium et accentuum apud Hebraeos vera et 
genuina antiquitate (Leyde, 1624, in-4«), 
il prouva, contre Buxtorf le père, que les points- 
voyelles et les accents ne sont pas une partie I 



int^ante de la langue hébraïque, et qu'ils ont 
été ijoutés au texte des livres de l'Ancien Testa- 
ment par des grammairiens juifs, à une époque 
où cette langue avait cessé depuis longtemps 
d'être parlée. Buxtorf le fils ayant voulu taâre 
remonter au moins à Esdras l'invention de ces 
divers signes, L. Cappel repoussa cette hypo- 
thèse, et établit encore plus soUdemeot l'âge oon»- 
parativement moderne des pomts-voyelles et des 
accents dans ses ArcanipunctaHonis vindiciXt 
ouvrage qui fut imprimé, avec une nooveDe édi- 
tion de YArcanum punctationis revelatum, 
dans ses Commentarii et Nota criticœ in Vêtus 
Testamentum; AxMterdànïf 1689, in-fol. Dans 
sa Diatriba de veris et antiques Hebrworum 
lUteris, Amsterdam, 1645, in-12, il montra que 
l'écriture hébraïque primitive était celle qui e^t 
connue sons le nom d'écriture samaritaine, et 
que les caractères carrés avec lesquek l'hébrea 
s'écrit aujourd'hui sont des caractères chai- 
déens, substitués, vers le retour de la captivité, 
aux caractères employés auparavant. Après 
avoir établi dans les trois ouvrages que les livres 
de l'Ancien Testament ont subi, dans leur forme 
exterieure, les changements considérables dont 
nous venons de parler, et après avoir par là nds 
hors de doute qu'ils ont éte exposés aux mêmes 
accidents que tous les autres oovrag^ de l'an- 
tiquité, il consacra un écrit intitolé Critica 
sacra, sive de variis qux in sacris Veler'u 
Testamenti libris occurrunt lectionibus, Pa- 
ris, 1650, in-fol., à consteter l'existence de va- 
riantes dans l'Ancien Testament, à en chercher 
les causes, et à donner les règles d'après les- 
quelles on peut rétablir le texte dans sa pureté 
primitive. Les théologiens protestants trouvèrent 
le moyen d'empêcher pendant dix ans l'impres- 
sion de cet ouvrage, qui mettait en lumière des 
taits et des idées opposées à leur système dog- 
matique. Il ne fut publié que par suite des dé- 
marches d'un de ses fils qui s'était fait catho- 
lique, et par les soins du P. Marenne , da P. Pé- 
teu, et du P. J. Morin. Les théologiens de la 
Suisse allèrent même plus loin : en 1675 ils con- 
damnèrent les théories contenues dans ces di- 
vers écrits de L. Cappel, en même temps que 
les systèmes d'Amyraut et de J. de la Place, 
dans la Formula consensus ecclesiarum hel- 
veticarum; formulaire que tous les pasteurs, 
professeurs, régents et maîtres d'école furent 
tenus de signer. 

Les idées qui forment le fond des travaoi 
du professeur de Saumur ont vaincu toutes les 
oppositions , parce qu'elles sont fondées sor la 
vérite historique, et elles sont admises aujour- 
d'hui par tous les hommes quijont étodlé ces ma- 
tières. En outre de quelques écrite destinés à 
défendre les théories soutenues dans les ouvrages 
précédents, de plusieurs traités sur des points 
d'antiquite judaïque , reproduite pour la phipart 
dans les Critici sacri, et de quarante-trois dis- 
sertetions contenues dans hSyntagma thesium 



617 



CAPPEL — CAPPELER 



61d 



theolOificarumSalmuriensium, Saumor, 1665, 
iB-4^»oii aeooorede L. Cappd : Spiciiegium,seu 
Notx in Novum Testamentum; GenèTe, 1632, 
m-4^; — le Pivot de la foi et religion, ou 
Preuve de la divinité contre les athées et les 
prq/ones; Saamar, 1643ym-8^, traduitenanglais; 
LoodT8s, 1660» iii-6*; — Anàmadversiones ad 
novam Davidis lyram; Saomur, 1643 , m-8'', 
contre Goinas, qui croyait avoir retrooTé la rhyth- 
inique hébraïque, et qui la foodaît sur la distinc- 
tion des syllabes ea longues et en brèves; — 
Chronologia sacra; Paris, 1655, in-4^; — An- 
notatUmes et ConumentarU in Vêtus Testor 
mentum; Amsterdam, 1669, in-fd. 

M. Nicolas. 

De CapéUùTum Gente, dam les CommentarU in Fetut 
Ttitamentum, - MloéroB. Mématru, t. XXJI. 
f^fckPPKL (Ysouard), câèbre Ugoenr, viTait 
dans la seconde moitié dn seizième siècle. < C'é- 
tait, dit l'EstoOe, un grand ligueur et un mi Es- 
pagnol. » Ilfiitl'undesseixe,etcommetelilniit 
sa signature an bas de la lettre envoyée à Pbi- 
lippcll par le conseil des seiie quartiers, pour Fin- 
viter à prendre la couroinne de France, on à dési- 
gner un roi. « Noos pouvons, portait cette lettre 
peu patriotique, assurer Votre Mijesté que les 
vœnx et souhaits de tons les catholiques sont de 
TOUS Toir, sire, tenir le sceptre et cette cou- 
ronne de France, et régner sur nous, comme 
nous nous jetons très-volontiers entre vos bras; 
ou bien qu'dle établisse ici quelqu'un de sa pos- 
térité, etc. » Cappd fut chassé de Paris lorsque 
cette ville ent fait sa soumission. 

L'Bstotle, Mémoint. - Stonoodl, HUt. dêi Français, 
X3L\. - PalDa Cayet, Mém, 

CAPPBL (Guillaume- Frédéric)^ médecin 
allemand, né à Aix-la-ChiqiMUe ea 1754, mort 
en 1800. n professa la médecine à HefanstsBdt, 
et fut conseiller aulique do doc de Bmnsvrick. On 
a de lui : Programma de chirurgie Usu in 
medicina; Hetanstaedt, 1763, in-4^; — Pro- 
gramma deffypocausto anatomico cum Fumo; 
ibid., 1770, in-4<*; — Medica Responsa; Alten- 
bouTg, 1783, in-4''; — Observationes anato^ 
mie»; Hetanstasdt, 1783, in-4*; -^ JHssertatio 
de Spina bifida ; ibid., 1793, m-4*; — une tra- 
duction en allemand des Institutions de méde- 
cine de Boerhaave, avec des commentaires; 
Hehnstsdt, 1785-1794, 3 vol. in-8^ 

CalUsen, MtdUtnitehêtSc/nifttteUar-LixieoiL 

CAPPEL (Jean-Frédéric -Louis) j médecin alle- 
mand, né en 1759, mort en 1799. On a de lui : 
£ssai sur le Rachitisme (en allemand); Beriin, 
1787, in-S**; — one traduction des Recherches 
sur les moyens de prévenir la petite vérole 
(traduit en anglais par Haygarth) ; Beriin, 1786, 
11-8*. 

Calltaeo, MtdU. StknfttUUer-LexieotL 

GAPPBL (Louis- Christophe-Guillaume )y 
médecin allemand, né en 1772 et mort en 1804. 
Il professa la médecine à Goettingne. On a de 
lui : de Pneumonia thgphoide, seu nervosa; 
Goettingue, 1798, in-8''; — Program^M dis- 



quisitionis de virilms corporis humani qux 
medicatrices dicuntur ; ibid., 1800, in-4®; — 
Essaipour servir à juger lesystème deBroum; 
ibid., 1800, in-8*; — Observations de Méde- 
cine; ibid., 1801, in-8*, 1" volume; — Traité 
théorique et pratique sur la scarlatine; ibid., 
1803, in-8*. 

CàVa»en , Medic. Sckrift. Lex. 
G4PPBLBR (Maurice-Antoine), médecin et 
naturaliste suisse, né à Luceme en 1685, mort 
dans les environs de cette ville le 16 septembre 
1769. Après avoir étudié à MUan et àPont-à- 
Mousson, il suivit comme médecin en 1707 l'ar- 
mée impériale qui allait conquérir le royaume 
de Naples. Dans le cours de cette guerre, il fut 
en outre nommé capitaine du génie militaire de 
la province des Abruzzes. De retour dans sa pa- 
trie , il servit encore comme officier de géiiie 
dans la guerre dite de Toggenbourg, en 1712. 
Son père étant mort bientôt après, il le remplaça 
dans remploi de premier médecin salarié de la 
viile de Luceme. En 1739, il passa comme pre- 
mier médecin à Fribourg, et de là en 1744, avec 
la même qualité, à Soleore. Mais en 1747 il re- 
vint dans sa patrie, ott il pratiqua la médecine, 
en même temps qu'il donnait des leçons de géo- 
métrie et de mathématiques appliquées à l'arme 
du génie. Depuis 1754 il demeura auprès de son 
fils, pasteur d'un village des environs de Luceme, 
tout en continuant jusqu'à sa mort sa pratique 
médicale et ses travaux scientifiques, surtout de 
cristallographie. En 1730 il Ait élu membre de 
la Société royale de Londres ; et plus tard il en- 
tra, sous le nom d'Archytas, dans la Société im- 
périale des curieux de la nature. On a de lui : 
Analyse des eaux minérales de Russhyl ,près 
de Luceme ; Luceme, 17 1 7; — Prodromus cris- 
tallographiXt seu de improprie sic dictisCom- 
mentarius; Luceme, 1723, in-4'' (il en parut 
un extrait dans les Philosophical Transac- 
tions) ; — Beschreibung der Gletscher auf dem 
Grimselberge (Description des glaciers du Grim- 
sel), dans J. G. Altmanii,/>e5cnp^éon des glaciers 
suisses, p. 129-136; — Epistola de Entrochis 
etBelemnitis, dans Klein, Nomenclator dcLa- 
pidibusJiguralis;D9Sïiz\%, 1740, in-4'>;-.jPi- 
lati montis historia ab amàco in Lucerna 
protraata atqueAcademix Helveticxsodali- 
bus sacra; Bâle, 1767, in-4°, avec 7 planches: 
cet ouvrage postiiume, publié par son ami 
Faix Balthazar, est un abrégé de l'histoire na- 
turelle du canton de Luceme; — beaucoup de 
dissertations dans les Acta physic, medic. 
Nat Curios,, vol. IV; dans les Breslauer 
Sammlungen; et dans les Mémoires de la 
Société des Naturalistes de Zurich (en alle- 
mand). — Cappeler a laissé en outre en ma- 
nuscrit un Traité complet de Cristallogra- 
phie (en aOemand) ; quelques planches , qui de- 
vaient omer cet ouvrage, parurent en XT^S, 
Mais la publication de ce traité posthuii\^ ^ ét^ 
interrompue. 



619 



CÀPPËLER — CAPPEIXI 



620 



Adelung, nippiéa)«nt à JOeber. ÂUgem. GeleArten- 
Lexieon. — Brsch et Graber, Mlgemein« Bncpciop, — 
JVoMtMti Journal helvétique, novembre IT«$. 

* GAPPBLLAHTO 00 CàPBLAifl (Claude)^ 
théologicii français , né dans le Maine, vivait 
en 1667. 11 était membre de ia Sorbonneetdoc- 
deur en tliéologie. Très-Tersé dans la langue 
hébraïque, il prétendait que le texte grec avait 
été souvent corrompu par la mauvaise foi ou 
l'ignorance des rabbins. 11 citait à l'appui de son 
accusation de nombreux passages des anciens 
livres rabbiniqœs, rapportés différemment dans 
les Bibles hébraïques modernes. Cappellanus a 
publié sur ce sujet : Mare rabbinieum infidum; 
Paris, 1607, in^'', et 1693, in-12. 

BUMoihèquê 4êi AuUurt eeOésUutiqum, dlx-eepUéne 
siècle. - Rlebard et GIraud . BibUntkéçue sdêcree. - M. 
Haiireao. Hiatoif liUtrain du Maine^ 

CâPPBiXAEi {Janvier-Antoine), littérateur 
Italie, né à Naples le 10 avril 16à5, exécuté à 
Palerme le 26 avril 1702. Entré chez les jésui- 
tes dès l'âge de quinze ans , il se distingua par 
un savoir étendu, une grande connaissance de 
la langue latine, et des poésies italiennes élé- 
gantes. Gomme échantillon du talent de Cappel- 
lari îsu ce genre» Crescimbeni dte un sonnet on 
peu maniéré, maia gracieux, qoi commence 
ainsi : 

L 'aurt, ehe splra gracia ed aiiu>re, * 

Jl patrio fiume va ceroando iotorno. 

Cet aimable poète vécut longtemps à la cour de 
Rome, et Ait reçu membre de TAcadérnie des 
Arcades. Ayant eu le malheur de se trouver à 
Palerme en 1702, lors des troubles qui, à Tavé- 
nement des Bourbons, agitèrent la capitale de la 
Sicile, il fut accusé du crime de lèse-maj esté et!coo- 
damné à mort. Son innocence fut reconnue dans la 
suite. On a de lui : de Laudibus philosophie , 
dialogue sur les systèmes des philosophes anciens 
et modernes; — de Fortune progressu, dis- 
sertation sur le sens du mot Fortune chez les 
anciens; — Academiœ Arcadiorum Historia, 
conservée dans les archives de cette société lit- 
téraire; — un poème latin sur les comètes de 
1664 et de 1666; Venise, 1665. On a aussi at- 
tribué à Gennaro Cappellari les satires publiées 
contre Gravinapar monsigoor Lodovico Sergardi 
de Sienne, sous le nom de Q. Settano. 

Tlraboschi,, Jtoria 4ella\Utieratura ital., t VIII, 
p. 406. — CreacImbeDl, litoria délia ,volg. Poet., p. SOI. 

GAPPELUimi {Michel), poète italien, né à 
BeUune le 28 janvier 1630, mort le 19 février 
1717. Après avoinétudié la philosophieet la théo- 
logie à Rome, il s'adonna uniquement à la colture 
de la poésie. A Rome, où Use fixa à Tftge de trente- 
huit ans, il remplit diverses fonctions publiques. 
La reine Christine fit de lui son secrétaire; il 
ftit créé baron du samt-empire par Léopold,et 
IiOiris XIV le nomma chevalier. On a de lui : 
Chriitina lustrata^ Venise, 1700, in-4* ; — In 
m^tim principum Stanislai EubomoisHy 
Teniae, 1667, fai-4*; — Declamationes dux : 
An Vmmiis biUim in Turcae iusdpere exp^ 



diret; Rome, 1684; — NoMfragium félix; 
Venise, 1668 ; — Swrwm CamUnum Vindiea- 
tto; Venise, 1671;— Poema^m,t. I, in quo 
Epigrammata, pars prior; 1697, in-8*; — 
Poematum pars posterior; 1702. 

JOcber, Mlgemeinês CéUhrten-Lexicon. 

CAPPBLLB(/ean-Pterr6 Vàn), savant néer- 
landais, né à Flesshigue en 1783, mort à Ams- 
terdam le 26 août 1829. H fut d*abord attaché à 
l'Académiede Groningoe comme lecteur des scien- 
ces mathématiques , agricoles et maritimes. En 
1804, la SociétéscientifiquedeHariemlui accorda 
une médaille d'or pour un Mémoire sur les mi- 
roirs d*Archimède, inséré dans le recueil de 
cette société (vn, 70). En 1815, Van Cappefle 
fut nommé professeur de littérature à l'Atiiénée 
illustre d'Amsterdam; en 1819 il fut appelé k la 
chaire d'histoire néerlandaise , et quelipie temps 
après l'Institut de Hollande lui ouvrit ses por- 
tes. On a de ce savant ; Questions mécaniques 
sur Aristote, dédiées à Van Swinden, texte grec 
avec traduction latine; Amsterdam, 1812, in-8% 
avec 4 planches ; — Recherches pour Vhistoire 
des sciences et des lettres qsls Pays-Bas; 
Amsterdam, 1821, in-tt*"; — Recherches sur 
riUstoire des Pa^s-Bas; Harlem, 1827, in-8*; 
— Philippe-GuUlaume , prince d*Orange; 
Amsterdam, 1828, in-8^ 

UUBrboode, 1889 , n» 87 , page IM. 

^GAPPELLi {^Francesco), peintre italien, né 
à Sassuok), vivait en 1568. Il était un des meil- 
leurs élèves du Corrége, et vint s'établir à Bologioe. 
Ses ouvrages ont tous été exécutés pour des 
particuliers. On montre pourtant un tableaa de 
ce maître à San Sebastiano de Sassuolo. La 
Vierge y est représentée au milieu de plnsieDis 
saints, et parmi ceux-ci saint Sébasti«L Cette 
figure est la plus édairée du tablean et cette 
qu'on estime ie plus; on la croirait du Corr^, 
tant l'empAtement et le relief y sont parfaits. 

Tirabosrhl, iVotfaa degli art^/td Modmwi, — Uui, 
Storia pittorica italiana. 

*GAPPELLi (Horace- Antoine, marquis de), 
homme d'État et écrivain italien, né à Sandeme- 
trio, dans les Abruzzes, le 1"'' mars 1742 ; mort à 
Naples le l"" août 1826. H embrassa la professioa 
d'avocat, rempUt des fonctions administratives, et 
s'honora par sa fidélité à son souverain, qui ne 
possédait plus que le royaume de Sicile. Récom- 
pensé d'abord par le titre de marquis et la place 
de secrétaire d'État, il futnomjné, après la restau- 
ration des Bourbons à Naples, ministre de la mai- 
son du roi, et grand'croix de l'ordre de Saint- 
Ferdinand. Ses infirmités l'ayant forcé de renon- 
cer à la vie active, il fut appelé au conseil d'État 
en mars 1820. On a de lui : la Legge di Natura, 
pocme en vers sciolti ; — Caserta, petit poëme 
annoté par Francesco Daniele; — Forte Poésie 
liriehe; — Jnscrizioni latine. Ces ouvrages mai 
été réunis et publiés sous le titre de Opère del 
marchese Orazio Caj^pelU; Naples, 1832, 2 vol. 
ln-8*». 

Tlpaldo, Biogr. dêçH ItâlioM iibutri, voL TI, trr. 



C21 



CAPPËIXI — CAPPELLO 



632 



GAPPBLU cm CAPBLU (Morco-Antonio)^ 
franciscain et tliéologien italien, né à Este (Pa- 
donan), mort à Aoroe en septembre 1625. Il était 
très-versé dans les beUes-lettres lorsqu'il pro- 
nonça ses vœux dans l'ordre des Frères Mineurs 
conTOituels de Saint-François. Après s'être per- 
fectionné en philosophie et en théologie, il fat 
envoyé comme professeur successivement à 
Udhie, Anania et Venise. La connaissance in- 
time qu'il fit du P. Possevin l'acquit à la so- 
ciété de JésuSy dont 11 soutint souvent les opi- 
nions. Cependant en 160ê, dans l'aflaire de l'in- 
terdit de Venise , CappeUi prit l'intérêt de cette 
république contre le pape Paul V. En vain Pos- 
sevin et Bei^amin Justiniani, général des con- 
ventuels, employèrent-ils tous les moyens pour 
le ramener à TobéissaBoe que le saint-père exi- 
geait : Cappelli répondit, le 3 novembre 16M, 
qu'il était dans la disposition de soutenir ce 
qu'il avait écrit, et publia leurs lettres et sa 
réponse. Cependant quelque temps après il fit 
sa soumission : il se rendit à Bologne, et dé- 
clara au cardinal Justiniani qu'il rétractait 
tout ce quil avait écrit, et qu'A étaitdisposé à 
composer un livre où il développerait des pro- 
positions contraires à celles qu'il avait avancées. 
On lui fit aussitôt exécuter sa promesse dans un 
ouvrage resté manuscrit dans la biblioUièque 
Sarberine, sous le titre de : Traetatut de a^> 
soluta omnitMn rerum sacrarum immunitate 
a potestate prindpuim laicorum, ex lege na" 
turali, Mosis ei Christi, Depuis ce temps, Cap- 
pelli employa sa plume à combattre ceux qui 
cliscutaient l'autorité des papes. On a de lui : 
Parère délie Controversiefra Paolo Velare^ 
pubbUca di Venesia; Venise, 1606, in-4*;— de 
Interdicto Pauli F/FraDcfort, 1607, in'4*; — 
Letlera del padre Antonio Possevino, gesuitOf 
al P. Marc-Antonio Capello, minor conventua- 
le, con la risposla di detto ; Vem'se, 1607, in-4^; 
— Adverstu pnetensum Primatum Régis An- 
gtix; Bologne, 1610, in-4* ; — de Summo Pon- 
tificatu B. Pétri , e$ de successione episcopi 
Romani in eumdem pontificatum^ conlra 
AnonymoSifitLos de Papatu Romano et de Su- 
burificariis Regionibus ac Ecclesiis; Cologne, 
1621, in-4°; — de Appellationifms Bceleiix 
Africanx ad Romanam sedem; Paris, 1622, 
ia-8*; — de Cœna Christi suprema, deque 
prsedpuii ^jus vitx capiiibuSf adversus jEgyp- 
tum AtUorem anni prinUlivii Paris, 1626, 
in-4**. 

J. Bontoni. FUa M.-Â, CappelliL - W*4dJBg, Serip- 
torêi ordinis iîtnorum. — Dupio, Bibliothéqut des Ju- 
teurt eccUtlOitiquet, dtx-septiérne siècle. — MtcéroD, 
Mémoires dmhoumM illustres, XXIII, 1. 

^GAPPELLiHO (Jean-Dominique), peintre 
génois, né à Gènes en 1580, mort en 16ôl. Il 
était élève de Paggi, et suivit d'abord de fort 
près la manière de son maître; peu à peu il 
s'en écarta, chercha l'origmalité, la trouva, et 
l'aima sans partage. On die de lui : 2a Mort de 
saint Français, tableau conservé dans l'é^Ase 



Saint-Nicolas, à Gènes, et une Sainte Françoise 
de Rome rendant la parole à une Jeune fille 
muette f dans l'église Saint-Étienne de la même 
ville. Ces deux ouvrages offrent dans les figures 
un choix de traits, une vérité de sentiments, un 
charme de coloriSy qui enchantent les yeux. Deux 
tableaux de la Passion, à San Siro, sont aussi 
trè&-remarquables, quoique d'une exécution dif- 
férente. Pellegro Piola avait suivi les leçons de 
Cappdlino. 

RaCtaeUo Sopraol, riU4erpUtori GtfiiOMN. - Laiiil« 
Storia viuorieoy V, m. 

CAPPELLO (ITemardo), poète Italien, né à 
Venise au commencement du seizième siède, 
mort à Rome le 18 nuirs 1565. H appartenait à 
une fomille patricienne, et eut le bonheur de se 
lier dès sa jeunesse avec Bembo, qui vivait alors 
à Padoue. Cet éminent poète donna des leçons 
de poésie au jeune Vénitien ; et il fut si content 
de son élève, qu'il le prit pour conseiller et jugie 
de ses propres ouvrages. Tout en cultivant les 
lettres, CappeUo remplissait des fonctions publi- 
ques. Quelques excès de paroles peutrètre (im- 
mensa in concionibus dicacUas, dit P. Justinien) 
un complot contre la sûreté de l'État, le firent 
condamner en 1540 à un bannissement perpé- 
tuel à Arbe, lie de l'Esclavonie. Deux ans plus 
tard, ayant été cité au tribunal des dix pour y 
rendre compte de sa conduite , il ju^ pru- 
dent de se réfugier avec sa femme et ses fils 
dans les États de l'Église , où il lUt parfaite- 
ment accueilli par le cardinal Alexandre Far- 
nèse, et nommé gouverneur d'Orvieto et de Ti- 
voli. 11 passa quelque temps à la cour du duc 
d'Urbin, qui réunissait près de lui les plus beaux 
génies de lltalie. Des raisons de santé le décidè- 
rent à revenir à Rome. « Le Canzonier de Cap- 
peUo, dit Tiraboschi, est, au goût des connaisiieurs, 
un des ouvrages les plus gracieux, les plus no- 
bles et les plus polis qui aient paru au seizième 
siècle. » Le recueil des poésies ( Rime ou Can- 
zonier) de CappeUo a paru à Venise, 1560, 
in-4®; la meiUeure édition est ceUe de Bergame, 
1748 et 1753, 2 vol. in-8", publiée par Serrassi. 

Serrtsfti, Fita di Bemardo CappeUo, premessa aile 
sue rime. — Tiraboschi. Storia délia Letl. ital., toL VII, 
par. III, p. n. * P. JutUnleo, Fenet. Hist., Ub. XIII, 
p. 176. — Oani, Hist. de Fenise, 

CAPPBLLO ( Marc)^ poète itaUeo, né à Bres- 
cia le 22 mars 1706, mort le 21 juillet 1728. 
Après avoir cultivé avec succès la poésie légère, il 
entra dans les ordres, sans cesser defaired» vers 
et même des poèmes erotiques. Iraprovisatenr 
briUant, il joignit à cette facilité, fort goûtée de 
son temps, le génie satirique, et des recherdies 
étendues sur le langage des paysans florentins. Om 
a de lui quatre poèmes dans la manière du Bemi : 
la Morte del Barbetta, célèbre ludi-magistro 
Bresdano del secolo pMsato, compianta in 
Brescia in una primta litteraria accademia 
V anno 1739; Brescia, 1740 et 1759; —laBé- 
fana; — la Frittata; — 1 6o//i : ces trois ou- 
vrages n'ont para qu'après la mort de Taolear; 



638 



CAPPELLO — GAPPERONNIER 



624 



— six sonneU à Meniehina, écrits dans la lan- 
gue contadinescaf c*esl4-dire des paysans. 

TUwldo, Bioçrolia dêgli Ital. 

*CAPPBLLITS (/ean), théologien calviniste 
dont on ne connaît pas an juste la nationalité, 
vivait dans le milieu du dix-septième siècle. On 
a de lui : 'EnCxpiaiç de ultimo Christi Pas^ 
chate, etc.; Amsterdam, 1644, in-12. 

AdeluDK, soppléB. A JAcher, jiUgemêines Gelehrten' 
Jjtsieon. 

CAPPBE (Jacques), voyageur aurais, mort 
à Ditchin^iam-Lodge le 6 septembre 1825. 11 
devint colonel au sernce de la compagnie des 
Indes, puis contrôleur général de Tarmée et de 
la comptabilité des fortifications de la côte de 
Ck>roroandel. D'Angleterre, où il avait été envoyé 
en 1777, il reçut ordre de se rendre aux Indes 
eu 1778. Embarqué à Livoume le 29 septembre, 
il débarqua le 29 octobre à Latakié, en Syrie. 
D'Alep, où il était dès le 4 novembre, il se fit con- 
duire à Basra par un cheik arabe. U traversa le 
désert, longea la droite de TEuphrate, entra dans 
Basra le 18 décembre, en repartit le 31, et se 
trouvait le 8 février à Bombay. A son retour en 
Angleterre, il vécut retiré. On a de lui : Obser- 
votions sur le trajet d'Angleterre aux Indes 
par VÉgypte, et aussi par Vienne à Constan- 
tinople, à Alep, et de là à Bagdad^ et directe- 
ment à travers le grand désert à Basra ^ 
avec des remarques sur les pays voisins et 
une notice des dJ^férentes stations; Londres, 
1782, in-4*'; 1785, in-8% avec cartes et planches. 
On trouve dans ce volume un voyage de Cons- 
tantinople à Vienne, et un autre de Constanti- 
nopleàAlep^ par George Baldwin. 

Blaklntoth, f^ofOQU, II. 

^CAPPBEON, antiquaire français, vivait dans 
la première moitié du dix-huitième siècle. U fut 
curé à Saint-Maixent et doyen à Mons-en-Yimeu. 
On a de lui : JBssai historique sur Vantiquité 
du comté d^Bu, dans les Mémoires de Trévoux^ 
1716, mai; — Lettre à monsieur Vabbé du 
Moulinet des ThuiHeries, sur Vorigine du nom 
d'Su^ dans le Mercure de France, 1722, mai; 
réponse à un article inséré par cet abbé dans 
lei Mémoires de Trévoux, 1716, septembre: 
cette querelle littéraire sur Torigine du nom 
d*Eu, dont le nom viendrait du culte d'Ésus, le 
Mars des Gaulois, continua pendant longtemps ; 
— Lettres au sujet de deux anciens tableaux 
découverts en la ville d'Bu, dans le Mercure 
de France, 1722, mai; — Mémoires histori- 
ques sur les personnes originaires du comté 
d^Eu qui se sont distinguées par leur vertu, 
par leur science et par leur valeur, dans le 
Mercure de France, 1730, avril, et 1731, mai ; 
» Remarques sur Vhistoire naturelle du 
comté d'Eu, dans le Jlferctire de France, 1730, 
Juillet \—RéfiexUmssur une lettredeM. Vabbé 
Mieûf sur les anciens tombeaux, dans le 
Mercure, 1731, octobre; — Réflexions sur la 
bizarrerie de différents usages qui ont paru 



et qtU paraissent encore dans le monde, àm 
]e Mercure, 1732 et 1733. 

Ldong et Fontette. BibUoth. kUtar. de la Frwmx. 

GAPPBROHNiEm (Claïude), phîlologK inai- 
çais, né à Montdidier le 1*^ mai 1671, mort ï 
Paris le 24 juillet 1744. Fils d'un fanaar, fl 
était destiné an même état; mais, ayant appris 
dans ses heures de loisir le latin sans maître, 
il obtint par Tintervention deCbaiies de SaiM- 
Léger, bénédictin de Ck>rbie, soq onde, qa'« 
renvoyât aux collèges de Montdidier et d'Aniess. 
Plus tard, en 1688, ce même onde le plaça an sé- 
minaire des Trente-Trois, à Paris, pour lui Eun 
continuer sa philosophie et sa théc^ogie. Ajraoto- 
seigné le grec pendant quelques années dans dé- 
férentes villes de la Picardie, notamment à Ab- 
beville, et reçu les ordres à Amiens en 1C98, 
Capperonnier revint à Paris , où sa destinée de- 
vait le fixer pour le reste de sa vie. iprès 
avoir joui pendant quelque temps du revenu très- 
modique d*une chapelle de Fi^lise Saint-André- 
des-Arcs, il commença sa carrière phQolofpqae 
par le modeste emploi de répétiteur de grec, et 
c'est comme tel qu'il comptait parmi ses élèvrs 
le célèbre Bossuet, l'année même de b mort de 
ce prélat, 1704. Un autre de ses âèves, le pro- 
fesseur de droit Collepon, lui dama, pour salaire 
de ses leçons de grec, le logement et la nourri- 
ture pendant plusieurs années. En 1706, il obtint 
en outre de la Faculté de Paris, oorome récsom- 
pense d'un travail sur l'ancienne prononciation da 
grec, une pension annuelle de 400 francs, ^ h 
charge seulement de corriger les livres grMs à 
l'usage des collégiens. Vers cette époqoe, l'uni- 
versité de Bàle lui offrit la chaire de langue et de 
littérature grecque, qu'il refusa. Après avoir été 
en 1711, pendant six mois précepteur des trois 
enfants de la famille Crozat, qui, an bont de ce 
temps, lui ht une pension viagère de lOOO francs , 
il devînt enfin, en 1722, successeur de l'abbé Mas- 
sien dans la chaire de grec au coO^ de France, 
qu'il conserva jusqu'à sa mort. D fut un des 
meilleurs humanistes de son temps, le eoUalxh 
rateur de ses confrères dans presque toutes ks 
entreprises d'éditions classiques, et leor aide 
bienveillant dans leurs recherches philologiqiR& 
Capperonnier était en outre licencié en théolo- 
gie, et il avait aussi étudié les langues orientâtes 
dans le collège de l'Ave-Maria à Paris. Ces ooc- 
naisaanoes le mirent ea rapport avec de savanU^ 
auteurs ecclésiastiques, tels que le P. Toune- 
mine, Montfancon, EUies Dopin, qui redwrdiaiaâ 
sa collaboration. Onadelui iTraductk>n delà 
dispute théologique de Nicéphore* Gréçor» 
aveeCaàasilas, deux livres, avec des notes, 
insérés dans l'éditian de Ifie^h, Grégores, 
Historia Bgzantina; Paris, 1702; — Éày- 
tion des Œuvres complètes de Photius^ pu 
Capperonnier (qui faisait la traductioD), le 
P. Toumemine ( qui rédigeait les notes), et Eft« 
Dupin (qui coordonnait le tout); Paris, 170 M 
1703 (cette publication, après avoir atteùllà 



625 



CAPPERONNIER 



6M 



lombre de 50 feolltes, contenant une partie de 
U Bibliothèque de Photins, fat mterromime par 
l'exfl de Dopin); — Traité de Vancienne pnh 
n^neiatUm de la langue^grecque ; Paris, 1703 : 
ce traité, grand in-f*, dédiéà la ftcultéde Pa- 
ris, qui le récompensa comme nous avons dit, est 
resté en manuscrit; — Illustrissitnx Àcade^ 
mix Parislensi, Francorum regum pritnoge- 
nitx JUiM et litterarum matri atgue nutrici, 
.aiguë amplissimo ^usdem rectoriy Petro Viel, 
gratiarum actio; Paris, 1706 , in'4'' : petit 
poème en grec, ùàt pour remercier Viel de la 
pension de la faculté; la version latine en vers 
de cette pièce est du P. Billet ; — Olfservationes 
pàilologieœ, dans le Journal des Saoants de 
1708, où il traite du plan d*nne nouvelle édi- 
tion d'Eustathe, dont la fiiculté de Paris l'avait 
chargé, mais dont la publication ftit empêchée 
par Tapparition de l'édition de Politi) ; — Apo- 
logie de Sophocle contre la lettre de Vol- 
taire, 1719, in-8* : cette lettre de Voltaire est 
la troisième de celles qd sont à la tète d* Œdipe ; 
— Mord FoMi Quintiliani de oratoria Insti- 
tutione libri XIL Totum textum reeognovit^ 
emendavUy selectas variorum intefpreium 
notas recensuit, exploravU, castigavit, raras 
aàjecit, etc.; Paris, 1725, in-fol. : cette édi- 
tion lui attva une querelle avec P. Burmann, 
qui lui rqifrochait très-justement de n'avoir pas 
profité des manuscrits de Paris, quoiqu'ils fus- 
sent si bien à sa portée; à cette Spistola Pé- 
tri Burmanni adCL Capperonnerium, Leyôe^ 
1726, iBt-4!^, contenant encore Taccusation d'un 
plagiat commis à son égard par Capperonnier 
dans ses Notx variorum, ce dernier répondit 
dans une hrodmre, mais qu'il n'a pas fait im- 
primer : qudqœ inférieure à celle de Burmann 
pour la partie critique, l'édition de Capperon- 
nier sera toiqonrs recherchée pour ses annota- 
tions touchant l'ancienne rhétorique; -^ Obser- 
vations et corrections sur la version latine 
des fragments d^Hippolyte par Anastase, sur 
un passage des fragments de Clément d'A- 
lexandrie, mal traduit par D. Nourry, et sur 
la version de V Apologie d^SunomUis, hisérées 
dans l'édition des Antiqux lectiones de Cani- 
sius par Basnage, sous le titre de Thésaurus mo- 
numentorum ecclesiasticorum; Anvers, 1725, 
7 vol. in-fol. ; — Observations et annotations, 
dans l'édition du Thésaurus lingux latinx de 
Robert Estienne, publiée à Bâle, en 1740-1743, 
4 Tol.in-fol. ;— Explication et jusUftcation du 
sentiment de Longin touchant le sublime ^un 
p^tssage de MoUe, dans l'édition des Œuvres 
été Boileau, par Lefèvre de Saint-Marc; Paris, 
1707, 5 vol. in-8» : on y trouve l'éloge de Cap- 
peronnier par M. de Saint-Marc; — Antigui 
Ehetores latini et francisci Pithoei Èiblio- 
theca, olim recognovit, emendavit, notis 
auxity etc.; ouvrage postimme, publié, d'après 
le manuscrit de C, par Range, professeur à 
Strasbourg; Strasbourg, 1766, «^4";— Remar- 



ques sur la traduction de Quintiliên par Gé" 
doyn, publiées par son parent Jean-Augustin 
Capperonnier, dans l'édition de cette traduc- 
tion; Paris, 1803, 4 vd. in-12. Vffistoire lit- 
téraire de Montdidier, du P. Daire, parie en- 
core de beaucoup d'ouvrages de Capperonnier 
laissés en manuscrit. [ Sne, des g, 4u m., avec 
addit] 

Éloifê de ComMnmntar par Lêfévrê de St-Marc, dant 
Tédltlon dw OBaTret de Boileau. — Ersch et Griiber, 
AUçem, Enc^elop. — Éloge de M, Capperonnier par 
Dupay, daoa lea Mémoire de TAcad. dea lascrlpt, toL M, 
p.t4S. - Sax, OnoiHastteon, VU, is«. 

CAPPBBONinBm (/ean), neveu du précé- 
dent, philologue français, né à Montdidier le 9 
mars 1716, mort à Paris le 30 mai 1775. Ce fut 
un proche parent, le curé de la Hérdle, qui 
l'instruisît d'abord chei lui, et qui le fit ensuite 
envoyer à Amiens. Appelé en 1 732 à Paris par son 
onde Claude , il obtint bientôt, en 1733, une place 
d'aide à la Bihliothèque royale. En 1744, il suc- 
céda à son oncle dans la chaire de grec an collège 
de France; et, en 1749, il fut élu membre de l'Aca- 
démie des inscriptions. En 1759, il devint premier 
garde des manuscrits de la Bibliothèque royale, 
et remplaça enfin, en 1760, l'abbé Sallier comme 
premier garde des imprimés, n continua l'œuvre^ 
de son onde, et s'est distingué également comme' 
auteur de nouvelles éditions dM classiques an- 
dens. On a de Ini : Julii Cxsaris Commenta^ 
rii; Paris, 1754, 2 voL in-12; — Poésies d^A- 
nacréon, en grec , texte revu par J. Capperon- 
nier et Meusnier^erlon, avec la trad . de Gacon ; 
Paris, Grange, 1754, in-16 ;^Lexicon Platoni- 
cum Timxi Sophista , c<^ d'après un manus- 
crit de la Bibliothèque de Paris par Capponnler 
et édité d'après cette copie, avec des notes, par 
Dav. Ruhnken; Leyde, 1754, in-4''; —Plauti 
Comœdisf; Paris, 1759,3 vol. in-12; — His- 
toire de saint Louis par Jean , sire de loin- 
ville, etc., éditée en société avec Mdot et SalUer ; 
Paris, 1/61, m-fol.; — Mémoires, insérés dans 
le Recueil de V Académie des inscriptions, et 
intitulés Sur la différence entre les escla- 
ves domestiques des Spartiates et les ilotes; 
Observations sur l'ouvrage de Denys â^Ha- 
licamasse,intitulé Sur l^ Excellence de Vélo- 
cution de Démosthène, tom. XXTV, année 
1756; Sur Pérégrin le Cynique (tom. XXVIII, 
1761); — Notes aux Histoires d'Hérodote , 
incorporées à l'édition de Wessding; Ams- 
terdam, 1765, in-8«; — Justini Historiés; Pa- 
ris, 1770, in-12; — Sophoclis Tragœdiœ sep* 
tem,cum interpretatione latina et scholiis ve- 
teribus et novis; Paris, 1781, 2 vol. in-4'' : cet 
ouvrage posthume, publié par J.-F. Van Viiliers, 
qui y a ajouté les notes, est le plus faible de tous. 

GA pPBEOif NiBB (Cloude-Morie), fils de Jean, 
naquit en 1758, et mourut en 1780. H était déjà 
employé à la bibliothèque du Roi lorsqu'il se 
noya par accident, an retour d'une promenade à 
Saint-Cloud. 

Chaudon et Delandloe, Nouv. Dict, AM. 



697 



GAPPEROimiER -- CAPPOM 



638 



cAPPBRomin (Jean-'Àugustin) , philo- 
logue français, aerea de Jean Capperonniery 
né à Montdiditf, en Picardie, le 2 man 1745; 
mort à Paris en 1820, Appelé par son onde à 
Je seconder à la BiUiotlièque royale, il se livra 
avec ardeurila sdenoe bifaûographlqoe. En 1 780, 
Inbliothécaire du marquis de Paulmy, il aug- 
menta sa collection, qui devint une des plus riches 
pour les romans et la littérature italienne. Quoi- 
qu'il ne s'oocupAt que de ses livres, une dénon- 
ciation le fit jeter en prison pendant la terreur ; 
il n'en sortit qu'à la chule de Robespierre. 
Réintégré dans son emploi à la Bibliotbèque na- 
tionale, il y fut nommé conservateur des livres, 
avec Van Praét, lors de la réorganisation de 
ce dépôt en 1796. Il reçut en 1806 la décora- 
tion de la Légion d'honneur, distinction dont 
ses travaux et son savoir le rendaient digne. On 
a de lui : Académiques de Cicéron, avec le 
texte latin de Cambridge et des remar- 
ques nouvelles, outre les conjectures de 
Davies et de Bentley; suivies du comment 
taire latin de P. Valence, etc. ; nouvelle édi- 
tion, revue, corrigée , augmentée de la ira- 
dfuction française du commentaire de Va- 
lenee, par de Castillan; 1796, 2 vol. in-12 ; — 
Quintilien, de P Institution de Vorateur, 
trad. par Pabbé Gédoyn; 4** édit., revue, cor- 
rigée, augmentée des passages omis par le 
traducteur, d'après le mémoire manuscrit de 
Claude Capperonnier ; 1803, 4 vol. in- 12. —Il 
a donné, pour la collection Barbou, des éditions 
de Justin, Eutrope, Aurélius Victor, Virgile, Ho- 
race, Martial, Catulle, Xi bulle. Properce, et du 
Praedium rusticum du P. Vannières. 

GUTOT DE FÈRK. 
Rabbt, Bioç. Oet Contwmp.^ Quérard, la France lit- 
téraire. 

* CAPPiDUs, généalogiste et théologien fri- 
son, surnommé Slauriensis (du lieu de sa nais- 
sance ), né à Stavoren, vivait vers 920. Il avait 
écrit les vies des saints Lebuln , Otger, Plechelm 
et Odulphe, ainsi que la généalogie des souve- 
rains de la Frise ; ses manuscrits furent détruits 
dans l'incendie de la bibliothèque de Stavoren. 
Les fragments qui ont échappé à ce sinistre font 
dire à Suflrid que nul écrivain n'eût mieux re- 
produit que Cappidus les antiquités de la Frise. 

Ubbo Emmias, Rerum Frisicar. Oistoria. — J. Pler- 
•OD, Snf/ridi de FrisUmum jéntiquitaU et Origine, III. 
-Iden . de Scrifitoribui Frisirn , décade XVI. ^ Pa. 
brldiu. Bibliatk. med. et inf, mUOU. 

* GÂPPOGHI ( Pie^ro ), prélat italien, mort à 
Rome le 18 mal 1259. 11 fût élevé au cardinalat 
en 1244 par le pape Innocent JV, qu'il accompa- 
gna, l'année suivante, au concile de Lyon. En 
1247 , il assista à la diète de Francfort, dans 
laqudle Guillaume de Hollande fut nommé em- 
pereur. Après cette élection, Cappochi fut chargé 
de soutenir par les armes les prétentions de 
Guillaume et les intérêts de la cour de Rome 
en Italie ; il s'acquitta avec zèle de cette tâche 
difficUe. De retour à Rome, il fit élever l'Oise 



Notre-Daroe delà Place y domiéeidepiiis aox ser- 
vîtes. 

CInooDlua, Filtm PmUiUtm, - Aob«rt, BisSoira en 
Cardinaux. -^ Oudlo, De Script, ecclesiatt, 

^CAPPOGHi OU CAPOCiEMVS (Nicolo), pré- 
lat italien, mort à Montefiascone le 26 juilkt 
1368. Il fit ses études à Pérouse, et devint très- 
habile dans le droit canonique, à se rendit en- 
suite à Avignon, où le pape Clément VI, appréciant 
son mérite, le nonhma cardinal en 1350. Envoyé 
en 1356, comme légat, en France, avec le cardi- 
nal Talleyrand de Périgord, Cappochi et son 
collègue ne purent réconcilier le roi Jean de 
France avec Edouard HI d'Angleterre. Cappo- 
chi se trouvait en 1362 à Avignon lors de la 
consécration d'Urbain V, et suivit ce pape i 
Rome. U fonda vers cette époque un ooll^ à 
Pérouse, un monastère à Monte-Mu rcino pour 
les congréganistes du mont des Oliviers, et quel- 
ques autres édifices sacrés. 

ODoplire Panvlnl, gpitome Pontiftcum rùmanormm. 
- Aubérip Hiitoire des Cardinaux, - BoaquaC. FU 
de» Pape* d*Avi§»aa. — Oldols. dikmmmm. ^ Bas 



* cà»POJH%i,PrancescO'Antonk), po^ napo- 
litain, néà Coma (Calabre ultéciaore }, vivait vers 
1650. n était prêtre, et fit partie de l'Académie 
degli o%àosi à Haples. U a laissé un volume de 
poésies intitulé Clio, publié à Naplei, 1663 ; réim- 
priméà Venise eDl775. Lea titres de ces poésies 
sont : lÀrichc parftfrase sopra tutte U Ode 
d'Anacreonte ; — Poésie liricAe, etc. 

Cresdmbanl, StariadeUa rolg. Poe*,, p. ua^-^Top»!, 
Bibl. Napolet, 

CAPPONi, famille de la haute bourgeoisie de 
Florence, et qui a fourni plusieurs personnages 
dont le souvenir mérite d'être conservé. 

Càppomi (Gino ), mort en 1420. On lui doit le 
récit de la révolte des cardcurs de laine ( ciompi ) 
contre le parti aristocratique qui dominait à Flo- 
rence ( 1378 ). Il avait été exilé à la suite de cette 
insurrection. Rentré en 1382 avec les guelfes, il 
s'occupa surtout de l'état militaire. Déoemrir 
de la guerre en 1405 et 1406, lorsque les Flo- 
rentins firent laconquète de Pise, il eut une grande 
part à ce succès, et fut le premier gouverneur 
donné à cette ville. U écrivit l'histoire de cette 
guerre, et déploya une grande prudence dans sos 
gouvernement. 

Son fils Neri, mort en 1457, suivit l'état mOî- 
taire, et balança par sa répulation et son in- 
fluence le crédit de Côme de Médids ; mais 11 ne 
lutta pas contre lui. Pendant quarante ans il 
remplit de hautes fonctions, sans avoir en ni en- 
vieux ni ennemis. Il a laissé des mémoires sur 
son admmisti-ation. 

CàPPONi (Pierre),petit-filsdeNeri, occupa aus- 
si les premiers emplois de la république, et fut 
chargé de plusieurs ambassades. Lorsqu'en 1494 
le roi de France Charles VUI, à qui Florence 
avait ouvert ses portes comme à nn hôte et à on 
allié, prétendit que cette viUe eôt à le reconnaî- 
tre pour son vainqueur et son souverain, Capponi 



639 



CAPPONI 



6S0 



eut aTec lui plosieurs conférencea. Le roi ayant 
fait lire devant lui un impérieux ultimatum, 
Pierre Capponi arracha des mains du secrétaire 
le papier, qu'il mit en pièces : « Vous pouvex, 
dit-il an roi, fiûre sonner vos trompettes ; nous 
sonnerons nos cloches! » Puis il sortit ayec 
ses colièj^ies. Sa fermeté étonna Charles, qui 
le rappela, et conclut un traité modéré avec les 
Florentins. En 14d6, Pierre Capponi lut tué au 
siège d*un petit château. [I^ttc, des g. du m,] 

Slsmoadl, HUt. <Ut r4p, ital. 

CAPPoni (Alexandre- Grégaire f marquis 
ne), archéologue et bibliophile itaUen, né & 
Rome en 1683, mort dans la même Tille en 
septembre 1746. Issu d'une £B«nille de patri- 
ces romains, il fut nommé de bonne heure 
majordome du pape. Homme distingué par 
son goût éclairé pour les arts et les antiquités, 
il seconda puissamment le pape Clément xn 
lorsque celui-ci conçut, après 1730, l'idée de 
fonder le musée Capitolin ; car c'est Capponi 
qui disposa ces immenses trésors de toutes 
sortes , statues , bas-reliefs , bustes , etc. , dans 
l'ordre ingénieux et symétrique qui caracté- 
rise cette magnifique collection. Comme direc- 
teur, il rédigea en outre le premier Tolume du 
catalogue raisonné deee musée. Mais il posséda 
aussi lui-même en propre une excellente bi- 
bliothèque, remplie des plus rares éditions, 
qu'il laissa par son testament à la bibliotlièqne 
du Vatican, et un musée de médailles pré- 
cieuses, etc., qu'il légua en mourant au savant 
antiquaire le jésuite P. Contacdo Contucd. Ce 
musée, qui fut ensuite considérablement en- 
richi , forma longtemps une section à part du 
musée Kirdier. On a de lui : Aehates Isiacus 
annularis, prodit ex museo march, Alex. -Gre^ 
gw. Capponi; Rome, 1727, în-4"; — Museo 
Capitolino, contenente imimagini di uomini 
illustri; Rome, tom. I|, 1741, in-fol.; — CatO" 
logo délia libreria Capponi ^ ossia de' libri 
italiani del marchese Alex.-Greg. Capponi^ 
patrizio romanoy son annotationi in diversi 
luoghi; Rome, 1747 in-4° : ce catalogue , com- 
mencé par C^poni lui-même et achevé par 
monsign. Giorgi, qui le fit imprimer séparément, 
est un des livres les plus importants pour la lit- 
térature italienne, et contient en outre une notice 
sur 966 manuscrits. 

AdelQDff, sopplémeni à JOeher, jéUgemêinet Gelehr- 
ten-Lexieon. - Su, Onomtuticon, Vil, tu. 

CAPVOici (Augustin), citoyen de Florence, 
décapité en mars 1513. Lorsque, le 16 septembre 
1512, les Médids eurent, à l'aide des Espagnols, 
remplacé en Toscane le gouvernement démocra- 
tique par l'oligarchie , Capponi se fit remarquer 
par son opposition an nouveau pouvoir. Dans 
les premiers jours de mars 1513, on trouva une 
lietex^ontenant les noms de dix-huit ou vingt jeu- 
nes -gens connus pour leur patriotisme et leiv 
amour de la liberté : cette liste était tombée de la 
poche de l'un d'eux, Pietro-Paolo Bo8coli,*et fut 



portée au tribunal criminel nommé magistra- 
ture des huit, Entièrement composé de créatures 
des Médids , ce tribunal crut voir sur ce papier 
l'indice d'une coiûuration ayant pour but d'assas- 
siner Julien et Laurent de Médids, d'autant plus 
que Boscoli avait d^àété noté pour quelques pro- 
pos imprudents. Il fut mis è la torture, ainsi que 
Capponi, Nicolas Machiavel, et plusieurs autres. 
La violence des tourments infligés aux prévenus 
ne leur arracha aucun aven 4e conspiration; mais 
la plupart ne cachèrent pas leur haine pour le 
gouvernement C'en Ust assez pour faire condam- 
ner à mort Boscoli et Capponi, qui fbrent exécutés 
le lendemain. Leurs prétendus complices fûr^t 
relégués en divers lieux. Léon X (Jean de Mé- 
dids) les gracia peu de temps après. 

Gambi. htoria, XXn. - FiUppo de Nerli, Cmmm^ 
tari, VI, lis. - Scip. Ammtralo, XXIX. Slfl. — Paul 
Jof«, f^ita éiUonm X. - GulchardlB. HitttHrê de eh 
taUê. - Fita di Maeehiapôm,''Uw9Q Nardl« M. Fior^ 
VI, aes. - SlMQOAdi, m^çirc des républiqueê itatiennet, 
l. XIV, IM. 

ciPPOHi (Dominique-Joseph),hVtj6nie\iT et 
théologien italien, de l'ordre des Dominicains, vi- 
vait à Bologne dans la première moitié du dix-hui- 
tième siècle. On a de lui : Johannis-AntonUFla- 
minii SpistoUfamiliares nuncpHmum éditas, 
etargumentis, notis, auforis vita,aliisqueac- 
cessionibus illustrais ; Bologne, 1744, in-S** : 
Fiaminio dlmola, un des mdlleurs écrivains 
du quinzième siède, avait écrit en latin et en ita- 
Uen, en vers et en prose, sur les sujets les plus 
différents, hagi<^^phie, grammaire, philosophie, 
littérature, etc. Capponi a encore ajouté la liste 
complète de tous les ouvrages de Fiaminio. 

Adelang. suppl. à JOcher, Miç»m. Gelehr ten-Lexico». 

*CAPPOMi (Gino-Angelo de), compositeur 
italien, vivait à Rome en 1654. On a de lui un 
recueil de Meues et de Psaumes à huit voix , 
avec un Miserere à neuf; Rome, i6hO;— Psau- 
mes et litanies à dnq voix; Rome, 1654. —La 
chapelle Sixtine possède en manuscrit une messe 
et un Cantabo Domino à quatre soprani, 

Balnl, Mëmoiret sur Palestrlna, sis. — Klreher, «m- 
eurgia univenaUs, l, 8il. - Féiit, biographie univer- 
selle des Musiciens, 

* CAPPONI (Horace\ évèque de Carpentras, 
né à^lorence, mort à Rome le 29 mars J622. Il 
fut nommé à l'évêché de Carpentras en juillet 
1 596, et fit restaurer et embellira ses frais les prin- 
cipaux édifices de cette ville; il y créa un raont- 
de-piété en 1622, et fit plusieurs donations aiix 
hospices et à la commune. Le 17 décembre 1597, 
le pape Clément YHl le nomma .recteur du Com- 
tat. Capponi a publié un Recueil des ordon" 
nances, statuts et règlements concernant 
V administration de la justice dans le comtat 
Vejiaissin; Avignon, 1661, in-8°. 

Ch. Cottter^ NoUoesur les rectetsrs dm eomtat F'tnaU" 
sin. — Baijivel, Dictionnaire de Faucluse, 

CAPPONI OU CAPPONio (Jean-Baptistc) , 
médecin et philosophe italien, né à Bologne, mort 
dans cette ville le 16 novemlve 1676. Outre.Ia 
médecine et la philosophie, qu'il professait à 



631 



GAPPOm — GAPFUS 



632 



rmiiTeraité de sa ^iDe natale, il s'est encore oc- 
cupé d'aatres branches de la sdence, telles qu'ar- 
chéologie, critiqoe littéraire, histoire, astrologie» 
en même temps qu'il coltiTait la poésie. On a de 
loi : de Othone suo sareo Commentarius ; Bo- 
logne, 1069, in-4'' (sot nnemédaiUe en bronze 
de Temperear Othon , qall avait envoyée an roi 
de France); — Ànimadversiones in Joannis 
Caroli Porcii opuseulum de/ebribus (soos le 
nom de Cliarisius Thermarias SpadoS ; il y re- 
commande les bains et la gymnastique comme de 
bons présoratifs ou remèdes contre les fièvres; 
Bologne, 1670 : ce même travail se trouve aussi 
dansles Pro«e di^AcadenUei GelaH di Bologna; 
Bologne, 1671, in-i'; —Memorie^ imprese e fi- 
tratti dtf tign, Academici Gelati di Bologna; 
Bologne, 1672, ia-A** (avec des planches). Les 
ouvrages qui suivent sont tous posthumes : 
Leetiones physicx morales ; — de Morbis par- 
iicularibus; — de Bfumano Semàne nequa- 
quaim animato; — de Erroribue cUarorvm 
virorum Laiinorum; — Paradoxon pkUoso- 
phi» democriUcmy etc. 
Éloy, Dtet. de la m/édtc. — Su. OMSMffteoii UtUrmr,, 

V, 181. 

*cappOHi {Laurent) , philanthrope firançais 
d'origine toscane, vivait en 1573. Il était allié 
aux premières Ikmilles de Florence. Forcé de s'exi- 
ler à la suite d'une guerre civile, il vint s'établir 
à Lyon, où il fit une fortune immense. L'emploi 
qu'il sut en foire lui valut, de la part des Lyon- 
nais, le surnom de Père du Peuple. Durant la fa- 
mine de 1573 , il donna la subsistance à quatre 
mille pauvres. Lyon lui doit aussi la reconstruc- 
tion de l'église des Jacobins. 

PenietU, /«f Lyoïmafa dignes dé mémoire, 1, 176. 

*GA»POif I {Philippe deNicolo), médedn ita- 
lien, natif de Florence, vivait vers le milieu du 
seizième siècle. On a de lui : Libro délia tem- 
peratura del œrpo tcfiuiito; Venise, 1556,in-8^. 

Carrère, BibL dé la Médecine. 

*CA»POifi ( Vincent), poète italien, natif de 
Florence, où il mourut en 1688. Il fit ses pre- 
mières études sous le célèbre Galilée, et voya- 
gea ensuite dans les principaux pays de l'Eu- 
rope. Do retour en Italie, il fut nommé par le 
pape Urbain YIII camérier d'honneur, avec 
l'espoir d'avancement successif à la cour pa- 
pale; mais son père le rappela à Florence^ et le 
fit nommer sénateur. On a de Cappooi, sous 
le voile de l'anonyme : Parafrasi poetiche dtf 
SalnU di David; Florence, 1682, in-8* ;— Trot- 
taii academici : di Dio, delV anima, delmondo 
e degli spiriti,eparc^rasi poetiche de' canti- 
leni délia S. Scrittura; Florence, 1684, in-4*. 

Meffri, Serittori FiormU, - Paltonl, Bibl. degU Fol- 
çariKt, V, sa, Ut. 

* GAPPOiri DBLLA POEEETA (Serafino-An- 
ni^ofe), dominicain et théologien bolonais, né 
en 1536, mort à Bologne le 2 janvier 1614. Il 
prit l'habit religieux à seize ans, le 25 octobre 
1552, elprofessa d'abord ja métaphysique dans sa 
ville natale, puis la théologie morale et l'Écriture I 



sainte à Rieti et à Aquila. Nommé inspecteur de 
son ordre à Ferrare, il quitta en 1581 cette ville 
pour Venise. En 1606, rappelé à Bologne, il y 
demeura jusqu'à sa mort. On a de tan : Scholia 
super Compendium theotogicse veritatis Al- 
berU Magni; Venise, 1588 et 1590, hi-8»; ~ 
Blucidationes formales in Summam sancti 
Thomse; Venise, 1588, 5 vol. in-4*; — nie 
theologia sancti Thomx Aquinatis in compen- 
dium redacta;yeDiaiet 1597, in-12 ; — Veritaia 
aure» super totam legem veterem , tum lu- 
terales, tum mysOcsSy per modum oonc/icno> 
num e sacro textu nUrabiliter exculptœ ; Ve- 
nise, 1590, in-fol. ; —■ Prœclarissima sacronm 
Bvangeliorum Commentaria^ veritates catho- 
licas super totam legem novam conelusionvm 
instar continentia, cum annotationibus tex- 
tualibus ; Venise, 1601 ; —Summa totius theo- 
logisB D. Thomx, cum eiucidationibns forma- 
libus; Venise, 1612, 6 vol. m-fd. — Le P. Jean 
Michel apubUéla ViedeSerafino Cappani^ 1615, 
in-4*'. 

ficlurd. Script, ord. PrmdêeaL, SSt - Uebard et Gt- 
nud, BibliotMvÊe mcrée. 

;gappohi (Gtfio, marquis hb), homme d'É- 
tat toscan, né à Florence le 14 septemhre 1792. 
Une cécité, fruit de longues éhides, l'avait con- 
damné à la retraite, lorsque les événements de 
1848 vmrent le ramener à la vie active. Proclamé 
chef du parti oonstitntionnel en Toscane, H fut, 
malgré ses mfirmités, placé par le gouvernement 
à la tète d'un mfaiistèro de transition. Cette ad> 
ministration , appelée trop tardivement aux af- 
foires, pressée par deux partis ég^lenaent vio- 
lents, accusée à la fois de réaction el de &i- 
Uesse, tomba devant rinsorrectioa d'octobre 
1848. Le 11 octobre 1849, M. le marqvs de 
Capponi fut choisi pour faire partie de la couh 
mission gouvernementale provisoire, institoée 
par le gonfitlonier, et que vint dissoudre le oom- 
nûssahre extrordinairo Serristori, envoyé par le 
grand-doc Depuis lors M. de Capponi a repris 
sa retraite studieuse, et achève une HisUrirt 
des papeSy conçue sur unnonveau plan. On Ua 
doit, entre autres, la création du journal VAnto- 
logia^ remarquable par ses aitides ;--un Traité 
d'Éducation. 

JHctiomuUre de la Cùnvenatiom. 

GAPPUGCiMO. Voy. Strozzi. 

*GAPPU8 (Jean-i2ap<w^0),oompositenr fran- 
çais, né à D^on, mort vers 1770. Il était pen- 
sionné de sa ville natale, et maître de l'Aendémie 
royale. On a de lui : tef Plaisirs de l'fftver, 
divertissement en un acte, représenté poor la 
reine, au château de Versailles, le 13 noverafait 
1730; — deux livres de Pièces de vioie etdc 
basse continue; Paris, 1730-1793, in-4® obL ;— 
deux Recueils d'airs sérieux et à boire ; Pa- 
ris, 1732, in-4^ ; — Sémélé^ cantate avec sym- 
phonie; Paris, 1732, in-fol.; ^ Petite méthode 
de musique; Paris, 1747, in-4*. 

PapUloD, BibL des autemrsde Bourgogne. —Fétu, 
Biographie universelle des Musiciens. 



633 



CAPRA 



634 



ckPtUL {Alexandre), architecte italien, né à 
Crémone au oommenoement du dix-huitîènie 
fliède, mort à la fin du même riède. Il tnyenta 
plasieors machine» utiles, et se fit oonnaitre 
inr dîTers ouvrages sur Farchitecture civile et 
militaire. On cite sniiout de lui : Trattato 
délia Geometria e délie Architettura civil* 
e militare; 1672-1683, 3 vol. in'4*' ; les planches 
qui sont ijoutées à cet ouvrage lui donnent une 
certaine valeur encore aqjourd'hoi. 

Addang. tappl. à Jôeher, Mlçem. GelekrUn'Lêxie,-~ 
IVaffler, Neuês AUgtmgknea Kmutitr-Uxieon. 

*CAPft {FraGHtsto), fils du précédent, hy- 
draulicien italien, natif de Crémone, vivait dans 
la première moitié du dix-huitième siède. On a 
de lui un ouvrage trèsHitile : êulle Arginature 
del Po, 

Nagler, Nnu» ÂUçemeinei KûnsUâr-Lesteon. 

*ck9tLk (Barthélémy), jurisconsulte et hu- 
maniste italien, mort à Milan en 1589. On a de 
lui : de Origine Romanorum, commencé par Ca- 
pra et achevé par Octavien Ferrari ; Milan, 1607, 
in-8*>; Padoue, 1676, m-fol., et dans Graevius, 
Thèses, vol. i; — de Legilnu Romanorum et 
Paulo Manutio; — de TibHs Romanorum; 
•— Inscriptiones II ad statuas summorum 
pontijicum Mediolanensittm, qux in collegio 
Jurisperitorum hxnjta urbis visuntur ; — Ex- 
pdcado Physicx Aristotelis. 

ArgelatI, BibL tmedie. 

cipna (Balthazar) , astronome et philosophe 
italien, né à Milan d'une lamUle noble, mort le 
8 mai 1626 dans cette ville. Quoique exerçant 
la médecine dans sa ville natale, il semble s*ètre 
pIntM occupé de philosophie et d'astronomie que 
de Tart de guérir. Il figure même dans Tbistoire 
de Tastronomie; car il voulait usurper sur Ga- 
lilée le titre d'inventeur du compas de propor- 
tion, et il attaqua ce savant dans un autre écrit 
sur une nouvelle étoile qui avait paru en 
1604. 11 fut phis tard créé comte palatin. On 
a de lui : ConsideratUme astronomâea «o- 
ffra la nuova Stella del 1604 ; Padoue, 1605 , 
in-4^ ; — de Usu et /abrica Cireini eujtadam 
proportUmis ; Padoue, 1606, in-4*; et Bologne, 
1655, io-4* (inséré aussi dans le tom. I*' des 
Œuvres de Galilée, Padoue, 1744, in-4**, avec 
la réplique de Galilée, intitulée Difesa contro 
aile calunnie ed imposture di Bald, Capra^ 
et publiée pour la première fois par lui, Venise, 
1607, in-4<*); — Ttfrœinia astronomica , in 
quilms non solum calculus eclypsis solaris, 
ab astronomo magno Tgchone Brahe restitu-^ 
tus clarissime explicatur, sed etiamfaeiUima 
methodus erigendi et dirigendi caleste thema 
ad ipsius PtolenuH mentem traditur; Padoue, 
1606, in-4' ; — Disputationes dux, una de 
logiea et ^us partibus^ aUera de enthyme- 
mate; Padope, 1606, in-4*. 

ArffeUU, BiàL medUm. - Corte, <M MedMMilmeii, 
— JounuU d€* Savante, année l7tl. 

*Ck9Uk DE PÉaousB (Benoit), jurisconsulte 

italien, né et mort à Pérouse, vivait en 1400. 11 



était très-versé dans le droit civil et canonique , 
et ses décisions étaient si respectées, qu*on Tavait 
surnommé V Amateur de la vérité. Entre autres 
ouvrages, il a (Ut des Commentaires sur les Dé- 
crétales et les Clémentines. 

Tataand, FUi au pius eéUltret JurttemuuiU*. — Tri- 
thème. M Seriptoribui ^eetëâiottieit. — Potaevln, Bi- 
bUotkêca êdêcta. - Dente Simon , BibUothique histo- 
riqm* de$ priitapamx atitemn en droU. 

CAFKÂ (Dominique), hydranliden italien, 
natif de Crémone, vivait dans la seconde moitié 
du dix-septième siècle. On a de lui : il Vero Ri- 
paro, il facile, il naiurcUeper owiare e rime- 
diare ogni corrosione o rovine difiume ben- 
che giudieata irremedêabile ; Bologne, 1685, 
in-4** : c'est un traité sur l'art de eoi^truire les 
digues. Na^er donne à cet ouvrage la date de 
1590, et place ainsi l'auteur dans le seixième 
siècle. 

Ctnellf, MNIoM. - Nagler, Nmut ÂUgemeUm Kûns- 
tler^Lêxiecm. 

CJLPWLL (GaUœuO'FîmHo). Voy. Capblla. 

Ck9mk( Marcel oa Michel), médedn et phi* 
kMophe italien, né au roiUen du seizième siècle 
à Nicosie, dans 111e de Chypre; mort à Mes^ 
sbie dans les dernières années du même siècle. 
U Alt contndnt, par des circonstances sur les- 
quelles Mongitore ne s'explique pas bien claire- 
ment, de quitter sa patrie, où i^ exerçait sa pro- 
fession d^à depuis qudque temps, et de passer 
en Sicile. Son premier lieu de séjour dans cette 
lie fut Palerme, qu'il échangea bientôt contre 
Messine, où le magistrat lui conféra, en récom- 
pense de ses seriices, le droit de bourgeoisie. 
Ayant assisté, en 1571, an combat du golfe de 
L^>ante avec Jean d'Autriche, qui l'avait pris 
pour médecin, il revint, à l'issue de cette expé- 
dition, terminer sa carrière dans sa patrie adop- 
tive. On a de lui : de Sede animsB et mentis 
ad Aristotelis prœcepta, adversus Galenum; 
Palerme, 1589, in^**: — de Immortalitate 
aninuB rationalis juxta prindpia Aristotelis, 
adversus Epieurum, Lucretium et Pythagori- 
cox; Païenne, 1589, în-4»; — de Morbi epide- 
mici qui miserrime Siciliam depopulabatur 
anno i i9i , itidemque 1592, causis,sympto' 
matibus et euratione; Messine, 1594, m-4*'. 

Mongttore, Blbliotheca Sieula.t. 111, p. ft. - Man«et, 
BiblMHeea Seriptonm mêdi^wnm. — Éloy, Dia. 4» 
Mêd. " BiOQrapM* médUaU. 

*GAPftA (Ifartono-Antonio )jM)êteitalien, né 
à Savignagno, dans les États de l'Église, en 1739 ; 
mort à Rome le 22 octobre 1793. n embrassa 
les prinêipes des philosophes français du dix- 
huitième siècle, Alt accusé dlmpiété à l'inquisi- 
tion, et détenu quelque Usinps en prison, n par- 
vint à s'en échapper, et se réfugia près du grand- 
duc de Toscane Léopold. Ayant fidt sa paix avec 
l'inquisition, il revmt dans sa patrie sans pou- 
voir se soustraire à la misère, et alla mourir 
dans l'hôpital du Saint-Esprit, à Rome. On a de 
lui : Nottepoetica; Faënza, 1775 ; — la Rocca 
di Lugo incendiata; Faénza, 1776 ;— dei Notti 
' poetiche; Césène, 1777 : c'est une hnitation 



63& CÀPRA — 

des Pfuiti d*Yomig; --IHo VI allé paludi Pon- 
fine; Rome, 1780; — des satires et on sonnet 
sur la mort de Voltaire. 

Tlpaldo. moçrafimdeçU Ital., Itl lâT. 

GAPEAis (saint), martyr, né à Àgen, dé- 
capité dans la même Tille le 6 octotn-e 287. U 
passait sa vie dans une caverne voisine de la 
ville, lorsqu'un Jour il aperçut, dit la légende, 
le supplice de sainte Foy. Il oourut aussitôt se 
déclarer chrétien à Daden, gouverneur de l'Es- 
pagne tarragonaise, qui alors se trouvait à Agen; 
celni-d Ini fit trancher la tête. Vers le milieu du 
cinquième siècle, Duldde ou Dulcice, évêque d'A- 
gen, fit bâtir une église sous Finvocation de saint 
Caprais. La vie de ce martyr a été écrite par Ber- 
nard Labenazte; Agen, 1714, in-12. 

autotn litUrmin <te Ftancê, lit, I7S. - BaUlet, Fie 
dêiSainu. ^ Anûré'AeieUeeowbe^SttaiiMitonquetiW 

CAPRAIS {scUnt), on Capraisef mort le 
!•' juin 430. Après s'être livré à l'étude de l'é- 
loquence et de la philosophie, il renonça au 
monde, et se retira dans une solitude des Vos- 
ges. Là un jeune seignenr. Honorât, qui de- 
puis fut évêque d'Aries, vint le trouver. Ils 
firent ensemble divers pèlerinages. Arrivés dans 
rtle de Lérins (Var), Honorât fonda le célèbre 
monastère de ce nom, dont il ne consentit à être 
le chef que sous la direction de Caprais. 

BalUet, riM Oêi SatiUt. — UiiMrê UtUrgin delà 
France, t UI, 878. 

CAPRàLls. Voy, Cabràl. 

GApRANiCâ ( Dominique), cardinal italien, né 
à Capranica, près de Palestriae , le 31. mai 1400 , 
mort le 1*' septembre 1458. Il fit ses études à 
Padoue et à Bot<^e, et devint l'un des hommes 
les plus savants de son temps. Le pape Martin V 
le pourvut de divers emplois importants, lui 
donna le gouvernement dlmola, et le fit cardinal 
en 1426 ; mais ce pontife étant mort en 1 431 sans 
avoir remis à Capranica la barrette et l'anneau, 
marques de la dignité de prince de l'Église, les 
autres cardinaux refusèrent de l'admettre au 
conclave. Capranica adressa au nouveau pape, 
Eugène IV, une protestation solennelle; mais, 
au lieu d'en obtenir justice, le pape fit ins- 
truire contre lui, le dépouilla de ses titres, et fit 
saisir ses revenus, même particuliers. Capranica 
s'adressa alors au concile de Bàle, qui le rétablit 
dans .sa dignité. Eugène, mieux éclairé, fit à son 
tour des démarches pour apaiser le cardinal, 
justement irrité. Koi>-seulement il le confirma 
dans ses anciennes charges , mais il l'envoya en 
1443, comme légat, pourchasser François Sforoe, 
qui s'était emparé de la Marche d'Ancône. Ca- 
pranica ne réussit pas : il fut vaincu, blessé, et 
obligé de prendre un déguisement pour échap- 
per à l'ennemi. En 1445, nommé au gouverne- 
ment de Pérouse , H y rétablit l'ordre et la sûreté. 
Nicolas V le prit en affection; et, s'en étant servi 
utilcm^t auprès d'Alfonse V, roi d'Aragon, fl le 
récompensa par la charge de grand pénitencier. 
Capranica a laissé : Jtalica constituenda, ad 



GAPRARA 



63G 



Aifimstm reffm, dans YÉUptmia Uhutraia 
d'André Schott, t 1" ; — de RationepontiAca- 
tus maximi administrandii ^ de Àctione 
belli contra Turcos gerendi; — de Contemptu 
mundi; Florence, 1477, lii-4»; traduit en itaHcB, 
Florence, 1477, in-4», et Vemse, 1478, in-4*. Ce 
ouvrage a eo de nombreuses éditions dans b 
plupart des langues d'Europe. 

OiconliH, Bvitomê Poid^M^m Rcmtmortim, — Pte- 
Una, dé ntU PonH^teum. -SpviHie, ConibmaUo jtimm- 
Uum. — Dnptii, BWUithèq^ê det AvAemn McMsiostifuet. 
quinzième ilèole. - B. Pogge, FU de Caprmnieti, daa» 
Baluze, BUseelt^ III, M8. - Michel GataUnl, Fie de Ca 
pranicai Fermo, 1798, tn-4*. 

*CàPEAJio (Pietro), prélat et savant italien, 
né à Rome en 1739, mort dans la même vflle le 
24 février 1834. Il ftit reçu docteur en théolog^ 
à l'université Grégorienne, nommé professeur 
d'histolre ecclésiastique et bibliothécaire «le la 
même université. Pie VU le nomma prélat de 
la chambre, et secrétaire de la commission char- 
gée de la correction des livres liturgiques de 
l'Église orientale. Léon xn promut Caprano 
à l'archevêché d'Ioonium, le nomma secrétaire 
de la Propagande, et cardinal en 1838. Enfin 
Pie Vm le fit préfet de la congr^tion de l'In- 
dex, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort 

Heorion, ^nmiairs biographiqu». 

CAPRAKA (Albert y comte ne), général cft di- 
plomate autrichien, né à Bologne en 1630, mort 
après 1M6. Neveu da célèbre géoéral Pioeolo- 
mini, il entra, eomme son frère atné, an servkc 
de l'Autriche. H combattit surtout en Hongrie, 
mais ne commanda jamais en chef des armées; 
sa gloire a été effacée dans cette carrière par 
celle de son frère aîné. On connaît Albert sur- 
tout comme litlératear et comme diplomate ; c'est 
en cette qualité qu'en 1682 JI fut envoyé piés 
de la Porte Ottomane pour obtenir la prolonga- 
tion de ia trêve; mais la Porte, excitée par les 
révoltés hon^ois et transylvains, persista dans 
ses prétentions exorbitantes, entre autres cdie 
d'un tribut amûel d'un million de francs, pré- 
tentions exprimées avec les formes les plus in- 
sultantes. Lecomte Caprarartvmtdoiicsansréstti- 
tat dans la ville de Vienne, qui, l'ann^ svnvante, 
vit les Turcs sous ses murs. Mais la fortune leur 
ayant été défavorable, ils se virent, quelques an- 
nées plus tard, forcés de traiter avec le cabinet de 
Vienne, qoi, en 1685, envoya Capmra pour ia se- 
conde fois à Constantinople. Après cette époque, 
il semble s'être retiré du servioe actif ; csr il n'est 
plus question de lui. Ses ouvrages sont snitoot 
des traductions; en voici les titres : l'Uso de^ 
P€USioni, traduit du français du P. Senanlt; Bo- 
logne, 1662, in*8®; — Seneca, délia Clemensa; 
Lyon, iWA,in^^;^Seneca,d€llaBrevUàdeUa 
Vita, parafrasi; Bologne, 1664, in-12;— S»* 
neca^ délia Collera^ parafrasi; Bologne, 1686, 
in-12; — il Disinganno, owero il pastwt 
délia notte/elice, tradotto dallo spagnuolo; 
Venise, 1681, in-12; — Rclaztone del viagçio 
/alto a Constantinopoli, e Htorno in Germ»^ 



637 



CAPRARA — CAPREOLCS 



638 



nia, delL itlustr. cùnie Alberto Caprara, per 
trattare la continuazione delta tregua; Bo- 
logne, 1684, iii-12 ; relation rédigée, sur Tordrede 
Caprara, par soa secrétaire et compagnon Gio- 
Tanni Benaglia; die fut traduite en allemand, 
Francfort, 1687, ra-8*; — quelques pièces de 
circonstance. 

Adeinng, nappl. A JOcber, jillgem. CtUhrten'Leslcon. 
— Haoïroer, MUtoire âet Ottomant. ~ Eraeh et G^- 
ber, jéllg, Encjfclop. 

GA»AAftA (^n^os-^yZviiu, comte Dt), ftère 
du précédent, général allemand, d*origtee ita- 
lienne, né à Bologne en 1631, mort le 3 féTiier 
1701. Il était d*nne noble famille de Bologne, où 
son père, le comte Nicolas Caprara, était séna- 
teur; le célèbre Piccolomlm était son onde, et 
MontecucuUi son parent. A la fin de la gnerre de 
trente ans. Il snirH ce dernier en Suède, en Alle- 
magne, en Italie. Il fit quarante-quatre campagnes 
au seryice de Tempereur. Battu en Allemagne en 
1674 parTurenne, il fut plus heureux en Hon- 
grie en 1683, et en 1685 il enleva Neubausel 
aut Turcs. La mésintelligence qui régna souvent 
entre lui et les ofBders placés sous ses ordres 
nuisit à ses succès : on lui reprocbe anssi de 
s'être prononcé dans le conseil inférieur contre 
le prince Eugène, dont il enviait la gloire. Ce 
qoi lui fait plus dlionnenr, c'est le talent diplo- 
matique dont il fit preuve dans plusieurs occa- 
sions. 

Brseh et Grnbtr, jiltçt», Knéyel, 

gapraml (J€an-Bapt%ste\ prélat et homme 
d'État italien, morte Paris en 18 10. Il étaitné à Bo« 
logne en 1733, fils de François, comte de Monte- 
cucuUi ; mais il porta toujours le nom des Ca- 
prara^ Tune des maisons les pins célèbres d'I- 
talie, AMit sa mère était le dernier rejeton. Jeune 
encore, il entra dans l'Église. Son mérite et la 
oomiaissanoe tonte spédale qu'il avait du droit 
politique fixèrent sur lui l'attentien dn pape Be- 
noit XIV, qui le nomma vice-légit à Ravenne, 
quoiqu'il ne (et pas encore àg$ de vingt-einq ans. 
Sons le pape Clément XUl, Caprara fht, en 1767, 
envoyé à Cologne avec le titre de nonce ; en 1776, 
Pie VI leiK passer àLoceme en la même qualité. 
£n f 786 il ent la nonciature de Vienne, où il se fit 
aimer par sa bienfaisance. Kommé canlinal en 
1792, il revint l'année suivante à Rome, et passa, 
eu 1800, à i'évècbé d'Iesi. Dans un moment de 
disette, au milieu d'un froid cruel, il fit les plus 
généreux sacrifices pour secourir le troupeau 
dont la direction loi était confiée. £n 1801, il 
fut nommé légat auprès de la république fran- 
çaise, dirigée par Napoléon Bonaparte, premier 
consul. 11 s'acquitta d*une manière remarquable 
de sa mission, qui avait pour but l'adoption dn 
concordat et le rétablissement du culte catho- 
lique en France; il constata solennellement ce 
rétablissement, en célébrant, le jour de Pâques 
1802, la messe dans l'église Notre-Dame de Pa- 
ris, en présence des principales autorités. C'est 
lui qui 'sacra Napoléon roi d'Italie, à Milan, en 
1805, Pendant neuf ans il eut des relations très- 



fréquentes avec le gouvemem^t français, et 
mourut à Paris, avenue et infirme, mais entouré 
d'une grande considération. Il fut inhumé dans 
l'église Sainte-Geneviève, en vertu d'un décret 
impérial. On a de ce prélat : Concordat et re- 
cueil des bulles et brefs de A. S. P. le pape 
Pie VII sur les affiAres de V Église de France; 
Paris, an x ( 1802 ), in-8*, avec tableau. [Enc, 
des g. du m. ] 

fioarffotng, Mémeire» de Piê r/. ~ Moniteur, 1 
bramilre aa viu et 19 germlnil an iz. 

CAPftA (jPronçoé^), Jnriseonsnlte et histo- 
rien savoisien, mort en 1705. n était président 
de la chambre des comptes de Savoie. On a 
de lui : Catalogue des chevaliers de rAnnon" 
ciade de Sateaie, depuis son mstitution par 
Amédée VI jusqu'à Charles-Ëmmanud, suivi 
d'un Traité dn Saint-Suaire de Turin; Tto- 
rin, 1654, in-fol.; ~ Traité Mstoriqws de la 
chambre des comptes de Savoie; Lyon, 1662^ 
in-4» , avec 142 gravures. 

PeUer, Dictimnairê kittori^m. 

CAPRBOLB on CAPRBOUT8 (/eoii), théolo- 
gien et dominioain fhnçais , né dans les environs 
de Rodez, mort dans cette ville en 1444. Il entra 
dans l'ordre de Saini-Doininlqoe à Rodei, vtait 
enseigner à Paris en 1409, et y prit ses licences en 
1411. Il soutenait si heureusement la doctrhie de 
saint Thomas , quH fht surnommé le prince des 
Thomistes, Ses supérieurs Tenvoyèrant à Tou- 
louse présider aux études de son ordre. On a 
de Capreole x quatre livres de Commentaires 
sur le Maître des sentences, einne Déjense^de 
la doctrine de saint Thomas ; Venise, 1483, 
in-fol. 

fiehard, 5tTipCortt oréMi Fneàioatvrwm. ^ Rldurd 
etfilrattd,«iM.Mi«r4p. 

CAPftBOLB on GàVBBOLUS ( Andréa), théo- 
logien et canoniste italien, né à Bresda en 
1671. On a de Ini nn TraUé des eas eeelésias' 
tiguês; Breseia, 1571. 

DuplD, Tmbtê éêi AfOmtrt êcet^Uiti^wêi, aelzlèai* 
siècle, p. 933. — Richard el Giniid, BibL taerie, 

CAPRBOLB, CAPRBOLtS OU CATRIOLO 

( Élie), jurisconsulte italien, natif de Breseia, 
mort en 1519. On a de lui : C'Arottica de RC" 
bus Brixianorum ad senahm populumque 
Brixlanxwi opus, ouvrage Imprimé dans le The» 
saurus Antiquitatum Italix de Burmann, et 
traduit en ilaUen par SpinI ; Bresda, 1 585, in-4' ; 
— de Confirmattone Christian^ fidei ; Bres- 
eia, 1499, hi-4A ; -— Defensio statuti Brixien* 
sium; — de AmbitUme et Snmptiims fan»* 
rum mknuendis, 

Leandro Alberti, Oeferiptlo tiàHm. - Le Hire, Strip^ 
tore» xrill istculi. 

CAVRBOLV8, évèquo de Carthage» vivait 
dans la première moitié du cinquième siècle (1). 
11 prit une part active aox disputes qui agitèrent 
l'Ëglise à cette époque, et il combattit les opi« 
nions des hérétiques dans divers écrits, dont deux 
seulement sont venus jusqu'à nous: une lettre 

(I) Du MpUème siècle, d'après la Biogr, unipors» 



639 CAPREOLUS 

en grec, adressée au synode d*Éphèse, et une épl- 
tre aux Espagnols Vital et Constance contre la 
doctrine de Nestorius. On les trouve dans les 
recueils de Conciles publiés par Labbe et Har- 
douîn, et dans la Biblioth. des Pères, G. B. 

r.ave, Seriptonun ecelaiasticorum Hi^orla, L I, 
I». 4M.— Dnpln. JiM. dêi Auteun tccUsUutiquêt» t. IV, 
p. 49. ~0. CellUer, Hitt. en auUurt gacréi et ecclétioê' 
tiquet, t. -XUU p. 4M. 

*CAPftBOiiVS {Jacques ), philosophe et ma- 
thématiden iVançais, vivait dans la première 
moitié du dix-septième siècle. On a de lui : 
Arithmetica ; Paris, 1 622, in-4'' ;— de Spluera ; 
Paris, 1623, 1629 et 1640, in-S**; — Oratio 
cardinaliLugdunensi Alphonso Rickelio^ ha- 
bita an. 1647 in auditorio regio Cameracensi; 
1647, in-r» ; — DisputatU) de libero ÀrhUrio ; 
Paris, 1649, in-4*». 

Lelong, BibUùtMque hUtori^yê de la Fnate: 

GAPKBTA on GAPKBTTA (Goudentio-Brich), 
canoniste italien, né à Venise le 22 novembre 
1730, mort à Parme le 11 novembre 1806. Il 
enseigna la théologie à Florence, à Pavie, et enAn 
à Parme. On a de lui : Gwtavus 111, Suecix 
rexj regix potestatis restitutor ac publier 
tranquillttatis assertor; Parme, 1784 : cet 
ouvrage fut présenté par Tanteur à Gustave HT, 
roi de Snède, lors de son passage à Parme. 

Bellomo. Oraiion funèbre de Capretta,- VeolM, 1806. 

*€APftiAiio (/can-/>i«T«), littérateur ita- 
lien, natif de Brescia, vivait vers le milieu du 
seizième siècle. On a de lui : délia vera Poe- 
tica libre uno; Venise, 1555, in-4*. 

ClneUI, JiM. 

CAPftiATA {PietrO'Géovanni), juriscon- 
sulte et historien; natif de Gènes, mort vers 
1 660. Outre son talent d*avocat, il réussissait sur- 
tout, suivant Paulus Amantius, à terminer les 
procès par la voie de conciliation. Comme his- 
torien, set travaux sont estinudbles par leur net- 
teté et leur exactitude. On dte de lui i : Istoria 
sojura i movimenti d' arme successi in Italia 
deir anno 1613 fino al 1646 ; 2 parties, Gènes, 
1644-1648, in-8*. 

Bajrle, DieHonnaire erUiquë. - SopnnI, Seri*. lÀ- 
gnri, ~ Oldoln, Athaunm liçurie. 

«GAPftiGOAifus ou STBiRBOGK (Samuel), 
musicien allemand, vivait dans la seconde moi- 
tié du dix-septième siècle. On a de kd : Raptus 
Ptoserpinx; Stuttgard, 1662, in-4''; — Opus 
aureum Missearum ad t,iO et \1l', — Sonus 
redactus cum Basso ad Organum; Francfort, 
1670, in-fol. ;— NeuHmgestimmte und erfreu- 
liche Tc^fel^Musick ftii/ 2, 3, 4 and 5 Fo- 
kalstinunen und Basso contimto { Nouvelles 
diansons bachiques, mises en musique à 2, 3, 4 
et 5 voix, et à basse oontiniie ) ; Francfort, 1670, 
in-fol. ; — Theairi musieipars prima auctiar 
et correctior; V^unbourg, 1670, in-fol.; — 
Continuirte neu^angestimmte und erfreu- 
liche Tafel'Musik ( Smte des chansons à boire 
mises en musique ) ; Dillingen, 167 1 , in-fol. 
• Gerber. KUnttler-Lexicon. 

«GAPRiHi OU ckPVLinfjs (Gtan-Antonio), 



— CAPUA ^40 

tliéologien et philosophe napolitain, né à Aqu'ila 
en 1614. n appartenait à la compagnie de Jésus, et 
fut professeur de belles-lettres et de philosophie 
dans plusieurs maisons de son ordre, et recteur de 
divers collèges. Il a publié, sous le pseudonyme 
de Siderius Léo : Apes Barberinae universa 
philosophia; — de Motu Trepidationis terrx; 

— Lux philosophica. 
Bayle, DUt. hUtor. - Alegambe, Bibl. ScripL toekt. 

Jesu, — Toppl. Bibl. NapoM. 

GAPBOH A ( Arcangelo de ) , fhndseahi et 
prédicateur sicilien, né à Païenne, mort k Tra- 
pani en 1577. Il entra k dix-huit ans dans un 
couvent de capucins, malgré Topposition de sa 
famille. H prêcha avec talent dans les principales 
villes de Sicile, et fonda à Trapani trois confré- 
ries de son ordre et un boitai public. On a de 
lui : Statuta et Documenta pro confratemi- 
tatibus domus hospitalis Montis Pietatis et 
Miserieordise in civitate Drepanensi* 

Mongttore. BiblMkeca SiaOa. - Richard et G<raiid, 
Bibl. iocrée. 

*€AP8iiis (HenH), théologien luthérien 
allemand, né à Gorden, près de Bilxebattel, dans 
le duché de Holstein; mort, le 9 mai 1706, 
à Burg (dans la même contrée). Après avoir 
éhidié à Wittemberg, il fut élu en J670 pas- 
teur k Buiig, où il resta jusqu'à sa mort. On 
a de lui : Disputatio de Ion» diaplo thalas- 
siof V^ittenberg, 1659 et 1667, in^''; — IHsp. 
de MysterioVerbi: Wittenb., 1659, m-4'';-> 
JHsp. de Papistarum Consensu; V^ittenberg, 
1660, iB-4<'. 

Adelong. mpplémciit ù JOcher, ^^90111. Ceêûtrlm- 
Lexie^n. 

GAPTAIi DE B1TCH. Voy. GeAILLY. 

CAPUA {Andréa da), jurisconsulte napoUtaâi, 
vivait en 1282. Il était avocat fiscal à Naples, et 
a écrit sur le Digeste, le Code et les CoBstihi- 
tions de Naples. 

Moi«ri,iMc(.AM. 

CAPUA ( Bartolomeo da ) , juiisooiMiine na- 
politain, mort en 1300. Il occupa lenj^emps «les 
emplois les plus élevés du royaume de flapies. 
On a de lui : Glossm ad ConstUutiones regni 
NeapolUani; Venise, 1594, in-fol.; — 5tii^- 
lanajuris; Francfort, 1596, 2 vol. 

Dente Simon, Bibl. kist. du Auteurs de DniL-Uù- 
Tét\, Met. kUt. 

CAPUA OU Di CAPOA (Leonordo), médecin 
napolitain, né à Bagnok) en 1617, mort le 17 
janvier 1695. H étudia d*abord la philosophie et 
la théologie chez les jésuites, et s'appliqua en- 
suite à la jurisprudence, qu'il abandonna à son 
tour pour la médecine. Ce fut alors qu'il apprit te 
grec, afin de pouvoir lire dans leur langue Hippo- 
crate, Galien, etc. En 1630, il revint à Bagnolo; 
mais ayant été impliqué dans un assassinat, fl s*es- 
fîiit à Naples, où, quelques années après, il fonda 
TAcadémie des/nves^i^o^t, destinée particulière- 
ment aux progrès de la médecine. Capua inspira 
à cette académie son goût pour la chimie, et en 
même temps son aversion pour la médedne ^ 



641 



CAPUA 



lénique. Imba d'ailleun d'an pyrmonisme outré, 
il fit consister ses recherches à proarer com- 
bien il y ayait d'inoertitode dans la médecine et 
dans rêfficacité des remèdes. Cette opinion loi 
attira la haine de ses confrères et en partie celle 
du public, qn*il priyait d'une ressource précieuse, 
Tespérance. Capua se mitan-dessos des reproches 
dont on l'assaillit, et se crut amplement dédom- 
magé par l'estime de la reine Christine de Suède, 
et par la place que l'Académie des Arcades de 
Rome lui accorda dans son sefai, sous le nom 
â'Alcestus Cillenius. Capua a laissé : LezUmi 
intomo alla natura délie Mqfette; Naples, 
1683, in-4**, et 1714, in-8*; -- Kaggionamenti 
intorno allatncertezta de^ Medicanhenti; Na- 
pies, 1689 et 1695, ln-4*;— Del parère del 
sigTwr lÀonardo di Capua, divisato in otto 
raggionamentif ne'quali narremdoiiV origine 
e à progresse délia medicina , V inctrtezza 
délia medesima si fa manifesta; Venise, 
1681, in-i""; Naples, 1689 et 1695, in-4<'; 1714, 
2 ToK in-8* ; en anglais, Londres. 1684, inr8''; 
— Vita AndresB Cantelmi cardinalis; Naples, 
1693, in-4''. La Tie de Capua a été écrite par 
N. Amenta, et son éloge par Hyacinthe GImma 
et Nicolas Crescenzio. 
ÉI07. DUtionnairê Mêt&Hqtie de la wtédêckM, 
* GÂPUGHAiro (Jérôme 'Jean oi), ttiéo- 
logien italien, natif de Venise, vivait en 1646. Il 
a laissé, entre autres ouvrages : Of^dium hebdo- 
madx sanctx, per tnagistnan Hieronymum- 
Joanninum a Capugnano, instituti prxdicar 
/oruf»; Venise, 1636, in-i6. Cetopuscnle confirme 
un fait rapporté par Maumilien Misson dans son 
Piouveau Voyage d^Iiahe ( la Haye, 1702, 3 vol. 
in-12) , et révoqué en doute par le P. Labat , sa- 
voir, qu'à l'époque où vivait Capugnano on offrait 
encore à Gènes, à la vénération des fidèles, la 
queue de l'ftne sur lequel Jésus-Christ avait fait 
son entrée triomphante à Jérusalem, relique 
conservée sans art humani, fraîche et incorrup- 
tible : Degno è ancora di sapere, corne la 
coda <f uno di quei animali, in questo atto 
adoperati del Signore, sema arte humana, 
incomUtibile si conserva oggidi in Genoa, 
presso i mieipadri di San Domenico,faeiendo 
pia remembranza délia unUlità ch* ebbe il 
figliuol d'Iddioper noi in quesia entrata, etc. 
Chaudonet DeliDdlnc , Dleti&nnairê univenel. 
*CAPUEO (Francesco), peintre génois, vivait 
vers 1634. Il passa une grande partie de sa vie 
à Modène, où il travailla presque constamment 
pour la cour : aussi ses productions publiques 
sont-elles rares. H alla ensuite à Naples, où il 
exécuta divers travaux sous la direction de l'Es- 
pagnolet Capuro emprunta beaucoup au coloris 
de ce maître, sans pourtant négliger la correction 
de dessin et l'heureuse composition de Fiasella, 
son premier maître. Il composa, en suivant cette 
manière, des tableaux en demi-figures qui ont con- 
tribué, plus que tousses autres ouvrages, à éta- 
blir sa réputation. , 

HOUV. BIOCB. UNIVERS. — T. Tin. 



— CARA 642 

Raffaello Sopranl, FiU déTUtori Genôjfesi -^ UdzI, 
Storia piitorUa. 

*GA»UEOH (Joseph), médedn français, né à 
la Roque Saint-Servien en 1767, mort vers 1849. 
Il fit ses études à la faculté de Montpellier, où il 
devint ensuite professeur, n se fit recevoir en 1 801 
à la faculté de Paris, dont il fut agrégé libre. On 
a de hii : Nova ¥nedicinx Blementa; 1804 et 
1812, ïsk'^'^'y—Âphrodisiographie, ou Tableau 
de la maladie vénérienne; 1807, in-8°;' 
Nouveau Dictionnaire de Médecine, Chirur- 
gie, Chimie, Botanique et Art vétérinaire, 
en collaboration avec Nysten; 1810, in-8**; — 
Cours théorique et pratique iP Accouchements; 
1811 et 1816, ïn-^', — Traité des Maladies des 
Femmes; 1812, in-8»; — Traité des Maladies 
des Enfants; 1812, ixt-'S*;— Manuel des Dames 
de Charité; 1816, in-12. Ces ouvrages ont tous 
été publiés à Paris. 

U Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France. — 
Leg Mêdecim dé Paris Juga par Icurt envrêi. — 
Biographie des Contemporains. 

*CAPiJTi (Octave), littérateur italien, natif 
de Cosenza, vivait à la fin du seizième siècle. On 
a de lui : la Pompa funeralefatta in Napoli, 
neir esequie del catolico re Filippo II di 
Austria; Naples, 1599, in-4». 

Gotz. Merkwurdigkeiten der Dresdner BibUothek 
(Carioslté» delà BIbUoUi. de Dresde), III, 144. -> Clément, 
BibLcur., yi,»i. 

*CAPïm (Antoine), biographe italien, de 
Tordre des Capucins, natif de la Pouille, vivait 
dans le milieu du dix-septième siècle. On a de 
lui : la Vita del P, Archangelo Scoto, capuc- 
ctno ;Naples, 1050, in-12; Bologne, 1656, in-12; 
— la Vita délia S. Febronia vergine; Ve- 
nise, 1660, in-12. 

Bernardo a Bononta, B^liotheea Capuceim. 

*GAPUzzi (Antonio), compositeur italien, 
né à Bresda en 1740. H était un des meilleurs 
élèves de Tartini, et reçut des leçons de composi- 
tion de Bertoni. En 1796, il fit un voyage à Lon- 
dres, où il composa plusieurs ouvrages. A son 
retour, il devint professeur de viokm de Tlnstitat 
musical de Bergame, et directeur de Torchestre 
de Sainte-Marie-Majeure. On a de lui : la Villa- 
geoise enlevée, ballet; Londres, 1796; trois 
recuefls de Quintetti (Venise); deux de Qua- 
tuor (Vienne), et deux concertos pour violon; 
Bologne, 1812. 

Dictionnaire des nmsMens ( 1110). — Pétia, Biogra- 
phie universelle des Musiciens. 

CARA (Pierre, comte de), littérateur et juris- 
consulte italien, né à Saint-Germain, pi^ de 
Verceil, en Piémont, vivait dans la seconde moi- 
tié du quinzième siède. On ade lui : Pétri Caras, 
Jurisconsulti clarissimi et in Pedemonte se- 
natoris et illustriseimi duci Sabaudiss consi- 
larii, Orationes etEpistolss; Lyon, 1497, hi-4'*. 
Addung.cite une seconde édition de cet ouvrage, 
sous le titre de : Orationes, accedunt epistolx 
ab ipso et ad ipsum scriptx, castigatx ab 
Joh. Bremia; Tmia, 152P, in-4«. 
t Catal. de ta Bibl. imp, de Paris, ~ Adehrag, nn^lé* 
meol à JAcher, jiUgemilnes Gelekrten^Lexieon. 

31 



648 



CARA-YOUSOUF — CARA-MOUSTAPHA 



644 



CAEA-TorsouPy promer prince de la dynas- 
tie torcomane da Mouton-Noir, vivait au oom* 
mencemeot do quinzième aiède. Fiis de Cara- 
Mohammed, commandant d'une horde de Tur- 
comans au service d'Aveis, sultan de Bagdad, il 
fut d'abord un chef de brigands plutAt qu'un 
souverain. Placé dans le Diarbekir, au pied des 
montagnes de l'Arménie, toujours prêt à dévas- 
ter les plaines de l'Irak, il se rendit redoutable 
aux habitants des bords de l'Euphrate, et surtout 
aux caravanes de la Mecque. L'approche de Ti- 
mour-Leng, déjà maître de Bagdad, le força, en 
j394, à quitter Alandschik, sa résidence, et à 
s*enfuir dans les montagnes. Dès que Timour se 
fut éloigné pour de nouvelles expéditions, Cara- 
Yousouf s'unit à Ahmed- Dschelair, sultan de 11- 
rak, qui avait trouvé un refuge auprès de Ber- 
kuk, sultan d'Egypte, et venait de rentrer à Bag- 
dad. Le retour du conquérant tartare força le 
prince turcoman et son allié à s'enfuir encore 
une fois. Ils se sauvèrent d'abord en Syrie ; et 
comme Tiroourtasch, commandant militaire d'A- 
lep pour Berkuk, s'opposait, les armes à lamain, 
À la continuation de leur fuite vers l'Egypte, 
ils se rendirent tous deux à la cour du sultan 
Bi^azetli-llderrim en 1400. L'asile accordé à -ces 
princes fugitifs fut une des causes de la guerre 
entre Timour et Bajazeth. Les Osmanlis furent 
complètement battus à la bataille d'Angora ( An- 
cyre), le 19 de zulcada de Tan 804 de Thégire 
( 18 juin 1402) ; mais Timour survécut moins de 
trois ans à sa victoire. Cara-Yousouf reprit sur 
les fils du conquérant le Diarbekir , le Kurdis- 
tan , TAderbic^an et une partie de l'Arménie et 
de la Géorgie, et enleva l'Irak à Aluned-Dsche- 
lair, qui fut tué dans la lutte en 1410. Là s'ar- 
rêtèrent les succès de Cara-Yousouf; il rencon- 
tra dans Schali-Rokh, fils de Timour, un redou- 
table adversaire, et mourut dans son camp 
d'Aougian, près de Tauris, l'an 823 de l'hégire 
(1520), laissant deux fils,Iskander et Ojehan- 
Schah, qui se disputèrent ses États; le dernier 
l'emporta, grâce à l'appui de Schah-Rokh, mais il 
fut vaincu h son tour vers 1466 par Ouzouz- 
Hassan, chef de ki tribu tureomane du Mouton- 
Blanc. 

De B<naer« fiisMrê de l'Empiré {Xtoman.- Chertl- 
Bddln-Ari, Hittoire de Timour-Beç, traduite en fraa< 
cals par Petit de la Croix. — Rascbld-Eddln, Histoire 
des Mongols de la Perse^ traduite eo français par 
M. Quatremèrc. - I/Herbelot. Bibliothèque orientale. 

CAEA-TAZiDJi-ABDPL-HALiM, chef de re- 
belles sous Mahomet III, mort en 1602. Les 
troupes soldées qui, à Keresztes, n'avaient pas 
réîpondu à l'appel du grand vizir Djigbala, et que 
celui-ci avait flétries du nom âejirari (fuyards), 
s'étaient réfugiées dans l'Asie Mineure. Cara- 
Yazidji, alors boluk-bachi (colonel) des Seg- 
bans, se mit à leur tète, n se feisait passer pour 
un prince de l'antique maison des Benou-Ched- 
dad, et prétendait que le prophète lui avait promis 
en songe l'empire de l'AnatoKe. Suivi d'une foule 
d'aventuriers et de brignids, il s'empara de Roha 



( Édesse),et parvint à gagner à saci^se Hussein* 
Pacha, que le sultan envoyait contre lili. Forcé 
de capituler dans Roha fauta de vivres, il lit ses 
conditions, s'assura le gouvernoneat d'Amassia, 
et livra à ce prix Ilua8ein-Pacha,»qui ftit conduit 
à Constantinople et périt dans les tortnres. Cara- 
Yasi^ji, au lieu de se rendre à Amassia, per- 
sista dans kl révolte, se réunit à son frère Dfdî- 
Hussein , gouverneur de Bagdad, et battit oom- 
plétemeat l'année ottomane, commandée par les 
viairs ^açan et |Ia4ji-Ibratnm. Enorgueilli par 
s» victoire, il s'arrogei^ tous les droits de la sou- 
veraineté, se forma une cour, et se donna te titra 
de Halim-GhAh ( tot^ours victorieux) : cepeih 
dant il fut battu k son tour par SokolU-Haçao- 
Pacha à SepetU, près d'Elbistan, et se réfugia 
dans les montagnes de Djamik, sur les bords de 
la mer Noire, n mourut bient6t (1601), et fut rem- 
placé par son frère Deli-Hussein : celui-ci fit sa 
soumission en 1603, et reçut en récompense le 
gouvernement de Bosnie. Il marcha de concert 
avec le séraskier Mohammed-Pacha contre P^, 
et eut avec les Impériaux des engagements dans 
lesquels il perdit six mille hommes. A la fin de 
la campagne il fut chargé de la défense d'Essek, 
puis transféré au gouvernement de Temeswar. 
Il s'y rendit odieux par ses extersrans et ses 
violences, he grand viûr, qui désiniit te débarras- 
ser de lui, provoqua un mouvement to babl- 
tants, qui tombèrent sttr te gouverneur un jour 
qu'il se rendait à te chasse, et ntassacrèrent 
presque tous tes hommes de sa suite. Deli-Hus- 
setn se sauva à Belgrade, et fut coniiamné à la 
peine capitate en 160&, comme coupable d'avoir 
offert au pape de lui livrer une yiUe dalmate 
moyennant 100,000 ducats. Malgré la mort de 
ses deux principaux chefs, l'insurrection desFi- 
rari, une des plus graves qui eussent écteté de- 
puis te fondation de l'empire ottoman, devint, 
pendant trente ans, une source de divisions in- 
testines, et fut sur le point de souatraire VAsie 
à te domination des OsmanUs. 

De Hammer, Histoire de Vempire OttomttM, L XU rt 
XUI. — Jouanntn et J. Vao Graver, Turquie, dus i'^*- 
nivers pittoresque. 

CAEA-IIOU8TAP0A, grand vizir de Maho- 
met IV, né à Merzisour en 1634 (1044 de l*bégi- 
re ), mis à mort à Belgrade le 26 déc. 1 683 (6 mou- 
harrem 1095 ). Fils de Ouredj-Bey, capitaine de 
spahis tué devant Bagdad, il dut un avanc«- 
ment rapide à l'amitié du grand vizir Kuprulî- 
Mohammed, qui le fit élever avec son propre 
fils Abmed, et le désigna à la ptece de graoïl 
écuyer en 1661. Cara-Moostapba était caimacaii 
lorsqu'il fut nommé grand vizir en 1676 (lOST-, 
après te mort de son beau-frère Ahmed-Pacha; 
mais il ne fit preuve que d'orgueil, d'avarice et de 
cruauté dans ceposte, où les deux Kupruli avaient 
déployé tant de talent et de vertu. Il eut pres- 
que dès le début de son ministère une vive al- 
tercation avec l'ambassadeur français, M. «te 
Nointel, qui refusa de s'asseoir au-dessous du 



64â 



CARÀ-MOUSTAPBA — GARÀGALLÀ 



G4G 



sopba 4ur leqpol était placé Iç grand Tizir, et 
mena^ de quitter (Donstantinople. Cara-Hoas- 
taplta, en reada»t compte au sultan de la con- 
duite de H. de Nointel^ prétendit qu'elle n'ayait 
lien d'étonnant chex des Français , qui , dit-il , 
ont toujours J<;M ies folies. Un autre ambas- 
sadeur de France, le ocMute Joseph de Guillera- 
gvesy n'eut pas moins à se plaindre de Torgueil 
despotique dn grand visir, qui semblait avoir 
pris à tâche de mécontenter les représentants 
de toutes les puissa n ces chrétiennes : M. de 
Guilleragnes fut enfermé aux Sept-Tours, et n'ob- 
tint sa liiierté qu'à prix d'argent. Le ministre, 
aussi ayide qu'orgueilleux, extorquait à son pro- 
fit des sommes énormes aux prorinces tribu- 
taires de la Turquie. L'insurrection de la Hon- 
grie Tint lui offrir l'occasion de justifier sa faveur 
près du sultan par des succès éclatants. Les 
Hongrois, exaspérés par l'oppression que Léo- 
pold faisait peser sureux, se révoltèrent en 1677, 
•sons la conduite du comte Éméric de Tekeli. 
Cdoî-ci inscrivit sur ses drapeaux la noMe 
devise : Pro Léo et patria, et battit plusieurs 
fois les oppresseurs de son pays; mais, se voyant 
abandonné par la plupart des magnats, il de- 
manda secours au sultan en 1682, et offrit de 
reconnaître la suzeraineté de la Porte. Le sul- 
tan Mohammed, sans tenir compte de la trêve 
conclue en 166& avec l' Autriche par Kupruli- 
Ahroed-Pacha, nomma Tekeli roi des Kruczes 
(Kourous-Krali), et ordonna à Ibrahim-Pacha, 
gouverneur de Bnde, et à Hichel-Apafy , vay- 
vode de Transylvanie, de le soutenir contre l'em- 
pereur , en attendant l'arrivée du grand vizir 
lui-même. Le 18 mars 1683, Kupruli reçut du 
suKan l'étendard de Mahomet, et marcha sur 
l'Autriche, guidé par Tekeli. Il résolut, malgré 
ravis dlbrahim-Pacha et du prince hongrois, de 
tenter le siège de Vienne. Léôpold quitta cette 
ville, que le comte de Wurtemberg fîit chargé de 
défendre avec dfx rniHe hommes environ. L'ar- 
mée ottomane, forte de deux cent mille hom- 
mes, arriva devant Vienne le 14 juillet 1683 
( 19 redjeb 1094). Les Tnrks livrèrent inutile- 
ment dix-huit assauts partiels. Une attaque gé- 
nérale eût probablement réussi ; mais rayaricedu 
grand vizir Tempècha de profiter de l'ardeur de 
son armée. Dans la persuasion que Vienne de- 
vait renfermer d'immenses trésors, il ne put se 
décider à les abandonner au pillage, et refusa obs* 
finement de donner l'ordre de l'assaut Sobieski, 
accourant au secours de Vienne, se joignit au duc 
de Lorraine, et mit Farmée ottomane en pleine 
déroute le 12 septembre. Gara-Moustapha, aban- 
donnant à la hâte le champ de bataille, se réftigla 
è Raab, où il rallia les débris de son armée, il re- 
jeta sur un autre la responsabflité de sa déflBiite, 
et fit trancher la tète à Ibrahim-Pacha, beilerbei 
de Bude. Ce crime ne lai rendit pas la victoire. 
Une nouvelle défaite à Parkang, et la prise de 
Cran par les Polonais, décidèrent le Grand Sei- 
gneur à signer l'arrêt de mort de wa ministre. I 



Demetrtas Cantemlr, Histoire de Fagrandistement et 
dé ta décadence de l'Bmpirw Ottoman. — Salvandy. His- 
toire de J. SoUuH. " Joannb et J. Van Graver, Tur- 
quie, (Uiu i'I7iito«n pIMoTMOiM. — Hamaier, BisU <|a 
r Empire Ottoman. 

CAEABANTBS (Josephnt), théologien espa- 
gnol, né en 1628, mort en 1694. U était de Tor- 
dre des Capucins, et fl travailla avec ardeur à la 
préparation du christianisme parmi les peupla- 
des sauvages de l'Amérique. On a de lui : Ars 
addicendi atque docendi idiomata pro mis- 
sionnariis ad conversionem Indorum aheun- 
tifms; — Lexicon, seu vocabularium verho- 
rum, adverbiorum, conjunctionum et inier- 
jectionum ad meliorem intelUgentiam signi- 
fUationemque verborum Indorum ; — Practica 
de missiones, remedio de peccadores sacado 
délia divina Sscritura y délia ensennanza 
apostolicaj 2 vol. in-4° publiés, le premier à 
Léon,-l674, le second à Madrid, 1678; —Prac- 
ticas dominiciales , y lectiones , doctrinales 
de las cosas mas essenciales sobre los evan- 
gelicos ; Madrid, 1686, 1687, 2 vol. in-8*». 

Diego Gonzalés de Qulroga, da Vida, VirtuUs, Pré- 
dication y Prodigioê del P, Carabantes,- Madrid, ITM, 

gàracàlIaA {AnioniuS'Bassianus)f em- 
pereur romain, fils de Septime-Sévère, né à Lyon 
le 4 avril 188, mort à Édesse le 8 avril 217. 
Les médaOles le nomment Antoninus, nom qu'il 
avait pris en commémoration des vertus d'An- 
tonin le Pieux; mais la postérité le lui a retiré, 
pour ne hii laisser que celui d'un vêtement gau- 
lois qu'il affectionnait, Caraealla, Dans son en- 
fance il annonçait un heureux naturel : Élien Spar- 
tien nous le dépeint d'un caradèredoux, spirituel, 
aimant, ingénieux; il ne pouvait supporter la 
vue des supplices. Sévère ne tarda point à faire 
déclarer César l'enfant qui plaisait tant au peuple 
et à l'armée. Le lieu où Caraealla fut proclamé 
est près de Viminatium, dans la Mœsie, sur le 
Danube; à cette occasion il fnt appelé Marc- 
Aurèle, et cet honneur n'était pas aussi exagéré 
qu'on le pourrait croire, si l'on considère d'uno 
part la manie des Romains de convertir en titres 
d'honneur les noms des grands hommes, et de 
l'autre la bonté, la sagesse de caractère que 
faisaient présager les premières années de Cara- 
ealla. Mais ses cruelles dispositions se déclarè- 
rent au sortir de l'enfance : sa figure prit une 
expression sévère et chagrine; il eut le regard 
menaçant, au point que beaucoup de personnes 
doutaient que ce fftt le même homme. Ses héros 
étaient Alexandre, et plus tard Achfile ; mais ses 
modèles furent Tibère et Sylla , dont il prononça 
publiquement Téloge. 

Cependant le sénat avait, dès l'an 197, con- 
firmé le titre de César àCaracalla, âgé de neuf ans; 
fl n'en avait pas onze quand, à l'occasbn de la 
prise de Ctésiphon par son père , les soldats le 
prodaroèrent Augnàe. Géta, son jeune frère, 
contre lequel il nourrissait une haine implacable 
et dont 9 devait un jour devenir l'assassin, fut 
alors décoré dn titre de César. Quand Sévère 



647 



CAàACALLA — GARAOCIO 



M 



mourut, tons deux arrivèrent ooi\joiiitement à 
rempire (en 211). Camcalla fit bientôt tner 
Géta dans la chambre même de sa mère, où il 
Tavait fait venir, sons prétexte de se réconcilier 
avec lui. De là il courut an camp des préto- 
riens, leur déclara qu'il venait d*écbapper à on 
grand péril, et fit approuver son crime par les 
soldats en leur distribuant les trésors de Sévère. 
Le célèbre jurisconsulte Papinien ne Ait pas si 
traitable; ce fut à Toccasion de ce meurtre qu'il 
répondit : Il est plus facile de commettre un 
parricide que de Pexcuser. On rapporte que 
Caracalla , irrité des larmes de sa mère et des 
femmes qui Tentonraient, voulait les faire périr 
toutes , mais quil fut retenu par la crainte de 
soulever trop d'indignation contre lui. Cepen- 
dant il ne craignit pas de faire tuer en sa pré- 
sence le vertueux Papinira; il commanda la 
mort de quiconque avait eu des relations avec 
Géta, et immola surtout les affranchis qui gé- 
raient ses affakes. Petronius , Helvius Pertinax , 
Samroonicus, Serenus, Lsstus Afer, Pompeia- 
nus et une multitade d'autres furent tués par 
ses ordres. Puis il alla dans la Gaule, comme 
pour préparer une expédition contre les Ger- 
mains : là il commença par mettre à mort le 
gouverneur de la Ifarbonnaise, et fit si bien qu'il 
s'attira la haine de toute la contrée, pour avoir 
blessé tous les intérêts et heurté tous les droits. 
Dans une longue maladie qu'il fit pendant ce 
voyage, U se montra très-cruel enrers tous ceux 
qui le soignaient. Quant à son expédition, elle 
lui Talut le titre d'Alemannicus pour le haut 
fait suivant : Il ayàit fait convoquer toute la jeu- 
nesse de la nation gauloise, dont il se disait désoi^ 
mais l'ami; puis, suintement et pour se venger 
d'un revers qu'il avait essuyé , il fit impitoya- 
Uement massacrer tous ceux qui étaient venus à 
son appel. 

Des bords du Rhin Caraealla se rendit sur le 
bas Danube, où il rencontra les Gotbs, sur 
lesquels il remporta quelques avantages ; il tra- 
versa ensuite l'HelIespont, et visita les restes 
dllion, en rendant de grands honneurs à Achille, 
auquel U fit élever une statue de bronze. Pour 
avoir, comme lui, un Patrode à'pleurer, il em- 
poisonna son aflhinclii Festus, et n'épargna rien 
pour ses obsèques. Après avoir passé l'hiver à 
Piioomédie , il vint à Antioche, oî^ il traita ayec 
Artabane , roi des Parthes : il fit avec perfidie 
saisir et cliarger do chaînes Abgar, roi d'É- 
desse, ami des Romains, et le dépouilla de ses 
États. Il imagina aussi de mander Yologèse, roi 
d'Arménie, et de l'arrêter avec sa suite; mais 
ses troupes furent battues. Caracalla se dédom- 
magea du mauTais succès de cette entreprise en 
livrant Alexandrie à toutes les horreurs du pil- 
lage : il Toulait se renger des sarcasmes de ses 
habitants; le sang coula à grands flots pendant 
plusieurs jours. Pour lui , il consacrait dans le 
temple de Sérapis le glaive avec lequd Géta 
avait été tué. L'hommage qu'O rendait à ce dieu 



et la Ténératioa qall Touait au tombetn d'A- 
lexandre ayaient été le prétexte de ce voyage; 
le massacre des habitants en était le but caché. 
Le carnage dura plusieurs jours, et le nombre 
des morts fut si g^and que l'empereur n'osa l'é- 
noncer dans sa lettre au sénat , se bornant à dire 
que tous avaient également mérité lenr sort. Du 
haut du temple deSérapis, il animait la rage des 
assassins. H est singulier que ce soit ce même 
empereur qui accorda l'entrée dans le sénat à 
des Égyptiens. Rêvant toijyou» la conquête de 
l'Orient , il demanda en mariage la fille d'Arta- 
bane , pour aroir un prétexte de rupture avec le 
roi des Parthes. Il reçut un refus : aussitôt il 
ravagea les terres de ce peuple, prit Arbèies et 
menaça la Médie; enfin , sur la nouTelle que les 
Parthes formaient une armée dans les monta- 
gnes , il s'enfuit en Mésopotamie, et écrivit ao 
sénat qu'il avait asservi tout l'Orient Caracalla 
revint à Édesse; au mois d'avril il partit pour 
Carres afin d'y sacrifier au dieu Lunus. Ghemia 
faisant, il descendit de cheval ; aussitôt un cen- 
turion nommé Martialis , depuis longtemps dé- 
Toué à Macrin, préfet du prétoire, le frappa 
d'un co^p de poignard , dont il mourut sur la 
place. U était Agé de vingt-neuf ans , et avait ré- 
gné six ans deux mois et deux jours. 

Caracalla offim le résumé de tous ces mon.^ 
très et de tous ces fous furieux qui anraient pesé 
sur Rome. Il y avait dans son caractère autant 
d'inconséquence que de cruauté : tantôt U fai- 
sait fondre les statues de Géta, dont il n^était per- 
mis ni de prononcer ni d'écrire le nom (on l'ef- 
fiiçait de toutes les inscriptions ) ; tantôt U le pleu- 
rait amèrement , et les remords de son parricide 
le poursuivaient. Une autre fois, ayant consenti 
à l'apothéose de son firère, il dit : Qu'il 9aU dieu, 
pourvu qu'U ne soit plus vivant! Il ambition- 
nait les titres militaires et triomphaux, et avait 
pris les surnoms de Gainanicus, ÀlemannieuSy 
Parthicus, ce qui fit dire plaisamment à Helrius 
Pertinax qu'il avait droit aussi à se faire appe* 
1er Geticus Maximus , jeu de mots relatif à la 
mort de Géta. Spanheim, Burroann, Gibbon et 
d'autres ont attribué à Caracalla l'édit qui con- 
féra à tous les habitants libres de l'empire le 
nom et les privilèges de citoyens romains. Quel- 
ques historiens revendiquent pour Man>AurèJe 
l'honneur de cet édit. Ce prince semble avoir, 
en effet, ét«idu le droit de cité à toutes les pro- 
vinces, mais avec des restrictions que Caracalla 
abrogea, dans un intérêt fiscal, fl est vrai, et non 
par humanité. Les inscriptions de Caracalla et 
de Géta sont fort communes en Alsace; ré- 
cemment on en a découvert une à Oberbronn. 
[P. Grecoey, dans VEnc, des g. du m., avec 
additions. ] 

DiOQ Casttm, LXXVIl. LXXVIII. - Hérodtea , IV. - 
SparUan., nta Caraeail». — Aarel. Vlct.. BpU^ XX ; 
Cêu , XXI.- Botrope, XXL— Le Nain de TllleiBMt. Alt- 
toire des Empereurs, tom. 111.— Gibbon, ch. Vf. 

GAEAGCio ( Antoine), poète italien, né à 
Nardo, dans la province de Lecce, en 1 630 ; mort 



049 



CARACCIO — GARAGCIOLI 



CdO 



à Rome le 14 février 1763. H Técut longtemps à 
la oour du pape, et au serrice de la princesse 
Olimpia Aldobrandini et du cardinal J.-B. Spi- 
nola. Ses ourrages lui yalurent, de son Tirant, 
une réputation qui ne s'est pas soutenue. On a 
de lui: ForfcrOy canzone epitalamica; Luc- 
ques, 1650, in-^"*; — Poésie liricAe; Rome, 
1689, in-4°; — T Imperio vindicato, poema 
eroico, cogli argomentt e chiave delV allego- 
ria; Rome, 1690, in-4** : c'est un poème en qua- 
rante chants, sur la conquête de Cronstantinople 
par les Latins; — Il Corradino, tragedia; 
Rome, 1694. 

Cresetmbenl, Storia dêUa votffor poeiia , p. IM , S67, 
»l. — TlnboMM , Storia dêtta Mt9ratura Italiana. 
- Biogrtf^ âêgH DamiKi iUmtri dêl rêgno di Na- 
poU, ToL I. 

GARAGCIOLI, nom d'une célèbre fianiQe na- 
politaine d'origine grecque. Elle a compté parmi 
sesmembresdesbomniesd'Étst, des savants, ete., 
dont Yold les principaux : 

GAAAOCiOLi {ser Gianni)^ gentilliomme na- 
politain, assassiné en 1432. n devint, en 1416, 
secrétaire de la reine Jeanne n, de Naples. La 
feveor de cette princesse lui valut bientôt la di- 
gnité de connétable et de grand sénéchal , avec 
le titre de duc de Yicence , comte d'Avettino et 
seiçienr de Capoue. Pendant seixe ans il exerça, 
sous le nom de Jeanne II, une autorité presque , 
absolue. Mais son ambition et sou arrogance le 
rendirent enfin suspect à la reine. Un complot se 
forma contre le grand sénéchal, du consentement 
de Jeanne. Celui-ci mariait son fils à la fille de 
Jaoques Caldera ; les fêtes devaient se prolon- 
ger pendant huit jours dans le château même de 
la reine. Mais, dans la nuit qui précéda le der- 
nier de ces jours, Gianni fut tué sur son lit, à 
coups d'épée et de hache. La reine témoigna 
d'abord une vive douleur de la mort de son fa- 
vori; cependant ^e confisqua tous ses biens, et 
donna des lettres de grâce aux meurtriers. 

GlaonoiM^ Ittorta eMU iêl rtffno di Napoli, I. XXV, 
e. V. - stuMmdl, HUMn dn répMbUqun ttoUgmus, 
ToUUL 

GARAOCiou [ser Gianni), prince de Melfi , 
duc de Yenouse , d'AsooU et de Sora , grand sé- 
néchal du royaume de Naples , né en 1480, mort 
à Suse en 1550. Après la conquête de Naples 
par Chartes Y11I, roi de France, Caraccioli s'at- 
tacha aux Français, et ne les abandonna que 
lorsqu'ils eurent entièrement perdu leur conquête. 
11 devint dès lors un des plus vaillants partisans 
de la cause espagnole. Chargé en 1528, par le 
prince d'Orange, de défendre Melfi contrel'armée 
de Lautrec, il résista avec courage aux bandes 
noires et à Finfuiterie gasconne de PietroNavaro. 
Après deux assauts meurtriers, la ville fut enle- 
vée le 23 mars, et tons les soldats assiégés furent 
massacrés, à la réserve du prince de Melfi et 
d'un petit nombre de ses officiers. Caraccioli , 
conduit en France, fut rendu à la liberté ; nommé 
lieutenant général par François I*', il reçut les 
terres de Romorantin, Nogent-le-Rotrou et Brie- 



Comte-Robert , en dédommagement de celles 
qu'il perdait en Italie. Il se distingua dans la 
campagne de Provence en 1536, moins, il est 
vrai, par ses actions contre les ennenûs que par 
son activité à ravager les pays par où ils de- 
vaient passer. Ses services , couronnés par la 
belle défense de Luxembourg en 1543, lui valu- 
rent le bâton de maréchal en 1544 , et, l'année 
suivante , le gouvernement du Piémont. 

Da BelUy, Mémoires. - Paul Jove. HUtor., I. XX V. — 
SWmonàïfHittoire des Républiques iUaiennes, t. XV. - 
Bistoire des Français, t. XVli. 

GARAGCIOLI (Jean-Ântoiné) ^ abbé de Saint- 
Victor, fils de ser Gianni, né à Melfi au commence- 
ment du seizième siècle, mort en 1 569. Il entra dans 
les ordres , et fut pourvu en 1543 de l'abbaye de 
Samt-Victor, qu'il permuta en 1551,avecLouis de 
Lorraine, pour l'évêché de Troyes. Il se montra 
favorable à la réforme, au grand scandale de ses 
diocésains, qui le forcèrent à une rétractation pu- 
blique. La déception qu'il éprouva de la part 
de Sixte IV , qui lui refusa le chapeau de cardinal, 
le rejeta dans le parti du protestantisme. H prê- 
cha ouvertement la réforme, et poussa, dit-on, 
le scandale jusqu'à se marier. Ce fait n'est pas 
certain ; mais le reste de sa conduite suffisait 
pour lui attirer le mépris des catholiques, sans 
lui gagner l'estime du parti contraire. Caraccioli 
fût forcé de se démettre de son évêché, et alla 
mourir à Châteauneuf-sur-Loire. On a de lui : 
Jf iroir de la vraie région; Paris, 1544, in-16; 
— une Lettre à Corneille Mais, évêque de Bi- 
tonte, pour justifier Montgommery de la mort de 
Henri U : cette lettre, datée de Paris le 14 juillet 
1559, se trouve dans les Epistol» Principum 
deRuscelli ; — une Épitre, publiée oi 1 561 , in-S^", 
sans indication de lieu, et commençant par ces 
mots : « Antoine, évêque et mfaiistre- du saint 
Évangile, à l'Église de Dieu qui est à Troyes, et 
aux fidèles en Jésus Christ. » Elle a été insérée 
dans les Mémoires de Condé ; — une traduction 
italicsine de VÉloge latin de Henri, par Pierre 
Paschalius. 

Ulong, Bibl. hist. de la Fr.,ed. Pontette. — La Croix 
da Maine, JNbUothiquê françaUe,^ De Thoa, HisMre, 
1. XXVni. - Salnte-MarUie, CaUia ChrUtiana. - Ca- 
moaat , Antiçuit' — Tb. da Beze , HUtoire eectésiasU' 
que, 1. 1. 

CAftACGiOLl ( Robert ) , théologien italien, né 
à Lecce, dans le royaume de Naples, en 1425; 
mort dans la même ville en 1|2L ^^ ^^^ im^v 
l'ordre des Frères Mineurs de Saint-François, il 
se distingua par son éloquence populaire. Cal- 
liste ni le chargea, en 1457, d'aller recueillir dans 
le Mflanais et le Montferrat le décime destiné à 
la guerre sainte contre les Turcs ; Paul II le 
nomma en 1465 prédicateur apostolique à Fer- 
rare, et Sixte IV lui donna en 1471 l'évêché 
d'Aquino. Caraccioli fut transféré en 1484 au 
siège épiscopal de Lecce. On a de lui : De ho- 
minis jPormo/ione; Nuremberg, 1470, in-8*; — 
de Morte; Venise, 1475, in-4"; — SpecwZn» 
fidei Christian^ ; Venise, 1555 , in-$^ ;-r et uji 



651 



CARACaOLI 



653 



grand nombre de sermons. Les œatres complè- 
tes de OsracdoK ont été publiées à Venise, 1490, 
3 TOl. fai fol. 

. Aogells, nu dé' Lêtterati SaienHid. - Biograf. de- 
gU Uomi$U iUmtt, 4ei regno dî IfapoU. 

CAKÂCCioLi (Tristan), Utténteor italien, 
né Ters 1436, mort après 1517. On a de lui 
beaucoup d'opuscules historiques, entre autres : 
la Vie de la reine Jeanne ; — la Vie de ser 
GianniCaraeeioli ;'-'laVie de Jean-Baptiste 
Spinelli; — une Lettre sur nnquisitionj que 
les Espagnols Toulaient établir dans le royaume 
de Naples, etc. Ces ouvrages, écrits en latiâ, ont 
été insérés dans le t. XXII des Rerum Italica" 
rum Scriptores de Muratori. 

Toppt, Bibl. NcpoUt. — Fâbricins, HihXioi'heca médis 
et inlimm setatit. - Btoçrt^f. deçU Vwûnl iUtutri del 
regno &i Napoli. 

^CAEAGGiOLi (jlforino), homme d'État ita- 
lien, né en 1469, mort le 28 jantier 1538. Il fit 
en 1515, au oondle de Milan, connaissance avec 
le pape Léon X, qui le nomma son protonotaire, et 
l'euToya en 1518 en Allemagne, pour y détermi- 
ner l'électeur de Saxe à lui liirer Luther. Les 
talents de Marino Caracdoli engagèrent Charles- 
Quint à le prendre à son service. En qualité 
d'ambassadeur de l'empereur, il tiégoda, en 
1529, une paix entre ce dernier et la tille de 
Milan, et flot nommé comte de Gâtera par le duc 
de Milan. Charles-Quint lui avait d^à Ait avoir, 
en 1524, l'évèchéde Catane, quand U reçut du 
pape Paul Y le chapeau de cardinal. Aprte la 
mort du dernier duc de Milan, l'empereur le 
nomma gouverneur de cette fille, où il mourut. 

Gutehardln, mtMre, I. XY. XVI, XVli. -PaolJove, 
Éloges. 

GAKÂGGiOLi {Antoine), théologien italien 
du dix-septième siècle. D entra dans Tordre des 
Théatins, et se distingua par de nombreux ou- 
vrages sur l'histoire ecclésiastique, entre autres : 
Synop'is veterum religiosorum rituum, cum 
noiis ad cmutitutUmes ctericorum reguta- 
Htff» ccmprehensa ; Rome, 1610, in^""; Paris, 
1628, iiH4"; — CoUectanea vitm Pauli, B, Car 
jetani et sociorum vita ; Cologne, 1662, in-4<'; 
— Biga illustrium controversiarum ; — de 
S. Jacohi assessuaà Hispaniam, et de Funere 
S. Martini S. Ambrosio procurato; Naples, 
1618, in-8»; — Nomenclator et Propylea in 
qiuituor antiques chronologos; Naples, 1626, 
in-40. 

Daplo , BibUoth. dêt autmm eeelétkut. du Xf^IP 
tiicU. 

CARÂJDcioLi (Domiwigwe, marquis), homme 
d'État et économiste, Ué à Naples en 1715, mort 
en 1789. Il débuta dans la carrière diplomatique 
h Turin en qualité d'ambassadeur, et Tut envoyé 
avec le même titre en Angleterre, puis en France. 
£n 1771 , il se lia d'amitié avec d'Alembert, 
Wderot, Condorcet Appelé en 1781 au gouvei^ 
ttement de la Sicile, il se distingua par une ad- 
ministration ferme et intègre, et fut nommé en 
1786 ministre des afbires étrangères, r Carac- 



doli, dit Marmontel, avait, an premier coup 
d'œil, Tair épais et massif qui annonce la bê- 
tise; mais sitôt qu'il parlait, ses yeux s'animaient, 
ses traits se débrouillaient, son imagination vive, 
perçante et lumineuse se réveillait, et l'on en 
royait comme jaillir des étincelles. U avait étudié 
les hommes, mais ai politique et en homme d'État 
plutôt qu'en moraliste satirique : avec un grand 
fonds de savoir et une manière aimable et pi- 
quante de le produire, il avait de plus le mérite 
d'être un excellent homme, et tout le monde am- 
bitionnait son amitié. » On a de Caracciolt : Ri- 
flessionisulV economiae Vestrazione de'fru- 
menti délia Slcilia^ faite in occasione délia 
carestia delV titdtséone ///; 1784 et 178). 
Dans ces Réflexions, Caraccioli soutient qun la 
circulation intérieure des grains doit toujours 
être libre: quant k l'exportation, il voudrait que 
l'on considérât la HbeKé comme l'état normal et 
habituel, tout en réservant à l'admfaiistration le 
droit de suspendre cette liberté dans certains 
lieux et dans œrtaihes circonstances. 

Tlpaido, Biograjia degi. ttat. ittmsl^ t IV. — megraf. 
degli Uomini Utuit, del regno di NagoU, U XHI. - Mar- 
iQontel, Mémoires. — Dictionn. de CEconomie politUiue, 

CAEACCIOLI {'François)^ amiral napolitain, 
mort en 1799. Il entra de bonne heure dans 
la marine, passa au service 4e rAngieterre , et 
commanda en 1793, pendant quelque temps, 
l'escadre napolitaine devant Toulon. Froidement 
accueilli par la cour à son retour, il revint à 
Naples, et y entra au service de la république 
parthénopéenne. Avec un petit nombre de 
vaisseaux il s'opposa au débarquement que pro- 
jetait la flotte sicilienne-anglaise. En 1799, après 
la prise de Naples par RufTo, Caraccioli fut ar- 
rêté, au mépris de la capitulation. La junte, p.-é- 
sidée par le fameux Speziale, le condamna à être 
pendu au mât de sa frégate, et jeté à la mer. Sa 
mort est une tache inefTaçable pour la gloire de 
Nelson. [Enc, des g. du m.] 

ConvenaU-Lex. ~ Biographie étrangère: 

* CARACCIOLI (/can), physicien italren de 
l'ordre des Jésuites, vivait au milfed du dix-hui- 
tième siècle. 11 enseigna les mathématiques et b 
physique. On a de lui : de TuBis CapitU^hHS 
dissertatio, eut adneetuntnr de Hydrostatica 
positiones; Napl», 1758, in-4*. 

Adelnng. soppl. à J5cher, AUgem. CeUkrt.-fjexit. 

«CAftACCiOLi (Jean), poète lathi et juris- 
consulte italien, issu d'une fiimffle noble de Na- 
ples, vivait au commencemciit du dix-hUitfème 
siècle. On a de hii : Carmina de PhlClppo F, 
rege ffispaniarûm; Naples, 1704, in-4'*. 

Adelnng, sopplément à JOcber, jingmoln. CèieMm- 
Lexicon. 

* CARACCIOLI {Jean-Baptiste), mattiémaii- 
cien italien, vivait au milieu du dix-hinlièroe 
siècle. On ade lui : de Lineis eunris; PIsc, 1740, 
to-4°. 

Adelang, snppl. à Jôcbcr, Mlgem. Celehrt^LtTie. 
CARACCIOLI (Jeanne), princesse napolitarae, 
née en 1651, morte à la fin du dix-septième siè- 



653 CAÎUCaOLI 

de. feUe cultira léâ lettres avec sncoès, et un de 
ses sonnets est cité par GresdinbeDi. 

Biôçraf. âegîl Uomini WusM del reçno M JfapM, 
toi. VIII. — Cresclmbetiï, M&rU delta wtgar Poetia. 

CÀftACtieu (4ftfe/ro), Hiéologfen ftatten, de 
Tordre des Jésuites, tltait au seixièine siècle. 
On a de Un un commentaire anr Isale, et quel- 
ques autres ooTTages. 

SaotoTtn. FtimUt, lua.-- U Mire, du Serip^or. êêuM 
XVII. — Aleyambe, Seript. foc. Juu. 

* GARA€CiOLi (Louis)^ philo6(^he ethmna- 
niste italien, yiyait dans la première moitié da 
dix-septième siècle. On a de loi : Prfneepiy in 
guo a primU anfiU ad ultimam M$quê stnee- 
tutem instttuitur princ^j etc., ubi HutUuun- 
tur etiam consiliariif indices, anlM^ elb. ; 
Plaisance, 1634, in-fol. 

Catta. BibL tmpér. ParU. - Adeling, loppL à JMbcr, 
AUçém. Gêiêhrt.'Lexic 

GAEAGGiou ( LouiS'Ant<Àne\ littérateur, né 
.h Paris en 1721 , mort dans la même ville le 
29 mai 1803. Après avoir fait ses études au Mans, 
•il entra en 1739 dans la congrégation de l'Ora- 
toire. Quelques années plus tard, il visita ntalie. 
Le charme de sa contersation lui valut Taccneil 
le pins brillant de la part de Benott XIY et de 
Clément Xn. H tisita ensuite l'Allemagne et la 
Pologne, et revint à Paris, où il se fit aimer et 
' admirer de la bonne société. L'ouvrage qu'il pu- 
blia sous le titre de Lettres intéressantes du 
pape C/^TO«ii^X/y(4voL, Paris, 1777, in-i2), 
et qui fat longtemps une mystification non-seu- 
lement pour la France, mais ponr l'Europe en- 
tière, respire une douce philosophie et enseigne 
une morale pnre : ces lettres, dont il fut Tautenr, 
.sont écrites avec beaucoup de goût La révolu- 
tion ihmçaise le priva de toutes ses ressources ; 
cependant, en 1795, la convention lui accorda 
une pension de 2,000 fmcs. n mourut à Paris, 
dans un état voisin de llndigence. La Uite des 
nombrensL ouvragea de cet auteur trop fécond 
remplit plusieurs pages de la France litté- 
raire. Us sont presque tous oubliés aujourd'hui. 
On cite encore quelqurfois, outre'les Lettres de 
Clément XIV, le Livre à la mode, Paris, 1759, 
in-12 , qui fut d'abord imprimé avec des lettres 
rouges, ensuite en caractères tetts ; — le Diction- 
naire pittoresque et sentencieux (3 vol.; Pa- 
ris, 1768, hi-12; — te Vie de Clément XIV; 
Paris, 1775, in-12. [Enc. des §, du m,] 

Griinni, Corrêtpimdmnce iUteraire. — Quérarti, la 
France liUéraire, — Barbier, Diaionnaire des ouvrages 
anonymes et pteudtmymes. 

GAEAGGiOLO ( Fronçois ), religieux, fondateur 
de l'ordre des Clercs réguliers mineurs, vivait au 
seiiîème siècle. H fot canonisé en 1807 par 
Pie VU. 

Feller, Diet. hUt. 

«CAEAOCIOLO (Giovonni-^a^i^ay dit Bat- 
tistello), peintre, né à Maples après la moitié 
du seizième siècle, mort en 1641. Après avoir 
puisé les premiers principes de l'art à l'école de 
Francesco Imperato, il avait étudié les ouvrages de 
Blichel-Angede Caravage, mais sans faire de grand 



— CARADOC 



654 



progrès , et était parvenu à l'âge mfir sans avoir 
produit aucun ouvrage qui pût lui faire un nom, 
quand par bonheur il lui tomba sons les yeux 
un tablean d'Annibal Cahrache. A celte vue, fl 
fut saisi d'nne telle admiration qui! partit aus- 
àftdt pour Rome, afin de voir les cheft-d'oeuvre 
de ce maître : là^ à fon» de copier les fresques 
de la galerie Famèse, il devint habile dessina- 
teur, et bon imitateur des Carrache. De retour 
à Ifaples, il décora les églises et les palais de cette 
ville d'un grand nombre de peintuiles digues de 
rivaliser avec les meilleurs ouvrages de ses com- 
patriotes. Cependant, malgré tous ses efforts pom* 
imiter exclusivement le style d'Annihal Carrache, 
on reconnaît encore dans l'exagération de ses 
lumières et de ses ombres quelques tourenlrs 
de l'école de Caravage. On estime soitout, parmi 
les ouvrages de Caracciolo une Madone à. Santa- 
Anna dei Lombardi; un Saint Charles à l'é- 
glise de Sant'-Àgnello ; et un Christ sur ta 
croix aux Incurables. 15. B — n. 

Domlnlcl, rUe de^ pUtoH PTapoIêtùtu, — Linii, Sto- 
ria plUoriea. — Tlcoisl, Ditlonarto. 

GAftACTACVS (ou, sclon IHou Gasshis, Kopèi- 
Tttvoc ou Kotapàxaroc), roi de la trUw das Sein-, 
res (An^eterre), vivait dans le premier siècle 
après J .-C. n s'éleva par ses exploits an-dessus dea 
autres chefe bretons, et se rendit redouteUe aux 
Romains. Après des alteniatives de succès et de 
revers, il transporta la guerre dans le pays des 
Ordovices, et s'y retrancha dans une si forte 
position, que le préteur romain Ostorius hésitait 
à engager la bataille. L'ardeur des soldats l'em- 
porta sur la prudence du général, et la savante 
tactique romaine triompha du courage indisci- 
pliné des barbares. Caractacus s'enfuit, laissant 
sa femme et ses filles aux mains des vainqueurs, 
et se réfugia auprès de Cartimandua, reine des 
Brigantes, qui le livra aux Romains. Claude, vou- 
lant donner au peuple le spectacle de cet ennemi 
vaincu, ordonna d'amener à Rome Caractacus et 
sa famille. Le chef silure supporta avee fermeté 
cette exposition publique, et touclia l'empereur 
par des paroles empreintes d'une noble résigna- 
tion. Claude lui laissa la vie, mais ne lui rendit 
pas son royaume; et Caractacus finit ses jours en 
Italie. 

Tarlte. annale», tll , tt, «S. tÊltt., III, 4S. * Dléo. 
Caislua, IX, M. 

CARADEVG DB LACHALOTAI8. FOf.LACHA- 

LOTAIS. 

GAftADOC {de Lancarvan), hiitorien gal- 
lois, né vers la fin du onzième siècle, mort vers 
l'an 1154. Geoffroy de Monmouth, contemporain 
de Caradoc, noos apprend que celui-ci avait écrit 
une histoire des rois de Galles depuis la mort 
de Cadwallader jusqu'au milieu du douzième 
siède. Cette histoire, écrite primitivement en la- 
tin, a été, dit-on, longtemps conservée dans la 
bibliothèque du collège du Christ, à Cambridge; 
elle est perdue aujourd'hui. H ne reste de l'ou- 
vrage de Caradoc qu'une traduction galloise, pro- 
bablement très-infidèle, et des traductions iui- 



655 



CARADOG — GARAFFA 



glaises faites sur le te\te gallois. Caradoc écri- 
▼it encore une vie on plutôt une légende de 
saint Giidas, des commentaires sus Merlin, et 
un livre de Situ orbis. 
, Wrlgfat, Biof/rapMa britannUsa iUêraria. 

^GARADITG OU fiAEADUC, auteor du plus 
andenlai breton connu ; le lien et Tépoquede sa 
naissance et de sa mort sont ignorés. Il n*a pu 
nattre que du temps du roi Arthur ou après sa 
mort, puisque c'est à la cour de ce prince qu*fl 
a placé la scène du lai qu'il a composé. On ne 
peut donc admettre, avec M. Miorcec de Kerda- 
net {Notices chronologiques, p. 3 ), que Caraduc, 
s'A a existé , ait vécu dans le deuxième siècle. 
Robert Bislez y trouvère anglo-normand, a fait 
de ce lai une traduction en vers français, dont il 
existe une copie manuscrite à la bibliothèque 
Bodléienne, sous le n° 1687 ; Tyrwhitt et War- 
ton en ont publié quelques extraits. L'auteur de 
ce laiy dont M. Tabbé de la Rue a donné l'ana- 
lyse dans ses Essais historiques sur les Bar- 
des, ete. , t. in, p. 216-217, en est lui-même le 
héros sous le nom de Caraduc ( en breton,'amoti- 
reux), à moins, ce qui ne serait pas impossible, 
que le nom symbolique de ce héros n'ait lui- 
même éte donné à l'auteur du poème original. 
Ce lai a fourni à l'Arioste sa Coupe enchantée, 
que la Fontaine a si bien imitée; mais cette imi- 
tefion a pu aussi être calquée sur le fabliau du 
Court mantelf fiction du même genre, mise en 
vers par plusieurs trouvères, et dont le fond avait 
été tiré des romans de la Table Ronde. 

P. Levot. 
De la Rue. BttaU hM, ntr Us Bardes, III. - Biblioth. 
B9dléienne, n» 1687. 

GARAFFA^nom d'une famille napolitaine très- 
répandue, qu'on regarde comme issue de celle des 
Sismondi de Pise, et qui compte parmi ses mem- 
bres plusieurs hommes d'État, des prélats, ete., 
dont voici les principaux : 

CARAFFA ( Antoine,), de la maison des ducs 
de Forli, feld-marécbal au service de l'Autriche, 
né dans la première moitié du dix-septième siè- 
cle, mort à Vienne en 1693. 11 entra en 1665 au 
service de la maison d'Autriche, fit avec distino 
tfon en Hongrie la campagne contre les Turcs ; 
et, pendant le siège de Vienne par ce peuple , il 
fut envoyé par l'empereur Léopold T'^vers le roi 
de Pologne Jean Sobieski, pour lui demander 
son assistance. Après la délivrance de Vienne, 
il combattit de nouveau en Hongrie contre les 
Turcs, fit en 1685 la conquête d'Éperies, en 
1687 celle d'Ërlau, de Lippa, de Munkacz, et de 
Belgrade. Cromme président de la cour martiale 
à Éperies, il se rendit odieux dans toute la Hon- 
grie par sa trop grande sévérite. 

De Hammer, Hist, des Osmanlis. — Brscb et Grabcr, 
jtUgenu Encifcl. 

CARAFFA (Antoine), théologien napolitain, 
né dans la première partie du seizième siècle, 
mort en 1591. Il fut créé cardinal par Pie V en 
1586. On a de lui : une édition et traduction 
du Commentaire de Théodoret sur les Psau- 



mes; — une édition de qudques discours de 
saint Grégoire de Nazianze, du Ccmmentcàre 
d*Élie de Crète, de Cassien et de saint Grégove; 
— Catena veterum Patrum in omnia sacrx 
Scripturx cantica; Padoue, 1565, in-4*; Co- 
logne, 1572, in-S"* ; ^ les Décrétales des papes, 
en trds volumes ; — une édition de la Bible des 
Septante, avec une traduction latine conforme au 
texte grec; Rome, 1587, in-fol. ; — une éditwn 
de la Vulgate; Rome, 1588, in-fol. 

Dapln. Bibl. des AuUurs eceUsiast» - Clénicnt, Bm. 
euriense. 

CARAFFA (Antoine, Charles, Jean), ne- 
veux du pape Paul IV. Voy, Paul IV. 

CARAFFA (Charles), théologien italien, né 
à Naines en 1561, mort le 8 septembre 1633. 
Après s'être signalé dans la carrière roilitaîre, 
il rentra dans les ordres, et fonda rînstiliit des 
Pii Operari, religieux destinés au soulagement 
des misères humaines. L'ordre des pieu\ ou- 
viHers fut approuvé en 1621 par le pape Gré- 
goire XV. 

BU)ar. dêçH Uomm iUust. dA re^rno di JfapotL- Adt- 
raarl. Gmualoç. délia famigt. Cartf/Ja. 

CARAFFA ( Vincent ), frère du précédent, et 
septième général de la société de Jésus , né au 
mois de mai 1585, mort en 1649, a laissé quel- 
ques ouvrages de piété. 

Dan. Bartoii, rte de rincent Cara^Si Rome. l6Si. 
lii-4«. ~ Alegambe. Seript, soe. Jesu. — Toppl, Bibl, 
NapoUt. 

CARAFFA ( Charles ) , prince de la Roccella , 
théologien italien, vivait au commencement du 
dix-septième siècle. Évêque d'Aversa, nonce 
apostolique , puis légat en Allemagne sous Ur- 
bain vm, il a laissé un livre intitulé Commen- 
taria de Germania sacra restaurata; Cologne, 
1639, in-8*; Francfort, 1641, in-12. 

Moréri , Dictionnaire AtotoH^vtf. — Brscb el Grabcr, 
Mlgemeine EnepdopmUe. 

CARAFFA (Charles-Marie), prince de la 
RocceUa et de Rutero, diplomate itelien, né en 
1646, mort en 1695. Premier baron du royaume 
de Naples et grand d'Espagne , il fut nommé am- 
bassadeur extraordinaire de cette puissance à 
Rome ai 1684. On a de lui : Exemplar Horo- 
logiorum solarium; Maggara, 1686, in-fol.; ce 
sont les tebles les plus complètes que nous po^ 
sédions pour les cadrans solaires-, — Qper« po- 
litiche christiane, 1692, in-fol. Ce traité poli- 
tique se divise en trois'parties : i* il Principe, 
2^ VAmbasciadore politico cristiano, 3** Scru- 
tinio politico contra lafalsa ragion de Statu 
di Nicolo Macchiavellù 

Journal des Savants, lett. —Acta ErudUorum,—!^ 
cher, AUgem, GeUhrIen-Lexieon, 

^CARAFFA ( Diomede ) , moraliste italien do 
quinzième siècle. On a de lui : Atnmaestramenti 
militari, imprimés à Naples en 1608; — deEe- 
gentis et boni Prindpis Qfficiis: cet ouvrage, 
composé en itaUen sur la demande d'Éléonore 
d'Aragon, duchesse de Ferrare, traduit en latio 
par Baptiste Gnarino , Ait imprimé à Naples ea 
1668 ; — de Tnstitutione Vivendi , conservé 



eô7 



GARAFFA 



65S 



dans la bibliothèque de Parme sur un parclie- 
miii Mea et yert, écrit en lettres d'or. C'est 
probablement ce manuscrit que Caraffa pré- 
senta à Béatrice, femme de Bfathias Corna, roi 
de Hongrie. 

Tlrabotcbl, Storia délia Isiteratura Ualiana, t. VI, 
part V. " Toppi, BibL NapoM. 

CAftAFFA (Beetor), comte de Ruto, delHhis- 
tre famille des ducs d'Andria, né à Naples en 
1767, mis à roorten 1799. Son enthonsîasme ponr 
la révolution française le fit enfermer an château 
Saint-Elme. En 1796 il parvint à s'échapper de 
sa prison, et ne revint dans le royaume de Na- 
ples qu'avec l'armée de Championnet. Général 
de la légion napolitaine , il fut un des plus vaU- 
lants défenseurs de la république parthéno- 
péenne. Mais les Français, forcés de se replier 
sur la haute Italie, abandonnèrent les Napoli- 
tains & eux-mêmes;; et les insurge royalistes, 
commandés par le cardinal RuCTo, marchèrent 
sur Naples. Caraffa, chargé de défendre Pes- 
cara, se ntaintint dans cette place , même après 
les capitulations du fort Saînt-£lme, de Capoue 
et de Gaête. A la fin il fut forcé de se rendre, et 
tomba entre les mains des royalistes, qui le li- 
vrèrent à une commission militaire présidée par 
Speziale. Condamné à mort, il subit sa peine 
avec intrépidité. 

Biographie nouvêlU é$i ContMifWfviiiu. 

^GAiurpA ( Jean ), duc de Noja, savant ita- 
lien, né à Naples en 1715, mort le 8 juillet 1766. 
Quoique colonel d'infanterie, il cultiva les lettres 
et les sciences, et rassembla une riche collection 
d'antiques et d'objets d'art de tout genre. Ca- 
raffa visita la France, la Hollande, l'Angleterre. 
A Paris |il trouva que la tourmaline avait cer- 
taines propriétés électriques, et exposa sa décou- 
verte dans un mémove inséré dans le recueil 
de l'Acadânie des sciences, dont il était corres- 
pondant 

Tipâldo, Biog, dtgli Ital. UhuM, toI. !•'. 

GARAFPA (Jean-Baptiste), littérateur na- 
politain du seizième siècle. On a de lui : de Si- 
monUs; Naples, 1566, in-8° ; — /scorie del ré- 
gna rfIJVapo/i; Naples, 1672, in-é». 

TlraboacM, Jtorto delta Utteratura italtana, vol. III, 
part. s. -ToppI, Bibl. Napolet. 

GAEAFPA (Jean-Pierre), pape sous le nom 
de Paul rv. Voy. Paul IV. 

^GAEAFFA (Jérôme), général napolitain, né 
en 1564 dans le Monténégro, fief de sa famille, 
mort à Genève en 1633. n servit en Flandre sous 
les ordres d'Alexandre Famèsc , s'onpara d'A- 
miens , défendit vaillamment cette place contre 
Henri IV, et obtint une capitulation honorable. 
Les services qu'il rendit aux Espagnols lui va- 
lurent la dignité de vice-roi d'Aragon en 1630. 
Trois ans plus tard, il fut rappelé en Flandre; 
mais il mourut dans le voyage. 

Biof/r. degli UomUU ilhut. del reçno di IfapolL 

«CAftAFFA (Joseph), philologue et arcliéo- 
logue italien, vivait vers le milieu du dix-hui- 
tième siècle. On a de lui plusieurs ouvrages es- 



timés, tels que : de Capella régis utriusque 
Sicilix et aliortan principum liber unUs; 
Rome, 1749, ni-4*^; — . de Gymnasio romano 
et de ^us professoribus, aJ> whe œndita uS' 
que ad hxc tempera; Rome, 1751, 2 vol. in-4^ 
Adalung, loppl. à JOcher, Mlgem. GelehrtenrLexiconm 
CARAFFA (Placide), historien sicilien, né à 
Modica, vivait au dix-septième siècle. On a de lui : 
Sicania Descriptio et Delineatio; Païenne, 
1653, in-4''; — Motucx (Modica) iUustrata 
Descriptio; Païenne, 1655, in-é" : ces deux ou- 
vrages <Hit été insérés dans le Thésaurus Anti- 
quitatum SiciZia; de Burmann; — Compendio 
istarico dellà cita di Messina dal V anno del 
mondo 1974 alV anno di Christo 1670; Ve- 
nise, 1670, fort rare. 

Toppl, Bibl. Napolet. 
CAftAFFA ou CAftAFA DB COLOBftAHO (Jfl- 

chel- Henri), musiden-compositeor, naquit le 17 
novembre 1787 (1) à Naples, et fut élevé, dans 
cette ville, an collège de la Nunziatella. Dès son 
enfance, il annonça les plus heureuses disposi- 
tions ponr la musique, qu'il étudia d'abord sons 
un YaMLe organiste nommé Fazzi; il reçut en- 
suite des leçons d'harmonie et d'accompagnement 
de Francisco Ruggi, et passa plus tard sous la 
direction de Fenaroli, professeurlde contrepoint 
au conservatoire de Loreto. Malgré ces débuts 
heureux, il embrassa la carrière militaire. En 
1806, lors de l'entrée des Français à Naples, 
M. Cara£G8i se trouvait en Calabre, et fîit fait pri- 
sonnier à la bataille de Campo-Tenese. AÀnis 
comme b'eutenant dans les hussards de la garde 
de Joachim Murât et nommé écuyer du roi, sa 
conduite dans l'expédition contre la Sicile lui 
valut la décoration de l'ordre des Deox-Siciles 
et le grade de capitaine. Pendant la campagne 
de Russie en 1812, il remplit auprès de Joa- 
chim les fonctions d'offider d'ordonnance, fut 
nommé chevalier de la Légion d'honneur, et 
promu chef d'escadron. De 1813 à 1815, il resta 
constamment attaché à la personne de Murât; 
mais, après la chute de ce souverain, il déposa 
l'épée, pour se livrer exclusivement à la culture 
d'un art qui jusque-là n'avait été qu'un délasse- 
ment pour lui. 

M. Carafla s'était déjà fait connaître par plu- 
sieurs productions musicales. Dans sa jeunesse, 
il avait écrit pour des amateurs un ^ra inti- 
tnlé il Fantasma, et quelques cantates qui 
annonçaient du talent ; en 1814, il avait donné 
au théâtre del Fonde, à Naples, il Vascello V Oc- 
cidente, ouvrage que le public avait accueilli 
avec faveur. La Gelosia corretta, jouée l'année 
suivante au théâtre des Florentms , et d'autres 
opéras successivement représentés à Naples, à 
Milan et à Venise, justifièrent promptement les 
espérances que Ton avait conçues sur l'avenir 

(li U Biographie univêneOe dei Mutteiens, de M. Fé- 
tit. Indique le 18 Dovembre ITW. Noos itoim recUflé cette 
date diaprés les indlcittoos données par M. Caratb Inl* 
m^ffle. 



659 



CARAFFA — CARAGLIO 



660 



du noavel artiste. An milieu des applaudisse- 
hients qu'il recueillait sur les IbéÂtres de ces di- 
verses TÎUes, M. Carafla Tint à Paris, et débuta, 
en 1821, à rOpéra-Comique par Jeanne à? Arc y 
qui ftit hientât suivie du Solitaire, Le succès 
populaire qu'obtint ce dernier ouvrage, repré- 
senté au mois d*août 1822, acquit à M. CarafTa 
le <}roit de dté. Cependant ce compositeur n'en 
continua pas moins à travailler pour les ihéâ- 
ires étrangers en môme temps que pour la scèiie 
française; mais, à partir de 1827. il adopta dé- 
finitivement la France pour seconde patrie, et se 
fixa à t^aris. Depuis lors il y a donné plusieurs 
ouvrages, parmi lesquels MasaniellOy opéra 
rempli de situations dramatiques rendues de la 
manière la plus heureuse , peut être considéré 
comme son chef-d'œuvre. La musique de M. Ca- 
rafTa se distingue par le naturel des mélodies et 
l'élégance de l'instrumentation ; son style facile 
appartient à l'école italienne moderne. Ce com- 
positeur a quelquefois emprunté à Rossini les 
Ibrmes qui lui paraissaient convenir le mieux à 
l'expression de ses propres idées. 

Voici la liste complète des opéras qu'il a écrits : 
il Vascello V Occidente^ 2 actes, à Naples 
(1814); — la Gelosia corretta, 2 actes, id. 
liSib);—Gabrielladi Vergi, 2 actes, id. (1826) ; 

— Ifigenia in Tauride, 2 ac^es, id. (1817); 

— Adeli di Lusignano, 2 actes, & Milan 
(1817); — Bérénice in Siria, 2 actes, àNa- 
ples (1818); — Elisabetta in Derbishire, 2 ac- 
tes, à Venise (1818); — il Sacriftzio d' Epito, 
3 actes, id. (1819);— ^/i IhAeFigariy 2 actes, 
à Milan (1820);— Jeanne d^Arc, opéra-co- 
mique en 3 actea, à Paris (1821): — Tamer- 
lano, ouvrage en 3 actes, reçu au théâtre Saint- 
Cliarles àNaples, mais qui n'a pas été représenté 
(1822) ; — la Capriciosa ed il Soldato, 2 actes, 
à Rome (1822); — le Solitaire, opéra-comique 
en 3 actes, à Paris (1822); — Enfemio di Mes- 
sina, 2 actes, à Rome (1823); — Ab^far, 2 ac- 
tes, à Vienne (1823) ; — le Valet de Chambre, 
i acte, à ropéra-Comique (1823), et au m^me 
théâtre V Auberge supposée (1824) ;— au grand 
Opéra, la Belle au bois dormant (1825); — 
il SonnanbulOf 2 actes, à Milan (1825); — il 
Paria, 2 actes, à Venise (1826); — à l'Opéra- 
Comique, Sangarido, 1 acte (1827) ; — la Vio- 
lette, 3 actes, avec M. Lebome (1827) ; — Ma- 
saniellOj 3 actes (1828)^ et Jenny, 3 actes 
(1828); — le Nozze di lammermoor, au 
Thé&tre-Italien (1820) ; — le Livre de l'Ermite, 
an théâtre Ventadour (1830); — V Auberge 
iFAuray, à TOpéra-Gomique , en collaboration 
avec Hérold (1830) ; — VOrgie, baUet en 3 actes, 
à ropéra (1831); — la Prison d'Edimbourg, 
3 actes, à POpéra-Conoique (1833); et au même 
théâtre la Maison du Rempart (1833) et la 
Grande- J>uchesse, 4 actes (1834). A l'ouverture 
derOpérft-NatiiMial,en 1847, sous la direction de 
M. Adam, il a écrit quelques airs pour le prologue 
Intitulé les Premiers pas, ou les Deux Genres, 



Naturalisé français en 1834, et élu membre de 
l'Académie des beaux-arts de llnstitut en 1837, 
M. CarafTa est professeur de comp4i<^itioR au Con- 
servatoire, et directeur du Gymnase musical nù- 
litaire. Dieudonné DENNE-bARON. 

Germain Sarrnt et SalnUBdine, Bioçr^ àes Bemmês d* 
Jour, — Fétto, Bioçr. «nliMrseUe des Musieient.—DieL 
de ta ConversatUm. 

*cAltAPPB (Armand-Charles), peintre fran 
çais d'histoire, élève de Lagrenée, mort en 
1812 (1). Caraflle étudiait à Rome lotsqne ia 
événements de la révolution l'obUgètient de n;- 
venir à Parid, où il exposa, en Tan yii, Tîngt-5i\ 
dessins représentant des scènes et des costumes 
orientaux; en l'an tni, V Amour abandonné de 
la Jeunesse, tableau allégorique; — la Mort de 
Philoposmen, esquisse; — VÈspérancip. son- 
tient le malheureux jusqu^au tombeau , ta- 
bleau placé à la Charité ; plusieurs poriraits. Il 
se rendit en Russie en 1801, et revint à Paris en 
1812. P. Cn. 

Livretidêi 5a/ont. — t^ Bas, iHettonfia&e mrycfnpr- 
dUjue de ta France, — D«8a]eu..fel AHiUfSfnmçaiia 
retranfer. 

CAftAGLIO ou GARALIO 00 CAR ALI CS 

( Jean-Jacques ), graveur italien, né à Vérone 
ou à Parme vers 1500^ et 1511 d'api^ Tiooxxî ; 
mort à Parme en 1571 (2). Cette inoertiturie sut 
le lieu de sa naissance vient de ce qu'il sif^ail 
tantôt Parmensis\ tantôt Veronensis. Il est hors 
de doute qu'il travailla à Vérone, et q«*à Rom 
ses études se firent sous la direction de Marc 
Antoine Raimondi, dont il devint t^entôt un des 
meilleurs élèves. Après s'être placé au premiet 
rang parmi les graveui-s, il s'adonna à la taille 
et à la gravure des pierres fines et des médailies, 
et se fit dans cette profession noo^'clle une ré- 
putation qui s'étendit à l'étranger. Appelé en Po- 
logne par le roi Sigismond V; il obtint de ee 
souverain plusieurs commandes, dont il s'ac- 
quitta en maître habile, et qui lui futient roya- 
lement payées. A son retour en Italie, il se retira 
et mourut dans une terre qu'il possédait aux ea- 
virons de Parme. Il apposait son nom & ses gra- 
vures ; quelquefois aussi H y mettait un simple 
monogramme. Balisch décrit 64 estampes dues 
à cet artiste. On cite particulièrement les estam- 
pes suivantes : la Grande Bataille, d*après Ra- 
phaël; — JHogène et son tonneau, d'après le 
Parmesan; — V Annonciation, d*àprès Titien ; 

— les Martyres de saint Pierre et de iaint 
Paul, d'après le Parmesan; — • te Procès des 
Muses et des Piérides devant Apollon, d'après 
Rosso : cette gravure est rare et fort recherchée; 

— les Fiançailles de Marie , d'aptes le Par- 
mesan; — les Amours des Dieuâ;; — les Di- 
vinités delà Fable avec leurs attributs, d'a- 
près Rosso : c'est une suite d'estampes dool 
Vasari fait un grand éloge; — V Annonciation, 
d'après Raphaâ ; — les Travaux d'Hercule, 

(1) En 1814 , d'après M. Dattleat ( tel ÂrtitUs frêmfttf 
a Fétrançer). 
(S) Bt non fl5Sl,comme le prétendent qadqaes bfograpbes. 



661 



CARAGLid — CÀRAMAN 



' 682 



d'après l^os&0',^^ Adoration des Bergers, d'a- 
près le Pannesan ; ^la Sainte Famille, d'après 
Baphaâ; — ta Pentecôte, d'après le même : oq 
attribue autôi cette œuTre à MaroAntoine Rai- 
mondl ; — fes Amours de Mars et de Vénus, 
d'après les dessins de Rosso ; ^ Mars et Vénus 
surpris par Vu leain ;^V Assemblée des Vieux, 
d'après Raphaël ; attribuée par Vasari, contredit 
ea eela par Bartsch, à Augustin àe Venise; — 
VÉcole des philosophes de Vanttquité, d'a- 
. près te Parmesan ou Raphaël ; — Alexandre et 
Roxane, d'après le peintre d'Urbin, et égale m ent 
attribué par Vasari à Augnstin de Venise» — 
Pierre Arétin, d'après Titien. 

Vasari, VUe. - Tlcozzl, DizUmario. — BartMh, /« 
Peintre graveur. 

;cARA«vBL (Clément), JdumaKste fran- 
çais, né à Macamet (Tan) en 1819. Venh à 
Paris en 1840, Il eiitra dèd lors dans là carrière 
de la puMtcité; et travailla snceessiYemeBt dans 
|)]Qslettt« recueils et Jonmani, tels que le Vert- 
Vert, VEntr'aete, te ffational, laEevuede 
Paris, tè Crédtty et la Politique nouvelle. 
M. Caraguel est, depuis le mois deféTrierl848, 
l'un des plus actife rédacteurs du Charivùri. 
On a de lui : Quairemoisen mer, en collabora- 
Von avec M. Ch. Marchai; Paris , 1840, in-8*; 
— le Befàgeoir, cothédie en on aisbe, repré- 
ftentée tu théâtre de l'Odéon an mois de mai 
1852. 

Qaérard, la France UtiéreUr; — Beacbot, Jowmal Oe 
la Librairie. . . 

GAllAMAii (Pierre-Paul Riquet de Bonre- 
pos, comte de), général français, lié en 1646, 
mort le 25 mars 1730. Enseigne aux gardes 
françaises (6 juillet 1666) , il se trouya aux 
sièges de Toumay , de Dbua^ , de Lille , et Ait 
promu au grade de lieutenant le ^0 jâiiTfer 1668. 
Ayant obtenu une compagnie (fétrler 1675 ), U 
senrît à sa tfiteaUx siégea de Cbhdé (1676), de 
Valencîennes, de tàmbrajr (1677), ^e Gand, 
d'Ypres (1676), et combattit dans là m^e an- 
née & Saint-Denis, près dé Mohs. brigadier par 
hreret du 25 avril , il se distingua au siège de 
pfarour ( 1692), où il emporta , à la tête du régi- 
knent Dattphln-infônterie , le fort Guillaume. Ma- 
Téchal'de camp (3 janvier 1696), Il passa & l'ar- 
mée de Flandre, où avec q^îblqnes compagnies 
de grenadiers et deux inillé chevaux il s'em- 
para de Denain , fit M garnison prisonnière, ei 
contribua à la défaite des Hollandais sous Ni- 
mègue. Lieutenant général des armées du roi 
(23 décembre 1702), il servit àTârmée de Flan- 
dre sous les maréchaux de Villeroy et de Bouf- 
flers (1703), combattit à Èckeren, et ftit promu 
au grade de lieutenant-colonel des régiments de 
la garde le 1*" juin 1705. Le 17 juillet suivant, 
les lignes de la Gette, entre lYodouë et Diest, 
ayant été rompues par les troupes du duc de 
Marlborough et du maréchal d'Owerkerque , 
.rélecteur de Bavière, qui commandait en ch^ 
Tarmée française, et dont les forces étaient loi 
'de pouvofar contre-balancer celles de Tennemi , 



n'avait plus d'autre ^ espoir que d*assnrer sa 
l«traite en conservant Louvalil, Malines et Ail- 
vers; malgré les plus grands eftort^ db courage, 
Ja déroute la plus complète $e mit dans nos 
rangs. Cen était fait de l'armée française, lors- 
que le comte de Caraman abandonna Une posi- 
tion qui assuraitjsa retr^te, pour voler au secours 
de ses frères d'armes. Subitement entouré de 
quatre-vingts escadrons ehnemis, il fbhne en ba- 
taiOon bafTé les deux brigades à la tète dèsqulîl- 
les il combat. Dès lors l'aiTahre change de face. 
Pendant que l'ennemi vlfent se briser sur les 
lipes de ce bataillon, l'armée fràn^Se se rallie; 
et bientôt elle doit au comte de (Daramati de 
pouvoir gagner le défilé de Nodonë. Oê sertiee 
éminent lui valut la grande croix de Tordre 
militaire de Saint-Louis, dont le brevet fut signé 
du jour même de la bataille. Après la bataille de 
Ramillies , où il se distingua (1706) , il prit te 
commandement de Menin, quil ne rendit qu'a- 
près trente-neuf jours de siège, dix-huit jours 
de tranchée ouverte. Oudenarde (1708) et Mal- 
plaquet (1709) furent ses derniers services mili- 
taires. S'étant démis de sa lieutenance-colonelle 
du réghnentdes gardes le 18 février 1710,11 se 
retira, et mourut à l'âge de quatre-vingt-quatre 
ans. A. Sauzay. 

Ploard, Chron. milita t. IV, p. 491. - QulDcy, HUt. 
mtlù. de Louis XIK t. IV, p. 606. 

^cARAMilt (Pierre-Pâul de Riquet, cdmte 
Dis), neveu du précédent, lieutenant générai, né 
en 1698, mort le 22 avril 1760. Cotontl du ré- 
giment de Berry, H fut envoyé à l'armée d'Italie, 
te distingua à Parme et à Guastalla, et Ait promu 
an grade de maréchal de camp le 1" mars 1738. 
Employé à l'armée de Bavière; il se trouva à la 
levée du siège de Braunau par les ennemis en 
1743, et rentra en FrftM* atec la deuxième 
ifivision de cette armée An mois de juillet. H 
finit la campagne ^n hante Alsace , sous les or- 
dres du maréchal de Coigny; battit les ennemie 
à Rhinvillers, à la tête des brigades de Cham- 
pagne et de la Sarre. Les trois mille ennemis 
qui avaient passé le Rhin furent tués, noyés ou 
pris. Ce beau fait d'armes valut au marquis de 
Caraman le grade de lieutenant générai. 

Chronologie militaire, t. ?. - .Dictionnaire Mitori- 
çue des généraux fraisais. 

CARAMAN (Vic/or-^<JiiriC0nERiii}tET, comte 
nE), fils du précédent, lientenant général, né 
le 16 juin 1727, mort le 24 janvier 1807. H en- 
tra aux mousquetaires en 1740, obtint eh 1748 
une compagnie du régiment de Berry, et se trou- 
va aux sièges de Menin, d'Ypres, deFtimes, à 
l'affoire d'Haguenan et au si^e de Fribourg, en 
1744; à la bataille de Fontenoy, au siège de 
Toumay, à l'affaire de Mesie et à la prise de 
Gand, en 1745. Nommé colonel du régiment de 
dragons qui portait son nom, il le commanda au 
siège de la citadelle d'Anvers et à la bataille de 
Rancoux, en 1746; aux siégea de Berg-op-Zoom 
en 1747, et de Maestricht en 1748 ; à la bataille 
d'Hastembeck en t juillet 1757 ; à la prise de 



668 



CARAMAN 



M4 



Minden et de HanoTre, au mois d'aoAt ; au camp 
de dosienerea et à la marche sur Zell. Atfaqoé 
k EmWk par trois mille HanoTriens comman- 
dés par le général-^ujor comte de Scholeoboorg, 
il les mit en déroote avec son régiment et cent 
quatre-Tingtschasseursde Fischer. Cette action lui 
mérita le grade de brigadier. 11 se distingua en- 
core h la bataille de Minden en 1759 , anx af- 
foires de Corbach et de Warbourg en 1760 ; fut 
nommé maréchal de camp en 1761, commandant 
en second à Metz, lieotenantrgénéral en 1780, 
puis commandant pour le roi en Provence ayec 
pouvoir extraordinake en 1788 et 1789. H émi- 
gra pendant la révolution , et ne rentra en France 
qu'en 1801. 

Chronologie milUatr^, L vu. . DietionMhr» histo- 
rique des généranx-français. 

GARÀMAN ( VietW'LouiS'Ckarles dbRiquet, 
vicomte, comte, marquis, puis duc de), fils 
atné du précédent, né en 1762 , mort lieutenant 
général en 1839. Destiné à la carrière diplomati- 
qne, il visita là Prusse, TAutriche , la Turquie, 
la Russie et la Suède. Il émigra pendant la ré- 
volution, et prit du service en Prusse. Il rentra 
en France sous le consulat; mais il fut arrêté et 
détenu jusqu'à la chute de Tempire. Louis XYIII 
le nomma ministre à Berlin en 1814, puis ambas- 
sadeur à Vienne en 1815. M. de Caraman as- 
sista au congrès d'Aix-la-Cliapelle, de Troppau, 
de Laybach et de Vérone, et Ait créé duc en 1828. 
Après la révoluticm de Juillet, il ne crut pas de- 
voir se démettre de sa dignité de pair ; mais , À 
l'exception d'unelexcursion en Algérie, et la part 
qu'A prit comme volontaire & la première et 
malheureuse expédition de Constantine, où, à 
TAgede soixanten^torze ans, il donna l'exemple 
du plus grand courage et du plus noble dévoue- 
ment, il ne s'occupa plus que de questions in- 
dustrielles. 11 a laissé des Mémoires (Revue Con- 
temporcAne, 1852 et 1853 ), dont une partie pu- 
VlléeôaMh Journal des Débats, 12 juin 1841. 

Biographie des hommsi rivante.— Biographie des eé' 
Mérités uMiUUres. — Azals , Eloge fWMre du duc 
de Caraman ; Béslen, 18M. 

GABAMÀR ( le comte Maurice Rioubt nn ) , 
second fils du comte Maurice- Victor de Cara- 
man, né le 7 octobre 1765, mort en 1837. Lors- 
que la révolution éclata, il était miyor en second 
du l**" régiment des carabiniers de Monsieur. 
11 émigra , servit dans l'armée des princes, et 
rentra en France en 1800. Élu membre dn corps 
législatifen 1811, il fut élevé en 1814 au gradede 
maréchal de camp, et fit partie de la chambre 
des députés depuis 1824 jusqu'en 1828« En 1829, 
fl eut l'honneur de présider à la pose de la pre- 
mière pierre du monument érigé dans le dépar- 
tement de la Haute^aronne à Pierre-Paul Ri- 
. quet 

De ConreeUec, Hist. des généraux français. 

céAAUAM (Vietor'Marie-Joseph'Louis de 
RiQUET, marquis de), fils de Victor-Louis-Char- 
les, né à Paris le 6 octobre 1786, mort en 1837. 
Rentré en France, après avoir servi en Prusse et 



en HoUande, fl devint oltteler d'otdonnaiice de 
Napoléon en 1813, prit part avec distinction an 
combat de Craonne, et devint, sons la restau- 
ration, coiond de l'artillerie de la gaide royale. 
11 mourut du cholâv après la seconde expédition i 
de la prise de C(Histantine, oî^ il commandait Tar- 
tillerie qui ouvrit hi brèche le 26 octc^ire 1837. 
On a de hii : Bssai sur VorganisaiUm mUitmre 
de la Prusse; Paris, 1831, in-S"*; — Réfleaâoh 
sur Femploi de laeavaierie dans les bataiUes; 
Paris, 1835, in-8^ 

Biographie des howtmrn vivants. — MonUem', — Jour 
nat des Débats, 

^GARÀMAïf (le comte George-Joseph-Vk- 
for), frère dn précédent, a été ministre plém- 
potentiaire en Wurtembeig et en Saxe sons h 
restauration. 

;cARÀHAN (le comte Frédéric' Adolphe), 
néàBerlmen 1800. Officier d'état-mijoryfl a pu- 
blié quelques écrits relatifs à ses voyages en 
Orient; ami des arts, on lui doit d'avoir sauvé 
de la destruction les restes du château d'AneL 

GARAMAlf-06L0V-ALI-RKT OU CARJUiAJI- 

AUA-BDDTH, prinoe de Caramanie (COicie ), vi- 
vait au quatonuèmesiècle. Il descendait de jNur- 
Isofi, Arménien de naissance, qui, soos le règne 
d'Ala-Eddyn, l*' sultan des SeMIjooUdes, était 
venu s'étabUr à Konia. Caraman, fils de Nnr- 
Isofi, parvhit à une al haute foveur prèft d'Ak- 
Eddyn, que ce prince lui conféra la charge de 
grand écuyer, lui donna la main de an soeur, et 
l'investit delà principauté de Sâencie. Caraman 
s'empara bientôt a|>rès d'Ermenak. Son fils 
Mohammed se saisit de Konia, capitale des Sefcl- 
joukides; mais il périt dans son usurpation, 
laissant un fils, Mahmoud-Bedreddin, qui posséda 
toute la Caramanie après la mine de l'empire 
des SeUlioukides. Le petit-fils de Mahmoud-Bed- 
reddin, Caraman, se trouva dès son avènement 
en hostilité avec ses puissants voisins les Os- 
manlis. 11 déclara la guerre à Amund 1% et sou- 
leva contre lui les Àis ou grands propriétûres 
terriens de la Galatie, devenus, par une réro- 
lution , maîtres de la ville d'Ancyre. Des bords 
de l'Hellespont, le sultan accourut rapidemeot 
sur les frontières de l'Anatolie , et enleva aux 
rebelles leur conquête, en 1360. Caraman fît 
la paix, et épousa Nefise, fille d'Amurat Ce ma- 
riage ne l'empêcha pas de recommencer la guerre 
après la mort du grand vizir Khaïr-Uddin-Pacha, 
en 1386. U fut comi^étement battu, dans la plaine 
dlconinm , par le bdlerbei Timourtach. C'est 
dans cette journée que le prince Bijuzeth, fils et 
successeur d'Amurat, commença à montrer cette 
impétuosité brillante qui lui mérita plus tard le 
surnom d'/Wrim (le Foudre). Caraman se réfo- 
giadans Konia, et put conserver cette place, grftce 
À l'intervention de sa femme, fifie d'Amurat ; mais 
il fut forcé de rendre hommage au vainqueur. 
Le prince de Caramanie n'observa pas mieux 
cette seconde paix que la première, et leva de 
nouveau l'étendard de la révolte en 1392 , pen- 



665 



CÀKÀMAN — CARANDINOS 



6M 



dant que Btjaieth était occupé en Europe à com- 
battre ses nombreux ennemis. Garaman s*était 
déjà avancé jusqu'aux environs de Brousse et 
d'Ancyre, et ayàit fait prisonnier le be'ilerbei 
Timourtach, lorsque Bi^eth, trayersant rapi- 
dement THellespont, se présenta devant son vas- 
sal rebelle. Gelui-d, eiïrayé de ce retour inat- 
tendu , envoya une ambassade au sultan pour 
lui demander la paix ; Bajazetb fut inflexible : 
« C'estàTépée seule, répondit-il à l'envoyé, de 
prononcer entre nous. » La bataOle s'engagea 
dans la plaine d'Ak-Tchaï (rivière Blancbe). Ca- 
ramanlfot vaincu et fait prisonnier avec ses deux 
fils, Ali et Mouhammed. Les deux jeunes princes, 
condamnés à une détention perpétuelle, allèrent 
subir leur peine à Brousse. Caraman, confié à la 
garde de Timourtacb, fut tué par lui, sans l'au- 
torisation, du moins apparente, du sultan. Les 
villes d'Ak-Seraî, de Lerenda, de Konia, ainsi que 
toute la Caramanie furent réunies à l'empire Ot- 
toman. 

De Hammer. Hittoire de rBmplre Ottoman, V et VI. 
— Jouannin, Turquie ( dans VUniven pittoresque % 

CAEAMAitiGO {Frouçois o'Aquino, prince de), 
homme d'État napolitain, né en 1736, mort à 
Palerme en 1795. Ambassadeur à Londres et à 
paris comme l'avait été Caracdoli, il lui succéda 
dans la dignité de vice-roi de Sicile. H tenta 
inutilement quelques réformes utiles. 

Moniteur universel.— Annual register. % 
GAEAMVBL ( JeOH DE LOBKOWTTZ ) , tbé<do- 

gien espagnol, né à Madrid le 23 mai 1606, mort 
le 8 septembre 1682. Après avoir (ait de fortes 
études, il entra dans l'ordre de Clteaux, et pro- 
fessa quelque temps la théologie à l'université 
d'Alcala. Appelé ensuite dans les Pays-Bas, il 
s'y fit une grande réputation par ses sermons, 
et fut reçu docteur en théologie à Louvain en 
1638. Son mérite l'éleva aux premières dignités 
de son ordre, n reçut l'abbaye de Meirosa en 
Ecosse , et ftat nommé vicaire général de l'abbé 
de Clteaux , dans les lies Britanniques. Mais il 
semble n'avoir jamais visité aucun de ses pays. 
n résidait dans son abbaye de Dissembourg; 
forcé d'en sortir à cause des troubles du Pa- 
latinat , il se rendit , en qualité de ministre du 
roi d'Espagne , à la cour de l'empereur Ferdi- 
nand m, qui lui donna deux abbayes , une à 
Prague, l'autre à Vienne, et une pension consi- 
dérable. Au siège de Prague par les Suédois en 
1648, Caramuel se mit à la tète d'une troupe 
d'ecclésiastîques,et repoussa vaillamment les at- 
taques des ennemis. Alexandre Vil l'appela à 
Rome en 1655, et lui donna les évèchés réom's 
de Campagna et de Satriano, dans le royaume de 
Naples. Mécontent du revenu assez mince de 
ces deux évèchés, Caramuel s'en démit en 1673, 
et fut nommé par le roi d'Espagne à celui de 
Vigevano , où n mourut. H fut enseveli dans 
la cathédrale de Vigevano. Une énumération 
assez courte, mais pompeuse, des qualités et des 
belles actions du déhint, est inscrite sur un pilier 



placé en fece de son tombeau. « Caramuel , dit 
Nicéron , était un homme d'une érudition pro- 
fonde , mais peu solide, d'une imagition extrê- 
mement vive , grand parleur j et grand raison- 
neur, mais à qui le jugement manquait. On a de 
lui ; Steganographûe Trithemii et Claviculx 
Salomonis Germani Declaratio et VindtcatU); 
Cologne, 1634, ln-4*; — Psalterio de Z>. An- 
tonio, rey de Portugal, et que confiesa à Dios 
êtis culpas ; traduzido per Juan de Cara- 
muel; Bruxelles', 1635 , in-16; — Thanatoso- 
phiOy seu Musmim mortis ; Bruxelles , 1637, 
Id^o. _ Theologia regularis , sanctorum 
Benedictini , Âugustini , Francisci régulas 
commentariis dilucidans; Bruges, 1 638, m-fol. ; 
Francfort, 1664, m-4**; Venise, 1651, in-4*; 
Lyon , 1665 , in-fol. ; — Philippus Prudens , 
Lusitanix, AlgarbUe, Indix, Brasilix, etc.^ 
legitimus rex demonstratus ; Anvers, 1638, 
in-fol. — Motivum Juris, quod in Curia Ro- 
numa disceptatur de cardinalis Richelii Cis- 
tercensis abbatis generalis erga universum 
ordinem autoritateet potestate; Anvers, 1638, 
in-4'' ; — Declaracion Mystica de las Armas 
de Espana; Bruxelles, 1639, in-fol.; — Cœ- 
lestes Métamorphoses, sive circulares, plane^ 
tarum Theoricx in alias formas transfigur 
ratx; Bruxelles, 1639; — Bemardus Petrum 
AbaUardum et GUbertum Porrctanumtrium- 
pAa7i5; Louvain, 1639 et 1644,m-4*;^ 5c)tolioii 
elimatum ad reguUun jsancti Benedicti , li- 
hélium sancti Bemardi de prxcepto et dis- 
pensatUme dilucidans, in quo demonstratur 
sanctum hune doetorem opiniones benignas 
sen^)erfovisse; Louvain, 1641 , in-4' ; — Ma- 
thesis audax, rationalem, naiuralem, super- 
naturalem , divinamgue sapientiam Arith- 
meticis, Catoptricis, Staticis, IHoptricis, As- 
tronomids , Musids , Chronicis et ArchiteC' 
tonicis fundamentis substruens exponens- 
que ; Louvain, 1642 et 1644, in-4* ; — CabaUs 
Grammaticx ^jiecimen; Bruxelles, 1632, in-1 2 ; 
— Sublimium ingeniorum Grux Jam tandem 
deposUa, sive de Lapsu gravium-, Louvain, 
1642 et 1644, in-4''; _ Repuesta al Manifesta 
del reino de Portugal ; Anvers, 1642, in-4*'i; 
Saint-Angelo, 1664, in-4»; — Severa argumen'- 
tandi Methodus; Louvain, 1644, in-fol.; — 
De novem Sideribus circa Jovem visis; Lou- 
vam , 1643, in-1 2 ; — Theologia moralis ad 
prima eaque elarissima principia reducta ; 
Louvain, 1643, in-fol: c'est un traité de casuis- 
tique; la morale en est fort relâchée; — JSpis- 
tola ad Gassendwn de Germanorvm proies- 
tantium Converslone; 1644 , hi-4'' ; — un 
grand nombre d'autres ouvrages théologiques, 
scientifiques et politiques, dont on peut voir la 
liste complète dans Nicéron. 

Nicolas Antonio, Bibl. kispana nova, ^ Ifteéron; 
Mlémotreà des koannet illustres, — Paqnot , Mêmoirts 
pour servir à Phistoire ttttératre des Pags-Bas. — 
Fétti, Biographie universelle des Musicieiu, 

«GABAHDiHOS (Jean), matliématiden grec, 



667 



GARANDinOS - CARATE 



né à Céphalooie en 1784, mort à Ifaples en 1833. 
Il professa ayec succès à^ runiversité de Corfou, 
et traduisit en grec plusieurs ouTrages de matbé- 
matiqnes. Entre autres mémoires, on a de lui un 
JSssai star la nature du calcul différentiel ^ 
publié dans le Journal des Savants (sept. 
1828). 

MazaraUs, BiograpMet çrtequé^. •■ 
r cARANi ( Lélius ), traducteur itaUen, natif de 
Reggio, vivait vers le milieu du seizième siècle, 
llsemble avoir passé la plus grande partie de sa 
vie À Florence , où il publia la plupart de ses 
traductions : quoique assez médiocres, elles ont 
cependant servi de modèle à des traducteurs en 
autres langues. On a de Ini les traductions sui- 
vantes : les Proverbes d'Érasme; Florence, 
1659, in-8*»; — Salluste; Florence, 1550, in-S"; 
Venise, 1556, in-8*; — fe» Amours d'Isménie; 
Florence, 1550, in-8®; Venise, 1560, in-8*, et 
1566, in-8^, et insérés aussi dans le tom. IV 
des Erotica grxca, 1816 (cette traduction ita- 
lienne a servi de patron à une traduction fran- 
çaise de cet ouvrage par Jérôme d'Avoste ; Pa- 
ris, 1582, in-16, et à une version allemande 
par Jean-Cbristophe Workenstern, dit Arto- 
vœus; Strasbourg, in-8*); — H&iodien; Ve- 
nise, 1 551, in-8*' ; — Polyen ; Venise, 1 552, in-8% 
— ÉlleUj la Tactique^ et des fragments de Ja 
Tactique de V Empereur ; Florence , 1 552,'in-8» ; 
-— Léon; Florence, 1552, in-8« (fait suite à la 
traduction précédente). 

Patloni, B%blioth,degli,Autwi vo2^crisz. - Adetang, 
luppl. à JOcher, Mlgetn. Gelehrten-Lexicmi. 

CARANUS, prince argien du huitième siècle 
avant J.-C. Il appartenait à la famille des Héra- 
clidcs, et descendait dç Téménus. II [)asse pour 
avoir fondé en Macédoine la dynastie argienne. 
Selon une légende qui n'a été adoptée ni par Héro- 
dote ni par Thucydide, il se laissa guider avec ses 
compagnons par un troupeau de chèvres, et péné- 
tra ainsi dans la ville d*Ëdesse dont il s'empara, 
et qu'il appela Aiguës (chèvres). Si Caranus n'est 
pas un personnage fabuleux, il vécut vers 850, 
puisque les historiens le donnent pour le frère 
de Phidon, tyran d'Argos. 

Diodore, Fragments. — Plutarque, AUxandre. —Jus- 
tin, VII, XXXiil. - Clinton, FaM HellenM. - ou. 
MuUer, Dorier. -flérodote, VUi, i87-«g. - Tbucydlde. II. 

GABANUS, un des généraux d'Alexandre, mort 
en '329 avant J.-G. Il fut envoyé contre Satibar- 
zane, qui venait de soulever l'Asie. Le satrape 
rebelle fiit défiut et tué dans l'biver de 330. L'an- 
née suivante, Garanus obtint avec Andromache, 
Ménédèroeet Phamyches, le commandement de 
l'expédition contre Spitamène, satrape de Sog- 
diane. Celui-GÎ Ait d'abord forcé de lever le siège 
de Maracande ; mais il revint avec une nombreuse 
cavalerie scythe, et détruisit l'armée macédo- 
nienne. 

Arricn, Anabau, III, », M; IV, i,'». - Qulnte-Gorce , 

CARANZA (Alphonse), jurisconsulte espa- 
gnol, vivait au commencement du dix-septième 



siècle. On a de lui : d6 Partu naturali et legi- 
timo; 1628, in-fol., — el 4justamento yPro- 
porcionde las monedas de oro, plata f eobre, 
y la reduccion de estas metales a su deàida 
estimacion; 1628, in-fol. ; — Rogacion al re§ 
D. Felipe IV, en detestacion de las grandes 
abusos, etc., nouovamente introducidos en Es- 
pana; 1636, in-4'. 
Nie. Antonio. Bibliothêca hispana nova. 
CARAScosA (Michel, baron de), naquit en 
Sicile, et ne dut son élévation qu*à lui-même. 
Lorsqu'à l'approche de l'armée française le roi 
Ferdinand se fut retiré dans l'Ile, Carascosa en- 
tra danç le parti républicaii^ qui, après la défaite 
du général MacV en 1798, proclama la réputdi- 
que parthénopéenne. Mais les royalistes rentrè- 
rent bientôt à Naples; Carascosa réussît à se 
soustraire à la proscription presque générale de 
tous les partisans et fonctionnaires de la républi- 
que, compris dans la capitulation de Castello 
d'Uovo. En 1806, après la reprise de Naples par 
les Français, Carascosa fut nommé chef de ba- 
taillon dans le premier régiment d'infanterie de 
ligne créé par Joseph -Napoléon régimeiit soos 
les drapeaux duqnd il s'était déjà distingoé en 
Espagne. Après son retour, Joachim Mural le fit 
bientôt passer par tous les grades. En 1814, il 
commai^ait une division qui combattit avec tes 
Autrichiens contré les Français. En 1815 il se 
trouva en face des Autrichiens, à la tète d'une 
division de l'armée napolitaine, et signa avec 
d'autres généraux napolitains la convention nu- 
litaire de Casalanza, d'après laquelle l'armée na- 
l»o]itaine mettait bas les armes. Lors de Finsur- 
rection qui éclata au mois de juillet 1820 dans 
une partie de l'armée, Carascosa, alors ministre 
de la guerre, se mit à la tête des troupes desti- 
nées à étouffer l'insurrection, ets'avança jusqu'aux 
confms de la Terre de Labpur ; mais ayant trop 
tardé à attaquer les insurgés, la révolte édala 
parmi ses propres troupes. Plus tard il prit hii- 
même part à la révolution, et fut investi, lors de 
l'invasion de l'armée autrichienne, du comman- 
dem^t d'un corps considérable, avec lequel il 
devait défendre la route de Terracine h Naples ; 
mais les Autricliiens, qui s'étaient avancés par 
Sulmone, l'ayant tourné, son corps fat entière- 
ment dispersé ; et il allait être arrêté comme un 
des coryphées de la révolution, lorsqu'il se réfii- 
gla à Barcelone. Condamné à mQrt par contu- 
mace, il vit maintenant en Angleterre. Ses Jtfe- 
moires hist., polit, et milit. sur la révolution 
du royaume de Naples en 1820, et sur les 
causes qui Vont amenée (Lond., 1823), ne sont 
pas sans mérite sous le rapjgprt faiçtoriq^e et mi- 
litaire. 

Biographie nouvelle des CorOempori^kts. — (ïaéaii 
la France littéraire. - Convertâàonâ-teiHeon,^ 

GABATB. Voy, Zabate. 

*CAEATB (Jérôme de), canoniste jltaU^a, des 
clercs réguliers de l'onlre ^ QJb^ts de Saiirf- 
Ambroii^ et de Saint-Borromée, viV9Jt proto- 



669 CARATE — 

blement à Milaq data la premi^e i»oitié du dix- 
septième siècle. Professeur de théologie et de 
droit canon, il fut plus tard protonotaire apos- 
tolique. On a de lui : Tatwle délie opère este- 
riori, colle quale deve procurare ogni curato 
di dar sodiifazione aisuo popolo ; Milan, 1607, 
10-4" ; — de Juribu9 parochialibm ; ^ilan , 
1625, ift-a""; Breslauy 1$26, in-8**. Toussas au- 
tres ouvragjts, très-noiubreui: d'ailleifirs, u'^ùs- 
t^t qu'en manuscrit. 
t ktgtUit, mi. ^ediolan. 

*CARÂTiBDS { Jacques) f philologue italien, 
vivait dans la première moitié du seizième siè- 
cle. On a de lui : Brasmi Rolerodamii de recta 
latini grœcique sermonis pronuntiaiione ; ac- 
cedit Jacobi Caraêini de Hterarum sono libel- 
lus , etc. ; Cologne, 1629, in-8**. 

Adeluiiff, Mppl. à JbchWfjéllgem» GêMrttn-Uxicon. 
" CJLBACJSI1TS {M.'AuréliuS'Valérius)^ enipe- 
reur de la Grande-Bretagne, né vers 250 à He- 
napia, district situé entre TEscaut et la Meuse, 
assassiné en 293. Il appartenait à une famille 
obscure ; mais il se distingua dans la guerre con- 
tre les Bagaudes, et parvint aux premiers grades 
militaires. Maximien Hercule lui confia une flotte 
destinée à réprimer les invasions des Francs qui, 
sur leurs légers vaisseaux, dévastaient les côtes 
de la Hollande, de la Gaule et de TEspagne. Ca- 
rausius s'acquitta assez mal de cette mission , 
et amassa une immense fortune; ce qui le fit 
soupçonner de favoriser les pirates pour s'appro- 
prier une partie de leur butinv Maximien ordonna 
de mettre à mort le général suspect; mais celui- 
ci, soulevant la flotte qn^U commandait et les lé- 
gions campées dans la Grande-Bretagne, se ren- 
dit maître de cette lie et prit le titre d'Auguste. 
Après de vains efforts pour renverser cet habile 
et courageux usurpateur, Dioclétien et Maximien 
le reconnurent pour collègue à Tempire vers 287. 
Cet événement fut («lébré par une médaille qui 
portait sur la face trois bustes, avec cette légende : 
CARAGsius ET FiiATRes svi, et sur le revers ces 
mots : PAX. AVGG. Sur une seconde médaille on 
trouve une tète ornée de lauriers, avec cette lé- 
gende : iMP. c. CARAUSiLS.|p. r. Avc. Coustauce, 
en'.arrivant à Tempire, résolut de reconquérir la 
Grande-Bretagne ; mais pendant qu'il faisait ses 
préparatifs, Carausius fut assassiné par Allectus, 
on des principaux ofTiciers. 

Bulropc, IX, Jl. - Aurel. Vict., Cœsar, XXXIX ; EpU. 
XXXIX. - Orot, VU, n.-^Paneg. vet.. II. »; IV. 6-8; 
V, ♦, U; VI, 8, 8; VII. 9; VIII. 85. - Senebrier, l'Histoire 
de Carausius prouvée par les médailles; Paris, 1740, 
in-4''. — Slukely, MedaMc history o/ Carausius ; Loû' 
dres, 17tT-1759, lB-40. 

ciAAAVA^B (Michel-Ange Ah^kicbi ou Mo- 
RiGi), célèbre peintre italien, né en 1569 à Cara- 
vaggio, dans le Milanais, mort en 1609. De même 
que son compatriote Polidoro Çaldara, il prit goût 
à la peinture en préparant pour les fresquistes la 
cliau X et le mortier dont ils se servent pour enduire 
le mur sur lequel Ils doivent travailler. Sans mal- 
tre, sans avoir étudié les ouvrages des granda 



CARAYAGE 



670 



peintres et encore moins les statues antiques, pour 
lesquelles il avait une espèce d'aversion, il de- 
vint habite dans son art. La nature fut son seul 
guide, et seule el|e lui offrit des modèles ; mais 
cette nature, si belle dans sa variété, si riche 
en nobles inspirations pour quiconque sait la voir 
et l'interpréter, il la' copia sans choix et sans 
gpût ; de là les beautés et les défauts qui distin- 
guent ou déparent ses ouvrages. Né à une épo- 
que où l'on ne peignait guère que de pratique , 
son imitation servile de la nature dut le mettre 
en opposition avec tous les artistes de son temps : 
aussi répétaient-ils à Tenvi l'un de l'autre que 
ses figures étaient ignobles, qu'elles n'avaient ni 
beauté, ni formes choisies; que son coloris était 
cru dans les ombres comme dans les lumières; 
qu'une cave paraissait être son atelier; que ses 
compositions manquaient de l'intelligence, des rè- 
gles de l'art. Ces reproches furent en partie fon- 
dés ; mais les tableaux du Caravage n'en firent 
pas moins fureur en Italie, et cet engouement 
dura jusqu'à ce que le Guide, par une manière 
diamétralement opposée à la sienne , mais plus 
savante, fût parvenu à contre-balancer sa répu- 
tation. Toutefois on ne saurait trop faire l'éloge 
de ia force du coloris du Caravage, de la vérité 
de son clair-obscur, de la saillie qu'il a donnée 
à tous les objets qu'il a peints, et de l'exacti- 
tude de ses imitations de la nature. Pour arriver 
à cet effet fier et prononcé qui lui acquit tant 
d'admirateurs, il ne peignait jamais que dans 
un atelier dont il avait uoirci les murs, et dans 
lequel il ne laissait arriver qu'un filet de lumière 
tiré d'en haut. Exposées sous un tel jour et pri- 
vées ainsi de tout reOet, ses figures ne pouvaient 
manquer d'offrir ce contraste frappant d'ombres 
fortes, larges et opaques , et de lumières vives , 
étroites et crues, se détachant sur un fond com- 
plètement obscur, qui est son cachet distinctif. 
Si , dans le portrait comme dans les sujets 
d'ime ou deux demi-figures, la manière du Cara- 
vage profluisait beaucoup d'effet, elle convenait 
fort peu aux compositions nombreuses : aussi 
trou vc-t-on dans la plupart de ses grands tableaux 
des plans trop rapprochés, mal en perspective , 
un passage trop subit de la lumière à l'ombre, 
et une uniformité dans ce que les peintres nom- 
ment le ;7ar^i pris, qui leur nuit beaucoup. Avant 
d'adopter cette manière forte qui caractérise ses 
plus nombreux ouvrages, le Caravage en eut une 
plus tendre, qu'il dut à la vue des tableaux du 
Giorgion, à Venise. 

Vain, jaloux, querelleur, insociable, il eut une 
vie agitée, et dut plus d'une fois se mettre à l'abri 
des poursuites de la justice. Ayant appelé en duel 
le Joscpin, chef de la secte des peintres idéalis- 
tes , celui-ci refusa le cartel, alléguant sa qualité 
de chevalier. Aussitôt le Caravage part pour 
Malte, y mérite par ses ouvrages le tHre qu'il 
ambitionnait; et se dispose à rejoindre son anta- 
goniste; mais, au moment de quitter cette Ile, il 
se fait emprisonner. Au risque desa vie, il parvient 



é7i 



CARAVA6E — CÀRÀVAGGIO 



672 



à s'évader. Il erreqadque cemps en Sicile, passe 
à Naples, où il est attaqué et tailladé au visage; 
s'embarque sur une felouque pour se rendre à 
Rome ; est arrêté, au moment de son débarque- 
ment, par des soldats espagnols qui le prennent 
pour un autre. On le relAcha peu après; mais 
la felouque qui Tavait amené étant retournée sans 
qu'il eût eu le temps d'en retirer ses effets, il se 
trouva dépourvu de tout. Accablé de tant d'à- 
Tentures fiicheuses, et plus que jamais déterminé 
à se mesurer avec celui qu'il accusait d'être l'ao- 
teur de ses malheurs, il se mit en route à pied 
par une excessive chaleur, et fut saisi d'une fiè- 
vre maligne qui le tua non loin de Porto-Er- 
cole , en 1609. 

Parmi les nombreux ouvrages du Caravage ré- 
pandus dans toute l'Europe , les plus célèbres 
sont : le Christ porté au tombeau, chef-d'ocu- 
vre estimé à 150,000 francs, que la France res- 
titua aux États romains ; la Mort de la Vierge 
(au musée de France), tableau qui fut retiré de 
l'église délia Scala, à Rome , sous prétexte que 
la Vierge présentait l'image d'une femme noyée ; 
la Distrilnaion *du Hosaire (au Belvédère, à 
Vienne); le Cupidon de la galerie Giustiniani 
(aujourd'hui à Berlin); la Bohémienne (musée 
de France), que le Caravage avait la vanité d'op- 
poser aux chefs-d'œuvre de Raphaël et des sta- 
tuaires antiques. Parmi les beaux et nombreux 
portraits du Caravage, on met en première ligne 
celui d'Adolphe de Vignancour , grand maître 
de Malte (musée de France). [Enc. des g, du m,] 

CAEATAGB (Polidoro Càldara), peintre, né 
en 1495 à Caravaggio, mort en 1543. Il se rendit 
célèbre avant Bfichel-Ange Amerighi, surnommé 
comme lui Caravage^ et commença par être ma- 
nœuvre. Employé au service des élèves de Raphaël, 
la vue de leurs ouvrages au Vatican échauffa son 
génie. Il fit part à Jean d'Udine de son projet de 
se faire peintre : celui-ci dirigea ses premières 
études. Les progrès de Polidore étonnèrent bien- 
tôt Raphaël lui-même, qui ne tarda pas à lui 
confier des travaux importants. La nature l'avait 
doué du génie le plus heureux; et, quoique sans 
éducation, il est, de tous les élèves du chef de 
l'école romaine, celui dont le goût a le plus de 
noblesse', de pureté et d'élégance. C'est princi- 
palement dans des compositions imitant les bas- 
reliefs antiques et peintsien camaïeu, qu'A s'est 
distingué. Personne ne l'a surpassé dans ce genre, 
pas même Jules Romain. Comme il était habitué 
à pehidre en clair-obscur, ses tableaux sont d'un 
coloris pAle; on cite cependant avec éloge un 
Christ œnduit au Calvaire, qu'il fit à Messine 
peu avant que le crime d'un domestique, qui l'as- 
sassina pour avoir sa fortune, l'eût conduit au 
lambeau. Polidore mourut dans la quarante-hui- 
tième année de son Age. [Soyer, dans VEnc, des 
g, du m,] 

Vasart, f^itê dff p<à êceeUmU pUtori, etc. - Bal- 
dlnuccl, ifoU%U <W fro/êisori dél disegno^ etc.» II, 174, 
iW, 887 -uiizl,5toHaptttoH0a. 



CABATA66IHO. Voff, SaCCHI. 

* CARAVAGGIO (Pierre-Poul), mathémati- 
cien et poète italien, né à Milan en 1617, mort 
près de Bfilan en ld88. Après avoir étudié la 
phflologie et les belles-lettres sous Gaspard 
Scioppio, et les sciences mathématiques sous son 
oncle paternel Jean-Baptiste Caravaggio, qui périt 
en 1635, pendant la défense d'un chAteau dont 
il était le commandant, Pierre-Paul reçut en 1646 
un emploi dans la magistrature de sa patrie; 
mais bientôt il échangea cette carrière oontie 
celle de la vie militaire, et se distingua en 1655 
conune défenseur de la ville de Tortone. Étant 
revenu aux arts de la paix, il professa la littéra- 
ture grecque et les mathématiques au gymnase 
palatin. A la fin il fut chargé, en 1676, de l'inten- 
dance de^tous les châteaux domaniaux du dudié 
de Milan, emploi qu'il conserva jusqu'à sa mort. 
Il a laissé un grand nom comme architecte mi- 
litaire. On a de lui : /n Geometria maie restau- 
rata, ab auctore A, S. L. Bomx détecta; ac- 
cessit judex errorum Ant. Santini in appen- 
dice inclinationum; Milan, l650, in-4"; — 
Copia di una risposta data ad un quesilo 
d* Aritmetica; Milan, 1654, isk^"*;— Geometria 
applicationum deficientmm,Jiguradata spe- 
de; Milan, 1659, in-4*;— CamU co* qualiy me- 
ditando lamorte con gli occhi rivolticuiuna 
imagine d' un camame umano, proseguisce t 
suoi lai unvecchio oltre asettan^ anni, etc. ; 
.MHan, 1687, in-fol.; publiée sous l'anagramme 
de Pietro-Lucio Avarapagio. Aux autres ou- 
vrages de Caravaggio, il manquellndication deb 
date; ce sont les suivants : Methodus resolvendi 
omnes œquationes cubicas et quadrato qtia- 
draticas; Milan, in-fol.; — Fragmentum pro- 
lusionis geometricx, carminé; Milan , in-fol.; 
— Prolusione o sia Metodo di leggere a* sco- 
lari le Matematiche ;f/Glm, in-fol.; — Parère 
sulla Facciatadel Duomo,con dimostrceùoni 
geometriche, inséré dans le traité délia Foc- 
data del Duomo ; Milan, in-fol.; —Inno,poema 
morale; Bfilan, in-fol.; ^ Ode morali; Mibu, 
in-fol.; -—Sestina, Sonetto e Madrigale; Milan, 
in-fol.; — Esposi%ione morale sopra il sal- 
mo LIVdiDavide, sous l'anagramme de Pietro- 
Lucdo Avarapagio ; Milan, in-fol. — Enfin on 
a de Caravaggio beaucoup d'autres traités ma- 
thématiques et des poésies italiennes en manus- 
crit. 
ArgeUU, BM. Mediol, - Clnelll. BibikOk. voL 
* CARAVAGGIO ( Pierre-Paul), fils du pré- 
cédent, nutthématiden italien, né à Milan en 
1658, mort en 1723. Il fut en 1679 a^joiot 
comme professeur de mathématiques à son 
père, auquel il succéda en 1688 comme pro- 
fesseur titulaire. En 1697, il reçut «n outre 
une place importante dans l'armée, qu'il con- 
serva jusqu'à sa mort. Une monnaie firappée 
en son honneur est reproduite dans le Jlfii- 
seo Mœuuchelli, tom. I, p. 257. -— Il a laissé 
un fils du même nom, qui lui succéda duis 



678 



CARAVAGGIO — CARBO 



e;4 



sa place de professeur, et entre les mains doqud 
se trouyait encore en 1745 un grand nombre de 
traités de mathématiques, laissés en mannscrit 
par son père. On ne sait pas si ce fils les a pins 
tard fait imprimer. Quant à odui dont fl s'agit 
ici, on n'a de lui que le traité suÎTant : U PrinU 
seilibri degli Elementi (TJSuclide^aduso (fe* 
scolari; Milan, 1671, in-12, et 1679, iiKS*. 

ArgelM, JHbl. Mediol. 

* GABATAiTB {Pierre de la) {Pietro délia 
Caravana\ poète italien ou provençal, Tirait an 
commencement du treizième siècle. H était 
guelfe passionné, comme on le voit par la seule 
pièce de vers qui nous reste de lui : c'est un 
sirvente composé en 1236 ou 1237, dans lequel 
le poète iuTite les Lombards à bien défendre 
leur liberté contre l'empereur d'Allemagne. 

Cretcimbenl, Ittoria délia votçar Pœsia, — Ray- 
nouard. Choix des poésies des troubadoun, LIV. — 
JlUtoire littiraire dé la Framx, t. XVII 1. 

^GARATiA {Alexandre), poète vénitien, ri- 
vait au seizième siècle. On a de lui un ouvrage 
écrit^dansle dialecte des lagunes, et d<Hitde nom- 
breuses éditions ( la première vit le jour en 1565) 
attestent le succès. C'est une très-longue la- 
mentation de Nuspo Bizarro, ouvrier de l'arse- 
nal, divisée en cinq chants : l'auteur y retrace 
sa passion, sa jalousie ponr une jeune Véni- 
tienne ; il l'épouse, et ne tarde pas à se repentir 
de son mariage; il est taquiné par sa femme, tra- 
cassé par ses créanciers, etc. — Caravia est éga- 
lement l'auteur d'un petit poéiue en octaves, inti- 
tulé ilSogno; Venise, 1541 : cette producUoo 
est fort peu connue ; regardée comme hostile à 
la religion, die fut sévèrement défendue. 

Ferrari, de la Littérature populaire en Italie. — Re- 
vue des DeuX'Mondes, ]aln 1889. — Camba, Série degli 
seritti in dtaletto venetiano. 

CABATITA {Grégoire), chirurgien , natif de 
Bologne, vivait au commencement du seizième 
siède. Il se fit connaître par un contre-poison qui 
fut expérimenté d'abord à Rome en présence dn 
pape Clément Vn, puis en 1522, à Prague, de- 
vant l'empereur, et reconnu efficace. 

* GARATITA {Nicolo), littérateur îtafien, né 
à Naples le 25 mai 1647, mort à Portid le 2 
novembre 1717. Professeur de droit, il se fit 
connaître par qudques traités contre les préten- 
tions du saint-siége sur le royanme de Naples. 
On a de lui : Vlntrodu&ione alla lettura dJi 
Gregorio CaloJbrese sopra la condone di Mar- 
fisa a Carlo Magno; Naines, 1691, in-4*; — 
Vlntroduzione al libro intitolato Componi" 
menti per la ricuperata sainte di Carlo II; 
Kaples, 1697, in-4<' ; — Nullum jus BomaiU 
pontificisin regnum Neapolitanum, disserta- 
tio historico^uridica; Alethopolis (Naples), 
in-4'*, anonyme et sans date. Cet ouvrage, attri- 
bué aussi à Matteo Egizio, Ait proscrit à la 
cour de Rome par un décret du 15 janvier 
1714; — RagUmi délia cUtà di NapoH 
contro il procedimento straordinario nelU 
cattse deUsanV Ufido ; Naples, 1709, in-8^. 

Tlpaido, Biogra^ degli ItaliaM iUuttri, 

NOUV. MOGR. mnTRRS. — T. TlII. 



* GAEBAGH ( George- Wolfgang ), théologien 
et émdit allemand, né à Nurembei^ le 23 aoM 
1658, mort dans la même viUe le 7 mars 1725. 
n fit, depuis 1679, ses études littéraires et théo- 
logiques dans l'université d'Altdorf , et devint 
pastenr à Noremberg. On a de lui : DÙputatio de 
Palmariis iisquejiodiejlorentibtu eruditorum 
societatibus, adjectis annotationibits et pro- 
grammate OmeisH; Altdorf, 1680, in-4<'; — 
Disput. de int>ocationis Cultu ; Midoif, 1685, 
in-4* , et dans Joannis Fabricii nuyoris Pr»- 
leetiones theologicêe, p. 627-646; etc. 

Adeloog, loppL à JOcber, Jllgem^nes Celekrten- 
Lexicon. — WUl, Nûrnberçer GelehrteH'Lexieon ( Dtc- 
Uonnalre dea Savants de Noremberg ). 

CAEBBir ( Victor de ), rabbin allemand, né en 
1423, mort à Cologne le 2 fémer 1515. D'abord 
rabbin de la communauté juive de Cologne, il 
se convertit an christianisme en 1472, à l'âge de 
dnqnante-neof ans, tandis que sa femme refusait 
d'aband(Hmer la rdigion de ses ancêtres. L'ar- 
chevèqne de Cologne Hennann contribua et 
donna de lédat à cette conversion, constatée 
sur 'h porte extérieure de Cologne par cette ins- 
cription : Victor olim Judxus, Qudque temps 
après, Carben se fit prêtre, et combattit dans 
divers écrits les croyances de ses premières 
années. On a de lui: Judxorum errores et 
mores, opus aureum ac novum et à doctis viris 
exspectatum; Cologne, 1509, in-4% et 1550^ 
in-8®, en allemand ; — Propugnaculum fidH 
christianœ instar dialogi, christianum etju- 
dœum disputatores introducens ; sans date, 
in-^", et en allemand, à Strasbourg, 1519, in-4''. 

Hartsbetm, Bibl. OtUnUens. — Wolf, Bibl. Hebr. 

CAEBO famille plébéienne appartenant à la 
gens Papiria, commença àmarquer dans l'histoire 
romaine vers 168 avant J.-C. Elle fournit à la 
république pludeorsconsols, orateors et géné- 
raux, dont nous allons mentionner les plus re- 
marquables : 

GAEBO, ( CaiuS'Papirius) , orateur romain, 
né vers 164 avant J.-C., mort vers 1 19. Contem- 
porain et ami des Graoques , qu'il égalait en éh >- 
quence et dont il partageait les idées démocrati- 
ques , il remplaça Tibérius Graochus dans l'em- 
ploi de triumvir ponr le partage des champs 
( triumvir agrorum dividendorum ), et bientôt 
après, en 131, il Ait élu tribon du peuple. 
Pendant son tribonaft il s*unit à C. Grscchus 
contre P. Cornélius Sdpion l'Africain, eC fut 
soupçonné de n'avofa* pas été étranger à la mort 
snbke dn vainqueur de CarffaageeC de Numance. 
Cependant lorsque Opimius lut mis en accusation 
pour avoir foit tuer, eu 121, C. Gracchns et 
ses partisans, Carbon, qui venait d'être élevé au 
consulat en 120, prit la défense d'Opiraius, et dé- 
dara qne le m«irtre de C. Gracchns était légi- 
time. Cette indigne versatilité attira sur l'ancien 
tribun la haine populaire, sans lui concilier la fa- 
veur de l'aristocratie. En butte à l'inimitié de 
tous les partis, il fut accusé par le jeune orateur 
L. LidniusCrassus; et, prévoyant une condam- 

22 



675 



GARBO — CÀRBOIŒ 



676 



nation, fl s'empoisonna^ Cicéron loue beaucoup 
le génie de cet orateur, qui offrait i*union trop 
ODihmilne d*un beau talent et d'un caractère 
Tersatile. 

TIte Ure, BpUomê, 88. 61. — Applen, B. C, I, 18, ». 
•* Vell«tui Paterculus, II, 4. - Ctcéroo, de Amicitia, 18; 
4ê Leçibut, III, l«; ad FamUiares, IX, tl; de Orat, i, 
It 18, 80. M ; II, 10; 111, 7, 10; BrutUs, 17. 48, 61; Tuicul., 
1. 1. - Taelte, Orat., 84. 

CAEBO (C.-PaplHM*), surnommé Arvina, 
orateur romain, fils du précédent. Tribun en 90, 
il proposa, avec son collègue Plautius, une loi 
(lex Plautia et Papiria) par laquelle le droit 
de cité était accordé à tous les liabitants des 
filles restées fidèles qui Tiendraient à Rome, 
dans le délai de soixante Jours, déclarer devant 
le préteur qu'ils acceptaient les droits et les 
charges dajus. civitatls. Cependant on yott, par 
on fragment d'un de ses discours, qu'il approuvait 
le meurtre du grand protecteur des Italiotes, 
M. L. Drusus, assassiné en, 9i. Défenseur de 
l'aristocratie, il fut massacré en 82, dans la curie 
Hostiiia , par le préteur Brutus Damasippe, un 
des chefs du parti de Marius. Carbo Arvina fut, 
■nivant Cicéron, le seul bon citoyen de sa ùtmille. 
Qcéron, pro Àrehia, 4 ; Bmtui, 61, 90; ad FamUiares^ 
a* 11} d€ Orat, III, 8. - Veliéloi Patwculiii. 11, M. >- Ap- 
plen, B, C, I, as. 

GABBO {CnéuS'Papirius)j général romain, 
cousin du précédent, né vers 130 avant J.-C., 
mort en 82. Son nom parait pour la première 
fois dans Thistoire en 92. A cette époque, il fut 
dénoncé au sénat comme séditieux par le consul 
Appius Claudius Pulcher. Cinq ans plus tard, on 
le trouve parmi les chefs du parti de Marius, et 
commandant une des quatre armées qui assié- 
geaient Rome. Lorsque ValériasFlaccosftittuéen 
Asie, Carbo le remplaça comme consul en 85. 
Lui et son collègue dana, craignant le retour de 
Sylla, se déclarèrent consuls pour Tannée soi- 
yante, et parcoururent Tltalie, soulevant toutes 
les villes , demandant aux Samnites et aux Laca- 
niens l'appui de leurs armes. Mais la victohie 
resta fidèle à Sylla, qui arriva en Italie en 83. 
Avant même le commencement des hostilités, 
Cinna fut massacré par ses propres soldats ; et 
Carbo, qui se donna pour collègue Marius le 
jeune en 82, ne put, malgré son audace et son ac- 
tivité, résister au vainqueur de Mithridate. Battu 
par Sylla dans toutes les rencontres, il s'embarqua 
pour l'Afrique an moment même où la tentative 
désespérée du Saronite Pontius Télésmus rame- 
nait pour un moment la victoire au parti démo- 
cratique. Carbo fut arrêté dans l'Ue de Corcyra, 
et conduit à Lilybée devant Pompée, qui lui fit 
couper la tète. 

Appteo, B. C.,1, 60,-96. ^ Tlte-Uve, EpUome, 79, 88, 
IS, 89. -nutarque, 5»/la, 81; Pamp., 10. - Qcëroo. tu 
rêr f ad IPamiliares, IX, 11. - Uutrope, V, 8, 9. - 
OroM, V. M. - Zonar , X. 

ciABBON. Voy. Flins. 

CARBONABA (le comte Louis)', juriscon- 
sulte italien, né à G^nes le 11 mars 1755, radîrt 
dans la même ville le 25 janvier 1826. Sénateur 



de sa petite république et l'on des huit régents 
de la banqne de Saint-George, il devint, en 
1797, sénateur de la nouvelle république ligu- 
rienne organisée par le général Bonaparte, et fui 
élu en 1803 juge au tribunal suprême. Après l'é- 
tablissement de l'empire, Carbonara fut nommé 
par Napoléon président de la cour impériale de 
Gênes, et bientôt après appelé au sénat-conser- 
vateur. Ko 1814, il donna son adhésion à la dé- 
chéance de l'empereur et à la restauration des 
Bourbons. Rentré dans sa patrie, Carbonara fut 
créé, par ordonnance du roi de Sardaigme do 27 
mars 1816, président d'une commission chaigée 
de recevoir les réclamations de tous les créanciers 
des établissements pieux, lesquelles n*aoraieat 
pas été précédemment admises par l'administra- 
tion française. U fit encore partie de plusieurs 
commissions, et fut un des trois délégués envoyés 
en 1821, par la ville de Gênes, près du nouveau 
roi Charies-Félix. 
Biographie nouvelle dêt Contemporaint, 
CAB BORDA LA (Jeanne), chirurgien et mé- 
decin italien, natif de Santhio dans le Piémont, vi- 
vait vers la fin du treizième siècle. Il pratiqua la 
chirurgie à Crémone, Pavie, Plaisance et Vérone, 
et enseigna en 1293, dans cette dernière rille^ 
les éléments de son art. Il a laissé : de Opéra- 
tione manuati, manuscrit in-fol., avec un sup- 
plément contenant deux mémoires intitulés, le 
premier : Effectus Aqux VHx mira&iles in 
corpore et extra carptis humantfm ; le second : * 
Ad Inftammationem carbunculi. On prétend 
qu'il y est, pour la première fols, question de 
la syphilis ; mais les termes que Tauteur emploie 
peuvent se rapporter à toute autre maladie in- 
flammatoire des parties génitales. 

Malacaroe, deUe opère d^ MeAUi e der Germieicks 
naequero o ftorironolprima del itcolo IS nogii Siaii 
délia real casa di Savoja. 

CABBONB {Louis ), oratcur et poète latin, né 
à Ferrare en 1436, mort dans la même ville en 
1482. Élève de Théodore Gaza, et professeur à 
l'université de Ferrare en 1456, il fit à Bolo- 
gne un séjour d'une année, de 1465 à la fin <ie 
1466, comme on le voit par un décret dn duc 
Borso, qui accorda certainesexemptionsen faveor 
de Cartmne {clarissimi oratoris et eximUar- 
tium doctoris, tïiagisti'i Ludovici Car boni, re- 
deuntis ex Bononia ad studium Ferrarisc ) 
On lui a attribué un traité de Elocu tione ora- 
toria, qui semble appartenir à un autre Lodovicu 
Carbone de Costocciaro, plus ancien d'un siè- 
cle, n prononça aussi Toraison funèbre du doc 
Borso. Ses discours , conservés à Rome dans b 
bibliothèque de Sainte-Marie del Popoio, et ses 
vers, que Guasco vit dans la bibliothèque îles 
frères mineurs de Reggio, sont restés inédits. 
Guasco a donné des extraits des poésies de Car- 
bone : on y trouve quelques détails carieux, 
entre autres sur une harangue adressée au pape 
Pie II, qui avait donné au poète le titre de comte : 

Poutiflci auraino plaçait facuodia nnsLra, 
Qui comttls tUulum JussU lacsse mihL 



677 



CÀRfiOIŒ 



CABBOHB {Jér&tM \ poëte napolitain , mort 
en 1527. n est mentionné parGiraidi etPonta- 
nus. Ses poésies ont été imprimées en 1506, 
în-fol. 

Tlrabotcht, Stvria deOa MCeradiralitalfanM, t. VI, 
paru 11. -- Toppl, Bibl. Napolet. 

«GARBOMB (François), controversiste ita- 
lien, vivait dans la seconde moitié du dix- sep- 
tième siècle, n pnblia la Disputatio cum Ju- 
dxis de Contardus Ignetus (résumé d'une 
discussion religieuse tenue en 1186, dans TUe de 
Msjorque, enfre le commerçant génois Contardus 
Ignetns et les députés de la communauté juive), 
sous le titre : Flagellum Judxorum super 
judaicam perfidiam, prophetarum jaculis 
labe/actatum; Venise, 1672, in- 12, et 1677, 
in-S**. On lui attribue aussi les Piaghe del 
Ebraismo ( sans date ni lieu d'impression). 

Adelnog, tuppléincnt à Jocher, AUgemein, Gelehrtm- 
Lexic. 

* CÂBBOif B ( Jean ) , valet d'auberge, un des 
chefs de Finsurrection génoise en 1746. Le 5 dé- 
cembre, les Autrichiens, qui occupaient Gènes 
depuis quelque temps et traitaient les habitants 
en peuple conquis , voulurent enlever un mor- 
tier d'un poids considérable , et forcer quelques 
hommes du peuple à les assister dans cette spo- 
liation. Ceux-ci refusèrent, et reçurent des coups 
de bâton. Un enfant à peine âgé de huit ans, 
voyant qu'on frappait son père, ramassa une 
pierre, et la lança à la tète d'un des caporaux 
autrichiens, en criant : « Oh! je la casse » 
( Oh ! la rompo ). Ce fut le signal de l'insurrec- 
tion. Carbone fut un des premiers à j prendre 
Dart. Après un combat qui dura plusieurs jours, 
les Impériaux furent forcés d'abandonner la porte 
Saint-Thomas , dernière position qui leur res- 
tât. Carbone, saisissant les clefs de la porte, 
accourut au palais, où le doge et les collèges 
étaient obligés de laisser tout faire sans donner 
des ordres ; et, présentant les clefs au prince, 
il lui dit : « Voilà des clefs qu'avec tant de faci- 
lité vos seigneuries ont remises à nos ennemis ; 
tâchez à l'avenir de mieux garder ces clefs, que 
nous avons recouvrées au prix de notre sang. » 
Carbone conserva quelque temps une autorité 
presque dictatoriale; mais son pouvoir cessa avec 
le danger, et le nom de l'héroïque valet d'au- 
berge ne brilla un moment que pour rentrer 
bientôt dans l'obscurité. 
Artfliid, Italie f dans l' Univers pittoretifue. 

GARBONB {Jean- Bernard), peintre italien, 
né à Gènes en 1614, mort dans cette ville en 
1683. Élève de Giovanni- Andréa de' Ferrari, il 
lut le premier peintre de portraits de l'école gé- 
noise, ti Les connaisseurs les plus intelligents, 
dîtLanzi, ont quelquefois pris ses portraits pour 
être de la main de Van-Dyck, ou les ont achetés 
à des prix peu au-dessous de celui qu'on met 
aux véritables portraits du peintre flamand. Il 
composa aussi fort bien , et rien ne le prmxve 
mieux que son tableau du roi saint Louis, placé 
au Guastata. Cet ouvrage ne plut point cependant 



— CARBON! 678 

à ceux qui l'avaient commandé, et ils en firent 
faire un autre à Paris, puis un troisième. Ces ta- 
bleaux fnrent successivement placés sur l'autel ; 
mais celui du Carbone Ait définitivement préféré, 
et les deux autres furent placés sur les deux pa- 
rois latérales, comme pour lui servir d'orne- 
ment. » 
UdzI, Storia pittortea, 

* GABBOif EL ( Bertrand ) , troubadour fran- 
çais , florissait vers la moitié du treizième siècle ; 
c'était un gentilhomme de Marseille, issu d'une 
famille noble, mais pauvre; il célébra dans des 
vers asseï froids ses amours avec une dame dont 
il ne dit pas le nom. 11 réussit mieux dans la 
satire, où il déploie un talent hardi et incisif; le 
clergé est surtout l'objet de ses attaques. Il reste 
de lui dix-sept pièces en tout Carbonel avait 
une instruction supérieure à celle de la plupart 
de ses contemporains ; il cite Ovide et Térence, 
et il avait lu Horace et Juvénal. 

haynoutrd. Choix de poésies des TroîUMdours, t. IV. 
p. tst; t V, p M. - Mlllot, Hist. des Troubadours, 1. 1, 
p. 881. — Parnasse occitanient p. «40. — Dlpz, Lcben der 
Troubadours, p. 687. — VHÎstoire littéraire de ta 
France, t. XX, p. SS9. 

CABBONEL (ffugucs), théologien français, de 
Tordre des Frères Mineurs de l'étroite observance, 
vivait dans la première moitié du dix-septième 
siècle. On a de lui : Discours sur le mauvais 
Riche et le Lazare ressuscité; Paris, 1616; — , 
Sermons sur les Évangiles et le Carême; 
Paris, 1620. 

Duptn. Table des JuUurs ecclésiast. du dix-septième 
siècle. 

CABBONEL (Joseph- Noél), musicien français, 
né à Salon, en Provence, le 12 août 1751, mort 
en 1804. Il perdit de bonne heure son i^ère, qui 
était berger, et vint à Paris pour y étudier la chi- 
rurgie ; mais son goût pour la musique lui fit aban- 
donner cette carrière, et il entra à l'Opéra pour 
y jouer du galoubet; depuis, il s'adonna tout 
entier au perfectionnement de cet instrument. 
On a de lui : Méthode pour apprendre à jouer 
du tambourin ou du galoubet, sans aucun 
changement de corps y dans tous les tons; Pa- 
ris, 1766. Son fils, Joseph' François, s'est distin- 
gué comme compositeur. Tous les accompagne- 
ments des romances de la reine Hortense ont 
été retouchés et arrangés par lui. 
Fétb» Biog. universelle des Musiciens. 

ciABBOXNEL { Antoine- J acques ) , littérateur 
français, mort à Perpignan en 1834. On a de 
lui : Essais et Opuscules divers ; Perpignan , 
1817, in-8°; — Mailly , ou Traité de la Re- 
connaissance , ode; Perpignan, 1820, in-8^; 
— quelques poésies dans le volume intitulé 
Hommages à LL. AA, RR. Mgr. le duc et ma 
dame la duchesse d'Angoulême; Perpignan, 
1821, in-8». 
Qnérard, la France littér. 

* CARBON! {François), podte latin moderne, 
né en Sardaigne en 1744, mort en 1817. Pro- 
fesseur d'éloquence latine à Cagliari, il fut en 

22. 



679 

relation avec plusieurs littérateurs italiens de 
son temps, entre autres arec Angelo Fabroni. On 
a de lui les petits poèmes latins suivants : de 
Sardoa intempérie; — de Corallis lib, II; — 
de Extrema Chrisii Cœna; — de Corde Jesu; 
— ad SS, Eucharistiam carmina; — S. doo- 
torts Thomas Âquinatis Rhythmus in SS. Eu- 
charistiam XII endecassyllabo camUne ex- 
presstis, 

Tlpaldo, Bioçrctf. defU lua. Ubutri, L I. 
CARBORNET DE LA MOTHB ( /eOline DB ), 

religieuse de Bourg -en -Bresse, a, sous le 
nom de mère Jeanne de Sainte-Ursule, pu- 
blié Tonvrage suivant : Journal des illustres 
religieuses de Vordre de Sainte-Ursule, avec 
leurs maximes et pratiques spirituelles, 
tiré des chroniques de Vordre et autres mé- 
moires de leurs vies; Bourg, 1684-1690, 4 vol. 
in-4*». 

Le Bas, Dict. mievelopédiçvê dé la France. — Vniven 
piU, 

CARBUBis (ifarin, comte), ingénieur grec, né 
au commencement du dtx-huitième siècle à Argos- 
toli, chef-lien de Céphalonie, mort en 1782. En- 
voyé par son père, Jean Carburi , à Bologne en 
Italie pour y faire son droit, il préféra y étudier 
les sciences physiques et mathématiques. Il re- 
tourna ensuite à Céphalonie; mais, à cause d*un 
. égarement de jeunesse, il dut bientôt s'éloigner 
de la famille qu'il avait offensée. Comme il Ta 
avoué dans ses ouvrages, il s'imposa cet exil 
volontaire par le remords pour une action vio- 
lente « que sa jeunesse pouvait excuser, mais 
que son cœur devra toujours détester, et que la 
loi n'aurait pu pardonner. » Réfugié en Russie, il 
fut présenté par son compatriote le général Mé- 
lissinos à rhnpératrice Catherine, qui le nomma 
lieutenant-colonel du génie. Avant été banni par 
les Vénitiens, possesseui-s des lies Ioniennes, il 
crut nécessaire de changer de nom et de pren- 
dre celui de Lascaris, auquel sa famille était al- 
liée. Cependant il n'avait pas caché son véritable 
liom à ses amis et au gouvernement qu'il servait, 
il construisit lebAtiment où fbt fondue la statue 
de Pierre le Grand à Péiersbourg. Falconet, ne 
voulant pas élever la statue sur un piédestal or- 
dinaire, eutl!idée de former un rocher artificiel 
de plusieurs pierres l'eûmes par des attaches en 
fer et en bronze. Mais Cai'baris fit remarquer 
avec raison que cet assemblage de plusieurs 
pièces ne pourrait résister au climat de la Russie, 
et qu'il fallait un monolithe. Tout Tété s'écoula en 
recherches inutiles : on n'avait trouvé qu'un seul 
bloc à une lieue de Saint-Pétersbourg; mais l'a- 
miral et plusieurs ingénieurs en regardaient le 
transport comme impossible. Cependant ce bloc 
n'avait pas même la moitié de la grandeur du 
monolithe qu'un paysan venait d'indiquer à Car- 
buris, dans le golfe de Finlande : c'était un bloc de 
granit de vingt-un pieds de hauteur, de quarante* 
de longueur, et de vingt-sept de largeur. Ce mo- 
nolithe était enfoncé à quinze pieciU de profon- 



CARBONI — CARBURIS , 68D 

denr dans un terrain marécageux* CalheriBe pro- 
posa un prix de 7,000 roubles pour en opérer le 
transport. Le ministre Betzky proposait de le 
couper en quatre ou en six pièces; mais Car- 
buris s'engagea de le transporter tout entier par 
un mécanisme de son invention. U fit d*abord 
un modèle de la machine qu'il avait projetée 
sur la proportion du dixième; et en y apposant 
3,000 livres, il vit qu'Q pouvait avec on seul 
doigt le mettre en mouvement. Carbaris, ayant 
achevé sa machine et aplani le chemin pour 
le transport, parvint à dégager le monolithe de 
l'endroit marécageux où il était enfoncé. Carfouris, 
quoique atteint de la fièvre, en dirigea le trans- 
port A son ordre, deux tambours donnaient, du 
haut du monolithe, aux nombreux ouvriers, le 
signal pour commencer simultanément le mon- 
vement. Un four de forgerons était tovùoQi^ al- 
lumé au milieu du monolithe, pour réparer les 
ustensiles. Toute la cour avec le prince Henn 
de Prusse alla à la rencontre du rocher, qui, ayant 
parcouru dans six semaines l'espace de quatre 
milles et demi , arriva aux bords de la Neva, 
d'où l'amirauté dut effectuer le transport jus- 
qu'au rivage de la capitale. Un navire de cent 
quatre-vingts pieds de long, soixante-six de lar- 
geur et dix-sept de hauteur fut préparé poor pou- 
voir recevoir la masse qu'il devait porter. Iftais 
quand le monolithe y fut placé, et qii'on eut en- 
levé l'eau qu'on avait fait entrer dans le navire 
pour que le pont fût au niveau de la terre, on 
s'aperçut que le navire s'était fendu en plusieurs 
endroits, et, se courbant comme un arc, se sou- 
levait à ses deux extrémités. Après deux se 
maines employées en vains efforts, Carimris, 
auquel on recourut, fit placer et attadier à cha- 
que côté du navire une frégate; puis, ayant diai^é 
de pierres la proue et la poupe du navire, il y 
rétablit l'équilibre!, et lui fit reprendre sa pre- 
mière forme. Ainsi le rocher voyagea sur les 
eaux Jusqu'à Saint-Pétersbourg, an grand étoa- 
n^nent des habitants de cette ville, aooourus n 
foule sur le rivage. Le 30 septeinbre 1769, le 
monolithe fut posé dans la place de Saint-Péters- 
bourg. L'impératrice nonmia Carburis aide de 
camp de Betzky, et lui confia la direction da 
corps noble des cadets de terre. Mais, malgré ces 
honneurs, Carburis voulut revenir dans sa patrie 
pour y introduire de grandes amélioratioBS. Il 
passa par Paris, où il publia en français la des- 
cription de ses travaux et des maiîliines dool 
il s'était servi pour transporter le monolitlie, et 
y shootant une analyse chimique de œ mène 
monolithe, faite par son frère Jean-Baptiste Car- 
buris : Monument élevé à la gloire de Pierre 
le Grand, ou Relation des tra:vanx et des 
moyens mécaniques, etc., par le comte Marin 
Carburis, ci-devant lieutenant de police et eesh 
seur ayant la direction du corps noble da 
cadets de terre de Saint-Pét^sbourg ; ParU, 
1777. Dans cet ouvrage Carbaris reprit publi- 
quement son nom, et dans la préface il explique 



^Si 



CARBURIS — CARGADO 



Gd2 



les motifs qai lui aTaient feit adopter le nom 
deLascaris. 

Par ordre du gouYemement français , un mo- 
dèle du mécanisme de Carbnris fut déposé an 
Conservatoire des arts et métiers. Garburis de- 
meura quelque temps en France, où il épousa 
unelFrançaise, et retooma à Saint-Pétersbourg 
avec sa famille. L'impératrice lui accorda de 
larges récompenses, et il obtint du gouyeme- 
menty de Yeiâse la rérocation de son bannisse- 
ment et même le don en toute propriété d'une 
plaine marécageuse dans 111e de Céphalonie, pour 
y^mettre à exécution ses projets d'amélioration, 
n s'établit dans cette lie; et depuis quatre ans 
ses essais de culture de l'indigo, de la canne à 
sucre et du coton d'Amérique prospéraient, lors- 
<in'Une àuit quelques laboureurs de la Laconle, 
qu'il avait pris à son service, attaquèrent et pillè- 
rent sa maison, croyant y trouver de grandes ri- 
chesses. Les assassins r^orgèrent, ainsi que l'a- 
griculteur américain qui le secondait dans ses 
travaux. Sa femme, couverte de blessures, lui 
survécut. T. 

Maurakb, Fies dêâ Hammêi Uhutrêi de CéphàUmiê; 
Marim air6«rf«/ VcdIm. 1849. — Fnncesoo MlUgU, Di- 
slonorio dêO» betiearU é$l MM&gm>: BaaMno, ITVT. 
— OhMOQ, ToMm» Aift. et MOdiriM 4» FBmpire Ot- 
toman. 

«GÂEBVBI8 (Jean-Baptiste, comte),médecin, 
frère dn précédent, né à Céphalonie, mort en 
1801. n fit sesétudesà Bologne avec son frère Ma- 
rin. En 1750, le roi de Sarddgne Charles-Emma- 
nuel, désirant réformer les étodes de médecine , 
désigna Jean-Baptiste CadMiris pour professeur 
à la faculté de médecine à Turin. En 1762, vou- 
lant reconnaître l'état de la science dans les 
différents pays de l'Europe, et se lier avec les 
hommes càèbres de son 4)oque, il visita lltalie, 
la France, la Hollande^ l'AngleteRe et la Fin- 
lande. U fot nommé membre de la Société royale 
de Londres et de celle d'Edimbourg. De retour 
à Turin, il fit au musée de cette ville une riche 
collection decoquillagesetaotresobrets rares dans 
son voyage. Il professa à Turin pendant vingt ans. 
Sa renonunée comme médecin ne se bornait pas 
à ritalie. Le fermier général de France, attaqué 
par un mal que les médecins de Paris regardaient 
comme incurable, écrivit au roi de Sardaigne, le 
priant de lui envoyer Carburis. Celui-ci se ren- 
dit en Provence, où il opéra la guérison du ma- 
lade, qui se rendit à Turin pour remercier le roi. 
Le 30 août 1770, Jean-Baptiste Carburis, pour 
raison de santé, se disposait à retourner k Cé- 
phalonie, lorsque la fille du roi de Sardaigne, 
qui avait épousé le comte d'Artois, voulut que 
Carburis restftt son médecin. H dot donc suivre 
la comtesse d'Artois en France, où Louis XVf 
le nomma médecin de toute la famille royale. 
C'est alors qu'il publia l'analyse du granit du 
monolithe de Saint-Pétersbourg. En 1795, il se 
rendit à Padone, où il mourut professeur de phy- 
siologie. T. 

Mazaraklt, fiet àe$ kommu Muttrei ds Céphalonie ; 



jMnr-BapUste CarburU ; Veolie, iMt. - Zannlnt, ris 
de MotUe^Stmto. - TlpaJdo, deçli itluttri UaiiaiU del 
aeeolo XFIIt, — Béni, biogra/la medica Piemontese. ~ 
Aatonto MenegnelU, Notiaie biogrt^he degli Acade- 
wUci diPadova, 

* CAEBVEis (MarCy comte), le plus jeune frère 
des précédents, né à Céphalonie en 1731, mort 
à Padoue en décembre 1808. Élevé à Venise, il 
fut reçu docteur en médecine à Bologne. Lors* 
que la république de Venise voulut créer une 
chaire des sciences chimiques à l'université de 
Padoue, elle en confia l'enseignement è J«-B. Car- 
buris, et l'envoya visiter les mines du Dane- 
mark, de la Hongrie, de l'Allemagne et de la 
Suède. Carburis eut des relations intimes avec 
les savants les plus distingués de son époque, tels 
que Margraff, Cronstedt, Wallerius, Pott et Lin- 
né; il fut nommé membre de l'Académie que le 
sénat de Venise fonda alors à Padoue. Les actes 
de cette acadén^ie contiennent plusieurs de ses 
mémoires sur la métallurgie. Il trouva le premier 
la méthode de fondre les minerais de fer sans 
l'emploi ni dn charbon ni d'autres fondants, et 
Il essaya d'appliquer sa méthode en grand. Car- 
buris a inventé anssi une espèce de papier incom- 
bustible, très-utOe pour l'artillerie. La république 
de Venise, qui fit frapper une médaille en hon- 
neur de l'inventeur, ne voulut pas divulguer ce 
secret, et le procédé de Carburis resta inconnu. 
H fut un des premiers qui obtint des c^ristaux 
pnrs d'adde sulfurique. On sait que Léipery, 
seulement une fois, par hasard, en avait pu 
obtenir, et que Millot en avait aussi obtenu une 
seule fois, mais dans un état d'impureté. On 
voit encore au musée de Padoue un flacon con- 
tenant les cristaux d'acide sulftirique obtenus 
par Carburis. H démontra que le nickel avait 
une grande affinité pout l'argent , opinion con- 
traire à celle qu'avait soutenue Cronstedt, qui l'a- 
vait découvert. T. 

MazaraJUi, Fiée des hommes tUustres de Céphalonie,- 
Mare Cor&ufH, - Tlpildo. Biogra/la degli illustH Jta- 
kani. - Fasti ç^mnasii Paiaoini ab atmo MDCCLyil 
usçue odMDCCLXkxru, aFraneiseo-Maria, comita 
Belunenst. 

«CABcaDO ( René-Âlexis, le sénéchal de 
C(xrcadO'Molao , comte de) , général français, 
né en 1659, mort le 29 août 1743. Mousquetaire 
en 1681, il passa lieutenant au régiment du Rot 
le 19 octobre 1682, et servit au siège de Coui^ 
tray, à la prise ^e Dix«uude» et an bombarde- 
ment d'Oudenarde en 1683. Capitaine (10 mars 
1684), il se trouva au siège de Luxembourg, fit 
la campagne d'Allemagne (1091) , passa en juin 
1419Ô àParméedeRoussillon,et marchaau secours 
dePalaaios, sousie duc deVendOme. Brigadier 
(3 janvier 1676), il servit au siège de Valence 
et l'année suivante à l'armée de Flandre, sous 
le maréchal de Villeroi. Employé à l'armée dlta- 
lie (26 décembre 1700), il combattit à Carpi 
et à Cfaiari, commanda (1702) les grenadiers 
au combat de San-Vittoria, et contribua à la 
prise de Borgo-Forte, de Nago,d'Arco, et d'Asti. 
ttaai passé à l'armée d'Espagne (4 ^vrU 1707)^ 



683 CARCADO 

il combattît à Aimanta, et inarclia ensuite an 
siège de Lérida, dont il emporta la première en- 
ceinte. Lieutenant général des armées du roi 
( 19 juin 1708), il continua de serrir en Espagne 
pusqu'en 1710 . A. Sadzat. * 

Ploard, Chronol. mUit., t. IV, p. 6S0. 

CARCANO (Archélaûs ou Archélas)fméâedn 
italien, né à Milan eu 1556, mort dans la même 
ville en 1588. Il professa quelque temps à l'U- 
nlversité de Pavie. On a de lui : In Aphorismos 
Hippocratis lucubrationes ; — de Methodo 
medendx;— de Modo colUgandi libri duo ; 
Payie, 1581, in-8«. 

Éioj, Dictionnaire hUtorique de ta MédedM.—Bia- 
graphie médicale, 

GARCÂNO {Jean-Èapti^e) ^ médecin italien 
du seizième siècle. Disciple du célèbre Fallope, 
qui lui destinait sa chaire d'anatomie et de chi- 
rurgie, il fut forcé par la mort de son maître de 
quitter Padoue. Il professa longtemps à l'univer- 
sité de Pavie, et se rendit célèbre par d'impor- 
tantes découvertes anatomiques. On a de lui : 
Lïhri duo anatomici ; in altero de Cordis vas- 
sorum in/œtu unione pertractatur ; in altero 
de Musculis palpebrarum atque oculorum 
motibus deservientibus accurate disseritur; 
Pavie, 1674, iii-8**j — de Vulneribus capitis; 
Milan, 1584, in-4®; — Exenteratio cadaveris 
illustrissimi cardinalis Borromœi; Milan, 
1584, in^^ 

Éioy, Dictionnaire Mttorique de la Médecine, 

*c:Aiic:ANO ( Ignace) , médecin italien, fils de 
Jean-Baptiste, né à Milan le 4 octobre 4682, 
mort dans la même ville le 3 novembre 1 730. 
Il fit ses études à Pavie» où il obtint le bonnet 
de docteur en 1704 ; mais ce fut seulement en 
1707 qu'on l'admit dans le collège des médecins 
de Milan. On a de lui : Considerazioni alcune 
sopra V uUima epidemia bovina; Milan, 1714, 
in-S"; — Considerazioni suUe ragioni, spe-- 
rienze ed autorità ch* approvano V usa inno- 
cente délie carni pelli e sero; Milan, 1714, 
in-8*'; — Riflessioni sopra la naiuralezza del 
lucimento veduto in un pezzo di carne Icssata 
il giorno 22 di maggiOy etc. ; Milan, 1716, in-4° : 
c'est l'histoire d'un cas de phosphorescence 
d'un morcean de chair. 

Corte, dd 3tedici Milan, — ArgelaU, Bibl, Mediol. 

CARCAKO {François), tliére'iticographe ita- 
lien, né à Yicence d'une famille noble en 1500, 
mort en 1580. 11 était le meilleur chasseur de 
son temps, et l'historien de Yicence, Jacques 
Marzari, le nomme (p. 199) «il principe dei 
« cacciatori e struccieri délie contrade nostre. » 
Il fut très- habile surtout dans l'art de dresser 
des oiseaux de proie; et le seul ouvrage qui nous 
reste de lui, et qui traite de cette matière, 
est intitulé ; Tre libri degli uccelli da preda, 
ne^ quali si contiene la vera cognizione dell* 
artede' struccieri, ed il modo di conoscere, 
ammaestrare, regere e medicare tutti gli uc- 
celli di rapina, con un trattato de* cani ; Ve- 



— CARGAVI 684 

nise, 1568, 1587, ln-8»; Vicence, 1622, in-8'; 
ouvrage très-complet, mais aussi ti*ès-rare au- 
jourd'hui, qui a été oublié dans la bibliographie 
mise à la suite de VÉcole de la chasse aux 
chiens courants, par MM. Lallemund. 

Jacopo Mauarl, Istoria di f^icema. 
GARCAXO (i^oncx)»), littérateur itatien, né 
à Milan en 1733 , mort dans la même TÎUe le 
r*^ mars 1794. Élevé au collège Tolomei de 
Sienne, et ami de Joseph Parini, de Charles Passe- 
roni et de Joseph Baretti, il se fit connaître par des 
productions estimées en prose et en vers. On a de 
lui : Capitoli di autore occultOf Utrecht, 1785, 
in-4° ; — gli Occhiali magici, sogno dei Pre- 
tnuroso Puggi Fatiea; Seienopolis, 1789, in-4"; 
— Sermone inComo ad alcune /aise opinioM 
tenute da varii nello scriver poetieamente, e 
sopra gli studii d' oggidï; AlethopoUs, 1790, 
in-4°. 

Tlpaldo. Biographia degli Italiani illustri, toL tV. 

* CARCASSES (Arnaud de), trouhadour da 
treizième siècle. Il est auteur d'an conte ou nou- 
velle en vers intitulée le Pen'oquet; il y a de 
l'esprit et de la grftce dans ce rédt, qui parait 
avoir été fort goûté dans le temps : îl s'agit d'an 
tour joué à an mari; et c'est un des premiers 
essais dans un genre que les auteurs de fabliaux 
et de contes ont épuisé à satiété; Taoteur dit 
avoir écrit « per los maritz castiar que volo los 
molhers garar » (garder, séquestrer), Vcs^vit 
brillant de la chevalerie se confond, dans ce \ietàt 
récit, avec la galanterie des fictions orientales; et, 
sous le rapport littéraire, il a reçu les éloges des 
critiques les plus judicieux. 

Mlllot, Histoire des Troubadours, t. II, p.-^90.— Raj- 
nouard, Choix de poésies, II, 178. — Histoire UUeraire 
de la France, t. XrX, p. SIO. 

*CARCAT (Augustin Vaine), généalogiste 
fhinçais, vivait dans la première moitié du sei- 
zième siècle. On a de lui : les Gestes et la Ue 
du preulx et vaillant chevalier Bavard, at>ec 
sa généalogie mise en lumière; Lyon, 1525, 
in-24; 1558, in-8»; 1602, in-4', et Auxerre, 1634, 
in-8'' : c'est la biographie de Bayard par Sym- 
phorien Champier, augmentée de sa généalogie 
par Carcat. 

Lelong et Fontelte, IJibliothique hist. de la France. 

* CARCAT (Augustin le jeune,), écrivain as- 
cétique et haf^iograpUe français, natif du Berry, 
mort en 1655. 11 était provincial de l'ordre àet 
Aiigustins réformés. On a de lui : Vie de saint 
Fare, avec une suite desvibbesses de cette ab- 
baye; Paris, 1629, in-8°; — V Excellence de 
r Oraison dominicale ; Poitiers, 1G5I, in-S**. 

Lelong et Fontette, BibUotlUgue hist fie la Frauct'. 

CARCATi (Pierre de), né à Lyon, morti'n 
1684 , fut d'abord conseiller au grand conseil à 
Paris, ensuite bibliothécaire du roi sous le mi- 
nistère de Colbert, qui le chargea de mettre en 
ordre et de faire copier l'immense recueil des 
Mémoires du cardinal, Mazarin en 536 vol. 
Ses connaissances en mathématiques le firent 
admettre au nombre des prwniers membres J« 



685 CARCAVI 

rAcadémie des sciences lors de la création de 
cette compagnie. H fut ami de Pascal, de Fer- 
mat, de Roberval, et de Descartes. 

'. Moréii. » Bafllet. Fie de Deseartes, — Le Prinee, Et- 
sai hUtoriqvê iur la Hbliot^qtte du Roi. 

GARCÂTi (Charles-Alexandre) , littérateur 
français, fils du précédent, né vers 1665, mort 
en 1723. U composa sur la fin de sa vie deux 
comédies intitulées : Tune, le Parnasse bouf- 
fon, cpii ne fut pas représentée ; Tautre, la Con^ 
tesse de Follenville^ en un acte et en prose , 
représentée le U octobre 1720, non imprimée. 

Le» frèrea Ptffttlct. HUMrê du thédtrt françoti , 
txv. 

* CAHGKVTS {MarWA) , médecin hongrois, lié 
à Kartiag-Ujssalasch, dans la grande Coomanié, 
Tcrs le milieu du dix-septième siècle; mort très- 
Jeune à Leyde en Hollande après 1671. Les Mo- 
graphes hongrois donnent comme date de sa 
naissance tantôt 1660, tantôt 1666; mais ces deux 
cliififres sont inexacts, à juger d'après les dates 
de publication de ses ouvrages. U étudia la mé- 
decine à Leyde, où il prit ses derniers grades en 
1671 ; et il mourut bientôt après. On a de lui : 
de àcido praseipue micrùcasnii; Leyde, 1670, 
in-4*;, — de Hxmoptysi; Leyde, 1671, to-4-; 
— Carmen honorilMS Georyii Kovats^Tatai : 
JTerculem vere €f>gmtum , Lvgduni Batawh 
rum, anno 1571 e(fe7im,tfico^icm; Leyde, 1671» 
in-iio; ^Praxis medïea; Leyde, 1671, ta-H. 

Vcupren. ÈU)çraphia Mêdêeorum Himganœ, -> Ho- 
ranyl, ; Memoria Mtmgar^, ~- Garrère, Bibl. de te 
med,, I, S85 et SM. 

GARC1NU8 (Kocpxfvoc ). Suidas cite trois poè- 
tes de ce nom : le premier, né à Agrigente; les 
deux autres, dans TAttique. Comme Carcinus d'A- 
grigente n*est mentionné par aucun auteur an- 
cien, son existence a été révoquée en doute. 

GARCiivrs le Vieux, poëte comique, né à 
Athènes, vivait vers 450 avant J.-C. Il est connu 
par quelques allusions malignes d'Aristophane; 
mais il ne nous reste aucun fragment de ses ou- 
vrages, qui semblent s'être perdus de bonne 
heure. 

CARCINUS le Jeune , poëte tragique, fils de 
Théodecte et de Xénoclès , probablement petit- 
fils du précédent, vivait vers 380 avant J.-G. Il 
passa une partie de sa vie à la cour de Denys 
le Jeune. Les tragédies cit^^es par les critiques 
anciens sous le nom de Carcinus doivent ap- 
partenir au fils de Xénoclès ; Suidas lui en at- 
tribue cent soixante. Outre quelques fragments 
incertains, nous possédons les titres et les frag- 
ments (les tra<{édies suivantes : Alope, Achille, 
Thyeste, Sémélé, Anphiaraûs, Médée, Œdipe, 
Térée, Oreste, On a conclu de ces mots : poèmes 
de Carcinus (Kapxivou itoirjfxaTa), employés 
pour désigner des poésies obscures, et d'un pas- 
sajçe d'Athénée , que le style de Carcinus était 
très-obscur. Ce défaut cependant ne se fait pas 
remarquer dans les fragments qui nous restent 
de ce poëte. Son style ressemble beaucoup à 
celui d'Euripide. 



— CARDAN 68q 

Suidas, au mot KapxCvoc. - ArUtophane, lei Jfuees, 

1M5 ; ta Paix, 794. - Diog^ne de Ueroe, II, T. . 
Arlitute, Morale, d Nicomaqué^ vil, 7j Poétiqwe^n^ 
Il l Rhétorique, U, »; Ul, IS. — Athénée, I, VIL : 

CABDAiLLAG (Jean), théologien français, 
né dans la première partie du quatorzième si^ 
cle, mort en 1390. II appartenait à une grande 
famille du Quercy, laquelle avait déjà fourni à. 
lIÈglise des prélats illustres, entre antres Guil- 
laume de Cajtlaillac, évéque de Cahors en 1209. 
Après avoir professé le droit à Toulouse, Jean 
Cardàillac devint évéque d'Orense en 1351 , et 
de Broga en 1360; il fut retenu en prison par 
Pierre le Cruel depuis 1367 jusqu'en 1369. Dé- 
livré à la mort de ce prince, et nommé par le 
pape Grégoire XI patriarche d'Alexandrie et 
administrateur de relise de Rodez en 1371, U 
devint, en 1378, administrateur perpétuel de 
Tarchevèché de Toulouse. H composa plusieurs 
livres conservés dans la bibliothèque des domi- 
nicains de Toulouse, entre autres des sermons 
pour les dimanches et fêtes de Tannée, des con- 
férences synodales, divers traités des ordres ssf* 
crées , enfin X oraison funèbre du pape Clé* 
ment VI, ceUe d'Urbain F, etc. 

FrolMart, 1. 1. » Salnte-Marttae. Gallia ehrittiana. — 
Baluze, fitee papar, jévenion. — Trlcaud, Eitaii de Ht" 
tératmre, 

^GAHDAH (fVido), médecin et jurisconsulte ita- 
lien, né à Milan en 1444, mort le 29 août 1 524, fut 
le père du célèbre Cardan. Il cultiva avec succès 
les lettreset les sciences mathématiques, et laissa 
un ouvrage publié sons le titre de Prospectiva 
communis D, Johannis, archiepiscopi Cantua- 
riensiSf F. ordinis Minorum, ad unguem eaS" 
tigata per earimium artium et medicinœ et 
juris utriusque doctorem ac mathematicum 
peritissimum D, Facium Cardanum, Medio- 
lanensem, in venerabili collegio JurisperitO' 
rum Mediolani residentem. Barthelemi Corte, 
qui dit que l'ouvrage fut imprimé, ne marque ni 
l'année ni la forme de l'édition. 

Jérôme Cardan, de f^Ua propria. — Nlcéroo; Mem,, 
L XIV. >- B. Corle, Notizie istoriche iniomo a' medici 
tcrittori Milanesif Milan, 1718, tn^*. 

CARDAM { Jérôme) f célèbre médecin et plû- 
losophe italien, né à Pavie le 24 septembre 1501, 
mort à Rome le 21 septembre 1576. Il était fils 
naturel de Fado Cardan et de sa concubine 
Claire Micheria. Il nous apprend que celle-ci, 
pendant sa grossesse, essaya de se faire avorter; 
que l'enfantement fut pénible, et qu'il naquit sous 
une mauvaise constellation : ainsi commençait 
une existence qu'il a proclamée lui-même très- 
infortunée. A sept ans, il reçut de son pèi*e les 
premières notions des sciences, et profita si bien 
de ses leçons, qu'à vingt-deux ans, venant à 
peine de terminer ses études à l'université de 
Pavie, il y expliqua publiquement Euclide, et 
donna des leçons de dialectique et de métaphy- 
sique. En 1524, il prit à Venise le grade de 
maître es arts; deux ans après, U était recteur 
de Tuniversité de Padoue ; et c'est dans cette ville 
qoll reçut, âgé de vingt-quatre ans, le bonnet 



687 



CARDAN 



688 



d» docteur en médecine. Son nom était déjà 
connu lors<[u*il revint à Milan e& 1529 : il y sol- 
licita son agrégation au collège des médecins ; 
mais on repoussa sa demande , sur le soupçon 
que sa naissance n'était pas légitime. En 1531 , 
U épousa Luce Bandareni, aussi pauvre que lui. 
Pendant dix ans, il avait été incapable de tout 
commerce avec les femmes ; et 11 compte ce flk- 
cheu\ empêchement parmi les quatre plus grands 
malheurs de sa vie. Les administrateurs de l'hô- 
pital lui firent obtenir la chaire de mathémati- 
ques , et O se crut alors en as.sez bonne position 
pour renouveler sa demande au collège des mé- 
decins ; il éprouva un second échec, et ne fut ad- 
mis qu'en 1539, par le crédit de François Crooe. 
Séduit par les promesses nuignifiques des habi- 
tants do Pavie, il alla professer dans cette ville; 
mais il y séjourna peu de temps ; et à la fin de 
l'année, ne pouvant se faire payer son salaire, il 
revint encore une fois à Milan. Ce fut la plus 
belle époque de sa vie. La publication de son 
traité de mathématiques, Ars magna, le fit l'égal 
des plus savants mathématidenafl Un moment il 
parut diriger le mouvement scientifique , et il est 
à regretter qu'il n'ait pas persisté dans une voie 
de découvertes qui lui font le plus d'honneur. 
U laissa échapper, vers la même époque, une 
belle occasion de fortune : le roi de Danemark, 
par l'entremise d'André Vésale , essaya de l'at- 
tirer à sa cour; mais Cardan résista à l'offre 
de 800 écus qui lui était ftite : il redoutait le 
climat du Danemark, et les embarras aux- 
quels sa religkm l'exposerait dans un pays tout 
protestant n continua donc d'exercer la méde- 
cine à Milan, et fit paraître en, 1550 son traité 
de SuàHlitate, que l'on s'accorde à regarder 
comme le meilleur de ses ouvrages. £n 1552 il 
fit un voyage en Ecosse : Jean Hamilton, arche- 
vêque de Saint-André et primat du royaume, af- 
fligé d'une grande difificulté de respiration que 
n'avaient pu guérir les plus célèbres médecins 
de France et d'Allemagne, fit à Cardan des con- 
ditions si avantageuses, que celui-ci n'hésita pas 
à se rendre près de lui. H avoue qu'il dut cette 
bonne fortune à un mensonge. Dans le premier 
livre du de Sapientia^ publié en 1544, il préten- 
dait avoir guéri plusieurs phthisiques : Hamil- 
ton fut trompé par cette assurance, et Cardan, 
qui n'avait jamais guéri de phthisique, se réjpuit 
naïvement d'avoir menti si à propos. Il parait 
cependant que l'archevêque fut soulagé après 
un traitement de quelques semaines ; deux ans 
après, si l'on en croit Cardan, il était radkalement 
guéri. 

Cardan, magnifiquement récompensé, revintpar 
l'Angleterre, et vit à Londres le roi Edouard YI, 
dont ilfitl'horoscope, et à qui il prédit une longue 
vie. Malheureusement le roi mourut l'année sui- 
vante ; mais Cardan, habitué à dételles mésaventu- 
res, revit ses calculs, rectifia quelques chiffres, et 
il se trouva que le roi était mort d'après toutes les 
règles de l'astrologie. Après avoir visité la France, 



l'Angleterre, l'Ecosse, les Pays-Bas et l'Allema- 
gne dans un voyage de dix mois , Cardan re- 
tourna à Bfilan, où il vécut encore quelques an- 
nées, partageant son temps entre le travail, la 
débaiiche et le jeu. Il poussait si loin cette der- 
nière passion, que, de son propre aveu, U vendait, 
pour jouer, ses meubles et les bijoux de sa femme. 
Celle-d lui avait donné deux fils et une fille. Les 
fils, élevés dans un logis qui n'était guère qu*un 
tripot ouvert à tous gens tarés, imitèrent et dé- 
passèrent les vices du père. L'alné, médecin 
comme lui , empoisonna sa femme, et mourut 
décapité; l'autre tomba dans de si grands désor- 
dres que Cardan, après ravoir foit souvent incar- 
oérer et lui avoir coup^une oreille, fut obllgiS 
de lui fermer sa porte et de le déshériter. Ce n'é- 
tait pas une grande punition; car il était lui- 
même si pauvre qu'il faisait des almanachs pour 
vivre , et qu'il montra , dit-il, bien du courage 
en ne demandant pas l'aumêne. Charles Borro- 
mée et François Alciat voulurent l'arracher à 
cette fâcheuse condition; ils l'appelèrent à Bolo- 
gne, où fl professa de 1562 à 1570. Une promesse 
de 1,800 écus à laquelle il ne put faire honneur 
lui valut quelques semaines de prison. C'est là, 
après son impuissance, l'inoonduite de ses fils et 
la mort de l'alné, ce qu'il appelle la quatrième 
grande infortune de sa vie. Mis en hberté, U se 
dégoûta de Bologne parée qu'il s'y sentait sur- 
veUlé, et s'enfuit à Rome, où il vécut quelque 
temps sans emploi public. Enfin, agrégé au col- 
lège des médecins romains, et pensionnaire du 
pape Grégoire Xm, il mourut dans cette ville k 
l'âge de soixante-quinze ans. Joseph Scaiiger et 
de Thou prétendent qu'ayant ûxé^ d'après des 
calculs astrologiques, l'année et le jour de sa 
mort , il se laissa mourir de faim, pour que l'é- 
vénement justifiât sa prédiction. Cest un fait 
que rien n'atteste, mais qui n'étonnerait pas de 
la part de Cardan , puisqu'il assure qu'il essaya 
plusieurs fois de se tuer; c'est ce qu'il appdle 
amour héroïqve. 

Ce n'était là qu'une des moindres bizarreries 
de cet homme extraordinaire. H ne faut, pour 
l'apprécier, que parcourir ce livre étrange qnH 
écrivit sur lui-même, et qu'il intitula de VUa prth 
pria. C'est un ouvrage unique en son genre, et qui 
pour l'ingénuité et la franchise des aveux laisse 
bien loin les confessions de Rousseau. U avoue qulf 
est <t emporté, entêté, brutal, et difficile à vivre; 
imprudent, rancunier, curieux, traître, ennemi 
des siens, fourbe, impie, bavard, médisant, dé- 
bauché, obscène, lascif; qu'il est naturellement 
porté à tous les vices ; qu'il a le cœur froid et 
la tète chaude ; qu'il médite souvent sur les cho- 
ses impossibles, ou sur des niaiseries ; qu'il cban^ 
d'opinion à toute heure, etc. » Jamais on n'a 
dit plus de mal de soi-même ; mus l'énumératioB 
de ses vices s'efface devant les qualités qull 
s'attribue : « H méprise l'argent, il n'a pas d'am- 
bition, et la plus grande de ses vertus est la 
constance avec laquelle il a supporté tous ses 



GARDAIS 



690 



maux y Bans une plainte, sans on mouyement 
d*impafieaee. Il n'a jamais menti. » Mais en 
ced m6me il ment impudemment. H est cuneux, 
après cela, de l'entendre affirmer que la nature 
ne peut rien former de pins parfait que sa per- 
sonne : et cette vanité remporte si loin, quil pré- 
tend connaître les langues grecque, espagnole, 
française, sans les avoir jamais apprises. Un soir 
il acheta un Apulée, et il se trouva, le lendemain, 
qu'il le lisait couramment, sans qu'il eût aupa- 
ravant ouvert un livre latin. 

Son costume, sa démarche, set discours, tontes 
ses habitudes se ressentent de eette faiblesse d'es- 
prit, n se promène tantM en haillons, tantôt ^Aen- 
didement vêtu ; il court tes rues pendant la nuit ; il 
se fut traîner dans un carrosse à trois roues, etc. 
Encore n'est-ce là que de l'origmalité ; maia de 
quel nom appeler ce qui soit? — « Je reconnais, 
dit-il, coumie l'un de mes défauts, que je me plais 
à dire précisément ce qui peut être désagréable 
à ceux qui m'entourent, et je persiste dans cette 
habitude sciemment et volontairement » — Et 
encore : « Je ne garde, parmi mes valets, que 
ceux qui me font honte' et qui me sont inutiles. » 
— Alors qu'il se trouvait en parfaite santé et 
sans souffrance aucune, il se mordait les lèvres 
jusqu'au sang, et se tirait les doigts à en pleurer : 
<c parce que, disait-il, la volupté n'est autre 
chose que cet état de bien-être qui succède à une 
douleur apaisée; et ceUe-ei sera focîlement apaisée, 
puisqu'elle est volontaire. » — Ses moyens de 
consolation n'étaient pas moins étranges. Lorsque 
son fils fut condamné à mort, il ne put résister à 
un coup si cruel qu'en se donnant des coups de 
fouet sur la cuisse droite. C'était sa cou- 
tume : il se mordait aussi le bras gauche, buvait 
du vin mêlé de safiran; et, après avoir jeûné, 
lorsqu'il s'était mordu et fustigé : « Alors, 
dit-il, je cherchais des consolations /«dans la rai- 
son. » 

Un esprit si bizarre devait avoir des visions. 
S reconnaît en lui quatre ftcuKés qu'A trouve 
admirables, et dont il ne parie qu'avec un air de 
mystère : l"* H tombe en extase toutes les fois 
qu'il le veut; 2* il voit ce qu'il veut non par les 
yeux de l'esprit, mais par ceux du corps, et les 
images évoquées s'agitent continuellement de- 
vant lui; 3* il est averti en songe de tout ce 
qui lui doit arriver : c'est ainsi que la {i^upart de 
ses ouvrages lui sont inspirés par le del ; 4® il 
connaît aussi l'avenir par des marques qui se 
. forment sur ses ongles. Une tache rouge lui ap- 
prit l'arrestation de son fils; elle disparut après 
l'exécution. H s'étend assez longuement sur les 
diverses significations de ces marques dans son 
Hvre de Rerum Varietate, livre Vin, ch. xuu, 
auquel nous empruntonsce qui précède, et surtout 
dans le de Subtilitate, livre XVm. 

Enfin, pour achever ce portrait, il nous reste à 
parier de ce génie qu'il s'attribua, à l'imitation de 
Socrate et d'autres hommes illustres. C'était une 
croyance héréditaire; car Facio Cardan avait 



aussi son démon familier; mais nous ne voyons 
pas ici que la foi de Cardan soit bien robuste, 
n affirme positivement, dans son dialoguenommé 
Tetim, qu'il possède « un génie Vénérien, mêlé 
de Saturne et de Mercure. » — Dans le de 
Libris propriis, il avance que ce même génie se 
met en rapport avec lui au moyen des songes; 
puis il doute qu'il y ait véritablement des génies , 
et il attribue à l'excellence de sa nature ce mys^ 
térieux commerce avec un autre monde. Enfin, 
dans son livre de kerum Varietate, fi annonce 
qu'il n'a pas de démon familier. Cette fluctua- 
tion d'idées est tout à fait dans ses habitudes : 
O n'est pas d'homme qui se contredise plus 
souvent, par légèreté d'esprit et par défaut de 
mémoire. C'en est assez pour taàn a4>précier le 
caractère de Cardan. H faut bien reconnaître avec 
Naigeon que sa vie est un tissu d'extravagances, 
d'actions incohérentes, viles et parfois crimi^ 
neUes, puisqu'il en vint à assassiner un homme 
qui l'avait volé au jeu. Biais que ceci n'étonne 
pas chez un homme du teizième siècle. Scaliger 
le jugeait bien : « Parfois, dit-il, fl est supérieur 
à tons les hommes ; mais souvent aussi il descend 
plus bas que les petits enfants. » Enfin, Leibniz et 
Naudé l'ont déclaré fou. Mais la folie n'exclut 
pas toujours le génie ; et Leibniz lui-même , qui 
l'a traité si sévèrement, n'en admirait pas moins 
la supériorité de son esprit. Peut-être lui savait- 
il gré d'avoir proclamé, avant lui, que tout est 
pour le mieux ici-bas. 

Ceci nous amène naturellement à parier des 
opinions philosophiques de Cardan. On l'a pré- 
senté souvent comme un athée : c'était la grande 
injure du temps passé. Malgré l'aveu d'une irré- 
ligion qu'il dément d'ailleurs en mainte occasion^ 
et bien qu'il certifie qu'il ne va guère à la messe, 
il ressort de ses propres mémoires qu'il était 
pieux jusqu'à la superstition , et non pas athée 
ni fanatique, comme le prétend le docteur 
Parker. L'insuccès de ses horoscopes ne l'eropê- 
cha pas de faire celui de Jésus-Christ, et cela n^a 
pas peu contribuée sa renommée d'impiété. Il ne 
fit en cela qu'imiter Albumazar, Albert le Grand, 
Pierre d'AUly et T. Aussilianus; mais il se garda 
bien de les nommer, pour se donner le mérite de 
l'invention; et le scandale en fut plus grand. 
Aussi dit-il quelque part que l'astrologie a fait 
le malheur de sa vie. Il est certain que ses livres 
renferment bien des propositions hétérodoxes, et 
que dans sontraité de Immortalitate animarum 
il semble tirer des conclusions directement con- 
traires au but de l'ouvrage. Par exemple, dans 
le chapitre n, il prétend que le dogme de l'immor- 
talité est préjudiciable à la société hunudi^ ; et les 
raisons qu'A en donne sont assez singulières. Il 
dit encore que ceux qui nient l'immortalité sont 
plus honnêtes gens que les autres; car la profes- 
sion d'une telle croyance les rend odieux aux 
autres hommes, et, partant, les oblige à plus de 
scrupules et de vertiis. Enfin ses opinions sur 
l'ême rappellent la docirine d'Averrhoés, et mérl* 



691 



GAKDAN 



602 



tent d'être rapportées : « Il n'y a, sub luna, 
qu*im seul entendement, et cet entendement n'est 
humain qu'en tant que la matière de l'homme le 
peut admettre : il pénètre dans l'homme, et pro- 
duit en lui les actes d'intelligence. Ce même 
entendement s'approche des bêtes, et les ejitoare ; 
mais la disproportion des matières s'oppose à son 
entrée: ainsi il illumine l'intérieur des hommes, 
et ne fait que rayonner autour des bêtes. Il n'y 
a pas d'autre différence que celle-là entre l'eo- 
tendement des hommes et celui des bêtes, et de 
là Tient que ce qui est parfoit ches nous est con- 
fus chez elles. » 

Jules Scaliger, qui rapporte ce passage du de 
ImmortalUate dans ses ExercUationes in Car- 
danum, ajoute qu'il ne faut pas s'étonner si Ton- 
YTage de Cardan contioit d'autres doctrines; car 
ce ne sont que lambeaux pillés chez tous les au- 
teurs. Aussi n'est-ce pas la philosophie qui l'a 
fait célèbre ; et cependant on trouve çà et là dans 
ses ouvrages des pensées d'une grande élévation, 
des observations fines ou profondes; Naigeon 
n'a pas dédaigné d'en faire un recueil, et nous ai- 
mons à citer après lui, pour exemple, celle-ci, 
qui n'est certes pas de son siècle : « Dans les 
pays où les peines sont légères, il est rare que 
les crimes soient atroces; mais là où la justice 
est barbare, les crimes le sont aussi. » 

De tous les livres de Cardan, le plus connu est 
letraitécfe Su&^i^tto/e.Ilnemitquehuitrooisà le 
faire ; mais il le corrigea pendant trois ans entiers. 
Sept ans après la première publication de ce 
traité, Jules Scaliger, à l'affût de tous les talents 
nouveaux pour se déchaîner contre eux, l'attaqua 
vigoureusement, et y releva un grand nombre 
d'erreurs ; mais sa critique fut si bien faite, que 
Naudé se fait fort de prouver qu'elle contient plus 
de fautes que le livre de Cardan. Ce dernier se 
justiGa de manière à réduire son adversaire an 
silence; toutefois Scaliger ne se tint pas pour 
battu , et, par un tour de charlatan qui peint 
l'homme, il feignit de croire que sa critique avait 
tué Cardan , et fit à ce sujet une préface hypo- 
critement louangeuse, dans laquelle il déplorait 
un triomphe qui coûtait si cher à la république 
des lettres. Cardan se portait si bien, qu'il sur- 
vécut dix -huit ans à Scaliger. 

Le de Sxihtxlitate, ainsi que le de Rerum Va- 
rietate^ renferme toutes les connaissances de 
Cardan en physique, en. métaphysique et en his- 
toire naturelle; la plupart de ses observations 
sur les animaux , les plantes et les métaux ne 
sont que la reproduction des idées d'Aristote et 
de Pline. Nous aurions voulu donner une ana- 
lyse de ce traité, si le peu de méthode et Tin- 
cohérence des parties n'avaient rendu cette tâche 
presque impossible. Il y a de tout dans ce livre : 
ignorance et savoir, bon sens et superstition; 
l'auteur traite tous les sujets, et fait de son ou- 
vrage une sorte d'encyclopédie de la science et 
de l'industrie au seizième siècle ; encyclopédie qui 
peut offrir de curienx renseignements à celui que 



ne rebuteront ni l'obscurité, ni les contradictions, 
ni les digressions les moins justifiées. 

Le traité de la Subtilité est divisé en 2t livres. 
Le 1**^ parle des principes des choses, de la ma- 
tière, de la forme, de la vacuité, du mouvement 
naturel, et de l'espace ou du lieu; le 2', des 
Éléments : Cardan n'en admet que trois, la t^rre, 
l'air et l'eau; le 3% du del; le 4% de la lur 
mière ; le 5', des mixtes; le 6*, des métaux; te 
7*, des pierres; le S**, àe& plantes; le 9' des ani- 
maux engendrés par la putrtfaction : Cardan 
croit à la génération spontanée j 11 assure que la 
terre est au centre du monde, et que le monde 
est un grand animal. Le 10* livre est intitulé des 
Animaux parfaits : « Toute modification, dit 
l'auteur, que l'on fait subir à la forme extérieure 
des êtres a une action continue sur les êtres en- 
gendrés par ceux-ci ; on peut donc modifiera son 
gré la forme humaine, et la varier à l'infini par 
l'art et par la continuité d'une même cause agis- 
sante. » Dans le 1 1^ livre, il examine l'Aomme, sa 
nécessité et sa forme ; dans le 12*, sa nature et 
son tempérament. « Le cœur, y est-il dit, est 
principe de vie, comme le cerveau. » Le 13* 
livre est consacré aux sens^ aux sentiments et à 
la volupté; le 14% à Y âme, à Vintelligence, an 
jugement, aux passions, et à leurs effets phy- 
siques ; le 1 5', aux inutiles subtilités ; le 16*, aux 
sciences en général» C'est la partie la plus rai- 
sonnable de l'ouvrage. Cardan veut que la géo- 
métrie soit la première science qn*on enseigne 
aux enfants j il se proclame inventeur de l'algè- 
bre, qu'il appelle le grand art, « inventé, dit-il, et 
mis en lumière par nous. » — Le 17^ livre traite 
des ar^5 et inventions : il met au premier rang la 
navigation, pois l'artillerie, et en dernier lieu l'im- 
primerie : il est étrange qu'il n'ait pas fait passer 
celle-ci avant l'artillerie, qu'il déclare pemidense 
au genre humain. Il veut qu'on n*estime dans les 
sciences que ceux qui ont beaucoup écrit : il 
pensait à lui-même. Le 18** livre, des choses 
merveilleuses, est un singulier mélange de conts 
bleus, de recettes d'empiriques, de secrets, etc. 
Au milieu de cç fatras on trouve une indicatioa 
de calcul pour chercher le rapport de la drcoo* 
férence au diamètre. Le 19* livre traite des^f^ 
mons ou génieÈ; le 20*, des premières subsian* 
CCS des anges, archanges, etc.; et le 21*, de Dieu 
et de Vunivers ; l'auteur n'y fait aucunement coa- 
naitre ses idées sur Dieu et sur l'univers. 

Le livre de Rerum Varietate est le pendant 
du traité de Subtilitafe. Mécanique , inventions, 
spectres, divination et démonologie, secrets mer- 
veilleux , etc. , tout y est entassé pêle-mêle et 
sans ordre. L'auteur termine en expliquant pour- 
quoi il a écrit ce traité : « L'honneur, dit-il , 
en revient à Dieu. Je n'aurais pas tant écrit sans 
l'aide et le conseil de la Divinité : le conseil me 
venait de la misère, qui me contraignit à faire avec 
mes libraires des marchés à tant par feuille; de 
sorte que j'écris ce qui me vient à l'esprit, afin 
de remplir plus tôt la feuille. » 



CARDAN 



Ses écrits sur la mëdediie sont, à beaacoop 
près, moins intéressants. On y trouve plus d'o- 
riginalité que de profondeur. Ainsi , dans VOpus 
novum, il cherche si les effets prodoits par les 
médicaments sont en proportion arithmétique ou 
géométrique ayec la dose prise par le malade. Le 
plus grand éloge qu'on puisse lui faire, c'est dV 
Toîr contribué à ce mouYement de réaction qui 
tendait à renverser la traditioB transportée dans 
le domaine de la science. Il a rassemblé ce qu'il 
appelle ses découvertes médicales dans le cha- 
pitre XIY du de Kito prapria, oh sont réunies 
ses autres inventions. 

Mais c'est dans les sciences mathématiques 
surtout que Cardan a acquis des droits à k re- 
connaissance de la postérité. Les faits qui se 
rattachent à la découverte de la démonstiration 
de la formule générale des équations cubiques 
sont assez intéressants dans lliistoire de la 
sdence pour qu'on nous permette d'y insister un 
luonient. Cette découverte apimrtient réellement 
à Scipion Ferrei on Ferh), professeur de ma- 
thématiques à Bologne ; mais il mourut sans la 
faire connaître au public. Antome-Marie Fiore, 
Vénitien et disolple de Ferrei, qui lui avait en- 
seigné son procédé, proposa, suivant l'usage du 
temps, des discussions publiques aux géomètres, 
et les mit au défi de résoudre les problèmes dont 
son maître luiavait donné la clef.Tartaglia étudia 
ces questions, et, après avoir essayé tous les pro- 
cédés connus, trouva enfin une solution. C'était la 
fameuse formule des équations cubiques, lien ren- 
ferma l'énoncé dans trois tercets italiens, et à son 
tour défia les savants. Ces 'yyv/te^TruithérruUiqnes, 
ces cartels proclamés par les hérauts et les trom- 
pettes, à grand renfort de paroles pompeuses 
et d'éloges ampoulés, semblent convenir plutôt à 
des charlatans qu'à de véritables savants; mais ce 
charlatanisme était alors de mode: une découverte 
était le secret de l'inventeur, et l'on exploitât 
une méthode de calcul comme une recette nou- 
velle de poudre médicinale. Cardan supplia Tar- 
taglia de lui enseigner sa formule; il le trouva in- 
flexible, et eut recours à la ruse: il l'attira dans 
la maison du marquis del Vasto par une lettre 
écrite au nom de ce seigneur; puis, s'enfermant 
avec lui dans une chambra écartée, il le conjura 
de nouveau de lui communiquer son secret , s'a- 
baissa aux plus humbles prières, s'engagea par 
serment à ne rien révéler, et fit si bien qu'il em- 
porta les tercets. Alors il s'appliqua à trouver 
la démonstration, ce que Tartaglia avait négligé 
de faire : il réussit, aidé dans ce travail par Fer- 
rari, son élève, et publia dans VArs magna la 
formule et la démonstration. Tartaglia cria an 
paijure, et revendiqua ses droits : Cardan main- 
tint les siens, et se crut assez riche de sa démons- 
tration pour restituer à Fen*ci l'honneur de la 
découverte. C'est dans cette discussion qu'il fit 
observer à son rival que l'extraction de la racine 
carrée qui entre dans la formule n'est pas tou- 
jours possible : cette première observation du 



cas irréductible Ait traitée de chicane par Tar- 
taglia; mais Cardan la jugea plus sérieuse, et l'on 
voit qu'il ne renonça à vaincre cette difficulté 
qu'après de longues et vaines recherches. Ce n'est 
point le seul pas qu'il fit faire à l'alg^re. U re- 
marqua aussi la relation qui existe entre les ra- 
cines d'une équation et le coeffiaent du second 
terme de l'équation ; la multiplicité des valeurs de 
l'inconnue» et leur distinction en positives et né- 
gntives. Biais il ne connut pas l'usage des racines 
négatives, et les regarda sans doute comme inu- 
tiles. L'algèbre ne servait alors qu*à résoudre des 
problèmes numériques; on conçoit qu'il n'ait pas 
senti tonte llmportance de sa découverte; on lui 
a donc attribué à tort ce qui n'appartient réel- 
lement qu'à Viete et à Descartes. Notons encore 
que l'on trouve dans VArs maj§na quelques ves- 
tiges de la méthode des ultimatum du signe dans 
l'équation; et peut-être Descartes y a-t-il puisé la 
première idée de la méthode qui porte son nom. 
Canlan connaissait aussi les racmes imaginaires, 
et dans le même livre il remarque que ces ra- 
cines, dans les équations, vont toujours par 
couple. Enfin il eut quelque part à la résolution des 
équations du quatrième degré. Car c'est en étu- 
diant un problème proposé par Cardan comme 
insohibie, que son disciple Ferrari trouva la for- 
mule générale de ces équations. 

Il nous reste peu de chosM à dire sûr les tra- 
vaux astronomiques de Cardan. Malgré son at- 
tachement aux doctrines péripatéticiennes et sa 
crédulité aux chimères de l'astrologie judiciaire, 
il émit parfois des idées qui, sans être con- 
formes à la vérité, ont du moins le mérite de l'o- 
riginalité et de la hardiesse. Nous citerons, entre 
autres, sa théorie de la scintillation des étoiles, 
qu'il attribue à l'agitation de l'air, et qu'il com- 
pare au mouvement apparent des cailloux au fond 
d'une eau courante. CÛtlan prit part à la discus- 
sion qui s'éleva entre les savants européens, vers 
l'an lô72, à propos d'une nouvelle étoile qui 
avait paru tout à coup dans la constellation de 
Cassiopée. Tycho la considérait comme une créa- 
tion nouvelle ; Cardan défendit vivement la doc- 
trine de l'incorruptibilité des cieux , et protcssa 
puhiiqufanent que cette étoile avait' toujours 
existe, et, bien pins, que c'était elle-même qui 
avait conduit les Mages à Bethléem. 

Il serait trop long d'énumérer tous les ouvra- 
ges de Cardan. Nicéron en a donné une liste 
complète, que l'on pourra consulter au besoin. 
Des 222 traites qui ont éte imprimés, en void 
les principaux : Artis magnas sive de regulis 
algebraicis liber wius; Nuremberg, 1545, hi- 
fol.; Bàle, 1570, in-fol.;— de Propria VUa 
liber : la première édition a été publiée par 
Nandé; Paris, 1643, in-12; 2'' édition, Amster- 
dam, 1654, fai-12 ;— de Subtilitate libri XXI; 
Nuremberg, 1650, in-fol.; Paris, 1651, m-8'; 
Bâle, 1554, in-fol.; ibid,, 1560, in-fol., avec 
réponse à Scaliger ; Lyon, 1580, in-fol., eto; il en 
existe une traduction française sous ce titre : les 



695 



CARDAN — CARDEUNI 



696 



Livrés éPBier. Cardanus, de laSubtUUéei 
subtiles Inventions, ensemble les causes oc- 
cultes et raisons ficelles, trad. en français 
par Rich. Leblanc; Paris, 1556, in-4**; —deRe- 
rvm yarietate libri XVII, cum appendice; 
Bàle, 1557 et 1581, in-fol., et plusieurs fois ail- 
'eurs, in-S*^ ; — Opus novum de ProportUmibus 
numerorufny motuum, ponderum^sonorum, 
aliarumque rerum mensurandarum, non 
solum geometrico more stabilitumy sed etiam 
variis expehmentis et observationibus rerum 
in natura solerti demonstratione illustra- 
tum; Bâle, 1570, in-fol.; — Proxeneta, seu 
de PrudmUa dviU liber; Leyde (Elze^iiO, 
1627 et 1635, in-12; Genève, 1630, in-12; — 
Ars magna Arithmeticx; Lyon, édition de 
Ch. Spon. ;— ClaudH Ptolenuei Pelusiani libri 
quatuor de astrorumjudiciis, cum exposi- 
tione Hier, Cardani; Bàle, 1554, in-fol.; Lyon, 
1555, in-S**; BÂle, 1578, in-fol. : Thoroscope de 
Jésus-Christ ne se trouve que dans les éditions de 
1554 et de 1555 ; — Sffnesiorum somniorum 
omni generis insomnia explicantes libri IV;. 
BAle, 1583, in-4*; trad. en allemand, BAle, 1583, 
in-4''; — de Temporum et Motuum erraHoo- 
rum restitutione; Nuremberg , 1547, in^"" ; avec 
Aphorismorum astronomicorum segmenta, 
septem Ubri de JudicOs geniturarum; — 
de Aevolutione annorum, mensium et dierum 
ad dies criiicos et ad electiones liber, et antres 
ouvrages astronomiques ; — de Utilitate ex 
adversis capienda libri quatuor; BAle, 1561 , 
in-8^ : ce traàéftit composé en I560,àroccasion de 
la mort de J. Bapt Cardan ; — Dialogus quidi- 
cetur Tetim, seu de humanis ConsilOs ; BAle, 
1583, in-4*>, avec les Somniorum sffnesiorum, 
etc., et de Summo Bono liber;-- de Sapien- 
tia libri V, quibus omnis humanss vitss cur- 
sus vivendique ratio explicatur; Nuremberg, 
1544, in-4'', avec le de Consolatione; Genève, 
1624, in-8°, traduit en français; Paris, 1661, 
in-12;— Opuscula medica et philosophica; 
BAle , 1566, in-^*" : c'est une collection d'ouvra- 
ges asseï singuliers, tels que PodagrsB Bnco- 
mium; — Nesonis Encomium; -* de Socra- 
tis Studio , mauvaise satire contre Socrate; — 
lÂbeUus de propriis libris, cui tUulus est 
Bphemerus ;iimmibtrg, 1544, in-^"*; à la suite 
du de Sapientia; — cfé lÀbris proprUs eorum- 
que ordine et usu ac de mirabilibiu operibus 
in arte medica faetis; Lyon, 1567, in-8"; — 
de Immortalitate animarum liber ; Lyon, 1 545, 
in-S**; — de Sanitate tuenda libri IV; Rome, 
1780, in-fol. ; ibid., 1717, in-4<' ; BAle, 1582, in- 
fol.; — Opuscula medica senilia; Lyon, 1638, 
in-8'; — Contradicentvummedicorum libriX; 
Paris, 1546, in-S""; Lyon, 1548, in-4*'; Marbourg, 
1607, in-8°. A cette liste d'écrits il faut ajouter 
des commentaires sur Hippocrate, 17 livres des 
Paralipomènes, et une quantité considérable de 
traités, de Usu cUwrum; de Urinis; de Sar- 
zaparilla; deVenenis;de£pil^ia; deApo- 



plexia, etc. Toutes les oeuvres de Cardan ont été 
réunies dans la grande édition de 1663> publiée 
BOUS ce titre : Bieronymi Cardani Mediola- 
nepsis philosophi ac medici celeberrimi opéra 
omnia, cura Car. Spontf; Lyon, 1663, 10 vol. 
in-fol. Il manque à cette collection : Apologia ad 
Andrtam Camu^ttim,dans let I; Opuscula me- 
dica; et un ouvrage publié pour la première 
fois à Paris, la Métoposcopie de Cardan (trad. 
du latin), comprise en 13 livres,' avec 8oo 
figures de la face humaine, ensemble le 
Traité des signes ou marques naturelles du 
corps, trad. du grec de Melampus,p. Cl.-Mœrt. 
de Laurendière; Paris, Th. Joly, 1658, in-fol.: 
le texte grec est joint à la traduction frwiçaiâe; 
il y a aussi une édition latine du même livre qui 
parut en même temps que la précédente. 

VlGTOIUEN SaUKKT. 
Cardan, dé f^Ua prùpria. — Naudé, JudMum de Car' 
dano. — Ntcéroo, Mémoire» fiour servir à VtdUoir» 
deê Uommet Ulustree, t. Xiv. - De Ttion« ch. LXUl. - 
Seattger, Batereitatiomei CCCriL - Tetaler, Éloffes. 
1 1. - DictUmnaire de philosophie de rÊmcpelopédiê 
méthodique, 1 toi., art Cardan^ par le cttoyea Rai- 
ffeoo. — Bajie , Diet. philotophique. — Montada. ilUL 
des mathémaHquei, t. L - Ifoiaie iUarUàe imtormo e 
Medieiâerittori MilaneH da Barthohmeo CorU s MOao» 
1T18, ta-4*. — Jac. PhlLTomaAlnt, BVavia, 1. 1. - Samoel 
Parker, DktpyAai. de Deoet PrevUentia dipima, arct. 
XXV. - Braeker, UUMre erWqm, L IV. .. TarlarlU, 
QueiUi e tooenaioiU divene, IX II? r. - GonalU Staria 
delF jàlçebra, X. II. - David Clémeot , BibUothévue eu- 
rieuêe, VI, ne. - librt,i7istotyw desSeienees mathéma- 
KfMMm lUMe, III. 167.— Mcroey, danala Amiada ^o- 
rit, ]ulD 1841. - Dictionnaire des sdenees philosophi- 
ques, t II, p. 87S-M0. - Franck. Notice lue à f Aeadémic 
des sciences morales et politiques. Insérée an Monitemr, 
7 octobre 1844, - J. Crossley, the Life.amd Mmm ^ Car- 
dan; Londres, I8lé, i toL lo-S*. — Tenneasaui» mu de 
ta phi losophiê. 

CARDAN (Jean-Baptiste), fils du précédent 
et médecin comme lui, né le 14 mai 1534. Cétait 
un homme vicieux, débauché. H ^[HNisa une jeune 
fille pauvre, 8*ea dégoûta bientôt, et l'empoisonDa. 
11 fut arrêté pour ce crime, condamné^ et eié- 
Guté dans sa prison le 13 avril 1560. Cest à 
l'occasion de cette mort que Jérôme Cardan fit 
son livre de Utilitate ex adversis capienda. H 
prétendit justifier son fils en publiant que u 
femme l'avait trompé. A l'en croire , certains 
juges n'auraient condamné Jean-Baptiste que 
dans l'espoir que son supplice ferait naourir le 
père de douleur. Jean-Baptiste a laissé deux 
ouvrages : de Abstinentia ab usu fmtidth 
rvm cïborum, publié à h suite du de VtiUtate 
ex adversis, €iiR.', Bàle, 1581, m-8i^i-^de Ful- 
gure , imprimé avec quelques ouvrages du père, 
à BAle, en 1570, in-fd. On trouvera œs den 
ouvrages dans l'édition complète des œmrres.de 
Jérôme Cardan, publiée à Lyon par Ch. Spon. 

V. S. 
J. Cardan, de rUa propria,' de VtmtaU ex adoef 
sis capienda. — Nteéron, Mémoires, L XI?. 

"GARDEum {Victor), médecin italien, ne 
à Bassano, dans le Vicentin, vivait dans la pre- 
mière moitié du dix-septième siècle. Quoiqae 
professant la philosophie et le droit dans sa pa- 
trie, il n*a pourtant écrit qu'un traité de méde- 



GARDELU^l — CARDlLUaUS 



€97 

due, rempli d'assertions hardies et singolières, 
et intitulé de Origine fœtus liM //; YieenGe, 
1628, iiHl^ 
Carrère, BiblMhèqnê de ta wtédeeine. 

CARDUiAS ( Barthélémy de ) , peintre espa- 
gnol, d'origine portugaise, né en 1547, mort en 
1606. n eat pour mattre le peintre espagnol 
Sanches Coello, et bientôt il se fit remarquer par 
ses productions, dont les principales sont : l*" à 
Madrid , la partie principale dn cloître de Notre- 
Dame d'Atocha, dans l'église des Dominicains ; 
2* à Yalladolid, les peintures dn cloltredn cou- 
yent de Saint-Paul; le retable damattre-«utel, 
oâ est peinte la Tîe de Jésns-Christ ; — me 
Gloire de quarante pieds carrés, qui occupe tout 
le fond du chœur; — une Cène, et plusieurs 
morceaux estimés^ dans le réfectoire du m6me 
conyent. 

Nagler, ffeuei jâUgêmOmet Kûiutttr-Usêeom. 

GABDBNA8 (Juon ob), fils de Barthélémy, 
pdntre espagnol, TÎTait dans la première moitié 
du dix-septième siècle. H fut élève de son père, 
traTaiOa à Yalladolid , et se distingua dans le 
paysage^ H reproduisait surtout avec talent les 
fruits et les fleurs. 

QQtlIet, DtetitmntUrê in pêiiUret espagnols. 

GAKDBKAfl (Bemordin), historien espagnol 
dn dix-septième siècle, né à ChuqAizaca, dans la 
proymce de las Charcas, au Pérou. Nommé en 
1643 à l'évèché de l'Assomption , il ne put s'en- 
tendre avec les jésuites qui gouremaient le Pa- 
raguay. Cette hitte, dans laquelle il eut pour 
soutien le célèbre Palafox, se prolongea plus de 
vingt ans , et se termina par l'éloignement de 
Cardenas, qui ftit transféré en 1666 à Santa-Crux 
de la Sierra. On a de lui plusieurs ouvrages de 
polémique et d'histoire; le plus important est : 
MantuU y relacion de las cosas del Reyno 
del Peru; Madrid, 1634, in-4^ 

Nicol. ADtonto.iriMtoM. Msp* nova. — Charlerolz» 
Histoire du Paragnatf. 

* CABD£iffAS T CAHA (Gabriel w), historien 
espagnol, vivait dans la première moitié du dix- 
huitième siècle. On a de lui : Ensayo crtmoh- 
gico para la Historia gênerai de la Florida; 
Bladrid, 1733, in-fol. 

Adeianfr, snppl. à JOcher, JUgem. GelehrUn-Lexicon. 

CARDBHBAV ( Bemard-Augustinf baron ns), 
général français, né en 1766, mort en 1841. 
Nommé en 1791 lieutenant dans le régiment d'An- 
goumois, qui forma la 148* demi-bti^e, il servit 
d'abord à l'armée des Pyrénées orientales. A Ma- 
rengo il commandait le 101* régiment de ligne, et 
repoussa victorieusement plusieurs charges de la 
cavalerie autrichienne. Général de brigade et baron 
de l'empire en 1807, il fut fait chevalier de Saint- 
Louis en 1814. Pendant les Cent-Jours, il com- 
manda une brigEule d'infanterie an blocus de Stras- 
bourg. Renvoyé à la chambre des députés par le 
département des Landes, il vota ordinairement 
avec le centre ; mais, en 1 81 9, il se prononça con- 
tre les lois restrictives de la liberté individuelle et 
de la liberté de la presse. H ne fut pas réélu en 



1823, et ne rentra h la chambre qn'an mois de 
juin 1830. n en sortit de nouveau en 1831, et 
passa ses dernières années dans une commune 
du département des Landes. 
C MnUlé, BioçrapMo des célébrités nMiUOres. 
GARDBB (Pe^ers), marin anglais, vivait^ 
1586. n commandait une pinque faisant partie 
de la flottille de Drake, lorsque ce navigateur se 
rendit dans la mer du Sud par le détroit de Ma- 
gellan, dans le but d'inquiéter le commerce espa- 
gnol. Drake, ayant réussi k franchir le détroit, 
détacha, le 6 septembre 1586, lecapttaineCarder, 
afin de donner en Angleterre des nouvelles de 
l'expédition. Carder traversa heureusement le 
détroit; mais lorsqu'il relâcha sur*la côte améri- 
came au nord du Rio de la Plata , il eut à y sou- 
tenir un combat contre les Indiois, qui tuèrent 
une partie de son équipage. Surpris par un gros 
temps, il toucha contre un Ilot, et le bâtiment fht 
mis en pièces. Carder et un matelot échappèrent 
senls à ce désastre. Contraints de se nourrir 
de coquillages crus et de fruits sanvag^, n'ayant 
pour boisson que leur urine, ils formèrent des 
débris du navire un radeau sur lequel ils mon- 
tèrent et se confièrent aux flots. Après trois jours 
et deux nuits des plus pénibles, ils fhrent jetés 
sur le continent, près d'un cours d'eau douce. 
Le compagnon de Carder mourut à cet endroit 
pour avoir voulu satisfabe sa soif d'une manière 
immodérée : quant à lui même, 11 fut pris par 
des sauvages qui , quoique anthropophages ^ eu- 
rent pitié de son sort, et le laissèrent aller an 
bout de quelques mois. Caider gagna les posses- 
sions portugaises, et rcvUit en Angleterre en 
1586. 
W. SmlUi, Hift. des rogagm. 
GABDi ( Lodovico). Voy. Cigoli. 
«GABDiLB (VinceMo)f poète sicilien, né à 
Savoca, dans le diocèse de Messine, le 16 avril 
1761 ; mort du choléra le 23 juillet 1837. Il en- 
tra dans les ordres, et devint chanoine de la ca- 
thédrale de Païenne. Jusqu'à l'âge de cinquante- 
cinq ans, il ne s'occupa guère que de travaux 
scientifiques et de recherches d'érudition; mais 
ayant été attemt de la goutte, il essaya de se 
distraire des cruelles douleurs qui le clouaient 
sur son lit, en composant les petits poèmes 
suivante en dialecte sicilien : lu SpUali di li 
PaziA ; — VOrganu; — lu Viaggiu a li Campi 
Blisi; — VAutumnu; — li Mali mcrali au- 
mentanu li malifisici; — le Passioni o lupo- 
pulemeus; — lu Triumfu di lapad, 
TlpaMo, Biogra(Us degU liai. iUvst., VIII, 77 
CARDILVCIV8 (Jean-HisMos), médedn al- 
lemand, vivait dans la seconde moitié du dix- 
septième siècle, n étudia à Leyde, et pratiqua 
son art quelque temps à Francfort-sur-le-Mein, à 
Darmstadt et à Nuremberg. H se qualifiait de 
docteur en philosophie, en médecine, comte pala- 
tin et premier médecin dn duc de Wirteroberg; 
il n'était au fond qu'un médecin "assez médiocre, 
grand partisan de l'alchimie et des doctrines de 



609 GARDILUCIUS 

Yan Helmont. On a de loi : Qfflcina sanitatis, 
«fi?e Prtixis Chymiatrica Joannis Jlartmanni, 
cui annexas est Zodiacus tnedicus; Nurem- 
berg, 1677, m-4* ;— Traitai von der Pestilenti, 
1684, iii-4«. n exprime dans cet ouvrage Topi- 
nion que souvent les phénomènes d'une maladie 
sont le résultat de l'imagination. 

Éloy, DicU<mnaire historique de la médecine. — 
Kestoer, Medieinitehes Geiehrt-Lexieon. 

CARDiM (Antonio-Franeisco), jésuite por- 
tugais, né dans le dix-septième siècle, mort dans 
la seconde moitié : il avait pour lieu de naissance 
la bourgade de Yianna, dans rAlerotejo. Il alla 
de bonne heure dans les missions de l'extrême 
Orient. On a de Ini : Kelaçdo da Viagem do 
Galedo San' Lourenço,e suaperdiçâo nos baixos 
de Moxincale $m 3 de setembeo de 1649; Lis- 
bonne, 1651, in-40, réimp. dans la coUect. des 
naufrages. On a aussi publié sous son nom : Re- 
laçdo da gloriosa morte de quatro-embaixa' 
dores portuguezes da cidade de MacaUj eom 
dneoenta e setes christdo da sua companehia 
degolados todos pela, fe de Christo em Nanga- 
sagui; Lisbonne, 1643, in-4^ F. D. 

Rarbosa Machado, Blbliotheea iAUitOM. — César de 
Flgaaiére, BibUograJta hlstorica, 

*GARDiM (le P. f'ernam) , jésuite portu- 
gais, né dans le seizième siècle, mort après l'année 
1618. Il vint de bonne heure à Bahia prendre 
i>art aux premières missions du Brésil, mais ne 
put résister aux fatigues qu'il fallait endurer dans 
les forêts, et, devenu le compagnon du père visi- 
teur Christovam de Gouvea, il fut sur le point de 
succomber en 1583. C'était un homme d'un 
esprit fort cultivé; aussi, après avoir occupé le 
poste de recteur du collège de Rio-de^aneiro, fut- 
il appelé à devenir provincial de son ordre. Il 
occupait ces fonctions en 1609, lors de l'exhu- 
mation d'Anchieta. De nouveaux documents 
nous le montrent, neuf ans plus tard, se mêlant 
dans Bahia aux affaires politiques et religieuses 
jnsqu'en 1618. M. Adolfo de Yamhagen a pu- 
blié dans ces derniers temps un précieux opus- 
cule de ce missionnaire voyageur : Narrativa 
epistolar de una viagem e mtssao jesuUica 
pela Bahia, Ilhios , Porto-Seguro, Pemam- 
buco, EspiritO'Santo, Rio-de-Janeiro, San-Vi- 
eente {San-Paulo ); etc. ; Lisbonne, 1847, in-12. 
Ce livre est écrit d'un style charmant, et donne 
des détails d'une grâce parfaite. F. D. 

Documents inédits . 

* CABDisiAL .( Pierre } , troubadour français, 
naquit près de la ville de Guy au commence- 
ment du treizième siècle. Sa carrière se prolon- 
gea d'une façon remarquable ; il mourut cente- 
naire vers 1305. Dans un âge avancé, et tombé 
dans la détresse, il fut choisi, par les magistrats 
de Tarascon, pour être le maître de la nombreuse 
jeunesse qui était réunie dans les murs de cette 
ville, n nous est parvenu soixante-dix pièces 
environ de ce troutadonr. Sa versification, dont 
il varie les formes et la cadence, n'est i)as sans 
mérite. Ses satires ont presque toujours un sens 



— CARDOmO 7(KI 

général et rarement individuel. Rien ne hii 
échappe; les faussaires, les parvenus, les hypo- 
crites, les femmes galantes, les prêtres corrom- 
pus , sont criblés de ses traits. 

Renouard, Choix de poésies des Troubad,, t. III, IV 
et V. — Mlllot. tfi5(. des Troubadours, t III, p. is«. - 
Parnasse occitanien, p. 506. — Dick, I.eben der Tram- 
badcurs, p. 4fi4. - Bist. httéraire ds la France, L XX. 
p. 869-ST7. — Nostradamos, rie des anciens poètes pro- 
vençaux. — D. ValafcUc, Bist. univ. du Languedoc 

«GABDiNALl {Clément), archéologue italien, 
né à Yelletri au mois de mars 1789, mort dans 
la même ville le 22 novembre 1839. Après avoir 
rempli jusqu'en 1823 des fonctions administra- 
tives à Bologne et à Ferrare , il se retira dans 
sa ville natale, y fonda une bibliotlièque publi- 
que, dont il fut le premier consenratear, et se 
livra tout entier à des travaux archéologiques. On 
a de lui : Lettera intomo a due marmi seriitij 
dans le Journal encyclopédique de Naples, 
1818; — Sillogedi bOO inscrizioni ; Bologne, 
1819 : cette collection a été réimprimée avec des 
additions considérables dans le troisième volume 
des Memorie romane di àntichità e belle arti ; 
Rome, 1827; — Elenco dellè coorti ausi- 
liari e sociali degli antichi Romani, (ratio da 
marmi scritti; Rome, 1827; — Dlplomi im- 
periali de' privilegi accordati a' militari rac- 
colti c commentati ; Rome, 1835. Cardinali pu- 
blia aussi, en collaboration avec son frère Louis, 
Antiche inscrizioni Vcliterne ; ^om<s , 1823, 
in-4'». 

Tfpaido , Bioçrajla degli Ttaliani Ulusiri. — Muxa- 
relll, BioÇ' autogr. inéd. 

GARDiNi (Ignace), médecin ot naturaliste 
corse, né en 1562 à Mariana (Corse), mort à 
Lucquesvers la fin du siècle. Cardini pratiquait 
la médecine dans sa ville natale; c'était un 
homme d'un esprit vaste, et qui avait acquis des 
connaissances presipie universelles ; mais ayant 
sur la religion des opinions hétérodoxes , son 
esprit satirique le porta à attaquer les prêtre» 
et les moines de son pays à tout pro|K>s. Il avait 
publié en latin un ouvTagc en deux parties, dont 
la première traitait des minéraux de la Corse, et 
la seconde, des plantes qui y croissent. Cardiai 
trouva l'occasion d'ajouter à la fm de la seconde 
partie des lettres satiriques contre le clcr^(f, 
qui devinrent la cause de sa perte. Le peuple, 
ameuté contre lui , le força à se réfugier es 
toute hâte à Lucques , où il mourut d'une dys- 
senterie trois mois après son arrivée. Les moines 
corsas rassemblèrent, autant qu'ils purent, {tour 
les brûler, les exemplaires de son ouvrage , qui 
est devenu d'une extrême rarelé. Auamc biblio- 
graphie n'en sait indiquer ni !e titre exact, ni les 
détails particuliers de l'édition. Quant à son 
style, on dit qu'il ressemble assez à colui de Pline 
l'Ancien. 

Éioy, Dictionnaire de la médecine, 

^CARDoiNO (André), controversiste italien, 
vivait dans la première moitié du dix-septièrae 
siècle. On a de lui un ouvrage (inédit), dont Je 
manuscrit est conservé dans la Bibliothèque im- 



701 , . CARDOÏNO 

pénale de Paiis. En Toici le ûtté : Relazionê di 
Ginevra, nella quale compendiosamente si 
raggùtna dello stato di quella città, partico' 
larmente deiC anno 1535 fino (U giomo pré- 
sente di 1621. 
Hi$toir$ MUrairê de Genève, 

CAE90V {Àntoine-Àlexandre-Joseph), pein- 
tre belge, né à Bruxalles le 7 décembre 1739, 
mort vers 1832. 11 8'appliqua au dessin dès sa 
première jeunesse, et eut pour maître M, de la 
Pegna, peintre de rimpératrice Marie-Thérèse, 
avec lequd il fit le voyage de Vienne, où il sé- 
journa un an. DeTeno pensionnaire de rimpéra- 
trice, il passa plusieurs années en Italie, d'abord 
à Rome, puis à Naples, où il abandonna la pein- 
ture, pour s'adonner à la gravure. Il fut chargé 
de grayer, sous la direction de d'AncarriUe, le 
plus grand nombre des planches des Antiqui- 
tés étrusques j grecques et romaines du che- 
valier Hamilton. Rappelé par M. de Cobentzel, 
(fui avait formé le projet de publier Thistoire de 
la Toison d'or, il grava difiérents tableaux de 
cet homme d'Etat et du duc d'Aremberg. £n 
1815, il fut nommé membre de llnstitut royal 
des sciences et des arts des Pays-Bas. 

ciABDOH (iintoine), graveur belge, fils du 
précédent, né à Bruxelles le 15 mai 1772, mort 
le 16 avril 1813. Élève de son père pour le des- 
sin , la peinture, la gravure à Teau-forte et au 
burin, il alla en 1792 se perfectionner à Londres, 
et remporta un prix à TAcadémie royale de dessin. 
Ses belles gravures : le Mariage de Catherine dé 
France avec Henri F, roi d* Angleterre; la Ba- 
taille d'Alexandrie; la Jofumée de Maida, le 
firent choisir de préférence aux artistes anglais 
pour graver les tableaux du musée de Londres. 
fl coinuicnça par la Femme adultère de Ru- 
bens , ouvrage immense qui lui valut les ré- 
compenses les plus flatteuses de la part de Tem- 
pereur d'Autriche et du roi des Deux-Sidies. 
Mais les travaux excessifs auxquels se livra Gar- 
don détruisirent sa santé, et il succomba à une 
maladie de langueur. 

r.alerie hiitoriquê d€i Ctmtêmporolm.'' Bioç, uni^ 
verse lie des Belgee, — Nagler.^'fliMf MMfem, KItnêtUr- 
Lexicun, 

GARDONA (Jean-Baptiste) y antiquaire et 
théologien' espagnol, né à Valence, mort en 1589. 
Chanoine de la cathédrale de Valence, il fut 
nommé par Grégoire XHI membre de la com- 
mission chargée de rétablir dans toute leur inté- 
grité le texte des Pères. 11 avait d^â restitué, 
d'après les manuscrits, plus de huit cents leçons 
de saint Léon le Grand et de saint Uilaire, lors- 
qu'une mort prématurée l'enleva à la culture des 
lettres et aux dignités ecclésiastiques. Il avait été 
évêque de Perpignan, de Vie, de Tortose, et, 
pendant deux ans, commissaire de l'inquisition. 
On a de lui : Oratio de sancto Stephano , dis- 
cours prononcé devant le pape l'an du jubilé 
J575; — de Expungendi^ hsereticorum pro- 
priis mminibusj etiam cum nihil malœ doc- 



- GARDONE 702 

trinsB, aut nihil proprium editis Hbris con^ 
signant, dédié à Grégoire XUI; Rome, 1576, 
ln-8»; — de Begia Sancti Laurentii Bihlio- 
theca libellum, sive consilium cogendi ont- 
nis generis utiles libros, et peridoneos minis- 
tros/ructuose, callideque custodiendi i ce li- 
vre, qui contient encore de Bibliothecis, extrait 
de Fulvius Ursinus, de Vaticana, tiré des pa- 
piers d'Onuphrius Pavinius, et de Dipthycis 
commentariolum, fut publié àTarragone, 1587, 
fai-4*. 

Nie. Antonio, BibliotAeea hispananava. — André 
Scliott, Hitpanla iltustrata. — Gasptrd Bscolan, HU- 
toria raiêntina, l, v. 

GARDONE (Raimond de), général espagnol du 
quatorzième siècle. Il appartenait à une ancienne 
famille aragonaise ; et, après s'être distingué au 
siège de Gènes, il fut choisi en 1320 par Robert, 
roi de Naples, et par le pape Jean XXn, pour 
commander les Guelfes en Italie après la retraite 
de Philippe de Valois. Battu le 6 juillet 1322 par 
Marco Visconti au pont de Basignano, il parvint 
à rétablir son armée, conquit Cortone, Alexan- 
drie, et vint assiéger Milan. Il fut Ibrcé à la re- 
traite. Vaincu et fait prisonnier par Galéas Vis- 
conti en 1324. Ce seigneur, qui voulait se servir 
de lui pour négocier la paix avec le pape, relâ- 
cha son prisonnier, après lui avoir fait prêter ser- 
ment de ne plus porter les armes contre les Gi- 
belins. Jean XXII rejeta toutes les propositions 
que lui apportait Cardone, le releva de son ser- 
ment et le renvoya aux Florentins, attaques par 
le vaillant Castrucdo Castracani, de Lucques. 
Cardone se mit en campagne, au mois de juin 
1325, avec quinze mille hommes d'infanterie, et 
une cavalerie qui s'éleva au bout de deui^ mois 
à quatre mille hommes. Après avoir campé quel- 
que temps devant Pistoja, il se dirigea sur Cap- 
piano, et s'empara du passage de la Guisciana* 
Castruccio demanda des secours à ses alliés ; mais 
il ne parvint à réunir que quinze cents cavaliers, 
et ne put empêcher la prise d'Altoposcio. L'armée 
florentine ne tarda pas à se désorganiser, et 
Cardone donna pour de l'argent des cpngés aux 
bourgeois fatigués de la guerre. Le générai guelfe 
n'avait plus que huit mille fantassins et deux 
mille cavaliers, lorsque, le 23 septembre, il fiït 
attaqué, défait et pris par Castruccio, qui le mena 
en trioitiphe à Lucques. A partir de cette époque, 
le nom du premier Raimond de Cardone ne re- 
paraît plus dans Tliistoire. 

CARDONE (Raimond //de), général. espa- 
gnol du seizième siècle. Nommé vice-roi de Na- 
ples par Ferdinand le Catholique en 1509, il prît, 
deux ans plus tard, le commandement de l'armée 
espagnole destinée à défendre^e pape et les Vé- 
nitiens contre les Français. Après avoir réuni 
toutes ses forces à Imola, il marcha sur Bologne 
au mois de janvier 1512. Gaston de Foix accou- 
rut au secours de cette place, s'y introduisit dans 
la )iuit du 4 au 5 février, à la faveur de la noigo 
qui tombait en tourbillons, et força Cardone à 



708 



CARBONE — CARDONNEL 



704 



se retirer sur Imola. Le 26 mars, Gaston euTahit 
la Romagne, pour forcer le général espagnol k 
lÎTrer bataille; mais celui-ci, voulant attendre 
rarrivée des six mille Suisses que lui amenait le 
cardinal de Sion, chercha à éviter tout engage- 
ment, et retint ses troupes sous les murs dlmola. 
n fut cependant obligé de quitter cette position, 
par la miftrche du général français sur Rarenne. 
La bataOle s'engagea le 10 avril. Les Espagnols 
fbrent battus ; mais Gaston périt en poursuivant 
les vaincus, et Cardone, qui s'était enfbi avant la 
fin du combat, reprit bientôt l'avantage. Dans 
les deux campagnes de 1512 et 1513, les Fran- 
çais, unis aux Yénitiens, furent rejetés au delà 
des Alpes. Cardone déshonora par des cruautés 
inutiles la victoire qu'il devait à ses lieutenants, 
n pilla Crémone, leva des contributions énor- 
mes sur Brescia, Bergame et les autres villes, 
s'avança jusqu'aux lagunes , après avoir ravagé 
les alentours. Le général vénitien Barthélémy 
d'Alviano essaya de mettre fin à ces dévasta- 
tions^ mais il fut vaincu près de Vicence le 
7 octobre 1513. Les Espagnols prirent leurs 
quartiers d'hiver dans les monts Euganéens, et 
pendant toute l'année 1514 ils se tinrent sur la 
défensive. En 1515, lors de l'invasion de Fran- 
çois l*' dans le Milanais, Cardone, surveillé par 
l'Alviano, ne put secourir les Suisses, et ftit forcé 
d'évacuer la Lombardie à la suite de la bataille 
de Marignan. Il conserva la vice-royauté de Na- 
ples sous Charles-Quint. 

SismondI, Histoire deà B^tubliqnet italiennêi, tom. V, 
XIV. _ Léo et Botta , HUtoirê de Vltalie. — Gerhard 
Ernest, Biblioîheea Hitpaniea. 

tARDONB (Vincent) y poète italien, né à 
Atessa, dans l'Abruzze dtérieure, à la fin du sei- 
zième siècle; mort vers 1620. H entra dans l'or- 
dre des Dominicains, et composa quelques ou- 
vrages poétiques, qui n'offVent d'autre mérite que 
celui de ;la difficulté vaincue. Dans un recueil 
de vers imprimé en 1614, et intitulé la R sban- 
ditOf il parvint à ne pas introduire une seule 
fois la lettre R. Quelques années après, il fit réim- 
primer ce travail puéril, et le publia avec un au- 
tre poème intitulé VAl/abeto distrutto, dédié 
au duc de Savoie, auquel il allait le présenter à 
Turin , lorsqu'il mourut en route. 

Qiaadon et Delandloe. Dict. hi$L 

GARDONME (Denis-Vominique), orientaliste 
flrançais , né à Paris en 1720, mort le 25 décem- 
bre 1783. Conduit dès l'âge de noif ans à Cons- 
tantinople, il ne revint en France qu'à vingt- 
neuf ans, après avoir fait une profonde étude des 
langues et de la littérature orientales, n fut 
nommé successivement professeur des langues 
turque et persane au collège de France, inter- 
prète du roi, censeur royal, et garde de la bibUo- 
thèque du Roi. En 1763, il fit paraître une His- 
toire de V Afrique et de V Espagne sous la do- 
mination des Arabes , 3 vol. in-12; ouvrage 
estimé, pour lequel il avait consulté les historiens 
arabes, et qui a été traduit en allemand par Moor , 



Nuremberg, 1768-1770, 3 vol. în-S**, çl par Faesi, 
Zurich, 1770, in-8«. En 1770, il publia des Mélan- 
ges de littérature orientale, traduits de dilTé- 
rents manuscrits arabes, turcs et persans, 2 vol. 
in-12 : une édition contrefaite en parut en 1771. 
Il a en outre terminé la traduction des contes 
et fables indiennes de Galland, 1777, in-8®, et 
donné à la Bibliothèque des romans, da marquis 
de Paulmy, des extraits des principanx romans 
de l'Orient. Gcttot i>b FèaE. 

Rabbe, Biog. det Contemp. — Qa«rwd, ta France UtU 
— Le Bat, Dictionnaire eneteiopéditmê do ia France. 

CABDORHBL (PierreSalvi-Félix) , nu^ 
trat et membre des assemblées politiques de 
France, né k Monestier (Tarn) le 29 mai 1770, 
mort le 11 juillet 1829. Fils d'un notaire opu- 
lent,{il se livra à la profession du barreau à Alby. 
Le 12 octobre 1795, à vingt-cinq ans, il fut élo 
membre du conseil des cinq-cents, et vint y 
siéger jusqu'au 20 mai 1798 ; après quoi il dut 
rester dans ses foyers. On l'a dépeint comme un 
homme prononcé dès lors contre les opinions 
républicaines, voulant le rétablissement de la 
royauté de droit divin. Rien de plus contraire à 
ses votes publics et à ses discours imprimés : 
son opinion contre l'allénatiott des pmbytères 
fut motivée non sur les besoins de la religion, 
mais sur la nécessité de les employer comme 
maisons d'écoles ; et, dans ce même discours , il 
célébra l'unanimité avec laquelle la convention 
avait proclamé la république, et supprimé la 
royauté en 1792. Sons le gouvernement consu- 
laire (le 2 juillet 1802), il fut nommé juge à 
Alby, et devint ensuite président de ce trilm- 
nal. On a voulu le représenter comme un ad- 
versaire du gouvernement impérial; mab c'est 
après la suppression du tribunat, de la liberté 
de la presse et des autres institutions, qu'il de- 
vint son candidat : il fut élu en 1811 membre do 
corps législatif, et en 1812, membre de la ooar 
impériale de Toulouse. H ne figure pas parmi les 
membres du corps législatif qui ont signé b dé- 
chéance de l'empereur. Biais quand la charte 
de Louis XYIII eut transformé le corps légis- 
latif de l'empire en diambre des dépatés, Car- 
donnel se raUia au parti qui voulait rétablir l'an- 
cien régime, et il s'unit à la noblesse émigrée, 
quoiqu'il n'eût pas figuré dans ses rangs. 

C'est, dit-on , dans sa résidence d'AJÙby que li 
minorité de la cour de Toulouse adhéra à la dé- 
chéance et au rappel de la maison de Bourboo. 
Dans la session de 1814, Il se prononça contre 
la liberté de la presse, et prononça on discours 
contre la cour de cassation. H Ait anobli par une 
ordonnance royale de février 1815, publiée le 
2mars,auraomentdudébarqnementde Napoléoo. 
n fut naturellement exdu de la chambre de 
1815. Mais, après les cenWours, nommé prési- 
dent du collège âectorald'Alby, il fut élu mem- 
bre de cette chambre réactionnaire qu'une bo«- 
che royale a qualifiée de chambre introuvable. 
Il se prononça, le 30 novembre 1815, contre 11- 



ro6 



CARDONIŒL — GÀRDOSO 



706 



nainoTÎbilîfé des joges, ec pour une institution 
proTiaoire. Quoi<^e ce projet ait été repoussé 
ainsi que celui de 1814, relatif à la réorganisa- 
tion de la cour suprême, on arriTa à peu près au 
inéroe but en éliminant ceux qui déplaisaient. 
Cardonnel se prononça aussi pour la création 
d'une dotation du clergé en Ûens fonds et en 
forêts, en se plaignant de la spoliaiion com- 
mise par rassemblée constituante, et de Tinsuf- 
fisancedes réparations qui lui avaient été accor- 
dées en 1802 par Napoléon, qu'il appelait un 
impie audacieux. 

£n 1816, Cardonnel fut nommé président de 
duunbre à la cour de Toulouse, et on y entérina 
avec une solennité inaccoutumée ses lettres de 
noblesse. Le 18 avril 1818, il attaqua runiversité. 
En 1819, il fiit nommé chevalier de Saint- Jean 
de Jérusalem; en 1821, Louis XVin le nomma 
conseiller à la cour de cassation; et Charles X, 
en 1825, commandeur delà Légion dlionneur. 
Son admission dans les rangs de la cour suprême, 
et les progrès de l'opinion libérale, l'avertirent 
sans doute de Texagération qu'il avait mise dans 
la défense des principes monarchiques. Sans être 
orateur, il savait se faire écouter. Il fut atteint 
de bonne heure de cécité; mais il continua de 
remplir les fonctions de magistrat jusqu'à sa 
mort. 11 avait cultivé les lettres, et il était mem- 
bre de l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse; 
mais il n'a rien publié. Au reste, il a été plutôt un 
homme politique qu'un jurisconsulte. 

A..., avocat. 
Arch. du Corps Uffisiatif, tom. 8. an v, et iom. 6, an 
VI ; proeès-Terbaui, 1811, p. ia-ifti4. p. 46-47, U9-SS4- 181S. 
p. i«4-M0-l8l6.p.ST,8n; etc.- M oniUw et Cas. tfet 
Trilmnaux. 

CARDOSO ( Fernando ) , médecin portugais , 
né vers le commencement du dix-septième siècle, 
mort dans la seconde moitié. Celorico est la 
véritable patrie de cet étrange personnage, qui 
s'était acquis une grande renommée dans sa pro- 
fession, et qui s'y distinguait dès l'année 1630. Il 
alla en Espagne, et obtint à Madrid te titre de 
pàysieo mayor; il quitta la Péninsule en 1640, 
pour aller se fixer à Venise. Ce qu'il y eut de 
vraiment particulier dans la vie de ce savant , 
c'est qu'il abandonna la religion clu^tienne, dans 
laquelle il avait été élevé, pour entrer dans le 
sein du judaïsme, dont il devint un fervent 
ap6tre. Il ne fut plus connu dès lors que sous 
le nom d*Jsaac. Son ouvrage le plus recherché a 
été publié en espagnol sous ce titre : De las uti- 
lidades del agua,y de la nieve; del beverfrio 
y caliente ; Madrid, 1 637, in-4^ Son traité de Fe» 
bri syneopali ( Madrid, 1634, in-4*) était estimé 
au dix-septième siècle. Il a publié également une 
apologie poétique de Lope de Vega. 

Ferdinand Denis. 

Barbosa Machado, Bibliotheea Lu$itana. — JoSo-Bap- 
tista de Castro, Mapa <f« Portugal, t. II. 

CARDOSO ( Femand'Rodrigue ) , médecin 
portugais, vivait au seizième siècle. On a de lui : 
De sex rébus non naturalibus; Lisbonne, 

NOUV. BIOGR. UNIVERS. — T. Yllf. 



1602, in-4*; -— Methodus medendi summa/a4 
cUitateacdiligentia;Y&daey 1618, in-4'*. 

Antonio, Biblioth. hitp. nova. 

CARDOSO (George), célèbre bagiographe 
portugais, né le 3 1 décembre 1606, mort le 3 oc- 
tobre 1669. Il étudia d'abord sous le P. Fran- 
cisco de Macedo , dont l'enseignement jouissait 
d'une haute célébrité ; voué par choix à la vie 
ecclésiastique , il fut ordonné prêtre le 4 juillet 
1632. Qudque temps après, il obtint un bé- 
néfice simple, et put se livrer k ses vastes tra* 
vaux , qui ont obtenu l'assentiment des Bollan- 
distes eux-mêmes. Avant de publier sa vie des 
saints portugais, il voyagea dans la Péninsule , 
toujours en quête des tnâitions ecclésiastiques et 
des légendes locales ; c'est ce qui donne à son li- 
vre un caractère si particulier d'originalité. Ce 
grand recueil n'est pas seulement une hagiogra- 
phie; mais, grâce aux notes bien distinctes 
du texte dont l'auteur a enrichi chaque biogra- 
phie, c'est une description géographique et liisto- 
rique du Portugal et de ses colonies ; le Brésil 
lui-même put y trouver de curieuses origines. 
Cardoso a puisé aux sources connues de tous 
les érudits, et il a recueilli la tradition orale; 
il donne jusqu'à des fragments de chansons 
populaires d'une haute antiquité. 

La cour de Bladrid reconnut le mérite de cet 
écrivain, et lui fit offrir durant son séjour en Es- 
pagne un traitement considérable , et un cano- 
nicat qui devait le fixer à Tolède; mais n'ayant 
pas voulu accepter ces avantages sans l'agrément 
du roi de Portugal, Cardoso dut retourner à.Lis- 
bonne : il fut attaqué en route de la maladie dont 
il devait mourir, et, arrivé au but de son voyage, 
il y expira doucement. Barbosa nous le repré- 
sente comme un bomme d'une sagesse élevée , 
posé dans ses habitudes, singulièrement recher- 
ché sur sa personne, sans que cela nuisit à la gra- 
vité de son caractère ; il le présente, en un mot, 
comme le modèle de ces érudits de la Péninsule 
qui savaient allier les devoirs de l'état ecclésias- 
tique aux agréments du monde. Son livre est 
intitulé Àgiologio Lusitano dos Santos e va* 
roes illustres em viriude do rHno de Portu- 
gal e suas conquistas; Lisbonne, 1651 à 1657, 
3 Tol. petit in-fol. Ce livre, qui a été réimprimé, 
a eu le sort commun à la plupart des hagiogra» 
phies; il n'a pu être terminé et il s'arrête au 
mois de juin. Entre autres ouvrages demeurés 
inédits, Cardoso a laissé im manuscrit connu sous 
le nom de Santuarios de Portugal, Cet auteur 
est mis au rang des classiques. 

Ferdinand Denis. 
Barbon Maebado , mbUotkeca Uttitana. - César de 
Klganlère,. BiMioçraphiu l'ortuçiuza. -- Cataloifo dot 
jÉutores. 

* CARDOSO ( Luii ) , géographe portugais, né 
dans la deuxième moitié du dix-septième siècle, 
mort après l'année 1747. Ce fut dims une bour- 
gade nommée Pemes, à peu de distance de 
Lisbonne, que Cardoso prit naissance. Il entra 
k dix-sept ans chez les oratoriens, et sa car* 

33 



loi 



GARDOSO — GÀREL 



TOé 



Tière fut consacrée compléttanent à des étades 
utiles. On lui doit un grand dictionnaire géo- 
graphique dont malheureusement nous ne pos- 
itions qu'un volume; il est intitulé Diccionario 
geografico, ou noticia historicade todasas 
cidades, villas y lugares, e aldeas, rios^ri- 
beiras e serras dos reynos de Portugal e AU 
garve, com iodas as cousas raras que nelles 
se encontrâo assim antigas coma modemas ; 
Lisbonne, 1747, in-fol. 

pERniNAia) Diias. 

Barbosa Machado, Bibïiotheca Lusttaïui. 

cABOtJGCi ou cÂRDtcBO (Bartolommeo)y 
peintre, sculpteur et architecte, né à Florence 
vers 1560, mort à Madrid en 1610. Il fut élève, 
pour la peinture, de Federico Zuccari, qui était 
venu à Florence acbever la coupole de la cathé- 
drale, restée imparfaite par la mort de Yasari. 
Carducci étudia Tarchitecture et la statuaire 
sous TAmmanati. Zuccaro ayant été apoelé par 
le roi d'Espagne Philippe II, Carducci raccom- 
pagna, et Taida dans ses travaux. C'est dans ce 
pays, où il est connu sous le nom de Carducho, 
que se trouvent presque tous ses ouvrages ; les 
plus remarquables sont : le plafond de la biblio- 
thèque de TEscurial et diverses fresques dans 
les dottres , une Cène et une Circonctsion au 
palais de Madrid ; et surtout la fameuse Descente 
de croix placée dans une petite chapelle de l'é- 
glise de San-Felipe el Real, h Madrid. 

E. B— M. 

Lanzl, Storia pittoHcn. — Baldinacd. NotitU. — Tl- 
cozzi, Diiitmario, 

GARDiTCCi OU CABDUGHO (Ftnctfitxo), pein- 
tre, né à Florence en 1568, mort à Madrid en 
1638. 11 fût frère et élève de Domenico Car- 
ducci, et passa comme lui en Espagne, où, sous 
le nom de Carducho , fl travailla pour Phi- 
lippe III et Philippe lY, principalement au palais 
du Pardo, où sont ses meilleurs ouvrages. On 
trouve é^lement des peintures de ce maître à 
Tolède, à Valladolid, à Ségovie, à Salamanque, 
et dans d'autres villes d'Espagne. En 1633, il 
publia en espagnol un traité intitulé De las 
excelencias de la pintura, o dialogo de la 
pintura, sa difensa, origen, essencia, défini' 
don, modos y diferencias, in-A". Il tint long- 
temps à Madrid une florissante école de pein- 
ture, d'où sortirent Ricci et la plupart des bons 
peintres que posséda l'Espagne au dix-septième 
siècle. E. B— w. 

Baldinacd, Notifie. — Laml, Storia ptUoriea. — 11- 
cozzl. Dizionario. 

«CAREGNA (Gabriel), médecin dont la na- 
tionalité n'est pas bien connue, vivait dans la 
première moitié dn seizième siède. On a de lui : 
Summa diversarum qwestionum medicina- 
Hum; Bordeaux, 1520, in-fol. 

Carrère, Bibl. de la Médecine. 
GAREL DE SAINTE -6ARDB {Jacques)y 

poète et littérateur français , naquit à Rouen 
dans les premières années du dix-septième siè- 
de, et mourut , à ce qu'on croit, en 1684, à un 



flge avancé. H embrassa Tétat ecclésiastique, et 
obtint les titres d'amnônler 4 ^^ conseiller du 
roi. Après s'être livré à ta prédication , il ac- 
compagna en 1661, à Madrid, George d'Anbusson 
de la Fenillade, archevêque d'Embrun , envoyé 
comme ambassadeur extraordinaire à la cour 
d'Espagne. « Sa mauvaise fortune, dit Chapelain, 
« qui fbt son ami, le réduit à dépendre d'an- 
« trui. Il est eli Espagne, où il s'ennuie foute 
« d'occupation. » Il chercha à dissiper cet en- 
nui en travaillant à un poème épique dont 
le héros était Childebrand, et qui ayait pour 
sujet les Sarrasins chassés de France. A son 
retour à Paris, il en fit imprimer les quatre 
premiers chants, 1666, fai-12. Le nom seul du 
héros, malheureusement choisi, éleva contre 
l'ouvrage un préjugé que Texécution de l'oRuvre 
fttt lofai de détruire. Le grand justlder du Par- 
nasse acheva de ridiculiser l'auteur et le poème, 
d'abord dans sa neuvième épttre au marquis rie 
Seignelay , ensuite dans son Art poétique, par 
ces deux vers, souvent dtés : 

Oh te plaisant projet d'oit poste Ignorant. 

Qui de unt de héroa va choblr CblldebriDd ! 

En vain le sienr de Sainte-Garde substitua 
dans une nouvdle édition le nom de Cliaries 
Martel à celui de Childebrand, le public con- 
tinua de dédaigner un poème dont le plan, la 
contexture et le style étalent également videux. 
« Il semUait, dit l'auteur lui-même, dans une 
lettre àChapdain, qu'on eût défendu aux libraires 
de l'exposer en yente. » Il se console en se com- 
parant à Ménandre, dont les ouvrages ne furent 
goûtés qu'après sa mort. Chapelain fut presque 
le seul qui eut le courage de louer ses vers. 
Peut^tre était-il charmé de trouver en lui un 
personnage qui avait eu l'art d'en faire de plus 
mauvais que les siens? Il n'est guère d'aosst 
pitoyable dénoûment que cdui des Sarrasins 
chassés de France, A la suite d*ttn combat 
singulier de Childebrand contre le sultan Atiiîn, 
celui-ci a le dessous; le généreux vainqueur lui 
accorde la vie, à condition qu'il abjurera la M 
mahométane , ce que le sultan promet; mais 
n'ayant pas tenu sa parole, il est massacré par 
les siens dans la Tille de Tortose : 

L'Èbre à peine à Tortose aTalt reça sa iMnpie, 
Que ses propres aoldatsâTaneèrcntsa Parque. 

Carel voulut se venger de Boileau, en p«- 
bHant, sous le pseudonyme de Lerac (ana- 
gramme de son nom), ta Défense des Beaux- 
Esprits de ce temps contre un satirique; Pa- 
ris, 1671, in- 12. Il acheva de se couvrir de ri- 
dicule en essayant de justifier le chdx du 
héros Childebrand par la ressemblance de œ 
nom avec celui à' Achille. — On lui doit encore 
ôesItéfl€a:ions académiques sur les orateurset 
sur les poètes; Paris, 1676, in-12; et un antre 
mauvais poème, sous le titre hyperbolique de 
Louis XIV, le plus noble de tous les rois par 
ses ancêtres, le plus sage de tous les poten- 
tats par sa conduite, le plus admit ablede tous 



709 



GAREL — CARÊME 



les conquérants par ses vktfofréi ; Paris, 1675, 
in-4''. Et Yoilà l'homme que Chapelain recom- 
mandait aux bontés de Colbert , en le repré- 
sentant K comme un bel esprit et un savant 
« homme, poète, philosophe et orateur, qui a de 
« l'éléyation en ces trois genres , et qu'on ne 
« blâme que pour le trop grand amour quil a 
« pour la liberté, et de quelque inconstance dans 
« ses travaux. » Le titre d*orateur ne hii est 
sans doute donné ici que pour quelques sermons, 
qui ne paraissent pas avoir été imprimés. Quant 
à celui de philosophe , il lui est attribué pour 
avoir combattu le système de Descartes , que , 
d'accord avec son protecteur, il trouTait plus 
luisant que solide. Ses lettres contre la philo- 
sophie cartésienne ont été publiées à Paris en 
1663, par les soins de Tabbé de la Chambre. H 
avait aussi conçu le projet de réformer l'ortho- 
graphe; mais de plus habiles que lui ont échoué 
dans le même dessein. J. Lamocreux. 

Goajet, Bibliothèque française , tom. XVIII. — Gall- 
b«rt, Mémoires btoffraphi^^ de la Selm-lf^érienre, 
1. 1«. - CarpenUriana, p. Mo. - Mélamgtg de iilMro- 
tmre tirés des wumuserits de M. Chapelain, p. «M. — 
L«Iong. Biblioth, kitt. de la France, éd. Fontette. 

* CARBLLi (François)^ antiquaire italien, né 
en 1758, mort en 1832. Après avoir reçu une 
éducation distinguée, il fut attaché en qualité de 
secrétaire auprès du prince Caramanico, vice-roi 
de Sicile, et devint Inspecteur général des postes. 
Lii mort de Caramanico laissa Carelli sans em- 
ploi jusqu'en 1802, et il se consola de sa dis- 
grâce en cultivant les beaux-arts. Chargé d'ac- 
compagner les statues et les tableaux qui , d'a- 
près le traité de Florence, devaient être remis 
à la France, il passa trois années k Paris, et fut 
reçu associé de l'Institut national. Il revint dans 
sa patrie en passant par Milan, Venise et Aome, 
où il se lia avec les premiers archéologues du 
temps. A son retour à Naples , il fut chargé de 
l'administration de l'instraotion publique et des 
travaux publics. Les aflaires ne le détournèrent 
pas des beaux-arts, mais l'empêclièrent de pu- 
blier aucun ouvrage sur rarchéologie« excepté 
ue Dissertation sur roriçim de VarckUec- 
ture sacrée; Naples, 1831. 
Tlpaldo, BtoçraM deçH ttalianl MuetH. 

* CABBI.LI (Jean-Baptiste) , astronome ita- 
lien, natif de Plaisance, vivait vers le ndlien du 
seizième siècle. On a de lui : Tabula juxta 
motum horarium Pianetarum , dans Nicolas 
^\Tc\\j Bphemerides ; Venise, 1555, in-4'j — 
Tabulx cœlestium motttum; Venise, 1556, 
iD-4* ; — Ephemerides ad annos novendecim 
ab anno 1558 ad 1577, ad meridianwn Vene- 
tum, cum introductione et tractatu Astro- 
logiœ; Venise, 1558, 01-4". 

Weldler, Historia Miranomiae, p. ses. — Adctang, 
Mpplément à XOrïier, jtllQ. Gelehrien-Lexicou. 

«CARBLLO (Jérâme), ttiéologien italien de 
l'ordre des Fransciscains, natif de Schio dans le 
Vicentin, vivait dans la seconde moitié du dix- 
leptième siècle. H était lecteur de théologie et 



710 

définiteur de son ordre. On a de lui : Dottrina 
de' sacri riti owero esposizione dialogica so~ 
pra le rubriche del Brtviario romano per le 
monache ed anco per aUri; Venise, 1668, 
in-4'. 

l^BltoDt. Bfbl. deçH roiçarizt. 

€AiiÉMB (ifaHe-i4n/oine), l'nn des princes de 
l'art culinaire, naquit à Paris le 8 juin 1784, dans 
«m cliantier de la me du Bac, et mourut dans sa 
ville natale le 12 janvier 1833. Sa famine, chargée 
de quhize enfimts, était si pauvre, que son père 
l'abandonna dès qu'il put le faire recevoir pour sa 
nourriture chez un pâtissier. On raconte même 
que sa famille le laissa dans la rue, et qu'il dut 
à sa propre énergie, et à lapHléquIl inspira, son 
entrée chez un gargotier. Vers 1804,11 entra dans 
la maison princière de Talleyrand, où il déploya 
les connaissances qu'il avait acquises. Il devint 
l'élève de la Guipière, cuisinier de Napoléon. Le 
hixe de table devint considérable lors de la for- 
mation de l'empire, et Carême dirigea pendant dix 
ans la cuisine de celui quil a qualifié le plus spiri- 
tuel et le plus friand des princes de l'époque. En 
1814, il exécuta l'hnmense dtner qui fut donné, 
dans la plaine des Vertus, aux rois coalisés contre 
la France. En 181 5, il Ibt appelé à être le chef des 
cuisines du prince-régent de la Grande-Bretagne, 
et le quitta au bout de deux ans, parce qu'il ne 
pouvait supporter le climat. En 1821, il était rap- 
pelé parle prince, devenu roi ; mais Carême refusa. 
Lady Morgan, dans ses Lettres sur la France, 
a consacré un chapitre de son ouvrage à l'éloge 
de ce cuisinier, qu'elle considérait avec raison 
comme un maître en son art, et comme un ar- 
tiste désintéressé. Il a résidé quelque tetjops à 
Saint-Pétersbourg, comme chef de cuisme de 
l'empereur Alexandre. Fatigué par la rigueur 
du climat, il se retira , et sa grande réputation 
le fit appeler à Vienne, où il exécuta plusieurs 
grands dhiers dans la maison de l'empereur 
d'Autriche. Il a exercé son art aux congrès 
d'Aix-la-ChapeUe, de Laybach et de Vérone, 
au service du prince de Wurtemberg, de la 
princesse Bagration; enfin , au service du prince 
de la finance, M. de Rothschild. D aurait pu 
laisser à sa fille une grande fortune , au lieii d'un 
très-mince patrimoine, sll n'avait vécu en ar- 
tiste , et consacré de fortes somimes à Tlllustra- 
tion des ouvrages qu'il a publiés. Il passa des 
années à étudier l'ancienne cuisine romaine, 
à la Bibliothèque impériale, et H en conclut 
que les mets servis sur les tables si renommées 
de LucuHus, de Pompée, de César, etc., étaient 
foncièrement mauvais et atrocement lourds. 
Mais il en a loué la décoration extérieure , les 
coupes , les vases d'or, les amphores , la vais- 
selle d'argent ciselée, les bougies blanches et 
pures de TEspagne, les tapis de soie, les tissus 
d'Afrique, imitant la neige ; il admirait surtout 
les fleors et la musique. H étudia le sny^ P^~ 
dant dix ans , et consulta les ouvrages d'Api* 
dus , de Palladius, Vignole, etc. 

as. 



711 



CARÊME — CAREW 



tl2 



Il publia les résultats de ses études etdesa pro- 
^ pre expérience dans un ouvrage intitulé le Pâ- 
tissier pittoresque, grand in-8<*; Paris (Di- 
dot), 1815; 7? éd., 1825, 128 graTures. 

On doit encore à Carême : le MalUre d'hétel 
français, ou Parallèle de la cuisine ancienne 
et moderne, 2 vol. in-8", arec 10 planches ; — le 
Cuisinier Parisien, ou l'Art de la cuisine au 
dix-neuvième siècle, avec 21 planches, 1 toI. 
in'9^,réd,,iS^;-^lePdtUsierroffalPansien, 
avec41 planches; 1" éd., 1826; 2* éd., 1828, 2 vol. 
Paris ( Didot).yers la fin de sa vie, il inséra dans 
la Eevue de Paris une notice sur la manière 
dont Napoléon se nourrissait à Sainte-Hélène. 
Enfin il est auteur de projets d*architecture pour 
les crabellissements de Paris et de Saint-Péters- 
bourg, Paris, 1821 , 2 vol. in-fol. avec planches ; 
et il a laissé des mémoires inédits. 

Qui pourrait nier que ce ne Ait un artiste pas- 
sionné pour son art, quand on Ut l'espèce de di- 
thyrambe qu'il a publié, en tdte d'un de ses 
ouvrages, en mémoire de son maître la Gni- 
pière? 

« Lève-toi, ombre illustre t entends la vohL de 
« riMHnme qui Ait ton admirateur et ton élève. 
«Tes talents extraordinaires te valurent la 
« liaine et la persécution. Par la cabale, tnte vis 
« forcé de quitter ta belle patrie , pour aller en 
« Italie servir un homme puissant, dont tu avais 
« fait naguère les délices à l'Elysée-Bourbon 
« (Murât ). Tu suivis ton roi en Russie. Mais, hé- 
«clas! par une fatalité déplorable, tu as péri 
« misérablement, les pieds et le corps gelés par 
n rafTreux climat du Nord. Arrivé k Yilna, ton 
ft prince généreux prodigua l'or pour te sauver, 
« mais en vain. O grand la Guipière, reçois 
<c l'hommage public d'un disciple fidèle! En dépit 
« de tes envieux, je veux associer ton nom à mes 
«( travaux. Je lègue à ta mémoire mon plus bel 
« ouvrage. H attestera dans Tavenir l'élégance et 
<c la somptuosité de l'art culinaire au dix-i|eu- 
« vième siècle ; et si Yatel s'est illustré par un 
« point d'honneur cher à tout homme de mé- 
« rite, fa fin malheureuse, ô la Guipière , te rend 
<( bien digne d'illustration ! C'est par ce point 
« d'honneur que tu voulus suivre ton prince en 
(c Russie , quand tes cheveux blancs semblaient 
« t'assurer un plus beau destin k Paris : tu 
« partageas le triste sort de nos vieux vétérans, 
<c l'honneur de nos phalanges guerrières, péris- 
« saut de faim et de soif..... » 

Carême a, dans une note, fait connaître com- 
bien les princes , maréchaux, etc., ont perdu de 
cuisiniers en 1812, dans la retraite de Russie, 
en même temps que La Guipière. £m. Is. 

IVoUce de M. Frédéric Fayot, Livré des Cent^tu iSM, 
XII, 991-S19. - Notei mss, de lafamiile. 

C2ARBNA ( Paul-Emile ), jurisconsulte italien, 
né à Carmagnola en 1737, morte Turin en 1823. 
n fut longtemps professeur de droit À Tuniver- 
site de Turin, et devint sénateur en 1814. On 
a de lui : De adqvirendo rerum dominio; de 



Testamentis; deLegatis et Fidei ComnUssis; 
de Crimânibus, et de Fendis. 

Tlpaldo. 0to0ra/la degU ItaU UltatH. 

CABBNCT (Paul'MaximilienrCasimir dc 
QoÉLEN DB Stder db Cadssadb, prinœ de), 
fils atné du duc de la Yauguyon. ( Voy. Vau- 

GUTON.) 

GARBifo {Aloys de), médedn italien» né à 
Pavie en 1766, mort en 1810. H embrassa la pro- 
fession de son père, et Ait reçu docteur en 1787. 
En 1788, il vint à Vienne, où pendant qiiatra 
ans il étiJKiia la médecine et la chirurgie; puis U 
se livra dans cette ville k la pratique, et s'ap- 
pliqua surtout k propager la vaccine. On a de 
lui : Observationes de epidemicaconstitusêone 
anni 1789 i» cioico nosocomio Viennensi; 
Vienne, 1790, in-8*, et 1794, in-S"*. — Disser- 
tazionimedico-chirurgiche pratiehe, estratte 
dagli atti délia Aceademia Giuseppina, e tra- 
dotte eoir aggiunta di alcune note; Vienne, 
1790, in-8'; — Voce al popolo per guardarsi 
delV attaeo del vajuolo; Vienne, 1791 ; — Jeu- 
ta$n^en de morbo pellagra Vindobonx obser- 
oo^a; Vienne, 1794, in-8'', et à la fin de la 2* édi- 
tion des Observationes, etc.; ^ Saggio sullx 
maniera di allevare i bambini a mano; Pavie, 
1794, in-8<*;— Veber die Kuhpocken (sur la 
vaccine); Vienne, 1801, in-8*. * une traduction 
latine de l'ouvrage de Jenner sur la vaaâne ; 
Vienne, 1799, in-4*, et du Dtscours sur les 
Systèmes de Bfascati, Leiprig, 1801, in-8*; — 
une édition de VApparatus mediceaninum, do 
Mirabelli; Vienne, 1801, in-8'. 

Calitoen, MedMnitchet Celehrt. Lexie. 
*CABEiu {Antoine -Raphaël), roédeon 
italien, natif d'Arona dans le Milanais, vivait à 
Bfilan vers le milieu du dix-septième siècle, 
n a publié une satire contre les médecins, doot 
void le titre : le Confusioni de* medici, in ctti 
si scuoprono gli errori e gV inganni di essi; 
Milan, 1613, in-S*". Un médecin de Vercelli, ca- 
ché sous le nom de Régnier Perrucha, répondX 
à cette diatribe dans V Apologie de' medici; SG- 
lan, 1665,in-8^ 

Corte« dei MedM Mtlameri, p. 187. -BtafrapMe 
tnédicale. 

CÂftBW (Biehard), littérateur anglais, aé 
en 1555 dans le comté de Comouailk», mort en 
1020, publia, en 1594, une traduction des cinq 
premiers citants de la Gierusalemme do Tasse. 
Carew suit exactement l'auteur sur lequd il 
s'exerce, et il est parfois aussi heureux que fidèle 
dans la manière dont il rend les idées et les ima- 
ges de l'origina]. Cette traduction ne Ait pa« 
achevée ; et celle de Fairfax, qui parut dès 1600, 
et qui jouit d'une haute estime en Angleterre, 
fit oublier le travail de Car«w. On a encore de 
Carew une Description de ComowûlUs: 
Londres, 1602, hi-4*, et quelques autres ouvra- 
ges qui n'offrent plus aucun intérêt. 

Rétrospective Review, 18», L 111, p. as, 80. - Weod, 
MkewB Oxonienses. 

GARBw (Georye), comte DE ToTNcss, baron 



713 



CA.REAV t- CAKEY 



7U 



Càrew db Clopton, dans le comté de War- 
wick, hoinme d*État anglais, né en 1557, mort 
le 27 mars 1629. Il appartenait à une famille 
dont l'illustration historique remonte an règne 
de Henri r'. An sortir de TuniTersité il emlNrassa 
la carrière mflitaire, et servit en Irlande contre 
le comte de Desmond et d'antres rebelles. En 
1580 il fut nommé gouremeur de la forteresse 
d'Askeaton, etdix ans pins tard lieutenant général 
d'artillerie. Après avoir été un des chefs de 
Texpédition contre Cadix , il devmt en 1599 lord 
président du Munster, trésorier de Tannée, et un 
des lords juges dlrlande. En prenant possession 
de son gouvernement, il trouva les affaires dans 
l'état le pins déplorable , et n'eut à opposer à 
l'insurrection que 3,000 hommes d'infanterie 
et 250 cavaliers. Cependant^ à force de pru- 
dence et de vigueur, il triompha des rebelles, 
battit un corps d'Espagnols qui venaient à leur 
secours, fit prisonniers Desmond et O'Connor , 
et s'empara du chAteau de Dunboy en 1A02. Il 
fut récompensé par le gouvernement de Guem- 
sey, parla pairie sous le titre de baron Garew de 
Clopton, parla place degrand maître de l'artillerie 
et celle de consefller privé. A Tavénement de 
Charies F', il fut créé comte de Totness. Après 
sa mort, son fils naturel Thomas StafTord pi]i)lia 
Hiberna pacata; Londres, 1633, in-fol. Cet 
ouvrage, rédigé sous la direction de George Ca- 
revr, était une histoire de ses campagnes en Ir- 
lande, n avait laissé encore un grand nombre de 
documents sur l'histoire de ce pays ; ils sont res- 
tés manuscrits k la bibliothèque Bodiéenne, et 
forment quatre volumes. 

Wood, Mhen. Oxcn. — Biographie Britannica, 
GABBW (George), diplomate anglais, frère de 
Richard Carew, né dans la seconde moitié du 
seizième siècle, mort vers iei3. Il voyagea au 
sortir de l'université d'Oxford, où il avait été 
élevé. A son retour il s'adonna au barreau, et de- 
vint secrétaire du lord chancelier Christophe 
Qalton. En 1597, il fut envoyé en ambassade 
auprès du roi de Pologne, et deux ans plus tard 
à la cour de France. Pendant son séjour à Pa- 
ris, Carew se lia intimement avec deThou, qui, 
dans le 121* livre de son Histoirey profita des 
renseignements de l'ambassadeur aidais. Celui- 
ci, revenu en Angleterre en 1609, adressa à Jac- 
ques 1*'^ une Selation de Vétat de la France. 
Cet ouvrage, qui atteste à la fois la perspicacité 
et le talent d'écrivain de Carevr, resta longtemps 
manuscrit; il tomba entre les mains du comte 
Hardwicke, et ftit communiqué iiar lui au doc- 
teur Birch, qui le publia en 1749, à la fin de son 
Jiistorical view ofthe negotiations between 
the courts of England, France and Brussels, 
from the Year 1592 to lftl7. 

VfooâtAtKaUB Oxùnientet, — Rose, BiograpMêoi die- 
Uonary. 

CAREW (Nicolas), gentilhonmie anglais, né 
vers la fin du quinzième siècle, exécuté le 3 mars 
1539. Parent d'Anne de BoUeyn, il fut quelque 



temps favori de Henri ym. Mais il ne tarda pas 
à s'attirer la disgrAoe de ce prince capricieux et 
cruel. En 1539 , il s'engagea avec le marquis 
d'Exeter, lord Montagu et sir Edward Neville, 
dans une conspiration qui avait pour but de pla- 
cer le cardinal Polus eur le trône. Le compk>t 
fut dénoncé par Geffroy Poole, frère de Ion! 
Montagu, et tous les coi^urés eurent la têto 
tranchée. 

Ungard, Hiit, o/Engktnd, — Rose, Biog. dkt. 

GABBW (Thomas)y poëte anglais, né dans 
le Devonshire eo 1589, mort en 1639. Il était 
un des chambeUans (gentleman qfthe Privy^ 
Chamber) de Charies ^^ Cité pour lagr&cede 
ses manières et son goOt pour les lettres, il 
brilla parmi les plus beaux esprits de la cour. 
La poésie amoureuse était alors fort en vogue; 
chaque riroeur célébrait, à grand renfort de con- 
cetti empruntés à l'Italie, des maltresses plus ou 
moins imaginaires. Carew écrivit des chansons, 
des sonnets, des élégies, des pastorales, des épi- 
taphes. Il n'est pas exempt des défauts qu'on 
regardait alors comme des beautés ; il a de la 
grâce, de l'esprit, de la facilité; mais il blesse 
parfois les lois de la décence, et il est plus ingé- 
nieux que sensible. Ses Pœms oot été imprimés 
à Londres en 1640. 

SMroipêttîoe Btview, t VI. p. iM-tiT. - Mog. Britan. 
- CU)ber, LéoM of the EngUih PoeU. - Biographia 
dramatiea. 

GABBT (ffenri)f musicien et poète anglais, 
fils naturel de George Saville, marquis d'Hali- 
fax, né à la fin du dbc-septième siècle, mort en 
1743. Il eut pour maîtres de musique Linnant, 
Rosengrave, Geminiani. Malgré de si habiles 
professeurs, Carey ne s'éleva pas au-dessus de la 
médiocrité. Homme de plaisir et dissipateur, il 
finit par se trouver dans une position si déplo- 
ralde, qu'il se tua de désespoir. Son meilleur mor 
ceau est le fameux chant national God save the 
Kingï qu'on a, sans aucun fondement attiibué k 
Hœndel, ainsi que la charmante ballade Sally in 
Qur Alley, autre ouvrage de Carey. Ce musicien 
publia, en 1732, six cantates dont il avait fait les 
paroles et la musique; il composa aussi les airs 
de plusieurs comédies (Profvohed husband; the 
Contrivances , etc. ) et de quelques farces repré- 
sentées au théâtre de Goodman fields. Il publia 
toutes ces ballades et chansons sous ce titre i 
the Musical century, in onehundred english 
ballads on varUnis subjets, and occasions; 
Londres, 1740, in-4o. 

Biog. dram, — Fétli, Biographie tÊniverselle des Mu- 
ticient. 

GABET (George Savile), musicien et poëte 
anglais, fils de Henri Carey, naquit vers 1740, 
et mourut en 1807. Héritier de l'esprit et des 
infortunes de son père , il fit comme lui, pour vi- 
vre, un grand nombre de chansons populaires, 
n composa aussi des comédies bouffonnes. Ses 
antres ouvrages sont lAncUects in prose and 
verse; 1771, 2 vol,; — lecture on iiimkkrfj,; 



715 



CAREY 



MG 



1776 ; — il Burai Kamblé; 1777 ; — ' Balnea, 
or skMchei of the différent waterU^- pla- 
ces in England; 1799. 
HOM, If&m BioçrapkietU DieUammf, 

«CÂRBT {Henri), comte de Monmonfli, IH- 
tératear anglais, né en lô96, mort en 1661. n 
Alt élevé à Oxford. Forcé, par let troubles delà 
rérolutioii anglaise, de yivre dans la retraite, il 
seoonsola par la culture des lettres. Ses ouTra- 
ges, qui consistent surtout en traductions, sont 
très-nomtiraux. Les prindpaux sont : Romulus 
and Tarq'u^, or de principe et iyranno^ 

traduit de Malveui; Londnw» 1637«in-ia; — 
Bisiorical r0lationM of the united provinces^ 
and(^ FUmders, traduit de BentivogUo; Lon- 
dres, 1652, tn-ibl.; ^ Jiistory qfthe wars in 
FUmderSf traduit du même; Londres, 1654, in- 
fol. ; — Àdvertitsement Jrom Pamassus, in 
two {ctnturieiy with the Politie touchsione, 
traduit de Boccalini; Londres, 1656,in-fol.; — 
Politie di»eour$e$, in six books, traduit de Pa- 
mta; Londres, 1657, in-fol; — History of Ve- 
nise, traduit du même ; Londres, 1658, in-fol. ; 
— the Use of passions, traduit de SenauH; 
Londres, 1649 et 1671, in-S*"; — Mon become 
gtOlty, or thê corruption of his nature bf/ 
sin, traduit du même; — Capriata's History 
qfltalyi 1663,in4bl. 

BoK» New BiograpMeai DIetUman/. 
*GAmKT (Jean), pédagogue anglais, né en 
Irlande en 1756, mort à Londres en 1829. 
Après avoir achevé ses études en France, il 
revint en Angleterre, et s'y livra k renseigne- 
ment du français, du grec et du latin. H dé- 
buta en 1800 par une prosodie latine, qui fut 
suivie de plusieurs ouvrages élémentaires du 
même genre : Skeleton qf the latin accidence ; 
1803; — Alphabetic Key ta Propria qu^e ha- 
URus ; tSOà;^ Practical Bnglishprosody and 
versification ; 1809 ; -^ Clavis Metrico-Virgi- 
liana ; — the Eton prosody illustrated; — 
Introduction te english composition and elo- 
cutien, etc. Los travaux de Carey comme édi- 
teur furent considérables. H publia : le Virgile 
de Dryden, 1803 et 1819, 2 vol. in-8° ; — cin- 
quante volumes de la collection connue sous le 
nom de Regcnfs classics; — le Dictionnaire 
de Ainswortb ; — on Abrégé du même ouvrage; 
^Gradus ad Pamassum ; 1824 ; — le texte la- 
tin des Gommons prayers, dans l'édition poly- 
glotte de Bagster ; — un Abrégé du lexique grec 
de Schleusner ; — Ruperti Commentarius in 
lÂvium , etc. Carey a traduit du français les 
Bataves de Bitaubé, les Petits Émigrés de ma- 
dame de Genlis ; de Tallemand, les lettres sur la 
Suisse de Lebman. Il a fourni im assez grand 
nombre d'articles an ScAoo/ Magazine de Phil- 
lipsy et an Gentleman's Magazine, 

note, Nêw Biog. Dietionary, 
ckmn {WiUiam), orientaliste et mission- 
Mire angjùds , né à Paulerspury, dans le Nor- 



tfaamptonsbire, en 1761 ; mort d*apoplexie à Se- 
rampouren 1834. Ëlevé par son père , maître 
d'école de village, il exerça jusqu'à vingt-quatre 
ans la profession de cordonnier, tout en appre- 
nant, À ses moments de loûâr, le latin, le grec, 
rbébreu , et en s'occupant de prédication reli- 
gieuse. En 1785, il se fit agréger à la secte des 
baptistes, fut choisi pour pasteur en 1787, et 
partit six ans plus tûrd, avec sa famille, poar 
le Bengale, dans l'intention de prêcher l'Évan- 
gile aux Indiens. Le manque d^argent le força 
d'accepter la direction d'une fabrique d'Indig» 
près de Malda. En 1799, il quitta cette rési- 
dence pour Sérampour, siège principal des 
missions protestantes dans l'Inde. Il établit daos 
cette dernière ville une école, des prédications 
régulières, et une imprimerie pour la publication 
de la Bible dans les divers dialectes indiens. 
Nommé en 1801, lors de la fondation du collège 
du fort William par le marquis de Wellesley, 
professeur de sanscrit , de bengali et de mab- 
ratta, il fut reçu, en 1805, docteur en théolo- 
gie et membre de la Société asiatique de Cal- 
cutta. Dès lors, sans négliger ses devoirs de 
missionnaire, il se livra plus que jamais aux tra- 
vaux philologiques. Ses ouvrages, tons imprimés 
k Sérampour, sont : Granmaàre mahrattCy 
1805; — Grammaire sanscrite, 1806, in-4^; — 
DicOonnaire mahratte, 1810, in-8® ; — Gram- 
maire pundjabi, 1812, in-8°; — Grammaire 
telinga^ 1814, in-S*"; — /^ic/tonnasre ben- 
gali, 1818, 3 vol. in-4®; réimprimé en 1825, 
même format, et en 1827-1830, 3 voL isk^ ; — 
Dictionnaire bhotanta , 1826, in-4«; — une 
Grammaire du même dialecte, publiée par le 
docteur Afarsham. Carey avait préparé un Dic- 
tionnaire sanscrit t qui périt dans l'incendie de 
l'imprimerie dp Séram|K>ur. Les versions de la 
Bible qui sortirent de cette imprimerie célèbre, 
et auxquelles Carey prit une grande paît, coat 
nombreuses et dans les dialectes suivants: sans- 
crit, hindou, bris-bbassa, mahratte, bengali, 
crisse ou origa, telinga, kumate, roaldivien, ^i- 
zaratte, buloshe, pushtoo, puiyabi ou sliekh, 
cashmir, assam , birman, pâli ou maliudha, ta- 
mul, cÎDgalais, arménien, malais, hindoustani et 
persan. Le missionnaire anglais, qui eut ainsi le 
mérite de contribuer à rendre les saintes Écri- 
tures accessibles à près de deux cent millioa? 
d'hommes, ne neigea pas la littérature indienne, 
et publia, entre 1806 et 1807, le Ramayana, texte 
original, soigneusement collationné sur les ma- 
nuscrits les plus authentiques. 

Rose, Nno Bioçraphical DicL 

cjlEET ( pélix)^ fils aîné de WilKara, né et | 
1786, mort le 10 novembre 1822. Comme son 
père, il se rendit dans llnde, et se fixa k Séram- | 
pour, où il mourut. Il laissa : Grammaire de la 
langue birmane; Sérampour, 1 814, |m-8*; — une 
traduction du Pilgrin Progress, en bengali; — 
le Vidyahararvouli, ouvrage d'anatomie, a 
bengali, formant le tome r*" d*9ne£ncyelapédt$ 



717 



CAREY 



718 



bengalie, «I d'autrw ouvrages (U plopart ioé- 
dito) traduite da birman. 

QortoD, Uioçr, 4ict. 

*GÂRBf IS'C' ), célèbre économiste améri- 
cain, né ver» la fin du dix-huitième siècle k 
Phiiadelpiiie, où il a exercé longtemps la pro- 
fession de libraire. On lui doit les ouvrages 
suivants : Jissay gn the rate of wages, wUh 
anexamination o/lhecause^qfthe d\fferenc$ 
in the conditiQn qf the lalwunng population 
throughout the world ( Essai sur le taux 
des salaires, suivi 4e recherches sur les causes 
des diCTéreoces qiie présente la condition des po- 
pulations ouvrières dans les diverses contrées) ; 
Piûladelpbie, 1835; — Prindples qfpoUtical 
economy ( Principes d'économie politique) ; Phi- 
ladelphie, 1837-1840, 3 vol. ln-8*; — the Cré- 
dit System of France, Great-Britain and the 
United'States (du Crédit en France, dans la 
Grande-Bretagne et aux États-Unis); Phila- 
delphie et Paris, 1838, in-S"*; — Answer to 
the questions : What constitutes currencyf 
What are the cames qf the unsleadiness 
qf the currency ? and what is thfi remedy 
(Réponse aux questions : Qu'est-ce que la cir- 
culation? Quelles sont les causes de son instabi- 
lité, et que) en est le remède ?}; Philadelphie, 1 840, 
in-8*' j — the Past,the Présent and the Future 
( le Passé, le Présent ^t TA venir ) } Philadelphie, 
1848, 1 vol. gr.-m-8<»; —the Harmony qfin- 
terests agricultural , mant^facturing and 
commercial ( THarmonie des intérêts agricoles, 
manufacturiers et commerciaux) ; Plûladelphie, 
1851, 1 vol. in-8°; — the Prospect agri^ 
cuUural, mantifaeturing , commercial and 
financiaX, at the opening of the year 1851 
(Perspective agricole, manufacturière, commer- 
ciale et financière, au commencement de l'année 
1851); Philadelphie, 1851 , m-8^ 

Void le jugement qu'a porté Mac-Culloch, dans 
sa JÀttérature de viconomie politique, sur les 
Principes d'économie politique, l'ouvrage fon- 
damental de Carey : « Cet ouvrage, fruit de nom- 
breuses recherches, est écrit dans un bon esprit; 
mais il est indigeste , manque de critique, et ne 
brille ni par la clarté ni par la netteté des princi- 
pes. La plupart des conclusions de l'auteur sont 
déduites de renseignements statistiques d'une au- 
torité très-douteuse, ou susceptibles d'interpréta- 
tions diverses. » M. Cb. Coquelin pense que ce 
jugement ne doit pas être accepté sans examen.... 
« Que l'on adopte ou que Ton repousse, dit-il, la 
manière de voir de M. Carey, fl faut reconnaî- 
tre qu'il se rencontre dans ses ouvrages un 
grand nombre d'idées neuves, originales, di- 
gnes de l'examen le plus sérieux. » A l'appuj 
de cette opinion, nous ferons remarquer que 
M. Carey est le premier qui ait établi, dans ses 
Principes d'économie politique, l'existence de 
cette belle loi de l'harmonie des intérêts dans la 
production agricole et industrielle, si ingénieu- 
sement développée et complétée depuis par 



M. Bastiat dans son livre des Barmonie» écono- 
miques. 

L'ouvrage intitulé le Passé, le Présent et 
V Avenir est l'un des plus substantiels de l'au- 
teur. M. Carey y étudie, appuyé sur les faits, la 
marche de l'humanité, depuis l'origme des so- 
ciétés jusqu'à nos jours. Il nous la montre es- 
clave d'abord des forces de la nature, mais par- 
venant par degrés k les dominer, et à en faire les 
instruments dociles de sa volonté. Combattant 
la théorie de la rente de Ricardo , il s'attache à 
démontrer i" que, dans tout pays, on a commencé 
l'œuvre de la culture sur les sols mfertiles, 
comme les plus faciles à travailler ; V que ce 
n'est qu'à la suite de l'accroissement de la popu- 
lation et de la richesse que l'on a passé aux sols 
plus fertiles; 3* qu'avec l'accroissement de la 
population et de la richesse, et avec l'eitension 
de la culture, le travail de l'agriculteur est de- 
venu plus productif; 4* qu'à cette augmentation 
correspond celle de la part du travailleur dans 
la production, et une diminution de la part du 
propriétaire; 5** que l'accroissement de la po- 
pulation et de la richesse, ainsi que l'extension 
de la culture, sont accompagnés d'une améliora- 
tion graduelle de la condition physique , morale, 
intellectuelle et politique du travailleur, avec une 
tendance constante vers l'égalité. 

4)ans son ouvrage sur le Crédit en France, 
en Angleterre et aux États-Unis, M. Carey 
défend , avec d'excellentes raisons, le principe 
de la liberté des banques. 11 soutient la même 
thèse, avec de nouveaux arguments et de nou- 
veaux laits, dans son travail sur la Circula" 
Cion. 

Partisan de la liberté des échanges en prin- 
cipe, M. Carey, par une inconséquence assez 
étrange, est l'ennemi de cette liberté en ce qui 
concerne son pays , surtout au point de vue de 
ses relations commerciales avec l'Angleterre, 
dont l'immense prépondérance industrielle lui 
parait un obstacle permanent au développe- 
ment manufacturier des autres pays. La haine 
pour l'Angleterre et, nous avons regret d'ajou- 
ter, pour la France, amsi qu'une admiration ex- 
clusive de sou pays, se manifestent trop fré- 
quemment dans les travaux économiques de 
M. Carey , et leur donnent quelquefois le ca- 
ractère du pamphlet. 

M. Carey a publié un grand nombre d'articles 
d^économie politique dans les revues américai- 
nes. Il s'est fait connaître en France par une po- 
lémique très-vive , dans le Journal des Écono- 
mistes, contre M. Bastiat et ses amis, an sujet 
de la priorité de l'idée de Tharraonie des intérêts 
entre le capital et le travail, ainsi que sur les 
questions relatives à la théorie de la rente. 
Retiré depuis quelques années des affaires, 
M. Carey vit dans sa maison de campagne aux 
environs de Philadelphie, s'occupant de ses 
études de prédilection, et publiant, sur les faits 
économiques de quelque importance qui se pro- 



719 



CAREY — CARIBERT 



720 



duisent aox Étato-Unis, des brochures tovùours 
lues ayec empressement. A. Lecott. 

Documents inédits, 

GARKZ (Joseph), habile imprimeur français, 
naquit à Toul en 1753, et mourut dans ia même 
▼ille en 1801. H pritd*abord peu de goût pour 
la profession k laquelle il était destiné, et qui 
était exercée par son père, imprimeur de Téré- 
ché. Quelques dispositions pour Tart musical 
lui firent d*abord préférer Tétat de chanteur. Il 
fut, dit-on , reçu k TOpéra en cette qualité ; 
mais il eut le bon esprit de revenir dans son 
pays natal, où Tattendaient des succès plus 
réels dans l'art typographique. Un des premiers, 
il se liyra k des essais et à des expériences qui 
avaient pour but de snbstitaer des planches de 
métal fondues aux caractères mobiles employés 
communément, etde les foire servir à limpression 
aumoyen d'un mécanisme assez simple. La réus- 
site de ces premiers essais lui assure, incontes- 
taUeraent, le mérite d'avoir, par d'heureuses 
applications du elichage, fait faire un grand 
pas à la stéréotypie. C'est, an surplus, le témoi- 
gnage que lui rend Camus, dans s(ni Histoire 
du Polytypage et de la Stéréotypie; Paris, 
Renouard, 1803, ln-8* (p. 58 à 65). Le savant 
bibliographe expose en détail les procédés k 
l'aide desquels Garez parvint k imprimer, «en 
1786, un livre d'église noté , en deux volunffes 
grand iaS**, de plus de 1,000 pages char 
cun, et successivement, de la même manière , 
vingt volumes de liturgie on dlnstruetion à 
l'usage du dioeèee de Toul. Carez fut saitout 
encouragé dans ses essais par deux hommes 
distingués qui habitaient alors la ville de Toul : 
M. de CalfarelH, devenu depuis préfet de TArdè- 
che, et M. de Ciund, directeur des fortifications. Il 
appela d'abord ses éditions omotypes , pour 
exprimer la réunion de plusieurs types en 
un seul. Ses travaux dans ce genre furent in- 
terrompus par la révolution. Carez en embrassa 
la cause avec enthousiasme; dès lors les préoc- 
cupations de la politique parurent l'absorber, et 
lui firent né^^Uger les intérêts de l'art et de son 
établissement Lors des élections qui eurent lieu 
pour le choix des députés à l'assemblée légis- 
lative, Carez obtint un grand nombre de suffrages, 
et fut élu le troisième sur huit qui devaient com- 
poser la dépotation du département de la Meur- 
Uie (1). Ses connaissances l'appelaient naturelle- 
ment à faire partie du comité des assignats ; il y 
rendit de grands services, par les lumières qu'il 
répandit sur la flibrication et l'impression du 
papier-monnaie. H vota constamment avec la 
majorité ; et lorsque le terme de son mandat fut 
expira, il revint k Toul, pour reprendre ses tra- 
vaux accoutumés. H écrivait è un de ses amis , 
le 20 octobre 1792: « Me voilà, de législateur 
< que j'étais, redevenu compositeur. Tous mes 

(1) La Biographie des Contemporains, d'Arnaolt, de 
Jouy. etc., lui donne, par erreur, le tUrc de dépoté de 
la Mowlle. 



« ouvriers m'ont quitté pour prendre mleni; 
« je les remplace comme je puis ; et quoiquej'aie 
« les doigts engourdis, j'espère remplir ma nou- 
«I velle tâche avec succès. » Il y parvint en effet, 
en imprimant, suivant les procèdes inventés 
par lui, un dictionnaire de la Fable tt une Bible 
latine en caractère fumpareUle, Camus, dans 
l'ouvrage cité ci-dessus, a donné une page /oc- | 
sinUU de cette Bible. Dans cet intervalle, les ar- 
mées de la coalition avaient menacé nos frontiè- 
res de Test; Garez n'hésita pas à se ranger an 
nombre de eeux qui voulaient défendre le terri- 
toire. Comme ses sentiments patriotiques étaient 
connus, il fVit choisi pour commander le batail- 
lon de garde nationale auxiliaire que la ville de 
Toul fit marcher vers les bords du Rhin. Cette 
petite campagne fort glorieuse, autant qu'elle 
put l'être, eut pour résultat le dégagement 
des lignes de Wissembouiig, la reprise de celte 
ville, et la levée du blocus de Landau. Après le 
licenciement des gardes nationales, Carez rerint 
encore è son imprimerie, et fit paraître, soit 
comme éditeur, soit comme auteur, différentes 
publications patriotiques. Son premier ouvrage 
fainn Alphabet républicain (I79i3),in-16y des- 
tiné à inculquer aux enfants les premiers élé- 
ments de la lecture. Il oompon ensuite pour ia 
jeunesse un livre intitulé F Ami des jeunes ré- 
publicains ;Tùa\ (1793), pet.in-12de 180p., qui 
porte l'empreinte de l'oflervescencede l'^oque. 
Il est probable que Carez ne conservait plus les 
mêmes sentiments exaltés de républicanisme 
lorsqu'il fut appelé, en 1801, à la soos-préfiBctnre 
de Toul. Mais il ne jouit pas longtemps de cet 
emploi, la mort l'ayant enlevé dans l'année même 
de sa nomination. Il était d'un caractère eigooé 
et quelquefois même &cétienx, an point que ses 
amis l'avaient surnommé le frère LazsU Nous 
trouvons un exemple de cette disposition daas 
sa correspondance, lorsqu'il traite de citoyen- 
nissime un de ses amis, aussi patriote qn^lni. 

J.L. 

Documents manuscrits itiédits, — CorretpomdMn 
autographe de Joseph Carez. — Camus, Bietoire du 
Polgtfpaçeet de la Stéréotjfpie. 

* GA BBZÂNO ( Albert ) , historien itahen, du 
clergé régulier, vivait vers le milieu dn dix-sep- 
tième siècle, n publia l'ouvrage de LucAssarim, 
délie Bevoluzioni di Catalogna, con annota- 
zioni sopra i luoghi principali; Gênes, 1647, 
ln-4V 

Adetang, nippL à JScfaer, jiUgem. Celehrten-Lexiruo 

GABIBBBT OU BABIBBBT, l'aluédes fils de 

Clotaire I", eut le royaume de Paris pour soa 
lot; et dans le partage qui suivit la mort de ce 
prince en 562, Caribert obtint en outre un cer- 
tain nombre d'autres villes, entre autres Avran- 
ches et Marseille. Pendant son règne, qui ne dura 
guère plus de cinq ans, il se monta'a ami de la 
paix et de la justice. Doué d'une éloquence na- 
turelle, il protégeait la culture des lettres; et la 
sagesse des instructions quil donnait à ses am- 
bassadeurs lui attirait le respect des autres 



721 



CÀRIBERT 



732 



princes. « Au liea d'ayoir Fair rade et goerrier 
de ses ancêtres; dit M. Angostîn Tlikrry dans ses 
BécUs mérovingiens, le roi Haribert affectait 
de prendre la contenance calme et un pea 
lourde des magistrats qui, dans les Tilles gui- 
loises, raMhdent la justice d'après les lois ro- 
maines, n avait même la prétention d*ètre sa« 
vant en jurisprudence, et aucun genre de flatte- 
rie ne lui était plus agréable que Téloge de son 
habfleté comme juge dans les causes embrouil- 
lées, et de la fodlité arec laquelle, quoique Ger- 
main d'origine et de langage, il s'exprimait et 
discourait en latin. » Le P. Daniel fait observer 
N qu'un rot de ce caractère était en ce temps-lè 
une diose plus rare qu'un roi gotnier, les yertus 
militaires étant beaucoup moins eo opposition 
avec quelque barbarie qui restait encore dans l'es- 
prit des Français, que toutes ces qualités et toutes 
ces vertus civiles et politiques. » Ce qu'il y a de 
sûr, c'est que des dispositions moins pacûques 
auraient valu à Caribert une plus grande popula- 
rité. Sous son règne commença la puisMnce des 
maires du palais, qui devaient bientôt devenir les 
maîtres de l'État, pour avoir su d'abord se fitire 
les chefs de l'année. 

Une autre particularité remarquable, c'est que 
Caribert est le premier roi de France qui ait été 
excommunié, non par le pape ( sa puissance ne 
s'étendait pas encore aussi loin) , mais par l'é- 
▼éque de Paris. L'incontinence du roi, inconti- 
nence d'ailleurs commune k tous les princes 
francs de l'époque, fut la cause de cette excom- 
munication, qui, du reste, n'eut pas de suites fort 
graves. Mais laissons encore parler ici le savant 
nanatenr des temps mérovini^flBS : 

« Le roi Haribôrt prit en même temps pour 
maîtresses deux sœurs d'une grande beauté, qui 
étaient au nombre des suivantes de sa femme 
Ingobergbe. L'une s'appelait Markowèfe, et por- 
tait l'habit de religieuse ; l'autre avait nom Méro- 
flède ; elles étaient illles d'un ouvrier en laine, 
barbsure d'origine, et leutes du domaine royal. 

« Ingoberghe, jalouse de l'amour que son 
mari avait pour ces deux femmes, fit tout ce 
qu'elle put pour l'en détourner, et n'y réussit 
pas. N'osant cependant maltraiter ses rivales, 
ni les chasser, elle imagina une sorte de strata- 
gème qu'elle croyait propre à dégoûter le roi 
d'une liaison indigne de lui : elle fit venir le père 
des deux jeunes filles, et lui donna des laines à 
carder dans la cour du palais. Pendant que cet 
homme était à l'ouvrage, travafllant de son 
mieux pour montrer du zèle, la reine, qui se te- 
nait à une fenêtre, «j^pdà son mari : « Yenex, 
loi ditreUe, venez ici voir quelque cliose de non- 
veau. » Le roi vint, regarda de tous ses yeux ; et, 
ne voyant rien qu'un cardeur de laine, il se mit 
en colère, trouvant la plaisanterie fort mauvaise. 
L'explication qui suivit entre les deux époux fut 
violente, et produisit un effet tout contraire à 
celui qu'en attendait Ingoberghe ; ce fut elle que 
le roi répudia, pour épouser Méroflède, 



« Bientêt, trouvant qu'une seule femme légi- 
time ne lui suffisait pas, Haribert donna solen- 
nellement le titre d'épouse et de reine à une fille 
nommée Théodehilde, dont le père était gardeur 
de troupeaux. Quelques années après, Méroflède 
mourut, et le roi se hftta d'épouser sa sœur 
Markowèfe. H se trouva ainsi, d'après les lois 
de l'Église, coupable d'un double sacrilège, 
comme Irigame et comme mari d'une femme 
qui avait reçu le voue de religieose. Sommé de 
rompre son second mariage par saint Germain, 
évéque de Paris , il refusa obstinément, et fut 
exconununié. Mais le temps n'était pas venu où 
l'Église devait faire plier sous sa discipline l'or- 
gueil brutal des héritiers delà conquête; Harf- 
bert ne s'émut pomt dHme pareille sentence, et 
gsrda près de lui ses deux femmes. » 

Caribert mourut subitement peu de temps 
après. Tannée 567, dans un de ses domaines 
situé non kûn de Bordeaux. 

Grégoire dcTOora, CAron^nef, IV. — ' Augustin Thier- 
ry, néeiU dês tetnp* ntérwlngimu. - Le P. Daniel, HU' 
UUndê France. — Slamondl, Histoire des Français. 

GÂmiBERT OU GHABIBBET, qu'il ne faut pas 
confondre avec le précédent, était fils de Clo- 
tfaaire II, et par conséquent frère de Dagobert, 
qui avait quelques années de plus que lui. Sans 
doute, pour assurer la bonne intelligence entre 
ses deux fils, Clothaire fit épouser à Dagobert 
une tante enooro asseï jeune de Caribert. Mais 
k sa mort, comme il n'avait pris aucune mesure 
pour assurer le partage de son héritage entre 
ses deux fils, Dagobert se hâta de s'emparer de 
tout le royaume. Cependant il se forma un 
parti autour de Caribert dans une portion de 
la Neustrie ; et Dagobert, voulant éviter la guerre 
civile, cœisentit à traiter avec lui, et lui aban- 
donna le royaume d'Aquitaine l'année 628. Ca- 
ribert II fit de Toulouse sa c^)itale; il y habita 
les palais des anciens, rois visigoths, et étendit 
sa domination de la Loire aux Pyrénées, au pied 
desquelles il remporta quelques victoires sur les 
Gascons. Caribert étant mort peu de temps 
après , en 631 , Dagobert fit aussitôt saisir son 
trésor et égorger son fils Chilpéric, encore en bas 
âge, et incorpora l'Aquitaine k sa vaste mo 
narchie. 

Frédégaire, cti. H. S7. — Cesta Dagobtrti régis. — 
SUmondi , Hist. des Français. — Faariel, Hist. de la 
Gaule méridionale tous les conquérants germains. — 
HlcheleC Hist. de France, I. 

CARIBBRT OU CBABIBBBT 1 et 11, roïs deS 

Francs. Foy. Mébovingibns. 

GABIBBBT OU CBABOBBBT, abréviation de 
Charies-Robert f fils de Charles Martel, roi de 
Naples et de Hongrie, naquit k Naples vers 1292, 
et mourut en 1 342. Après la mort de son père, Ca- 
ribert, bien jeune encore, fut conduit en Hongrie 
pour revendiquer le trêne que lui disputait Yen- 
ceslas IV, roi de Bohême. Chacun des deux pré- 
tendants s'appuyait sur un parti ; mais le pape 
Bonifaoe Vin les somma de comparaître à son tri- 
bunal pour y plaider leur cause, et, par une bulle 



7S8 



GARIBERT 



du 30 mai 1303, ac^ugea la couronne à Caribert, 
et déclara le tréne de Hongrie héréditaire. Cette 
décision, favorable au jeune prétendant, ne fit 
qu'empirer ses afTaires : la plupart des seigneurs 
hongrois, en haine de la décision papale, lui 
opposèrent une résistance obstinée. Enfîn Tha- 
bileté d'un légat conduisit à bien l'entreprise, et 
les États de Hongrie, assemblés en 1310, conûi^ 
mèrent le choix du pontife. Ce prince déploya 
sur le trOne de grandes qualités. Sa valeur éten- 
dit son royaume; son rè^ fut long et florissant. 
£n Tan 1326, le roi Caribert et sa famille faillirent 
périr sous les coups d'un forcené qui se préci- 
pita dans la salle où ils se trouvaient réunis, at* 
teignit d'un coup de sabre l'épaule du roi, abat^ 
tit quatre doigts de U main de la reine, et se je- 
tait déjà sur leurs enfants, quand un officier, 
accouru aux cris de ses maîtres , mit en pièces 
le meurtrier. Les entreprises militaires du mo- 
narque hongrois, qui tournèrent presque toutes 
à l'agrandissement de ses États, forent cependant 
traversées par quelques revers. 11 se laissa sur- 
prendre un jour par le vayvode de Valachie 
dans les gorges de ses montagnes, et n*échappa 
qu*à grand'pehie au milieu de la destruction de 
son armée; mais il répara ses pertes par sa po- 
litique autant que par ses armes , et fmtt par se 
rendre tributaires la plupart des petits États qui 
bordaient ses frontières, tels que la Dalmatie, la 
Croatie, la Servie, la Lodomérie, la Cumanie, 
la Boulgisrie et la Bosnie, n fit valoir ses pré- 
tentions au trône de Naples, où son grand-père, 
Charies II d'Anjou , s'était assis. Le pape Clé- 
ment V, à l'exemple de son prédécesseur, s'é- 
tablit juge des droits et mérites des candidats. 
Mais le roi de Hongrie fut moins heureux an 
tribunal de Clément qu'à celui de Boniface. Un 
de ses fils cependant reprit cette couronne. Ca- 
ribert mourut à l'âge de cinquante ans; il en avait 
régné quarante. Une de ses soeurs avait épousé 
Louis le Hutin , roi de France. 11 avait eu trois 
épouses, et laissa en mourant trois fils, Louis I^, 
surnommé le Grand, roi de Hongrie; André, qui 
fut ro> de Naples, et Etienne, duc d'Esclavonie. 
[M. Ah. Renée , dans l'^nc. des g, du m.] 

Ench et Grubrr, MlgetnHne Encycl. — Slsmoodl^ 
IliUnire de» Français. 

CARiGNAN ( maison db) , Tune des branches 
de la maison royale de Savoie, et celle qui oc- 
cupe actuellement le trône de Sardaigne, Elle tire 
son nom de Ccu'ignano , petite ville de la pro- 
vince de Turin, sur la rive gauche du Pd. 

Le premier prince de Carignan fut Thomas- 
François, l'un des neuf enfants de Cliaries-Ëmr 
tnanuel le Grand. 11 naquit en 1596. Son ambi- 
tion suscita des troubles en Savoie pendant la 
minorité de Charles-Emmanuel II. Après un 
bombardement inutile, il se rendit maître de Tu- 
rin par surprise ; il avait envoyé aux portes de la 
viUe quelques centaines de soldats se disant 
venus renforcer la gamiion, et que l'on eut l'im- 
prudence d'admettre sur parole. Pendant la 



— CARILLO 724 

Duity l'explosion d'un pétard servit de signal ; 
toutes les portes s'ouvrirent à la fois, et le prince 
de Carignan se précipita dans la ville à la léte 
de ses troupes. 11 finit pourtant par sa réconci- 
liei' avec sa belle-sœur Christine, régente de 
Savoie; et dans le même temps il se rapprocha de 
la cour de France, où le grade de lieutenanl 
général lui fut offert : ii fit la guerre en lUlie, à 
la tète des armées françaises, et Turenne senit 
sous son commandement La faveur de liaxaria 
lui valut ensuite la charge de grand maître de 
France, après la diêgràce du prince de Condé. 
Thomas de Carignan mourut à Turin en I6i6. 

L'atné de ses flis, Emmanuel' PhUtberi, na- 
quit sourd-rouet, mais posséda, malgré ceviœ 
d'organisation, de l'instruction et des talents. Ua 
jésuite, à qui son éducation fut confiée, réussit 
même, si Ton en croit certains témoignages, à 
lui donner quelques moyens de s'énoncer. Il 
suivit son père en Italie, et fit preuve de valeur 
au siège de Pavie, en 16&&. Il épousa Angélique 
d'£ste, de la maison de Modtee, dont U eut 
phisieors enfants. 

L'alBé, Vietor-Amédée, qni devint Ueulenaal 
général des armées de France et (le Savoie, 
épouaa une fiUe naturelle do roi Aroédée Jl, et 
mourut à Paris en 1741, laissant un fils uni- 
que, Louis-Victor-Josepk, qui épousa Gliris- 
tme de Hesse-Rheinfeid, et mourut en 1778. 

Vietor-ÀViédée, fils du précédent, lieutenant 
général au service de France, mort en 1780, 
eut pour fils Charles-Emmanuel, né en 1770. 
Élevé au collège de Sorrèze, en Languedoc, il 
devint dans la suite lieutenant général des ar- 
mées de Sardaigne. Il épousa Marie de Saxe et 
Courlande, fille du prince Cliarles de Pologpe et 
de Saxe, et mourut en 1800, laissant un AU: 

Charles-Emmanuel-Albert, né en 1798, et 
prince de Carignan jusqu'en 1831. La brandie 
aînée de la maison de Savoie s'étant éfdate 
cette année-ià dans la personne du roi Chartofir 
Fétix, la tige de Carigaan a été appelée au trtae. 
Voy. l'art. CuiuiLES-ALBBRT. [A. R., dans YEnc, 
des g. du m. ] 

Bncb et Grubcr, Migem, Encge. 

* CABILLO ( Alphonse ), prélat espagnol, aé 
à Cuença dans la seconde moitié du quatomèrae 
siècle, mort à Bàle le i4 mars 1434. Fils de Go- 
mez Carillo, gouverneur de Jean H, roi de Cas- 
tille, il fut créé èardinal en 1409 par l'anUpife 
Benoit xni, confirmé dans cette dignité par le 
pape Martin V en 1418, et envoyé par lui à Boa- 
logne en qualité de légat. Le condle de Bàk k 
nomma ensuite légat d'Avignon; mais le paf« 
Eugène rv y avait d^à envoyé le cardinal et 
Foix,qui s'introduisit dans la ville à main armée, 
et CariUo fut forcé de retourner à BAIe. 
Sponde, jénnales, — Aiiberi. Histoire des Cmrd*maia. 

CABILLO D'ACVNHA (don Alphonse), ar- 
chevêque de Tolède, neveu du précédent aé 
vers 1410, mort le l*** juillet 1482. Il aeoom- 
pagna son onde à Btie, et an retour il fuÉ 



726 



CARILLO — GARION 



726 



nommé évèque de fiigiieiiza, puis en 1446 ar- 
chevêque de Tolède. Cette dignité lui donnait 
une iiàluence politique dont il ae servit contre 
le roi de Oaittie Henri IV. Il se mit à la télé 
des méoooloits qui, sous prétexte que la fille 
d'Henri IV, Juana, quils fiétrissaient du sobri- 
quet de BeUraMefOj était illégitime, Toulaient 
mettre sur le trAne lintet don Alptionse, frère 
cadet du roi de Gastille. Les rebelles réunis è 
ÀTila déposèrent solennallement Henri rv Avec 
les cérémonies les phu insultantes pour la ma- 
jesté royale, puis ils allèrent mettre le siège de- 
Tant la ville de Penaflor; mais les habitants se 
défendirent avec courage, et, par représailles de 
ce qn s'était Mt à AviU, ils traînèrent dans U 
boue Teffigie de Tardievèque de Tolède, et la 
livrèrent aux flammes. I<es ftujtieux, forcés de 
lever le siège, combattirent contre l'armée royale 
auprès d'Olmedo. La victoire resta indécise. La 
mort de llnfant, arrivée en 1468, trois ans après 
la proclaasation d'Avila, facilita une transaction 
entra les fhctienx et Henri IV, qui consentit è re- 
connaître conune devant lui succéder sa sœur 
Isabelle. Plusieurs partis se formèrent pour 
fl^Mner un mari â cette princesse. CariUo pro- 
posa et fit prévaloir don Femand d'Aragon. U 
prit ainsi une grande part à l'acte décisif qui 
fonda l'unité et la grandeur de l'Espagne; mais 
il le fit plus par ambition que par amour pour 
la patrie, comme il le prouva après la mort 
d'Henri IV, en 1474. £n aplanissant pour Isa- 
belle les voies du tréne, en facilitant le mariage 
de cette princesse avec rinfimt d'Aragon, il avait 
pen8é travailler en même temps pour lui-même. 
Il Toulait une grande part du pouvoir ; et cette part 
ne lui étant pas donnée , il s'unit, dans son mé- 
contentement, au marquis de Villena, pour sente- 
nir les droits de dona Juana ta Beltranefa. Le roi de 
Portugal, tenté par leurs offres, entra en Kstra- 
raadure, et commença la guerra contre la Cas- 
ttile. Ferdinand et Isabelle repoussèrent avec 
vigueur cette prise d'armes , et baUireBt com- 
plètement les Portugais à la bataille de Toro, le 
1''' mars 1476 CariUo, forcé de se soumettre, 
finit ses jours dans un monaatèra qu'il avait 
fondé èAlcala de Henarès. 

Mariana, HUtoiré dTEspaçne, h XXI. .— LavalMe et 
tiueroalt, Btpttgnê, Oana ïVnéVêrt p4Uoru9u$, 

CAEIM OU CJUMVUS (Marcus-AureHus) , 
empereur romain, file aîné de Caivs, régput de 
283 à 285. Paresseux, fier et cruel, il ne man- 
quait ni de courage ni de talents militaires, et 
parvint, du vivant de son père, è repousser les 
barbares qui aTaient envaîû les Gaules. Lors- 
que Carus partit pour la guerra de Perse, il 
mena aTec lui son second fils Numérien, et 
laissa è Carin, qui reçut le titre de César, le 
gouremement de lltaUe, de rniyrie, de l'A- 
frique et de tout le reste de l'Occident. Le jeune 
prince ne se signala que par ses crimes et ses 
dérèglements. H dimna les plus hautes dignités de 
l'État à des hommes de la plus basse condition 



exila on fit mettre à mort les premiers person- 
nages de la cour, dissipa en folles prodigalités 
les trésors de reropira, épousa et répudia neuf 
femmes en quelques mois, ouvrit son palais 
aux plus vils débauchés, et unit la dépravation 
effrénée d'Élagabal k la cruauté froide de Domi- 
tien. Après la mort de son père, il fut reconnu 
empereur avec Mumérien ver» la fin de 283, ou 
au plus tard au mois de janvier 284. Les deux 
princes donnèrent des jeux magnifiques qui ont 
été décrits par le poète Calpurnius et l'historien 
Vopiscos. Carin, apprenant la mort de son fi'ère 
assassiné par Aper, et ravénement de Dioclétien 
proclamé par les soldats, mardia contre le nou- 
vel empereur. £n route, il rencontra le gouver- 
neur de la Vénélie, Julianus, qui lui aussi pré- 
tendait à l'empire, le vainquit, et le fit mettre è 
mort. U ne fut pas moins heureux dans ses pre- 
mières rencontres avec Dioclétien, et le battit 
même complètement à Margiim, sur le Danube, 
dans la haute Mœsie, entre Viminica et le mont 
d'Or; mais tandis qu'il poursuivait les ennemis, y 
fut tué par ses propres soldats. Parmi les prin- 
cipaux auteurs de sa mort, était un tribun dont 
il avait déshonoré la femme. Selon Ëckbel, Ca- 
rin fut tué à la fin de 284 ; mais la plupart des 
historiens placent l'assassinat de ce prince dans 
le mois de mai de l'année suivante. 

VopUcus. Cafi». - AoréllQS Victor, Cmsar., XXXViil , 
BpiXome, XXXVIII. - Zoaaras, Xli, M. - Eatrope, iX. 
is. — Bckbel, Dodrina num. 

*CARiOLA {Antoine), historien italien, vi- 
vait vers le milieu du dix-sqitième siècle. On a 
de lui : mtratti de* principi d'Bste, signori 
di Ferrara, eon V aggtunta de* loro/aUi, etc.; 
Ferrare, 1641, in-4°, avec 13 planches gravées 
en taille-douce. 

Clémeot. BibL eurimuë, VI, ISt. 

GARiOH ( Jean) y savant allemand, né à Ben- 
tickheim en 1499, mort à Berlin en 1536. il pu- 
blia des éphémèrides qui s'étendent de 1536 à 
1550, et un livre d*astrolQgie intitulé Practic» 
(utrologicx, « Ces deux ouvrages, dit Bayle, 
ne lui ont pas procuré beaucoup de ré|>utation; 
mais il est devenu célèbre par une chronique 
qu'il ne fit point : elle a été imprimée une iufi^ 
nité de fois, et traduite en plusieurs langue». 
En Toici l'histoire. Carion ayant fait une Chro- 
nique, la Toulut taire imprimera Wittemberg; 
mais il sonhaiti que Mélanchthon la corrigeât 
Mélanclitlion, au lieu de la corriger, en fit une au- 
tre, et la publia à Wittemberg sous le nom de 
Carion. Il la fit en attemaod. Elle fut traduite 
en latin, l'an 1538, par Herman Bonnus, ministre 
àLubeck. Mélanchthon, ayanteu le grand débitde 
ce livre, en fit une nouvelle version latine, qu'il 
publia l'an 1558, après avoir retouché l'ouvrage 
et y avoir mséré quelques additions. Il le publia 
deux ans après, augmenté d'uue seconde partie. 
Peucer, après la mort de Mélanchthon, y igonta 
ce travail, et publia en 1562 le quatrième livre, 
qoi s'étend depoii Cbariemagne jusqu'à Frè- 



V/1 



CARION — CARISSIMl 



728 



déricn. n publia»! bout de trois ans lednquième 
livre, qui finit à la mort de Vempereur Maximilieii 
en 1519. Q fit, en 1572, une édition de tout l'ou- 
vrage. » — Malgré le livre de Mélanchtfaon, Canon 
publia 'sa propre Chronique avec une dédicace à 
Joacliim, marquis de Brandebourg, datée de 
Berlin 1531. Bayle dte une édition de Paris, 
1563, in- 16. La Chronique de Mélanchthon«t de 
Peocer Ait traduite en fran^is par Simon Gou- 
lard en 1579. 

Melcblor Adam, rUm phUotophonan fernumorun^. 
- Gewoer, BUfiiothêta.— Bayle , DicUonntUrê. - Pao- 
Uléon, Protopoçraphia. — Fabrielas, BibL med. et inf. 
aetat, — Sai, Onowuut. iUerar» 

^cimisio (Antoine) y hagiographe et écrivain 
asiatique italien, fondateur d'ordre, natif de Cug- 
gione, dans le Milanais, vivait dans la seconde 
moitié du dix-septième siècle. U fut curé dans 
le Milanais , où il a fondé la congrégation des 
Clercs réguliers pour le service des malades. On 
a de loi ; i Capelli délia bella Pénitente Hve- 
riti; Milan, 1649, in-8' ; — £%io del P. Pie- 
tro-Francesco PelUcioni; Milan , in-fol. sans 
date ; — Ritratto di Gesû nella tela delV Os- 
fia sagramentaU; Milan, 1671 , in-12 ; — Eser- 
cizj sopra i dolori di Gesù Cristo; Milan, 
1672. 

ArgeUU, BUO. MedIoL 

* CAmisius ( Jonas ), voyageur et diplomate 
danois, né dans la seconde moitié du seizième 
siècle, mort à Roeskild en décembre 1619. Il fut 
d'abord secrétaire de Christian IV, et accompa- 
gna comme tel le roi en 1599, pendant un voyage 
maritime sur les cotes de Nonvége. Plus tard, 
il fut employé par son souverain pour des af- 
faires diplomatiques en Hollande, où il se trou- 
yait encore à la fin de l'année 1618. On a de lui : 
Description du voyage de Christian IV sttr 
les côtes de Norvège ( en danois ), qui fut tra- 
duit en allemand sur le manuscrit danois, et pu- 
blié par Schlegel dans ses Samnilungen zur 
Dànischen Geschichte (Mémoires pour servir 
à l'histoire du Danemark ), vol. I, chap. 4, et 
dans son Recueil de Voyages, 

Slaogen, GêSchicMê ChristianStW , II, IM. — HofmaDn, 
Portraits hUtoriçuês, V. — AdeluDg, mppL A JScher, 
^Uf/em, CelêkrtW'ùtxieon. 

cjLmiBSiMi (Jean-Jacques), célèbre compo- 
siteur du dix-septième siède, naquit à Venise 
▼ers 1582, et mourut très-âgé : il vivait encore 
en 1672. Malgré la haute réputation dont il a joui 
de son temps et qu'il a conservée de nos jours, 
les biographes donnent peu de renseignements 
sur la vie de ce grand artiste. Gerber et plusieurs 
autres rapportent que son mérite reconnu le fit 
appder à la direction de la chapelle pontificale 
et de la chapdle de l'église Saint-ApoUinaire du 
collège allemand, à Rome. On doit à Carissimi 
rintroduction des accompagnements d'orchestre 
dans la musique d'église. B perfectionna le réci- 
tatif, inventé depuis peu par Caccini,Peri et Mon- 
tevôde, et donna à la partie de basse un mou- 
vement et* «ne élégance qu'elle n'avait point eih 



core; enfin il est un des premiers compositeurs 
qui aient écrit des cantates et qui les firent subs- 
tituer aux madrigaux, dont le genre n'était plus 
en rapport avec le style dramatique que la ré- 
cente invention de l'opéra avait mis en faveur. 
Ses mélodies gracieuses brillent par une expres- 
sion vraie et spfarituelle, soutenue par une harmo- 
nie qui , sans être peotpètre aussi savante que 
celle de l'andenne école romaine, n'en est pis 
moins d'une grande pureté. La manièie de œ 
maître, perfectionnée par ses élèves Bassani, 
Gesti, Buonondniy et snrloat par Alexandre Scar^» 
lati, conduisit peu à peu au style de la mnsiqiK 
du dix-huitième sSède, dont eUe est éyidenunent 
le type originaire. Carisomi a écrit nne fiMile de 
messes, de motets, de cantates et d'oratorios; 
mais il n'a été publié qu'une (hible partie de cts ! 
ouvrages, qui sont aiqourd'hui très-rares. Voici 
les principaux renseignements qui ont été r&- 
cueillis sur les productions de ce oompositeur : 
Deux recueils de motets à 2, 3 et4 voix; Rome, 
XMi^iW7;^Missx5ei9vocwnyCumselêctit 
^iMiffdom con/ioni^i»; Bolopie, 1663 et 1666 
(Messes en partition, manuscrit portant le a"* 233 i 
du catalogue de lamuaque du dodeurBoniey); — \ 
Lauda 5<oii, à 8 Toix, et Nisi Dominus^ k S voix, 
manuscrits de la biUiothèqoe de l'abbé Santini, 
à Rome ; —Messe à 12 toIx, sur la chanson de 
V Homme armé, manuscrit des atdiives de là 
chapelle pontificale, à Rome. La BiMiottiëqne 
impériale de Paris possède phisienra oratorios 
manuscrits, savoir : Histoire de Job, à 3 voix 
et basse continue; — la PMmte des damnés,k 
3 Toix, 2 violons et orgue, moreesu qui eut une 
grande célébrité ;— i^s^Mdtf, à 3 voix, 2 violons 
et orgue; — £altha%ar, à 5 toIx, 2 violons et 
orgue ; — Axvkf e^ /onu^Aos , à 5 TOix, 2.viûkRtfet 
orgue; — Abraham et Jsaac, à 5 voix et oigne; 
— /ep^A^, à 6 et 7 voix : cet ouvrage est oonâéré 
comme le chef-d'œuvre deCarissimi ; — le Juge- 
ment dernier, à 3 choeurs, 2 violons et orgue; j 
— le Mauvais riche, à 2 choeurs, 2 Tioknis' et 
basse; — Jonas, à 2 choeurs, 2TiokMis et basse. 
L'oratorio de Salomon, attribué par divers jn- 
teurs à Carissimi, serait, d'après M. Fétis, de 
Cesti. n existe à la bibliothèque du Conservatoire 
de musique de Paris deux volumes manuscrits 
contenant un grand nombre de motets et de on* 
tates de Carissimi ; on y trouve plusieurs pièoes 
comiques, telles que celles qui ont poar titre : Us 
Cyclopes, à 3 voix ; — le Testament d'un âne, à 
2 voix;— Plaisanteriesur Cintroït de la Messe 
des morts, canon à 2 voix; — Platsanlerie snr 
la barbe, k 3 voix ; — la dédmaison du pronom 
latin hic, hœc, hoc, à 4 voix; mais ce dernier 
morceau, que Choron a fait graver comme étant 
de Carissimi, est de Dominique Mazzoechi, sous le 
nom duquel il a été ûnprimé en 1643. Vmgt-denx 
cantates de Carissimi pour toîx seule et basse 
continue ont été gravées à Londres au ooiumn- 
cement du dix-huitième siède. Le recueil poUié 
à Bamberg, en 1665, par le P. Spiridione, sons 



729 



GARISSIMI — CARL 



730 



)e titre de ÈÊusUa Romana, renferme des mor 
têts de Carissimi. La ooUeetion des airs sérieux 
et à bù&e, publiée par. Ballard, contient des 
morceaux de ee compositeur sur lesquels on a 
parodié des paroles françaises. On trouTC aussi 
des pièces du même auteur dans Vonyrage de 
Stevens intitulé Sacred musie^ et dans les Se/ee- 
tions qf music du docteur Crotch. La biblio- 
thèque du collège du Christ, à Oxford, renferme 
une collection presque complète des œuvres de 
Carissimi; le Musée britannique possède aussi 
un grand nombre de pièces de ce compositeur. 
On a publié à Augsbourg, en 1696, la traduction 
allemande d'un petit Traité de l*art du chant, 
attribué à Carisshni. 

DiBUDOHNÉ Demue-Bakoh. 
Gerber, HittoHch-BioçrmphiMeket'lMrteon der Ton- 
kUnstUr. — Cboron et Fajolle, DMtoiinaértf d« Musi- 
ciens. - P<tU. Biographie wtéoenêiU dm Af «jicteiu. - 
De Fresneiue. ComparaiMon de ta wnuitu» tUittmme H 
de la wtuifM française, 

CABiTBO, poète italien, Tirait dans la seconde 
moitié du quinzième siècle. Né à Barcelone, se- 
lon Crescimbeni et Quadrio, il Técut habituelle- 
ment à Naples, et fit partie de la célèbre acadé- 
mie de Pontanus. H fut encore intimement lié 
avec Sannazar, qui dans ses poésies cite souvent 
Cariteo ainsi que sa femme Pétronllle, à laquelle il 
donne le nom poétique de Nisea, On voit, par une 
lettre de Pietro Surmonte à Angiolo Calocci, que 
Cariteo était mort en 1515. Ce poète consacra 
toute sa verve à exalter la maison d'Aragon. Il 
avait beaucoup étudié la poésie provençale (la 
J^oesia Hmùsina)y et on trouve dans ses vers, 
d'ailleurs peu élégants et empreints de bizarrerie, 
une certaine vigueur et comme un dernier reflet 
des troubadours, h^ poésies (rime) de Cariteo, 
publiées pour la première fois à Naples, 1506, fu- 
rent réimprimées en 1509, sous le titre de : Opère 
del Cariteo, 

Tiraboschi, Storia délia UtUratura italiana, t vi, 
part. 11. — Creacimbeoi, IsU»ria délia volgar pœsia, — 
QuadiiOy délia Storia e delta ragione d' ogni poesia. 

CARL (Antoine- Joseph), médecin et bota- 
niste allemand, né à Édenhof, près de Benedikt- 
beuren (dans la Souabe bavaroise), le 3 août 
1725, mort àingolstadt le 21 mars 1799. Il étudia 
à Freysing et à Ingolstadt, où il prit ses derniers 
grades en 1749. Après avoir passé ensuite quelques 
années à Strasbourg et à Paris, il fut, en 1754, 
nommé professeur de chimie, de matière médi- 
cale et de botanique àingolstadt. H enseigna le pre- 
mier dans cette université la physique expérimen- 
tale. Il fut élu en 1759 membre de l'Académie 
de Munich, et en 1763 de TAcadémie des cu- 
rieux de la nature. Comme médecin et chimiste, 
il était sectateur de Stahl, tandis qu*il suivait 
Linné comme botaniste. On a de lui : Disserta- 
tio de ignis gravitate ;lDg,o\siaài, 1749, in-4*; 
— Lisser tatio de antispasi; Ingolstadt, 1756, 
in-4*>; — Dissertatio sistens zymotechniam 
vindicatam'et applicatam; Ingolstadt, 1759, 
in-4* : c'est un traité selon les id^ de Stahl sur 
la fermentation, considérée par rapport aux arts ; I 



— Dissertatio de palingenesia ; ibid., 1759, 
fai-4*; ^Dissertatio de deis;îM., 1760, in-4»; 

— Botanisch - medieinischer Garten, toorin 
die Kraeuter in nahrhqfte, fieilsame et gtf-- 
tige eingetheilt sind (Jardin de botanique médi- 
cale, où les plantes sont divisées en nutritives, 
médicinales et vénéneuses), ibid. , 1 770, in-S"* ; — 
Dissertatio phyiieo-chymiea de igné et gravi- 
tatecalcismetalUcm; ibid., 1772, in-4<>; — Ca- 
talogus plantarum seeundum systema Lin- 
nmanum editUmis quatuor decimœ, in usum 
horU botaniei; ibid., 1788, in-S». 

Biographie midieale, 

GARL (Jean-Samuel), médecin et naturaliste 
allemand, né en 1676 à Oehringen ( principauté 
deHohenlohe, appartenant aiqoiSffd'hui au Wur- 
temberg), mort le 13 juin 1727 à Melldorf dans 
le Holstein. H étudia à Halle en Saxe, où il eut 
pour maîtres Hoffmann et Stahl. Après avoir 
pris ses grades en 1699, il devint médecin ordi- 
naire d'abord du prince d'Ysdbourg-Stolberg^ 
ensuite du comte de Wittgenstein-Berlebourg. 
Enfin, en 1736, le roi de Danemark Christian YI 
l'appela auprès de lui comme premier médecin. 
Cari était membre de l'Académie des curieux de la 
nature; ses ouvrages se ressentaient des théories 
de Stahl. On a de lui : Disputatio de analysi- 
chymieo-medica reguli antimonii medici- 
ntUU; Halle, 1698, in-4''; et hisérée dans Fré- 
déric Hoffinann» Trias disputationum chimica^ 
rum; Halle, 1729, in4'' ; — Jjopis IgdHis philo^ 
sophico-pyrotechnicus ad ossium fossatilium 
Doeimasiam analyticedemonstrandamadhi- 
bitus ; Francfort, 1704, in-4® : le premier il re- 
marque que les. os des animaux actuels diffèrent 
des ossements fossiles, en ce que ces derniers na 
donnent pas d'alcali volatil par la distillation ; — 
Grûndliche Anweisung von der Diàt fur Ge* 
natde und Kranke ( Règles précises sur le ré- 
gime tant pour les gens bien portants que pour 
les malades); Francfort, 1713, in-8<*; Budingen, 
1719 et 1728, in-8«; —Summarische Pestta- 
belle, etc. (Tableau sommaire de pays ravagés 
par la peste), etc.; Thumau, 1714, in-fol., et 
dans la Medicina pauperum, édition de 1719 
et 1721 ; —ffauS'Arzneyfûr die Armen, nebst ^ 
einem Unterriehte zur Reiseapotheke (Méde- 
cine dos pauvres, avec des conseils pour former 
une pharmacie portative), Budingen, 1717, 
in-8'' ; et sous le titre : Medicina pauperum 
Oder Armen-Apotheke; ibid., 1719, 1721, 
1726, in-8® ; — Praxeos medicx therapia gé- 
nérales etspecialispro hodego tum dogmatico, 
tumcliniêo, in usum privatum auditorUm 
ichnographiee delineata; Halle, 1718 et 1720, 
in-4*; — Spécimen historié medicx et solidx 
experienti» doeumentis, maxime vero moni- 
mentis Stahlianis in syllabum aphoristicum 
redactum; Halle, 1719, m^^i—Dixteticasacra, 
Oder die Zucht des Leièes zur Heiligung der 
Seelenbe0rderlich (de l'Utilité de la Diète du 
eorps pour le salut de l'Ame ) , sans lieu ni date 



731 



CARL — 



d'impression; — îchnographiapraxeùs cUnicœ : 
accedit ichnographia Anatomix et Chymiœ; 
Budingen, 1722, in-S";— Synopsis medicinx 
Stahlianx; Budingen, 1724, in-S" ; — Otia me- 
dica; dicata eontemplcUionUms philosophi- 
eis; Budingen, 1725, in-4" ; — Von den g^àhrli- 
chen Dienst der Satigammen, sowohl an den 
Kindern, ois der Muiter (sur les Dangers de 
l'emploi des nourrices, tant pour les elkfants que 
pour la mère) ; Budingen, 1726, in-8*; — Ele- 
menla Chirurgix medicx ex mente et a me- 
thodo Stahlïana proflua; Budingen, 1727, 
in-8''; — Medidnische Rathschlàge (Conseils 
médicaux); Bud., 1732, in-S*; — DUetetica 
sacra, A. e, disciplina corporis ad sanetlmo- 
niamaninue accommo(fa/a; Copenhague, 1737, 
in-8"; —Historia medico-pathologico-thera- 
peuticOf in qua morborum circumstanlix 
perpétua essenliales et extraessentiales apho- 
ristice expenduntur; Copenhague, 1737, 2 vol. 
in-8°; — Mysterium magnum, etc. (le Grand 
Mystère de la parole, de la vie, ou la régénéra- 
tion morale de Thomme d'après l'Érangile <1e saint 
Jean, etc.); Copenhague, 1738, in-8*; — Erfah- 
rungsgrûnde von der Blutlassung wahren 
Gebrauch und Èlissbraueh (sur le bon Usage 
et l'Abus de la Saignée, avec des preuves tirées 
de l'expérience) , précédé d'une introduction de 
G.-C. MatemuB de Cisano ; Fleosbourg et Altona» 
1739 et 1742, in-8*; — Medicina universalis 
(Médecine universelle, ou Moyen de conserver 
et de recouvrer la santé par l'usage de l'eau, 
par la tempérance, etc.); Copenh., 1740, in>8'' ; 
— Medidnische und Moralische Unterwei- 
sung vor. der IHàt der Gelehrten ( le Ré- 
gime à l'usage des savants) , Budingen, 1744 , 
in-8°; — Décorum ertuUti, cum Medicina 
mentis, theùlogia mentis, et theocratia Novi 
Testamenti ; Francfort, 1745, in-«°; — Medi- 
dnische Bedenken (Conseils et observations 
médicales); Halle, 1747, in-8''; — Neueste^es- 
chreibung des Schlangenbades, etc. (Nouvelle 
description des eaux du Sdilangenbad); Franc- 
fort, 1747, in-8'*. — Medidnische und Mora- 
lische Einldtung in die Naiurgeschichle des 
^ MenschenrCic, (Introduction médicale et morale 
à l'histoire naturelle de l'homme), Halle, 1747, 
in-8° ; — un grand nombre de mémoires dans les 
Acta Acad, ^atur, Curios., vol. IV-VH, et 
dans le vol. I-VI du Commerdum litterarium 
Pforimbergx, 

Borner, Jettlebêndê Âwr%t6 ( Médecias contempo- 
raii^H. c'est-à-dire da dlx-hidtlène siMe ), n, ms; — 
Adeinnir, sopplMent à JOetaer, AUçêmÊtmi (ielêknm^ 
UTieon. — Blol, Met. <U la méd. — Biog. w^édie. 

* CARL ( Joseph ), annaliste et poète alle- 
mand,, de l'ordre des Jésuites, vivait à Vienne 
en Autriche au milieu du dix-huitième siècle. On 
a de lui : Continuatioscriptorum Universitatis 
Viennensis ( Annales littéraires de l'Université 
de Vienne, commencées par le P. Ernest Apfatte- 
ver, et continuées avant Cari par Gaétan Recb- 
pach et Charles Dellery ) ; Vienne, 1742 ; — 



CARLÊN 735 

Somnium super Viennamunita, earmen tati" 
num ; Vienne, 1743, ln-8*. 
Adelung, snppl. à JOcher, Mlgêm, CeUkrten^LgximiL 
GARL.B ( Pierre), ingénieur français, né à Val- 
leranque dans les Ce venues en 1666, mort à 
Londres le 7 octobre 1730. Forcé, par la révoca- 
tion de l'édit de Nantes, de quitter la France en 
1685, il entra au service du prince d'0^aBg<^, 
le suivit dans son expédition d'Angleterre, et pnt 
une part active à la guerre qui se termina par la 
paix de Riswick en 1697. Dès 1693, il reçut 
une pension de* 100 livres sterling, fut élevé aa 
rang de quatrième ingénieur du royaunne et de 
capitaine d'infanterie. Guillaume in témoigna 
souvent une considération particulière au réfu- 
gié français. Dans un conseil de guerre où les of- 
ficiers généraax étaient divisés d'opinioa, le roi, 
après avoir «entendu celle de Carie, dît en le- 
vant la séance : « Nous suivrons l'avis dn boi- 
teux. » Carie était en effet boiteux. La guerre 
de la succession d'Espagne lui fournit une nou- 
velle occasion de montrer ses talents ; maïs ce 
fut malheureusement contre sa patrit. Colo- 
nel dans l'armée anglaise et ingénieur en chef 
du 1*01 de Portugal, il dirigea les sièges d'Alcan- 
tara, de Saiamanque, et entra dans Madrid avec 
le marquis das Minas et le comte de Galloway. 
Là s'arrêtèrent les succès des alliés. Lord Gal- 
loway fut battu à Ahnariza» en 1707, par le duc 
de Berwick, et les troui)es portugaises périrent 
presque entièrement. Carie contribua à sauver les 
débris de l'armée vaincue. Malgré les récom- 
penses qu'il obtint de la cour de Portugal, H h 
droit qui lui fut accordé d'exercer libronent sa 
religion, il se retira à Londi^es vers 1720, et con- 
sacra les dernières années de sa vie aux paisi- 
bles travaux de l'agricuHure. 

Chaudon et Delandtne, DMUmnaire Mstorjfae. ^ 
Berwtck, MéiMiret. 

GARLBMiGBLLi ( i4i|Kut« )., révolutionnaire 
fVançaise, née en 1772, exécutée en 1795. Enfer- 
mée comme folle presque dès l'enfance, elle sortit 
de l'hôpital pendant la révolution française, et se 
fit remarquer par l'exaltation désordonnée de »es 
paroles et de ses actes. Le f prairial 179ô^elie 
pénétra dans la salle de la convention avec le 
peuple des faubourgs, f\rappa de .ses galoches le 
député Féraud, et se jeta, le couteau à la main, 
sur un autre député nommé Camboulas. Mise m 
jugement le 19 mars 1796, elle ne nia point la 
part qu'elle avait prise à l'assassinat de Féraud, 
et fut condamnée à mort. 

Monlt. univ. — Petite Biog, Conv.f art Féraud. 

l ckKhéx iEmilie^Schimide), femme roman- 
cière suédoise, née à Stockliolm en 1810. Elle 
témoigna de bonne heure de. ses dispositions poé- 
tiques ; mais ce ne fut qu'après un premier ma- 
riage, assez malheureux, avec le musicien Fly- 
garé, qu'elle livra au pubUc ses compositions 
littéraires. En 1841, elle épousa un fonctionnai rv 
appelé Carlén, littérateur lui-mômc, et auteurdes 
Stycken pà Vers, Stockholm, 1838, et des lUh 



783 

nuinser ur Svenska Fothl\foet, \ 846. Les sujets 
qu'elle traite sont en général empruntés aux mœurs 
des paysans et des prolétaires, et se font remar- 
quer par un grand caclietd« vérité. Les principales 
compositions d'Emilie Carlén sont : Waldemar 
Klein; Stockholm , 1838; — Representanten ; 
ibid., 1839; — Gusiqf Lindorm ; ibid., 1839, 3 
Tolumes ; — Prqfessaren och hatu Skyddslin- 
gar; ibid.^ 1840, 2 vol. ) — Fasterbrxdema; 
ibid., iSAO ;^£ruUngen pa Johannis-skarei ; 
Norrkceping, 1846, 3Toi.; — Jungfrutomet ; 
Stockholm, 1848, 3 toI. ; — Romanheltinnen ; 
Stockholm , 1849 ; — Familier i Daim ; Sto- 
ckholm, 1850 ; ^ Formjfndaren; i\M., 1851, 2 
Tul. La plupart de ces rwnans ont été traduits, 
en allemand. 

Conversât, Lêosie. 

«CABLBRGAS (FêltX DB JotBRBLOfe), éfodit 

français, né en septembre 1679 à Pésénas^ mort 
dans la même Tille le 12 ayril 1760. Après ayoir 
étudié chez les oratoriens de sa patrie, et passé 
une année à Paris, il revint à Pézénas, où il se 
maria bieolAt. Le reste de sa vie fut convu^ré à 
des trarauft littéraires. L'Académie des belles- 
lettres de Marseille l'avait reçu dans son sein. 
On a de lui : Principes de V Histoire; Paris, 
1733, in- 12 (rédigés pottr l'ûistruction de son 
fils); — TVois mémoires sur Vorigine des 
académies, des manufactures et des arts mé- 
caniques y dans le Mercure de France de 1738; 
— Essai sur V Histoire des sciences, des belles- 
lettres et des arts; Lyon, 1740, 1 vol. in-12; 
ibid^ 1744» 2 vol. in-12; ibid., 1749, 4 vol. 
in-12, et iUd., 1757, 4 vol. in-8*'. Cet ouvrage 
remarquable a été traduit en allemand, avec une 
préface et des notes de J.-E. Kappen; Leipzig, 
1749 et 1752, 2 vol. in-8». 
Adelung, suppl. à JOcher, Âllçem, Celehrien-Lexleon. 
CAELES (Lancelot db), prélat français, né à 
Bordeaux au commencement du seizième siècle, 
mort à Paris rers l'année 1570. Nommé évêque 
de Riez à son retour de Rome, où Henri II l'a- 
vait envoyé, il fut intimement lié avec le chan- 
celier de l'Hôpital, Ronsard et Joachim de Bel- 
lay, qui Tont tous célébré dans leurs vers. On a 
de lui : Épitre contenant le procès criminel 
fait à Pencontre de la reyne Boullan ( Anne 
de Boulleyn) d'Angleterre; Lyon, 1545, in-8"; 
— Exhortation ou Parénèse en vers héroïques 
(latins et français) à son neveu; Paris, 1560, 
in-4* ; — Éloge ou Témoignage d'honneur de 
Henri II, roi de France; traduit du latin de 
Pierre Pascal, 1560, in-fol. ; — Paraphrase en 
vers français de VEcelésiaste de Salomon, 
1561 ; — Paraphrase du Cantique des canti- 
ques, 1 562 ; — Lettres au roi de France Char^ 
les IX, contenant les actions et propos de M, de 
Guyse, depuis sa blessure jusqu'à son trépas; 
Paris, 1563, in-8*. La Croix du Marne attribue 
à Caries une traduction de V Odyssée d'iiumëre. 
Iji CroU do Maine cl OoTerdler, Bibliothèques tran- 
foisss.— De Tbou, Hittoirê,l.UL - Michel de l'HApital, 



CARLEN — CARLESON ♦84 

epîtres, 1. 1. - Sainte-Marthe. Gtittia ehrîstiana. - Le 
long, Bibl. Mittor. de ta France, éd. PooteUc. 

GAmLBSON ( Charles ), économiste, juriscon- 
sulte et littérateur suédois, né en 1 703 à Stockholm, 
d'une fkmiUe bourgeoise; mort le 22 luars 1761 
dans la même ville. Après avoir fait ses études à 
Upsal, il entra en 1725 dans la chancellerie royale 
dont il devint le secrétaire en 1746. £n 1757 il 
fut nommé secrétaire d'État, et en 1758 chevalier 
de l'Étoile polaire. Il fut un des premiers écono- 
mistes sérieux de la Suède. Étant versé en outre 
dans les langues anciennes et modernes, il a at- 
taché avec Dalin son nom à une publication pé- 
riodit|ue, le Svenska Argus , qui, semblable au 
Spectator, en combattant la manie de traduc- 
tion, donna un grand essor à la littérature na- 
tionale. On a de lui : Forktaring qfv&r den be- 
hante Domare-Reglar: Summum jta,summa 
injuria (Méditations sur la célèbre règle de 
droit : Summum jus, etc.) ; Upsal (sans date) ; — 
Sudolàrande Mercurius (le Mercure de la Su- 
denoanie), dont il fut un des rédacteurs; Upsal, 
1730; — Svenska Argus, fondé en 1733 par 
Dalin, dont il fut le coUaborateur depuis 1734; 

— Hushdlls Rad (Conseils d'économie) ; 1734 ; 

— Hushdlls- Lcxicon ( Dictionnaire d'écono- 
mie); Stockholm, 1757; -* Foersoek at visa 
Fritaenkares foervaenda Slutkonst ( Essai 
tendant à prouver la manière de conclure illo- 
gique des libres penseurs); Stockholm, 1760, 
in-8°; — Cicero, de Senectute, traduit en sué- 
dois; — qudques traductions de l'allemand et 
de l'anglais. 

Ad^hing, suppl. à JOcher, Àllgem. Gêlêhrt.-Lexik. — 
Gezeliu^y Bioçraph.-Lex. — Côttinçer Gelêhrte jéntei^ 
pen, 1TS9 ( Notices savaDtea de GoetUngue ). 

CARLKSOBT {Édouord), frère de Chartes 
Carleson, diplomate et économiste suédois, né en 
1704 à Stockholm, mort dans la môme ville le 
20 février 1767. Après avoir étudié à Upsal et 
voyagé dans les principaux pays de l'Europe, il 
Alt nommé en 1730 notaire du conseil de com- 
merce à Stockholm. En 1732 il accompagna le 
baron Ch.-Fr. de Hôpken dans un royage en 
Orient, qu'il a décrit plus tard. De retour de 
cette excursion, il fut en 1735 nommé mfaiistre 
de Suède à Constantlnopie , poste qu'il occupa 
jusqu'en 1745. Pendant ce temps il conclut en 
1738, au nom de sa cour, un traité de commerce 
assez avantageux avec la Porte. Dès lors il 
avança assez rapidement, et fut nommé en 1757 
secrétaire d'État pour les a(!kires étrangères » 
en 1758 chancelier auiique, enfin en 1762 
président du conseil de commerce. L'Acadé- 
mie des sciences de Stockholm l'avait depuis 
longtemps reçu dans son sein , et le roi l'arait 
nommé en 1757 commandeur de l'ordre de l'É- 
toile polaire. On a de Carieson : Moejeligheten at 
iSverigeinraelta Fabriquetoch Manufacturer 
(sur la Possibilité d'établir en Suède des fabri- 
ques et des manufactures ) ; Stockholm, 1731; 
— Tal om Fiskeri inraettringar i Sverige 
(sur l'État des pêcheries en Suède); Stockholn^ 



785 



CARLESON — CA.RLETON 



1749 ; — Tuxnne Store svarske herrars rese- 
beskrinfing, ifraen Cypem til Àsieny foerlaf- 
vade Landel, Jenaaiem och ChrUt gr^f (Re- 
lation da Toyage de deax seigneurs suédois de 
Chypre en Asie, dans la terre promise, à Jéru- 
salem jttsqn*au Saint-Sépulcre); Stockholm, 
1768 ; — et phisienrs Mémoires dans le RecueU 
de V Académie des sciences de Stockholm. 
Oezelloi, Biograph.'Lexie9n. 

CJLBLET (Jos^h'Antoine), écriYain fran- 
çais, né à RiTes (Isère) le 18 juin 1741 , mort 
en 1825. R fut député aux étate généraux et au 
conseil des cinq-cents. On a de lui : Recueil 
de maximes et de réflexions qui peuvenfcon- 
tribuer à la rectOude de nos actions; Paris, 
1823, m-12. 

Qoérard. la Franeê Uttérain, - Beaehot. JowmI de 
la iibrairiê, 

GABLBT. VOff. RoZitBE (Là). 

CARLBTON («Ir Dudleg)\ TÎcomte de Dor- 
chester, homme d*État anglais, né en 1573 à 
Bald\nn-Broghtwèll,danslecomtéd*Oxford;mort 
en 1632. ÉleTé au collège du Christ à Oxford, 
il voyagea sur le continent, devint secrétaire de 
ramhassadeur d'Angleterre en France, sir Tho- 
mas Parry, en 1600 ; et en 1603, du comte deNor- 
thumberiand. Dans le premier parlement de Jac- 
ques !•', il représenta le booig de Saint-Mawes 
en Comouailles. Au retour d'une excursion en 
Espagne où il avait accompagné lord Norris, il 
se trouva compromis dans la conspiration des 
poudres; son innocence ne tarda pas à être re- 
connue, et il fut dédommagé d'un eourt emprison- 
nement par l'ambassade de Venise, fl rcvhit en 
Angleterre en 1615, trouva tout le pouvoir aux 
mains de George Villiers, duc de Buckingham, et 
fut nommé à la place importante d'ambassadeur 
auprès des Provinces-Unies. La Hollande était 
alors déchirée par les querelles des arminiens 
et des Calvinistes. La France soutenait Bame- 
veldt, défenseur des arminiens ; ce fut assez 
pour que Carleton se prononçât pour Maurice, 
chef du parti contraire. En 1625, l'habile diplo- 
mate anglais fut envoyé en France avec lord 
HoUand. Au retour de cette mission il fut ap- 
pelé par Buckingham à la chambre des pairs, 
sous le titre de baron Carleton dlmbercourt, et 
nommé, trois ans plus tard, vfcomte deDorcbea- 
ter. Après la mort de Buckingham , il devint se- 
crétaire d'État, et dirigea les négociations im- 
portantes de l'Angleterre avec la France, l'Espa- 
gne, la Hollande et laPotogne. Il entretint une 
correspondance particulière avec la relue de 
Bohême ; mais il ne vécut pas assez pour voir 
la restitution du Palatinat. La correspondance 
diplomatique de sir Dudley -Carleton pendant 
son ambassade de Hollande a été publiée par 
le comte de Hardwick, sous le titre suivant : 
the Lettersf romand to sir J>udley, Carleton , 
during his embassy in Holland , from Ja- 
nuary 1615-1616 to december 1620; Londres, 
1757, in-4^. Cet ouvrage a été traduit en fran- 



736 

çais sous ce titre : Lettres^ MémoireM et Négo- 
ciations du chevalier Carleton^ ambassadem- 
ordinaire de Jacques /*% roi d'Angleterre; 
traduits de Vanglais]par Gaspard^oel Mo- 
nod; la Haye, 1759, 3 vol. in-12. 

Bioçraphia britannica, — Rose, New Biograpkieat 
dictionarif. 

GAELSTOif (George) f théoloçen an^s, né 
en 1559 à Norham dans le Northambertaod, 
mort en 1628. R dut sa première éducation ans 
soins de Bernard Gflpfai, et acheva ses études à 
l'université d'Oxford. Son savoir et son zèie 
pour l'Erse anglicane le firent nommer, en 1618, 
évèque de LandafT. La même année, il fut en- 
voyé avec trois antres théologiens anglais w 
synode de Dordrecht, où il défendit avec force et 
habOeté la cause de l'épisoopat. A son letow, 
Carieton ftit élevé à l'évâché de Chichester. Ad- 
versaire déclaré de la papauté, et grand partisan 
de Calvin sur la prédestination, ila publié : lUkes 
examined and jproved to be due to the clergy 
bff a divine right; Londres, 1606 et 1611.fai4*; 
— Jurisdietion régal j ejHscopal, papal, whe- 
rein is declared how the pope hath intruded 
upon the jurisdietion qf temporal Princes, 
ando/theckurch; Londres, 1610, in-À*"; — 
Consensus EccUsi» catholias contra lYéden- 
tinos, deScHpturis, Eccluia^ Fide ei Gratta; 
Londres, 1613, in-8'; — À «AonjyW remem- 
brance of God^s merdes, in an historical col- 
lection qf the deliveranee of Chureh and 
State; Londres, 1614; — Astrologimania, or 
the madness qf Astrology; Londres, 1624, 
in-4"; — Yita Semardi Gilpini, viri sanciiS' 
simi,Jamaque apud Anglos AquUonmts ce- 
leberrimi; Londres, 1626, Iik4®. 

BioçrapMa brttmnniea, - Rose, Jftw Biograpkieêl 
dictionarjf, 

CAELETON (George), guerrier et diplomate 
anglais, mort vers 1740. H (ht employé à divo-- 
ses négociations par Jacques H. Plus tud, du- 
rant la guerre de la succession d'Espagne, il prit 
part à plusieurs campagnes dans la Péninsule et 
dans les Pays-Bas, et resta trois ans prisomiier 
à Saiita-Clemenza, dans la Manche. On a de hû : 
Mémoires contenant, entre autres, plusieurs 
notices et anecdotes sur la guerre d'Espag^, 
sous le commandement de lord Peterborough, 
en anglais; Londres, 1783, in-8«. 

Quérard , la France littéraire. 

CARLETON (sir Guy ), général anglais, né à 
Strabanedans le comté de Tyrone en 1724, mort 
en 1808. Nommé en 1772 gouverneur de Qoébee, 
il eut à repousser en 1775 l'attaque du général 
Montgomery, qui, à la tète d'une armée des Étits- 
Unis,essaya de faire insurger le Canada. Carietos, 
évacuant Montréal, se renComa dans Québec et 
repoussa les Américains, qui perdirent lear géné- 
ral. En 1776, blessé de voir accorder au gâiéral 
Burgoyne le commandement de l'armée dirigée 
contre les États-Unis, il donna sa démissioB, et 
fut remplacé par le général Haldimand. Cette db 
grftce ne fut pas de longue durée : Carieton, ip- 



797 



CARLETON — CARLETTI 



738 



pelé en 1781 an conmaiidement en chef de Tar- 
mée anglaise en Amérique, ne put réprimer la 
révolution américaine, appuyée par la France, et 
fut forcé d*évacuer New-York. En avril 1786, il 
fut rappelé au gouyemement de Québec, de la 
NouTelle-Écosse et du Nouyean-Brunswick, et» 
au mois d'août suivant, élevé à la dignité de pair 
sous le titre de lord Dorchester. 
Roae.yVino BioçrapMeal DtetUmar^. 

^CARLBTON (William), noorelliste irlan- 
dais, né à Prillisk en 1798. Son enfance et son 
adolescence R*écoulèrent parmi les misères qui 
accablent la classe agricole de ce pays. A dix- 
sept ans il entra dans une maison d'éducation te- 
nue à Glasslongh par un prêtre, son parent. Un 
pèlerinage qu'il fit ensuite à un endroit appelé le 
Purgatoire de Saint 'Patrick, à Lough-Deri» 
produisit sur son imagination une impression 
si profonde, qu'il résolut de s'essayer dans les 
lettres. Muni seulement de quelques shillings, il 
vint à Dublin , où son ouvrage intitulé Traits 
and stories of the Irish peasantry (Traits et 
monirs empruntés à la vie des paysans irlandais ), 
Dublin, 1830, 2 vol., eut le plus grand succès. 
Il en fut de même de la suite à cet ouvrage, pu- 
bliée en 1832. Ses autres écrits sont : Fardo- 
rougha the miser; Dublin, 1839; — des Nou- 
velles ; Dublin, 1841 , 3 vol. : on y remarque celles 
qui ont pour titre : the Misfortunes of Bamey 
Branagon ; Valentine Macclutchy, 1 845, 3 vol. : 
l'auteur s'y déclare partisan du rappel de l'u- 
nion , et défend le clergé catholique des accusa- 
tions dont il était l'objet; — the Black prophet a 
taie of Irish famine, 1847 ; — Rody the rover, 
1848; — Tithe proctor, 1849. Le publie ac- 
cueillit avec la même faveur tous ces ouvrages, 
ou l'auteur s'est montré peintre fidèle des mœurs 
et des malheurs de ses compatriotes. 

Conversation^Lertccn, 

CARLETTI {François), voyageur florentin, 
né vers 1674, mort vers 1617. Élevé par son père 
dans les connaissances géographiques, il se rendit 
h Séville à Tâge de dix-huit ans. Deux ans après, 
il passa aux Indes orientales avec son père, qu'il 
eut le malheur de perdre à Macao. Après avoir 
voyagé pendant plusieurs années et sans trop de 
succès dans plusieurs parties de l'Asie, de l'A- 
mérique et de l'Europe, Carletti revint à Florence 
vers 1606. Nommé maître de la maison du grand- 
duc Ferdinand, il fut enlevé par une mort pré- 
maturée, qui ne lui permit pas de publier ses 
voyages. Ils furent mis en ordre par Magalotti, 
et parurent sous le titre de Ragionamenti di 
Francesco CarUtti, Piorentino, sopra le cose 
dn lui vedutene^'suoi viaggi, si delV Indie oc- 
cidentali ed orientali conté d' altripaesi ; Flo- 
rence, 1671, 2 vol. in-8*. Carletti fut un des 
premiers à donner des détails exacts sur la co- 
(lienille, le coco des Maldives, et le cacao. 

Caloicero, BeeueU , t. I, p.MT. — Tlraboachl, Storia 
délia letteratura itaUana, 

CARLETTI (François-Xavier, comte de), 
chambellan dn grand-duc de Toscane Ferdinand- 

KOUV. BIOGR. UNIVERS. — T. VIII. 



et son ministre plénipotentiaire près de la répu- 
blique française, naquit à Montepoldano dans 
la première moitié du dix-huitième siècle, et 
mourut le 11 août 1803. Il suivit d'aboi d la 
carrière militaire. L'esprit philosophique du dix- 
huitième siècle, importé d'Angleterre en France 
et en Italie, avait gagné jusqu'aux courtisans; le 
comte Carletti se fit remarquer au milieu d'eux 
par l'indépendance de ses opinions aussi la ré- 
volution française trouva-t-elle en lui un chaud 
partisan. Lorsque les Anglais eurent menacé le 
^and-duc de bombarder Livoume et d'envahir 
ses États, s'il ne se joignait à la coalition contre 
la France, le ministre Windham ne craignit pas 
d'apostropher publiquement le comte Carletti, 
le traitant de sacré jacobin, et accompagnant, 
ditHm, de voies de fait cette ignoble injure. Un 
duel eut lieu entre eux dans la ville de Lucques, 
et Carletti le termina avec autant d'honneur 
que d-e courage. « Sa maison fut toujours ra- 
te sile des patriotes français; et lorsqu'ils furent 
« obligés de quitter Florence, il s'empressa de 
« venir à leur secours de la manière la plus fhm- 
« che et la plus délicate. » (1) De pareilles dis- 
positions devaient naturellement faire jeter les 
yeux sur un personnage aussi dévoué, pour repré- 
senter près du gouTemement français un aouv<y 
rain qui avait été entraîné malgré lui dans la 
ligue des rois contre la France. Le comte Carietti 
conclut, le 21 pluviôse an ni (9 février 1795), 
avec le comité de salut-public, un traité de paix, 
d'amitié et de bonne intelligence entre les deux 
États. Le 28 ventôse suivant, il fut reçu dans le 
sein de la convention nationale , et prononça, au 
milieu des plus vifs applaudissements, un discours 
qui excita à plusieurs reprises les transports de 
l'assemblée. Dans la réponse que Thibandeau^ 
président, fit à cette allocution, on trouve l'éloge 
dn ministre plénipotentiaire, qui reçut aussi l'ac- 
colade fraternelle. Un décret rendu presque d'en- 
thousiasme, le reconnut en sa qualité, et ordonna 
l'impression, dans les deux langues française et 
italienne de ses lettres de créance, des discours 
prononcés, et dn prooès-rerbal de la séance. 
Ses lettres de créance portaient : « Considérant 
« que, par la scrupuleuse probité dont il est 
« doué, par ses talents et son expérience peu 
« commune, il est celui de nos sujets qui peut 
a le mieux conduire le tout à une heureuse 
« fin , nous l'avons choisi , etc. » Ces circons- 
tances sont assez importantes, en ce qu'elles 
peuvent être considérées comme un premier 
essai de réconciliation de l'Europe monarchi- 
que arec la république. Dans les cercles politi- 
ques, le comte Carletti professait une sympa- 
thie marquée pour les principes républicains; 
mais il redevenait homme de cour dans ses re- 
lations avec quelques dames de l'imcienne no- 
blesse, et il en faisait sa société intime. Le 27 no- 
vembre 1795, il écrivît au ministre de l'intérieur 



<i) Monltwr, is plaTlôse an tii. 



24 



739 



CARLETTI — CARLl 



740 



pour demander rautorisatioD de faire une visite 
de compliment à la prisonnière illustre (fille 
de Louis xyi ), dont on arait annoncé le départ 
prochain poUr 1 Autriche. Le directoire exécutif 
prit feu à ce sujet, et rompit non-seulement 
toute communication avec Tenvoyé du grand- 
duc , mais ordonna qu'il serait contraint de se 
retirer sans délai du territoire de la république 
française, tout en protestant de son désir de con- 
tinuer à Tivre en bonne intelligence avec Son 
Altesse Royale. Cette mesure, prise ab irato, 
n'obtint pas même l'approbation des répubd^ 
cains modérés malgré une longue note apolo- 
gétique Insérée au Moniteur, et portant la si- 
gnature de Lenoir- Laroche. Le comte Car- 
letti, viveu)ent blessé comme homme et comme 
ambassadeur, déclara noblement au directoire 
qu'ayant été accrédité par son souverain il ne 
pouvait être rappelé que par lui, et quHl ne cé- 
derait qu'à la violence. Cependant Carletti crut 
devoir quitter le territoire français pour se rendre 
en Suisse, afin d'y attendre les ordres de son 
maître. Le grand-duc ne put se dissimuler que 
l'affront fait à son ministre plénipotentiaire rejail- 
lissait jusqu'à lui ; mais, voulant ménager encore 
un gouvernement qui gardait si peu de mesure, il 
se contenta de désavouer son envoyé, et le rem- 
plaça immédiatement par le prince Nori-Corsini. 
Nous avons sous Jes yeux plusieurs lettres écrites 
^r le comte Carletti à un conseiller de la légation 
de Toscane, où 11 exprime la peine etTindignation 
que son expulsion lui a fait éprouver : « J'ai 
« bravé la mort, j'ai été même au-devant d'elle 
« sans la moindre inquiétude ; mais l'aventure 
« dernière m'a véritablement chagriné et abattu. » 
(Lettre du 6 janvier 1796.) «J'emporte avec 
« moi, dit-il ailleurs, les mêmes sentiments d'es- 
R iime pour la nation française qui m'ont ac- 
« compagne à mon arrivée; la pureté de mes in- 
« tentions et ma philosophie me servent de con- 
R solation. » De retour en Toscane, il était sur 
le point de faire paraître un mémoire justificatif 
de sa conduite, quand le grand-duc ne voulut 
pas permettre cette publication. Disgracié en 
apparence par la cour, mais pensionné, il vécut 
dans la retraite, sans que la philosophie dont il 
faisait profession le garantit de l'impression dou- 
loureuse que ces événements lui avaient causée, 
et qui altérèrent sa santé de manière à avancer 
le terme de ses jours. J. L amoureux. 

Moniteur» an xi. an ui, an iv. — DoeummUi mamu- 
erUs inédits. 

CABL.ETTO. Fosr. CaUARI. 

*GARLBVARis (Luco), péûtte et graveur 
de l'école vénitienne, né àUdlne en 1665, mort 
à Venise en 1731. Sans s'attacher à aucune école, 
il devint seul habile paysagiste, et bon peintre 
de marines et de perspectives. Une famille noMe 
qui le protégeait lui fit donner le surnom de 
Luca di ca Zenobrio, et par contraction La- 
canobriOj âous lequel il esl souvent désigné. On 
toit de lui un assez grand nombre de tableaux 



dans le palais de cette fenille et dans d'antres 
galeries de Venise; et au musée de Dresde, ie 
Débarquement de Vemperevr Charles lY à 
Venise. Carievaris grava à Teau-forte avec beau- 
coup d'esprit, et en 1705 il publia une suite de 
cent vues de Venise, parmi lesquelles on ad- 
mire surtout les Tues de Santo-Nicola di Cas* 
tellOy et de Santa-Maria Formosa, 

E.B— If. 
Unzl. St&ria pUtoriem. » Orlandl, >rf6»M«darto. - 
Ticoul, iHzionario.—A. <}oadrU Otto çiomi in f^entsla. 

CARLi (Denis), missionnaire capucin, natif <l« 
Plaisance, mort après 1680. H fût envoyé en 
1067, par la Propagande, au Congo, avec Micfael 
Ange Guattini de Reggio et quatorze autres ca- 
pucins. A leur arrivée en Guinée, le vicaire apos- 
tolique leur désigna comme sphère d'activité les 
provinces de Baroba, de Congo, et de Danda. ils 
y avaient été précédés depuis 1645 par d'autr» 
missionnaires capudns qui, à leur tour, avaient 
déjà trouvé une église à Pinda (dans le Congo), 
dont la fondation remontait, dît-on, jusqu^à la 
conquête du pays par les Portugais. Quant à Carli 
et Guattini, Us baptisèrent jusqu'à 3,000 enlànts, 
et firent en outre de nombreuses conversions 
parmi les adultes; mais ils n'enseignajeot guère 
aux nègres, à ce qu'il semble, que les cérémonies 
extérieures de la religion, que les nouveaux con- 
vertis prirent pour des prati(iues de sorcellerie. 
Guattini succomba aux fatigues et aux atteintes du 
climat delà Guinée, tandis que Carli, relevé d'une 
longue maladie, put retourner en £urope, accom- 
pagné d'un nègre qu'il avait converti. Après un 
voyage assez long et assez détourné par le Brésil, 
dont le Congo était alors une dépendance, et 
après s'être battu en route avec les corsaires 
d'Alger, il se rendit à Bologne, où il rédifçea la 
relation de ses voyages et de ceux de son infor- 
tuné compagnon Guattini. Ce récit, empreint da 
zèle religieux, mais n'ofTrant que peu de données 
pour les sdencas exactes, est intitulé il Mwo 
transportato in Venezsa, owero raccoUi d£ 
costunU e religioni de" popoli delV Afiica, 
America, Asia ed Buropa; Reggio, 1672, in-11; 
Bologne, 1674, in-8*^ et in-i2 ; et Bassano, 1687, 
in-4''. Il parut une nouvelle édition sous le titre : 
Viaggio di D. Michel' Angiolo di Cattiniedsl 
P. Dionigi Carli nel regno del Congo, da- 
critto per lettere, con una/edele norrosioxc 
del paese; Bologne, 1676, in-ia. Cet ouvrage a 
été traduit en français sous le titre : BelatU» 
curieuse et nouvelle d'un voyage de Congo, etc.; 
Lyon, 1689, in- 12, réimprimée dans le P. Labat, 
Relation historique de C Ethiopie oceidentnle; 
Paris, 1742, tom. V, p. 01-266. La tradoctsoi 
anglaise a paru dans Churchi, Collections nf 
Voyages and Travels, 1732, in-fol. (tom. I, àM- 
650), et dans Pinkerton, Collection of Voyages 
and Travels, 1814, in-4** (tom. XVI, p. 148 H 
suiv.), et une traduction allemande sous le titre : 
Der nach Venedig iiberbrachte Mohr ; Aouçs- 
bourg, 1693, in-4^. On a enfin un extrait de cette 



741 



CARU 



742 



rdation en aurais daiu le tom. lU, p. 143-166, 
d'Astley, New gênerai Collection of Voyages 
and TravelSf 1746, iB-4*, extrait reproduit en 
français dans le litre XU, eh. 1 2, de PréTost, His- 
toire générale des Vogages; et en allemand dans 
Bertuchy AllgemeUie Historié derReisen, t. lY, 
p. 531. 

p. Ubât. JUUaUm MitaHqHë *ê VâtMofU omMm- 
4ale. - F. H«fer, Jfriqmê ( «au VUniw. fiUS. ) 

«G4RLI {Ferdinand), Uttératenr italien, na- 
tif de Parme, TiTait dans la première moitié dn 
dix-septième tiède. On a de loi : Esame in- 
tomo aile ragioni del conte Lod, Tesauro in 
di/esa tTun sonnetto del cav, Marina; Bolo- 
91e, 1614, in^** (sous le pseudonyme du eomtc 
André deU* Arca) ; — Senno latinus de Christo 
ascendente, in templo Vatieano dic/tu , in-4*. 

Adclong. srnppl. à JOcber, Mlgem, CeUkrîm^Uticenk. 
CARLi {Jean- Jérôme)^ littérateur et anti- 
quaire italien, né à Ancigano, village du Slennois, 
en 1719; mort, le 29 septembre 1786, à Mantoue. 
Il était fils d*im paurre cultivatenr qui, espérant 
trouver un jour dans son fils un puissant sou- 
tien, lui fit prendre les ordres ecclésiastiques. 
Carii étudia la théologie à Sienne, où 11 obtint le 
grade de bachelier; mais, s'étant adonné de pré- 
férence à la littérature et aux sciences exactes, il 
fut nommé professeur d'éloquence à Colle, en 
Toscane, et plus tard à Gubbio, dans les États 
du pape. Quoique chéri par toutes les classes de 
la société à Gubbio, il quitta cette position après 
un séjour de dix-huit ans , à cause des difficultés 
snryenoes entre loi et l'évéque de cette ville. De 
retour à Sienne , il fut MentAt après, en 1773, 
nommé par Hnopératrice Marie-Thérèse secré- 
taire perpétuel de l'Académie des lettres, des 
sciences et des beaux-arts de Mantoue. Cette 
ville lui doit sa bibliothèque et son musée. Pen- 
dant ses nombreux voyages scientifiques il avait 
fait d'excellentes collections de livres et de ma- 
nnscrits rares, de médailles, d'objets d'art et d'é- 
chantillons d'histoire naturelle. On a de lui : 
Annotazioni al discorso di Celso Cittadini 
âelV antichità delV armi gentilïzie ;\Mef^^, 
1741, in-8*; — Scritture intomo a varie tos- 
cane e latine opérette del dottor Giov.-Paolo- 
Simone Bianchi di Kimini, contenente la re- 
lazionê di due opérette composte dal sign. 
Planco in Iode di se medesimo, con moite no- 
tizie ed osservazioni, etc.; Florence (Giano 
Planco), 1749, in-8";— ilnnolaslonia/to^ce/^a 
di elegie di TUmllo, di Properxio e di Àlbino- 
vano, tradotte in terza rimada Francesco 
Corsetti,Senese;YemWf 1751,in-«'; — D«j«er- 
tazione due : la prima delP impresa degli Ar- 
gonanti e i posteriori fatti di Giasoneedi Me- 
dea; la seconda, sopra un anHco bassorilievo 
rappresentante la Medea di Euripide, con- 
servaio nel museo delV AccadenUa di Man- 
tova; Mantoue, 178», in-««. Le comte Carii- 
Bubbi fit sur cet ouvrage des observations que 
l'oD trouve dans le vol. X des C>pere del sign. 



Gian-ninaldo, conte Carli; Milan, 1784-1794, 
15 vol. gr. in-8*. On conserve en outre dans 
la bibliothè^iue de Sienne beaucoup d'ouvrages 
de Carli en manuscrit; tels sont : Varie poésie; 
^Memoriesui suoi 9iaggi;'^Memorieper la 
storia di Colle; — Memorie per servire alla 
vita di Antonio Paleario;-^ Trattato sulla 
ehronologia ; — Tratt. sullaeomosgraphia ; — 
Tatt. sulla geometria; — Memorie per la sto- 
ria di Gubbio;^ Memorie eontro Qiano 
Planco da Rimini. 

Tlpal4D, Bioçra/taûêgH lialkmi iUuttH, VI, iSl. - 
Matteo Borsa. 6log4 de /. G. CarU,- Mantoue, niT^ la- 4*. 

CARLI (Jean), théologien itaUeo, né à Flo- 
rence en 14)6, mort la 1*' février 1605. Il était 
de l'ordre de Saint-Dominique. On a de lui beau- 
coup d'ouvrages restés en grande partie inédits; 
les plus importants sont : Vita B. F, /çannis 
Dominiei Florentini, S, JR. B, cardinalls, pa- 
bliée dans les Acla Sanctorum, 1 11, 10 juin ; * 
Vita F, SimonisSaltarelli, Florentini, arcMë- 
piscopi Pisani;— Vita F, Àldobrandini Ca- 
valcantis, Florentini, episcopi Urbevetani; ^ 
Vita F. Angeli Acciaioli, Florentini, pairim 
êuae episcopi» 

Éclrard, Seriptorês ordlnlt Pr^dieatwum» •* Tlrt- 
bosehi, Storia delta letteratura iUUiana, t VI. — Gbl- 
llnl, Têotro d'Uûmini letter. 

GARLi ou GARLi-RUBBi {Jean-Rcnoud, comte 
DB),humaniste, archéologue et économiste Italien, 
né à Capodistria en avril 1720, mort à Milan le 2) 
février 1795. Doué d'un talent très-précoce, il 
composa à l'âge de douxe ans une espèce de dra- 
me, et à dix-huit ans une dissertation sur l'aurore 
boiéale et quelques poésies. Il étudia à l'univer- 
sité de Padoue les mathématiques, ainsi que les 
langues anciennes et sémitiques. H n'avait que 
vingt ans quand il foi reçu à l'Académie des Rico- 
vrati. On a de cette époque de sa vie des traduc- 
tions d'Hésiode et d'Euripide, une tragédie et bean- 
coop de mémoires sur les antiquités grecques. 
En 1744, à peine âgé de vingt-quatre ans, il fut, 
par le sénat de Venise, nommé à la chaire, créée 
pour lui, de science nautique et d'astronomie, et 
il écrivit une foule de mémoires sur les cartes 
géographiques et nautiques des anciens, sur 
leurs vaisseaux armés de tours, sur l\isage de 
l'argent dans l'antiquité, etc. Mais il était Cé- 
ment homme de pratique. 11 fit adopter de nou- 
veaux modèles pour la construction des va^deaux 
de guerre, et exécuter de nombreux travaux dans 
l'arsenal. En dehors de ses fonctions obligatoi- 
res, il entretenait un commerce littéraire avec les 
premiers savants italiens de l'époque, tels que 
Fontanini, Muratori, MafTei, Gori, etc.; H écrivit un 
poëme didactique, et prit part à une querelle lit- 
téraire engagée avec l'abbé Tartarotti, qui niait 
l'existence des sorcières et admettait celle des 
magiciens dans son Congresso nottumo dette 
Lamie. Il se maria en 1747, et lyouta dès lors 
à son nom celui de sa femme Rubbi, La mort 
prématurée de celle-ci, qui lui laissa un fils et 
une grande fortunée administrçr, le força en 1749 

34. 



743 



CARLI 



744 



à quitter sa chaire d'astrononMe h Venise, et à 
se retirer en Istrie avec le naturaliste Vitatien 
Donati. C'est de son séjour dans cette proTÎnce 
que datent les magnifiques découvertes, surtout 
de ramphithé&trede Pola, avec lesquelles Carli a 
créé Tarchéologiede Tlstrie. H composa en même 
temps plusieurs ouvrages d'économie politique. 
£n 1759, il transporta de Venise àCapodistria un 
grand établissement de commerce et de manu- 
facture de laine, qu'il avait hérité de sa femme, 
et fut ruiné peu de temps après. En compen- 
sation de ce malheur, il fut en 1771 nommé par 
le gouvernement impérial de TAutriche président 
du conseil des finances établi dans cette année 
même à Milan. Il employa ses loisirs à la refonte 
et à la publication de son magnifique ouvrage 
s»ur les Antiquités de P Italie, qui parut en 
1788 , ainsi que de ses Œuvres complètes. 
Voici toute la liste de ses écrits dans Tor- 
dre chronologique : Dissertazione sulla au- 
rora boréale, 1738 ; — Lettera intorno ad al- 
cune tnonete che nelle provincie del Friuli e 
delV Istria correvano ne" tempi del Dominio 
de' patriarcMAquileijesi, dans la JTacco/to Ca- 
logeriana, vol. 25; Venise, 1741,in-12; — rfc/<« 
Antichità di Capodistria, ragionamento in 
cui si rappresenta la stato sua a' tempi de* 
Kom^ni, e si rende ragione délia diversité 
de* suai nomi, dans la Raccolta Calogeriana, 
vol., 28; Venise, 1743, in-12; ^délV Indole 
edelV Istoria del teatro tragico, dans le vol. 
34 de la Raccolta Calogeriana; Venise, 1744, 
in-12; * Osservazione sulla musica antica 
e modema; ibid., Venise, 1744, et inséré, avec 
l'ouvrage précédent, dans Opère di Carli 
Jtubbiy XI V; — la Teogonia owero la gène- 
razione degli Dei d'Esiodo, tradotta per la 
prima volta in verso italicmo, con annota- 
zioniy tre lettere crittchCf e il testo greco; 
Venise, 1744, in-8®, et dans Opère di C. R,, XV: 
ce ne fut pas la première traduction dHésiode, 
comme le titre le prétend, car elle fht précédée 
de celle d'Antoine-Marie Salvinio, qui avait le 
premier traduit Hésiode en vers italiens, mais 
qui ne publia son travail à Padoue qu'en 1747, 
in-8«, — Jflgenia in Tauride , tragedia 
imitata di Euripide; Venise, 1744, in-12, et 
dans Opère di Carli Rubbi, XVII; — delV 
Indole del teatro antico, e modemo dans le 
vol. 35 de la Raccolta Cologeriana ; Venise, 
1745, in-12, et dans Op«rc di C. R., XVII; — 
délia Spedizione degli Argonauti in Colco, 
in cui dilucidano vari punti intomo alla 
navigazione y astronomia, cronologia e geo- 
grafta degli antichi ; Venise, 1745, in-4®; — 
jHssertazione suite streghe et sulli stregoni; 
Venise, 1746, in-4* (Carli n'admet ni les serciers 
ni les sorcières, contrairement à Tartarotti, qui ne 
rejetait pas les sorciers; cette dissertation, que 
Tartarotti eut l'indiserétion de faire imprimer avec 
la sienne, attira à Carli le reproche d'hérésie); 
— Lettera sulC uso del argento, al sign, Maf- 



fei; Venise, 1747, în-4»; — Uttera al sign. 
Gori, intemo aile costruzione délie anticke 
triremi armcUe di torri; Venise, 1748, in-4*; 

— IHssertazione in cui si traita délia geo- 
grafia primitiva, e dette carte gcografiche 
degli antichi; Venise, 1748, in-8»; — V An- 
dropologia, o sia délia società e délia feli- 
cUà, poema ftlosofico in tre canii; Venise, 
1748, in-8*, et dans Opère di Cttrli-Rubin, vol. 
16 : l'auteur y cherche à montrer que rbonune 
est heureux encore dans une société corrompue, 
parce que la société teUe qu'elle est dérive de sa 
nature elle-même; — Relazione délie scoperte 
faite nel Anfiteatro di Pola nell' anno 1750 ; 
Venise, 1750, in-4»; — Saggio délia storia 
naturale marina delt Adriatico^da Vitaliano 
Donati , publié après la mort de Tautear par 
CarH-Rubbi; Venise, 1750, in-4* ; — Disser- 
tazioni due sull' origine e sul commerce 
délie monete;\h Haye (Venise), 1751, in-4*; 

— Délie monete e delF istituzione délie zêc- 
che d' Italia, delV antico e présente sistema 
di esse, e del loro intrinseco valore e rap- 
porta alla présente monela, dalla deeadenza 
deir imperio fino al secolo XVII, per utile 
délie pùbbliche e délie prioate ragiani ; la 
Haye (Venise) ; Pise et Lucqoes, 1754, 1760, 
3 vol. in-8*; — ElemenH di morale pereio 
che risguarda V esercizio di essa nel ademjn- 
menta de* doveri dell* uomo estesi per istru- 
zione delta nobilo gioventU ; Venise et Flo- 
renee, 1756, in-8'', et Lucques, 1775, in-12; — 
Saggio politico ed economico sulla Toscana, 
intitolatodalprqf essor eSteUini ; Venise, 1757, 
in-8''; — Ragionamento sopra i BUandeeo- 
nomici délie nazioni , 1759, ln-8*; —Rela- 
zione sut condmento delta Stato di Milano, 
1760, in-8*; — Nuovo metodo per le seuole 
pùbbliche d* Italia; Lyon (Florence), 1771, 
in-8*; — Sul libero commercio dei grani, 
lettera al Pompeo Nero, 1771, in-^, où il sou- 
tient un système modéré de protection; — 
V Uomo libero, ossia ragionamento snlla 
liberté naturale e civile delV uomo , traitas» 
filosofico, 1772-1773;— Lettere AmericoMe ; 
Cosmopoli (Florence) et Crémone, 1780-1781, 
2 vol. in-8* : c'est la corre^xmdance Cunifière 
de Carii avec son cousin le marquis de Grarià, 
de 1777 à 1779. La seconde édition fut pabG^ 
en 1783 et 1784 par Joseph Blanchi, qui y a 
ijouté une préface étendue, avec le 3* volume de 
l'original, omtenant la réfutation de l'Atlantide 
de Bailly. C'est sur cette dernière édition qu'a 
été faite la traduction allemande par C.-G. Hen- 
rig ; Géra, 1785, 3 vol. in-8*; tandis qae la tn- 
duction française l'a été sur la première, parLe- 
febvre de Villebrune, avec des additions et des 
notes ; Boston et Paris, 1788, 2 vol. in-8* ; et 7F 
édit, Paris, 1792, 2 vol. in-8*. On peotreg^r^ 
der, comme un supplément aux Lettere ameri^ 
cane de Carii, les Osservazioni critiche e ow- 
molagiche sulV inondazUme dell* Atlan^de^ 



745 



CARLI — CARLnf 



746 



in nsposta ai supplemento délie Leltere ame- 
ricane; Tortona, 1787, in-S*';-- Ragionamenio 
sopraalcune curiositàfisiologiche,in risposta 
aile lettere di cavaUere Michèle Rosa : on y 
trouve des expériences sur la circulation du sang, 
sa &loration, etc.; Venise, 1782 et suiv., in-S*". 
Ses. ouvrages réunis ont été publiés sous le 
titre : Opère del sigjior commendatore D. 
Gian-Rinaldo, conte Carli, présidente eme- 
rito del supremo consiglio di pubblica econth 
mia, etc. ; Milan, 1764-1794, 15 vol. grand in-8'' : 
on y trouve tons les travaux qui avaient été 
déjà publiés séparément, excepté les suivants : 
délie Antichità italiche, tomi IV, con appen- 
dice e documenti , etc. ; BGIan, 1788-1791, 5 vol. 
in-4*, avec 26 planches et avec des tables d'ins- 
criptions inédites; 2'' édit. Milan, 179^1795; cet 
ouvrage magnifique traite des antiquités de llta- 
lie dès la plus haute antiquité^ jusqu'au quator- 
zième siècle de notre ère ; -^IHssertazionesulla 
memoria artifiziale ; Venise, 1782, in-4** (lue 
dans la séance publique de TAcadémie de Man- 
toue le 21 mars 1793, par BettinelU , à la place 
de Tauteiir, alors malade) ; — Storia di Verona 
sino al 1617; Vérone, 1796, 7 vol. in-8*»; ou- 
vrage posthume. Ce dernier ouvrage, ainsi que 
sa Correspondance, entretenue pendant plus de 
cinquante ans avec tontes les notalnlités du siècle, 
devait former une édition des Œuvres posthu- 
mes de Carli-Rubbî, en 10 vol. in-8**, qu'un li- 
braire de Trieste avait annoncée, mais dont on 
n'a plus entendu parler. 

RoMi, EUiçio Oorieo di Cion-Aiiui/do CarU. - Tl- 
paldo, Biogrt^ degli »«lUmi iUuttri. — Dict. dé PÊ^ 
eonomie polUi^ut. — Adelaog, suppl. à JOcher, ÂUçnu 
GeUkrten-Lexieon, — Sax, Onomastieont yil. 

( «lABLiER. Voy. Bebtbolet-Flehael. 

*€iAaLiUEE (/Tenri), médecin Trançais, vivait 
à Arras vers 1616. On a de lui : Castigationes 
medicineB practicm ; — Tractatus de promis- 
cuis errarilnis. Ces deux ouvrages sont dtés 
sans indication de date ni de lieu d'impression. 
FerreoloA Lociiut, Catalogue deê écrivains de la pro- 
vince dTjértoU. " Kloy, Dict. de ta Méd. 

*GARi<iBB (Léonard), jurisconsulte alle- 
mand, vivait dans la première moitié du dix-hui- 
tième siècle. Il était professeur des Institutes à l'u- 
niversité de Wurzbourg, et conseiller anUque de 
cette ville. On a de lui : Dissertatio de Jure 
Naturae, Gentivm et Imperio; Wurzbourg, 
1726, in-4*; — Dissertatio de Jurisdictione 
ierritwnali; ibid., 1728» in-4*>; — de Jure 
Academico; ibid., 1732, in-4*; — de Execu- 
tione et legitimo modo exsequendi, tam in 
supremis imperii dicasteriis quam subordi- 
natis judicii; ibid., 1834, in-4° ; — de Spon- 
saliàus et matrimonio; ibkl., 1736, in-4*; — 
de Privilegiis in génère ac in specie ;ib., 1737, 
in-4* ; — de Jure vectigalium ac pontium; 
ibid-, 1737, in-4^ — de Statu ecclesiastico 
quintuplici immunitatis prxrogativa svf- 
Juito; ibid., 1737, in-4*' ; — Dissertatio Rosen- 
thalii ac aliorum scriptorum /eudalium 



praxim auream exhihens ; ibid., 1738, in-4*»;— 
de Ir^uriis et damno dato, ac inde oriente 
restitutione ; ibid., 1739, in-4**; — Petri-Ro- 
derici Demeradt differentiasjuris communis 
et firanconiei notis et additionibus illustra- 
vit; ibid., 1742, in-fol.; — Caesius redivivus^ 
sive Jnstitutionum Justinianarum liM IV, 
cujn notis et additionibus; ibid., 1742, in-4**; 

— de jEquitate ; ibid., 1843, in-4** ; — de Im- 
perio atque inde descendente jure, obliga- 
tione ac potestate; ibid., 1743, in-4**; -— Orcb- 
tio utrum majestatem magis armis deooror 
tam aut legibus armatam esse oporteat, et 
quxnam sit origo legum acjuris; ibid., 1746„ 
in-4**. 

kAdelQDg, uppL à JOeher, Mlgem, Gelekrt.'Lexioon, 
GABLiBR (Claude), né à Verberieen 1726, 
archéologue français, mort prieur d'Andresy le 
23 avril 1787, a laissé , outre un grand nombre 
d'articles insérés dans le Journal des Savaiits^ 
\eJoumaldePhysiqueei\eJoumalde Verdun : 
Dissertation sur détendue du Belgium et de 
V ancienne Picardie; Amiens, 1763;—- Mé- 
m(Are sur les laines , in-12 , 1766 ; — Considé^ 
rations sur les moyens de rétablir en France 
les bonnes espèces de bêtes à laine, ^62; — 
Histoire du duché de Valois, contenant ce qui 
est arrivé dans ce pays depuis le temps des 
Gaulois jusqî^en 1703; Paris, 1764, 3 vol. in-4**; 

— Traité sur les mant^/actures de laineriesp 
2 vol. itt-12; — Dissertation sur Pétat du 
commerce en France sous les rois de la pre- 
mière et de la deuxième race; Amiens, 1763, 
itt-12. On lui doit encore quelques ouvrages sur 
les bétes à laine; — les Observations pour ser- 
vir de conclusion à C histoire du diocèse de 
Paris, qui se trouvent dans le tome XV de l'ou- 
vrage de l'abbé Lebeuf et dans le Journal histo- 
rique du Voyage fait au cap de Bonne-Espé- 
rance, par de Lacaille; 1763, in-12. Carlier a 
remporté dans sa vie neuf prix académiques, dont 
quatre à l'Académie des inscriptions. 

Dcsesuru, lei Siècles lUt. — Diet, de l'Éeon. polU. 

— Quérard , la erance littéraire. — Le Bas, DieL ene, 
de la France. 

CARLiEB ( NicolaS'Joseph ), mécanicien , né 
à Buslgny, près de Cambrai, le 20 juillet 1749, 
mort à Valencieniies en 1804. 11 se consacra en- 
tièrement À rhorlogerie, À la menuiserie et à la 
mécanique. En 1793, lors du siège de Valenden- 
nés, ce fut à son courage que la ville dut d'être 
préservée d'une inondation. Une bombe venait 
de briser une écluse dans le faubourg de Mariy ; 
Carlier, malgré la force du courant, se fait des- 
cendre dans la rivière, attaché avec des corda- 
ges, et ne sort de l'eau qu'après avoir bouché 
l'ouverture au moyen de sacs de terre et de pail- 
lasses. Il travaillait depuis cinq ans à la confec- 
tion d'une machine en cuivre propre à filer la 
laine lorsqu'il mourut À l'Age de cinquante-cinq 
ans. 

Le Bas, Diet, enepcl. de la France. 

CABLiN (Charles-Antoine Bertinazzi, dit 



747 



CARLIN — CARLISLE 



748 



Carlino) , artiste dramatique français , né à 
Turin en 1713, mort à Paris en 1783. Fils d*nn 
ofTicier des troupes du roi de Sardaigne, entra 
d*abord dans la carrière de son père, et la quitta 
après la mort de celui-eî, pour donner des leçons 
de danse et d'escrime ; mais la principale et 
surtout la plus agréable occupation du jeune pro- 
fesseur était de jouer la comédie avec ses éco- 
liers. Bientôt ses succès dans cet art lui inspi- 
rèrent ridée de se faire de cet amusement un 
état plus conforme à ses goûts. L'Arlequin do 
théâtre de Bologne, s'évadant pour échapper à 
ses créancier s, avait laissé le directeur dans 
rembarras ; Bertinazzi le remplaça à Timpro- 
viste, sans que le public, abusé par le masque et 
par le jeu du débutant, se doutAt de la substitu- 
tion ; 06 n'est qu'après quelques représentations 
qu'elle lui ftit connue. Les succès non interrom- 
pus du nouvel Arlequin le firent appeler à Paris 
eo 1741 , pour remplir cet emploi à la Comédie 
italienne; il venait y remplacer Thomassin, ac- 
teur chéri des habitués de ce thé&tre, et dont ils 
ragrettaient vivement la perte. Malgré le danger 
de la comparaison provoquée par leurs souve- 
nirs récents, et celui d'aborder une langue nou- 
velle, puisque la Ck>médie dite italienne représen- 
tait des'pièoes françaises , Carlin ( car ee fût le 
nom qu'il adopta dès œ moment ) obtint dès les 
fHreroiers jours tons les infirages. Son succès 
ne Inrda pas à devenir de la vogue ; il captiva 
longtemps rinconstance de la faveur publique, qui 
ne cessa de l'accompagner pendant une carrière 
dramatique de près d'un demi-siècle. A la fois 
l'acteur à la mode et l'acteur de hi nahire, 
Oarlin mérite cette longue faveur par la vérité 
de sa pantomime, la gaieté de ses lazsis, 
la fiteondité de ses improvisations. Quoiqu'on 
l'applaudit avec justice dans la comédie écrite, 
c'est surtout dans ces canevas où il créait son 
dialogue qu'il se montrait supérieur.^Les spec- 
tateurs actuels, qui voient si souvent les acteurs 
hésiter, se troubler, s'ils ont à adresser au pu- 
blic quelques roots qui ne font point partie de 
leur rôle, peuvent apprécier le talent d'im 
homme qui , dans les Vingt-six infortunes 
d* Arlequin , par exemple , improvisait pendant 
dnq actes sans éprouver un moment d'em- 
barras, sans cesser d'exciter le rire ou du moins 
l'attention. 

Presque septuagénaire , Carlin conservait en- 
core la plus grande partie de ses avantages ; et, 
dans ses dernières années, il jouait avec toute la 
gentillesse, toute la vivacité du jeune âge, les Ar- 
lequins de Florian. On cite de remarquables 
exemples de l'impression que produisait son 
jen : « Voyez comme le dos de Carlin a de la 
physionomie ! » disait un jour Garrick , frappé 
de la vérité de la pantomime de l'artiste pen- 
dant que d*une main celui-d menaçait son maî- 
tre qui venait de lui infliger une correction, et 
que de l'autre il se frottait la partie atteinte. Lui- 
avait donné an théâtre, en 1763, une 



pièce en cinq actes , les Nouvelles mitamor^ 
phoses (T Arlequin , où l'on trouva de l'imagi- 
nation et du comique, et qui ne dut pas tout «m 
succès au mérite du comédien. Carlm avait aussi 
un degré d'instruction plus rare même que le ta- 
lent d'écrivain chez les artistes dramatique* 

Lorsque la mort vint le frapper, on regretta 
en lui non-seulement l'acteur célèbre, mais 
l'homme considéré. 

Bien que, comme on l'a dit, les qualités de 
l'âme ne se mettent pas sur l'affiche, le public 
sait en tenir compte à ceux qui les joigpcnt aux 
perfections de leur art. Aussi doDnâ4-ll une ail- 
hésion unanime à son épitapbe : 

De Gsriln pour peindre le sort, 
Trèa-peu de mots dolTcnt nilftre : 
Toate »• vie 11 a fait rire; 
Il a fait plearer à it aiort. » 

Peut-être n'est-il pas inutile de oonsî0Mr id 
que la Correspondance de Carlin avec Gan- 
ganelli , fruit d'une prétendue liaison d'enfiince 
entre ces deux enfknts de ntalie, et publiée il y 
a quelques années, n'est que le roman d'un écri- 
vain ingénieux, M. de Latoudie. Gariin n'eut 
aucun rapport avec l'illustre pontife romain, dont 
sans doute il eût mérité l'estiroe. [ Enc. des g. 

Le Baa, ZMel. tnevc, dêUi Fr.-^ HUt. te Vièdire /r. 
* CAELiNi ( Raphaèl ), poète italien, natif de 
Pistoie, vivait à la fin du dix-septième siède. On 
a de lui : Betulia liberatOf poema ermco; Pis- 
toie, 1694, in-4^ 

Zaccaria. BiblMh. PUtoian, - Adeiniig, rappL â M- 
etaer, Àllgtm. Gelekrten'Lexieon, 

GABLISL.B (Frédéric Howaru , comte de), 
né le 28 mai 1748, mort en 18Î6. Repr^ 
sentant d'une des familles les plus aristocrati- 
ques de l'Angleteri^, il eiitra en 1769 dans la 
chambre des lords, et fut, dans sa joimc:^, un 
des chefs de la mode et du momie élégant 
Appelé par sa naissance sur la scène politique , 
il fut, en 1777 , nommé trésorier de la maison 
royale et membre du conseil privé. En 1778, il 
était au nombre des commissaires envoyés aux 
États-Unis pour négocier un arrangement amia- 
ble : cette mission n'eut pas de succès, lui 1780, 
il obtint la charge élevée de vice-roi d'Irlande; 
mais , deux ans plus tard , un changement de 
ministère le fit remplacer par le duc de Porl- 
land. Le comte de Cariisie prit une part active 
aux débats parlementaires de I7g7 à 1792 ; il r&- 
çut en 1793 l'ordre de la Jarretière; mab i 
parut alors se dégoûter de la politique, et resta à 
l'écart jusqu'à la fin de sa vie. Il avait ton- 
jours eu du goût pour la littérature. Il a «crit 
de nombreuses pensées fugitives et deux tra- 
gédies, la Vengeance d*un père, et la Belle- 
mère. Ces écrits, dont il donna des éditions de 
luxe, tirées à petit nombre et ornées de belles 
gravures, sont d'un style élégant; mais il ne 
faut pas leur demander des beautés d*un oi^ 
dre supérieur. Parent et tuteur de lord Byro% 
Garlisie se brouiU* avec son pupille, qui n lancé 



749 

cootre hai phiftiean Mitasmes 

fiuneuse satire intttolée EngUsh Bords and 

Scotch reviewers. 

BioçrapMa JhrUannUa, — GmUlemta^s Maifaxtm», 
ltt6. ~ Conv0natUm$'ijêxictm. — jinnuai reçi$ter, 

* CAmusLB ( George Howard , comte db) , 
homme d*État anglais, fils de Fi'édéric, comte 
de Carliste , naquit le 17 septembre 1773, et 
mourat le 7 décembre 1848. Après avoir étudié 
à Éton et à Oiford , il Ait attaché à la mission 
de lord Malmesbary sur le continent en 1795 et 
1796. Rerenn en Angleterre, fl entra au parle- 
ment , et plus tard il fut chargé d'une mission 
secrète près la cour de BerKn. Il entra en 1837 
dans le cabinet formé par Canning, et il y rem- 
plit, jusqu*en 1828, les fonctions de chancelier. 
DcTenn valétudinaire dans les dernières années 
de sa vie, il renonça à la politique, après s'y être 
fait remarquer par sa modération. 
ConvenatUmê'Lexieon, — jiwnual r9ifi$ter. 
;cARLi8LB ( GeorgeS'WiUiam-Frédérie, 
comte db), fils du précédent, homme d*État an- 
glais, naquit le 18 août 1802. D porta d'almrd 
le nom à* Howard , qu'il échangea ensuite oun- 
ire celui de lord Morpeth. H ftit attaché h Tarn- 
bassade de Pélersbourg, devint membre des 
communes; et en 1841 , sous le ministère Mel- 
bourne, il fut appelé à la secrétairerie d'État pour 
l'Irlande. En 1846, il fht nommé haut commis- 
saire des forêts, et, en 1850, chancelier du duché 
de Lancastre. Le comte de Carliste aime et pro- 
tège les arts et les lettres. 11 a écrit en 1852 une 
introduction à VUncle Tom's Calfin, de mis- 
tress Beecher Stowe, ouvrage qui a produit une 
grande sensation. 
Cmv^sationS'JMcieon. -* Jnnuai rBgUUr, 
GABLOIX. Koy. GniFFR et IA YlBILUBVILLfi. 

ciARLOMAM. L'htstolre connaît trois princes 
de ce nom : 

GABLOMAB I», fils aîné de Charles Martel 
et frère de Pépin te Bref; gouverna pendant plu- 
sieurs années l'Austrasie, et les provinces de 
TAllemagne qui étaient alors annexées à ce 
royaume. Sa réputation de guerrier ne suffisant 
plus à son &me, portée vers la contemplation, il 
quitta ses États pour embrasser la vte reli- 
gieuse, donnant ainsi le premier un exemple qui 
fut imité si souvent au moyen âge par les plus 
grands sonvernns. Après avoir vécu comme 
moine dans un couvent du mont Cassin, il alla 
mourir à Vienne en Dauphiné. Son corps Aittrans- 
porté au mont Cassin , où il a éte retrouvé en 

1628. 

Script, rer. Francie., IV. - SliaoDdl, UUMn d»$ 
Français. 

câ»i<OBiAS , second fils de Pépin le Bref, 
frère poiné de Charieroagne, roi d'Austrasie, né 
vers 751, mort le 4 décembre 771. Il Ait cou- 
ronné, ainsi que son frère aîné, du vivant de 
Pépin, par le pape Etienne II, qui leur conféra 
en mtae temps le titre de patrices de Rome. 
Pépin mourut eo 768, après avoir réglé te par- 
tage de a€S Étets entre ses fils. Ce partage est 



GAKLISL£ — CARLOMAN 



760 



fort diversement rapporte par les historiens : 
il ne subsista point, au témoignage de qoelque»- 
ons, tel que Pépin l'avait réglé, et fut remis en 
question, peu de temps après dans une assem- 
blée générale des grands feudatuires. A Charles 
fut assignée l'ancienne part de Pépin, son père: 
la Neustrie, la Bourgogne et l'Aquitaine; à 
Carioman, celle de l'onde dont il portait te 
nom, le royaume d'Austrasie et toute la France 
germanique. Malgré cet arrangement si solennel, 
l'accord des deux frères ne parait pas avoir éte 
de longue durée. Éginhard et la plupart des au- 
tres annalistes trouvent la cause de leur rupture 
dans les insinuations des conseillers de Carioman: 
ne pourrait-on pas la voir aussi dans l'impa- 
tiente ambition de Chartes, que nous trouvons 
dès la même année en possession d'une partie de 
l'Austrasie ? 

La division de l'empûie avait réveillé l'ambi- 
tion des chefs voisins : ils songeaient à demander 
compte, à deux jeunes princes encore sans re- 
nominée, des longues prospérités du règne de leur 
père. Un ancien duc d'Aquitaine, Hunold, en- 
I sevdi depuis vingt-quatre ans dans un monas- 
tère et que le monde avait oublié , fut ressaisi 
suUtement d'un souvenir d'ambition : le vieux 
moine, séduit par l'occasion, jete son froc, et re- 
parut dans son ancien duché. Charles, pour 
tenir tète à cette première attaque , s'adressa à 
son frère, qui accourut à la tete des forces d'Aus- 
trasie; mais, bientôt dégoûte après une entrevue 
avec lui, il regagna ses Étete sans avoir com- 
battu. 

Carioman mourut peu de temps près , sans 
avoir rien fait qui recommande sa mémoire. Sa 
veuve, à la nouvelle de sa mort, prit la fuite 
avec ses jeunes enfants , craignant sans doute 
pour eux la tutelle de leur oncle. Elle se ré- 
fugia À la cour du vieux Didier, roi (fe Lombar- 
die, dont Muratori et d'autres écrivains disent 
qu'elle était la fille. Nous ignorons sur qudte 
autorite cette opinion se fonde : le roi des Lom- 
bards avait deux filles; l'une fut mariée au duc 
de Bavière et l'antre à Charlemagne, qui la i^ 
pudia. 

Carioman mourut à Samonci , près de Laon, 
après un règne de quatre années; il éteit âgé de 
vingt ans. On lit sur une des tombes royatesde 
Saint-Denis , qui parait être la sienne, cette ins- 
cription : Karlomannus rex, filim Pippini. 
[ Amédée BENés, Ene. des g, du monde. ] 

Eglnbard, ^mialM^Stemondl, aUMr$des Français, 
— Mlcbelet. UisUArs dé FTancë. - Henrt Martta , His" 
toire de Francs. 

CARLOMABi, iii^du uom, mortcu 884,filsde 
Louis te Bègue. Il reçut en {lartage l'Aquitaine 
et la Bourgogne en 879. L'année précédente, il 
vécut avec son frère Louis UI dans une par- 
faite union, et tous deux, plus d'une fois, re- 
poussèrent ensemble les Normands. Mais leur 
concorde ne put onpècher Boson de se faira 
aire roi de Bouigo^w à MantaiUe. Louis m 



751 



CARLOMAN — CARLONE 



752 



étant mort en 882, Carioman devint seul roi de 
France, et mourut atteint par une flèche mala- 
droitement tirée contre un sanglier. 

ÂnnaUi de Saint^Bertin, — Sltmondl , BiUoir9 des 
Français. — Le Bac, Dietionn, mcfc. de la France. 

GABLOMAN, quatrième fils de Charles le 
Cliauve, vivait à la fin du neuvième siècle. Son 
père le consacra à Dieu en 854 dans le couvent 
de Samt-Médard, et en 868 il reçut le comman- 
dcmeut, tout abhé qu'il était, d'une troupe de 
Kens de guerre envoyés contre les Normands, 
de concert avec Salomon, roi de Bretagne. 
11 ne fut pas heureux dans cette campagne, 
mais il y contracta le goût de la vie mondaine. 
Accusé, en 870, d'avoir conspiré contre son 
père, il fut arrêté, dépouillé de ses bénéfices, re- 
tenu prisonnier à Senlis, puis relâché quelques 
mois plus tard. Il se réfugia alors en Belgique, 
et dévasta ce pays à la tétc d'une bande de 
brigands qu'il y avait rassemblée. Son père de- 
manda justice contre lui à l'autorité ecclésiasti- 
que, qui exconununia ses complices et les con- 
damna à perdre la tête. Quant à lui , il ravagea 
la province de Toul en'Lorraine, comme il avait 
fait en Belgique; et, passant le Jura, il pilla la 
Bourgogne. En 871 U consentit à revenir auprès 
de son père, qui, de nouveau, le fit incarcérer à 
Senlis ; et en 875 il fut déchu de la prêtrise par 
un synode assemblé dans cette ville. Loin de se 
soumettre, Carloman ne vit dans cette sentence 
qu'un plus sûr accès au trône. Les évêques n'en 
devinrent que plus rigoureux à son égard. « Us 
le rappelèrent au. mUieu d'eux, dit Hincmar, et, 
déclarant que selon les lois divines il était digne 
de mort, ils prononcèrent cependant sur lui une 
sentence plus douce , pour lui donner le tera[)s 
et le lieu de se repentir; et par une acclamation 
imiverselle ils le condamnèrent à perdre les 
yeux. » 

Carloman , dans l'intervalle; et lorsqu'il était 
encore en Belgique, avait porté sa cause devant 
le pape Adrien, dont il obtint la protection, et qui, 
le 13 juillet 871 , écrivit à Charies le Chauve 
une lettre où il reproche à ce prince d'imiter 
l'autruche, et de sévhr contre ses propres en- 
trailles. U l'engage en conséquence à rendre à Car- 
loman les biens et honneurs dont il a été dé- 
pouillé. « Garde-toi, ajoute le pontife, d'ajouter 
péché sur péché; amende-toi de tes précédentes 
usurpations et de ton avarice. Alors le terme 
de tes forfaits sera aussi le terme de mes re- 
proches, et, avec l'aide de Dieu, tu atteindras 
en même temps la fin de la coulpe et celle de 
la peine. » — £n même temps le pape avait 
défendu aux comtes de France et de Lorraine 
de marcher contre Carioman, et aux évêques 
d'excommunier ce prince. De là une correspon- 
dance violente entre Adrien et le savant Hbc- 
mar, au nom de Charles le Chauve. « Vous 
nous forcez, dit Hincmar parlant au nom du 
roi, TOUS nous forcez, par des lettres inconve- 
nantes pour la puissance royale, inconvenantes | 



de la part de la modestie apostolique, de vous 
répondre avec un esprit moins pacifique que 
nous ne voudrions. Il est temps que vous fassiez 
attention que, quoique nous soyons sujet aux 
passions humaines, nous sommes cependant on 
homme créé à l'image de Dieu; qu'avec la grâce 
de Dieu, nous tenons de l'héritage de notre père 
et de notre aïeul le sentiment du nom royal et 
de notre .dignité; que, ce qui est plus encore, 
nous sommes chrétien, attaché à la foi ortho- 
doxe et catholique, mstruit dès notre enfance 
dans les saintes lettres, et dans les lois tant ec- 
clésiastiques que séculières; que nous n^avons 
été accusé légalement et régulièrement d'aucon 
crime public dans l'audience des évêques, rt 
moins encore convaûicu : et cependant vmm 
nous avez , dans vos dernières lettres , qualifié 
de paijure, de tyran, de perfide, de spoliateur 
des biens ecclésiastiques. » Ce langage, ou soa 
intérêt mieux entendu, ramena le pape Adrien. 
Carloman ftit sacrifié; on lui arracha les yeux, 
par ordre des évêques. Enlevé par ses partisans 
et conduit auprès de Louis le Germanique, il ob- 
tint l'abbaye d'Estemach ; mais il survécut peu 
au supplice qu'on lui avait infligé. 

Sirript. rer. Francise, Ml.—.'énnates de Saint- Bert in ^ 
•66-877. - Ubbe, Âcta Concitiorum, VIIL - Hiocoiar, 
OperOf EpiU. U. -- Stimoadl, HiMUnn des Français, 
111. - Mlchelet, Hist. de France. 

CARLO» OU CARLOivi , Domd'uDe famine de 
peintres génois. 

CARLONB ( Giovanni- Andréa) ^ V Ancien, 
peintre, né à Gênes à la fin du seizième siècle, 
mort à Milan vers 1632. Fils du sculpteur Tad- 
deo Carlone, il fut dans sa patrie élève du Sien- 
nois Pietro Sorri ; mais après la mort de ce pein- 
tre il se rendit à Rome, pour continuer ses étu- 
des d'après les ouvrages des grands maîtres et 
les monuments de l'antiquité. U passa ensuite 
quelque temps à Florence à l'école du Passi- 
gnano, où il surpassa rapidement tous ses cama- 
rades. A son retour, Bemardo Castello, qui était 
à cette époque considéré comme le premier des 
peintres génois, appréciant ses qualités et son 
talent, lui donna sa fille en mariage. De ce jour, 
la réputation de Carlone ne cessa de grandir, et 
les commandes lui arrivèrent de toutes parts. 
En 1630, il fut appelé à Mflan pour décorer l'é- 
glise de Samt- Antoine des Théatins; à peine 
était-il parvenu à la moitié de son travail, qu'il 
fut enlevé par une cruelle maladie à l'Age de 
trente-neuf ans. Ce fut son jeune frère Giovanni 
Battista qui fut chargé de terminer ses peintures, 
restées inachevées. £. B — m. 

Tlroul, DiUonario. — Orlandl, jibbecedario. 

^GARLORB (Giovanni-Andrea), U Jeunty 
fiemtre, né à Gênes en 1639, mort en 1697. 
était fils de Giovani'Baltista et ne^eu de 
Giovanni-Andrea f l'Ancien. Du style de son 
père,.et de ceux des écoles romaine et vénitiennep 
il se composa une manière plus agréable dam 
la peinture à l'huile que dans la flresque. SU n'é- 
gala pas son père pour la grftce et la finesse^ il 



763 



CARLONE — CARLOS 



754 



l'emporta sur lui par la haroiesse et le oolom. 
11 traTailla beancoop à Fotigno et à Pérouse; 
mais ses ouvrages dans ces villes sont à peioe 
au-dessus du médiocre. Son talent n*acqait son 
entier développement que lorsque, étant allé à 
Rome vers viffi de quarante ans, il agrandit 
son style par Tétude des chefs-d'œuvre des maî- 
tres. Ces progrès notables sont attestés par les 
peintures qu'il exécuta à Rome à Téglise du Jé- 
sus, à Gènes dans les palais Arignole, Saluzzo 
et Durazzo: ces dernières peuvent soutenir la 
comparaison avec les meilleurs ouvrages que 
reuferme cette ville. E. B— h. 

Tkozzi, ÙUionario. — Unil, Storia pitUrica, 
GÂELOHE {^Giovanni'Battiita), peintre, né 
à Gènes vers 1698, mort en 1680. 11 fut frère 
de Giaoanni-Andrea P Ancien^ et reçut comme 
lui, à Floremce, les leçons du Passignano. Il ne 
quitta jamais son frère, et Taida dans tous ses 
travaux à Rome, à Florence et à Gènes ; c'est 
lui qui fut chargé de terminer à Milan les pein- 
tures de Saint-Antoine des Théatins, restées ina- 
chevées à sa mort. Il se montra, sous tous les 
rapports, égal et souvent supérieur à Giovanni- 
Andrea. Dans le cours de sa longue carrière, il 
eKécuta à Gènes des travaux considérables, dont 
le principal est la décoration de VAnnunLiata 
del Guastato, où il peignit la Prédication de 
saint Paul ; saint Jacques baptisant des néo- 
phytes; saint Simon et saint Jude; Moïse 
faisant jaillir l'eaudu rocher; le Passage du 
Jourdain; VEntrevue de Joseph et de ses 
frères. Ces compositions sont riches et neuves; 
les contours sont pleins de pureté et de relief; 
les couleurs sont aussi vives, aussi firalcbes, 
aussi brillantes qu'à l'époque où elles furent 
employées. Carione laissa deux fils, Giovanni-An- 
drea le Jenne, et Niooolo, héritier de son talent et 
de la fortune qu'il avait acquise par ses travaux. 
£. B.2I. 
RatU. f^Uê de' PUtori, ArchUttti ê SeuUoH GenoveiL 
'- Ticoul, DUionario. — Laozl, Storiapittoriea. 

CABLORE (Taddeo), peintre, sculpteur et 
architecte, né à Rono, près du lac de Lugano; 
mort en 1613. Il eut pour premier maître son 
pèi*e, nommé Giovanni; mais ce fut à Rome 
qu'il perfectionna son talent. Doué de l'amour 
de son art, il mettait son bonheur à en ensei- 
gner les difficultés aux jeunes artistes, et sur- 
tout À ses fils Giovanni'Àndrea et Giovanni- 
BcUtista. n a beaucoup travaillé à Gènes, où il 
était venu se fixer ; et on cite parmi ses meil- 
leurs ouvrages les statues et les peintures de 
l'antique église de ^Saint-Svo , première cathé- 
drale de Gènes. E. B— n. 

OrlandI, jiMecedario. 

«lABLOs ( don ), mfant de Navarre, prince de 
Viane, né en 1420, mort le 23 septembre 1461. 
Fils de Jean V d'Aragon et de la reine Blanclie 
de Navarre, désigné par cette princesse mou- 
rante comme devant lui succéder, reconnu par 
les certes de Navarre, il fut dépouillé de son hé- 



ritage par son père, voulut soutenir son droit 
à main armée, fut battu àTafalla, et fait pri- 
sonnier en 1452. Le roi de Castille et les cortès 
d'Aragon adressèrent des représentations à Jean, 
et lui demandèrent que don Carios fùt mis en 
liberté , que la principauté de Viane lui fût ren- 
due, et que les revenus de l'État fussent par- 
tagés par moitié entre le père et le fils. Jean 
refusa d'abord de consentir à cet arrangement; 
mais, craignant de mécontenter les Arago- 
nais, il promit tout ce qu'on demandait. Il mit 
son fils en liberté: ce fut le seul pomt de la 
convention qu'il exécuta, en sorte que la guerre 
civile recommença bientôt. Alors le roi d'Aragon 
appela à son secours le comte de Foix, son gra- 
dre. Don Carlos ne put résister à leurs forces 
réunies; il fut forcé de quitter la Navarre, et il 
se retira en Italie auprès d'Alfonse Y, son 
oncle. Celui-ci voulut s'entremettre pour ter^ 
miner le différend entre le père et le fils; mais 
il en fut empêché par la mort. Don Carlos vint 
se mettre à la merci de son père. Juan pro- 
mit d'oublier tout le passé ; mais il ne raidit 
pas la Navarre, et de graves disscntiucDts vin- 
rent rompre cette réconciliation peu sincère. 
Jean voulait marier son fils à l'infante de Portu- 
gal ; don Carlos préférait l'alliance de la Castille, 
et recherchait la main de dona Isabelle, soeur 
de Henri rv. Le roi d'Aragon, irrité de ne pas 
trouver dans son fils une aveugle obéissance à 
toutes ses volontés, le fit arrêter en 1460. Cette 
conduite injuste et violente révolta ^tous les es- 
prits. Les Catalans réclamèrent aussitôt, en di- 
sant que c'était une violation manifeste de leurs 
privilèges. Les cortès d'Aragon joignirent leurs 
plaintes à celles des Catalans. Les députés en- 
voyés pour réclamer la mise en liberté de don 
Carlos ne furent pas reçus par le roi. Alors le 
peuple de Barcelone prit les armes, et s'empara 
de Fraga. Un parti nombreux dans les royau- 
mes d'Aragon et de Valence se déclara pour 
le prince de Viane ; en sorte que le roi, craignant 
une révolte générale, consentit à délivrer son fils. 
La reine dona Juana Enriquez fut chargée d'al- 
ler à Morella tirer le prince de sa prison, et de le 
remettre entre les mains des Barcelonais ; mais 
ceux-ci ne se contentèrent pas de cette conces- 
sion : ils exigèrent que don Carlos fût reconnu 
héritier de la couronne; qu'on lui remit immé- 
diatement le gouvernement de la Catalogne, et 
qu'il fût nommé lieutenant général des autres 
parties du royaume. Jean consentit h tout ce qu'où 
demanilait; mais trois mois ne s'étaient pas 
écoulés, que, le 23 septembre 1461, Carlos, at« 
teint d'une violente maladie, mourait à Barcelone. 
L*opinion générale fut que le prince de Viane 
avait été victime d'un horrible forfait, et que 
Jean l'avait fait empoisonner à la sollicitation de 
Juana Enriquez, pour assurer le trône au fils qu'il 
avait eu de son second mariage. Don Carlos de 
Viane aimait et cultivait les lettres. Il traduisit 
en castillan la Morale d'Aristote, et composa . 



755 



CABLOS 



7S6 



une Cnrontque de la Navarre depuis Vùrïgine 
de la monarchie jusqu'au règne de Carlos le 
Pfoble, son aïeul; cet ouvrage, resté inédit, a été 
consenré daoA les archiTes de Pampelune. 

Martana, £Hft dtEtpagne. — J. Uvallée et Atf. Gué- 
roDlt EtpoQiMt dans VUrUvert pittoresque, 

CAELOS ( don ) d* Autriche, infant d*Espagne, 
fils de Philippe n et de sa première femme Ma- 
rie de Portugal, naquit à Valladolid en 1645. En 
raison de sa fdble complexion, il (ùi élevé avec 
beaucoup de soin par Jeanne, sceur du roi; car 
la mère de don Carlos était morte quatre jours 
après l'aToir mis au monde. C'est cette faiblesse 
qui, Alt cause de Tindulgenoe excessive qu'on eut 
pour lui, et qui nourrit et augmenta sa violence 
et son opini&treté naturelles. Présenté par son 
père en 1560 aux états réunis à Tolède, il fht re- 
connu comme son héritier, et envoyé ensuite, en 
16«2, àTuniversité d'Alcala de Heoarez. Là, don 
Carlos tomba dangereusement malade ; son père 
aocDurnt près de lui, et fit porter en procession 
le corps de Didactus, que le prince avait en grande 
vénération. Ce dernier recouvra presque aussi- 
tôt la santé, comme par un miracle. Philippe in- 
sista alors pour obtenir de la cour de Rome la 
canonisation de Didadus. Les écrivains contem- 
porains du prince ne sont pas d'accord sur son 
caractère : selon les uns, il allia à l'amour de la 
gloire l'orgueil et un penchant pour la domina- 
tion ; selon les autres , il n'aima que l'extraordi- 
naire; toute résistance le mettait en Aireur, mais 
la soumission le radoucissait. H n'est pas pro- 
bable qu'il fut, comme on Ta prétendu et comme 
Schiller nous le présente dans sa célèbre tragé- 
die de Don Carlos f partisan de l'insurrection 
des Pays-Bas et ennemi de l'inquisition : il n'a- 
vait pour cela ni assex de connaissances , ni des 
principes assez fixes , ni un esprit assez élevé ; 
on assure nième qu'il manquait d'esprit naturel, 
et n'avait de vues arrêtées sur quoi que ce soit 
Tout lut passion chez lui ; il était hautain , bru- 
tal, ignorant, et mal élevé: c'est au moins ainsi 
que nous le décrit Liorente dans son Histoire 
de Vlnquisition. Ce qui est certain, c'est que 
don Carios voulait épouser Elisabeth de France, 
fille de Henri II, mais que son père, alors veuf de 
Marie d'Angleterre, s'étant, dans cette circons- 
tance (1559), substitué à son fils, celui-ci ne par- 
donna jamais à son père un procédé si peu dé- 
licat. Philippe, voyant don Carios, son fils uni- 
que, incapable de régner, et nourrissant contre 
lui des sentiments hostiles, fit venir en Espagne, 
en 1563, ses neveux les archiducs Rodolphe et 
Ernest, pour leur assurer sa succession. Don 
Carlos , las des persécutions qu'il essuyait , vou- 
lut quitter sa patrie (1565) ; mais il Ait détourné 
de souvprojet par Ruy Gomez de Silva, confident 
de PhUippe, et qui était aussi devenu celui du 
prince. En 1567, époque de l'insurrection des 
Provinces-Unies, don Carios annonça l'intention 
d'aller en Allemagne, et il en parla à son oncle 
don Juan d'Autriche : ce dernier lui fit avec dou« 



oeur des remontrances, lui conseiOa la pmdaioe, 
et ne lui cacha pas que son père allait être ins- 
truit de son projet ; don Juan lui-mèine en fii 
part au roi. Philippe parut croire que la véritabb 
intention de son lUs était de se rendre dans la 
Pays-Bas ; car il avait souvent remarqué en lu 
le désir ardent de prendre part an gouvernement; 
il n'eut pour lui que de la froideur, et don Carios 
se vit de plus en plus repoussé. 

Philippe ayant donné toute sa oonfiaoce an d« 
d'Albe et à quelques autres seigneurs, don Cario» 
conçut une forte antipathie contre eux. Son hu- 
meur chagrine (Vit portée à son comble par 'la no- 
mination du ducd'AIbe au gouvernement de Flaa- 
dre, emploi qu'il avait lui-même sollicité. Sdoo 
les uns, don Carlos était fovorable à la reilgiQB 
réformée; d'autres prétendent qu*il avait jus- 
que sous son oreillû' une ^lée nue, des pisto- 
lets chargés, etc. H ne cachait pas sa douleur de 
œ que son père lui avait enlevé Éltsabetli de 
France; et, dans une oonfessîoo quil fit à ui 
prêtre à la fête de Noël 1567,0 annonça soa 
intention de commettre un meurtre, demandant 
d'avance l'absolution de ce crime : eUo lui fct 
relUsée; mais on soppoea que ces paroles tra- 
hissaient le dessein de tuer le roî. Celui-ci, qui en 
M instruit, les interpréta Ini-nènie dans œ 
sens, et annonça, diton, la résolution de prévenir 
son fils. Don Carlos , se croyant trahi par doa 
Juan, voulut le poignarder, et n*y réussit point 
Philippe se décida alors à se défaire d'iui fils 
criminel et indigne de la couronne, quoiqu'il fOt 
son unique héritier. Dans la nuit du 18 janvier 
1568, pendant que don Carloa était profondé- 
ment endormi, le comte de Lerma entra dja» 
sa chambre et en retira tout ce qu'il y avait 
d'annes; ensuite le roi entra, suivi de Ruy Go- 
mez de Silva et de plusieurs autres sdgneurs, 
entre autres du grand prieur de Tordre de Saint- 
Jean de Jérusalem , qui était frère du duc d*Albe. 
Don Carlos, qu'on avaft éveillé, ayant aperçu le 
roi, s'écria : « Je suis perdu ! » Se toumani en- 
suite vers Philippe , il lui dit : « Votre majesté 
veut-elle me faire mourir? Je n'ai pas perdo 
l'esprit; mais j'ai le désespoir dans le mw, 
voyant tout ce qu'on entreprend contre moi. > U 
ooqjura ensuite tous les aaaistants de lui dooaer 
la mort. «Je ne sois pas venu, dit le roi, pour 
vous donner la mort, mais pour ▼cas oorrif&er 
comme c'est mon devoir de père, et vous ra- 
mener à la raison. » Il lut ordonna de se leva*; 
on congédia ses domestiques, et Ton oonfisqn 
une petite caisse placée sous le lit, et qui re- 
fermait des papiers; puis on remit le prince ta 
duc de Feria et à sbi nobles, avec ordre de le 
surveiller de près et de l'empêcher d'écrire oa 
de parler à qui que ce fût. On habilla le prince 
eu habits de deuil, et on lui retira même son 
lit. Don Carios, en fureur et au désespoir, $e 
précipita dans le feu qu'il avait fait allumer, et ce 
n'est qu'avec peine qu'on parvint à l'empèdier 
de s'étouffer. Il essaya de diverses manières de 



757 



GAHLOS 



758 



se donner la mort. Philippe, aprèê aToir publié 
tout ce qai Tenait de se passer, et après s*ètre 
justifié auprès des plus puissants souTerains de 
TEurope, auprès du pape et du haut clergé, pro- 
posa au conseil d'État , présidé par le' cardinal 
Espinosa, grand inquisiteur et président du con- 
seil de Castille , de prononcer Tarrèt toudiant 
le prince. fut condamné à mort, et cet arrêt, 
dit-on, fut exécuté au moyen du poison. Cepen- 
dant on n*est pas d*aooord sur le genre de mort 
auquel don Carlos succomba; seulement il est 
certain qu'il mourut le 24 juillet là68, et, sui- 
vant quelques auteurs, de mort naturelle. H Art 
enterré, avec les honneurs dus à sa naissance, an 
couvent des religieuses de Saint-Dominique 
d*£l-ReaI, è Madrid. La reme Elisabeth mourut, 
la même année, d*un accouchement anticipé, et 
non pas pour avoir reçu du poison, comme l'ont 
prétendu les ennemb de Philippe II. [Bne, des 
g. du m.] 

Uorente, HUtoire de r/nçuMtion. -Raake, Matértan 
pour terivr à rbhtolre de doa CarlM, dm l« Jnmale$ 
4c f'teiWM, l. XLVK 

;cAftLOS (don Cûriùi' Maria- IMor de 
Bourbon ) , deuxième fils du roi Charles IV et 
frère du foi Ferdinand VU, aiqiiit le 39 mars 
17SS. n vécut tranquillement à la cour, s'oeou- 
pant d'éCndes littéraras et religieoses, Jus- 
qu'en nos, où k maison de Bourbon dut s'éelip- 
ser devant le génie de napoléon. Charles IV, qui 
ne régnait plus depuis longtemps, en avait laissé 
tomber le pouvoir aux mains de Manuel Godoy 
( voy, ce nom). H abdiqua à Bayonne, et força 
Ferdinand et Carlos, ses fils, à renoncer également 
au trtee; mais ce ne fut pas sans une grande op- 
position de leur part. Don Carlos dut se résigner 
k l'exil , et se retira è Valençay avec son frère et 
son oncle don Antonio, compris aussi dans l'acte 
d'abdication. Cet acte, déchiré en 1814 par les 
baïonnettes du Nord , rapfi^la tes Bourbons d'Es- 
pagne dans leur patrie ; et don Carlos épousa en 
1816 la fille de Jean IV, roi de Portugal, dont fl 
eut trois enftints. Cependant Ferdinand VU n'avait 
pas d'enfants des trois femmes qull avait succes- 
sivement épousées, de sorte que la couronne pa- 
raissait^ selon toute probabQlté, devoir revenir à 
rhifant don Cailos, autour duquel se groupaient 
tous les membres du clergé, dits partisans du 
retour de llnquîsition , contre lequel Ferdi- 
nand se prononçait souvent. L'opposition des 
cortès, en 1823, apparut aux conseillerB du 
prince comme une occasion de saisir peut-être 
ce pouvoir tiraillé en tous sens; mais l'interven- 
tion de la France rétablissant le calme dans la 
Péninsule, llnfiint se résigna à rentrer dans 
l'ombre, od il fut le pivot autour duquel gravi- 
taient de nombreuses conspirations. 

Un quatrième mariage du roi vint ruiner tout 
À coup les espérances de don Carlos : Marie- 
Christine, fille du roi des Deux-Sidles Fran- 
çois r% accoucha, le 10 octobre 1830, d'une fille 
qui fut depuis la reine Isabelle U. La loi saliquè 



avait été abolie, en prévision de la naissance 
d'une fille; mais le parti clérical, qui avait réussi 
d'abord è faire annuler la pragmatique sanction, 
fut frappé de confusion lorsque cette mesure fiit 
retirée par Ferdinand Ylf moribond, et que 
don Caiîos fut mis en demeure de prêter ser- 
ment d'obétssance à l'héritière présomptive du 
trône. L'infont résista; et de l'exil où il fut envoyé 
il publia une protestation contre l'annulation réelle 
de ses droits, invoquant le bénéfice de la loi sa- 
liqne, qui avait présidé de tout temps è l'ordre 
de succession dans la maison de Bourbon. Ferdi- 
nand VU mort, don Carios renouvela sa manifes- 
tation, et fut reconnu roi par son parti et par le 
Portugal; mais cette déclaration d'hostilités motiva 
un décretqui le déclarait rebelle, et le bannissait 
du sol de l'Espagne et même du Portugal, que 
don Miguel était contraint , lui aussi , d'aban- 
donner. Le traité de la quadruple alliance mit 
les droits de don Carios è néant , mais le posa 
en prétendant. Une guerre terrible divisa alors 
ce malheureux pays en deux partis bien distincts ; 
les cariistes et les cbristinos ; et, dans les ren- 
contres qu'ils eurent, il est juste de dire que 
des prodiges de valeur furent accomplis des deux 
côtés : mais en même temps des généraux dignes 
de circonstances meilleures se rendirent célèbres 
par des actes d'atrocité dont les provinces qui 
en ont été le thé&tre garderont longtemps la 
mémoire. La guerre civile dura jusqu'en 1839. 
A cette époque, don Carlos, vaincu sur tous 
les points, et contraint d'implorer Thospitalité de 
la France, se vit assigner pour séjour la ville de 
Bourges, où ses partisans allèrent le saluer, 
lui et sa femme l'infante Maria-Teresa de Bour- 
bon et de Bragance, princesse de Beira, des ti- 
tres de roi et de reine. 

Pendant que la petite cour de Bourges se com- 
plaisait dans les minutieuses observations de l'an- 
tique étiquette de la monarchie espagnole, le parti 
légitimiste n'abandonnait pas ses espérances, et, 
désireux de recommencer les hostilités, travail- 
lait à rendre possible une nouvelle levée de bou- 
cliers. Mais Ténergie manquait à Charles V, et 
sa cause avait besoin d'être désormais soutenue 
par une main plus capable de réchauffer le 
zèle des fidèles : c'est pourquoi don Carlos se 
décida, non sans peine, et malgré les vives re- 
montrances de la princesse de Beira, à abdi- 
quer en faveur du plus flgé des fils que lui avait 
donnés sa première femme, don Carlos-Luis- 
Maria-Femando, comte de Montemolin. 

Cette abdication fut accueillie très-froidement 
en Espagne, et ne porta aucune atteinte à l'ordre 
qui y règne actuellement; elle ne causa que 
quelques échauftourées sans importance, qui fu- 
rent promptement comprimées. Don Carlos, 
aujourd'hui le comte de Molina , après avoir 
tenté mutilement de s'enfuir de Bourges, réside 
en Autriche depuis 1847, époque à laquelle le 
roi Louis-Philippe lui rendit la liberté. 

T. -Albert Blàhquet. 



759 

Joseph UvBllée, HUL tPEspaçM. - U Momteur 
mni9enêl. — Lesur, ^nn. hUt. 

l CARLOS (CarhS'lJuiS'ManarFemando de 
BouBDOM ) , infant d'Espagne , fils aîné de don 
Carlos de Bourbon, frère de Ferdinand vn et 
de Maria-Frandsca d'Assise, fille cadette de 
Jean VI, roi de Portugal, naquit le 21 octobre 
1818. U porte aujourd'hui le nom de comte de 
MontemoUn, Son père ayant abdiqué en 1844 
sa prétendue royauté, le comte de Montemolin 
est considéré aujourd'hui, par les carlistes espa- 
gnols, comme le représentant delà légitimité, et 
salué par ses fidèles du titre de f*ot Charles VI. 
De concert avec Cabrera, il prépara en 1845 une 
invasion de U Péninsule, et parvint à soulever 
une certaine partie des provinces de Catalogne 
et d'Aragon ; mais cette tentative échoua, ainsi 
que celle qui eut Ueuaprès la révolution de Fé- 
Trier. Au mois d'avril 1849, le comte parvint 
à traverser la France, afin de se rendre à la fironr 
tière espagnole , où l'attendait une troupe assez 
nombreuse de partisans ; il échoua de nouveau , 
et, après avoir été détenu pendant quelques jours 
dans la citadelle de Perpignan , il fut rendu à la 
liberté. Une mésintelligence survenue en 1850 
entre les cabinets de Naples et de Madrid ranima 
un instant ses espérances; mais l'expulsion im- 
médiate du territoire napolitain de ses négocia- 
teurs le força au repos. Le comte de Montemolin 
habite acludlement l'Angleterre. 

T.-Albert Blanquet. 
Le Moniteur univertel. — Converi.-Lex. 
«CAELOTA.DB voUEBOif (Luisa) , hifiuite 
d'Esi)agne, fille de François V', roi des Deux- 
Siclles, et de Maria-Isabelle d'Espagne , née le 
34 octobre 1804 , morte le 29 janvier 1844. Am- 
bitieuse et active, elle épousa, le 12 juin 1819, 
don Francisco de Paul , frère de don Carlos , 
et donna à son premier né le titre de duc de 
Cadiz, contre tous les usages de l'étiquette de la 
monarchie espagnole. Le mariage du roi Fer- 
dinand vn avec Marie-Christine fit évanouir 
ses projets d'ambition; car elle avait rêvé le 
trône pour sa descendance. Cependant Marie- 
Christine accoucha successivement de deux 
filles. Les partisans de don Carios et le clergé 
avaient obtenu, comme on sait, du monarque 
moribond le rétablissement de la loi salique; 
et déjà Marie-Christine elle-même se résignait 
à voir ses fiUes déchues de leur magnifique hé- 
ritage, lorsque l'infante Carlota, qu'on avait éloi- 
gnée de Madrid , revint tout à coup, et changea 
la face des choses. Elle commença d'abord par 
ranimer le courage de sa soeur, et tontes deux 
obtinrent de Ferdinand vn l'annulation de cet 
acte, que la peur des tourments de l'enfer lui 
avait arraché. Mais l'emportement de son ca- 
ractère ne lui permit pas de demeurer l'amie 
de sa sœur ; et tout porte à croire qu'elle la des- 
servit en la décriant gravement, et de manière à 
rendre nécessaire son éloignement du royaume. 
Dona Carlota vint à Paris, et y prépara, scion 



CARLOS — CÀRLYLE 



700 



toute probabilité, la vengeance. Un libelle força 
BAhrie-Christine à résigner les fonctions de ré- 
gente; et la reine-mère n'hésita point, dit-on, 
à accuser sa soeur d'avoir, sinon fovorisé la pu- 
blication de ce libelle, du moins d'en avoir 
fourni les détails. De retour à Madrid , et sau 
avoir obtenu les résultats espérés , Carlota fait 
nommer son époux députe aux Codés et soo 
fils, le duc de Cadix, officier d'un régîmeat de 
hussards, afin de lui ménager des raiiproche- 
ments fréquents avec la jeune reine. Fatignée 
de l'insuccès de ses intrigues, dooa Gaiiota se 
r^ira à l'Escorial, oîi elle mourut le 29 janvier 
1844. Son fils , l'infimt don Francisco, a éponsé 
la reine Isabelle n le 19 octobre 1846. 

T.-Albe&t Blarqcet. 
Xavier Durrtea, trUclet rar VEtpa(fne, dans U Âeau 
dm Deux Jfondei. —Conven.'Lexie. 

^CAELOWITZ ( Âloise-Christme, baronne 
de), femme auteur française, d'origine allemande, 
née à Fiume le 15 février 1797. Elle a écrit dans 
plusieurs recueils et journaux, et a publié des 
traductions de l'allemand, parmi lesquelles oa 
remarque la Messiade de Klopstock, 1841 ; et 
V Histoire de la guerre de trente ans de Schil- 
ler ; 1842. Ces deux traductions ont été couron- 
nées par l'Académie française. On a en outre de 
M"» de Carlovritx : V Absolution, ; Paris , 1833, 
in-8**, et 1834, nouvelle édition, sons te titre : 
Jean le Parricide^ ou rAbsolutum, roman kit- 
torique; >- Caroline, ou le Confesseur; Pa- 
ris, 1833 et 1834; — le Pair de France^ on 
le Divorce; Paris, 1835, 2 vol. in-8*; — la 
Femme du progrès, ou FÉmancipateur; Pa- 
ris, 1838, 2 TOI. in-8<';— Scho&ri, chef dt 
brigands, d'après les mémoires hongrois de 
son compatriote Ladislas Holics Szeràhely; 
Paris, 1839, 2 voL in-8». 

Quérard, Suppl. d la Fr. ML — MonUcmad , mtç, 
des/emmei autemn, I, m. 

CAELSBBEG ( Gcorges-Carolides de ) , jniis- 
consulte allemand et poète latin, né à Pragpe 
en 1579. mort en 1612 dans la même viUe. H 
fut juge suprême de Prague (ville-noavdle), et 
en même temps poète pensionné de RoddpiM n^ 
empereur d'Allemagne et roi de Bohème. Od a 
de lui : Farrago symboUca perpetuis disti- 
cMs explicata, et in V centurias distribuUk 
Accedit ejusdem liber epigrammaium ; Pragoe^ 
1597, in-4<> , et dans les Delieix pœtaryfm ger- 
manicontm, partie U;-^Sophonias Prophète et 
Secretaritu Dei paraphrasi heroica expositus , 
cui subjuncta sunt varU generis carmina; 
Pnigue, 1612, in-8°; —d'antres poèmes latins, 
soit imprimés à part , soit éparpillés dans ks 
recueils d'autres écrirains. 

BalblDU, BoUmia docta. II, Ml. - Adelang, aaffL 
à JOcber, ^Uçem, CêUhrt.'Lexieon. 
CAELSTADT. Voy, KâRLBTÀDT. 

CAELYLB (Joseph- Dacre), orieatalîste an- 
glais, né à Carlisle eo 1759, mort le 12 avril tm. 
Après avoir étudié à Cambridge, où il deriat 
professeur de langue arabe, il s'exerça pendant 



761 



CARLYLE 



763 



quelque temps à la prédicatioii' dans sa Tille 
natale. £a 1799, il se rendit en Orient avec 
lord Elgin»- devenu ambassadeur d'Angle- 
terre près la Porte Ottomane, et visita TAsie in- 
férieure, l'Egypte, la Syrie, la Palestine et la 
Grèce. An mots de septembre 1801, il revint en 
Angleterre, après avoir parcouru les villes les 
plus remarquables dltalie. Quelque temps après, 
il obtint l'emploi de ministre à Newcastle. On a 
de lui : Mourad Allatophat Jemaleddini filii 
Togri Barda hUtoria ^gyptiaca; seu re- 
rum xgyptiacarum Annales ^ ab anno ChrisH 
971 usque ademnum 1453; Cambridge, 1792 , 
în-4® : c'est la traduction latine d'une chronique 
égyptienne jusqu'alors manuscrite ; — Speci- 
men of Arabin pœtrp^from the earliest tims 
io the extinction of the Khalifat, with some 
account of the authors ( en anglais et en 
arabe); Cambridge, 1796, in-i"; édition de luxe, 
publiée aux frais de l'université. C'est une his- 
toire de la poésie et de la littérature arabe dans 
leur plus brillante période; les notices biogra- 
phiques dont elle est enrichie sont très-remar- 
quables. 

HUttMr, MUcelUmy. 

^CAELTLB (Thomas), publiciste anglais, né 
dans le comté de Dumfries (Ecosse) en 1795. 
Comme Robert Bums,8on compatriote, il appar- 
tient à une famille de cultivateurs. Son père, ri- 
che fermier, était fort respecté dans l'endroit, et 
sa mère ne jouissait pas d'une moindre considé- 
ration. Destiné d'abord à entrer dans les ordres, 
et envoyé à cet effet à Edimbourg, il étudia à 
Tuniversîté de cette ville, outre la théologie, les 
mathématiques, la jurisprudence et les langues, 
parmi lesquelles l'allemandl, qui devait marquer 
dans sa vie littéraire et imprimer à son style et à 
sa pensée une empreinte particulière. Imbu des 
systèmes philosophiques de Schelling et de He- 
gel, il s'éprit de la métaphysique et du mysti- 
cisme allemands, et débuta par des traductions 
d'ouvrages écrits dans cette langue. En 1825, il 
publia Life of Schiller ( la Vie de Schiller), et, 
dans la même année, à Edimbourg : William 
Meister*s apprenticeship (l'Apprentissage de 
Wilhem Meister). Ces deux ouvrages furent sui- 
vis d^un recueil de nouvelles tiréâ de Goethe, 
Tieck,JeanPaul,Fouqué,Musaeus,Hofrmann,etc., 
et sous ce titre : Germon Romances; Edimbourg, 
1827, 4 volumes. Ce fut aussi Carlyle qui con- 
seilla l'envoi à Goethe d'un poème adressé à ce 
patriarche de la littérature allemande par les 
Goèthophiles, comme on les appelait, et parmi 
lesquels se faisaient remarquer Scott et lord 
Leveson Gower. Le moment vint où Carlyle 
songea à se faire connaître par des oeuvres qui 
fussent le produit de sa seule inspiration. Devenu 
successivement rédacteur de la Bévue d'Edim- 
bourg et du Fraser' s jlfa^asine, il écrivit, dans 
ces recueils, des articles qui attirèrent l'attention 
par le germanisme calculé de la pensée et la cons- 
truction. Carlyle avait compris que souvent le 



plus sûr moyen de se Cure connaître, c'est de se 
singularisar. C'est pour le Fraser qu'il écrivit 
l'ouvrage intitulé Sar^or re«ar^iM, Londres, 
1836; et qu'il disait avoir traduit d'un antre ou- 
vrage écrit en allemand, sous ce titre : Les vite* 
ments, leur origine et leur enfance, par le 
docteur Diogène Teufelsdreck ( crotte du Dia- 
ble), édité dans la ville de Weissnichtwo (on 
ne sait où) pa MM, Stillschweigen (mutisme) et 
compagnie. Malgré ses obscurités burlesques, 
l'œuvre témoignait d'un talent remarquable. 
C'est surtout dans ce livre que Carlyle a répandu, 
et souvent avec grâce et fraîcheur, les impres- 
sions qui le font connaître personnellement. Voici, 
par exemple, comment il raconte, sous le nom du 
docteur Teufelsdreck, et à la manière de Jean- 
Paul Richter, les étonnements de son enfance. 
La scène est à EntepfùM (nom de fantaisie 
donné à un village ). « Alors, dit-il, je commençai 
à découvrir avec surprise qu'Entepfûhl était 
placé au milieu d'une contrée, d'un monde; 
qu'il y avait telles choses qui se nommaient his- 
toire, biographie, etc. , auxquelles je pourrais 
contribuer un jour par la main et par la parole. 
La diligence qui, roulant lentement sous la masse 
des voyageurs et des bagages, traversait notre 
village, apparaissant vers le nord au point du 
jour, vers le sud à la tombée de la nuit, me fit 
faire des réflexions analogues jusqu'à ma hui- 
tième année : j'avais toujours pensé que cette 
diligence était quelque lune terrestre dont le le- 
ver et le coucher étaient , ainsi que ceux de la 
lune céleste, réglés par une loi de la nature ; que. 
venue de cités lointaines, elle se dirigeait à trai 
vers les grands chemins vers des dtés lointaines, 
les réunissant, et, comme une grande navette» 
les resserrant entre elles. Alors je fis cette ré^ 
flexion ( si vraie aussi dans les choses spirituel^ 
les ) : Quelque route que tu prîmes, fût-ce cette 
shnple route d'Entepftthl, elle te conduira jusqu'à 
l'extrémité du monde. » A propos du système 
d'éducation pratiqué en Angleterre comme ail- 
leurs,Carly le ,a vec un humour qui cache un grand 
fonds de vérité, s'exprime ainsi : « Nos précep- 
teurs étaient d'insupportables pédants sans aucune 
connaissance de la nature de l'homme ou de celle 
de l'enfant, sans connaissance d'aucune chose 
en un mot, excepté de celle de leurs lexiques et 
de leurs livres de compte trimestriels. Ils nous 
accablaient sous le poids d'innombrables paroles 
mortes, et Ils appelaient cela développer l'esprit 
de la jeunesse. Comment im moulin àgéromlifs, 
inanimé, m6^que, dont le paiell pourra, dans 
le siècle prochain, être fabriqué à Nuremberg 
avec du bois et du cuir, pourrait-il aider au dé- 
veloppement de quelque chose, encore moins de 
l'esprit, qui ne croit pas comme un végétal, mais 
qui croit par le mystérieux contact de l'esprit? 
Comment donnera-t-il la lumière et la flamme, 
celui dont l'âme est un foyer étemt, rempli de 
cendres froides? Les- professeurs d'Hinter- 
Schlag (frappe-derrière) connaissaient assesc 



768 



GARLYLE ^ GARMAGNOLa 



764 



bien leur syntexê; et quant à rime humaine, tts 
saTaient une aeole chose : c'est qu'en elle était 
une focalté nommée mémoire qoe l'on ponrait 
développer en fustigeant de yerges les tissus 
musculaires et J'épiderroe. » 

Ces citations mettent sur la Toie du travail in- 
térieur qui a présidé à la naissance et à la pro- 
gpiession des idées de Carlyle. il importe main- 
tenant de le faire connaître comme puUiciste. 
C'est par son Histoire de la Révolution française 
{French RevolutUm history) quil est entré en 
quelque sorte dans ce domaine si agité des par- 
tis ; et il y a marqué sa place par la hardiesse de 
l'allure et de l'expression, bien plus que par la 
nouveauté des idées. Quelques extraits prouve- 
nmt la vérité de ce jugement. Rien de plus Telle- 
ment et de plus original par l'expression que sa 
manière de caractériser la révolution française : 
« Cette révolution française, dit-il, signifie la ré- 
bellion violente et ouverte, et la victoire de l'a- 
narchie déchaînée contre une autorité corrompue 
et rusée. Comment l'anarchie brise sa prison, 
se précipite dans le gouffre, infini, éclate et fait 
rage, enveloppe le monde de son pouvoir sans 
contrôle et sans mesure , et comment , phase 
après phasede délire, cette frénésie se consume; 
comment les éléments d'ordre qu'elle contenait 
(car toute force contient ses éléments d'ordre) 
se développent, et dirigent le» folles forces de 
cette anarchie fatiguée, sinon enchaînée, vers 
son but véritable, comme de sages pouvoirs 
bien réglés : voilà ce que cette histoire nous ap- 
prendra. » 

Le Freneh Révolution n'est, an jugement d'un 
critique (M. Ph. Chastes), ni unKvre bien écrit, 
ni une histoire eiactede la révolution française ; 
ce n'est pas une dissertation éloquente, encore 
moins une transformation des événements et 
des hommes en narration romanesque : c'est 
une étude philosophique, mélèe d'ironie et de 
drame ; rien de plus. 

A la suite de ce livre, Carlyle fit paraître une 
brochure intitula le Chartisme ( 1839), où il 
remonte, pour combattre l'émeute, jusqu'au ber- 
ceau de la race saxonne; puis. On ffero's Wor- 
skip (sur le Culte des Héros), ouvrage publié en 
1841. C'est l'individualisme élevé à l'état de 
doctrine, et développé ou plutdt exagéré dans les 
Latter-Day Pamphlets , i8ôO.Ces deux ouvrages 
produisirent une égale sensation en Angleterre. 
The postand the présent time, publié en 1844, 
et les Letters and speeches of Oliver Crom- 
fre/(, publiés en 1846, avaient précédé les Lat- 
ter-Day pamphlets, que l'analogie des matières 
a dû faire citer d'abord. L'ouvrage sur Cromwcll 
envisage le fameux protecteur sous un point de 
Tue absolument difTérent des historiens et des 
biographes antérieurs. H a servi de base à la 
notice publiée sur CromweUpar M. de Lamartine, 
aux yeux duquel Carlyle est r un de ces hom- 
mes de recherches qui sont à l'histoire ce que 
les faiseurs de fouilles wmt aux monuments. » 



M. de Lamartine anopte le point de départ et h 
conchision du pubHdste anglais, et voit dans 
Cromwel^ moins un homme politique qu'un 
fanatique. Le plus récent ouvrage de Cariyle e^ 
une biographie de John Stiriing ( lÀ/e of John 
Stirling), son ami d'enfance; Londres, 18ài. 

V. R. 
^fiiiMal Megister. - Convenatknu-lêrieon. — Hevae 
dès Dmx AloHd0$t tepiembrc itM, il avrfl ttu, et M 
Juin 1S50.— Frater's Magazine. - fidutarpA-Aeinrir. 
— Marrast. dans la Retme du Progrès, ISil. — Lanur- 
Une. te Civilisateur noTcmbre, 198S. 

GARM AGRO LA OU GAUMAG !f OLK (Fy^MCfSeo 

Busone), célèbre général Italien, né k Car- 
magnola (Piémont) , décapité à Venise le 3 mai 
1432. Il gardait d'abord les troupeaux » et était 
fils d'un paysan nommé Busone ; mais il changea 
ce nom contre celui de sa ville natale lorsqu'il 
prit du service dans l'armée de Plûlippe-Maric 
Visconti, duc de Milan. Plusieurs actions d'éclat 
valurent bientôt un commandement à Carma- 
gnola, qui donna dès lors des preuves d'une liaN- 
leté supérieure à sa bravoure. Philippe VisoooU 
ne tarda pas à le mettre à la tète de son armée, et 
de nombreux succès justifièrent ce choix. Ed 
1416, Carmagnola conquit le pays sîhié entre 
l'Adda, le Tésin et les Alpes. £o 1417, îf s'em- 
para de Plaisance ; Tannée suivante , tl occupa 
les vallées de Polsevera et de Blsannio, prit la 
forteresse de Gavi, réputée jusqu'alors inexpug- 
nable, et enleva aux Génois tout ce quils possé- 
daient sur le revers septentrional des montagnes. 
En 1421, Gènes elle-même s'humilia devant les 
armes de Carmagnola , et l'accepta pour gouver- 
neur et substitut du doge. Ce fut avec le même 
bonheur que Yisconti opposa ensuite Carmagpola 
aux Suisses, qui revendiquaient Bellinzooa et 
Domo d'Ossola. Défaits à Arbedo le 30 juin 
1422 , après un combat de huit heures, ces belli- 
gueux montagnards laissèrent les Milanais maî- 
tres de la vallée Levantine. Ces ylctoircs ren- 
dirent Philippe Visoonti le phis paissant prince 
dltalie. En récompense, Carmagnola fîit créé 
comte : il entra même dans la famille du doc, 
qui l'adopta, et dont il épousa une des filles 
naturelles. Tant de ^re et d'iionneurs aocuma- 
lés sur le fils d'un paysan devaient éveiller la ja- 
lousie des courtisans du duc de Milan. Les im- 
menses richesses de Carmagnola, son crédit dan» 
l'armée, le sonvenir même de ses services, trop 
éclatants ponr n'être pas Importuns, devinreat 
des armes auprès d'un maître disposé à Fingr»- 
titude. Yisconti , Toulant renverser son andeo 
favori, nomma Goido Torello amiral de la flotte 
génoise, et enleva à Carmagnola le commaotl^ 
ment d'un corps de trois cents caraliers d'âite. 
Vainement Carmagnola supplia le dnc de ■• 
[Mînt le séparer de ses compagnons de jeu- 
nesse, au dévouement desquels il devait pat 
partie de ses victoires : Il ne reçnt aucune ré- 
ponse; et ayant insisté vÎTen.ent pour être en- 
tendu , l'entrée dn i)alais lui fut refusée. Csr- 
magnole comprit que sa perte était' déciôtt, 



765 



CARMAGNOLA * CARMATH 



766 



Âlora, protestant de son innocence, fl jura de se 
foire regretter: aussitôt, sniri de ses partisans, 
il court à I?rée, où résidait Amédée, duc de Sa- 
yoie , dont il était né sujet; lui rérèle les projets 
hostiles de Visconti, et l'engage à en prévenir 
Texplosion par une rapide attaque. Traversant 
ensuite la Suisse, CarmagnolaarriTe le 25 férrier 
1425 à Venise, où O provoque arec ardeur une 
ligue destinée à rabaissement da prince dont fl 
avait lui-même créé la puissance. Informé de ces 
déinardies , Yisconti confisqua les biens de son 
gendre, qui produisaient le revenu, alors énorme, 
de quarante mille florins : U ne s'en tint pas là, 
et tenta de le faire empoisonner è Trévlse. Cette 
tentatîTe n'eut d'autre résultat que de lever les 
doutes des Vénitiens sar la récité de la haine 
du duc et de son ex-général. Le 14 déoembre 
1425, Cannagnola, admis devant le sénat de 
Venise , découvrit les machinations et les intri- 
gues de Yisconti, peignit le caractère perfide, 
l'ambition insatiable de ce prince. « Quant à 
moi , s'écria- t-il , U retient dans ses prisons et 
ma femme et mes filles , et croit ainsi être maître 
de moi; mais partout où je me sentirai libre, je 
croirai avoir trouvé une patrie ! Cette cité, qui 
ouvre un asile au marchands de toutes les na- 
tions et de toutes les religions, n'en refusera 
sans doute pas un à Cannagnola ! J'ai aussi mon 
métier, que j'apporte dans vos mors : c'est la 
guerre. Donnez-moi des armes, donnes-les-moi 
contre celui qui m'a réduit à cette dure nécessité, 
et vous verrez alors si je sais vous défendre et me 
venger! » La guerre contre Visoonti fut immé- 
diatement résolue : Carmagnola, nommé généra- 
lissime des forces vénitiennes et florentines, ou- 
vrit la campagne par le siège de Brescia, qu'il 
prit le 20 novembre 1426. Après des succès va- 
riés, il défît à Macalo, le U octobre 1427, l'ar- 
mée milanaise commandée par Carlo Malatesta, 
qui Ait fait prisonnier avec huit mille gendarmes. 
La plus grande partie des prisonniers avaient 
servi sous Carmagnola; fls trouvèrent d'anciens 
frères d'armes parmi les vainqueurs : aussi, dans 
la nuit, furent-fls presque tous mis en lilierté 
sans rançon. Les commissaires vénitiens se plai- 
gnirent aigrement à Carmagnola de ce qu'il lais- 
sait ainsi échapper, par une humanité impru- 
dente, tous les fruits de sa victoire. Celui-ci or- 
donna qu'on rassemblât les prisonoiera qui 
étaient dans son camp; il ne s'en trouva que 
quatre cents : r Puisque mes soldats , leur dit- 
Il , ont rendu la liberté k vos compagnons, je ne 
veux pas leur céder en générosité; allex, vous 
êtes hbres aussi. » Cette conduite indépendante 
blessa vivement le oonseU des dix , qui com- 
mença à préparer la perte de Cannagnola. Celui- 
ci poursuivit le cours de ses victoires, prit Mon- 
techiaro, Orci, Pontoglio, et battit NiccoloPic- 
cinono, le meilleur des généraux n^lanais. Ac- 
cablé par des pertes aussi réitérées, Visconti 
sollicita et obtint la paix. Il rendit à Carmagnola 
sa famille et ses biens. En 1431 , les Vénitiens 



ayant repris les armes contre Visoonti , Canna- 
gnola fut de nouveau placé à la tête d'une armée. 
Mais cette campagne lui fut défavorable : mal- 
traité è Soncino le 17 mai, il fut, le 20 du même 
mois, spectateur impuissant de la destruction de 
la flotte vénitienne, et laissa s'écouler l'année 
sans faire aucune action d'éclat. Un tel capi- 
taine ne pouvait cesser de vaincre sans être soup- 
çonné de trahison. Vainement expliqnait-il son 
repos forcé par une épizootie qui avait démonté 
la plus grande partie de sa cavalerie, et réduit 
ses ennemis à une inaction semblable : le sénat 
voulut se venger de l'inconstance de la fortune. 
En avril 1432 , il invita Carmagnola à se rendre 
à Venise pour y conférer des affaires de l'État : 
les patriciens les plus distingués allèrent an-de- 
vant de lui et lui firent cortège jusqu'au palais 
du doge, où des marques de respect et d'estime 
lui furent prodiguées. On simula une discussion, 
et on la prolongea bien avant dans la nuit : 
Carmagnola flit alors invité à envoyer sa suite 
prendre quelque repos. Aussitôt qu'il fut seul, les 
sénateure le firent garrotter et livrer à la torture, 
quoique encore souffrant de ses récentes bles- 
sures. On ne put lui arracher aucun aven, et nulle 
preuve ne rint l'accabler. Cependant, le 3 mai 
1432, après une procédure restée mystérieuse, 
Carmagnola fut conduit sur la place de Saint- 
Marc, un bftillon sur la bouche, et sa tête tomba 
entre les deux colonnes qui sont devant le palais 
ducal. 

Les infortunes de ce général ont souvent été 
prises pour siijet par des auteura dramatiques , 
entre autres par Manzoni, dans une tragédie inti- 
tulée H Conte di Carmagnola ; Milan, 1820, 
traduite en français par Fauriel , 1823, in-S"*. 
% A. D£ L. 

Andréa Belll, BibUot. Mediolan. -Sanuto. f^itê de* 
duchi di FeMiia. - Natagero , Storia reneziana, — 
Platina , Ilistoria Mantuana. — Slmoneto. P'Ua Fran- 
eitei S/ortim. - SlaiDoodl, HUt, de$ rëp. Un/., VIII. — 
Léo et Botta, HisU de ntalie, — Dara, Bist. de la rëp, 
de renUe. 

«CARMAGNOLE (iindré), oratorien français, 
né à Cotignac le 9 mare 1619, mort le 5 décembre 
1688. Le 27 janvier 1637, il entra dans Tordre de 
l'Oratoire à Aix, puis il enseigna les belles-lettres 
à Marseille et à Beaune. Ordonné prêtre le 19 
mars 1643, il s'adonna à la prédication, devint 
supérieur de l'Oratoire de Beaune en 1649, et fut, 
peu après, élu théojpgal de chapitre et supérieur 
de l'hôpital. 11 exerça ces fonctions pendant vingt 
ans avec zèle et piété, et son mérite le fit choisir 
en 1669 pour gouverner l'Oratoire de Rouen avec 
le titre de procureur général, risiteur et assistant ; 
enfin fl Ait nommé supérieur général de la mai- 
son Saint-IIonoré, à Paris. Le P. Carmagnole 
a laissé le JRecuell des statuts constitutifs de 
Vordre de VOratoire; Paris, 1684. 

Mortfri, Grand Dictionnaire Mitoriqtie. 

GAEMATH, fondateur d'une secte musulroanei 
vivait au troisième siècle de l'hégire. Il était né à 
Hamdan«Cannath, village près de Coulah^ 06 



TOT 



CARMATH — CAKMELI 



768 



qui a fait donner quelquerois à ce sectaire le nom 
de Ilaindan ; qaant au nom de Garmath , sous 
lequel il est plus connu, il lui fut donné, selon les 
uns, parce qu'il ayait les yeux rouges ; selon 
d'autres, parce qu'il avait les pieds courts et ne 
pouvait faire que de petits pas. Quoi qu'il en soit, 
Hamdan, fils d'un homme de condition obscure 
nommé £1-Aschath, contracta des liaisons avec 
un missionnaire de la v^id des Ismaéliens, em- 
brassa leurs doctrines , et les répandit dans les 
environs de Coufah. Bientôt il obtint un tel as- 
cendant sur ses adhérents qu'il entreprit d'éta- 
l)Ur parmi eux la communauté des biens, et 
jusqu'à celle des femmes. 11 ne s'en tint pas là, 
et enseigna le mépris pour toute révélation , ne 
craignant pas de publier hautement que, par la 
connaissance de la doctrine qu'il pi'échait, les 
fidèles étaient dispensés du jeûne, de la prière, 
de TanmAne ; qulls pouvaient égorger lesenuenus 
de leurs croyances, piller leurs biens, en un mot, 
ffiuler au]t pieds toutes les lois. — Les Carma- 
tlies commencèrent à se montrer sous le khalife 
Aboul-Abbas-Ahmed-el-Motadhed-Billah, qui fit 
pour arrêter leurs progrès des efforts toujours 
constants, sinon toujours heureux. Cette secte de 
fanatiques ensanglanta prèsd'un siècle l'Arabie, la 
Syrie et l'Egypte. 

D'Hcrbelot, BibUothiqu» orientais. -XoCI det Vergers, 
Arabie, ûaan V Univers pittoresqtie. 

*^CAEMBiAirB (Joseph-Charles, baron dr), 
général français, né à Menerfoes en juillet 1772, 
mort à Avignon le 14 décembre 1830. Il entra 
comme élève du roi au collège de Beaumont-en- 
Auge, et en sortit pour faire partie de l'École 
militaire de Paris. En 1789, admis comme lieute- 
nant an régiment de la Fèie (artillerie),!] était ca- 
pitaine le 20 septembre 1792, à Yalmy, comman- 
dant à l'armée de la Moselle, pois à celle du Da- 
nube. Il fit en cette qualité toutes les campagnes 
de 1793 à 1801, et se distingua ensuite à bord de 
la flottille réunie à Boulogne pour porter nos sol- 
dais en Angleterre. Kn 1807, Carmejane organisa 
le service des forges en Piémont, puis la défense 
des côtes de l'Adriatique. H fut chef de l'état- 
roajor d'artillerie de l'armée dltalie, assista en 
1809 à la bataille de Wagram, et, enfermé dans 
Gênes, il conserva en 1814 le drapeau français, 
même après l'abdication de Napoléon. Il prit sa 
retraite en 1816 , comptant dix-sept campagnes 
et plusieurs blessures. 

BarJaTel, Dictionnaire historiipie de raueluse. — 
F'iet, tt Cùnq. de» Français. — Monit univ, 

CARMBLi {Michel-Ange), helléniste et hé- 
bnûsant italien, de l'ordre des Frères Mineurs de 
Saint-François, né à CitadeUa, dans le Vicentin, le 
27 septembre 1706; mort à Padoue le 15 décembre 
1766. Il fht baptisé sous le nom de Zenon, et fit 
ses premières études sous la direction de prêtres 
séculiers. Mais plus tard il entra dans l'ordre mi- 
neur de Saint-François, où iladopta les prénoms 
de Michel-Ange, 11 étudia la philosophie, la théo- 
logie et les belles-lettres successivement à Vé- 
rone, Padoue, \Rome et Udine. En 1739 il Ait 



nommé définiteur de son ordre, et en 1744 pro- 
fesseur des langues orientales à l'université de 
Padoue, et membre de l'Académie cfei Ricovrati. 
Il passa le reste de sa vie à Padoue, où il dota le 
couvent de Saint-François-Majeur d'une biblio- 
thèque. Dans les dernières années de sa vie, il 
avait encore été nommé commissaire vi&iteur 
de son ordre pour la province de Rome. On a de 
lui : Ragionamentosoprail fenomeno apparso 
la nottedel 16 dicembredelV anno 1737. dai» 
la Raccolta Calogeriana, tom. XVIII, p. 4G4; 

— Panegirici de S.-Pieiro d*Aleantara e dtl 
B. Gittseppe da Lionesse, capuccino; Venise, 
1738, in-8**; — il Filolipo; Venise, 1702, in-^" 
(recueil de poésies diverses); — Lacermi 
(anagramme de Carmeli) in Miliiem GlorUh 
sum PUmti commentarius, et ejusdem/almlx 
interpretatio italicis versibus concinnala; 
Venise, 1742, in-4**; — Tragédie di Euripide, 
colV aggiunCa dei Jrammenti ed epistole 
'greco^Ualiane in versi illtistrati di anno- 
tazioni al testo greco ed alla traduzîone; 
Padoue, 1743-1754, 20 vol. in-8* ( ouvrage 
recommandé par Paitoni);— Pro Euripide tt 
novo ejus Ualico interprète disseriatio (contre 
la critique de Reiske de Leipzig) ; Padoue, 1 730, 
in-8**'; — Oratio apologetica ad praeclarissi- 
mum et rectorem Cotuniani Patav. Collegii 
Antonium strategum (en grec); Padoue, 17 M, 
in-8'' (pour la défense de son Euripide, comme 
le précédent) : — Storia di varU costumi sacri 
e pro/ani degli antichi sino a noi pervenuti, 
con due disstrtazioni sopra la venula dei 
Messia; Padoue, 1750, et 2" édit., 1761, 2 vd. 
in-8'; — il Pluto di Aristofane, tradotto in 
versi italiani, col testo greco a fronle ; Ve- 
nise, 1752, in-8*; — JHssertazioni ire, nelle 
guali si spiega un luogo di Erodiano, la voce 
'Evo<nxOwv, scuotitore délia terra, epiteto dalo 
a Netiuno in Omero, e trattasi délia pœsia 
lirica; Padoue, 1756, in-8'', et plus tard incor- 
porées à V Histoire des costumes variés ; éd. de 
1761; — - ilCondlio degli Dei, Bsoû dcropà, 
poema in versi greci ed italiani, in Iode di 
S, E. Lorenzo Morosini, dettoproctiratoredi 
S.'Marco; Padoue, 1757, in-4*; — Spiegamento 
delV Ecclesiasle sut testo ebreo, o sia lamû- 
raie dei uman vivere insegnata da Sàlomone; 
Venise, 1765, in-B'* ;— spiegamento délia Can- 
tica sul testo ebreo , opéra postuma ; Vera^-, 
1767, in-8"; — Dissertazioni varie filologi- 
che, edizione postuma; Rome, 1768, in-4*. 

— On a encore de lui les ouvrages saivanis, 
dont le manuscrit est conservé dans la bîUw- 
thèque de Padoue : Quattro libri degli Slra- 
tagemmi di Polieno, tradotti dal greco in itth 
liano, col testo a fronte; — Elogio cTOmera, 
dal greco tradotto in latino; — SpiegazÀMt 
di vocaboli ebraici e greci; — Glossario di voci 
greche, epiteti degli Dei, illustrali in lingua 
latina; — Origine dei nomi délie divinUà 
pagane; — Commodo, figliuolodi Marco, «<- 



769 CARMELI — CARMOIS 

timo Hnperatore dé Romani, tragedia trotta 
dalla storia che si legge in Srodiano ; — iXa- 
sertoiionemlV abuso del metodo tnatematico 
nella teologia morale ; — Risposta ad una 
lettera topra unadissertaxikme stampaia in- 
tomo il passagU) dêl mar Rosso, 

Tlpaldo. BUtçrafUi deçU italioM UlmitrL 

^CAEiiBNi (François), noDTelUfte italieo» 
rivait dans la première moitié du dix-septième 
siècle, n fiit secrétaire de l'Académie des Incogniti, 
à Venise. On a de lui : NovéUe amarose dé si- 
gnori academàei inco^ni/i; Crémone, 1642, 
in-8'; Venise, 1651,in-4^ 

Adelang, tuppl. à JOcber, Mlç. Cet9hrtm-LexUon, 

^GÂEMICHABL (Frédéric), théologien an- 
glais, né à Mommail en 1708, mort en 1751., Il 
fut éleyé au collège Maréchal à Aberdeen, et 
nommé ministre de la paroisse de Mommail en 
1737. En 1743 il passa à la paroisse d'Invemess, 
et en 1747 il Tint exercer le sacerdoce à Edim- 
bourg, où il resta jusqu'en 1751. Il a laissé un 
Yolume de sermons estimés. 

Rose. New bioç. Dtet. 

* CAEMiGHABL ( Gerrhon ), théologien anglais, 
né à Glasgow en 1682, mort dans la même ville 
en 1738. H fut élevé à l'université de Glasgow, et 
attaché à la paroisse de Mommail eu qualité de 
ministre. En 1772, il fut nommé professeur de 
philosophie morale à l'université. On a de lui : 
un commentaire sur le de Offido hominis de Puf- 
fendorf. 

Rose, Ntw biog. DicL 

*GABMiGifAiri (Jean-Àlexandre, chevalier 
de), jurisconsulte italien, né près de Pise en 
1768, mort dans cette ville le 29 avril 1847. H 
fit d'exceDentes études à Arezzo, et se fit recevoir 
docteur en droit à Pise. De là il se rendit à Flo- 
rence, où il pratiqua le barreau avec distinction. 
En 1799, il fut nommé juge de paix à San-Mi- 
niato, et, malgré les difficultés de l'époque, il sut 
se concilier l'estime générale. Le gouvernement 
le désigna pour être professeur de droit criminel 
à Pise. Avant d'accepter, Carmignani déclara qu'il 
allait enseigner des doctrines entièrement oppo- 
sées à la peine de mort. Quelque temps après, 
nommé juge d'une cour criminelle, il refusa cette 
cliarge, parce que les lois continuaient à pronon- 
cer la p>eine de mort. « Je ne puis me placer, 
disait-il , entre mes devoirs comme magistrat et 
ma conscience comme homme ; je ne puis aller ap- 
pliquer à des malheureux une punition de sang 
que, da haut de la chaire, j'ai qualifiée d'inutile, 
d'injuste et d'atroce. » ^ Il se consacra alors 
avec une nouvelle ferveur à sa profession, pour 
tâcher d'arracher autant que possible des vic- 
times au bourreau. Ses succès furent éclatants , et 
ses plaidoyers, encore admirés aujourd'hui, lui 
acquirent la réputation d'im des plus grands ora- 
teurs du barreau florentin. Un talent particulier 
pour la déclamation contribuait beaucoup à don- 
ner de la puissance à ses discours, toujours ac- 
compagnés d'un langage d'action très-éloquent. 

ROOV. BIOCÇ. UNIVERS. — T. VIII. 



770 



Carmignani a publié : Théorie des lois civiles; 
Florence, 1797 ; — la Jurisprudence crimir 
nelle; Florence, 1798; — Juris criminalis eU- 
menta; Pise, 1803 ; — sur le Théâtre d^Alfieri; 
Florence, 1807; — Observations sur un projet 
de code rural; et plusieurs excellents morceaux 
sur la poésie et la littérature, 

Rabbe, HoffraphU du Contemporaint, 

CAmMiiTATi (Bassiano), médecin italien, né 
à Lodi, d'une famille noble, en 1 750 ; mort à Bfilan 
le 8 janvier 1830. Élevé de l'université de Pavie, 
il pratiqua quelque temps la médecine à Lodi, et 
publia dans cette ville son premier ouvrage. Le 
succès qu'obtint ce livre valut à Carminati, alors 
Agé de vingt-huit ans, la place de professeur de 
thérapeutique générale, de matière médicale et 
de pharmacologie à l'université de Pavie. Il ne 
quitta l'enseignement qu'en 1810, et fut nommé, 
deux ans après, memlve pensionné de llnstitut 
des sciences, lettres et arts d'Italie. On a de lui : 
de Animalium exmephitidibus et noxiis haUr 
Ubwi Interitu ejusque proprioribus cousis; 
Lodi, 1777, in-4*; — Ricerche sulla natura e 
sugli usi del succo gastrico in medicina ed in 
chtrurgia; Milan, 178ô, in-4*'; — Opuscula 
theropeutica ; Pavie, 1788, 4 vol. in-8*» ; — By- 
giene, Theropeutica et Materia medica; Pa- 
vie : 1791, 4 vol. in-8*' ; il parut une traduction 
allemande de cet ouvrage, Leipzig, 1792-1796» 
et une traduction italienne sous le titre suivant : 
Igiene, Teropeutica e Materia medica del 
prof. Carminati, tradotte e compendiate dal 
dott. Fr, Acerbi; Milan, 1813, 2 vol. m-8**; — 
Saggio di alcune ricerche sui principii e 
sulla vîrtii délia radiée di Calagula; Pavie, 
1791, in-8*; — Jaeobi Sacchi, phil. medic. et 
chirurg. doctoris in principia theorix Bru- 
nionanx, Animadversiones ; Pavie, 1793 : cet 
ouvrage, publié sous le nom de Jacques Sacchi, 
est une réfutation de la doctrine de Browne; -^ 
Elogio funèbre di La%xara Spallanzani'; Pa- 
vie, 1799; — Prolusione agli studi delV uni- 
versiià di Pavia per Vanno scolastico 1809- 
1810, detto in Iode di Gio-BottUto Borsieri ; 
Milan, 1823, in-4"' ; — Memoria suif induri- 
mento cellulore nei neonati; Milan, 1823, 
in-4'; — Rapporto /alto alV fnstiluto sulla 
cortecda americana délia china bicolorata a 
pUaja; Milan, 1825, m-8*; — Relazione de' 
nuovi chimici alcali e soJfate di chinina e di 
cinconina, e dei loro nuovi usi medicinali; 
Milan, 1829, in-8''; — délie Acque miner ali 
art^atte e native del regno Lombardo-Ve- 
neto; Milan, 1829, in-8*; — Sopra nuovi me- 
did Usi del Colchicoautunnale ;— Sulla Virtit 
e sugli Usi medicinali del tasso baccato; — 
Sulla Glossitide, dans les Mémoires de l'Institut 
des sciences et des arts. 

Tipaido, Biogrttf. degli Jtal. Wustr., t. IX. 

CARMINE. Voy, Lin. 

«cAEMOis (Charles), peintre d'histoire, 
vivait du temps de François I*''. II peignit la 
. 25 



j^i CARMOIS — 

Yoûte de la Sainte^Jhapdle de Vincennes. Fmt- 
cois r*^ ayant appelé de Bruges un certain Jan«, 
tapissier de cette Tille, fit exécuter les preraièrea 
grandes tapisseries de haute-lisse qu'on ait fa- 
briquées, dit-on, en France. Charles Cannois fit 
an certain nombre de cartons pour ces tapl*- 

Le Bii, DietUmnairê tnetelopédiqMê d« èa Ftmm, 
- Nagler. Nmu» jUgenwina KUnitler-Uxicon. 

«CÂRMOLY (Éliacin), rabbin et orientaliste 
français, né en 1805. 11 fut rabbin en Belgique, 
et la Société asiatique de Paris l'a compté parmi 
aes membres. On a de lui : Ode hébraïque et 
française en l'honneur de S. M.Philippe /«*, 
roi des Français, à son avènement au trône ; 
Metz, 1830, m-12j — Biographie des Israé- 
lites anciens et modernes; - Histoire liité- 
raire des Hébreux au moyen âge; — Contes 
chaldéens, 

Quérard, la France littéraire. - Beuchot, Journal 
de la lU)rairie. i* * • 

«CARMON (D. /ac^MCs), junsconsulte et ca- 
noniste allemand, né à Rostocli le 2 mars 1677, 
mort le 25 juillet 1743 dans la même ville. Issu 
d'une famille noble qui s'était rendue célèbre en 
Angleterre sous Henri VIII, il étudia dans sa vUle 
natale la théologie ; mais plus tard II «t ses étu- 
des de droit aux universités de Wittembergetde 
léna. De retour à Rostock, il fut nommé en 1709 
archiviste et sécrétant d'Académie, et en 1706 
procureur du consistoire protestant. En 1712il 
occupa la chaire d'éloquence et de belles-lettrw, 
et en 1718 il devint professeur des Pandectes. 
On a de lui : Disp, de p'xludiis naturalibus 
torturer; Rostock, 1707. in-4"; — Disput. de 
remunerationibus principumerga ministros, 
prœprimis ob bene m«rUo; ibid., 1712, in-4-; 
i- Disp. de eloquentia extraordinaria ; ibid., 
1712 in-4° ;— Oro/to de nominedivorumnan 
sine'nomine; ibid., 1714; - de Palladiis ci- 
vitatum; 1715; — Rede von den Vorechten 
der lutherischen KcicAw ronde ( Discours sur 
les prérog?itives des États luthériens del'Empire), 
1717- — de Triborianismo suspecto et non 
suspècto; 1718 ; - de Sponsalibus iUustrium 
incunabulis; 1718; — de Seientiis qu9 pt- 
risprudentiie stndium potissimum adjuvant 
et exomant; 1720; — d« Retentione Mercedis 
famuli, domino permissa; 1723 ; — de Ortho- 
doxia Ictorum; 1729; — de Intimatione per 
tabellionemprtvata ; 1729; --de Régula : Frus- 
tra leges invocat, qui contra leges committit; 
1731 ; — de Pactis inter creditorem et debi- 
torem in validio; 1731 ; — de Abdicatione li- 
berorum secundum principia juris civilis, 
morum Germanorum, et juris Lubecensis; 
1733 ; — de Repudio propter errorem bonorum 
fortunas occasione statuti Hamburgensis ; 
1733 ; — de Diverso Hypothecarum jure oc- 
casione constitutionis Megapol. de Q. 1644 
enucleatx ; 1733 ; — de Remediis suspensivis 
ordinariis in Megapoli consuelis; 1733; — 
deJhrsesunUo Ordine Mortalitatis eommorien- 



CARMONTELLE 77» 

mmin linea recta; 1734; — de ifUereessione 
feminarumprocapUe damnatis; 1734;— de 
Separatione Bonorum in ereditorum concursUf 
ad quinquennium non restricta; 1734; — 
Prine^fia quxdamdoctrinmdedonwiio, 1734; 
— de JurUdictione in legalos, eorumque co- 
mUes, prafsertim statwum S, S. /. Germa». 
in eomitiH; 1736: 

MoMf. JetMebetuU aéeht$ç4lfkrU ( JurteooimUcs 
coDlemporalns . c'est-à-dire du dlx-haitièmc Mèdei^ - 
CelehrUs ITuropa ( ITiarope toTtnte), I. ne. 

tAEMOAA {Alphonse), Mstorien espagnol, 
nafif de Prieso, vivait an ScîtIème «lèele. On a de 
lui : Relacion del descubrimiettto y ctmqttista 
de la Floride, en coHaboration avec Jean Cotes, 

Antonio, BiH. hUap. nin>a, 

cARMoif A {Jean os), médecin espagaol, na- 
tif de Séville, vivait dans la seconde moitié dn 
dix-septième siècle. Il lut médecin de llnqni- 
sition à Ellerena, dans l'Estramadure. On a de 
loi : Tractatus, An astrologia utilis sit medir 
cis? SéviUe, 1582, in-8*» ; — Praxis utilissima, 
ac ad curandam cognoscendamgue pestilen^ 
tiam opprime necessaria, sivedepesteet/ebri- 
bus cum puncticulisvulgo TabardUlo, adver- 
sus Joannem Fragosum, qui negaverai pes- 
titentes esse hujusmodi jfebret; SéviUe, 1590, 

in-8'. 

Antonio, WM. hUp. nova, - Éloy , OW. - SMogra- 
phU médieah. 

CAEMOHA (don Fraticisco-Ximenès de), mé- 
decin espagnol, né à Cordoue, vivait en 1616. n 
fut professeur d'anatomle à l'université de SaU- 
manque, puis il vint exercer la médecine à Sé- 
vilie. On a de lui : Tratado de la grande exu- 
lendade la agua y de sus imaravillas virtu- 
des, calidades y eleccion y del buen uso de 
enfriar con nieve ( Traité de rexceWence et des 
vertus de l'eau ; ainû que de l'emploi et da parti 
qu*on peut tirer de la neige) ; SéviUe, 1616, m-4*. 

Antonio, Bibl. hisp. nova. 

CA&MONA (don Salvador), graveur espa- 
gnol, né à Madrid en 1730, mort dans la même 
viUe en 1807. Ses dispositions pour la gravure loi 
valurent la protection du gouvernement espagnol, 
qui l'envoya se perfectionner à Paris, sous l« 
leçons de Charles Dupuis. Il fit de tels progrè*, 
que TAcadémie de peinture française raccudlTU 
dans son sein. De retour dans sa patrie en 1760, 
fl se maria avec la fille du peintre Raphaël Men^». 
Les gravures de Garmona se distinguent par U 
fermeté du trait et le moelleux des chairs. Les 
principales sont: VHistoire écrivant les FasiiS 
de Charles III, roi d'Espagne, d'après Soi*- 
mène; — la Résurrection, d'après Carie Van- 
loo ; — V Adoration des Bergers, d'après Pierre; 
— la Vierge et V Enfant Jésus, d'après Vars- 
Dyck ; — les Portraits de Boucher et de Cciin 
de Vermont, gravés pour sa récq[>tion à l'Aca- 
démie. 

Arnault, Jouy, etc., Bioç. nouvelle dei Co«'»*f - 
Chaudon et Dclandina, Nouveau Dictionnaire mut. - 
Nagler, Neues AUgefneines KemUer-Urican. 

cAUioiiTBLLB,titténiteur inii$aift,iié à Fft< 



771 



GÀRMONTELLE — CARMOY 



774 



ris le 25 aoftt 1717,mort dansla même Tille le 26 
décembre 1806. Ce créateur d*im genre léger» 
mais ingénieaxy etct an de ces homme» de lettres 
qui ont eu le grand ayantagede Tenir à propos, et 
dans le siècle où ils pouvaient le mieux réusair. 
Carmontelle fut bientôt recherché dans les so- 
ciétés de la capitale pour deui talents de diffé- 
rente nature : peintre amateur, il composait très- 
rapidement des portraits et des tableaux trans- 
parents d'un effet piquant et varié; auteur sans 
prétention, il écrivait avec la mâme facilité de 
]fetiieê pièces offraiit le développement d'un pro- 
verbe , et auxquelles on eu donna le nom. Ces 
spirituelles esquisses furent bientôt représentées 
dans tous les salons; elles formaient surtout le 
répertoire de ceux qui voulaient, sans théAtre , 
jouer la comédie k la campagne. Ces jolies baga- 
telles ne firent pas seulement la réputation de l'é- 
crivain , elles lui procurèrent une place agréable 
et •avantageuse chez le duc d'Orléans. Ce prince , 
qui s'était déjà attaché Collé en qualité de lec- 
teur, conféra le même titre à Carmontelle, et en 
fit, de plus, l'ordonnateur de ses fêtes. 

Après la mort de son protecteur, Carmontelle 
jouissait encore d'une honnête aisance , rehaus- 
sée par l'empressement qu'on mettait dans le 
grand monde à le posséder ; mais la rérolation, 
qui fit succéder des scènes si graves à ces di- 
vertissements frivoles, influa d'une manière Ift- 
cheuse sur sa position. L'homme aimable , qui 
avait vécu dans toutes les jouissances du luxe, 
se trouva en proie è la gêne sur la fin de sa 
carrière. Nos théâtres, où l'on avait souvent 
mis À profit les idées et les situations drama- 
tiques de ses Proverbes^ auraient dû s'acquitter 
d'une dette en venant è son aide; ce fut un éta- 
bUssement d'une espèce bien différente qui lui 
procura des ressources inespérées : le mont-de- 
piété , anqoelon n'eût soupçonné aucun rapport 
avec la littérature, lui avança une somme assez 
forte sur le dépét de ses manuscrits ; et, il fout 
le direp un tel prêt sur un tel gage n'était pas 
moins un bonunage rendu à la probité qu'au ta- 
lent de l'auteur. 

Les Proverbes de Carmontelle ( Paris , 1768- 
1781,8 vol. in-8* ), qui ont eu plusieurs éditions et 
dont on a publié deux nouveaux volumes depuis 
sa mort, sont encore représentés et même lus avec 
plaisir. Il est tel de ses successeurs dans ce genre 
gui a mis peut-être plus de traits dans son dia- 
logue, mais aucun ne l'a surpassé dans la vérité 
des caractères et le naturel du langage. Son 
Théâtre de campagne ( Paris, 1 775, 4 vol. in-8« ) 
est beaucoup moins estimé, quoiqu'il ne soit 
pas sans quelque mérite. Le talent de Carmon- 
telle , si original et si vrai dans la comédie des 
salons , se trouvait, à ce qu'il parait, moins à 
l'aise sur la scène publique. Pendant sa longue 
carrière, il n'y fit jouer qu'une seule pièce en un 
acte , l'Abbé de plâtre , qui n'eut pas , à beau- 
coup pi^fl, le succès de ses Proverbes^ Il se 
borna dès lors à cultiver le goore où il excellait. 



Que d'écrivains n'ont pas eu tant de sagesse! 
[ Jfnc. des g. du m.]. 

aément et Delaporte, ÂneedaU* dramaU^vm, t. III, 
p. M. -- JolUea, Hittùire de la poétU /tançaUê a l'9» 
poquê impériale^ t. II, p. 4U. — DesessArU , les Siècles 
Wt. -<}iiérard, ta France tUtéraire. — Le Bas,Dictioti- 
nmlre eneifChpédiçuê de la Ftaïuê, 

^GAEHoccHB (Pierre- Frédéric- Adolphe)^ 
auteur dramatique, p.é à Lyon le 9 avril 1797. 
Ses premiers pas au théâtre furent très-heureux, 
et il devint bientût, avec ses nombreux collabo* 
rateurs, le fournisseur obligé des scènes secon- 
daires. Ses ouvrages se recommandent par l'es- 
prit d'à-propos et la finesse des détails. II 
épousa, en 1824, M"* Jenny Yertpré, charmante 
actrice du théâtre des Variétés, celle à qui 
l'on reconnaissait le plus petit pied de France 
et de Navarre, et qui avait eu de si brillants 
débats â la Porte-Samt-Martin dans la Pie vo- 
leuse. Sans vouloir donner id la trop nombreuse 
liste des ouvrages de Carmouche, nous mention- 
nerons parmi ceux qui ont eu le plus de succès : 
le Précepteur dans Vembarras ; le Vampire^^^ 
d'après lord fiyron, avec Ch. Nodier et Joufhroy : 
ce mélodrame fit la réputation de l'acteur Philippe^ 
et valut an pauvre comédien un reftas de sépulture 
religieuse lorsqu'il mourut; — la Lune de miel 
et r Espionne russe, avecMélesvilIe. L* Espionne 
russe fut jouée en 1829 : cette pièce, épisode de 
la campagne de Russie, offrit le singulier spectacle 
des soldats de l'empire portant la cocarde hkm- 
che ; cette concession et le tableau des misères do 
la retraite rendirent indulgente la censure si 
soupçonneuse de la restauration. Puis vinrent le 
jpeli^ AoiiMiie rott^e, qui eut un très grand succès ; 
les fiuels, on la Famille Darcourt; les Deux 
Forçats ; et surtout la Permission de dix heu* 
res, vaudeville hispiré par deux tableaux célèbres; 
il le composa avec Mélesvilie , son associé fidèle 
dans presque toutes ses œuvres dramatiques. 
T.-Albert B. 

Qnérard, la France littéraire. — Benebvt, /ovmal 
de la Ubr. — Joumaum de théâtre. < 

GARMOT (Gilbert), médedn et physicien 
français, né à Paray-le-Monial le 6 décembra 
1731, mortle 21 février 1816. 11 fit ses premières 
études chez les jésuites de Paray, sa philosophie 
à Lyon, et se fit recevoir docteur en médecine 
à Mon^lier. Arrêté en 1793, il Ait élargi par 
le comité de surveillance, è la condition de sor- 
tir pour visiter seulement les malades patriotes. 
Carmoy répondit noblement que, comme méde- 
cin, il ne connaissait pas d'opinion. Le comité 
dut céder devant cette généreuse fermeté. On a 
de Carmoy : Topographie de Parag, mémoire 
qui valut une médaille d'or à l'auteur en 1789 ç 
— 5ur la Catalepsie et VBgdrophohie (dans le 
Journal de physique), germinal an vin ; — Sur 
V Écoulement électrique des fluides dans les 
vaisseatuc capillaires, observations adressées â 
la Mettrie (dans le Journal de Physique, 
an vm ) ;— l'Influence des astres est-elle aussi 
nulle sur la santé qtt on le croit communément^ 

25. 



776 



CARMOY — CAftNÉ 



776 



mémoire présenté à FAcadémie de Mftcon ; — 
Observations d'une goutte sereine guérie par 
le galvanisme ; 1 8 1 ; — Considérations sur Vé- 
ruption cutanée connue en Bourgogne sous 
le nom de puce maligne ( oo plutôt pustule 
maligne) f une affection gangreneuse de la 
peau, qui diffère peu de l'anthrax (danft les 
Annales de la Société de médecine de Mont- 
pellier, tom. XXI, p. 379). 

U Metlrie, Jottnai de PhpsiqMe. — Nimvêaus Mé- 
moire» de r Académie de Dijon. — CalilMo, Mediei- 
nischés SehriftsUUer-Lexicon. 

"^CARNÂGO (Ignazio de), théologien ita- 
lien, de Tordre des Franciscains, né à Camago 
(Milanais), vivait en 1666. Il fut l*un des plus 
zélés prédicateurs de Tordre des Capucins, et a 
laissé : de Excellentiis B, Virginis Maria;; Mi- 
lan, 1616, iQ-4'*; — Città di r\fugio a* mortali; 
ibid., 1655 , in-4** j — Manuale servorum beaix 
Mari» Fir^inû, ibid., 1656, in-4*, et Crémone, 
1658, in-8^; — Paradisus spiritualis, in quo 
agitur de perfectione christiana, de vanitate 
et infelUAtaie hujus saculi, de felièitate re- 
ligionis et similibus; Milan, 1663, in-4*; — 
Turris sacra , erecta supra firmam petram 
€nictoritatum divina sapientiœ ad gloriam 
magnœ matris Dei, omnium infirmitatum et 
malorum medicx cœlestis ac suprernsB cura^ 
tricis; Milan, 1666. 

DeDls de GdDes . Sibliothêca Seriptorum ordinis Ca- 
purcinoriim. — Anpelati, Bibliolheea Scriptorum Medio- 
lanentivm. — Richard et Giraad, BihUoihéqme gaerée. 

* CARiTÂRius (/ean), chanoine et médecin 
belge. Voy, Vleesghouwer. 

*GâRNA VALET ou plutôt KERHOYENOY 

(François de), financier et magistrat français, 
né en Bretagne vers 1520, mort à Paris en 1571. 
Il avait obtenu par ses qualités la chaiige de pre- 
mier écuyer du roi Henri II , lorsque ce prince, 
qui avait eu maintes occasions d'apprécier sa 
prudence et son rare mérite, le choisit pour 
f^uverneur de son fils le duc d*Ai^ou, depuis 
Henri lU. La bonne éducation que Carnavalet 
donna à son élève fit concevoir des espéran- 
ces qui s'évanouirent lorsque, monté sur le 
trône, il subit le funeste ascendant de Catherine 
de Médicis, sa mère. A Tépoqne où Carnavalet 
cessa ses fonctions de gouverneur du duc d'An- 
jou, il était chef de son consefl, surintendant 
de sa maison , lieatenant de sa compagnie de 
cent hommes d'armes, et gouverneur de l'An- 
jou, du Bourlwnnais et du Forez. Sa répu- 
tation méritée de sagesse, d'expérience et de 
probité, Tavait rendu l'objet d'un respect si gé- 
néra], que le gouvernement de cette époque, 
tout perfide et violent qu'y était, ne crut pas pou- 
voir se dispenser parfois de recourir à ses con- 
seils, malheureusement trop peu suivis. A sa 
mort, il fut inhumé dans l'église de Saint*Germain 
TAuxerrois, où le chancelier de Chivemy, son in- 
time ami, lui fit ériger un tombeau avec une his- 
cription élogieuse. On a attribué à Carnavalet la 
construction de Thôtel qui porte son nom, dans 



la rue culture Sainte-Catherine, à Paris; moau- 
ment tel que l'entendaient les maîtres dans le 
seizième et le dix-septième siècle. Ce n'est point 
lui qui le fit bâtir, mais bien le président de 
Ligneiis, vers 1550 ; et ce fut le fils de ce der- 
nier qui le vendit, après la mort de Camafald, 
à sa veuve Françoise de la Baume, mariée en 
premières noces au comte de Montrevd. Androad 
du Cerceau en donna les plans, et Jean Gou- 
jon Toma de statues; on lui attribue celles de 
la Force et de la Vigilance. La construction, in- 
terrompue pendant plus d'un demi-siède, fut 
terminée en 1634 par Mansart, qui respecta 
l'œuvre de ses devanciers , et sut accorder avec 
beaucoup d'art les constructions nouvelles aTee 
les anciennes. Ce curieux monument est menacé 
d'être vendu et démoli , comme celui de la Tré- 
roouille, lorsqu'on mettra à exécution, dans 
quelques années, l'alignement projeté de œ 
quartier. P. Levot. 

te p. Anselme, Uiitoire des çratuU (tf/Men de ta 
ôonrofiM. » Dulaurc , Histoire de Paris. — Slfawatfl, 
Histoire des Français. 

CAMié (.... ue), romancier fhmçats, vifait 
en 1758. U a laissé : Histoire de la comtesu 
de Montglas, ou Consolations pour les reli- 
gieuses qui le sont malgré eUes; Paris, 1756, 
2 vol. in-n; — l'Univers perdu et recouvré 
par FÂmaur, suivi d'Iphis et AnuuraïUhey ou 
r Amour vengé; Amsterdam, 175S, in-S"*. 
Qoérard, la France littéraire. 

H^GAENÉ (Louis Marccin, oomte de), pu- 
blidste français , né à Quimperen 1804. Issu 
d'une famille qui occupe une place distingnée 
dans l'histoire de la province, il entra au mi- 
nistère des affaires étrangères en 1825, puis dans 
la diplomatie, où fl obthit les titres d'attaelié 
et de secrétaire d'ambassade. Il se retira de cette 
carrière en 1831, fut nommé membre du conseil 
général du Finistère en 1833, et dépoté en 1839. 
Il se mêla alors activement aux débats politi- 
ques, extérieurs on intérieurs. La question dTO- 
rient attira d'abord son attention; il la plaça sor 
son véritable terrain , lors de la discossioa aa 
sujet de l'augmentation des forces navales. Ce 
fut .lui qui, au commencement de la session de 
1845, proposa de blftmer la conduite do cabinet 
an dehors, et qui remplaça au ministère des 
affaires étrangères M. Drouyn-de-Lhnys, desti- 
tué pour avoir voté en faveur de cette propo- 
sition. M. de Camé s'occupa aussi de la liberié 
d'enseignement au point de vue catholique ; et, 
dans ce but sans doute, il proposa d'affraiiclur 
du certificat d'études les aspirants au baoca- 
kmréat es lettres. Après la révolution de Février, 
il reprit ses travaux de publiciste pendant que 
M. Drouyn-de-Lhuys devint ministre des af- 
faires étrangères. Outre de nombreux arlîdes 
publiés dans les recueils périodiques et surtout la 
Revue des Deux Mondes, on a de M. de Cane : 
du Système de l'Équilibre, à Poccasion de la 
natiûnalitépolonaise;P9Lm, 1831 ; ^ Kucs sur 



777 



CARNÉ — CARNËADE 



778 



l'histoire ctmiemporakM ; Paris, 1833 ; — des 
Intérêts nouveaux en Europe depuis la révo- 
lution de 1830; 1838, 2 Tol. iii-8® ; — du Gou- 
vernement représentatif en France et en An- 
gleterre; Paris, 1841. V. R. 

Qoérard, te France MMratn. - Benehot. JamnuU é» 
la Ubrairie, - Lanr, jintutair» kUU - Diei» de ta 
conversation. 

CÂRHiADB, eâèlire phikMophe grec, né à 
Cyrèoe, ville de Libye, Ters U troisième année de 
la 110* olympiade (213 ans ay. J.-C), et mort la 
3« année de la 161" olympiade ( 126 ar. J.-C. ), 
après avoir longtemps gooTemé avec éclat VA- 
cadémie. Cette école, fondée par Platon, avait subi 
entre les mains de ses successeurs de profondes 
altérations. Déjà Spensippe et Xénocrate avaient 
laissé dériver la doctrine de leur maître vers le 
pythagorisme. Arcésilas, prétendant ramener TA- 
cadémie à sa pureté primitive , et la retremper 
aux sources mêmes de la méthode de Socrate, 
l'avait égarée plus gravement encore en la jetant 
dans un scepticisme qui était bien loin de la 
pensée de celui qui avait combattu toute sa vie, 
au profit de la vérité et de la vertu, le dogma- 
tisme ambitieux des physiciens et les vaines 
subtilités de la sophistique. Le goût ou plus 
exactement la manie des controverses , une ten- 
dance prononcée vers les jeuxd*esprit et les luttes 
de parole, la négation de tout critérium à Taide 
duquel on peut distinguer le vrai du fiàox, et par 
suite la négation de toute science ; d'autre part, 
la vraisemblance accordée comme règle de la 
conduite; un compromis entre le doute absolu 
de Pyrrhon et les exigences du sens commun : 
tel est l'héritage que Caméade reçut des mains 
d'HégésInus, troisième successeur d'Arcésilas. 

Caméade passe pour le fondateur de l'Acadé- 
mie nouvelle. Bien queDiogène deLaêrte donne 
ce titre à Lacyde, successeur immédiat d'Arcé- 
silasy le témoignage de Gicéron nous permet d'af- 
firmer que la doctrine d*Arcésilas se maintint 
dans son intégrité jusqu'à Caméade. 

Quelles sont maintenant les innovations intro- 
duites par ce dernier dans l'Académie moyenne? 
Arcésilas avait suspendu toute spéculation entre 
le oui et le non, la thèse et l'antithèse ; mais il 
avait fixé la pratique à l'un des deux contraires. 
Caméade, tout en niant comme Arcésilas la pos- 
sibilité de connaître la vérité avec certitude, n'alla 
pas comme lui jusqu'à nier l'existence même de 
U vérité. L'évidence nous fait défaut; inais nous 
avons la vraisemblance, dont le sage peut se con- 
tenter dans la pratique de la vie , et qui est aussi 
sa seule règle pour la spéculation. Aux yeux 
d'Arcésilas, il n'y a pas de vérité; et Ton peut 
soutenir avec une égale autorité le pour et le 
contre en toutes choses. Il y a de la vérité, dit 
Caméade, mais aux dieux seuls il est donné de 
la comprendre pleinement et sans voile : votre 
intelligence ne perçoit que des apparences plus 
ou moins confuses, non ce qui est vrai, mais 
seulement ce qui est vraisemblable ; et cette lu- 



mière, si incertaine, si faible qu'elle soit, nous per- 
met encore d'opiner. Caméade reconnaissait que 
la suspension absolue du jugement est un état 
impossible , et qu'on ne peut accorder à l'homme 
d'agir après lui avoir défendu de juger. 11 était 
en cela fidèle à la pensée de Socrate, qui n'avait 
jamais séparé la sdence de la vertu. 

La doctrine de Caméade sur la vraisemblance 
tient étroitement à la polémique quil engagea 
contre les stoïciens sur la question du critérium 
delà vérité. Les stmdens, les plus fermes repré- 
sentants de l'opinion dogmatique à cette époque, 
avaient placé le critérium de la vérité dans la 
sensation, qui , en même temps qu'elle modifie 
notre nature? représente un certain objet. Car- 
néade accordait que toute sensation se manifeste 
elle-même, et manifeste son objet; mais il niait 
qu'elle le manifestât tel qu'il est. La sensation 
est, sdon lui, comme un témoin infidèle qui rap- 
porte indistinctement le vrai et le faux; et par 
conséquent on ne peut lui accorder aucune 
créance. La sensation ne saurait ôtre un erité- 
rium sûr qu'à la condition de représenter inva- 
riablement les choses telles qu'elles sont dans 
la réalité. Or, U n'y a pas de sensation qui ne 
représente en même temps le vrai et le faux. 
Rien n'est moins juste que de la comparer à 
l'empreinte que marque un cachet sur la cire. 
Car si la représentation sensible était l'empreinte 
de l'objet extérieur dans l'âme, un même objet 
ne saurait produire dans le même individu plu- 
sieurs empreintes, c'est-à-dire plusieurs repré- 
sentations différentes. On ne peut donc ^ dire 
que la sensation soit un critérium du vrai. Car- 
néade ne s'arrêtait pas là : il dirigeait c<mtre la 
raison les mêmes attaques, pour aboutir à cette 
conclusion, qu'il n'existe pas de moyen de dis- 
tinguer le faux du vrai. Et, pour assurer et con- 
firmer cette conclusion, il citait les illusions des 
sens, les erreurs de la raison, armes étemelles 
du scepticisme. C'est alors que, reconnaissant 
qu'il est impossible au sage de retenir toujours 
son jugement, il proposait sa doctrine de la vrai- 
semblance. Nul moyen de reconnaître que nos 
sensations nous représentent exactement leurs 
objets; mais par rapport à l'esprit la représenta- 
tion parait vraie ou fausse; et, dans le premier 
oas , elle est vraisemblable , dans le second in- 
vraisemblable. Qu'est-ce qu'une représentation 
vraisemblable en elle-même? C'est celle qui ré- 
sulte d'une perception déterminée ayant en elle- 
même une forée persuasive qui varie, suivant Té- 
loigoement ou la proximité de l'objet, sa grajideur 
ou sa petitesse, la force ou la faiblesse de nos 
sens. De là différents degrés entre la vraisero- 
Manee. En outre, toute représentation est associée 
à d'autres représentations qui la contredisent ou 
la confirment. Si elle n'est contredite par aucune^ 
elle a un degré de plus de vraisemblance. Si de 
plus une représentation a été soumise à un exa- 
men minutieux, si on a contrôlé avec soin toutes 
I les circonstances particulières d'où on l'a tirée, e\ 



779 



CARNÉADE 



780 



qne rien l'ait po raflbtbiir, elle attAlnt le plas 
haut degré de la Traisemblance. Ainsi Caméade, 
tout en proclamant après Arcésilas que la certi- 
tude échappe aux prises de la raison, établissait 
ime TéritaMe échelle de probabilités, dont le de- 
gré le plus éle?é permet au sage d'opiné ausai 
bien que d'agir. 

Telle est l'oeuvrede Caméade, et ladifrérenee qui 
sépare la nouYelle Académie de la moyenne. Éten- 
dant à la spéculation la rraisembiance, qu'Aroésilas 
avait circonscrite dans le domaine de la pratique, 
Caméade exagérait encore wa inconséquence, 
énervait son scepticisme, et ouvrait la porte à la 
doctrine plus hardie et plus logiqued'iEnésidème. 

Caméade ne boma pas sa polémique à la 
question du critérium de la vérité : avide de 
luttes, plus curieux de critiquer que de fonder, 
il passa toute sa vie disputant contre toutes les 
écoles, attaquant toutes les opinions, les plus 
raisonnables et les mieux établies comme les 
plus superstitieuses et les plus fausses, ne re- 
culant pas même devant TalMsurde, et recueillant 
partout les applaudissements d'une jeunesse 
amoureuse des beaux discours, et de laquelle il 
ne demandait aucun effort d'esprit II prit sur- 
tout à parti les stoïciens. H avait étudié avec 
soin les ouvrages de Chrysippe, et s'était foit 
initier à leur dialectique par Diogène de Ba- 
byione. H se s^vit contre eux de leurs propres 
armes, les poursuivit sur le terrain de la logique, 
de la physique et de la morale ; combattit leur 
théologie et leur interprétation du polythéisme 
païen; opposa à leur doctrine de la nécessité de 
tout ce qui arrive dans la nature, les détermina- 
tions libres de la volonté horoahie; et à leur 
opinion que tout ce qui existe dans le monde a 
été établi en vue de l'homme , l'ignorance où 
nous sommes de la fin des choses. En même 
temps il attaquait la divination et la croyance 
aux oracles ; et Cicéron exprime plaisamment sa 
pensée, quand il dit que deux augures ne peuvent 
se reganier sans rire. Quant à la morale, il 
frappât d'une main sur les dogmes du Portique , 
de l'autre sur ceux des sectateurs d'Aristippe , 
essayant de garder un certain milieu entre la 
sévérité des uns et la fecilité des autres. 

An reste, conforme en cela à l'esprit de son 
école, fl prenait moins souci d'établir ses opinions 
que de rainer celles des autres écoles. La con- 
tradiction donnait du ressort à toutes ses facul- 
tés ; et Valère Maxime nous raconte qu'il se pré- 
parait à la lutte en prenant une dose d'ellébore 
pour se tenir l'esprit plus libre, et pour exciter 
avec plus de force le feu de son imagination. Il 
disait souvent lui-même : Sans Chrysippe, iln^y 
eût pas eu de Caméade; non pas qu'il ait eu 
réellement ce philosophe pour antagoniste, mais 
11 se plaisait siùrtout à combattre ses opinions, et 
tous ceux qui se portaient pour les soutenir. 

La vie de Caméade n'offre rien de remarqua- 
ble. Son ardeur pour le travail était si grande 
qu'elle lui faisait neiger le som de sa personne. 



et oublier souvent de prendre de la nourriture. 
L'éclat extraordhiaire de sa voix , la souplesse 
merveilleuse de son esprit, la richesse înépoisa- 
ble et l'impétuosité de son éloquence, qu'on a eom- 
parée à un ileuve rapide qui entraîne tout ce qu'il 
trouve sur son passage, la subtilité de ses rai- 
sonnements , la vivacité de ses attaques et de ses 
répliques, attiraient; autour de lui une foule de 
Jeunes gens avides de l'entendre, et charmés d'as- 
sister à ces controverses qui ressemlilaient à de 
véritaMes combats, dont il sortait toi\|oors vain- 
queur, n excellait, en effet, à embarrasser ses 
adversaires dans les pHs de leurs propres raison- 
nements, à les étourdir par des ofagectîotts inat* 
tendues, et à les confondre par nne argumenta- 
tion vive et serrée. Le brait de son nom et h 
renommée de son éloquence le firent choisir par 
les Athéniens pour être envoyé à Rome comme 
ambassadeur. On choisit avec lui Diogène de 
Babylone, stoïcien, et le péripatétiden Critolaiis. 
Ces trois philosophes étaient envoyés comne 
avocats pour faire obtenir aux Athâdens la ré- 
duction d'un tribut de cinq cents talents, qne 
Rome leur avait imposé pour avoir pilJé la ville 
d'Orope. Pendant la durée de leur ambassade, ils 
ouvrirent des conférences où la jeunesse de Rome, 
oubliant ses plaisirs, se rendait en foule. D^ le 
mot d'Horace était vrai. L'invasion de la littéra- 
ture, de la philosophie et des mœurs de la 
Grèce avait commencé à Rome ; et les vainqueurs 
s'amollissaient au contact de la civilisation des 
vaincus. Caton lui-même avait appris la langue 
grecque, et s'était foit le disciple d'un pliilosopiie 
pythagoricien. Caméade tint école d'éloquence. 
On raconte qu'un jour il prononça une harangue 
pour louer la justice, et emporta tous les suf- 
frages : le lendemain, il combattit cette vertu 
avec autant de force et de succès, et réfuta abon- 
damment son discours de la veille. Le vieux 
Caton, qui était alors censeur, iut effrayé de voir 
les fondements de tout droit et de toute législa- 
tion établis et ruinés tour à tour : « Donnons- 
leur réponse au plus tôt , dit-il an sénat, et les 
renvoyons chez eux. Ce sont des gens qui persua- 
dent tout ce qu'ils veulent » Il jugeait que riea 
n'était plus propre à corrompre les esprits que 
ces discours où l'on ne peilt distinguer le vni 
du faux, et qu'en attaquant la justice et la vertu, 
on attaquait la république elle-même. Six ans 
avant cette ambassade ( 1 54 av. J.-C. ), les philo- 
sophes avaient été déjà chassés de Rome. 

Caméade semble s'être peu inquiété de mettre 
entre sa vie et ses principes cette liarmônie si 
rare chez les hommes les plus éminents. Tandis 
qu'il Hiisait gloire de renverser tout l'édifice de la 
logique stoïcienne, on dit qu'en secret avec ses 
amis il conservait les vieilles traditions du pla- 
tonisme; et, tout en déclamant publiquement 
contre la justice, il donnait des maximes de la 
plus pure morale (1), et vivait selon les règles 

(1) Cette miilme noof a été oonaervée par Clcéroa an L l, 
cb. XVIII, dn de Finilnu. » SI l'on savait en scoreCquine 



7«1 



CARNÉADE — CARNEIRO 



782 



de la JQsliee. H manqnaft de fermeté en foee de 
It mort, et répétait souvent : « La nature saura 
bien désunir ee qa*elle a composé. » Ayant appris 
que le stoïcien Antipater, on de ses antagonistes, 
avait pris du poison, il lui prit une saillie de 
courage : « Donnez-m'en donc aussi. » — Quoi P 
lui dit-on. — Du vin miellé, » répondit-il. 

Gaméade moi^rut sans laisser d'ouvrage (1). 
Après lui l'Académie nouvelle s'éteignit, ou plutôt 
se traîna sur ses traces entre les mains de rhé- 
teurs sans originalité et de pliilosophes sans ca- 
ractère. B. AoBÉ. 

EMog. de uarC llv.lV, eb. 9.- OcéroB, ^««uMm..pa«- 
êlm i de Orotorr, III, IS; dé NdL Deor., lU, 11, U, 17 ; 
de Fato, il, 14 ; de Divin,, 1, 4,7, il ; de Fin. fron.,111, 17 ; 
V, 8. — Sextus Binplrlcus, ^édv. MaUJL, c. 166 et secu 9. - 
Eusëbe, Prœp. Ev., liv. IV, 8; Ht. XIV. 8. - Attla-Gclle, 
XVII, il. > Bllen, Ut. III, 17. - Pline, VU. tl. - Ûict. 
de Bajie, art. Caméade. — J. Brucker, Histuria phi- 
tosophUe, I , 7B9; VI , tyr. — Contnl , de Cameadis 
vita, daot aea t'a$ti jittiei, IV, us. - Tledmano, Ge$- 
chichte der êpeekuiativeu PhiiofpMe, il, 171. ~ J. Bou- 
lez, de Cameade philosopko; ûaodavi. 184B. — Verburg, 
de Cameade Romam legato; UUraJ.,1817. 

CAENBAU ( Etienne) f poète français, né à 
Chartres au commencement du dix-septième 
siècle, mort à Paris le 17 septembre 167 (. II 
étudia d'abord la jurisprudence sons la direc- 
tion de son père, avocat distingué; pois cultiva 
l(5s lettres, et s'adonna aux langues grecque, la- 
tine, italienne et espagnole. Benonçant jeune 
encore au monde, ainsi qu'à une charge d'avocat 
au parlement de Paris, il entra dans la con- 
grégation des Célestins en 1630, et mourut dans 
leur monastère de Paris. Dans sa soKtude, il cul- 
tiva la poésie, et fut en correspondance avec les 
plus célèbres littérateurs de son temps. On rap- 
fioîie même que, pendant une séance de l'Acadé- 
mie française, un soembre s'écria en enteiidant 
lire quelffues-unes de ses poésies : 

.... Grailadedlt ore nitoado « 

Moaa loqol ; 

et que cet éloge Ait approuvé par tons ceux qui 

étaient présents 

Le P. Cameau a composé un gpmd nombre 
d'ouvrages dont l'énumération seule remplit deux 
pa^eadelai^iMio/Aè^tfeCAar^ratnedeD.Liron. 
( éd. ma. ). En voici les plus intéressants: VÉco- 
nomie du petit monde, ou les Merveilles de 
Dieu dans le corps humain : ce poëme a été 
imprimé plnsieurs fois à Paris ; — la Siimmi- 
mnchie (in -8*, Paris, 1658) : c'est une satire en 
vers contre l'usage de Tantinoine ou émétique ; 
lautear la dédia à la faculté de Paris ; — le 
Psautier du courtisan converti, composé de 
trente-quatre psaumes , conservé en manuscrit 

personne à la mort de laquelle on aurait Intérêt doit 
TfMiir s'asseoir sur de l'herbe où serait caché un aspla, 11 
faudrait l'en avertir, quand bien même personne oe 
V<) Il trait savoir que voua avez frardé le silence. » 

(t) Une faut pas le confondre avec ce Carnéade, poëte 
4!^IcKiaque, cité par Diogéne Latirce. Tbéophrastc. dans 
5^s ^iet des Sophistes, parle aussi d'un Carnéade, so- 
)iliiste athénien du même nom, dont l'éloquence était cé- 
lèbre. Knfln Eunape cite on ('.arnéade appartenant à la 
secte den cyniques» et vivant è Tépoque de Démélrlns et 
de Méolp^e. 



dans la bibliothèqae des CâetCins de Paris; — 
Poème théologique de la correction et de la 
grâce. Le P. Cameau a suivi fidèlement ou même 
traduit le livre que saint Augustin a composé 
sur cette matière. Ce poëme contient 300 ven 
français. L'auteur l'ayant envoyé à M. Amauld 
d'Andilly, celui-d le roivoya à Cameau avec 
une lettre remplie delouange». 

Carneau a composé en outre une grande quan- 
tité de sonnets, de paraphrases, d'hymnes, de 
cantiques et d'épîtaphes en vers et en prose. Il 
avait composé lui-même son épitaphe en latin 
et en fHmçais, où il s'est peint en ces vers : 

Qui Jaoet Me maltuo seripalt proaaque metroque, 
Atqne latens sparslt nomeo ta orbe sanna. 

Prseciaras artes colult, sed flrmlus unam, 
lllam priBcipue que bene obire doceC 

(Ci glt qui, s'occupant et de ven et de prose, 

A pu quelque renom dans le monde acquérir. 

Baima les bcaox-arta ; mais, sur toute autre chose. • 

Il médita le plus celai dt bien OMMirlr. ) 

D. Llron. BibUùtkèque ChaHralne, ms. 

CARNEIRO (Antonio), historien portugais, 
né à Fronteira, vivait en 1625. Il étdt procureur 
de l'ordre de Calatrava et trésorier de l'armée 
espagnole envoyée dans les Flandres, en 1585, 
par Philippe n. H a laissé la relation de cette 
guerre sous le titre de : Historia de lasguerras 
civiles que ha hacido en los Estados de Flan- 
dres, desde el ano de MOLIX hasta el de 
MDCIX; Madrid, 1612, in-é^" -, Bruxelles 1625, 
in-fol. 

Nie. Aotonio, BUfl. JUipan. nav. 

CARNEIRO {Antonio-Mari^t), mathémati- 
cien portugais, né vers la fin du seizième siè- 
cle, mort en 1642. Il étudia d'abord le droit civil 
à l'université de Coîmbre, puis s'occupa avec 
passion des mathématiques, dans lesquelles il fit 
de grands progrès. Bientdt il s'embarqua pour 
les Indes orientales ; et ce fut durant ce long 
voyage qu'il se désabusa touchant une préten- 
due découverte qu'il croyait avoir* faite : il acquit 
la certitude qu'il ne possédait pas le moyen de 
préserver de toute variation Taiguille aimantée. 
Il succéda è Manuel de Menezès dans l'emploi 
de cosmographe en chef. II mourut à Lisbonne, 
et est enterré dans l'église de Saiot-Uoi. On a de 
lui : Regimento de Pilotos e Roteiro dos nave- 
gaçôes da India oriental^ novamente emeu- 
dado ê acrescentado corn o Roteiro de Sqfala a 
Mozambique, e corn os portos e barras de Fi- 
nisterre até o eslreito de Gibraltar corn 51mu 
altural sondas e demenstraçoes ; Lisbonne, 
1642, in-4''. Le b'cendé Andres Poza publia, 
longtemps après la mort de Cameiro, un traité 
écrit en espagnol, et que Ton recherche encore 
aujourd'hui : Hidrographia la mas curiosa 
que hasta hoy à la lui ha salido^ recopilada 
de varias y escogidos autores de la navegacion. 
Impresoen San- Sébastian ; l675,«in-4''. 

Ferdinand Dbnis. 

Barbosa Machado, Bibliotkeea LtuUana, —Veraandez 
de Navarrette, Disertaeion sobre la hietoria de la Nav- 
Uea,- Madrid, IIM. 



78S 



GAR]S£IRO — 



GAEiTBimo (J)iog<hG<>mez)f histonea et 
littérateur portuc^s, né à Rio de Janeiro au Bré- 
sil, mort à Lisbonne le 26 février 1676. Apràs 
avoir été secrétaire da roi AlSooae , qui le créa 
marquis d'Aguiar, il fut nommé historiographe 
du Brésil. On a de lui : Araçao apodixica aos 
scismaticos da Patria; Lisbonne, 1641, in-4° : 
C'est une apologie de la révolte du Portugal , 
qui venait de secouer le joug de l'Espagne ; — 
Mistoria da guerra dos Tartaros em China ; 
Lisbonne , 1657, in-16 : cette histoire de la con- 
quête de la;,Chine par le Mandchou est traduite 
du latin du P. Martini; — Jnstruçao para bem 
crer, bem obvar, bem pedir em cinco trata- 
dos; tradoizos do latim do P. Joao-Eusebio 
N,ierembrey ; Lisbonne, 1 680 ; — Spigrammata 
lalina^ dans les Mémoires Junèbres de 2>. Ma- 
ria de Ataide. Le traité intitulé Mémorial de 
praclica do Montante, etc., se trouve en ma- 
nuscrit dans un des couvents d*Evora. 

Barbou Macbado, nibliathêca Lmtitana. 

^CAENBiEO (Fra Manoël ) , carme et com- 
positeur portugds, né à Lisbonne vers 1650, et 
mort en 1695. H était excellent organiste, et a 
laissé les ouvrages suivants : Responsorios e 
liçoens dos matinas de Sabbado santo^ à deux 
chœurs ; — Idem, de Paschoa , id. ; — Missa 
de dtfuntos, id. ; — Psalmos, motetes e vil- 
hancicoSy à dîTerses toïx. 

B. UêChê&o,.Si&iiotMêca Lusttmna^ III, tlk - PétU, 
Biographie unêvêTieUe An fflMtetaïu. 

GARNBiEO ( Melchkor ) , missionnaire portu- 
gais, issu d'une famille noble de Coimbre, mort 
à Macao le 19 aoM 1583. Il s'était d^à fait 
une certaine réputation comme savant dans sa 
ville natale, lorsque les jésuites l'attirèrent dans 
leur communauté en 1543. D flit bientôt le pre- 
mier recteur du collège établi par la congréga- 
tion è Coimbre. Ignace de Loyola, l'ayant ap- 
pelé à Rome, le fit ensuite nommer par le pape 
Jules ni évéque deNicée et coadj oteur do patriar- 
che d'Ethiopie. En 1555 il alla à Goa; mais ses 
efforts tendant à convertir les Juifs de Cochin 
à l'aide de l'inquisition, qu'il introduisit aux 
Indes, n'aboutirent qu'à l'extinction partielle 
des Juifs. Il ne semble pas avoir réussi davan- 
tage dans la conversion des chrétiens de Saint- 
Thomas, sur la c6te de Malabar. En 1567 il 
fat nommé évéque de la Chine et du Japon, et 
il exerça ces fonctions jusqu'à sa mort. On a de 
lui : Duos Carias sopre a MissdoXàeux Let- 
tres sur les Missions.) 

Barbou Macbado, BibUotMeea LufitoiM. 

*CAEiiBiEO DA 8TLVÂ (Joaquim) , grs- 
▼enr et écrivain portugais, né à Porto en 1727, 
mort en 1818. Cet artiste remarquable passa au 
Brésil dès l'àge de douze ans. A Rio de Janeiro, 
il devint l'élève de Jean Gomez, qui était gra- 
▼eur de la monnaie. JNon-seulement il étudia son 
art, mais il* devint musicien habile, et ue de- 
meura point étranger à la littérature. Il ne resta 
pas néanmoins dans l'Amérique portugaise, et 
revint à Lisbonne en 1756. L'année suivante^ 



GARIŒVALE 784 

Rome le voyait arriver avec l'intention d'étudier 
ses chefs-d'œuvre. Un ordre émané de D. Fran- 
cisco d'Almeida ayant rappelé tous les Portu- 
gais qui faisaient leur résidence dans cette ville, 
il passa à Florence pour se perfectionner dans 
son art. En 1769, nous le trouvons à la tète d'une 
école de gravure attachée à l'imprimerie royale 
de Lisbonne ; il y jouit d'un traitement honora- 
ble, et il y forma un grand nombre d'élèves. 
Plus tard il devint mattre de dessin du collège 
des nobles. J. Cameiro, revêtu de tous les em- 
plois qu'il pouvait ambitionner, ne négligeait rien 
pour se perfectionner dans un art qu'il aimait 
avec passion, et il vint à ses frais à Paris pour y 
étudier. Il s'éteignit à Lisbonne à quatre-vingt- 
onze ans. 

On a de cet artiste laborieux un grand nom- 
bre de gravures, parmi lesquelles on cite : la 
Statue équestre de Joseph ; — un Enfant Jésus 
portépar saint Joseph^— les planches nombreu- 
ses du livre de Carvalho sur CÉquitatîon; 

— VAcelamation de dona Maria, etc. 11 a 
aussi traduit plusieurs ouvrages utiles du fran- 
çais en portugais, tels que les Éléments de 
Géométrie de Clairaut, Lisbonne, 1772, et le 
Traité théorique des caractères typographi- 
ques, publié en 1802, etc. Féru. Dekis. 

Cte. Raczyiukl , Dictionnaire Aistorfco-ortisti^M dn 
Portugal; Parla, IM7. — Le cardinal SaraUa, Luta dos 
4r^stas, etc., pub. en 184».— Cyrlllo VoDuMr Maehado, 
Collêcçao dejttemorias, etc. 

*ckWMWALE{ Antoine), astronome et as- 
trologue italien, vivait à Ravennedans la seconde 
moitié du dix-septième siècle. On a de lui : Or- 
servationi sopra laprossima ecclisse del sole 
al 12 agosto 1654; —gli Arcani délie Stelie 
intomo a* ptà nottibUi eventi nelle cose del 
modo per Vanno 1660 ( Annuaire astrologique ) ; 

— gl^ Arcani, etc., per P anno 1662; — 9<i 
Arcani per gli anni 1668, 1671, 1672 et 1675. 

Clnellt, BiMiothêca votante. — Atfelong, sappL a J^ 
cher, Allçm. GeUhrt.-Ij9xie, 

*CAEMBTALB { Bartolommeo-CoTrodino ) , 
peintre de l'école romaine , né à Urbin au com- 
mencement du quinzième siècle, mort vers 1478. 
Il avait à peine appris les premiers principes de 
l'art lorsqu'il entra dans l'ordre des Dominicains ; 
aussi le désigne-t-on ordinairement sous le 
nom de Fra Camevale, Ses nouveaux devoirs ne 
lui firent pas abandonner la culture des arts, et 
il devint un des plus grands artistes qu'Urbin ait 
possédés au quinzième siècle ; on dit (et <;ela suffi- 
rait pour sa gloire) que ses ouvrages furentétudiés 
par le Bramante et par Raphaël. Une belle Ma- 
done entourée de plusieurs saints, ^ntepar ce 
mattre, était restée à Urbin dans l'Oise des Re- 
formés ; elle est aijyourd'hui au musée de Milan. 
Dans la perspective et les draperies on retrouve 
les défauts et la sécheresse propres à son siècle ; 
mais ces imperfections sont largement compen- 
sées par la vivacité du coloris , la noblesse, raoi- 
roation et la vérité des tètes. E. B—n. 

Unzi, Storia pUtorica, ~ Tlcoul , DiUoHwri^. 



785 



CAMŒY — CARNOT 



786 



CÂEifET {Jean-A^êûcandre de), phyaùnen 
français, né à Montpellier en 1741, mort dans la 
même ville en 1819. H était membre deTAcadé- 
mie de Bézters. On a de lai : Mémoire sur les 
poids et mesures, présenté, le 12 avril 1791, an 
directoire de THéranlt; MontpelUer, 1792, in-8«; 
-^ de la Géographie physique, considérée 
comme devant frayer la voie tant à la géograr 
phie astronomique ou mathématique qv^à la 
géographie politique ou civile ; Montpellier, 
1803, in-8«; — Mémoire lu en 1803 è la Société 
libre des sciences et belles-lettres de Mont- 
pellier; — de la Correspondance entre les 
couleurs et les lettres ou chiffres, et de la 
double télégraphie qui emrésulte; Montpellier, 
iS06, in-8*; -^ Règle nouvelle de Prosodie la- 
tine (Tun usage très-étendu; Montpellier, 1808, 
in-8^; — Eloge de M, de Senès, ingénieur du 
roi, imprimé dans les Éloges des Académiciens 
de Montpellier. 
Qaérard, la Frmeê Uttérain. 
*CÂEiriif {Claude de), chanoine et théolo- 
gien français , Yiyait en 1621. Il était cdré de 
Saint-Pierre de Dooay, et a laissé : Traité de la 
Force et de la Puissance des lois humaines; 
Douay, 1608; — Attaque de la tour de Ba- 
bel, ou Défense de la police ecclésiastique et 
civile; Anvers, 1620, et Dooay, 1621 ; — la Ré- 
publique naturelle et intérieure des dmes 
dans Vesprit de chacun de nous, etc. 

Ilopln, TabU du Aut eceléi. (dtz-ftepUèine tiède). — 
Mehard et Ginad, BWUMtèqw tacrét, 

*CABifio {Antonio), peintre italien, né et 
mortoprès de Porto-Gmaro (Friool ) , virait en 
1680. Il eat d'abord son père pour mettre, pois 
se forma en copiant Tintoret et Panl Yéronès». 
11 vint ensuite s'établir à Udine. Ingénieux 
dans les détails des grands sijyets d'histoire , 
hardi dans son dessin , heureux dans le coloris, 
expressif dans ses figures et leurs mouvements , 
'û eflaça tous les peintres de sa patrie depuis le 
Pordenone. Cependant, par une raison inconnue, 
il mourut dans une excessive pauvreté. Udine 
et ses environs abondent de ses toiles, mais peu 
sont finies; et ses meilleures ont été gâtées par 
ceux qui ont voulu les retoucher. On voit encore, 
dans réglise de Santa-Luda à Udine, un Saint 
Thomas de Villanuova ; et dans quelques mat- 
sons particulières de la même ville, des demi- 
figures et des portraits de Gamio qui révèlent un 
talent de premier ordre. A Porto-Gruaro, on fait 
voir aussi quelques-unes de ses peintures. Mais 
celles de l'élise de Saint-François , le Rédemp- 
teur lavant les pieds des Apôtres, et la der- 
nière Cène, datées de 1604, appartiennent à son 
père. Il ne faut pas confondre non plus Antonio 
Camio avec un autre peintre du même pays 
nommé Girolamo Camio, qui vint après lui et 
lui fût très-inférieur. 

Mariette, jébecedario. — Lauzl, Storia piUorieo. 

^cARNOLi ( Lu jf/t), connu aussi sousies pseudo- 
nymes de Virgilio nolarci et Giulio lobanci, 



biographe italien, né à B<dogne en 1618 , mort 
dans lamémeville en 1693. H entra dans la com- 
pagnie de Jésus, où il professa pendant six ans la 
grammaire et la rhétorique , et pendant huit la 
philosophie et la théologie. Gamoli a laissé : Vita 
venerabilis Hieronymi TaurellH, nobilis Fo- 
roliviensis ; Foriigno, 1 652, sous le pseudonyme 
de Giulio Loranci ; — Oraiio in erectione Acadé- 
mie AceensorumMantux; Bologne, 1655 ; — 
Hypotyposis Philosophie, seu summa ejuS'- 
dem; Bologne, 1657 ; — délia Virtû del S, pa* 
dre Ignaxio di Loyola; Bologne, 1658 ; — Vita 
dis. Ignazéo di Loyola, sous le pseudonyme de 
Virgilio Nolard; Venise, 1680. 

Alegambe, Bibl. Script, iceiet. Jem. 

GAMfOT {Joseph'FrançoiS'Claude), pubtt- 
dste et magistrat français , l'alné de quatre frè- 
res qui ont illustré leur nom , naquit à Nolay 
(Côted'Or) le 22 mai 1752 , et mourut le 31 juil- 
let 1835. Avocat an pariementde Dijon en 1772, 
il avait été plusieurs fois nommé syndic ( bAtoo- 
nier ) de son ordre , lorsqu'il entra dans la ma- 
gistrature et y exerça les fonctions du ministère 
public La France était alors, comme la Grande- 
Bretagne aujourd'hui, sous l'empire du droit oou- 
tnmier, mais écrit depuis plusieurs siècles, et du 
droit ronudn, si favorables aux procès, en pré- 
sence des privilèges de toute nature, des grandes 
corporations et des juridictions d'exception. La 
procédure civile était hérissée de formes barba- 
res, et bien plas coûteuses qu'aDJourdliui; et la 
procédurecriminelle avait cessé depuis longtemps 
d'être publique. On jugeait les accusés sur des 
preuves écrites et secrètes ; et, pour obtenir la 
vérité, on pratiquait la question ordtaiaire et extra- 
ordinaire. Louis XVI n'abolit la question prépa- 
ratoire que le 24 août 1780, et la question préa- 
lable que le i*' mal 1788 , par une ordonnance 
d'ailleurs très-libérale, qui s'aDIe avec la loi du 
mois d'octobre 1789. Gamot éprouva, pendant 
près de vingt années , tout ce que ce régime 
avait de dangereux pour les accusés : aussi 
embrassa-t-il avec zèle les réformes de 1789 
et les principes politiques de cette révolution, 
et il y est resté fidèle pendant le cours de 
sa laborieuse vie. Premier suppléant du tribu- 
nal d'Autun en 1790, il fut nommé commissaire 
au tribunal de Dijon en 1792, et commissaire 
près le tribunal civil et criminel ( c'est-à-dire 
procureur général ) du département en 1796. Lors 
de rétablissement du gouvernement consulaire 
en 1799-1800, il fut investi du titre de procureur 
général près le tribunal d'appel de IHjon ; et en- 
fin il fut nommé, par le sénat, juge au tribunal 
de cassation le 24 ventdse an ix (15 mars 
1801. ) n a exercé ces dernières fonctions pen- 
dant trente-quatre années, jusqu'à sa mort. 11 
a rendu des services considérables à la juris- 
prudence criminelle en publiant des commen- 
taires étendus sur les deux codes d'instruc- 
tion et pénal, le premier en 1812, refondu en 
1829, avec un supplément en 1835 (4 vol. in-4'') ; 



787 



CARNOT 



VS8 



le second en 1823, inédit., et I83«, 2* édit. pos- 
thume (2 Tol. m-4*).Ckf80Qt des ouvrages prati- 
ques, mais édairés par la jurisprudence de la 
diambre criminelle de la cour de cassation, où 
il demeura longtemps, et par les lumières d'un 
esprit humain et expérimenté. Il était du nom- 
bre de ces magistrats qui ne torturent pas le 
sens des lois pénales pour augmenter la répres- 
sion, el qui attendent, pour frapper, que le légis- 
lateur se soit expliqué clairement. Il y voyait 
plus volontiers des garanties pour les accusés, 
et; on lui reconnaît le mérite d'avoir résisté à 
l'esprit étroit et matérialiste qui tendait à faire 
des codes de 1808 et de 1810 une lettre rigou- 
reuse, et contraire aux principes philosophiques 
du droit, tels qu'ils ont éiké pratiqués par 
M. Portalis quand il présidait cette chambre , et 
sous la présidence de MM. de Bastard et Lapla- 
gne-Barris. Ces ouvrages ont perdu de leur auto- 
rité. Quoique le laborieux magistrat ait consacré 
sa vie à les tenir an courant des progrès que 
cette jurisprudence a fUts depuis 1824, on leur 
reproche de l'inexactihide dans les citations, 
provenant d'un défaut de vérification des arrêts 
dont il s'appuie; mais on les cite encore, et Ton 
devra les consulter toujours comme le fruit 
d'une longue expérience , et d'un esprit aussi 
' jaloux des intérêts des accusés que de ceux de la 
société. Jamais on n'y trouve rien de subtil ; tout 
est franc et droit. Gamot a publié encore en 1 8 ( 9 
un écrit intitulé les Codes d'instruction cri- 
minelle et pénal , mis en harmonie avec la 
charte , la morale publique^ les principes de 
la raison^ de la Justice et de F humanité. «Ces 
savants écrits , a dit un savant publidste qui 
lui-même avait, l'année précédente (M. Béren- 
ger en 1818 ), publié un ouvrage dans lequel il 
avait ' signalé de grands abus et les proscrip- 
tions de 1815 et de 1816, sont une protestation 
continuelle , quelquefois éloquente , et toujours 
logique et mesurée, contre l'esprit tyrannique et 
oppresseur qui présida à un grand nombre des 
dispositions de nos codes criminels. » On con- 
naît aussi les Jugements qu'en ont portés, dans 
leurs ouvrages, M. Dupin aîné en 1820, Legra- 
verend, émule de M. Camot par son grand ou- 
vrage sur rinstniclion criminelle en 1826, 
M. le président Mesnard en 1830, et M. Odi- 
lon Barrot , président du conseil des ministres, 
par l'institution d'une commission de révision 
en 1849. Malgré les réformes de 1832, le gou- 
vernement d'alors pensait que le code entier 
( celui de 1808) était à reviser; mais il n'a été 
donné suite à cette déclaration de principe que 
pour en étendre les dispositions r^ressives, ou 
pour rev^r à ses dispositions rigoureuses. 

Camot a complété ses travaux sur la législa- 
tion, en 1819, par son traité Kirlà Responsabilité 
(si nécessaire) des ministres ;ea 1820, par son 
Commentaire sur les lois (libérales) de la 
presse; et en 1821 , par son traité sur la dis- 
cipline judiciaire et celle des officiers publies. 



n n'a publié qu'une brochora politiqiie, sons ce 
titre : les Proscrits reproscrits, ou VOrdreéu 
Jour du 17 mai 1819; mais c'était pour la dé- 
fense du vote de son frère dans le malheureoi 
procès de Louis XVI ; et, oomnie ce geore d'écrils 
répugnait à ses habitudes , il garda Tanonyme. 
n fut appelé en 1832 à l'Académie des sdenoes 
morales et politiques, formée au sein de llnslitol; 
et son éloge académique y fût prononcé, le 29 
août 1835, par son collège M. le pcésideat Bé- 
renger. Comme magistrat , Caraot avait ov 
grande aménité en même taDops qu'une graade 
fermeté de caractère, et a joui de la considén- 
tion la mieux méritée. Isambirt. 

/Votiee par M. Qarbé, Gautts dês Trtbmnmae,! aait 
l8U.-.ÉloKe pu M. Bénatw,B09ti*deLégifL,»ii-lê'n. 

CÂBHOT ( Lasare-NieolaS'MargwBnte)^ cé- 
lèbre homme d'État et général français, frère dn 
précédent, naquit à Nolay, petite ville deBouriço- 
gne, le 13 mai 1753, et mourut le 2 août 1823. Sa 
àmille, depuis longtemps comme dans la pro- 
vince, avait d^à produit un grand nombre dlioiih 
mes démérite. Son père était lni-m6meun avocat 
très-distingué, qui avait dix-huit enûnts, et qu 
sut leur donner à tous une éducation excellente. 

Dès son en&nce, Lazare Camot donna des 
signes non équivoques d'une inteltigence active, 
étendue , vigoureuse, et d'une aptitude spéciale 
pour les sdenees mathématiques et Vart mili- 
taire. Il fit ses premièras études dans la maison 
paternelle, et n'entra qu'à douze ans au collège 
d'Autun. A quinze ans, il y fit sa rfaétoriqof. 
Puis on le mit an petit séminaire de 1i même 
ville, pour qull y fît sa philosophie. Son séjoor 
dans cet établissement développa tellement en 
lui le sentiment religieux , qu'il fut un moment 
question , dans sa famille, de le finre entrer dans 
les ordres. Mais l'avis contraire prévahit, et 
Carnot fht envoyé à Paris dans une école spé- 
ciale, où les jeunes gens qui aspiraient à la car- 
rière du génie militaire se préparaient aux exa- 
mens. Les railleries dont ses camarades y as- 
saillirent son extrême dévotion le portèrent à ré- 
viser alors ses études philosophiques, et il ea 
résulta de grands changements dans ses oçi- 
nions religieuses ; mais cela ne hii fit point b^ 
gliger la géométrie et l'algèbre, où il fit de t^« 
progrès que d'Alerabert, qui connaissait le di- 
recteur de l'école, remarqua le jeune Camot, rt 
lui adressa des paroles flatteuses , que oeiui-«t 
n'oublia de sa vie, et ne répéta jamais sans énM- 
tion. Camot compamt enfin devant Vibbé Bot- 
sut ; et, ce sévère examinateur ne l'ayant ps 
prendre en défaut, il fut admis au grade de firâ- 
tenanten second du génie, et alla recevoir les le- 
çons de l'illustre Monge à l'école de Méûères. 
Il en sortit lieutenant en premier en 1773, rf 
fut envoyée Calais. Là ii mena, malgré sa jes- 
nesse, une vie sérieuse et retirée, et oonsam 
invariablement à l'étude tout le temps que $^ 
fonctions lui laissaient. Pour se délasser, il cul- 
tivait la poésie, et composa vers cette époque «n 



789 



CARNOT 



700 



certain nombre de pièoeftde Ttn qni ne sont pis 
sang mérite. En 1783 , la décooTerte de la naTi- 
gatioD aérienne frappa Tivement sonimagmatkm. 
Mais , ooroprenant qae eette déoooT^te resterait 
à l'état de cnrioeité ecientifiqne tant qii*on n'as- 
rait pas tronré le moyen de diriger les ballons , 
il chercha immédiatement 1^ flolution de ce diffi- 
cile problème. BientM aprteil adressa à l'Acadé- 
mie des sciences on mémoire « où, dit M. Arago, 
il soumettait à ses maîtres nn dispositif de rames 
légères qni , soirant loi , devaient conduire an 
bvrt. » n est flidienx que ce mémoire n'ait pu 
être TCÉPOttTé. 

Gamot Tenait d'être nommé eapitaine. L'Aca- 
démie de oyon ayant mis an concoars, en cette 
même année 1763, reloge de Vauban, Gamot en- 
treprit cette tâche , et ftit couronné. OfRder du 
génie hû-même, il était, en effet, plus propre que 
personne à comprendre, à exposer, à juger les 
travaux du grand ingénieur. Mais ce qui donnait 
à son ouvrage un caractère et une valeur inat- 
tendus , c'est qu'à travers Hiomme de guerre il 
avait aperçu et étudié le puMiciste, et avait su 
rendre à la Dime royale la justice que pres- 
que tout le monde lui avait jusqu'alors déniée. 
Les hardiesses que contenait cette seconde partie 
de l'œuvre de Caraot n'empêchèrent ni l'Acadé- 
mie de lui décerner le prix, ni Buffon, qni la 
présidait, d'en faire l'éloge. Le célèbre prince 
Henri, fi>N'e du grand Frédéric, qui assistait à 
la séance , appréciant tout ce qu'il y avait de 
mérite dans V Eloge de Vauban , s'efforça d'at- 
tacher l'auteur au service de la Prusse , et lui 
fit les offres les plus briDantes. Mais Gamot ai- 
mait trop sa patrie pour être séduit. Une phrase 
de cet Éloge de Vauban, mal comprise, lui sus- 
cita une querelle littéraire avec le marquis de 
Montalembert, qui , bien que général d'infante- 
rie, venait d'écrire sur l'art des fortifications. 
Camot, grossièrement attaqué, se défendit avec 
une modération, une convenance, une politesse 
telles, que son adversaire vaincu répara ses excès 
de plume par une rétractation spontanée. Mais 
Camot, daôis sa réponse, avait eu l'imprudente 
franchise de proclamer bonnes certaines innova- 
tions proposées par le marquis, et que les chefs 
supérieurs du corps du génie avaient repous- 
sées. Ccila fit scandale; et Gamot, frappé d'une 
lettre de cachet, alla expier à la Bastille le tort 
d'avoir été d'un autre avis que ses anciens. 

Cela se passait en 1784. H avait publié , l'an- 
née précédente, un autre ouvrage d'une extrême 
importance, intitulé Essai sur les machines , 
où ee trouve nn théorème nouveau sur la perte 
des forces, qui est rangé au nombre des plus 
belles découvertes de la science mécanique. 
« Ce beau, ce précieux théorème, dit M. Ara- 
go (1), est aujourd'hui connu de tous les ingé- 
nieurs; il les guide dans la pratique; il les garan- 
tit des fautes grossières que commettaient leurs 

(1) Biographie d9 LoMore-lifieolat'MarguerUe Camot, 
page t6. 



devaneiers. » Et lilHistre astronome scoute un 
peu plus loiff, après ai«ir cité Huyghens , Gali- 
lée, Newton, Euier, Pascal, Lapiace, etc. : 
< Voilà les illustres personnages à c6té desquels 
Gamot est allé se placer par la découverte de 
son beau théorème 1 » 

Pendant qu'A se Kvrait à ces sévèfes études, 
le grand mouvement d'idées qui agitait la France 
depuis un demi-siècle arrivait enfin à son terme, 
et la révolution éclata. Gamot n'y prit pas d'a- 
bord une part active. Il n'émigra point, comme 
l'ont hnagfané certains biographes : il resta tout 
sbqplement ce quil était, officier du génie'. Mais^ 
un homme d'une intelligence aussi étendue et 
d'un patriotisme aussi ardent ne pouvait rester 
étranger à nmmense mouvement d'idées qui se 
produisait alors, ni voir avec indifféreoce les 
grands travaux par lesquels l'assemblée consti- 
tnante posait les bases du droit politique mo- 
derne, et renouvelait la face de la France. Il 
adressa plusieurs mémoires à l'assemblée ; l'un 
de ces mémoires avait pour objet le rétablisse- 
ment des finances, H y proposait de payer les 
dettes de i*État avec les biens du clergé, évalués 
à dire d'experts, et livrés aux créanciers en na- 
ture. Ce mode de libération aurait prévenu la 
déprédation profonde o6 tombèrent si rapide- 
ment les biens nationaux; il aurait dispensé 
l'assemblée d'avoir recours aux assignats, ou, 
tout au moins, luf aurait permis d'en restrein- 
dre considérablement l'émission. — Caraot se 
maria, en 1791 , avec la fille d'un administrateur 
militaire de Saint-Omer, où il était alors en 
garnison ; et peu après s'ouvrirent les élections 
qui devaient produire l'assemblée législative : 
Camot Ait nommé représentant du départe- 
ment du Pas-de-Calais. U y fit partie successi- 
vement du comité diplomatique , du comité de 
llnstraction pubtfqoe, et enfin du comité mi- 
litaire. Il se fit remarquer dans tous les trois, 
et surtout dans le dernier, oh ses connaissanceÏB 
spéciales le mettaient à même de rendre les 
plus utiles services. Il y acquit bientôt une 
grande autorité, bien qu'il y eût d'abord essuyé 
un échec assex grave. C'était au commencement 
de la session, le 2 janvier 1792, et on ne le con- 
naissait pas encore. Il s'agissait de réparations à 
faire à la citadelle de Perpignan. Camot, montant 
à la tribune, proposa de détmire non-seulement 
la citadelle de Perpignan, mais toutes les citadel- 
les de France. L'assemblée se récria si fort et si 
obstinément, que l'orateur ne put se faire en- 
tendre, et fût obligé d'expliquer par la voie dés 
joumaux que les citadelles sont construites pour 
dominer les villes et les asservir, beaucoup plus 
que pour les défendre. Et cela était vrai ; mais 
c'est le sort de la vérité d'être toujours repous- 
sée, la première fois qu'elle se montre. Au mois 
du juin suivant ,1e général Dillon et le colonel de 
Berthois ayant été massacrés par leurs soldats, 
ce fut Caraot qui rendit compte à l'assemblée 
de ce funeste événement, dans uo rapport où fl 



791 



CAMfOT 



79Î 



demanda on décret qui flétrit les aMaasi]», et 
qui honorât la roémoii^ des Tictimes. Il pro- 
posa, au nom du comité militaire, râiroination 
des officiers dévoués à Fancien régime, et leur 
remplacement par des sous-offiders : mesure 
Intelligente , et sans laqueDe la réTolntion n'an- 
rait pu être sauvée. U s'opposa énergiquement 
aux tentatives du ministre de la guerre, M. de 
Narbonne, pour ramener les troupes sous le 
Joug de Tobéissance passive. H prit part à tou- 
tes les résolutions de l'assemblée, qui se voyait 
sur le point d'être attaquée par le pouvoir exé- 
cutif. Tels furent le décret qui licencia la garde 
du roi, celui qui créa deux nouvelles divisions de 
gendarmerie, celui qui accrut la garde nationale 
d'un grand nombre de citoyens armés de piques, 
à défaut de ftisils, que Ton n'avait pas. Ce Ait 
sur son rapport que les piques furent adoptées, 
et il eut besoin d'y revenir à deux fois. Ce vote 
Important n'eut lieulque le i*' août, et l'on com- 
prend sans peine quelle influence il dut avoir 
sur les événements du 10. Mais Camot ne le pré- 
senta pas lui-même, chargé qu'il était d'aller ins- 
pecter le camp de Soissons, afin d*éclairer l'as- 
semblée sur un bruit absurde qui venait de se 
répandre. On disait que la cour avait tenté d'em- 
poisonner les volontaires fédérés rassemblés en 
Champagne par du verre pilé, pétri avec leur 
pain; et les jacobins exploitaient cette rumeur 
avec leur ardeur et leur violence hahituelies. 
Camot, étranger à toutes les coteries et supé- 
rieur à Tesprit de parti, établit qu'il ne s'était 
réellementtrouvé de verre que dans un seul pain ; 
que ce verre n'était point pilé, et venait d'un car- 
reau cassé par accident au magasin des farines. 
Après le 10 août, Camot flit chargé d'aller re- 
cevoir, au nom de la nation, le serment civique 
de l'armée du Rhin. Il revint de là au camp de 
Châlons, et ne se trouva point à Paris aux af- 
freuses journées du 2 et du 3 septembre. Il fut 
élu membre de la convention, et y continua le 
rôle qu'il avait joué à la législative, étranger aux 
querelles des partis, dédaignant l'intrigue, et ne 
songeant qu'au bien du pays. Il fut chargé, le 
jour même où fut décrétée la mise en jugement 
de Louis XVI, d'aller dans le département des 
Basses-Pyrénées présider à l'organisation d'un 
corps d'armée destiné à protéger cette frontière. 
U revint à Paris au commencement de janvier, 
et siégea dans ces séances orageuses où le sort 
du roi fut décidé. Voici le texte même de son 
vote : « Dans mon opinion, la justice veut que 
Louis meure, et la politique le veut également 
Jamais, je l'avoue, devoir ne pesa davantage sur 
mon cœur que celui qui m'est imposé. » Peu 
après, Camot fnt chargé d'aller, au nom de la 
convention, surveiller les opérations de l'aile 
gauche de l'armée du Nord, où sa présence fut 
très-utile. Puis il reçut l'ordre de se joindre 
au ministre de la guerre Beumon ville, que la 
convention envoyait avec d'autres commissaires 
h l'armée de Dumouriez. Il eut le bonheur de 



n'y arriver qu'après la trahison et la ftiîte de ce 
général ; autrement il aurait partagé le sort d« 
ministre et des commissaires. 

Pendant ce temps les girondins eft tes monta- 
gnards, dans le sein de l'assemblée soaveraine, 
se préparaient au combat. Camot, comme nous 
lavons dit, n'appartenait ni à Traie ni à l'autre 
faction. Il voulait purement et simplement la 
liberté, la république, et déplorait les divi- 
sions qui compromettaient cette cause. Les ma- 
nœuvres de parti lui inspiraient on tel élûigne- 
ment qu'il ne mit, de sa vie, le pied dans aucna 
club, n blâma ouvertement et avec une grande 
énergie les journées insnrrectiouielles du 31 
mai et dn 2 juin. Enfin, au mois d'aoât 1793, la 
convention le mit à la place qui Im oonvenait, 
et où l'appelaient impérieusement les revers 
qui depuis quelques mois se succédaient sans 
relâche : il entra au comité de salut public, et y 
fut immédiatement chargé de radministratioo 
de la gnerre et de la direction sapérienre des 
opérations militaires. 

Les circonstances étaient pressantes. L'agita* 
tion, le désordre, la disette de viwes, la disette 
d'argentj étaient partout. Au nord, à Test, aux 
Alpes, aux Pyrénées, l'ennemi avait eofamé nos 
frontières. Cent mille Vendéens insurgés étalent 
maîtres du cours de la Loire. Lyon révolté et 
assiégé se défendait avec un courage opiniâtre. 
Toulon venait de se livrer aux An^bsis, avec U 
flotte qui se trouvait dans sa rade. Mal comman- 
dées, mal organisées, mal pourvues, nos armée$ 
étaient tombées dans le découragement, n fallait 
relever, leur moral, les approvisionner d'ha- 
bits, d'armes, de munitions de tonte espèce ; les 
réorganiser, les multiplier. Camot se dévoua à 
cette grande tâche ; il y mit tant de zèle, tant 
d'intelligence, un travail si assidu et une si 
grande habileté, que ces contemporains ont dit 
de lui, d'un commun accord , qu*il avait orga^ 
nisé la victoire , et que la postérité a pleine- 
ment confirmé ce jugement. Il ne déploya pas 
seulement, dans ce haut poste où l'avait pbcé 
la confiance de ses œllègues, les talents d'an 
grand administrateur ; il y montra aussi la sdcnee 
et les conceptions hardies d'un militaire du pre- 
mier ordre. Par lui les quatorze années qui <lê 
fendaient la république, reliées entre elles pu- 
une direction commune, au lieu d'agir îsolémeat 
(ce qui avait eu lieu jusqu'alora), ne firent pia$ 
que concourir à l'exécution d'un plan général, 
savamment conçu; par lui, la gnerre changea d< 
caractère, et les opérations timidement méUi»- 
diques de nos généraux prirent un essor pii> 
hardi et plus brillant Ce fut lui qui sut décoe- 
vrir dans la foule tous ces jeunes héros qui, toh 
tis des dernière rangs, firent une si rapide kr- 
tune, et portèrent si liant la gloire et U puissanoi 
de la France. 

Nous n'en citerons qu'un exemple. Hoche, 
qui n'était encore que sergent, avait adresse an 
comité de salut publie un mémoire sur les moyens 



m 



CARNOT 



7M 



de pénétrer en Belgique. Camot ne méprisait 
rien y et tenait compte de tout. Il lut le mémoire 
avec attention, l'apporta à ime séance du comité, 
et dit à ses coliques ; «< Voilà un sergent d'in- 
fanterie qui fera du chemin. » On lui demanda de 
qui il parlait! « Amusez-vous, répondit-il, à 
parcourir ce mémoire. Bien que vous ne soyez 
pas militaires, il vous intéressera. » Robespierre 
le prit ; et après Tavotr achevé : « Voilà, dit-il, 
un homme très-dangereux I » Camot, sans s'arrê- 
ter à robservation malveillante de Robespierre, 
poussa Hoche si rapidement, qu'en quelques mois 
le sergent devint coup sur coup capitaine, co- 
lonel, général de brigade, général de division, et 
enfin général en chdT. 

Au mois d'octobre! 793, le prince de Cobourg, 
qui avait franchi notre frontière du nord à la tète 
de soixante mille hommes, après avoir aidé le 
duc d'York à prendre Condé et Valendennes, 
venait d'investir Maubeuge. Camot jugea Mau- 
beuge assez importante pour qu'on risqu&t une 
bataille, afin de délivrer cette place. Mais l'ennemi 
avait pris des positions très-fortes : il s'y était re- 
tranché; Tannée française était très-inférieure 
en nombre, et Jourdan, qui la commandait, hésita 
devant la responsabilité qu'on lui voulait impo- 
ser. Camot se rendit aussitôt à l'armée, obligea 
Jourdan à prendre l'ofTensive, désigna le point 
sur lequel devait se concentrer l'attaque ; — c'é- 
tait le plateau de Watignies ; — vit nos pre- 
mières colonnes rqwussées, destitua sur le 
champ de bataille le général qui les commandait, 
se mit, un fusil à la main, à la tète d'une de ces 
colonnes, et emporta le village. Le prince de 
Cobourg fut forcé à la retraite, et Maubeuge fut 
débloquée. Après cette victoire, Camot revint à 
Paris, et y reprit ses importantes fonctions ad- 
ministratrres. En deux mois Toulon fût repris, 
les Vendéens furent défiiits et presque détruits; 
deux armées, l'une autrichienne, l'autre prus- 
sienne, ftirent rejetées au delà du Rhin,etpresqne 
toutes nos IVontières furent délivrées. Les six 
premiers mois de 1794 virent la bataille de Fleu- 
njs et la conquête de la Belgique. 

Absorbé par ses immenses travaux, étranger 
aux lottes et aux ftureurs des partis, Camot ne 
prit aucune part aux proscriptions qui ensan- 
glantèrent cette époque, et ne dissmmla point 
Thorreur que les excès démagogiques lui inspi- 
raient. 11 détestait Robespierre, qui le lui rendait 
bien. Il osa lui résister, ainsi qu'à Saint-Just, 
à l'époque de leur plus grande puissance. Les 
services qu'il rendait, l'impossibilité de le rem- 
placer , purent seuls sauver sa tète. -^ « Nous 
avons encore besoin de Camot pour la guerre, dit 
un jour Robespierre; mais dès que nous pour- 
rons nous passer de lui, sa tète tombera. » — 
Ce fut au contraire Robespierre qui périt. Après 
le 9 thermidor, Camot demeura au comité de sa- 
lut public, et ce fut sous son administration que 
Pichegra conquit la Hollande. Mais il fut vio- 
temment attaqué par la réaction thermidorienne, ' 



qui loi rq>rochait sa signature mise an bas de 
tous les arrêtés du coihité de salut public. La 
mise en accusation de ses anciens collègues Bil- 
laudeVarennes, Collot d'Herbois et Barrère lui en 
offrit une excellente occasion, qu'il n'eut garde 
de laisser échapper. H monta à la tribun^.'.pour 
les défendre, soAtint que les excès de la térteur 
ne devaient pas leur être imputés plus qu'à lui- 
même. Et alors il expliqua commet lui et ses 
collègues du comité , pressés par le temps et 
par la quantité innombrable d^ affaires, s'é- 
taient vus dans la nécessité absolue de se parta- 
ger la besogne, de se renfermer chacun dans la 
partie de l'administration qui lui était échue, et 
de signer le travail des antres sans le connaître. 
« Ces signatures, dit-il, étaient une formalité 
prescrite par la loi, mais absolument insignifiante 
par rapport à celui qui était tenu delà remplir. 
Elles n'étaient pas seulement des certifié con- 
forme ; car cela supposerait que le signataire 
avait lu et coUationné, ce qui n'est pas vrai. Voilà 
comment il est arrivé qu'on a présenté différen- 
tes pièces signées de moi, dont je n'avais jamais 
eu connaissance, et même rédigées contre mon 
gré... On me demande pourquoi l*on signait ainsi 
ces pièces sans les connaître? je réponds : Par 
la nécessité absolue, par l'impossibUité physique 
de faire autrement. L'affluence desafEiàres était 
trop considérable pour qu'elles pussent être dé- 
libérées en comité : elles se montaient à quatre 
ou dnq cents par jour. » La calomnie fut réduite 
au silence. Après les scènes sanglantes du 4 
prairial, qui firent monter la réaction à son plus 
violent paroxysme, quelques voix demandèrent 
encore la mise en accusation de Camot. Mais 
de tous les c6tés on cria : Cest lui qui a or- 
ganisé la victoire! et les accusations tombè- 
rent. Seulement il sortit du comité de salut pu- 
bb'c, et l'on s'en aperçut bientôt, à l'incertitude et 
au décousu des opérations militaires. 

L'opinion puUique ne tarda pas à le dédom- 
mager. Aux élections qui suivirent la retraite de 
la convention, quatorze départements à la fois le 
choisirent pour représentant. Il siégea au conseil 
des anciens ; et, sur le refus de Sieyes, il fut 
nommé directeur, après avoir combattu de tou- 
tes ses forces l'institution du Directoire. U'se 
trouva donc de nouveau chargé d'imprimer le 
mouvement aux opérations militaiies. En 1793, 
il avait su discerner le mérite encore inconnu 
de Hoche, et l'avait fait, à vingt-cinq ans, général 
en chef. En 1796, il mit à la tête de l'armée d'I- 
talie un général de vingt-six ans, dont 11 avait 
compris le génie. Sa correspondanoe avec Bo- 
naparte est un monument précieux de l'histoire 
militaire de ce temps-là. On ne peut dire assu- 
rément que Bonaparte eût besoin de ses con- 
seils : cependant ils ne lui ont pas toujours été 
inutiles. 

Pendant que la France s'étendait au dehors, 
délivrait ntalie du joug autrichien, et dictait la 
paix à l'Europe, les factioiis la déchiraient au 



795 



CARNOT 



796 



dedans. La nujorité du oorp* législatif foisait an 
Directoire une guerre passionnée et pea loyato, 
et s'efforçait de lui rendre le gouYemem^t im- 
possible. Les royalistes étaient à la tètè de ce 
moarement, et ne se proposaient rien moins 
qne le renTersement de la répnbtiqne. Trois des 
directNirSy Barras, Rewbell et LareTellière-Lé- 
peanx, crurent ne pouvoir sauver la révolution 
qne par un oonp d'État. Camot comprit qu'une 
constitotion violée, dans quelque but, sous quel- 
que préteite que ce soit , est une constitution 
morte : il pensa que les moyens légaux devaient 
suffire à tous les besoins du moment. Il s'opposa 
donc tant qu'il le put, de concert avec le dn- 
quième directeur, Bartbélemy , aux résolutions 
de ses collègues. U parait d^ailleurs que de pro- 
fonds dissentiments et de vives antipathies les 
divisaient. Soit conviction, soit passion, soit l'un 
et l'autre à la fois, ce qui est plus probable, 
Barras, Rewbell, Larevellière-Lépeaux passèrent 
outre , et enveloppèrent Camot et Barthélémy 
dans leur guet-apens contre la majorité des 
conseils. Bartbélemy fut pris et déporté. Camot, 
plus heureux, échappa comme par miracle aux 
sbires chargés de l'arrêter dans le palais même 
du Luxembourg, où siégeait le Directoire. Il se 
réfugia d'abord chez des artisans, qui lui gardè- 
rent fidèlement le secret. Un représentant nommé 
Oudot, grand partisan du coup d'État pourtant, 
mais honnête homme, le recueillit ensuite chez 
lui , et trouva le moyen de le faire passer en 
Suisse. Les décrets directoriaux mirent ses biens 
sous le séquestre. Il ftit dépouillé de sa charge 
de directeur et de son caractère de représen- 
tant ; on alla même jusqu'à lui ùta son siège à 
llnstitut, que Bonaparte eut, peu après, le tort 
peut-être d'accepter. Carnot était l'un des con- 
ventionnels qui avaient le plus contribué à la 
formation de l'Institut. Cette persécution achar^ 
née, qui frappait le savant en même temps que 
l'homme politique, jette un triste jour sur les 
haines personnelles qui se couvrirent' alors du 
voile de l'Intérêt public. Une fois entré dans la 
voie des moyens illégaux , le gouvernement ne 
put plus en sortir, et chaque excès de ce genre 
augmenta le profond discrédit auquel il finit par 
succomber. Le 18 fructidor eut pour conséquence 
inévitable, comme pour chfttiment, le 18 bra- 
maire ; et lorsque, dans ce jour suprême de la li- 
berté, le député Linglet tenta d'opposer la cons- 
titution aux entreprises de Bonaparte , ceiui-d 
put lui répondre : « La constitution ! vous n'en 
avez plus! C'est vous qui l'avez détraite en at- 
tentant, le 18 fhicUdor, à la représentation na- 
tionale; en annulant, le 22 floréal, les élections 
populaires; en attaquant, le 30 prairial, l'indé- 
pendance du gouvernement » On peut juger, par 
ces paroles du vainqueur d'Italie, si Camot avait 
eu raison. 

L'illustre proscrit s'était réfugié à Genève, et 
avait trouvé asile chez un hlancliisseiir. il Ait 
ïmim reconnu par les espions du Directoire, 



et les agents français demandèrent son extradi- 
tion. Le magistrat auquel ils s'adressèrent était 
un homme de cœur : avant de répondre, il fit 
évader Camot, qui , déguisé par les soins de 
son hôte, pot, sous le costume et Tattîrail d'un 
blanchisseur, gagner une barque qui l'attendait 
au bord du lac, et le transporta sur l'autre bord, 
dans la petite viUe de Nyon. Quelque temps 
après, Bon«4>arte, se rendant à Rastadt, passa 
par Genève, et y fit arrêter un banqoio' nommé 
Boutein, qu'on soupçonnait fort mal à propos 
d'avoir emmené Camot de France ten Suisse, 
dans sa voiture. Puis Bonaparte traversa Nyoo. 
Les habitants illuminèrent, et Camot, malgré de 
trop justes griefs , alluma comme eux des lam- 
pions en l'honneur du vainqueur de rAutriche. 

11 se retira bientôt en Allemagne, à Augsbouig, 
où le rapport de Bailleul sur les événements du 
18 fructidor lui tomba entre les mains. Sa con- 
duite politique et ses intentions y étaient indigne- 
ment travesties et calomniées. U y répondit avec 
une vivacité que Ton peut trouver excessive , 
mais aussi avec une précision et une netteté qui 
mirent à néant toutes les accusations portée 
contre lui. A la vérité, toutes étaient absurdes; 
et rien ne fait voir mieux qne ce factum à 
quel point les trois directeurs qui l'avaient pros- 
crit étaient dans leur tort 

Après le 18 brumaire, Camot fint rappelé. Bo- 
naparte le nomma d'abord inspecteur général 
aux revues, puis ministre de la guerre. Ce fut 
lui qui proposa de décerner à la TouiHl'Auver- 
gne le titre de premier grenadier de la repu- 
bliquef et de transférer les cendres de Turenne 
aux Invalides. Mais il ne resta pas longtemp» 
ministre ; et il donna sa dénoission en des ternies 
d'une telle sécheresse, quon ne peut douter que 
de graves dissentiments n'eussent éclaté entre le 
premier consul et lui. Les dissentiments , on en 
devine facilement la cause. 

En 1802, il Alt nommé tribun. En celte qoaUté 
il s'opposa vivement à la création de la Lé^ 
d'honneur, au consulat à vie, et surtout à l'em- 
pire. Les paroles qu'il osa pnmoncer à cette oc- 
casion eurent du retentissement, et méritent 
d'être rapportées, au moins en partie : •Quel' 
(( ques services qu'un citoyen ait pu rendre à 
« sa patrie, il est des bomes que l'honneur au- 
« tant que la raison imposent à la roooonaiissanoe 
<c nationale. Si ce citoyen a restauré U Kboté 
R publique, sera-ce une récompense à loi oflrir 
« que le sacrifice de cette même liberté?.... De- 
ce puis le 18 brumaire, il s'est trouvé une épo- 
« que , unique peut^tra dans les annales do 
« monde, pour méditer à l'abri des orages, poor 
« fonder la liberté sur des bases solides, avouées 
<t par l'expérience et la raiscm.... Bonaparte a 
« pu choisir entre le système républicain et te 
ce système monarehiqne. Le dépôt de la liberté 
n lui était confié; il avait juré de la défendre. 
« £n tenant sa promesse, il eût rempli Tattenie 
« de la nation, qui l'avait jugé seol o^pable do 



797 



GARIfOT 



79S 



K résoudre le grand probiènie de U Uberté pa- 
« blique dans les vastes États ; Il se fût coayert 
« d'une gloire incomparable. » Mais oe n*est 
pas de la gloire «de Washington qne Bona- 
parte était jaloux. Le tribunat fut bientôt sup- 
primé, et, de 1807 à 1814, Camot, rentré dans 
la Tîe privée, remplit ses loisirs par la cul- 
ture des sciences et les soins qn*eugeait l'é- 
ducation de ses enfknts. Après le 18 brumaire, 
il était rentré à llnstitut. Pendant son passage 
au Directoire , il avait puMié on ouvrage remar- 
quable et très-remarque par les géomètres, Inti- 
tulé RéftMions sur la métaphysiqw du cal' 
cul infinitésimal De 1801 à 1806, il avait ttii 
paraître successivement cinq brochures sur di- 
verses questions de géométrie. En 1809 il rédi- 
gea, sur rinvitation de Ifapoléon, un traité de 
la défense des places fortes. Ce fui aussi proba- 
blement vers cette époque qu'il imagina on nou- 
veau système de fortifications, auquel on a rendu 
plus de justice à l'étranger que dans sa patrie. 
Les désastres de 1813 le firent sortir de sa 
paisible et satante retraite. Quand le territoire 
Alt menacé, il ne vit plus dans Napoléon que le 
défenseur du pays. Le 24 janvier, il lui écrivit 
la lettre suivante : « Sire , aussi longtemps que 
« le succès a couronné vos entreprises, je me 
« suis abstenu d'ofTrir à Votre Majesté des ser- 
« vices que je n'ai pas cru lui être agréables : 
« aujourd'hui, sire, que la mauvaise fortune 
« met votre constance à une grande épreuve, 
« je ne balance plus à vous faire l'offre des fai- 
n blés moyens qui me restent. C'est peu, sans 
« doute, que l'offre d'un bras sexagénaire : mais 
« j'ai pensé que l'exemple d'un soldat dont les 
« sentiments patriotiques sont connus pourrait 
« rallier à vos aigles beaucoup de gens incertains 
« sur le parti qu'ils doivent prendre, et qui peo- 
n vent se laisser persuader que ce serait servir 
n leur pays que de les abandonner. Il est en- 
«. core temps pour vous, sire, de conquérir une 
« paix glorieuse , et de faire que l'amour du 
n ;;rand peuple vous soit rendu. » Napoléon le 
nomma gouverneur d'Anvers. Il s'y rendit aus- 
sit<)t, et s'y défendit avec tant de courage, de 
constance et d'habileté, que cette place importante 
resta h la France jusqu'après le traité qui ter- 
mina la guerre. 

l'n fait singulier eut lieu lors de sa nomina- 
tion. Carnot ne s'était jamais occupé ni de son 
avancement ni de sa fortune. Il était sorti de 
la vie publique plus pauvre qu'il n'y était entré. 
Quand il avait pris en mafai, en 1793, l'admi- 
nistmtion des armées, il était simple capitaine 
(kl génie. Quand il fut élu directeur, il venait 
de passer chef de bataillon, à rancienneté. Il 
(Hait resté chef de bataillon. Quand il avait quitté 
le ministère en 1802, on Im avait retiré le trai- 
tement afférent à son grade; et Napoléon n'avait 
réparé cette injustice qu'en 1807, par une pension 
de 10,000 francs qu'il lui avait assignée. « En 
K 1814, dit M. Arago, quand U fiUlot expédier 



« les lettres de eommaiidement du gouverneur 
« d'Anvers, les commis de la guerre, pour écrire 
« l'adresse , cherchèrent dans les contrôles les 
« titres officiels de Carnot, et restèrent stupé- 
« faits en voyant que l'empereur venait, sans 
« s'en douter, de placer un simple chef de ba- 
« taillon à la tète d'une foule de vieux généraux. 
« Le service aurait évidemment souffert d'un 
« pareil état de choses. On sentit le besoin d'y 
a remédier, et, à rimitation de certain person- 
« nage ecclésiastique qui, dans la même journée» 
K reçut les ordres mineurs, les ordres majeurs, 
a la prêtrise et l'épiscopat^ notre confrère, en 
« quelques mmutes, passa 'par les grades de 
« ÛeateDant^olonel, de colonel » de général de 
« brigade et de général de division. » 

Carnot en quittant Anvers emporta l'estime 
et les regrets des habitants, dont il avait ménagé 
les propriétés, et auxquels il avait épargné, au- 
tant qu'il l'avait pu, les inoi>nvénients et les 
dommages du siège. Le faubourg de ^ilebrord, 
qu'il avait préservé de la démolition, voulut 
prendre le nom de son libérateur. De retour à 
Paris, Carnot trouva l'opinion inquiète et agitée. 
Le parti royaliste embarrassait le gouvernement 
par ses prétentions, troublait la France par ses 
exigences et ses ressentiments, insultait la révo- 
lution, menaçait le» intérêts qu'elle avait créés 
et les institutions qu'elle avait fondées. Il inter- 
vint dans ces querelles par une brochure véhé- 
mente , intitulée Mémoire au roi. Il y relevait 
fièrement le drapeau de la révolution , signalait 
hardiment les fautes du pouvoir royal, et ren- 
voyait à l'émigration toutes les accusations dont 
elle avait voulu flétrir les hommes qui, pendant 
dix ans, avaient défendu le pays contre l'Europe 
coalisée. Cette brochure fit un effet immense, et 
fit à son auteur, dans l'opmion, une posi- 
tion si haute, que, l'année suivante, quand Napo- 
léon, revi^iu de l'Ile d'Elbe, sentit le besoin de 
donner des gages aux amis de hi liberté , ce fut 
Carnot qn'il choisit comme celui qui les représen- 
tait le mieux. Carnot fut ministre de rintéricur, 
et jamais la liberté de la presse et la liberté indivi- 
duelle ne furent plus respectées que sous sou admi- 
nistration. On s'étonna pourtant que le vieux repu- 
blicain acceptât de Napoléon leUtre de comte, li en 
fut gratifié sans le savoir. M. Arago a expliqué pour 
la première fois ce fait anormal : « Ma mémoire, 
< dit-il, peut repnxluire fidèlement quelques 
«« paroles de notre confrère qui éclairent (.e point 
« de sa vie, et qui me furent transmises, le jour 
« même, par un ofAder qui les avait entendues. 
« On était à table, au ministère de l'intérieur. 
K Une lettre arrive. Le ministre brise le cachet, 
« et s'écrie presque aussitôt : Eh bien, mes- 
« sieurs, me voilà comte de l'empire ! Je devine 
« d'où le coup part. C'est ma démission qu'on 
« désire, qu*on demande. Je ne lui donnerai pas 
« cette satisfaction. Je resterai, puisque je pensa 
« pouvoir être utile au pays. Le jour viendra,^ 
« j'espère, oii il me sera permis de m'expliquet 



t09 



CARNOT 



MO 



« nettement sur cette perfidie. A présent, je me 
a contenterai de dédaigner ce vain titre, de ne 
a jamais l'accoler à mon nom, et surtout de ne 
« pas en prendre le diplôme, quelques instances 
« que l'on me fasse. Pe ce moment, vous pouvez 
« tenir pour certain, messieurs, que Ganiot ne 
« restera pas longtemps ministre après que les 
« ennemis auront été repoussés. » Camot con- 
signa les motifs de son acceptation dans une let- 
tre qu'il rendit publique, et dans laqueDe il di- 
sait à Tempérer que « son consentement n'était 
qu'un acte de résignation. » 

Pendant ce ministère de trois mois, et au mi- 
lieu de toutes les préoccupations politiques qui 
l'assiégeaient, Camot trouYa encore le temps 
d'introduire en France l'enseignement mutuel. 
Un décret rendu sur son rapport, le 27 avril 1815, 
autorisa la formation, à Puis, d'une école nor- 
male élémentaire destinée à préparer la mise 
en pratique de cette nouvelle métliode. 

Après Waterloo , Camot, presque seul , con- 
serva son sang-froid , et eut le sentiment des 
périls et des nécessités de la situation. H proposa 
dans le conseil qu'on déclarât la patrie en dan- 
ger, que Ton conférât à Napoléon des pouvoin 
extraordinaires, et qu'on se défendit à outrance. 
Mais on était bien loin alon des héroïques élans 
de 1793. NapolécMi abdiqua, et Camot, pour son 
malheur, fut nommé membre du gouvernement 
provisoire. Il n'y put ni faire le bien, ni ernpé^ 
cher le mal. Son Ame simple et droite était ab- 
solument inhabile à lutter contre le génie de Tin- 
trigue, incamé dans Fouché. Après la rentrée des 
Bourbons il fut de nouveau proscrit, comme 
après le 18 fractidor. L'empereur Alexandre 
s'empressa de lui offrir un passeport avec lequel 
il se retira à Varsovie. Il reçut des Polonais les 
plus illustres des témoignages d'estime et de 
dévouement aussi touchants qu'inattendus. Biais 
le climat de la Pologne ayant compromis sa 
santé, fatiguée par tant de travaux et d'épreu- 
ves, il s'établit en Prusse, à Magdebourg, où il 
fat, jusqu'au dernier moment de sa vie, rol>iet 
de la considération générale. H mourat à l'Age 
de soixante-dix ans et deux mois, laissant une 
mémoire chère à sa patrie et pure de tout re- 
proche. 

Voici la liste des ouvrages de Camot : Éloge 
de Vauban; D^on, 1784; — Observations sur 
la lettre de M. Choderlos de Laclos , contre 
V Éloge de Yauban ; 1785 ; — Essai sur les ma- 
chines en général; 1784, 2* édit en 1786 ; — 
Mémoire présenté au conseil de la guerre au 
sujet des places fortes qui doivent être démo- 
lies ou abandonnées; 1789; — Réclamation 
adressée à V Assemblée nationale, contre le ré* 
gime oppressif ^ow lequel est gouverné le 
corps royal du génie ; 1789 ; — Exploits des 
Français depuis le 22 fructidor an 1" jus- 
qu'au 15 pluviôse an m de la républiqtie; 
1796, plusieurs fois réimprimé et traduit en al- 
lemand; — Réflexions sur la métaphysique 



ducaleul infinUésimal; 1797, 2" édit;enl8i3 
traduit en allemand par HaufT, en anglais par 
IHckson; — Œuvres mathématiques; Bâle, 

1797 ; — Réponse de Camot, citoyen français, 
l'un des fondateurs de la république* au rap- 
port de BaUleul sur la conspiration du 
18 fructidor; 1798, réimprimé plusieurs fois; 
trad. en allemand et en anglais; — Lettreduci- 
toyen Camot au citoyen Bossut sur la Mgo- 
nométrie; 1801 ;^dela Corrélation des ^- 
res de géométrie; 1801 ; trad. en allemand par 
Schellig; — Principes fondamentaux de ré- 
quilibre et du mouvement ; 1803 ; trad. en aD^ 
mand par Weiss; ^ Géométrie de position; 
1803; traduit en allemand par Hdligenstein en 
1804, par Schumacher en 1810; — JHscours con- 
tre V hérédité de la souveraineté en France: 
1804; — Mémoire sur la relation qui existe 
entre les distances respectives de cinq points 
pris dans Vespace; 1806; — delà Défense des 
places fortes; 1812; 2«et 3« édit., 1813; —Mé- 
moire adressé au roi; 1814 ; — Exposé de la 
situation de Vempire; juin 1815; — Exposé 
de la conduite politique du général Camot 
depuis U i^' juillet 1814; 1815; 3 édit. ; - 
Opuscules poétiques du général Camot; Paris, 
1620; — Mémoire sur la fortification pr^ni- 
tive^ pour servir de suite à la dtfense des pUi- 
ces; 1823. G. HÉQUcr. 

Monit, univ. - Thiera. HiêU de la Rév.framç. — Hi- 
ffoet, Hitt. de ta Rev. — Tbibaadeao, Hif t. du (kmtulat 
el de l'Empiré. — Bûchez et Ronz . Hiai^ pariewi. de ia 
Bév, ~ Les Jfémoirss eur la HevM. - GaierU kist. 
du Cimtemp. — ArDault, Jouy. etc.. Bioçr. SMwr. des 
Coniemp.— Arago, Biographie de Camot, 

CAKNOT (Claude-Marguerite) f frère do 
précédent, né à N(day en 1754, mort le 15 mars 
1808. Il se livra à l'étude de la jurisprudence. Il 
remplit divers emplois civils et judidaîresi Dijon, 
et mourat prématurément dans l'exercice des 
fonctions de procureur général près la cour de 
justice criminelle de la C6te-d'0r. Il prononça co 
mourant ces paroles : Vous allez voir comme 
on passe de la vie à la mort, 

ISAMBERT. 

CABNOT-FBVLUis {Claudô-MaHe ), frère 
du précédent, né à Molay le 15 juillet 1755, 
mort en 1836. Il suivit la carrière militaire, en- 
tra dans le génie, et se trouvait capitaine tpaaà 
vmt la révolution. En 1790; il fut nommé admi- 
nistrateur du Pas-de-Calais; il présida l'assem- 
blée électorale en 1791, et fut au membre de 
l'assemblée [législative. Il s'y rendit utile d»s 
sa spécialité, et même hora de sa spéciafité. 
Après le 10 ao6t, il fut nommé directeur du dé- 
partement général des fortifications. H futchuigë 
successivement de plusieurs missions mUitaÊKS 
importantes. On voulut le nommer général en 
chef d'une armée de réserve , mais il refusa. U 
fit d'importantes additions aux fortificatkxift de 
Dunkerque et des autres places de cette partie de 
la frontière. Il rendit des services signalés «a 
siège de Fumes et à la bataille de Watigpies, 



doi 



CAR50T - CARNY 



S03' 



11 fut nommé ensuite membre da comité des for- 
tifications, où il s'est distingaé par des traTanx 
de la plas grande utilité. An 18 fnictidory il ftit 
frappé comme son frère Laxare, destitué, obligé 
de quitter Paris. Il se retira en Bourgogne, et ne 
fut rappdé qu'après le 18 brumaire. U vint alors 
aider son firère au ministère de la guerre. Quand 
son frère eut donné sa démission , Bonaparte 
voulut renvoyer à Saint-Domingue. II avait alors 
le grade de ^néral de brigade, et il aurait com- 
mandé Tarme du génie dans l'armée expédi- 
tionnaire du général Lederc. Une violente attaque 
de goutte l'empêcha de partir; et Bonaparte lui 
en ayant témoigné son mécontentement d'une 
façon peu courtoise , il donna sa démission. H 
ne rentra au service qu'après la restauration. 
On le remit an comité des fortifications. Pendant 
les C^nt-Jours fl ftit élu représentant du dépar- 
tement de Saône-et-Loire. Il fut l'un des secré- 
taires de cette assemblée; et lorsque son frère 
fut appelé an gouvernement provisoire, il le rem- 
plaça, par intérim, au ministère de llntérieur. 
Après la seconde restauration il quitta définitive- 
ment le service , avec le grade et la retraite de 
lieutenant général. L'année suivante, il fut ar- 
rêté et mis an secret pendant quelques jours, 
pour le crime d'avoir correspondu avec son frère 
qui était en Pologne. Il est mort à Aotun , Agé de 
quatre-vingt et un ans. Il a publié, sans y met- 
tre son nom, quelques ouvrages poiitiqnes qni 
ne sont pas sans mérite, n s'âait distingaé dams 
les assemblées par une élocutton fadle et élé- 
gante , que servaient une belle figure et un bel 
organe. 6. Hi^uet. 

CAEHOT iSady), officier français, fils atné 
de Lazare-Nicolas-Mareuerite, mort en 1832. Il 
était ancien élève de l'Ecole polytechnique et ca- 
pitaine du génie, lorsqu'à mourut du drâléra. On 
a de lui : Réflexions sur la puissance motrice 
du Jeu, et sur les machines propres à déve- 
lopper cette puissance ; Paris, 1824, in-8^ 

Qaénrd, la France Itttéraire. 

;cAEHOT (Lazare-Hippolffte)^ second fils 
du célèbre conventionnel, est né à Saint-Omer le 
6 avril 1801. Il accompagna son père dans l'exil 
en Pologne et en Allemagne, et ne revint en France 
qu'après lui avoir fermé les yeux. H prit part 
aux luttes politiques de la restauration, et Ait, 
en 1830, l'un des champions de la liberté : il 
s'était enrôlé sous les drapeaux du saint-simo- 
nisme, et l'ouvrage publié et signé par Bazard, 
sous ce titre : Exposition générale de la doc- 
trine saint'Simonienne f avait été rédigé par 
lui. Mais quand l'association saint-simonienne 
se dépouilla du caractère philosophique qu'elle 
avait eu d'abord, et devint secte religiease, 
M. Camots'en sépara immédiatement II se livra 
dès lors exclusivement à l'étude et aux travanx 
littéraires. U écrivit dans plusieurs journaux, et 
fut rédacteur en chef de la Revue encyclopédi- 
que. Deux anciens coUègnes de son père, Bar- 
rère et Grégoire, l'ayant chargé de publier leurs 

NOUV. B106R. CMIVER9. — T. VIII. 



mémoires après leur mort, il s'acquitta de ce 
devoir, et fit aussi imprimer, sur les manuscrits 
laissés par Grégoire, le sixième volume de V His- 
toire des sectes religieuses. Il fût nommé dé- 
puté en 1839, réélu en 1842 et en 1646. H siégea 
tocgours à l'extrême gauche, et se fit remarquer 
par l'indépendance, la modération et la fermeté 
de ses opmions. En 1848, après la révolution de 
février, le gouvernement provisoire l'appela au 
ministère de linstmction publique. Son passage 
au pouvoir eut des résultats utiles : il améliora 
la position des instituteurs primaires, fit décréter 
la gratuité de l'École normale, fonda une école 
d'administration, que l'un de ses successeurs a de- 
puis abolie ; il institua des lectures publiques pour 
le peuple, et présenta. à l'assemblée constituante 
un projet de loi organique d'instruction primafa^, 
qui ne fut pas adopté. Il quitta volontairemen 
le ministère le 5 juillet 1848. Il était membre de 
l'assemblée constituante; mais H échoua aux élec- 
tions générales de 1 849, et ne Ait réélu qu'en 1850 
par la ville de Paris et le département de là 
Seine, dans des dreonstances qui firent de cette 
âectton un événement important. Après le coup 
d'État de 1851 , il quitta volontairement la France. 
Pendant son abscôce, en 1852, les électeurs de 
Paris le nommèrent député au corps législatif. H 
revint alors à Paris, reAisa de prêter serment 
au pouvoir nouveau, et fut déclaré démissioiir 
naire. Depuis ce temps il vit dans une retraite 
stndieoae, comme il convient au fils de Camot. 
G. BÉQon, 

Munit un*9. — Lerar, JumMairê kitt. - Umartloe. 
aut, dé la Béwa. d» iflt. - Éllat BegnanU, hist, d9 
kMUant. 

*GABNI7L1 OU GARIflTLO {Simone DE). 

franciscain et peintre italien , né dans l'État cte 
Gênes , vivait en 1519. On dte de ce peintre 
deux sujets sacrés dans l'église de Saint-Fran- 
çois à Voltri : l'Institution de V Eucharistie 
et la Prédication de saint Antoine. L'exécu- 
tion de la partie architeclnrale et de la perspective 
est si paràite, qu'André Doria voulait acheter ces 
chefs-d'ceuvre aux habitants de Voltri à quelque 
prix que ce fttt, pour en &ire don à l'Espagne; 
mais ceux-ci reAisèrent toute proposition. 

Soprant, f^ifa da' PiUaH GmoiwH. - Unzl, 5torfa 
pUtoriea, — Nagier, Neuêi AUgtÊtêimei Xûnttler- 
LBxieoiL 

*CAENT ( ... db), chimiste français, né dans 
le Daupldné vers 1750, mort à Nancy en avril 
1830. Il entra fort jeune dans l'administration 
des poudres et salpêtres, et y devint bientôt le 
oollidborateur et l'ami de Monge, de Vauquelin, 
de BerthoUet, de GnyUm-Morveau, de Lavoi- 
sier; et quand la France eut à lutter contre 
l'Europe, et que la poudre manquait au courage 
de ses défenseurs, Camy trouva des procédés 
plus expéditifs pour former le salpêtre et le 
mettre en usage. Nommé commissaire de raffi- 
nage dn salpêtre et de la fabrication de la pou- 
dre dans toute la France, il monta la poudrière 
de Grenelle, et bientôt vingt-quatre milfiers de 

36 



803 



CARKT — CARO 



«Qé 



poudre sortirent diaqiie jour de ses ateliers. Ja 
soude^que la guerre empêchait de tirer d'Europe, 
manquait aux fabriques françaises : Camy, guidé 
par les conseils de Guyton-Morrean , soumit an 
gouverneront huit procédés nouveaux pour ex- 
traire cet alcali du sel marin. Il créa ensuite 
pour son compte plusieurs manufactures de 
produits chimiques : la première, érigée à Lyon, 
Alt détruite lors du siège de 1793; et jamais son 
propriétaire ne put obtenir d'indemnité. Il éta- 
blit en dernier Ueu la fabrique de soude de 
Dieuze, où il parvint à utiliser les dépôts de 
sulfate de chaux et de soude, qu'on jetait aupa- 
ravant comme inutiles. Cette usine, dirigée main- 
tenant par M. de Camy fils, est unedes plus belles 
de France, et des plus renommées pour la supé- 
riorité de ses produits. 

Rabbes,etc., Biographie des Contemporain», — Le Bas, 
Dict. eno de ta France. 

CAEo {Ànnibal)f podte Italien, né à Oittà 
Noova (Marche d'Ancdne) en 1507, mort à 
Rome en 1566. Ce poète, l'un des beaux génies 
du seizième siècle et le plus parfiût des traduo- 
teors en vers de Virgile, commença par exercer 
les fonctions de précepteur chea an riche Flo- 
rentin , après la mort duquel II Ait attadié en 
qualité de secrétaire à Pierre-Louis Famèse, pre- 
mier duc de Parme et de Plaisance. C'est alors 
que , durant de nombreux loisirs , il se livra à 
l'étude de la langue toscane, et que la pureté, 
l'élégance de son style attirèrent l'attention de ses 
compatriotes. Ces travaux ne lui firent pas né- 
gliger les devoirs de sa charge : plus d'une fois 
Pierre-Louis lui confia des missions importantes 
auprès de Charles-Quint; mats le duc lui était 
devenu si odieux par ses fices et par sa violence, 
qu'il songeait à le quitter lorsqu'on assassipat 
en délivra l'Italie. Les trois fils qu'il laissait fu- 
rent de nouveaux protecteurs poiu* Caro. Le 
cardinal Ranuccio ^iouta de nouveaux bénéfices 
à ceux qu'il possédait déji», le fit entrer dans l'or- 
dre de Saiot-Jean-de-Jéru8i^em, et lui obtint deux 
riches coramanderies. 

Caro était engagé daps une querelle littéraire 
contre C^telyetro : cette querelle, dont le bruit 
remplissait l'Italie, avait commencé par la criti- 
que que Castelvetro avait faite de la belle can- 
zone d'Annibal à la louange de la maison de 
France : Venite air ombra de' gran gigli d* oro 
( Venez à l'ombre des grands lis d'or). On pré- 
tend que Caro poussa le ressentiment jusqu'à 
dénoncer Castelvetro an saint-ofRce : c'est une 
imputation si odieuse qu'on hésite à l'admettre, 
malgré le témoignage affirmatif de Muratori. 
Dans sa vieillesse Caro fixa son séjour à Rome; 
pendant l'été il habitait une maison de campagne 
à Fraf^»ti : là, ayant conçu l'idée de composer 
une épopée , il essaya , pour s'exercer, de tra- 
duire VÈnéide en vers libres. Ce travail eut 
bientôt pour lui tant de cliarmes qu'il ne songea 
plus qu'à le continuer, et à le rendre aussi parfait 
que possible. C'est, en effet, son plus beau titre 



de gloire; la laQgue toscane ne fut iamaia nieiix 
nuuuée, plus riche, plus abondante et plus pure: 
ce n'est peut-être pas un nM)dèle d'exactitude 
popr ceui^ qui tiepnent à la traductioiv servile 
des mots, mais le sens poétique de Vir^e y est 
toiqours parfoiteiffieiit compris et j^lmirablft- 
ment exprimé. Caro avait à peine achevé cet 
ouvrable lorsqu'il mourut Outre la traduction 
de VSuéidê^ imprimée po^r la première fols à 
Venise fihes les Juntes» t5ai, iii-4s a a laissé : 
l(t Fic&éidfi, ou Comento di ser àgresto da 
FiçiiTMoh Mqpra la privM ficuta M Padrt 
$icw, imprimée à Rome, 1539, ia-4* : c'est une 
plaisanterie sur un capUolo du Moba, dans k 
goût italien du sew^ne siècle ; — 4ue OrazUmi 
di Gre^ohQ WasUmi^mo, Uologo , etc. ; — 
BUtwuia d'ArUiQUle^ Vfniae» 1570; — U 
Hime; Vem'se, Aide Manuce, 1560, ii|.4* ; — le 
Latteré; ibid., 1572-1574 ; — gH Straeamd , 
owmedka; ibid., 1682; -r- le C^e pastaraU di 
Itmgo, il quale $criue degli çmori di Dafni 
e ClùB; Paris, 1786, iii-4*. [t. Ûuam, dans 
Vh'me.desg.duWL] 

A. -F. SeghtBl, f^ita del eomm. Gwv/ tadme, nis« 
i»r. — UonU», alcune (iperstle, p. «74. -^Glmûkki, 
Italia tett., p. 396. - Baiiiet, Atumnents des Saeants, 
n» 9«i et ISOS. ~ Morért, DMiannairt wUvereeL - Gbl- 
Uni, TeaL d' OamiM lutter, - Cran». Kiogi d' Vomini 
letter. 

*cai(o (Fr4tncisço), peintre espa^iol, né 

k SéviUe 6» 1Q27, mprt en 1607. H reçut les 
premiers principes de son ^rt de aon père Fran- 
cisco Lopex, puis il yint i^ Madrid étudier à Té- 
cote d'Alfonse Capo. £p pen 4e temps il fit de 
rapides progrès, et fut chargé en 1658 de la dé- 
coration complète de la chapelle de Saint-Isi- 
dore, dans l'église de Saint-lpdré. Son tableau le 
plus remarqqahie est celui du JtibUéy pour le 
couvent de Saint-Françpis à Sôgoyie. 

Qaliliet, Metionnaire d«i Peii^tres e^p^^U. 

^CARO (François), poète latin et orateur 
sacré italiea, des derf» réguliers de l'ordre des 
Somasques , vivait dans la seconde moitié du 
dix-septième siècle. On a de lui : £auus ter- 
ffiiuum fra g^nialilm gamna^ suidiebus, 
nunc tertio typis Mi ouotique numéro ; Ve- 
nise, 1692, in-12; — m V^wà ao|nhre de pa- 
négyriques et à^^oraisons funètnres , 
dans divers recueils. 

CineUi, Bibliotheca. 

* C^no {Joseph\ prêtre et canontsie i 
vivait en 1686. Qn a de lui : Pmutier; RoKoe, 
1683; — Mépons et Antiennes de tÉglisz 
romaine, dressés par saipt Grégoire le Gian&i; 
Rome, 1686; — Titres, capitules, se€tions r^ 
stimocétries de la Bibk, 4'8près l'éditioa ti*^ 
Septante; ibid., 1686. 

DoplD, TeUfleau des auteurs eceUsiasUques : l^- 
wpUème siècle). — Richard et Glraad , BtMiotJ^,£9a 
sacrée. 

GÂEO ( don Juan ), général espagnol, nort ï 
Alcala de Henarès en 1829. En 1807, il servit €sl 
Poméranic, puis en Danemark , sous les anbv; 
du marquis de Uà Romana, son finèro. Il rcvmt 



805 



GARO 



en Espagne en aoTerobre 1808, et soiyit le parti 
ddscortèa de 1810 à 1814. Ayant fait sa soumis- 
sion à Ferdinand VII , il fat nommé capitaine 
général de la Nouvelle-Castille.. 

Son 'frère, don José Caro, défendit Valence 
contre le maréchal Suchet, et se signala en di- 
verses occasions, entre autres dans un combat 
sous les mars de cette ville, où, à la tète d'une di- 
vision de cavalerie, il enleva plusieurs canons. 
Sucbet rendit justice è son intrépidité. 

Gaierie hlttoriqtte d€$ Çqnt§mpêrains. 

CARO (don Ventura) f général espagnol, 
frère du précédent, né à Valence en 1742 , mort 
en 1808. U fit ses preipières armes sous les or- 
dres du duc de Grillon contre l'Angleterre. Ca- 
pitaine général en 17 93, il défendit avec succès la 
frontière espagnole contre les Français; rappelé 
à Madrid en 1794 , il fut fait gentilhomme de U 
chambre do roi Charies IV. En 1801 il fnt ap- 
pelé au gouvernement de Valence, et sut y réta- 
blir Tordre par son intelligente fermeté. Nommé 
capitaine général des armées espagnoles en 1802 , 
il protégea en 1808 les Français établis à Va- 
lence, contre le peuple exaspéré par les événe- 
ments de Bayonne. Quelque temps après, Caro 
repoussa Moncey dans la tentative que celui-ci 
avait faite pour s'emparer de Valence; sa mort 
suivit ce fait d'annes. 

Galerie kiftoriqve de* ContemporoHu. 

CARO DB TORRRS (dott FrancUco), prêtre 
et voyageur espagnol, né à Séviile, vivait en 
1629. 11 appartenait à l'ordre régulier de Sant- 
Yago, et parcourut les Pays-Bas, puis les Indes 
occidentales. U a laissé : Relacion de los servir 
cios que Mzo a su magestad del rey Felipe II 
y m, don Àlonso do Sotomayor, de Vhabito 
deSant-Yago, en los Bstades de Flandre^ pro- 
vinciasde Chile y Tierra firme; — Eistoria de 
las ordones militares de Sant-Yago, Cala- 
trava y Àlcantara, desde su fondacion ; Mar 
drid, 1629, in-fol. 
n. Aotonio, BibUoth, hiip. nova. 

CARO (Rodriçuez), ecclésiastique et histo- 
rien espagnol, né à Utrera, vivait en 1625. Il était 
grand vicaire de don Gaspar de Borgia, cardinal- 
archevêque de Séviile. On a de lui : Flavii Lu- 
en DextH omnimodx Histori» qu» ex- 
stant fragmenta, cum chronico Af. Maximi, 
Helecœ et 5. Brantionis, notis illustrata ; Sé- 
viUe, 1627, in-4"; — Antiguedades y prince 
pado de la Ulusirissima ciudad de Sevillay y 
ehorographiade su conventojuridieo, o an- 
tigita chancilleria; Séviile, 1634, in-fol. ; — 
Melacion de las inscripciones y antiguêdad 
de Utrera , Ia-4''. On dte dans ses manuscrits : 
Veterum Hispanim deorum Mânes; — de 
iMdis puerorum; ^ de los Nombres y sitios 
de los vientos ; — delos Santés de Sevilla ; — 
del Principado de Cordova; — de la Ànti- 
guedad del appellido Caro ; — Cupido pen- 
dulus, et quelques poésies latines et espagnoles. 
H. Antonio, BibUotktca Msptma nova. 



GAROU Sœ 

*cAROG (George-Adolphe), historien alle- 
mand, vivait dans la première moitié du dix- 
huitième siècle. U lut syndic des tX^U suédois 
de la Poméranie antérieure. On a de lui : Spé- 
cimen introductionis in notUiam Pomeraniss 
Suecia, hujus fines, statum publiam ei ec 
clesiastieum ei polUiasm représentons; 
Greifswald, 1710, ln-4'' (sans nom d'aufei^r); 
— Nackricht wieesin Pçmmem ^^r ^eit der 
E^ormation mit der allgemeinen und ptf- 
bliken Abschaf/ung des pabstlichen Kircàen- 
fpesens eigentlich bewandt gçtpesen (Notji» 
sur la manière dont fut aboli en Poméraipe, 4a 
temps de la réforme, le culte ron>^, etc. ], sa^s 
nom d'auteur ni date, ni lien 4*inAprê8sip||. 
Son prqjet de rédig0r sous une forme qouT^, 
avec ses note^, et de continuer Micreli os, Chr(h 
nique de Poméranie ( en allemand), ne se r^- 
lisa pas, comme on voit nar la réimpression 
qne le libraire Kunkel de Stettin fit fJMre ^ ^t 
ouvrage en 1723. 

Adelung, wppl. à Jocber, JUgêm- CikArt-Lw^o». 

CAROLBT, littérateur français, inort en joil- 
let 1739. H était fils d'un procureur à la cham- 
bra des comptes, et auteur médiocre, mais 
très-abondant; la plus grande partie <ie ses piè- 
ces sont oubliées aujourd'hui; heaucpup ^'ont 
même pas été imprimées. On dte de lui : ^ 
Aventures de la rue QuincampoUf , comédie 
en un apte, représentée an Théâtre-Italien ep 
1 7 19; — Médée et Jason, parodie en un acte, mê- 
lée de couplets; 1736. On tronye pluaieura 4e 
ces pièces dans la 9* yolume du Théûtrç de la 
Foire , Paris, 1737, in-12, et leur liste ompl^ 
dans les Mémoires pour servir ^ Ç^isfo^e à^ 
spectacles de la Foire, II, 296. 

HUtoire dm théâtre éêl'OpérO'Comtqm, |I> IM. 

* GÂRO|<i ( Angelo ), compositeur italien, né 
à Bologne, vivait en l74â. On connaît da kii : 
itmor tiaio tra V Ornière, opéra, représenté en 
1728;— Af «Ma, à quatre yoli avec instruments; 
Bologne, 1766; -— une Sérénade ei m Credo, k 
quatre voix., en mannscrit. 

FéU», Biogr, de* Mutieien*. 

GAROLi (Francesco-Pietro), peintre piémon- 
tais,néàTurinenl638,n)ortj^aoi|iaen 1716. H 
s'appliqua à l'ardûtecture, à la g^métrie, at spr- 
tout è la perspective. Après avoir yisité Venise et 
Florence, il vint à Rome, où I) ffit mçmoé pw- 
fesseur perpétuel de l'Académie ^e peinture. }l 
alaissé un grand nombre de compoaitioiii M«- 
recfaerchées, à cause de leor fini et do brillant 4a 
lenr coloris. Les sujets qu'il s'esl plu principa- 
lement à traitar sont des intériaart4'<^i|6i ani- 
més de personnages. 
. N»gier,iy<ti« JUfftmtlmÊt MMntUêfLegieoi^. 

* CAROU ( PAiiijppe ), latiniste allemand, né 
à Neuboiiiig, mort en 1639. H était d'une famille 
luthérlanne; mais il abjura, et devintprofessenr de 
rhétorique à l'université d'Altocf. 11 a laissé : Va- 
rix Lectiones;—- Novarum lecOonum Prodro- 
mus; ^ Antmaduer^ùmes é» Aulum Gellkvm 

26. 



807 



CAROLI — CAROLINE 



et Qiiintium Curtium;-- Oratio de CritUAs; — 
Antiquitates RomanxecclesUut,, civiL^milit' 
et œconom. ; — Triga solœcismùrum poUtico- 
rum. 

Witte. Diarium MoçraphU. - Kœnlg, BiMMheea vê- 
tus et nova. 

CÂBOLiNB-LOViSBy margrave de Bade. Vay, 
GHARLorrE-LocnE. 

* gaeoliub ( Charlotte-Auguste de Gal- 
les), princesse de Saxe-Gobourg, née le 7 janyier 
1796, morte à Claremont le 6 novembre 1816. La 
désonion de ses parents fit qu'à dix ans on con- 
fia son éducation à Tévèque d'Exeter, assisté de 
la duchesse douairière de Leeds et de lady Cllf- 
fort, .qui ne négligèrent rien pour former, loin delà 
cour, le cœur et reH>rtt de leur élève. Tout en elle 
annonçait un caractère fortement trempé. Son 
père George IV, alors prince de Galles, avait pro- 
jeté l*unlon de Caroline avec Guillanme d'Orange, 
prince royal des Pays-Bas : quoique son cœur 
prouvât une autre affection, elle céda à la vo- 
lonté paternelle. Son père lui demanda la liste 
des personnes qu'elle désirait voir assister à son 
mariage; elle mit en tcte le nom de sa mère. Le 
prince renvoya la liste, avec le nom de sa femme 
biffé. Caroline le retourna aussitôt, après avoir 
effacé à son tour celui du Aitnr. EUe épousa en 
1815 celui qu'elle avait choisi, Léopold de Saxe- 
Cobourg (devenu en 1 830 roi des Belges) , et se re- 
tira avec lui à Claremont An mois de novem- 
bre 1816, la princesse mit au monde un fiU. En 
apprenant sa naissance, elle s'écria : « Je suis la 
plus heureuse des femmes ! » Cinq heures après le 
tombeau se refermait sur l'un et l'autre. Sa mort 
produisit une Impression douloureuse dans toute 
l'Angleterre, où elle n'était connue que sous le 
nom à% princesse Charlotte. 

Pnidhomme, Bionraphia dêt /mmim céUbrêt. 
CÂBOLiHB (Marie) , reine de Naples, née 
le 13 août 1753, morte à Schœnbrunn le 8 sep- 
tembre 1814. Elle était archiduchesse d'Autri- 
che, et, comme Marie-Antoinette, reine de France, 
fille de l'empereur François P' et de Marie-Thé- 
rèse. Elle devint en 1768 l'épouse de Ferdinand IV, 
qui, roi de Naples et de Sicile dq>uis 1759, 
avait seulement pris les rênes du gouvernement 
en 1767. Cette reine ne manquait pas de grâce 
et d'esprit; mais son caractère vif, emporté, 
était malheureusement dépourvu de fermeté, 
et son cœur avait peu de qualités aimables. Son 
ambition était extrême ; elle voulait à tout prix 
s'occuper des intérêts de l'État, quoiqu'elle n'eût 
point les talents nécessaires pour gouverner : 
aussi l'influence qu'elle exerça, presque aussitôt 
après son mariage, sur Ferdinand et sur ses 
conseils ne tarda-t-elle pas à devenir funeste 
au roi, à elle-même et au royaume. H avait été 
' stipulé dans son contrat de mariage qu'dle aurait 
place au conseil d'État aussitôt qu'elle aurait donné 
un fils à Ferdinand. Son impatience ne pouvait 
s'accommoder d'un tel retard; elle devint bientôt 
maîtresse. Le vieux Taunneci, le ministre alors I 



influent, était généralement aimé; le roilal-méine 
paraissait tenir à lui ; mais il gênait Caroline , qui 
déjà s'était donné un favori. Tannnod fut exclu du 
ministère ; il fit place au Amenx Acton, Intrigant 
irlandais, né en France , détestant le pays qui l'a- 
vait vu naître, habile à deviner les caprices de la 
reine de Naples, et à seconder son goût pour les 
voluptés. Dès lors les Napolitsins sont exclus des 
emplois, dont s'emparent des étrangers ; les fi- 
nances sont au pilU^se ; les fitutes, les maladres- 
ses se succèdent ; la nation est proToiidémeat 
blessée, et la noblesse ressent vivement son bo- 
miliation. La haine qu'on vouait au ministre ne 
tarda pas à s'étendre jusqu'à la reine, qui s'in- 
quiétait fort peu de l'opinion publique; le minis- 
tre Actoo était pour elle un orade. Ceiui-d n'é- 
tait pas tout à Âdt aussi insoudant : il entrete- 
nait de nombreux espions, et persécutait avec 
ténadté et hardiesse ceux qui osaient parier ou 
agir contre lui. Lorsque la révolutioa française 
eut éclaté , il accusa de jacobinisme, oo tout au 
moins de volonté hostile au gouvememeot, ceux 
dont tout le crime consistait à désirer son ren- 
voi, le terme de mesures vexatoires, et mie di- 
minution des impôts, dont le poids était devenu 
intolérable. La reine protégeait l'insolent lavori ; 
elle paraissait n'exister que psr hn : anssi les 
a-t-<Hi accusés d'une coapaÛe intinûlé. Caro- 
line partageait la haine qne son mîmstre portait 
à la France; elle déclara la guerre à la répu- 
blique en 1798. On sait qud fut le lésoltai te 
cette imprudence, et comment, après la dé- 
faite de l'Autrichien Mack , la rdne et la famille 
royale fiirent forcées de fuir en Sîcfle, et de 
s'environner de la protection de l'Angtetene. 
L'année suivante, grâce au prince Ruffo, Feidi- 
nand IV rentra en possession de sa capitale et 
de son trône. Cet étrange souverain laissa le 
soin du gouvernement à sa femme : alors léffKt 
réellement cette lady Hamilton, dont rin&nenee 
fut bien plus funeste encore que celle d'Adon. 
Animée par celte omfe, la rdne ne fut pas étrangère 
à la violation de la capHnlation de Naples, et aax 
cruautés exercées contre les partisans de la repu-- 
htique Partkénopéenne, dont l'exialenoe avait 
été si éphémère. En 1805,Marie-Carotiiie entra 
dans la coalition formée à Vienne contre Napo- 
léon. Malgré l'appui des Russes, Caroiiiie et son 
mari furent encore une fdis expulsée de leor 
capitale et de la meilleure partie de leurs Ébls. 
Les Anglais devaient leor donner des ieoooBS 
contre Murât; mais Caroline se brouilla avec 
lord Bentinck, et, à la suite de ses discnttsiaB^ 
avec lui, die se rendit à Vienne en 1811, en 
passant par Conslantinople. Elle moomt an chA- 
tean de Schœnbninn, sans avoir vu la restaiii»- 
tion de son mari sur le trône des Denx-Sidies. 
[ Bnc, des g. du m. ] 
Cmvtr$atiùiU'Lexieon. 

CUBOLIHB ( Amélie-Elisabeth ), femme de 
George IV, née le 17mai 1768, morte le7aoâl 
1821 . EUe était seconde fille du duc Charles^Srt- 



GAKOLIME 



810 



lamne-Ferdinaiid de Brunswick et de la princesse 
Auguste d'Angleterre, sœur de George III. Cette 
princesse STsit passé à la coorde son père une Tie 
de gène et d'ennui lorsqu'elle épousa ( 1795) le 
prince de Galles, depuis roi de la Grande-Breta- 
gne sous le nom de George IV. Dès l'année 
suivante elle répandit la joie dans le palais du roi 
et dans la natioa anglaise, en donnant le jour à 
une fllle, CharlottenAuguste ( Voy. Cabouhb, 
Charlotte-Auguste ). Cependant à pdne fut-elle 
relevée de coudies, que le prince de Galles se sé- 
parad'eUe, déclarant que l'inclination était un sen- 
timent indépendant de la volonté, et quil lui était 
impossible de faire violence à la sienne. Ce fut le 
commencement de la fatale scission entre les 
deux éponx, qui oontîmia jusqu'à la mort de 
Caroline , et qui, par des accusations réitérées 
de la part du mari, compromit an plus haut de- 
gré l'honneur de la princesse. Tontefois le roi 
George III et la nation anglaise prirent sous 
leur protection l'épouse répudiée. Depuis ce 
temps la princesse de Galles vécut éloignée de la 
cour, dans sa maison de campagne à Blakheatb, 
et dans une solitude qui convenait à son mal- 
heur, cultivant et protégeant les arts et les 
sciences, et exerçant la charité. Mais en iao8 
les Ijruits les plus injurieux se répandirent sur 
son compte : elle avait en, disait-on, des rdations 
d'intimité avec le capitaine Manby, avec sir Sid- 
ney-Smith, et d'autres liaisons qui l'auraient 
rendue mère. Ces drconstanœs engagèrent le 
roi à ordonner une enquiète sur sa conduite : 
il nomma une fflmmission mfaiistérielle, à la 
tète de laquelle fht placé le lord-chaooelier 
Grenville. La commission interrogea un grand 
nombre de témoins, et prononça l'acquittement 
de la princesse quant à l'accusation de gros- 
sesse, mais en déclarant que sa conduite n'é- 
tait pas exempte d'inconséquences telles, qu'el- 
les pouvaient donner naissance à des soupçons 
à la vérité mal fondés. Le roi voulut donner plus 
d'éclat à ce jugement qui proclamait l'innocence 
de la princesse, et rendit à sa bru une visite de 
cérémonie. De semblables témoignages d'inté- 
rêt lui furent donnés par les princes ses beaux- 
frèi'fts ; le duc de Cumberland accompagna même 
la princesse à la cour et à l'Opéra. Les bruits qui 
avaient été répandus contre elle ne pouvaient 
venir que des personnes qui entouraient le 
prince de Galles et de la cour de la reine ré- 
gnante, qui de tout temps se montra peu fiivo- 
rable à sa bru. La nation manifesta, en cette oc- 
casion comme dans beaucoup d'autres, son at- 
tachement pour la princesse. 

Cependant en 1813 la discorde édata de 
nouveau entre les deux éponx, quand la prin- 
cesse se plaignit des difficultés qu'elle rencon- 
trait pour voir sa fille aussi souvent que le sen- 
timent maternel lui en Daisait un besoin. Le 
prince de Galles, alors régent du royaume, fit 
droit à cette plainte; et la princesse obtint, au 
Biois de juillet 1814, la permission de se rendre 



à Brunswick , de parcourir l'Italie et la Grèce. 
Dans le voyage aventureux que Caroline fîùsait 
alors à travers l'Allemagne, lltalie, la Grèce , 
l'Archipel et la Syrie jusqu'à Jérusalem, elle 
avait pour compagnon un Italien appelé Ber- 
gami. Les récits les plus scandaleux fhrent mis 
en circulation sur les relations qui se seraient 
établies entre elle et Bergami; mais la prin- 
cesse ne reçut pendant tout son pèlerinage 
que des témoignages de respect et de recon- 
naissance, car eUe faisait du bien avec libé- 
ralité. A son retour, elle séjourna en Italie, 
principalement dans les environs du lac de 
Côme. 

Quand le {Mrince de Galles monta sur le trône 
le 29 janvier 1820 , nne proposition fut fidte de 
sa part par lord Hutchinson à la princesse, pour 
l'engager, moyennant une pension de 50,000 liv. 
sterL, à renoncer au titre de reine, ainsi qu'à 
tout autre qui pouvait rappeler les liens qui 
l'unissaient à la famille royale d'Angleterre, et 
à ne plus revenir dans les lies Britanniques. 
EUe reftasa hautement et avec dignité ces cffTres 
outrageantes; eUe voulut an contraire, dès ce 
moment, fafane reconnaître ses droits comme 
reine d'Angleterre, et elle dévoila les intrigues 
qu'un agent secret , le baron d'Ompteda, avait 
tramées contre eUe. Toutes les tentatives que le 
roi fit pour obtenu* qu'elle se désistât de ses 
prétentions n'eurent aucun résultat Malgré lui 
et à TfaMu du ministère, CaroUne prit terre le 
5 juin, au milien des cris de joie dû peuple an- 
glais; et le lendemafai elle Ait conduite en triom- 
phe à Londres. Alors lord Liverpool, mfaiistre 
du rcrf, porta contre la reine une accusation for- 
melle, dans le but de la livrer au mépris public, 
de la faire déclarer coupable d'adultère, et par 
conséquent indigne de la couronne royale. Mal- 
gré les soupçons que flûsaient planer sur elle les 
débats et les enquêtes pariementaires, la voix pu- 
blique se prononça en faveur de la reine pendant 
toute la durée de ce scandaleux procès ; de sorte 
qu'après avoir épuisé tout l'arsoial delà chicane, 
et après avoir obtenu pour sa condamnation, 
dans la chambre des lonis, la nuyorité de 12^ 
voix contre 95, les ministres ne jugèrent pas à 
propos de donner suite à cet arrêt; mais ils de- 
mandèrent l'ijoiinicDdent àsix mois, et laissèrent 
tomber entièrement la poursuite du bill qu'ils 
avaient sollicité. 

Ainsi finit un procès qui blessait profondément 
le sentiment moral par son origine, par la nature 
des poursuites, et par ses résultats. La reine, 
quoique éloignée de la cour, vivait dans Bran- 
debourg-house conformément à son rang et au 
titre royal qu'on ne lui contestait plus, sous la 
protection du peuple, qui souvent manifestait 
avec énergie de quelle manière il jugeait la reine. 
Au mois de juillet 1821, à l'occasion du couron- 
nement solennel de George IV, elle demanda à 
participer à cette solennité, ou au moins à assis- 
ter à la cérémonie; mais l'une et l'autre demande 



811 



CAROLINE — CARON 



813 



loi fiureot reAisées par un arrêté da conseil 
prÎTé. Malgré le soutien qu*eUe trouyait dans 
roppoaîtioo^ elle essuya lliamiliation d*ètrere- 
inséaàla porte de Tabbaye de Westminster le 
jowdnoearouenient, lorsqu'elle se présenta 
posr entrer. Elle se hâta de rédiger une protes- 
tatioB eentre cet attentat à ses droits, et les 
jeamma donnèrent à cet acte la plus grande 
publicité. Peu après le départ du roi pour l'Ir- 
laniie, Caroline tomba malade ( 30 juillet ) au 
théâtre de Drury-Lane, par suite d'une violente 
agitation morale, et d'un relh)idissement qui 
vint s'y joindre. L'inflammation dans ses entrail- 
les fit des progrès si rapides que, contre Topi- 
Biondee médecins, elle annonça sa mort pro- 
chaine. Klle mourut en effet le 7 août 1821, 
et, diaprée sa dernière volonté, sa dépouille fut 
transiérée à finmswick, où elle repose dans la 
sépulture de ses aieux. Ses funérailles donnèrent 
lieu, à Londres et à Brunswick, à des troubles 
sérieux ; et le public se livra contre George IV 
^ sa cour à des soupçons sans doute ii^ustea 
et mal fondés^ f Snc, des g. du m.] 

Z««9mo«Mn,t*seeUoa,n* III. ~ John Wilke, Memoiri 
of her late Majetty» etc.; Londres, 18St,S toI. In-S». 

CAttOLiAfts ( Caroline-Ferdinande-Louise), 
duchesse DE Bbrrt Voy, Bfeaat. 

CAAoLiBik-MAtËiLliE, reine de t)anetnark, 
née en 1751, morte en 1775. Elle était fille de 
Frédéric-Louis, prince de Galtes. C'est en 1769, 
à l'âge de quinze ans, qu'elle épousa Christian VIT, 
roi de Danemark; elle lui donna deux enfants : 
un fils, Frédéric VI, et une fille. L'histuire de 
cette jeune rebe est intimement liée à celle de 
Struensée. Traitée avec froideur par la belle- 
mère et par hi grand'mère du roi, Caroline-Ma- 
thilde fut bientât négligée par Christian VU lui- 
mêmci ei dans son isolement elle donna sa con- 
fiance au favori Struensée, qui développa en elle 
des projets ambitieux, et résolut de faire passer 
entre ses mains tout le pouvoir de son époux. 
Nous renvoyons les détails de cette conspiration 
aux articles Struensée et Christian VU, et nous 
nous bornerons à dire Ici que Caroline-Matiiilde 
fut envetoppéedans le malheur du ministre ; que, 
menacée d'être traitée avec ta dernière sévérité, 
elle dut à l'Angleterre d'être rendue à la liberté, 
et simplement renvoyée de la cour. Elle se ren- 
dit à Celle, dans le Lunebourg, où le chagrin ne 
tarda pas à mettre fin à sa vie. Elle avait à peine 
vingt-quatre ans lorsqu'elle mourut, après avoir 
écru & son frère, le roi d'Angleterre George lU, 
une lettre remarquable qu'on peut lire dans l'ou- 
vrage allemand intitulé : les Derniers moments 
de la reine de Danemark, [ Enc. des g. du m.] 

FalkeosUold, Memaint. 

GABotiHB { Marie- Ànnonciade Boiva- 
FAETB). Vog. Napoléon (soeur de). 

*CJLROLL {Charles)^ général américain, né 
en Amérique en 1737, mort à Baltimore en no- 
vembre 1832. U fit ses études en France au col- 
lège de Reims, et prit une part très-active à la 



guerre de l'indépendance américahie, dont il signa 
l'acte de déclaration. 
Henrion, ÂnmuUre biographique, 18SI. 

*CABOLUS (Jean), moine et historien beige, 
né à Anvers en 1526, mort à Malines en 1597. Il 
était membre du grand conseil de Malines , juris- 
consulte émfaient, littérateur et lilstorieu. 11 prit 
l'habit monastique vers ses derniers jours, il a 
Udssé des Mémoires historiques publiés kxig- 
temps après sa mort. 

BUvraphié générale det Belges. 

GABOH dit cHAROifDAS, Jorisconsulte fran> 
çais. Voy, Charondàs. 

CABOBT, ou CABRoSr (François), armateur 
hollandais d'origine française, né en HoDande, 
naufragé devant Lisbonne en 1674. Il était d'une 
famille protestante réfugiée dans les Pajs-Bas, à 
la suite des guerres de religion. Dénué de tout 
moyen d'existence et pourvu d'une éducation in- 
complète, il s'engagea très-jeune comme aide-cui- 
sinier à bord d'un vaisseau hollandais en par- 
tance pour le Japon. Durant la traversée, soii 
mtelligence le fit choisir pour commis aux vivres. 
Cet emploi lui permit de faire quelques études ; 
il s'appliqua surtout aux calculs, et dés son ar- 
rivée au Japon il approfondit la tangue nidigèoe. 
Cette connaissance le rendit prédeax aux agents 
de la compagnie hollandaise des Indes, et il ne 
tarda pas à occuper parmi eux un rang distingué 
et utile à ses intérêts. 11 devint membre du con- 
seil général d'administration et directeur du oom* 
merce du Japon.' Il brigua ensuite un poste en- 
core plus élevé à Batavia ; mais, ne l'ayant point 
obtenu, il n'écouta alors que son mécontentement, 
quitta brusquement le service de Ui Hollande , et 
en 1644 il vint offrir ses services à Colberl, qui 
s'efforçait de donner à la France une certaine 
importance dans le commerce des Indes. En 1666, 
Caron reçut des lettres patentes qui le nom- 
maient directeur général du commerce fran- 
çais dans l'Inde ; mais en même temps on loi 
adjoignit quatre autres commerçants hollandais 
et autant de français avec le même titre. Comme 
les derniers avaient une prépondérance marquée 
sur leurs collègues étrangers, la jalousie éclata 
parmi les directeurs, que des attributions mal 
définies mettaient sans cesse en conflit. Débar- 
qué à Madagascar en 1667, Caron trouva les 
comptoirs français dans un état déplorable : dé^ 
sespérant de triompher des obstacles qui l'en- 
touraient, il partit pour Surate, qui lui parut un 
centre plus favorable. Peu après son arrivée, il 
expédia à Madagascar une riche cargaison. Cei 
heureux commencement d'opération fut encou- 
ragé par le gouvernement français, qui adressa à 
l'armateur tiollandais le cordon de Saint-MIchd. 

Caron regardait la domination de l'Ile de Cey- 
lan comme de la plus grande unportance pour la 
France. One flotte, commandée par l'amiral «Je 
Lahaye, fut mise à la disposition de CaroDy qui 
essaya vainement d'asseoir un étabtissement a 
Trinquemale; une autre tentative sur Halia- 



litt 



GARON 



814 



pour n'ameiia également qnHme eoDqoète sté- 
rile. Cette eoMease et inutfle expéditioii Ait 
exploitée par les nombreux ennemis que son 
caractère impérieux et son avarice sordide lui 
suscitaient chaque jour. Ils obtinrent da minis- 
tère qu'il fût forcé de rendre des comptes; 
et, pour ne pas laisser soupçonner les conséquen- 
ces de ce rappel, on motiva Tordre de retour sur 
un prétendu besoin de le consulter au siqet de 
nouTelles entreprises. Caron embarqua aussitôt 
ses immenses richesses, et fit voile pour Mar- 
seille. Déji fl avait dépassé Gibraltar lorsqu'un 
navire, commandé par un de ses amis, Taccosta 
et l'instruisit de la véritable disposition de la cour 
à son égard. Caron fit aussitôt virer, d mettre le 
cap sur Lisbonne; mais à peine eut-il mouillé 
en rade de ce port, qu'un coup de mer fit toucher 
son navire, qui sombra, corps et biens. Un des fils 
de Caron parvint seul à s'échapper. 

On a de Caron ; î)escriptU)n du Japon , en 
hollandais; la Haye, 1636, hi-4*; traduite en 
français par Thévenot, dans le 4* vol. du Recueil 
des Voyages au Nord; — Journal du Voyage 
des grandes Indes, contenant tout ce qui s'est 
fait ei passé à bord de t escadre de Sa Ma- 
jesté sous le commandement de M, de Lahaye 
depuis son départ de la Rochelle en mars 
Ù70 Jusqi^à septembre 1674; Paris, 1698, 
in-12. — ' Chardin, dans le tome 1^^ de ses Voya- 
ges, rapporte quelques écrits de t^aron concer- 
naht Tétablisseraent de la compagnie des Indes 
orientales de France. A. de L. 

Langlèft, rofOÇét dé Chardin, IV, 810. - SmUh, His- 
toire des f^ofogu. — Le Japam, dani l'I7n<n0r« pUio- 
resquê. 

ckuon {Augustin-Joseph), colonel français, 
né en 1774, Tusillé à Strasbourg en septembre 
1 822, n'avait que seize ans quand il entra au ser- 
vice en 1789. Après un lent et pénible avance- 
ment, il fut nommé lieutenant-colonel à la suite 
d'une brillante action à Bar-sur-Omain (1814). 
Retiré après 1815 en Alsace avec une mince 
demi-solde, Caron conserva dans son cœur le 
cuite de l'empereur, et Tesiioir de faire encore 
triomplier sa cause. Ainsi il se trouva impliqué, 
en 1820, dans la conspiration d'août qui tui dé- 
férée à la chambre des pairs. Défendu par M. Bar- 
tliR, alors carbonaro, il fut acquitte, et se retira 
à Colmar. Quand plus tard la conspiration de 
Béfort eut échoué, il forma le projet de délivrer 
Ic:^ prévenus qu'on allait juger à Cobnar. Il fit 
à ce sujet d'imprudentes propositions à quatre 
sou.s-offlders, qui le dénoncèrent, et qui reçurent 
Tordre de leurs chefs de se prêter à ces tente- 
tives, pour arrêter l'entreprise quand il en se- 
rait temps. Le 2 juiQet 189.2, les sous-officiers 
Gérard, Thiers, Magnien, Delzaive lui amènent 
doui e<^:adrons, dans lesquels se trouvaient des 
officiers déguisés en simples chasseurs. Caron 
ayant revêtu son uniforme à l'approche du pre- 
mier escadron, Magnien, qui avait reçu se^ ha- 
bits bourgeois avec ordre de les jeter dans les 



vignes, se hâte de les porter an pMM. Pttdant 
ce tismps, la petite troupe , qui avait répondu à 
sa harangue par le cri de vive Vempereur ! coor 
tinue sa marche. Arrivée devant Ensisheim, elle 
refuse d'y entrer. Alors le colonel conçoit de 
nouveaux soupçons; et lortiqu'on est parvenu au 
village de Battenhenn il se rend hnmédiatement 
chez le maire pour préparer des logemento à ses 
compagnons, avec la ferme faitention dé les di*- 
sëminer. Lé flagrant délit allait échapper an 
délateurs... Llieure était venue... A llnstant on 
l'entoure, on lui enlève «es papiers et ses armée. 
Un autre ancien militaire, nomnaé Roger, aw 
complice, subit le même sort, et tous deux sont 
ramenés à Cobnar garrottés sur une obarrette. 
Il iailAlt à tout prix une condamnation. Une 
dédsioil ttinisterielle, soutenue par deux arf«ls 
de la cour de cassation, enleva les deux eoao^ 
cusés aux tribunaux ordfaianies, qui, en vertu 
du principe d'adjonction, persistaient à les rete^ 
nlk*; et ils pahirent à Btra.<ibourg devant le oon- 
seil de guerre. En vain Caron déclina la oompé- 
teface de ce tribunal d'exception ; Il Ait condamné 
à mort, comme coupable d'embauchage pour 
les rebelles. Le conseil de révision confirma cette 
sentence. L'exécution eh fut prompte : le jour 
même od devant la cour de cassatiou M. Isambert 
se présentait au nom de cet officier, le Moniteur 
annonçait sa mort. Il avait éte ftasillé à Stras- 
bourg (sept. 1822), après avoir lui-même com- 
mandé le feu. 

Le Moniteur et les Journaux polUtqocs do tempe ~ 
Procès tf'ytf. Caron, Ututenant'eoianel m retrait», «é âê 
F.-D. Ro§er. 

CAEon (NieoloM)^ graveur firançais, né à 
Amiens en 1700, mort à Paris en 1768. n était 
élève de Michel Papillon, et fit des progrès ra- 
pides non-seulement dans la gravure, mais encore 
dans la géométrie et la mécanique. D fiit reçu mem- 
bre de la Sociéte militaire de Besançon en 1759. 
Quelque temps après, étant dans une auberge, il 
eut le malheur de tuer un homme en jouant avee 
le fusil d'un chasseur. Trop pauvre pour payer 
à la famille du défunt les dommages-interête 
auxquels il fiit condamné, Caron Ait emprisonné 
à la Conciergerie, et ymourutd'ennui et de cl»a- 
grin, après quelques années de détention. Il a 
laissé une Méthode géométrique pour diviser 
le cercle, et une Table pour JaeUiter V extrac- 
tion des racines. Il a gravé aussi les planches 
d'un Dictionnaire héraldique, et te portrait 
de Michel Papillon, en tete du Traité de la 
gravure sur bois. On trouve des estampes de 
cet artiste sous le n* 1028 du cabinet impérial. 

Naglcr, Jfeuêi Allgemeina KûnsUer-lMtteon. 
* CABOif ( Pierre), hnprimeur Arançais, vivait 
en 1474. 11 fut le premier éditeur d'un ouvrage 
imprimé en français. Cet ouvrage est intitulé 
rAiguillon de V Amour divin, traduit de saint 
fionaventure par Jean Gerson; Paris 1474. 
Caron demeurait rue Quincampoix, et avait pour 
enseigne, suivant la mode d'alors, un petit bois. 



81& 



CARON 



816 



avec ccttedevtee : Au Frcme Bois, Le second 
OQTTage quil a Imprimé date de 1489, et porte 
rindication auiTante : « Imprimé par Pierre le 
Coron, demeurant an coin de la rue du Temple 
et la rueGeofflroi-l'Ànge^ain. » Cesont les Faits 
et Dits de maistre Alain Chartier, in-4* ( carac- 
tères'gotbiqnes). 

Feller, M»grvpk»ê wnlbOÊntUê, édlt d6 M. Wds». 

«CAEON (Pirmin), compoeitenr et oontra- 
puntiste, né Ters 1420. H était élève d'Égide 
Bincix)i8 et de GuUlaome Dufày. On doit mettre 
cet«arti8te au nombre de ceux qni ont le plus 
contrUraé aux progrès de la musique. H reste de 
ce Tien et célèbre maestro un volume manuscrit 
qui se trouve dans les archives de la chapelle 
pontificale» sous le n* 14. Plusieurs chansons et 
motets de Caron ont été traduits en notation et 
mis en partition par Fétis. 

HemaiiB Flnck, tnkctàea Mutlea, - L*abb4 Balai, 
rUdePaluMna, 

CAAOH (Julie), sœur de Beaumarchais. On 
lui attribue un ouvrage intitulé t Existence ré- 
Jtéehie, ou Coup d^cBil moral sur le prix de la 
vie; Berlin» 1784 , petit in-ia. ^ Voy, Bkauhar- 



Qnérard. la Frtmee imérairê. 

* GABOH (ilntoiJie), peintre français, né à Beau- 
Tais vers 1520, mort à Paris vers 1&98. Tout oe 
qu'on sait de positif sur Caron, c'est qu'il fût 
peintre de Catherine de Médicis, et qu'une de ses 
filles épousa le graveur Thomas de Léo. Le mu- 
sée du Louvre possède delui quelques dessins, par- 
mi lesquels on remarque : le Sacre d^un jeune 
prince , et une Flagellation. U avait peint dans 
réglise Saint-Laurent de Beauvais, détruite en 
1798, plusieurs tableaux, et fourni des cartons 
pourlesverrièresexécotéespar Angrand le Prince. 
fl existe quelques pièces gravées d'après lui par 
6. Vauiius, Gauthier et Th. de Len. P. Cn. 

A. de MoBtalglon, Antoine Caron,' Paris, iwo, In-S*. 

GARon {Raymond ), théologien irlandais, né 
en 1605, mort en 1666 à Dublin. U entra dans 
l'ordre des Réoollets, passa quelques années en 
Allemagne et en Flandre, et fut renvoyé dans sa 
patrie avec les fonctions de commissaire général 
de son ordre. De vives controverses sur le pou- 
voir des rois, sur l'infaillibilite du pape, agitaiait 
alors les catlioliques dlriande; la question de la 
soumission due à un souverain hérétique était 
chaudement discutée, et il est facile de compren- 
dre quds périls entouraient alors une discussion 
semblable. Caron,très-zélédéfen8eur desdoctrines 
de Rome, recommanda cependant la modération 
et la conduite la plus sage ; il eut pour adversaires 
de fougueux écrivains qui recommandaient ( en 
fliéorie du moins) la révolte contre l'autoritede 
la protestante Angleterre ; mais l'Angleterre était 
forte, et Caron jugea prudent de se retirer à 
Louvain, d'où il ne retourna qu'après larestau* 
ration de Charles H. Les écrits de ce religieux 
sont importante pour lliistoirc de l'Irlande, et ils 
sont devenus fort rares. Sa Remonstratio ni- 



bemorum contra Lovanienses ultramonianas" 
que censuras, Londres, 1665, in-folio, fit granif 
bruit lors de son apparition. Ce livre, dédié à 
Charles II, défend avec énergie les principes de 
l'Église gallicane. Voici les titres des autres ou- 
vrages de Caron : Roma triun^^hans; Anvers, 
1635 (c'est-à-dire 1653), Uvre dans lequel l'auteur 
s'est proposé de discuter le cattioliciâne par une 
méthode nova hactenus et insolita; — Apos- 
tolatus evangeUum missionariorum, 1653; 
~ Controversi» generalis Jldei, 1660; — 
Loyalty asserted and the laie renumstranee 
or allegianceqf the Irish clergy and layty eon- 
firmed; Londres, 1662, in-4'' ; -— A vindication 
qf the Roman catholicks o/the BngUsh nation ; 
Londres, 1660, in-4^; Caron a laissé m manoa- 
crit quelques ouvrages qui, sans doute, ne seront 
Jamais Imprimés. 

BibUothêca CrmvUiana, iS4S,p. lie. 

*CAEON {Toussaint), ffaYeoT français, mort i 
Paris le 25 août 1832. Enlevé par te choléra dans 
la force de son talent, il avait pu assurer sa ré- 
putation par la Famille indigente, d'après Pru- 
dhon, le Lévite d'Éphraim, d'après Cooder, et 
par un grand nombre d'autres belles planches 
fort reclierchées des connaisseurs. 

Haurton, AmuttUrê bwgravkiquê. 

*GAao]f {Augustin-Pierre-Paul), canomste 
français, né à Marseitte-le-Petit (Oise) en 1776, 
mort à Paris en 1851. Il entra de bonne heure 
dans la congrégation de Saint-Sulpice, où il fut 
chargé de l'enseignement liturgique et des céré- 
monies. De concert avec l'abbé Gosseiin, il édita 
plusieurs ouvrages importante, entre autres les 
Œuvres complètes de Sossuet et de Fénekm, 
accompagnées de notes précieuses. Outre ungrand 
nombre d'articles dans l^Ami de la Re/içkm, 
on a de lui : Manuel des cérémonies à Vu- 
sage de Paris, 1847, in-S**; — Notice sur les 
anciens Rites de V Église de Paris, ibid. Cette 
dissertation est pleine de recherches intéressantes. 

JwU de la Beligion OaUlet 1881). 

CARON {Jean-Charles-Félix) , chirurgien 
français, né en 1745 dans les environs d'Amiens, 
mort le 19 août 1824. n vint faire ses études à 
Paris, et entra comme aide-major aux Invalides. 
Le 13 février 1773 , il fut reçu docteur, et mem- 
bre adjoint à l'Académie royale de chirurgie. En 
1782, Caron fut nommé chirurgien en dief de 
l'hôpital Cochin. H s'occupa avec ardeur des 
moyens de guérir le croup, et en 1812 il déposa 
cliez un notaire une somme de mille francs pour 
être donnée en prix à l'auteur du ineilleur mé- 
moire sur cette maladie. Il a laissé : Compen- 
dium Institutionum Philosophie , in quo de 
Rethorica et Philosophia tractatur,ad iLsum 
candidatorumbaccalaureatus artiumque ma- 
gisterii; Paris, 1770, 2 vol. în-8*; —de PopU- 
tis AAewismate; Paris, 1772, in-8® ; — Disser- 
tation sur V effet mécanique de Voir dans Us 
poumons pendant la respiration , avec des 
Réflexions sur un nouveau mo**en de rappeier 



8t7 



CAROJM — CAROIVDELET 



81d 



les noyés à la vU^ proposé par le docteur Men- 
gîes ; Paris, 1798, in-8** ; —Recherches crUiques 
sur la connexion de la vie avec la respiration ; 
ûïïâ.^iSOO^in'V'i — la Chirurgie peut-elle re- 
tirer quelques avantages de sa réunion à la 
médecine? Paris, 1802, iii-8''; — Réflexions 
sur Vexerdee de la Médecine; Paris, 1804, 
\ii-d!^\ — Remarques sur un fait d^insensibir 
Uté qui quelquefois doit aooir lieu dans les 
amputations des grandes extrémités; Paris, 
1804, in-8°; — Examen du recueil de tous 
les faits et observations relata au croup; 
ibid., 1808,111-8*;— TraUéducroup aigu;i$OS, 
iii-8''; — Remarques et observations récentes 
sur le croup ; iWd., 1810, m-8« ;— Programme 
d!'un prix relatif à la trachéotonûe dans le 
traitement du croup; ibid., 1812, in-8''; — Ré- 
jutation dPun mémoire de M. PelUtan sur la 
bronchotomie;\M.;-- Démonstration rigou- 
reuse du peu d^utilité de l'École de Médecine 
et du grand avantage du Collège de Chirur^ 
gie; ibid., 1818, iii*8^. 

Calêriê histoHqvêdêi C4ml$miparaini, — Qoénrd, la 
France Uttéraire. — Le Bas, XMcl. enqfêt, de ta France. 

* CAEOH (Jean-Marie), jurisconsalfefraoçais, 
né en 1798 à Pormc (Loire-Inférieure), mort à 
Nantes le 20 juin 1841. Reça aToaé à la oonr 
royale de Rennes, il montra dans cette modeste 
position de Trais talents comme jurisconaulte, 
une probité sévère et des qualités solides, qui 
lui concilièrent promptement Testime et TalTec- 
tîon de tous ceux qui le connaissaient Irrésis- 
tiblement porté, malgré son état de continuelle 
souffrance, vers les fonctions de magistrat, il 
accepta soccessiTement celles de procureur du 
roi à Pontivy et de juge aux tribunaux de Mon- 
télimart et de Saint -Brieuc. Pénétré de Tim- 
mense importance des justices de paix, il pu- 
blia sur les matières soumises à ces tribunaux 
de famille deux ouvrages reocnnmandables. Ré- 
solu à poursuivre pratiquement Tacoompllsse- 
ment de l'œuvre dont avait exposé la théo- 
rie avec une sagacité parfaite, U abandonna 
son siège de juge à Saint-Brieuc, et ne crut 
point déroger en sollicitant une place de juge de 
paix à Nantes. D'une bonté sans bornes, que la 
douleur ne pouvait altérer, il joignait à une ca- 
pacité réelle un amour du devoir, un désinté- 
ressement, une simplicité et une droiture de cœur 
an-dessus de tout éloge. Ce respectable roagis- 
trait a laissé les ouvrages suivants: Essai sur 
la Révolution de 1830; Paris, Ddaunay, 1830, 
i]i.8o._ Observations sur la saisie immobi- 
lière, ou vente par expropriation forcée, ainsi 
que sur les autres ventes d'immeubles qui 
ne peuvent se faire qt^avec le concours de la 
justice; Montélimart, Bourron, 1834, in-8* de 
104 p. ; — - Principes, ou Traité théorique et 
pratique des actions possessoires ; Saint-Brieuc, 
1838, in-8^; — de la Juridiction civile des ju- 
ges de paix; Paris, Thorel, 1839-1840, 2 vol. 
io-S"" ; 2* édit., 2 vol. itt-S"* ; 3* édît., annotée et 



augmentée de formules, par M. Bioche; Paris, 
1844, Thorel, Gnilbert, 2 vol. in-8'. 

P. Levot. 
MelUneC, Annalti de ta SociiU académique de Nantes 
et dé la Lotre-in/iriemre, t iS, p.M9-S7t. — M. Chega- 
njt Diseomr» de rmUréê de ta cour ropale de liennet, le 
t octobre 1841. 

* gâron (Pierre-Simon), écrivain facétieux 
et bibliophile, né en 1763, mort en 1806. Il faut 
bien lui donner ici une place, afin de réparer 
l'oubli que signale Charles Nodier, lorsqu'il se 
plaint que « ce nom, si connu des bibliographes, 
« n'est pas parvenu aux biographes qui ont enre- 
« gistré tant de renommées ridicules ; c'est jouer 
« de malheur. » Caron était un pauvre figurant 
du théAtre des Variétés : tout ce qu'on sait sur 
son compte, c'est qu*ami delà littérature rabelai- 
sienne, il se plut à faire réimprimer des livrets 
de haulte graisse, devenus extrêmement rares, 
et qu*il composa, dans le même genre, quelques 
opuscules de bien mauvais goôt. Son esprit, altéré 
par des excès ou par des malheurs, finit par 
céder à des impressions bien éloignées des idées 
burlesques dont il s'était si longtemps occupé. A 
l'Age de quarante-trois ans, il mit, en se précipi- 
tant par une croisée, une fin volontaire à une 
vie qui s'était écoulée dans la misère. De 1798 à 
1806, il donna des éditions nouvelles de onze 
ouvrages différents, joyeux témoignages de la 
gaieté de nos pères ; nous citerons seulement les 
Chansons folastres descomédiens ;— XeJeudu 
Prince des Sots, Joué aux halles de Paris le 
mardi gras Fan lôil; — les Nouvelles (enlatin) 
de Morlino ; — une traduction française des Noêls 
bourguignons de laMonnoye. Cette collection ne 
ftit tirée qu'à cinquante-six exemplaires en tout : 
elle est donc des moins communes, surtout com- 
plète, et elle mérite l'empressement avec lequel les 
amateurs des livres curieux la recherchent. Pour 
qu'il n'y manque rien, il est nécessaire d'y join- 
dre quelques facéties composées par Caron lui- 
même : le Norac-Ùniana, contenant les douze 
mouchoirs ; — Lettre de Carali de Cappadoce à 
son camarade Caralo, adressée à Cassel; — 
jEniqma, etc. Ces divers opuscules, qui ne se 
composentque de quelques pages, sontà peu près 
introuvables. Malgré la pauvreté qui fut la triste 
compagne de son existence, Caron avait réuni 
une bibliothèque composée d'ouvrages singuliers ; 
il écrivait sur le frontispice de chacun d'eux une 
devise, où il plaçait un jeu de mots : « M'acheter 
pour me lire, car on s'instruit ainsi. » 

G. Brumct. 
Ch. Nodier, Mélanges tiret d'une petits bibUothique, 
p. 6*.- Brunet» lUanuel du Librairs, I, S58. -~ Peignot, 
Bépertoire de Ublioifraphiei spédates.. - Do Roore, 
jinaleeta, etc,l,W, 

* CLkBON DELET, famille flamande ou bour- 
guignonne, qui, selon quelques biographes, tire 
son origine de « Jean de Charonde, chancelier 
de Bourgogne, que la petitesse de sa stature fit 
appeler Carondelet. » Rien ne semble confirmer 
cette étymologie. Quoi qu'il en soit, plusieurs 
membres de cette famille se sont distingnés 8ou4 



819 CARONDELET — CAROSO 

les ducs de Bourgogne et les archiducs, leurs suc- 
cesseurs. Ou cite surtout : 

*CARONDBLBT {Jean db), sire de Gham- 
pransy Solreset Poutelles, magistrat bourgui- 
gnon, né à Dôle, mort dans la même Tille en 
1501. Licencié es lois, il devint conseiller et maî- 
tre des requêtes au parlement du duché de Bour- 
gogne, sous Philippe le Bop. Charles le Téméraire 
le désigna comme commissaire à la rédaction de 
la coutume de Bourgogne, et remploya à plu- 
sieurs missions politiques près Louis XI et à la 
cour d^Autriche. En 1478, il présida le parlement 
de Dôle convoqué par Marie de Bourgogne et 
l'archiduc Bfaximilien, et y soutint les prétentions 
de l'archiduc à la tutelle du prince Philippe. Maxi- 
roilien le fit alors grand chancelier. En 1496, 
Tarchiduc Philippe destitua Carondelet de toutes 
ses charges, ce qui fit dire au docte Pontus Heu- 
terus, alors prévôt d'Amheiro : Dignitate ea:ui' 
iur non merUo^sed inimicorum calumnia cir- 
cumventus, Carondelet revint dans sa ville na- 
tale, et s'occupa activement de la fondation d'éta- 
blissements soolastiqoes. 

Dttnod de Charoage, Mémoiru pour Mrofr à TMgUAn 
du comté de Bourgogne, p. 1B9. 

CAEON DBLBT {Jean DE ), prélat et magistrat 
bourguignon, né à Ddle en 1469, mort à Malines 
le 8 février 1544. U fut successivement doyen de 
réglise métropolitaine de Besançon, abbé de 
Mont-Benoit, prévôt de Saint-Donatien de Bru- 
ges, et en 1503 membre ecclésiastique du conseil 
fiouverain de Matines. £ii 1522, Érasme lui dédia 
son Saint' Milaàre. Carondelet était également 
très-estimé par Charles-Quint : ce monarque le 
nomma en 1527 président perpétuel du conseil 
de Bruxelles, et en 1531 l'appela en cette qualité 
au conseil privé des Pays-Bas. Quelque temps 
après, Carondelet fut nommé archevêque de Pa- 
lerme et primat de Sicile. L'Age et les infirmi- 
tés le forcèrent, en 1540, à rentrer dans la vie 
privée. On a de lui : de Orbis Situ; Anvers, 1565, 
în-8°, et plusieurs manuscrits sur diverses ques- 
tions de droit. 

DiiDod de Charnage, Mémûirn pour servir à t'hie- 
toire du comte de Bourgogne. — Foppens, BlbtiotAeca 
Belglca. 

* CARONDELET (/^an(x?i^ de), diplomate fla- 
mand, mort à Anvers en 1635. Il était doyen 
de l'église de Cambrai, et fut envoyé comme 
diplomate en Angleterre en 1626, par l'infante 
Isabelle. En 1631, il vmten France au sujet de 
la reine, mère de Louis XIII, retirée dans les 
Pays-Bas. y fut très-bien accueilli, et reçut 
de riches présents. Montrésor et quelques au- 
tres historiens ont prétendu que le cardinal de 
Richelieu avait entraîné François de Carondelet 
et [son frère George, baron de Noyellc, alors 
gouverneur de Bouchain, dans une conspiration 
ayant pour but de faire révolter les Pays-Bas ; 
mais ces faits sont démentis par des lettres au- 
tographes du roi Philippe IV, lettres conservées 
par la famille Carondelet. 



830 



C&rprntler, Histoire de Cainbra§. — Lavoeat. DUUoih 
noire historique. 

* CARON DBLET-POTTELLBS {Albert-Char- 
les-Dominique)f ecclésiastique et antiquaire 
français, né le 16 octobre 1761, moK au Qoes- 
noy le 20 janvier 1838. 11 embrassa de bonne 
heure Pétat ecclésiastique, et fut élu, le 1 1 juin 
1784, juriste du chapitre de Cambrai. 11 crut de- 
voir émigrer, et consacra le temps de son exil k 
des recherches historiques sur la Flandre, le Hai- 
naut et le Cambrésls. Il a laissé sur ces proria- 
ces des documents très-intéressants. 

«CARONDfcLtCT-POTTELLES (F.), éctivaio 

français, frère du précédent, mort en 1836. On 
a de lui : une Table des réductions pour la 
comparaison des poids et mesures anciennes 
et nouvelles ; Paris, 1802, in-8*; — une traduc- 
tion en vers français des Élégies de Tibulle; 
Paris, 1807, in-S**, avec portrait. 

Fellcr, Biographie uMveruUe. — Qdérard, ta FrûMCC 
littéraire. 

* CAROPRÈSB ( Gregorio)y critique napolitain, 
né en 1620 près de Cosenza, mort dans cette vill?. 
en 1715. Il passa la plus grande partie de sa vie 
à Rome et à Raples, où son esprit et ses con- 
naissances en littérature lui attiiireilt une haute 
considération. Il est auteur d^une rélutatioii du 
livre de Machiavd intitulé le PHPce ; — d^une 
lettre sur VOrlando furioso ; — d'une traduction 
annotée de la Logique de Silvano Régis; — de 
Commentaires sur les poésies de delta Casa. 

Cbaudon et Delandtne, tHctionnaire unirerteL 
^CAROSBLU {Angiolo), pemtre italien, né à 
Rome en 1585, mort en 16ô3. Cet artiste ne fai- 
sait aucun dessin préparatoire ni sur papier ni 
sur toile, pour ses tableaux ; et pourtant il est 
plein de vivacité dans ses mouvements, de go<')t 
dans le coloris, et d*un fini parfait. Il arait un ta 
lejit merveilleux pour contrefaire les manières 
des dilTérents maîtres. Les plus habiles connais- 
seurs se trompaient devant ses imitations du Ca- 
ravage. Une .sainte Hélène que Caroselli avaîl 
faite fut attribuée au Titien par de DomLreu\ 
peintres, jusqu'à ce que l'auteur eût montré !ie> 
initiales A. C, cachées dans le bas du tableau. Le 
Poussin aTTirme avoir vu de Caroselli deux copies 
de Raphaël qu'il aurait prises pour les originaux, 
s'il ne les avait su être ailleurs. Presque tons les 
ouvrages de Caroselli sont des portraits ou de pe- 
tits sujets exécutés avec grâce et délicatesse. Oa 
excepte seulement son saint Venceslas, grai»k 
toile faite pour le palais Quirinal. 

Paaserl, Fiiede' Pittori che hanno lavorato in Borna. 
— Lànxlf Storia pUtorIca. 

«GAROSO DA 8KRM0KBTA {Marco-Fabri- 
zio)f compositeur ('t écrivain italien, natif df 
Mantoue; il vivait dans la seconde moitié da 
seizième siècle. On pos<;ède fort peu de d«*tail5 
sur sa vie; mais il est Fauteur d'un oovnu? 
curieux, intitulé ///?a//rtrî;}o, diviso indue tint- 
tati; Venise, 1581, in-4'*. On trouve dans i< 
volume, fort recherché aujourd'hui, les précep- 



821 



CAROSO -' CARPACCfO 



822 



tes de Tart de la danse, avec un grand nombre 
de figures gravées sur bols , et représentant les 
danses à la mode au seitlème siècle en France et 
en Espagne. La musique notée de chaque air 
donne à ce travail un intérêt tout particulier, et 
chaque danse est dédiée, à l'aide d'un sonnet, à 
l'une des dames les plus illustres de l'époque. 
Les figures représentent les costumes des fem- 
mes et des hommes des premières classes de la 
société; les dames sont toutes vêtues d'amples 
robes de riches étoffes qui remontent jusqu^au 
haut du cou, et tombent de manière à cacher 
complètement les pieds. Peu de bibliographes 
connaissent le Baltarino, qui a échappé aux in- 
fatigables recherches du savant Douce, Tauteul* 
des Illustrations of Shakespeare, qui donne 
comme le premier ouvrage relatif à la danse l'Or- 
chésographie de Thoinot Arbeau, publiée eli 
1588. 

Pétls, Biographie universelle des Mmiclens. 

CÀROTTO oncAROTO {Giovanni'Franeesco)^ 
peinlreitalien,néàVéroneen 1470, mort en 1546. 
Il était élève de Libérale Véronèsc et d'Andréa 
Mantèque. Il peignit beaucoup à Casai, tant pour 
le palais du marquis Guillaume de Montferrat 
que pour l'église ae Saint-Dominique. Les Vis- 
conti de Milan l'employaient aussi très-souvent. 
Son principal genre était la miniature, et il ex- 
cellait dans le portrait. Cependant, aussi habile 
compositeur qu'Andréa, il le surpassait en ma- 
jesté et en harmonie ; il en a donné les preuves 
dans son grand tableau d'autel de San-Fermo, à 
Vérone, et dans celui de l'autel des Anges à 
Sainte-Euphémie, dans lequel on retrouve le faire 
de Raphaël. 

Va^ari. Fite de' più eccellenti Pittori. — Poizo, le 
nie de' Pittori e degll ArcMtctU F'eronesi, - Unzl, 
Storia pittoriea. 

CAROTTO ( Giovanni) f peintre et architecte 
italien, frère et élève du précédent, né à Vérone. 
Il était peintre assez médiocre ; mais dans l'arcni- 
tecture il se montra hors ligne. 

Va^ari, f^ite de* piû eceellenti PittoH e ÀrehiUtU. — 
Pozzo. le yne de' Pittori e degll jérchiteUi f^eronesi, 
— Lanzl, Storia pittoriea. 

* ckKOVkiiiVH {Bernardin ), horloger fran- 
çais, vivait en tô30. H avait appris son métier à 
Paris, et était devenu d'une rare habileté. Il in- 
venta pour le célèbre jurisconsulte Alciat une 
horloge dont le marteau, en frappant l'heure sur 
la cloche , faisait sortir d'une pierre des étin- 
celles qui allumaient de l'amadou soufrée, et 
communiquaient le feu à une lampe on à une 
bou{^e. 

MorérI . Dictionnaire historique. 

CAROUGB (Bertrand- Augustin) f astronome 
français, né le 8 octobre 1741 à Dol (llle-et-Vi- 
laine), mort à Paris le 29 mars 1798. Il était lié 
avec l'astronome Lalaude, pour lequel il fit di- 
vers calculs que ce dernier a insérés dans sa 
seconde é<lition de son Astronomie ; il avait ré- 
duit en décimales toutes les tables astronomi- 
ques. On a de lui , dans la Connaissance des 



temps de 1781, 1789 et 1798, des formules de 
parallaxes et divers mémoires. 11 était très-paa- 
vre, et obligé pour vivre de faire des éduca- 
tions particulières, lorsqu'en 1795 Larevellière* 
Lépeaux, en considération de sa situation et de 
sou mérite personnel, lui fit obtenir une place 
d*administrateur général des postes, place qui 
lui procura quelque aisance et les moyehs de 
continuer ses travaux astronomiques. Quelques 
Jours avant sa mort. Il les remit à Lalande, qui 
les publia dans la Connaissance des temps 
pour 1801 : ce sont des tables peut calculer, à 
un quart d*henre près, les phases de la lune pen- 
dant soixante ans : elles sont meilleures, dit La- 
lande, que celles qui sont dans les Éléfnents dé 
navigation de Bouguer et de la Caille. Il avait 
aussi calculé mille étoiles pouf le Globe céleste 
publié chez Delamarche, successeur de Forton. 
P. Letot. 
Ulatiâe, BibtioQrapMê attronomlquB, 

"CARPAccio (Vittore), peintre Ténitieny 
né vers 1450, mort ters 1522. Vasari le nomme 
Scarpacciût et Sansovino Searpazza; mais ses 
outrages nont ordinairement signés : Victoris 
Carpathii Veneti opus. Cet artiste peignit dans 
le palais des doges et dans plusieurs des œn- 
fréries de Venise, en concurrence avec les Bel-' 
Uni et le dernier des Vivarini , et nulle part il 
ne se mdntnl Ihférieur h ses rivaux. Bans 
compter les beaux outrages qui existent encore 
à Venise et dans les autres villes de son terri- 
toire, les quatre tableaux que possède la galerie 
de Milan suffiraient pour prouver que la pein- 
ture vénitienne avait été portée par lui, sous plu- 
sieurs rapports, plus près encore de la perfec- 
tion que par Giovanni Bellmi , qui tte l'égala 
pas pour la douceur du coloris, la beauté àeà 
têtes et l'entente du dair-obscur. Les peinture^ 
de Caruacdo au palais des doges ont pl^ri dans 
l'incendie de 1576; mais il est resté dans le 
musée de Venise plusieurs tableaux qui le pla« 
cent au premier rang parmi les peintres de son 
temps ; ce sont neuf sujets tirés de la légende 
de sainte Ursule, la Présentation de Ven- 
tant Jésus au temple, et le Martyre des dix 
mille crucifiés du mont Ararat. 11 a laissé 
encore à Venise, à Saint-George des Esclavons, 
quelques traits de la vie de Jésus-Christ, dé 
saint George et de saint Jacques, exécutés 
de 1502 à 1511 ; et à Saint-Vital, le saint à che- 
val. Le musée du Loutre possède de ce maître 
une Prédication de saint Etienne à Jérusa- 
lem. 

Carpaccio eut pour élève Lazzaro Sébastian!. 

E. B-N. 
Bidolfl, rtte de* Pittori Feneti. - Lantt, Storia piU 
torica. — Tleoul, DitUmario. - Qatdrl. OUo Giomiin 
Fenexiek. 

* CARPACCIO (Benedetto) , pehitre vénitien, 
fiorissait dans la première moitié du seizième 
siècle. Il peignit dans la Rotonde de Capo 
d'istria un Couronnement de la Vierge, au 
bas duquel on lit ; Benedetto Carpathio Veneto 



'S2Z 



CARPACaO — GARPÀNI 



^24 



pingeva MJ>XXXVIL On ne connaît à Venise 
aucun ooTrage de cet artiste, qui vivait encore 
en 1641. E. B— k. 

Tleosd, DMomrio, - Uosl, Storia ptttortoa. 

*câepa6Hâ (Gaspard), cardinal, théolo- 
gien et numismate italien, vivait dans la seconde 
moHié dn dix-septième siècle. On n*a de loi 
qu'une Bfiistola pastoralis , à la suite de Caro- 
lus Borromaeus, Instructkmes Pastorum; Lou- 
vain, 1702, in-12; et Rouen, 1707, in-12. Mais 
Carpagna est plus connu par rétablîssement d'un 
cabinet demonnaies et de médailles asset consi- 
dérable , dont il existe une description et un ca- 
talogue attribués à Jean-Pierre Bellori , et ayant 
pour titre : Scelia d€ medaglvoni pià roiri 
nella biblioteca delV emimniissim. signor 
cardinale Gatparo Carpagna; Rome, 1679, 
in-4*. On a donné des extraits étendus de ce 
livre dans le Giomale de' Lttieraii in Rama, 
1674. Une autre description du cabinet de mé- 
dailles de Carpagna est intitulée Rariara maxime 
moduli nuaUsnuUa seieeta ex Mliotheca 
eminent. eard. Gasp. Carpagnm^ JotepfU Mon- 
terchU commeniarUt iUusirata; Amsterdam, 
1085, in-12. 

D. QémeQt, MM. eurtmm, VI, aot. - Adduoff» toppU 
à JOeher, AUgnH. GUthrtêik'Uxletm. 

ciàBPAHi (Jos^h ), poète dramatique et mu- 
sicographe italien, né le 28 janvier 1762 à Vil- 
laibese, district de la Briansa, dans le Milanais; 
mort à Vienne en Autriche le 22 janvier 1825. 
Après avoir fait ses classes sous les jésuites à 
Milan , il Ait. envoyé à Pavie pour y étudier le 
droit n y passa quelques années, sans ja- 
mais ouvrir un livre de droit; il obtint ce- 
pendant le grade de docteur, « parce que, se- 
« Ion l'expression de son biogn9>he, tout le 
« monde l'obtient; et il ftit applaudi en soute- 
« nant sa thèse, parce que chacun trouve quel- 
« ques badauds qui l'applaudissent » H entra 
ensuite chez un avocat renommé à Milan, pour 
y foire son stag^; mais il en sortit bientôt, pour 
s'occuper depcKàsie et de musique. C'est de cette 
époqfie que datent ses premiers essais poétiques 
en dialecte milanais, dont plusieurs, notamment 
ses élégies sur ]& mort de Marie-Thérèse, forent 
trouvés assez remarquables par le poète Parinl 
pour que celui-ci lui adress&t, afin de l'encou- 
lager, des stances écrites dans le même dialecte. 
Bientôt après, il fit son entrée dans le monde 
dramatique par une comédie intitulée i Conti 
di Agliaie , et attribuée longtemps au P. Mo- 
lina, Tanteor en vogue à MOan. Cette comédie 
et ses antres drames (tarent joués au théâtre de 
Monza devant l'archiduc Ferdinand et sa femme, 
Marie-Béatrice d'Esté. En 1792, lors de la ré- 
volution française, fl devint ràlacteur de la 
gazette de Milan sous le nom à*il Veladino, et 
il rédigea de violents articles contre la révolu- 
tion. En 1796, lors de l'invasion française, il 
suivit son gouvernement à Vienne. Nommé cen- 
seur et directeur des théâtres de Venise, il de- 



vait, après la paix de Campo-Fonnio, relminier 
en Italie; mais une opfathahnie ônai û était af- 
fligé réclamant les soins de médedna expéri- 
mentés, il resta à Vienne, où il frit attaché comme 
poète au théâtre impérial. C'est dans ce temps 
qu'il se lia d'amitié avec le célèbre Haydn, dont 3 
a fait connaître la sublime musique à ses compa- 
triotes en traduisant le libretto allemand de ses 
oratorios en italien, de manière à faire cadrer 
entièrement le nouveau texte avec la mosiqne 
composée pour les originaux. Il a d'ailleurs fait 
la même chose pour quelques antres opéras 
français et allemands, et en général avec beau- 
coup d'habileté. En 1809, Ion de la noaveDe 
guerre de l'Autriche contre la France, il accom- 
pagna l'archiduc Jean pendant toute la campa- 
gne, dont il rédigea le compte-rendu exact, 
jour par jour. Biais, pour une raison inconnue, 
Carpani en détruisit lui-même le manuscrit 
après 1812. C'est dans cette même année que, 
voulant honorer la mémoire de son ami et pro- 
tecteur Haydn, il publia les Baydinee, lettres 
intéressantes, écrites d'un style pittoresque et 
élégant , touchant la vie et les oenvres de ce 
compositeur. Cet ouvrage fut la cause d'un 
scandale littéraire où Beyle (cooausonsle pseo- 
donyme de Stendhal) a joué unrôle assez équi- 
voque. Un certain Alexander-César Bombet 
avait copié, pendant un voyage en Italie, Von- 
vrage de Caîpani, et l'avait traduit en français. 
Beyle publia à sa place cette traduction, intitulée 
Lettres écrites de Vienne en Autriche sur 
Haydn, suivies de notes sur Mozart et Mé- 
tastase; Paris, 1814. Carpani cria au plagiat; 
alore Beyle fit, en 1817, paraître le même ou- 
vrage sous le nouveau titre : Ftes de Haydn, 
Mozart et Métastase , avec une préfoœ, où 
il prétend avoir modifié les emprunts foits à 
Curpani par ses notices, tirées de souicea alle- 
mandes. 

Carpani, qui depuis 1810 s'était définitive- 
ment fixé à Vienne, reprit sa place de poète 
dramatique du Théâtre-Impérial , et concoorut 
plus tard à la rédaction du Journal littéraire de 
Milan, qui compta parmi ses coUaborateors les 
plus graiides notabilités littéraires. Mais avec 
son caractère d'enUiousiaste exclusif, propre aB\ 
Italiens, il se trouva engagé dans quelques autres 
querelles littéraires. Ce fut d'abord en 1818, à 
propos d'un livre du Vénitien André M^er, qui, 
entraîné hora des bornes par sa défense de re- 
celé vénitienne de Tiziano, avait battu en lirèdie 
ridéalisme dans l'art, et en général toute l'école 
allemande de Sulxer, Mengs, etc. Caipanî n- 
posta, dans ses Mariages, ou Lettres sur r/mt- 
tation dans la peinture, à Mijer, et renoa^eU 
cette polémique, quelques années plustard, dans 
une discussion sur la musique de Rossini. M^ 
avait des préjugés aussi peu raisonnables contre 
cet illustre maestro que l'étaient ceux de Car- 
pani en sa faveur, résumés dans les Bossituiaxt. 
Le public se dégoûta à la fois de cette querelle, 



S25 

dans laqaeOe les deux adversaires firent trop 
▼otr l'absence de notions positives sur Fart mu- 
sical. Carpani avait d'ailleurs le caractère bon; 
car, après toutes les paroles acerbes échangées 
avec Majer, il lui légua en mourant son buste^ 
ouvrage de Canova. Ses opéras furent en grande 
partie mis en musique par les maîtres de cha- 
pelle les plus renommés du temps, tels que Paër, 
"Weigl, Psvesi, etc. Voici la liste de ses ouvra- 
ges : Sonnettif canzoni, apologhi , si in ita- 
liano corne in dialeito milanese , stampati a 
Milano, a. Venezib^ a Vienna; — i Conti d'A- 
glicUe, commedia; — Dio, salvi Francescol 
parafraH itaUana del eantico nazUmale te- 
desco in onore delV imperatore Franeesco 1, 
posta in musiea dalU Haydn; — Anuyre 
vince pregiudiziOf commedia, qui fut aussi 
traduite en allemand ; — la Camilla, dramma, 
mis en musique par Paêr; — V Uniforme, 
dramma , mis en musique par Weigl ; — il 
Miglior Dono, cantate pour Fempereur d'Autri- 
che, avec la musique de Wei^; ^ la Créa- 
zione, volgarizzamento dal tedesco, con le 
parole aceomodate alla célèbre musiea delV 
Haydn; — FAmore alla persiana, drame en 
deux actes; — la Vita del cane del P^U; 

— la Passione di N. S. G, C, avec la musique 
de Weigl ; — Lettera sul un quadro di ma- 
dama Lebrun; — Descrizione délie pitture 
délia cupola di S.-Celso in Milano; — la 
Scuola délia maldicenza, traduction libre 
d'une comédie anglaise de Sheridan ; — il Giu- 
dizio di Febo, cantate pour l'empereur d'Autri- 
che, avec la musique de Pavesi; — VIncontro, 
cantate, avec la musique de Gerace ; — Lettere 
di un Forestière; — VAllievo delV orsa, 
drame;— Spiegazione drammatica del mau- 
solée del Canova, per farciduchessa Cris- 
tina; — Pilade e Oreste, drame; — Vlndo- 
vinel, poème en dialecte milanais ; — Riccardo 
Cuor di leone, drame, traduit du français ; •— 
la Dote, id.; — Rinaldo d'AsH, id.; — to 
Zodowiska, id. ; — Raollo di Crequi, id. ; — 

*l*Ef/etto deir amore e del caso, id. ; —la 
Caravana del Cairo , id. ; — i Due Ragazzi 
Savojardi, id. ; — to Lezion d' on di, co- 
médie en dialecte milanais; — gli Antiquari 
di Palmira, drame bouffe; — Dissertazione 
intomo la maniera e lo stile manierato ; 

— la Concia desturbada, poème en trois 
chants, en dialecte milanais ; — Octaves mila- 
naises pour honorer le retour de leurs ma- 
Jestés impériales à mlan ; — la Bellezza^ 
poème; •— U Giuoco délie reti, poème; — 
Piano générale di tutte le pitture del pa- 
lazzo Serbelloni;—Sonettimilanesi in morte 
di MariorTeresa, impératrice; — la Figlia 
del Sole, drame imité de l'allemand, avec ad- 
dition d'un acte nouveau ; — V Alcade di Zalor 
mea, comédie traduite de Calderon; — Didone 
in America, drame bouffe; — Formosa, 
drame ; •— il Principe invisibile^ comédie ea 



CARPANI — CARPANO aî« 

quatre actes ; — le Haydine, otwero lettere in^ 
tomo alla vita e le opère del célèbre maestro 
Giuseppe Haydn ; Milan, 1812, in-S**; 2« édit., 
augmentée et revue; Padoue, 1823, in-8** ; -^ 
le Majeriane, owero lettere in confittazione 
délie f^nioni del cav. Majer, intorno alla 
imitazione pittorica e le opère di Tiziano; 
Milan, 1819, in-8*; — Lettere su i giardini di 
Monza; — i Bagni di Baden, sestines; ^ 
Sestine per le nozze di 5. E. il principe 
Auersperg con S, A. la principessa Lobko- 
Ufitz; — le Rossiniane, ossia lettere musico- 
teatrali, prinelpalemente sulla musiea del 
Rossini; Padoue , 1824 , in-8^. L'opuscule faiti- 
talé Lettera del pro/essore Giuseppe Carpani 
sulla musiea di Gioacc/Uno Rossini, Rome, 
1826, ^-8**, n'est qu'un extrait, fait par un ano- 
nyme, de quelques articles des Rossiniennes. 

Tlpaido, Bioç. degli ttal. Ulu$tH. - Fétb, BiograpMê 
génâraU dei Musteiau» 

CARPANI {Joseph), théologien et poète ita- 
lien, de l'ordre d^ Jésuites, né à Rome le 2 
mai 1683, mort dans la même ville vers 1765. 
n professa la rhétorique , la philosophie et la 
théologie au collège germanique de Rome. Ou- 
tre quelques ouvrages de tliéolog^e oubliés au- 
jourd'hui, on a de lui : sept tragédies en vers 
latins; Vienne, 1746; Rome, 1760; ~ de Jesu 
infante; Rome, 1747 : ce sont deux pièces la- 
tines publiées sous son nom académique, Tirro 
Ercopolita; — quelques poésies lathies, insérées 
dans la première partie de ÏArcadum carmina; 
Ibid., 1757. 

AtmaU letUrarj tFItaUa, - Miodose, BiH. roman. 

càrpahi (Goétono), compositeur italien , 
frère du précédent, mort à Rome eu 1780. Il fut 
maître de chapelle, et forma de nombreux élè- 
ves, dont plusieurs ont acquis une grande répu- 
tation en Italie. U a laissé en manuscrit beau- 
coup de compositions. 

Fétu, Biographie mUoeneOe des MuiMeni. 

CARPAHI ( Horace ), jurisconsulte italien, natif 
de Milan, vivait à Milan dans la première moitié 
du dix-septième siècle. Ses principaux ouvrages 
sont : Lucubrationes in statuta Mediolanen- 
sia; Francfort, 1600; — Leges et statuta du- 
c(Hus Mediolanensis, cum conimentariis ; Mi- 
lan, 1616 et 1646, m-fol. 

JOcbcr, Mlgen^ GeUhrî, Lexie, 

CARPANI ( Joseph), Jurisconsulte italien, vi- 
vait dans la pren^ère moitié du dix-septièrae 
siècle. Pendant quarante ans, il professa la légis- 
lation au collège de la Sapience, à Rome. Outra 
quelques ouvrages latins pe(i remarquables, on 
a de lui : Fasti delV Academka degV Intrec- 
cio/i; Rome, 1673. 

Mandose, Biblioth. Bomana, 

* CARPANO { Jacques-André), jurisconsulte, 
italien, né à Milan vers le milieu du seirième' 
siècle, mort en 1612, dans la même ville. Après 
avoir été, en 1575, admis dans le collège des ju- 
risconsultes de sa patrie, il remplit plusieurs em^ 



617 CARPAliO — 

plois daofl la magistnaire. Eafin, fl fut nommé 
sénateur, dignité qu'il ooiueiTa jusqu'à sa mort 
On a de lui : Responsa; — Allegatumes Ju- 
cales, insérées dans les recoeiU de jurisprodenoe 
publiés à Milan et à Pavîe. 

ArsreUU. BiU. MedioL 

•CARPABO (Pierre-Vincent), humaniste et 
orateur sacré itaUen, natif de Milan, vivait dans 
la première moitié du dix-septième siècle. D fut 
prêtre séculier et directeur du grand séminaire 
de Bresda, oà fl enseigna Téloquence sacrée et 
profane, (hi a de Id : de Batione scribendi 
ejHstolas Kholx priores; Bresda, 1613, in-lT ; 
— Oratio de publicis g^mniuiis Brixix res- 
titua»; ibid., 1615, m-V*', — Christus nos- 
çênsy Chriitus cireumeisuiy pœmata; Gènes, 

1625, in-4°; — deUa Forma cbe deve tenersi 
nelle Crie (sans date ni lien d'impression ) ; — 
Siogia sacra; — Laerynue de Christi Do- 
mini cruciatibm et nece, poema; — beaueonp 
de lettres latines dans les Spistolx Sanazarii, 
Sacci et FamesU; MOan, 1631, in-4*. 

ArgetoU, BM. MedicL 

CARrENTBE ( Jean), théologien an^ican, né 
dans le ComooaiÙes, mort en 1621, On a de lui : 
Sermons, Médilations, etc.; Londres^ 1586, 
1599 et 1606, in-4*' et m-8*. 

Wood, Âthênm Oxcniaues. 

CARPENTER ( Natfianaél), ministre et théo- 
logien anglican, né dans le Devonshire, mort à 
Dublin en 1635. Il M doyen de Téglise d'Ir- 
lande. On a de lui : Philosophia libéra triplici 
ejcercitationum décade proposita; Francfort, 
1621, in-8" ; Oxford, 1622, in-S" : il attaqua dans 
cet ouvrage la doctrine d'Aristote; — Geoçraphy 
delineated forth in two books, containing tke 
sphxrical and topieal parts thereqf; Oxford, 

1626, ln-4"; — Àrchitophel, or the picture of 
a vncked politician; Dublin, 1627, in-S**; Ox- 
fordf 1628, ln-4''. 

Rose, yew bioçraphteal Dtctionary. — Wtttc, Dia- 
rium bioçrapklcum. — Wood, Âthenm Oxoniauei. 

carpeutbe ( Richard), ministre et théolo- 
gien anglican, vivait dans la première moitié du 
dix-septième siècle, pe Cambridge, où il avait 
Aiit ses études, il passa sur le continent, reçut 
les ordres selon le rit romain, et fut, dit-on, reli- 
gieux bénédictin en Italie. Étant retourné en An- 
gleterre en qualité de missionnaire, il atjura le 
eatholidsroe, obtint une cure qu'il quitta bientôt 
pour se faire prédicateur forain, et abusa de ce 
ministère pour entretenir la scission entre le roi 
Charles V^ et le pariement. Sur la fin de sa vie, 
11 rentra dans le sein de l'Église romaine. On a de 
Carpenter : plusieurs sermons; Londres, 1612, 
1616 et 1623, in-4^ et in-8' ; — ^jppcrteiicc, his- 
tory anddivinity ; ibid., 1642, in-8° ; réimprimé 
sous le titre : the Downfal qf Antichrist ; ibid., 
. 1648 ; — <Ae per/ect tew; of God, being a ser- 
mon and no sermon , preached and yet not 
preached; 1652, in-S"; — Astrology proved 
harmless, useful, pious ; Londres, 1653, in^". 



CABPENTIER 

Wood, jftkêmat QwfaiiiW. 



— Eoae, New biograp^" 



GAEPBM^nE ou LBCAEPBHTIBE ( i 

JficAe/), ardiiteete français, né à Rome CE 1 709, 
mort en 1772. Il étudia la Mulpture, pas Tarciii- 
tectore ; il vint à Paris en 1 7 28, et, an talent se- 
tant développé, il devint, es 1755, membre de TA- 
eadémie royale d'architecinre, aicbileeie de l'Ar- 
senal, des domames et des fermes générales dn 
roi.Onpeiit dter, parmi les édifioea élevés fur ee 
architecte, ksscfaâteaoxde CouiteiBes, de la Ferte 
dans le Perche, de BallamviUiers; les hitimenti 
de rArseoal, les intérieurs de l'hôtel de Beavron. 
n fut chargé par le prince de Condé de contmoer 
le Palais-Bourhon, devenu aojoanl^hiii, apiès 
bien des changements politiques et i 
ques, le palais du ooips législatif, 
recommandable non-seulemeot par son talent, 
mais encore par une probité, une droitiire à toole 
épreuve, une âme forte, un grand 
ment, et une bieoftisanee f 



Le Bas, Dict ene^clap^diçuê de te Frmmet, m Fod- 
teoay, Dictionnaire des jirUsieê. — Eagicr, Mêmes AU- 
gemtinet Kenttler-Lexicom. 

CAEPEETIEE OU CEAEEEETIEE (JeOH), 

historiographe et généalogiste» natif d'Aheoon, 
près de Dooay; mort à Leyde en 1670. Il était 
religieux à Tabbaye Saint-Aubert de Cambrai, 
lorsqu'il t s'enfuit en Hollande avec une f«nine 
qu'il épousa peu de temps après. Il fut nosnmé 
historiographe de Leyde. On lui doit : Histoire 
de Cambrai et du Camlnrésis ; Leyde, 1664- 
1668, in^"", 4 parties, ouvrage rare et recher- 
ché; — tef Généalogies fies famélles nobles 
de Flandre, in-folio, ouvrage peu esitimé; — une 
traduction des voyages du Hollandais fiienboft. 
Le Bas, Diet. eneifei. de la Franee. — De Eare, BibUo- 
graphie instructive, »• iSas. - Ulong, Biblietk, àitlor. 
de la France, édlt. FoDtelle. — Foppens. BtUietk. Bel- 
gica. — LeffUy, Notice sur Carpentier, kisteno^rmpke 
du Cambrttisi Valenclenota» I8M, la-S«. 

* GAEPEMTI EE OU €■ A EPBHTIEE ( Irénéc), 

pseudonymed'un savant suisse du seiaième siède, 
de Godefriéd ou Fried (Irénée), et IWigjier 
(Charpentier). Voy. Wacnui (God^frmd). 

CAEPBNTIBE {Pierre), gouverneur hollan- 
dais, mort en 1659. Il devînt gouverneur de Ba- 
tavia en 1623, fit échouer une conspiration que 
des commis anglais et des soldats japonai»avaieflt 
formée contre les Hollandais, et rendit de grands 
services au commerce de sa patrie. A son retour 
en Hollande, il fut nommé ^lef de la eompagnie 
des Indes par la chambre d'Amsterdam. 

Biog, untv. (éd. belire). 

CAEPENTiEE {Pierre), célèbre antiquaire et 
paléographe français, de Tordre des Bénédktins 
de Saiat-Maur, né à Charleville le 2 février 1697, 
mort à Paris le 19 décembre 1767. Étant entn 
dans la congrégation de Saint-Maur, à Reims, ea 
1720, il s'occupait depuis cinq ans d'une nou- 
velle édition de Tertullien , lorsque dom Manr 
d'Aiitine, que les bénédictins de l'abbaye de 
Saint-Germain des Prés avaient chargé d'aoe 



829 



CARPENTIER 



830 



nouvelle éditioa du Glossaire de da Cânge, s'ad- 
joignit Carpenticr pour ce travail. Après un sé- 
jour de plusieurs aimées, il quitte Tabbaye de 
Saint-Germain des Prés à paris, où il ayait tra- 
vaillé avec d*Antine, dont on le soupçonne d'a- 
voir emporté les manuscrits, pour les mettre à 
profit plus tard. Carpentier fiit pourvu, en 1737, 
de la prévôté de Saint-Onésime de Donchery 
( Ardennes ), dépendante de la même congréga- 
tion, riche sinécure qu'il avait obtenue par Ten- 
tremisede l'abbé de Pomponne; mais il ne tarda 
pas à passer dans l'ordre de Cluny, h la ftiveur 
d'un induit de translation fondé sur des rootife 
d'inûrmité, induit pour lequel il eut un long pro- 
cès à soutenir. Après avoir feitson noviciat au 
prieuré de Saint-Pierre et deSaint-Panl d'Abbé- 
ville, et prononcé des vœux nouveaux en 1741, 
il Tut nommé aumônier de l'abbaye de Saint- 
Rambert en Bugey. Ses travaux littéraires exi- 
geant sa présence à Paris, il obtint de l'abbé de 
Yalori un bénévole pour être agrégé à l'abbaye 
de Saint-Pierre de Sauves, diocèse d'Alais. 
Par ce moyen il devint religieux de cette mai- 
son san^ y résider; et il vécut depuis à Paris, 
cultivant les lettres, fouillant dans les archives 
et les bibliothèques, et cultivant l'amitié de 
l'abbé de Yalori. En 1750, il accompagna à la 
cour de Vienne l'ambassadeur de France, de 
Guerclies. De retour à Paris après 1751, il con- 
tinua sa vie J'érudit jusqu'à sa mort, qui le 
surprit très-inopinément dans le collège de 
Bourgogne , où il s'était retiré. On a de hii : 
Glossarium ad Scriptores medix et injlmw 
latinitatis, auctore Carolo Dvfresne^ domino 
du Cange; editio nova, et locupletior et auc- 
tior, opéra et sttuiio monachorum ordinis 
S.'BenedUti et congreçatione S.-Mauri ; Pa- 
ris, 1733-1736, 6 vol. in-fol. (les lettres ABC 
sont de Nicolas Toustain et de le Pelletier; les 
lettres DEGJLNOQRT, de Maur d'Antine; 
toutes les autres, de Carpentier ) ; il en parut une 
nouvelle édition, sous le titre : Glossarium ad 
Scriptores , etc., cum additionibus Iselini ; 
accéda JHssertatio de impp. Constantin, 
numismatibus ; Bâle, 1762,. 6 vol. in-fol.; les 
dix planches de médailles manquent dans beau- 
coup d'exemplaires; ^Ues doivent se trouver 
dans le t. IV, à l'article Moneta, p. 912, 924, 
932, 940, 960, 965, 972, 981, 994 et 1020; — 
Avis aux gens de lettres qui voudront con- 
tribuer à la perfection du supplément au 
Glossaire de la moyenne et basse latinité, in- 
séré dans le Journal des Savants; avril 1737, 
p. 253 et 254 ; — Réponse à une lettre écrite 
par M..„. à M. Carpentier ^ sur un endroit 
qui demande d'être expliqué et rectifié^ dans 
le Mercure de France^ 1741 , p. 1567-1571 ; 
— Àlphabetum tironianum, compluribw Lu- 
dovici Pii chartiSf qux notis iisdem exarata 
sunt et hactenus ineditXf ad historiam etju- 
risdictionem cum ecclesiasticam , tum civi- 
lempertinentibus; Paris, 1747, in-fol.; et in- 



séré aussi dans le Recueil des Historiens de 
France , t. VI : cet ouvrage est cité avec élogp 
dans les Mémoires de Trévoux, février 1747, 
page 1423; — Lettres aux auteurs du Journal 
des Savants, etc., octobre 1751, p. 678-681, et 
mars 1756, p. 139-149 : ce sont des répliques 
dirigées contre dom Clémencet, Pré/ace de VArt 
de vérifiçr les dates, Paris, 1750, qui avait 
revendiqué d'avance pour d'Antine la paternité du 
supplément au Glossaire, et aussi contre Charles- 
François Toustain et Tassin, qui, dans le 2* vol., 
p. 205, 244 et 281 de leur Nouveau traité de 
diplomatique, Paris, 1755-1765, avaient des- 
siné un alphabet tironien, que Tassin môme avait 
passé sous silence dans son Histoire littéraire 
de la congrégation de Saint-Maur; 1750; — 
Glossarium novum ad Scriptores medii asvi 
cum latinos, tam gallicos, seu supplementum 
ad auctiorem Glossarii Cangianl editionem, 
Subditx sunt, ordine alphabetico, voces gai- 
licœ usu aut signiftcatu absoletx, gux in 
Glossario et in supplemento explicantur. 
Accedunt varii indices, prœcipue rerum extra 
ordinem alphabeticum positarum, vel quas 
ibi delitescere non autumaret lector, atque 
auctorum operumve emendatorum. His de* 
mum adjecta est Cangii dissertatio de ir^fe- 
rioris œvi aut imperii numismatibus, quam 
excipiunt emendationes typographies ad pos- 
tremam Glossarii editionem; Paris, 1766, 
4 vol. in-fol. : le quatrième volume, qui mérite 
une attention particulière comme entièrement 
neuf, contient un Qlossaire français qui a 673 
colonnes d'étendue, ensuite 13 tebles : r table des 
auteurs de la moyenne et basse latinité, com- 
posée par du Cangc, corrigée et augmentée par 
Carpentier; 2<» table des auteurs grecs cités dans 
le Glossaire; 3^ et 4** des auteurs imprimés qui 
ont écrit en langue vulgaire, français, italiens, 
anglais , etc. ; 5** des manuscrits latins consul- 
tés ; 6*^ des Actes et des Vies des Saints qui sont 
manuscrites; 7** des auteurs fï'ançais, manus- 
crits, en prose ; 8*^ des anciens poètes français et 
provençaux, manuscrits; 9* et 10" deux tables 
des registres, des cartulaires et des dépôts pu- 
blics et particuliers dont on a fait le dépouille- 
ment; ir et 12" des auteurs et des ouvrages 
dont on corrige le texte dans le Glossaire et le 
supplément; 13** une teble de tout ce qui y est 
traité hors de l'ordre alphabétique. Enfin on y 
trouve un errata des barbarismes de la dernière 
édition du Glossaire de du Cange. Adelung a 
donné de cet ouvrage un abrégé, sous ce titre : 
Glossarium manuale ad Scriptores medix et 
infimes latinitatis, ex magnis Glossariis Caroli 
Dufresne, domini du Cange, et Carpentarii, 
in compendium redactum, multisque verbis 
et dicendisformulisauetum; Halle, 1772-1783, 
6 vol. grand ln-8" ; — Préface à Pédition des 
Sentences morales de Publius Syrus et des 
Fables de Phèdre, par Vabbé le Mascrier; 
Paris , 1742, in-12. Carpentier avait lui-même 



Sâl 



CARPENTIER — CARPm 



8» 



foarni plasiears sentences morales, extraites 
soit de Publias Syrus, soit d*un manuscrit iné- 
dit de Cambrai du quatorzième siècle. L'édition 
de Tertullien, que Carpentier avait commeneée, 
n*a Jamais para. 
Abbé Boulllot, Biographie jirdeimaUé. — Tanin, Hist. 
ML de la cwortçatUm dé Saint'Maur, 

GARPENTiBE ( .... ), économiste français, né 
à Beaovais yen 1739, mort en 1778. On a de 
loi : Avantagea des inventaires des titres et 
papiers tant anciens que nouveofux; Paris, 
1760; iii-8'; — Observations particulières 
sur les nùtns anciens et modernes d'extrac- 
tion ou de grâce, avec un traité sur Vexpli- 
cation du blason; ibid., 1768, in-8*;'-- Am< 
et mémoire %nstruet\f sur les avantages des 
inventaires généraux des titres et papiers, 
etc.; iWd., 1768, in-12; — VArt de Varchiviste 
français , etc.; iWd., 1769, in-12; — Vlnspec- 
teur des fonds de terre, ou Bemarques histo- 
riques et chronologiques sur la matière de 
leur administration; ibid., 1771, in-12; — 
Ébauche des principes sûrs pour estimer exac- 
tement le revenu net dupn^riétakre des biens- 
fonds, et fixer ce que le cuUivatewr peut et 
doit en donner de ferme; Amsterdam ^ Paris, 
1776, in-8®; — la Clef de la Circulation, ou 
Mtouvement universel en/aveur de la circu- 
lation entre la liberté des possessions et celle 
du commerce; ibid., 1775, in-12. 

Qaérani, la France Uttéraire. 

GAErBRTiBE (....), grammairien françai», 
\ivait dans la seconde moitié du dix-huitième 
siècle. On a de lui : Banise et Balacin, ou la 
Constance récompensée, histoire indienne ; Lon- 
dres et Paru, 1773,hi-12; — Leçons de gram- 
maire, contenant les principes raisonnes de la 
langue et de Vorthographe, et une introduc- 
tion à Vétude de la langue latine; Paris, 1774, 
in.8o. _ Plan nouveau d^éducation pour for- 
mer des hommes instruits et des citoyens uti- 
les, etc.; ibid., 1775, in-8» ; — F Art de parler 
et d^écrire correctement, etc.; ibid., 1777, 
în-24 ; ibid., 1798, in.8*. 

Quérird, la France littéraire. 

GABPBSAifB (François), historien italien, 
né vers 1451, vivait encore en 1526. H fut prêtre 
de Parme, et secrétaire de Tévèque de cette viOc. 
On a de hii : Commentaria suorum temporum 
libris X comprehensa, àb anno circiter 1470 
ad annum 1526, en manuscrit. Le P. Mabillon 
Ta foît copier, et insérer dans D. Martenne et Du- 
rand : Amplissima collectio veterum seripto- 
rum et monumentorum, t Y, depuis la page 
1 186 jusqu'à la page 1246. 

Adelanff, sapplém. à Jftcber, jittgem.Geiehrt.-I.exieon. 

GARPi (Hugues de), dessinateur et graveur 
italien, né à Rome vers 1486, mort vers 1530. Il 
fut un des premiers qui exécutèrent, en Italie, 
des gravures sur trois planches. Plusieurs artis- 
tes adoptèrent cette manière. Carpi imagina aussi 
d'imprimer quelques-unes de ses estampes sur 



du papier gris, à l'effet de rendre les dairs plus 
marqués et plus brillants. Les Allemands ont re- 
vendiqué, non sans fondement, llnventioa de ce 
procédé, tap^ par les Italiens gravure au dair- 
obscor. Les prindpaux ouvrages de Carpi sont : 
David tranchant la tête à Goliath;— ie Mas- 
sacre des Innocents; — Ananias puni de 
mort; — Diogène assis devant son tonneau 

TIraboMbI, BUa, Modmu 

CAEPi (Jér&me), peintre et ardiitecle, néà 
Ferrare en 1501, mort vers 1569. Après avoir 
étudié dans sa patrie sous le Garofak), dont H 
avait commencé par être le valet, U alU à Bologiie 
à l'Age de vingt ans, et ne tarda pasà s'y Gûre 
connaître conmie peintre de portraits. Un petit 
taUeau du Corrége lui étant tombé sons les jeax, 
il se passionna pour la manière de œ maître, el 
s'empressa de copier toutes les pdntures «fu'il a 
laissées à Parme et à Modène. Il fit de mène 
pour les ouvrages du Parmîgianino , aoqnd il 
emprunta ses airs de tète , tout en leur donnant 
moins de grâce, mais phisde noblesse. De re- 
tour à Bologne, il exécuta quelques travaux, soit 
seul, soit en compagnie du Pupini. H revint en- 
suite dans sa patrie après une absence de neuf 
années, et y peignit quelques fresques, arec le 
Garofalo, aux OUvetains et àla Palazzina do 
duc Hercule II. Ce prince, qui à cette éqpoque 
s'occupait des embellissements du palab de Co- 
pario, demanda au Titien de hii faidiquer qoelqœ 
peintre capable de peindre dans une loge les 
principaux traitsdel'liistoirede la maisond'Este : 
le Titien, qui avait vu quelques peSntures do 
Carpi, désigna ce jeune artiste, qui dans la seule 
année 1534, et sans aide, mena à fin cette 
grande entreprise. De ce jour, les commandes lui 
arrivèrent en foule de toutes les parties de llta- 
lie; mais il ne put satisfaire qu'à un petit novn- 
bre, ayant été occupé par le duc de ferrare et 
par le pape Jules III à d'importants travaux 
d'architecture, art qu'il avait étudié soos Ga- 
lasso de Ferrare; aussi ses tableaux d'autel 
sontrils fort rares : les plus célèbres sont la Des- 
cenU du Saint-Esprit, à Saint-François delto- 
vigo; et un saint Antoine, à Santa-Maria dd 
Vado de Ferrare. On trouve aussi de lui on pe- 
tit nombre de tableaux de chevalet répartis daas 
les diverses guéries de l'Europe; le musée de . 
Dresde possède : Vénus et V Amour sîtrunecom- 
que traînée par deux cygnes. 

La manière du Carpi participe du style des 
quatre grands maîtres qu'il s'étut proposés pour 
modèles, le Titien, Raphaël, le Corrége, etk 
Parmîgianino. Ses compositions sont enridùe» 
d'architectures et de bas-reliefs peints a^ec le 
plus grand soin. K. B— n. 

Barrufaldl, riU de' ptttori FmraresL — Vssart ^'it 
— TIcoul, DiMUmario. 

CARPUf OU GÂEriHi (Jeon nu Piah), Top- 

geur italien, de l'ordre des Franciscains , né €& 
Italie vers 1220. Innocent IV l'envoya en lî» 
vers les princes mongols du nord-est, alin de 



fi83 ' 



CARPIN — CARPOCRATE 



834 



tâcher d'arrêter les progrès en Europe de ces 
redoutables conquérants. Garpin se dirigea par 
la Bohême, par la Silésie et laPologne, vers Kiow, 
alors capitale de la Russie; puis, gagnant les 
bords du Dnieper, où il rencontra les Mogols, 
il trayersa la Knmanie ( partie sud-est de la Rus- 
sie ), et suivit les bords de la mer Noire jusqu'au 
pays des Kaptschacs, occupé alors par Bâton- 
Khan. Ce cheT accueillit favorablement l'ambas- 
sade chrétienne, ainsi que plusieurs marchands 
d'Autriche, de Silésie et de Pologne, qui n'avaient 
pas craint de s'y joindre. les fit conduire à 
Karakherin, dans le pays des Khalkbos ( Monr 
gols jaunes ) , capitale des successeurs de Gen- 
gis-Khan. Curpin assista an kouriltti ou électicHi 
d'un nouvel empereur, et à l'investiture de ce 
prince dans la horde (tente) dorée. Le nouveau 
monarque, Coyooc-Khan, qui avait Tfaitention de 
porter la guerre en Europe, voulant cacher ses 
desseins à l'ambassadeur du pape, lerenvoya vers 
sa mère Toorakina. Carpin séjourna un mois à 
la cour mongole, sans pouvoir obtenir une au- 
dience particulière, et privé des choses les plus 
nécessaires à la vie. On lui ordonna de mettre 
par écrit le sujet pour lequel le pape l'envoyait, 
et, après lui avoir remis une réponse rédigée en 
mongol et en arabe, il obtint son congé. Coyouc- 
Khan se di^KMait à faire partir avec ce rdigieox 
des ambassadeurs pour le pape; mais Carpin 
l'en détourna, parce qu'alors ces sortes d'ambas- 
sadeurs n'étaient que des espions. Après avoir 
salué la princesse Tonrakina, qui lui donna quel- 
ques habits en peau de renard, Caipin se mit 
en route pour revenir en Europe, accompagné 
cette fois de négociants génois, pisans et véni- 
tiens, qu'A tronva» à son grand étonnement, tra- 
fiquant déjà dans ces contrées éloignées. Ce 
voyage s'eflèctua an miUett de toutes les rigueurs 
d'un hiver en Sibérie. Carpini eut donc beaucoup 
à soufTrir, afaisi que ses compagnons. Enfin il ar- 
riva sain et sanf à Kiow, « où le peuf^ se porta 
à sa rencontre,' en le félicitant comme un mort 
rappelé à la vie.' > Carpfai eut le mérite d'être le 
premier qui publia une relation vraisemblable sur 
les peuples mongols et leur paiys; seulement ce qu'il 
n'a pas vu lui-même demande à être contrôlé. U 
parait croire que les Chinois pratiquaient le chris- 
tianisme; il {Murle aussi du célèbre prince chré- 
tien si connu dans le moyen âge sous le nom de 
prêtre Jean; et il raconte à ce svget une histoire 
singulière : « Lorsque Djfaigiz-Khan, dit-il, eut 
terminé la conquête du Cathay ( Chine), il en- 
voya un de ses fils avec une armée dans llnde ; 
ce prince subjugua les peuples de là petite Inde, 
qui sont les noirs Sarrasins et portent aussi le 
nom d'Éthiopiens. H marcha ensuite contre les 
chrétiens qui habitent la grande Inde; et le roi 
de cette contrée, connu sous le nom de prêtre 
Jean , vint à leur rencontre à la tête de ses trou- 
pes. Ce prêtre Jean avait fait faire un certain 
nombre de statues creuses en cuivre, tontes 
remplies de matières inflammables , et les avait 
IfOUV. BIOGR. imrvBus. — T. vui. 



placées sur des chevaux, devant des hommes ar- 
més de soufflets pour attiser le feu; quand le 
combat s'engagea, ces statues , montées sur les 
chevaux, s'avancèrent au pas de charge contre 
les ennemis; les hommes qui se trouvaient der- 
rière mirent le feu aux combustibles, et soufflè- 
rent avec leurs soufflets; les Mongols et leurs 
chevaux fhrent aussitôt brûlés , et une épaisse 
fumée obscurcit l'atmosphère. Alors les Indiens 
tombèrent sur les Mongols , mis en déroute par 
cette guerre d'une nonveUe espèce, et ils en firent 
un grand carnage. » — Carpin , à son retour, 
se consacra à la prédication de l'Évangile en Bo- 
hême, en Hongrie, en I>anemark et en Norwége. 
Son voyage, dont on trouve un abrégé latin dans 
le SpeciUum fiistoricum de Vincent de Beau- 
vais, a été traduit en anglais par Haklnyt et 
Purchas, et inséré dans le recueil de Bergeron, 
faititulé Voyages faits principalement en Asie 
dans les douzième, treisième, quatorzième et 
quinzième siècles ^ par Benjamin de Tudèle, 
Carpin , Buàriquis, etc.; la Haye, 1729 ou 
1735, 2 vol. in-4^ A. de L. 

De Gatgoea, &ist. générale det Butu, III, ilS et tul- 
▼aalet. ^ Fabricios, Bibl. nud. «t ittf. wt. — Abel Ré- 
maut, Méwtoires sur les relations poUtiquêi def princes 
chrétiens avec les empereurs mongols (I8tt). — 'WlIlUm 
SmIUi, Collection choisie des vojfoçes ( Introduction ). 
I, 8S. -~ Loote Dubeiu, Tartarie, dins VOnivers pitto- 
resque, p. ttS. — ITATezac, Notice sur Carpin, etc. 

CARPiom (Giulio), peintre et graveur^ né à 
Venise, mort en 1611. U fut un des meilleurs 
élèves d'Alessandro Varotari, dit le Padouan^ 
n s'établit à Vicence, où il peignit surtout une 
foule de petits tableaux représentant des sujets 
fantastiques ou mythologiques , des sacrifices, 
des bacchanales, des danses d'enfants, etc. Dans 
ses compositions il déployait tant de douceur 
et de grâce, qu'il ne pouvait suffire aux com- 
mandes qui lui venaient de tontes parts. Il excel- 
lait aussi dans les portraits. La salle du conseil 
public de Vicence, et l'église des servîtes de 
Monte Berieo, conservent de ses ouvrages; il y 
a représenté plusieurs podestats avec leur suite, 
et il a joint à la vérité des portraits la beauté 
idéale d'une figure de la Vertu. Carpioni a gravé 
au burin et à l'eau-forte un grand nombre de 
planches, dont les principales sont plusieurs Ma-' 
doneSy Jésus au mont des Oliviers, la Ma- 
deleine pénitente, deux bacchantes, et les 
quatre éléments. 

Vers la fin de sa carrière, il alhi habiter Vé- 
rone, où il mourut, laissant on fils nommé Cario, 
qui se fit connaître comme peintre de portraits, 
maisqoifuttrès-mférieuràsonpère. E. B— n. 

Unzl, Storia pittorica. — Orlandt, jtbbecedario. — 
Tleoui, Diiionario. 

CÂBroGKATB, chef d'une société chrétienne 
gnostique, vivait au deuxième siècle, si fécond 
en théories de toute espèce sur la Divinité et 
ses attributs, sur l'homme et sa destinée : c'est . 
qu'alors Marc-Aurèle se mêlait aux débats des 
philosophes , et la rdigion chrétienne, an mi- 
lieu des controverses de tout genre qui en- 

27 



835 



GARPOGRATE 



88« 



tourèrent son berceaa , parvint, à l'aide de la li- 
berté de discussion, à précipiter le polythéisme 
dans une décadence rapide. Carpocrate naqoit 
à Alexandrie, d'une famille juire convertie an 
christianisme, à l'époqne où Tnjan défendait 
de poursuivre les chrétiens, qui ne se livraient 
pas à des attaques violentes contre la religion 
nationale. On oublie trop que les apôtres ont 
proclamé par la bouche, du plus grand d'entre 
eux, saint Paul (1), qu'il font qîu'il y ait des héré^ 
sies , et que les autres ont reconnu la liberté de 
discussion religieuse; si bien que le 4* évangile, 
rédigé par les disciples de Jean, a été publié 
contre les gnostiques. Tous ces écrits ont dû être 
fUts ou remaniés longtemps après la prise de 
Jérusalem. H ne fout donc pas juger les hérésiar- 
ques avec Tintolérance juive (2), ou avec celle 
des Épiphane et des Théodoret, écrivant après 
les édits de Théodose , mais avec la mansuétude 
de Clément d'Alexandrie, ne craignant pas de 
faire un grand éloge des gnostiques. Nous ne les 
connaissons que par la bouche de leurs adver- 
saires ; il est rare, dans les matières religieuses 
surtout, qu'on n'exagère pas beaucoup les consé- 
quences des doctrines que l'on combat, et qu'on 
ne calomnie pas les intentions de ses antago- 
nistes. Qui ne sait combien on a noirci les ariens, 
qui pourtant ontété presque les maîtres du monde 
chrétien, les albigeois, et surtout les protestants 
du seizième siècle? Ce qu'il faut flétrir toujours et 
partout, c'est l'immoralité, mais en reconnais- 
sant que souvent les réformateurs ont ignoré ou 
même détesté l'abus qu'ont fait leurs disciples de 
doctrines qu'ils croyaient utiles à l'humanité. Iré- 
née, le premier père latin, qui écrivait sous Éleu- 
thère vers l'an 180 de notre ère, reproche à Car- 
pocrate (3) d'avoir professé que « Jésus était un 
homme véritable, né de Joseph et de Marie, mais 
doué d'une âme ferme et pure, qui, après avoir 
été âevé dans les croyances juives, les avait dé- 
daignées et même rejetées avec mépris, et qui 
s'était par ses vertus élevé jusqu'à la Divinité, 
avec laquelle il était en communication. » Irénée 
ajoute, dans son latin barbare, mais souvent mu- 
tilé, des détails peu ûitelligibles sur la nature de 
ces communications (4). Puis il l'accuse (ô), lui 
et ses disciples, « de se livrer aux arts magiques, 
et de pratiquer les philtres, incantations, etc., 
pour dominer les princes et autres hommes 
puissants, et de blasphémer en fils de Satan con- 
tre fÉglise et les vrais chrétiens. Autre immora- 
lité : ils mènent une vie de luxe; ils pratiquent 
toutes sortes d'actions impies et irreligieuses, 
disant qu'elles ne sont bonnes on mauvaises que 
selon l'opinion humaine ; ils admettent la trans- 
migration des Âmes (6), et ils appliquent une pa- 

(1) I Cùrinth., 1, 1». — II Pierre, t, i« s, t. — Jeao, l, 
10.8-4». ~ Matt., Si, B, U. — Jude, S-l, 18. 
ii)Deutérfm„ IS. 6; 18, SO.— III Rois, 1840.— IV Rob, 10, S8. 
(9) 1, 15, p. s4Tft tBS, éd. SUeren. 18S8, | l. 
W Ibtd., I t. 

(B) f 8. 



rabote de Jéans-Chritt, relative à la roieoatre 
d'an adversaire dont il tent se défier sur la roate, 
et rasshnilent à Satan, l'ange déchu. » Cepeodant 
Irénée ne croit nuUement à ces aecnsatioia 
d'impiété (1) et d'iigastice qu'il répète; il pnse 
seulement que Carpocrate et son école prêtaient 
à Jésns une doctrine secrète quil ne réivâait 
qn'à ses apMres et à ses djAdples, et qu'eux-mê- 
mes ne devaient oommaniquer qn'aox personnes 
discrètes et dignes de confiance. Le knà de 
œtte doctrine était qu'on est sauvé par la foi et 
la charité , tandis qoe les bommes attachent l'o- 
pinion da bien et du mai à des actions indiflé- 
rentes par eUee-mémes. Enfin Irénée nous ^ 
prend (2) que « les disciples de Carpocrate, pour 
se reconnaître , se disaient une marque, na fer 
chaud, à l'oreille droite. Soos Anicet, pontife de 
Rome (de 1 57 à les), une femme nommée Marcel- 
lina vint dans cette capitale, et fit périr, par 
cette doctrine, beaucoup d'âmes. Us s'appelaient 
gnostiques, et portaient des iroages, peintes ou 
faites avec d'autres matériaux, de Jésus-Ctirist, 
selon le type dressé par ordre de PUate. Mais 
ils y mêlaient celles de Pythagore, de Platon et 
d'Aristote. » 

Clément d'Alexandrie, qui écrivait pea de 
temps après, vers l'an 200, mais qui devait 
mieux connaître Carpocrate, son compatriole, 
nous en parle avec plus de précision (3). U n'ac - 
cordait pas à Carpocrate l'honneur d'être un 
vrai gnoslique , ou adepte de la vraie science; car 
il lui reproche, ainsi qn'à son fils £piphane, sur 
la foi d'un livre »wr la Justice , publié par ce 
dernier et circuiant de son tempe, d'avoir prê- 
ché la communauté des femmes «t des bioia, ce 
qui avait jeté sur le nom chrétien un grand su- 
jet de calomnie, dément convient qoe Platon , 
dans sa République, aemble établir le même 
principe; mais il rettreint Topinion du philoso- 
phe athénien à cette seule pensée que les femmes 
non encore mariées peuvent être demandées par 
tons, ce qui ne vent pas dire qu'elles pmsaent 
être infidèles à leurs maris. Carpocrate est as- 
socié à la doctrine dn livre d'É^phane, parce 
qu'U fM l'instituteur de son fils, que le livre fat 
aussi son ouvrage ( ovYTP<^|uctK ), et que la 
secte prit le nom de carpocratienne. Elle ent un 
tel succès, que les Saméens de Cé|>haUénie âc^ 
vèrent un temple et entretinrent un culte en 
l'honneur d'Épiphane, leur oon^ntnote par sa 
n»ère (voy. l'article É^iphahe); et leor gnos^ 
dsme fut appelé monastique {yjamUxfi ). Dans 
ce livre de la Justice, on partait du primkpe qae 
J)ieu avait établi entre les hommes une certaine 
communauté fondée sur l'égalité, comme il avait 
établi au haut des cieux le soleii , antear du 
jour et père de la lumière, pour que tous en 
jouissent. Les hommes sont égaux , disaettt-ils; 
Dieu ne sépare pas le pauvre dn riche ni di 

(0 15. 
(t) 8 6. 

{Z)Str(m., 111,1,18. 



«37 



GÀRPOGRATB — GABFOy 



«SI 



prince, les Mges el les non sages, les mâles et 
les femelles, les libres et les esclaves. Mais, ob- 
jecte le sage Clément, cette égyilé absolve abais- 
serait l'homme à l'état des brutes. Les carpo- 
cratieas en concluaient que la justice, égale pour 
tous, était la même pour les mauvais que pour 
les bons ; que les hommes et les femmes étaient 
communs, parce que Dieu a créé aux mâles 
un besom de se reproduire, que la loi on la 
coutume ne peuvent abolir : à quoi Clément ré- 
pond que c'est le renversement de l'Évangile et 
même de la loi des Juifs, qui défendent de dési- 
rer la femme d'autrui, et qu^alnsi ces illustres 
carpocratiens déclaraient la guerre à Dieu. 

Il va jusqu'à leur imputer de se livrer dans 
leurs réunions, auxquelles il refuse le beau titre 
d'a^pes, à des accouplements semblables à 
celui des bétes et des chiens. Cette accusation 
est celle qu'on a portée contre les chrétiens de- 
vant les empereurs, et qu'on a renouvelée dans le 
moyen âge, même de nos jours, contre les Juifs. 
Si elle avait été vraie à l'égard de Carpocrate et 
d'Épiphane, comment les magistrats et les prin- 
cipaux citoyens de Samé en Cépballéuie au- 
raiont-ils fait la dépense d'un temple, et consa- 
cré un culte à la mémoire d'hommes aussi cor- 
rompus? Il est bien f&chi^nx que le livre de la 
Justice ait péri sous les lois de Théodose et de 
ses successeurs, et que Ton ne poisse plus s'as- 
surer du genre d'immoralité qu'il a pu renfer- 
mer. Nous n'avons pas d'autres témoignages ori- 
ginaux sur Carpocrate ; l'auteur des Philoso- 
phumena, récemment publiés (1), qu'il soit Caius 
ou Hippolyte, évêquede Portus, en Italie, ne fait 
qu'abréger (2) le récit d'Irénée, 

L'historien Eusèbe, au quatrième siècle, dit (3) 
que Carpocrate a été contemporain de BasiUde, 
originaux comme lui d'Alexandrie, et auteur de 
24 livres sur l'Évangile (vùy. BàsmoE); qu'il a 
été le chef et le fondateur de la secte des gnos- 
tiques , et qu'il a pratiqué les arts magiques 
de Simon (premier des hérétiques), non pas 
seulement en secret, mais en public. L'anti- 
quité tout entière a cru à leur efficacité; l'em- 
pereur Justinien, malgré son zèle pour le ca- 
tholicisme, en a été accusé, et il n'y a guère 
que deux siècles qu'on est désabusé de cette 
erreur. Eusèbe prétend ensuite que les carpo- 
cratiens enseignaient les choses les plus hon- 
teuses et pratiquaient le libertinage le plus obs- 
cène, ce qui avait conduit les païens à en accuser 
tous les chrétiens. Il félicite l'Église d'avoir 
triomphé de ces accusations, et en général de 
toutes les erreurs des hérésiarques. .L'évèque 
de Salamine en Chypre, Épiphane, qui a publié, 
deux siècles plus tard, un traité détaillé des 
hérésies, au nombre desquelles il commence par 
placer celles des stoïciens , des platoniciens , des 
pythagoriciens et ntème des esséniens, précur- 

<t) Millrr, 1851. 

(S) LIv. VII, § e. n« 32, fol. «32. 

(S) IV, 7, Hist. ecci. 



seors des chréttou , attribue à Niratos ta fon» 
dation du gnostidame; il n'assigne que le sqn 
tièoie MDg à Carpocrate, et fait passer Cérin- 
tbe, tbîon et Yaleatin après hd, quoiqu'ils lui 
soient antérieurs. Du reste, il ne fait que copier 
Irénée, en jutant que Carpocrate était Oé> 
pballénien, et que son fils était Alexandrin par 
sa mère; ce qui est précisément le contraire, 
ainsi que l'a remarqué Tbéodoret (1). On ne 
sait pas quand est mort Carpocrate; mais il est 
probable que c'est sous Maro-Aurèle , de 161 à 
180, puisque son flls, encore trè»>j«une, était 
presque contemponinde Clément d'Alexandrie. 

Bmébe. -^Silat Éptphuie. - TertoUlm. - lU. Dnpla, 
BM. 4m auUwn êeetéskut» — Mattcr, 4u GnottMsmt, 
t* éd., 1818. 

CARPOT {Jacques ) , théologien luthérien al- 
lemand, né è Goslar le 29 septembre 1699, mort 
à Weimar le 9 juin 1768. D étudia k Halle et à 
léna, où il fit, dès 1725, des cours publics de phi- 
losophie et de théologie. H y professa le système 
de Canz, qui consistait à appliquer les démons- 
trations mathématiques et philosophiques de 
Wolf aux dogmes chrétiens. Cette nouveauté 
introduite dans l'enseignement de la théologie 
souleva contre lui tout le corps académique, qui 
fit confisquer ses ouvrages. Carpov fut, en 

1736, forcé de quitter léna, et s'établit è Wei- 
mar, où il continua ses cours de théologie, car 
beaucoup d^étudiants dléna l'avaient suivi. En 

1737, il fut nommé sous-dffectem* du gym- 
nase de Weimar ; en 1742, professeur de matiié- 
matiques ; et enfin en 1745, directeur du même 
gymnase. H fut aussi élu membre de l'Académie 
de Berlin. Ses principaux ouvrages sont : Disp. 
de rationis stifficientis principio; léna, 1725, 
in-4*^; — Disp. de guxstione, utrum tellus 
sit machina f an animal? léna, 1725, in-4'*; 
— Disput. theol, 5. S. Trinitatis mysterium 
methodo demonstrativa sistens; léna, 1730, 
in-4<* ; écrit dirigé contre Polycarpe Leyser, qui 
avait déclaré la Trinité contrabie au bon sens. 
Les preuves mathématiques données par Carpov 
à l'appui delà Trinité furent examinées par Jean- 
Thomas Haupt : Grande der Vemunjt %ur 
Erlàuterung und zum Benveise des Geheim- 
nisses der heiligen Dreieinigkeit (Preuves ti- 
rées de la raison à l'appui de la Trinité) ; Ros- 
tock, 1752, in-4^ — Les trois ouvrages sui- 
vants se rattachent à la même controverse : 
Revelatum S, S. Trinitatis mysterium mé- 
thode demonstrativa propositum et aJb ob^ 
jectionibus variis vindicatum; léna, 1735, 
in-8*^; — Àni$nadversiones sitocinet» in Trac- 
tatum philasophicum de pluralitate perso- 
nanim in Deitate, ex solis ratUmis prindpUs 
demonstrata; léna, 1735 et 1737, in-8''; — 
Fortsetzung der Kurzen Anmerkungen ûber 
den Traktat : de plwralUaU persm.^ etc. (Suite 
des courtes notes sur le tratté de Plur,, etc.| 

I (OOvrw., m. 

27c 



M» 



CARPOV — CÀRPZOV 



840 



^ntre tange : Der phUa$ophisehe Religions' 
Spétter); — MeditcUio phUosophico-aitiea 
de perfectione Ungux , methodo sdentijica 
adamata ; léna, 1736, iii-8^ ; et édit. augmen- 
tée, 1743, m-4« ; — CammentaUo de imputa- 
4ione facH proprU et atieni^ speciatim vero 
peccati Adami in pasteroê , advenus Dan. 
Whitby, Anglum ; léna , 1736, iaS** ; -~ Œco- 
nomia saluOs iV. 7., seu theoiogiadogmatiea 
revelata, methodo scientifica adomata; léna, 
1737-65, 4to1. iii-4<';FraiicfortetLeipiig, 1737- 
1749, et RudoUtadt et Leipzig, 1761 ; — IHsp. 
de anima Christi hominis in se spectaia; léna, 

1737, in-4», et 2^ édit augmentée, soos le titre : 
Psychologiasacratissima, seu de anima Chris- 
ti, etc.; léna, 1740, in'4«; — Comm. de neganda 
anima Christiprssexistentia, vel secundapars 
PsychologisB socra/issima?; léna, 1740, in-4**; — 
JHsp. de staminé humanitatis Christi ad illus- 
trandam doctrinam de conceptione Christi ; 
léna, 1741-1743, in-4''; ^ Blementa théolo- 
gies naturalis a priori ; léna, 1742, in-4* ; — 
Pensées sur Vavantagede la grammaire uni- 
verselle; Weimar, 1744, in-4°; — Pr, de Jure 
Fidejussionis quam Galli appelUmt garan- 
tie; Weimar, 1745, iii-8*; — IllustrtUio apo- 
logeticapeccati in Sanetum Spiritum atqtiein' 
credulitatisfinalis;Wàmar, 1746-1750, in-4<>; 
— de Notione et Irremissibilitate peccati in 
Spiritum Sanetum ; léna, 1 750, in-4'* ;—de Ortu 
antmœ humanœ et Christi; léoa, 1751, in-8^ 

Adelung, supplément à Jocher, jéUçemeinM Gêlekrttn- 
Ijexicon. — Brech et Gniber, jtilgem. Bnejfdopmdie, 

«CAEPOY {Paul-Théodore), orientaliste et 
tliéologien luthérien aUemand, né en 1714 à Bola- 
chow, dans la Prusse polonaise ; mort le 27 mai 
1765 à Biitzow, en Meclilembourg. H étudia à 
Rostock, où il prit ses grades, et où il devint 
professeur d'bébreu et de théologie catéchétique 
en 1738. Il passa avec la même qualité, en 1700, 
à l'université nouvellement fondée de Bùtzow, 
où il resta jusqu'à sa mort. On a de lui : 
Ars ideam distinctam de voce Bebrxafor- 
mandi , sîve de criteriis nominum et verbo- 
rum lingtue hebrxx Commentatio; Rostock, 

1738, in-8* ; — Cinerum apud Hebrœos usus 
nuptialis, mœroris atque luctus TEx{jii^piov; 
Rostock, 1739, in-4'; -7- Christus Ecclesix 
sponsus et maritus, sive mediiatio gua em- 
blema Ulud in sacris frequentissimum ex 
Jure canonico Bébrœorum , speciatim officiis 
conjugum mutuis illustratur; Rostock , 1740, 
in-4*; — JHss, de Jejuniis sabbaticis et an- 
tiquitaie hebrxa; Ro8tt)ck, 1741, in-4*; — 
Averroes cum Arreis Avicenna'temere^non con- 
fundendus, dans les Nov. Miscellan. laps., 
V, 456 et suiv. 

AdeluiifT, sappléaent & iftebir, MlçeuMlnet Cehhrtm^ 
lAxiccn. — Knch et Grober, Mlgem. Enepclop. 

CARPZOY {Benoîf), jurisconsulte allemand , 
né dans la Marche de Brandebourg le 22 oc- 
tobre 1565, mort à Wittemberg en 1624. Devenu 



chanodier du comte de Blackembonig à Wittan- 
berg, il fiit appelé en 1599 à une diahre de 
droit dans la mémo ville, puis honoré du titre 
de chancelier et de eonseiller de Fâecteur de 
Saxe. On a délai plnslears ouvrages, sons le ti- 
tre généralde Disputationes Jwridkem. Carpoiv 
laissa dnq fils, tons jnrifleoosaltes on tliéologîens 



Witteo, Mtmiarimtkêoilogo vwm , MrteCBmiilor— ,cte 

— Freber, Tk/ÊCOnm Snklttoruwu 

GARPSOT (Benoit), jurisconsulte allemand, 
iils du précédent, né à Wittemberg le 27 mai 
1595, mort le 30 août 1666. H fût saocessivement 
professeur à Leipiig, conseiller au tribunal d'ap- 
pel de Dresde, puis conseiller privé dans la 
même viUe, et peut être regardé comme le pre- 
mier praticien de son époque. Il était religîeax, et 
avait lu cinquante-trois fois la Bible dans sa vie. 
Imbu des pr^ugés de son temps, il fat partisan 
trop déclaré de la torture et de la peine de 
mort ; mais il eût été plus juste de diriger contre 
l'époque où il a vécu les aocusatioBS que ses 
successeurs ont portées contre lui. Ses princi- 
paux ouvrages sont : de Capitulatione Ca:s(t 
rea, sive de lege regia Germanorum; Erfurt, 
1623, in-4*; Leipzig, 1640; — Pradica rerum 
criminalium; Wittemberg, 1635, in-foJ.;— . 
J>efinitiones forenses ad constitut. Saxon, ; 
Francfort, 1638; Leipzig, 1668, 1721, in-fol. 
Ces deux derniers ouvrages sont classiques, et 
ont eu la plus grande influence sur radministra- 
tion de la justice dans toute l'Allemagne. 

Freher, Theatrum BnuUtorvm, — Witle, Memohr 
theoloç., JurUeonsmtt., etc. — KromaTer, ProfframimM 
aeaO^mieum in HeMd. CarpMovU/uneni Lel^ilK. i^*^ 

CARPZOY (Auguste), diplomate alkmand, 
frère du précédent, né à Colditz en 1612 , mort 
à Cobourgen 1683. U fut chancelier ei président 
du consistoire à Cobourg en 1651, conseiller 
privé à Gotha en 1675, et assista anx négjocîa- 
tions du congrès de Westphalie. Son princtpai 
ouvrage est : Meditationes passionala, 

Slun. Commentatio de vUta et meriti» jtwm. Carpys 
vU i Gotbi, 1780. - SplUer Von Httlerberv, sap^iéiarat 
à VHittoire des grands hommes d'État, ou Hetatiim d* 
la vie et de la mort d!Aug, Carpzov ( en aUeaaad \ 
Coboarg, 1796. 

OLRVZOY (Conrad), jurisconsulte allemaod, 
fière du précédent, né à Wittemberg co 1593 , 
mort le 12 février 1658. H fut professeur de druU 
dans sa ville natale , chancelier et conseiller n- 
timede rarchevéque de Magdebourg. ,Ses prin- 
cipaux ouvrages sont : de RegeUihus ; — et 
Pace religiosa; — de Inofficioso Testamenio: 

— de InterdieUs; — de BxhsBredaiionibus ; 

— de Concubinatu; -< de I^furiis etfamwfn 
Ubellis, 

WlUe, IHanm blograplUeum. 

GAEPZOY (Christian), jurisconsulte aile- 
roand, frère du précédent, natif de Colditz, moit 
le 27 décembre 1642. H fut professeur de droit a 
Francfort-sur-l'Odcr. On a de lui : Disputait^* 
nés de Jure consuetudinario ; — de Servît»- 
tibus realibus; — de Mora; — de J>onat9^ 



841 



CARPZOV 



H47 



nibus ;— dé Principiis, aucCoriàus et auctori- 
tatibus legum humanarum. 

wttte, Diantm biographicum'. - Ucboer. Collée^ 
tion dtf médaUl M mÊorquabUi (en «llemaDd). 

GAErzoY {Jean-Bencifjy randen, théoloçen 
protestant, frère da préoédtnt, né à Rocbiltz 
le 27 juin 1607, mort le 27 novembre 1667. H 
professa la théologie à Leipzig. Ses principaux 
ouvrages sont : de Ninivitarum PœnUentia; 
Leipzig , 1640, in-4«; — irOroductio in theo- 
hgiamjudaicam. Il eut trois fils, qui se distin- 
gnèi'ent comme hd. 

Frehcr. Théotrum BrmdUorum, — Wltte, Memorim 
tkeologorwm, eie. — Krooiayer, Programma infumen 
Joann^Bmed, CarpMvU ; Leipzig, 16«7. 

CABFZOT (Jean-BenoU ), orientaliste etthéo- 
logien allemand, fils du précédent, né à Leipzig 
le 24 STril 1639, mort dans la même ville le 23 
mars 1699. H professa la théologie et la (langue 
hébraïque dans sa ville natale. Ses principaux 
ouvrages sont : Dissertatio de nummis Mosen 
Comutum exhibentUnu; Leipzig, 1659 , in-4'' ; 
— une traduction latine du traité de Maimonides 
sur les Jeûnes des Héifreux, avec le texte ; itnd., 
1 662, in-4<* ; — Anifnadversiones ad Schickardi 
jus reçium Hebrxorum; ibid., 1674, in-4*;— 
plusieurs traités sur des questions de philologie 
sacrée , dont on a publié une collection ; ibid., 
1699, m-^'. 

^cta Bruàitorum UMna. — joeher, AUgem, Gelêhv 
ieu'Leaeieon. - Cjprtan, Programma In future Joann.- 
Benod, Carpzoviif Leipzig, iSM. 

CAErzoY (FrédériC'BenoU), littérateor et 
philologue allemand, frère du précédent, né à 
Leipzig le 1*' janvier 1649, mort le 20 mars 
1699. Ses principaux ouvrages sont : une dis- 
sertation sur la prétendue p^iction de la nais- 
sance de J.-C. dans la 4* églogue de Virgile ; 
Leipzig, 1669 et 1700 ; — une édition des Amœ- 
nitates Juris de Bfénage; ibid., 1680; — une 
édition des Lettres politiques de Hubert Lan- 
guet; ibid., 1685. Carpzov eoncoomt à la rédac- 
tion des Acta Sruditorum. 

ChrItC Juncker, Epittotadêobitu Frid. Benêd. Carp- 
xovU.— JAcher, AUgem. Cetehrten'Lexicon.— Cyprian, 
Programma aeadomicum in Frid. Carpuwii funere ; 
Leipzig. 1699. 

CktLPXor {Samuel-BenoU) f tittérateur et 
théologien allemand, frère du pfécédent, né à 
Leipzig le 17 juin 1647, mort le 31 août 1707. 
Il fut professeur de belles-lettres. Son principal 
ouvrage e&UAnti^Masenius, seu Examen novm 
praxeos orthodoxam ftdem discemendi et 
amplectendiy a Jacobo Masenio proposUa. 
Cet ouvrage est dirigé contre le jésuite iMase- 
nius. 

Raoft. FUt de* Théologiens de VéUetorat de Saae. - 
jécta ErudUorum UMna, — Cjprian, Prograimna aco" 
demieum in Sam.-Bened. Carpzovii /mère; Dresde, 

1708. 

CARPZOT (/6an-J?enof^),- le jeune, fils de Sa- 
muel-Benoit, jurisooDSulteet historien allemand, 
né à Dresde en 1675, mort à Wittemberg en 1739. 
II. fut d'abord, en 1701, syndic à Zittau, ensuite 
conseiller de cour en commission extraordinaire; 



etenfin,depuis 1731,baillidu cerdedeWittenberg^ 
On a de lui : Analecta fastorum Zittavien^ 
sium, Oder historischer Schauplatz der Stadt 
Zittau ( Théâtre historique de la ville deZittau ); 
Zittau, 1716, in-fol.; — Neuerqf/neter Ehren- 
tempel merkwûrdiifer Antiquitatefn des Mark- 
grafthums Oberlausitz (Antiquités remarqua- 
bles du margraviat de la haute Lusace ) ; Leipzig, 

1719, in-fol. ;.— MemoriaHeidenreichiana , etc. 

Brsch et Gniber, AUgemeine Bneyclopœdie. 

CAERZOY (/ean-Go///o6), orientaliste et théo- 
logien luthérien allemand, frère du précédent, né à 
Dresde le 26 septembre 1679, mort à Lubeck le 
7 avril 1767 Après avoir étudié successivement 
à Wittenberg, Leipzig et Altdorf , il fut, en 1702, 
nommé aumtoier de l'ambassadeur de Saxe et de 
Pologne, quMl devait accompagner dans ses voya- 
ges en Angleterre et en Hollande, où il perfec- 
tionna ses connaissances dans les langues orien- 
tales. A son retour, en 1704, il frit nommé diacre 
à Altdresde, d'où il passa, en 1706, à l'église de 
Sainte-Croix à Neu-Dresde. En 1708, il fut ap- 
pelé à Leipzig comme diacre de l'église Saint- 
Thomas. Il y fit, en 1713, des cours publics sur 
les dogmes , lliomilétique, la théologie pastorale, 
les langues orientales, et les antiquités hébraï- 
ques. En 1719 eniin, il devint professeur titu- 
laire des langues orientales , place qu'il ne quitta 
qu'en 1730, pour accepter l'emploi de surinten- 
dant général et de premier pasteur de la cathé- 
drale de Lubeck. C'est là qu'il resta jusqu'à 
sa mort. Carpzov fut l'adversaire déclaré des 
frères moraves. Ses principaux ouvrages sont : 
DisputatUmes duae de veterum phUosopho- 
rum circa naturam Dei sententiis; Leipzig, 
1692, in-4*; — Disputationes de pluralitate 
personarum in uTia Dei essentia; Leipzig, 

1720, in-4^; — Introductio ad libros cano- 
nicos bibliorum Veteris Testamenti, etc. ; Leip- 
zig, 1721, 1731 et 1757, in-4'', ouvrage dans 
lequel ont été incorporées les dissertations ; Con- 
tra Joh, Tolandi Adeisidssmonem, et de eccle' 
sise Judaicœ prophetis in génère; — Oritica 
sacra Veteris Testamenti , pars /, circa tex- 
tumoriginalem^ TI circa Versiones, III circa 
pseudocriticam Guil. Whistoni sollicita ; Leip- 
zig, 1728, in-4*'. Il en a paru une traduction an- 
glaise sous le titre : A drfense of the hebrew 
Bible, vnth some remarks qf Moses Mar- 
ais ; London , 1729 , in-8*' ; — Prœfatio de va- 
riis lectionilms in codicibus biblicis Novi Tes- 
tamenti, prxmissa Justi Wesseli Rumpaei 
commentatione critica ad libros Novi Testa- 
menti in génère; Leipzig, 1730, in-4®; — 
BeligionS'Untersuchung der BohnUsch-und 
Mxhrischen Brader, von Anbeginn ihrer Go- 
m^ne bis au/ die gegenwàrtige Zeit, (Re- 
cherches tbéologiques et historiques ^ur les frères 
bohèmes et moraves, depuis leur origine jusqu'à 
ce jour ) ; Leipzig , 1 742, in-8* ; et en extrait, 1 744, 
in-S'' ; —Apparatus historico-criticus antiqui' 
tatumet codicis sacri et gentis hebrsçx, ubex^ 



S48 



CARPZOV — CAKR 



844 



rimis annotaiUmibus in Thonue Goodwini Mo- 
sen ei Aaronem ; Leipzig, 1748, grand iii-4*; on- 
Trage dans lequel ont été incorporées les disser- 
tations -/de Synagoga cum honore sepulta; 
JSlxemosinx Juddcorum ex antiquitate Ju- 
daica delineoctx, et Deus caliginis incola, ex 
philologiaetantiquitatesacrapropositus, etc.; 
-^Lûbechisches Kirchen handbuch, in sich hat- 
tend ekn Evangelienbuch, Pcusionsbtich, etc. 
(Manuel delituiî^e de l'église protestante de Lu- 
beck, contenant les Évan^es, la passion de J.-<?., 
le catéchisme , le cérémonial et les prières de bap- 
tême, d'ordination, de confession, etc. } ; Lubeck, 
1754, grand in-4'* ; — Der Singang glailbiger 
Christen durch den Tod in das Leben, tic. 
(le Passage des Trais chrétiens de la mort à la 
Tie); Leipzig et QuedUnburg, 1761, in-4*. 

AdelQDg, supplément à JOcher, jéUçem. Gelehrim- 
Lexicon. — Ench et Oraber, Mtçem. Bncffclopadie. 

CJLKPZOT (Auguste-Benoit), jurisconsulte 
allemand, fils de Jean-Benoit Tancien, né à 
Leipzig le 2 novembre 1644 , mort le 4 mars 
1708. Il professa le droit dans sa ville natale, 
et fut assesseur du consistoire et chanoine de 
Mersebourg. H a écrit un grand nombre de dis- 
sertations sur le droit civil. 

jécta Êruditorwn tatina^ — QÛnther, Coneiô fknebrti 
germaniea, etc.; Ldptiff, itn. 

CARPZOY (Jean-Benoit), hébraïsant alle- 
mand, fils de Jean-Benott le jeune, né à Leipzig 
le 21 novembre 1670, mort le 14aoûtl733.Ii pro- 
fessa la langue hébraïque, et fut ministre luthé- 
rien. 11 publia un ouvrage (de son père, intitulé 
CoUegium rabbinico-biblicum ; Leipzig, 1703, 
in-4'- On a encore de lui : Christian^ de Urim 
et Thumim Conjecturx ; — Viss. desepultura 
Josephi patriarchœ; — de Academia civitatis 
Abele. 

Jflclier, Àllgem. Gelehrien-Lexieùn, 

C4EPZOY (Christian-Benoit) , médecin al- 
lemand, frère du précédent, vivait à Leipzig au 
commencement du dix-huitième siècle. On a de 
lui : Dissertatio de medicis ab Ecclesia pro 
sanctis habitis; Leipzig, 1709, in-4''; — Dis- 
sertatio de fluoré albo; Wittemberg, 1711, 
in-4''; — Cattologia, das ist, Kurze Kat- 
zenhistorie, darin insgemein von den Ka- 
tzen, auch insonderheit von einer ungewohn- 
lichen Katzengeburt , sa zu Leipzig 1713 
geschehen, gàumdelt wird (Cattologia, ou 
courte Histoire des Chats , avec des détails sut 
une monstruosité de cette espèce née à Leipzig 
en 1713) ; Leipzig, 1716, in-8''. 

Biograph, médicale. 

GARPZOT (Jean-Benoit), littérateur et phi- 
lologue allemand , parent des précédents, né en 
1720 à Leipzig, mort le 28 avril 1803. Il professa 
la philosophie dans sa ville natale , et occupa 
une cliaire de littératare ancienne à Helmstasdt. 
On a de lui un grand nombre d'ouvrages en la- 
tin , dont les principaux sont : Philosophorum 
de quiète Deiplacita;Le\ia\^, 1740, ln-4'; — 



Observation* sur un paradoxe d^Artston de 
ChiOfdans JHogène Laérce; ibid., 1742, ni-8**; 
— Memdus «ive Mestius, Sinensium post Con- 
fucium philosophas opt, max.; ibid., 1743, 
in-S** ; — Observationes philologicx in PaUs- 
phatum. Muséum, Achillem Taiium; ibid., 
1743, in-8*; — Dissertation sur Antolyeus de 
Pitane; ibid., 1744, in-8<* ; — Lectionum Fia- 
vianarum strieturx; etc. ; ibid., 1748, in-8*; — 
Spécimen d'une nouvelle édition d'Ennape; 
ibid., 1748, m-4*; ^ Bxercitationes sacrai in 
S. Pauli epistolam ad Hebrgas; Helmstanit, 
1750, in-8'; — de Vita et scriptis Saxonis 
Grammatici; ibid., 1762, in-4«; — Dialogues 
des morts de Lucien, avec notes ; HelmstaBdt , 
1775, in-8'; — une édition de Mnsée; Ma^c- 
bourg, 1775, in-8*. 

Bncli et Gruber. jéU^em, EncfelopxdU, — Moicr, 
les Théologiens contempor. (en illemaiHl). 

GAEPZOT (Benoit-David), fils du précédent, 
tliéologien luthérien allemand, vivait à léna 
vers le milieu du dix-septième siècle. On a de 
lui : Dissertatio de pondjlcum Bebrxorum 
vestitu sacroi lena, 1655, in-4° , insérée aussi 
dans Jean-Benott Carpzov, Dissertationes Aca- 
demicx ; Leipzig, 1699, in-4*; et dans Ugolini 
Thèses , iom.m. Quant aux lettres de Carpzov 
conservées en manuscrit dans la bibliothèque 
de Raimond KrafT, on en a inséré quelques-unes 
dans Schelbom, AmcenUa^es literarix^ Ul, 
281 et suiv. 

Adeluiif , MppU à J«cbcr. ^Itgem. GelekrU-Uxie«m. 

GARE (John ) , poète et vojageur anglais, né 
en i 772 dans le comté de Devon, mort à Lon- 
dres le 17 juillet 1832. Il se voua d'abord à l'é- 
tude des lois ; mais sa faible santé TobUgea de 
voyager. On a de lui : the Fury o/ Discord , 
poème ; 1803, in-4*' ; -—the Stranger in France, 
a tour from Devonshire to Paris; 1803, 
in-4'; — the Sea-Side Hero, drame; 1804; — 
il northern summer; 1805; — the Stranga 
in Iréland; Londres, 1806, in-4^ ; — CaUdo- 
nian sketches, or a tour through Scotland in 
1807 ; — Descriptive Travels in the southem 
and eastern parts qfSpain and the Baleanc 
isles ; 1811. Quelques-uns des voyages de Can 
eurent un grand succès , grâce aux circonstan- 
ces. Il a aussi publié des articles dans VAnnual 
Beview, et un recueil de poésies en 1809, in4* 
et in-8''. 
Rose, New Mof. Dict. 

GAER ( Thomas ), écrivain ascétique ef pitgtre 
catholique anglais, né en 1599, mort le 31 
octobre 1674. Son véritable nom était Miles 
Pinckney. Après avoir été procureur du coUé^ 
anglais à Douay , où il avait fait ses études , îl 
vint à Paris , et y établit le monastère des An- 
gustines anglaises. On a de lui plusieurs ouvra^ 
en anglais et en latin , dont les principaux sont : 
Dotice^ pensées de Jésus et de Marie , 1065, 
in-8';— Pieto Parisiensis; Paris, 1666, in-6*. 
11 a traduit en anglais : le Traité de Vamour 
de Dieu, de saint François de Sales; Paris, 



«45 



CARR - CARRA-SAINT-CYR 



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1630, 2 Tol. in-S*"; *- le Gage de Vétemité^ 
de Camus , évâquede Belley ; ibid.» 1632, m-8°; 
— let Soliloques de Thomas à Kempis; ibid., 
1653, m-12; et quelques autres ouyrages du 
même genre. 

i Ftlltr, IHct, kUt, 

CÂBMX ( Jean-louU ), sayant et homme poli- 
tique français, né en 1743 à Pont-de-VeyIe en 
Bresse, mortle 31 octobre 1793. Ses parents, mal- 
gré leur peu de fortune, faisaient tous leurs efforts 
pour lui procurer une éducation honnête, lors- 
qu'un incident imprévu vint décider de son sort : 
il fut vaguement accusé d'un vol, et prit la fuite, 
moins, dit-on, pour se soustraire aux recherches 
(le la justice que pour échapper à la honte des 
soupçons qui planaient sur lui. Il se rendit d'a- 
bord en Allemagne, puis en Moldavie, où il en- 
tra au service de lliospodar. Après la mort de 
ce souverain, Carra revint ea France; et, par 
un singulier hasard , il trouva à se placer chez 
un prince de l'Église, le cardinal de Rohan. Plus 
lard, iecardinal de Brienne, qui l'avait connu chez 
l'archevêque de Strasbourg , lui accorda sa pro- 
tt>ction , et lut procura un emploi à la biblio- 
thèque du Roi; c'est, ditH>n, à ce dernier pré- 
lat qu'il dut l'idée de son Petit mot de réponse 
à la requête de H. de Calonne, Quoi qu'il en 
f^oit, Carra vit avec enthousiasme les premiers 
symptômes de la révolution, où il ne tarda pas 
ù jouer un rôle. Nommé'électeur du district des 
iMlIcs-Saiat-Thoraas, il provoqua l'établissement 
de la commune, celui de la garde bourgeoise, et, 
de concert avec Mercier, l'auteur du Tableau 
{le Paris f il fit paraître un journal sous le titre 
iV Annales patriotiques, A la tribune des Jaco- 
bins, il fut un des plus énergiques orateurs, et 
contribua à rendre populaire l'idée d'une décla- 
ration de guerre à l'empereur Léopold. Il fonda 
aussi le Journal de VÉtat et du Citoyen ^ 
dans lequel il développa les principes les plus 
dcmocratiques. Il fit partie du comité central 
<lc3 fédérés, et fut l'un des chefs de l'insur- 
rection du 10 août, dont il avait tracé le 
plan. Homme par deux départements à la con- 
vention nationale, il opta pour le département 
(le Saône-et-Loire, et siégea d'abord au côté gau- 
clic ; il dénonça les opérations du général Montes* 
qiiiou, qui, chargé d'occuper la Savoie, ne ter- 
minait pas la campagne aussi prornptement qu'on 
le désirait. Peu de temps après, il fut envoyé au 
camp de Ch&lons pour surveiller Dumouriez, et 
rendit compte à la convention des succès de Kel- 
lermann. A son retour, en noveird)re, il fut élu 
secrétaire, et proposa un projet de propagande 
révolutionnaire. Dans le procès de Louis XVI, 
il opma pour la mort, sans appel ni sursis. Mais 
il abandonna bientôt la Montagne pour s'unir aux 
girondins, et ne tarda pas à devenir suspect par 
F es liaisons avec Roland, qui l'avait établi gar- 
dien de la Bibliothèque nationale, et par ses 
relations avec le prince de Brunswick et avec 
Dumouriez. Dénoncé successivement par Bfarat, 



Robespierre et BentaboBe, il fut rappelé de 
Blois, où il était en mission, et compris au nom- 
bre des quarante-six députés accusés par Amar. 
Condamné à mort le 31 octobre 1793, il fut 
exécuté le lendemain. Ou a de lui : Odaùer, 
roman philosophique; la Haye (Bouillon), 
1772, in-8''; — Système de la Maison, ou le 
prophète philosophe ; Londres, 1773; Bouillon, 
1782, in-12 ; Paris, 1781, in-8% — SsprU de la 
morale et de la philosophie; la Haye (Paris), 

1777, in-12; — Essai particulier de politi- 
que^ dans lequel on propose un partage de 
la Turquie européenne; Constantinople (Pa- 
ris), 1777, in-8«; — Histoire de la Moldavie 
et de la Valachie, avec une dissertation sur 
l'état actuel de ces deux provinces; Paris, 

1778, m-12 ; nouvelle édition par de Baur, Neuf- 
cbàtel, 1781, kt-n : cet ouvrage peu étendu est 
en grande partie extrait de V Histoire de VBmr 
pire ottoman du prince Cantemir ; les détails 
originaux fournis par Carra sont incomplets et 
peu exacts; — Nouveaux Principes de Physi- 
que; Paris, 1782-1783, 4 vol. in-8<*; — Essai 
sur la nautique aérienne, contenant Vart de 
diriger les ballons aérostatiques à volonté, 
et d'accélérer leur course dans les plaines de 
l'air; ibid., 1784, in-8°;^ Examen physique 
du magnétisme animal ; Londres et Paris, 1 785, 
in-8'; — Histoire de l'ancienne Grèce, de ses 
colonies et de ses conquêtes , traduit de l'an- 
glais; Paris, 1787-1788, 6 vol. in-8*; — Dis- 
sert at ion élémentaire sur la nature de la 
lumière, de la chaleur, du feu et de l'électri- 
cité ; kmsierdam et Paris, 1787, in-8®; —l'An 
1787 : Précis de l'administration de la biblio- 
thèque du Roi sous M. Lenoir; Paris, 1787, 
in-8®; Liège, 1788, in-S*»; — M, de Calonne 
tout entier, tel qu^il s'est comporté dans l'ad- 
ministration des finances, dans son commis- 
sariat de Bretagne; Bruxelles, 1788, in-8°; — 
Cahier de la déclaration des droits du peu- 
ple, et contrai de la constitution de VÉtat; 
Paris, 1789, in-8'; — Projet de cahier pour 
le tiers état de la ville de Paris ; ibid., 1689, 
in-8«» ; — Considérations, recherches et obser- 
vations sur les états généraux; ibid., 1789, 
1790,in-8°; — Mémoires historiques et authen- 
tiques sur la Bastille; Londres et Paris, 1790, 
3 vol. in-8° ; — plusieurs pamphlets littéraires 
et politiques, 

Monitmtr'univ. — Umaraoe, Hist. des CirondiM, — 
Desp«?sarls, Siècles littéraires. — Quérard, la France 
Utteraire. — Le Ba», Oictitmnaire encyclopédique dB 
la France, — Petite Biographie eonvmti«nnelts. 

CARRA -sjilImt-€TB (Jean-François, comte), 
général français, né en 175% mort à Wailly-sur- 
Aisne (Aisne) le 5 janvier 1834. Il fit d'abord 
la guerre d'Amérique, comme ofBcier dans le 
régiment d'infanterie du Bourbonnais; puis, 
revenu en France, il trouva un puissant protec- 
teur dans le général Aubert du Bayet, qui avait 
autrefois servi dans le même régiment que lui. 
Élevé au grade de général de brigade (1794), il 



847 



GARRA-SAIMT-CYR — GAHRACEDS 



84^ 



alla rejoindre Tannée des Côtes-dn-Nord, que 
commandait Anbert du Bayet, et y resta jusqu'à' 
l'époque où ce dernier, nommé ambassadeur à 
Constantinople, l'emmena ayec le titre de secré- 
taire d'ambassade. Plus tard, après son mariage 
avecmadame yeuve Aubert du Bayet, Carra-Saint- 
Cyr rentra dans la carrière militaire. Il prit (noTem- 
bre 1795 ) la yille de Deux-Ponts, que le général 
Clairfait venait d'occuper ; s'empara d'Ettinghen; 
battit les Autrichiens (1800) sur les bords de la 
Magra; concourut puissamment à la victoire de 
Marengp par la prise de Castel-Ceriolo ; fit roitrer 
sous l'obéissance des Français la rille d'Arezzo, 
qui était derenue le centre de l'insurrection que 
l'Autriche fomentait en Toscane contre les Fran- 
çais; s'empara de Fribourg (1801), et contribua 
au gain de la bataille de Hohenliiiden. Général 
de division ( 27 août 1801), fl fut investi (1805) du 
commandement de l'armée d'occupation du 
royaume de Naples, où il fit 6,000 prisonniers 
lors de la retraite de l'archiduc Gharies, et se 
distingua à la bataille d'Eylau. Créé baron de 
l'empire en 1808, U fut tour à tour gouverneur 
de Dresde et des provinces illyriennes. Rappelé 
en 1813, il vint prendre le commandement de la 
33* division militaire, établie à Hambourg. Forcé, 
malgré plusieurs avantages remportés sur les 
Anglais, d'abandonner une position que menaçait 
un corps considérabie de troupes russes, cette 
retraite, que Carra-Saint-Cyr regardait comme 
opportune, ne fût pas approuvée par Napoléon, 
et le généra] tomba momentanément en disgrftce. 
Mais les services éclatants qu'A avait rendus, son 
courage, et plus encore Testime toute particu- 
lière que l'empereur faisait de ses talents mili- 
taires, lui firent confier (mars 1814) la défense des 
places de Bouchain, de Valenciennes et de Condé. 
Nommé par Louis XVm comte, et chevalier de 
Saint-Louis, il fbt admis à Iaretraitele4 septem- 
bre 1815. Gouverneur de la Guyane française, il 
remplit cette fonction de 1817 à 1819, et fut défi- 
nitivement admis à la retraite par ordonnance 
royale de 1824. Le nom de ce général est gravé 
sur l'arc de triomphe de l'Étoile. A. Sauzat. 

Mùnitêmr uni». — f^iet. dtt Framçais, t. V. — Ar- 
dUvei dé la Guerr9,-riet. et eonquitei, t. is, l», n, ts. 

GARftAGH (Jean-Tobie) , jurisconsulte alle- 
mand, né à Magdebourg le 1*"^ janvier 1702, mort, 
le 21 octobre 1775, à Halle. Il fit ses études à 
Halle, où U devint en 1738 professeur titulaire de 
droit, et (ht en 1753 nommé conseiller d'État prus- 
sien. En 1759, pendant la guerre de sept ans, il 
fut amené captif à Nuremberg, et on lui fit les 
plus magnifiques offres pour l'engager à quitter 
le service de Prusse. En- 1762 , il fut délivré par 
l'incursion des corps de Kleist en Franconie. En 
récompanse de son attachement à la Prusse, il fut 
en 1763 nommé recteur de l'université de Halle, 
dignité qu'il conserva jusqu'à sa mort. On a de 
lui un grand nombre de dissertations, dont on 
. certain nombre ont été réunies pour former di- 
vers recueils. Voici les principaux de ses écrits : 



Disp. inaug, qua exanUnatur Bracardiam 
vulgare : statuta ex jure eommuni esse inter^ 
pretanda; Halle, 1731, in-4o; seconde édition, 
1768, in-4*'; —Pr. de quadriennali vita res- 
tituHonis in integrum reipitblieœetScclesix, 
Halle, 1733, in-4<'; — de Imaginaria jEquitate 
probationispro evUandoperJurio ;Haiïe^ 1734, 
in-4*', et 1749, in-4<'; — de Confiietu iheoruA 
etpraxeis Juris ;Ha]le, 1736, in-4'» ;— de D^e- 
rentiis juris romani et germanici in mortis 
causa donatione; Halle, 1739, in-é**; — de 
PrtK^puis dif/erentiis juris romani et ger- 
manici in compensatione; Halle, 1739, in-4*;— 
de Differentiis juris romani et germaniâ ia 
beneficio separationis ; Halle, 1 740, in-4* ; — de 
J>{fferentiis juris romani et germanict inpecH- 
lio imprimés fUiorum familias; Halle, 1745, 
in-4* ; —de Differentiis juris romani et germa- 
nid in heredis institutione voluntaria ; Halle, 
1746, in-4®; — Disp. an aller eonjugum testa- 
mentorenuntiarepossiiunioniprolnsm ;HaUe, 
1750, in-4«; — de D{fferentHs juris romani 
et germanici heredis institutione neeessaha; 
Halle, 1751, in-4*> ; — Disp, de anatodsmo licUo 
etillicito:K9ae, 1755,in-4**, --Disp.demairi- 
monio ad benedicOonem sacerdotis incompe- 
tentis contracta; Halle, 1759, in-4''; ^Disp. 
quapactanon stricti juris, sed bonxfidei esse 
evinciiur; Halle, 1765, in-4'' ; — Betrachtung 
der Kraft der gemeinen Meinung in der 
Bechtsgeiahrtheit (Réfiexions sur la force de 
l'opinion publique en fait de droit), dans les Bat" 
lische Anseigem; 1766. — L'auteur a enfin réuni 
un certain nombre de programmes dans les Pro- 
grammata juridica; Halle, 1767, in-4*. 

Les autres ouvrages de Carrach ont été publiés 
par ses fils, soit du vivant de l'auteur, soit après 
sa mort; tels sont : FascictUus opuscuiorum et 
eontroversiarum de non usu juramenii per- 
horrescentisB adversus judicem; Halle, 1759, 
in^e ; ~ Eechtliche UrthHle undGutachte* 
in peinlichen Sachen (Avis et consultatioiis ju- 
ridiques dans des causes criminelles), publiés par 
sonbeau-filsH.-J.-O. Kônig; Halle, 1775, in-iol.; 

— Kurze Anweisung lum Proeess in Civil und 
Criminalsachen (Abrégé de la procédure d 
vile ^ criminelle), publié par le même ; Halle, 
1776, ni-4«. 

Adelung. suppL à JOcfaer, AUgem, CétehrteA-Lexwm*^ 

— Bneh etGruber, AUçtwi. Snegctoptedie. —Kônig, ^tc 
et éeriU de Jean-Tob. Carrach,- Halle, vm. 

cAmftACHB on GAEftACCi ( Augustin ) , célè- 
bre^peintre et graveur italien, né à Bologne le 16 
août 1557, mort àParme en 1601 ou 1605. H était 
fils d'un tailleur d'habits. Dès son jeune âge il ft 
fit remarquer par la finesse, la mobilité., la pé- 
nétration de son esprit, et son aptitude aux let- 
tres , aux sciences et aux arts. 11 entra d'abord 
en apprentissage chez un orfèvre; mais un pen- 
chant déterminé pour les arts du dessin l'ea- 
tratna vers la gravure et la peinture. Prosper Fon- 
tana et Bartolomeo Passerotti développèreot se» 



849 



CàRRACHE 



850 



prédeaseft fmùtés. Malheareasement l'incoos- 
' tance de 8oq caractère m loi pennit pas de se 
liTrer exclusîTenient on à la peintiire oa à la 
gravure, et d'arrtTer dans ron ou dans l'autre 
de ces arts an degré de perfection que lui pro- 
mettait son heureuse organisation. Jaloux des 
progrès extraordinaires de son frère Annibal , las 
des reproches de son père et des remontrances 
de Louis , il se mit à peindre de caprice, d'après 
les ouvrages des anciens maîtres, dont il n'ap- 
préhendait pas le Uàme, et dont il espérait s'^ 
proprier les beautés. Pids, abandonnant la pein- 
ture , il ne s'occupa plus que de gravure à Teau- 
forte et au burin. Après avoir séjourné quelque 
temps à Panne, il alla à Venise , où il reçutdes 
leçons de ComeOle Gort, célèbre graveur hol- 
landais, qui, jaloux d'un élève iniiiSment supé- 
rieur à lui sous le rapport du dessin, et qui me- 
naçait de le surpasser dans le maniement du 
burin, lui ferma bientôt son atelier. Mais U était 
trop tard : déjà Augustin passait pour le Maro- 
Antoine de l'époque. Rentré dans sa patrie, il re- 
prit le goût de la peinture, et l'émulation que 
lui donna la grande r^utation d'Annibal lui ftit 
cette fois profitable; son ardeur pour Tétude 
fut telle qu'il égala son frère, s'il ne lui devint 
pas supérieur. Dans l'académie de peinture ou- 
verte par les trois Carrache, Augustin était 
chargé des soins les plus laborieux de l'instmc» 
tion; pour chaque branche des études il avait 
rédigé des traités snccints qui servaient de base 
aux démonstrations et aux conférences. Entre 
les deux frères , dont les caractères étaient dia- 
métralement opposés , il régnait une telle mésin- 
telligence qn'on aurait pu les croire ennemis. 
Néanmoins ils ne pouvaient vivre l'un sans l'au- 
tre : aussi , brouillé avec Annibal et cessant de 
l'aider de ses conseils et de ses pinceaux dans 
les travaux de la galerie Famèse , Augustin se 
livra au plus vif chagrin, et alla près du duc de 
Parme terminer une existence qui lui paraissait 
insupportable. Il mourut dans un couvent de 
capucins , où il s'était retiré. Annibal, vivement 
affecté de la mort de son frère , voulut lui éle- 
ver un monument somptueux. Ses amis le pré- 
vinrent; mais il paya sa dette à la mémoire de 
son frère enae chargeant de l'éducation et de la 
fortune d'un, enfant naturel qu'il laissait. 

Parmi les tableaux qui ont illustré le nom 
d'Augustin Carrache, on signale la Commu- 
nion de saint Jérôme, que possède le Louvre, 
et dont le Dommiquin s'appropria phis tard la 
pensée dans le tableau qui passe pour l'une des 
merveilles de l'art; — une Assomption de la 
Vierge pour l'église San-Salvator, à Bologne. 
Dans la galerie Famèse , peinte par Annibal , les 
fhbles de Céphale et de Galaiée sont, dit-on, 
l'ouvrage d'Augustin. [M. Sover, dans VEnc, 
des g. du m. ] 

f .anzl , Storia pittor. — De Plies, jibréçe de la vie des 
Phitres. — D'ArgenvUIc, f to» des Peintres» - Bryan, 
Vict. of Pointers antf Engravert, 



CABEAGHB OU CA&EAca (AnnïboJ), pein- 
tre italien, frère du précédent, né à Bologne en 
15«0, mort à Rome en 1609. Il est le plus 
jeune, le plus célèbre des trois chefs de l'Aca- 
démie de Bologne , oehii dont le nom a retenti 
dans toute l'Europe, et qui, conmie Raphaël, 
semble refléter à lui seul toutes les perfections 
de la peinture. Il commença par aider son père 
dans la profession de tailleur d'habits. Son aver* 
sion pour l'étude (fl iq>prit seulement} à lire et à 
écrire) ne permettait pas de concevoir sur son 
compte de hautes espérances, et cependant un 
sentiment Ultérieur l'appelait hors de la sphère 
dans laquelle il était né. Son père, qui s'en aper- 
çut, le plaça chez un orfèvre, et chargea Louis 
Camche de lui enseigner le dessin. Cette dr- 
oonstance décida du sort d'Annibal. A peme eut- 
il manié le crayon, qu'il donna des preuves d'ap- 
titude si surprenantes pour les arts que Louis le 
prit chez lui, pourvut à tous ses besoins, et, par 
ses conseils et ses exemples, le mit en peu de 
temps en état de l'aider dans ses travaux. Il fit 
plus, il lui procura des moyens de voyager. A 
Panne, les taUeaox du Ck>rTége lui révélèrent 
des secrets que Louis n'avait pu pénétrer ; à Ve- 
nise, il se lia avec le Tintoret et Paul Véronèse, 
étu^ les ouvrages des coloristes de cette bril- 
lante école, et ne laissa échapper aucune occa- 
sion de s'mstmire. Revenu dans sa patrie riche 
d'études et l'esprit fortifié par les plus mûres mé- 
ditations, il exdta l'admiration de Louis, qui ne 
dédaigna pas de devenir le disciple de son ancien 
élève. Augustin en agit autrement : honteux, 
humilié de se voir surpassé par son frère, il jeta 
ses pinceaux et reprit aon burin. Dans leur nou- 
velle manière, Annibal et Louis exécutèrent des 
ouvrages du goftt le plus riche et de la plus belle 
exécution, où brillaient un dessin aussi mâle que 
correct, une composition aussi riche que bien or- 
donnée, et non moms admirables par la noblesse 
et la vérité de l'expression que par l'entente des 
couleurs. Ces chefs-d'œuvre furent dénigrés im- 
pitoyablement par les peintres de Bologne, et 
les clameurs furent telles, que Louis crut s'être 
égaie. Annibal, sur de lui-même , ne se laissa 
pas intimider, rassura son cousin, et finit par 
triompher de ses détracteurs. 

Louis ayant chargé Annibal de peindre à sa 
place la galerie Famèse, il partit accompagné 
de plusieurs de ses élèves, et, sans s'inquiéter 
du prix qu'on mettrait à ses travaux, se mit à 
Fceuvre. H consacra huit années à cette immense 
entreprise, que le Poussin considérait comme une 
des mervdiles de l'art. H faut convenir toutefois 
que ce qui tient à la poétique de l'art n'est pas 
du fait.d'Anpibal, mais du prélat Agucchi et d'Au- 
gustin Carrache, qui tous deux l'aidèrent de 
leurs conseils. Une gratification de 500 écus d'or 
(environ 5,000 fr.) fut tout ce que le cardinal 
crut devoir offrir au peintre, pour lui témoigner 
sa satisiaction d'an travail qui excitait l'admira- 
tion générale, et pendant le cours duquel il n'a* 



851 



GARRAGEnS 



m 



vait toaefaé qu'oïl tnitemeiit de 10 écot par niois. 
HumiJië dans son art (car Annibal, comme Au- 
gustio et Louis, était fort déûntéressé) , cet ar^ 
tisteue toucha plus sea pinceaux qu'avec répo- 
gnanee, et plus d'une foia il lui arriva de lea bri- 
aer de dépit Une ooire mélaoeotie s'empara de 
aon esprit; vainemeut il fit le voyage de Maples 
pour se distraire : il revint à Rome tout ausai 
chagrin qu'tt en était parti. H mourut peu après, 
comme Raphaël, à la suite d'excès dont les mé- 
dedna ne surent pas prévenir les effets fâcheux. 
8on corps (ut porté dans la Rotonde, à oOté de 
celui da peintre dlJrbln, près duquel il avait dé- 
siré être mhumé. On lui fit des obsèques magni- 
fiques, auxquelles assistèrent les plus grands 
seigneurs de Rome, et cette foule d'élèves qui 
devaient tant à sa libéralité. 

Simple dans ses moeurs et dans ses vêtements, 
ennemi du faste et fuyant la société, dont les con- 
venances le gênaient, il s'adonna tout à son art, 
dont le positif l'occupa f^us que la poétique. Si 
l'on analyse ses productions, on est frappé de 
la grandeur du style et de la correction du des- 
sin, de la vigueur et de la facilité du pinceau, 
souvent même de la vérité du coloris qui les dis- 
tingueni ^ mais on est forcé de reconnaître que 
la nature ne s'y montre pas sous un aspect assez 
naïf, assez varié, et que^pour s'être trop occupé 
du soin de l'ennoblir, il a fini par rester finoid de- 
vant elle; de là vient sans doute que ses ou* 
vrages causent plus d'admiration et de surprise 
qu'ils ne touchent l'esprit et le cœur. L'icuvre 
d'Annibal est considérable; il n'est pas une ga- 
lerie en Europe qui ne possède un grand nombre 
de ses productions. Les plus célèbres sont : à 
Paris, une Nativité , un Christ mort sur tes 
gen&ux de la Vierge, l'un de ses derniers ou- 
vrages; une Résurrection, qu'il a signée de son 
nom avec l'année 1693; un Martyre de saint 
Etienne, et plusieurs paysages admirables; à 
l'Ermitage de Samt>Pétersbourg, le Christ en 
jardinier, après sa résurrection; au Belvédère 
de Vienne, le Christ et la Samaritaine, le 
Christ mort sur les genoux de la Vierge, sou- 
tenue par deux anges; à Dresde, une Assomp^ 
tion de la Vierge, un saint Matthieu, VAu- 
mène de saint Roch; à Munich, le Massacre 
des Innocents; à Florence, une Bacchante et 
un Satyre ; à Naples, uneiH^^^. [M. Soyer, dans 
r^nc. des g. du m.] 

Lanzt. JCor. pWtor. - D'Argentine, Fiêt en Peintres. 

— Bryan, Diet.ctf Paint, and fin^rav. — Pilkloton, Diet. 
af Pointers. — De Pilet, Jbrégé de la vie des Peintres. 

— Nagler. Neues Allgem. KUnsUer-Lexicon. — Malva- 
8la, FiU de' Pitt. BologneH, etc. 

CARRACBE ( François ) , peintre italien , 
frère d'Augustm et d'Annibal, né en 1595, mort 
à Rome en 1622. U est plus connu par son in- 
gratitude envers ses parents que par son mérite 
comme peintre. Il eut la présomption et la bas- 
sesse d'élever une école auprès de celle de Louis, 
son cousin et son maître , et de placer au-dessus 
de la porte cette inscription : C'est ici la vraie 



académie des Carraehê. Cette rodomontade 
n'ayant pas réussi, il alla à Rome, ou il fiait 
ses jours à l'hôpital [ Sne. des g, du m.]. 

HâlvaslA, f'Ua d^PWor. ÊMâgnaH. - FtoiUlo . HHU 

de la Peint, 

CARAAGHB (àHtoine)^ peintre italien, fil^ 
naturel d'Augu^, né à Venise en 1&83, mort à 
Rome en 1618. Gr&ce aux soins de son onde 
Annibal, il acquit un talent qui lui promettait, s'fl 
eût vécu , la supériorité sur tous les membres ds 
sa famille; aoo tableau du Déluge, au musée da 
Louvre , en fidt foi. 

D*ArgenfUl«, riês dee PeMrêê. — Brtan . Dkt. ^ 
Pointers and Engr. 

GABRAGHB (Louis), peintre italien , COQ- 
sm germain d'AugustiB rt d'Annibal, et de 
quelques années leur aine, né à Bologne eo 15àâ, 
mort dans la même ville en 1619. Son père 
était boucher; son premier maître, le Fontana, 
ne lui reconnaissant point les dispositions qui 
font un peintre , lui conseilla de choisir une au- 
tre profession. A Venise, le Tintoret lui tint te 
même langage; mais, loin de se décourager, 
Louis n'en fut que plus déterminé à suivre soo 
penchant; il ne demanda phis d'avis qu'à soo 
génie et aux (ouvrages des grands maîtres. U 
étudia à Venise le Titien et Paul Véronèse; à 
Florence, André del Sarto et le Passignano ; à 
Mantoue, Jules Romain; à Parme,leMaxzuoliet 
surtout le Gorrége, pour lequel il eut une prédi- 
lection qui a influé sur les ouvragea de toute sa 
vie. De retour à Bologne, ses tableanx excitè- 
rent l'admiration des uns, l'envie des autres; 
mais bientôt son mérite fut assez géBénOemeat 
reconnu pour qu'il pût tenter avec SQCoàs de por- 
ter aux maniéristes le dernier, coup ea ouvrant 
à Bologne une académie de peinture. Louis 
Garrache n'était point assez présomptueux pour 
croire qu'à lui srâl il pourrait aiocomphr le grand 
oeuvre qu'il méditait; il sentit qu'il avait besoin 
de se créer un parti puissant dans la iennes&e 
de Bologne. Il tourna d'abord les yeux vers sa 
famille : Paul, son frère , cultivait la peintnre, 
mais il était dépourvu de génie, et n'était propre 
qu'à faire un copiste; il trouva ee qu'il cherchait 
dans Augustin et Annibal : tous deux avaient de» 
dispositions prodigieuses; mais le caractère des 
deux frères était si différent , si difficile à aooor 
der, que Louis ne put conserver ensemble ses 
cousins dans son atelier. 11 confia Angostin à 
Fontana , dont l'assurance et la facilité poovaieiit 
vaincre la modeste timidité du jeune homme, rt 
garda près de lui Annibal , qu'il astreignit à mé- 
diter profondément ses ouvrages, et à leur consa- 
crer plus de temps qu'il ne convenait à son im- 
patiente vivacité de leur en donner. Les soins (V 
Louis eurent tout le succès quil s'en étmt pro- 
mis : ses deux cousins parvinrent en peu H»- 
temps à produire des ouvrages remarqnable^w 
Un voyage qu'ils firent à Parme , à Venise et 
dans d'autres, parties de l'Italie acheva de les 
rendreaptes à l'exécution du grand projet de Loeis» 



^58 



GARRÀGHE — GARRANZA. 



854 



G'e^t aloTt qne s'oorrit, dans la maiflon même 
des Camche, cette académie de peinture, la 
gloire de Bologne, qnlls appetèrent dêgrinoomr 
minati (dea Acheminés), où oea trois artiatea, 
avec on lèle sans bornes , enseignèrent tout ce 
que de longues études et une grande pratique 
leur avaient appris. L'envie et la médiocrité ne 
leur ménagèrent pas les sarcasmes; maia ils fini- 
rent par réîduire leurs ennemis au silence. 

Iioois ne cessa d'être le chef, Tême de l'éoole; 
rien ne s'y feisalt que de aon avis, et ses Juge- 
ments étaient considérés comme des oracles. Ap- 
pelé à Florence pour peindre la galerie Famèse, 
il préféra rester au milieu de ses élèves, et en- 
voyer Annihal à sa place. Éloigné de ses deux 
cousins, Louis montra qu'il savait se suffire à 
lui-même; eux , au contraire, eurent constam- 
inent besoin de ses conseils. Annibal , craignant 
de s'être trompé dans le parti pris pour la déco- 
ration de la 0ilerie Famèse , ne voulut pas pour- 
suivre ses travaux sans connaître l'opinion de 
Louis , et celui-ci fit exprès le Toyage de Rome 
pour l'applaudir et l'engager à persévérer. Après 
nue absence de quelques semaines, Louis revint 
dans sa patrie, où il ne cessa d'être chéri et ad* 
miré. H mourut, laissant peu de fortune. Louis 
Carrache joignait an caractère le plus doux, le 
plus obligeant, beaucoup d*a&prit et d'instruo* 
tion. Extrêmement attaché à ses disciples, il les 
aidait volontiers dans leurs travaux. Il produisit 
un très-grand nombre d'ouvrages, dont les der- 
niers ne sont pas moins estimés que ceux de sa 
jeunesse. Reynolds recomipande particulière- 
ment à l'étude des élèves un scànt François au 
milieu de ses moines, la Transfiguration, la 
JSoîssance de saint Jean-Baptiste, la Voca- 
tion de saànt Matthieu, les fresques du palais 
Zam{Heri ; ajoutons-y la Translation du corps 
de la Vierge, l'une des dernières et des meil* 
leures productions de son pinceau. [ JBnc, des 
g, du m,] 
MalvMla , riU éi PiUori BologtuiL 
CARRAiM»Ri (Joachim), médecin italien, 
né à Prato le 7 juin 1758, mort en novembre 
1818. n professa d'abord la philosophie au sé- 
minaire de Pistoie. Des discussions s'étant éle- 
vées entre l'évêque de Pistoie et son clergé, il 
revint dans sa ville natale , où il s'occupa d'a- 
griculture et de physique, sans négliger la pra^ 
tique de la médecine. Carradori fut un partisan 
déclaré de la vaccine,' et la propagea dans- sa pa- 
trie. On a de lui : la Teoria del CaUtre; Flo- 
rence, 1789, 2 vol. in-12; — Lettera sopra 
Velettricità animale; ibid., 1793; — Lettera 
sopra la virtù antiodontalgica di piit in- 
setti; Prato, 1793; — Memonasullatras/or- 
mazione del nostoc in tremella verrucosa, 
in lichen fasdcularis, e in lichen rupestris; 
îbid., 1797, in-8»; — ZcWera su varie tras/or- 
mazioni délia tremella innostoc, e di aleune 
altre crittogame, e sulla loro riproduzione ; 
Florence, 1798,in-8''; — Istoria delV epizootia 



hwina ehe regnà nel 1800 nella eampagna 
del vicariato di Prato; ibid., 1801 , in-8«; — 
delta Fertilità délia terra; ibid., 1803, in-8«; 
""Istoria del galvanistnoin Italia, ossia délia 
eontesafiraVolta e Galvanirieovata dafatti 
êsposH dori due partiH; ibid., 1817, in-S"; -- 
Lettera al sig, dott. Giaeomo Tommasini, 
profBssor di eUnica nelV università di Bo- 
logna , sulla febre etmtagieta di quesf anno 
1817; Prato, 1817, in-8^ Carradori est encore 
auteur d'un grand nombre d'articlea insérés dans 
les journaux de Milan et de Pavie, et dans la 
Bibliothèque Britannique, 
npàlâo, BioçrapMad«gUItaUaiUiUustri,t VI. 

GARRAiiZA {Barthélémy de), prélat et 
théologien espagnol, né en 1503 à Miranda, dans 
la Navarre; mort le 2 mai 1576. Sa réputation 
comme professeur de théologie devint si bril- 
lante, qu'on venait de toutes les parties de l'Es- 
pagne à Valladolid pour l'entendre; en 1546, 
Charles-Quint l'envoya au concile de Trente, et 
la conduite qu'il y tint ne démentit point* ses 
premiers succès. Quand le mariage du fils de 
Charles-Quint avec Marie Tudor fut conclu, Car- 
ranza suivit le jeune prince en Angleterre : il 
devint le confesseur de la reine, et travailla avec 
ardeur au rétablissement de la religion catho- 
lique. Revenu près de Philippe après l'abdi- 
cation de Charles-Quint, il reçut du nouveau 
roi l'archevêché de Tolède. L'évêque de Lérida , 
jaloux des distinctions dont Carransa était l'ob- 
jet, dénonça à l'inquisition un catéchisme que 
venait de faire publier l'archevêque de Tolède. 
Ce livre, condamné en Espagne, fut approuvé 
par une commission du concile de Trente. Char- 
les-Quint mourant fît appeler Carranza près de 
lui ; le bruit se répandit bientôt que ce prince 
n'était pas mort avec les sentiments d'un bon ca- 
tholique : les ennemis de Carranza, qui en étaient 
peut-être les auteurs, en profitèrent pour le pré- 
senter de nouveau. II fut emprisonné par ordre de 
l'inquisition; son procès fut instruit : mais le 
pape Pie V ayant évoqué l'affaire à Rome, Car- 
ranza y fut conduit, et eut pour prison le château 
Saint-Ange. Il y subit des traitements moins im- 
pitoyables qu'en Espagne, et au bout de dix ans U 
fut absous. Seulement , pour satisfaire l'inquisi- 
tion, on exigea de lui l'abjuration de quelques 
propositions qu'il n'avait jamais soutenues ; de 
plus, il devait] être suspendu pendant cinq ans de 
ses fonctions épiscopales. Carranza mourut dix- 
sept jours après sa sortie de prison. On a de lui : 
SummaConciliorum;\emse, 1546, in-8°, sou- 
vent réimprimée ; — de Necessaria Residentia 
episcoporum et aliorum pastorum; ibid., 1 547 
et 1562, in-8'' ; — Commentarios sobre el ca- 
téchisme christiano; Anvers, 1558, in- fol.; — 
Divers écrits traitant des sacrements, de la 
prière, du jeûne, de l'aumOne, des instnie- 
tions pour la messe. [Enc, des g, du m. avec 
addit.1 

Serrera, Hitt. de Philippe IL — Le^eonte de Rooi, 



855 



GABBANZA 



Uitt, dé Ckarlt» V, — Didiar de Catlejon. f'te 4« Car- 
nuua, dans la PrtMacki4« la «onla <pl0«te d« Tolsdo. 
— Salacar de Mendoxa , Fit de Cmrranuu — Aotoolo, 
BMiotkeea hiipana nova. — Nleéron , Mémoiret, — 
Eclard, Sertpt, ord, PrmdicoL ~ Bayle, Diet, kiU. 

GAEBANZÂ {Didier) , tradacteur et miasioii- 
naire espagnol, de l'ordre des Dominicains, vi- 
yait dans le miKen du seizième siècle. On a de 
lui : Doctrina christiana en lengtM chontal^ 
langue usitée dans la protînoe de TatMsoo, an 
Mexique. 

▲nlonlo, MMIot*. HUpama fiova.-Éehard.'d« Scrîpt. 
ordMU Pnedéeatonim, - Davtta, HUL proptiwAK 
Mêxtci onUnii Prmdieat, -Léon, MM. ./iuUm. 

GAEftiiiZA (Jérâmé), tacticien espagnol, 
natif de SéviUe, Tivait dans la seconde moitié 
du seizième siède. kgx^ avoir été gouverneur 
de la province de Honduras, en Amérique, il 
revint finir ses jours dans sa patrie. On a de lui : 
De lafilasofia de las Armas, de su destreza, 
y delà agresion y d^ension christiana ; San- 
Lucar, 1569 et 1582, in-4*; ouvrage devenu 
rare. 

Aotonio , BibUotkecn kUpma nova, 

GARftAirzA (Michel- A{fonse db), biogra- 
phe et théologien ascétique espagnol, de Tordre 
des. Cannes, né à Valence vers 1527, mort dans 
la même ville en 1607. Ses principanx ouvrages 
sont : Vita S. Ildephonsi; Valence, 1556, in-6* ; 
réimprimée par Bollandua, avec notes, dans les 
Âcta Sanctorum ( 3 janvier ) ; — Camino del 
Cielo; ibid., 1601, in-S""; — Caiecismo y doc- 
trina de religiosos ncvidos, prqfessos y mon- 
tas ;'VàïeDcef 1605. 

Antonio, MibUoîh, fUtpiMa nova, - Gaipar Bieolanua, 
f^alenUna hiitoria. 

GAERAAA ( Jean-Mickel-Albert), médecin, 
nistorien et littérateur Halien, natif de Bergame, 
mort dans cette ville le 26 octobre 1490. n Ait 
l'un des hommes les plus instruits de son temps. 
Après avoir servi dans sa jeunesse sous les or- 
dres de Ph. Visoonti contre Fr. Sforce, il revint 
dans sa ville natale, et ne la quitta plus que pour 
porter les secours de l'art médical à ceux qui les 
réclamaient , consacrant ses loisirs à la culture 
des lettres. Carrara fut souvent consulté par les 
princes dltalie, de France et d'Allemagne. On 
a de lui : de Omnibus Ingeniis augendx me- 
morise ; Bologne, 1491 ; — Oratio in funere 
Barthol, Coleonis; Berf^e, 1732 ; —un grand 
nombre d'ouvrages latins et italiens encore iné- 
dits, parmi lesquels on cite : Historiarum Ita- 
licarum libri LX ; un poème en vers héroïques, 
de Bello Veneto per Jac, Mercellum in Italia 
gesto liber «ni». 

Antoine Snardl, rie de J.-M,»ji. Carrara i Bergame, 
1784. — Amelot de la Hoiiasaye, Hi»t. éa ffouvemement 
de Fenite, - Fabrlclas, BiàUoth. UUina médite eetatit. 
— Votstos, de HUtorie. latin. 

GA AftAftA ( Hubertin ), poète italien, de l'or- 
dre des Jésuites, né en 1640 à Sora ( royaume 
de Naples), mort à Rome en 1717. Il fut profes- 
seur de belles-lettres au collège Romain, et l'un 
des resUurateurs de la poésie latine au dix-hui- 



— CARRARE 851 

tième 8ièGle.0nade1ui:iji Pictoriomde Scy- 
this et Cosaeis reUUamy sub auspidU D. D. 
Joannis inZolkucia et Zlocson Sobjeski, etc., 
Carmen; Rome, 1668; — CoUanbuSj sive <U 
itinere Christophori Columbi , carmen eph 
cum; Rome, 1715; Augabouig, 1730. Canara 
travailla quarante ans à ce poème. 
Adelong. aoppL A JAcher, JUçem, CeMorte^-JjexkoiL 
CARMARA (Pierre-Antoine), poète italien, 
natif de Bergame, vivait dans la seconde moitié 
du dix-septième siède. On a de lui : rSneide 
di Virgilio tradotta tn ottava rima, cogli or- 
ffomenti del medesimo; Venise, 1681 et 1701. 

Paltonl, Biblioth. degli Jutori antUUd volç^risxâti. 
••Encliet Qruhtt:, MIgem. Enege. 

GAEEAEB, nom d'uie iUnstre maiaon de Pa- 
doue, qui se rendit célèbre dans lltalie septen- 
trionale au quatorzième siède. 

CABRARB (Jacques P' db), seigneur de 
Padoue, mort le 23 novembre 1324. En 1314, 
U fit mourir ou chassa les andens magistrats de 
Padoue, et se fit proclamer, en 1318, sei^wur 
de la république; mais de puissants ennemis loi 
diq>utèrànt le pouvoir, et, pour ne pas le perdre 
entièrement, il ftit obligé de partager la souve- 
raineté avec Frédéric, duc d'Autriche, qui lui 
donna des secours. Plusieurs princes de sa fa- 
mille régnèrent à Padoœ après lui. 

CARRARE (Marsilio ue), sdgDcar de Pa- 
doue, neveu du précédent, mort le 21 mars 1338. 
11 succéda à son oncle, qui ne laissait que des 
filles et des b&tards. Attaqué par un antre de «e» 
oncles, Nicolas de Carrare, qui, après avoirpar- 
tagé avec lui les soins du gouvernement, était 
devenu son ennemi, puis fatigué des veia- 
lions qu'exerçaient dans la ville les AJlemands, 
ses auxiliaires, Marsilio se réconcilia avec Cane 
de la Scala, anden ennemi de sa làmiUe, se 
mit sous sa protection, et lui transtèn U sd- 
gneurie de Padoue et de son territoire, en con- 
servant toutefois l'autorité administrative. Sur 
la fin de sa vie, il se brouilla avec Albert de b 
Scala, fils aîné de Cane. Protégé par les troupes 
des républiques de Florence et de Venise, qui 
voulaient humilier l'orgueil et l'ambition des 
seigneurs de la Scala, il recouvra son aocicB 
pouvoir le 7 août 1337. Il mourut sans enCnts. 

mancbl, D^fesa dl BtartlçHo da Carrara f Padoae, 
IBM. - Siamoiidl, HUt. des AèpubUqme» UaUentm. 

CARRARE ( Vbertino de), seigneur de Pi- 
doue, neveu du précédent, mort le 25 mars l3i 
Ce fut lui qui, pour se venger de l'ootn^ 
qu'Albert de la Scala avait fait à sa femme, dé- 
termina son onde Marsilio à oavrir les portes 
de Padoue aux armées de Florence et de Vem». 
En 1338, il succéda à cet onde avec l'approfas- 
tion de la république de Venise, et fat cfisole 
reconnu par Marsilio de la Scala, qui renonçi 
franchement à la suzeraineté de- Padoue. Ui 
Vénitiens ne virent pas avec plaisir U paix s'é- 
tablir entre les deux maisons de Carrare ci ^ 
la Scala; ils espéraient qo'Ubertino et Marsio 



«57 



CARRARE — CARRÉ 



858 



<6e feraient la guerre, et lemr politique devait ti- 
rer profit de l'afiEàiblissemeDt des deQX partia. 
Ubertino Carrare se rendit odieax aux Padouans 
par scm caractère TÎolent et par Texoès de se» 
débanches. 

GAARARB {MoTsilietto Pappqfova de), aei- 
j^ear de Padoae , parent do précédent, mort le 
9 mai 1348. H Tenait de succéder à Ubertino 
lorsqu'il Ait assassiné par Jacques Carrare, fils 
de Nicolas et neveu de Jacques I^'. n ne régna 
que deux mois. Ses sqjets le regrettèrent. 

CARRARE ( Jacques // DE ), seigneur de Pa- 
doue, mort le 21 décembre 1351. Après avoir 
tenu quelque temps secret l'assassinat de Mar- 
silietto, et s'être servi du sceau de ce prince pour 
se mettre en possession des forteresses de la 
seigneurie, il fit connaître la mort de son pa- 
rent, réclama la souveraineté de Padoue comme 
un héritage auquel il avait les droits les plus in- 
contestables, et fût proclamé seigneur par le 
peuple. Il gouverna avec plus de sagesse et de 
modération qu'on ne devait s'y attendre. Il fut 
assassiné par un bâtard d'un de ses oncles, dont 
il cherchait à réprimer les excès. 

CARRARE ( GiaconUno de ) , seigneur de Pa- 
doue, lîrère du précédent, mort en 1372. H suc- 
céda à Jacques II avec François, fils de ce der- 
nier. Après cinq ans d'une parfaite harmonie 
entre ces deux princes, François, informé que 
son onde avait projeté de le faire périr, le pré- 
vint, l'arrêta lui-même^ et le fit renfermer dans 
nne forteresse. 

CARRARE ( François /•' ) , seigneur de Pa- 
doue, fils de Jacques II, mort dans le château 
de Como le 6 octobre 1393. Il régna seul de- 
puis 1355. Comme tous les petits princes de la 
Lombardie, il s'allia aux Vénitiens contre la 
maison de Yisconti, qui les menaçait tous éga- 
lement A la tète de l'armée de la ligue, il fit la 
guerre avec des succès variés , et la termina, en 
1358, par une paix honorable. Lorsque Louis, 
roi de Hongrie, envahit les États de Venise, 
François de Carrare s'unit avec lui d'une amitié 
étroite, et lui fournit des vivres. Dès lors laré- 
pablique lui voua une haine acharnée. Carrare 
fit enlever les sénateurs vénitiens qui lui étaient 
le plus hostiles, et les fit amener à Padoue, dans 
son palais. Là ses menaces leur arrachèrent le 
serment de conserver la paix avec lui. Mais , en 
1360, la jalousie des Vénitiens fut portée au 
comble par le don que Louis de Hongrie fit à 
Carrare des villes de Feltre et de Bellune. Mal- 
gré la médiation des Florentins , des Pisans et 
dH pape, les hostilités éclatèrent en 1372. Les 
ducs d'Aatridie et le roi de Hongrie secouru- 
rent Carrare; cependant U fut contraint à une 
liaix honteuse en 1373. H la rompit dès qu'il 
le put, et contracta avec les Génois et le roi de 
Hongrie une ligue qui amena la guerre de Chiozza, 
qui faillit perdre Venise (1378-1384). En 1384 
Carrare acquit les villes de Trévise, Céneda, 
Feltre et Bellune. Les Vénitiens suscitèrent con* 



tre lui Antonio de la Scala, seigneur de Vérone, 
qui fut deux fois battu, se vit enlever par Car- 
rare l'alliance de Jean Galéas Visoonti, souve- 
rain de Milan, et fut par celui-ci dépouillé de 
ses États en 1387. Mais Jean Galéas, sans avoir 
été provoqué, tourna ensuite ses armes contre 
François de Caiiare. Ce dernier fut contraint 
de livrer Padoue et Trévise à Visconti (1388), et 
fut enfermé, au mépris des traités, dans le châ- 
teau de Como. 

CARRARE ( François II on Novollo de ), 
seigneur de Padoue, fils du précédent, mort le 
17 février 1406. Dépouillé comme son père de 
la souveraineté de Padoue, il montra une cons- 
tance réellement héroïque. Au milieu des pins 
grands dangers fl parcourut lltalie et l'Europe, 
pour susciter des ennemis à Jean Galéas Vis- 
conti. Enfin, après des efforts inouis, il parvint 
à former une ligue et à réunir des secours suf- 
fisants. Les Florentins commencèrent les hosti- 
lités ; les Vénitiens favorisèrent secrètement Car- 
rare,qui lui-même fut reçu dans Padoue parles 
anciens sujets de sa famille en 1390. Après deux 
ans de guerre, le souverain de Milan fut amtraint 
de le reconnaître comme chef «indépendant de 
Padoue. Il soutint les Florentins dans leurs 
guerres contre Visconti, rétablit d'abord, en 
1404, la famille de la Scala dans Vérone, mais 
bientôt s'empara lui-même de cet État. Il allait 
étendre ses conquêtes d'une manière réellement 
redoutable, lorsque les Vénitiens et Gonzague, 
seigneur de Mantoue, se déclarèrent contre lui. 
Il se défendit avec un admirable courage contre 
des forces bien supérieures aux siennes. En 
1405 il fut obligé de capituler, conduit à Venise, 
enfermé dans un cachot avec deux de ses fils, et, 
comme eux, étranglé par ordre dû conseil des 
Dix. Il laissait encore deux fils, dont le dernier 
périt sur l'échafand en 1435, après une tenta- 
tive pour rentrer en possession de Padoue. En 
lui finit la maison de Carrare. [Enc, des g. du 
monde]. 

SUmondl, Bist, dêi MptMiquet Ual. — Dam, hUt. 
d9larép,de f^enUe. 

CARRÉ (....), voyageur firançais, vivait dans 
la seconde moitié du dix-septième siècle. Il fut 
d'abord chargé de visiter la côte de Barbarie et 
divers ports de l'Océan. Les mémoires adressés 
par lui à Colbert fixèrent l'attention de ce mi- 
nistre, qui projetait de grands établissements 
dans les Indes orientales. Bientôt Carré fut dé- 
signé pour faire partie de l'expédition dont Ca- 
ron était le chef. La flotte partit le 1 juillet 1666. 
Après avoir touché à Madsigascar et à llle Bour- 
bon, Caron se persuada que Surate serait un 
chef-lieu préférable pour les établissements de 
la compagnie, et mit à la voile pour cette ville. 
Carré, dans la relation de son voyage, donne 
une description de Surate et des pays environ- 
nants. En 1668, lorsque les Turcs prirent Bassora 
sur les Arabes, il »'y trouvait pour les afiiurcs 
de la compagnie, et fut obligé de se réfugier avec 



«69 



CARRÉ 



aaa navire à 111e de Karreck, dans le gélfe Perei- 
que. De retour à Sarate, il Ait envoyé en France 
par Caron, qnil n'aimait pas, et qui Youlait se dé- 
barrasser de sa sarreillanee. Carré s'embarqua, 
en 1671, pour Bender-Abassi ; de là il se rendit 
à Bagdad, et traversa le désert. Durant ce trajet 
il eut beaucoup à souiTHr. Enfin il arriva à Alep, 
se rendit à Tripoli de Syrie, paroonrut le Liban, 
s'embarqua à Scide, et arriva à Marseille. Peu 
de temps après , il fut renvoyé aui Indes par la 
route de terre, et on n'entendit plus parler de lui. 
On sait seulement qu'en 1A73 H était à Visa- 
pour. Il a publié une rdation sonsoe titre : Voffoge 
des Indes orientales, mêlé de plusieurs his- 
toires curieuses ; Paris, 1699, 2 vol. in- 12. Le 
premier volume, qui contient le récit de son pre- 
mier voyage, est beaucoup plus intéressant que 
le second, qui parle peu de sa dernière tournée, 
et n'est guère rempli que d'histoires galantes. 

i^ Ru, iHe(. étœfth éê la France. 

CARRÉ OU CARRÂB ( François), peintre hol- 
landais, né en Frise en 1636, mort à Amster- 
dam en 1669. n s'établit à Amsterdam, et toi 
le premier peintre de Guillaume-Frédéric, sta- 
thouder de la Frise. Il adopta principalement le 
genre de Téniers. On voit encore de lui quel- 
ques tableaux représentant des fêtes de village. 

Descamps. F'ies des peintres flamands et hollandais. 

€ARRÉ ( Henri ) , peintre hollandais , fils du 
précédent, né vers 1657, mort le 7 juillet 1721. 
n apprit le dessin malgré son père, qui le desti- 
nait à l'état ecclésiastique, et finit par entrer 
dans l'atelier du célèbre Jordaens. Il commençait 
à se faire connaître comme peintre lorsque la 
princesse Albertine, qui avait été la protectrice 
du père, offrit au fils une place d'enseigne dans 
un régiment. Après avoir servi quelque temps 
avec distinction, Henri reprit la palette et s'éta- 
blit à Amsterdam , où il exécuta de nombreux 
tableaux, parmi lesquels on distingue de grands 
paysages. 

Descamps, Fiés des peintres flamands et hollandais. 

CARRÉ (Michel), peintre hollandais, (Vèrc 
du précédent, né vers 1668 , mort à Alkmaër en 
1728. Il Alt élève de Berghem. Après avoir sé- 
journé quelques années à Londres sans orofit 
pour sa foitune, il passa en Prusse sur l'invita- 
tion de Frédéric V, qui paya bien ses ouvrages 
et lui donna en même tcînps une pension. A la 
mort de ce prince, Michel revint à Amsterdam. 
Parmi ses compositi<His , on cite avec âoge la 
Rencontre de Jacob et d*Ssau, 

nescanps, Fies des peiiUres flamanéê et hoUandais. 

CARRÉ {Guillaume-Louis- Julien) y juriscon- 
sulte français, né k Rennes le 21 octobre 1777, 
mort le 12 mars 1832. H se distingua d'abord au 
barreau, et ensuite dans l'enseignement du droit ; 
nommé en 1806 professeur à la faculté de cette 
ville, il expliqua avec un grand succès la procé- 
dure, qui Tenait de s'enrichir d'un code bien in- 
férieur au code civil, mais qui réalisait de grandes 



réformes. Après avoir publié en 1808 one Intro- 
duction générale à l'étude du droit (Paris, 
in-8<>), il donna an public une analyse des com- 
mentateniv et des arrêts des eonrs sor le code 
dont l'enseignement lui était confié (Rennes, 1811- 
1812, 2 vol. in-4*); ouvrage qu'il aocMnplété,en 
1819, par 2 vol. in-é"" de questions sur la pn>oé- 
dure , et refondu dans une troisième pnblicafioD 
intitulée Lois de la procédure dviU; 1824, 

3 vol. in-4*. Ces ouvrages ont été à allies dans 
la pratique, qu'il en a été donné après n mort 
une troisièine édition par le profeesenr Ctiaiiveaa 
(Ad.) en 1841. 

Il est fAdieuxqne ce savant professeor n'ail pas 
rédigé, au moins en prcqet, les artides nécessai- 
res ponr combler les lacunes du code, et pour le 
purger entièrement de la procédure écrite, reste 
de l'ancienne barbarie, qui, sans être grandement 
profitable au fisc et sans servir à Téctaircisse- 
ment des affaires, fait peser sur les jnatidables 
nne charge énorme. Carré était timide, qooiquii 
appartint à l'école de La^juinais, son compatriote 
et son maître; il n'avait pas la hauteur de pea- 
sée de Touiller. Cependant il a professé les plus 
saines doctrines dans ses Lofs de rorganisaiion 
et de la compétence des juridictions civiles, 
qu'il dédia à M. Dupin aine. Rennes, 191S-1826, 
2 vol. in-é**, et dont M. V. Foucfaer a donné une 
nouvelle édition , Paris, 1834 , 8 vol. in-8*'; mais 
il n'a pas tout dit, ainsi que Lanjuinais le lui a 
reproché, en avouant toutefois la difficulté de 
l'entreprise, dans la dépendance où le professo- 
rat était alors placé. 

Carré avait donné des preuves de son cou* 
rage, comme citoyen et comme avocat, dans la 
défense du général Travot, de Coutpont, et autres 
victimes des réactions politiques de I8l5. Mais 
ce courage était accompagné de mesure et de res- 
pect pour l'autorite légitime, ce qui lui donnait 
une grande autorite sur la jeunesse des écoles de 
droit; sa science était d'ailleurs un paUadium 
contre les dangers qu'il avait aflhmtéa. Il selivrait, 
dans le silence du cabinet, à la oompostion d'ou- 
vrages d'une grande utilite pratique, tds que 
son traite des Domaines eongéables, genre de 
propriété particulière l'ancienne Bretagne, 1 vol, 
1 822, et surtout du Gouvememeni des paroisses, 
que le clergé attaqua comme trop favorable sut 
exigences du gouvernement civil, parce que fau- 
teur appuie ses prétentions au tempord sur les 
conciles et les décrétales des papes, l toI. in-r, 
1822, avec suppl. de 1824, en réponse anx criti- 
ques qui lui venaient de ce côté. £n 1829, il paUia 

4 vol. de commentaires sur la Juridiction da 

I justices de paix, que M. V. Fouchcr a égale- 
ment complètes ou refondus en 1838. 

Carré a laissé 14 volumes in-4'' de consD}t3> 
tiens qui prouvent la confiance qu'on avait ca 
son jugement et en sa science, et des notes éten- 
dues, pour continuer le traité de son ilhi.^^ 
collègue et ami Toullier sur le droit civil. M. Du- 
vergier, qui a publié cette continuation en 1S3S 



861 



CARRÉ 



863 



et années sakantes, a déclaré l'usage qa'il arait 
fait de ces notes. 

Après la réToIotion de 1830, on fit officielle- 
ment l'offre au sarant professeur d'une place 
éminente dans la haute magistrature de Paris ; il 
refusa, pour consacrer le reste de sa Tie à l'en- 
seignement et à l'améHoration de ses écrits. H 
était d'ailleurs dans les liens d'une honorable 
pauvreté , par l'engagement qu'A avait pris de 
payer les dettes d'un père mort insolYâMe. 

Dès 1832, à l'âge de cinquante-cinq ans, il 
sentit ses forces défaillir; mais il roulut mourir 
au milieu de ses élèves, et c'est en effet dans sa 
chaire qull éprouva les dernières défaillances de 
sa mort. Sa tombe fut environnée des témoi- 
gnages du plus vif intérêt et du plus grand res- 
pect. ISAVBERT. 

Notices sur Carré, par M. Leroux, feooselUer à la «our 
de Rennes, en tète dn ton. TLVI de la CotMnuaUon de 
Tourner; I8SS.— Éloge par M. Waldeck-Roosscatt, avo- 
cat à Nantes et représentant ; 18S4.— Notice »ur Carré, 
par M. Ad. Cbauvean ; 1S41 , etc. 

CAREÉ {Jean- Baptiste -Louis) y tacticien 
français, né à Varennes le 12 avril 1749, mort 
dans la même ville le 16 février 1835. Élève 
distingué de TÉcole du génie de Mézières, il pos- 
sédait des connaissances profondes en physique, 
en chimie et en mécanique. Successivement avo- 
cat, juge de paix, inspecteur des forêts, il mou- 
rut dans un fige avancé. Carré mérite surtout 
une place dans nos colonnes comme auteur de 
la Panoplie, ou Réunion de tout ce qui a trait 
à la guerre f depuis ^origine de la nation 
française jusqu'à nos jours; CbÀlons-sur- 
Mame, 1795, in-4*, avec atlas. L'auteur nous 
apprend lui-même que cet ouvrage, fruit de lon- 
gues recherches, était achevé dès 1783; mais 
qu'il avait gardé son manuscrit, parce que la 
censure avait exigé qu'il retranchât ses réflexions 
sur l'oppression et l'avilissement du peuple. 
ÂFépoque des querelles des parlements. Carré 
avait publié, sous le voile de l'anonyme, un pam- 
phlet très-mordant contre la nouvelle magistra- 
ture, et intitulé Trigaudin le Renard, ou le 
Procès des bêtes, in-S*» (sans date). Ses maté- 
riaux pour la publication d'une Flore du Cler* 
montais ont été perdus. 

Le Ras, Dict. encyc. de la France. — Quérard, la Fr. 
littéraire. 

CARRÉ (Pierre), théologien français, né à 
Reims en 1749, mort dans 1& même ville le 
13 janvier 1823. Après avoir professé la rhétori- 
que à CharieviUe, il devint curé de Saint-Hilaire- 
le-Grand, village de Champagne, prêta le serment 
civique au moment de la révolution, et le rétracta 
ensuite. On a de lui : la Constitution et la Re- 
ligion parfaitement d* accord, par un curé de 
campagne, in-8®; — Réponse des catholiques à 
la lettre prétendue pastoreUe du citoyen Nico- 
las JHot, in-4°. 

Biog. univ, 

CARRÉ ( Louis), mathématicien français, né à 
Clofontaine, près de Nangis, en Brie, fe 20 juil- 



let 1663; mort à Paris le il avril 1711 Son père, 
simple laboureur, l'envoya à Paris étudier pour 
être prêtre; mais, après trois ans de théologie^ 
le jeune Carré refusa d'entrer dans les ordres, et 
s'attacha à MalebraUche en qualité de secrétaire. 
Sous oe maître excellent, il étudia pendant sept 
ans la philosophie et les mathématiques, et se 
trouva, en le quittant, capable de professer avec 
éclat les doctrines du savant oratorien. Choisi 
en 1697 par Varignon pour son élève à l'Acadé- 
mie des sciences, il devint bientôt associé et enfin 
pensionnaire de cette eompagnie. D'un esprit peu 
inventif, mais s'entendant tr<»-bienà expliquer les 
découvertes des autres. Carré s'occupa particuliè- 
rement de la musique, de la théorie des sons, de 
la description des instruments. On a de lui : Mé' 
thode pour la mesure des surfaces, la dimen* 
sion des solides, leurs centres de pesanteur^ 
de^ percussion, d'oscillation, par V application 
du calcul intégral; Paris, 1700, in-4'*: c'est 
une application simple et aisée du calcul inté- 
gral. Dans le Supplément du Journal des 
Savants, mars 1707, on trouve de Carré l'abrégé 
d'un Traité sur la théorie générale du son, sur 
les différents accords de la mtisique, et sur le 
numochorde; — dans les Mémoires de l'Acadé- 
mie des sciences : Méthode pour la rectiftca' 
iion des lignes courbes par les tangentes; 
1701 ; — Rectification de la CycMde; ibid. ; — 
Solution du problème proposé aux géomètres 
dans les Mémoires de Trévoux des mois de 
septembre et octobre; 1702, ibid.; — Rectifi- 
cation des caustiques par réflexion, Jormées 
par le cercle, la cyclotde ordinaire, et la par 
rabote, 1703; — Méthode pour la rectifica- 
tion des courbes; 1704; — Examen d'une 
courbe formée par le moyen d'un cercle; 
1705; — Expériences physiques sur la ré- 
flexion des balles de mousquet dans Veau, et 
sur la résistance de ce fluide; ibid.; — Ex- 
périences sur les tuyaux capillaires; ibid. ; — 
Problème d'Hydrostatique; ibid. ; — des Lois 
du mouvement; 1706; — Démonstrations 
simples et faciles de quelques propriétés qui 
regardent les pendules, avec quelques nou- 
velles propriétés de la parabole; 1707; — Ex- 
périences sur le ressort de l'air, 1710; — 
Abrégé de Catoptrique, 

riFontenelle, Éloge de Carré, dant VHittoire de V Aca- 
démie des utenees, année 1711. - Micéroo , Mémoires 
des hommes illustres, t. XIV. 

CARRÉ (Pierre-Laurent), professeur de lit- 
térature et poète français, né à Paris le 7 no- 
vembre 1758, mort le 23 février 1826. Après 
avoir fait de bonnes étnder au collège delà Marche 
et au séminaire des Trois-Mois, protégé par De- 
liUe, il obtint la chaire de rhétorique du collège 
de Toulouse, où ses leçons euf^t un grand suc« 
ces. En suivant la carrière du professorat, il cul- 
tivait la poésie, et reçut plusieurs prix aux aca- 
démies de (Hx>vince, entre antres à celle des Jeux 
Ftoranx de Tontoosey dont il devint on des 



«63 CARRÉ — CARREL 

fnainteneitrs. te réTolution ayant supprimé le 
collège de Touloase, Carré fut choisi potfr diriger 
la maison d'éducation de M. Albert. Plus tard il 
Alt nommé professeur de belles-lettres à l'Aca- 
démie de Toulouse. Ses œuTres,. composées de 
poèmeSy d'odes, d'hymnes, d'^itres, d'idylles, 
de discours en vers et en prose, et de quelques 
traductions, ont été recueillies par M. du Mège, 
de Toulouse; 1826, un yoI. in-8®. 

GUTOT DE FÈBE. 
Do Mège. lfùHc9 entêté des ouvre» de L. Carré, — 
Querard,) la Ftance ittt. >- Le Bai. Met. enenel. de la 
France. — DeMMarU. tel SiècUs liU. 

CARftÉ {Eemy), théologien et musicographe 
français, de l'ordre des Bénédictins, né à Saint- 
Fal, diocèse de Troyes, le 20 février 1706 ; mort 
à la fin du dix-huitième siècle. H fut prieur de 
Beceleuf, et sacristain du couvent de la Celle. On 
a de lui : le MaUre des novices dans Vart de 
chanter; Paris, 1744, in-4" : on y trouve un 
pompeux éloge du vin ; l'auteur, après l'avoir 
oopsdllé pour toutes les maladies, «goûte : « Le 
vin foit presque autant que tous les autres re- 
mèdes ensemble ; » la Clef des Psaumes ; ibid., 
1755, in-12; — Recueil curieux et édifiant 
sur les cloches; Cologne (Paris), 1757, in-S**; 
— Plan de la Bible latine distribuée en forme 
de bréviaire; ibid., 1780. 

Jean CARRé, frère du précédent, également de 
l'ordre des Bénédictins, a coopéré à Tédition de 
samt Ambroise; Paris, 1686-1690, in-fol. 

PéUs, Biographie det Musicient, — Quérard, la Fr. 
im. — Barbier, Diet. des ouvr- anonifmes. 

"* CARREAU ^Pierre, sire de la Pérée), 
historien français, mort à Tours en 1708. II fut 
procureur royal de l'élection de Tours et histo- 
riographe de la Touraine. On ne connaît de lui 
qu'un ouvrage posthume, que l'auteur avait voulu 
publier de son vivant en 2 volumes in-folio, après 
en avoir fait dresser un prospectus, mais qui est 
resté en manuscrit : c'est VHistoire du pays et 
duché de ^Touraine, ouvrage très-estimé pour 
. son exactitude et son universalité. 

LelODg et Fontette, Bibl. Mst. de la France. 
cJkRREL ( Louis-Joseph ), théologien français, 
natif de Seyssel en Bugey, vivait à la fin du dix- 
septième siècle. On a de lui : la Pratique des 
j9t//6^j;Louvain, 1690; Bruxelles, 1698, in-12; 

— Lettre à M. Amelot de la Jfoussaye; Paris, 
1691, in-16; — la Science ecclésiastique suf- 
fisante à elle-même sans le secours des scien- 
ces profanes; Lyon, 1700, in-12 ; — Avis à Fau- 
teur de la vie de M, d^Aranthon d'Alex, évé- 
que d'Annecy; Bruxelles et Lyim, 1700, IutI 2 ; 

— un Avis et trois lettres sur les propositions 
concernant la révélation et la certitude du texte 
sacré, insérés dans Y Histoire des ouvraçes des 
savants ôe 1708. 

Qnérard. la Fr.Utt. — Richard et Olnud, Bibl. sacrée, 

— Journal de Trévoux, I70l, t IV. 

CARREL {Nicolas-Armand), célèbre puUi- 
dste français, né à Rouen le 8 mai 1800, mort le 
24 juillet 1836. Fils de commerçants honmables, 



864 



il fit ses premières études an coUége de sa ville 
natale, et entra à l'école militaire de Saint-Cyr, 
oti il ne tarda pas à mécontenter ses supérieurs 
par llndépendance de ses principes. « Un jour, 
dit M. £. Littré, le général d'AllÂgnac, qui com- 
mandait l'école, lui ayant dit qu'avec des opinioDs 
comme les siennes il ferait mieux de tenir l'aone 
dans lecomptoir de son père : « Mon gânéral,ré- 
pondit Garrel avec nn'aooent énergique, si jamais 
je reprends l'aune de mon père, ce ne sera pas 
pour mesurer de la toile. » Cette répcnise auda- 
cieuse fit mettre l'élève aux airMSy et ilfiit qo»- 
tion de l'expulser. Mais Carrel écrivit directe- 
ment au ministre delà guerre, lui exposa ks faits, 
et gagna complètement sa cause. » 

Admis dans les rangs de l'année avec le grade 
de sous-lieutenant, Carrel ne cessa pas d'être 
animé de sentiments hostiles aux prinees re- 
venus à la suite de l'étranger; mais il affecU 
des allures insouciantes, pour ne pas attirer les 
soupçons sur lui, et rester plus libre d'agir 
lorsque l'occasion lui paraîtrait opportune. Il 
fit une première tentative en 1821, et trempa 
dans la conspiration de Béfort, qui échoua. De 
Neuf-Brisacb, où il était en ganîson bycc le 29* 
de ligne, il se rendit secrètement à BéforL Le 
complot venait d'y être découvert, et fl n'eut que 
le temps de retourner en toute faAte à Ncuf-Bri- 
sach, pour ne pas être pris en flagrant délit par 
son colonel. Cependant ses principes politiques 
se prononçaient de jour en jour davantage. Le 
succès de la révolution d'Espagne, qui venait d'é- 
clater, lui paraissait d'autant plus désirable qo*fl 
ne pouvait, selon lui, manquer de servir d'exemple 
à la France. De Marseille, où était venu son régi- 
ment, il écrivit unelettre d'assentiment aoxoorfès 
espagnoles, lettre qui fut saisie et portée à M. le 
baron de Damas, commandant de la dixième di- 
vision militaire. Celui-d fit de vains efforts pour 
obtenir du sous-lieutenant un désaveu de ce qn13 
avait écrity et la promesse de renoncer à ses 
liaisons politiques : Carrel resta inébraniable, 
quoique touché des procédés^^enveillants de 
M. de Damas À son égard. — Lors^elegouve^l^ 
ment français, cédant aux iiûonctions de la sainte^ 
alliance, se pn^)ara à envoyer des troupes en Es- 
pagne pour y étouffer la liberté naissante, Carrd 
résolut de donner sa démission, et d'aller dé- 
fendre en Espagne la cause de la révolution. A 
cet effet, il s'embarqua, dans le courant de rai- 
née 1823, sur un bateau pêcheur AgpagpwJ^ qà 
le conduisit à Barcelone. On connaît Fissue de 
cetteguerre. A la suite de privations infaiM^e^ ci 
d'une foule d'actes de bravoure et de dévoue- 
ment, la légion étrangère, dans les rangs <le b- 
quelle servait Carref en qualité de soiis-llenl«^ 
nant, Ait obligée de déposer les annes en ras^ 
campagne, sous le fort de Figuières. Deveno, par 
un singer hasard, prisonnier du général IV 
mas, Armand Carrd fut traduit devant an coc- 
seil de guerre, qui reconnut lui-uième son mcsmt 
pétence; mais, à la demande du procareair gè- 



865 



CARREL 



néra], la cour de cassation cassa Farrèt d^inoom- 
péteace, et, assimilant le prévenu et ses compa- 
gnons à des militaires, les renvoya devant le pre- 
mier conseil de guerre des Pyrénées-Orientales. 
Cette fois, il fut condamné à mort L'omission 
de quelques formalités légales empêcha seule que 
la sentence fût mise à exécution. Renvoyé devant 
le conseil de guerre de la dixième division mili- 
taire, siégeant à Toulouse, il fut acquitté, aux 
applaudissements de l'auditoire. 

Au sortir de la prison de Toulouse, Carrd, 
pour qui la carrière militaire était complètement 
fermée, se trouva dénué de toute ressource. 
Bient6t son talent d'écrivain allait le tirer d'em- 
barras. Il commença par être le secrétaire de 
M. Augustin Thierry, qu'il appelait son premier 
maître, et qui l'occupa à ses travaux historiques. 
« Il ne resta qu'un temps très-court auprès de 
l'historien de la conquête de l'Angleterre par les 
Normands. Sa position était extrêmement gênée; 
mais la campagne de Catalogne et la prison du 
Castillet l'avaient accoutumé à de mdes épreuves, 
et ni son courage, ni même son insouciance, n'é- 
taient altérés par la vie qu'il menait. Il composa 
alors deux Résumés, l'un sur Y Histoire d'E- 
cosse, l'autre sur V Histoire de la Grèce mo- 
derne, et il écrivit la vie de Paul-Louis Courier, 
le cél^re pamphlétaire. Il rédigea la Revue Amé- 
ricaine, recueil qui contient de bons matériaux, 
et où on retrouve l'esprit politique qui présida plus 
tard à la rédaction du National, et il conmiença 
à écrire dans les journaux , dans le Constitu- 
tionnel, dans le Globe, dans la Revue française, 
dans le Producteur.il publia son Histoire delà 
contre-révolution en Angleterre , début très- 
remarqnaUe, où il avait évité à dessein de faire 
des rapprochements entre les Stoarts et les Bour- 
bons, mais où ces rapprochements éclatent mal- 
gré lui, et où ses tendances politiques sont déjà 
toutes manifestes. C'est des travaux entrepris 
par lui à cette époque que date sa prédilection 
pour l'histoire constitutionnelle de l'An^eterre ; 
ce fut un si]yet qu'il roula souvent dans sa tête, 
et qn'il n'avait jamais abandonné. » 

« Mais, igoute M. E. Littré, la grande oeuvre 
d'Armand Carrel, c'est le National. Fatigué, 
comme tant d'autres, des feintes dont l'opposition 
des quinze ans se couvrait, il conçut le projet de 
fonder un nouveau journal qui eût une allure 
plus hardie, un langage plus franc. Ce fut lui qui 
eut la première idée du National; le titre fut 
donné par lui ;'0 faisait, dès ce moment, on pas 
en avant de la presse de Ja restauration. La ré- 
daction du National fut remise à BfM. Thiers, 
Mignet et Armand Carrel, avec cet arrangement 
que chacun, à son tour, aurait pendant un an la 
direction suprême de la feuille. M. Thiers, 
comme le plus ftgé, commença; et, à vrai dire, il 
n'y avait pas accord entre ses opinions et celles 
d'Armand Carrel. Le National était évidemment 
fondé dans un but d'hostilité à la branche aînée 
iles Bourbons; mais cette hostilité était din<§- 
nOUV. BIOGR. UniVERS, — T. Tin. 



remment conçue par les deux rédactenrs en chef 
du National; je dis les deux, car M. Mignet n'é- 
tait qu'un représentant de M. Thiers. Celui-ci 
pensait qu'il fallait une révolution semblable à 
la révolution anglaise de 1688 : un prince du 
sang et une chambre des pairs pour sanctiouner 
le mouvement. Cette politique est indiquée par 
les démarches de M. Thiers auprès du duc d'Or- 
léans, et par un singulier article de cet écrivain, 
où, au milieu même de la révolution flagrante, il 
engageait la chambre des pcSirs à prendre l'ini- 
tiative de l'insurrection contre la royauté. 

« Dès cette époque, les pensées de Carrel al- 
laient plus loin; aussi sa collaboration au Natio- 
nal fui^lle rare, et il se borna nresque à y insé- 
rer quelques articles de critique littéraire. U at- 
tendait le moment où il pourrait donner au Na- 
tional une physionomie plus démocratique, 
lorsque la révolution de Juillet éclatant, amena 
son tour plus tût qu on ne l'avait prévu. MM. Tliiers 
et Mignet entrèrent dans l'administration, et 
abandonnèrent le National. Carrel était alors 
absent. L'existence du National, en conséquence, 
fut remise en question. M. Thiers songea à en 
Caire un journal ministériel ; mais les actionnaires 
s'y refusèrent, et, dans l'intérim, M. Passy, l'ex- 
ministre du commerce, fbt chargé de le i^ger. 
Cependant Carrel revint de sa mission en Vendée, 
décidé à faire valoir les droits qu'il avait à deve- 
nir le rédacteur en chef du National. H éprouva 
quelques difficultés, qui lui furent suscitées, di- 
sait-il, par M. Thiers'; mais il en triompha, et il 
entra en possession du poste (roi lui appartenait. 
La pensée révolutionnaire que l'on savait avoir 
présidé à la création du jounûd, le rOle honoraUe 
qu'il avait joué dans la révolution de Juillet, l'ar- 
rivée de l'ancien rédacteur en chef à des fonctions 
importantes dans Tadministration, tout cela avait 
rapidement accru le nombre des abonnés ; mais 
c'étaient des abonnés qui tous ne devaient pas 
être acquis aux opinions qu'Armand Carrel allait 
incessamment développer. 11 fallut ménager les 
transitions; mais, de quelque prudence que le 
rédacteur en chef eût soin de se couvrir, il ne put 
empêcher une grande portion du public qui était 
accourue au National de l'abandonner. Armand 
Carrel eut donc un nouveau public à se créer, et 
c'est là que brilla son talent. » 

On sait qu'il futun des principaux promoteurs de 
la révolution de Juillet. Le lendemain des ordon- 
nances qui parurent le 26, il signa la protestation 
des journalistes. Mais il ne s'en tint pas là, et, joi- 
gnant l'exemple au précepte, il prit une part très- 
active au combat La «Solution avait à peine 
triomphé dans la capitale, qu'il partit pour Rouen, 
allant chercher des auxiliaires qu'il devait rame- 
ner sur Rambouillet. Revenu aussitôt après, il 
reçut dans les premiers jours d'août une mission 
pour les départements de l'Ouest. Il les visita, 
changea ou conserva les maires et les sous-pré- 
fets, et adressa au gouvernement un mémoire qui 
fixa l'attention. De retour de cette mission , il 

28 



867 



CARREL — CARRELET 



86S 



refusa la préfecture do Cantal, à laqueDe il avait 
été nommé pendant son absence ; et, bien qa'on 
eût inséré sa nomination dans le Moniteur, il 
alla reprendre son poste au National, où il com- 
battit jusqu'à la fin de ses jours poor la liberté 
de la presse. 

Dans une circonstance mémorable, Carrel dé- 
ploya beaucoup de courage devant la chambre 
des pairs. Le National avait été cité à la barre 
de ce tribunal exceptionnel pour un article qui 
était qualifié d'injurieux ; M. ftouen, gérant, était 
en cause, et Carrel plaidait pour lui. Ayant nommé 
le maréchal Ncy, il ajouta : r A ce nom je m'ar- 
« rôte, par respect pour une glorieuse et lamen- 
te table mémoire. Je n'ai pas mission de dire s'il 
« était plus facile de légaliser la sentence de mort 
K que la révision d'une procédure inique : les 
« temps ont prononcé. Aujourd'hui, le juge a plus 
« besoin de réiiahilitatiouque la victime. » 

M. le président se lève, et dit : « Défenseur, 
« TOUS parlez devant la chambre des pairs. Il y 
« a ici des juges du maréchal Ney : dire que ces 
« juges ont plus besoin de réhabilitation que la 
« victime, c'est une expression, prenez-y garde, 
« qui pourrait être considérée comme une of- 
« fcnse. Je vous rappellerai que le texte de la loi 
a dont j'ai eu l'honneur de vous donner lecture, 
n serait aussi bien applicable à vos paroles qu'à 
« 1 article dont M. Rouen est ici responsable. » 

Carrel, avec un geste et un acceut inexprima- 
bles, répondit : « Si parmi les membres qui ont voté 
« la mort du marchai Ney, et qui siègent dans 
« cette enceinte, il en est un qui se trouve blessé 
« de mes paroles, qu'il fasse une proposition 
« contre moi, qu'il me dénonce à cette barre, j'y 
a comparaîtrai ; je serai fier d'être le premier 
« homme de la génération de 1830 qui viendra 
« protester ici, au nom de la France indignée, 
M contre cet abominable assassinat. » 

M. le général Exelmans se lève, et, emporté 
par une conviction profonde, s*écrie : « Je par- 
« tage l'opinion du défenseur. Oui, la condamna- 
« tion du maréchal Ney a été un assassinat juri- 
« dique; je le dis, moi! » Cette noble sortie du 
général Exelmans sauva seule Carrel du péril 
imminent auquel l'avait exposé le besoin de ré- 
habiliter une des plus illustres victimes de la Res- 
tauration. 

C'était de la prison de Sainte-Pélagie que Car- 
rel était allé défendre M. Rouen à la barre de la 
chambre des pairs. Pour avoir sa part des em- 
prisonnements que subissait M. Paulin en sa 
qualité de gérant du National, il avait voulu si- 
gner le journal comme gérant et courir la même 
chance. MM. Schefler et Conseil ayant suivi son 
exemple, ils furent condamnés tous les trois 
non pas par le jury, mais par la cour jugeant 
sans jurés, pour un article que l'on assimila à un 
compte-rendu d'audiences. MM. Carrel et Schef- 
for subirent seuls leur emprisonnement, Conseil 
ayant péri de la mort des naufragés, dans un 
voyage qu'il fit sur la Seine. 



Le caractère entier de Carrel et son rôle de 
défenseur du parti démocratiqoe Texposaioit à 
des dangers Incessants, et plus qa*à tout autre il 
lui était difficile d'éviter les combats singuliers. 
Il a eu dans sa carrière de journaliste trois duels 
politiques. Dès les premiers jours de rexistenoo 
du National, M. Thiers eut, avec le Drapeau 
blanc, une discussion qui amena une expUcatioo 
et un duel. Ce fbt Carrel qui se battit contre un 
des rédacteurs du Drapeau blanc. Cehii-d ftit 
légèrement blessé à hi main d'un coup de pisto- 
let. En 1833, la duchesse de Berry ayant été en- 
fermée au château de Blaye, des jonraaux, le 
Corsaire entre antres, lancèrent quelques plai- 
santeries à ce sujet; les légitimistes s'en olfen^ 
rent; un rédacteur du Corsaire fat Messe dans 
une rencontre. Les légitimistes ayant, après cette 
affaire, renouvelé leurs menaces, Carrel annonça 
que « ces messieurs trouveraient an National 
tout autant d'adversaires qu'ils en pourraient dé- 
sirer. t> Ils envoyèrent aussitôt une liste de dix 
noms, parmi lesquels Carrel choisit celui de 
M. Roux-Laborie, dont la personne lui était com- 
plètement inconnue. Dans le duel à Tépée qui 
s'ensuivit, les deux adversaires furent blessés, 
M. Roux-Laborie do deux coups dans le bras et 
dans la main ; Carrel, d'un coup dans le ventre 
qui mit sa vie en péril. 

La blessure de Carrel montra que, dès cette 
époque, un grand intérêt s'attacliait à lui. Ce ne 
fut pas seulement de son parti qu'il en reçut des 
témoignages; mais les hommes les plus éloignes 
de lui par leurs opinions politiques saisirent celte 
occasion de lui prouver qu'ils ne méoonnaissaient 
ni son talent ni son caractère, et que son avenrr 
leur importait. Cependant, malgré les remon- 
trances de ses amis et de tant de penonn» 
étrangères, malgré la promesse qui! fit de ne 
plus compromettre une existence dont diacun 
reconnaissait le prix, Armand Carrel eut une 
rencontre au pistolet avec M. Emile deGirardin, 
au bois de Vincennes, dans la matinée du 23 juil- 
let 1836. M. Emile de Girardin essuya ic |ir«- 
mier le feu, et fut atteint à la caisse dmile; 
Carrel flit frappé au bas-ventre, et expira, après 
deux jours de souflrances, à Saint-Mandé, où il 
avait été transporté. 

liUré, Notice sur Carrel (Nattonal, if octobre itos). 
niaard, Revue des deux Mondes, f* octobre tS37. 

CARRE LBT ( Louts ) , théologien français , né 
à Dijon le 8 septembre 1698, mort dans c^e 
ville le 16 mars 1781. Après avoir été vicaire de 
Saint-Sulpice à Paris , puis chanoine de la cathé- 
drale de Dijon, il devint curé de Notre-Dame dans 
cette dernière ville. On a de lui : le Prince des 
pasteurs couronné ; idylle mêlée de ckanU 
et de récits; Dijon, in-4*; — Œuvres spitT- 
tuelles et pastorales; Dijon, 1767, 7 toI. ia- 
12; Paris, 1805, 7 vol. in-13. 

^ie de Carrelet, dans le I^ vol de sca Qc«er«s. — A- 
plUon, Bibliothèque des auteurs de Bourçoçne, 

CARRELET {Barthélémy ou Pierre) , imMi- 
cateur et poète français, né à Dijon le 21 iéwzia 



860 



CARRELET — CARRÈRE 



870 



lC95,mort à SoisMms le 14 juin 1770. n fut 
nommé en 1723 théologal de révëché de Soissons, 
dont Langaët, frère da curé de Saint-Sulpice, 
occupait le siège. En 1727, il fut reçu membre de 
l'Académie de Solssons, et comme tel, chargé 
assez ftOQvent de complimenter en yers, au nom 
de cette compagnie, l'Académie française. Il prê- 
cha par la suite, soit à la cour de France, soit à 
celle de Lorraine, aux principales fêtes de l'É- 
glise. En 1733, il prononça devant l'Académie 
française son Panégyrique de iaint Louis, U 
dsTint à la fois doyen du chapitre et vicaire gé- 
néral de Soissons. On a de lui : Veri français 
sur le rétablissement de la santé du roi; Di- 
jon, 1721, in-4** ; — Prière à JHeu, faite à la 
fin du dernier sermon de FAvent en 1727, dans 
le^crcureélc jFrflncc, juin 17 2B;— Sentiments 
d'une âme pénitente, pièce en vers, dans les 
Mémoires de l'Académie française, 1729; — 
Extrait dusermon guHl prêcha devant la reine 
lejetidi saint 6 avril 1730, dans le Mercure de 
France , 1730 ; — les Conseils de Minerve à la 
jeunesse soissonnaise , au sujet du prix pro^ 
posé pour Cannée 1736 dans la séance pu- 
blique de r Académie de Soissons , pièce en 
rers; Paris, 1735, in-4»; — Panégyrique de 
saint Louis, prononcé à l'Académie française 
le 25 aoiît 1735 ; Paris, 1735, în-4-; —Ode à 
Louis le Grand sur la gloire de Louis XV dans 
la guerre et dans to pair /Soissons, 1736, ln-4% 
et dans le Mercure de France, juillet 1736. — 
Son Éloge historique se trouve dans les Mé- 
moires de r Académie de Soissons, 1771, in-8". 

rr.plllon , Bibliothèque des auteurt de Bourgogne, — 
Élone historique de Carrelet, 1T71. 

; CARRELET (Gilbert- Alexandre), sénateur, 
g(^n(^ral de division, né à Saint-Pourçain (Allier), 
le 14 septembre 1789. Élève de l'école spéciale 
militaire le 17 septembre 1807, il en sortit le 23 
juin 1808 avec le grade de sous-lieutenant dans 
le 76" de ligne, et fit les guerres de 1808 à 1811 
aux armées d'Allemagne , d'Espagne et de Por- 
tugal. Il se signala à TafTaire de Tamamès (£s- 
paj^ie) le 18 octobre 1809, où 11 fut blessé d'un 
coup de feu. Passé dans le corps de la gendai^ 
mené le 11 octobre 1812, il fit les campagnes de 
France de 1814 et de 1815, et devînt lieutenant 
en 1816, capitaine en 1822, et chef d'escadron en 
1830. Envoyé à l'armée d'Afrique en 1834, il y 
reçut, Tannée suivante , le brevet de lieutenant- 
colonel. Nommé colonel le 20 février 1837, il 
prit en cette qualité, le 11 août 1839, le com- 
mandement de la garde municipale de Paris. 
Il répondit dans ce poste important à l'attente 
du gouvernement, qui récompensa ses nouveaux 
services, le 28 avril 1841, par la croix de com- 
mandeur de la Légion d'honneur. Maréchal de 
camp le 9 avril 1843, il fut chargé par le mi- 
nistre de la guerre de plusieurs inspections de 
la gendarmerie, et appelé au comité de cette arme 
le 16 novembre 1847. Noinmé général de divi- 
sion le 10 juillet 1848, il continua d'être employé 



en qualité d'inspecteur gâsérd. En 1849, le prince 
Louis-Napoléon lui confia le coounandement de 
la 7" division militaire, et celui de la f* le 29 
octobre 1850. Le général Carrelet se fit particu- 
lièrement remarquer dans ce commandement ,, 
pendant les troubles qui agitèrent la capitale 
après le coup d'État du 2 décembre. — Son dé- 
vouement éprouvé ne pouvait pas être oublié de 
l'empereur, qui vient de l'élever à la dignité de 
sénateur. Sicârii. 

JUttUteur «n«Mr«e{. *- jéreMvêi te la Guerre, 
GARftBHO DB MiRAiiDA (don Juon), peintre 
espagnol, né en 1614 à Aviles, ville des Asta« 
ries, mort en 1685. Il M élève de Las Guevas^ 
et se distingua dans le portrait et lliistoire. Les 
Espagnols le placent, conune coloriste, entre le 
Titien et Van-Dyck. Philippe lY le nomma son 
premier peintre. Les principales ouvres de Car- 
reno sont : une Madeleine dans le désert, à 
Madrid ; — une Sainte Famille, à Tolède ; — on 
Jésus et un Baptême de Notre-Seigneur, à Al- 
cala de Hénarès; — institution de Vordre des 
Trinitaires , à Pampelune. 

Quiliiet, Dictionnaire des peintres espagnols. — Ra- 
gler, Jieues Mlgemeines KûntUer-Lexleon, 

CARRERA (Antoine-Prineival). Voy. Ga- 
rera. 

CARRERA (François), littérateur italien, de 
Tordre des Jésuites, né en Sicile en 1629, mort 
le 27 février 1679. On a de lui : Panthéon Si- 
cttlum , sive Sanctorum Siculorum Elogia ; 
Gènes , 1679, m-4*; — des poésies latines. 

Alcgnmbe, Biblioth. Script, Soeietat. Jesu. 

CARRERA (Pierre), historien et antiquaire 
italien, né en 1571 à Miiitello en Sicile, mort à 
Messine le 8 septembre 1647. 11 embrassa l'état 
ecclésiastique, consacra ses loisirs à la culture 
des lettres , de l'histoire et des antiquités, et fut 
nommé à dilTérents emplois. Ses principaux 
ouvrages sont : Variorum epigrammatum 
liltri III; Palerme, 1610, in-8°; — il Giuoco 
de* Scacchi; Mîlitello, 1617, ln-4'* : l'auteur ex- 
cellait au jeu d'échecs, et l'enrichit de nouvelles 
combinaisons; — i Tre libri delV epistole di 
Gio.-Tommaso Moncada, conte d*Attemo, tra- 
dotti dalla lingua latina nelV italiana ; an- 
no fazioni e dichiarazioni sopra le dette epis- 
tole; ibid., 1620, in-16; — il Mongibello des- 
critto in tre libri : poésie pertinenti aile ma- 
terie di Mongibello, inséré dans le Thésaurus 
antiquitatum Sidlise; — Délie memorie isto- 
riche délia città di batania, 1639 et 1641, 2 
vol.in-fol. ; — Délia familia Tedeschi, lib. Ht; 
Catane^ 1642, in-4"; — Antica Syracusa illus- 
trata ; — il Bonanni, dialogo. 

Mongitore, Biblioth, Stcula. 

CARRÈRE, nom d'une femille de médecins 
originaires du midi de la France. 

CARRÈRE (JV-ançofi), médecin français, né 
à Perpignan le 11 mars 1622, moiià Barcelone 
le 14 mai 1693. Il commença nilustratîon d'une 
famille qui a donné à la société plusieurs méde^ 

28. 



871 



CARRÈRE 



S73 



eios d'un méiîte distingaé. Après avoir étudié 
depuis 1641 à Barcelone, où il prit ses grades en 
1654, il exerça la médecine dans la même Tille 
avec beaucoup de succès. En 1667 il fut appelé 
à la cour de Madrid, où il fut nommé à la place 
de second médecin des armées. En 1617 il fut 
promu à l'emploi de médedn en chef des armées, 
qu'il occupa avec honneur pendant quatorze an- 
nées. L'amour de la patrie, et le désir de finir ses 
jours au sein de sa fomilie , l'engagèrent à de- 
mander sa retraite, n l'obtint, avec une pension 
de 200 ducats , et retourna à Perpignan en 1690. 
Mais cette ville appartenant alors à la France, on 
cessa bientôt de lui payer sa pension. Cette dis- 
grâce l'engagea de passer à Barcelone en 1695, 
pour solliciter ses arrérages; mais avant d'a- 
voir pu faire les démarches nécessaires, il tomba 
malade et mourut. On a de lui : De vario om- 
nique falso astrologue conceptu; Barcelone » 
1657, in-4* ; — De soluté militum tuenda; Ma- 
drid, 1679, in-8^ 

tloj. Dictionnaire de médecine, — BîographU tnédt- 
cale. 

GARRfeRB (Joseph) , médedn français, nevea 
du précédent, né à Perpignan le 8 décembre de 
l'an 1680 selon les uns, de l'an 1682 selon d'au- 
tres, mort, le 11 avril 1737, dans la même ville. 
Jl étudia la médecine à Montpellier et à Perpi- 
gnan , où il prit ses grades en 1704. Il exerça en- 
suite son art dans sa ville natale jusqu'à sa mort, 
qui survint pendant qu'il occupait pour la troi- 
sième fois la charge de recteur de l'Académie. 
II eut trois fils, dont l'un sera l'objet d'un ar- 
ticle spécial; ses deux autres, l'alné, Joseph, 
après avoir étudié la médecine et pris ses grades, 
embrassa l'état ecclésiastique , et mourut prêtre 
en 1739 à Savone; tandis qu'au contraire le ca- 
det, Jean, quitta l'habit ecclésiastique pour se 
vouer à la médecine , qu'il exerça dans sa pa- 
trie, à Eine, jusqu'à sa mort, survenue en 1767. 
Quant au père, objet de cet article, il a, comme 
l'un des médecins du Malade t7?ia9inatr0,soutenu 
une thèse contre la circulation du sang. On dit 
qu'il l'écrivit par complaisance pour son beaa- 
père; mais c'est, comme dit Éloy , en avoir en 
beaucoup que d'avoir fermé les yeux à la lu- 
mière qui éclairait la médecine depuis près d'un 
siècle. Cette thèse est intitulée Animadversiones 
in circulatores ; Perpignan, 1714, in-4^ On a 
encore de lui : De febrihus; Perpignan, 1718, 
in^o . _ Essai sur les ejfets de la méthode 
du bas peuple pour guérir les fièvres ; "Pearj^ 
gnan, 1721,in-12. 
Éloy, Dictionnaire de midectM. 

GÂRR&RB ( Thomas ), médecin ihuiçais, 
fils de Joseph, né le il février 1714 à Perpi- 
gnan, mort le 26 juin 1764 dans la même ville. 
Il s'occupa, dans ses premières années , d'études 
tliéologiques, qu'il abandonna pour celles de la 
médecine. Après avoir pris ses grades en 1737, 
il fut chargé, dans la même année, d'une chaire 
de médecine à l'université de sa ville natale. 



Ûe^ en 1752 àla dignité de'rectenr dece corps 
académique, il lui rendit son ancienne illustra- 
tion par de sages règlements. En 1753, il fat 
nommé médecin de l'hOpital militaire de Perpi- 
gnan, et membre de la Société royale des sciences 
de Montpellier. En 1757, le ministère le chargea 
en entre de différentes missions dont il s'acquitta 
avec honneur. En 1759 , le roi le nomma son 
délégué près dn eonseil suprême de Ronssi&OB; 
et en 1761, doyen de la faculté de médecine. 
On a de hii : Thèses de universa medidna; 
Perpignan, 1746, in-4*; — Réponse à une 
question de médecine dans laquelle on exa- 
mine si la théorie de la botanique , ou la 
connaissance des plantes, est nécessaire à un 
médecin ; par J. B. , garçon apothicaire ; sans Heu 
d'impression , 1740, in-4<* ( adressée à Pierre 
Barrère);— Lettre d'un médecin de promnce 
à M. Louis XX ( Adrien de la Croix ), mé- 
decin de la faculté de Perpignan ; Perpignan, 
1743 , ïDrV* ; — Réponse à la lettre raisonnes 
de Louis XX, médecin de la faculté de Per- 
pignan; ibid.,1743,in-4*>;— lie^^à M. Gour- 
raigne, médecin de la faculté de Montpellier ; 
ibid., 1743, in-4% — Réflexions sur les éclair- 
cissements que MM, F, S. et S, (Pr. Simon et 
Sébastien) ont donnés au sujet de la maladie 
d'un officier d'artUlerie;}^., 1744, in^« : 
une péripneumonie catarrhale, dont cet officier 
était affecté, est le sujet de ces quatre opuscules ; 
-^ IHssertatio medica de hominis genera- 
^ione; Perpignan, 1744, in-4'*; — Dissertatio, 
an veraB phthisipulmonari, ultimsim gradum 
nondum assecutx aquas Prestensis , vulgo de 
la Preste, etc.; Perpignan, 1748, in-4*; — Bssaà 
sur les eaux minérales de Nossa en Confions, 
sur leur nature, sur leurs vertus; sur tes 
maladies auxquelles elles peuvent convenir, 
et sur la manière de s'en servir; Perpîgpan, 
1754, in-12; — Réponse à routeur â^une let- 
tre sur VimpossibUité de reconnaitre , par 
Vouverture des cadavres, les causes éloignées 
et immédiates des maladies ; sans liend'impre&- 
sion, 1755, m-12 : Carrère s'y prononce contre 
Barrère pour l'utiiité des ouvertures des cada- 
vres, par lesquelles on parvenait à découvrir cer- 
taines causes de maladies, en ajoutant toatefois 
qu'il faut se garder de confondre ces causes a^ec 
leurs effets; — Traité des eaux minérales du 
Roussillon; Perpignan, 1756, in-^ : c*est k 
premier ouvrage qui ait paru sur les ennx mi- 
nérales de cette province ; — De sanguinis 
putredine; Perpignan, 1759, in-4" : cette dis- 
sertnilon, quoique rédigée par Carrère, n toute- 
fois été publiée sons le nom de Siman^PhUippe 
Bieysse; — De hsematoscopia; MoD^pelBer, 
1759, in-8*. 

tXoy, Dict. de la Médecine. — kdOong, sappléB. \ 
JOcher, AUçemeineê Ceiehrt-Lexie. 

CARRARE (Joseph-Barthélemg-Framçms^, 
médecin et littérateur français, fils de Xhoiiia», 
né à Perpignan le 24 aoOt 1740, mort. Je so 



fr78 



CARRÈRE — GARRERO 



874 



décembre 1802, à Barcelone. Après ayoir étudié à 
MoQtpèlUer, et pris ses grades en 1759, il re- 
tourna dans sa patrie, où il fut agrégé à la fa- 
culté de médecine en 1760, et chargé d'une chaire 
d'anatomieen 1761. L'université de Perpignan 
ayant formé en 1770 un cabinet d'histoire natu- 
relle, Carrère en Ait nommé directeur. Louis XV 
loi accorda en 1772, en propriété, les eaux mi- 
nérales d'Escaldas en Cerdagne, et en 1773 la 
place d*inspecteur général des eaux minérales du 
RoossiOon et du comté de Foix. Des aibires par- 
ticulières ayant appelé Carrère à Paris en mai 
1773 , il prit la résolution de se fixer dans cette 
▼iUe. La faculté de Paris se l'assoda, en même 
temps que le roi le nomma censeur royal pour la 
partie de la médecine en juin 1775. Enfin, en 
1776 , il lut nommé à la place de médecin du 
garde-meuble de la couronne. Plus tard, U passa 
en Espagne, y séjourna quelques années, et 
mourut enfin à Barcelone. On a de lui : JHs- 
sertatio de vitali corporU et <»iimx foedere; 
Paris, 1758, in-8«; — Dissertatio physiologica 
de sanguinis drcukUUme; ibid^ 1764, in-4*; 
— DedigestUmis mechanismo; lbid.,1765, in-8*; 
— De revuUiane; ibid., 1770, m-8* ;— Réponte 
à un ouvrage qui a pour titre : Recherches 
anaiomiques, par Louis-Miohel Coete, dans U- 
quel routeur établit avec évidence la com- 
pression que les artères Uiaques reçoivent 
de Vintestin rectum trop distendu; Perpi- 
gnan, 1771, in4*; — De retrogrado sanguinis 
motu; ibid., 1772, in-8«; — Traité théorique 
et pratique des maladies inflammatoires; 
Paris, 1774, in-4<'; — le Médecin ministre de 
la nature, ou Recherches et observations sur 
le pépasme ou coctUm pathologique ; Paris , 
1776 y ln-12 : c'est un excellent commentaire 
de l'aphorisme d'Hippocrate : Concordia me" 
dicari oportet non cruda; — Bibliothèque 
littéraire , historique et critique de la méde- 
cine ancienne et moderne; Paris, 1776, 2 toI. 
in-4* : cet ouvrage devait avoir huit volumes, il 
s'arrête au mot Coivart; Éloy lui reproche un 
grand nombre de fautes, de répétitions et d'er- 
reurs : cependant les articles de Carrère sont 
en général plus exacts et plus complets que ceux 
d'Éloy, au jugement d'un savant bibliographe, 
M. Beocbot; on ignore pourquoi Carrère necon- 
tinna pas son travail ; peut-être fut-il découragé 
par les critiques dont il avait été l'objet dans le 
Journal de Médecine, n»" de mars, avril, mai, 
juin, Jnfllet et août 1777 ; — Lettre à M. Bâ- 
cher; Paris, 1777, in-8'', en réponse à une critique 
faite de la Bibliothèque littéraire, etc. ; dans le 
JouTTial de Médecine de déc. 1776 ; — Disser- 
tation médico-pratique sur Vusage des rafraî- 
chissants et des échauffants dans les fièvres 
exanthématiques ; Amsterdam et Paris, 1 778, in- 
8°; — Mémoiresur la douccramèreousolanum 
scandens, dans le traitement de plusieurs 
maladies^ et surtout des maladies dartreuses ; 
Paris, 1781, in-8*'. — Catalogue raisonné des 



ouvrages qui ont été publiés sur les eaux mi- 
nérales en général, et sur celles de la France 
en particulier; Paris, 1785, in-4* ( son ou- 
vrage le plus estimé après la Bibliothèque ) ; 
Manuel pour le service des malades; Paris,! 786 
et 1787, in-12; trad. en allemand; Strasbourg, 
1787, in-8® ; — Précis de la matière médicale 
par Venel, avec des notes; Paris, 1786, in-s**; 
1802, 2 vol. hi-8* ; — Recherches sur Us ma- 
ladies vénériennes chroniques ;Vds\&, 1788, 
in-12 ; — Tableau de Lisbonne en 1796, suivi 
de lettres écrites en Portugal sur l'état an- 
cien et actuel de ce royaume, par miss. Ph. 
Stephens, le tout publié par Janson ; Paris, 
1797, in-8*. Ces lettres représentent le Portu- 
gal comme le pays le plus mal gouverné au 
monde; la nation eUennème, comme la plus avi- 
lie qui fut jamais ; et la capitale, comme la ville la 
plus détestable. On attribue aussi à Cartère des 
romans, des pièces de théâtre, des poésies, etc. 
M. Alexandre de Laborde a enriclii son Itiné- 
raire descriptif de V Espagne (Paris, 1808) d'un 
grand nombre de notes sur ceroyaume, recueillies 
par Carrère. 

âoy, DicNonnoIr» de ta MédedM. — BioçrapMt mé- 
dicale. — 0«MMUts. rapplémeotao SiécU littéraire Oe 
la France. * 

* CARRBRi (Jean-François Gemelli ), voya- 
geur italien, natif fie Naples, vivait dans la se- 
conde moitié du dix-septième siècle. Après 
avoir étudié le droit fi pris ses grades, il fit, en 
1686, un tour d'Europe, d'où il revint bientôt à 
Naples, et publia le 1*^ volume de son voyage (la 
suite n'a jamais paru). Des difficultés qu'il eut 
avec sa famille l'engagèrent à faire un nouveau 
voyage, et à visiter les antres parties du monde. Il 
s'embarqua en 1693, traversa l'Egypte et la Pales- 
tine, et revint à Constantinople; de là il alla en 
Perse, aux Indes et en Chine. Il visita enfin les 
Philippines, et arriva au Mexique. Après avoir 
traversé ce vaste pays, il revint enfin en 1699 en 
Europe. Il a donné la relation de ce voyage , mais 
il est sûr qu'il n'a pas vn tout ce qu'il a décrit : 
les jésuites lui reprochent entre autres de n'a- 
voir donné qu'une description fabuleuse de la 
Chine. Cette relation est intitulée Giro del 
Mondo; Naples, 1699, in-8®; 2« édit., augmen- 
tée; Naples, 1708, et Venise, 1719, 9 vol. in-8*j 
traduit en français; Paris, 1719 et 1727, 6 vol. 
m-12. ^ 

AdelBBg, tappL à J6cb«r; Ai 9§m, CêUhrt-Lemic. 

CAMMEMO ( Pierre-Garcias ), médecin espa- 
gnol, natif de Calahorra, vivait dans la première 
moitié du 17* siècle. H professa la médecine 
à Alcala de Hénarès, et devint médecin de Phi- 
lippe m. On a de lui : Disputationes medicx, 
et commentarH in omnes libres Galeni de 
locis affectis; Alcala de Hénarès, 1605-1612, 
in-fol. ; — Disputationes medicx, et commen- 
tarii in primam Fen libri quarti Avicennx, 
in quibus nonsolum qux^ pertinent ad theori- 
cam, sed etiam ad praxim locupledssime re* 



875 CÂRAERO — CARRIER 

periuntur: Bordeaux» 1628, in-fol. ; ~ Dispu- 

ttUiones mediCâB, et comfnentarii ad Fen pri» 

mam libriprimi AvicenneSf hoc est de/ebribus ; 

Alcalade Hénarès, 1612; Bordeaux, 16%8,iii-fot. 

Antonio, BièlMk. kUpana nova. — Mographiê mé- 



876 



J^GARRBTTO ( Francesco-Xovier , marquis 
dbl), liomrae d'État italien, contemporaiq, natii* de 
Saleme. Il embrassa Tort jeune la profession des 
armes, et fut nommé, peu après l'ayénement de 
François P', roi des Deux-Siciles, inspecteur gé- 
néral de la gendarmerie. En 1831, Ferdinand II 
le nomma ministre de la police; et sous son ad- 
ministration ce département fut réorganisé. 
Envoyé en Sicile pour comprimer le mouTe- 
nient de 1837 avec pleins pouvoirs, il s'acquitta 
de sa mission avec la plus grande rigueur. Plus 
tard, à Texaltation de Pie IX, il se déclara d'à- 
Iwrd contre toute tentative de réforme ; mais, 
l'année suivante, il pactisa avec les libéraux de 
la Calabre révoltée, ce qui ne h sauva point de la 
proscription lorsqu'on 1848 les succès obtenus k 
Palerme contraignirent le roi à accorder des 
concessions aux idées nouvelles. Le marquis fut 
arrêté, et conduit hors du royaume. II y est rentré 
quelques mois plus tard, à la faveur de la contre- 
révolution. T. Albert Bl. 

CûHVêrs,'iMtie, — Jtfonit. im4o. — Lesur, Anu. Mst. 
CAARET ( Jacques), peintre français, né à 
Troyes en janvier 1646, mort le 18 février 1726. 
Entré dans Tatelier de Lebrun , Carrey fut dé- 
signé par son maître pour accompagner comme 
dessinateur Ollier de Nointel, ambassadeur à 
Gonstantinople. Il profita de son voyage pour 
étudier les antiquités de la Grèce ot de TOrient. 
A son retour en France, Lebrun lui fit donner 
le logement à Versailles et aux Gobelins, avec 
une pension ; et il travailla sous sa direction à la 
galerie de Versai lies ; et à des dessins d'ornements 
et de pièces d'orfèvrerie. Après la mort de Lebrun, 
il revint en 1690 à Troyes, où il a laissé un grand 
nombre d'ouvrages, entre autres une Vie de saint 
Pantaléon, à l'église de ce nom. 

Fonteoay, Dictionnaire d4» Artistes. — Grosley, 
Ephémérides, tome II. 

GARRiARic, roi des Suèves, mort en 559, 
régna sur le Portugal , la Galice et les Astu- 
ries. Croyant avoir obtenu, par l'intercession de 
saint Martin , évéque de Tours, la guérison de 
son fils Tbéodoroir, qui était tombé dangereu- 
sement malade , il quitta l'arianisme pour ctti- 
brasser la religion catholique, et fil élever en 
rhonncux du saint la calliédrale d^Orense , en 
Galice. 

Grégoire de Toars, Chron. 

CAKRICHTBR DE RBCRIN6BR (Barthé- 
lémy), médecin allemand, vivait dans le milieu 
du seizième siècle. H crut de bonne foi à l'as- 
trologie judiciaire. Ses ouvrages sont on mo- 
nument des faiblesses et des folies humaines ; 
les principaux sont : Kràuterbtich , in wel" 
chem Zeichen Zodiaci, auch in welchem 
€rad Hnjedes Kraut stehe, wie iie in Leib 



und MU allen Sehàdên iu bereiten ( Heriier, 
où l'on indique dans quel signe du zodiaque et 
à quel degré chaque plante doit être , pour qu'on 
l'emploie en médecine); Strasbourg, 1573 et 
1575, iB-8*'; ave€ des additions par Cardifaio- 
dus, 8008 le titre de Kràuter und Annei- 
buch; Nuremberg, 1686, in-8* ; Tubingen, 1739, 
m-S'*', — Kràuterbuch, darin di Pflansen 
des deuischen Landes aus dem lÀchte der 
Natur nach den himmlischen Einjliessungen 
bèschrieben (Traité des plantes de l'AUemagne, 
décrites d'après tes inllu^iees qu'elles reçoivent 
des corps célestes); Strasbourg, 1676, in-fol.; 
sons le titre de Nom des Meiles menschli- 
cher Blôdigheit; ibid., 1619, In-fol., et 1673, 
bi-8*; ^ Die Deutsche Speiskammer (diété- 
tique allemande); Nuremberg et Amberg, 161Q, 
^-8"; — Buch von der Harmonie , Sympa- 
thie und Antipathie der Kràuter (Traité 3e 
l'harmonie, de la sympathie et de fantipathis 
des plantes ) ; Nurembcârg, 1686, iik-8*. Les ou- 
vrages de Carrichter parurent soud le nom de 
Philomustis, 

Keatner, MedUlniiekêi G«toAftni-£«xie«ft. — A^ 
$rapkU médiMle. 

CARRIER (Jean-Baptiste), oonveRtioooel, 
né en 1756 à Yolai, près d'Anrillac; mort k 
16 novembre 1794. C'est l'un des hommes qui, 
par leurs crimes, ont fait le plus de fort à la 
cause de la révolution. 11 entra en 1792 à 
la convention nationale; contribua, le 10 mars 
1793, à la formation du tribunal révolution- 
naire; vota la mort de Louis XYI, demanda 
Tarrestation du duc d'Orléans , et prit une part 
très-active à la Journée du 31 mai. Envoyé 
d'abord en Normandie , il s'y signala par son 
exaltation. Il parut ensuite à Nantes Je S octo- 
bre 1793. La guerre civile embrasait les dépar- 
tements de l'ouest : avait ordre de répriiner 
la révolte par les me&ures les plus aévères; 
mais il dépassa bientèt tout ce que ses instnio- 
tions renfermaient de rigoureux. Il s'entoura 
d'hommes féroces, encombra les prisons, et en- 
voya impitoyablement à la guillotine ceux qui 
lui étaient signalés comme suspects. La déroute 
des Vendéens, battus à Savenay, donna un non- 
vel essor à sa rage. Les cachots regorgeaient 
de détenus, les Juges ne pouvaient saflire aux 
condamnations : il suspendit les procédures, e! 
envoya indistinctement à la mort les malfaeo- 
reux qu'il avait privés de la liberté. Ce moyen 
même lui parut trop lent; il voulut que les pri- 
sonniers fussent exâiutés en masse, sans forme 
ni procès : quatre-vingt-quatorze prêtres furent, 
par ses ordres, jetés sur un bateau à sonpape, 
et coulés à fond , dans la nuit du 15 au 16 no- 
vembre 1793. Peu de jours après,, une seconde 
exécution pareille de cmquante-huit prêtres eut 
encore lieu, et ^e fut suivie de plusieurs antres. 
Mais Carrier ne rendit compte à la oonventioe 
que de la première; et , dans son rapport , i 
raconta la mort de ses victimes eomme on nan- 



«77 



CARRIER ^ GARRIËRE 



878 



fragd heurew et fortuit Bientôt wt indigne pro- 
consul ne connut plus de firein : nne compagnie 
formée de tout ee que Nantes et la Bretagne 
renTennaient d'hommes flétris par les lois, fnt 
chargée 9 sons les ordres de denx scélérats 
nommés Fonqnet et Lambertye, d'exterminer 
sans jngement tons les malhearanx qve l'on fai- 
sait incarcérer. Un Tsste édifice, nommé VBn- 
trepôt, servait à entasser les victimes dévouées 
à la mort. On y jetait pèle-méle des hommes, 
des femmes, des enfants et des visillaids. Cha- 
que soir, on venait les pradre pour les mettra 
sur les hateanx ; là, on les liait deux à denx, et 
on les précipitait dans l'ean en les poussant à 
coups dt salNW et de baiionnette ; car on ne se 
donnait plus le temps de préparer des bateaux à 
soupapes. Ces moyens ne suffisaient point à la 
fureur de Cani«r i chaque jour, des centaines 
de prisonniers étaient encore fosiilés dans les 
carrières du Gigan. Toutes ces expéditions 
étaient faites par ses ordres ; les débats de son 
procès Tont prouvé jusqu'à l'évidence; mais, 
pour en dérober la connaissance à la cobvo»- 
tion, il avait soin de les déguisa, dans ses or- 
dres écrits, par l'expression de trmulation de 
détenus f expression qui, dans le langsy de ses 
couipliees, était devenne sinonyme de naffoéê 
et ûe/êuillade; enfin , le tribunal révolutioB- 
nalre de Nantes lûsait également le procès aux 
morts et aux vivants. La terreur quMnspiraient 
toutes ces horreurs , et la- croyance où 
l'on était. à Nantes qu'elles étaient approuvées 
par la convention, empêchèrent longtemps 
toutes les dénonciations. Cependant les mem- 
bres du comité de salut public finirent par en 
ôtre informés, et ils se bètàrent de rappeler Car- 
rier. Ué^èi ils se préparaient à sévir contre lui, 
lorsque la révolution du 9 thermidor vint le 
sauver p«ur quelques jours du moins , en le dé- 
livrant d« ses juges. Mais la clameur publique 
s'élevait contre lui avec trop d'énergie; les au- 
teurs de cette révolution, malgré leur sympa- 
thie pour un homme qui venait de courir les 
mêmes dangers qu'eux, furent forcés de Taban- 
(lonner à la rigueur des lois. Décrété d'accusa- 
tion le 23 novembre 1794, Carrier fut traduit au 
tribunal révolutionnaire le 25 novembre, et con- 
damnée mort le 16 décembre. 

M(mitetâ^r univen. — De Baranle, Méian§e9, t I, 
p. 197. — Petite Bioç. Conv. — Le Bas. Dictionnaire en- 
cyc. de la France. — Bûchez et ftoux, HUt. parlement. 
de la Hëvol. 

CARRIEBA ROSALRA. Foy. ROSALBA. 

*GARRIÈRB {Denis- Désiré ), poète et écri- 
vain religieux, né à Nancy le 12 février 1813, 
mort en juin 1653. Élève du petit séminaire de 
Pont-à-Mousson, puis de celui de Nancy où il vou- 
lait étudier sa vocation, il en sortit, sans donner 
suite à son pn^ei d'<»itr€r dans les ordies. Les 
vers qui coulaient de sa plume, abondants et mé- 
lodieux, lui ouvivent les portes de l'Académie 
de Stanislas. Le U mai 1837, il fit son entrée 
dans cette compagnie par un discours en vers 



renfermant sa profession de foi catholique. La 
société Foi et Lumières^ qui a produit un des 
plus beaux livres qui aient été écrits sur les 
rapports de la foi avec la raison, le compta au 
nombre de ses fondateurs. Cette même année, 11 
publia sa première épttre à La Mennais sur les 
Paroles d*un Croyant^ qu'il Ht suivre d'une se- 
conde sur les Affaifu de Âome^ et d'une troi- 
sième sur ses Évangiles. 

Le Jocelyn de Lamartine lui avait donné l'i- 
dée de faire un poème sur le prêtre catholique. 
Mais a changea de pn^et, et il essaya (tentative 
malheureuse) de laver , comme il disait, le Jo- 
œlyn de sa taehe originelle. En 1846, l'Aca- 
démie de Mets le reçut dans son sein. Carrière 
fot un des membres les plus actifs et les plus 
faifluents de l'association des conférences de 
Saiot-Yinoent de Paul à Nancy, dont il fut 
nommé président. Collaborateur iu Courrier 
jMrrain et de l'Espérance de Nancy , il a 
donné aussi plusieurs travaux à divers jour^ 
naux de Paris, entre autres à IT/iitws, à 1*27- 
Nioii eatholique, à VÈre nouvelle ^ au Moni- 
teur catholique. ▲, A. 

VKgpérane$ dâ ffmte^, 

GARRiàRB (Pierre-louis m) ^ adrainistn- 
teur français, né en 1751 à Saint-Quintin, près 
d'Usés, mort dans le même lieu le 13 février 
1815. Il fut secrétaire des états die Languedoc. 
U prit part aux deux publications suivantes : 
Procès-verbaux des séances des états de 
Languedoc; Montpellier, 1777-1789, 13 voL 
in-fol.; — Compte rendu des impositions et 
des dépenses générales de la province de Lan' 
guedoci Paris, 1789, 1 vol. in-A*". 

; CARRiàRR (Joseph)^ théologien, né le 19 
février 1795. Élève du séminaire de Saint-Sul- 
pice, puis professeur de théologie dans cette 
maison, dont il devint plus tard le directeur ; 
enfin, nommé supérieur en remplacement de 
M. de Courson , mort il y a quelque temps, 
M. Carrière a publié un ouvrage de théologie 
qui jouît d'une grande estime dans le clergé. H 
porte le titre de Prxlectiones theologix ma- 
ioresin seminario Sancti'SulpieiihabitsB ; — 
De matrimonio; Paris, a vol. in- 8®; — De jus- 
tilia et jure; FênSf 1839, 3 vol. in-S"*; — De 
eontractUms ;Pv\a^ 1844-1847, 3 vol. bt-V*. 
Le traité du Mariage offre Ul discussion la 
plus complète de toutes les importantes ques- 
tions qui peuvent se présenter à notre époque 
sur nue matière qui intéresse tout à la fois la so 
ciéié religieuse et la société civile. Le traité de la 
Justice renferme l'exposition de tout se qui*ap- 
partient au for intérieur. Le traité des Contrats 
n'est en quelque sorte qu'une suite du traité de 
la Justice. L'étude des lots civiles occupe une 
place importante dans ce dernier traité. M. Car- 
rière a toujours exposé avec une complète Im- 
partialité toutes les raisons alléguées de part et 
d'autre dans les questions controversées, respec- 
tant U liberté laissée par l'Église d'adopter, dans 



879 

les cas donteni, les sentmieQts'qm paraisMnt le 
mieux fondés : In necenarHs vniiaSf in dvbiis 
libertas, A. R. 

BiblioçrapM» eathoUqu*. 

;GABBiÈmB (ifatirice), philMophe et Btté- 
rateur allemaiid, né à Griedel» dans le grand- 
duché de Hesse, le 5 mars 1817. H .étudia à 
Giessen , Gœttingae| et Berlin. Reçu docteur en 
philosophie dans cette dernière Tille, il se U- 
Tra pendant quelque temps à Tétude des beaux- 
arts, puis il alla visiter l'Italie. À son retour 11 
professa la philosophie à Giessen. Ses princi- 
paux ourrages sont : De AristoteU Platonis 
amieo; Gœttingue, 1837; — JHe Melinion in 
ihrem BegT{ff ihrer weltgeschichtlichen 
Entwickelung und VoUendung (la Religion 
considérée dans son esprit, son développement 
et ses résultats dans l'histoire du monde), 1841 ; 
— J)er Kôlner Ikm als /rHe deutsche JEir^ 
che (la Cathédrale de Ck>logne considérée comme 
é^ise libre aUemande); Stuttgard, 1843; on 
trouve, dans cette brochure de droonstance, de 
nombreuses appréciations d'art, de religion et 
de nationalité ; — Àbxlard und Heloïse ; Gies- 
sen, 1844 : c'est une traduction de la corres- 
pondance des deux amants, précédée d'une appré- 
ciation des doctrines d'Abélard et de ses lettres 
avec l'ÉgUse; — IHe philosophische Weltans^ 
chauung der Rrformationsz^t (la Contempla- 
tion philosophique du monde au temps de la ré- 
formation) ; Stuttgard, 1847 ; — Religiôse Re- 
den und BetracMungen fur dos deutsche 
Volk wm ein^m deutschen Phiiosophen ( Pa- 
roles de religion et observations à l'adresse du 
peuple allemand, par un philosophe également 
allemand ), sous le voile de l'anonyme ; Leipzig, 
1850; — Die letzte Naeht der Girondisten 
(la Dernière nuit des Girondins) ; Giessen, 1849 : 
C'est un poème qui fournit à Carrière l'occa- 
sion d'envisager la question de l'immortalité 
de rftme ; — Dos Charakterbild CrcmwelVs 
( le Portrait de Cromwell), dans V Histùrisches 
Taschenbuch (Manod historique}, 1851. 

Converiotioni'LÊXicon, 

CABBIBBBS ( Fronçois DB) , chronologiste 
et commutateur français , de l'ordre des Cor- 
deliers , natif d^Apt en Provence , vivait dans 
la seconde moitié du dix-septième siècle. Ses 
principaux ouvrages sont :.un commentaire latin 
de la Bible ; Lyon, 1662 ; — - ffistoria chrono^ 
logica pontifieum romanorum, cum prxsi- 
gnationefuturorum a Saneto MalacMa ; ibid., 
1694, in-12. 3 

I^elong, BUMothÊca taara. 

cABBi&BES ( LouU DB ) , théologiett français, 
né en 1662 à Cluvilé près d'Angers, mort à Paris 
en; 1 7 1 7 . Sa vie s'écoula dans les modestes et uti- 
les fonctions de professeur d'un collège des Pères 
de l'Oratoire. L'Écriture sainte et la théologie fo- 
rent sa principale étude. Nous avons de lui un 
ouvrage^qui a eu beaucoup de succès, et qui a un 
mérite particulier ; c'est un Commentaire Mté- 



CARRIÈRE — GARRILLO 



880 



rai inséré dans la Traduction française de 
V Écriture , 24 vol. ln-12 , Paris, 1701, 1716; 
6 vol. iih4% 1750 ; 1788, 10 vol. in-12. 11 a été 
depuis réimprimé souvent, et presque toujours 
associé à la traduction de Saey. Ce commentaire 
ne consiste que dans plusieurs mots adaptés as 
texte pour le rendre plus dair et plos inteO^ 
ble, et ces mots sont distingués dn texte par k 
caractère italique. 
Quérard, la Primm WUrnirû,-^ BlbUoOUqm taerét, 

^CABBMULO ( don Femando-Ayonso) y l'on 
des auteurs du mémoire sur la ville de Mexico 
qni fût publié et augmenté, d'après l'ordre da 
vioe-roi de la Nouvelle-Espagne, par doo Juan 
de Albares-Senrano, sons ce titre : Meladon 
universal, légitima y verdadera, del liMo en 
que estafimdada la eiudadde Mexico ; Mexi- 
co, Franc. Salbago, 1637, in-fd. 

CataL BibL impér. PwrU. 

CABBILLO (François-Perest), théologiea 
ascétique espagnol, vivait dans la première moi- 
tié du dix-septième siècle. On.a de Ini : Fia 
sacra^ exereiciùs espirituales, y arte de blan 
mcrir; Saragosse, 1619, ln-8*. 

Antonio, BlbiMh. kUptata nova. 

«GABBIULO ( Francesco de Cordoba ), his- 
torien espagnol , natif de Coidoœ , vivait dans 
la seconde moitié du dix-septième siècle. On 
a de lui : Certamen historico par la Pattia 
del esdareddo martyr son Laurendo aronde 
responde Cordova a dtferentes escritos de 
h^os ceM^es de las insignes coronas de Ara- 
gim y Valeneia; Cordoae, 1673, in-fd. 

Antonio, MMioM. MtpaiM imnw. 

CABBILU> IMartin) , canomste et historien 
espagnol, natif de Sarnigosse, mort vos 1630 : 
il fût pendant dix ans professeur de droit canon 
dans sa ville natale. Ses prindpanx ouvrages 
sont : Catalogus archiq^iscoporum CsBsar- 
Augustanx ecclesim; Cagliari, 1611 ; — Rela- 
don del nombre, sUio, plantas, oonquxstas, 
christiandad, Jertilitad , dudades, luçaresjf 
gobiemo del reyno de Sardena; Baitxkme, 
1612, hi-4* ; — Historia del glorioso 5. Valero, 
obispo de Zaragoza; Saragosse, 1615, uk-V*; 

— Annales , memorias , cronoloçicae , que 
contienen las eosas sucedidas en el mwuio, 
senaladamente en Bspanoy desde su prind- 
pio y poblacion hasta el aSio M.DCXX ; 
Huesca, 1622, in-fol. ; Saragosse, 1634,in-lbl.; 

— Elogios de Mugeres insignes del Fi<fo 
Testamento; Huesca, 1636. 

Antonio, Blblioth, Mâpaita nova, 
GABBILLO LA8SO DB LA VBfiA (AffonSS) , 

littérateur espagnol , natif de Cordoue, vivait, 
dans la première mdtié du dix-septième siècle, 
n fut élevé à diverses fonctions , et ooDsacra 
ses loisirs à l'étude. Ses principaux oavrages 
sont : De las antiguas Minas de Bsptma; 
Cordoue, 1624, iD-4* ; — Virtudes reaies; ibid., 
1626; — Soberania del reyno de Espana; 
ibid., 1626, in-4''; ^ Importanda de las 



88t 



CARRILLO — OÂRRION-NISAS 



883 



Leyes ; ihîd., 1626, iD-4*) — Sagrada Mrato, 
y meditaciones JOavidIcas sobre Uu 50 j»a/- 
mos , oBOTre posthume ; Naples, 1657. 

Antonio, BiMotk» kispmm nooo. 
GABILLO T 80T0MAT0R (Louis) , poéte 

espagnol, frère du précédent , né yers 1584, 
mort le 22 janvier 1610. Ses oeoTres ont été 
imprimées sous ce titre : Obras de dom Louis 
CarriUo; Bfadrid, 1613, iiH4«. EUes contiennent 
une traduction en vers de VArt d^aimer d'O- 
vide, et unetradodion en prose du traité de Sé- 
nèqne, de Brevitate VUsg. 

Antonio, BttUùth. kispana nova. 
' CARAiRCTOff (Noël-Thomas), poète an- 
' glais, né en 1777 à Plymoath, mort à Bath le 
2 septembre 1830. Pour obéir à son père , il 
resta trois ans apprenti chez un des principaux 
employés de Dock-Yard. Mais ne pouvant vain- 
cre l'aversion qu'il avait pour cette profession, il 
prit du service sur un des bâtiments de l'État 
Une pièce de vers qu'il adressa à son capitahie 
lui ayant fidt obtenir son congé, il retourna à 
Plymonth , et y ouvrit une école qui eut un 
grand succès jusqu'en 1827. On a de lui : the 
Banks qf Tamar, 1820; — Dartmoor, poème 
descriptif; 1826; — My native village, 1830. 



GARMOH ( Antoine) f poète espagnol, vivait 
à Séville an commencement du seizième siècle. 
On a de lui des odes que l'on trouve dans le 
recueil intitulé Od^ in diva Dei genitricis 
laudes , eleganti ferma camUnis redditx; 
Séville, 1504, fai-4'. 
Antonio, JMftItot*. kispana nova, 

CARRiOH (Louis) y savant flamand, né à 
Bruges en 1547, mort le 23 juin 1595. Son père 
était Espagnol, et sa mèro Allemande. H étudia 
àliouvain, où il eut pour condisciple Juste Lipse; 
puis, après avoir été reçu licencié en droit, il vint 
compléter ses études scientifiques et littéraires 
à Cologne et à Paris, où il se lia avec les person- 
nages célèbres de l'époque. Après son retour 
en Flandre , il alla professer la jurisprudence 
à Bourges ; de là il passa à Orléans, et revint 
occuper une chaire de droit civil à Louvain. 
Le l*** décembre 1586, il fut chargé d'expliquer 
les InstUutes de Justinien ; et, le 1 juin 1 589, on 
lui confia l'enseignement du droit canon. H obtint 
aussi plusieurs canonicats. On a de lui : Valerii 
Flacd Argonauticon libri VIII, cum castiga- 
^ionifriM; Anvers, Plantm, 1566, in-8'' et in-12; 
réimprimé dans Burmann; — une jédition de 
Selluste, du traité de OrthograMaéd Cassio- 
dore ; — une édition du traité de IHe natali 
de Censorinus ; — Antiquartan LecHonwn 
Commentarii ; kof ers, 1576, in-8*; -- Emen* 
dationum et observationum Ubri II; Paris, 
1583, in-4'' , et , de même que l'ouvrage précé- 
dent, dans le tome III du Thésaurus criticus de 
Gruter ;— une édition des Nuits Attiques d'Aulu- 
Celle; Paris, Henri Estienne, 1585, in-8*, avec 
des notes qui ne vont p^ au delà du P' livre, 



et que l'on ne rencontre même pas dans tous les 
exemplaires de cette édition, par suite sans doute 
de certaines difficultés qui s'élevèrent entre Car- 
lion et l'édHenr. 

Sai , Onomastieonimerat,, III, M7.— Swert. ^tkenm 
Belgiem, — Poppens, Bibttoth. Belgiea.— Baqnot, Jfèm. 
pour tenir d PMst, deg Po^rBai. - BalUet, JugemenH 
des Savants, II; itt. 

GARMON (Emmanuel Ramerez de), savant 
phflanthrope espagnol, vivait dans la première 
moitié du dix-septième siècle. Il enseigna les 
lettres aux sourds-muets , il entreprit même de 
leur donner quelque usage de la parole. On a de 
lui : Maravillas de naturalezza en que se 
contienen dos mil seeretos de cosas natura- 
les, etc.; Madrid, 1622, 1629, hi-4». 

Antonio. Biblioth. Mspana nova. 

GARMOH.NI8A8 ( Marie- ffenri^ Fronçois 
Elisabeth, marquis de), homme politique et lit- 
térateur français, né à Montpellier le 17 mars 
1777, mort dans la même ville en 1841. Officier de 
cavalerie au moment de la révolution, il mani- 
festa d*abord des opinions libérales qui le firent 
appeler à la mairie de la localité dont il avait 
eu la seigneurie. En 1793, il ftit arrêté comme 
suspect de fédéralisme, et recouvra sa liberté 
après le 9 thennidor. Venu à Paris après le coup 
d'état du 18 brumaire, il devint membre du tri- 
bunat, grêce à son mariage avec mademoiselle 
de Vassa, parente de Gambacérès; et, le 23 décem- 
bre suivant, il ftit nommé président de cette as- 
semblée. Il s'était déjà fait remarquer par des 
discours qui témoignaieot d'un grand désir de 
profiter des circonstances pour s'élever. C'est 
ainsi qu'A s'était prononcé en faveur du concor- 
dat; et, à propos du projet de loi sur l'ins- 
truction publique» il avait vivement attaqué les 
principes de J.-J. Rousseau. Le 1*' mai 1804 , il 
appuya la motion du tribun Cutéd pour le réta- 
blissement de l'empire en faveur de Bonaparte, 
et répara ahisi sa précédente opposition au di- 
vorce, dont son ambition n'avait pas deviné iup- 
portunité. Aux objections faites à l'empire parle 
dernier défenseur de la répuMique, Caruot, il ré- 
pondit par les raisons que voici : « Le citoyen 
Carnot , dit - il , croit voir revenir Tancienne 
royauté de France , la royauté féodale proprié- 
taire : avec un peu de réflexion, il est cependant 
facile d'apercevoir qu'entre cette espèce de 
royauté et la forme d'empire que nous propo- 
sons, il y a autant de difTérence qu'entre la lu- 
mière même et les ténèbres. » — « La royauté 
féodale, ajoute-t-il, procéda par l'envahissement 
du territoire et celui du corps même des hom- 
mes qui le cultivaient : Hommes potestatis 
addicti glebx. C'était sur cette monstrueuse 
fiction qu'elle établissait les droits, les titres et 
le jeu de son gouvernement Le roi des Fran- 
çais tel que voulut le faire l'assemblée consti- 
tuante, l'empereur de la république française tel 
que nous voulons l'établir, n'est le proprié- 
ûire ni du sol ni de ceux qui l'habitent ; il est 
le chef des Français par leur volonté ; sondomaine 



888 



• GARJEIION-NISAS 



8«4 



est moral, et aucune servitude ne peut découler 
de ce système. » « Carrion-Ntsas ftit récompensé 
par le grade d'ofBder de la Légion d'honneur et 
le titre de chancelier de la 9*" cohorte, dont le 
chef-lieu , MontpelBer, était placé au milieu de 
ses propriétés. Mais il compromit encore la pro- 
gression de sa fortune en improuvant le décret 
qui, en promulguant l'hérédité du nouvel em- 
pire, excluait de la succession au trône Jérôme 
et Lucien, frères de Napoléon. Un autre genre 
d'échec le vint également troubler vers la même 
époque: sa tragédie de Pierre le Grand, repré- 
sentée en 1804 , ne fut pas plus heureuse que 
son atnée la tragédie de Montmorency, jouée en 
1803, et tomba sous les sifllets du parterre. 11 
est probable que le public s'attaquait à la con- 
duite politique de Tauteur beaucoup plus qu'à 
la pièce, qui dut être défendue par la poUce. 
Carrion-Nisas se retira alors pour quelque temps 
des deux scènes politique et dramatique. En 
1806, il entra dans les geîidarmes d'ordonnance, 
se distingua dans l'affaire de Zurmin, près de CoH- 
berg, et fut chargépar l'empereur de porter à l'im- 
pératrice le traité de Tilsit. Lors de l'audience 
de congé qu'il obtint de Napoléon, il osa avan- 
cer devant ce souverain le conseil de revenir à 
des pensées de paix, et de stabilité. 11 appuya 
ce conseil sur les deux vers suivants du Tasse : 

GlnnU è tua gloria al aamno; e per inaotnit 
Fufgtr 1« dabble guerre a te coavlene. 

Revenu à Paris, il voulut sans doute réparer 
sa hardiesse en approuvant hautement la sup- 
pression du tribunat , dont il faisait partie : 
« Cette suppression, dit-il à ses collègues pour 
les consoler, est accompagnée de tant de té- 
moignages d'estime de la part du souverain ; 
ces témoignages sont d'un si grand prix; Usent 
une solennité si éclatante, que je suis certain 
d'être l'interprète fidèle du cceur de mes collè- 
gues, en leur proposant de porter au pied du trône 
une adresse qui exprime nos sentiments d'amour 
et de dévouement au monarque qui l'a ordonnée. » 

Nommé chef d'escadron, Carrion-Nisas se 
rendit à l'état-miûor de Junot, en Portugal, et 
fut chargé par ce général de diverses parties du 
service administratif du pays. A la bataille de 
Vimeiro, il empocha Junot de tomber au pou- 
voir d'un détachement de cavalerie anglaise. 
Devenu adjudant conunandant, il fut envoyé au 
si^ de Saragosse» et s'y distingua en contri- 
buant à dégager les derrières de l'armée obsi- 
dionale par la prise d'assaut de la ville d'Al- 
caniz. Le lendemain de la bataille de Talaveyra, 
il fut chargé par le roi Joseph de porter à 
Tempereiir les détails de cette bataille. A la 
suite d'une audience de trois heures qu'il obtint k 
Sdioenbrunn , il fut nommé baron de Teropire ; 
à son retour à Paris, il fut renvoyé en Espagne 
pour y foire opérer la jonction des armées de 
Macdonald et de Sudiet sous les murs de Lérida, 
et pour ravitailler Barcelone. Surpris dans une 
rencontre et par suite destitué, il se fit de noa- 



vean simple soldat, et remonta juaqn'an grade 
de coloneL En 1813, il assista en Allemagne am 
batailles de Liitzen et de Bautsen, et tint le jour- 
nal de ces journées mémorables. 11 fit In cam- 
pagne de France en 1814, s'y distingua, et (ht an 
nombre des officiers qui présentèrent leurs 
hommages au roi, en même temps quil reprit la 
qualification de marquis. Nommé secrétaire gé- 
néral au mmistère de la guerre en mars 1815, 
il mit en avant divers moyens pour arrêter h 
marche de Napoléon ; puis il embrassa la cause 
de l'empereur lorsque celui-ci fut établi de nou- 
veau aux Tuileries. Carrion-Nisas fut charge 
alors de défendre les ponts de Sèvres et de Saiot- 
Cloud» et s'acquitta valeureusement de sa mission. 
Au pont de Saint-Clood, il repoussa, avec 3,000 
hommes, 1 5,000 Autrichiens, et mérita le grade de 
maréchal de camp, qui ne fut pas confirmé par le 
gouvernement royal. U suivit à Bourges Farmée 
de la Loire. I>e retour après deux années de sur- 
veillance de la haute police , il ne s'occupa phis 
que de la culture des lettres. Outre les œuvres 
mentionnées ( Montmorency, tragédie en 5 actes, 
Paris, 1803, et Pierre le Grand, tragédie en 6 
actes, ibid., 1804), on a de Garrion-Nisas : 
Discours sur le Concordat ; Paris, 1802, in-8®; 
Discours sur V hérédité de la souveraineté en 
France ; Paris, 1804, in-8* ; —Essai sur Vhis- 
to&e générale de Fart militaire, de son origine, 
de ses progrès et de ses révolutions, etc. ; Paris, 
1823, 2 vol. in-8% avec 14 planches; — Lettre 
à un électeur sur les prochaines élections, et 
sur la situation actuelle des esprits et des 
choses ; Paris, 1 820, in-S"* ; — de l'Organisation 
de la force armée en France^ consUtérée parti- 
culièrement dans ses rapports avec les autres 
institutions sociales , les fuiances de FÉtat , 
le crédit public, etc. ; ~ Songe du prqfeseeur 
Monti , traduit de l'italien en j&s français. 

V. R. 
JfwtItMir utUversti, - Gatêria kigtari^u» dfls Coa- 
temporains. — Jouy, Jaj, etc. Bioçrapkie nouteU» 
des (outemporaim.— Quérard, la France littéraire. - 
Dictionnaire âe Véconomie politique. — Bioçrapkk 
moderne. 

l CARRiON-ifiSAS {Àntoine^Bchri-PrançoiS' 
Victor ), publidste français, fils dn membre da 
tribunal, né à Lusignan le 24 janvier 1794. 11 a 
écrit dans divers recueils, notamment les Victoi- 
res et Conquêtes ; et on a de lui : Bistoire ro- 
maine depuis la fondation de Romeljusqu'au 
règne de Constantin ;Fsii», 1815,2 toI. in-13; 
— (fe la Jeunesse française; Paris, ISiO, in-18; 
-^ de la Loi Salique, traduite «i fi-ançais et 
accompagnée d'observations et de notes expli- 
catives, principalement sur le titre LXU ; Paris, 
1820,in-8'';-.eres Idées républicaines ;Pam, 
1821, in-8' ; —Valérien , ou le jeune Aveugle , 
drame en 2 actes, imité de l'allemand de Kotae- 
bue; Paris, 1823, en collaborati(m avec T. Sao- 
vage ; —2a J^oace au dix-neuvième siècle, on 
coup d'œU sur Vétat présent des lumières, des 
richesses, de la morale et de la liberté; Faits, 



885 



CARRION-linSAS — GARRON 



886 



1821, in-S»; — Coup ^ŒU sur V Europe à 
propos dw congrès; Paris, 1822, in-8°; ^ 
Principes (Téeonomie politique; Paris, 1624; 
^ le Forgeron , drame ea 3 actes, mêlé de 
chant; Paris, 1824, m-8'') •— Résumé de VhU- 
toire de la réptUfUque de Venise; Paris, 1826, 
iH-8'. 

Quéntû, laFr.mu- DieL de rÉetm, polU. 

*CÂRROGA l Joseph), jurisGonsiilte espa- 
gnol, Tirait dans la première moitié du dix-sep- 
tième siècle. On a de lui : Politica del comte de 
Olivarei conira politica de Catalunnay Bar- 
celona, etc., contra des del primer di gêner 
i6^o,fins a 18 de maig, 1641; Barcelone, 1641, 
in-4°. 

Ulong et^Fontette, Bibliothèque historique de la 
France. 

CA RR09f ( Guy-Toussaint-Julien , l'abbé ) , 
moraliste français, né à Rennes le 23 février 1760, 
mort à Paris le 1 5 mars 1 82 1 . Son père, avocat an 
parlement de Bretagne, descendait de Pierre 
Carron, sieur de la Carrière, venu en Bretagne 
comme gendarme de la compagnie d'ordonnance 
commandée par le maréclial de Brissac, lorsque 
Henri lY y envoya ce lieutenant général en 1 596, 
pour soumettre la province. Dès l'enfance le jeune 
Carron s'était voué à l'instruction et au soulage- 
ment des pauvres. Tonsuré à treize ans, fl caté- 
chisait les enfants de la classe souffrante, et leur 
distribuait des secours. Son ardente charité, qui 
ne nuisait point à son zèle pour l'étude, le fit bien- 
tôt distinguer par ses supérieurs; et, avant qu'il 
eût atteint l'âge fixé par les lois de l'Église, 
M^^ de Girac, son évèque, lui avait accordé les dis- 
penses nécessaires pour être ordonné prêtre. Dès 
lors il ne voulut plus avoir d'autre pensée que 
les œuvres de son saint ministère ; et à peine 
cut-îl atteint sa meyorité, qu'il renonça par un 
acte autlientique à toutes les successions aux- 
quelles il avait droit, déclarant ne vouloir rien 
posséder. En 1785, profondément touché des 
graves désordres causés dans sa province par la 
mendicité, et désireux d'étendre un atelier de 
charité élevé par ses soins, il sut intéresser à son 
œuvre un grand nombre de nobles familles , à 
la tète desquelles on vit se placer le roi Louis XYI, 
toujours bienfaisant, et la reine Marie-Antoinette, 
chacun pour une somme de 6,000 livres; de 
telle sorte que Rennes possédait, en 1791, des 
filatures de coton, des tissages d'indiennes, de 
siamoises, de toiles à voiles, etc., qui occupaient 
plus de deux mille ouvriers des deux sexes, et 
dont la fondation ainsi que la prospérité crois- 
sante étaient entièrement dues au zèle si éclairé 
de l'abbé Carron, ainsi qu'à la confiance qu'ins- 
piraient la candeur de son âme et l'élévation de 
ses vues. Des sœurs de charité surveillaient les 
jeunes filles employées dans ces établissements, 
et soignaient les malades. Déporté en 1792 à 
nie de Jersey, l'abbé Carron trouva, dans la 
persécution qui l'atteigpait avec tant de Français, 
un nouvel aliment pour son ardente charité. Il 



établit deax écoles ponr l'instroction de la jeu- 
nesse française émigrée, une chapelle pour 
l'exercice du culte catholique, des associations 
pieuses, et une bibliothèque pour les ecclésiasti- 
ques: il avait su trouver les ressources néces- 
saires à son œuvre dans son esprit d'ordre, et dans 
les modestes secours que lui confiaient les exi- 
lés qui n'étaient pas entièrement dépourvus de 
moyens d'existence. En 1796, il se rendit à 
Londres, où , aidé de l'évéque de Saint-Pol de 
Léon, et soutenu parles libéralités tant du gou- 
vernement que d'honorables familles anglaises, 
il put donner une grande extension à ses œuvres 
de charité. A Somer'stown, faubourg de Lon- 
dres, un collège fut ouvert aux fils des émigrés, 
une éoola à leurs filles : les soins et l'instruction 
y étaient donnés par des Français ecclésiastiques 
et laïques, et par des dames émigrées. Deux hos- 
pices pour les malades infirmes avaient été 
créés par lui, ainsi que des pharmacies où les 
médicaments étaient distribués gratuitement 
11 fit aussi élever des chapelles dans plusieurs 
quartiers de la ville, et on en compte encore une 
où le culte catholique est exercé (1852) sous la 
direction du même ecclésiastique qu'il y avait 
placé lorsqu'il quitta l'Angleterre en 1814. Il en 
est de même del'école de charité annexée à cette 
chapelle, et qui continue à prospérer. Un monu- 
ment âevé dans cette enceinte au vénérable 
fondateur témoigne de la reconnaissance publi- 
que. DelîIle,M. de Chateaubriand, et quelques an- 
tres littérateurs, ont célébré l'importance de tous 
ces pieux établissements, que les princes fran- 
çais visitèrent souvent, heureux qu'Us étaient 
d'être les témoins et les protecteurs de cette iné- 
poisable bienfaisance qui soulageait tant de mal- 
heurs. Lors de la réorganisation de l'Église en 
France MC' de Girac, évèque de Rennes, ayant, 
à la demande du pape résigné son siège, supplia 
le cardinal C^rara, par une lettre en date du 
mois de février 1603, de proposer pour son suc- 
cesseur M. l'abbé Carron. Au moment de son 
retour en France, en 1814, ce vénérable abbé 
écrivait à l'un de ses neveux : « Je n'ai rien, 
«ayant la consolation, après vingHrois ans 
€ d'exil, de rentrer sur la terre natale plus pan- 
« vre que je n'étais quand j'en fus banni. Chargée 
4 des intérêts de mes pauvres compatriotes, je 
ce rougirais de ne pas partager leur malaise ; 
« mais mon cœur est déchiré de ne plus pouvoir 
a rien pour eux. » H rentrait, en effet, chargé du 
sort de plusieurs orphelins sans asile : c'est alors 
qu'il obtint du roi Louis XVIII la fondation de 
l'institut royal de Marie-Thérèse, dans lequel de- 
vait se terminer l'éducation de ces enfants dont 
les parents avaient succombé dans l'exil. 

Cette active charité , occupation constante de 
l'abbé Carron, ne l'empêcha pas de se livrer aux 
exercices de son ministère, ainsi qu'à la composi- 
tion d'un grand nombre de pieux ouvrages destinés 
à l'instruction ou à l'édification des fidèles; tds 
sont : Us Modèles du clergé, on Vies édifiantes 



887 



GABRON — 



de MM. de Sarra, Boursùul, Bewrrier et Mo- 
rc/; Paris, 1787, 2 yol. în-12; —/m Trois Hé- 
raines chrétiennes ; Rennes, 1790, m-12 : U 
quatrième édition parut à Paris en 1801 , et fut tra- 
duite en anglais par M. Edouard Beach ; — Ré- 
flexions chrétiennes pour les jours de tanr 
née ; Winchester , 1796 , in-n ; — Pensées ec- 
clésiastiques; Londres, 1800, 4to1. in-lî; — 
Pensées chrétiennes ;LùadieA, 1801, 6toI, in-12; 

— le Modèle des Prêtres, ou ViedeBridayne; 
Londres , 1803 , in-12 ; ^ VAnU des Mœurs, ou 
Lettres Mirrérfticflrfion; Londres, 1805, 4 voL 
in-12 ; — VHeureux Matin de la vie et le beau 
Soir <fc tet?te;Londre8, 1807, 2 toI. ifrlC , réimpri- 
més àParis en 1817; — lesAttraitsde la Mo- 
rale, ou la vertuparée de tous ses charmes, ei 
Vart de rendre heureux tout ce qui nous en- 
toure ; Londres, 1810, 2 Vol. in-ie, réimprimés 
àParisenl817;— le Trésor de la jeunesse chré- 
tienne , 1 ToL; — la Vraieparure d'une femme 
chrétienne, 1 vol.; — les Écoliers vertueux; 
Londres, 181 1, 2 vol. m-16 , réimprimés à Paris 
en 1815;— Vies des Justes dans les plus 
humbles conditions de to«od^« ;VersaiUes, 
1815, in-lî; — Vies des Justes dans laprofes- 
sion des armes; Versaillea^ 1816, in-12; — 
Vies des Justes dans les conditions ordinai- 
res de la société; VersaiUes, 18Jie, in-12; — 
Vies des Justes parmi les filles chrétiennes; 
Versailles, 1816, in-12 ; — Vies des Justes dans 
la magistrature ;Fms, 1816, in-12; — Modè- 
les de dévotion à lamère de Dieu danslepre- 
mier âge de la vie; Paris, 1816, in-12 , réim- 
primé plusieurs fois; — Vies des Justes dans 
Vétatde mariage; Paris, 1816, 2 vol. in-12; 

— Vies des Justes dans les plus hauts [rangs 
delà société; Paris, 1817, 4 toI. in-12; — 
Cantiques anciens et iioti»cat«P,in-16; — la 
Route du bonheur, in-18; — de VÉducation, 
ou Tableau des plus doux sentiments de la 
nature ; 2 vol. in-16; — ies Confesseurs de la 
foi dans l'Église gallicane, à la fin du dix- 
huitième siècle; Paris, 1820, 4 toI. in-8*. Outre 
ces ouvrages , Tabbé Carron a laissé plusieurs 
manuscrits, entre autres les Vies des Justes 
dans répiscopat et dans le sacerdoce ; — la 
Vie de Vabbé de la Salle; -- im Nécrologe 
des Confesseurs de la foi, etc. 

L'JnU de la ReUçUm, U XXVII. - Mahol, jénnmaire, 
iStt. — Notice iur l'abbé Carron, en tête de ses lea- 
vres. 

GARBOH ( Philippe-Marie-Thérèse-Gui ) , 
prélat français, neveu du précédât, né à Ren- 
nes le 13 décembre 1788, mort le 27 août 1833. 
Après avoir été vicaire, puis curé de Saint-Ger- 
main à Rennes, il devint grand vicaire de Pévè- 
que de Nevers, et fut nommé, en 1829, évèque 
du Mans. Cette dernière ville lui doit rétablisse- 
ment des Dames Carmélites et du Bon-Pasteur. 

Biographie wniverteUê ( éU. belge). 
«CARRON US (Jacques), naturaliste alle- 
mand, vivait dans la seconde moitié du seizième 
siècle. On ne le connaît que pour avoir mis en 



GARROUGES 888 

ordre et augmenté les collections et tes maté- 
riaux de Conrad Gessner touchant llûstoire na- 
turelle des serpents, et de les avoir publiés sous 
le titre : de Serpentibus, oder ScMimgenbueh, 
erstlich durch-Conrad Gessnem %usammen- 
geiragen und beschrieben, und hemack 
durch den wohlgelehrten Eerm JacoH Car- 
ronum gemehrt und in Ordung gebrackt, 
anjetzt aber mit sonderemFleiss verteuischt; 
Heidelberg, 1613, in-fol. 

Banngtrten, MorkwêrHiçê Bûcher ( CariiMltéB M- 
bUograpblqttea), tom. II, p. 178. 

GARROUGBS (Jean de), gentilhomme fran- 
çais, vivait en 1387. Il faisait partie de la maison 
de Pierre n, comte d*Alençon, et était mii par la 
plus étroite amitié à Jacques le Gris, écujer et 
favori du comte. A son départ pour la terre 
sainte, il laissa sa fenune dans son cbAteau 
d'Ai^enteufl, sur les frontières du Perche. Le Gris 
rendait souvent visite à cette jeune dame, qd te 
recevait avec confiance comme ami de son mari, 
lorsqu'une nuit elle fut violée dans sa chambre 
par un individu qu'dle ne put reoonnattre. Le 
lieu où se consomma le crime ût supposer à la 
dame de Carrouges que le Gris, qui seul pouvait 
s*y introduire, était le coupable. Elle i'aocnsa donc 
près de son mari, au retour de oelui-et. Car- 
rouges reprocha à son ami Tattentat dont U le 
croyait coupable, et, malgré les protestations de 
le Gris, il porta plainte au comte d'Alençon. N'en 
ayant point obtenu satisfaction, U cita le Gris 
au parlement de Paris, qui, ftiute de preuves 
suffisantes, ordonna, selon la jnstioe du temps, 
que les deux parties videraient leur querelle par 
une ordalie ou jugement de Dieu, c'estF^-dire 
dans un combat à outrance. Le len d e m ai n de 
cet arrêt, les deux gentilshommes entrèrent dans 
une lice préparée place Sainte-Catherine, der- 
rière le Temple, où Ton avait dressé de riches 
échafauds pour le roi Charies VI a sa cour : 
une foule nombreuse se pressait alentour. Les 
champions, après avoir fait serment, l'un de U 
vérité de son accusation, l'autre de sou inno- 
cence, commencèrent le combat. Carroog» 
reçut d'abord dans la cuisse un coup qui lui fit 
perdre beaucoup de sang : cette blessure doubb 
sa fureur. Étant parv^u à étrdndre son enne- 
mi, il le terrassa, et le somma, l'épée surtagnrge,* 
d'avouer son crime. Le Gris persista à se déclarer 
innocent; mais, comme le vaincu était réputé 
coupable, il fut traîné hors de la lice, et sor-te- 
champ attaché an gibet. Quelque temps après, 
un malfaiteur, condamné à mort pour plusîeoT^ 
crimes, s'avoua l'auteur du fait reprodié à Jac- 
ques leGris. Cet aveu râiabilita la mémoire de ce 
gentilhomme, et fit reconnaître rabsordité de$ 
duels comme preuves judiciaires. Après la m^rt 
de son mari, la dame de Carrouges se retira 
dans un couvent, pour y pleurer rinnocent do^ 
elle avait causé la mort malheureuse. 

A. DE L. 

Féllbten, HiMtoire de la viUe de ParU. — Frobssfi. 
m, c. 45. - BrantOvc, Mmoipes swr Us ihuls, p. u. 



889 



GARROZA — CARSTENS 



890 



CARROZÂ (Jean)y mëdedn Italien, né à Mes- 
sine le 8 juin 1678, mort dans la même Tille 
après 1730. Il étudia la médecine dans sa yille 
natale, où il eut pour maître, entre autres, le cé- 
lèbre Dominique Scala. Étant encore tout jeune, 
il fut appelé à Sainte-Lude en qualité de médecin 
de cette yille. 11 ftit si heureux dans sa pratique, 
qu*il ne perdit, assure Mongitore, qu'un seul 
malade, et encore fut-ce une femme sexagénaire, 
dans Tespace de trois ans. Puis il revint en 1702 
à Messine, où fl soutint ayec éclat la thèse De 
omni re seibili, H a probablement terminé sa 
carrière à Messine, quoiqu'on ne connaisse pas la 
date précise de sa mort On a de lui : Conchuio 
iiniversaliSfidest, de omni re seibili; Messine, 
1702, in-4'*; — Contra vulgo scientias acqui- 
sitas per disciplinam; Messine, 1702, in-4<*; — 
Anthropologisu primus tomus, in quofacUior 
et utilior medendi theoria et praxis paktm 
fit absque electuariis, coi\fectionilnis, looch, ta- 
bellis , syrupis , julep, rob , apozematis , sac- 
charis, catharticis, stemtLtatoriis, masticato- 
riis , epithematibus , succulis , vesicantibus , 
phlebotomiast tandem sine quibusdam decoc- 
tis, viris medieatiSy emplastris, etc. ; Messine, 
1704, in-i**: c'est on opuscule peu remarquable 
contre la médecine galénique. Mongitore lui at- 
tribue encore les ouvrages suivants , mais sans 
on donner d'autres indications que les titres : 
de Vita ; — de rerum Initiis; — Galeni Que- 
rela, contra Galenistas; — Prœcepta mo- 
ralia. 

Mongitore, Bibliotheca Sieuia, — Èloj, DietUmn. dé 
Médecine. 

CARRUCCI. Voy. POIVTOHNO. 

CARS (Laurent), peintre et graveur fran- 
çais, né à Paris en nuli 1699, mort le 14 avril 
1771, fils du précédent. Son père, le destinant 
à la peinture, le plaça dans l'atelier de Christo- 
phe, peintre dn roi,, où il fit de rapides progrès. 
Mais, entraîné par son goût pour la gravure, Il 
s'y livra exclusivement sous la direction de Le- 
moine, qui lui fit reproduire une grande partie 
de ses tadileaux. H fut reçu à l'Académie le 31 dé- 
cembre 1733, et nommé conseiller en 1757. H 
avait gravé pour son morceau de réception le 
portrait de Michel Anguier, sculpteur, d'après 
G. Revel. On remarque dans son oeuvre, indé- 
pendamment de ce qu'il a gravé d'après Le- 
moine, des pièces d'après Lebrun, Rigaud, Bou- 
cher, Chardin, Greuze, Watteau, etc. Ce qui 
distingue surtout le talent de Cars, c'est une 
connaissance dn dessin trop rare chez les gra- 
yeurs, et qull devait à ses pnaàèns études. 

P. Ch. 

Fontenaj, DêeUmmaêr» det artiitêg, — Hnber, Manuel 
des tmuUeun de Fart. — Helnecken, DietUmnaire dei 
artistei, — jireMvet de fat t français, t I. 

«CARS (Jean-François) , graveur français, 
né à Lyon*, mort à Paris en 1763. Il a gravé 
quelques portraits et un très-grand nombre de 
thèses. P. Ch. 

Ueioecken, DieUonn, dês artistes. 



GAR8TARB8 (GuUlaume), théologien pres- 
bytérien écossais, né en 1649 à Cathcart, mort 
en 1715. Il fit ses études à Utrecht, où son père 
s'était réfugié pendant la révolution de 1641, de- 
vint mmistre de la congrégation anglaise à Leyde 
et secrétaire intime du prince d'Orange, et revint 
dans sa patrie, où il fut arrêté comme conspira- 
teur. Relâché après des aveux que hii arracha 
la torture , il retourna en Hollande auprès de 
Guillaume d'Orange, dont il était le chapelain 
particulier. Lorsque le prince monta sur le trône 
d'Angleterre, il nomma Carstares son chapelain 
pour l'Ecosse, et celui-ci eut une influence po- 
litique qui ne finit qu'avec la vie de son protec- 
teur. Mac-Cormick a publié les papiers d'État et 
les lettres de Carstares, avec une notice sur sa 
vie; Edimbourg, 1774, in-4''. 

Rom, J9ew Bioçraphieal Dietionarf. — Cormick, yte 
de G. Carstares. — Bioçrapkia Britannica, 

* CARSTEMS (Adolpke-Gotthard) , Kttéra- 
teuretcritiquedanoi8,néàCopenhaguele31 mars 
1713, mort en 1795. Depuis 1738 jusqu'en 1780, 
il fut successivement sécrétant et directeur de 
la chancellerie allemande à Copenhague, et con- 
sdller intime du roi. Outre plusieurs travaux his- 
toriques insérés dans les Mémoires de la So- 
ciété danoise des sciences, il se distingua comme 
amateur et protecteur des beUeslettres. Il eut le 
mérite, en rendant justice à l'esprit et au carac- 
tère poétiques des Allemands, de faire apprécier, 
malgré une vive opposition , M. Swald, le plus 
grand poète danois du dix-huitième si^. 

P.-L. M. 

LaMes Mindetmorler, V llTraison. — J. Baden, 
Éloge de Corstens, dans leJ&umai de C Université de 
Copenhagae, 179B. — Kraft and Njerap, Litteratwr- 
Lexicon. — Bracli et Graber, ÂUgem. eneyclop, 

GAR8TBRS (Asmvs-Jacob) , peintre danois, 
né à SanktrJurgen , près de Schlesv? ig, le 10 mai 
1754; mort à Rome le 25 mai 1798. Il était fils 
d'un meunier, et reçut de sa mère, fille d'un 
avocat, les premiers principes dn dessin , pour 
lequel il montra dès l'Age de neuf ans une yoca- 
tion décidée. Conduit à Copenhague par le désir 
de TOUT les ouTrages des grands maîtres, il fut 
vivement impressionné, et composa bientôt un 
tableau représentant [la Mort d^Eschyle, Mais 
n'ayant en que de faibles enoonragemente. Il se 
trouva réduit à fidre des portndte pour gagner 
sa vie. Quelques tracasseries qu'il essuya à l'A- 
cadémie de peinture de Copenhague, où il avait 
été admis comme élève, le décidèrent h entre- 
prendre le Toyage de Rome. Sans protection et 
sans ressources dans un pays dont H ignorait la 
langue, il n'alla que jusqu'à MUan, et revint en 
Allemagne en traversant la Suisse, où la vente 
de quelques dessins lui fournit les moyens de 
se rendre à Berlin. S'étant fait connaître dans 
cette ville par plusieurs compositions remarqua- 
bles, il fut nommé professeur à l'Académie de 
peintare, obtint une pension de 450 rixdales, et 
put aller se perfectionner à Rome, où il arriva 
en 1792. Dès l'année suivante, il exposa ses on- 



8di 



CARSTENS — CARTAUD DE LA VILATE 



8» 



yrages. Le jugement des amateurs Ini fut très- 
fiiTorable. De nouvelles études lui présageaient 
de nouveaux succès, quand il mourut dans la 
maturité de son talent. Les principales compo- 
sitions de Carstens sont : la Chute des Anges; 
— la Visite dés Argonautes au centaure Chi- 
ron; — la Mégaponte; — Œdipe roi. 

Nagler, Nette* Âllçem. Kùnttler-Lexicon. — Magasin 
eneyclop., année iMS. U IV. — Pernow. rie ^At. Joe. 
CarsUns t LelpzlR, isoe. 

*GARSU€Hi (Christoph$)y UUiographe ita- 
lien, vivait dans la première moitié du dix-hui- 
tième siècle. On a de lui la description de la 
bibliotlièque Landsi à Rome , sous le titre : la 
Biblioteca Lancisianaf owero distinto rof- 
guaglio délia pubbliea libreria eretta 1714 da 
Giov.-Maria Landsi; Rome, 1718, in-i"*. 

Adeluii{r,suppl. à Jfteher,^fl|riin. GelehrtéH'Lexieott. 

* CA RSUG Hi (Aeinier), poète latin et huma- 
niste italien, de Tordre des Jésuites, né en 1647 
à Citema en Toscane, mort à Rome en 1709. H 
fut, dans les dernières années de sa vie, provin- 
cial de son ordre dans les États romains. On a 
de lui : Epigrammata ; — Poema latinum de 
arte recte scribendi; Rome, 1709, ln-8* : c'est 
une espèce de rhétorique en vers. 

Adetung, ftiippl. k JOcher, AHgem, Celekrten-Lexieon. 

«CARTAjo (AntoniO'Maria)f poète italioi 
de la première moitié du seizième siècle. Il ap- 
partenait à cette spirituelle Académie des JRozsi 
(Rustres), établie à Sienne, et dont les mem- 
bres composèrent un grand nombre de petites 
pièces pleines de vivacité et de gaieté. La dé- 
cence n*y est pas toujours respectée; mais en 
fait de bienséances dramatiques on était alors 
bien peu sévère, et on passait tout aux Boszi 
pourvu qu'ils fissent rire, et pourvu qu'ils offris- 
sent des traits d'habitudes locales, revêtus avec 
grftce des idiotismes les plus agréables de la 
langue toscane et des locutions proverbiales qui 
lui sont propres. Cartajo apporta pour sa con- 
tribution aux travaux de sa compagnie une Comr 
média ridiculosa, intitolata el Far/alla; le 
sujet est assez singulier : il s'agit d'un paysan 
des environs de Sienne qui mène sa femme voir 
les curiosités de Rome, et qui la perd en arrivant; 
elle donne rendez-vous à un galant; le mari la 
retrouve enfin, et la vend pour un manteau qu*U 
reçoit en échange. De 1549 à 1580, c^tte pièce 
eut au moins quatre éditions. G. B. 

Storia deie Academia d^ Roxti; Sienne, mi, In-I». 
•» Catalogue de la Bibliothéçue dramatique de M. de 
Solcinoe, n« 4186. 

ckKTkKi (Charles), compilateur italien, né 
à Bologne en 1614, mort en 1697. Il fut avocat 
au consistoire de Rome, et inspecteur des archi- 
ves du saint-siége. Ses principaux ouvrages sont: 
la Bosa d* oro pontificia^ racconto istorico; 
Rome, 1681 , in-4'' ; -^ Pallade Bambina, owero 
biblioteca degli opuscoli volanti che si con- 
servano net palazzo degli signori Altieri ; ibid., 
1 094, in-4°. Cartari édita aussi plusieurs ouvrages 
de jurisprudence de son père Jules Cartari, né 



à Orviéto en 1558 , et mort en 1633 à Rome, oà 
a était sénateur. 

Cresdmbenl, rite ûeçU Areadi. - Aeta ErvàHemm 
deiTiS.p. soc. 

CARTARI on CHARTARi (Vincent)^ p»oète 
et littérateur italien, natif de Reggio, vivait 
dans la première moitié du seizième siède. Ses 
principaux ouvrages sont : Fasti d'Ovidio tratti 
alla lin^ua volgare; Venise, 1551, îd-IT; — 
il Flaviointomo a*fastivol$ari;iiià,^ 1553, 
iB-8^; « il Compendio delV istoriadi mons. 
Paolo Giovo, eon le pastille; Veoise, 1562, 
iB-8*; ~ U immagini degli Det aniiehif nelle 
quiUi si contengono gli idoli, ritip cérémo- 
nie, etc. ; ibid., 1550 , 1571 , 1580, 1692, 1609, 
1647 et 1674; Lyon, 1581, in-8*; Padove, 1603, 
1615 et 1626, in-#». La plupart de ees édi- 
tions ont été revues et augmentées pu Vaatenr, 
et après sa mort par Laurent Pignoria; les der- 
nières sont les plus estimées. Dayeidier adonné 
une traduction latine et française de œ traité; 
Lyon, 1581, in-4'. 

Gtnfruené, HM. Ittt. de f Italie, VII.— JOeber. Allçeau 
Gelehrt-Uxie. - Tlraboscbl, SiùHa deUa Letter, — Sax» 
Onomastic. literar. 

CARTAUD DE LA TILATB (François), lit- 
térateur français, naquit à Aubusson dans les 
premières années du dix-huitième siède, et mou- 
rut, jeune encore, à Paris en 1737. 11 embrassa 
l'état ecclésiastique, et devint chanoine de régli>e 
collégiale d' Aubusson, sa patrie. Un critique dis- 
tingué ( M. PaHssot) s'est plamt du silence que 
tous les dictionnaires historiques ont gardé sur 
l'auteur ingénieux à qui l'on doit des Essais his- 
toriques et philosophiques sur le goût ; Paris, 
1736, in-12 : « livre original et précieux, plein de 
« morceaux de verve, qui prouvent que cet ëcri- 
« Tain sarait sentir et s'exprimer avec enUiou- 
« slasme. » Cet ouvrage produisit en elTet une 
vive sensation lorsqu'il parut. A la suite de con- 
sidérations élevées sur l'origine et les pro^n^s 
des connaissances humaines, Cartaud de laViiate 
cherche à faire prévaloir ses opinions contre les 
anciens, déjà soutenues par Perrault et la Motte. 
Mais, quoique évidemment supérieur à ses devan- 
ciers par la nouveauté des idées et la chaleur 
du style, il ne parvint pas plus qu'eux à affai- 
blir l'admiration des siècles pour les noms immor- 
tels d'Homère, de Virgile, d'Horace, etc. ; car ua 
ouvrage aussi remarquable par sa singularité et 
son mérite d'exécution ne pouvait manquer de 
rencontrer des adversaires. Un anonyme le ré- 
futa dans une I^ettre de monsieur *** à ma- 
dame la princesse de **, au sv^et des Essais 
historiques et critiques sur le goût ; Paris , 
Perrault, 1737, in-i2. MM. RarbloF et Quéraid 
n'en ont pas connu l'auteur; on a lieu de croire 
qu'elle est l'œuvre du P. Castel, connu lui- 
même par ses singularités. Les journalistes de 
Trévoux, au nombre desquels 11 était compté, 
se contentèrent de la désavouer en son nom ; 
mais ce désaveu restrictif ne fait que confirmer 
notre conjecture. Il est à regretter que le ces* 



898 



CARTAUD DE LA VILATE — CARTEAUX 



894 



seur, qui affecte le plus souvent un ton badin, | 
se soit^rmis la mauvaise plaisanterie de dénon- 
eer Tabbé auteur du livre à son évégue, aux 
puissanceSf et à toutes les personnes qui ont 
de la pudeur et de la religion. Il est vrai que 
la superstition et le despotisme sont l'objet de 
tirades aussi vigoureuses qu'éloquentes (l);mais 
dles ne paraissent tomber que sur les prêtres et 
les monarques absolus des nations païennes. Les 
Essais eurent plusieurs éditions imprimées, tant 
en France qu*à l'étranger, de 1736 à 1751. L*abbé 
Cartaud de la Vilate avait déjà manifesté son 
penchant pour les opinions paradoxales, en met- 
tant au jour des Pensées critiques sur les ma- 
thématiques i Paris, 1 733, In- 1 2. « Dans ce livre 
« non moins curieux, très-peu connu et très- 
« rare, dit Palissot, on propose divers préjugés 
« contre cette sdence, à dessein d'en ébranler la 
« certitude, et de prouver qu'elle a peu contribué 
« à la perfection des arts. » J. Lahoorecx. 
PaliMot, Mémoire* pour servir à rhUtoire de notre 
Uttérature, 1800, tom. t, p. ilT. — Mémoires de Tré- 
voux, tttl. — HelTéUas, de FEeprit, dlsconn 111, ebap. 
IV. 

CARTB (TTumuu), historien anglais, né à 
Dusmoon, près de CUfton, dans le War mckshire, 
en avril 1686 ; mort près d'Abingdon, dans le 
Berkshire, le 1** avril 1754. Après avoir étudié à 
Oxford et à Cambridge et fait le tour d'Europe,* 
il entra dans tes ordres en 1713. Son attache- 
ment aux Stuarts, U part qu'il avait eue dans la 
rébellion de 1715, et sa qualité d'ancien secré- 
taire de l'évéque Atterbury, ainsi que son refus 
de reconnaître George 1*', le forcèrent de quit- 
ter TAngleterre en 1723 ; car sa tète avait été 
mise au prix de 1,000 livres sterling. En France 
û s'occupa, sous le nom de Philips, de la réédition 
des œuvres de de Thou et de Rigalt. Plus tard 
il obtint, vers 1732, par l'entremise de la reine 
Caroline, la permission de rentrer en Angleterre. 
En 1744 il fut soumis à de nouvelles enquêtes, 
à propos de l'entreprise de Chartes-Edouard; 
mais U fat relâché. V Histoire d'Angleterre^ 
qu'il élabora dans les derniers quinze ans de sa 
▼ie, est son chef-d'œuvre , malgré quelques sin- 
gularités qui s'y sont glissées -. c'est ainsi qu'il 
dit dans ane note qu'en 1716 le prétendant gué- 
rissait des écrouelles. Cependant il avait gagné 
tous les souscripteui's qui n'étaient pas contents 
des succès de V Histoire de Rapin Thoyras, trop 
favorable à la maison do Hanovre. mourut sans 
avoir achevé son travail. On a de lui : the Irish 
Massacre set in clear liht, 1714, Inséré dans 
fyord Somers tracts , avec la réplique du D' 
Chandler; — Jacobi-Augusti Thuani Histo- 
riarum libH cxxxvni et Nicolai Rigaltii de 
Rébus gallicis libri très, translated in «i- 
glish by Thom. Carte, Wead, et Buckleg ; Lcm- 
dies, 1733, 7 vol. gr. in-fol.;— tA« Historg qf 

' (1) HelTétlas a rapporté, dans ton llrre 4ê FEsprit, na 
lonR passage des Essais^ « plein, û\t-U, de ectie force 
« d'ei pression dont on De croyalt-pu notre langue sas^ 
« cepUble. » 



the l\fe of James Duke of Ormond,from his 
birth, 1610, to his death, in 1688; Londres, 
1735-1736, 3 vol. in-fol.; il en parut un abrégé 
en français, sous le titre : Mémoires de\la vie de 
milord duc d^Ormond, traduits de l'anglais; 
la Haye, 1732, 2 vol. in-12;— i4 gênerai account 
of the necessary materials for a history of 
England; Londres, 1738, in-S** : c'est le plan 
d'une grande histoire d'Angleterre; — A col- 
lection of original letters and vapers, con- 
ceming the affairs of England, from 1641 
to 1660; Londres, 1739, 2 vol. in-S"»; — An 
account of the court of Portugal of the 
reign of Peter II, or lettres qf Robert Sou- 
thwells, ambasscufor at Lisbon in 1667, with 
an History gênerai of the révolutions of'Por^ 
tugal; Londres, 1740, in-S*: cette édition des 
lettres de Soothwell, un des prédécesseurs de 
Methuen, a été traduite et augmentée par l'abbé 
Desfontaines sous le titre : Relation de la cour de 
Portugal sous don Pèdre II, à présent ré- 
gnant; Paris, 1742, S vol. in-12; — Catalogue 
des nobles gascons, normands et français, 
conservé dans les archives de la Tour de 
Londres, tiré d'après celui du garde desdites 
archives; publié par de Pahneose, avec la pré- 
face de Bougainvillé; Londres (Paris), 1743, 2 
vol. in-fol.i; — History of England; Londres, 
in-fol., en 4 vol., dont le 1*' parut en 1747, le 
2* en 1750, le 3* en 1752, et le 4** après la mort 
de l'auteur, 1755. Les matériaux ^ui devaient 
servir à la continuation de cet ouvrage, de 1654 
jusqu'en 1688, se trouvent depuis 1776 dans la 
bibliotlièque Bodléienne d'Oxford. Un peu avant 
cette année, Macpherson s'en était servi pour sa 
grande Histoire de l'Angleterre et \t Recueil de 
papiers d'États qui lui font suite. 
Rose, New Sioçraphieal Dietionary, 

CARTBAVX (Jean- François ) , général fran- 
çais, né en 1751 à Allevan, dans le Forez; mort 
en 1813. Il était fils d'un dragon du régiment 
de Thianges/ Il fut élevé dans les garnisons , et 
suivit aux Invalides son père, blessé dans les 
guerres de Hanovre. Après avoir voyagé dans 
les diverses contrées de FKarope pour se perfeo- 
tionner dans l'étude de la peinture, qui occupa 
sa jeunesse, il revînt à Paris à l'époque de ht 
révolution, et se distingua à l'affaire du 10 août, 
comme ofTicier de la cavalerie de la garde na- 
tionale parisienne. Nommé adjudant commandant 
à la suite de cette journée, il fut envoyée l'année 
des Alpes ; pois promu au grade de général , et 
chargé de dissiper les Marseillais révoltés qui 
marchaient au secours des Lyonnais. 11 s'avança 
contre eux, les battit, et entra dans leurs murs 
au mois d'août 1793. De là il s'avança sur Tou- 
lon, dont il commença le siège. Mais une pareille 
tâche était au-dessus de ses forces. Carteaux, 
révoqué, remit ses troupes à Dugommier, parut 
un moment aux armées d'Italie et des Alpes, fiit 
ensuite arrêté par ordre du comité de salut pu-> 
blic, et enfermé à la Conciergerie le 2 janviec 



CARTEAUX — CARTERET 



896 



1794. Rendo à la liberté après le 9 thermidor, 
il fat mis, rannée ftuiyante, à la tète de l'on des 
corps de rarmée de TOuest. Destitaé de nouveau 
au bout de quelques mois, il se plaignit Tiyement 
à la oonTenticMiy lui rappela ses services, et la 
défendit en effet, avec intrépidité, au 13 vendé- 
miaire. Il fut réintégré à la suite de cette journée, 
et employé jusqu'en 1801, où il devint l'un des 
administrateurs de la loterie. Après trois ans 
d'exercice, il fut nommé, en 1804, au commande- 
ment de la principauté de Piombino, revint en 
France en 1805, et reçut une pension de l'empe- 
reur, qui, encore officier d'artillerie, avait servi 
sous Carteanx à l'armée de Toulon. 

Le Bat, DUtUmnairt «ne^elopédiqMe dé ta France, — 
ManAt. wnivtT, — GaUrie hist. dêt Contemporains, — 
Thien, Uitt. dé la Bév. française. 

CABTBLBTTi (FronçoU-Sébastien), poète 
italien, vivait dans la seconde moitié du seizième 
siècle, n est auteur d'un poème sur le martyre 
de sainte Cécile, dont les nombreuses éditions 
sont moins dues au talent de l'auteur qu'au su- 
jet qu'il avait choisL La meilleure est celle de 
R(Mne, 1598, in-12. 

FeUer, DicUonnairê kittoriqtiê. 

CÂRTBLi^iKii (Pierre), sculpteur français, né 
è Paris le 2 décembre 1757, mort le 12 juin 1831 . 
n fut de bonne heure inspiré par le génie des 
arts; mais il eut à lutter une grande partie de sa 
vie contre les embarras d'une position sociale con- 
traire à ce que réclame l'étude longue et difficile 
du dessin. Pendant longtemps il n'eut d'autres 
leçons que celles données, à l'école gratuite de 
dessin, aux enfants destinés à des professions 
industridles. Ses parents, ayant fini par reconnaî- 
tre en lui une vocation décidée pour la sculpture, 
firent abnégation de leur propre intérêt, et pla- 
cèrent le jeune Cartellier chez Ch. Bridan, sta- 
tuaire, et membre distingué de l'ancienne Acadé- 
mie. Cependant la mort prématurée de son père 
Tobligea de nouveau de se livrer à des travaux 
subalternes et obscurs, pour subvenir aux besoins 
de sa mère et aux siens. Ses études furent ra- 
lenties, et, dans trois concours pour le prix de 
Rome, il eut la douleur d'échouer. 

Pendant la tourmente révolutionnaire qui 
bouleversa la France et fit suspendre tous les 
travaux d'arts, le ciseau de Cartellier obtint quel< 
ques encouragements : dans l'église de Sainte- 
Geneviève, transformée en Panthéon français, U 
décora deux des pendentifs de la coupole des 
figures de la Force et de /a Victoire, qui dis- 
parurent plus tard, ainsi qu'un bas-relief repré- 
sentant ,la Nature appuyée sur la Liberté et 
V Égalité. On dte aussi avec éloge les deux 
figures en arrière-corps de la façade du midi du 
Luxembourg, représentant la Vigilance et la 
Guerre; la statue de Vergniaud, qui décorait 
le grand escalier de ce palais; celle d'Aristide, 
placée dans la salle des séances de la chambre 
des pairs. Aux ouvrages d'une époque plus heu- 
reuse pour Cartellier appartiennent sa charmante 
figure de la Pudeur ^ exécutée en marbre en 



1808 pour la Mahnaison, 8or le modèle qu'il en 
avait exposé au salon de 1800; les statues de 
Bonaparte consul, de Napoléon empereur, 
de Louis Bonaparte en costume de grand con- 
nétable, de Walàubert, de Montebello à cheval. 
Son bas-relief de la Gloire distribuant ses cou- 
ronnes, placé au-dessus de la principale porte 
du Louvre, cité avec tant de distinction dans le 
rapport sur les prix décennaux, mit le sceau à sa 
répbtation. Parmi les autres ouvrages de Cartel- 
lier, nous ne pouvons passer sous silence le bas- 
relief de la Capitulation <f Ulm^ à l'arc de triom- 
phe du Carrousel ; Louis XIV, statue éqnestie 
du frontispicederhdteldesinvalîdes ; le Louis XV 
en bronze, sur la place de Reims, et sa Minerve 
faisant naUre Volivier, au chfttean de Ver- 
sailles. 

Pour avoir été exécutés loin de lltaUe, les ou- 
vrages de Cartellier n'en sont pas moins em- 
preints du vrai sentiment de l'antique; et si qo^ 
ques -uns n'ont pas toute la sévérité de style 
des chefs-d'œuvre grecs, ils ne le cèdent pointa 
la plupart de ceux sortis du daeaa d'artistes 
qui, plus heureux que lui, ont pu recevoir, daas 
le pays des arts, toutes les inspirations qu'à fait 
naître. Cartellier était membre de l'Académie 
depuis 1810, et professeur à l'École royale des 
beaux-arts depuis 1816. [Bnc. des g. du m. ] 

Nagler, Ifeuês JUgêwtMnes XtUMier-LÊSteon. - G«- 
bet, Diet, ds* ÂrUsUs. — Qattreniérede Qulncy, JVoCk» 
historique sur la vie et les ouvrages de Cartellier. - 
Émértc David, Mseoun prononcé oêu funérttUUs ée 
CartelUer. ~ ZÀvrets desSaUme, 

CABTBR {Élisabeth),ïeMsaae poète anglaise, 
née en 1717, morte à Londres, le 19 février 
1806. Elle était versée dans la comiaissanoe de« 
langues anciennes et modernes. Ses premiers 
««sais poétiques pfururent dans le Gentieman*s 
Magasine, L'ouvrage qui lui fit le phisdlKMinear 
est la traduction de tous les écrits d'Épidèle, 
avec des notes; Londres, 1758, in-4*. EUe tra- 
duisit aussi les Dialogues sur la Lumière, par 
Algarotti, et fit paraître en 1662 un vol. in-8* de 
poésies sur différents st^jets. On doit encore 
à Élisabetii Carter les numéros 64 et lOOIdn 
Mamb(er. Ses Mémoires ont été' publiés à Lon- 
dres en 1807. 

Rom, New Biographieal DieUonarf. — PoiiiactM. 
Memoirs o/tkelifeo/ B, Carier; Londres, isor. 

CABTBBBT ( Philip), navigateur anglais, ri- 
vait en 1769. Dès le retour en Angleterre da 
Commodore Byron (voy, ce nom), George m 
ordonna une nouvelle expédition dans le bot de 
continuer l'exploration de l'hémisphère méridio- 
nal. Le commandement en fut confié an capitaiBe 
Samuel Wallis, qui monta le Delphin (1) ; on loi 
adjoignit le Su>allou>, corvette de quatone ca- 
nons, et le Prince-FrédériCfùHtd destinée à Fap- 
provisionnement , sous les ordres du capitaise 
Philip Carteret. La flottille appareUla de PI; • 
mouthle 22 août 1766, relâcha à Madère, anx fiê< 

(1) CéUlt le valnean qol Tenait de faire le tov * 
monde tooa le commodore Bjron. 



897 



CARTERET 



898 



da cap Vert, et entra dans le détroit de Magellan 
le 17 décembre. Arrivé au port de la Hambre, 
le Prince-Frédéric fut envoyé au port Egmonl, 
dans les Malouines. Le Delphin et le Swallow 
furent retenus dans le détruit jusqu'au 1 i avril 
1767. Pendant ces quatre mois les Anglais, sans 
cesse menacés de naufrage, obligés à des ma- 
ncravres très-pénibles, de lutter contre les vents 
contraires, manquant souvent de bois et de vi- 
vres, souffrirent beaucoup. Lorsqu'on déboucha 
du détroit, un coup de vent sépara les deux bâti- 
ments. Le Swallow f fort mauvais voilier, ne put 
aller de conserve avec le Delphin, qui s'éloigna 
dans le nord-ouest. Carteret, abandonné sur un na- 
vire délabré, manquant de tout, porta d'abord au 
nord et alla foire aiguade à l*Uede Massa-Fuero (1); 
de là cinglant à l'ouest nord-ouest, à la suite d'une 
longue navigation, il découvrit, par 135* 41' lon- 
gitude ouest sur 2&" 2' latitude sud, une lie en- 
tièrement isolée, qu'il appela ile Pitcaim, du 
nom d'un de ses officiers. Deux autres lies, qu'il 
trouva le lendemain, reçurent le nom dHles Glo- 
cester. Faisant ensuite route au nord-ouest, après 
une traversée que la disette et l'épuisement de 
son équipage rendaient cbaque jour plus péni- 
ble, il relâcha aux lies Santa-Cruz, archipel que 
l'Espagnol don Alvarez de Mendana avait dé- 
couvert en lô9&. Dans l'ignorance de cette pre- 
mière découverte, Carteret signala ce groupe 
comme nouveau, sous le nom d'i/es de la reine 
Charlotte (2). Attaqué plusieurs fois par les fé- 
roces habitants de ces parages, ce fut en com- 
battant que Carteret put seulement se procurer 
un peu d'eau ; encore en codta-i-ii la vie à plusieurs 
Anglais. Espérant trouver une relAche plus fa- 
vorable, il continua à marcher au nord-ouest; le 
20 août 1764, il découvrit, par 158** 2S' longitude 
est et 8* 50 latitude sud, deux lies faisant partie 
de l'archipel de Salomon, dont l'existence était 
alors problématique. Il appela ces lies Gower et 
Carteret, Elles sont tellement rapprochées des 
grandes Arsacides, que Carteret eût sans doute 
reconnu ces dernières si , moins pressé par les 
besoins de son équii>age et le mauvais état de 
sa corvette, il eût pu se livrer à une navigation 
plus minutieuse. H passa outre , laissant à un 
marin français, M. de Surville, l'honneur d'ex- 
plorer ce vaste archipel, et de fixer la position à 
l'est de la Nouvelle-Guinée. 

Poursuivant sa route vers le nord-ouest, Car- 
teret, après avoir rencontré quelques Ilots peu 
remarquables, arriva sur les o6tes de la Nouvelle- 
Bretagne. On avait cru jusqu'alors, d'après Dam- 
pier , que la terre qui se prolonge au nord de la 

(1) Une dea deux Iles Joan-Fernandez, lar la cOte da 
Chkit, rendae célèbre par le séjour d'Alexindre Seikirck, 
viaiin éeoMals, dont Daniel de FoS a retracé les arenut- 
rea dans «on RobtnttM Crusoé. 

(t) Cet archipel est situé entre 8^ 8o' laUtude aud et 
167* 40' longitude est Carteret changea leurs noms es- 
pagnols en noms anglais; lea priucipalea sont : Santa- 
Cru£ on Bgmont, Vanikoro ( lieu du naufrage de la Pé- 
roose ), Swallow, Dutr, Oorry, Cherry, Mytre et BraweU. 

NOCV. BIOCR. UNIVERS. — T. VUI. 



Nouvelle-Bretagne faisait partie de cette même 
Ile ; mais Carteret, pénétrant dans la prétendue 
baie signalée par Dampier, s'aperçut qu'il était 
dans un vaste détroit séparant la Nouvelle-Breta 
gne en deux grandes Iles. 11 fit une reconnaissance 
exacte de ce détroit, qu'il nomma canal de Saint- 
George, Le nom de Nouvelle Bretagne fot con- 
servé à la terre du sud ; celle au nord fut appelée 
NouveUe-lrlande, Carteret mouilla prèsdecette 
dernière dans un port auquel on donna à juste 
titre le nom de ce navigateur. Les Anglais eurent 
encore là plusieurs combats à soutenir contre les 
naturels ; le lieutenant du Swallow et plusieurs 
marins y furent blessés. Carteret, suivant sa route 
par l'ouest de la Nouvelle-Irlande, découvrit suc- 
cessivement le Nouvel-Hanovre^ les lies Port- 
land et celles de V Amirauté, dont il prit pos- 
session au nom de l'Angleterre, bien qu'elles 
eussent été déjà reconnues par les Hollandais 
en 1666. Se dirigeant ensuite vers les Philippi- 
nes, il signala encore au nord de la Nouvelle- 
Guinée plusieurs tlots et bas-fonds dangereux, 
dont il détermina la position; il entra ensuite 
dans les Moluques, dressa la carie de toute la 
côte occidentale de Tlle de Célèbes, et prit terre 
à Macassar vers la fin de mars 176S, après 
avoir perdu presque tout son équipage, et lorsque 
son vaisseau ne pouvait plus tenir à la mer. Les 
Hollandais ne voulurent pas le recevoir à Jom- 
pandam, et le renvoyèrent à Bontain, consentant 
avec peine à ce qu'il prtt des Maures pour rem- 
placer les hommes qu'il avait perdus. Après deux 
mois de séjour à Célèbes, Carteret arriva le 3 juin 
à Batavia, et il caréna le navire; U en repartit le 16 
septembre, relâcha au cap de Bonne-Espérance, 
d'où il appareilla le 6 janvier 1769, toucha le 
31 janvier à l'Ascension, et reprit sa route le len- 
demain. Il fut accosté en mer, le 26 février, par 
M. de Bougainville, qui depuis plusieurs mois le 
suivait , en se rapprochant de lui chaque Jour. 
— ti J'offris, rapporte le célèbre navigateur fran- 
çais, à M. Carteret tous les services qu'on peut 
se rendre à la mer : il n'avait besoin de rien ; 
mais sur ce qu'il me dit qu'on lui avait remis au 
Cap des lettres pour la France, j'envoyai les cher- 
cher à son bord. U me fit présent d'une flèche 
qu'il avait eue dans une des Iles rencontrées dans 
son voyage autour du monde, voyage qu'il fut 
bien loin de nous soupçonner d'avoir fiîit. Son 
navire était fort petit, marchait très-mal; et 
quand nous eûmes pris congé de lui, nous le 
laissâmes comme à l'ancre. » — Carteret arriva 
•enfin à Spithead le 20 septembre 1790, après 
une traversée de trois ans moins deux jours. Ja- 
mais, avec si peu de moyens de réussite, aucun 
navigateur n'avait déployé tant de talent et de 
persévérance. Les résultats du voyage de Car- 
teret furent très-importants surtout pour la géo- 
graphie. Alfred de Lacaze. 

Hawketwortb, An Account o/tkê Fonagn «niferfa- 
fte% 6y ih» ordm' of his preioU majêttif /or makinÇ' 
dUeoveries on thé Souther Hémisphère, etc. ; Londres, 
ITTS, traduit en français par Soard, -^Heiation dm 

39 



S99 



CARTERET — CARTHAEUSER 



900 



/^oya^rtf de Carttrtt, jointe au l«r Tolame de eelle â» 
Cook, traduite de l'anglalt ; Perte. lTr«, • v • ffrand ln-««. 
•- WliitaiD Snilb. ^opagei autour au mande, 1. 110. - 
Yaoteoae, Uittoire générale de la marine, 111, SM. 

GÂETHABU8BII ( Jean- Frédéric) , mëdeda 
allemand , né, le 29 septembre 1704, à Hayn 
( comté de Stolberg en Prusse ); mort, le 22 juin 
1777, à Francfort-sar-roder. 11 fit ses études d'a- 
bord à léna, ensuite à Halle, où H prit ses gra- 
des en 1731. En 1740, il fut nommé professeur 
de diiinie, de pharmacie et de matière médi- 
cale à runiTersité de Francfort- sur -FOder, 
diaire à laquelle il vint ajouter bientdt eelle dV 
natomie et de botanique. Plus tard il devint pro- 
fesseur de pathologie et de thérapeutique, et il 
conserva ces diaires jusqu'à sa mort, avec le 
rectorat de la faculté. En 1755, il avait été élu 
membre de l'Académie de Mayence ; et en 1758, 
de l'Académie de Berlin. Son principal mé- 
rite est d'avoir opéré une réforme salutaire 
dans la matière médicale, en soumettant les 
médicaments à de nouvelles expériences. On 
lui doit surtout on grand nombre d'analyses de 
plantes, et nne connaissance plus exacte des 
matériaux qui entrent dans leur composition. 
C'est ainsi qu'il a examiné, à la fois en chimiste 
et en médecin, les baumes, les sels volatils na- 
turels des plantes , les cristaux saUns que four- 
nit le suc des géranium peUalumti acetosumy 
celui que laissent déposer un grand nombre 
d'huiles volatiles, et qui est, la plupart du temps, 
du camphre; l'huile de cajeput, l'enduit mielleux 
dont les plantes se couvrent quelquefois, la li- 
queur sucrée des (leurs, le sucre, le camphre, 
la m^, le savon , l'amidon , les huiles inflamma- 
bles, la graisse animale, les sels neutres, en par- 
ticulier celui de Glauber, le pétrole, les oxydes 
de fer, etc. On a de lui : JHsserL de asthmate 
sanguineo spasmodico; Halle, 1731, in-4°; — 
Diss. de reciproco alque mechanico sanguinis 
etjluidi nervei ad motum impuUu; Halle, i 731, 
iD-4* ; — Spécimen amœnitcUum naturœ et ar- 
iis ; Halle, 1 733, in-4<>; — Amœnitatum naturœ, 
sive historiés naturalis pars prima generalior, 
Oder dercuriûsen und nùtt lichen sowohl his- 
torisch als physikalischen Abhandlung aller 
Merkwûrdigkeilen der ffatur ; erster Theil; 
Halle, 1735, in-4* ; — Elementa chymïss me- 
dicse dogmatico-experimentalis, nna cum sy- 
nopsi materisF, medicx selectionis ; Halle, 1736, 
m-8*;Francfort-8ur-rOder, 1753, in-8% et 1766, 
in-8'; — Talmlœ /onnularum prarscriptioni 
inservientes, in tuum /yronnm; Halle, 1740, 
174S, in-8*; Francfort sur l'Oder, 1752 et 1766, 
in-8*; — Programma de materia medico-ra- 
tionali per expérimenta spagirica promo- 
venda; Francfort-sur-roder, 1740, in-i"*; — 
Programma de prima ac vera morbi lUlera- 
torum origine; Francfort- sur -l'Oder, 1740, 
in-4*» ; — IHss. de noxa et utilUate ebrietatis; 
Francfort-snr-roder, 1740, in-S" ; — Dissertatio 
de réfrigérant ium differenti indole ac modo 
operandii Francfortrsor-l'Oder, 1740, in-4*; — ■ « 



Diss.devenenis ; ibid., 1741,iii-4*;— £>efiecef« 

saria consensus partium attentUmepractica; 
ibkl., 1741, in-4«;— Rudimenta maierix me- 
die» ratUmalis, experimentis, et oltservaiio- 
nibus physicis, chymicis atoue medieU seUe- 
tioribus superstructa , et eèlebrtum medieo- 
rum ac chymicorum testinumils kine inde 
corroborata; ibid., 1741, fai-4*;— Dits, de ca- 
tharticis quibusdam selectioribus ; iMd., 1742, 
hi-4*; — De necessUate transpéraiioHis cuta- 
né»; 1742, in-4'; — De errdrUnu praeticis, 
ex falsaêstiologia promanantibus ;\tlÊà., 1742, 
ta-4'; — De aère, aquis et locis TrtQectinis 
ad Vïadrum; ibid., 1742. in-4*; —Pecimut- 
baris inertia medica; ibid., 1743, iD-4*; - 
De perenni aeris subtilioris per corjpm huma- 
num circula; ibid.^ 1743, ln-4<'; ^ De duld- 
Matione spirituum acidortan mineraimm; 
ibid., 1743, in-4"; — Diss, qua problema, an 
bonus theoreticus bonus quoaue sU practiats, 
in partem affirmativam molvUur; 1743, 
in-4**; — J)iss, de agux calcis vivx utu m- 
temo; 1743, in-4'*; —Demammutk Russo- 
rum\ 1744, in-4''; — De pravo carnium mu- 
riaticarum nutrim^ento; 1744, ln-4*; — De 
cataracta crystallinavera ; 1744, ln-4*; — De 
oleis empyreumatids ; 1744, in-4'; — De dys- 
crasia humorum scorbutico-purpurata Fran-^ 
cqfurti ad Wadram et in tractiàus vicinis en- 
demia; 1744, in-4"; — De iuperstitUme circa 
curationes morborum magneticas ef sympa- 
thelicas; 1744, hi-4*; — Pharmacologia theo- 
retico-practica rationi et experientiae supers- 
tructa; Berlin, 1745 et 1770, in-S*; Venise, 
1756, in-4°,et Cologne, 1763, in-8'»;— /)i«5.rf« 
calore corporis nalurali et prsUematurah 
febrili; Francfort-sur- l'Oder, 1745^ in-4»; — 
De cassia aromatica; Ibid., 1745, in-4'*; — De 
insigni camphorx activitate medica ; ibid. , 
1745, in-4'*;— De cardialgia spuria; ibid., 
1745, in-4''; — De eximia myrrhx gtnuinx 
virtute medica; ibid., 1746, In^"; — De pie- 
thorx immintUione critica per varias excre- 
tiones mucosas; ibid., 1746, in-4«; — De/e- 
bre biliosa; ibid., 1746, in-^";— - De amplis- 
simo nitri depurati usu medico; Ibid., 1747, 
in-^**; — De salibus plantarum naiivis, prx- 
sertim volatilibus; ibid., 1747, ln-4'»; — De 
subitanea habitus cutanei infiatione; ibid, 
1747, iu-4»; — De esculentis in génère; Ibîd., 
1747, in-4''; — De recta motuum xstimatêonr 
in morbis; ibid., 1747, în-4«; — De pklebo- 
tomia apud plethoricos cciharsi prxmit- 
tenda; ibid., 1747, in-4''; — De içnohiià no- 
bilium guorumdam medieammum indole 
atgue virtute; ibid^ 1747, in-4'*; — JDe cibo- 
rum neglecta manducatione ; ibid., 1747, 
in-4''; — Fundamenta nuUerix med^cse m- 
tionalis tam generalis quam specialis ; Traoc- 
fort-sur-l'Oder, 1749 et 1750, 3 vol. m-8<*, el 2* 
édition, 1767, 2 vol. in-8'*; Paris, 1752, 2 toI. 
in-12 ; 1769, 4 vol. in-12 : cet ouvrage, qui estuae 



90t 



GARTHÀETJSER 



refonte àm ttudimênta mai. med. de 1741, et 
qui a été traduit eo français par Jean-Chariea 
des Essan, Paris, I7&ô et 1769, 4 toI. in-n, a 
(wàé la répiitatioQ de Carthaenser ;~ D^/bM- 
bus intermiHentifnu qHdemieis; Francfort- 
sarl'Oder, 1749, 1ik4*; — De ligne nephri^ 
tko, cùIuMmo et iemhie eantonico; ttrid., 
1749, in-4*;— Dedivenis obstruetionum eath 
sis et remêdHt ; iUd., 1750, ift4*;— De isehu- 
ria et d^naria; lUd., 1750, fai-4''; *- De êaii- 
Ims mediU; itaîd., 1751, lii^*; — De aerinuh 
nia kumarum; ibid., 1752, fii-4*; — De mat* 
rufHo albo etalekymia; ibid., 1753, iii-4*; -- 
De varUs spaemormm etnuis et remediis; 
ibid., 1763, faah4*; — - De paseione nephritiea; 
ibid., 1753, iii«4*; — • De ëiverâiSMima dysp- 
nœa origine et curationê; ibkl., 1753, fai-4*; 
— De eortice carf&philMde AmMnensi: 
ibid., 1753, iii>4*; — De Ussa ehylificatione ; 
ibid., 1753, m-4^ ; — De Isea ehym\ftcatione ; 
ibid., 1753, \skA^\ — De camUnantiInu ; ibid., 
1753, iii-4*; — i>esitt^«tf; ibid., 1754 JliM''; 
-^ De Cleo eqfepàt; ibid., 1754, iii-4<'; ^De 
generieii quOrnsdam plantarum principiis 
hactenus neglectis;ïM.y 1754, fai-4'' et iii-8% 
et 1765, iii-4*: ce travail remarquable fait suite 
à la Matière médicale de l'auteur, qui s'attache 
à faire ooniwttre les principes qu'on peut retirer 
des pbiQtes tels qu'ils y existent, et sans les 
décomposer ni dénaturer; — De sale godx; 
ibid., 1755, in-4<'; ^ De eardamindo; ibid., 
1755, in-4';— De prascipttis balsaminativis ; 
ibid., 1755, in^^; — De horhpilatione idiopa- 
thica; ibid., 1755, in-4»; — De morbis capiti» 
externi; Ibid., 1756, in-4*; — De 9carbulo; 
Ibid., 1756, in-4*; — De cHenopodio ambro^ 
noide; ibM., 1757, in-4"; — De lumbagine 
pneumatica; ibid., 1757, in-4'; — Funda- 
menta pathologix et Iherapia; ibid., 1758 et 
1762, 2 vol. ln-8**: c*est encore un des princi- 
paux ouvrages de Cartliaeuser; — De crocis 
martialitus; iWd., 1759, in-4»; — JDc radiée 
saponaria; Ma,, 1760, ln-4*; —De saccharo; 
ibid., 1761, in-4*;— De braneaunina germa- 
nica; IbW., 1761, in-4»; — De lichene cinereo 
terrestri; ibîd., 1762, in-4*; — De hydroph- 
thnlmia; ibid., 1762, ln-4* ; — De vitiosisjbr- 
mularum medicarum pnescriptionibus , ex 
\gnoretntiachymicaoriundis;i\Aô,, 1762, in-4'*; 
" De pinguedinibus animalium subdulcibits 
te temperatis;\bià,, 1762, in-4^-,— De /)o^iori- 
his atonies cousis et remediis; ibid., 1762, 
0-4 • ; — De morbis morborwn remediis; ibid., 
763, in-4*; — De memorandis inebriantium 
t narcotkumim quorvndam ^ectibus; ibid., 
763, in-4*; -— Thèses disslelice ad esculenta 
t potulenta spectantes; ibid., 1763, 10-4**; 
» Thèses ad physiologiam et partes reliquas 
pectantes ; Ibid , 1763, in-4*; — De choeolata^ 
nalepticorum principe ; ïïAd., 1763, iD-4*; — 
}e naphta seu petroleo; ibid., 1763, in-4*; — 
»e virulentis aeris putridi in corpus huma" 



— CARTHAG Wl 
num ^/ectUnts; Ibid., 1763, to-4*; - De Diri. 
Inu aquM marina medicis i ibid., 1763, in-4 ; 

— Désole mirabili glauberiano native ; ibid., 
1764, in-4*; — De morbis potioribus ex pr»* 
tematurali constilulione glandularum cap*- 
tis,coUi et thoracis nascentUms; ibid., 1764, 
in-4*; — De spasmis in génère; ibid., 1764, 
in.4*; — De simpllcibus balsamicis et are* 
matieis; iWd., 1764, ln-4«; —de morhis po- 
tioribus exprxtematurali constilulione glan- 
dularum abdominis oriundis; ibid., 1764, 
in-4*; — De incilamentU motuum natura» 
Hum intemis; iWd., 1764, in-4*; — De inci- 
tamentis motuum naturalium extemis ; ibid. , 
1764, in-4*; — De radicibus esculentis in gé- 
nère; ibid., 1765, in-4*; — De amylo ; ibid., 
1767, in-4*; — De morbis a sola interdum 
muei naturalis penuria oriundis; ibid., 1767, 
in^o; _ Dixtheses de morbis endemiis; 
ibid., 1768, iori"* ; — De fungo articulorum; 
ibid., 1769, fai-4*; — De radice mungo; îbid., 
1769, in-4*;— Libellus De morbis endemiis; 
ibid.. 1771, in-8*;— De respiralione ; ibid., 
1772; ln-4*; — Dissertationes physico-che- 
mico-medicse ; iWd., 1774, in-4*; — De sale 
volatili oleoso solido in oleis xtheriis non- 
nunquam reperto; îUd., 1774, în-4*j — Dis- 
sertaliones nonnullx selectiores physico- 
chemicx ac medicx varU argumenti; ibid., 
1775 , in-8*. 

iloj, Dict, de la Mid. — Hiovraphit médicale, 

CAETBAECSBii OU CÂt^rnu.vsEM (Frédé- 
riC'Auguste ), médecin allemand, fils du précé- 
dent, né à Halle en 1734, mort à SclUersteîn le 
12 décembre 1796. Après avoir professé la miné- 
ralogie, la chimie et la botanique à Francfort- 
Bur-roder, il accepta une cliaire d'histoire natu- 
relle et de médecine à Giessen, et devint, en 1 772, 
directeur du jardin botanique de cette ville. Ses 
principaux ouvrages sont : Elementa minera- 
logias systematice disposita; Francfort-sur- 
roder, 1755, ln-8*; — Rudimenta oryctogra- 
phix ViadrinO'Prancofurtanx ; ibid., 1755, 
to-8* ; — Rudimenta hydrologix systematicas'; 
ibid., 1758, in-8*; — Vermischte Schrfften aus 
der SaturvoUisensehoft, Chymie und Arzney 
lahrtheit (Mélanges d'histoire naturelle, de 
chimie et de médecine ) ; Leipzig et Magdebourg, 
1759, in-8*; — Minera logische Àbhandlun- 
gen ( Mémoires minéralogîqiies ); Giessen, 1771- 
1773, in-8*. Carthaenser est encore auteur de 
quelques pièces de poésie allemande , de quel- 
ques opuscules sur difTérents^ujets d*hiâtoire 
naturelle, et d'un grand nombre de mémoires in* 
sérés dans des recueils périodiques. 

Charles-Guillaume CkKTUkEVSERf eonflrère, 
et médecin comme lui, a laissé des Réflexions 
sur la diète, en allemand. 

Biographie médicale, 

GARTHA6 {saint)^ dit le Jeune^ etsumommd 
Mochuda ou le Matinal^ mort le 14 mal 657. 
n fonda en Irlande Técole la plus célèbre dQ 

29. 



003 



CARTHAG — CAKTHEICT 



S04 



TEurope au BC|>tièine siècle, le monastère de Ra- 
thenin, où étaient réuni splusdehuit cents moines. 
Obligé de fîiir pour se soustraire aux persécu- 
tions d*un petit roi du pays» il se retira dans le 
Munster ou Mémonie. On regarde saint Carthag 
comme le premier érèque de Lismore, où il 
fonda encore un monastère, une cathédrale et 
une école. 

BoiMveotare Moron, yu à» Mtal Cofthat en vert 
latiax. 

€ARTHAOBBiA (Jean DE), théologien espa- 
gnol, mort à Naples en 1617. D quitta l'ordre 
des Jésuites pour entrer dans celui des Mineurs 
Obserrantins, et fut professeur de théolope à 
Salamanque, puis à Rome. « Jamais homme, 
dit Bayle , ne fut plus dévoué que lui aux inté- 
rêts de la cour de Rome, et n'outra daYantage 
les droits des papes. C'est ce qui parait par les 
ouvrages qu'il publia sur les démêlés de Paul V 
avec la république de Venise. » Au rapport du 
même critique, Garthagena faisait aussi des sup- 
positions excessives touchant les grâces de Dieu 
sur quelques saints. C'est afaisi qui! a prétendu 
que saint Joseph et plusieurs autres ont été 
sanctifiés avant de naître. On a de lui : Pro 
ecclesiastica iibertate ei potestate tuenda 
adversus i^jutias Venetcrum leges; Rome, 
1607, in-4*; — Propugnaeulum eatholicwn 
de Jure belli rûmani pontijlcis advenus Be- 
elesiœjura violanies; ibid., 1609, in-6* ;— /fo- 
milix catholicm in universa christianM reli- 
gionis arcana ; Ibid., 1609; Paris, 1616, in-fol.; 

— BomilisB eatholiae de sacris areanis DH- 
parx Maria et Josephi; Cologne, 1613-1618, 
2 vol. in-fol. ; Paris, 1614 et 161&, 4 vol. infol.; 

— Praxis orationis mentalis; Venise et Colo- 
gne, 1618, in-12. • 

Alegambe, Blblioth. Seriptor. SoeiêUMi /«m. - An- 
tonio, Btbl. hisp. nova. - Boyle, Met kitL — Watfdloi, 
Seriptoreê orriinU lUinorum. 

*CARTHALOSi, magistrat carthaginois, vivait 
dans la seconde moitié du troisième siècle avant 
J.-C. 11 fut un des chefs du parti populaire à la 
fin de la seconde guerre punique. Selon Appien, 
il était boétarque quand il battit dans une es- 
carmouche les soldats de Masinissa, qui avaient 
fait une incursion sur le territoire carthaginois. 
Ce commencement d'hostilités et d'autres actes qui 
suivirent motivèrent l'intervention des Romains. 
Maturelleroent ceux-ci poussèrent à la guerre, 
qui éclata bientôt. Lorsque ensuite les Romains 
firent des préparatifs pour la troisième guerre 
punique, les Carthaginois essayèrent d'abord de 
la prévenir en sacrifiant les auteurs de la rupture 
avec Masinissa, et Carthalon fut mis à mort. 
Appien, d0 B0IIO PiaUeo, es, TV. 

GABTBALOif , général carthagbiois durant la 
première guerre punique, vivait en l'an 249 avant 
J.-C. Il fut chargé à cette époque par son col- 
lègue Adherbal de brûler la flotte romaine, à l'an- 
cre à Lilybée. Pendant qu'il i^tait occupé à s'ao- 
quitter de cette mission, Himiloon, qui s'aperçut 
des efforts de \ armée de terre des Roroafais pour 



dégager la flotte, envoya set 1 
la premièfe de ces deux années, pendant que 
Carthalon tâchait d'amener l'evieml à me fan- 
taille. Cette tentative fut repoussée avec pcfie, 
et Carthalon dut se borner à sorvefller la flotte, 
qui s'éloignait de Ul côte. Vers la même époqae, 
le consnl L. Junins PoUos, r e ve—rt dr Syra- 
cuse et ignorant tout ce qui venait de se passer, 
ordonna à sa flotte de fiûre voile vers Lilybée. 
Aussitôt Cartlialon s'avança pour cmpêdier P«l- 
lus d'opérer sa jonction avec la première flotte. 
L. Jnnius Pullus jeta alors rancre à un cadroit 
escarpé et presque inabordable, où Carthalon 
se garda bien de tenter une attaque; acntemeat 
il se plaça de manière à empêcher le iifiproche- 
ment des deux flottes ennemies. Une tempête 
amena un résultat imprévu : elle détniiait la 
flotte romaine, pendant qœ les Oarthapaoia, 
meilleurs voiliers, avaient réussi à se mettre à 
l'abri de tout sinistre. 

Poljbe, i,n,u, 

GARTBALOH, général carfliaginois, vivait en 
l'an 208 avant J.-C. Il commandait la cavalerie 
dansl'arméed'Annibal. En 217,11 combattit contre 
L. Hostilins Mandnus, dans le voisinage de Ca- 
silinum, et le mit en fuite. Ce Cartbafoo est le 
même sans doute qui fiîl envoyé à Rome par 
Annibal après la bataille de Cunea, ea 216 
avant l'ère chrétienne, poor traiter de la paix et 
du rachat de dix prisonniers romains. Comme il 
approchait de Rome, U Ait prié par «a lidear 
de ne pas passer outre, et de vider le terrttDire de 
la république avant le oincher da soleB. Gartta- 
Ion commandait la garnison carthagnoise de 
Tarente lorsque les Romains reprirent crtie 
place en l'an 208. Il mit alors bas lesannes, et 
Alt tué par un soldat romain an 
il allait demander la vie au ( 



T..UTe, XXII. IS, M; XXVII, te. 
jinnib.^ Otoo Conlus, Ftag. (Bd. Relaar ). 

«CARTBBHT (Jeon ob), reli|peux de Voidre 
des Carmes, vivait au treizième siècle; il a 
échappé à l'oubli , grftœ ^ hi peine qu'il prit de 
composer un roman de spiritualité, intitulé U 
Voyage du chevalier errant, iropriiné à Anicr» /^ 
en 1557, et plusieurs fois réimprimé. Cet ouvrage, 
traduit en anglais (Londres, 1581 ) et en d as- 
tres langues , paraît avoir été fort goâté d'n^ 
public nombreux. Les bibliographes en ont à 
peine parlé; il présente un curieux échantittosA^ 
du genre des idées qui avaient alors le j^us df f 
vogue. Le chevalier errant vent afler courir les 
aventures; dame Folie, sa gouvemanie, Tae- 
compagne; il rencontre dame Volupté^ qui le 
mène au |Mlaisde /'é/id^^moii(faiAe;n y mine 
d'abord joyeuse vie, mais soudain le pabds di»> 
parait, et le chevalier se trouve plongé dans Is 
boue; Grâce-de-IHeu l'en retire, et loi moabt 
l'enfer. Un vénérable ermite, Jugement, In 
fait entendre un sermon ; fl se rend nu palais^ 
Vertu; Foi, du haut d'une tour, lui montre )« 
palais du dd, et U revient cheK lui 



905 



CARTHENY — CARTIER 



90(^ 



de dame Persévérance^ qui ne doit pins le qnit^ 
ter. Ces pieosee allégories, doot le Roman de 
laBose offire on modèle célèbre, et qui parais- 
sent aiôoiundliiii bien msipideSy ne renoontraient 
alors que des admirateors. G. B. 

CABTiui (Jacques ), câèbre navigateor fran* 
çais, naquit à Saint-Maio le 31 décembre 1494, 
l'aniiée même où Christoplie Colomlr déconvrit 
la Jamaïque. Ses premières années, comme celles 
des en&ntsde Saint-Malo, se passèrent sur la 
mer; et déjà fl ayait fait quelques Toyages àTerre- 
Neove lorsque animé du désir de marcher sur 
les traces de Yaaco de Gama, Amène Yespuce, 
Cabial , Femand Ck>rteK, MageDan, il se présenta 
à Philippe de Chabot, amiral de France, et lui 
proposa d'aller explorer les terres de l'Amérique 
septentrionale , désignées alors sous le nom de 
Terres Neuves, nom qul.n'était pas encore donné 
exclusivement à la grande lie située à Tembou- 
chure du fleore Saint-Laurent François I*', ac- 
cueillant avec empressement les prcjets de Car- 
tier, le chargea de les exécuter. Muni de ses ins- 
tructions, rintrépide marin partit de Saint-Malo 
le 20 avril 1534, avec deux bâtiments de soixante 
tonneanx et soixante et un hommes d'équipage 
chacun, « foisant route àTonest, en tirant un peu 
vers le nord. » L'expédition fht si favorisée par les 
vents, que, le 10 mai, eOe atterrit sur la cAte 
orientale de Terre-Neuve, à peu près à l'endroit 
où leFlorentinVeraxzani en avait abandonné, dix 
ans auparavant, la reconnaissance tentée pour 
le compte de la France. Remontant au nord, Car- 
tier entra dans le détroit de Belle-Isle,qu*fl appela 
go(fe des Châteaux, H en longea la cdte nord, 
ou celle de Labrador ; y trouva plusieurs beaux 
ports» rdAcha dans quelques-uns, et prit même 
possession, en y plantant une croix, de l'un 
d'eux , auquel il donna le nom de port Saint- 
Servain, aujourd'hui Rock-Bay, Dès qu'il s'a- 
perçut que ce prétendu golfe s'élargissait à me- 
sure que ses bâtiments s'avançaient à l'ouest, et 
qu'il allait bientôt perdre de vue les ofttes méri- 
dionales, il s'éloigna des terres de Labrador, fit 
route au sud, et vint atterrir sur le cap Double^ 
am'oard'hnî pointe Riche. Sa route lui fit ensuite 
prolonger hi cdte occidentale de Terre-Neuve, et 
le conduisit tout près de l'extrémité sud-ouest 
de cette lie, presque à l'ouverturedn large passage 
qui donne accès dans le golfe Saint-Laurent , 
entre le cap Ray et le cap Breton, Le mauvais 
temps, qui l'obligea de s'écarter delà cête avant 
d'y arriver, le porta en vue de quelques Iles peu 
éloignées de ce passage, dont il ne fit alors que 
soupçonner l'existence , mais qu'il devait décou- 
vrir à la fin de sa seconde campagne. Il fit en- 
suite route à l'ouest, et vit le groupe des lies de 
la Madeleine; il se détourna pour les visiter; 
mais, croyant qu'elles tenaient au continent, 
continua de se diriger à l'ouest, et rencontra la 
côte occidentale du golfe Saiut-Lanrent, qu'il vi- 
sita soigneusement, dans l'espoir d'y trouver un 



passage. Ayant moufllé, le 30 juin, dans le fleuve 
des Barques, ai^oord'hui la rivière de Jfiramt- 
cAi, il se rendit dans un petit port qutl nomma 
Saint' Martin ;ii ce Ait pendant le séjour qull 
y fit du 4 au 12 juillet, qull alla explorer la baie 
des Chaleurs. Lorsqu'il se fut assuré qu'il n'y 
avait pas d'ouverture, remit à la voile. Il vint 
ensuite mouiller dans la baie de Gaspé, située 
très-près de l'embouchure du fleuve Saint-Lau- 
rent, et il la prit pour l'entrée d'une rivière. Dans 
les fréquents rapports qu'il eut avec les naturels 
du pays, il sut leur inspirer une telle confiance, 
qn'un de leurs diefs consentit èhd laisser emme- 
ner deux de ses fils, à la condition quilles lui 
ramènerait l'année soîvante. 

Cette analyse du Journal de CarOtr permet 
de suivre fadleroent ce navigstenr dans cette 
première partie de son voyage : le Pilote de 
Terre-Neuve, publié par le d^)ôt général de la 
marine, a consacré l'authentidté des déoouvei^ 
tes du câèbre Malouin en faiscrivant les noms 
qu'A leur avait donnés an-dessous de ceux qui 
sont actuellement en usage. Cartier n'a pas été 
anssi dairdans sa description de la route qu'il 
suivit en revenant de la baie de Gaspé, où , m 
signe de prise de possession des vastes contrées 
qo'fl avait explortes, Q planta dans le lien le plna 
apparent, et en présence des sauvages, une croix 
de bois, au milieu de laquelle Q plaça un écus- 
son fleurdelisé, et surmonté de cette inscription : 
Vive le roi de France î On tient néanmohis pour 
certain que, prenant pour un golfe le canal dn 
fleuve Sahit-Laurent, situé entre la rive droite 
du fleuve et 111e d'Anticosti , il en traversa l'ou- 
verture, et chercha ensnite à pénétrer par le ca- 
nal qui passe au nord de la même lie. On est 
fondé à croire qu'il s'avança jusqu'à la pointe oc^ 
ddentale, où il vit le canal s'élargir, et où fl 
éprouva des courants violents qui durent lui in- 
diquer que c'était l'embouchure d'une très-grande 
rivière. Voyant la mauvaise saison s'approcher, 
et craignant d'être retenu tout llûver dans ces 
contrées, il revint sur ses pas, francliit une se» 
conde fois le détroit de Belle-lsle, et fit route 
pour Saint-Malo, où fl arriva le 5 septembre 1 .'>34. 
Sur le récit que Cartier fit de son voyais, le roi 
ordonna d'armer et d'équiper pour quinze mois 
trois navires, dont il lui conféra le commandement 
par une commission datée du 16 octobre 1634. 
Cette fois, 11 joignit au titre de capitaine celui 
de pilote du roi. Son armement étant entière- 
ment terminé à la mi-mai 1636, il réunit ses 
équipages le 16 mai, jour de la Pentecôte, dans 
la cathédrale de Saint-Malo; et à l'issue de la 
messe, l'éTêque François Bohier, revêtu de ses 
ornements pontificaux, leur donna sa bénédiction. 

On mit à la voile le 19 , par un beau temps. 
Cartier montait la Grande-Hermine, navire de 
cent vingt tonneaux, qui avait pour maistre 
Thomas Froment; à son bord étaient plusieurs 
jeunes gens de distinction qui avaient voulu s'as- 
socier, comme volontaires , à ses ayentu^. L(i^ 



907 



CARTIER 



908 



V0tUÊ^ênnàn$f é0 loixaiite fonneanx, qui 
était conmaiidée par Maro ou Macé Jailobert» 
et (pu «Tait pour maistre Guillauine le marié » 
était 80B second navire; le troiaième, le galion 
rÉmérillon, était destiné k Texploration des 
endroits où il n'y aurait pas asses a'eau pour les 
deux autres. Les Tenta, devenus contraires dès 
le HUMnent du départ, les séparèrent, et ils ne 
pillent se rejoindre que le 26 juillet au havrç 
de Blane^Saàlon , dans le détroit de Belle-lsle« 
Mi^iné oomne lieu de rendez-vous en cas de 
aéparatioB, et où to Grande-Hermine était 
arrivée le 15 d« même mois. Le 31 juillet» les 
aavireB donnèrent dans le fleuve Saint-Laurent, 
et eurent connaissance du cap Triennol, au- 
Jeaidlnii Mkmt-Joli. Le lendemain, Cartier, 
«Mtraârt par m gros temps de ae réfugier dans 
le port Saint'JS'ieoku , y planta une croix de 
h»is pour mereke (marque) , en sortit le 7; et 
eiiti<é àe 10 août, jeur de la Saint-Laurent, dans 
«M ibrt belle et grande baie pleine d'Iles, il U 
■omma 5aiit/-/««r0n/, aiyourd'hui Suint-Jean^ 
sur la o6le snd da Labrador. Apvès s'Atre appro- 
ché, le is, de rile d'Anëeoati, qu'il nomma U« 
ée VàssomptioK, U remonta le fleuve, entra , 
le 1^ aeplembre, dam la mîèm de Sagueoajr, 
èotà i ne fit qœ reconnaître remboucbure; ^ 
oonifnmant ses eiploratioM , il mouilla le 14 , 
par deux à lueii braaees de fond, dans une ri- 
Tière tlloéa à doase Beoea de Québec, à laquelle 
il deDM MM pas le nom de Jacques Cartier, 
comme Tant dît quelques écrivains, mais celui 
46 Saint^OPoisp, parée qu'il y arriva le jour de 
cette flNe. Le lenderaaio , il reçut la visite d'un 
dief do pays, nommé DowiaooAa , avec lequel il 
pnt s'aboucher par llntermédiaire des deux sau- 
Tages embarqués Tapaée précédente dans la baie 
4e Caspé , et qui , en France comme dans les 
deux traversées , avaiftit appris un peu de fran- 
çais; puis il tt entrer ses deux grands navires 
dans ta rivière, après avoir faitjplanter des bili«es 
pour les mettre en sûreté. Parti le 19 de la t>aie 
arec rÉmérilian , p#ur aUer à la découverte du 
filage d'Hochelaga, sur les ruines duquel a été 
Mtie depuis la viUe de Montréal, à plus de cent 
cteqBaote lieues mannes de l'embouchure du 
fleuve , il arriva, le 39, k rextréroité du lac Saint* 
Pierre , oè H fut arrêté par une barre qui traver* 
sait le canal dans lequel il devait passer. Il arma 
alors seschatoupes, sur lesquelles s'embarquèrent 
trois de ses volontaires ; et, arrivé le 2 ctobre à 
Hochelaga, il visita, le même jour, la montagne 
an pied de laquelle était plaêé le village qu*U 
nomma Mont-Boy al (Montréal). CoBTalnou que 
ee Heu était plus propice qoe tout autre à la fon- 
dation d'un étnMIsseinent, il quitta Hochelaga le 
6 octot>re; et il était de retour le U à Sainte- 
CroK, que les ét(uipages de la Grande et de to 
JPêtitê-HerHUne avaient bien iortiiié pendant son 
absence, et o^ il hiverna. La rigueur et la pro- 
longation de rULvcr, le manque Je vivres frais , 
Men que les naturels lut eo apportassent qoel- 



quefois, Inl firent perdre en peu de temps Tingt- 
cinq hommes de ses équipages. Le scorbot sévît 
avec une telle force sur les autres, que , des cent 
dix hommes qui lui restaient au mois de février 
1036, il n'y en avait pas dix qui ne fussent at- 
teints de ce redoutable fléau. Tous y auraient 
vraisemblablement succombé, si on moyen ines- 
péré de gyérison ne leur avait été foorm par un 
sauvage qui , les ayant quittés quel<iue temps 
auparavant les jambes enflées et dans un état 
eflrayant, revint se présenter à enx très-biea 
portant II attribuait sa gnérlson à Tnsage quH 
avait fait en infusion des feuilles et de Téoorce 
d'un arbre que les naturels appelaient Ânneda, 
et qui n'était autre que i'épinetie blanche. Cartier 
eu fit aliattre un qu'il employa au traiteneat de 
ses équipages. Dès qu'ils furent suilisamniat ré- 
tablis, il fit ses dispositions de départ. La pertes 
qu'il avait faites en hommes l'ayant détenniné à 
abandonner la Petite- Uerminey il en retira, le 
21 avril, tout ce qui pouvait lui serrir à tord 
de la Grande- Hermine et de l'Émérillon, ^ ne 
laissa que la carcasse du navire altandoni^ car- 
casse qui a été retrouvée en ia48» ensevelie «bas 
un lit do vase (Annales de la Société historique 
de Québec, 1848). 

Le 3 mai, autre jour de fôte de la Sainte- 
Croix, le capitaine fit planter une croix avec 
les armes de France et ces mots : H'onciscus 
primus, Dei gratia Francorum rex^ régnât. 
Enfin, il partit le 6 mai avec ses deux bâti- 
ments, emmenant Donnacona et neuf autres 
chefs, dont il s'était emparé à l'aide d'un stra- 
tagème; parmi eux se trouvaient deux chefs 
nommés Taiguragny et Domagaya. C'était^il faut 
en convenir, mal payer rhospitalité qirH avait 
reçue dans le pays. Cette ingratîtu<le ne petit 
s'expliquer que par la nécessité de renforcer les 
équipages alTaiblis de la Grande-Hermine et de 
lÉmMlonf ou par le désir qu'aurait eu Cartier 
d'enlever aux naturels des diefs capables de con- 
trarier ultérieurement les projets des Français, 
à moins qu*on admette avec M. Cunatque le na- 
vigateur malouin eut pour but, en enlevant tes 
diefs sauvages, de los habituer à nos usages et 
de les amener à embrasser le christianîsroe, afin 
d'introduire, avec leur secours , la civilisation 
dans ces yastes contrées. Quelques historieos, 
ont essayé de contester ce fait; mais il est par- 
faitement prouvé par le baptême de trois de 
ces chefs, qui eut lieu à Saint-Malo le 23 
mars 1638, et à Tun desquels Cartier senit de 
parrain. 

Cartier fit roato, à son retour, par le canal 
qui est au sud de l'ile d'Antioosti, et qu*il avait 
pris en 1534 pour un golfe. U vint ensuite cber- 
eher le passage qu'il avait supposé, à la même 
époque , devoir exister au sud de Terre-Nenve; 
U le trouTa, et compléta , par cette dernière dé- 
couverte, celle du fleuve Saint-Laurent. Ses 
bAtiments arrivèrent à Saint-Malo le 16 jiiilM 
1636. Les rapporta de Cartier^ confirmés par le 



M» 



CARTIER 



910 



lAnoi^Mige de Domacona, àMàknai Fraii» 
çois l**" à foader ud établisseincnt dang les pays 
qa'U renaît de ôétonnir, et auxquels il avait 
donné ou do moins éteodu le nom de Aou- 
velle'France. Ceini qui contribua le plus à 
vaincre les longues ^résistances que ce projet 
rencontra à la cour fut François de la Roque , 
seigneur de Roberral , gentilbomme picard, que 
le roi, par ses lettres patentes du i 5 Janvier 1540, 
Domina viee-roi et lieutenant général en Canaia, 
Hochèlaga , Terre-NeuTe, Belle<-isley Saguenay, 
Carpunt, Labrador, etc. Cartier fut chargé, avee 
le titre de capitaine général et maître pilote des 
Taîsseaux do roi , du ooramaadeBMnt des cinq 
navires destinés h rex|)édition projetée ; mais 
comme on ne put rassembler assez promptement 
à Saint-Malo rartUlerie et les munitions néoes- 
saires, Roberral, en attendait leur embarque* 
ment sur deux autres naTires qu'il équipa lui- 
même , pressa Cartier de partir. Ce dernier mit 
à la ToOe le 93 mai 1541 (Archives de Saint- 
Malo); et, après avoir essayé plusieurs tempêtes 
qui robHg^rent à relAcber dans le havre de CoT' 
puni, les deux navires seos ses ordres y Airent 
rejoints par les trais que Rofoerval avait armés, 
mais qu'A n*aecompagnait pas. Enin , après trois 
mois d^me traversée pénible , Cartinr arriva, le 
23 août, ao havre de Sainte-Croix. Étant allé 
visiter un havre et une petite rivière à quatre 
lieues plusoultre, ai4<Nurd*hui la Ri9ière Bouge, 
et rayant trouvée plus commode, il y conduisit 
trois de ses navires. Les deax autres demeurè- 
rent au milieu du fleuve, et débarquèrent leur 
cargaison depuis le V août jusqu'au 2 septembre, 
qnlls firent voile pour retourner à Sahit-Malo. 
Cartier, après avoir renvoyé ces deux navires , 
ainsi qu'il en avait en Tordre du roi , et avoir 
commencé la construction d*nn fort dans le lieu 
quil nonnma Charles-Roorg-ltoyal, se détermina, 
après délibération avec le vicomte de Beaupré et 
d'autres gentilshommes, maîtres et pilotes, à 
faire on voyage avec deux barques à Hoehelaga, 
« pour y voir et comprendre la fhçondes saults 
« d'eau ( courants) qu'il yak passer pour aller 
<t au Saguenay, afin de se disposer pour le prin- 
« temps à passer outre. » En effet, Cartier et 
ses gens arrivèrent au premier sault (courant de 
Sainte-Marie ), mirent à terre, et se rendirent au 
second sault (rapides de Lachine). Mais ayant 
appris que le troisième sault (Saint-Louis) était 
éloigné de plus de deux lieues , il revint à Ho- 
ehelaga. A la fin du mois de mai 1542 , Roberval 
n'ayafit ni paru ni donné de ses nouvelles, et les 
vivres commençant à manquer, les hommes mur- 
muraient. Cartier, craignant en outre de ne poo-. 
voir réflister aux sauvages , qui se montraient 
plus exigeants, mit à la voile pour la France, et se 
croisa dans le liavreSaint-JeanavecRobervai, qui 
le sollicita, lui ordonna même de revenir avec lui 
au Canada. Cartier ne tint aucun compte de ces in- 
jonctions, et, poursuivant sa route, il arriva heu- 
reusement à Sain^Malo, oh, le 21 octobre 1542, 11 



tenait sur les fbnti baptismaux la fille du lieute* 
nant gouverneur de la ville. 

Quoiqu'on ait écrit que Cartier fit au Canada 
un nouveau voyage qui dura huit mois, et qu'il|fut 
ramené en France par Roberval, il semble plus 
certain qu'il ne reprit plus la mer, et qu'il n'eut 
avec le vice-roi d'autres rapports que ceux sus- 
cités par le procès auquel donna lieu l'accu.^tion 
portée par ce dernier au sujet de l'emploi des 
sommes données sur l'épargne royale pour les 
frais de l'expédition de 1541. Les commissaires 
de l'amirauté, qui , à la demande de l'accusé, 
examinèrent sa gestion, déclarèrent, le 21 juhi 

1544, que, loin d'avoir mal versé, il avait consa- 
cré à l'armement une partie de ses ressources per- 
sonnelles , et ils lui donnèrent gain de cause sur 
tous les points du débat. Depuis son retour à 
Saint-Malo jusqu'à l'année 1552, où l'on perd 
sa trace, Cartier vécut, soit h Saint-Malo, soit 
au village de Limoiton , dont il prenait le titre 
de seigneur en vertu des lettres de noblesse 
que lui avait conférées François I^, et où fl 
avait fait bâtir une jolie maison de campagne 
qu'où désigne encore sous le nom de jLes Pot' 
teS'Cartier, 

Le récit des découvertes de Jacques Cartier 
est spécialement consiguédans les ouvrages sui- 
vants : Bricf récit et succincte narration de la 
navigation faiete, es îles dé Canada^ Hoche- 
loge et Saguenay et aultres , et particulière- 
ment desmamrs, langages et cérémonies d^hth 
bilans d*icelle(tinonyme); Paris, Ponce RafTet, 

1545, petit m-8'; édition originale et très-rare 
de cette relation ; — Discours du voyage de Jac- 
ques Cartier aux terres neufves de Canada , 
Norimbergue, Hochelage^ Labrador et pays 
adJacenSf dites Nouvelle-France^ en 1534; 
Rouen, Raph. du Petit- Val, 1598, petit i^-8^ 
L'éditeur de ce discours n'ayant pu se procurer 
le texte original français publié en 1545, l'a tra- 
duit, dit-il, d'une langue étrangère, probable- 
ment de la version italienne qui fait partie de la 
collection Ramusio. M. Temaux donne à oe vo- 
lume la date de 1595. Le journal des deux pre- 
miers voyages de Cartier se trouve encore dans 
le tome III de la collection italienne de Ramusio y 
Venise, 1565, in-fol., et dans V Histoire de la 
Nouvelle' France de Marc LescarboL Le soin 
qu'a pris ce dernier éditeur de toujours faire par- 
ler Cartier à la troisième personne a donné lien 
de douter que oe navigateur ait lui-même écrit 
son journal. On trouve dans sa relation quelques 
endroits obscurs. Toutefois elle renferme des 
observations utiles , et, bien que l'auteur ait usé 
du droit que se sont arrogé les voyageurs d'as- 
socier le merveilleux à la vérité, elle conserve 
toiûours de llntérèt aux yeux des marins, soit à 
cause de la gloire qu'a eue Cartier de faire les 
découvertes qui y sont mentionnées , soit parce 
que sa navigation, conçue sur un très-beau plan, 
a été exécutée avec courage, persévérance, ha- 
bileté et' succès. On peut voir le précis de son 



911 



CARTIER — CARTOUCHE 



912 



troisièiM voyage dans le 3« voliime de la ooUee- 
tion de Hackluyt; 1600, in-fol. P. Letot. 

.^rekivet de la wukriKB et de la vUU de 5a4nt-Ma/«. 
— M. Cunat, H Moire inédite de Saint- Maio ri lei 
aDDotatloDB i l'arllcie Cartier 6e la Biographie bre- 
tonne. — f^oyaçes de découvertes au Canada, entre 
les années 15S4 et 1141, par Jacques Cartier, le iteor de 
Roberval, Jean-àlphonte de Xaliilonge, ele.. réianprtoiéa 
sur d'aDrtmnes relations, et publiés aoas It direction de 
la Société histortqoe et littéraire de Qaél»ec ; Québec 
(William CowaD), IMS. —M. Lesearbot, Histoire de la 
NonvelU'tYanee, 

CARTIER ( Gall ), théologien et canooiste alle- 
mand, de Tordre des Bénédictins, qui vÎTait en- 
core en 1754. U ftit sons-priear d'Ettenheim dans 
le Brisgau, ensuite professeur de théologie et 
consulteur de la congrégation de Tindex. On a 
de lui : Traciaius de auctoritaU et ir^falHbi^ 
litote summorvm pont\ficum^ auctore MaUh, 
PetU'JHdier, latinitate donatus, etc.; Augs- 
bourg, 1727, in*8* ; — Tractatus theologicus 
de S. Scriptwra; iWd., 1736, in-8*; — Aucto^ 
ritas et i^fallibilitas summorum pontiftcum 
in fidei et morum qtuestionibus dejiniendis 
«<a6i/ito; Aug^bourg, 1738,in-4<', contre Bén. 
Bossuet et Henr. Toumely. Il a aussi composé 
une Theologia universalisa in-4®, gros vol.» 
mais qui n'était pas encore imprimé en 1754. 

Zlegelbtuer, Historia lltterarla ordinis S. Benedicti. 

CARTiBR(Zotiis-FincenO» médecin français, 
né en 1768 à Saint-Laurent-de-Mlûre, en Dauphtné; 
mort à Lyon le 13 janvier 1839. Il était interne 
à l'hôtel-Dieu de Lyon, lorsque cette Tille fut 
prise par les armées de la république. Obligé de 
fuir pour se soustraire à Téchafaud, il fut atta- 
ché comme chirurgien à nn régiment de Tarmée 
des Alpes. De retour à Lyon, il fût nommé chi- 
rurgien aide-migor, puis chirurgien de l'hôpital, 
où U fit des cours d'anatomie, que suivit Tillus- 
tre Bichat. La vie de Cartier Ait entièrement 
consacrée à la pratique de la médecine. On a de 
lui : Précis d'observations de chirurgie faites 
à V hôtel-Dieu de Lyon ; Lyon, 1802, in-8°; — 
Discours sur Vesprit qui doit diriger le ma- 
nuel des opérations de chirurgie ;ïb)â., 1804, 
Sn-8^ ; — Médecine interne appliquée aux opé- 
rations chirurgicales; ibid., 1807, in-8";-— 
Éloge de Marc-Antoine Petit; ibid., 1811, 
in-go. _ Kcfgiarques sur le traitement des 
fièvres muqueuses à caractères ataxiques; 
ibid., 1822, in-8^ 

De MoDthrrAt, ÈU)oe de Cartier; Lyon, 18S9, In-S». — 
Quérard. fronce littéraire. 

€ARTi«iiT (Jean), théologien flamand, de 
Tordre des Carmes, né vers 1520, mort à Cam- 
brai en 1580. U fut professeur de théologie à 
Bruxelles dans le couvent de son ordre, dont il 
devint prieur. En 1564 , il était à Rome délégué 
de sa province au cliapitre général. Il est auteur 
d'un roman intitulé le Voyage du chevalier 
errant; Anvers, 1557, in-8°: c'est le même ou- 
vrage que le Chevalier errant égaré dans la 
forêt des vanités mondaines^ dont si noble- 
ment il fut remis et redressé au droit chemin 
qui mène au salut éternel ; Anvers, 1595, iA-12. 



On a encore de lui des Commentaires sur VÉ^ 
criture sainte, et un Traité des quatre fins de 
l'homme; Anvers, 1558, 1573, in-16. 

Lenf let-Oufiresnoj, BiUioth. des Romans. — Saiaie- 
Palaye, Mémoires de randenne ckeealerie. — VEsprU 
des Journaux, Juin 1781, p. 186. — U Croix do Maine, 
Bibtiotk, française. - l)e VlUieri, Bibtioth. Carwsetiia- 
mm, 1 1, p. 8M. 

*CARTILIIT8, jurisconsulte romain, vivait 
dans la première moitié du premier siède. Il est 
fait mention de lui dans le Digeste, où son avis sur 
une question controversée est dté par Proculus. 
C'est encore sur lui que s'appuie Ulpien dans un 
antre passage. On ne doit pas le confondre avec 
mi autre jurisconsulte appelé CatUios, et con- 
temporain de Tr^an. 

Digeste, XXVIII. tlt V; Ibid., XIII. 
GARTISMANDUA OU CARTIHAXDCA, rcine 

des Brigantes, dans la Grande-Brelagoe, vivait 
sous l'empire de Claude, vers Tan 50 de J.-C. 
Elle embrassa le parti des Romains, leur livra 
son propre gendre le brave Caractacus, quitta 
Vénusius, son mari , contre lequel elle appela les 
armées romaines, et s'abandonna à de crimineilcs 
amours. Vénusius, ayant levé des troupes, fiiKça 
l'infidèle princesse k cherclier un asile dans ie 
camp des Romains. Ceux-ci mirent fin à la que- 
relle en prenant possession du territioiie des Bri- 
gantes. 

Taolte, ^mi.. XII, 16, 40; tf«tn 1". ^ 

*GARTOLi (Bustache)t poète italien, vivait 
dans la première moitié du dix-huitième siècle. 
On a de lui : SoneUi diversi; Ykmaot, 1730, 
to-8«. 

AdelQBg.suppl. à JMier, jiUçem, CeUkrte^-Leneou. 

GARTOUGMB ( Louis-Dominique ), né à Paris 
vers 1693, mort le 28 novembre 1721, a en le 
triste avantage de léguer son nom à la posiérilé 
comme celui du voleur le plus habile dos temps 
modernes. Né d'une famille parisienne d'artisans 
qui Jouissaient d'une honnête aisance, il fut dès 
son enfance chassé pour des larcins reconnus, 
d'abord du collège o<i on l'avait placé, puis de 
la maison pateraelle, où Ton avait espéré en vam 
réformer ses penchants vicieux. Livré alors à 
lui-même, ce jeune homme alla tixHiver une 
bande de voleurs qui exploitait la Normandie. 
Son audace, ses ruses, sa force prodigieBse et 
son adresse le firent bienUyt admirer de ses com- 
plices, qui le clioistrent pour leur dief. Mais déjà 
Cartouche ne trouvait plus la province digne de 
ses talents, et ce fut dans la capitale qu'il vint 
les exercer. U y forma une troupe de bandils 
très-nombreuse, et qui fut sous peu de temps très- 
redoutée. Il lui avait donné des règlements qui 
assuraient au chef un pouvoir despotique, et hâ 
conféraient sur chacun de ses subordonnés le 
droit de vie et de mort. Toutefois Cartouche, 
dont l'Âme n'était point naturellement féroce, ré- 
pandait rarement le sang, soit des siens, 6<Mt de 
ceux qu'il dévalisait Ses vols multipliés n'ea 
inspirèrent pas moins une terreur profonde aux 
bourgeois de Paris, assez mal protégés par la 



did CARTOUCHE — 

police de ce tempe. QQoiqa*u]ie forte réoompeiue 
eût été promise h celui qui le livrerait à la jus- 
tice, il sut se dérober longtemps à toutes les 
reclierches. Arrêté enfin dans nn cabaret de la 
Courtille, il parvint à s'évader des prisons du 
CbAtelet en perçant un mur qui communiquait 
à la cave d'une maison voisine; mais, aperçu 
par an des habitants qui donna l'alarme, fl y fiit 
repria sur-le-champ, et placé dans un cachot 
mieux surveiUé. Le procès de ce bandit Hsmeux 
dora plusieurs mois, et excita vivement la cu- 
riosité publique. Condamné à être rompu vif, 
il subit le supplice préparatoire de la question 
sans rien avouer; mais cette force morale l'aban- 
donna aax derniers moments, et, quelques lus» 
tants avant son exécution en place de Grève, Il 
iit l'aveu de tons ses crimes. 

Une circonstance ôngulière, et même unique 
dans les annales de la justice criminelle, signala 
le joiir de sa mort Le poéte-comédien Legrand, 
cfui, comme beaucoup d'auteurs de notre temps, 
était à l'affM de toutes les drconstanoes qui 
pouvaient offirir le prétexte d'un ouvrage dra- 
matique, avait composé pendant la durée du pro- 
cès une comédie en 3 actes, intitnlée Cartouche, 
L'autorité la laissa représenter, pour la première 
fois, le jour même où ce malheureux expirait 
dans les tortures; inconvenance bien digne du 
gouvernement de la régence. Quatre ans après, 
un autre comédien-auteur, Grandval, publia un 
poème ayant pour titre : Cartouche^ ou le Vice 
puni, espèce de paorodie des plus beaux pas- 
sages de la Henriade, anqud le souvenir en- 
core récent du héros procura un cwtain succès. 
Ces ouvrages sont oubliés aujourd'hui; mais 
le nom de l'homme qui les in^iîra est resté po- 
pulaire. « Cartouche commença par voler des 
« épingles ! » ditHA à un enfant chez lequel on 
peut craindre des dispositions au lardn; et la 
moitiott faite encore de ce brigand fameux s'as- 
socie ici âi nne leçon morale des plus expressi- 
ves. [£ntf. des g, du m.] 

Ucsetsarla, Proeé$ fameux Jugé* avant et depuis la 
révolution^ t* vol. — Histoire de la vie et du procès du 
fameux I^ouis* Dominique Cartouche et de plusieurs de 
ses eompUees. 

GARTWRiGHT (Edmond), frère de Jean 
Cartwright, poète et inventeur anglais, mort en 
1824. Destiné à l'état ecclésiastique, il s'y fit d'à- 
bord remarquer par son talent dans la prédica- 
tion. Plus tard, Q se distingua par ses poésies et 
son esprit inventif. Parmi ses compositions poé- 
tiques, publiées en un petit volume, on remarque 
une ballade intitulée Artnyne and Elvira. 
En 1807, parurent ses Lettert and sonnets on 
interesting subjects, adressées à lord John 
Russell. Il écrivit aussi des Nouvelles, et pen- 
dant plusieurs années il travailla an Monthly- 
Ret>iew. Dès l'année 1785, Cartwright, que l'An- 
gleferie pouvait compter parmi les esprits les 
plus cultivés, avait acquis un autre titre à l'es- 
time de ses condtoyeas par ses inventions en 
mécanique, particulièrement en ce qui concer- 



CARTWRIGHT 



914 



naît l'art de peigner et tisser la laine. Ces inven- 
tions furent Jugées si utiles que le parlement ac- 
corda k leur auteur une gratification de 10,000 li- 
vres sterting. 

jiimual Register. — Gorton. Gêner. Moç. dlcC— Koie, 
New biogr. Dut, —ConversationS'LexUSon. 

CARTWRIGHT (Georçe), voyageur anglais, 
né en 1739 à Mareham, dans le comté de Not- 
tingham, mort en 1819. De 1766 à 1782, il fit 
plusieurs voyages au Labrador, et séjourna seize 
ans parmi les Esquimaux; il amena même à Lon- 
dres six de ces sauvages, dont cinq m ourur ent 
de la petite vérole an moment où Cartwright 
allait les reconduire dans leur patrie. On a de 
lui : Journal cf transactions and events du- 
ring a résidence of nearly sixteen years on 
the eoast qf Lahrador, etc.; Mewarli, 1792, 
3 vol. in-4^ On y trouve des observations cu- 
rieuses sur les habitants et sur l'histoire naturelle 
du Labrador. 

GARTWRI6RT ( Jean), écrivain politique an- 
glais, frère du précédent, né à Marsham en 1740, 
mort le 25 septembre 1825. Il servit d'abord 
dans la marine anglaise, fit plusieurs campagnes, 
et devmt lieutenant de vaisseau. Partisan déclaré 
des colons révoltés d'Amérique, et ne voulant 
pas soutenir contre eux les intérêts de la métro- 
pole , il entra dans la milice du comté de Not- 
tingbam, et obtint le grade de mijor ; mais ses 
liaisons avec les hommes les plus influents de 
l'opposition lui firent donner son congé. Dès lors 
il se retira dans le comté de Lincoln, où il avait 
acquis des propriétés, se livra avec ardeur à la 
pratique et à la théorie de l'agriculture, et enri- 
chit les recueils périodiques de nombreuses 
communications. Arrêté à Hudersfield , en jan- 
vier 1813, sous la prévention d'avoir excité dn 
tumulte, il ne tarda pas à être relâché. Les écrits 
de Cartwright, dont on peut voir l'énuroération 
dans les Mémoires de sa vie , publiés par sa 
nièce, sont très-nombreux. En voici les princi- 
paux : V Indépendance de V Amérique consi" 
dérée comme utile et glorieuse à la Grande- 
Bretagne; 1774, in^^;— Lettre à Ed, Burke, 
sur les principes de gouvernement qu'il a for- 
mulés dans la séance du 9 avril 1774; 1775, 
in-8*; —Lettre au comte d^Àrlinghton ; 1777, 
in-8* ; — Évidence pour la conscience ; 1784 , 
in-8*; — Lettre au due de Newcastle; 1792, 
in-8''; — Lettre à un ami de Boston et aux 
autres membres des communes qui se sont as- 
sociés pour la défense de la constitution; 
1793, m-8" ; — la Communauté en péril, 1795, 
in-8''; — Lettreau grand Shér\fdu eomtéde 
Lincoln ; 1795, in-8* ; — le Moyen de dtfendre 
constitutionnellement V Angleterre au dehors 
et au dedans; 1796, inrH"; — Appel à propos 
de la constitution anglaise; 1797, in-8»; — 
l'Égide de r Angleterre, on Force militaire de 
remp&e britannique; 1803-1806, 2 vol. in-12; 
^ VÉtat actuel de la nation anglaise ; 1805, 



915 



GÀRTWaiGHT — CARUS 



916 



iii-8«; — Argvmeikts emfaiveitr de la r^orme ; 
i 809, m-8* ; — Camparainn des tr9is rtformê$, 
ia réforme pour tire, ladem-r^orme, la r^ 
forme constitutionnelle; isio, ia^\ -* la 
Constitution anglaise retrouvée et mise en lu- 
mière; 1813, iii-8*. 

Mias Cartwrtglit, Fié et Co rrupom âmim dm m^for 
OartwtigkL — GorloDy Bio^rtâphteal dictiQuan/. -^ 
Rom, Ifew biog. AM., — Ânnnal rtçitter, 

cJlETWRIGBT ( Jean), voyageur anglais, vi- 
vait au commeDoemeut du dix-septième siècle, 
n fit ea 1610 un voyage en Asie, et visita surtout 
la Perse. On a de lui une relation sous le titre : 
€artwright or the Preachers travels, dans le 
tom. n de Purchas, Pilgrimages. Un court ex- 
trait s'en trouve à la page 232 et suiv. de la Persia, 
sive Regni Persici status variaçue itinera in 
atque per Persiam, cum aliquot iconibus in- 
colarum, édition des Elzevirs; Leyde, 1633 et 
1647. Il existe une traduction hollandaise de l'o- 
riginal. 

Adelnng, supplén. à JAcher, Âtlgem, Gelehrten-Lexie, 

GAftTWBittBT (77kom(»),tliéologlen puritain 
aurais, né vers 1535, dans le comté de Hertfort; 
mort en 1603. H enseigna la théologie k Tuni- 
versité de Cambridge; mais comme u professait 
des principes contraires à la hiérarchie sacerdo- 
tale, les é?éques réussirent à le faire expulser. 
passa sur le continent, revint en Angleterre, 
eut la liardiesse de publier quelques écrits qui 
alarmèrent le gouvernement, quitta de nouveau 
le royaume, y rentra an bout de cinq ans , fut 
arrêté, et mis en prison comme séditieux. Déli- 
vré par le crédit de quelques-uns de ses protec- 
teurs, il fut encore emprisonné à diverses repri- 
ses. Ses principaux ouvrages sont : Answer con- 
ceming churcWs discipline; 1575, in-4*; — 
Metaphrasis et homilix in librum Salomonis 
qui inscribitur Ecclesiastes ; Londres, 1604, 
in -4*; Amsterdam, 1647, in-4*; — A body of 
divinity; ibid., 1616, in-4*; — CommentarH 
succincti et delucidi in proverbia Salomonis ; 
Amsterdam, 1617 et 1638, in-4"; — Commen- 
taria practica in totam historiam evangeli- 
cam, ex quatuor evangelistis harmonice con- 
cinnatam; 1630, in-4''. Le même ouvrage, sous 
le titre : Harmonia evangelica commenlario 
analytico, metaphrastico , practico illus- 
trata,eic.i Amsterdam, 1647, In- 4*. 

Biofiraphia Britetnniea, -~ Gorton, Bioçrapkieal Die- 
tlonarj/, 

€ARTWRi6HT ( William}, poète an^is, né 
vers 161 1 , mort le 22 décembre 1643. 11 entra an 
collège du Christ, k Oxford, c» 1628, et en 1638 
il fut reçu dans les ordres. Nommé professeur de 
métaphysique, il sucoonha, jeune encore, à osa 
fièvre épidénûqoe qui ik de grands ravages à Ox- 
ford, n avait oomposé des.tragi-oomédies et des 
pièoes de vers, que ses «nia recueiHh«nt et po- 
blièrent en 1651 (Londres, in-8''), huit aoe après 
sa mort. Cartwright est un écrivain sensible et 
pur : il laisse à désirer pour la mélodie, il man- 
que de force ; mais il a plus de goât que la pres- 



que totalité de aetoontemporaîns. On remarquf 
parmi ses œnvfcs les pièces mlitiikéea Ordimasry, 
acoaudy ;Lady errant, atrafff-comady ; Rojfoi 
slave y a tragy-oomedy ; Siège or Lom's «on- 
ventf a tragy-comedy- 

pMeal McUoÊL -^ Itaker» A09. éramaS. - CmmçéeO, 
Speeimnu, 



CAMVU (MareuS'àureHus),t 
somommé Persievs, natif de ^iarbonne, adon An- 
relius Victor, Eotro^, et d'anfares ; de Miln, se- 
lon Vopiscos; mort vws la fin de Tannén 283. 
Il lut proconsul de Ciieie, pals préfet dn jMré- 
tohre sous Prolms, qui taiconila ptasienmcxpédî- 
tions, et demanda mêneausénat, en réeoo^ieaae 
des serrloes de son lienteMnl, réredian d^ime 
statue et la constniotion d*une maison anx frais 
du trésor pnUlc. Loca dn mentm de Prohna à 
Sirmium, en W2, Cares Ait élu à sa ptace par 
les soldats, et eette élection fut canfimée par le 
sénat. On éleva, il «it vrai, contre la noavd 
enperenr des soupçona à l'oecasàon da eeUe 
mort vioUnle de Proboa; mais YofMous soutient, 
avec beaueoup d'appiunenee, qae le caraetèK 
même de Cama répiif^ait à nne ai noire ingra- 
titude. Après avoir éoiit an •énntqa'Uttobmt, 
en raison de sa qualité de Reindn, defeire misax 
que les empereurs originaires dee provinces, le 
nonvel amperenr créaOéaars, vers l'an t83, ees 
deux fils CaHn et Numérian. Il envoya la pre- 
mier contre les baritares, qui jaseaient le mo- 
ment favorable ponr piller les provincea piaoées 
dans leur voishiage ; etCarin fil du cdté du Rhîa 
qodques campag^tts hearenaea. Caraa lul-méne 
comlwttil et vainquit les Sannatea qui anôent 
envahi l'Illyrie, menacé la Thraoa et f7taiie. Il 
leur tua seize miHe bommea, fit vft^gf mille pri- 
sonniers, et allait pousser plus loin peiil4tra aea 
succès, lorsque les monvements des Panes To- 
bligèrent de tourner d\ui autre cftié ses armes. 
Il se fit acooraiMigner dans eette expédition par 
son fils Numérien, pendant que Car» restait 
chargé du gouvernement de lltalie, de TUtyrie, 
de TAfrique, et des autres proviaoes d'oocidait 
L'administration de ce prince fut marquée par de 
tels actes de tyrannie, que Carus, en les appre- 
nant, s'écria qne « ce nMtait paa là son fila. » 
La campagne de l'empereur contre lea Perses 
lut gloriease. Bs avaient alors pour roi Bahran 
ou Yararane II, «t l'on raconte que les ambassa* 
deurs de ce prince tronvèieot un Jour Caras 
dans sa tente, sons le grossier manteaa dn sol- 
dat, se nourrissant d*un peu de lard rance et de 
quelques mauvais pois. On lyoute qne, jvtaot 
en leur présence le bonnft qui couvrait sa fêle 
ckianve, il jura qu'il laisserait sur le noi de b 
Perse moins d'arbres oicore qu'il ne loi restait 
de cheveux. Cést là ce qui donne k la fois une 
idée de son caradère éneiigique et da la sin- 
plidté de ses habitudes, qui rappelaient la vieiDe 
(higalité romaine. Des dissensions intestines mi- 
rent les Perses dans rimpossibOité de réaister, 



MT 



GARUS 



»18 



et Garus conquit la Mësopotainie, prit Séleoeie 
et Ctésiplioa; et déjà il méditait de porter bies 
au delà ses concpiètes, lorsque la mort le Tint 
surprendre. On n'est pas bien fixé sar la cause 
de ce trépas soudain; la plus probable est la 
trahison. Diaprés le rapport adressé au préfet de 
Rooie par son secrétaire Junius Calpvnius, il 
mourut d*une maladie ordinaire , mais pendant 
une tempête; c'est-à-dire qu'on le fit sans doute 
disparatfre à la manière de Romnlus, sans ajou- 
ter qu'il passa an rang des dieux. On soup- 
çonna du meurtre de Géras Anius Aper, mis 
À mort lui-même sous Dioclétien, pour avoir Uàt 
périr Ifumérien. Oarus peut être compté parmi 
les bons empereurs. 

Voplscna, CaruM. — Aoreltoi VUstor, XXXniI, — Zo- 
nare, XII, so. — £utrope, IX, it. -Le Nala ût TUlemoat, 
Hist. de* tmperturt, l|i, 4tf et soir. - ClMte«abrtaiMl« 
Btud€9 htttorUguet, 

CAB1TS (F^'^d^riC'ilv^tij^e), théologien pro- 
testant allemand, né à Bautzen le 27 avril 1770, 
mort à Leipzig le 6 février 1807. Il arait fait de 
bonnes études de philosophie et de théologie, 
lorsqu'il fut appelé à une place de prédicatenr, 
et plus tard à une chaire de philosophie à Leip- 
zig. A partir de cette dernière nomination, il se 
voua presque exclusivement à la philosophie, et 
se restreignit, pour mieux en embrasser la par- 
tie qu'il alTectionnait le plus, à l'histoire de te 
philosophie et à la psychologie. Mais te mort l'en- 
leva dès Tan 1807, à te force de l'âge, et au mo- 
ment où ses vues, plus fortes et plus originales, 
allaient se séparer plus nettement des doctrines 
de Kant, qui l'avalent d'abord fasciné, comme 
te plupart de ses compatriotes. Ses ouvrages de 
philoflophie, publiés après sa mort, Ibrment 6 vo- 
lumes in-8*; ce sont : 1* Éléments de psffcho- 
loçie, 2 vol.;— Bittofre de la pêychùlogie, 
1 vol.; — Histoire de la psffekologie des Mé- 
breux, t vol. in-4<'; — Idées sur PhUtoire de 
laphiU^eophle^ 1 vol.;— Idées sur tkisMre 
de l'humuinité, 1 vol. Garas avait publié, soit 
dans le Magasin de FAIIebora, soit à part, des 
mémoires sur les sources de la cosmologie, sur 
Anaxagore, sur les doctrines d'Hermotine de Cte- 
zomène, etc. Le plus remarquable de tous les 
(Mivrages de ce philosophe est sa PsycAologie 
des Hébreux, Ce n'est pas un travail complet, 
ce n'est même qu'une esquisse; mais le siqet est 
si important, si bien saisi, et traité avec une in- 
telligence si profonde du génie de ce peuple, l'un 
des phis célèlives dans l'htetofare des doctrines 
mordes, qu'il restera comme un monument Cap- 
ras, en suivant les progrèsde te psychologie d'une 
nation peu philosophique, nous teit assister, pour 
ainsi ^re, an berceau et aux développements 
les pins populaires de la science. Un collègue 
de Garas, sichott, a fait sou éloge sous ce titre : 
Becitatio de Cari virtutibus atqae meritis, 
[M. Matter, dans VEnc. des g. du m.] 

Sebott, ReettaOo <fo Fnd.-Aug. Cari virtuiibm atqm 
merUU ; Ldpzlff. 1808. 

:GAmui (Charles-Gustave), méàeda et na- 



turaliste allemand, naquiten 1780 à Leipzig, où 
son père avait un atelier de teinture. U fit ses 
études au gymnase et à l'université de sa ville 
natale. Suivant les intentions de ses parents, il 
devait surtout se livrer à l'étude de te chimie, afin 
de pouvoir exploiter un jour avec plus d'avantage 
la profession de teinturier. Mais Ganié prit tant 
de goût à l'anatomie, qu'n fit bientôt de te mé- 
decine sa principale occupation. U devint en 18U 
professeur suppléant à l'université de Leipzig, et 
débute dans sa nouvcUe carrière par un cours 
sur l'anatomie comparée, qui jupqu'alors n'avait 
pas encore de chaire spéctele. Malgré tout l'in- 
térêtavec lequel il se livra à cette élude, à cette 
des acooucbements, ainsi qu'à l'histoire des ma- 
tedies des femmes et à leur traitmieni, il cultiva 
encore avec succès la peinture, à laquelle il s'é- 
tait adonné depuis l'année 181 1. 

Le dévouement avec lequel 11 soigna les ma- 
lades de l'hdpitol français établi en 1813 à Pftf- 
fendorf, près de Leipzig, lui attira une maladie 
très-grave, qui le rendit pour longtemps incapa- 
ble de tout travail scientifique. En 1815, lors 
de l'organisation de l'Académie cfairargico-roé- 
dicale à Dresde, il y fut appelé comme profes- 
seur et directeur de la clinique d'accouchement; 
en 1827, U fut nommé médecin du roi de Saxe, 
avec le titre de consefiler intime et médicinal, 
duirge qu'il remplit encore aujourd'hui avec 
distinction. Il accompagna , en 1829 , le prince 
Frédéric-Auguste, aujourd'hui roi, dans ses voya- 
ges en Suisse et en Italie. Les cours quMI fit, en 
1827, sur l'anthropologie, et, en 1829, sur te 
psychologie, ajoutèrent considérablement à sa 
réputation. M. Garas s'est aussi fait connaître 
(chose si rare pour un savant) par un talent réel 
pour la peinture. Plusieurs de ses tableaux , et 
notamment ses paysages, sont recherchés des 
amateurs. 

Les principaux ouvrages de M. Garas sont : 
Versuch einer Darstellung des Piervensystems 
und insbesondere des Gehims (Essai sur le 
système nerveux, et particulièrement le cerveau) ; 
Leipzig, 1814 , io-4''; — Lehrbucà der Zooto- 
mie ( Manuel de zootomie ), avec vingt planches 
gravées par lui-même; Leipzig, 1818; ^Lehr- 
buchderGynxkologie (Manuel de gynécologie), 
2. vol.; Leipzig, 1820; 2« éd., 1828; —Brlàu- 
terungstqfeln zur vergleiehenden Anatomie 
(Tables expUcativea pour l'anatomie comparée), 
3 vol. ; Leipzig, 1826-1831» in^";— I7e^er den 
Blutkrfislauf der Insecten (sur la Gircutetion 
du sang chez les faisectes); Leipzig, 1837 ; -* 
Grundiuge der vergleiehenden AnaUmieund 
Phgsiol^gie ( Préote àt ranatsmie comparée et 
de te physiologie), 3 voL; Dresde, 1828; — Ve- 
ber die Vrtheile des Knochen imd Schalge- 
rUster (des Opinions émises sur techarpente 
osseuse, etc.); Leipzig, 1828, in-foL; — For- 
lesungen ueber Psgchotogle (Leçons de psy- 
cholo^e); liCipsig, 1831; — Biie/e ueber 
Landschqfttmalerei (Lettres sur te peinture 



919 



GARUS — CARVAJAL 



920 



«n paysage; liCipag» 1831;— Symbolik der 
menschlichen Gestalt, 1853 (Symbolique du 
TJflago de l'homme); livre dans lequel, réMimant 
les travaux faits à cet égard depuis les Grecs et 
depuis Porta jusqu'à Lavater et Gall, Tauteur 
montre que les formes de chaque partie du 
corps, dans chaque indifidu, fournissent poor 
l*hygiène , et pour la connaissance de Tétat phy- 
sique et moral, des données souvent prédenses. 
[Enc. des g. du m,, avec addit ] 

CouvenatunU'Uxioom. — CalHan, M^dMiUsektB 
ScMrifMkr'Lâxicon, 

CARUSO (Char les) t jnrfsoonsnlte italien, na- 
tif de Girgenti, mort le 25 novembre 1690. Ses 
principaux ouvrages sont : Praxis ciroo mo- 
dum proeêdeiuU in crinUnalibus^ etc.; Pa- 
ïenne, 1855, tn-fol.; souvent réimprimé avec 
des additions du flls de Tauteur; -- Praxis 
drea modum procêdendi in civililms super 
riiu regni Sieilim ; ibid., 1705, hi-fol. 

Mongltora. mhikUk. Sieula. 

GARU80 (/ean-J9apttfte), historien italien, 
né à PoUzii, près de Palerme, le 37 décembre 
1673; mort le 13 octobre 1724. Il se livra d'a- 
bord à rétude de la philosophie, qui le conduisit 
an scepticisme. Mais d'après les conseils du 
P. Mabillon, qu'il vit dans un voyage à Paris, U 
abandonna cette direction pour ue plus s'occuper 
que d'études historiques; il fouilla les archives 
et les bibliothèques de la Sicile, et en tira des 
monuments précieux. On a de hii : Memorie 
istoriche délia Sici/to, dal tempo de' suoi pri- 
mieri abUaiari sino alla coronazione del re 
m/oHo-ifilecteo; Païenne, 1716-1745, 3 vol. 
in-fol. ; — Bistorix SaraeenoSietiUs varia Mo- 
nummta^ insérés dans le 1. 1*' des Rerum lia- 
liearum Scriplores de Muratori ; ^ BibUo- 
theca hislorica SiciliSB, seu hisloricorum de 
relnu Siculis a Saracenorum invasione ad 
Aragonensium principalum colleclio; Pa- 
ïenne, 1730-1723, 2 vol. b-fol. 

Fabrtdus. Corupechu thegauri Utter, ttalUe, > 6'tor- 
ncUe i»' Utterati tTItalia. 

CÂBrso {Jérôme), historien et poète italien, 
natif de Vîtulano , vivait dans la première moitié 
do dix-septième siècle. On a de lui : P Istoria 
in ottava rima, nella quale si racconla U 
verissimo successo del miserabile assedio e 
arresa délia cilla di Vercelli. 

Titpvi, WbUùtkêea irapoiêtama. 

«GARVSO (Joseph), poète italien, natif de 
Palerme, vivait au milieu du dix-septième siècle. 
On a de lui : to à/isa d' Oreto, awero V Odio 
placalo, egloga; Palerme, 1651, in-8*. 

Moosltore. mblMMêoa SUmUt. 

GARTAJAL ouGAitATAjAL(/eaROB), cardi- 
nal espagnol, évéqne de Placentia» né vers 1399 à 
Tmxillo, dans TEstramadure; mort à Rome le 
8 décembre 1489. n fut successivement auditeur 
de rote, gouverneur de Rome, légat, et, en récom- 
pense du lèle qu'il déploya au concile de Bâle 
dans la défense des intérêts de l'Église, il reçut 
la pourpre des mains d'Eugène rv, en 1446. 



Nommé légat à diverses rq>rise8 en Allcm«^snR 
et en Bohème par les successeurs de ce pontife, 
il fit preuve d'une grande habileté, combattit les 
erreurs des bussites , fut exposé à leur ressenti- 
ment, et contribua au succès mémorable que l'ar- 
mée chrétienne obtint en 1456 sur les troupes 
de Mahomet I«^ 

Bncta ec Gr«bcr, jéUgewu Bnqfcl. 

CARTAJAL (Bernardin ns), prélat espa- 
gnol, né à Palencia vers 1456, mort le 13 dé- 
cembre 1523. II Alt successivement évèque d'Âs- 
tol9^ de Bad^, de Siguença, de Plaoenfia et 
de Garthagène, et reçut, en 1493, le chapeau de 
cardinal des mains d'Alexandre YI. Nommé en 
141 1 ambassadeur k Rome par lehii Ferdinand V, 
U se prononça pour le roi Louis XII et l'empe- 
reur Maximilien contre le pape Jules II, et pro- 
voqua la réunion du concile de Piae. Jules 11 
s'en vengea en le traduisant devant le concile de 
Latran. Cervical, excommunie et rayé du nombre 
des cardinaux, se retira à Lyon, revint en Italie 
après la mort de Jules II, ftit arrêté et conduit 
à Civita-Veochia par ordre de Léon X, et n'ob- 
tint sa liberté qu'après avoir sollicité à genoux 
la rémission de sa faute dans un consistoire tenu 
en 1513. Il rentra même dans toutes ses digni- 
tés, et obtint l'évéchéd'Ostie. Onade hû des ser- 
mons et des discours, dont nous nedierons que 
les suivants : Oratio ad Sixlum TV, ei eardi- 
nalium elogium; — Oratio habita namine 
catholicorum regum ad Àlexandrum VI; -^ 
Oratio de eUgendo Svnimo Pontifiee; Rome, 
1493. 

AntoDio, BiblMh. hUpaMWOva. - Paml Jove, Elo- 
gia. — OldoolD, Âthênmtm AmMMHtm. — BeoBbo. Epùt 
PoïïUf^ III, «fp. n. — Fatooai, PUm Ltomu X - 
OnlclMrdla. vol. XI, SS. 

CAftTAJAL (François de), capitaine espa- 
gnol, né vers 1464, mort en 1548. H se fitremar- 
quer à la bataille de Pavie et au sac de Rome en 
1537, servit depuis en Amérique, où Tavait con- 
duit l'amour des richesses, et contribua à la tîc^ 
tofre de Chupas, que Yaca de Castro, gouveninir 
du Pérou, remporta sur le jeune Almagro. S'é- 
tant rangé du côté de Gonzalès Pizarre, il deviot 
l'Ame de son parti. Fait prisonnier avec lui en 
1548, il fut condamné à être pendu. D avait alore 
quatre-vingt-quatre ans. « On ne meurt qu'une 
fois, » s*écria-t-il k son dernier moment. Carvajal 
ressemblait bien à ces premiers conquérants do 
nouveau monde : vaillant et rusé, mais cruel 
à l'excès. Plus de 30,000 Indiens, devenus ses 
esclaves, succombèrent, diton, sous le poids de^ 
travaux dont il les avait accablés. 

RobertMn, HUt, of Jmmriea, - FHtaét, jtUfÊm. kU- 
toriiches Lericon. 

CARVAJAL (Laurent-Galindez i>b), jurià- 
consulte espagnol , né en 1473 à Plncentîa, ea 
Estraroadure; mort à Burgos le 37 novembre 
1527. n fut professeur de jurisprudence à Sala- 
manque, et conseiller du roi Ferdinand Y et de 
la reine Isabelle ; prit part à la régence dn rorao- 
me, du temps de Ximenès, et fit révoquer k 



tel 



CARVAJAL -^ CARVALHO 



922 



testament de Ferdinand le Catholique. On a de 
hii : AddUionet a los varones iUtulres de Fer- 
nan-Peret de Guzman; 1517, in-fd. Les au- 
tres oomges de Carr^ sont restés manus- 
crits. 

ADtonk», BUUiath. kUptoM nova. — Eneh et Gniber; 
ÂUftm, Bnej/clop. 

CARTAJAL(/ean), officier espagnol , mort 
en 1546. Comme son parent, il suivit la carrière 
des armes, et senrit en Amérique. Officier dans 
la proTÎnce de Venéxuéla lorsque l'empereur 
Cbaries-Quint céda ou piutM vendit ce terri- 
toire à la ftmiUe Welser d'Augsbourg, il 6t as- 
sassiner le second gouTemeur envoyé par cette 
fiunille, et (hbriqua de âinsses lettres patentes 
qui le nommaient lui-même à cette place. Char- 
les-Quint, infonné de cette usurpation , envoya 
un nouveau gouTemeur, qui fit pendre Carvajal. 

RobertMn, Hitt. de CharlêP^^uint. - Idem, Hist. 
d'Amériqmt, 

* CA RTA JAL (Tomas-Jùsé-Ginualen), homme 
d*État et littérateur espagnol, né à Séville le 21 
décembre 1753, mort le 9 novembre 1834. En 
1785, et après avoir été reçu docteur en droit, il 
se rendit à Madrid, où il se livra à des travaux 
littéraires; en 1790, fl ftat employé dans le secré- 
tariat des finances pour les Indes, et plus tard 
nommé officiai dans la même administration 
pour l'Espagne. Chargé en 1795 de lintendance 
des nouTcUes colonies fondées dans la Sierra-Mo- 
rena et en Andalousie, il s'acquitta ayec sagesse 
de cette mission. En 1807 il revint à Séville, et 
en 1809 il entra dans l'armée espagnole arec le 
titre d'mtendant Son activité dans ces fonctions, 
qvH remplit dans dirers corps jusqu'en 1811, le 
firent nommer en 1812 président de la junte des 
finances, et en 1813 secrétaire d'État au même 
département. Son amour des lettres et des scien- 
ces le porta ensuite à solliciter la direction, qu'il 
obtint, des études de San-lsidoro. Il fut persé- 
cuté à la restauration, arrêté et destitué, puis 
faitemé à Séville, où U profita des loisirs forcés 
qu'on lui foisait, pour se livrer uniquement aux 
lettres. Les événements de 1820 lui rendirent la 
dh-eetion des études de San-lsidoro ; il fit partie 
en même temps de la junte de censure, et en 
1821 du conseil d'État. En 1829, Il tîit chargé de 
dresser les règlements relatifs à l'admbistration 
Hulitaire ; il devint ensuite successivement mem- 
bre du conseil supérieur de guerre en 1833, du 
conseil des Espa^ies^ des Indes en 1834, enfin 
pidr du royaume. Ontre plusieurs écrits sur l'ad- 
mlnistration militaire, <» a de lui : lot Salmos; 
Valence, 1819, 5 vol., souvent réimprimé depuis : 
les Espagnols regardent cet ouvrage comme un 
de leurs chefs-d'œuTre ; — ' hs Liàros poeticos 
de la Sonia Bihlia; Valence, 1827, 6 vol. ; — 
Opuseulos inedilos en prosa y verso; Madrid, 
1847, 13 volumes. 

ConiMrgatUnU'lexieim, 
CARTALMO (Antoine)^ théologien porhi- 
gais , de l'ordre des Jésuites, né à Lisbonne en 
1590, mort en 1850. Il fut professeur de théolo- 



gie etde philosophie h ÉTora, puis à Coimbre. On 
Ini attribue : Si conviene que los predicadoi-es 
reprehendan principes y minislros ; Lisbonne, 
1627; — des Commentaires sur la Som$nede 
saint Thomas. 

Alegambe, BiNMh. icriptûrum Soeiet, Jetu, — An- 
tonio, Mblioth. kUpana nova. 

GARTALMO ( Antoine-Monis de), pobliciste 
portugais, vivait dans la première moitié du 
dix -septième siècle. On a de lui : Franda inte- 
ressada con Portugal en a separacUm de 
Casiaia; Barcelone, 1644, in-8*. 

Antonio. Hibtiot. kispana novo. 

GARTALHO (Dominique), général portugais, 
mort en 1604. Il servit avec distinction dans les 
Indes orientales. Employé par le vioe-rol de Goa 
dans diverses expéditions sur les côtes' du golfe 
de Bengale, il avait remporté des succès sur les 
Indiens Mogores et les troupes du roi d'Aracan, 
lorsque le roi de Chandecan, allié des Portugais, 
dont il réclamait les secours, le livra h ce même 
roi d'Aracan, qui le fit mourir. 

MaJte-Bmn. TraUé de ^^o^r. Clntrodactlon ). 

CARTALHO (Jeon ), canoniste portugais, 
vivait dans la première moitié du dix-septième 
siècle, n fut professeur de droit canonique à 
Cotmbre. On a de lui : De quarta falcidia et 
légitima, et in Cap. Reynaldi de Testamen- 
tis; Coimbre, 1631. 

Antonio, BMioth. hUpana nova. 

* CARVALHO ( José da Silva)f homme d'État 
portugais, né, le 19 décembre 1782, à Castel- 
braneo , province de Siéra ; mort le 3 février 
1845. Avocat poursuivi pour ses prindpes libé- 
raux, il fut nomméen 1810 juge de première ins- 
tance, pms juiz dos orfaos (juge chargé de 
veiller sur les orphelins) et rapporteur an con- 
seil de guerre de Coimbre en 1814. Il prit une 
part active à la révolution de Porto, et fut nommé 
membre de la régence provisoire ; puis main- 
tenu jusqu'à l'arrivée du roi Jean VI, qui le 
nomma ensuite ministre de la justice. La réac- 
tion absolutiste le renversa en 1823, et il se ré- 
fugia en Angleterre, où il resta jusqu'à Tavéneroent 
de dom Pedro; mais dom Miguel l'exila une sei 
conde fois, quand il parvint à s'emparer de la cou- 
ronne. Carvalho profita de son séjour à Londres 
pour y préparer l'expédition de l'empereur, qui 
l'avait nommé du conseil de régence histitué pour 
gouverner jusqu'à la majorité de sa fille dona Ma- 
ria, n parvint par ses négociations à faire interve- 
nir l'Angleterre dans la question, et, combinant 
avec le capitaine anglais Napler le système d'atta- 
que par mer, réussit à amener le triomphe de 
son souverain. Après avoir rempli les fonctions de 
président du tribunal de justice et de la guerre, 
il devint ministre des finances, et conserva son 
portefeuflle jusqu'en 1836, époque à laquelle une 
révolution le renversa , au nom de la constitu- 
tion de 1820. L'Angleterre le reçut une troisième 
fois en proscrit; et ce n'est qu'à la suite de la ré- 
volte de Porto en 1842, qu'il rentra en grâce et 
fut nommé conseiller d'État : fl remplit ces fonc- 



998 



CARVALHO 



994 



tions arec âoge, et o<Mitrilmft poiMamment à ré- 
gulariser le système financier de son pays, jusqu'à 
ce qu'une maladie Tenlera au milieu de ses tra- 
vaux. T. Albert. B. 

Ferdinand Deob, HiMt. du Pnrtuqai, daM VUiUv9n 
jPlMDTMfiw. <~ Oomp0r$mtiùit»'Lexie9H, 

gartjlLBO ( Laurent-Pérès), canoniste por- 
togais, TiTaft à Lisbonne àla fin du dix-septième 
siècle. On a de lui : Bnucleaiiones ordinum 
milUarHtm tripartltx, pênes triplieemqtUBs^ 
ikmem ventiUUam eoram senatu regio Lusi- 
ianim, pro cousis eorwnditm, ordinum de- 
leeto, etc. ; Lisbonne, 1693, in-fol. 

Adelung, Mppléoent à Joeher, MtgemeiMt GeUhrten- 
Lêxieon. 

» CAftTALM {Luit Âlonwo DB), Htttfntear 
espagnol, de Tordre des Jésuites, mort en ié30. 
On a de lu! : Cisno de Apoilo de Varie pœiica ; 
Medina-dd-Campo, IMî, in-8^ — Antigue- 
dades f eosâs mémorables del prîneipado de 
Asturias ; Madrid, 1695, In-fol. 
Antonio, Bibhth, hUpana tuma. 

*ciATALHo(^i^tte{oB),mi88iomiaiTe por- 
tugais, né ea 1680, mort après 1624. Canralho fit 
ses études théologiques à Coîmbre, puis il passa 
en Orient, et se trouvait déjà aux Indes orienta- 
les dès 1602. n appartenait à Tordre des Jésuites, 
et prit la résolution de se rendre au Japon au 
moment où commençaient les persécutions con- 
tre les chrétiens. A force de persévérance, il par- 
Tint à pénétrer jusqu'à Naugasaki; il y prêcha, 
et, selon les biographes, sa moisson fut trop abon- 
dante pour qu'il n'excitâl pas l'inquiétude des 
autorités : U Alt jeté dans un cachot, et il mou- 
rut bientét sur un bâcher. Ce sont les lettres du 
martyr qui ont été publiées en 1624, et dont la 
plus importante a pour titre : Caria ao padre 
provincial de earcerede Omura, escrita a do 
feverciro 1624. F. D. 

BariMM Macbado. BtbHotàeea LusUana.-^ Jorge Car- 
doao, Açiologio iMtUano, • vol. pet in-foL 

CARTALHO T MBLLO. Yoy, POHBAL. 

CARTALHO (Trislan- Borbosa de), éeri- 
Tain ascétique , vivait au commencement dn dix- 
septième siècle. Son principal ouvrage est : Ra- 
millete del Aima y jardin del Cielo, 
Antonio, Bibliùth, Mspana nova, 

GARTALHO ( Valcntin ) , missionnaire portu- 
gais, de Tordre des Jésuites, né en 1560, mort en 
1631. On adeiui : Supplementum annuarum 
^pistolarum ex Japonia, anno 1 600 ; — Annux 
litterœ ex Sinis,anno 1601 etc. ; Rome , 1603 , 
in-8*. 

Alegambe , BlbUoth. ScHptorum tœiitatU Jetu, ~ 
Antonio, Bibtloth. hitpana nopa. 

CARVALHO DA COSTA (AntoHio) , géo- 
graphe et mathématicien portugais , né à Lis- 
bonne en 1650, mort le 15 décembre 1715. Cet 
écrivain laborieux avait la plus diétive appa- 
rence et naquit même contrefait , ce qui donna 
lieu à plus d'un jeu de mots comme on &k faisait 
tant jadis dans la Péninsule, sur la faiblesse 
apparente du nouvel Atlas qui s'était donné pour 



mlssioii de porter le naonde, ou plutôt de le dé- 
crire. Garvalho da Costa embrassa la Tîe ecclé- 
siastique ; et il fit de bonne heure sa prîBcipale 
étude des mathématiques et de la ooemographie, 
sans toutefois négliger les autres branches du 
sarotr humain. Le vaste travail qu'A entreprit 
parait avoir absorbé la plus grande partie de sa 
longue carrière; et de nos jours encore, lorsque 
Ton veut se faire une idée exacte de la topogra- 
phie ancienne du Portu^ , c'est à son fivre que 
Ton a recours I il est intitulé Chorographkk 
Portugueza e descripçao lûpograpMea do fa» 
moso reyno de Porhigal, etc.; Lisbonne, 1 1, 
1706; t. II, 1708; t lll, 171 J, in-4«. 

Carvalho da Costa parait avoir hittï toute sa 
vie contre la misère : Û se trouvait dans un tel 
dénûment lorsquH mourut, que le tiers ordre 
se vit contraint de le faire enterrer par chanté. 
Cet écrivain ne s'en est pas tenu à la cborogra- 
phîe portugûie; Barboaa Macfaado dmioe les 
titres de plosieiin autres onvra^es. F. D. 

BarbMA Macbado , B0. Lui. - Céaar de ngaolte 
mbUoçr, A«ft. 

CARTALHO DA PEKADA ( Antoine ), tbéo* 
logien et oontroveraiste portu(^s, né en 159S à 
Sordoal, dans le diocèse de Guarda; mort à Us- 
bonne le 12 décembre 1615. Après «voir étudié 
la théologie à Coîmbre, il remplit successivement 
les changes d'archiprthne de la cathédrale de 
Lisbonne , de procureur ou délégpié du dergé 
portugais près de la oonr de Madrid, et de garde 
des archives royales du Portugal, dites Torre do 
tombo. Il fut aussi protonutaire apostolique. On 
a de lui : Dialogos sobre a vida e morte di 
Bartholomen da Costa, tic; Lisbonne, 1611, 
in-4* ; — iHscurso politico. Si conoiene al go* 
viemo espiritual de las aimas , o al tempo- 
rai de la republica, aprovarse el modo dsprt- 
diear do reprehender altos principes y sus 
ministros; Lisbonne,1627, in-S"* : œtouvragea été 
ihussement attribué au jésuite Antoine de Car- 
valho par Antonio dans sa Bibliotkeea kispana 
nova; — Jusi^fieâo dos Poriugueses sobre a 
aecdo de liberlarem seu reyno da obodiencia 
de Castella ;Liêhonn», 1643, in-4«; — Arte de 
regnar; Bucellas, 1644, in-fol. On a encore de 
lui en manuscrit, dans la bîbliotlièque royale de 
Lisbonne : ùïseurso sobre o qfjiciodeprooedorn 

Rarboaa Machado, BibtéQthtea l«$Ueiuu 

CAETA LHO'Ti LLASBOA9 (ifarfiii), écrivain 

politique portugais, vivaitdans le seizièBM siècle : 
il exerça la profession d'avocat à Milan. On a 
de lui : Espejos de principes y minisirosy 
adressés ad Ranuccium Jf^amesèum, Pamue 
ducem ; Milan, in-4*. 
Antonio, BOUioth. AUpammaDO. 

^CAETALHO (Antonio-Nunez), bibliogra|ilM 
portugais, né vers la fin du dix-huitième siècle. 
Après avoir fait de brillantes études, il devint 
l'un des plus savants professeurs de Tunhrersité 
de Coîmbre : il a occupé dans cette ville une 
chaire de philosophie rationnelle et monley en 



9)5 



GÂRVALHO — GAUyEa 



9M 



joignant à cet' eBseigfteoMBt m ooors de jvri»- 
prudeoce cîtOo. M. Cwalho t visité la Franoe 
et TAii^eterre, et ms kiTestigatioiis loi ont acqoto 
de rares connaissances en t^ibliographie. Lors de 
l'abolitioD des ordres monastiques en Portugal, 
il a été chargé de reondllir les Uttcs que reo- 
fermaient les diyers monastères que l'on venait 
de sQ{)primer, et il en fonna le vaste dépôt du 
couvent de San-Francisco. Pendant son séjour 
à Paris, il a publié un liyre prédeux pour l'étude 
des sciences géograptiiques au smièroe siècle; fl 
est intitulé : Roteiro de dom Joam de Castro 
da viagemquefiieram os Portuguezes ao Ma- 
roxo no anno de 1541, commanda/dos pelo go- 
vemador da India D, Mstevam da Gama; 
Paris, 1933, in-^y avec un atlas composé de 
dix-sept cartes et fig. M. Carvalho occupe au- 
jourd'hui la chaire de droit rooMoi k rnuTenaté 
deCkkïmbre. 

On doit à M. J.-A. DB Gabtauio b Mshbibs, 
auteur encore mant, one brochure mtitulée 
Memaria 0eo§raphica e poUticadas possêssoes 
p&riuguêsaê na Jjriea occidental que dii 
tespeto ùÊÊ rdnm de Angola^ Benaruelaesuas 
dependeneétUf tte.; Lisbonne, 1S34, in-8°. 

F. D. 

GAftTALB«. Foy. FnSttB DB CàRTALBO 

(Liàerato). 

* GARTAH ( Christophe ) , prédicateur por- 
tugais, de Tordre des Dominicaina, vivait dans la 
première moitié du dix-septième siècle. U Ait 
qualificateur de l'inquisition. On a de loi : 5er- 
«noen J porios; Florence, 1629. 

Barbosa Mâchado, BWMh. UiuiUma, 

«lA AVB ( Thomas ), écrivain irlandais, né en 
1590 ou plutôt en 1589 dans le comté de Tip- 
perary, mort en 1664 (1). Prêtre catholique, il 
accompagne, en qualité d'aumônier, un régiment 
fonué dlrlandais et d'Anglais expatriés que l'Em- 
pereur avait pris à son service ; il fit plusieurs des 
campagnes de la guerre de trente ans. il em- 
ploya les loisirs que lui fit la paix à la rédaction 
de divers ouvrages liistoriques. Vers la fin de 
sa vie, nous le trouvons établi à Vienne, et revêtu 
du titre àe protonotaire apostolique. Ses écrits, 
dénués de critique, renferment des faits curieux ; 
et comme fis intéressent l'histoire des trois 
royaumes, et que leur rareté est extrême, les bi- 
bliophiles d'outre- Manche se trou vent heureux de 
les acquérir à des paix excessifs. Voici leurs 
litres : Itinerarium, divisé en trois parties; 
Mayence, 1639 et 1641; Spire, 1646 : la première 
[partie fut réimprimée en 1640; l'ouvrage complet 
s'eM payé jusqu'à 21 livres sterling ; il contient 
e récit des allées et venues de Carve à la suite du 
'ëgfment que commandait Walter Deverenx. Une 
radaction allemande, publiée è Mayence en 1640, 
*st précieuse en ce qu'elle renferme une conti- 
luation en neuf chapitres ; ■— Lyra, seu Ànace- 
}hal<eosis JTi^emica; Vienne, 1651, ln-4*'; Sulz- 

(I) Dans QQ Uvre Inprlioé en wiu Carre dit ifolr 
iaatre>Tifigt-deni au. 



bach, 1666 : la aêeonde éditioa difière beaucoup 
de la première. Ce livra est un tableau des 
mœurs des Irlandais, et de leur histoire depuis 
1148 jusqu'à 1650; — Jtefpofwio veridica ad 
illotum liàellum, Sulzbach; 1672; écrit à«pema 
connu, et dirigé contre un livre paeodonymt 
oompoeé par un moine iriandaia, Antoine Bruo* 
dine. 6. B. 

Ware. de AripeeHNit jrttamto , 11». - David Oé* 
BDeni, BWiotkéquÊ eiwiMae , L VI, p. tls^M. — Ulbdln, 
lÀbnuy eompanion g inkf p. %k4. ^ BibiMheca Cren* 
vitiana, p. lis. 

GAETBit (John)f colonisateur an^s, mort à 
New-Plymouth (État des Massachusets) en avril 
1621 (1). n était de la secte des brownistes, qui 
avait formé une association firatenielle à Yar- 
moutfa. Persécutés par Éfisabeth, les hroWnistes 
se retirèrent à Leyde. La erafaite que leurs en- 
fants n'adoptassent les Idées hollandaises, les 
décida ensuite à émigrer en Amérique. Car- 
ver fut délégué à cet âet auprès de la compa- 
gnie de la Virginie (2), et obtint la cession d'un 
vaste territoire dans la Nouvelle-Angleterre ; puis 
il sollicita une promesse royale assurant aux 
brownistes le libre exerdce de leur croyance; ce 
qu'il obtint par la protection du chevalier Ro- 
bert Hanton, qui fit comprendre è Jaoques V que 
les persécutions religieuses n'avaient d'autres ré- 
sultats que de dépeupler et d'affaiblir les roya|i- 
mes. Carver arma ensuite deux navh*es : le May* 
Flower, de 180 tonneaux, tileSpeedwell, de 60, 
à borddesquels il embarqua cent deux colons ; il 
mit à la voile de Southampton le 5 août 1620. 
Le mauvais état du Speedwell le força d'aban* 
donner ce navire; et, après un pénible voyage, il 
aborda, le 9 décembre, sur une plage déserte près 
du cap Ck>d, par 41'» 59' de lat. N. et 72'' 54' de 
long. O. Bien qu'ils fussent au nord de leur des- 
tination et hors des limites de la compagnie, les 
brownistes résolurent de rester en ce lieu, qu'ils 
nommèrent New-PljfunmUhid) ; ils élurent Car- 
ver gouverneur pour une anoée. Cdui-ci traça lo 
plan de la nouvelle ville, fit ensemencer les cliaropa 
voisins , forina une milice, et fit une alliance aveo 
Massasott, le chef indien le plus puissant de la con- 
trée. Il mourut de fatigue et de maladie, au milieu 
de ses travaux de colonisation. A. t>B L. 

Parcbas, Pilgrimagei^ IV, ch. 4, — Hubbard, Aew- 
Ençland^ eh. ». — Mazards, HiU. eoUeetUmt^ 1, 110 ( jigrë* 
ment bettceen thé $etlers and Ifew-PlifnunitU). - Smith. 
Centrai Historf €tf New-Engkand, L VI. - PriDees, 
NewEnçland ehronotoçy, part. I,an I6t0« — Vanteaac, 
Histoire de la Marine. Il, >97. 

CARVBR (Jonathan), voyageur anglais, né 
en 1732 à StiQwater, dans le Connecticut; mort 
le 31 janvier 1780. 11 abandonna l'étude de la 
médecine pour entrer comme enseigne dans nn 
régiment d'hifanterie, et fit toutes les campagnes 

(1) Bt noo en ins, eomma le dll la BiograpfHêvnivtrseUê. 

(i) BUe avait ete modUlée, le S novembre 1610, par aoa 
eharte de Jacques I*', et portant le nom de conseil dû 
Pitmouih. 

(S) Cet endroit était nonnoé Ptttwwt par les Indlena^ 
New-Piymouth est la pins andenoe vUle de la NonveUt 
Angleterre. C'est maintenant le cheMlea da comté. 



«27 



CARVER — CAJIYOPHILE 



928 



à la miie desquelles les Anglais restèrent maîtres 
du Canada. A la paix, il forma le projet de visiter 
rîDtérieur de rAmériqoe jusqu'à Tocéan Paci- 
fique. Parti de Boston en juin 1706, il y revint en 
octobre 1758, après avoir ûiit plus de deux mille 
lieues, et mit en ordre sa relation. De retour en 
Angleterre, il ne fut pas accueilli comme il le 
méritait. Faiblement indemnisé des dépenses qu'U 
avait faites dans Viutérftt du commerce, il aooqita 
le chétif emploi de commis dans un bureau de 
loterie, pour faire vivre sa fomille. Les priva- 
tions qu'il fut obligé de s'imposer hfttèrent le mo- 
ment de sa mort On a de lui : Travels thruugk 
ihe interior parts qfNorth America in the 
years 1766, 1767 and 1768; Londres, 1774, 
1778, 1780 ; — A treotise on the culture of the 
tabacco plant; ibid., 1779, in-8<'. 

I^ttMa. Accwaa \pnfixed to Carver^t Trawlt, — 
CenUenum't âfo^oiiiM. 

*CAETiNO ( ntus OU 6«y), historien italien, 
vivait dans la seconde moitié du dix-septième 
siècle. On a de lui : De origine, antiquUate et 
statu dvitatis Brycis; Païenne, 1687, in-4*. 

Adeiong, rappl. à JAcher» Âttgêm, CelehrU-Lexic ~ 
fiader. Bibiiothêea Aiitortoo. 

GART {Félix), antiquaire français, né à Mar- 
seille le 24 décembre 1699, mort le 15 décembre 
17&4. « Il avait, dit l'abbé Barthélémy, un beau 
a cabinet de médailles, et une précieuse collection 
« de livres assortis à son goût » En 1752, il fut 
nommé correspondant de l'Académie des ins- 
criptions et belles-lettres. On a de lui : Disser- 
tation sur la fondation de Marseille, sur 
rhistoire des rois du Bosphore cimmérien, et 
sur Lesbonax, philosophe de Mitylène; Pa- 
ris, 1744, ni-12 ; — Histoire des rois de Thrace 
et de ceux du Bosphore cimmérien, éclaireie 
par les médailles ; Paris, 1752, m-4<'. C'est son 
ouvrage le plus important. Il avait laissé manus- 
crit un dictionnaire provençal avec les étymolo- 
gies; malheureusement ce travail est perdu. Les 
médailles du cabinet de Cary ont été achetées 
pour le cabinet des médailles et antiques de la 
Bibliothèque impériale. 

Dictionnaire de la Provence et 4» ComtaS'f^enaiuin. 
— Le Bas, DieL «ncyc. d« la France. 

CAftT ( Henri), traducteur anglais, comte de 
Monmouth, mort le 13 juin 1661 ; il traduisit en 
anglais quelques ouvrages français et italiens. 

Wood, jétkena Ozoniense: 

*CART (Henri-François), traducteur et bio- 
graphe angbis, mort en septembre 1844. Sa pre- 
mière production littéraire fut une ode composée 
à quinze ans, et qui avait pour sujet les malheurs 
de la Pologne. A Oxford, où il fit ses études, il 
s'appliqua surtout aux langues modernes, publia 
des traductions estimées, et s'exerça avec succès 
dans le genre biographique. Il a étéenterré à West- 
minster, dans l'enceinte réservée aux poètes. 
On a de lui : V Enfer de Dante, traduit en vers 
blancs, 1805; — une traduction de la Divine Co- 
médie, avec des notes historiques et bibliographi- 
ques; — une traduction des Oiseaux d'Aristo- 



phane; — une traduction des Odes de Pindare; 

— Vie des poètes anglais, pour faire suite à cel- 
les de Johnson; — Vies des anciens poètes fran- 
çais, dans le London Magazine; — des éditions 
de Pope, Cowper, fifilton, Thompson, Yonng. 

London Mafo^ine, — Jnnmai BegUter emA ObUuar^. 

— Dieu de kl Convenation, 

fULRT ( Robert ), chronologiste aurais, né en 
1615 dans le Devonshire, mort en 1688 à Ports- 
mouth; il fut curé de cette dernière ville, et en- 
suite archidiacre d'Exeter. On a de lui : Palsto- 
logia Chronica; Londres, 1677, m-foL 

Rom, l\faw bioçraphical Dietionarp. — Wood. jétkeue 
Oxoniensee, — Bioçraphia Britannica. 

CARTL(/ean), poète anglais, nédanslecoroté 
de Sussex, mort après 1715 en France. Fervent 
catholique, il fut secrétaire de la reine Bfarie- 
Béatrix, femmedu roi Jacques II, et resta toujours 
fidèle à la famille Stuart, quil suivit co 1688 dans 
son exil en France. Le roi l'avaitcréé chevalier, et 
lui avait conféré les titres de baron de Daitford 
et comte de Caryl. Il tvt l'and intime de Pope, 
auquel il donna l'idée de son petit poSme the 
Râpe qfthe Lock, qui eut pour sujet la querelle 
entre miss Femor et lord Pedres, qui arat ooopé 
à cette dame une boude de ses cfaevmx. On a 
de lui : the English Princess, or the Deaih of 
Richard III, tragédie; 1667, ln-4*; — Sir 
Salomon Single, or the Cautions eoxœmb , co- 
médie; 1671, iDrV*, — the Psaisns of David, 
translated from the VulgaU ; 1700, m-ll« On a 
encore de lui différentes traductions, par exemple 
celle des Épitres d'Ovide, cdie de k lettre de 
Bri^ à Achille; — la version de \a première 
Églogue de Virgile, dans Nicho, Select eoUeetkm 
ofMiscellans Poems, voL 11, p. 1, et d'antres 
traductions dece genre, dans John Di^deOy Select 
Works. 

▲delaog, copplément à JScber, jtUgewt, CotehrÊen- 
Lexieon. — Roue, IVew Bioçraphical ifietiomani. 

GARTL (Joseph), théologien ang^ non con- 
formiste, né k Londres en 1603, mort en 1672. 
U eut quelque célébrité comme prédicateur. 
Cromweli l'employa à diverses négodatioos pen- 
dant les guerres civiles. ObUgé de se cacher aprè:> 
la restauration de 1660, Caryl passa dans Tobs- 
curité les dernières années de sa vie. Son prin- 
cipal ouvrage est : un Commentaire sur Job, 2 
vol. fai-fbl. et 13 vol. in-4*', plusieurs fois râm- 
primé. 

Wood, Mhense Oxoniensee, — Neal. PmrUamt. 
CARTOPHILB OU CARIOPHTLB (Jeon-Mal- 

thieu), prélat et humaniste grec, né dans 111e 
de Corfou, mort à Rome vers 1639. Après avoir 
étudié à Rome dans le collège des Grecs, Q ren- 
tra dans son pays ; mais il revint ïneatM, à Rome, 
où il enseigna dans le même collège. H entra en- 
suite successivement au service des cardinan 
Pierre Aldobrandinl, Louis Ludovisio et François 
Barberini, tous trois neveux de papes. Le second 
de ces cardinaux procura le titre d'archevèq» 
d'Icône ou Cogni dans l'Ile de Candie, i Carfo- 
phile, qui le conserva jusqu'à sa mort. On a de W : 



d39 



CARTOPHILE — CASA 



9S0 



8. miijuni&risvUa^ grxcê et latine; Rome, 
1624, in-é**;— Noctes Tusculanae et Eaven' 
noies, grâce et latine, varia carminum génère ; 
Rome, 1625, iii-8*; — Coftfutatio Nili Thes- 
salonicensia De primatu papx, grxee et lor 
Une; Paris, 1626, in-8''; — Episiolx ThenUs- 
toclis, en grec, publiées poar la première fois sur 
un manuscrit de la bibliothèque du Vatican, arec 
des Tariantes et une traduction latine ; Rome, 
1626, in-4*, reproduites dans Téditionde Franc- 
fort, 1629, et dans celle de Leipzig, 1710, m-S*, 
par les soins de Schottgen, qui s'est appliqué à 
prooTer l'autheotidté de ces lettres ; — Chaldmx 
seu ethiopieé lingtUB InstitutUmes ; Rome, 
1630, in-8'' ; -— Itefutatio pseudo-christianm 
catechesii editx a Zachario Gergano Grxco, 
grxce et latine; Rome, 1631, in-4°; -« Cen' 
sura cor\fessionis fidei, seu potius perfldix 
calviniana qtue snb nomine Cyrilli pcOriar- 
cJfiSR Constantbiopolitani édita eirewi\fertur, 
latine et grxee; Rome, 1631, în-S"; — Dot- 
trina cristiana del cardinale BellamUni , en 
italien et syriaque; Rome, 1633, in-8**. — Tous 
les autres ouvrages de Caryopbile sont sans date, 
tels sont : Notse ad exercitatUmes Casemboni 
in Baraniwn cum Eudxmonis Johannis 
scripto, grxee et latine; — le Concile de 
Trente, traduit en grec; — Georgii Scholarii 
Orationes III de pace ad Grxcos, dans l'é- 
dition du Concile de Florence; — Josephi 
episeopi Methonensis responsio ad l^llum 
Marci Bphesini; en grec et en latin; Rome, 
în-4*» ; — GregorU Protosyncelli Apologia ad- 
versus Mord Sphesii epistolam, en grec et en 
latin, dans l'édition du Concile de Florence; 
Rome, in-4* ; — Catena grxca Procopi in Can- 
ticum Cantieorum, en grec ancien et en grec 
moderne; ^ Conciliwn Florentinum, en grec 
et en latia; Rome, in-4°; ^ Pro d^eniione 
concilii Florentini, attribué longtemps à Gen- 
nadias; Rome, in-4^ 

Léo Allatlut, jépei nrbtmm. — Klehard et Gfrand, W- 
pliotHéçue aaerée. — Jdcber, jéUg. (Mekrtmk-UxieoH- 

* CI4B10FMTLLU8 (Pascal), médedn alle- 
mand, yiTait dans la première moitié du dix- 
huitième siècle. On a de lui : de Usu et Prxs- 
tantia Thermarum fferculanarum, quœnuper 
in Dada Trajani detectœ sunt dissertatio 
epistolaris; Vienne, 1737, in-4"; Mantoue, 
1739, In-*', et Utrecfat, 1743, în-4«. L'auteur 
Tante ces eaux comme efficaces eontre les mala- 
dies syphilitiques. 

Adeinog. suppU à JOeher, jéUgtwi. G€iêh.'I.êxieon, 

gabtofhilus. Voy, Garopalo. 

«CARTSTius (Kapû<moc), grammairien grec 
de Pergame,TiTait dans la seconde moitié du 8e> 
oond siècle. On loi attribue les ouvrages sui- 
Tants : loTopixà Oicotiv^tAata. Athénée a souvent 
paisé dans ce Hvre ; — De^ MckohuùJIm^ : c'est 
un oompte-rendo des drames grecs; — llepi 
£catdcdou : c'est un commentaire sur le poète 
Sofades. 

Atbéoée, T, IX, XII. XIII et XIY. 

IfOUT. BIOGR. UlflTEBS. — T. TIU. 



CASA (Jean dblla), célèbre poète italien, né 
dans le pays de MugjbteUo, aux environs de Flo- 
rence, le 28 juin 1S03 ; mort à Rome le 14 no- 
vembre 1556. n appartenait à une flunille illus- 
tre de Florence. Conduit dans son enfance à Bo* 
logne, il y commença ses études, les continua à 
Padoue,et revint à Florence en 1524. n eut alors 
pour maître dans l'art poétique Ubaldino Ban- 
dinelli. A Rome, où il se rendit ensuite, U se livra 
quelque temps aux plaisirs, eut un (ils qu'il nomma 
classiquement Quirino; puis, en 1538, il prit l'ha- 
bit ecclésiastique. Cependant il n'avait pas né- 
gligé les alTalres et les études sérieuses. En 1540, 
il fut envoyé à Florence en qualité de commis- 
saire apostolique pour y lever les dîmes pontifica- 
les, et fut admis en même temps parmi les mem- 
bres de YAcademia Fiorentina, nouvellement 
fondée. En 1542, il reçut du pape Paul UI le titre 
de clerc de |a chambre, et en 1544 il fut ap- 
pelé à f archevêché de Bénévent ; plus tard, il Ait 
chargé de la nonciature de Venise et de la négo- 
ciation d'une alliance entre cette république, le 
pape , les Suisses et le roi Henri n de France, 
contre l'empereur Charies-Quint. DeUa Casa se 
fit remarquer alors par son talent oratoire, quoi- 
que sa mission n'aboutit point H réussit mieux 
dans le zèle qu'A déploya contre Paul Vergerio, 
évèquede Ciqio-distria, accusé de luthéranisme, 
et qu'a obligea de se réftigier en Allemagne. ' 

Après la mort de Paul DI en 1549, délia Casa 
fut rappelé de Venise ; peu en faveur sous le nou- 
veau pape Jules m, il vendit sa charge de clero 
de la chambre pour dix-neuf mille éois d'or ^à 
Christophe Cencio,et se retira à Veni8e,qu*il appe- 
lait ville bienheureuse; c'est là quH composa la 
plupart de ses ouvrages. L'avènement de Paul IV 
motiva le retour de délia Casa k Rome. On pen- 
sait qu'il y obtiendrait la pourpre; mais la re- 
commandation de la France nuisit h sa candi- 
dature; peutpètre aussi le souvenir des poésies 
licencieuses composées par deHa Casa dans sa 
jeunesse ne fht-il pas étranger à son échec, 
d'ailleurs trop mérité. Sauf ce dernier reproche, 
il avait de l'originalité dans son style, en même 
temps qu'il y savait allier la gravité et le na- 
turel, n s'exerça dans la prose aussi bien que 
dans la poésie latine et itatienne. Ses ouvrages 
sont : des Capitoli, fanprimés pour la première 
fois avec quelques pièces licencieuses de Berni, 
deMauro et d'autres; Venise, 1538, 1545, 1564: 
c'est dans ce recuefl que se trouvait le ftmenx 
Capitolo delFomo,doiA Bayle, d'après ÏAnti- 
Baillet de Ménage, a osé reprodmre quelques 
vers, et qui a été justement reproché à délia Casa, 
quoiqu'il s'en fût justifié comme d'un simple 
jeu d'esprit; — Galateo, trattato de' Costumi; 
Florence, 1560, in-8'', d'abord imprimé en 1558, 
avec le discours à Charies-Quint, dans un vo- 
lume Imtitulé le ITlme, très-souvent réimprimé 
depuis et traduit en diverses langues ( c'est un 
cours de politesse plutôt que de morale, dit 
BL Gingoené) ; — d09r/l V^Ucammmitra gli 

80 



931 



CASA — GA5ABIANCA 



93r 



amiei mperiM e inferiori : c'est la tradactitm 
italienne de son traité latin de Officiis interpo" 
teniiores et tenuioresamicos, ooTrage complé- 
mentaire du précédent ; Florence, 1561 ; Naples, 
15A0, avec les autres ouTrages de Casa : « ces 
ouvrages se recommandent par Télégance de 
la diction, et par un choix d'expressions qui pa- 
rut presque aussi heureux que dans Boocace, 
malgré tout ce qu^on reprochait au Casa de 
maximes froides, de proverbes vulgaires, d'In- 
terrogations coupées et fatigantes.» (Ginguené, 
Histoire littéraire de f Italie) ; — Orazione 
per muovere i Veneziani a coltegarsi con il 
papa» col re di Frauda e con gli Svizzeri, con- 
tro Vimperador Carlo V; Paris, 1667, in-8", 
édité par Ménage avec les autres écrits en prose 
de Casa; ^ Latina monumenta, recueil où 
l'on remarque tes Vies de Berobo et de Can- 
tarini, et des morceaux traduits de Thucidide 
et de Platon ; Florence, 1564, in-4'. — Les œu- 
vres complètes de Jean délia Casa ont été pu- 
bliées par Tabbé Casotti sous ce titre : Opère 
di mons, Giovanni délia Casa, con una co- 
piosa giuntadi scriiture nonpiù stampate; 
Florence, 1707, 3 vol. in-4°, et plus tard à Ve- 
nise, 1728 et 1729, 5 vol. în-4'*, et 1752, 3 vol. 
ln-4''. Cette dernière édition, la plus complète 
de toutes, est distribuée en trois parties : La pre- 
mière contient les Rime ou poésies, avec les notes 
de l'abbé Forettini , tirées de Quattro-Manni , de 
Severino, de Calopiese, de Ménage, de Salvini; 
la deuxième. Les lettres, et la troisième; les ou- 
vrages latins. 

CmoUI. f^U dû deUa Ctua, ea t^ de l'éclHloo de 
PloreDce, iwr. — Tiraboxcbt, Storia délia Letteratura. 
— Niccron, Mémoires, XII. — Utiifruené, Histoire litt. 
d» rttatie^ VII, ns. cl IX. 1M, tM, tt9. — Ménage, jdtUi- 
BaiUet.^ Beyle, OieL (art la Motke^k^^aper). — 
Ghillnl, Teat, d'Uomini letterat, — Ersch et (^ruber, 
jéttç^meine Encyrlop, - D. Clément, Bibliot. curieuse, 
ytfW. — Nefrrl. Seritt, Fiorent. — GuodUoff, DiiQuUUio 
an J. Casa crimen pœderasti» de/enderit, dans le» O^ 
serval iorws sel ectx i Fraaolort, 1797, Ui-8«, J, p. 120. — 
SaXjOnomast Uterar. 

GASABiASCÂ ( l/mis'), maria et homme po- 
litique français, né à Bastia vers 1755, mort le 
1*"* août 1798. Il entra jeune au service de la ma- 
rine. Il s'y était Dût remarquer par sa bravoure 
lorsqu'il fût nommé par son département député 
à la convention natioïkale, où il vota la détention 
de Louis XYL Passé au conseil des cinq-cents^ 
il y appuya en différentes circonstances les me- 
sures proposées par le Directoire pour l'urgani- 
sation de la marine. A l'expiration de son man- 
dat, il reprit son service militaire, et fit partie de 
l'expédition d'Egypte comme capitaine de pavil- 
lon de l'amiral Brueys, qui montait le vaisseau 
l Orient, Appelé pendant quelques instants à rem- 
placer son général, coupé par un boulet à la 
funeste journée d'Aboukir, il venait, à son tour, 
d'être mortellement blessé à la tête par un éclat 
de bois, quand le feu prit à V Orient. Tous les ef- 
forts qu'on fit pour l'éteindre ayant été inutiles, 
le fils de Casablanca, enfant de dix ans, qui don- 



nait les plus grandes espérances, e|qm, depuis 
le commencement du combat, faisait des prodi- 
ges de valeur, refusa de se sauver dans une cha- 
loupe, pour ne pas abandonner son père. Cepen- 
dant il était parvenu à se placer smr nn mât jeté 
à la mer; U s'y trouvait , ainsi que llntendant de 
l'escadre, lorsque f Orient sauta eniliir avecim 
fracas horrible, et engloiitit les trois malheoreu. 

P. Lbtov. 

Monit. mniv. — Blog, wtodêmê. 

CASABiANCA ( Rophoëly eomte ns), steéial 
français, frère du précédent, né àVMonvalo, en 
Cône, le 27 novembre 173S, «Mi à Basiîa le 
2a novembre 182&. n était d'âne nolile et an- 
cienne toroiUe. Jenne encore, il fit ses premières 
aunes contre les Génois, « prit parti dans les 
troupes que Louis XV envoya pour adwver de 
soumettre l'Ile , et devint colonel du répmnl 
Provincial-Corse, qu'il commandait en 1799. 
L'année suivante, il fat envoyé par aea oonôtoyens 
comme député suppléant à l'assemblée consH- 
tuante. Pen de temps après, il passa à l'année 
dn Nord, et y combattit avec la plus grande bra- 
voure. Nommé maréehal de camp, il fut employé 
à Tarméedes Alpes, puis envoyé à Ajacdo, et régit 
bientôt après Tordre de se tenir prêt à s'enifaarquer 
avec l'amiral Trngoet pour la Sardaigne, que l'on 
voulait prendre^ Cette expédition ayant éehooé, 
Casablanca fut chargé dv commandement de Cal- 
vi, et presque aussitôt assiégé par les AngM». H 
n'avait avec loi que six cents bommea ; la place 
était mal fortifiée, et presque sans munitions et 
sans vivres : néanmoins il y aontint trente-neuf 
jours de siège, et un bombardement qui rédusit 
en cendres la plus grande partie (la In ville. 
Resté avee quatre-vmgts hnmmes exténués de 
fcitm et de fatignes, H capitula, mais à des con- 
dltioos honoraUea. Sa glorieuse défense kû av^t 
vahi, pendant le siège, le brevet 4i général de 
division. Il joignit l'armée d'Italie, commanda à 
Gènes, où il calma les esprits ; puis lut envoyé, 
par le Directoire exécutif, en Bretagne. Il qpitta 
le service en 1799, époque où Bonaparte, devaio 
premier consul, le nomma membre da sénat 
conservateur , et successivement comte de Vem- 
pire et grand ofRcier de la Légion d'honneur. 
Appelé à la pairie parle roi en 1814 et par Fem- 
percur en 1815, il fut exclu à hi seconde restau- 
ration, iHiis rémtégré en 1819; ce qin Itit valuf, 
comme à tant d'autres, une place dans le liir- 
tionnaire des Girouettes, 

De Coarcellcfl, /NrNon. des çénéraust frmtçaiU.'— ht- 
nault, Jouj, etc., Biùg. nouvelle des OmHmt^MWviint - 
Moniholoc, Mémolires, 

gasabiauca (Pivre-FrançoH), •ffieler 
supérieur français, ftls dn précédent, mqnit à 
Vescovato en 1784,et mourut en Russie en ISll. 
Élève de TÉcole polytechnique et de l'école d'ar- 
tillerie de Metz, il obtint en 1811 , par noo acti> 
vite, ses talents et sa valeur, le grade de colooei, 
et fit constamment partie de l'année daan les 
camfiagnes d'Allemagne et de Prusse depuis ia06. 
O mourut couvert de blessures. 



93S 

Le Bm. DietUmmairt mutfe, U la franeé. ~ Anuiult. 
Jouy, etc., âiog. nouvelle dtt ContmnporainA. 

;cÂSABUiiCA IfYançois-Xavier^caoïie), 
sénateur, né le 27 juin 1797, à Nice, où sa fa- 
mille 8'était réfugiée pendant Foccupation de la 
Corse par les Anglais. Élevé an lycée Napoléon, 
il y obtint en 1812 le premier prix de philoso- 
phie. Après aToir étadié le droit, il fbt reçu avo- 
cat à la eonr d*appel de Bastia, s'y plaça au 
premier rang dès son début , et se fit partico- 
lièrement remarquer par ses taloits et son amé- 
nité. La rérolotion de Février lui ouvrit les portes 
des assemblées législatives. Le département de 
la Corse l'élut à la eonstituante, oè il fit partie du 
comité de la marine. Il a voté contre le droit au 
travail, contre les deux chambres, contre le vote 
à la commune, contre la proposition Râteau, enfin 
contre la mise en accnsation du ministère. Réélu 
à rassemblée législatiTe, sa conduite politique ne 
le démentit pas pendant toute la durée de cette 
chambre. M. Casablanca n'avait exercé aucune 
fonction publique sons la restauration, ni sous le 
$9miYemement de Louis-Philippe. La confiance de 
Tempereor, alors président de la république, l'ap- 
pela successivement au ministère de l'agriculture 
et (lu commerce le 26 octobre 1851 , et à celui 
des finances le 23 novembre snirant. Après les 
événements du 2 décembre, le prince Louis-Napo- 
léon le nomma ministre d'État (22 janvier 1852), 
portefeuille de nouvelle création. Il a été appelé 
depuis à siéger au sénat. Sigard. 

Moniteur universel. 

GASABONA OU BEMiHGASA (Joseph), bo- 
taniste flamand, né en Flandre vers le commen- 
cement du seizième siède , mort à Florence en 
1595. Nommé garde du jardin de botanique de 
Florence, ii eut en même temps le titre de bo- 
tam'ste de François de Médicis, grand-duc de 
Toscane, fl observa et recueillit beaucoup de 
plantes dans un voyage qu'il fit dans l'Ile de 
Crète; mais la mort ne lui permit pas de publier 
ses observations. On doit à Casabona la connais- 
sance d'une espèce du genre des chardons, dé- 
signée par qudques botanistes sous le nom de 
carduus Casaboms. 

TurgloDi-TozzeU , CorogroAa di Toseana. — Le 
Béme, préface à l'Hortus plantartan florentin^ de 
Mieheli ; Pioreuce. 1748, in4«. 

CASA-iRVJO (don Charles-Marie Mabti- 
MEz de), homme d'État espagnol, né à Cartha- 
gène le 4 novembre 1765, mort le 17 janvier 
1824. Jeune encore, il entra dans la diplomatie. 
A vingt ans il alla en Hollande en qualité de se- 
crétaire de légation ; un an plus tard, il fat attaché 
à l'ambassade de Londres, et fut employé ensuite 
au ministère des affaires étrangères. H revint à 
Londres en 1793, avec le titre de premier se- 
crétaire ; puis il séjourna douze ans aux États- 
Unis, près desquels il avait mission de repré- 
senter l'Espagne. II y découvrit et fit échouer le 
projet concerté entre le sénateur Blount et l'An- 
gleterre, en vue d'attaquer la Louisiane et les 
Florides. Revenu en Europe en 1808, il adhéra à 



GASABIANCA -. GASAL 



934 



l'avènement de Ferdinand YIT ; et, dans la même 
année, il fut envoyé à Rio-Janirropar la junte de 
SéviUe, avec le titre de ministre plénipotentiaire 
auprès du prince régent de Portugal, qui s'était 
réfugié au Brésil. Il combattit dans ce poste Tift- 
fluence de l'Angleterre, qui favorisait la révolte 
des colonies espagnoles. Le 28 aoM 1718, il fut 
ciiargé d'assister avec le duc de San-Carlos an 
congrès d'Aix-la-Chapelle, et, le 14 septembre 
suivant, il succéda, comme ministre des affaires 
étrangères, à Joseph-Garcia de Léon et Pizarro. 
Accusé en juin 1819 d'avoir ratifié la cession des 
Florides, il fut proclamé innocent par le conseil 
d'État, et recouvra la faveur du roi. Le 10 mai 
Ih21 , il fiit envoyé à Paris comme ministre 
plénipotentiaire, et remplacé dans ce poste, ea 
1822, par le duc de San-Lorenzo. A son retour à 
Madrid, il ftit nommé ministre des aflhires étran- 
gères, avec la présidence du conseil. 

Montt. unh), ^ Lcsar. Annuaire hieL — LtvftIUt et 
Oaéroalt,ldpaiBw; é»w ffOniven pMoretque, 

CASAL (Gaspard), prélat portugais, né à 
Santarem en 1510, mort en 1586. En 1524, il 
entra dans Tordre des Augustins, et professa U 
philosophie k Lisbonne et à l'univenité de Coin^ 
bre. Reçu docteur en théologie en 1542, il fut 
choisi par Jean m en 1551 pour confesseur de 
l'infant Jean , et peu après il fut appelé à être 
directeur et conseiller du roi hri-roéme. Sueosasl- 
vement évéqne de Funehal et de Leiria, il assista 
au condle de Trente, et y brilla par ses oonnai»> 
sances etson érudition. Il écrivit, touchant les aJfi- 
faires du concile, le livre de Ccena et Calici 
Domini, qu'il dédia à Pie IT ; et fit bAtir à ses 
fhûs la catiiédrale de Leiria, dont il posa la 
première pierre le 11 août 1559. Il taissa divers 
ouvrages de théologie et d'érudition ; parmi ces 
derniers , un commentaire des Topiqwu d'Aris* 
tote, et Caria a Rainha D. Cathahmu^ <a«> 
cripta de Leiria a 23 de Janeiro de 1561, |Mmi 
qve nao deixe a regeneia do reino, na m«- 
moridade del rei 1>. Sebastiao, docoment ini» 
primé dans les Mémoires de Barfoosa. 

Antooio, BlbUotheea Mspana nooa. 

CASAL (Gaspard), médecin espagnol, né à 
Oviédo en 1691 , mort à Madrid en 1759. On a 
de lui : Historia natural y medica de el prin-» 
cipado do Asturias; Madrid, 1762, in«4*. Cet 
ouvrage, que J.-J. Garcia publia après te mort 
de l'auteur, traite plutôt de la médecine que dn 
l'histoire naturelle des Asturies. 

Biographie médicale. 

CASAL OU CAZAL (Mmuel'Ayres m), géo- 
graphe portugais, né dans la seconde moitié dti 
dix-huitième siècle, mort à Lisbonne dans ces 
dernières années. Casai, que l'on appelle à boa 
droit le père de la géographie brésilienne, est 
né en Portugal: nous tenons ce fait, siqet à coiH 
traverse, d'un Brésilien (M. le commandeur Odo- 
rico) dont on apprécie les rares ooanaissanoes 
littéraires. Entré dans les ordres après avoir kH 
d'excellentes études. Casai vint fort jeune en** 

30. 



^35 

corc au Brésa, et alla M fixer peDdant asseï 
longtemps dans la provinoe intérieare de Gojraz. 
Ainsi disparait également l'assertion émise par 
un savant qui fait antorité, et qui retirerait au 
l^éographe Tayantage d*aToir visité les proTÎn- 
ces qu'il décrit. H paroonnit néoeasairement la 
partie sud de Tempire, et dut se contenter de 
renseignements exacts sur les régions qui se 
rapprochent du fleuve des Amazones. Ce qu'il 
y a de bien constaté, c'est son séjour dans la ca- 
pitale du Brésil à l'époque où régnait Jean VI; 
Il passa alors plusieurs mois à compulser les 
archives de Rio de Janeiro, et l'on a la certitude 
que son xèle infatigable y découvrit alors les 
plus précieux documents. U était également dans 
l'habitude de s^enquérir de l'arrivée des voya- 
geurs dont les explorations étalent récentes, 
afin de comparer leurs renseignements aux do- 
cuments écrits que l'on s'empressait de lui of- 
frir: c'est ainsi qu'il est parvenu à la rare exac- 
titude qui le distingue ai général, et qui con- 
serve encore tant de crédit à son cenvre. L'ex- 
cellent livre qu'il nous a laissé a été publié sans 
nom d'auteur, sons ce titre : Coragrafia Bra- 
silicaf ou Relaçao historico geogrofiea do 
reino do Bratil^ composta ê dedieada a Sua 
Magestadê Pidelissima por hum presbitero 
êecular do Gram, priorado do Crato; Rio de 
Janeiro^ na impressao regia ; 1817, 3 vol. pe- 
tit in-4^ La dédicace à Jean VI est signée : elle 
est vraiment touchante par la simplicité de son 
style, et prouve toute l'importance que l'auteur 
attachait au traité fondamental qu'il léguait an 
Brésil , et qui avait pris, disait-il, les meilleures 
années de sa vie. M. de Huraboldt cite l'œuvre 
du P. Ayrès de Casai avec estime ; et tous les 
voyageurs qui ont écrit dans ces derniers temps 
sur TAmérique méridionale se s(mt servis utile- 
ment de ses recherches. Le vaste et indigeste 
ouvrage de M. Pizarro n'a pu le faire oublier. 
Nous savons qu'A existe une traduction fran- 
çaise taiédlte de la Corografia BrasUica, et l'au- 
teur de cette notice fht prié, il y a une trentaine 
d'années, par le savant Malte-Brun, d'entrepren- 
dre la version des chapitres relati& an Mato 
Grosso et au Para; ces deux articles étendus 
ont paru dans les Annales des Voyages. On igno- 
rait pour ainsi dire à cette époque jusqu'au nom 
de la vaste province intérieure que M. de Cas- 
tehiau vient de traverser, et qu'a visitée M. Al- 
cide d'Orbigny. Malte-Brun fut frappé lui-même 
de la lumière inattendue que le géographe bré- 
silien venait de jeter sur les portions les moins 
connues de l'Amérique centrale. On nous a af- 
firmé qu'une édition plus correcte que celle de 
1817 avait dû être imprimée chez le libraire 
Plancher: ceci pourrait donner l'espérance d'ob- 
tenir quelque jour un meilleur texte. 

FKRDuiAim Demis. 



Rotes partlorilèrM. 
Vhêa hittoriea. - 
leliro, t ToL tn-8*. 



— Géttr de Tlcuilére, 
da SylTi, 



CASÀL - CASALI 08« 

GABALAHno {JoM«ph DB.) , piètre espagnol , 
fondateur des écoles pies, né en 1S56 k Peralta, 
dans l'Aragon; mort à Rome le 25 aoM lft48. 
Issu d'une famflle noble, et devenu fils umqoe 
par la mort de son frère aîné, il ent qnekiaes 
contradictions à essuyer de la part de son père 
avant de pouvoir embrasser l'état eodéaia8tiq[iie. 
Après s'être montré le modèle du deiigé dans 
plusieurs diocèses, fl se rendit à Rome, où la 
vue d'une foule d'enfiints livrés aux vices lui 
inspnra l'idée d'établir pour leur instruelioii mi 
histitut auquel Paul V, en 1617, donna le fifre 
de Congrégation Pauline^ et dont les membres 
sont connus, depuis 1621, sous le nom de eieres 
réguliers des écoles pies. Cet ordre rel^'arx, 
supprimé par Innocent X et rétabli par Clé- 
ment EX, ent bient6t un grand nomJbre âe col- 
lèges en Eqiagne, en Italie, en Hongrie et en 
Polo^ie. Casalanzio, qui avait pris, en reoon> 
çant an monde, le nom de frère Joseph de la 
Mère de Dieu, Ait béatifié par Benoit XIV et 
canonisé par Clément XHL 

Le p. Alexis, riê dé Jateph éa Coiolmui»; noae, 
IStt, tn-r. - FeUer, Dict, hUL - HéUot, Met. ém ar- 
dre» nUQiéux. 

*CA8ALBifO on GASALiiri (Jeati-AnùÂMe), 
médecin HaUen, natif de^ruiafranca, dans le 
royaume de NapleSy vivait au commencement 
du dix-huitième siède. Onâ de lui : DispulaHo 
de seconda vena in pleuritide, revulsionis 
gratia^ advenus medicos FraneaviUancs; 
Venise, 1605,in-4^ 

Carrère, BM. dé la Médmstit*. 
GASALi {Ubertin na), écrivain ascétique 
Italien, de l'ordre des Frères Mineurs, né à Ca- 
sai, vivait dans le quatorzième siècle. On a de 
lui : Arbor vitêB eruei/lxi Jesu; Venise, 14^, 
in-fol. Cet ouvrage est aussi rare que siagnlier. 
Pour relever l'édat de son ordre, l^ulenr dier- 
che à prouver que Jésus^Christ en lot le pre- 
mier fondateur; — de Septem Bcclesix Stati-- 
bus ;iiÀà., 1516, in-fol. 

Cave, Hiêtoria lUêraria Saipianmi aeeititattéeùnm. ' 
— ThthènCfdê Seriptori&mieeclêita$tM$,''¥i9am^ i 
BlbUotkeca ScripUtrum minorum, ' 

CASALI (Grégoire), littérateur italien, frère 
du précédent, vivaft au commencement du se- 
Eième siècle, n accompagna son frère en An^ 
terre. Henri vm le créa chevalier, et le nomma 
son ambassadeur à Rome. Casali retoama en 
Angleterre; mais, au moment de la réfcNnne, il 
revint dans sa p^e. On trouve de lui des Lrt- 
tere et des Risne dans différenls recnefla. 

Coraitea UlMtrfmi poefonm ItoiomM. — Lforard, 
BULt^EnçL 

GASALi (Jean-Baptiste), antiquaire itallen, 
vivait à Rome dans le dix-septième siède. On a 
de lui : Depro/anis et saeris veterum. Jtt/t- 
bus; Rome, 1644, 1645,2 vol. in-4*;FraDefbri, 
1681; — de Hitibus veterum JBgypikirum; 
Rome, 1644, in-4''; Francfort, 1681; itM*"; - 
De veteribus saeris christianorum BUibv 
expUmatio; Rome, 1647, in-fol.; — De ftrbis 



9S7 



GASALI — CASANOVA 



93g 



ac ronumi ofiin tiNfMrtf Splemiore ; iUd., 1650, 
in-fol. ; — phisiean dJssertattons insérées dans 
le Thésaurus AntiqxtUatum de Gronofîns. 

MaadotiiM, BMioOêea RoHuma, - Ullo Glraldl, JM 
poêtlB nU ttm^orU. — GroBOTlua, rfctaiir, Jntiq0U, 

*GAiALi (Jean-BaptMe), mosiden italien, 
inort en juillet 1792. H Ait maître de chqielle 
de Saint-Jean de Latran à Rome depuis le mois 
de septembre 1759. Dépoonm d*inTention, il 
composait cependant avec pnreté. H eut pour 
élère Grétry, qd reçut ses leçons pendant deux 
ans; il le recommanda dans ces termes, adressés 
à un ami demeurant à Genèfe : Coro amicOy 
vi mando un mio soolaro^ weiro tuino in mu- 
sical ehe non sa niente^ ma giavanê gentil 
assai e di buon costume. (Cher ami, je tous 
recommande un mien élère qui est un âne en 
fût de musique, et ne sait absolument rien; mais 
c'est un jeune homme très-aimable et de bonne 
feçon ). Ce rigoureux jugement du maître à re- 
gard de l'âèfe tenait sans doute à ce que cdoi- 
d n'arait qu'à un Ikible degré le sentiment de 
rharmonie. Outre un grand nombre d'orofortoi 
et de messes , on a de CasaU un opéra faititulé 
Campaspe^ et représenté à Venise en 1740. 

Fétts, Blograpklê mtioertMê du i m iM i iM . 

*GA8ALi (Giovanni-Vincenito)^ sculpteur et 
architecte, né à Florence tcts 1640, mort en 
1 593. n fut éièTC du célèbre sculpteur 6.-A. Mon- 
torsoli. En sortant de son atelier, Casali entra 
dans l'ordre des Serrites, mais sans pour cela 
abandonner ses ciseaux, qu'A reprit avec ardeur 
dès que son temps de novidat Iht expiré. Il 
sculpta en marbre l'autd de Téglise des Servîtes 
de Lncques, et les statues qui le décorent De là 
il se rendit à Ntqtles, où l'appelait le vice-roi 
duc d'Ossuna, qîii le chargea de dessédier et 
d'assainir la campagne autour de Capooe. Ca- 
sali ayemt réussi dans cette opération , le vice- 
roi hii conféra le titre d'architecte royal. Ce fut 
alore qu'il construisit ta darse de Naples , et 
hore de la porte de Tolède une encdnto pour 
les exercices de cavalerie. Le duc d'Ossuna en 
quittant Naples l'emmena à Madrid, où il Ait 
hcmorablement accueiUi par Philippe II. Ce 
monarque, qui avait réuni à ta couronne d'Es- 
pagne le Portugal, y envoya Casali, le char- 
geant ( commission sfaignlière pour un religieux) 
de réparer les fortifications de ce royaume. La 
mort surprit Casali au moment où il conmien- 
çait ces travaux. E. B— n. 

acognan , Storia dOkt êcottura, — Tteozii, DMona- 
rio. — Orlindl, JbbteeAariOt 

GA8AU ^Joseph), numismate et archéologue 
italien, né à Rome en 1744, mort dans ta mtoie 
TÎUe le 4 mai 1797. Quand il eut terminé ses 
études , il entra dans l'état eodésiastique. Maître 
d'une grande fortune, il forma de riches collec- 
tions, et fayorisa les arttates, les antiquaires, et 
les jeunes gens studieux. On a de lui : De duobus 
LacedMmoniorumNumtniStOd Henr.San. Cle- 
fnentum Epislola; Rome, 1793, in-4^; ^ Let" 



tera su una tmtiqua terra eotta tremUa in 
PàUsUna nelF anno 1793; ibid.; 1794, fah4*; 
— . Conjectura de nummUmlis^ etc., et des- 
eriptio nummi Pescennii inedUi^ ad cardinal* 
Stephan, Borgla; ibid., 1797, m-4^ 

Notieê iur Jotêpk CoioU, daM le Magot, «Myelop., 
t*«iiBée,LV, p.u,4t. 

GASAHATB (Jérâme), prélat italien, né à 
Naples ta 3 jum 1620, mort à Rome le 3 mars 
1700. n quitta le barreau pour embrasser l'état 
ecclésiastique. Innocent X le nomma son camé- 
rier, et le fit gouverneur de qudques villes. En 
1658, Alexan£:e VII l'envoya à Blalte comme in- 
quisiteur. En 1673, Clément X le créa cardinal;, 
enfin. Innocent XII ta nomma, en 1693, bibliothé- 
caire dn Vatican. Casanato aimait les lettres, et 
eooonrageait ceux qui les cultivaient ; il laissa sa 
riche bililiothèque aux dominicams du couvent 
de ta Minerve, avec un revenu de 4,000 écus ro* 
mains. On lui attribue : Discorso istorico sqpra 
Corigine e progresso délia regalia, 

Leiong eC PonteUe . BibUaih, kUL 40 la France, édit: 
FooteUe. - Morérl. DUt. MU, 

«GÂSAiiD)» (Frédéric)^ naturaliste alle- 
mand, vivait dans ta première moitié du dix- 
septi^ne siède. On a de lui : Natura loquens, 
qua miraeula totius universi ex prxcipuis 
mundi partUms sit>e regnis, xthereo, végéta^ 
Hli et mineralif silvarum nempe^ hortorum, 
pratorum, plantarum^ etc, proprietatibus, 
effectis et virtutibus de prompta proponun-- 
tur; Francfort, 1630, in-8*. On a de cet ouvrage 
assez rare des extraite et des critiques dans les 
Bamburgische nachrichten; 1737, in-4'', et 
dansGrCsamme/^er Bri^wechsel der Gelehrten 
( Recuefl de correspondances des saTaota) ; Ham- 
booiig, 1751, in-4'>. 

Clément, mbliothéque eurieu$e, VI. 840. - âdeloog. 
rappL à JGcher, jéUffem, Gelehrtai'Lexicon. 

GASANOTA { Morc-Antoine), poète italien, né 
à Rome en 1476, mort dans la même vQle vere 
1526. Partisan déclaré des Colonne, il fit contre 
Jules de Médias une satire qui l'obtigea de quit- 
ter Rome. Il se retira à Côme, on il se maria. 
Jules de Médias, devenu pape sous le nom de 
Clément XII, lui fit grâce, et te fit revenir à 
Rome. Casanova, étant tombé dans une extrême 
pauvreté, fut réduit à mendier son pain, et mou- 
rut de ta peste qui désota Rome après ta sac de 
1526. U réussissait particulièremeiit dans l'épi- 
granune: ses poésies, disséminées dans diflérenta 
recueita, ont éte réunies en grande partie dans 
le t m des Delieia pœlarvm Italorum, 

MandmlQt, BiMioth. Romofta, - Gaddiw» de Seriptoê 
ribtu eeeUsiOâtieit. — Paul Jore, Blogia, — KoDig, BV- 
biiotheca vet, «t ncv, — BalUet, JuganetU des Sa^ 

GASAMOTA (Jacqucs DB Seihgâlt), aventu- 
rier fameux, né à Venise le 2 avril 1725, mort à 
Vienne en juin 1803. La famille de Casanova était 
d'origine espagnole; un don Jacob Casanova, en 
1428, secrétaire du rei d'Aragon, dut abandon- 
ner sa patrie pour avon* enlevé une religieuse» 
qu'il épousa après une année de captivité à RomOt 



039 



CASANOVA 



940 



•prèa que le pa|ie BfartiB m Teat relevée de ses 
ynmx. Em 1481, son fils don Joan, à la suite 
<l*iiii duel, ee vit eoatraiat de quitter Rome, et 
deviat vn des oooipegiMNis de Christophe Oo* 
loinh. Marfr-Aotome, le fils de ce dernier, ayaat 
fittt des vers eontre iules de Médioîs, se sauva de 
Rome, lui aussi, et n'y revint qu'après rintroni- 
satkm de Médiets sous le noin de Clément VII, 
ponr y mourir de la peste en 1526. Son fils prit 
du service en France contre Henri de Navarre, 
q« Alt depuis Henri IV. Son petit-fils Gaétan- 
Joseph-Jacques, après une vie passablement agi- 
tée, se fit comédien, et épousa la fille d*un oor^ 
donnier, Zanitta Farusi, qui fut la mère du Cas»* 
nova dont nous nous occupons. Comme on le voit, 
les Casanova étaient nés aventuriers de père en 
fils, et Jacques Casanova ne pouvait Taire mieux 
que de marcher sur leurs traces. Mais il devait 
les laisser hien loin derrière lui; et riilstolre de 
sa vie est la démonstration de ce que peut Tau- 
dace quand elle est servie par une intelligence 
bien douée, par des connaissances presque uni- 
verselles, par le génie de Tintrigue, et U science 
approfondie des hommes et des choses. Durant 
cette carrière si diversement remplie, nons le 
voyons aborder tous les métiers, endosser tous 
les habits, imposant aux uns par son impudence 
extrême, dominant les autres par la séduction 
d*Dn esprit vraiment supérieur, et capable de 
prendre tous les tons comme toutes les formes. 
On le destinait à TÉglise. Le patriarche de Ve- 
nise lui donne les ordres mineurs; mais le jeune 
Casanova est bientôt chassé du séminaire et en- 
fermé dans le fort Saint- And ré, dont il ne tarde 
pas à sortir. Il quitte Venise, part pour Rome, 
entre au service du cardinal Acquaviva, voit Be- 
noit XiV ; mais, par une fatalité qu'il partage avec 
la plupart de ceux de sa race, il est forcé presque 
aussitôt de fuir de la ville étemelle. C'est alors 
qu'il met de côté la soutane et endosse l'habit 
militaire. H entre au service de Venise en qua- 
lité d'enseigne dans le régiment de Bala qui était 
à Corfou, et séjourne quelque temps à Constan- 
tino[ile, oti il rencontre le fameux comte de Bon- 
neval,pour lequel le cardhial Acquaviva lui avait 
donné des lettres d'introduction. Après être de- 
meuré quelque temps à Corfou, fl revient à Ve- 
nise en octobre 1745, et, s'étant vu préférer le 
bâtard d'un patricien, il laisse là l'uniforme avec 
la même facilité quil s'était débarrassé de l'habit 
ecclésiastique. D se livre au Jeu ; en huit jours, il 
était complètement ruiné. Ne sachant à quel saint 
se vouer, il accepte une place de violon au théâtre 
de Saint-Sarouel : un hasard heureux le fait sortir 
de la position précaire où il se trouvait; il devient 
rintiine d'un riche Vénitien auquel H persuade 
qn*il est versé dans les secrets les plus profonds 
de la cabale, et mène une vie de folles et de dé- 
sordres, à laquelle il est bientôt forcé de renon- 
cer. Cité ponr ses imprudences à deux tribunaux 
à la fois, il comprit qu'il n'y avait plus de sûreté 
pour lui dans Venise ; 11 fuit à Vérone, alla suc- 



cessivement à Milan, Mantouey Ferrare, Bologne, 
Césène, Parme, et reparut, après une année d'ab> 
sence et d'aventures, dans sa patrie, qu'il quittait 
pour laFrance le 1'^ juin 1750. Il arrive à Paris, on 
il est DÛS en rapport avec tout ce quil reniérmait 
d'iU«stres poètes, le vieux Crébillou, le maréchal 
de Richelieu, lofd Keith, Voiaenon, FonteneUe, 
d'Alembert. 11 est introdoit près de U duchesse 
de Cl«artres, pour laquelle il fait de la cabale, 
chiriatanisme qui sera un de ses moyens les 
plus eiïectifs d'intrigue. Après deux ans de s^oiir, 
Il reprend sa vie vagabonde, arrive k Dresde et 
y retrouve sa nière,qui y était actrice; il &t fort 
bien accueilU du roi. De là il passe à Vienne, va 
voir le poète Métastasa, et reprend, après une 
absence de trois années, le chemin de Venise» où 
l'attendait une captivité qui est l'événemeDt cé- 
lèbre de sa vie : c'est le 25 juillet 1775 qoll 
fut conduit sous les plombs. Il &ut lire le récit 
de ce qu'il déploya de constance, d'efforts, de 
dissimulation, de résolution et de génie pour 
échapper de cette prison d'État d'un renom n 
lugubre. La relation de la Aiite de Benvenuto Cel- 
lini du château SaiutrAnge» et le long s^our de 
Latude à la Bastille, n'ont rien de plus intéressant 
ni de plus émouvant que l'histoire <le ces deux 
années de lutte entre des obstacles presque in- 
surmontables et la volonté d'un homme éner- 
gique et déterminé. 

Il arrive k Munidi pour y attendre les secours 
que devait lui envoyer M. de Bragadin, son pro- 
tecteur, et repart pour Paris, o«i nous le voyons 
accourir en janvier 1757, au moment où Damieas 
venait de frapper Louis XV. U se présente à 
M. de Bernis, qu'il avait connu ambassadeur i 
Venise dans d'étranges circonstances, s'il faut 
l'en croire. L'histoire de son évasion avait fait du 
bruit, même en France; et sa fuite des plombs, eu 
le rendant un personnage extraordinaire, était de 
nature à le servir plus que des titres autrement 
sérieux. M. de Bernis parle de lui au ducde Choi- 
seul comme d'un esprit délié, et particulièrement 
exercé en matière de finances. En réalité, Casa- 
nova n'en savait pas le premier mot ; mais , au- 
dacieux comme il était, il se dit quil serait tou- 
jours temps de désabuser son monde; et, dan> 
une réunion où il est présenté à Pâris-Duveme} , 
il s'y prend si bien par ses réticences, ses demi- 
mots, son silence même, qu'il donne de ses vues 
la plus haute idée. Il réussit à faire croire à Du- 
vemey qu'il avait trouvé un plan de loterie tout 
semblable à un projet deCalsabigi, alors entre sfs 
mains. C'était un premier pas; mais U fallait que 
cette loterie se créât, et il y avait plus d'un ote- 
tacle à vaincre. Une conférence a lieu à l^ole 
militaire, séance à laquelle d'Alembert fut coovîé 
en sa qualité de mathématicien. Casanoira eut 
l'art de persuader les plus réfractaires, et le décret 
parut huit jours après cette conféroioe (1). .11 
obtint pour sa part six bureaux de recette, et 

(1) Cette loterie, créée m profit de rftoole inaitaifv 
devint, aprteiU norC de Fâito-Doveni^yt MêHm roifoU* 



941 



CASANOVA 



942 



qaatre mille AinoB ée pemioD ea plus sar le 
produit de la loterie : c'était le revena d'un ca- 
pital de cent mille francs, qu'il lui était loisible 
de retirer en renonçant k ses bureaux : il en ven- 
dit cinq sur-le-champ, n'en gardant qu'un, qu'il 
ouvrit me Saint-Denis, et où la foule, alléchée 
par de petits avantages qu'il lui Caisait, afflua. 
Mais Casanova était trop remuant pour s'empri- 
sonner dans noe position toute faite : il lui fallait 
le mouvement, l'imprévu, l'aventure; aussi ac- 
cepta-t-il avee empressement une mission secrète 
ayant pour but de visiter huit à dix vaisseaux de 
guerre en rade à Ounkerque : il se mit en mesure 
de rapporter un relevé droonstancié de tout 
ce qui regardait l'approvisionnement, le person- 
U€l des é^iuipages, les munitions, radmiuistra- 
tion, la police. Cela ressemblait fort à de l'es- 
pionnage ; mais Casanova ne se laissait pas aisé- 
ment arrêter par des considérations de cet ordre ; 
cela souriait, d'ailleurs, à son esprit fin, rusé, 
feilile en ressources : la nécessité d'être habile, 
à ses yeax, ôtait k sa mission ce qu'elle pouvait 
avoir d'équivoque. H revint avec un travail qui 
lui valut force éloges et cinq cents louis de ré- 
munération. 11 menait alors une vie fort dissipée, 
allant an peu partout, et presque toujours rem- 
portant de ces snccès dus autant k son esprit, 
à son Intrigue, à son inooncevable audace, qu'aux 
subductions de sa personne. Ce fut dans ce temps 
qu'il rencontra le fameux comte de Saint-Ger- 
main chez une marquise d'Urfé, espèce de folle 
dont il avait fait sa dupe, et qu'il exploitait comme 
il avait jadis exploité la crédulité de M. de Bra- 
gadin. Il nous donne sur cet aventurier célèbre 
des détails fort curieux ; ce n'est pas, du reste, 
l'unique fois qu'ils se rencontrèrent. 

Quelque temps après, Casanova était dépêché 
par M. de Choiseul en Hollande pour négocier an- 
près d'une compagnie de marchands d'Amster^ 
dam, à un prix honnête, l'échange d'effets royaux 
contre des papiers moins dépréciés que ne l'é- 
taient alors les nêtres; H revient ensuite à Pa- 
ri.<, loue, à cent pas de la barrière de la Made- 
leine, nne maison de campagne meublée magni- 
fiquement, se pourvoit de chevaux, de voitures, 
de palefreniers, de laquais, et se met sur le pied 
fi nu homme qui a le droit de ne pas compter avec 
lui-même : toutefois ses protecteurs avaient dis- 
paru. 

M. de Bemis avait été exilé à Soissons. Le 
contrôleur général avait dû se retirer ; et Ca- 
sanova ne rencontra pas dans le successeur de ce 
ministre, M. de Silhouette, les mêmes encourage- 
ments et la même bienveillanoe. Son esprit inven- 
tif se retourne alors vers l'industrie ; il s'agissait 
de produire sur les étoffies de soie, an moyen de 
rimpression , les mêmes dessins que l'on exécn* 
tait à Lyon par les procédés lents da tissage, 
et d'arriver à on débit ansai grand à des prix 
bien Inférieurs. Le prince de Conti, auquel Ca- 
sanova avait communiqué son projet, l'avait en- 
couragé à tenter la spéculation , et 11 s'était mis 



tout aussitêt à l'œuvre : il loue dans l'enceinte du 
Temple une vaste maison, et s'y installe lui et 
ses employés. Mais l'instant était mal choisi. La 
guerre avait plongé le pays dans une détresse 
dont le commerce devait forcément se ressentir. 
Il ne tarda pas à se voir menacé d'une ruina 
immmente. A ces difficultés se joignirent des 
vols énormes dont il fut victime, des rembourse- 
ments immédiats, des cliicanes, des procès, un 
eraprisonnemokt à For-l'Évêque, d'où l'arracha 
l'aéection de la marquise d'Urfé. Ces dégoûts 
lui rendirent Paris odieux. Il arrange ses affaires» 
et prend congé en décembre 1 769 de M. de Choi- 
seul, qd l'autorise k négocier un emprunt en 
Hollande, emportant cent mille francs de lettres 
de change et pour autant de bijoux, 11 arrive à la 
Haye : le comte de Saint-Germain y était ustallé, 
se disant chargé par Louis XV d'un emprunt 
de cent millions, a J'imagine, lui dit-il, mon clier 
monsieur Casanova, que vous êtes venu ici pour 
tAcher de faire quelque chose en (aveur de notre 
covr ; mais cela vous sera difficile , car la bourse 
est scancalisée de l'opération que ce fou de M. de 
Silhouette vient de faire : j'espère cependant 
que ce contre-temps ne m'empêchera pas de 
trouver cent millions. J'en ai donné ma parole à 
Louis XV, que je puis appeler mon ami , et je 
ne le tromperai pas : dans trois ou quatre semai- 
nes mon affaire sera faite. » Son affiiire eût été 
faite sans doute, mais d'une tout autre façon, 
si, averti secrètement, le comte de Saint-Germain 
n'eût pas prévenu l'ordre arraclié par le minis- 
tère aux états de s'emparer de lui. Quant aux dé- 
marches de Casanova, elles n'aboutirent pomt 
n part pour l'Allemagne, arrive à Cologne, oà 
l'électeur lui fait bon accueil; passe à Stuttgai^ 
dont une mauvaise affaire le chasse , et s'arrête 
à Zurich, où lui vient Tasses étrange idée de 
se faire moine. Il va sans dire que cette résolu- 
tion, qu'un dégoût momentané avait inspirée, 
ne tint pas au delà de quelques jours : une aven- 
ture d'amour devait lui faire oublier tout aussitôt 
ces mystiques aspirations. 11 quitte Zurich, s'é- 
tablit quelque temps à Soleure, où il se lie avec 
M. de Chavigny , notre ambassadeur ; de là Q 
traverse Bàle, Berne, Morat, et va visiter à Roche 
le célèbre Haller, avec lequel il devait éclianger 
une correspondance. Il fait une halte à Lausanne, 
et arrive à Genève au mois d'août 1760. H 
était à trop peu de distance de Voltaire pour 
ne pas l'aller vov; mais, loin de s'incliner devant 
l'autorité de l'écrivain, il émet ses propres opi- 
nions avec une indépoidance, nn aplomb, une 
fiituité qui ne déplurent pas trop d'abord. Il est 
vrai que son ton cassant et peu mesuré devait 
finir par indisposer le vieillard irritable, et peu 
habitué à se voir rompre en visière avec ce sans- 
gêne. Casanova se fit le diampion de l'arbitraire, 
pour le piaisbr de le contredire. Voltaire lui 
demande s'il avait ces idées-là sous les plombs : 
« Ma détention fut un grand acte de despo- 
tisme; mais» persuadé que j'avais abusé sciem- 



943 



CASANOVA 



944 



ment de ma liberté^ je trouva» parfois que le 
gcavemement avait ea raison demefiûre enfer- 
mer sans les formalités ordinaires. » — « Cepen- 
dant yoos TOUS êtes échappé ?» — « J'usai de mon 
droit comme ils sTaient usé du leur. » Ils se quit- 
tèrent fort mécontents Tun de Fautre. De Genève, 
Casanova va à Aix en Savoie, où ranrètèrent des 
intrigues d'amour; enfin, il arrive à Gènes, où 
Ton joue la traduction en italien quil avait fiiile 
de VÉeossaUe. « Nous donnerons, portait Tafll- 
che du théâtre, VÉco$sàk»e de M. de Voltaire, 
traduite par une plume inconnue, et nous la joue- 
rons sans souffleur. » La pièce obtint le plus 
grand succès; mais Voltaire, auquel il fit parve- 
nir sa traduction , la trouva mauvaise, ce qui 
blessa tellement l'amour-propre de Casanova, 
quil ne perdit pas une occasion, dans la suite, 
de le décrier. 

Un ordre du grand-duo le chasse de Floraioe, 
où il s'était faistallé. H se dirige alors vers Rome, 
qu'il quitte bientét pour reprendre sa vie de pé- 
régrinations. A Modène, il reçoit la même invita- 
tion qu'à Florence ; il poursuit sa route, et triom- 
phe à Turin des mauvais vouloirs du vicaire 
directeur de la police. H revient à Paris; mais un 
duel malheureux le force bientôt d'abandonner 
cette ville. H se rend à Augsbouig. Interrogé par 
le bourgmestre pourquoi U avait pris le nom de 
Seingalty qui n'était pas le sien, il répond, avec 
cette suprême impudence qui était une de ses 
grandes forces , que ce nom lui appartenait de 
par l'alphabet; et que, comme il était de sa créa- 
tion , il pensait que, personne ne l'ayant pris 
avant lui, personne n'avait le droit de le lui con- 
tester, et bien moins encore de le porter sans son 
consentement. H était de retour à Paris le dernier 
jour de l'an 1 76 1 . Puis on le retrouve à Metz, pour 
une jonglerie dont madame dlJrfé était encore 
l'objet et la dupe. Deux ans après, nous voyons 
celle-d l'attendre à Marseille : il lui avait promis 
de la régénérer sous la forme d'un jeune homme; 
mais cette régénération ne devait, en tous cas, 
avoir son plein effet que le premier jour de la 
première lune du mois de janvier de l'année 
suivante. Did là, Casanova avait encore le temps 
de tirer de l'argent à la confiante marquise. H 
part aussftM après pour Avignon, puis pour Lyon, 
arrive à Paris, où 11 ne fiiit que passer, et s'em- 
barque pour l'Angleterre. H rencontre à Londres 
la chevalière d'Éon ; M. de Guerchy, si célèbre 
depuis par ses démêlés avec la chevalière, le 
présente à George m. Il mène ensuite une vie de 
dissipations et d'aventures, qu'il dut dore par une 
Ante précipitée : Q s'agissait d'une lettre de change 
fausse,'gagnée au jeu, et qu'il avait fait escompter 
chez un banquier sans soupçonner la moindre 
iVaude ; le véritable coupable avait disparu, et 
Casanova se hâta d'en fiiire autant. 

11 débarque à Calais, où il ne s'arrête pas, et 
retrouve à Toumay le comte de Saint-Germain 
en robe d'Arménien, en bonnet pointu, en barbe 
épaisse, dirigeant, par l'ordre du comte de Co- 



bentzd, premier mmistre d'Avtridie, une manu- 
focture de chapeaux. Leur entrevueest piquante : 
le tliaumaturge lui demande une pièce de mon- 
naie qudconque ; cdoi-d tire une pièce de douze 
sous de sa podie,et la lui remet; die est passée 
sur un charbon ardent, et recouverte d'une fève 
noire ; elle rougît, s'enflamme, entre en fusion; 
puis, quand die fut refroidie , le comte dit en 
riant à Casanova : « Voici votre pièce ; la recon- 
naissez-vous ?» — « Comment ! c'est del'or ! » 
s'écria cdui-d. — c La pièce au type de douze 
sous était d'or en effet , raconte Casanova ; j'en 
fis présent à lord Kdth, gouvemenr de Keuldià- 
td« qui la conserva comme une cnriosîté. > A 
Brunswicli, fl rencontre le prince royal dePrusse, 
qui mtervient dans un démêlé d'argent; il y de- 
meure le temps nécessaire pour finir cette aSûre^ 
et arrive à Beriin : il savait le faible de Frédé- 
ric pour les aventuriers. Sur le conseil de Wré 
Maréchal, il demande une audience au roi, qui 
par un billet lui répond qu'il seraitàquatoe heu- 
res dans les jardins de Sans-Soud; mais oett) 
fois Casanova, malgré son aplomb, se sent un 
peu intimidé. Le rédt de cette entrevueest inté- 
ressant. Frédéric lui offrit une place d'mstituta'r 
dans le corps des cadets de Poméranie; mats al 
le poste ni les appdntements ne pouvaient con- 
venir à Casanova, qui reflue, et se décide à aUsr 
chercher fortune ailleurs. 

Il se dirige vers laRussie. A lilttao,!! est tr» 
bien accudlU par le cdèbre Biren, l'ancien fa • 
vori de l'impératrice Anne, qui lui donne dei 
lettres pour le prince Charles de Biren, résidantà 
Riga, et dont il n'est pas mdns bien reçu, n arrive 
à Saint-Pétersbourg, fait une excursion rapide à 
Moscou, revient à Pétersbourg, et a une première 
entrevue, dans le jardin d'été, avec Catlierine il, 
entrevue qui lui est ménagée par le comte Po- 
nin, gouverneur du prince Paul. Cette première 
en amène plusieurs autres, mais sans qu'il en 
résulte rien pour la fortune de Casanova, qui se 
déterminée partir pour Varsovie. Le prince Adam 
Czartoriski le présente au roi de Pologne, qui lui 
témoigne une bienveillance toute particuiièrr , 
et, à quelque temps de là , lui glisse dans.la main 
deux cents ducats, dont Casanova se sert poar 
payer ses dettes. H plaisait au roi ; et peut-être 
allait-il se fixer en Pologne, quand sa mauvaise 
étoile le rejette de nouveau sur les grands die- 
mins. Insulté sans raison par le comte de Bra- 
nicki , grand chambellan de la couronne, il n'hé- 
site pas à demander réparation à son agresseur, 
sans se faire iiludon sur les conséquences que 
devait forcément avoir une rencontre avec Tue 
des chefs de l'aristocratie polonaise. Ils se.baUent 
au pistolet ; Branidd est Ùessé dangereusement; 
Casanova l'était lui-même, d'une façon moii» 
grave que son adversaire, mais assez pour qu'il 
ftlt on instant question de lui couper le tiras. U 
roi, qui savait Ûen à quoi s'en tenir sur tout ceb, 
lui dit : <c Pourquoi avez-vous le bras eu édia^ 
pe? »•* (iSire, j'ai un rhumatisme..» — « Je vous 



94S 



GASàMOVA 



946 



recommande, monsieur, d'éviter à FaTenir de 
pareils accidents, » Qaant à Branidd, il eut la 
générosité de prendre la défense de son adyei^ 
saire contre ses propres amis, qui ne parlaient 
de rien moins que de le massacrer. Un instant, 
Casanoira Alt à la mode, et il n'était question que 
de lui ; mais tout œt engouement se changea 
presque aussitôt en une hostilité que l'incons- 
tance naturelle aux Sarmates ne suffit pas à 
expliquer. H reçut l'ordre de quitter VanoTie, 
et, comme il s'en défendait sous le prétexte qu'il 
ne poorait en sortir sans payer sesdeltes, le roi 
hd fit passer mille dncals. 

Gomme rien ne le retenait plus, il part pour 
Dresde, y demeure qudque temps, et se dirige 
ensuite survienne, où il se UeaTCC l'ahbé Métas- 
taseet llnfortuné Lapeyrouse. La poHoelui en- 
joint de quitter la Tille dans le plus bref délai. 
Au lieu d'obéir, il implorela protedioQ du prince 
de Kaunitz, qui hii dit d'adresser un plaoet à 
Marie-Thérèse. Sa requête ne ftit pas sans eflét; 
mais raccneil glacial ou impertinent qull ob- 
tint partout, joint à des atis IndirecU, le dé- 
cida à ftnr de cette ville rigoriste , où TaTait 
précédé une réputation fort peu édifiante , U est 
vrai, n revint à Paris. « Je ne sais quelle feta- 
lité, s'écrie-t41, me poursuivait dans les capi- 
tales de l'Europe; mais il était écrit que je sor- 
tirais de Paris à peu près comme j'avais quitté 
Vienne et Varsovie. » Cette fatalité n'était an- 
tre que son mauvais renom et cet esprit ba- 
tailleur qui ne l'abandonnait pas dans les situa- 
Uons oùU fût dû le moins attirer l'attentkm sur 
lui. Une quecelle lui valut l'ordre de quitter 
Paiis dans les vingt quatre heures. H en par- 
tit sans regret : il était en bonne santé, il avait, 
oomme il le dit , du fotn dans ses bottes , et 
les voyages ne l'effrayaient pofait. Il se décida 
pour l'Espagne, et arriva à Madrid muni de let- 
tres pour le comte d'Aranda, qui ne put rien 
pour hd, fente de recommandation de l'ambas- 
sadeur vénitien. Le séjour de Casanova en Es- 
pagne est un long roman où les intrigues ga- 
lantes et les aventures tragiques se croisent; 
il est jeté en |Hrison sur des soupçons vagues, 
mais il en smrt bientôt triomphant. A Barce- 
lonne, nouvelle aventure : il est mis à la cita- 
delle, et y reste quarante-trois jours, durant 
lesquels il écrit une réfatation de VEistoire de 
Venue d'Amelot de La Houssaye. Il s'âoigne le 
dernier jour de l'an 1768, et arrive à Aix, où il 
feit connaissance avec le marquis d'Aigens et 
Cagliostro. Il va oCMr ses services, à Livoume, 
au comte Orloff, qui commandaitl'esGadre russe 
destinée pour Constantinople ; mais il est écon- 
doit II retrouve à Rome le cardinal de Bemis, 
ambassadeur de notre cour. Un ordre du grand 
duc Pexpulse de Florence; il se dirige alors vers 
Bologne , s'arrête deux mois à Ancône et s'éta- 
blit à Trieste, où il parvient à rendre un léger 
service au gouvernement vénitien, qui lui envoie 
quatre cents ducats. H rentre enfin dans sa pa- 



trie; mais y s<yoame peu, et reparait une der* 
nière fois à Paris en 1782. 

Nous l'avons suivi pas à pas dans ses mé- 
moires; ce qui nous en est resté s'arrête là, et 
nous perdrions jusqu'à sa trace si le prince de 
Ligne ne nous donnait pas sur la fin de sa vie 
de curieux détails. A un dîner cfaea l'ambassa- 
deur de Venise, durant son dernier séjour en 
France, il avait feit la connaissance du comte 
de Waldstein, qui, séduit par sa conversation 
et son érudition, lui propose de venir habiter 
son château en Bohème, avec la qualité de 
bibliothécaire. D^ vieux, sans ressources et 
fetigué de toqjoun se mouvoir, Casanova ac^ 
cepte, et il passe à Dux les quatorze dernières 
années de sa vie dans une inquiétude d'esprit, 
un désordre dfdées qui tiennent fort de littumi- 
nisme et de la folie. Difficile à vivre, colère, 
susceptible, intraitable, accablant son bîenfei- 
teur de reproches et, l'faistant d'après, lui adrea- 
sant les discours les plus touchants, il exerce» 
sans la lasser, la longanimité du comte de Walds- 
tdn. UnBour, on le voit partir pour Wennar, où le 
duc le reçoit à merveille ; mais fl y devient jaloux 
de Goelhaet deWieiand. n passe àBertm, où fl ne 
feit qu'une courte ^iparition, et revient, aiwès six 
semahies, à Dux. C'est dans ce château qnH 
écrivit ses mémoires. H eut une fin édifiante. 
« J'ai vécu en philosophe, diWil à ceux qui l'en- 
touraient; mais je meurs en chrétien. » On ne 
sait au juste où et en quelle année il expira; si 
c'est à Dux en 1799, ou en 1803 à Vienne. 
Plusieurs éditions ont successivement paru de 
ses Mémoires; mais ce ne fot qu'en 1830 que 
l'on publia l'édition en huit vohunes in-8'', feite 
sur le texte même du manuscrit Casanova, 
très-laborieux, quoique très^dissipé , a laissé 
d'autres ouvrages, dont voici laliste : Cot^fiOa- 
zione délia Storia del Governo Veneto^ if A^ 
melot de La Eoussaye: AnuUÊàun^ 1769» 
in-8*; ^ Istoria délie turbulenze délia Polo- 
nta, délia morte di Slisabetta Petrouma^Jlno 
alla paee fra la Russia e la Porta Ottomana, 
in eut si trovano tutti gli awennimenti oa- 
gione délia revoêmUme di qu^ regno; Go« 
ritz, 1774, in-S"*; — F Iliade d'Homère, tra- 
duite en octaves; Venise, 1778, 4 vol. in-4*; — 
Histoire de maJuUe des prisons de la B^m^ 
blique de Venise, appelées les Plombs; Prague, 
1788, iiKS*', ( les détaiU de cette fiute se trou* 
vent dans les Mémoires ) : — leosameron on 
Histoire d^ Edouard et ^ÈUsabeth, qvA passè- 
rent quaire'^Hngts ans chez les Megameéchs, 
kaMiants aborigènes du Protocosme dans Fin- 
térieur de noire globe; Prague, 1788-1800, 5 
vd. hi-8*; — Solution du problème héliaque 
démontrée; Dresde, 1790, in-4*; — Corollaire 
à la duplication de V hexaèdre donnée à Dux 
en Bohême ;ïïAA,, 1790, une demi-feuille in-4*. 

GORAVB DlSirOlURBEUS. 

OittiioTa, Mànoirm. — Le prtnce de Ugiie, croTres 
DéMes, eo proM et eo Tcrf.- Jukt Juin, Jtetii#<toParii^ 



047 



CASANOVA — CASAREGI 



Mft 



t XUII. isst. — hBk Démoeratuê tménOrB, im, p. IM. 
GASANOTA ( François ), peintre et graveur, 
frère du précédent, né à Londres en 1727, de 
parents vénHieBS, mort à Briihl en 1805. H Yint 
fort jeoDe à Venise, et y reçut une belle éduca- 
tion, quil sut mettre à profit L'étude des lan- 
gues anciennes cA modernes, ceUe du dessin 
occupèrent ses premières années. Casanova vint 
plus tard à Paris, apportant avec lui quelques 
CBsaîs de ses talents, et y fut reçu avec bien- 
veillance; ayant eu occasion de présenter quel- 
ques-uns de ses ouvrages à Parocel, cet habile 
peintre §*eropressa de lui donner des conseils, 
qui lui furent d'une grande utilité, surtout pour 
le dessin des dievaux. L'étude des tableaux fla- 
mands, qu'il vit dans un voyage en AUeraagne, 
contribua beaucoup è loi faire mettre dans ses 
tableaux la correction et Tharmonle qui y man- 
quaient encore. De retour à Paris, l'Académie 
de peinture s'empressa de l'agréer, et peu après, 
en 1763, elle l'admit au nombre de ses membres, 
sur un tableau représentant un combat de ca- 
valerie. Dqiuis il exposa, en 1766, une Marche 
d'arméeydeuxbataUles,un£spagnolàekeval; 
en 1767, sept taUeaux de genre; en 1769, deux 
svûeU de chasse, trois paysages; en 1771, les 
BmtaiUeg de Uns ei dé Fribaur$, et deux 
paysages; en 1775, treize tableaux de genre, 
paysage, animaux, diasse, si||ets militaires; en 
«779, quatre paysages et deux cavaliers; et en 
1781 sept paysages et deux sujets militaires. 
L*effét que pii)duisirciit ces tableaux augmenta 
la réputation de cet artiste, et plusieurs princes 
s'empressèrent à Tenvi de mettre ses talents à 
contribution. Le prince de Gondé lui fit laire, 
en 1771, pour la galerie du palais Bourbon, ies 
B€dmlles dé Fribourg et de Lens. Llmpéra* 
trioe Catherine le chargea d'immortaliser ses vic^ 
toires sur les Ottomans. Favorisé par la fortune, 
accueilli dans les meilleures sociétés pour son 
esprit et son éducation, Casanova aurait pu 
vivre k Paris heureux et tranquille; mais son 
goût pour le luxe lui ayant fait contracter des 
dettes , il prit le parti, pour se soustraire è ses 
créanciers, d'aller à Vienne finir les divers ou- 
vrages dont il était chargé. Ce peintre , toii^ours 
jaloux de (aire respecter les artistes, se trouvait 
un jour à dîner chec le comte de Kaunits avec 
des ambassadeurs de divers princes d'Allema- 
gne : la conversation étant tombée sur Rubens 
et sur son ambassade, une des excellences se 
mit à dire : « C'était vraisemblableaent un am- 
« bassadeur qui s'amusait k peindre. > — « Non, 
« repartit Casanova , c'était un peintre qui s'a- 
(c musait à être ambassadeur. » — Panni les 
élèves de Casanova on peut dter Lootlierbourg, 
Mayer, Norblin, etc. Le Louvre possède de cet 
artiste deux tableaux représentant une bataille 
et un choc de cavalerie; et trois dessins : une 
marche d'animaux et deux cavaliers. 

Nagler, Nëuei AU^em, KûMt.-Lexie, — Heinecken; 
Dut. des jtrtUtes - Ch. Blanc, Hist. des PeifOrei. - 
Le Bm , INct. «ncycl. de la France. 



GASAHOTA ( /MOi-Bâ^fti^e ), peintre, frère 
du précédent, né à Venise en 1729, mort à 
Dresde en 1798. U eut, comme peintre et comme 
historien de son art, une certaine câébrité en 
Allemagne. Élève de R. Mengs, il fut comme lui 
lié avec Winckelmann ; mais U ne partage^ pas 
toujours l'enthousiasme, parfois aveugle, de ce 
savant pour tout ce qui portait le cachet de l'an- 
tiquité. On saitque, pour mettre à l'épreuve la 
sagacité du célèbre antiquaire, Cnsanova kd en- 
voya deux tableaux qu'il avait peints dans le 
genre de ceux trouvés à Uerculannm , en les Id 
annonçant comme récemment découverts, et que 
Winckelmann y fut tellement trompé qu'a en 
inséra la gravure dans la première éditioa aHo* 
mande de son histoire de l'art chez les wdens, 
et les accompagna d'une description ponifenae 
J. B. Casanova, comme professeur el diredeur 
de l'académie de Dresde, n'a pas élé moins utfle 
à l'art que par ses écrits sur les mommcots an- 
ciens. En Allemagne, ses écriU font aatorité, prin- 
cipalement ses dissertations sur d'andena mono- 
mente des arts. Plusieurs de ses ouvrais, rédi- 
gés d^abord en italien, ont été publiée ensuite en 
allemand (Leipz., 1771). [âne, des g. dm m.]. 

Helnc«ken, Met. de* ArtUteM. 

«CASANOVA (Jean), peintre, né à Venbe 
vers 1738, mort à Dresde le 9 décembre 1795. Il 
^dia la peinture à Rome sous R. Mengs et de* 
vint professeur à rAcadémie des Beaux-Arts de 
Dresde et directeur par semestre de cette aca- 
démie. U a surtout laissé des portraits, parmi 
lesquels nous citerons celui de WincketmarMj 
gravé par Foiliu, On a de lui : Discarso sopra 
gli antichi, e varj inonumenti loro^ per tue 
degl* alunni dell' elettoral academia delU 
belV arti di Dresda ; Lips., 1770, in-4*'; tradnc- 
tion^allemande; ibid., 177l4in-g*. P. Ch. 

Reineckcn, Dict. deê Artistes. — Nagler, JVmms AU- 
gem. KUnsUer- Lexicon. 

* CASANOVA ( Francesco Saverio uell* 
Vàlle, marquis db ), poëte italien, né le 13 man 
1798. Issu d'une ancienne famille de Naples, rt 
fils d'un homme connu lui-même comme écri- 
vain, il se voua de bonne heure aux travaux de 
la pensée et de l'imagination : ses omvres m- 
rent du succès en Italie. H fut lié avec le com- 
positeur Donizetii. On a de lui : CUntdina^ 
poëroe en quatre chants ; — Sttfana^ duca di 
JVapoM, tragédie; Naple», 1835; — Giotatma 
Prima, tragédie ; — Carlo di Durazzo, tragédie. 

Ttpaldo, Bioçrafta Oeçli Italiatti UluUri, IH, «as. 

CASARBGis (Jean-Barthéletnff-Stanislas ) , 
poète et traducteur italien, né à Gènes en 167e, 
mort à Florence le 23 mars 1755. n fit aes étu- 
des à Rome et fut admis à l'académie arcadienne, 
dont fl établit depuis une colonie à Gènes, fl M 
successivement ministre de la répul)Hqiie à Pa- 
vie , envoyé près du saint-siége et dn grand-doc 
de Toscane. Cosme Ifl le iHmuna professcnr de 
philosophie morale à Florence. On a de hd : une 
traduction italienne en vers sciolH du poteie de 
Sannazar, de Partu Virginis; — SomnetU e 



940 



GASAR£C»S — CASATl 



950 



Cansoni; 1741, »-8' ;— i Prwerbi del re Sa- 
iomone, tradatii in versi tateani; FlorenGe» 
1741 ;VmeH, 1774. 
Mtml, MMM*^4byM UomM amOeki voigarijuatL 
* CÈMàMEMM (Jeam-M^piiêU ne), tndiieteiir 
îtalieB, mM et Ftonoee, vîthI T«t le nilies 
da dii4uHtième iiède. <hi Ade hit : ÀtweM- 
menti trm Snme e Letaidf, pêêmm grtoo <N 
jV«Mo,reartoéii ver$i ite ? é<ii< icM ii^em testQ 
greeo; Florenee, 1760, m^\ L*ÉiiteiirM aedé* 
signe Ror te litre qM parte iaitiatee G. B. 0. 

A4«lirog, SOH»!. * Jftctacr, jiUtnL CeMrtmUs, 
— PtMMt. MMMàtcm 4êçU vtgarUutiori, U. ua. 

^CASAME^M (Joêeph'LaMr9fU'-Marie),i^ 
risoomdlB oéêèbre de llUlie, né 4 Génee le 8 
aeôt U70, DMft à FtereoM te 9 août 1737; U 
appartnail à te daaae du te nobtesse, et arait 
étadié te droit à Ptee aous um jurisconsulte dis- 
tinfçpé nawnié Breadtes ; il renseigna tai-mâme 
daw aapatriedès TAge de vingt ans ; puis ilde- 
ykià sMoetatTemeiit auditeur de te rote de Sienne 
fit de celle de Fterenee; il s'oocupa partioulière- 
ment du droit commercial, dunt il est devenu 
l'oM des prindpates autorités. Casarogis étoit 
bouffeoiM de Paris , oà U n'est pas probable 
qu'il ait jamais mte tes pieds; U tenait ce titre 
de son pèn, à qui Loute XIV avait non-seute- 
ment aeoofdé te droit de cité dans sa «apitate, 
mais enooR conléré, par lettres-patentes du il 
mai IMl, rteteadame de te viUe d*Àrras. Yalin, 
dans te préfeee de son Ckwamentaire sur l'Or* 
donaance de te marine de 1681, après avoir cité 
plosieurs jurisconsultes célèbres, dit, en partent 
de Casaregis t « Gel auteur est, sans contrefiit, 
te meiltear de tous; » et M. Dupin , dans sa Bi' 
bliothègne choisie des livres de droit, s'ex- 
prime ainsi : « Casarcfte est l'écrivain le plus 
dtetingtté de ceQ& qui ont traité les matières 
oomnMrciates. » U extete dooK éditions des ceu- 
▼res de Casaregis intitulées Discursus légales 
de commerdo; l'une, en 3 vol. te-fol., a paru à 
Florence, de 1719 à 1729, do vivant de Tauteur, 
l'autre k Venise, en 1740 (4 vol. in-fol. ), sous 
les auspices de son frère, l'abbé Jean-Bartbé- 
temy Casaregis , poète distingué. 

A. TAILLUmiBE. 
Dopla, BWUdkiquê ekotiU éet Uvrti de droU. - Va- 
lia, Prtface de eOrdcnn. de la Marine. 

*€ASABOTTi ( FUxvio ), littérateur italien, né 
k Vérone en 1772, mort vers 18ôO. A seize ans 
il entra dans te congrégation des Chierici So- 
fnaschi, et, après te suppression des ordres re- 
ligieux, U fut nommé professeur à la Faculté des 
lettres du Lycée de Vérone, puis de Milan. Ses 
œuvres antérieures à 1810 n'ont guère d'impor- 
tance, sauf son poème sur la Culture du riz, dont 
Gamba et Pindemonte ont fait un grand éloge. 
Ses autres ouvrages sont : Trattato sopra la 
natura e Vuso dei dittonghi italiani; Padoue, 
1813, et Milan, 1824; — Poésie Bibliche, re- 
cette in versi italiani ; Vérone, 1817 ; — Ora- 
zUme; CAme, 1820 et 1826; — Orazione sulV 



esequie del vescovo Revelli; Côme, 1820; Mi- 
lan, 1824; — Orazione per la Visitazione; 
Cdme, 1825; — Lode di san Calitnene, vescovo 
di Milano; Milan, 1823; C6me, 1827; — Lode 
di santo Abbondio; Côme, 1827. 

MauarelUi Biographies autoçraphes {inédites). 

CASAS {Las). Voy. Las-Casàs. 

* CASATl {Chérubin), théologien et prédica- 
teur italien, de l'ordre d^es clercs réguliers de 
Saint-Paul , natif de Milan, mort en janvier 1618. 
U entra en 1565 dans cet ordre, dont il gouverna 
différents collèges, et prêcha avec succès dans di- 
vei^es villes de lltalie. On a de lui : il Sim" 
bolo apostolico dichiarato in cento discorsi ; 
Milan, 1615, 3 vol. in-4«. 

Argelati, BibUotheca MedMœti. — Atfelniig. SappL i 
JScber. Âltgewi. G^ekrtea-Lexktaa. 

CASAT! ( Christophe ) , historica et jnrisooQ- 
snlte italien, né à Milan en 1722, mort dans te 
même vllte en 1804. Il s'appliqoa dès sa jenaesse 
à l'étude de la Jurisprudence, et surtout à celte 
de l'histoire et des vieilles chartes. Il a corn* 
poeé en ce genre quelques ouvrages restés ma- 
nuscrits. Le seul qu'il ait fidt imprimer est une 
dtesertation intitulée : deU* Origine délie ov* 
guste case d'Austria e di Lorena; Miten, 1792, 
in-8*. L'auteur y cherche à démontrer qu'ÉtioDU, 
premier due de l'Altemagne iaférienre, fut te 
véritebte souche des menons d'Autriche et de 
Lorraine, et que celte origine est commone aux 
temilles des prineea françate cartovingtens et 
capétiens. 

Krscb et Gmber. JUçem, Encfelapmdiê, 

GASATi (Jér&me), compositeur italien, vi- 
vait dans te seconde moitié du seizième siècle. 
n fut maître de cliapelte à Mantoue, et pubUa 
plusieurs œuvres de musique religieuse. On a de 
lui : Harmonise cantiones, 1, 2, 3, 4 e^ 5 vo- 
cilms, cum missa, magnificat, litaniis, op. 3, 
mentionnés, sans daté'Oi lieu de publication, par 
Waltiier ; — un recueil de psaontea et de vêpres, 
à 2, 3 et 4 voix 

Walther, MusUusl. BiKioth. 

CLiSATi (Paul), théologien et mathématicien 
itelien, de l'ordre des jésuites, né à Plaisance 
en 1617, mort à Parme le 22 décembre 1707. 
Il professa, à Rome et dans les collèges de son 
ordre, les mathématiques et la théologie, pois il 
fut envoyé par le général de la compagnie en 
Suède, où il décida la reine Christine à embras- 
ser la religion catholique. A son retour, il gou- 
verna plusieurs maisons de Tordre, et fut pendant 
trente ans à la tête de l'université de Parme. Ses 
prindyoux ouvrages sont : Vacuumproscriptum; 
Gènes, 1649; — de Terra machinis mota; 
Rome, 1668, in-4®; — la Tromba parlante; 
Parme, 1673; — Mechanicorum libri octo; 
Lyon, 1684, in-4** ; ~ Fabbriea ed uso del com- 
passo di proporzione-, Bologne, 1664 et 1668; 
— de Igné dissertaiiones ; Venise et Parme , 
1686, 1695, 2 vol. inr4<>; — Hydrostaticm Dis- 
sertaiiones', Parme, 1695; -^ de Angelis Dis- 
putatio theologica ; Plaisance, 1703 ; — Opticx 



^&i 



CASATI ^ CASAUBON 



9S1 



disputationes ; Parme, 1 705. L'aiiteor était ayeiH 
gle au moment où il écririt cet ouTrage, et arait 
d^ quatre-Tingt-hnit ans. 

Rleéroo, Mémokru I. - Mémoirm dé Trévoug, 

^GASATi (Gabrio comte), homme d*Ktat ita- 
lien, né à Hilan le 2 août 1798. Issu d'une an- 
cienne ûonille noUe de la Lombardie, docteur en 
droit et en mAthématiques, il fut nommé podestat 
de Milan en 1837, fonctions dont il s'acquitta à 
la complète satisflMstion de ses concitoyens, qui 
l*y maintinrent constamment jusqu'en 1848. Ce fut 
par ses soins et par sa lénadté patriotique que 
le gouverneur autrichien se décida à donner pour 
successeur à l'archeTéque allemand de Milan 
lltalien Romilli ; mais depuis Ie8 septembre 1847, 
la mésintelligence étant surrenne entre la popu- 
lation et la garnison, fl n*y ent plus un seul de ses 
instants qui ne ftt employé à intercéder en &- 
Teur de ses malheureux compatriotes placés sous 
le coup des représailles de la police autrichienne. 
En 1848, il intenrint puissamment auprès dn 
maréchal Radetzky pour faire cesser des colti* 
sions devenues trop fréquentes dans les mes de 
Milan et qui prenaient tout le caractère de vé- 
litables mangacrcs. 

La révolution de février eot son contreH»up 
terrible en Italie, et fut le signal de luttes sans 
fin. Gasati obtint la création d*une garde natio- 
nale, et fot nommé membre du gouvernement 
provisoire. H appelaitde tous ses vœux la réunion 
de la Lombardie au Piémont et soutenait la cause 
patriotique de Charles-Albert, malgré une oppo- 
sition très-vive de la part des républicains; il fit 
partie d'un ministère créé par le chevaleresque 
roi de Sardaigne. La bataille de Novarre, ce Wa- 
terloo de ridée qui passionne lltatte depuis des 
siècles, ruina ses espérances et lui fit abandon- 
ner les affaires pour vivre dans la retraite, où il 
prépare, dit-on, de grands travaux sur la révo- 
lution lombarde. T. AuiBaT B. 

Moniteur «niv. — Convenatiùns-Lexieon. 

GASAUBON (Isaac), théologien calviniste et 
sffvant critique, né à Genève le 8 février 1559, 
mort à Londres le 1» juillet 1614. La fiumlle 
de Casaubon était française et s'était réfu- 
giée à Genève pour échapper anx persécutions 
dont les protestants du Dauphhié étaient alors 
l'objet. Cependant son père rentra dans sa pa- 
trie, et devint ministre de la religion réformée 
à Crest, petite ville du Dauphiné. H se chargea 
hûnooème de l'éducation du jeune Isaac, qui, sous 
un tel maître, fit de rapides progrès. A neuf ans 
il parlait le latin avec une pureté étonnante ; il 
en avait dix-neuf lorsqu'il fht envoyé à Genève, 
pour y suivre les cours de l'unifersité. fl y étudia 
la jurisprudence, la théologie et les langues orien- 
tales, fut chargé, en 1582, de remplacer son 
maître, F. Portns, dans la chaire de grec, et de- 
vint <pidque temps après le gendre de Henri 
Estienne ea épousantFlorence, sa fille aînée, aussi 
émdite que bonne ménagère. H s'en était épris à 
l'occasion de la dédicace qu'il avait faite à H. Es- 



tienne d'une édition deThéocriteaoooinpasnée de 
commentaires. Des rdations d'amitié s'âablirent 
dès lors entre eux, etCasanbon vint mèmedeoica- 
rer chez H. Estienne, où probaUeoMBt fl pnl paît 
aux travaux de l'imprimerie; ce qui fit dire qu'il 
avait été prote dm H. Estienne, quoiqu'il s'en dé- 
fende dans la première eserci^a^ion eonlre lesan- 
nales deBaronins. Mais le Ganctèreniqaietde Ca- 
saubon et la bizarrerie de son beau-père Inî ayant 
rendule séjour de Genève désagréable, il aocqpta, 
àMontpellier, une chaire de grec et de beDes-let- 
très, qu'il quitta deux ans après, pour en nocnper 
une semblable an collège de France, où Henri IV 
venait de l'appeler par cette l^tre : 

« Monsieur de Casanbon, ayant àSSb éré de 
« remettre sus l'Université de Paria et dTy 4 
« pour cet effet le plus de savants 
« qu'Umeserapossible; sachant le brait qnBVQaa 
« avez d'étreaiyoardlnil desprenilera dncuMm- 
« bre,jeme sois résolu demeservtrdavQaBpoir 
« la |m>fession des bonnes lettres m bdtte ma- 
< versHé et vous ai à cette fin oidonaé tel ippaii- 
« tement que je m'assure que vous vous en con- 
« tenterez. > En mène temps le roi là WÊÊÊèt 
« qall aécfitaaxconseib deMontpeUier pour M 
rendre sa liberté, et qu'à son arrivée à Puis» il kâ 
en dira davantage. » Mais la bonne vnloBté dn rai 
Itat entravée par la jalousie d'ùnprofiBaaeor et le 
mauvais vouloir des jésnites, qui firent écrire aa 
roi parlepape des représenMions pour «voirin- 
vesti de si hautes fonctions on béfétiqanQlistiBé. 
Quelques années après, Henri lY hii donna la 
charge de garde de te Ubrairie , avec qualreosnls 
livres d'appointements, somme oonsidérafaleiKMr 
cette époque, et le nomma l'un des c 
à laconférencede Fontainebleau entre le< 
Duperron et Dupleasts MomaL Casanbon y efiina 
contre le championdu protestantisme, et oettema- 
nifestation d'une opiirion contraire à sa réfiglon 
le rendit suspect à son parti sans loi concilier la 
bienveiUance des catholiques, dont la jàloosie 
avait toiqours cherché à lui nuire. Aussi, nudgré 
nnsistanoe de la régoite à le retenir, s'empressa- 
t-il, à la mort de Henri IV, d'aooeptar l'oflie qat 
le chevalier Wotton, ambassadeur extraordinaire 
de Jacques I**, lui fit de l'accompaçier en An- 
gleterre, n fut accueilli avec une distinction toute 
particulière par Jacques I*', prince «nasi instnat 
qu'affable, avec lequel il était depuis kmgkenips 
en correspondance lorsque Jacques n'était que 
roi d'Ecosse. Almeloveen rapporte nne con- 
versation qui eut Heu lors de te préae ntat ion 
de Casaubon; eUe est extraite du joamal de 
Casaubon. « Le roi dit que ceux-là se tron- 
« pent qui font de Tacite le maître de U aagesM 
« politique; et comme je lui disais qoe i%- 
« vais exprimé la même pensée un an anpaii- 
« vaut, dans ma préface de Polybe, il me ré- 
« pondit qu'fi ne se réjouissait pas médiocrement 
« de voir que je pensais comme luL Dans Plo- 
« tarqoe, il critiqua l'ii^ostice de cet bisloriea 
» envers Jules César; dans Commiaes , la léjgè- 



9S9 



CASAUBON 



954 



« reté de ses jogenienis et U msligDîté qai perce 
« dans ses éloges des Anglais. Qoe dirai-je de 
« plus? Trois jours après, mandé par le roi, je 
« passai encore plusieors lieares avec lui. C'est 
« roerveiUe qoe ia bonté , la sdence et la piété de 
« ce prince! H Teat qaejesois à loi, attachée 
< sa propre personne. Mais, moi qui me reconnais 
a indigne d'an si grand honnear, je m'en repose 
« à cet égard sur la ProTidence, ômon Dien ! et 
« te supplie d'arranger cette affaire entre ce divin 
« roi et la reine de France, envers laquelle je suis 
« lié (1). » Jacques négocia diplomatiquement 
auprès de Marie de Médids le congé absolu de 
Casauboo; il l'obtint; mais dans l'espoir de con- 
senrer Ganubon à la France, MariedeMédids ne 
Tonlut point consentir à ce qu'il ftt venir en An- 
gleterre les livres déposés chez de Thon. Tout ce 
qu'elle accorda à la demande de de Thon, ce fut 
de lever la défense pour quelques-uns de ceux qui 
étaient le plusutOes à Casaubon. Jacques fit de Ca- 
saubon son alter ego dans ses disputes théologi- 
ques, où il flottaitentrelecathoUcismeetleprotes- 
tontisme. Le premier appd qu'il fit à la plume de 
Casaubon fut pour répondre à l'Apologétique de 
la compagnie de Jésus , écrite en firançais par le 
P. Cotton. Casaubon adressa cette rép<Hise à 
Fronton du Duc ; en void le titre : Ts. Casauboni 
epistola ad Frantonem Ducwvm^ de Apologia 
iuse, commani jtsMarum nondne, ante ali- 
quoi menses Parisiis édita est. « L'auteur y 
«c entre dans les plus grands détails sur les re- 
« proches qu'on adressait alors aux jésuites, sur 
« leurs indignes, leurs libelles, loirs attentats 
ft à la morale, à la rdigion, aux individus, enfin 
«( sur tout ce qui faisait âés jésuites, à la Teille 
« des guerres dvfles alors près de se rallumer, 
« un objet à la fois de crainte et d'horreur. H 
« touche en passant, et pour la Justifier, l'exé- 
« cution des jésuites Gamett et Oldcom, pendus 
« à Londres en 1606 pour avoir, ayant connu la 
« conspiration des poudres , négligé de la révé- 
« 1er. . . Quelque modéré que soit le ton général 
« de cette lettre , elle ne laisse pivi d'être très- 
« forte, très-piquante. Cette modération était de 
« bon gofit, puisque Casaubon écrivait à un je- 
« suite <iui était son ami (2). » Jacques, ravi de 
cette lettre, récompensa royalement Casaubon, et 
la relisait souvent. Elle itrt fanprimée par ordre 
du roi en 1611. Casaubon, qui avait encore à Pa- 
ris sa femme et ses enfants, eût désiré qu'elle 
restât manuscrite. Fronton du Duc se contenta 
de dire que Casaubon l'avait écrite malgré loi et 
en cédant aux obsessions du roi ; mais à Londres 
les puritains se déchahièrent contre lui : Eude- 
non-Jean et Sdoppius se répandirent en ii^ures 
et en calomnie8.il fut gratifié de deux prébendes, 
l'une à Cantoriiiéry, l'autre à Westminster, avec 
une pensicm de six cents livres sterlfaig. Son corps 
repoôe sous les voûtes de Westmmster. 

(1) rie de CoiOMbon, p. n. trad. pir M. Cb. NlMnl. 
(I) Owrlct Nlianl, U friumvinit mUriOn ao wl- 
cMne alteie, p. «SS. 



Casaubon (ht on ftéologien tolérant et paci- 
fique , un savant du premier ordre, un traduc- 
teur habile et un savant critique. Les érudits 
les plus distingués de son temps, Pierre Pithou, 
de Thon, Hdnsius, Graevius, Gronovius, lui ont 
rendu ce témoignage, et la postérité n'en a point 
appelé de ce jugement Dans sa correspondance , 
Scailger, pour lequd Casaubonprofessait une sorte 
de culte, loue son profond savoir, et, chose rare à 
cette époque, jamais l'envie ne trouUa la sérénité 
de son âme. Nous mentionnerons id brièvement 
les plus fanportants de ses travaux : il publia suc- 
cessivement: inDiogenemloer^iiim nofa3;1683, 
fai-S**; ces notes, sur le frontispice desqudles» 
amsi que sur celui de son commentaire surThéo- 
crite, Casaubon avait pris le nom à'Hortibonus, 
ont été réimprimées dq[>uis dans le Dfo^éne de 
Henri Etienne, de 1594; —PolymU stratage- 
maia^ gr. et lat.^ cwn notis; Lyon, 1589,ûi-12 ; 
édition princeps de eet auteur ;— Aristotelis ope- 
ra^gr. etlat.;Lj<m^ 1590, faHfol.,avecnote8 mar- 
ginales; édition plusieurs fois rénnprimée; —Théo* 
phrasti caractères, gr. et UU. ; l'une des meil- 
leures éditions publiées par Casaubon; — S«e<o- 
nU opéra ctcm animadveT^imiJlAU ; Paris,'1606, 
m-4« : le commentaire dont cette édititm de Sué- 
tone est accompagnée, eut le plus grand succès, 
et fot plusieurs fois réhnprimé ; — PeTi\\ satffrx 
rtim comment, Paris, 1605, hi-8*. Scailger a 
dit de ce livre que « la sauce y valait mieux 
que le poisson; » et en effet le commentaire, 
qui en forme la partie la plus considérable, est 
une mine in^uisable d'érudition. M. Diibner a 
donné, en 1833, une nouveUe édition de cet ex- 
cellent livre, avecd'importantes additions (Ldp- 
zig , in-8''). On fait également cas des travaux 
de Casaubon sur Théocrite, Strabon^ Denys 
â^Halicamasse, Dicéarque^ Pltne le Jeune, 
Apulée, Bistoria Augusta, Athénée, Dion 
Chrysostome, saint Grégoire de Nysse, Spié- 
situ, Etienne de Byzance et Polybe , que 
malheureusement il laissa inachevés. On peut ju- 
ger par le premier livre que nous en avons de ce 
qu'eût été ce travail. H avait aussi commencé un 
commentaire sur Eschyle. Son commentaire sur 
Athénée et son édition de Strabon sont particu- 
lièrement estimés comme des chefs-d'oravre d'é- 
rudition. Parmi ses autres ouvrages, nous devons 
encoro mentionner ses dissertations sur la poésie 
satirique chez les Grecs et chez les Romahis; ses 
ExercUationes in Baronium, où Q relève les 
erreurs commises par ce savant cardmal; son 
traité de lÀbertate ecelesiastica , commencé 
et interrompu par ordre de Henri IV et publié 
seulementen partie, qui avait pour oljet, ainsi que 
sa Lettre à Fronton du Duc, de combattre les 
doctrines des jésuites sur l'autorité des rds, et 
enfin le Recueil de ses lettres, dont la mdUenre 
édition a été publiée à Rotterdam, en 1709, fai-fol, 
par Janssond'Ahndoveen. Wolfadonné à.Ham- 
bourg, en 1710, un Casauboniana, in-40. 

AIsMtoveeB, m 4» CtuaM^m, * Soieblery BisMrê 



99S 



CkSkVBGN - CASCELLIUS 



M6 



nttératn M Ominé, t It. - Ch. Wliartf. fé TVimmlml 
UUéraire, Jtutê-Li^ie, ScaligêT et Casambon,' lUl, In-a». 
•<- NiGéron, Metnoirét. — ?opt Bloant, Centura celé- 
brium auetontm. — Âcta erudUorum latina. — Satnte- 
Marthe, CatUa, ekrUtiana. ~ Sai, Onmiuut. Uêerar., 
IV, M. - U Clerc, mbU cAoM«, t. XIX. 

CASAVBOM (MérU:% tliéologwa ealfintoto et 
critique suiese, fils do préeéd«iit, né à Genève 
le 14 août 1699» mort ie 14 iwitet 1671. n oom- 
■lença les études à rAcadémie protestMie do 
Sedan , pois se rendit nvee son père en Angle- 
terre, oè il se fixa, se fit remavqaer, bouo le 
protectorat de Cronwel, par son attnehMnoit aux 
Stuarts, et moorut, enré do Biedon, dans lo 
comté do Somnerset, prébendier de Cantorbéry 
et recteur dlckan. 

Méric Casaubon suivît , oonane son père, In 
carrière de TérudMion, et il fut éiatemenl ïm 
des critiques les plus distingués de son époque. 
Ses notes sur Térenctj ÉpictèU^ Hiérodéê, 
Fiants, IHogène Lairee et surtout son eom- 
nentaire sur les MéJUûfi^M WMrales de Mar^ 
Àwrèlê sont estimés des snvants. Ses autres 
ouvrages ont eu aussi beaucoup de succès; nous 
n'en citerons que les doux suivants, qu'il pnUin 
par un motif de piété fiHale : Pieias ctnUra maie- 
dicospatrU nominis etreHgUmis kostes; Lon- 
dres, 1 est , in-S** ; — Yindicahopatri» advenus 
Hnpot tores; 1624, in-8*. On trouve dans le pro- 
mier la Kste de tous les ouvrages imprimés on 
manuscrits d*Isaac Casaubon. 

Scnebier, /Êttt. Hit. dé Genève. - NIoSroB. MiWkoWê. 
^ jéeia eruditoTwn latina. — Wood, jétMenm oow- 
ntentes. — Le Bat, Dict, encycfop. de la France. 

«GASAI7X ou GALSACLX (ChorUs), consul 
de Marseille, mort en 1596. Ù acquît une triste 
célébrité par sa conduite lors de ravénemeat de 
Henri IV. Il offrit alors à Philippe II de livrer 
Marseille en faisant remarquer à ce prince l'im- 
portance de la possession de cette place et en 
demandant l'assistance de douze galères, sous le 
oommanderaent de Doria, en même temps qu'un 
subside. Philippe n'eut garde de refuser, et Ca- 
saux obtint l'envoi des ^ilères et de la somme 
demandée; mais un habitant nommé Lihertat, 
Corse d'origine, introduisit le duc de Guise par 
une porto confiée à sa g»rde, et tua de sa propre 
main le traître Casaux. 

Slsniondl, Histoire de» Français^ XXI — Ph.tLe Baa, 
IHct. encifclop. de la France. (—Umvers pittoresque. 

CASAVX {Charles, marquis ne), agronome et 
publidste français, mort à Londres en 1796. 
Propriétaire à 111e de Grenade , il devint sujet 
des Anglais par la cession qui leur flit f^te de 
cette colonie en 1763, et s'occupa beaucoup de 
a culture de la canne à sucre et d'autres détails 
agricoles. De retour en France, il habita Paris 
de 1788 à 1791, et passa à Londres après la jour- 
née du 10 août 1792. On a de lui : Système de 
la petite culture des cannes à sucre; Lon- 
dres, 1779, in-4*'. On trouve cet ouvrage dans le 
t. LXIX des Trans. philos, et à hi suite du TnOté 
du swc/Y, par Lebrefon; Paris, 1789, In- 12. 
L*auteur en publia une nouvelle édit. très-aug- 



mentée, sous le titre drgsstd sur tort de cul^ 
tiver la canne et d*êH extraire U sucre ; Pa- 
ris, 1781, in-r ; — ConsUlératkms sur çuei- 
ptes parties du mécanisme des Seciétés; Loo* 
dres, 1785, 1788, in-8*. Outre quriqucn oposcii- 
les publiés pendant la révolution, Casavxn encore 
enrichi de notes la traduction françmae du Fos^a^ 
d'Arthur Toung en France; Paris, 1793, 3 vol. 
in-8'». 
Quérard, te JTrwM* WM^ffV. - FMtor.McC MsL 

- iMet. de tHem. jp^UI. 

GASBOia (dom Nicolas l^ mathématicien et 
physicien français, né dans le départoment de la 
Meuse, vivait dans la seconde moitié du dix-hui- 
tième siècle. Il fut successivement prieur Je Tab- 
ba>e de BeauUeu» de celle de Saint-S|uipborien 
de Mets, président ds la conjrégation de Saint- 
Vanne, enseigaa longtemps à Mefes les belles- 
tettres, les mathématiques et la phj9k|ue, et 
mourut pendant l'émigration. Outre phisiears 
mémoires sur les hjrgromètres et les aéromètres 
de sa composition, sur les principes physiques 
des affinités cUniques, mémoires insérés dans 
le Dictionnaire encyclopédique^ t XVn, dans 
leJournal encyclopédique (17 t^i777)eiàua 
les À/fiches des évécJkés de Lorraine (1781 , 
1784), on a de lui: Opuscula etementaria e 
probatissimis Scriptorilnu latinis excerpia; 
Metz, 1779, 3 voL in>8°; — Cours de mathé- 
matiques à Vusage du collège de Metz; ibid., 
1774, a vol. in*«*. Casbois est le véritable in- 
vmteur de la méUtode dite de mademoiâelle 
Gervaia pour la fabrication do via. La preuve 
en existe dans te Journal de la Province, im- 
primé à Mets en 1782, n* 32. 

Tessier. Essai sur fa t$po§rapkéé^ 9. tSt-lO. - Qne- 
r»rd, France littéraire. 

GASGALBS (François) , historien espagnol 
natif de Murcie, vivait dans la première moitié 
du dix-septième siècle. Il professa dans sa ville 
natale la grammaire et la rhétorique. On a de lui : 
Diseur so historico de la dudad de Car ta- 
gêna ; Valence, 1598, in-8*' ; — Tablas poeticas ; 
Murcie, 1617, in-S"*; Madrid, 1779, 2 vol. in-8'; 

— Ars Boratiiinmethodumreducta;\iïenK, 
1659; — Diseur SOS historicos de la muy noble 
y muy real dudad de Murda y su reyno ; Mor- 
de, 1624, to-foL ; ouvrage imprimé avec le Dis- 
curso de Cartagena; ibid., 1775, in-fol.; — 
Carias philologicas es a saber de letras hu- 
manas y varia erudicion ; ibid., 1634, in-4** ; — 
Nouvelles observations grammaticeties, 

AntoDio, Blbliotheca ffispana nova. 

*GASCB LLi vn{A ulus ), célèbre j nriseonsulte 
romain, vivait au commencement du pr^nier 
siècle avant l'ère chrétienne. Contemporain de 
Trebuttus, il surpassa celui-ci en éloquence, si- 
non dans la science des lois. Selon Pline l'Ancini, 
il fut disciple de Volcatius. On trouve dans le Di- 
geste, d'après le manuscrit floraitin, cette men- 
tion de Pompomus : Fuit Caseeltius^ Mmàes 
Volusii auditor : denique in UUus hanorem 
testamento P, Mucium nepotem ^fus religuH 



d57 



GASGELLIUS — CASELIUS 



05ft 



heredem. CascdliaB fat an républicain «in- 
cère : il manifeste avee ane extrême liberté son 
opposition à ravénement de César. Ni la crainte 
ni l'ambition ne purent le déterminer k donner 
nne forme légale à ces donations an moyen des- 
quelles les triumvirs pensaient régulariser les 
spoliations dont Ils se rendaient coupables. Soos 
Auguste, il reAisa le consulat qui lui était oflert. 
11 est souvent cité au Digeste, surtout par Gavo- 
lenus. Sa conversation était pleine de sel et de 
finesse. Quelques-unes de ses réparties nous ont 
été transmises. Telle est la réponse qnll fit snr le 
sens qaH convenait d'appliquer k la défense de 
jeter dans le drqoe autre diose que des fhiits , 
défense amenée à la suite de rinsutte dont avait 
été l'objet un certain Yatinins fort peu aimé à 
Rome et qut avait été reçu à coop de pierres à un 
spectacle de gladiateurs. Les termes de l'écrit 
portaient : Ne quis in arenam nisi pomum 
mUteret. Or, en demandait à Gascellius si une 
mix pinea entrait dans la prescription de l'édit. 
Si in VcUinium missurus es, répondit-il, po- 
mum est. Les vers suivants d'Horace rendent 
justice au mérite de Casceilius : 

. . . Nec scit qaantam CaicelUos Aolas 
Et Umen In preUo têt. ( Art poétique, ) 

Ce jurisconsulte a sans doute donné son nom 
au Cascellianum ou secutorium judicium. 
Au rapport de Cioéron et de Vaière-Maxime, 
c'est à Casceilius que l'augure et jurisconsalte 
Q. Mucius Scœvola renvoyait lorsqu'il était 
consulté sur le Jus praodiatorium. Mais comme 
les passages du Digeste où il est question de 
Casceilius ne font pas mention de lui à l'occasion 
de la loi Prxdiatoria,\\ est probable que c'était 
de son père qu'il s'agissait. On connaissait de 
Casceilius, au temps de Pomponius, on ouvrage 
intitulé : Benedictorum liber, 

Arorolen Marcellin, XXX VI. - Ratlloa, Vita furiseon- 
suUorum, 16. — Hetnecduf , Uist. juris romani, — Ho- 
rac(>, jtrs poety S71 87t. - Calas, tnst.,\l\, tM. 189. - a- 
céron, Pro Balbo, ». — Valère-Maximp, Vlli, IS. f i. — 
QuInliUcn.Vl,». — GroUua, nuejurise. — Bynkersœk, 
Pragtermissa ad Pomponium — BdelmaDo, de Benedi- 
ctis yé. Cascellii; Lrlpxlg, 1808, ln-4«. - Lagemens, Dis- 
sertatio historico-juridica de J, CoMceUiot Lejde, 
1818, in-8o. 

CASE {Pierre de), théologien français, de 
Tordre des cannes , né k Limoges au commen- 
cement du quatorzième siècle, mort en 1348. 
Pierre de Case, dont le véritabte nom était Des- 
maisons, remplit successivement les principa- 
les charges de son ordre, et en fut élu général 
en 1330. Après avoir été l'un des commissaires 
assemblés à Vincennes en 1338 pour examiner 
l'opinion du pape Jean XXn sur la Vision béa- 
tifique, il fut (rabord nommé par Clément YI 
patriarche titulaire de Jérusalem, puis adminis- 
trateur du diocèse de Vaison. Il composa quatre 
livres sur le Maître des sentences, dts Sermons 
et des Commentaires sur la Politique d^Aris- 
tote. 

Trlthème. de riHs Uluitr. - D'Achery, Spicilèçe. - 
Elilcs-Dapln. Bibliotà. dei AuUurs ecclésiastiques. — 
Tltrac, FcuiUc hebdomad. 



CASE (Jean), dialecticien anglais, natif de 
"Woodstock, vivait dans la seconde moitié da 
seizième siècle. Il fut d'abord professeur à l'u- 
niversité d'Oxford ; mais, soupçonné de conser- 
ver de l'attachement k la foi catholique, il per- 
dit tous ses emplois. Comme il avait la réputa- 
tion d'un maître habile, on lui permit cependant 
d'ouvrir une école de philosophie, que fréquen- 
tèrent surtout les catholiques. Case mourut dans 
la foi catholique. Outre des Commentaires sur 
divers traités d'Aristote, souvent réimprimés, on 
a de lui : Apologia mwices, etc.; Oxford, 1688, 
in-8*'; -^A^ejnu speeuU maraUs ;ibid., 159C, 
m-S°;-^ Thésaurus ŒconomAx, etc.; ihid., 
1697, in.g«. 

Wood, Mkenm otoMcnses. 

CASE (Jean )» médecin et astrologue anglais, 
né à Line Régis dans le Dorsetshire, vivait dans 
la seconde moitié du dix-septième siècle. On la 
regarde en astrologie comme le successeur de 
Lilly, dont il possédaittous les appareils. D'ailleurs 
il fît de bonnes affaires avec ses jongleries astro- 
logiques. £n fait de médec'me, il s'est constitué 
te défenseur de l'opinion de Harvey et du 
D^ Graaf sur le génération des hommes par les 
œufs. On a de lui : Compendium anatomicum 
noco methodo instittUum -, Londres 1694, in-1 2^ 
Amsterdam, 1695 et 1696, in-12; — The an- 
gelical guide, shewing man and women their 
lot and chance in this elementary Life; 1697, 
in-S"* ; c'est peut-être le livre le plus obscur qui 
ait jamais été écrit sur l'astrologie. 

Granger, BioçraphyS^, 3S7;— AdelUQgySttpplémentà 
J6cher, Mlgem, Gelehrten-Lerieon, 

CASE LBTACHEE. Voy. LeVACHER. 

CASEAEius (Jean), botaniste hollandais, 
vivait dans la seconde moitié du dix-septième 
siècle ; il résida à Cochin en qualité de mission- 
naire, et coopéra à l'ouvrage publié par Rheede 
YanDrakenstein sous le titre &Hortus Malaba- 
ricus, en 13 vol. in-fol., avec fig. C'est lui qui a 
tracé le plan de cet ouvrage, décrit les plantes 
et rédigé le texte des deux premiers volumes. 
On a donné le nom de Casearia k un genre de 
plantes observé en Amérique. 

Jdcber, ÂUgem. Gelehrten-Lesf, 

CASELIUS (Jean Chessel, plus connu sous le 
nam de ), littérateur et philologue allemand, né 
en 1633 à Gœttingue, mort à Helmstœdt le 
9 avril 1613. H fit en Italie deux voyagea, l'un 
en là60 et l'autre en 1566. Après avoir été suc- 
cessivement professeur de philosophie et d'élo- 
quence à Rostock et précepteur du fils de Jean 
Albert, duc de Mecklembourg^ il obtint une 
chaire de philosophie dans l'université d'Helm- 
stsedt. Il combattit vivement Daniel Hoflman, 
dont les doctrines tendaient à mettre la philoso- 
phie en contradiction avec la théologie. Les ou- 
vrages de Caselius sont très-nombreux. Nous ne 
citerons que les suivants: Opus epistolicum 
exhibens J. Caselii epistolas , etc.; Francfort » 
1687, in-8''; c*est un recuefl d'une partie de ses 



959 CASELIUS — CASELLES 

lettres, ftdt et poMié {Mir Josl de Dnmfeld ; — 

tin [Recueil de poésies grecques et latines; 

Hambourg, 1624, iii-8* ; — des tradodioiis de 

YAgésilas*fi de la Cyropédie de Xénophon, du 

traité de Maiime de Tyr, de PAdulatUm^ etc., 

des notes sor le tableau de Cébès et le Manuel 

d'Épictète. 



900 



neMnaDD, OraUo in funerê J. CoêMi. — VHKta, iMa- 
rium bioçraphieutn. — Hdnreieh, Pandêtta bran* 
denburgicm. — Adan, rum BrudUorum, — jteta «m- 
âUorum lattma, 

GASBLLA(i>i«rra-£é(m),liistorien, antiquaire 
et poëte italien, natif d*Aquila, Tirait dans la se- 
conde moitié du seizième siècle. Il écrivit en 
latin. On a de lui : de primis Italim Colonis ; 
Lyon, 1606, in-8'' ; inaéré dans le V Td. du 
Recueil des historiens dltaHe par Grarins et 
Bnrmann. ATédition de Lyon se trouyent joints 
on Traiié sur Vorigine des Toscans et de la ré- 
publique de Florence, des Éloges de quelques 
artistes oâèbres et un recueil ér^Hgrammes 
et d'inscriptions. 

Tvpv\, BibUoth. NapoiêtanM. - TlraboMhl, Starim 
Vtt9plÊtt9ratmra ttoliana. 

* GA8BLL1 (CAar;e«-/yafi(;o4s), cardinal et 
érèque de Parme, né à Alexandrie le 30 octo* 
bre 1740, mort le 19 avril 1828. Entré dans Tor- 
dre des serrites, il en détint prooorear général, 



pois consnltenr delà Congrégation des Rites. Il 
Alt un des signataires do concordat en 1801. 
Éleré à la dignité d'évèque de Sida tu parti- 
bus par Pie YII, ce pontife, qui l'avait réserré 
in petto ôên& iroe promotion de cardinao\ qui 
eut lieu le 23 février 1801, le déclara dans ie 
consistoire du 9 août 1802, et le nomma éfé> 
que de Parme le 28 mai 1804. Mgr. Caaclli ac- 
compagna Pie yn dans son Toyage à Paris. L'é- 
tat de Parme ayant été réuni àFempire firan^is, 
on obligui le cardinal Casdii d'assister an ma- 
riage de Napoléon avec Tarchiducliesse Marie- 
Louise. En 1811, il siégea au concile de Paris 
dans lequel il fit partie d^ commission de Ta- 
dresse; la chute de Napoléon Ini ayant rendu la 
liberté, il retourna à son siège, et se trouva sujet 
de l'archiduchesse Marie-Louise, qui hii conféra 
les fonctions de conseiller inthne et le tititdc 
membre de l'ordre de Saint-Georges. Eta 1823, 
il se rendit à Rome, et entra au conclave qui est 
heu pour l'éledion du nouveau pontife. A. K. 

jtmi 4ê la MMigtan. 

*CABEhhEa(£tienne), généalogiste espagnol, 
vivait dans la seconde moitié du dix-septiëioc 
siècle. On a de lui : ilr^or geneaïogico-hislc- 
rico de la Case y Familia de los Dongves de 
Boumonville ; Barcelone, 1680, in-fol. 

AntOiUo. J(M. HUp. NOM. 



FIN DU HUITIÈME TOLUMB. 



ERRATA. 



Dans le Tome VI, col. 461, Kg. 17, au lieu de Caperonnier, lisez Van Praet; îbid.. Kg. 21, ao 
lieu de du baron Silvestre de Saey, lisez de VhonorabU Daunou. 



-jT-^ -T^-T- 



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